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1 Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle Guide du technicien Amadou M. Bèye, Monty P. Jones et Brent M. Simpson GCRAI COLLECTION ADRAO FORMATION ® PAM

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Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle

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Guide du technicien – Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle

Système semencier communautaire :cas de la riziculture traditionnelle

Guide du technicien

Amadou M. Bèye, Monty P. Jones et Brent M. Simpson

C G IA RGCRAI

COLLECTION ADRAOFORMATION

®PAM

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Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle

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Le centre du riz pour l’Afrique (ADRAO)Le centre du riz pour l’Afrique (ADRAO) est l’un des 16 centres internationaux de recherche agricole soutenuspar le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). L’ADRAO est aussi une associationde recherche inter-gouvernementale autonome composée d’états africains.

La mission de l’ADRAO est de « contribuer à l’allègement de la pauvreté et à la sécurité alimentaire enAfrique à travers des activités de recherche-développement et des partenariats visant à augmenter la productivitéet la rentabilité du secteur rizicole par des voies assurant la durabilité de l’environnement de production ».

Le modus operandi de l’ADRAO est le partenariat à tous les niveaux. La recherche et les activités dedéveloppement de l’ADRAO sont conduites en collaboration avec de nombreux acteurs, en particulier les systèmesnationaux de recherche agricole (SNRA), les institutions académiques, les institutions de recherche avancée, lesorganisations paysannes, les organisations non-gouvernementales et les bailleurs de fonds pour le bénéfice desagriculteurs africains – dont la plupart sont de petits producteurs – ainsi que pour les millions de familles africainespour qui le riz représente la nourriture de base.

Le « Nouveau riz pour l’Afrique » (NERICA), qui apporte un espoir aux millions de pauvres en Afrique, a étédéveloppé par l’ADRAO et ses partenaires. Le succès du NERICA a aidé à définir les futures orientations duCentre, élargissant son horizon au-delà de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, vers l’Afrique orientale et australe.La création du NERICA est en accord avec l’esprit du Sommet mondial sur le développement durable, de laConférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), des Objectifs du millénairepour le développement (OMD) et du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) pour undéveloppement durable. L’Initiative africaine pour le riz (ARI) a été lancée en 2002 pour promouvoir la diffusiondu NERICA et ses technologies complémentaires à travers l’Afrique sub-saharienne.

L’ADRAO abrite l’ARI, le Réseau ouest et centre africain du riz (ROCARIZ) et le Consortium bas-fond(CBF).

L’ADRAO a son siège en Côte d’Ivoire et des stations de recherche régionales près de Saint-Louis au Sénégal,à l’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA) à Ibadan au Nigeria et à la station de recherche del’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) à Samanko prèsde Bamako au Mali.

Pour de plus amples informations, visiter www.warda.org

Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)Le PNUD est chargé par le Sommet du millénaire de l’Organisation des Nations Unies de réduire l’extrêmepauvreté de moitié d’ici à 2015. A cet effet, il s’attache à fournir aux pays en développement des services deconseils à forte intensité de connaissances et à mettre en place des coalitions en faveur du changement au niveaunational, régional et mondial. Sa stratégie est centrée sur les thèmes suivants : la gouvernance démocratique, laréduction de la pauvreté, la promotion des technologies de l’information et des communications, la préventiondes crises, la mise en place d’un développement écologiquement durable et la lutte contre le VIH/SIDA.

Programme alimentaire mondial (PAM)Le Programme alimentaire mondial est l’organisme des Nations Unies, chargé de l’aide alimentaire, qui mène enpremière ligne le combat contre la faim dans le monde. Conformément à son mandat, qui s’inspire du principed’universalité, le PAM continue à :l utiliser l’aide alimentaire pour l’appui au développement économique et social ;l répondre aux besoins alimentaires d’urgence (réfugiés et autres) et à fournir l’appui logistique connexe ;l promouvoir la sécurité alimentaire dans le monde, conformément aux recommandations de l’Organisation

des Nations Unies (ONU) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Ministère de l’agriculture et des ressources animales (MINAGRA)Le MINAGRA assure la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de productionsvégétales et animales, de développement rural par l’amélioration des productions végétales et animales, de formationprofessionnelle agricole et de promotion des exploitations agro-sylvopastorales. A ce titre, il a entre autres l’initiativeet la responsabilité des actions suivantes : la promotion et la vulgarisation de matériel végétal sélectionné et detechnologies agricoles performantes, incitation à l’amélioration qualitative des cultures traditionnelles, la promotiondes cultures de diversification, l’optimisation des cultures alimentaires, la modernisation des exploitations et desstructures de production, la promotion et la modernisation des communautés rurales.

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Guide du technicien – Système semencier communautaire : cas de la riziculture traditionnelle

Système semencier communautaire :cas de la riziculture traditionnelle

Guide du technicien

Amadou M. Bèye, Monty P. Jones et Brent M. Simpson

2005

C G IA RGCRAI

®

COLLECTION ADRAOFORMATION

Le centre du riz pour l'Afrique (ADRAO)

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© ADRAO/WARDA 2005

l'ADRAO exhorte les lecteurs à faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte estrequise.

Bèye, A.M., M.P. Jones et B.M. Simpson, 2005. Système semencier communautaire : casde la riziculture traditionnelle. Guide du technicien. Collection ADRAO Formation. ADRAO,Bouaké, Côte d’Ivoire, xii + 68 pp.

ISBN 92 9113 230 6 (PDF)ISBN 92 9113 254 3 (imprimé)

Couverture : les paysans montrent fièrement leur récolte de semences de riz (variété NERICA)

ADRAO/WARDA01 B.P. 2551Bouaké 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 31 65 93 00Fax (225) 31 65 93 11

(225) 22 41 18 07Courrier électronique : [email protected] web : http://www.warda.org/

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Table des matières

Préface ................................................................................................................................... vRemerciements ...................................................................................................................... viInformations sur le manuel ..................................................................................................... ix

Module ISystèmes semenciers et initiatives paysannes ......................................................... 1

Objectif ................................................................................................................................... 3Système semencier conventionnel ......................................................................................... 3

Organisation et fonctionnement du système .................................................................................... 3

Organisation des activités de production .......................................................................................... 5

Limites du système conventionnel et stratégies alternatives ............................................................ 6

Système semencier informel ou initiatives paysannes ........................................................... 8Système semencier communautaire ...................................................................................... 9

Organisation et fonctionnement du système .................................................................................... 9

Organisation des activités de production ........................................................................................ 11

Avantages du système semencier communautaire ........................................................................ 13

Module IIMise en œuvre du système semencier communautaire ......................................... 15

Objectif ................................................................................................................................. 17Diagnostic participatif ........................................................................................................... 17

Diagnostic participatif global ........................................................................................................... 17

Diagnostic participatif spécifique .................................................................................................... 17

Thèmes de discussion utiles à aborder durant un diagnostic participatif ............................. 19Systèmes de production ................................................................................................................. 19

Modes d’obtention des semences .................................................................................................. 19

Initiatives paysannes ...................................................................................................................... 21

Conditions socio-culturelles ............................................................................................................ 21

Aspects institutionnels .......................................................................................................... 22Mise en place d’un observatoire ..................................................................................................... 23

Mise en place d’un comité national ................................................................................................ 23

Redéfinition de la législation semencière ....................................................................................... 24

Aspects organisationnels à l’échelle de la communauté villageoise .................................... 25Gestion des variétés locales .......................................................................................................... 25

Renforcement du réseau semencier à l’échelle de la communauté villageoise .............................. 26

Renforcement des capacités des paysans en matière semencière ..................................... 28Ateliers de lancement du CBSS ..................................................................................................... 28

Ateliers pratiques ........................................................................................................................... 29

Ateliers d’évaluation et de sensibilisation ....................................................................................... 30

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Module IIIRôle des principaux acteurs du système semencier communautaire ................... 31

Objectif ................................................................................................................................. 33Organisations paysannes ..................................................................................................... 33Producteurs de semences de base ...................................................................................... 33Producteurs de semences de qualité acceptable ................................................................. 34Agents de terrain (vulgarisation, secteur privé, ONG) .......................................................... 35Techniciens supérieurs (vulgarisation, secteur privé, ONG) ................................................ 35Responsables nationaux (agriculture, recherche, vulgarisation, secteur privé) ................... 35

Module IVImbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétéset de production des semences ................................................................................37

Objectif ................................................................................................................................. 39Expérimentation des variétés ............................................................................................... 39Homologation des variétés ................................................................................................... 42Production des semences .................................................................................................... 44Imbrication des activités ....................................................................................................... 44

Module VConseils pratiques pour assurer une bonne maintenance de la qualitéde la semence..............................................................................................................47

Objectif ................................................................................................................................. 49Gestion des opérations de récolte et post-récolte ................................................................ 49

Récolte ........................................................................................................................................... 49Séchage ......................................................................................................................................... 52Battage .......................................................................................................................................... 53Vannage ......................................................................................................................................... 54Conservation .................................................................................................................................. 55Contrôle de qualité ......................................................................................................................... 57

Annexes .......................................................................................................................59Annexe 1 : Canevas de conduite d’un diagnostic spécifique ............................................... 60Annexe 2 : Arbre à problèmes élaboré par les paysans de Danané en Côte d’Ivoire .......... 61Annexe 3 : Résultats d’un diagnostic participatif réalisé à N’Zérékoré en Guinée ............... 62Annexe 4 : Comparaison des prix pratiqués dans le système conventionnel et le

système communautaire en Côte d’Ivoire .......................................................... 64Annexe 5 : Coûts estimatifs de la production de semences de base à N’Goran en Côte

d’Ivoire ................................................................................................................ 65Annexe 6 : Coûts estimatifs de la production de semences de qualité acceptable à

N’Goran en Côte d’Ivoire .................................................................................... 66Annexe 7 : Documents recommandés .................................................................................. 67

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Préface

Le présent manuel a été rédigé sur la base des pratiques paysannes et des connaissancesmodernes en matière de production, de conservation et de diffusion des semences. Ilformule des recommandations pratiques pour améliorer le système d’autoproduction dessemences utilisé par les paysans, depuis plusieurs générations.

Le souhait des auteurs est de susciter un dialogue permanent entre les principaux acteursdu développement en utilisant les méthodes participatives dans la perspective de faciliterla disponibilité de semences de qualité et par conséquent, d’assurer une production rizicoledurable dans les pays d’Afrique subsaharienne. A ce titre, le manuel constitue une bonneopportunité pour les techniciens à mieux comprendre le mode de fonctionnement dessystèmes semenciers locaux, leurs contraintes, les causes des problèmes identifiés etéventuellement les solutions utilisées. En effet, il ramène toute la problématique semencièreà l’échelle de la communauté villageoise et à partir de là, aide à construire un systèmesemencier national basé sur l’amélioration des techniques endogènes de production et derenforcement des réseaux traditionnels de diffusion de la semence.

Le système semencier communautaire constitue une approche complémentaire au systèmeconventionnel. Il vise une intégration parfaite des systèmes semenciers conventionnelset traditionnels et permet aux paysans de la riziculture traditionnelle de mieux faire faceà leurs besoins en semences grâce à une meilleure valorisation de leur savoir-faire. Parconséquent, il représente une bonne opportunité pour les organisations paysannesd’améliorer la qualité des semences de leurs communautés villageoises et de s’érigerpetit à petit en entreprises semencières.

Dr Kanayo F. NwanzeLe Directeur général, ADRAO

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Remerciements

Le manuel constitue la suite de l’ouvrage intitulé L’autoproduction améliorée, sorti en2000 et qui jette les bases du système semencier communautaire.

Le manuel décrit la stratégie de mise en œuvre du système semencier communautaire, lerôle des différents partenaires et les interactions entre les différents acteurs dudéveloppement. Sa rédaction a été commencée par Dr Joseph Kwarteng, professeur àl’université de Cape Coast, au Ghana. Cependant, pour des contraintes de temps, DrKwarteng n’a pu faire convenablement le travail. Ainsi, les auteurs ont dû reprendreentièrement le manuel.

Les auteurs souhaiteraient à cet effet remercier très sincèrement Dr Kwarteng pour laqualité du travail qu’il a entamé et tous les collègues de l’ADRAO qui ont volontiers relule manuel, fourni des informations utiles, posé des questions pertinentes. Nous pouvonsciter parmi eux : Brent Simpson, Marie-Josèphe Dugué, Aliou Diagne, Olaf Erenstein,Assétou Kanouté, Robert Guei, Kouamé Miézan, Frédéric Lançon, Guy Manners, WillemStoop, Toon Defoer et Moustapha Gaye. Marijke Loosvelt a édité le manuel et AïssataSylla en a assuré la composition.

Nos remerciements s’étendent également à Ankon Goli de l’Agence nationale d’appui audéveloppement rural (ANADER), Ipou Gbangbo du Projet national riz (PNR), PlacideN’Guessan du Centre national de recherche agronomique (CNRA) et Abibatou Diallo del’Organisation volontaire du développement local (OVDL).

Comme tout nouveau système, le système semencier communautaire a nécessité un appuisoutenu des autorités administratives locales pour pouvoir démarrer sur de bonnes baseset évoluer rapidement. Cet appui lui a été apporté par le Directeur général de l’ADRAO,Dr Kanayo F. Nwanze, qui a réussi à convaincre les scientifiques sur la nécessité d’inclureles connaissances traditionnelles dans les systèmes semenciers. Les auteurs du manuel luien sont reconnaissants.

Les auteurs

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Les auteurs souhaitent également remercier chaleureusement les personnes dont les nomssuivent qui ont participé à l’atelier de validation du manuel du 27 au 31 mars 2001. Ils’agit de :

N° Nom et prénoms Structure ou fonction Localité

1. Coulibaly Bema Préfecture Bouaké2. Nagumo Fujio Programme alimentaire mondial Abidjan3. Oya Bou Alain ANADER Abidjan4. Dr Lançon Frédéric Chercheur ADRAO Bouaké5. Dr Kouamé Christophe Chercheur CNRA Bouaké6. Dr N’Degbeu N’Dri Délégué régional ANADER Bouaké7. Dr Traoré Amadou Représentant Directeur régional MINAGRA Bouaké8. Kouamé N’Dri Technicien spécialisé ANADER Mankono9. Kouakou Kouadio Léonard Technicien spécialisé ANADER Vavoua

10. Latah Sour Technicien spécialisé ANADER Divo11. Tiapo Kouamé Félix Technicien spécialisé ANADER Katiola12. Kpangassa Yao Technicien spécialisé ANADER Man13. Soro Klotioloma Technicien spécialisé ANADER Bondoukou14. Kouakou Yao Marc Technicien spécialisé ANADER Béoumi15. Yapi Martial Technicien spécialisé ANADER Korhogo16. Sylla Youssouf Technicien spécialisé ANADER Séguéla17. Mme Gbo Dzamla Amin Technicienne spécialisée ANADER Bouaké18. Koulou Nazarette Technicien spécialisé ANADER Bouna19. D.E. Kouassi Technicien spécialisé ANADER Sakassou20. Djé Bi Djé Félix Technicien spécialisé ANADER Dabakala21. Diarrassouba Karim Technicien spécialisé ANADER Tabou22. Gaillé Blaigouéré Chef de zone ANADER Korhogo23. Cissé Ibrahima Technicien spécialisé ANADER Bouaké24. Diarrassouba Ousmane Technicien spécialisé ANADER Bouaké25. Dr Kadisha Katlombo Technicien spécialisé ANADER Bouaké26. Diaby Karamoko Technicien spécialisé ANADER Yamoussoukro27. Mme Amangoua Thérèse Technicienne spécialisée ANADER Bouaké28. Kissy Kraidy Michel Technicien spécialisé ANADER Bouaké29. Touré Aboukari Sékou Technicien spécialisé ANADER Bouaké30. Kouamé Kouamé Joseph Technicien spécialisé ANADER Abengourou31. Yapo Yapo Jean Paul Formateur ANADER Grand Lahou32. Kouassi N’Goran Chef de zone Man33. Akpoué Yao MINAGRA Bouaké34. Gabehonry Karidioula Assistant de recherche Man35. Dr N’Guessan Placide Chercheur CNRA Man36. Kouadio N’Guessan Exploitant agricole Béoumi37. Kouakou Kouakou Kan Exploitant agricole Béoumi38. Kouakou Kossonou Exploitant agricole Bondoukou39. Mme Ouattara Manaman Exploitante agricole Bondoukou40. Mme Dabiré Ziem Monique Exploitante agricole Bouna41. Kambou Loufaté Pierre Exploitant agricole Bouna42. Mme Koffi Adjoua Rosalie Exploitante agricole Brobo43. Ouamien Konan Prosper Exploitant agricole Brobo44. Coulibaly Siaka Exploitant agricole Dabakala45. Ouattara Tiguesolo Exploitant agricole Dabakala46. Berté Moussa Exploitant agricole Katiola47. Traoré Karim Exploitant agricole Katiola48. Kouassi N. Valentin Exploitant agricole Sakassou49. Kouamé N. Raymond Exploitant agricole Sakassou50. Yéo Zana Exploitant agricole Niofouin51. Prégnon Gnaoré Président ONG OVDL Bouaké52. Prégnon Zokou Secrétaire ONG OVDL Bouaké53. Mme Abibatou Diallo Coordinatrice de projet OVDL Bouaké54. Kpla Kadio Georges Responsable Coopérative ONG IDC Agou

Personnes ressources55. Dr Guei Robert Coordinateur INGER-Afrique, ADRAO Bouaké56. Dr Goly Ankon Chef Service semence ANADER Abidjan57. Konan Gnamien Chef Service formation ANADER Bouaké58. Ipou Gbangbo Projet national riz Yamoussoukro59. N’Zué Kouamé LANADA Yamoussoukro

Dessins : Inkpe Perpétue

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Informations sur le manuel

* les auteurs donnent lesinformations nécessairespour la mise en œuvre dusystème semenciercommunautaire au niveautechnique, organisationnel etinstitutionnel

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Informations sur le manuel

Objectif du manuel

La disponibilité en semences de qualité constitue une des principales contraintes àl’amélioration de la production rizicole en Afrique subsaharienne. Les systèmes semenciersnationaux ne parviennent pas à satisfaire convenablement la demande en semences desvariétés améliorées et à des prix abordables. En conséquence, la plupart des paysans ontrégulièrement recours à des variétés traditionnelles et continuent à utiliser leur savoir-faire en matière de production, de conservation et de diffusion des semences.

Ces connaissances acquises au fil de plusieurs générations de sélection variétale, deconservation, d’utilisation et d’échanges de semences, sont mises à profit dans le manuel« L’autoproduction améliorée ».

Dans le présent ouvrage, les auteurs donnent uniquement les informations nécessairespour la mise en œuvre du système semencier communautaire au niveau technique,organisationnel et institutionnel. En effet, le manuel n’a pas pour objectif de servir deguide du facilitateur. Ceci a fait l’objet de documents spécifiques dans lesquels sontexpliquées en détail les principales séances de formation du système semenciercommunautaire et comment les conduire.

Les principaux piliers du système semencier communautaire sont les organisationspaysannes et les paysans innovateurs. Ils ont pour mission d’améliorer sensiblement laqualité des semences et leur disponibilité à l’échelle des communautés villageoises. Pource faire, le système semencier communautaire favorise la promotion des parcellescommunes et la responsabilisation de certains paysans innovateurs à produire des semencesau nom de la communauté villageoise. D’où son appellation : Système semenciercommunautaire.

Le système semencier communautaire est beaucoup plus connu sous son nom anglais :community-based seed production system (CBSS).

Le manuel a été élaboré pour aider les chercheurs, agronomes et techniciens de terrain àse familiariser avec le système semencier communautaire en leur donnant des informationssur : (1) les techniques paysannes de production des semences, (2) l’importance des réseauxtraditionnels de diffusion des variétés, (3) les méthodes pour améliorer la qualité de lasemence à moindres coûts et (4) les aspects institutionnels et organisationnels du système.

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Destinataires du manuel

Le manuel est destiné à trois catégories d’audience :

n les agronomes et techniciens de terrain afin de les aider à travailler en collaborationavec les paysans pour trouver des solutions locales aux problèmes de semences descommunautés villageoises ;

n les sélectionneurs et agronomes impliqués dans les activités de sélection etd’amélioration variétale, d’expérimentation et de diffusion de nouvelles variétés ;

n les responsables des programmes semenciers des ministères de l’agriculture et dela recherche agricole qui gèrent les problèmes de la législation semencière,l’homologation des variétés et la maintenance des noyaux de base des principalesvariétés cultivées.

Structure du manuel

Le manuel a été élaboré autour de sept questions majeures :

1. Quels sont les principaux systèmes semenciers existants au niveau local et nationaldans les pays de l’Afrique subsaharienne ?

2. Comment valoriser au mieux les connaissances traditionnelles des paysans en matièrede production, de conservation et de diffusion des semences ?

3. Pourquoi est-il important d’asseoir le système semencier communautaire ? Quelssont ses avantages par rapport au système formel ou conventionnel ?

4. Quels sont les principaux partenaires du CBSS ?

5. Comment assurer la mise en œuvre du système semencier communautaire auniveau institutionnel, organisationnel et technique ?

6. Comment assurer une bonne maintenance de la qualité des semences dans le cadredu système communautaire ?

7. Comment assurer une imbrication efficiente du système semencier communautaireavec les activités d’expérimentation et d’homologation des variétés ?

Par rapport à ces questions, cinq modules ont été élaborés. Ces modules fournissentl’essentiel des informations nécessaires aux institutions publiques, aux programmesnationaux de recherche et de vulgarisation et aux agronomes et techniciens de terrainpour faciliter une bonne mise en œuvre du système semencier communautaire.

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Module 1 : il décrit le système semencier conventionnel et les initiatives paysannes quiont été mises au point pour faire face aux demandes des paysans en semences de qualité.Il introduit le système semencier communautaire, son fonctionnement et la notion dequalité acceptable.

Module 2 : il explique comment aborder une problématique semencière à travers undiagnostic participatif. Ensuite, il traite des conditions de succès du système, tant sur leplan institutionnel (que doivent faire les institutions publiques ?) que communautaire(comment consolider les acquis des initiatives locales à travers le renforcement des réseauxsemenciers et des capacités des paysans ?).

Module 3 : il explique en détail le rôle de chaque partenaire au développement dans lefonctionnement du système semencier communautaire. Cette démarche s’avère importantecompte tenu du fait que le CBSS est un nouveau système.

Module 4 : il décrit les liaisons à établir entre les activités d’expérimentation des variétéset d’homologation des variétés et le système semencier communautaire. Ce modulevalorise les acquis en matière de recherche-développement et explique comment anticiperle processus d’homologation des variétés et de production de semences.

Module 5 : il traite des conseils pratiques pouvant favoriser une bonne maintenance dela qualité des semences.

Interaction entre les différents modules du manuel

Module I

Système conventionnel Système traditionnel

Système communautaire

Module II : mise en œuvre du CBSS(Ministère, recherche, vulgarisation, ONG,

secteur privé, associations paysannes,paysans innovateurs)

Module III : rôle des partenaires du CBSS(Ministère, recherche, vulgarisation, ONG,

secteur privé, associations paysannes,producteurs semenciers)

Module V : conseils pour une bonnemaintenance de la qualité des semences

(Associations paysannes, producteurssemenciers)

Module IV : imbrication des activités(Ministère, recherche, vulgarisation, ONG,

secteur privé, paysans)

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1Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Module ISystèmes semenciers et

initiatives paysannes

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2 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Ce module :

* vise à décrire les systèmessemenciers existant dans lasous-région, leurs avantageset limites

* explique leur organisation etfonctionnement

* donne quelques stratégiesalternatives

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3Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Objectif

Le présent module vise à décrire les systèmes semenciers existant dans la sous-région, leurs avantages et limites. Il explique leur organisation et fonctionnementet donne quelques stratégies alternatives.

Il existe trois grandes catégories de systèmes semenciers : (1) le systèmeconventionnel, communément appelé système classique et actuellement en placedans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, (2) le système traditionnel oules initiatives paysannes et (3) le système semencier communautaire qui estessentiellement issu de la combinaison des deux catégories précédentes. Il a étémis au point par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et l’Associationpour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO).Contrairement au système conventionnel, le système semencier communautairefavorise l’implication totale des paysans et de leurs organisations dans les opérationsde production, de contrôle de qualité, de gestion et de diffusion des semences àl’échelle des communautés villageoises.

Système semencier conventionnel

Organisation et fonctionnement du système

Conformément à la réglementation en vigueur, le système semencier conventionnelest habituellement régi par le ministère de l’agriculture.

Six activités principales sont conduites dans le cadre de ce système par desinstitutions publiques bien identifiées. Ces activités couvrent essentiellement lesaspects concernant :n l’organisation de la filière semencière ;n la production des prébases ;n la production des bases et des semences certifiées de première et deuxième

générations ;n le contrôle de qualité ;n le conditionnement et le stockage ;n la commercialisation.

L’organisation de la filière semencière est destinée à assurer le bon fonctionnementdu système semencier à tous les niveaux : secteurs, zones, régions. Elle permet laprogrammation des activités de production, la formation des producteurssemenciers, leur enregistrement et l’établissement de contrats de production. Elledéfinit par ailleurs, les variétés à cultiver en fonction des localités concernées.

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4 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Elle permet une bonne organisation du processus d’homologation et de diffusiondes nouvelles variétés ainsi que de leur commercialisation.

La production des prébases est réalisée généralement par la recherche dans desconditions rigoureuses où chaque ligne est inspectée régulièrement afin de décelertoute anomalie. Elle est destinée d’une part, à reconstituer les pieds de cuve G0 etd’autre part, à approvisionner les producteurs de base en semences pures.

La production des bases et des semences certifiées de première et deuxièmegénérations est effectuée par des paysans-contractuels. Ces derniers sont identifiéset suivis par le service semencier.

Le contrôle de qualité sert à vérifier si le producteur semencier se conforme à lalégislation semencière et si les normes techniques de production de la semencesont respectées. Ces normes sont basées sur les règles internationales élaboréespar l’Association internationale d’essais de semences (ISTA) et couvrent tous lesaspects semenciers, à savoir : le choix du terrain, l’identification du précédentcultural, le respect des normes d’isolement, l’entretien des cultures, l’épuration,la protection phytosanitaire, la récolte, le conditionnement et le stockage.

Le conditionnement est réalisé avant la commercialisation. Il consiste à améliorerla qualité de la semence après la récolte. Il est mené en trois phases :n le nettoyage, le calibrage et le triage ;n le traitement à l’insecticide ;n l’emballage et l’étiquetage.

Durant le conditionnement, des échantillons de semences sont prélevés surdifférents lots. Ces échantillons sont analysés au laboratoire afin de déterminer lestrois principales caractéristiques suivantes :n le taux de germination ;n la teneur en corps étrangers ;n la pureté variétale.

Si, à l’issue des analyses la semence est acceptée, alors le service compétent,c’est-à-dire le service semencier (dans la plupart des pays de la sous-région), délivreun acte administratif certifiant sa bonne qualité. Dans le cas échéant, elle est rejetéepour être utilisée comme semence ordinaire.

La commercialisation de la semence est organisée par les institutions publiquessemencières. Ces dernières rachètent la production des paysans-contractuels, laconditionnent et la distribuent par la suite aux paysans moyennant le paiement aucomptant ou à travers une institution financière locale, sous forme d’un crédit de

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5Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

campagne. L’accès au crédit de campagne est réalisé uniquement surrecommandation des services semenciers.

Organisation des activités de production

Le système semencier conventionnel commence par la fourniture de pieds de cuve(G0) obtenus à partir des lignées-mères détenues par le sélectionneur (Fig. 1).

Les pieds de cuve sont par la suite multipliés pendant trois campagnes pour donnernaissance à des prébases (G1, G2 et G3). La production en contre-saison est souventréalisée pour accélérer le processus de multiplication des prébases. Dans la plupartdes pays, les prébases sont produites par la recherche ; cependant, on note de plusen plus l’implication de la vulgarisation et des ONG à ce niveau dans le cadre deprojets de développement.

Les prébases G3 sont vendues à des paysans-contractuels pour produire des basesG4 et ensuite des semences commerciales de 1re et de 2e reproduction (R1 et R2).Cette production est faite sous la supervision de la vulgarisation, des ONG etparfois du secteur privé.

Figure 1. Système semencier conventionnel

Go

G1

G2

G3

G4

R1

R2

Paddy ordinaire

Servicesemencier

Recherche/Secteur privé

Paysanscontractuels

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Année 6

Année 7

Année 8

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6 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Limites du système conventionnel et stratégies alternatives

Dans la quasi-totalité des pays de la sous-région, les services semenciers ont montréleurs limites dès les premières années d’indépendance (faibles quantités desemences produites, coûts élevés des semences améliorées). Ainsi, a-t-il fallu fairerecours à des subventions par le biais de projets de développement. Plusieurscauses ont été avancées pour expliquer ces contre-performances. Parmi celles-ci,on peut citer :n l’organisation centralisée du système conventionnel qui ne s’adapte pas aux

réalités de la riziculture traditionnelle ;n l’inadaptation de la législation semencière aux besoins des petits exploitants

agricoles ;n la complexité du système d’évaluation et d’homologation des variétés ;n la cherté de la semence améliorée par rapport à la semence du paysan.

Face à cette situation, plusieurs stratégies alternatives ont été élaborées pour trouverune solution appropriée au manque de semences de qualité. Parmi elles : l’appuides organismes et projets de développement, la qualité déclarée, le label interne etbien sûr, les initiatives paysannes.

Principales étapes de la production des semences du système semencierconventionnel

Pieds de cuve G0Les pieds de cuve sont multipliés à partir des lignées-mères qui constituent le produit finalde tout programme de sélection. Les pieds de cuve représentent par conséquent, la premièreétape du programme semencier.

Prébases (G1, G2, G3)G1 : première génération de prébases. Elle est produite à partir des pieds de cuve G 0.G2 : seconde génération de prébases. Elle est produite à partir des semences G 1.G3 : troisième génération de prébases. Elle est produite à partir des semences G 2.

BasesDans le système semencier conventionnel, ce terme est utilisé pour désigner la 4e génération(G4) des prébases. Elles sont produites par des paysans-contractuels.

Certifiées de 1re et 2e reproduction (R1, R 2)Elles représentent la dernière étape d’un programme semencier. Les semences certifiéessont souvent appelées semences commerciales.

R1 : elles sont produites à partir des prébases G 3 et parfois des bases G4.R 2 : elles sont produites à partir des semences R 1.

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7Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Appui des organismes de développement

Il est initié dans la plupart des cas dans le cadre de projets de développementfinancés par les bailleurs de fonds. C’est le domaine privilégié des ONG. Cesappuis permettent d’introduire de nouvelles variétés et de satisfaire la demandelocale en semences. Cependant leur impact est limité dans le temps par le faitqu’ils sont conçus et exécutés par des structures qui organisent la production, lacommercialisation et éventuellement les échanges de semences. Ainsi, au termede ces projets de développement, les actions initiées s’estompent.Les formes d’appui les plus connues sont :n le système de promotion de contrats de production de semences des variétés

améliorées ;n l’injection périodique de semences de base ;n la promotion des mini-doses (le paysan qui reçoit des semences est tenu de

rembourser le double à la récolte) ;n la réhabilitation de variétés perdues.

Qualité déclarée

Depuis 1993, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) demande un assouplissement de la législation semencière. Elle fait lapromotion de la notion de qualité déclarée, basée sur la responsabilisation dequelques vendeurs ou distributeurs de semences reconnus pour leur capacité àeffectuer les contrôles de qualité.Les procédures à respecter concernent essentiellement :n l’élaboration d’une liste des variétés concernées ;n l’enregistrement des producteurs semenciers ;n le suivi des activités de production des semences (environ 10 %) ;n la supervision légère des ventes par le secteur public.

Fonctions du système semencier conventionnel

Fonction des institutions publiques : programmation et contrôlesl Programmationl Législation et contrôlesl Formationl Production et maintenance des pieds de cuve et des prébases (G 0, G1, G2, G3)l Sélection des producteurs semenciers et élaboration de contrats de productionl Conditionnementl Organisation de la commercialisation

Fonction des organisations semencièresl Production de semences certifiées (R 1 et R2)

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8 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Cette démarche permet au secteur privé de moins dépendre des contre-performancesdes services semenciers nationaux et de disposer d’une certaine autonomie enmatière de contrôle de la qualité des semences. Elle est utilisée avec succès enGuinée par la Société de production et de commercialisation des intrants agricoles(SPCIA) qui a pu écouler sur le marché de la Sierra Léone environ 2000 tonnes en1999.

Label interne

Le système de label interne consiste à ne pas certifier les semences commerciales.Ce modèle est surtout préconisé pour les plantes autogames et les plantes àreproduction végétative.

Système semencier traditionnel ou initiatives paysannes

Plusieurs initiatives paysannes ont été menées dans la sous-région. Ces initiativesse présentent sous différentes formes séparées ou liées. Elles concernentessentiellement les groupements de producteurs de semences, les groupements derevendeurs de semences et les groupements d’entraide.

On note de plus en plus la mise en culture de parcelles communes et laresponsabilisation de certains paysans à produire des semences au nom degroupements ou de la communauté moyennant une participation des membresdans les opérations de désherbage et de récolte.

Les initiatives paysannes sont nombreuses en zone de savane et au Sahel. En zoneforestière, elles sont très localisées. Elles constituent une approche intéressante ettraduisent le désir des paysans à trouver des solutions locales aux problèmes desemences.

Les initiatives paysannes sont mal connues. Elles sont peu étudiées par lespouvoirs publics qui les appellent« secteur informel ». Or, d’après lesinformations fournies par la FAO en1998 à la conférence d’Abidjan sur lessemences, plus de 90 % des semencesdisponibles dans la sous-région sontproduites par celui-ci. Aussi, il estvivement souhaitable de procéder àson évaluation en prenant en compteles valeurs socio-culturelles et socio-économiques qui le sous-tendent.

Initiatives paysannes

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9Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

C’est dans cette optique que l’ISRA et l’ADRAO ont mis au point un systèmeintégrant les systèmes conventionnel et traditionnel. Ce nouveau système, appelésystème semencier communautaire, a pour objectif principal d’aider les paysans àmieux faire face à leurs besoins en semences grâce à : (1) une meilleure valorisationde leur savoir-faire en matière semencière, (2) une bonne connaissance desnouvelles variétés, (3) une formation sur les techniques de production et deconservation des semences et (4) une large circulation de l’information sur lesbesoins et les disponibilités en semences.

Système semencier communautaire

Organisation et fonctionnement du système

Le système semencier communautaire (CBSS) constitue une nouvelle approchedestinée à favoriser l’appropriation des principales activités semencières par lescommunautés villageoises.

Il tient compte des performances et des échecs des différentes initiatives qui ontété initiées dans plusieurs pays de la sous-région et fait la promotion de la semencede qualité acceptable pour trouver une solution au manque de semences de qualité.

Le système semencier communautaire intègre deux systèmes complémentaires :le système centralisé (conventionnel) et le système décentralisé (traditionnel).

Le système centralisé est géré par les institutions publiques. Il est plus axé sur lamaintenance des pieds de cuve, la certification des prébases et la gestion d’unebase de données à l’échelle nationale que sur l’organisation et l’animation d’unprogramme semencier. Ceci est du ressort des organisations paysannes.

Le système décentralisé est destiné à assurer la disponibilité des bases et dessemences de qualité acceptable.

Par opposition au système centralisé où le rôle des organisations paysannes selimite à la production des semences de 1re et de 2e reproduction, le CBSS favorisel’implication des organisations paysannes et des paysans innovateurs dans plusieursactivités. Celles-ci couvrent essentiellement :n la production des bases ;n la production de la semence de qualité acceptable ;n le contrôle de la qualité des semences ;

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10 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

n le conditionnement ;n la diffusion des semences.

La production des prébases est menée par la recherche. Néanmoins, des structurespara-publiques et des sociétés privées peuvent bien s’insérer dans ce créneau.L’essentiel est qu’elles produisent les prébases dans les règles de l’art. En effet, ilest important de noter que les prébases de type G2 doivent obligatoirement fairel’objet d’une certification. Cette procédure est destinée à garantir la qualité dessemences avant leur entrée dans un système totalement décentralisé et géré par lespaysans.

La production des bases est effectuée par des organisations paysannes et des paysansinnovateurs identifiés pour leur dynamisme et leur savoir-faire en matière deproduction de semences de qualité. Les bases ne font pas l’objet d’une certification ;cependant leur production doit se faire dans de bonnes conditions (apport d’engrais,désherbage chaque fois que nécessaire, épurations régulières, conditionnementlocal, etc.).

La semence de qualité acceptable est issue de la multiplication des bases. Ellepeut être produite par tout paysan qui le souhaite. Des conseils pratiques sontélaborés afin de limiter les risques de pollution des semences par des corps étrangerset de baisse de la faculté germinative.

Principales étapes de la production des semences du système semenciercommunautaire

Pieds de cuveLes pieds de cuve sont multipliés à partir des lignées-mères qui constituent le produit finalde tout programme de sélection.

Prébases (G1, G2)G1 : première génération de prébases. Elle est produite à partir des pieds de cuve G 0.G2 : seconde génération de prébases. Elle est produite à partir des semences G 1.

Les prébases G2 font l’objet d’une certification.

BasesDans ce système, le terme « bases » est utilisé pour désigner la 3e génération des prébases.Les bases sont produites avec beaucoup de rigueur, mais elles ne nécessitent pas decertification.

Qualité acceptableIl s’agit de semences de bonne qualité (taux de germination > 80 %, pureté variétale > 90 %)mais qui n’ont pas fait l’objet d’une certification.

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11Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

Le conditionnement est effectué après un bon séchage et battage des semences.Celui-ci consiste en un bon vannage des semences afin de les débarrasser desimpuretés (débris végétaux, graines d’adventices et d’autres variétés). A l’issuede cette opération, la semence est traitée à l’insecticide chimique ou naturel pourassurer une bonne conservation. Dans le cas des semences stockées sous forme debottillons, le conditionnement est réalisé à la veille des semis.

La diffusion des semences est effectuée en utilisant les canaux traditionnels. Cescanaux sont très diversifiés. Ils bénéficient de l’appui du système communautairequi facilite l’accès à l’information sur les stocks disponibles et les besoins despaysans.

Organisation des activités de production

Les activités de production (Fig. 2) sont les suivantes :n la maintenance des pieds de cuve et la fourniture des prébases (G1 et G2) ;n la multiplication des bases ;n la multiplication des semences de qualité acceptable.

La production des prébases comprend la maintenance des pieds de cuve G0 et lamultiplication des prébases G1 à partir des G0 et des G2 à partir des G1.

Les prébases G2 sont vendues aux producteurs semenciers domiciliés dans lesgrandes zones de production de riz. Ces producteurs multiplient les G2 pour obtenirdes bases. L’appellation « bases » dans le présent système n’a pas la mêmesignification que dans le système conventionnel dans la mesure où les semencesne sont pas certifiées.

L’absence de certification des bases ne doit en aucun cas engendrer une baisse dela qualité des semences. A cet effet, des séances de formation, d’information et desensibilisation sont organisées pour renforcer les capacités des paysans en matièrede techniques de production, de contrôle de la qualité et de diffusion des semencesà l’échelle des communautés villageoises.

En cas de commande extérieure, l’appui des services semenciers doit être sollicitépour respecter les normes internationales.

La formation constitue l’un des principaux supports du CBSS. Elle est destinée àaider les paysans à mieux se prendre en charge et à évoluer du stade d’agriculturede subsistance au stade d’agriculture intensive. Les producteurs de bases bénéficientd’un appui régulier d’un agronome ou d’un technicien supérieur qui ont pour

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12 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

mission de discuter avec eux des possibilités d’améliorer la qualité des semenceset des opportunités de commercialisation existant dans les localités environnantes.

La production de la semence de qualité acceptable est effectuée par les paysansdomiciliés dans les communautés villageoises. Tout comme les bases, la semencede qualité acceptable n’est pas certifiée ; cependant elle fait l’objet d’un suiviparticulier notamment durant les phases de récolte et post-récolte.

Il est ressorti des diagnostics réalisés sur le terrain que le faible taux de germinationet les mélanges de variétés constituent les principaux facteurs de détérioration de

Figure 2. Système semencier communautaire

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

RechercheSecteur privé

G0

G1

G2

Bases

Servicesemencier

Villages où lessemences sontsuivies par lespaysansinnovateurs etorganisationspaysannes encollaboration avecles agents deterrain pendantenviron 5 ans

Paysans innovateurs etorganisations paysannesorganisent lerenouvellement desbases, enregistrent lesbesoins et facilitent laproduction encollaboration avec lestechniciens supérieurs

PaysansOrganisations paysannesVulgarisationSecteur privéONG

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13Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

la qualité des semences. Ces facteurs sont suivis par les paysans afin de les maintenirà des niveaux convenables, c’est-à-dire supérieur à 80 % pour le taux de germinationet supérieur à 90 % pour la pureté variétale.

Le suivi est réalisé avec la collaboration des techniciens de terrain pour assurerune bonne maintenance des semences. Chaque producteur doit parvenir à gérerson noyau de base pendant une période d’environ quatre à cinq ans sans avoirbesoin de le renouveler.

Des ateliers de formation sont organisés à l’intention des paysans pour les aider àassurer une bonne maintenance de la qualité des bases et des semences de qualitéacceptable.

Il importe de souligner que la notion de qualité ne concerne pas seulement leproducteur mais elle est beaucoup plus l’affaire de l’utilisateur qui doit être sûrdes caractéristiques des semences qu’il achète. La sensibilisation porte un accentparticulier sur ce sujet pour favoriser les contrôles internes.

Avantages du système semencier communautaire

Contrairement au système conventionnel qui détermine les opérations à mener enamont et en aval, le CBSS se limite à la facilitation. L’essentiel de ses activités estmené par les paysans et leurs organisations, en fonction des informationsdisponibles et de leurs propres options de production (semences à des buts lucratifsou pour l’autosatisfaction des besoins locaux).

Plus loin sont données des informations qui permettent de mieux valoriser le CBSSen rapport avec certaines activités qui sont conduites en amont. Il s’agit enparticulier de :n l’expérimentation des nouvelles variétés, notamment par la méthode de

sélection variétale participative ;

n les démonstrations et tests variétaux ;

n l’homologation des variétés ;

n la gestion de l’information sur les stocks et les besoins en semences.

Le système semencier communautaire présente plusieurs avantages qui luipermettent de devenir progressivement un système complémentaire au programmeconventionnel. Ces avantages sont les suivants :

1. Le CBSS ne nécessite pas beaucoup de moyens humains, financiers etlogistiques. Il s’appuie sur les dynamiques internes à la communautévillageoise.

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14 Module I : systèmes semenciers et initiatives paysannes

2. Le CBSS favorise la collaboration entre paysans, techniciens et pouvoirspublics pour trouver des solutions appropriées aux problèmes de semences.

3. La variété peut être déjà accessible aux paysans, en moyenne trois à quatreannées après son homologation, contre habituellement sept années.

4. En accédant plus tôt aux variétés sélectionnées, les paysans peuvent améliorerrapidement leur niveau de production et par conséquent, leurs revenus.

5. La semence de qualité est directement disponible dans les communautésvillageoises et pas uniquement dans les centres semenciers.

6. La semence est facilement accessible aux communautés villageoisesenvironnantes grâce aux mécanismes traditionnels de diffusion.

7. Le CBSS favorise le renouvellement des noyaux de base tous les quatre à cinqans et non plus tous les ans comme actuellement requis dans le cadre du systèmeconventionnel.

8. Le CBSS favorise l’émergence de petites entreprises semencières dans lescommunautés villageoises ainsi que la naissance de filières semencièresadaptées aux réalités des petits exploitants agricoles (Annexes 4, 5 et 6).

9. Le CBSS encourage la promotion des cultivars locaux en les mettant à ladisposition des paysans. Cette démarche tend à réduire les risques de disparitiondes cultivars traditionnels. Elle vise à offrir aux paysans un cadre légal pourmieux les valoriser.

Fonctions du système semencier communautaire

Fonctions des institutions publiques : facilitationl Production et maintenance des pieds de cuvel Certification des prébasesl Gestion d’une base de données à l’échelle nationalel Ateliers pratiques, d’évaluation et de sensibilisation

Fonction des organisations paysannesl Sélection variétale participativel Production de bases et de semences de qualité acceptablel Fourniture d’information sur les stocks et les besoins en semencesl Contrôle de la qualité des semences localesl Diffusion des semences

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15Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Module IIMise en œuvre du systèmesemencier communautaire

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16 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Ce module :

* vise à faciliter la mise enœuvre du système semenciercommunautaire

* donne des informationssur les instruments ettechniques nécessairespour un bon fonctionnementdu système semenciercommunautaire

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17Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Objectif

Le module vise à faciliter la mise en œuvre du système semencier communautaire.Il donne des informations sur les instruments organisationnels et les techniquesnécessaires au bon fonctionnement du système semencier communautaire àl’échelle des communautés villageoises des principales régions productrices desemences et au niveau national. Pour ce faire, il est important de procéder à unebonne identification des contraintes et des opportunités de production.

Diagnostic participatif

Le diagnostic participatif constitue une méthode de collecte, d’analyse et d’échanged’informations. Il permet de mettre en exergue les contraintes de disponibilité desemences de qualité auxquelles les paysans sont confrontées et les solutionsutilisées. Il existe plusieurs méthodes de diagnostic participatif. Cependant, leprésent manuel traite uniquement le diagnostic participatif global et le diagnosticparticipatif spécifique.

Diagnostic participatif global

Un diagnostic participatif global bien conduit permet :n une identification des contraintes rencontrées et des opportunités offertes ;

n une recherche commune de solutions appropriées ;

n un partage des connaissances ;

n un partage des responsabilités, donc une logique de solidarité ;

n la naissance d’un réseau des principaux acteurs du développement.

Un diagnostic participatif permanent peut être organisé afin d’assurer uneréactualisation régulière des connaissances et un flux d’information à tenir à ladisposition de tous les partenaires au développement.

Diagnostic participatif spécifique

Au terme du diagnostic participatif global, on peut envisager de procéder à undiagnostic participatif spécifique dans le but d’étudier en profondeur un aspectd’une problématique donnée d’un groupe-cible ; par exemple celle concernant lestechniques endogènes de conservation des semences de riz d’une communauté.

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18 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Le diagnostic participatif spécifique diffère du diagnostic participatif global quitraite de sujets d’ordre général et qui par ailleurs, nécessite l’intervention d’équipespluridisciplinaires, comme c’est souvent le cas lors des montages de programmesde développement.

Fonctions du diagnostic participatif spécifique

Le diagnostic participatif spécifique permet de répondre à certaines questions parmilesquelles :

1. La production de semences constitue-t-elle une contrainte majeure pour améliorer laproduction de riz ? Si oui, pourquoi ?

2. Existe-t-il des solutions locales à ce problème ?l Si oui, quelles sont ces solutions ?l Si non, comment font les paysans ?

3. Le CBSS peut-il constituer une solution efficace et durable pour aider les paysans àmieux faire face aux problèmes de variétés améliorées et de semences de qualité ?Si oui, quelle démarche faudrait-il adopter à l’échelle de la communauté villageoise etau niveau national ?

Entretien individuel

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19Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Thèmes de discussion utiles à aborder durant un diagnosticparticipatif

Il s’agit de thèmes de discussions sur lesquels le technicien doit mettre l’accent.On peut noter parmi ceux-ci : les systèmes de production, les modes d’obtentiondes semences, les initiatives paysannes et les considérations socio-économiques.

Systèmes de production

L’analyse des systèmes de production permet de se rapprocher davantage des réalitéspaysannes. Aussi, il est important d’accorder un accent particulier auxcaractéristiques suivantes :n les pratiques culturales utilisées (labour, mode de semis, désherbage) ;

n l’organisation des activités de récolte et post-récolte (séchage, battage,vannage, transport, conservation) ;

n la source de la main-d’œuvre utilisée (main-d’œuvre familiale, groupementsd’entraide, main-d’œuvre extérieure) ;

n les modes de paiement de la main-d’œuvre (nature, espèces) ;

n les différentes variétés et leurs origines ;

n l’importance relative des variétés locales par rapport aux variétés amélioréesdans les exploitations.

Modes d’obtention des semences

Les paysans obtiennent leurs semences par : (1) l’autoproduction des semences,(2) la production de semences commerciales et (3) l’utilisation de canaux extérieurs.Pour chaque mode, le technicien doit essayer de recueillir le maximumd’information sur les voies utilisées par le paysan pour se procurer des semences.Par exemple, en ce qui concerne :

n l’autoproduction, le technicien doit se renseigner sur la manière dont lessemences sont produites, ses avantages et ses inconvénients. Il doit égalements’informer sur la couverture des besoins en semences du paysan et dans le caséchéant, les solutions alternatives utilisées.

n la production de semences commerciales, le technicien doit se renseigner surles intrants utilisés :

l semences certifiées, semences de prébase (prix, lieu d’achat) ;

l engrais (lesquels, prix, lieu d’achat). S’il s’agit de compost, il doit préciserle mode de fabrication et l’intérêt que les paysans lui accordent ;

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20 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

l insecticides chimiques (lesquels, prix, lieu d’achat) ou naturels (mode defabrication) ;

l herbicides (lesquels, prix, lieu d’achat).

Le technicien doit également prendre en considération les aspects decommercialisation, notamment les difficultés éventuelles d’écoulement dessemences.

n l’utilisation de divers canaux extérieurs, le technicien doit se renseigner surles canaux utilisés et leur mode de fonctionnement. Par exemple, s’il s’agit deprêt, il doit s’intéresser aussi bien au mode d’acquisition de la semence qu’auxmodalités de remboursements (espèces, nature, quantités). S’il s’agit d’achat,il serait intéressant de savoir le lieu d’achat des semences, le prix d’unkilogramme de semences ou d’une unité locale (un bol, un pot, une calebasse).

Le technicien doit en outre recueillir des commentaires sur les prix qui sontpratiqués et éventuellement sur les difficultés d’approvisionnement etd’écoulement des semences.

Principales sources d’approvisionnement en semences

Autoproduction : il s’agit de semences prélevées par le paysan de sa récolte.

Dons : de petites quantités de semences sont souvent données aux parents, beaux-parentset amis afin de les aider à entrer en possession de nouvelles variétés. Dans certainescommunautés, la vente de semences est proscrite par les coutumes.

Prêts : ils représentent une source non négligeable d’approvisionnement en semences. Ilssont pratiqués sur la base de la confiance. Le paysan bénéficiaire rembourse la mêmequantité. Il arrive néanmoins que dans certains cas, une quantité plus importante soitdemandée ou alors le paiement en espèces.

Echanges : ils sont très fréquents. Les échanges se font pour obtenir de nouvelles variétésou pour changer de vieilles semences. Ils sont réalisés également pour rémunérer un travailaccompli.

Vente : de petites quantités de semences sont souvent vendues aux commerçants locauxchaque fois que le paysan est confronté à un besoin d’argent.

Ces petites quantités sont collectées puis revendues sur le marché local ou dans les marchéshebdomadaires.

Le mouvement des semences sur de longues distances est effectué par le biais des marchéshebdomadaires et par l’entremise des coopératives et unions, des agents de développementet du secteur privé.

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21Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Initiatives paysannes

Le technicien doit analyser les initiatives locales (passées ou actuelles) dans ledomaine de la production et de la commercialisation des semences. En particulier,il est important de savoir :n les objectifs de ces initiatives (satisfaction des besoins en semences des paysans,

commercialisation ou les deux à la fois) ;

n le mode de fonctionnement ;

n l’historique des initiatives. Si dans le passé, les paysans ont collaboré aveccertaines structures de l’état, des organisations non gouvernementales ou desprojets dans le domaine semencier, préciser les avantages et inconvénients decette collaboration. S’il y a eu des échecs, comment les expliquent-ils et quellessolutions préconisent-ils à présent ?

Conditions socio-culturelles

La prise en compte des réalités sociales constitue le fondement du systèmesemencier communautaire. Parmi les facteurs les plus déterminants, on peut citerla situation foncière et le genre.

L’analyse de la situation foncière permet de comprendre les formes d’accès à laterre. Le droit de propriété sur la terre est un phénomène assez complexe. Engénéral, la terre appartient aux familles fondatrices des villages. Cependant, avecles phénomènes de mariage et d’héritage, la terre peut revenir à des personnesextérieures à la localité.

La terre peut faire l’objet de prêt, de contrat saisonnier d’exploitation ou toutsimplement de don.

En fonction de ces critères, lepaysan peut être intéressé àinvestir à long terme dans laterre ou à l’exploiter pour uneseule campagne agricole.

Un paysan expliquant lasituation foncière lors d’undiagnostic participatif

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22 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

L’analyse socio-culturelle différencie clairement les responsabilités de l’hommeet de la femme dans la conduite des activités agricoles. Cette différenciation permetd’assurer une plus grande efficacité de mise en œuvre du système semencier,notamment en ce qui concerne les activités de gestion des semences à des finsagricoles, commerciales ou culturelles.

Les connaissances de l’homme ou de la femme varient en fonction de leur rôledans la société et de l’utilisation de la semence à des fins d’autoconsommation oude commercialisation.

Dans le cadre de l’agriculture traditionnelle, la femme joue un rôle de premierplan dans la production du riz. En particulier, elle constitue l’essentiel de la main-d’œuvre locale durant les opérations de sarclage manuel, de récolte, de séchage,de battage et de vannage. L’homme intervient surtout dans les travaux de défrichageet de labour du sol.

Les femmes s’occupent également de la gestion du patrimoine végétal. C’est àelles, mais pas exclusivement, que revient la mission de choisir, en fonction dutype de sol et des objectifs de production, quelles variétés semer. Elles détiennentde précieuses connaissances sur la diversité génétique des cultivars et sur leurscaractéristiques spécifiques liées par exemple, à leur dormance ou à leur mode deconservation. Les femmes sont d’excellentes gestionnaires. Elles ont une bonneconnaissance des contraintes en matière de semences, des opportunités et du degréd’acceptabilité de chaque variété.

Les femmes représentent une bonne source d’information sur les connaissancesendogènes en matière de production et de conservation des semences, ainsi quesur les canaux traditionnels de diffusion. Une compréhension de ces éléments estfondamentale pour une mise en œuvre efficiente du CBSS.

Aspects institutionnels

Le système semencier communautaire est un nouveau modèle. Sa mise en œuvrenécessite l’élaboration d’une stratégie à l’échelle nationale dans le but d’optimiserles efforts des acteurs du développement des différentes communautés villageoisesconcernées.

Pour ce faire, il est recommandé d’organiser un atelier de lancement à l’issueduquel, un observatoire national est mis en place. Un comité national pourraêtre installé plus tard. Cependant, compte tenu de son importance dansl’organisation du processus d’homologation des variétés et dans l’animation dusystème semencier, le comité national nécessitera une reconnaissance officiellepar l’autorité compétente.

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23Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Mise en place d’un observatoire

La mise en place d’un observatoire peut être effectuée durant l’atelier de lancementdu CBSS. L’observatoire a pour mission principale de collecter et de diffuserl’information sur les disponibilités en semences et sur les besoins exprimés parles paysans par variété et par localité. Cette information est fondamentale en cesens qu’elle permet aux structures concernées de connaître les quantités desemences de prébase à produire pour satisfaire les besoins des communautésvillageoises. En principe, trois personnes-ressources issues de la recherche, de lavulgarisation et du secteur privé suffisent pour former l’observatoire national. Labase de données peut être élaborée en utilisant de simples logiciels tels que MSExcel, Quattro Pro, MS Access ou en utilisant les outils du système d’informationgéographique (SIG).

Mise en place d’un comité national

L’élaboration d’une stratégie globale pour une bonne mise en œuvre du systèmesemencier communautaire nécessite un engagement des partenaires nationaux àtravers des comités nationaux de promotion du système semencier communautaire(CNP-CBSS). Ces comités pourraient comprendre neuf membres dont :n 2 représentants des organisations paysannes ;

n 2 représentants des paysans innovateurs ;

n 1 représentant du secteur privé ;

n 1 représentant des ONG ;

n 1 représentant des institutions nationales de recherche ;

n 1 représentant des institutions de vulgarisation ;

n 1 représentant du ministère de l’agriculture.

La forte représentativité des paysans (quatre membres sur neuf) a pour objectifd’amener le CNP-CBSS à mieux prendre en compte les préoccupations des paysans.

D’autre part, il est vivement recommandé que les paysans assurent la présidenceou le secrétariat général du comité. Les représentants des institutions nationalesde recherche et de vulgarisation servent de conseillers au comité national. Ils doiventêtre choisis parmi les agents maîtrisant les outils de recherche participative et depromotion des connaissances endogènes. Ces agents doivent être des facilitateurs,c’est-à-dire des techniciens en production de semences mais ayant de bonnesprédispositions en matière de communication avec les paysans.

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24 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Dans les pays où il existe une commission nationale d’homologation et d’inscriptiondes variétés au catalogue officiel, il n’est peut-être pas nécessaire de mettre enplace un comité national de promotion du système semencier communautaire.Cependant, on doit veiller à la restructurer dans l’esprit d’une meilleureresponsabilisation des paysans dans le processus d’homologation des variétés. Eneffet, il n’est pas superflu de souligner que dans la plupart des pays de la sous-région, les commissions nationales d’homologation et d’inscription des variétésau catalogue officiel vivent dans une léthargie totale.

Dans le cas des pays, où les principes d’homologation et d’inscription des variétésau catalogue officiel ne sont pas encore entrés en vigueur, la mise en place d’unCNP-CBSS pourrait être d’une grande contribution.

l Les membres de l’observatoire sont membres à part entière du comiténational semencier.

l Le paysan doit être membre à part entière du comité national depromotion du système semencier communautaire. Il doit jouer unrôle de premier plan dans le processus d’homologation des variétés.

l Le comité national de promotion du système semenciercommunautaire facilite la mise en œuvre du système semencier etgère, à travers l’observatoire national, une base de données sur lesactivités conduites sur le terrain.

Redéfinition de la législation semencière

La commission nationale d’homologation et d’inscription des variétés au catalogueofficiel s’appuie sur une législation semencière.

La législation semencière constitue le socle qui réglemente le fonctionnement dusystème semencier à l’échelle nationale. Elle structure et organise l’actionsemencière tout en favorisant la lutte contre des introductions non autorisées desemences. Ses principaux objectifs sont de :n protéger l’agriculture des pays contre des introductions d’insectes et de

maladies ;

n assurer aux paysans une bonne qualité des semences à travers la certification ;

n protéger les droits d’obtenteur des sélectionneurs qui pourraient en retour,recevoir des droits d’auteur.

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25Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Dans la pratique, la législation semencière n’a été efficace que durant les premièresannées d’indépendance lorsque les états disposaient de ressources humaines etfinancières suffisantes pour assurer les contrôles de routine. Plus particulièrement,depuis le début de l’ajustement structurel, le secteur semencier traverse une périodedifficile. Bien sûr, des initiatives locales sont prises mais elles ne sont pas suffisantespour faire face aux multiples demandes en semences. De surcroît, la législationsemencière, en l’absence de moyens adéquats, s’est transformée en source deblocage des initiatives nouvelles. Aussi, il est opportun de la revoir en profondeurafin de l’adapter aux réalités du moment, en intégrant les besoins des communautésvillageoises et du secteur privé.

A ce propos, il est vivement souhaitable que les procédures d’homologation etd’inscription des variétés au catalogue officiel prennent en compte les appréciationsdes paysans. Ces appréciations doivent être déterminantes dans le cas du riz.Ainsi, si pour une variété donnée, une forte demande en semences est enregistréede la part des paysans, la commission nationale doit étudier la possibilité d’entamerle processus de son homologation.

Aspects organisationnels à l’échelle de la communauté villageoise

Les aspects organisationnels traitent de la gestion des variétés locales et durenforcement du réseau semencier à l’échelle de la communauté villageoise.

Gestion des variétés locales

Comme indiqué plus haut, le système semencier communautaire prend enconsidération les variétés locales. Ces variétés sont entretenues par les paysansà travers un processus de sélection dynamique. Par conséquent, il est important,en plus des collections des stations de recherche, de responsabiliser certainspaysans ou chefs coutumiers dans la gestion des noyaux de base des variétéslocales. Cela peut se faire moyennantla reconnaissance de leur rôle dans lacréation et la maintenance de ce typede matériel végétal. Une autre formede responsabilisation consiste ànégocier des contrats de productionde semences à tenir à la dispositiondes paysans qui en expriment lebesoin.

Variété locale

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26 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Il importe de noter que des problèmes d’homogénéité et de stabilité sontfréquemment rencontrés sur les variétés locales. En outre, les programmesnationaux de recherches agricoles ne sont pas toujours bien outillés pour gérer cesvariétés. Dans la majorité des cas, ils ne conduisent pas de travaux de recherchedans le domaine des ressources phytogénétiques et ne s’intéressent par conséquentqu’aux variétés améliorées.

En dépit de cela, les programmes nationaux sont invités à intégrer les variétéslocales dans leur stratégie de multiplication des semences. En particulier, ilspourraient organiser des missions de collecte des cultivars locaux et traditionnelsafin de les multiplier pour les tenir à la disposition des paysans. Ils pourraientégalement s’adresser à des institutions internationales de recherches agricolescomme l’ADRAO pour obtenir certaines souches.

L’intégration des variétés locales dans le dispositif semencier est d’autant plusimportante qu’elle permet de trouver une solution à l’éternel problème deréhabilitation des cultivars locaux à la suite des guerres (cas de la Sierra Leone etdu Libéria) ou de catastrophes naturelles (sécheresse en Afrique subsahariennedurant les années 1970).

Renforcement du réseau semencier à l’échelle de la communautévillageoise

Les paysans innovateurs et les organisations paysannes constituent les principalesforces motrices sur lesquelles s’appuie le système semencier communautaire.Contrairement au système conventionnel, le système semencier communautaireintègre le système décentralisé et son mode de fonctionnement. Les circuitssemenciers existant dans les communautés villageoises sont très dynamiques. Ilssont généralement basés sur les relations sociales ou sur le système traditionnel decommercialisation des semences. Ils jouent un rôle fondamental dans ladissémination des semences dans les communautés villageoises et peuvent parconséquent, assurer la durabilité du nouveau système.

Les paysans innovateurs et les organisations paysannes impliqués dans le CBSSsont appelés à œuvrer pour le renforcement des réseaux endogènes de diffusiondes semences.

A moyen terme, le renforcement des réseaux endogènes pourra favoriser lanaissance progressive d’entreprises semencières rurales. Ces dernières présententle double avantage d’une part, de faciliter le rapprochement de la semence vers lespaysans et d’autre part, de s’adapter aisément au système traditionnel dedissémination des variétés qui est essentiellement basé sur les dons, les prêts, leséchanges et l’achat de petites quantités de semences.

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27Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

La contribution des paysans innovateurs et des organisations paysannes estfondamentale pour avoir une meilleure compréhension des pratiques traditionnellesen matière de gestion et de diffusion des semences, plus particulièrement sur lesaspects concernant : (1) les us et coutumes et les rituels qui accompagnent lasemence, (2) les techniques traditionnelles de production et de conservation de lasemence et (3) les circuits locaux de dissémination des variétés.

Trois supports sont utilisés pour favoriser le renforcement des circuits endogènesde diffusion de semences : l’information, la sensibilisation et les rencontres inter-groupes.

Information

L’information constitue un facteur déterminant, permettant de rendre plusdynamiques les circuits informels de dissémination et de commercialisation dessemences.

Il existe plusieurs réseaux endogènes de circulation de l’information. Parmi eux,on peut citer : les rencontres informelles, les cérémonies religieuses (baptêmes,funérailles, mariages) et les marchés locaux et hebdomadaires. Ces derniers jouentun rôle important dans la circulation de l’information d’une communauté villageoiseà une autre et sur de longues distances.

Sensibilisation

La sensibilisation favorise la promotion de la semence de qualité. Elle est menéeà travers les mass media (journaux, films documentaires, radio, télévision) et sousforme d’affiches sur des thèmes divers concernant par exemple :n la production et l’utilisation de la semence de qualité acceptable ;

n les nouvelles méthodes de conservation des semences à moindres coûts ;

n l’utilisation des biopesticides dans la protection des semences contre lesravageurs.

Les campagnes de sensibilisation sont également l’occasion pour informerrégulièrement sur les semences disponibles, les lieux de stockage et les prixproposés.

Rencontres inter-groupes

Elles favorisent les échanges entre paysans sur des problèmes d’intérêts communs.Elles peuvent constituer de bonnes opportunités pour initier des activités decollaboration entre communautés villageoises.

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28 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Durant ces rencontres, des informations sont données sur les nouvelles variétés etleurs caractéristiques, les lieux de stockage des semences, les quantités disponibleset les prix proposés.

Renforcement des capacités des paysans en matière semencière

Le renforcement des capacités des paysans en matière semencière passeessentiellement par la formation. La formation constitue un excellent supportpédagogique pour la mise en œuvre efficiente du système semenciercommunautaire. Elle a pour objectif de familiariser les paysans avec les principauxoutils nécessaires à une bonne organisation des activités semencières dans lescommunautés villageoises et la consolidation des acquis au niveau régional etnational.

La formation est effectuée en trois étapes :n les ateliers de lancement ;

n les ateliers pratiques ;

n les ateliers d’évaluation.

Ateliers de lancement du CBSS

Les ateliers de lancement du CBSS sont organisés à l’échelle nationale ou régionaleavant d’initier le système semencier communautaire. Ils sont toujours précédés dediagnostics participatifs spécifiques qui sont réalisés dans les principales zonesproductrices de riz. Comme indiqué plus haut, les diagnostics participatifsspécifiques permettent non seulement de savoir si la disponibilité de semences dequalité est une contrainte majeure à la production mais également de s’imprégnerdes expériences locales de gestion des problèmes semenciers. Un exemple dethèmes de discussion est inclus en annexe 1. Il a pour objectif d’adapter le CBSSaux réalités locales afin d’aider les paysans intéressés à mieux faire face à leursbesoins en semences et à satisfaire les demandes exprimées par les utilisateurs.

Les ateliers de lancement sont l’occasion de faire un bilan des initiatives locales etde structurer le nouveau système semencier par un partage des responsabilitésentre producteurs de prébases, de bases et de semences de qualité acceptable.

Il y a lieu de différencier les ateliers de lancement de portée nationale de ceuxdestinés aux régions, zones et communautés villageoises. Si dans le premier cas,le comité national en est le maître d’œuvre, dans le second, les paysans innovateurset les organisations paysannes en sont les principaux acteurs. Ces dernierstravaillent, avec la collaboration des agents de terrain sur la programmation etl’organisation des ateliers pratiques de terrain, ainsi que sur l’évaluation de

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29Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

l’efficacité du système sur le terrain. C’est à eux qu’il revient de veiller à lamaintenance de la qualité des semences en pratiquant des tests de germination etde pureté des variétés pour décider, si besoin est, du renouvellement des noyauxde base.

L’atelier de lancement est destiné à la formation des principaux acteurs dudéveloppement sur la mise en place et le fonctionnement du système semenciercommunautaire.

Le programme ci-dessous donne des indications sur les thèmes éventuels àaborder : les systèmes semenciers et les initiatives paysannes (valorisation despratiques paysannes), les techniques de production des bases et des semencesde qualité acceptable, la maintenance des noyaux de base, le conditionnement etle stockage des semences, les aspects économiques de la production, l’organisationdes ateliers pratiques et des ateliers d’évaluation et de sensibilisation, l’appui àl’émergence des entreprises semencières rurales, le fonctionnement du comiténational, le fonctionnement de l’observatoire national et la gestion d’une base dedonnées des stocks disponibles et les besoins des paysans, la législation semencièreet l’homologation des variétés.

Ateliers pratiques

Les ateliers pratiques sont organisés en plein champ durant la campagne hivernale.Ils ont pour objectif de favoriser l’échange d’expériences entre les paysans sur lesméthodes de travail utilisées pour améliorer la qualité de leurs semences.

Les ateliers pratiques sont l’occasion pour les paysans de visiter les sites deproduction des semences de base, des démonstrations et tests variétaux en coursdans les localités environnantes. Ils constituent des moments privilégiés où lespaysans discutent essentiellement de problèmes de techniques de production pouraméliorer la qualité de la semence :n pratiques culturales (modes de semis, désherbage, utilisation d’engrais

chimiques et de matières organiques,etc.) ;

n méthodes de lutte contre les ravageurs(piégeage, utilisation de pesticideschimiques et naturels, etc.) ;

n techniques d’amélioration de laqualité de la semence (isolement,épuration, choix et conditionnementdes semences, gestion des stocks,etc.).

Conduite d’un atelier pratique

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30 Module II : mise en œuvre du système semencier communautaire

Les ateliers pratiques sont organisés par les techniciens mais animés par lespaysans. Deux ateliers pratiques suffisent par campagne agricole.

Ateliers d’évaluation et de sensibilisation

Les ateliers d’évaluation et de sensibilisation peuvent se dérouler immédiatementaprès la récolte du riz ou un peu plus tard. Ils visent deux objectifs essentiels :l’évaluation des acquis en matière de techniques de production des semences et lasensibilisation des paysans sur les aspects organisationnels et de commercialisation.

Dans le premier cas, l’accent est mis sur la maintenance de la pureté variétale, labonne organisation des activités post-récoltes et des tests de germination.

Dans le second cas, les discussions sont essentiellement axées sur les moyensde renforcer la capacité d’organisation des paysans, la professionnalisation et laspécialisation de certains d’entre eux et la gestion de l’information sur les semencesdans les communautés villageoises.

La sensibilisation sur les aspects organisationnels vise également la naissanced’une filière semencière à l’échelle de la communauté villageoise. Cette dernièreest d’autant plus importante qu’elle pourrait organiser les opérations decommercialisation des semences. L’existence de filières locales pourra à l’avenirpermettre l’utilisation d’unités mobiles de conditionnement des semences. Cesunités sont beaucoup plus adaptées aux réalités des petits exploitants agricolesque les complexes industriels actuellement utilisés.

Durant les ateliers d’évaluation et de sensibilisation, les techniciens doivent êtreen mesure de communiquer les informations relatives aux stocks disponibles, laqualité des semences de leurs localités, les différents prix proposés et les besoinsen semences exprimés par les paysans pour la campagne future. Les agents deterrain doivent par conséquent avoir sur eux l’information requise sur leurscommunautés villageoises respectives pour alimenter la base de données au niveaurégional et national.

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31Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Module IIIRôle des principaux acteurs

du système semenciercommunautaire

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32 Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Ce module :

* clarifie le rôle de chaquepartenaire afin de faciliterune bonne exécution desactivités organisationnelleset techniques

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33Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Objectif

Le module clarifie le rôle de chaque partenaire afin de faciliter une bonne exécutiondes activités organisationnelles et techniques.

Les principaux partenaires du système sont : les organisations paysannes, lesproducteurs de semences de base, les producteurs de semences de qualitéacceptable, les agents de terrain, les techniciens supérieurs et les responsables desservices nationaux.

Organisations paysannes

De plus en plus, les petits exploitants agricoles s’organisent en groupements deproducteurs pour trouver des solutions communes aux problèmes de semences.

Ces groupements paysans ont pour mission essentielle de :n organiser et veiller au bon fonctionnement du CBSS à l’échelle de la

communauté villageoise ;

n contrôler la qualité des semences et formuler des recommandations sur lanécessité ou non d’effectuer le renouvellement des noyaux de base ;

n faciliter l’accès des paysans aux crédits de campagne (fonds de roulement,intrants agricoles) ;

n faciliter l’accès des paysans à l’information sur les stocks disponibles ;

n assister les paysans dans l’écoulement de leurs semences ;

n assurer la promotion des semences de qualité acceptable.

Producteurs de semences de base

Ils ont pour tâche principale de :n produire des semences de base à l’intention des producteurs domiciliés dans

les communautés villageoises de leur région ou zone ;

n fournir à l’attention des paysans, des organisations paysannes et des technicienssupérieurs l’information nécessaire sur leurs productions (quantités disponibles,prix, lieux de stockage).

Compte tenu des quantités importantes de semences nécessaires pour un bonfonctionnement du CBSS, l’implication des paysans innovateurs dans la productiondes bases est à encourager.

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34 Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Les paysans innovateurs sont des paysans ouverts aux nouvelles technologies. Ilsacceptent d’investir des intrants dans la production de riz (engrais, herbicides,insecticides). Ils constituent par conséquent un maillon important pouvant faciliterla disponibilité de semences de qualité dans les différentes localités.

Producteurs de semences de qualité acceptable

Ils ont pour mission principale de :n produire des semences de qualité acceptable à l’intention des paysans de leurs

communautés villageoises et si nécessaire, des localités environnantes ;

n fournir à l’attention des paysans innovateurs, des organisations paysannes etdes agents de terrain l’information nécessaire sur leurs productions (quantitésdisponibles, prix, lieux de stockage).

Formation de paysans

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35Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Agents de terrain (vulgarisation, secteur privé, ONG)

Ils ont comme mission de :n assurer le suivi des activités des paysans et fournir des conseils, si nécessaire ;

n fournir des informations sur les semences disponibles dans leurs localités(catégorie de semences, quantité, qualité, prix) ;

n participer, à la demande des paysans, à l’évaluation de la qualité dessemences (pureté variétale, taux de germination) ;

n communiquer leurs observations aux paysans et aux techniciens supérieurs.

Techniciens supérieurs (vulgarisation, secteur privé, ONG)

Ils ont pour tâche principale de :n faciliter le fonctionnement du CBSS dans leurs zones d’intervention. Ils

participent à l’animation des ateliers de formation des paysans et des agentsde terrain en utilisant les méthodes participatives ;

n faciliter l’organisation des missions de suivi-évaluation ;

n recenser les informations sur l’évolution des variétés sur le terrain, lesquantités de semences disponibles et leur qualité, les localités où elles sontconservées, les besoins en semences et les prix proposés ;

n faciliter l’évaluation des niveaux d’adoption des nouvelles variétés dansleurs zones d’intervention.

Responsables nationaux (agriculture, recherche, vulgarisation,secteur privé)

Leur mission est de :n donner une légitimité au CBSS ;

n faciliter la mise en place de l’observatoire national et du CNP-CBSS ;

n faciliter l’organisation de la formation initiale du personnel concerné ;

n jouer un rôle de premier plan dans la sensibilisation des acteurs dudéveloppement ;

n fournir un appui logistique et administratif au programme semencier ;

n faciliter l’évaluation des niveaux d’adoption des nouvelles variétés àl’échelle nationale.

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36 Module III : rôle des principaux acteurs du système semencier communautaire

Un producteur satisfait de sa récolte

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37Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Module IVImbrication des activités

d’expérimentation,d’homologation des variétés etde production des semences

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38 Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Ce module :

* a pour objectif defavoriser une meilleureimbrication des activités entreles différents systèmesd’expérimentation etd’homologation de nouvellesvariétés d’une part, et demultiplication et diffusiondes semences, d’autre part

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39Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Objectif

Le module a pour objectif de favoriser une meilleure imbrication des activitésentre les différents systèmes d’expérimentation et d’homologation de nouvellesvariétés d’une part, et de multiplication et diffusion des semences, d’autre part. Ilpropose une nouvelle approche dans l’expérimentation des variétés qui tiennecompte des appréciations des paysans et préconise en conséquence, une redéfinitiondes procédures d’homologation.

Expérimentation des variétés

Les paysans de la riziculture traditionnelle cultivent chaque année une gammevariée de cultivars locaux, ce qui leur permet de répartir les risques liés à unemauvaise campagne agricole. Ainsi, en cas de catastrophe naturelle, par exemplesécheresse ou infestation de ravageurs, les paysans parviennent toujours à récolterquelque chose. Il est par conséquent nécessaire, chaque fois que possible, de leurfaciliter l’accès à l’information sur l’existence de nouvelles variétés amélioréesdans le but d’élargir leur choix. Ceci peut être réalisé à travers des essais variétaux,des tests variétaux paysans, des démonstrations ou des essais de sélection variétaleparticipative plus connue sous le nom anglais participatory varietal selection(PVS).

Dans le présent document, seule la sélection variétale participative a été traitée.Les essais variétaux, les tests variétaux paysans et les démonstrations sont souventassez bien connus des agronomes et techniciens de terrain. Aussi, il n’a pas étéjugé nécessaire de les développer ici.

La sélection variétale participative représente un support d’expérimentationdynamique qui permet de mieux tenir compte des appréciations des paysans. Untest PVS est organisé dans chaque zone agro-écologique. Le nombre de variétésest fonction de la collection de variétés disponibles et des informations fourniespar les paysans sur le type de matériel végétal qu’ils préfèrent (cycle, taille, qualitédu grain, contraintes biotiques et abiotiques). Le test PVS est composé de lignéesen fin de sélection, de variétés homologuées et de variétés locales. La présencedes variétés locales permet aux paysans de faire des comparaisons dans leurssystèmes de cultures.

Dans le cas des lignées en fin de sélection et des nouvelles introductions, desanalyses de sensibilité aux principaux insectes et maladies doivent être menées aulaboratoire. Ces analyses peuvent concerner selon le type de riziculture : lapyriculariose, l’helminthosporiose, la panachure jaune, la cécidomyie, etc.

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40 Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

La sélection variétale participative permet aux paysans d’identifier les meilleuresvariétés pour une utilisation immédiate et une dissémination auprès de leurs voisins.En effet, la sélection participative n’a pas pour objectif d’assurer une large diffusiondes variétés. Ceci est plutôt du ressort du programme semencier. Cependant, ellefavorise l’enrichissement de la diversité variétale; ce qui est très important enagriculture traditionnelle. Par ailleurs, elle fournit à la recherche et à la vulgarisationdes informations utiles sur les appréciations des paysans. Ces appréciations influentsur le choix des variétés à inclure dans les démonstrations et essais de confirmationqui sont menés avant toute homologation.

Il existe deux types de sélection variétale participative : la PVS-Recherche et laPVS-Vulgarisation. Le premier type est géré par la recherche et vise les paysansd’une localité donnée. Alors que le second type est géré par la vulgarisation et estdestiné à un plus grand nombre de paysans qui sont domiciliés dans diverseslocalités d’une zone agroécologique donnée. La combinaison de ces deux typesd’expérimentation favorise une meilleure prise en compte des appréciations despaysans dans le choix des variétés destinées à une large diffusion.

Le système semencier communautaire tient compte des informations recueillies àl’issue de la PVS-Recherche et la PVS-Vulgarisation. Ainsi, si certaines variétésfont l’objet d’une forte demande, le processus d’homologation est entamé aussitôtpour satisfaire les besoins en semences.

PVS-Recherche

Elle est menée en trois étapes :

Année 1 : Les paysans choisissent les variétés qui les intéressent dans un jardin de variétéssuivant leurs propres appréciations (allure générale, adaptation aux conditions à faibleniveau d’intrants externes, tolérance aux maladies, forme des grains, etc.).

Année 2 : Les paysans sèment les variétés selon un dispositif simple pouvant leur permettrede mener correctement des comparaisons. A la récolte, des tests de dégustation sontorganisés par la recherche et la vulgarisation afin de recueillir les impressions des paysanssur les variétés qu’ils aimeraient semer durant la campagne suivante et leurs besoins ensemences.

Année 3 : A la veille de la campagne de l’année 3, les semences des variétés choisiessont vendues aux paysans. Ce geste est certes symbolique, mais il donne une informationsur l’intérêt que les paysans accordent à une variété donnée.

Le programme de sélection participative prend alors fin. D’autres essais peuvent être initiésdans la même localité ou ailleurs si les paysans en expriment la demande.

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41Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

PVS-Vulgarisation

Elle est menée pendant deux campagnes par le paysan et sous la responsabilité de lavulgarisation.

Le paysan joue ici trois fonctions majeures :l il conduit personnellement toutes les opérations agricoles ;l il évalue les résultats de l’expérimentation ;l il diffuse les résultats de l’expérimentation auprès d’autres paysans.

Si au terme du programme de PVS-Vulgarisation, certaines variétés sont sollicitées par lespaysans, un dossier technique faisant la synthèse de tous les résultats est alors monté. Cedossier, reflétant le comportement agronomique, technologique et culinaire des variétés,est transmis pour étude et vérification à la commission nationale d’homologation etd’inscription des variétés au catalogue national.

Figure 3. Comparaison des schémas d’expérimentation classique et participative

La figure 3 compare le processus suivi dans le cas de l’expérimentation classiqueet celui concernant la démarche participative.

Démarche classique Démarche participative

Année 1

Année 2

Années 3-5

Année 6

Années 7-8

Année 9-10

Pépinièred'observation

Pépinièred'observation

Essais d'observationde rendement

Essais d'observationde rendement

Essais répétésde rendement

Essais répétésde rendement

Essais de variétésélites

Essais de rendementrégionaux coordonnés

Test variétauxpaysans

PVS-Recherche

PVS-Vulgarisation

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42 Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Dans la démarche classique, la plupart des essais sont conduits dans les stations(primaires, secondaires, sites-clés). Les paysans ne participent à l’expérimentationdes nouvelles variétés qu’à partir de la neuvième année. Par contre dans la démarcheparticipative, les paysans sont impliqués dans le choix des variétés dès la sixièmeannée.

Homologation des variétés

L’homologation constitue une procédure officielle destinée à établir l’originalitéd’une variété qui, en plus de caractéristiques agronomiques et technologiques bienétablies, doit répondre à des critères de distinction, d’homogénéité et de stabilité.

L’homogation comprend : les essais de confirmation et les démonstrations. Lesessais de confirmation sont conduits en station et ont pour objectif de vérifier lescaractéristiques des variétés fournies par la recherche. Les démonstrations quant àelles, sont destinées à permettre aux paysans qui n’ont pas abrité les tests variétauxde connaître les potentialités du nouveau matériel végétal.

L’homologation est généralement réalisée par la commission nationaled’homologation et d’inscription des variétés au catalogue officiel, après deuxcampagnes d’essais de confirmation et de démonstrations. La commission nationaleformule des recommandations à l’institution concernée, habituellement le ministèrede l’agriculture, sur l’opportunité ou non d’inscrire une variété donnée au catalogueofficiel. Dans la pratique, les procédures d’homologation sont complexes et souventsubjectives.

Pour bien mener sa mission, il est important à ce que le comité national depromotion du système semencier communautaire travaille en étroite collaborationavec les institutions de recherche et de vulgarisation, dès les premières étapes dela sélection variétale participative ou des tests variétaux participatifs. Le CNP-CBSS doit en outre travailler dans le sens d’une redéfinition des normesd’inscription des variétés.

Dans le tableau ci-après, sont recensées les principales caractéristiques quipourraient être retenues pour initier un processus d’homologation de variétés. Cetteoption présente l’avantage de mieux prendre en compte les appréciations despaysans tout en maintenant les principales caractéristiques internationales. Lespaysans sont les principaux utilisateurs des variétés. Par conséquent, il est importantque leur jugement soit déterminant dans le processus d’homologation des variétés.

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43Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Caractéristiques à recueillir auprès Caractéristiques à recueillir auprèsdes sélectionneurs et agronomes des paysans

- Nom scientifique - Appellation locale

- Parents (mâle et femelle) - Ressemblance avec une variété locale

- Valeurs agronomiques : - Description de la variété (caractéristiquesl vocation culturale (type de culture) morphologiques)l potentiel de rendementl taille moyenne - Appréciations du comportement des variétésl cycle (semis-maturité) par rapport aux principaux stress de la localitél résistance à la verse (maladies, attaques par les déprédateurs desl tolérance à la sécheresse stocks, dormance, adaptation à la sécheresse)l résistance au principales maladiesl résistance à l’égrenagel tolérance à la toxicité due au zincl tolérance à l’aciditél insertion paniculaire

- Valeurs technologiques : - Appréciations des paysans sur :l longueur du grain (L) l la transformation du paddy (riz entier,l largeur du grain (l) brisures, sons)l forme du grain (L/l) l la forme du grain (gros, mince, petit, long)l pilosité l la couleur du grainl couleur du grain l l'aristation du grainl poids de 1000 grains l les qualités culinaires (étuvage, absorptionl couleur du péricarpe d’eau, temps de cuisson, temps de

l translucidité conservation du riz après cuisson, collage,l taux d’amylose gonflement, etc.)l consistance du gell parfum

- Zone de vulgarisation proposée - Ecologie de vulgarisation

- Paquet technologique : - Gestion de la culture :l norme de semis à l’hectare (poquets, l rotation culturale à la volée) l fertilisation (organique, minérale)l dose minimale d’engrais recommandée l adaptation aux conditions avec peul dose optimale d’engrais recommandée d'intrants externes

l destination à l’autoconsommation ou à lavente

- Points forts et points faibles par rapport au - Points forts et points faibles par rapport auxtémoin de la recherche variétés locales

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44 Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Production des semences

La production des semences dans le système communautaire commence à laquatrième année de la sélection variétale participative, c’est-à-dire à la fin de laPVS-Vulgarisation.

Pour ce faire, un diagnostic participatif est organisé au niveau des paysans ayantpris part aux activités de PVS-Recherche et PVS-Vulgarisation, afin de connaîtreles variétés les plus fréquemment choisies. La production de semences est alorsinitiée. Elle donne successivement les pieds de cuve G0 et les prébases G1 et G2. Al’issue de la G2, la production est assurée par les paysans, si la variété esthomologuée.

Le démarrage précoce de la production semencière permet aux paysans d’entreren possession des nouvelles variétés dans un temps relativement court.

Imbrication des activités

Dans la figure 4 sont mentionnés les liens à établir entre les différents mécanismesd’expérimentation (PVS-Recherche et PVS-Vulgarisation), d’homologation desnouvelles variétés et de production des semences.

L’exploitation de la méthode de sélection variétale participative permet de mieuxrentabiliser le processus d’expérimentation des nouvelles variétés. En effet, ellefavorise un accroissement du nombre de variétés testées en milieu paysan. Parailleurs, elle facilite une anticipation du processus d’homologation des variétés etde production des semences.

Par rapport à la démarche classique, la sélection variétale participative présentetrois avantages majeurs :n le paysan devient un acteur du processus d’expérimentation et d’homologation

des variétés ;

n le paysan fait son choix parmi unegamme assez large de variétés (entre60 et 100), au lieu de trois ou cinqvariétés, habituellement préconisées ;

n le chercheur court moins de risquesd’éliminer des variétés qui auraient puêtre jugées intéressantes par lespaysans. Sélection variétale participative

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45Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Figure 4. Liaison entre les mécanismes d’expérimentation et de diffusion des variétés

PVSRecherche

PVSVulgarisation

Processusd'homologation

Promotiondu CBSS

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Année 6

Année 7

Année 8

Jardin d'essaivariétal

1re année de testvariétal participatifdans les sites dePVS

2e année de testvariétal participatifdans les sites dePVSConclusion

1re année de testvariétal participatifdans les localitéshors PVS

2e année de testvariétal participatifdans les localitéshors PVSConclusion

Début processusd'homologation(essais deconfirmation)

Diagnosticparticipatifspécifique sur lessemences.Production de Godes variétéschoisies

Démonstrations

Fin processusd'homologation

Production desprébases G1

Production desprébases G2

Certification

Production debases

Formation CBSS

Production dessemences dequalité acceptable

Formation CBSS

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46 Module IV : imbrication des activités d’expérimentation, d’homologation des variétés ...

Un beau champ

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47Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Module VConseils pratiques pour assurer

une bonne maintenance de laqualité de la semence

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48 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Ce module :

* a pour objectif de :- fournir les informations

nécessaires aux technicienspour mieux cerner lesdifférents aspects del’organisation de laproduction des semences ;

- renforcer les capacités despaysans à mieux faire faceà leurs besoins ensemences

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49Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Objectif

Le module a pour objectif de fournir l’essentiel des informations nécessaires auxtechniciens pour mieux cerner les différents aspects de l’organisation de laproduction des semences et de renforcer les capacités des paysans à mieux faireface à leurs besoins en semences à travers le système communautaire.

A cet effet, des recommandations sont formulées ci-dessous. Elles tiennent comptedes connaissances endogènes disponibles et proposent des moyens simples pourles améliorer. Ces moyens consistent en une meilleure gestion des opérations derécolte et post-récolte et au contrôle de la qualité des semences.

Gestion des opérations de récolte et post-récolte

Les recommandations concernent les cinq opérations principales durant lesquellesla qualité de la semence se détériore fréquemment : la récolte, le séchage, le battage,le vannage et la conservation.

Récolte

Le processus d’obtention de la semence de qualité acceptable prend effet à partirde la préparation de la récolte, lorsque le riz est bien mûr. Ceci n’est pas le caspour les bases dont la production nécessite des efforts particuliers, notamment ence qui concerne la réalisation d’épurations précoces.

Deux modes de récolte sont habituellement utilisés : la récolte au couteau et larécolte à la faucille. Traditionnellement, la récolte au couteau est pratiquée par lesfemmes alors que la récolte à la faucille est beaucoup plus du ressort des hommes.En fonction du mode de récolte, l’attitude à adopter sera différente. Cependant,dans l’un ou l’autre cas, il est souhaitable que le paysan s’occupe personnellementde la récolte de ses semences.

Comment reconnaître une semence mûre ?

La maturité se caractérise en général par le dessèchement du rachis. Avant de récolter leriz, le paysan doit s’assurer que plus de la moitié du rachis est bien sèche.

Le rachis est la nervure sur laquelle sont rattachés les épillets. En d’autres termes, lerachis peut être vu comme la partie qui lie le grain à la nervure principale de la panicule.

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50 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Si la récolte est effectuée au couteau, le paysan choisit les meilleurs plants surlesquels il prélève des panicules bien chargées, indemnes de maladies et bienmûres pour les conserver comme semences. Ensuite, il procède à la récolte totalede sa parcelle.

Dans le cas où la récolte est effectuée à la faucille, il est recommandé au paysan dechoisir une partie du champ où les plants sont les plus vigoureux. Il procède àl’élimination des espèces étrangères (plants hors-types et mauvaises herbes) danscette partie. Après seulement, il peut récolter sa semence. Le reste de la récoltesera utilisé pour la consommation.

Choix et récolte des meilleures panicules (toute la famille à pied d'œuvre)

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51Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Les plants hors-types se distinguent par des signes extérieurs, tels que :n la taille – les plants hors-types peuvent être plus grands ou plus petits que la

variété ciblée ;

n le cycle – les plants hors-types peuvent avoir un cycle de maturité différent.Ils peuvent être plus précoces ou plus tardifs que la variété ciblée ;

n la couleur des grains – les plants hors-types peuvent avoir une colorationdifférente à divers endroits (feuilles, panicules, collet) ;

n la forme des grains – les plants hors-types peuvent avoir des grains différentsde ceux de la variété ciblée (minces, petits, gros, longs, larges) ;

n la forme des feuilles – les plants hors-types peuvent avoir des feuillesdifférentes (érigées, retombantes) ;

n la présence de poils – les plants hors-types peuvent avoir des poils sur lesfeuilles. La présence de poils est couramment utilisée par les paysans lors del’épuration pour identifier au toucher certaines espèces sauvages ;

n la présence de barbes – les plants hors-types peuvent être barbus ou non. Labarbe ressemble à une arête fixée sur l’extrémité supérieure de la graine.

l Tout plant qui diffère d’une manière ou d’une autre de la variétéoriginale est considéré comme un plant hors-type et doit parconséquent, être éliminé avant la récolte. Ceci est particulièrementimportant lorsque la récolte est effectuée à la faucille.

Elimination des plants hors-types Récolte à la faucille

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52 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Séchage

Lorsque la semence est nouvellementrécoltée, elle est encore humide et doitpar conséquent être séchée. Unesemence, bien séchée, se conserveaisément et ne fait pas souvent l’objetd’attaques par les insectes ou lesmaladies fongiques.

Pour effectuer un bon séchage :n étaler la semence chaque jour à

l’air libre pendant environ unesemaine. La semence doit êtreséchée de préférence à l’ombre. Leséchage sous un soleil de plomb estdéconseillé car il peut entraîner unefissure de la semence ;

n remuer de temps en temps lasemence pour assurer une bonneaération.

Germination due à un mauvais séchage

Séchage du riz en zone soudano-sahélienne

Séchage du riz en zone de savane(Côte d'Ivoire)

Séchage du riz en zone de forêt (Guinée, Ghana)

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53Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Battage

Le battage constitue une étape délicate. Il doit être réalisé avec précaution afin deréduire les risques de fissures de la semence, de contagion par des maladies ou demélanges des variétés.

Pour ce faire, il faut :n nettoyer soigneusement l’aire de battage. L’aire de battage peut être dallée

avec du ciment ou de l’argile. Le cas échéant, couvrir le sol avec une bâche,un tapis en plastic ou un tissu ;

n battre chaque variété à part ;

n si possible, procéder au vannage immédiatement après.

Si le battage est effectué à la machine, vérifier que cette dernière a été au préalablebien nettoyée. Il est recommandé de laisser la machine tourner à vide pendantquelques minutes pour faire sortir les graines qui sont restées coincées à l’intérieur.Eliminer systématiquement ces graines ainsi que la première vague sortie de lamachine. Utiliser le reste comme semence.

Battage manuel Battage à la machine

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54 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Vannage

Le vannage a pour objectif de nettoyer la semence, c’est-à-dire la débarrasser desimpuretés.

Ces impuretés peuvent être de la paille, des débris végétaux, des semences demauvaises herbes, des insectes ou des cailloux. Par conséquent, le vannage constitueune étape importante dans le processus d’amélioration de la qualité des semences.

Pour faire un bon vannage, le paysan doit :n bien nettoyer son aire de vannage. Il peut utiliser une bâche, un tapis en plastic

ou un tissu ;

n vanner les variétés séparément et de préférence à des endroits différents ;

n regrouper dans un même endroit les récipients contenant la même variété.

Tout comme le battage, si le vannage est effectué à la machine, vérifier que cettedernière a été au préalable bien nettoyée. Eliminer systématiquement les grainesnettoyées durant les premières minutes. Le paysan peut ensuite constituer sasemence.

Egreneuse vanneuseVannage manuel

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55Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Conservation

La conservation est une étape délicate dans la gestion des semences. Elle peutdurer de quelques semaines à plusieurs mois et mérite par conséquent, une attentionparticulière.

Plusieurs méthodes de conservation sont actuellement utilisées. Cependant, lesméthodes traditionnelles semblent être les plus adaptées aux ressources du paysanet ne nécessitent pas beaucoup d’investissement.

Quelques recommandations pratiques destinées à améliorer sensiblement lesméthodes de conservation traditionnelle sont formulées ci-dessous. Elles visentessentiellement à réduire les risques de mélanges de variétés et à améliorer demanière notoire la protection de la semence contre les ravageurs.

Conservation dans le grenier en zone de savane

Pour une bonne conservation de la semence, il est conseillé de :n bien nettoyer le grenier ;

n vérifier que la semence est bien sèche ;

n déposer la semence par variété ;

n éviter tout mélange de variétés ;

n ouvrir le grenier de temps en temps pour permettre une bonne aération. Sinécessaire, utiliser des insecticides pour éloigner les ravageurs.

En plus des greniers, d’autres moyens deconservation sont utilisés fréquemment. Il s’agitnotamment des paniers, des caisses, des canaris,des fûts, etc.

Infrastructures de stockage en zone sahélienne et soudano-sahélienne

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56 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Conservation dans la cuisine en zone deforêt

Dans ce cas, il est conseillé de :n bien nettoyer le lieu de stockage situé

par-dessus le foyer ;

n vérifier que la semence est bien sèche ;

n déposer la semence en haut ;

n veiller à conserver chaque variété àpart ;

n entretenir un feu doux sous la semence. En cas de risque d’infestation, brûlerdu bois vert ou des feuilles de piment afin de tenir les insectes à l’écart.

Conservation dans des sacs

Dans le cas de la conservation en sacs, il estnécessaire de :n vérifier que la semence est bien sèche ;

n traiter la semence avec un insecticide ;

n conserver la semence dans des sacspropres ;

n déposer les sacs sur des planches pourassurer une bonne aération.

l En cas de traitement des semences avec un insecticide chimique,demander à l’agent de terrain local de recommander un produit. Lesproduits les plus utilisés sont l’Actellic 50, le Malathion et leChlorpyriphos. Ces produits doivent être manipulés avec précaution.

Conservation par-dessus le foyeren zone de forêt

Insecticides naturels

Les insecticides naturels peuvent être assez efficaces, lorsqu’ils sont bien préparés. C’estle cas de la bouillie de neem contre les termites et les foreurs de tiges ou des feuilles deneem et de la menthe contre les insectes des stocks.

D’autres insecticides naturels sont utilisés sous forme de poudre ou de cendre. Ils sontpréparés à partir d'écorces de caïlcédrat, de fruits d’acajou, de poivre noir, de piment oude différentes plantes insecticides.

Conservation en sacs

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57Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Contrôle de qualité

Des tests de germination et de pureté variétale sont réalisés pour vérifier la qualitédes semences. Les résultats obtenus permettront de décider du renouvellement oudu maintien de la semence pendant quatre à cinq années.

Tests de germination

Avant de procéder au semis, il est essentiel de s’assurer que les semences germentbien. Les tests de germination doivent être conduits par le paysan lui-même.

Pour ce faire, il lui est recommandé de :n se procurer trois petites assiettes ;n placer une étoffe préalablement mouillée dans chaque assiette ;n constituer trois échantillons de 100 graines prélevées au hasard ;n placer les échantillons dans les assiettes ;n rabattre les étoffes sur les échantillons ;n placer les assiettes à l’ombre ou sous le lit ;n ajouter de l’eau chaque fois que nécessaire.

Au bout d’une semaine environ, déplier les étoffes et compter le nombre de grainesqui ont germé dans chaque assiette. Faire la moyenne des graines germées dansles trois assiettes, pour connaître le taux de germination.

l Si plus de 80 graines ont germé, la semence est bonne et peut êtresemée à la dose normale.

l Si moins de 80 graines ont germé, la quantité de semences à utiliser àl’hectare doit être revue à la hausse. L’agent de terrain peut assisterle paysan à corriger la dose à l’hectare ou à défaut, recommander lerenouvellement de la semence.

Test de pureté

Le test de pureté a pour but de déterminer la qualité de la variété, à savoir si cettedernière n’a pas fait l’objet de mélanges. Ce test est normalement effectué aulaboratoire. Cependant, dans le cadre du CBSS, des noyaux de semence pure ouétalons sont remis aux paysans innovateurs et aux organisations paysannes pourles aider à bien reconnaître les nouvelles variétés avec la collaboration des agentsde terrain. Cette démarche est fondamentale pour assurer une bonne maintenancede la pureté variétale pendant plusieurs années.

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58 Module V : conseils pratiques pour assurer une bonne maintenance ...

Comment vérifier la pureté ?

Pour vérifier la pureté des semences, il faut :n constituer un échantillon d’un kilogramme de semences prélevées au hasard ;

n trier l’échantillon sur la base de critères concernant le grain (forme, couleur,présence de points ou de poils, etc.) ;

n séparer les différentes composantes en deux groupes :

ê le groupe des semences pures, c’est-à-dire qui appartiennent à la variété,

ê le groupe des autres matières (semences d’autres variétés de riz, semencesde mauvaises herbes, cailloux, paille, feuilles, débris végétaux, matièresinertes) ;

n déterminer le poids de chaque groupe ;

n rapporter le poids de la semence pure en pourcentage. Si ce pourcentage estsupérieur à 90, on considère que la semence est bonne. Dans le cas échéant, lepaysan doit renouveler son noyau de base.

N-B : L’opération est répétée trois fois pour avoir une bonne fiabilité des résultatsdu test de pureté.

l Des étalons de 50 g chacun sont remis aux groupements semencierspour servir de référence par variété.

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59Annexes

Annexes

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60 Annexes

Annexe 1 : Canevas de conduite d’un diagnostic spécifique

Le présent canevas a été élaboré pour permettre au technicien d’avoir une bonne compréhensionsur la façon de conduire un diagnostic participatif spécifique. Cependant, il est souhaitable del’adapter à son environnement en fonction de l’évolution des discussions.1. Informer les autorités locales sur les objectifs du diagnostic participatif, en général, et sur

l’importance du diagnostic participatif spécifique, en particulier.

2. Arrêter, d’un commun accord, une date et une heure pour organiser la rencontre.

3. Respecter la date et l’heure retenues.

4. S’introduire dans la communauté villageoise à travers les canaux conventionnels, à savoir lechef de village, les chefs coutumiers ou les responsables des groupements de producteurs etdes associations de femmes et de jeunes.

5. Suivre les procédures habituelles de salutations utilisées dans la localité avant d’entamertoute discussion. Ces salutations peuvent être très longues. Cependant, elles constituent unpréalable à toute discussion.

6. Commencer l’entretien en séance plénière, avec les paysans intéressés. La durée de l’entretienne doit pas excéder deux heures pour ne pas les ennuyer.

7. S’intéresser à toute information d’ordre général sur la culture du riz, en particulier sonimportance dans la zone, le nombre de paysans impliqués, les superficies emblavées, etc.

8. Se renseigner sur les principales contraintes et opportunités de production et decommercialisation du riz et en particulier, des semences. L’arbre à problèmes constitue unoutil de diagnostic couramment utilisé dans ce cas précis.

9. Se renseigner sur les variétés cultivées par les paysans et comment ils se procurent les semences.

10. Discuter des problèmes de gestion des variétés cultivées et de leur provenance. Cependant, sices problèmes sont nombreux, programmer une prochaine rencontre en vue de les examinerde manière détaillée. Eviter de discuter de plusieurs problèmes en une séance.

11. Résumer les discussions qui ont été menées et demander aux paysans s’ils ont d’autres questionsà poser.

12. Après les discussions en plénière, il serait souhaitable d’approfondir le diagnostic à traversdes entretiens individuels. Ces entretiens peuvent concerner des producteurs semenciersindividuels ou des groupements de producteurs. Ils permettent de mieux cerner les problèmeset de faire ressortir les spécificités de la communauté villageoise visitée.

l Le diagnostic participatif doit être flexible. Il doit être conduit de manière à susciterdes débats fructueux pouvant aboutir à des solutions durables.

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61Annexes

Annexe 2 : Arbre à problèmes élaboré par les paysans de Dananéen Côte d’Ivoire

L’arbre à problèmes relate le problème majeur (tronc), les causes des problèmes (racines), lesconséquences des problèmes (branches) et les solutions préconisées par les paysans (fruits).

L’arbre à problèmes est un outil de diagnostic très prisé par les paysans qui peuvent le dessiner parterre ou au tableau. Il permet de faire ressortir la complexité des liens qui entourent un problèmedonné et surtout les solutions préconisées par les paysans. Ces solutions doivent être prises encompte lors de la planification des activités de terrain.

Produire sespropres semences

Cherté des semences

Consommation des semences

Diversificationdes cultures Traitement

dessemences

Manque de semences de qualité

Vannage

Epuration

Tests degermination

Baisse de product ion

Mauvaise qualitédes semences

Baisse tauxde germination

MaladiesMélange

semences

Enherbement

Baisse fertilitédu sol

Déficitpluviométrique

Erosion

Garder lessemences

loin de chezsoi

Respect des normes deproduction

Triage

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62 Annexes

Manque d'épuration

Faible maturitéAttaques d'insectes

Utilisation de sacsdétériorés

Quelles sont lesprincipales causes de labaisse de qualité de vos

semences ?

Infrastructures de stockagenon appropriées

Séchage inadéquat

Humidité relativementélevée

Présence de rats Mauvaise aération desstocks

Annexe 3 : Résultats d’un diagnostic participatif réalisé àN’Zérékoré en Guinée

Principales contraintes de production et de conservation des semences de riz

Principales causes de la baisse de la qualité des semences de riz

La faiblesse de notre productionne permet pas de faire face aux

besoins en semencesNous ne disposons pas

d'infrastructures adéquates deconservation des semences

Pendant les cérémoniesreligieuses ou familiales, nous

utilisons l'essentiel de nosproductions

Quelles sont vos principalescontraintes de production et

de conservation dessemences de riz ?

En période de difficulté, noussommes obligés de vendre nos

semencesL'irrégularité de la pluie ne

permet pas de mettre en placeune bonne stratégie semencière

Le problème des semences n'estpris en compte qu'à la veille des

semis

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63Annexes

Solutions proposées pour l’amélioration de la qualité des semences

Assurer un bon triage dessemences

Eliminer leshors-types

Faire la différence entre lasemence et le riz ordinaire

Ne récolter la semence quelorsqu'elle est bien mûre

Respecter le calendriercultural

Utiliser des produits chimiques oule cas échéant le piment ou la

cendre

Quelles sont les solutionsque vous proposez pouraméliorer la qualité des

semences ?

Assurer un bon vannage

Stocker les semences dansdes sacs propres

Battre les variétés l'une aprèsl'autre

Conserver la semencedans un endroit propre

Le chef de famille doitpersonnellement prendre en

charge le problème dessemences

Éviter les risques de mélangeslors du transport

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64 Annexes

Annexe 4 : Comparaison des prix pratiqués dans le systèmeconventionnel et le système communautaire en Côte d’Ivoire

(Atelier de formation des paysans à Korhogo, octobre 2000)

Catégories de semences Système conventionnel Système communautaire(FCFA) (FCFA)

Localité Prix de Prix de Localité Prix de Prix derevient vente revient vente

Prébases1 Yamoussoukro 1500 800 Prikro 570 600

Bases2 N’Goran 82 250

Certifiées 1re reproduction3 Man 450 500

Certifiées 2e production4 Man 300 350

Semences de qualité acceptable 5 N’Goran 106 200

1 Les prébases sont produites par le Projet national riz en conditions irriguées à Yamoussoukro et en pluvial à Prikro2 Les bases sont produites par M. Yéo Zana à N’Goran (Korhogo)3 Les certifiées de 1re reproduction sont produites par le groupement « Chinois » de Kassiapleu (Man)4 Les certifiées de 2e reproduction sont produites par le groupement « Chinois » de Kassiapleu (Man)5 Les semences de qualité acceptable sont produites par Adama Soro à N’Goran (Korhogo)

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65Annexes

1L’amortissement a été calculé sur la base du prix d’achat de la charrette à 105 000 FCFA et de l’âne à 75 000 FCFA divisépar une durée de vie moyenne estimée à 5 années et une superficie de 19 ha exploités par le paysan Yéo Zana.

Annexe 5 : Coûts estimatifs de la production de semences de baseà N’Goran en Côte d’Ivoire

(Données analysées lors de l’atelier de formation des paysans à Korhogo, octobre 2000)

Rubriques Quantité Prix unitaire Valeur(à l’hectare) (FCFA) (FCFA)

Semences (kg) 50 600 30 000NPK (kg) 100 200 20 000

Urée (kg) 50 190 9 500

Labour et semis (homme/jour) 40 750 30 000

Herbicide (litres) 3 6 000 18 000

Herbicidage (homme/jour) 4 750 3 000

Sarclage manuel (homme/jour) 32 750 24 000

Récolte (homme/jour) 38 750 28 500

Séchage (homme/jour) 20 750 15 000

Battage (homme/jour) 32 750 24 000

Vannage (homme/jour) 20 750 15 000

Stockage (homme/jour) 19 750 14 250

Transport (homme/jour) 18 750 13 500

Amortissement de la charrette et de l’âne (5 années) 1 1 895

Sacherie 88 450 39 600

Total coûts de production 286 245

Revenus

Vente (kg) 3 000 250 750 000

Autoconsommation + Dons + Echanges (kg) 300 150 45 000

Semences personnelles (kg) 200 250 50 000

Total production 3 500 845 000

Prix de revient d’un kilogramme de semence 82

Bénéfice net à l’hectare 557 965

Bénéfice par kilogramme de semence 159

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66 Annexes

Annexe 6 : Coûts estimatifs de la production de semences dequalité acceptable à N’Goran en Côte d’Ivoire

(Données analysées lors de l’atelier de formation des paysans à Korhogo, octobre 2000)

Rubriques Quantité Prix unitaire Valeur(à l’hectare) (FCFA) (FCFA)

Semences (kg) 50 250 12 500

NPK (kg) 50 190 9 500

Labour et semis (contrat) 32 000

Premier sarclage manuel (contrat) 20 000

Deuxième sarclage manuel (contrat) 24 000

Récolte (contrat) 25 000

Séchage (homme/jour) 9 750 6 750

Battage (homme/jour) 10 750 7 500

Vannage (homme/jour) 8 750 6 000

Stockage (homme/jour) 8 750 6 000

Transport (contrat) 5 000

Total coûts de production 154 250

Revenus

Vente (kg) 1 450 200 290 000

Valeur des échanges (kg) 350 150 52 500

Total production 1 800 342 500

Prix revient du kilogramme de semence 86

Bénéfice net à l’hectare 188 250

Bénéfice par kilogramme de semence 104

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67Annexes

Annexe 7 : Documents recommandés

Bèye A.M., Ba M., 1998. Manuel de formation sur les normes et techniques de production dessemences de riz. (Cas de la zone sud du Sénégal.) Projet de recherche collaborative ISRA/NRBAR-USAID. 93 p.

Bèye A.M., Nwanze K.F., Manners G., 2000. Réussite de la multiplication des semences de riz enmilieu réel en Côte d’Ivoire. Bulletin du Réseau WASNET Nº 5 janv. : p. 20-22. ISSN 1595 2916.

Bono M., 1981. Multiplication des semences vivrières tropicales. Presses universitaires de France.ACCT.

Crownwell E., Friis-Hansen E., Turner M., 1992. The seed sector in developing countries: Aframework for performance analysis. Working Paper 65, ODI, London.

Extraits des cours de l’ADRAO sur la multiplication des semences. Rokupr, Sierra Leone (21-30octobre 1991).

FAO, 1996. Global Plan of Action. FAO, Rome, Italie.

FAO, 1998. The state of the world’s plant genetic resources for food and agriculture. FAO, Rome,Italie.

Jones M.P., Dingkun D.M., Johnson D.E., Fagade S.O., 1996. Proceedings of the workshop: Africa/Asia Joint Research on Interspecific Hybridization between the African and Asian Rice Species(O. glaberrima and O. sativa). WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 16-18 December 1996. 223 p.

Gregg B.R., van Gastel A.J., 2000. Seed production manual for the informal sector . West AfricaSeed Development Unit (WASDU) N° 3.

Robert T., 1995. Seed regulatory frameworks and resource-poor farmers: A literature review.Overseas Development Administration (London). Network Paper 51. ISSN 0952-2468.

Seed production and improvement: Assessment for Sub-Saharan Africa. Proceedings of the RegionalTechnical Meeting on Seed Policy and Programmes for Sub-Saharan Africa . Abidjan, Côted’Ivoire, 23–27 November 1998. FAO, Rome, Italie.

Vandevenne R., 1986. Study of seed legislation and proposals for controlling and organizing aseed service in the WARDA Region. 199 p. CIDT/ADRAO.

Vandevenne R., 1979. Manuel pour le contrôle au champ des cultures semencières de riz . Bouaké,Côte d’Ivoire. 35 p. GERDAT-IRAT, IDESSA.

WARDA, 2000. Participatory varietal selection. The flame spreads into 2000 . Proceedings of theParticipatory Rice Improvement and Gender/User Analysis Workshop (PRIGA), WARDA,Bouaké, Côte d’Ivoire, 17-21 April 2000. 84 p.

WARDA, 2001. Spread of NERICAs in Guinea: Towards Food Security. The History and Keys ofSuccess. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire ; Institut de recherche agronomique de Guinée,Conakry, Guinée ; Service national de la promotion rurale et de vulgarisation, Conakry, Guinée.10 pp.

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Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI)

Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) a été mis sur pied en 1971 dans lecadre d’un effort global de coopération et de bonne volonté. Le GCRAI a pour mission de contribuer, par lebiais de ses activités de recherche, à l’accroissement durable de la production agricole et à la sécuritéalimentaire dans les pays en développement. Le GCRAI œuvre pour assurer la sécurité alimentaire du 21èmesiècle grâce à son réseau de 16 centres de recherche internationaux autonomes, dont fait partie l’ADRAO. Cescentres mènent de concert des recherches sur les cultures vivrières, l’élevage, la pêche et la foresterie,développent des initiatives politiques, renforcent la capacité des organisations agricoles nationales, etpromeuvent des pratiques viables de gestion des ressources à même d’améliorer le bien-être de la populationmondiale.

Le GCRAI travaille en partenariat avec les organisations gouvernementales nationales et non-gouvernementales, des universités et des entreprises privées. Le GCRAI est parrainé par l’Organisation desNations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Banque mondiale. Les plus de50 membres du GCRAI comprennent des pays en développement et des pays développés, des fondationsprivées, et des organisations internationales et régionales. La participation du monde en développement adoublé au cours des dernières années. Tous les membres du Comité d’assistance au développement de l’OCDE(Office de coopération et de développement économique) appartiennent au GCRAI.

Le GCRAI s’emploie actuellement à planifier les besoins alimentaires mondiaux du siècle prochain. Ilcontinuera à le faire en ayant à l’esprit sa mission et une constante allégeance à l’excellence scientifique.

Centres du GCRAI

ADRAO Le centre du riz pour l’Afrique (Bouaké, Côte d’Ivoire)CIAT Centro Internacional de Agricultura Tropical (Cali, Colombie)CIFOR Center for International Forestry Research (Bogor, Indonésie)CIMMYT Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo (Mexico, DF, Mexique)CIP Centro Internacional de la Papa (Lima, Pérou)ICARDA International Center for Agricultural Research in the Dry Areas (Alep, Syrie)ICLARM WorldFish Center (Penang, Malaisie)ICRAF World Agroforestry Centre (Nairobi, Kenya)ICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (Hyderabad, Inde)IFPRI International Food Policy Research Institute (Washington, DC, Etats-Unis)IITA International Institute of Tropical Agriculture (Ibadan, Nigeria)ILRI International Livestock Research Institute (Nairobi, Kenya et Addis-Abeba, Ethiopie)IPGRI International Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italie)IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, Philippines)ISNAR International Service for National Agricultural Research (La Haye, Pays-Bas)IWMI International Water Management Institute (Colombo, Sri Lanka)

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Programme alimentaire mondial

Immeuble Tropic 3Rue Jesse Owens01 B.P. 1747 Abidjan 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 20 21 17 09

Le Programme des Nations Unies pour ledéveloppement (PNUD)

01 B.P. 1747Abidjan 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 20 31 74 20/(225) 20 31 74 29

Ministère de l'agriculture et des ressources animales(MINAGRA)

CAISTAB01 B.P. 7513 Abidjan 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 20 21 08 33

PAM

®

Siège et centre principalde recherche

WARDA/ADRAO01 B.P. 2551Bouaké 01Côte d’Ivoire

Tél. (225) 31 65 93 00Fax (225) 31 65 93 11

(225) 22 41 18 07Courrier électronique : [email protected] web : http://www.warda.org/

Station Sahel

ADRAOB.P. 96St-LouisSénégal

Tél. (221) 962 6493(221) 962 6441

Fax (221) 962 6491Courrier électronique :

[email protected]

Station Nigeria

WARDAc/o International Institute ofTropical Agriculture (IITA)Oyo Road, PMB 5320, IbadanNigeria

Tél. (234-2) 241 2626Fax (234-2) 241 2221Courrier électronique :

[email protected]