52
Thème 3 - Thème 3 - Comment expliquer le comportement électoral ? La participation politique

Thème 6 - Comment expliquer le comportement électoral

Embed Size (px)

Citation preview

Thème 3 - Thème 3 - Comment expliquer le comportement électoral ?

La participation politique

Les indications du programme

2.3. Comment expliquer le comportement électoral ?

Participation et abstention électorale, variables lourdes du comportement électoral, vote sur enjeu.

On analysera l'évolution des taux d'inscription sur les listes électorales, des taux de participation et/ou d'abstention et leurs déterminants sociaux et politiques. Les principaux résultats de la sociologie de l'orientation électorale seront présentés (poids de la variable religieuse, vote de classe, etc.). L'évocation de l'émergence d'un vote sur enjeu, influencé par les conjonctures politiques (campagnes électorales notamment), permettra de prendre la mesure de la volatilité électorale. La question de l'articulation entre médias, communication et vie politique sera également abordée afin de comprendre son éventuel impact sur les attitudes politiques (pratiques et opinions).

I – Qui vote ?

Introduction

Pour pouvoir voter, il faut être inscrit sur les listes électorales. L'inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans. En dehors de cette situation, l'inscription sur les listes doit faire l'objet d'une démarche volontaire.

Qui peut être électeur ? Il faut remplir les conditions suivantes : être âgé d'au moins 18 ans la veille du 1er tour de scrutin, être de nationalité française (les citoyens européens résidant en France

peuvent s'inscrire sur les listes complémentaires mais seulement pour participer aux élections municipales et/ou européennes),

jouir de ses droits civils et politiques.

Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1367.xhtmlQuestions:1. Quelles sont les conditions pour être électeur en France?2. L’inscription sur les listes électorales est-elles automatique?

Introduction Comment s'inscrire ?

• Modalités : soit en se rendant à la Mairie avec les pièces exigées, soit par courrier en envoyant à la Mairie, le formulaire d'inscription et les pièces exigées, soit par internet, en utilisant le téléservice proposé par mon-service-public.fr. Attention :

toutes les communes ne proposent pas encore ce téléservice.

• Pièces à fournir :Vous devez fournir les documents suivants : Formulaire cerfa n°12669*01 de demande d'inscription (pour une démarche sur place ou

par courrier), Une pièce d'identité récente (valide ou périmée depuis moins d'1 an) prouvant votre

nationalité française : passeport ou carte nationale d'identité, Si vous êtes devenu français récemment et que vous ne possédez pas encore de pièce

d'identité française : pièce d'identité d'origine (passeport ou carte d'identité valide ou périmée depuis moins d'un an) + une preuve de la nationalité française (décret de naturalisation ou certificat de nationalité)

Un justificatif de domicile. Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1367.xhtmlQuestions:1. Est-ce facile et rapide de s’inscrire sur les listes électorales?

Introduction Quand s'inscrire ? Sauf quelques cas particuliers, pour pouvoir voter, il faut s'inscrire avant la fin de l'année qui précède le scrutin.• Principe : avant le 31 décembre Il est possible de s'inscrire à tout moment de l'année mais vous ne pouvez voter qu'à partir du 1er mars de l'année suivante (après la révision annuelle des listes électorales) .Pour pouvoir voter en 2014, il faut donc s'inscrire au plus tard le 31 décembre 2013 .

•Cas particuliers : inscription l'année de l'élection Si vous êtes dans l'une des situations suivantes, vous pouvez vous inscrire et voter la même année :Jeune ayant atteint l'âge de 18 ans entre le 1er mars et le jour de l'élection,Personne qui déménage pour des motifs professionnels et fonctionnaire admis à la retraite après le 1er janvier,Militaire retournant à la vie civile après le 1er janvier,Acquisition de la nationalité française après le 1er janvier,Recouvrement de l'exercice du droit de vote après le 1er janvier.

Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1367.xhtmlQuestions:1.Peut-on s’inscrire à n’importe quel moment de l’année sur les listes électorales ?

A – L’inscription sur les listes électorales

1 – Qui est inscrit sur les listes électorales ?

Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.2013Questions:1.Périodises l’évolution du nombre d’inscrits sur les listes électorales2.Cette évolution s’explique-t-elle seulement par des raisons démographiques?

a- L’évolution des inscrits sur les listes électorales

Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.2013Questions:1.Périodisez l’évolution du nombre d’inscrits sur les listes électorales2.Cette évolution s’explique-t-elle seulement par des raisons démographiques?

Intitulée « Contre la crise démocratique, moderniser l'exercice du droit de vote », cette note, qui s'appuie notamment sur les travaux des professeurs de sciences politiques Jean-Yves Dormagen et Céline Braconnier, évalue les non-inscrits à près de 3 millions de Français, soit près de 7 % du corps électoral potentiel, l'équivalent du nombre cumulé de personnes inscrites à Paris, Lyon et Marseille. Selon certaines études de terrain, la « mal-inscription » pourrait quant à elle toucher environ 20 % des inscrits.(…)Avec une hausse de 4,23 % par rapport à 2006, les inscriptions sur les listes électorales ont enregistré, en 2007, leur plus forte croissance annuelle depuis 1981. En deux ans, de 2005 à 2007, le taux national de non-inscription est passé de 10 % à 7 %. Selon Mme Braconnier, il aurait même diminué de moitié dans les quartiers populaires, pour atteindre environ 15 %.Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.2013Questions:1.Comment a évolué le taux de non inscription sur les listes électorales?2.Où a-t-il baissé le plus rapidement?

a- L’évolution des inscrits sur les listes électorales

Les enquêtes de terrain qu'elle poursuit avec M. Dormagen tendraient à montrer qu'« il n'y a pas de volonté» des personnes non inscrites ou mal inscrites de rester en dehors du processus électoral. Les personnes qui, à la suite de leurs enquêtes, se sont inscrites sur les listes électorales, ont voté « dans les mêmes proportions que la moyenne nationale » aux élections présidentielle et législatives de 2012, souligne Mme Braconnier. Le frein viendrait donc, pour l'essentiel, d'un manque d'information ou de la lourdeur de la procédure, ce à quoi s'attaque la note de Terra Nova. Sans omettre de rappeler l'existence d'« une crise démocratique profonde, caractérisée notamment par une défiance grandissante à l'égard des élus, des partis politiques et des “élites”, et par une montée du populisme », ce texte se concentre sur la question « d'apparence technique, voire logistique » des modalités d'inscription sur les listes électorales. (…)Le souvenir du 21 avril 2002, qui vit le candidat de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle, avait pesé dans les consciences. L'approche du scrutin de 2007, l'engouement suscité alors par de nouvelles candidatures – celles de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal – ont également contribué à engendrer des inscriptions dans les mairies.Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.20131.Comment la phrase soulignée peut-elle être justifiée ?2.Quelles variables influencent l’inscription sur les listes électorales?

a- L’évolution des inscrits sur les listes électorales

Les enquêtes de terrain qu'elle poursuit avec M. Dormagen tendraient à montrer qu'« il n'y a pas de volonté» des personnes non inscrites ou mal inscrites de rester en dehors du processus électoral. Les personnes qui, à la suite de leurs enquêtes, se sont inscrites sur les listes électorales, ont voté « dans les mêmes proportions que la moyenne nationale » aux élections présidentielle et législatives de 2012, souligne Mme Braconnier. Le frein viendrait donc, pour l'essentiel, d'un manque d'information ou de la lourdeur de la procédure, ce à quoi s'attaque la note de Terra Nova. Sans omettre de rappeler l'existence d'« une crise démocratique profonde, caractérisée notamment par une défiance grandissante à l'égard des élus, des partis politiques et des “élites”, et par une montée du populisme », ce texte se concentre sur la question « d'apparence technique, voire logistique » des modalités d'inscription sur les listes électorales. (…)Le souvenir du 21 avril 2002, qui vit le candidat de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle, avait pesé dans les consciences. L'approche du scrutin de 2007, l'engouement suscité alors par de nouvelles candidatures – celles de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal – ont également contribué à engendrer des inscriptions dans les mairies.Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.20131.Comment la phrase soulignée peut-elle être justifiée ?2.Quelles variables influencent l’inscription sur les listes électorales?

a- L’évolution des inscrits sur les listes électorales

Le 31 décembre sera le dernier jour pour s'inscrire sur les (bonnes) listes électorales, condition nécessaire pour voter aux scrutins prévus en 2014 : les élections municipales des 23 et 30 mars et les élections européennes du 25 mai.Ce long délai, qui impose de se préoccuper des conditions d'un vote bien avant que le scrutin soit d'actualité, est sans doute la principale incongruité de la procédure française d'inscription sur les listes électorales – « l'un des systèmes les plus lourds et contraignants du monde », comme le souligne une note de la fondation Terra Nova cosignée par le député PS du Lot-et-Garonne Matthias En vigueur dans plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark ,Espagne , Italie, Pays-Bas), la procédure optimale – l'inscription automatique – est écartée par les auteurs, dans la mesure où elle repose sur une « obligation de déclaration domiciliaire qui n'est pas dans la tradition française ».La note fait plusieurs autres propositions. La principale vise à repousser le plus tard possible la date de clôture des inscriptions, « jusqu'à dix jours avant le scrutin », afin de laisser un délai suffisant aux commissions administratives de révision des listes. Elle propose aussi d'étendre la procédure d'inscription d'office aux naturalisés français, et de généraliser la possibilité de s'inscrire par Internet.Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.2013Questions:1.Comment est expliquée la non-inscription sur les listes électorales?2.Quelles seraient alors les solutions?

a- L’évolution des inscrits sur les listes électorales

b- Les caractéristiques des non-inscrits^$$$$$$$

b- Les caractéristiques des non -inscrits

Taux d’inscription sur les listes électorales selon le sexe et la génération de naissance

Source : Xavier Niel et Liliane Lincot , L’inscription et la participation électorales en 2012Qui est inscrit et qui vote, INSEE Première, n° 1411 - Septembre 20121.Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre pointé2.Mettez en évidence l’effet du sexe et de l’âge sur la probabilité d’inscription sur les listes électorales

Source : Xavier Niel et Liliane Lincot , L’inscription et la participation électorales en 2012Qui est inscrit et qui vote, INSEE Première, n° 1411 - Septembre 20121.Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre pointé2.Montrez l’effet du pays de naissance et du diplôme sur la probabilité d’être inscrit sur les listes électorales

b- Les caractéristiques des non-inscrits^$$$$$$$

b- Les caractéristiques des non -inscrits

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces phénomènes. Le premier d’entre eux est le degré de socialisation politique des individus concernés qui est, on le sait depuis longtemps, inégalement réparti au sein de la population. A cet égard, les catégories de population qui se disent les moins intéressées par la politique dans nos enquêtes (en particulier les sans diplôme et les couches populaires) sont fréquemment celles qui s’inscrivent le moins souvent sur les listes électorales. La mobilité résidentielle, particulièrement importante chez les jeunes, peut aussi influer sur le taux d’inscription : la probabilité d’être inscrit sur les listes électorales et d’autant plus importante que l’on n’a pas connu récemment un déménagement.Source: Listes électorales : mais qui sont les Français toujours plus nombreux qui ne s'inscrivent plus ?, Atlantico, 27/12/2013Questions:1.Comment peut-on expliquer les différences d’inscription sur les listes électorales ?

b- Les caractéristiques des non-inscrits^$$$$$$$

b- Les caractéristiques des non -inscrits

Des progrès sensibles ont toutefois été accomplis il y a quelques années. Depuis une loi adoptée en 1997 à l'initiative de Lionel Jospin, alors premier ministre, tous les jeunes de 18 ans sont inscrits d'office sur les listes électorales, l'Insee transmettant aux mairies les données issues des journées d'appel et de préparation à la défense (JAPD). Cette automaticité partielle n'a pas suffi. Selon Céline Braconnier, il subsiste encore aujourd'hui, auprès des jeunes concernés, un « vrai problème de compréhension et d'information » sur cette procédure.Ce problème-là fut temporairement dépassé à l'automne 2005. Au lendemain d'une vague d'émeutes urbaines, une poignée de stars – dont Jamel Debbouze, Jœy Starr, Jean-Pierre Bacri, Lilian Thuram et Mathieu Kassovitz – s'étaient associées au collectif Devoirs de mémoires pour mettre leur forte audience au service d'un objectif : obtenir, en particulier auprès des jeunes de banlieues, des inscriptions massives sur les listes électorales. Très médiatisée, cette initiative a eu des résultats autrement plus spectaculaires qu'une campagne d'information classique.Source :Jean-Baptiste de Montvalon, Près de trois millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales , LE MONDE | 24.12.20131.Quelles peuvent être alors les solutions pour inciter les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales ?

b- Les caractéristiques des non-inscrits^$$$$$$$

b- Les caractéristiques des non -inscrits

B- L’abstention

1- L’évolution du taux d’abstention

Source : Le Figaro, 24/03/20141 – Comment évolue le taux d’abstention en France au premier tour des municipales en France

La déception à l’égard des élites politiques et un bas niveau d’espoirs de changement de politique peut évidemment conduire à ne pas aller voter ou à fortement hésiter avant de le faire. Pourquoi un individu se mobiliserait-il pour exprimer un vote s’il a le sentiment que tous les candidats sont mauvais ou du moins qu’on ne peut leur faire confiance, et que quelque soit l’élu, cela ne changera rien ? Normalement le citoyen doit au moins estimer que l’un des prétendants est moins mauvais que les autres et incarne un petit espoir de futur meilleur pour aller voter ; sinon, son acte exprime probablement seulement une identité nationale, il lui évite de se singulariser par une abstention s’il estime que le vote est « normal » ou qu’il constitue un devoir. Source : P.Bréchon, Les facteurs explicatifs de l’abstention, http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/39/91/03/PDF/TR2sess1Brechon.pdfQuestions:1.Comment expliquer la montée de l’abstention ?

1- L’évolution du taux d’abstention

Le devoir de voter n'est pas remis en cause, mais il obéit à un impératif moral et social moins fort que par le passé. Dans un climat de relative désinstitutionnalisation de la politique, de plus grande individualisation des choix et des convictions personnelles, le droit de ne pas voter acquiert une certaine légitimité.Les Français restent dans l'ensemble attachés aux institutions politiques et aux rouages de la démocratie représentative. Mais ils sont critiques à leur endroit, moins confiants et plus sceptiques quant à leur efficacité. Pour 79 % d'entre eux, il est extrêmement important que les gens votent régulièrement aux élections pour assurer le bon fonctionnement de la démocratie, mais 62 % jugent qu'il est aussi extrêmement important que les gens manifestent pour défendre leurs revendications. La participation politique s'organise à partir de plusieurs scènes d'expression citoyennes et de plusieurs répertoires d'action : le vote, l'abstention et la manifestation. C'est à partir d'un usage combiné de la démocratie représentative et de la démocratie participative que de plus en plus de citoyens se font entendre. Il est plus facile aujourd'hui de protester et de se positionner contre que d'adhérer à un système ou à une ligne politiques. Et dans l'utilisation de ces formes d'expression protestataire, l'abstention occupe une certaine place.Source : Anne MUXEL,Abstention : défaillance citoyenne ou expression démocratique ?,- Cahiers du Conseil constitutionnel n° 23 (Dossier : La citoyenneté) - février 20081.Expliquez la phrase soulignée. Comment est aujourd’hui perçu l’abstention?

1- L’évolution du taux d’abstention

Questions:1.Présentez les caractéristiques sociales des abstentionnistes

2- Les caractéristiques des abstentionnistes

3- Abstentionnisme intermittent /constant

Source: « La France aux urnes, 60 ans d'histoire électorale », P. Bréchon, 2009 et Ministère de l'Intérieur, 2012)SES Massena

L’évolution du taux d’abstention est-elle identique selon le type d’élections?

La rationalité de certains électeurs consiste à ne se mobiliser que lorsqu’ils perçoivent l’enjeu d’une élection. D’où les écarts de niveau d’abstention d’un type d’élection à l’autre. On peut même montrer que les abstentionnistes permanents ne représentent qu’une assez faible partie de la non-participation électorale, beaucoup sont des abstentionnistes intermittents. Ainsi(…) pour les quatre votes de 2002,13% sont des abstentionnistes constants, chiffre qui tombe probablement un peu en-dessous de 10% pour les quatre scrutins de 2007(…).Lorsqu’on est inscrit sur les listes électorales, même si l’on est mal inscrit, on va voter au moins de temps en temps, notamment pour les élections où les enjeux sont fortement ressentis. Il est clair que ce qui développe aujourd’hui, ce n’est pas l’abstentionnisme constant, mais l’abstentionnisme intermittent, avec la montée des valeurs d’individualisation dans tous les domaines (…)Autres effets de conjoncture, certains électeurs ne se mobilisent que pour le tour décisif: s’ils ont l’impression que le premier tour ne sert qu’à repérer le rapport des forces politiques, ils attendent le second tour.Source: P.Bréchon, La France aux urnes, La Documentation française,2009Questions:1.Expliquez la phrase soulignée2.En quoi la conjoncture politique a—t-elle un impact majeur sur le comportement électoral des citoyens?

3- Abstentionnisme intermittent /constant

3- Abstentionnisme intermittent /constant

Source : Xavier Niel et Liliane Lincot , L’inscription et la participation électorales en 2012 Qui est inscrit et qui vote, INSEE Première, n° 1411 - Septembre 2012Questions:1.Quel est le pourcentage d’électeurs abstentionniste intermittent? Constants?

Dans mes travaux sur l'abstention, j'ai pu différencier deux types d'abstention selon leurs caractéristiques sociologiques et selon leur rapport à la politique : les abstentionnistes « dans le jeu politique » et les abstentionnistes « hors du jeu politique ». Les premiers sont souvent jeunes, diplômés et plutôt favorisés quant aux conditions de leur insertion sociale. Ils déclarent par ailleurs s'intéresser à la politique, et peuvent même se déclarer proches d'un parti politique. Ils s'abstiennent sans qu'il s'agisse d'une désaffection politique et se remettent à voter dès qu'ils peuvent à nouveau se reconnaître dans l'offre électorale proposée. Leur abstention est le plus souvent intermittente. Cet abstentionnisme « dans le jeu politique » correspond à un nouveau type d'électeur, plus mobile, plus affranchi des modèles d'identification partisane, relativement critique et exigeant à l'égard de l'offre politique, et pouvant utiliser l'abstention au même titre que le vote pour se faire entendre et peser sur l'élection.

Source : Anne MUXEL,Abstention : défaillance citoyenne ou expression démocratique ?,- Cahiers du Conseil constitutionnel n° 23 (Dossier : La citoyenneté) - février 20081 – Quelles sont les caractéristiques de l'abstentionnisme intermittent ?

a- L’abstentionnisme intermittent

Les abstentionnistes « hors du jeu politique » se distinguent par un retrait de la politique, et par une certaine apathie. On les retrouve en plus grand nombre au sein des couches populaires, disposant d'un faible niveau d'instruction, parmi des catégories en difficulté d'insertion sociale, ainsi que dans les populations urbaines. On compte aussi un plus grand nombre de femmes. Ces absents plus constants de la scène électorale ne se reconnaissent pas dans jeu politique, ils ont trop de problèmes individuels pour investir la scène collective, et se sentent incompétents. Mais surtout ils sont davantage porteurs que les autres d'un refus et d'une contestation s'ils se déclarent en plus grand nombre que les autres favorables à un changement complet de société. Globalement, les « hors-jeu » contestent la société dans laquelle ils vivent. S'ils votaient ils seraient en nombre significatif plus sensibles aux thèses populistes ou d'extrême droite. Leur comportement s'inscrit dans une logique de refus du système social comme du système politique.Source : Anne MUXEL,Abstention : défaillance citoyenne ou expression démocratique ?,- Cahiers du Conseil constitutionnel n° 23 (Dossier : La citoyenneté) - février 20081 - Quelles sont les caractéristiques de l'abstentionnisme constant ?

b- L’abstentionnisme constant

L'intérêt pour la politique est traditionnellement plus fort dans les catégories détentrices de capitaux économiques et culturels. Néanmoins, même si elles se sont toujours moins intéressées à la politique, les catégories populaires ont longtemps beaucoup voté en France - c'est même un des traits qui distingue l’histoire électorale française de celle des États-Unis. Car pendant longtemps, ce moindre intérêt pour la politique a été compensé par un véritable encadrement militant : au bureau, à l’usine mais aussi dans les quartiers, des collègues et voisins politiquement engagés étaient des figures appréciées du quotidien et jouaient un rôle important dans l'animation des sphères publiques locales : ils rendaient de multiples petits services, organisaient les fêtes de quartier, présidaient les clubs de foot, les associations de parents d'élèves, les amicales des locataires etc. Ils alimentaient un sentiment d’appartenance, contribuaient à politiser a minima les populations. Les jours de scrutins, leur seule présence représentait une incitation à voter pour les moins prédisposés à le faire. Mais aujourd'hui, les quartiers populaires où l’on enregistre les plus forts taux d’abstention sont devenus des déserts militants et c’est désormais les familles et les amis sur lesquels reposent les dynamiques d’entraînement vers les urnes des moins politisés par ceux qui le sont un peu plus. Source : Céline Braconnier, Qui sont les abstentionnistes (et pourquoi ils ne votent pas), Le Nouvel Observateur, 0402/20121.Quelle relation peut-on opérer entre capital culturel et abstention?2.Comment expliquer le fort taux de participation des classes populaires jusqu’aux années 1970?3.Est-ce toujours le cas aujourd’hui? Pourquoi ?

b- L’abstentionnisme constant

II - Comment expliquer le vote ?

A – Les déterminants sociaux du vote

1 - Constat

1 - Constat

1 - Constat

2 – Les variables lourdes

Le premier, appelons-le « modèle sociologique », est associé aux travaux pionniers du sociologue Paul Lazarsfeld et de son équipe, à l’Université de Columbia. Lors de l’élection présidentielle de 1940, qui oppose le républicain Willkie au démocrate Roosevelt, ils se proposent d’étudier l’effet de la campagne sur les choix électoraux. Un panel représentatif des habitants d’un comté de l’Ohio est interrogé tout au long de celle-ci à sept reprises. À leur grande surprise, la campagne n’a eu qu’un effet limité sur leurs choix politiques. Les électeurs se sont en majorité décidés bien avant la campagne et sont restés fidèles à leur choix initial, leurs orientations politiques sont stables et conformes aux normes de leur milieu familial, social et culturel. Inversement, la connaissance des groupes auxquels appartiennent les individus permet de prédire leur vote, comme le montre un indice de prédisposition politique combinant le statut social, la religion et le lieu de résidence. Les électeurs ruraux, protestants et aisés votent dans la proportion de trois sur quatre pour le candidat républicain, tandis que les électeurs urbains, catholiques et socialement défavorisés votent dans la même proportion pour le candidat démocrate. « Une personne pense, politiquement, comme elle est socialement. Les caractéristiques sociales déterminent les caractéristiques politiques »Source : Nonna Mayer et Daniel Boy, Les « variables lourdes » en sociologie électorale, État des controverses,, 19971.Que cherche à démontrer P.Lazarfeld ? 2.Expliquer la phrase soulignée. Quelles variables influencent le vote ?

CCette division électorale des deux France - catholique et séculière - se rencontre à toutes les élections. En ette division électorale des deux France - catholique et séculière - se rencontre à toutes les élections. En 1974, le vote pour François Mitterrand passait de 23 % chez les pratiquants réguliers à 86 % chez les sans 1974, le vote pour François Mitterrand passait de 23 % chez les pratiquants réguliers à 86 % chez les sans religion. L'écart entre ces groupes extrêmes était alors de 63 points ; il est encore aujourd'hui, dans une société religion. L'écart entre ces groupes extrêmes était alors de 63 points ; il est encore aujourd'hui, dans une société beaucoup plus sécularisée et où le catholicisme a perdu une grande partie de sa prégnance, de 44 points. beaucoup plus sécularisée et où le catholicisme a perdu une grande partie de sa prégnance, de 44 points. Autrement dit, les catholiques bien intégrés à leur système religieux sont beaucoup moins nombreux Autrement dit, les catholiques bien intégrés à leur système religieux sont beaucoup moins nombreux qu'autrefois mais ils sont toujours politiquement très favorables aux candidats de droite. (…)qu'autrefois mais ils sont toujours politiquement très favorables aux candidats de droite. (…)Ce clivage politique en fonction de l'attitude religieuse ne s'explique donc pas par des éléments Ce clivage politique en fonction de l'attitude religieuse ne s'explique donc pas par des éléments conjoncturels mais par l'intégration de systèmes de valeurs. conjoncturels mais par l'intégration de systèmes de valeurs. La culture catholique a toujours valorisé le La culture catholique a toujours valorisé le devoir d'aller voter (il n'y a d'ailleurs eu dimanche que 10 % d'abstentionnistes chez les catholiques pratiquants devoir d'aller voter (il n'y a d'ailleurs eu dimanche que 10 % d'abstentionnistes chez les catholiques pratiquants réguliers), mais elle a aussi toujours soutenu la famille traditionnelle, le besoin d'autorité et d'ordre social, la réguliers), mais elle a aussi toujours soutenu la famille traditionnelle, le besoin d'autorité et d'ordre social, la possession d'un patrimoine, le sens du travail, la liberté d'entreprendre.possession d'un patrimoine, le sens du travail, la liberté d'entreprendre.Bien sûr, les campagnes électorales réactivent cette culture traditionnelle. Les positions de la gauche sur le Bien sûr, les campagnes électorales réactivent cette culture traditionnelle. Les positions de la gauche sur le mariage gay, l'homoparentalité, l'euthanasie ont probablement contribué à dissuader les catholiques convaincus mariage gay, l'homoparentalité, l'euthanasie ont probablement contribué à dissuader les catholiques convaincus de voter pour François Hollande. Certains ont aussi pu être confortés dans leur vote sarkozyste par les propos de voter pour François Hollande. Certains ont aussi pu être confortés dans leur vote sarkozyste par les propos du président sortant sur l'identité chrétienne de la France, sa défense d'un nouveau modèle social français du président sortant sur l'identité chrétienne de la France, sa défense d'un nouveau modèle social français autour du vrai travail, générateur d'un patrimoine que l'on doit pouvoir transmettre à ses descendants.autour du vrai travail, générateur d'un patrimoine que l'on doit pouvoir transmettre à ses descendants.La culture des sans-religion est au contraire très proche des valeurs de gauche: volonté d'égalité, de justice et La culture des sans-religion est au contraire très proche des valeurs de gauche: volonté d'égalité, de justice et de redistribution, refus des discriminations selon les origines, liberté de vivre sa vie privée comme chacun de redistribution, refus des discriminations selon les origines, liberté de vivre sa vie privée comme chacun l'entend, solidarité avec les catégories défavorisées.l'entend, solidarité avec les catégories défavorisées.Source : P.Bréchon, La religion, le facteur le plus explicatif du vote !, Le Figaro, 07/05/2012Source : P.Bréchon, La religion, le facteur le plus explicatif du vote !, Le Figaro, 07/05/20121- Expliquer la phrase soulignée1- Expliquer la phrase soulignée2- Des élèments conjoncturels n'ont-ils aucune influence sur le vote ?2- Des élèments conjoncturels n'ont-ils aucune influence sur le vote ?

a- La religion

Le sociologue américain Robert Alford mesure ce « vote de classe » à l'aide d'un indicateur simple portant son nom, promis à un grand avenir. L'indicateur retient deux classes, celles des ouvriers et celle des non-ouvriers, et deux votes, de gauche (travailliste) ou de droite (conservateur). Il se calcule par soustraction entre la proportion des ouvriers (manuels) et celle des non-ouvriers (non manuels) qui votent pour la gauche. Si à une élection donnée tous les ouvriers votent pour la gauche (100%) et aucun des électeurs non-ouvriers (0%), l'indicateur prend la valeur de 100, c'est un vote de classe parfait. Si la proportion d'ouvriers et de non-ouvriers qui votent pour la gauche est identique, l'indice tombe à 0, il n'y a pas de vote de classe. On peut même imaginer un indice négatif ou un vote de classe inversé, si la proportion de non-ouvriers votant pour la gauche dépasse celle des ouvriers.Source : Nonna MAYER, Sociologie des comportements politiques, Armand colin, 2010.1.Comment Alford mesure-t-il le vote de classe?2.En quoi son modèle est-il daté?

b- Le vote de classe

CAUTRÈS Bruno et MAYER Nonna, « Analyse multidimensionnelle de la classe sociale et de ses effets politiques », dans Daniel Boy, Les Français, des Européens comme les autres ?, Presses de Sciences Po, 2010

Opérez une analyse longitudinale et transversale de l’indice d’Alford

b- Le vote de classe

B – Une volatilité croissante

1 – Constat

L'enquête "Présidoscopie 2012" est un outil original d'analyse électorale, réalisé par l'institut Ipsos et Logica Business Consulting, pour le Centre d'études politiques de Sciences Po (Cevipof), la Fondapol, la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde. Il suit un panel d'électeurs qui ont accepté d'être interrogés par Internet, depuis novembre 2011 jusqu'à la fin de la campagne présidentielle, sur leurs intentions de vote et leurs évolutions éventuelles.(…)Ce panel est représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, inscrite sur les listes électorales.Gilles Finchelstein : Sur le premier tour, ce qui me frappe, c'est l'ampleur de la mobilité. Cela confirme de façon spectaculaire que la fidélité partisane n'est plus ce qu'elle était. Quand on cumule toutes les vagues depuis le mois de novembre 2011 jusqu'à fin mars, on constate que la moitié des personnes interrogées ont, à un moment ou à un autre, changé soit d'intention de vote, soit d'intention de voter. (…)Ensuite, il y a une sociologie de la mobilité. Chez les gros "changeurs", on trouve surtout les moins de 35 ans, ceux qui ont des revenus inférieurs à 2 000 euros mensuels et ceux qui se positionnent au centre ou ne se situent ni à gauche ni à droite. Source : Gérard Courtois et Thomas Wieder, Un électeur sur deux a changé d'intention de vote depuis six mois, LE MONDE ,16.04.2012 1.Quelles sont les particularités de l’enquête Présidoscopie 2012,2.Quels sont les apports de cette enquête ?

Chaque élection se joue dans une conjoncture économique et politique particulière, susceptible de peser sur les choix électoraux. Mais tous les problèmes de l'heure ne sont pas nécessairement déterminants au moment de voter. La campagne, on l'a vu, a pour effet de construire l'agenda politique, de sélectionner et hiérarchiser les enjeux. Et ils mobilisent inégalement les électeurs. Pour que ces préoccupations deviennent un enjeu électoral, trois conditions doivent être remplies :- que les électeurs aient une opinion sur la question et lui accordent de l'importance (saliency) ;- que leurs opinions soient nettement tranchées (skewness), s'écartant le plus possible de ce que les statisticiens appellent une distribution « normale » ;- et qu'ils perçoivent de claires différences dans les positions des partis sur ces mêmes questions.Les enjeux "de position" sur lesquels existent des politiques alternatives clairement identifiables susciteront donc plus facilement un vote sur enjeu que les "enjeux de valence" sur lesquels partis et électeurs convergent.Source : Nonna MAYER, Sociologie des comportements politiques, Armand Colin, 2010.1.Expliquez la phrase soulignée2.Quelles conditions doivent être réunies pour qu’un élément devienne un critère électoral?

2 – Le vote sur enjeux

Comparés aux électeurs des années Eisenhower, ils manifestent plus d’intérêt aux enjeux de l’élection et la proportion d’« idéologues » tels que les définissait l’équipe de Michigan a doublé. Et ils ont plus souvent tendance à choisir les candidats selon leurs positions sur ces mêmes enjeux plutôt que sur des critères partisans, d’où le concept de « vote sur enjeux ».(...) Ils tiennent enfin à des facteurs structurels, le passage de la société industrielle à une société postindustrielle, caractérisée par le gonflement du tertiaire et le déclin du secteur industriel, la hausse des valeurs « postmatérialistes » et la « mobilisation cognitive » des citoyens. Plus instruits, mieux informés, ils seraient plus exigeants, plus autonomes, et à la recherche de formes alternatives de participation politique.Source : Nonna Mayer et Daniel Boy, Les « variables lourdes » en sociologie électorale, État des controverses,, 1997Il demeure difficile d’évaluer précisément le va-et-vient électoral, cette part des électeurs qui, d’un scrutin à l’autre, passe de droite à gauche ou inversement. En revanche, il est certain que le rapport des électeurs à la politique à profondément changé pour plusieurs raisons. D’abord, le déclin des grandes idéologies et des appartenances de classe ou de religion fait que les opinions politiques sont beaucoup moins structurées qu’elles ne l’étaient autrefois.

Jérôme Fourquet : « la participation est l’un des grands enjeux de cette élection municipale », La  Croix 23/3/14Questions :1- Comment peut-on expliquer la montée du vote sur enjeux ?

2 – Le vote sur enjeux

Le critère de vote est moins l’étiquette politique du candidat que sa compétence de gestionnaire. Le sujet de l’endettement de la ville ou celui de son dynamisme économique comptent beaucoup. Par exemple, à Lyon, Gérard Collonb, maire socialiste très « business friendly » met en avant son combat pour attirer des entreprises face à la concurrence des autres métropoles européennes. Cela se traduit par un fort décalage entre les résultats enregistrés dans une ville donnée lors d’un scrutin national et les scores que peut y réaliser le maire comme, par exemple, Alain Juppé qui fut élu au premier tour avec 56 % à Bordeaux en 2008. Au niveau local, la personnalité du candidat compte beaucoup.Source : Jérôme Fourquet : « la participation est l’un des grands enjeux de cette  élection municipale », La Croix 23/3/141.Quels sont les enjeux des municipales?2.Quels critères deviennent alors déterminants?

2 – Le vote sur enjeux

III – Les médias influencent-ils le vote ?

Source : Les français et l'information à l'occasion de l'élection présidentielle, IPSOS 2011Quel paradoxe met en évidence ce sondage?

Introduction

L’analyse des données d’opinion concernant la formation du vote,telle qu’elle se met en place pour la présidentielle et les législatives de 2007, indique que l’électeur prend en compte, à des dosages assurément variés selon chaque « cocktail » individuel, trois séries de facteurs.Le premier est celui des enjeux. (…) Deuxième terrain : celui des personnalités. On veut savoir à qui on s’apprête à confier les clés de la maison.Enfin, dernier plan – le premier pour un nombre croissant d’électeurs en France, comme cela a été le cas lors des dernières consultations américaines ou espagnoles : celui des valeurs.Or, sur chacun de ces trois niveaux, les médias jouent désormais un rôle essentiel,Source : ROLAND CAYROL,v o t e r , à l’ h e u r e d e s m é d i a s et des sondages1.Quels sont les élèments qui influencent le vote ?2.Les médias ont-ils un rôle à jouer ?

A – Un rôle important...

L’analyse des données d’opinion concernant la formation du vote,telle qu’elle se met en place pour la présidentielle et les législatives de 2007, indique que l’électeur prend en compte, à des dosages assurément variés selon chaque « cocktail » individuel, trois séries de facteurs.Le premier est celui des enjeux. (…) Deuxième terrain : celui des personnalités. On veut savoir à qui on s’apprête à confier les clés de la maison.Enfin, dernier plan – le premier pour un nombre croissant d’électeurs en France, comme cela a été le cas lors des dernières consultations américaines ou espagnoles : celui des valeurs.Or, sur chacun de ces trois niveaux, les médias jouent désormais un rôle essentiel,Source : ROLAND CAYROL,v o t e r , à l’ h e u r e d e s m é d i a s et des sondages1.Quels sont les élèments qui influencent le vote ?2.Les médias ont-ils un rôle à jouer ?

A – Un rôle important...

Le mécanisme de « l'agenda », par exemple, expression traduite de l'américain « agenda-setting » et qui signifie plutôt « mise à l'ordre du jour ». En s'emparant d'une thématique à un moment donné, les médias la placent au coeur des conversations et des préoccupations. Comme l'exprimaient les sociologues américains McCombs et Shaw, dans les années 70, « les médias ne nous disent pas ce qu'il faut penser, mais ce à quoi il faut penser ». Pour Brigitte Le Grignou, « ce mécanisme est extrêmement puissant, parce que tout le monde va reprendre cet ordre du jour. Pendant la campagne présidentielle de 2002, un thème unique, très flou, celui de l'insécurité, a été sélectionné par les médias. L'effet sur certains électeurs a-t-il été tel qu'il les a inclinés à choisir le candidat considéré comme propriétaire de cet enjeu, le Front national ? Peut-être, mais cela reste difficile à établir. » Source :Michel Abescat - Télérama n° 3246 du 05 avril 1.Explicitez le mécanisme de l'agenda2.L'influence des médias est-elle facilement mesurable ?

A – Un rôle important...

Le mécanisme dit de « cadrage » est également souvent cité par les spécialistes. Il ne suffit plus pour les médias de mettre une question à l'ordre du jour, mais aussi d'en imposer la lecture, la façon de l'envisager. Dans un livre passionnant, récemment paru, Comment se jouent les élections, Christophe Piar, maître de conférences à Sciences-Po Paris, montre ainsi comment, durant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy fut « cadré » par les médias, en particulier la télévision. « En termes de cadrage, le candidat de l'UMP pouvait être présenté soit comme le candidat du pouvoir sortant, en héritier de Jacques Chirac, soit comme un candidat de rupture avec le pouvoir en place. » Au cours des mois qui précèdent l'élection, Nicolas Sarkozy va mettre en scène ses différences avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin, alors Premier ministre. « Or, ce cadrage qu'il voulait donner de lui-même, poursuit Christophe Piar, se prêtait particulièrement bien au biais de la dramatisation et du conflit qui caractérise la fabrication des journaux télévisés. » Nicolas Sarkozy réussit ainsi à imposer son « cadrage stratégique » aux journalistes, avec le résultat électoral que l'on sait. (…) Michel Abescat - Télérama n° 3246 du 05 avril 1.Explicitez le mécanisme de cadrage2.Cet effet est-il important ?

A – Un rôle important...

La personnalisation est une vieille affaire que n’ont pas inventée les médias. Mais, clairement, ils lui ont donné une présence éclatante. C’est plus vrai que jamais, dans les pays où l’on élit directement le chef de l’exécutif ; à cet égard, du reste, l’élection présidentielle, en France ou aux États-Unis, ne diffère guère des élections parlementaires en Allemagne ou en Grande-Bretagne: dans tous ces cas, la personnalisation du candidat au poste suprême est la règle. C’est plus manifeste encore dans les temps de crise ; nous vivons un monde complexe et changeant, chacun pressent que les règles du jeu de la vie en commun vont être mises à mal dans l’époque qui s’ouvre. Dès lors, on veut mieux savoir quelle personne, quel homme, quelle femme, va se trouver aux commandes. Il s’agit pour le citoyen de ressentir la garantie qu’il peut accorder sa confiance à une personne, à une personnalité, qu’il s’agit de cerner. Toutes les études montrent que les électeurs s’intéressent à ce type d’enquêtes journalistiques – sans les confondre avec l’enjeu du scrutin.Source : ROLAND CAYROL,v o t e r , à l’ h e u r e d e s m é d i a s et des sondages1.Expliquez la phrase soulignée2. Dans quel contexte, la personnalité du candidat est -elle importante ?

A – Un rôle important...

Source : Les français et l'information à l'occasion de l'élection présidentielle, IPSOS 2011Les medias peuvent-ils réellement influencer les électeurs ?

B – A relativiser

Mais peut-on vraiment parler d’une influence des médias ? Ce n’est pas l’avis de Jean-Pierre ierre Esquenazi, professeur en sciences de l’information et de la communication et auteur de Esquenazi, professeur en sciences de l’information et de la communication et auteur de L’écriture de l’actualité (Presses universitaires de Grenoble). "Aujourd’hui, les médias, et L’écriture de l’actualité (Presses universitaires de Grenoble). "Aujourd’hui, les médias, et notamment la télévision, ne peuvent pas se permettre d’être trop marqués politiquement, car il notamment la télévision, ne peuvent pas se permettre d’être trop marqués politiquement, car il se couperait d’une partie de leur public, explique-t-il. L’idéal d’objectivité est devenu aussi se couperait d’une partie de leur public, explique-t-il. L’idéal d’objectivité est devenu aussi très important, ce qui n’était pas du tout le cas avant."très important, ce qui n’était pas du tout le cas avant."

Jean-Pierre Esquenazi admet qu’il peut y avoir une certaine convergence d’opinions entre le Jean-Pierre Esquenazi admet qu’il peut y avoir une certaine convergence d’opinions entre le public et les médias. "Mais ce n’est pas une influence. Les gens ont accès à quantité public et les médias. "Mais ce n’est pas une influence. Les gens ont accès à quantité d’informations qui proviennent de différentes sources. Ils se forgent leur propre opinion et la d’informations qui proviennent de différentes sources. Ils se forgent leur propre opinion et la confirment ensuite par le média de leur choix."confirment ensuite par le média de leur choix."Source : Sylvain Chazot, Les médias ont-ils une influence politique?, L'Express le Source : Sylvain Chazot, Les médias ont-ils une influence politique?, L'Express le 26/04/200726/04/2007Questions :Questions :1- Pourquoi les médias ne peuvent-ils réellement déterrminer le comportement électoral ?1- Pourquoi les médias ne peuvent-ils réellement déterrminer le comportement électoral ? 2 – Les médias n'ont-ils aucune influence ? 2 – Les médias n'ont-ils aucune influence ?

B – A relativiser

Les recherches menées dès 1940 [...] soulignent [au contraire] le caractère limité et sélectif de l'exposition et de l'attention aux médias, et la manière dont les convictions politiques des individus et de leur entourage filtrent les messages. Les électeurs que décrivent [Paul Lazarsfeld et son équipe de Columbia] ont fait leur choix bien avant l'ouverture de la campagne. Les plus susceptibles de changer sont les électeurs sans prédisposition politique forte. Mais ce sont justement les moins intéressés par la politique, les moins susceptibles de suivre la campagne. A contrario, les plus attentifs sont les plus politisés, donc les moins susceptibles de changer d'orientation .Enfin, les relations interpersonnelles sont déterminantes, les électeurs se montrent plus sensibles aux discussions avec leurs amis, leurs collègues, qu'à la propagande des candidats. [...]La campagne permet essentiellement d'activer et de renforcer les prédispositions politiques existantes. [...] L’exposition accrue aux médias [est toutefois] sélective, filtrée par les prédispositions politiques des enquêtés, [ce qui] accroît leurs chances de se décider pour le candidat correspondant à leurs prédispositions initiales. La campagne opère donc une cristallisation des opinions, elle rend manifestes les tendances politiques latentes chez les indifférents et les indécis ; et à ceux qui sont déjà décidés, elle fournit des arguments qui les renforcent dans leurs convictions.Source : Nonna Mayer, Sociologie des comportements politiques , Armand Colin, coll. U, 20101.En quoi l'influence des médias est-elle paradoxale ?2.Les individus sont-ils passifs face à l'action des médias ?

B – A relativiser