TABLE OF CONTENTSFrontispicePour mes lecteursChers LecteursSeanLacey1. La série des frères Reed

JALOUSIE ET PETITS CARAMELSTAMMY FALKNER

NIGHT SHIFT PUBLISHING

Table des matièresPour mes lecteursChers LecteursSeanLacey1. La série des frères Reed

POUR MES LECTEURS

Pour mes lecteurs, parce que ce sont eux qui font que ce travail en vaut la peine.

CHERS LECTEURS

Chers Lecteurs,

J’espère que vous allez aimer cette petite histoire. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire et j’aipensé que vous auriez envie d’avoir un aperçu de la “vraie vie” de Logan, Emily, et des frères Reed.Après la fin de leurs livres, la vie de Logan et Emily a continué, mais nous n’en connaissons pastoutes les pages. Voici quelques pages de leur futur, et nous retrouvons aussi Sean et Lacey dans cetépisode.

Ne vous inquiétez pas : si vous n’avez pas encore rencontré Logan et Emily, vous ne serez quandmême pas perdus !

J’espère que vous allez l’aimer !Tammy

SEAN

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée », protesté-je en regardant ma meilleure amie detoujours se peinturlurer le visage. Je la trouve encore plus belle quand elle ne porte pas demaquillage du tout. Mais je dois quand même admettre que cette Lacey-là est chaude-brûlante. Sesjambes font un kilomètre de long, et sa robe plonge assez profond pour que la courbe de ses seinsarrive à me narguer. Regarde-moi. Sean, espèce de con. Tu ne peux pas les toucher. Nananère !

« C’est pas comme si je donnais ma virginité au plus offrant », proteste-t-elle en clignant des yeux.Elle est en train d’appliquer une épaisse couche de mascara sur ses cils, que la brosse lisselentement. Elle se rassoit, bat des cils, et me regarde par dessus son épaule dans le miroir. Elle tire lalangue.

« Tu pourrais aussi bien offrir ta virginité », grogné-je. Un connard lambda, genre étudiant bouffid’hormones, va deviner le nombre de caramels dans son bocal, et ce salaud de chanceux aura gagnéle droit de l'embrasser. Il va réussir à embrasser ma copine. En fait, elle ne sait pas qu'elle l’est, maiselle l’a été depuis aussi longtemps que je me souvienne. Je ne peux pas me rappeler un seul momentoù Lacey n'a pas été dans ma vie. Et la pensée qu’une tête de noeud va poser sa bouche sur la siennefait galoper mon cœur dans ma poitrine comme s’il allait s’enfuir sans moi.

Lacey commence à peindre ses jolies lèvres bien pleines –et tout à fait irrésistibles- avec unenuance horriblement sexy de rouge vif. Elle tend les lèvres et fait une moue en forme de baiser en seregardant dans le miroir. Je ne peux plus regarder. Plus du tout. Je me laisse retomber sur le lit de sondortoir et me cache les yeux avec mon bras, gémissant intérieurement.

Ce n’est pas juste qu'elle puisse me tournebouler avec un simple baiser dans un miroir, alorsqu’elle ne me voit même pas comme un homme véritable, vivant, fait de chair et de sang. Elle me voittoujours comme le petit voisin, celui qui a grandi à ses côtés. Elle semble oublier que je suis celuiqui a tenu ses cheveux quand elle a vomi après ses premiers shots de tequila. Elle oublie que je suiscelui qui a porté ses bagages sur ces trois putains d’étages quand je l’ai faite emménager dans sondortoir. Je suis celui qui l’a tenue dans ses bras quand Dusty Forbes lui a posé un lapin au bal de find’année. Je suis celui qui a laissé sa cavalière -qui était un coup sûr, entre parenthèses- fairetapisserie pendant qu’il récupérait Lacey dans les toilettes des dames et lui caressait les cheveuxjusqu'à ce qu'elle retrouve son souffle.

Elle oublie que je l'ai vue toute nue. D’accord, elle n'était pas complètement nue, mais pas loin.Celui qui a inventé les bikinis avec ces tout petits triangles qui cachent les parties coquines devraitrecevoir une sacrée médaille. Ou être enterré six pieds sous terre. L’un ou l’autre.

Le lit s’affaisse quand elle s’y assoit et elle ôte mon bras de devant mes yeux. Elle est tellementbelle, putain, avec ses cheveux blonds vénitiens qui pendent sur ses épaules. On dirait qu'elle vientde se rouler dans le lit avec quelqu'un, mais je sais que ce n’est pas le cas parce que je viens de lavoir œuvrer pendant une heure pour se faire ce look.

Sa hanche touche la mienne, et elle se penche sur moi, s’arc-boutant sur son avant-bras. Elle meregarde, mais ne dit rien. Je bande immédiatement. Je suis content qu'elle regarde mon visage et pasmon entrejambe parce qu'elle aurait le choc de sa vie si elle baissait les yeux à l’instant. Mais elle nepense pas à moi comme ça. Elle l'a dit. Elle a dit, haut et fort, qu'elle ne le ferait pas avec moi. Ellene voudrait pas perdre son meilleur ami si les choses ne fonctionnaient pas. Elle a besoin de moi, dit-elle, comme plus qu’un ex-petit ami. Elle a besoin que je sois son meilleur ami. Alors, c’est ce que jesuis.

Mais, Bon Dieu, qu’est-ce que j’ai envie d’elle !« Quoi ? » ralé-je.« Arrête de bouder », dit-elle calmement. Elle se relève légèrement sur son bras d’appui et pose

sa main sur ma poitrine, son coude planté dans mon ventre pendant qu’elle me regarde.« Arrête d'essayer de m’empaler ! » grogné-je en poussant son coude. Mais je ne veux pas qu'elle

bouge. J’aime cette proximité. Si c’est tout ce que je peux avoir, je le prends. Je pose ma main surson genou découvert et y dessine des tourbillons avec mon pouce.

Elle secoue la tête, et son visage est doux. Ses yeux verts clignent dans ma direction, tandis queson regard glisse sur mon visage. « C’est juste un baiser », dit-elle doucement. « Pourquoi es-tubouleversé pour un baiser ? »

Elle me scrute de trop près. « Je ne suis pas bouleversé » protesté-je.« Tu te morfonds depuis que je t’ai parlé de la collecte de fonds, Sean », dit-elle. « Quel est ton

problème ? C’est pour une bonne oeuvre, enfin ! ». Elle pose sa main libre sur sa poitrine. « Monbaiser va aider les victimes de violence domestique. C’est ma contribution à l’amélioration de lacommunauté ».

Je regarde sa bouche. Mon Dieu ! Je pourrais simplement glisser mes doigts dans ses cheveux, latirer vers moi, et l’embrasser ici et maintenant. Mais je ne le ferai pas. Parce qu'elle ne veut pas demoi. « Je ne peux pas croire que tu vas embrasser un étranger », aboyé-je. « Ne le fais pas ! »

« J’ai déjà embrassé des mecs, Sean », me rappelle-t-elle. J’aimerais bien qu’elle garde cesconneries pour elle.

« Et si c’est un gros lourdaud avec une haleine de putois ? » demandé-je.« Et si c’est un grand gars musclé qui sent comme toi et embrasse comme un dieu ? » demande-t-

elle. Elle sourit, les coins de ses lèvres joliment retroussés. Elle effleure mon avant-bras, et ellerepasse avec ses doigts sur les tatouages qui ornent mon bras, du poignet à l'épaule. Chaque poil demon corps se hérisse, et j’ôte ma main de son genou et mêle mes doigts aux siens pour qu’elles’arrête. « Si j’ai de la chance, il sera tout tatoué, lui aussi. » Son regard se perd au loin, elle ne meregarde plus.

« Ma petite abeille, si tu veux embrasser quelqu'un qui me ressemble et qui sent comme moi, jepense que je peux faire l’affaire, comme ça tu n’auras pas à embrasser un étranger. »

Ses yeux se plantent à nouveau dans les miens, et c’est comme si elle me donnait un coup de poingdans le ventre. Elle me regarde dans les yeux, elle me scrute comme si elle lisait mon âme. Elle peutla lire tant qu’elle veut. Merde, je la lui donnerais, si elle la voulait. Mais ce n’est pas moi qu'elleveut. Elle a été assez claire sur ce point.

« Si jamais je t’embrasse, je ne pourrais jamais arrêter », dis-je calmement. Ma voix sonnecomme si elle avait été traînée sur une route caillouteuse –aller et retour- et ça me fait vraiment chierqu’elle puisse me troubler autant.

« Prouve-le », dit-elle, puis elle lèche ses lèvres rouge cerise. Elle ne rompt pas le contact visuel.Je réagis rapidement. C’est la première fois qu'elle me fait ce genre d’offre, et mon instinct me dit

qu'elle va changer d’avis. Je prends son cou dans ma paume et la tire vers moi. Ce geste tendre laplaque tout contre ma poitrine, et je sens son poids contre moi… et c’est trop bien. Ses lèvres sont siprès des miennes que son inspiration est mon expiration. Ma main tremble pendant que je tiens sanuque, alors je passe mes doigts dans ses cheveux à l'arrière de son crâne. Je la tiens sans bouger etregarde dans ses yeux verts.

« Dis-moi que tu veux que je t’embrasse et je suis à toi, ma petite abeille », murmuré-je. Ellefrissonne et remonte légèrement le long de ma poitrine, tandis que sa bouche se rapproche de lamienne. Si près. Juste un peu plus près. Je peux presque la goûter.

« Je veux que tu m’embrasses », murmure-t-elle. « S’il te plaît ».Soudain, la porte s’ouvre, et Lacey se lève d’un bond, un dernier bond énergique qui nous sépare.

Merde. Je tire l'oreiller de derrière ma tête et le pose sur mes cuisses, m’asseyant au bord du lit.Friday, la colocataire de Lacey, entre dans la pièce. Friday s’arrête, son regard passant de Lacey à

moi et et de moi à Lacey.Lacey respire bruyamment, et je sais qu'elle est en colère de s’être faite prendre sur le fait.

« Super timing, Friday », dis-je calmement.« Eh, les gars, vous étiez sur le point de conclure ? » demande Friday avec un sourire espiègle.

Elle montre Lacey, puis moi, dans un mouvement de va et vient. « Regardez vous, tous les deux »,exulte-t-elle. Elle plisse les yeux. « Qu'est-ce que j’ai loupé ? » demande t-elle.

Friday travaille à la boutique de tatouage où j’aime bien aller. Ҫa s’appelle Chez Reed, et jeconnais Logan, l'un des artistes, depuis le début de la fac. Lui et Friday sont assez proches. « Où estLogan ?» demandé-je. Il vaut mieux changer de sujet. « Il est venu avec toi ? »

Elle hoche la tête et indique la porte avec son pouce. « Ils sont juste derrière moi. » Les largesépaules de Logan remplissent la porte. Il recule et sa petite amie, Emily, entre dans la pièce avant lui.

« Jésus! », dit Logan. Logan est sourd, mais il a perdu l’ouïe quand il avait treize ans donc il parlevraiment très bien. Il est aussi très intuitif, et il n’a pas son pareil pour déchiffrer les situations. « Il ya une tension à couper au couteau », dit-il. Son regard va et vient entre Lacey et moi. Ses yeux seposent sur moi, et je suppose qu'il voit à quel point je patauge quand sa bouche se fend d’un largesourire. « Tu as lâché une caisse, vieux ? » demande-t-il. « Parce qu'on dirait que tu lui as faitquelque chose qui a déclenché un tremblement de terre. »

Lacey soulève un sourcil dans ma direction comme si elle jetait la balle dans mon camp. Je peuxla saisir au bond ou je peux choisir de la laisser là. « Quelque chose comme ça », dis-je, mais je laregarde elle et pas lui. Du coin de l’oeil, je vois Emily lui traduire en langue des signes. « Désolé »,murmuré-je. Habituellement, je fais plus attention à lui faire face quand je parle, mais je voulaisregarder le visage de Lacey. Ses joues sont roses, et elle traîne les pieds. J’ai envie de revenir enarrière, juste au moment où nous en étions avant que Friday ne fasse irruption dans la pièce.

« Tu es très jolie », dit Logan à Lacey« Merci », murmure-t-elleJolie ? Elle est belle, putain ! Jolie, ça ne décrit pas un dixième de sa merveilleuse beauté. Elle

est spirituelle et elle est intelligente et elle est ... Elle n’est pas à moi.« Je vais aller faire ma lessive », dis-je. Je dois foutre le camp d'ici.« Excuse tout à fait crédible », dit Friday. Mais le sourire sur son visage s’efface quand je lui jette

un regard noir. Elle me questionne silencieusement, et je ne peux pas lui répondre.« Je vais venir avec toi », dit Logan en sautant sur ses pieds. Il se penche et embrasse Emily sur le

front. Elle saisit sa chemise, roulant son poing fermé dans le tissu et le tirant vers le bas pour qu'ilpuisse l'embrasser pour de vrai. « Je reviens tout de suite », lui dit Logan.

Elle hoche la tête, et Logan ouvre la porte pour que je puisse le suivre. Mon instinct me dit de nepas laisser tout ça inachevé.

« Attends » appelle Lacey.Je me retourne, plein d'espoir. Veut-elle que je reste ? Nous pourrions foutre tout le monde dehors

et revenir à ce que nous faisions. Je pourrais embrasser la fille que je veux plus que tout au monde. Jepourrais la faire mienne. Je pourrais lui dire ce que j’ai sur le cœur. Je pourrais lui dire que je l'aimeet que je l’aimerai toujours. « Quoi ? » demandé-je calmement.

« Tu viendras à mon stand ? » demande-t-elle. « Pour le résultat du concours ? »Et regarder un autre homme l’embrasser ? Je ne pense pas, non. « J’ai beaucoup de linge à laver »,

dis-je.Son souffle se fait court et elle cligne des yeux à toute allure. « Tu nous rejoindras pour dîner

après ? » demande-t-elle, la voix frémissante.« Où vous allez ? » Si j’y vais, je vais devoir la regarder avec son rouge à moitié enlevé, et je ne

le veux vraiment pas.Elle prend un post-it et écrit quelque chose dessus. Je le prends dans sa main, qui tremble

légèrement. « Ҫa va? »Elle hoche la tête, regardant partout, sauf vers moi. « Je te verrai au dîner », dit-elle.Je fourre la note dans ma poche, sans même y jeter un coup d’oeil.Je fais signe à Logan, et il me précède pour sortir. Je le suis, refermant la porte derrière moi

doucement. J’ai envie de la claquer, mais je ne veux pas qu'elle sache ce que je ressens.« Bon sang, mais qu´est-ce qui s´est passé entre vous deux ? » demande-t-il dès que la porte est

fermée.Je hausse les épaules. Logan est célèbre pour ses haussements d'épaules. Il devrait accepter le

mien. Mais il ne le fait pas. Au lieu de cela, il me cogne l'épaule.Merde, ça fait mal. « Qu’est qu’il y a ? Putain ! » demandé-je.« Qu'est-ce qui s’est passé ? » demande-t-il. Il me regarde droit dans les yeux.« Rien », dis-je. Je secoue la tête. « Rien de rien ! »« Ecoute, mon pote, tu avais mis un oreiller sur tes cuisses, et tu te levais de son lit quand on est

arrivés. Il s’est passé quelque chose. » Il pousse mon épaule, manquant me faire tomber. Logan est ungrand garçon. Un peu plus grand que moi, et je suis déjà un grand mec. « Sans parler qu'elle avait

l’air de venir de se faire baiser. »Je m’arrête et me retourne pour lui faire face. Je pose mes deux mains à plat sur sa poitrine et le

pousse aussi fort que je peux. « Ne parle plus jamais d’elle comme ça, connard ! » l’avertis-je.Logan recule de quelques pas. Puis il sourit. « Il était temps, putain ! » dit-il. Il lève la main pour

m’en taper cinq.« Vas te faire foutre », lui dis-je au lieu de lui taper dans la main, et je continue de marcher vers

mon dortoir. Il faut que je me dépêche d’y arriver.« Tu l’as embrassée ? » demande-t-il. Il me sourit à nouveau, et je sens un sourire tirer sur le coin

de mes lèvres. Mais cela ne dure pas plus d'une minute. Sa jovialité n’est pas contagieuse.« J’allais le faire... quand vous vous êtes rappliqués » avoué-je.« Elle te veut, mec. Elle en a envie autant que toi. Crois-moi. »Je secoue la tête. « C’est pas vrai. »« Si ». Il me tape sur l’épaule. « Elle l’a dit à Emily. Emily me l'a dit. » Il fait une pause, puis

ajoute : « De rien. »« Qu'est-ce qu'elle a dit ? » demandé-je. Je ne veux probablement pas le savoir.« Elle a dit qu'elle veut avoir des bébés avec toi. » Il saute en arrière pour éviter mon coup de

poing et rit.« Ferme-la », dis-je. « C'est sérieux. »« Pourquoi est-ce si sérieux tout à coup ?", demande Logan. « Ces conneries entre vous, ça fait

longtemps que ça dure. Pourquoi ça aurait soudain autant d'importance ? »« Aujourd’hui il y a le concours. Ils vont mettre un baiser d’elle à loter. » Je pousse un soupir.

« Un heureux gagnant va se faire embrasser par la femme que j'aime. Devant tout le monde. »« Oh, putain ! » dit Logan dans un souffle. « Ҫa, c’est con. »« Je lui ai demandé de ne pas y aller », avoué-je.« Ben, va acheter tous les billets », dit-il avec un haussement d'épaules, comme s’il venait de

trouver le remède à la pauvreté dans le monde ou au SIDA.« Ça ne marche pas comme ça. Il faut deviner le nombre de caramels dans son bocal. Si tu donnes

le mauvais chiffre, tu n’as rien. Si tu donnes le bon chiffre tu as le droit de l'embrasser. »« Alors, ce qu’il faut c’est savoir combien il y a de caramels dans son bocal », dit-il simplement.

Il me regarde. « Tu as vu le bocal ? »J'acquiesce. « C’est un bocal de cornichons. » Je lui mime la taille avec mes mains. « Le grand

modèle. »« Il nous faut donc un bocal de cette taille, et on n’aura qu’à le remplir de caramels et les compter.

Au moins, tu t’approcheras du bon chiffre, non ? »Je frotte mon visage avec ma main. « C’est stupide. Je n’y arriverai jamais. Chaque proposition

coûte un dollar. » Je mets la main dans ma poche et en extirpe mon portefeuille. Il est presque vide.« Alors, tu vas laisser quelqu'un d'autre l'embrasser ? »« Si je ne suis pas là, je ne le verrai pas. » Je hausse les épaules, essayant de cacher le fait que

j’ai l’impression d’avoir été éviscéré.Il me dévisage. Il ne dit rien. « Si c’était Emily, j’achèterai chaque putain de cornichon et chaque

putain de caramel de l'Etat de New York. Sous aucun prétexte ma copine n’embrasserait le premierconnard venu. »

« Tu as raison », dis-je. « Il faut aller au magasin. » L’espoir s’insinue en moi. Ai-je une chance ?Je ne le saurais jamais si je n’essaye pas.

Logan et moi allons faire notre shopping, et une fois nos provisions achetées, il me regarde et dit« J'espère que tu aimes les cornichons, mon pote, parce que nous allons devoir manger tout le potpour pouvoir le remplir avec les caramels. »

Je jette un coup d’oeil au pot. « Je n’aime pas tant que ça les cornichons. Et toi ? »Logan ouvre le couvercle tandis que nous nous dirigeons vers le dortoir et il commence à manger.

C’est ça l'amitié. Il croque et recroque chaque bouchée avant d’avaler, puis il en prend un deuxièmeet me le passe, avant d’en reprendre un pour lui. Il arrête un inconnu dans la rue. « Vous voulez uncornichon ? » demande-t-il. L'étranger fait un pas de côté. « Quoi ? » dit Logan. « On dirait que c’esttous les jours qu’on vous offre un cornichon gratuit ! »

L'homme continue à avancer. « Mec, je crois qu'il pensait que tu voulais dire un “cornichon” ». Je

trace des guillemets dans les airs en prononçant le mot cornichon.« Comment pourrais-je vouloir parler de ce type de cornichon quand je suis là avec un pot de

cornichons à la main ? » demande-t-il.Je hausse les épaules. « Tu n’étais pas son type d’homme, de toute façon. »« Je suis trop mignon pour lui, non ? » demande-t-il. Logan est complètement tatoué, en plus d'être

immense.« Ҫa doit être ça. »Au moment où nous arrivons au dortoir, il ne reste plus que deux cornichons, et nous avons laissé

derrière nous un sillage de personnes croquant dans des cornichons.Je rote dans mon poing fermé. « Je ne mangerai plus jamais de cornichons. »Logan jette les deux derniers dans des buissons à l'extérieur du dortoir. « Je ne peux pas en manger

un de plus, mec », dit-il en rotant.Il lave le bocal vide et le sèche, puis nous commençons à jeter des caramels dedans. Les sachets y

passent les uns après les autres. Quand le bocal est plein, je regarde Logan et dis: « Combien çafait ? »

« Tu n’a pas compté ? » demande-t-il.« J’étais censé le faire ? »« Merde », dit-il. Puis il reverse tout sur le lit, et nous commençons à compter.Je dois gagner ce concours, même si c’est la dernière chose que je fais dans ma vie. « Si j’achète

vingt numéros, les dix précédant et les dix suivant notre chiffre, tu crois que je suis tranquille ? Aprèsles cornichons, il ne me reste plus que vingt dollars. »

Il pointe du doigt mon téléphone. « Tu as FaceTime sur cette chose ? » demande-t-il.Je hoche la tête et le lui passe. Il l'ouvre et le pose face à lui sur le bureau. Ҫa sonne et Paul, le

frère aîné de Logan, finit par décrocher. Il fixe l'écran jusqu'à ce qu'il reconnaisse Logan.« Putain ! Qu’est-ce que tu veux ? » demande-t-il. « Et avec quel téléphone tu m’appelles ? ». Il

signe tout en parlant à haute voix.Logan rit et me tire dans le champ de la caméra. « C’est celui de Sean. »« Quoi de neuf, Sean ? » demande Paul.Je lui fais bonjour de la main.« Tu as du fric ? », demande Logan.Les yeux de Paul se plissent. « Pourquoi? »« Sean a besoin d'acheter un baiser à sa copine. »Paul hausse les sourcils. « Tu payes pour faire l’amour maintenant, mec ? » demande-t-il. Il lève

les mains en l’air quand je commence à protester. « Non pas que je pense que ce soit une mauvaiseidée ou quoi que ce soit. Il faut ce qu’il faut. »

Je ris. Je ne peux pas m’en empêcher. « Je ne peux pas te demander de l'argent, mon vieux. Ne t’enfais pas. Logan n’aurait pas dû t’appeler. »

Mais Logan se précipite. « Alors, tu as de l'argent ? » demande-t-il.Paul pousse un soupir et vide ses poches. Je vois quelques dollars flotter. Il crie en direction du

fond de son appartement. « Sam ! Matt ! ». Les deux frères entrent dans la pièce.« C’est toi qui as gueulé ? », dit Matt.« Ce trouduc a besoin d'argent pour se payer une pute. » Il me montre du doigt.« C’est pas une pute », protesté-je.Mais Logan rit comme un fou. Et Matt et Sam ont l’air de bien s’amuser aussi.« T’as du fric ? » demande Logan.« Un peu », dit Paul.« Tu peux l’apporter ? »« Où ? »« À l'école. Au stand des baisers. Dans la cour. »Paul pousse un soupir. « J’y serai. » La communication se coupe.« Tu crois qu’on en aura assez ? ». Je commence à être inquiet.« Tu en auras plus que ce que tu comptais avoir. » Logan pose sa main sur mon épaule et la serre.Mon Dieu ! J’espère que ça va marcher.

LACEY

Je gémis tout haut dès que la porte se referme derrière Sean et Logan. « Aaahh! » J’ai envie de tapersur quelque chose. J’ai envie de crier. J’ai envie... d’embrasser Sean. J’ai tellement envie del'embrasser !

« Vas-y, raconte », dit Friday en s’asseyant à côté d'Emily. Elle appuie sa tête sur sa main. Elle nedit rien de plus. Elle attend.

« Je ne sais même pas par où commencer. » Ma voix se brise, et je déteste ça.« Commence par la fin », dit Emily. « Qu'est-ce qui se passait quand on est entrés ? »« Rien », grogné-je. « Rien de rien. Comme d’hab ! »« Il se passait quelque chose. Quelque chose de plus que la tension sexuelle habituelle entre vous

deux. A-t-il enfin tenté quelque chose ? »Je secoue la tête. Non. Pas vraiment. « Il a laissé entendre qu'il pourrait tenter quelque chose.

Alors, je lui ai laissé une ouverture. C'est tout. »« Il l’a prise », dit Friday. « L'ouverture, je veux dire. »Emily sourit. « Ҫa, c’est sûr, il voulait prendre son ouverture. » dit-elle en riant.Je lui jette un oreiller dessus, mais elle l’attrape au vol.« Je pensais que cette histoire de baiser le ferait bouger. Mais je suppose qu'il ne tient pas à moi

autant que ce que je pensais. »« Il tient à toi », affirme Emily.Je secoue la tête. « Non. »« Si. Il l’a dit à Logan. C’est Logan qui me l'a dit. »Je sens des palpitations dans mon ventre. « Logan doit entendre des voix. »Emily pouffe à nouveau.« Je veux dire… »« Je sais ce que tu veux dire », dit Emily en souriant. « Logan peut être assez intuitif sur certains

trucs. Et il est sûr que Sean a envie de toi. Beaucoup. Et c’est Sean qui l’a dit. »Friday se mord la lèvre, puis ajoute : « Je ne devrais probablement pas te dire ça, mais ... »« Quoi ? » demandé-je.« Tu sais qu’il s’est fait faire un nouveau tatouage la semaine dernière ? » demande t-elle.Je ne le savais pas, donc je ne réponds pas. Au lieu de ça, je demande : « Qu'est-ce qu’il s’est fait

faire ? »Elle prend sa respiration, et pèse sa décision de tout me dire. Puis elle lâche : « Une abeille. »« Oh merde », dis-je.« Quoi ? », demande Emily. « Qu'est ce que j'ai raté ? »« Il m’appelle “Ma petite abeille” quand il devient tendre. »Friday hoche la tête.« J’ai fait tout capoter quand je lui ai dit que je voulais qu’on soit amis. »« Logan dit que les petits-amis sont des amis qui arrivent à faire jouir les filles. » ricane Emily.

Son regard devient rêveur et elle soupire. « Encore et encore et encore. »« Et si j’avais raté ma chance pour toujours ? » demandé-je. Les larmes piquent mes yeux.« Oh, ne pleure pas », dit Friday. « Tu vas ruiner ton maquillage. »« Tu es très sexy, au fait » ajoute Emily.« Merci », murmuré-je.J’ajuste le haut de ma robe. Je ne montre jamais autant de décolleté. « Je ferais mieux de

descendre au stand. La vente ne durera qu’une heure, après ça sera le baiser. »Emily fronce les sourcils. « Qu’est-ce qui va se passer quand tu vas devoir embrasser un

inconnu ? » demande t-elle.« Ben, je suppose que je vais embrasser cet inconnu. » Je hausse les épaules. Je ne peux plus

reculer, maintenant. « J’aurais voulu que Sean, tu sais... Mais il ne l'a pas fait. »« Tu t’es mise dans une sacrée situation !” dit Emily.Je me vautre sur une chaise. « Ça, on peut le dire ! »« Pourquoi voulais-tu être juste amis? », demande Friday. « Je ne pense pas que tu me l’aies

jamais dit. C’est sacrément évident que tu as des sentiments pour lui. »« J’avais peur », avoué-je. « Je ne peux pas vivre sans lui. C’est mon meilleur ami. Et si on

commençait à sortir ensemble et que ça se casse la figure ? Je le perdrais pour toujours. » Je secouela tête. « Je ne veux pas que ça se produise. » Je grimace. « J’ai peut-être fait une erreur en luidonnant ce bout de papier, mais je vais tenter ma chance. Si je ne le fais pas, je ne saurai jamais. Jel'aime. J’ai juste besoin qu’il m’aime aussi. »

« Quelle erreur ? », demande Emily.« Quel bout de papier ? » demande à son tour Friday.Je secoue la tête. « Ҫa n'a pas d'importance. Soit il viendra, soit il ne viendra pas. »J’enfile mes sandales et prends mon bocal de caramels. Il est gros et lourd, mais je n’ai pas à

marcher trop loin. « Vous voulez venir, les filles ? » demandé-je.Cette fois, c’est Friday qui ricane. « Je ne voudrais manquer cela pour rien au monde. »Nous marchons jusqu'au stand, et je m’occupe du décor. Emily et Friday m’aident à prendre les

propositions pendant une bonne heure. Les gens écrivent leur nom et leur proposition sur un morceaude papier, et Friday les trie à mesure qu’elles arrivent, jetant celles qui sont trop loin du compte.Nous gardons les deux qui se rapprochent le plus du nombre réel, au-dessus et en-dessous. Il n'y auraqu'un seul gagnant, et c’est le plus proche qui aura le droit de m’embrasser.

J’aperçois Sean dans la foule. Il marche avec Logan et trois de ses frères. Il y a de l’espace autourd'eux. Ce sont des garçons à l’air redoutable, ça c’est sûr. Ils font aussi tourner les têtes, dans tous lessens du terme. Mais aucun des frères Reed n’est aussi beau que Sean. Ses yeux bruns rencontrent lesmiens, et il détourne le regard. Il tire sa casquette de base-ball vers le bas, cachant ainsi ses yeux queje ne peux plus voir.

Logan me tend un billet de dix dollars et dix propositions.« Oh, je ne pense pas », murmure Emily.Il lui fait un clin d'œil, et elle croise les bras sous sa poitrine. Il lui fait signe de venir et elle

secoue la tête. Elle lui signe quelque chose très rapidement. Il éclate de rire et signe en retour. Toutela tension quitte son corps, et elle se détend.

« Je ne vais pas t’embrasser », dis-je à Logan. « Rend-lui son argent. » ordonné-je à Emily.Mais elle continue de trier ses propositions et en met une de côté. Je la lui prend. C'est proche.

C’est vraiment proche.« Emily ! » avertis-je.Elle me sourit. Je n’ai aucune idée de ce qui se passe.Les frères de Logan ont tous des propositions, eux aussi, et chacun d'eux me tend une pile de

billets. Emily et Friday les trient et en retirent une autre, écartant par la même occasion celle deLogan. Merci mon Dieu. Emily me tuerait si j’embrassais son petit ami. D’ailleurs, je ne serais pascapable de faire ça. Je ne le pourrais tout simplement pas.

Pour le moment, Matt, le frère de Logan, est le plus proche, mais je ne peux pas le lui dire.Friday et Emily continuent à encaisser l'argent pendant que je discute avec les hommes qui

s’arrêtent pour acheter des billets. Quand l’heure est passée, mon cœur se met à battre à toute allureet mes aisselles coulent l’eau. Logan me tend un mouchoir en montrant mon front. Je l’essuie.

A l’heure pile, la cloche sonne et le présentateur m’appelle sur la scène. « Et maintenant, lesrésultats du concours de baisers ! », clame-t-il. Il regarde Friday qui tient le billet gagnant dans samain. « Est-ce que nous avons un gagnant ? »

Elle hoche la tête et traverse la scène. Elle s’arrête et salue, sous les cris et les sifflets. Elle faittrès Katy Perry avec ses tatouages, sa robe vintage, et sa coiffure à l'ancienne. Elle dépose le billetgagnant dans la main tendue du présentateur.

« Et le gagnant est », chante-t-il. Il fait une pause, ouvrant lentement le morceau de papier plié,prolongeant le suspense. Je peux à peine l'entendre par-dessus les battements de mon propre coeur,qui est en train de s’affoler. Est-il trop tard pour revenir en arrière ? Merde. Je ne veux plus le faire !« Le gagnant est la personne qui a proposé sept cent quarante trois ! »

La foule est silencieuse, et tous les participants se regardent les uns les autres. Alors, j’entends unboum, boum, boum, boum, tandis que quelqu'un monte les escaliers jusqu’à la scène. Je vois lacasquette de base-ball avant de voir le reste, et j'espère de tout mon coeur que c’est la casquette deSean. Mais Sean n'a pas acheté de billet. Pas un seul.

Pourtant, c’est son regard brun qui rencontre le mien. C’est sa casquette de base-ball, et ce sontses tatouages. Ce sont ses larges épaules et ses longues enjambées qui avalent la distance entre nous.

Il tourne sa casquette en arrière et me regarde. Il s’arrête à moins d'un centimètre de moi.« Félicitations », couiné-je. « Tu n’as même pas acheté un billet. Comment as-tu…? »

« J'ai acheté cent quarante-deux billets, andouille ! » dit-il.Mon cœur sursaute. « Vraiment ? » Tout ce qu'il avait à faire c’était d’en acheter un. J’avais mis le

chiffre gagnant sur le morceau de papier que je lui avais donné.Il hoche la tête, et prend mon visage dans ses mains. Ses pouces dessinent de petits cercles sur

mes joues pendant que ses autres doigts se glissent dans mes cheveux au niveau de mes tempes.« Tu n’as pas regardé le papier que je t’ai donné... » Mon cœur bat la chamade.« Quel papier ? » demande-t-il. Son sourire est doux et engageant, et je veux me fondre en lui.« Celui que tu as mis dans ta poche. »Il fronce les sourcils.« Laisse tomber », dis-je, à bout de souffle. Il a dépensé 142 dollars pour un baiser qui lui

appartenait déjà à plus d'un titre. Si j’aimais cet homme seulement un micron de plus, ce seraitdangereux.

Il baisse ses yeux vers les miens, sans bouger. Il va m’embrasser ou non ? « C’est quoi le planici ? »

« Je vais embrasser ma copine », dit-il, en me souriant.Je reprends mon souffle.« Mais tu dois d’abord dire oui. » Il ne m’a pas lâchée. Il me tient fermement, me forçant à le

regarder dans les yeux. « Ҫa ne sera pas un baiser sans suite. »Je n’arrive même pas à penser et il veut que je m’engage ?« Ҫa ne le sera pas », dis-je dans un souffle.« Tu le promets ? » Son regard cherche le mien comme s’il allait y trouver les secrets de l'univers.« Je le jure sur ta vie », dis-je.Il rit. « Sur ma vie ? »J'acquiesce.Il fronce les sourcils. « N'es-tu pas censée jurer sur ta propre vie ? »« Ma vie ne signifie rien si tu n’en fais pas partie. »Ses mains se mettent à trembler contre mon visage, et il ferme les yeux et prend une profonde

inspiration.Les frères de Logan commencent à chanter : « Le baiser ! Le baiser ! Le baiser ! », et la foule se

joint à eux.« Tu ferais mieux de m’embrasser », dis-je, « ou ils vont commencer à s’énerver. » Une larme

roule sur ma joue, et il l’essuie avec son pouce. Son regard sur moi est doux et chaud.Ses yeux s’ouvrent, et il se penche un peu plus vers moi. Je me hausse sur la pointe des pieds pour

l’atteindre parce que je ne peux pas attendre une seconde de plus. Il s’arrête à un souffle de moi, toutcomme il l'a fait dans la chambre. Il attend. « Il faut que tu couvres la distance qui reste », me dit-il. Ilme laisse le choix.

Je me laisse tomber contre lui et pose mes lèvres sur les siennes. Il se fige. Puis, il commence àm’embrasser. Et tous les feux d'artifice de la Fête Nationale ne font pas le poids comparés à ceux quiexplosent dans ma tête. Ses lèvres sont douces, mais impatientes. Elles sont tendres, mais insistantes.Elles sont délicates, mais fermes. Il penche la tête, et il presse sa langue contre mes lèvres pour lesentrouvrir. Je les ouvre pour lui, et ma gorge laisse échapper un gémissement. Sa langue touche lamienne, et c’est comme une râpe de velours qui cherche ma bouche et fait trembler mes genoux. Jemêle ma langue à la sienne, et il n’y a jamais rien eu d’aussi bon que d'être là avec lui. Mon dieu !Cet homme sait embrasser ! Il vole mes pensées, en m’attirant en lui et en refusant de me laisserarrêter. Je ne veux pas arrêter. Je veux l'embrasser pour toujours sans jamais chercher à reprendremon souffle.

Quelque part au loin, j’entends le présentateur tousser dans le micro, mais je m’en fiche. Et Seanaussi. Il m’embrasse et continue de m’embrasser jusqu'à effacer le souvenir de tous les autres baisersque j’ai reçus ou donnés. Il n'y aura plus jamais un autre baiser comme ça. Pas pour moi. C'est lui leseul. Ce sera toujours le seul.

« Il va falloir aller chercher le tuyau d’arrosage, je pense », dit le présentateur. J’ouvre les yeux,et Sean ouvre les siens exactement au même moment. Il retire sa langue de ma bouche et referme seslèvres, puis m’embrasse rapidement, encore et encore, avant de me lâcher. Je chancelle, et il tend lamain pour me retenir, avec un petit rire.

« Tu vas bien ? » demande-t-il. Il tient mon coude un instant puis passe son bras autour de mesépaules.

J'acquiesce. Je ne peux pas parler. Je ne peux pas retrouver suffisamment mes esprits.La foule est en délire. Sean prend ma main et me conduit jusqu’au bord de la scène. Mes genoux

tremblotants ont du mal à me porter, mais je le suis. Logan et ses frères congratulent Sean tandis quenous approchons. Quant à Emily et Friday, elles se contentent de rire.

« Comment c’était ? », demande Emily.Je n’ai pas besoin de répondre. Ils peuvent lire sur mon visage. Je regarde Sean, et il me sourit. Il

est tout ce que j’ai toujours voulu. Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui. « Epoustouflant », avoué-je. Il me serre, le visage rayonnant. Je plisse les yeux et me lèche les babines. « Mais, je ne sais paspourquoi, il a un goût de cornichon. »

« Oh mon Dieu ! » couine Emily. « Logan aussi ! » Elle leur jette un regard interrogateur.Sean devient écarlate. Il y a une histoire là-dessous. Je ne sais pas quoi. Mais il va me le dire. Je

ne vais pas lui laisser le choix.Il met la main dans sa poche et en tire une poignée de caramels qu’il enfourne dans sa bouche.

Logan fait de même. Puis il pointe du doigt la bouche de Sean. « Mon vieux », dit-il, « Cette couleurne te va pas du tout. »

Je regarde à nouveau Sean, et je vois ses lèvres barbouilllées de mon rouge à lèvres. Je ris. Jedois avoir une drôle de tête moi aussi ! Il essuie les coins de mes lèvres avec ses pouces. « Laprochaine fois, je mettrai du rose », murmuré-je.

« Je me fiche de ce que tu mets ou pas », dit-il. Son regard est brûlant, et mon ventre se met àpalpiter. « J’aimerais te voir quand tu ne mets rien. » Il me regarde dans les yeux, avec uneexpression pleine de désir. Il presse ses lèvres brièvement sur les miennes. « Je ne peux pasm’habituer au fait que je peux t’embrasser quand je veux. »

« Qui a dit ça ? ». Je le nargue.« C’est ce que font les petits-amis, Lacey », dit-il, comme s’il avait besoin de me le rappeler. Mon

estomac palpite à nouveau. Je me hisse sur la pointe des pieds et tire sa tête vers la mienne. Jel'embrasse, tout en agrippant sa nuque, jusqu'à ce que nous soyons tous les deux à bout de souffle, etmoi gémissante.

« Ouais », acquiescé-je. « C’est ce que font les petits-amis. »

LA SÉRIE DES FRÈRES REED

Grand, Tatoué, et EnvoûtantSecrète, Sexy, et Spirituelle

Calmement, Prudemment, ComplètementJalousie et Petits Caramels

24 HeuresLa revanche de Reagan et la rupture des fiançailles d’Emily