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Sujet Corrige Dscg Ue1 2011

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SESSION 2011

UE1 – GESTION JURIDIQUE, FISCALE ET SOCIALE

Durée de l’épreuve : 4 heures – coefficient : 1,5

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SESSION 2011

GESTION JURIDIQUE, FISCALE ET SOCIALE Durée de l'épreuve : 4 heures - coefficient : 1.5

Document autorisé : Néant Matériel autorisé : Une calculatrice de poche à fonctionnement autonome sans imprimante et sans aucun moyen de transmission, à l'exclusion de tout autre élément matériel ou documentaire (circulaire n° 99-186 du 16/11/99 ; BOEN n° 42). Document remis au candidat : Le sujet comporte 11 pages numérotées de 1 à 11. Il vous est demandé de vérifier que le sujet est complet dès sa mise à votre disposition.

Le sujet se présente sous la forme de quatre dossiers indépendants

Page de garde ...................................................................................................................... page 1 DOSSIER 1 : Cession de l’entreprise individuelle ................... (6 points) .................................. page 3 DOSSIER 2 : Association ........................................................... (4 points) .................................. page 5 DOSSIER 3 : Droits des contrats .............................................. (6 points) .................................. page 7 DOSSIER 4 : Augmentation de capital ..................................... (4 points) .................................. page 9

Le sujet comporte les annexes suivantes

DOSSIER 1 Annexe 1 : Entreprise « RSD » (ROMAN Sports Dijon) ..................................................................... page 10 DOSSIER 3 Annexe 2 : Cass. Com., 1er février 2011 ; SA Blanchisserie industrielle catalane c/ SAS Europe Auto [Extraits] ................................................................................................................................................ page 11

AVERTISSEMENT Si le texte du sujet, de ses questions ou de ses annexes, vous conduit à formuler une ou plusieurs

hypothèses, Il vous est demandé de la (ou les) mentionner explicitement dans votre copie.

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SUJET

Il vous est demandé d'apporter un soin particulier à la présentation de votre copie.

Toute information calculée devra être justifiée. Les écritures comptables devront comporter les numéros et les noms des comptes et un libellé.

DOSSIER 1 : CESSION DE L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

M. ROMAIN exploite depuis près de huit ans un fonds de commerce d'articles de sport dans une zone d'activité commerciale en périphérie de Dijon (21) sous l'enseigne « RSD » (ROMAIN Sports Dijon). L'entreprise qui jouit d'une excellente réputation dans la région a conservé le statut d'entreprise individuelle et emploie actuellement quatre salariés à temps plein. M. ROMAIN exploite son entreprise dans deux bâtiments. II est propriétaire du premier bâtiment commercial mais est simplement locataire du bâtiment voisin et mitoyen dans lequel il a concentré toute la partie vente de vêtements de sport. Ce bâtiment appartient à Marie CAMILLE qui est propriétaire de plusieurs bâtiments dans la zone. M. ROMAIN, entrepreneur dans l'âme, souhaite vendre son affaire pour changer d'activité et réinvestir dans l'acquisition d'un fonds de commerce de matériel de navigation de plaisance à Belle-Ile en mer (56). M. GUILLAUME, qui exploite également un magasin de sport, mais de plus petite taille, à La Clusaz (74) ayant eu connaissance du projet de M. ROMAIN par un fournisseur commun, est entré en contact avec M. ROMAIN. Les discussions ont été positives et la cession du fonds de commerce de M. ROMAIN à M. GUILLAUME est envisagée, en même temps que la cession des locaux. Dans un premier temps, MM. ROMAIN et GUILLAUME pourraient concrétiser leur intention en signant un compromis de vente. Les caractéristiques de l'entreprise de M. ROMAIN sont résumées dans l'annexe 1.

Travail à faire

1. Rappeler la définition juridique du compromis de vente et indiquer ce qui différencie le compromis de vente de la promesse unilatérale de vente.

2. Dans l'hypothèse où la cession se réaliserait, quelles sont les mentions qui devront obligatoirement figurer dans l'acte de cession du fonds de commerce (en dehors des mentions liées à l'identité des parties) ? Quelle sanction pourrait résulter de l'absence de l'une de ces mentions ?

3. M. ROMAIN cédant son entreprise, quel est le sort des contrats de travail de ses quatre salariés ? Mme CAMILLE, en sa qualité de bailleur, peut-elle s'opposer au transfert du bail au profit de M. GUILLAUME ?

4. En ce qui concerne les documents comptables de l'entreprise de M. ROMAIN, la cession du fonds de commerce emporte-t-elle des obligations particulières ?

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5 . Quels sont les droits d'enregistrement auxquels est soumise la cession d'un

fonds de commerce ? En ce qui concerne la cession du fonds de commerce de M. ROMAIN et en vous appuyant sur l'annexe 1, préciser la base de calcul de ces droits et qui en est redevable ? (Nota : le calcul des droits n'est pas demandé).

6. Indiquer (sans les détailler) quels sont, au plan fiscal, les trois régimes d'exonération de plus-values qui sont susceptibles de s'appliquer en cas de cession d’une entreprise individuelle. En fonction des données de l'annexe 1, préciser, en justifiant votre position, si l'un ou l'autre de ces régimes est susceptible de s'appliquer à l'occasion de la cession de l'entreprise de M. ROMAIN.

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DOSSIER 2 : ASSOCIATION

André TUPINIER et Gaston FERRIER sont tous deux commerçants en produits régionaux à Bergerac (24) depuis plusieurs années. Fervents défenseurs de leur terroir, ils œuvrent sans cesse pour mieux le faire connaître du plus grand nombre, en lien avec l'office du tourisme local et l'association des commerçants bergeracois. L'organisation régulière par les deux compères de différentes manifestations axées spécifiquement autour de ces produits les a conduits à tisser des liens personnels avec une quinzaine d'amis français et étrangers qui les incitent à se réunir plus formellement. L'un d'eux évoque l'idée de créer une association de promotion de ces produits qui font la réputation du département de la Dordogne ; d'autres s'interrogent sur l'utilité d'une démarche officielle.

Travail à faire

1. MM. TUPINIER et FERRIER décidant de retenir la forme associative, quelles sont les

démarches en vue de la constitution et de la déclaration de cette association ? Qu'apporte la déclaration de l'association ?

L'Association de Promotion des Délices de Dordogne, ainsi créée et déclarée, est dirigée par André et Gaston qui, forts du soutien des membres, redoublent d'efforts. Le développement de l'association est d'ailleurs tel que Gaston FERRIER y consacre de plus en plus de temps ; il s'interroge sur la possibilité de percevoir une rémunération à ce titre. Les ressources actuelles ne sont pas suffisantes pour assurer le versement de cette rémunération mais elles pourraient rapidement le devenir.

Travail à faire

2. Le versement d'une rémunération est-il juridiquement possible ? Si oui, dans quelles conditions et avec quelles conséquences potentielles ? Si non, pourquoi ?

Cet investissement en temps lui permet notamment de solliciter, grâce aussi au soutien des élus politiques locaux, des subventions auprès du conseil général, qui les lui accorde volontiers. Ces moyens renforcent les possibilités de développement de l'association. Deux projets sont envisagés :

- la commercialisation directe par l'association de produits qu'elle sélectionnerait auprès de producteurs locaux ;

- l'édition et la commercialisation d'une revue en vantant la qualité.

Travail à faire

3. Quelles pourraient être les conséquences de ces évolutions financières et commerciales ?

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Quelques mois plus tard, lors de l'assemblée générale annuelle, l'un des membres s'interroge sur l'évolution commerciale de l'association qui ne semble plus correspondre à l'objectif initial. Constatant que les statuts n'ont pas été modifiés dans ce sens, il souhaite demander la dissolution de la structure.

Travail à faire

4. Est-ce envisageable ? Comment la dissolution serait-elle prononcée ? Quelles en seraient les conséquences ?

La position de ce membre et les risques encourus conduisent les dirigeants à procéder aux modifications nécessaires. Enfin, la satisfaction toujours renouvelée des touristes de passage français et étrangers incite les dirigeants à vouloir se doter d'un site internet qui permettrait de procéder à des ventes à distance.

Travail à faire

5. Quel serait le régime fiscal applicable à ces ventes au profit de clients français et étrangers au regard de l'imposition du résultat et de la TVA ?

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DOSSIER 3 : DROIT DES CONTRATS

II vous est demandé d'étudier les deux dossiers indépendants suivants. Dossier A : Cas DESCLOUS Monsieur DESCLOUS est un commerçant immatriculé au registre du commerce et des sociétés. Depuis plusieurs années, installé dans la rue principale d'une petite ville située à proximité d'Orléans (45), il exploite à titre individuel son propre fonds de commerce d'articles de décoration pour la maison. Monsieur DESCLOUS est apprécié pour son sérieux, son amabilité et la qualité des produits qu'il vend. Soucieux de pérenniser cette image, Monsieur DESCLOUS prête une attention particulière au choix de ses fournisseurs. C'est ainsi que, voici quatre mois, il a cru bien faire en commandant à un prix assez élevé un lot de vingt garnitures de cheminées à Monsieur ASSOMME. Celui-ci s'était présenté au magasin de Monsieur DESCLOUS comme un artisan ferronnier récemment arrivé dans la région et qui venait lui montrer un exemplaire de ces garnitures, affirmant les concevoir lui-même à partir de matériaux nobles. Monsieur ASSOMME a d'ailleurs exposé à Monsieur DESCLOUS divers documents attestant son identité, son statut d'artisan et ses compétences professionnelles (diplômes,...). Conformément à l'accord passé sous seing privé entre les deux hommes, Monsieur DESCLOUS a réglé à la commande 30 % du prix total de la vente ; le reste devant être payé à réception de la livraison quatre mois plus tard. Or, Monsieur DESCLOUS vient de recevoir un colis expédié par Monsieur ASSOMME et contenant vingt garnitures de cheminées dont il décèle tout de suite l'origine industrielle et non artisanale. En effet, ces garnitures, toutes absolument identiques, sont plus légères que la superbe garniture exhibée lors de la commande et ne lui ressemblent que très vaguement. En compagnie de Monsieur DEVISU, un ami, Monsieur DESCLOUS, très en colère, se rend chez Monsieur ASSOMME à l'adresse que ce dernier lui avait donnée. Monsieur ASSOMME est effectivement chez lui et admet avoir monté une mise en scène pour amener Monsieur DESCLOUS à lui passer la commande. Monsieur ASSOMME reconnaît qu'il n'est pas artisan, que les documents qu'il a produits à propos de son statut sont faux et qu'il prévoyait, dès le départ, de livrer des garnitures de cheminées préalablement acquises en grandes surfaces ; la seule garniture artisanale en sa possession étant celle présentée lors de la formation de la vente et qu'il avait reçue en héritage de son père. Toujours en présence de Monsieur DEVISU, Monsieur DESCLOUS prévient Monsieur ASSOMME que, en raison du comportement que ce dernier se révèle avoir eu dès avant leur accord sur la vente des garnitures, il entend l'assigner en justice pour demander la nullité de cette vente ainsi que des dommages - intérêts sur le fondement de la responsabilité contractuelle. Monsieur DESCLOUS se doute bien que des recours au plan pénal sont également envisageables, mais telle n'est pas sa préoccupation du moment.

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Travail à faire 1. Indiquez, en justifiant juridiquement votre réponse, si l'action en nullité de la vente envisagée par Monsieur DESCLOUS a des chances d’aboutir. 2. Indiquez, en justifiant juridiquement votre réponse, si l'action en responsabilité contractuelle envisagée par Monsieur DESCLOUS a des chances d’aboutir. Dossier B : La garantie des vices cachés

Travail à faire 3. En vous appuyant sur les extraits de la décision de justice reproduite en annexe 2, y compris les arguments des parties, répondez aux questions suivantes à propos de la garantie des vices cachés : a) Qu'est-ce qu'un vice caché ? b) Qui est tenu de la garantie des vices cachés? c) Quelle est l'option offerte au bénéficiaire de la garantie en cas de vices cachés ? d) À quelles conditions l'action en garantie des vices cachés peut-elle être exercée?

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DOSSIER 4 : AUGMENTATION DE CAPITAL

La SA e-VREST a été créée il y a cinq ans par sept actionnaires. Elle est présidée par M. THORMAN, lequel détient 69% des 10 000 actions qui composent le capital de 100 000 €, situation inchangée depuis la constitution de la société. e-VREST, spécialiste de la conduite de projets informatiques pour les bâtiments de grande hauteur, affiche une croissance régulière et une bonne santé financière. Elle a clôturé son exercice le 31 décembre 2010 en ayant réalisé un chiffre d'affaires de 20 M€ (millions d'euros) et dégagé un résultat net de 1,5 M€. L'assemblée générale ordinaire (AGO) a approuvé ces comptes le 30 avril 2011. Le résultat a été affecté en réserves. Compte tenu des distributions de dividendes opérées par le passé, les capitaux propres s'élèvent à 4 M€. Le 12 mai 2011, une assemblée générale extraordinaire (AGE) est convoquée. Appelée à se tenir le 31 mai 2011, elle a pour objet un projet d'augmentation du capital de 100 000 €, au pair, en numéraire, avec libération intégrale des actions souscrites. La suppression des droits préférentiels de souscription est proposée aux actionnaires, au bénéfice intégral d'un tiers, la SAS HIGHTITUDE. La SAS HIGHTITUDE, qui est un sous-traitant de e-VREST, compte libérer sa souscription par compensation avec une créance de 100 000 € sur la société. Cette créance correspond à la totalité du solde des relations entre les deux sociétés. Elle résulte d'une intervention de HIGHTITUDE pour e-VREST, totalement réalisée et achevée sans aucune réserve et facturée selon le calendrier contractuel convenu entre les deux sociétés. Cette créance vient à échéance du 30 juin 2011.

Travail à faire

1. Combien d'actions la société HIGHTITUDE souscrit-elle au capital de e-VREST, et pour quel montant ? Quelle part du capital de e-VREST aura-t-elle alors et quelle sera sa situation actionnariale ?

2. Les conditions financières de l'augmentation de capital vous paraissent-elles appropriées

et licites ?

3. La créance dont HIGHTITUDE fait état remplit-elle les conditions pour être compensée avec la souscription d'actions par cette société au capital de e-VREST ? Si non, la situation peut-elle être corrigée ?

4. Qui peut établir le certificat du dépositaire relatif à la créance de la société HIGHTITUDE ?

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Annexe 1

ENTREPRISE « RSD » (ROMAIN Sports Dijon)

Chiffre d’affaires de l’entreprise : Exercice clos le 31.12.2008 450 000 € Exercice clos le 31.12.2009 480 000 € Exercice clos le 31.12.2010 500 000 € Création de l’entreprise : janvier 2002 Valorisation des éléments cédés :

- Eléments incorporels du fonds de commerce 400 000 € - Mobilier et Matériel 240 000 € - Marchandises neuves 100 000 € - Créances commerciales 20 000 € - Dettes commerciales 40 000 €

Immeuble à usage professionnel 300 000 € Nature des plus-values constatées : Plus-values à long terme : 200 000 € dont 30 000 € sur l’immeuble Plus-values à court terme : 50 000 € (Aucune moins-value n’est constatée)

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Annexe 2

Cass. Com., 1er février 2011 ; SA Blanchisserie industrielle catalane c/ SAS Europe Auto [Extraits] : LA COUR [...] Attendu, selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 17 novembre 2009) que la société Blanchisserie industrielle catalane (la société BIC) a fait l'acquisition, auprès de la société Europe Auto, concessionnaire de la marque Volkswagen, d'une automobile qui, ayant parcouru 58 000 kilomètres, est tombée à deux reprises en panne et a fait l'objet de réparations effectuées par la société Europe Auto ; que la société BIC a assigné la société Europe Auto pour obtenir la résolution de la vente pour vices cachés […] ; Attendu que la société BIC fait grief à l'arrêt d'avoir rejeté ses demandes, alors, selon le moyen : [...] que l'existence d'un vice caché s'apprécie au jour de la vente, l'acheteur ayant le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix ou de la garder et de s'en faire remettre une partie du prix ; que la cour d'appel a elle-même constaté que le véhicule vendu n'avait fonctionné normalement qu'après qu'aient été remplacés divers boîtiers électroniques, les filtres à carburant, un turbo compresseur défectueux à l'origine de la panne du 7 avril 2006, outre une pompe tandem et les pompes électriques du réservoir dont la défectuosité avait été constatée en cours d'expertise et que l'expert indiquait en conclusion de son rapport ne pas être en mesure de garantir que d'autres défaillances ne se produisent à l'avenir et ne provoquent soit un arrêt du moteur, soit une mise en fonctionnement en mode dégradé ; qu'en déboutant l'acquéreur de son action en résolution sans rechercher si les vices grevant le véhicule, dont elle a elle-même constaté l 'existence et qui ont conduit à son immobilisation pendant onze mois, n'étaient pas tels que l'acheteur ne l'aurait pas acquis ou n'en aurait donné qu'un moindre prix, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 1641 et 1644 du code civil ; [...] Mais attendu, […] que l'acheteur d'une chose comportant un vice caché qui accepte que le vendeur procède à la remise en état de ce bien ne peut plus invoquer l'action en garantie dès lors que le vice originaire a disparu mais peut solliciter l'indemnisation du préjudice éventuellement subi du fait de ce vice ; qu'ayant souverainement retenu que les défectuosités du véhicule litigieux avaient été réparées et ne le rendaient plus impropre à l 'usage auquel il était destiné, la cour d'appel a exactement décidé de rejeter la demande en résolution de la vente ; […] PAR CES MOTIFS, [...] REJETTE le pourvoi […].

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Proposition de corrigé

DOSSIER 1 : CESSION DE L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

Rappel des faits M. Romain, entrepreneur individuel, exploite un commerce qui emploie quatre salariés à plein temps ; Il envisage de céder son fonds de commerce ainsi qu’une partie des locaux qui abritent ce fonds à M. Guillaume ; L’autre partie des locaux appartient à Mme Camille qui les loue à M. Romain. M. Romain et Guillaume pensent concrétiser leur projet en signant un compromis de vente. Question 1 Problème de droit Qu’est-ce qu’un compromis de vente ? Quelles sont les différences entre compromis de vente et promesse unilatérale de vente ? Réponse Un compromis de vente est un avant-contrat, c’est-à-dire un accord dont la conclusion précède parfois la signature du contrat définitif lorsque des formalités doivent être accomplies pour permettre la réalisation de l’opération de vente prévue. Les avant-contrats sont des accords précis dont la valeur juridique est reconnue ; le non-respect des engagements pris peut être sanctionné sur la base de la responsabilité contractuelle. En matière de vente, il existe plusieurs types d’avant-contrats qui répondent à des situations différentes : Lorsque les deux parties sont d’accord sur les modalités de la vente, il est possible de signer un compromis qui constate leur accord et leur engagement réciproque, tout en leur donnant un délai permettant d’accomplir les formalités et vérifications indispensables à la réalisation de la transaction. Ainsi, lors de la vente d’un bien immobilier, lorsque le vendeur et l’acheteur sont tombés d’accord, le notaire doit procéder à des recherches pour s’assurer que le bien vendu n’est pas grevé d’une hypothèque ; de plus, il est fréquent que l’acheteur ait recours à un emprunt pour financer son achat. Dans cette hypothèse, il est possible de signer un compromis dans lequel le vendeur et l’acheteur s’engagent, sous les conditions suspensives de l’obtention d’un prêt par l’acheteur d’une part et de la délivrance d’un certificat par le bureau des hypothèques d’autre part ; Ce qui caractérise le compromis de vente, c’est donc que les deux parties s’engagent à conclure le contrat prévu, sous réserve toutefois de la réalisation des conditions suspensives ; Du fait de cet engagement réciproque, on parle également de promesse synallagmatique de vente ; Une telle promesse s’apparente à un véritable contrat dont le non-respect est sanctionné sur la base de la responsabilité contractuelle. Ainsi, dans l’exemple de la vente d’un bien immobilier, en application de la condition suspensive, si l’acheteur n’obtient pas le prêt demandé, son engagement disparait sans pénalité d’aucune sorte ; De même, s’il apparait que le bien était grevé d’une hypothèque. En revanche, si l’acheteur renonce à l’achat pour une autre raison, il ne respecte pas son engagement contractuel, ce qui est sanctionné par la perte de l’acompte versé lors de la signature du compromis de vente. De même, le vendeur qui revient sur son engagement sera sanctionné par le versement d’une somme d’argent dont le montant figure dans le compromis.

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C’est cet engagement réciproque qui différencie le compromis de la promesse unilatérale, laquelle se caractérise par le fait qu’une seule personne s’engage à conclure un contrat avec le bénéficiaire de la promesse, et ce, pendant un certain délai. Dans l’hypothèse d’une promesse unilatérale de vente, seul le propriétaire du bien prend un engagement qui consiste à vendre ce bien si le bénéficiaire de la promesse décide de se porter acquéreur ; En revanche, celui-ci ne prend aucun engagement et reste libre de donner suite à la proposition qui lui est faite, jusqu’à l’expiration du délai fixé contractuellement. Si le promettant vend le bien à une autre personne pendant ce délai, le bénéficiaire pourra obtenir réparation du préjudice subi du fait du non-respect de la promesse. Question 2 Problème de droit Quelles mentions doivent figurer dans l’acte de cession d’un fonds de commerce ? Quelles conséquences l’absence de ces mentions peut-elle entrainer ? Réponse La vente d’un fonds de commerce étant une opération délicate et complexe, le code de commerce exige que la cession soit constatée par écrit et que, outre l’identification des parties, cet écrit comporte de nombreuses mentions destinées à assurer une information complète de l’acheteur :

- Les éléments compris dans la cession Ce sont en effet l’acheteur et le vendeur qui définissent eux-mêmes le champ de la vente, lequel peut comprendre, des éléments corporels (matériel, outillage, matières premières, produits finis…) et incorporels (brevets, marques, dessins et modèles, nom commercial…) ; La clientèle étant l’élément essentiel du fonds de commerce, elle doit obligatoirement figurer dans la cession. Si les locaux d’exploitation sont également la propriété du vendeur, ils ne doivent pas être inclus dans la vente du fonds, mais doivent cependant être mis à la disposition de l’acheteur du fonds, par la conclusion d’un bail ou d’une vente ; Dans les deux cas, un contrat distinct doit donc être conclu.

- Le prix de vente et les modalités de paiement Le paiement du prix peut en effet se faire au comptant ou en plusieurs fois, une partie étant versée lors de la conclusion du contrat et le solde par versements échelonnés. En toute hypothèse, le prix convenu doit être divisé en trois parts correspondant au prix des marchandises, au prix du matériel et au prix des éléments incorporels du fonds ; L’objectif de cette règle est de permettre la division du privilège du vendeur.

- Les modalités de délivrance des différents éléments du fonds, notamment la date de l’entrée en jouissance.

- Le nom du vendeur précédent, ainsi que le prix payé lors de cette cession.

- Le chiffre d’affaires et les bénéfices réalisés par le vendeur au cours des trois exercices précédant

celui au cours duquel la vente est intervenue.

- Les éventuelles sûretés prises sur le fonds.

- Éventuellement, en cas de location des locaux d’exploitation, le nom du bailleur et les modalités essentielles du bail.

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- Eventuellement, l’autorisation du conjoint En effet, lorsque le propriétaire du fonds de commerce est marié sous un régime de communauté, et que le fonds de commerce est un bien commun, l’autorisation de son conjoint est nécessaire à la réalisation de la vente ; Cette autorisation à la vente peut être donnée soit avant la vente dans un acte distinct, soit au moment de la cession par intervention du conjoint à l’acte de vente en tant que partie.

L’omission d’une mention obligatoire est sanctionnée par la nullité du contrat sur la base d’un vice du consentement, dès lors qu’il apparaît que l’omission a faussé le consentement de l’acheteur. De plus, le code de commerce prévoit au profit de l’acheteur du fonds de commerce une garantie spécifique qui peut être invoquée lorsque le vendeur a fourni une information erronée à l’acquéreur lors de la conclusion de la vente. Ainsi l’inexactitude d’une mention obligatoire figurant dans le contrat de vente est sanctionnée sur la base de la garantie des vices cachés ; Ainsi, en cas d’inexactitude sur le chiffre d’affaires réalisé au cours des derniers exercices. L’acheteur peut alors obtenir soit la diminution du prix soit la résolution de la vente, et c’est lui qui choisit entre ces deux options ; C’est également lui qui doit apporter la preuve du caractère inexact de la mention litigieuse. L’action en justice doit être exercée dans un délai d’un an après la prise de possession du fonds. Question 3 Problème de droit En cas de vente d’un fonds de commerce, quel est le sort des contrats en cours, notamment les contrats de travail et le contrat de bail ? Règles applicables Au moment de la vente d’une entreprise, se pose la question de savoir si les contrats conclus par l’entrepreneur sont transmis à l’acquéreur en même temps que le fonds de commerce. En application du principe de la relativité des contrats, celui qui achète un fonds de commerce n‘est pas tenu par les contrats qu’avait conclus le vendeur du fonds. Par exception, en application de règles spécifiques, certains contrats sont cependant inclus de plein droit dans la vente d’un fonds de commerce ; C’est le cas des contrats de travail dont le transfert à l’acquéreur du fonds est imposé par le code du travail (article L 1224-1) ; C’est également le cas du contrat de bail portant sur les locaux dans lesquels s’exerce l’activité.

- Les contrats de travail : En cas de vente d’une entreprise, si l’on applique le principe de la relativité des contrats, tous les contrats conclus avant la vente engagent seulement celui qui les avait conclus, c’est-à-dire le vendeur ; Le nouveau propriétaire n’ayant pas participé à leur conclusion, il est considéré comme un tiers qui n’est pas engagé par les contrats conclus avant la vente. Une telle situation présenterait donc un réel danger pour les salariés de l’entreprise qui n’ont pas de lien juridique avec le nouveau propriétaire ; Celui-ci pourrait donc refuser de reconnaitre les droits issus de leur contrat de travail et même remettre en cause leur emploi.

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C’est pourquoi, afin de protéger les salariés, le code du travail écarte le principe de la relativité des contrats et prévoit à l’inverse le transfert des contrats de travail, donc la continuité de la relation de travail dès lors que deux conditions cumulatives sont réunies :

o Il doit y avoir transfert d’une entité économique autonome, c’est à dire d’un ensemble

organisé de personnes et de moyens propres, ensemble affecté à l’exercice d’une activité économique poursuivant un objectif spécifique. L’hypothèse d’une simple vente d’éléments d’actif isolés ne permet donc pas le maintien des contrats de travail. Les moyens propres dont doit disposer l’entité économique peuvent être corporels (locaux, matériel, véhicules) ou incorporels (brevets, marques ou clientèle).

o De plus, l’identité de cette entité économique transférée doit être maintenue après le

transfert. Cela suppose que l’activité se poursuive au sein de la nouvelle structure juridique et avec les mêmes moyens. Donc, en cas d’arrêt définitif de l’activité, comme en cas de changement d’activité, les tribunaux considèrent que l’identité n’étant pas maintenue, l’article L.1224-1 n’est pas applicable et les contrats de travail ne sont pas transférés.

Le code du travail mentionne expressément plusieurs situations dans lesquelles l’article L.1224-1 peut être appliqué et les contrats de travail maintenus, notamment la cession de l’entreprise ;

Cette règle bénéficie à toutes les personnes affectées à l’activité transférée et titulaires d’un contrat de travail en cours au jour du transfert de l’entité économique autonome, qu’il s’agisse d’un CDI ou d’un CDD, d’un contrat à temps complet ou à temps partiel.

Le nouvel employeur ne donc peut refuser la poursuite du contrat de travail, même si une clause du contrat de vente de l’entreprise le prévoit ;

Dans l’hypothèse d’un refus, le salarié peut demander la résiliation du contrat aux torts de l’employeur ou sa réintégration à son poste de travail dans l’entité économique transférée.

Le transfert des contrats de travail s’opère de plein droit, c’est-à-dire automatiquement, sans formalités ni conditions d’aucune sorte et le nouvel employeur n’a donc pas à prévenir les salariés concernés ;

Il s’effectue sans période d’essai et aux conditions antérieures, notamment en ce qui concerne les fonctions, la qualification, la rémunération, la durée du travail.

Le salarié conserve ainsi l’intégralité de l’ancienneté acquise au sein de l’entité transférée, ancienneté dont le nouvel employeur devra tenir compte pour certains calculs, notamment en matière de congés payés, de préavis et d’indemnité de licenciement ou de fin de contrat.

- En ce qui concerne maintenant le contrat de bail portant sur les locaux dans lesquels l’activité

s’exerce, le code de commerce prévoit qu’il est automatiquement inclus dans la vente du fonds ; C’est ce que l’on appelle le droit au bail. En effet, pour qu’il y ait vente d’un fonds de commerce, il est nécessaire que la clientèle attachée au fonds profite à l’acheteur. Or, très souvent, la clientèle est attachée au local commercial, l’emplacement du commerce étant déterminant pour les clients ; Il faut donc que l’acheteur du fonds puisse continuer à exercer l’activité dans le local commercial et c’est pourquoi le droit au bail doit être transmis à l’acquéreur du fonds de commerce. Ce transfert du droit au bail constitue une cession de créance au profit de l’acquéreur du fonds, le bailleur changeant ainsi de locataire, donc de créancier.

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C’est pourquoi il faut respecter les règles applicables en matière de cession de créance et signifier la cession du bail au bailleur, faute de quoi celle-ci lui serait inopposable. Le problème est de savoir si celui-ci peut s’opposer à la cession qui lui est ainsi signifiée ; Selon les tribunaux, la réponse est négative puisqu’il est de l’essence même du bail commercial de pouvoir être transmis à l’acquéreur du fonds de commerce. Aucune clause d’incessibilité ne peut donc être imposée par le bailleur lors de la conclusion du bail commercial ; En revanche, sont parfaitement valables les clauses d’un bail relatives aux modalités de cession de ce bail et prévoyant par exemple l’agrément de l’acquéreur par le bailleur ; Cependant, lorsque le bail comporte une clause d’agrément et que les demandes d’autorisation formulées par le locataire sont systématiquement refusées sans motif par le bailleur, le locataire peut se faire autoriser en justice à céder le bail à l’acquéreur du fonds de commerce.

Application au cas En l’espèce, le fonds de commerce de M. Romain constitue bien une entité économique autonome dont l’identité est maintenue après la vente ; Les quatre salariés de M. Romain pourront donc bénéficier du maintien de leur contrat de travail aux conditions antérieures. En ce qui concerne le bail commercial relatif au bâtiment appartenant à Mme Camille, il sera inclus de plein droit dans la vente du fonds de commerce ; Cependant pour être opposable à Mme Camille, cette cession du bail devra lui être notifiée par acte extrajudiciaire. Mme Camille ne peut s’opposer à la cession de son droit au bail par M. Romain ; En revanche, si elle avait pris soin d’inclure une clause d’agrément dans le contrat de bail, ce que nous ignorons, elle pourrait refuser d’agréer M. Guillaume comme cessionnaire. Question 4 Problème de droit Quelles sont les obligations du vendeur d’un fonds de commerce en ce qui concerne les documents comptables ? Réponse Pour protéger l’acheteur d’un fonds de commerce, et lui faciliter la reprise du fonds, le vendeur du fonds a l’obligation de lui remettre l’intégralité des livres comptables des trois exercices qui précèdent la vente. Il doit également fournir un document présentant le chiffre d’affaires réalisé chaque mois depuis la clôture du dernier exercice ; Le jour de la cession, le vendeur et l’acheteur visent ensemble les comptes qui sont remis à l’acquéreur du fonds, lequel peut alors les conserver pendant trois ans. Une liste des documents fournis à cette occasion est établie et remise au cédant comme au cessionnaire. Question 5 Problème de droit Quels sont les droits d'enregistrement applicables à la cession d'un fonds de commerce ? Quelle est la base de calcul de ces droits et qui en est redevable ?

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Règles applicables Les cessions de fonds de commerce et de clientèle sont soumises au droit d’enregistrement prévu à l’article 719 du CGI :

Fraction du prix taux- Inférieur à 23 000 € - compris entre 23 000 et 200 000 € - supérieur à 200 000 €

0 % 3 % 5 %

Ce droit est à la charge de l’acquéreur. Les éléments constitutifs du fonds sont :

- les éléments incorporels (clientèle, droit au bail, brevet,...) - les éléments corporels (matériel, mobilier, marchandises)

C’est sur la totalité de ces éléments que les droits sont perçus. Toutefois, les ventes de marchandises neuves (stock) sont exonérées de droit d’enregistrement lorsqu’elles sont soumises à la TVA, ce qui est le cas ici. Application au cas

Calcul des droits

Base d’imposition : - éléments incorporels 400 000 - matériel et mobilier 240 000 Total 640 000

Droits applicables : de 0 à 23 000 € 0 % soit 0 De 23 000 à 200 000 € (177 000) 3 % 5 310 Au-delà de 200 000 (440 000) 5 % 22 000 Total 27 310 Question 6 Problème de droit Quels sont, au plan fiscal, les trois régimes d'exonération de plus-values susceptibles de s'appliquer en cas de cession d’une entreprise individuelle ? L'un de ces régimes peut-il s'appliquer lors de la cession de l'entreprise de M. ROMAIN ? Règles applicables En cas de cession d’une entreprise individuelle, le cédant est imposé sur les plus-values réalisées. Cependant, des dispositifs d’exonération existent. 1/ Exonération en fonction des recettes (article 151 septies du CGI) : Elle concerne les entreprises individuelles ou les sociétés de personnes exerçant, entre autres, des activités commerciales. L’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans. L’exonération est totale si les recettes n’excèdent pas 250 000 € (ventes) ou 90 000 € (prestations de services). Elle est partielle lorsque les recettes dépassent ces seuils sans être supérieures respectivement à 350 000 € et 126 000 €. 2/ Transmission pour une valeur inférieure à 500 000 € (art 238 quindecies du CGI) : Elle s’applique sur option lors de la transmission à titre onéreux ou à titre gratuit, d’une entreprise individuelle, d’une branche complète d’activité ou de l’intégralité des parts d’une société de personne. L’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans.

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L’exonération est totale si la valeur des éléments transmis est inférieure à 300 000 €, et partielle si elle est comprise entre 300 000 et 500 000 €. 3/ Cession d’entreprise lors d’un départ en retraite (art 151 septies A) : Les plus-values réalisées lors de la vente d’une PME relevant de l’impôt sur le revenu, pour cause de départ à la retraite de l’exploitant, sont exonérées à condition que l’activité ait été exercée pendant au moins 5 ans. Application au cas Dans le cas de M. Romain, la condition d’exercice de l’activité, commune aux trois régimes, est bien remplie (il exploite son fonds depuis 8 ans). Par contre, les autres conditions ne sont pas remplies :

- les recettes sont supérieures à 350 000 €, donc pas d’exonération en fonction des recettes ; - la valeur des biens transmis est supérieure à 500 000 €, donc pas d’exonération pour une

transmission à faible valeur ; - M. Romain ne part pas en retraite mais souhaite acquérir un nouveau fonds de commerce, donc pas

d’exonération pour départ en retraite.

DOSSIER 2 : ASSOCIATION

Rappel des faits Deux commerçants spécialisés dans les produits régionaux organisent de fréquentes manifestations pour faire connaitre ces produits ainsi que le terroir dont ils sont issus ; Ils ont réuni autour d’eux une quinzaine d’amis qui participent à ces manifestations ; Certains d’interrogent sur l’intérêt de créer une association dédiée à cette action de promotion. Question 1 Problème de droit Quelles sont les démarches à accomplir en vue de la constitution et de la déclaration d’une association ? Quel intérêt y-a-t-il à procéder à la déclaration d’une association ? Règles applicables L’association est une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes décident de mettre en commun, d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Le terme d’association désigne également le groupement de personnes créé par une telle convention, groupement qui doit lui aussi avoir un but non lucratif et auquel la loi peut reconnaître la personnalité juridique du fait de son utilité sociale. L’association est alors une personne juridique distincte des membres qui la composent. Ce but non lucratif peut être sportif, social, caritatif, culturel, scientifique, pédagogique, philosophique, voire même économique. Une association étant d'abord une convention, elle est régie par les principes généraux du droit commun des contrats. L’association suppose donc la rencontre d'au moins deux volontés, émanant soit de personnes physiques soit de personnes morales. Le nombre minimal de sociétaires est deux et il n'y a pas de nombre maximal. Le contrat d'association doit respecter les conditions habituelles de validité des contrats, et relatives au consentement, à la capacité, à l’objet et à la cause.

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Ainsi, toute association dont l’objet ou la cause est illicite peut être frappée de nullité. Il existe plusieurs types d’associations dont les modalités de constitution sont différentes :

- Les associations dites non déclarées peuvent se constituer sans aucune formalité ni autorisation ; Leur création est donc totalement libre, ce qui est un avantage. La constitution d'une association non déclarée ne nécessite le respect d’aucun formalisme particulier ; le contrat étant formé par le simple échange des consentements, la rédaction d'un écrit n'est pas obligatoire et aucune formalité de publicité n’est requise. Ces associations sont tout à fait licites, mais elles n’ont pas la personnalité morale, ce qui peut être un sérieux inconvénient ; En effet, le groupement n'ayant pas d’existence juridique, il n’est pas sujet de droit et n’a ni nom, ni siège, ni patrimoine ; Il ne peut souscrire aucun engagement, ni agir en justice, ni être responsable, que ce soit civilement ou pénalement. Il ne peut être ni créancier ni débiteur, et ne peut bénéficier des procédures collectives de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire ; Une telle situation limite donc les possibilités d’action commune et présente des risques ; En effet ce sont les membres de l’association qui agissent en leur nom personnel et qui engagent leur propre responsabilité.

- Une association peut aussi être déclarée en préfecture, ce qui lui permet d’acquérir la personnalité

juridique, donc d’avoir un nom, un siège et un patrimoine ; L’association déclarée peut conclure des contrats et agir en justice ; Ainsi les membres de l’association n’ont plus à agir en leur nom personnel puisque ce sont les représentants du groupement qui agissent au nom de celui-ci. En contrepartie de ces droits, l’association déclarée engage sa responsabilité tant civile que pénale. Dans cette hypothèse, il est nécessaire de rédiger le contrat d’association dans un écrit que l’on appelle les statuts et qui peut prendre la forme d’un acte sous seing privé ou notarié. Dans certains cas l'intervention du notaire est obligatoire, par exemple si un apport immobilier est fait à l'association lors de sa constitution. La déclaration est réalisée par le dépôt des statuts et de la composition du bureau à la préfecture ou sous-préfecture du lieu du siège. Après une publicité au Journal Officiel de la République, le groupement devient sujet de droit, c'est-à-dire qu’il acquiert la personnalité morale en qualité d’association déclarée ; A ce titre, il n’a cependant pas une totale capacité juridique et certains actes lui sont interdits, par exemple collecter des fonds auprès du public.

- Enfin, une association peut acquérir une pleine capacité juridique, par décret pris en conseil des

ministres ; on parle alors d’une association reconnue d’utilité publique. Dans cette hypothèse, la rédaction de statuts est également requise, ainsi qu’une publicité au journal officiel.

Quel que soit le type d’association, la tenue d'une assemblée générale constitutive n’est pas imposée par la loi ; Une association peut donc être constituée par correspondance, à condition que la preuve de l'échange des consentements puisse être clairement rapportée. Les statuts ne sont pas soumis à enregistrement sauf s'ils prévoient des apports immobiliers ou si les fondateurs veulent donner date certaine à leur acte sous seing privé.

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Application au cas En l’espèce, étant donné qu’une quinzaine de personnes participent à l’organisation de manifestations publiques, il pourrait être intéressant de procéder à la constitution d’une association déclarée, ce qui faciliterait les démarches entreprises au nom du groupement. Des dirigeants seront désignés pour agir au nom de l’association, ce qui évitera à André et Gaston de s’engager personnellement. Question 2 Problème de droit Les dirigeants d’une association peuvent-ils percevoir une rémunération ? Règles applicables La loi impose aux associations de faire connaître les noms, professions, domiciles et nationalités de ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de l'administration ou de la direction du groupement ; Ce sont les statuts qui fixent librement les pouvoirs des dirigeants ainsi que leur nombre et leur titre, président, vice-président, secrétaire général, trésorier, etc. La seule obligation est de doter l’association d'un représentant légal qui est obligatoirement une personne physique. Du fait du caractère non lucratif et désintéressé de la gestion des associations, les dirigeants exercent généralement leurs fonctions gratuitement ; Le fait de rémunérer des dirigeants, membres du bureau, président, vice-président, trésorier, ou secrétaire, pourrait en effet conduire l’administration fiscale à reconsidérer le caractère non lucratif de l’association et à demander qu’elle soit requalifiée en société. Une rémunération des dirigeants est toutefois possible, à condition qu’elle ne dissimule pas en fait une répartition de bénéfices, ce qui pourrait être le cas si la rémunération en question était excessive ou ne correspondait pas à un travail effectif. A ce titre, une instruction ministérielle de 1998 limite à ¾ du SMIC mensuel brut le montant de la rémunération mensuelle que peuvent percevoir les dirigeants d’une association sans remettre en cause le caractère désintéressé de la gestion. Application au cas En l’espèce, pour éviter la requalification de l’association en groupement à but lucratif, André et Gaston devront limiter leur rémunération au plafond fixé par les textes ministériels, c’est-à-dire à ¾ du SMIC brut mensuel ; Question 3 Problème de droit Quelles peuvent être les conséquences de l’évolution financière et commerciale d’une association ? Règles applicables Le caractère lucratif ou non lucratif d’une association repose sur 3 critères à examiner successivement :

- Le caractère intéressé ou non de la gestion de l’association (pas de rémunération des dirigeants, pas de distribution de bénéfice, pas d’attribution de l’actif aux membres) ;

- La concurrence exercée par l’association avec des entreprises du secteur lucratif (dans le même secteur d’activité et dans la même zone géographique) ;

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- L’exercice de l’activité dans des conditions identiques à celles des entreprises commerciales concurrencées par l’association, c’est la règle des 4P : produits, public, prix et publicité.

La conséquence de l’exercice d’une activité lucrative est l’assujettissement aux impôts commerciaux : TVA, impôt sur les sociétés et contribution économique territoriale. Lorsque ces activités lucratives sont accessoires (moins de 60 000 € de recettes), elles bénéficient d’une franchise et ne sont pas taxées. Dès lors que les activités lucratives deviennent prépondérantes, ce sont toutes les activités de l’association qui deviennent passibles de ces impôts, d’où l’intérêt pour l’association de créer un secteur lucratif isolant ces activités. Application au cas La commercialisation directe par l’association de produits locaux serait une activité à caractère lucratif dans la mesure où elle commercialiserait les mêmes produits (achetés à des producteurs locaux) que d’autres commerçants de son secteur géographique, qu’elle s’adresserait au même public, qu’elle les vendrait à des prix similaires et enfin qu’elle utiliserait des procédés commerciaux de publicité ou de promotion (par exemple sous forme d’une revue vantant la qualité des produits). Selon l’importance de ces activités lucratives, l’association pourrait donc se retrouver assujettie à la fiscalité des commerçants pour l’ensemble de ses activités. Question 4 Problème de droit Quelles sont les causes, les modalités et les conséquences de la dissolution d’une association ? Règles applicables Une association peut disparaître, soit en étant dissoute et liquidée, soit en se transformant. La loi de 1901 distingue trois hypothèses de dissolution d’une association : dissolution volontaire, statutaire ou judiciaire.

- La dissolution volontaire peut être décidée à tout moment par la volonté des membres de l’association, généralement en assemblée générale et aux conditions de quorum et de majorité prévues par les statuts, et à défaut, à l’unanimité des membres.

- La dissolution de plein droit vise différentes hypothèses : arrivée du terme, réalisation ou l'extinction de l'objet de l’association, association unipersonnelle ou encore mise en œuvre de clauses statutaires prévoyant la dissolution dans certaines situations.

- La dissolution judiciaire peut être prononcée dans deux cas bien distincts :

o A titre de sanction, par exemple en cas d’infraction pénale commise par le groupement, en cas de déclarations irrégulières ou encore lorsque l’objet ou la cause de l’association est illicite.

o Pour un juste motif, par exemple en cas de mésentente entre membres, dès lors qu’une telle situation perturbe gravement le fonctionnement du groupement.

Dans toutes ces hypothèses, la dissolution d’une association produit les mêmes conséquences :

- La personnalité morale du groupement est maintenue pendant les opérations de liquidation, mais elle est limitée aux besoins de celle-ci ;

- Un liquidateur est nommé par l’assemblée générale ou par décision de justice ; il est chargé de procéder au recouvrement des créances et au paiement des dettes ;

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- S’ils se retrouvent au moment de la liquidation, les biens apportés par un membre peuvent lui revenir

si les statuts le prévoient, ou si l’assemblée générale l’autorise.

- En cas de boni de liquidation, celui-ci est attribué selon les statuts ou la décision de l’assemblée générale, soit à une autre association, soit à une autre personne morale de droit privé ayant la capacité de recevoir des dons. Du fait de l’interdiction du partage des bénéfices dans une association, le boni ne peut en effet être réparti entre les membres du groupement.

Application au cas En l’espèce, le membre qui conteste l’évolution commerciale de l’association pourra demander la dissolution judiciaire sur la base de déclarations irrégulières, l’objet du groupement figurant dans les statuts ne correspondant plus à la réalité. Cependant, si le jour où le juge rend sa décision les statuts ont été modifiés, la dissolution ne pourra pas être prononcée. Question 5 Problème de droit Quel est le régime fiscal applicable à des ventes à distance via internet au profit de clients français et étrangers, notamment au regard de l’imposition du résultat et de la TVA ? Règles applicables La livraison d’un bien meuble corporel expédié par le vendeur constitue une vente à distance, et non une livraison intracommunautaire exonérée, lorsque l’acquéreur (établi en UE) est un particulier ou une personne bénéficiant du régime dérogatoire (PBRD). Dans ce régime, la TVA est toujours due par le vendeur. Cette TVA est acquittée soit dans le pays de départ (la France) si le montant des ventes n’excède pas un seuil de 35 000 € (ou 100 000 € selon les pays de destination), soit dans le pays d’arrivée dans le cas contraire. Au regard de l’imposition du résultat, la totalité des ventes, qu’elles soient faites sur place ou à distance, participeraient à la formation du bénéfice et seraient donc taxées à l’impôt sur les sociétés au taux de droit commun.

DOSSIER 3 : DROIT DES CONTRATS

DOSSIER A : CAS DESCLOUS Rappel des faits Monsieur DESCLOUS, entrepreneur individuel, vend des articles de décoration de qualité ; Il a récemment commandé à un artisan ferronnier un lot de vingt garnitures de cheminées de fabrication artisanale et a versé un acompte de 30% du prix. A la réception des produits, il s’aperçoit immédiatement qu’il s’agit d’articles d’origine industrielle dont la qualité est fort différente du modèle présenté par le ferronnier ; Il s’avère rapidement que celui-ci n’est pas artisan et qu’il a monté une mise en scène pour tromper monsieur DESCLOUS, lequel envisage de demander la nullité du contrat.

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Question 1 Problème de droit Quelles sont les causes de nullité d’un contrat de vente ? Règles applicables Comme tout contrat, la vente doit respecter les conditions de validité fixées par le code civil, conditions relatives au consentement et à la capacité des parties, ainsi qu’à l’objet et la cause du contrat. Lorsque ces conditions de validité ne sont pas réunies, il est possible d’obtenir la nullité du contrat, c'est-à-dire sa disparition rétroactive. Dans le droit français des contrats qui repose sur le principe de la liberté contractuelle, le consentement des parties est essentiel puisqu'il est à l'origine de l'engagement de chacun. Ce consentement doit donc être donné librement pour exprimer la volonté réelle de ceux qui s’engagent ; Il doit s’agir d’un consentement éclairé, c'est-à-dire donné en toute connaissance de cause. Celui qui se trompe ou qui est trompé n’est donc pas valablement engagé, de même que celui qui s’engage sous la contrainte. Ainsi, le consentement ne doit pas être faussé par des défauts que l’on appelle des vices du consentement et qui sont au nombre de trois : l’erreur, le dol et la violence. L’erreur, c’est l’appréciation fausse de la réalité par celui qui s’engage. En cas d’erreur le consentement est vicié car il n’est pas donné en toute connaissance de cause. Quant au dol, c’est l’utilisation de manœuvres frauduleuses destinées à tromper une personne pour l’amener à conclure un contrat qu’elle n’aurait pas conclu sans ces manœuvres. Le dol obéit à une définition précise : Il suppose l’existence de manœuvres frauduleuses qui peuvent prendre la forme d’une mise en scène,

par exemple la modification du compteur kilométrique d’un véhicule, la production d’un faux bilan pour vendre des parts sociales, la production de faux bulletins de salaires pour obtenir un crédit ; Les manœuvres frauduleuses peuvent également résulter d’un simple mensonge, par exemple des informations inexactes données par un vendeur sur la composition d’un produit ou son origine.

Il y a dol lorsque ces manœuvres sont intentionnelles, donc destinées à induire en erreur afin de tromper le cocontractant pour l’amener à conclure le contrat. Il n’y a donc pas dol lorsque les informations inexactes ont été données par ignorance.

Pour qu’il y ait dol, il faut que les manœuvres frauduleuses soient le fait du cocontractant lui-même et

non par d’un tiers.

Pour être une cause de nullité du contrat, les manœuvres frauduleuses doivent avoir provoqué une erreur déterminante pour celui qui en est victime ; Donc, s’il apparaît que, sans les manœuvres frauduleuses, la victime aurait malgré tout conclu le contrat, mais à des conditions différentes, celui-ci ne pourra pas être annulé. Par opposition au dol principal, on parle alors de dol incident, dont la sanction est le versement de dommages intérêts à la victime.

Application au cas En l’espèce, les conditions du dol semblent réunies ; En effet, la présentation de faux documents attestant de sa qualité d’artisan peut s’analyser comme une manœuvre frauduleuse, de même que la présentation d’un modèle de fabrication artisanale différent des produits effectivement vendus.

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Ces manœuvres frauduleuses étaient intentionnelles, et avaient pour but de tromper monsieur DESCLOUS, le ferronnier ne pouvant prétendre qu’il ignorait que les informations fournies étaient fausses. De plus, c’est bien le cocontractant de monsieur DESCLOUS qui est à l’origine des tromperies et enfin il n’y a pas de doute sur le fait que ces manœuvres ont été déterminantes pour lui ; En effet, l’énoncé précise « qu’il est apprécié pour son sérieux et la qualité des produits qu’il vend et que soucieux de pérenniser cette image, il prête une attention particulière au choix de ses fournisseurs » ; On peut donc en tirer comme conclusion que s’il avait connu l’origine et la qualité réelle des produits en question, il n’aurait pas conclu ce contrat. Il est donc très probable que monsieur DESCLOUS obtienne la nullité de la vente. Question 2 Problème de droit Celui qui est à l’origine d’un dol ayant pour conséquence la nullité d’un contrat de vente engage-t-il également sa responsabilité civile contractuelle ? Règles applicables En cas de non-respect des conditions de formation d’un contrat, la nullité est la sanction par excellence, mais ce n’est pas la seule ; Il existe d’autres sanctions, parmi lesquelles la responsabilité de celui qui n’a pas respecté les règles applicables. Celui qui est à l’origine de l’irrégularité dans la formation du contrat engage en effet sa responsabilité à l’égard de l’autre partie, responsabilité civile et dans certains cas responsabilité pénale. En plus de la nullité du contrat, il est possible de demander la condamnation de l’auteur de la faute à indemniser le préjudice causé à l’autre partie, mais uniquement sur le fondement de la responsabilité délictuelle ; En effet, le contrat ayant été annulé, il est impossible d’invoquer la responsabilité contractuelle. Enfin il faut noter qu’une cause de nullité du contrat peut aussi être constitutive d’une infraction ; C’est notamment le cas du dol qui peut constituer également une escroquerie sanctionnée pénalement par une amende jusqu’à 375 000 € et un emprisonnement jusqu’à cinq ans. Application au cas En l’espèce, l’action en responsabilité contractuelle envisagée par monsieur DESCLOUS n’a aucune chance d’aboutir et il faut donc lui conseiller d’agir sur la base de la responsabilité délictuelle, cette demande de dommages et intérêts pouvant être faite en même temps que la demande de nullité du contrat de vente. Enfin, monsieur DESCLOUS peut également envisager de poursuivre monsieur ASSOMME pénalement pour escroquerie. DOSSIER B : LA GARANTIE DES VICES CACHES Question 3 Le vendeur d’un bien doit protéger l’acheteur contre les vices cachés qui rendent le bien impropre à l’usage qu’il voulait en faire ; c’est ce que l’on appelle la garantie des vices cachés.

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a) Qu’est-ce qu'un vice caché ? Un vice caché est un défaut de la chose vendue, défaut non visible et suffisamment important pour rendre cette chose impropre à l’usage que l’acheteur voulait en faire (on parle alors de vice rédhibitoire), ou pour en diminuer notablement la valeur ; Un vice est caché lorsqu’il ne peut être détecté au cours d’un examen superficiel ; Le caractère apparent ou caché du vice est apprécié par les tribunaux en fonction de la qualité de l’acheteur ; Si l’acheteur est un profane, c'est-à-dire un non professionnel, la jurisprudence n’exige pas de lui des vérifications poussées, mais il ne doit pas pour autant être dispensé des vérifications élémentaires auxquelles toute personne procéderait en pareil cas.

b) Qui est tenu de la garantie des vices cachés ?

Selon le code civil, c’est le vendeur de la chose vendue qui est tenu de la garantie des vices cachés envers son acheteur, lequel agira donc contre lui. Cependant, en pratique, il arrive fréquemment que la chose ait fait l’objet de ventes successives avant l’apparition du vice. Dans cette hypothèse, si l’acheteur agit contre son vendeur, celui-ci peut à son tour se retourner contre son propre fournisseur en utilisant l’action récursoire. Pour éviter la complexité de ces procédures et les délais qui s’y rattachent, la jurisprudence permet aussi à l’acheteur d’agir directement contre les vendeurs précédents, et ce, bien qu’il n’ait aucune relation contractuelle avec eux ; Il peut même agir contre tous les vendeurs pour obtenir leur condamnation solidaire, ce qui lui donne de meilleures chances d’être indemnisé. C’est ce que l’on appelle l’action directe.

c) Quelle est l’option offerte au bénéficiaire de la garantie en cas de vices cachés ? En cas de vice caché, l’acheteur dispose d’une option ; Il peut exercer l’action rédhibitoire qui consiste à demander la restitution du prix payé moyennant la restitution de la chose ; Il peut préférer exercer l’action estimatoire et garder le bien tout en obtenant une réduction du prix proportionnée à la perte de valeur subie du fait du vice. C’est ce que précise dans ses arguments la société Blanchisserie industrielle catalane, à l’appui de son pourvoi en cassation : « l’acheteur ayant le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix ou de la garder et de s’en faire remettre une partie du prix »

d) A quelles conditions l’action en garantie des vices cachés peut-elle être exercée ? Pour que la garantie des vices cachés puisse jouer le code civil exige plusieurs conditions : Il faut un vice suffisamment grave pour rendre la chose impropre à l’usage que l’acheteur voulait en faire

ou pour en diminuer notablement la valeur ;

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Donc, si le vice en question a disparu du fait de la remise en état opérée par le vendeur, le bien n’étant plus impropre à l’usage auquel il était destiné, la résolution de la vente ne peut plus intervenir. C’est l’argument retenu par la Cour de cassation dans son arrêt du 1er février 2011 pour rejeter la demande de résolution de la vente formée par la SA Blanchisserie industrielle catalane.

Par ailleurs, il doit s’agir d’un vice non visible au moment de la vente puisque, selon le Code civil, « le vendeur n'est pas tenu des vices apparents et dont l'acheteur a pu se convaincre lui-même » Si le défaut est apparent, on suppose en effet que l’acheteur l’a vu et accepté.

Enfin, seul le vice antérieur à la vente est garanti ; Il serait en effet anormal de demander au vendeur d’intervenir pour des défauts qui n’existaient pas lors de la vente.

C’est ce que relève la société Blanchisserie industrielle catalane dans l’affaire qui l’oppose à la SAS Europe Auto, argument que mentionne l’arrêt de la Cour de cassation : « l’existence d’un vice caché s’apprécie au jour de la vente ».

Pour faire jouer la garantie des vices cachés, le code civil exige que l’acquéreur agisse dans un délai de

deux ans à partir du moment où l’acheteur a découvert le vice ou, éventuellement à partir du rapport d’expert.

DOSSIER 4 : AUGMENTATION DE CAPITAL

Rappel des faits La SA e-VREST a été créée il y a 5 ans ; Le capital égal à 100 000 € et divisé en 10 000 actions est détenu à 69% par M. THORMAN. En 2010, la société a dégagé un résultat net de 1,5M€ qui a été affecté en réserves, ce qui a porté le montant des capitaux propres à 4M€. Une augmentation de capital de 100 000 €, au pair et en numéraire est envisagée avec libération intégrale des actions ; Le 12 mai 2011 l’AGE est réunie pour se prononcer sur le projet ainsi que sur la suppression du droit préférentiel de souscription. La souscription en serait réservée à la SAS HIGHTITUDE, sous-traitant de e-VREST, qui compte procéder à une libération par compensation avec une créance de 100 000 € qu’elle détient sur la SA et qui sera à échéance le 30 juin 2011. Question 1 Problèmes de droit Combien d’actions seront émises lors de l’augmentation de capital et à quel prix ? Quelle sera la part du nouvel actionnaire dans le capital de la SA après cette augmentation ? Réponse Les actions seront émises au pair, c’est-à-dire au même prix que les actions émises lors de la constitution de la société, soit 10 €. L’augmentation de capital prévue s’élevant à 100 000 €, il y aurait donc émission de 10 000 actions nouvelles.

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En souscrivant la totalité de ces actions nouvelles, la SAS HIGHTITUDE pourrait détenir 50% du capital de la SA e-VREST, et en devenir l’actionnaire le plus important ; En effet, après l’augmentation du capital, M.THORMAN ne détiendrait plus que 34,5% des parts de la société et les six autres actionnaires 15,5%. La SAS HIGHTITUDE serait donc en position de force au sein de la SA e-VREST, sans toutefois être en mesure de prendre seule les décisions ordinaires. Elle pourrait cependant bloquer toutes les décisions extraordinaires du fait de la détention de la minorité de blocage. Question 2 Problème de droit Quelles sont les conditions financières d’une telle augmentation de capital ? Règles applicables Selon les textes, « le capital doit être intégralement libéré avant toute émission d’actions nouvelles en numéraire », ce qui suppose que les fonds aient été appelés et effectivement versés. Le non-respect de cette condition préalable peut entraîner la nullité de l’augmentation de capital ainsi que des sanctions pénales. Lors d’une augmentation de capital en numéraire, les actionnaires ont un droit de préférence en ce qui concerne la souscription des actions nouvelles. Cette règle est d’ordre public, c'est-à-dire que toute clause contraire des statuts est non écrite. Ce droit préférentiel leur permet de souscrire un certain nombre d’actions nouvelles, nombre qui dépend de leur participation dans le capital. Si un actionnaire ne souscrit pas à une augmentation de capital, les actions qu’il détient et les droits qui s’y rattachent (droit de vote, droit au dividende…) vont se trouver dilués lors de l’émission des nouvelles actions. Ainsi, il y a un risque de perte de majorité et de baisse de la rentabilité des titres détenus. C’est pourquoi le droit préférentiel de souscription est détachable des actions et négociable pendant la durée de la souscription, afin de compenser cette dilution des droits ; la valeur de ce droit correspond à la perte de valeur que subissent les actions du fait de l’émission des actions nouvelles. Mais dans certains cas, il est nécessaire que l’augmentation de capital se fasse au profit d’une personne déterminée, par exemple un créancier qui accepte de convertir sa créance en actions. Pour cela, il faut donc que les actionnaires renoncent à leur droit préférentiel de souscription. Cette décision de supprimer le droit préférentiel de souscription est prise par l’assemblée générale extraordinaire, après présentation d’un rapport du conseil d’administration ou du directoire exposant notamment les motifs de l’augmentation de capital et de la suppression du droit préférentiel de souscription ; De plus l’assemblée doit avoir également communication d’un rapport du commissaire aux comptes donnant son avis sur la suppression du droit préférentiel de souscription et les modalités de calcul du prix d’émission des actions nouvelles. L’omission d’un seul de ces rapports entraîne la nullité des délibérations. Le prix des actions nouvelles est défini par l’assemblée générale extraordinaire au vu des rapports du conseil d’administration et du commissaire aux comptes. En général, elles sont émises au montant du nominal.

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Mais, s’il existe des réserves ou des plus-values d’actif, les nouveaux actionnaires acquièrent des droits sur ces sommes dès leur entrée dans la société. Donc, pour rétablir l’équilibre entre anciens et nouveaux actionnaires, le montant nominal peut être majoré d’une prime d’émission dont le montant est égal au montant des réserves, divisé par le nombre d’actions nouvelles émises. La prime d’émission est versée à la société par les nouveaux actionnaires mais elle ne leur donne droit ni à des actions supplémentaires, ni à un droit de vote majoré, ni à un dividende complémentaire. Si la prime d’émission peut paraître peu justifiée lorsque les actionnaires bénéficient d’un droit préférentiel de souscription en revanche, dans l’hypothèse d’une suppression de ce droit elle permet de rétablir l’équilibre entre nouveaux et anciens actionnaires. Enfin il faut noter que un quart au moins du montant nominal des actions nouvelles doit être libéré lors de la souscription et que la prime d’émission doit être intégralement libérée au moment de la souscription. Application au cas La SA e-VREST a été créée il y a 5 ans et on peut donc supposer que la condition préalable de libération intégrale du capital est bien remplie ; De plus, il est prévu une libération intégrale des actions souscrites, ce qui là encore est bien conforme aux exigences légales en matière de d’augmentation du capital par apports en numéraire ; En revanche, il semble que les conditions financières de l’augmentation prévue ne soient pas très équitables pour les anciens actionnaires ; En effet, les réserves sont importantes (3 900 000 €) et la perte de valeur des actions à l’issue de l’augmentation sera très élevée (195 € par action) et non compensée du fait de la suppression du droit préférentiel de souscription indispensable dans le cas d’une augmentation par compensation de créance. La valeur théorique de chaque action avant l’augmentation est en effet égale à 4 000 000 /10 000 soit 400 € ; Après l’augmentation, cette valeur théorique tombera à (4 000 000 + 100 000) / 20 000 soit 205 €. Il y aura donc une perte de valeur de 195 € par action, ce qui est très préjudiciables aux anciens actionnaires et excessivement avantageux pour la SAS HIGHTITUDE. Il serait donc équitable de prévoir une prime d’émission qui rétablisse l’équilibre rompu du fait de la présence de réserves importantes et de la suppression du droit préférentiel de souscription. Le montant de cette prime serait égal au montant des réserves (3 900 000€) divisé par le nombre d’actions nouvelles (10 000) soit 390 €. Question 3 Problème de droit Quelles sont les conditions spécifiques à respecter en cas d’augmentation du capital d’une SA par compensation de créance ? Règles applicables En cas d’augmentation de capital par compensation de créance, le code de commerce pose certaines conditions ; En effet, la créance compensée doit être liquide et exigible au moment de la libération des actions, c’est-à-dire au moment où la compensation est réalisée, c’est-à-dire inscrite en compte.

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Une créance est liquide lorsque son montant est précisément déterminé ; Une créance est exigible lors qu’elle est arrivée à échéance. Application au cas En l’espèce, les décisions relatives à l’augmentation de capital prévue seront prises au cours de l’assemblée générale extraordinaire, c’est-à-dire le 12 mai 2011 ; Or à cette date, la créance de la SAS HIGHTITUDE ne sera pas encore exigible, puisqu’elle doit venir à échéance le 30 juin 2011. Deux solutions peuvent être envisagées pour remédier à cette situation :

Les dirigeants pourraient décider de reporter l’AGE à une date postérieure au 30 juin 2011 La SA pourrait renoncer au bénéfice du terme de la créance, afin que celle-ci soit immédiatement

exigible. Question 4 Problème de droit Lors d’une augmentation de capital par compensation de créance, qui est chargé d’établir le certificat qui constate la libération des fonds ? Règles applicables Les actions souscrites en numéraire sont obligatoirement libérées d'un quart au moins de leur valeur nominale lors de la souscription ; De plus, dans l’hypothèse d’une prime d’émission, la totalité de celle-ci doit également être libérée au moment de la souscription. La libération du surplus doit intervenir, en une ou plusieurs fois, dans le délai de cinq ans à compter du jour où l'augmentation du capital est devenue définitive. Lorsque la libération des actions se fait par les moyens classiques, espèces, chèques, virements, les fonds doivent être déposés chez un notaire, dans une banque ou à la caisse des dépôts et consignations dans les 8 jours qui suivent le versement ; Lorsque toutes les actions émises ont été souscrites, le dépositaire établit un certificat qui constate les souscriptions et les versements effectués. Lorsque la libération des fonds se fait par compensation avec une créance liquide et exigible sur la société, le conseil d’administration ou le directoire doit établir un arrêté de comptes concernant les dettes qui font l’objet de la compensation et ce document doit être certifié exact par le commissaire aux comptes. De plus, dans cette hypothèse, la libération des actions est constatée par un certificat ou du commissaire aux comptes (ou du notaire), ce document tenant lieu de certificat du dépositaire ; Le CAC atteste ainsi que les écritures comptables relatives à la compensation ont bien été passées et que les actions nouvelles ont ainsi été libérées. Application au cas En l’espèce, il s’agit d’une libération par compensation de créance, donc le certificat du dépositaire sera établi par le commissaire aux comptes de la SA e-VREST.