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62 stradda / n° 25 / juillet 2012 strad d a le magazine de la création hors les murs n° 30 - décembre 2013 – 7,5 Gardons nos 20 ans Faiseurs de ville Artistes et territoires La relève

Stradda 30 - Compléments

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62 stradda / n° 25 / juillet 2012

straddale magazine de la création hors les murs

n° 30 - décembre 2013 – 7,5 €

Gardons nos 20 ansFaiseurs de villeArtistes et territoiresLa relève

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Ce nouvel espace documentaire est proposé à chaque

sortie d’un numéro de Stradda. Réalisé par le centre

de documentation de HorsLesMurs, il vous permet de

prolonger votre lecture en retrouvant des liens et réfé-

rences faisant écho aux thématiques abordées dans chaque

article. Certains documents sont à consulter en ligne,

d’autres dans notre centre de documentation, accessible

à tous sur rendez-vous.

www.horslesmurs.fr

www.rueetcirque.fr

Mural de JR à Londres.© Graeme Weston / Demotix/Corbis

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2 stradda / n° 30 / décembre 2013

[in Stradda, p.3/5]

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N ous vivons ce que j’appelle une guerre des récits, dont l’intensité augmente d’année en année : tout autour de nous, des histoires se

racontent, nous ciblent, pénètrent nos imaginaires et les saturent. Récits publicitaires, politiques, média-tiques. Microrécits imagés, émotionnels, textuels. Sur Facebook, sur des affiches 4x3, à la radio. Ils sont affutés par les experts du story telling, l’art – vieux comme le monde – de raconter des histoires.

La machine à raconterCe mot très intéressant a été introduit en France en 2007 par Christian Salmon, un chercheur du CNRS, ex-président du Parlement international des écrivains, dans un livre passionnant dont le

sous-titre est : « La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits »1. L’auteur y présente les « rouages d’une “machine à raconter”, récemment inves-tie aux États-Unis puis en Europe par les logiques de la communication, et bien plus efficace que toutes les imageries orwelliennes de la société totalitaire. »

Il explique que « ce qui n’était au départ qu’un simple dispositif de techniques narratives ensei-gnées dans les universités américaines aux appren-tis écrivains ou scénaristes a été récupéré, depuis les années 1990, par les “gourous” du marketing, du management et de la communication politique, pour mieux formater les esprits des consommateurs et des citoyens. » Ce storytelling publicitaire, managé-rial et politique, qui déploie ses techniques

Inventons des alter-récits désirables

Pascal Le Brun-Cordier, directeur des ZAT à Montpellier, cerne de nouveaux défis pour l’art en espace public : s’armer pour gagner la guerre des récits, infuser l’urbain diffus, développer un art expérienciel…

“The Play Ground”, de Groupenfonction, aux Tombées de la nuit, à Rennes en 2012.

enjeux

© Guillaumé Boué

Inventons des alter-récits désirables par pasCal le brun-CorDier

A lire« Art dans l’espace public : arts de la rue, arts plastiques, même combat ? », Pascal Le Brun-Cordier, ESBA Réunion/Après éditions, 2010

« Terrains d’aventures, vous avez dit territoire ? », Pascal Le Brun-Cordier, Stradda n°8, 2009 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205447

«Vive les Bacchanales ! », Pascal Le Brun-Cordier, Stradda n°6, 2007 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205453

Interview de Pascal Le Brun-Cordier, Haut Courant, 2011 : http://www.hautcourant.com/Pascal-Le-Brun-Cordier-nous-avons,1518

« Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », Christian Salmon, éditions La Découverte/Poche, 2008

« De la misère symbolique », Bernard Stiegler, Flammarion, 2013

« Sleep no more : une indémodable maison hantée », Sophie Croteau, Jeu n°147, 2013 : http://www.revuejeu.org/revue/147/article/sleep-no-more-une-indemodable-maison-hantee

A voirZAT !, Paroles de festival, Zoom la rue, 2012 : http://www.zoomlarue.com/index.php?post/2012/03/31/ZAT

DVD « Royal de Luxe et le mythe du géant », Dominique Deluze, Shellac, 2006

Royal de Luxe, le Géant tombé du ciel au Havre, 1993 : http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00610/royal-de-luxe-le-geant-tombe-du-ciel-au-havre.html

PunchDrunk and SLEEP NO MORE - StoryCode Forum, May 2012 : http://www.youtube.com/watch?v=TSF_hM9elRg

Sites

Pascal Le Brun-Cordier http://plbc.blogspirit.com/activitesZAT ! http://zat.montpellier.frChristian Salmon http://cral.ehess.fr/index.php?149Bernard Stiegler http://arsindustrialis.org/les-pages-de-bernard-stieglerRoyal de Luxe http://www.royal-de-luxe.com/frIci Même (Paris) http://blog.icimeme.infoCompagnie Punchdrunk http://punchdrunk.comL’Atelier du joueur de Yoann Bourgeois http://www.cieyoannbourgeois.fr/atelierDries Verhoeven http://www.driesverhoeven.comLotte van den Berg http://www.omsk.nlRimini Protokoll http://www.rimini-protokoll.deGroupenfonction http://www.groupenfonction.net

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SitesThéâtre de l’Unité www.theatredelunite.com Lotte van den Berg www.omsk.nlDécor sonore www.decorsonore.orgLes Décisifs www.lesdecisifs.comOsmosis www.osmosiscie.comWladyslaw Znorko www.cosmoskolej.orgNicolas Frize nicolasfrize.comDaniel Larrieu www.daniellarrieu.comErwin Wurm www.erwinwurm.atWoudi-Tat www.woudi-tat.orgRodrigo Pardo www.rodrigopardo.comCatherine Radosa catherineradosa.netYoann Bourgeois www.cieyoannbourgeois.fr

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One les rencontre ni à Aurillac ni à Chalon, ils n’ont pas adopté le label « rue », et pourtant, depuis des décen-nies, ces artistes arpentent les villes et les campagnes. Deux qualificatifs

permettent de cerner leurs démarches : relation-nel et contextuel. Ces deux termes, accolés au mot « art », sont les outils conceptuels forgés par Nicolas Bourriaud et Paul Ardenne au début des années 2000. Il s’agit d’« apprendre à mieux habiter le monde, au lieu de chercher à le construire d’après une idée

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L’espace public, lieu où se révèlent des trajectoires entrelacées, renouvelle sans cesse les propos et inspire des formes artistiques inattendues.

Attirés par la poésie du réelPlasticiens, musiciens, danseurs, habitués des salles et des galeries, ils convoquent aussi le public au détour du trottoir. Pourtant nul ne les dit “artistes de rue“. Exploration d’un paradoxe.

Wladyslaw Znorko Au début des années 1980, le metteur en scène « investit la rue et détourne l’ordinaire des lieux en y installant l’insolite », lit-on sur son site. Lille, Paris, Lyon, où il venait d’installer sa compagnie Cosmos Kolej, étaient alors ses terrains de jeu, réminiscences de l’enfance. Znorko alternera ensuite les créations en salle et dans des « gares et autres lieux d’errance urbaine » : la Part-Dieu à Lyon, la gare de l’Est à Paris, des sites industriels à Leningrad, Feyzin, Martigues, sans oublier les festivals d’Aurillac et d’Ambert. Ceux qui comparent son univers à celui de Tadeusz Kantor se souviennent-ils que celui-ci aussi avait « perpétré des performances » en espace public ?www.cosmoskolej.org

Nicolas FrizeBaisers, pierres, rumeurs de la ville, bruits de machines ou de locomotives : depuis 1975 tout est bon pour ce fomenteur de concerts improbables : les usines ou les prisons, l’intérieur ou l’extérieur. « Mon réflexe artistique consiste à toujours mélanger ce que je veux obtenir avec la réalité, explique le compositeur à la revue Hommes et libertés, en 1995. Arrive un moment où la réalité et la fiction se confondent. Notre vision des autres et des choses appartient à notre propre imaginaire. Il est souvent faussé, il faut commencer à le déplacer. Ce faisant, on déplace tout. Je suis resté un combattant assez optimiste… »nicolasfrize.com

Dix figures libres

et une mobilité accrue des individus, explique, selon lui, l’urbanisation croissante de l’expérience artis-tique. Paul Ardenne, lui, englobe dans sa définition de « l’art contextuel » : « art d’intervention et art engagé de caractère activiste (happenings en espace public, “manœuvres”), art investissant l’espace urbain ou le paysage (performances de rue, art paysager en situa-tion…), esthétiques dites participatives ou actives » 2. « Un art dit “contextuel” opte donc pour la mise en rapport directe de l’œuvre et de la réalité, sans intermé-diaire », dit-il. Cette préoccupation pour le contexte, selon Ardenne, est revendiquée de manière ouverte à partir des années 1960, et de rappeler le déploie-ment de l’art in situ de Buren et consorts. Le rapport à l’œuvre devient expérience, participation (c’est d’ailleurs le titre d’un livre culte de Frank Popper, paru en 1980 : « Art, action et participation »).

Parfois dehors, parfois dedansCeci étant posé, il n’est pas étonnant que les artistes se frottant, de façon ponctuelle ou permanente à l’espace public, soient pléthore, et que les critères qui permettraient de distinguer leurs œuvres de celles de certains artistes de rue soient plus souvent liés aux réseaux de commande, de coproduction et de diffu-sion, donc de légitimation, qu’à leurs pratiques elles-mêmes. Vingt-cinq ans séparent « Les Arborigènes » d’Ernest Pignon-Ernest au Jardin des Plantes (1984) des « Pheuillus » du Phun, et pourtant, la descrip-tion des premiers révèle un certain air de cousinage avec les seconds (le spectacle en moins) : « Des statues vertes de chlorophylle d’hommes et femmes nus, juchées dans des arbres, composées de microalgues, de mousse de polyuréthane, de végétation naturelle. » Quarante ans s’étirent entre les marches de Trisha Brown sur les façades de New York et « FLAT », la dernière création de Rodrigo Pardo qu’il a justement répétée dans cette ville, mais en intérieur, proposant aux spectateurs de se coucher sur la scène. Ni l’Américaine ni l’Argentin ne se disent « artistes de rue », à l’inverse de la compa-gnie Retouramont, qui pourtant se produit aussi sur les bâtiments, à la verticale (lire p. 10).

Désirs convergents, circuits parallèlesLes exemples de ce genre foisonnent : le Théâtre de l’Unité, pionnier des arts de la rue hexagonaux, monte « Oncle Vania à la campagne » sous ce label, juste après que Lotte van den Berg, alors artiste associée du Toneelhuis d’Anvers, a mis en scène « Braakland », conçu pour des lieux désolés. John Cage, avec son écoute du silence et sa fascination pour les bruits de la ville, est une référence commune à Nicolas Frize et à Michel Risse (Décor sonore), mais si leurs inté-rêts et parfois leurs pratiques convergent, ils ne sont pas sollicités par les mêmes circuits. De même pour Clara Cornil (Les Décisifs) et Ali Salmi (Osmosis) : leurs compagnies présentent alternativement des créations dehors et dedans, mais les hauts lieux de la danse contemporaine restent frileux face aux propo-sitions en extérieur du second. Ce petit jeu de miroir pourrait se poursuivre à l’infini. Car nombreux sont

Erwin Wurm, “Outdoor Sculptures”, Taipei, 2000.

Rodrigo Pardo, “FLAT”, Chalon dans la rue, 2013.

préconçue de l’évolution historique », écrit le premier, qui poursuit : « L’artiste habite les circonstances que le présent lui offre, afin de transformer le contexte de sa vie (son rapport au monde sensible ou conceptuel) en un univers durable. » 1 Le même Bourriaud définit ainsi « l’art relationnel » : « Un art prenant pour hori-zon théorique la sphère des interactions humaines et son contexte social, plus que l’affirmation d’un espace symbolique autonome et privé. » L’urbanisation géné-ralisée qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, permettant un accroissement des échanges sociaux

les artistes non estampillés « de rue » qui choisissent d’inscrire leurs œuvres au cœur même du quoti-dien, tout en gardant un pied dans les lieux et les circuits plus conventionnels. Daniel Larrieu, Erwin Wurm, Woudi-Tat, Yoann Bourgeois, Catherine Radosa : leurs âges, leurs disciplines, leurs parcours diffèrent, mais ils ont en commun un intérêt certain pour l’espace public, tout comme l’avait Wladys-law Znorko, disparu en mars dernier, parti pour un dernier voyage, à la découverte de l’envers du décor. l FlOriane Gaber

1. Toutes les citations de Nicolas Bourriaud sont extraites d’« Esthétique relationnelle », Les Presses du réel, 2001.2. Toutes les citations de Paul Ardenne sont extraites d’« Un art contextuel », Flammarion, 2002.

© StudiO WurM - cOurteSy Galerie thaddaeuS rOpac

A lire « A force de descendre dans la rue, l’art peut-il enfin y monter ? », Daniel Buren, Sens&Tonka, 2005

« Art dans l’espace public : arts de la rue, arts plastiques, même combat ? », Pascal Le Brun-Cordier, ESBA Réunion/Après éditions, 2010

« Art, action et participation : l’artiste et la créativité aujourd’hui », Franck Popper, Klincksieck, 1980

A écouter L’Atelier d’Ernest Pignon-Ernest, par Vincent Josse, France Inter, le 14/09/2013 : http://www.franceinter.fr/emission-latelier-latelier-dernest-pignon-ernest

Ernest Pignon-Ernest, Le grand entretien, François Busnel, France Inter : http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-entretien-ernest-pignon-ernest

A voirTrisha Brown, « Walking on the wall », 1971 : http://vimeo.com/21077484

Ernest Pignon-Ernest : artsplastiquesmaupassant.blogspot.fr/2010/11/installation-et-in-situ-suite.html

« Braaland », Lotte van den Berg : http://vimeo.com/55010651

Catherine Radosa : www.youtube.com/watch?v=q9mTly8elek

Attirés par la poésie du réel par Floriane Gaber [in Stradda, p. 6]

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Les envolées célestes par Thomas HahnA lire « En plein vide », Thomas Hahn, AS-Actualité de la scénographie, n°190, pp.48-51

La compagnie Retouramont ouvre le premier Pôle de danse verticale, pour mieux enseigner cette technique née de la rencontre entre escalade, voltige et chorégraphie : http://www.journal-laterrasse.fr/lete-des-retouramont : http://www.retouramont.com/?Actualites

«VERTIGES : La métaphore déployée », Convergences n°3, collectif,Ed. L’Harmattan, 2003

« L’art sonore en espace public », Franck Tenaille, Rue de la folie n°9, novembre 2000

A voirFabrice guillot, chorégraphe, jtdu off.fr : www.dailymotion.com/video/xfnep4_fabrice-guillot-choregraphe_creation

Antoine Le menestrel, un grimpeur artiste, 8 Mont-Blanc : www.dailymotion.com/video/xj14aw_antoine-le-menestrel-un-grimpeur-artiste_webcam

Interview de Antoine Le Ménestrel et JL le Vallegant, Rias 2013 , par l’équipe multimédia de la COCOPQ, Le Fourneau : www.dailymotion.com/video/x13t15v_antoine-menestrel-et-jean-louis-le-vallegant_creation?from_related=related.page.int.meta2-only.f7cd2e28187c36af75ec7ae91c5a3271138625551

Urban Sax à Venise, Marie-Ange Poyet & Bénédicte Delesalle, 1981 : www.youtube.com/watch?v=WxH3F6WGLjk

Cie Delreves : Guateque, 2011, full version : http://vimeo.com/37600667

Passages, Les Passagers, 1997 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=209560

Sakai Juku, KINKAN SHONEN - GRAINE DE CUMQUAT, création 1978 : www.numeridanse.tv/fr/catalog?mediaRef=MEDIA090806165354058

Sites

Compagnie 9.81 www.9-81.comCompagnie Geneviève Mazin L’Archantrope, www.genevievemazin.comCompagnie in-Senso www.in-senso.netCompagnie Les Passagers www.compagnielespassagers.comCompagnie Lézards bleus www.lezardsbleus.comDelrevés, danza vertical www.del-reves.comRetouramont retouramont.comRodrigo Pardo rodrigopardo.com/flat2.htmlSacude www.sacude.comSankai Juku www.sankaijuku.comUrban Sax www.urbansax.com

[in Stradda, p. 10]

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[in Stradda, p.12]Le cirque au risque de la rue par anne Gonon

A lire « Traité du funambulisme », Actes sud, 1997

« Les Arts saut », Marc Moreigne, Cnac, Actes sud, 2010

«Table ronde avec les compagnies de prouesse aérienne », Jean-Christophe Baudet, Arts de la piste, n°4, 1996 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205685

Compte rendu de laTable ronde : Le cirque dans/à la rue ? Mulhouse, dans le cadre du festival Scènes de rue, samedi 20 juillet 213 : http://www.horslesmurs.fr/-le-cirque-en-espace-public-.html

Compte rendu de la rencontre : Le cirque dans les arts de la rue, à l’occasion du festival La Rue est à Amiens - Fête dans la Ville 2013, 20 juin 2013 : http://www.horslesmurs.fr/-le-cirque-en-espace-public-.html

A voirPhilippe Petit traverse le Worl Trade center, extrait de Man on fire : le Funambule, 2008 : http://www.dailymotion.com/video/x80d6s_philippe-petit-traverse-le-world-tr_travel

Les Arts sauts. Inauguration du tunnel sous la Manche, 1994 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=208659

Les Studios de cirque, Picadilly Circus, Londres, 2 septembre 2012 : http://www.youtube.com/watch?v=M8X0vngOwNs : http://www.cryingoutloud.org/project/piccadilly-circus-circus

La Grosse B, la « bascule coréenne » Scènes de Rue 2013 : http://www.youtube.com/watch?v=4smeCtMKZw8

La Fuite à cheval très loin dans la ville (teaser), La compagnie d’Elles : http://vimeo.com/79083162

La Fuite à cheval très loin dans la ville, « extrait Métropolis/ARTE (juin 2012) : http://vimeo.com/53869771

Festival Furies 2013 (extraits) / Mécanique Vivante et 25° promo du CNAC : www.photographes-nomades.net/spip.php?article2852

SitesLes Studios de cirque lesstudiosdecirque.comLa Grosse B www.facebook.com/pages/La-Grosse-B-Collectif/130233833841887 Compagnie d’Elles www.compagnie-d-elles.frFestival Furies www.furies.frMécanique Vivante www.mecanique-vivante.comKarwan www.karwan.infocirque Jules-Verne www.cirquejulesverne.frZepa www.zepa9.eu/spip.php?page=partenaire&id_article=15

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Stradda : Quelles sont les nouvelles orienta-tions pédagogiques de la Fai Ar (Formation avancée et itinérante des arts de la rue) ? Jean-Sébastien Steil : Nous allons jouer sur les possibilités de synergie avec d’autres établissements de formation pour décloisonner, inviter les appren-tis à penser leurs pratiques artistiques ouvertes, en

les inscrivant, non pas dans un secteur restreint et marginal de la création, mais dans un champ large intégrant toutes les formes d’arts. Je considère que les arts de la rue ne sont pas une discipline, mais une compétence et une pratique particulières, mobilisant des disciplines différentes. Ils ont donc, par nature, à dialoguer avec les autres pratiques. Un premier partenariat a été acté avec la Nicephore Cité de Chalon-sur-Saône, et avec l’université d’Aix-Marseille, dans le cadre d’un Desu (Diplôme d’études supérieures universitaire). L’université va proposer des cours d’esthétique, de sémiologie et d’histoire de l’art. De notre côté, nous allons leur apporter un laboratoire de pratiques artistiques,

piloté par Caroline Selig et Alain Beauchet de la compagnie Artonik. Ce partenariat nous oriente, à terme, vers la reconnaissance d’un diplôme pour la formation. Dans cet esprit d’échange, la restitu-tion du premier « fondamental » – chacun des prin-cipaux modules de formation – s’est déroulée en octobre dernier à l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence, dans le cadre de l’événement Eniarof (lire Stradda n° 24), autour du forain contemporain.

Ce partenariat événementiel ouvre la porte à d’autres échanges pédagogiques : des discussions sont entamées avec l’Ecole nationale supérieure de danse de Marseille, l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes... Cela prouve la curiosité pour les arts de

“Soutenir l’entrée en jeu des nouvelles générations”Décloisonner, s’ouvrir à l’étranger, accompagner l’insertion des apprentis : les priorités du nouveau directeur de la Fai Ar, Jean-Sébastien Steil.

C’est portés par des ques-tionnements sur la néces-sité de l’artiste, que les

deux apprentis effectuent un séjour de trois semaines en Iran en octobre 2012, dans le cadre de leur Voyage imaginé 1. « Pour avoir travaillé en Birmanie, au Mozambique et en Angola, je me suis toujours demandé comment les artistes exercent dans ces pays sous dictature ; où puisent-ils leur force ? Qu’ont-ils à dire ? Comment contournent-ils la censure ? » détaille le conteur Olivier Villa-nove. Sur place, leur rencontre avec Mina Bozorgmehr et Hadi Kamali Moghadam, de la compagnie de théâtre urbain Noir Art Group, impulse l’idée d’un jumelage artistique entre Marseille et Téhéran. « Il existe des similitudes entre ces deux villes mal aimées : la mixité importante, la présence tangible de la montagne, des rénovations majeures qui font disparaitre des pans entiers de l’histoire collective », analyse Ioana. Les quatre artistes partagent un intérêt pour la manière de faire trace de ces territoires en muta-

tion : « A Téhéran, Noir Art Group organise des performances dans de fastueuses villas abandon-nées depuis la révolution de 1979, aujourd’hui revendues à des spéculateurs. Cette nostalgie entre en résonance avec celle des quartiers nord de Marseille, menacés par le projet Euromédi-terranée », constate Ioana.

Douze travaux. Afin de créer un langage commun, à la frontière de leurs disciplines (danse, vidéo, théâtre, perfor-mance, conte...), ils imaginent un protocole de création contraint : douze travaux à réaliser en miroir entre Marseille et Téhéran, d’ici à la fin 2014. « Il s’agit de déceler les usages et contreusages de la ville, de vérifier ou révéler des points de vue, de confronter le regard qu’on porte sur l’autre et sur soi-même », explique Olivier. « La temporalité sera différente selon les travaux : certains se feront de manière simple en trois jours, d’autres en résidence dans les structures officielles... Nous tentons d’avoir un parte-naire identifié à chaque étape :

galeries d’art, espaces de perfor-mance à Téhéran ; Cité des arts de la rue, Friche Belle de mai ou Mucem à Marseille. » Première réalisation : la performance « Escalator », vidéo filmée sur les escaliers mécaniques de sites emblématiques (gare Saint-Charles et Villa Méditerranée à Marseille, centre commercial et métro à Téhéran). « La simple présence de deux femmes en blanc, qui descendent un esca-lator à contresens, constitue un contrepoint qui donne de la

puissance à la foule et provoque des réactions », commente Ioana. A venir : deux mois d’expéri-mentations en Iran, lors d’une résidence hors les murs finan-cée par l’Institut français, et une phase retour pour les Iraniens en France, fin 2014. l J.b.

1. Ce module de la Fai Ar prévoit un voyage de deux semaines à l’étranger, un stage de deux mois au sein d’une compagnie en phase de création, et un “moment extraordinaire” de compte-rendu.

Noir Art Group, www.noir.ir

Marseille-Téhéran, l’art en miroirApprentis de la 4e promotion de la Fai Ar, Olivier Villanove et Ioana Arrufat ont impulsé, en fin de formation, un jumelage artistique entre les deux cités.

Noir Art Group, “Horses Stomp at the Window”, d’après Matei Visniec, Téhéran, 2011.

“Les arts de la rue ne sont pas une discipline. Ils mobilisent des champs artistiques différents. Ils ont, par nature, à dialoguer.”

la rue. Les partenaires voient un intérêt à travail-ler cette question de l’espace public, qui échappe généralement à leurs pratiques.

L’organisation de l’enseignement sera-t-elle la même au long des dix-huit mois de formation ? J.-S. S. : Les modules principaux, ceux que l’on ➜

transmissionEn quarante ans, les artistes de rue ont acquis un savoir-faire spécifique. Sa transmission est fondamentale pour le développement de la création dans l’espace public.

Floriane Facchini, “L’Esprit garage”, Marseille, 2013.

© Giulia hrvatin

Fai Ar « Soutenir l’entrée en jeu des nouvelles générations » par Julie borDenave

Sites

Fai Ar www.faiar.orgArtonik www.artonik.orgMonik Lézart moniklezart.blogspot.frDélices Dada www.delices-dada.orgComediants http://comediants.comTheater Titanick www.titanick.deThéâtre nomade theatrenomade.unblog.frFestival Oerol www.oerol.nlLes Batteurs de pavé www.batteursdepaves.comDerrière le hublot www.derriere-le-hublot.frScènes de rue scenesderue.mulhouse.frLe Citron jaune www.lecitronjaune.comUsines Boinot www.usines-boinot.frAccroche-coeurs www.angers.fr/accrochecoeursCoup de chauffe www.avantscene.com/coup_de_chauffe.htmlOlivier Villanove agencegeographieaffective.blogspot.frIoana Arrufat www.apprentis-faiar.net/-Ioana-Arrufat,178-Noir Art Group http://noir.irCité des arts de la rue www.lacitedesartsdelarue.netFriche Belle de mai www.lafriche.org

[in Stradda, p. 14]

Page 8: Stradda 30 - Compléments

A lireEniarof

Antin Fourneau : Eniarof / Emmanuelle Dreyfus, Stradda 24, avril.-2012, p.44 : www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=206163

Anpu

Acteurs de la ville, Maud Le Floc’h, Stradda 12, avr.-09, p.14 : www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205494

Autour du projet SAWA (Street Arts Winter Academy) : http://circostrada.org/groupes-de-travail/formation-aux-arts-de-la-rue/?lang=fr

Alix Denambride : www.apprentis-faiar.net/-Alix-Denambride,183-

A voirElsa Mingot, l’Institut de Psychopompe-funébrisme international : www.ipi-tech.org

Floriane Facchini : www.dailymotion.com/video/x146v7g_arts-de-la-rue-floriane-facchini-apprentie-fai-ar-2013_creation

Jérôme Savary

« Je suis devenu homme de théâtre pour ne pas quitter l’enfance » par philippe Du viGnal

SiteJérôme Savary www.jeromesavary.fr

A lire« Quand Jérôme Savary fêtait les 30 ans du Grand Magic Circus », Odile Quirot, BibliObs, 2013 : http://bibliobs.nouvelobs.com/theatre/20130305.OBS0784/quand-jerome-savary-fetait-les-30-ans-du-grand-magic-circus.html

« Old Magic Parade », Thomas Hahn, Rue de la Folie n°2, 1998 : http://hlm.armadillo.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205123

« Le Grand Magic Circus et ses animaux tristes - Album de famille », Jérôme Savary, Belfond, 1974

« Le cirque dans tous ses éclats », Guy Silva, Le Castor Astral, 2002

A écouterJérôme Savary, Emission Le Tête à tête de Frédéric Taddeï, 2012 : http://www.franceculture.fr/emission-le-tete-a-tete-jerome-savary-2012-05-06

A voirLe Magic Circus, Good bye Mister Freud, et Micheline Presle : http://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00408/le-magic-circus-good-bye-mister-freud-et-micheline-presle.html

Jérôme Savary, Emission Le Divan de Henry Chapier, INA, 1992 : http://www.ina.fr/video/CPD07001401

Le Grand Magic Circus, Le Veuf et l’orpheline, 1980 : http://www.ina.fr/video/CPA8005076504/le-grand-magic-circus-video.html

Le Grand Magic Circus et ses animaux tristes, 1973 : http://www.ina.fr/video/I13064128/le-grand-magic-circus-et-ses-animaux-tristes-video.html

[in Stradda, p. 18]

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8 stradda / n° 30 / décembre 2013

Cirque Reconnu, légitime... ou établi? par philippe GouDarD

Rue « Y’a encore du boulot » par FréDériC miChelet

A lire« Pourquoi ne pas le dire ? Humeurs et coups de cœur des membres du CA », Sacd.fr, Frederic Michelet : www.ca.blog.sacd.fr/index.php/author/frederic-michelet

Sites

CIA www.cia-alligator.comSacd http://www.sacd.frFédération nationale des arts de la rue www.federationartsdelarue.orgUfisc ufisc.orgL’Art est public, www.lartestpublic.frL’art est public Pierre Prévost, Le Monde.fr, 31 octobre 2011 : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/31/l-art-est-public_1596596_3232.htmlCiti www.citinerant.euTerritoires de cirque, www.territoiresdecirque.comSyndicat du cirque de création - Scc www.cirquedecreation.fr

22 stradda / n° 30 / décembre 2013 stradda / n° 30 / décembre 2013 23

E tre reconnu et légitime, c’est-à-dire admis comme ayant une vraie valeur par le plus grand nombre, conforme aux lois, à la raison, au bon

sens, être autorisé, permis, raisonnable, sensé, « régu-lier » ? Une quadrature du cercle pour le cirque, art de l’instabilité, du déséquilibre et de l’imperma-nence, porteur de représentations de la marginalité, de l’altérité, de l’étrange et de l’étranger... Le hors norme chevillé au corps, l’individualisme forcené comme seule garantie de sauver sa peau. « Mais s’ils ne veulent pas s’intégrer, qu’ils ne soient pas dans la République, alors ! » Discours en vogue...

L’élan. Mais pourtant si ! Que de chemin parcouru en France, et dans son sillage en Europe et dans le monde, depuis une quarantaine d’années par la volonté et l’énergie conjointes des artistes et des acteurs de l’État qui mirent en œuvre puis structurèrent, par approches pratiques et déci-sions politiques successives, plusieurs propositions

On ne nous connaît pas !!!— Vous connaissez les arts de l’espace public ? — Ah, vous parlez des graffeurs ? Du plasticien qui emballe les ponts ?— Je vous parle des artistes qui créent des spectacles dans la rue ?— Ah oui, les types qui font du jonglage devant Beaubourg... ou la marionnette géante de quinze mètres à côté de Notre-Dame...

J’ai entendu tellement de fois cette réponse, pas dix fois, pas cent, des milliers de fois... On ne nous connaît pas, ou si peu ! Pensez le contraire serait une périlleuse illusion.Depuis le Temps des arts de la rue, en 2005, nous avons baissé notre garde, nous nous sommes laissés aller à penser que notre reconnaissance était effec-tive. Et nous avons peu à peu démobilisé (de ce côté là, j’entends).

Administrateur Arts de la rue à la SACD, mais aussi comédien et metteur en scène de la compagnie CIA, Frédéric Michelet a vécu tous les combats pour la reconnaissance du secteur…

rue “Y’a encore du boulot”

de ce que pourrait ou devrait être une politique publique en faveur des arts du cirque en France. Et ni les héritiers de l’Éducation populaire, via le Festival d’Avignon ou l’explosion des pratiques de cirque de loisir, ni la Société des auteurs et compo-siteurs dramatiques, héritière des Lumières de la Révolution française, ne furent absents de la réno-vation d’une forme de spectacle née de la révolu-tion industrielle et de son corollaire la société des loisirs. Les formes de spectacles, les esthétiques aussi bien que les formations ou le statut social des artistes, la diffusion des œuvres et les recherches scientifiques : rien, dans l’institution, n’échappe au pouvoir attractif, à la gravité du cirque. Quelles en sont les limites? Reconnu et légitimé par l’État, donc plus établi, n’est-ce pas en reprenant son élan, en se projetant dans l’avenir à vingt ou cinquante ans, comme à chaque phase de son histoire, que le cirque préservera son âme, sa poétique instabilité ? .../...

engagement

La presse nous ignore ! Cette année encore, au cours de nombreuses réunions et lors de la remise des prix de la SACD, qui rassemble le who’s who de la culture, du show biz et de la presse, j’ai de nouveau cruellement constaté que nous n’évoquions rien ou si peu pour tous ces “personnalités” qui détiennent bon nombre de clés. Personne ne connaît l’impor-tance de nos festivals, de nos saisons, la singularité de nos œuvres...

Plus de mille. Et pourtant !Qui imagine que nous sommes plus de mille troupes, que nous nous produisons dans des centaines de festivals, que nous créons l’événement dans des centaines de villes, brassant, mélangeant champs artistiques, populations et cultures. Qui sait que nous sommes un mouvement en marche ???.../...

Administrateur Arts du cirque à la SACD, mais aussi auteur, artiste de cirque et professeur à la faculté de Montpellier 3, Philippe Goudard défend un monde poétique, hors norme et populaire.

cirque Reconnu, légitime… ou établi ?

Fédération nationale des arts de la rue Laetitia Lafforgue

“Une action concertée de l’Etat, des collectivités, des artistes”

Maintenant que notre champ est reconnu, nous attendons une vraie politique du secteur. Nous l’avons manifesté au sein de l’Ufisc (Union fédérale d’intervention des

structures culturelles) avec l’Art est public. Nous travaillons maintenant à un plan de développement pour une action concertée entre l’Etat, les collectivités et les acteurs des arts de la rue. Nous demandons un dispositif spécifique de soutien à la création (fonds multipartite) et la mise en place de Sodars (Schémas d’orientation et de développement des arts de la rue) pour qu’une logique de coconstruction (ministère de la Culture, collectivités et acteurs culturels) prévale. Au niveau national nous attendons beaucoup de la future Mnacep (Mission nationale pour l’art et la culture dans l’espace public), espace de réflexion qui doit répondre aux nouveaux enjeux de l’espace public. Cette commission transversale devra inventer un plan de développement à l’échelon national. Nous avons déjà proposé la constitution d’un « 1% travaux publics », extension du 1% artistique pour les plasticiens, qui permettrait de financer le spectacle vivant dans l’espace public. Car je rappelle que notre champ ne parvient toujours pas à représenter plus de 1,5% du budget du spectacle vivant ! Par ailleurs, l’acte III de la décentralisation voit l’arrivée des métropoles et autres regroupements de communes. Par nos fondements : gratuité, itinérance, intervention dans l’espace public, nous savons créer du lien entre les territoires. D’ailleurs nous poursuivons « la rue en campagne » pour rencontrer les élus et les sensibiliser à nos problématiques. Mais il nous faut veiller à ne pas trop nous formater et à garder notre caractère subversif. Il faut échapper à la festivalite aiguë et pérenniser d’autres modes de diffusion. » www.federationartsdelarue.org

territoires de cirque Fred Durnerin

Dans la rue, sous le chapiteau, “être des veilleurs attentifs”

Les circassiens vont dans l’espace public, soit pour des raisons de contrainte économique soit par conviction que de nouvelles expériences qui rapprochent l’art du

politique dans l’espace commun sont possibles. Ce courant n’est pas majoritaire, n’entend pas changer radicalement cet espace mais composer avec. Yohann Bourgeois et sa « Cavale », le Cheptel Aleikoum et ses « Repas », le collectif AOC et ses « Vadrouilles », Ronan Tablantec… Tous convient le public à participer, à prendre part ou à bénéficier de la création dans un espace partagé. Nous sommes de plus en plus attentifs à ces formes en espace public qui cherchent d’autres rapports à la population. Les freins sont nombreux : quelle évaluation, quel espace, pour quelle esthétique relationnelle et quid de la gratuité ? Ce sont les artistes qui nous posent ces questions. Nous, professionnels sommes des veilleurs attentifs de leur accompagnement. L’espace public, c’est aussi celui du chapiteau qui raconte bien autre chose que la seule forme qui s’y joue. Tout le monde a fait le constat de l’indiscutable pouvoir démocratique du chapiteau, mais une chose est de le dire, une autre est de faire politique à partir de cette assertion. Si l’on veut que l’itinérance survive, il faut un vrai volontarisme. » www.territoiresdecirque.com

syndicat du cirque de création Martin Palisse

“Les chapiteaux, sans cesse relégués en périphérie…”

L’enjeu majeur pour nous est celui de l’emplacement des chapiteaux. Toutes les aides ne serviront à rien si nous sommes sans cesse relégués plus loin

à la périphérie des cités, loin des centres, loin des gens. Il faut impérativement que les maires prennent conscience qu’ils doivent réserver de l’espace en centre ville pour permettre à la vie, à la fête, d’y circuler. A chaque fois que l’on nous expulse des centres pour laisser place à des urbanismes de plus en plus contraignants, de moins en moins accueillants, on y enlève une part d’humanité. Les banques, les enseignes pullulent et remplacent le vivre ensemble. Les élus sont là pour organiser la vie sociale, pas la circulation. » www.cirquedecreation.fr

citiFrédérique Gueutier

“L’aide à l’itinérance est cruciale”

Nous avons deux préoccupations majeures : l’itinérance lente et les résidences longues. Nous pouvons faire du lien de territoire à territoire, grâce au voyage des œuvres

mais, pour que la rencontre opère, il faut la lenteur et la durée. L’itinérance apporte toujours un peu de territoire, donc de l’autre à un autre territoire. Nous tenons à notre autonomie que nous assurons grâce à une double diffusion : en salles ou festivals et en autoproduction dans le travail à la recette. Nous souhaitons de meilleures possibilités d’implantation et des soutiens spécifiques : nous ne bénéficions pas de l’aide à l’itinérance, or elle est cruciale car les aides de territoire nous échappent par essence puisque nous sommes toujours ailleurs. Nous voudrions un soutien spécifique à notre itinérance, en obtenant une ouverture plus conséquente de l’enveloppe qui lui est déjà consacrée. » www.citinerant.eu

La rue, le cirque, les artistes itinérants se sont donné des objectifs. Leurs porte-parole s’expriment.

Plus surstradda.frLire la suite de ces articles en ligne

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dossier

Physiques ou virtuels, les espaces publics n’ont jamais été à ce point divers. Certains gagneraient encore à être investis, d’autres sont parfois plus contraignants à aborder qu’hier. Certaines frontières se lèvent, d’autres se déplacent. Mais tous ces territoires de l’art sont à cultiver.

La tectonique des territoires

Experts de la ville p. 26

Bienvenue chez vous p. 28

Mir Caravane, Moscou-Paris, aller-retour p. 30

Mille épopées itinérantes p. 32

La métamorphose numérique de l’espace public p. 35

sommaire

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Experts de la ville par anne Quentin

A écouter Aurillac#1: Du 360° à la scène de rue, les enjeux de la mise en scène dans l’espace public, Déjeuner sur l’herbe par Raphaël Bourgeois, France inter, 23 aout 2012

http://www.franceculture.fr/emission-dejeuner-sur-l-herbe-aurillac-1-du-360%C2%B0-a-la-scene-de-rue-les-enjeux-de-la-mise-en-scene-da

A voir Le talk culture Marsactu : Pierre Sauvageot, artiste et directeur de Lieux publics : http://www.dailymotion.com/video/x153t1r_le-talk-culture-marsactu-pierre-sauvageot-artiste-et-directeur-de-lieux-publics_news

A lire « Terrains d’aventures (écrire pour et avec le territoire) », Stradda n°9, 2008 : http://hlm.armadillo.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205417

« Paroles d’élus, nouveaux territoires de l’art », Claude Renard-Chapiro, Laurence Castany, Ed. Sujetobjet, 2006

« Bienvenue chez vous ! Culture O Centre, aménageur culturel de territoire », Anne Gonon, Editions de l’Attribut, Culture O Centre, 2013

« In situ In Cité, HorsLesMurs, 2013 » : http://www.horslesmurs.fr/In-Situ-In-Cite-Projets.html?var_mode=calcul

[in Stradda, p. 26]

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10 stradda / n° 30 / décembre 2013

Mir CaravaneMoscou-Paris aller-retour par Floriane Gaber

Sites

Mir Caravan http://www.mirecaravan.euTeatr Licedei http://www.licedei.comCompagnie du Hasard http://www.compagnieduhasard.comTeatr Nucleo http://www.teatronucleo.orgTeatr Osmego Dnia http://osmego.art.pl/t8dFootsbarn Theatre http://www.footsbarn.com

A lire « Mir Caravane 2010 » : http://issuu.com/ice_/docs/dossiermir_17nov.fr

A voir Mir Caravane à Bâle, 1989 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=293018

Interview de Nicolas Peskine, 1990 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=293021

Sites

Lieux publics www.lieuxpublics.comLe Parapluie www.aurillac.netFuries www.furies.frDerrière le hublot www.derriere-le-hublot.frBoulon www.leboulon.frL’Usine www.lusine.net

Bienvenue chez vous par Julie borDenave

Sites

Le Carré - Les Colonnes http://www.lecarre-lescolonnes.frOpéra Pagaï http://www.operapagai.comLe Prato, Festival Les Toiles dans la ville http://www.leprato.fr/saison-toiles-dans-la-ville.phpUsine de l’Emancipation à Graulhet http://www.plasticiensvolants.com/fr/emancipation.htmFestival Rues d’été http://ruesdetegraulhet.blogspot.fr

A écouterEvento - la (grande exploration), 8e station des Chantiers Mobiles à Blanquefort, 2013 : http://www.radiogrenouille.com/actualites-2/evenements-grenouille/evento-la-grande-exploration

A voir Far Ouest, une aventure de proximité, par Opéra Pagaï : http://www.dailymotion.com/opera-pagai#video=x17i2oc

[in Stradda, p. 28]

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Mille épopées itinérantes par alix De morant

Sites

Association Tadlachance http://tadlachance.over-blog.comCompagnie La Faux populaire. Le Mort aux dents http://www.lafauxpopulaire.comMigrating academies http://www.migaa.euLe Cabaret des oiseaux http://lecabaretdesoiseaux.orgKlaus Maehring http://www.klaus.maehring.atNomadic Village http://nomadic.cdAssociation Babel-Gum http://www.babel-gum.orgQuai des Chaps http://www.quaideschaps.frCITI http://www.citinerant.euLaetitia Boulle http://cie.alternez.free.fr/laetitiaboulle.htmlSyndicat du cirque de création http://cirquedecreation.frEspaces chapiteaux.fr http://chapiteaux.gnac-cirque.fr

A lire « Mobiles créateurs, tour d’Europe de l’esprit nomade », Alix de Morant, Stradda n°10, 2008 : http://www.rueetcirque.fr/app/photopro.sk/hlm/detail?docid=205445

Livret Cirque en campagne : « 10 propositions pour une nouvelle politique du cirque en France » : http://mutualise.artishoc.com/cirque/media/5/tdc_livret_cirque_en_campagne_._mai_2012.pdf

« Nomadisme tempéré, itinérance durable, et développement artistique territorial » : http://www.projet-valeurs.org/itinerance-durable-nomadisme

A écouter Rencontre « Quels territoires pour le cirque actuel » : http://www.cirqonflex.fr/RENCONTRES_PRO/enregistrements_rencontres_pro.htm

A voir Web documentaire du département Loire Atlantique « Le bal des intouchables », Compagnie Les Colporteurs : http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg1_273843/entrez-dans-le-bal-des-intouchables

La métamorphose numérique de l’espace public par emmanuelle DreyFus

Sites

La Fura dels Baus http://lafura.comKompleXKapharnaüM http://www.kxkm.netDécor Sonore http://www.decorsonore.orgPuce Muse http://www.pucemuse.comGaîté lyrique http://www.gaite-lyrique.netLe Cube http://www.lecube.comFées d’hiver http://www.feesdhiver.frL’Atelier arts sciences http://www.atelier-arts-sciences.euCentre des arts d’Enghien http://www.cda95.frMarseille-Provence 2013 http://www.mp2013.fr

[in Stradda, p. 32]

[in Stradda, p. 35]

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12 stradda / n° 30 / décembre 2013

La Tour Paris 13 http://www.tourparis13.frGalerie Intinerrance http://www.itinerrance.frCity Lights Orchestra, Antoine Schmitt http://www.citylightsorchestra.netAdrien Mondot http://www.am-cb.netCompagnie 111 - Aurélien Bory & Phil Soltanoff http://www.cie111.comIci Même [Grenoble] http://www.icimeme.orgBegat Theatre http://begat.orgSonoPluie http://www.sonopluie.fr/index.htmlEnvolée chromatique http://www.envoleechromatique.comLille 3000 http://www.lille3000.eu/lille3000/frLAb[au] http://lab-au.comPromenades en tram - Dédale http://www.dedale.info/news/les-promenades-du-tram-nouvelle-saison.htmlProjet EVA http://www.projet-eva.org

A voir

« Sonopluie » http://www.youtube.com/watch?v=m4AJaf1VQ5M« Keyframes », Groupe Laps http://www.groupe-laps.org/keyframes« A+ », Thierry Fournier http://www.thierryfournier.net/aplus« Cinétose », Projet EVA http://vimeo.com/32052944

A écouter Lille 3000 Fantastic : http://www.franceinter.fr/evenement-lille3000-fantastic?page=2

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40 stradda / n° 30 / décembre 2013 stradda / n° 30 / décembre 2013 41

Imaginons un projet de rénovation urbaine qui pourrait commencer par une psychanalyse de la ville par l’Anpu, l’Agence nationale de psycha-

nalyse urbaine imaginée par l’ingénieur-artiste Laurent Petit 1 et composée de sociologues, de chercheurs et d’architectes. Une fois les névroses urbaines détectées, l’Agence passerait le relais aux élus locaux qui choisiraient de faire intervenir un de ces collectifs d’urbanistes-artistes à géométrie variable, tels que Le Bruit du frigo, les Saprophytes, Coloco, YA+K, 1024 Architecture ou encore Bellastock ! Du rêve à la réalité il n’y a qu’un pas puisque l’Anpu, malgré ses allures potaches, est conviée à des colloques très sérieux. Dernièrement,

Services de réanimation urbaine

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© yohanne LamouLère / tranSIt / pIcturetank

Stradda : Quels sont les objectifs du pOlau ? Maud Le Floc’h : Le pOlau vise à un enrichissement mutuel entre urba-nisme et art. Les artistes qui travaillent dans la rue ont à dire à la ville : ils détectent des mémoires enfouies, connectent des éléments dissociés... Ils nourrissent la sphère urbaine sur les thèmes de l’habitation, la circulation… Une démarche validée par l’obtention du Palmarès des jeunes urbanistes 1.

Comment évoluent les relations entre ces deux secteurs ?M. L. F. : Une génération d’artistes et d’aménageurs émerge, des méthodes et des formations sont mises en place (Projets culturels en espace public à la Sorbonne, Programme d’expérimentation en arts et politique à Sciences Po, cursus urbain affirmé à la Fai Ar...). Un pas a été franchi, renforcé par les notions de villes créatives et de développement durable. Mais il faut être vigilant : les langages, les temporalités ne sont pas les mêmes. Le pOlau relie des intérêts a priori divergents. Comme un « éditeur urbain », nous garantis-sons l’intérêt de l’implication artistique dans un projet urbain.

Quelques exemples concrets d’actions fortes ? M. L. F. : Nous inventons des outils, des façons d’intervenir. L’an dernier, nous avons questionné le rapport entre ville et fleuve, afin de créer du débat public autour du PPRI (Plan de prévention du risque inondations). La Folie Kilomètre a proposé « Jour inondable », une action artistique de 24 heures : nuit dans un gymnase d’évacuation, vrai-faux séminaire, musée des objets sauvés... Le pOlau a ensuite été associé à l’Atelier national sur le risque inondation. Le pas suivant, c’est la sollicitation par les aménageurs : nous allons intégrer une dimension artistique et culturelle à la rénovation en cours des Hauts de Montreuil, près de Paris. Nous avons aussi participé à la consultation nationale sur le Grand Paris 2, avec les Ateliers Jean Nouvel... Jusqu’en 2015, le chantier en cours au pOlau deviendra un objet de travail 3. On transforme la contrainte en opportunité ! Les artistes de rue développent un certain art de la ruse, utile pour entrer dans la maille de l’urbain en mutation. l propoS recueILLIS par J. B.

1. Titre décerné en 2010 par le ministère de l’Ecologie et du Développement durable.2. Lire aussi Stradda n°2, octobre 2006 et n° 12, avril 2009.3. Réhabilitation du Point Haut, site du pOlau et de la compagnie Off, menée par l’Agence Construire, à Saint-Pierre-des-Corps (37). www.pointhaut-lechantier.comhttp://polau.org

p rogramme de résidences d’artistes destiné à mener des recherches sur la ville, Quartiers créatifs a fait le pari qu’« un regard venant

de l’extériorité sur une situation urbaine permet-trait d’effectuer un pas de côté », analyse Anaïs Lemaignan, chef de projet des actions de partici-pation citoyenne pour Marseille-Provence 2013. « Une telle opération ne pouvait fonctionner qu’avec du temps – et donc des moyens – nécessaire pour construire la relation de confiance. »

Question d’impactA l’issue de dix-huit mois de travail, soixante-dix artistes ont présenté quinze projets sur quinze terri-toires, émargeant principalement sur les fonds de la politique de la ville (via les fonds européens Feder). Des quartiers nord de Marseille en passant par Aix, La Ciotat et Martigues, l’affichage géant (JR) a croisé la micro architecture (Bellastock, Ruedi Baur...), le spectacle vivant (Théâtre de l’Arpenteur) ou le cinéma participatif (Martine Derain et Film Flamme)... Cette somme de cas particuliers aura jeté en pâture des questionnements communs : quel est l’impact durable d’un dispositif par essence éphémère ? Quelles conditions faut-il rassembler pour qu’une telle opération s’avère fertile, et non « de l’eau amenée à s’évaporer, dans un territoire déjà déserté », comme le redoute Jean-François Neplaz, du collectif Film Flamme ? Parmi les réussites, à La Cayolle, Stefan Shankland a imaginé avec

Quartiers créatifs Artistes en immersionPour Marseille-Provence 2013, Quartiers créatifs a donné carte blanche à quinze équipes artistiques pour intervenir sur autant de territoires.

le pOlau “Un éditeur de la ville”Parce qu’elle sait que les arts de la rue participent à la fabrique de la ville, Maud Le Floc’h a créé le Pôle des arts urbains en 2007.

Sur un mur de la gare Saint-Charles à Marseille, avant le lancement de Marseille-Provence 2013.

Une étape de Trans305 (Stefan Shankland), observatoire de la ville en mutation à Ivry-sur-Seine.

faiseurs de villeLeurs actions croisent des compétences et transfigurent la fabrication de la ville. Focus sur des artistes et des opérateurs dont les projets sont porteurs d’une urbanité sensible.

le maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône a confié à Laurent Petit que l’Anpu en était venue aux mêmes conclusions que  l’agence locale d’urbanisme et pour un coût nettement moins important !

La main à la pâteLes politiques appellent de plus en plus les artistes à la rescousse. Ainsi à Vitrolles, le maire, Loïc Gachon, a contacté Le Bruit du frigo pour conce-voir un projet de développement culturel baptisé Vitrolles échangeur 2. Quatre autres collectifs – Bellastock, Exyzt, Saprophytes et Etc –, ont été associés à cette intervention pour construire, in situ et in vivo, du mobilier urbain et revaloriser les

espaces publics. A Ivry, le collectif YA+K accom-pagne, avec l’artiste Stefan Shankland (Trans305), la rénovation de la ville et invite les habitants à des parcours-expositions au cœur des chantiers.

Si les artistes apportent un autre regard sur un quartier en transformation et donnent la parole aux habitants à travers différentes formes d’expressions artistiques, ils ne doivent pas pour autant se subs-tituer à une réelle politique de rénovation urbaine. Mais le fait d’avancer ensemble ne peut qu’être un avantage. l emmanueLLe DreyfuS

1. « La Ville sur le divan », Laurent Petit, lire aussi la rubrique Kiosque, p. 60. 2. Projet écrit par Gabi Farage, architecte décédé en 2013.1024architecture.net ; anpu.fr ; bellastock.com ; coloco.org ; bruitdufrigo.com ; collectifetc.com ; exyzt.org ; les-saprophytes.org ; trans305.org ; yaplusk.org

Service de réanimation urbaine par emmanuelle DreyFus SitesLe Bruit du frigo www.bruitdufrigo.comLes Saprophytes www.les-saprophytes.orgColoco www.coloco.orgYA+K www.yaplusk.org1024 Architecture www.1024architecture.net/frBellastock www.bellastock.comTrans305 www.trans305.org

Le pOlau

« Un éditeur de la ville » par Julie borDenave

Sites

Le pOlau polau.org La Folie Kilomètre www.lafoliekilometre.org/le-collectif/Le Point Haut www.pointhaut-lechantier.com

[in Stradda, p. 40]

[in Stradda, p. 41]

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14 stradda / n° 30 / décembre 2013

Quartiers créatifs

Artistes en immersion par Julie borDenave

Sites

Bellastock www.bellastock.comRuedi Baur new.ruedi-baur.euThéâtre de l’Arpenteur www.les-arpenteurs.comStefan Shankland www.ressource0.com/annuaire/marbre-dici-stefan-shanklandNouveaux Commanditaires www.nouveauxcommanditaires.euMP2013 www.mp2013.fr

A voir

Martine Derain : ww.flickr.com/photos/marseille-provence2013/sets/72157629472152528

JR : www.jr-art.net/fr/news/unframed-a-la-friche-la-belle-de-mai-a-marseille

A lireThéâtre de l’Arpenteur : www.tramway-paysdaubagne.fr/arpenteur

Julien BellerArchitecte des interstices par valérie De saint-Do

SitesExyzt www.exyzt.org Le 6b www.le6b.fr

A voirJulien Beller : www.youtube.com/watch?v=aEP3UrmH5-Q

A lireFiona Meadows : fr.blouinartinfo.com/news/story/855634/une-architecture-engagee-selon-fiona-meadows

[in Stradda, p. 42]

Page 16: Stradda 30 - Compléments

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M ot hybride, entre la prospection (explo-ration de domaines nouveaux) et la pers-pective (englobant les notions de point de

vue et de futur), la prospective a été éveloppée à l’origine essentiellement en France et aux Etats-Unis, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En « poussant les parties prenantes à décaler leur regard, à faire des détours par d’autres modes de pensée » et en « produisant ou en mobilisant des connaissances pour l’action » 1, la prospective vise à changer la manière dont sont prises les décisions. Pour ce faire, l’idée est de « transformer le questionnement

initial en prenant en compte tendances lourdes et signaux faibles 2 annonçant notre futur. » Cœur de cette démarche : l’élaboration de scénarios, où l’on confronte une question à plusieurs variables direc-trices et à des hypothèses d’évolution.

Tentative démocratiqueCela permet de réfléchir à un avenir souhaitable et non à un futur probable – car il ne s’agit pas de prévoir l’avenir (ce qui relevait autrefois de la divina-tion et se rapproche aujourd’hui de la futurologie). Influencée par la culture d’ingénieurs, soumise ➜

Prospective, l’art est fertileCette approche du monde, qui cherche à détecter aujourd’hui l’évolution souhaitable de nos sociétés, fait de plus en plus appel à la « vision » sensible des artistes. Réjouissant !

horizonsA quoi ressembleront nos espaces publics et nos villes dans vingt ans et quels artistes s’y risqueront ? Quelques pistes vers demain.

© Fabio Marinotti

“Lièvres”, d’Ottmar Hörls une installation spectaculaire de 7 000 léporidés dans diverses nuances de vert, hommage au “Jeune Lièvre” d’Albrecht Dürer.

Prospective, l’art est fertile par Charlotte GranGer

SiteCentre de Ressources Prospectives du Grand Lyon www.millenaire3.comObjectif 2032 www.objectif2032.frCulture prospective 2007-2013 http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Les-publications/Collections-de-synthese/Culture-prospective-2007-2013Michel Lussault http://territoires2040.datar.gouv.fr/spip.php?auteur13

A lire« La Prospective, les fondements historiques » , Cédric Polère, Direction de la prospective et du dialogue public du Grand Lyon, 2012 : http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/1_Prospective__fondements_180p.pdf

« La Prospective, Questions actuelles », Cédric Polère, Direction de la prospective et du dialogue public du Grand Lyon, 2012 : http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/2_Prospective_questions_actuelles8114p.pdf

« L'invention de la prospective culturelle », textes choisis d'Augustin Girard, 2010 : http://www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/17437/149593/file/cp-girard-2010-1.pdf

Interview d'Edith Heurgon : http://www.millenaire3.com/fileadmin/user_upload/Interviews/Edith_Heurgon_prospective.pdf

« Nouveaux rythmes urbains », Jean-Paul Bailly et Edith Heurgon, Editions de l'Aube, 2001

Rencontre « La prospective du présent pour accompagner le mouvement de la société », Edith Heurgon : http://www.gabrielperi.fr/La-prospective-du-present-pour

A écouterMichel Lussault, « Habiter la terre » - Emission La suite dans les idées, 2013 : http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-habiter-la-terre-2013-04-20

[in Stradda, p. 43/47]