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SAISON 16-17 QUIZ SYMPHONIQUE Symphonique Fiche pédagogique

SYMPHONIQUE - Opéra de Rouen · Alfred Schnittke – Moz-Art à la Haydn, Création 1977 Extraits Franz Joseph Haydn – Symphonie n°103 « Roulement de timbales

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SAISON 16-17

QUIZSYMPHONIQUE

Symphonique

Fiche pédagogique

Coordination de la fiche pédagogique Florence De MeyerRédaction Mathilde LecoustreMise en page Romane CharpentierPhoto de couverture Frédéric Carnuccini

SAISON 16-17 SYMPHONIQUE

QUIZ SYMPHONIQUE

Fiche pédagogique

QUIZ SYMPHONIQUE

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Fiche pédagogique 2 Opéra de Rouen Normandie

Bienvenue à l’Opéra de Rouen Normandie ! Nous sommes très heureux de vous accueillir à l’Opéra de Rouen Normandie pour le concert Quiz symphonique. Cette 4e édition est consacrée au compositeur Joseph Haydn, à travers plusieurs extraits de ses symphonies. Ce concert interactif sera peut-être une première expérience pour certains de vos élèves, une expérience renouvelée pour d’autres, nous espérons qu’il sera en tout cas un moment de découverte, d’éveil et de ressenti partagé. Vous trouverez dans ce dossier quelques pistes vous permettant d’approfondir le travail en classe ou d’échanger simplement avec vos élèves avant votre sortie. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et des réactions de vos élèves. Un spectacle se prépare, se vit et se prolonge ensemble !

Recommandations

• Le spectacle commence à l’heure indiquée. Nous vous remercions d’arriver 30 minutes avant le début du spectacle afin d’avoir le temps de vous installer en salle.

• Les élèves sont sous la responsabilité des enseignants et des accompagnateurs. Nous vous remercions de rester près d’eux afin de veiller à la bonne écoute du spectacle et au respect de tous.

• Sont interdits dans la salle : les boissons et nourriture, les photographies et tout type d’enregistrement.

• N’oubliez pas d’éteindre vos portables lors de la représentation.

• Merci d’attendre la fin du spectacle pour échanger vos avis et impressions.

Nous vous souhaitons une bonne représentation !

Contact Enza HiesseChargée des actions pé[email protected]

L’Opéra de Rouen Normandie est subventionné par la Région Normandie, la Ville de Rouen, le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Normandie et la Métropole Rouen Normandie.

Présidente Catherine Morin-DesaillyVice Président Yvon RobertDirecteur artistique et général Frédéric RoelsChef principal Leo Hussain

Quiz symphonique

Direction musicale Antoine GlatardMaître de cérémonie Antoine PecqueurOrchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Rouen, Théâtre des ArtsDurée : 1h sans entracte

Représentations scolairesJeudi 30 mars 2017, 10h et 14hVendredi 31 mars 2017, 14h

Représentation publiqueVendredi 31 mars 2017, 20h

Le programme de Moz-art reçoit le soutien de musique nouvelle en liberté

Fiche pédagogique 3 Opéra de Rouen Normandie

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MODE D’EMPLOI

Le Quiz symphonique n’est pas un concert comme les autres… C’est un concert interactif dans lequel le public a un rôle à jouer.

Le concept est très simple : l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, sous la direction du chef d’orchestre Antoine Glatard, interprète plusieurs extraits d’œuvres symphoniques du compositeur Joseph Haydn, ainsi qu’un extrait de Moz-Art à la Haydn du compositeur Alfred Schnittke.

Un maître de cérémonie, Antoine Pecqueur, intervient entre les différents extraits en posant des questions au public. A chaque question, trois réponses sont proposées. Les élèves, qui disposent de trois cartons A, B et C, sont invités à lever le panneau correspondant à la réponse au moment où le gong retentit. Une fois que les élèves ont répondu à la question, Antoine Pecqueur donne la solution en apportant des explications complémentaires.

Au programme

Le compositeur mis à l’honneur dans ce Quiz symphonique est Franz Joseph Haydn. Les différents extraits de ses symphonies seront entrecoupés par les interventions du maître de cérémonie. Par ailleurs, un extrait de Moz-Art à la Haydn d’Alfred Schnittke viendra compléter le programme.

Voici l’ordre dans lequel les extraits seront interprétés :

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°60 « Le Distrait »Finale en entier

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°93Second mouvement en entier

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°94 « La surprise »Début du second mouvement

Alfred Schnittke – Moz-Art à la Haydn, Création 1977Extraits

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°103 « Roulement de timbales »Début du premier mouvement

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°88Final en entier

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°96 « Miracle »Quatrième mouvement en entier

Franz Joseph Haydn – Symphonie n°1 en intégralitéContinuo au cello, contrebasse et basson

photo : Frédéric Carnuccini

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I. LE COMPOSITEUR

Fiche pédagogique 4 Opéra de Rouen Normandie

Haydn en quelques mots

Naissance : le 31 mars 1732 à Rohrau sur la Leitha en Basse-AutricheDécès : le 31 mai 1809 à Vienne

Franz Joseph Haydn est un compositeur autrichien dont la carrière s’étend de la toute fin de la période baroque au tout début du classicisme. Il a longtemps travaillé au service des princes Esterházy pour lesquels il compsera de nombreuses œuvres. Pour l'essentiel, il se forme en autodidacte, grâce au Gradus ad Parnassum de Fux et aux sonates récentes de Carl Philipp Emanuel Bach. Il incarne le classicisme viennois et représente avec Mozart et Beethoven la première École de Vienne. Son influence sur la musique allemande est considérable, et pas seulement auprès de ses élèves. Il fixe le cadre classique des grands genres comme la symphonie et le quatuor, et pose les bases de ce qui deviendra l’orchestration romantique du XIXe siècle.

Haydn en 15 dates

1740 : intègre en qualité de chanteur la maîtrise de la cathédrale Sankt Stephan de Vienne1755 : devient l’élève du compositeur italien Nicola Antonio Porpora1759 : travaille au service du comte Morzin de Bohême1760 : mariage avec Maria Anna Keller1761 : devient second maître de chapelle à la cour du prince Paul Antoine Eszterházy à Eisenstadt1766 : accède au rang prestigieux de 1er maître de chapelle à la même cour1779 : arrivée à Eszterháza de la chanteuse Luigia Polzelli avec laquelle il entretient une liaison amoureuse1781 : rencontre à Vienne de Wolfgang Amadeus Mozart, début d'une relation d'amitié et d'estime réciproques exceptionnelle entre créateurs de ce niveauJusque 1783-84 : compose pour cette cour pas moins d’une soixan-taine de symphonies, une quarantaine de quatuors à cordes, des concertos, des divertimentos et des sonates, de la musique religieuse et des opéras, etc1785 : nombreuses commandes extérieures témoignant de sa renommée européenne1790 : décès du prince Paul Antoine Eszterházy1791-92 : séjour à Londres, triomphe artistique et personnel1793 : rencontre avec Beethoven, enseignement de son savoir à « l’un des futurs grands compositeurs européens »1794-95 : second séjour à Londres1797 : à la demande de la cour d’Autriche, il compose l’hymne national autrichien1803-09 : dégradation progressive de son état de santé ne lui permettant plus de composer, nombreux hommages rendus de son vivant et jusqu’à sa mort par les plus grandes figures de son temps, pour saluer son talent et sa carrière.

Haydn en 15 œuvres

Haydn ne créa pas le quatuor à cordes, ni la symphonie, mais il leur donna leurs lettres de noblesse et les porta à un très haut niveau. Il se servit génialement avant tout autre de la forme sonate et en exploita toutes les possibilités. Comme Mozart, mais sans toujours cultiver les mêmes genres, il fit du discours musical l'expression d'une action (et non plus d'un simple sentiment) dramatique.

1761 : Symphonies n°6, 7, 8 surnommées respectivement « Matin », « Midi » et «Soir »1762 : Acide, premier opera seria italien de Haydn (dont une seconde version inachevée en 1773)1769-72 : cycle de 18 quatuors à cordes opus 9, 17 et 20 1772 : Symphonie n° 45 « Les adieux »1776 : La Vera Costanza, opéra1777 : Il Mondo della luna, opéra1782 : Trois Symphonies londoniennes (n°76, 77, 78)1783 : Armide, opéra1785-90 : 19 quatuors opus 42, 50, 54, 55, 641787 : Les 7 dernières paroles du Christ en croix, version orchestrale1791 : Symphonie n° 94 « La surprise », symphonie londonienne1795 : Trois dernières symphonies dont la Symphonie n°103 dite « Roulement de timbales »1798 : La Création, oratorio1799 : 3 quatuors à cordes op 771801 : Les Saisons, oratorio

Portrait de Haydn réalisé par Thomas Hardy, 1792

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II. LES ŒUVRES

Fiche pédagogique 5 Opéra de Rouen Normandie

Extrait 1Franz Joseph Haydn - Symphonie n°60 « Le Distrait » - Prestissimo

Informations générales

Date de composition : 1774Sous-titre : Per la Comedia intitolata « Il Distratto » (Pour la comédie intitulée « Le Distrait »)Durée totale de l’œuvre : 26 minutesGenre : Musique de scène - Symphonie

StructureI. Adagio - Allegro di moltoII. AndanteIII. MenuetIV. PrestoV. Adagio (di Lamentatione)VI. Prestissimo Présentation de la pièceTout au long de son séjour au service des princes Esterházy, Haydn a partagé de nombreux événements qui jalonnaient la vie à la cour. Parmi ceux-ci figuraient les représentations théâtrales données par la célèbre troupe emmenée par Carl Wahr, qui s’est produite à plusieurs reprises entre 1772 et 1777. Ces comédiens ambulants proposaient ainsi l’interprétation de plusieurs pièces de dramaturges renommés de nationalités différentes.

Haydn a ainsi mis en musique l’adaptation allemande de la pièce Le Distrait de Jean-François Regnard (1655-1709), créée à la Comédie-Française en 1697, elle-même largement fondée sur une page des Caractères de Jean de La Bruyère (1645-1696).Cette musique de scène, présentée ensuite en symphonie, comportait six mouvements qui constituaient à l’origine une ouverture et cinq musiques d’entractes.

Haydn a tenté de coller à l’humeur du Distrait de Regnard de différentes manières. Les six mouvements traduisent leur origine scénique en reflétant le climat général de chaque acte et le caractère des personnages. La musique, à plusieurs reprises, donne l’impression de se perdre, puis tout à coup d’être rappelée à l’ordre ; dans la seconde moitié de la symphonie, elle ne respecte plus les schémas formels habituels et abonde en effets de surprise. Parmi les six mouvements inhabituels, (on en compte traditionnellement quatre), les quatre premiers (un Allegro précédé d’une introduction lente, un Andante, un Menuet et son Trio avec une mélodie contournée au centre du Menuetto, un Presto qui emporte tout sur son passage et aboutit sur une danse rustique) sont d’une coupe à peu près régulière. C’est à partir du cinquième, enchaîné au suivant, que tout se gâte : des fanfares inopinées avec trompettes et timbales perturbent un tendre Adagio au caractère mélancolique, puis le Prestissimo s’interrompt à plusieurs reprises, notamment pour permettre aux instruments de s’accorder : Haydn demande ici aux musiciens de changer l’accord de leur corde grave de sol en fa ! Puis enfin, tout semble rentrer dans l’ordre et la citation d’une mélodie slave, Le Veilleur de nuit, semble suggèrer au public qu’il est temps d’achever l’œuvre.

Le saviez-vous ?D’autres symphonies de Haydn ont une relation directe avec une représentation scénique. La Symphonie n°59 servit d’entracte à la pièce Die Feuerbrunst (L’Incendie) de Grossmann, ce qui lui valut son surnom « Le Feu » ; ou encore, les deux premiers mouvements de la Symphonie n° 50 constituaient l’ouverture de l’opéra pour marionnettes Der Götterrath (La Grande Ourse).

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II. LES ŒUVRES

Fiche pédagogique 6 Opéra de Rouen Normandie

Extrait 2Franz Joseph Haydn - Symphonie n°93 - Second mouvement en entier

Informations générales Date de composition : 1791 - Créée en 1792Durée totale de l’œuvre : 25 minutesGenre : Musique symphonique

Structure

I. Adagio - Allegro assaiII. Largo cantabileIII. Menuet AllegroIV. Presto ma non troppo

Présentation de la pièceLa Symphonie n°93 est la première des douze symphonies londoniennes composées par Haydn entre 1791 et 1795. En 1790, à la fin de la longue période durant laquelle il était au service de la cour du prince Esterházy, Joseph Haydn s’est vu enfin libre de recevoir des offres d’ailleurs. Celle qu’il ne pouvait pas refuser venait de Johann Peter Salomon, un violoniste d’origine allemande devenu une figure majeure de la vie musicale de Londres. Celui-ci lui a ainsi commandé une douzaine de symphonies, connues sous le nom de « Symphonies londoniennes ». La Symphonie n°93 a été composée à Londres, vraisemblablement à la fin du printemps de 1791 et a d’abord créé l’événement en ouvrant la deuxième saison des concerts de Salomon, le 17 février 1792, avec Haydn au pianoforte. Cette œuvre s’ouvre sur une introduction lente et intense caractéristique du compositeur, amorcée par un unisson orchestral de trois notes, et offre déjà une version dissimulée du thème principal du premier mouvement. Le thème principal commence ensuite, d’abord comme un jeu subtil de cordes, puis dans l’orchestre complet suivi d’une réminiscence dans les cordes, sur laquelle se fonde une grande partie du développement. Le deuxième mouvement, Largo cantabile, propose un ensemble de variations dont le thème est annoncé par quatre cordes solo complétées du basson solo, lequel joue un rôle important tout au long du mouvement, avant d’ensuite ouvrir sur le pupitre de cordes au complet. Le mode mineur dominant donne à l’ensemble un caractère particulièrement grave, mais l’humeur tragique faisant suite au dialogue sombre des flûtes et violons est soudainement brisée de façon comique par une note grave au basson, considérée dans le monde distingué comme une « framboise » mais comme un « pet » dans le monde réel dans lequel vivait et riait Haydn. Le troisième mouvement, typique de l’écriture de Haydn à cette époque, n’est un menuet que de nom dans lequel il accélère le tempo et annonce ainsi le scherzo de Beethoven. Les thèmes des deux mouvements précédents sont rappelés et l’on retrouve le caractère agressif des notes martelées à l’unisson par les vents et timbales.Le Finale effervescent apporte à cette œuvre délicieuse et richement spirituelle une conclusion festive particulièrement appropriée.

Le saviez-vous ?En Angleterre, Haydn dût s’adapter au public bourgeois de Londres, aux lois du marché et de la concurrence ainsi qu’aux vastes salles de concert. Pour cela, il utilisa des thèmes simples et populaires et développa son orchestre avec des trompettes et des timbales.

Extrait 3Franz Joseph Haydn - Symphonie n°94 « La surprise »Début du second mouvement

Informations générales Date de création : 1792Durée totale de l’œuvre : 26 minutesGenre : Musique symphonique

StructureI. Adagio cantabile - Vivace assaiII. AndanteIII. Menuet IV. Finale - Allegro di molto

Présentation de la pièceSeconde des douze symphonies londoniennes de Haydn composées entre 1791 et 1795, cette symphonie est devenue dès sa création, l’une des plus populaires de Haydn, surtout à Vienne, par l’ingénieux mélange de savant et de populaire qu’elle réalise.

Son introduction débute dans une nuance piano et se préserve de tout effet dramatique. Le thème est énoncé dans le Vivace assai puis confronté à deux autres thèmes avant d’être développé et réexposé une seule fois.Suit le célèbre second mouvement Andante à variations en ut majeur dont l’ouvrage tire son surnom, qui fait entendre dès la 16e mesure un accord fortissimo surprenant, supposément destiné à « réveiller les dames ». Le Menuetto, marqué Allegro molto, ne fait plus référence à une danse de cour, comme semble le confirmer le trio central. En effet, le traitement de la mélodie par renversement de la seconde partie du menuet ne rendrait pas envisageable une danse structurée.Le Finale (Allegro di molto), véritable feu d’artifice, est un rondo-sonate à quatre couplets, dont les premier et dernier font respectivement office d’exposition et de réexposition, et les deux du centre de développement. L’œuvre se termine par une coda endiablée.

Le saviez-vous ?Haydn resta dans cette cité cosmopolite de janvier 1791 à juin ou juillet 1792. Il retourna ensuite à Vienne, où en 1793 il eut comme élève le jeune Beethoven, puis, de février 1794 à août 1795, effectua un second séjour dans la capitale britannique, dans les mêmes conditions que la première fois. De ses douze symphonies londoniennes, les six premières (n° 93-98) furent composées lors du premier séjour, les six dernières (n° 99-104) lors du second. Ultérieurement, Haydn ne devait plus revenir à ce genre.

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II. LES ŒUVRES

Fiche pédagogique 7 Opéra de Rouen Normandie

Extrait 4Alfred Schnittke - Moz-Art à la Haydn, Création 1977- Extraits

Informations générales Date de création : 1977Durée totale de l’œuvre : 12 minutesGenre : Musique instrumentale (pour deux violons, deux petits orchestres à cordes, contrebasse et chef d’orchestre)

StructureŒuvre en un seul mouvement

Présentation de la pièceIl semble compliqué de classer l’œuvre d’Alfred Schnittke dans une esthétique déterminée. L’écriture est multiple et mélange les styles hors de toutes frontières et époques, telle une pensée musicale « polystylistique » selon Schnittke lui-même. On retrouve dans son langage musical de nombreuses filiations et multiples hommages à d’autres grands compositeurs comme Prokofiev, Chostakovitch, Bruckner, ainsi que des correspondances avec le langage sériel, les écoles hongroise de Bartók, polonaise de Lutoslawski... Collage ? Parodie ? Superposition provocante d’époques et de genres musicaux ? Ou bien « Jeu musical » selon le sous-titre de la partition ? Moz-Art à la Haydn est tout cela à la fois !La pièce fait partie d’un cycle de « Moz-Art », originellement pour deux violons (1976), puis pour ensemble de chambre : Moz-Art à la Mozart (1990). On reconnaît aisément quelques fragments de la Quarantième Symphonie, mais aussi l’emprunt à une œuvre inachevée, Pantalon et Colombine K.446/416d dont Schnittke détourne la partie du violon. Moz-Art à la Haydn s’ouvre dans un murmure, une plainte d’une noirceur effrayante. De l’orchestre divisé en deux ensembles, on assiste à un jeu de tensions, d’élans, de cris et d’effets d’une étrange beauté. Puis, comme pour saluer la Symphonie des Adieux de Haydn, les musiciens quittent la scène, mais en jouant. Il ne s’agit donc pas ici d’un mouvement d’humeur que l’on adresse à son prince mécène - comme ce fut le cas pour Haydn avec sa Symphonie n°45 « Les Adieux » - mais d’une douleur beaucoup plus profonde.

Le saviez-vous ?Compositeur russe d’origine allemande, Alfred Schnittke est né en 1934 dans une famille aux origines multiples et pluriculturelle. Il débute ses études musicales en 1946 à Vienne. Installé à Moscou en 1948, Schnittke y poursuit ses études à l’Académie musicale « Révolution d’Octobre » où ses professeurs l’orientent vers la composition. Entre 1962 et 1972, Schnittke enseigne l’orchestration au Conservatoire de Moscou, tout en composant activement pour la scène et le cinéma (jusqu’en 1984), et en se consacrant également à l’écriture d’essais sur la musique contemporaine et à des conférences sur les compositeurs du XXe siècle dont il se sent proche. Dans le même temps, le compositeur expérimente l’écriture dodécaphonique, avant de développer son « polystylisme ». Cette conception plurivoque et ironique de l’œuvre d’art lui vaudra, à plusieurs reprises et jusqu’en 1985, les foudres de l’état soviétique, malgré le soutien des grands interprètes qui diffuseront sa musique à partir de 1970. Membre honoraire de nombreuses académies des arts (Berlin, Munich, New York, Stockholm), récompensé par des prix internationaux (Autriche, 1991 ; Japon, 1992 ; Allemagne, 1992 et 1994 ; Russie, 1993 et 1998), Alfred Schnittke meurt à Hambourg le 3 août 1998. Son corps repose, comme celui des principales personnalités musicales russes, au cimetière Novodevitchi de Moscou.

Extrait 5Franz Joseph Haydn - Symphonie n°103 « Roulement de timbales »Début du premier mouvement

Informations générales Date de création : 1795Durée totale de l’œuvre : 33 minutesGenre : Musique symphonique

StructureI. Adagio - Allegro con spirito II. Andante più tosto AllegrettoIII. Menuet IV. Allegro con spirito

Présentation de la pièceCette œuvre débute dans l’Adagio, comme son surnom l’indique, par un roulement de timbales. Le caractère sombre est dominant et marqué par les quatre premières notes du « Dies Irae » (le chant liturgique de la messe des morts). L’Allegro con spirito cite lui aussi le « Dies Irae » mais de façon dissimulée, juste avant l’arrivée du « second thème ». La réexposition oublie cette citation et l’on y reconnaît à la toute fin un bref retour de l’introduction lente. L’Allegro con spirito redémarre enfin sur la version dissimulée du « Dies Irae ».

Le second mouvement (Andante più tosto allegretto) adopte une forme de variations alternées sur deux thèmes, au rythme de marche lente et d’origine folklorique slave. Haydn, en les modifiant pour son propre usage, n’atténua pas mais au contraire renforça leur caractère populaire. Le Menuet revêt lui aussi un côté populaire, avec sa phrase de tyrolienne répétée en écho, phrase ensuite reprise, mais transformée rythmiquement et enrichie harmoniquement.

Le finale (Allegro con spirito), débuté par un appel de cors en solo, comprend trois parties, toutes introduites par le thème unique sous sa forme et dans sa tonalité d’origine, et assumant respectivement une fonction d’exposition, de développement et de réexposition-coda.

Le saviez-vous ?Beethoven s’est inspiré du finale de cette symphonie pour apprendre à composer de grands mouvements autour d’un seul motif, sans que l’attention et la tension ne se relâchent et en évitant les répétitions textuelles.

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II. LES ŒUVRES

Fiche pédagogique 8 Opéra de Rouen Normandie

Extrait 6Franz Joseph Haydn - Symphonie n°88 - Finale en entier

Informations générales Date de création : 1787Durée totale de l’œuvre : 33 minutesGenre : Musique symphonique

StructureI. Adagio - Allegro con spirito II. Andante più tosto AllegrettoIII. Menuet IV. Allegro con spirito

Présentation de la pièceLa Symphonie n°88, écrite en 1787, constitue avec la Symphonie n°89, le groupe des symphonies dites de « Tost ». Bien qu’elles succèdent aux « parisiennes » (Symphonies n° 82 à 87), elles étaient tout autant destinées à Paris.

Sans surnom, cette symphonie ne se distingue que par un simple numéro, mais elle est parmi les plus connues. Peut-être parce que Haydn a été très novateur pour l’époque en utilisant les trompettes et timbales dans le second mouvement. Plus certainement, c’est l’allure extrêmement joyeuse du dernier mouvement qui a fait sa renommée.

Cette symphonie révèle un travail particulier sur les thèmes mélodiques. En effet, contrairement à l’habitude, les deux thèmes du premier mouvement sont très apparentés, le second n’étant qu’une variation du premier. Les deux retrouvent un écho dans le quatrième de façon évidente, où la paternité mélodique est sans appel, ce sont les mêmes notes mais l’allégresse première fait ici la part belle à une course folle. Le thème est également apparenté, si on y prête attention, dans le Menuet, peut-être de manière moins évidente. Celui-ci se permet quelques écarts mais reste dans la continuité mélodique de l’ensemble.

La symphonie est écrite avec trompettes et timbales, introductions encore récentes dans l’orchestre de Haydn. Ce trait de caractère, mêlé au talent de Haydn pour la variation autour d’un même thème, permet de conserver un fil conducteur, varier les plaisirs et monter progressivement en intensité.

Cette composition en mode majeur, de la période classique et offre une musique joyeuse et entrainante.

Le saviez-vous ?Johann Tost, qui a donné son nom aux deux symphonies sans pour autant en être dédicataire, était un violoniste ayant travaillé pour Haydn au sein de l’orchestre princier d’Esterhaza. Tost avait été chargé par Haydn de vendre ses symphonies ainsi que les 6 quatuors des opus 55/54 à une maison d’édition parisienne, mais il avait alors commencé une entreprise de vente clandestine d’œuvres, dont celles de Haydn !

Extrait 7Franz Joseph Haydn - Symphonie n°96 « Miracle » - Finale en entier

Informations générales Date de composition / création : 1791Durée totale de l’œuvre : 26 minutesGenre : Musique symphonique

StructureI. Adagio - AllegroII. AndanteIII. Menuet. Allegretto IV. Vivace. Vivace assai

Présentation de la pièceC’est la première en terme de date de composition parmi les douze symphonies londoniennes. Son surnom provient d’un incident qui se serait produit lors de sa première audition : la chute d’un chandelier, tombé sans blesser personne dans la salle.

L’introduction Adagio est caractérisée par le hautbois, choix instrumental qui annonce le trio du menuet. L’Allegro débute par une formule d’accompagnement sur laquelle se fixe le thème principal. Le discours, d’une grande énergie, est peu à peu envahi par un motif récurrent de quatre notes, le « second thème » étant rythmiquement très proche du premier. Ce mouvement est un grand développement perpétuel qui converge vers un unisson rythmique avant l’explosion violente d’un accord fortissimo peu avant la conclusion.

L’Andante adopte une forme lied A-B-A’ avec partie B en mineur et, peu avant la fin, une cadence pour un concertino de sept instruments solistes (2 violons, une flûte, 2 hautbois et 2 bassons) et un ripieno de 2 cors et de cordes. Le mouvement se termine dans le calme. Le menuet (Allegretto) apparaît typiquement autrichien (la valse n’est pas loin), tandis que le trio est un pur ländler, avec solo de hautbois (comme annoncé dans l’introduction), accompagné rythmiquement par les cordes.

Pour le Finale indiqué Vivace puis Vivace assai, Haydn recommanda lui-même « la nuance la plus piano et un tempo très rapide ». Le thème rappelle à la fois l’introduction lente et le trio du menuet, dans un rondo monothématique à deux couplets et coda.

Le saviez-vous ?L’incident de la chute du chandelier eut bien lieu, mais seulement quatre ans plus tard, lors de la création le 2 février 1795 de la Symphonie n°102 !

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II. LES ŒUVRES

Fiche pédagogique 9 Opéra de Rouen Normandie

Extrait 8 Franz Joseph Haydn - Symphonie n°1 en intégralité - Continuo au cello, contrebasse et basson

Informations générales Date de composition : 1757-59Durée totale de l’œuvre : 13 minutesGenre : Musique symphonique

StructureI. PrestoII. AndanteIII. Finale - Presto

Présentation de la pièceSurnommant Haydn le « père de la symphonie », on aurait pu penser bénéficier d’informations précises sur son premier-né. Mais rien n’est réellement connu des premières représentations de ses premières symphonies. Il y a peu, l’on pensait encore que cette Symphonie n°1 avait été écrite en 1759 et, en tant que telle, n’était probablement pas la première chronologiquement parlant. Il est convenu maintenant que ce travail a probablement été composé vers 1757, au début de son mandat comme directeur musical pour le Comte Karl Joseph Franz Morzin, et que cette symphonie est le point de départ des 107 symphonies du compositeur.

Sa forme simple de notation, sa brieveté et sa structure en trois mouvements suivent des modèles contemporains pour Haydn. Mais au regard de son esprit d’animation et de développement sophistiqué, cette œuvre est déjà caractéristique de Haydn.

Haydn explore dans le premier mouvement l’évolution des dynamiques, l’articulation des thèmes, les rythmes syncopés, et la progression tonale marque déjà une empreinte stylistique personnelle caractéristique et à l’avant-garde du nouveau style classique.

Le mouvement lent est un Andante pas si lent, interprété par les cordes seules. La clarté et le charme du mouvement sont classiques, tout comme les contrastes de dynamiques et d’harmonies propres à Haydn. Toutefois, les appoggiatures, l’entrelacement contrapuntique des violons, la construction dramatique et la ligne de basse nous rappellent que l’époque baroque n’était pas loin.

Dans le finale, Haydn nous offre un Presto joyeux, impertinent et irrésistible.

Le saviez-vous ?Lorsque cette pièce a été probablement composée, Bach était mort depuis seulement sept ans et Haendel était encore vivant ! On ressent alors musicalement l’impact de cette époque sur l’œuvre de Haydn, à travers quelques éléments musicaux caractéristiques.

photo : Frédéric Carnuccini

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III. LES ARTISTES

Fiche pédagogique 10 Opéra de Rouen Normandie

Le chef d’orchestre : Antoine Glatard

Ce concert est dirigé par Antoine Glatard, jeune chef associé de l’Opéra de Rouen Normandie. À ce titre, il se produit cette saison avec l’orchestre lors de différents concerts et assiste quatre opéras (Cosi fan tutte de Mozart, The Rake’s progress de Stravinsky, Quartett de Francesconi et La Bohème de Puccini).Chef résident de l’Orchestre national de Lyon, il est le chef assistant de Leonard Slatkin et le directeur musical des orchestres de jeunes de l’Académie de l’ONL depuis septembre 2015.

Le chef d’orchestre tient un rôle primordial au sein de l’orchestre. Tous les musiciens suivent ses mouvements. Le chef d’orchestre donne le rythme aux musiciens grâce à sa baguette, mais aussi avec sa main qui ne tient pas la baguette ! Il donne la nuance de la musique en demandant aux musiciens de jouer doucement, avec force, rapidement ou lentement. La plupart du temps la main droite sert à donner le tempo et la main gauche indique les émotions. Le chef a devant lui un grand pupitre, avec la partition de tous les instruments. On appelle cela le conducteur, et cela permet de suivre la musique et d’indiquer à chaque musicien ce qu’il doit faire. Le chef d’orchestre permet donc à tous les musiciens de l’orchestre de jouer en harmonie.

Maestro ! C’est par ce terme italien qui veut dire « maître » ou « professeur » que l’on appelle un chef d’orchestre. Le chef d’orchestre est apparu au courant du XIXe siècle. Auparavant, c’était un musicien qui se chargeait de cette fonction.

Le maître de cérémonie : Antoine Pecqueur

Le concert est animé par un maître de cérémonie, qui pose des questions aux spectateurs, et apporte des explications sur la musique jouée sur scène. Antoine Pecqueur est à la fois musicien (il joue du basson) et journaliste pour la radio, les journaux et la télévision. C’est lui qui a animé le Quiz symphonique à l’Opéra de Rouen Normandie lors des trois premières éditions.

L’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

L’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie est composé d’une quarantaine de musiciens permanents, qui travaillent ici toute l’année. Ils ont tous fait de longues études spécialisées dans la musique pour devenir des professionnels. Ils travaillent tous les jours pour garder leur niveau, et même se perfectionner. Pour intégrer l’orchestre, chaque musicien a passé une audition. Les postes sont rares et les recruteurs sont exigeants. Les musiciens travaillent leur partition chez eux pour être prêts pour les répétitions avec l’orchestre et le chef d’orchestre. Le temps de répétition avec tout le monde est souvent court, il n’y a donc pas une minute à perdre.

photo : Julien Benhamou

photo : David Morganti

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IV. LES INSTRUMENTS

Les instruments à cordes

Le son est produit par la vibration d’une ou de plusieurs cordes. Il va dépendre de la taille de l’instrument, de sa caisse de résonance, de sa longueur et de la tension des cordes. On découpe cette famille en trois catégories : les cordes pincées (guitare, basse, harpe, clavecin) c’est-à-dire qu’on pince les cordes pour obtenir un son. Les cordes frappées (piano) c’est-à-dire qu’un petit marteau vient frapper la corde. Et les cordes frottées (violon, alto, violoncelle, contrebasse) où c’est le frottement de l’archet sur la corde qui crée le son.

Les instruments à vent

Le son est produit par la vibration d’une colonne d’air. On découpe cette famille en deux groupes : les bois (clarinette, flûte, hautbois, basson, saxophone) où le son est produit par le souffle du musicien qui fait vibrer le biseau ou l’anche simple ou double. Ces instruments étaient à l’époque souvent fabriqués en bois mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. On continue tout de même à les nommer ainsi ! Et les cuivres (trompette, cor, trombone, tuba) où le musicien fait vibrer une colonne d’air grâce à son souffle, les lèvres posées directement au bord d’un petit orifice appelé embouchure.

Les percussions

Le son est produit en frappant avec des baguettes ou avec les mains, en secouant ou en grattant l’instrument. Cette famille a deux branches : les idiophones (xylophone, vibraphone, marimba) où le son est produit par le matériau de l’instrument lui-même. Et les membranophones (caisse claire, timbales, gong, tambour, grosse caisse, triangle) où le son provient de la surface frappée par la main ou la baguette, la plupart du temps une peau tendue.

photos : Frédéric Carnuccini

QUIZ SYMPHONIQUE

APRÈS LE CONCERT : RETOUR EN CLASSEQuelles sont tes impressions sur le concert auquel tu as assisté ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................De quels instruments jouaient les musiciens présents sur la scène ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Quel est l’instrument que tu as préféré ? Pourquoi ? ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Qu’as-tu pensé du maître de cérémonie ? Etait-il drôle ? Intéressant ? Ennuyeux ? ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Comment as-tu trouvé les questions d’Antoine Pecqueur ? Faciles ? Difficiles ? ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................As-tu compris les références évoquées dans les titres des symphonies de Haydn ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Qu’as-tu pensé de l’œuvre de Schnittke, Moz-Art à la Haydn ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Quel est le morceau que tu as préféré ? Pourquoi ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Au contraire, quel est le morceau que tu as le moins apprécié ? Pourquoi ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Avec quelle sensation es-tu ressorti de cette représentation? De la tristesse ? De la bonne humeur ? De l’ennui ? ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................