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Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima - Penderecki Des thématiques possibles : Arts Etats Pouvoirs Arts ruptures et continuités Arts techniques et expressions Contexte historique : Dans cette oeuvre, il évoque et dénonce un des plus grands drames humains du XXème siècle, le largage par les Américains de la 1ère bombe atomique sur Hiroshima (Japon) le 6 août 1945 (140 000 victimes). La guerre en Europe était terminée (8 Mai 1045) mais les Japonais ne voulaient pas se rendre. Il y a eu une deuxième bombe sur Nagazaki, le 9 Août 1945. Message que l’auteur a voulu transmettre : A l’origine, cette oeuvre s’appelait « 8’37min », durée de l’attaque sur Hiroshima ; cette musique est un hommage aux victimes. Un Thrène est un chant de douleur, de lamentations pratiqué par les poètes de la Grèce antique. Cette oeuvre traduit les sentiments de détresse et d’angoisse d’une population qui subit l’horreur d’une attaque atomique. Cette composition est dédiée aux victimes d'Hiroshima comme de toutes les guerres. Au départ, Penderecki l'avait appelé 8'37, ce qui correspond à la durée de l'attaque d'Hiro- shima le 6 août 1945. Il l'a ensuite changé pour Thrènes à la mémoire des victimes d'Hiro- shima pour une meilleure compréhension du public.

Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima - Penderecki · Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima - Penderecki Des thématiques possibles : Arts Etats Pouvoirs Arts

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Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima - PendereckiDes thématiques possibles :

Arts Etats PouvoirsArts ruptures et continuités

Arts techniques et expressions

Contexte historique :Dans cette oeuvre, il évoque et dénonce un des plus grands drames humains du XXème siècle, le largage par les Américains de la 1ère bombe atomique sur Hiroshima (Japon) le 6 août 1945 (140 000 victimes). La guerre en Europe était terminée (8 Mai 1045) mais les Japonais ne voulaient pas se rendre. Il y a eu une deuxième bombe sur Nagazaki, le 9 Août 1945.

Message que l’auteur a voulu transmettre :A l’origine, cette oeuvre s’appelait « 8’37min », durée de l’attaque sur Hiroshima ; cette musique est un hommage aux victimes.Un Thrène est un chant de douleur, de lamentations pratiqué par les poètes de la Grèce antique. Cette oeuvre traduit les sentiments de détresse et d’angoisse d’une population qui subit l’horreur d’une attaque atomique.Cette composition est dédiée aux victimes d'Hiroshima comme de toutes les guerres. Au départ, Penderecki l'avait appelé 8'37, ce qui correspond à la durée de l'attaque d'Hiro-shima le 6 août 1945. Il l'a ensuite changé pour Thrènes à la mémoire des victimes d'Hiro-shima pour une meilleure compréhension du public.

Moyens utilisés par l’auteur :L’orchestre est utilisé de manière peu traditionnelle, 52 instruments à cordes créent des atmosphères particulières. Au milieu des recherches sérielles, électro-acoustiques, con-crètes des années 1950-1960, il propose une autre voie. Les possibilités sonores des cordes sont poussées à l’extrême, procurant des sensations sonores inédites. Il n’y a pas de pulsation rythmique. Il n’y a pas non plus de mélodies mais uniquement des atmosphères, des climats. Exemple d’utilisation « spéciales » « d’instruments à cordes : sons produits avec le bois de l’archet (con legno)...

Relation de cette oeuvre avec d’autres arts :Le tableau Guernica de Picasso, des affiches, des monuments aux morts ou des sculptu-res qui dénoncent les massacres générés par les guerres...

Analyse de l'oeuvre :

Le langage musical utilisé par Penderecki repose très précisément sur un jeu d’alternance entre continuité et discontinuité. On peut très schématiquement diviser l’œuvre en cinq séquences successives qui s’enchaînent le plus souvent les unes aux autres par tuilage. L’œuvre se termine par un cluster de cinquante deux sons qui ne dure pas moins de trente secondes et constitue le bloc sonore le plus épais de toute la partition.Le traitement de l’espace sonore est défini par une opposition du continu et du discontinu, du simultané et du successif.

— formation instrumentale : 52 instruments à cordes (24 violons, 10 altos, 10 violoncel-les et 8 contrebasses)

— tempo : pas de tempo, pas de pulsation; on parle de temps lisse

— nuances : intensité stable ou contrastée

— forme : organisée, mais il n'y a pas de thème

— caractère : (voir exercice brainstorming fait en classe)Quelques exemples :affolant - brutal – alarmant – angoissant – menaçant – terrifiant – virulent – inhabituel – violent – agressif – pesant – confus

Pour aborder cette audition, nous devrons donc utiliser un vocabulaire adapté (voir ci des-sous “Quelques définitions”) : cluster, glissando, col legno, vibrato pour l’utilisation des cordes, temps musical strié ou lisse, dissonances, unisson etc.

Guide d’écoute :

— 1ère partie : de 0 à 1’25 début : entrées décalées des groupes de cordes sur les notes les + aigues possibles, sons tenus, stridents, registre suraigu. Impressions de cris, hurle-ments des victimes ? Chaque musicien joue une hauteur différente, ajoutant ainsi encore à l’effet de dissonance. Ensuite, les sons tenus se transforment en oscillations les hurle-ments se transforment en plaintes (transition).

— 2ème partie : de 1’25 à 2’18 : sons martelés (col legno) sur le bois de l’archet, notes très rapides passant dans toutes les voix.Effet de désordre, de panique, de chaos.

— 3ème partie : de 2’18 à 4’25 : glissandi des cordes ascendants ou descendants, clus-ters = blocs de sons compacts, sirènes. Sensations d’angoisse, stupeur. Impressions de chutes de missiles, de moteurs d’avion...

— 4ème partie : de 4’25 à 5’10 : Suite des dissonances, clusters en crescendo...

— suite : divers modes de jeux, cluster final...

Atonal (suite)Cette technique qui consiste à privilégier les dissonances, s’oppose au système tonal de la musique classique.

Dissonance (contraire de consonance) : désigne la discordance d’un ensemble de sons produisant une im-pression d'instabilité, de contrariété entre les notes (une "dispute") et de tension, et nécessitant une résolu-tion. L'impression de dissonance varie selon les styles musicaux, l'époque, les individus, etc.Technique qui consiste à privilégier les dissonances, en opposition au système tonal de la musique classique.

Pizzicato : consiste à pincer les cordes avec les doigts de la main droite au lieu d'utiliser l'archet. On le note pizz. au niveau des notes concernées, et on spécifie la reprise de l'archet par arco.

La ville, après l'explosion nucléaire

Hiroshima de Stéphane Chabrières, 1992 (Huile sur papier)

Ricordo de hiroshima — 1949 — Galliano Mazzon