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LESFILLES DE JESUS

ENAMERIQUE

par

Alice TROTTIER, f.i.et

Juliette FOURNIER, f.j.

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Conception ct r€alisationcle la couverturc: Rachcl 'l-repanicr, f. j.

Impressior-r: Llprimeric Le Renouveau Inc.flli0, carr€ cle 'l'racv est,C.P. 7 127, (.harlesbourg, (Qu€bec)(;l(i 5Ft r

Ddpeit l€gal: ler trirnestre 1986Bibliothi'quc Nationale du QucbecrsBN 2-9U00.118-0-7

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TABLE DES MATIERES

PREFACEAVANT-PROPOS]'AT}LEAL] DES SIGLES

PREMIiRE PARTIE:LES FONDATEURS ET LES FONDATRICES

ALI PAYS D'ARMORIQT]E

sLiR r-ts sol D'AMERIQUE.

DEUXIEME PARTIE: LES FONDATIONS(,HAPITRE III -- AU PAYS MALIRICIEN

Dans la ville dpiscopalc.. 56Dans la citd mariale ...... I I 1

l)ans la rdgion des (lhutcs et la ville du Rochcr 135Dans les paroisses nrrales l5O

(,HAPITRE IV -- ATI PAYS DES BLES D'ORl.es grains germt: nt ct fructificnt ..... 192Les c<pis surgissent ...... 228I-a rnoisson blanchit .... 2a9

(,HAPITRE V -- ATI PAYS DES ABOI'|EATIXLa digue est ouvcrte ... 255Les amarrcs sont largu€cs 287I-e navire tient la mcr .. ......... 308

CTIAPITRE VI -. AT] PAYS DES MONTAGNES ET I)E LA MERCommc unc fontaine jaillissante... . 323Cornrne un :rrbre plant6 au bord des eaux vives 3,i8(lomme ul'rc sollrcc aux joy'eux 6lans . 37 |

CHAPITRE VII -- NOT]VEATiX I)EPARI'SSur lc sol honclurien... ......... 111Dans la rdpublique clu Chili 123Aux Petites Antilles. .... 127En Haiti, la pcrlc dcs Antilles ...... 133A propos cle la Pnrvince Am€riquc latinc-Antillcs ,137

Vers la Cokrmbie . . 43()

(,HAPITRE I --

CHAPITRE II --

57

tl

15

29

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TROISIDME PARTIE: EN RELISANT L'HISTOIRE(,HAPITRE VIII -- ACCTJLTTIRAI'ION DES SOTJT]RS

FRANQAISES.... ......... .i'iu

CHAPITRE IX .- VIE DES SOETJRS D'HIER A,q.U]CIIIRI)'FILII +5tt

CHAPITRE X -- LIEN AVE(, I-E CORPS.(,ONGRE(IATION ., 114

nprloctrr ....... 182

LEXIQLIE . (cles mots marclu€s cl'un astdrisclue) +u.t

ANNEXES

I Lettre aclress€e par Me:re Marie de S:rinte-Rlandinc :tttxe<r'eques du Canacl:t ct des Etats-t-lnis ........ +tt(r

II Circulairc clc N{gr F.-X. Clouticr au clerg€ dc son cliocdse.Aclmission des "Filles clc Jdsus" cl:rns lc diocdse. ....... 'iU9

lll Lettrc pastorele clc Mgr F.-X. (lloutier, faisant connaitreI'aclmission d:rns le clioce:sc de religieuscs franqaisesconnues sous le nom cle "FILLES DE IESLJS' ...... 191

IV Ndcrokrgie dc S. Marie Saintc-Florine, cldccrclic i St-Albcrt +96

\' Un vot.age n1()uycment6..... ... 'i9ttVI Noms clcs Supdrieures majeures cle I'Institut............... 5Ol

VII N<lms civils et rcligieux cles socurs cit€es 50+

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CHAPITRE VI

AU PAYS DES MONTAGNESET DE LA MER

Comme une fontaine iaillissante...Comme un arbre plant€ au bord des eaux vives...

Comme une soufce aux ioyeux 6lans...

"Et vous, montagnes et collines,Bdnissez le Seigneur.

Et r'ous, ocdans et riviires.B6nissez le Seigneur... "

(Dn .3, 75,78)

IntroductionLa route f'erroviaire que les deux fondatrices utilis€rent pour

se rendre de Dalhousie i Rimouski ne leur donna qu'une id6efragmentaire de ce vaste secteur gdographique qui englobe tout leterritoire situd e I'est du-Qu6bec, entre le Saint-Laurent d'une part,les frontidres du Maine (E -U ) et le Nouveau-Brunswick d'autre part.Cornme tous ceux qui prennent contact pour la premiire fois avec

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la "Belle Province", elles ont silns doute €t6 frappees au cours deleurs multiplcs r:rndonn€es, par la majestc< et l'dtenclue de ses vastespanoramas, cles baics sercincs echancrant d'abruptes falaises, parles r:tvissants villages qui s'6grEnent tout lc long clu fleuve. C'estdans un de ces "raviss:rnts villages" situ6. non en borclure du fleuve ,

mais clans l'arriEre-pays, sur lcs bords clu lac T€miscouata, que MdreElisabeth est invitc<e i clresser, en 1903, la prcmiEre tente des FillescleJ€sus clans cette contrde connue sous le nom dc Bas clu Fleuve.

Cette mOmc annde et I'annde suivante , I'intr€picle pionniireacccptc sept postes sur Ia B:rssc (,dte Nord. Les soeurs sc cldpense-ront pendant huit ans clans cette contrde austdre et rebelle, maisoi la chaleureuse cordialitd cles habitants opposc un heureuxcontraste :rvcc les hir.ers interminablcs et rigoureux. "Mon pays,ce n'cst pas un pavs, c'est I'hiver", chantera notfe poitc du Nrlrd,(iilles Vigneault, cn l9(r5.

Puis ce sera la Gaspdsie, cette "Brctagne canadienne", quioffrira l'hospitalit€ aux soellrs bretonnes dans le cadrc ) la foisenchanteur ct grandiose de Cap-Chat, puis dc Pabos. Immense toileoi pavsages imposants et sites gracieux se donnent bellement lar€plique... Les documents d'dpoquc nous montrent jusqu'i quelpoint les firndatrices se sont dmervcill6es devant ce fantastique kal6i-doscope dc formes et de couleurs clui lcs a s€duites d'embl€e.

flne autre fond:rtion, Sa1'abec, s'inscrit au chapitre des toutd6buts. Cctte fois, les soeurs s'installcnt clans la plantureuse valldcde la Matap€dia, orn€e de collines verdovantes, dc riviires et deruissc:rux sinueux. de vallons ombrcux et de clairiEres enchante-resses. La rir.iere coule dans une d€pression profonde, s€parant lemassif des Shickshocks dc la zone cles hautes terres.

Les deux vovagellses font clonc conneissance a\-ec un pa\rsattachant, certes, tant par la splcncleur dc ses pa)'sages que par lachaleur de ses habitants. Mais pour 0trc rdalistc, il ne faudrait pasoublier lc revers de la m€daille. Les braves pionniEres ont dir semesurer, j<lur apris jour, ') des difficult6s auxquellcs elles n'€taientpas rompues. notamment aux rigueurs <lu froicl qui les a atteintcsdc plcin fouet. Oet aspect moins po€tique mais trds r6el met uncsourdine de taille aux beaut€s du "cadre enchanteur" dans lequelelles €volucnt. Une gaspdsienne, pourtant habitu6e iL la rudesse duclimat de son pa.vs, le d6crit en ces tcrmes:

(...) n<ls quatre saisons ont une dur€e qui n'est pas celleclu calenclrier: la belle saison est de la fin cle juin ii la fin d'octo-bre, sr>it une durde de quatre mois. L'automne (novembre etd€cembre) a des matins de fiimas, des midis cl'€t6 et des soirdesfroidcs. Autour des fttcs, bord6es de neige faites pour rester,et leurs vestiges ne s'effaceront qu'a la fin d'avril. I-'hiver

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€galise donc son s€jour avec celui de l'6t€. Le printempscompense l'automne, et du d€but de mai i la fin de iuin, ccsicebergs escortant les banquises, et les radeaux de glace clesmers bor€ales d€gagent jusqu'i n()us une fraicheur de glacidre. I

Nous avons jugd opportun de situer les deux missionnaires dansce cadre gdographique ct huntain tout ncuf pour elles, avcc sondouble visage grandiose et sympathique d'unc part, "autdre etrebelle" d'autre part. Leur €merveillement devant les beaut6s dela nature et la cordialit6 des gens apportent un heureux contre-poids i la lutte :rrclue c1u'elles cloivcnt livrer pour implanter lerameau brct<ln au "pays des montagnes et de la mer".

"Voici le jour oh la moiss()n comlnence"t.e petit grain. humblement, germera;"Car le Scigncur, :i ses Filles dc France"Ouvre le coeur dc son cher Canada."2

l- (},r,..r-r Rt'tt', La lifierdntre ctrale ert (ictsp6sie, ()ttr$'a. Nlinistirc clu Ngrcl(lanaclicn. 1955. cite ;rar NIaric [)aris€ clans Gctspdsie, Les Editi<;rrs 0.25, (]asepostale 125, N{onrr€al l-i, 1965. p. I.l.

2 Autcur inconnuc. (,it-tc1r-rentcnairc cle la firndatior-r clu couvcnt clc N.-I).-clu-Lac. Album-sour.cnir. p. J.l.

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COMME UNE FONTAINE JAIILISSANTE...Q903 - 1919)

(1903-1970) Notre-Dame-du-Lac (Couvent)(1912-lc)83) Notre-Dame-du-I-ac (Hdpital)(1903-1912) Missions cle la Prdf-ectlrre apostolique du

Golfe St-Laurent:r Manicouagan (1903-1907) et

Rir.iere-Pentccdte ( 1903- L9 l2)t Sept-Iles, Riviirc-au-Tonnerre, Magpie et

Natasquan ( I 90.1- 19 12)I Pointe-aux-Esquimaux (Havre Saint-Pierre)

(1901-19 12)(1903- 1912) waltham (E.-U.)

I 904- 1983) Pointe-au-Pdrel9O1- 19U2) Cap-Chat

l?!l \?21! Ste-Acl€taicte cle Pabosl9a5-19. . )

1905-19. . ) Sayabcc1910-1919) Sainte-Blandine

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Notre-Dame-du-Lac: CouventAprEs avoir visitd les divers diocdses des Provinces Maritimes,

les deux pionniircs se dirigent vers l'6v0chd de Rimouski. (.cttefois, elles entrent "dans la province de Qudbec, la vraie Nouvelle-France par sa langue et sa foi catholique."S Nous sommes au (rnovembre 1902. Lcs voyageuscs sont patcrnellement accueillies p:rrSa (irandeur Mgr Anclrd Blais, qui lcur promet cle s'int6resscr i ellesd'une faqon sp6ciale. En effet, aprEs une journ6e de repos chez lesSoeurs de la Charitd de Qu6bec, elles sont convoqu€es i l'€vdch6."M. Morault. cur6 de Notre-Dame-du-Lac. r'ient de construire unbeau couvent en vue d'y avoir des religier"rses du p:rys, mais sonch<lix n'est pas encore fix6. VOus pollvez lui convenir et dcmain.je volls donne M. Lavoie. mon procLlreur. pour vous yaccompagner. "a

On clit que "lc Se igneur 6crit droit 'f, travers les lignes bris6es. "On en verra une prellve tangiblc dans la lettrc suivantc que lepastelrr de Notre-Dame 6crit i son 6v0que lc 6 scptembre 1902,soit deux mois avant la rencontre clcs deux missionnaires avccl'dvdque de Rim<luski. N{. le curd Philippe Morault nc connaisseitles "soeurs franqaises exil6es" que par la voix cles iournaux. Lapoftdc hautement significative de ce document quxnt aux dcsscinsdc la Providence nous incite i lc reprclcluire in extenso.

A sa Grancleur

Monseigncur Anclrd Albert Rlais

Monseigneur.

A la derniire rctraitc i'ai cu un entretien avec V<ltrcGrandeur au sujet d'un Couvent cn construction dans maparoisse . Avec votre bienveillante permission j'ai dcrit auxSoeurs du Bon Pasteur pour leur offiir le dit (louvent. Ellesm'()nt r€pondu ni oui ni non. Mais je comprencls p:rr la tencurde leur r€ponse c1u'ellcs veulcnt nous imposcr des sacrificesque nous ne sommes pas en m()\'en de faire. Pour meconf<rrmer au desir que m'a exprim€ Votre (lrandeur. qui estaussi celui de mes paroissiens, je m'adressc i Vous, Monsei-gneur, pour vous prier humblement cle nous faire obtenir cles

Soeurs frangaises exilies aujourd'hui de leur chcr pavs. Ellespourront, ie I'espire. plus facilement que le Bon Pasteurs'installcr chez nous avec moins de sacrifices de notre part.Ce que les journaux nous disent de ces bonnes soeurs est vrai-ment touchant. Ie cr()is clonc, commc d'ailleurs Votre (irandeur

.l Nr-rs premiers pas au

.1 ATR. "Historique clcs

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Canada, 1941, p. 2:.fondations". Tomc I. p. 20

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me I'a laisse entrevoir, faire une ()euvre vraiment excellenteet avantageusc pour n()us, que cle leur ofTiir I'l'rospitalit€.

,|'ai I'honne ur d'0tre, Monseigneur. cle V()tre (irandeur, letrds humble et obdissant Serviteur.

P. Morault, ptre

N.-D. du Lac6 septembre l9O2

()utre le tcxtc pr€citd, Sa Grandeur ava.it sans dollte requ I'appelde cle<tresse lancd par Mire Marie de Sainte-Blandine aux €v€quesdu Canada puisque, dis le 10 nor.embrc, il €crivait i norreRdvdrendc Mire G€ndralc:

.l'etais parfhiternent disposd i accepter les scn.ices de r'osdignes Filles dc ,lesus et :i r'ous donner ainsi un temclignagesensible cle mcs svmpathies. J'€tais m€me sur le point de vclusfaire part de ces sentiments et de ces disprtsitions, t()Llt en \-ousoffrant c1e venir partager nos libertds et notrc hospitalit€,lorsque r.os deux bonnes Soeurs Marie de Ste-Elisabeth et MarieSte-Z€naiclc sont arrir'6es ici. (...) Munies d'une lettre derecommandati()n de ma part, elles sont all€es dtudier sur placedc conccrt ar,'ec M. le Curd de N.-D. du Lac. les conditions deI'acceptati<ln d'un coLlvcnt que I'on constmit en cetteParoisse. 5

Et c'est ainsi que le 7 nrlr.embre, nos clcux vo,vageuses,accompalln€es dc lcur guide qui sc charge des frais cle vrtvage.descenclent du train :i la "haltc (lloutier" :i prcximitd de l'6glise.Lc bon cure est li pour les accueillir. "I-cs moineaux de Qudbeclil teisait ellusion aux S<teurs Grises_] r..oudraicnt se nicher ici, clit-il, mais c'est plus ch:rritablc d'offrir Lln abri aux plluvrcs hirondel-lcs chltssccs tk' Fr:rncc."6

Le dimanche. M. le curd racontc cn tcrmes 6mus :i sesparoissicns I'histoirc des clcux exile<es, et feit appcl ) leur clevouc-ment pollr parachevcr la magnifique constrllcti<tn en trriclue rougequi lcur est clestinde. Lc lO novembre 1902, elles quittcnr Notre-Dame avec l'espoir bien fonclcl cl'v dtablir un groupe cle soeurs. (letcspoir devient r€alitd Ic 25 rnai 1903. Lcs quatre firnclatriccs: SoeursMarie.foseph clc la (.roix. Maric Saint-ferdmc, Maric Fdlixine ct MarieSaint-Houardon rc'r^oivcr-rt clu pasteur ct cle tollte la populati<ln lesmeilleurs souhaits de bicnvcnue. Le couvent a belle minc mais ilest compldtement vidc. I-es soeurs clemcrtrcnt au presbytirc pendant

5 Etat ctctuel cles maixtns d'Amerique, 191a. p. 150

6 'Vr)s

premiers pas att Canada, 1't. 2).

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qllelques iours. Le dimanche clui snit leur arrivde, M. le cur6 lance:i ses paroissiens un vibrant appel en leur favcur. La g6n6rosite deceux-ci est telle que le sclir m€me, plus rien ne manque aux soeursbretonncs.

Pendant que les prcmiires arriv€es prennent de bonnes racincsdans lc milicu tout en s'affairant i I'organisation du pensionnat etde la commun:rutd, deux autres soeufs sont rappel6es de I'EcoleNormale cles Ursulines cle Qudbec pour remplacer la clirectrice del'6cole paroissialc et son adjointe qui viennent de ddmissionncr.Le 1cr juin, les cleux missionnaires entrent en fonction, :i la grandesatisfaction des gens. I-cs Filles de J€sus garderont la charge del'€cole paroissiale jusqu'en 1917 .

I-e pensionnat ouvre ses portes lc l0 novembre 1903: il comptcvingt-quatre internes. Lc I I novembre , Mgr lllais procdde li lab6n6dictiott du couvent-pensionnat plac€ sous le I'ocable de N.-D.de I'Immacul€e-Conception. Sa Grancleur b€nit dgalcment la gr<tssecloche qui reqoit les noms clc PIE ANDRE PHILIPPE, el-lI'hclnneur du Souver:rin Pontif'e, cle l'€v€que diocdsain et clu cur€dc la p:rroisse.

Beaucoup d'dv€nemcnts se sont succdcld depuis la datenr6mcrrable du 25 mai 1903. C'est ainsi qu'en 1936,1'a, Commissionscolaire confie aux socurs les quatfe classes de l'6cole paroissialepour leur permettre cle sun'ivre , la crise €conomique des ann€es'J0 a_vant pcu i peu vid6 le pensionnat. Et la vie continue jusqu'auphdnomdne "r€gionalisation" qui olrlige i f'ermer le pensionnat en1966. A l'€t€ de 1970, les soeurs quittent le couvent qui a 6t€ c€d6i la ville de Notrc-Damc pollr lc montant sy'mbolique de un dollar.Le Conscil de ville s'engage i utiliser le tcrrain p<tur la constructiond'habitati<lns i prix modiques pour personnes igdes.

Mai 1903 ... Aoirt 1970. Ces quelclue soix:rirtc-clix anndes ontdt6 marquees par la sl.rnpathic mutuelle entre les soeurs ct l:rpopulation. C'est ainsi qu'on peut lire au cahier clcs dphdmdricles,en datc clu 25 d€cembre 1950:

Penclant lcs vacances. la coutume etablie clepuis trislongtemps veut que lcs rcligieuses visitcnt deux par dcux. unpcr.r i la fagon cles apdtres, chacun <lcs fo).crs sans clistinction.La r€ception est trds amicale (...) A Notre-Dame, le culte desfirndatriccs sc perpetue. Chacun s'infirrmc des religieusescollnues et aimdcs, et rappellc avcc bonheur le tcmps cle sa

ie unesse...7

7 AR. Notes historiqucs clc la Commun:rut6 c1e N.-D. dc I'lmmacul6c-(,onccption clepr.ris sa fondation (NIai 1903).

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Lc 16 avril 1951, Mgr Gagnon, cur6 de Notrc-Damc, charged'un mcssage tout paternel Soeur MarieJeanne d'Arc evant le voyagede celle-ci pour la France :

Dites bicn ) vos bonnes Mires que la population dc Notre-Dame continue d'apprdcier et cl'admirer le cl6vouement dc' sesreligieuses. La belle firrmation intellectr-rclle et morale regucen ce tte maison en est une preuve tangiblc. Que cet arbrc auxpousses vigoureuses plantc en terre canadienne c()ntinue clegranclir et de se ddvelopper pour le plus grand bicn des iimes.ti

Le couvent dc Notre-Damc n'est plus mais deux Filles deJ€srrs.t€moins de sa disparition, continllent ) r€sidcr i Notrc-Dame touten enseignant i l'6cole polyvalente de (labano. La p<;pulation quia si bien accueilli les "pctites Soeurs bretonnes" est heureuse deb€ndficier du cclncours des cleux socurs qui participent activementi la vie paroissiale de Notre-Dame-Du-Lac.

Notre-Dame-du-Lac (H6pital)Depuis de nombreuses anndes, la population de Notre-Dame-

clu-Lac et celle des paroisses envintnnantes souhaitaicnt la fondationd'un heipital afin d'assurer i leurs malades, surtout pendant la saisonhivernale, un secours prompt i l'heure du clanger. Les hdpitauxvoisins €tant i quatre-vil-lgts kilomitres, le seul mo).en d'v pan-cnir€tait de prcndre le train qui passait aux vingt-quatre heures, leclimanche except6.

Le doctcur F€lix Dubd ouvre un petit hdpital provisoire qu'ilne peut maintenir, faute de ressollrces. Les Filles de Je:sus, alorsbien connues et ocuvfant dans la paroisse depuis 1903, sontsollicitdcs perticulierement par le cur€, M. le chanoine ErnestGagnon, ct le cloctcur Fdlix Dub6. En aoirt 1940. Mire MaricFranqoise cle Chantal, Assistante gdndrale, et Mdre Marie Saintc-Agathe, Provinciale clc Trois-Rividres, ckrnnent lc "f-eu vcrt". Auprintemps l91l,la Fabriquc cle Ncltrc-I)ame-du-I-ac concicle :i la(lommunaut6 un terrain clevant servir d'cmplacemcr-rt ) I'e<clifice .

LIne fbis les plans tcrminds, Mc:re Maric Sainte-Agathe adrcsse,lc 1er avril l9,il, la lettrc suivantc:i Mgr Gcorges Courchesnc.€v€c1ue de Rimouski:

Excellence.

.|e viens humblcmcnt \'ous sollntettre nos ltlans d'hOpitali Notrc-Damc-clu-Lac, h6pital clui aura la clcnomination clc"H0pital Notrc-D:rmc du Ddtour". Nlonsicr-rr le (.han<tine(iagnon en cst le Parrain. ll a volrlr.r rerndm<lrer l'ancien non-rclc cettc localite : le "I)dt<>ur" clrr Lac.

a lbid.

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Trds prochainement n<tus allons demander des soumis-sions a quelques entrepreneurs. Le Gouvernemcnt par I'entre-mise de M. Ie Diput€ Beaulie u a bien voulu souscrirc un octroicle $25,000.00.

Nous compt()l1s sur la divinc Pror.idence et sur I'interces-sion de St-Joseph pour compldtcr le montant de l'entreprisc.

Veuillez, Exce lle nce, b6nir ce tte oeuvre que nousentreprenons p()ur la glclirc de Dieu, le bien des i.mes et lesoulagement des c<trps et sanctionner le plan par \'()trcsignature

Daigne Votre Exccllence agr€er aussi I'hommage de nosscntimcnts cle vive gratitude et de profond respect.

(signi) Sr Marie Ste-Agathe, f.d.J.Sup€ricure Provinciale

Le 29 juillet 1911. Mgr Gcorges Courchesne proce\de i lab€nddicticrn de la pierrc angulaire, et le 7 avtll1942,lcs fonclatri-ces inaugurcnt leur apostolat ) l'hfipital "Notre-Dame-du-D€tour".(,e sont:

S. Aur€lie-Marie, SupdricurcS. Marie Sainte-L6onille. Assistante loc:rlcS. Seint-Riel-MaricS. HdlEne MariaS. Meric Hcct()rin('S. Bertha-MaricS. Maria cle Saint-Bcrnarcl

I-'hCrpital compte alors trentc lits et cclmprcncl les principauxservices cle chirurgic. dc m€clccinc. cl'obst6triclue, cle p<luponnidre,cle p€diatrie. cle radiologie, dc l:rbor:rtoire, clc cuisine ct clebuanclcrie.

Deux ans plus tarcl , un agrandissclttcl-rt s'imposc. I-es travauxddbntcnt le 29 iuin 7r)11 ct lcs locaux soltt occupes au fur et inlesure cle leur achi'r'cment. Le tl iuillct 1915 t lieu le bdnddictiondc la nouvelle aile par Mgr Charles-EugEnc P:rrcnt, 6v€c1ue dr.rcliocdse clc Rimouski. Grice :i cet :rgranclissement. la c:rpacitd deI'hdpital p:rsse clc trcnte :i soixante-clix lits. Lc 2 5 juiller l96l , porlrr€ponclrc ) la I-oi dcs Hirpitaux, I'hdpital est constitu6 cn corpora-tion sous lc nom clc "Hdpital Notrc-Damc-clu-l,ac".

()uvrons ici nne parenthasc pouf mentionner la crdation. cnaoirt 1955, de la Vicc-province cle Rimouski qui comprcnd treizecomrnLll-lautds et une ccntaine dc socurs reparties dans les clioci-scs clc Rimouski ct clc (iaspi. I-'heipital N.-I). clu Lac clcvicnt lc siigeclc la nouvclle Vice-province cl<lnt Mire Marie Saint-Picrre C6lestin

I )()

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est la responsable jusqu'en 195tt; elle est remplacde par Mdre MarieLucien de J6sus.

Le nombre dc soeurs 6tant pass6 de scpt :i vingt-deux, laconstruction d'une rdsidence attenante i I'hdpital ddbutc en iuin1962 et comporte vingt-six chambres, une vastc chapelle, une sallede communautd et une caf6tdria. Le d6mdnagement a lieu cn mai1963, et les locaux occup€s jusque-li par les religieuses sonttransform6s pour les besoins de I'hdpital.

De 1965 :i 1970, des d6marches sont de nouveau entreprisesct poursr.livies auprds du Gouvernement en vue de I'obtenticln d'ur-rprojet d'agrandissement de I'hdpital qui connait, i travers maintesdifficult€s, une expansion considdrable de 1970 i 1973. En effet,le Gouvernement ayant donnd son accorcl, un vaste agrandissementse constftlit, lequel comprendra une cliniquc externe, une cliniqued'urgence avec salle d'observation dc six lits, une salle dc chirurgiemineure et six salles cl'examens. Il relogera de plus les services deradiologie, de laboratoire , la cuisine, la cafdt6ria et le magasin. Letout est muni des 6quipements les plus ad€quats.

L'ann€e 1979 est marqudc par une mcldernis:rtion cles blocschirurgical e t obst€trical, et par I'acldition d'une nouvellepoup<lnnie re.

I-a direction g€ndrale clc I'hdpital est assum€c par les Filles c1e

J6sus de 1942 iL 1973. Quatre Filles de.|6sus sont membres duConscil d'Aclministration comme repr€sentantes de la (,orporationjusqu'en 19t12. Dis 1980, alors que s'amorce un nouveau projetcl'addition de vingt-cinq lits pour malacles i long terme , les soeurssaisissent I'occasion pour offrir leur rdsiclencc. Le projet est misentre les mains du b<ln saint Joseph. Lcs n6gociations s'entamentlentement, mais sfrrement. I-c saint protecteur fcra cl'une pierrccleux coups... En juin 1983, I'hdpital ct la r€siclence sont venclusau Ministdre des Affaires Sociales.

En septembrc 1982, les six soellrs rcstantes cl6m6nagent dansunc maison familiale, i proximitd de l'hdpital et cle l'€glisc.Actuellemcnt, quatrc soeurs oellvreltt ) temps complet dans lesscrvices hospitaliers, dor-rt Llne au poste dc clirectrice des soinsinfirmiers. [-]ne cinquieme trevaille bdndr.<llement cn pastoralehospitaliire . Cettc dcrniire repr€sente les bdndficiaires au (.onseild'Administration.

Plus cle quetre-\'ingts soeurs Filles deJdsus ont pass6 i I'hdpi-tal Notre-Damc-du-I-ac, l:rissant aux maladcs le souvenir de leurd6vouement, de leur oubli de soi. dc leur sens du devoir et clu trayailbien accompli.

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Il convient de rendre hommage i la vaillante pldiade de soeursqui ont oeuvr€, tant dans le domaine de la sant€ que clans celuide l'6ducation, au beau pavs de Notre-Dame-du-Lac. Signalons iciles heureux fruits qui ont d€cou16 d'une oellvre particulidre i Notre-Dame, celle des retraites ferm€es pour dames et ieunes filles.Pendant plusieurs ann€cs, les soeurs _y consacrent alligrement unepartie de leurs vacances ct dorment volontiers sur la dure quandle nombre de participantes ddpasse [es prdvisions. Le contingente-ment n'existait pas encofe clans le vocabulaire, et encore moinsdans lcs moeurs ! Mais la disponibilitd joyeuse est i I'ordre du jour,et son influence n'est sans doute pas €trangdre au grand nombrecle vocations cle Filles de J€sus surgies de Notfe-Dame et desenr.irons. Chacune des soeurs ayant v€cu clans cette localit€ a ajoutdsa touche particuliere i la fresque €labor€e tout au long4 de ces huitddcennies de ddvouement dans ce coin pittoresque du T€miscouata.

I-a population reconnaissante a bien voulu, i I'occasion du 75eanniversaire de I'arriv6e des soellrs i Notre-Dame. leur rendre unvibrant hommage dans un poime intitul€: "Le murmure", composdet harmonisd par M. Bertrand Landry, et dont nous cxtrayons lesdeux derniires strophes:

Le murmure clu coeur I-e murmure clu chantRacontc ri nos Soeurs Fredonne i nos Socurs:

La reconnaissance: Bon anniversaire !

I-e murmure du coeur I-e murmure du chantRaconte i nos Soeurs Freclonnc i nos Soeurs:

Notre aclmiration. Restez parmi nous !

Il va, comme un podme, II va, de coeur en tOte ,

Leur dirc qu'()n lcs aimc ! Sans que le temps I'arr€te.

Missions de la Prdfecture apostolique du Golfe Saint-Laurent

De toutes les r€gions si varides du Qudbec, la rive norcl du Saint-I-aurent. cn ar.al de la capitale, et qui s'€tend jusqu'au golf'e, <tffrede nombreux tdmoignages d'un riche pass€. Ilien avant la venuede Cartier (1535), des p€cheurs basques fr€quentaicnt les eaux dtrgolf'e Saint-Laurent et de I'estuaire du fleuve pour capturer la moruedestinde i la salais<ln et obtenir de I'huile animale. extraite desphoques, des baleines, des dauphins et autres crdatures de la mer.Ils explordrent le littoral et en noterent les caractdristiques long-temps avant qu'un seul dtablissement eirt surgi au nord clespossessions espagnoles. Sur cc littoral fut fond6 en 1599 le premierdtablissement permanent de la Nouvelle-France, Tadoussac.

L'arridre-pa1's 6tait rude et inhospitalier; Jacques Cartier enparle comme de la terre "que Dieu donna i Cain". Les rivages

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dtaient battus par les mar€es, bordds d'herbes sauvages ou d'arbustesrabougris. A pcrte de vue , vcrs le nord, se dessinaient les collinesd'€pinettes noires, les tourbidres, les marais, les rividres poisson-neuses. "La terre est couvefte de neige depuis le mois d'octobrejusqu'i la fin de mai. Il n'y a pas de routes. L'hiver, c'est partolttune solitude presque absolue..."9 Lcs mo)'cns dc trensport 6taienttout ) fait primitifs: le traincilu tir€ par dcs chiens, en hivcr; cn€t€, on ne voyageait qu'en pirogue ou en batcau. I-a mer €taitsollvent houleuse, les vagues soulevaient bien haut les fr€les embar-cations et menaqaient, i chacluc instant, de les engloutir.

Jusqu'en 1882, la Cdtc Nord du Golfe Saint-Laurcnt €rait, allpoint de vue religieux, sous la iuridiction du diocEse de Rimouski.Par un d6cret pontifical dat6 du 15 juin 18f12, une parrie cle la CdtcNord avait €t6 €rig6e en pr6fecrure aposrolique . En 1892,le prdfetApostolique , Mgr F.-X. Boss6, d€missionna ct I'aclministrati<tn dela pr€f'ecture fut confidc i l'€vOque de Chicoutimi. Les difficultdsadministratives c:rus€es par la distance et paf la pdnurie desmissionnaires amendrent la Sacrde Congr€gation dc la PropagandeA soustraire la dite pr€f'ecturc ) la juridiction de l'6v€que deChicoutimi pour la confier i la Congrdgation des Eudistes sous lavigilancc du T.R. Pdrc Gustave-Marie Blanche , Sup6rieur provin-cial pour le Canacla. Nomm€ Vicaire Apostolique du (iolf'e Saint-Laurent le lJ juillet 1903, Mgr Illanche fltt en mesure d'installerquatorze missionnaires dans diff€rents postes i compter de Mani-collagan jusqu'i Natashquan.

Les Filles de J6sus cor-lsentent i suivre les Pdres Eudistes dansles diff€rents postcs du Vicariat dc la Ceite Nord. Il faut noter queMgr Blanche €tait fils de la Bretagne , nd-iJosselin. Entre le VicaireApostolique et MArc Marie de Sainte-Elisabcth, une cntente estconclue. En v<tici la teneur:

Art. 1 Monscigneur, f:risant appel au dcr.ouement des Filles dcJ€sr-rs pour les missions suivantes de sa Prdf-ecture (l-abra-dor): Manic<)uag:rn, Rivic\rc-Pentecirte, Sept-lles, Riviirc-au-Tonnerre, Magpie et Natashquan, s'engage :i les fairelogcr ct nourrir aux frais cle la rnissi<tn, et i faire verscri ch:rc1ue religieuse un traitcment annuel de 300 francs.

I-a Missi<tn de Ia Pointc-aux-Escluimaux scra clanscles conditi<tns spicialcs: les Socurs v seront :i leurcompte , sauf cellc qui serl au sen'ice des R€r'drcnclsPires.

Art. 2 La Soeur Provincialc cles Filles de.fdsus s'engage , clc sonceiti, ii placer dans les missions ci-dcssus mentionnecs.des S<teurs comp€tentes pour l' tenir lcs €coles, ct des

9 Echo de C:hez-,Nous. octobre , p. l(r.

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Soeurs converscs pour la cuisine et le menage. OutreI'enseignement et la cuisinc. les Soeurs prcndront soincle la lingeric dcs Pircs, de cclle de I'cglise, ainsi qr.rede I'entretien des ornements e t cle la parurc clcs autcls.

Art. 3 Si pour une callse cluelconque, la prdscnte conventi()ndevait €tre resilic<e. en tout ou en partie, on clevra s'enavertir six mois cl'avancc.

Fait en double :r la Pointe-aux-Escuimauxte 2l mai i9g{. rr)

Lc ler atl0t 1903, trente-trois soeurs francaises arrivent tiQu6bec. Mdre Marie cle Sainte-Elisabcth ct S. Merii Saint-M€riadec,clont I'une et l'autre comptent dans le groupe chacune sa propresoeuf . \'ont les accueillir au cl€barc:rdEre vcrs clix hcures clu matin.[.c s<rir. treize clcs socurs destin€es aux six missions clc la Pr€f'ec-ture Apostolique clu Golf'e Saint-Laurent, conduites par Mgr Gustave-Marie Blanche , partent pouf leurs rdsidcnces respectives.

Manicouagan et Rivi€re-PentecdteLe 4 ao0t, le "Kind Edward" stoppe en facc cle Manicouagan,

mission la plus rapproch6c de Qu€bec. La Manicouaganie c<lmprend-100 kilomdtres de rivage fouett6s par les eaux du Saint-Laurent;un littoral bord6 de plages et de baies, un arriire-pays parsemd iI'infini de lacs p<lissonncux, et de riviires dcumantes. Deux Pdreseudistes prennent deux soeurs i bord. Le lcndemain, les Pdres dela Rividre-Pentecdtc viennent en embarcation :i la rencontre dc troisautres Filles cle J€sus qui sont heurcuses cl'€tre au terme de leurlong vovage sur I'oc€an. Il est bon de noter que Rividre-Pentccdte€tait i la fin du dix-neuviime sidcle I'un des plus importants centresindustriels de la cdte .

Sept-Iles, RiviBre-au-Tonnerre, Magpie et NatashquanI-e (r aoirt, Sept-Iles reqoit tnris Filles deJdsus. C'est le grand

d€c<ruvreur malouin qui, en 1535, remarqua la pr€sence de septilcs ) I'entr6e de la large baie . C'est li que fut €tabli, au dix-huitidmesiEcle, l'un des premiers comptoirs du roi. A cet enclroit, MgrBlanche fixera lc siEge de son diocdse en septembre 1905. Le 7 a<t0t,cleux soeurs descendent i la Rividre-au-Tonnerre et deux autres eMagpie. Enfin, Natashquan reqoit ses deux missionnaires lelendemain.l I Natashquan verra naitre plus tard Gilles Vigneault,

ATR. "'l'rlit€s ct Convcntions des (lommunautds du Canacla'', ( I 902- 1903),p 2t)

ilI'R. Etat actuel d.es mctisons cl'Amdrique, l9l"i. p. -1(r.ll

:) :) :)

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le podte de la C6te Nord. Dans tous ces postes de mission, les soeursdirigenrnt des €coles.

Pointe-aux-Esquimaux (Havfe Saint-Pierre)Fond€ par les MadelinotsAnciens p€cheurs i lcurs m€tiersPar les godlcttes et les canotsComme chasseurs sur les sentiers.

(Rolancl Jomphe , p<ldte de Havre St-Pierre)

Le 27 ma'i I9O1, cinq Filles de J6sus remplace nt en cet endroitles Soeurs de la Charitd de Qudbec et h€ritent d'un vaste dtablissc-ment: un pensionnat et un externat qui comptent plus de 130 €lbves.Ces religieuses canadiennes avaient eu charge €galement d'une 6colemoddle oi elles formaient dix jeunes filles pour I'enseignement dansles petites €coles de la C6te Nord, le gouvernement du Qudbec sechargeant de I'entretien de ces jeunes filles.12 Les Fillcs de Jdsusacceptent donc

(...) un projet de contrat avec le (iouvernement provin-cial (...) concernant unc 6cole de rdforme et d'industrie, et pourfbrmer des institutrices, laquelle sera tenue par elles :i la Pointe-aux-Esquimaux. Ce contrat devra fixer la pension cles enfantstel qu'il sera menti()nn6, et garantir ) I'lnstitution un nombred'enfants suffisant pour atteindre au moins la somme de millepiastres par ann€c ) dater du quatre mars dernier.

Sr Marie de Sainte-Elisabeth, provinciale , est autorisde isigner ce contrat.

r. 1^lsignil Sr Marie Lc Gallo, dite Marie de Ste-Elisabeth,

Provinciale . I J

A la rentrde des classes en septembre lL)O4, les 6ldvesretrou\.ent chez les Filles de J6sus le m€me coeuf et le m€meddvouement qu'ils avaient connus chez les Soeurs Grises. De troisqu'elles 6taient ) l'ouvcrture des classes, i savoir S. Marie de laR€surrection, Sup€rieure, S. Marie Saint-Anthime, S. Marie Sainte-Anvsie, elles sont cinq dbs lc mois d'aoirt 1905 avec I'arriv6e deS. Marie Saint-Bernard. titulaire clu cours modEle. et S. Marie Saint-Luc, titulaire de la premidre anndc.

L'acceptation de cette defniire mission offre entre autfesavantages celui de pouvoir y r6unir toutes les missionnairesdiss€min€es, la plupart deux par deux, dans les postes de mission

Hxtrait cl'une clelib€ration du Conscil provincial tcnue i Trois-Rividres le -l 1

mai 1905. Cahicr des copies cle corrcspondances. 190J-19Ot3.

A'I'R. Relations dc S. Maric Saint-Luc, 2.i iuin 1959.

1)

tl

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cles Euclistes. Les soeurs vont chaque ann€e faire leur retraite:i laMaiscln provinciale de Trois-Rir.iires et se retremper "en famille".C'cst lors d'un de ces voyages, le 27 juin 191 1, qu'elle s ont i subirl'dpreuve cl'un terrible naufrage quand le navire qui les porte vienten collision avec un vapeuf en face de la rividre Saguenay et sombreen pleine nuit. I-es soeurs attribuent leur salut i une protectionspdciale de Notre-Dame du Cap qu'elles invoquaient i hautc voixclans le clanger.

I-c lU mars 1909, un incendie vient jeter le cldsarroi dans lacommunaut€ en d6truisant le couvent de Pointe-aux-Esquimaux ettous les effets personnels des soeurs. En cette p€nible circonstance,lcs habitants manifestent bcaucoup de s1'mpathie; ils sont prOts itous les sacrificcs pour rebitir le couvent afin dc retenir lessoeurs.14 I)eux d'entre elles continuent les classes les plus avanc€esdans le krcal du Conseil municipal tandis que la Supdrieure et deuxautres compagnes se rendent en com€tique* i Mingan pour s'embar-quer suf le bateau-courrier en directi<ln de Qudbec.

Le l9 mars 1912. Mdre Marie dc Sainte-Blandine envoie unccirculairc spdciale aux soellrs de la COte Nord pour leur annonccrla ddcision du Conseil g€n€ral de les r:rppelcr i Trois-Rividrcs i lafin des classes.

Toujours i cause dc la p€nurie des sttiets. llous nouscr()_yons contraintes de fairc de nttuvelles suppressions (...) IeConseil s'est vu oblig€, en consciencc, de supprimer d'abordles maisons qui, par leur situati<)n, ne rdpondent pas auxexigences canoniclues, celles qui se tr()uvent plus is<>l€es ou quisont clifficiles cl'accds. I 5

Les Fillcs dc Jdsus quittent donc, en juin 1912, six missiousoti ellcs ont oeuvrd de peine et de misire depuis 1903 (clles aveicntquitt€ Manicouagan en 1907). Elles laissent au cimetidre de Pointc-aux-Escluimaux S. Marie Adile de Saint-Joseph (Marie-LouiseHoulec), cl6c6dde le 30 mars 1911, i I'dge de 41 ans dont 2l anscle vic religieuse. Elle 6tait originaire cle Connec, Morbihan.l6

"D6sormais. sur les borcls du fleuve Saint-Laurcnt, i I'ombredes s:rpins dc I'immense for€t qui :tvoisine le paisible cimetidre dela Pointe-aux-Esquimallx, une humble Fille de -f€sus rep<lserajusqu'au jour de la Rdsurrection gdn€rale."17

En ces missions clu Nord, les Filles de Jdsus ont beaucoupsouffert et ph,vsiqucmcnt et morelement. Leur tiche 6tait

li Echo cle Chez-Nous, iuin 1909, p. l-19

15 AR. Circr-rlairc no 23. 1912.

1(r Ecbo de Chez-Nctus, juin 1911, p. 5tl.t

l7 ATR. Ephdm€ride s. p. 121.

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particulidrement penible; leur situation au ser\'icc dcs Eudistesexcessivement cldlicate... Avec une indomptable €nergic, ccshumbles ct couragcuses filles de MEre Sainte-AngEle ont travaillddans I'ombre. ont souff'ert du d€n0ment. du froid et cle l'isolement.clans ce coin clc pa.ys "rong6 par le temps et par le flot". Pollrtent,les gens, clevenus personnages de l6gencles et de chansons. 6taienton ne peut plus s_]"mpathiqucs. A I'aridit6 du sol, ils ont oppos€l:r g€n6rositd cle leur coeur. A la froiclure cles krngs hivers, ils ontoppos6 la chalcur de cette amiti6 simple et vraie qui redonne forceet courage qu:rncl I'exil se fait trop lourcl.

waltham. Etats-Unis t tl

En 1901, Waltharn cst Llne petitc villc dcs Etats-Unis, sise clansI'Etat du Massachusetts, :i quinze milles de Boston, avec Llnepopulatior-r ') majorit6 protestante. L'une des deux paroissescatholiques compte 230 familles cle Canadiens-frangais vcnus duQudbcc pour trouver cles cmplois dans les filatures et les usincs.Cette paroisse Saint-Joseph est clessen'ie par un seul prOtrc, I'abb€P.-H. Grenicr.

[Jn temple protestant est convcrti cn 6glisc catholique et Llne€colc paroissialc ne tarde pas i s'€tablir i cfit€ cle l'€glise . Des laicsd€r'ou€s dispensent d'abord I'instruction allx enfants de la paroisse .

Ar.ant appris que dcs religicuses franqaises chassdes cle leur pa,vss'dtaicnt fixdes ) 'Irois-Rividres. l'abbd (irenier s'aclressc i MircMarie cle Sainte-Elisabeth qui lui accorde Soeurs Marie Sainte-Jeanne,Marie S:rint--fean-de-Matha et Marie Saint-(.ado.

Le momcnt clu ddpart, fixd au prcmicr septembre , est ajourn€et pour cellse: Mgr I'Archeveque de Boston exige que I'autorise-tion du Saint-Siigc soit obtenuc avant cl'6tablir une nouvellccommunautd religieuse dans son diocdse. Les soeurs d6sign6es pourWaltham attenclent avcc paticncc pcndant un mois i la Maisonprovinciale qui our.re i cette dpoque le Jardin de I'Enfance; elless'y' d€vouent auprds des enfants et des postulantes. Enfin, le 30septembre , I'approbation romaine est annonc€c. Les soeurs peuventpartir. Leur ddpart s'efI'ectue clans la matin€e clu 5 octobre en m€metemps que celui cles fondatrices clc Lewistown, Montana, E.-tl.Accompagn6 cle M. l':rumdnier Dusablon et de Mdre Marie de Sainte-Elisabeth, le groupe quitte Tnris-Rividres pour Montrdal. De lamdtropole, lcs Soeurs Marie Philomdne, Marie Saintc-Z€lie et MarieSaint-Nicolas se clirigent par train vers I'Ouest am€ricain tandis que

Iti Nous avons rattachel ccttc fondation i la Province dc Rimouski i cause desa situation gcjographiclue .

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les trois eutres sont concluites lt: lcndemain :i W'altham par I'abb€Dusabl<ln. :rmi intime de l'abb€ (irenier, fondateur dc cette noul'ellcoeu\.re cl'dducation l9

Le (r octobre. les soeurs font leurs aclieux i Mdre Marie clcSainte-Elisabeth clui les confie i la bienveillante sollicitude de M.I)usablon charg€ de voir i leur install:ttion. A Waltham. une belleclemeure confortable t:t tollte meublde lcs attencl. Elles pcuveut ainsiporter tout d'aborcl leurs soins i l:r pr€paratittn de leurs cl:rssesouvertes clepuis quelclues semaines.

Sekrn les conventions passdes entrc Mdre N{arie clc Sainte-nlisabeth et le curd de Saint-Joscph. la Congr€gation s'engage :ifclurnir pour l'€colc paroissiale dcux soeLlrs enscignantescomp€tentes ct Llne s()eur converse. I-es sttcurs se chargent cle

clonner aux gareons ct aux filles, cn franqais et en:tnglais, I'instruc-tion et "tout ce qui est enscignd dans une €cole de grammait.."20

I-es Filles cle J€sus exercdrcnt leur cl€r,oucmcnt i Walthampenclant ncuf ans. L'abscrtcc de clocuments nous oblige i fairesilencc sur cctte ocuvre qui a €td sans doute b€n6fic1ue pttur laparoisse. En 1912, pour fins cle centralis:ttion administrative et ctc

facilitd cle communication, les Sup6rieures maicurcs de<ciclent derappeler les soeurs de W'altham cn m€me temps qu'elles retirentcelles des missions cle la Cdte Nord.

Pointe-au-P€reA I'extr€mitd est de la villc de Rimouski, unc l:rngue cle terre

s'allonge dans la mer. Cette pointe est certainement un des plusbeaux sitcs des alentours. [.e cours maiestueux du Saint-Laurcnt ]'d€roule toutc sa magnificence. I-'endroit fcqut le nom de P<linte-au-PEre en souvenir du Pdre Henri Nottvel. i€suite. qui v aborcl:rle 7 cl€cembre 16(13. Lc gouvernemcnt can:rclien v fit construire,en lil61, un phare puissant haut dc vingt-neuf mdtres. ()n comprendla n€cessit6 cl'un tel monllment ) cct enclroit car, jusqu'cn 1960,tous les vaisseaux cl'Outremef Y accostaient pouf prcndre tlud6poser leurs pilotes, afin d'dviter les dcueils si nombreux depuisPointc-:ru-Pire jusqu'i Qudbec. tJne chapelle fut drigde en lU73en I'honneur de sainte Anne , patronne des pil<ltes.

Une pointc de roc oir la vague se brise ,

Quelques maisotts, un pharc, et, plus loin, r-rnc €gliscOi sainte Anne se plait ) ct>mbler de faveursSes ficlelcs dcr'ots... ! De beaux enfhnts rieurs

l9 A]'R. (.ahicr clcs fondations.

20 A'l'R. "'Irait€s ct Convcntions des Comnlunautds au (.anada", (1902- l9O3).p 23'

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Courant dans les rochers, s'enivrant de I'air purComme les go€lands s'enir,'rent cle l'azur...Puis de hardis marins clue rien ne d€couragc,Ni la brume perfidc ou le hurlant oragc;[]n scul mot lcs concluitl ce m()t c'est: le Dcvoir... !

Et saintc Anne lcs garcle avec tout s()n poll\'()ir... !21

La Patr<tnne cles Bretons solrrit d'aise , sans cloltte, cn \'o\':iltts'6tablir prEs de son sanctuaire dcs filles de son cher pa)'s d'Arvor.I-c cahier de bord de la fonclation ddcrit:rinsi l'arrir,6e des s()curs:

Le 28 juin 190'{, vers les T heures du matin, Sr M:rrie duSaint-R€demptcur et m<ti22, nous quittirles notre Nlais<l-tProvinciale p()ur n()Lls rendre ii la st:rtion clc St-Anaclet versles scpt heures clu soir; li une r.oiture nous attendait pour nousconcluire jusqr-r'i notre nouvelle habitation qui cst :t un millcde l:r gare. En clcscenclant cle voiture, le R.P. Drcan, Sqtr decettc Comntunauti, r.int au-dcvant de nous. nor,rs souhaiter l:rbicnvcnuc; ensuitc. il n<tus concluit au r6fl'ctoire pour prenclrelc sor-rper.

I-e lendernain. chacune de nous sc met a la bcsognc, SrMarie du St-Rdclcmpteur s'occupatrt cle la cuisine, du repassage ,

etc. Dans la suite nous dcvons n()Lls occuper cle la Maison clesPilerins clui r.iennent picusemcnt saluer et prier la b<tnne MireStc Anne.

Sur les ril.es du grancl f-leuve. les soeurs bretonnes peuvcntconserver I'illusior-r dc n'avoir pas quittd le paYs natal. L-rstalldesdans un vaste local, elles ouvrent in-rm6diatement et le pensionnatet l'€cole paroissiale. La plupart cles pensionnaires apparticnnent:rux paroisses environnantes, plut6t qu'i la Pointe-au-Ptre m€me,oi lcs catholiques ne sont pas eltcofe tris nombreux.

En 1906, LlnJardin dc I'Enfance pour garqonnets est ajoutd aupensiclnnat cles filles. Cette oeuvre scra maintenue jusqu'en l9(r 1

Elle :rura survdcu pcndant cinquante-cinq ans, :i travers desconditions mat€rielles qui €taient loin dc faciliter la tiche auxsoellrs... Elles ont cependant accompli leur bes<tgne jusqu'au boutdans I'obscuritd, sans autonomie, dans une cluasi servitude... I-essoeurs cuisinieres qui ont oeuvr€ i la P<tinte-au-Pdre pourraient nctusen dirc krng sur ce chapitre ! L'une d'elles faconte combien elledevait trimer dur ct faire des prodiges d'ing€r-riositd pour pr€parerdes repas convenables avec la faible alkrcation dont elle disposait.

Deux ans avant la fermeture du pensi<tnnat, soit en 1959, lessocufs acceptent la direction de l'6cole paroissiale Sainte-Anne.

2l "Souvcnir du Pilcrinagc de Ste-Annc dc la Pointc-au-Pire", publid i l'occa-sion clu cinquantcnaire cle la paroisse (18U2-19.12).

22 Soeur NIarie Saintc-(iermaine .

3 -18

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I-'une d'elles scra :i la fois clirectrice de l'6cole et Supdrieure cle

la petite commlrnautd qui r€sidera sur place jusqu'en 1970. Le

quatllor 6lira cnsuite dttmicile pendant six ans au 10U0, rue duFhare , puis au 1031, boulevarcl Sainte-Anne de 1976 i' 1977, dxei laquelle trois cles socllfs doivent se retirer, faute de pers<lnnel.[lne seule enseignera i Pointe-au-Pdre iusqu'en 1983. Elle r6siderai Rimouski pendant deux ans, ppis cle nouveall i Pointe-au-Pere

fusqu'i son d€part.

Tel le phare lumineux qui surgit des flots pour €clairer et guiderles pilotes, les Filles de J6sus ont iou€, pendant pris de quatre-\'ingtsans, ce rirle cl'dclaireuses et de guides auprEs de la jeunesse donton leur a commis la gardc. Elles tlnt assum6, i travers ombres etlumibres, la prdsence des Filles de Mdre Sainte-AngEle au beau p:r-vs

de Sainte-Annc.

Cap-ChatAu sud du golfe Saint-Laurent se profile la r6gion pittoresque

et combicn fascinante de la Gasp€sie. L'abondance de ses oiscattxde mer, I'int€rOt de ses villages de p€che urs, le charme de ses valldesverdoyantes, la taille altiEre de ses falaises, les sommets bleut€s des

montagnes qui jalonnent son intdrieur en font une contr€e i nulleautre pareille .

La pdninsule a €td appe l6e par les aborigbnes "Gaspeg", c'cst-)-dire "finistdre". C'est une dpaisse langue de terre qui s'€tenddepuis la vallde cle la Matapddia jusqu'au Cap Gasp€, entre le fleuveSaint-Laurent et la Baie des Chaleurs. Cap-Chat dont le nom seraittir€ d'un monolithe i la silhouette de chat est un village de pOcheurs

sis sur la cdte n<trd de la Gaspfsie . La "ptftesse", S. Eugdne Miville-Desch0nes (S. Maric Saint-Alphonse), originaire de Cap-Chat, ena d€crit toute la beaut€ et exprimd son attachement profond pource coin de terre enchanteur oi elle est n6e:

Ah I jugez quel fut nton tourmentQuand ie quittai ma GasP€sie !

J'aimais ses riantes collines,Ses grands pr€s verts, ses chemins creux.Or) fleurissaient les €glantinesEt les boutons d'or gracieux.

Le 10 aoirt 1904, le "Gasp€sien" sttlppe en face de Oap-Chat.Bientdt, unc barque se d€tache du rivage et accoste le navire . Troisclames montent ) bord pour souhaiter la bienvenue aux Filles cle

J6sus: Mire Marie de Sainte-Bathilde (Maitresse des novices de Trois-Rivieres), S. Marie Saint-Lazare, S. Marie-I-ouise des Anges et S. Marie

339

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Sainte-Germaine. Elles prennent place dans la barge et quelquesrninutcs plus tard mettent pied i terfe.

La nouvelle fondaticln 6tait duc i I'initiativc prir,6e cl'un groupede dames de la krcalit6. Elles avaient demand€ ) Mgr Blais, ivOquedu diocise , I'autorisation de constrllire un couvent oi des religieu-ses instruiraient lcurs enfants. S:r Grancleur clonna satisfaction i lcurrequdtc i condition que la direction du couvent soit confi€e auxFillcs de Jdsus de Trois-Riviires clui clirigeaier-rt avec succis unpensionnat important ) Notre-Dame-clu-Lac.

Le cur6 et les dames de Cap-Chat adressirent un appel ) MdreMarie dc Sainte-Elisabeth par leur cl6l6gudc, Mrne Cdt6, q.ri r. renclitelle-mOme ) Trois-Rividres. Cap-Chat avait deux cl:rsses mais nllcuncmaison p<lur loger lcs soeurs. L:r ndgociatrice promit de tr<luverune habit:rtion en attenclant la construction cl'un collvent. I-afondation fut acccptdc.

Le dimanche suivant, I'arriv€e des socurs est annonc€c aprbsla rnesse par le crieur public. Il le fait clans des termes concis meiss)'mpathiques: "Nos religieuses s<lnt arrivdes; elles sont bicn finesmais clles sont raiclc pauvres. A nous de leur venir en aicle ! " Enefl'et, Dame Pauvretd accompagne les scteurs mais elles arrivent :lvecla richesse cle leur cocur. leur ardeur ct leur bonne volont€. I-:r voixdu crieur troltvc un €cho dans lcs coellrs des "(,ap-Chatains". M.(ieorgcs Ro)' leur cide s:r mais<tn pour I'annde. Darnes etdcmoiselles travaille nt toute la nuit pour laver ct frotter plafbnds.murs et planchers. 'fout est reluisant de propret€. Bientdt errivcntIits, tables et ch:riscs, le poOle , la batterie de cuisine. des denr6escle tolltcs softes. Du matin:ru soir, c'est Lulc r,€ritable proccssionqui sc ddroule vers la petite maisol-l clcs soeurs.

Le soir de cette mdmorablc journ€e, Mdre Marie de Sainte-Bathilcle quitte Cap-(.hat pour revenir i Trois-Riviires. Au jour fix6pour la rentr€e cles €lives, pcrsonne ne manque i I'appel. I)ansIa grande classe sc cnsent environ une quarantaine cl'61dves r6partisen trois divisions. S. Marie Sainte-Germ:rinc a fort i faire. m:ris ellesait susciter leur intdr€t ct les stimuler all travail. Dans la petiteclassc. quatre-r'ingts ) cltratre-r'ingt-cluinzc marmots entourent l:rtribune dc S. Marie-Louise des Anges clui a peine i se ddplacer fautccl'espace.

Quand I'hir.e|appar:ritra, les soeurs devront apprcnclrc :i sed€fcndre cles tcmpOtes, clu froid glacial qu'ellcs ne conneisscntgudre. Les voitures sens rolle s rnais munies de patins pour la ncigesont une nollveautd qu'elles trollyent pfatiqlle pour le par.s.

Sans cesse la charit6 ing€nieusc dcs gens pourvoit :i tous leursbes<lins. Pcn apris, ils rdussissent i construire une v:lstc m:rison

3.10

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ol'l les soeurs sont convenablement install€es en la f€te deI'Immacul€e-Conception. Avec quelle joie elles en prennentpossession | 23

Le pensionnat de Cap-Chat est devenu florissant, les famillesavant le gofrt de l'instructicln. Un grand nombre d'€livcs en sontsortis dipl6m€s pour ensuitc poursuivre des €tudcs sup€rieures etgrossir 6r'entuellement les rangs des professi<lnnels. Et que clire desvocations sacerckrtales ct religieuses issues de Cap-Chat ! Lors ducinquantenaire du couvent, les Anciens, dont douze Fillcs de Jdsus,ont rcnclu un hommage vibr:rnt aux dducatriccs qui les avaientform€s. Pour les fondatrices et celles qui leur ont succ6cld, lesouvenir de leurs dlEves cle Cap-Chat les a suivies :i travcrs lesdiff€rentes €tapes de leur existence. Jusqu'en 797l,les Filles de

Jdsus r6siclent au vieux couvcnt. A l'6td de cette m€mc ann€e, onf;rit I'acquisition d'unc maison, rue du l-ac, oi elles demeurentjusqu'en 1982.

Er-r 1969, les (,hevaliers de Colomb* ouvrent un Foyer pouvant:rccueillir une centaine de pcrsonnes ig6es. ()n fait appel au zdledcs soeurs pouf cette oellvre qui s'harmonise parfaitetncnt avecI'esprit dc leur charismc. flne soeur a tr:rvailld penclant ncuf ans,comme infirmiire au Foyer (,olombien, avec cl'autres consoellrs.

Etant ckrnn6 lcs "dclaircies" qlle ces derniires annc<cs accusentclans les rangs cles ouvriircs. suite i la malaclie, i I'irrdversibler.icillissement, :'i la raret6 du rccrutement, lcs socurs quittentcl6finitir,'cment l'6cole en l9a7 et le Fo,ver en 197U. L'une d'ellescontinlle cependant i dispenscr scs t:rlents de cordon bleu :rttpresbl'tirc pcnd:rnt qllatre autres :lnndes tandis clu'une alltre faitbdndficier cle scs connaissances music'.rles cle nombrcux ieunes etaclultes penclant quclque dix ans.

(,ap-Chat restcra sans cloutc, pour toutes celles qui 1' tlnt r'6cu,s\'non,vlne clc ch'llcur humainc ct de sublime bcatttc<. Nttus ucpou\'ons rdsistcr ici:ru d6sir dc cdder ) nouvc:ru la pluntc i S.

Eugdnie Ntiville, a\'ant cle clorc les r'Olcts sLlr cc coin;rttlchant cle

la "Brctagrtc cunacliennc".

O ltnn ! (iR,\NI)E (.()Qtiu'l"fE

J'ai vu la Mer en robe blcr-rcRefl€ter lc clair firmamcntQu'elle etait bellc cn cc rlonlentI-a grancle Mer en robc bleue !

23 AR. I)'apris unc rclation icritc ;rer Socttr l\',[eric-l.ottisc tlcs Angcs.

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J'ai vu la Mer en robe roseLe soleil cl'or s'_v complaisait,Pendant que lc bateau glissait,Sur cettc Mer en robe rose I

.f'ai vr-r la Mer, teinte d'opalc,

.f'ai vu scln flot doux et berceur...() Flcuve aimd ! Que de douceurEn ta robe teintc cl'opale !

J'ai vu la Mer en robe vertcFrissonncr sous le vent du s()irIln moclulant un chant d'cspoir

-f 'ai vu la Mer en robe verte I

J'ai vu la Mer en robe griseSoulever la vague en courroux,Sans effral'er lcs goilancls roux,,f'ai vu la Mer en robe grise !

-J'ai r.u la Mer en robe blanchcEtincelcr sous lc ciel clair.Ricr-rsc cn ses atollrs d'hiverJ'ai vu la Mer cn robe blanche !

J'ai r.u la Mer toute brillanteDrapde cn sorl ccharpe d'orSourire au soleil qui s'enclort.f'ai vu la Mer toute brillante !

.f 'au vu la Mer indcscriptiblc,

En sa robe rose et safian.,Je I'ai vuc €t ne sais c()mmcntPcindre sa splendeur indicible !

l.es yeux aclmirent la merr.cille ;

I)evant Dier-r, quc I'homme est pctit !

Dans la mer et son clapotis.'l'out s6dr-rit ct I'dmcn'cillc.

J'ai l'r-r la Mer et ses nuances(lhacune me pr€chait I'AmourPour Celui qui fit un bcau iourLa Mcr ct t()utcs ses nuances !

.Linc Mivillc-DeschOnes (Rimouski)

Ln()m (le plumc u( )()cur r.ugcnlcl

Ce poc\me ct quelques autres ont valu i I'autcur un premicrprix europecn par l'Association des poites catholiques deFrance clont le siige est i Carcassonne (Francc).

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Sainte-Ad€laide-de-PabosSainte-Addlaicle-de-Pabos est, auiourd'hui, une tris jolie

paroisse du dioctse de Gasp€. Situ€e i l'extrdmit€ de la Gaspdsie,elle se trollve i I'entr€e de la Baie des Chaleurs.

Les archives renferment certains documents d<lnt il nous estdifficile de rdsoudre I'ambiguit€. Il semble que les Fillcs de la Charit€de Saint-Louis et les Filles deJ€sus aient €t€ sollicit€es presque cnm€me temps, en 19O2, par Mgr Boss€, cur€ de la paroisse.

Ddii, une lettre de Mire Marie de Sainte-Blandine i Mgr Blais,en date du 20 septembre 1902, signale I'acceptati<ln cle Kermaria.

Ce profet nous sourit et nous I'acceptons avec bonheur.Faire du bien i de simples et pauvres pOcheurs rcponcl trEs bienau but de notre Cclngr€gation. Celles de nos Soeurs que I'obeis-sance \. enverra, se d6voueront avec ioie prEs des cnfants etdes malades.

Lln mois plus tard, cette bonne Mdre exprimt: unc bien l€gitimeh€sitation.

Je ne voudrais rien faire qui piht causer la moindre clifficult€(...) i la Congrdgation dont r'ous parlez. Si les negociationsentam€es avcc cette Congr€gation n'aboutissaient pas, nolrsseror-ls, bien entendu, i \'()tre entidre dispositicln.2'i

Rdpor-rclant i l'appel cle Mgr Iloss€, les Filles dc la Charit€ cle

Saint-Louis s'€t:ricnt installdcs i Pabos:i la fin de 1902. Par leurddvotrernent, elles s'€taient acquis cn cluelques mois la s1'mpathiede tons. Malheurcuscmcnt, par suite cl'une m€prisc rcgrettable , cesreligicuses se vovaient contraintcs clc cluitter la paroissc i I'c<td cle

1 903.

Aprc\s avoir regu de Vannes25 (France). I'assurance que I'accep-tntior-r cles Filles de-ldsus ne nuirait en ticn aux rcl:ttions fraternel-lcs qui existaicnt cntre les cleux comnlunaut6s. il est cl€cic16 qu'unpetit groupc cle soeurs sc rcndrait i Pabos, en eor.)t l9()+. S. Nlarieclu Saint-S€pulchrc. Sup€rieure de Trois-Rividres, est ddl€gu€e poLlrallcr se renclre compte clc l:r situation cle Pabos. I-cs conditions 6tantfavorables. S. Marie Saint-B€nignc. S. Nlarie'Ih€otime et S. Mariedr.r C:rrmel sont cl€sign6cs pour cette firnd:ttion clui comprend cleuxcl:rsses auxcluclles pollrra Otre :tnnex€ un petit pensionnat.

Le 15 :roit 190,1, lcs fonclatrices quittent '1'rois-Rivibrcs pollrsc rcnclre i l)alhousie et, clcux jours plus tarcl, elles arrivcnt au port

21 AR. I-etrre dc N{erre N{arie clc Saintc-Illancline i illgr Blais, 20 octobre l9O2

25 Cl'est i \Ianncs que se trouvc la Nlaison-Nlirc clcs Fillcs clc le (lharit€ clc Sait-tt

Louis.

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cle Pabos. Le couvent les attencl. c()nstrllction tolltc nellvc. cncofeinachevcjc, construite i I'aicle cle souscriptions volontaircs, cleconccrts, cle bazars, etc, et dont Mllc Ldopoldinc ()ucllette , niicecle Mgr Boss6, a €t6 la cl-reville ouvriEre, de sortc que I'oeur.re estc<rnsicldrdc commc sie nne. En est-cllc la propri€taire ? C'est unequcstion quc posc Mirc Maric de Saintc-Elisabcth dans une lettreadressdc ) Mgr Blais le 20 juin 1901.

La f<li profonde et simple cle la population de Sainte-Ad€laiclcfacilitc singulidrement 1a tiche des soeurs. La s€rieusc prdparationdcs dlivcs ct leurs succi's constants valcr-rt i I'institution I'honneurd'Otre transform€e en Acacl6mie cn 1913.

H6las ! l'dpreuve va fondrc sllr la maison. Au mois cle mai1915. un terrible incendie consume le couvent. Les soeurs et lcs6ldves firnt montre de courage et cl'initiative cluand il faut tcrminerI'annde scolairc :i la sacristie. A I'automne suivant. les socurshabiteront un collvent tout neuf.

Pencl:rnt clix-scpt ans, lcs Filles de J€sus se sont d6\'oll6es iPabos i I'oeuvre qui leur est si chdrc, l'6ducati<tn. En 1921, ellesdoivent quittcr la panrissc mais non pas i tout jamais... Cinquante -

quatre ans plus tarcl, soit en 1975, la Congr€gation est de nouveaurepr€sent€e en ce petit coin du pa_vs. Er-r effet, cn fiddlitd aux besoinscles tcmps. les Sup€ricures acceptent. i la clemande du cur6, d'_vcl-l\'over une socuf clui se d€pense encore actuellcmcnt aLl

presbvtire

Sayabec

Savabcc cst sdpard cl.r Saint-Lallrent par la chaine bois€e desAll6ghanr.s. La magnificlue et f-crtilc vallde dc la Matapddia estcncaclre<c par les montagnes, et lc lac Mzrtapc<clia lui-mOmc r-icntbaigner la r€gior-r dc scs clur poiss()nneuses. Le nom clc Savabec,cl'origine micmac, quc I'on prononce gdndralcmcnt "S€bec",signifie "rividre rcmplic".

Dds 190.1, ur-r an:rpris l'drection cte la splenclicle €glise enpierre. r,'€ritable jovau de I'art roman, M. I'abbd Cl€ophas Saindon,curd-fondateur, songe i confier l'dclucation dcs cnfants i desreligieuses. Il s'aclresse donc :i Mdrc Marie cle Sainte-Elisabeth. Ellene pellt donner suite i sa rcqu€tc qu'en aofrt 1905, tout en imposantccrt:rines conditi<lns ldgitimcs:

Nous avons exig€ cc qr-ri est strictemcnt ncccssaire pourvivre ($J50.00 au lieu cle $300.00) qu'avaicnt r'<ltdes Nlcssicursles Commissaires. Ce n'est pas tr()p pour l'entretien dc qllatrereligicuscs, la c<lnr.ersc 6tant ndcessairc aux autrcs pour lc bonfonctionnement cle leur missior-r aupris des enfants. Mais jc r.ois

\11

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que p()Llr cc sllPpl€ment, Monsietlr le Curd d<lit s'imposer des

sacrifices.

Aussi, le r.'icns de lui 6crirc qu'cll ret()tlr de son d€sint€-ressemcnt, nous r'oulons bien nous chargcr du soin du lingecl'€glise. lavage , repassage. etc. soin dgalement des ()rncments

et parure des:rutels, heureuses par li dc lui offrir quelquecompe nsati()n.26

Les quatre premidres religicuscs arriyent i Sar''a$cc le 26 a90t:socurs Mirie Pulchdric cleJdsus, M:trie Saint-Ruffit-t, Marie Saintc-yolande et Marie Saint-()clilon. Ellcs sont I'obiet du plus cordialxccLleil de la part du z616 pasteLlr et clcs partlissicns.

Dis septembrc, 1'6colc du I'illagc. restalrrde et amdnag€c pourfeceYoir lci pillcs cle J6sus. oLlvfe scs portes ) 1(r5 cxternes r€p:rrtisen quatre cl:rsses. La besogne est ollc<reuse caf totlt est :i <lrgeniscr

dans les dfbtrts; il s'agit cl':rssegir sllf scs bases solides un ddifice,celui de l'ocuyre cl'€clucation, all milieu d'une popul:rtion :rvided'en profiter.

peu:i peu la modeste 6cole prend cle I'ampleur. Ellc cleYient.

e n que lclues ann6es. Ltn spacicux couvcnt-pensionnat. (.ettc

.,rr-rrir.,.fi,rt-t clcvient e ncore tf op exigu€ poLlf contenir la

nombfegse gent €coliire. Et lc r.'icux collyent fait place, cn 1915.

;i un 6clifice cle bricluc pltts dl€gant' En 1955' cettc constructionsc voit cle nouveau tlblig€e dc dilater ses mLlrs. Et c'est:riusi clttc

la prcmiire €cole clu village, cl'6tapc en c<tapc. cle prggrc\s en prggris,se m€ritera le titre cl'Ecolc Prim'lirc Sup6rieure sous lc vocable de

Marie Intm:rcul€e.2-

L'cfficaciti clu trar,ail qtri ,.r €t6'.rccompli, l:r r':rlettr clu clcvgLlc-

lnent clont les Filles clc.f dsus ont fxit pretlve pcucl:tt-tt soixante-clixans en cette bellc paroisse cle Sa1'abcc se sollt tradttits paf tlll ll()mbrcimposant cle voc:ttitlns religieuscs et s:rcerdotalcs ct par la fbrurrttionprirfond€mcnt chr6ticnne clc totltcs ccs g€n6r:ttitlns cl'€l-i'r'cs c1t-ti

ont 6td c<tnfi6es:i leurs soins. "()n n'ensciguc clue ce que I'on est"(faur-s).

A partir cle 1975, r'u l:t pdnttrie ctu pcrs'nnel, cleux soeurs

setrlcmcnt continuellt la pr6scnce clcs Filles cle .fisus clatls cettcparoisse clc Ia vall€e clc la Matap6clia. t.lr-re troisiEme fait dgalementpartie cle la commun:rttt€ clc Savabec, mais stln travail la rctient it.ausapscal oir elle rcmplit la fonction dc secfc<tairc cle la Fabriqttc.

ATR. Lcttfe dc N{e:rc N{aric clc Sair-rtc'Blandine ii N{gr Blais, Trois-RiVic'rcs

19 nrai 19O5.'l'ird clu livre. Cittrluantendire tJe Sery'abec, I8()6-1916

1+)

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Sainte-BlandineNous ne pouvons mieux faire quc de repr<lcluire ici lc texte

int€gral venu solrs la plumc de la foncratrice au canada et retrouvddans le cahier de la communaut€ de Ncltre-Dame-cle-la-sainte-'l.rinit€(r910).

La par.isse de sainte-Blandine tirncl€e en rttgl cst situ€een pleincs montagnes i trois lieues environ cle Rimouski. Dds1908, une demande nous fut adress€e par M'nsie'r Bir'n,cur€, mais qua'd on lui eut p.s€ les c'nditi.ns, il n'r.rdp.nclitpas, ce qui nous fit c<tnclure que la cctmmission scolaire nepouvait pas les accepter. [In peu plus tard, dans une entrevueque j'eus avec Monseigneur tslais, ivOque dc Rimouski, le fuss.llicitee par Sa Grrndcur. i qui ic [aisais part cle n()rrepinuricde sujets, de transfCrer i Sainte-Blanclinc les Soeurs de Oap_Chat ou cellcs de pabos.

Toute d6sire use que jc firsse de placer dc nos Soeurs sousla pr()tecti()n de la douce patronne cle notre Rdv€rencle Mire.jc crus plus prudent d'attcnclre a avoir des sujcts pour cetten.u'elle fbnclation plut0t quc de supprimer aucur-ri dcs oeuxautres qui firncti.nnaicnt gendralement bicn. Les ch.ses enrestircnt l:i cluclque temps stationnaires.

En 1909, lors clc la visite au Canacla cle nos chdrcs SocursAssistantc et Ecrnome , eilcs sc renclirent en pircrinagc :i ste-Blandi.e ct pr()mirent au bon curd de lui clonner satisfactionclis que la chosc serait possiblc.

Au printemps suir.'ant, c'est-)-dire dar-rs lc coLlrAl-lt cl'Ar.ril1910, ie nte rendis:i nton t()Llr sr-lr les lieux, en c<tmpagnie dcSr Marie Ste-Cl'.rc:lie clc la I)'it-rtc-atr_pire. :rfi' cle fixcrcl€finiti'ement c1r-rclclrre chose. \/u la paur.rct€ cle la populatlon.il a falh-r p()ur en r-cnir l'i dcs arrangen-lcltts, lui tairi uirc petitcc'ttncessi<tr-t, que la I)atronlte dc n()trc clignc NIc:rc stlurllcl'aillcurs c()mpcnscr. nc scr:rit-cc q.c par le bonheur clr'€prou-vefont r-ros chi'res socurs i se cler'ouer li I'ombre clc lamagnifiquc €glisc parcissiale cFri h-ri est clecliee. Lc petit couventIui-m€mc. ri pci.c achc'cj cllcorc. cst cligne clc l:i bellc eglisc.cle sortc quc tout fuit bien augrlrer clc cctte bonnc paroirsc etclc la nouvcllc <tcur.re qu'on v fonclc.

Llt chirr: Soeur,\tarie St-pr<tspcr, p16c€clcmmcr.rtsr-rpericure ii R.gers'ille. fut clesignee par notrc R6\'arcncleNlirc Gdnirale p.ur €trc la Supdricurc dc cettc m:rison, ru clcuxc()mpxgnes, les chircs Srs N{aric St_-Jearr cle Dier-r et Nlie St_v:rllicr, dc'aicnt aller

'r'rir leur dCr-ouement au sien clarsl'ocuvrc clc l'€cltrcation et clc I'instructior.r chrdtiennc clcsenfants. Lc 17 aoilt, ces dcux clernic\res et moi, notrs cruitti,ns'l'rois-Ri'iercs p()ur allcr re ncontrcr '.i Rim,uski lu Supiricureci-clcssus mcnti.nndc. Lc lenclcnrain matin, la rcr.rco.rirc se flti Rim<ltrski ,r-'r Mr Bir.', curd, en''r'a cles r,'iturcs prenclre

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sa petite colonie de Religie uses. Sotts une pluie battante, n()usprimes clonc la route des M<lntagnes et nous arrivimes i Ste

Blandine vers les dix ou onze heures littdralement tremp€escomme des soupes.

L'accueil que nous y fit Mr le Cur6 fut sans cdr€monie maisaussi bon que cordial. Aprds nous €tre s6ch€es et bross6es,rdpar€ en un mot lc d6sordre causd par le mauvais €tat deschemins des montagnes, r€conft)rt€es aussi par le bon clinerqu'()n nous a offert au presbt'tdrc, n()us sommes allees rendrehommage i J€sus H<tstie ct implorer la protection de Ste

Blandine. Ensuitc, nolls nous sommes dirig6es vers le c()uventpour e n prendre possession. Restait ') monter le petit m6nagetraditionnel, ce clui ne fut pas bien long car les principalespidces du mobilier. fournies par la commission scolaire, telsque lits, tables, chaises, etc, dtaient d€ji mont€s. Tout fut men€avec diligence, de sorte que dds le soir mdme nous pitmes suivrcla vie de communaut€ par les cxercices de regle . D'un communaccord, la Spre, les Srs et moi, n()us av()ns place cette humblefbnclation sous le vocable cle N.D. cle la Stc Trinit€. Pttissentnos chires Srs pratiquer toui()urs entrc ellcs les vertus cle charitdet d'entcnte que leur rappellera sans ccssc le vocable de leurmais<ln, sc sanctilier cle c<tncert, tout en se divouant corps etime pour lc bien cles cnfants de la paroisse de Ste Blandine.28

I-cs Filles de .J€strs ont vraime nt 6td apprdcides dans la paroisse.LIn farancl prie-Dieu leur 6tait r6serr'6 en avant dc l'6glise. car elles€taient considdrdes colnlne un excmple vivant clc pi€t6. C'est avecgrancle cordialitd cluc le paroissiens les recer.'aient chaque scm'.rinc,Iorsclr.r'elles all:rient visiter les malacles ct lcs vieillarcls pour IeLlrappoftcr consolation et fe<confoft.

En l9 [U, trn cl6m0l€ avcc l'Inspcctellr d'dcoles survcnll au sttietcles mdthocles d'enscigncmcnt empl<lr'€es clans unc classe suscitelc renr'oi dc la religieuse cltti cst rempltrc€e par une autre . Quelqucsparoissiens sc renclent auprEs cle l'6r'€c1ue pour ddfcndre la causecles socurs. Malhcurcusemcnt. le cur€, maladc, ne pcut se jtlinclrci eux pour les seconcler clans leur d6marchc et l'itnn€e sttit'ante,lcs socurs sont rappel€es dc<finitivcment, au grancl rcgret clc lapltrpart cles paroissiens.29

A'TR.

D'apris lc timoignagc oral

Pror irtt'i:rlt' dc Ritttottski.cle Socur ()mdrillc l)cschCncs. clc la \{aisot-t

3't ''

2rl

29

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l91o-197 5) New-Carlisle1980-19. . )1943-19..) New-Richmoncl1915-1971) Saint-Ch:rrles-clc-Caplan

(lL)16-197 2) Sainte -Luce-sur-Mcr( 1948- 1t)12) Saint-Be noit-clc-Packingron1919-19 . .) Biencourt1950- l)t9', Sclttatecl95O- 197 +) S:rinr-Eclg:rr1951-19i2) Saint-Eusdbc

COMME UN ARBRE PLANTEAU BORD DES EAUX VIVES...

(1940 _ 1959)

St-Emilc cl'AuclairRIA'IOTISKIo M:risor-t clc la Charitdo N{aisorr Provinci:rlc

1956-r9. .

l95rJ-19. .

l95U-lg7I1977-19 . .

J+tl

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New-CarlisleTrente ans sc sont €coulds depuis la f0ndation de Sainte-

Blandine en 1910, clerniEre implantation des Fillcs deJ€sus dans

cette partie du Qu€bec. En cette ann6e 1910, c',est sur les bords

cle la Baie des Chaleurs qu'elles €lisent dtlmicile , clans la coquetteville cle New-Carlisle, parmi une population maioritairementanglophone et comportant diverscs confessitlns religiettses. ()n peut

cliie qu'ellcs y'viennent en "missionnaires". i la suite des suppli-cations rfit€rdes de M. le cur6 Lionel Btlisseau et cle la populationcatholique. Celle-ci, en effct, n':r d'itutre alternative que d'envg-verses enf;rnts au High School protestant une fois les €tudes primairestermin€es. Consicl€rant I'geuvre propos€e comme une r'fritablemission c1'Eglise , les autoritds dc I'Institut ddciclcr-rt en fiveur de

la fonclation. Mais, i combien de sacrifices de tous ordres il faudrac<tnsentir, notamment aux plans humain et financier ! D'ttne part,la Commission scolaire exige un personnel enseignant bilingue;cl'autre paft, les ctlntribuables ne peuvent assllmcf les cclitts cl'une

construition clont le poids retombera entierement sur l:t Congrd-gation. Mais on voit li une cause cle pfomotitln humaine et d'€van-g€lisation, et 9n emboite vaillamment le pas pour relever le d€fi'

2 septcmbr e 1940... Socurs Maric Thdrese cle I'Enfant-J€sus et

Hitdegarcle-Marie arrivent ) New-Carlisle accclmpagndes de MereMariJ'sainte-Agathe. Pour ut-tc raison que I'on s'explique clifficilc-ment, pefsonne n'est l) pour les accueillir, ct les arrivantes doiventfrapper i deux portes avant de troul'er un gite pour la nuit. Lc

lenclin-rain. Soeurs Maric Saint-Afra, Sup6rieure, Marie Sainte-

oll,mpe et Marie Alfred cle J6sus viennent reioindre leurs

c,r*p"gtl.r. SOeur Sainte-S,vlvie M:rric viendra compl6ter le groupe

lc 2 j septembre pour prendre charge du cours commercial qui eura

vite excellente renommde dans la paroisse et les entrirtlns.

Ici comme ) bien d'autres cndroits, Dame Pauvretd e scorte les

fondatrices. On manque d'une foule dc choses indispensables' cton doit ctlrmir quelques nuits dans une maison sans ptlrtes nifen€tres. la construction 6tant inachevde. Dis son fetoLlr i Trois-Rivi|res, Mire Marie Sainte-Agathe voit i combler le d€nuementcle ses Filles.

[Jne ou cle ux fois la semaine , lit-on au cahier des

€ph€m€rides. dcs colis de toutes dimensions arrivent clu petitKermaria, de Saint-Adelphe et de Dalhousie: llrveuse €lcctri-que, mobilicr pollr les classes et la communautd, denr6es'mdclicaments... Les dames de New-carlisle se montrent atlssi

trds gdn€reuses: vingt-quatre cl'entre elles arrivent un jour'apportant ustensiles de cuisine , provisions de toutes sortes,erticles dc toilette, chacune selon ses mo)'ens"'

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La bendcliction du couvent-dc<llc a lieu lc 6 octobre 1940, etprencl le nom cl'Acad6mie Notre,Dame. La d€votion remarquablcde M. le cur6 Boisseau pour-la Vierge n'est sans doute pas €tran-gere au choix de cc v<lcable. A son ouvertllre l'6colc compte, outrele cours commercial, trcis classes mixtes allant cle la premiEre ila neuviEme ann6e. I)eux ans plus tard, on ouvre le cours sup€rieur,et en 1915, a lieu la collation dcs dipldmes des trclis premidresfinissantes: Ellen Martinltl, Vera Imhoff et Eclna White. Outre laculture acaddmique, la population cle Ncw-Carlisle attache unegrande importance i la fbrmation musicale. On dispense , dds 19,{2,des cours de piano :i plus de quarante €ldves. plusieurs prof-esseurset dtucliantes du High School se r€clament €galement de la comp6-tence musicale de "Mother Theresa".

D€sire use de favoriser lcs ;'euncs fille s des environs, lasupdrieure qui ne craint ni les initiativcs nouvelles, ni les difficul-tds qu'elles comportent souvent, met en place un embrl'on depensionnat en 1942. Mais bientdt, lc nombre des dldves allanttouiours croissant, on doit songer i dlargir les murs. Un premicragrandissement a lieu en 1945 et Lln second en 1962. Malheureu-sement, lc phdnomdne de la r€gionalisation vient battre en brEcheI'essor de I'institution qui doit licencier les dldves en 1970. Onn'entendra plus ddsormais rdsonlter ses murs de I'hymne chantdjaclis avec tant de fiert€ joyeuse par toute cette ieunesse dtudiante :

En nos yeux, une clairc flammcBrille c<tmmc un soleil n<tuveau !

A I'Acadimie Notre-Damc.Nous vivons nos jours lcs plus beaux.Dans cctte demeure b€nie,Par notre juv€nile ardeur,Nous preparons i la patrieDes femmes et des hommes de coeur !

Vers les s()mmets de la lumidre.Constants et i()).eux, n()us mont()ns,Afin que la scicnce 6claireDe son flarnbeau. notre h()rizon.Cultivons notre intelligenccEt travaillons i I'cnrichir.Chantant toujou^rs avec vaillance:MIEL]X CONNAITRE POIIR MIET]X SERVIR !

Aujourd'hui, I'imposante bitisse 6rig€e et transfbrmde i coupsde sacrifices est touiours li avec ses murs l6z.ttd€s et ses carrcauxbris€es, mais I'Acad€mie n'est plus ! Pendant un lustre , quelquessocllrs continuent i" assurcr la prdsence des Filles de J6sus au milie u

30 Sup€ricure g€r.rdrale actuclle des Filles de Jdsus.

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de cette sympathiqlle population. L'aum6ncrie construite en 1963,face au couvent. leur sert cle r€siclence. Cette maison est vencluccn 1975, et lcs socurs quittent temporairement l:r paroisse . Tr<liscl'entre elles 1'reviennent en atlitt 1980. Elles v vivent bicn enraci-ndes clans lc milieu, s'efforqant de rendre tangiblc la tfanscendancecle I'Eyangile par trne yie cle simplicitf, de paftagc ct cle dispgnibi-lit€, et par I'attentigt-t i se laisscr intcrpellcr par Ies :rttentesrencontfdes sllr leur f oute . tlne de ces attentes a pris c<lrps en l9ti3,par I'admission de quatre membres affili€s qui veulent s':rssrlcier) I'h€ritage spirituel et apostolique clcs Fillcs de -Jesus. Voici cc (lue

nous livrc S. Marie-Paule P<lirier sur 1'dclosioll de ces nollveauxbourgcons au grand ch€ne dc Mdre Marie de Sait-tt-Charles:

Pour (iraciette (Cvr), Lina (C1'r) et moi, c'cst unc page

d'histoire , Lln retour aux Sourccs. Aprds l5O ans d'histoire etcle vic, alors qu'Yr'onne Forget et Anne Jihanno, deuxtertiaires, p()rtaient au coeur un projet, quatre affilies, clans

cette mOme ligne, portent au cocur le rnOme feu.

NOus ar'ons v€cu quatre fcncontfes, p()rtant sur I'etucleclc M. Noury'. M. C<ltffic, Me\re Sainte-Angile. La clerniirerenc()ntrc a 6te unc pr€paration i la f€te de saint.Joseph. Ntlsrencontres sont des temps firrts cl'etucle, de partage, cle pridre,cle fratemite, de cttnnaissancc les uns des autres, d'approftln-dissement cle ce qu'est un affilie . et cle la spiritualitd d'une Fillt:cle Jisus. (...) t'}our nous tr()is, c'est un cheminement t()tttn()uveau qui sc fiit ar''ec clcs titonnements. mais clans laconfiance et la ioie . C'cst pour n()us une grice .'tl

New-RichmondNew-Richmoncl, fttli villagc situd sur la Baie des Chaleurs, i

I'embguchure de la riviire Petite-Cascap€dia. C'est dans ce coinpittoresque du comtd de Bclnaventufc que s'installe, en 194-3, ltncontingent de cinq Filles deJ6sus: Soeufs Dorothde Marie , FlorenceMarie, Eustelle Marie. Hildegarcle Marie et Marie Alfred de J€sus'A la clemande de M. le curd Edgar Miville, elles viennent remplacerles Filles cle Marie de I'Assomption de Campbellton qui avaient dfisc fetirer. faute de suiets. Relevons ici un extrait du "texte-i-saveuf-d'autrefois" puis6 au registre des fondations:

(...) I'obeissancc guiclait les pas des fonclatrices. NIais

l'obdissancc. c'est la main de Dicu cltli conduit, ct cctte maiumisdricorclieuse concluit t()uiours au pied clc la croix lcs oettvresqui cloivcr-rt dtre durablcs. Cc fut donc sur la picrre fcrme tlela sor.rffr:rncc et du sacfifice que la tondation de Ncu'-Richmoncl

ll Ma.ie-Paule Poiricr. "Lcs Fillcs de .f6sus. lu.l'i-198'1" dans le Bullctir.r no'i,avril 198'i. Provincc de Rimouski

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s'dtablit dds le premier iour: la bdnddiction du pastcur fit defautet il fut impossible de I'al'oir. L'absence dcs MEres ai()utaitcncore aux pcines de I'isolement et de la sdp:rration. Puissedonc cette oeuvre, cimentde par le sang clc n()s coeufs et lagricc du borr Dicu quc nous scr\ons. dtre tlurablc ct prodtrircen abondancc cles fruits pour l'6ternit6 ! 32

Dds le 2 septembre, l'€cole Saintc-ThdrEse ouvrc ses portespour accucillir les quelque soixante-dix €ldves clcs cours €l6mcn-taire et sec<lndairc, rdpartis cn trois classcs. Avec le tcmps, on ofTrir:taux 6tudiantes la possibilit6 de parfaire graduellcment leurs dtuclesjusqu'i la douziEme ann6e . Au cours rdgulier s'ajoute, :i compterdu 20 septembre , Lln cours commercial ct, comme i Neu'-Carlisle,I'enseignement de la musiquc est :i I'honneur.

Et file lc temps avec ses hallts ct ses bas... I-es firndatriccsavaicnt firrm€ lc voeu de fairc "oeuvre durable" :i New-Richmond...Mais la fr€ndsie rdfbrmistc des ann€es '60 a ses retcntissements icicomme ailleurs. Les soeurs ticnnent cependant le coup y'usqu'enl97J alors qu'elles cprittent le couvcnt, suite i I'otrverture de lapoh'valente dc (larleton. La prdsence des Filles de J6sus perdureencore aujourd'hui. Trois cl'entre elles r.eulent continuer i. etreporteuses d'espdrance, soit aupris des jcuncs du nivcau primairc,soit auprds des personncs malades olt ig€es qu'ellcs visitent idomicile, s'efftrrgant cl'€tre, aupris cle ces membres souffrants cluChrist, des scmelrses de paix, cle ioie ct cl'arnour.

Saint-Charles-de-C apla;n

L'histoire dc la fitnclation de Caplan remonre i l':rutomne 1945.M. le curd Gcorges Rioux sollicitait des Filles de J€sus dcpuis 7941.Grande est sa ioic en \'oyant arriver les trois fonclatrices le 5 <lctclbrc:Soeurs Marie-Rdparatrice, Marie-Louise-H€line ct Marie-Daniella.L'accueil du pasteur et de la population est cl'alltant plus chaleu-reux et empressd que longue a 6t€ l'attentc.

Malgr€ la diligence de la (lommission scolaire, le constructirtnest encorc en chantier i I'arrivde des soeurs. Celles-ci seront I'objetcle la plus cordiale rdception au presbr.tire , tant de la part cle I'exccl-lent cur€ que de la gouvern:rntc Mlle Jeanne Ferkrtte qui gitera les"petites socurs" cle mille et une fagons.

Lcs classes ddbutcnt le 8 octobre clans la salle paroissialc, ot'il'on am€nagc des locaux tcmporaires pour les 93 dldves r6partisen trois grollpes: la Supe;rieure-clirectrice prend charge cles plusgr:rncls (7e, tte et 9e ann6es), t:rnclis clue Soeur Marie-Louisc-Hdldne

12 ATR. "t{istorirlue clcs fonclations". T I, p. 1Ot3

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s'occupe des jeunes (1dre, 2e et 3e anndes). Les moyens sont confies) Mlle Elisabeth Henr,v. Vers la mi-octobre, professeurs et €levesse tfanspoftent au nouveau collvent-dcole quc patfonne Notre-Dame-de-Fatima, et qui req'oit une bdn€diction solennelle lc +novembre. Un acte sign€ par les principaux t€moins de cettec6r6monie - dont les consoeurs de Neq.'-Carlisle et de New-Richmond - cst conserv€ aux archives de la paroisse .

En ianvier 196l,l'€cole est transf6r€e dans un ddifice plusspacieux oi un 6quipement modcrne favrtrisera et le travail dcsprofesseurs et le renclement des €tudiants dont le nombre s'est accruconsid€rablement. Si les religieuses dprouvent quelque nostalgie:i quitter le pctit collvent, t€moin des premidres semailles souventlaborieuscs comme aussi des consolantcs floraisons, la nouvellehabitatior-r leur rdserve la faveur de possddcr d6sormais sous leurtclit Celui clui donne sens i leur vie.

I-es soeurs dc Caplan. comme clans la plupart des paroisses oiles Filles de J6sus sont implantdcs, mettent vaillamment l'6paule:i la roue chaquc fois clue leur collaboration est requise pollr unemeilleure qualitd de vie liturgique, paroissiale et scolaire. Les soeurssor-rt cle toutcs les besclgnes. Contentons-nolls de signaler ici le casdc la soeur cuisiniire qui est :i la fois couturiEre, artiste, voire mOmenatureliste et... taxiclermiste ! (irands et petits se font une joied'apporter i l'6cole f-leurs et papillons, coquillages marins, <tisealtxet petits animaux de tout acabit pour le mus6e de "Mdre Daniella".

Il serait int6ressant, certcs, de f'euillctcr l'album de sour-enirscle toutes celles qui ont <teuvr6 dans cette localit€. Nous nousbornerons i l'anecckrte suivante, toutc fraiche cle spontandit€ etcle sagcsse enfantincs, rdr'€latrice d'une personnalit€ qui s'affirmecl6j;i avec conviction.

L'institutrice dc prcmidre annde prdpare le "clrill" des poupdespour la f€te clc M. lc cur6, ct :rimer:tit v faire perticiper la pctitcS... Comme cclle-ci se rdcusc, alldguant son incapacitd dc chanter,la maitrcsse suggi're une f'einte : "Tu ouvriras la bouchc pour fairesemblant..." Et l'enfant clc rdponclrc fermement, avec toute lacandcur de ses cincl:rns et clcmi: ".Je n'aimc pas Qa, moi, fairescmblant ! " Disorts que ccttc fillette cl6cicl6c cst auiourd'hui Fillecle J€sus ct ... qu'elle est restde ficlilc i elle-ntOmc !

Terminons par un tdmoignage glan€ au dossier dc cettefor-rclation: "-l'ai ve<cu:i (.aplan cle 1950 i 1960.-J'en suis partic lccoellr gros, mais j'er-r ai garcl€ tout plcin cle stluvenirs et cl':rttache-

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ment clont je ne pourrai jamais me ddpartir. Le coeur, lui, ne vieillitpas. ' 'l l

La majoritd des trente-quatre soellrs qui ont v€cu au sein clel':rttachante population de Caplan f'eraient sans doLltc 6cho i cetteddclaration. C'est aussi "le coeur gros" clue lcs gens ont vll partircelles qr-ri, pendant un quart cle siEcle, ont essar'6 cl'Ctrc pour lajeunessc dcs appuis fermes, des conseilldres avis6cs, pour le pasteurde pr€cieuses coll:tboratrices. et pollf tous, cles signes dc joYcuscespdrancc dans lc Rovaume qui vient.

Sainte-Luce-suf-MefLa paroisse de Sainte-Luce-sur-Mer fut mise , en 1829, sctus le

patronage de sainte I-uce, en souvenir cle Dame Luce-(iertrudeI)rapeau, une des seigneuresses cle la r€gion.

Le premier jour de septembre 1946,les Filles deJdsus font leurentr€e i Sainte-Luce:

Partics de Kermaria de'I'rclis-Rividres le 2.i ao0t l!,i6, p<lurla fbnclation de Saintc-Luce-sur-Mer. nous devons demeurcrjusqu'au ler septembre chez nos chircs Soeurs de Pointe-au-Pire. La maison dcstinde ii nous rccevoir €tant en rdparation,n'est pas prOte i nous abriter immddiatement. Oependant! nousavons hitc d'€tre install6cs dans notre paisiblc petit "chcz-n()r.rs lcquel I l)our vocalllc "Maric-Etoilc-dc-la-Mcr". l.csclasses ouvrcnt le lendemain, 2 septcmbre, avec +1 e<levesinscrits, r6partis en dcux classes de la premiire i la neuviEmeann€e. inclusivement.

'Iout ,y est pallvre. chez-nous. Le n€ccssaire, presque, y

manque aux d6buts. Pas de meubles, murs d€garnis, ) peu prisrien dans les rares armoires. Mais la bont6 si paternelle de notreMonsieur le Curd-fondateur, M. l'abbi Alphonse Roy, pourvoiti tout. (...) Le s gens aussi sont tris s,ympathiques, chacun ve utfaire sa part.11

Les heureuses fonclatrices sont: Soeurs Marie Sainte-Croix.Marie Anna du Sauveur et Saint-Regis Marie. En d€pit des ddboiresplus ou moins lourds, la vie s'est 6coul6e heureuse au petit couvent.Les beautds merveilleuses de la nature enchantent les soeurs. Enface, c'est le fleuvc. Elles admirent lcs godlands et les mouettes sebercer i l'envi sur les vagues, les canards sauvages s'dbattre sur lesrochers. Au loin, les lourds vapeurs oc€aniques sillonnent le Saint-Laufent.

al .f Margueritc Violette. "Les Filles de .lisus 'i Saint-Charlcs-de-Caplan,1915-197 1". Archivcs de la Province de Rimouski.

31 AR. Cahier communautaire cle Sainte-Luce-sur-Mer.

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Par un cldr'ouement modestc et simple, fait cl'oubli cle soi,nos Soeurs font b<lnne besogne dans leur champ d'apost<tlat.Monseigneur I'ArchevOquc de Rimouski s'est plu i lereconnaitre en disant aux paroissiens quc: "lcs Filles deJ6susavaicnt change la fice cle Sainte-l-ucc-sur-Mcr"..l5

I-e 25 novembre 1955, les Fillcs deJ6sus prennent possessioud'un couvent neuf. Lcs €ldves ont augment€, les exigences d'une6duc:rtion plus conforme aux n€ccssitds des temps se sont fait scntir.Dix ans plus tarcl, clc nouveaux besoins s'imposeront. Septjunioristes* feront partie cle la communaut€. En juin 1968, deuxdcs soeurs - mouettes de Dicu - migrent pour la mission de Haiti.En cl€cembre 1972, aprds vingt-six ans de d6vouement entier danscette paroisse, pollr raison cl'administretion scolaire, les Filles deJ€sus la quittent ddfinitivement.

Mais quitter ne signifie pas oublier... I-es ouvridres de Sainte-Luce-sur-Mer gafderont touiours all coeur le souvenir de cettepopulation attachante, et dans leur regard I'image de la "grandebleue" avec ses matins teintds d'opale , ses midis argente<s et sessoirs nimb€s de rose prdcdclant I'heure exquise otl la "bergEred'ttzur' ' sourit au couchant avant cle s'end<lrmif sous les ailes dela nuit.

S aint-B enoit-de-PackingtonCe dimanche , vingt-neuvidmc jour d'aofit, mil neuf cent

quarante-huit, en la f€te de la Decollation de Saint-Jean-Baptiste, i I'issue des V€pres, nous pr€trc cur€, sous-signe ,

entourd des membres du clergi, des Dames religieuses du(louvent et de I'h6pital de Notre-Damc-du-l,ac, de MM. lesmembres de la Commission scolaire et de tous les paroissiens,avons proc€d€, suir.ant un rituel en usage dans la Communautd,i I'installation des R€v€rendes Soeurs fondatrices du Couventde St-Benoit Abb€, Rdv6rende Mire Louise du Rosairc, Sup€-rieure, Rdvdrendes Soeurs No€lla Marie et MarieJean-(llaude,dc la Congrdgation des Filles de J€sus, cles Trois-Ritid."t.36

La paroisse qui accueille aujourd'hui les Filles de J€sus estplac6e sous la protection de saint Benoit Abb€, en I'honneur deBenoit Valcourt, premier colon de I'endrcit. La deuxibme appel-lation vient clu nom du canton ainsi d6nomm6 d'aprEs Sir J<lhnPackington, Secrdtaire des Colonies en 1852.

15 lbid. Rapp<>rt de la visite de

36 AR. Copie du ptrcis-verbal.- septcmhre 19,18.

Mdrc Pauline-Marie, iuin 1950.

M. I'abb€ Georges COt€, Saint-Benoit Abb6, le

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C'est sous une pluie battante p<tussde par un vent violent cluelt:s trois fondatrices, munics, non clu cierge habituel, mais d'undnorme chandelier, sont conduitcs processionnellement de l'€gliseau collverrt :ru chant des litanies de la Sainte Vicrge . L:r maison qttilcs attend est pauvrc et vdtuste. Deux classes occupent le rez-de-chaussde , et l'€tage supdrieur est destind au logement des soeurs.Apris les salutations d'usage et les signatures au livre des minutes,n<lus confie S. Gcrmaine Rancourt, les soeurs n'aspircnt qu'i unechose : €tre seules pour dchanger leurs impressi<tns et se reposerLln peu. Mais elles apprennent avec surprise que M. le cur6 doitclemeurcr deux mois avec elles, le nout'eau presb,vtbre 6tantinacher'€. Sa pr€sencc n'est pas lourde: ce pr€tre trds cl6licat prenaittoutes les dispositions p<lur ne pas g€ner leur vic communautaire .

A l'ouvcrture cles classes, les dlives sont r€partis en deuxgroupes: S. Marie-Louise du Rosaire se charge des trois premiiresann€es clu cours primaire; S. No€lla-Marie €cope clu reste... Ce restecomporte s<lixante 6ldves allant de la quatribme i la dixiime ann6einclusivement ! Mais les Commissaires, vo)'ant la pauvre soeur pilircle fatigue, ddciclcnt d'engager Mme Bcaulieu i qui on confle lesquatriime et cinquidme anndes. Les soeurs sc serrent les coudes,ct une fin de scmaine suffit i ces gcns d€br<luillards pour am€nagerune salle de classe pr€lev€c :i m€me les locaux dcs socurs.

LIn article des Constitutions clc l'6poque se lis:rit ainsi: "Elles

[les soeurs] penseront clue le temps est fait pour travaillcr ctqu'elles au-r,,nt l'€tcrniti t()ut cntiirc pour sc rcposer." A

Packington, comme :i bien d'autres endroits, on vit i plein cet :trticlede la Rdgle . Au tr:rvail professionnel s'ajoute quantitd cl'autresbesognes: entrctien des autels, direction du ch<leur cle ch:tt-tt.participation ri toutes les fOtes paroissiales, visite des malades,chauffage de la fournaise , jardinage, entretien du poulailler, et qttoiencore ! Mais on vit heureuses: lcs gens sont tellement bons, lesdlivcs studieux et docilcs, le pasteur plein d'ing€niosit€ pour all€gerla bes<lE4ne de scs collaboratrices. Ajoutons que les soeurs clttcouvent et de I'h6pital de Notre-Dame-du-I-ac se montrent fratcr-nelles :i l'cndroit du trio clc Saint-Benoit. S. Marie Jcanne d'Arc,Sup€rieure du couvent de Notre-Dame, pousse m€me I'amabilitdjusqu':i rapporter de France, d:rns un coin de sa valise, une statuede Notre-Dame-de-la-Trinit6. C'est sous ce vocable qu'est placdela communaut€ naissante .

La paroisse est tres etenclue, et ccrtains doivent parcourirjusclu'i treize kilomdtres pour assistcr ') la messe clomicale . Unechapelle construite prds du lac Jerrl' ct dddi€e a N.-D. cle Fatimasolutionnc le problEme et devient en quelque sorte pour les soellrsun lieu de mission. M. le cur6 les y amine pour orner I'autel, pourchanter, pour "apprivoiser" les gens dont la majorit€ n'avait jamais

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vu de religieuses. Rappelons encore ici les souvenirs de S. GermaineRancourt:

Chaque annee , le jour de I'Assomption, unc f€te s'organi-sait pour prier ct honorcr la Vierge. Flambeau en main, onfaisait cercle aut()ur du lac. et on chantait l"'Ave Maria" deF:rtima pendar-rt que la statue, portec par M. lc Cu16, s'avan-qait en chaloupe jusqu'i 1'autel <ti se terminait la c6r6monic.(lette f€te r€unissait les paroisscs r'oisines. On aurait dit un lieude pilerinage. Ah I comme nous I'avons pri€c. la Vierge Marie .

cl:rns cc petit c()in retird du T€miscouat:r !

A l'aube clu vingt-cinquidme amiversaire dc lcur arrivde i Saint-Benoit. soit e n l972.les soe urs doive nt se re tirer. Le motif de le urddpart n'est pas consign€ dans les annales dc la communaut€ maislcs ouvriEres de cette fondation gardent ficlilement inscrits xtlregistrc dc leur coeur le souvenir cl'une population attachante . ctcelui des d6licatesses gdndreusement distribuies par le cur6-fonclateur qui f'ut pour elles en toutes circonst:tnccs un appui solide ,

un guide €clair€, un conseiller judicieux.

BiencourtEn lisant le cahier communalltrirc qui rclate I'arrir'€e des Filles

cle -f6sus en cct cndr<;it, on ne peut manquer de noter le crlntrastcentre leur situatiou et celle dcs deux firnclatrices en terre d'Am€ri-que. Ces dernidres dtaient seules ct sans ressources d:rns un pays6tranger. Lcs pionnidres cle Biencourt, elles, sont attenclues,d€siries. cnt()urdcs

La fondation ) Biencourt remonte au .1 novembre 19'i9. L]nbrave paroissien, M. Lagace , se rcncl e N.-D. clu l-ac pour cherchcrles Soeurs Marie Saintc-Ermine, .f ttstine N1arie et Mariil dc Sainte-Ciener.idve arriv6es rdcemmcnt cle'f rois-Riviircs. Plusiettrs alltrcsr.oiturcs arrivent aussi clc Notre-Damc oti prentlent placc unetrcntaine clc re ligieuses clu couvcnt, cle I'heipital et clc Saint-Bcnoit-clc-Packington. L'annaliste cle ce tcmps rapportc ce clui suit: "()ttcle trajct nous parut long I (...) Nous avions un bois :i travcrscr. Qttetrouverons-nous l:i-bas ? Peut-etrc cluclclucs maisons en bttis rtlncl(...) Quancl pourrons-noLls e:n sortir ? "

En arrivant au village, \'crs trois heures, lcs joveux carillot-tsdisent l'alldgrcsse cles gens qui sont groupds clcvant l'€glisc et lccouvent. M. le cur€.fean-B:rptiste Nlorin salue lcs arriv:rntes qui stlt-ttensuite concluites i l'dglisc pour prendre place sur les trois pric-Dieu pr6par6s clevant la balustrecle.

Apris le Salut du Saint-S:tcrentent, la proccssion commence:en tdtc. I'officiant en ch:rDe. entourd des sen'ants et sllivi clcs

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fondatrices qui portent des cicrges allum6s, de leurs compagnesct de la population en liesse. Le d€fil€ se rend jusqu'au couventau chant des litanies de la Sainte Vierge.

Comme partout ailleurs, sauf exception, lcs paroissiens sonttris sympathiques. L'hospitalit6 dont ils font preuve est toute faitede bont€ i l'€gard des soeurs qu'ils avaient si longtemps d€sir€es.De leur c6t€, celles-ci r.iennent avec tout le ur coeur et toute leurbonne volontd dans ce milieu simple et modeste pour travailler :il'€ducation des chers petits enfants.

Elles dispensent I'enseignement primaire et secondaire jusqu'en1974. A cause de la rdgionalisation, elles doivent alors quitter ladircction dc l'€colc et I'enseignement au secondaire. Suite i cechangement d'orientation, les dcux soeurs clui demeurent iBiencourt habitent un simplc logement. L'une d'elles s'ad<lnne ')I'enseignement i l'61€mentaire et toutes les deux sont heureusesde pr€ter 6ventuellement leur concours i la pastorale paroissiale.

Selon la chanson de Gilles Vigneault, elles ont "chang€ de quaiet largu6 les amarres", mais ellcs travaillcnt de lcur mieux iconstrllire le Royaume, prenant i leur comptc cette parole de saintPaul: "N'ayez pas le gofit des grandeurs, mais laissez-vons attirerpar ce qui cst simple."37

Squatec"Squatec, unc vall€e riantcclans lacluelle il fait bon vivre ."

(Renaucl Viel)

Il cst des pcrsonnagcs dont les souvenirs se coulent comnlecles monuments historiqucs sur le soclc de la m€moire . M. JosephVicl est un de ccux-li. I)c 1ft93 i 1tt96, le Pire'Jos", comme onaime i le nommer, fait plusieurs tourn€es de reconnaissance aucanton Robitaille dans I'espoir cle tr<luver des terres moins rocheu-ses que celles qu'il cultive actuellemcnt i Notre-Dame-c1u-Lac. Ilddniche le coin r€vd au confluent de la rividre'ftlulacli et cle la riviiredcs Aigles. Il s'v dtablit avec sa famille. L'isolcment le plus completn'est agr€mcntd que par lc chant cles oiseaur.

Er-r 1909, la mission reqoit le nom clc Saint-Joseph-clc-Vicl. Ellcest desservie par les prOtres des environs. l-'abb6 P.C. Saincl<ln,arriv€ en I 9 I U ) titre cle clesservant cle la mission, donncra lc coupd'avinrn pour le grand ddpart. I-'abb6 -loseph-Alphonse Saint-Pierrelc rcmpl:rce en 1924.ll der.ienclra le premicr cur6 dc l:t paroissc

J7 Ronrains l2:16.

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Saint-Michel-de-Squatec38 6rigde canoniquement le 14 octobre1926. L'abb6 Elisde Roussel continuera I'oeuvrc cntreprise et seralc chef spirituel de la paroisse de 1939 d 1948.

Squatec est ckrnc i I'aube de son jubil€ d'argent quand les Fillesde J€sus s'y implantcnt en 1950, i la demande de M. le cur6 Ad6lardBeaulieu dont l'arrivdc cn lg4U marque un tournant dans I'histoirede la paroisse. Ce pr6tre attache une importance capitale i l'€du-cation et i I'instruction. S<ln vif cl6sir d'obtenir des Filles deJ€susrejoint celui de ses ouailles, et il adresse i cet effet une requdte6loquente i Mire Marie Saint-Pierre Cdlestin, Supdrieure provin-ciale dc Trois-Rividres. Le 17 avril 1950. cette dernidre demandei Mgr Georges (,ourchesne I'autorisation d'accdcler att d€sir de M.le curd Beaulicu.

Le bonheur clu cur6 et des paroissiens est i son comble en ce25 ao0t 1951. Tout a €t€ pr€r'u pour une intronisation grancliose:cordialc allocution de bienvenuc, procession au chant du Magnifi-cet, Salllt solennel clu Saint-Sacrement. Presque le tout Squatec estl:i, cle mOme cluc les consoellrs de N.-D. clu I-ac, de Packington etde Biencclurt. Dc retollr au couvent, on procide i une install:ttionplus cluc rudimentaire: trois lits, trois chaises et Llne tablecl'emprunt. Le mobilier fourni par la Commission scolaire arriveraplus t:rrd, de m€me que lcs mallcs dcs soeurs restdes en panne, vula grive des chemins de f'er. Les contmunaut6s voisines se font unejoic clc pourr.oir aux premiircs n€cessit€s des fonclatrices.19 C'estper unc heurc d'acloration:i l'€glise quc sc tcrmine cette premiEreiourn6e sous le ciel dc Scluatec.

Lc 27 aoilt, Mgr l'Archcv€c1uc cle Rimouski l'ient bcnir lccou\.ent clui cst placd sous le patronagc cle Notre-Dame cle la Mcrci.Plusieurs persor-rnalitds portcnt cles t<lasts au succis de I'entrcprisc,felicitent les promoteurs de cette fonclation et clisent leur satisf:tc-tion clc possdder cles religietrses clans cc coin clu 'I'6misc<)uata. Sousl'impulsion cles Fillcs cle.fdsus, "Squatcc prcnclr:r Lln essorconsicl6rablc clans Ic secteur cle 1'6clucation. (...) Leur cl6r'ouemeutglrgnera l'estime clcs gct-ts cle la paroisse qtri lertr accorclent 6gale-ment confiancc f:rcc i la tliche €clucatir,c clu'cllcs allront i remplirpt'rtcl'lnt pltrsicurs lurtrdt^s. " lo

A la rentric clcs classcs lc 5 scptembre, lcs 195 dlives sontrepartis cr-r six classes clont trois sont dirigdes par les socurs ct lcs

Sclua{cc cst un lnol cl'origit-tc tnontagtteise (eckvuetcck) c1r.ri signific "lc ltrild"ou "td'tc-clc-boulc".

Socurs NIerie de la Nlcrci. Ileric Saint-N{lceirc, (icmma l\{aric ct N{aric (,laucle-

r\lphot'tsc.

i0 (;irttluantenaire cla l'6rection canonitlue de ltr pilr()isse Suint-.illichel cle

.rqudtec. elbum-souvcnir. 19-6. p. 55.

I i:i

19

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trois autres par des institlltrices laiques aussi comp€tcntes queddvou€es. Les dlEves sont, pour la plupart. studieux et dociles etlcs p:rrents appuient les €ducatrices de leur totale collaboration.

ll l'aurait long i dirc, lit-on aux annales de la fondation,sur Ia g€ndrositd du pasteur et des gens. "I'outes les famillesveulent offiir quelclue chose aux religieuses. Ohaque semainenous arrivent carottes, choux, navets, oign<tns, sans oublierles ddlicieuses truites, fruit des pOches dc notre bon cur€. Cetteg€ninlsite se continue grice a M. Antoine Viel qui nous apportecncore des giteries pour le dimanche .'il

Malgrd le vif ddsir des soeurs d'abritcr sous leur toit Celui quifait ses "d6lices d'€tre avec les cnfants des hommes". ce bonheurne le ur est donnd que le 9 avril 195 I . Quatre soeurs de Notre-Dameparticipent a cette premiere messe cdl€br€e aux intentions de toutela Congrdgation. "Les chemins de Cabano i Squatec sont imprati-cables, €crit la chnrniqueuse, si bien que M. le curc< apercevant noshertes i temps pour la messe leur dit: Voili bien un pctit miraclecles soeurs r. " 12

Trois ans avant le ddpart des Filles de J6sus, soit cn 1976,Squatec c€ldbre s<ln cinquantiame anniversaire. Dans son messageaux membres du comit€ du cinquantenaire, Mgr Ge<trges-I-donPelletie14l s'exprime ainsi:

Bicntdt la paroisse de Saint-Michel de Sqlratec c6librcrascs premiers cinquante ans cl'existence . dc progres devant Dieuet devant les hommes. Ceux qui. comme moi, ont v€cu sur ceterrit<>ire avant la naissancc et canonicpre et civile cle la paroissepeuvent plus facilement mesurer le chemin parcouru. lesdifficult€s travers6es et la joie de r.oir cc coin cle terrepr()metteur devenir graduellement le chemp clc Dieu...-r r

Les Filles deJ€sus ont contribud i cnscmencer ce "champ de Dieu"pendant vingt-neuf ans. La plupart aimcr-rt i rcvivre le souvenir clesjours r'6cus dans "cettt: imntense ct belle r..all€e, taill6e clans l:rverclure et coiffde cle be:rut6s."a5

+ I AR. R6cit clc la foncl:rti.r" [t.4.] .

+2 Ibicl.-i-l Mgr (i.-L. Pcllcticr naquit:'r Saint-Epiphanc. le l9 aoirt l9O'i. mais il vicut

lrlusicurs ann€cs i Squatcc. Il fut dvicltrc cle Jl'rois-Rivic:rcs clc l9-1- i 1915.

11 C'irtquantenaire, Saint-Nlichel clc Scluatcc. p. 19.

'i5 lbid.. P. ,-.

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Saint-EdgarLa paroisse de Saint-Eclgar, qui porte le pr€nom du cur€-

fondateur, I'abb€ Eclgar Miville. est situ€e i une vingtaine de

kilomdtres au nord de New-Richmond. M. le cur6 Miville connais-sait bien les F'illes cleJ€sus: il comptait deux de ses soeurs dans la

congr€gation, Yvonne er Eug€nie, dites Marie Saint-Edgar et MarieSaini-.tlptronse. Il avait donc entfepfis des cl€marches auprEs des

autoritf.s pour obtenir des soellrs quand il fut assignd i un autrep0ste.

Son successeur, I'abb€ Ravmond Ahier, poursuit les d€marches

amorcdcs. et Lln climanche d'aoirt 1950 a lieu, selon le rituel en

usage, I'intronisation cles trois ftlnclatrices: Soeurs Eugfnie Maria,Maria cle Saint-Eugdne et Marie Rose-Emma. La plupart des soeufsa,yant travailld i Saint-Edgar sont unanimes i louer I'esprit de travailei la clocilite des 6ldves, la collaboration des parents, I'appui etl'enc<luragement du Pasteur.

Ce clernier est Lln homme timide et discret, mais sa bienveil-lance et sa d€licatesse sont non 6quivoques. Il prend plaisir i allerporter aux soeurs cle bons petits plats apprOtds par sa mire'So.,uent.r f<tis. en allant i New-Richmtlnd, il offre une balade aux

SOeLlfS pour leur favoriser une rencontfe avec leurs compagnes.Ar.r printemps, i la cruc des ealrx, la rividre Petite cascap€dia quic,rrle i quilques pas derridrc le couvent menace cl'inonder la

propri6t6. M. ie cur6 s'improvise alors guettellr de nuit pour dviteri.,* soe.trs cles veilles 6puisantes: "Dormez en paix, dit-il' Jeviendrai vous avertir s'il v a danger."

La pr6vcnance cles paroissiens va clc pair avec celle du pasteur.

A leur arrivec i Saint-Edgar, les soeufs se rendent vite comptequ'une exquise d6licatesse a pr€sidd i I'am€nagement et :i laci€crlrati<ln de leur rdsiclencc. Les murs des quatre chambrcs s<lnt

"pastell6s" bleu, rosc, vcrt, et ieune, et I'assoftiment de chaquepi6.. est a l'avenant: literie, rideaux, voire m€me poubelle,vaclrouilte* et porte-poussidre sont dc m€me couleur que la

ch:rmbre. Notons ici un petit fait qui nous f'era peut-Otre sourircaujourd'hui, mais qui ne cl€tonait nullement dans le contexte dc

l'€poque. Lors de son passage dans la communautd, la MEre

Visiteuse fait remplacer les couvre-picds bord€s de satin, les jugeant

incgmpatibles avcc I'csprit clc pauvret6. Autres temps. autresmoeurs !

DEs I'arriv6e rjes soeurs i Saint-Edgar. le Seigneur a dress€ sa

tente chez clles. Ellcs ont en outfc le grand privildge de b6n6ficiercle la messe qLloticlienne au couvent, sauf le dimanche . L'fglise dutemps, que cl-'aucuns appellent indiff€fcmment "pont couvert" otl

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"roulotte", est fioide comme une glaciire, car le coirt du chauffagerisquerait d'ob€rer la modeste budget de la Fabrique.

Tout va donc pour le mieux i Saint-Edgar quand, ii l'6td 1974,une nouvclle vient jeter la consternation dans la paroisse: les soeursvont partir ! Sous I'dgide de M. le cur6, une d6l€gation se rendauprds de MEre Anne-Marie Chiasson, Assistante gdn6rale, alors envisite ) Rimouski. Les €missaires plaident chaudement leur causep<lur garder les socurs, mais on ne peut malhcureusementobtemp€rer i leur d€sir, faute de sujcts.

C'est i regret qu'en octobrc l974,les Filles de Jdsus disentadieu i Saint-Edgar et c'est aussi avec tristessc qu'on les v<tit partir.L'impact de ces vingt-qllatre anndes d'engagement apostolique, toutimpond€rable qu'il soit, n'en est pas moins certain. Outre leurtravail professionnel, les soeurs savent se rendre disponibles pourappofter r€confort. encouragement et souticn. Elles ne boudentpas non plus les r6jouissances localcs, et prennent joyeusement leurpart des randonn€es en skis ou en "skidoo" * . Bref, elles sont dela grande famille parcissiale qu'ellcs aiment beauconp et qlli le leurrend bien.

Saint-EusEbe

L'Ann€e marialc 195+ marqrrc I'implantation des Filles de.Jdsusen cc petit village du Tdmiscouata, voisin de Notre-Dame-du-Lac.Comme en bien d'autres fondations. le mOme sc€nario se d€roule:i Saint-Eusdbe: requ6te instente du cur6 auprds des autoritds cleI'lnstitut, ecceptation de la part dc celles-ci, accueil chaleureux desparoissiens.

Le 31 aoiit, lcs soeurs arrivent au nombrc de trois: Soeurs M:rrieBertha, Marie Paul du Sacr6-Coeur ct Octavie Maria. DEs le premicrcontact, elles se voient l'objet d'attentions cl€licates de la part clela population qui les attendait depuis longtemps. Ces bravcs gensavaient d€ploy€ tolls leurs eflirrts pour priparer leur venue; ilss'6taient empress€s de transformer lcs anciennes classes en unehabitation convenable, proprette ct clairc et avaient construit une6cole de quatre classcs pour les quatfe-vingt-quatrc 6ldl'es de laprcmiire ) la neuviime ann€e inclusivement.

A la loie suscit€e par I'arrivdc des soeurs s'aioutent, pour cetteparoisse si gdn€rcuse, d'alltres motifs cle r6iouissance cktnt lab€nddiction dcs nollvcaux locaux, couvent et 6colc. Mgr Eucl<treDcsbiens, Vicaire g6n6ral, pr€side la c€rdmonie entourd de prEsde cleux cents personnes. Au printcmps suivant. en la f€te de saintJoscph, la petite chapelle du couvent cst €rig€e en oratoire semi-public par M. le cur€ .1.-P. Desch€nes. A partir clc 195(r. la

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communautd est composde cle trtlis enseignantes ct d'un cordon-blcu qui fait dgalement fonction de sacristinc i l'6glise.

La vie toute paisible que mdnent les socurs i Saint-Eusdbe estbrutalement troubl€e par une tragddie qui frappe les Filles de-J€sus.

Le l7 aoirt 19(r3, sur la route de Cacouna:i Rividre-du-Loup, unaccident fauche cincl vies. L'une des cinq religieuses ddcddees, S.

Marie-Anne de J€sus, se consacrait depuis deux ans i la paroisseet y revenait ) I'issue de la retraite annuelle pour une autre ann€ede d€vouement.

I-e 1(r septembre 19(r8, le chantier d'une annexe est bdnit. Les

flives du secondaire quittent l'€cole de Saint-EusEbe pnur continucrleurs dtucles i Notre-Dame-du-I-:rc, faisant place aux enfants des

€c1;les de rangs qui gccuperont sept classes. Jusqu'en 1970, cettcpetite localitd peut b€n€ficier dc la pr6sence des soeurs au planscOlaire et paroissial. Quand les Filles dc J€sus quittent I'oeuvfe,l'6cole est confide i une direction laique. Le ctluvent loge, jusqu'en1972, deux sot:urs infirmidres de I'H6pital de N.-D'-du-Lac pendantqu'une troisiEme assure les soins du m€nage et de la cuisine .

Saint-Emile d'Auclair"Honneur aux c()uragellx, llllx vaillants, aux forts ! "

lVictor Hugo)

Ce vers clu poEte s'applique parfaitcment aux piclnnicrs clc

Saint-Emile cl'Auclair. En effet, la crise dc<lnomiquc des ann€es '30

avait acculd guvriers et manoeuvres clu Qu6bec au plus profgndcldnuement. Les gouvefnilnts d6coul'rent que le grand remide rdsicle

dans la colonisation des r6sen'es fclrestidres que les pttissantescompagnies cl€tiennent pitr baux et cxploitent i leur profit.

C'est ainsi clue nait en 1931 1:r colonie Saint-Emile d'Auclair.(,e nom commdmore la part active que prit M. Emilius Garon au

ddr'eloppcment de cette paftie du 'fdmiscouata. Le premier sgincles c<llons aussi picux quc c()urxgcux est "d'6difier un orattliresylvestre am6nag6 d'un autel ing6nicusement tlrn€ de verclure , SoLls

un dais cle sapinage, surmont€ du baldaquin grandiose clcs arbress6culaires oi p€piaient lcs oiscaux".{('

Cettc description :i save trr po€ticlue n'cnlEvc rien :ttt caractirehdroique cles clc<buts. M. I'abbd Addlarcl Bcauliett, prcmierclesservant, arrive i Auclair le 12 septembre 1931 . Il se rend chaclue

clintanche i I'oratoire imprttvis€ pour chanter la messe et fomprele pain de la Parole divine i ses ouailles. DEs le printemps de 1932'

16 l{odier Voisine , "Geni'sc d'unc colonic cluibdcoisc". d1rns Cabier-sottL'ettir,Saint-Emile d'Auclair (19-Jl-lltl), p. l{').

16l

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le jeune village surgit dans la clairidre des abatis. La chapelle,appuy€e i un bois d'€rable, est sise au sommet d'un coteau. LeGrand Squatec dort paisiblement i quelques kilomdtres au bas dtrvillage qui a 6t€ taill€ i m€me I'immensitd sauvage d'une f<lr€t dehdtres. de merisiers et cl'€rables.

Nous n'av<)ns pas jug€ hors de propos d'dtablir briEvement lagendse du "jeune village" de vingt-cinq ans au sein duquel les soeursprendront racine en 195(r. Elles auront iL cdtoyer quotidiennementces pionniers dont la seule richesse est d'etre coufageux, honn€teset g€n€reux. C'est auprEs de leurs enfants qu'elles seront envoy6es,dans unc de ces "petites dcoles dc campagne " si chdres au coeurde Mire Sainte-Angdle .

Les premidres dcolcs de rang avaicnt vu le jour en 1932. Encette ann6e lc)56,Ia paroisse c€lEbre son jubil6 d'argent. M. le cur€Paradis, cinquieme pasteur, songe quc le temps est venu de doterle village d'un couvent-dcole. Comme plusieurs de ses c<lnfrdresdes patelins environnants, il fixe son choix sur les Filles de -J€sus.Mais il d<lit dtre patient: les demandes sont multiples et le nombred'ouviires est insuffisant. Finalcment. MEre Marie S:rint-Pierre-Cdlestin accide i son ddsir maintes fois rditdr€.

A I'occasion de l'arriv6e des socurs. I'abb6 Paraclis €crit clansles chronirlucs dc la paroissc.

Le dim:rnche, 26 ao0t 1956, i 2 111 heures, marqucI'arrir'6e des Religieuses Filles deJdsus pour cliriger l'€cole duvillagc. Pour inaugurer cette fondation, une c€remonie religieu-ses se d€roula i l'€glisc i 2 | ll heure s, en pr€sence d'un granclnombre cle paroissicns et de rcligieuses de Notre-Dame-du-Lac,dc Squatcck ct d'autres paroisses, dont plusicnrs ()nt signe< ila suite cles religieuses cldsigndes p()Lrr la ditc fondation.

S. Ste-Emma-Marie, f. de.]., SupdricureS. Nlarie Yvon de.l€sus, f. cle.l.S. Marie-Felix, f. de.l.

Ovila Paradis, Ptrc. cur€

Pclur M. Paradis et porlr ses paroissiens. ce j<lur chr 2(r ao0t 195(rest rempli de consolation et l'avenir cldborde cl'esp€rance. Less()eurs fcront clc lcur nricux p()rlr nc pas clelccr'<lir les attentes clccette poplrl:rtion qui mise sur elles. Elles essaieront cl'€tre i l:rhautcur de toutcs les situations, et cl'aclapter ler.rr st1'le cle vic etleur mentalit€ :i ces braves gens pour qui opulence et confilrt sontIoin cl'€trc monnaie courentc... Nlais ils sor-rt richcs clc cordialitdct cle s1'mpatl'rie i I'cndroit cles socurs. (lelles-ci curcnt I'occesioncle toucher du ckrigt ccttc svmpathic krrs clu trxgiqlte acciclent clor-rtnolls 1t\'ons parl6 phrs haut ct cpri coirta la vic :rux cincl Fillcs cle

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Ifsus, d<lnt soeur Ida cleJ€sus qui oeuvrait comme cuisinidre i Saint-

Emile.

Trente ans ont pass€ depuis la venuedes trois premidres ouvrid-res clans ce paisible village du "T6mis". A I'heure oi n<;us dcrivonsces ligne s. quatre Filles de J€sus continuent la tradition de d€r'<lue-ment simple et joyeux de leurs devancibres. En d6pit des soubre-sauts de la vie et de certaines incompr€hensions indvitables, on pcutaffirmer qu'une connivence dc b<ln aloi n'a cessd de marquef au

coin de la confiance et de I'amiti6 mutuelles les relations entfesles Filles clc Mire Sainte-AngEle et les paroissiens cle Saint'fmilecl'Auclair, ce scptieme b<lurgeon 6clat€ au "petit ch€ne" dans lebeau pays du T€miscouata.

Rimouski... li oi le fleuve commence ) sc prendre p()ur la mer.

Rimcluski est assise au piecl des Monts Notre-Dame. C'est unenclroit plaisant en bordure du f-leuve qui nous donne un avant-goirt cle i" *.r. Situde au coeuf cle la seigneurie_concddde en 168f1

i .Lugustin Rou6 cle la Garclonniire puis, en 1(196, i Ren€ Lepage

- le premier colon - Rimouski, dont le nom indien signifie "terrede I'Orignal" sc dttnne depuis longtemps et i bon droit, I'air i la

fois cl'une petite capitale et d'une m€tropole dans la r€gion du Bas

Saint-Laurent et de la GasPdsie.

Tout un rdseau d'institutions sociales et culturelles en font uner.'ille de premier plan, la "Reine de l'Est du Qu6bec"' C'est un centre6ducationnel qui a 6td marclud par la prddominance de la cultureet de la religion. Aui<lurcl'hui, Rimouski regroupe cles €coles€l€mcntaircs et sccondaires. l'6cole pol,vvalente Paul-Hubert, le

Centre cle Formation Prof-essionnelle , le CEGEP, I'Ecole de Marineet l'unc cles six constitttantes de I'tlniversit€ clu Qudbec (UQAR).

Rimouski se prdsente comme un carrefour de paroisscs issttes

cle la paroisse-mire saint-Germain: Saint Anaclet (1ti59), Sacr€-

Coeur ( 1 875), Sainte-Illandine ( I 88 1 ), Pointe-au-PEre ( 18t32), Sainte-

Oclile (rl<01, Saint-Yves (1941). Saint-Robert (1945), Nazareth(1946), Sainte-Agnis (1956) et Saint-Pie x (1959) M€tropolc d'uneprovince eccl€siastique cr€6e par le Pape Pie XII, I'archidiocbse de

itim'uski comprend les diocises de Rimouski' de Gasp6, cle

Hauterive et lc Vicariat Apostolique clu Labrad<lr. Rimouski est doncle centre du plus grancl territoire ecclfsiastique de la province de

Qu€bcc.

-1(.))

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Maison de la Charit€"La Vice-Provincc de Rim<luski des Filles de J€sus" est

d€tach6e, lc 11 aofrt 1955. de la Province de Trois-Rividres dansle but de regrouper sous une administration autonome lescommunaut€s de la r€gion g6ographique du Bas Saint-Laurent etde la Gaspdsie. A cctte occasi<tn, M. Michel R<ly, maire cle Notre-Dame-du-Lac, adresse une lettre i Mdre Marie Saint-Pierre-C€lestin,Vice-provinciale, le 21 septembre 1955. En voici un extrait:

La communaut€ des Filles de J6sus a pris I'heureuseinitiative de fondcr dans la r€gion du Bas du Fleuvc, une vice-province dont N.-D.-du-I-ac sera le sidge. Notre-Dame-du-Lacsc r€jouit de I'insigne honneur d'€tre la premidre paroisse decette rdgion ) avoir accueilli des religieuses de la Communautddes Filles de J6sus. Sans doute, ce fait n'esr pas €tranger auchoix de Notre-Dame-du-Lac c()mme siige de la nouvclle vice-province et ce geste de d€licate attenti()n ne saurait €tre tropappr€ci€.

Lorsque la Provinciale se pr6sente devant Mgr Charles-EugineParent pour obtenir I'autorisation de construire la Maisonprovinciale, I'archevOque lui offre une alternative, celle d'drigeri Rimouski un hospice pour les personnes ig6es et plutdt d€munies,et qui comprendra en m€me temps le pnrvincialat. Cet dtablisse-ment devra r€pondre i un besoin d'autant plus urgent que I'Hos-pice des Socurs de la Charit€, ddtruit par la conflagration de mai1950. avait €t€ transf€rd i Matane.

En r€ponse au ddsir formel de Mgr Parent qui attachait uneimportance capitale i la qualit6 des soins dispens€s dans l'6tablis-sement, un accord est intervenu pour que I'Institution s'appelle"Maison dc la Charit6". Les soeufs auront i maintes reprises iexpliquer le point de vue cle Son Excellence aux b6n€ficiaires quicroient voir dans cette appellation une connotation p€jorative ileur endroit.

Les Fille s de Jdsus accepte nt d'endosser I'entidre responsabi-litd de la construction. Mgr Parent obtient une charte selon leRdgime de la Loi des Ev0ques catholiques r<tmains, et I'oeuvreprojetde est lanc€e . Une subvention est accordde i la Corporationpar le Ministire clu Bien-Etre social de la province de Qu€bec. Le25 mai 1957 ,le chantier est ouvert sur un vaste terrain bois6, cdddpar les Soeurs (irises, en bordure du fleuve . Soeur Aur6lie-Mariede Trois-Rividres est charg€e de la surveillance des travaux. Sasagesse et sa comp6tence - elle en est i la cinquidme constructiondu genre - lui valent cette marque de confiance des Supdrieures.L'abb€ L6onard Parent se constitue "l'Aum6nier de la construc-tion"; il vient souvent encourager les ouvriers et sime de

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nombreuses m6dailles afin d'int€resser les Saints du ciel au travailcles grues m€caniques...

Le l7 octobre l95tt, Mgr Parcnt b€nit la pierre angulaire ainsique le quatrieme €tage r€scn'€ aux soeurs. En novembrc, on:rccueille les trois prcmiers pcnsionnaires: les l)ames Dugas etForticr ainsi que Monsieur Clavcau.

L'€tablisscment dit "Maison de la Charit€ N<ltre-Dame du Sacr6-Coeur", a\rec une capacit€ de 150 lits, ouvre ses portes pour accueil-lir les pcrsonncs ig€es. Les socurs y d€ploient tous leurs efforts,toute lellr initiative e t surtout toute la tendresse de leur coeur pourque soient clfferts cles services hautement personnalisds. Ainsi secr€e un milieu de vie agr6able et s€curisant dans une ambiance decalme et de rcpos. Mais contre une entreprise d'une tclle envergures'acharne toute une kyrielle de probldmes €pineux. L'un des plusgraves comporte la question des 6go0ts et de 1'aqueduc. Commel:r municipalitd de S:rcr€-Coeur ne pcut en assumer la charge finan-cidre, la C<lngr€gation construit i ses frais la portion qui la concernetout en exigeant des garanties d'achat. Le 30 octobre, ) onze heures,une €quipe d'ouvriers coupe la voie ferr€e pour creuser le passagedes tu,vaux d'dgoihts; d l2h45,le tout est replac6. Exploit dignede mention !

Dans une alkrcution prononc€e le 27 jnin 1976, lors cle laremise du "M€rite paroissial" i la communautd des Filles deJ€sus,I'abb€ Roger Pinault souligne que ce rdseau d'aqueduc avait permisle d6veloppement et I'urbanisation rapide de la paroisse du Sac16-Coeur, l'un cles plus beaux quartiers de Rimouski.+-

Le 3 octobre 1959, Mgr I'Archev0que prdside solennellcmcnti la b6n6diction de la Maison. Plusieurs personnalitds civiles yassistent. Avec MEre Maric Lucien deJdsus, Supdrieure provincialc,toutes les Filles de J6sus de la r€gion prennent paft e cet dvdnement.

Les ann€es se succddent. Les pcnsionnaircs aug,mentent <:n

nombre, ainsi que le personnel religieux. Il faut laisser, en 1970,la place aux vieillards qui y affluent et opter en faveur de la venteclu Foyer. La Maison de la Charit6 de Notre-Dame du Sacrd-Coeurdevient "Fover de Rimouski Inc." sous gdrance laique . Toutes cellescyui ,v ont oeuvrd n'ont 6pargn6 ni leur temps, ni leur fatigue, nim€me leur sant6. C'€tait bien une entreprise de famille que le Foyer.Les Filles de Jdsus cBdent leur place i un autre organisme mais lesRimouskois ne peuvent ignorer qu'elles ont contribu€ i l'dpanouis-sement et au bien-€tre spirituel et matdriel de nombreuses personnesigdes; clles ont aussi favorisd I'exercice d'une profession danslaquelle bon nombre de pers<lnnes trouvent, au Foyer de Rimouski,

47 Vdnrnique B€rub6, f.j.. "Le Fo.ver dc Rimouski, Inc., une oeuvre de femmesqui perdure."

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un emploi r€mundrateur. "Autre est celui qui sbme, alttrc est cellliqui r€colte ! ...

Maison ProvincialeLe 23 mai 1967, un rescrit de la Sacrde Congrdgation des

Rcligieux autorisait l'€rection, en Province autonome, de la Vice-province "Notre-Dame du Sacrd-Coeur" de Rimouski. Soeur OlivaPlourde en €tait la Sup€rieure provinciale.

L'exiguit€ de la Maison de la Charitd avait fait songer ) laconstruction d'une Maison prOvinciale. Le d€but des travauxremonte au 22 juillet 1969. Dis lc 1(r mai 1970, quatrc soeursd€cident d'habiter la nouvclle maison. Pour en prendre en quelquesorte possessi<ln, toutes les soeurs disponibles vont r€citer l'()fficeclu soir avec les partantes, Soeurs Denise Rioux, N{adeleine Laro-chelle , Hdlbne Lebire et R6gine Paradis. Ces "premidres de c<lrd6e"travaillent ferme pour hiter le d€mdnagement qui se profile i I'hori-zon. Tout doucement, une i une ou par petits groupesJ les soeursquitte nt la Maison de la Charitd pour le 949, boulevard Saint-Germain dont Soeur Gabrielle Pelletier assumera la responsabilit6.

Lab€n€diction de la maison a lieu lc 18 iuillet 197 |.Relevonsici quelques extraits de cette c€r6monie inscrits au cahier desminutes de la communautd:

.four m€morable: b€nccliction cle la maison. Mgr LouisL€r'esque cline avec nous (...) Apris le cliner, signature du " l.ivrecl'Or" par Mgr l'Archev€que. ensuitc, r.isite cle la maison. Adeux heures. ben€diction dc la pierre angulaire. Son Excellenceprocicle i la ccremonie sous les regards attentifs cles prdtreset des invites. Dans un 6tui dor€. on insire les documentsconccrnant la fondation de la maison. d'autres €crits ctsignatures, lescluelles attestcront ar.rx gen€rations futures lavitalit€ cles annecs '70 et suivantes. Aux accents de la choralc.la proccssion se clirige vcrs lcs cscaliers qui conduisent :r lachapelle . L'Archcr'Oc1ue est assistd ;j l'autcl par le chanoincAclrien Page, notre aumernier. et M. I'abbd l,hilippc Itol',dessen'ant temporaircment au l-'oy'er rimouskois. NI. I'abb6Laval (]auvin clirige les cdrdmonics. La chapelle est rcmplied'invit€s svlrpathiques et dc rcligieuses. Dans son hom€lie, Nlgrpade de la charitc (...) qui acloucit les angles et renclra plus bcllcla vie familiale et communautairc. (...) le soir, cdl€bration clela Parole. Soeur C€cile (Richard) donne €galemcnt lccture dcscluclques clocuments contcnus dans l'6tui inser€ sous l:r pierreangulaire.'it3

.iU Cahier des €ph€m€rides. Rimouski, Tome II, p. 173-17,1

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Que de rdcits €difiants, clue d'anecdotes oi tour ) tor.rr ioicset clouleurs s'enchainent et tissent la trame cles iours i la MaisonNotre-Dame du Sacrd-Coeur ! Celles qui demeurent ici-bas les ontpr€cieusement consignds au registrc de lctrrs souvenirs et pcuventjoindre leurs r.oix ) celles qui sont d6ji parties vers les clemeurcsiternelles pour chantcr avcc le psalmiste:

Oui, lc Seigncur est b()n,€ternel cst sotl am()uf,sa fidelitd demeure d'lge en iigc.

(ps 99,5)

La Province Notre-Dame du Sacr6-Coeur compte aujourd'huidix-neuf ans d'cxistence. Le Seigneur, qui n'a cessd de guiderI'Institut depuis 150 ans, c<lnduit dgalement "par des routes sfires"(Ps 26,1 1) ce lles qui pr€side nt aux destindes de la Province clepuissa fondation.

t-0

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coMME UNE SOURCE AUX JOYEUX ELANS...(1959- 19. )

(1959-r971)(1960- 1973)1962-19..1962-19 . .

1962-19 . .

(1963-19. .

(r961-r971(1964- 1973)(r965-19..( 196n- 1 97 r

197 1- 1 9fl1r97 2- 197 5)1972- r 9 )1972-19.. )r972- r 9{J4)1976- l9fio)l 97.1- l9rJ0)t975-r9 . .

1976-19 . .

1977-19 . .

(.r979- r 985)(1980-1983)(1982-19..)

Saint-(.lcophasS a i n t --f ean-dc - I a- I-an cleSaintc-PauleSa i n t - Marc - cln - I-:rc - L o ngSa in t - F rang oi s-Xar..ic r-cle-V i gerSaint- Pierrc-clc-I-:rm yAnse-aux-(iasconsSaint-JoguesSaint-NotlC:rcounaChandlcrSaint-Louis du Ha ! Ha !

Gasp6Riviire-du-I-oupSaint-Antonir-r (Foy'er)Saint-Ar-rtonin (Presbvtdre)Sainte-Nlaric-MadeleineFontenelle (St-Majoricluc)(iros-MorneAmcluiSaint-AthanascSaint-Robcrt dc RimouskiLes (,apucins

RESIDENCES (Ville de Rimouski)56,i. bor-rl. St-(iermain Oucst183, ruc St-.fosepl-r225, rue St-Jcan-Baptiste26U. rue Michaud13f1. rue Lavoic1'16. ruc Ste-Thdre\sc630, lirc rue-132. nre St-(lcrmain Est+ lO. rlc llr Scigncrrric-17,1b, rue 'Icssicr900. rtre cles Frencs

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r97 t-t97 5)r972-1971)197 3-r974)t97 4-r979)197 5-r976)r976- l9 )rL)76- l9 )r976- 1985)r979- 1 980)r98.1-19..)1985-r9.. )

37r

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Entre les ann€es 1960 ct 1985. une trentaine de fondationsont €mefg€ "au pays cles montagnes et de la mcr".

L'historique du clernier 6tablissement nous laissait i Rimouski,la m€tropole dr.r Bas Saint-Laurent. Nous invitons maintenant leIccteur i quitter la rive clu grand fleuve pour s'offrir une randon-n6e i travcrs dc paisiblcs villages.

Saint-Cl€ophasPlus d'un demi-siicle s'est €c<tul6 depuis I'arriv€e des soeurs

i Sltvrbcc en 19O5.

Le 30 aofit 1959, la vallde de la Matap6dia accueille unedeuxiime inse rtion de Filles de J6sus dans la modeste paroisse deSaint-Cl6ophas. i quelqucs kilomitres au sud de Sayabec.

Par un beau dimanchc tout riant de soleil. S<leur Marie Lucien-de--l€sus, Provinciale, quitte la Maison de la Charit6 avec deux desfirndatrices: S<teurs Marie Yvonne du Rosaire et Marie Clairef'hdrdse. Elles se clirigent vers Sayabec i" la rencontre de Soeur MarieSerge de Jdsus qui compldtera le trio. Dix minutes plus tard, les\'()\'ageuscs s()nt en vue de leur couvent.

La cloche les appellc bientdt i la grand-messe oi Monsieur lecur€ Alphonsc St-Pierre souhaite gentiment la bienvenue ) sesnouvelles collaboratrices. "C'est un grand jour de ftte pour laparoisse aujourd'hui, Nous sommes heureux de vous accueillir etnous esp€r()ns que volls vous plairez chez nous".+')

Aprds l:r mcssc. la pr<lcession s'orgenise vers le c<tuvent poury'introniser Notre-Damc-clu-Bel-Amour que les soellrs ont chclisicpour patronnc. (,'est d:rns sor-r oratoire qu'ellcs se rdunirorrt poLlrprier jusclu'au 9 septembre 1960. Ce jour-li, "Mc:re M:rrie Lucien-cle-.|6sus apporte les vases sacr6s.. . et une brassde de trds iolics rosescueillies dans lcs parterres de l'€r'Och€".50

Le Iendemain, la premiire messe c:t:rit c6l6br6e sur Llnmagnificlue autel en mcrisier, fruit du travail de MM. Alban Morinct Arthur Marcheterre. L'autel. dc m€me que lc tabernacle , ont 6t6off-erts gracieusement aux religieuses.

A I'ouverture du couvent. cn 1959, cleux soeurs et troisinstitutrices se partagent les cinq classes mixtcs, et dispensentI'enseignement de la lbre i la 11ime ann€e. Trois ans plus tard,les dldvcs des 10e et l1e ann€cs sont achemin€s vers Sat'abec.

19 ,ln nph€mdriclcs dc la communautd de Saint-Cldophas, p. 9.

50 rbicl., p. I J.

1a-)

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Lc nombre des 6ldves s'amenuise. celui des soeurs aussi... Detrois, elles passcnt ) deux en 1970. Responsabilit€ de l'6cole,entretien de la sacristie , soutien de la chorale paroissiale, prdpara-tion des fdtes clu 5Oe anniversaire de la paroisse s'aioutent i. leurtAche d'enseignement. En juin 197 |,la petite Commission scolairede St-Cl€ophas est annex€e i celle de Sa-vabcc. Le sort en est iet6:les soeurs doivent c€der leur place aux enseignants des paroissesr.'oisines dont I'anciennet€ est sup€rieure i la leur. Les gens du milicuprotestent, mais Ia convention collective est lA, inexorable .

I-e coeur un peu lourd, mais sans ddpit, on quitte St-Cl€opl-raspour aller sllr d'autres chemins i la rencontre clu (lhrist et des fidres.

S aint-J ean-de-la-LandeSise au coellr des Monts Notfe-Dame,5l cette paroissc est faite

de mont:rgnes et cle plateaux, de collines et de plaines. Sa foncla-tion remonte i 1 93 2, alors que la crise dconomiquc cl€cle nche Llncr'€ritable ru€e vers les terres nouvclles. En I'espace de six ans, lenombre de famillcs plrssc cle trente-deux i ccr-rt qllarante-quatre .

Pendant deux ddccnnies. (1932-1952) les €coles de rangpoussent ici et l:i afin cle favoriser les diffdrents coins dc la. paroisse.En 1952. lc couvent fait son apparition: Mllcs Adrienne Blanchetet Bertha Dubd en prennent la responsabilitd jusqu':i I'arrir'€e clessoellrs cn 1c)60.

Le 22 juin 1957, Monsierur le ctrr€ Frangois Gagnon prdsenterune prcmiire supplique i Mdre Nlaric Pdlagie, Assistente g6n6ralc:

.fe vicns au n()m dc tous mes partissicns vous demanclcrcleux ou trcis religieuses p()ur prcndre la directiol-r clu couvcntclu villagc clis scptcmbrc (...). I-c couvent attcncl des religieu-ses depuis sa construction, c'est-)-clirc clepuis quelqr-rc cincl ans.(. ) r\la Soeur. aLl n()1n cle .l€sus-Hostie,52 jc r.or,rs prie cle r,ousrcnclre i mon cldsir clui cst aussi cclui de tous mcs paroissicns...Franchcment. jc nc r-ois cltc vous clui dtcs capablc cle couron-ncr toLrs mes effirrts pour :rr'oir clcs rcligieuses.5.l

La clestinatairc clc cettci lcttrc que l'on peut qualificr clcpeth€tiquc sc voit olrligdc cle rdpondre par un refus. N{eis I'abbe<

(lhaine clc montagncs qui conrmencc clens lu (iaspelsic, srrit le Seint-l.aurclttsrlr unc clistancc d'unc soi-rente clc kilt>mitrcs. s'abaissc vcrs lc sucl pourrcjointlrt l:r r'llrirrt' clt's ,\llt:gh:rn\ \ :lu\ l:t:rts-t nis.(lcttc lettrc coinciclc avcc la tenuc cl'un (,orrgri's llucharisticlr.rc R€gional iRiviirc-Illcr.rc (2U-30 iuin 1 957).AR. Lcttrc murruscritc. 22 iLrin 195-.

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(iagnon n'est pas homme i jeter le manche aprds la cogn€e. Ilmultiplie scs instanccs. et dans une lettre du 9 mars 1959,s'appuyant sur une expression cueillie i m€me un volume offertpar la Provinciale de Rimouski, il rappelle') celle-ci qr.r'il faut parfbis"enjamber sur la Prclvidence ", et ne pas craindrc I'audace.

Enfin, le 9 f6r'ricr 196O, la ddcision clepuis si longtempsattcnduc vicnt combler les espoirs du cur6 de St-Jcan clui rdpondimmddiaterreilt:

\'ous ne savez pas toute la joic qr.re m'a caus€e votreclcrnidrc lcttre. (...) et c'est avec empressement que f'aicommuniqu6 la nouvelle li la (lommission sct>laire . Tous sonttrds heureux c1c cette r€ponse et recevr()nt avec plaisir v()trec<-rnfirmation.5-i

Le feucli, 25 a<l0t 1960, les soeursJulicn Maria, Maria de St-Eugenc et Marie Daniel clu Sacr€-Coeur arrivent "dans cc coin cluTdmiscouata otf tout. dis le cldbut. les enchante". notc lachr<lniqueuse.5 5

Le climanche. 2U ao0t, a lieu la rdccption officielle. Les soeurscles quatre communautds :rv<lisinantes arrivent A tour de rfile, nonseulement pour prendre part i la fOtc. mais aussi pour combler lcsfondatriccs dc lctrrs gdndrositds. A I'issue de la grand-messe,Monsieur le cur€ b€nit la statuc de Notrc-Dame cle la Paix quipatronnera lc couvcnt oi toute l':rssistance se rend en procession.l.t's promcsscs dc colllb<lrlti<)n que l'on cxprimc 'Jux s()curs ce jolrr-li ne resteront pas lettre morte.

Parmi lcs dvdnements nlarquants de cette fondation, il fautmentionner le cl€part de la Supdricurc-fonclatrice pour la missionclu Honcluras. L:t ce;r6ntonie cl'aclieu a lieu i l'6glisc le 30 juin 1963.

Dans cette solitude prot6gde par les nlontagnes qLl'est St-Jean-cle-la-Lancle, les Filles cle Jdsus essaieront pcnclant treize ans dcrdponclre aussi fidilement qLrc possible aux ldgitimcs attcntes despasteurs et de la population jusqu') leur d€part de la pa(risse en197 3.

Sainte-PauleA I'heure oit Mirc Maric cle Ste-Elisabeth et sa compagnc

faisaient leurs premiers pas en Am6rique , une petite cokrnie appele:ei devenir le champ dc manoeuvre cles Filles de J€sus soixante ansplus tard surgissait pdniblement de la fbr0t. Il s'agit de Val-

5..+ AR. l.cttrc dactl'lographice , l955 AR. Registrc c()ntenant lcs faits

1+

fivricr 1960.

m:rrqurnts cle la communautd. p. 5

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-loubert56 dans la r€gi<ln du Bas St-Laurent, :i quelque trente kilo-mi'tres au sud du grand fleuve. I-a cokrnie devient mission le 7nrrvembre 1922 et accide all statut de paroisse canonique le 26ianvier 7923, sous lc voc:rble de Sainte-Paulc.

Dcpuis le temps 6coul6 entre la prcmiire maison d'€colcconstruite vers l9 l7 et le couvent 6rigd quarantc-cinq ans plus tarcl,la question scolairc a 6t€ en buttc :i de multiples difficultds, et en|959. "on dcmlnclc arrx r'ommiss'lires ('t tu curc rlc. llt plroisri(.quccles ddmarches soicnt entrepriscs aupris clcs communautds religicu-scs pour vcnir prendrc la clirectior-r cl'un couvcnt".57

I-cs n€gociations entamdcs avec Morrsieur I'abb6 -fean-MaricBcaulieu sc te rmine nt en 1962: unc llouvellc inserti<ln dc Filles deJ€sus verra le jour i Sainte-Paule . "Le l2 aoiht cle cettc meme ann6c,les p:rroissiens (...) ont consciencc de vivrc un j<lur qui rnarqueraclans les annalcs rcligieuscs ct histrtriclucs de leur petite patric:I'installation cles rcligieuses dans leur couvent."58 Cette datcmarqllera dgalcment pour les trois fonclatrices: Soeurs MarieMadeleine Franqoise , Marie Rose Emma et MarieJosepl-r Anclr6 quiposent ce j<lur-l:i les premicrs jalons d'unc oeuvrc promise ) del-rrrcttrcux lcntlcmains.

Le.i scpternbre , ccnt trente €lir.cs (lEre i 9c ann€e) rdponclent:i I'appcl cle la cloche qui lcs conr'oque i la prernie:rc journ6e dcclasse ell couvent. Chaque cl€but cle septembre raminc i l'6colcla viyante jeuncsse cle Saintc-Paule, mais ) partir cle 197 I , le tableause modifie. [.a Commission Scolaire R€gionalc des Monts clrainela population clu sec<lnclairc, ct Sainte-P:rule se retrouvc avec lcsdlives du primaire rcgroupds cn qllatre classcs.

Lcs moclificatior-rs :rtr plan scolaire sont suivies cle trc\s prEs pardcs re;amdnagements au nivcau paroissial. La n<lmination de I'abbdPhilibcrt Dionnc colnlne curd cle St-L€anclre et desscrvant cle Stc-Paule en 1974 amdnc les soeurs ) s'impliqucr largemcnt clans l:rpitstorale dc la paroissc. En plus de leur travail r6gr,rlier, cllcsassllmcr-rt une largc part cles tiichcs qui ne relc:r'cnt pas cxclusivc-ment clu pretrc.

Leur implication sc fait dgalcmcnt scntir clans lc clomainc social.En 1970, I'opprlrtunite leur cst off'erte cle mcttre en praticltrc. a\-antla lettre. I'esprit de la Rigle de Vic de 1983:

56 Un I'honncur de Louis-Philippe Joultcrt. rnarchancl clc bois cle Savabcc.

57 Annc-N{aric I)'Amours. Rel|ard sur Sainte-Ptrule. l)cstinati()n ().1).1. tcxtepoh'copi€. l9'tl, p. 72.

5U Historiquc cle la (bmmunaut€ clcs Fillcs cle J€sus i Stc,Paule. p. 5.

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Portant le souci de la prom<)ti()n humaineselon I'Evangile.n()us travaillons avec d'autrcspour un moncle plus juste et plus fraternelot'r soient restaur6es la libertiet la dignite dc tous. . (R.\' , l9tt3, art.10).

En cffet, I'Etat qu€b€cois a fbrm6 i cette €poqr-re lc projet deraver dc la carte de I'Est clu Qudbec 85 paroisses cl€clar€cs"marginales". Sainte-P:rulc est dll nombre. [In mouvcment deprotestation s'amorce sous I'impulsion dyr-ramiclue du curd Charles-B. Banville: ce sont les "()p6rations Dignit6"59 clestindes ) contrerdes "politiques inhumaines".

Par des gcstes concrets, par lcur solidarit€ et suftout par lcurpridre. les soeurs appuient le mouvement O.D.60 oi Sainte-Paulefait figurc de proue. Cette loc:rlit€ cst en effet choisie pour tenterune exp€rience unique cn Amdrique clu Nord: cclle des fermesforcstiire s.

"(,'est i tr:rvcrs tolls ces dr'€nements hcureux ctu malheureuxclue la communautd chcminc :i Sainte-Paule ", notc la chroniqueusele l4 octobrc 197U. "Avcc les gens nous rions. avec les gens nouspleurons et avcc eux aussi n()us nous amusons cn tcmps et lieu.Nous pensons quc c'est la r''ic d'unc Fille de.l€strs engagdc') l:r suiteclu (.hrist c. 19-u".6t

Au nombre clcs "€r.6nements heurcux". il convient cle

souligner ici la prof'ession perp€tuellc cle SoeurJeannine D'Amours.fille cle f'eu-fean-I-r-rc ct Anne-Marie D'Amours. L:r c€rdmonie a liculc 2 juillct 197t1 cn l'€glise cle Sainte-Paule, et firurnit I'occasit-rncl'une bellc fttc paroissiale et comnlultitutairc.

Lors cle sa visitc i l:r commllnautd ch.r 11 au l-J mai 19tt2, S.

Hdline (ierr':ris. Conseillc:re gdnerale, notc avec beaucoup cl':ipropos: ".1'ei 6t6 heurcusc ctc pcrccvoir votre qualit€ cle pr€scnce ,

votre souci pour les plus ddmunis et votre cl€sir cl'annoncerJdsus-(.hrist dans vos cliffdrentcs tiichcs... "62 6. triple obietif clctncurctouiours la pr€<lccup:ttion clcs soeurs cle Sainte-P:rulc.

59 "l-'cxpression'()p€rati0n Dignit€'est sortic dc lu massc ct cxprimc l'dtatd'csprit cl'unc population clui cntct-td nc pxs sc laisser lrlidner". (CharlcsBan'r'ille clzns; " L'()riginc cle l'()pclration Dignite". conflrcncc pr()lt()nc€ci Qu€bcc ct-t l9rI au Oongri's clcs Ingdnicurs tirrcsticrs cltr ()ucbcc.)

(r0 ()n compte trois ()pirations I)igr-ritc dans l'Est clu Qudbec:a) O.D.l.. clens les contte;s clc Nletane ct Ie Nlatap€cliab) ().1).11, i Isprit-Saint, clans I'arrii'rc-pxvs cltt contt€ clc Rintotrski.c ) ().1).lll. i l-cs i\Idchins. sur lc Iittoral norcl cle le (iaslteisic.

(r I (.ahier c()urllunltutltirc. n. 5tl.

62 lbicl., p. 108.

3'6

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Saint-Marc-du-Lac-LongLes origines de cette localit€ remontent i 1908: Monsicur

Ioseoh Soucy en est le premier colon' Un lac long de 27

iti,;il;;i'i'la coupe clans tortc sa longueur; "il est €troit,

sinueux, parsem6 cle beaux ilots, et ses eaux calmes et scrcines

refldtent les hautes collir-res clui la borclent".(r'1 6'.t1 prds d'une

anse, i I'endroit le plus resse'rr€ du lac' que surgira le centre

paroissial appcl€ cl'abord Lcs Etroits'

En 1915, Monscigncur Andr6-Albert Blais d€cide de placer la

_lrrio.-i.s-itroits cl-u Lac-L'ng sous le v.cable de saint-Marc,

"itegu"tt, que c'est Ic ser'll cles guatre Evang€listes qui n'avait pas

.n.iir. sa place au cli.cise".6s 1, paroissc feceYra son statut

canonique le 12 octobre 7922'

Depuis son arrir'6e :i la cure cle St-NIarc en 1952' Monsieur

I'abb€ Iiruis_philippe ouellet rer'e cle v<lir une €cole plus spacieuse

et plus moclerne-iemplaccr la batis'se un peu v€tuste 6rig€e sur

l,emplacement actuel de la stat,.re clu sacrd-Coeuf en face de l'€glise'

Sonprojetseconcr6tiseenlg5g'llfaitdislorsappelauxFillescle.T€strspourprenclrelaclirectiondel'institutitln'Deuxann€esn";t.", ,r'"r-tt i1,-,',r,-t puisse clonncr suite :tux cl€sirs clu pasteur'

21 aoiht 19(r1... Stleurs Marie l'ucille de J6sus' Marie Bernadette

cle I,ourcles et B€atrice Nlaria arrir,ent Cn \.Llc du cclquet l'illagc cle

St-l,tarc. I)cux s'.rlles dc l'6cole leur tienclront lieu de r€sidcnce

pt".i"", la pren-ridre ann€c. "[1n peu i l'6troit. ntlte la chroniqrtcttsc,

m:ris il f'aut bien sentir q'c no.s sommes aux "6,tr<1i11;"-6(r

Deux iours aprEs leur arrir'6c. les soeurs fclnt une tournde cle

reconn:risSancc claus I'dctlle: "F,lle est trc:s prtlprC et notls C()nstilt()l1S

clue M:rclemoisclle la Directricc cst Llne v€ritable dclttcatrice ct Lltlc

fcr-nrne clc maison cl6pareillc<e",('- 6crit-<ln :ru iourn:rl clc l:t tnaison'

N{lle Florcncc l-ernar: parOissient're cle Vieille sot'tche, avait sacrifi6

un poste tris r6mun6ratcLlr ) B:ric-ctltlelatl pour prcnclre la dircctitlt-t

clc l'dtablisscmcnt en 195U.:i la clcmancle dr,r pastellr. Pcncl:rnt r'tn

an, elle continllere cle fagon non officielle i veiller cliscrc-tement

aux clestin€cs cle l'6cOlc, sur inVitati<ln dc l:t t-l<luVelle clirectrice

sOucieusc cl'€r'itcr lcs f'.rux-pas ct cle profiter cle l'cxpdrience cle sa

clevanciirc.

6-l

6,i

())(r6

D'oi t'appcllation dc Lec-['ong'

Albr.rn-r sout.euir clu cincluantcrlaire clc la Paroissc clc St-Ilarc-clu-Lac-l'ong'

l9l.i-19(r'i. P. 3-t.

Ibitl.(lahicr clcs fphelm€riclcs, p 2

Ibid., P. +.

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La communaut€ de St-Marc sera rattach€e :i celle de St-Jean-cle-la-Lande penclant Lln an, soit jusqu':ru l l iuillet l9(t2, clare cleI'arrivcle de soeur Eustclle-M:rrie, ddsign€e comme sup€rieurc clugroupe. Trois scmaines plus tdt. les soellrs avaient la ioie d'6tren-ner leur couvent neuf joliment habilli cle brique rougc et coiff€de bardeau vert.

Pendant dix-sept ans, les soellrs enseign:rntes font le navetteentrc lcur lieu de trar,'ail et le couvent. En 1979, elles cluittcntl'6cole, mais les gens se r€jouissent de pouvoir au moins garder:ru milieu cl'eux cellcs avec qui ils ont tissd de soliclcs liens cl'ami-ti6 au fil du quoticlicn.

La prdsencc des soeurs i St-Marc rcv€t dc nouvelles lir.r6csapres leur d6part dc l'6cole. socur Ruth B€rub6 clont le rnancl:rtcomrnc sup€rieure provinciale Vient cl'expirer rcqoit son lssign'.r-tion pour cettc paroisse . I)Es lc mois d'aoijt, Monscigneur Gillcsouellet lui offre le poste cle conscillire cn €ducation chr€tiennci la commission scolaire cles Montagnes, impliquant neuf €colcs.Depuis six ans. elle appuic cle son expdriencc et cre ses conseils lesenseignantes cl'enseigncnlent rcligicux catholique, les clirectcurset directrices cl'6coles, lcs cur6s, les agents cle pastorale et lespafents.

()utre lcur engagement principal. les soeurs ont i coeur dc r.i'rcbicn enracin6es au sein du peuple cle Dieu. Rien nc leur cstindiff€rent cle cc clui touchc la paroisse, et ellcs sont conscicntcsclue leur participation ellx xctiYit€s profhncs ont leur rctentisse-ment clans le mieux-€trc cles gens.

(,'est :rinsi qll'en plus cl'assumer la clirccti<ln du chant religieuxallx messcs cl<lminicales, la directrice clc la chOrale prdpare chaqueIrr]n6e un conceft cle chants profanes: le tout St-Marc et nt6me lesenvirons sont l:i pour applaudir i cette activitd c1r.ri rcsserrc les licnscl'unitc< entrc les paroisscs ar-oisinantes.

(,haquc anndc €galcment, lcs socurs sont cles partcnaires actir.csclans la pr€paration ct la cdletrration clu Tournoi dcs pomlriers cleI'Est clu Qu6bec. I-eur collatroration ct lcur lrrdscnce i cct 6r,6nc-mcnt plns que rdgional a valeur cle rcconn:rissance et cl'cncour:r-gemcnt ii I'cnclroit clc tor.rs cctrx qui offrcnt beln€r-olcment leursscrYiccs et riscluent mamc leur vie pour combilttre sinistrcs etinccnclies.

()n rctrouvc cnc()re lcs soeurs clans le cklm:rinc cles loisirs. ctnomnrdment au tournoi annuel cle balkln-balai qui rc<unit sur la gl:rceclcs familles entiercs. (lettc f0te dc ioie ct clc fraterniti n':rurait pasle mcrrle 6clat si lcs soeurs n'dtaicnt l:i pour stimulcr l'enthousiasmcclcs joucurs.

1',tJ

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Li oi nttus sofflmcs envoYees'enracinces d:rns un PeuPle.nous vivot-ts proches des gens,en toute simplicite. . (R.V.' art. l5).

oui, c'est par des moyens simples et non par des acti()ns de

haute voltige qire les filles de Mirc St-Ang6lc vculent a.nnoncer la

Bonne Nouvelie du salut i St-Marc, se rappel:rnt que c'cst "cach€

en pleine piite que travaille lc lcvain"'

Saint-Franeois-Xavier-de-VigerSitu6 ) la p6riph6rie clc RiviEre-du-Loup, e 335 mdtres d'alti-

tucle. ct :ru coei,r des derniers moutonncments des Appalaches, ce

pctit village doit beaucottp:i la t€nacit€ et i la foi de ses bitisscurs.

I-a p:rroisse obtient son €rection c:tnoniqtle en 1870. Ellc est

baOtis€e clu prdnttm de Mgnsieur I'abb€ Frang()is-Xayier Gual', curd

.lcjSt-Eplptrane er de St-Ffanq'ois. En 1U92, elle est cldmembrde , sous

le fallaciiux p16textc qu'ellc est "trop pauyre pour entretcnir une

dglise et son cur€", au dire du pasteur de l'€poque '

I_e 2J mai 1892.la clclche est vendlle:i cacouna. MonscigneurAnclr6-Albert Blais se repentifa antirement d'av<lir capitu16 devant

la pdtition "cuisinde" en l':rbsence de Monsieur (iuillaumc caron,Llncles pionniers qui avait conc€cl€ dix acres cle terrain pour I'empla-

..-"'ri cle l'dglise. "J'cmporte avec moi l'ignominie du d€mem-

brement de la p:rroisse cle St-Franqois", d€cl:rrait Monseigneur Blais

sllr son lit dc mclrt. "Si jamais ces gens clcmandent la r€ouverturcclc la paroissc, il faudra la leur 2cL-s1ds1".6ti

(,e voeu clu prc<lat se concr6tisc cluelque soixante :rns plus tard.

I-c .i noYembre 19.1(r. Monsiettr l'abb€ l-aurent lleaulieu est notnmd

clessen':rnt cle St-Frangois-Xavicr. Les ofllces religicux s<lnt c6l6bres

) l'€c<lle clu r.illafae pendant l:r construction clc l'6glisc.

Lc climanche cles Itameaux 19'1U. les partlissiens pcuventent()nnef un vibr:rnt hOS:tnna: le nouvc:ru tcmple :rCcuCille la

pr6se nce eucharisticluc du seigneur pour la premiire f<lis. En 195 1 .

ia c6che, clon des paroissiens, est baptisde Georges, (.harles.

Euginc, Laurent. Napol60n(r9 et portc cctte inscription: "Muettc

clcfuis cinqu:rnre-neuf ans, i'appelle clc n'u'e:ru :i la priEre".

(rg Diaporama prepard pxr un groupe cl'etucliarrts dans lc cadrc de (lanacle-

.lcuncsse (l)EFI'ti5).(l() Rn l'h<lnneur clc: Nlgr (ictlrgcs Courchesne qui a fait r6tlur'rir la pllrrrissc:

, Mgr (.harlcs-Euginc Parent clui a b€r-ri la clochc:, N{. I'abb€ Laurent Bcaulicu. ctrrC:

: tr'I. Napoldon Plourde. marguillier cn chargc

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Ce krng prc<ambule permet cl'expliquer l'€tat d'esprit dc lapopulation i l'arrivee des soeurs. I-e malhellrellx €pisode dud€membrcment ct les cinquantc-six ans cl'abandon dans lequel lepeuple a €td laiss€ n'ont pes rclussi i cntamer sa foi, mais les s6quellesd'une certaine m6fiance ont collvd au fond des coeurs. surtout chezles ancicns. L'accueil rdscrv€ allx soellrs en sera quelque peu teint€...

C'cst le dim:rnche, 2 septembre 1962, que les Soertrs St-WilfridMaric, Maric Alix de J€sus. Marie Adile cle J€sus er Maria du R6demp-tcur font officicllernent leur cntr€e dans la paroisse . Au prdne,Monsieur lc curd Roland Rioux applique aux religieuses le "B6nisoit celui qui vicnt all nom du Seigncur". "Elles ne sont pas venllescl'ellcs-m€mes, dit-il. mais cle la part de Dieu par I'intermddiairedc leurs Sup6ricures ( ). Pires ct mdrcs cle famille . a.vcz confianceen elles, soutenez leurs cffrlrts, rcspectez-les et appliquez-v<tus :iles aidcr en tout, sektn votrc pou\'oir".7o

I-'attitucle p:rcifiquc, ouvertc ct tol6rante dcs soeurs :r peu ipcu raison des rdticcr-rces dcs cldbuts. Les barriires tombent. lesamiti€s se nouent, les g6ndrosit6s affluent ct les soeurs sont cle pluscn plus perques comnle faisant partic cle la grandc famillc de St-Frangois. Elles nc sont plLts cles "dtrangdrcs", mais cles amics der.:rntqui les portes s'ouvrcnt tolltcs grandcs. Lclrs de Chantier '72,irelles visitent tous lcs filvers cle la par<lisse. ct la rencontre sc tcrmincimmanquzrblemcnt plrr lrn bon caf€ ou Lllre jo1'cuse partie de cartes.Bref, toutcs les glaces fonclcnt "contrnc ncige d'ar.ril au soleil",grice :i la clispor-ribilitej cles socurs clui se font joveuscment toutes:i tons. Elles ont €td appcldcs li St-Frangois-Xavicr-cle-Vigcr pourclispenscr I'cnseignernent, mais lcurlction apostoliqLrc a r.ite faitdc cldborcler cc caclrc trop 6troit pour clles...

A I'occ:rsion clc l'anndc intcrnetionalc clc la icunessc (19tt5).r.rnc rcchcrche a 6td cntrcprise sur l'histoire cle St-Frangois-Xar-icr-cle-\'igcr pef u11 grollpc cl'cjtncli:rnts clc la puroisse clans lc caclre clccanacla-.fcuncssc. Laissorrs parlcr lcs jcuncs. p()rtc-l)irr()lcs clescitoyens:

1962 cst unc enr.rcc rcnrarcluablc l)()rlr St-Frxr"rgois. Bllcnlerquc l'arrivee clcs Fillcs clc.lesus (llns n()tre paroissc. I)epursce te ntps. elle s clispcr-rscnt I'errscignentcllt. l)ar lctrr conll)()rtc-ment cle "tdmoins clu (.hrist", cllcs gagnent la confiancc clctous. llllcs sont lc 1'roir.rt clc rcpc:rc cles pcrsor.rncs cn clifticulte:smoralcs ct pl.rvsiclucs. I)our n,rus tor.,r. [ld:rtricc [<lucllct] .

aO (,ahicr colrllttLlllAutuirr clc St-l;rangois-Xavier-clc-\'igcr. p. 5.

l)cmlrchc clc reflcxion proposdc per I'dpiscopet clu ()u€bcc pcnclent lrperioclc dLr (,ardntc cn vuc clc rcjoinc!rc lcs famillcs chretienncs.

3u0

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.feanne d'Arc fDube] ct Mrrdeteinc [oubdl72 rcprdsentcrttl'dqtripe icl6ale- por-[ gertlcr i St-Frangois son caractercreligieux "'icc t€moignage se pilssc dc commcntaires et dcnote c<lmbien

les soeurs vivent prtlftlncldment enracindcs :ttt coeur clu peuple cle

S t - F ranq o is -Xavie r-cle-Vi gcr.

Saint-Pierre-de-LamyEn 1905, un d6frichcur du nom cle Pierre ()uellet fais:rit souchc

d Lamv-sud, site actuel de St-Pierre-de-Lamv. Avec ses cleux bras,

son coufage et ses douze fits, il fait surgir de la for0t le pittoresquevillage clue nous connaissons aujourd'hui' Juch€ ') 170 mdtres d'alti-tr-rcle clans les vieux plis cles Appalaches dtlnt les sommets arrondisIui fgnt comme une couronnc, ce coin de paVs offre un site

privil6gi6 i quiconque est friancl cle beaut€s nlturelles et de

tranquillit€.

Les colons cloivent attendre plus de quxfante ans avant qllela rdgion ne clevienne paroisse. Vtlici la reqtt€te aclrcss€e :i

Monseigneur Georges Courchesnc le 2tl nai 1949

...Apris plus cle quarantc ans. n()us esp€rons ellcorequ'avec I'aide de Dieu. l:t direction eclair6e clu clerge , le patrio-tisme et le c.urage de n.s gens, n()us vaincr<tns lcs dcrniiresdifficult6s. ct nous \.erfons le clochcr cl'une eglise, r€r'e de nos

pdres, esp€rance de n<>tre gdneratiotr.-+

Son Excellcnce se rencl cnfin au cl6sir cles rcqudrants, et nommeMonsieur l'abbd Fttrtltnat Blanchet premier desscrl'ant clc St-Picrre-

clc-Lamr'. La dcsscrte cler,'icndra partlisse canouique le 25 f6vrier1961.

En 1958, I'dcole no 3 clu Yillage cdcle l:r place i r-rne belle bitissede briclue munic cl'une rdsiclencc destin€c :'i accueillir cles rcligictt-scs. Apris cinq ans d'attentc, les Filles cle .f€sus pcuYent eufln venirprenclre la direction de l'€cole l-anglclis'

Deux cles fondatrices. Soeurs Maric St-BOnaventure et (icmma

N{arie sc rcnclent i St-Pierre dEs le Jl juillet 1963 afin clc remettrela maison en €tet. Les deux zrutrcs, Stleurs Marie Nictllc cleJdstts

et Merie Airn6. arriveront un pell pllls tafd. La tradititlnnclle

]f-tX'g* autrcs soelrrs enseignant respcctivemcnt i Riviire-cltt-Loup ct iBiencourt font €galcment partie cle la communlut€

73 Diaporama pr€par. par un groupe cl'dtudiants dans lc cadre dc canada-

Jeunessc (DEFI '85)

jl Archives tle la pa.rissc. I-ettre aclress€e i N{gr G. Courchesne par M. Elisctc

()uellet. fils du Premier colon.

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cdr€monie d'installation a licu le 4 ao0t, sous la pr€sidence deMonsieur le cur€ Gabriel Langlois. "Toute la paroisse est l), notela chroniqueuse au cahier des souvenirs de la maison. euellepopulation sympathique et attachante ! Puisse-t-il en etre toltioursainsi".75 Cc voell ne scra pas cldq.u.

Aujourd'hui, en 1985, la gdn€ration des trente ans n'a certespas oubli€ ce I septembre 19(13. L'dcole accueille ce jour-li 53garqons et autant de fillcs r6partis en quatrc classcs allant de la lirci la 9e annde. Pendant trcize ans, plusieurs Filles de J6sus serontenvov€es en mission i st-Pierre pour communiquer aux jeunes lesarcanes des sciences religieuses et profanes. Le 1er a<lrht 1976,lacommunaut6 chr6tiennc rend un hommage affectueux i S. Mariest-Bonaventurc, premidre ct dernidre de cordde i l'€cole Langkris.

Aofit 197(r... La vocation des Filles de J€sus i St-pierrc-c1e-I_amyprend une nolrvclle orientation. voici ce que nous lisons auxregistres paroissiaux :

A une r€union des marguilliers cle St-pierre-cle-Lamy tenueau prcsbytire le huit aoiit mil neuf cent soixante-seize , tl .tt 6t€r€solu ce qui suit: Face ii une pastorale nouvelle et aussi pourconsoliclcr une prise cn charge de plus en plus fbrte de notrecommunaute chrdtienne par ses membres et aussi pour aiclerle nouveau curi I'abb€ Ghislain (ienclron qui remplira lesfonctions sacerd()tales des paroisses de St-Honor6 et clc St-Pierre, il a €t€ d€cidd unanimement par lcs marguilliers quir€pondent au nonr des paroissiens de dcmander i MonseigneurGilles Ouellet, archev€que de Rimouski, de nommer SoeurGaby' Pkrurde, Fille de Jesus, contmc animatrice cn pastoralcdans notre milieu et de I'appuvcr communautairement <le der,rxautres religieuses.T6

La requ€te adressdc le 8 aorht 1976 i. Soeur Ruth Bdrube:,Sup€rieure provinciale , reqoit une audience fhvorable. M. I'abb6Marcel Morin, vicaire g6n€ral, remercie "au nom de la paroisse deSt-Pierre-cle-Lamy que vous allcz, dit-il, continuer i sen,ir c1'uneautre faq<tn". Puis il aioute:

Cette ir-ritiative s'inscrit bien dans le conte xte de s"nou\.eaux ministErcs" encouragds par lc pape paul VI, danssa le ttre du 20 ar.ril 197 5. Je nc cloute pas que v()us _v trouve -rez I'inspiration premiire de votre fbnclatrice d'€tre au servicedu Pcuple dc Dieu.

_ Il s'agit li d'un projet-pilote de grancle importance pourI'Eglise cli<tcesainc. Mgr I'Archcv€quc et s()n prcsbvt€rium

75 Cahie r clcs €ph€mdrides du

76 Cahicr des procis-r'erbauxLamv. p. 81.

182

couvcnt dc St-Pierrc-de-Lamr', p. 2.

des asscmbl€cs de la F'abriquc de St-Picrrc-de-

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comptent beaucoup sur le travail de cette belle equipe au

servicc cle Ia communautd paroissiale cle St-Pierre-cle-Lamv" 77

M,nsicur lc curi I.'uis Vicns quittc ll parrlissc lt'l- aot)t. cile m€me jgur, lcs paroissiens viennent aider lcs socurs i d6m6na-ger "parce qu'ils ne ve ulcnt pas voir le pft: sb)'tdre sans

lumidre... ".7tt

L'6quipe cOmpos€e cles socurs Gabriellc Plourde, Marie Morinet AlmaNadeau est cgnfirmfe publicluement dans ses "nguveauxministires" par Mctnscigneur Gilles Ouellet le 4 septembrc. Il s'agitclc la premiire exp€ricnce du gcnre dans le diocdse cle Rim<lttski.

Dcptris bier-rtfit clix ans, le s Filles de -J6sus ont partie li€e avec

tous lcs dvdncments qui ctlnstituent lc tissu par<lissial' Ntltts voulonsfaire ici mention cl'une activitd propfc i St-Picrre-de-Lam1', et dontles soeurs ont €t6 les initiatrices. Il s'agit de la "f|te cles moissons"cdl6br€c chaquc automne afin cle rendrc grice au Seigneur pollrles bicns cle la terre . AprEs la c€l6bration eucharisticlue all collfscle lacluelle lc pr0tre encensc et b6nit les tlffrandes aussi nombreu-r"r qu. vari6es. la cri€c commencc. Il va sans dire que les pains

fabriquds par les socllrs ne manquent p2ts cle g€n€reux ench€ris-r.r.r... Le prgclpit cle I'cncan seft i financer le chauffage cle l'€gliseet clu presbvtdrc.

L'dquipecle197(rs'estmoclifide,maisle"triumvirat"actuelcontinua ') mcttre tout so1l coellf pour faire granclir I'espritdr'angdliclue ct eccl€sial cl:rns cc coin enchanteur du T€miscouata.

Anse-aux-Gascons(iascons, belle paroissc de l55o habitants, doit son nom i Lln

marin laascon qui fit naufrage dans les envirtlns et s'y €tablit. Situ€e

i la limite du comt€ clc Bonar.enture, elle s'dtencl sur Llne longueurde clix kilom€trcs le long du littoral de la Baie des Chaleurs. Ellejouit cl'un site magnificlue: de E4rancls chalutiers, comme clc simples.b"rc1.r.r

cle p€chcurs, sillonncnt l:r face mouvcmentde de ses eaux'I-a grive, richc en agiltes, attife bien des chercheurs'

Comment se fait-il que lcs Filles deJdsus se stlient dirig€es vers(iascgns, alors qu'il y avait li, depr"ris 195 1 , de s religieusesLlrsulines ? (,'est qlle cette Congrdgation nc pouvxnt tenir le coup,

faute cle pcrsonnel, la Supdricure g6n€rale, Mdre St-Augustin,clemancle i la sup6rieure prgvinci:rle des Filles clc J€sus, Mere St-

ALlgusre Marie, "ii .tte serait clispos€c i prendre i ses charges l'€colc

11

7t3

AtsR. Lettre cle M. I'abbd Marccl N{tlrin i S Rutl'r

Crhicr cles cphtimtiritles tlc le cotttnttttrlttli p'B6rub€, 1. 1 1 ,,;ii1 1!7(r

')).

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de l'Anse-aux-Clascons". Elle se fait m€me suppliante. On dtudiele projct. Aprds communic:rtion avec l'€r'dque de Gasp€, Monsei-gncur Paul Bernicr cldclare n'av<tir aucllltc objection. Mdre St-Augustc N{arie promet alors quatre rcligieuses, dont trois enseignan-tcs, pollr septembrc 1964.

Lc petit monde scolairc est nombreux :i G:rscons. A part l'6coleSte-Angdle. ur-rc bitisse tollte nellve et moclerne ouYre aussi scsportes cn scptembre : C'eSt l'icolc St-Bernarcl cluc la (lommissionscolaire d€sire aussi confier allx Filles dc Tdsus. On aborde dorrcla rentrdc avec 4(r0 €lives.

I-es soeurs d€signdcs pour cette fonclation sont S. Marie St-Eclgar. Sup6ricure et directrice dc l'6cole Ste-Angilc, S. MarieR6paratrice, ciirectricc de l'6cole St-Bern:rrcl, S. Nodlla M:rric,titulaire de la 9c annde scientifiquc. S. Marie Ste-Philon-rinc pourIes travaux manucls. La communautd est placdc sous le vocablc cleNotre-Dame cle 1'Unit6.

L'arrir'6e des rcligier,rses dans l'.r paroisse est pr€c€dde et suiviede dcux cleuils qui frappcnt durement le diocisc de Gasp€, et defagon particulie:re les Filles de.J6sus de (i:rscons. L'abb€ IlernarclF<rrtin. cur€ cle la paroisse, ddcicle en avril 1961. Sept mois plustard, soit le 2l novembrc, le chef spirituel clu cliocdse est foudrov€par Llne crisc cardiaque alors c1u'il participait i une scssion duConcile :'i Rome.

Septembre 1961 ... Le travail cl'organisation des classes sed<lublc d'une autre cor\'6c. I-c nouveau curd. Monsieur WilfriclMollo\', est Lln bitisscur cl'€glises. Cellc dc (iascons est r'€tuste,fioicle, humidc, ct sombre. Il faut de<molir pour reconstruire cnsuite.Les soeurs cklivent vider tous lcs meullles de la sacristie, empaqlleterlc tout soigncuscrnent et le faire trilnsporter i l'€cole St-Bcrnarclotl auront lieu les offices paroissiaux. Sur scmaine, la messe seraclite au couvcnt. Toutes les fins de scmaine. c'est le brouhaha cleschaiscs :i cl€mdnager pour transfirrmer l:r salle en chapelle . S. MarieR€paratricc, aicl€c cl' un groupe d' 6lc:r.es, ef f'ectue colrrzlgcuscmentcc trar':ril. Le lundi matin. m€me train-train. car il faut lib€rer lasalle pour lcs rdcr€ations. Et ccla, pcnclant un an ! Monsicur lc cur€Mollov clit un jour :i S. Marie Rdperatrice: "Vous 6tes unc vraiefond:rtrice." Elle se ser:rit volontiers pass6, et du boukrt, et ducompliment !

'foutes les classes sont mixtes. Garqons et filles 6ler'€s sur lcborcl de la mer ont dans lcs veines la turbulence cles fltts. mais ilssont intclligents. S. Nodlla Maric cn profite pour organiser clesactivitc<s qui les tiendront cn h:rleine: semaincs des v<lcatior-rs.savnites au profit de l'€glise paroissi:rle, expositions d'arts

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plastiques, fttes du cur6 de la paroisse et de la directrice de l'€cole,et quoi encore I

Le 4 septembre, Monseigneur Jean-Marie Fortier vient b6nirla nouvelle €glise et fait une visite au couvent. Pour cette f€te , les

soellfs h€bergent chez elles deux fJrsulines de Gasp€ qui €taientdu groupe des fondatrices en 1951: S. Marie de l'Incarnation et S'

Marie St-Augustin. C'est €galement ce jour-li - quel souvenir ! -que les Filles deJ€sus rev€tent leur "coiffe quatribme €dition"' Onse sent "tout chosc" de paraitre en public le front i I'air et unepartie des cheveux i d€couvert !

Le 2l mil 1967,le fubil6 d'or de vie religieuse de S. MarieSt-Eclgar devient une f€te pouf toute la paroisse. Trois ans plus tard,une intervention chirurgicale clans les yeux obligera la Supdrieure-fondatrice i se retirer de la vie active.

La centralisation des dcoles en 1971 et le transfert des 6ldvesdans les polyvalentes amdnent I'abolition du cours secondaire dans

les petites localit€s. Gascons n'a pas €chapp€ i ce phdnomdne . [Jn

autie exode s'annonce donc pour l'6t€. Mais que faire du mobilieret cle tout ce que les sgeurs n'apportent pas avec elles ? MireProvinciale tranche la question: "Venclez ce que vous pouvez etdonnez le reste." Une petite annonce verbale suffit pour que tout<lisparaisse comme par enchantement. ()n veut tout acheter, meme

ce (ui est en mauvais €tat... D€licate faqon de rendre la tiche moinsp€nible aux deux soeurs chargdes de cette liquidatitln.

L'histoire des Filles deJ6sus i Gascons n'est pas longue, certes,mais le temps importe peu pollr le "Maitre de la vigne et de lamoisson" qui a sirrement fait fructifief le travail des ouvridres.

Saint-Jogues"Or, r'oici que verd<lie un hameau sur les c6tes,"Plein <le h<>ux, orgueilleux de ses misires hautes"'

(Emile Nelligan, Petit bameau)

Cette paroisse , comme bien d'autres, a surgi de la for€t lorsdu vaste programme de colonisation destin6 i rdgler le problEmedu chdmage des ann€es trente.

En aofit 1935, quatorze familles arrivent de Paspdbiac, de St-

Godefroi et m€me cle K€nogami pour s'dtablir suf un magnifiqueplateau laissd i nu par deux incendies cons6cutifs. Le territoire,iit.re a quelque 1200 pieds d'altitude, semble favorable i l'€clo-sion cl'un nouveau {fveloppement dans ce coin de la Baie des

Chaleurs.

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Pendant que les pionniires ouvrent les prcmiers sillons dcstin€si recevoir lc bl€ nourricier, d'autrcs, semeuses, se rclaient :i la tichepour jcter patiemment lc bon grain dans I'csprit et le cocur cles

ieunes de St-Jogues. Nous voulons ici dire notre :rclmiration i lavaillante cohorte de quelclue soixante institutrices laiques qui ontprdpar€ un terrain f:rvorable aux filles de MEre Ste-AngEle.

Il v a grande liesse ) St-Jogues en ce dimanche, 23 aofit 1961.On a m€me pavoisd les maisons pour accueillir Monseigneur PaulBernier. er.€que de Gasp€, qui a tenu i prdsider lui-mOmc lab€n€diction cle l'6c<lle et l'ir-rstallation cles fondatriccs. Celles-ci sontau nombre de trois: Soeurs Marie 'l-h6rdse de I'Enfant-J6sus, MarieRose Emma et Marie Ilcrnadette de Lourdes. Vingt-huit Fillcs cle

J€sus et plusicurs membres du clcrgd prennent part ) la c6r6mo-nie: un prelat cl<lmesticyuc, tfois chanoines et six cur€s, dontMonsieur I'abb6 Adrien Dionne, pasteur cle St-Jogues. Celui-ci araison d'0tre heureux aujourd'hui que son oeltvrc soit couronn6e ,

lui qui fiappait i la porte de la Maison provinciale depuis trois ens.[Jn mot ddlicat clu chancelier du dioc€se en date clu 1(r mars 1964permet aussi cle devincr la satisfaction de 1'6v€que de Gaspd de voirLlne nouvelle maison cles Filles deJ€sus s'dtablir clans son diocise :

"Monseigncur l'dvdquc volrs est reconnaissant, €crit-il i Mdre St-Auguste Marie, d'avoir accdd€ i la clemande du jcune ct dynami-que cur6 de St-Jclgues".79

Monsieur Gdrard I). l.er.esque . gaspdsien d'origine et deput€provincial du comt6 de Ronaventure , f€licite :i son tour Monsieurle cur€ d'ar'<lir fait appel aux Filles de J6sus "dont la rdputation,dit-il, n'est plus a filre ni d:rns la Gasp6sie ni ailleurs".fto

On a fait am€nagcr une clcs €colcs du 9e rang pour serr-ir dere;siclence aux arrivantes. C'est li qu'aprds la messe chantde par lachorale cles religicuses clc Neu'-Carlisle se termine le rite d'instal-lation des soeurs. Celles-ci choisissent Notrc-Dame de laJoie commcprotectrice de lcur m:rison et de leur apostolat ) St-.fogucs.

Penclant neuf ans, les rcligieuses pr€pos6es i I'enseigncmentaccompliront le collrt traict entre ler-rr habitation et l'6colc centrale ,

€dificc flambant neuf que la Commissiorr scolaire met i leurdisposition. ()n peut prdsumer qu'il s'y fait clu beau ct bon travail,si I'on cn juge par la lettre suivante adress6e ) la Provirrci:rle cleRimouski un an plus tard, soir le 10 juin 1965:

79 AR. Relation dactylographidc dc la fondation de St-Jogues, p. I

80 AR. Ibid., p. 2.

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ll r a i pcinc ttn xn quc r rts rcligicuses s()nt arrivc;cs parminous. et n()us potl\'ons av()uer avec fianchise que cl€ii.beaucoup cl'arn€lioratitlns ol-tt ct€ apport€es, non sculemcntau poit-tt de vue dducation clc nos jcuncs, mais aussi clans biencl'autrcs domaines cltti touchent la paroisse. Defi' elles <>nt

accornpli un bicn immense et nous comptons sur elles pourque leur ()euvrc se contintle et aille en aufimentant. (l'estpourquoi. si uue autre cle r'os fillcs vcnait se ioinclrc au notnbrecle celles qui s<tnt dci) ici, je crois pouvoir affirmer avec

veracit€ que cela serait trds appr6ci€ de tous les gens cle laparoisse. . .

Rdgent (.otnoir, secr6tairc-tr€sorier.

Cettc requ0te reqoit un accucil favorablc, puisque le 28 aofitl()65, une quetriitne stleur s'ajotlte au trio.

M:tlheureusement, lc phdnomine clu ddpeuplement s'amorccapfes I'incenclic de 19(r5 qui jette plusieurs familles suf le pav6.La saign€e continue eu collfs des ann€es Suivantes, faisant tomberla population de 518 d, 1(r'1 pcrsonnes en I'espace de vingt ans.

L'€cole centfale . dirigde par cles institutrices laiques apres le ddpartdes soeurs en 1973, fermc ses portes en l9U1'

Les neuf Filles de J€sus qui sont pass€cs i St-Jogucs ont cu'comme partout ailleurs, cles heurcs difficilcs i traverser. Mais elles

Se sont estompdes avec le temps pouf ne laisser subsister que ces

moments cle grice que sont les amitifs noudes, les d6fis relev€s,les services 6chang6s dans un authentique souci d'entraicle et de

fraterni te.

Saint-NoEl"Terre cle Saint-Noel, je t'aimc I

Terre de Saint-Nodl.Avec ta r.'erc1ure. tes arbrcs et ton soleil,Comme f 'aimerais te dire que je t'aime ! ..."

(Anon_vme)

Le pittoresque village de St-No€l est situ€ i mi-chemin entreMOnt-JOli et Amqui. I-es derniers contreforts des Shickshocks fontcle cette localit6 une clc ces oasis de verdure d<lnt les r6sidentss'enorgueillissent :i bon droit.

Comme plusieurs des municipalitds environnantes, St-Noel a

pour aieule celle de St-Moise, fonclde en 1U73. Le territoire connudcpuis 1906 sous le nom de St-Moise Station tfoque son nom contrecelui de St-Noel .n 1c144.

C'esttence que

clonc dans une toute ieune paroisse de vingt ans d'exis-les s<reurs arrivent le 2(r aclfit 1965. Elles y rcmplacent

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les Soeurs du St-Rosaire qui ont quittd I'ann€e pr6c€dente . SoeursMarie C6line de la Prdsentation. Marie Bernadette de Lourdes etMarie Ga€tan sont accueillies avec enthousiasme par le pasteur, M.I'abb€ Adricn Gagnon, et par la majorit6 de la population qui avtritvu partir i regret les Soeurs du St-Rosairc.

Une €cole moderne contigue i une r€sidence sp:rcieuse etconfortable attcnd les arrivantes qui, le 7 septembre, ouvrent leursportes i25O jeunes du primaire. L'Institution accueille dgalementquelque 150 dlives de 8e et 9e ann€e venant de St-Damase, de St-Moise et cle St-Noel. En 1974,le secondaire sera transf€r6 i lapolyvalente de Sayabec.

L'6ducation de la jeunesse avec tout ce qu'elle comporte d'i-cdt€s au double plan paroissial et commun:lutaire: voil) la raisond'€tre dcs Filles deJ6sus i St-No€IS1 jusqu'en 1982. Le 13 mars decette ann€e-l), une soeur arrive dans la paroisse i titre d'agent depastor:rle, mais sans mandat <lfficiel.

[.a nomination de M. I'abb€ Rodrigue Rov comme cur€ de St-No€l, St-Damase et St-Moise incite Mgr Gilles C)ucllct:i demanderque Soeur Nicole H€bert soit nommde officiellement animatricede pastorale de ces trois milieux. La besognc est de taille, certes,mais I'int€ress€e y met toltt son coeur cn vue dc rdpondfe alrxprioritds pastorales fix6es par le chef du cliocdse. M. I'abb6 Roy etsa collaboratrice d€ploient aussi tous leurs efforts pollr 6tablir desliens de fraternit€ entre lcs trois paroisses du secteuf . ()n pourraitconsiddrer commc expdrience-pilote l'unit6 des activit6s pastorales.

La liste serait longue des gestes dclifiants dans leur simplicit€que nous pourrions exhumcr clcs annales de la maison. Nous nerelevons que le fait suivant, en vue clc montrer que les filles de MdreSte-Angdle vivant au coeur cle la Matap€dia n'ont rien perdu clestraditions d'amour et de fiddlit€ i l'6gard du saint Protecteur clela Congr€gation:

19 mers lgtJ-r

(...) nous, de St-Noel, avons accueilli le "Saint-Josephitin€rant"tJ2 e n ce beau j<lr.rr. Les soeurs cle Sainte-Paule nousarrivent dignement avec la statlrc.

Toutcs les socurs de la Matap€dia sont invitces i soupcr) St-Noel. Nous nous retr()rr\'()ns jovcusemcnt en pensant itoutes les rencontres cle Filles cle ,l€sus dans le monde cntieren ce iour du 19 mars...u3

A1 D. l9tl0 i 1984, une s()cur cnscrgnc i Ste-lrdne et fait partie de lacommunaut€.

82 A l'occasion du l50c annivcrsaire dc I'Institr-rt, la Pror-ince de Rirnouski a

fait circuler la statue de St-Joseph clans toutcs les communaut6s.

tt.l Cahier communautrirc dc St-Noitl.p -rJ.

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La chrenique ddcrit ensuite la messc solennelle qui r€unit lapopulati<ln cles trois commllnaut€s chr€tiennes. On croirait assister

i un "mini-pardon" matapedien...

Fin juin 1984... C'est le remue-m€nage i St-Noel ! Les soeurscluittent la r€sidence attenante i l'€cole qu'elles habitent depuisctix-neuf ans pour s'inst:rller au presbytere. Outre son bagage ,

chacune transporte avec elle son souci cle vivre "proche des gens"et de contribuer i proclamer "la Bonne Nouvelle deJ6sus Christ",quel que soit son engagement dans la communaut€'

Il ne fait aucun cloute que la pr6sence des religieuses a €t€ etest encofe apprdcife i St-No€I. Une paroissienne interview€c i ce

sujet r€poncl spontan€ment: "On n'imagine pas St-Ntl€l sans les

soeurs... Elles font partie du paysagc..."tt/r Il convient de noter icique Soeur Pierrette Cdtd n'a pils eu d'autre ob€dience depuis sa

premiire profession qui date de 19(r5. Olltfe son travail auprds cles

petits cle premidre ct deuxibme ann6e, elle dirige la choralepar<lissiale clepuis sttn arrivdc :i St-No€l' contri$uant par li )rehausser la bcautd des c€r6m<lnies liturgiqucs.

Lors cle son p:rssage i St-Noel le 2 mai 1985 pour la cdr6moniecle Confirmation, lc premier pasteur du diocise vcut bicn consignerles lignes suivantes aux archives de la communaut€:

J'ai r'€cu ces cleux iours en coumunion avec l'dquipe dcs

Filles de,lcsus en service dans le secteur de St-Moise, St-Noelet St-Damase. L'exp€rience p:rst<lrale qtri se vit dans ce secteurcst porteusc cle riches espdrances pour Ilotrc Eglisc dioc€saine'

Votrc communaut€ n'est pas etrangire i cc qui sc vit dansle scctcur. car elle est lie Ll dc ressourcement et de priare pollrvorts-rnetne et p()tlr \'otrc pasteur.

N{erci ar.r n<ttrl clc l'Eglisc tlioc€saine pollr ce clue votts Otes

et cc que t'otts t'it'ez :ru sein clr,r pcuple clc Dieu rassemble danslcs tr<;is C.(1. cltr sccteLlr. Iln ut-ti<ln clc priires avec \'otls,

f (lilles ()uclletArchcr'Oque

Ccs paroles sont i la fois Lln tdmoignage non €quivoquccl'appr€ciation ct ttn prdciettx stinrulant pour lc zElc dtt trirl cle St-

No€1.

ll-i Rdsultat cl'uttc cntrevue r€alisdc le 2l a()ut 1985.

In9

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CacounaALI SLID... cles tcrres iusqu'i I'horizon...Atl NORD... le f-lcuvc jusqu'aux montagnes...ALIX QIIATRE SAISONS... un cldcor dc I'aradis...85

(Yvan Ro,v)

C'est dans ce "cl6cor de Par:rdis" qlle les Filles de Jdstrs sercndent en 196U, en rdponse i l'inr.itati<)n pressantc de Monsicurle cur€ Jean-Baptiste Beauprd et dc la (lommissicln scolaire. Lessoellrs cle la Charit6 dc Qu6bec, €tablies dans la paroisse depuiscent dix ans. avaient dir se retirer. On veut i tclut prix ar.oir clesreligieuses pour les remplacer. Aprds cle s€ricuscs d€libdrations, laquestion est tranchee. Les Filles de .f6sus prenclront la relir.e iCacouna.

A I'issue cle la retraitc annuelle. Soeurs Rendc l)umais. Th€rdscDufirur et Claudctte Be:rulieu rejoigncnt S. Elilne Loof, d€j:i surplacc depuis le 7 aofit. Cclle-ci a cler.'ancd ses compagnes afin d'am€-nager le logis coquet, mais simplc, clui leur tienclra lier-r cle r€siclcnce.(.ette maison situde non loin clu fleuve offre :ru regarcl cles pavsagcsrrussi attrlr';lnts quc r aries.

Au prOne clu dimanche qui suit leur arrir.6c. Monsieur le cur€souhaitc la plus :rccueillante dcs bicnvcnLles aux soellrs, et cxprintemOme le voeu "de les garcler au moins cent ans clans la paroissc ! "I-es par<lissiens se montrent aussi trds s)'mpathiqllcs: "Nous scntionsqu'il nous manquait une prdscnce clans la paroisse , de<clare I'uncl'eux: nous I'avor-rs rnaintenant ct nous eu s()mlnes c-1;m516g 1 "ft6

Comme le vieux couvent ploic sous le poicls cle ses ccnt dixans. six classes sont amdnag€es dans une anncxe de constructionrdcente. Quatre aLltres classes for-rctionnent clans le colldgc St-(icorges, situd i proximit€ clc l'dglise et dll vieux couvent. Dixinstitutrices, clont dcux Filles cle.fdsus. assllment la responsabilitddc I'cnseignernent qui s'dchclonne cle la ldre i la 7c annde.

En 1971. les €lEves cle 7e ann6c sont transf€rds i Riviire-du-I-oup avec leur titul:rirc, Soeur Th€rEse Dufour. I-a pdnurie clepersonncl cntrainc la f'ermeture clc la petite communautd pl:rc€esous les auspiccs cle Notre-Dame de I'Accueil. L'hospitalitd offcrtellux socurs de passage ou cldsireuses dc prenclre un bain clc calmeet cle beaut6 justifiait Lrien le choix dc ce vocable .

Lc 16 aoirt 1971, les soellrs sc dirigent vers clc nouveauxltpostolats, non sans cmporter avec ellcs lc souvenir cles belles

U5 Album-souvcnir clu 150e annivcrsairc cle l'6rection canoniquc de (lacoLrnl(1ti25-1975). p.5tJ.

tl6 AR. Cahier cles €phdm6rides de l:r commur-urutd. p. 5.

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images qu'elles ont pu contempler pendant trois ans: matins d'opaleet soirs d'or, spectacle mttins grandiose mais plus gracieux des go€-lands ajoutant la blancheur de leur plumage au bleu fonc€ du fleuvc,au bleu pile du ciel, au vert dcs arbres agrippds au flanc de cette"6norme baleine €choude le long dc la grdve "87 qu'est Cacouna.

Chandler,,situ6e sur le littoral sud-gaspdsien i 740 kilomEtres i I'est

cle la Capitale provinciale , la ville de Chandler est inscfite au circuittouristique appet€ "Tour cle la Gaspdsie ".88 La ville doit son nom:i p.M. ilhandler. indr,rstriel de Philadelphie et pr€sident de Ia

compagnie St.Lau'rencc Paper €tablie dans l:r municipalit€ en 1913.

La paroisse de St-(loeur cle Marie compte cinquante-quatre anscl'cxistence quand les socurs )' sont invit€es par Monsieur le cur€Laurent Leblanc en 197 1. Soeurs Rosc-Anne Ouellet et PierrettePlourdes9 ouvrent la liste des six Filles cle J€sus qui s6journerontclans cettc petite ville cdtiEre cle 1971 i 1981' outrc les tichesd€r'olues i toute bonne maitresse de maistln, les socurs prennent

ioy'eusement leur part de certaincs initiatives en vue dc soulagerl' 6quipe presb,vt6rale.

Il faut souligner ici lc g€ndreux apport dc S. Rosc-Anne au

Cercle clcs Fermidres. S:t grandc dextdrit€ manuelle, I'encourage-ment et les conse ils clistribu€s avec tact t:t discrdtion, son prccieuxconcours lors des expositions annuelles sont encofe vivants dansbien des mdmoires.

Le presbl'tire clc Chandler a gr:rcieusement eccueilli Soeurs(lernraine Rancourt ( I 97 I - 1977 ) et Juliana Cassistat ( 1 97 1 - 1 97 2),9o

biblioth€caires scol:tires i (irancle-Rividre ct i Chancller. H€berg€espar les Socurs cltt Ron-Pastettf en collfs de semaine. elles rei<lignentlenrs consocurs clu prcsbl'tire ptlur les u'eek-encls.

A partir de 1917, l'elc1uipc de (.hancllcr est partiellementrenouyeldc ct sc composc dcs Soeurs Lise (,harest, C6cile Malenfant.

87 R6al Lebel, s.i.. Au pctys du porc-'pic KAKOIINA, (1673-1825-1975). p. 2U9.

fl8 Martin Ckruticr, Chancller, contexte socio-reliS1ieux et ()rientations pasto-rales, centre dc rcchcrches en sociologic rcligieusc, []nir.-ersit€ Laval, Qu€bec,1975, p r

89 Elle sera remplac€e cn 197-l par S. Marie-Annc Chenel.

90 I)dcc1c1€e subitcment lc 30 luin 7912 en descendant de I'autobus:i L'lslct-sur-Me r.

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Laura Morin9 I et Lorraine Arsenault. La premidre est pr6pos6e ila pastorale familiale au sein de l'6quipe presbytdrale, tandis quela deuxiime remplace S. Rr>se-Anne ()uellet au presbytdre. Quantaux cleux autres, leur travail les retient respectivement i Ste,Ad€laide de Pabos comme cuisiniire et i Bonaventure commeanimatrice paroissiale et "garde-maman". Elles rejoigncnt le duocle Chandler pour les rencontres ct les ressourcementscommunautaires.

Le gnrupe r€side en logemenr rue Lemieux, er se rnoclifie l€gi-fement jusqu'en 1981, date <lt'i il fait ses adieux i ce coin enchan-teur de la Gasp€sie.

Saint-Louis du Ha ! Ha !

Le nom de ce village situ€ envir<tn i mi-chemin entre le St-Laurent et le Nouveau-Brunswick viendrait des ah ! ah ! d'admi-ration qu'auraient poussds les pionniers en ddcouvrant, du hautd'une colline, le magnifique lac T€miscouata. Une errellr de scribesanctionn€e par I'usage explique sans dOute la transf<lrmation desah!ah!enHa!Ha!

En janvier 1972, deux Filles de Jdsus arrivent au FoyerBeaus€jour fond6 en mai 1970 en vue d'h6berger des personnesig€es. Ce sont Soeurs Gabrielle Pelletier et Lucille Boulanger. Lapremidre tient temporairement la place de S. Marie-Alice Gagnonqui arrivera trois mois plus tard. Les soeurs sont chaudementaccueillies par Monsieur Philippc Marquis, dirccteur, et par les troisSoeurs du St-Rosairc qui s()nt cl'r poste depuis l'ouverture del'6tablissement.

Le nom de I'Institution n'a pas €td choisi au hasard. Lespromoteurs de I'cleuvre ont voulu, en effct, en faire un "beaus€jour" pour tous ceux qui y vivraient. Sise au sommet d'une collinedominant le village, la maison offre en toutes saisons le spectacled'un d€cor agr€able. Mais c'est surtout i la chaleur de I'ambianceet e la qualitd des soins dispensds aux bdndficiaires que le Fo1'erBeaus€jour doit son appellation.

A leur arrivde, les soeurs ont lcllr gite au Foyer et le ccluvertchcz les soeurs du St-Rosaire. L'h6pital Notre-Dame-du-Lac est leurport d'attache jusqu'au 3 avril 1973. A compter de cctte clate, elleslogcnt au second 6tage d'unc maison nouvellement construite enface du Foyer. Elles hdritent du mobilier dc la mission de St-EusEbequi vient de f'ermer ses portes.

L)l Affect€e aux scn'ices domestiques du presbvtire clc Pabos en 1975, cllc estaffilidc aux soeurs de Chandler i comoter dc cctte date.

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Les Filles deJdsus remplissent leur mission caritative i St-Louis-dtr-Ha ! Ha ! jusqu'au 3l mai 1975, alors que desproblimes desantd et de p€nurie de personnel les forcent i dire adieu i "nosseigneurs les vieillards" du Foyer Beaus€jour.

Gasp€

1534... Un courageux d6couvreur d'origine bretonne -Jacques Cartier - plante une croix sur le sol de Gasp6 "au nomdu Christ et du Roy de France."

1972 ... Deux filles de Perrine Samson - bretonne elle aussi -arrivent i Gasp€ "au nom du Christ et de la Congr€gation des Fillesde J€sus". Ce sont Soeurs Ethel Greene et Vdronique B€rub€.

Une dizaine de soeurs ont contribud jusqu') ce jour i la missioncl'annoncer J€sus Christ clans diff€rents services, €ducatifs (CEGEP),hospitalier (Sanatorium Ross), pastoral (cath€drale de Gasp€), soci:tl(m<ruvement 4-H et Maison Gasphan92), administratif (ParcForillon).

D€sireuses de rester fiddles au "dynamisme cr6atcur" deI'Institut, les responsables mandatent, en 1c)7c), Soeur Lise Charestpour prdter main fbrte i la Soci€td Gasphan qui travaille i mettresur pied une nouvelle ressource pouf l'accueil de quelqueshandicap€s mentaux.

Grice i la collaboration du Sanatorium Ross qui pr€te leslocaux. en assure I'entfctien et offre aux b6n6ficiaires des servicescle r6habilitation, la Soci€td Gasphan r6ussit ) ouvrir l:r Mais<ln dumdme nom. Les projets gouvernementaux appel€s Canada auTravail et Qudbcc au -l'ravail pefmettront i I'oeuvre de fouctittn-ner pendant deux ans, soit de 1979 ) 1981. S. Lisc Charest enassumc la direction.

Entre temps. On multiplie les instances pour f-aire reconnaitrela Maison Gasphan commc ressource clu r6seau des Affaires Socia-les. Requdtes, plaicloyers et cldmarches s'avirent infructueux. Ad6faut des fonds n€cess:rircs, la Mais<tt-t doit licencier ses pensitln-n:rires et fermer ses portes.

Je crois que la dispersion des Acadiens ou I'cxpropriationdu Parc Forillon, qa devait ressembler i qa, €crit S. Lise Charest.Pour moi, ce fut la journ6e la plus tristc et la plus d€chirantede rna vie.93

GASPHAN: (iaspd Handicap€s.

Lise Charest, Mini-confdrence sur la Maison "Le Sentier", (iasp€, 1985. pp2etl.

o')

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Sensible i une telle situation, la Congrdgation des Filles deJ6susrdussit i obtenir du Centre des Services Sociaux (CSS) de Gasp6le statut de famille d'accueil pour la Maison Gasphan. Appuy€ deI'aide du CSS et du Sanatorium. I'Institut assume le fonctionncmentde I'oeuvre, en fournit le personnel et donne garantie, si n€cessaire,d'6ponger un d€ficit 6ventuel.

Quatre mois aprds sa fermeture, la Mais<tn Gasphan peut doncrevivre sous un nouveau vocable: "Le Sentierli. Aujourd'hui encore,quatre Filles de J6sus sont l), visant ') d6velopper au maximumI'esprit de famille, i favoriser I'intdgration socialc par des sortieset des activit€s adapt6es, i rendre I'handicapd intellectuel aussiautonome et €panoui que possible.

Selon lc dictionnaire, le mot "sentier" signifie un petit chemin€troit, parfois bordd d'obstacles, et qui d€bouche sur une clairiire .

Le mot "clairidre" €voque la lumidre et le soleil... Les r>uvriEresdu Sentier connaissent aussi les chemins bord6s d'obstacles. maiselles croient que la clairidre est au bout. Ecoutons leur proprct€moignage:

Ce qui fait notre esp€rance, c'est que lcs gens soient deplus en plus conscientis€s i la personne handicap6e. ()n enparle, on c()mmence i poser des gestes concrets. f.fn iour, onreconnaitra leur dignit€, on respectera ces personnes, <tn leuraccordera leur place dans la soci€t€. Ils seront reconnus i partentiare. I-eur besoin d'attention, d'affection, de pr€sence seracombl€ par les personnes gui choisiront de donner leur vicpour les renclre heureux.9'i

Lise. Yvonne. Paulettc. Llrsule.

Rivi€re-du-LoupC'est une des plus anciennes villes clu Qu€bec: ses origines

remontent d 1673. Son appellati<ln lui viendr:rit des loups-marins(phoques), qui se massaient i I'embouchure de la riviire. Avec sesamples tefrasses en b<trdure du fleuve, cette villc situ€e aux flancscles Monts Notre-Dame et face aux I-aurenticles feit ) juste titreI'orgueil des r6sidents et la joie des esrivxnts.

Pour la premiire fois, les Fillcs de J€sus prennent piecl clansle diocdse dc Ste-Anne-dc-la-Pocatiare. Soeurs T'h€rEse Dufour.Renee Dumais, Ruth B€rub6, Noella Dionne, Ginette C)uellct etRaymonde Ouellet ouvrcnt la liste des soeurs cnseignantes ou€tndiantes qui, entre 1972 et 19it0, krgeront successivement au 29,rue du Domaine, puis au 72, rue Iben'ille.

9,1 "Commc lc grain de bl€", Bullctin dc lap3l

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Pnrvincc de ltimotrski, mai 1985,

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Le 3 aoirt 1981 voit les d€buts d'une oeuvre qui correspondcl'embl€e au charisme de l'Institut: I'ouverture d'une Famillcd'Accueil pour personnes ig6cs au 333, Boulevard Thdriault. Soeurs

Laurette Bdrub€, Laura Morin, Laurette L€vesque et Re n€eDumais95 constituent le n<lyau fondateur.

Penclant deux mois, on s'affaire ) la grande toilette de la maisonqui regoit sa premidrc pensionnaire le ler octtlbre d:tns la personnede Madame Marguerite Pelletier.

En 198,i, les soeurs qui logcaient jusclue-li au Foyer emmena-

lacnt au 24, des 6rablcs. En plus cle favoriser un plus grancl nombrede b6ndficiaires. cette mcslrre offre des conditions dc viecommunautaire qui permcttent de mieux reprendre haleine en vued'un meillcur service apostolique.

Point n'est bcsoin d'unc longue visite i la Famille d'Accueilpouf constate r que les personnes du troisiame ige sont heureuscsde se sentir chez elles clans cettc oasis de paix, dc ioie et defraternitd. Monsieur G6rarcl Lagag€, 80 ans. Y retr()uvc mdme soncocur dc vingt ans quand Soeur Nicole lui donne des legrlns depiano, et que le clavicr r6sonnc du morcc:tu qui a enchant€ ses

jcunes :rnndcs: "(,onnccticut March"...

Saint-Antonin (Foyer)

Un alltre charmant village qui r€sen'e au regarcl et au coeurcle nombreux espitces de beaut€ et de paix. Au milieu de la paroisse,le Fol'er St-Antonin accueille depuis 1970 des 1)ersonnes ig€es' M.le curd Adrien l-dvesque a 6t6 I'ime dirigeante de ce projet et ena assumd la viabilit6. Trois religieuses de I'Enfant-J€sus de

chauffaillcs9(, clonr la Maison provinciale est i RiviEre-du-Loupsont all nombre cles premidres our.riires. I-a C<lrporation leur conficla chargc de I'inflrmcrie, de la directi<ln du personnel et cle Iabuandcrie.

F.t'r 1972.les aclministratcurs font appel aux Fillcs de.l€sus.Socurs No€lla Boucher (1972-lL)74) et Simone Landrl' ,11972-198+)

vicnclront pr0ter main-firrte i lcurs consoeurs cle I'Enfant-J€sr-rs. Elles

sont accucillies avec ittie , tant par le pcrsonnel qu(j paf lcs bdndfi-ciaires auxclucls ellcs attrtlnt ) prtlcliguer leurs soins.

ll',:eignc :i I'dcole dc la paroisse ct logc att Fover'

Vil1.: dc Fr:rncc. cliplrtemcnt clc Sadr-rc-ct-l.oirc. (l'cst i Chauff:rillcs qu'cstndc la oor-rgrdgation clcs Socurs clc I'Enfant-J€st-ts.

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Toutes les deux mettent bravement l'dpaule i la r<lue d€s leurarrivde afin d'apporter leur modeste pafi A h r€alisation de I'objectifpoursuivi par le Fo1'er: "Etre un ccntre oi la qualitd de vierayonne".

M<lnsieurJosaphat Beaulieu, premier directeur, a su imprimeri l'dtablissement un esprit de famille dans lequel les soeurs sesentcnt i I'aise. Les relations heureuses qui pr6valent cntre tousles membrcs de I'Institution fi)nt accepter plus allEgrement la tiche,quc la pdnurie de personnel alourdit parf<lis plus que de raison...Etre oblig€ de r€pondre aux urgences la nuit aprbs une journ€elaborieuse, et cela pendant des anndes, r'<lili une d€sappropriatior-rqui ne va sirrement pas de soi... Voil) €galement une occasionprivildgide d'honorer I'Humanitd Sainte clu Fils de Dieu" dans ccCentre d'Accueil que le maire de St-Antonin considEre "commeLln paratonnerfc dc la par<lisse."97

Saint-Antonin (PresbytEre)En 1971+ , Monsieur le cur€ Adrien L€vesque sollicite une soe ur

pour l'entretien mdnager du presbvtdre . Soeur Carmen Bcluchardest d6sign6e pour cettc mission, mais sa sant6 I'oblige i plier bagageaprEs trois mois de servicc. En 1976, deux Filles deJdsus refontsurface au presbytdre de St-Antonin. Elles y sont invitdes parMonsieur I'abb6 Dominique M6nard qui vient d'€tre nommd curdaprds v avoir 6td vicaire pendant neuf ans.

La besogne qui l'attend est de taille... Dds sa nornination, ilse donne comme consigne de bitir une vraie communautdchr€tienne ax€e sur le renouveau pastoral et liturgique p16conis6par Vatican II. Mais il n'est pas homme i faire cavalier seul. Aussi,ne craint-il pas d'impliquer ses deux collabclratrices dans l'oeuvrequ'il se propose d'accomplir. Soeur Lauretta B€rub6 sera la femme-)-tout-faire : g€rance matdrielle de la maison, visite cles malades,animation des cdl€brations liturgiques, office de sacristine et memede "bedeau" ! Quant i Soeur Simone Caron, clle partage son tempsentre le travail d'administration et la pastorale. I-a paroisse les verrafiddlemcnt au poste pendant quatre ans, soit jusqu'en 19U0.

Sept ans aprds son ddpart de St-Antonin, Monsieur I'abbdM6nard rappclle en termes d€licats le travail accompli par sesauxiliaires: "Elles n'ont pas craint de retrousser leurs manches etde se mettre corps et ime i la besogne , cluelle qu'elle f0t. C'cstensemble que nous avons vdcu les souffrances et les joies de lapanrisse. Grlice i leur travail et ') le ur pr6sence, nous a\'ons rdussi

97 Fo)'er St-Ant<tnin. Album-Sout'enir du lOe annit:ersaire, p. 8

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i faire du presbl'tire une maison habitable et accueillante . Sans leurappui, je me clemancle si j'aurais accept€ la cure de St-Antonin..."98

Sainte-Marie-MadeleineEntre la premiEre messe c6l6br€e sous lc toit de Jean Briard,

premier colon i s'€tablir dans ce coin de pays en 1845, et la datedu 29 novembre 1914 oi la premiEre cdldbration eucharistique a

lieu dans la nouvelle €glise, les catholiques de Madeleine ont d0se contenter de quelques "chapelles de bois" et surtout denombreuses "chapelles de d6sir", sel<ln I'expression savoufeuseclu PEre Marcel Plamondon, c.s.c.99

De 1tt.l5 i 1912,la mission est sllccessivement desscrvie parDouglastown, Riviire-au-Ren:rrd et Mont-Lottis' Le premier pr€trer€siclant arrive le 17 septembre I 9 1 2 , mais la paroisse ne sera 6rig€ecanoniquement que le 10 juin 1c121, sous lc vocable de Ste-Marie-Macleleine . Manche-d'6p€e :i I'tlr.rest, la Petite Madelcine au centreet la Grancle Macleleine i I'est, constitueront la nouvellec()nrmuneutd chr€tiennc.

Treize pr€tres ont tenu succcssivcment le timon de la barquede 1g12 i nos jours. c'est le clouzidme de la lign6e, I'abb6 ClifferdGreene qui, i son entrde en fonction en 1973, r€clame cles Fillcscle Jdsus pour collaborer avec lui "au renouveau liturgique.et a

I'introduction de nouvelles formes d'animation pastorals". 1t)0

La premidre repr€sentante des filles de Mbre St-Angdle iMadeleine-Centre est Scleur Vdronique B6rub6. Soeur Ethel Grecne,enseignante au CEGEP de Gasp6, la rejoint en fin dc semaine pourI'animation liturgique.

Le chdmage n'a jamais existd p<lur les quelques Filles de J€susqui sont pass€es i Madeleine-centre de 1973 e 1980' une brdveincursion au cahier commttnautaire permet de toucher du doigtla vitalitd cle cette petite fraternitd. Ce furent sept ans de gratuit€,cl'accueil chaleureux, de pr€sence attentive , de ddsir profond defaire avancer le Royaume. A leur insu, elles ont sans doute allong€la liste cle ceux qui ont voulu faire de Madeleine-Centre "un foyerde vie intense, capable d'inspirer les plus audacieux proiets"' l0let contribu€ i "faire grandir la communautd de cfoyants" dans cettedynamique paroisse de Gasp€-Nclrd.

98 Entrevue r€alis€e le 27 aofit l9tl5.L)g Marcel Plamondon, c.s.c., Notes historiqucs sur la paroisse ste-Marie'

Madeleine, 1980, p. 7.

l0O Ibid., p. 121 .

ro1 lbid., p. 1.

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Fontenelle (St-Maiorique)Au fond de la baie de Gasp6 cst blotti un petir village du nom

de St-Majorique, au confluent de la rividre Darmouth et de la baie.Une fois franchi I'estuaire de la rividre, vous empruntez i gauchela route qui conduit i la Mont€e Cortdrdal,l02 s1 vous arrivez )Fontenelle.l0S C'est li quc se concrdtise, en 1975, un projetlonguement m0ri dans la pridrc, projet conformc i un besoin dutemps et au d6sir exprim€ par l'6veque de Gasp6.

Il s'agit d'ouvrir une maison "qui favoriserait la pridre encommun et la priere en solitudc". f.lne vieille maison canadienne.un, deux, puis trois ermitages, la beautd cles montagnes environ-nantes, la paix qui semble coulcr dans la vall€e avec les eaux dela rividre: voili. autant d'€l€ments qui permettent cle rdaliser ladouble vis6e des fondatrices.

. Pass<tns la plume aux membres de l'6quipe initiale qui partagentleur v€cu avec les lecteurs de l'Bglise Canaclienne:

Ce qui se vit ici depuis huit ans ? Les mots rendentdifficilement compte de la vie, ce mouvement spontan€ quijaillit du dedans des €tres. Mais en gros, chacune peut dircqu'elle a le sentiment de pouvoir ici, mieux qu,ailleurs,r€pondre aujourd'hui ) son appel, en conformitd avec lecharisme de notre Congr€gation qui nous env<tie participer ila mission de I'Eglise: "Que tous soient un, commc toi, Fere.tu es en moi et moi en toi; qu'eux aussi soient un en nous afinque le monde croie quc tu m'as envoy€" (ln 17,32).

Cette mission, nous cherchons ) la vivre par la commu_naut€ de vie autour de la Personne de Jdsus Christ, Verbcincarn€, et cela, dans une recherche de d€pouillement, depridre continuelle, de service et d'accueil. Chacune essaie departager selon le don regu: la connaissancc et I'amour de laParole de Dieu par I'enseignemcnt biblique; l'expdrience etI'amour de la pri€re par la vie en ermitage et I'accompagne-ment spirituel; I'approche et l'amour de la Beautd par lapeinture des icdnes, "Par<tle peinte" et partagie avec desgroupes d'enfants ou des adultes attir€s aussi par les ic6nes.

Nous sommes b€ndficiaires d'une Tradition qui nous faittrouver dans la spiritualite de saint Ignace de Loyola une sourcede vitalit€ apostolique et de rayonnement missionnaire.Nombreuses sont les personnes (religieuses, pr€tres, jeunesadultes laiques) qui sont venues ici depuis huit ans, cle laGaspesie, du Qudbec, du Canada, de Suisse, du Honduras.

102 Famille de navigateurs portugais vcnus explorer les parages du Golfe st-Laurent au XVIc siicle.

103 Nom du Bureau de Poste.

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d'Haiti. de France. etc. Elles s()nt venues chercher et aussiapp()rter, clans la solitude, dans le dialogue avec I'une ou I'autrede nous, dans lc partage de notre vie fraternelle, une lumiEre,une espdrance, Llne pouss6e p()ur un plus et micux vivrc pourDieu. A tour de r6le, chacune de ccs personnes t€moigne parla parcle , par le geste, par l:r vie . . . ' 'C 'e st moi qui vous ai choisiset institu€s pour que vous alliez, que vous produisiez du fruitet que votre fruit demeure " (fn 15,1(r).

C€cile Richard, SolangeCavanagh et Denise ftiotlx.lo+

Nombreuse s sont les Filles de J€sus cles diffdre ntes Prttvincescanadiennes qui sont venlles chercher i Fontenelle une lumiire ,

une esp6rance, Llne poussde "pour un plus et mieux vivre pourDieu".

Gros-Morne"()h ! la rude beaut€ des soirs de Gasp€sie !

"Fantastiques ilots, nrchers alrx caps fameux !

"Grandeur, immensit€, sublime fr€n6sie"Des vagues assaillant les monts noirs et brumeux !

(Blanche Lamontagne-Beauregard, Les trois lyres)

La nrute qui traverse cette localit€ bl<lttie au fond d'une ansca 6td construite entre la mer et des montagnes hautes de 500 e 700mEtrcs. Le vo,vageur qui r<lule sur la c6te nord de la Gaspdsie endirection de I'est aperqoit soudain un gigantesque rocher couronn€de verdure sur laquelle se d€tache, en gfosses lettres blanches, lenom du village: GROS-MORNE. Son nom lui viendrait desmontagnes imposantesl05 auxquelles il est adoss€: ces sommetsfilnt partie de la chainc des Monts Notre-Dame, appelEe aussi' 'Shikshoks' ' .

I-es pionniers cle (iros-Morne €rigent une petite chapelle au toutd€but du siicle. soit en 1900. Mais ce sttnt les cur€s des deuxparoisses voisines, Mont-Louis et Ste-Marie-Madeleine, qui desser-viront la population catholique pendant plus de soixante ans.Monseigneur Paul Bernier, 6v€que clc Gasp6, procdde i l'drectioncanonique de St-Antoine-de-Padoue-du-Gr<ls-Morne le 22 juillct1963. Quatre curds s'y succ€cleront iusqu'en 1976. A cette 6poque ,

la paroisse n'ayant plus de pasteur rdsidant, I'animation pastoraleest confide aux Filles de J€sus qui travailleront en dtroite collabo-ration avec le cur€ de Madeleine.

1O4 Eglise Canadienne, Vol. XVl, 12O, p. S'312.

105 "Morne " est un mot d'origine espagnole qui d€signe une montagne alrxsommets arrondis.

399

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Soeur Ethel Greene , animatrice de pastorale et Socur GracietteCyr, enseignante i l'6cole primaire de la paroisse, constituent leduo fondateur. Depuis 1981, une Fille deJ€sus affect€e i I'cnsei-gnement religieux catholique et i celui du franEais a l'6colesecondaire de Mont-I-ouis, fait dgalement partie de la communautdde Gros-Morne.

Les intdressants d6tails du v€cu quotidien consignds parI'analyste au cahier de bord de la maison sont rdv€lateurs de la vieintense au sein de la petite 6quipe. Les t€moignages cles nombreuxvisiteurs I'attestent 6galement. Tous s'accordent i souligner queGros-Morne est un havre de paix et de beallt6, d'accueil ct cl'amiti€.

Depuis 1976, une petite communaut€ de Filles deJ6sus vit aucoeur de Gros-Morne pour y assufef I'animation pastorale, certes,mais aussi pour y apporter une qualit6 de pr6sence fort appr€cidede tous. Dds I'arriv€e des soeurs, les gens ont fait preuve d'uneg€n€rositd digne des populations qui ont regu lcs premidres soeursbretonnes en terre d'Am€rique. Les deux fondatrices ont pris soind'inscrire au cahier communautaire la liste des glteries de tclutessortes dont elles ont €t€ I'objet. Quelle joie pour ces braves gensde la mer de partager avec les soeurs le fruit de leurs plus bellesprises !

Depuis bientdt dix ans, la communaut€ occupe les locaux dupresbytdre en bois brun qui, du plateau oi il est juch6, contemplela "grande bleue" avec des yeux cernds clc blanc. Chacune a essay6au fil des ans, ) travers les "rdalit€s les plus concrbtes et les gestesles plus quotidiens" (R V.,

^rt. 29), d'€tre t€moin de Jdsus-Christ

et de vivre en solidarit€ avec le peuple simple et attachant de Gros-Morne .

AmquiCette petite ville en amphith€itre est situde au coeur de la vallde

de la Matap€dia dont elle est le principal centre . Son nom indien

- HUMQUI - voudrait dire : li oi les eaux s'amusent, i cause d'unremous que les Micmacs avaient remarqud au confluent des rividresMatap€dia et Humqui, li ori la ville a pris naissance.

C'est i Amqui que les €vdnements amdnent Soeurs Rita Landryet C€cile Lavoie i dresser leur tente en lc)77 . Elles seront respecti-vement professeur de cat€chdse et de franqais i l'€cole polyvalenteArmand St-Onge 6rig€e en 1969. Elles habitent d'abord un logemenrsitud au 26 de la rue Maisonneuve. En 1983, elles emm€nagent au105, Avenue du Parc, dans un bungalow dont la Province a faitI'acquisition.

400

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En 1980. lc duo initial devient lc trio Rita-c€cile-Louise. La

nouvelle venue enseigne i val-Brillant (1980-19f11), puis au Lac

Humqui (1981-1985). C'est pour elle la navette hebdomadairecl'aboicl, puis quoticlienne ensuite, entre l'6cole et la communaut€'

Malgr€ un emploi clu temps assez serr€, la petite €quipe n'oubliep"s q.,'elte est rdunie "au nom deJ€sus Christ", et que c'est en

ioliclaritd qu'elle doit "accueillir et annoncer la Bonne Nouvelledu Salut" in.V., art.9). Aussi, dbs l'arriv6e des soeurs dans laparoisse , leur maison devient,elle "maison de pridre". Ecoutons

i ce suiet I'annaliste du grouPe:

7 nouembre 1977:N<lus ouvrons toute grande notre demeure' ce soir, p<lur

accueillir des jeunes qui d€sirent prier avec nous' Nous som-

me s quatre aciulte s ei .rnz. jeunes... " 1o6

on se r€unit chaque mercredi pouf une soir6e de priEre,

coufonnee par une c€lfbration eucharistique. Mais le nombre de

ceux qui viulent prier et approfonclir la Parole de Dieu s'accroitchaclui semaine, sibien qu'on doit €migrer i la polyvale nte en avril1978.

chacune tient aussi i cocur cle prendre sa paft de responsabi-lit€ :i la vie cle la communaute chretienne. Laissons ici encore parlerlc cahier commllnautaire:

-J octobre 1982:Pour nous incarner davantage dans notre milieu' nous

voulons:l- particiPer i la vie Paroissiale ;

z- invlteidr:s gcns i notre table: professctlrs, jeunes €loign€s

cle leur famille, soeurs cles autres communatttes, etc ;

3- participer aux lnouvements paroissiaux:o priire du mardi soir;

' comit€ de Pastorale;r chorale de I'eglise;. Jeunes du Monde ...;

8 rsctobre 1982Lcs pretrcs nc p()uvant plus assumer cettc tichc fvisitc. -. -'l

paroissialel , nous faisons ce travail qui consiste en une.l'isited'amiti€ et-de recensement. N'us <tffrttns i chaque famille de

prier avec elle. Tout le monde accepte I'invitation. sauf de trisrares excepli,;115. 107

10(r Cahier communautaire cle la communaut6 d'Amqui, p llrO1 Ibid.. pP. (16, 6i, 7O

101

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Enfin, chacune essaic d'avoir I'oeil ouvert sur les mcnusservices qu'elle pourrait rendre dans son voisinage immddiat. c'estainsi qu'une soeur pr€pare un analphabEtc i passer I'examenth€orique requis pour obtenir scln permis dc concluire. ,,Il abeauconlr su€ pour en arriver li. dcrit-clle, mais il ne fut pas sculi le faire ! Que I'Humanit€ sainte de |€sus soit honorde clans sesPallYres r..."lou

Un matin, vers huit heures, un voisin tout angoiss6 sonne ila porte: "Ma femme volls attend, dit-il, pour ldcher son clerniersouffle ." Les trois socurs accollrcnt au chevet de celle qu'ellesavaient sollvent visitde i l'hdpital, et I'accompagnent clans sonagonie qui se pr<llonge pendant deux heures.

Nous pourriclns multiplier les anecdotcs de ce genre: gesressimples, sans grand panache, mais qui, i leur faqon, clisent.f6susChrist et professent sa pr€sence all coellr du quotidien.

Saint-AthanaseLe 2O ddcembre 1979, Soeurs Marielle Cyr et yvonne Morin

gravissent en voiture la montagnc au haut de laquelle est perch€le vaste presbytdre de st-Athanase de Kamouraska. La parclisse doitson nom i I'honorable Athanase Davidl09 qui, en 1922, avaitpromis un harmonium pour la chapelle i condition que la missionporte le nom cle son saint patron.

Les deux afrivantes viennent prOter main forte i MonseigneurJoseph Diament qui, malgrd ses 79 ans, r'ient d'enclosser la chargede pasteur dc la paroisse. 6coutons soeur Marielle nous clonner sespremidres impressions :

Le milieu nous cst inconnu, mais nous ne tardons pas id€couvrir dans cette rdgion montagneuse et pittoresqueI'accueil, la simplicitd et le d1'namisme cles paroissiens de St-Athanase (.. ). Mgr Diament nous facilite les tliches m€nagErcsen cr€ant un climat de fiaternitd: il partage avec n()us les tempsde priire et de ddtente - ah ! les bonnes parties de cartes !

- ct laisse libre c<turs ). nos initiativcs personnelles.l l0

1o8 rbid., p. 8.1.

109 Avocat et hommc p<>litiquc (1882-1953).il cr6a le "Prix David" p()ur encourag€r

110 Cahier c()mmunautaire, p. 2.

402

Prom()teur des lettrcs et des arts.lcs Lettrcs canadiennes

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D€sireuses de s'int€grer i la vie paroissiale, les soeurs sejoignent aux membres des comit€s de liturgie et de pastorale,participent i la chorale, visitent les familles et rdpondent auxbesoins du milieu selon leurs possibilit€s.

Six ans ont pass€ depuis I'arriv€e des soeurs. Un grand courantde sympathie s'est dtabli entfe elles et lcs paroissiens. Aussi, n'est-cc pas sans tristesse qu'on lit les lignes suivantes dans le Bulletinparoissial du 25 aofft 1985 oi Mgr Diament annonce le d€part deses collaboratrices:

Depuis 1979,la paroisse de St-Athanase a eu I'avantaged'avoir i son service la communautd des Filles deJdsus. Voici,par ordre chronologique, le nom cle celles qui ont eu desnominations c()mme permanentes: Soeurs Marielle Cyr,Yvonne Morin, Suzanne Bourque, Eliane Loof, Jeannettef)ufour, Gisble Malenfant. (...)

Leur passage laisscra dans la paroisse un sillage profondqui marquera particulidrement les jeunes. On dira longtemps:"Dans la paroisse, nous avons eu des religieuscs: des Filles de

J€sus". Elles appartiennent i I'histoire dc la par<lisse.

Tous les par<tissiens regrcttent que cles circonstancesincontrdlables obligent la communaut€ i renoncer i I'oeuvre€vangdlique qu'elle soutenait ) St-Athanase. Que le Seigneurla rdcompense de totts les sacrifices auxquels elle a consenti.

Chers paroissiens, votre curd est fort pein€ du d6part desFilles de J€sus. Il a toujours comptd sur elles pour accomplirson oeuvre d'apostolat dans la paroisse. (...) Tous les jours, ellesont pri€ avec lui I'Office clivin pour tous les besoins de laparoisse (...).Du ftlnd du coeur, il leur dit merci et les assurede son souvenir auprds de J6sus, Marie et Joseph.l lt

Saint-Robert de RimouskiNous avons parl6 plus haut d'une maison d'h€bergement

appel6e "Le Sentier" pour personnes handicapdes mentales, dtabliei Gaspd en lt)77.

Une oeuvre similaire est confi6e aux Filles deJ6sus du secteurde Rimouski en 1980. Soeurs Madeleine Lar<lchelle, Irbne Michaudet Paulette Rioux sont mandat€es pour cette mission qui d€butele 31 aofit dans le 2e rang de Luceville, avec neuf garqons de 21

i.25 ans, class€s comme ddbiles moyens. I'e 27 novembre, ons'installe dans une maison mieux adaptde aux besoins du groupe ,

situde au 252,2e rue Ouest, dans la paroisse St-Robert, i Rimouski.

I l1 Consign€ au cahicr communautaire, p. 9

103

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Le but de ce "foyer de groupe"112 gs1 de d6veloppcr aumaximum l'autonomie , la libertd et la dignit€ des r6sidents cn vued'une insertion dventuelle dans une famille d'accueil. La poursuitede cet objectif comporte, bien s0r, cles heurcs gratifiantes, maisellc suppose dgalement une cldsinstallation cle presque tous lesinstants. La patience et la comprdhension, la tol€rance et surtoutI'affection que r€clament ccs hommes-enfants ne vont pasndcessairement de soi...

Aussi, aprds trois ans d'clpdration, la lourdeur et la fatigueamenent les soeurs i abandonner le service. Mme Lucienne Lavoiedeviendra responsable du Foycr.

Un m<lt du Directeur gdn€ral de la Villa de I'Essor tdmoigncde I'estimc qu'il portait aux membres de l'€quipe:

Merci pour votre fbi dans I'orientation de nos fbyers, pouryotre espdfance dans les jeunes, pour v()tre amour envers tousceux que nous vous avons confids. (...) Vous avez €te lesfemmes d<tnt nous avions besoin pour op€rer le tournant... Qasentait bon partout dans cette maison. Les jeunes dtaientheureux ct ils ont progress€ dans I'amour que vous leur aveztdmoign€...

Je vous dis bien sinctrement MERCI et re\.enez, la portevous est touiours ouverte .1 l3

Patrice l)emers.directcur g€niral

112 Ce foyer relEve de la Villa dc I'Essor dtablie i St-Anacler.I 13 AR. Lettre dat€e du 5 octobre 1983 et versde au dossier du Fover st-Robert

101

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Les CapucinsEn longeant les rives du St-Laurent, le voyageuf rencontfe un

petit hameau appcl€ "Les Capucins". Ici, comme dans plusieursl.,tres villages gasp€siens, le topon.vme de "Capucins" sera motiv€par la forme dcs rochers. Bn effct, on tfouvait autrefois sur le rivagecleux masses rocheuses dont la silhouette €voquait celle de capucinsrevQtus de leur bure et coiff€s de leur capuchon. Les vagues onteu raison du plus petit. Quant i I'autre moine , il a 6t6 malheureu-Sement abattu par un entfcpreneuf peu soucieux des beautdsnaturelles afin de scrvir au remplissage d'un quai.

Vous ddsirez rendre une petite visite aux Filles deJ€sus de St-

Paul des Capucins ? Quittez alors la foute nationale 132 pour vtluscngager dans la vieille route qui longc la baie des capucins. Ilnemaison blanche coiff'6e de noir et munie d'un pignon porteI'inscription "COMMUNAI-ITE CATHOLIQUE DE LES CAPIICINS"'c'est l) qu'en 1982, Soeurs Rita Ratt6 et Marguerite Dub€ €tablis-scnt leurs quartiefs gdn€raux dans I'ancienne r6sidence des St>eurs

clu Bon-Pasteur' responsables de l'6cole paroissiale de 195u i 1969 '

Mais dds 1975, S. Marguerite est tour i tour dircctrice, ensei-gnante et agent de pastoralc scolaire i l'6cole 6l6mentaire Bon-Paste.tr situ€e en face de la baie des Capucins. Elle fait la navettecluoticlienne cntrc Cap-(.hat et Les (.apuiins jusqu'en 1978. A cctteciate, la paroisse n'a)'ant plus clc pretre rdsidant depuis quclquesanndes. S. Rita est officiellement investic de la tiche d'animatricecle p:rstoralc paroissiale par Monseigncur Gilles Ouellet, archevQ-quC cle Rimouski. I-es cleux so(]llrs habitent au prcsb,vtire , maisfetournent i Cap-Chat en fin dc semaine iusqu'i leur insertiouddfir-ritive cl:tns la paroisse en 1982.

En ficl6lit6:i la mission qui leur cst cl6volue, les Filles dcJ€sgsclc Les Capucins r.eulcttt 0tre clans leur fglise ltlc:tle . evcc et pourle peuple de l)ieu, des porteuses clc ce feu que .f€sus est "vcnu:rllumcr sur la terre". (Lc 12. 49)

4U)

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PROJETS SPECTAUX

Pri€re - Secours - RimouskiCette rdalisation cl6ji existante ailleurs est due i I'initiative de

Soeur Regine Beaulieu. Il s'agit d'un service t€ldphonique qui a

commencd i fonctionner i la fin de I'annde 1983. On peut, en

composant un numero tdlephonique, soit s'associer i une pridre,soit dcouter la Parole de Dieu, soit confier ses problimes ou le poidsde sa solitude i une oreille attentive et discrete. Le nombre d'appelsenregistr6s s'6ldve i' 62,970 entre le ler octobre 1983 et le 30septimbre 1984. Ce chiffre pfouve bien la pertinence d'un telseivice auquel une trentaine de b6n6voles pr€tent g€n€reusementleur concours.

Projet de vie chr€tienneUn petit groupe de Filles de J€sus avaient pignon sur rue au

146 de ia t.,e Ste-Th€rese clepuis 1976. A compter de 1984, lamaison s'engage dans une nouvelle vocation dont l'€quipecompos€e des Soeurs sotange Mailloux, Anita Thibault et c€cileMalenfant nous trace I'orientation:

Le 2l aoirt 1984, commengait i notre communaute de laparoisse St-(icrmain un projet de vie c()mmlrnautaire a dimen-sion chr€tienne . Quatre ieunes filles ayant entrc 17 ct 25 ans

se sont cngag€es avec nolls dans une exp6rience de viecommune qui avait pour but premier de favoriser la commu-nion ) Jdsus (ihrist.l l'l

Priire quoticliennc, partage hebdomadaire de la Parolc de l)ieu,rclecture pdriodique clu r.€cu, pafticipation du groupe :i I'Eucha-

ristic i certaines occasions spdciales, partage cles responsabilit€s,tels sot-tt les principaux dl€mcnts clu projet.

Apris une ann6e d'expdrience, on est cn mcsurc d'attgurer que

le projet est "une semence d'espdrancc jet€e en terre", tant pourlcs leunes qlle pollr lcs soeurs appeldcs li les soutenir clans I'apprtl-fonclissemcnt de lellr foi, dans la d€ctluverte des t'aleurs €vang€li-ques et dans leur recherche vtlcationnelle.

lll Conwte un gntin cle bld, Bullctir-r de la Provincc de Rinrotrski. scptcnlbfe19tt5. D. 15.

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CONCLUSION

Depuis les deux derniires cl€cennies, les responsables de laProvince de Rimouski ont dih. comme dans les autfes Provinces.user d'un grancl cliscernement pour distribuer le personnel d'unefaqon aussi illste et profitable quc possible, compte tenu despriorit€s apostoliques, de la crise persistante des vocations et duvieillissement des effectifs. Ce phdnombne du vieillissement estindvitable, mais il n'emp€che pas les Filles de Jdsus qui ont atteintI'dge l6gal de la retraite de souscrire i des tiches multiples quisollicitent leur riche exp€rience et leur pr6cieuse collaboration.

Dans une lettre circulaire oi il partage avec les Sup6rieursprovinciaux sa pr€occupation concernant le probldme de ladiminution des cffectifs religieux d:rns le diocise de Ste-Anne-cle-la-Pocatidre, Mclnseigneur Charles-Henri Levesque €crit:

L'dge de la retraite ne devrait pas nous priver de laprdcieuse collaboration des religieux. Lcs champs d'activit€restent nombreux: cat€chese sous toutes ses formes, pr6senceaux personnes seules. ig6es ou malades, soutien i la pastoraleparoissiale, sans compter les nombreuses initiatives que I'Espritinspire aux coeurs g€n€reux. Le tdmoignage d'une vie religieuseauthentiquement v6cue ne pourra 1'amais Otre remplac€ parcequ'il rappelle au monde cles valeurs qui ne passent pas. I1 va des choses que seuls les religieux peuvent n1;us di1s...115

(,'est ainsi qu' "au pa,vs cles montagnes et de la mer", la majorit6des Filles deJ€sus vivent lcur lge d'or, non dans un stdrile farnientc,mais dans une activit€ f€concle pour I'Eglise ct la Congr€gation.

115 Charles-Henri L€vesquecirculaire, 2 l avril l9ttJ.198-1.

408

€r'0quc dc S:rintc-Anne-cle-la-Pocatiare. LettrcMgr Ldvcsquc cst ddcdcl€ subitemcnt en novembrc

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