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Exploration de nouvelles pistes dans la conduite de culture des gazons intensifs Stimufateurs de croissance : horrnones et acides hurniques Les gazons intensifs nécessitent des doses de fertilisants importantes pourassurer une qualité de jeu suffisante, une régénération du tapis et un aspect esthétique correct tout au longde I'année. Les trop grosses fertilisations ont I'inconvénient de favoriser unecroissance incontrôlée du gazon, d'induire parfois certaines maladies et surtout elles sont de plus en plus indésirables pour l'environnement : contamination des eaux de surface en azote et phosphates et des nappes profondes en nitrates, Conserver unequalité élevée de la pelouse tout en réduisant considérablement les applications de fertilisants estI'undes objectifs de la recherche et estaussi celui de tout intendant de parcours responsable de son environnement et soumis à des contraintes économiques, Des substances de croissance hormonales et certains composés organochimiques comme les acides humiques ont la particularité d'ag|' en véritables catalyseuls des réactions physiologiques des graminées, notamment l'absorption et la valorisation des éléments minéraux, Ces voies d'avenir, queparmi d'autres M, Beard définissait en novembre dernier auxcolloques du SIERG, sont maintenant suivies parla recherche française, Dans leslignes qui suivent nous nous attacherons à définir ceque sontlessubsiances de croissance, le mode d'action de ces hormones végétales et de certains composés humiques, puis voirI'intérêt qu'il y a à les associer ensemble encompagnie d'éléments minéraux dontils renforcent considérablement l'efficience. Algues et substances de ffois- sance : leshormones végétales Il a été montréque certains exlrarts d'algues contiennent des cytokinines et des substances de croissances compa- rables auxhormones. Ces cvtokinines peuvent stimuler la croissance racinarre et le dér,eloppement des graminées, ralentir la sénescence des plantes donc leur r,ieillissement prématuré, favoriser une bonne cololationdes tissus et accroître colsidérablement la tolérance du|egeral ,r \ (lillcrcn rrslre\' dc Ienri- IOnnFlnelll : lelnpel,rlltl e. scc. lnaladirj. Schmidt 1990 - Iletcher 1986-Crouch 1990 (Tn.trrrrr de Polrtechnique d- \ ir" ginie) et cn 1993Jilu Yan,I{artcls, Schmidt ont clairenent nontré les effets bénéfiques des c,vtokinines extrai- tes d'algues surloutlorsqu'elles sonL a.so, iir. à des oligoeléments r lrelat.'. voircertaines substances humiques natu- rclles : humine. (Ruso etBerll'n 1991,. D'autres subtances de croissance pré- \ente( dan\ le. 'xrraitr d'algues.r qui incluent desatxines (\{illiams et al 1976, Crouch 1990), des gibbérellines (Taylor & Wilkinson - 1977) ont égale- metrt un impact sur]a stimulation de la croissance des graminées. al Hormones végétales et mode d'action Les holmoncs sont des subslances ctr- miques fabriquées dans le r,égétal, Elles circulent dans la sève et sont \,ecteurs d infonnations destinées à provoquer rune réacdon sur une partie dela planle, en réponse parfois à un stimulus externe ou interne (exemple : lestro- pismes face à la lumière..,, la dormance, la mise à fleur sont commandés pardes normones). L'Auxine Laprincipale et la pius connue des hor- mones végétales est l'auxine, qui si elle perrt agir rerrle e(tue\ 5uurent a\\oaiér à des gibbéreilines, de l'acide abscissique et des cytokinines. T.e rôle prin, ipal del'arrrine err de 'ri- muler- 1'élongation ccllulairc, mais elle aeit différemment sur-les tiges et ies

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Exploration de nouvelles pistes dans la conduite de culture des gazons intensifs

Stimufateurs de croissance :horrnones et acides hurniques

Les gazons intensifs nécessitent des doses de fertilisants importantes pour assurer une qualité dejeu suffisante, une régénération du tapis et un aspect esthétique correct tout au long de I'année.Les trop grosses fertilisations ont I'inconvénient de favoriser une croissance incontrôlée du gazon,d'induire parfois certaines maladies et surtout elles sont de plus en plus indésirables pourl'environnement : contamination des eaux de surface en azote et phosphates et des nappesprofondes en nitrates,Conserver une qualité élevée de la pelouse tout en réduisant considérablement les applications defertilisants est I'un des objectifs de la recherche et est aussi celui de tout intendant de parcoursresponsable de son environnement et soumis à des contraintes économiques,Des substances de croissance hormonales et certains composés organochimiques comme les acideshumiques ont la particularité d'ag|' en véritables catalyseuls des réactions physiologiques desgraminées, notamment l'absorption et la valorisation des éléments minéraux, Ces voies d'avenir,que parmi d'autres M, Beard définissait en novembre dernier aux colloques du SIERG, sontmaintenant suivies par la recherche française,Dans les lignes qui suivent nous nous attacherons à définir ce que sont les subsiances decroissance, le mode d'action de ces hormones végétales et de certains composés humiques, puisvoir I'intérêt qu'il y a à les associer ensemble en compagnie d'éléments minéraux dont ilsrenforcent considérablement l'efficience.

Algues et substances de ffois-sance : les hormones végétales

Il a été montré que certains exlrartsd'algues contiennent des cytokinines etdes substances de croissances compa-rables aux hormones. Ces cvtokininespeuvent stimuler la croissance racinarreet le dér,eloppement des graminées,ralentir la sénescence des plantes doncleur r,ieill issement prématuré, favoriserune bonne cololation des tissus etaccroître colsidérablement la tolérancedu |egera l , r \ ( l i l lc rcn r r s l re \ ' dc Ienr i -IOnnF lne l l l : l e l npe l , r l l t l e . scc . l na lad i r j .

Schmidt 1990 - I le tcher 1986-Crouch1990 (Tn. t r r r r r de Pol r technique d- \ i r "ginie) et cn 1993Jilu Yan, I{artcls,Schmidt ont c la i renent nontré les

effets bénéfiques des c,vtokinines extrai-tes d'algues surlout lorsqu'elles sonLa.so, i i r . à des o l igoeléments r l re la t . ' .voir certaines substances humiques natu-rclles : humine. (Ruso et Berll 'n 1991,.D'autres subtances de croissance pré-\ e n t e ( d a n \ l e . ' x r r a i t r d ' a l g u e s . r q u iinc luent des atx ines ( \ { i l l iams et a l1976, Crouch 1990), des gibbérellines(Taylor & Wilkinson - 1977) ont égale-metrt un impact sur ]a stimulation de lacroissance des graminées.

al Hormones végétales et moded'action

Les holmoncs sont des subslances ctr-miques fabriquées dans le r,égétal, Elles

circulent dans la sève et sont \,ecteursd infonnations destinées à provoquerrune réacdon sur une partie de la planle,en réponse parfois à un stimulusexterne ou interne (exemple : les tro-pismes face à la lumière..,, la dormance,la mise à fleur sont commandés par desnormones).

L'Auxine

La principale et la pius connue des hor-mones végétales est l 'auxine, qui si elleperr t ag i r rer r le e( t ue\ 5uurent a\ \oa iérà des gibbéreilines, de l'acide abscissiqueet des cytokinines.

T.e rô le pr in , ipa l de l 'ar r r ine err de ' r i -muler- 1'élongation ccllulairc, mais elleaeit différemment sur-les tiges et ies

racines suivant les doses et 1'équilibreavec d'autres hormones.

L'auxine est naturellement svnthétiséedans l'apex des tiges (sommet) et dansles jeunes feuilles et bourgeons. Ellemigre ensuite vers les sites d'actton(transport par la sève) et s'accumuledans les racines. Il lâut noter que cetteaccumulation n'est que partielle car unedégradation permanente évite touteaccumulation toxique.

Les honncnes rle ynthàv, utiliséu en tlhhn-bage, tdlts k 2-l D, NICPA... sont des subslanus prothu th L'auxint. Leur absarptionen (p(nLité î0p inp|Ttanl( pr01]0que untproLtfératictn innntrôlée des ælLules pnLraînûnl li. narL Les dintllidanes st rnontrentlnauroup plus stnsibles à un excès de us hor-mones qtLe les monaro\lédonn (gaminéts).

Les Cltokinines natuelles

La prernière iirt décelée dans le mais etisolée en

1l964, c'est la Zéanne

(Zéa=maTs). La s1'nthèse des cytokininesa lieu principalement dans la racine etavec un sens de circulation ascendant,sans site déterminé d'accumulation.

L'action la plus irnportante des cytoki-nines ert la srimulation de Ia division ceflulaire, toujours en association avecI'auxine. L'une comme I'autre ne peu-vent agir seule. C'est le rapport ducouple cytokinine/auxine qui r,ajouer :o Si ce rapport est supérieur à 1 on a laformation de bourgeons, de talles et lalei'ée de la dominance apicale;o Si r e rapporr csr inlérieur à I on a for-mation de racines.

l,es autres actions sont beaucoup plussecondaires, mais non moins spectacu-laires, puisque les cytokinines induisentdes Ibnctions importantes telles que lalevée de dormance des graines et desbourgeons, la mise à fleur, le retard dela sénescence des feuilles. Sur ce porntler [euilles renlermant des doser élevétrde cytokinines gardent plus longtempsleur pigmentation ce qui leur évite unvieillissernent prématuré.

D'autres hormones esentielles existent,citons la Cibbérelhne responsable de l'al-longement des entrenæuds et desIeuilles ou des levées de dormance,

I'l-l l4l?nr agissant sur la manlrité deslruits et graines et l 'abcission desfeuilles.

A noter qut Les rabntissrurs tfu troissanu tleIa nauadle ginératian nmrne le Spatio deCiha-GeiE agissenl tn fait en .blotltLan! Iaqnthàse rlcs gtltltércllinu et de u t'ait inhibentl' ongation telhtkire; Ia réduttion tle pousstattuint frirlutrnment 50 To !

Sur une culture de graminées

Si I'auxine est slnthétisée en quantitésullisante par les graminées, ce n'est pasle cas des cytokinines; un régime detorte intensif pertrrbe leur fabrication,d'où l' intérêt de renforcer lenr concen-tration,

bf Applications con$ètesLes cytokinines et des substances ana-logues existent dans certaines alguesmarines. Leur extraction par traitementspécial est réalisée par certains labora-toires (mais avec des résultats variablesselon le r rpe d ext racr ions er lor iq inedes eisements d'algues).

L'effet le plus remarquable de cesextraits marins est la stimulation du sys-tème rat ina i re. Ie dele loppemcnr detalles par levée de dormance et le bonétat eénéral du gazon : couleuq résrs-tance aux stress; ils améliorent de plusune meilleure assimilation minérale etagissenl conrrc les maladies et ra lent i : -sent le vieillissement.

4 Différentes "crèmes d'algues" plusou moins riches en cytokinines existentet sont proposées pures par certainesf i rmes:e l ler sonr ur i l isées deprr is déj iquelques temps sur cultures intensives :maraichage, fl oriculture.,.

+ En France, les cytokinines extraitesd'algues ont été pour la première Iorsi n t r o d u i t e s à I ' j n t é r i e r r r d u n e n g r a i scomplexe granulé en 1993 : c'était leNUTRIPLTNT de Cébéco,

Le principe est sirnple : biostimuler lagraminée et atteindre une absorptionminera ie opr imale. Les mecani5mes dcpénétration des hormones dans la gra-minée ne sont pas entièrement expli-

qués, mais ces hormones de croissance\ont bel e t b ien asr imi lee. . par vo iefo l ia i re et rac inai le iun peu de la rnèmeIaçon qu'une phytohormone). D'ailleursde très laibles quantités de cytokintnessuffisent, mais des applications répétéespermettent d'obtenir I'effet bénéfi quesouhaité.

r) Plus récemment un produit liquide etfoliaire totalement adapté aux eazonsintensifs a été mis au point : le NUTRI-FORT qui renfermr l5 ro deju' d alguesriches en substances de croissance et desacides humiques dont on verra plus loinles effets positifs et synergisant sur le sol,les microorganismes et la plante.

cl ExpérimentationsLes nlzis le.t ltlus rirents dt l']nstitut Plb-krhnique VirEnien d uux menés en. I'rantttoul au kng d,u hitus 93 d 91 9i et de l'étl1 991 pernettenl le nnfnnta Ia aalulité d' unr0t1t,Pt LTQ(-TL)L d, u\ \ul)tuap\ dp 0i\-sanu trssor.iées entre elks (gtokinmes el adtlahurniEun), en plus d'éléntmts minhaux dontdu fn:

Institut Polltechnique de Virginie

Essais présentis au tlernier nngrès interna-tional des gazons.

Ces essais avaient pour but de testerl'efficacité de crèmes d'algues sur la qua-lité du gazon et sur l 'absorption et lar,alorisation des éléments minéraux. Ilsont prouvé de façon incontestable laporr ib i l i ré de redui re I r . appl icar ion ' defumure tout en améliorant ou conscr-vant un état de quaiité optimal dugazon.

Les essais ont été conduits sur une cul-ture de pâturin des prés soumise à desdoses croissantes d'azote, d'acide phosphor ique et de porasse : 0 ,34 g/m,-0,67 g /m:- 1,35 e/m'pour chacun deselement5 N.P,K. Le ' dorcç. appl iqueerhebdomadairement représentent res-pectivement: 14, 28 et 56 unirés men-suelles. L'application de crème d'alguesétait mensuelle (10 l/ha).

La densité du gazon, la couleur et lapousse du gazon étaient notées.

I

Les graphiques suivants montrent qu'ily a un effet significativement po_sitif sur les parcelles traitées aux extraits d'algues compa-rées au-témoin ne recevant que la fumure minérale sans complément d'algues.

Effet sur la DENSITE DU GAjZONavec 3 niveaux de fumure différents

2)Niveau moyen de fumure 3)Haut niveau de fumure(28N/28Pl28K)parmois (56N/56P/56K)parmois

I ) Bas niveau de fumure(14N / l4P / 14 K) par mois

7

6

5

4

3

2

1

0

) Bas niveau de fumure(14 N / 14 P / 14 K) par mois

I ) Bas niveau de fumure(l4N I l4P / 14 K) par mois

Effet sur la COUTEUR DU GAZONavec 3 niveaux de fumure différcnts

2) Niveau moyen de fumure(28 N / 28 P /28 K) Par mois

3) Haut niieau de fumure

190

189

188

187

186

185Témoin Traité Témoin Traité Temoin Traité

Les crèmes d'algues se sont montrées signifrcativement efficaces pour l'ensemble de ces critères (avec des écarts de 10 à 15 %).Les résultats son't beaucoup plus significàtifs arec des doses réduiies d'engrais : 14 et 28 unités mensueiles. Les fortes doses d'en-

erais gomment les différences et provoquent une Pousse exubérante.

Effet sur la POUSSE FOIIAIREavec 3 niveaux de fumure différents

2) Niveau moven de fumure(28 N / 28? /28 K) par nois

125

120

1 1 5

1 1 0

105

100

95

3)Haut niveau de fumure(56 N / 56 P / 56 K) par mois

(56 N / 56 P / 56 K) par mois

Effet sur l'absorption des minérauxEn fait, I'amélioration de la qualité du tapis de gazon s'explique par une meilleure assimilation et transformation des minéraux.Le tableau ci-dessous mesure la concentration interne des éléments nutritifs présens dans les feuilles entre un témoin non traitéaux algues et un produit enrichi en crèmes d'algues (10 I / hectare).La dose de fertilisation est de 28 unités mensuelles de N-P-K

Concetrtrationfoliaire i

N (%) P (%) K(7ù MGffù Fer (ppm)

Témoin 9 M 0,49 t q K 0,38 841

Algues 2,50 0,45 0,39 1033

D'autres as_ais.montrent que Plur des Wlrts pks âlnés de N-P-K (56 unités) il n'a pas été nnstaté d,'attumulation supplimmtaire des miné-raux rlans la fmille sauf pu.tr le ftr A l'inaa'se ûûu dr:s Wlrts plus réduits dr N-P-K (14 uniti,, I'elfet bénéfxque ut eiiue plus marqui pourl'assimiktion rlu fn notamment. Les uncmtrationsf accumul.ations foliaires mesurées ttont du sinpti au doubti.

f,ffet sur lefficience des minéraux(c'est -à-dire leur efhcacité avec le mm-mum de consommation).L'efhcience de la plupart des élémentsminéraux est nettement accrue grâceaux substances de croissance endogène :division cellulaire favorisée, développe-ment racinaire et foliaire stimulé par leshormones (Brock & Ilaufman, 1991).A des fortes doses de fumure il y a redis-tr ibut ion des élémenrs minéraux quis'accumulent dans les organes souter-rains et les racines (et non plus dans lesfeuille$.A des doses faibles de fumure, l'effi-cience et le gain d efficaciré sont bienplus marqués ce qui prouve bien le rôlestimulant des hormones de croissancecontenues dans ces crèmes d'algues.ô Les conclusions de l'Institut Polvtech-nlque rejolgnenr nos propres oDserva-tions et expérimentations. Elles permet-tent d'affirmer catégoriquemént queI'utilisation de comflérnènts foliairesnutritionnels, enrichis en cytokininespermettent d une part d auqmentersigni f i cat ivemenr I 'absor pr ion-des élc-ments nutritifs p les racines et d'autrepart de mieux transformer les élémentsnutritifs, norammenr : P-K-l\4g-Fe er cecid'autant mieux que le niveau de fertili-saùon est plus modesre voir déficient.La possibilité de réduire ou de mieuxvaloriser les doses d'engrais à certainespériodes de I'année permet ainsi draller

dans le sens drun meilleur respect desexigences du jeu de golf, de la qualitédu tâpis et de I'environnement (et réali-ser ainsi de substantielles économies).

Les Acides humiques

a subi de fortes pressions et de la cha-leur et s'est transfôrmée en charbon. Aucours de la transformation les acidesorganiquer er les esters se sonr dissociéset déposés dans les schistes formés audessus de la lignite et du charbon. L'ex-trâction peut se faire quelque 300 mil-lions d'années après leur accumulation IMais si il existe dans le monde de nom-breux gisements, seuls certains contien-nent des teneurs proches de 90 7od'acides humiques èt des techniquesparticulières d'extraction permettentd obtenir des concentrat ions humiquesIiquides dosant de I5 àl\Ea.

Des teneurs plus élevées sont impos-sibles. L'efficacité et la pureté des acideshumiques dépend largemenr de lasource 0 extractron.

Comment fonctionnent les acideshumiques?

1) L'humus accroît la capacité de réten-tion des sols et leur sAbilité de structure(le fameux complexe argilohumique).La capacité cationique (CECt esr consi-dérable :jusqu'à 500 meq !, ce qui per-met une meilleure rétention et valorisa-tion des apports minéraux classiques.

Freeman (1969) a montré que les frac-tions humiques stimulent la croissancedes plantes en pourvoyant une libéra-tion lente d'auxines, d'acides aminés etde phosphares organiques 1Chélarés1.

Les acides humiques sont le produirultime de la décomposition complètedes matières organiques. Leurs nroorié-tes agronomlques sont Dlen connues :sous leur forme colloidale ce sont leséléments constitutifs clefs de la structurcdes sols tcomplexe argi lohumique).L'humus est aussi un très puissant fira-teur de cations puisque sa CEC est supé-rieure à 500 meq pour certains acideshumiques. Ces dcrniers sonr biochimi-quemenr des composés bien plus acLifsque les acides fulviiues et l'humine. rousdeux entrant dans la composition deI'humus. il ne s'agit pas de confondreI'ensemble de ces

"composés organiques

transformés et stables avec les norn-breuses mat ières organiques peu éro-luées qui font l'objer parfois d amende-ments sous formes de compost peutransformé ou celles qui soniincoipo-rées dans les engrais organo-minéraux.

Provenance des acides humiquesDes argiles :chisreuses "Léonardire" existent à l'état naturel dans le NorthDakota. Elles proviennent de la trânsfor-mation d'énormes quantités de matièresorganiques, accumulées au carbonifère(ère primaire). Cette matière organique

La flore de microorganismes est éÊale-ment stimulée à par-tir de ce substralnourricier (la minéralisation de I'humusstable se fait à un lythme de 2 à3% /an).

2) Sous l'action des acides hLrmiques, lessubstance' n ut t i t iv rs ront p lur mohi les.En ef fc t . , r r ac ides ot ranique' faror i -sent la conversior et le transfert de nom-breux éléments minéraux en des lbrmesaccessibles aux plantes :

4 L'acide phosphorique est libérée dansle sol par rupture des liaisons phosphate/{èr en sol acide ou phosphatc ca lc ium en .o l a lca l in (ca lca i rc)

pour pénétrer dans la plante. L accumr"r-lation des phosphates dans les feuillesest directement proportionnelle auxconcentrations en acides humiquesapportés i bien clue des doses trop éle-vées pLrissent avoir l 'eflet inverse (Had-jLrkovic & Ulrich , 1965 -Jalenic & al,r966),4 ln présenrr d ac idc humique. le f r ret les oligoéléments forment un chélatenaturel en tout point comparable à I'ED-Dll,À 1De Kor k. l95ir. lls sont ainsi lar i-lernent absorbés.

ô L'ensemble des échanges ioniques estaccéléré puisque les substanceshumiques sont des polyélectrolrtes(macro-ioniques, donc ar,ec de gros ionsà la surface : K+, MG,..). C'est donc torsles phrnomenes d ' . rbsorpr ion dc ' mine-raux et leur passage dans les membranesracinaires qui sont stimulés, C'est Ialr-sorption de la plupart des nutriments (ycompris l 'azote) qui est actir'ée. Gaur(1964) , Dormaar (1975) , ont t ravai l lésur culture de ray-grass et de fétuques.l l . t rourenl des gain. . ign i l icar i f * de I 'absorption de la plupart des macroélé-ments : N-P-K-Mg. Parallèlement, ilsc o n s r a t r n r u n e d i m i n u t i u n d u c a l c i u m(à I'intérieur des cellules).

4 dnsi le : r i rques de chlorore sera ientdiminués, beaucoup d'éléments étantdébloqlés et le calcium moins mobilisé.

3) La croissance : un grand nombre depublications ont mis en ér,idence le rôle, l 'act i rareur de r ro i . .anr e dcs, ompore.humiques, rôle comparable à celui desauxines voir des cytokinines.

Lee et Bartlett (1976), Senn et Kingman(1975) prouvèrent l'action bénéfique deI'acide humique sur la germination deseraines de différentes espèces. Mais làencore ce sort les basses concentra[ons(3,6 %) qui s'avèrent efficaces, alors queder do,'es eler'ér-. diminucnt lé poutoirde germination.

Poapst et Schnitzer puis O'Donell(1973) ont observé que le traitementavec de Iàibles concentrations humiquesstimulait non seulement f initiation mcl-nai re. mai . egalement la pro l i férat ionlatérale et l 'élongation (doses de 100 à500 mg/litre de solution d'acideshumiques).

Les effets en pulr'érisation foliaires ontaussi été mis en évidence par Sladkl :l'élongation des racines et des rhizomesest multiplié par deux et dans le mêmeterr rp: la mul t ip l i r a l ion dr l po id5 rac i -naire est supérieure à deux. A noter queles acides fulviques semblent sur cepoint plus efficaces que les acideshumiques.

Peedin-Freeman - Maccants - Fernandezont tous démontré une amélioration dela croissance des plantes soumises aux\ub\unr es humique. dériÏee* dc Ja Leo-nardite. D'aillerus M. Bourguignon(1994-95) le rappelait dans différentescommuntcatl0ns.

Toutes ces recherches soutiennent I'idéeque de nombreux mécanismes particr-pent aux. l le ts posi t i l t de cr \ cornPn\r \organiques naturels sur la croissance desgraminées. Cette croissance est d'autanlplus intéressante qu'elle n'est pas incon-trôlée mais qualitatile car elle s'exerceessentiellement sur les talles et sur lesracines sans provoquer d'élongatronfoliaire.

En résumé :

4 l a c a p a c i t c q u ' o n t l e r a c i d e s h u m i -ques de stinuler la croissance s'expliquepar l ic l lemrnl par Ieur ;c t iv i té r hé lat r i r eet par leur pouvoir de rompre les blo-cases des molécules insolubles et inac-cessibles au gazon. C'est ér'idemment lecas du fer

croissance; ils ne sont pas totN expliquesa ceJour.

4 Le deuxième c l fe t drs ac i r les humi-ques est d'accroître I'accessibilité et I'al>sorption des nutriments du sol et deralentir leur lessitage. Ils agissent en tantque fournisseur et régulateur des sub-stances nutritives. Le résultat est compa-rable a cc lu i drs hormonrr de cro is-sance, dont l'efÏet est ainsi renlbrcé.

ô Enfin le troisième effet concernel'amélioration physique et biologique drsol. Physique : slructure et agrégationde, ' par t icu les. ret rn l ion minéla le. mai \arnsi l'aératior.t et la circulation de l'eauqui est facilitée. Biologique : déleloppe-ment des microorganismes.

Développement pratique d'unconcept liquide

. Algues :

De nombreuses spécialités destinées atmarché du malaîchagc, de l'horticul-ture, de la ligne... renferlnent descrèmes d'algues. pure. orr addiliunneP\d'ur ou cleux minéraur (le Fertibio-Fercontient du lèr chélaté). Les concentra-tions cn substances de croissance notam-ment cllokinines sont variables et leséquilibr-es sont souvent inadaptés pourun gazon. Lcs doses d'utilisatior doiventêtre respectées, en général, 5 à 20 l/haselon lcs marques (exemple Seaweedextract de Farmura).r Acides humiques :

Un marché important des acides humr-ques est en train de se développer par-tout dans le monde sur des cultttresintensives mais fragiles. Cependant ilfaut bien savoir que toutes les {brmula-tions ne se valent pas, el)es dépendentde l'origine des gisements de Léonar-dite, mais aussi de la technique d'extrac-tion et des soh'ants utilisés. De plus lesformules liquides qui sont les plusactives en sénéral sont vraiment plusp1f iq 2çe5 lopsqu r l l r . sorr t mèlar tgéer àdes nutriments : engrais... ou des son-ches microbienncs.

L'util isation d'acides humiques purspeut s'ar,érer dangereuse car de tropfortes doscs onL l'effet inverse de celui

D'antres mécanismes biochimiques par-ticipent égalernent à la stimulation de la

recherché et conduisent à des accidents.Nous avons vu que les doses optimalesde 100 à 500 mg/l peuvent rapidementêtre toxiques, et nous déconseillonsl'emploi de solutions pures qui dans cecas ne doivent pas dépasser quelqueslitres/ha (rappelons que leur concen-tration maximale est de 15 à 1870d'acides humiques, fufriques + humine).Différentes spécialités commerciales ren-ferment I'un ou l'autre de ces principesacnm.

Citons le Dynhumus, Humate, le Bio-post-fèt tous riches en acides humiquesextraits de la Léonardite. Certains rcn-fèrment en plus des additifs minéraux :fer en général. II ne faut pas lesconfondre avec certaines spécialités ren-lermant des composés organiques d'ori-gine animale (Farmura...).. Algues + humus :

Un véritable effet de synergie a étéconstaté avec le Nutrifort, spécialité

liquide mise au point par Cébéco. C'estplus de 25 % d'acides humiques et dejusd'algues associés à un complément dontla teneur minérale est la suivante : I %N, 2Va P, 12 7o K + 3 % Mg et 1 Vo F e chê-laté et oligos.

L'association de principes actifs tels leshormones dearoissance (a.leues) et desacides humiques, avec une base miné-rale équrlibrée est logique et répond audouble souci de stimuler les réactiorrsbiologiques/physiologiques naturellesde la graminée, et de nourdr.. tout enadditionnant les avantages de plusieursépandagcs qui seraienr bien plus coù-teux.

]!.uIqgaZQI : de bien meilleures im-plantations ont été obtenues avec destnitements de 10 lifes/ha sur des regar-nissages, des semis ou des placages.

Gazon installé : les doses d'aoolicationsconseillées sont de 15 à 30 litres/ha etdoivent être répétées. Comme tout

médicament, le traitement ne doit pass'interrompre dès la première prise,mais au contraire se concentrer avant etpendant les périodes de stress durantlesquelles le gazon a du mal a absorberet raloriscr une fertil isarion clasique,

4 L'utiLtsation réguhère d'un tel conplimentriche erymultipks substanæs d,e aoisanæ eten minhaux pffmet taut simplement rl'obte-nir une pekuse plus d,rnn, plus solide, plussline d unl( gràft à une vrilablr regulalionet aaknisûtiln d,e fuus les minéraax d,ont urugraminée a besoîn... Cdn nnduit en génhalà de substantiellu émnomi,es.

Crest bien en ce sens qu'un grand pasvient probablement d'êne franchi danslrinstallation ou la maintenance desgazom intensifs (sport et ornement).

HervêEric Cochar.lCatherine Gillonnier

Ingénieurs

€la maison des gazonsrue Hênr i Duf tocq - 27124 CRÉGY-LÈS-MEAUX

B.P. 2 - 77124 VILLENOYTéf " (1 ) 60 2s 44 88 - Fax (1 ) 6 ( ) 2s so 4( )

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