Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020

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    Stratgie nationalepour la biodiverSit2011-2020

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    So

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    4 Introduction

    6 Unevisionpouragir 9 Uneambitioncommune

    10 Agirensemble 12 LabiodiversitenFrance

    15 Les 20 objectifs de la SNB16 Orientation stratgique A

    Susciterlenviedagirpourlabiodiversit

    20 Orientation stratgique B Prserverlevivantetsacapacitvoluer

    24 Orientation stratgique C Investirdansunbiencommun,

    lecapitalcologique

    28 Orientation stratgique D Assurerunusagedurableet quitabledelabiodiversit

    32 Orientation stratgique E Assurerlacohrencedespolitiques etlefcacitdelaction

    36 Orientation stratgique F Dvelopper,partageretvaloriser lesconnaissances

    40 Gouvernance,suivietvaluation

    44 Lesannexes

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    LES 20 OBECFS DE LA SNB

    LA BODES EN FANCE

    LES ANNExES

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    1. Stratgie franaise pour la biodiversit, enjeux, finalits, orientations, fvrier 2004.2. La SNB 2004-2010 se dcline en dix plans daction anims et mis en uvre par les dpartements ministriels concerns :patrimoine naturel, agriculture, international, urbanisme, infrastructures de transports terrestres, mer, fort, outre-mer,recherche, tourisme. Le plan daction outre-mer comprend un plan daction transversal et dix plans daction locaux, cest--direun par dpartement et collectivit doutre-mer.3. La mise en uvre lgislative du Grenelle Environnement repose sur la loi de programmation relative la mise en uvre duGrenelle de lenvironnement, dite loi Grenelle 1, aot 2009 (cf. notamment articles 1 et 23) et sur la loi portant engagementnational pour lenvironnement, dite loi Grenelle 2, juillet 2010.4. Dfi n 6 de la SNDD 2010-2013 intitul conservation et gestion durable de la biodiversit et des ressources naturelles.

    En 2010, Anne internationale de la biodiversit, la Francea entam le processus de rvision de la premire stratgienationale pour la biodiversit1 adopte en fvrier 2004.

    Une rponse aux engagements internationaux,europens et franais

    La stratgie nationale pour la biodiversit (SNB) est la concrtisation de lengagement franaisau titre de la convention sur la diversit biologique (CDB), ratie par la France en 1994. Le mi-nistre charg de lEnvironnement avait alors t charg de prsenter une stratgie qui puissetre dcline au sein de lensemble des services de ltat, avec un but prcis, stopper la pertede biodiversit dici 2010, comme sy taient engags tous les pays de lUnion europenne.Cette nalit a t dcline dans la SNB pour chacune des composantes essentielles du vivant :les gnes, les espces, les habitats, les cosystmes et leur traduction dans une trame colo-gique. La SNB 2004-2010 tait :

    structure en quatre orientations transversales : mobiliser tous les acteurs, reconnatresa valeur au vivant, amliorer la prise en compte par les politiques publiques et dvelopper laconnaissance scientique et lobservation ;

    dcline en dix plans daction sectoriels2 : labors pour la plupart entre 2005 et 2006,ils ont t ractualiss en 2009 pour intgrer les engagements du Grenelle Environnement.Le but assign tait ambitieux. Force est de constater quil na pas t atteint, tant au niveaufranais queuropen ; les actions nont pas t dune ampleur sufsante pour faire face auxpressions qui sexercent sur la biodiversit.

    Un instrument majeurde la mobilisation nationale

    La SNB 2004-2010 nen demeure pas moins un instrument majeur de la mobilisation nationale,confort par les lois Grenelle3, en faveur de la protection et la valorisation de la biodiversit enmtropole et outre-mer ainsi que dans les espaces marins sous souverainet nationale. Elleconstitue le volet biodiversit de la stratgie nationale de dveloppement durable4. Les dsque la SNB a tent de relever en 2004-2010 restent dactualit :

    Introduction

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    5. Objectif principal adopt par le Conseil de lUE en mars 2010 : enrayer la perte de biodiversit et la dgradation desservices cosystmiques dans lUE dici 2020, assurer leur rtablissement autant que faire se peut, tout en renforant la

    contribution de lUE dans la prvention de la perte de biodiversit lchelle de la plante .6. La stratgie nationale pour la biodiversit : bilan et perspectives, juin 2010, rapport conjoint du Conseil gnral delalimentation, de lagriculture et des espaces ruraux et du Conseil gnral de lenvironnement et du dveloppement durable.

    L bjif d L rgi unuirn fvur d L bidivri

    renforcer notre capacit agir ensemble pour la biodiversit, aux diffrents niveauxterritoriaux ;

    mobiliser et utiliser les donnes, informations relatives la biodiversit an de les rendreaccessibles au plus grand nombre ;

    faire face lmergence de questions nouvelles, notamment relatives au changementclimatique et aux services rendus par les cosystmes*.

    Les objectifs dits dAichi du plan stratgique de la CDB, adopts au Japon en octobre 2010 (d-crits en annexe), lobjectif dni en 2010 par lUnion europenne5 ainsi que le cadre dactionpropos par la Commission europenne pour la biodiversit lchance 2020 donnent uneimpulsion forte la stratgie nationale pour la biodiversit 2011-2020. Les objectifs dAichi ontaliment et structur les travaux du Comit de rvision de la SNB.

    Un cadre cohrent pour une stratgiepour et par les acteurs

    Consciente de ses responsabilits, la France doit faire preuve dun volontarisme accru dans uncontexte o la biodiversit continue de se dgrader, en dpit des engagements pris par lUnioneuropenne et par la communaut internationale.En particulier, la plupart des citoyens et des acteurs conomiques et sociaux mconnaissent lesobjectifs de la premire stratgie et de ses plans daction, mais aussi et surtout ce quest labiodiversit6. La stratgie 2011-2020 vise donc tre mise en uvre non seulement par ltatmais aussi par les collectivits locales et les diffrents acteurs de la socit civile.La SNB est cohrente avec les diffrentes stratgies nationales et les diffrents plans dactionexistants. Ceux-ci seront poursuivis et complts par de nouveaux engagements, avec le soucidamliorer leur articulation et de leur donner une meilleure efcacit.

    La commcato e la ommssoeopee 3 ma 2011 ( 2011- 244) potat s la state e lu emate e oest lhozo 2020appelle lmpotace e la oestet es seces qe les cosystmeseet po attee les oects ela state u 2020 po la cossace etlemplo (e coome pls ecace asltlsato es essoces ; e coomepls sstate a chaemet clmatqeet e coome soe e caoe ; leaee mate e echeche et oato ;oelles compteces, oeax emplos

    et oelles oppotts commecales).La state e lu e mate eoest satcle ato e sxoetatos, cles e actos (pocetaes ches) : cosee et estaela ate, mate et accote lescosystmes et les seces qls eet,asse la alt e laclte,lexplotato oesteet es pchees, comatte les espcesexotqes eahssates, poe la cse moale e la oest,cote ates poltqeseoemetales et tates.

    Voir glossairepage 56

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    Lhumanit est aujourdhui un tournantde sa jeune histoire : elle est devenueun acteur majeur des chaemets

    plataes*. Toujours plus nombreux, nousprenons de plus en plus de place, nous ex-ploitons davantage les ressources terrestres et

    marines et nous crons sans cesse de nou-velles interactions, locales et globales, au seinde la biosphre. force dactes locaux dont les auteurs nima-ginent pas forcment les effets cumuls, force de dcisions politiques et conomiques,

    7. Lapparition de notre espce Homo sapiens est date denviron 200 000 ans, ce qui est trs rcent au regard des premires

    formes de vie connues (des bactries), apparues il y a 3,5 milliards dannes, et des premiers organismes multicellulaires, il y aenviron 800 millions dannes.

    Voir glossairepage 56

    La diversit, caractristique essentielledun monde vivant en volution

    Lespce humaine,transformatrice de la biosphre

    Les tres vivants, dont les humains font

    partie, forment ensemble la biosphre,le tissu vivant de la Terre. Plus ou moinsphmres, les individus naissent, se repro-duisent et meurent. Ainsi ils se relaient, enune dynamique qui assure tant les liens entreles espces quentre celles-ci et leurs milieux.

    Le monde vivant est divers : diversit des in-dividus et de leurs gnes au sein de chaqueespce, quelle soit microbienne, vgtale ouanimale, diversit des cosystmes et despaysages, diversit biologique et culturelledes humains. Un mot pour exprimer cettecaractristique essentielle du vivant : la o-est*, ou diversit biologique.

    Il reste beaucoup faire pour mieux connatrela biodiversit dans ses multiples dimensions.Mais dj les sciences de la nature nous ap-prennent trois choses fondamentales :

    la vie sest maintenue sur Terre parce quele monde vivant est, depuis son origine,capable de se diversier, de produire desindividus, des espces, des communautsdespces ayant diffrentes capacits dadap-

    tation face des conditions changeantes ;

    au cours de la longue volution du mondevivant sur lensemble de la plante, des es-pces diffrentes se sont relayes, assurantle renouvellement des processus cologiques.Au l du temps, des relations stablissententre tres vivants, entre cosystmes, entrela biosphre et les composants non vivantsde la plante. Lnergie circule, des matiresorganiques diverses sont produites, dcom-poses et recycles, loxygne, le carbone,lazote et bien dautres lments chimiquesschangent, le cycle de leau est rgul. Cefonctionnement cologique, fond sur lin-terdpendance des espces, assure une pro-duction nie de ressources indispensables lexistence de chacune ;

    lespce humaine sest inscrite tout rcem-ment7 dans cette dynamique, participant aufonctionnement cologique de la plante enmme temps quelle en dpend, commetoutes les autres espces. Diversiant sescultures, elle a tiss de multiples liens, aussibien matriels quimmatriels, avec ses envi-ronnements, quelle a de plus en plus rapide-ment models.

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    locales comme mondiales, aux consquencesparfois msestimes, nous diminuons labiodiversit, accroissant la vulnrabilit dumonde vivant, amoindrissant sa capacitdadaptation et dvolution. Par sa rapiditet sa globalit, ce phnomne est peut-treunique dans lhistoire de la Terre. Il lest sur-tout parce que lauteur en est une espce vi-

    vante qui, par mconnaissance, sufsance ouindiffrence, a cru pouvoir puiser sans retenuedans des ressources naturelles quelle imagi-nait innies. Depuis quelques dcennies, ce-pendant, nous prenons mieux conscience desenjeux de la biodiversit ; il importe que nousprenions nos responsabilits individuellementet collectivement.

    Voir glossairepage 56

    LOrganisation des Nations unies, auseuil du troisime millnaire, a x desobjectifs ambitieux pour que lhumanit

    sachemine rapidement vers une situation demieux-tre pour chaque humain, maintenantet demain. Gravement accentu par de mul-tiples conits et les dfauts de rgulation denos modes de production et de consomma-tion, le lien entre diminution de la biodiver-sit, augmentation de la pauvret et dgrada-tion des conditions de sant et de bien-tre at mis en avant.

    Pour que tout humain ait le maximum dechances de vivre bien, il faut assurer chaquesocit une ate* aussi diverse que pos-sible, du cur des villes aux espaces les pluslibres de nos inuences. Souhaiter la prennitde lhumanit et lamlioration de son bien-tre implique la transmission aux gnrationssuivantes, de faon lucide et responsable,des moyens les plus varis pour continuer deco-voluer avec les autres composantes dela biosphre. Celles-ci, encore largement in-connues aujourdhui, seront peut-tre demain

    des sources dinnovations qui contribueront aumieux-tre des humains.

    Se soucier du bien-tre des humains et d-sirer une nature orissante relvent de lamme ambition. Cela conduit accorderune valeur fondamentale chacune des m-moires gntiques et culturelles portes parles individus, les espces, les communauts,les cosystmes et les socits humaines,parce quelles sont les sources dont nous d-pendons pour exister et voluer. Cette valeurjustie une attitude de respect vis--vis desautres espces, avec lesquelles nous formonsune communaut de destin. Elle impose en

    mme temps des dmarches responsableslorsquil sagit duser alemet* de cer-taines espces ou de limiter les risques quedautres nous font encourir. Cette valeur ap-pelle, en mme temps, lmergence de nou-velles stratgies conomiques et socialesayant pour objectif de permettre ladaptabilitcontinuelle de la biosphre, dans le respectde notre diversit culturelle.

    Changements climatiques, dsertication,pollutions massives, dforestation, articia-lisation et dgradation des sols, extinctionsdespces, diminution de la diversit gn-tique, homognisation des faunes et desores, surexploitation des ressources natu-relles... Nagoya (Japon), la dixime Conf-rence des parties la Convention sur la diver-sit biologique (CDB), runissant 193 pays, aconstat quen dpit de certaines avances,nous avons collectivement chou en-rayer la perte de biodiversit en 2010. Laconfrence a donc x un nouvel objectif : lhorizon 2050, il faudrait que les humains valorisent, conservent et restaurent la bio-

    diversit, et en usent avec sagesse , an no-tamment que perdurent les services queleur rendent les cosystmes. Lhorizon xsemble lointain, mais les dynamiques colo-giques peuvent avoir une grande inertie. Ilsagit donc, ds maintenant, dassurer au tis-su vivant, en chaque lieu, non seulement unfonctionnement cologique satisfaisant, maisaussi un potentiel lev de diversication etdadaptation, en prservant, valorisant, voirerenforant sa biodiversit. Laction en faveurde la biodiversit exprimera ainsi la foisun esprit de solidarit coloqe*, localeet globale, dquit et un esprit de solidaritenvers les gnrations prsentes et futures.

    Face la dtrioration continue dela biodiversit et pour assurer un mieux-tre

    humain, une nouvelle ambition internationale

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    Dvelopper conjointement, au travers dune dmarche dmocratique,le savoir vivre entre humains et avec lensemble de la nature,

    cest imaginer une nouvelle faon dhabiter la Terre,cest progresser vers un surcrot dhumanit.

    Voir glossairepage 56

    Sinscrivant pleinement dans la dmarcheinternationale, la stratgie nationalepour la biodiversit est conue partir

    dune triple conviction :parce que la biodiversit est un enjeu de

    socit crucial, la SNB favorise la mobilisationet lengagement de tous les acteurs ; ceci n-cessite dengager dans la dure de consid-

    rables efforts dinformation et dducation,an que chacun saisisse pourquoi il est im-portant que, l o il vit, la nature soit aussidiverse que possible ;

    cest lchelle des territoires que doiventse concevoir et se mettre en place des projetsde dveloppement intgrant la biodiversitdans toutes les activits, dautant plus quedes politiques locales en faveur de la biodi-versit peuvent avoir des retombes positiveset rapides cette mme chelle ; ce constatsapplique particulirement aux outre-mersdont la biodiversit est dune richesse consi-drable et dune importance majeure pour lespopulations et le dveloppement socio-co-nomique et culturel ;

    cest tous les niveaux de gouvernance,du mondial au local, que doivent slabo-rer les cadres permettant, qu toutes ceschelles, les politiques publiques, y comprisscales, et les actes de gestion et damna-gement quelles orientent soient rellementfavorables la biodiversit. La SNB est conuedans un esprit de collaboration et de solidaritinternationales.Nos coassaces* sur la biodiversit sontfragmentaires : leffort dobservation, de re-

    cherche et dinnovation doit tre considra-blement renforc. Cependant, lincertitude estinhrente aux sciences. Les dcisions doiventpromouvoir des solutions assurant, sinon unecertaine rversibilit, du moins une grandeadaptabilit. Cela invite les laborer enprenant en compte les connaissances scien-tiques acadmiques, les savoirs locaux, les

    expriences de nombreuses institutions et as-sociations qui uvrent la connaissance de lanature, sa prservation et sa mise en va-leur ainsi que les donnes issues des sciencesparticipatives. Ces multiples sources de savoirdoivent alimenter des dbats dmocratiquesentre citoyens, dans un esprit de partenariat.Ltat et les collectivits territoriales, dans leurssecteurs de comptences, doivent prendreleurs responsabilits et faciliter lmergencede ces dbats. Il sagit de faire conance,sur le terrain, aux citoyens et leurs repr-sentants politiques, socio-conomiques etassociatifs. Il ne peut y avoir de projet deterritoire viable sans le concevoir partir deson cadre naturel, cest--dire en y intgrantla biodiversit ds lorigine. Enn, alors quela dgradation de la biosphre engendre descots de plus en plus lourds, il sagit de consi-drer que promouvoir la diversit du vivantne constitue pas un cot supplmentaire maisun investissement. Autrement dit, entre-prendre ce que nous pourrions appeler une recapitalisation cologique , une politiquevisant dvelopper progressivement surlensemble du territoire notre patrimoinecologique.

    Une nouvelle stratgie nationalepour la biodiversit

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    Une ambitioncommune

    L a stratgie nationale pour la biodi-versit vise prserver, restaurer etaccrotre la diversit du vivant danstous les espaces dont la France est respon-sable, en mtropole et outre-mer. Cela sen-tend galement dans le cadre europen etinternational, l o la France peut contribuer cette ambition, dans un esprit de solidaritplantaire. Lobjectif est de maintenir, longterme, le fonctionnement des cosystmeset leurs capacits dadaptation et dvolution.

    cette n, la SNB promeut la rduction desimpacts directs et indirects sur la biodiversit,une utilisation durable des ressources vivanteset la rpartition quitable des bnces quecelles-ci procurent.La SNB contribue lamnagement int-gr des territoires et au dveloppement du-rable, en mtropole et dans les territoiresdoutre-mer. En consquence, elle sintgrecomme une priorit dans toutes les politiques

    publiques toutes les chelles territoriales,quil sagisse de celles de leau, des sols, dela mer, du climat et de lnergie, de lagricul-ture et de la fort, ainsi que celles de lurba-nisme, des infrastructures, de lindustrie, ducommerce, de lducation, de la recherche,de la sant... De la sorte, elle participe plei-nement un projet de socit qui, modianten profondeur notre rapport la nature, viseau mieux-tre des gnrations prsentes etfutures.

    La SNB associe toutes les parties prenantes tat, collectivits territoriales, acteurs cono-miques, associations, socit civile, acteurs dela recherche tant pour son laboration quepour sa mise en uvre et la mesure de seseffets. Elle vise encourager linformation, lasensibilisation et la mobilisation des lus etdes citoyens et favoriser leur participationet leurs initiatives pour quils contribuent, pardes dmarches responsables, sa russite.

    biin d L nb 20112020

    Prserver et restaurer, renforcer et valoriser la biodiversit

    En assurer lusage durable et quitable

    Russir pour cela limplication de touset de tous les secteurs dactivit

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    AgirensembleT

    ous les constats convergent pourafrmer que, face lrosion de labiodiversit, lune des clefs de la

    russite est la mobilisation de lensemblede la socit. La stratgie nationale pour

    la biodiversit 2011-2020 a t conue ence sens. Le choix dun processus collabora-tif a t fait ds le lancement de la rvision,lors dune confrence nationale tenue en mai2010 Chamonix, intitule Quelle gouver-nance pour russir ensemble ?Un comit dervision regroupant plus de 100 rseaux etstructures nationaux a ensuite travaill pouraboutir au document de la SNB 2011-2020,avec sa vision partage et son ambition com-mune.

    Lun des fondements et lune des origina-lits de cette stratgie 2011-2020 sont lefait quelle mette en place un cadre cohrentpour que tous les acteurs (personnes morales)puissent contribuer sur une base volontaire, enassumant leurs responsabilits. Les citoyenssont incits formaliser leur engagementpersonnel, notamment auprs des acteursadhrents la SNB ; ces derniers sont gale-ment encourags inventer des instrumentsde cette mobilisation. Chacun son niveau demoyens et dans le cadre de ses comptencesrespectives peut contribuer ainsi ce quelambition, les six orientations stratgiques etles vingt objectifs soient atteints8. Cest dans

    ce cadre cohrent que toutes les collectivi-ts peuvent agir en faveur de la biodiversit.

    La biodiversit, ses volutions et ses interac-tions avec les activits humaines ne sont pasuniformes en tout point du territoire franais.La stratgie nationale pour la biodiversit estconstruite pour constituer un cadre partag

    par lensemble des acteurs, qui puisse treadapt la diversit des enjeux de chaqueterritoire et la diversit des possibilits dac-tion de chaque acteur. Pour un acteur donn,pour un territoire donn, certaines orienta-tions stratgiques ou certains objectifs pren-nent une importance bien particulire.

    La stratgie nationale pour la biodiver-sit permet, par une mobilisation du plusgrand nombre, de renforcer notre capacitcollective agir, aux diffrents niveaux ter-ritoriaux et dans tous les secteurs dactivit.Une adhsion et un dispositif dengagementsont mis en place pour concrtiser cettevolont. Tous les acteurs sont ainsi invits adhrer pour valoriser et faire connatre la SNB(cf. encadr). Chacun est aussi invit sengagerdans laction, sur la base de principes dactionet de gouvernance acts lors de llaborationde la stratgie. Lengagement volontaire vise dvelopper des actions signicatives enfaveur de la biodiversit avec une amliorationprogressive et proportionne des pratiquesdes acteurs concerns. Ce cadre cohrentdadhsion et dengagement fait partieintgrante de la stratgie nationale pour la

    biodiversit. Pour agir et russir ensemble.

    L nb 20112020

    ue so patae, e amto commex oetatos statqes complmetaesvt oects ls les s ax atesue tato es oects ch sss e la coeto s la est oloqe

    8. Par exemple, Saint-Barthlmy, en Polynsie franaise, Wallis-et-Futuna et en Nouvelle-Caldonie, lenvironnement estune comptence exclusivement territoriale exerce par les autorits locales.

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    L nb, un dr rn biLiur

    La mse e e e la nb 2011-2020 se ste ase pespecte amloato cote et epose s e ahsoet e claato eaemet olotae.

    Ladhsion la SNBLa mobilisation des personnes morales se traduit tout dabord par la signature duneadhsion volontaire la stratgie nationale pour la biodiversit, sa vision, sonambition, ses orientations stratgiques, ses objectifs et aux principes de gouvernance(cf. annexes). Les organismes adhrents se dclarent dcids : diffuser, promouvoir

    cette stratgie et ses modalits dapplication, par linformation et par la pdagogie ausein de leurs rseaux et auprs de leurs partenaires ; partager les enseignements deleurs expriences en faveur de la biodiversit ; prendre connaissance et faire connatreles outils proposs par la stratgie, pour sengager dans laction ; tudier, dans un dlaimaximal de 18 mois, la possibilit et les conditions de mise en uvre dans le cadrede leur activit dune dclaration dengagement volontaire, pour les objectifs qui lesconcernent, et faire part de celle-ci au ministre du Dveloppement durable au titre dusecrtariat de la SNB.Ladhsion est une premire tape ouverte au plus grand nombre, destine informer,partager et tudier comment sengager en faveur de la biodiversit au-del des seulesexigences lgales. Ltat tient jour le suivi des acteurs qui adhrent la stratgie etde ceux qui ensuite sengageront par une dclaration dengagement volontaire.

    La dclaration dengagement volontaire la SNBLes acteurs disposent dun dlai de 18 mois pour concrtiser leur adhsion par unedclaration dengagement volontaire la SNB prsentant le projet dactions quilscomptent mettre en uvre (cf. annexes). Ils peuvent adhrer et sengager tout aulong de la dure de la SNB 2011-2020. Les actions proposes vont au-del du simplerespect de la rglementation et conduisent ncessairement un impact positif etsubstantiel en faveur de la biodiversit. Elles peuvent tre trs diverses et doiventtre proportionnes la taille et aux activits des organismes. Elles peuvent sinscriredans des dmarches existantes (agenda 21, responsabilit sociale des entreprises,certications spciques au secteur concern, etc.) et venir les conforter, faciliter leurappropriation, voire renforcer leur volet biodiversit sil existe. Lengagement doittre impliquant, signicatif et additionnel, mesurable et rvisable. La dclarationdnit le cadre gnral de lengagement et comprend la description du projet, de sespartenaires, de son champ dintervention et de ses objectifs accompagns dindicateurs

    de ralisation. Elle est dpose auprs des comits ad hoc, savoir le Comit nationalde suivi de la SNB ou des comits de suivi rgionaux9, associant toutes les partiesprenantes (type Grenelle) et appuys sur le plan mthodologique par leComit national.Lengagement SNB reconnu constitue un gage de qualit et de cohrence. Il donnedroit citer la SNB dans toute action de communication se rapportant aux actionsconcernes par lengagement pris et utiliser le visuel de la SNB.

    Des outils mthodologiquessont conus pour permettre chacun dlaborer,dinscrire et de suivre ses engagements dans le cadre gnral dni par la SNB. Cestle but du Guide pour laction qui contient des recommandations mthodologiquesgnrales et par statut dacteur ainsi que des exemples dactions concrtes possibles.

    9. Les comits rgionaux Trame verte et bleue peuvent jouer ce rle.

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    Aux quatre coinsde la planteLa France, par sa positiongographique en Europe et outre-mer, possde un patrimoine naturelet culturel dune trs grande richesse :cest un pays maes*.Les dpartements, territoires etcollectivits ultramarins sont prsentssous de nombreuses latitudes :Mascareignes, plateau des Guyanes,Carabes, Pacique sud, les australeset antarctiques, milieu boral nord-amricain. En Europe continentale, laFrance se situe un carrefour dinuencesbiogographiques et couvre 4 des11 rgions biogographiques (atlantique,

    alpine, continentale et mditerranenne).La France est ainsi situe dans 5 des34 pots chas* de la biodiversitterrestre mondiale reconnus par le WWFet lUICN et 4 de ces points chaudssont localiss en outre-mer. Lespacemaritime franais couvre plus de11 millions de kilomtres carrs :cest le deuxime plus grand au monde.Tous ces lments confrent au paysune forte responsabilit en matirede biodiversit.

    Des milieux naturelsdiversisCette diversit des territoires etdes inuences biogoclimatiquesse traduit par une diversit descosystmes et des paysages vert.Citer la totalit des types dcosystmesprsents en France nest pas possible.Certains sont particulirementemblmatiques, rares ou menacs, etncessitent une attention particulire :cest le cas des mangroves, des rcifscoralliens, des herbiers marins, des zoneshumides, de certains milieux agro-pastoraux, des milieux cavernicoles, etc.Avec 10 % des rcifs coralliens mondiaux(4e rang), loutre-mer franais contribue

    fortement la biodiversit nationale etmondiale. La surface dun milieu naturelnest cependant pas un critre sufsantpour analyser son tat cologique ; il estncessaire de prendre aussi en comptesa rpartition, son fonctionnement, sadynamique et sa capacit voluer.Par exemple, lvaluation de ltat deconservation des habitats forestiersmtropolitains dintrt communautaire amontr, en 2007, quenviron 65 % dentreeux taient dans un tat de conservationjug dfavorable, tandis que les habitatsrocheux (falaises, grottes, etc.) et leshabitats sclrophylles (landes sches,forts mditerranennes, etc.) taientplutt en bon tat de conservation.

    Un grand nombredespcesAu sein de ces cosystmes, la Francepossde une faune et une oreriches et diversies, en mtropolecomme en outre-mer. Linventairenational du patrimoine naturel recenseen mtropole, en 2011, une diversitimportante despces : 11 934 espcesvgtales, 43 727 espces animaleset 14 183 champignons. En outre-mer,malgr des connaissances encore trslacunaires, les inventaires tmoignentdune diversit spcique bien plusgrande quen mtropole. On y trouve, parexemple, plus de 50 fois plus de plantesendmiques. La biodiversit ultramarine

    est particulirement fragile car elle estpour partie insulaire : les populationsdespces sont souvent petites et isoles,les espces endmiques, cest--direnexistant que dans ces les, sont trsnombreuses. Par exemple, la publicationrcente de la liste rouge des plantes eurs et des fougres de lle de LaRunion a montr que, sur 905 espcesanalyses, 49 espces ont dj disparu et275 sont menaces de disparition.

    La biodiversiten France

    Voir glossairepage 56

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    Un patrimoinegntique largementinconnuLe patrimoine gntique desespces prsentes en France estencore mal connu, si lon excepteles races dlevage et les varitscultives ou plantes, y comprisanciennes. Sa diversit est pourtantla condition de ladaptabilit des espcesdans un contexte environnementalchangeant et constitue une composanteessentielle de la biodiversit.Lensemble des lments qui composentla biodiversit sont en interaction les unsavec les autres. Ainsi, si lun des lmentsdisparat, cest lensemble du systme

    qui peut tre remis en question. Parexemple, le dclin des populationsdinsectes pollinisateurs peut entranerle dclin des plantes quils pollinisaient.

    La biodiversit, quelle soitgntique, spcique, cosystmiqueet paysagre, animale, vgtale oumicrobienne, est un des fondementsdune diversit de cultures en France.Les connaissances traditionnellesdes populations franaises sont pourpartie lies leurs connaissances dela biodiversit, en mtropole commeen outre-mer, de lalimentation lamdecine, en passant par le vtementet la construction ou le dveloppementde comptences et de pratiques agricoleset dlevage. En effet, la biodiversitest le support direct ou indirect duntrs grand nombre dactivits humaines

    et de bnces dont nous tirons parti.Les activits agricoles ncessitent parexemple un sol vivant, issu de lactivitde micro-organismes. Elles sappuientgalement sur la diversit des ressourcesgntiques animales et vgtales, quilconvient non seulement de prservermais aussi de grer de maniredynamique pour fournir des varitsadaptes la diversit des agriculteursde demain.

    Ltude exploratoire pour unevaluation des services rendus par lescosystmes en France a identi 43services cosystmiques parmi troiscatgories :

    les services dapprovisionnement,fruits et lgumes cultivs, bois pour laconstruction ou lnergie, ressourcespiscicoles, ressources mdicinales, eaupotable, etc. ;

    les services de rgulation, prventiondes avalanches par certaines forts,rgulation des crues des cours deau,attnuation des variations climatiques,auxiliaires biologiques des cultures, etc. ;

    les services culturels et esthtiques,

    paysages pour les loisirs, valeur culturelleou spirituelle de certains milieuxnaturels, etc.Un mme cosystme fournit desservices diffrents en fonction de lamanire dont il est gr : tous lesservices cosystmiques ne peuvent pastre produits en mme temps, au mmeendroit et des compromis doivent tretrouvs

    Une biodiversit utile pour lhomme

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    Stratgie nationale pour la biodiversit 2011-2020

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    Des pressions qui menacent la biodiversit

    Malgr les engagementsinternationaux, europens, nationauxet locaux, la biodiversit dclinefortement. Les objectifs xs par laConvention sur la diversit biologique(CDB) Rio de Janeiro en 1992 et celuix par lUnion europenne dans le cadrede son plan daction pour la biodiversit(stopper la perte de biodiversit dici 2010) nont pas t atteints. La crisecologique qui touche lensemble duterritoire rsulte de multiples pressions,qui parfois interagissent :

    la destruction, la fragmentation

    et laltration des habitats rduisentles milieux de vie disponibles pourles espces et leurs possibilits dedplacement ;

    les pollutions de lair, des sols, descours deaux et des ocans constituentune perturbation de nombreuxcosystmes et un risque pour la santhumaine ;

    lexploitation des espces un rythme suprieur la vitesse derenouvellement de leurs populationsentrane leur dclin ;

    larrive ou lexportation despcesexotiques envahissantes dans descosystmes souvent dj fragiliss pardautres pressions sont un problmercurrent ;

    les changements climatiques ontdes consquences directes et indirectessur la biodiversit (perturbation des cyclesde vie, dcalages saisonniers, etc.) ;

    la diminution dactivits humaines,notamment agricoles, conduit souvent la banalisation des paysages et de labiodiversit.

    Laugmentation de ces pressions est

    trs fortement lie aux volutionsdmographiques et des modes deproduction et de consommation. Deplus, leur importance relative varie selonles contextes gographique, humain etcologique. Les atolls polynsiens sontpar exemple particulirement sensibles la hausse du niveau des mers cause parles changements climatiques. Limpactdes espces exotiques envahissantes esttrs important dans les milieux insulaires,notamment outre-mer. La surexploitationdes espces de poissons pches en

    mer et la dgradation des milieux ontdj entran leffondrement de certainsstocks.Malgr une prise de consciencecroissante, en particulier dans le cadrede la prcdente stratgie nationalepour la biodiversit, les menaces etpressions anthropiques sur la biodiversitsont pour la plupart en augmentation.De nombreuses actions ont t misesen uvre pour inverser la tendance :dlimitation daires protges, plansdaction pour les espces, stratgies delutte contre les espces envahissantes,diffusion de pratiques favorables la

    biodiversit, sensibilisation, etc.

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    Les20

    ojectifs

    de

    lanb

    OrnaOn sragqu a- Susciter lenvie dagir pour la biodiversit

    Objectif 1 Faire merger, enrichir et partager une culture de la nature

    Objectif 2 Renforcer la mobilisation et les initiatives citoyennes

    Objectif 3 Faire de la biodiversit un enjeu positif pour les dcideurs

    OrnaOn sragqu B- Prserver le vivant et sa capacit voluerObjectif 4 Prserver les espces et leur diversit

    Objectif 5 Construire une infrastructure cologique incluant un rseau cohrent despaces protgs

    Objectif 6 Prserver et restaurer les cosystmes et leur fonctionnement

    OrnaOn sragqu C- Investir dans un bien commun, le capital cologiqueObjectif 7 Inclure la prservation de la biodiversit dans la dcision conomique

    Objectif 8 Dvelopper les innovations pour et par la biodiversit

    Objectif 9 Dvelopper et prenniser les moyens nanciers et humains en faveur de la biodiversit

    Objectif 10 Faire de la biodiversit un moteur de dveloppement et de coopration rgionale en outre-mer

    OrnaOn sragqu D- Assurer un usage durable et quitable de la biodiversitObjectif 11 Matriser les pressions sur la biodiversit

    Objectif 12 Garantir la durabilit de lutilisation des ressources biologiques

    Objectif 13 Partager de faon quitable les avantages issus de lutilisation de la biodiversit toutes les chelles

    OrnaOn sragqu - Assurer la cohrence des politiques et lefcacit de lactionObjectif 14 Garantir la cohrence entre politiques publiques, aux diffrentes chelles

    Objectif 15 Assurer lefcacit cologique des politiques et des projets publics et privs

    Objectif 16 Dvelopper la solidarit nationale et internationale entre les territoires

    Objectif 17 Renforcer la diplomatie environnementale et la gouvernance internationaledans le domaine de la biodiversit

    OrnaOn sragqu F - Dvelopper, partager et valoriser les connaissancesObjectif 18 Dvelopper la recherche, organiser et prenniser la production, lanalyse,

    le partage et la diffusion des connaissances

    Objectif 19 Amliorer lexpertise an de renforcer la capacit anticiper et agir,en sappuyant sur toutes les connaissances

    Objectif 20 Dvelopper et organiser la prise en compte des enjeux de biodiversit dans toutes les formations

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    Susciter lenviedagir pourla biodiversit

    La perte actuelle de biodiversit ne sera enraye que si la biodiversitbncie dune considration leve dans la socit pour changer lecours des choses. Citoyens et dcideurs ne prendront en compte la

    biodiversit que sils la connaissent bien. Les urbains, souvent coups de lanature, et les ruraux, qui utilisent plus directement ses services, doivent serejoindre sur lobjectif de prserver ce qui constitue un bien commun.Il faut restaurer nos liens culturels et affectifs avec le tissu vivant de la Terre,oprer une mtamorphose culturelle de la socit en faveur du respectde la biodiversit.

    Il sagit de faire en sorte que chacun dentre nous dispose dun ensemblede connaissances et de valeurs lui permettant de prendre conscience de sadpendance quotidienne vis--vis des services rendus par la biodiversitet dclairer ses dcisions et ses actes. A fortiori, dans les situationsprofessionnelles, chaque responsable doit intgrer dans sa culture et dans sescritres de dcision les impratifs de la prservation de la biodiversit.

    Plusieurs leviers existent pour oprer ce changement. Ils concernent lesenfants comme les adultes dans les milieux scolaires et extra-scolaires,associatifs ou professionnels, ainsi que dans les domaines artistique etculturel. Ils consistent notamment :

    faire aimer : dvelopper lmotion, attiser la curiosit, toucherla sensibilit, susciter la rceptivit, lempathie, lmerveillementet le respect, prendre le temps dobserver et de comprendre ;

    montrer que la biodiversit fournit des services indispensablesen la reliant aux enjeux de sant, dalimentation, demploi, dconomie, decadre de vie, dactivits de loisirs, sportives, culturelles ;

    expliquer que la biodiversit a une relation fonctionnelle forteavec les autres enjeux environnementaux ;

    sensibiliser pour rpondre aux besoins de connaissances relatives la nature en dveloppant notamment la communication et lanimation ;

    promouvoir la participation aussi bien individuelle que collective la prservation de la biodiversit ;

    convaincre et mobiliser les dcideurs politiques et administratifsainsi que les acteurs socio-conomiques.

    Un enjeu majeur de cette orientation stratgique consiste tablir le lienentre action individuelle et intrt collectif. La biodiversit est un biencommun qui concerne chacun et dont les bnces concernent la vie surTerre et le bien-tre des gnrations actuelles et futures.

    Dans le cadre de la stratgie, lensemble des acteurs sengage faire

    merger une culture de la nature, faciliter et encourager la mobilisationcitoyenne et contribuer ce que la biodiversit devienneun enjeu positif pour les dcideurs.

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    trat

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    O 1 Faire merger, enrichir et partager une culture de la natureO 2 Renforcer la mobilisation et les initiatives citoyennes

    O 3 Faire de la biodiversit un enjeu positif pour les dcideurs

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    Orientations

    tratgique

    Renforcer la mobilisationet les initiatives citoyennes

    L objectif est de faire en sorte quela biodiversit soit reconnue par lesindividus et la socit. Cela implique defaire merger, denrichir et de partagerdans la socit une culture de la nature.Celle-ci se construit partir de labiodiversit plantaire et locale et de ladiversit des perceptions et des usageset peut revtir des formes diverses :usages locaux, connaissances naturalistes,expriences vcues, ducation reue,alimentation, attraits personnels Ellepermet la prise de conscience du rlemajeur du monde vivant comme sourcede bienfaits matriels et immatriels pour

    lhumanit et donc den apprcier toute lavaleur. Elle nest pas purement rationnelle,elle est aussi motionnelle, sensorielle,donc multiforme.Cest pourquoi elle doit tre diffuse defaon large et volontariste par tous ceuxqui sont impliqus dans la transmission dela culture : ducation scolaire, ducationfamiliale, sorties nature et animations pourles jeunes, mdias, monde artistiqueet du divertissementElle doit tre porteuse despoir et devaleurs positives et mobilisatrices pourdevenir une ralit lchellede toute la socit.

    Les citoyens sont des acteurs partentire du devenir de la biodiversit parleurs pratiques et leurs choix quotidiens

    (consommation, logement, dplacements,modes de vie). Il importe de capitaliseret de valoriser les initiatives citoyennesfavorables la biodiversit et de construiresur ces bases des modles dactiontransmissibles. Les mdias et les rseauxsociaux ont un grand rle jouerdans la connaissance et lappropriationde ces initiatives citoyennes.Ces pratiques concernent chaquecitoyen mais aussi les institutions, lesprofessionnels de la biodiversit, les

    associations, les entreprises, les lus, etc.Pour russir cette mobilisation, il estimportant de favoriser lengagement

    des citoyens, par exemple travers lessciences participatives, le service civiquebiodiversit ou lcovolontariat, de levaloriser et de le reconnatre. Il importegalement dassocier les citoyens la rexion collective et la prise dedcisions dans le cadre de consultationset de participations citoyennes, auxniveaux national et territorial, renforantainsi lexpertise au sein de la socit.Un dispositif qui permet aux citoyens desengager est concevoir.

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    Faire merger, enrichir et partagerune culture de la nature

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    Faire de la biodiversitun enjeu positif pour les dcideurs

    La biodiversit doit tre perueet gre par les dcideurs publicset privs comme un atout politique fort,au mme titre que la sant publiqueou le dveloppement conomique.Il importe donc quils intgrentlimportance de leurs dcisions pourlintrt commun, quils en soientgarants ou bien quils y contribuent,an de prendre en compte les enjeuxde prservation de la biodiversit danslensemble de leurs actions, le plusen amont possible. Ceci peut tre faitnotamment en privilgiant la logiquede la prvention par rapport celle dela compensation et de la rparation eten sappuyant, par exemple, sur desdonnes factuelles issues des tudesTEEB sur lconomie de la biodiversit et

    des services cosystmiques et du MEAsur lvaluation des cosystmes pourle millnaire. Dans ce sens, il apparatgalement ncessaire dassurer une

    valorisation et une reconnaissancedes actions ralises par les collectivitsau bnce de la prservationet de la restauration de la biodiversit.Aider les dcideurs comprendre lesbnces sanitaires, conomiques,sociaux et mme politiques dunegestion intgrant la prise en comptede la biodiversit comme rponse des proccupations quotidiennes leurpermettra de rsoudre les conits dusagepossibles et de mesurer le cot delinaction.

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    Prserver le vivantet sa capacit voluer

    Depuis lapparition de la vie, le vivant volue et sadapte des conditions environnementales changeantes, grce

    sa diversit. Cependant, les activits humaines onttendance limiter cette capacit dvolution car elles entranentune perte de biodiversit. Protger la biodiversit est indispensablepour prserver la capacit du vivant voluer.

    Toute la diversit, quelle soit gntique, spcique, cosystmiqueou paysagre, permet au vivant de sadapter. Dans un mondedynamique, il est ncessaire de protger certaines composantes dela biodiversit, mais aussi de prendre en considration lensemblede celle-ci. Prserver le vivant, cest donc faire attention auxespces les plus menaces comme aux espces largementrpandues, aux espaces protgs comme aux autres, la diversitgntique utilise par lhomme comme celle qui ne lest pas

    aujourdhui. Cest galement tenir compte du fait quune grandepart de cette biodiversit reste inconnue. Cest aussi mieux concilierla coexistence entre activits humaines et biodiversit.

    Les espaces insulaires franais, pour lessentiel situs outre-mer,possdent un fort taux dendmisme et des capacits dadaptationlimites. Les dplacements des espces terrestres sont contraintspar la surface de leurs habitats naturels. Les changementsplantaires* risquent dy avoir un impact trs important et lesbesoins en matire de prservation de la biodiversit sont grands.

    Dans le cadre de la SNB, lensemble des acteurs sengage agir pour prserver les ressources gntiques, les espces,les cosystmes et les paysages ainsi que leur capacit voluer,

    dans un contexte dynamique de changements plantaires.

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    O 4 Prserver les espces et leur diversit

    O 5 Construire une infrastructure cologique incluant un rseau cohrentdespaces protgs

    O 6 Prserver et restaurer les cosystmes et leur fonctionnement

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    Orientations

    tratgique

    Construire une infrastructurecologique incluant un rseaucohrent despaces protgs

    La prsence concomitante denombreuses espces vivantes dansles milieux naturels est une des cls delexpression ou de lexpansion de la vie surTerre. Un des objectifs de la stratgie estdonc de suivre et de maintenir la diversitdes espces, en consacrant un effort plusparticulier aux espces dont la survie estmenace court ou moyen terme. Pources espces, une amlioration de ltat de

    conservation est recherche travers lamise en place de plans daction. Il convientgalement de prserver les espcesqui, sans tre en danger dextinction,jouent un rle dans le fonctionnementdes cosystmes. Certaines dentre elles,dont les effectifs ont fortement diminu,pourront faire lobjet de renforcementsde population et de mesures pourstopper leur dclin. Lorsque toutes lesconditions ncessaires sont runies, la

    rintroduction de spcimens despces quiavaient disparu dune rgion donne peutgalement tre ralise.Pour tre durable*, la prservation desespces doit saccompagner du maintiende la diversit des individus qui lacomposent, ce qui implique en particulierde veiller conserver un effectif sufsant.Au sein de cette diversit, la conservationde la diversit gntique (animale,

    vgtale, microbienne) domestique etsauvage est un objectif majeur. Outre sacontribution gnrale au fonctionnementde la biosphre, la diversit gntiqueconstitue une ressource en vue deladaptation au changement climatique,la base de nombreux dveloppementsconomiques, un vivier pour la recherchenotamment mdicale... Le renforcementde sa conservation in situ et ex situ et sagestion sont ncessaires.

    La rsilience et la fonctionnalit des

    cosystmes doivent tre maintenuesvoire renforces an de prserverles processus volutifs ncessaires leur adaptation et au maintien dela biodiversit. Par ailleurs, dans uncontexte de changements plantaires,les espces doivent pouvoir se dplaceran de trouver les meilleures conditionsenvironnementales pour vivre.La dnition, la prservation et la remiseen bon tat de la Trame verte et bleue*(TVB) sont prioritaires, tout en tant vigilantquant son impact sur les dplacements

    des espces exotiques envahissantes et

    des vecteurs de maladies. La TVB, quicomprend la fois des rservoirs debiodiversit et des lments assurantla connectivit de lensemble, doit trepense de manire cohrente toutesles chelles territoriales. Par ailleurs, il estncessaire dinscrire cette infrastructurecologique* dans son environnementrgional, en particulier en outre-mermais aussi en Europe. Les continuitscologiques prennent notamment appuisur la biodiversit qualie dordinaire.Elles ont aussi leur place en milieu urbain,

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    Prserver les espceset leur diversit

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    Prserver et restaurerles cosystmes etleur fonctionnement

    Les activits humaines ont dgradcertains lments de biodiversit,pour lesquels des efforts de restaurationsont ncessaires. La prservation des

    cosystmes terrestres et marins et larestauration de ceux qui sont pollus,fragments ou perturbs doiventtre une priorit.Cette dgradation des cosystmes et deshabitats naturels et semi-naturels qui lescomposent constitue un facteur majeurde lrosion de la biodiversit. linverse,une politique damlioration des habitatsconstitue une option efcace pour assurerle fonctionnement des cosystmes.Ce fonctionnement est essentiel car ilconditionne la production de nombreux

    services utiles lhomme : rgulationdu climat, puration des eaux uses,pollinisationPrserver et restaurer les cosystmes

    passent par des engagements quantitatifset qualitatifs. Il sagit de se donnerlambition de prserver les cosystmesen quantit, cest--dire en supercie, eten qualit, cest--dire en veillant leurfonctionnalit, en particulier en rduisantleur fragmentation car celle-ci diminueconsidrablement leur capacit sadapter et fournir des services.Il faut galement dvelopper etpromouvoir lingnierie cologiquequi utilise, en les respectant,des fonctions des cosystmes.

    o la Trame verte et bleue pourrait trecre ou renforce. lments essentiels decette infrastructure, les aires protges sont

    lun des outils importants de conservationde la biodiversit tant au niveau national,europen quinternational. Les espacesprotgs doivent donc tre en nombresufsant, reprsentatifs des diffrentsmilieux et efcacement grs. Le rseaudaires protges est appel jouer unrle majeur dans la rponse aux dsenvironnementaux globaux et notamment

    les effets du changement climatique. Ilparticipe la rsilience des cosystmespour attnuer les impacts et maintenir

    la qualit des services rendus par lescosystmes. Aussi, la construction dunrseau despaces protgs terrestres etmarins, en mtropole comme en outre-mer, dans une dmarche de cohrenceet de solidarit cologiques, est unecomposante essentielle pour la mise enplace dune infrastructure cologiquenationale.

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    Investir dansun bien commun,le capitalcologique

    L a biodiversit est notre patrimoine commun et lun des piliersdu fonctionnement de la biosphre. Les ressources que nousprocure le monde vivant nous enrichissent et contribuent aubien-tre de lhumanit. Veiller ce patrimoine, le considrer commenotre bien collectif, cest sengager dans de nouvelles approchespour que cette richesse aide notre dveloppement durable* etquitable* dans le futur.

    Cet hritage du pass quest la biodiversit nous incite nous projeterdans des stratgies dconomie de trs long terme. Le progrsdes sciences et des technologies nous permet de commencer comprendre la biodiversit et son rle, et den bncier. Mais ilfaut que notre rationalit conomique ne sarrte pas aux bncesimmdiats quapporte cette exploitation.Elle doit sattacher aussi la prservation et la valorisationdu patrimoine commun que reprsente la biodiversit.Procder aux investissements matriels et humains quelles appellent,cest tout simplement mieux grer nos relationsavec la vie sur Terre. Cest tre convaincus que notre patrimoinenaturel est un capitalcologique*, source de mieux-trepour lhumanit, aujourdhui et demain.

    Dans le cadre de la SNB, les acteurs sengagent utilisersans compromettre, dans la dure, la capacit dadaptation etdvolution qui fonde laventure biologique de notre plante, les

    ressources et les services quapporte la nature.

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    O 7 Inclure la prservation de la biodiversit dans la dcision conomique

    O 8 Dvelopper les innovations pour et par la biodiversit

    O 9 Dvelopper et prenniser les moyens financiers et humainsen faveur de la biodiversit

    O 10 Faire de la biodiversit un moteur de dveloppementet de coopration rgionale en outre-mer

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    Orientations

    tratgique

    Inclure la prservation

    de la biodiversitdans la dcision conomique

    Dvelopper les innovationspour et par la biodiversit

    La biodiversit et les ressourcesnaturelles sont affectes par le modede croissance conomique actuel alorsquelles en sont en partie le support. Eneffet, les entreprises, et plus largementlensemble des activits conomiques,jouent un rle majeur vis--vis de labiodiversit, que ce soit par les impacts

    (ngatifs et parfois positifs) de leursactivits sur les espces et les milieuxnaturels ou par les bnces quelles tirentdes services fournis par la biodiversit.Ces cots et bnces ne sont que trspartiellement pris en compte dans lesdcisions conomiques.Mieux intgrer la biodiversit dans lasphre conomique est ncessaire pourconcilier les intrts publics et privs,assurer la prise en compte des tempslongs, sensibiliser les entreprises

    leur dpendance vis--vis de labiodiversit et inciter les acteursconomiques investir dans le capitalcologique et participer de ce fait audveloppement du bien commun.Pour russir cette intgration,il convient au pralable de rduire, puissupprimer, les incitations nfastes la

    biodiversit, de rformer la scalit,de dvelopper de nouvelles incitationspositives, dintgrer les impactssur la biodiversit dans lafchageenvironnemental ou encore de dvelopperet mieux appliquer le principe pollueur-payeur. En particulier, les subventionspubliques doivent tre rorientesdans plusieurs domaines pour viter decontribuer lrosion de la biodiversit,et faire lobjet de mesures de bioconditionnalit .

    L innovation doit tre accrue dansle champ de la valorisation de labiodiversit comme source de nouvellestechnologies et support dactivitsdurables. Par ailleurs, il importe daccrotrela prise en compte de la biodiversitdans tous les domaines o linnovationpeut sexprimer, que ce soit en termesdimpacts directs ou indirects ou departage quitable des ressources dela biosphre. Un domaine indit derecherches et de pratiques, par exempleen gnie cologique, mrite dtre favoriset structur en ce sens.

    Le transfert de connaissances versdes structures porteuses dinnovations

    (entreprises, collectivits, associations,divers ples dexcellence, etc.) doit

    tre assur en sinspirant des pratiquesinternationales les plus performantes. Cecipermet de favoriserle dveloppement de nouveaux projetsaptes concilier le dveloppementconomique et social avec le respectde lenvironnement et de la biodiversit.La SNB offre un cadre permettantle dveloppement prioritaire de conceptset projets nouveaux, quelle que soitleur origine, portant en particuliersur les valeurs ajoutes ultramarines

    et sur les mthodes de valorisationnovatrices.

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    Dvelopper et prenniser les moyensnanciers et humains en faveurde la biodiversit

    Faire de la biodiversit un moteurde dveloppement et de cooprationrgionale en outre-mer

    La prservation, la restaurationet le dveloppement du capitalcologique constituent une grandepolitique nationale qui doit sedvelopper de manire cohrente etsinscrire sur le long terme. ce titre,elle se doit de disposer de ressourcesnancires, humaines et techniquesaccrues permettant de soutenir, dunepart, les actions sur lensemble duterritoire national et, dautre part, lesengagements internationaux qua prisnotre pays, en particulier Nagoyalors de la dixime Confrence desparties la CDB : augmentation delaide publique au dveloppementconsacre la biodiversit. Pourrpondre aux enjeux, leffort nancierdevra tre largement accru, enpremier lieu de la part des acteurspublics (tat, collectivits territoriales)

    mais aussi du secteur priv (budgetbiodiversit des entreprises,mcnat environnemental)pour investir dans la prservationde la biodiversit. Les exemplesdes grandes politiquesenvironnementales comme celles deleau, des dchets et des conomiesdnergie montrent lintrt etlefcacit de la mise en place deressources identies, gres dansle cadre dune programmationpluriannuelle, dnie en associanttoutes les parties prenantes. Outrela mise en cohrence des actions,de telles ressources permettent deseffets de synergie avec les initiativesque prendront divers oprateurspublics et privs pour prserver etdvelopper le capital cologique. Ilconvient donc de mettre en place un

    tel dispositif pour la biodiversit.Un nombre croissant deprofessionnels travaille la protectionde la biodiversit dans tous lessecteurs dactivit et dans desstructures multiples : entreprises,chercheurs, enseignants, associations,gestionnaires despaces protgs,collectivits, organismes dinsertionsociale et professionnelle, etc. Destudes rcentes, conduites dans lecadre du plan relatif aux emploiset mtiers de lconomie verte,identient une quarantaine demtiers diffrents et plus de 30 000emplois. Des efforts importantsdoivent tre consentis pour renforcerles capacits des professionnels enposte (formation, outils, mthodes)et dvelopper ces liresprofessionnelles.

    Du fait de leur insularit, oubien de son positionnementgographique en ce qui concernela Guyane, les collectivits doutre-mer sont structurellement trs

    dpendantes dimportations(nergie, produits agroalimentaires,matriels) qui engendrent uncot de la vie lev et une forteempreinte carbone. Les collectivitsdoutre-mer sont dsormaisengages dans un objectif dedveloppement davantage appuysur leurs propres potentiels. Cestlobjectif de dveloppementendogne dni par le Conseilinterministriel de loutre-mer

    (CIOM) du 6 novembre 2009. Lamise en valeur des ressourcesnaturelles reprsente un atoutessentiel pour le dveloppement

    conomique endogne descollectivits doutre-mer. Dunepart, la biodiversit est une sourcedinnovation et de recherche,donc de dveloppement

    dentreprises spcialises dans larecherche-dveloppement et lacommercialisation de produits lis la biodiversit. Dautre part, laprservation et la valorisation desatouts cologiques de loutre-mersont une source de dveloppementdu tourisme (notamment delcotourisme), les impacts de celui-ci devant en retour tre rduits aumaximum. Enn, la prservation etla valorisation de la biodiversit sont

    un axe decoopration rgionale*pour les collectivits doutre-meravec les pays voisins. Il sagitde renforcer la coopration et la

    coordination des actions que cesoit entre collectivits doutre-mer,entre elles et les pays avoisinants ouentre elles et le reste de lEurope.Il y a ainsi matire intensier

    les changes dexpriences et desavoir-faire dans le cadre de lacoopration rgionale par grandezone gographique (Carabes, ocanIndien, Pacique, Amrique du sud).En outre, les les dveloppent desstratgies et des modles originauxqui pourraient avantageusementtre partags voire transposs des situations continentales :adaptation aux changementsclimatiques et rduction des

    pressions anthropiques, conservationet gestion intgre et durable de labiodiversit dont les cosystmesexploits

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    Assurer un usagedurable et quitablede la biodiversit

    Beaucoup dactivits humaines ont une incidence surla biodiversit, de manire directe ou indirecte.Larticialisation des sols diminue la surface disponible pour

    la nature, la fragmentation des espaces aggrave cette situation enempchant notamment les espces de se dplacer. Les pollutionsphysiques, chimiques, biologiques ou par radio-lments modient lastructure des peuplements et altrent leurs potentialits volutives.Les espces exotiques envahissantes perturbent les communautsvivantes, notamment dans les milieux insulaires. Lexploitationdes ressources vivantes ne prend pas toujours en compte leurrenouvellement.Dj luvre, le changement climatique modie lenvironnement des vitesses sans doute indites dans lhistoire terrestre etest susceptible daugmenter les effets des autres pressions.

    Certaines de ces pressions peuvent en outre avoir une inuenceau-del de leur voisinage immdiat. Ainsi, la production de bienset services et leur consommation ont des consquences surla biodiversit bien loin de nos frontires et nous devons en assumerla responsabilit.

    Dans le cadre de la SNB, lensemble des acteurs sengage agir pourmatriser ces pressions, utiliser les ressources naturelles de manire assurer leur renouvellement et avoir un impact positif en termesde biodiversit, prendre en compte toutes les consquences de nosmodes de vie sur la biodiversit et partager de manire quitable*les bnces qui peuvent tre tirs de lutilisation de ces ressources.Un effort particulier concerne les territoires doutre-mer,pour lessentiel insulaires. La comptition entre les activits

    pour lusage du sol et du milieu marin y est trs forte, de nombreuxhabitants y sont dpendants de lusage quotidien des ressourcesnaturelles et la biodiversit y est la fois particulirementriche et vulnrable.

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    Matriser les pressionssur la biodiversit

    Garantir la durabilitde lutilisation des ressourcesbiologiques

    L objectif est de mieux connatre cespressions, de comprendre leurs causeset leurs effets et dengager des actionsconcrtes de rduction. Ces actions visent viter les pressions, rduire celles quiexistent ou compenser celles qui sontinvitables. Il sagit galement dadopter

    un mode de gouvernance fond sur laconcertation* avec les parties prenanteset de sassurer du respect des dcisionsprises. Les possibilits sont nombreuses :promotion et utilisation de matriaux faibles impacts sur la biodiversit,limitation de larticialisation des espaces,transparence cologique des infrastructures

    de transport, bonnes pratiquesen matire de prvention et delutte contre les espces exotiquesenvahissantes, lutte contre les substancestoxiques et toutes les formes de pollution.Les effets cumuls de ces pressionsdoivent galement tre suivis et pris

    en compte. On accorde une attentionparticulire aux cosystmes plus fragilesou menacs comme les mangroves,les rcifs coralliens, les zones humides,les forts primaires, les estuaires, lesnourriceries, etc. et aux zones forteemprise par les activits humaines,notamment outre-mer.

    Pour ce qui concerne les usages etusagers des ressources naturelles

    vivantes, en particulier la pche,lagriculture et lexploitation forestire,il sagit de promouvoir un usage et unegestion durable*de ces ressources,intgrant la biodiversit. Les efforts doiventporter sur toutes les dimensions de cetteutilisation : mieux connatre le taux derenouvellement de ces ressources et leseffets de leur exploitation, dvelopper desmodes de production et de prlvementrespectueux de lenvironnement (notions

    de gestion cologique et dapproche

    par cosystme), sensibiliser lesconsommateurs aux effets positifs oungatifs de leurs comportements sur labiodiversit, lutter contre le gaspillage etmieux valoriser les dchets. Les actionsdoivent tre conduites tous les niveaux :initiatives locales, politiques nationales(par exemple travers les mesuresagroenvironnementales) et europennes(en particulier la PAC, la PCP), cooprationinternationale, notamment pourpromouvoir des lires durableset renforcer des importations

    de produits certis.

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    Partager de faon quitableles avantages issus de lutilisationde la biodiversit toutes les chelles

    L

    objectif est de valoriser, renforceret partager de faon quitable* les

    avantages tirs pour tous de la diversitbiologique et des services rendus par lescosystmes. Certains services sont eneffet utiliss localement mais beaucoupbncient un collectif plus important,voire lensemble de lhumanit (commela xation du carbone). Dautres enn,comme la bioprospection, intressentdes acteurs diffrents de ceux qui viventdans ces cosystmes. Il sagit doncdassurer un retour juste et quitableentre les bnciaires de ces services et

    ceux qui ont contribu ou contribuent

    les maintenir (par exemple par la miseen place en France dun rgime juridiquedaccs aux ressources gntiques).Cette solidarit cologique* doit semettre en place diffrentes chelles :entre villes et zones rurales, entrecommunes engages dans la prservationdu patrimoine naturel local et communesvoisines qui en bncient, entre rgionsau sein dun pays (notamment, pournotre pays, entre la mtropole et loutre-mer), entre tats enn, la France tantparticulirement concerne du faitde son double rle de fournisseur et

    dutilisateur de ces services.

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    Assurer la cohrencedes politiqueset lefcacitde laction

    Des sicles de maturation des politiques publiques ont conduit un dice complexe de lois, de rglements, de dpensespubliques. Chaque volution de ce dispositif ne passe leplus souvent que par lanalyse dun aspect particulier, et dinvitablescontradictions entre politiques publiques se font jour. Il appartient auxdcideurs politiques de raliser des arbitrages entre des lmentsde politiques contradictoires, en tenant compte de lamlioration desconnaissances sur le rle du vivant dans les grands quilibres de labiosphre et dans la prennit dun milieu favorable notre espce.

    Il convient de construire un cadre qui incite la conception et permettede mener des actions les plus efcaces et efcientes, qui permette

    aussi de sassurer que les autres politiques publiques ne conduisentpas des dgts irrversibles et en particulier ne portent pas atteinte la capacit de renouvellement des ressources naturelles concernes.Les valuations doivent intgrer ces aspects defcacit et defcience.

    Atteindre cette efcacit, cela suppose aussi dagir en tenant comptedes proccupations de ceux qui sont proches ou plus loin, et avec quinous interagissons parfois sans le savoir : la rgion voisine, le paysvoisin, un pays lautre bout du monde. La stratgie a aussi pourobjectif de dvelopper cette solidarit cologique et de garantir lasolidarit entre tats grce au renforcement de laction internationale.

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    Garantir la cohrenceentre politiques publiques,aux diffrentes chelles

    Assurer lefcacit cologiquedes politiques et des projetspublics et privs

    C ertaines politiques publiquescontribuent accrotre les pressions surla biodiversit, comme la fragmentationdes habitats, la surexploitation, lapropagation des espces exotiquesenvahissantes ou les pollutions. Souvent,une partie de ces atteintes peut tre

    rduite sans modier les objectifs de cespolitiques publiques, mais de nouveauxarbitrages sont aussi rendre, la lumirede notre connaissance des enjeux.Le renforcement de la cohrence est mener toutes les chelles de territoire(y compris dans les domaines littoral etmarin) : ainsi, par exemple, doit-on senassurer entre les diffrents documents deplanication et durbanisme (stratgies,

    schmas, plans) existants au niveauterritorial. De plus, une bonne articulationest ncessaire entre les diffrenteschelles dorganisation, du local linternational, en particulier dansle contexte de la territorialisation de la SNBet de llaboration ou de la rvision en

    cours des stratgies rgionales et localespour la biodiversit.Cette cohrence passe notamment parun partage des bonnes pratiques, unevritable valuation environnementalequi prend en compte la biodiversit et desinstruments conomiques performants.Chacun son niveau de responsabilitet de subsidiarit doit sengager sur cesprincipes de faon claire et ambitieuse.

    L objectif est dassurer lagnralisation de mthodeset doutils permettant, dans tousles secteurs, de faire les meilleurschoix en matire de prise encompte de la biodiversit.Comment assurer que lesressources naturelles biologiquessoient utilises avec efcience ?Comment garantir que les choixtechniques faits par les pouvoirspublics, les entreprises et lesindividus soient efcaces sur leplan conomique, mais

    assurent galement lerenouvellement des ressourcesutilises et la prennit du

    fonctionnement des cosystmesqui les fournissent ?

    De nouvelles mthodes etdes exprimentations sontncessaires tous les niveaux,comme la mise au pointdanalyses de cycle de vieintgrant la biodiversit, an desassurer que le dveloppementde la socit franaise seralise sur la base dvaluationsenvironnementales rigoureuseset darbitrages cohrents renduspar tous les acteurs conomiques,

    du producteur au consommateur.La quantit de bois, de produitsagricoles ou de bres dorigine

    durable ncessaires pour assurerla production dune entreprise

    peut tre optimise en fonctionde limpact de la production deces ressources sur la biodiversit ;ainsi, par exemple, son afchageinformerait et responsabiliseraitle consommateur. La densicationurbaine, lvitement des zonesles plus cruciales pour ladiversit biologique, le respectdes fonctions et des continuitscologiques permettentdamliorer lefcacit

    cologique* de lutilisation delespace dans les territoires.

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    Renforcer la diplomatie environnementaleet la gouvernance internationaledans le domaine de la biodiversit

    Dvelopper la solidarit nationaleet internationale entre les territoires

    L

    action internationale est unedimension de la plupart des

    objectifs de la stratgie nationalepour la biodiversit. Le renforcementde la diplomatie environnementaleet de la gouvernance en matire debiodiversit est un objectif partentire car il sadresse lensembledes acteurs prsents linternational.Il rpond la ncessit de renforcerla cohrence environnementalede laction extrieure de la France,de trouver les moyens damliorerlefcacit de laction en faveur

    de la biodiversit, notammenten agissant sur les politiquessectorielles conduites par la France ltranger telles que les politiquescommerciale, agricole, forestire,

    ducative, culturelle, etc.Il suppose de mobiliser tous lesacteurs, publics et privs.Il sagit donc, travers limplicationde lensemble des partenairesconcerns missions ofcielles,collectivits territoriales, entreprises,associations et structures derecherche , chacun sonniveau de ngociation et/ou demise en uvre, de viser, dunepart, renforcer la cohrenceet lefcacit de laction desdiffrentes conventions en matire

    de biodiversit, leur articulation etcomplmentarit et, dautre part, davantage et mieux intgrer lesproblmatiques de biodiversit dansles enceintes qui les mettent en

    jeu ou en traitent indirectement.Plus largement, la diplomatiedoit contribuer lamliorationde la gouvernance internationalepour lenvironnement : IPBES,Organisation mondiale pourlenvironnement (OME), prservationde la biodiversit en haute mernotamment.Enn, il est ncessaire de renforcerles capacits daction internationaledes acteurs non gouvernementaux(associations, entreprises,collectivits), de consulter les

    parties prenantes dans le cadre desconfrences internationales et desusciter un dialogue plus rgulierentre acteurs.

    L es mcanismes defonctionnement et dchange luvre dans les cosystmesne connaissent ni les limitesadministratives, ni les frontiresentre tats. Linterdpendancecologique des territoires est un

    fait, la solidarit cologique* saprise en compte volontaire. Ainsi,les polluants dverss dans uncours deau ont un impact sur lemilieu littoral et il appartient bienaux activits lorigine de cesdgts de les rparer et de rduireleur impact, alors mme quunedistance importante les en spare.

    De mme, si une agglomrationbncie de la limitation des cruesdue la prsence en amont duneimportante zone rurale et veutviter lurbanisation de cette zone,il est lgitime denvisager unecontrepartie.

    Sur le plan national, les outilspermettant dorganiser ces formesde solidarit sont dvelopps dans ledomaine de leau, mais restent pourlessentiel imaginer en matire debiodiversit.Pour rpondre aux enjeux deprservation de la biodiversitmondiale, la solidarit internationale

    doit tre renforce en assurantune intgration plus forte de labiodiversit dans la politique daideau dveloppement de la France, enrendant possible et en soutenantlaction des collectivits territoriales,des structures de recherche, des

    associations ou des entreprises enfaveur de la biodiversit mondiale,en compltant la panoplie doutils,de mthodes, dapproches et demoyens notamment innovants pour lintervention franaise.

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    Dvelopper,partager et valoriserles connaissances

    Larticulation entre connaissances et dcision doit tre renforcepour une meilleure intgration de la biodiversit dans les

    activits humaines. Lapprofondissement des connaissances surla biodiversit, son origine, sa dynamique et ses liens avec les servicescosystmiques et les dynamiques sociales sont des sujets majeurslis au bien-tre de lhumanit et son devenir. Ce domaine demandeun dveloppement important de la recherche pluridisciplinaire. Ledveloppement de nouvelles interfaces entre acteurs de la biodiversit etla mise en place dun dialogue entre sciences et socit sont les vecteursdune meilleure dnition des enjeux par lensemble des acteurs.

    Cette volution rapide des questions sur la biodiversit et des enjeuxaffrents doit saccompagner dinnovations pour engager de nouveauxchantiers et de nouvelles rexions sur les connaissances disponibles,leur valorisation et leur partage. La SNB est un cadre pour cette volutionqui sappuie sur la mobilisation de toutes les connaissances, quellesproviennent de travaux de recherche, des sciences participatives, desavoirs locaux, de retours dexprience, des gestionnaires, dassociationsou dentreprises.

    La mobilisation delexpertise*, pluridisciplinaire et multi-acteurs,sappuie sur un renforcement et une meilleure coordination desrseaux dobservation, dobservatoires de la biodiversit ainsi que desstructures de gestion et danalyse des donnes. Des approches novatricespermettront dlaborer des scnarios dvolution de la biodiversit faceaux changements environnementaux, de mieux identier les sourcesdincertitude an de mieux guider la dcision et laction. Lexpertisesoutenue par la synthse de connaissances valides et par les produits dela recherche doit en particulier sorganiser dans la perspective de la mise

    en place de lIPBES par la mobilisation des acteurs de la recherche eninteraction avec les porteurs denjeux.

    Par ailleurs, le renforcement des liens entre recherche et dcision,articul aux diffrentes chelles de gouvernance, du local linternational,permet de mieux clairer et de mieux informer et accompagner lesdcisions publiques et prives.En outre, la prise en compte de la biodiversit dans toutes les formationset, rciproquement, des grands enjeux de socit dans les formationsnaturalistes facilite les regards croiss.

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    O 18 Dvelopper la recherche, organiser et prenniser la production,lanalyse, le partage et la diffusion des connaissances

    O 19 Amliorer lexpertise afin de renforcer la capacit anticiper et agiren sappuyant sur toutes les connaissances

    O 20 Dvelopper et organiser la prise en compte des enjeuxde biodiversit dans toutes les formations

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    Dvelopper la recherche, organiseret prenniser la production, lanalyse,le partage et la diffusion des connaissances

    Pour apprhender les capacits de rponsede la biodiversit aux changementsplantaires*et locaux, il est ncessairedapprofondir les connaissances qui sontaujourdhui encore trs lacunaires. Cesdernires doivent porter sur ltat de labiodiversit et les mcanismes impliqus

    dans sa dynamique, sa rsilience et sonrenouvellement, dont ladaptation, ainsi quesur les activits humaines qui interagissentavec elle. Les connaissances disponibles sontencore insufsantes, souvent disperses et peuaccessibles aux nombreux acteurs : structuresde recherche, associations, entreprises,collectivits, etc. Un effort de recherchedestin compenser ces lacunes deconnaissances est indispensable. De nouveauxquestionnements correspondant des enjeuxde socit majeurs conduisent repenser lamanire dont les connaissances sont produites.

    Il est ncessaire de promouvoir les synergiespluridisciplinaires et multi-acteurs an defaciliter les questionnementsrciproques et la co-construction*des rponses entre sciences et socit(par exemple, en ralisant des prospectivesbases sur des scnarios pour construire

    les stratgies de recherche).Le suivi et la gestion des connaissancessappuient sur une coordination renforcedes diverses sources et un accs facilit auxdonnes produites (notamment grce lacoordination des systmes dobservation),le dveloppement de moyens adaptsdexprimentation (sites dtude permanents),danalyse et de mta-analyse dans un cadrepluridisciplinaire (des sciencesnaturelles jusquaux sciences humaineset sociales, en passant, entre autres,par la chimie et les mathmatiques).

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    Amliorer lexpertise an de renforcerla capacit anticiper et agir en sappuyantsur toutes les connaissances

    Dvelopper et organiser la priseen compte des enjeux de biodiversitdans toutes les formations

    L a mobilisation prenne et lamise en uvre dune expertise*collective, plurielle et indpendante,en vue de prises de dcisions mieuxinstruites, doivent tre fortementsoutenues par la SNB. Cetteexpertise collective a sa place

    toutes les chelles, que ce soit pourrpondre aux grandes questionsde socit sur la biodiversit auxchelles nationale et internationaleou pour trouver des solutionsinnovantes des problmesconcrets sur le terrain. Elle est

    complmentaire la mobilisationdune expertise mise en uvrepar des organismes professionnels(en gnral codie par des normes)ou des experts titre individuel.Il sagit l dun enjeu stratgiquemajeur pour tous les porteurs de

    connaissances, notamment ceux dela recherche. Cette communautdoit en effet mobiliser fortementsa capacit dexpertise, etsorganiser dans la perspectivedune structuration europenneet internationale dans le cadre de

    lIPBES. Il sagit ici de crer desconditions innovantes et optimalespour un meilleur dialoguescience-socit et un rapprochementde la recherche, de lexpertise etde laction pour clairer au mieuxla dcision et appuyer les mesures

    de gestion de la biodiversit. Comptetenu des enjeux lis lexpertise,et an de favoriser la mobilisationdes chercheurs, cette activitdoit tre explicitement priseen compte dans lvaluationde la recherche.

    L e terme biodiversit ne doitpas rester un mot purementscientique ou politique mais

    sincarner dans une vision du vivantconstitutive du socle culturel dela nation. Cette culture provienten grande partie de lducationet de la formation qui doiventintgrer la biodiversit avec desniveaux de prcision adapts etceci dans tous les cursus : formationinitiale (gnrale, suprieure,professionnelle) o ce processus estintgr au niveau des programmesdenseignement de lcole primaire,

    du collge et du lyce (gnral,technologique et professionnel)ou formation continue.

    Former tous les acteurs dcideurs politiques, responsablesconomiques et sociaux, simples

    citoyens et renforcer le soclede connaissances de base surla biodiversit sont les meilleursgarants dune prise en comptegnralise dans la populationdes enjeux qui concernenttoute lhumanit.En consquence, les spcialistesde la communication, du droit oudes sciences politiques seront mme de mieux intgrer dans leursrexions stratgiques les chelles

    spatiale et temporelle o se jouentles interactions entre lhomme etla biodiversit, limportance de

    la nature et les bnces quelleproduit pour lhumanit.Les ingnieurs seront invits

    prendre plus systmatiquementen compte les consquencesbiologiques de certaines optionstechnologiques et apprendront imiter les inventions de la nature.La recherche sur la biodiversit,la recherche biomdicale etles actions de sant publiqueseront intgres.Plus gnralement, chacun, sonchelle daction propre, comprendraque sa place dans lunivers procde

    dune dynamique du vivantdont il bncie et dont il est, sa mesure, responsable.

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    Gouvernance,suivietvaluation

    Plutt que de considrer la gouvernancede la biodiversit comme un simple outil,

    il sagit aujourdhui de la penser comme un enjeu de socit. Confrence franaise pour la biodiversit, Chamonix, mai 2010.

    Ds sa premire phase en 2004, la SNB mettait laccent surle fait que, pour obtenir des rsultats concrets en matire deprservation et de valorisation de la biodiversit, celle-ci doittre laffaire de tous. [] La recherche constante de cette par-ticipation active et vigilante est tout aussi indispensable dansllaboration, dans la mise en uvre et dans le suivi de la

    stratgie . Cest pourquoi la nouvelle SNB 2011-2020 vise produire un engagement plus important des divers acteurs, toutes les chelles territoriales, en mtropole et en outre-mer,en vue datteindre les objectifs adopts. La stratgie donne uncap, mobilise, suscite et agrge les initiatives.

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    1. Au niveau local, la gouvernance partage se met en place travers des comits tels que les comits Grenelle ou lescomits rgionaux Trame verte et bleue, avec la volont de ne pas multiplier les instances. Le niveau local permet une bonneappropriation des enjeux de biodiversit par tous ceux qui partagent un mme territoire.

    Voir glossairepage 56

    Principesdegouvernance

    L a SNB constitue une dclinaison majeure de la stratgie nationale de dveloppementdurable (SNDD) : elle en respecte et applique les principes de bonne gouvernance. Ceux-ci sont issus du cadre de rfrence des projets territoriaux de dveloppement durable etAgendas 21 locaux, de la convention dAarhus, de la charte de lenvironnement et de la loi deprogrammation relative la mise en uvre du Grenelle de lenvironnement. Ils sont traduitsde la faon suivante pour la SNB :

    gouvernance partage avec les parties prenantes (tat, collectivits territoriales,employeurs, syndicats de salaris et associations de protection de la nature) instaure par leGrenelle Environnement ; elle repose sur des instances dcisionnelles et consultatives tant auniveau national quau niveau local1 ;

    participationeffectiveetrenforcedesacteurs, toutes les tapes et le plus en amontpossible ;pilotageorganisantlexpressiondesdiffrentsintrtsdespartiesprenantesetla

    coordinationentrelesdiffrentsniveauxdedcision (international, europen, national,local) ;

    amliorationcontinuedelamiseenuvredelaSNB;consultation*dupublicpour dvelopper sa participation la prise de dcision et son accs

    du public linformation ;transversalitdesapproces visant rendre les politiques et les actions plus cohrentes,

    plus lisibles et plus efcaces ;suivietvaluationpourinciterlaction, clairer la dcision et piloter le changement.

    UnemiseenuvredelaSNBparlengagementdesacteurs

    Chaque acteur peut contribuer la mise en uvre de la SNB. Chacun, selon son niveau deresponsabilit et son champ de comptences, labore des objectifs oprationnels qui donnentlieu, selon le cas, divers projets, plans, programmes et saccompagnent, autant que possible,dindicateurs de rsultats.

    Ltat sengage tre exemplaire pour ce qui est de ses prrogatives : dans la continuit dela premire stratgie, il labore, tout au long de la priode 2011-2020 et de manire transver-sale, ses propres engagements pour les politiques dont il a la responsabilit. Il veille ce queles tablissements publics contribuent llaboration dobjectifs oprationnels leur chelleterritoriale. De plus, ltat sengage animer la dynamique collective pour la mise en uvrede la SNB, notamment travers le dispositif dadhsion et dengagement (cf. annexes) dont ilgarantit la transparence et lefcacit. Enn, il est le garant de la cohrence des actions entre-prises, de leur intgration avec dautres politiques publiques territorialises et du respect desaccords internationaux.

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    Stratgienationalepourlabiodiversit2011-2020

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    Lescollectivitsterritoriales2 mettent dj ou peuvent mettre en uvre des actions tellesque des stratgies territoriales, plans daction, projets, etc. Ces initiatives existantes trouventleur place ici, notamment les Agendas 21 locaux, les stratgies rgionales pour la biodiver-sit (SRB), les plans daction biodiversit lchelle communale et intercommunale et lesdmarches de Trame verte et bleue (TVB). Elles jouent, comme ltat, un rle dexemplaritet danimation. Ltat et les collectivits uvreront au renforcement des actions, en les co-animant le cas chant et en sassurant de leur cohrence.

    Lesacteursconomiques et notamment les entreprises ont tabli et peuvent tablir desplans daction, par exemple dans le cadre de leurs engagements en termes de responsabilitsociale des entreprises (RSE). Ils agissent en leur nom propre, ou par le biais de leurs regrou-pements, avec laide des chambres consulaires. Leurs actions sinscrivent dans divers niveauxterritoriaux (mondial, national, local).

    Concernant les associations,fondations, syndicats,gestionnairesdespacesetautresacteursconcernsparlaSNB, leurs engagements seront lis leurs propres dmarches et

    responsabilits en matire de formation, de sensibilisation, daccompagnement de projets, degestion des territoires et autres actions concrtes de terrain.

    En plus des objectifs et des actions que chaque acteur peut dnir en propre, lactionparte-narialede plusieurs acte