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Les Organes de Régulation de la concurrence au Maroc 1

Thème n°6 les organes de régulations au Maroc

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Les Organes de Rgulation de la concurrence au Maroc

Introduction

Chapitre I: le conseil de la concurrence1. Prsentation du Conseil de la Concurrence2. Missions du conseil de la concurrence3. Les Comptences du Conseil de la Concurrence4. Les procdures dinterventions du conseil de la concurrence4.1. Les procdures relatives aux pratiques anticoncurrentielles4.2. Les procdures relatives aux oprations de concentration conomique:5. Les limites du conseil de la concurrence

Chapitre II: lAgence Nationale de Rgulation des Tlcommunications1. Reprsentation de lANRT:2. Les missions de lAgence:3. Les limites de LANRT:

ConclusionBibliographieWebographie

Introduction

La rgulation est un ensemble dactions qui consiste rguler et assurer le bon fonctionnement dun systme pour instaurer la concurrence. Dans le cadre de ldification dun march unique il est apparu ncessaire de libraliser un certains nombre de secteurs dactivits qui taient sous le monopole dEtat (Transport, Tlcommunication, Energie). Il fallait donc trouver un instrument qui permet de nouvelles entreprises dy accder sans quelles ne soient limines immdiatement par les anciennes.Ainsi, la logique du libralisme base sur le mcanisme de rgulation automatique du march a ncessit un certain nombre dajustement pour liminer de temps autre certains acteurs conomiques qui tendent par le biais de comportements anticoncurrentiels fausser le fonctionnement normal et spontan du march.Naturellement partir de ce constat, les pouvoirs publics ont privilgies en priorit la mise en application concrte des mcanismes de la concurrence dans les diffrents secteurs conomiques en promulguant des lois ncessaires et en mettant en place des instances Ad Hoc pour dfinir les rgles de la concurrence et veiller leur application et sanctionner les abus. Ces institutions dont les comptences sont dfinies par la loi ont un pouvoir dinstruction, de dcision et de sanctions indpendants du pouvoir politique. Elles visent ainsi encourager la concurrence au sein du secteur priv, renforcer la crativit et lamlioration des performances, louverture des marchs et offrir des biens et services aux meilleurs cots pour lensemble des consommateurs.Partant de ces objectifs chaque pays a conu sa vision et formul ses orientations quant larchitecture institutionnelle en matire de rgulation en fonction de ses propres conditions conomiques.Au Maroc, aprs lindpendance, une crise conomique et financire sest intervenue en lentrainant dans un cercle dendettement: Avec le gonflement de la dette extrieur et la pression des institutions internationales, le Maroc a adopt un plan dajustement structurel (PAS) partir de 1983 et a choisi comme systme conomique lconomie de march.

De mme, avec la signature dun certain nombre daccord dassociation, la mondialisation et Ses effets, le Maroc a entam une rvision constitutionnelle au 13/09/1996, ayant introduit dans larticle 15 le concept de libert dentreprendre , a adopt la loi n 06-99 sur la libert des prix et de la concurrence, entre en vigueur le 06/07/2001 et a mis en place des organes de rgulations permettant dinstaurer et veiller une concurrence saine et loyale au sein de plusieurs secteurs.

Quelles sont donc les principaux organes de rgulation de concurrence au Maroc?Quelle sont leurs pouvoirs et leurs limites?Pour rpondre ces questions nous traitons:1. les missions du Conseil de la Concurrence et ses limites2. les pouvoirs de lAgence Nationale de Rgulation des Tlcommunications (ANRT).

Chapitre I: le conseil de la concurrence

1. Prsentation du Conseil de la Concurrence:Le conseil de la concurrence est une instance constitutionalise, (article 166 de la constitution) cr par le Dahir n 1-00-225 du juin 2000. Il est charg de veiller au respect du libre jeu de la concurrence dans le cadre de lconomie de march afin de garantir la comptitivit du tissu conomique national et assurer un bon rapport qualit prix pour le bien tre du consommateur.2. Missions du conseil de la concurrence: A fin dassurer la ralisation de son objectif principal, le conseil sengage : Informer et sensibiliser lopinion publique et les acteurs conomiques et sociaux Etudier la concurrence entre diffrents secteurs et branches dactivits Elaborer le rapport annuel et le soumettre au premier ministre et au parlement Intervenir en cas dententes anticoncurrentielles (fixation des prix, partage gographique du march) pouvant empcher, restreindre ou fausser le jeu de la concurrence ou en cas dabus de position dominante ou de situation de concentration de nature porter atteinte la concurrence (un refus de vente, vente perte).3. Les Comptences du Conseil de la Concurrence:Le conseil de la concurrence peut tre consult par: Le gouvernement pour toute question concernant la concurrence ou sur un projet de loi ou texte rglementaire qui porte sur un nouveau rgime ou des modifications de rgimes en vigueur Par les commissions permanentes du parlement pour toutes les propositions de lois couvrant une dimension relative la concurrence Par les juridictions comptentes dans les affaires dont elles sont saisies sur les pratiques anticoncurrentielles Par les conseils de rgions, les communauts urbaines, les chambres dagriculture, dartisanat, de pches maritimes, les organisations syndicales et professionnelles et les associations de consommateurs reconnues dutilit publique.

Les rponses du conseil se limitent uniquement des avis sur des questions de principe.

4. Les procdures dinterventions du conseil de la concurrence:Le conseil de la concurrence intervient en cas de violation des pratiques de la concurrence, du principe de la libert des prix, ainsi qu la mise en uvre des oprations de concentration.Les intervenants du conseil de la concurrence sont: Le conseil de la concurrence Le premier ministre ou les juridictions Le prsident du conseil de la concurrence Les parties en cause Le rapporteur du conseilIl faut noter que le conseil de la concurrence intervient la demande du gouvernement ainsi que des organismes prcits. 4.1. Les procdures relatives aux pratiques anticoncurrentielles:

Le conseil de la concurrence: Examine ces pratiques afin de constater les violations du jeu de la concurrence, recommande des mesures et communique son avis au Premier Ministre. Le prsident du conseil: Dsigne un rapporteur pour lexamen et le suivi de chaque affaireet demande de procder lenqute quil jugerait utile. Le rapporteur: Examine laffaire en question, auditionne les parties en cause et prsente un rapport o il expose les faits, les infractions releves, les lments dinformation, ainsi que les documents sur lesquels il sest bas pour lexamen de laffaire. Les parties en cause: Prsentent des observations crites sur le rapport, dans un dlai de deux moiset rpondent aux questions lorsquils sont convoques par le conseil Le Premier Ministre: Suite aux recommandations du conseil de la concurrence, il peut dcider dordonner des mesures conservatoires, mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles ou bien imposer des conditions particulires.Le Premier Ministre veille ce que les dcisions prises soient publies intgralement ou partiellement dans plusieurs journaux dannonces lgales.4.2. Les procdures relatives aux oprations de concentration conomique:

Le conseil de la concurrence: Apprcie les projets de concentration par rapport aux atteintes la concurrence Le prsident du conseil: Dsigne un rapporteur pour lexamen et le suivi de chaque affaireet demande de procder une enqute juge utile Le rapporteur: Examine laffaire en question, auditionne les parties en cause et prsente un rapport o il expose les faits, les infractions releves, les lments dinformation, ainsi que les documents sur lesquels il sest bas pour lexamen dune affaire. Les parties en cause: Prsentation des observations sur le rapport tabli par le rapporteur dans un dlai dun mois partir de la rception de ce rapport daudit. Le premier ministre: Dcide avec motivation soit de ne pas donner suite au projet soit modifier et complter lopration.

5. Les limites du conseil de la concurrence:

Rle consultatif et non dcisionnel: le conseil de la concurrence est un conseil qui ne dispose pas de pouvoirs de dcisions. Ses attributions sont exclusivement consultatives. Impossibilit dauto-saisine: le conseil nintervient que lorsquil est saisi dune affaire de concentration ou encore de concurrence dloyale. Il ne peut accomplir ses missions que sil est consult par: le gouvernement, les commissions permanentes du parlement, les juridictions, les conseils de rgions, les communauts urbaines, les chambres dagriculture, dartisanat, de pches maritimes, les organisations syndicales et professionnelles et les associations de consommateurs reconnues dutilit publique. Dpendance dans sa composition

Chapitre II: lAgence Nationale de Rgulation des Tlcommunications(ANRT)

Le transfert de comptence dune entit gnrale de concurrence savoir le conseil de concurrence un rgulateur sectoriel en loccurrence lANRT, sexplique par la complexit et la technicit de la rgulation de la concurrence dans le secteur des tlcommunications, limportance de plus en plus significative quoccupe le domaine des tlcommunications non seulement au niveau national mais aussi au niveau mondial, et par le souci dassurer une rgulation efficace et une clrit procdurale, damliorer le rapport qualit prix des produits et des services offerts aux clients et de pousser les oprateurs innover.

En dpit de ce transfert des prrogatives attribues au conseil de la concurrence pour application spcifique dans le domaine des tlcommunications par lANRT, la collaboration entre ces deux entits continue. Dailleurs, lAgence est tenue dinformer le conseil de concurrence de toute dcision rendue lors du rglement dun litige en matire de concurrence.

1. Reprsentation de lANRT: L'Agence Nationale de Rglementation des Tlcommunications (ANRT) est un tablissement public institu auprs du Premier Ministre, dot de la personnalit morale et de l'autonomie financire. Son objectif principal est de mettre en uvre le cadre lgislatif et organisationnel rgissant le secteur des tlcommunications et veiller au respect du libre jeu de la concurrence. L'ANRT a t mise en place en fvrier 1998, en application de la Loi n24-96 relative la Poste et aux Tlcommunications qui a fix les contours gnraux de la rorganisation du secteur des postes et des tlcommunications au Maroc. Cette Loi a t modifie et complte en novembre 2004 par la promulgation de la Loi 55-01.2. Les missions de lAgence:LANRT pour mission: La contribution llaboration du cadre juridique du secteur des tlcommunications travers la prparation de projets de lois, de dcrets et darrts ministriels. La conduite et la mise en uvre des procdures dattribution et dinstruction des licences par voie dappel la concurrence. Loctroi des autorisations et suivi des dclarations pralables pour lexercice des activits de tlcommunications. Lapprobation des offres tarifaires des produits et services de tlcommunications. La veille au respect de la concurrence loyale et la rsolution des litiges y affrents. Le rglement des diffrends dinterconnexion entre les oprateurs de tlcommunications. Gestion des noms de domaines .ma . Le suivi du dveloppement des technologies de linformation, pour le compte de LEtat. La rpression et la sanction: elle peut proposer l'autorit gouvernementale comptente de prononcer l'une des sanctions prvues par la loi l'encontre et la charge de tout titulaire d'une licence, qui ne se conforme pas la mise en demeure qui lui a t adresse.

A noter que conformment aux dispositions du dcret n2-05-772 relatif la procdure suivie devant lANRT en matire de litiges, de pratiques anticoncurrentielles et doprations de concentrations conomiques, lAgence a pour mission dinstruire les litiges dont elle est saisie en matire de concurrence et peut galement sautosaisir lorsquelle constate des atteintes graves au march et prendre les mesures qui simposent cet effet.

3. Les limites de LANRT:Selon le rapport de la cour des comptes publi leLagence ne tient pas son rle comme il se doit ce qui engendre un grand manque gagner ltatet aux consommateurs. et ceci cause: De labsence du Contrle des systmes de facturation: Le contrle du systme de facturation des oprateurs incombe lANRT. Cependant, depuis sa cration, lagence na procd, quen juillet 2007 laudit des systmes de facturation des oprateurs par un cabinet daudit ; cet audit a mentionn lexistence dun ensemble de failles dans les systmes de facturation desdits oprateurs. De mme, force est de constater que l ANRT na pas encore dvelopp par ses propres services, un savoir faire en matire de contrle des systmes de facturation. Absence du contrle des prix de nouvelles offres et promotions: La politique de lANRT en matire de contrle des prix des nouvelles offres et promotions nest pas claire: les procdures dtailles pour lvaluation transparente des offres des oprateurs ne sont pas encore mises en place.Plusieurs offres des oprateurs, aprs avoir t proposes aux consommateurs avec des prix attrayants, ont subi plusieurs augmentations successives. Vente des puces GSM sur la voie publique non contrle: Les puces SIM anonymes sont en circulation et en vente libre.Cette situation traduit un manque de contrle de la part de lANRT pour obliger les oprateurs un meilleur contrle de lidentit de ces cartes et ce, conformment leurs engagements.

Conclusion

La rforme du systme de rgulation de la concurrence suppose davantage de concentration des responsabilits, dattributions et de moyens fin de rapprocher la situation du Maroc de celle des pays ayant adopt les meilleurs standards, renforce son pouvoir denqute et se dote de comptences nouvelles et des procdures de rgulation plus intgres pour permettre aux pouvoirs publics, aux entreprises et aux consommateurs de bnficier du concours dune autorit indpendante apte rpondre aux dfis poss par le fonctionnement concurrentiel des marchs.

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