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SUR LES PAS DE JÉSUS , AU CŒUR DE LA PAUVRETÉ THÉRÈSE RUDENT Notre-Dame-de-Grâce. Cathédrale – Saint-Louis – Saint-Martin – Saint-Jean – Saint-Druon – Proville Saint-Vaast - Saint-Géry. Saint-Géry – Saint-Joseph – Sainte-Olle – Saint-Roch – Immaculée – Ramillies – Escaudœuvres – Neuville-Saint-Rémy – Tilloy 3151 www.paroissesdecambrai.com www.paroisses decambrai.com LE TRICENTENAIRE DE FéNELON ( P.11 ) JEUNE ET CHôMEUR ( P.4) APRèS L’AGRESSION… ( P.8) LA SOLITUDE DES MALADES ( P.8) SOIRéE DE FRATERNITé ( P.9) LE VOYAGE DE L’ESPéRANCE ( P.9 ) C’EST DéLICIEUX, MAIS… PAS SEULEMENT ! ( P.10 ) PAUVRETé EN AFRIQUE DE L’OUEST ( P.14) N°49 – 1,25 € – TRIMESTRIEL – DéCEMBRE 2014

SUR LES PAS DE JÉSUS AU CŒUR DE LA PAUVRETÉmedia.cathocambrai.com/617871.pdf · SALONS FUNERAIRES à ... Il est pauvre : pauvre ... riche marchand, il animait les fêtes de

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SUR LES PAS DE JÉSUS, AU CŒUR DE LA PAUVRETÉ

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Notre-Dame-de-Grâce. Cathédrale – Saint-Louis – Saint-Martin – Saint-Jean – Saint-Druon – ProvilleSaint-Vaast - Saint-Géry. Saint-Géry – Saint-Joseph – Sainte-Olle – Saint-Roch – Immaculée – Ramillies – Escaudœuvres – Neuville-Saint-Rémy – Tilloy

3151 www.paroissesdecambrai.com

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Le tricentenaire de FéneLon (P.11 )

Jeune et chômeur (P.4) APrès l’Agression… (P.8) lA solitude des mAlAdes (P.8) soirée de frAternité (P.9)

le voyAge de l’esPérAnce (P.9 ) c’est délicieux, mAis… PAs seulement ! (P.10 )

PAuvreté en Afrique de l’ouest (P.14 )

N°49 – 1,25 € – TRIMESTRIEL – DéCEMBRE 2014

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ëlDans notre monde en mutation

rapide, l’économie de libre échange cherche souvent la rentabilité financière au détriment de «l’humain».Une société plus

juste, plus conforme à l’Évangile, est-elle possible ?Le service de l’homme comme unique et seul but est un défi. Voulons-nous vraiment y répondre ?

«Le service de l’homme»Jacques Défossez, diacre, membre du collectif solidarité

Il est utile de s’interroger et de repenser le fondement du «vivre ensemble».Encourageons ceux qui militent dans chaque lieu, pour une réelle représentativité de certaines catégories. Femmes, habitants de quartiers défavorisés, personnes âgées, jeunes en recherche de travail… sont tous du même peuple dans sa diversité sociale et culturelle. Veillons à donner la parole aux plus pauvres et aux plus démunis, sans se contenter des clichés.Les aides ne seraient pas nécessaires si

on allait aux causes de la pauvreté et de l’injustice !Aucun de nous n’est indifférent à ces problèmes de notre temps. Être présent aux associations caritatives permet d’entendre les difficultés et le courage de beaucoup. C’est utile de soulager dans l’urgence. Mais entreprendre et agir dans un réel engagement de justice sociale est nécessaire. Nous devons en trouver le chemin : dans une vraie démocratie, chacun doit y prendre sa part.

La crèche à la veillée des personnes isolées en 2013.

Rédaction et administration :Caméra édition CambraiPresbytère - 8, rue Saint-Georges59400 Cambrai

Directeur de la publication : Georges Sanerot. Edité par Bayard Service Edition : PA du Moulin - Allée H. Boucher - BP 60 090 - 59 874 WambrechiesTél. : 03 20 13 36 60 - Fax : 03 20 13 36 89 e-mail : [email protected] Internet : www.bayard-service.comSecrétaire de rédaction : Cécile Aubert. Publicité : Bayard Service Régie - Tél. : 03 20 13 36 70Tous droits réservés textes et photos. Imprimé par Imprimerie Léonce Deprez (Barlin). Dépôt légal : 4e trimestre 2014

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Pour prendre contact avec les paroisses catholiques➤ Internet : paroissesdecambrai.comS’adresser aux responsables de l’église du quartier ou à l’un des secrétariats ci-dessous.

Paroisse Notre-Dame-de-Grâce (Cathédrale, Saint-Druon, Saint-Jean, Saint-Louis, Saint-Martin, Proville)

6, rue Saint-Georges – CambraiTél. : 03 27 81 34 71.Du lundi au samedi de 10h à 12h.Les mardi, mercredi, vendredi de 15h à 17h.E-mail : [email protected]

Paroisse Saint-Vaast-Saint-Géry (Escaudœuvres, Saint-Géry, Immaculée, Saint-Joseph, Neuville-Saint-Rémy, Tilloy, Sainte-Olle, Ramillies, Saint-Roch)

Maison Saint-Aubert – 8, place Fénelon - Cambrai - Tél. : 03 27 81 87 11.

De 10h à 12h et de 15h à 18h (sauf samedi après-midi).

e-mail : [email protected]

Pour les deux paroisses, durant les vacances scolaires, l'accueil a lieu le matin uniquement.

Le Noël du monde ouvrierVendredi 19 décembre : 19h à Saint-Martin

Pour le pardon et la réconciliationSamedi 20 décembre :

à la cathédrale de 9h à 18h.

Veillée de Noël à CambraiPour les enfants de 4 à 8 ans et leurs familles,

veillée de Noël le 24 à 16h à la cathédrale.

Pour préparer et célébrer la naissance de Jésus-Christ

Messes de Noël Le 24 déc. Le 25 déc.Cathédrale 23h30 11hSaint-Druon 11hEscaudœuvres 18hSaint-Géry 18h30Immaculée 20hSaint-Louis 9h30Saint-Martin 17hNeuville-Saint-Rémy 19hSainte-Olle 10hProville 18h30Ramillies 11hSaint-Roch 18h30

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Le 20 décembre, au marché de Noël de 17h à 19h,la chorale œcuménique «D’un même Cœur» chante pour vous et avec vous.

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L eur mission est d’aller à la ren-contre des personnes en errance,

là où elles se trouvent : une tâche dif-ficile, car il n’y a pas réellement de squat identifié à Cambrai, mais plutôt des lieux «mobiles» où ces personnes se regroupent ou s’isolent.Fort heureusement pour cette équipe de la Maraude, 80% des personnes

leur sont familières. Dominique, ani-matrice à l’Arpe, explique que le pre-mier contact se bornera peut-être à donner un café, une soupe, ou une couverture… mais à la deuxième ou à la troisième rencontre, les liens se tissent et certaines acceptent de venir à l’Estime (accueil de jour) et même d’être hébergées. Parfois, c’est

La Maraude… pour sortir de la rueBénévoles de la Croix-Rouge et salariés de l’Arpe1, ils sillonnent à bord de leur véhicule rouge les rues de Cambrai et les communes de l’arrondissement.

Un moment de convivialité à l’Estime.

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à la demande du 115 que l’équipe se déplace.

Michel a passé trois semaines à la rue

Rien n’est facile, le nombre de per-sonnes en errance augmente plus vite, hélas, que le nombre de places d’hébergement !Autour d’un café, nous avons rencon-tré Michel – 50 ans – qui a perdu son travail de mécanicien, a vécu trois semaines à la rue avant de rejoindre le Centre d’hébergement et de réin-sertion sociale (CHRS) des Trois clo-chers. Gabriel, 30 ans, qui vient de Valenciennes, a dormi sous les ponts avant d’être repéré, soutenu par la Maraude, et hébergé. Sa grande fierté est de pouvoir travailler en insertion dans le cadre de l’atelier d’adaptation à la vie active (AAVA), pour des tra-vaux de peinture. «Je deviens aidant, témoigne-t-il, je peux conseiller car j’ai l’expérience de la rue.»

Monique Godin1. Arpe : accueil, réinsertion, promotion, éducation.

Association cambrésienne, 9, sentier de l’Église.

Poursuivre le dialogue avec tous« Les événements en Syrie, en Irak et leurs répercutions dans les pays voisins, offrent le spectacle d’une barbarie qu’on pensait révolue. Nous sommes profondément marqués par le sort imposé aux minorités vivants dans ces pays…Nous accueillons positivement les propos des musulmans qui souffrent profondément de l’image de l’Islam que donnent les exactions commisses par Daech. Nous espérons que les autorités musulmanes les plus hautes dans le monde le fassent avec autant de clarté…A notre niveau et dans notre pays, nous voulons poursuivre dans un esprit de dialogue et de respect, nos relations avec nos compatriotes musulmans… »Monseigneur Georges PontierDiscours à l’assemblée des évéques, Lourdes. 5 novembre 2014. co

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Monseigneur Georges Pontier.

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CaméraN° 3151

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réseau et sans accès à la formation professionnelle, sont encore plus défa-vorisés pour trouver un emploi.»Éric vit tout cela au quotidien.«Aider les jeunes à trouver un emploi, être créatif avec cette partie de la population», c’est l’un des dix conseils donnés en juillet par le pape François. Merci à ceux qui y travaillent.

Guy DemetsE n France, comme en Europe, 23%

des jeunes n’ont pas d’activité pro-fessionnelle, ils sont les premières vic-times de la crise.Éric aimerait fonder un foyer, trou-ver un emploi, payer un loyer et l’ali-mentaire. Avec sa compagne, ils vou-draient un enfant, un nid. Ils vou-draient «vivre» tout simplement. Ces rêves leur sont interdits.Pas d’insertion professionnelle, pas d’insertion sociale, pas question de participer à la vie communale ; pire encore : pas envie d’y participer.Le Secours catholique, à l’occasion de son rapport annuel, dresse un constat sans appel sur la difficulté des plus pauvres à accéder à l’emploi. Son pré-sident ajoute : «C’est un peu la double peine pour les plus pauvres qui, sans

lA mission locAle du cAmbrésisLa mission locale du Cambrésis est un lieu d’accueil, d’écoute, d’accompagnement et de conseils, pour les jeunes de 16-25 ansPlace de la République à Cambraitél. 03 27 78 48 48mlcambresis.fr

«D ès le début du mois, on achète tout ce qu’il faut pour Léonie.

Nous sommes logés correctement, mais une fois qu’on a payé les fac-tures, il ne reste pas grand-chose pour vivre. Il faut toujours calculer pour arriver à la fin du mois. Il n’y a rien pour les loisirs.Les salaires augmentent moins vite que le coût de la vie. C’est difficile de vivre si l’on n’a pas deux salaires. Je ne sais pas comment font les familles qui élèvent deux ou trois enfants.Il m’est arrivé d’aller au Resto du cœur. Il faut vraiment remballer sa fierté. Ce qui est bien et normal, c’est

de travailler pour faire vivre sa famille. En travaillant, on ne devrait pas avoir besoin de ces aides.Je cherche toujours du travail dans l’animation sociale. Ce qu’on me pro-pose ce ne sont quelques heures et trop loin. Ça ne couvre pas les frais de voiture et de nounou.Récemment, nous avons fait le bap-tême de Léonie. Nous n’avions pas les moyens d’inviter toute la famille. Nous espérons pouvoir le faire plus tard, quand j’aurai un emploi stable.»

Propos recueillis par D. Dewailly

Jeune et chômeur

Travailler, sans avoir besoin d’être aidé !Julie et Maxence ont une petite fille de 6 mois, Léonie. Maxence travaille par poste, avec un salaire modeste. Julie ne parvient pas à trouver un emploi régulier. Elle raconte.

Éric habite un village périphérique de Cambrai. Actuellement, son diplôme universitaire ne débouche sur aucun emploi. Il est pauvre : pauvre en ressources financières, pauvre en projet, pauvre en vie sociale. Il est à la recherche d’un emploi et ne trouve pas une autre formation assez proche.

L’enfant est notre priorité. d.

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En recherche dans une agence de Pôle emploi.

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AVEC JÉSUS, AU CŒUR DE LA PAUVRETÉLa pauvreté : manque accablant de ressources ou renoncement volontaire à des biens matériels ? Incapacité à donner ou à demander, ou besoin ressenti d’une ouverture et d’une recherche ? À chacun de trouver ce qu’est la vraie richesse...

«B ienheureux les pauvres»... Oserions-nous dire cette parole de Jésus à celui

qui nous tend la main ? À celui qui, ne pou-vant payer ses factures, va devoir vivre avec les siens dans le froid cet hiver ? Contre cette pauvreté qui impose des privations, qui est source de tant de souffrances, nous devons lutter de toutes nos forces. Rendons hommage aux bénévoles qui participent à ce combat de tous les jours.

Le vœu de pauvreté de saint François d’Assise

Sans doute, pour François d’Assise, la pauvreté a été un choix. Il était fils d’un riche marchand, il animait les fêtes de la jeunesse dorée. Et voilà qu’en lui il entend l’appel du Christ. Il renonce à tous les biens de ce monde, et vit ce dépouille-ment comme la voie qui mène à Dieu. C’est lui qui est à l’origine de la tradition

des crèches de Noël, où l’on voit l’enfant Jésus sans défense et démuni de tout, sauf de l’amour de ses parents et de l’ac-cueil chaleureux des humbles bergers.«Bienheureux les pauvres !» Comment comprendre cette parole de Jésus ? Certainement comme une invitation à ne pas nous installer dans la satisfaction, en considérant que rien ne nous manque et que nous n’avons besoin de personne. La pauvreté peut devenir une vertu si elle nous permet de prendre conscience de nos insuffisances, si elle nous incite à nous mettre en marche pour rencontrer autrui, à nous enrichir de découvertes et de connaissances que nous pourrons lar-gement redistribuer. La vertu de pauvre-té : une dynamique !

Gérard Vitoux

Luttons de toutes nos forces

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Saint François d’Assise.

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Pauvre ou richeÀ la pauvreté, il faut associer la richesse. L’une cache l’autre, presque complice !

F rappé par les jugements portés contre les familles du bidonville

de Noisy-le-Grand, qui acceptaient la soupe et les vêtements que leur appor-taient des bonnes volontés, le père Joseph Wresinski a voulu aussi leur rendre leur dignité. «La misère ne se soulage pas, elle se détruit», répète-ra-t-il souvent. Il fonda le Mouvement international ATD Quart Monde.

Le père Joseph à l’œuvreIl a demandé aux hommes du «camp» de construire un foyer pour leurs femmes, une maternelle pour que les enfants soient préparés avant d’entrer à l’école et y réussissent, une biblio-thèque pour les enfants d’âge scolaire, un atelier pour les adolescents…

Une militante d’ATD Quart Monde raconte : «Quand je suis arrivée à Noisy-le-Grand, dix années plus tard, j’ai proposé à quatre jeunes adoles-centes qui venaient de faire leur com-munion solennelle de découvrir l’his-toire du peuple de Dieu (catéchisme de persévérance). Elles ont «rêvé» de connaître la Terre sainte ! Mais c’était bien loin ! Nous avons pu recueillir de quoi financer le voyage. J’ai contacté le Centre Richelieu (aumônerie des étudiants de la Sorbonne) et c’est avec un groupe d’étudiants que ces quatre filles sont parties en Terre sainte, accueillies royalement ! À leur retour, le père Joseph a osé affirmer que, grâce à ce projet fou du pèlerinage de plus de deux semaines, aucune

d’elles ne connaîtrait la misère, une fois adulte ! Et c’est ce qui est arri-vé ! Lorsque la misère est très grande, seuls de très grands projets peuvent la détruire.»

Une dalle au Trocadéro, une autre à Somain

Un des grands projets fut, le 17 octobre 1987, la Journée du refus de la misère, voulue par le père Joseph pour célé-brer les trente ans du Mouvement Quart Monde. Une dalle fut installée sur le parvis du Trocadéro à Paris, en l’honneur des victimes de la misère. En 1992, le 17 octobre est devenu la Journée mondiale du refus de la misère, reconnue désormais dans de nombreux pays des cinq continents. Journée de fierté, de mise à l’honneur, de rencontre entre personnes de tous milieux sociaux.Une autre dalle, réplique de celle du Trocadéro, a été inaugurée en 2004 à Somain. Nous avons fêté, cette année, le 10e anniversaire, de façon plus solennelle comme il se doit. Un géant, à l’effigie du père Joseph, a été créé par des militants Quart Monde de Lille et Liévin. Il a ouvert la marche qui nous a conduits du quar-tier ouvrier de Dessesvalle jusqu’au centre-ville. Nous nous sommes ras-semblés devant la dalle où une gerbe a été déposée.

Françoise Vedrenne, militante ATD Quart Monde à Somain

Joseph Wresinski : «La misère ne se soulage pas, elle se détruit»L’été 1957, au bidonville de Noisy-le-Grand, est arrivé un aumônier pour remplacer l’abbé Pierre, malade. C’était le père Joseph Wresinski. Il a voulu vivre avec et comme ses occupants, quelle que soit son appréhension.

Kasimir Malevitch, peintre russe d’origine polonaise, peignait des carrés noirs sur une toile blanche. Ce que l’on voit en premier lieu : le «carré noir». Le «carré blanc» personne n’en parle. C’est cela, la pauvreté : ce n’est qu’une question de regard.Nous avons beaucoup à découvrir de l’autre. Nous sommes tous pauvres, pauvres de la rencontre de notre prochain.

Faisons un rêve. Un jour peut-être, les biens de ce monde seront équitablement répartis. Il n’y aura plus ni riches ni pauvres, et nous vivrons ce partage comme frères et sœurs.Mais… il y aura toujours une belle richesse à acquérir, et une pauvreté à vivre comme une vertu.

Jean-Michel Szafran, diacre permanent

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Joseph Wresinski (1917-1988).

Dépôt de gerbe, le 17 octobre,

à Somain.

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Illettrisme : il n’est jamais trop tard !En 2013, l’illettrisme a été déclaré «grande cause nationale». Près de 7% de la population est concernée.

L e dernier numéro de Caméra parlait des souffrances silencieuses des détenus.

Pour être juste, il faudrait parler aussi de la détresse silencieuse des victimes. Avec mon mari, je gérais un petit commerce. Beaucoup de travail, dans la journée, mais aussi le soir, pour toutes les tâches comptables et admi-nistratives. Nous partagions tout, le quoti-dien comme les grandes décisions.Il a suffi de quelques instants. Un homme cagoulé a fait irruption dans le magasin, un

pistolet à la main. Il a demandé l’argent de la caisse. Il était nerveux, et comme mon mari ne s’exécutait pas assez vite, il a tiré et il l’a abattu.Ce jour-là, j’ai tout perdu : l’époux que j’aimais et tout ce que nous avions bâti ensemble. Ma joie de vivre, qui me faisait accueillir chaque journée nouvelle avec bonheur. La confiance que m’inspirait l’hu-manité qui, je le pensais, ne pouvait pas être foncièrement mauvaise. La boutique que

QUAND LA MALADIE DÉCIDECécile, une dame âgée rencontrée devant le local de la Croix-Rouge, explique...

«J’ai toujours un peu honte quand je viens ici. Je me fais l’effet d’être devenue une mendiante, alors qu’il y a un an encore, je me croyais à l’abri du besoin.La pension de retraite de mon mari n’était pas très élevée. Elle nous permettait de vivre modestement, mais sans trop de soucis, parce que, à force d’économies, nous avions pu devenir propriétaires de notre maison.Et puis est venu le malheur. J’ai constaté que mon mari perdait peu à peu la mémoire : c’était la terrible maladie d’Alzheimer. Il fallait une attention de tous les instants.À bout de force, j’ai dû me résoudre à placer mon mari dans un établissement spécialisé. Pour payer les mensualités, j’ai vendu notre maison. Je vis à présent dans une petite chambre et, pour manger, j’ai recours à la Croix-Rouge et aux Restos du cœur.Heureusement, j’y trouve, non seulement de la nourriture, mais aussi un accueil chaleureux. On m’écoute, on me parle, on me réconforte et, pour moi, c’est plus important que recevoir des provisions. Malgré la pauvreté dans laquelle je suis tombée, on me reconnaît encore comme une personne.»

Gérard Vitoux

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L a France a choisi le terme «d’il-lettrisme» (personnes ayant une

connaissance insuffisante de l’écrit bien qu’ayant été scolarisées dans notre pays) afin de le distinguer de la situation des personnes qui ne sont jamais allées à l’école.Les conséquences de l’illétrisme sont toujours douloureuses, comme un sentiment de dévalorisation de soi, des difficultés à communiquer, à échan-ger, à participer à la vie sociale et culturelle. Elles revêtent différentes formes qui portent à conséquence au quotidien : ne pas savoir lire une notice, ne pas pouvoir suivre la scola-rité de son enfant, ne pas savoir calcu-ler des quantités…

Lecture, écriture et calculCombattre l’illettrisme, c’est réac-quérir les bases en lecture, écriture et calcul, nécessaires pour devenir auto-nome dans sa vie familiale, profession-nelle et citoyenne.Heureusement, de nombreux béné-voles œuvrent pour la prévention et la lutte contre ce «manque». Il est pos-sible d’agir dans tous les domaines et à tous les âges.Au Relais Amical Malakoff Mederic Hainaut de Valenciennes, dans le cadre de ses missions de bénévolat social et économique, un atelier orchestré par

Paul Parzyjagla travaille sur cette «cause» et des binômes se sont consti-tués.Ils permettent à Bernard, à Fred, à Michèle et à tous les autres de lire le journal, d’aider son enfant à faire ses devoirs, de répondre aux annonces pour trouver un emploi… Ils sont sur la bonne voie !

Thérèse Godevin

Pour aider et rejoindre l’équipe de bénévoles :

plus d’informations au 06 33 01 53 65.

Une partie de l’équipe.

Quand on a tout perduJeanne raconte son agression, et ses douloureuses conséquences...

j’ai dû fermer et où j’ai laissé tant de sou-venirs.Qui me rendra ma paix intérieure ?Il m’est impossible d’éprouver de la com-passion pour les criminels, d’accorder mon pardon. Les aumôniers de prison plaident pour la réinsertion des détenus à leur sortie de prison. Ils souhaitent éviter la récidive et je comprends leurs arguments. Mais, pour moi, il n’y aura jamais de réinsertion.

Jeanne, avec Gérard Vitoux

Soutien aux victimes

Institut pour la justice, 140 bis rue de Rennes – 75006 Paris

Et Ajar – permanence dans les tribunaux. Sur rendez-vous.

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L a personne malade passe soudain d’un état normal à un état où

l’anxiété et l’inquiétude vont occu-per tout l’espace :– Inquiétude par rapport à l’annonce d’un diagnostic.

– Inquiétude par rapport à l’avenir et à la possibilité de s’en sortir.– Inquiétude par rapport à ce que l’on est obligé de quitter au moins momentanément : le métier, les col-lègues, la famille et, dans certains

Après l’agression…Les médias forcent parfois l’émotion lors des agressions où il y a mort d’homme. Mais, une fois l’actualité passée, le silence s’installe. Comment en parler avec pudeur ?

La solitude des malades

Le drame laisse des images et des souvenirs qui continuent d’habi-

ter la vie quotidienne. Dans les acti-vités, les rencontres habituelles, on fait bonne figure. Avec les enfants aussi. Car c’est évidemment une épreuve pour eux. Et comment répondre aux questions des petits ?Le moindre souvenir, les fêtes sont marqués de cette blessure. Parfois, il y a des moments d’angoisse, dif-ficiles à partager avec nos meilleurs amis. On ne peut pas vivre sans pardon. Mais comment y parve-nir quand on a l’impression que les malfaiteurs n’ont pas un vrai regret. Peuvent-ils mesurer le mal que leur crime entraîne ?On pense souvent à toutes les vic-times innocentes, aux enfants vio-lés, aux personnes torturées. Et l’on sent que l’on doit vivre pour résister à ce mal absolu.Les associations d’aide aux victimes

(lire notre dossier en pages 5 à 7) apportent un soutien estimable. Il faut s’en rapprocher lorsqu’on connaît une telle épreuve. Pour ne

pas perpétuer le mal, il importe aussi d’en parler avec justesse et respect.

D. Dewailly

Que dire aux petits enfants ?(Ici, complicité entre une grand-mère et sa petite fille de 5 ans, à Vézelay.)

L’entrée dans la maladie est souvent synonyme de souffrance physique et morale.

cas pour les personnes âgées en par-ticulier, la maison.La personne va vivre cela le plus souvent seule, car pour les proches comme pour les professionnels de santé, il est plus rassurant de se consacrer au problème médical strict que d’aborder les problèmes qui angoissent le malade et qui sont pour lui de vraies questions : vais-je souffrir ? est-ce que ma vie est en danger ? quel est mon avenir ?La solitude, la personne malade la ressent, car elle n’a pas souvent d’es-pace de parole et d’écoute par rap-port à son angoisse de la souffrance et de la mort.De gros efforts sont faits pour que famille, visiteurs et professionnels de santé puissent être mieux à l’écoute.

Pascale Delevallée

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Une présence qui réconforte.

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A près une petite annonce pleine d’humour (voir ci-contre), nous

nous sommes aperçus que, dans nos quartiers, ce n’était pas du rêve. Aller chercher l’enfant d’une voisine à l’école, organiser la fête des voisins, créer des liens pendant les vacances au camping, se donner des coups de main, ce n’est pas rare. Et on peut toujours faire mieux !Cette annonce qui nous invite à aimer, nous l’avons aussi entendue dans l’Évangile où Jésus, descendu au milieu de nous partager notre vie par amour, nous invite à aimer comme lui ! Tout un programme !Chacun est reparti, heureux d’avoir pu parler simplement ! À quand le pro-chain rendez-vous ?

M.-A. Lefebvre

Soirée de fraternité

C’est un dépaysement : le lieu d’ac-cueil, Lisieux et la vie de sainte

Thérèse, le Mont-Saint-Michel et la traversée de la baie à pied, le port d’Honfleur et ses églises. Une belle aventure, loin d’un quotidien difficile.

Plus encore que les lieux, nous nous sommes découvert les uns les autres. Certains, qui se demandaient s’ils allaient se supporter, se sont entendus comme larrons en foire.On a aussi vécu une entraide sponta-

Quelques mois de préparation à la Pause, une charte écrite et signée par les bénévoles et les accueillis, une participation de 70 euros, peu à peu économisée, et du 8 au 12 septembre le voyage de l’Espérance part en Normandie.

Le voyage de l’Espérance

Le samedi 6 septembre, soixante personnes se sont retrouvées au centre Saint-Martin. Les vingt participants du rassemblement «Servons la fraternité» l’an dernier, à Lourdes, avaient invité voisins et amis.

née, dans la vase lors de la traversée de la baie du Mont-Saint-Michel, en por-tant les bagages les uns des autres, en s’attendant mutuellement…Dans ce cadre bienveillant, certains se sont ouverts, ont exprimé leur vécu et leurs attentes en toute simplici-té. Le passage sur la tombe de l’abbé Pierre a été un moment fort. Chacun était conscient de ce que l’abbé Pierre a apporté dans le regard que nous portons les uns sur les autres, et sur nous-mêmes.Partis à la découverte d’une région, nous avons fait connaissance les uns avec les autres. Une semaine fatigante, mais tout le monde serait prêt à repar-tir pour un nouveau voyage !

Marie, animatrice de la Pause

Devant l’entrée de la basilique de Lisieux.

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Deux moments de la soirée.

lA frAternité, une belle entrePriseOn cherche :– Un électricien pour rétablir le courant.– Un opticien pour changer le regard.– Un artiste pour dessiner un sourire sur tous les visages.– Un maçon pour bâtir la paix.– Un jardinier pour cultiver la pensée.– Un prof de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres !

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lA PAuseC’est l’accueil de jour du Secours catholique65 rue Saint-Druon à Cambrai.Ouvert tous les matins, pour personnes isolées ou à la rue.

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C et établissement n’est pas comme les autres. Ici, ce sont des pro-

duits frais, achetés auprès des maraî-chers locaux, qui sont cuisinés dans un cadre agréable, lumineux, en plein centre-ville. La préparation, la présen-tation des plats et le service mobilisent neuf personnes en réinsertion, bénéfi-ciant du dispositif AAVA1.Aidées d’un restaurateur cambrésien qui a, entre autres, concocté les fiches techniques, nos cuisiniers réappren-nent les savoirs de base et surtout la confiance en soi. Tablier noir, che-misier blanc impeccable, Myriam et Jeanne sont rayonnantes !La première, maman d’un enfant de 4 ans, hébergée au Centre d’héberge-

ment et de réinsertion sociale (CHRS), nous dit sa joie d’avoir cette petite activité qui lui donne un sentiment

d’utilité et lui procure un petit pécule. Jeanne, arménienne en attente de régularisation, veut nous montrer les compositions splendides qu’elle sait réaliser simplement, avec des fruits et des légumes.Mickael enfin, 26 ans, qui prend notre commande, espère que ce stage lui servira de tremplin pour trouver un emploi stable. Il est 14h30, la vaisselle et le nettoyage de la salle les atten-dent. Demain, le restaurant ouvre ses portes.

Monique Godin

1. AAVA : dispositif qui a pour objet l’adaptation à la

vie active par l’apprentissage des règles nécessaires à

l’exercice d’une activité professionnelle.

bénéficier les entreprises du label «Entreprise adaptée». C’est un avan-tage pour celles qui ont recours à ses services.Sans subventions, l’association donne donc du travail à des personnes qui n’ont pas envie d’être assistées. Le tri du papier par catégorie permet un meilleur recyclage que ce qui est ramassé dans nos bacs jaunes. Reliée à d’autres entreprises de même type, elle participe à l’effort que nous aimons faire pour l’emploi, comme pour l’ave-nir de la planète !

Propos recueillis par D. Dewailly

Contact : Jean-Yves Bernier,

[email protected] – tél. 06 37 10 44 48

Dépôt possible pour des papiers propres,

mis en paquets : Astride, 13 rue Gambetta

59225 Montigny-en-Cambrésis

L ’association Astride a son atelier à Montigny-en-Cambrésis. Elle

ramasse et trie les papiers de bureau ramassés principalement dans les entreprises. Des particuliers lui en apportent aussi directement, et l’école de Montigny participe à ce ramassage !

Astride emploie des personnes avec un handicap physique, pas trop lourd et reconnu. Les postes de travail et les rythmes sont adaptés. C’est une inté-gration réelle, pour les cinq employés qui habitent à proximité.Astride crée un partenariat pour faire

C’est délicieux, mais… pas seulement !

Du travail adapté, et bien utile !

«Ô comptoir des soupes», rue Sadi Carnot à Cambrai, vous choisirez une des trois soupes proposées. Vous pourrez ajouter crudités, fromage, pain grillé et dessert, pour une somme vraiment très raisonnable. Et à emporter, c’est encore moins cher !

L’association Astride s’occupe de recyclage des papiers de bureau. Mélanie Leguay, trésorière de l’association, en parle volontiers. «Caméra» l’a rencontrée à la maison de la Solidarité, à Martin-Martine (Cambrai).

M. G

odin

Dans l’atelier de tri.

le chiffre

14% des Français sont tou-chés par la pauvreté. En trois ans, plus de 900 000 personnes sont devenues pauvres en France (source Insee).

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F rançois de Solignac de la Mothe-Fénelon est ordonné prêtre après

des études à Paris.En 1687, il publie un Traité de l’édu-cation des filles très novateur pour l’époque. C’est à cause de cela que bien des écoles portent son nom.En 1689, il devient précepteur du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV. Il publie divers ouvrages, dont le plus célèbre Les aventures de Télémaque en 1699. L’ouvrage est reçu par le roi comme une cri-tique. Désormais, il n’est plus reçu à Versailles.Archevêque de Cambrai depuis 1695, il se consacre totalement à son dio-cèse. Il veille à être un évêque proche de son peuple. Il meurt à Cambrai le 7 janvier 1715. Un siècle plus tard, le sculpteur David d’Angers élèvera le monument que l’on peut admi-rer dans l’abside de la cathédrale de Cambrai.

Ils l’ont dit«Les hommes veulent tout savoir et ils se rendent malheureux par le désir du superflu. S’ils voulaient vivre simplement et se contenter de satisfaire leurs vrais besoins, on verrait partout l’abondance, la joie, la paix, l’union.»François Fénelon, «Télémaque», Livre V

«La misère, c’est ce qui empêche l’homme d’être homme ; la pauvreté, c’est la condition pour être homme.»Abbé Pierre

«La solitude et le sentiment de n’être pas désiré sont les plus grandes pauvretés.»Mère Teresa

Troisième cenTenaire De La morT De FéneLon

Quelques repères dans la vie de Fénelon

La statue, dans le hall d’entrée du lycée Fénelon à Cambrai.

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événements de l’Année fénelon– Dimanche 14 décembre 2014 : 16h, à l’hôtel de ville, conférence de monseigneur Garnier, organisée par la société d’Émulation. – Mercredi 7 janvier 2015 à la cathédrale 18h30-19h30 : veillée d’hommage à la date de son décès.– Dimanche 11 janvier 2015 : à la cathédrale, messe télévisée avec l’émission «Le Jour du Seigneur».– Dimanche 15 mars 2015 : 16h, concert à la Cathédrale avec la Chorale Guillaume du Faÿ : «Une messe au temps de Fénelon».

Conférences en mars – Mardi 10 mars : Christophe Leduc, historien, « Fénelon archevêque de Cambrai »– Mardi 17 mars : abbé Venceslas Deblock, « L’art religieux à l’époque de Fénelon »– Jeudi 26 mars : abbé Michel Dussart, « Les visages de Fénelon »..

Dans la suite de l’année, des expositions au musée et à la médiathèque, des spectacles, des concerts continueront de ponctuer l’année Fénelon.

François de Solignac de la Mothe-Fénelon est né en 1651 dans une famille noble du Périgord.

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Noël ! Il est né !

Q u e l l e g ra n d e a f f a i re q u ’u n e n a i s s a n c e ! O n l ’a t t e n d a v e c i m p a t i e n c e , e l l e b o u l e v e r s e l e s h a b i t u d e s e t re n f o rc e l e s re l a t i o n s . Po u r Z o é , p e t i t e f i l l e d ’a u j o u rd ’ h u i , c o m m e p o u r J é s u s , e n f a n t d e l a c rè c h e , l e u r n a i s s a n c e e s t l e d é b u t d ’u n e g ra n d e a v e n t u re . C e l l e d e Z o é re s t e à é c r i re ; c e l l e d e J é s u s e s t é c r i t e : i l e s t l e l i b é ra t e u r.

PETITE ZOÉ…Quelle joie quand tu t’es annoncée ! Pense donc : notre premier petit enfant ! Neuf mois d’attente, d’impatience, de rêves, de questions… et tu es arrivée : nous t’avons regardée, émerveillés par tes cils, tes mains, attendris par la goutte de lait au bord de ta bouche, dans la béatitude de ton sommeil. Tu t’appelles Zoé : la vie. Quel beau programme que ce prénom !A la clinique, puis chez toi, famille et amis sont venus faire ta connaissance : tu es entrée dans la grande famille des hommes.

POURQUOI FÊTE-T-ON NOËLLE 25 DÉCEMBRE ?Nous n’avons jamais su quel jour le Christ est né. Mais avant sa naissance, les Romains organisaient déjà la fête de la lumière, au moment du solstice d’hiver, date à laquelle les jours rallongent, le 25 décembre pour nous.En 354 après Jésus-Christ, le pape Libère décide finalement de fixer la date de naissance de Jésus à la même date. Le 25 décembre est donc une date symbolique. Puis, avec le temps, les astronomes se sont rendu compte que le solstice d’hiver était le 21 décembre, mais trop tard !

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“IL EST NÉ LE DIVIN ENFANT…”Il y a neuf mois que l’Ange a annoncé à Marie que le Saint-Esprit viendrait sur elle et qu’elle donnerait naissance à un fils qu’elle appellerait Jésus. Avec son fiancé Joseph, elle a accueilli avec confiance cette incroyable annonce car “rien n’est impossible à Dieu”. L’empereur Auguste ayant décidé un recensement général, ils se rendent à Bethléem, d’où la famille de Joseph est originaire. Là, Marie met au monde son fils premier-né : elle l’emmaillote et le dépose dans une mangeoire, parce qu’il n’y a pas de place dans la chambre d’hôtes (d’après l’évangile selon saint Luc).

Pages rédigées par l’OTPP : Janine Brunhes, le père

Jean Boulangé et Anne Henry.En partenariat avec «Filotéo» (dessins)

JÉSUS, UN PRÉNOM QUI SIGNIFIE “SAUVEUR”Le nom donné par l’Ange éclaire la mission de cet enfant : dans la langue du pays, “Jésus” veut dire “Dieu sauve”. Jésus sauveur ? Sauveur comme libérateur ! De quoi nous libère-t-il ? De tout ce qui nous encombre et nous empêche d’être heureux. Il nous libère de nous-mêmes : pour que notre cœur soit disponible pour l’essentiel, disponible pour les autres, disponible pour aimer ! Être libre, pour quoi faire ? Pour aimer, aimer comme Dieu nous aime : il est là, le chemin de la vie éternelle !

QUE REPRESENTE LA COURONNE DE L’AVENT ?Confectionnée avec du branchage qui supporte quatre bougies, elle représente la période qui englobe les quatre dimanches précédant Noël. Chaque dimanche, une bougie est allumée : c’est la joie de Noël qui grandit un peu plus à mesure que l’on se rapproche de l’événement. Cette tradition nous vient d’Allemagne et date de 1560. Le cercle symbolise l’éternité, le vert représente la vie, et les cierges la lumière qui éclairera le monde dans la nuit de Noël. Attention, il faut allumer la couronne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre !

QUI SONT LES ROIS MAGES ?L’évangile de Matthieu raconte que des mages venus d’Orient sont arrivés à la crèche guidés par une étoile, et ont offert à Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ces mages sont des chercheurs. Au fil du temps, on va en faire des rois, leur donner des noms – Gaspard, Melchior et Balthazar – et leur attribuer une origine : l’un vient d’Afrique, l’autre d’Asie, le troisième d’Europe. L’important est qu’à travers eux, c’est au monde que Jésus se manifeste. C’est le sens de l’Epiphanie, que l’on fête le 6 janvier en partageant la galette des rois.

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Quelques déclarations récentes ont montré que le mépris n’épargne

pas les pauvres ! Le mouvement ATD quart-monde veut combattre les pré-jugés au sujet de personnes dont on oublie souvent le courage. Un petit livre montre, chiffres à l’appui, combien les idées reçues nous donnent bonne conscience à peu de frais ! Sur le place-ment des enfants, les minima sociaux, les personnes à la rue, les migrants, les logements sociaux, nous trouvons des éclairages utiles. Par exemple, des per-sonnes qui pourraient bénéficier d’aides sociales ne les réclament pas. Cela représente 11 milliards par an !En finir avec les idées fausses sur la pauvreté,

ATD quart-monde – Éditions de l’Atelier, 2014,

5 euros – [email protected]

Pauvreté en Afrique de l’OuestJe viens de rentrer du Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde.

A u nord et au sud du territoire du Niger, les groupes terroristes

d’Al Khaïda au Maghreb et de Boko Haram menacent. Et le virus Ébola touche les états voisins.Avec l’aide de la France et des États-Unis, le Niger fait face courageusement aux menaces sécuritaires. Mais les cré-dits nécessaires à la sécurité – police, armée – manquent pour le dévelop-pement, alors même que la popula-tion explose (plus de sept enfants par femme).Quel avenir pourra-t-on offrir aux jeunes du Niger si nous n’assurons pas d’abord le développement de leur pays ? Seront-ils alors tentés par la révolte ? Ou par l’émigration ? Au risque de se noyer en Méditerranée, au large de la Sicile.Leur pauvreté est aussi notre pro-blème. Nous devons impérativement les aider à se développer, à se construire un avenir. C’est notre devoir et c’est notre intérêt.

Jacques Legendre, sénateur, président du Groupe d’amitié sénatorial France Afrique de l’Ouest

Passage au Burkina dans le secteur de Kantchari avec lequel nous coopérons.

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Combattre les préjugés, c’est combattre la pauvreté

le guide du bénévoleDe Françoise Perriot et Claude-Marie Chaise aux Éditions de la Martinière, 2012, 379 pages.L’ouvrage, ponctué de témoignages et de conseils concrets, est très utile pour se poser les bonnes questions avant de s’engager… et de trouver l’association qui convient ! C’est une mine de ressources et un carnet d’adresses précieux.

Sarah PetitbonPèlerin, n° 6771, 6/9/12, www.pelerin.com

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Méditation sur le tableau de Jean-Luc Bonduau.

Nous voici en route,Pour franchir ensemble la porte,D’un avenir à la fois promis et espéré.

Trois diocèses, avec leurs pasteursPar le chemin parcouru depuis deux mille ans,Depuis qu’au matin de Pâquesla clameur de la résurrectiona réveillé les disciples de Jésus.

L ’équipe pilote de nos paroisses avait visité à ce propos chacun des lieux

proches d’un clocher. Le 7 octobre, cinquante personnes de tous âges se sont retrouvées à la salle Saint-Aubert, pour prendre la mesure des constats. Et ce qui rassemble, c’est la joie de croire !Pour découvrir vraiment Jésus et l’Église, il faut entendre les ques-

synoDe

Être acteur dans nos paroisses

Ensemble, curieux de Dieu !Les groupes d’enfants du catéchisme ne peuvent s’organiser comme jadis. L’éclatement des emplois du temps, la disponibilité différente des parents, les changements de mentalité obligent sans cesse à s’adapter.

L’assemblée, convoquée par nos évêques du Nord-Pas-de-Calais, poursuit ses travaux. C’est une démarche ensemble, un synode. Après une large consultation, nos cent quatre-vingts délégués précisent peu à peu des orientations pour demain. Et nous avons vu fleurir, en bien des lieux, un joli calicot.

Certains hésitent.La recherche est fragile.Une petite main montre la route.Nous voici en synode pour tendre l’oreille du cœur.Nous voici en synode pour avancerVers le double rendez-vous.Celui de nos frères et sœurs qui attendent,celui du Père qui nous attire…Nous voici en synode pour recevoir l’Esprit de DieuEt annoncer que l’Évangile du salut est offert à tous

tions des enfants et se retrouver dans la diversité, car tous sont importants pour Dieu. On n’est jamais malheu-reux d’entendre cet appel et d’y don-ner un peu de temps.

D. Dewailly

Contact : Centre paroissial, 8 place Fénelon –

tél. 03 27 81 87 11

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Une assemblée diverse et attentive.

youPAroisseYouParoisse est le lieu de rencontre mensuelle des jeunes catholiques des paroisses de Cambrai.

Au programme, une messe à l’église Saint-Géry préparée et animée par les jeunes, suivie d’une rencontre ouverte à tous les jeunes, avec de la convivialité, de la musique, des enseignements…La préparation de la messe a lieu le vendredi de la semaine précédant la messe, de 19h à 21h au centre Saint-Aubert (face à l’église Saint-Géry).Ouverte à tous les jeunes (les musiciens viennent avec leur instrument).

– Samedi 20 décembre 2014 : messe (préparation le vendredi 12 décembre)Suivie d’une veillée animée par la communauté brésilienne Palavra Viva.– Samedi 24 janvier 2015 : messe (préparation le vendredi 16 janvier)Suivie d’une soirée conviviale.

Plus d’infos sur : http://www.paroissesdecambrai.com/youparoisse

rejoins-nous sur https://www.facebook.com/youparoissecambrai

contact et renseignements : Père François – [email protected]

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L a jeune Pakistanaise Malala Yousafzai et l’Indien Kailash

Satyarthi ont reçu, le 10 octobre, le prix Nobel de la paix 2014. Ils sont récompensés pour leur engagement en faveur de la scolarisation des filles et leur combat contre l’oppression des enfants. C’est un hommage à tous ceux qui luttent notamment pour l’accès des filles au savoir, un savoir qui libère les personnes.Malala est rescapée d’une agression sauvage menée par des talibans dans un bus scolaire en 2012. Elle conti-nue de réclamer, partout, le droit à l’éducation des enfants.Obligée de s’exiler, elle devient le sym-bole mondial de la lutte contre l’ex-trémisme. Elle montre aussi le cou-rage dont les jeunes sont capables. À 17 ans, elle est la plus jeune lauréate de ce prix.Moins connu du grand public, Kailash Satyarthi, âgé de 60 ans, a longtemps

Malala, la plus jeune des prix Nobel !La valeur n’attend pas le nombre des années ! Le combat pour l’éducation allié à la volonté d’une jeune fille nous donne un message plein l’espérance.

Jamais seul pour Noël !

organisé des manifestations non-violentes contre l’exploitation des enfants, dans la tradition de Gandhi.L’attribution conjointe du prix à une Pakistanaise, de confession musul-mane, et à un Indien, de confession hindoue, est également symbolique puisque leurs deux pays se sont livré deux guerres depuis 1945 et se consi-dèrent toujours comme des ennemis.

D.D.

Pour en sAvoir Plus Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans de Malala Yousafzai avec Christina Lamb, Calman-Lévy, 374 p. 18,50 euros.ou chez Hachette jeunesse, 280 p. 11.80 euros.

S i vous êtes seul le soir du réveillon de Noël, ou si vous connais-

sez des personnes seules, les chré-tiens des églises baptiste, catho-lique et protestante unie de Cambrai organisent un repas de fête dans une ambiance chaleureuse,

le 24 décembre à 19 heures, à la salle Maréchal, avenue Victor Hugo à Cambrai. (Le repas est offert et le transport peut être assuré par des bénévoles.)Renseignements et inscriptions avant

le 5 décembre – tél. 06 82 62 40 09.

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