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Thème 2 – LES DYNAMIQUES DE LA MONDIALISATION
La mondialisation, fonctionnement et territoires
Question Mise en œuvre
La mondialisation, fonctionnement et territoires
- Un produit mondialisé (étude de cas).
- Acteurs, flux et débats.
- Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation.
- Les espaces maritimes : approche géostratégique.
En quoi le téléphone mobile est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?
I- En quoi le téléphone mobile s’inscrit-il dans la mondialisation ?
Un produit qui s’est rapidement mondialisé
Une diffusion planétaire. Aucun espace n’y échappe, même les plus marginalisés, où le nombre
d’abonnements mobiles pour une ligne fixe est le plus fort (Afrique). Dans les pays du Nord, il est devenu un
objet polyvalent aux multiples applications, le téléphone mobile constitue un vecteur essentiel d’ouverture
sur le monde, de développement dans les pays du Sud.
Une diffusion très rapide. Apparu à la fin des années 1970, le taux d’équipement en téléphonie mobile est
passé à près de 60 % en à peine 30 ans. Le marché africain a enregistré la croissance la plus rapide au monde
(plus de 50 % par an.
Des limites à la mondialisation : une fracture numérique qui existe encore même si la progression du
téléphone mobile est fulgurante et que des efforts sont faits de la part des opérateurs (doc. 7). Des usages
différenciés d’une région à l’autre : si en Afrique, il est utilisé pour les appels, il sert plutôt de réveil et d’outil
de partage de photos et de vidéos en Amérique latine.
II- De la conception au recyclage : des acteurs multiples
Mais une filière dominée par une poignée d’acteurs situés dans les pays du Nord et émergents
Une filière du téléphone mobile qui met en jeu des acteurs peu nombreux. 3 acteurs principaux : les FTN,
concepteurs, constructeurs du produit et opérateurs des communications dont les sièges sociaux sont
localisés majoritairement dans les pays du Nord : Apple : Cupertino en Californie, Nokia en Finlande, leader
mondial jusqu’en 2011), pour Samsung : Seocho-gu (Séoul), Corée du Sud , et les pays émergents
(constructeurs…) et leurs marchés dans les pays du Sud. Les États et l’Union internationale des
télécommunications (UIT) sont d’autres acteurs majeurs
Une filière déséquilibrée. Les États et les FTN ne sont cependant pas sur un pied d’égalité, les premiers se
situant en situation de dépendance vis-à-vis des seconds. En Mauritanie, l’État aide Chinguitel à s’implanter
car la téléphonie mobile est une source de croissance et de richesse pour l’économie. L’ouverture du
territoire aux opérateurs est une opportunité pour celui-ci de s’adapter à la mondialisation et être plus
attractif.
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Une production mondialisée : des acteurs aux stratégies différentes.
o Un produit conçu au Nord : Apple : EUA ; Nokia : Finlande, Samsung : Corée du Sud (leader mondial
de téléphonie mobile et de Smartphone depuis 2012) où l’on trouve universités, centres de
recherche, technopoles ex : Silicon valley pour Apple.
o Les FTN mettent en concurrence les territoires, en imposant une division internationale du travail
(DIT). Ainsi, elles font produire à bas coût des téléphones mobiles, par des sous-traitants en Asie :
Chine Inde (ex : batteries Nokia). Pour Apple, l’assemblage se fait ensuite dans l’immense usine de
Foxconn à Lonhua. Ensuite, les mobiles sont vendus es vendent en Afrique (ex : Apple store),
continent qui s’ouvre fortement à la concurrence.
o Les États apparaissent comme des acteurs encourageant la mondialisation, alors qu’ils peuvent la
réguler dans d’autres contextes. En Mauritanie (doc. 8), les pouvoirs publics ouvrent le territoire
qu’ils gèrent et l’aident à s’adapter à la mondialisation en l’aménageant, en investissant dans un
câble marin et des fibres optiques. L’Union internationale des télécommunications, quant à elle,
s’attache à réduire la fracture numérique entre villes et campagnes, et entre Nord et Sud.
III- Un marché mondial dynamisé par de multiples flux
Comment le marché mondial du téléphone mobile s’organise-t-il ?
Des flux matériels liés à la production entre les lieux de commandement, ceux où se trouvent les matières
premières et la production, et les flux de distribution. Mais aussi des flux immatériels de plus en plus
nombreux. Les flux de communication ont et vont exploser en à peine 5 ans, signe de la mondialisation
réussie du produit qu’est le téléphone mobile (en particulier le smartphone), devenu un outil de
communication majeur devant les ordinateurs portables et netbooks et les tablettes. La production de
téléphones mobiles génère aussi d’importants flux
Un marché mondial dominé par une logique financière (flux financiers). Il est source de croissance et de
richesse vu la diversité et le nombre de personnes qui en dépendent (emplois). L’impact positif de la
téléphonie mobile sur le développement économique s’est observé à Haïti. D’abord parce qu’en engendrant
des investissements des FTN, elle crée des emplois, ensuite parce qu’elle facilite les transferts de fond en
direction du pays.
Un marché mondial organisé en réseaux en faisant intervenir de nombreux acteurs, il génère des flux variés
et nombreux, aussi bien matériels et qu’immatériels depuis la conception jusqu’au recyclage en passant par
l’extraction des matières premières et la commercialisation. Ils mettent en relation des territoires éloignés
de la planète et reflètent bien ce nouveau monde mondialisé.
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Partie 1 : La mondialisation : un processus multiforme et des acteurs multiples…
I- La mondialisation : un processus de longue durée et multiforme
A. Un processus d’ouverture des économies nationales au monde qui s’inscrit dans l’histoire :
Depuis ses origines la mondialisation est un processus d’extension progressive du capitalisme à l’ensemble du monde. Plusieurs phases peuvent être identifiées :
Fin XV°- XVIII° : grandes découvertes puis commerce triangulaire (Europe/Afrique, Antilles) : capitalisme marchand
XIX et début XX : diffusion du capitalisme industriel (Europe, AM. Nord, Japon…) puis empires et puissances coloniales. Une économie-monde : la Grande-Bretagne. La mondialisation progresse…
Fin XX°, début XXI° : la mondialisation se caractérise par un capitalisme financier (3ème phase de la mondialisation) marquant l’emprise de ce secteur sur le reste de l’économie : globalisation financière. Ceci provoque une accumulation inédite de capitaux mesurée par le degrés de financiarisation (rapport entre le stock de capitaux d’un pays et son PIB).
La mondialisation est aussi un processus de mise en relation des territoires. En effet, depuis 1945 les échanges mondiaux ont explosé : échanges d’énergie et de marchandises, de capitaux, de services et échanges culturels.
B. Rendue possible par les révolutions des transports et des télécommunications…
Chaque étape de la mondialisation s’est appuyée sur les progrès techniques dans les transports notamment
maritimes (caravelle au XVe siècle, navigation à vapeur au XIXe siècle ont permis une première maîtrise des routes
transocéaniques).
A partir des années 60-70, la spécialisation des navires (porte-conteneurs, supertankers, méthaniers), la
conteneurisation (transport des produits manufacturés dans des caisses métalliques standardisées), qui a permis la
multi modalité (utilisation de différents modes de transport), ont favorisé l’explosion des transports maritimes et la
baisse des coûts (augmentation des capacités transportées liée au gigantisme des porte-conteneurs ou des tankers).
D’un autre côté, le développement des transports aériens a permis l’essor des mobilités humaines.
• Quant à la dernière révolution des télécommunications liée au numérique : Internet et la téléphonie mobile, elle
facilite les échanges immatériels d’informations, de capitaux en raccourcissant les distances (communication en
temps réel). Tous ces progrès facilitent la circulation des flux, la multiplication des liens qui rapprochent les
territoires et les sociétés.
C. Une mise en relation des territoires lointains.
La mondialisation, c’est donc aussi la mise en relation des territoires même lointains. L’explosion des échanges le prouve, rendue possible grâce à de puissants réseaux logistiques (transports multimodaux, câbles à haut débit sous-marin, aériens, satellites…). Cette mondialisation peut être source de richesse, de croissance pour les Etats qui choisissent d’ouvrir leur économie (ex : pays émergents) et valorise ainsi ces territoires tout en les plaçant en concurrence.
Ainsi, la mondialisation repose sur une double logique d’Intégration/Exclusion que les réseaux reliant les
Centres (pôles d’impulsion) entre eux, renforcent. Une double logique à l’origine de profondes inégalités qui
provoque une valorisation différenciée des territoires. Les pays les moins avancés sont, par exemple, exclus du
partage des richesses.
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II- Des acteurs multiples et incontournables.
A. Les FTN, des acteurs majeurs de la mondialisation.
Les FTN (Firme Transnationale) : firme ou société mère, dont le chiffre d’affaire est d’au moins 500
millions de dollars, réalisant plus de 25 % de ses productions et de ses échanges avec des filiales
implantées dans au moins 6 pays différents (ONU, 1973).
Les firmes transnationales sont des entreprises ayant des filiales dispersées dans le monde entier mais
avec de solides bases nationales une stratégie mondiale mais un ancrage national.
Selon l'ONU, il existe plus de 80000 firmes transnationales possédant 900 000 filiales à l'étranger et
représentant 50% du PIB mondial. 8 des plus importantes ont leur siège aux Etats-Unis, de même que
57 des 100 premières mais ces dernières années on assiste à une montée des FTN des puissances
émergentes (Inde : Tata ; Mittal Arcelor).
France : 4ème position en nombre derrière les Américains, jap, chinois… Elles emploient plus de 60
millions de personnes ds le monde. Les 200 multinationales les plus importantes représentent ¼ de la
richesse du monde. Le seul commerce des multinationales représente 2/3 du commerce international.
Leur stratégie est internationale. Ces groupes géants profitent de l’ouverture croissante des frontières,
utilisent la concurrence entre les territoires et profitent de la DIT (division internationale du travail ou
encore la spécialisation de certains pays ds un type d’activités écon. en fonction des avantages qu’ils
offrent aux FTN), pour choisir au mieux leurs localisations ou délocalisations et réduire ainsi leurs coûts
de production (bas salaires, avantages fiscaux) ou conquérir de nouveaux marchés (nouveaux
consommateurs ou consommateurs à haut niveau de vie). Elles pratiquent entre elles concentration,
alliances (Renault, Nissan, Arcelor-Mittal) pour être encore plus puissantes.
Géantes et aussi puissantes que certains Etats (Wal Mart), elles les mettent en concurrence, dictent
leurs lois écon et contrôlent certains marchés (ex : agroalimentaire, Monsanto, un des premiers
semenciers mondiaux, leader mondial des OGM) et placent les pays du Sud sous leur dépendance.
DEFINITION de MONDIALISATION :
-un processus ancien de diffusion du libéralisme économique ( du capitalisme), qui s’est accéléré au début des
années 90, avec la libéralisation et l’explosion des échanges à l’échelle de la planète un processus qui s’inscrit
dans l’histoire
- un processus multiforme, total : il s’étend à tous les domaines, mondialisation économique, financière,
migratoire, culturelle, et s’illustre par l’explosion des échanges, des flux.
- un processus de mise en relation des territoires, des sociétés, de mise en réseaux (grâce aux transports et
communications efficaces) qui renforce les interdépendances…
- un processus de valorisation sélective, qui renforce les inégalités et conduit à une certaine hiérarchisation des
territoires.
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Ainsi, par la richesse qu’elles représentent, leurs filiales dans le monde entier, leurs stratégies (DELOCALISATION, CONCENTRATION), les FTN sont des acteurs puissants de la mondialisation. Elles défendent le libre-échange et diffusent des modèles de consommation planétaires (Ikea, Nike, Carrefour, MacDo…).C’est la raison pour laquelle elles sont qualifiées de transnationales, leurs intérêts dépassent les intérêts nationaux de leur État d’origine mais elles y conservent leur siège social (Ex : Coca-Cola à Atlanta, 1886 ; Apple à Cupertino en Californie, crée en 1976 par Steve Jobs). Elles sont souvent dénoncées comme le symbole du capitalisme, des intérêts privés (Film de Robin, Le monde selon Monsanto 2008) et de la mondialisation.
B. Les Etats toujours des acteurs centraux ?
Depuis 1945, les Etats (occidentaux, au début) ont participé à la diffusion du libre-échange, à la
libre circulation des marchandises. Ils ont abandonné ou abandonnent une partie de leur
souveraineté économique en acceptant d’appliquer des règles internationales ou régionales
communes (OMC, UE) : qualité des produits, respect des législations environnementales, sociales….
Aujourd’hui, ils sont souvent contournés voire « débordés » par des enjeux régionaux ou
internationaux ou encore par le poids grandissant des marchés financiers, des FTN, des organismes
internationaux.
Les Etats sont les seuls à avoir les moyens de faire appliquer les décisions prises au niveau
international (ONU, sommets mondiaux, OMC) ou pas (exemples : l’Inde qui n’empêche pas le
travail des enfants ou les Etats-Unis qui refusent d’appliquer le protocole de Kyoto). Ils peuvent
inciter les IDE, des entreprises étrangères à s’installer chez eux (par ex : zones franches), ou les
firmes nationales à s’installer à l’étranger, ou encore contrôler les différents flux sur leur territoire
(exemple : l’Iran, Chine qui censurent Internet).
Dans les pays du Nord, ils peuvent protéger la production nationale, non par des droits de douane,
mais par des réglementations contraignantes : quotas, normes sanitaires ou de sécurité, lutte
contre les contrefaçons. Dans les pays en développement, ils protègent les secteurs menacés par la
concurrence internationale, dans le souci de préserver l'indépendance nationale mais ont du mal à
ne pas être dépendants des FTN. (ex : Monsanto au niveau agricole)
C. Organisations économiques régionales et organisations internationales.
Des organisations économiques régionales se sont créées successivement, depuis les années 1990,
imitant la construction européenne. Parfois, impulsées par les EUA (ALENA), la plupart sont des
associations de libre-échange et contribuent, en partie, à l’essor de la mondialisation en
réduisant entre autres, les barrières douanières entre Etats, au sein de leur ensemble (UE, ALENA,
ASEAN, MERCOSUR…).
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a succédé, en 1995, au GATT (General Agreement on
Tariffs and Trade, créé en 1947). Il comprend 159 membres (2013). Elle s'emploie à libéraliser
totalement le commerce mondial, par le refus des droits de douanes et des subventions à la
production. Les conférences de l'OMC (Seattle, 1999 ; Doha, 2001 ; Cancun, 2003; Hong Kong,
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2005) inaugurent des cycles de négociations sur le commerce des produits et des services.
L'accroissement de l'interdépendance accroît les tensions entre États ou organisations, et l'OMC
doit admettre des exceptions dans la libéralisation concernant par exemple, la culture (France :
exception culturelle) ou les industries de pays émergents ou en développement (protectionnisme
envers les «Infant industries »). L’Organe de règlement des différends fait l'originalité de l'OMC. II
a été saisi de près de 300 plaintes depuis 1995, le plus souvent contre les pratiques commerciales
des États-Unis qui ont été condamnés dans la moitié des cas.
Le FMI, créé en 1944, pour éviter les désordres monétaires, gère l'endettement des PED et des
pays émergents. On lui reproche les moyens mis en œuvre pour éviter les crises : politiques
d'austérité, réduction des dépenses publiques (par ex : baisse des salaires des fonctionnaires en
Grèce), privatisations, suppression des entreprises peu rentables. Les peuples des Etats qui
sollicitent l’aide du FMI doivent souvent en supporter les conséquences, ce qui le rend impopulaire.
Le FMI est toutefois obligé de proposer des aides pour éviter des crises trop graves qui pourraient
toucher d’autres pays (effet de contagion) ex : l’Argentine en 1999, la Grèce en 2010 et l’Irlande.
La Banque mondiale a longtemps mené une politique comparable à celle du FMI, mais, depuis
1990, elle prend davantage en compte les besoins des populations.
Et enfin d’autres acteurs…
o Les réseaux financiers : sociétés dont la mission est de noter d’autres sociétés, des banques,
des investisseurs voire des Etats émettant des titres de dettes. Elle note la solvabilité de
l'émetteur : sa capacité à rembourser l'ensemble de ses dettes à leurs échéances. Chaque
émetteur reçoit une notation. La notation AAA ou aaa, est la plus haute (l’émetteur ne pt
pas faire faillite !), du DDD au D, l'entreprise est au bord de la faillite ou l'est même déjà.
o Les ONG (Organisations non gouvernementales) qui ont une origine privée et bénévole.
Leurs objectifs sont internationaux jouent aussi un rôle non négligeable à ttes les échelles,
en mobilisant l’opinion publique. Certaines ONG œuvrent à alerter, dénoncer les travers,
les excès de la mondialisation (Greenpeace, VWF, Amnesty International. Elles sont
capables d’influencer les décisions des Etats.
o Les groupes de pression (lobbies) de la société civile, les médias.
o Les acteurs illicites qui contrôlent des flux illicites entre espaces d’approvisionnement (ex
drogue : Afghanistan, Asie SE, espaces de consommation (pays du Nord pr drogue) et
paradis fiscaux.
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III- L’explosion des échanges : une caractéristique majeure de la mondialisation.
Flux: quantité de personnes, biens, informations, capitaux qui se déplacent ds l’espace mondial. Terme
général qui s’applique à tous les déplacements internationaux ou intra-nationaux, que ce soient des
marchandises, des capitaux, des hommes ou des informations.
Mobilités : capacité à se déplacer. Terme utilisé pour les flux humains (travailleurs migrants, réfugiés,
étudiants, touristes). Elles peuvent être temporaires ou définitives, subies ou choisies (Ex : Syrie).
Pôle : lieu carrefour ds un réseau par son rôle d’émission, de réception, de transit des flux. De ce fait, c’est
un lieu qui structure ou commande un territoire.
Réseaux : ensemble des liens qui relient des pôles entre eux. Supports physiques de ces flux; ils
s’organisent, selon des modes de transport ou de communication à partir de nœuds (qui peuvent être des
hubs).
A. Des flux matériels dominants
En fait les échanges de biens et de services ont fortement augmenté. Les exportations de
marchandises, en valeur, se sont multipliées par 250 entre 1948 et 2010. Cette explosion est due à
la hausse des prix du pétrole et surtout à la croissance des flux de produits manufacturés liés aux
délocalisations
Ces flux sont fortement polarisés. Trois pôles se distinguent nettement : l’Europe, l’Asie orientale
et l’Amérique du Nord.
Non seulement les flux sont intenses entre ces 3 espaces mais chacun d’entre eux échange stt à
l’intérieur de son aire régionale : échanges intra-zones. Le commerce entre intra-UE représente
les 2/3 du commerce européen et la moitié du commerce asiatique et nord-américain. Cela
reflète la puissance de chacun de ces espaces. Mais les flux en provenance ou à destination des
pôles secondaires augmentent au fur et à mesure de leur développement économique (Am.
Latine : Brésil, Afrique : Af. Sud).
La structure du commerce international (type de produits : matières premières, les produits
énergétiques, les biens alimentaires et les produits manufacturés) évolue avec le temps : la part
des produits industriels représente presque 70% du total (croissance en valeur des produits à forte
valeur ajoutée) alors que la part des produits agricoles décroit (au profit pdts alimentaires) avec à
peine 10% des échanges puisque certains pays atteignent l’autosuffisance alimentaire.
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B. Des flux immatériels inondent de plus en plus la planète.
Ils augmentent plus vite que ceux des biens. Cela s’explique par le développement du transport et du
tourisme et aussi par la dématérialisation de certains services rendus possible grâce à l’informatique, à
Internet : finances, assurances, tourisme, culture…
Des flux financiers transnationaux, caractéristiques de la globalisation financière.
Des flux d’investissement et de capitaux énormes qui défient le temps (abolition de la distance :
opérations en temps réel) mais instables (dépendance forte de la conjoncture…) et difficiles à contrôler.
Les flux générés par la capitalisation boursière ont été multipliés par 5 en 20 ans, en cela ils illustrent bien
la financiarisation des économies ou encore la globalisation financière.
Les flux d’IDE (capitaux destinés à acheter, créer ou développer une entreprise à l’étranger) ont
aussi explosé ces dernières décennies. Ils sont un indicateur de l’attractivité économique des pays. Ces
flux se dirigent toujours majoritairement vers les pays du Nord (Europe (1/3) avec France, RU, All puis
EUA,) mais là encore, depuis une dizaine d’années, la Chine est l’une des premières destinations des IDE
avec 1/3 des IDE destinés aux pays du Sud (et elle-même investit de plus en plus ds pays du Nord !). A
l’inverse, les PMA ou des pays trop instables, restent peu attractifs.
Les diasporas sont aussi à l’origine de flux financiers par les remises (argent envoyé par un émigré)
envoyées dans leur pays d’origine ex : Libanais, Marocains, Chinois...
Les paradis fiscaux (taxation sur le capital insignifiante voire nulle, absence de transparence,
réticences à communiquer des informations à une autorité étrangère) jouent aussi un rôle important dans
la circulation des capitaux.
D’autres flux immatériels …les flux de services marchands (tourisme (26 % du total), transports (21
%), télécommunications, call-centers, hot-lines …), les NTIC (téléphonie mobile, Internet, fibre optique,
haut débit…)
C. Une mobilité croissante des hommes
Une intensification des flux migratoires internationaux. Aujourd’hui, plus de 214 millions de
personnes soit 3,1% de la population mondiale résident hors de leur pays de naissance, un chiffre
en augmentation dix dernières années : 150 millions de personnes en 2000. Autrement dit, une
personne sur 33, dans le monde, est aujourd'hui un migrant.
Les facteurs qui ont accentué ces migrations :
o la densification des réseaux et moyens de transport, une mobilité plus facile ;
o la multiplication de conflits locaux,
o mais surtout la polarisation de la croissance économique et du développement dans
quelques pays « riches ». En effet, la fracture Nord-Sud est une des causes majeures des
migrations mondiales. Les pays du Nord ont un niveau de vie, un IDH >à 0,85 qui font
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toujours rêver les populations des pays émergents et surtout celles des PMA ou des PVD :
« l’Eldorado », « American dream » et ce, malgré la crise, les mesures dissuasives, la
fermeture des frontières...
Les flux migratoires se diversifient : flux de la pauvreté, flux de travail, flux d’étudiants, flux de
réfugiés.
Les 2/3 de ces migrants fuient la pauvreté, les campagnes pour améliorer leurs conditions de vie et se
tournent vers des pays plus riches (EUA, UE, ou monarchies pétrolières du golfe Persique, pays
émergents : Afrique du Sud, Brésil…). Ce sont en majorité des travailleurs peu qualifiés.
Pour l'Afrique, la destination est l'Europe ; pour l'Asie, les destinations sont l'Europe et l'Australie (fort
contingent en provenance de la Chine) ; pour l'Amérique latine, l'eldorado se trouve aux États Unis.
On peut distinguer deux types de migrants : les migrants réguliers qui ont un contrat de travail (les talents sont ainsi débauchés de leur pays d'origine, c’est le « brain drain » ou migrations des « cerveaux »), un droit au séjour, ou le statut de réfugiés … et les clandestins.
Point Actualité…
L’immigré : « un problème » ou une opportunité ?
Un paradoxe de la mondialisation aujourd’hui qui veut effacer les frontières, valoriser la mobilité et en même temps
la refuse aux autres par un contrôle des migrants de plus en plus fort. Presque toutes les régions du monde sont
concernées par l’accueil, le départ ou le transit de migrants. L’ONU a ainsi lancé une tentative de «gouvernance des
migrations » en 2006, des forums des migrations (Bruxelles, 2007 ; Manille 2008) tentent d’élaborer un « droit à la
mobilité » (proclamé pourtant dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme de 1948 !).
Le choix de plusieurs pays développés a été depuis une dizaine d’année de recourir à l’immigration sélective (en France « immigration choisie »). C’est le cas des Etats-Unis, du Canada, de l’Allemagne, au Royaume-Uni, de l’Italie. Ils recherchent (y compris de grandes entreprises) des travailleurs qualifiés voire hautement qualifiés dans certains secteurs (universitaires, ingénieurs, informaticiens…) dans d’autres pays développés et aussi dans le Sud.
D’un autre côté, la législation des pays riches, l’arsenal policier se durcit vis-à-vis de l’immigration clandestine. Par
ex l’UE : dissuasion aux frontières par le recours à des investissements technologiques lourds, coopération avec la
police marocaine, centres de rétention, agence FRONTEX qui surveille ses frontières depuis 2005, au point où l’on
évoque « la forteresse Europe ou Schengen ». Sur un autre continent, c’est un véritable mur qui sépare au Sud la
frontière mexicaine des EUA pour dissuader les chicanos.
Face à cela, les migrants clandestins prennent de plus en plus de risques pour traverser les frontières ou les mers. Il y
aurait environ 500 000 clandestins par an qui tenteraient d’entrer en Europe dont 14% par la mer.
L’observatoire « forteresse Europe » dénombre plus de 12000 morts entre 1988 et 2008 dont 8173 noyés et 1600 abandonnés dans le Sahara sans vivres ni eau. Les « pateras » qui tentent le passage en barque prennent de gros risques. Nombreux de ces migrants quittent ce monde disparus sans que personne de leur famille ne soit informé. Ce durcissement des conditions d’entrée en Europe a accru également l’activité de trafic de migrants, aux mains de réseaux, de mafias.
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Des flux Sud/Nord liés à la volonté de fuir des espaces marqués par la pauvreté. 11 pays développés concentrent 40% des effectifs de migrants. Ainsi, les flux subsahariens se sont accentués ces dix dernières années à destination de l’Europe sous l’effet conjugué des difficultés de développement et des insécurités politiques. Des pays qui étaient, il y a peu de temps, des pays de départ, d’émigration (Maroc, Algérie) deviennent de plus en plus des espaces de transit pour les subsahariens.
Des flux Est/Ouest concernent les migrants de pays de l’ex-URSS (Caucase…) ou de pays balkaniques. Certains se déplacent librement dans l’espace Schengen sans pour autant avoir droit au séjour. Dans cette catégorie, la situation des Roms est spécifique. D’autres utilisent des réseaux mafieux pour «passer». Il faut compter aussi les pays d’Asie centrale qui viennent vers l’UE (Afghanistan, Pakistan…)
Des flux Sud/Sud importants en nombre car ils sont le fait de réfugiés ou de déplacés (politiques ou climatiques) qui cherchent asile dans un pays limitrophe dans l’attente d’une accalmie. Il faut y ajouter les flux des pays pauvres ou en marge de la mondialisation vers des PVD ou émergents limitrophes. Les pays pétroliers du Moyen-Orient, peu peuplés sont demandeurs de main d’œuvre pour l’industrie pétrolière et la construction, attirent ainsi des migrants d’Asie du Sud et du monde arabe ; les migrants d’Afrique subsaharienne se dirigent vers l’Afrique du Sud ou les PVD du Golfe de Guinée.
Les migrations internationales sont bien l’expression des inégalités de la mondialisation.
Les flux touristiques :
Après un fléchissement en 2009-2010, les flux touristiques poursuivent leur croissance. On est ainsi passé
de de 427 millions d’arrivées de touristes internationaux en 1990 à 1,035 milliard en 2012, d’après l’OMT
(Organisation mondiale du tourisme). Une hausse de 4%par rapport à 2011. Toujours pour l’OMT, une
croissance qui se maintiendra, à l’échelle mondiale, puisqu’elle prévoit une estimation de 1,8 milliard de
touristes en 2030 soit une croissance annuelle de 43 millions.
Avec plus d'un milliard de clients, l'industrie du tourisme est leader au sein des activités de services dans
le monde. Elle représente plus d'un tiers de l'ensemble du commerce mondial de services.
Cette croissance s’explique par l’augmentation du niveau de vie et du temps consacré aux vacances, aux
voyages dans les pays riches et aujourd’hui dans les pays émergents (nouveaux riches : Chine, Russie,
Brésil…) . Elle a été rendue possible par la démocratisation du transport aérien, à la déréglementation du
transport aérien qui a accru la concurrence, la baisse des prix et le développement des compagnies « Low
cost » (Ryanair, Easy jet, Nikki, Pegasus Airlines, Airabia.com…)
L’Europe reste la première destination touristique. Avec 80 M de touristes, la France est le pays le plus
visité au monde. Mais le tourisme international produit des recettes plus élevées aux EUA. Là aussi des
évolutions récentes : les pays du Sud connaissent une forte progression, fréquentées par des touristes
originaires des pays du Nord mais aussi des pays émergents. Par ex : la Chine est devenue une des
premières destinations touristiques mondiales. De plus en plus de PVD (pays en voie de développement)
misent sur le tourisme pour se développer. (Caraïbes, Maroc, Tunisie…) mais cela exige des
investissements importants (infrastructures, hébergements…) alors que certains pays devenus instables
(Egypte, Afrique subsaharienne, Moyen-Orient…) se retrouvent en marge des flux touristiques.
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D'ici 2015, les économies émergentes comptabiliseront plus d'arrivées de touristes internationaux que
les économies avancées, et en 2030, elles devraient représenter plus de ½ du marché. Une autre
illustration de la mondialisation.
Conclusion :
La mondialisation s’inscrit dans un processus séculaire de mise en relation des territoires de la planète
(processus transnational) mais depuis une trentaine d’années, elle s’est accélérée avec la libéralisation
des échanges. Elle est ainsi devenue la principale clé de lecture de l’organisation du monde : Internet a
fait du monde un « village global » qui a rapproché les territoires, les hommes ( ?), dans lequel les FTN
déploient leur stratégie de conquête des marchés, en profitant de la DIT (les frontières s’effacent). Les
Etats cherchent à s’adapter à la mise en concurrence des territoires en valorisant leurs atouts tandis que
les organisations internationales tentent de réguler la mondialisation.
La mondialisation se caractérise aussi par l’intensification et la complexification des échanges : flux de
capitaux, de touristes et de migrants (ici, les frontières se referment !).
Cependant tous les territoires ne sont pas égaux face à cette mondialisation… (Partie 2). Les mutations
rapides qu’entrainent cette dernière (financiarisation des économies, interdépendance de celles-ci, remise
en cause de la souveraineté des Etats, absence de contrôle, impacts sociaux, environnementaux…) ne sont
pas sans susciter controverses et débats…