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M A T E R I A L D E M U E S T R A Tema 9 Francés Maestros 0. INTRODUCTION 1. LA PHONÉTIQUE ARTICULATOIRE. 1.1 L’articulation 1.2 La notion de trait 1.3 Les voyelles 1.4 Les consonnes 2. LES SYLLABES. 2.1 La prosodie 2.2 La liaison 3. ÉLÉMENTS DE PHONOLOGIE. 3.1 Les phonèmes 3.2 Les variantes combinatoires ou libres 4. CHOIX DU MODÈLE DE PRONONCIATION. 4.1 Les variations 4.2 Le français académique 5. ENSEIGNER ET APPRENDRE LA PRONONCIATION. 5.1 Perception et discrimination 5.2 Production et guidage 6. CORRECTION : PROBLÈMES DES APPRENANTS HISPANOPHONES. 6.1 Voyelles 6.2 Consonnes 6.3 Accentuation 6.4 Rythme 6.5 Intonation 7. CONCLUSION 8. BIBLIOGRAPHIE magister DESCRIPCIÓN DEL SISTEMA FONOLÓGICO DE LA LENGUA FRANCESA. MODELOS Y TÉCNICAS DE APRENDIZAJE. PERCEPCIÓN, DISCRIMINACIÓN Y EMISIÓN DE SONIDOS, ENTONACIONES, RITMOS Y ACENTOS. LA CORRECCIÓN FONÉTICA.

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Tema 9

Francés Maestros 0. INTRODUCTION 1. LA PHONÉTIQUE ARTICULATOIRE.

1.1 L’articulation 1.2 La notion de trait 1.3 Les voyelles 1.4 Les consonnes

2. LES SYLLABES.

2.1 La prosodie 2.2 La liaison

3. ÉLÉMENTS DE PHONOLOGIE. 3.1 Les phonèmes 3.2 Les variantes combinatoires ou libres 4. CHOIX DU MODÈLE DE PRONONCIATION. 4.1 Les variations 4.2 Le français académique 5. ENSEIGNER ET APPRENDRE LA PRONONCIATION. 5.1 Perception et discrimination 5.2 Production et guidage 6. CORRECTION : PROBLÈMES DES APPRENANTS HISPANOPHONES. 6.1 Voyelles 6.2 Consonnes 6.3 Accentuation 6.4 Rythme 6.5 Intonation 7. CONCLUSION 8. BIBLIOGRAPHIE

magister

DESCRIPCIÓN DEL SISTEMA FONOLÓGICO DE LA LENGUA FRANCESA. MODELOS Y TÉCNICAS DE APRENDIZAJE. PERCEPCIÓN, DISCRIMINACIÓN Y EMISIÓN DE SONIDOS, ENTONACIONES, RITMOS Y ACENTOS. LA CORRECCIÓN FONÉTICA.

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0. INTRODUCTION

L’étude systématique des sons du langage n’est apparue qu’avec le développement des sciences modernes. La phonétique et la phonologie sont des disciplines de la linguistique s’attachant à l’étude du signe linguistique que Saussure a appelé l’image acoustique, faisant référence aux notions de «signifiant et signifié » : la langue est constituée de signes linguistiques bi-faces comportant à la fois un signifié qui correspond au concept et un signifiant qui est l’image acoustique (réalisation sonore) de ce mot. Le terme phonétique vient du grec, phônê, la voix. La phonétique étudie les sons du langage dans leur réalisation effective et la phonologie les étudie en contexte, en intégrant les diverses fonctionnalités des sons dans la langue (séquences sonores). Pour saisir la différence entre ces deux concepts, son de la parole et son de la langue, il suffit d’évoquer les différences de réalisation d’une même séquence d’un locuteur à un autre ou chez un même locuteur, à différents moments d’une situation de communication. Phonétique et phonologie reprennent la dichotomie chère à Saussure : langue/parole : l’objet d’étude de la linguistique est la langue qui se définit en opposition à la parole qui est un acte individuel. Par ailleurs, il faut noter que l’analyse phonologique n’est pas une étude isolée, elle prend appui sur la description phonétique. La phonétique est considérée par les linguistes comme la science qui s’attache à l’étude des sons du langage : la façon dont ils sont produits (émis, articulés), la façon dont ils sont perçus, leurs caractéristiques physiques, etc. Ce sont donc les aspects « tangibles », mesurables des sons qui constituent le domaine d’étude de la phonétique. Par ailleurs, il est évident que n’importe quel locuteur est conscient, lorsqu’il communique verbalement, d’avoir recours à une gamme limitée de sons, alors qu’il en produit en réalité une gamme très vaste. C’est parce qu’il n’a pas conscience des différentes façons dont il produit les sons et n’a conscience que des catégories de sons (par exemple il distingue les voyelles des consonnes) ayant une fonction bien précise dans la comunication. La plupart des langues distinguent les sons d’une façon différente et se structurent différemment sur la base d’un stock de sons qu’on retrouve dans plusieurs langues. C’est précisément ce stock commun qui est l’objet d’étude de la phonologie qui s’intéresse aux catégories de sons ayant une fonction dans la structure d’une langue donnée. La phonétique quant à elle s’intéresse aux caractéristiques physiques des sons. Un des plus importants domaines d’étude de la phonétique est la phonétique articulatoire qui étudie la façon dont les êtres humains articulent pour émettre des sons lors de la communication orale. Notre étude se centrera sur l’appareil phonatoire humain. Les cinq organes de la parole qu’il faut connaître pour comprendre la formation des sons (qui se différencient par un certain nombre de traits) sont les suivants:

- Les cordes vocales - Le voile du palais - La cavité buccale : le palais; les alvéoles; les dents; les lèvres.

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L Lèvres………………………labiales D Dents………………………..dentales A Alvéoles des dents………….alvéolaires P Palais………………………..palatales VP Voile du palais……………...vélaires Lu Luette………………….……uvulaires Ap Apex (pointe de la langue)….apicales Do Dos de la langue…………….dorsales Ph Pharynx……………………...pharyngales La Larynx………………………laryngales CV Cordes vocales (glotte)……..glottales, voisées, sonores. FN Fosses nasales………………nasales R Racine de la langue E Epiglotte TA Tranchée-artère Œ Œsophage

A partir de cette description de l’appareil phonatoire nous tenterons de définir les implications lors de la production des sons tout d’abord en distinguant les voyelles et les consonnes, puis en contexte à travers les accents, l’intonation, le rythme et les variations. Nous verrons enfin de quelle façon ces observations contribuent à mieux cerner les besoins et les difficultés que peuvent rencontrer les apprenants d’une langue étrangère. Nous comparerons à titre d’exemple ici le système de la langue maternelle : le castillan avec celui de la langue cible : le français.

1. LA PHONÉTIQUE ARTICULATOIRE La phonétique articulatoire est l’étude de la formation des sons en fonction des modes, des lieux d’articulation : de l’origine du son (les bronches des poumons) au point d’aboutissement (les lèvres). Le français se caractérise par une grande netteté articulatoire. Les sons du français sont précis. Le phonème (terme proposé le 24 mai 1873 à la société linguistique de Paris) est défini comme l’unité minimale abstraite de la phonologie. La phonétique articulatoire étudie les éléments sonores du langage grâce à l’appareil vocal humain qui en est le principal médiateur. Les éléments sonores peuvent être étudiés sous des aspects complémentaires : - la description des propriétés physiques des sons (phonétique acoustique) - les conditions physiologiques de leur production (phonétique articulatoire) - la manière dont ils sont perçus (phonétique perceptive)

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1.1. L’articulation L’homme ne possède pas d’organe typiquement réservé à la phonation. C’est une adaptation secondaire de l’appareil respiratoire et des organes de déglutition, de la mastication qui permet cette fonctionnalité supplémentaire. Appelé aussi « appareil phonatoire » l’ensemble se comporte tel un instrument de musique à vent : l’air sort des poumons par les bronches, passe dans le larynx et va faire (parfois) vibrer les cordes vocales qui ouvrent et ferment la glotte (partie du larynx située entre les cordes vocales inférieures) dont l’entrée est protégée par l’épiglotte. L’air, ainsi expiré, va résonner dans les diverses cavités qu’il rencontre : le pharynx (gorge), la bouche dans laquelle se meut la langue, les fosses nasales (nez) obturées par la luette, les lèvres (quand elles s’arrondissent notamment pour produire certains sons). S’ajoutent à ces vibrations fondamentales périodiques qui produisent des sons, bien répertoriés, des bruits par claquement ou frottement au niveau de la langue ou des lèvres. Les cinq organes de la parole sont les suivants :

- Les cordes vocales : ce sont des muscles attachés au complexe cartilagineux du larynx (sur la trachée, pour les hommes au niveau de la pomme d’Adam). Elles laissent passer librement l’air lors de la respiration silencieuse et l’émission de certains bruits.

- Le voile du palais : au fond du palais se trouve un voile mou, terminé par une excroissance en goutte d’eau, la luette, aisément observable quand on se regarde dans un miroir en disant « a ».

- La cavité buccale : les sons produits peuvent prendre appui sur divers « lieux d’articulation ». La cavité buccale comprend plusieurs appuis et permet des différenciations dans la production des sons :

• le palais (articulation palatale) : /k, g / • les alvéoles, petites bosses quadrillées situées en arrière des dents (articulation alvéolaire) : /s, z/ • les dents (articulation dentale) : /t, d/ • les lèvres (articulation labiale) : /p, b/

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Bien entendu, des combinaisons restent possibles (articulation labio-dentale /f/ ; bilabiale /b/...) mêlant deux points d’articulations (lèvres, dents ; deux lèvres...).

A noter que pour la langue, dont on distingue pour la production des sons la pointe ou apex (articulation apicale) et la partie centrale, dos de la langue (articulation dorsale). Pour les lèvres, selon leur forme (arrondie, étirée).

1.2 La notion de trait Chacun des gestes vocaux que nous faisons détermine un élément audible avec des caractéristiques qui lui sont propres. Pour la description et l’analyse des sons, le linguiste spécialiste prend en considération ce qu’il nomme des « traits ». Pour les voyelles, on distingue les traits suivants : labialité (écartée/arrondie) ; antériorité (antérieure/postérieure) ; aperture (fermée-haute/ouverte-basse) et nasalité (orale/nasale). Pour les consonnes on distingue deux modes d’articulation (qualité du passage de l’air dans le canal buccal) : les oppositions orale/nasale et occlusives/constrictives Ainsi, les consonnes « p » et « b » sont toutes deux des bilabiales (prononcées avec les deux lèvres) mais elles se distinguent par un trait : le trait sourd/sonore (avec ou non vibration des cordes vocales) : l’air est interrompu momentanément par une fermeture brève mais complète de la bouche (occlusion). De même, la voyelle « a » se distingue de « an » par un trait distinctif caractéristique : le trait oral/nasal. La luette se comporte comme un clapet : si elle obstrue la paroi postérieure du pharynx, l’élément sonore produit est « oral ». En revanche, si elle est abaissée, l’air peut passer dans les fosses nasales et la bouche ; l’élément sonore produit est alors « nasal ». Pour classer les consonnes, les modes articulatoires sont détaillés comme suit :

- mode de fonctionnement laryngien (trait sourd/sonore ou voisé/non voisé) ; - mode de fonctionnement vélaire (trait oral/nasal) ; - mode de fonctionnement articulatoire (occlusif/constrictif).

1.3 Les voyelles : classement et fonctionnement

Si l’air qui vient des poumons trouve librement sa sortie (la bouche), la langue restant en position basse, l’ élément produit est une voyelle. L’air vibre au contact des cordes vocales : toutes les voyelles sont sonores ou voisées, et l’on peut « vocaliser » sur chacune d’elles. D’un point de vue phonétique, le système vocalique du français comporte 16 voyelles. Chacune d’entre elles se caractérise par un trait d’articulation particulier. Le schéma suivant appelé triangle vocalique permet de rendre compte des éléments caractéristiques de chaque son.

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TRIANGLE ARTICULATOIRE DES VOYELLES FRANÇAISES

Les différents traits : CLASSIFICATION ARTICULATOIRE DES VOYELLES :

Trapèze vocalique du français

Le degré d’aperture : trait ouvert/moyen/fermé : la bouche est plus ou moins ouverte; largement ouverte pour le son /a/, beaucoup moins ouverte pour le son /i/. On établit différents degrés d’aperture. Les voyelles dites « fermées » sont toujours plus ouvertes que n’importe quelle consonne. La position des lèvres : trait arrondi (lèvres arrondies)/étiré (lèvres étirées) : il est illustré par les différences articulatoires entre la prononciation d’un o, i, ou a. Le trait avant/central/arrière : les voyelles prononcées davantage vers l’avant de la bouche /i, y, e, ø, ε, œ, a, ə/ avec les nasales de /ɛ˜/ de vin et /œ˜/ de brun ; d’autres sont prononcées plutôt vers l’arrière, vers le voile du palais /u, o, ɔ, a, ɔ˜/. Pour les voyelles, le rapprochement de la langue et des parties supérieures de la cavité buccale peut se situer en divers points, d’avant en arrière : au niveau des lèvres, des dents, des alvéoles, du palais mou ou voile du palais, de la luette. Pour la langue : avec la pointe ou le dos de la langue.

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Le tableau ci-dessous regroupe l’ensemble des voyelles du français contemporain. voyelles d’avant (antérieures) voyelles d’arrière

(postérieures) lèvres étirées

(ou écartées) lèvres arrondies

lèvres étirées (ou écartées)

lèvres arrondies

très fermées (aperture minimale)

i (riz) y (rue) u (roue)

fermées e (nez) Ø (noeud) o (seau) moyennes ə (ne) ouvertes ε (naît) œ (seul) ɔ (molle)

voyelles orales

très ouvertes (aperture maximale)

a (patte) ɑ (pâte)

voyelles nasales ɛ˜ (vin) œ˜ (un) ɑ˜ (vent) ɔ˜ (vont) Pierre et Monique Léon identifient les 7 voyelles orales et 3 nasales qui forment le système vocalique fondamental (ou essentiel) du français (Phonétisme et prononciation du français, 5ème édition, 2007): On peut dire qu'il y a en français 16 voyelles, dont dix sont des phonèmes essentiels à la compréhension linguistique. Ce sont [i], [y], [u], [ ] et [ã], qui n'ont qu'un seul timbre et cinq autres phonèmes qui peuvent se réaliser selon des variantes phonétiques, caractéristiques du français standard. Ce sont : /E/ qui peut être [e] ou [ε], /EU/ qui peut être [ø], [ə] ou [œ], /O/ qui peut être [o] ou [ ], /A/ qui peut être [a] ou [a], /E* / qui peut être [ ] ou [ ]. Lorsqu’il y a neutralisation de deux sons, le phonème obtenu s’appellera archiphonème, par exemple dans un certain contexte phonétique, que l’on peut décrire simplement comme « devant consonne», l’opposition phonologique entre les phonèmes /s/ et /z/ est neutralisée ; dans cette opposition, il ne reste qu’une entité abstraite définie par un nombre de traits distinctifs nécessairement inférieur à celui qui caractérise chacun des phonèmes neutralisés. Concrètement, dans ce cas, les traits « sonore » et « sourd » cessent d’être pertinents.

1.4. Les consonnes : classement et fonctionnement. Les consonnes ont des modes de prononciation différents des voyelles et font intervenir d’autres traits. Les traits distinctifs :

- le trait occlusif : la sortie de l’air est libre pour les voyelles et entravée pour les consonnes. Le passage de l’air peut être soit momentanément interrompu par une fermeture brève, mais complète de la bouche (occlusion) ; soit simplement gêné par un resserrement du passage de l’air (constriction).

Cette différence entraîne un classement entre les consonnes occlusives comme « p, b » qui donnent un bruit sec et les consonnes constrictives (nommées aussi « fricatives » ou

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« bruyantes »), qui produisent un bruit par friction de l’air entre les parois de la bouche pour donner des sons comme « v, f ».

- le trait sonnant/nasal/liquide : il existe des éléments intermédiaires entre les consonnes (sortie entravée de l’air qui vient des poumons) et les voyelles (sortie libre de l’air). Les « consonnes sonnantes » (ou glides) sont très proches par certains traits de certaines consonnes et par d’autres, de certaines voyelles (d’où leur désignation). Les consonnes nasales présentent également un trait spécifique. La bouche est fermée, puis ouverte brutalement, mais l’air emprunte le chemin des fosses nasales quand vous prononcez /m, n.../.

- les glides ou semi-consonnes : les glides (emprunt à l’anglais pour « glissées » ou

« glissantes » qui évite la confusion terminologique entre voyelle et consonne) sont au nombre de trois, /j/ appelé yod ; /ɥ/ et /w/. Elles sont caractérisées par la résonance buccale : ce sont des voyelles fermées accompagnées d’une fermeture légère et rapide qui les rapprochent de certaines consonnes. Le trait pertinent qui les caractérise est la syllabicité. En effet, dans la paire minimale abbaye / abeille la voyelle /i/ fait syllabe. Ce n’est pas le cas pour la semi-consonne /j/. Il en va de même pour trois qui est différent de troua du verbe trouer. La semi-voyelle nécessite une voyelle pour faire syllabe (différence entre laitue et l’étui). Toutes les « consonnes sonnantes » du français sont sonores/voisées (produites avec vibration des cordes vocales). Pour la transcription, la semi-consonne sert d’appui à une voyelle.

Exemples : Boite /bwat/ ; Lueur /lɥœr/ ; Idiome /idjom/ Le tableau ci-dessous regroupe l’ensemble des consonnes du français contemporain. labiales dentales palatales bilabiales labio-

dentales apico-alvéolaires ou apico-dentales

pré-dorso-alvéolaires

apico-(pré) palatales

dorso-palatales

dorso-vélaires

uvulaires

non voisées

p t k occlusives

voisées b d g non voisées

f s ʃ constrictives (ou fricatives) voisées v z ʒ nasales m n ɲ ɳ liquides l, r R

2. LES SYLLABES Il est important de prendre en compte la réalisation des sons dans leur contexte puisqu’il est extrêment rare qu’un son soit produit de façon autonome, sans porter de sens (c’est différent quand on dit « oh » ou « ah », porteurs d’une interjection). Généralement, les sons sont intégrés à un ensemble, se combinent et donnent des suites comme nous sommes étonnés du résultat. Si l’on ne tient pas compte du problème des syllabes il est possible de dégager les mouvements internes et externes qui sous-tendent ces enchaînements (passage de un an -mouvement interne- à une année -mouvement externe- avec le phénomène de dénasalisation par

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exemple). Lors d’un enchaînement, les organes se préparent à l’articulation des sons dans leur continuité (sans changer fondamentalement les caractéristiques de chaque son). Cependant il arrive que la prononciation se trouve si modifiée que l’on va percevoir un son qui diffère sensiblement de celui que l’on attendait. La syllabe est vocalique en français : il y a un nombre égal de voyelles et de syllabes dans un mot. La répartition peut varier selon le maintien ou la non prononciation du /ə/ caduc (systématiquement prononcé dans le midi de la France). Le comptage dépend aussi du registre de prononciation (celle des vers classiques, par exemple : Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime, Galamment de l'arène à la Tour Magne, à Nîmes. La structure canonique de la syllabe est : CV-CV-CV. Pour le linguiste, les syllabes sont de deux types :

- Les syllabes ouvertes ; elles sont nombreuses en français, elles se terminent par une voyelle phonique (prononcée). Ainsi le verbe « aimer » est composé de deux syllabes dites ouvertes : /e / /me/.

- Les syllabes fermées ; au contraire, elles se terminent par une consonne phonique comme dans le mot « mer » /mεr/.

Dans la conversation courante, le locuteur a tendance à simplifier les groupes consonnantiques, pour revenir aux suites CV-CV. Par exemple, dans la région d’Aix-en-Provence, « extraordinaire » est couramment prononcé /estraordinεr/ ou « exercice » /ezersis/. Par ailleurs, les élisions et les liaisons augmentent la structure type CV-CV: les amies /le/za/mi/. Les unités de la chaîne parlée, contrairement à ce qui se passe à l’écrit où les mots sont séparés par des blancs, se présentent en continuum. Les unités minimales d’une chaîne parlée constituent le système segmental de deuxième articulation (appelé par les européens système phonématique). Les faits suprasegmentaux sont les faits d’oralité qui s’ajoutent aux traits segmentaux pour former un énoncé. Ainsi, un énoncé interrogatif sans marque morphologique de l’interrogation peut être indiqué, au niveau suprasegmental, par une montée de la voix : « il vient ? ».

2.1 La prosodie La prosodie, déterminée par des contours, se compose de divers éléments comme l’accent, l’intonation, le rythme, l’intensité (amplitude des vibrations au niveau des cordes vocales), la durée d’un phonème, la hauteur mélodique (la fréquence des vibrations).

2.3 La liaison C’est un phénomène qui modifie l’initiale ou la finale de certaines unités linguistiques qui sont mises en contact avec d’autres. La segmentation, selon P. Encrevé (1988), peut se concevoir de deux façons différentes : on peut transcrire les enfants, /lez/ ɑ˜f ɑ˜ / ou /le/z ɑ˜f ɑ˜/. C’est ce qu’il appelle la « liaison avec ou sans enchaînement ». La langue française distingue deux

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types de liaisons, les premières sont les liaisons dites obligatoires et les secondes les liaisons dites facultatives. Les premières se situent dans toute la zone entre le déterminant et le nom : les enfants, les extraordinaires établissements, dans toute la zone entre un pronom personnel clitique et le verbe : on a ; nous avons et entre la préposition et un nom : chez elle , sans arrêt. Enfin, on les retrouve dans certaines formes figées comme comment allez-vous ? ou les Etats-Unis. Les secondes sont du type : il est intéressant (liaison facultative).

3. ÉLÉMENTS DE PHONOLOGIE. L’analyse phonologique s’attarde à décrire le système d’organisation des unités. La phonologie est le domaine de la linguistique qui étudie les unités dans leur fonction distinctive et non pas significative. Certaines réalisations sonores sont soumises à variation sans modifier la teneur du message. La réalisation sonore (le son) ne se confond pas avec la réalisation phonologique (le phonème) et un même phonème peut se dire avec différents sons. 3.1 Les phonèmes Contrairement au langage animal, l’une des particularités des langues naturelles est de comporter une double articulation. Ainsi un énoncé comme Jacques est sympathique comporte une suite de trois mots graphiques, Jacques/ est/ sympathique, qui correspondent à la première articulation (dotée d’un sens). Ces unités sont elles-mêmes constituées par des unités sonores, dépourvues de sens : les unités de deuxième articulation. On peut les isoler à partir d’une transcription phonétique : / ʒ / /a/ /k/ /ε/ /s/ / ɛ˜ / /p/ /a/ /t/ /i/ /k/ ou / ʒakεsɛ˜patik/. Certaines réalisations sont soumises à variation sans modifier la teneur du message. Cela signifie que la réalisation sonore (le son) ne se confond pas avec la réalisation phonologique (le phonème) et un même phonème peut se dire avec différents sons. Il existe plusieurs façons de prononcer la consonne liquide /r/. On émet, dans ce cas différents sons [r]. Pour autant, on ne peut dire que l’on a affaire à plusieurs phonèmes. En revanche, même si les sons sont relativement proches, on ne peut pas dire que /f/ et /v/ sont des phonèmes identiques avec une variante de prononciation. Pour confirmer cette hypothèse, les linguistes ont recours à des tests. Le test le plus pertinent pour dégager les phonèmes d’une langue est la commutation. Cette opération consiste à remplacer (faire commuter) un son par un autre, dans le même paradigme. Ainsi, si /p/ et /m/ commutent pour donner deux unités distinctives, on a affaire à deux phonèmes distincts. Ceci est vérifiable dans une suite comme mère et père. Ces éléments se distinguent par la consonne /m/ qui commute avec la consonne /p/ pour donner deux unités distinctives, avec des sens bien différents. Toutefois, si l’on définit le phonème comme « la plus petite unité sonore distinctive de sens », cela induit que tous les sons n’ont pas le statut de phonème. Par exemple, la prononciation du phonème /r/ n’est pas stable (liquide roulé dans le sud-ouest ; constrictif vélaire dans la région de Paris). On peut dire qu’il existe, dans ce cas une variante libre, personnelle, indépendante de l’entourage phonétique. Donc on a affaire à deux phonèmes distincts dans le cas de /m/ et /p/ mais pas pour /r/ et /R/ qui sont alors deux variantes d’un même phonème. Les linguistiques utilisent un terme synonyme de variante et parlent d’allophone.

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Les unités comme mer, père (/mεr/, /pεr/) ne s’opposent à l’oral que par une seule unité distinctive /m/ et /p/. On les nomme paires minimales. Les unités distinctives qui opposent ce couple se calculent et prennent en compte plusieurs traits (sourd, sonore ; +/- nasal...). 3.2 Les variantes combinatoires ou libres. Les variantes combinatoires : Il existe des variantes dites combinatoires dans le cas où un même phonème se réalise différemment en contexte phonique. Par exemple [ɔ] ouvert et [o] fermé ne se distribuent pas de la même manière selon le type de syllabe (ouverte ou fermée). Par exemple si l’on compare

les suites de mots suivants /o/: rose, pose, pot et / ɔ/ : port, note, orchidée. Cette distribution est dite complémentaire car les sons s’excluent selon les entourages. Il s’agit là d’un seul et même phonème qui se réalise de deux façons différentes (ici, au niveau du degré d’aperture). On dit que /ɔ/ et /o/ sont deux allophones ou encore des variantes combinatoires car elles sont entraînées par la combinatoire au sein des énoncés. Le locuteur n’a pas le choix et les sons ne se rencontrent jamais dans un entourage identique. Les variantes libres : Elles ne sont pas retenues comme des phonèmes en français.

- Cas de voyelles longues et brèves : pâte opposé à patte (/pat/ ; /pat/). - Cas du degré d’aperture : rose /roz/ ; /rɔz/ - Cas du /ə/ caduc : la variation se fait de façon arbitraire, davantage en français

méridional, moins en français standard. - Cas des voyelles orales et nasales : variante entre le français méridional et le français

standard.

4. CHOIX DU MODÈLE DE PRONONCIATION. Il faut considérer les variations de prononciation suivantes :

- Les patois qui ne sont pas du français mais la forme prise par le latin dans les différentes régions : exemple : petite /ptit/ région Nord et /p ə tit/ région Sud ;

- Le français standard (ou Académique) que l’on enseigne et qui est une sorte d’idéal de la langue ;

- Les variétés du français qui, au quotidien, conservent les particularités inhérentes à la localisation géographique, à l’histoire de la langue, à l’individu (sa culture, son milieu, la situation de comunication écrite ou orale...).

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4.1 Les variations Les variations sont dues à plusieurs facteurs: historiques, sociolinguistiques, politiques, individuels et linguistiques. La variation individuelle affecte tous les domaines de l’analyse linguistique (prononciation, lexique, syntaxe, orthographe...). Nous verrons ci-après quelques exemples de variations de prononciation : Les réductions : c’est le phénomène d’élision de certains phonèmes dans la chaîne parlée. L’origine géographique joue un rôle important dans la prononciation mais les locuteurs conservent ou non leur accent régional, compte tenu de différents facteurs comme le degré de scolarisation, le sexe, le milieu social, la situation de communication, etc. Les réductions sont d’autant plus fréquentes que l’articulation est moins surveillée et le débit plus rapide. Par ailleurs, on remarquera que le même locuteur, au cours de la même conversation, peut donner tantôt la forme longue /ilija/ pour « il y a », tantôt la forme écourtée /ja/. Ces phénomènes sont massifs et sensibles sur des mots comme « peut-être, bonjour, monsieur, madame, enfin », etc. La nasalisation : la distinction entre voyelle orale et voyelle nasale est généralement respectée par les locuteurs. En revanche, le nombre de voyelles nasales varie selon les idiolectes, au plan individuel. Certains ne distinguent bien que les quatre voyelles nasales de « un grand pain rond » /œ˜gr ɑ˜p ɛ˜r ɔ˜/, d’autres n’en utilisent que trois et ont du mal à distinguer « intolérant » de « un tolérant » /ɛ˜/ et /œ˜/. Mais il est possible de distinguer d’autres nasales. Dans le domaine franco-provençal par exemple, il existe une autre nasale diphtonguée qui caractérise la prononciation de la prononciation dauphinoise. Les liaisons : elles sont souvent le lieu de variations. De nombreuses fausses liaisons sont couramment commises, par exemple : les /z/ haricots, ou des liaisons provenant d’ erreurs grammaticales : des gens /kiz/ ont dit ça ; le tribunal aura-t-à juger les prévenus... 4.2 Le français académique ou standard. Qui dit langue dit diversité et les sources de cette diversité sont nombreuses.

- Les facteurs historiques : une langue change au cours des siècles. On ne prononce pas de nos jours comme au début du siècle dernier ; une évolution phonologique importante entraîne au cours des siècles des restructurations syntaxiques.

- Les facteurs sociolinguistiques. Certaines situations sont propices aux métissages, aux mélanges.

- Les facteurs politiques. Ils entravent ou favorisent les contacts de langues voisines. - Les facteurs individuels. - Les facteurs linguistiques. Ils sont liés aux irrégularités du système.

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La prise en compte de l’hétérogénéité de la langue française avec les sous-systèmes qui la composent (idiolectes entre autres) interdit donc de parler de La Langue française. Ce constat fait référence à une norme plus ou moins consciente, à une langue idéalisée qui refuse les variétés (notamment régionales), qui peut être dictée par l’Institution, etc. Cette problématique invite également à réfléchir aussi sur le concept de « la faute ». Le concept de norme linguistique est incontournable en pédagogie des langues. Le rapport à la norme s’est durci progressivement au fil des siècles. Le XIXe siècle a voulu « faire rentrer dans l’ordre la langue française ». Mais la reconnaissance de l’usage existe néanmoins, limitée, certes, et contrôlée. Les linguistes ont toujours critiqué l’attitude prescriptive des grammairiens, prônant une attitude purement descriptive. La rigueur scientifique impose de prendre en compte la réalité des faits, l’usage observable. La linguistique se veut synchronique. Ainsi se poseront les questions : quel français enseigner ? Quelles évolutions accepter ? L’introduire dans son enseignement ? L’utilisation de documents authentiques oblige l’enseignant à se positionner face aux évolutions du français actuel. Les orientations actuelles d’une didactique - basée sur la pragmatique linguistique, sur la sociolinguistique, l’analyse du discours, d’ethnographie de la communication, manipulant des documents proches de l’usage langagier réel – imposent à l’enseignant de faire des recherches sur l’évolution de la langue et de considérer des discours en perpétuelle évolution.

5. ENSEIGNER ET APPRENDRE LA PRONONCIATION L’enseignement et la correction phonétique sont actuellement travaillés tant en compréhension qu’en production. 5.1 Perception et discrimination L’apprenant est actif quand il écoute et quand il parle. Grâce à ses connaissances du monde et de la langue qu’il entend, il choisira l’écoute qui sera appropriée à son analyse de la situation. Il existe trois méthodes de correction phonétique :

- Articulatoire, qui utilise les caractéristiques conscientes de l’articulation (mouvement des lèvres, du maxilaire...).

- Phonologique, qui corrige en priorité les différences de sons qui entraînent des différences de sens, c’est à dire les phonèmes ;

- Acoustique, qui travaille l’amélioration de l’audition en changeant la perception des sons, en modifiant le trait aigu et grave ou le trait tendu et lâche. « On ne prononce bien que ce qu’on entend bien ». Exemple :

Si un hispanophone confond [y] avec [u], il a entendu trop grave, le professeur prononce alors plus aigu en utilisant une intonation montante. A l’inverse, si un Arabophone confond un [y] avec un [i] le professeur prononce plus grave, intonation descendante.

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5.2 Production et guidage Les règles de l’entraînement phonétique sont: a) les exercices articulatoires, s’ils sont bien expliqués du point de vue de l’articulation du phonème, permettent aux élèves de saisir la tension, l’acuité, et la labialité, propres au système phonétique français; b) il n’est point nécessaire d’expliquer les phénomènes par référence à la langue maternelle, bien que l’attention de l’enseignant doive se concentrer surtout sur ceux qui n’existent pas en langue maternelle; c) il faut insister avec méthode et prudence sur les sons voisins en français et dans la langue maternelle de l’apprenant, qui causent des erreurs interférentielles; d) comme il est trop ardu, ennuyeux et technique de faire des exercices de répétition de paires minimales, l’enseignant doit profiter de tout moment de la leçon pour y introduire une opposition phonétique, une comptime, une strophe de chansonnette qui soit en rapport avec le texte lu ou avec la conversation interrompue, et qui puisse corriger et fixer une structure phonétique mal acquise. L’entraînement phonétique des élèves de niveaux moyen et supérieur continue, peut se faire: a) par des tests de reconnaissance d’un groupe d’énoncés français (tous différents sur le plan du rythme, de l’intonation, des formes linguistiques) insérés dans un corpus de phrases en langue maternelle ou en langue étrangère; b) par des tests de repérage dans un corpus de cinq énoncés français contenant plusieurs voyelles différentes, des voyelles communes au français et au castillan, puis des voyelles spécifiques au français; c) tests d’identification et de production par imitation d’une voyelle dominant d’un corpus de dix énoncés (la même voyelle revient plusieurs fois dans un énoncé). L’entraînement phonétique des jeunes enfants peut avoir lieu par paires minimales, par dialogues, par poésies, par comptines, par chansonnettes, par slogans publicitaires. 6. CORRECTION : PROBLÈMES DES APPRENANTS HISPANOPHONES.

6.1. Les voyelles

En espagnol comme en français, nous pouvons élaborer un triangle vocalique comme suit:

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Les voyelles du castillan sont caractérisées par leur degré d’aperture, c’est-à-dire, par la largeur de la colonne d’air expirée lors de la production du son. On distingue trois types de voyelles :

- deux voyelles très fermées : [i] et [u] - deux voyelles intermédiaires : [e] et [o] - une voyelle très ouverte : [a]

S’il est certain que l’espagnol compte moins de phonèmes vocaliques que le français, il convient toutefois de ne pas oublier que la réalisation de ces phonèmes est multiple selon la place de la voyelle dans le mot. Par exemple : /a/ - réalisation ouverte : « haya »

- réalisation fermée : « tanto » En espagnol, nous ne pouvons pas dire qu’il existe des voyelles nasales à proprement parler. Cependant, la combinaison des phonèmes /a/ et /o/ avec certaines consonnes ayant un fort trait de nasalité peut influencer la prononciation. Les phonèmes /i/ et /u/ sont des cas un peu particuliers. En effet, tout comme en français, ils peuvent être considérés comme des semi-voyelles ou des semi-consonnes (ou encore glides) selon le phonème qui les suit. Les diphtongues et les triphtongues

- Les diphtongues

On dénombre 14 diphtongues en castillan. Par convention, on les classe selon le caractère croissant ou décroissant de leur degré d’aperture :

Croissantes Décroissantes

[ja] [wa] [a ] [a ] [je] [we] [e ] [e ] [jo] [wo] [o ] [o ]

[j ] [w ]

- Les triphtongues

On peut dire qu’il y a triphtongue quand une voyelle connaît deux changements de timbre dans la même syllabe. Par exemple: buey [bwe ], Uruguay [uru á ] ou encore sitiais [sitjá s]. Les sons contenus dans « haya » ou encore « reyes » ne sont donc pas considérés comme des diphtongues puisqu’ils comportent deux syllabes [a |ja] et [re |jes]. En effet, le phonème central sert de base à la réalisation de la deuxième syllabe.

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6.2 Les consonnes. Les occlusives et les nasales de l’espagnol sont les mêmes qu’en français. L’espagnol ne partage que les consonnes fricatives /f/ et /s/ avec le système vu précédemment. En revanche, il compte deux autres phonèmes :

- interdental : / / (realización) - vélaire : /x/ (jota)

En ce qui concerne les liquides, l’espagnol est plus riche. Il contient évidemment le /l/, mais aussi le phonème :

- palatal : / / ex : llegar

Les vibrantes composent le dernier sous-ensemble des consonnes liquides. L’espagnol en compte deux :

- alvéolaire vibrante simple : [r] ex : pero. - alvéolaire vibrante multiple : [ ] ex : perro.

En castillan, on compte encore une affriquée palatale /t /. On peut l’entendre dans « chico ». Tableau consonnatique du castillan contemporain :

Bilabiales Labiodentales Inter-dentales Apico-alvéolaires Palatales Vélaires Occlusives /p/ /b/ /t/ /d/ /k/ /g/

Nasales /m/ /n/ / /

Fricatives /f/ / /

/s/ /x/

Liquides latérales

/l/ / /

Liquides vibrantes

/r/

Affriquée /t /

6.3. Accentuation

- Le français accentue chaque mot sur la dernière syllabe contrairement au castillan dont l’accentuation varie selon le nombre de syllabes contenues dans un mot.

- Le français comporte des accents diacritiques qui modifient la prononciation comme en castillan mais aussi servant à distinguer certains homophones à l’écrit, ce qui n’est pas le cas en castillan.

6.4. Rythme

Les rythmes d’élocution du français et du castillan sont similaires et fonctionnent par groupes syllabiques. Exemple : français : maison (= 2 syllabes : mai-son) ; castillan : casa (= 2 syllabes : ca-sa).

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6.5 Intonation

En français comme en castillan, l’intonation peut déterminer les sens (affirmation : intonation descendante ; interrogation : intonation montante). Par exemple : français :

- Il fait chaud ? (interrogation, intonation montante) - Oui, il fait chaud. (affirmation, intonation descendante)

castillan :

- ¿Hace calor ? (interrogation, intonation montante) - Sí, hace calor. (affirmation, intonation descendante)

7. CONCLUSION

Les sons sont des unités de parole, des réalisations acoustiques particulières de phonèmes. Les phonèmes sont des unités abstraites, donc, un phonème n’est pas un son. La phonologie est l’étude de la distribution des phonèmes dans différents contextes. La syllabe est l’unité de base de l’organisation prosodique en français. Il existe des syllabes ouvertes (qui se terminent par une voyelle, à l’oral) et des syllabes fermées (qui se terminent par une consonne). Le découpage graphique ne correspond pas au découpage syllabique. A côté du segmental, on peut prendre en compte le suprasegmental (prosodie, accentuation...) qui entre dans l’organisation discursive. La connaissance des propriétés phonétiques des éléments d’une langue est très importante pour l’enseignement/apprentissage de cette langue. L’analyse phonologique d’une variété de langue décrit le système qui organise en unités distinctives les sons qui apparaissent dans les énoncés de cette langue. La commutation est un test qui permet de mener les analyses. Si deux sons commutent dans la même position (entourage), en entraînant un changement de sens (paire minimale), ils appartiennent à deux unités fonctionnelles distinctes. Ce sont deux phonèmes distincts. Le trait articulatoire qui permet de les différencier est alors phonologiquement pertinent. Au contraire, si deux sons sont en distribution complémentaire, ils ne commutent jamais. Ce sont alors des réalisations (variante ou allophone) d’une unité unique. Le trait qui les différencie n’est pas phonologiquement pertinent. Tout enseignant de langue étrangère, quel que soit le domaine de la langue enseignée, doit :

- Partir d’une analyse des besoins de ses élèves - Tenir compte de la situation d’enseignement - Délimiter les objectifs d’apprentissage - Sélectionner les démarches, les techniques et les supports les plus appropriés - Prévoir une évaluation périodiquement - Remédier par des modifications ou des ajouts selon les résultats.

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8. BIBLIOGRAPHIE

DERIVERY N. La phonétique du français, Seuil, Paris (1997). DUBOIS J. Dictionnaire de linguistique, Larousse, Paris (1973). MARTINET A. Éléments de linguistique générale, Armand Colin (4e édition), Paris (2003). TROUBETZKOY N-S. Principes de phonologie, Klincksieck, Paris (1938). LEON, P.et M. Introduction à la phonétique corrective, Larousse, Paris (1964). LÉON P.-R. Phonétisme prononciations et du français, Armand Colin, Paris (2007). ENCREVÉ P. La liaison avec et sans enchaînement, Seuil, Paris (1988). Sites Internet recommandés Association internationale de phonétique : http://www.arts.gla.ac.uk/ipa/index.html http://www.projet-pfc.net/: Phonologie du français contemporain http://www.linguistes.com/biblio.html: