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Terminologie Constitution de données - ACCUEIL · • Le management de la maintenance assistée par ordinateur - F. Boucly, 1990 • Des outils pour la gestion de production industrielle

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TerminologieConstitution des données

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Daniel Gouadec

Terminologie

Constitution des données

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Collection AFNOR GESTION

• Le TQC ou la qualité à la japonaise - K. Ishikawa, 1984• La maîtrise de la valeur - C. Petitdemange, 1985• Gestion et contrôle de la qualité - P. Vandeviile, 1985• Le TQC et le rôle des responsables d'entreprise - M. Nemoto, 1985• La gestion de l'information dans l'entreprise - A. David et E. Sutter, 1985• Manuel pratique de gestion de la qualité - K. Ishihara, 1986• La statistique outil de la qualité - P. Souvay, 1986• Le coût global. Pour investir plus rationnellement - C. Gormand, 1986• Livre blanc sur le partenariat (Les relations de sous-traitance), 1986• La Maintenance Productive Totale. Nouvelle vague de la production industrielle S. Nakajima, 1986• Le But. L'excellence en production - E. Goldratt et J. Cox, 1986• Les chemins de l'excellence. Itinéraires pour la qualité - J. Lamare, 1987• La qualité des logiciels - J.-P. Martin, 1987• Le management de la maintenance - A. Ogus et F. Boucly, 1987• Superboss. Les clés du succès de A à Z - D. Freemantle, 1987• La qualité dans les services - J. Juran, 1987• Une autre approche de la gestion: La V.A.D. (La Valeur Ajoutée Directe) – P.-L. Brodier, 1988• Systèmes à base de connaissances. Systèmes experts pour l'entreprise - M. Grundstein, P. de Bonnières, S. Para, 1988• Maintenance : les coûts de la non-efficacité des équipements - F. Boucly, 1988• La Maintenance Productive Totale. Mise en oeuvre - S. Nakajima, 1989• Le juste-à-temps - D. Hutchins, 1989• La Maîtrise Statistique des Procédés - J.-L. Lamouille, B. Murry et C. Potié, 1989• Planifier la qualité - J.-M. Juran, 1989• Managers, gérez votre temps - W. Oncken, 1989• Exprimer le besoin. Applications de la démarche fonctionnelle - AFAV, 1989• La technique des scénarios. Pour la planification et la prévision - U. von Reibtniz, 1989• Changer le management de la qualité : sept nouveaux outils - H. Mitonneau, 1989• Comment lancer les cercles de qualité - JUSE, 1989• Le traducteur, la traduction et l'entreprise - D. Gouadec, 1990• Gérer la technologie - L. W. Steele, 1990• La démarche logistique - H. Brunet, Y. Le Denn, 1990• Le management de la maintenance assistée par ordinateur - F. Boucly, 1990• Des outils pour la gestion de production industrielle - J.-L. Brissard, M. Polizzi, 1990• La compétitivité par la maîtrise des coûts. Conception à coût objectif et analyse de la valeur S. Bellut, 1990

Responsable de la collection G. DelizyISBN 2-12-484811-9

ISSN 0763-6660

© 1990 AFNOR

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présentouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part lesreproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, lesanalyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'oeuvre dans laquelle elles sontincorporées(Loi du 11 mars 1957 – art. 40 et 41 et Code Pénal art. 425).

AFNOR Tour Europe - Cedex 7 - 92049 Paris La DéfenseTél. : (1) 42 91 55 55

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Cet ouvrage a été publiéavec l'appui technique

du Centre Jacques-Amyotet de

la Délégation Généraleà la langue française

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Pour Marie-PaulePour Erwan et Gwénaël

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Sommaire

Remerciements XVIIAvertissement XIX

Première partieLes horizons de la terminologie et de la terminographie

Chapitre 1 Quelques définitions utiles1.1 Terme 31.2 Terminologie ; terminologue 31.3 Terminographie ; terminographe 41.4 Terminotique ; terminoticien 4

Chapitre 2 Perspectives2.1 Accélération des transferts techniques, économiques, commerciaux,technologiques et industriels 52.2 Poussée de la demande de services linguistiques 62.3 Définition d'une politique linguistique cohérente 62.4 Effet terminotique-automatique 82.5 Mais aussi le pouvoir 92.6 En guise de pronostic 10

Chapitre 3 La terminologie : science ou discipline3.1 L'utopie terminologique 143.2 La réalité linguistique 14

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X Terminologie

3.3 Vers l'utopie quand même 143.4 Mécanismes de création terminologique/néologique 15

3.4.1 Néologie «motivée» 153.4.2 Désignations descriptives/explicatives 153.4.3 Néologie «corrigée» 163.4.4 Multiplication des facteurs de délimitation 16

3.5 Les objectifs raisonnables de la terminologie 17

Chapitre 4 Les terminologies, objets linguistiques4.1 Le terme, élément minimal d'une terminologie 194.2 Problèmes de classement 204.3 Confrontation de langue à langue 204.4 Caractéristique d'extension ou de délimitation 214.5 Le champ terminologique 224.6 Les terminologies : une évolution continue 23

4.6.1 Emprunt ou néologie (ou néosémie) 234.6.2 Spécialisation ou renforcement de la spécialisation 244.6.3 Etat d'équilibre du terme spécialisé 244.6.4 Dé-spécialisation ou vulgarisation 254.6.5 Apparition de désignations nouvelles 254.6.6 Bilan des évolutions ou cycles terminologiques 25

Chapitre 5 Objectifs et contraintes de la terminographie5.1 Objectifs de la terminographie 285.2 Contraintes de la terminographie 28

5.2.1 Délimitation du champ terminographique 285.2.2 Représentation et prise en compte des utilisateurs et desutilisations 285.2.3 Contraintes matérielles 295.2.4 Contraintes absolues : fiabilité, pertinence, exhaustivité, sûretéet facilité d'utilisation 30

Deuxième partieLes données terminologiques et terminographiques

et les données d'accompagnement

Chapitre 6 Les données terminologiques et terminographiques6.1 Fiche terminologique ou dossier du terme .................................................. 376.2 Types et catégories de données ou rubriques 40

6.2.1 Les rubriques linguistiques 426.2.2 Les rubriques encyclopédiques 436.2.3 Les rubriques d'indexation 436.2.4 Les rubriques de gestion terminographique 43

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Sommaire XI

6.3. Contenus des rubriques possibles .............................................................. 436.3.1 Aide-mémoire / Messagerie [AMM] 446.3.2 Annexe(s) [cf] ............................ 446.3.3 Antonyme [ANT] 456.3.4 Attention [!] 466.3.5 Auteur [AUT] 466.3.6 Composés [COM] 466.3.7 Contexte [CTX] 466.3.8 Confidentialité [CFD] 476.3.9 Contrôle [CTR] 476.3.10 Corrélats [COR] 486.3.11 Date [DAT] 486.3.12 Définition [DEF] 486.3.13 Dérivé [DER] 486.3.14 Idionyme ou terme spécifique [SPE] 496.3.15 Isonyme ou terme de même niveau [ISO] 506.3.16 Note linguistique [NL] 506.3.17 Note technique [NT] 516.3.18 Pantonyme ou terme générique [GEN] 536.3.19 Source [SCE] 546.3.20 Soutiens [SOU] 546.3.21 Statut [STT] 546.3.22 Stéréotypes phraséologiques [PHR] 556.3.23 Synonyme [SYN] 566.3.24 Terme, dit terme vedette.............................................. 576.3.25 Usage ou nature [USG] 586.3.26 Variante [VAR] 586.3.27 Zone [ZNE] 59

6.4 Contenus des rubriques d'indexation 606.4.1 Définition et présentation des rubriques 606.4.2 Comprendre les principes de base de l'indexation 616.4.3 Clés d'indexation 63Domaine [Niv3] 63Secteur [Niv2] 63Lien [LIE] 64Terminologie-maison [TM] 64Type [Niv1] 64Xl, X2, X3............................................................. [Xn] 65

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Terminologie XII

Troisième partieConduite des activités de terminographie

Chapitre 7 Organisation générale de la terminographie7.1 Organisation générale 727.2 Situation de départ 72

Chapitre 8 Etape un : ouverture du journal ou registre terminologique

Chapitre 9 Etape deux : délimitation de l'objet ou du champ et constructionde l'index terminographique9.1 Délimitation de l'objet ou du champ 789.2 Construction de l'index terminographique et structuration duchamp retenu 81

9.2.1 Index existant 829.2.2 Index à créer 829.2.3 Procédures 82

Chapitre 10 Etape trois : utilisateurs, utilisations, mode de gestion10.1 Définition des utilisateurs et des utilisations 9110.2 Choix du mode de gestion et de diffusion . 92

Chapitre 11 Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques et choixd'une structure de dossier11.1 Rappels 9711.2 Nature des enjeux dominants 98

11.2.1 Renforcement des discriminations 9911.2.2 Multiplication des relations entre données 99

11.3 Sélection des rubriques terminologiques 9911.3.1 Fiche minimale absolue 10011.3.2. Premier niveau d'organisation du dossier 10111.3.3 Second niveau d'organisation du dossier 10111.3.4 Troisième niveau d'organisation du dossier 10311.3.5 Quatrième niveau d'organisation du dossier 104

11.4 Validation des contenus des rubriques terminologiques 10711.5 Choix des rubriques d'indexation 10711.6 Choix des rubriques de gestion 10811.7 Choix des rubriques périphériques 10811.8 Définition des protections 10811.9 Modalités 10811.10 Choix de la structure 11011.11 Modèle maximal 113

Chapitre 12 Etape cinq : construction de l'index documentaire12.1 Définition 117

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Sommaire XIII

12.2 Rubriques de l'index documentaire 11812.3 Fichier d'index documentaire ................................................................... 12012.4 Procédures de constitution de l'index documentaire ................................. 120

Chapitre 13 Etape six : recherche des données13.1 Recensement des ressources et des sources 12313.2 Conduite de la recherche documentaire 128

13.2.1 Collecte de documents et de données 12813.2.2 Journal documentaire 12813.2.3 Quelques indications utiles 129

13.3 Codage des sources constitution du fichier des sources 134

Chapitre 14 Etape sept : validation des sources14.1 Caractères d'un accès optimal aux ressources terminographiques 13814.2 Caractères d'un ensemble documentaire optimal 138

Chapitre 15 Etape huit : inventaires terminologiques15.1 Définition 14115.2 Procédures 14215.3 Règle d'or 14315.4 Gestion de l'inventaire 14315.5 Mise en place 14515.6 Prévoir l'avenir 14515.7 Exemple d'inventaire (par constitution de listes simples) 146

15.7.1 Exemple en français 14615.7.2 Exemple en anglais 148

Chapitre 16 Etape neuf : révision de l'index documentaire initial

Chapitre 17 Etape dix : révisions de l'inventaire terminologique initial

Chapitre 18 Etape onze : recensement des données terminologiques18.1 Options 15518.2 Réalisation de prototypes 15718.3 Constitution des dossiers 15818.4 Critères d'ouverture de dossiers 15818.5 Normes de procédure 159

18.5.1 Annexes 16018.5.2 Antonyme 16018.5.3 Auteur 16118.5.4 Contexte .. 16118.5.5 Composés 16118.5.6 Contrôle .. 16218.5.7 Corrélats . 16218.5.8 Date ....... . 163

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Terminologie XIV

18.5.9 Définition 16318.5.10 Quelques définitions imparfaites : causes et remèdes 17018.5.11 Dérivé 17218.5.12 Idionymes 17218.5.13 Isonymes 17318.5.14 Note linguistique 17318.5.15 Note technique 17418.5.16 Pantonyme 17418.5.17 Source 17518.5.18 Stéréotype phraséologique 17618.5.19 Terme 17618.5.20 Usage 17818.5.21 Variante 17818.5.22 Zone 180

Chapitre 19 Etapes douze et treize : indexations (établissement d'unthésaurus)19.1 Principes généraux 182

19.1.1 Type 18319.1.2 Domaine et Secteur(s)18419.1.3 TM (Terminologies-maison) 185

19.2 Construction de l'index 18519.2.1 Recensement des descripteurs potentiels 18519.2.2 Organisation provisoire du thésaurus 18519.2.3 Thésaurus bilingue ou multilingue 18719.2.4 Exemples de traitement de descripteurs primaires 18719.2.5 Quelques problèmes particuliers 18819.2.6 En désespoir de cause 18919.2.7 Fonctions du thésaurus 189

Chapitre 20 Etape quatorze : analyse des carences et recherchescomplémentaires

Chapitre 21 Etape quinze : indexations définitives

Chapitre 22 Etape seize : appariements22.1 Appariements 19522.2 Règle absolue 196

Chapitre 23 Etape dix-sept : révisions et corrections23.1 Révision naïve 19723.2 Auto-révisions 198

23.2.1 Correction standard : allégement des dossiers 19923.3 Révisions ou relectures techniques 200

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Sommaire XV

Chapitre 24 Etape dix-huit : validations du fichier et clôture ou suivi desdossiers24.1 Traitement des états de carence 204

24.1.1 Emprunt 20424.1.2 Emprunt avec naturalisation simple 20424.1.3 Création néologique 205

24.2 Traitement des états de concurrence néfaste 20624.2.1 Normalisation ou harmonisation terminologique 206

24.3 Modalités 20724.3.1 Comité d'experts ou commission de terminologie 20724.3.2 Dossier de naturalisation simple 20824.3.3 Dossier de création néologique 20924.3.4 Dossier de normalisation ou d'harmonisation 210

24.4 Validation par tests d'utilisation 21124.5 Suivi terminologique et veille terminologique 212

Chapitre 25 Récapitulatif général25.1 Liste des fichiers outils du terminologue et du terminographe 21525.2 Conduite et gestion d'une activité terminographique individuelle oucollective 21625.3 Rappel des principes fondamentaux 218

Annexe : Liste des normes françaises 219

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Remerciements

L'auteur, l'Unité de formation et de recherche de LEA de l'Université de Rennes 2 et le Centred'analyse et de traitement automatique des données terminologiques tiennent à remercier, dans l'ordrechronologique des aides et soutiens reçus :

• L'équipe de FRANTERM qui, dans le désert terminologique hexagonal du début des années70-80, alluma une flamme.

• N. Kalfon et A. Reichling pour leur enthousiasme terminologique contagieux.• A. Le Meur et toute l'équipe du CATEN pour avoir initié l'équipe à l'informatique.• Le jury du premier concours national de didacticiels d'Expolangues 1985 pour le prix accordé à

un logiciel de formation à la terminologie et à la terminotique.• Le Service Informatique pour la Recherche et l'Enseignement de l'Université de Rennes 2 pour

les divers matériels, logiciels et produits mis à disposition ou «développés» pour répondre à desbesoins terminotiques spécifiques.

• Le Conseil scientifique de l'Université de Rennes 2, la Direction Régionale de l'Industrie et de laRecherche en Bretagne, le Conseil Régional de Bretagne, le Ministère de l'Education Nationale, leBureau des Traductions du gouvernement canadien, les Commissions européennes, pour leurs appuis,aides, et/ou subventions.

• Les documentalistes, ingénieurs, techniciens, réviseurs, chefs de service, dirigeants d'entrepriseet tous ceux qui, dans, dans les milieux et à des titres les plus divers, ont participé aux travaux determinologie des étudiants, enseignants et chercheurs de l'Université de Rennes 2.

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XVIII Terminologie

• La Délégation Générale à la langue française pour sa volonté de ranimer, une fois pour toutes(?), la flamme.

• Les terminologues et traducteurs stagiaires du Centre Jacques Amyot, dont les questions ontprofondément influencé formes et contenus des diverses sections de l'ouvrage.

• MM. L. Depecker et A. Reichling, qui ont bien voulu lire la première version et suggérer desaméliorations.

• M. A. Berman, qui a toujours su arrondir les angles.

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Avertissement

Les contenus du présent ouvrage marquent l'aboutissement de dix années de terminologie active.Ils sont très profondément influencés par une pratique de terrain correspondant à la réalisation decontrats terminologiques pour des donneurs d'ouvrage allant d'Eurodicautom au producteur desaucisses désireux de s'attaquer aux marchés internationaux, en passant par les responsables deformation d'entreprises diverses. Ils prennent en compte l'acquis des directions de travauxterminographiques conduits annuellement par les étudiants de l'Unité de Formation et de Recherchede Langues étrangères appliquées à l'Université de Rennes 2 dans le cadre du Centre d'analyse et detraitement automatique des données terminologiques, en rapport avec un enseignement spécifique determinologie créé en 1979. Ils proposent des procédures de travail et de réflexion nées des conditionsde recensement, production, et gestion des données terminologiques mais aussi des contraintes deformation d'étudiants et de professionnels confirmés à la terminographie, à la terminologie, et à laterminotique.

La direction de travaux conduisant annuellement au traitement de 10 000 à 20 000 termes, laconstitution de banques de données terminologiques sur des matériels allant du micro-ordinateur(logiciels TermX, TermexMD, Terni TracerMD, MC4MD, AquilaMD, et divers avatars de D-BaseMD) auxgros systèmes (logiciels RDBMD, TextoMD), la définition de cahiers des charges correspondant à laréalisation de logiciels spécifiques et la gestion quotidienne d'un centre producteur de terminologiesobligent à définir à la fois des options théoriques et des procédures.

Les options théoriques ne sont pas discutées ici : nous entendons d'abord apporter à tous ceux quis'interrogent sur les terminologies, sur leur recensement et leur gestion, sur leur mise à jour et leursexploitations et, inévitablement, sur leur«informatisation», les réponses que l'on peut, en l'état actuel

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XX Terminologie

des connaissances et des technologies, considérer comme justes. Si nous nous permettons de proposerun guide, c'est principalement parce que nous pensons avoir commis à peu près toutes les erreurspossibles et estimons utile d'éviter à d'autres de s'engager spontanément dans des voies d'apparencerationnelle mais qui débouchent en fait sur des impossibilités de mise à jour, sur des formats defichiers ingérables, sur des choix de logiciels inadaptés, sur des pertes de temps, sur d'intensesfrustrations, sur des fichiers «cuits», sur des pertes d'argent et, au bout du compte, sur un constatd'échec.

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PREMIERE PARTIE

Les horizonsde la terminologie etde la terminographie

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Chapitre 1

Quelques définitions utiles

1.1 TermeUn terme est une unité linguistique désignant un concept, un objet ou un processus. Le terme est

l'unité de désignation d'éléments de l'univers perçu ou conçu. Il ne se confond que rarement avec lemot orthographique.

1.2 Terminologie ; terminologueLa terminologie est la discipline ou science qui étudie les termes, leur formation, leurs emplois,

leurs significations, leur évolution, leurs rapports à l’univers perçu ou conçu.Une (chaque) terminologie est un ensemble de désignations (termes) dont le champ d'utilisation

(l'extension) est délimité ou, au moins, limité et spécifique. La délimitation peut être arbitraire.Les terminologies (ensembles de termes d'extension commune) constituent l'objet de la

terminologie (science ou discipline).Chaque terminologie, définie comme un ensemble délimité de désignations, est susceptible

d'intéresser à la fois le terminologue et le terminographe.Le terminologue définit l'objet de la science ou discipline «terminologie», analyse les relations

entre les désignations et les éléments désignés, analyse les principes de formation

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4 Terminologie

et d'évolution des terminologies, étudie les corrélations entre ensembles terminologiques, fixe lesprincipes que devront respecter les terminographes, intervient - notamment par le biais de lacodification et de la normalisation - pour infléchir les usages, informer les responsables des décisionsde politique linguistique et tenter de faire appliquer ces décisions.

1.3 Terminographie ; terminographeLa terminographie est l'activité de recensement, de constitution, de gestion et de diffusion des

données terminologiques.Le terminographe est, littéralement, l'agent qui recense les éléments contenus dans les lexiques,

glossaires, inventaires, dictionnaires, fichiers, banques de données ou autres répertoires de«vocabulaires spécialisés».

1.4 Terminotique ; terminoticienLa terminotique n'est autre que le mariage de la terminologie et de l'informatique. Au sens

strict, le terme recouvre l'ensemble des opérations de stockage, gestion et consultation des donnéesterminologiques à l'aide de moyens informatiques. Il s'appliquait initialement à la constitution defichiers indexés ou de bases de données, à la gestion de banques de données, et à la définition deprocédures de consultation.

Aujourd'hui, la terminotique trouve de nouveaux champs d'application dans la conception desoutils d'aide à la traduction ou à la rédaction : dictionnaires en ligne (consultables sans qu'il soitnécessaire d'interrompre un travail en cours pour charger un nouveau programme ou un nouveaufichier), logiciels substituant aux termes contenus dans un texte en langue X leurs équivalents de lalangue Y, «machines» à traduire, etc.

Note : Le terminologue dégage et propose les principes d'analyse, de constitution, de gestion etde diffusion des données terminologiques que le terminographe recueille «sur le terrain» et que leterminoticien «traite», à des fins fort diverses, par des moyens informatiques.

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Chapitre 2

PerspectivesLes perspectives de la terminologie, de la terminographie et de la terminotique semblent,

aujourd'hui, infinies. Elles reposent essentiellement, dans un climat général qui voit se confirmer unenaissance ou un renforcement de ce que l'on peut appeler une conscience terminologique, sur quatrefacteurs qui sont, sans tentative de classement, l'accélération des transferts (techniques, économiques,commerciaux, technologiques et industriels), la poussée corrélative de la demande de «serviceslinguistiques», la définition et la mise en oeuvre de politiques linguistiques cohérentes au niveau desorganismes, des entreprises, des groupes, ou des pays et, enfin, l'effet terminotique-automatique.

2.1 Accélération des transferts techniques,économiques, commerciaux,technologiques et industriels

Dans les limites des frontières nationales, le développement technique, économique,commercial, technologique et industriel ne peut qu'engendrer de nouvelles terminologies ou faireévoluer rapidement les terminologies existantes. Il importe donc, en pareille situation, de recenseraussi rapidement que possible les termes, de sélectionner au besoin les appellations à pérenniser et dediffuser les terminologies ainsi recensées, traitées et, au besoin «normalisées».

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6 Terminologie

En même temps, le développement des transferts intra-nationaux ou internationaux, dans le sensde l'importation comme dans celui de l'exportation, est générateur d'échanges de documentationautant que de produits, de processus, de technologies, ou autres. Il faut donc, pour diffuser produits etinformations, maîtriser leurs dénominations et, au besoin, les créer. Il faut, en un mot, que lesterminologues et terminographes créent, augmentent ou mettent à jour les catalogues linguistiques-terminologiques constituant autant d'outils de communication.

2.2 Poussée de la demande de services linguistiquesL'accroissement des transferts et échanges de toute nature a provoqué un accroissement corrélatif

de la demande de services linguistiques. Sur le plan national, l'effet se fait surtout sentir en matière determinologie «pure» comme de rédaction. Sur le plan international, il intéresse surtout la traduction,l'interprétation et la rédaction directe en langues étrangères.

Le service linguistique concerne toutes les fonctions des entreprises dont les «problèmes» etbesoins peuvent être résolus ou satisfaits par un service linguistique interne ou par des sous-traitants.

Dans un cas comme dans l'autre, le terminographe et le terminologue se retrouvent en premièreligne pour fournir au technicien, au commercial, au juriste, au dépanneur, au conférencier, autraducteur, à l'interprète, au rédacteur, au journaliste, et aux autres, les désignations ou dénominationsou, inversement, les significations, sans lesquelles il n'y a pas de communication et notamment decommunication internationale efficace.

2.3 Définition d'une politique linguistique cohérenteA vrai dire, la définition d'une politique linguistique cohérente vient après la définition d'une

politique générale de communication. Ainsi, dès l'instant où la consommation de serviceslinguistiques dépasse un certain seuil, l'organisme ou l'entreprise ne peut plus gérer la sous-traitanceni harmoniser les pratiques de ses personnels internes sans définir une politique linguistiquecohérente. Cette politique normative s'appuie toujours initialement sur une «politiqueterminologique» ou, au moins, sur une volonté d'agir au niveau du catalogue linguistique. Le constatde départ s'exprime sous une forme très libre du genre «ça ne peut plus durer, il faut mettre de l'ordredans la terminologie.»

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Perspectives 7

Au niveau de l'entreprise, la politique linguistique englobant la politique terminologique esttoujours au service d'une politique plus large de communication ou d'une politique technique oucommerciale.

Dans ce contexte, les terminologies de l'entreprise remplissent toujours des fonctions complexeset posent toujours un même type de problème.

En effet, les terminologies (incluant les nomenclatures) constituent, pour l'entreprise, uncatalogue linguistique, une vitrine linguistique et l'un des bras de sa politique commerciale,notamment lorsqu'elle exporte. Les termes utilisés doivent exclure toute ambiguïté. Ils s'apparententdonc à autant de numéros de référence dans une sorte de catalogue linguistique. Dans l'absolu, il fautque le catalogue linguistique soit aussi clair, net, et bien tenu, que le catalogue des produits ouconcepts. Les éléments du catalogue figurent déjà dans la vitrine.

En même temps, chaque entreprise génère une part de terminologie-maison qui lui permet,délibérément ou a posteriori, à tort ou à raison, de se différencier de ses partenaires ou concurrents.La terminologie-maison relève de l'image de marque et l'on ne compte pas les responsables de servicequi, récusant la norme terminologique, s'en justifient en affirmant que «le terme ne rend pas comptede l'avance technologique qui est la nôtre,» ou que «dans ce cas, ce n'est plus le même produit,» ouqu'il s'agit d'un concept différent,» ou que «cela n'a aucune valeur commerciale». En fait, c'est un peude l'identité de la maison qui s'en va quand il faut s'aligner sur les autres et banaliser sa vitrine. Carc'est bien d'image de marque qu'il s'agit et le trésor terminologique que recense le terminographe dansl'entreprise peut aussi être trésor de guerre. Comment ne pas vouloir imposer ses dénominationscomme ont pu le faire les promoteurs du walkman1, du frigidairel et du PC, pour conquérir le monde ?

Qu'il s'agisse simplement de mettre de l'ordre dans la terminologie, de la rendre accessible à sesutilisateurs potentiels, de jeter des ponts avec d'autres langues, ou de jeter les bases d'une politique decommunication, le terminographe, le terminologue et le terminoticien (qui ne sont souvent qu'uneseule et même personne) sont sollicités. On assiste aujourd'hui, dans la plupart des sociétés ouentreprises de poids qui ne l'avaient encore prévue, à la création d'une «fonction terminologie» et à ladéfinition de postes de terminologues chargés de recenser, traiter, gérer, diffuser, harmoniser, lesterminologies et, le plus souvent, de constituer une banque de données terminologiques.

Au niveau du corps social tout entier et donc aussi de l'entreprise, les enjeux d'une sainepolitique terminologique sont considérables. S'il est naturel que les langues empruntent, naturalisent,rejettent, combinent, et modifient des termes, les comportements d'emprunt sans discrimination nesont pas innocents et l'état de santé linguistique du pays est le témoin de son état de santé culturel,

1 Marque déposée

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8 Terminologie

économique, politique, etc.Sur le plan politique et culturel, le champ des terminologies se transforme vite en champ de

bataille lorsque le contact des langues oppose des terminologies de langues hégémoniques à unelangue dominée. Le maintien ou la création de terminologies indigènes face aux emprunts de toutessortes finit, comme en a témoigné la situation de l'îlot québécois dans l'océan anglophone nord-américain, par constituer l'un des derniers remparts protégeant l'identité culturelle du pays. Importerdes termes sans les naturaliser, c'est importer les concepts et les systèmes de valeurs sous-jacents.

Si les enjeux politiques et culturels de la défense terminologique concernent surtout les pouvoirspublics et, au quotidien, les fantassins de première ligne que sont les terminographes, les traducteurset les rédacteurs, les enjeux économiques sont plus directement perceptibles par l'entreprise. Sur unplan général, la guerre économique est aussi une guerre linguistique. De manière anecdotique (maisinfiniment sérieuse) la proportion des emprunts non naturalisés par rapport à la terminologie indigènedans chaque secteur d'activité donne une mesure indirecte de la perte de puissance économique dansle secteur d'activité considéré. Un taux de terminologie indigène élevé est le signe d'une vitalitééconomique, technologique, ou commerciale confirmée. Un fort taux d'emprunts est le signe d'unasservissement à des fournisseurs étrangers, y compris à des fournisseurs de références culturelles.

Au niveau des instances concernées, comme au niveau de chaque groupe et en particulier del'entreprise, il faut accélérer la diffusion des éléments dynamiques et freiner la pénétration desemprunts linguistico-économiques ou techniques. Il faut, au besoin par voie réglementaire, recenserles terminologies nationales de diffusion (ou d'exportation) et naturaliser-neutraliser [franciser] lesterminologies de pénétration (ou d'importation). Il faut, comme l'ont bien compris les groupementsprofessionnels, les industriels, les sociétés commerciales et les sociétés de service, développer lafonction terminologie et son cortège d'activités et d'outils au niveau local, régional ou national. Cetravail doit être conduit dans un contexte de parfaite sérénité et récuser les idéologies de «puretélinguistique».

2.4 Effet terminotique-automatiquePar effet terminotique-automatique nous entendons l'effet de l'invasion (débutante mais

fulgurante) des outils de gestion terminologique «pure» ou «appliquée». La gestion terminologiquepure aboutit à la création d'une banque de terminologie dont les utilisateurs et les exploitations sontindifférenciés. La gestion terminologique appliquée aboutit à la création d'outils d'aide(terminologique) à la traduction ou au traducteur, à la rédaction ou au rédacteur, mais aussi et surtoutau terminographe.

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Perspectives 9

On aura reconnu dans les produits ci-dessus les réalisations des balbutiantes industries de lalangue ou, plus sérieusement, les outils très largement artisanaux destinés, dans l'idéal du discourscommercial, à automatiser (sic) les activités langagières de traduction, rédaction, terminologie,interprétation.

Le schéma de pénétration des outils terminotiques est transparent. Aux yeux des responsablesfinanciers, les coûts de traduction, tout comme ceux de la rédaction, sont excessifs. Il faut doncréduire ces coûts en mécanisant l'activité. Or, pour la mécaniser, il faut disposer au moins dedictionnaires fort importants et fort complexes. Donc, les produits terminotiques-automatiquess'imposent. L'argument commercial n'est-il pas que les problèmes de terminologie vont être résolusune fois pour toutes ? A condition que l'acquéreur dispose des ressources nécessaires pour créer ourecenser sa terminologie, puis pour la saisir.

Ajoutons, pour être complet au prix d'un certain cynisme, que l'un des facteurs contribuant demanière déterminante au développement de la terminologie est l'existence du monstre dévoreur determinologies qu'est la banque ou la base de données ou le système d'aide ou le plus prosaïquedictionnaire automatique dont il faut satisfaire la boulimie. On comprend que la dissémination desautomates dévoreurs de terminologies constitue le plus puissant levier de mise en place et de mise enoeuvre d'une véritable politique linguistique, à condition que la spirale infernale de la course au plusgros système ou à la plus grande banque n'aboutisse pas à une simple accumulation de mauvaisegraisse terminologique.

2.5 Mais aussi le pouvoirSi l'on peut dégonfler les baudruches terminologiques et se moquer à juste titre des «va-t'en-

guerre» brandissant les étendards de tous les excès de pureté linguistique, il serait dangereux deminimiser le pouvoir terminologique. Initialement, le pouvoir terminologique peut être fabriqué ouusurpé. Il naît alors de l'hermétisme du jargon et des sigles ou acronymes tenant à l'écart le manantlinguistique. Il est le pouvoir précaire des Diafoirus de tout poil.

Mais la maîtrise terminologique peut devenir l'instrument d'un pouvoir : pouvoir du traducteur oudu rédacteur dont la terminologie, qu'il tient secrète, lui garantit des parts de marché et qu'il nediffusera qu'au moment où il sera sur le point de se faire doubler. La maîtrise terminologique, c'estaussi le pouvoir de l'entreprise qui, seule, peut répondre parfaitement à l'appel d'offres dans tellelangue puisqu'elle seule dispose de l'indispensable catalogue linguistique. C'est encore le pouvoir del'entreprise qui impose sa terminologie en même temps que ses produits. C'est, enfin, le pouvoir dupays qui écrase de ses concepts, importés sous couvert de vocables valorisés et donc valorisants, laculture et les marchés du colonisé terminologique. C'est, en un mot comme en cent, le pouvoir du forten termes.

Mais le pouvoir le plus fort est celui du terminologue gardien de la banque et de la loi. Gardiende la banque, le terminologue en gère la structure, les contenus, les modes, d'indexation, les accès, et

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10 Terminologie

le reste. Son pouvoir intrinsèque est à la mesure de la taille du système et du nombre des utilisateursservis. Gardien de la loi terminologique, puis linguistique, le terminologue a souvent le pouvoir etparfois le devoir d'harmoniser, de normaliser, de légiférer, de décider, d'imposer, d'interdire. Ildevient ainsi le gardien du trésor terminologique qui n'est autre que l'ensemble des marques de lapersonnalité terminologique (linguistique) du groupe. Très vite, il devient la seule personne capablede maîtriser pleinement la structure et les modes de gestion des terminologies engrangées. Il risquealors d'en devenir l'esclave.

2.6 En guise de pronosticEn matière de développement de la terminologie, de la terminographie et de la terminotique, le

pronostic se fait sans risque et sans grand mérite.Les enseignements de terminologie, terminographie et terminotique connaîtront un

développement rapide dans le sillage de quelques pionniers. Ils risquent, à moins que n'émergent desnormes de terrain, de générer une forte anarchie et de servir de support à bien des délires. Les aides àla gestion terminologique se multiplieront et essaimeront : les problèmes de gestion des terminologiessont bien réels, mais la disparité des systèmes ne fera qu'aggraver la disparité des pratiques. Lenombre des terminologues et/ou terminographes et/ou terminoticiens officiels ou officieux iracroissant. Il en apparaîtra un(e) à chaque fois que, dans un groupe donné, se conjugueront deux aumoins des éléments ci-dessous :

la perception d'un besoin réel ou supposé lié à l'existence d'un ensemble de consommateurs ouutilisateurs potentiels de terminologies, soit dans le groupe concerné, soit à l'extérieur de ce groupe(sous-traitants, public spécialisé ou général) ;

la perception de la réalité d'un problème linguistique et, notamment, la volonté d'harmoniser lesusages ;

l'existence, le développement ou l'acquisition d'un logiciel prévu pour la gestion terminologiqueou susceptible d'y convenir ;

la réalité d'objectifs commerciaux appelant aussi une diffusion des terminologies ;le désir de réaliser des économies en matière de traitement des problèmes de langues.

Du pronostic quasi infaillible à l'utopie, il n'y a qu'un pas. Un jour, peut-être, dans les diverspays concernés, les divers partenaires intéressés (universités, écoles, centres de formation, centres derecherche, organismes publics, parapublics ou privés, sociétés, entreprises, personnes physiques etmorales) décideront, avec la bénédiction des pouvoirs publics, d'unir leurs efforts pour créer le trésorterminologique français des divers champs d'activités recensés et recensables et le mettre à la disposi-

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Perspectives 11

tion de tous. Ah oui, bien sûr, le secret commercial... et puis le secret industriel... et puis le secretmilitaire... et puis les traducteurs, par exemple, vous croyez qu'ils vont... ?

Revenus à la réalité du terminographe et du terminologue, nous pensons que l'un et l'autre,généralement confondus en une seule et même personne physique, ont une mission importante àremplir. Ils doivent susciter chez tous les professionnels une conscience terminologique. Ils doiventfaire comprendre à ces professionnels qu'ils ont tout à gagner à définir eux-mêmes, selon les principesraisonnés élaborés par le terminologue, leurs objets et concepts, à recenser, traiter, et harmonisereux-mêmes, selon la démarche raisonnée du terminographe, les désignations qu'ils utilisent. Lesterminologies ainsi élaborées seraient précieuses pour tous. Les utilisateurs professionnels desterminologies sont aussi, sous certaines conditions, les meilleurs terminographes. Il leur fautcomprendre que tout le monde ne maîtrise pas de manière quasi innée une terminologie que lafréquentation quotidienne banalise au point de la rendre invisible. Il leur faut surtout adopter desprincipes de rigueur dans la constitution des données. Au service de son activité, de sa discipline, deson métier, de son activité de loisir, tout manipulateur professionnel de terminologie spécifiquedevrait constituer (ou aider à constituer) cette terminologie spécifique. A n'en pas douter, ceux desmanipulateurs professionnels de terminologie(s) qui ne l'ont pas encore fait ne tarderont pas à releverce défi et à donner corps à la véritable utopie terminologique qui verra se réveiller le terminographequi ne dort que d'un oeil en chaque individu.

MémentoLe développement de la terminologie, de la terminographie et de la terminotique est lié àl'accroissement de la demande de services linguistiques, à la généralisation des systèmesterminotiques et à l'importance des enjeux que la terminologie cristallise à court terme. La naissanceet le développement de la conscience terminologique des individus ou des groupes marquent lapremière étape vers la définition de politiques linguistiques par lesquelles l'individu, le groupe, lasociété commerciale ou l'Etat entendent promouvoir ou défendre une personnalité sociale, culturelle,technique, technologique ou commerciale et les pouvoirs qui y sont liés.

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Chapitre 3

La terminologie :science ou discipline

La terminologie considérée comme science ou discipline est une variante de la lexicologie (ou étudedu lexique) à laquelle elle emprunte ses méthodes et ses analyses pour les appliquer à un objetconstitué par l'ensemble des terminologies.

La terminologie relève de la linguistique. On oppose traditionnellement la terminologie généraleet la terminologie différentielle. La terminologie générale analyse les principes de désignation etd'usage des désignations dans les domaines spécialisés. La terminologie différentielle tente d'établirdes éléments de comparaison entre systèmes de désignation de domaine à domaine (pour une mêmelangue) ou de langue à langue dans un même domaine (dans la perspective du traitement determinologies bilingues ou multilingues).

Nous n'analyserons pas ici les principes régissant la science ou discipline terminologique. Nousnotons simplement que la discipline existe, soit en tant que secteur de la linguistique, soit en tant quediscipline autonome. Il nous importe seulement d'en dégager les lignes de force, les enjeux et l'utopiequi conditionnent, à des titres divers, l'application et la pratique terminographiques.

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14 Terminologie

3.1 L'utopie terminologiqueL’Utopie terminologique n'est autre que le vieux rêve des langages référentiels dans lesquels (i) unedésignation donnée et elle seule correspond à tel objet ou concept ou processus ou événement et (ii)réciproquement, tel objet ou concept ou processus ou événement, et lui seul, ne peut avoir que telledésignation linguistique.

En termes simples : une même dénomination désigne toujours un même concept ou objet et,inversement, un même concept ou objet porte toujours la même dénomination. En termes pluscomplexes : il existe une relation bi-univoque [1 <=> 1] entre les désignations linguistiques et lesréférents.

Quelle que soit la formulation retenue, les terminologies devraient, si l'utopie prenait corps, seréduire à des catalogues dans lesquels chaque constituant de l'univers perçu ou conçu recevrait unedésignation linguistique spécifique qui serait, en quelque sorte, un numéro de référence linguistiquequi, à l'image du numéro de la référence numérique du catalogue, annulerait toute ambiguïté. L'utopielinguistique est la monosémie dans laquelle un mot ne peut avoir qu'une seule acception (un terme nepeut avoir qu'un seul référent), quitte à prendre, par artifice, toutes dispositions utiles ou nécessairespour que l'utopie devienne réalité.

3.2 La réalité linguistiqueLa réalité linguistique est faite de deux états qui sont, respectivement, l'arbitraire des désignations ouarbitraire du signe et la polysémie.

L'arbitraire du signe veut qu'il demeure impossible de prévoir comment se créeront les relationsentre désignations et choses désignées. La polysémie veut que toute désignation linguistique (mot outerme) renvoie à des référents multiples et divers ou à des acceptions au moins partiellementconcurrentes. L’arbitraire du signe transparaît surtout lorsque l'on compare les façons respectivesqu'ont deux systèmes linguistiques de désigner les mêmes choses : l'écart témoigne de laconfrontation de deux arbitraires différents. La polysémie est la réalité fondamentale de tous les jours.

Si l'utopie terminologique appelle la monosémie, la réalité ne cesse d'aller dans le sens del’ambiguïté et de la polysémie que la nécessité d'économiser les désignations (termes et mots) rendinévitables : un langage strictement référentiel comporterait autant de mots ou termes qu'il existed'éléments désignables dans l'univers perçu ou conçu.

3.3 Vers l'utopie quand mêmePour le terminologue, le problème est double. D'une part, il importe que les termes, quels qu'ilssoient, demeurent transparents et, partant, directement interprétables. D'autre part, il importe aussi

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La terminologie : science ou discipline 15

que les termes ne puissent pas être ambigus ou, à tout le moins, que leur ambiguïté reste dans deslimites acceptables. L'une ou l'autre des contraintes l'emporte selon les circonstances dans une sortede compromis sans cesse renégocié. Cependant, en règle générale, l'objectif de transparence desdésignations l'emporte toujours sur la nécessité de supprimer les ambiguïtés possibles en réduisant lapolysémie. En d'autres termes, la monosémie constitue l'idéal mais tend à le céder à la nécessité de latransparence dans le décodage des désignations. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer lesmodalités de la création néologique (création de désignations nouvelles).

3.4 Mécanismes de création terminologique/néologique

3.4.1 Néologie «motivée»La création néologique est création de désignations d'objets, concepts, dispositifs, nouveaux. Elleconstitue un volet important de la terminologie. Elle n'est pas toujours efficace ou bien inspirée : biendes néologismes que l'on peut dire forcés ont disparu parce qu'ils n'obéissaient pas à un principe denaturel derrière lequel se cache peut-être un facteur de motivation spontanée dans la création dedésignations.

On note en effet que la création néologique tend prioritairement à être motivée, c'est-à-dire, àreposer sur des mécanismes transparents qui sont, sans la moindre tentative de classement :- la dérivation à partir de racines latines ou grecques motivables. On notera ainsi avec intérêt que l'undes pères de la terminologie moderne, E. Wurmser, recense les racines grecques et latinesexploitables aux fins de création néologique en voyant principalement dans le recours à ces racines lemoyen de dépasser les obstacles posés par l'existence des frontières linguistiques. Exemple :dictionnairite (aiguë) ;- la composition à partir d'éléments connus. Exemple : audiovidéographie- la création de formes tronquées diverses (sigles, acronymes, abréviations). Exemple: TUC ;- la réactivation de termes tombés en désuétude et revitalisés avec une signification directementdérivée de la signification devenue obsolète. Pareille stratégie est notamment sensible dans desdomaines tels que l'informatique.

3.4.2 Désignations descriptives/explicativesLes désignations descriptives-explicatives expriment de manière transparente la nature du référent.Exemple : composant à hyperfréquences.

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16 Terminologie

Aux constructions remobilisant des éléments connus ou transparents s'ajoutent les désignationsdescriptives ou explicatives qui renforcent le caractère univoque des désignations. Pareillesdésignations constituent une quasi-description des caractères ou des fonctions de la chose désignée.La tendance paraphrastique à laquelle elles obéissent se manifeste surtout dans les domaines detechnologie avancée.

Les mécanismes néologiques ci-dessus contribuent tous, à des degrés divers, à éliminerl'ambiguïté, soit parce que les nouvelles désignations sont directement accessibles par référence à unsupport connu (dérivations, composition, troncature), soit parce qu'elles sont directementtransparentes ou analysables.

3.4.3 Néologie «corrigée»Les formations néologiques dont naissent les terminologies d'aujourd'hui et de demain sont soumisesà l'action de deux mécanismes inhibiteurs, la normalisation ou harmonisation et la naturalisation.

La normalisation ou harmonisation vise essentiellement à définir des normes terminologiquescodifiant les relations entre désignations et référents. Il s'agit, une fois encore, de créer les conditionsde la monosémie en effectuant un choix parmi des désignations concurrentes. Il y a canalisationeffective ou tentative de canalisation des usages néologiques et terminologiques. L’obstacleinfranchissable demeure le foisonnement souvent justifié des terminologies-maison. La normalisationterminologique s'effectue le plus souvent sous l'influence des usagers eux-mêmes et selon un principequi veut que la raison du plus fort (commercialement) ne soit pas nécessairement la plus mauvaise(terminologiquement). Ainsi, par exemple, du vocabulaire de l'informatique sous l'influence de lasociété IBM.

La naturalisation vise essentiellement à substituer aux emprunts linguistiques des équivalentsdans la langue d'accueil et, bien souvent, à créer ces équivalents. On parlera, pour notre pays, defrancisation des terminologies.

La normalisation et la naturalisation contribuent à la monosémie en allant à l'encontre destendances naturelles des utilisateurs du langage. Dans la pratique, le terminographe va jusqu'au boutde sa logique en arrêtant plus ou moins artificiellement l'ensemble des conditions de la monosémie. Ilne s'agit aucunement de nier la polysémie naturelle du langage mais de s'en accommoder en décrétantque la polysémie n'est que la somme de monosémies contiguës. Il suffit, pour parvenir à l'état d'utopienécessaire, de multiplier et resserrer les facteurs de délimitation des champs terminologiques etterminographiques.

3.4.4 Multiplication des facteurs de délimitationPour qu'un terme devienne monosémique, il suffit de resserrer au maximum son aire et ses conditionsd'emploi. On en vient ainsi à reconnaître les terminologies maison en les indexant comme telles et,

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La terminologie : science ou discipline 17

surtout, à créer partout et toujours les conditions dans lesquelles l'équation :«désignation Xl <=> chose X et seulement chose X»

est vraie. Force est de constater que des cas de polysémie subsistent encore dans ces conditions et nepeuvent être levés que par affinement absolu des limites mais, en règle générale, les cas d'ambiguïtése trouvent ainsi résolus et l'on tend, de manière précaire, vers l'utopie du langage référentiel.

Les facteurs de délimitation ou séparateurs sont, dans l'ordre, les limites de domainesd'application, puis les limites de secteurs à l'intérieur de ces domaines, puis les limites desous-secteurs à l'intérieur des secteurs, et ainsi de suite, jusqu'à formation de groupes de plus en plusréduits. Les facteurs de délimitation fondent, précisément, les limites des terminologies.

Les terminologies-maison constituent une variante extrême des délimitations : il y a délimitationabsolue par appartenance à une même entreprise ou à un même groupe fermé et la terminologiepartagée (commune) va jusqu'à l'évidement linguistique des sigles, acronymes, abréviations ou autresformes tronquées se multipliant dès que les individus se comprennent à demi-mot.

3.5 Les objectifs raisonnables de la terminologieOn peut raisonnablement considérer que la terminologie doit apporter des éléments de réflexion utilesconcernant la structure des terminologies, les relations entre désignations et univers référentiels, lacréation néologique naturelle ou spontanée, la création néologique dirigée ou corrigée,l'harmonisation terminologique, la définition de normes terminologiques et terminographiques, lanaturalisation des termes, les paramètres de délimitation des champs terminologiques, les démarchesdu terminographe, les principes de gestion informatisée, et bien d'autres problèmes qui se posent avecune acuité confirmée.

Il appartient au terminologue de définir les démarches optimales de la terminographie. En effet,la constitution des répertoires terminologiques que sont les lexiques, dictionnaires, glossaires,fichiers, banques et bases de données unilingues ou multilingues ne peut être laissée au hasard descirconstances ni à la fantaisie des terminographes. Les critères d'exhaustivité, de fiabilité et depertinence des données doivent être clairement définis. Les démarches du terminographe doivent êtreanalysées et évaluées de manière à permettre un rendement optimal de la recherche terminologique.On ne peut que regretter que les terminologues se soient jusqu'ici surtout préoccupés de néologie etn'aient accordé qu'une attention pour le moins intermittente aux problèmes moins enivrants, certes,mais sans doute plus urgents, du recensement des termes et de leur traitement. Peut-être faut-il voirdans l'ardente passion des terminologues pour la néologie l'expression d'une veine créatrice refoulée

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ou, pire, la secrète ambition d'un pouvoir sur les mots et sur leurs utilisateurs.

MémentoLe terminologue et le terminographe doivent mettre en œuvre les conditions (artificielles) danslesquelles un référent donné ne peut avoir qu'une seule désignation et, réciproquement, unedésignation donnée ne peut avoir qu'un seul référent. Il leur faut intervenir dans les processus dedésignation et de référenciation pour «corriger l'arbitraire» et récuser l'ambivalence mais aussi etsurtout pour spécifier les conditions dans lesquelles désignation et référenciation entretiennent entreelles des relations bi-univoques.

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Chapitre 4

Les terminologies,objets linguistiques

Objet de la terminologie-science, chaque terminologie se définit comme un ensemble de termespartageant une même caractéristique d'extension ou de délimitation, ou appartenant à un mêmechamp. Cette première définition appelle deux définitions complémentaires : une définition du termeet une définition de la caractéristique d'extension ou de délimitation commune à tous les termesconstituant une terminologie.

4.1 Le terme, élément minimal d'une terminologieUn terme est l'unité de désignation d'un concept ou d'un objet ou d'un processus de la réalité perçueou conçue. Bien que des recouvrements soient possibles, le terme ne se confond pas avec le motorthographique : il s'agit généralement d'une unité polynucléaire ou unité composée de plusieursnoyaux.

L'unité polynucléaire se subdivise fréquemment en sous-unités dont certaines sont encorepolynucléaires : un terme peut inclure d'autres termes incluant eux-mêmes d'autres termes. Ainsi,service radiotéléphonique mobile local ( = non- roaming telephone service) et long-term fixed

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20 Terminologie

interest mortgage sont, dans des langues et des champs différents, des unités de désignation, et doncdes termes, décomposables en termes additionnels : service radiotéléphonique mobile local sedécompose, dans les limites du champ concerné, en service puis service local puis serviceradiotéléphonique puis service radiotéléphonique local puis service radiotéléphonique mobile.Long-term fixed interest mortgage se décompose, dans les limites du champ considéré, enmortgage puis long-term puis fixed interest puis interest puis fixed puis long-term mortgage puisfixed interest mortgage.

La définition du terme en tant qu'unité de désignation d'un objet, d'un concept, d'un processus,etc., trouve une justification pratique additionnelle dans les contraintes de consultation des ouvragesterminographiques et dans la réalité des confrontations de langue à langue en vue de la recherched'équivalences ou appariements terminologiques. Elle permet de résoudre les problèmes declassement des répertoires sur support papier en prenant en compte les particularités desconfrontations de langue à langue.

4.2 Problèmes de classementQuelle que soit sa forme, le terme que l'on recherche doit être immédiatement accessible dans unrépertoire terminologique. Il faut donc, sauf pour les fichiers informatisés dans lesquels le logiciel secharge de retrouver tout terme ou élément de terme où qu'il se trouve, qu'un système de classementhabituel, logique, multiplie les points d'entrée. Il existe deux grands types de systèmes de classementqui sont le classement par noyaux et le classement par ordre alphabétique absolu.

Dans le classement par noyaux terminologiques, toutes les formes dérivées ou composées sontregroupées autour du mot orthographique formant base du sens comme service ou mortgage dans lesexemples ci-dessus. Dans le classement des termes par ordre alphabétique absolu (classement sur lapremière lettre du premier composant de l'unité terminologique) il faut prévoir une sous-entrée pourchaque élément constitutif des termes polynucléaires.

Dans un cas comme dans l'autre, on revient à un problème de définition fonctionnelle du termedans la perspective de la constitution de répertoires terminologiques sur support papier. Dans un cascomme dans l'autre, il faut prévoir que les utilisateurs risquent de rechercher d'abord l'unitéterminologique complète tout en multipliant les décompositions et, corrélativement, les index qui, àleur tour, multiplient les points d'entrée dans le fichier.

4.3 Confrontation de langue à langueDans le domaine des terminologies bilingues ou multilingues, on constate qu'il est impossible deprévoir comment s'établiront les appariements. Les désignations re posent, dans chaque langue, sur

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Les terminologies, objets linguistiques 21

des principes ou logiques différents et tout pronostic est un pronostic à risque. Il faut donc, enprincipe, constituer des unités d'appariement ou d'équivalence complètes et ne pas laisser àl'utilisateur le soin de bricoler les recompositions les plus fantaisistes autour de noyauxterminologiques.

A titre d'exemple, bière de ménage n'est pas assimilable, du point de vue terminologique, à lasomme bière + ménage aux sens traditionnels de ces deux mots. Il importe de ne pas dissocier cesdeux composants d'un même terme, sauf à courir le risque bien connu que l'utilisateur du dictionnairene parvienne jamais à trouver l'équivalent anglais low-gravity beer.

Dans le même ordre d'idée, on trouvera ci-après quelques exemples rapidement sélectionnésdans le domaine des télécommunications et illustrant la divergence inter-linguistique.message rate service = service local à appels limitésmaterial absorption = absorptionmark sense ticket = billet à graphiterline link network = réseau de sélection de lignelight loading area = région faiblement exposéejumbo group = groupe quaternairejumper wire interface = sous-répartiteurintertandem trunk =circuit entre centres de transitdoor answering device = portier électroniquepeg count register = compteur de prises

La réalité illustrée ci-dessus oblige le terminographe, qui n'a aucun droit à l'erreur, à prendretoutes les précautions possibles dans la formation des unités qu'il devra apparier avec des termesd’autres langues, l'appariement désignant la formation d'une paire de termes ayant un même référentou une même signification dans les mêmes conditions d'extension ou de délimitation.

4.4 Caractéristique d'extension ou de délimitationLes principes de délimitation ou formation des ensembles constituant les terminologies sont trèsdivers et l'on aboutit ainsi, en pratique, à définir autant de terminologies qu'il existe de secteursd'activité humaine ou de champs d'expérience, autant de terminologies qu'il existe d'individus,peut-être autant de terminologies qu'il existe ou peut exister d'objets ou concepts, et très certainementautant de terminologies que l'on veut bien en créer.

Le problème qui se pose est celui du principe de découpage. On comprend l'importance attachéepar les terminologues à la constitution de thésaurus ou autres «arbres de domaines» dont la fonctionest de définir le découpage des secteurs d'activité en spécifiant à la fois les séparateurs de champs

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terminologiques et les relations entre les zones ou champs forrné(e)s. Le problème de la délimitationse complique d'autant que les formes linguistiques évoluent constamment.

4.5 Le champ terminologiquePlusieurs modalités de délimitation d'un champ terminologique sont envisageables. Le terminologueet le terminographe peuvent ainsi délimiter un champ d'objets et concepts propres à une activitéhumaine ou à un champ d'expérience ou délimiter un groupe d'individus pour traiter sa terminologiecommune ou établir une terminologie de chaque objet ou concept simple pour l'étendre, de proche enproche, aux objets et concepts composites.

La délimitation standard, dite de domaine ou secteur, est héritée de la tradition. Fort commodeau demeurant, elle conduit à établir la terminologie d'une discipline, d'une science, d'une profession,d'une activité. Elle vient buter sur l'emboîtement infini des sous-domaines, sous-secteurs, champs,sous-champs, etc. Elle exige la mise en place de taxonomies ou de thésaurus organisant lesdécoupages des champs les plus larges en champs plus petits. On peut ainsi décider d'établir oud'étudier la terminologie de l'informatique (domaine), du matériel informatique (sous-domaine), dumatériel de traitement de texte (secteur), ou du matériel de traitement de texte proposé par tellesociété (objet et concept ou groupes d'objets et de concepts).

La définition d'un champ terminologique sur la base du groupe ou de l'ensemble d'individus ou,à l'extrême, de l'individu spécifique, conduirait par exemple à traiter la terminologie desinformaticiens, ou la terminologie des programmeurs, ou la terminologie des programmeurs en C, ouencore la terminologie du programmeur C en rapport avec tel ou tel type d'application, l'axe dedélimitation se reportant alors sur le champ d'activité ou d'expérience.

La délimitation absolue, qui conduit à traiter la terminologie d'un appareil, ou d'un objet, ou d'unprocessus spécifique, constitue en fait la solution optimale pour le terminographe. Rien de plus aiséen effet que d'établir ou d'étudier la terminologie du distributeur automatique de glaçons, ou celle dutransporteur à bandes souples à entraînement par chaînes ou par câbles, ou encore celle de tel ou telsystème ou processus de cryoconservation des embryons. En pareil cas, le terminographe dispose d'unpoint d'appui à partir duquel il va remonter de proche en proche, croiser des objets et concepts liés, etbalayer de manière purement fortuite tel ou tel secteur de tel ou tel domaine, s'arrêtant lorsqu'il atraité (ou estime avoir traité) son «objet» terminologique.

En tout état de cause, il n'est de découpage efficace que dans le rétrécissement aussi poussé quepossible des champs terminologiques. Cependant, le poids des traditions, des ambitions et descontraintes commerciales ou techniques ou pratiques (parfois toutes personnelles) se font sentir. Les

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Les terminologies, objets linguistiques 23

traditions veulent que le terminologue se fixe pour champ de vastes domaines correspondant auxchamps de disciplines reconnues. Les ambitions relèvent généralement de considérations relatives à lataille du fichier ultime. Elles peuvent être celles du terminologue. Elles sont le plus souvent celles deson «chef» qui considère que seule la masse présente quelque intérêt et qu'une banque terminologiquevolumineuse constitue une bonne vitrine du service ou de la société. Sur le plan commercial, il existedes domaines pré-définis ou pré-délimités pour lesquels l'urgence de recensement et de traitement dela terminologie est confirmée. D'un point de vue technique, la tradition veut que la définition oudélimitation des champs terminologiques repose sur une structure de domaines pré-formée.L’emprunt aux traditions documentaires est très nettement ressenti. D'un point de vue pratique, ladélimitation du champ terminologique obéit le plus souvent aux contraintes inhérentes à un systèmede gestion et de structuration des données terminologiques. Sur le plan personnel, le terminographeétant appelé à solliciter le concours des praticiens, il adoptera généralement la même taxonomiegénérale que ses interlocuteurs. Le choix dépend des circonstances locales. Les paramètres quiméritent réellement d'être pris en compte sont analysés au titre de la démarche effective de réalisationd'un travail terminographique.

4.6 Les terminologies : une évolution continueLes terminologies, définies comme autant d'ensembles de termes d'extension commune correspondantà un même ensemble de critères de délimitation de leur champ, sont en constante évolution. Lesmécanismes d'évolution n'affectent pas de même manière les divers termes co-extensifs. L'évolutionintervient donc sur fond de relative stabilité statistique des terminologies. Elle intéresse les termespris individuellement avec, pour chacun d'eux, un cycle dans lequel se succèdent (globalement), selonun rythme aléatoire, l'emprunt ou la création, puis la spécialisation progressive, puis l'état d'équilibredes termes spécialisés, puis la dé-spécialisation ou vulgarisation, et enfin l'émergence de désignationsnouvelles.

4.6.1 Emprunt ou néologie (ou néosémie)Un terme spécialisé ou une acception nouvelle d'un terme peut apparaître par emprunt à une autrelangue (importation concomitante d'un objet ou d'un concept et de sa désignation) ou par attributiond'une valeur nouvelle à un mot ou terme ancien de la langue indigène. Un terme spécialisé ou unenouvelle acception d'un terme peut également apparaître par création néologique spontanée ou forcéeexploitant les ressources de formation ou de dérivation ou de composition de termes, avec ou sans

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normalisation officielle en cas d'apparition de néologismes concurrents. En l'absence de normalisationofficielle ou institutionnelle, il y a généralement normalisation par l'usage. Dans un cas comme dansl'autre, il y a formation d'un hybride. En cas d'emprunt, l'hybride chevauche la frontière entre leslangues. En cas de néologie ou néosémie, l'hybride chevauche la frontière entre le général (levulgaire) et le spécialisé ou les frontières entre domaines et secteurs aux sens habituels de ces termes.

4.6.2 Spécialisation ou renforcement de la spécialisationLes hybrides se spécialisent rapidement. Et les sens spécialisés se gonflent démesurément audétriment des sens anciens que l'on peut dire généraux dans la mesure où ils sont connus et maîtriséspar une fraction significative de la population. La dérive de plus en plus accusée vers la spécialisationpeut être marquée par la siglaison, la naissance de l'acronyme, ou l'utilisation de toutes formestronquées ou de tous «diminutifs» du terme qui contribuent tous à renforcer l'effet de frontièreintra-linguistique.

A l'inverse, bon nombre d'hybrides se généralisent instantanément et décrivent ainsi à unevitesse fulgurante le cycle de l'évolution normale des termes. La vulgarisation, dans les deux sens duterme, est accélérée par les moyens de communication de masse et par les modes linguistiques etmodes technologiques. Si la possession d'un produit confère à son possesseur une distinction socialeet si la maîtrise de la terminologie afférente au produit marque l'appartenance à une aristocratie, lavulgarisation s'accélère sur fond de re-création d'un langage d'initiés à base de formes tronquées.Parmi les exemples de diffusion rapide et de vulgarisation quasi instantanée, citons les cas desterminologies banales de l'informatique dont atteste l'exemple célèbre du terme interface utilisé adnauseam, de la médecine (la maladie étant, dans les sociétés modernes, une distinction sociale pourpeu qu'elle fasse du patient l'objet de la mise en œuvre d'appareillages complexes et lui permette, bienentendu, de maîtriser quelques termes avantageux relatifs à la mécanique médicale), et del'audio-visuel.

4.6.3 Etat d’équilibre du terme spécialiséLorsque les termes échappent à la vulgarisation quasi instantanée, ils prennent statut de termesspécialisés ayant, dans les limites de leur extension, une acception propre avec, toujours dans leslimites de l'extension considérée, mise en place d'algorithmes réversibles mettant en équation «telledésignation et tel référent».

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Les terminologies, objets linguistiques 25

4.6.4 Dé-spécialisation ou vulgarisationLorsque l'évolution s'effectue selon un rythme et un cycle normaux, les termes spécialisés perdent peuà peu leur «pureté» de désignation. Passant dans des groupes plus étendus (groupes denon-spécialistes), ils voient intervenir une relative modification de leurs acceptions : les profanes nese préoccupent guère, dans leur appropriation des termes jusque-là spécialisés, de rigueur dedésignation. Ainsi, les termes voient s'accroître leur polysémie : ils sont utilisés dans des acceptionsou extensions nouvelles et souvent abusives. Ils risquent alors de gêner le spécialiste puisque lesalgorithmes de liaison entre la désignation et la chose désignée ont perdu leur caractère bi-univoque.Il n'est pas rare non plus que la «chose du terme» ait évolué au point que sa désignation ne soit plusqu'une cotte mal taillée.

Souvent coexistent provisoirement, dans les limites d'un même champ terminologique,l'acception du profane et le «terme» conservant sa valeur spécialisée originelle ou dérivée. Cependant,dès lors que la concurrence de la valeur vulgaire induit une ambiguïté pour le spécialiste, la créationd'une désignation nouvelle, univoque, intervient généralement dans des délais brefs.

4.6.5 Apparition de désignations nouvellesLorsque la concurrence entre désignations d'un même référent crée des interférences, la solutionréside principalement dans la création néologique ou l'emprunt qui renvoient le processus d'évolutionterminologique à la case départ.

4.6.6 Bilan des évolutions ou cycles terminologiquesSauf cas extrêmes de vulgarisation instantanée entraînant la reprise rapide des processus dere-création de désignations, les cycles terminologiques sont relativement lents. Cependant, les termesrecensés dans une même terminologie à un moment donné du cycle ont des statuts divers et uneterminologie inclut quasi immanquablement, quelles que soient ses délimitations, des emprunts nonnaturalisés tels buffer et process (dans les limites d'une terminologie-maison de la société DigitalEquipment Corporation), des emprunts naturalisés, avec ou sans conversion orthographique commebuffeur, spouleur, cutteur, des emprunts naturalisés puis «normalisés» tels interface etmémoire-tampon, des hybrides en voie de spécialisation (désignations récentes), des termes spécialisésde plein droit, des termes spécialisés en voie de vulgarisation.

Chacun de ces termes peut par ailleurs, selon qu'en aura décidé l'autorité terminologique, avoirstatut de terme normalisé, ou de terme recommandé, ou de terme avalisé par l'usage, ou de termedéconseillé, ou de terme accepté avec réserves, ou de terme proscrit, à moins qu'il ne soit, hors-statut,terme-maison.

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MémentoLa terminologie, la terminographie et la terminotique doivent, dans un contexte d'évolution cyclique,individuelle ou collective, des désignations, définir la nature de leur objet [terme ou ensemble determes] ainsi que les conditions de délimitation de champs terminologiques et terminographiques quidélimitent à leur tour des terminologies.

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Chapitre 5

Objectifs et contraintesde la terminographie

La terminographie est une pratique incluant le recensement ou la constitution, le traitement, lagestion, et la diffusion des données terminologiques. La terminographie se définit surtout par sesaboutissants (produits unilingues ou multilingues) qui sont les inventaires simples, les lexiques, lesglossaires, les dictionnaires, les thésaurus, les fichiers ou bases de données terminologiques.

Le terminographe est donc un spécialiste de la production des répertoires et outilsterminologiques. Il est à la terminologie ce que le lexicographe est à la lexicologie. Il est d'ailleurssouvent considéré, par la majorité des linguistes qui voient dans la terminologie une annexespécialisée du lexique, comme un lexicographe spécialisé.

La terminographie étant essentiellement une pratique, nous définirons successivement sesobjectifs et ses contraintes avant d'aborder, dans les chapitres suivants, ses instruments ou ses outilsde recherche de données, ses démarches et ses modalités ou procédures, et ses outils de gestion dedonnées.

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5.1 Objectifs de la terminographieLa terminographie a pour objectif de mettre à la disposition d'utilisateurs un ou des outils-répertoiresrecensant les caractères et caractéristiques utiles d'ensembles de termes. Elle vise à produire, gérer etdiffuser des lexiques, dictionnaires, glossaires, fiches, ensembles de fiches, etc. traitant des unitéslinguistiques spécialisées appartenant à une même terminologie ou à des terminologies différentes.

Le terminographe recense les données relatives aux divers termes. Les types de donnéesrecensées varient selon les besoins des utilisateurs. Les modes de gestion des données varient selonles supports disponibles ou imposés. Mais la démarche obéit toujours à des contraintes invariantes.

5.2 Contraintes de la terminographie5.2.1 Délimitation du champ terminographiqueLa première contrainte porte sur la délimitation du champ d'activité terminographique qui peut ne passe confondre avec un champ terminologique. Trois cas de figure peuvent se présenter. Dans lepremier cas, le terminographe traite une liste de termes pré-recensés. Dans le second, il traite unchamp délimité. Dans le troisième, il est libre de ses choix.

Lorsqu'il travaille à partir d'une liste pré-établie, le terminographe doit trouver les donnéesvoulues. Il lui appartient alors, le cas échéant, de délimiter l'extension de chacun des constituants desa liste. Lorsqu'il traite un champ pré-délimité, le terminographe doit généralement adopter lessubdivisions standard. Lorsqu'il est libre de ses choix le terminographe doit commencer par déciderdes limites dans lesquelles se situera son travail.

5.2.2 Représentation et prise en compte des utilisateurset des utilisations

Chacun des termes appartenant à une terminologie ou, plus généralement, à plusieurs terminologies,est accompagné des données terminologiques (données traitées et analysées par le terminologue) quisont aussi des données terminographiques (données recensées et gérées par le terminographe).

Le terminologue fournit les indications théoriques et méthodologiques et codifie au besoin lesdonnées. Le terminographe construit ses outils, définit ses modes de travail, élabore ses démarchesafin de recueillir les données et de les gérer. L'un et l'autre donnent des réponses différentes lorsqu'ils'agit de savoir quelles données seront recensées et traitées. Les critères sur lesquels se fonde leterminologue pour définir les catégories de données terminologiques sont des critères absolus. Leterminologue estime que, de son point de vue, tout renseignement relatif à un terme peut être utile

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Objectifs et contraintes de la terminographie 29

ou nécessaire et doit donc être pris en compte : l'objet de l'analyse terminologique doit être constituéde manière exhaustive.

Le terminographe aura des objectifs sensiblement différents et effectuera ses tris entrecatégories de données (ou rubriques) en fonction du seul critère fonctionnel éventuellement tempérédes quelques prescriptions théoriques inévitables. Le critère fonctionnel oblige à se poser deuxquestions concomitantes après délimitation du champ de la terminologie à traiter et choix des languesde travail. Il faut en effet savoir quels seront les utilisateurs des données et quelles utilisations ilsentendent en faire. Les questions ainsi posées sont véritablement cruciales à la démarche duterminographe et doivent trouver des réponses complètes et définitives avant que ne s'engagel'activité de terminographie.

Nous considérons, à titre d'introduction générale au problème, que les utilisateurs de fichiers oudossiers terminologiques sont très divers : techniciens, profanes, rédacteurs, traducteurs,terminologues, stagiaires ou élèves en formation dans le domaine concerné, etc. Mais il importepar-dessus tout de savoir pourquoi telle personne consulte un dossier terminologique. Ce peut être, enpratique, pour savoir comment on désigne tel objet ou concept, à quoi renvoie tel terme, comment telterme d'une langue se dit dans telle autre langue, dans quel contexte s'emploie tel terme, comment ils'emploie, comment il s'accorde, dans quel(s) domaine(s) il s'emploie, si plusieurs concepts désignéspar un même terme ont une même valeur, si les concepts désignés par deux termes équivalents dedeux langues différentes sont identiques ou partiellement identiques, et ainsi de suite… L’utilisateurd'un répertoire terminologique peut souhaiter comprendre ou apprendre les réalités que recouvrent lestermes, désigner ou dénommer les concepts et objets connus, connaître les appariements entre termesd'une langue à l'autre, manipuler et employer les termes sans erreur et sans faute.

5.2.3 Contraintes matériellesLes contraintes matérielles peuvent être des contraintes liées à la pré-existence d'un fichier, descontraintes de productivité, des contraintes d'accès aux sources et ressources, des contraintes degestion et de diffusion, ou des contraintes liées au matériel.

Les contraintes liées à la pré-existence d'un fichier sont probablement les plus sévères. Il n'estpas rare en effet que la structure du fichier soit inadéquate et que le terminographe n'ait le choixqu'entre une refonte des données et l'adoption d'un schéma carencé. Il n'est guère facile de chausserles bottes terminologiques d'autrui ou de se contenter d’y mettre des rustines lorsqu'elles prennentl'eau de toute part.

Les contraintes de productivité ont une incidence marquée sur la définition de la démarche etdes instruments du terminographe. Ainsi, la nature des rubriques prévues sur la fiche termino-

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logique varie selon le temps que l'on peut consacrer à la recherche des données. Pour accroître laproductivité du terminographe, on réduira le nombre des types de données recueillis et on élimineracertaines données dont l'accès n'est guère aisé. Dans les cas extrêmes, on réduira la quantité destermes traités puisque le traitement complet de certains d'entre eux requiert des durées relativementlongues. Il n'est pas rare, en effet, qu'il faille consacrer une semaine complète au traitement d'un seulterme.

Les contraintes d'accès aux sources et ressources, partiellement liées aux précédentes,conditionnent également le nombre et la nature des rubriques prévues au titre des donnéesterminologiques. Il ne sert à rien de prévoir un schéma extrêmement ambitieux si l'on sait déjà quecertains types de données initialement prévus sont, et demeureront, inaccessibles. Ici intervient unedifférence très marquée entre l'idéal du terminologue édictant les principes et le pain quotidien duterminographe qui doit se contenter de ce qu'il trouve. Il sera néanmoins utile de se souvenir que leterminographe doit, dans son intérêt, faire spécifier, dans l'éventuel cahier des charges le liant à sondonneur d'ouvrage (ou à son employeur), la nature des ressources que ce donneur d'ouvrage consent àmettre à sa disposition, ainsi que les conditions dans lesquelles pourront s'effectuer les consultations.

Les contraintes de gestion et de diffusion sont très nettement ressenties dans l'éventualité d'unegestion et d'une diffusion ultérieure sur support papier. Dans cette perspective, le terminographe doitélaborer ses répertoires en tenant compte des contraintes d'accès des utilisateurs aux données. Il doitdonc multiplier les points d'entrée et les index. Les contraintes de gestion et de diffusion ont étéconsidérablement allégées par l'informatique qui gère automatiquement les points d'entrée ou d'accèsaux données puis l'ensemble des parcours d'interrogation possibles à partir de ces points d'entrée. Ilen est résulté une très grande simplification des modes et schémas de travail.

Les contraintes liées au matériel sont aisément répertoriables dans le cadre concerné. Enpratique, elles naissent de carences du matériel existant ou, pire, de l'impossibilité d'accès auxmatériels nécessaires.

5.2.4 Contraintes absolues : fiabilité, pertinence, exhaustivité, sûreté et facilité d'utilisation

Tout travail terminologique-terminographique doit répondre à des critères absolus de fiabilité,pertinence, exhaustivité, et sûreté d'utilisation. Ces critères déterminent l'ensemble des démarches duterminographe et leur non-respect risque de rendre suspecte la totalité du répertoire terminologiqueconstitué : la détection d'une seule erreur dans un fichier terminologique fait planer un doute sérieuxsur la fiabilité de l'ensemble. En effet, une entrée non pertinente est l'indice d'une méconnaissance dudomaine traité, l'imprécision des données ou leur manque d'exhaustivité est l'indice d'uneinsuffisance de la recherche documentaire ou de l'inadéquation de la démarche, et la présence d'unedonnée erronée est un signal d'alarme absolu.

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Objectifs et contraintes de la terminographie 31

Pour réduire les risques d'erreur, le terminographe doit solliciter les avis, conseils, corrections etcommentaires de professionnels compétents. Il doit aussi utiliser exclusivement des documentsauthentiques dans chacune de ses langues de travail et, partant, récuser toute donnée émanant d'unetraduction. Il doit organiser rigoureusement l'inventaire des termes, construire un index documentairesans faille, ré-évaluer sans cesse l'index des termes et effectuer des contre-vérifications systématiquesportant sur toutes les données. Il lui faut refuser toute hypothèse, récuser toute intuition, n'accepterque les données sûres, contrôlées, vérifiables et vérifiées. Il lui faut donc se débarrasser de toutpréjugé linguistique, notamment en matière de normes. Sa tâche consiste d'abord à tout recenser engardant constamment en mémoire les caractéristiques des utilisateurs et des utilisations potentiellesdu fichier et en testant ses données dans des situations d'exploitation réelle.Fiabilité : la fiabilité constitue l'objectif prioritaire du terminographe. Le répertoire produit doitpouvoir être utilisé sans le moindre risque d'erreur par quiconque ne connaît rien au domaine ousecteur traité. On ne répétera jamais assez qu'une erreur (fut-elle faute de frappe) porte présomptionde répétabilité. La fiabilité de la donnée est garantie par toute mesure de contrôle des sourcesdocumentaires. Le terminographe doit sélectionner ses sources terminologiques en constituant unindex précis des sources documentaires, en sollicitant l'évaluation, par un professionnel avisé, desdifférentes sources documentaires recensées et exploitables, et en rejetant systématiquement toutdocument non-autochtone (document résultant d'une traduction).

La comparaison d'originaux et de leurs traductions montre que la traduction fait intervenir, dansdes proportions significatives, un excès de généralisation ou de périphrases (lorsque l'équivalentprécis n'est pas connu) ou une constance d'abus terminologiques par surclassement d'éléments qui nesont pas, en fait, des unités terminologiques spécialisées (abus de jargon conférant prétendument auxtextes un caractère de technicité).

Le terminographe doit prendre les moyens de multiplier les contrôles et les vérifications.Effectuant une compilation intelligente, il doit solliciter sans cesse de nouveaux avis et de nouveauxcontrôles jusqu'à l'ultime test de validation qui sera nécessairement effectué par les utilisateurs lesplus compétents.Pertinence : le critère de pertinence pose un problème de définition dans l'absolu. Il est en effetextrêmement difficile de juger de la pertinence d'un terme à tel ou tel domaine ou secteur. Enpratique, il semble souhaitable de distinguer deux formes de la pertinence. La pertinence concerned'abord l'inclusion des termes au domaine ou champ choisi. Les impératifs commerciaux conduisantà viser des publics élargis sont tels que fort peu de terminologies ne comportent que des termespertinents au domaine. En réalité, il est impossible de fixer une frontière absolue entre le pertinent etle non pertinent sur des critères habituels de délimitation de domaines ou secteurs.

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Nous savons simplement que, pour un domaine ou secteur donné, les termes s'organisent par cerclesconcentriques en partant d'un noyau dur de termes incontestablement spécialisés pour aboutir à destermes diffus dont la spécialité et la technicité ne sont nullement affirmées mais dont la présence danstous les documents recueillis prouve qu'ils ont un statut privilégié en rapport avec le domaine ou lechamp considéré.

Le terminographe est ainsi amené à définir un critère de pertinence à géométrie variable et àcréer deux fichiers conjoints qui sont, respectivement, le fichier des termes spécialisés vrais et unfichier des termes connexes ou corrélés. Tout terme présentant, dans le champ délimité, unefréquence d'occurrences significative dans des documents pertinents sera dit pertinent dans l'absolumais les termes pertinents dans l'absolu seront regroupés par strates ou séries faisant l'objet de trai-tements diversifiés.

Le critère de pertinence ne s'applique pas tant à l'inclusion ou à l'exclusion d'un terme àl'inventaire qu'à la nature des données recensées. L'objectif est de recenser tous les termes utilisés enrelation avec le champ de référence puis, pour chacun de ces termes, de recenser les données utiles etseulement celles-là. Par conséquent, les termes spécialisés vrais seront accompagnés de la totalité desrubriques prévues alors que les termes périphériques mais de fréquence significative seront, parexemple, simplement appariés à des termes d'une autre langue en situation de terminographiebilingue. Dans les cas extrêmes, on aboutira à la constitution de sous-dictionnaires ou sous-lexiquesou sous-glossaires complémentaires et juxtaposés sous une même couverture, dans un même fichier,ou dans une même base de données.Exhaustivité : l'exhaustivité constitue un objectif fort louable mais tend à n'être qu'illusion. Il n'esten effet guère envisageable de recenser tous les termes pertinents, puis tous les termes corrélés dansles limites du champ, puis toutes les données linguistiques et techniques nécessaires à la constitutiondu fichier. Et quand bien même on y parviendrait, par extraordinaire, à un moment donné, il ne faitaucun doute que l'évolution des techniques et du langage viendrait mettre à mal l'exhaustivitééphémère du fichier ou la validité de certaines données.

Pour tendre vers l'exhaustivité, cette ligne d'horizon fuyante, le terminographe peut adopter leprincipe précédemment évoqué de juxtaposition de fichiers et sous-fichiers complémentaires etmettre l'accent sur les mises à jour systématiques permises par l'informatisation et, en amont, par unsuivi terminologique attentif.Sûreté d'utilisation : la sûreté d'utilisation constitue le critère prioritaire d'évaluation d'un corpusterminologique donné, traité d'une manière donnée, à un moment donné. On peut pardonner quelqueslacunes, faire preuve d'indulgence si les niveaux se confondent, excuser des erreurs de sélection determes, faire l'effort de remettre un peu d'ordre dans un fichier quelque peu disparate, mais on nesaurait accepter que l'outil terminologique puisse induire en erreur ou ne pas assurer sans risque latotalité de ses fonctions.

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Objectifs et contraintes de la terminographie 33

La sûreté d'utilisation sera garantie par la recherche de la fiabilité et par la mise à la dispositionde l'utilisateur de toutes les clés d'indexation ou de tri qui pourraient lui être nécessaires. Lerecensement des clés d'indexation et de tri doit permettre à l'utilisateur de connaître, de manièreexacte, les conditions d'emploi des termes. Les éléments d'indexation ou de tri sont d'une extrêmediversité. Ils incluent notamment la marque d'usage [grammaire et syntaxe], les conditions d'emploi[limites géographiques ou chronologiques], les délimitations du champ de référence [domaine,secteur, autres], les formes connexes, les termes liés, les caractères définitoires, les caractèresencyclopédiques. Ils devraient normalement tous accompagner les données si l'on désire que lesutilisations du répertoire (ou du fichier) soient exemptes de risque pour tous et pas seulement pourquiconque connaît déjà parfaitement le champ traité et peut donc se passer du répertoire ou nel'utiliser que comme aide-mémoire. (Voir: Rubriques de discrimination, chapitre 6, § 6.2.)

La fiabilité est, bien entendu, la condition passive de la sûreté d'utilisation : des données nonfiables ne peuvent que générer l'erreur.

MémentoDans son activité de compilation intelligente et d'organisation de données terminologiques de terrain,le terminographe doit prendre en compte des contraintes relatives et des contraintes absolues. Lescontraintes relatives sont liées à la nature du champ terminographique, à la nature des utilisateursconnus ou prévus des données, et à la nature des utilisations prévues ou connues de ces mêmesdonnées. Elles sont également liées, sur un autre plan, à l'éventuelle pré-existence de relevés,recensements, ébauches de travaux divers, matériels et logiciels de gestion terminologique, structurede dossier ou encore aux moyens disponibles conjugués à des impératifs de productivité et de délais.Les contraintes absolues, dont le non-respect engendre inéluctablement l'invalidation des données,sont des contraintes de fiabilité, de pertinence, d'exhaustivité, de sûreté et de facilité d'utilisation desdonnées constituées.

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DEUXIEME PARTIE

Les donnéesterminologiques

et terminographiqueset les données

d'accompagnement

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Chapitre 6

Les données terminologiqueset terminographiques

6.1 Fiche terminologique ou dossier du termeLes données terminologiques et terminographiques constituent l'objet sur lequel portentconsécutivement l'activité du terminographe et l'activité du terminologue. Ce sont les donnéescompilées par le terminographe puis analysées et codifiées par le terminologue. Elles se classentgénéralement en rubriques regroupées en fiche de terminologie ou notice terminologique ou dossierde terme recensant toutes les données concernant un seul et même terme traité dans les limites d'unseul et même champ.

La référence à la fiche de terminologie renvoie à des schémas de collation et de diffusion dedonnées antérieurs à l'informatisation. Le recours à l'outil informatique a souvent conduit à faireréférence au dossier de terme qui peut être totalement éclaté au niveau de la gestion physique et de lasaisie et réorganisé par le logiciel de consultation. La référence à la fiche de terminologie ou audossier de terme présente l'avantage majeur de mettre en lumière l'ancrage d'un ensemble de données(informations terminologiques) à chaque terme considéré comme vedette terminologique. La fiche determinologie ou le dossier de données peut ultérieurement constituer le modèle de ce que l'on nommeun masque de saisie ou de ce que l'on nomme un masque d'affichage en cas de constitution, puis

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de consultation, d'un fichier informatique ou d'une base de données.Fiche de terminologie ou dossier de terme ne s'improvisent pas : toute décision concernant la

liste et le contenu de chacune des rubriques de la fiche ou du dossier est lourde de conséquences. Sil'on omet une rubrique dont la nécessité se fait ultérieurement sentir, il faut reprendre intégralementle fichier-papier ou modifier la structure du fichier électronique. Dans le meilleur des cas, on aboutità des surcharges de données et à des surcroîts de travail. Les fiches de terminologie ou dossiers determes comportent, ainsi que nous l'avons dit, un certain nombre de rubriques correspondant à autantde catégories de données ou d'éléments apportant, pour chaque terme vedette, un type d'informationspécifique.

S'il veut éviter de se mordre les doigts à loisir pour avoir précipitamment choisi «sa» grille, leterminologue ou terminographe doit longuement peser la structure de la fiche ou du dossierconcernant chaque vedette terminologique. Sauf s'il s'agit de réaliser un produit d'auto-consommationou un produit diffusé de très faible volume, les choix de rubriques sont toujours lourds deconséquences. Il n'existe pas de schéma-type; il n'existe que des types de schémas. En effet, lemodèle de fiche ou de dossier doit répondre aux contraintes posées par la nature des utilisateurs desdonnées, par la nature des utilisations qu'ils en feront, par la nécessité d'optimaliser l'accès auxdonnées, et par les contraintes de gestion des données. La diversité des situations en la matièreexplique la diversité des modèles ou structures de dossiers. Cependant, les utilisateurs, utilisations,modes d'accès et modes de gestion étant recensables par catégories, leurs combinaisons permettent dedifférencier des types de schémas de données. La diversité des modèles de fiches ou des structures dedossiers est inévitable. L'expérience confirme sans appel que, dans un même champ professionnel, lastructure du dossier terminologique ne doit pas, sous peine de gêner l'utilisateur, être la même selonque l'outil préparé est destiné aux traducteurs, aux rédacteurs, aux étudiants en formation, ou aupublic plus général. Lorsque le fichier vise un public spécifique ayant des besoins spécifiques,l'argument qui veut que l'on constitue des dossiers présentant toutes les rubriques possibles ne tientguère au regard des coûts de l'activité terminographique, des coûts de gestion des données, et del'irritation provoquée par la présence de données parasites.

Nous postulons par conséquent que chaque terminographe ou terminologue doit pouvoir définirune structure de dossiers de termes répondant, à partir d'un type générique, à sa situation spécifique.En cas de manquement grave aux critères ou contraintes de pertinence des rubriques retenues,d'exhaustivité des informations et, plus encore, de facilité et sûreté d'utilisation, la sanction seraimmédiate. D'un point de vue général, le terminographe aura sans doute intérêt à suivre la procédurede construction et d'essais de prototypes avant de se lancer dans la terminographie en grande série.Mais liberté n'est pas anarchie. Nul ne peut raisonnablement concevoir que des fichiersterminologiques (définis comme autant d'ensembles de fiches ou dossiers) soient incompatibles

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les uns avec les autres. En effet, l'objectif ultime de tout terminographe est d'échanger des donnéesavec les autres terminographes. La possibilité d'échanges de données demeure lorsque deuxterminographes n'utilisent pas les mêmes rubriques mais cesse dès l'instant où l'un et l'autre «nemettent pas les mêmes choses dans les mêmes rubriques». Il faut donc, impérativement, que lescatégories de données terminologiques soient définies et traitées de manière parfaitement etrigoureusement identique d'un fichier à l'autre. Les définitions et les procédures de collation descontenus des rubriques doivent (devraient ?) être identiques, et normalisées ou, au moinscompatibles, quitte, bien entendu, à ce que chacun choisisse les rubriques qui lui conviennent et lescombine à son gré.

En pratique, quatre situations standard prévalent : (i) le terminologue adopte, avec ou sansmodifications, un modèle de fiche ou dossier déjà utilisé dans son service ou (ii) il se rallie auschéma d'une grande banque de terminologie avec laquelle il effectuera des échanges sans que cecilui interdise de créer des sous-schémas à usage interne ou (iii) il adopte un logiciel de gestionterminologique et le schéma de dossier que ce dernier propose ou impose ou (iv) il définit la structurede son dossier. Le terminographe qui s'interroge sur les conditions d'échange de donnéesterminologiques pourra consulter les organisations de normalisation et, notamment, l'Afnor ou lesorganismes de codification terminologique tels Infoterm (Vienne), Eurodicautorn (Luxembourg),l'Office de la langue française (Québec), Termium (Ottawa), ou tout autre organisme compétent. Ilobtiendra ainsi les renseignements concernant le format normalisé d'échange de données entrefichiers terminologiques (format MATER dont la révision est prévue en 1990) ainsi que les directiveset guides d'alimentation des diverses banques. Les éléments à prendre en compte dans la définitiond'une structure des données terminologiques et terminographiques sont présentés et analysés auchapitre de la chronologie de déroulement d'une activité terminologique-terminographique. Comptetenu du fait que les choix ultimes dépendront des définitions retenues pour chacune des rubriquespossibles, nous analyserons d'abord les contenus de chacune de celles-ci. Les normes de procédureque l'expérience et la logique d'exploitation commandent de respecter seront recensées ultérieurementau titre de la conduite effective d'activités terminographiques.

MémentoChaque terme fait l'objet d'un dossier. Chaque dossier se caractérise par la nature et le nombre desrubriques qu'il comporte. Si la structure du dossier terminologique peut varier selon les circonstances(nombre et nature des champs retenus, types d'utilisations prévues, objectifs des terminographes), ilest vital de normaliser les définitions des contenus des diverses rubriques afin que tout le mondemette le même genre de chose sous un même intitulé mais aussi de normaliser les procédures deconstitution des données afin que la même chose soit toujours produite ou construite de la mêmemanière. La normalisation est essentielle dans les limites d'un même fichier et, plus encore, dans laperspective de mises en commun de fichiers d'origines diverses.

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6.2 Types et catégoriesde données ou rubriques

L'expérience d'utilisateur de données terminologiques dans les contextes de la formation, de l'auto-formation, de la rédaction technique, de la traduction technique, de la mise en place de systèmes degestion terminologique, et de la fourniture d'«équivalents» à des représentants de secteurs aussidivers que les services commerciaux d'entreprises, les services du contentieux, les servicesadministratifs ou les services des relations externes, conduit à penser que, pour des raisons diverses,toute fiche de terminologie devrait, si les conditions le permettaient, comporter plusieurs types derubriques. Les divers types possibles sont les rubriques de dénomination, les rubriques decaractérisation du terme ou de son référent, les rubriques de validation des donnéesterminologiques, les rubriques d'indexation des termes et des données et les rubriques de gestion desdossiers terminologiques, auxquelles s'ajoutent, en proportions variables, des rubriques decirculation (ou corrélation), des rubriques de discrimination, des rubriques d'extension, desrubriques de protection, des rubriques de précaution et une rubrique de signalisation de risque.Les rubriques de dénomination spécifient la ou les désignations linguistiques. Elles incluent larubrique fondamentale dans laquelle s'inscrit le terme vedette et, le cas échéant, la rubrique dusynonyme et la rubrique des variantes.Les rubriques de caractérisation spécifient les caractères linguistiques du terme et lescaractères techniques de son référent. Elles ont, bien entendu, un pouvoir de discrimination nonnégligeable. Elles incluent les rubriques de caractérisation linguistique spécifiant la nature, le statut,et la définition du terme, ainsi que, pour partie, la note linguistique, d'une part, et les rubriques decaractérisation technique que sont le type du référent et la note technique le concernant.Les rubriques de validation témoignent de l'existence effective des termes et de l'exactitude (oufiabilité) des données recensées. Ce sont la mention de la source des données et la mention del'autorité (contrôle) ayant avalisé les données.Les rubriques d'indexation délimitent les conditions dans lesquelles les données du dossiercorrespondent précisément au terme vedette. Elles délimitent ou fixent les conditions d'extraction,puis de validation, de ces données. Elles spécifient les limites dans lesquelles s'utilise le terme et lesconditions de vérité des données citées. Elles incluent la zone d'emploi du terme, le domaine et lesecteur de référence, et toute autre forme de délimitation directe ou indirecte.

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Les rubriques de gestion permettent au terminographe et au terminologue de gérer les dossiers.Ce sont le numéro du dossier, le nom de l'auteur du dossier, la date de création et/ou de mise à jour.Ce sont aussi toutes les rubriques comportant des données ou informations sans rapport direct avec leterme (ou son référent) mais facilitant recensement, classement, et gestion. Accessoirement, larubrique d'aide-mémoire ou de messagerie interne constitue une sorte de fourre-tout de gestion.Les rubriques de circulation créent des parcours à l'intérieur du fichier. Ce sont les diversesrubriques de renvoi et de corrélation et, notamment, les mentions de variantes, dérivés, antonyme,synonyme, spécifiques, générique et de tout corrélat morphologique, notionnel, ou fonctionnel duterme vedette. Ce sont aussi les renvois de donnée en donnée dans la partie encyclopédique-technique.

Les éventuels index de renvoi entre types ou rubriques de données d'un fichier sont lamanifestation directe des principes de circulation à l'intérieur d'un fichier ou d'un fichier à l'autre. Engestion papier, ils figurent au titre des compléments au dossier ou au fichier. En gestion informatisée,ils doivent être organisés de manière implicite par le terminologue.Les rubriques de discrimination servent à différencier des données ou usages concurrents. Ellesrecoupent très largement les rubriques d'indexation qui sont, par essence, discriminatives. Ellesrecouvrent partiellement les rubriques de circulation. Elles permettent d'opposer le terme vedette auxtermes concurrents qui sont, d'une part, les termes de même forme mais d'indexation différente(homonymes) et, d'autre part, des usages concurrents dans les mêmes conditions d'indexation(synonymes et variantes). Les rubriques concernées sont toutes les rubriques de discriminationlinguistique : synonymes, variantes, antonymes, isonymes, pantonymes, idionymes, note linguistiqueainsi que toutes les rubriques ayant pour fonction de différencier des référents concurrents,notamment dans le cas de certaines notes techniques spécifiant des conditions de discriminationabsolue entre processus ou matériels proches.Les rubriques d'extension ajoutent des dimensions supplémentaires aux donnéesterminologiques. Ce sont essentiellement des rubriques de renvoi à des modes de caractérisationcomplémentaires (annexes diverses) ou à des unités linguistiques plus larges que les unitésterminologiques et les englobant (stéréotypes phraséologiques) ou à des unités syntaxiques (dérivés,composés).Les rubriques de protection permettent de gérer les droits d'accès et les privilèges des opérateurset des utilisateurs en situation de gestion informatisée. Elles contiennent, le cas échéant, les codes deconfidentialité ou tout code permettant d'interdire, en saisie, en gestion, ou en consultation, les accèsnon souhaités d'opérateurs ou d'utilisateurs. Alternativement, la protection des données peut êtreassurée au niveau du système par paramétrage d'utilisateurs et définition de droits et privilègesd'accès par noms d'utilisateurs et mots de passe.

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Les rubriques de précaution sont temporairement vides mais serviront si une ou plusieurscatégories de données s'avèrent indispensables. Ce sont deux ou trois rubriques d'indexationcomplémentaire et deux ou trois rubriques vides et non affectées, initialement, à quelquefonction-type que ce soit.

La rubrique de signalisation du risque a pour fonction, comme son nom l'indique, de signalerà l'utilisateur l'existence d'un risque grave ou absolu : tendance à utiliser une forme fautive, risque deconfusions, problème d'usage, ...

Un dernier type de rubrique, non-standard, serait celui des rubriques de relations publiquesfaisant mention des organismes ayant apporté les soutiens, appuis, aides, financements, subventions,dotations en matériel, et autres, grâce auxquels les dossiers concernés ont pu être réalisés.

Du point de vue de ses contenus, un dossier terminologique ou dossier concernant le termeet son référent peut comporter quatre catégories de rubriques : les rubriques linguistiques, lesrubriques encyclopédiques, les rubriques d'indexation, et les rubriques de gestion.

6.2.1 les rubriques linguistiques- le terme,- son synonyme (substitut absolu),- ses variantes (variantes locales ou autres),- ses dérivés (sur une même racine),- ses composés (incluant le terme vedette),- son antonyme (opposé au terme vedette),- ses isonymes (termes de même niveau),- son pantonyme (générique),- ses idionymes (spécifiques),- ses corrélats divers (termes liés),puis, à un autre niveau,- son contexte,- ses stéréotypes phraséologiques,- la note linguistique le concernant,- une éventuelle mise en garde.

Le terme vedette du dossier et chacun des termes qui lui sont liés est accompagné des mentionsde source, statut, usage, zone d'emploi. Comme nous le verrons plus loin, le terminologue et leterminographe peuvent (i) utiliser la seule note linguistique pour y consigner toutes les donnéesci-dessus, (ii) spécialiser certaines rubriques (telles la synonymie) et faire figurer les autres catégoriesde données, au coup par coup, dans la note linguistique, (iii) spécialiser toutes les rubriques et utiliserla note linguistique pour expliquer chacune des données linguistiques spécialisées.

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6.2.2 les rubriques encyclopédiques- définition du terme vedette (description de son référent),- note technique,- annexes,

Chaque donnée est accompagnée de sa mention de source(s).

6.2.3 les rubriques d'indexation- domaine,- secteur,- type,- liens,- terminologies-maison,- autres (XI à Xn).

6.2.4 les rubriques de gestion terminographiqueCes rubriques servent essentiellement à faciliter la gestion des données, des dossiers, de la saisie, desmises à jour, et des consultations. Ce sont :- le numéro du dossier, - le nom de l'auteur du dossier, - la date de création du dossier, - les dates des mises à jour, - le nom du responsable du contrôle du dossier, - l'aide-mémoire, - le code de confidentialité, - la cote de fiabilité, - la mention des soutiens.

Chacune des rubriques figurant dans les quatre catégories ci-dessus appartient à une ou plusieurscatégories fonctionnelles selon qu'elle contribue à caractériser le terme ou son référent, à faciliter lesparcours de l'utilisateur dans le fichier, à différencier des formes ou données proches, et ainsi desuite.

6.3 Contenus des rubriques possiblesLes diverses rubriques susceptibles de figurer sur une fiche terminologique ou dans un dossier de

terme sont présentées ci-après par ordre alphabétique avec, pour chacune d'entre elles, un symbolepossible, la mention de son type (type dominant suivi, le cas échéant, d'un ou plusieurs typessecondaires présentés entre parenthèses), une définition, et une justification.

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Les rubriques d'indexation, qui relèvent de la gestion des dossiers, sont traitées dans une sectionspécifique en fin de chapitre. La rubrique de numéro du dossier n'est pas reprise ici : le numéro estarbitrairement attribué par le terminographe ou automatiquement attribué par le logiciel de saisie oud'affichage - consultation.

L'analyse des diverses rubriques est complétée, au paragraphe 6.4 suivant, par l'énoncé desnormes de procédure de remplissage des diverses rubriques.

6.3.1 Aide-mémoire / Messagerie [AMM]

Rubrique de gestion. N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.En phase initiale de préparation des fichiers, chaque dossier peut comporter une rubrique

d'aide-mémoire destinée à recevoir les éléments que le terminographe souhaite ne pas perdre de vuemais qui n'entrent dans aucune rubrique spécifique. Cette même rubrique peut également servir degarde-manger terminologique dans lequel seront stockées les données en attente de traitement.

En phase de préparation des données, la rubrique d'aide-mémoire peut également servir demessagerie entre le terminographe et le terminologue, ce qui évite de surcharger les données demessages de service.

En phase de consultation, la rubrique d'aide-mémoire peut se transformer en boîte aux lettresdans laquelle les utilisateurs peuvent entrer leurs commentaires sur les données de la fiche ou dudossier.

6.3.2 Annexe(s) [cf]

Rubrique(s) d'extension(s). N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Il est recommandé, notamment dans l'éventualité d'une diffusion de la terminologie sur support

papier, de prévoir une ou plusieurs annexes pour tout terme hautement significatif.

Définition : les annexes aux dossiers terminologiques se répartissent en deux types qui sont,respectivement, les annexes de représentation non linguistique et les annexes encyclopédiques. Lesannexes de représentation non linguistique regroupent les schémas, tableaux, photographies,diagrammes, organigrammes, et autres éléments de même nature, dont la valeur explicative dépasselargement celle de tout discours. Les annexes de représentation sont légendées en une langue(terminologie unilingue) ou en autant de langues que le prévoit le cahier des charges (terminologiesmultilingues). Les annexes dites «pilotées» tendent à se développer en terminotique. Elles incluentles ensembles de diapositives, les bases de données iconographiques, les animations vidéo, les filmsvidéo et, à très brève échéance, le vidéodisque interactif et les disques optiques. Les annexesencyclopédiques, ou annexes de documentation fondamentale, sont des documents de portéesignificative fournissant une description, une explication, ou une analyse complète du référent duterme vedette.

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Les données terminologiques et terminographiques 45

terme vedette. Les annexes encyclopédiques sont regroupées en complément de l'appareilterminographique. Elles peuvent être jointes in-extenso ou simplement citées par le biais deréférences bibliographiques.Justifications : les annexes de représentation non linguistique constituent la variante graphique de ladéfinition. L'une des variantes optimales de la terminologie est, ne l'oublions pas, le catalogueunilingue ou multilingue illustré. Par ailleurs, les organigrammes permettent de replacer dans leursprocessus sous-jacents les éléments considérés de manière ponctuelle dans chaque dossier.

Les annexes encyclopédiques ont pour fonction de passer de l'état de terminologue fragmentée,constituée par accumulation de données autonomes dans la limite de leur rattachement auxtermes-vedettes, à celui de la terminologie fonctionnelle organisant les divers thèmes dominants duchamp traité.Réserve: la quantité des annexes doit demeurer raisonnable.

6.3.3 Antonyme [ANT]

Rubrique de discrimination (rubrique de circulation). Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : l'antonyme du terme vedette du dossier désigne un référent qui, dans les mêmesconditions d'indexation (dans le même champ terminologique), s'oppose, caractère pour caractère, auréférent du terme vedette. L'antonyme est donc un terme désignant la notion inverse de celle quedésigne le terme vedette. Exemple: en informatique, non compatible est l'antonyme de compatible

Dans un cadre élargi, on considérera que l'antonymie englobe également tout termecontradictoire. Ainsi, tout terme qui, dans une série donnée, s'oppose au terme vedette, d'un point devue notionnel ou fonctionnel, sera dit antonyme du terme vedette. Dans le même champ queprécédemment, compatible IBM-PC et compatible IBM PS2 sont antonymiques puisqu'ilscorrespondent à deux standards concurrents et laptop computer, desktop computer et mainframecomputer (entre autres) sont également antonymiques.

Les antonymies véritables ou antonymies par valeurs inverses sont extrêmement rares. Lesantonymies par discrimination de types concurrents dans une série donnée sont très fréquentes.Lorsque les unes ou les autres interviennent, elles méritent d'être signalées. Les antonymies paropposition de types concurrents interviennent d'abord sur fond d'isonymie (voir rubriquecorrespondante). En d'autres termes, l'antonymie est une variante de l'isonyrnie.

Justification : la connaissance des antonymes est particulièrement utile en ce sens que, dans lestextes techniques, l'antonyme (au sens où nous l'entendons), est toujours implicitement présent. C'estprécisément la référence implicite aux systèmes de valeur sous-jacents aux discriminationsantonymiques qui fait défaut au traducteur lorsqu'il ne connaît pas suffisamment le domaine auquelrenvoie son texte.

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Lorsque la structure du champ terminologique traité l'impose, la rubrique d'antonyme peut comporterune sous-rubrique dite du ou des termes contradictoires.

6.3.4 Attention [ !]

Rubrique de signalisation d'un risque. N'est pas, à proprement parler, une rubriqueterminologique.Définition : rubrique portant indication d'un risque et expliquant sa nature. Cette rubrique contient unmessage indiquant, par exemple, que le terme ne s'emploie jamais au pluriel, que le terme s'écrittoujours avec un trait d'union, qu'une forme abrégée ne désigne pas la même chose selon qu'elles'écrit en minuscules ou en majuscules, qu'il ne faut pas confondre le terme vedette avec tout autreterme, et ainsi de suite.

6.3.5 Auteur [AUT]

Rubrique de gestion. N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Définition : l'auteur cité est l'auteur (personne ou organisme, ou personne dans un organisme) ayantcompilé les données de la fiche et que l'on considérera, à toutes fins utiles, comme responsable dusuivi et des mises à jour du dossier concerné.Justification : la référence du nom d'auteur (au besoin par le biais d'un code) se justifie de plein droiten terminographie comme pour toute autre forme d'activité. Elle peut également, lorsque lesutilisateurs connaissent les auteurs de dossiers, constituer un indice de fiabilité.

Lorsqu'il y a fusion de fichiers multiples en un dictionnaire commun, les références de nomsd'auteurs permettent de connaître la contribution de chaque auteur.

6.3.6 Composés [COM]

Rubrique d'extension. Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : les composés figurant sur un dossier terminologique sont tous les composés formés àpartir du terme vedette ou incluant, à quelque titre que ce soit, la vedette concernée.Justification : la connaissance des formes composées dans lesquelles figure la vedetteterminologique est utile au traducteur (notamment au traducteur vers l'anglais) et au rédacteur.

6.3.7 Contexte [CTX]

Rubrique de caractérisation (rubrique d'extension). Constitue une rubrique terminologique vraie.

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Les données terminologiques et terminographiques 47

Définition : les contextes apparaissant sur la fiche ou dans le dossier terminologique sont descontextes linguistiques ou méta-linguistiques attestant de l'emploi du terme et fournissant un ouplusieurs exemples d'utilisation.justification : la citation de contextes est héritée de la tradition lexicographique. Elle ne se justifieguère lorsque les notes sont complètes. On peut lui préférer les contextes denses que sont lesstéréotypes phraséologiques.Précautions à prendre : le terminographe devra se préoccuper de connaître les possibilités qui luisont offertes en matière de citation de contextes. Deux obstacles peuvent se présenter. Le premier estd'ordre juridique : les citations de contextes sont soumises à droit de reproduction, même lorsque laterminologie constituée est diffusée «en interne» (puisqu'elle est, précisément, diffusée). Le secondest d'ordre technique : dans certains systèmes informatiques, la taille des champs de données estlimitée. le contexte peut être avantageusement remplacé par la référence de source du terme,renvoyant l'utilisateur du fichier à une documentation complète, et par la note technique qui ajoute àla fonction de contexte linguistique celle de contexte encyclopédique.Recommandation : si l'on considère que le contexte a pour fonction majeure et vitale de fournir àl'utilisateur du fichier des exemples d'emploi, il faut préférer aux citations de contextes lerecensement des stéréotypes phraséologiques dont le terme vedette constitue le noyau.

6.3.8 Confidentialité [CFD]

Rubrique de protection. N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Définition : la rubrique de confidentialité reçoit les codes indiquant, soit de manière générique, soitrubrique par rubrique, les éventuelles restrictions d'accès aux données figurant dans le dossier. Ellepermet de définir les droits d'accès des divers utilisateurs aux divers types de dossiers et de rubriqueset, au besoin, de spécifier les manipulations ou interventions (saisie, modification ou mise à jour,correction, consultation, impression, édition, etc.) autorisées ou interdites à tel ou tel opérateur ouutilisateur ou à tel ou tel groupe d'opérateurs ou d'utilisateurs. La rubrique de confidentialité peut êtresubdivisée en un nombre variable de sous-rubriques correspondant chacune à un type d'accès et/ou àun type d'intervention.Justification : si la rubrique de protection ne semble guère évidente a priori, les faits se chargent vited'en démontrer l'absolue nécessité.

6.3.9 Contrôle [CTR]

Rubrique de validation (rubrique de gestion). N'est pas, à proprement parler, une rubriqueterminologique.

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Définition : la rubrique du contrôle reçoit normalement mention de la personne ou de l'organismeayant avalisé les données recensées dans le fichier. L’auteur du contrôle peut, au besoin, y inscriretout commentaire utile incluant, dans la mesure du possible, un indice de fiabilité.

6.3. 10 Corrélats [COR]

Rubrique de circulation. Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : au sens large, tout terme entretenant avec le terme vedette un rapport morphologique,notionnel, ou fonctionnel, est un corrélat de cette vedette.

Au sens étroit, les corrélats sont des termes entretenant avec la vedette des relations distantes quine sont prises en compte par aucune des rubriques que le terminologue décide de constituer de pleindroit (antonyme, isonyme, pantonyme, dérivé, composé, stéréotype phraséologique).

6.3. 11 Date [DAT]

Rubrique de gestion. N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Définition : la rubrique de date contient la date de création de la fiche suivie des dates des mises àjour successives. La gestion des dates de création et de mise à jour est automatique dans la plupartdes fichiers informatisés.Justification : les langages techniques évoluant de manière relativement rapide, il est utile deconnaître les dates de création ou de dernière mise à jour puisqu'elles indiquent l'ancienneté desdonnées linguistiques et techniques. Les dates de dernière mise à jour permettent de constituer desséries homogènes de dossiers à traiter étape par étape.

6.3.12 Définition [DEF]

Rubrique de caractérisation (rubrique de discrimination) (rubrique de circulation). Constitue unerubrique terminologique vraie.Définition : la rubrique de définition reçoit la définition du terme vedette. Cette définition s'entenddans les limites strictes des indexations de type, secteur et domaine caractérisant le champterminologique retenu. Elle exclut toute référence à toute autre valeur de définition du terme danstout autre champ connexe ou distant. Les contenus de chaque définition sont régis par une normepermettant d'éviter les Les pseudo-définitions, la circularité, et la confusion entre définition et noteslinguistique et technique.

6.3.13 Dérivé [DER]

Rubrique d'extension (rubrique de circulation). Constitue une rubrique terminologique vraie.

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Définition : dans les limites strictes du champ terminologique retenu, et seulement dans celles-là, undérivé est un élément de même racine que le terme vedette. Les séries terminologiques à racinecommune comprennent les séries contrastant les catégories grammaticales ainsi que les dérivationspar préfixation, suffixation ou préfixation et composition. Les composés peuvent être traités dans unerubrique spécifique. Ainsi, programmeur et programmation sont des dérivés de programme si l'ontraite la terminologie de l'informatique mais pas si l'on traite la terminologie de l'enseignement (àmoins qu'il ne s'agisse de formation des informaticiens).

Justification : il est particulièrement utile, pour le rédacteur comme pour le traducteur, de connaîtreles ressources syntaxiques (catégorielles) qui lui sont offertes par une racine donnée. Il est égalementfort utile de connaître les composés construits à partir d'un terme donné. Cependant, la mention desformes attestées présente cette fois un moins grand caractère d'urgence. En gestion sur papier, il suffitde construire un index spécifique des séries de même noyau et de renvoyer aux numéros des fiches.En gestion automatique, il suffit de confier au logiciel la tâche de retrouver tous les élémentscomportant une même suite de caractères et, par conséquent, un même radical (pour les dérivés) ouun même composant (pour les composés).Exemple : à partir de filtre, filtration, filtrat, filtrant, sont des dérivés réels filtre à membrane est uncomposé.

La série complète des dérivations de filtre inclut, dans le domaine de 1'ultrafiltration : filtrer (v.),filtré (adj.), filtrat (n.m.), filtrable (adj.), filtrant (adj.), filtration (n.f.). La série complète descomposés, désignant ici des types ou des éléments de filtres, comporterait au moins trente termes dutype filtre à cartouche, filtre à bougies, filtre à plaques, filtre à plateaux, filtre à plateauxhorizontaux, filtre à pré-couche , filtre à tambour rotatif sous vide, etc.

6.3.14 Idionyme ou terme spécifique [SPE]

Rubrique d'extension (rubrique de discrimination). Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : dans les limites du champ terminologique retenu, et seulement dans celles-là, un termeest idionyme du terme vedette s'il désigne une notion ou un objet englobé(e) ou inclus(e) dans lanotion ou l'objet désigné(e) par le terme vedette.

De manière élémentaire mais transparente, pompe centrifuge à clapet anti-rejoulement est unidionyme (spécifique) de pompe centrifuge, qui est lui-même un idionyme (spécifique) de pompe.L'utilisateur étant, dans ce cas, guidé par des relations explicites, l'exemple n'a d'autre intérêt que defaire comprendre la relation entre un terme et son idionyme .

Il reste, néanmoins, deux problèmes que la création d'une rubrique spécialisée de plein droit viseà résoudre. D'une part, la relation d'inclusion d'un objet, d'un processus, ou d'une notion dans un(e)autre n'est pas toujours explicite ou transparente.

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processus, ou d'une notion dans un(e) autre n'est pas toujours explicite ou transparente. D'autre part,seules les idionymies effectives dans les limites du champ concerné doivent être spécifiées.

6.3.15 Isonyme ou terme de même niveau [ISO]

Rubrique d'extension (rubrique de discrimination). Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : dans les limites du champ terminologique retenu, et seulement dans celles-là, un termeest isonyme du terme vedette s'il appartient à la même série complémentaire, contrastive ouoppositionnelle que ce terme vedette. Les isonymes sont donc des termes dont les référentsappartiennent à une même catégorie ou à un même type ou, si l'on préféré, des termes ayant un mêmepantonyme de niveau directement supérieur (termes rattachés à un seul et même terme générique).Ainsi, transporteur à bande, transporteur à chaînes, transporteur à courroies, transporteur à galets,sont des isonymes dans une terminologie de la scierie, puisqu'ils remplissent des fonctionscomparables et sont, littéralement, complémentaires. Es ne le seraient plus, au sens strict du terme, si,toujours dans les mêmes limites de domaine (scierie), les uns étaient des transporteurs d'aménagé etles autres des transporteurs de reprise. Si le transporteur à chaînes et le transporteur à galets servent àl'amenage (des billes) alors que le transporteur à bande et le transporteur à courroies servent à lareprise (des planches), on obtient deux séries isonymiques (transporteur à chaînes et transporteur àgalets, d'une part, transporteur à bande et transporteur à courroies, d'autre part) selon le principe quiveut que des isonymes vrais ou isonymes au premier degré aient un même pantonyme de niveau di-rectement supérieur. En tout état de cause, dans notre exemple, transporteur d’amenage ettransporteur de reprise sont isonymiques, puis antonymiques (puisqu'ils renvoient à deux fonctionsinverses l'une de l'autre).Problème : si les relations d'isonymie transparaissent lorsqu'il y a noyau ou pivot commun,l'organisation précise d'un champ terminographique peut conduire à spécialiser les relationsd'idionymie. On pourra naturellement faire valoir que les données concernées relèvent del'encyclopédie mais nul ne peut raisonnablement contester l'intérêt que présente pour le traducteur lastipulation des corrélations à l'intérieur du champ sur lequel il se renseigne. Comment, sauf formationou pratique préalable, un utilisateur de données terminologiques pourrait-il savoir que FG, TD, RD,RTS, CTS, DSR, SG, DCD, TC, RC, RI (liste non limitative) sont isonymiques dans le domaine de lacommunication par modems ?Le synonyme et l'antonyme sont deux isonymes spécialisés du terme vedette.

6.3.16 Note linguistique [NL]

Rubrique de caractérisation (rubrique de discrimination). Constitue une rubrique terrninologiquevraie.

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Les données terminologiques et terminographiques 51

Définition : la note linguistique contient toutes les données linguistiques autres que celles figurantdans des rubriques spécialisées traitées de plein droit. Elle explique et développe par ailleurs lesdiverses codifications linguistiques éventuellement effectuées dans les rubriques spécialisées,notamment lorsqu'il y a mention d'une zone d'emploi spécifique. Elle renseigne pleinement sur lescaractères linguistiques des éléments traités dans la fiche ou dans le dossier. Elle peut ainsi, selon lescas, confirmer l'usage exclusif du pluriel, expliquer telle condition d'usage, confirmer les formesirrégulières, mettre en garde contre un risque de confusion de tenues, préciser le risque induit par ladérivation irrégulière, justifier les oppositions et classements de formes à la rubrique des synonymes,des variantes, ou autres, répercuter les commentaires linguistiques des techniciens et, le cas échéant,proposer des rappels étymologiques ou des indications relatives à la prononciation ou à l'évolutionphonétique.

La note linguistique contient toute donnée pertinente d'ordre linguistique expliquant oudéveloppant les indications déjà présentes dans les autres rubriques à caractère linguistique.

Lorsque la note linguistique constitue la seule rubrique de nature linguistique (ou presque), elledevient le fourre-tout dans lequel s'entassent, pêle-mêle, les données d'usage, les mentions del'organisation des relations entre les termes, et ainsi de suite.

6.3.17 Note technique [NT]

Rubrique de caractérisation (rubrique de discrimination). Ne constitue pas toujours une rubriqueterminologique vraie.Définition : la note technique spécifie les caractères techniques du référent du terme dans les limites

du champ traité. Les caractères techniques expliquent comment le référent est traité ou fonctionnedans le champ concerné.

A titre d'exemple, une note technique peut, sous réserve que ces caractères soient réellementsignificatifs, spécifier la forme, le poids, le principe de fonctionnement, la vitesse, le débit, lacouleur, le matériau, la pression de fonctionnement, les raccordements d'un appareil ou lesingrédients, phases, taux d'humidité, température, vitesse, rythme, pression relatifs à un processus oules attributions, fonctions, correspondants, supérieurs hiérarchiques, qualifications d'une personne, outoute combinaison utile de caractères fonctionnels de tout référent d'un terme vedette.Caractères et statut de la note technique : la note technique constitue vraisemblablement, de par soncaractère encyclopédique, la donnée la plus utile au profane. Elle remplit une fonction documentaire.Elle peut même intéresser le professionnel qui n'accorde généralement que peu d'importance réelleaux définitions.La note technique est le complément spécifique de la définition avec laquelle elle partage la tâche derenseigner l'utilisateur sur le référent du terme vedette. Elle spécifie l'élément différenciant deshomonymes à l'intérieur d'un même champ ou d'un champ à l'autre.

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52 Terminologie

des homonymes à l'intérieur d'un même champ ou d'un champ à l'autre.La véritable différenciation entre homonymes relève de la note technique dont les contenus sont

toujours spécifiques et déterminés par les limites du champ concerné. Nous savons en effet que ladéfinition est générique alors que la note technique est spécifique. Pour reprendre un exemple déjàcité, la définition de congélateur demeure invariante quel que soit le domaine ou secteur de référencemais la note technique est chaque fois différente selon les conditions d'utilisation du congélateur. Il yaura donc autant de fiches que de notes techniques différentes pour une seule et même formelinguistique.

La note technique constitue l'élément différentiel, spécifique, concret, spécialisé,encyclopédique, alors que la définition constitue l'élément unificateur, abstrait, générique, des formeslinguistiques.

Exemple: note technique concernant les produits de démoulage.Les produits de démoulage autorisés en France sont :

A : des produits minéraux convenablement purifiés (qualité codex) et très stables (huile de vaseline),B : des corps gras végétaux ou animaux (huile d'arachide, graisse de coprah, huile de résinedésodorisée, saindoux, beurre) et des cires (abeilles camaula),C : des émulsions comportant un ou plusieurs des composants de la catégorie B ci-dessus dont laviscosité permet une bonne adhérence aux parois et évite la pénétration dans la pâte.

La boulangerie française utilise pour le graissage des plaques et des moules les produits descatégories B et C présentés sous forme traditionnelle ou sous forme d'aérosols (auquel cas seulscertains propulseurs tels le protoxyde d'azote sont autorisés).

La note citée est très complexe. Dans la majorité des cas, les contenus et la formulation sontextrêmement succincts.Justifications de la note technique : s'il est possible de réduire les contenus des notes techniques, ilne semble guère souhaitable de s'en dispenser totalement. En effet, les consommateurs privilégiés determinologies que sont les traducteurs et rédacteurs ne peuvent guère se contenter d'apparierdirectement des termes sans acquérir un minimum de connaissances explicatives. Il faut leur proposerun peu du «pourquoi» et beaucoup du «comment» des choses traitées. La note technique peut ainsi,dans une très large mesure, simplifier ou éliminer le problème de documentation. Elle éclaire lescontextes et propose un récapitulatif de l'information sous-jacente que tout professionnel maîtrise,mais que le traducteur ou le rédacteur ne connaît pas toujours.

Par ailleurs, toute discipline ou activité se définissant d'abord comme un ensemble de conceptsdits opératoires et d'opérations, la note technique peut, seule, contenir les données relatives à laformation des concepts opératoires et la description ou à l'analyse des opérations.

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Les données terminologiques et terminographiques 53

La terminologie peut aussi devenir un moyen naturel d'apprentissages techniques fondamentauxet ne plus se limiter aux répertoires de formes linguistiques accompagnées de définitions dontbeaucoup sont vides ou redondantes.

Dans la pratique, la définition spontanément proposée par le technicien est en réalité une notetechnique. Quelles que soient les dénominations retenues, l'expérience prouve que le terminographedoit, pour clarifier les choses et faciliter l'utilisation des données terminologiques, recourir et fairerecourir aux deux rubriques complémentaires que sont la définition et la note technique, dont lacomplémentarité permet précisément de n'encombrer ni l'une ni l'autre.

La note technique devrait fournir ceux des éléments de la liste ci-après qui se rapportenteffectivement au référent du terme, que la norme locale considère comme pertinents, et que ladéfinition n'a pas déjà fournis :- présupposés, «formants» ou implications,- causes, moyens, origine ou conséquences, effets, résultats,- éléments chronologiquement antérieurs ou postérieurs, consécutifs, subséquents ou concomitants,- éléments identiques ou éléments différents,- éléments de mise en oeuvre,- éléments de précaution ou de mise en garde,- sous-types,plus, bien entendu, toute donnée spécifique.

La liste proposée n'est autre qu'un aide-mémoire visant à orienter la recherche de données ou àorganiser la formulation des éléments de la note technique. On accordera une place privilégiée auxsous-types du référent permettant de générer des corrélations directes entre dossiers d'un mêmefichier sans passer par les descripteurs.

Ainsi, l'un des composants fondamentaux de la note technique est la mention des diverssous-types possibles selon le schéma : «Il existe 4 types de X : … » ; «X s'oppose à Y»; «X sedistingue de Y par ... »

La note technique peut faire l'objet d'une norme de construction (voir Procédures, chapitre 9, §9.2-3).

6.3.18 Pantonyme ou terme générique [GEN]

Rubrique d'extension (rubrique de discrimination). Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : dans les limites du champ terminologique retenu, et seulement dans celles-là, tout termedont le référent englobe celui du terme vedette est le pantonyme de ce terme vedette. De manièreélémentaire mais transparente, pompe est un pantonyme (générique) de pompe centrifuge, qui estlui-même pantonyme (générique) de pompe centrifuge à clapet anti-refoulement. L'exemple n'ad'autre intérêt que de faire comprendre la relation entre un terme et son pantonyme, puisqu'il apparaît

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à l'évidence que l'utilisateur est, dans ce cas, guidé par des relations explicites.Il reste, néanmoins, deux problèmes que la création d'une rubrique spécialisée permet de

résoudre. D'une part, la relation d'inclusion d'un objet, d'un processus, ou d'une notion dans un(e)autre n'est pas toujours explicite ou transparente. D'autre part, seule la pantonymie effective dans leslimites du champ concerné doit être spécifiée.

Dans un champ terminologique donné, un terme ne peut en principe avoir qu'un seulpantonyme. Le pantonyme peut se confondre avec le type mais le type ne se confond pas toujoursavec le pantonyme.

6.3.19 Source [SCE]

Rubrique de validation. N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Définition : document ou personne attestant de l'emploi du terme ou de l'existence et de la validitéeffectives de la donnée figurant dans la rubrique à laquelle est associée la sous-rubrique de source.

Justification : . la mention de la source de chaque donnée entrée dans le dossier est obligatoire. Ellerépond à la fois aux exigences du critère de fiabilité qui veut que toute donnée soit attestée et à cellesdu critère de sûreté d'utilisation qui commande de fournir à l'utilisateur toutes les garantiesnécessaires. Tout utilisateur saura ainsi que la donnée n'est pas une donnée «fabriquée». Toututilisateur averti jugera de la qualité probable de la terminologie en fonction de la nature de la sourcecitée.

6.3.20 Soutiens [SOU]

(Rubrique de relations publiques). N'est pas, à proprement parler, une rubrique terminologique.Les chasseurs de primes ou de contrats terminologiques reconnaîtront dans cette rubrique le lieu

de l'expression de leur reconnaissance éperdue envers les services, organismes, institutions,fédérations, ou autres groupements, Conseils et Directions, aux crédits desquels les fiches ou dossiersdoivent d'avoir vu le jour. Les parrains terminologiques ne sont pas si nombreux que l'on puisse sepermettre de passer leurs encouragements sous silence.

6.3.21 Statut [STT]

Rubrique de discrimination. Constitue une rubrique terminologique essentielle.Définition : statut du terme au regard des usages. Le statut est spécifié au moyen d'indications dutype: normalisé, recommandé, conseillé, (d'usage) dominant, néologisme non évalué, terme detraducteur, déclassé (par l'usage), déconseillé, proscrit ou interdit ou encore désuet, rare, récent,néologisme non évalué, terme de traducteur, déclassé (par l'usage), déconseillé, proscrit ou interdit ouencore désuet, rare, récent, néologisme.

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Les données terminologiques et terminographiques 55

ou encore désuet, rare, récent, néologisme. En France :- un terme est dit «normalisé» s'il a été déclaré norme par une Commission nationale de terminologie(en France, par une Commission ministérielle de terminologie) et s'il a fait l'objet d'un arrêté paru auJournal Officiel de la République française ou dans l'un des Bulletins officiels. La liste des élémentsnormalisés peut être obtenue auprès des organismes de normalisation (Afnor, ISO) ou auprès de laDélégation générale à la langue française;- un terme est dit «recommandé» s'il a fait l'objet d'une recommandation de la part d'une Commissionnationale de terminologie ou de la part d'un comité d'experts appartenant à un organismeprofessionnel autorisé statuant en matière de terminologie ;- un terme est dit «conseillé» lorsque, en l'absence de décision normative ou de recommandationofficielle, un groupe dont l'autorité est reconnue dans le champ d'activité concerné considère qu'il estsouhaitable de lui accorder une priorité d'utilisation ;- un terme est dit «dominant» lorsqu'il a préséance sur les termes concurrents et est sanctionné parl'usage. Son caractère dominant n'en fait pas ipso facto la meilleure dénomination ;- un terme est dit «néologisme» non évalué lorsqu'il s'agit d'un emprunt ou d'une création récentedont les usages ne sont pas encore fixés ;- un terme est dit «terme de traducteur» lorsque la seule attestation de son existence est unetraduction ;- un terme est dit «déconseillé» lorsqu'un groupe dont l'autorité est reconnue dans le champ d'activitéou d'expérience concerné émet des réserves à son endroit ;- un terme est dit «déclassé» lorsqu'une décision normative ou une recommandation lui a préféré unconcurrent ou lorsque l'usage l'abandonne ;- un terme est dit «proscrit» ou «interdit» lorsqu'il correspond à une forme fautive.

Lorsque le terme a fait l'objet d'une décision normative ou d'une recommandation, la mention deson statut est suivie de celle de l'organisme ou du groupe auquel on doit l'intervention concernée.

On utilisera ainsi des mentions de type : recommandé (CCITT) ou dominant (INRA LE RHEU)ou normalisé (Commission ministérielle de terminologie de l'Informatique)

6.3.22 Stéréotypes phraséologiques [PHR]

Rubrique d'extension. Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : ensemble des combinaisons stéréotypées dans lesquelles entre le terme vedette. Lescombinaisons phraséologiques sont des variantes ultra-restrictives du contexte en même temps quedes formules figées.

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Justifications : en matière d'usage, le stéréotype phraséologique constitue l'une des données les plusriches en ce sens qu'il représente la forme bloquée de l'indice socio-linguistique et socio-technique.L'un des problèmes majeurs du traducteur et du rédacteur réside dans la difficulté à intégrer lestermes dans les locutions naturelles, témoignant ainsi de la maîtrise du jargon dénotant implicitementune connaissance et une compétence techniques. Les stéréotypes phraséologiques concernent biendavantage le rédacteur que le traducteur puisqu'il n'a aucun point d'appui dans une autre langue.

Exemples : en gestion de production, le terme codification entre dans les stéréotypes suivants :codification au moyen de caractères numériques, bonne codification, mauvaise codification,codification générale dans l'entreprise, problèmes de codification générale, codification plus oumoins adaptée, changement de codification, coûts induits par la codification, mise en place de lacodification, permanence de la codification, codification aussi simple que possible, codification àcaractère évolutif, etc.

Si nombre des stéréotypes sont assimilables à des termes, bien des combinaisons semblentrelativement libres. Or, quiconque a déjà pratiqué la traduction et la rédaction sait pertinemment querien n'est jamais sûr en matière de combinaisons et qu'il vaut mieux un répertoire, même limité, qu'unfeu d'artifice de supputations.

6.3.23 Synonyme [SYN]

Rubrique d'extension. Constitue une rubrique terminologique vraie.Définition : dans les limites du champ terminologique retenu, et seulement dans celles-là, le termeparfaitement substituable au terme vedette en est le synonyme. La synonymie est une notion ultra-restrictive exigeant que soient satisfaites en même temps deux conditions absolues qui sont, entre leterme et le synonyme, l'identité de référent dans le cadre d'une identité d'indexation PLUS l'identitédes conditions d'utilisation. Lorsque ces deux conditions sont remplies, les synonymes sontparfaitement substituables l'un à l'autre.

Au sens où nous l'entendons, la synonymie est un phénomène extrêmement rare. Dès l'instant oùdeux termes désignant le même référent n'ont plus exactement les mêmes conditions d'emploi, l'un estnécessairement la variante de l'autre puisqu'ils ne sont plus parfaitement substituables l'un à l'autre. Lanon-synonymie peut être due à une simple différence de niveau d'usage.Justification : à condition qu'il s'agisse de synonymie vraie au sens spécifié ci-dessus, les cas desynonymie font partie des données importantes de la terminographie. La synonymie permet, enconservant rigoureusement la même valeur, de varier les désignations lorsque se posent descontraintes de nombre de caractères ou des contraintes stylistiques.

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Les données terminologiques et terminographiques 57

Les cas de synonymie vraie sont extrêmement rares en terminologie puisque, par définition,l'utopie terminologique repose sur la singularité des désignations. Le processus de normalisationterminologique n'est d'ailleurs, à cet égard, qu'un processus d'élimination des synonymes puisqu'ilaboutit à privilégier l'une des désignations au détriment des désignations concurrentes qui endeviennent des variantes.

Les relations entre terme meure, synonyme, et variantes, reposent sur des définitions des statutsrespectifs d'unités de désignation concurrentes au moment où s'établit la terminologie. Le termemaître peut ainsi être une forme tronquée (sigle ou acronyme) et non une forme développée. Le termedéveloppé peut perdre le statut de terme maître au profit d'une autre unité de désignation dont ildevient alors une variante.

6.3.24 Terme, dit terme vedetteRubrique de dénomination. Rubrique d'ancrage des données.

La rubrique du terme vedette portera, le cas échéant, le code de la langue du terme. Ainsi: FGpour «français général» ou EN pour «English».Définition : le terme ou terme vedette ou vedette terminologique est l'unité de désignation à laquellese rapportent toutes les données du dossier. Il peut correspondre à un mot orthographique ou à unensemble de mots (dit «empilage» ou «monstre» lorsqu'il est de taille considérable) ou à uneexpression ou locution ou à toute forme tronquée (sigle, acronyme, ou autre) spécifique etspécialisé(e).

La spécificité naît de l'appartenance au champ pré-découpé ou pré-délimité. La spécialisationdéfinit le statut d'unité terminologique par opposition à celui de «mot» relevant du vocabulairegénéral.

La définition du terme repose sur trois postulatsPostulat 1 Si le mot orthographique peut constituer un terme, le terme se réduit très rarement à

un seul mot orthographique.Postulat 2 L'inventaire des termes pourra comporter des hybrides dont les référents ne sont pas

spécialisés mais dont les occurrences le sont. Il s'agit de mots de forte récurrenceutilisés en rapport avec le domaine concerné.

Postulat 3 Au sens strict, un terme est une unité de désignation complète dans les limites d'unchamp d'activité ou d'expérience de l'individu ou du groupe.

Les corollaires sont les suivantsCorollaire 1 : Toute forme linguistique (mot, ensemble de mots, locution, ou expression) désignant

deux ou plusieurs objets ou personnes ou concepts ou processus ou procédésdifférenciés dans un seul et même domaine ou dans des domaines ou champsdifférents correspond en fait à deux ou plusieurs termes différents et fait l'objet

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d'autant de fiches ou dossiers qu'il existe de caractères différentiels. Le dossier duterme est donc uninotionnel.

Corollaire 2: Le terminographe traite chaque unité terminologique dans des limites on ne peut plusrestrictives, quitte à cumuler et juxtaposer des fiches concernant une même forrnelinguistique pour rendre compte de la totalité des extensions de référenciation decette forme linguistique. Toute option différente conduit à compliquer la gestion desdonnées terminologiques, puisque la fiche doit alors faire l'objet d'une indexationmultiple.

Corollaire 3 : Le seul moyen de parvenir à la relation bi-univoque entre désignation et chosedésignée consiste à resserrer au maximum les conditions dans lesquelles telle chosedésignée porte telle désignation, et réciproquement.

Le terminographe devra (voir Procédures, chapitre 9, § 9.2.3) décider si la notion de termevedette se spécialise de telle sorte que seuls les termes maîtres (termes dominants dans une série determes concurrents renvoyant à un même référent) peuvent constituer des vedettes de dossiers ou si,au contraire, toute unité de désignation peut, quel que soit son statut, faire l'objet d'un dossier.

6.3.25 Usage ou nature [USG]

Rubrique de caractérisation (rubrique de discrimination). Constitue une rubrique terminologiquevraie. Définition : marques grammaticales de catégorie, genre et nombre.Justification : les catégories d'usage sont indispensables dans toutes les langues. Les codes d'usageremplacent les articles ou autres déterminants dont la rémanence interdirait tout classementalphabétique réel. La mention des codes d'usage est de la plus haute importance en cas de traitementd'unités terminologiques réduites à un ou deux mots orthographiques dans des langues telles quel'anglais dont on sait qu'elles comportent des homographes qu'opposent seules leurs catégoriesgrammaticales avec, parfois, des divergences sémantiques considérables.

6.3.26 Variante [VAR]

Rubrique de dénomination. Rubrique de discrimination. (Rubrique d'extension). Constitue unerubrique terminologique essentielle.Définition : dans les limites d'un champ terminologique donné, et seulement dans celles-là, un termedésignant le même référent que le terme vedette mais dans des conditions différentes (et qui ne lui estdonc pas parfaitement substituable) est une variante de désignation concurrente de ce terme vedette.La variante peut être orthographique (reproduite dans le respect des majuscules, minuscules, signes

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de ponctuation interne), locale (y compris par incidence de termes-maison), chronologique ouhistorique. Elle peut se rapprocher de la synonymie sans jamais se confondre avec elle.

La rubrique de variante reçoit en priorité toutes les formes tronquées par siglaison, abréviation,formation d'acronymes, sauf lorsque la forme dominante est la forme tronquée, auquel cas la formedéveloppée devient variante de la forme tronquée.Justification : compte tenu de l'impossibilité de prévoir la forme à partir de laquelle s'effectuera larecherche des données, la fiche ou le dossier concernant le terme vedette doit donner directementaccès à toutes les formes répertoriées et donc à toutes les variantes de désignation. Elle doit en mêmetemps opposer terme vedette et variantes, d'une part, et synonyme et variantes, d'autre part.

Exemple de variante régionale : France, certaines régions, recapage est une variante de«ouillage» (désignant en vinification , l'addition de vin identique et absolument sain aux fûts qui sesont partiellement vidés au cours de la fermentation, créant un vide entre le liquide et la paroi.)

Exemple de variante locale: Rennes, Université de Rennes 2, Service Informatique pour laRecherche et l'Enseignement, Canada dry pour micro-ordinateur (micro-ordinateur dont la coque,vidée des composants initiaux réformés abrite un compatible IBM-PC1 reconstitué). Le matériel enquestion ayant été remplacé par de l'authentique, cette variante s'est éteinte. Ou encore, dans lesmêmes limites, diésel pour désigner l'imprimante la plus bruyante du parc.

6.3.27 Zone [ZNE]

(Rubrique de discrimination). (Rubrique d'indexation). Constitue une rubrique terminologiquevraie.Définition : aire géographique à l'intérieur de laquelle le terme est employé. Peut être un pays, unétat, une province, une région, une ville, un service, une entreprise, etc. Indexation de variantesnationales, régionales, ou locales. Les variantes-maison font l'objet d'une indexation spécifique pardescripteur spécifique (voir ci-après : indexation)

Exemples : titre de gouvernement est un canadianisme, zone frontière douanière est unluxembourgisme, tarif fiscal est réservé à la Suisse, ordonnance de police est un belgicisme.Justification : la mention de zone fournit un critère d'utilisation du terme. Il est utile de savoir, parexemple, que tel appareil utilisé pour le broyage de la canne à sucre porte des noms différents selonles îles ou que tel terme est un canadianisme ou que tel autre terme relatif à la culture des

1 Marque déposée

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choux-fleurs que le monde entier envie à la Bretagne n'est utilisé que dans la région de Saint-Pol deLéon.Règle absolue : le terminographe ne doit porter nul jugement de valeur sur quelque variante régionaleou locale que ce soit ou pour quelque raison que ce soit. Il a pour fonction d'enregistrer les usages etnon de les codifier. Il doit en particulier se persuader que telle variété de telle langue n'est pasintrinsèquement meilleure que telle autre.

6.4 Contenus des rubriques d'indexation

6.4.1 Définition et présentation des rubriquesLes indexations constituent, au propre comme au figuré, les clés de la fiche. Elles ont pour fonctionde délimiter les conditions d'extraction et de validation des données consignées dans le dossierterminologique. L'indexation requiert le plus grand soin : toute erreur peut entraîner une erreurd'utilisation des données ou du terme. Elle s'effectue au moyen de descripteurs dont l'une desdénominations anglaises, separators, spécifie leur fonction de discrimination entre termes. Lesdescripteurs ont pour fonction de décrire [d'où leur nom] les caractéristiques des termes, et depermettre les tris entre dossiers ou fiches. Dans les faits, les conditions d'usage et la zone d'emploisont également des descripteurs des termes.

Les fonctions des descripteurs; varient selon que le fichier terminologique fait l'objet d'unegestion manuelle ou d'une gestion automatique. En gestion manuelle, les descripteurs sont un indexsimple délimitant les conditions de validité des données de la fiche. Ils spécifient, par exemple, ledomaine ou le secteur. Ils permettent de différencier des tenues concurrents ou des emploisconcurrents de mêmes tenues. En gestion informatique, les descripteurs ne sont pas un simple index.Ils sont aussi et surtout un système de balisage et de tri permettant de constituer des ensembleshomogènes de fiches ou dossiers répondant à un même critère ou à un même ensemble de critères. Cesont eux qui, par exemple, permettent de constituer les sous-dictionnaires.

Si l'on exclut toute considération relative aux capacités du logiciel, la précision des tris entredossiers est directement corrêlée au nombre de niveaux d'indexation et au nombre de possibilités decombinaisons de descripteurs différentiels par niveau. Cependant, si la multiplication des niveaux dedescription puis du nombre de descripteurs par niveau est souhaitable dans l'absolu, la réalitécommande d'utiliser un système économique et gérable. Il faut donc s'en tenir à un nombreraisonnable de niveaux afin que toute personne éventuellement sollicitée pour indexer des fiches s'yretrouve et à un nombre de descripteurs par niveau tel que chacun d'entre eux ait un rendementsignificatif : s'il faut utiliser 150 descripteurs pour traiter 450 fiches, le rendement moyen de chaquedescripteur est, à 1 pour 3, pour le moins médiocre. Il faut donc tenter de concilier les objectifs deprécision et de justesse d'indexation, qui incitent à multiplier les descripteurs, et les contraintes

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d'économie, qui imposent une limitation du nombre de descripteurs. Il faut en même temps prendre encompte les interrogations naturelles ou spontanées des utilisateurs et donc tenter de prévoir lessystèmes de description qu'ils utiliseront spontanément.

6.4.2 Comprendre les principes de base de l'indexationPour comprendre le principe d'indexation des fiches ou dossiers terminologiques, il faut savoir queles descripteurs sont utilisables en conjonction avec les opérateurs booléens (du nom de Boole à quil'on doit l'algèbre du même nom) que sont et, ou et sauf.

Supposons un dictionnaire automatique dont les fiches peuvent être indexées par les descripteurssuivants, formant embryon de système d'indexation d'un dictionnaire du commerce international :- domaine banque, transport, douane, assurance;- secteurs crédit, paiement, encaissement, air, mer, rail, route, fleuve, droits, réglementation,contrôle, police, clause, sinistre, risque;- type : document, matériel, équipement, agent, contrat.

On peut, à partir de ces descripteurs, en les combinant aux opérateurs Booléens et/ou/sauf,constituer des sous-dictionnaires incluant tous les dossiers portant un même descripteur ou une mêmecombinaison de descripteurs. Dans notre exemple, la recherche des dossiers indexés par «banque ouassurance», mobiliserait tous les dossiers relevant du domaine de la banque ou du domaine del'assurance. Parallèlement, la recherche des dossiers indexés par «paiement ou encaissement»,mobiliserait tous les dossiers indexés par paiement et tous les dossiers indexés par encaissement.

A l'inverse, la recherche des dossiers indexés par «banque et douane», ne mobiliserait que lesdossiers portant à la fois le descripteur banque et le descripteur douane (en clair, tout ce qui concerneen même temps la banque et la douane). Un dossier n'étant pertinent que s'il est décrit à la fois par ledescripteur banque et par le descripteur douane, on obtiendra les dossiers des documents bancairesdemandés par la douane et ceux des documents douaniers nécessaires aux opérations bancaires. Pourprendre un exemple complémentaire, on spécifierait les descripteurs «paiement et encaissement» pourobtenir toutes les fiches (et seulement celles-là) qui sont indexées à la fois par paiement et parencaissement. Le résultat sera mince puisque les deux descripteurs sont antinomiques. En dernierlieu, la recherche des dossiers indexés par «banque sauf douane» conduit à sélectionner les seulsdossiers qui, indexés par banque, ne sont pas en même temps indexés par douane ou, en d'autrestermes, à exclure de la série indexée par banque toute fiche indexée par douane.

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Même si l'abord de la logique est parfois rude, on comprend que les combinaisons dedescripteurs permettent des tris extrêmement poussés. Dans un système évolué, on peut, par exemple,obtenir toutes les fiches (et seulement celles-là) qui sont indexées à la fois par douane et banque maispas par document ni par agent. Et, bien entendu, les tris sont possibles en cascade par délimitation deplus en plus fine des équations de recherche spécifiant les critères de pertinence des fiches oudossiers.

En gestion papier, on utilisera des descripteurs complexes de type filtration du lait surmembrane. En gestion informatisée, on pourra adopter le même principe ou combiner entre eux desdescripteurs simples sans spécifier la nature exacte du lien qui les unit. On peut donc utiliser desdescripteurs simples correspondant au mot orthographique et combinables à volonté. Ceci renforce lecaractère d'économie des descripteurs puisqu'ils forment, deux à deux, quantité de descripteursadditionnels. Ainsi, à titre d'exemple, si le descripteur effectif est «Filtration du lait sur membrane»,on utilisera trois descripteurs libres «lait / filtration / membrane» pour faire en sorte que filtrationpuisse se combiner, dans un autre champ, avec bière, vin, eau, eaux usées, huiles, protéagineux etainsi de suite, sans qu'il soit nécessaire de multiplier des combinaisons bloquées, puisque l'équation«lait et filtration et membrane» sélectionnera toutes les fiches concernant la filtration du lait surmembrane et que, mieux encore, on pourra utiliser des combinaisons de type «lait et filtration saufmembrane» pour obtenir tout ce qui concerne la filtration du lait, à l'exception (exclusion) de lafiltration sur membrane.

La précision des indexations se renforce si l'on spécialise les descripteurs par niveaux et sichaque descripteur peut s'utiliser aux différents niveaux prévus. Entendons par là que, au lieu dejuxtaposer des descripteurs sur une même ligne comme ci-dessus, on peut les classer par catégoriespour définir plusieurs niveaux de sélection. Ceci permet de lever l'ambiguïté de descripteurs telsdocument dans le champ du commerce international.

Le problème posé dans ce cas-type tient à la relation entre le descripteur et la chose décrite. Eneffet, dans le domaine du commerce international, (i) un connaissement est un document, (ii) unesignature autorisée n'est pas un document mais y figure,(iii) un transbordement nécessite laprésentation de documents.

On pourrait multiplier les exemples à l'envi mais il suffit de noter que, à moins de créer descatégories de descripteurs (qui sont des catégories de types de relations entre les descripteurs et leschoses décrites), le dossier connaissement, le dossier signature autorisée, et le dossiertransbordement porteront le même descripteur document et il appartiendra à l'utilisateur dedéterminer la nature de la relation entre document et chacun des termes qu'il décrit.

Supposons au contraire que l'on décide de créer trois catégories de descripteurs correspondant àtrois types spécifiques de relations "descripteur-chose décrite". Soient, donc, une catégorie dedescripteurs de «secteurs», une catégorie de descripteurs de «types», et une catégorie de descripteursde «liens». Dans cette hypothèse, les trois dossiers ci-dessus sont toujours indexés par document,

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Les données terminologiques et terminographiques 63

mais chacun l'est selon une catégorie spécifique. Ainsi, connaissement est indexé par type =document (puisque le connaissement est un type de document), signature autorisée sera indexée parsecteur = document (puisque la signature autorisée figure sur les documents et que les documentsou instruments sont assimilables à un secteur) et transbordement sera indexé par lien = document(puisque tout transbordement requiert des documents).

Il apparaît ainsi que le lien peut constituer une variante de la relation d'appartenance à un secteurou domaine et que, d'autre part, on pourrait, si la nécessité s'en faisait sentir, définir des types de liensspécifiques.

Les éléments qui précèdent n'ont d'autre fonction que de faire comprendre le principe général del'indexation et de poser certaines questions fondamentales ou certains principes essentiels dontl'expérience prouve qu'ils ont une incidence extrêmement positive sur la gestion des donnéesterminologiques.

L'indexation est souhaitable : elle contextualise le terme et délimite ses conditions d'utilisation;elle réduit la quantité d'information renvoyée en note technique et en note linguistique; elle donne lesclés des fiches; elle autorise la constitution de fichiers et sous-fichiers homogènes. L'indexation estindispensable dans l'éventualité d'une gestion informatique visant à exploiter les corrélations entredossiers appartenant à un même fichier ou à des fichiers différents. L'indexation doit être optimiséepar utilisation de descripteurs simples combinables à volonté et par création de catégories spécialiséescorrespondant à autant de types de relations entre descripteurs et choses décrites.

Il reste, une fois ces principes assimilés, à définir les catégories standard de descripteurs et lesmodalités d'indexation.

6.4.3 Clés d'indexationLes rubriques d'indexation sont classées par ordre alphabétique, à l'exclusion des rubriques dedomaine et de secteur qui, en raison de leur évidente complémentarité, sont traitées conjointement

Domaine [Niv3]Le domaine désigne littéralement le domaine d'application du terme. Il constitue le descripteur le pluslarge et donc le moins sélectif. Il devra être aussi strictement et clairement délimité que possible.Lorsque l'indexation prend appui sur une pré-définition du domaine, toutes les fiches d'un mêmefichier doivent normalement porter le même descripteur de domaine. Le domaine est le niveau le pluslarge de délimitation de champ (niveau 3).

Secteur [Niv2]Le secteur désigne l'une des subdivisions du domaine de référence. Le découpage en secteurs posedes problèmes qui, à moins que l'on ne dispose par avance d'un thésaurus ou arbre des domaines (et

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64 Terminologie

des secteurs) codifiant les subdivisions, ne pourront être résolus que grâce à la collaboration deprofessionnels. Les fiches ou dossiers d'un même fichier terminologique portent normalementdiverses références de secteurs. En vertu du principe de l'univocité, une fiche ne peut porter qu'unseul descripteur de secteur à moins - cas rarissime - que toutes les données relatives à un terme soientstrictement identiques pour deux ou plusieurs secteurs de référence. Dans l'hypothèse où aucunélément spécifique ne différencie des types, des utilisations, ou quelque autre caractère que ce soit, del'élément désigné par un terme vedette, le dossier relatif à ce terme vedette pourra porter plusieursréférences simultanées de secteurs. Les dossiers éventuellement consacrés aux hybrides ou termes envoie de spécialisation ou de déspécialisation présentant des fréquences d'occurrences élevées dans lesdocuments pertinents ne portent de mentions de domaine ou de secteur que si celles-ci sontréellement spécifiques. Il n'existe aucune ligne de démarcation stricte entre domaine et secteurs. Onpeut tout au plus poser dans l'absolu qu'un domaine est nécessairement plus vaste qu'un secteur (qu'ilinclut) et que, inversement, un secteur est plus petit qu'un domaine (subdivisé ou subdivisable) ensecteurs. Il faut, en l'absence de thésaurus ou d'arbre des domaines universellement adopté, définirclairement les procédures de délimitation de domaines et secteurs. [Voir : Procédures d'indexation].

Lien [LIE]Les liens représentent, entre termes vedettes et descripteurs, des corrélations autresque cellesspécifiées par les catégories de type, secteur, domaine, terminologie-maison, ou par toute autrecatégorie que dégagerait l'affectation des rubriques provisoirement non affectées.

Comptant parmi les plus importantes, les descriptions par liens sont les plus délicates à manier.Il importe en particulier de noter que les liens marquent des relations entre la vedette et certainsdescripteurs et non pas des relations directes entre la vedette et d'autres termes (ces dernières étantdites corrélations). Et le fait que certains descripteurs de liens soient en même temps des termesvedettes du fichier ne peut que compliquer les choses. La rubrique de lien(s) n'est remplie que si unlien réel existe : il ne s'agit en aucune façon de créer artificiellement des liens.

Terminologie-maison [TM]La rubrique d'indexation TM sert à spécifier les restrictions d'usage des terminologies-maison. Saufcontrainte de longueur de champ ou d'harmonisation de travaux d'équipe, le système de notation des«maisons» est libre.

Type [Niv1]Le type désigne la catégorie à laquelle appartient le référent du terme vedette. Il marque généralementle plus petit dénominateur commun de la série isonymique à laquelle appartient le référent. Ledescripteur du type reprend généralement, mais pas nécessairement, le premier mot de la descriptionou de la définition normalisée. Les descripteurs du type sont le plus souvent des descripteurstransversaux, non asservis aux découpages en domaines ou secteurs ou sous-secteurs.

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Les données terminologiques et terminographiques 65

Il s'agit de notions aussi précises que possible indiquant clairement «de quoi il s'agit».Sauf codification a priori, le degré de précision du descripteur de type varie selon les

circonstances. Il peut s'agir d'une mention générale telle que dispositif, processus, procédé,programme, caractère, personne, mécanisme, appareil, pièce, composant, matériau, etc. Il peut s'agirde mentions précises du type ergot de retenue, nomenclature fictive, goupille, etc. La nature, lenombre, et les degrés de différenciation des descripteurs de types varient selon les champs traitésmais le caractère transversal réduit partiellement leur diversification. Le descripteur du type doit êtreaussi spécifique que possible. Il marque le niveau le plus bas de regroupement ou plus petitdénominateur commun des référents. A titre d'exemple, il vaut mieux créer le type disque dans uneterminologie de l'informatique plutôt qu'un type mémoire de masse dont l'un des sous-types seraitdisque. Il n'est pas exclu que le descripteur du type se confonde avec le descripteur de secteur(lorsque, comme ci-dessus, la remontée vers le descripteur du type s'effectue sur le même axe que laremontée vers les descripteurs de secteur, puis de domaine) ou avec le terme générique. On devraconsidérer qu'il s'agit en l'occurrence de cas particuliers et poser en principe que le descripteur detype est de nature transversale. Un dossier ne peut comporter qu'un seul descripteur de type marquantla première étape des recoupements, regroupements et recouvrements fondant l'indexation.XI, X2, X3, ... XnConstituent un ensemble de rubriques de secours, initialement sans affectation, mais susceptibles deservir dès l'instant ou la nature des données solliciterait une forme d'indexation particulière. Lesrubriques ainsi réservées peuvent servir, par exemple, à la mention de modèles de machines ou derenvois à des types d'annexes spécifiques (numéro du schéma annexé décrivant le processus traitédans la fiche ou spécifiant le moment de la phase décrite dans un processus global), et ainsi de suite.A titre d'exemple, une terminologie de la comptabilité pourrait faire apparaître la nécessité de créerune indexation spécifique reposant sur les postes et leur numérotation. Les rubriques XI à Xnconstituent le seul véritable élément de liberté du terminographe.

MémentoListe des rubriques ou catégories de données à envisager dans la perspective de la création de fichesou dossiers terminologiques, par langue (classement alphabétique).Aide-mémoire [AMM] : Aide-mémoire simple à l'usage de l'auteur. Directives éventuelles données àl'auteur de la fiche par le terminologue ou le réviseur. Peut servir à la messagerie.Annexes [cf] : Données à caractère non linguistique ou extensions de nature encyclopédique.Antonyme [ANT] : Terme opposé au terme vedette dans une série isonymique.Auteur [AUT] : Auteur de la fiche.

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Composé(s) [COM] : Termes incluant le terme vedette.Confidentialité [CFD] - Mention du code de confidentialité.Contexte [CTX] Contexte d'emploi du terme.Contrôle [CTR] Nom et qualité de la personne ayant assuré le contrôle de validation des données.Mention éventuelle de la cote de fiabilité.Corrélat(s) [CORI : Terme dont la corrélation avec le terme vedette ne relève d'aucune des catégoriesspécialisées que sont la synonymie, la variance, l'antonymie, etc.Date [DAT] : Date de création, puis date de dernière mise à jour des données de la fiche.Définition [DEF] Définition du terme vedette (de préférence sur schéma normalisé).Dérivé(s) [DER] Termes de même racine que la vedette mais de catégorie(s) différente(s).Les dérivations irrégulières sont citées.Domaine [Niv3]: Second niveau de généralisation ou d'abstraction de champ par rapport au référentdu terme vedette.Idionyme(s) [SPE] : Terme spécifique par rapport au terme vedette.Isonyme(s) [ISO] : Terme de même type que le terme vedette.Liens [LIE] : corrélations entre terme et descripteurs, autres que les corrélations spécialisées dedomaine, secteur, type, etc.Niv 1 voir typeNiv 2 voir secteurNiv 3: voir domaineNote linguistique [NL] : Note spécifiant toutes les caractéristiques linguistiques du terme qui nerelèveraient d'aucune rubrique spécialisée.Note technique [NT] : Note spécifiant les caractéristiques techniques du référent du terme vedette.Numéro de fiche/dossier [NUM] : Numéro attribué à la fiche ou au dossier par le terminologue ou lelogiciel de gestion.Pantonyme [GEN] : Terme générique par rapport au terme vedette.Secteur [Niv2] : Premier niveau de généralisation ou d'abstraction de champ par rapport au référentdu terme vedette.Source [SCE] : Personne ou document ayant «fourni» la donnée figurant dans la rubrique précédente.Soutien [SOU] : Mention des soutiens ayant permis la constitution du dossier.Statut [STT] : Statut du terme au regard des sanctions de l'usage et des décisions de normalisationlinguistique.Stéréotype(s) [PHR] : Expression figée dans laquelle entre le terme vedette.Synonyme [SYN] : Terme de même valeur et de mêmes conditions d'indexation que la vedette.Désignation parfaitement substituable à la vedette.Terme vedette : Forme de désignation à laquelle se rapportent toutes les données du dossier.

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Les données terminologiques et terminographiques 67

Si plusieurs désignations sont en concurrence, la vedette est toujours le terme «normalisé».TM (= terminologie-maison) : Indication des limites du groupe (société, organisme) utilisant le termevedette.Type [Niv1 ] : Type auquel appartient le référent du terme vedette.Usage [USG] : Marque de catégorie grammaticale, de genre, de nombre.Variantes(s ) [VAR] : Formes différentes de la même vedette ou variantes géographiques ouhistoriques de désignation du même référent que la vedette.Xn (champs non affectés) : Champs réservés à une utilisation future.Zone (d'emploi) [ZNE] : Aire dans laquelle le terme est employé (si spécifique).

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TROISIEME PARTIE

Conduite des activitésde terminographie

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Chapitre 7

Organisation généralede la terminographie

Notre présentation de la terminographie repose sur la conduite effective d'un travail. La lecture despages qui suivent ne présente un intérêt réel que si l'on réalise effectivement, dans des proportionsqui peuvent demeurer modestes, un répertoire terminographique destiné à autrui.

Lorsque l'activité terminographique concerne une quantité importante de termes ou un champtrès vaste, la démarche présentée ci-après est accomplie deux fois : une première fois dans laperspective de la réalisation et des essais d'un prototype ; une seconde fois dans la perspective de laréalisation du fichier définitif. Dans cette éventualité, la démarche sera d'abord menée à son terme surun échantillon parfaitement représentatif des divers problèmes susceptibles de se poser. Elle pourras'interrompre lorsque toutes les données utiles à la définition du cahier des charges auront étédégagées, c'est-à-dire, selon les objectifs et les circonstances, après choix de la structure des dossiersou après constitution des dossiers correspondant à la totalité des termes de l'échantillon ou aprèsindexation définitive ou après validation du fichier.

Une fois ces éléments recueillis, la démarche reprendra au stade de la redéfinition de l'indexterminographique ou de l'index documentaire.

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72 Terminologie

7.1 Organisation généraleIl est recommandé, pour des raisons d'efficacité, de respecter scrupuleusement les directives et lachronologie de traitement des données selon l'ordre du tableau 7. 1.

7.2 Situation de départQuatre types de situations sont envisageables lorsque s'engage une activité terminographique.

Dans la première situation, le terminographe choisit, pour répondre à ses propres besoins ou àceux de tiers, d'établir une terminologie. Dans la seconde situation, il traite un domaine imposé parun donneur d'ouvrage ou par les circonstances.

Tableau 7.1 Chronologie de traitement des données.

Etape Nature de l'activité

01. Ouverture du journal ou registre terminologique,

02. Délimitation de l'objet ou du champ terminologique,

03. Définition des utilisateurs et des modes de gestion et de consultation des données,

04. Sélection des rubriques et choix d'un modèle de fiche ou dossier,

05. Construction de l'index documentaire,

06. Recensement des sources et des ressources,

07. Validation des sources et des ressources,

08. Inventaire terminologique,

09. Révision de l'index documentaire,

10. Epuration de l'inventaire des termes,

11. Premier recensement des données terminologiques,

12. Indexations provisoires,

13. Révision de l'index documentaire et constitution du thésaurus,

14. Analyse des carences et recherches complémentaires,

15. Indexation définitive,

16. Révisions et corrections des données,

17. Traitement des états de carence,

Traitement des états de concurrence,

Validation du fichier,

18. Mise en gestion et diffusion des données.

Gestion manuelle

Gestion informatisée

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Organisation générale de la terminographie 73

Dans la troisième situation, il reprend, complète et met à jour une terminologie déjà constituée. Dansla quatrième situation, il traite une liste de termes préétablie. Les différences engendrées par ladiversité des situations tiennent à la progression du travail. Lorsque le terminographe aborde, parchoix, un domaine vierge, comme lorsqu'il traite une liste de termes préétablie, il suit l'intégralité dela progression. Lorsque le domaine lui a été imposé, il engage sa démarche au stade de la sélectiondes rubriques. Lorsqu'il met à jour une terminologie existante, il engage sa démarche au stade de larévision de l'index documentaire.

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Chapitre 8

Etape un :ouverture du journal

ou registre terminologiqueLe fil d'ArianeL'un des outils les plus précieux du terminologue et des terminographes dont il a éventuellement laresponsabilité est le journal ou registre terminologique ou terminographique dont la tenue estimpérative.

Dans le journal seront consignées toutes les décisions prises par le terminologue et/ou leterminographe au fil des activités. Le journal doit être considéré comme une sorte de «bible» àlaquelle tout un chacun peut faire référence pour connaître les démarches entreprises, les résultatsobtenus, les prévisions, l'état d'avancement des travaux, les normes adoptées ou imposées, etc. Safonction première est de permettre d'éventuelles reprises ou mises à jour du fichier par quelqu'und'autre que l'auteur initial.

Dans le journal ou registre terminologique seront également consignés, entre autres, les élémentsdu cahier des charges, les critères et justifications des délimitations du champ terminographiqueretenu, la liste des secteurs découpés dans le domaine retenu, l'index documentaire initial et toutes sesrévisions, la liste des personnes consultées, la liste des organismes contactés, la liste des centres de

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76 Terminologie

ressources existants, la liste des sources utilisées (avec leur descriptif), la liste des questions poséesaux divers partenaires, toutes les décisions concernant le choix des rubriques terminologiquesretenues, le modèle de fiche ou de dossier, les raisons pour lesquels telle ou telle rubrique a étéretenue ou écartée, la liste des termes traités, la liste des termes partiellement traités, la liste desdescripteurs et la structure du thésaurus [s'il a été constitué], toutes les directives de constitution et detranscription des données, etc. Il n'est en fait aucune décision du terminographe concernant la natureet la structure de ses données ou les démarches entreprises (leur objet, objectif, destination, résultat,reprise) qui ne soit consignée dans le journal et donc immédiatement accessible au terminographe lui-même ou à quiconque contribue au même travail, l'évalue, le révise, l'amplifie ou le complète.

Le journal peut être un fichier électronique ou un ensemble de fichiers électroniques accessibleà tous les membres d'un groupe de terminologues ou terminographes. Nous proposerons, pour chaqueactivité, un modèle de fiche à inclure dans le journal-papier ou dans le journal électronique.MémentoToutes les décisions et interventions du terminologue et du terminographe sont consignées dans lejournal ou registre terminologique et terminographique.

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Chapitre 9Etape deux :

délimitation de l’objet ou du champet construction de l'index

terminographique

Les données qui suivent ne valent que pour les situations de libre choix du champ terminologique.Elles ne s'appliquent naturellement pas lorsque le donneur d'ouvrage a déjà établi une liste de termesà traiter ou délimité le champ de la recherche terminographique qu'il commandite.

Nous utilisons ici les termes domaine et secteur dans leurs acceptions traditionnelles. En effet, àce stade de ses démarches, le terminologue ou terminographe doit utiliser une terminologietransparente pour chacun de ses interlocuteurs. C'est seulement au stade de l'indexation des fiches oudossiers qu'il redéfinira les étiquettes de domaine et secteur.

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9.1 Délimitation de l'objet ou du champLa délimitation de l'objet ou du champ terminographique conduit à fixer les limites dans lesquellesentreront les termes traités. Elle constitue la première activité réelle. Elle est impérative : sansdélimitation rigoureuse, on ne peut tendre vers l'utopie de la monosémie. Elle vise à poser sur lestermes et sur les choses désignées par les termes des filtres tels que l'ambiguïté soit supprimée. Parailleurs, les techniciens et spécialistes de toute venue se caractérisent, entre autres, par une rigueurabsolue de formation de leurs catégories et taxonomies. Pour l'informaticien, sa discipline sesubdivise en sous-domaines, eux-mêmes subdivisés en secteurs, eux-mêmes subdivisés en sous-secteurs, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'on parvienne à des entités indécoupables dans les limitesdesquelles la contextualisation devient absolue.

Toute science ou discipline et tout champ d'activité se définissant par une taxonomie, tout «travailsur» la science, la discipline ou le champ d'activité doit lui-même s'organiser selon la mêmetaxonomie. Aborder une science, une discipline, une activité ou un domaine de l'expérience humaine,c'est d'abord déterminer comment s'en construisent les limites puis comment s'emboîtent, dans ceslimites, des zones fonctionnelles. Il est donc nécessaire, pour le terminographe qui s'apprête à aborderun champ donné, de savoir (ou d'apprendre) où se situent les bornes de ce champ et comment il sesubdivise.

Délimiter un objet ou champ terminologique, c'est fixer les limites de la recherche à effectuer,prédéfinir les critères de contextualisation (et d'indexation) de la totalité des données recueillies ettraitées, baliser les approches du champ choisi et préparer les relations avec les professionnels quel'on sollicitera ou consultera nécessairement.

La délimitation de l'objet ou champ terminologique est en fait progressive. Elle suppose unchoix initial suivi d'affinements successifs par sous-découpages de l'objet ou du champ retenu. Toutcritère de délimitation initiale est acceptable a priori. On peut ainsi vouloir, selon ses ambitions et sesmoyens, ou en fonction de demandes d'utilisateurs, recenser et traiter la terminologie relative à undomaine étendu (terminologie du commerce, de l'informatique, de l'électronique) ou à un domaine ousecteur restreint (terminologie des traitements de texte, terminologie du clavier de la machine àécrire, terminologie de l'enseignement supérieur en France en 1992, terminologie du contrôle desconnaissances dans les établissements d'enseignement secondaire) ou à un procédé ou dispositifspécifique (terminologie de l'embouteilleuse de boissons gazeuses, terminologie de la machine à fi-leter le poisson, terminologie du séparateur-cyclone, terminologie du séchage par atomisation,terminologie de l'offre publique de vente en bourse) ou à une personne (terminologie du techniciende maintenance audio) ou à un groupe de personnes (terminologie des informaticiens de l'Universitéde Rennes 2, terminologie des enseignants de mathématiques en classe de troisième des collèges) ouà un organisme donné (terminologie des services postaux français, terminologie des ardoisières

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Etape deux : délimitation de l’objet ou du champ… 79

d'Anjou, terminologie à l'usage des aides bénévoles des Restaurants du coeur).Le champ initialement retenu sera ensuite quadrillé afin d'affiner les découpages et de dégager

une taxonomie et, notamment, un arbre des domaines. Les premières délimitations reposent le plussouvent sur les catégories de consensus que sont un domaine, un ou plusieurs secteurs dans undomaine, un objet ou une série d'objets ou un processus ou une série de processus dans le secteur,une personne ou un groupe de personnes. Il importe, au moment du premier choix, de savoir que lestravaux de terminographie efficaces exigent du temps et que l'on doit par conséquent chercher àadapter son champ d'investigation au temps dont on dispose. On recommande communément auterminographe débutant de diviser ses prévisions de production par 3 et de multiplier les coûtsprévisionnels par 5. Il faut aussi savoir que le rêve toujours vivace des banques de terminologieimposantes semble laisser place à la fédération de petits ensembles traités de manière exhaustive etapprofondie, appelés à se fédérer en fichiers conséquents. Il faut surtout proclamer que la démarchela plus fructueuse est celle qui consiste à partir du plus petit pour aller vers le plus grand et qu'il estdonc préférable de choisir un champ relativement pointu, puis un autre champ pointu, puis encore unautre, et un autre, et un autre, pour voir se constituer, insensiblement, un grand fichier de domaine.Le choix de champs restreints fait de l'exhaustivité un objectif raisonnable, simplifie la constitutiond'index documentaires rigoureux et exhaustifs et facilite surtout les indexations, dont nous verronsqu'elles constituent l'un des problèmes majeurs pour le terminographe.

A titre d'exemple, on ne saurait trop conseiller de choisir pour champ initial le traitement desimages de synthèse plutôt que l'infographie ou de choisir la fabrication du film plastique alimentaireplutôt que le conditionnement des aliments. La juxtaposition ou fusion d'une série de fichiers de taillegérable traités avec le sérieux voulu est préférable à la mise en place d'un vaste projet dont la dated'achèvement recule comme l'horizon du désert et qui exige déjà de copieuses mises à jour au hasardde ses méandres alors même qu'il est très loin d'être bouclé.

Voilà pour les conditions générales in abstracto. Il reste que certaines conditions particulièrespeuvent modifier les priorités. Le choix d'un champ terminographique et des secteurs retenus dans leslimites du champ peut être influencé par la notion d'utilité pour compte propre ou pour autrui et derentabilité pour le terminographe ou son commanditaire. Bon nombre de réalisationsterminographiques répondent à des besoins précis d'organismes particuliers (services de traduction dela Communauté européenne) ou de sociétés (sous-traitants de la société X) ou d'individus(terminologie privée de chaque traducteur). En fait, le besoin ou l'utilité constitue généralement lecritère déterminant, notamment pour quiconque envisage une diffusion commerciale de ses travaux.Parmi les critères de choix, qui seront discutés ultérieurement, il faut prendre en compte le fait que laterminographie présente toujours un caractère d'apprentissage. Elle oblige à comprendre la structure

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champ d'activité et à comprendre les catégories spécifiques d'une science ou discipline ou activitémême si l'objet traité est un appareil ou un dispositif. Elle contraint à apprendre commentfonctionnent les choses et, partant, à réviser ou apprendre des notions de physique, chimie,thermodynamique, et autres. Elle n'est concevable que par la multiplication des contacts avec desprofessionnels conduisant le terminographe à apprendre quels sont leurs problèmes, leurs outils, leursmodes de pensée, leurs systèmes de valeur, l'obligeant à persuader les techniciens, qui n'ont pastoujours une saine appréciation des linguistes, que le travail entrepris est utile et que l'on saura lemener à terme, et à en apprendre suffisamment sur le champ retenu pour établir des classifications etindexations acceptées par les professionnels. Bref, établir une terminologie c'est aussi accumuler desapprentissages utiles au titre des connaissances techniques et l'on peut, dans cette perspective,choisir, selon des combinaisons et des degrés de priorité divers, un champ de travail en rapport avecun domaine de spécialisation utile ou avec les secteurs d'emploi les plus prometteurs au plan local ounational.

L'activité terminographique doit être considérée, pour tout futur technicien des langues, commele moyen d'une auto-formation spécialisée liée aux orientations du marché de l'emploi et/ou auxobjectifs professionnels. Elle apporte la maîtrise des accès à la documentation, de la négociation avecles professionnels, de la compréhension des lois et principes régissant un secteur d'activité spécialiséet technique, et de la gestion de l'information. Dans une perspective commerciale, à moins que leterminographe ne fasse le choix de la facilité et de la commodité, l'extension des publics génère uneplus-value immédiate, notamment lorsque l'urgence et la nécessité se renforcent. Pour étendre lespublics d'utilisateurs ou d'acheteurs des terminologies, il faut choisir un domaine intéressant unpublic aussi vaste que possible en allant vers les secteurs en forte expansion générant, par exemple,des quantités considérables de traductions ou donnant lieu à de nombreuses formations. On pourraégalement proposer des catégories de données ou d'informations utiles à telle ou telle catégoried'utilisateurs ou dans telle ou telle perspective d'utilisation. On peut ainsi concevoir, sur desdomaines déjà largement explorés, des outils terminologiques remplissant des fonctions nouvelles ouréduisant les risques d'erreur d'utilisation. D'un point de vue technique, il est sage de tourner le dosaux grands domaines qui ne peuvent être traités sérieusement que par des équipes lourdes. Il fautalors faire confiance au critère d'urgence du besoin. Ce sont les milieux professionnels qui, seuls,peuvent guider les choix du terminographe. Dans cette perspective, il n'existe plus ni sujets nobles nisujets ingrats ; il n'y a que des urgences. En pratique, le facteur de commodité commande de mettretous les atouts dans son jeu en choisissant de traiter un champ terminologique intéressant telleentreprise dans laquelle on dispose de tel contact ou dont on sait par avance qu'elle dispose d'unexcellent stock documentaire consultable à loisir ou dont les besoins en terminologie sontparticulièrement aigus. Plus encore, le facteur de nécessité commande, lorsque s'est écoulé un délai

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raisonnable, et après qu'aient été explorées toutes les voies documentaires possibles, de se fixer pourobjectif de produire la terminologie des documents ou données effectivement recensés et recueillis. Ilen va notamment ainsi lorsque les délais sont serrés : il vient un jour où l'on doit arrêter ladocumentation en l'état, quitte à reprendre la démarche ultérieurement et à étendre le champ qui setrouve arbitrairement clos par l'effet des délais.

Ceci étant, il se dégage des situations standard auxquelles correspondent des critères simples : sil'un des objectifs prioritaires est l'auto-formation linguistique-technique, il est sage de choisir desdomaines croisés tels que la gestion assistée par ordinateur, la reconnaissance des formes, oul'analyse sensorielle, qui obligent en fait à traiter conjointement deux ou plusieurs domainesintersécants et corrélés. Lorsque la mise en place d'équipes conduit à prédécouper le champ del'activité terminographique en secteurs distribués entre membres de l'équipe, il est inutile de sepréoccuper d'éventuels chevauchements de secteurs ou de données ou même d'éventuellesduplications de dossiers. Dans la pratiq7ue, le problème ne se pose presque jamais et il estdangereux, dans la mesure où le principe de la fiche uni-notionnelle va de pair avec la multiplicité dedossiers de même vedette pour un même domaine, de prévoir des exclusions a priori. Lorsquel'activité terminographique s'appuie sur un travail antérieur, l'accent doit être initialement mis sur larévision des délimitations du champ générique et de ses sous-découpages. Lorsque l'activitéterminographique se fonde sur un inventaire (liste de termes) préétabli par le donneur d'ouvrage, leterminographe se trouve placé dans la situation la plus défavorable qui soit dans la mesure oùl'exhaustivité s'apprécie alors dans l'absolu et toute carence devient manque ou manquement grave. Ildevra aussi, sauf homogénéité parfaite du secteur ou du domaine de référence, commencer par classerles termes par secteurs ou domaines s'il veut constituer un index documentaire adéquat, mobiliser desressources utiles, et trouver les données pertinentes. Mais n'oublions pas que les terminographes etterminologues professionnels sont généralement priés, explicitement ou implicitement, de résoudreles problèmes du donneur d'ouvrage réel ou virtuel qu'est l'employeur ou le service, dont les besoinsterminologiques et donc les domaines sont on ne peut plus nettement délimités.

Il est prudent, en tout état de cause, de consigner dans le journal les délimitations initialementretenues en précisant, le cas échéant, les raisons des choix et, notamment, les motifs d'éventuellesexclusions.

9.2 Construction de l'index terminographique etstructuration du champ retenu

En principe, le terminographe doit construire le plus rapidement possible un index terminographiquerecensant les subdivisions du domaine générique retenu et incluant, si possible, la liste des catégoriesd'objets terminologiques à prendre en compte et celle des catégories à exclure. Il apporte les premiers

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82 Terminologie

constituants du futur index documentaire. Il recense les clés de l'indexation initiale et forme ainsi labase de l'éventuel futur thésaurus. Sa constitution varie selon les circonstances.

9.2.1 Index existantIl est fréquent qu'un index préexiste à l'activité du terminographe. En effet, le donneur d'ouvrage peutavoir découpé le ou les domaines pertinents en secteurs de plus en plus fins et établi une liste plus oumoins complète des éléments à prendre en compte dans chacun de ces secteurs. Plus encore, lesnécessités courantes ont généralement conduit les professionnels des divers domaines envisageablesà créer des thésaurus arrêtant toutes les catégories envisageables et organisant entre elles des relationsfigées une fois pour toutes.

Lorsque l'index existe, le terminologue et le terminographe l'utilisent tel quel (s'il s'agit d'unthésaurus reconnu et adopté par l'ensemble du corps professionnel concerné) ou avec aménagementséventuels (s'il s'agit d'un découpage ad hoc effectué par un donneur d'ouvrage ou d'un thésauruscontesté). Tout aménagement est obligatoirement négocié avec les partenaires concernés. Une despremières missions du terminologue et du terminographe peut être, dans le cadre d'une réalisationterminographique, l'élaboration d'un thésaurus.

9.2.2 Index à créerLorsqu'aucun index homogène ou thésaurus n'existe, le terininographe doit commencer par construirel'index terminographique.

Il en va ainsi, par exemple, lorsque les activités de terminographie croisent plusieurs secteurs oudomaines dont certains sont totalement ou partiellement organisés par un ou plusieurs thésaurus etd'autres absolument pas. Le terminographe doit donc recenser ce qui est recensable, puis définir descatégories là où aucune n'a été préalablement formée, en s'assurant qu'elles sont acceptables pour lesdifférents partenaires professionnels consultés.

A ce stade, le terminographe exploite le thésaurus s'il en existe un et si celui-ci est accepté partous. Il serait en effet stupide de vouloir établir une terminologie de la comptabilité sans faireréférence à l'organisation du plan comptable et à ses numéros de postes. Mais le terminologue et leterminographe ne créent pas encore un thésaurus : ils en sont seulement au stade où ils tentent derecenser les éléments principaux du futur thésaurus, à supposer qu'il leur devienne effectivementpossible d'en construire un (voir : indexations - thésaurus).

9.2.3. ProcéduresLa constitution de l'index terminographique est une activité relativement simple et sans grand risque.Elle vise à mettre en place une fiche ou un ensemble de fiches correspondant au modèle du tableau9.1

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Etape deux : délimitation de l’objet ou du champ… 83

Tableau 9.1 Fiche d’index terminographique.

TERMINOLOGIE DE:

Secteurs retenus Secteurs exclus1 . 012. 023. 034. 045. 056.7.8.9.

Secteur n° :Catégories retenues

01.02.03.04.05.06.07.08.09.10.11.12.13.14.15.

Secteur n° :Catégories retenues

01.02.03.04.05.06.07.08.09.10.11.12.13.14.15.…...

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84 Terminologie

Pour les besoins de l'index terminographique, domaine représente le champ terminologiquepréalablement délimité. Il peut s'agir d'un domaine d'activité correspondant aux découpages habituelsou d'un secteur ou d'un groupe d'individus. Cette rubrique peut également être remplie si la totalitédes termes pré-recensés par un donneur d'ouvrage se rapporte à un même domaine. Dans le cascontraire, elle restera vide. Le domaine se définit, à ce stade, comme le plus grand dénominateurcommun des divers constituants (termes) de la terminologie future.

Pour les besoins de l'index terminographique, secteur représente toute subdivision du domaineci-dessus au sens des découpages standard de domaines en secteurs (un secteur étant considérécomme l'une des nombreuses zones constitutives d'un domaine) ou, à l'inverse, toute zone incluantune série de termes d'un inventaire pré-défini. Une terminologie de l'élevage du porc pourraitrecouvrir les secteurs suivants : pathologie, logement, alimentation, pesées, sélection génétique,insémination, etc.

Pour les besoins de l'index terminographique, catégorie représente une catégorie de concepts oud'objets au sens des taxonomies des sciences et des techniques. L’insémination porcine peut conduireà traiter les catégories du matériel, des techniques, des méthodes de contrôle, des méthodes deconservation de la semence, etc.

Le seul problème posé est celui de l'emboîtement des divers niveaux. Nous pouvons simplementdire que tout domaine se structure, de manière élémentaire, selon deux axes. Sur l'axe vertical, desvolumes s'emboîtent sur plusieurs niveaux de domaine, sous-domaines, secteurs, sous-secteurs, etainsi de suite. (Dans l'exemple ci-dessus, on peut imaginer, entre le secteur insémination artificielleet ce que nous avons appelé les catégories, des sous-secteurs de type contrôle des chaleurs, collectede la semence, et autres, auxquels se rapporteraient leurs propres catégories). Sur l'axe horizontals'enchaînent des catégories que l'on tend à retrouver dans la majorité des secteurs ou sous-secteurs etqui renvoient aux rubriques standard des matériels, outils, procédés, machines et des catégoriesspécifiques à tel domaine ou à tel secteur. Ainsi, dans le domaine de l'insémination artificielle, ondégagera une catégorie des paillettes.

Pour chaque type ou catégorie de données envisagé(e), l'index terminographique oppose lesinclusions et les exclusions qui sont, à ce stade, essentielles. On notera donc, au regard les uns desautres, les secteurs inclus et les secteurs exclus, de même que les catégories incluses et les catégoriesexclues. Comme pour chaque modèle de fiche proposé, une rubrique autres permet de prendre encompte les éléments dont l'importance s'affirmerait ou se confirmerait par consultation de techniciensou informateurs compétents.Démarche : lorsque le terminographe traite un domaine dont la structure est codifiée par unthésaurus ou tout élément de même type, il appuie l'ensemble de ses démarches sur celui-ci. Lorsqu'ilpart d'une liste de termes préétablie, il doit, si ce n'est déjà fait, tenter d'effectuer des regroupementset synthèses afin de classer les termes par secteurs et catégories. Le classement obtenu doit lui

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Etape deux : délimitation de l’objet ou du champ… 85

permettre d'organiser sa recherche documentaire. En pratique, il construit donc déjà le premier voletde son index documentaire. Lorsqu'il poursuit ou reprend ou révise (met à jour) un travail préexistant,il doit, à moins que n'existe déjà un arbre de domaines ou thésaurus, constituer la liste des secteurs etcatégories. La liste ainsi constituée lui permet de connaître les secteurs et catégories sur lesquelsportera son propre effort (s'il s'agit de conduire un travail complet) ou de connaître les secteurs etcatégories déjà traités (s'il s'agit de compléter ou mettre à jour un travail entamé). Lorsqu'il entameune activité terminographique sans antécédent, il doit constituer l'index terminographique complet.

Pour constituer un index terminographique, le terminographe doit, dans cet ordre : (1) obtenirtout thésaurus ou arbre de domaines existant, (2) consulter un professionnel confirmé ou uninformateur compétent, (3) consulter une encyclopédie générale qui devrait lui permettre depercevoir les grands découpages standard, (4) consulter un cours ou manuel portant en tout ou partiesur le champ prévu et (5) recenser les contenus des tables des matières et des index d'ouvragessignificatifs mais relativement généraux couvrant le champ retenu.

1) Le thésaurus sera, de préférence, un thésaurus ou arbre de domaines officiel ou validé. Lasituation optimale est celle dans laquelle le terminographe peut exploiter un thésaurus reconnuétablissant la liste complète des secteurs, sous-secteurs, catégories et sous-catégories et définissantleurs inter-relations. En tout état de cause, l'éventuel thésaurus figurera au nombre des élémentsspécifiés dans l'index documentaire et faisant l'objet d'une recherche prioritaire.

2) Toujours souhaitable, la consultation du spécialiste s'avère particulièrement utile lorsqu'ils'agit de classer par secteurs et par catégories des termes pré-recensés. Ses résultats dépassentl'objectif simple de constitution de l'index : tout professionnel peut aider le terminographe à définirdes priorités dans l'organisation de son travail.

3) La consultation de l'encyclopédie doit se doubler de l'analyse d'un document de présentationgénérale (fondé sur un organigramme explicite ou implicite) des processus concernés. En pratique, cetype de document s'obtient auprès des entreprises ou sociétés impliquées dans la fabrication, lagestion, l'application, l'exploitation, et la maintenance des processus et objets ou matériels relevantdu champ terminographique retenu. A titre d'exemple, si l'on désire établir la terminologie desproduits laitiers fermentés brassés, il y a gros à parier que la société X (premier producteur français)diffuse un petit livret dont le mérite essentiel est de décrire les différentes phases de la préparationdesdits produits ainsi que les objets et matériels utiles ou nécessaires. Bref, cette société X a prévu,implicitement, l'essentiel de l'index terminographique. En tout état de cause, le texte de présentationsynthétique-générale du domaine choisi (et des secteurs déjà identifiés) figurera au nombre deséléments spécifiés dans l'index documentaire et recherchés prioritairement.

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4) L’exploitation du traité, manuel, ou cours couvrant tout ou partie du champ prévu permettrade dégager la structure de secteurs servant de plan de travail. En tout état de cause, le traité ou manueldu domaine choisi (et/ou des secteurs déjà identifiés) figurera au nombre des éléments spécifiés dansl'index documentaire et faisant donc l'objet d'une recherche spécifique.

5) Les contenus des tables de matières et des index de tous les ouvrages immédiatementdisponibles apportent une liste des secteurs potentiels (table des matières) et une liste de catégories etd'objets possibles ou probables (index). Le recensement sera, dans ce cas, exhaustif.

Au terme de ces premières démarches, le terminographe dispose normalement d'une liste desecteurs et de catégories d'objets qu'il lui faut ensuite trier. Le tri entre secteurs et catégories d'objetsou objets isolés recensés au fil des étapes ci-dessus s'effectue différemment selon les points de départ.

Lorsqu'il s'agit de traiter une liste de termes pré-recensés, aucun tri n'est nécessaire.Lorsqu'il s'agit de mettre à jour, sous quelque forme que ce soit, un fichier existant, le tri

consiste, au besoin, à classer dans les exclusions tous les secteurs et catégories déjà traités puis àdresser la liste des secteurs et catégories ayant fait l'objet d'un traitement lacunaire ou insuffisant oun'ayant pas encore été traités.

Lorsqu'il s'agit d'établir une terminologie complète sans travaux précurseurs, le tri conduit àexclure les secteurs et catégories que l'on estime non pertinents, puis à classer par ordre de priorité lessecteurs puis les catégories d'objets pertinents. Le classement permettra ultérieurement de sérier lesdémarches de recherche d'information et, le cas échéant, de délaisser tel ou tel élément considérécomme accessoire ou périphérique. On posera en principe, à ce stade, que le vocabulaire hybride -n'appartenant pas strictement au champ retenu mais utilisé dans les documents - doit êtresystématiquement pris en compte.

Pour effectuer le tri proprement dit, deux voies sont ouvertes. La première voie consiste às'appuyer, au moins dans la phase ultime, sur les indications des professionnels concernés. En effet, sile terminographe peut dresser une carte grossière du champ qu'il aborde, il lui est difficile d'établirdes tracés précis et, plus encore, d'en comprendre le relief. L'informateur technicien agissant enqualité de conseiller technique du terminographe saura indiquer les limites rigoureuses des différentssecteurs, les exclusions souhaitables, certaines omissions de secteurs ou de catégories, et certainesressources documentaires (matériels ou personnes) susceptibles de renseigner de manière pluscomplète. Il saura surtout fixer des ordres de priorité aux traitements des divers secteurs ou catégoriesrecensé(e)s en indiquant, par exemple, que «rien n'existe» sur les matériels utilisés dans tel secteur, ouque tel nouveau procédé vient de voir le jour, ou que telle équipe effectue une recherche importantesur tel point particulier. Les indications des professionnels doivent normalement permettre de rempliravec précision la fiche d'index terrninographique.

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Etape deux : délimitation de l'objet ou du champ... 87

Tableau 9.2 Questionnaire relatif à l'index terminographique.

TERMINOLOGIE DE (…)Nous avons été chargés d'établir une terminologie de (…). Il nous serait utile de connaître très précisément

les domaines et, à l'intérieur de ceux-ci, les éléments que, selon vous, cette terminologie devrait traiter.Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir répondre au questionnaire ci-dessous :Noms du service :

Personne à contacter

Cocher, dans la liste ci-après, les domaines ou secteurs ou éléments divers à prendre en compte

Domaine ou secteur A.:Intitulé :Eléments :• • • • • • •

Domaine ou secteur B.:Intitulé :Eléments :• • • • • • •

Domaine ou secteur C.:Intitulé :Eléments :

• • • • • • •

……

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88 Terminologie

Tableau 9.3 Questionnaire de classementdes éléments d'index terminographique.

TERMINOLOGIE DE ( ... )

Le premier questionnaire, auquel nous vous remercions d'avoir bien voulu répondre, a permis d'établir laliste ci-dessous de domaines, secteurs, et éléments divers à prendre en compte, classés par ordre de fréquence deréponses positives. Veuillez, s'il vous plaît, confirmer ce classement ou proposer le vôtre en ajoutant au besointout élément omis qui vous paraîtrait essentiel.

CLASSEMENT ACTUEL CLASSEMENT PROPOSE

Domaine 1Eléments :1.2.3.4.5.6.7.8.9.Domaine 2Eléments :1 .2.3.4.5.6.7.8.9.Domaine nEléments :1.2.…

Domaines et éléments non pris en compte et dont le traitement vous semble essentiel :

Nom du service :

Personne à contacter:

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Etape deux .- délimitation de l'objet ou du champ... 89

La seconde voie est celle du questionnaire. Elle s'applique surtout lorsque l'on doit décider deslimites nécessairement arbitraires d'une terminologie établie à l'usage d'une société ou d'un organismeparticulier. Dans cette hypothèse, le terminographe peut établir une liste ouverte et large des secteurset catégories possibles qu'il soumet aux futurs utilisateurs types de la terminologie afin de déterminerles domaines prioritaires. Les personnes interrogées doivent alors effectuer, dans l'ordre, un tri puisun classement. Le tri s'effectue par élimination des secteurs et catégories non pertinents et par ajoutdes secteurs et catégories pertinents omis dans la liste initiale. Le classement est un classement parordre d'importance ou de priorité décroissante. Le questionnaire du tableau 9.2 permet de recenser lescomposantes du champ terminographique.

Dans un premier temps, pareil questionnaire suffit. Le regroupement et l'analyse des réponsespermettent de dresser une liste complète des éléments à traiter, avec indication de leurs ordres depriorité respectifs. Le nombre de réponses positives par élément de la liste pose un premierclassement rudimentaire reposant sur la fréquence relative des demandes ou des besoins. Une fois lesréponses dépouillées, un nouveau questionnaire peut être établi afin de solliciter une réévaluation desrésultats du premier questionnaire ainsi qu'un classement définitif par ordre de priorité. Ce nouveauquestionnaire correspond au tableau 9.3.

Le dépouillement de toutes les réponses obtenues permet de fixer les contenus de l'indexterminographique de départ. Le classement final tient compte à la fois des classements proposés(toujours fortement convergents) et des poids respectifs des services demandeurs. En général, dans unorganisme ou une société, l'index terminographique est soumis à l'approbation de la hiérarchie quiprend les décisions finales. Lorsque le terminographe travaille pour son propre compte, il peutadapter la technique en soumettant deux questionnaires successifs à quelques informateurs choisis eten leur demandant de répondre comme ci-dessus. Le seul problème posé dans ce dernier cas tient aucaractère importun de la demande.

La chronologie prise en compte constitue un guide général. En pratique, la construction del'index terminographique est concomitante de la définition des rubriques du dossier, et les étapes de larecherche documentaire dont les résultats sont utiles à la définition de l'index terminographique sontdéjà engagées. La consultation de tables de matières et d'index d'ouvrages généraux ou spécialisésainsi que l'utilisation de brochures de présentation générale ou de manuels est normalement en courset les diverses activités tendent donc à s'interpénétrer partiellement. Cependant, il semble raisonnablede présenter chaque activité concourant à la terminographie comme une entité et de proposer unechronologie type reposant sur les points de départ respectifs de ces activités qui ne sont jamais closestant que l'activité terminographique globale se poursuit. Le terminographe peut ainsi être amené, parexemple, à réévaluer au moins partiellement son index terminographique avant d'en faire un thésaurusdéfinitif.

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A ce stade, le terminographe dispose de deux éléments essentiels qui sont la liste des élémentsqu'il va traiter (et de ceux qu'il exclut, ou n'envisage pas, de traiter), et un ordre de priorité destraitements des objets terminologiques. La liste constitue le fondement de l'index documentaire. Ellepermettra de proposer des indexations provisoires des fiches. Elle constitue la base du futur thésaurusou arbre des domaines sur lequel reposeront les indexations définitives.

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Chapitre 10Etape trois :

utilisateurs, utilisations,mode de gestion

Après avoir établi l'index terminographique général fixant les limites du champ retenu et définissantses sous-découpages, et après avoir arrêté la liste des objets dominants, le terminologue et leterminographe doivent s'interroger sur les destinations des données. Ils doivent donc recenser oucaractériser les utilisateurs potentiels, les utilisations possibles ou prévues, le mode de gestion et lemode de diffusion des données. Ces éléments conditionnent en effet, à des titres divers, le nombre, lanature et la structure des rubriques prises en compte dans chaque dossier.

10.1 Définition des utilisateurs et des utilisationsEn ce qui concerne les utilisateurs, deux situations peuvent se présenter. Dans la première, lesutilisateurs se définissent comme l'ensemble des personnels de la société ou de l'entreprise ou del'organisme commanditaire ou comme l'ensemble des utilisateurs de données linguistiquesspécialisées. Dans la seconde, le terminologue et le terminographe doivent répondre aux besoins d'un

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92 Terminologie

groupe ou d'un type spécifique d'utilisateurs exploitant les données à des fins bien définies.Dans le premier cas, le responsable du projet utilisera la technique du questionnaire afin que ses

clients internes lui spécifient les utilisations prévues et les types de rubriques utiles. Dans le secondcas, les contextes d'utilisation des données sont généralement bien connus. Ce sont : lacompréhension, la traduction, la rédaction, la formation et l'harmonisation.

Traditionnellement, les répertoires terminologiques (et les dossiers qui les composent) sontdestinés à la compréhension de documents de tous types et, plus encore, à la traduction. Leurutilisation massive en rédaction et formation est inévitable à court terme. Leur utilisation dans un butd'harmonisation doit toujours constituer une forte arrière-pensée du terminologue.

Le terminologue et le terminographe définiront les utilisations prévues et poseront au besoin desordres de priorité en tenant compte des contraintes de temps, de personnel, de matériels, et deressources. Le premier choix fondamental oppose, en fait, la terminologie à destination universelle etla terminologie à destination spécifique. Les terminologies universelles proposent l'ensemble desdonnées possibles potentiellement utiles à tout utilisateur et, par contrecoup, les sous-ensembles cor-respondant aux diverses destinations envisageables. Les terminologies à destination spécifique selimitent aux rubriques répondant à un besoin effectif d'information d'un groupe donné de personneseffectuant une tâche donnée.

10.2 Choix du mode de gestion et de diffusionLe second choix oppose la gestion manuelle avec diffusion sur papier et la gestion automatique. Poursimplifier, nous dirons que la gestion et la diffusion des données sur support papier obligentgénéralement à réduire la quantité des rubriques retenues et à sur-spécialiser les destinations dufichier. Une ressource terminologique comptant 600 pages papier pour 300 termes n'est guèreacceptable. La gestion sur support informatique permet, à partir d'un fichier maître comportant toutesles rubriques possibles, de spécialiser les accès et donc de créer à volonté les sous-répertoirescorrespondant aux divers types d'utilisateurs et d'utilisations.

Les paramètres qui déterminent le choix du mode de gestion et de diffusion des donnéesterminologiques sont extrêmement nombreux et les coûts ne sont sans doute pas les moins importants.Lorsque le projet terminographique est un projet d'envergure, tous les paramètres doivent être trèsprécisément recensés et analysés avant la décision finale.

Il n'est pas rare que les décisions aient déjà été prises, directement ou indirectement. Il en vaainsi lorsque le matériel et les logiciels (système documentaire de l'entreprise) sont déjà en place,lorsqu'ils viennent d'être acquis, ou lorsque la décision d'acheter un logiciel de gestion des données

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Etape trois : utilisateurs, utilisations, modes de gestion 93

terminologiques a été prise. En pareil cas, le logiciel impose nécessairement des contraintesspécifiques que le terminologue et le terminographe devront prendre en compte à l'heure de ladéfinition de la structure des dossiers terminographiques.

Très souvent, la décision de structurer l'activité terminographique intervient précisément parceque l'on a décidé, à quelque échelon que ce soit, d'«informatiser la terminologie pour résoudre ceproblème une fois pour toutes». Ce que l'on ignore généralement alors c'est que le choix du logiciel vafixer les modes de gestion et, pour une très large part, la nature des rubriques terminologiques (ou destypes de données) et du système d'indexation. A ce stade, le terminologue et le terminographe doiventétablir la liste des fonctionnalités primaires du système idéal répondant à leurs besoins et à ceux desutilisateurs. Au niveau le plus simple, le terminologue peut proposer à l'informaticien un cahier desbesoins lui spécifiant : «voici ce que je veux que le système fasse» ou «voici ce que je veux pouvoirfaire» puis énumérer ses souhaits. Cependant, afin d'éviter de mélanger le trivial et le fondamental, laliste peut s'établir en prenant comme critères les réponses aux questions ci-après- Gestion conjointe de plusieurs fichiers terminologiques ?- Saisie dans fichier provisoire ?- Accès à des fichiers connexes ?- Interrogation sur les termes ?- Interrogation sur tout champ de toute fiche ?- Interrogation par descripteurs ?- Gestion de thésaurus ?- Constitution de sous-dictionnaires par domaine / secteur ?- Différenciation de catégories de descripteurs ?- Interrogation par combinaisons de descripteurs ?- Couplage système terminotique / système documentaire ?- Passage d'une base à l'autre en cours de consultation ?- Nombre de fiches à gérer ?- Volume total des données ?- Interfaçage avec traitement de texte ?

La liste des fonctions primaires définies par les réponses peut être augmentée. Elle constitue à cestade le minimum à partir duquel le terminologue peut consulter l'informaticien local pour poser lespremiers jalons et commencer à apprendre un certain nombre de choses sur la gestion de données engénéral. La première réponse de l'informaticien renverra vraisemblablement à un type de logiciel(fichier, fichier indexé, base de données multicritères, base de données relationnelle, hypertexte) ou àun nom de logiciel déjà mis en oeuvre dans l'entreprise ou à une estimation brute de faisabilité oud'infaisabilité dans les conditions locales (délais, matériels, etc.).

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Les premiers éléments de réponse conditionnent la réflexion sur les choix ultérieurs. En fait, lessituations sont, ici encore, fort diverses. Si aucun système n'existe ou n'est prévu, l'informaticienattendra vraisemblablement qu'on lui propose un modèle de fiche, qu'on lui indique un total de ficheset un volume global de données, et qu'on lui donne les grandes lignes des interrogations souhaitéespour juger de la nature du problème. Il faudra alors constituer le modèle, commencer à remplir desfiches, estimer le volume final, mesurer les volumes de données maxima par rubrique, et, surtout,spécifier les fonctions requises au niveau de la saisie, de la gestion, de la consultation et de ladiffusion des données. S'il existe déjà un système documentaire, les services informatiquesrecommanderont son utilisation et les services de documentation, appuyés par les servicescomptables, souhaiteront vraisemblablement que terminologie et documentation soient couplées,notamment par le biais d'un thésaurus commun. L'heure est alors à la négociation dans laquelle il seraimportant de tenir compte des acquis de la gestion documentaire sans pour autant emprunter purementet simplement au système documentaire un schéma de gestion dont l'adéquation à la gestionterminologique n'est jamais acquise. Il faudra éventuellement exiger le développement de procéduresou programmes spécifiquement adaptés à la gestion des données terminologiques. Il faudra surtouts'assurer que le champ terminographique et le champ documentaire se recoupent parfaitement avantd'adopter le thésaurus documentaire comme guide d'indexation des terminologies. S'il existe déjà unlogiciel adaptable à la gestion terminologique, il faudra, comme ci-dessus, exiger que les spécificitésdu produit à gérer soient prises en compte et s'assurer, avant d'arrêter une décision, que les procédureset les programmes peuvent être créés au moindre coût et le seront effectivement sur simple demandedu terminologue.

Dans toutes les situations caractérisées par la présence d'un logiciel spécialisé ou spécialisable,le terminologue se heurtera d'emblée à des contraintes qu'il devra impérativement connaître dans leurtotalité. Ces contraintes peuvent être induites, dans le désordre, par la nature et la structure desinterrogations et consultations, par les fenêtrages, par la taille des fiches ou dossiers, la taille deschamps, le nombre de champs par fiche ou dossier, le volume des fichiers, la structure des fichiers,les modes d'interrogation, les temps de saisie, les possibilités de corrections d'erreurs, le nombred'opérateurs ou d'utilisateurs autorisés à travailler simultanément, les temps d'accès, les types dematériels nécessaires, la disponibilité de programmeurs, les quotas alloués à la terminologie, lespolices de caractères, les caractères interdits, la nature des séparateurs de champs à prévoir, lesmodalités de sauvegarde, la périodicité des sauvegardes, et toutes les modalités de prise en charge paraides, menus, guides qui, indirectement, pourraient obliger à retenir un mode de gestion spécifique.

Au présent stade, nous dirons, par expérience (triplement malheureuse), qu'à moins d'avoir eu lecoup de foudre fatal pour un logiciel de gestion terminologique ou de posséder de très sérieusesconnaissances en gestion de fichiers, bases de don nées et logiciels documentaires ou de considérer

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Etape trois : utilisateurs, utilisations, modes de gestion 95

que tout désir à peine formulé du chef de service est un ordre, il est urgentissime de patienter etd'attendre que les besoins aient été clairement définis avant d'acquérir l'outil qui doit y répondre.MémentoLa démarche logique, rationnelle, prudente, veut que le terminologue et le terminographe choisissentd'abord entre une terminologie maximaliste dans laquelle chacun puiserait selon ses besoins et uneterminologie ciblée. Après ce premier choix, ils s'interrogeront sur le mode de diffusion et choisirontentre le manuel (papier) et l'automatique (informatique). S'ils choisissent l'automatisation, ils devront,le cas échéant, prendre en compte les contraintes imposées par les moyens existants en matériels,logiciels, et personnels. En un second temps, le terminologue et le terminographe décident desrubriques et des modes d'exploitation souhaitables compte tenu des contraintes locales connues ouprévisibles. Ils créent, puis valident, un prototype. En un troisième et dernier temps, le prototypepermet de fixer la structure définitive du dossier et sert à déterminer les conditions optimales degestion et de diffusion des données. Les conclusions tirées conduisent à une redéfinition définitivedes formats de dossiers et de fiches et à un choix raisonné du système de gestion ou, si ce dernierpré-existe, à la demande d'éventuels aménagements.

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Chapitre 11Etape quatre :

sélection des rubriquesterminologiques

et choix d'une structure de dossier

Choisir les rubriques et définir un modèle de fiche ou dossier est une affaire sérieuse dans la mesureoù la procédure engage l'ensemble des activités futures et conditionne les modes de recherched'information et de gestion des données terminologiques.

Les procédures ci-dessous ne valent, bien entendu, que pour les situations dans lesquelles lesrubriques et leurs structures ne sont pas imposées par la structure d'un fichier ou d'un logiciel existantou par les directives du donneur d'ouvrage. On pourra consulter la norme NF X 03-006 spécifiant lesdiverses classes de données nécessaires à la bonne compréhension d'une fiche minimale determinologie.

11.1 RappelsAvant d'aborder les problèmes de choix, il nous faut rappeler quelques éléments fondamentaux tropsouvent négligés :

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98 Terminologie

- Le modèle de fiche ou dossier initialement retenu pour recenser les données terminologiques nepréjuge en rien du schéma de saisie ou d'interrogation ou d'édition des données. On peut doncconcevoir un modèle particulier de grille de collecte des données qui sera remplacé, le moment venu,par un autre modèle de grille de saisie puis un autre modèle encore de grille d'affichage ou d'édition.Certains logiciels assurent par ailleurs une gestion des données rubrique par rubrique.- S'il est facile d'éliminer une rubrique (ou de la laisser s'éteindre en n'y entrant aucune donnée), il estextrêmement difficile, sinon impossible, d'ajouter des rubriques à des dossiers déjà constitués enfichier informatisé.- Qu'on le veuille ou non, les données relatives à un terme ou à son référent préexistent (si l'on peutdire) à leur recensement par le terminologue. Il vaut donc mieux prévoir leur éventuelle inclusion.- Le terminologue est confronté à un choix fondamental on ne peut plus clair : ou bien il retientseulement quelques rubriques dont chacune, à l'exception de celles qu'il choisira de consacrer à destypes de données bien définis, devra être polyvalente, ou bien il multiplie les rubriques spécialiséesdont chacune accueille un type de données bien défini et un seul. La multiplication de rubriquesspécialisées crée un effet de guide lors de la constitution des données et un effet de stéréotypie parclassement lors de leur consultation. Elle a surtout pour mérite de clarifier les données et leurorganisation.

Les rubriques possibles, qui peuvent appartenir à plusieurs catégories fonctionnelles à la fois,sont, rappelons-le, les rubriques de caractérisation (usage, statut, zone d'emploi, note linguistique,contexte, annexes, définition, note linguistique, note technique, type), les rubriques de validation(contrôle, source, contexte), les rubriques d'indexation (domaine ou Niv3, secteur ou Niv2, TM, typeou Nivl, XI à Xn, zone), les rubriques de discrimination (antonyme, isonyme, définition, notelinguistique, note technique, contexte, domaine ou Niv3, secteur ou Niv2, terminologie-maison, typeou Nivl, zone, variante), les rubriques d'extension (annexes, composés, contexte, corrélats, dérivés,idionymes, liens, note technique, pantonyme, stéréotypes phraséologiques), les rubriques decirculation (antonyme, composés, corrélats, dérivés, idionymes, domaine ou Niv3, secteur ou Niv2,terminologie-maison, type ou Nivl, liens, pantonyme, synonyme, variante), les rubriques de gestion(auteur, contrôle, date, numéro d'ordre, domaine ou Niv3, secteur ou Niv2, terminologie-maison, typeou Nivl, liens), les rubriques de précaution (aide-mémoire, XI à Xn), la rubrique de protection(confidentialité), la rubrique de mise en garde (attention) la rubrique de relations publiques (soutiens).

11.2 Nature des enjeux dominantsLe choix des diverses rubriques correspondant à autant de catégories de données ou de catégories derelations renvoie à deux enjeux majeurs qui sont, respectivement, le renforcement des discriminationset la multiplication des relations entre données.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 99

11.2.1 Renforcement des discriminationsLa précision des discriminations est directement proportionnelle au nombre de rubriquesterminologiques vraies prévues par la fiche.

11.2.2 Multiplication des relations entre donnéesLa multiplication des relations entre données augmente considérablement le rendement desinterrogations ou consultations de fichiers manuels ou automatiques.

Les relations envisageables sont :- les relations immédiates entre données figurant dans des rubriques d'un même dossier (relations debase entre le terme et les données terminologiques),- les relations spécialisées entre types de données figurant dans un même dossier, et notamment lesrelations entre le terme et ses descripteurs,- les relations entre un terme vedette et un ou plusieurs termes vedettes du même fichier ou d'autresfichiers. Ces relations peuvent être fortuites, notamment lorsque la relation repose sur l'identité destermes ou de l'un de leurs composants (identité de chaînes de caractères) ou délibérées etdélibérément prévues par le terminologue, notamment lorsque plusieurs dossiers comportent un mêmedescripteur (même facteur d'indexation) ou une même combinaison de descripteurs;- les relations de descripteur à descripteur et donc, indirectement, de termes à descripteurs et determes à termes, mises en place et gérées par le thésaurus ;- les corrélations spécifiques à l'intérieur d'un même fichier, telles que les construit et les signale leterminologue (avec, notamment, les renvois d'une fiche à une autre signalés par des codes tel celuiqui, dans un répertoire papier, indique que tel terme présent dans un dossier fait aussi l'objet d'undossier propre).

Ainsi, tout terme d'un fichier peut être corrélé, physiquement, morphologiquement oulogiquement :- à tout corrélat spécifiquement déclaré dans son dossier,- à tout dossier comportant ce même terme ou l'un de ses constituants dans quelque rubrique que cesoit,- à un ou plusieurs descripteurs,- au dossier de tout terme corrélé aux mêmes descripteurs ou aux mêmes combinaisons dedescripteurs,- au dossier de tout terme corrélé à un descripteur corrélé à l'un de ses propres descripteurs(corrélations gérées par le thésaurus).

11.3 Sélection des rubriques terminologiquesSans préjuger des résultats d'une enquête ou d'une analyse locale des besoins, on doit préciser que latradition lexicographique, à laquelle se rattache la terminographie, a contribué à forger des habitudestelles que tout dossier terminologique doive comporter des ensembles minimaux figés.

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100 Terminologie

En terminologie unilingue, ces ensembles incluent le terme vedette, ses caractères d'usage, sessynonymes, sa définition. En terminologie bilingue, ils incluent le terme vedette dans la langue pivot,ses caractères d'usage, ses synonymes, sa définition, et le terme étranger apparié accompagné desmêmes catégories de données. En terminologie multilingue, ils incluent le terme vedette dans lalangue pivot, ses caractères d'usage, ses synonymes et, pour chaque langue concernée, le termeapparié accompagné des mêmes catégories de données. Le contenu de chacune des rubriques est,dans tous les cas, normalement accompagné de ses indices et codes de validation.

En même temps, le terminographe doit prévoir des rubriques minimales de gestion et deprécaution. Les rubriques de gestion facilitent son travail et lui sont quelquefois indispensables. Lesrubriques de précaution évitent de geler prématurément la structure du dossier. En règle absolue, lenombre de rubriques non affectées est inversement proportionnel au nombre de rubriques spécialiséespré-affectées.

Au-delà de ce que l'on peut ainsi considérer comme un noyau dur, tout dépend duterminographe, des utilisateurs et utilisations des données, et du mode de gestion. Dans l'absolu, ilserait souhaitable, lorsque se pose le problème du choix des rubriques terminologiques et de lastructure définitive des données, de poser en principe que :- le terminographe constitue des dossiers unilingues, chaque terme vedette étant traité dans sa languesans référence à quelque équivalent que ce soit dans quelque autre langue que ce soit et sans référenceà une quelconque langue pivot ;- les équivalences décidées aux derniers stades de la terminographie conduisent à apparier ouconcaténer deux ou plusieurs dossiers unilingues (un par langue) comportant des rubriques de gestioncommunes ;- chaque dossier comportera a priori un nombre aussi élevé que possible de rubriques spécialisées ;

Ces quelques principes absolus étant posés, le terminographe peut suivre, dans ses choix, laprocédure ci-après, en s'arrêtant dès qu'il estime être parvenu à un modèle satisfaisant:

11.3.1 Fiche minimale absolueLa fiche minimale absolue est une fiche sans délimitation de rubriques sur laquelle le terminographeinscrit, comme il l'entend et là où il l'entend, les données qui lui paraissent utiles. Le prototype dufichier terminologique minimal est celui que le traducteur gère à l'aide de son traitement de texte encréant un fichier spécial de terminologie d'auto-consommation ou terminologie «Kleenex»MD1, dontl'organisation peut s'apparenter au modèle ci-dessous :

1 Marque déposée

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 101

Effective distance through rain (T73) = distance équivalente de trajet de pluie (D128) *Gandalf :utiliser de préférence DETP *ne pas confondre avec distance-pluie équivalente.

Dans cette entrée, le terme anglais est indexé par le numéro de dossier de traduction dans lequelil a été relevé (T73), son équivalent français est suivi de la référence de source documentaire dutraducteur (D128) et l'ensemble est suivi d'une note rappelant que telle société recommandel'utilisation de l'abréviation et que le terme vedette s'oppose systématiquement à tel ou tel autre terme.

On aura reconnu ci-dessus le dictionnaire aide-mémoire du traducteur dont les rubriques sontdes rubriques ad hoc avec, pour certaines, des contenus qui sont eux-mêmes ad hoc. Lorsque lesbesoins ne dépassent pas le niveau du traducteur individuel et qu'il n'y a donc pas d'échange dedonnées ou de partage de fichiers, ce format suffit amplement. Par ailleurs, les traitements de textepermettent les mises à jour, tris alphabétiques, tris par colonnes, recherches rapides sur n'importequelle chaîne de caractères, et autres opérations de gestion du répertoire. Le non-schéma initial peutêtre augmenté, de proche en proche, selon les besoins, jusqu'à rejoindre progressivement l'autre pôlequi est celui de la terminologie dans l'absolu.

11.3.2 Premier niveau d'organisation du dossierFiche organisée minimale : dès l'instant où l'on décide de sélectionner et d'organiser des rubriques,on constate que les rubriques prioritaires ayant trait au terme sont l'usage, le statut, la zone d'emploi etque la rubrique prioritaire ayant trait au référent est la définition. Les données terminologiquesfigurant sur le dossier minimal organisé sont donc conformes au modèle du tableau 11. 1.

A l'évidence, cette structure de dossier présente une carence absolue en ce qu'elle ne prévoitaucun relevé spécialisé des divers corrélats du terme. En règle générale, la carence est compensée parune rubrique de note non spécialisée (à la fois linguistique et technique) et l'on passe ainsi au modèledu tableau 11.2

11.3.3 Second niveau d'organisation du dossierSpécialisation des rubriques linguistiques de base : très rapidement, le modèle ci-dessus s'avèreinsuffisant. En effet, puisque les utilisateurs de terminologie se situent sur le versant linguistique desactivités, il devient rapidement nécessaire de spécialiser et donc de diversifier les rubriqueslinguistiques. En un premier temps, on voit ainsi apparaître le modèle de dossier prévoyant lesrubriques de discrimination linguistique justement ou faussement prioritaires que sont les synonymieset les variantes (la synonymie étant entendue ici au sens traditionnel du terme et non au sens que nouslui avons donné dans la définition des diverses rubriques).

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102 Terminologie

Tableau 11.1 Fiche minimale absolue.TermeUsage Statut ZoneDéfinition

Tableau 11.2 Introduction de la rubrique de note.TermeUsage Statut ZoneDéfinition

Notes

A ce stade, une question générale se pose en matière d'organisation, non pas de chaque dossier,mais du fichier regroupant les dossiers. Cette question porte sur la définition du terme vedettelorsqu'il y a concurrence entre plusieurs désignations d'un même référent. Si un terme n'a aucunconcurrent (synonyme ou variante), il peut, de plein droit, être la vedette d'un dossier. Si un terme aun ou plusieurs concurrents, on peut se demander si chacun des termes de la série concernée peut êtreconsidéré comme vedette d'un dossier ou s'il n'est pas préférable de créer un dossier pour le seulterme prioritaire (dit terme maître), les termes asservis n'étant traités que sur le dossier du termemaître.

Le choix, qui appartient en définitive au terminologue, est le suivant: ou bien chaque terme d'unesérie de concurrents fait l'objet d'un dossier propre lacunaire, ou bien seul le terme maître fait l'objetd'un dossier dans lequel sont inclus tous ses concurrents.

Si chacun des termes concurrents fait l'objet d'un dossier propre, seul le terme maître [termenormalisé, terme recommandé ou terme privilégié par l'usage] fait l'objet d'un dossier complet, avecdéfinition et notes, et a le statut de terme vedette.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 103

Tableau 11.3 Développement des rubriques linguistiques.TermeUsage Statut ZoneSynonymes

Variantes

Définition

Notes

En effet, l'éventuel synonyme a la même définition et les mêmes notes et il suffit donc, sur le dossierconcernant ce synonyme, de donner ses caractères d'usage puis de renvoyer au terme privilégié par lamention synonyme de X. Parallèlement, le dossier consacré à chacune des éventuelles variantesportera ses marques d'usage et d'emploi puis, à la rubrique de la définition, la mention variante de Xrenvoyant au dossier-maître. Cependant, dans ce dernier cas, la note expliquera la nature de lavariance.

Si seul le terme maître fait l'objet d'un dossier dans lequel il accueille ses concurrents, chacun deces derniers sera obligatoirement accompagné de ses rubriques de caractérisation - usage, statut, zone(et, bien entendu, de la mention de source) - qui ne figureront nulle part ailleurs dans le fichier. Entout état de cause, les impératifs de circulation imposent, en gestion sur support papier, la mention dechaque synonyme ou variante au point où l'appelle le système de classement adopté. En gestioninformatisée, la localisation des clés n'a aucune importance.

11.3.4 Troisième niveau d'organisation du dossierSpécialisation des notes : au troisième niveau, le terminologue décide généralement de spécialiserles rubriques de notes en dissociant note linguistique (toutes données linguistiques) et note technique(toutes données techniques). L'intérêt n'est pas tant de spécifier des catégories nouvelles que de mettreen place une rubrique destinée à recevoir toutes les données à caractère linguistique. Le dossiercorrespond alors au schéma du tableau 11.4.Jusqu'à ce point, les seules corrélations prises en compte sont, d'une part, les corrélations entre terme,synonyme et variantes (lorsque chacun fait l'objet de son propre dossier) et, d'autre part, lescorrélations entre dossiers comportant une même chaîne de caractères dans la rubrique du termevedette. Toute corrélation entre un terme, son terme générique, ses termes spécifiques, et ses corrélats

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104 Terminologie

Tableau 11.4 Spécialisation des notes.TermeUsage Statut ZoneSynonymes

Variantes

Définition

Note linguistique

Note technique

divers est inscrite dans le dossier lui-même (généralement dans une rubrique fourre-tout) ou dans lamorphologie de l'un des composants au moins de plusieurs termes vedettes. Ceci apparaîtimmédiatement en cas de gestion informatisée mais ne s'obtient qu'au prix de la constitution d'indexde plus en plus complexes en cas de gestion manuelle.

11.3.5 Quatrième niveau d’organisation du dossierSpécialisation des rubriques terminologiques : au quatrième niveau, le terminologue décidegénéralement de spécialiser les rubriques de données linguistiques renvoyées jusque-là, au coup parcoup, au fourre-tout de la note linguistique. Il décide aussi, dans une moindre mesure, de spécialiserles rubriques de contenus techniques en fonction des effets souhaités.

Si le terminologue souhaite augmenter la quantité, brute des informations à prendre en comptedans chaque dossier, il ajoutera les rubriques suivantes : annexes [renvoyant à des complémentsfactuels / techniques], contexte [renvoyant à des données linguistiques et techniques], stéréotypesphraséologiques [fournissant les formes concentrées des contextes linguistiques et toujoursaccompagnés de leur source puisqu'ils ne font normalement pas l'objet d'un dossier propre].

Si le terminologue souhaite mettre en place un système de discrimination et de circulation entredossiers d'un même fichier, il ajoutera, selon des combinaisons et progressions diverses, les «blocs»de rubriques ci-après [dérivés + composés] puis [antonyme + idionymes + isonymes + pantonyme] etenfin, au besoin, les corrélats seuls.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 105

Les dérivés et composés élargissent les applications syntaxiques du terme vedette (ou de saracine). Les rubriques d'antonymie, idionymie, isonymie, et pantonymie marquent les relations entreles termes appartenant à un même champ extrêmement étroit. Elles contribuent à préciser les limitesabsolues des significations et, plus encore, à permettre le balayage complet d'un champ dedésignations logiquement liées les unes aux autres à partir d'une notion ou d'un élément designification. Ces relations sont, rappelons-le, des relations de terme à terme. La rubrique descorrélats est une rubrique de précaution dans laquelle s'inscrirait tout terme lié au terme vedette parune relation autre que les relations spécialisées d'antonymie, pantonymie, isonymie, antonymie,composition, dérivation, inclusion dans un stéréotype phraséologique et, bien entendu, synonymie ouvariance.

La mise en place des rubriques spécialisées pose à nouveau le problème de la distinction entretermes maîtres et termes asservis. Si chaque terme a son dossier propre, il figure sur le dossier de sonéventuel terme maître sans ses indices ou codes d'usage, zone d'emploi, et source et les renvois dedossier à dossier sont automatiques puisque les relations de pantonyme à idionyme, de dérivé à termevedette, de corrélat à terme-vedette, d'isonyme à isonyme, de terme vedette à antonyme, etc. sont bi-directionnelles. Au contraire, si seul le terme maître d'une série de termes concurrents peut fairel'objet d'un dossier, tous les termes qui lui sont asservis figurent exclusivement dans le dossier maîtreet sont alors obligatoirement accompagnés de leurs propres marques d'usage, de statut, de zoned'emploi (et de source).

La spécialisation des rubriques de dérivation, composition, et autres, rend quasi-obligatoirel'ouverture d'un dossier propre pour chacun des termes puisque, par exemple, le synonyme ou lavariante ou le dérivé ou l'antonyme ou le pantonyme ou l'isonyme d'un terme maître n'a pas les mêmesdérivés, variantes, antonyme, etc. que le terme maître.

A ce stade, on obtient une fiche terminologique de très large extension dans laquelle toutes lesrubriques spécialisables ont été spécialisées. Les rubriques complémentaires intégrables en bloc ou demanière sélective sont représentées en Caractères gras sur le modèle de fiche du tableau 11.5.

Le choix des rubriques terminologiques s'arrête à l'un des niveaux précédemment considérés. Ace stade, les corrélations entre termes à l'intérieur d'un même champ sont systématiquementspécifiées. Elles s'ajoutent aux corrélations morphologiques sur lesquelles s'appuient lesregroupements d'index par noyau terminologique ou par composant d'unités terminologiques.

La fiche terminologique maximale comporterait en outre des sous-rubriques de définition et denote technique par lesquelles le terminologue imposerait, par exemple, la présence, pour la définition,des catégories de nature du référent, localisation, composition ou intégration, etc. du référent et, pourla note technique, toute sous-rubrique imposée par la norme locale (voir procédures de constitutiondes dossiers). Ainsi, lorsque la terminologie à traiter intéresse un champ d'activité dont les lignes de

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106 Terminologie

force sont homogènes et répertoriables, on peut envisager une subdivision de la note technique ensous-rubriques selon le modèle fictif ci-après (terminologie de la maintenance corrective : pannes) :• cause :• manifestation :• remède 1 :• remède 2 :• test :

Tableau 11.5 Insertion des rubriques complémentaires.Terme

Usage Statut Zone

Synonyme

Variantes

DérivésComposésAntonymeIdionymesIsonymesPantonymeStéréotypesCorrélats

Définition

Note linguistique

Contextes

Note technique

Annexes

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques.. . 107

11.4 Validation des contenusdes rubriques terminologiques

La nécessité de valider les données terminologiques fait obligation au terminologue de prévoir, auminimum, une rubrique de source pour chaque donnée et, si possible, une rubrique de contrôle pourl'ensemble du dossier.

11.5 Choix des rubriques d'indexationLe choix des rubriques d'indexation n'est jamais facile. Il s'effectue en deux temps. En un premiertemps, le terminologue doit décider s'il y a lieu ou non d'indexer les dossiers. En un second temps, ildoit décider des moyens d'indexation. La décision d'indexer ou non les dossiers terminologiquesdépend à la fois des objectifs du terminologue et des outils qu'il utilisera. En effet, si le fichier ne peutêtre consulté qu'à partir de chaînes de caractères non spécialisées, il n'est pas absolument nécessaired'indexer par mots-clés mais l'indexation renforce la discrimination et la sûreté d'utilisation desdonnées contenues dans le fichier.

Les modalités pratiques de définition des paramètres seront analysées au chapitre de l'indexationdes dossiers. Au présent stade, qui est celui de la sélection des rubriques d'indexation, il appartient auterminologue de décider quelles rubriques il retiendra en créant au besoin des sous-rubriques.

Les expériences diverses de gestion de fichiers terminologiques font apparaître que le systèmeminimal d'indexation comprend 5 rubriques affectées et un nombre variable de rubriques nonaffectées. Les rubriques standard sont:- Niv1 (type)- Niv2 (secteur)- Niv3 (domaine)- TM (terminologie-maison) .- Liens

On pourra, au besoin, subdiviser les rubriques de type, secteur et domaine. Il semble cependantpréférable de s'en tenir aux niveaux fixés et de renvoyer ensuite à une gestion par thésaurusenchâssant des niveaux complémentaires. Chaque dossier comportera un bloc d'indexation de type:

Niv 1 Niv2Niv3 LiensT.M. x1x2 x3

A ce stade, les dossiers peuvent être regroupés sur des critères d'identité de descripteurs ou decombinaison de descripteurs. Aux relations de terme à terme, qui étaient les seules relations existantes

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108 Terminologie

jusqu'alors, s'ajoutent désormais des relations de termes à descripteurs que viendront compléter, s'il ya constitution d'un thésaurus, des relations de descripteurs à descripteurs.

11.6 Choix des rubriques de gestionLe terminologue est le maître absolu des choix relatifs aux rubriques de gestion recevant le numérodu dossier, le nom de l'auteur (ou de l'organisme d'origine), les dates et l'aide-mémoire (ou lamessagerie) et dont l'utilisateur n'a généralement pas à connaître.

11.7 Choix des rubriques périphériquesLe terminologue est le maître absolu des décisions d'inclusion des rubriques périphériques, dont cellementionnant les soutiens reçus.

11.8 Définition des protectionsAu titre des protections, dont la mise en place incombe au terminologue bien que 1 décision deprotéger ou non ne lui appartienne pas, on notera la rubrique de confidentialité incluant tout code deprotection par mots de passe et par privilèges d'accès définis en fonction des noms ou des catégoriesd'utilisateurs.

11.9 ModalitésLe terminographe et le terminologue doivent, avant d'arrêter le schéma définitif de la fiche ou du

dossier, effectuer une sorte d'étude de marché en soumettant aux intéressés un questionnaire simpleapparenté à celui que présente le tableau 11.6.

Les intitulés de rubriques ci-dessus correspondent à des formulations banales mais ne suffirontcertes pas à éclairer les utilisateurs potentiels interrogés. Il est donc utile de joindre au questionnairedeux documents dont le premier définit chacune des rubriques alors que le second constitue unexemple de fiche maximale concernant un terme hautement spécialisé et présentant les contenus desdiverses rubriques possibles. L’avantage du modèle complètement rempli est qu'il inclut les rubriquesde gestion.

Chaque personne interrogée doit consulter l'exemple de dossier présenté et se servir desindications qu'elle en retire pour sélectionner les rubriques qui lui semblent pertinentes puis classerles rubriques retenues par ordre de priorité.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 109

Tableau 11.6 Questionnaire portant sur la structure de fiche.

TERMINOLOGIE DE [ ... ]

Afin de définir clairement les limites de la terminologie de [ ... ] que nous devons établir, nous vous serionsreconnaissants de bien vouloir cocher, dans la liste ci-dessous, les éléments à recenser pour chaque terme :

DéfinitionSynonymeDomaine d'emploiExtrait de texteStatut linguistiqueCatégorie grammaticaleExplications techniquesTerme génériqueTerme spécifiqueTerme opposéTermes liésExpressions dans lesquelles il figureSecteur d'emploiTermes corrélésVarianteZone d'emploiDérivés

Veuillez également préciser quelles langues doivent être traitées et selon quel degré de priorité :

01 02 03 04 05 06

07 08

Veuillez spécifier, ci-après, les diverses données qui vous semblent devoir être fournies pour les termesEtrangers (voir liste ci-dessus) : 01. 02. 03. 04. 05. 06. 07. 08. 09. 10.

Nom du Service :

Nom du Responsable:

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110 Terminologie

Le regroupement des réponses au questionnaire permet de dresser une liste des rubriques et deconnaître l'ordre de priorité des demandes. L'expérience montre que les réponses convergentsystématiquement pour un public remplissant des fonctions homogènes dans un secteur délimité, àcondition que les personnes interrogées puissent juger sur pièces et non dans l'abstrait. La liste desrubriques retenues s'inscrit dans le journal ou registre terminologique.

11.10 Choix de la structureLa structure du dossier correspond à la répartition physique des rubriques et à la définition de lestailles respectives. Le choix d'une structure définitive n'est guère possible tant que le terminologue nesait pas quels seront le support et l'outil de diffusion des données.

En pratique, il n'y a guère urgence. Il suffit de créer une structure servant au recensement desdonnées. Lorsqu'un logiciel spécialisé existe et doit être utilisé, la structure physique de la fiche ou dudossier est imposée. Lorsqu'un logiciel existant va être adapté à la gestion terminologique, leterminologue peut décider de la structure physique de la grille que le logiciel devra ensuite gérer.Lorsqu'aucun logiciel n'est prévu, le terminologue prend toutes les décisions après consultation desfuturs utilisateurs.

En pratique, la démarche idéale consisterait à prendre des ensembles de données correspondantaux diverses rubriques retenues et à élaborer puis comparer des maquettes. En fait, trois facteursjouent un rôle déterminant. Ce sont la facilité d'utilisation, l'espace disponible, et le nombre delangues. Le souci de garantir la facilité d'utilisation future du fichier ou de l'ensemble de dossierscommande de retenir un schéma de fiche ou de dossier par strates. La première strate correspond auxutilisateurs prioritaires et les divers niveaux subséquents repoussent les éléments secondaires àmesure que leur utilité relative (en terme de proportion d'utilisateurs potentiels) décroît. Lesconsidérations d'espace disponible sur papier comme en mémoire de masse peuvent conduire à fixerdes limites de taille des rubriques en stipulant un nombre de caractères maximum autorisé pourchaque rubrique retenue. Enfin, dans une terminologie bilingue ou multilingue, il est théoriquementsouhaitable de multiplier le nombre de rubriques terminologiques vraies par le nombre de langues detravail : le dossier de deux termes appariés dans une terminologie bilingue devrait en faitcorrespondre à deux dossiers unilingues.

Au moment du choix de la structure physique de la fiche ou du dossier terminologique, il fautprendre très clairement conscience du fait que le terminographe peut utiliser un schéma donné pourrecueillir les données, un autre schéma lorsqu'il constituera le fichier, et un autre schéma encorelorsqu'il les diffusera (notamment par affichage). Il lui faudra, certes, trouver le meilleur compromis,mais il risque de ne pas trouver une solution unique unanimement satisfaisante.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 111

Il faut savoir aussi que certains logiciels de gestion terminologique annulent toute référence àune fiche physique et fonctionnent selon le principe d'une infinité d'éléments de fiches virtuellesrecombinables à loisir. En pareil cas, la saisie s'effectue rubrique par rubrique et la consultationaboutit à l'affichage de toute rubrique pertinente, soit individuellement, soit en combinaison avec toutensemble de rubriques qu'il plaira à l'utilisateur de définir au coup par coup. Le terminologue n'a doncà se soucier que de la structure de sa fiche de collation des données.

Au risque de lasser, il faut rappeler encore et toujours un certain nombre de faits têtus auxquelsne saurait échapper la définition de la structure du dossier terminologique.

Tout d'abord, l'expérience confirme invariablement que la suppression d'une rubrique conduit àtransférer son contenu dans une autre rubrique ou à réduire le rendement du fichier, à moins que lafonction jusque-là dévolue à la rubrique supprimée ne soit assumée par un index extérieur au fichierlui-même. Le terminographe doit donc savoir que, si les références aux synonymes, antonymes,variantes, et autres, ne sont pas stipulées, il faudra générer des index spécialisés, puisque les donnéesiront se diluer dans une note linguistique.

En second lieu, loin de constituer un handicap, la multiplicité des rubriques apporte auterminographe une sorte de guide implicite, d'autant que la fiche de terminologie doit être considéréeprioritairement comme une fiche de travail susceptible de laisser ultérieurement la place à un schémade gestion ou de diffusion très différent ou, en cas de gestion électronique, de voir ses contenus seredistribuer totalement.

Lorsque la terminologie prend en compte plusieurs langues, il faut impérativement créer ettraiter une série complète de rubriques (un dossier) par langue, le regroupement des dossiers pourappariement intervenant par rappel du terme pivot sur chacun des dossiers ou, mieux, par rappel dunuméro commun.

Dans l'hypothèse d'une terminographie bilingue ou multilingue, la langue pivot peut êtren'importe laquelle des langues de travail. En fait, les fiches se constituent à mesure que les donnéesdeviennent accessibles et les langues sont prises en compte selon les aléas de la documentation. Il estvivement recommandé d'abandonner la notion de langue pivot et de considérer qu'une terminologiebilingue n'est autre qu'un ensemble de deux terminologies unilingues corrélées. Pour constituer unefiche bilingue ou multilingue, il suffit de regrouper ou de lier deux ou plusieurs fiches unilingues OUde concaténer ou juxtaposer dans un seul et même dossier les rubriques intéressant chacune deslangues concernées.En matière de choix d'une structure de dossier terminologique, la solution la plus raisonnable à termeest toujours la définition d'une fiche mère maximale capable de donner naissance à une filiationinfinie. Entendons par là que le terminologue et le terminographe auront intérêt, même si la décisionleur paraît aberrante au regard des besoins et moyens initialement perçus, à choisir un schéma defiche s'apparentant au schéma maximal. Il est toujours possible de procéder ensuite par élimination,mais rien ne permet de préjuger de la nature des besoins effectifs à long terme.

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112 Terminologie

Plus encore, l'expérience de gestion de quelques centaines de fiches ou dossiers ne suffit pas. Eneffet, jusqu'à un palier allant de 3 000 à 5 000 fiches et parfois davantage, le terminographe connaîtson fichier par coeur et le parcourt, si l'on peut dire, les yeux fermés. Or, l'utilisateur n'a pas cettechance et, à partir d'un certain volume, sa circulation dans le fichier devient brutalement impossible sil'on n'a pas pris la précaution de baliser les trajets au moyen des rubriques appropriées.

En même temps, la croissance du fichier imposera des contraintes de gestion qui ne pourrontêtre surmontées qu'au prix d'une démultiplication des rubriques. Le palier se situe, dans notreexpérience, autour de 15 000 fiches ou dossiers mais peut n'intervenir, dans un fichier relativementcomplet, qu'au-delà de 35 000 fiches.

La fiche mère peut (doit ?) être réservée au terminologue ou terminographe qui livre aux publicsutilisateurs des séries de fiches filles répondant, dans chaque situation particulière, à un format bienparticulier. L'informatisation des dossiers permet de maîtriser totalement les combinaisons derubriques lors de l'interrogation et de la diffusion comme lors de la saisie des données.

Lorsque se décide le format des dossiers constitutifs d'un fichier terminologique informatisé,tout compromis engage les trois partenaires que sont le terminographe, l'informaticien, et l'utilisateur.Les décisions doivent donc être négociées entre ces trois partenaires, leurs services, ou leursreprésentants. Toute décision favorable à l'utilisateur (facilitant la discrimination entre données, laconsultation directe, ou la circulation à l'intérieur du fichier) risque, puisqu'elle exige la multiplicationdes rubriques et l'affinement des indexations, de compliquer la tâche de l'informaticien, qui seracontraint de programmer et du service informatique, qui devra prévoir davantage de temps-machine.Elle risque aussi de compliquer la tâche du terminographe, contraint de multiplier les types dedonnées et de préciser les éléments d'indexation et les corrélations en tous genres, et des opérateursde saisie appelés à des manipulations de plus en plus nombreuses et complexes. Inversement, toutedécision favorable, au moins en apparence, au terminographe et à l'informaticien en ce sens qu'elleréduit le nombre des rubriques et les degrés de précision des indexations nuit à la sûreté et à lafiabilité d'exploitation des données.

Il appartient donc au terminologue et à l'informaticien de rechercher le meilleur compromispossible compte tenu des matériels disponibles ou prévus, des délais de livraison de la terminologie,des personnels et de leurs qualifications actuelles et futures, des montants de crédits affectés à laterminologie (notamment en matière de temps de saisie), des logiciels existants ou projetés, et destypes d'utilisateurs ou d'utilisations connus et prévus. Il lui faut considérer que le modèle maximal defiche proposé constitue l'optimum en dehors de toute considération matérielle et qu'il est sans douteraisonnable de procéder à des essais sur plusieurs prototypes conséquents avant de prendre unedécision définitive.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 113

A titre de réflexion, nous proposons à chaque terminographe amateur ou professionnel dedéterminer le modèle de structure permettant de mettre de l'ordre dans la fiche ci-après, [données enitaliques ; intitulés de rubriques en romain].

Mot-clé langue source (LS)Marché à terme d'instruments financiers

Contexte (LS)La création d'un marché à terme d'instruments financiers a permis d'offrir une composante «terme»sur un marché qui n'existait jusque-là qu'au comptant..

Définition (LS)Marché sur lequel des contrats de livraison à terme d'obligations à taux fixe sontmis à la disposition du public par l'intermédiaire d'une chambre de compensation. Lanégociation et la cotation de ces contrats sont effectuées sur la base d'un emprunt de référence appelé notionnel.

Abréviations (LS)MATIF acronyme

Sources (LS)Les valeurs du Trésor p.5Les Echos 30.11.87Dossier 69

Renvois (LS)Emprunt notionnelLexicographe-créateurXX

Domaines d'applicationMarchéfinancier

Sous-domaine d'applicationCoefficient de fiabilité

- observation : London International Futures Exchange (LIFFE) équivalent de MATIF Outre- Manche (Les Echos,page 8, 26 Août)

11.11 Modèle maximalLe modèle maximal présenté ci-après est celui de la terminologie universelle dont chaque utilisateurpourra, dans l'hypothèse d'une gestion informatisée, tirer une multiplicité de sous-dossiers répondant àses besoins spécifiques en choisissant, par exemple, de consulter le terme apparié en une languedonnée et la définition ou les seuls corrélats linguistiques ou les corrélats linguistiques plus ladéfinition plus la note linguistique plus la note technique, et ainsi de suite.

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114 Terminologie

Lorsqu'il a défini la structure des divers dossiers terminologiques qui constitueront son fichier,le terminologue dispose des premiers éléments d'un véritable cahier des charges fixant, entre autres :- les délimitations du champ terminologique retenu, - les découpages à l'intérieur du champ retenu,- les langues de travail,- les diverses rubriques et les raisons de leur choix,- un schéma physique de distribution des rubriques et leur taille, - l'ensemble des définitions desrubriques,- l'ensemble des normes retenues par le terminologue ou imposées par l'existence d'un fichierantérieur.

Parmi les normes retenues figureront toutes les normes de transcription des données. En effet,aussi étrange que cela puisse paraître à quiconque n'a jamais dirigé un travail terminographiquecollectif, le moindre détail doit avoir été prévu. Par moindre détail, nous entendons des directives detype : «ne jamais utiliser une majuscule pour le premier mot dans une rubrique», «toujours séparerdes éléments équivalents d'une même rubrique par un point-virgule», «ne jamais utiliser commeséparateur une virgule, un tiret ou une barre oblique» et ainsi de suite. Le cahier des charges seracomplété une fois que les essais du prototype auront permis de dégager les éléments nécessaires àl'évaluation des durées et des coûts de constitution du fichier complet.

Dans le modèle maximal proposé (cf. tableaux 11.7 et 11.8), chacune des rubriques peut, aubesoin, être répétée ; les rubriques sont classées par catégories homogènes ; les strates marquées pardes lignes en pointillés correspondent à des ensembles de rubriques de même niveau qui peuvent êtreéliminées conjointement ou séparément.MémentoLorsque se pose le problème du choix des contenus et de la structure des dossiers, il faut se souvenirde quelques points essentiels :- La réduction du nombre des rubriques provoque un encombrement de chacune d'entre elles et tend àinterdire toute possibilité d'échange réel de fichier à fichier.- Il est facile de réduire un dossier trop important mais quasiment impossible d'augmenter un schémainitial trop réduit.- Il importe de ne pas mettre toutes les rubriques sur le même plan. En fait, le teminologue et leterminographe effectuent plusieurs tris successifs : un tri entre rubriques terminologiques proprementdites, un tri entre rubriques d'indexation, un tri entre rubriques de gestion, etc.- Les rubriques de validation sont obligatoires.- Un référent donné doit faire l'objet d'un dossier par langue de travail.

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Etape quatre : sélection des rubriques terminologiques... 115

Tableau 11.7 Modèle maximal(les tailles des champs ne sont pas significatives).

<Num><*><usg> <stt> <zne> <sce>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<Niv 1 > <Niv2><Niv3> <Liens><T.M.> <x1><x2> <x3>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<!>

<CTR>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<SYN><usg> <stt> <zne> <sce><VAR>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<DEF> <sce><NL> <sce><NT> <sce>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<CTX> <sce><cf>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<ANT><COM><COR><DER><GEN><ISO><SPE>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<PHR> <sce>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<AUT><DAT><AMM>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<SOU>--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<CFD>

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116 Terminologie

Tableau 11.8 Légendes.

<Num> numéro<*> terme vedette (spécifier code de langue)<usg> usage <stt> statut <zne> zone <sec> source

<Niv 1 > type <Niv2> secteur<Niv3> domaine <Liens><T.M.> terminologie-maison <x1><x2> <x3>

<!> mise en garde

<CTR> contrôle

<SYN> synonyme<usg> usage <stt> statut <zne> zone <sce> source<VAR> variante

<DEF> définition<sce> source

<NL> note linguistique<sce> source

<NT> note technique

<CTX> contexte(s) <sce> source

<cf.> annexes <sce> source

<ANT> antonyme<COM> composés<COR> corrélats<DER> dérivés<GEN> générique – pantonyme<ISO> isonymes<SPE> spécifique – idionyme

<PHR> stéréotypes phraséologiques<sce> source

<AUT> auteur<DAT> dates<AMM> aide-mémoire et messagerie

<SOU> soutiens

<CFD> confidentialité

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Chapitre 12

Etape cinq :construction de l'index

documentaire

Dans le présent chapitre, les termes domaine et secteur sont employés dans leur acceptiontraditionnelle et non dans celle que leur donnera l'indexation effective des dossiers.

A ce stade, le terminographe a délimité son champ d'activité, construit son indexterminographique, défini les rubriques de données à prendre en compte, organisé la structure dechaque dossier, et posé les premiers éléments du cahier des charges. Il peut passer à la constitution del'index documentaire, qui constitue la première étape de l'activité terminographique proprement dite.

12.1 DéfinitionL'index documentaire est l'ensemble structuré de paramètres de délimitation, puis de recherche, desdonnées terminologiques. Il s'appuie sur toutes les clés déjà recensées dans l'index terminographique.Il se distingue de l'index terminographique en ce qu'il délimite, organise et oriente les démarches dedocumentation. Il est indispensable dans la mesure où la terminographie repose essentiellement surl'exploitation d'une documentation au sens le plus large du terme (orale, écrite,sur papier,électronique

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118 Terminologie

par connaissance directe des produits et processus, par consultations, etc.). Il constitue le guide etl'aide-mémoire de la recherche de ressources et de sources documentaires dont seront tirées lesdonnées.

L’index documentaire doit rappeler les contenus de l'index terminographique : domaine,secteur(s), objets traités, objets exclus, processus traités, processus exclus, et ainsi de suite (voirConstruction de l'index terminographique, chapitre 9), auxquels viendront s'ajouter des critères plusstrictement documentaires.

12.2 Rubriques de l'index documentaireLes rubriques de l'index documentaire sont présentées ci-dessous sur un modèle de fiche d'indexdocumentaire. Le nombre de champs par rubrique est purement indicatif. L’index complet comporteau moins une fiche par secteur à traiter (cf. tableau 12.1).

Domaine : noter l'un des domaines retenus. Chaque fiche relative à un domaine porte un numéroarbitraire.Secteurs : liste complète, précise, des secteurs qui seront pris en compte dans les limites dudomaine retenu. Ainsi, dans le domaine de la reproduction porcine considéré comme l'un desdomaines d'une terminologie de l'élevage du porc, les secteurs pourraient être les matériels, lasélection génétique, l'insémination, la physiologie de la reproduction, la prophylaxie, la pathologie dela reproduction, et ainsi de suite.Types : types ou catégories d'objets terminologiques pris en compte dans les différents secteursdélimités. Ainsi, les outils, procédés, processus, pièces, machines, procédures, méthodes, etc. de lamaintenance en électricité automobile.Sous-types : subdivisions des types d'éléments ci-dessus ; ces subdivisions sont toujoursspécifiques.Catégories de sources : liste des types de documents (catégories de sources ou supportsdocumentaires) retenus et des types de documents exclus a priori. Ainsi, thésaurus, dictionnaires,lexiques, glossaires, articles, rapports, devis, catalogues, nomenclatures, recueils de normes,photographies, schémas, diagrammes, revues techniques, listes d'adresses, répertoires, brochures, etc.Sous-catégories : subdivisions des catégories ci-dessus. Ainsi, brochures publicitaires,promotionnelles, techniques, descriptives ou nomenclatures de composants, de gammes,d'opérations, etc.Pays : pays entrant dans le champ de l'activité terminographique. Ainsi, le Japon si l'on désireconstituer un dictionnaire du commerce international incluant le japonais ou introduisant des donnéestechniques relatives au Japon.

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Etape cinq : construction de l'index documentaire 119

Tableau 12.1 Rubriques de l'index documentaire.

Domaine retenu Domaines exclusn° : ∗ (liste)Secteurs retenus Secteurs exclus1 12 23 34 45 5Secteur n°:

Types d'objets retenus Types d'objets exclus∗∗∗∗∗∗

∗∗∗∗∗∗

Sous-types d'objets retenus∗∗∗∗∗

Sous-types d'objets exclus∗∗∗∗∗

Catégories de sources Exclusions

Pays

Langue(s)

Dates

Observations & autres

Langue(s) : langue(s) de rédaction des documents recherchés. Le choix dépend des compétences duterminographe et des langues de travail Imposées.Date : date ou plage de dates de validité des données recherchées. Cette rubrique n'est que rarementpertinente.Observations et autres : reçoit toutes les mentions utiles n'entrant pas dans les rubriquesessentielles.

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120 Terminologie

Exclusions : pour chaque catégorie de chaque fiche de l'index documentaire, le terminographe doitétablir une liste des éléments qu'il considère a priori comme indésirables ou inutiles. Le contenu decette dernière rubrique se précise à mesure que les documents s'accumulent. Certains types sont d'unrendement tellement faible qu'on peut souhaiter ne pas continuer à les recevoir.

12.3 Fichier d'index documentaireLe fichier d'index documentaire se constitue par regroupement d'ensembles comprenant une fichemère et plusieurs fiches filles.

La fiche mère récapitule les divers secteurs. Elle spécifie toujours (cf. tableau 12.2) leséléments considérés comme primordiaux et donc systématiquement demandés. Elle sert de référencepour toute première recherche ou demande de données. Elle se présente sous une forme réduite danslaquelle toutes les rubriques, à l'exception de celles qui fixent les délimitations de domaines, sontdéjà acquises. Chacune des fiches filles traite en détail un secteur particulier.

Les fiches de l'index documentaire figurent toutes dans le journal ou registre terminographique.

12.4 Procédures de constitution de l'index documentaireL'index documentaire est un index évolutif en ce sens que ses contenus se modifient (se précisent, seréduisent ou s'étendent) à mesure que se précisent les champs de recherche ou qu'émergent des objetsdocumentaires dont les modes de traitement se spécialisent.

Ainsi, l'index documentaire doit rendre compte d'une évolution qui voit apparaître ou disparaîtreun secteur spécialisé ou un objet spécifique en réponse aux indications du tuteur technicien. Iltémoigne également de l'évolution des orientations de recherche de données terminologiques àmesure que se confirment les lacunes des dossiers. Quels que soient ses divers avatars, il tend vers lamise en place du système d'indexation définitif et doit donc être construit et contrôlé avec le plusgrand soin. Toute erreur de construction risque d'entraîner, par rapport à l'objet documentaire, undécentrage des documents et des sources.

Comme nous l'avons signalé, la construction de l'index documentaire prend appui sur lesdonnées de l'index terminographique. En un premier temps, le terminographe établit la liste des typesde sources et ressources qu'il entend consulter. Cette liste est partiellement bloquée en ce sens qu'elledoit toujours inclure les recueils de normes, les recueils de recommandations, toute bible (ouvrageconstituant la référence obligée en matière de données linguistiques et/ou techniques dans le domaineou le secteur concerné), au moins une source vive (source humaine, par opposition aux sources figées

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Etape cinq : construction de l'index documentaire 121

Tableau 12.2 Fiche d'index documentaire spécifiant les priorités.

Terminologie de:

Domaine retenu Domaines exclus

Secteurs retenus (totalité) Secteurs exclusn° 01 : * (liste)n° 02 : *n° 03 : *n° 04 : *n° 05 : *n° 06 : *n° 07 : *

Types d'objets retenus Types d'objets exclus

* matériels et appareillage ** processus ** procédures ** tests et mesures ** normes et brevets *

Catégories de sources Exclusions1. toute norme *2. toute recommandation *3. toute bible *4. une source vive *5. une présentation générale *6. un cours *7. tout catalogue *8. tout dictionnaire *9. toute terminologie préexistante *

PaysLangue(s)Observations & autres

Toujours penser au ricochet documentaire

que sont les documents sur papier ou autres supports), une présentation générale, un cataloguecommercial-technique, et toute terminologie préexistante formant catalogue linguistique. Le fond deliste standard est ensuite augmenté, selon les circonstances, de clés complémentaires de recherchevisant à préciser les types génériques ou à ajouter des types ou sous-types spécifiques. Ainsi, ledocument normatif à rechercher pourra concerner les normes dans un cas et les normes de radiopro-

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122 Terminologie

tection dans un autre. Nul ne peut en fait proposer d'emblée une liste type des paramètres inscrits àl'index documentaire. C'est la progression des acquis documentaires, une fois les domaines etsecteurs délimités, qui commande au terminographe d'aller dans telle ou telle direction en privilégianttel ou tel type de source documentaire.

Il est conseillé, comme en toute circonstance, de soumettre pour avis les divers états successifsde l'index documentaire à un ou plusieurs tuteurs-techniciens ou informateurs autorisés. Le journalterminologique inclura la version initiale et la version finale de l'index documentaire et précisera lesétapes du passage d'une version à l'autre.

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Chapitre 13

Etape six :recherche des données

13.1 Recensement des ressources et des sourcesLe recensement des ressources et des sources terminographiques prend appui sur les données del'index documentaire. Il s'organise selon deux voies susceptibles de se croiser.

La première voie de recensement est orientée vers la recherche des types de sourcesdocumentaires spécifiques figurant sur la liste standard : normes, recommandations, bibles, cours,présentations générales, manuels, terminologies existantes (même lorsqu'elles sont fortementlacunaires), et catalogues. La liste type oriente les recherches documentaires vers huit types oucatégories de ressources documentaires qui sont, dans le désordre, (1) les organismes denormalisation technique et les organismes de normalisation linguistique (souvent, mais pasnécessairement, confondus), (2) les centres de recherche publics ou privés, (3) les centres, instituts,ou organismes de formation, (4) les organismes diffuseurs de terminologies, (5) les centres deproduction et de commercialisation de produits (entreprises), (6) les interprofessionnelles de toustypes, (7) les traducteurs et rédacteurs et (8) les centres de documentation.

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124 Terminologie

1) Les organismes de normalisation technique ou linguistique doivent impérativement être recenséspour le domaine concerné. L’informateur le plus efficace est, en la matière, le tuteur-technicien.2) Les centres de recherche sont détenteurs d'informations privilégiées et sont aussi des centres defoisonnement néologique. Ils sont peuplés d'individus dont l'une des vocations est de diffuser lesrésultats de la recherche et, donc, l'état de la terminologie. Si les chercheurs sont égalementenseignants, on peut faire d'une pierre trois coups : avoir accès à la donnée technique, avoir accès àun cours, obtenir la collaboration d'un tuteur-chercheur.3) Les centres de formation sont le lieu privilégié de recherche documentaire dite de base. C'est eneffet dans les cours, manuels, et traités, que l'on trouve la matière première que l'on pourrait dire pré-digérée : inventaires de termes avec définitions, explications simples, organisations thématiquestransparentes, etc. Le rendement de la visite documentaire s'accroît généralement d'autant que lesenseignants de centres, organismes ou institutions de formation sont aussi généralement deschercheurs ou des professionnels.4) Les organismes diffuseurs (et, en amont, recenseurs) de terminologies seront naturellementsollicités. Parmi ces organismes figurent les banques de terminologie (Normaterm-Afnor,Eurodicautom-Luxembourg, Termium-Ottawa, BTQ ou Banque de terminologie du Québec-Officede la langue française), les organismes responsables de la coordination terminologique (Infoterm-Vienne), les organismes responsables de la mise en oeuvre de politiques linguistiques (Délégationgénérale de la langue française-Paris), les organismes chargés du traitement de la terminologie(Centre de Terminologie et de Néologie-CNRS Paris), les organismes assurant la normalisationterminologique (Commissions ministérielles de terminologie) et les organismes de normalisationtechnique et linguistique (Afnor, ISO, BSI, DIN, etc.). Ce que l'on sait moins, c'est que lesentreprises elles-mêmes disposent de lexiques ou glossaires internes souvent remarquables et que lesassociations interprofessionnelles et fédérations nationales ou internationales se préoccupentégalement de recenser les terminologies concernant leurs ressortissants et même de constituer etgérer des banques de terminologie.5) Les entreprises assurant la fabrication, la commercialisation et la maintenance dans le domaine oule secteur considéré sont d'excellentes sources de données terminologiques. Nous avonsprécédemment cité les lexiques d'entreprise auxquels il faut ajouter, bien entendu, la documentationtechnique, les présentations du secteur, les catalogues divers, les manuels et guides destinés auxutilisateurs comme aux techniciens de maintenance.6) Les interprofessionnelles ou fédérations professionnelles seront, pour le terminographe, un pointde passage fatal en ce sens que nombre de ses demandes d'information seront inévitablementtransmises par les entreprises à leur syndicat.7) Les traducteurs et rédacteurs étant les principaux consommateurs et manipulateurs determinologies, ils sont en mesure de spécifier les secteurs de forte ou très forte demande terminolo-

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Etape six : recherche des données 125

gique et les termes à traiter d'urgence. Les traducteurs sont aussi dépositaires (au moinsprovisoirement) des textes dont le traitement requiert de la terminologie. Il ne s'agit en aucune façonde limiter le matériau du terminographe à ce que le traducteur traite déjà. Il s'agit en fait de s'assurerque le terminographe traite d'abord l'en-cours pour ensuite prendre, si possible, de l'avance sur letraducteur. La situation ainsi décrite correspond à celle du terminographe d'entreprise ou d'agence detraduction. Elle constitue en même temps un élément de modèle pour le terminographe indépendant.8) Pour ce qui est des centres de documentation, il serait de toute évidence impossible de ne pas lesinclure d'office dans la liste des cibles privilégiées.

Le recensement des ressources documentaires aboutit à la constitution d'une liste des ressourcesfigurant dans le journal puis, le cas échéant, dans un fichier spécifique complémentaire du fichierterminologique. La première liste de ressources devrait comporter les rubriques du tableau 13. 1, dontla taille varie selon la richesse de leurs contenus.

Au-delà de ces rubriques standard, le recensement des ressources documentaires restetotalement ouvert. Il fait intervenir une très large part d'astuce et de débrouillardise mais peutnéanmoins s'organiser selon quelques grandes orientations.

Les centres de normalisation se recensent aisément : la normalisation étant centralisatrice paressence et par nécessité, l'organisme normalisateur tend à être unique pour un pays donné. Lesorganismes de normalisation étant fédérés entre eux, ils peuvent renseigner sur les activités des autresorganismes de normalisation. Les centres de recherche publics sont également répertoriés sansdifficulté : il existe un répertoire national du CNRS et des répertoires par domaine ou par universitéou école. Les centres de recherche privés seront signalés par les interlocuteurs du terminographe dansl'entreprise.

Les centres de terminologie sont susceptibles de fournir un état de la terminologie existantedans le champ retenu. Les principaux centres nationaux et internationaux sont déjà répertoriés. LaDélégation générale à la langue française peut renseigner sur les diverses commissions determinologie existantes et sur les différents répertoires de travaux en cours et de projets. Cependant,il existe une infinité de centres virtuels, d'équipes, et d'individus qui produisent des terminologiesdans des centres de formation, dans des centres de recherche, et dans des entreprises. Il est doncconseillé, dès l’instant où l'on effectue une demande de documents, de spécifier que l'on recherche enpriorité tout ce qui pourrait s'apparenter à de la terminologie déjà constituée (inventaire, liste de mots,liste de termes, expressions, dictionnaire, glossaire, lexique, etc.).

En ce qui concerne le répertoire des entreprises susceptibles de fournir de la documentation, lapremière démarche utile consiste souvent à s'adresser à l'interprofessionnelle qui présente deuxavantages majeurs : elle figure à l'annuaire téléphonique (quand bien même ceci oblige à balayertoutes les rubriques susceptibles de cacher sous des dénominations fort variables un groupementreprésentatif d'entreprises) et elle peut fournir des adresses d'adhérents toujours opérationnels dans un

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Tableau 13.1 Première liste de ressources.

Terminologie de :Liste des ressources documentaires

(1) Organismes de normalisation :---

(2) Centres de recherche :---

(3) Centres de formation :---

(4) Centres de terminologie :---

(5) Entreprises :

Fabrication--Diffusion :--Maintenance :--

(6) Interprofessionnelles, fédérations, groupements :---

(7) Traducteurs & rédacteurs :---

(8) Centres de documentation :---

Organes de publication :---

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Etape six : recherche des données 127

secteur géographique donné. On peut aussi contacter les organisateurs de salons professionnels ou defoires nationales et internationales afin d'obtenir communication de l'annuaire ou de la liste desexposants. Dans la mesure du possible, on visitera le salon ou la foire pour se constituer un répertoired'adresses et de contacts. La seconde démarche consiste à contacter effectivement quelquesentreprises, à obtenir un rendez-vous pour une visite d'entreprise, et à relever, à cette occasion, avecl'accord des responsables, les adresses des fournisseurs de matériels figurant sur les plaques de policedesdits matériels, et toute autre adresse utile. La première visite d'entreprise peut ainsi avoir pourobjectif principal le gonflement du carnet d'adresses. Les démarches ultérieures doivent aboutir à unrecensement de données terminologiques et, toujours, à une augmentation du nombre des adressespotentiellement utiles.

En ce qui concerne les adresses d'entreprises à l'étranger, il faut savoir que les servicescommerciaux de certaines ambassades fournissent gracieusement les coordonnées d'entreprises dontles activités relèvent du domaine choisi. La ressource est précieuse quand on sait que les annuairescourants, même lorsqu'il s'agit d’annuaires nationaux, ne sont que très rarement à jour.Les interprofessionnelles ou groupements sont, nous l'avons déjà dit, les organismes les plus visibleset donc les plus aisément répertoriés.

Les centres de documentation sont de deux types : les centres de documentation générale et lescentres de documentation spécialisée. Les centres de documentation générale contiennent, entreautres, des documents relevant du champ retenu. Les centres de documentation spécialisée necontiennent que des documents en rapport avec le champ terminologique et terminographique retenu.Si nous rappelons l'existence de centres de documentation générale (au sens ci-dessus), c'est parceque le terminographe tend généralement à surestimer les degrés de technicité des documents dont il abesoin. Il lui serait parfois bien utile, avant de s'aventurer dans les centres documentaires attachés àdes centres de recherche ou de formation, de visiter une bibliothèque municipale ou une bibliothèqueuniversitaire générale. Pour ce qui est des centres de documentation spécialisée, ils peuvent êtreattachés à n'importe quel organisme, centre, ou établissement figurant dans la liste des ressources. Ilimporte donc que le terminographe demande toujours à ses interlocuteurs de lui signaler l'existencede centres de documentation spécialisée et notamment des centres de consultation et d'interrogationde banques de données. Nous citerons simplement le cas des banques de données bibliographiquesaccessibles en ligne sur des centres serveurs tels que Dialog, Questel, Data Star, ... Nous incluronsparmi les centres de documentation les organes de publication spécialisée dont la liste est obtenueauprès des syndicats de la presse et dont le concours peut s’avérer extrêmement précieux, notammentparce que les journalistes sont également des créateurs, des manipulateurs, et des diffuseurs determinologies. Et nous citerons pour finir la librairie locale, et tous les éditeurs privés ouinstitutionnels prioritairement concernés par les domaines retenus.

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128 Terminologie

Nous ne prétendons nullement avoir épuisé ici les différentes hypothèses. L'expérience prouveque les accidents documentaires, heureux ou malheureux, sont la règle et que la richesse de lamoisson dépend beaucoup plus de la technique de conduite de la recherche que de l'ampleur desrépertoires à partir desquels elle se construit. Nul ne peut en effet préjuger du rendement de telle outelle ressource: tout dépend de la formulation de la requête, de l'humeur de celui ou celle qui reçoit lademande, de la politique de communication des organismes ou entreprises contactés, et de leursmoyens. La seule certitude est qu'il importe d'ouvrir aussi largement que possible l'éventail desressources exploitables.

Le recensement des ressources documentaires se poursuit pendant toute la durée de l'activitéterminographique.

13.2 Conduite de la recherche documentaire

13.2.1 Collecte de documents et de donnéesLa collecte des documents à partir desquels se constitueront les données terminographiques appelle lamise en oeuvre de techniques particulières. Il faut distinguer ici les situations de lancement detravaux intéressant un objet terminologique neuf et les situations de reprise d'un travailprécédemment engagé. Dans ce dernier cas, la documentation existante peut faire l'objetd'exploitations complémentaires et les sources déjà sollicitées seront traitées de manière trèsparticulière. En effet, lorsque la collecte de documents et données s'appuie sur des requêtesantérieures auprès de mêmes organismes ou individus, il importe de n'effectuer de nouvellesdémarches que si l'on pense que les organismes ou individus à nouveau sollicités sont susceptibles defournir un autre type de documentation. En pareil cas, la démarche commence par l'étude du journalde l'équipe précédente afin d'y relever toutes les ressources recensées et toutes les sources déjàexploitées. Elle continue avec de nouvelles demandes affinées en fonction des carences constatées.Elle débouche sur la recherche de ressources et sources complémentaires.

13.2.2 Journal documentaireLe journal documentaire recense les diverses ressources contactées et, pour chacune d'entre elles,l'ensemble des démarches entreprises et leurs résultats respectifs. Chacune des entrées relatives à uneressource contactée aux fins de collecte de données pourra s'inspirer du modèle du tableau 13.2.

On notera, pour chaque ressource, son nom ou sa raison sociale, son adresse (avec code postal etnuméro de téléphone), son secteur d'activité, le nom de la personne à contacter et le nom de lapersonne physique ou morale de la part de laquelle on écrit ou téléphone. On notera ensuite, pourchacune des demandes, sa date, sa nature, et ses résultats.

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Etape six : recherche des données 129

Les résultats des demandes peuvent être codés par exploitation d'un système de type :0 = néant,1 = adresse d'une autre ressource documentaire,2 =demande transmise à autre personne ou organisme,3 = référence de source transmise4 = documentation obtenue.

Lorsque des documents ont été obtenus, il est sage de noter au regard de la ressource dont ilsémanent, les codes qui leur sont affectés dans le fichier des sources (cf. Fichier des sources, chapitre13).

Si le modèle de journal documentaire prévoit des relances, c'est en vertu du constat qui veut quebon nombre de personnes ou organismes contactés transmettent en première réponse unedocumentation passe-partout: brochure de présentation générale, description des produits-phare,rapport d'activité, etc., et que la documentation pertinente et utile ne vienne généralement qu'aprèsune première relance confirmant l'intérêt réel que l'on porte au domaine ou à l'activité concerné(e).

13.2.3 Quelques indications utilesNous aborderons un certain nombre de points touchant à la conduite effective de la recherchedocumentaire. Il s'agit simplement de dresser un bilan d'une longue expérience ponctuée d'heurs etmalheurs divers.

Pour négocier une collaboration de tuteurs techniciens, il faut remplir trois conditionsessentielles:- prouver que l'on pris la peine d'acquérir un minimum de connaissances techniques et, donc, avoirdébroussaillé le terrain ;- faire comprendre que la terminographie est utile et nécessaire et faire valoir que, les spécialistes desdivers domaines n'ayant pas encore résolu de fixer, recenser, et traiter leur terminologie, quelqu'und'autre doit s'en charger ;

En cas de demande directe par visite ou communication téléphonique, il est souvent nécessairede commencer par convaincre ses interlocuteurs que la constitution de dictionnaires (on éviterad'utiliser des dénominations spécialisées) n'est pas seulement une activité pour spécialistes à laretraite, que les dictionnaires spécialisés répondent à des besoins d'extrême urgence, et que le «bonvieux Harrap's» (pour l'anglais) ne suffit peut-être pas toujours.-convaincre que le tandem terminographique idéal combine les compétences techniques dutechnicien (que l'on sollicite précisément pour cette raison) et les compétences terminographiques duterminographe (qui s'excuse de s'imposer) et que toute confusion des compétences est nécessairementnéfaste.Un informateur n'a pas le temps de faire un cours d'initiation, ou de faire l'exégèse de questions malformulées, ou de faire tout le travail à la place du termi nographe. Il faut surtout se souvenir qu'il est

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130 Terminologie

Tableau 13.2 Entrée du journal documentaire.

Nom / Raison sociale:

Adresse:

Secteur d'activité :Contacter MJMme :

De la part de M./Mme

Demande 1 en date du ________

Nature Résultat

Demande 2 en date du ________

Nature Résultat

Demande 3 en date du ________

Nature Résultat

irremplaçable. Une demande documentaire n'a de chances d'aboutir, toutes choses étant égales parailleurs, que si elle est clairement formulée, nettement ciblée, appuyée sur une recommandation, etd'origine contrôlable. Une demande confuse ira directement vers sa destination naturelle qui ne peutêtre que la corbeille à papiers. Malgré leur bonne volonté, nombre de personnes sollicitées ne peu-

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Etape six : recherche des données 131

vent déterminer clairement la nature de l'aide effectivement sollicitée. L'index documentaire et lestypes de documents prioritaires seront donc spécifiés aussi clairement que possible et on joindra doncune fiche dûment remplie dont les contenus ne laissent planer aucun doute quant au type de donnéessollicitées. Enfin, la recommandation d'un organisme ou d'un individu dont l'autorité technique ouintellectuelle est acceptée par tous ne peut qu'accroître le rendement de la demande.

Mais il faut surtout que toute demande soit contrôlable. Entendons par là que la personnesollicitée doit obtenir des assurances concernant le demandeur et l'utilisation future des donnéescommuniquées. Il est ainsi impératif d'utiliser un papier à en-tête, de se prévaloir (si possible) d'unerecommandation, et de confirmer l'engagement de respecter tout impératif de confidentialité desdonnées. Il est de bonne pratique d'informer le correspondant que l'on est prêt à lui communiquercopie des données terminologiques constituées à partir des documents fournis et, puisqu'il n'y a pas depetits profits pour le terminographe, à solliciter sa participation à titre de relecteur.

Toute demande (téléphonique ou par courrier) doit comporter une présentation de la société oude l'organisme de rattachement du terminographe, une présentation de l'auteur (incluant, le caséchéant, une recommandation), une présentation des objectifs (description du produit fini et de sesfonctions), une présentation des types de données recherchées, une délimitation de domaine et/ousecteurs, une liste des types de documents souhaités et des types exclus a priori, une liste des languesde travail et la mention de tout élément utile de l'index documentaire, sans oublier, invariablement,des remerciements anticipés sincères et la demande de communication d'adresses utiles ou detransmission de la requête à tout individu ou organisme compétent. On se gardera également d'oublierde préciser que les données recueillies seront utilisées aux seules fins de constitution d'uneterminologie qui sera, à leur demande, communiquée aux organismes ayant fourni une documentationimportante et que le terminographe s'oblige, comme le traducteur, au respect le plus scrupuleux dusecret commercial et industriel.

En cas de demande écrite, l'utilisation d'un papier à en-tête portant le numéro de téléphone del'organisme commanditaire est impérative.

Les langues de travail cachent un piège que ne soupçonne pas le terminographe. En effet, pourtout non-linguiste, toute formulation de type «documents multilingues» ou «travail en français et enanglais» ou «recherche de documents en anglais et en allemand» est interprétée comme une demandede documents rédigés à la fois et en même temps dans les deux ou plusieurs langues citées. Il fautdonc, lorsque l'on recherche de la documentation en plusieurs langues, spécifier que l'on recherche dela documentation en français ou en anglais ou en espagnol, et ainsi de suite.

On notera également, à ce stade, qu'une très large part de la documentation réellement pertinenteest obtenue consécutivement aux ricochets documentaires.

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132Terminologie

Ces derniers correspondent à deux types de situations on ne peut plus courantes. Dans le premiertype de situation, un interlocuteur du terminographe répercute la demande sur une personne ou unorganisme qui n'aurait pu être contacté directement. Dans le second type de situation, ledépouillement d'un document apporte de nouvelles adresses ou de nouvelles références ou denouveaux éléments d'index documentaire.

Il est recommandé de privilégier les contacts téléphoniques susceptibles de favoriserl'explication et de lever toute interrogation. Les premiers contacts téléphoniques sont à confirmer parcourrier ou viennent confirmer et expliquer une demande écrite. Il est parallèlement recommandé,dans la collecte effective des données, de privilégier les sources et ressources orales. L'outil optimaldu terminographe est un enregistreur léger avec micro-cravate. Eliminant les contraintes de la prise denotes, il permet de recueillir une documentation très dense en un temps comparativement bref.L’enregistrement oblige à poser des questions extrêmement précises et donc à bien préparer sesentrevues en même temps qu'il permet de demander immédiatement des renseignementscomplémentaires et de rebondir à partir de chaque réponse.

Sur un plan général, le terminographe doit viser à obtenir des adresses de centres dedocumentation, de recherche, de formation, de terminologie ou de publication et demander à tous sesinterlocuteurs de bien vouloir répercuter sa demande auprès de toute personne compétente.

Le caractère importun de toute demande incite à réduire le temps «volé» aux professionnels et àne les interroger ou consulter qu'à bon escient en ayant soigneusement préparé les questions. Lesrègles de la courtoisie la plus élémentaire veulent aussi que l'on adresse des remerciementschaleureux à quiconque a fourni une aide significative. Ces remerciements pourraient êtreaccompagnés des fiches mentionnant comme source la personne concernée ou l'organisme ouétablissement qu'elle représente.Lorsque la recherche de documents et de données s'effectue par visites de sites, les rendements sontgénéralement meilleurs : l'intérêt que l'on témoigne aux activités des personnes visitées suscite chezelles un préjugé favorable. Il faut cependant être prêt, lors de premières visites, à accepter lesmanifestations extérieures (verbales) d'une activité débordante de la personne sollicitée et ducaractère importun de la sollicitation. En règle générale, l'obstacle le plus sérieux à une recherchedocumentaire efficace est l'incompréhension mutuelle : l'informateur potentiel ne comprend pas lesobjectifs et démarches du terminographe ; le terminographe est lui-même souvent incapable de parlerle même langage que son interlocuteur et, singulièrement, de former les mêmes catégories. Il fautdonc éviter la requête aveugle faisant l'économie d'une définition préalable de l'index documentaire etd'une pré-documentation. Le caractère très général de la première documentation reçue (présentationde l'entreprise, description promotionnelle de matériels, etc.) tient au fait que la multiplicité desdemandes rend les entreprises et organisations quelque peu méfiantes et les incite à envoyer

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Etape six : recherche des données 133

d'abord une documentation polyvalente. Le renouvellement de la demande est le premier signe confir-mant le sérieux de la recherche documentaire.

Les délais de transmission de documents sont souvent très importants et peuvent atteindreplusieurs mois, voire plusieurs années. Il faut compter en moyenne quatre à six semaines maiscertaines requêtes ont été satisfaites quatre ans après la demande initiale. Il est communément admisque l'on puisse relancer une demande de documentation au bout de cinq semaines.

La procédure de collecte de données et documents débouche souvent sur une invitation auvoyage : le centre de documentation contacté dispose de documents innombrables à consulter surplace ou dont l'envoi poserait des problèmes insurmontables ; la personne contactée ne veut intervenirqu'oralement ; l'organisme contacté souhaite voir et connaître l'auteur de la demande.

Pour mettre toutes les chances de son côté au stade de la recherche documentaire, leterminographe doit être conscient du caractère importun de toutes ses demandes, toujours organiserses interrogations, ne jamais se décourager, multiplier les visites, devenir maître dans l'art de lanégociation téléphonique, rechercher inlassablement des correspondants locaux, multiplier lesrecommandations. Pour donner à ses efforts une orientation positive, il doit se fixer des critères debonne documentation et viser à recueillir la terminologie préexistante, une bible du domaine (avec, lecas échéant, le recueil des normes et recommandations), une présentation générique du domaine, unou plusieurs catalogues, une liste de centres de documentation, une adresse de centre de recherche,une adresse de centre de formation, un cours complet, des documents illustratifs non linguistiques,une liste de problèmes terminologiques soumise par un traducteur, et au moins une source vive, dontl'une des fonctions premières sera de valider toutes les autres sources.

Toute démarche de recherche de ressources terminographiques est essentiellement aléatoire. Ondécouvre ainsi que deux personnes partageant un même bureau dans un même service font desréponses diamétralement opposées à une même demande. On s'aperçoit que la terminologie espagnoledes produits de la mer a déjà été établie pour le compte d'une entreprise qui se fera un plaisir de lacommuniquer à quiconque conseillerait en retour un organisme sérieux de séjours de vacances pour lafille du directeur. On s'aperçoit tout à coup que l'on côtoie depuis deux semaines l'auteur d'une thèsede troisième cycle sur le yaourt, alors que l'on désespère depuis un mois de trouver l'informationnécessaire à l'élaboration de la terminologie des produits laitiers fermentés dans laquelle on s'estengagé, et ainsi de suite.

Forcer la chance : nous avons beaucoup insisté sur la part de hasard et de chance jouant danstoute recherche documentaire. Il faut se dire qu'il existe nécessairement quelque part une ressourcesusceptible de déclencher l'avalanche documentaire. La recherche de cette ressource peut, comme legénie, être affaire de longue patience ou de système D. A titre d'exemple, penserait-on toujours, pour

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134 Terminologie

obtenir des documents ou informations concernant le sujet X ou le domaine Y à écrire à la revuespécialisée destinée à tous les professionnels concernés et dont le courrier des lecteurs constitue unevoie royale vers la documentation efficace ?

13.3 Codage des sources;constitution du fichier des sources

Quelles que soient sa nature et ses caractéristiques, chacune des sources (document ouinformateur) fait l'objet d'un codage puis d'une entrée au fichier des sources. On codera ainsiindifféremment les brochures techniques, les devis, les catalogues, les descriptifs techniquesd'appareils, la publicité d'une entreprise, un cours, une revue, etc. Lorsque les documents sont desdonnées orales recueillies auprès d'un professionnel ou spécialiste, cette personne est assimilée à unesource documentaire et se voit affecter un code de source.

Chaque source reçoit un numéro de code. Le code se compose d'un mnémonique du champtraité (DOMO pour «domotique» ou MAT pour «machines à traire») ou du nom de l'auteur dudossier, suivi d'un chiffre correspondant purement et simplement à un numéro d'ordre d'arrivée. Lanumérotation séquentielle des documents appelés à remplir des fonctions de sources de donnéesterminologiques présente l'avantage de maintenir un système totalement ouvert, chaque nouveaudocument venant simplement s'ajouter à la liste sans qu'il soit nécessaire de procéder à uneredistribution des codes.

Un sous-code peut également être utilisé afin d'indiquer les caractères spécifiques de la sourcedans une perspective d'exploitation terminographique. On peut ainsi définir un sous-code donnant letype de la source, la langue ou les langues de rédaction, et tout autre caractère pertinent. Lesconventions de codage sont à définir localement. Lorsque plusieurs documents de faible importanceproviennent d'une même entreprise, ils peuvent constituer une source globale portant un seul et mêmecode. Les sources font toutes l'objet d'une fiche (tableau 13.3) et l'ensemble des fiches constitue lefichier des sources.

Chaque fiche comportera le code de la source puis ses caractères, traités différemment selonqu'il s'agit d'une source vive (personne) ou d'une source inerte (document). Pour une personne, onnotera essentiellement son nom, sa qualité (constituant un critère de validation et de fiabilité), sonorganisme de rattachement et son adresse professionnelle. Pour un document, on fournira lesrenseignements bibliographiques standard, le type, et la ou les langues de rédaction. On pourra, le caséchéant, ajouter le numéro ISBN ou ISDN et préciser où le document a été consulté ou par qui il a ététransmis. Dans un cas comme dans l'autre, on pourra inclure, à la rubrique de nature des données, undescriptif des données obtenues auprès de la source vive ou contenues dans le document. Ceci peut sefaire par constitution d'une table des matières et, peut-être, d'un index (document) ou d'une liste

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Etape six : recherche des données 135

des points de compétence (source vive).La fiche prévoit également une évaluation du rendement terminographique de la source. Nous

avons, dans le modèle, retenu quatre rubriques de rendement qui portent respectivement sur larichesse brute en termes (rendement d'inventaire), sur

Tableau 13.3 Fiche du fichier des sources.

Code :(Source vive) (Document)Nom TitreQualité AuteurOrganisme EditeurAdresse Volume

NuméroLieuDate

TypeLangue

Nature des données :

Evaluation:Excellent Bon Moyen Médiocre Non fiable

InventaireDéfinitionsNotesAppariements

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136 Terminologie

la densité et la qualité des informations exploitables aux fins de définitions et de notes et, enfin, sur lavirtualité d'appariements possibles. D'autres rubriques de rendement sont envisageables. Les échelonsde l'évaluation sont transparents et il suffit de cocher la case correspondant à l'échelon voulu.

Les rubriques recensant les caractères de la source doivent permettre de la retrouver au besoin.Les rubriques concernant les contenus fonctionnent comme autant d'extensions du fichierterminologique dans la mesure où elles font du fichier des sources un fichier documentaire raisonnéouvrant à quiconque le désire la voie vers des informations complémentaires. Le traitement desdocuments n'est pas seulement un traitement physique de codage puis de catalogage. Il doit au moinspermettre de classer les diverses sources documentaires et, le cas échéant, de formuler une requêtecomplémentaire affinée. Le fichier des sources est un fichier évolutif.

Toute source peut faire l'objet d'une fiche signalétique plus ou moins complète mentionnant sescaractères (les données bibliographiques dans le cas d'un document), ses coordonnées (lorsqu'ellessont connues), ses contenus (de manière simplifiée) et son rendement (du seul point de vueterminographique). Une analyse rapide nécessaire au remplissage de la fiche permet au terminographede prendre connaissance d'informations utiles et d'affiner l'index documentaire en fonction des rende-ments par types de sources. Les données apportées par les diverses sources contribuent à l'informationet à la formation du terminographe avant de devenir son matériau.

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Chapitre 14

Etape septvalidation des sources

La validation des sources est citée au titre des étapes de l'activité terminographique en raison deson caractère d'urgence systématique. Il n'est en effet rien de plus dangereux que de s'engager dans letraitement d'une terminologie en utilisant des matériaux susceptibles de ne pas respecter les critèresde fiabilité absolue. Chaque source reçue sera, par conséquent, validée à la fois par le terminographeet par le tuteur technicien. La validation s'effectuera de manière collégiale si la terminographie reposesur un travail d'équipe.

La validation par le terminographe porte essentiellement sur la confirmation du caractèreindigène des documents visant à l'exclusion de toute traduction. La nécessité d'exclure tout documentrésultant d'une traduction a été abondamment citée et doit être respectée. C'est le terminographe quieffectue le tri en la matière. C'est aussi le terminographe qui, dans la constitution du fichier dessources, analyse très succinctement les différents rendements potentiels de chaque source. La va-lidation par le tuteur-technicien porte sur la partie technique. Elle est extrêmement importante dans lamesure où le technicien ou spécialiste connaît généralement les documents, les évalue de manièreextrêmement rapide, écarte ceux qui lui semblent douteux et met en garde contre certains risques. Lavalidation des sources doit donner lieu à un tri sans concession : tout document qui, pour quelqueraison que ce soit, semblerait ne pas répondre aux critères de fiabilité absolue sera totalement et

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138 Terminologie

définitivement écarté puisque toute erreur dans un fichier terminologique risque de compromettrel'ensemble.

On peut, dans l'absolu, fixer les caractères d'un accès optimal aux ressources puis aux sourcesterminographiques.

14.1 Caractères d'un accès optimal aux ressourcesterminographiques

01. Accès à tout organisme de normalisation technique et de normalisation linguistique concerné.02. Accès aux centres de fabrication concernés.03. Accès aux centres et services d'installation et de maintenance concernés.04. Accès aux centres de documentation concernés.05. Accès aux associations professionnelles concernées ou aux organismes representatifs.06. Accès aux organes de promotion, publication, ou diffusion concernés.07. Accès aux centres de formation concernés.08. Accès à des centres de traduction et rédaction concernés.

14.2 Caractères d'un ensemble documentaire optimal01. Inclut les produits, processus, etc. entrant dans les limites spécifiées par l'index

terminographique.02. Inclut tous les résultats de toutes les décisions de normalisation pertinentes.03. Inclut tous les inventaires terminologiques existants dans les limites spécifiées par l'index

terminographique puis par l'index documentaire.04. Inclut tous les catalogues existants dans les limites spécifiées par l'index terminographique puis

par l'index documentaire.05. Inclut une présentation générale du champ délimité par l'index terminographique puis par l'index

documentaire.06. Inclut un cours ou un ensemble de cours relatif au champ délimité par l'index terminographique

puis par l'index documentaire.07. Inclut des documents non linguistiques (et notamment des documents iconographiques).08. Inclut des documents relatifs à la fabrication, à l'installation, à la mise en route, et à l'entretien

des matériels et processus concernés (documentation des constructeurs) ainsi que des documentsde recherche.

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Etape 7 : validation des sources 139

09. Inclut des sources vives acceptant de servir de tuteur et de réviseur. La formule optimalecombine dans un champ d'activité donné, les compétences (et la documentation) duchercheur, de l'enseignant, de l'ingénieur de fabrication ou du technicien de maintenance.Chaque source doit impérativement être validée.

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Chapitre 15

Etape huit :inventaires terminologiques

Les directives qui suivent valent pour chacune des langues de travail. On constituera autantd'inventaires terminologiques qu'il y a de langues de travail sans se préoccuper le moins du monde,pour l'instant, de confronter ces inventaires ou d'apparier les termes ou les dossiers.

15.1 DéfinitionL'inventaire terminologique est le relevé de tous les termes pertinents présents dans les documentsécrits, oraux, vidéo, ou autres, constituant les sources. Il établit la liste des éléments qui pourraientêtre traités dans le fichier et qui sont donc potentiellement autant de vedettes terminologiques.

Il est sage de constituer en fait deux inventaires conjoints qui sont l'inventaire des termesvéritablement spécialisés et l'inventaire des termes et mots qui, bien que n'étant pas nécessairementspécialisés, présentent une forte récurrence dans la documentation traitée. Les termes figurant dansles deux inventaires feront l'objet de traitements différents.

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142 Terminologie

15.2 ProcéduresSi nous excluons les situations dans lesquelles le donneur d'ouvrage fournit un inventaire complet,fermé, des termes à traiter, les supports de l'inventaire terminologique sont les diverses sourcesrecensées. Lorsque ces sources incluent des inventaires existants sous forme de catalogues, thésaurus,listes de mots ou listes de termes ou même sous forme de terminologies pré-existantes, la mise à jourpeut porter sur l'inventaire terminologique lui-même. On considèrera en pareil cas que lepré-inventaire dont on dispose appelle des compléments.

Définir ce que doivent être les contenus de l'inventaire terminologique n'est aisé qu'enapparence. En effet, si l'on s'interroge sur les besoins effectifs des utilisateurs, de nombreuxproblèmes de tri se posent. Pour résoudre ces problèmes de manière radicale, nous posons en principeque l'inventaire est doublement élargi. Ceci signifie en clair que l'inventaire inclut a priori tout motprésentant une fréquence significative dans la documentation et que chaque mot est noté sous saforme la plus développée.

Les unités recensées dans le double inventaire (inventaire des termes spécialisés et inventairedes mots récurrents) sont en fait des unités terminologiques, lexicales et phraséologiques. Les unitéslexicales (du vocabulaire général) se confondent généralement avec des mots orthographiques. Lesunités terminologiques sont le plus souvent des séries ou ensembles de mots orthographiques formantdes unités de désignation. Les unités phraséologiques sont des unités de formulation stéréotypiqueutilisées en mode bloqué et dont la taille peut être importante. A titre provisoire, on peut considérercomme unité phraséologique toute forme exprimant une relation sur un support verbal ou substantivalet non susceptible, dans les limites du champ terminologique concerné, de variation.

A titre d'exemple, dans les limites du transport international, on relèvera des unités de typechariot élévateur (constituant un mot en même temps qu'un terme), chariot élévateur à rouescompensées (constituant un terme) et la responsabilité du transporteur cesse dès lors que (constituantune unité phraséologique).

La nature des unités dépend des critères d'utilisation finale du fichier. S'il s'agit simplement deproposer des équivalences de désignations entre langues, on s'arrêtera aux unités terminologiquesmais si l'on désire proposer, par exemple, une aide réelle à la traduction, il ne peut qu'être bénéfiqued'inclure les unités phraséologiques qui, bien entendu, ne font pas l'objet de définitions puisqu'ellessont autoexplicatives en vertu du principe qui veut que l'expansion linguistique ait toujours unefonction de description et/ou d'explication. L'inventaire initial retient toujours l'hypothèse maximale :tout mot ou terme récurrent dans la documentation est réputé pertinent et tout noyau lexical outerminologique est accompagné de l'ensemble de ses satellites. Il faut, dans cette perspective,dépasser la vision réductrice traditionnelle du répertoire de mots que l'utilisateur recombine pourreconstruire du texte. Les critères posés reposent sur les cinq postulats ci-après :

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Etape huit : inventaires terminologiques 143

- Tout mot ou terme à occurrences multiples est réputé significatif et figure à l'inventaire initial.- Tout mot ou terme utilisé en rapport avec un élément dont le caractère pertinent et spécialisé ne faitaucun doute (schéma, devis, etc.) est réputé significatif et figure à l'inventaire initial.- Dans le doute, un mot récurrent dans une documentation spécialisée est considéré commesusceptible d'avoir, dans le domaine/secteur de référence, une acception spécialisée et mérite donc defigurer dans l'inventaire initial.- Tout mot ou terme inclus dans l'inventaire est nécessairement accompagné de tous ses modifiantset/ou compléments. On notera ainsi l'adjectif, le support de composition, la marque de dérivation, lecomplément, et parfois même la relative accompagnant le nom. On notera le complément ou l'adverbeformant bloc avec le verbe. Le découpage de l'unité terminologique repose aussi sur les solidaritésinstituées par la syntaxe. Dans le doute, il faut savoir que des langues comme l'anglais et le français,par exemple, n'exploitent pas des logiques de désignation identiques et que, par exemple, bière deménage ne peut en aucun cas s'angliciser par combinaison de beer et on ne sait quel équivalent deménage.- L'inventaire vise à recenser aussi les stéréotypies de formulation. Si ce postulat s'applique sansréserve aux clauses de contrats ou de polices, il serait fâcheux de conclure hâtivement qu'il n'y a paslieu d'inclure dans un dictionnaire d'informatique des unités du type «Pour lancer l'exécution duprogramme, entrer la commande X».

15.3 Règle d'orLors de la constitution de l'inventaire initial, on choisira toujours l'hypothèse de précaution : dans ledoute, l'élément concerné sera inclus, quitte à l'éliminer ultérieurement, et inclus sous sa forme la pluscomplète, quitte à multiplier les sous-unités.

15.4 Gestion de l'inventairePour une bonne gestion des éléments recensés dans l'inventaire terminologique, il est utile derespecter quelques consignes simples. Tout d'abord, sauf dépouillement d'un fichier-texteélectronique à l'aide d'un logiciel effectuant automatiquement la recherche, l'extraction, et leclassement des éléments constitutifs du texte, chaque unité relevée dans la documentation estobligatoirement accompagnée de sa référence sous la forme «code source + page». Elle pourra ainsiêtre retrouvée immédiatement. En cas d'occurrences multiples, les références seront elles-mêmesmultipliées dès l'instant où le terminographe estime qu'il y a, ou pourrait y avoir, diversité de valeursou de conditions d'usage. En second lieu, il est prudent d'effectuer un inventaire pur, sans traitement

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144 Terminologie

des données : sauf évidence absolue démontrée par les contextes, le terminographe n'établit pas, à cestade, de relations de synonymie, de variance, ou autres, entre constituants de l'inventaireterminologique. C'est dans la phase de traitement qu'interviendront regroupements et mises encorrélation. En d'autres termes, chacun des éléments recensés appartient de plein droit à l'inventaire etn'est asservi à un autre élément que si les sources (notamment les sources véhiculant des donnéesnormalisées) le stipulent. Enfin, les éléments recensés se classent par ordre alphabétique absolu :chaque terme est classé en fonction de la première lettre de son premier constituant. Ceci a pour effetd'exclure tout article ou préposition ainsi que toute troncature et parenthèse. Ainsi atomisation parbuse à simple fluide se classe à A, buse à simple fluide se classe à B, simple fluide se classe à S,fluide se classe à F et on évitera les formes telles que buse à simple fluide (atomisation par). Onnotera que le classement n'est utile qu'en cas de gestion sur papier puisque le logiciel peut retrouvern'importe quelle chaîne de caractères en n'importe quel lieu du fichier.

Bien que le recensement des données ne soit pas normalement prévu à ce stade, on aura intérêt ànoter, en même temps que les références de localisation de données utiles, le type auquel ellesappartiennent. La notation s'effectuera à l'aide d'un code simple à trois composantes :- DF signalant la présence de données définitoires.- NL signalant la présence de données linguistiques.- NT: signalant la présence de données techniques.

Il est également utile, en cours de réalisation de l'inventaire, de noter pour chaque item relevé [lequalificatif de terme étant réservé, dans les dossiers, aux éléments dont le statut est confirmé] leséléments d'indexation vérifiés ou confirmés par le contexte et, le cas échéant, de créer un fichierd'inventaire reposant sur la structure du tableau 15. 1.

Tableau 15.1 Fiche d'inventaire terminologique.

Item :Source :Page :Données DEF NL NTIndexDomaine : secteur:Type : Terminologie-maison:X :

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Etape huit : inventaires terminologiques 145

Sur le schéma de fiche figurent, dans l'ordre, l'élément inclus dans l'inventaire initial [item], lecode de la source [source], la page et le type de données [un symbole spécifique s'inscrit au regard ducode pertinent] et les mentions habituelles de domaine, de secteur, et de type de référentaccompagnées, comme toujours, d'une rubrique de précaution [X] dans laquelle figurera tout autreélément utile ou qui pourra recevoir les appréciations, commentaires, remarques, évaluations dututeur technicien.

15.5 Mise en placeLe rendement des sources à partir desquelles se constitue l'inventaire initial décroît rapidement. Eneffet, les premiers documents traités sont riches ou denses en ce sens que tout terme que l'on yrencontre est intégrable à l'inventaire. Par la suite, la proportion de termes nouveaux tombe trèsrapidement pour ne remonter en flèche que lorsque l'on aborde un secteur nouveau. L'expansion del'inventaire cesse très rapidement d'être une fin en soi pour devenir une séquelle du traitement despremiers termes recensés : l'inventaire se développe à mesure que les sources sont exploitées aux finsde constitution des données.

Pour tenir compte du caractère d'entité quasi-autonome de l'inventaire terminologique et de laréalité des rendements décroissants des sources, il est souhaitable d'organiser les inventaires selon uneprogression raisonnée qui exploite les sources par ordre de densité terminologique décroissante. Cetterecherche raisonnée commence par l'exploitation des pré-inventaires, des catalogues linguistiques etdes catalogues de normes et de produits, se poursuit avec l'exploitation des cours et documentsassimilés, fait intervenir au stade final l'exploitation de sources ultraspécialisées, et garantit ainsi laconstitution d'inventaires par strates homogènes en même temps qu'une auto-formation raisonnée (etprogressive) du terminographe dont les degrés de compétence technique s'affirment à mesure que seconfirme la difficulté des documents abordés.

L'exploitation des catalogues linguistiques de tous types maximise le rendement de la fonctiond'inventaire. L'exploitation des cours met en place les données essentielles relatives aux termespivots. L'exploitation des sources hautement spécialisées complète l'inventaire et permet d'atteindreles frontières actives des divers secteurs considérés. Le schéma semblera rudimentaire maisl'expérience prouve qu'il permet d'économiser de précieuses semaines.

15.6 Prévoir l'avenirIl peut s'avérer fort rentable, notamment lorsque les données figurent dans des sources à faible densitéterminographique, de photocopier les segments documentaires comportant des données utiles. Lescoupures ainsi collectionnées deviendront une source composite dérivée constituant le réservoir dans

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146 Terminologie

lequel on puisera sans devoir effectuer des retours incessants sur les sources primaires, à conditionque l'on prenne bien soin de référencer chaque coupure.

15.7 Exemple d'inventaire(par constitution de listes simples)

Objectif : illustrer les problèmes de découpage des unités terminologiques au stade de l'inventaire.Thème : conditionnement des liquides (normalisation). Texte (ci-dessous) portant sur desdispositions réglementaires, présentant une bonne densité terminologique ainsi qu'unecomplémentarité de niveaux (termes spécialisés de plein droit, hybrides, mots du vocabulairegénéral).

15.7.1 Exemple en françaisDispositions générales

ART. ler - Aucun liquide vendu au volume ou soumis à des droits fixés au volume dont laquantité n'est pas préalablement déterminée à l'aide d'un instrument de mesure légal ne doit êtrelivré, exposé, mis en vente ou vendu en bouteilles autres que les bouteilles récipients-mesures enverre réglementées par le décret susvisé du 4 juin 1954 déterminant les conditions dans lesquellesles bouteilles peuvent servir de récipients-mesures.

ART. 2 - Toute personne qui, à l'occasion de transactions commerciales, de répartitions demarchandises ou de produits, de déterminations de salaires, d'expertises judiciaires ou d'opérationsfiscales se sert de récipients-mesures, conformément au deuxième alinéa de l'article 2 del'ordonnance n° 45-2405 du 18 octobre 1945 relative au mesurage du volume des liquides, estresponsable de l'utilisation réglementaire des bouteilles récipients-mesures qu'elle emploie.

Un arrêté interministériel fixera les modalités pratiques suivant lesquelles sera effectuée lasurveillance du commerce des liquides en bouteilles.

ART. 3 - Les types et capacités des bouteilles récipients-mesures adaptées commerce d'unliquide déterminé sont définis et les obligations ou interdictions d'emploi attachées à chaque typesont indiquées dans les titres 11, 111 et IV du présent décret relatif aux liquides alimentaires autresque les médicaments, aux liquides non alimentaires qui ne sont ni dangereux ni vénéneux et auxliquides dangereux ou vénéneux.

Les bouteilles pour liquides médicamenteux feront l'objet d'un décret distinct.

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Etape huit : inventaires terminologiques 147

Inventaire : (les références sont omises, les sous-unités formées par hypothèse sont présentées enitaliques).

Liste :01 liquide vendu au volume

liquide02 liquide soumis à des droits fixés au volume

liquide soumis à des droitsdroits fixés au volume

03 instrument de mesure légalinstrument de mesure

04 bouteille05 bouteilles récipients-mesures06 bouteilles réglementées07 décret du 4 Juin 1954 déterminant les conditions dans lesquelles les bouteilles peuvent servir de

récipients-mesuresdécret dudéterminant les conditions dans lesquelles

08 mesurage du volume des liquidesmesurage du volumemesuragevolume des liquides

09 utilisation réglementaire de bouteilles récipients-mesuresutilisation réglementaire

10 arrêté interministérielIl surveillance du commerce des liquides en bouteilles

surveillancecommerce des liquides en bouteillesliquides en bouteillecommerce des liquides

12 types de bouteilles récipients-mesurestypes

13 capacités des bouteilles récipients-mesurescapacités

14 (brm) adaptées au commerce d'un liquide déterminéadaptéesadaptées au commercecommerce d'un liquide déterminéliquide déterminé

15 obligations d'emploiemploiobligations

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148 Terminologie

16 interdictions d'emploiinterdictions

17 obligation/interdiction attachée à18 liquides alimentaires

alimentaire19 liquides non alimentaires

non alimentaire20 (liquides non alimentaires) dangereux21 (liquides non alimentaires) vénéneux22 bouteilles pour liquides médicamenteux

liquides médicamenteux médicamenteux

23 décret distinctL’inventaire relève de l'option maximaliste, à la fois par les critères d'inclusion a priori des

termes ou mots et par les critères de formation large des unités faisant ensuite l'objet desous-découpages. Les unités sont d'abord notées sous forme développée avant d'être décomposées parstrates successives pour aboutir à des unités orthographiques (voir numéros 7, 8, 9, 11, 14, 15, 18, 22de l'inventaire). Les unités minimales auxquelles aboutit la décomposition des unités standardpourraient n'être que des compléments au lexique final dans la mesure où elles sont, à l'évidence,d'extension générale. Leur «spécialisation» accidentelle naît des combinaisons dans lesquelles ellesfigurent (voir numéro 15). Aucun critère de tri a priori n'intervient en ce qui concerne les inclusionsdans l'inventaire. On inclut ainsi indifféremment surveillance et décret du ou bouteillesrécipients-mesures dont on sait qu'ils ont nécessairement des degrés de pertinence fort divers.L’inventaire est régi par le souci d'exhaustivité : il sera ensuite épuré et réduit aux termes bien forméset pertinents.

L'inventaire s'appuie sur la perspective de traitements différentiels des unités relevées : on saitdéjà que certains des éléments relevés seront traités de manière complète, avec définition et notes,que d'autres seront traités de manière lacunaire, avec définition seule ou note seule, et que d'autresencore seront traités par simple appariement de langue à langue s'il s'agit de terminographie bilingueou multilingue. Dans ce dernier cas, les relevés sont nécessairement plus étendus dans la mesure oùils incluent tout mot ou terme dont on suppose que l'appariement linguistique risque de poserproblème. Ce point confirme l'influence très marquée des rubriques (ici, les rubriques dites detraduction) sur les conduites du terminographe.

15.7.2 Exemple en anglaisLes éléments inclus dans l'inventaire sont soulignés dans le texte puis, au besoin, décomposés hors-texte.

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Etape huit : inventaires terminologiques 149

2.2 Vidicon

The target is made of a flat plate on which the optical image is focused by the lens. Aphotoconductive material is coated on the electron gun side of the faceplate to make the target.Contact is made to this coating by a metal ring built into the outer circumference and brought outthrough the glass. Electrons emitted by the cathode are controlled by GI (beam) and then acceleratedby the voltage (300V) applied to G2. The accelerated electrons then pass through a round aperture toform a thin beam. This electron beam is acted upon by the electric field of G3 (focus) to concentratethe beam and focus it down to a fine point. The mesh screen placed in between the focus anode andthe target has a fine copper mesh of 750 lines per inch. It serves to provide a uniform electrostaticfield to improve the beam landing on the target. The separate mesh type Vidicon features highuniform resolution and better response at the corners of the target.

Sous-découpages (les unités initiales sont classées par ordre alphabétique)• accelerated electrons + accelerated + electrons• copper mesh + copper + mesh• electron beam + beam• electron gun side of the faceplate + electron gun side +faceplate + electron gun• flat plate +plate• focus anode +focus + anode• high uniform resolution + high resolution + uniform resolution + resolution• mesh screen + mesh + screen• metal ring + ring• optical image + optical + image• photoconductive material + photoconductive + material• separate mesh type Vidicon + Vidicon + separate mesh type + separate mesh• uniform electrostatic field + electrostatic field + uniform + electrostatic +field

Sans décomposition :• beam landing (?) - relève sans doute de la syntaxe• contact is made to - locution transparente• comers of the target - statut indécis (spécialisé ?)• electrons emitted by - locution transparente• focus it down to - locution transparente

La mise en oeuvre de l'inventaire sur des exemples montre que les relevés sont commandés pardes savoirs ou présomptions. Dans les cas cités, certaines inclusions ne se justifient que par lanécessité de veiller à fournir un appariement (contact is made to ou focus it down to) ; d'autres ne sejustifient que par le fait que l'on suppose qu'une définition ou une note spécialisée pourrait s'avérer

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150 Terminologie

nécessaire (corners of the target) ; d'autres enfin relèvent de la précaution (beam landing). Il en va demême pour les sous-découpages. Les décisions sont cependant toutes rationnelles à ce stade. C'estseulement lorsque l'on arrêtera l'inventaire définitif qu'interviendront des tris visant à séparer le bongrain terminologique de l'ivraie.

MémentoL'inventaire initial des termes inclut tous les éléments linguistiques présentant une fréquencesignificative dans les sources écrites et orales pertinentes. 11 est doublement maximal en ce sens qu'ilinclut tout élément linguistique présumé pertinent et qu'il recense les unités à traiter sous leur formela plus développée, quitte à donner lieu à des aménagements ultérieurs. L'épuration de l'inventaireinitial donne un inventaire intermédiaire à partir duquel s'effectuera la compilation des données.L'inventaire devient définitif dès l'instant où le terminographe décide, arbitrairement, de le clore.

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Chapitre 16

Etape 9 :révision de l'index

documentaire initial

La constitution de l'inventaire terminologique initial conduit normalement à réviser l'indexdocumentaire de départ. En effet, l'inventaire se doublant d'un pré-recensement des types de donnéesprésentes dans la documentation, il devient possible d'établir un premier état provisoire des carencesprévisibles ou déjà confirmées et d'orienter en conséquence la recherche de ressources et sources dedonnées. Les états de carence peuvent concerner les termes eux-mêmes et les divers types de donnéesnécessaires.

L'état de carence de termes est constaté lorsque les sources mobilisées ne suffisent pas à générerun inventaire significatif. La solution passe par la recherche de sources de type normatif ou relevantdu catalogue. L'état de carence de données apparaît lorsque la lecture des documents montre unerelative faiblesse des données définitoires, ou linguistiques, ou techniques. En même temps, laconstitution de l'inventaire initial peut conduire à noter un état de carence d'un autre ordre lorsque,par exemple, il révèle l'importance d'un secteur qui n'a pas été pris en compte au départ ou faitressortir une liste d'objets terminologiques pour lesquels aucun traitement n'avait été prévu ou pourlesquels aucune source riche n'est mobilisée.

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152 Terminologie

On ne peut guère, une fois confirmée l'impérieuse nécessité de révision de l'index documentaireen fonction des acquis de l'étape de constitution de l'inventaire initial, spécifier de procédures derévision particulières. Rappelons simplement que le concours des informateurs techniciens estextrêmement précieux en la circonstance. Signalons aussi que la révision de l'index documentaire estparticulièrement nécessaire en cas de conduite collective d'une réalisation terminographique.

La constitution de l'inventaire terminologique à partir des premières sources aboutit à une formede bilan ou à une sorte d'état de la documentation et des données exploitables. Il est donc souhaitableque le terminologue et le terminographe prennent appui sur les acquis du moment pour engager lesrelances documentaires et, de manière plus générale, pour redéfinir leurs objectifs et leurs besoins.Les résultats du bilan ainsi dressé déterminent la conduite de la seconde vague de recherches desources pertinentes. Lorsque l'inventaire initial paraît relativement mince, cette seconde vague derecherches se consacre en priorité absolue à la constitution d'un inventaire intermédiaire proposantune liste quantitativement et qualitativement adéquate de termes à traiter.

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Chapitre 17

Etape dix :révisions de l'inventaireterminologique initial

Les inventaires ou fragments d'inventaires cumulatifs réalisés doivent faire l'objet de révisions et detris. Ces tris ont pour objet de prévenir tout traitement complet de mots relevant en fait duvocabulaire général, d'éliminer toutes les unités terminologiques mal formées, de permettre les sous-découpages nécessaires, de corriger les éventuelles erreurs, et de déterminer la nature d'éventuellesréorientations des recensements terminologiques et des démarches documentaires.

Il ne s'agit pas encore, à ce stade, d'inter-corréler les composants de l'inventaire terminologique.Il s'agit simplement de dresser la liste quasi-définitive des termes à traiter et de leur donner leurforme définitive.

De manière idéale, le premier traitement de l'inventaire terminologique devrait être confié aututeur-technicien capable de différencier les termes spécialisés vrais et les termes hybrides, decorriger les éventuelles erreurs dans la formation des termes, de suggérer au besoin l'inclusiond'éléments non relevés ou d'ajouter des séries complémentaires de termes pertinents, de préciser déjàcertaines données essentielles concernant les constituants de l'inventaire et, enfin, de proposer denouvelles orientations de la recherche documentaire. Il est courant, sur ce dernier point, que letraitement de l'inventaire des termes permette au tuteur-technicien de mieux comprendre la nature des

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154 Terminologie

besoins du terminographe. Lorsqu'aucun technicien ne peut réviser l'inventaire, le terminographe doits'en charger en sachant qu'il prend quelque risque. En fait, la révision par le terminographe lui-mêmen'est à envisager avec une totale sérénité qu'en situation de recensement collectif, lorsque chacunvient apporter le résultat des premiers dépouillements de sources. La fusion des fichiers d'inventairerespectifs des divers participants au travail de l'équipe permet de faire ressortir des lignes de force,des fréquences relatives, des modalités de découpage indiscutables, et ainsi de suite. Il n'en reste pasmoins que l'inventaire devrait être soumis à un spécialiste du champ traité, à charge pour lui de faireressortir les termes prioritaires, de suggérer regroupements et découpages, et de proposer desorientations documentaires spécifiques.

La nécessité d'asseoir l'activité terminographique sur des bases saines impose une épurationimpitoyable du fichier d'inventaire initial que l'on avait, par principe, prévu aussi large que possibleafin de mieux faire ressortir les convergences et divergences. On obtient ainsi l'inventaireintermédiaire à partir duquel s'engagera la mise en forme des données. Cet inventaire intermédiairerecense uniquement les termes dont les ordres de fréquence et/ou de priorité sont clairementdominants. Il deviendra inventaire final lorsque le terminographe décidera de clore la liste en l'état,sachant pertinemment qu'un inventaire terminologique ne peut prétendre à l'exhaustivité que demanière très éphémère.

La réalisation de l'inventaire des termes et expressions peut correspondre à une phase complètede la terminographie et l'inventaire lui-même constitue une entité ou un objet terminologiquehomogène.

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Chapitre 18

Etape onzeRecensement des données

terminologiques

Le recensement des données terminologiques commence déjà au stade de l'inventaire, puisque lemodèle de fiche d'inventaire proposé prévoit le repérage des données et puisque le terminographedoit, par souci de rentabilité de ses lectures, prévoir l'extraction (généralement par photocopie) dessegments de documents porteurs de données utiles.

18.1 OptionsLes observations que l'on peut faire en ce qui concerne les diverses procédures envisageables fontressortir une très grande diversité d'options répondant à des préférences de terminographes et dont ilest difficile de proposer un classement en termes de rentabilité.

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156 Terminologie

La première option consiste à concentrer les sources en extrayant les segments prometteurs.Elle aboutit à la mise en place de fichiers d'extraits à très fort rendement terminographique. Ellecorrespond aux tempéraments relativement peu aventureux et méthodiques. Elle sera recommandéecomme option d'entraînement à la pratique terminographique dans la mesure où elle fait intervenirune sélection à deux niveaux ou en deux temps : sélection des segments potentiellement pertinents,puis tri des informations contenues dans chaque segment. Il y a dissociation entre les repérages desdonnées et leurs réutilisations et la concision s'en trouve généralement accrue. La seconde optionconsiste à remplir d'emblée les rubriques des divers dossiers selon l'ordre d'apparition des donnéesdans les sources et donc selon l'ordre d'arrivée et de consultation de ces mêmes sources. Elle permetun démarrage immédiat de la mise en place de données et calme les impatients. Elle n'autorise lesbilans qu'en fin de parcours, mais il faut savoir qu'elle donne de très bons résultats à terme. Latroisième option consiste à organiser le remplissage des dossiers par strates successives en décidant,par exemple, de réaliser un inventaire quasi-exhaustif, puis de trouver toutes les définitions de tousles termes, puis d'apparier tous les termes avec des termes de telle autre langue, puis de traiter tousles aspects linguistiques, puis de traiter tous les aspects techniques, et ainsi de suite. Elle trouve unejustification évidente dans un éventuel système de priorités qui voudrait que l'on réponde d'abord, parexemple, aux besoins spécifiques des traducteurs ou de toute autre catégorie d'utilisateurs. Elle peutconvenir à toute situation de conduite collective de travaux terminographiques sur des secteurs ouobjets relevant d'un même domaine ou champ mais traités par différentes personnes. Dans ce cas, eneffet, les coordinations sont essentielles et les bilans par paliers, vitaux.

En pratique, les circonstances varient d'un travail à l'autre et la formule retenue sera peut-être unpanachage de deux options, voire des trois. Le problème ne se pose réellement avec une acuitécertaine que dans deux types de situations qui sont, respectivement, la nécessité de respecter desdélais très brefs et la conduite d'une activité collective. Lorsque les délais sont serrés, il fautimpérativement s'obliger à organiser la mise en place des données par strates. C'est seulement à ceprix que l'on pourra déterminer immédiatement les éventuelles carences et organiser les recherchesdocumentaires de manière efficace.

Ainsi que nous l'avons déjà signalé, la conduite collective de l'activité terminographique obligeà mettre en place des procédures de coordination dont la plus simple, du point de vue de la gestiond'équipes, repose sur l'épuisement de types de données spécifiques selon un calendrier précis. Cecin'exclut pas une certaine latitude effective sur le terrain mais doit constituer un objectif directeur. Lamise en place des données sur les fiches ou dans les dossiers terminologiques exige surtout, rubriquepar rubrique et donnée par donnée, la plus rigoureuse des disciplines. Quelle que soit la progressionadoptée, toutes les normes et conventions relatives à la nature et à la structure des contenus de chaquerubrique seront clairement établies et spécifiées. Si les conventions de notation ou de saisie sont

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 157

également connues et doivent être respectées dans la première version, elles seront égalementspécifiées et respectées.

18.2 Réalisation de prototypesEn pratique, il est important de traiter d'abord un fichier prototype en s'imposant d'épuiser unensemble complet de termes. La réalisation du prototype permet de fixer une ligne de conduite, dedéterminer les besoins et possibilités de l'équipe, de fixer des échéances, de calculer les coûts, etd'affiner toutes les décisions déjà prises. Elle permet surtout de dégager, sans exception, toutes lesnormes de procédure indispensables et de fixer l'ensemble des directives à respecter absolument.

Lorsqu'il y a réalisation d'un prototype avant mise en place des données selon un schéma validé,il importe, sous peine de fausser les perspectives, de définir des conditions réalistes et de se fixertrois objectifs majeurs. En premier lieu, il sera utile de définir trois formats de dossiers : le plussimple, le plus complexe et celui que l'on considère comme localement optimal. En second lieu, ilsera utile de fixer une fois pour toutes les normes, conventions et prescriptions de sélection et denotation des données. En troisième lieu, il sera indispensable de constituer des échantillonsreprésentatifs ; des types de situations de traitement de termes. A cet effet, on sélectionnera 10 termes[répertoriés par un traducteur ou par le tuteur-technicien] de technicité maximale, 20 emprunts pourlesquels n'existe aucun équivalent connu, 30 termes dont la définition est directement accessible et de200 à 300 termes retenus de manière aléatoire mais couvrant, ensemble, la totalité des secteursprévus.

Les structures respectives des trois modèles de fichiers et les objets des divers dossiers étant enplace, on tentera de traiter l'intégralité des termes et de mesurer les délais nécessaires à l'obtention dela totalité des données prévues par le modèle, les coûts d'obtention et de mise en place de cesdonnées, les rendements des divers fichiers dans l'exécution de tâches effectives et les effets del'absence éventuelle de directives claires. La mesure des délais est directe mais exige que leterminographe épuise complètement le champ retenu. Il faut en effet savoir que le traitement completde certains termes peut exiger plusieurs journées effectives de recherche. La mesure des coûtssuppose la prise en compte de tous les frais occasionnés par la recherche terminologique en termes depersonnel, matériels, documentation, consultations, temps improductifs de techniciens,informatisation, saisie, programmation, déplacements, téléphone, télécopie, etc. La mesure durendement s'obtient aisément par utilisation des données dans une tâche correspondant aux modespréalablement définis. Elle apportera une valeur relative sur une échelle de type «excellent», «bon»,«moyen», «médiocre». Elle permettra surtout de définir les améliorations souhaitées et souhaitables.

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Quels que soient les caractères des prototypes, il faudra tenir compte des marges d'erreur. Ceciest particulièrement vrai des prototypes de fichiers informatisés qui ne peuvent être testés avec uneefficacité réelle que par des personnes autres que le terminologue responsable de toutes les décisionset autres que le terminographe ayant constitué et donc «appris» les données. Par ailleurs, lorsque lefichier doit être consulté selon des combinaisons d'opérateurs booléens, les tests significatifs nepeuvent commencer qu'avec des fichiers très volumineux. Cependant, il subsistera toujours, au stadedu prototype, une incertitude totale quant au fonctionnement effectif des éléments d'indexation. Eneffet, en un premier temps, les dossiers et fiches terminologiques portent des indexations provisoiresqui iront s'affinant jusqu'à ce qu'émerge un thésaurus complet.

18.3 Constitution des dossiersAvant d'aborder la constitution des dossiers, il faut rappeler les règles absolues de la terminographie :- Ne jamais utiliser comme source de données des documents résultant de traductions.- Ne jamais copier une donnée provenant d'un dictionnaire existant. Il est plus simple et

juridiquement plus sain de renvoyer à ce dictionnaire.- Ne jamais utiliser autre chose que des techniques de compilation : toute hypothèse, inférence,

approximation, ou intuition est interdite. Les données sont nécessairement confirmées, avérées,certifiées.

- Respecter systématiquement et scrupuleusement les schémas standard de constitution de définitionset de préparation de notes techniques.

- Soumettre chaque élément des données aux diverses formes de révision préconisées.- N'utiliser que des données fiables, attestées, contrôlées.- Citer le code de la source dont provient chaque donnée.- Ne jamais forcer la mise en place d'une donnée : un dossier ou une fiche se remplit de manière

progressive et peut demeurer lacunaire.- Ne jamais porter de jugement de valeur.

18.4 Critères d'ouverture de dossiersLe premier problème porte sur les conditions d'ouverture des dossiers. Le terminographe doit, en lacirconstance, tenir compte de la structure de ses dossiers puis, les décisions en la matière étantarrêtées, obéir aveuglément à un certain nombre de règles absolues énumérées ci-après.

Lorsque seuls les termes maîtres ou termes auxquels sont asservis les variantes (termesdominants dans une série de termes concurrents) sont considérés comme vedettes de dossiers, les

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variantes et autres formes corrélées à ces termes maîtres ne donnent pas lieu à constitution d'undossier de plein droit. Elles sont donc traitées sur la fiche de leur terme maître et accompagnées detout indice ou code pertinent d'usage, source, zone d'emploi, et statut. En gestion manuelle, ellesdonnent en outre lieu à ouverture d'une fiche de renvoi vers le terme maître. Lorsque, au contraire,tout terme attesté peut, quel que soit son statut, constituer une vedette terminologique et faire l'objetd'un dossier propre. Toute forme asservie à un terme maître est alors traitée en propre et citée dans ledossier de son terme maître. Une fois cette question tranchée :- il y aura ouverture d'un dossier pour tout terme spécialisé de plein droit ayant résisté à l'épuration del'inventaire ;- il y aura ouverture d'un dossier de plein droit pour tout composant d'une vedette ayant lui-même unevaleur spécialisée dans le même champ ;- il y aura ouverture d'un dossier de plein droit pour tout terme figurant dans l'une des rubriques d'undossier relatif à un autre terme vedette, sous réserve qu'il relève du même champ terminologique ;- il y aura ouverture de deux ou plusieurs dossiers différents pour toute forme correspondant en fait àdeux ou plusieurs référenciations différentes (avec multiplication des dossiers d'homonymes) dans lemême champ terminologique ;- il y aura ouverture automatique d'un nouveau dossier dès lors que la rubrique de définition ou denote s'avère trop étroite pour contenir toutes les données que l'on souhaite y inclure. Invariablement,la surabondance de données est le signe que le terminographe est en train de fusionner abusivementplusieurs dossiers et la solution passe par l'ouverture de nouveaux dossiers ;- il y aura ouverture automatique d'une nouvelle fiche dès l'instant où la donnée que l'on souhaiteentrer dans la définition ou la note technique ne vient plus se rattacher spontanément au termevedette. Si le rattachement n'est pas direct et immédiat, cela signifie que l'on est en train de parlerd'autre chose que la vedette ;- il y aura impérativement ouverture d'un dossier pour chaque descripteur d'indexation- il y aura ouverture d'un dossier pour tout terme présentant une fréquence d'emploi significative dansles documents pertinents dépouillés. Ce dossier pourra être lacunaire ;- il y aura ouverture d'un dossier pour un modèle ou un produit donné sous la dénominationcommerciale à la seule condition qu'il apparaisse clairement qu'il s'agit d'une désignation locale.

18.5 Normes de procédureL'expérience enseigne que la constitution des dossiers exige la stricte définition de normes deprocédure pour chacune des rubriques retenues. Nous analyserons les normes de procédure de mise

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en place des données correspondant aux diverses rubriques possibles classées par ordre alphabétique,les rubriques d'indexation étant, quant à elles, classées à part, en fin de section.

18.5.1 AnnexesChaque annexe doit figurer sur le dossier du terme vedette ou faire l'objet d'un renvoi, soit parréférence bibliographique, soit par numéro d'annexe. Afin d'alléger les éventuelles annexes d'unfichier complet, il est sage de prévoir un complément thématique général sous forme d'organigrammelégendé. L'organigramme légendé est accompagné d'un texte présentant ou analysant le déroulementdu ou des processus pertinents et dans lequel tous les termes apparaissant en termes-vedettes dans lesdossiers sont mis en évidence. A titre d'exemple, un ensemble de dossiers portant sur la triturationdes oléagineux devrait, selon cette norme, être précédé ou suivi d'un ensemble incluant un texte et unou plusieurs organigramme(s) décrivant la succession des opérations nécessaires avec, pour chaquemoment de la chronologie, mention des appareils, objets, tests, mesures, précautions, et autres,désignés par des termes figurant à l'inventaire et faisant chacun l'objet d'un ou plusieurs dossiers.

D'un point de vue pratique, les références des éventuelles annexes peuvent, à défaut de spécialisationd'une rubrique spécifique, être données en fin de note technique. En tout état de cause, leterminologue définira les modes et codes de renvoi aux annexes.

18.5.2 AntonymeL'antonyme peut être mentionné dans une rubrique spécialisée ou, si le terminographe sait que lafréquence des références antonymiques sera extrêmement basse pour l'ensemble du fichier, au couppar coup, dans la note linguistique ou technique. Dans la pratique, le terminographe ne traite quequelques rarissimes cas d'antonymie véritable correspondant à une opposition de valeursrigoureusement inverses alors que la fréquence des séries d'éléments contrastés ou opposés estélevée.

Lorsque l'antonyme est exclusivement traité sur la fiche de son terme maître, il est accompagné de samarque d'usage, de son code de source, de la mention de son statut propre, et, le cas échéant, de seslimites de zone d'emploi. L'exploitation d'une rubrique spécifique des antonymes a pour effetd'améliorer la circulation à l'intérieur du fichier dans la mesure où elle constitue un renvoi immédiat àun dossier concernant un terme lié à la vedette. Si l'antonyme est pris en compte de plein droit, il faitnécessairement l'objet d'un dossier puisque, par définition, il appartient au même champ que lavedette. Le terminologue fixera les conventions de transcription de l'antonyme (respect des majuscu-

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les et minuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale,présence ou absence de ponctuation finale).

18.5.3 AuteurLe nom de l'auteur de la compilation peut être noté sous forme de code ou en clair. Si les auteurs sontreprésentés par des codes, un fichier des auteurs doit être constitué. Ce fichier des auteurs comporte,pour chacun d'entre eux, son nom, sa qualité et, le cas échéant, ses coordonnées professionnelles. Leterminologue fixera les conventions de transcription des noms d'auteurs (majuscules ou minuscules,traitement des ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale, présence ouabsence de ponctuation finale, nature du séparateur en cas d'énumération de plusieurs auteurs dansune seule et même rubrique).

18.5.4 ContexteLe contexte peut être remplacé par des annexes spécifiques ou par les renvois à des sources diverses.La rubrique du contexte peut n'être prévue qu'au stade de la recherche des données. Elle reçoit alorstout segment de source comportant des données pertinentes dans l'absolu qui seront éventuellementredistribuées par la suite dans les rubriques de définition ou notes. Le terminologue fixera le nombrede rubriques et les conventions de transcription des éléments de contexte (respect des majuscules etminuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale,présence ou absence de ponctuation finale, nature du séparateur en cas d'énumération de plusieurscontextes dans une seule et même rubrique, système de renvoi à des sources multiples, etc.).

18.5.5 ComposésIl appartient au terminologue et au terminographe de décider si les composés seront pris en compte àla rubrique de la note linguistique (si celle-ci doit recevoir la totalité des informations de naturelinguistique) ou à la rubrique des dérivés (si l'on considère qu'un composé est un avatar de ladérivation) ou dans une rubrique spécifique des composés. L'existence d'une rubrique spécifique descomposés a pour effet d'améliorer la circulation à l'intérieur du fichier dans la mesure où elleconstitue un renvoi immédiat à des dossiers liés à celui du terme vedette. Lorsque, quel que soit letype de traitement réservé aux composés, un terme ayant légitimement droit au statut de vedetteterminologique et faisant à ce titre l'objet d'un dossier est en même temps un composé d'un autreterme, il doit figurer dans deux dossiers : le sien et celui de son composant. Lorsque le composé estexclusivement traité sur la fiche de son terme vedette, il est accompagné de sa marque d'usage, de soncode de source, de la mention de son statut propre, et, le cas échéant, de ses limites de zone d'emploi.

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Le terminologue fixera le nombre de rubriques et les conventions de transcription des composés(respect des majuscules et minuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence demajuscule à l'initiale, présence ou absence de ponctuation finale, nature du séparateur en casd'énumération de plusieurs composés dans une seule et même rubrique).

18.5.6 ContrôleEn cas d'adoption du principe d'évaluation de la fiabilité des données, on utilisera un système decodification très simple allant de 0 (absence totale de fiabilité) à 10 (fiabilité absolue) et on laissera letuteur technicien ou l'informateur compétent libre de ses appréciations. Si l'on désire une évaluationfine (mais corrélativement alourdie) il faut faire porter l'appréciation de fiabilité sur chacune descatégories de données dites sensibles (appariements, définition, indexation) et, plus encore, de faire secroiser des évaluations effectuées par des relecteurs différents. Le terminologue fixera lesconventions de transcription des codes ou noms de responsables des contrôles (majuscules ouminuscules, ponctuations internes, etc.). Il fixera également les conventions selon lesquelles le codede fiabilité sera porté sur les dossiers.

18.5.7 CorrélatsLe terminographe doit décider s'il traite les corrélats dans une rubrique spécifique ou s'il lesmentionne au coup par coup dans la note linguistique. Dans l'idéal, toute forme de corrélationsignificative devrait être prise en compte par une rubrique spécialisée constituant une rubrique decirculation par laquelle le terminographe fait bénéficier l'utilisateur de sa connaissance del'organisation du champ traité. L'existence d'une rubrique spécifique des corrélats a pour effetd'améliorer la circulation à l'intérieur du fichier dans la mesure où elle constitue un renvoi immédiat àdes dossiers liés à celui de la vedette. Lorsque le corrélat est exclusivement traité sur la fiche de sonterme vedette, il est accompagné de sa marque d'usage, de son code de source, de la mention de sonstatut propre, et, le cas échéant, de ses limites de zone d'emploi. Si les corrélats sont pris en comptede plein droit, chacun d'entre eux fait nécessairement l'objet d'un dossier puisque, par définition, ilappartient au mêrne champ que la vedette. Le terminologue fixera le nombre de rubriques de corrélatset les conventions de leur transcription (respect des majuscules et minuscules, traitement desponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale. présence ou absence deponctuation finale, nature du séparateur en cas d'énumération de plusieurs corrélats dans une seule etmême rubrique).

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18.5.8 DateLes dates sont notées sous la forme AA JJ MM (millésime, jour, mois), soit 93 27 02 pour le 27février 1993.

Dans les limites d'un fichier donné, le terminologue doit spécifier le mode de notation des dates,en insistant sur la nature des séparateurs. Ainsi le cahier des charges d'une réalisationterminographique pourrait stipuler que les chiffres donnant le jour, le mois, et le millésime d'une datesont séparés par un blanc (aucun autre séparateur - tiret, point, virgule, point-virgule, barre oblique,etc. n'étant alors accepté).

18.5.9 DéfinitionRespecter les impératifs absolus : avant d'aborder les normes de procédure intéressant la collecte, lamise en forme, et l'organisation des éléments de définition, il est utile de rappeler les contraintesabsolues ci-après :- La définition ne peut ni ne doit se confondre avec la note technique avec laquelle elle partage lacharge de renseigner l'utilisateur.- Toute définition doit être brève. Toute donnée à caractère encyclopédique est renvoyée à la notetechnique. Il serait bon, à titre ultra-normatif, de stipuler qu'une définition ne doit comporter qu’unseul caractère définitoire.- La définition doit être envisagée dans chaque cas et toujours selon un même schéma normalisé. Sonrejet éventuel n'interviendra que si sa vacuité se confirme, soit dans l'absolu, soit en raison de laprésence d'informations suffisantes dans les autres rubriques du dossier.- Toute donnée servant à la définition d'un terme est obligatoirement accompagnée de la référence dela source utilisée. L’obligation de validation a pour effet d'exclure tout recours à des sourcestraduites.- Nul dossier ou fiche ne peut ni ne doit porter plusieurs définitions : une même forme à laquellecorrespondraient deux définitions cache en fait deux termes-vedettes homonymes.

Définir chaque valeur : il est admis que tout dossier (ou fiche) terminologique doit être uni-notionnel. Ceci signifie qu'un dossier ne traite qu'une notion ou valeur d'un terme vedette et que leshomonymes (termes de même forme mais de valeurs différentes) font eux-mêmes l'objet d'une ficheou d'un dossier chacun.

Cependant, toute définition est par nature abstraction et tend à transcender les découpages dechamps terminologiques. Par conséquent, une définition peut s'appliquer, telle quelle, à plusieurstermes homonymes (ou à une même forme utilisée dans plusieurs champs). Mais l'identité dedéfinition ne signifie pas qu'il y aura unicité de terme. En effet, il y a terme nouveau ou différenciésur fond de définition invariante dès l'instant où un seul paramètre change. Ainsi, une même forme àlaquelle correspond une même définition recouvre en réalité deux termes si les éléments de notetechnique diffèrent, ou si les conditions d'emploi varient, ou si toute autre différence existe.

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A titre d'exemple : un congélateur a une définition (abstraite) unique, invariante, normalisée, quel quesoit le champ terminologique dans lequel on le rencontre. Ce qui change, c'est la nature, la structure,la fonction, ou tout autre caractère du congélateur ou de son utilisation selon qu'on le considère dansle cadre du forçage de la pâte (en boulangerie, pâtisserie, viennoiserie), du refroidissement des vins etdes moûts, du stockage d'aliments cuisinés, de la conservation du poisson, et ainsi de suite.

Lorsqu'une même forme linguistique désigne plusieurs éléments référentiels se différenciant parquelque caractère significatif que ce soit, on devra considérer que cette forme correspond à plusieurstermes vedettes partiellement identiques. Si, au contraire, aucun élément spécifique ne vientdifférencier des homonymes virtuels, on considérera que l'on a affaire à un seul terme vedette qui seraindexé par une multiplicité de domaines et secteurs.

Eviter les définitions vides : dans la majorité des cas, la définition spécifie les caractères premiers duréférent du terme traité. Cependant, la définition n'est parfois justifiée qu'en vertu de la tradition quien fait l'un des éléments-clé de la lexicographie. On n'accordera en particulier que peu d'intérêt à unedéfinition qui, alors que la délimitation du champ terminologique est nette, se rapporte à un termetransparent [comme, par exemple, un répartiteur de voies dans le domaine des télécommunications]ou atteint un tel degré de généralisation qu'elle s'en trouve totalement évidée. Ajoutons pour mémoireque la définition ne présente jamais qu'un intérêt anecdotique pour le spécialiste ou professionnel, àmoins qu'elle ne corresponde en fait à une note technique ou que le technicien ne porte un intérêtparticulier à la manière dont le terminographe s'en est sorti. Il est donc tout à fait admis que certainsdossiers ou certaines fiches ne portent pas de définitions lorsque celles-ci sont absolument vides. Toutdépend, en la circonstance, des conventions adoptées (ou imposées) préalablement au lancement del'activité terminographique. Cependant, si l'on veut jouer la prudence jusqu'au bout, on peut prévoirune définition pour chaque terme en vertu du principe qui dit qu'une définition sans grande utilitéapparente vaut mieux que pas de définition du tout. L'absence de définition doit, au besoin, êtrecompensée par la note technique.

Eviter la circularité : il importe d'éviter la circularité conduisant aux pseudo-définitions de typeclarification = action de clarifier et clarifier = procéder à la clarification. Si l'exemple estcaricatural, la réalité qu'il illustre est maintes fois confirmée dans les dictionnaires de tous types. Lesdéfinitions feront l'objet d'un contrôle spécifique visant à éliminer la circularité à vide.

Refermer toutes les boucles : tout terme relevant du champ terminologique délimité et figurant dansun dossier doit lui-même faire l'objet d'une définition. On peut en effet difficilement concevoir quel'utilisateur d'un fichier soit obligé d'en consulter un second relatif au même champ terminologiquepour bien comprendre ce qu'il est en train de lire.

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L'ensemble des définitions d'un fichier terminologique doit boucler sur lui-même et donc être auto-explicatif Le fichier fera l'objet d'une lecture visant à fermer toutes les boucles ouvertes dans lesdifférents dossiers.

Vérifier les définitions : chaque définition doit être contrôlée, révisée, corrigée et avalisée par unspécialiste ou professionnel susceptible d'en confirmer ou d'en infirmer la teneur et les termes. Lescommentaires les plus courants des spécialistes sur les définitions sont de type : «ceci n'est pastoujours vrai», «ceci ne s'applique pas au terme vedette», «la définition est incomplète», «cettedéfinition n'apporte rien», «vous avez confondu avec X», «ce n'est vrai que dans certains casparticuliers», «vous avez oublié l'essentiel», «cette définition est triviale», «il faudrait ajouter«généralement» ou «dans la majorité des cas» ou, pour citer un exemple précis, le commentaire dugénéticien dit «ceci est la définition de épistasie; je ne connais pas l'hypostasie» en présence de ladéfinition de l'hypostasie (domaine de la sélection génétique animale) donnée sous la forme «typed'interaction entre gènes non allèles».

Ne pas confondre définition et notes : l'ensemble des dossiers fera l'objet d'un contrôle visant àrépartir les données entre la définition et la note. La mention de la localisation du référent, ou de sescomposants, ou de son intégrateur, peut être renvoyée à la note technique lorsqu'il imported'équilibrer cette dernière et la définition. C'est l'ensemble «définition + notes» qui constitue ladonnée terminologique de fond. Il est donc possible d'établir des systèmes de compensation ou decompromis entre ces deux types de rubriques qui doivent, conjointement, spécifier, pour le référentde chaque vedette terminologique, sa nature, ses caractères, sa fonction ou ses utilisations, sesprésupposés (ou ses causes ou moyens), ses implications (ou son résultat ou ses conséquences), sesdécompositions, ses éléments antérieurs ou postérieurs, et tous ses caractères physiques, chimiques,mécaniques, électriques, et autres, considérés comme significatifs.

Vérifier que la définition correspond bien au terme vedette : le contrôle final doit garantir quetoute définition est directement rattachée à son terme vedette, aussi concise que possible,transparente, exhaustive en ce sens qu'aucune boucle sur un autre terme n'est restée ouverte, conformeà la norme de rédaction retenue, et traitée en conjonction avec la note linguistique et la notetechnique.

Adopter une norme de construction des définitions : la norme guide, facilite et accélère la collectedes données, leur saisie, et leur consultation. Elle impose une discipline de travail et garantit unequalité uniforme des définitions. Elle permet aux professionnels consultés ou sollicités de mieuxcomprendre ce que le terminographe attend d'eux. Elle interdit les définitions filandreuses reprenantle terme-vedette ou commençant par «Il s'agit d'un appareil qui ... » ou par «Ce terme s'applique à ... »comme s'il pouvait s'agir d'autre chose. Elle permet de répartir clairement entre la définitionrelativement abstraite et la note technique à caractère concret et hautement spécifique, la charge derenseigner l'utilisateur.

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Elle permet enfin de clarifier, en les restructurant, des données relativement décousues.Les mauvaises définitions résultent d'un encombrement de données généralement induit par une

surabondance d'informations entre lesquelles la norme de définition impose automatiquement un tri.Beaucoup de définitions sont mauvaises parce que l'auteur est en fait en train de définir plusieurstermes à la fois. Le guide proposé vise à faire en sorte que l'épuisement des rubriques pour unedéfinition donnée conduise à l'ouverture d'une ou plusieurs nouvelles fiches (voir Chapitre 24 §2.1).La norme proposée correspond à une grille appelant et organisant, dans l'ordre recommandé, leséléments de la définition d'un terme. Nous considérerons l'application de la norme dans les trois castypes.

Cas 1 : terme normalisé ou recommandéLorsque le terme ou son référent ont déjà fait l'objet d'une procédure et d'une décision denormalisation aboutissant, selon les cas, à une norme ou à une recommandation, le terme estconsidéré comme désignation exclusive obligatoire du référent et le référent correspondobligatoirement à une norme technique (norme de fabrication ou norme d'essai ou de test, entreautres). Le terminographe reproduit impérativement la norme ou renvoie au texte de la norme ou de larecommandation en utilisant le schéma ci-dessous :

norme X n°NN du JJ MM AA (publication) dans lequel X est le nom del'organisme de normalisation (ex : Afnor, ISO, DIN, BSI, MIL, CSA), NN est le numéro de la norme,JJ MM AA correspondent au jour, au mois, et au millésime de la norme et (publication) à l'organedans lequel la norme a été publiée.

La recommandation est un cas particulier de «norme» édictée par un organisme représentatif d'unsecteur ou d'une profession. On connaît notamment, dans le domaine des télécommunications, lesrecommandations du CCITT (Comité consultatif international. télégraphique et téléphonique)diffusées dans les «livres bleus» ou «livres rouges», qui valent, dans les domaines concernés, tablesde la loi terminologique. Lorsque le terme est recommandé, sa définition est traitée comme s'il avaitfait l'objet d'une normalisation.

Cas 2: Terme non normaliséLorsque, comme il en va dans l'immense majorité des cas, le terme et son référent n'ont fait l'objetd'aucune norme ou recommandation, la définition fait se succéder, dans cet ordre, (1) l'éventuellestipulation de «sur-limites» de champ, (2) la nature du référent, (3) la localisation du référent, (4) legénérique (intégrateur) et/ou les spécifiques (composants) du référent, et (5) les caractèresdéfinitoires du référent, dont sa fonction.

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1) Sur-limites : les «sur-limites» de champ correspondent à des restrictions particulières ou à desdélimitations ultra-restrictives à l'intérieur du cadre terminologique et terminographique initialementretenu. Il y aura sur-limites lorsque, par exemple, le terminographe définit le terme process dans uneterminologie de l'informatique, mais en traitant exclusivement, sur un dossier spécifique, l'usage duterme dans le «contexte» de la société DEC. Ainsi, la définition de process dans les conditionsci-dessus commencerait par : «Pour la société Digital Equipment Corporation, en matière deprogrammation, ensemble des programmes dont... ». Les locutions introduisant les sur-limites sontde type :«en matière de X» ou «dans le cadre de X» ou «au sens strict» ou «dans les limites étroitesde X» ou «sur un convoyeur à chaînes» dans lesquelles X désigne une subdivision étroite d'un secteurdonné et quelquefois même un objet spécifique. Dans la pratique, la stipulation de sur-limites doitdemeurer exceptionnelle. En effet, les conditions de délimitation sont normalement spécifiées par lesrubriques d'indexation. Dans l'exemple de process, la charge de sur-délimitation devrait normalementêtre dévolue à la rubrique de secteur (programmation) et à la rubrique de zone ou à la stipulation del'extension de la terminologie-maison. La sur-délimitation en préambule à une définition ne doit doncintervenir qu'en l'absence de rubriques d'indexation fine ou lorsque les rubriques d'indexation prévuesne suffisent pas. Le problème posé est celui du pouvoir séparateur des diverses rubriques. Il laisseentrevoir qu'il y aura compensation permanente entre rubriques. Les sur-limites s'appliquentindifféremment aux définitions de noms, verbes, ou adjectifs.

2) Nature, type, ou statut : la stipulation de la nature, du type, ou du statut du référent du terme-vedette s'effectue à l'aide d'un mot décrivant ce dont il s'agit et reprenant parfois le descripteur dutype spécifié dans les indexations. L'objectif est de faire en sorte que le premier élément réel dedéfinition permette le rattachement immédiat du référent à une catégorie aussi fine que possible. Onveillera donc à renforcer systématiquement les degrés de précision du type, de la nature ou du statutdu référent. Les catégories spécifiant la nature, le type, ou le statut du référent peuvent aller du trèsgénéral (matériel) au fortement spécifique (ergot de retenue) en passant par tous les paliersintermédiaires. En tout état de cause, la catégorie figurant sur le dossier d'un terme donné doitcorrespondre au plus petit dénominateur commun entre celui-ci et ses isonymes. Les catégories denature, type, ou statut du référent analysées ci-dessus valent pour les substantifs. Elles acceptent desvariantes spécialisées lorsque le terme à définir est verbal ou adjectival. Pour un verbe, le type seralui-même exprimé par un verbe (ex. mettre à jour = effectuer, par ajout, suppression, correction ourévision, toutes les modifications nécessaires pour tenir compte des évolutions constatées). Pour unadjectif, le type ne sera cité que lorsque la caractéristique se rattache effectivement à un ensemble.

3) Localisation ou chronologie : lorsqu'elle est pertinente, la localisation fait suite à la mention dutype de référent. La localisation est topographique, géographique, temporelle, chronologique.

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Elle marque la place du référent dans un ensemble (emplacement d'une pièce dans un appareil ouemplacement d'un appareil dans un montage), ses relations spatiales avec d'autres composants(répartition, disposition, élévation et azimut des composants), la place d'un référent dans unechronologie ou séquence (moment où l'appareil intervient dans un processus, succession de phasesd'un processus), et ainsi de suite. Dans son acception la plus large, la localisation se réalise bienentendu selon des séries de variantes qui sont spécifiques des champs terminologiques. Ainsi, dans lecadre des maladies parasitaires, par exemple, la localisation (chronologie) fait intervenir, en amont,l'agent pathogène et, en aval, le ou les symptômes. Lorsque la définition concerne un verbe, lalocalisation et la chronologie sont pertinentes. En témoigne l'importance des marques de chronologiedans les discours de toutes sortes et, singulièrement, dans le discours technique.

Les exemples ci-dessous illustrent la mise en place des localisations de référents dans lesdéfinitions : Opération intervenant après le préchauffage et avant la concentration proprement dite. /Opération intervenant entre le préchauffage et la concentration proprement dite. / Opérationintervenant immédiatement après le chambrage. / Ergot situé sur la partie supérieure d'une trémie dechargement.Réorganiser, après redéfinition des tâches, le fonctionnement d'un service.

4) Décomposition/intégration : après l'éventuelle localisation du référent, la définition stipule, selonles cas, les composants du référent (éléments spécifiques qui le constituent), son intégrateur(ensemble auquel il appartient), ou les uns et l'autre à la fois. La définition inclut ainsi, au besoin, uneliste des composants essentiels du référent ou une mention de l'élément générique dans lequel entre leréférent. La mention des composants ou de l'intégrateur peut constituer une variante de la localisationdès l'instant où, par exemple, le composant se localise dans, ou sur, l'intégrateur.

Les schémas de décomposition ou d'intégration sont de type appareil constitué de X,Y,Z /comprenant X,Y,Z / comportant X,Y,Z / incluant X,Y,Z ou dispositif appartenant à X / faisant partiede X / intégré à X / inclus dans X ou élément de X / phase de Y / composant de X / période de Y oumécanisme composé de X et Y, intégré à Z, ou, sous forme développée : Opération se décomposanten une phase de filtration et une phase de clarification ... / Dispositif comportant une goupille et unefixation par rotule .../ Filtre placé dans une cartouche en feutre ... / Filtre constitué, d'une toiletendue sur un tambour et d'un grillage métallique ...Lorsque le terme à définir est un verbe, la notion de composant ou d'intégrateur est remplacée parcelle d'agent ou de moyen ou d'instrument (correspondant au composant) ou par celle de but oufinalité ou objectif (correspondant à l'intégrateur). Comme le montrent les exemples ci-dessous, lesnotions générales prises en compte le sont dans leur acception la plus large Déterminer, au moyend'enquêtes et de mesures, les goûts des consommateurs. Déterminer, afin de modifier enconséquence les formulations des produits, les goûts des consommateurs. / Déterminer, au moyend'enquêtes et de mesures et afin de modifier en conséquence les formulations des produits, les goûtsdes consommateurs.

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5) Caractères définitoires, dont fonction : les caractères définitoires constituent le corps de ladéfinition proprement dite et varient selon les cas d'espèce. Ce sont généralement, sauf traitement determinologies-maison dans lesquelles l'accidentel est définitoire, des caractères différentiels(caractères différenciant le référent de ses concurrents) et significatifs (dépassant l'accidentel etl'anecdotique). La fonction constitue un caractère définitoire essentiel. Il n'est donc pas étonnantqu'elle constitue l'élément dominant des définitions. Incidemment, tout professionnel définitspontanément tout terme qui peut l'être ainsi par sa fonction et utilise des formulations spontanément«normalisées» (si l'on peut dire) du type «c'est un X qui sert à ... » / «c'est un X qui empêche le Y de(faire telle chose» «c'est un X qui maintient/comprime/dégage/ etc. le Y». La définition spontanémentfournie par le technicien combine toujours nature et fonction du référent. Aucune liste-type descaractères définitoires ne peut raisonnablement être construite.

Comme le montrent les exemples ci-après, le caractère définitoire prioritaire et même quasiexclusif du verbe est, implicitement ou explicitement, le résultat : Chasser la goupille à cisaillementafin de dégager l'arbre de transmission ou Porter le produit à une température supérieure à2500°C.

Comme le montre l'exemple ci-après, le caractère définitoire de l'adjectif est fourni sur lesupport du nom : Caractérise les rayonnements dont la longueur d'onde se situe entre N1 et N2.

Cas 3 : Terme à particularismeDans un champ terminologique donné, il peut exister des éléments de même type ou de mêmecatégorie qui ne se distinguent les uns des autres que par une seule caractéristique différentielle. Pouréviter la redondance, on définira la «pivot» sur sa fiche propre et on spécifiera la nature de l'élémentspécifique dans le dossier du terme spécifique. Ainsi, une note de débit libellée en dollars seratraitée par référence à une fiche générique correspondant à note de débit. En pareil cas, la donnéepertinente relève généralement de la note technique. Le cas le plus fréquent de traitement desparticularismes est celui des termes désignant des spécifiques d'un terme générique figurantexplicitement ou non dans la désignation. La relation est explicite entre filtre à plateaux et filtre(dans le cadre de l’ultrafiltration du lait). Elle est implicite entre décrottoir et couteau râcleur (dansle cadre du machinisme agricole) puisque le couteau râcleur est un type de décrottoir. En pareil cas,la définition rappelle le terme-pivot (terme générique), précise la localisation (si elle est spécifique etdonc différentielle), spécifie la particularité ou le particularisme par rapport au terme générique. Laparticularité ou le particularisme peut résider dans les composants, dans l'intégrateur, dans leprincipe de fonctionnement ou dans tout autre acteur significatif. Lorsque seule une caractéristiquetechnique différencie deux éléments référentiels désignés par un même terme ou par deux termesdifférents, la définition figurant sur les deux fiches (une par terme ou par forme du terme) serarigoureusement la même et seules différeront les notes techniques.

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Le terminologue fixe les conventions de transcription des définitions : présence ou absence demajuscule à l'initiale, mise en page ou saisie au kilomètre, présence ou absence de ponctuation finale,marges, polices de caractères, etc. Les spécifications doivent prévoir le moindre détail.

18.5.10 Quelques définitions imparfaites causes et remèdesChaque exemple enchaîne numéro, terme, définition, analyse des fautes, version aménagée. Il estentendu que la correction absolue des fiches supposerait que l'on commence par rechercher leséventuelles normes existantes.

a) moule à gaufres articuléDéfinition : voir moule à gaufresFaute par transgression du principe de transparence : la définition doit, dans ce cas d'espèce,expliquer et justifier le pourquoi ou le comment du qualificatif différentiel que représente articulé.

b) décharge par nappe de ficellesDéfinition . Dispositif dans lequel au-dessus de la toile filtrante qui est sur la surface du tambour,sont disposées des ficelles tendues entre le tambour et deux rouleaux. Après la phase de filtration lesficelles détachent le gâteau de la surface du tambour en le faisant tomber par gravité sur untransporteur à vis sans fin ou à ruban.Fautes : la décharge est une opération, pas un «dispositif» ; la définition est pratiquement illisible dufait des erreurs de distribution des divers éléments qui la constituent (avec, notamment, une faute deponctuation dans la première phrase); la définition mélange des données définitoires et des donnéesrelevant davantage de la note technique.Risque : le terme gâteau appelle lui-même une définition (dans le fichier) ou une explication rapide(par complémentation indiquant la nature du gâteau).Définitions proposées : (1) Après la phase de filtration, détachement, au moyen de ficelles tenduesentre le tambour et deux rouleaux au-dessus de la toile filtrante, du gâteau de particules retenuespar le filtre. (2) Détachement, après la phase de filtration, du gâteau au moyen de ficelles tenduesentre le tambour et deux rouleaux situés au-dessus de la toile filtrante. (3) Détachement du gâteau,après la phase de filtration, au moyen de ficelles tendues entre le tambour et deux rouleaux situésau-dessus de la toile filtrante.Conséquences : (1) Il faut renvoyer en note l'information contenue dans Le gâteau tombe par gravitésur un transporteur à vis sans fin ou à ruban qui l'évacue. (2) Le fichier doit obligatoirementcomporter un dossier pour le terme gâteau, spécifiant qu'il s'agit du gâteau de particules retenues parle filtre.

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 171

c) chariot à niveau compenséDéfinition : Voiture à quatre roues sur laquelle les plaques s'adaptent. On y pose les biscuits ougâteaux pour les transporter facilement.Fautes : (1) pseudo-définition. Seule est acceptable la première mention, à condition que les plaquessoient elles-mêmes traitées dans les limites du champ. Mais rien n'indique ce que signifie le seulélément différentiel qu'est à niveau compensé. (2) les éléments utilisés dans cette pseudo-définitionrelèvent d'une note technique qui serait au demeurant fort banale.Définition possible : Voiture à quatre roues (utilisée pour le transport des biscuits ou gâteaux) dontle niveau ... où la partie entre parenthèses assure des fonctions d'indexation, se trouve déclassée parrapport à la définition proprement dite et devrait être prise en charge par les éléments de l'index.

d) Graisse végétale gavb (rouge) - brioDéfinition : La graisse végétale gavb 33 (rouge) - brio est recommandée en pétrissage pour les pâtesà biscuits secs à la rotative et à la découpeuse, en crémage pour les fourrures anhydres (avec sucreglace) de gaufrettes et les pâtes sablées à la découpeuse à fil ou à la dresseuse et en fusion pour lesfeuilles de gaufrettes.Fautes : (1) traitement d'un produit correspondant à un modèle spécifique. Le traitement du terme nese justifierait que si l'un des descripteurs d'indexation spécifiait la raison sociale du fabricant ou duvendeur. (2) non coïncidence entre le terme annoncé et le terme repris dans la définition. (3) départ dedéfinition redondant puisqu'il reprend la vedette. (4) pseudo-définition constituée à partir d'élémentsqui relèvent tout juste de la note technique et bien davantage de la brochure publicitaire. (5) donnéesillisibles et texte incohérent car trop complexe et sans points de repère réels dans la ponctuation.Solution : renvoi et aménagement des données en note technique.Graisse recommandée :- en pétrissage : pour les pâtes à biscuits secs façonnées à la rotative et à la découpeuse,- en crémage : pour les fourrures anhydres (avec sucre glace) de gaufrettes, et pour les pâtes sabléesà la découpeuse à fil ou à la dresseuse,- en fusion : pour les feuilles de gaufrettes.

e) pompe centrifugeDéfinition : Les pompes centrifuges sont ainsi appelées car l'action de pompage est assurée parcentrifugation d'une masse fluide à l'aide d un dispositif tournant, à un ou plusieurs aubages,appelée «roue ».Fautes : (1) vedette au singulier, pivot de définition au pluriel. (2) reprise inutile du terme dans ladéfinition.

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Définition proposée : Pompe dans laquelle l'action de pompage est assurée par centrifugation d'unemasse fluide à l'aide d'un dispositif tournant, à un ou plusieurs aubages, appelé «roue».

f) filtre à tamis en discontinu sous pressionDéfinition : Appareil dont l'élément filtrant est un tamis (placé à l'intérieur du corps de filtre) à lasurface duquel s'accumulent les impuretés.Faute : pseudo-définition. Définit simplement un filtre à tamis mais ne fournit aucune desparticularités expliquant le comment et le pourquoi de en discontinu et sous pression.Solution : reprendre totalement la définition.

18.5.11 DérivéSeuls les dérivés dont l'existence effective est attestée dans les limites du champ retenu sontrépertoriés. L'existence d'une rubrique spécifique des dérivés a pour effet d'améliorer la circulation àl'intérieur du fichier dans la mesure où elle renvoie directement à des dossiers liés à celui de lavedette. Lorsque le dérivé est exclusivement traité sur la fiche de son terme vedette, il estaccompagné de sa marque d'usage, de son code de source, de la mention de son statut propre, et, lecas échéant, de ses limites de zone d'emploi. On accordera, à la rubrique des dérivés, une importanceparticulière aux impossibilités de dérivation et à toutes les dérivations irrégulières. Les cas dedérivation irrégulière ou de non dérivation sont peu fréquents mais posent toujours des problèmesaigus. Ce qui importe, c'est de signaler aux utilisateurs que, contrairement à ce que pourrait laissercroire le principe naturel, le terme vedette ne donne pas lieu à dérivation ou, pis encore, la dérivationpossible prend un sens qui n'a rien à voir avec celui du terme. Ainsi, dans le domaine des effets decommerce, il n'est pas inutile de savoir que, si le français connaît une dérivation régulière en céder,cessible, cession, cessionnaire, l'anglais n'a aucune dérivation régulière sur assign (verbe) et surtoutpas de conversion du verbe en nom sans modification de la valeur sémantique. La valeursubstantivale est, en l'espèce, transfer.

Si les dérivés sont pris en compte de plein droit, chacun d'entre eux fait l'objet d'un dossierpuisque, par définition, il appartient au même champ que la vedette. Le terminologue fixera lenombre de rubriques de dérivés et les conventions de transcription (respect des majuscules etminuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale,présence ou absence de ponctuation finale, nature du séparateur en cas d'énumération de plusieursdérivés dans une seule et même rubrique).

18.5.12 IdionymesLe terminographe doit décider s'il traite les idionymes, et, le cas échéant, par quels moyens. Il peutcréer une rubrique spécifique des idionymes ou les mentionner au titre de la note (linguistique outechnique).

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 173

Si les idionymes sont pris en compte de plein droit, chacun d'entre eux fait nécessairement l'objet d'undossier puisque, par définition, il appartient au même champ que la vedette. L'existence d'unerubrique spécifique des idionymes a pour effet d'améliorer la circulation à l'intérieur du fichier dans lamesure où elle renvoie directement à des dossiers liés à celui de la vedette. Lorsque l'idionyme estexclusivement traité sur la fiche de son terme vedette, il est accompagné de sa marque d'usage, de soncode de source, de la mention de son statut propre, et, le cas échéant, de ses limites de zone d'emploi.Le terminologue fixera le nombre de rubriques d'idionymie et les conventions de transcription(respect des majuscules et minuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence demajuscule à l'initiale, présence ou absence de ponctuation finale, nature du séparateur en casd'énumération de plusieurs idionymes dans une seule et même rubrique).

18.5.13 IsonymesLe terminologue et le terminographe décident s'ils prennent en compte les isonymes et, le cas échéant,selon quelles modalités. La solution évidente, mais peut-être peu rentable, consiste à créer unerubrique spécifique des isonymes; la solution raisonnable consiste à laisser l'utilisateur regrouper lesisonymes au fil des circulalions dans le fichier, la solution moyenne consiste à citer les isonymes dansla note linguistique et/ou dans la note technique. Si les isonymes sont pris en compte de plein droit,chacun d'entre eux fait nécessairement l'objet d'un dossier puisque, par définition, il appartient aumême champ que la vedette. L'existence d'une rubrique spécifique des idionymes a pour effetd'améliorer la circulation à l'intérieur du fichier dans la mesure où elle renvoie directement à desdossiers liés à celui de la vedette. Le terminologue fixera le nombre de rubriques d'isonymes et lesconventions de transcription (respect des majuscules et minuscules, traitement des ponctuationsinternes, présence ou absence de majuscule à l'initiale, présence ou absence de ponctuation finale,nature du séparateur en cas d'énumération de plusieurs isonymes dans une seule et même rubrique).

18.5.14 Note linguistiqueLa note linguistique peut inclure toute donnée d'ordre linguistique pertinente. Elle doit, à moinsqu'une rubrique spéciale ne soit prévue à cet effet, spécifier le statut du terme vedette. Elle doitexpliquer au besoin les données figurant dans les diverses rubriques à caractère linguistique. Elleéclaire ainsi les interdépendances entre termes et variantes, confirme une anomalie orthographique,précise un point de syntaxe, relève des écarts de prononciation, etc.

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174 Terminologie

18.5.15 Note techniqueLe terminologue détermine s'il y a lieu de fournir des données de note technique si la définition suffit,aucun élément de note technique ne sera proposé. En tout état de cause, le terminologue fixera unvolume maximal de données de note technique. Il préviendra ainsi les débordements intempestifs etimposera une discipline rigoureuse. En principe, les contenus des notes techniques sont limités auxinformations relevant de ce que l'on pourrait appeler une norme d'utilisation ou d'exploitation. Ainsi,dans chaque champ d'activité considéré, il existe des règles et des systèmes de priorité auxquelsdevraient correspondre les schémas de notes techniques. A titre d'exemple, une note techniqueconcernant un matériel pourra comporter des indications ou mises en garde relatives à soninstallation, à sa mise en route, à son arrêt, à sa maintenance, et aux règles générales de sécurité. Si cematériel est utilisé dans un cadre dans lequel les précautions d'hygiène sont draconiennes, la notetechnique s'infléchira vers ce secteur particulier.

Sur le même plan, mais dans des domaines différents, une terminologie des colorants et additifsalimentaires comportera nécessairement des indications réglementaires spécifiant les autorisations etinterdictions d'emploi selon les fabrications. Une terminologie de la pathologie animale accordera lapriorité aux traitements et remèdes, et ainsi de suite. Il faut donc que chaque terminologue ou groupede terminologues construise lui-même le schéma de sa note technique pour le domaine traité enrépondant ou en faisant répondre à trois questions essentielles: quelles sont les données standardprioritaires ? Existe-t-il un schéma type de données techniques ? A partir de quel niveau les donnéesdoivent-elles être exclues ?

Les réponses permettent de définir une norme locale (norme applicable à un groupe, unorganisme, une entreprise) ou une norme du domaine (norme dégagée en fonction des lignes de forcede l'univers référentiel ou du secteur d'activité concerné). La note revêt la forme d'une succession depoints ou données, sans discours introductif, et sans reprise du terme vedette sauf si la forme du termeimposée par la note diffère de la forme du terme vedette. Comme le montre l'exemple ci-dessous,l'ancrage des données à la vedette terminologique doit être direct, clair, immédiatement perçu parl'utilisateur :pétrin vertical : Généralement utilisé pour travailler les pâtes les moins dures (pâtes sablées).Egalement conçu pour les pâtes fermentées en deux phases.

Les données de la note technique doivent être simples, claires, en quantité limitée, directementcorrélées avec le terme, attestées, contrôlées et validées.

18.5.16 PantonymeLa solution au problème posé par la pantonymie est au moins partiellement apportée par lanormalisation des définitions dont le premier élément correspond précisément au type auquelappartient le référent du terme. Le type constituant le plus petit dénominateur de la série dans laquelleentre le référent du terme vedette, il spécifie nécessairement un premier niveau de pantonymie.

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 175

Il reste cependant que la mention du type peut être trop vague. En tout état de cause, le terminologueet le terminographe devront décider s'il y a lieu de noter les pantonymes et, si oui, de quelle manière.Ils peuvent ne pas prendre la pantonymie en compte ; ils peuvent créer une rubrique spécifique ; ilspeuvent mentionner les pantonymes au coup par coup dans la note linguistique.

L'existence d'une rubrique spécifique des pantonymes a pour effet d'améliorer la circulation àl'intérieur du fichier dans la mesure où elle renvoie directement à un dossier lié à celui de la vedette.Lorsque le pantonyme est exclusivement traité sur la fiche de son terme vedette, il est accompagné desa marque d'usage, de son code de source, de la mention de son statut propre, et, le cas échéant, deses limites de zone d'emploi. Si les pantonymes sont pris en compte de plein droit, chacun d'entre euxfait nécessairement l'objet d'un dossier puisque, par définition, il appartient au même champ que lavedette. Le terminologue fixe les conventions de transcription du pantonyme (respect des majusculeset minuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale,présence ou absence de ponctuation finale).

18.5.17 SourceLes sources utilisées pour traiter les termes et les données dans une langue sont obligatoirement dessources authentiquement rédigées dans cette même langue, à l'exclusion de toute traduction. La règlene préjuge en aucune manière de la valeur effective de la traduction mais il faudrait, pour s'autoriser àexploiter une source traduite, avoir la certitude absolue que la terminologie qu'elle comporte a étévalidée, point par point, par un spécialiste du domaine considéré dont la langue maternelle est lalangue de la donnée concernée.Coder les sources : il est recommandé, pour simplifier les transcriptions, d'utiliser des codes desources ultérieurement remplacés par les dénominations complètes en cas d'informatisation desdossiers.

La pratique courante veut que l'on répertorie l'ensemble des codes de sources dans un fichierannexe dit fichier des sources comportant une description complète de chaque document ou personneconcerné(e). Dans un projet terminographique ambitieux, le fichier des sources peut se transformer enun fichier signalétique ou analytique des sources. Lorsque le travail de groupe conduit à un partagedes sources, la répartition des codes peut se faire à deux niveaux. Chaque groupe utilise unmnémonique spécifique (combinaison de lettres) suivi d'une codification par numéros d'ordre. Ainsi,en supposant une activité terminographique pleinement collective sur la domotique, l'équiperesponsable des matériels utiliserait les codes DOMOOI à DOM099, l'équipe responsable desmatériaux utiliserait les codes DOM1OO à DOM199, et ainsi de suite.

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18.5.18 Stéréotype phraséologiqueLe terminologue doit définir très clairement le stéréotype phraséologique et, par conséquent,effectuer un tri entre combinaisons correspondant à des termes et combinaisons correspondant à desformulations complexes (articulées). Les stéréotypies vont du plus simple (combinaisons verbe +adverbe ou nom + adjectif) au plus complexe (locutions ou phrases). Seules sont prises en compte lesstéréotypies significatives dans les limites des indexations de la fiche. Ceci signifie en clair que l'onne notera que les stéréotypes véritablement spécialisés et en rapport avec le champ terminologique encours de traitement. Chaque stéréotype est accompagné de sa référence de source et, au besoin, de saréférence de zone d'emploi et de statut. Le terminologue fixe le nombre de rubriques de stéréotypesphraséologiques et les conventions de transcription (respect des majuscules et minuscules, traitementdes ponctuations internes, présence ou absence de majuscule à l'initiale, présence ou absence deponctuation finale, nature du séparateur en cas d'énumération de plusieurs stéréotypes dans une seuleet même rubrique).

18.5.19 TermeDéfinir le statut de terme vedette : si le terme vedette est nécessairement le terme maître d'une sériede termes concurrents, on accordera le statut de vedette à tout terme sans concurrent (sans variantes)ou à tout terme qui, dans une série de termes concurrents a, dans cet ordre, (a) fait l'objet d'unedécision de normalisation, (b) fait l'objet d'une recommandation, (c) reçu la sanction de l'usage, (d)reçu le statut de norme locale. Si, au contraire, n'importe quel terme peut être la vedette d'un dossier,chacun des termes relevant du champ délimité fera, quel que soit son statut, l'objet d'un dossierpropre, avec renvoi éventuel vers le terme dominant.

Soit le terme terminal de poche. Si ce terme est considéré, dans un contexte de «normalisation»,comme une variante de micro-terminal, le terminographe crée un dossier autonome pour le seulterme micro-terminal et y fait figurer terminal de poche à titre de variante accompagnée de toutes sesmarques de catégorie, zone, source, statut et, plus encore, de ses propres dérivés, composés, etstéréotypes. Si ce même terme est considéré comme vedette de plein droit, le terminographe crée undossier pour micro-terminal et un autre pour terminal de poche. Chacun des termes est traité de pleindroit, terminal de poche figure sur le dossier de micro-terminal à la rubrique des variantes, larubrique de variante du dossier terminal de poche est vide, la rubrique de définition du dossierconsacré à terminal de poche porte la seule mention «variante de micro-terminal» et leterminographe pourra préciser l'extension de la variante en termes de groupe, organisme,communauté géographique, période, etc.

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 177

Traiter uniquement les termes significatifs : sauf traitement d'une terminologie-maison, un termene peut prétendre au statut de vedette terminologique qu'à la condition d'être de portée significative.Entendons par-là que le fichier ne doit pas normalement comporter de fiches ou dossiers concernantdes noms de modèles déposés ou de produits spécifiques. Ainsi, on constituera une fiche relative àécrémeuse semi-hermétique mais pas à écrémeuse semi-hermétique Alfa-LavalMD ni à écrémeusesemi-hermétique AK-2012.Respecter la forme attestée : il est utile d'adopter des règles standard de transcription des termes :toujours transcrire le terme vedette au singulier sauf si sa seule forme attestée est une forme plurielle,exclure tout article ou déterminant ou particule qui interdirait tout classement alphabétique efficace,éviter les parenthèses internes ou les troncatures ou l'inversion de l'ordre des composants. Tout termevedette est donc noté sous la forme attestée, dans le plus scrupuleux respect de son orthographe, avecreproduction fidèle des majuscules ou minuscules et des signes de ponctuation interne, notammentlorsqu'il s'agit d'un sigle, d'une abréviation, d'un acronyme, etc. Ainsi, l'occurrence attestée speech-band circuits donne la vedette terminologique speech-band circuit mais pas the speech-band circuitni circuit (speech-band) ni speechband circuit ou speech band circuit ni aucune autre forme quidifférerait en quoi que ce soit de la forme attestée au singulier.Quelques questions courantes :• Faut-il ouvrir une fiche ou un dossier pour chaque synonyme, variante, dérivé, etc. ?- Non si le terme vedette est nécessairement et exclusivement une forme dominante (ou sansconcurrents). Dans ce cas, les termes asservis seront exclusivement traités dans le dossier de leurterme maître.- Oui si tout terme est considéré comme vedette de plein droit.• Comment traiter les valeurs multiples d'un même terme ?- S'il y a valeurs multiples, on considère qu'il y a multiplicité de termes et on ouvre de multiplesdossiers.• Comment classer les fiches ou dossiers ?- Aux premiers stades de l'activité terminographique, le plus simple est de classer les fiches parnuméro d'ordre ou par ordre alphabétique strict en fonction de la première lettre du premier élémentconstituant le terme. Les classements en fonction des noyaux terminologiques, par regroupement desfiches comportant de mêmes constituants considérés comme des pivots, ou par secteur, n'ont d'intérêtque dans la perspective d'une gestion immédiate et, singulièrement, d'une diffusion sur supportpapier. En cas de gestion informatique, si justement dite automatique, les regroupements s'effectuentd'eux-mêmes, à condition que les indexations aient été bien conduites, et les classements par numéro,par ordre alphabétique, et autour de quelque pivot que ce soit, s'organisent effectivement sans lamoindre intervention du terminographe.

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18.5.20 UsagePour les termes complexes (polynucléaires) les marques d'usage se rapportent à l'élément qui régit lesaccords. Ceci permet d'éviter les mentions de type ordre (m.) d'arrivée dans la file d'attentesusceptibles de perturber le tri alphabétique. Ainsi, en français spectre d'émission sera dit «nommasculin» et positions automatisées de téléphonistes sera dit «nom féminin pluriel».

Les codes marquant les usages seront normalisés. Nous suggérons, pour l'anglais et le français,l'utilisation des codes du tableau 18. 1.

Tableau 18.1 Codes d'usage.

Français Anglaisabréviation abr abbreviation abb.nom masculin n.m. noun n.nom féminin n.f. noun n.nom neutre n.n. noun n.verbe transitif v.t. transitive verbverbe intransitif v.i. intransitive verb i.v.verbe pronominal v.p.Adjectif adj. adjective adj.Adverbe Adv. adverbPréposition Prép. preposition prepConjonction Conj. conjunction conj.

postposition post.participe présent p.prés. present participle pr.p.participe passé p.p. past participle pst.p.

Le singulier est toujours implicite. Lorsque le terme considéré ne s'emploie qu'au pluriel, le code ci-dessus estsuivi de pl. (= pluriel/plural).

La mention des codes d'usage est de la plus haute importance en cas de traitement d'unitésterminologiques réduites à un ou deux mots orthographiques dans des langues telles que l'anglais,dont on sait qu'elles présentent des homonymes opposés seulement par leurs catégoriesgrammaticales avec, parfois, des divergences sémantiques considérables. Le terminographe pourra,au choix, utiliser les codes du français pour toutes les langues en ajoutant au fichier les clés deconversion ou utiliser le code standard de chaque langue de travail.

18.5.21 VarianteL'existence d'une rubrique spécifique des variantes a pour effet d'améliorer la circulation à l'intérieurdu fichier. Lorsque les variantes sont exclusivement traitées dans les dossiers des termes vedettes,

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Etape onze : Recensement des données terminologiques 179

chacune d'entre elles est accompagnée de sa marque d'usage, de son code de source, de la mention deson statut propre, et, le cas échéant, de ses limites de zone d'emploi. Si les variantes sont prises encompte de plein droit, chacune d'entre elles fait nécessairement l'objet d'un dossier propre puisque,par définition, elle appartient au même champ terminologique que la vedette.

Le terminographe doit opposer variante et synonyme. Bien qu'elle constitue une manifestationparticulière de la synonymie, la variante ne se confond pas avec le synonyme. La désignation d'unmême référent est synonyme vrai du terme vedette lorsqu'elle lui est parfaitement et absolumentsubstituable dans les mêmes conditions de désignation (mêmes limites de champ, même référent,mêmes données techniques, même système de valeurs). Elle en est une variante si elle ne lui est pasinvariablement substituable. Toute variante est citée à la rubrique des variantes et toute variante qui aen outre statut de synonyme est également citée à la rubrique du synonyme.

Lorsque la constitution des dossiers procède de la normalisation et repose sur le principe quiveut que seul le terme normalisé ou recommandé ou dominant (terme maître) puisse avoir statut devedette terminologique, il n'est pas exclu que le terme maître soit une forme tronquée et que la formedéveloppée ait statut de variante. A titre d'exemple, il faut s'interroger sur la nature du terme maîtredans des dyades terminologiques de type «CAF» vs. «Coût Assurance Fret» ou de type «nom ducorps» vs. «formule chimique». Les variantes génériques sont généralement des variantesorthographiques. Les variantes spécifiques sont des variantes locales ou ultra-locales d'extensionextrêmement limitée fondant ce que l'on nomme les terminologies-maison.

L'important, dans l'établissement d'une terminologie est de préserver toujours la distinctionentre terme maître et variante(s). Il appartiendra ensuite à chacun de décider, dans les limites qu'il sefixe ou qui lui sont imposées, selon quels critères seront affectés les statuts respectifs de terme maîtreet de variante. Le terminographe peut ainsi être amené à considérer les termes-maison (variantesultra-locales) comme des variantes de termes maîtres venus d'ailleurs ou, au contraire, à traiter lestermes-maison en vedettes et à faire des termes génériques des variantes dont la rubrique de zoneresterait systématiquement vide puisque leur extension au-delà des limites de la «maison» estuniverselle. Dans cette dernière hypothèse, il se heurterait cependant à une restriction absolue luicommandant, quoi qu'il arrive, de respecter le statut de maître de tout terme ayant fait l'objet d'uneprocédure de normalisation (terme imposé ou normalisé et, sans doute, terme recommandé).Inversement, il ne pourra jamais accorder le statut de terme maître à un terme déclassé ou déconseilléconsécutivement à une procédure de normalisation ou d'harmonisation.

En stricte logique, lorsqu'il y a perspective d'échange de données entre fichiersterminographiques qui doivent donc respecter des conditions minimales de compatibilité, les termes-

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maison sont obligatoirement classés à la rubrique des variantes. Cependant, lorsque la terminologieétablie est à usage strictement local ou interne, ou lorsque le donneur d'ouvrage se trouve dans unesituation telle qu'il peut sereinement imposer son point de vue, les termes-maison peuvent, sousréserve des restrictions qui précèdent, être traités en termes maîtres. Une solution moyenne consiste àinclure dans le système d'indexation un champ spécifique dont l'intitulé est librement défini par leterminographe.

Le terminologue fixera le nombre de rubriques de variantes et les conventions de transcription(respect des majuscules et minuscules, traitement des ponctuations internes, présence ou absence demajuscule à l'initiale, présence ou absence de ponctuation finale, nature du séparateur en casd'énumération & plusieurs variantes dans une seule et même rubrique).

18.5.22 ZoneIl est conseillé de ne remplir cette rubrique que lorsque le terme vedette relève véritablement deconditions particulières d'usage. On considère, implicitement, que le terme pour lequel aucuneréférence de zone n'est spécifiée est d'extension générale.

Les pays ou régions seront notées au moyen de tout code international normalisé existant (typeU.S.A.; N-Z; CH) ou de codes construits à partir des trois premières lettres du nom de pays. Lesrégions ou villes seront notées en clair. Les délimitations ultra-locales d'aires d'emploi serontrépertoriées et harmonisées. Les procédures de limitation des aires d'emploi, les degrés dediscrimination souhaités ou tolérés et les codes ou dénominations utilisés doivent être définis a prioriet sans la moindre ambiguïté. Le terminologue et le terminographe doivent décider si la mention dezone inclut ou non les délimitations des terminologies-maison, sachant que, en vertu du doubleprincipe de spécialisation des rubriques et de multiplication des différenciations, il est sans douteutile de prévoir au moins une sous-rubrique que nous appelons TM pour «terminologie-maison».

MémentoPour chacune des rubriques retenues, le terminologue doit décider des contenus, de leurs modesd'organisation (style, numérotations, etc.) et de transcription (nombre de caractères, orthographe,ponctuation, localisation, codes, etc.) ainsi que de leurs interrelations avec les contenus de chacunedes autres rubriques.

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Chapitre 19Etapes douze et treize :

indexations(établissement d'un thésaurus)

L'indexation des termes et de tous les contenus des fiches ou dossiers s'effectue de manière continueet progressive tout au long de la conduite de l'activité terminographique. Elle commence dès la miseen place des premières données et s'affine graduellement jusqu'à ce qu'émerge le thésaurus définitif.Elle correspond à la délimitation des caractères essentiels des termes et de leurs référents. Elle met enoeuvre les descripteurs choisis au titre des clés d'indexation.

Les indexations par descripteurs; remplissent trois fonctions essentielles. Elles permettent de (1)spécifier les limites et conditions d'emploi du terme vedette, (2) créer les conditions de lamonosémie, (3) définir à l'intérieur d'un fichier des sous-ensembles cohérents répondant à une mêmedescription. Elles exigent une bonne compréhension des fonctions de l'indexation, une définitionclaire de chaque descripteur et des relations entre descripteurs, et une parfaite maîtrise de la structuredu champ terminologique dans lequel on intervient.

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182 Terminologie

19.1 Principes générauxDéfinir la modalité d'indexation : l'indexation peut être libre, dirigée, ou codifiée. Indexation libreest une indexation effectuée sans référence à quelque système ou norme que ce soit, le terminographe(chaque terminographe) définissant ses propres descripteurs. L'indexation dirigée est gouvernée parune liste de descripteurs prédéfinis s'élaborant progressivement à partir des indexations spontanéesalors que, dans le cas de l'indexation codifiée, les descripteurs sont définis et limités a priori.L'indexation codifiée est codifiée de bout en bout : la liste des descripteurs est arrêtée une fois pourtoutes et chaque descripteur répond à une définition rigoureuse et entretient avec les autresdescripteurs des relations elles-mêmes codifiées. Pareille indexation implique la référence à unthésaurus ou arbre de domaines commun et repose sur une part d'arbitraire présidant à la formation età la sélection des descripteurs.

Soit le secteur du séchage du lait. En indexation libre, on pourra utiliser le descripteur lait enpoudre. En indexation dirigée, on suggérera d'utiliser la forme poudre de lait qui correspond à ladénomination normalisée. En indexation contrôlée, on imposera poudre de lait qui, si la structure dulogiciel d'interrogation le requiert, apparaîtra sous la forme lait ; poudre.

Dans l'éventualité de la constitution d'un fichier volumineux ou d'une base de données, ladéfinition des modalités d'indexation revêt une importance particulière en raison de la nécessitéd'harmonisation. Or, il n'est pas facile de faire comprendre aux membres d'une même équipeterminographique que l'indexation doit être codifiée et donc quelque peu arbitraire et, plus encore,qu'elle repose sur un principe d'économie de descripteurs.Retenir le principe d'une indexation progressive : sauf lorsqu'un thésaurus d'entreprise ou dedomaine (au sens habituel du terme) existe déjà et doit être utilisé, on adoptera une progression danslaquelle les indexations sont d'abord libres (chaque terminographe recensant les descripteursspontanément utilisés par ses sources) puis deviennent dirigées (dès l'instant où, tous les secteursconcernés ayant été abordés, on estime pouvoir arrêter une liste provisoire de descripteurs) puiscodifiées (dès l'instant où une liste définitive, exhaustive, organisée, de descripteurs a pu êtreconstituée).

Le terminologue fixe des paliers de passage d'un type à l'autre. Il doit savoir, à cet égard, que lesindexations de tous les dossiers constitués antérieurement à la décision de fermeture de la liste desdescripteurs doivent être révisées lors du passage à un nouveau type d'indexation. Il est doncrecommandé, pour des raisons d'efficacité, de viser l'indexation codifiée, notamment lorsque lafusion future de plusieurs fichiers oblige à garantir la cohérence des indexations. En l'absence de toutthésaurus ou arbre des domaines prédéfini, le terminologue serait bien avisé de faire se succéder uneindexation libre faisant ressortir des fréquences et des constantes, une indexation dirigée réduisant lesdivergences, puis une indexation codifiée.

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Etape douze et treize : indexations (établissement d’un thésaurus) 183

Ne pas asservir systématiquement les indexations des dossiers terminologiques à celles d'autresfichiers : s'il existe déjà, par exemple, un thésaurus gérant un fichier bibliographique oudocumentaire, il n'est pas certain qu'il convienne aussi pour la terminologie. Les raisons des écartssont fort nombreuses et il importe d'effectuer des tests sérieux avant de coupler pour de bon lesindexations du fichier terminologique avec celles des fichiers documentaires. La procédure raisonnéevoudrait en pareil cas que l'on laissât émerger progressivement (sur 2000 références terminologiquesenviron et à condition qu'elles couvrent l'essentiel du champ retenu) un système d'indexationrépondant bien aux besoins des terminographes. Si ce système d'indexation terminologique estcompatible avec le thésaurus documentaire existant on adopte ce dernier.

Utiliser des descripteurs transparents : en gestion sur papier, on utilisera des descripteurs du typematériel de vérification des pressions. En gestion informatisée, on pourra au contraire choisir l'optiondes recombinaisons de descripteurs simples et préférer, dans ce cas d'espèce, les recombinables quesont matériel, vérification et pression (à supposer qu'on leur accorde le statut de descripteur et quevérification ne soit pas, par exemple, exclu au profit de contrôle). Si l'on sait que le fichier n'aurad'existence qu'en version papier, les descripteurs complexes retrouvent leur justification et on peututiliser les descripteurs transparents de type matériel de vérification des pressions.

Interdire l'utilisation des non-descripteurs : dès l'instant où une liste de descripteurs autorisés a étéarrêtée, seuls ces derniers peuvent figurer sur un dossier. La décision de créer un descripteur nouveauest une décision grave puisqu'elle obligera à revoir toutes les indexations déjà effectuées.

Prévoir une réserve de rubriques d'indexation non affectées : l'importance des rubriques deréserve n'est plus à démontrer. Ce sont elles qui, en fait, permettent d'éviter que les fichiers nedeviennent, littéralement, ingérables parce que certains descripteurs essentiels dans le domaineconsidéré n'avaient pas été initialement pris en compte.

Recenser les terminologies-maison : le terminographe ne doit rien exclure tout ce qui a cours enmatière de terminologie mérite d'être pris en compte et tout élément de terminologie-maison mériteattention.

Définir clairement une logique d'indexation : en matière d'indexation, aucun écart n'est permis. Ilfaut donc que la logique d'indexation soit clairement définie. Nous proposons, pour chaque catégoriede descripteurs, les procédures que l'on peut considérer comme optimales.

19.1.1 TypeLa notation des descripteurs de type peut demeurer relativement libre. Bien qu'ils appartiennent toustrois à une même série logique, il n'est pas nécessaire que le descripteur du type se confonde avec le

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184 Terminologie

pantonyme, d'une part, ou avec le premier élément de définition spécifiant la nature du référent,d'autre part. La définition de la liste définitive de descripteurs de types doit intervenir le plus tardpossible. Sinon, les descriptions risquent de demeurer quelque peu approximatives et quelque peuabstraites ou génériques. Le descripteur du type doit être aussi spécifique que possible.

19.1.2 Domaine et Secteur(s)En matière d'indexation, le problème majeur réside dans le fait qu'elle repose pour l'essentiel sur lescatégories généralement connues de domaine et secteur dans lesquelles chacun met un peu ce qu'ilveut. En fait, tout dépend de la logique d'indexation retenue. Les deux grandes options d'indexationpar domaine et secteurs sont des options inverses l'une par rapport à l'autre.

Dans la première option, l'indexation prend appui sur le descripteur le plus général (descripteurde domaine au sens le plus large du terme) et redescend ensuite, de proche en proche, vers le termeselon un enchaînement de sous-domaines, secteurs et sous-secteurs. Le domaine est alors considérécomme le champ d'origine du terme et le secteur (généralement multiple) comme son domained'application dans les limites de la terminologie traitée. Le fait de prendre appui sur la délimitation laplus large oblige généralement à emboîter une quantité considérable de niveaux avant de parvenir àune délimitation satisfaisante des conditions de référence.

Dans la seconde option, on part du terme pour remonter de trois niveaux, en allant généralementdans deux directions non confondues. Le premier niveau de remontée correspond à la recherche d'undénominateur commun entre le terme et ses isonymes et aboutit à la mention du type (Nivl). Lesecond niveau de remontée, qui peut intervenir sur un plan différent de la recherche du type, aboutit àspécifier le champ d'activité ou d'expérience dans lequel se situe le référent du terme. Ce champimmédiat porte le nom de secteur (Niv2). Ensuite, le secteur est emboîté dans l'unité de niveaudirectement supérieur qui porte le nom de domaine (Niv3). L'expérience prouve que toute remontéeau-delà de ce niveau aboutit à formuler des descripteurs qui sont déjà implicites dans les deuxpremiers niveaux. Et, dans le schéma d'indexation retenu, les descripteurs sont pris en charge par lesrelations internes au thésaurus.

Sur un plan pratique, ceci conduit, après avoir spécifié le type du référent, à dégager un secondniveau d'indexation (Niv2), dit de secteur en retenant le second niveau d'abstraction (ou depantonymie) par rapport au terme vedette puis un troisième niveau d'indexation (Niv3), dit dedomaine, en retenant le troisième niveau d'abstraction par rapport au terme qui est aussi et surtout lesecond niveau d'abstraction (ou de pantonymie) par rapport au descripteur de secteur. Le domaine etle secteur ne constituent plus alors des absolus mais se définissent par éloignement progressif, pas à

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Etape douze et treize : indexations (établissement d’un thésaurus) 185

pas, du niveau du terme. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette procédure ne génèrenullement l’anarchie. Le fait de prendre appui sur le terme lui-même prévient tout risqued’indexation vide parce que trop largement l’émergence des descripteurs selon un principed’indexation initialement libre fait plus directement ressortir les convergences donnant naissance authésaurus.

19.1.3 TM (Terminologies-maison)Les termes-maison sont tous recensés. Les descripteurs utilisés peuvent être des codes répertoriés etdéveloppés dans un fichier complémentaire au fichier terminologique.

19.2 Construction de l'indexLa solution la plus rapide repose, bien entendu, sur l'accès immédiat à un système d'indexationpréétabli et fiable correspondant à un thésaurus ou arbre des domaines ou ensemble de codes-matières ou autre. On consultera avec intérêt la norme IS0 2788 spécifiant les principes directeurspour l'établissement et le développement de thésaurus monolingues.

Sous des appellations diverses, les systèmes d'indexation comportent une liste finie dedescripteurs et une structure d'interrelations entre les descripteurs appartenant à cette liste. Ilsconstituent, rappelons-le, l'un des types de documents spécifiquement recherchés. Lorsqu'ils fontdéfaut pour le domaine ou secteur traité, il devient indispensable d'envisager l'élaboration trèsprogressive d'un thésaurus avec l'aide de professionnels, dont au moins un professionnel de ladocumentation. La procédure engage successivement le recensement des descripteurs potentiels,l'organisation provisoire du thésaurus, et l'organisation définitive du thésaurus.

19.2.1 Recensementdes descripteurs potentiels

Le recensement des descripteurs potentiels s'effectue à partir des indexations spontanées des fichesou dossiers selon les normes de procédure spécifiées. Il s'effectue également à partir des descripteursimplicitement ou explicitement proposés par les diverses sources consultées et singulièrement par lestables des matières et les index des documents consultés. Il fournit ainsi les descripteurs ditsprimaires ou bruts.

19.2.2 Organisation provisoire du thésaurusLe thésaurus que l'on construit à ce stade doit être considéré comme un thésaurus provisoireproposant une liste des descripteurs bruts, normalisant leurs désigna tions, spécifiant leurs inter-

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186 Terminologie

relations et effectuant des tris fonctionnels entre eux. Tous les descripteurs primaires font l'objet dumême traitement visant à créer des corrélations à l'intérieur du fichier par le jeu de l'identité, del'opposition, de l'inclusion ou de l'exclusion. Ce jeu est codifié : chacun des descripteurs primairesretenus dans la forme provisoire du thésaurus sera traité selon les rubriques de la grille du tableau19.1.

Tableau 19.1 Forme provisoire du thésaurus.

Descripteur*(Entrer le descripteur à traiter. S'il s'agit d'un descripteur hors-norme, spécifier le descripteur normaliséde référence et interrompre le traitement.)REMPLACE:****(Entrer la liste des descripteurs hors-norme ou pseudo-descripteurs obligatoirement remplacés par ledescripteur vedette; tenter de prévoir toutes les hypothèses possibles.)A POUR SPECIFIQUES :***(Entrer les descripteurs spécifiques.)A POUR GENERIQUE:*(Entrer le descripteur générique.)EST LIE A****(Entrer les descripteurs auxquels le descripteur traité est lié par des relations spécialisées ci-dessus.)

Le thésaurus pose des relations entre descripteurs et non des relations entre descripteurs ettermes. On doit donc déclarer quels sont les descripteurs et non les termes remplacés par, génériquede, spécifiques de, liés à, chaque descripteur primaire. C'est seulement au second degré, par le biaisdes relations entre leurs descripteurs, que le thésaurus organise aussi des relations entre les termesvedettes. Chacun des descripteurs est traité de manière aussi complète que possible compte tenu desdonnées disponibles.

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Etape douze et treize : indexations (établissement d’un thésaurus) 187

19.2.3 Thésaurus bilingue ou multilingueLe traitement des descripteurs utilisés dans les autres langues de travail peut s'effectuer parconstitution d'un thésaurus par langue ou par utilisation d'un système de correspondance entre lesdescripteurs d'une langue pivot dans laquelle se constituerait le thésaurus effectif et les descripteursdes langues complémentaires. Dans ce dernier cas, il suffirait de spécifier le système de substitutionadopté en ajoutant, à la rubrique «remplace», le ou les descripteurs concernés de l'autre langue ou desautres langues. Il semble cependant préférable de construire un thésaurus complet pour chacune deslangues utilisées par l'opérateur de saisie et par les utilisateurs consultant les données en établissantdes équivalences de langue à langue.

19.2.4 Exemples de traitementde descripteurs primaires

Domaine : transport

Descripteur*FLEUVEREMPLACE:*BATELLERIE*RANSPORT PAR PENICHE*NAVIGATION FLUVIALE*TRANSPORT PAR VOIES NAVIGABLES TERRESTRES*CANAL*MARINIER*VOIE NAVIGABLE

A POUR SPECIFIQUES:*PENICHE*CHALAND

A POUR GENERIQUE:*TRANSPORTEST LIE A*AIR; MER; RAIL; ROUTE*MANUTENTION; TRANSBORDEMENT*CHARGEMENT, DECHARGEMENT

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188 Terminologie

Le thésaurus général se construit par accumulation de fiches concernant les divers descripteurs.On aboutit ainsi à une sorte de représentation structurée de l'univers lorsque les différents élémentsviennent se réemboîter les uns dans les autres. Sur l'axe vertical, les limites de l'univers interviennent,dans un sens, lorsque les descripteurs n'ont plus de descripteurs génériques et, dans l'autre, lorsqu'ilsn'ont plus de descripteurs spécifiques. Sur l'axe horizontal, les limites interviennent lorsque tous lesliens possibles entre descripteurs ont été établis. Ces liens à l'intérieur du thésaurus marquent desrelations de descripteur à descripteur. Ils ne doivent pas être confondus avec les descripteurs de liensutilisés au titre de l'indexation des dossiers et qui spécifient, au premier degré, des relations de termeà descripteur.

19.2.5 Quelques problèmes particuliers• Des descripteurs primaires peuvent correspondre à des combinaisons. Ainsi, «transport; rail» (où le«;» est le séparateur de la norme ISO) est en fait un descripteur correspondant à «transport par rail»mais dont chaque constituant reste libre d'entrer dans toute autre combinaison.• Il est sans aucun doute illusoire de croire que l'on parviendra à construire directement un thésaurusexhaustif. Nous devons ici rappeler que tout ce qui précède porte sur un thésaurus provisoire appelé às'affiner et à se préciser à mesure que progresse le travail terminographique. L’important est dedisposer d'un point de départ cohérent ne requérant, par la suite, que des aménagements mineurs. Lessystèmes de classification et d'indexation se clarifient à mesure que se constitue le fichier. En mêmetemps, d'autres formes de description risquent de s'imposer. Les évolutions possibles obligent àdonner aux champs X1 à Xn de la fiche le statut de réceptacle des indexations complémentaires quidevront, elles aussi, être intégrées ultérieurement au thésaurus.Précautions :- Lorsque l'on traite un fichier important formé par fusion des sous-fichiers réalisés par les diversmembres d'une équipe, la gestion des indexations n'est possible qu'au prix d'un respect scrupuleuxdes principes d'indexation.- Le choix des descripteurs participe toujours d'une certaine part d'arbitraire et ne suffit jamais àrendre totalement compte de la complexité des relations. Seul l'auteur du thésaurus connaît la logiquede son arbitraire et peut donc procéder à une indexation sans faille. Il est courant qu'une seulepersonne soit en mesure, au bout d'un certain temps, d'indexer de manière cohérente toutes les fichesd'un fichier donné.- L'indexation en tout point précise, rigoureuse et pertinente n'est réellement concevable que si l'onmaîtrise parfaitement l'organisation du champ terminographique. Le tissu de relations constituant lethésaurus, puis liant les descripteurs aux termes, est toujours extrêmement dense et l'on comprendraaisément qu'il ne puisse être traité d'emblée. Il n'est donc pas surprenant de constater que les

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Etape douze et treize : indexations (établissement d’un thésaurus) 189

indexations se conduisent souvent en deux ou trois temps, se complétant progressivement au fil desacquisitions de savoirs et des perceptions de corrélations, et sont, dans l'idéal, toutes contrôlées endernier ressort par une seule et même personne.- Le système d'indexation connaît des passages critiques à des stades que l'on peut fixer à 500dossiers, puis 3 000 dossiers, puis 6 000 dossiers puis 20 000 dossiers. Ceci signifie que le systèmeinitial risque, sauf construction rigoureuse, de s'effondrer lorsqu'il lui faudra gérer plus de 500dossiers, que le second système élaboré risque de s'effondrer au palier suivant, et ainsi de suite.- La décision de modifier le système d'indexation ne doit être prise qu'après accord du responsable del'indexation et traitement complet du nouveau descripteur prévu. La tentation est toujours grande decréer de nouveaux descripteurs qui, au bout du compte, ne servent que pour une poignée de dossiers.- La structure des relations entre descripteurs est telle que des problèmes insoupçonnés risquent de seposer. On peut ainsi se demander, à titre de délicieuse torture terminographique si, dans l'indexationd'un fichier terminologique traitant du transport et dont les descripteurs incluent la série air / mer /rail / route / fleuve, on doit, lorsqu'ils se rapportent tous à un même dossier, les spécifier tous (ce quidemande du temps) ou n'en spécifier aucun puisqu'il n'y a pas là caractère distinctif de l'élémentdécrit par le dossier. Quiconque pense avoir trouvé d'emblée la bonne réponse serait sans doute bienavisé de faire un essai sur quelques dizaines de fiches ou dossiers.- La mise en place des descripteurs de liens intervient toujours tardivement : il faut attendre que leterminographe perçoive les lignes de force à l'intérieur du domaine ou secteur retenu. Lesdescripteurs ou clés utilisés au titre de la désignation des liens (au sens que nous leur avons donné)tendent à échapper au recensement systématique et à la codification. Ceci nous ramène à l'une desexigences de départ touchant à l'auto-documentation générale couvrant la totalité du champ délimité.

19.2.6 En désespoir de cause...Si la constitution d'un thésaurus pose des problèmes insurmontables, il reste la solution desindexations libres et, au pire, des indexations par grands domaines de rattachement. Mais, dès lorsque les domaines grandissent, la polysémie revient au galop et il faut multiplier les entrées surchaque dossier puisque chaque terme risque alors d'avoir plusieurs référents.

19.2.7 Fonctions du thésaurusLe thésaurus remplit des fonctions particulières au moment de la constitution des fiches et de leursaisie puis au moment de leur exploitation ou consultation.

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190 Terminologie

Fonction de guide de constitution des fiches ou dossiers : au stade de la constitution des fiches oudossiers, le thésaurus ou tout autre système d'indexation sert de guide assurant ou garantissant lacohérence des dénominations des descripteurs. Il sert aussi, à ce même stade, de guide ou aide-mémoire dans la description des référents des termes vedettes. L'exploitation d'un thésaurus estsurtout spectaculaire lorsqu'il intervient en ligne lors de la saisie des données pour indiquer lesdescripteurs autorisés, renseigner sur les relations hiérarchiques entre descripteurs, signaler leserreurs d'indexation, signaler l'utilisation de descripteurs interdits et, s'il est suffisamment performant,substituer à ces descripteurs interdits les descripteurs normalisés correspondants.

Fonction de guide de consultation : le thésaurus est particulièrement utile au stade de laconsultation de fichiers et, notamment, de la consultation de fichiers informatisés. En pratique, c'estle thésaurus qui donne sa pleine dimension à toute base de données documentaires. Chaque base dedonnées ou banque de données est structurée selon un thésaurus généralement disponible dans saversion papier et dont la consultation est recommandée avant formulation de toute interrogation. Lethésaurus fournit d'emblée à l'utilisateur la liste des descripteurs utilisés et garantit ainsi la pertinencedes questions. Le thésaurus automatique gère les formes d'interrogation hors-norme en substituant laforme normalisée à la forme fautive. Il renforce le degré de pertinence des réponses lorsque lesinterrogations portent sur des ensembles homogènes ou sous-dictionnaires. En effet, lorsque lespremiers résultats ne sont pas satisfaisants, le thésaurus suggère de relancer la recherche à partir dudescripteur générique (si le nombre de réponses est jugé trop faible) ou à partir de descripteursspécifiques dont il propose une liste (si le nombre de réponses est jugé excessif).

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Chapitre 20Etape quatorze :

analyse des carences etrecherches complémentaires

La constitution des fiches exige, et favorise, l'expansion des sources documentaires. Il est en effetnécessaire, pour traiter complètement les termes retenus, d'obtenir tout le matériau utile, soit pardocumentation, soit par consultation de professionnels. Un second étage de recherche de données estdonc requis mais la démarche sera, cette fois, immédiatement rentable dans la mesure où elle s'ap-puiera sur l'expérience acquise et sur les premiers dépouillements et résultats.

Les expansions des sources documentaires peuvent être libres ou dirigées. Les expansions librescorrespondent à des demandes complémentaires de documents ou informations régies par un indexdocumentaire affiné mais continuant à couvrir la totalité des rubriques ou types d'informations. Ondevra seulement, dans ce cas particulier, resserrer les paramètres correspondant, d'une part, auxdélimitations de secteurs et, d'autre part, aux types de documents requis. En fait, la solution la plussimple consiste à effectuer une demande complémentaire fondée sur les données du thésaurusdéfinitif, en indiquant aux personnes, groupes ou organismes pressentis, la totalité des descripteurs etde leurs inter-corrélations. Les expansions dirigées correspondent à des demandes spécifiques

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concernant des termes vedettes particuliers ou orientées vers le remplissage de rubriquesparticulières. On pourra ainsi concevoir des séries de demandes adressées à des interlocuteursdifférents et visant chacune à répondre à un problème particulier. Les demandes sont du type :Comment s'appelle l'objet qui ... / l'appareil qui ... / la personne qui ... ? Comment définit-on le termeX dans le contexte Y ? Quel est le principe de fonctionnement de Z ?

L'activité terminographique reposant sur une expansion continue des ressources documentaires,l'objectif est de passer le plus rapidement possible d'une expansion libre à une expansion dirigée dessources. En tout état de cause, il faut que les requêtes deviennent de plus en plus précises, que lesdemandes portent sur des séries complètes de données, que le terminographe connaisse bien ledomaine, qu'il prépare des listes de questions, qu'il se rende sur le terrain, qu'il étudie le produits,matériels, et les processus, et enfin, qu'il enregistre les données.

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Chapitre 21Etape quinze :

indexations définitives

Les indexations définitives interviennent dès l'instant où la recherche documentaire a permis derecueillir les données nécessaires à la constitution d'un fichier couvrant l'essentiel du champterminologique retenu. En fait, dans le schéma proposé, les indexations définitives suivent la décisionde clôture du thésaurus.

Après clôture de la liste des descripteurs et de leurs interrelations, tous les dossiers font, aubesoin, l'objet d'une ré-indexation ou d'une révision des indexations. Dans cette phase, la conformitédes descripteurs aux directives implicites ou explicites du thésaurus est vérifiée. Tout descripteurparasite est éliminé et tout descripteur non autorisé est remplacé. Il s'agit, simplement, de structurercomplètement le système émanant des indexations spontanées pour aboutir à des modalités d'in-dexation normalisée. Au stade des indexations définitives, le terminologue décide des limiteseffectives du champ terminologique et de ses subdivisions. Il décide aussi, en même temps, descomposantes définitives du système d'indexation. La règle veut qu'à partir de cet instant il ne soit plusquestion de traiter des termes ou données se situant au-delà des limites fixées, ni d'introduire quelquenouveau descripteur que ce soit pour quelque raison que ce soit.

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Chapitre 22Etape seize : appariements

L’étape seize n'intervient qu'en cas d'établissement de terminologies bilingues ou multilingues. Ellecorrespond en effet à la mise en corrélation directe de dossiers renvoyant à des éléments deréférenciations équivalents.

22.1 AppariementsNous avons posé en principe que les appariements (ou mises en équivalence, ou mises encorrespondance) de termes sont nécessairement des appariements de dossiers intervenantnécessairement au stade ultime de la préparation des fichiers, lorsque tous les critères d'équivalencesont mobilisables. Dès l'instant où les appariements sont traités dans le respect de cette nonneabsolue, la tâche du terminographe s'en trouve simplifiée : un dossier de terme ne se lie à un autredossier qu'après confirmation absolue de correspondances exactes entre les données relatives auxtermes vedettes de deux dossiers jusque-là autonomes.L'autonomie des fiches ou dossiers au stade de la constitution ou compilation améliore le rendementterminographique dans la mesure où aucun asservissement de langue à langue n'est posé en principedès le départ. La langue pivot est, au coup par coup et de manière aléatoire, celle à laquellecorrespondent les données les plus riches et les plus complètes. L'indépendance des dossiers permetde traiter chaque terme dans sa langue et dans son contexte technique. Ainsi, le problème des fiches

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196 Terminologie

sur lesquelles figure un «équivalent dans l'autre langue» mais pas le terme vedette de la langue pivotest résolu avant même d'avoir été posé puisque le futur «équivalent» est terme vedette de plein droitdans son dossier tant que ce dossier n'est pas asservi à un dossier maître dont le surclassementrésulterait du choix arbitraire d'une langue de travail intervenant en pivot. Le problème n'est pas, pourle terminographe, de savoir si les termes [T] et [T'] sont appariables : les choses sont toujours on nepeut plus claires, puisque les conditions de l'équivalence sont dictées par les paramètres d'indexation(même domaine, même secteur, même type) et de référenciation générique (mêmes éléments dedéfinition) ou spécifique (note technique). Le problème se pose uniquement si l'on court-circuite leprocessus de référenciation dans l'une des langues car on aboutit alors à un appariement de formes etnon de contenus.

Quiconque souhaite remettre de l'ordre dans ses idées en ce qui concerne les critèresd'appariement peut utilement constituer un fichier phraséologique et tenter de le gérer selon lesprincipes traditionnels de la terminologie. L'échec, garanti, est porteur d'enseignements en ce quiconcerne les modalités d'exploitation d'un fichier linguistique bilingue ou multilingue. Il conduitinvariablement à faire le premier pas vers la libération psychologique du terminologue et duterminographe vis-à-vis de la tyrannie de la fiche conçue comme une entité bilingue ou multilingue. Ilconduit surtout à constater que les voies des appariements sont d'une extrême diversité et ne selimitent pas aux paires de termes unis par-delà les frontières linguistiques.

Cependant, le problème des appariements peut être créé lorsque le terminographe se trouveconfronté a une situation d'urgence et doit obtenir, le plus rapidement possible, les équivalents d'unnombre donné de termes qui n'ont pas nécessairement été précédemment définis. En pareille situationd'urgence, et seulement dans ce cas, le terminographe devra choisir les solutions les plus rentables àcourt terme en faisant se succéder (1) la confrontation de catalogues en langue X et en langue Y, (2)la consultation de tous les types de répertoires existants - dont les dictionnaires, (3) la consultation detoute source vive [personne] susceptible de répondre à une série de questions de type «Comments'appelle telle chose dans telle langue ? »

22.2 Règle absolueDès l'instant où il a défini un «bilinguisme pivot», le terminographe devra respecter, dans la recherchedu terme appariable, l'inflexible règle qui lui impose de retenir, pour chaque terme concerné et danscet ordre, (1) l'équivalent normalisé ou, à défaut, (2) l'équivalent recommandé ou, à défaut, (3)l'équivalent habituel ou dominant, ou, à défaut, (4) l'équivalent-maison, en évitant systématiquementtout équivalent déconseillé ou interdit, ou déclassé.

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Chapitre 23Etape dix-sept

révisions et corrections

Tout dossier terminologique doit faire l'objet de plusieurs types de révisions et corrections. Troisniveaux de révision doivent être prévus. Ce sont la révision naïve, l'auto-révision, et la relecturetechnique. Chacun de ces trois niveaux de révisions entraîne des types de corrections spécifiques.

23.1 Révision naïveLa révision dite naïve est confiée à une personne ou à un groupe de personnes n'ayant aucuneconnaissance particulière du champ traité. Le réviseur naïf est simplement chargé de signaler ce quilui semble obscur, ce qu'il ne comprend pas, ce qui ne lui paraît pas cohérent, les cas dans lesquels lesdonnées ne semblent pas se rattacher directement à la vedette, les incohérences apparentesd'indexation, la présence de données apparemment triviales, et tout manquement aux règles de l'ortho-graphe, de la syntaxe ou aux impératifs de clarté et de concision. Il porte appréciation sur toutes lesrubriques et peut donc donner un avis sur la nature et la structure des données ainsi que sur leurformulation et leur présentation.

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198 Terminologie

La révision naïve doit être conduite systématiquement et considérée comme une sorte de testdans l'absolu, tout membre d'un groupe de travail devenant à cet égard réviseur (faussement) «naïf»de tout ensemble de dossiers qu'il n'aurait pas lui-même réalisés. La révision naïve est aussi et surtoutun test à blanc qui doit seulement aboutir à la formulation de suggestions portées au crayon sur lesfiches ou dossiers. C'est au terminographe, puis au terminologue, qu'il appartiendra d'en tenir compteou, au contraire, de passer outre.

23.2 Auto-révisionsLes auto-révisions constituent une phase obligatoire de la terminographie. Elles peuvent s'organiserselon une grille de questions permettant de pointer chaque rubrique et de contrôler immédiatement lescorrélations entre dossiers d'un même fichier. Les questions principales, que tout terminographeassimile très rapidement pour substituer l'auto-contrôle en cours de constitution des données à larévision a posteriori, sont regroupées par types d'objets.• Termes vedettes et composants des termes vedettes : bien formés ? au singulier ? retranscrits dansles règles ? effectivement dominants dans leurs séries de termes concurrents ? accompagnés de leursmarques de source, usage, zone, statut ?• Dérivés, variantes, synonyme, pantonyme, idionymes, isonymes, antonyme : effectivement notés ?effectivement accompagnés de leurs codes de source, usage, zone, statut ?• Hiérarchies entre termes concurrents : effectivement prises en compte ?• Indexations : conformes au thésaurus ? homogènes d'un dossier à l'autre ? complètes ? affinées ?• Définitions : justifiées ? nécessaires ? transparentes ? ancrées aux vedettes ? conformes à l'ensembledes normes de procédure définies ? accompagnées de leurs références de sources ? au singulier pourdes termes au singulier ?• Définitions de termes spécifiques : renvoient aux termes génériques ? au singulier pour des termesau singulier ?• Notes linguistiques : nécessaires ? transparentes ? ancrées aux vedettes ? accompagnées de leursréférences de sources ? au singulier pour des termes au singulier ? - Notes techniques : nécessaires ?transparentes ? corrélées aux vedettes ? conformes à l'ensemble des normes de procédure définies ?accompagnées de leurs références de sources ? au singulier pour des termes au singulier ?• Niveaux d'indexation : tous niveaux traités ? type présent ? secteur suffisamment étroit ?• Corrélations : tous les termes spécialisés utilisés dans les définitions ou dans les notes et relevant dumême champ terminologique eux-mêmes définis et traités dans le fichier ?• Validation : chaque dossier porte-t-il effectivement un code de validation ?

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Etape dix-sept : révisions et corrections 199

Les corrections sont apportées par le terminographe lui-même. Parmi les corrections standardintervenant aux premiers stades de révision, on note l’allégement des dossiers.

23.2. 1 Correction standard: allégement des dossiersEn matière de révision, le problème essentiel est lié à la tendance à gonfler indûment le contenu dechaque dossier. Ce gonflement va à l'encontre de l'efficacité terminologique et nous rappellerons que,lorsque des difficultés interviennent au stade de la définition ou de la note technique, il faut endéduire que la définition ou la note ne correspondent plus réellement au terme vedette ou qu'il y a, enfait, traitement simultané de plusieurs termes vedettes. Dans un cas comme dans l'autre, il ,dut ouvrirde nouvelles fiches.

Il est conseillé d'envisager, au stade des révisions, une correction systématique par réduction dela quantité de données figurant dans un même dossier. Il apparaît en effet clairement que la rédactiondes dossiers terminologiques pose deux types de problèmes inhérents à toute forme de contact avecdes domaines et secteurs de spécialisation jusque-là inconnus. Le premier problème touche à ladifficulté de sélectionner les données significatives dans un segment documentaire dont on sait qu'ilcontient effectivement des données pertinentes. Le second problème relève du syndrome didactiquequi veut que l'on tende toujours à répercuter un savoir que l'on vient d'acquérir.

La première tendance contribue à l'encombrement des fiches et dossiers par carence de tris. Elleest responsable des formulations maladroites, lourdes, qui risquent d'indisposer le lecteur. La secondecontribue également à l'encombrement des dossiers en ce sens qu'elle risque de transformer laterminologie en un véritable cours. L'une et l'autre réduisent paradoxalement le rendement de l'outilterminographique. En effet, l'encombrement de données est synonyme de données excédentaires et deconfusions quant à leurs localisations respectives. Il y a ralentissement de la consultation et blocagedes circulations à l'intérieur de chaque dossier et dans le passage d'un dossier à l'autre. Trop riches,les dossiers tendent à fondre dans une même rubrique des données concernant en fait plusieurs termesvedettes et donc plusieurs référents. Or, les données ne sont accessibles à la consultation que par laclé que constitue la vedette.Une note technique du type : L'atomisation peut se faire par buses (buses à simple fluide ou buse àdeux fluides), par atomiseur centrifuge, par turbine, par balayage pneumatique, par jet de vapeur(dans ce dernier cas, le jet de vapeur a pour effet d'empêcher le mottage de la poudre formée) ouencore par pulvérisation dans de l'air chaud (pulvérisation co-courant ou pulvérisation àcontre-courant) ; est aberrante si le terminographe n'a pas prévu un dossier pour chacun des termesqui y figurent (buse à simple fluide, buse à deux fluides, atomiseur centrifuge, atomisation par tur-

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200 Terminologie

bine, atomisation par balayage pneumatique, atomisation par jet de vapeur, mottage de la poudre,pulvérisation co-courant, pulvérisation à contre-courant.). A moins que le fichier ne soit géré à l'aided'un logiciel évolué de recherche documentaire, l'utilisateur ne dispose d'aucun moyen de retrouverl'information concernant, par exemple, le jet de vapeur. En tout état de cause, la rédaction est mala-droite et mériterait d'être aérée sur un schéma du type :• L'atomisation peut se faire par :- buses (buse à simple fluide/buse à deux fluides)- atomiseur centrifuge (avec turbine)- atomiseur à balayage pneumatique- jet de vapeur- pulvérisation dans de l'air chaud (pulvérisation co-courant ou pulvérisation contre-courant)au delà des formes de présentation, il demeure essentiel de simplifier les énoncés en les structurantaussi nettement que possible et en utilisant tous les procédés techniques disponibles pour que lestypologies apparaissent clairement.

Chaque fiche doit comporter un minimum de données réparties dans un maximum de rubriqueset présentées, dans chacune de ces rubriques, à l'aide d'un minimum de texte. La règle veut que l'onmultiplie les rubriques de chaque dossier puis les dossiers de chaque fichier et non pas les données dechaque dossier. La multiplication des données dans une même rubrique est facteur d'opacité etd'ambiguïté. La clarté du dossier est directement corrélée au nombre de ses rubriques.

23.3 Révisions ou relectures techniquesLe stade ultime de la réalisation des dossiers est celui de la relecture ou révision technique assuréepar un ou plusieurs techniciens ou professionnels chargés d'émettre toutes critiques et suggestionsconcernant la totalité des données figurant dans les dossiers. Cette relecture ou révision techniquepeut s'avérer d'une extrême richesse et nous citerons, par exemple, le cas d'un spécialiste éminent,auteur de la source documentaire majeure utilisée pour constituer un fichier terminologique et qui,révisant ce fichier, a corrigé toutes les données empruntées à son propre ouvrage.

La relecture ou révision technique fait normalement suite à l'auto-révision et à la révision naïve.Il serait en effet extrêmement incorrect de soumettre à un réviseur technique des données comportantdes erreurs que peuvent corriger une révision naïve ou une auto-révision. La révision technique exigedu temps et un fichier mal présenté, illisible, ne comportant pas d'espace pour réécriture, comportantdes fautes d'orthographe, des fautes de syntaxe, des fautes de frappe, peut, à juste titre, être considérécomme une forme d'insulte au réviseur ou relecteur technique.

La relecture ou révision technique porte sur la totalité des rubriques et donc sur la formation destermes, l'extraction des termes vedettes, les variantes, le statut de vedette et celui de synonyme, les

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Etape dix-sept : révisions et corrections 201

indexations, les définitions (jugées en fonction de leur(s) contenus, pertinence, structure, formulation,lisibilité, clarté, et facilité d'exploitation), les notes linguistiques, les notes techniques (jugées enfonction de leur(s) contenus, pertinence, structure, formulation, lisibilité, clarté, et facilité d'ex-ploitation), et les appariements de dossiers et donc de termes. Elle peut et doit conduire à l'évaluationglobale du fichier en termes de pertinence, fiabilité, exhaustivité. Elle marque la dernière formed'intervention de l'informateur technicien mais non la dernière forme d'intervention du terminologuequi doit ensuite valider et tester les dossiers.

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Chapitre 24Etape dix-huit :

Validations du fichier et clôtureou suivi des dossiers

Les validations du fichier recouvrent deux activités complémentaires de terminologues et d'expertsqui sont le traitement des états de carence et de concurrence, d'une part, et les tests d'utilisation,d'autre part. Ces activités interviennent sur un fichier dont toutes les données ont été précédemmentrelues et corrigées.

En pratique, le terminographe produit un ensemble de fiches ou dossiers recensant des séries dedonnées confirmées et attestées (par citation des sources), avérées et contrôlées (par divers relecteurset réviseurs). Cependant, son recensement conduit fort souvent à mettre en évidence des carences dedésignation indigène et des formes concurrentes.

En terminologie unilingue, les états de carence concernent les termes seuls. En terminologiebilingue ou multilingue, ils concernent les appariements seuls. Ils ne concernent en principe aucuneautre rubrique puisque le terminographe doit normalement produire des dossiers complets. Nous neconsidérons à ce stade que les carences absolues échappant donc totalement au terminographe et semanifestant, en terminologie unilingue, lorsque l'on dispose de données relatives à un référent pour

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204 Terminologie

lequel aucune dénomination ou désignation n'existe et, en terminologie au moins bilingue, lorsqu'iln'existe aucune dénomination ou désignation dans l'une des langues pour un référent connu (etdésigné dans une autre langue au moins).

Aux états de carence absolue s'ajoutent des états de concurrence non réglée (et préjudiciables àla communication efficace). Ces états de concurrence interviennent dès l'instant où un même référentaccepte plusieurs désignations ou dénominations. Lorsqu'il y a carence, le terminologue peut, sousréserve de décisions collectives, intervenir pour créer la désignation manquante. On dit alors qu'ilprocède à la création néologique. Lorsqu'il y a concurrence, le terminologue peut, sous réserve dedécisions institutionnelles, classer les désignations concurrentes afin de privilégier un terme maîtredont toutes les autres désignations deviennent ipso facto des variantes. On dit qu'il harmonise ounormalise.

Le traitement des carences de désignation peut s'effectuer par importation d'un terme (emprunt),avec ou sans naturalisation, ou par création néologique. Le traitement des états de concurrence dedésignations s'effectue par des décisions d'harmonisation s'il s'agit simplement de supprimer uneconcurrence sauvage ou anarchique dans un cadre comme celui de l'entreprise puis, normalisation sil'on souhaite édicter une norme, positive ou négative, des usages. Les concurrences peuvent intervenirentre termes importés et termes indigènes ou seulement entre termes indigènes et les problèmes denormalisation et harmonisation des désignations se posent au niveau local (entreprise ou société), auniveau national (secteur d'activité, organismes divers) et, surtout, au niveau international.

24.1 Traitement des états de carence

24.1. 1 EmpruntLe moyen le plus simple pour régler les états de carence est d'emprunter à une autre langue sadésignation du référent concerné. Mais, en règle générale, on considérera que le terminologuemanque gravement à ses devoirs envers sa langue s'il agit en courtier importateur de terminologiesétrangères.

24.1. 2 Emprunt avec naturalisation simpleLa naturalisation simple des termes importés consiste à franciser leur forme. Elle concernespontanément la forme phonique en vertu de l'incapacité de la majorité des individus à prononcercorrectement les emprunts. Elle n'entraîne pas nécessairement la naturalisation orthographique, quiconsiste à aligner la forme écrite sur la forme orale naturalisée et qui intervient généralement demanière fortuite dans les couches de population dont le niveau de scolarisation n'a pas suffi

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Etape dix-huit : validations du fichier et clôture ou suivi des dossiers 205

à prévenir la réforme radicale d'une orthographe dont la seule règle est que «ça s'écrit comme ça seprononce». Pour le reste de la population, la naturalisation orthographique procède par décisiondélibérée et, généralement, normative. Et c'est d'ailleurs du reste de la population que viennent lesplus fortes résistances à la naturalisation orthographique qui ferait perdre aux termes importés leurcaractère exotique et leur plus-value sociale. La naturalisation orthographique consiste toutsimplement à aligner la forme écrite sur la forme orale spontanément générée par tout individun'ayant aucune connaissance réelle de la langue dont est venu l'emprunt.

24.1.3 Création néologiqueLa création néologique se définit comme l'élaboration ou la création de désignations nouvelles. Elleest spontanée dans tout milieu puisque les individus nomment ou désignent nécessairement ce qu'ilsperçoivent ou conçoivent. Elle peut être délibérée (et donc dirigée) lorsqu'il y a volonté de substituerà une désignation étrangère considérée comme abusive une désignation indigène. La créationnéologique et la normalisation sont alors étroitement liées puisqu'il s'agit d'éviter que l'on importe unedésignation en même temps que l'objet ou le concept.

Création néologique spontanée : tout se qui se perçoit ou se conçoit se désigne spontanément etle terminographe n'a aucune part dans la création néologique spontanée. Sa fonction consistesimplement à recenser les néologismes indigènes ou d'assimilation dans les limites du secteur oudomaine qu'il couvre et à les traiter comme autant de termes ou de variantes de termes. Il appartientensuite au terminologue (qui peut fort bien ne faire qu'un avec le terminographe) d'analyser les mé-canismes de la création néologique, leurs fréquences respectives de mise en oeuvre, la vitesse dediffusion de leurs aboutissants dans le public, et tout autre élément qu'il juge utile en ce domaine. Iln'intervient dans le processus que pour traiter les cas de concurrence néfaste entre néologismes.

Création néologique délibérée et dirigée : la création néologique doit être le fait de personnesmaîtrisant parfaitement la structure des langages techniques ou spécialisés et connaissant l'universréférentiel. Elle doit être aussi proche que possible des conditions de la néologie spontanée. Laspontanéité ne pouvant, par définition, être suscitée, le terminologue se contentera de sélectionner,puis de conseiller des néologues en veillant à ce qu'ils ne puissent souscrire à une vision mystique ducréateur de mots, en n'intervenant que dans sa langue maternelle, et en n'imposant aucun de sespropres préjugés.

Le terminologue doit, dans l'ordre, susciter et/ou recueillir les désignations néonymiques puisorganiser le tri entre les diverses propositions. Dans ce dernier cadre, il traite les états de concurrencenéfaste et intervient généralement pour tenter d'étouffer dans l'oeuf les emprunts abusifs.

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206 Terminologie

24.2 Traitement des étatsde concurrence néfaste

24.2.1 Normalisation ou harmonisationterminologique

La normalisation terminologique consiste à définir des normes terminologiques. Elle vise donc àdicter des usages et, par voie de conséquence, à imposer ou recommander l'une des désignationsconcurrentes et, inversement, à déconseiller ou interdire l'utilisation des formes de désignation hors-norme. Elle conduit souvent à imposer ou recommander un néologisme français en remplacementd'un terme (généralement anglo-saxon) importé ou emprunté. Elle est de portée internationale ounationale.

L'harmonisation terminologique constitue une variante faible de la normalisation. Elle consiste,généralement dans le cadre d'une entreprise ou d'un organisme homogène, à proposer que tout lemonde appelle la même chose par un même nom. Elle aboutit, sur un plan local, à desrecommandations et à des interdictions et suscite les mêmes types de réactions que la normalisationau nom si mal choisi.

Normalisation et harmonisation participent toujours d'une véritable politique linguistiqueindissociable des politiques culturelles, commerciales, économiques, sociales, et autres. Ellessuscitent de très fortes réticences et parfois même des réactions d'une extrême violence qui nes'expliquent que partiellement par les heurs et malheurs de nombreuses normes que la sagesse despeuples a sauvées du ridicule en récusant le diktat du normalisateur mal avisé. Elles s'expliquentsurtout par la règle fondamentale qui veut que l'emprunt soit la marque d'une plus-value sociale, d'uneavance technologique, d'un système de valeurs dominant. Quiconque a déjà tenté d'organiser uneharmonisation des désignations sait que la spécificité terminologique constitue l'un des élémentsmajeurs de la personnalité professionnelle des individus et recouvre surtout des découpages de castes.

Dans un contexte difficile, le responsable de la normalisation ou de l'harmonisation doit toujourschoisir entre formes concurrentes puis, ayant choisi, prescrire la forme retenue et/ou proscrire lesformes déclassées. Tout organisme responsable de la norme terminologique absolue ou localeeffectue obligatoirement un choix raisonné entre plusieurs hypothèses concurrentes. Ces hypothèsespeuvent être des désignations existantes et donc usitées ou des désignations néologiques ouempruntées. S'il s'agit de désignations usitées, la norme a pour seule fonction d'harmoniser les usageset d'éliminer les ambiguïtés générées par la multiplicité des désignations. S'il s'agit de néologismes oud'emprunts, la norme vise généralement à franciser.

Dans un cas comme dans l'autre, la création (le choix) de la norme terminologique doit s'appuyersur le dossier de (pré-) normalisation contenant la liste des propositions ou hypothèses, une analysecritique de chaque proposition ou hypothèse, et des avis motivés d'experts.

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Etape dix-huit : validations du fichier et clôture ou suivi des dossiers 207

La collation des données figurant dans le dossier de normalisation relève naturellement des activitésdu terminographe (recensement des données) et du terminologue (analyse de ces mêmes données) quin'interviennent qu'en qualité de conseillers. Il est en effet souhaitable que le choix ultime appartienneaux représentants des catégories d'utilisateurs des terminologies et donc à des professionnelsconfirmés.

24.3 Modalités24.3.1 Comité d'experts ou commission

de terminologieToutes les décisions de création néologique, d'harmonisation par normalisation ou de

francisation relèvent d'une activité de terminologie (analyse) par opposition à la terminographie(recensement). Elles ne doivent jamais être laissées à la discrétion d'un seul individu. Elles doivent aucontraire être prises collégialement par plusieurs représentants d'intérêts complémentaires : unedécision de normalisation, même à l'échelle locale, doit susciter l'accord de tous les utilisateurs futurs(ou de leurs représentants) et non pas satisfaire simplement la vanité du créateur isolé, guetté par tousles ridicules.

Dans toute activité de naturalisation, de création néologique, de normalisation oud'harmonisation, le terminologue doit pouvoir solliciter les avis d'un comité local d'experts ou d'unecommission de terminologie. La commission de terminologie d'entreprise idéale devrait mobiliser leterminographe [qui recueille les données], le terminologue [qui veille au respect des règlesterminologiques fondamentales], l'homme de terrain [qui sait de quoi il parle], l'homme de lapromotion [qui sait comment on devrait en parler], l'homme de loi [qui connaît tous les risques] etl'utilisateur futur [qui risque de choisir en dernier ressort].

Certaines désignations étant appelées à servir aussi de dénominations de produits ou services oude termes clés dans des documents à caractère promotionnel, il importe que les services commerciauxpuissent émettre des avis. D'autre part, le terminologue d'entreprise devra soumettre les propositionsretenues au service juridique afin que celui-ci vérifie qu'elles ne sont en contravention avec aucunedisposition réglementaire et que leur utilisation est exempte de tout risque. Le visa du servicejuridique est indispensable dans la mesure où certaines dénominations proposées peuvent renvoyer àdes obligations ou contraintes légales insoupçonnées du terminologue et des techniciens oucommerciaux.

Le comité d'experts ou la commission de terminologie doit exister même si aucune réunionformelle n'est organisée. L'instance réelle ou virtuelle ainsi créée est appelée à émettre despropositions, à effectuer des tris, et à faire appliquer des décisions.

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208 Terminologie

24.3.2 Dossier de naturalisation simpleLe dossier de naturalisation simple peut comporter un ensemble de fiches correspondant au modèledu tableau 24. 1.

Tableau 24.1 Fiche du dossier de naturalisation.

TERMINOLOGIE DE L’INFORMATIQUE

Objet: Francisation du terme "Buffer"

Transmis à :

Propositions :

Beuffeur (nom) ; beuffeuriser (verbe) ; beuffeurisé (adjectif/participe passé)

Voir aussi norme ISO/IEC

Veuillez avoir l'obligeance de transmettre votre avis motivé, ci-dessous,

à : ..........................service : .........................

(tél. …….)

et de confirmer votre participation à la réunion du ...........à …….h, salle …….

Avis :

Origine de l'avis :

L'ensemble des réponses donne une indication précise du degré de probabilité d'acceptations. Ilpeut être renvoyé à la commission pour normalisation ou harmonisation.

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Etape dix-huit : validations du fichier et clôture ou suivi des dossiers 209

24.3.3 Dossier de création néologiqueLes propositions de désignations peuvent être sollicitées à l'aide d'un modèle de fiche de même

type accompagnant les dossiers des éléments à désigner. La fiche de demande de propositionscorrespondra, dans les grandes lignes, au modèle du tableau 24.2.

Tableau 24.2 Fiche de demande de propositions.

TERMINOLOGIE DE _______________________

Objet: Propositions de désignations ou dénominations.

Vous trouverez ci-joints les dossiers relatifs à plusieurs objets, appareils, processus, ou autres, pour lesquels aucunedésignation n'a, à ce jour, été proposée. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir soumettre vos propositions ou celles devos services à (tél . ) pour le et de confirmer votre participation à la réunion du à h (salle ) au cours de laquelle seront retenuesles désignations ou dénominations effectives.

Proposition sur dossier 01

Proposition sur dossier 02

Proposition sur dossier 03

Origines des propositions :

La fiche récapitulative des propositions est accompagnée de l'ensemble des dossiers concernés.Chacun de ces dossiers correspond à une fiche ou à un ensemble de fiches sans vedette. Dans lapréparation des dossiers sollicitant la création néologique, on portera un soin tout particulier à la notetechnique dont les contenus devront être aussi détaillés que possible pour déclencher un processus dedésignation bien informé. Les propositions des experts en matière de création néologique sont,comme toutes les autres, dûment motivées. Lorsque la création néologique dirigée intervient dans lebut de substituer une désignation indigène à une désignation étrangère importée (francisation), il estpréférable d'éviter de mentionner ladite désignation étrangère afin de prévenir les risques detranslittérations et calques.

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210 Terminologie

24.3.4 Dossier de normalisation ou d'harmonisationLorsqu'il s'agit de normaliser ou d'harmoniser et, donc, d'effectuer un tri entre désignations

concurrentes (dont, le cas échéant, les désignations néologiques précédemment suscitées), leterminologue soumet à sa commission les dossiers terminologiques complets de chacune des vedettespotentielles concurrentes. Il y aura donc, dans le dossier de normalisation ou d'harmonisation, autantde fiches que de termes concurrents. Les fiches comporteront toutes les rubriques standard àl'exclusion de toutes les rubriques de tri linguistique. Chaque fiche comportera, ou pourra comporter :

- le terme, ses marques d'usage, sa zone d'emploi et sa source,

- les dérivés du terme (qui constituent un critère de tri fondamental),

- les composés dont la vedette fait partie,

- les corrélats de la vedette,

- les stéréotypes phraséologiques de la vedette,

- la définition,

- le contexte,

- la note linguistique (extrêmement importante),

- la note technique,

- le terme générique,

- les termes spécifiques,

- les antonymes et isonymes (constituant l'élément majeur puisqu'il s'agit de l'ensemble desconcurrents)

- les paramètres de l'indexation avec, notamment, toute référence à des terminologies-maison.

Le tri portera sur les antonymes et isonymes, dont certains prendront ultérieurement le statut desynonyme ou variante. On portera un soin particulier aux dérivés et composés (puisque la richesse dedérivation est un caractère positif), aux antonymes/isonymes (puisqu'ils recensent les formesconcurrentes), aux notes linguistiques (qui renseignent pleinement sur toute particularité du terme) etaux extensions de terminologies-maison (qui constituent déjà un pré-critère de tri). Le dossier denormalisation ou d'harmonisation peut être accompagné d'une fiche récapitulative correspondant aumodèle du tableau 24.3.

Les dossiers de normalisation ou d'harmonisation instruisent les divers cas soumis à l'appréciation ducomité d'experts ou de la commission locale de terminologie. Les modalités selon lesquelles lesdécisions sont prises et les moyens d'in citer ou de contraindre les intéressés à respecter les décisionsprises dépendent des conditions locales.

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Etape dix-huit: validations du fichier et clôture ou suivi des dossiers 211

Tableau 24.3 Fiche récapitulative.

Le service terminologique(tél.……..)à

.............................

.............................

TERMINOLOGIE DE ______________________________

Objet: Normalisation ou harmonisation des usages.

Vous trouverez ci-joints les dossiers relatifs aux termes répertoriés ci-dessous. Nous vous serions reconnaissants de bienvouloir nous faire part de vos avis avant le .………………. et de bien vouloir confirmer votre présence à la réunion du………. à …..h….. (salle) lors de laquelle seront retenues les dénominations ou désignations effectives.

Rappel des termes à traiter(cocher la solution préférentielle)

Dossier 1 :(voir fiches jointes)

1. Beuffeur (nom) ; beuffeuriser (verbe) , beuffeurisé (adjectif/participe passé)

2. Tampon

3. Mémoire-tampon (nom); mettre en mémoire-tampon (verbe); mis en mémoire-tampon(adjectif/participe passé) aussi : mémoire tampon

Dossier 2 : (voir fiches jointes)

…….

24.4 Validation par tests d'utilisation

Les validations du fichier s'effectuent par exploitation effective des données. A ce stade, lesvalidations portent principalement sur les contenus, puisqu'aucun mode de gestion définitif n'a encoreété retenu. Des validations ultérieures porteront sur le(s) prototype(s) et sur les fichiers définitifs.

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212 Terminologie

Pour valider les données d'un fichier terminologique, il suffit de les soumettre à un testd'exploitation dans une pratique de rédaction ou de traduction ou, plus directement, de recherche dedonnées terminologiques se rapportant à une liste de termes établie sans référence à l'inventaireeffectif des termes traités.

Pour construire un test de validation en traduction, il suffit de choisir un texte d'environ 20pages portant sur le champ terminologique traité. Pour construire un test de validation en rédaction, ilsuffit de définir une tâche de production de document relatif à un objet ou processus appartenant auchamp terminologique traité. Pour construire un test de rendement brut, il suffit de faire établir uneliste de termes sans référence à l'inventaire effectif du fichier.

Le test de validation est d'abord un test d'exhaustivité à deux niveaux : le fichier sera dit exhaustif aupremier niveau s'il fournit des données pour tous les éléments de terminologie, traduction, ourédaction concernés; il sera dit exhaustif au second niveau si les données correspondent, dans chaquecas, à la finalité d'exploitation visée. Le test de validation est ensuite un test de fiabilité et de sûretéd'utilisation des données dans le cadre de leur exploitation réelle en traduction et rédaction : le fichiersera dit fiable s'il permet toutes les discriminations voulues et n'induit aucune erreur qui lui soiteffectivement imputable. Le test de validation est enfin un test de facilité d'utilisation. On insisteranotamment, à ce stade, sur la manipulation et la circulation. En effet, si des essais de prototypes onteu lieu avant que ne soient définitivement arrêtés les choix de structures, il reste simplement àconfirmer que tous les points d'entrée possibles sont effectivement accessibles et que les circulationssont parfaitement balisées. Si le mode de gestion définitif n'a pas encore été fixé, le test s'arrêtera auxconditions d'utilisation de chaque dossier et de circulation à l'intérieur du fichier.

24.5 Suivi terminologique et veille terminologiqueLe fichier validé est prêt pour diffusion et mise à jour. Les mises à jour successives s'effectuent selondes schémas bien connus enchaînant :

- la révision ou la mise à jour permanente de l'index documentaire,

- la mise à jour des listes de ressources et de sources,

- la mise à jour du fichier des sources,

- les modifications de données existantes par ajout, suppression ou substitution,

- la création de nouveaux dossiers correspondant à des termes nouvellement recensés,

- la révision et la validation des nouvelles données.

Les mises à jour reposent sur le suivi terminologique et la veille terminologique. Le suiviterminologique correspond à la prise en charge des mises à jour par l'auteur des dossier initiaux. Lesavantages du suivi terminologique qui impose à l'auteur d'un dossier d'en assurer la pérennité ou quiimpose à l'auteur d'un sous-officier homogène relatif à un secteur ou domaine de continuer à exploiterses compétences en la matière sont indiscutables. Lorsque le suivi terminologique doit être assuré par

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Etape dix-huit : validations du fichier et clôture ou suivi des dossiers 213

une personne prenant la relève du terminographe initial, cette dernière doit consacrer un tempsprécieux à l'exploration du champ traité et à l'appréhension de la logique du travail entrepris. La veilleterminologique consiste à guetter l'apparition de termes nouveaux, les glissements de significationsconduisant à l'émergence d'hybrides par spécialisation ou dé-spécialisation, les modifications d'usageconsécutives, notamment, à des décisions normatives, l'apparition de variantes nouvelles, ou touteautre forme d'évolution des données dans les limites du champ terminologique initial. La veilleterminologique et les mises à jour commencent dès la validation du fichier initial qui représente unétat éphémère de la terminologie traitée. Elle est conditionnée par le support de gestion et dediffusion retenu : le support papier freine les mises à jour; le support électronique autorise, enprincipe, les mises à jour immédiates et permanentes.

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Chapitre 25

Récapitulatif général

25.1 Liste des fichiers outils du terminologue et duterminographe

01 Journal terminologique : sert à consigner toutes les décisions prises et leurs justifications, toutesles démarches entreprises et leurs résultats, tous les bilans faisant état de problèmes non résolus.Inclut aussi tous les modèles d'outils ci-après et toutes les justifications de tous les choix lesconcernant.02 Cahier des charges : définit l'ensemble des conditions dans lesquelles devra être conduite l'activitédes terminographes et, le cas échéant, du terminoticien. Doit normalement prévoir la délimitation del'objet et du champ, les conditions de délais, les matériels, la structure des dossiers, et toutes lesconventions de transcription des données.03 Index terminographique prospectif : fixe les limites du travail à entreprendre (secteurs de référenceet catégories d'objets terminologiques).04 Questionnaire de définition du champ et des objets terminographiques : destiné aux catégoriesd'utilisateurs futurs de la terminologie recensée afin qu'ils spécifient le ou les champs à traiter ainsique les catégories d'objets à prendre en compte.05 Questionnaire de classement des domaines, secteurs, et catégories d'objets destiné aux catégoriesd'utilisateurs futurs de la terminologie recensée afin qu'ils établissent leurs priorités dans la liste deschamps et objets terminographiques.

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216 Terminologie

06 Index terminographique définitif : index définitif fixant les limites de champs terminographiquesainsi qu'une liste triée des divers objets à prendre en compte selon leurs degrés d'urgence.

07 Questionnaire de sélection des rubriques terrninologiques : fiche soumise aux futurs utilisateurs dela terminologie afin qu'ils sélectionnent les types de données qui leur paraissent utiles.

08 Questionnaire de classement des rubriques terminologiques : fiche soumise aux futurs utilisateursde la terminologie afin qu'ils classent les diverses rubriques considérées comme utiles.

09 Fiche ou dossier terminologique : fiche comportant toutes les rubriques terminologiques retenueset fixant leurs tailles.

10 Index documentaire : fichier comportant la liste des paramètres documentaires essentiels. Ajoute àl'index terminographique les types et catégories de sources et les types et catégories de documents.Fichier évolutif.

11 Liste des ressources documentaires : liste de tous les centres de documentation, centres deproduction, lieux de vente, organismes de formation, organismes divers, susceptibles de fournir unedocumentation utile. Fichier évolutif.

12 Journal documentaire : journal spécialisé dans lequel sont consignées toutes les démarchesrelatives à la recherche de documentation, avec dates et résultats.

13 Fichier des sources : fichier dans lequel sont consignées les références des diverses sourcesdocumentaires disponibles. Peut constituer un fichier bibliographique complet. Peut constituer unfichier analytique lorsque chaque source fait l'objet d'une analyse de contenus.

14 Fichier d'inventaire : fichier dans lequel sont notés tous les termes relevant des limites du champterminographique retenu (éventuellement accompagnés de données de référence).

15 Thésaurus : fichier recensant tous les descripteurs et toutes leurs interrelations.

16 Fiche de consultation pour validation et traitement des états de carence ou de concurrence : fichesollicitant des avis d'experts en prévision d'une intervention de politique linguistique locale,régionale, nationale ou internationale.

25.2 Conduite et gestion d'une activité terminographiqueindividuelle ou collective

00 Analyse des enjeux et des incidences de la création d'une fonction «terminologie» et de la mise enoeuvre d'une politique linguistique (climat et résistances) -ouverture du journal.

01 Etat local de la terminologie et de la terminographie : inventaires et fichiers existants, contexte.

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Récapitulatif général 217

02 Définition des sous-fonctions et des attributions du terminologue : constitution et contrôle desdonnées, gestion et diffusion des données, définition et mise en oeuvre d'une politiqueterminologique, harmonisation, incitations.

03 Analyse des besoins utilisateurs potentiels, utilisations prévues. Etablissement du cahier desbesoins.

04 Analyse des moyens matériels, logiciels, personnels, finances et crédits.

05 Etablissement de l'index terminographique : par questionnaires conduisant à délimiter un champterminographique (avec choix des langues de travail) ou prise en charge de la liste des termes àtraiter.

06 Définition du schéma de fiche ou dossier: choix de rubriques ou acceptation du schéma existant.

07 Définition de l'objectif et du cahier des charges : choix du mode de gestion et de diffusion prévu.Si support informatique, choix du mode de saisie (masque, liens, menus, guides, etc.) des systèmes deprotection des données à l'entrée, des modes d'interrogation (en ligne, par lots), des procéduresd'interrogation, des modes de protection des données à la sortie, de la portabilité des données (desupport papier à support électronique ou d'un système à l'autre), des modalités de mise à jour(périodicité, responsabilités, fichiers temporaires), définition de la taille du fichier prévu, mise enplace de l'échéancier général fixant les fins de phases de documentation, de constitution de fiches, devalidation, de saisie et de mise en consultation.

08 Formation de l'équipe (et, au besoin, recrutement de terminologues - dont le chef de projetterminologique - terminographes, documentalistes et recherchistes, informaticien délégué, chef deprojet informatique, réviseurs ou relecteurs, experts valideurs, opérateurs divers. Définitiond'attributions et de responsabilités ; établissement du planning d'intervention.

09 Constitution d'un arbre du domaine avec acquisition d'une connaissance générale du champ retenuet recherche ou désignation de tuteurs-techniciens.

10 Formation initiale (théorique) des divers membres de l'équipe à la terminologie, à laterminographie, à la terminotique.

11 Construction de l'index documentaire.

12 Inventaire des centres et ressources documentaires, avec établissement d'une liste des ressources etvalidation des ressources.

13 Recherche initiale de sources absolues (normes et bibles, tous inventaires existants, touteterminologie existante, présentations générales, travaux de recherche, catalogues de fabricants, courset manuels, guides d'utilisateurs et guides de maintenance) avec validation des sources.

14 Ouverture du fichier des sources.

15 Premières recherches complémentaires, avec validation des sources.

16 Inventaire terminologique initial.

17 Analyse des carences brutes (carences d'inventaire, de types de données).

18 Première révision de l'index documentaire.

19 Réorientation des recherches documentaires.

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218 Terminologie

20 Epuration de l'inventaire des termes aboutissant à l'inventaire intermédiaire.

21 Validation définitive des sources.

22 Premier recensement des données terminologiques, avec indexations provisoires et émergenceprogressive d'un thésaurus provisoire.

23 Elaboration et essais d'un prototype pour études de faisabilité (calcul des coûts prévisionnels,calcul des durées prévisionnelles, calcul des besoins divers) et pour formation pratique des diversmembres de l'équipe à la terminographie et à la gestion terminotique.

24 Premier bilan : décision de faisabilité et décisions modificatives.

25 Poursuite du recensement des données terminologiques : par niveaux homogènes (types derubriques) ou par source.

26 Second bilan en arrêt momentané de la production : seconde analyse des carences, secondeanalyse de l'index documentaire, mise en oeuvre de recherches complémentaires.

27 Constitution du thésaurus définitif.

28 Constitution des dossiers définitifs, complets.

29 Si terminologie bilingue ou multilingue : appariements

30 Décisions de politique terminologique (néologie, normalisation/harmonisation)

31 Révisions et correction des données : révisions naïves, auto-révisions, relectures techniques,contrôles définitifs.

32 Validation du fichier, avec traitement des états de carence et traitement des états de concurrencenéfaste.

33 Organisation de la diffusion : saisie ou constitution du répertoire papier.

25.3 Rappel des principes fondamentaux

1 - Définir le champ terminographique en termes de secteurs aussi restreints que possible.

2 - Multiplier les rubriques spécialisées de chaque dossier.

3 - Créer un dossier par langue. Ne pas précipiter les appariements.

4 - Créer un dossier par valeur de terme.

5 - Retenir toujours a priori l'option maximaliste.

6 - Ajouter systématiquement des rubriques et données de précaution.

7 - Consulter les utilisateurs potentiels et les bailleurs de fonds avant toute décision importante.

8 - Faire des essais de prototypes avant toute décision irrévocable.

9 - Multiplier par 2 toute estimation du temps de travail nécessaire et par 3 (au moins) les coûtsprévisionnels établis hors référence à un prototype couvrant l'intégralité d'un secteur homogène.

10 - Sauf coïncidence exceptionnelle entre les objectifs du terminographe et les prestations offertespar un logiciel de gestion terminologique, retarder au maximum le choix de l'outil terminotique.

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AnnexeListe des normes françaises

Outre les normes de vocabulaire et de terminologie par domaine, citons :X03-001 (mars 1967) Règles générales pour l'élaboration des vocabulaires techniques.X03-002 (juillet 1988) Code pour la représentation des noms de langue.NF ISO 704 (décembre 1987): Principes et méthodes de la Terminologie.NF X03-006 (septembre 1988): Fiche minimale de terminologie.X03 - 100 (août 1987) Terminologie - Termes généraux et leurs définitions concernant

la normalisation et les activités connexes.Série Z44 : Indexation, classement des documents - Codage, abréviations, symboles.Série Z46 : Conversion des langues écrites.Série Z47 : Thésaurus, indexation, liste d'autorité.

Recueils de normes françaisesDocumentationTome 1 : Présentation des publications, translittération, thésaurus et indexation.

286 pages, 1986.Tome 2: Catalogage; 422 pages, 1986.

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Photocomposition et impressionIMPRIMERIE LOUIS-JEANBP 87 - 05003 GAP Cedex

Tél. :92.51.35.23Dépôt légal : 705 - Octobre 1990

Imprimé en France

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Le développement technique, économique, commercial,technologique et industriel engendre de nouvellesterminologies ou fait évoluer les terminologies existantes.

Il importe donc de recenser aussi rapidement que possible lestermes, de sélectionner au besoin les appellations à péreniseret de diffuser les terminologies ainsi recensées, traitées et aubesoin normalisées.

A tous ceux qui s'interrogent sur les terminologies, sur leurrecensement et leur gestion, sur leur mise à jour et leursexploitations et, inévitablement, sur leur information, DanielGouadec propose un guide qui leur évitera de s'engager dansdes voies qui débouchent sur des impossibilités de mise àjour, sur des formats de fichiers ingérables, sur des choix delogiciels inadaptés, sur des pertes de temps et d'argent, surd'intenses frustrations, et, au bout du compte, sur un constatd'échec.

C'est un outil précieux tant pour les étudiants que pourles professionnels rompus à la terminographie, à laterminologie et à la terminotique.Traducteur, rédacteur et terminologue, Daniel Goua-dec est professeur à l'unité de formation et de re-cherche en langues étrangères appliquées à l'univer-sité de Rennes IL. Il est responsable, dans le cadred'un laboratoire d'automatisation des données lin-guistiques, du centre de recherches sur les applica-tions de l'informatique à l'enseignement.

ISBN 2-12-484811-9