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Matinées scolaires 2008-2009
Guide de l’enseignant De la 7e à la 12e année / Niveau secondaire
L’Orchestre du Centre national des Arts présente
Pleins feux sur Broadway
Steven Reineke, chef d’orchestre
Cynthia Dale
Table des matières
Guide de l’enseignant Page 2 Pleins feux sur Broadway
Ce programme est rendu possible en partie grâce à la Fiducie nationale pour la jeunesse et l’éducation, soutenue par son partenaire fondateur TELUS, la Financière Sun Life, Michael Potter et Véronique Dhieux, les amis et spectateurs du Gala annuel du Centre national des Arts, ainsi que les membres du Club des entreprises et du Cercle des donateurs de la Fondation du CNA.
Bienvenue enseignants! Page 3
Programme du concert Page 4
Le Centre national des Arts et les vedettes Page 5 Le Centre national des Arts du Canada Page 5 L’Orchestre du Centre national des Arts Page 6 Steven Reineke, chef d’orchestre Page 7 Cynthia Dale, vocaliste Page 8
De quoi se compose l’orchestre? Page 9
Les sections de l’Orchestre du CNA Page 10
Notes de programme Page 11 Qu’est‐ce que « Broadway »? Page 11 L’origine de Broadway Page 11 Les éléments de la comédie musicale de Broadway Page 12 Paroles et musique : qu’est‐ce qui vient en premier? Page 12 Les débuts Page 12 Les comédies musicales de Broadway au XXe siècle Page 13 La comédie musicale de Broadway et l’opérette Page 13 La première véritable comédie musicale de Broadway Page 14 Rodgers et Hammerstein Page 14 D’autres succès de Broadway dans les années 1940 et 1950 Page 15 « L’invasion britannique » de Broadway Page 15 Quelques faits fascinants : l’aspect commercial de Broadway Page 16 Succès records de Broadway Page 16 Off Broadway Page 17 Broadway en tournée Page 17 Broadway au cinéma Page 18 Activités connexes Page 18
L’étiquette dans une salle de spectacles Page 19
Bibliographie des ressources disponibles à la Bibliothèque publique d’Ottawa Page 20
Artsvivants.ca Page 22
Autres guides de l’enseignant de l’Orchestre du CNA Page 23
Chers enseignants,
Pinchas Zukerman Directeur musical, Orchestre du Centre national des Arts
Pour obtenir de plus amples détails sur l’éducation musicale au CNA, communiquez avec nous.
Renseignements généraux : Tél : 613‐947‐7000 x390 ♦ Courriel : mused@nac‐cna.ca www.nac‐cna.ca www.Artsvivants.ca (volet Musique)
À propos de ce guide Nous avons conçu ce guide de l’enseignant pour vous présenter le programme du concert. Vous y trouverez :
♦ les notes de programme expliquant les œuvres que vous entendrez au concert; ♦ les notices biographiques du chef d’orchestre et des artistes, et une fiche d’information
sur l’Orchestre du CNA; ♦ une liste d’activités pédagogiques à faire en classe avec vos élèves.
Nous espérons que ce guide de l’enseignant vous aidera à bien préparer vos élèves afin qu’ils profitent pleinement du concert. Nous vous proposons des activités pédagogiques de différents degrés de difficulté. À vous de choisir en fonction du niveau auquel vous enseignez. Si vous avez des commentaires ou des questions au sujet du concert, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse suivante : mused@nac‐cna.ca.
Au plaisir de vous voir au CNA!
L’an dernier, vous avez emmené près de 15 000 élèves au Centre national des Arts pour y entendre de la grande musique jouée par l’Orchestre du CNA. Je ne saurais vous dire à quel point je suis renversé par votre engagement et par cette marque d’appui. C’est bien la preuve qu’il existe, dans nos écoles, un assentiment quant au rôle essentiel que doivent jouer la musique et l’éducation musicale dans la formation de nos jeunes et, en dernière analyse, dans la société canadienne tout entière. Je puis vous assurer que nous continuerons à satisfaire aux normes les plus exigeantes en créant une programmation éducative que vous trouverez, je l’espère, aussi divertissante qu’enrichissante.
Sincères salutations,
Guide de l’enseignant Page 3 Pleins feux sur Broadway
Programme du concert (sous réserve de modifications)
Dates : Le jeudi 20 novembre 2008 11 h – 12 h (bilingue) Le vendredi 21 novembre 2008 11 h – 12 h (bilingue)
Lieu : Salle Southam, Centre national des Arts
Durée : 60 minutes, sans entracte
Pleins feux sur Broadway L’Orchestre du Centre national des Arts
Steven Reineke, chef d’orchestre
EN VEDETTE : Cynthia Dale, chanteuse Michel Dozois, animateur
Michael Lichtefeld, chorégraphe
Dans cette matinée scolaire, les élèves entendront les œuvres suivantes :
Guide de l’enseignant Page 4 Pleins feux sur Broadway
TITRE EXTRAIT DE CRÉDITS
Overture to Gypsy Gypsy LIVRET : Arthur Laurents MUSIQUE : Jule Styne PAROLES : S. Sondheim
Face The Music and Dance/I'm Happy Follow the Fleet PAR : Irving Berlin
If They Could See Me Now Sweet Charity LIVERT : Cy Coleman PAROLES : Dorothy Fields
It's Better With A Band It’s Better With A Band MUSIQUE : Wally Harper PAROLES : David Zippel
Overture to Funny Girl Funny Girl MUSIQUE: Jule Styne PAROLES : Bob Merrill
Moon River Breakfast At Tiffany’s MUSIQUE: Henry Mancini PAROLES : Johnny Mercer
The Ingénue It’s Better With A Band MUSIQUE : Wally Harper PAROLES David Zippel
My Favourite Things The Sound of Music MUSIQUE : Richard Rodgers PAROLES : Oscar Hammerstein II
The Emerald Isle on the Great White MUSIQUE : Frederick Loewe & Way Burton Lane (arr. Jack Everly)
Adelaide's Lament Guys and Dolls MUSIQUE : Frank Loesser
Can't Help Lovin' That Man Show Boat MUSIQUE : Jerome Kern PAROLES : Oscar Hammerstein II
Ev'rything's Coming Up Roses Gypsy LIVRET : Arthur Laurents MUSIQUE : Jule Styne PAROLES : S. Sondheim
The Impossible Dream (rappel ) Man of La Mancha LIVRET : Dale Wasserman MUSIQUE : Mitch Leigh PAROLES : Joe Darion
Le Centre national des Arts et les vedettes
Guide de l’enseignant Page 5 Pleins feux sur Broadway
Le Centre national des Arts du Canada
Situé au cœur de la capitale nationale, en face de la place de la Confédération et à deux pas de la colline du Parlement, le Centre national des Arts compte parmi les plus grands complexes des arts de la scène au Canada. Le CNA est le seul centre multidisciplinaire bilingue des arts de la scène en Amérique du Nord, et il dispose d'une des plus grandes scènes du continent.
La salle Southam, où se produit l’Orchestre du Centre national des Arts, est équipée du plus grand écran de cinéma du pays et d'un rideau de scène créé par Micheline Beauchemin.
Aujourd’hui, le CNA travaille avec d’innombrables artistes du Canada et du monde entier, des plus prometteurs aux plus célèbres, et s’associe à maintes organisations artistiques de partout au pays.
Le CNA se veut un chef de file et un innovateur dans chacune des disciplines artistiques qu’il embrasse ‐ musique classique, théâtre français, théâtre anglais, variétés et programmation régionale. Il est aux avant‐postes en matière de programmation jeunesse et d'activités éducatives, soutenant de nombreux programmes pour artistes en herbe et émergents et pour jeunes publics, et produisant des outils et du matériel pédagogique pour les enseignants.
Inauguré officiellement le 2 juin 1969, le Centre national des Arts est l’une des grandes institutions créées par le gouvernement fédéral à l’initiative du premier ministre Lester B. Pearson pour souligner le centenaire de la Confédération.
Le motif de l’hexagone a servi d’élément architectural de base pour la construction du CNA, centre par excellence des arts de la scène au Canada.
Conçu par Fred Lebensold (ARCOP Design), l’un des plus grands architectes de salles de spectacle d’Amérique du Nord, l’immeuble est largement considéré comme un fleuron de l’architecture du XXe siècle. Les créateurs du CNA, quoique convaincus par la beauté et le caractère fonctionnel du complexe, estimaient qu’il ne devait pas être qu’une structure de briques et de mortier et qu’il lui fallait, selon les termes de Jean Gascon, ancien directeur du Théâtre français du CNA (1977‐1983), « un cœur qui bat ».
Un programme visant à exposer des œuvres d'art visuel à l’intérieur de l’immeuble a permis de réunir une des plus remarquables collections permanentes d’art contemporain canadien et international du pays. Cette collection compte quelques commandes spéciales telles que Hommage à RFK
(murale) de l’artiste contemporain canadien de renommée mondiale William Ronald, Les Trois Grâces d’Ossip Zadkine, et une grande sculpture de bronze indépendante et sans titre de Charles Daudelin. En 1997, le CNA a accroché sur ses murs, grâce à la collaboration de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada, plus de 130 œuvres d’art contemporain canadien.
Guide de l’enseignant Page 6 Pleins feux sur Broadway
L’Orchestre du CNA propose un certain nombre de programmes visant à encourager la connaissance et l’appréciation de la musique chez les jeunes. En plus de la très populaire Aventures familiales TD Canada Trust avec l’Orchestre du CNA proposée en abonnement aux familles, l’Orchestre offre aux écoles différents moyens d’initier les élèves à la musique classique. Les Matinées scolaires, les répétitions publiques et
l’émission de billets à tarif spécial pour les élèves du secondaire permettent aux jeunes de venir en‐tendre l’Orchestre dans sa propre salle, au CNA. Par ailleurs, le programme Les Musiciens dans les écoles transporte directement la musique dans les écoles.
L’Orchestre du Centre national des Arts L’Orchestre du Centre national des Arts du Canada ne cesse de récolter des éloges dans toutes ses entreprises, qu’il s’agisse de tournées au Canada ou à l’étranger, d’enregistrements ou de la création de commandes d’œuvres canadiennes. L’Orchestre, placé actuellement sous la direction du célèbre chef, violoniste et altiste Pinchas Zukerman, continue d’attirer les compliments, aussi bien à l’étranger que chez lui à Ottawa où il donne plus de 100 concerts chaque année.
L’Orchestre du CNA a été créé en 1969, en qualité d’orchestre attitré du Centre national des Arts qui venait alors d’ouvrir ses portes. Jean‐Marie Beaudet en a été le premier directeur musical et Mario Bernardi, le chef fondateur (puis le directeur musical de 1971 à 1982). Ont succédé à M. Bernardi Franco Mannino (de 1982 à 1987), Gabriel Chmura (de 1987 à 1990), Trevor Pinnock (de 1991 à 1997). En avril 1998, Pinchas Zukerman était nommé directeur musical de l’Orchestre du CNA.
Pinchas Zukerman a dirigé l’Orchestre au cours de tournées au Canada en 1999, 2002, 2004, 2005 et 2006, en Europe et en Israël en 2000, puis aux États‐Unis et au Mexique en 2003, proposant des activités éducatives allant des ateliers de maître aux séances de questions, en passant par les répétitions par sections d’orchestres de jeunes et les matinées scolaires.
L’Orchestre du CNA a une discographie de 40 enregistrements, dont six avec Pinchas Zukerman consacrés respectivement à Haydn, Vivaldi, Beethoven, Schubert et Mozart (deux enregistrements : un CD consacré aux quatuors avec flûte et un CD double présentant de la musique orchestrale et des quintettes à cordes). Par ailleurs, la commande d’œuvres originales à des compositeurs canadiens – 90 jusqu’ici – a toujours été un volet important du mandat du Centre national des Arts.
En plus de proposer une série complète de concerts d’abonnement au Centre national des Arts pendant la saison, l’Orchestre effectue des tournées dans diverses régions du Canada et dans le monde entier. Depuis l’arrivée de Pinchas Zukerman, les activités éducatives représentent un volet extrêmement important de ces tournées. Le CNA a élaboré des guides pédagogiques qui sont distribués dans les écoles élémentaires des régions visitées par l’Orchestre et celles des autres régions du Canada. Le public a été en mesure de suivre chaque tournée sur des pages Web entièrement interactives, lesquelles sont désormais archivées sur le site Web éducatif que le CNA consacre aux arts de la scène, à l’adresse www.Artsvivants.ca. La Tournée de l’Orchestre dans l’Ouest canadien en octobre et novembre 2008 comportera plus
de 100 activités éducatives.
Steven Reineke Chef d’orchestre
Steven Reineke est le chef principal des concerts Pops de l’Orchestre symphonique de Modesto, en plus d’agir comme associé musical et principal arrangeur/compositeur du Cincinnati Pops Orchestra. Reconnu comme le « son » du Cincinnati Pops, M. Reineke a signé pour cet orchestre au‐delà d’une centaine d’arrangements qui ont été joués dans le monde entier. En plus de son travail pour le Cincinnati Pops, M. Reineke a écrit des pièces et des arrangements pour les chefs d’orchestre Doc Severinsen, Jack Everly et Michael Krajewski, spécialistes du répertoire Pops. On peut entendre ses arrangements dans de nombreux enregistrements du Cincinnati Pops sous l’étiquette Telarc, et ils ont été diffusés partout aux États‐Unis sur les ondes
de la chaîne PBS. Protégé du légendaire chef d’orchestre Pops Erich Kunzel, Steven Reineke a dirigé, à titre de chef invité, les orchestres symphoniques de Cincinnati, Toronto, Detroit, Indianapolis, Baltimore et Edmonton, pour ne mentionner que ses engagements les plus récents. En 2008, il a fait ses débuts au Carnegie Hall en dirigeant le New York Pops dans le cadre du gala du vingt‐cinquième anniversaire de cet orchestre new‐yorkais. En 2007, il a débuté au Hollywood Bowl aux côtés de l’homme‐orchestre Wayne Brady, et il y est retourné en 2008. De plus, il a dirigé, arrangé et orchestré la musique du plus récent spectacle
orchestral de M. Brady, créé en octobre 2007 avec le concours du Cincinnati Pops Orchestra. En 2006, M. Reineke a collaboré au spectacle orchestral du légendaire rocker Peter Frampton à titre de chef d’orchestre, arrangeur et orchestrateur. M. Reineke est aussi un compositeur établi de musique symphonique. Ses pièces Celebration Fanfare, Legend of Sleepy Hollow et Casey at the Bat sont fréquemment jouées un peu partout en Amérique du Nord; tout récemment encore, en juillet 2008, elles étaient au programme des orchestres philharmoniques de New York et de Los Angeles. Il est souvent appelé à œuvrer comme chef invité et à diriger des ateliers pour des orchestres scolaires dans les collèges et les high schools (écoles secondaires). Natif de l’Ohio, M. Reineke est un diplômé de la Miami University of Ohio, où il a obtenu deux baccalauréats en musique spécialisés, respectivement, en trompette et en composition. Il est maintenant domicilié à Cincinnati.
Guide de l’enseignant Page 7 Pleins feux sur Broadway
Guide de l’enseignant Page 8 Pleins feux sur Broadway
Michel Dozois Animateur
Cynthia Dale a entrepris sa carrière à cinq ans dans une production de Finian's Rainbow au Royal Alexandra Theatre. Depuis, elle a œuvré abondamment au théâtre, à la télévision et au cinéma.
Au Festival de Stratford, elle est apparue dans les rôles suivants :
♦ Edythe Herbert (My One and Only) ♦ Nellie Forbush (South Pacific) ♦ Maggie (Cat on a Hot Tin Roof) ♦ Sarah Brown (Guys and Dolls) ♦ Reno Sweeney (Anything Goes) ♦ Eliza (My Fair Lady) ♦ Maria (The Sound of Music) ♦ Aldonza (Man of La Mancha) ♦ Annie Sullivan (The Miracle Worker) ♦ Bianca (The Taming of the Shrew) ♦ Guinevere (Camelot) ♦ The Mikado ♦ The Gondoliers
Également à la scène, on l’a vue notamment dans Syncopation (MTC/Mirvish Productions); Tamara (New York City); Pal Joey (Tarragon Theatre – prix Dora Mavor Moore, meilleure actrice dans une production musicale); Dames at Sea (Premier Dance Theatre). Au cinéma et à la télévision, on a pu la voir dans A Broken Life, The Boy in Blue, Heavenly Bodies, Moonstruck, Spenser For Hire (ABC); Taking the Falls (CTV); Street Legal (CBC); Thanks of a Grateful Nation (Showtime); Witness To Yesterday (History/PBS); Barnum (A&E); Made in Canada; Triple Sensations; et The Cynthia Dale Special (CBC). Récemment, elle s’est produite avec l’Orchestre symphonique de Kitchener/Waterloo et a enregistré trois CD : ...To Dream, More... et Enchanted.
Cynthia Dale Chanteuse
Natif de Montréal, Michel Dozois amorce une carrière de danseur dans les années 1970 avec le Groupe Nouvelle Aire de Montréal, après avoir reçu une formation
artistique en Belgique à l'école MUDRA. Mais l'envers du décor l’attire davantage et il devient bientôt régisseur, éclairagiste et directeur technique à la pige, œuvrant avec la plupart des compagnies de danse montréalaises et participant avec elles à de nombreuses tournées. Il se joint au CNA au début des années 1980, comme directeur technique Il devient, il y a une dizaine d’années, le producteur adjoint du département de la Danse et des Projets spéciaux avec Jack Udashkin, pour ensuite accéder au poste de producteur de la Programmation régionale et des événements spéciaux. Michel Dozois a aussi été le producteur du spectacle Harmonie 2000 réalisé pour le Casino de Hull.
De quoi se compose un orchestre?
Guide de l’enseignant Page 9 Pleins feux sur Broadway
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Un orchestre
regroupe des musiciens qui jouent divers instruments sous la direction d’un chef d’orchestre. Il peut être petit ou grand, selon les œuvres qu’il interprète. L’orchestre comprend quatre sections :
♪ cordes ♪ vents ♪ cuivres ♪ percussions
Cordes : violons, altos, violoncelles, contrebasses
Tous ces instruments ont quatre cordes. Le son est produit par la vibration des cordes, qu’on obtien en faisant glisser sur elles un archet en crins de cheval ou en les pinçant avec les doigts. Plus l’instrument est gros, plus son registre est bas : les violons rendent les sons les plus aigus et les contrebasses, les plus graves. Chaque instrument à cordes est fait de pièces de bois collées et vernies avec soin, sans aucun clou ni vis.
Vents : flûtes, hautbois, clarinettes, bassons
Les instruments à vent, ou « bois », sont essentiellement des tubes percés de trous. On souffle dans le tube en bouchant certains trous pour produire différentes notes. Beaucoup de ces instruments sont munis d’une anche – mince languette de bambou qui vibre sous le souffle du musicien. Le hautbois et le basson sont à anche double, et la clarinette à anche simple. La plupart sont en bois, comme l’ébène, sauf la flûte, qui est généralement en argent. Les flûtes produisent les plus hautes notes, et les bassons, les plus graves.
Cuivres : trompettes, cors, trombones, tubas
Ces instruments sont les plus sonores de l’orchestre. Ils sont faits de tubes métalliques recourbés, de différentes longueurs, munis d’une embouchure à une extrémité et d’un pavillon évasé à l’autre. Plus le tube est long, plus le son est grave. Les sons sont produits par la vibration des lèvres du musicien quand il souffle dans l’embouchure. Les cuivres, à l’exception du trombone, qui est muni d’une coulisse, sont munis de pistons permettant de varier la hauteur des sons.
Percussions : timbales, grosse caisse, cymbales, triangle
Ces instruments sont faits de matériaux naturellement sonores – peau, bois, métal – qui résonnent quand on les frappe. Les percussions donnent rythme et caractère à l’orchestre. On peut varier la hauteur du son des timbales en modifiant la tension de la membrane, à l’aide des vis fixées à la caisse ou d’une pédale.
Les sections de l’Orchestre du CNA
Guide de l’enseignant Page 10 Pleins feux sur Broadway
harp
e
tuba
trom
pette
s tro
mbo
nes
Notes de Programme Préparées par Robert Markow
L’origine du « Broadway » Comme chacun le sait, « Broadway » n’est pas seulement une référence théâtrale; c’est aussi un lieu bien réel : un long et large boulevard qui coupe en diagonale le cœur de Manhattan, le quartier central de New York. Cette artère est devenue synonyme de divertissement théâtral, avec ses nombreux théâtres concentrés au centre‐ville entre la 42e et la 53e Rues. Ce district est aussi surnommé The Great White Way (« le grand chemin blanc »), une allusion aux millions de néons qui brillent aux marquises des théâtres et sur les panneaux d’affichage; l’expression est apparue pour la première fois dans les pages de l’Evening Telegram de New York en 1902. Plus récemment, le « théâtre de Broadway » a pris de l’ampleur pour
inclure 39 salles professionnelles de 500 places et plus, situées sur Broadway même ou dans les rues transversales de part et d’autre du boulevard. (L’expression Off Broadway fait référence à tout autre chose; nous y reviendrons plus loin.) En fait, la plupart des théâtres « de Broadway » se trouvent maintenant dans les rues transversales.
Guide de l’enseignant Page 11 Pleins feux sur Broadway
Qu’est‐ce que « Broadway »? Éclat et glamour, rythme et rimes, théâtre et danse, musique et magie : tels sont les ingrédients qui composent cet enivrant mélange appelé comédie musicale de Broadway. Ce genre est l’une des contributions les plus distinctives – et distinguées – de l’Amérique à la culture mondiale; il a diverti des millions et des millions de personnes, tant aux États‐Unis qu’ailleurs dans le monde. Une comédie musicale de Broadway possède une saveur particulière qui ne peut être reproduite ailleurs; une énergie, une vitalité, une exubérance spéciale procurant un « choc émotif dans le bas‐ventre », comme l’a écrit Martin Gottfried. Broadway offre un mélange unique de musiques, d’histoires, de chansons, de danses, de décors, de costumes, d’éclairages, de jeu et de mise en scène.
Le saviez‐vous? En anglais, la plupart des Canadiens utilisent l’orthographe britannique theatre alors que les Américains préfèrent theater. En ce qui concerne Broadway, toutefois, les Américains ont bizarrement adopté la graphie britannique pour désigner ce divertissement typiquement américain.
Guide de l’enseignant Page 12 Pleins feux sur Broadway
Finalement, le livret inclut les dialogues – tous les mots prononcés entre les chansons. C’est le premier élément qu’il faut écrire, le fondement même du spectacle. Mais il est essentiel que le livret « fonctionne », sans quoi le spectacle sera un échec. Martin Gottfried, dans son charmant volume Broadway Musicals, dépeint comme suit les « problèmes de livret » : « Un épisode ne s’enchaîne pas clairement au suivant; les scènes comiques ne font pas rire; les personnages principaux, n’ayant rien à faire, ont l’air de s’ennuyer; les scènes ne sont pas fluides et les numéros musicaux sont mal intégrés. » Parfois, des « réviseurs » spécialisés parviennent à régler ou à masquer ces problèmes; mais pas toujours. Écrire un bon livret pour une comédie musicale de Broadway exige un tour de main particulier. Les spectacles qui font un flop ou qui quittent prématurément l’affiche sont bien plus nombreux que ceux qui parviennent au succès. Selon Alan Jay Lerner, c’est le livret qui détermine le succès ou l’échec immédiat d’une comédie musicale, mais sa durée dépend plutôt de sa musique.
Paroles et musique : qu’est‐ce qui vient en premier?
Les paroles sont les mots des chansons. La musique vient habituellement en premier; néanmoins, Oscar Hammerstein II écrivait souvent les paroles avant de les confier à Richard Rodgers pour qu’il les mette en musique. Parfois, le compositeur et le parolier collaborent étroitement, remaniant leurs travaux respectifs jusqu’à ce que ceux‐ci s’accordent parfaitement.
Les éléments de la comédie musicale de Broadway Une comédie musicale de Broadway comporte trois ingrédients principaux : la musique, le livret et les paroles. L’importance relative de chacun varie d’un spectacle à l’autre mais, en général, la musique a préséance sur le reste. Un spectacle de deux heures à deux heures et demie exige beaucoup de musique : les chansons, les numéros de danse, l’ouverture, la musique de sortie, et les musiques d’accompagnement venant souligner certains dialogues. Un bon spectacle inclut au moins cinq ou six chansons mémorables, dont une ou deux deviendront de grands succès – comme « Seventy‐six Trombones » (The Music Man), « I Could Have Danced All Night » (My Fair Lady) ou « Memory » (Cats). Bien entendu, les chansons d’amour sont de loin les plus nombreuses.
Les débuts L’activité théâtrale dans les Colonies américaines remonte au début du XVIIIe siècle. Les résidents ont pu y voir une première comédie musicale en 1750, vingt‐six ans avant la fondation des « États‐Unis d’Amérique ». Il s’agissait, naturellement, d’un importation britannique, un « opéra‐ballade » de John Gay intitulé The Beggar’s Opera (« l’Opéra du gueux ») qui avait récolté un immense succès populaire dès sa création à Londres en 1728. Le 12 septembre 1866 avait lieu à New York la première de The Black Crook, la première œuvre théâtrale « locale » préfigurant ce qui allait devenir, quelques années plus tard, la comédie musicale de Broadway. Cette extravagante production de cinq heures et demie, à laquelle ne manquaient ni les effets scéniques élaborés (y compris une simulation d’ouragan) ni les chants, les danses, les costumes somptueux et les rangées de jeunes femmes en tenue légère, fut le premier spectacle musical américain à succès à tenir l’affiche sur une longue période.
Guide de l’enseignant Page 13 Pleins feux sur Broadway
Les débuts (suite) Il fit l’objet de 475 représentations, un nombre impressionnant pour l’époque. Le « livret », pour ainsi dire (l’intrigue étant pratiquement inexistante), était l’œuvre d’un seul auteur américain, mais la musique et les paroles provenaient de sources diverses. Un pas de plus vers la comédie musicale de Broadway telle que nous la connaissons aujourd’hui fut franchi avec The Brook (1879), qui comportait un semblant d’intrigue et de vrais personnages dans un contexte précis (un pique‐nique mouvementé).
Les comédies musicales de Broadway au XXe siècle De nouveaux théâtres fleurissaient sans cesse dans le secteur de Times Square au début du XXe siècle, amenant une prolifération des nouveaux spectacles à l’affiche – lesquels se comptaient par dizaines chaque saison dès les années 1920. Les auditoires s’enthousiasmèrent pour la musique de créateurs aujourd’hui légendaires tels Victor Herbert (The Fortune Teller; Naughty Marietta), Irving Berlin (Ziegfeld Follies; The Cocoanuts), Jerome Kern (Very Good Eddie; Oh, Lady!, Lady!), George Gershwin (Funny Face; Strike Up the Band; Girl Crazy; Of Thee I Sing), Vincent Youmans (No, No, Nanette; Hit the Deck!) et Cole Porter (Fifty Million Frenchmen; The New Yorkers).
La comédie musicale de Broadway et l’opérette L’opérette diffère sensiblement de la comédie musicale, mais elle n’en était pas moins immensément populaire dans les théâtres de Broadway au début du XXe siècle, qu’elle soit de type viennois (Johann Strauss II, Lehár, von Suppé), britannique (Gilbert et Sullivan) ou américain. Comme la comédie musicale, elle s’appuie sur une intrigue, des chansons, des danses, une scénographie et des costumes. On chercherait en vain, dans l’une comme dans l’autre, une grande profondeur de vues, un sentiment d’élévation de l’âme ou des personnages complexes comme on peut en trouver dans les grands opéras de Mozart, Verdi, Wagner ou Puccini. Cependant, l’opérette se distingue de la comédie musicale sous au moins un aspect important. Ainsi que l’explique Gerald Bordman, « fondamentalement, l’opérette faisait dans un romantisme idyllique et candide, transportant fréquemment aussi bien ses protagonistes que ses auditoires en des lieux lointains et exotiques, et en des temps reculés et idéalisés. En revanche, la comédie musicale s’attachait à jeter un regard crûment cynique sur des mœurs bien réelles et, plus souvent qu’autrement, très contemporaines. » Parmi ces importations européennes, Le Soldat de chocolat d’Oscar Straus, La Veuve joyeuse de Franz Lehár et Comtesse Maritza d’Emmerich Kálmán (en versions anglaises, bien sûr) étaient particulièrement appréciés, mais il y eut également des opérettes américaines, notamment Babes in Toyland (Victor Herbert), The Desert Song (Siegmund Romberg) et Rose‐Marie (1924), sur la musique du compositeur d’origine tchèque Rudolf Friml.
Rose‐Marie se déroulait au Canada, entre les montagnes Rocheuses et le château Frontenac à Québec. Ce fut le premier spectacle de Broadway sur une toile de fond canadienne, et peut‐être le premier à évoquer un meurtre. Oui, la police montée mettait la main au collet du coupable; mais pour finir, on découvrait qu’il s’agissait d’une femme.
Guide de l’enseignant Page 14 Pleins feux sur Broadway
La première véritable comédie musicale de Broadway Quelque chose de vraiment neuf, et même de révolutionnaire, s’est produit en 1927. C’est l’année où Show Boat a pris l’affiche. La musique, les paroles, le livret, les numéros de production, les personnages et l’humour y étaient enfin pleinement intégrés. Le spectacle était porté par une intrigue cohérente et crédible, basée sur le roman éponyme d’Edna Ferber ayant pour cadre le fleuve Mississippi. La musique, les chansons et la danse découlaient directement de l’action.
Avant 1927, le théâtre musical revêtait un caractère résolument positif, enjoué, léger et purement divertissant. Mais Show Boat abordait des sujets délicats et controversés comme les préjugés raciaux, le métissage, le stress conjugal, et la vie rude et éprouvante des débardeurs telle qu’elle est évoquée dans la chanson la plus célèbre du spectacle, « Ol’ Man River ». Les paroles et le livret étaient l’œuvre d’Oscar Hammerstein II, et Jerome Kern, ce « véritable magicien de la mélodie », en avait composé la musique. Kern a été surnommé le père, l’initiateur, le maître, le roi des compositeurs de théâtre américains. Surtout, sa musique exhalait un parfum indéfinissable mais néanmoins effrontément « américain ».
Rodgers et Hammerstein Un autre jalon de l’histoire de Broadway a été posé en 1935 avec la création de la première production du tandem Rodgers et Hart : Jumbo. Leur création suivante, On Your Toes, est restée célèbre surtout pour sa grande séquence de ballet novatrice mettant en scène un massacre sur la 10e Avenue. Ont suivi Babes in Arms, The Boys from Syracuse (adapté de la Comédie des erreurs de Shakespeare) et Pal Joey. La collaboration artistique entre les deux hommes, on le voit, était riche et fructueuse. Cependant, avant même que Hart ne décède en 1942, Rodgers s’était mis en quête d’un nouveau collaborateur. Il recruta finalement son vieil ami Oscar Hammerstein II.
Oklahoma! Les dieux du théâtre avaient touché du doigt cette alliance artistique. L’appellation « Rodgers et Hammerstein » allait devenir pratiquement synonyme de Broadway. Leur première production conjointe fut Oklahoma! (1943), qui bousculait les conventions autant que Show Boat l’avait fait quinze ans plus tôt. Ce n’était pas une comédie d’erreurs d’identité ou de quiproquos. C’était une histoire de gens ordinaires placés dans des situations de la vie courante. Il n’y avait pas de girls aux longues jambes s’exhibant hors de propos. C’était du vrai théâtre. Comme le fait remarquer l’auteur canadien Peter Riddle, « il était courant d’appeler ‘comédies’ toutes les pièces musicales dans les années 1930 et au début des années 1940, à l’exception de quelques œuvres comme [l’opéra‐folk de Gershwin] Porgy and Bess. (…) Mais Oklahoma! requérait une expression nouvelle, au champ sémantique plus large, qui allait s’imposer peu à peu dans la seconde moitié du siècle : ‘music drama’ (théâtre musical) ». L’influence d’Oklahoma! sur les autres compositeurs et paroliers fut immédiate, profonde et durable. La pièce fit l’objet de 2 212 représentations, bien plus que tout autre spectacle antérieur – un record qui n’allait être battu que bien des années plus tard par My Fair Lady.
Guide de l’enseignant Page 15 Pleins feux sur Broadway
LE SAVIEZ‐VOUS? En seize ans de collaboration, de 1943 à 1959, le tandem Rodgers et Hammerstein a produit onze spectacles, dont huit ont remporté un énorme succès. Aucune autre équipe n’a créé autant de pièces musicales ni accumulé autant de succès. En plus d’Oklahoma!, on leur doit des classiques comme State Fair, Carousel, South Pacific, The King and I et Flower Drum Song. Leur dernière création fut The Sound of Music (1959), probablement la plus appréciée et la plus célèbre de toutes.
D’autres succès de Broadway dans les années 1940 et 1950 En même temps que Rodgers et Hammerstein, un autre tandem célèbre a produit quelques‐uns des classiques de Broadway : Alan Jay Lerner et Frederick Loewe, qui ont écrit ensemble Brigadoon, Paint Your Wagon, Camelot et My Fair Lady. Cette dernière production, adaptée d’une pièce originale du grand dramaturge britannique George Bernard Shaw, a été qualifiée de « pièce musicale la plus influente des années 1950 et l’une des productions les plus brillantes de tous les temps, possiblement l’adaptation la plus fidèle d’une œuvre du répertoire classique jamais réalisée sur une scène de Broadway, avec une intelligence, un goût et un style sans failles » (Stanley Green). Riddle y voit « le classique par excellence de Broadway ».
Parmi les autres pièces musicales qui ont fait date dans les années 1940 et 1950, mentionnons Kiss Me Kate (musique et paroles de Cole Porter), Kismet, Peter Pan (d’après la pièce de James M. Barrie), The Music Man (musique, paroles et livret de Meredith Wilson) et l’extraordinaire West Side Story, dans laquelle la notion de ballet intégré fut propulsée vers de nouveaux sommets par le chorégraphe Jerome Robbins sur la magnifique partition musicale de Leonard Bernstein et le livret d’Arthur Laurents. Les paroles étaient l’œuvre d’un jeune homme de 27 ans du nom de Stephen Sondheim, qui allait connaître une fabuleuse carrière par la suite.
« L’invasion britannique » de Broadway La plus récente vague qui ait déferlé sur Broadway a franchi un océan pour y arriver. En un
sens, la boucle de l’histoire est bouclée avec cette « invasion britannique », selon l’expression consacrée. Le premier spectacle musical présenté à New York, on s’en souvient, était venu d’Angleterre (The Beggar’s Opera de Gay); à présent, certains des meilleurs et des plus brillants spectacles de Broadway proviennent du West End de Londres dans le sillage d’Andrew Lloyd Webber (né en 1948), compositeur de treize comédies musicales incluant les grands succès Jesus Christ Superstar, Evita, Cats, Starlight Express et The Phantom of the Opera. Les Misérables et Miss Saigon sont deux autres importations britanniques qui se sont couvertes de gloire (avec plus de 4 000 représentations chacune). Ces œuvres et d’autres spectacles musicaux à grand déploiement mettent de l’avant des décors sensationnels, des costumes extravagants, de la musique pop‐rock et des intrigues sentimentales, mais elles n’ont pas ce souffle typiquement américain et la plupart échouent à intégrer la danse au déroulement de l’histoire. N’allons pas croire pour autant que le théâtre musical américain est en déclin. Broadway se réinvente constamment, et l’une de ses tendances actuelles est de produire de plus gros succès en moins grand nombre. On ne peut qu’imaginer ce qui viendra après.
Guide de l’enseignant Page 16 Pleins feux sur Broadway
Succès records de Broadway!
Le spectacle de Broadway ayant tenu le plus longtemps l’affiche est The Phantom of the Opera, présenté au Majestic Theatre de la 44e rue depuis le 26 janvier 1988. C’est‐à‐dire depuis près de 21 ans! De combien de représentations parle‐t‐on ici? À raison de huit par semaine, on en arrive à plus de 8 500 – et ça continue! Le plus proche rival du Phantom est Cats, qui a tenu l’affiche presque aussi longtemps (de 1982 à 2000) et a fait l’objet de 7 485 représentations. En troisième place, on retrouve Les Misérables, avec 6 680 représentations, suivi d’A Chorus Line (6 137), de la reprise d’Oh! Calcutta (5 959) et de Beauty and the Beast (5 461). Rent vient de quitter l’affiche, le 7 septembre dernier, après douze ans et demi, mais The Lion King et la reprise de Chicago sont tous deux à l’affiche depuis plus de dix ans et ne montrent aucun signe d’essoufflement.
Plus de 12 millions de
personnes ont assisté
à un spectacle à c
et
endroit pendant la sais
on 2006‐2007.
Beaucoup de temps, d’argent et d’efforts sont nécessaires pour mettre un spectacle « sur les rails », seulement pour s’attirer les faveurs de la critique et générer une « rumeur » propre à remplir la salle pendant les semaines, les mois et même les années à venir. On a évalué qu’un grand spectacle doit faire l’objet d’au moins mille représentations – ce qui veut dire près de trois ans à l’affiche – avant de commencer à engranger des profits! Un nouveau spectacle est habituellement présenté pendant quelques semaines dans une autre ville (en « rodage ») avant de prendre l’affiche sur Broadway, ce qui donne à l’équipe de production l’occasion de régler les problèmes, d’évaluer l’efficacité de chaque chanson et numéro de danse, et d’exploiter les réactions de la critique et du public (que l’on espère évidemment favorables) à la campagne de promotion.
Quelques faits fascinants : l’aspect commercial de Broadway
Les spectacles de Broadway vendent annuellement pour plus d’un milliard et demi de
dollars de billets – une somme supérieure au produit intérieur brut de certains pays. (Il
se trouvera sûrement des fans pour tenter de vous convaincre que Broadway est un
pays en soi!)
Guide de l’enseignant Page 17 Pleins feux sur Broadway
Off Broadway Toutefois, le spectacle qui est resté le plus longtemps à l’affiche, toutes époques et tous pays confondus, n’était pas un spectacle de Broadway. Il était le fruit d’une industrie connue sous le nom d’« Off Broadway ». L’Off Broadway consiste en un ensemble de petits théâtres de 100 à 499 places chacun qui, de façon générale, présentent des spectacles plus expérimentaux, fonctionnent à plus petite échelle, coûtent moins cher à exploiter et exigent des droits d’entrée plus modiques.
Le 3 mai 1960, The Fantasticks prenait l’affiche à la Sullivan Street Playhouse dans Greenwich Village (un district situé dans le sud‐ouest de Manhattan) : la production allait y rester pendant 42 années consécutives. Combien de représentations cela fait‐il au total? Plus de 17 000!!! Mais ce n’est pas tout. La pièce a aussi fait l’objet d’au‐delà de 11 000 productions supplémentaires dans plus de 2 000 villes américaines de toutes tailles (y compris celles données par quinze compagnies de tournée), en plus de centaines d’autres dans des dizaines de langues dans près de 70 pays, de l’Afghanistan au Zimbabwe. Au Canada seulement, plus de 200 productions de la pièce ont été présentées. Il en existe aussi des versions pour la télévision et pour le grand écran. D’innombrables spectateurs ont vu The Fantasticks. Songez‐y : si vous aviez contribué au modeste
budget initial de 16 500 $ seulement que requérait cette production, vous auriez réalisé un profit de plus de 10 000 % sur votre investissement. Les statistiques des Fantasticks sont… fantastiques, c’est le cas de le dire! Le spectacle est présentement à l’affiche, en reprise, au Snapple Theatre Center de la 50e Rue ouest.
Quelquefois, un spectacle qui a commencé sa carrière Off Broadway se fraie un chemin jusqu’à Broad‐way. Par exemple : A Chorus Line, Godspell, Rent, Hair, Little Shop of Horrors et Sunday in the Park with George.
Broadway en tournée La tournée est une importante source de revenus supplémentaires pour un spectacle. Tout le monde ne peut pas se rendre à Broadway, aussi est‐ce Broadway qui vient à eux. Une nouvelle distribution et une nouvelle
équipe sont mises sur pied pour sillonner le pays, faisant escale dans les grandes villes pour une semaine ou plus. Les spectacles les plus populaires peuvent même compter plusieurs compagnies de tournée en activité en même temps. Les plus petites villes reçoivent la visite de compagnies « autobus et camions », surnommées ainsi parce que les interprètes se déplacent par autobus et les décors et l’équipement par camions : elles s’y produisent pour une « demi‐semaine » ou pour « un soir seulement ». Wicked a tenu l’affiche à Ottawa pendant deux semaines et demie en août dernier, et Monty Python’s Spamalot nous arrive début novembre pour cinq jours.
Guide de l’enseignant Page 18 Pleins feux sur Broadway
Broadway au cinéma Les spectacles populaires sont souvent adaptés pour le grand écran. Au fil des ans, des dizaines de productions de Broadway sont apparues sur film, donnant ainsi accès à ces spectacles à des millions de cinéphiles qui n’auraient pu les voir autrement. Parfois, comme dans le cas de Sweeney Todd, une véritable prestation scénique est filmée en y intégrant des gros plans, des panoramiques, des fondus enchaînés et autres procédés cinématographiques. Le plus souvent, toutefois, les films sont des créations nouvelles. Dans certains cas, ils reproduisent fidèlement
leur modèle; mais il arrive aussi qu’ils ne soient que de pâles reflets déformés du spectacle initial, auquel ils ne font guère honneur. Peter Riddle écrit avec bienveillance qu’en « s’efforçant trop souvent de reproduire Broadway sur pellicule, [Hollywood] échoue bien entendu plus souvent qu’il ne réussit, mais les cinéastes méritent d’être salués pour leurs occasionnels chefs‐d’œuvre comme The Music Man, The King and I (« Le Roi et moi ») et My Fair Lady. Mieux vaut qu’ils aient multiplié les tentatives, même désastreuses, plutôt que de s’être trop souvent abstenus, nous privant ainsi de films qui ont fait connaître les comédies musicales de Broadway à ceux et celles qui n’auraient peut‐être jamais eu la possibilité de les voir sur scène. »
Activités connexes
1. Rédigez un résumé de l’intrigue de votre spectacle de Broadway préféré. Si vous n’avez pas de préférence, choisissez‐en un dont le titre vous semble particulièrement intéressant.
2. Dressez une liste de chansons « à succès » tirées de comédies musicales de Broadway. Indiquez quelles sont celles que vous aimez le plus et pourquoi. Pour simplifier, vous pouvez choisir de vous concentrer sur une seule décennie, ou encore de vous limiter à quelques chansons pour chaque décennie, en commençant par Show Boat.
3. À vous la critique : Achetez, louez ou empruntez un DVD d’un spectacle de Broadway. Évaluez‐le sous tous ses aspects : la qualité du jeu des premiers rôles, leurs talents de chanteurs, la qualité de la musique, la cohérence de l’intrigue, la pertinence des décors et des accessoires, les costumes, les éclairages, la danse (s’il y en a), la prise de vues (direction photo), et tout ce qui vous semble particulièrement bon ou mauvais dans cette production. Cet exercice peut être fait individuellement ou en groupe, chaque membre du groupe se concentrant alors sur un aspect différent du film.
L’étiquette dans une salle de spectacles
Guide de l’enseignant Page 19 Pleins feux sur Broadway
Nous demandons aux enseignants de nous aider à faire en sorte que la représenta‐
tion soit agréable pour tous.
Vous êtes responsable du comportement des élèves que vous accompagnez à une représentation au Centre national des Arts. C’est à vous, l’enseignant(e), de faire en sorte que les élèves se comportent de façon respectueuse et attentive, tant à l’endroit des artistes sur scène que du personnel du CNA. Voici quelques lignes directrices qui vous aideront à expliquer à l’avance à vos élèves le comportement à adopter dans une salle de spectacles.
✓ Les artistes puisent leur énergie dans l’interaction qui s’établit entre eux et le public : pour que la magie du spectacle puisse opérer sur scène, le public doit être attentif, calme et respectueux.
✓ Les artistes voient et entendent tout ce que vous faites, tout comme vous voyez et entendez tout ce qu’ils font. Par conséquent :
❏ il faut s’abstenir de grignoter, boire ou mâcher de la gomme pendant le spectacle; ❏ il est enrichissant de discuter du spectacle, de dire ce qui vous a plu ou déplu — mais faites‐le après la représentation, lorsque vous aurez quitté la salle, pas pendant le spectacle; ❏ installez‐vous bien confortablement dans votre fauteuil, mais ne quittez pas votre place une fois le spectacle commencé, car vous devenez alors une source de distraction pour les artistes sur scène; ❏ avant d’entrer dans la salle, n’oubliez pas d’éteindre vos téléphone cellulaire, téléavertisseur, ou tout autre appareil qui risque d’émettre un son. ❏ il est interdit de prendre des photos pendant la représentation.
✓ Les musiciens sont ravis d’entendre vos applaudissements, mais attendez la fin de l’œuvre pour les applaudir. Certaines œuvres sont écrites en plusieurs mouvements; lorsqu’un mouvement prend fin, on peut avoir l’impression que c’est la fin de l’œuvre, mais ce n’est pas toujours le cas. Si vous ne savez pas quand applaudir, observez les musiciens sur scène. Vous saurez que l’œuvre est terminée lorsque le chef se tourne vers le public.
✓ N’oubliez pas que les comédiens, les danseurs et les musiciens ne sont pas les seuls artisans d’une représentation : les administrateurs, le personnel de scène et les techniciens ont eux aussi travaillé très fort à sa réalisation. Chacun peut avoir une opinion différente de ce qu’il a vu sur scène, mais sachez que la critique constructive est toujours plus enrichissante que les commentaires purement négatifs.
✓ Les arts de la scène nous donnent la chance de découvrir d’autres points de vue, d’apprendre des choses nouvelles sur nous‐mêmes et sur les autres. Et chaque spectateur ressent à sa façon ce qui se déroule devant lui : il faut savoir respecter cette démarche d’exploration tant chez soi que chez les autres.
Bibliographie des ressources disponibles à la Bibliothèque publique d’Ottawa
Préparé par Janis Perkin Services jeunesse, Bibliothèque publique d’Ottawa
Guide de l’enseignant Page 20 Pleins feux sur Broadway
L’HISTOIRE DE BROADWAY
Brantley, Ben ed. THE NEW YORK TIMES BOOK OF BROADWAY: ON THE AISLE FOR UNFORGETTABLE PLAYS OF THE LAST CENTURY St. Martin’s Press, 2001
Maslon, Laurence BROADWAY: THE AMERICAN MUSICAL Bullfinch Press, 2004
Mordden, Ethan BEAUTIFUL MORNIN’: THE BROADWAY MUSICAL IN THE 1940s Oxford University Press, 1999
Mordden, Ethan COMING UP ROSES: THE BROADWAY MUSICAL IN THE 1950s Oxford University Press, 1998
Mordden, Ethan THE HAPPIEST CORPSE I’VE EVER SEEN: THE LAST TWENTY‐FIVE YEARS OF THE BROADWAY MUSICAL Palgrave Macmillan, 2004
Mordden, Ethan ONE MORE KISS: THE BROADWAY MUSICAL IN THE 1970s Palgrave Macmillan, 2003
Mordden, Ethan OPEN A NEW WINDOW: THE BROADWAY MUSICAL IN THE 1960s St. Martin’s Press, 2001
Mordden, Ethan SING FOR YOUR SUPPER: THE BROADWAY MUSICAL IN THE 1930s Palgrave Macmillan, 2005
Sheed, Wilfred THE HOUSE THAT GEORGE BUILT: WITH A LITTLE HELP FROM IRVING, COLE AND A CREW OF ABOUT FIFTY Random House, 2007
Simon, William L. ed. UNFORGETTABLE MUSICAL MEMORIES Reader’s Digest Association, 1984
Suskin, Steven ed. MORE OPENING NIGHTS ON BROADWAY: A CRITICAL QUOTEBOOK OF THE MUSICAL THEATRE, 1965 THROUGH 1981 Schirmer Books, 1997
CAMELOT
Citron, Stephen THE WORDSMITHS: OSCAR HAMMERSTIEN 2ND AND ALAN JAY LERNER Oxford University Press, 1995
Lees, Gene INVENTING CHAMPAGNE: THE WORLDS OF LERNER AND LOEWE St. Martin’s Press, 1990
Lerner, Alan Jay THE STREET WHERE I LIVE W.W. Norton, 1976
White. T.H. THE ONCE AND FUTURE KING: THE COMPLETE COLLECTION HarperCollins, 1977
CAMELOT (DVD/Video) Warner Brothers, 1967
CAMELOT (CD – Soundtrack) Columbia, 1985
Bibliographie (suite)
GUYS AND DOLLS
Breslin, Jimmy DAMON RUNYON Ticknor & Fields, 1991
Garebian, Keith THE MAKING OF GUYS AND DOLLS Mosaic Press, 2001
Loesser, Frank GUYS AND DOLLS Chappell‐Morris, 1953
Loesser, Susan A MOST REMARKABLE FELLA: FRANK LOESSER AND THE GUYS AND DOLLS IN HIS LIFE: A PORTRAIT BY HIS DAUGHTER D.I. Fine, 1993
GUYS AND DOLLS (DVD) MGM/UA, 2000 [1938]
MAN OF LA MANCHA
Cervantes Saavedra, Miguel de DON QUIXOTE Ecco, 2003
Cervantes Saavedra, Miguel de THE PORTABLE CERVANTES Viking Press, 1951
Leigh, Mitch MAN OF LA MANCHA: A MUSICAL PLAY Cherry Lane Music 1965
MAN OF LA MANCHA (VIDEO) MGM/UA 1991 [1972]
Wilkinson, Colm STAGE HEROES (CD) BMG Records, 1989
SOUTH PACIFIC
Citron, Stephen THE WORDSMITHS: OSCAR HAMMERSTIEN II AND ALAN JAY LERNER Oxford University Press, 1995
Fordin, Hugh GETTING TO KNOW HIM: A BIOGRAPHY OF OSCAR HAMMERSTEIN II Random House, 1977
Hammerstein, Oscar 6 PLAYS BY RODGERS AND HAMMERSTEIN Modern Library, 1955
Michener, James TALES OF THE SOUTH PACIFIC Elmfield Press, 1976
Mordden, Ethan RODGERS & HAMMERSTEIN Harry N. Abrams, 1992
Nolan, Frederick W. THE SOUND OF THEIR MUSIC: THE STORY OF RODGERS AND HAMMERSTEIN Musson Books Co., 1978
Rodgers, Richard MUSICAL STAGES: AN AUTOBIOGRAPHY Random House, 1975
Secrest, Meryle SOMEWHERE FOR ME: A BIOGRAPHY OF RICHARD RODGERS Knopf, 2001
SOUTH PACIFIC (DVD) Walt Disney, 2001
SOUTH PACIFIC (DVD) Twentieth Century Fox, 1999 [1958]
Guide de l’enseignant Page 21 Pleins feux sur Broadway
Bibliographie (suite)
VIDÉOS ET ENREGISTREMENTS
BROADWAY MELODY (VIDÉO) MGM/UA, 1989
BROADWAY’S LOST TREASURES (VIDÉO) Acorn Media, 2003
BROADWAY’S LOST TREASURES II (DVD) Acorn Media, 2004
BROADWAY’S LOST TREASURES III: THE BEST OF THE TONY AWARDS (DVD) Acorn Media, 2005
FOLLIES IN CONCERT (DVD) Image entertainment, 2001
Guide de l’enseignant Page 22 Pleins feux sur Broadway
Guide de l’enseignant Page 23 Pleins feux sur Broadway
Jetez un coup d’œil à tous les Guides de l’enseignant des matinées scolaires
de l’Orchestre du CNA que vous pouvez télécharger gratuitement à partir
du volet Musique du site Artsvivants.ca (voir Ressources musicales, Ressources pour les enseignants)
De la maternelle à la 3e année
Découvrez votre orchestre! Mardi 3 mars 2009, 10 h — 11 h (en anglais)
Mardi 3 mars 2009, 12 h 30 — 13 h 30 (en anglais) Mercredi 4 mars 2009, 10 h — 11 h (en français)
De la 4e à la 8e année / 2e secondaire
Bravo Beethoven! Mardi 7 avril 2009, 10 h — 11 h (en anglais)
Mardi 7 avril 2009, 12 h 30 — 13 h 30 (en anglais) Jeudi 9 avril 2009, 10 h — 11 h (en français)
De la 7e à la 12e année / Niveau secondaire
Pleins feux sur Broadway Jeudi 20 novembre 2008, 11 h — 12 h (bilingue)
Vendredi 21 novembre 2008, 11 h — 12 h (bilingue)