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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Aux actes, citoyens ! MOVE WITH AFRICA JOHANNA DE TESSIERES Supplément gratuit à La Libre Belgique du 28 janvier 2015

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Supplément La Libre du 28 janvier 2015

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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Aux actes,citoyens !

MOVE WITH AFRICA

JOHANNA DE TESSIERES

Supp l émen t g r a t u i t à L a L i b r e Be l g i q u e du 28 j a n v i e r 20 15

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Move with Africa

2 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

EditoOuvrez les yeux,et le reste…Par Gilles Milecan

Ouvrez les yeux ! Découvrir est un desplaisirs les plus communémentpartagés par les êtres humains. Où

qu’ils naissent, ceux­ci explorent leur envi­ronnement, s’en instruisent et s’en enrichissent. Ce plaisir vousest promis, jeunes gens qui vous apprêtez àdébarquer dans une autre partie dumonde, qui, même lointaine, fait partie devotre environnement. Pour le vivre pleine­ment, ce plaisir, il s’agit de promener leregard, sans être impressionné par la foulede nouvelles choses à appréhender; de leposer pour dépasser les impressions géné­rales; de se montrer curieux sans se êtreintrusif; de fixer sans dévisager. Des obser­vations naîtront des questions. Et les ré­ponses ne pourront venir que des femmeset hommes rencontrés.Ouvrez grands les yeux, et ouvrez grandsvos oreilles. Les apparences peuvent êtretrompeuses et regarder ne suffit pas tou­jours à comprendre. Le “pourquo” viendrade la bouche de celles et ceux qui vousaccueilleront. Là aussi, il s’agira d’êtreréceptif, afin que les portes entre­ouvertesle reste, et d’apporter et d’exprimer sapropre personnalité, pour que se noue unéchange.En réalité, rien de tout cela ne demanded’énormes efforts. Cela vient même toutseul avec l’envie de découvrir. Et cetteenvie, vous en avez fait preuve en vouslançant dans Move With Africa.Ouvrez les yeux, les oreilles et ouvrez votregueule. L’expression est familière mais ellerépond parfaitement au silence que nousnous imposons la plupart du temps. Parconvention, trop souvent. Par timidité,aussi, ou par manque d’assurance. Levoyage et la rencontre apportent la con­naissance que les livres, films et récits neremplacent pas : l’expérience. Vos appren­tissages et témoignages seront “de pre­mière main”. Ce ne seront ni des certitu­des, ni des généralités. Ce sera une réalité.Ce serait trop bête de ne pas la raconterautour de vous.

Sur les réseaux sociaux !Twitter@MoveWithAfrica vous informe en140 signes

Facebook Suivez-nous et échangez entrevous ! http://goo.gl/M2UUky

Instagram Retrouvez toutes les photospartagées par Move_With_Africa

Retrouvez @MoveWithAfrica…

Pour accompagner correctement leurs élèves, les enseignants aussi sont formés.

JCGU

ILLAUM

E

“Je cherche à ce que ce projet me rendemeilleur, qu’il soitun électrochoc. J’ai envie d’avancer.

Mohamed Ali a dit : Qui a lamême vision dumondeà 20 ans qu’à 50 a perdu trente ans de sa vie.”

ZakariaÉlève au Centre Eperonniers-Mercelis

Lalibre.beARTICLES

L’agriculture, un business comme un autre ? L’indicateur“Benchmarking the business of agriculture” aurait des

conséquences néfastes au sud.www.lalibre.be/page/mwa

BLOGSSuivez pas à pas les jeunes dans leurs projets en

consultant les blogs qu’ils animent.http://www.lalibre.be/page/mwa-blogs

CHRONIQUESDes universitaires belges à Goma dans le cadre du Fonds

Ngangilivrent leurs observations.

Move with Africa. Supplément gratuità La Libre Belgique.Coordination rédactionnelle : Gilles Milecan etValentine Van Vyve.Conception graphique : Jean-Pierre Lambert.Réalisation : IPM Press Print.Administrateur-délégué – éditeurresponsable : François le Hodey.Rédacteur en chef : Francis Van de Woestyne.Rédacteurs en chef adjoints : Xavier Ducarmeet Gilles Milecan.

Ourse

“Mon but est d’en apprendre plus surmoi­même,sur les autres et sur et l’Afrique.”

ORIANEÉlève à l’Athénée Charles Rogier-Liège 1

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3mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

3 Questions à

1L’école a­t­elle pour responsabilitéd’ouvrir le jeune aumonde et à l’autre ?

C’est une priorité. Son rôle, c’est non seule­ment d’instruire mais aussi d’éduquer etd’ouvrir les jeunes à d’autres réalités. Parti­culièrement des enfants qui sont inscritsdans une logique d’échec et qui sont mécon­sidérés. Une école bien comprise, qui arrive àdonner envie d’apprendre et de s’ouvrir, c’estun impératif. Mais elle est encore très inéga­litaire sur ce point­là. Je dénonce un apar­theid dans le système éducatif : pour ceuxqui sont considérés comme utiles sociale­ment, les meilleurs outils sont mis en place :éducation, loisirs, environnement cultu­rel, etc. Aux autres, on adresse un messagesécuritaire. Or, l’absence d’opportunités às’ouvrir au monde confine enseignants etélèves dans un entre­soi presque pathogène.

2En quoi ces projets sont­ils porteurs ?Il est impossible de faire une école qui

offre des terrains de réussite aux enfantsmais qui dans le même temps se racrapotesur elle­même. Il est impossible d’atteindreune meilleure estime de soi et la réussitepersonnelle sans ouverture sur le monde. Onpeut très bien développer les socles de com­pétences par des moyens détournés et utili­ser l’ouverture au monde pour favoriser lesapprentissages. Ils servent alors directement,en plus d’être utiles à leur avenir, et donnentaux jeunes une conscience du monde. Deplus, cela leur confère une utilité sociale.Mener des actions de solidarité leur permetde se sentir utiles, d’avoir un rôle. Prenezl’exemple de ces jeunes partis en Syrie. Outrele fait “religieux”, ils cherchent à agir. Tous,quel que soit le type d’enseignement qu’ilssuivent, devraient avoir l’opportunité des’impliquer et d’être responsabilisés.

3Quel est le lien avec les droits de l’en­fant ?

Le droit de participer et de s’exprimer estfondamental dans la Convention de 1989qui régit leurs droits. Or, il est celui qui est lemoins respecté dans le milieu scolaire. Uneenquête de l’observatoire de la jeunesse et del’aide à la jeunesse réalisée récemment sur laparticipation des enfants exposait qu’ils sontnombreux à avoir, à l’école, le sentimentd’être des objets passifs. On a tout intérêt àréformer fondamentalement le système afinde mettre l’enfant en situation d’acteurbeaucoup plus tôt dans son développement.Une école plus égalitaire, qui offre aux jeunesla possibilité de s’exprimer, est un gage pourune société future plus juste, responsable etcitoyenne. Mais il y a encore beaucoup àfaire pour avancer sur le chemin de la ci­toyenneté.

BERNARD DE VOSDélégué général aux droits de

l’enfant

PHOT

ONEW

S

3 Questions à

1Le cours de citoyenneté sera au pro­gramme des établissements de l’ensei­

gnement officiel. Ce projet interdiscipli­naire participe­t­il à remplir les objectifsd’éducation à la citoyenneté ?Tout­à­fait. Ce genre de projets magnifiquesparticipent entièrement aux objectifs decitoyenneté tels qu’ils sont envisagés actuel­lement dans l’enseignement secondaire. Ilsouvrent le jeune à d’autres sensibilités, luimontrent une autre face du monde, le met­tent en mouvement et en projet, l’obligent àprendre celui­ci en main du début à la fin.Si les cours de citoyenneté me semblentprimordiaux, ce serait une grave erreur depenser que seuls les cours ex cathedra peu­vent parvenir à remplir ces objectifs­là.

2Est­il nécessaire de dépasser le cadrethéorique et d’ancrer un apprentissage

dans la pratique ?Les tableaux noirs n’ont aucune communemesure avec l’expérience que peuvent acqué­rir les jeunes lorsqu’ils se rendent sur place.Ils dépassent l’apprentissage des savoirspour apprendre à vivre et à être : être géné­reux, se donner pour quelqu’un d’autre. Enterme d’apprentissage de vie, cela vaut bienplus que des cours lors desquels les élèves nesont pas systématiquement poussés à laparticipation. Or, celle­ci est fondamentaledans la construction d’un jeune, dans celled’un citoyen actif, ouvert à l’autre et aumonde.

3Est­ce le rôle de l’école d’encouragerl’ouverture et la rencontre ?

Cela fait bien entendu partie des responsabi­lités de l’école. Montaigne a dit une phrasequi illustre ceci à merveille : “L’élève n’est passeulement un vase à remplir mais un feuqu’on allume”. L’école a pour rôle, en plus desapprentissages et des connaissances qu’elleinculque aux jeunes, de leur donner le goûtde l’autre, de la rencontre, de la relationhumaine, de l’entreprenariat. Elle a pourrôle de lui donner l’envie de construire unesociété plus juste et plus humaine.

JOËLLE MILQUETMinistre de l’Enseignementde la Fédération Wallonie-

Bruxelles

BELG

A

3 Questions à

1Pourquoi leministère de la coopérationsoutient­il Movewith Africa ?

Il est important que la Coopération belge audéveloppement soutienne des initiatives quivisent à faire connaître aux jeunes la réalitéafricaine, ce qui est précisément l’objet decette initiative­ci, qui voit des jeunes tra­vailler de manière intensive sur l’Afrique etsur les questions de développement pourensuite se rendre dans un pays d’Afrique et yrencontrer la population.

2En quoi lamobilisation des jeunes voussemble­t­elle importante ?

Pour la plupart des jeunes, le monde s’estnettement élargi au cours de la dernièredécennie : l’Internet et les médias sociauxleur donnent une plus vaste fenêtre sur lemonde. Mais il est important que les jeunesquittent leurs écrans, voyagent dansd’autres pays et y rencontrent des jeunes deleur âge. C’est une expérience qu’ils n’oublie­ront pas de sitôt. L’an dernier, plusieursclasses sont allées au Rwanda. C’est unedestination que la plupart des élèves nechoisiraient pas en temps normal. De telsvoyages ouvrent véritablement les yeux,sont de vraies révélations. Et j’espère bienentendu qu’à leur retour, ces jeunes aurontun regard différent sur l’Afrique.

3La nature des relations avec les gouver­nements africains est­elle changeante ?

La Coopération belge au développemententend se concentrer dans les prochainesannées sur l’Afrique, notamment sur deuxrégions : l’Afrique du Nord et de l’Ouest et larégion des Grands Lacs. Laissant de côté lepaternalisme, le travail se fait dans un vraipartenariat dans lequel les pays déterminenteux­mêmes leurs objectifs de développement.Cependant, il ne s’agit pas d’un chèque enblanc : il doit y avoir dans ces pays une vraievolonté politique de progresser dans deuxdomaines : la croissance économique inclu­sive et les droits humains.Mon plus grand espoir est que l’aide cède laplace au commerce et aux investissements.Nous devons faire en sorte que l’aide soit leplus rapidement possible superflue. Dansplusieurs pays, cela commence à marchermais dans d’autres, ce n’est pas encore le cas.Cessons de mettre dos à dos l’aide et le com­merce. Lors de chaque rencontre, les Afri­cains nous disent : “We need trade, not aid.”Cela doit être notre objectif.

ALEXANDER DE CROOVice-Premier ministre etministre de la Coopération

au Développement

BELG

A

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Move with Africa

4 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Qui : 5e général du Collège du Christ-Roi (Ottignies).

Où : Natitingou, Bénin

Quoi : Aller à la rencontre d’un pays, deses habitants, de leur culture. S’interrogersur son propre regard sur la vie, les autres,le monde.

Iles de Paix

Qui : 5e et 6e technique de l’Athénée Royald’Ixelles.

Où : Darah Peul, Sénégal

Quoi : Permettre une rencontreinterculturelle entre Belges et Sénégalais,via la construction d’infrastructures.

Asmae

Qui : 5e général du Collège Saint-Quirin (Huy).

Où :Menkao, plateau de Bateke,République Démocratique du Congo

Quoi : Découvrir les projets menésen faveur de la sécurité alimentaire.

Caritas International

Qui : 5e technique et professionneldu Centre Eperonniers-Mercelis(Ixelles).

Où : Diourbel, Sénégal

Quoi : Favoriser le dialogue etl’échange, participer à des chantiersde travail.

Défi Belgique Afrique

Qui : 5e général du Lycée Saint-Jacques(Liège)

Où : Huye, Province Sud du Rwanda

Quoi : Accompagner les professionnels dela santé animale, rencontrer lesbénéficiaires des projets et les étudiants.

Vétérinaires Sans Frontières

Qui : 5e général de l’Athénée RoyalCharles Rogier – Liège 1

Où : Huye, Province Sud duRwanda

Quoi : Découvrir les projets visantau renforcement des capacités et àla résilience, en présence dessections locales de la Croix-Rougejeunesse.

Croix-Rouge de Belgique

Qui : 5e général, technique etprofessionnel de l’Institut NotreDame d’Arlon

Où : Comé, Bénin

Quoi : Animations socio-culturellesde la jeunesse locale.

Africapsud

Qui : 6e technique de l’Institut EmileGryzon (Anderlecht)

Où : Huye, Province Sud du Rwanda

Quoi : Découvrir les projets visant lasécurité alimentaire et le renforcementdes capacités.

Entraide et Fraternité

Qui : 6e général de transition du Collège Saint-Quirin (Huy)

Où : Porto-Novo, Bénin

Quoi : Participer à des projets menés dans ledomaine de l’éducation visant à améliorer lescapacités socioprofessionnelles des bénéficiaires.

Via Don Bosco

Qui : membres du CREE asbl

Où : Ouagadougou, Burkina Faso

Quoi : les jeunes sourds belges partagent la vieà l’école de leurs homologues burkinabés.

Sensorial Handicap Cooperation

Qui part où et pourquoi ?

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5mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

L’Afriqueplurielle enquête de stabilité

lLes cinq payscherchent la stabilitépolitique,économique etsociale.

lMais ils sont secouéspar de fortesturbulences.

lSi la croissanceéconomique pousse àl’optimisme, elle estloin de profiter à tous.

Le Congo-Kinshasapénètre à nouveau dansune zone de turbulencesavec les tentatives del’entourage du présidentKabila de modifier lestextes de loi afin depermettre au chef del’Etat de rester au pouvoirau-delà de son secondmandat présidentiel.Joseph Kabila, au pouvoirdepuis 2001, s’estsuccédé à lui-même en2011 après des électionsfrauduleuses. Au cours del’année 2014, lesprincipaux chefspolitiques du Katanga, lariche province minièred’où sont originaires lesKabila, ont cessé desoutenir le chef de l’Etatet se sont prononcéscontre la perspective dele voir se prolonger aupouvoir, au détriment del’alternance. La provincelui reprocheessentiellement den’avoir “rien fait” pourdévelopper la région.

Si l’on observe uneamélioration notable deschiffresmacroéconomiques, avecune croissance de 7 à 8 %par an depuis plusieursannées, il n’y a en effetpas de retombées pour lapopulation, qui continuede souffrir de misère,corruption etmalnutrition. En outre, laviolence n’est toujourspas éradiquée dans l’estdu pays (Kivu et Provinceorientale), où sévissentdes groupes armés enverslesquels Kinshasa n’a pasune politique claire.

RD Congo

Le “pays des hommesintègres” a connu unbouleversementimportant, ces derniersmois, avec lerenversement duprésident BlaiseCompaoré. L’officier étaitarrivé au pouvoir par uncoup d’Etat en 1987, aucours duquel avait étéassassiné son “frère”, leprésident ThomasSankara, idole de lajeunesse africaine pourson opposition aunéocolonialisme, quiirritait la France deFrançois Mitterrand.Blaise Compaoré fut, lui,un fidèle allié de Paris.

C’est la révolte populairedu 30 octobre dernier quil’a forcé à fuir le pays,lorsque les Burkinabèssont descendus dans larue pour empêcher unparlement à la solde de laprésidence d’adopter unenouvelle modification detexte destinée àpermettre à BlaiseCompaoré de se présenterà un nouveau mandat.

L’armée – qui a détenu lepouvoir durant près d’undemi-siècle au Burkina –a néanmoins gardé unpouvoir important àtravers le poste dePremier ministre, confié àcelui qui s’étaitautoproclamé président,le 1er novembre, lelieutenant-colonel Zida etplusieurs ministères. Legouvernement intérimairea un an pour organiser leretour à l’ordreconstitutionnel.

Burkina Faso

Vingt et un an après legénocide, le Rwanda s’estrelevé de ses ruines. Lepays est parmi lesmeilleurs du continentpour une série dedonnées économiques etsociales. Le niveau de viedes habitants s’estnettement amélioré dansles villes – où l’on notecependant de plusgrandes différencessociales – moins dans lescampagnes. Cela a étéobtenu par une lutte desautorités contre la faim etpar la mise en place d’unsystème d’assurance-santé exceptionnel sur lecontinent, réussite saluéepar diverses instancesinternationales etétrangères.

Politiquement, le succèsest bien moindre, lerégime restantautoritaire, malgréquelques mécanismes decontre-pouvoir. À la foisparce que les principalesautorités, issues del’armée du Frontpatriotique rwandais(FPR), tiennent à garderle contrôle de lapopulation et parcequ’une partie del’opposition au FPR, afinde gagner des partisans,recourt aux argumentsethniques qui ont menéau génocide. Une bonnepartie de la population,par ailleurs, craint lemultipartisme parce quec’est sous son règne, audébut des années 90, quele génocide a étéorganisé, avant d’êtreexécuté.

Rwanda

L’ancienne coloniefrançaise est un des rarespays du continent àn’avoir jamais connu decoup d’État et àbénéficier depuisl’indépendance d’unrégime démocratique,même s’il est tempéré, detemps à autre,d’autoritarisme.

Doté de ressourcesessentiellementhalieutiques et agricoles,le Sénégal n’a jamais étériche. Sa stabilité acependant permisl’installation d’industries,de nombreux services etd’un tourisme prospère.Une part de ses revenusest tirée des envoisd’argent des émigrés. Lepays est, en conséquence,une des cinq premièreséconomies d’Afrique del’Ouest.

Ces dernières années, cepays musulman n’a pasmanqué de subirl’influence de la montéede l’islamisme dansplusieurs pays voisins,visible au port d’unfoulard à l’islamiste parnombre de femmes, aulieu des élégants pagnestraditionnels. Et unnombre non déterminé dejeunes gens ont participéà des entraînementsjihadistes au Mali lorsquele nord de celui-ci étaitoccupé par les jihadistesen 2012-13. L’existence deconfréries musulmanespuissantes (mourides,tidjanes) entravecependant l’audience desjihadistes.

Sénégal

Anciennement appeléDahomey, le Bénin estconnu, en Afrique del’Ouest, comme leberceau du vaudou –toujours pratiqué, surtoutau sud du pays – quiessaima en Haïti à lafaveur du traficd’esclaves. Il est aussiconnu comme “université”de la région, en raison dugrand nombre dediplômés que comptait lapopulation béninoise lorsdes indépendances, dansles années 60. Ceux-ciont d’ailleurs éténombreux à fournir àcertains pays voisins leshauts fonctionnaires qu’illeur manquait au départdes colons.

Après une longue périodede dictature, le pays arenoué avec l’alternancepolitique à partir desannées 90. Le présidentBoni Yayi achèvera sonsecond mandat enmars 2016 et a promis,lors de sa premièreélection, en 2006, de nepas rechercher untroisième mandat, afin derespecter les dispositionsconstitutionnelles.

Ancien président de laBanque ouest-africainede développement, ilavait surtout fait despromesses économiques,qu’il a partiellementrespectées. Le Béninconnaît depuis plusieursannées une croissanceannuelle de 5 %.

Dossier réalisépar Marie-France Cros

Bénin

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6 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Bouleverserles certitudesPhoto Jean-Christophe Guillaume

En novembre, quelquessemaines après le débutdu projet, l’ensemble desparticipants étaient réu­nis à Namur pour unweek­end de formation.Ils se plongeaient dansdes réalités dont ils di­saient “ne pas vraimentavoir conscience”, ad­mettait Zakaria. Cesdeux journées étaientpour les élèves, leurs pro­fesseurs et leurs ONGpartenaires, l’occasiond’aborder en profondeurdifférentes thématiques ­que nous développonsdans ces pages ­ etd’ainsi démarrer, tam­bours battants, la prépa­ration aux séjours d’im­mersion qui se déroule­ront en février et en avril.De l’avis des ONG, cetteétape fut indispensablepour “se poser des ques­tions et dépasser les certi­tudes”, expliquait CélineLanduyt, représentantede la Croix­Rouge deBelgique. À entendreNicolas, élève à l’AthénéeRoyal Liège 1, l’objectifsemblait atteint : “Jecomprends mieux lesenjeux, ce que le projetpeut m’apporter en tantqu’individu et citoyen”.Et ce n’était qu’un début...

“Nous venons de milieux différents et pourtant on arrive à s’unir autour d’une même cause”, dira Zakaria à la fin du week-end.

JCGU

ILLAUM

E

Les jeux de rôle sont une manière concrète de prendre conscience des inégalités et interdépendances qui régissent le monde.

JCGU

ILLAUM

ELalibre.bePHOTOS

Toutes les photos du weekend depréparation au séjour d’immersion

http://goo.gl/MxYRRo

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7mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

Les situations fictives dans lesquelles sont mis les jeunes donnent lieu à des échanges animés. Les discussions qui suivent leur permettent de prendre la distance nécessaire.

JCGU

ILLAUM

E

Au programme de ces deux jours intensifs : animations, jeux de rôles, temps de parole. “Cette préparation permet d’avoir un regard plus critique”, réagit Josette.

JCGU

ILLAUM

E

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8 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Coopération audéveloppement:où va-t-on ?

lLa coopération audéveloppement n’échappepas aux coupes budgétaires.

lLe gouvernement entendchanger de trajectoire.

lAprès 50 années departenariat, les ONG sontinquiètes.

Changement de cap

Notre objectif est de rendrenotre aide rapidement su­perflue”, déclarait Alexan­der de Croo (Open VLD)au moment de présenter

sa vision de la coopération pour lescinq années à venir. Le gouverne­ment refuse en effet “toute logique dedépendance” et tient à “donner auxpopulations des pays les moins déve­loppés le petit coup de pouce nécessairepour prendre en main leur propre dé­veloppement”, poursuivait le ministreen charge de la coo­pération. Comment ?En réformant “enprofondeur l’ADN dela coopération pourplus d’économie etd’efficacité”.

La Coopérationbelge finance actuel­lement les interventions de 206 or­ganisations dans 101 pays. Beaucouptrop, assure le ministre selon qui “cesaupoudrage affecte l’effectivité”. Sasolution : la “concentration”. Le gou­vernement “optera pour l’instrumentle plus adéquat et l’acteur le plus ap­proprié selon l’objectif poursuivi”.“L’expérience isolée est vouée à l’échec”,note Etienne Van Parys. “Encorefaut­il voir ce qui se cache derrière cessynergies”, prévient le secrétaire gé­néral d’Acodev, la Fédération desONG de développement. Gare à voirune grande partie d’entre elles restersur le carreau…

Le travail en commun sera initiénotamment par un appel d’offres desautorités. “Le but n’est pas de rendreles ONG dépendantes de leur inclinai­son à s’inscrire dans la stratégie desautorités”, avertit le ministre. Voilàqui devrait rassurer un secteur non­gouvernemental légitimement atta­ché à son autonomie.

Qui dit gain d’efficacité dit biensouvent coupes budgétaires. L’am­pleur de l’effort sera de 150 millionsd’euros en 2015, 250 dans 5 ans. Onne touchera cependant pas aux bud­gets des ONG, fixés jusqu’en 2017.“Notre rôle, au Nord, est d’informer etde mobiliser les gens pour qu’ils récla­ment des changements en vue de politi­ques plus justes et solidaires”, réagitSéverine de Lavelaye. Ces diminu­tions des budgets sont à cet égardune menace pour “la diversité des re­

gards”, ajoute la repré­sentante de Quinoa.Ces économies porte­ront l’engagement fi­nancier de la Belgiqueà un chiffre plancher,soit “moins de 0,35% duPIB”, estime EtienneVan parys. Loin des

0,7 % fixés au niveau internationalpar les objectifs du millénaire pour ledéveloppement.

La concentration concerne égale­ment les partenaires privilégiés et lesdomaines d’action. Les premiers se­ront ramenés de 18 à 15. Les secondsse focaliseront sur le développementhumain et social, l’environnement,le climat et les richesses naturelles, laconsolidation de la société, l’aide hu­manitaire et la résilience. Suivantl’approche fondée sur les droits del’homme, la Belgique mettra l’em­phase sur la bonne gouvernance. “Lacoopération n’est pas un chèque enblanc mais du donnant donnant”, jus­tifie le vice­premier qui se défend demener la politique de la carotte et dubâton : “C’est une collaboration. Maisnous ne pouvons accepter de recul surles droits de l’homme. S’ils sont respec­tés, nous fournissons un effort supplé­mentaire.”

Valentine Van Vyve

“Un outil politique”Entretien Valentine Van Vyve

N icolas Van Nuffel ne mâchepas ses mots lorsqu’il évoquele virage “moderne” effectué

par le gouvernement. Le chargé deplaidoyer pour le compte du CNCD11.11.11 (Centre national de coopé­ration au développement) dénonce“l’instrumentalisation des politiques”.

Selon vous, la coopération se situeraitentre modernisation etinstrumentalisation.Il y a deux tendancesdans l’accord de gou­vernement commedans le secteur :d’abord, on coupedans les budgets. Prin­cipalement dans ceuxqui concernent l’aideaux personnes en dif­ficulté. Les mécanis­mes de solidarité sontles premières victimesdes coupes budgétai­res effectuées dans lesdépenses, ceci au lieude chercher de nou­velles sources de fi­nancement comme la taxe sur lestransactions financières. La deuxièmetendance est celle de l’instrumentali­sation. L’aide au développement n’estplus vue comme un outil qui estd’abord mis au service des popula­tions qui en ont besoin, mais elle estdéfinie comme un outil qui doit ser­vir à d’autres politiques de la Belgi­que : on choisit les secteurs dans les­quels on va coopérer en fonction de laplus­value pour nos propres entrepri­ses. Cela entre en contradiction fla­grante avec les engagements de laBelgique en la matière. Depuis le

sommet d’Acra, en 2008, le pays s’estengagé à délier son aide des intérêtsde ses entreprises. En outre, sans qu’ily ait une mesure claire dans l’accord,celui­ci dit que les pays avec lesquelsla Belgique coopérera seront choisisen fonction notamment des pays d’oùviennent les migrants. Nous crai­gnons une augmentation des condi­tionnalités, à savoir que l’on condi­tionne par exemple la continuité d’unpartenariat en fonction de la signa­

ture d’accord de réha­bilitation des mi­grants.

C’est un gouvernementde rupture ?

Oui. L’approche gé­nérale est la mêmedans tous les secteurset remet fondamenta­lement en cause les lo­giques de solidarité.Alors que sous la légis­lature précédente,nous étions parvenusà ce que les projets deterrain ne pâtissentpas des diminutionsbudgétaires, ce n’est

plus le cas. Les bénéficiaires directs del’aide en subiront les conséquences.L’an dernier, nous avions déclaré quel’aide au développement était à l’os.Cette fois­ci, on est à la moelle. Onronge le contenu… La manière de pro­céder montre aussi un tournant. Legouvernement dit vouloir de la con­certation… Mais il n’est d’accord dediscuter que pour la mise en œuvrede politiques qu’il a déjà décidées.

150MILLIONS

D’ÉCONOMIE EN 2015(250 dans 5 ans)

L’an dernier,nous avionsdéclaré quel’aide audéveloppe­ment était àl’os. Cette fois­ci, on est à lamoelle. Onronge lecontenu.

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9mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

Les jeunes sont amenés à comprendre ce qu’est la coopération au développement et comment les ONG y participent.

JCGU

ILLAUM

E

Historique LaRépublique Démocratiquedu Congo (RDC) est lepremier bénéficiaire del’aide publique audéveloppement de laBelgique, et reste l’un deses principauxpartenaires.

Secteur Le programmeprévoit l’appui audéveloppement dans lessecteurs del’enseignement techniqueet de la formationprofessionnelle, del’agriculture, dudéveloppement rural etde la santé.

Budget La Belgique aconclu avec la RD Congoun accord de coopérationbilatérale pour les années2014-2015.

L’aide publique globale(tous canaux combinés :aide gouvernementale,argent public que l’Etatbelge verse aux ONG etautres organisation dedéveloppement, ONU,institutions dedéveloppement) s’élève à103910678 euros.

RD Congo

Historique Lacoopération entre laBelgique et le Sénégaldate de juillet 1968.

Secteur La Coopérationbelge concentre sesactivités dans le bassinarachidier, région la plustouchée par la pauvreté.Ceci dans deux secteursprioritaires : l’eau etl’assainissement d’unepart, les soins de santéd’autre part. Il existe enoutre une série de thèmestransversaux : le genre,l’autonomisation de lafemme, les Droits del’enfant, ledéveloppement durableet l’environnement.

Budget Un accord decoopération pour lapériode 2010-2013portait sur un montant de52,5 millions d’euros. En2013, 16683395 d’eurosont été versés pour ledéveloppement.

Sénégal

Historique Lacoopération entre laBelgique et le Bénin datedes années 1970. Avec laCoopération danoise,hollandaise et allemande,la Belgique compte parmiles plus importantsdonateurs européens duBénin.

Secteur La Coopérationbelge couvre quatredépartements considéréscomme les plus pauvresdu Bénin, à savoir :l’Atacora, la Donga, leMono et le Couffo, et seconcentre actuellementsur les secteurs de lasanté, de ladécentralisation et del’agriculture. Le potentielde croissanceéconomique y estlargement tributaire dusecteur agricole quiconstitue près de 36 % duproduit intérieur brut etemploie 75 % de lapopulation active.

Budget Tous canauxconfondus, le budgetdévoyé au Bénin en 2013s’élevait à 16775995euros.

Bénin

Statut Le Burkina Fason’est pas un partenaireprioritaire de laBelgique. Il faitcependant partie des 51pays bénéficiant deprogrammes financés engrande partie par lacoopération belge.

Défis Le taux depauvreté approche dequelques points les50 %, selon le dernierrapport du PNUD réaliséen 2012. Toujours selonl’agence de l’ONU, dansun pays où 80 % de lapopulation vit en milieurural, avec une majoritéanalphabète soumise aujoug du conservatisme,les grands enjeux du payssont de “mettre en œuvreun développementdurable; bâtir uneéconomie stable, moderneet solide; promouvoir unestabilité politique et uneintégration économique etcontinentale accélérée; lalutte contre la pauvreté;bâtir une solidarité et unecitoyenneté consciente etresponsable”.

Budget 9501777 euros

Burkina Faso

Historique Le Rwanda,pays partenaire depuisson indépendance en1962, est le 3e plusimportant bénéficiaire.

Secteur Sur demande desautorités rwandaises, laBelgique agit dans lessecteurs de la santé,l’énergie et ladécentralisation. Lesministres des Affairesétrangères belge etrwandais ont souligné leursouhait que les relationssoient davantage del’ordre des affaires et ducommerce que de l’aide.

Budget La Belgique estl’un des principauxdonateurs. Un nouveaupartenariat ne sera scelléqu’après l’électionprésidentielle. M. de Crooa décidé de ne pasoctroyer une tranchesupplémentaire de40 millions d’euros fauted’avancée dans ledialogue sur l’espacepolitique, la bonnegouvernance et la libertéde la presse. Le budgetoctroyé en 2013 s’élevaità 34378334 euros.

Rwanda

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10 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Idées tenacesà travailler

lStéréotypes et préjugés oriententnotre regard.

l Ils permettent d’expliquer parsimplification les réalités vécues etobservées.

lS’ils sont subis souventinconsciemment, il est possible des’en défaire.

Au départ d’une histoire qu’ilsinventent ensemble etinstantanément, les jeunes serendent compte desstéréotypes qu’ils y ont glissé.

J.-C.GU

ILLAUM

E

À réalités complexes, explications facilesEntretien Valentine Van Vyve

D is­moi quelle position occupe un groupe dans unesociété et je te dirai quel est son stéréotype”, ré­sume Olivier Klein, directeur du Centre de re­cherche en psychologie sociale et intercultu­relle (CRPSI) de l’ULB. Sommes­nous pour

autant esclaves de nos idées reçues ?

Quelle est la différence entre un stéréotype et un préjugé ?Un stéréotype est une croyance concernant les traits (sou­vent psychologiques) qui caractérisent les membres d’ungroupe social et le différencient d’autres groupes. Ils s’or­ganisent souvent sous forme de mini­théo­ries : les membres du groupe sont pauvresparce qu’ils sont paresseux. Un stéréotypechange selon le groupe auquel on le com­pare.Un préjugé désigne une attitude négativevis­à­vis des membres d’un groupe social.

Comment se forment-ils ?Ils dépendent en partie de notre socialisa­tion – l’influence des parents, de l’éducation– mais ils ne peuvent se développer que dans la mesure oùils donnent un sens à nos expériences de vie, à nos rela­tions à d’autres groupes au quotidien. Si on est sans cesseconfronté aux membres d’un groupe donné en leur qua­lité de mendiants, peut­être sera­t­on tenté de les quali­fier de “peu autonomes”, “peu travailleurs” ou “incompé­tents” car cela fournit une explication facile à leur statutsocial. Le stéréotype peut également servir à justifier ou à

expliquer la position sociale du groupe concerné, ce quipeut être confortable.

De quelle manière modifient-ils notre perception des choses ?Plusieurs travaux montrent qu’une fois qu’on a catégo­

risé autrui comme appartenant à un groupe donné, lesstéréotypes associés à ce groupe (positifs ou négatifs) ten­dent à organiser notre perception de cette personne. Celase produit souvent de façon automatique sans qu’onpuisse contrôler ce phénomène. De même pour les préju­gés. Certains auteurs suggèrent toutefois que l’on peutparfois en prendre conscience et l’“inhiber”. Cela entraîneun comportement plus tolérant ou respectueux.

Comment les déconstruire ?Des campagnes visant à convaincre l’opi­nion publique que tel ou tel stéréotype estfaux doivent s’attaquer à ce qui fait saforce : son pouvoir d’explication de la réa­lité. Ces stéréotypes s’insèrent dans des ex­plications profanes du fonctionnement dela société. Ils ne peuvent se déconstruireque si les relations entre le groupe étantl’objet d’idées reçues et le nôtre se modi­

fient. Parce que l’on est amené à le rencontrer dans descontextes différents, que l’on parvient à rendre compte decette relation (sa position sociale inférieure est le fruit dela discrimination dont ils font l’objet). Mais il est parfoisdifficile de s’imprégner de ce type d’explication tant notreinclination la plus naturelle consiste à expliquer la posi­tion sociale d’un individu ou d’un groupe par des traitspsychologiques.

“On voit ce quel’on cherche

inconsciemment.”MARIEKE,

VIA DON BOSCO

“On se rend compteque l’on est enfermédans notre regardd’Occidentaux. Cafait grandir.”

ALIX

ÉLÈVE AU COLLÈGE SAINT-QUIRIN

Lalibre.beARTICLE

Que reste-t-il de la propagandecoloniale ? Visite guidée de l’expo“Notre Congo” et rencontre avec

son concepteur.

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11mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

À larencontrede La LibrePhoto Jean-Christophe Guillaume

Le silence est religieuxdans les rangs des jeuneshutois un jour, ottintoisl’autre, à leur arrivéedans le bâtiment quihéberge les rédactions dugroupe de presse IPM. Leslangues se délient ensuitelorsqu’est initiée la dis­cussion avec les journa­listes de La Libre. En enconnaissant davantagesur les rouages du métieret les défis du journa­lisme, ils déambulentdans les rédactions pa­pier et Web, avant deprendre la direction del’imprimerie. Ils y décou­vrent des rotatives enplein travail. Les jour­naux se baladent àgrande vitesse au­dessusdes têtes dans un dédaleimpressionnant. “Cespetites mains aux gestesassurés sont les UmpaLumpa de ce qui, instinc­tivement, m’a rappelél’histoire d’un petit gar­çon qui découvre l’enversdes barres de chocolat.Cette nuit­là, commedans un rêve surréaliste,nous avons découvertl’envers d’un journal”,expliquait Alix à l’issuede la soirée.

Invités à La Libre Belgique, les élève du Collège Saint-Quirin de Huy ont joué les journalistes en herbe.

JCGU

ILLAUM

E

Les élèves du Collège du Christ-Roi ont découvert les étapes qui jalonnent l’impression d’un journal.

JCGU

ILLAUM

E

Lalibre.bePHOTOS

Rencontres avec la rédaction :http://goo.gl/tOrRm7

Visites de l’imprimerie :http://goo.gl/fJaZAm

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12 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Les visages de la migrationlLe nombre de demandeursd’asile a augmenté en 2014.

lLa faute à un contexteinternational marqué par lesguerres.

lDes demandeurs d’asileutilisent le théâtre pourretrouver un semblant devie normale.

Chercher la sécurité, passeulement la prospérité

I ls sont plus nombreux quel’an dernier à se presser auxportes de l’Europe, bien sou­vent au péril de leur vie. Cer­tes, les demandeurs d’asile

ne constituent qu’une partie desmigrants. Toutefois, leur situationest jugée “inédite” par Dirk Van denBulck. Dans un entretien accordé à“La Libre” (8 janvier 2015), le Com­missaire général aux réfugiés et auxapatrides estime que la situation del’asile a “beaucoup changé en 2014”.

Là où, “il y a quatreans, la migration enBelgique concernaitsurtout des personnesqui n’avaient pas be­soin de protection”,aujourd’hui, près dela moitié d’entreeux la reçoit : ils sontainsi reconnus réfu­giés ou bénéficient de la protectionsubsidiaire (un droit temporaire deséjourner sur le territoire en fonc­tion de l’évolution de la situationdans leur pays d’origine). Ces sta­tuts sont octroyés lorsqu’il existeune crainte avérée d’être persécutésdu fait de la race, de la religion, de lanationalité, de l’appartenance à uncertain groupe social ou des opi­nions politiques.

Fuir les conflits armésEntassés sur des rafiots qui déri­

vent et prennent l’eau au large del’Italie, suspendus en haut de grilla­ges qui jouxtent les terrains de golfespagnols, symboles d’une Europeforteresse que d’aucuns dénoncent,ces candidats à la migration fuient,dans la très grande majorité des cas,les guerres et les conflits armés.Ainsi, la Syrie est en tête du tristepodium des pays d’origine les plus

représentés (voir encadré), suiviepar l’Afghanistan et l’Irak. “Avant dedénoncer les conséquences soi­disantnéfastes de la migration, peut­êtrefaudrait­il se demander pourquoitant d’Africains quittent tout ce qu’ilsont pour venir en Europe. Ce n’est pasun choix”, soulève Majid Hussain,réfugié originaire du Nigeria.

Dans les cabinets d’avocats, onobserve des nouveautés dans la na­ture des motivations : les change­ments climatiques et les épidémies

donnent lieu à de“nouvelles sortes de mi­grants”, nous confieun membre du Bar­reau de Bruxelles. LeCommissaire généralaux réfugiés et auxapatrides tempère : “Ildemeure très rarequ’une raison pure­

ment climatique soit invoquée. Pourautant, ces raisons sont tout de mêmeprésentes dans le récit de beaucoup demigrants puisque de nombreux con­flits et persécutions ethniques peuventavoir pour cause les changements cli­matiques”. En outre, certains candi­dats à l’asile ont réintroduit un dos­sier à la suite de l’épidémie Ebola.

Plus de fermetéIl y a quelques années, le minis­

tère de l’Asile et la Migration, sousla tutelle de Maggie De Block, dur­cissait les conditions de séjour desdemandeurs d’asile. Ceci à traversune série de réformes qui ont tou­ché, notamment, le regroupementfamilial (il est plus difficile de fairevenir sa famille en tant que Belgequ’en tant qu’Européen) et les ré­gularisations médicales, devenuesmarginales.

VVVy

Un “David et Goliath”à l’accent sénégalaisReportage Valentine Van Vyve

Au centre d’un ring délimitépar une corde, Bihlal etAlexandre s’affrontent en te­

nue traditionnelle de lutte sénéga­laise. Un gringalet visiblement dé­sespéré se trouve face à un colossemusclé et tente, à coups de vannes,de sortir de ses griffes. Les éclats derire de l’assemblée se font aussibruyants et enjoués que les rythmesdes djembés. Ce soir­là, dans le hallde l’école Sainte­Ma­rie de Jambe, la petitedizaine de membresde la troupe“Penc­mi” (“pala­bre”) présente sa“Lutte sénégalaise”.

L’histoire aurait pus’arrêter là. Sauf queBihlal, Fatima,Khiam, Alexandre etles autres sont desdemandeurs d’asile.Présents sur le solbelge depuis quel­ques mois pour lesuns, quelques semai­nes pour les autres,ces comédiens ontdécidé de se lancer dans l’art burles­que d’une scène emprunte des tra­ditions de leurs pays d’origine. Bi­hlal, qui endosse le rôle du petit co­mique, en est à l’initiative. Il y a 6mois, il faisait part de cette idée àKhiam, régularisé il y a 4 ans et bé­névole depuis lors au centre d’ac­cueil Sankt Elisabeth­Haus – une“manière de rendre ce que j’ai reçu”. Ilembarquait ni une ni deux dansl’aventure.

Sans théâtre, point de salutLa scène est pour ces demandeurs

d’asile un remède contre l’oisiveté.“C’est une bulle d’oxygène”, com­mente Bihlal. “Cesmoments sont ceuxoù l’on peut être des personnes norma­les. Après, les problèmes reviennent.”Khiam y voit “unemanière de trouverune place, moi que l’on considèrecomme le noir du village”.

Les membres de cette troupe vien­nent du Centre d’accueil de Man­derfeld, l’un des dix­neuf que gère laCroix­Rouge. Jean­René Olivier ygère un pan du département Ac­

cueil. Il constate que“ces représentationssont un cadeau qu’ilss’offrent, une manièred’avoir une place re­connue publique­ment”. Et de regretterque, souvent, ils nesoient vus que “sousla seule étiquette de de­mandeurs d’asile”.

Une famille, des destinsEntre audition, at­

tente, régularisation,recours, c’est le passéqui détermine le fu­tur. La “famille” qu’ilsforment en sera tôt

ou tard touchée. “La troupe peut àtout moment se casser”, disent­ils, lu­cides. Si, depuis cette représenta­tion, l’un s’est vu octroyer un titrede séjour, deux autres ont été placésen centre fermé. Fatima avait déjàreçu l’ordre de quitter le territoire.Alors qu’elle s’apprêtait à plier baga­ges, un autre posait ses valises. Letemps, au moins, de tailler une ba­vette sous l’arbre à palabre…

46,8%PROTECTIONOCTROYÉE AUX

DEMANDEURS D’ASILE

Les représenta­tions fontpartie de cesmoments lorsdesquels onpeut être despersonnesnormales ettrouver

une place dansla société.

“Nous n’avions jamaismis en place un projet aussi porteur. Notreécole avait besoin d’un beau projet fédérateur et nous l’avons !”

DAVID WÉRYProfesseur au Collège Saint-Quirin

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13mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

Les visages de la migration

Bihlal et Fatima, mari et femme sur scène, connaissent dans la réalité des fortunes diverses.

VALENT

INEVA

NVY

VE

‣ Origine Le Commissariatgénéral aux réfugiés et auxapatrides (CGRA) répertorie lesdemandes d’asile en Belgique. Surl’année 2014, les trois paysd’origine principaux connaissaientun conflit armé : la Syrie (1312),l’Afghanistan (1256), l’Irak (838)et la Guinée (418). Lesressortissants de Russie, Erythrée,RD Congo, Ukraine et Albaniecomplètent le top 10. Uneparticularité : la présence del’origine “indéterminée” de plusde 700 demandeurs d’asile. Ceclassement, dans des proportionsvariables, est resté relativementinchangé lors de l’année écoulée.“La tendance en Belgique suitl’évolution de la crise générale”,explique Dirck Van den Bulck.‣ Une grande majorité desréfugiés s’établit ailleurs dans sonpays ou dans les pays limitrophes.“Les migrations Sud-Sud équivalentles migrations Sud-Nord “, constatele Centre pour la Migration.‣ Nombre Au niveau mondial, lenombre de migrants est passé de154 millions en 1990 à232 millions en 2013, équivalant à3 % de la population.‣ Au total, 8139 personnes (ycompris les enfants mineurs nonaccompagnés – les MENA) se sontvues reconnaître l’asile.‣ Une protection a été octroyéedans près de la moitié des cas(46,8 % soit 6146 personnes)alors que moins de 30 % enavaient bénéficié en 2013.‣ La population née à l’étrangercompte pour 15 % de lapopulation belge. 2/3 desimmigrés sont des ressortissantsde l’Union Européenne. La nationla plus représentée est l’Italie quidevance de peu la France, ressort-il du dernier rapport de l’OCDE,concernant l’année 2012.

En chiffres

Bihlal, fondateur de la troupe “Penc-mi”, campe le rôle tragi-comique d’un frêle lutteur opposé à un adversaire de poids.

VALENT

INEVA

NVY

VE

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14 Supplément à La Libre Belgique - mercredi 28 janvier 2015

Le fossédes inégalitésse creuse

lLes différences de niveauxde richesse sont exacerbéesà l’intérieur même des pays.

lLa logique binaire n’existeplus : il n’y a plus un seulsud et un seul nord.

lLes associations appellentà un “nouvel ordremondial”, juste et durable.

Les inégalités internes aux Etatsdu nord comme du sud augmentent

Depuis le début du siècle dernier, la richesse glo­bale du monde n’a cessé de croître en mêmetemps que la pauvreté, de telle sortequ’aujourd’hui, les très riches côtoient les trèspauvres. Selon Arnaud Zacharie, ce paradoxe

nous mène à la croisée des chemins : “Tous les fondementssur lesquels étaient établies au XXe siècle les relations Nord­Sud sont en train d’évoluer”, précise le secrétaire général duCNCD 11.11.11. Exit le nord riche et industrialisé d’uncôté et le sud pauvre et en développement de l’autre.

Le fossé Nord-Sud se résorbeSi les inégalités en termes de richesse sont encore bel et

bien présentes entre le nord et le sud, depuis une décen­nie, elles tendent à se résorber. “Cette réduction des inégali­tés s’explique cependant en grande partie par les performan­ces de la Chine, du Brésil ou de l’Inde, poids lourds démogra­phiques, qui ont un impact très important sur le poids du sud”,tempère Arnaud Zacharie. Partant de ce constat, il consi­dère que “la grille d’analyse Nord­Sud est dépassée. Il n’y apas qu’un seul nord et qu’un seul sud : les caractéristiques de laChine sont complètement différentes duNiger ou duBurundi”,fait­il remarquer.

Dans ce monde multipolaire marqué par l’affirmation depuissances régionales, il serait donc plus correct de décli­ner le sud au pluriel. Tant en ce qui concerne les richessesque les pays détiennent que la satisfaction des Objectifs dumillénaire de l’Onu. Ceux­ci arrivent à échéance sans êtreparvenus à livrer la totalité des résultats escomptés, no­tamment dans la mise en place des systèmes de protectionsociale. Près de trois quarts de la population mondiale enest encore dépourvue. Des efforts considérables sont àmentionner à cet égard au sein des pays émergents(BRICS), mais les résultats se font peu sentir dans les paysles plus pauvres, faute de moyens ou d’intérêt. “Il est im­portant pour les pays en développement d’avoir la volonté deles mettre en œuvre, et pour les pays donateurs, de sortir de lalogique d’assistance pour soutenir ces projets”, commenteArnaud Zacharie.

Des inégalités internes aiguësPour autant, les inégalités ne sont pas prêtes de disparaî­

tre. Loin de là. Celles qui existent au sein même de chaquepays tendent en effet à se faire de plus en plus prégnanteset ce “y compris dans les pays de l’Union européenne”, souli­gne Arnaud Zacharie. La croissance économique qu’enre­gistrent certains États est donc loin de bénéficier à toutes

les franges de la population.Une tendance que confirment les prévisions faites par

Oxfam en marge du Forum économique mondial. En2016, “1 % de la population détiendra plus que les 99 % res­tants”, expose Winnie Byanyima. La directrice générale del’ONG britannique dénonce “l’ampleur vertigineuse des iné­galitésmondiales” et la “rapidité avec laquelle le fossé entre lesgrandes fortunes et le reste de la population se creuse”.

Ces chiffres ont été contestés par certains économistes,selon lesquels “l’utilisation faite des données pose problème”,confie Alexandre Delaigue. L’économiste de Saint­Cyr dé­nonce part une image trompeuse des inégalités. Quoi qu’ilen soit, Oxfam appelle les dirigeants internationaux à s’at­taquer “aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obs­tacle à un monde plus juste et plus prospère”. Et Arnaud Za­charie de plaider en faveur d’un “système démocratique deredistribution international et national”.

À Davos, le “G 173” mis de côtéUn sommet économique mondial peut­il amorcer des

pistes de solution ? “C’est un rendez­vous entre les dirigeantsdes pays occidentaux et émergents et ceux des grandes firmestransnationales”, souligne le secrétaire général du CNCD11.11.11. À l’agenda de Davos, la situation des pays les pluspauvres est à peine abordée “ou alors sous l’angle des inves­tissements dans les ressources naturelles qu’ils recèlent”. Et deprévenir du risque “derrière les relations entre pays indus­trialisés et pays émergents d’oublier les pays beaucoup pluspauvres – qui se dénomment le G­173, par opposition auG­20­ de plus en plus marginalisés, dont la majorité vit des situa­tions d’extrême pauvreté quasi généralisée”. À l’instar despays émergents, “il faudrait qu’ils créent une alliance appro­fondie qui impose ses problèmes spécifiques à la table des né­gociations internationales”.

Pas de pilote dans l’avion de la mondialisationL’ordre du monde évolue rapidement, “pour le meilleur

comme pour le pire”, conclut Arnaud Zacharie. “Nous vivonsdans un village planétaire, avec toutes les interdépendancesque cela implique : les crises globales; financière, climatique,alimentaire, sociale et politique”. Or, “il n’y a pas de pilotedans l’avion de lamondialisation”. Selon lui, “on est dans unephase de transition qui soit nous permettra d’instaurer unnouveaumode de production et de consommation plus équita­ble et plus durablement réparti. Soit nous mènera vers uneexacerbation des crises globales et des conflits internationaux..

VVVy

“Nous apprenons aveceffroi que le pourcentle plus riche sur terrese partage plus de40% des richesses

tandis que lamajoritédans lemonde n’apresque rien.”

PAULINEÉlève à Saint-Quirin

“Les perdants n’ontque desmiettes.Jeme suis sentiedévalorisée,inférieure.”DITERLINE

Lors d’un jeu de rôle

“Ce sera un échangede bonnes pratiquesenrichissant pourtous, une ouverturesur d’autres horizons.

Les Belgesobserveront qu’ilspeuvent agir pourles plus vulnérables;tant en Belgique

qu’ailleurs. C’est çala citoyenneté.”

PAULCroix-Rouge rwandaise

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15mercredi 28 janvier 2015 - Supplément à La Libre Belgique

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