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Titre : ANESTHESIE POUR URGENCES ABDOMINALES CHIRURGICALES A L’HOPITAL GABRIEL TOURE DE BAMAKO
MINISTERE DE L’EDUCATION REPUBLIQUE DU MALI NATIONALE
Un Peuple – Un But – Une Foi
********* *******Direction Nationale de l’EnseignementSupérieur et de la Recherche Scientifique
************
UNIVERSITE DE BAMAKO************
Faculté de Médecine, de Pharmacieet d’Odonto-Stomatologie de BAMAKO
*********Année Universitaire 2006 - 2007 Thèse N°……
Présentée et soutenue publiquement le ...../ 03 /2007Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de
BAMAKO
Par Mr TOURE ABDOULAYEPour obtenir le grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat))
Jury
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
1
Président : Pr DIALLO GANGALY
Membre : Dr MAHAMANE TRAORE Codirecteur : Dr DIANGO DJIBO M
Directeur de Thèse : Pr DIALLO ABDOULAYE
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
2
ADMINISTRATIONDOYEN : ANATOLE TOUNKARA – PROFESSEUR
1 er ASSESSEUR : DRISSA DIALLO – MAÎTRE DE CONFÉRENCES AGRÉGÉ
2 ème ASSESSEUR : SÉKOU SIDIBÉ – MAÎTRE DE CONFÉRENCES
SÉCRÉTAIRE PRINCIPAL: YÉNIMEGUÉ ALBERT DEMBÉLÉ – MAÎTRE DE
CONFÉRÉNCES AGRÉGÉ
AGENT COMPTABLE: Mme COULIBALY FATOUMATA TALL- CONTRÔLEUR
DES FINANCES
LES PROFESSEURS HONORAIRESM. Alou BA : Ophtalmologie
M. Bocar SALL : Orthopédie Traumatologie Secourisme
M. Souleymane SANGARÉ : pneumo-phtisiologie
M. Yaya FOFANA : Hématologie
M. Mamadou L. TRAORÉ : Chirurgie générale
M. Balla COULIBALY : Pédiatrie
M. Mamadou DEMBÉLÉ : Chirurgie Générale
M. Mamadou KOUMARÉ : Pharmacognosie
M. Ali Nouhoum DIALLO : Médecine Interne
M. Aly GUINDO : Gastro-Entérologie
M. Mamadou M. KEITA : Pédiatrie
M. Siné BAYO : Anatomie – Pathologie – Histoembryologie
M. Sidi aya SIMAGA : Santé Publique, Chef de D.E..R.
M. Abdoulaye Ag RHALY : Médecine Interne
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
FACULTÉ DE MÉDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE ANNÉE UNIVERSITAIRE 2006-2007
3
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR D.E.R. ET PAR GRADE
D.E.R. CHIRURGIE ET SPÉCIALITÉS CHIRURGICALES
1. PROFESSEURSM. Abdel Karim KOUMARÉ : Chirurgie Générale
M. Sambou SOUMARÉ : Chirurgie Générale
M. Abdou Alassane TOURÉ : Orthopédie Traumatologie, Chef de D.E.R
M. Kalilou OUATTARA : Urologie
M. Amadou DOLO : Gynéco-obstétrique
M. Alhousseni Ag MOHAMED : O.R.L.
Mme Sy Assitan SOW : Gynéco-obstétrique
Mr Salif DIAKITÉ : Gynéco-obstétrique
Mr Abdoulaye DIALLO : Anesthésie-Réanimation
2. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES AGRÉGÉSM. Abdoulaye DIALLO : Ophtalmologie
M. Djibril SANGARÉ : Chirurgie Générale
M. Abdel Kader TRAORÉ dit DIOP : Chirurgie Générale
M. Gangaly DIALLO : Chirurgie Viscérale
M. Mamadou TRAORÉ : Gynéco-obstétrique
M. Sadio YÉNA : Chirurgie Générale et Thoracique
M. Youssouf COULIBALY : Anesthésie –Réanimation
3. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCESM. Filifing SISSOKO : Chirurgie Générale
M. Sékou SIDIBÉ : Orthopédie –Traumatologie
M. Abdoulaye DIALLO : Anesthésie –Réanimation
Mme TRAORÉ J. THOMAS : Ophtalmologie
M. Mamadou L. DIOMBANA : Stomatologie
M. Nouhoum ONGOIBA : Anatomie et Chirurgie Générale
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
4
M. Tieman COULIBALY : Orthopédie. Traumatologie
Mme DIALLO Fatima S DIABATE : Gynéco-obstétrique
M. Sékou SIDIBE : Orthopédie. Traumatologie
4. MAÎTRES ASSISTANTSMme DIALLO Fatimata S. DIABATE : Gynéco-obstétrique
M. Issa DIARRA : Gynéco-obstétrique
M. Samba Karim TIMBO : Oto-Rhino-Laryngologie
Mme TOGOLA Fanta KONIPO : Oto- Rhino- Laryngologie
M. Zimogo Zié SANOGO : Chirurgie Générale
Mme Diénéba DOUMBIA : Anesthésie –réanimation
M. Nouhoum ONGOÏBA : Anatomie et chirurgie Générale
M. Zanafon OUATTARA : Urologie
M. Adama SANGARÉ : Orthopédie –Traumatologie
M. Sanoussi BAMANI : Ophtalmologie
M. Doulaye SACKO : Ophtalmologie
M. Ibrahim ALWATA : Orthopédie –Traumatologie
M. Lamine TRAORÉ : Ophtalmologie
M. Mady MACALOU : Orthopédie –Traumatologie
M. Aly TEMBÉLY : Urologie
M. Niani MOUNKORO : Gynéco- Obstétrique
M. Tiemoko D. COULIBALY : Odontologie
M. Souleymane TOGORA : Odontologie
M. Mohamed KEÏTA : Oto- Rhino- Laryngologie
D.E.R. DE SCIENCES FONDAMENTALES
1. PROFESSEURSM. Daouda DIALLO : Chimie Générale et Minérale
M. Siné BAYO : Anatomie-Pathologie- Histo-embryologie
M. Amadou DIALLO : Biologie
M. Moussa HARAMA : Chimie Organique
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
5
M. Ogobara DOUMBO : Parasitologie –Mycologie
M. Yénimégué Albert DEMBÉLÉ : Chimie Organique
M. Anatole TOUNKARA : Immunologie, Chef de D.E.R.
M. Bakary M. CISSÉ : Biologie
M. Abdourahamane S. MAÏGA : Parasitologie
M. Adama DIARRA : Physiologie
M. Massa SANOGO : Chimie Analytique
2. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES AGRÉGÉSM. Amadou TOURÉ : Histo- embryologie
M. Flabou BOUGOUDOGO : Bactériologie- Virologie
M. Amagana DOLO : Parasitologie
3. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCESM. Mamadou KONÉ : Physiologie
M. Mahamadou CISSÉ : Biologie
M. Sékou F. M. TRAORÉ : Entomologie médicale
M. Abdoulaye DABO : Malacologie, Biologie Animale
M. Ibrahim I. MAÏGA : Bactériologie-Virologie
4. MAÎTRES ASSISTANTSM. Abdourahamane TOUNKARA : Biochimie
M. Moussa Issa DIARRA : Biophysique
M. Kaourou DOUCOURÉ : Biologie
M. Bouréma KOURIBA : Immunologie
M. Souleymane DIALLO : Bactériologie-Virologie
M. Cheik Bougadari TRAORÉ : Anatomie-Pathologie
M. Lassana DOUMBIA : Chimie Organique
M. Mounirou BABY : Hématologie
M. Mahamadou A. THÉRA : Parasitologie
5. ASSISTANTSM. Mangara M. BAGAYOKO : Entomologie Moléculaire Médicale
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
6
M. Guimogo DOLO : Entomologie Moléculaire Médicale
M. Abdoulaye TOURÉ : Entomologie Moléculaire Médicale
M. Djibril SANGARÉ : Entomologie Moléculaire Médicale
M. Mouctar DIALLO : Biologie-Parasitologie
M. Bokary Y. SACKO : Biochimie
M. Boubacar TRAORÉ : Immunologie
D.E.R. DE MÉDECINE ET SPÉCIALITÉS MÉDICALES
1. PROFESSEURSM. Abdoulaye Ag RHALY : Médecine Interne
M. Mamadou K. TOURÉ : Cardiologie
M. Mahamane MAÏGA : Néphrologie
M. Baba KOUMARÉ : Psychiatrie, Chef de D.E.R.
M. Moussa TRAORÉ : Neurologie
M. Issa TRAORÉ : Radiologie
M. Mamadou M. KEÏTA : Pédiatrie
M. Hamar A. TRAORÉ : Médecine Interne
M. Dapa Aly DIALLO : Hématologie
M. Moussa Y. MAÏGA : Gastro-Entérologie Hépatologie
M. Somita KEÏTA : Dermato-Leprologie
2. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES AGRÉGÉSM. Toumani SIDIBÉ : Pédiatrie
M. Bah KEÏTA : Pneumo-Phtisiologie
M. Boubakar DIALLO : Cardiologie
M. Abdel Kader TRAORÉ : Médecine Interne
M. Siaka SIDIBÉ : Radiologie
M. Mamadou DEMBÉLÉ : Médecine Interne
Mme SIDIBÉ Assa TRAORÉ : Endocrinologie
3. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
7
M. Mamady KANÉ : Radiologie
M. Saharé FONGORO : Néphrologie
M. Bakoroba COULIBALY : Psychiatrie
M. Bou DIAKITÉ : Psychiatrie
M. Bougouzié SANOGO : Gastro-Entérologie
4. MAÎTRES ASSISTANTSMme Tatiana KEÏTA : Pédiatrie
Mme TRAORÉ Mariam SYLLA : Pédiatrie
M. Adama D. KEÏTA : Radiologie
Mme Habibatou DIAWARA : Dermatologie
M. Daouda K. MINTA : Maladies Infectieuses
M. Kassoum SANOGO : Cardiologie
M. Seydou DIAKITÉ : Cardiologie
M. Mahamadou B. CISSÉ : Pédiatrie
M. Arouna TOGORA : Psychiatrie
Mme DIARRA Assétou SOUCKO : Médecine Interne
M. Boubacar TOGO : Pédiatrie
M. Mahamadou TOURÉ : Radiologie
M. Idrissa CISSÉ Ah : Rhumatologie / Dermatologie
M. Mamadou B. DIARRA : Cardiologie
M. Anselme KONATÉ : Hépato-Gastro-Entérologie
M. Moussa T. DIARRA : Hépato-Gastro-Entérologie
M. Souleymane DIALLO : Pneumologie
M. Souleymane COULIBALY : Psychologie
M. Soungalo DAO : Maladies Infectieuses
M. Cheïck Oumar GUINTO : Neurologie
D.E.R. DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES
1. PROFESSEURSM. Boubacar Sidiki CISSÉ : Toxicologie
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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M. Gaoussou KANOUTÉ : Chimie Analytique, Chef de D.E.R.
2. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES AGRÉGÉSM. Ousmane DOUMBIA : Pharmacie Chimique
M. Drissa DIALLO : Matières Médicales
3. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES M. Boulkassoum HAÏDARA : Législation
M. Elimane MARIKO : Pharmacologie
M. Alou KEÏTA : Galénique
M. Benoît KOUMARÉ : Chimie Analytique
4. MAÎTRES ASSISTANTSM. Ababacar MAÏGA : Toxicologie
M. Yaya KANÉ : Galénique
Mme Rokia SANOGO : Pharmacognosie
5. ASSISTANTSM. Saïbou MAÏGA : Législation
M. Ousmane KOÏTA : Parasitologie Moléculaire
D.E.R. DE SANTE PUBLIQUE
1. PROFESSEURM. Sidi Yaya SIMAGA : Santé Publique, Chef de D.E.R.M. Sanoussi KONATÉ : Santé Publique
2. MAÎTRES DE CONFÉRÉNCES AGRÉGÉSM. Moussa A. MAÏGA : Santé Publique
3. MAÎTRES ASSISTANTSM. Bocar G. TOURÉ : Santé Publique
M. Adama DIAWARA : Santé Publique
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
9
M. Hamadoun SANGHO : Santé Publique
M. Massambou SACKO : Santé Publique
M. Alassane A. DICKO : Santé Publique
4. ASSISTANTSM. Samba DIOP : Anthropologie Médicale
M. Seydou DOUMBIA : Epidémiologie
M. Oumar THIÉRO : Biostatistique
CHARGÉS DE COURS ET ENSEIGNANTS VACATAIRESM. N’Golo DIARRA : Botanique
M. Bouba DIARRA : Bactériologie
M. Salikou SANOGO : Physique
M. Boubacar KANTÉ : Galénique
M. Souleymane GUINDO : Gestion
Mme DEMBÉLÉ Sira DIARRA : Mathématiques
M. Modibo DIARRA : Nutrition
Mme MAÏGA Fatoumata SOKONA : Hygiène du milieu
M. Mahamadou TRAORÉ : Génétique
M. Yaya COULIBALY : Législation
ENSEIGNANTS EN MISSIONPr Doudou BA : Bromatologie
Pr Babacar FAYE : Pharmacodynamie
Pr Eric PICHARD : Pathologie Infectieuse
Pr Mounirou CISSÉ : Hydrologie
Pr Amadou DIOP : Biochimie
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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Je dédie ce travail :
A ALLAH, le tout puissant, le miséricordieux par essence et par excellence.
“ Allah ! Point de Dieu que lui, le vivant, l’absolu, ni somnolence ni sommeil ne le prennent. A lui tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur terre. Nul ne peut intercéder auprès de lui, qu’avec sa permission. Il sait ce qu’ils ont devant eux et ce qu’ils ont derrière eux. Et, de sa science, ils ne cernent rien que ce qu’il veut. Son repose-pied (son siège) est plus vaste que les cieux et la terre, dont la garde ne lui coûte aucune peine. Et il est, lui, le très haut, le très grand. ”
Sourate : AL-BAQARA, verset 255 : ÂYÂTUL KURCHIYU Ce travail, comme moi, ont vu le jour par ta grâce. O ! Mon DIEU, O ! Cause
des causalités. O ! Le délateur des clés (portes). O ! Toi qui entends les plaintes
(voix). O ! L’exauceur des demandes. O ! Toi qui résous les problèmes, fais que
je sois satisfait de ce qui est licite afin que je ne sois pas tenté par l’illicite ; et
par ta grâce rends-moi au large de tout ce qui est autre que toi. Amen.
Au prophète MOHAMAD (P.S.L) Imam de tous les
moutawakilina c'est-à-dire les confiants en DIEU.“ Que DIEU rend grâce et paix à notre prophète
MOHAMAD et ses parents et à tous ses compagnons. ” Amen
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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A mon père SIDY MOHAMEDPapa, les mots me manquent pour t’exprimer ma profonde gratitude. Je serais
sûrement triste tout le restant de mes jours si tu n’étais pas fier de moi
aujourd’hui
Tu as toujours été là pour nous. Tu es ce père que tout enfant aurait aimé avoir,
surtout sur le plan éducatif. J’espère que ce travail qui est en grande partie le
tien m’offre l’occasion de me rendre digne de toi.
Que le MISERICORDIEUX t’accorde encore beaucoup de jour en bonne
santé afin de voir tes petits enfants. Amen
A ma mère FATOUMATA COUCOU DIARRATu es la meilleure des possessions qu’Allah nous a offerte. Tu as consenti
d’énormes sacrifices pour nous tes enfants et nous en sommes conscients.
Nous sommes convaincus de ton amour maternel. Tu nous as inculquée des
valeurs et principes qui ont fait de nous des hommes. Je ne saurai te remercier
assez ; seul Dieu peut te gratifier pour tout ce que tu as fait pour nous.
Qu’Allah le miséricordieux te récompense de tes biens faits et t’accorde longue
vie et bonne santé pour tes petits enfants. Amen
A mes frères et sœurs : Mamadou Hamed (Douss), Nakya, Ibrahim
(Iba), Kadidiatou et Fanta (dèdè), je suis fière de vous. Ensemble, nous
constituons une vraie équipe. Restons solidaires.
A feu mes grands parents paternels et maternels, l’amour et la
croyance en Dieu, le respect de la personne humaine, l’honnêteté et l’humilité,
faisaient parti de vos règles de vie. Merci pour votre éducation. Dormez en
paix.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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A tous mes oncles et toutes mes tantes. De crainte d’en oublier, je n’ai
pas cité de nom. Ce travail est le fruit de vos remarques pertinentes et de vos
bénédictions qui n’ont jamais manqué, recevez ici toute ma reconnaissance.
A tous mes cousins et cousines. Seule une union forte et inaltérable
nous fera surmonter tous les obstacles. Que le goût de l’effort et de la volonté
nous guide toujours. J’ai fait ce travail en pensant à vous.
A mesdemoiselle Korotoumou Coulibaly, je te suis infiniment reconnaissant
pour ton soutient sans égal pendant le bout de chemin que nous avons fait
jusqu’ici. Mon souhait est que nous soyons unis dans le bonheur.
A toutes les familles, Touré, Diarra à Bamako et Kayes, Bagayogo à
Kayes, Coulibaly, Malikité, Sogodogo.
Mes Remerciements :A mes maîtres du SAR de l’hôpital GABRIEL TOURE,
Professeur Abdoulaye DIALLO, docteurs Sidi Y TOURE, Mahamane Diango
DJIBO, Broulaye SAMAKE ; merci pour les enseignements reçus. Votre esprit
scientifique votre grande gentillesse et votre disponibilité fond de vous des
maîtres aimés et respectés. Recevez ici ma profonde gratitude.
A mes amis (es) et collègues de la FMPOS : Dr Gaoussou K, Dr
Kéfing K, Dr Sidi T, Dr Penda T, Dr Saley, Dr Amissatou, Dr Jamila, Dr
Boubou D, Dr abdoulaye K, Dr Mamadou D, Dr ousmane C, Dr Hanine K,
Dr Kalil, Dr Ousmane, Dr Diaby, Dr Bayo, Dr N’fal. Sans votre appui et votre
constante disponibilité, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Que tous vos
vœux soient exhaussés. Amen
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
14
A tous les membres du Grin Honronya et à tous mes amis (es). Je vous offre ce travail sur un plateau garni. Considérez le comme le vôtre mes
compagnons de toujours.
A mes aînés médecins du SAR : merci aux Dr Doumbia, Dr Fané,
vous avez été pour nous des grands frères et vous avez guidé mes premiers pas
dans la réalisation de ce travail qui est aussi le votre.
A mes collègues du SAR : Dr Ibrahiim T, Dr Mamadou Z T, Dr Bassaba
K, Dr Koné, Dr Sougané, Dr Mamoud, Dr Touré, Dr Diop, Dr Chritian T, Dr
Ramata, Dr Cathérine, Dr Nadege, Dr Eve.
Nous avons partagé ensemble des bons et aussi de moments difficiles au SAR. Je suis convaincu que notre amitié continuera au-delà de l’hôpital.
A ma très chère collègue N’DIA .F S, votre soutient et votre assistance
tout au long de ce difficile parcours m’ont été d’un réconfort inoubliable.
Recevez ici ma profonde gratitude, que le tout puissant vous procure une
carrière longue et brillante.
A mes cadets : Seydou L, Lamine D, Yacouba H K, Bréhima K, Lassine,
Diadié, Binta, Christian, Sandy, Cissé Bouaré.
Aux majors, aux infirmiers et aux garçons de salles du SAR.
A tout le personnel de l’HGT.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DU JURY :Professeur DIALLO GANGALY
Médecin colonel, Maître de conférence Agrégé de chirurgie viscérale,
Chargé de cours à la FMPOS, Chef du Service de Chirurgie Générale de l’Hôpital Gabriel
TOURE,
Honorable maître,c’est un grand honneur, que vous nous faites en acceptant de présider ce Jury
malgré vos multiples sollicitations.
La spontanéité avec laquelle vous nous avez accepté prouve votre générosité et
votre modestie.
Votre pédagogie à transmettre vos connaissance et vos qualités humaines font
de vous l’un des maîtres les plus appréciés de la faculté.
C h e r M a î t r e , v e u i l l e z a c c e p t e r l ’ e x p r e s s i o n d e n o t r e p r o f o n d e g r a t i t u d e e t t o u t e s n o s c o n s i d é r a t i o n s .
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
17
A NOTRE MAITRE ET JUGE :Docteur MAHAMANE TRAORE
Spécialiste en chirurgie viscérale,
Chargé de cours dans des écoles socio sanitaires,
Cher Maître,
Nous sommes très honorés de vous avoir dans ce jury et de pouvoir bénéficier
de votre apport pour l’amélioration de la qualité de ce travail.
Veuillez accepter cher Maître, nos sentiments de reconnaissance et de respect.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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A NOTRE MAITRE ET CO–DIRECTEUR DE THESEDocteur DJIBO DIANGO
Spécialiste en Anesthésie-Réanimation,
Cher Maître,Vous nous faites un grand honneur en acceptant Codirigé ce travail auquel
vous avez été d’un apport capital.
Nous avons apprécié dès le premier contact vos immenses qualités scientifiques
et humaines. Votre très grande disponibilité et votre complicité avec vos élèves
ne peuvent inspirer que respect et admiration.
Recevez ici cher maître, notre profonde gratitude, que le tout puissant vous procure une carrière longue et brillante.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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A NOTRE MAITRE ET DIRECTEUR DE THESE Professeur ABDOULAYE DIALLO Médecin colonel, Maître de conférence en Anesthésie-Réanimation à la
faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie,
Chef de service d’Anesthésie-Réanimation de l’Hôpital Gabriel TOURE.
Honorable maître, Nous avons admiré vos qualités scientifiques et humaines tout au long de
notre séjour dans votre service.
Vous avez cultivé en nous le sens de l’honnêteté, du travail bien fait et de la
rigueur scientifique. Nous espérons avoir été à la hauteur des responsabilités
que vous nous avez accordées.
Cher Maître, merci d’avoir participé à notre éducation et soyez rassuré que
même l’usure du temps ne parviendra pas à effacer votre souvenir.
Puisse le très haut vous accorder longue vie et réussite dans vos différentes entreprises.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
20
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
21
ACR : Arrêt Cardio-Respiratoire
AG : Anesthésie Générale
AGIV : Anesthésie Générale Intraveineuse
AL : Anesthésie locale
ALR : Anesthésie Locorégionale
ASA : American Society of Anesthesiology
ASP : abdomen sans préparation
ATB : Antibiotique
ATCD: Antécédent
Celo : Celocurine
CES : Certificat d’Etude Spécialisée
Chir : Chirurgie
CHU: Centre Hospitalier Universitaire
COM : Commune
CSTS : Centre de Spécialisation des Techniciens de Santé
Dt : Droit (e)
DD : Décubitus Dorsal
DL : Décubitus latéral
DNSI : Direction National de la Statistique et l’Informatique
DV : Décubitus ventral
ECG: Electrocardiogramme
EI: Evènement Indésirable
EIPC : Ecole des Infirmiers du Premier Cycle
FC: Fréquence Cardiaque
FMPOS : Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie
Fi02 : Fraction inspiratoire en oxygène
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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FR: Fréquence Respiratoire
FRIAA : Feuille de Recueil des Incidents et Accidents d’Anesthésie
g/dl : Gramme par décilitre
GB : Globule Blanc
Gh : Gauche
H : Heure
Hb : Hémoglobine
HISD : Hernie inguino-scrotale Droite
HTA : Hypertension Artérielle
Ht : Hématocrite
IDESA : Infirmier Diplômé d’Etat Spécialisé en Anesthésie
INR : Indice Normalized Ratio
INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
IRM : Imagerie par Résonance Magnétique
IVD : Intra Veineux Direct
J : jour
Kgps : Kilogramme poids
mn : Minute
N2O : protoxyde d’azote
O2 : Oxygène
ORL : Oto-Rhino-Laryngologie
PA : Pression Artérielle
Pb : problème
PO : per opératoire
Rh : Rhésus
RL : Ringer Lactate
Rx : Radiographie
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
: Globule Rouge: Intra Veineux 23
S.A.R : Service d’Anesthésie et de Réanimation
SFAR : Société Française d’Anesthésie Réanimation
SG : Sérum Glucosé
SNG : Sonde Naso-gastrique
SpO2 : Saturation partielle en oxygène
SS : Sérum Salé
SSPI : Salle de Surveillance Post Interventionnelle
SU : Sonde Urinaire
S.U.C : Service des Urgences Chirurgicales
TC : Temps de Coagulation
TCK : Temps Cephaline Kaolin
TP : Taux de Prothrombine
U : urgence
USI : Unité de Soins Intensifs
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
24
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
25
Introduction ……………………………………….
Objectifs ……………………………………………
Généralités………………………………………….
Méthodologie……………………………………….
Résultats…………………………………………….
Commentaires et discussion……………………….
Conclusion………………………………………….
Recommandation………………………………….
Bibliographie………………………………………
Annexes……………………………………………
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
26
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
27
I N T R O D U C T I O N
1. Définitions : L’expression de « l’abdomen aigu » est une destination provisoire
d’un complexe de diverses maladies abdominales qui exige un
diagnostic rapide aussi bien q’une thérapie chirurgicale urgente [1].
En France, Etienne [2] entend par abdomen aigu, des douleurs
abdominales ayant débuté et évoluant depuis moins d’une semaine.
Une coopération étroite interdisciplinaire pendant toute la période
périopératoire est d’une grande importance pour le pronostic de ce syndrome
qui menace potentiellement la vie [1].
Cependant, la chirurgie abdominale est un domaine vaste qui s’étant de la
chirurgie pariétale (cure de hernie, d’éventration), des organes creux (estomac,
grêle, voies biliaires, colon, rectum), pleins (foie, rate, pancréas), à la chirurgie
des cancers intra péritonéaux (résection de nodules de carcinose etc…) [17].
Par conséquent, l’anesthésiste doit avoir une connaissance approfondie sur les
causes et les signes cliniques de cette maladie, sur les mesures diagnostiques et
sur les mesures thérapeutiques [1].
2. Intérêt :
Le but de notre travail sera celui de faire une évaluation prospective
concernant :
l’impact de la réanimation dans la prise en charge des abdomens
aigus à l’HGT,
les conditions et la manière dont sont réalisées les anesthésies dans
le cadre de la chirurgie abdominale d’urgence au SUC de l’HGT,
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
28
d’en observer les complications per-anesthésiques afin d’en
dégager les étiologies, les incidences et les mécanismes.
3. Contexte international et national :
Les urgences en chirurgie digestive constituent une part importante des
activités des services d’urgences. En raison des retentissements de la chirurgie
sur cette zone particulière qu’est la région abdominale, la prise en charge de ces
patients demeure encore complexe et embarrasse toujours le chirurgien et
l’anesthésiste réanimateur.
En 1987 Dargent..J, France [3] a trouvé que l’échographie abdomino-
pelvienne est un examen obligatoire et toujours prioritaire dans la prise en
charge de l’urgence abdominale en dépit des réserves liées à l’existence de faux
positifs ou négatifs.
En 1994 Brower, USA [4], sur 1000 patients consultés pour douleurs
abdominales aiguë, a trouvé 19 étiologies dont 6 chirurgicales (appendicite,
cholécystite aigue, occlusion intestinale, ulcère duodénal, kyste de l’ovaire,
anévrisme).
A Abidjan, en l’an 1990, Ismaïla [5], trouvait que les abdomen aigus
représentent 33,31% des urgences chirurgicales.
A l’hôpital national de Niamey (Niger) [6], une étude analytique et
pronostique des dossiers des patients admis pour syndrome abdominal
chirurgical pendant la période 1997-1998 avait montré que les urgences en
chirurgie digestive représentaient 3,7% des activités du service des urgences
avec un taux de décès de 14,8%.
Au Mali, en l’an 1982, Doumbia [7], en plus de la détermination des
principales causes de d’abdomen aigu (GEU, occlusion, péritonite, appendicite,
traumatismes abdominaux), a souligné les problèmes liés à la réalisation des
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
29
examens complémentaires en urgence et la réanimation post-opératoire des
urgences chirurgicales à l’Hôpital National du point « G ».
Dans le même pays, une étude réalisée en 2000 portant sur « la
problématique de la prise en charge anesthésiologique des urgences
chirurgicales abdominales à l’hôpital du Point ~G~, par M.Sangho [8], trouve
qu’une réanimation péri opératoire de ces types d’affections améliore de façon
remarquable le pronostic ; et que l’anesthésie générale à la Kétamine reste le
protocole de premier choix dans la prise en charge anesthésiologique de ces
urgences.
4. Problématique : [9, 10, 11]
Si en Europe et aux Etats Unis d’Amérique, les avancées ont été
considérables dans la prise en charge anesthésique de patients toujours plus
fragiles porteurs de lésions plus sévères avec une réduction importante de décès
au cours de ces 25 dernières années; de nombreuses études parues dans la
littérature internationale montrent que les pays en voie de développement
notamment ceux au sud du Sahara restent en marge de ces progrès. La pratique
de l’anesthésie y est caractérisée par une indigence en moyens matériels, une
insuffisance en personnels qualifiés, une mortalité et une morbidité
anormalement élevées. Le Mali, pays émergent d’Afrique de l’Ouest n’échappe
malheureusement pas à ce constat.
Ainsi, la meilleure connaissance des capacités de prise en charge et des
insuffisances demeure une attitude logique.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
30
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
31
L E S O B J E C T I F S
Objectif général
Etudier la prise en charge des urgences abdominales chirurgicales en
Anesthésie-Réanimation.
Objectifs spécifiques
Déterminer la fréquence des abdomens aigus chirurgicaux.
Décrire les différentes techniques anesthésiques utilisées dans la gestion de ces types d’urgences au SUC de l’hôpital Gabriel Touré.
Identifier les principaux accidents et/ou incidents survenus en per-anesthésie.
Etudier l’évolution dans le post-opératoire immédiat en Anesthésie-Réanimation.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
32
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
33
I . R A P P E L S A N A T O M I Q U E S E T
P H Y S I O L O G I Q U E S
I.1 Parois abdominales :Elle a un rôle capital dans la physiologie de la ventilation. Ses muscles
sont essentiellement expiratoires : le grand droit avec son insertion pelvienne
fixe, abaisse lorsqu’il se contracte le plastron sterno - costal, réduisant ainsi le
volume thoracique pendant que les muscles obliques et transverses compriment
les viscères abdominaux et par leur intermédiaire repoussent vers le haut les
coupoles diaphragmatiques.
L’innervation de la paroi abdominale se fait par les six (6) derniers nerfs
intercostaux (septième au douzième).
La section des nerfs et des muscles lors de la laparotomie entraîne des effets
néfastes sur la ventilation.
I.2 Le Péritoine :Le péritoine est l’organe incontournable de la chirurgie abdominale : de
par son rôle d’enveloppe, de soutien, de défense et de nutrition des différents
viscères, il est intéressé par les incisions et les drainages éventuels, entraînant
différentes répercussions physiopathologiques.
Vaste séreuse de 1,5 à 2 m2, le péritoine est composé de deux feuillets : un
feuillet pariétal (10 % de la surface), qui couvre la partie interne de la paroi
abdominale et du pelvis, incluant le diaphragme, et un feuillet viscéral (90 % de
la surface), qui recouvre la partie intra-abdominale du tractus digestif, le foie et
la rate, et forme le grand épiploon et le mésentère. Chaque feuillet est constitué
d’une monocouche de cellules mésothéliales aplaties à contours polygonaux.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
34
Sur le plan embryonnaire, ces cellules mésothéliales dérivent du mésoderme,
comme les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins, ce qui leur confère des
propriétés communes avec ces dernières. Elles sont capables d’exprimer à leur
surface membranaire des marqueurs spécifiques qui leur permettent de
provoquer la migration des neutrophiles, de présenter des antigènes aux cellules
immunitaires, et de produire des cytokines, des facteurs de croissance, des
facteurs d’activation et de désactivation du plasminogène tissulaire, etc.
Ces propriétés leur octroient un rôle considérable dans la physiopathologie des
péritonites.
Les cellules mésothéliales péritonéales sécrètent également un liquide visqueux
aux propriétés proches de celles du surfactant, qui contient une petite quantité
de cellules (essentiellement des lymphocytes, des polynucléaires neutrophiles et
des macrophages, qui proviennent du grand épiploon, des cellules mésothéliales
desquamées, et des cellules dendritiques). Ce liquide, à l’état normal d’un
volume d’environ 100 ml, présente essentiellement deux fonctions :
• D’une part, il permet d’assurer le glissement des viscères intra-abdominaux au
cours du péristaltisme ;
• D’autre part, il joue un rôle majeur de défense contre un éventuel inoculum.
En effet, le liquide péritonéal est soumis à un flux constant, de direction
céphalique, qui l’amène vers la région sous diaphragmatique ; dans cette zone,
la couche de cellules mésothéliales est fenêtrée par des orifices directement
reliés au réseau lymphatique, ce qui permet son absorption. [12] Ainsi, il suffit
de quelques minutes pour commencer à nettoyer la cavité péritonéale en cas
d’inoculum. Par ailleurs, la taille des fenêtres diaphragmatiques est modulable,
notamment au cours des processus inflammatoires, ce qui permet, en cas de
besoin, d’augmenter la résorption lymphatique.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
35
Chez l’adulte, le débit sanguin splanchnique total est estimé entre 1 et 2,4 l
min–1. Le péritoine est très richement vascularisé. Il existe un réseau capillaire
très riche et très complexe. Les différentes ramifications assurent, au niveau des
mésos, la vascularisation intestinale, et traversent successivement la séreuse, la
musculeuse et la sous-muqueuse. En cas de dilatation de la cavité intestinale,
ces ramifications artérielles peuvent être étirées et/ou comprimées, ce qui
compromet la vascularisation de la paroi intestinale.
Le réseau lymphatique du péritoine est très étendu et permet, comme pour les
autres organes, de drainer le liquide provenant de l’interstitium.
L’innervation du péritoine est également très riche, et permet de véhiculer des
informations sensitives, ainsi que des phénomènes réflexes lors des agressions
(Tableau I).
Du fait de ses caractéristiques anatomiques, le péritoine se comporte comme
une membrane semi-perméable, ce qui permet un échange bilatéral d’ions et de
liquide : cette propriété, qui concerne essentiellement le péritoine viscéral, est
utilisée lors de la dialyse péritonéale. [13] La capacité d’absorption d’eau est
normalement de 52 ml·h–1, mais elle peut augmenter lors de l’inflammation.
Les substances absorbées sont essentiellement véhiculées via le système porte
(50 %), cave (33 %), et le canal thoracique (17 %).
Enfin, le péritoine est un organe capable d’une grande régénération, même en
cas de résection importante, cette dernière s’effectuant en 4 semaines environ.
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36
Tableau 1 - Innervation de l'abdomen
Niveaux/organes Niveaux rachidiens
Fibres nerveuses efférentes et afférentes
Revêtement
cutané
Xiphoïde D6
Ombilic D10 Nerfs intercostaux
Pubis D12
Muscles Diaphragme C3-C5 Nerf phrénique
Muscles pariétaux D6-L1 Nerfs intercostaux
et
génitoabdominaux
Innervation
sympathique
viscérale
Estomac
Foie/voies biliaires
Pancréas
Rate
D6-D10
D5-D10
D6-D10
D6-D8
Grêle D6-D11 Nerfs
splanchniques
Côlon droit
Côlon gauche et
rectum
Surrénales
D12-L1
L1-L2
D6-L2
Innervation
parasympathique
viscérale
Côlon gauche et
rectum
S2-S3-S4 Nerfs
hypogastriques
Nerf vague
Autres viscères
digestifs
Noyau dorsal
du X
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I I . R A P P E L S S U R Q U E L Q U E S A B D O M E N S
A I G U S C H I R U R G I C A U X
I I . A L E S P E R I T O N I T E S
A.1 DEFINITION :La péritonite est une inflammation du péritoine, le plus souvent secondaire
à une infection, mais qui peut être secondaire à une agression biochimique
(exemple : perforation d’un ulcère duodénal).
Elle est soit primitive ou secondaire, soit diffuse ou localisée.
A.2 ETIOLOGIES:La gravité des péritonites est en grande partie fonction de l’étiologie.
Celles par perforation d’ulcère gastro-duodenal bénéficient en général d’un
excellent pronostic. A l’opposé, les péritonites stercorales par perforation du
grêle et du colon s’accompagnent de multiples complications au niveau
pulmonaire, rénal et hépatique.
Selon le mécanisme, on distingue:
Les péritonites primitives : lorsqu’il n’y a pas de lésion intra
abdominale responsable. Elles sont d’origine hématogène, lymphatique,
transfallopienne ou digestive sans lésion initiale. Elles sont en général mono
microbienne, rare, de traitement médical : il s’agit essentiellement de
streptocoque, pneumocoque ou candida albicans.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
38
Les péritonites secondaires : lorsqu’il existe un foyer intra
abdominal responsable. Elles constituent la très grande majorité des péritonites
et sont elles-mêmes subdivisées en péritonites communautaires (acquises hors
du milieu hospitalier et motifs de l’hospitalisation) et péritonites nosocomiales
(acquises au cours d’une hospitalisation pour une autre raison).
L’inoculation de la séreuse se fait selon deux mécanismes parfois associés :
effraction, à l’occasion de la perforation d’un organe creux (appendicite
perforée, ulcère gastroduodénal, diverticulite compliquée, cancer perforé,
pyocholécyste ou abcès hépatique ouvert dans la cavité abdominale) ; ou
diffusion septique, à l’occasion d’une obturation ou d’une strangulation
intestinale vue tardivement.
En cas de péritonite par perforation, les causes peuvent être réparties en 3
types :
• les péritonites biochimiques ou hypo septiques (type : perforation digestive
haute, gastrique ou duodénale). La perforation libère des produits corrosifs
(acide chlorhydrique dilué, pepsine, bile, suc pancréatique) sur la surface
péritonéale et provoque une brûlure chimique interne.
Initialement peu septique, le liquide d’origine digestive haute se surinfecte, soit
par prolifération de germes préexistant dans la lumière digestive, soit par
passage de germes intestinaux transpariétaux, soit par voie lymphatique.
• les péritonites bactériennes ou septiques (type : perforation digestive
moyenne ou basse, iléale ou colique) ; la perforation libère du liquide fécal ou
iléal irritant, fourmillant de bactéries anaérobies et aérobies dotées
d’endotoxines.
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39
• les péritonites mixtes biochimiques et bactériennes (type : perforation
digestive après nécrose d’une anse intestinale en strangulation prolongée) ; la
perforation est l’aboutissement d’une nécrose pariétale après une période plus
ou moins longue de souffrance vasculaire d’une anse iléale ou colique en état de
strangulation.
Au cours de cette souffrance, une pullulation intraluminale de bactéries aéro- et
anaérobies inattaquables s’est développée. Au moment de la perforation, c’est
un véritable bouillon de culture qui est libéré dans la cavité péritonéale et ce sur
les débris nécrotiques de l’anse.
A.3 PHYSIOPATOLOGIE :Le péritoine a une superficie équivalente à la surface corporelle, mais
n’est épais que d’une couche cellulaire. Cela explique la gravité et la rapidité
d’évolution des péritonites, malgré ses nombreuses facultés qui lui permettent
de lutter contre l’infection.
La péritonite, tout d'abord maladie locorégionale, risque de devenir rapidement
une maladie générale. Cette maladie générale peut évoluer pour son propre
compte, malgré le traitement chirurgical et mettre en jeu le pronostic vital,
d'autant qu'elle survient sur un terrain fragilisé.
Retentissement locorégional : Le péritoine se défend par l'exsudation d'un liquide sérofibrineux
aboutissant à la formation de fausses membranes qui accoleront les viscères à
l'épiploon et à la paroi.
Ces agglutinations, en particulier celles dues au grand épiploon, peuvent, au
début, être responsables de l’exclusion de foyers infectés : abcès dont la rupture
secondaire est toujours possible (péritonite en deux temps).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
40
Les réactions du péritoine à l'infection sont le plus souvent insuffisantes et loin
d'être toutes bénéfiques :
- diffusion septicémique par résorption des germes et de leurs toxines.
- fragilisation des tissus avec risque accru de désunion des sutures
réalisées en milieu septique et des complications infectieuses pariétales (abcès,
éviscérations).
- irritation des terminaisons nerveuses sensitives du péritoine avec
réponse réflexe : au niveau de la paroi abdominale (douleurs et contracture), au
niveau de l'intestin (iléus paralytique avec constitution d'un troisième secteur
liquidien).
D’où la péritonite peut se définir par trois éléments anatomiques :
• un épanchement péritonéal plus ou moins abondant, toujours
septique.
• des altérations du péritoine, épaissi, dépoli, recouvert de fausses
membranes.
• des adhérences qui tentent de localiser l'infection.
Retentissement général :
Le retentissement général est en grande partie lié à l'infection et peut devenir
irréversible d'autant qu'il aggrave des fonctions préalablement altérées :
- collapsus cardio-vasculaire par choc septique et hypo volémie (fuite
plasmatique dans la cavité péritonéale, troisième secteur de l'iléus paralytique).
- défaillance respiratoire par réduction de la course diaphragmatique
(douleurs et distension abdominale), surinfection pulmonaire et oedème
lésionnel, réalisant au maximum le syndrome de détresse respiratoire aiguë.
- insuffisance rénale liée à l'hypo volémie, à l'action directe des toxines
bactériennes.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
41
- altération des fonctions hépatiques avec hépatite aiguë infectieuse.
Ces signes extra abdominaux, qui sont des critères de gravité, peuvent surtout
passer au-devant de la scène, donnant des tableaux cliniques particulièrement
trompeurs.
A.4 ETUDE CLINIQUE :
Les péritonites peuvent prendre, spontanément, de multiples formes qui
obligeraient à passer en revue toute la pathologie abdominale. Toutefois, la
péritonite est un diagnostic clinique et il faut rappeler ici la sémiologie
élémentaire de quelques formes fréquentes et aborder le problème de son
diagnostic en postopératoire.
A.4.1 Syndrome péritonéal:
Indépendamment de l'étiologie, une symptomatologie commune permet
de porter le diagnostic de péritonite : c'est le syndrome péritonéal.
Signes fonctionnels :
• Douleur abdominale : violente, à début brutal. En coup de poignard dont le
malade peut préciser l'horaire.
Elle diffuse rapidement à tout l'abdomen. Son siège et ses irradiations initiales
peuvent avoir une valeur localisatrice.
• Vomissements : inconstants, sont alimentaires, bilieux puis fécaloïdes.
Ils traduisent la diffusion de la péritonite et l'iléus paralytique qui l'accompagne.
• Arrêt du transit : peut être contemporain du syndrome douloureux ; ou
s'installer progressivement, voire succéder à un épisode diarrhéique.
• Antécédents : l’interrogatoire recherche dans les antécédents des signes
permettant d'orienter le diagnostic étiologique : passé ulcéreux, poussées
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
42
douloureuses localisées, infections gynécologiques, prises
médicamenteuses, affections cardio-vasculaires.
Signes physiques :
Un signe physique affirme la péritonite : la contracture abdominale.
Elle se caractérise par : à l’inspection, un aspect rigide rétracté de l’abdomen où
l’on note l’absence (ou la nette diminution) des mouvements abdominaux lors
de la respiration, la saillie sous la peau de façon plus ou moins marquée des
deux muscles grands droits ; à la palpation, une contraction de tous les muscles
pariétaux, intense, rigide, tonique, invincible, permanente et douloureuse.
L’abdomen est défini alors comme ventre de bois. Cette contracture est
rapidement généralisée à tout l’abdomen ; il arrive qu’elle soit encore localisée à
la région du foyer causal lorsque l’examen a lieu très précocement.
Au début : Certains signes peuvent remplacer et précéder la contracture :
- défense : contraction involontaire et réflexe des muscles de la paroi
abdominale se laissant vaincre par la palpation douce et prolongée.
- douleur à la décompression.
- abolition des réflexes cutanés abdominaux.
La percussion peut noter :
- une disparition de la matité pré hépatique (pneumopéritoine).
- une matité des flancs (épanchement intra péritonéal).
- un tympanisme global (iléus paralytique).
Les touchers pelviens :
- explorent le petit bassin et le cul-de-sac de Douglas (puisard de
l’abdomen).
- sont douloureux et peuvent aider à trouver la cause de la péritonite
(appendicite, salpingite, sigmoïdite).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
43
Signes généraux :
Parfois discrets au début, les signes généraux deviennent rapidement
inquiétants, éléments annonciateurs d'une infection grave :
- aspect du malade, avec : faciès altéré, teint gris, marbrures cutanées.
- troubles psychiques.
- fièvre.
- accélération du pouls.
- hypotension artérielle.
- oligurie.
Examens complémentaires :
Les examens complémentaires iconographiques ne doivent en aucun cas
retarder le traitement chirurgical.
L’abdomen sans préparation (ASP) met en évidence une aérogrêlie signe d’un
iléus réflexe et peut mettre en évidence un pneumopéritoine témoin de la
perforation d’un organe creux.
De même, l’échographie et le scanner mettent en évidence un épanchement
intra-abdominal liquidien plus ou moins abondant, et un pneumopéritoine.
Hémogramme, ionogramme, azotémie, groupe sanguin, entre autres, seront
pratiqués pour évaluer le retentissement de l’infection, mais ils ne sont pas
effectués pour confirmer le diagnostic ou déterminer l’étiologie ou encore
orienter l’acte thérapeutique.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
44
Image 1: ASP debout de face, Pneumothorax par perforation d'organe creux [14]
Image 2: Scanner pelvienne [14]
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
45
A.4.2 Perforation d’ulcère gastro - duodénal : Diagnostic :
• Trois notions importantes :
- La perforation peut être révélatrice de la maladie ulcéreuse.
- Les ulcères duodénaux antérieurs se perforent, les ulcères duodénaux
postérieurs saignent.
- Un ulcère gastrique est un cancer, jusqu'à preuve du contraire.
• Le tableau est souvent typique :
- douleur brutale épigastrique.
- irradiation vers la fosse iliaque droite.
- contracture généralisée.
- prise de médicaments ulcérigènes, syndrome ulcéreux ou antécédents
ulcéreux connus.
- pneumopéritoine.
• La septicité du liquide péritonéal est variable :
- perforation sur estomac vide : péritonite chimique, stérile avant la 6e heure
(absence de fièvre), évoluant vers la péritonite infectieuse généralisée.
- perforation sur estomac plein donnant une péritonite infectieuse généralisée
d'emblée.
A.4.3 Péritonite appendiculaire:
Diagnostic :
La péritonite purulente généralisée d'emblée peut être inaugurale et
correspond à une perforation appendiculaire en péritoine libre :
- le début est brutal dans la fosse iliaque droite.
- les signes infectieux sont sévères (fièvre élevée, hyperleucocytose).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
46
- l'examen met en évidence une défense généralisée (voire une contracture)
prédominant dans la fosse iliaque droite.
- les touchers pelviens retrouvent une douleur au niveau du cul-de-sac de
Douglas.
- les radiographies d'abdomen sans préparation montrent très souvent un iléus
réflexe.
La péritonite en deux temps, par diffusion ou perforation secondaire, survient
après une crise appendiculaire ayant régressé.
La péritonite en trois temps est la conséquence d'un abcès péri appendiculaire
rompu dans la grande cavité.
Si le diagnostic de péritonite est facile, celui de son origine appendiculaire peut
l'être moins.
Des formes asthéniques occlusives, pseudo tumorales se rencontrent volontiers
chez les sujets âgés.
A.4.4 Péritonite d’origine colique:
Les péritonites d'origine colique sont celles dont le pronostic est le plus
grave en raison de la septicité du contenu colique, entraînant une péritonite
purulente ou stercorale responsable de signes infectieux généraux majeurs.
La péritonite aiguë généralisée par perforation colique est le plus souvent due à
une complication de la maladie diverticulaire. Elle survient chez l’adulte de plus
de 50 ans. Le sigmoïde est le segment colique le plus fréquemment atteint. Les
péritonites d’origine colique
Peuvent également être liées à une perforation diastatique du colon droit
secondaire à une occlusion du segment d’aval. Là encore, l’interrogatoire peut
noter une histoire de maladie diverticulaire et des antécédents de poussées de
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
47
sigmoïdite aiguë. Le diagnostic en urgence est le plus souvent réalisé par
l’examen tomodensitométrique qui a remplacé le lavement aux hydrosolubles.
Ces conditions septiques doivent faire renoncer à toute anastomose et la
chirurgie des péritonites d'origine colique est en règle générale une chirurgie en
plusieurs temps.
A.4.5 Péritonite postopératoire
À côté de la péritonite secondaire spontanée, d’expression clinique pure
et reconnue, la péritonite survenant au cours de la période postopératoire en
revêtant maintes formes risque de passer inaperçue. La laparotomie antérieure
masque les signes abdominaux de souffrance péritonéale, l’iléus paralytique
postopératoire n’apparaît plus comme un signe physique révélateur.
Les péritonites postopératoires se manifestent par un syndrome d’irritation
péritonéale très variable qui est le plus souvent associé à une fièvre.
Au début, les signes sont principalement digestifs : non reprise du transit,
apparition d’une diarrhée ou d’une hypersécrétion gastrique (volume aspiré par
la sonde gastrique important, supérieur à 1 L/24 h). Dans un deuxième temps,
les signes débordent les fonctions digestives pour emprunter les signes de
souffrance d’autres organes : encéphale, coeur, vaisseaux, poumons, reins.
Devant toutes ces éventualités, il faut savoir, sans perdre de temps, rattacher
ces signes à leur cause première : l’épanchement septique intra-abdominal
postopératoire.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
48
A.4.6 TRAITEMENT :
Le traitement nécessite une collaboration préopératoire, peropératoire et
postopératoire médicochirurgicale.
• Les péritonites secondaires sont des urgences chirurgicales. Seule une
intervention permet une guérison.
• La réanimation ne permet pas la guérison si elle n’est pas associée à un geste
chirurgical, mais elle doit combattre l’hypo volémie et le choc et assurer une
oxygénation tissulaire correcte, supporter les défaillances viscérales, aider à
l’élimination des germes non éradiqués par l’intervention à l’aide d’antibiotiques
et amener une nutrition importante pour corriger les pertes caloriques induites
en cas de péritonites.
I I . B L E S O C C L U S I O N S
B.1. DEFINITION :Le transit intestinal normal se caractérise par :
• péristaltisme efficace ;
• lumière libre.
On appelle occlusion intestinale aiguë toute interruption du transit intestinal
normal. Elle se traduit par un arrêt des matières et des gaz.
B.2. ETIOPATHOGENIE :
Trois mécanismes peuvent créer une occlusion :
L’intestin bouché : obstruction ;
L’intestin étranglé : volvulus ou strangulation ;
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
49
L’intestin paralysé : occlusion inflammatoire fonctionnelle
ou paralytique.
Chacun de ces mécanismes peut porter sur le grêle ou sur le colon seul ou sur
les deux en même temps.
Du point de vue étiologique, 2 groupes d’occlusions doivent être
décrits : celles mécaniques déterminées par un obstacle à la progression du
contenu intestinal et les occlusions non organiques ou fonctionnelles, caractérisées
par une paralysie intestinale réflexe.
Parmi les occlusions mécaniques il faut distinguer les occlusions
par obstruction et celles par strangulation.
Dans le premier cas, sont réunies toutes les situations qui ne comportent
qu’une souffrance vasculaire tardive de l’intestin, alors que dans le deuxième
groupe, la présence de troubles de la circulation intestinale comporte une
évolution plus rapide et péjorative.
La cause de l’occlusion mécanique par obstacle est sur le grêle ou le côlon.
Cet obstacle peut être pariétal (par exemple un cancer colique), intraluminal
(par exemple un iléus biliaire) ou extraluminal (par exemple une bride
postopératoire).
La cause de l’occlusion peut être fonctionnelle, sans obstacle
matérialisé. C’est l’iléus « paralytique ».
Le péristaltisme intestinal s’arrête au contact d’un foyer infectieux (par exemple,
une appendicite ou une péritonite) ou inflammatoire (par exemple, une
pancréatite aiguë). La cause peut aussi être un épanchement de sang intra
péritonéal ou sous péritonéal (par exemple, après une fracture du bassin) ou
lors d’un épisode douloureux intra péritonéal ou rétro péritonéal (par exemple,
une colique hépatique ou une colique néphrétique chez le sujet âgé).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
50
Une occlusion postopératoire peut compliquer toute
intervention intra péritonéale.
C’est la circonstance d’occlusion intestinale aiguë la plus fréquente. Précoce,
dans les premiers jours postopératoires, elle peut être due à une infection intra
péritonéale, un épanchement sanguin intra péritonéal ou rétro péritonéal ou à
des adhérences intestinales. Tardive, dans les mois ou les années qui suivent
l’intervention, elle est essentiellement liée à des adhérences intestinales, à des
brides intrapéritonéales. Après une intervention pour cancer digestif, il peut
aussi s’agir du développement d’une carcinose péritonéale.
Tableau 2: Classification des occlusions intestinales [15]
Classification des occlusions intestinales
Occlusion mécanique
Par obstruction Par étranglement
Extraluminale hernie étrangles brides – adhérences volvulus tumeur abdominale invagination
Paroi du viscère atrésies maladies inflammatoires tumeur
Intraluminale corps étrangers phytobézoards iléus biliaire
Occlusion fonctionnelle
Paralytique
inflammatoire infectieux
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
51
troubles métaboliques
B.3 PHYSIOPATHOLOGIE :Trois éléments sont à prendre en compte dans la physiopathologie de
l’occlusion intestinale : la distension intestinale, les troubles de la
microcirculation et les altérations des secteurs hydriques de l’organisme
(schéma).
. Distension intestinale :
La distension de l’intestin grêle représente un des points importants de la
physiopathologie de l’occlusion. En effet, le contenu intestinal qui stagne en
amont de l’obstacle provoque une dilatation de la lumière intestinale qui
progressivement s’accroît, entraînant la poursuite des sécrétions, puis la
diminution de la réabsorption liquidienne.
L’augmentation de la distension est liée à la présence de gaz, due à la fois à
l’ingestion de l’air dégluti et à la fermentation du contenu intestinal stagnant.
Du fait de la tension croissante sur la paroi intestinale, la capacité de
réabsorption s’arrête, l’organisme séquestrant d’importantes quantités d’eau,
d’électrolytes et de protéines dans le tube digestif.
Ghe
Bas
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
52
. Troubles de la microcirculation :
La persistance de la distension intestinale entraîne un blocage de la
microcirculation et donc une hypoxie avec possible nécrose de la muqueuse. La
distension intestinale croissante provoque la diminution progressive de la
pression partielle d’oxygène de la paroi intestinale, d’où une carence
énergétique de cette paroi avec une paralysie de la couche musculaire lisse,
aggravant d’autant la distension initiale. L’insuffisance d’apport d’oxygène par
distension de la paroi intestinale va produire un oedème pariétal puis des
manifestations inflammatoires nécrotiques voire perforatives. L’intestin altéré par
l’hypoxie et la protéolyse intracellulaire va produire un facteur myocardo
-dépressif, occasionnant la diminution de la contractilité du muscle
myocardique, et provoquer une vasoconstriction dans le territoire splanchnique
ce qui accroît d’autant l’hypoxie intestinale.
. Altération des secteurs hydriques de l’organisme :
Dans des conditions physiologiques, le tractus gastro-intestinal produit 5
à 6 L de sécrétions digestives par 24 h, 90 % d’entre elles étant réabsorbées.
Avec l’arrêt de la réabsorption, se développent d’importantes « pertes » de
liquides et d’électrolytes qui stagnent dans la lumière intestinale. L’adulte
présentant une grande surface péritonéale, la déperdition liquidienne serait de
l’ordre de 4 L pour un oedème du péritoine dont l’épaisseur augmenterait de 2
mm. Une distension ultérieure de l’intestin entraîne également l’augmentation
de la pression dans la cavité abdominale avec une diminution de la perfusion de
l’artère mésentérique supérieure et de la veine porte ainsi que du débit
cardiaque.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
53
Image 3: Péropératoire, grêle plat - grêle dilaté [16]
Enfin, la distension intestinale occasionne la surélévation du diaphragme avec
une limite de la fonction d’expansion pulmonaire.
Ces différents mécanismes physiopathologiques aboutissent à une séquestration
liquidienne intra-abdominale et à la formation d’un « troisième secteur »
liquidien constitué aux dépens de la masse liquidienne circulante.
Une hypo volémie relative est donc la conséquence finale de l’occlusion avec
l’évolution vers le choc hypovolémique et l’insuffisance rénale fonctionnelle.
Concernant l’équilibre acido-basique et électrolytique, il est à souligner qu’il
s’agit, surtout dans les cas d’occlusion haute avec vomissements incoercibles,
d’une acidose hypokaliémie et hypochlorémique.
Ainsi, l’occlusion intestinale génère une redistribution, qui peut être importante,
des secteurs liquidiens de l’organisme pouvant évoluer vers un tableau de choc
hypovolémique.
B.4 ETUDE CLINIQUE :
L’occlusion intestinale est un syndrome qui relève de causes multiples.
Elle se définit comme l’arrêt plus ou moins complet du transit intestinal et pose
des problèmes diagnostiques en raison d’une sémiologie polymorphe.
Quatre symptômes (classique carré de l’occlusion) constituent le point commun
de tous les syndromes occlusifs.
Ils s’agencent de façon variable en fonction des différents mécanismes et des
différentes causes de l’occlusion :
- les douleurs abdominales,
- les vomissements,
- l’arrêt des matières et des gaz,
- le météorisme abdominal.
B.4.1 Circonstances de découverte :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
54
Si 4 signes sont caractéristiques de l’occlusion intestinale aiguë, en fait un
seul d’entre eux doit faire évoquer le diagnostic. Ce sont :
• la douleur abdominale, symptôme le plus précoce, d’apparition brutale ou
progressive ; elle peut être permanente ou à type de colique paroxystique ;
• les nausées et vomissements, parfois absents, qui peuvent être incoercibles et
fécaloïdes à un stade tardif ;
• l’arrêt des matières et des gaz, symptôme tardif en cas d’obstacle sur le grêle ; c’est
essentiellement l’arrêt des gaz qui a une valeur diagnostique ;
• le météorisme abdominal, inconstant, qui peut être diffus à tout l’abdomen ou
bien localisé et asymétrique. Il peut être immobile ou animé d’ondulations
péristaltiques.
B.4.2 Examen clinique :L’interrogatoire est primordial dans l’établissement du diagnostic et dans
la recherche de l’étiologie (antécédents chirurgicaux en particulier).
• L’examen clinique apprécie d’emblée l’état général du patient avec notamment
l’existence d’une déshydratation extracellulaire (asthénie, tachycardie,
hypotension, oligurie, pli cutané…), d’un état de choc (marbrures cutanées,
cyanose, pincement de la pression artérielle…).
La recherche de signes généraux permet ainsi d’apprécier le retentissement
général de l’occlusion. La prise de la température est systématique. L’existence
d’une fièvre oriente l’étiologie mais peut être également un élément de gravité.
• L’inspection note l’intensité du météorisme qui peut être absent dans les
occlusions dites hautes (jéjunum, duodénum), son caractère diffus ou localisé,
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
55
la présence d’ondulations péristaltiques traduisant une lutte contre un obstacle
mécanique.
• La palpation apprécie l’existence éventuelle d’une souffrance intestinale
(empâtement localisé, défense abdominale voire contracture) et comporte un
examen soigneux des orifices herniaires à la recherche d’une hernie étranglée,
en particulier crurale, de diagnostic difficile chez les patients obèses.
La pratique de touchers pelviens (toucher rectal, toucher vaginal) complétera
cet examen abdominal.
B.4.3 Examens complémentaires :
Radiologie standard :
Trois cliches d’abdomen sans préparation (ASP) sont demandes.
Le cliché d’ASP face, debout met en évidence les images qui caractérisent
une occlusion intestinale : image hydro - aerique faite de niveaux
liquides horizontaux, surmontés d’une bulle ou d’un arceau clair (gaz),
témoin de la distension gazeuse et liquidienne.
Le cliché d’ASP face, couche apprécie le calibre des anses, l’aspect du
plissement muqueux, l’épaisseur, et la topographie des images comme
sur le cliché debout.
Le cliché d’ASP centré sur les coupoles doit éliminer un pneumopéritoine qui
traduirait une complication de l’occlusion (perforation).
Les niveaux hydro-aeriques en fonction de l’aspect de leur topographie
orientent vers une occlusion du grêle ou du colon.
Echographie abdominale :Cet examen est peu réalisé en pratique, car il est habituellement rendu
difficile par la distension et/ou la présence de liquide dans les anses.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
56
Tomodensitométrie abdomino - pelvienne :Le scanner abdomino - pelvien avec injection est aujourd’hui l’examen clé
dans l’occlusion intestinale, des lors que la sémiologie clinique n’impose pas
une intervention chirurgicale d’emblée.
Le scanner réalisé est initialement sans injection (passage à blanc) puis avec
injection s’il n’existe pas d’insuffisance rénale.
Il est souvent couplé à un lavement aux hydrosolubles (intérêt dans les
occlusions coliques).
Examens biologiquesLes examens faits en urgence (numération globulaire avec formule sanguine,
ionogramme sanguin avec urémie, créatininémie, amylasémie, crase sanguine)
sont utiles pour apprécier le retentissement général de l’occlusion et peuvent
être nécessaires à l’anesthésiste si une intervention chirurgicale doit être
décidée.
B.4 TRAITEMENT :Les données de la physiopathologie expliquent les principes
thérapeutiques. Si le traitement médical permet une équilibration hydro-
électrolytique et une décompression intestinale, le traitement chirurgical vise à
supprimer l’obstacle et à pratiquer l’exérèse des segments intestinaux dévitalisés
ou ceux responsables de l’occlusion.
Traitement médical :Il est débuté rapidement tout en sachant qu’il ne doit en aucune manière
retarder l’acte chirurgical notamment dans les cas d’occlusion par strangulation.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
57
Il s’agit essentiellement :
D’antalgiques antispasmodiques, soulagent le patient et ne cachent pas la
symptomatologie clinique ;
De rééquilibration hydro - électrolytique et hémodynamique, qui corrige la
séquestration liquidienne dans le tube digestif ;
D’aspiration digestive, en pratique peu employée, elle supprime les
vomissements, quantifie la spoliation et précise les prescriptions hydro -
électrolytiques tout en luttant contre la distension et de ce fait la stase
veineuse qui aggrave d’autant la souffrance de l’intestin occlus.
D’antibiothérapie.
Traitement chirurgical: Il se fait sous anesthésie générale, en évitant que faire ce peut l’anesthésie
par inhalation (si non la faire avec une oxygénation correcte sous intubation et
aspiration digestive continue).
Le traitement chirurgical dépend de la localisation de l’occlusion, l’étiologie
exacte ne pouvant pas toujours être précisée en préopératoire. Il s’efforce de
déterminer la cause de l’occlusion, de la traiter et d’apprécier la vitalité du grêle
occlus.
I I . C T R A U M A T I S M E A B D O M I N A L
En cas de traumatisme fermé de l’abdomen, l’examen recherche la trace
d’une contusion sur les téguments, l’existence d’un épanchement intra
péritonéal liquidien (sang : hémopéritoine, ou liquide digestif : péritonite) ou,
plus rarement, aérique (pneumopéritoine). Liquidien, il se traduit par une
douleur abdominale à irradiations scapulaires, un hoquet, une augmentation du
volume de l’abdomen, une défense, un iléus réflexe.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
58
La matité des flancs chez un patient en décubitus dorsal et la douleur du cul-de-
sac de Douglas au toucher rectal sont de très bons signes mais traduisent la
présence d’un épanchement de volume important. L’épanchement aérique peut
exceptionnellement être diagnostiqué par la percussion de l’aire hépatique avec
disparition de la matité physiologique.
Deux examens sont fondamentaux devant une contusion, même isolée, de
l’abdomen : la radiographie thoracique (recherche de fractures, d’un
hémothorax associé) et l’échographie abdominale.
Celle-ci est très sensible dans le diagnostic d’hémopéritoine, même de petite
taille, et elle permet accessoirement de diagnostiquer des lésions des organes
pleins (foie, rate, pancréas, rein). D’autres examens peuvent être utiles : l’ASP
(peu contributif), et le scanner (thorax, abdomen, pelvis) qui est très sensible
dans le diagnostic d’hémopéritoine et de lésions des organes pleins mais qui
impose le transport d’un blessé hémodynamiquement stable jusqu’au lieu de
l’examen, ce qui n’est pas toujours réalisable.
Il faut adresser en milieu hospitalier tout patient victime d’une plaie de
l’abdomen, même minime.
En effet, il est impératif de savoir si la plaie est ou non pénétrante car cela
guidera le choix thérapeutique.
La pénétration est parfois évidente lorsque, par la plaie, sortent des viscères
(épiploon, grêle, côlon), du sang ou du liquide digestif. Mais il est des cas plus
difficiles où l’orifice est de petite taille, ne permettant pas une bonne exposition
du fond de la plaie. C’est dans ces cas qu’il faut explorer la plaie sous anesthésie
locale au bloc opératoire.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
59
I I I . P R I N C I P E S G E N E R A U X D E
L ’ A N E S T H E S I E R E A N I M A T I O N E N
C H I R U R G I E A B D O M I N A L E
La chirurgie abdominale est souvent considérée par l’anesthésiste
réanimateur comme la spécialité chirurgicale de base : c’est le plus souvent dans
ce type de chirurgie qu’il a fait son apprentissage ; c’est celle que tous doivent
connaître et pouvoir pratiquer. En réalité cette chirurgie présente de multiples
facettes et les techniques d’anesthésie réanimation qu’elle implique se sont
modifiées au cours des dernières années.
1 . L E S G E S T E S C H I R U R G I C A U X E T L E U R S R É P E R C U T I O N S
1.1 Les incisions :La totalité des viscères de l’abdomen peut être abordée par des incisions
variées des parois de l’abdomen. Depuis le développement des indications de
coeliochirurgie, certaines incisions sont de moins en moins utilisées, car
délabrantes, tant sur le plan esthétique que fonctionnel ; de plus, les suites
postopératoires de la coeliochirurgie sont plus simples et plus courtes. [17]
Les incisions se doivent de respecter le plus possible l’architecture de la paroi
abdominale : on préfère sectionner les aponévroses plutôt que les muscles, et si
cela n’est pas possible, on essaie de cheminer entre les fibres musculaires plutôt
que de les sectionner.
Nous ne nous intéressons, dans cet exposé, qu’aux incisions antérieures de
l’abdomen, qui se regroupent en trois types : verticales, obliques, et
transversales.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
60
Incisions verticales : Les plus utilisées sont les laparotomies médianes : elles ont l’avantage
d’être simples à réaliser, peu hémorragiques, faciles à agrandir et à refermer, et
d’épargner les masses musculaires et les fibres nerveuses puisqu’elles passent
par la ligne blanche abdominale. Elles comportent malgré tout un risque
d’éventration postopératoire supérieur aux autres incisions. [18] En fonction du
site de l’incision, on parle de laparotomie médiane sus ombilicale (entre la
xiphoïde et l’ombilic), « à cheval sur l’ombilic » (où le contournement de celui-
ci se fait par la gauche pour éviter l’insertion du ligament rond), ou sous
ombilicale (entre l’ombilic et le pubis) ; en cas d’extension de la laparotomie du
pubis au sternum, on parle de laparotomie médiane xiphopubienne.
La laparotomie sus ombilicale entraîne des répercussions importantes sur le plan
respiratoire, avec une amputation de la capacité vitale (CV). [19]
Incisions obliques : Elles sont surtout utilisées pour la chirurgie des organes de l’étage sus -
méso colique. L’incision en ogive bi sous-costale de Leclerc est utilisée pour la
chirurgie gastrique, pancréatique, et hépatique.
Incisions transversales Elles peuvent être pratiquées à tous les étages de l’abdomen et
sectionnent les fibres charnues du grand droit ou l’aponévrose des muscles
larges en dehors. Elles entraînent classiquement moins d’éventrations que les
laparotomies médianes, mais les séquelles motrices et sensitives sont plus
fréquentes.
Parmi elles, nous pouvons citer l’incision transverse droite para ombilicale,
réservée pour la réalisation des colectomies droites, l’incision transversale sus
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
61
-pubienne de Pfannenstiel utilisée en chirurgie gynécologique et dont il existe
de nombreuses variantes, qui toutes cependant respectent les fascias
musculaires, et l’incision de Mac Burney qui est utilisée pour l’abord de la
région cæcale (appendicectomie par mini laparotomie).
1.2 Les drainages abdominaux :On distingue différents types de drainage, mais tous ont les mêmes objectifs.
Drainage de la paroi abdominale :Il est utilisé pour prévenir l’apparition d’un hématome de paroi du fait de
l’existence d’un pannicule adipeux important, prévenir la formation d’un abcès
de paroi en cas d’intervention septique, ou protéger la mise en place de matériel
prothétique lors d’une chirurgie de réfection pariétale : [19] on utilise alors des
drains multi perforés aspiratifs type Redon, éventuellement associés à des
pansements compressifs en cas de décollements importants de la paroi. Leur
indication est bien précise, et leur mise en place diminue l’incidence des
complications et la durée des suites postopératoires. [20]
Drainage de la cavité abdominale :Son objectif est d’évacuer toute substance indésirable susceptible
d’entraîner des complications suppuratives qui peuvent rester localisées, ou
évoluer vers une dissémination systémique. [21]
Ces drainages doivent être surveillés de manière attentive : aspect et
quantité du liquide, comptabilisation des pertes en vue d’un bilan entrées-
sorties. Des bilans biologiques peuvent être utilisés pour affiner le diagnostic
d’une complication (hématocrite, dosages enzymatiques, bactériologie,
ionogramme, pH, etc.) ; les renseignements procurés par les drains sont
importants (hémorragie, infection, lâchage anastomotique, etc.).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
62
Le trajet du drain doit être le plus court possible, et lorsqu’il n’est plus
productif, il doit être mobilisé et retiré progressivement.
L’ablation d’un drain se fait au bout de quelques jours, en fonction de sa
localisation et du débit des liquides drainés ; lorsqu’il est en sentinelle devant
une anastomose digestive, il peut rester en place plus longtemps (jusqu’à 8 j), le
temps que celle-ci cicatrise.
Bien que très utile à certains égards, la mise en place d’un drainage de la cavité
abdominale est de moins en moins systématique, en raison des complications
qu’elle peut entraîner.
En effet, du fait des propriétés du mésothélium péritonéal et du grand
épiploon, le drain peut être rapidement exclu à cause de la présence de fausses
membranes, [22] ou bien être responsable d’hémorragie ou de fistule du fait
d’une érosion progressive des vaisseaux ou des organes creux situés à
proximité. [23] Il a même été décrit des cas d’ensemencement métastatique à
distance, le long du trajet du drain lors de la chirurgie carcinologique [24].
Par ailleurs, la mise en place d’un drainage peut être contre indiquée chez
certains patients, du fait du terrain sous-jacent (cirrhotique par exemple), celui-
ci pouvant favoriser la survenue de complications [25].
1.3 Aspiration digestive :L’intérêt de l’aspiration digestive postopératoire est là aussi de plus en
plus remis en cause : l’évolution des techniques chirurgicales, moins invasives,
et de la réhabilitation postopératoire des patients y est pour beaucoup. [26]
Les avantages avancés d’une aspiration gastrique postopératoire étaient de
prévenir la survenue de nausées et vomissements postopératoires (NVPO), et
d’éviter un éventuel lâchage des anastomoses digestives en limitant leur
distension ; en fait, il s’avère que l’incidence des complications postopératoires
est bien plus fréquente chez les patients porteurs d’une sonde d’aspiration
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
63
nasogastrique, [27] ce qui fait que la majeure partie des équipes réserve son
utilisation aux interventions longues, qui peuvent nécessiter une ventilation
prolongée en postopératoire.
La sonde est en général introduite au cours de l’intervention chirurgicale, après
l’intubation orotrachéale des patients ; sa mise en place est parfois malaisée, et
un contrôle radiologique s’avère indispensable en cas d’utilisation de la sonde
comme vecteur permettant l’injection de médicaments ou de liquide lors de la
nutrition entérale. Des accidents peuvent survenir lors de la pose : ils sont
exceptionnellement graves (perforation oesophagienne, pneumothorax,
perforation cardiaque ou de la base du crâne, etc.), mais les ulcérations
muqueuses compliquées d’hémorragie sont fréquentes, provoquées par une
irritation directe de la sonde au contact de la muqueuse (moins fréquente si on
utilise une sonde siliconée) et/ou par une oesophagite favorisée par le reflux de
liquide gastrique.
2 . L E S S P É C I F I C I T É S D E S U R G E N C E S D I G E S T I V E S
2.1 Déficits hydro-électrolytiques :
Que le tableau clinique évoque une occlusion intestinale ou une
péritonite, ces affections, à des degrés variables, sont responsables d'une
déshydratation et d'une hypo volémie dont la correction s'impose avant
l'induction anesthésique. L'arrêt du transit, conséquence de l'occlusion, ou
mécanisme réflexe secondaire à une péritonite, modifie les capacités
fonctionnelles d'absorption et de sécrétion de la paroi intestinale entraînant une
accumulation de liquide en amont de l'obstacle. Ce stockage de sécrétions élève
la pression endocavitaire, conduisant à une stase vasculaire, puis à un œdème et
une anoxie de la paroi intestinale. Ce troisième secteur est majoré par la
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
64
réaction péritonéale primitive (s'il s'agit d'une péritonite primitive) ou
secondaire à une occlusion.
Très schématiquement, les sécrétions quotidiennes de l'appareil digestif (8 à
10 litres d'eau et 700 mmol de sodium) mettent en mouvement une partie
importante du pool hydrique et sodé de l'organisme [28]. Les sécrétions
digestives au-dessus du pylore sont classiquement isotoniques, acides, à
prédominance chlorée (2 Cl- pour 1 Na+) ; au-dessous du pylore, elles sont
basiques à prédominance sodée (2 Na+ pour 1 Cl-). On comprend que les
pertes dues à des vomissements ou à une aspiration gastrique sont pauvres en
sodium et responsables d'un tableau de déshydratation extracellulaire puis
intracellulaire avec une alcalose métabolique, hypokaliémie et hypochlorémie.
Les pertes par diarrhée et les séquestrations des occlusions du grêle conduisent
à une déshydratation extracellulaire avec hypo volémie, acidose métabolique
masquant une hypokaliémie. Si ces tableaux biologiques sont schématiques, ils
peuvent s'associer (diarrhée accompagnée de vomissements, conduisant à une
déshydratation massive avec un pH parfois normal), ou être d'interprétation
plus délicate en cas d'apport d'eau pure ou de liquide hypotonique responsable
d'une hyperhydratation cellulaire.
2.2 La chirurgie digestive est contaminante :
La chirurgie digestive est une chirurgie contaminante qui peut,
secondairement, être responsable d’infections intrapéritonéales et pariétales.
En dehors du traitement chirurgical des urgences digestives, le traitement
antibiotique (antibioprophylaxie pour une occlusion intestinale avant les
constatations chirurgicales, antibiothérapie curative vraie devant un tableau de
péritonite) fait partie intégrante de la prise en charge thérapeutique globale du
patient. De plus, la rapidité de la mise en œuvre de ce traitement antibiotique et
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
65
son efficacité dès le moment de la chirurgie conditionne le pronostic [29]. La
mise en route du traitement antibiotique est donc une urgence thérapeutique, et
le choix des agents antibactériens est le plus souvent empirique, car non
soutenu dans un premier temps par des constatations bactériologiques. Il est
donc de première importance de garder à l'esprit la composition bactérienne
normale du tube digestif et de connaître a priori les souches bactériennes les
plus fréquemment isolées au cours des péritonites communautaires,
postopératoires et nosocomiales.
À l'étage sus-mésocolique (œsophage, estomac, duodénum et grêle
proximal), la concentration bactérienne est faible (de l'ordre de 104 bactéries par
mL) du fait du caractère acide des sécrétions digestives. Les principales souches
bactériennes sont représentées par les streptocoques -hémolytiques, les
levures (candida albicans en cas d'ulcère gastrique), les lactobacilles et les
bactéroïdes. Cependant, le rapport entre bactéries anaérobies et aérobies est
faible.
À l'étage sous-mésocolique (grêle distal et côlon), la concentration
bactérienne est plus élevée de l'ordre de 1012 par gramme de selles,
principalement composée d'entérobactéries, d'entérocoques et de bacilles
anaérobies (le rapport anaérobie/aérobie est de l'ordre de 1 000). Cette flore
dite normale se modifie selon la pathologie chirurgicale en cause. Par exemple,
la bile, normalement stérile peut être contaminée par la flore duodéno - jéjunale
en cas d'obstruction biliaire.
Les souches bactériennes isolées au cours des péritonites
communautaires diffèrent de celles retrouvées au cours des péritonites
postopératoires ou nosocomiales (acquises à l'hôpital sans relation obligatoire
avec une intervention chirurgicale antérieure). Autrement dit, le traitement
antibiotique empirique devra être différent en fonction du cadre nosologique.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
66
Mosdell et al. [30] ont étudié la flore bactérienne de 480 péritonites
communautaires. La culture était positive dans 294 cas, et 781 bactéries ont été
identifiées démontrant le caractère poly microbien de ces péritonites (tableau 3) .
Un tiers des bactéries isolées était anaérobie. Parmi les bactéries aérobies, E.
coli vient en tête avec 37 % des souches isolées. Le staphylocoque et les levures
sont exceptionnellement trouvés, 6 et 2 % respectivement.
La flore bactérienne observée au cours des péritonites nosocomiales et
postopératoires est le plus souvent poly microbienne [31 ; 32 ; 33] (tableau 4) .
Par rapport aux péritonites communautaires, les germes anaérobies sont
rarement trouvés (7 contre 54 %). Ceci pourrait s'expliquer par la prescription
d'antibiotiques antianaérobies lors de l'antibioprophylaxie de l'intervention
initiale [34]. Les germes aérobies sont majoritairement retrouvés avec une
prédominance pour les Gram négatifs (60-70 %), essentiellement E. coli. Parmi
les Gram positifs, les entérocoques sont les plus fréquents, mais il faut noter la
forte proportion de staphylocoques. Enfin, le caractère résistant de souches
isolées lors des péritonites postopératoires est à mentionner, car modifiant la
stratégie thérapeutique.
- La concentration bactérienne gastrique augmente en cas de
prise de médicament antiacide ou d'hémorragie digestive haute.
- La vasoconstriction et l’hypoxie tissulaire altèrent les
mécanismes de défense immunitaire et favorisent le développement des
complications septiques.
- L’hypothermie périopératoire provoque une vasoconstriction
tissulaire, diminue l’efficacité des leucocytes polymorphonucléaires et
ralentit la cicatrisation. La prévention de l’hypothermie peropératoire
diminue de façon significative le risque d’infection pariétale.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
67
- L’administration périopératoire d’une haute concentration en
oxygène (FiO2 = 70-80 %) améliore l’oxygénation tissulaire et génère
des radicaux libres potentiellement bactéricides. Il en résulte une
diminution de l’incidence des infections de paroi.
- Enfin la réduction du péristaltisme du grêle (comme dans les
occlusions à une phase avancée) accroît la pullulation microbienne.
[28]
Tableau 4. Bactéries isolées au cours des péritonites nosocomiales d'après [32] et postopératoires d'après [31 ; 33] .
Germes Péritonites Péritonites Péritonites
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Tableau 3. Bactéries isolées au cours des péritonites communautaires, d'après [30].
Bactéries aérobies(n = 539) % Bactéries anaérobies
(n = 242) %
E. coli 37 Bacteroides fragilis 54Streptococcus 14 Pseudomonas 10 Klebsiellia 9 Enterococcus 6 Staphylococcus 6 Enterobacter 3 Candida 2
Sur 480 péritonites aiguës communautaires étudiées, 294 cultures péritonéales ont été positives, isolant 781 bactéries.
68
nosocomiales [32] postopératoires [31] postopératoires [33]Aérobies Enterococcus 31 52 68Enterobacter 21 7 7Staphylococcus 21 30 20E. coli 17 40 39Streptococcus 17 18 10Anaérobies 7 6 7Levures 41 9 2
Les résultats sont exprimés en pourcentage des germes trouvés lors de la culture des prélèvements péritonéaux peropératoires.
2.3 Chirurgie abdominale et fonction respiratoire : Les perturbations de la fonction respiratoire dans les suites de la
chirurgie abdominale sont pratiquement constantes, survenant même chez les
sujets antérieurement sains. Ces modifications sont plus liées au siège de
l’incision qu’a l’intervention réalisée : le retentissement respiratoire « normal »
de la chirurgie abdominale est d’autant plus important que l’incision est haute,
près du diaphragme.
La chirurgie abdominale sus-mésocolique entraîne un syndrome restrictif
pulmonaire post-opératoire. Ces modifications respiratoires peuvent
s’accompagner d’une hypoxie qu’il faut corriger.
Dans le traitement et la prévention de cette hypoxie, la mobilisation et le lever
précoces, la kinésithérapie respiratoire et l’analgésie post-opératoire, surtout par
voie péridurale, occupent une place importante [36, 37].
La mobilisation précoce est facilitée par toutes les thérapeutiques qui réduisent
l’hyperalgésie postopératoire.
2.4 La chirurgie digestive s’accompagne d’un iléus post-opératoire [38] :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
69
Cet iléus doit être pris en considération, car il retarde la réalimentation
postopératoire.
Or, le jeûne post-opératoire prolongé accentue la balance azotée négative et
contribue à la dénutrition post-opératoire. Les durées d’hospitalisation et de
convalescence, ainsi que l’asthénie post-opératoire, s’en trouvent augmentées. Il
faut donc raccourcir cette période d’iléus post-opératoire.
La physiopathologie de l’iléus post-opératoire (IP) est multifactorielle :
- L’activation de réflexes inhibiteurs à points de départ somatique (incision et
plaie péritonéale) ou viscéral (tube digestif, rétropéritoine) et les manipulations
chirurgicales intestinales constituent des facteurs étiopathogéniques importants.
- La réaction inflammatoire locale contribue également à l’IP. L’activation
des leucocytes polymorphonucléaires et la production de prostaglandines
interviennent dans la pathogenèse de l’IP. Les manipulations intestinales
peuvent altérer la perméabilité de la muqueuse intestinale et ainsi permettre la
résorption de facteurs d’origine bactérienne qui amplifieraient l’action des
médiateurs inflammatoires. Enfin, l’infiltration oedémateuse des parois
intestinales secondaire à un excès de perfusions intraveineuses prolongerait
également la durée de l’IP.
- L’activation sympathique déprime la motricité gastro-intestinale.
L’hyper sympathicotonie post-opératoire constitue par conséquent un facteur
contribuant à l’IP.
- Enfin, les opiacés inhibent le transit gastro-intestinal par activation de
récepteurs opiacés de type µ au niveau des plexus myentériques intestinaux
d’Auerbach. L’implication des récepteurs opiacés spinaux et supra spinaux
semble mineure.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
70
La durée de l’IP dépend de la sévérité du traumatisme
chirurgical. Elle est plus longue après chirurgie colique. Il faut
savoir que l’IP peut se développer après toute chirurgie, y
compris la chirurgie extra péritonéale comme des arthroplasties
des membres inférieurs.
La technique la plus efficace pour bloquer les réflexes inhibiteurs est sans
conteste l’analgésie péridurale utilisant des anesthésiques locaux. Il est essentiel
que le cathéter péridural soit positionné au centre des dermatomes concernés
par l’incision chirurgicale (péridurale thoracique).
La réaction inflammatoire peut être atténuée en minimisant le
traumatisme chirurgical, notamment grâce à l’approche cœlioscopie et en
administrant des médications anti-inflammatoires comme les AINS (anti-
prostaglandine), la lidocaïne par voie intraveineuse (inhibition de l’activation
des leucocytes polymorphonucléaires) [39, 40], voire la kétamine.
Les morphiniques doivent être administrés avec parcimonie. L’effet
inhibiteur des morphiniques peropératoires sur le transit intestinal ne s’exerce
que pendant la durée opératoire. Cet effet inhibiteur de courte durée ne paraît
donc pas avoir un impact clinique significatif.
2.5 La chirurgie digestive augmente le risque de nausées et vomissements post-opératoires :
Les nausées et vomissements post-opératoires figurent parmi les plaintes post-
opératoires les plus fréquentes. Outre l’inconfort qu’ils entraînent, ils retardent
la récupération post-opératoire et prolongent la durée d’hospitalisation.
L’étiopathogénie des nausées et vomissements postopératoires est
multifactorielle. La chirurgie digestive est le point de départ de réflexes activant
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
71
le centre CTZ du tronc cérébral. Des substances émétogènes (5-HT) sont
libérées au cours des manipulations du tube digestif, notamment en cas
d’ischémie focale de la muqueuse intestinale. Enfin, les morphiniques induisent
fréquemment des nausées et vomissements. Ces symptômes méritent notre
attention, car ils empêchent une alimentation orale précoce.
Différentes mesures peuvent être prises pour réduire l’incidence des
nausées et vomissements post-opératoires [41].
- Plusieurs médications se sont montrées efficaces pour prévenir et traiter
ces complications : les antagonistes de 5-HT3 (famille des sétrons), le
dropéridol, la dexaméthasone. Ces médications ont par ailleurs un effet
additif en cas d’association(s).
- Anesthésie au propofol.
- Abstention de protoxyde d’azote.
- Administration périopératoire d’oxygène à une FiO2 de 70 à 80 %.
- Techniques d’analgésie diminuant la consommation post-opératoire de
morphiniques, notamment les analgésies locorégionales.
3 . S P É C I F I C I T E S D E L ’ A N E S T H E S I E R E A N I M A T I O N E N C H I R U R G I E A B D O M I N A L E D ’ U R G E N C E
L’anesthésie pour la chirurgie digestive fait rarement l’objet d’un chapitre
dans les traités d’Anesthésie Réanimation. Pourtant, la prise en charge
anesthésique optimale périopératoire des patients bénéficiant de cette chirurgie
influence leur récupération, leur convalescence, voire leur morbidité
postopératoire.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
72
Les urgences abdominales recouvrant un vaste secteur nosologique, à
l'évidence, la prise en charge anesthésique des différentes pathologies observées
n'est pas stéréotypée, et il n'est pas question dans ce chapitre de décrire toutes
leurs particularités. En se focalisant sur les occlusions et les péritonites, un
certain nombre de points communs peut cependant être dégagé, qui feront
l'objet d'une mise au point.
Quoi qu'il en soit, deux caractéristiques doivent être d'emblée mises en
avant. D'une part le diagnostic, l'évaluation de l'état du patient et la mise en
route sans retard de la réanimation préopératoire devront être menés de front,
et d'autre part l'anesthésie générale sera pratiquée chez des patients dont l'état
général est souvent précaire et qui sont tous à risque d'estomac plein.
3.1 Etape préopératoire de la prise en charge des urgences digestives :
Cette phase, d'une durée variable comprise de quelques minutes à
quelques heures, doit être mise à profit pour apprécier simultanément le degré
d'urgence, évaluer l'état du patient dont particulièrement l'importance du déficit
hydrique, débuter une réanimation préopératoire indispensable pour sécuriser la
période opératoire proprement dite.
3.1.1 Apprécier le degré d'urgence :
C'est sans conteste l'aspect le plus délicat de la prise en charge
préopératoire de ces patients. La rapidité avec laquelle l'équipe
médicochirurgicale doit intervenir, dépend du degré de souffrance de l'appareil
digestif et directement du caractère septique que peuvent prendre des lésions
digestives qui vont évoluer pour leur propre compte. Ainsi, les occlusions sur
brides, les invaginations intestinales, les occlusions sur péritonite ne tolèrent
aucun retard thérapeutique, encore faut-il être sûr du diagnostic étiologique. En
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
73
revanche, certaines occlusions peuvent voir leur prise en charge chirurgicale
différée comme les occlusions sur cancer, les grêles radiques en subocclusion,
les sigmoïdites en poussée ou les pathologies inflammatoires de l'appareil
digestif.
Autant le diagnostic de péritonite communautaire (extrahospitalière) pose peu
de problème clinique, autant le diagnostic de péritonite postopératoire est plus
difficile car les signes cliniques sont moins francs. Les éléments du diagnostic
positif sont le plus souvent peu spécifiques et très variables d'une série à l'autre.
Cependant la rapidité avec laquelle le diagnostic est posé et l'efficacité du
traitement conditionnent très largement le pronostic.
3.1.2 Évaluation de l'état clinique :
En dehors des antécédents médicaux et chirurgicaux qui devront être
recherchés, comme avant toute anesthésie, l'évaluation clinique et paraclinique
du patient doit permettre de préciser le retentissement de la pathologie
digestive aiguë sur les grandes fonctions vitales, à savoir les désordres hydro-
électrolytiques, la fonction rénale, la fonction respiratoire et cardiovasculaire.
Les altérations de ces grandes fonctions sont variables et le plus souvent
intriquées, par exemple hypo volémie et insuffisance rénale, hypo volémie et
conséquences cardiovasculaires. En tout état de cause, l'appréciation du degré
de l'hypo volémie et de la déshydratation doit être l'étape initiale de l'évaluation
préopératoire.
o Hypovolémie et insuffisance rénale :
Celle-ci sera évoquée devant une hypotension artérielle, une tachycardie,
une oligo-anurie, la persistance du pli cutané, une sensation de soif intense.
Les examens biologiques simples demandés en urgence confirmeront le
diagnostic : numération formule sanguine, hématocrite, urée et créatinine
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
74
plasmatique, ionogrammes sanguin et urinaire, gazométrie artérielle. Ces
éléments permettront également de quantifier la fonction rénale.
Une insuffisance rénale fonctionnelle sera évoquée sur une élévation de la
créatinine plasmatique avec rapport Na+/K+ urinaire inférieur à 1, rapport urée
urinaire/urée plasmatique supérieur à 10.
Les perturbations du bilan acido-basique sont variables, allant de l'alcalose
métabolique avec hypokaliémie et hypochlorémie en cas d'occlusion haute, à
l'acidose métabolique pouvant masquer une hypokaliémie en cas d'occlusion
basse ou de péritonite.
Une analyse critique des résultats biologiques doit cependant être évoquée. En
effet, l'élévation de l'urée plasmatique dans le cadre des urgences abdominales
est fréquente et n'est pas toujours le reflet de la fonction rénale, mais
simplement le témoin d'un état d'hypercatabolisme ou d'une insuffisance rénale
fonctionnelle. Bien que la clairance de la créatinine soit difficile, si ce n'est
impossible à obtenir en urgence, il est possible à partir de la seule créatininémie
d'évaluer approximativement la fonction rénale en calculant la clairance par la
formule de Cockroft [42] : Cl (mL · min-1) = (140 - âge) poids/7,2
créatininémie (mg · L-1). Chez la femme ce résultat doit être multiplié par 0,8,
pour tenir compte de la différence de masse musculaire. Certes cette valeur
n'est pas directement comparable à la clairance mesurée, mais permet de juger
l'installation ou l'évolution d'une insuffisance rénale organique, et l'efficacité
thérapeutique.
Au cours des péritonites, l'altération de la fonction rénale, si elle dépend en
partie du degré d'hypo volémie, peut être aggravée par la sécrétion de
catécholamines à effet alpha prédominant, une diminution de la synthèse des
prostaglandines ou la présence d'une coagulation intravasculaire.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
75
• Atteinte pulmonaire :
Rarement fréquente au cours des occlusions en dehors de l'inhalation
bronchique, l'atteinte pulmonaire est multifactorielle au cours des péritonites.
Les broncho-pneumopathies bactériennes à foyers disséminés sont fréquentes.
Les péritonites peuvent s'accompagner d'un œdème pulmonaire lésionnel par
augmentation de la perméabilité alvéolocapillaire s'intégrant dans le cadre du
syndrome de détresse respiratoire aiguë. L'immobilité réactionnelle du
diaphragme et le refoulement des coupoles en direction céphalique peuvent
expliquer la présence d'atélectasies et d'encombrement bronchique.
Ces atteintes pulmonaires seront recherchées lors de l'examen clinique et
confirmées par la radiographie pulmonaire. Une gazométrie artérielle précisera
l'importance de l'hypoxémie et les désordres acido-basiques associés.
o État cardiovasculaire :
En dehors d'une hypo volémie une nouvelle fois très fréquemment
retrouvée lors des occlusions et des péritonites, ce dernier tableau clinique
s'accompagne d'un état de choc proche de celui d'un choc septique. À la phase
initiale, le débit cardiaque est augmenté et les résistances vasculaires
systémiques sont effondrées. Sans traitement urgent, l'évolution se fait vers un
tableau de défaillance cardiogénique.
L'examen clinique, à la recherche d'une incompétence myocardique, sera
complété par une étude hémodynamique plus approfondie, qui ne doit
cependant en aucun cas retarder la prise en charge chirurgicale.
o Cette démarche médicale permet une
classification des patients selon l’AMERICAN SOCIETY OF
ANESTHESIOLOGISTS (A.S.A), il existe cinq (5) classes :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
76
- Classe 1 : patient en bonne santé
- Classe 2 : patient présentant une atteinte modérée d’une grande fonction ;
- Classe 3 : patient présentant une atteinte sévère d’une grande fonction
mais qui n’entraîne pas d’incapacité ;
- Classe 4 : patient présentant une atteinte d’une grande fonction
invalidante et qui met en jeu le pronostic vital ;
- Classe 5 : patient « moribond » dont l’espérance de vie est inférieure à 24
heures avec ou sans intervention chirurgicale.
- U : pour urgence.
3.1.3 Réanimation préopératoire :
La prise en charge préopératoire doit s'attacher à rétablir l'équilibre hydro-
électrolytique et débuter sans attendre une antibiothérapie empirique, mais dont
le choix conditionne le pronostic [31]. Préalable à toutes réanimations, une voie
veineuse de bon calibre et une sonde gastrique avec aspiration continue
s'imposent sans retard. L'oxygénothérapie systématique est de rigueur.
o Corrections des anomalies
hémodynamiques :
La rééquilibration hydro-électrolytique sera débutée sans retard. Si la
volémie plasmatique est compromise, son rétablissement immédiat est assuré
par des perfusions de produits actifs sur le plan oncotique, tels que les amidons
ou les gélatines. Il n'y a dans ce contexte aucune place pour l'albumine humaine
ou le plasma frais congelé.
Cependant, la correction de la pression oncotique abaissée dans les syndromes
abdominaux aigus n'est pas forcément un objectif prioritaire [43].
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
77
La perfusion de sérum salé isotonique en quantité importante est a même de
corriger une déshydratation et l'alcalose métabolique rencontrée dans les
occlusions hautes, sans oublier un apport potassique car la kaliémie mesurée
n'est pas le reflet du pool potassique.
En dehors de ce tableau, un apport potassique intraveineux n'est indiqué qu'en
fonction des résultats des examens biologiques. Cet apport doit cependant être
prudent (débit de perfusion de l'ordre de 1 g · h-1), contrôlé sur la mesure
répétée de la kaliémie et l'électrocardiogramme.
Le déficit hydrique sera corrigé selon les méthodes habituelles en réanimation,
en fonction de la natrémie initiale, de l'osmolarité plasmatique et urinaire et de
la biochimie urinaire. L'efficacité du remplissage sera jugée sur l'évolution des
paramètres cliniques (pression artérielle, diurèse). Selon les cas, le remplissage
sera adapté à la tolérance hémodynamique au moins d'un monitorage invasif.
o Antibiothérapie :
Il convient ici de séparer la réflexion entre occlusion et péritonite.
Dans le cadre des occlusions, le traitement antibiotique préopératoire se
conçoit comme une antibioprophylaxie. Conformément aux différentes
conférences de consensus, le choix s'orientera vers les céphalosporines de
deuxième génération comme la céfoxitine ou le céfotétan [44]. En cas d'allergie
aux bêta-lactamases, l'association métronidazole ou clindamycine plus
aminoside sera préférée. Ce choix empirique pourra être modifié selon les
constatations peropératoires.
La démarche thérapeutique est différente face à une péritonite
communautaire ou postopératoire. Cependant les principes du traitement sont
communs à ces deux tableaux. Les objectifs du traitement antibiotique sont
d'une part de réduire le nombre et la gravité des bactériémies périopératoires et
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
78
d'autre part de limiter l'extension locale des infections et de la récidive. La
réduction de l'inoculum bactérien avant le geste chirurgical est également
recherchée. Il s'agit donc d'une antibiothérapie empirique probabiliste, dont le
choix correct conditionne le pronostic [31].
Devant une péritonite communautaire, les associations recommandées
actuellement sont : amoxicilline + acide clavulanique, ou pipérilline. En cas de
défaillance viscérale, l'association ticarcilline + acide clavulanique a été
également proposée. Une bithérapie associant un aminoside permet d'élargir le
spectre antibactérien aux bacilles Gram négatif sécréteurs de bêta-lactamases et
de bénéficier de l'effet post antibiotique. En cas d'allergie aux bêta-lactamines, il
est possible de prescrire une fluoroquinolone et un anti-anaérobie [45].
Face à une péritonite postopératoire, le traitement antibiotique doit être
différent du traitement antibiotique préalablement administré, car les souches
isolées sont fréquemment résistantes à ces premiers traitements. Le traitement
doit prendre en compte les germes les plus souvent isolés, à savoir :
entérobactéries, entérocoques, anaérobies. Le meilleur choix se porte sur les
uréidopénicillines associées à un inhibiteur des bêta-lactamases [31]. Dans ce
cadre, le spectre d'activité de ces molécules rend inutile l'utilisation des
imidazolés. En revanche, les céphalosporines de troisième génération ne sont
actives ni sur les entérocoques, ni sur les germes anaérobies [46]. L'association
avec un aminoside pourrait accroître la bactéricidie [46]. En cas de défaillances
viscérales, le traitement antibiotique doit être élargi par une association
carbapénèmes, aminoglycosides et glycopeptides, afin de couvrir le
staphylocoque [47].
Il faut insister sur le fait que, si le traitement chirurgical est
indispensable, l'antibiothérapie contribue à l'amélioration du
pronostic [33 ; 48] .
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
79
La rapidité de la mise en œuvre du traitement antibiotique est également
un important facteur pronostique [31]. La règle est que le prescripteur doit
utiliser une antibiothérapie empirique efficace prenant en compte tous les
germes rencontrés. Même chez les grandes équipes, ce pari thérapeutique est le
plus souvent difficile à gagner [31 ; 48]. En effet, le risque d'erreur dans le choix
de l'antibiothérapie initiale varie de 54 et 71 %.
3.2 Période opératoire :
Dans le cadre des urgences digestives, le choix d'une anesthésie générale
ne se discute pas. En effet, ces patients ont tous, par définition, un estomac
plein nécessitant de sécuriser les voies aériennes supérieures. Malgré la
réanimation préopératoire, la persistance d'un certain degré d'hypo volémie
expose les patients aux conséquences hémodynamiques délétères des
techniques d'anesthésie locorégionales.
Avant toute induction anesthésique, un dernier examen clinique doit rechercher
d'éventuels critères d'intubation difficile. La vacuité gastrique est
systématiquement vérifiée. Cependant, l'aspiration gastrique préopératoire n'est
pas le garant d'une vacuité gastrique complète.
L'induction de l'anesthésie, comme le réveil, est une période à haut risque de
complications dominées par l'inhalation bronchique du contenu gastrique. La
technique dite de l'induction en séquence rapide, ou crash induction des anglo-
saxons, vise à réduire au minimum le délai entre la perte de conscience et la
mise en place correcte de la sonde d'intubation avec son ballonnet gonflé.
o Pré oxygénation : [49]
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Induction anesthésique : 80
Si certains discutent de l'intérêt de la préoxygénation en chirurgie réglée,
celle-ci s'impose dans le cadre des urgences digestives. Son principal objectif est
d'augmenter le contenu artériel en oxygène et donc prolonger la durée d'apnée
avant qu'une désaturation n'apparaisse. Au cours de la préoxygénation,
l'oxygène se substitut à l'azote contenue dans les alvéoles pulmonaires.
Schématiquement, plus la capacité résiduelle fonctionnelle est élevée, plus le
gain en oxygène est important. Les urgences digestives s'accompagnant d'une
diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle, l'augmentation du contenu
artériel en oxygène est diminuée par rapport à des patients sains, même si la
technique utilisée est correctement réalisée et même si la fraction expirée en
oxygène est élevée. En d'autres termes, la durée de l'apnée précédant la
désaturation est réduite et l'importance de cette réduction est malheureusement
imprévisible. Les deux techniques proposées pour réaliser la préoxygénation
sont d'une efficacité comparable : inhalation d'oxygène pur à volume courant
normal pendant au moins trois minutes ou bien mobilisation de la capacité
vitale au moins quatre fois de suite. Pour augmenter la qualité de la
préoxygénation, un monitorage de la FETO2 et de la capnométrie est
indispensable. C'est dire que la préoxygénation doit être réalisée à partir du
circuit machine et non au moyen du circuit accessoire de la machine
d'anesthésie. Les critères de qualité sont d'une part une FETO2 supérieure ou
égale à 90 % et d'autre part une PETCO2 témoignant d'une ventilation sans
fuite.
Malgré une technique bien conduite, et du fait de la diminution de la capacité
résiduelle fonctionnelle, la durée de l'apnée avant de voir apparaître une
hypoxie est courte, de l'ordre de deux minutes (elle peut parfois être encore
plus brève). Il est donc important d'utiliser les agents anesthésiques ayant des
délais d'installation les plus brefs.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
81
o Quels agents d'induction ? [45]
Les agents hypnotiques, de délai d'installation court inférieur à 45 secondes,
utilisables dans cette indication sont le thiopental, le propofol, l'étomidate et la
kétamine. Les benzodiazépines ont un délai d'installation trop long pour être
retenu dans ce cadre. Aucune étude n'a comparé les avantages et les
inconvénients de ces quatre molécules pour le crash induction. Cependant
quelques éléments peuvent être mis en avant.
L'étomidate (0,3 mg · kg-1) et la kétamine (2-3 mg · kg-1) ont l'avantage de
préserver l'équilibre hémodynamique chez des patients le plus souvent
hypovolémiques. Les mécanismes mis en jeu sont certes différents : respect du
baroréflexe et absence d'effet inotrope négatif pour l'étomidate [50] ;
stimulation du système sympathique par augmentation de la sécrétion des
catécholamines et inhibition du recaptage neuronal par la kétamine [51].
À l'inverse, le propofol et le thiopental induisent, d'autant plus que le patient
est hypovolémique, une diminution de la pression artérielle moyenne et du
débit cardiaque. Si ces agents sont retenus pour l'induction, leurs doses doivent
être diminuées (3-4 mg · kg-1 pour le thiopental ; 1,5-2 mg · kg-1 pour le
propofol) et la vitesse d'injection doit être ralentie.
o Utilisation des morphinomimétique à
l’induction ? [45]
Doit-on administrer un morphinomimétique lors de l'induction en séquence
rapide ? La réponse à cette question n'est pas tranchée de manière définitive.
Pour certains, l'effet émétisant des morphinomimétiques représente une contre-
indication à leur utilisation en cas d'estomac plein, à cause du risque théorique
d'augmentation de l'incidence des vomissements et donc de l'inhalation lors de
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
82
l'induction. Pour d'autres, les morphinomimétiques (alfentanil à une dose au
moins égale à 20 µg · kg-1) réduisent les réactions hémodynamiques de
l'intubation et permettent d'améliorer les conditions d'intubation.
o Quel curare pour l'induction en séquence
rapide ?
Les qualités théoriques attendues d'un curare dans le cadre des urgences
digestives sont un délai d'action court (de l'ordre de la minute), une efficacité
démontrée pour 99 % des patients et une durée d'action brève permettant la
reprise rapide de la ventilation spontanée en cas de difficulté d'intubation.
- La succinylcholine reste en 1999 le seul curare répondant à ce cahier des
charges. Cependant les effets secondaires nombreux de la succinylcholine ont
conduit à la recherche de solutions alternatives : technique de la priming dose ;
l'administration de fortes doses de myorelaxant non dépolarisant avant
l’administration de curare ; un nouveau curare, l'ORG 9487 (ou rapacuronium).
En résumé, toutes les propositions pharmacologiques alternatives à l'emploi de
la succinylcholine ne sont totalement satisfaisantes. En tout état de cause,
d'autres études cliniques s'avèrent être nécessaires avant de pouvoir
définitivement adopter un autre curare comme alternative infaillible à la
succinylcholine.
Cette phase de l'anesthésie ne comporte à proprement parler aucune
particularité, ni spécificité. Peuvent cependant être discutés l'utilisation du
protoxyde d'azote (dans le cadre nosologique des occlusions intestinales aiguës
avec volumineuses distensions aériques), le maintien de la curarisation (comme
pour toute chirurgie abdominale), et la mise en place d'un monitorage
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Entretien de l'anesthésie [45] : 83
hémodynamique invasif chez des patients hypovolémiques et/ou présentant un
choc septique.
o Utilisation du protoxyde d'azote pour
l'entretien de l'anesthésie :
L'azote étant 30 fois moins soluble que le protoxyde d'azote, la quantité de
gaz pénétrant dans une cavité aérienne close est très supérieure à la quantité
sortante. Il en résulte une augmentation du volume de cette cavité. Si cette
propriété contre-indique formellement l'utilisation du protoxyde d'azote en cas
de pneumothorax ou d'emphysème, cette contre-indication n'est que relative en
cas d'occlusion intestinale, le tube digestif étant plus éloigné et moins bien
vascularisé que le système respiratoire. Seules les occlusions avec distensions
gazeuses importantes doivent faire éviter l'utilisation du protoxyde d'azote [52].
o Curarisation peropératoire :
La prise en charge chirurgicale des urgences abdominales nécessite le
maintien d'un degré profond de curarisation pendant toute la durée de
l'intervention, fermeture comprise. Après l'utilisation initiale de la
succinylcholine pour faciliter l'intubation, le relais sera pris par un curare non
dépolarisant, sous couvert d'un monitorage adéquat de la curarisation. Le choix
de la molécule dépend entre autres de la durée prévisible de la chirurgie, mais
aussi des pathologies associées (insuffisance rénale et/ou hépatique). Quelle
que soit la molécule retenue, ce choix doit être conservé pendant toute la durée
de la chirurgie, même en cas d'utilisation de curare de longue durée d'action
comme le pancuronium. Le même raisonnement s'applique lorsqu'un autre
curare que la succinylcholine est utilisé pour l'intubation. L'entretien de la
curarisation est réalisé par la même molécule que celle choisie pour l'intubation.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
84
S'agissant d'une chirurgie abdominale, le niveau de bloc neuromusculaire requis
pendant la période peropératoire est profond, afin de curariser le diaphragme et
les muscles abdominaux qui sont plus résistants à l'effet des curares que les
muscles périphériques, tel que l'adducteur du pouce.
Pour maintenir cet objectif de curarisation, le monitorage de la curarisation le
mieux adapté consiste en la stimulation électrique du nerf cubital en mode
post-tetanic-count associée au compte des contractions musculaires obtenues
sur l'adducteur du pouce, un compte de 2 à 5 suffit. Une alternative à cette
technique est la stimulation électrique en mode train de quatre du nerf facial et
le compte des réponses musculaires de l'orbiculaire de l'œil, un compte de
1 réponse suffit.
En fin d'intervention, l'antagonisation du bloc neuromusculaire s'impose si une
extubation précoce en SSPI est envisagée. Compte tenu du contexte, cette
éventualité est rare, la plupart des patients étant dirigés en postopératoire dans
des unités de soins intensifs ou de réanimation chirurgicale.
o Monitorage hémodynamique invasif :
Les patients pris en charge dans le cadre des urgences abdominales sont
pour la plupart, en préopératoire, au mieux hypovolémiques et au pire
septiques. De plus, la période opératoire s'accompagne de variations
volémiques brutales et importantes. C'est dire que l'indication du monitorage
hémodynamique invasif doit être large, comportant la surveillance continue de
la pression artérielle voire même la surveillance des pressions de remplissage et
du débit cardiaque au moyen d'une sonde de Swan-Ganz.
L'appréciation de la volémie et sa correction semblent être mieux suivies sur les
variations de la courbe de pression artérielle systolique que sur les paramètres
habituels de remplissage (pression d'occlusion de l'artère pulmonaire et surface
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
85
télédiastolique ventriculaire gauche) [45]. Au cours de la ventilation mécanique
en pression positive, l'augmentation de la pression intrathoracique diminue la
pré-charge ventriculaire droite proportionnellement à l'augmentation de la
pression auriculaire droite et, de plus, augmente la pré-charge ventriculaire
gauche par compression des vaisseaux intrapulmonaires. Au cours de la phase
expiratoire, la pression intrathoracique diminue et les effets observés
s'inversent. Ces variations de charge déterminent des variations de débit du
ventricule droit et gauche reflétées par la courbe de pression artérielle. Au
début de l'insufflation pulmonaire, la pression systolique augmente, puis
diminue par baisse du retour veineux. Ces modifications de la pression artérielle
systolique au cours de cycle respiratoire sont définies par la différence entre la
pression systolique maximale et minimale pendant le cycle respiratoire. Cette
différence augmente en cas d'hypo volémie et diminue après remplissage
vasculaire. La valeur de pression systolique en fin d'expiration étant prise
comme valeur contrôle, la différence entre cette valeur et la pression artérielle
systolique maximale définit le delta up, alors que le delta down est défini par la
différence entre cette pression de référence et la valeur minimale de la pression
systolique. Le delta up traduirait l'augmentation du débit cardiaque dû à la
compression des vaisseaux pulmonaires et le delta down la diminution de retour
veineux cave.
Au cours d'une hypo volémie, une valeur du delta down supérieure à 5 mmHg
est un indicateur fiable (valeur prédictive positive = 95 %) d'augmentation du
volume d'éjection systolique si un remplissage est entrepris. Par contre si la
valeur du delta down devient inférieure à 5 mmHg, alors la poursuite du
remplissage n'entraînera pas d'amélioration des paramètres hémodynamiques
(valeur prédictive négative = 93 %).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
86
3.1.1 Période post-opératoire :
La prise en charge postopératoire des urgences abdominales se conçoit le
plus souvent dans une unité de réanimation chirurgicale, ou dans une unité de
soins intensifs [75]. Quelques cas d'occlusion simple pourront cependant
bénéficier d'un séjour prolongé en salle de surveillance postinterventionnelle.
La période de réveil de ces patients est en fait plus pourvoyeuse de
complications que la période d'induction [45].
La surveillance du réveil post-anesthésique :
La salle de réveil ou salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) : elle doit répondre à certaines normes :
- elle doit se situer à proximité des sites opératoires et permettre
l’admission de tous les patients dès la fin de l’intervention hormis les
patients dont l’état de santé nécessite une admission directe en
réanimation,
- la SSPI doit être surveillée par un infirmier diplômé d’état( si possible
infirmier anesthésiste). Il doit être présent en permanence et placé sous
la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur qui doit pouvoir
intervenir sans délai,
- chaque poste doit être équipé d’une arrivée de fluides médicaux, d’une
prise de vide, d’un cardioscope, d’un saturomètre, d’un appareil de
mesure de la pression artérielle et d’un moyen de réchauffement du
patient,
- la SSPI doit être pourvue d’un dispositif d’assistance ventilatoire muni
d’alarmes, d’un défibrillateur et d’un curarimètre,
- l’intégralité des informations recueillies lors de la surveillance post
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
87
interventionnelle est transcrite dans un document classé dans le dossier
médical du patient.
Modalités de surveillance : En SSPI le patient bénéficie d’une
surveillance clinique et instrumentale constante et adaptée à son état.
Elle concerne en particulier :
- l’oxygénation et la ventilation (la fréquence respiratoire,
l’oxymétrie de pouls, la surveillance du ventilateur,
l’amplitude et la symétrie des mouvements thoraciques),
- la circulation (la FC, la PA et le moniteur ECG),
- l’état de conscience et l’examen neurologique,
- l’état digestif (la sonde gastrique, les nausées et
vomissements),
- l’état urinaire (la sonde vésicale, le globe vésical, la diurèse
spontanée)
- les accès vasculaires, la nature et le débit des perfusions
- la zone opératoire (les pansements, les drains, les pertes
sanguines)
- la température, la couverture chauffante
- la douleur (l’échelle visuelle analogue, l’échelle verbale
simple)
Réveil normal après une anesthésie générale :
Le réveil post anesthésique peut être divisé en trois stades dont
l’évaluation repose sur des tests en vue d’objectifs :
- le réveil immédiat caractérisé par :
* le retour à la conscience (avec la récupération des réflexes laryngés
l’ouverture des yeux et la réponse aux ordres simples)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
88
* la restauration des fonctions vitales (thermorégulation, respiration,
circulation)
Il survient en SSPI et le retour vers l’unité d’hospitalisation devient
possible lorsque la valeur du score d’ALDRETE (Annexe 2) est
supérieure ou égale à 9. Ce score ne tient cependant pas compte des
facteurs également importants comme la douleur, les nausées ou les
vomissements.
-Réveil intermédiaire, il comporte :
* la récupération de la coordination sensoriomotrice (la position assise, la
station et à la marche sans vertige)
* l’orientation dans le temps et dans l’espace évaluée par les tests psychomoteurs. Ces tests ne sont pas toujours faciles à réaliser et en pratique après
anesthésie ambulatoire on peut autoriser le retour à domicile lorsque les critères
suivants sont recueillis :
- le score d’ALDRETE modifié =10,
- le patient orienté, pouvant boire, se lever, marcher et uriner,
- le contrôle de la douleur, des nausées et vomissements ainsi que du
saignement,
- les instructions postopératoires écrites et orales reçues bien comprises
par le patient,
- la présence d’un accompagnateur qui vient prendre en charge le patient
à la sortie de l’unité ambulatoire et reste auprès du patient la nuit qui suit.
- L e r é v e i l c o m p l e t : i l c o m p o r t e l a r é c u p é r a t i o n d e
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
89
l ’ e n s e m b l e d e s f o n c t i o n s c o g n i t i v e s ( m é m o i r e ,
a t t e n t i o n , r a i s o n n e m e n t , c a p a c i t é d e p l a n i f i e r d e s
t â c h e s c o m p l e x e s ) [ 5 3 ]
Tableau 5 : Les différents stades de réveil Stade de
RéveilNiveau de
RécupérationMéthodes
d’évaluation Objectifs
RéveilImmédiat
Conscience et réflexesVitaux
Score d’Aldrete Sortie SSPI
RéveilIntermédiaire
Activité psychomotrice(coordination,
station debout, marche)
Tests psychomoteurs (test detraçage, ailes de Maddox,
temps de réaction)
Retour au domicile(chirurgie
ambulatoireRéveil
CompletFonctions cérébralesSupérieures (activités
Cognitives)
Tests psychocognitifs(mémoire, attention,
planification
Activitésociale, prisede décision…
L e r é v e i l a p r è s a n e s t h é s i e l o c o r é g i o n a l e : E n p l u s d ’ u n e s u r v e i l l a n c e d e s g r a n d e s f o n c t i o n s e t d e
l ’ é t a t d e c o n s c i e n c e s i u n e s é d a t i o n a é t é a s s o c i é e , l a
s u r v e i l l a n c e a p r è s u n e a n e s t h é s i e l o c o r é g i o n a l e p o r t e s u r l a
l e v é e d u b l o c m o t e u r .
T o u t b l o c q u i s e p r o l o n g e a n o r m a l e m e n t d o i t f a i r e
e n t r e p r e n d r e l e s d é m a r c h e s d i a g n o s t i q u e s s u i v a n t e s :
- l a r e c h e r c h e d ’ a n t é c é d e n t s f a v o r i s a n t u n e
a t t e i n t e n e u r o l o g i q u e
( a l c o o l i s m e , d i a b è t e … ) ,
- l’administration de traitements interférents avec l’hémostase,
- l a r e c h e r c h e d e s i g n e s é v o q u a n t u n e
d é m y é l i n i s a t i o n p é r i p h é r i q u e e n c a s d ’ A L R
( e x a m e n c l i n i q u e , é l e c t r o n e u r o m y o g r a m m e ,
p o t e n t i e l s é v o q u é s s o m e s t h é s i q u e s e t m o t e u r s )
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
90
- la recherche de signes évoquant un hématome péri médullaire en cas
d’anesthésie péri médullaire (douleurs lombaires ou radiculaires) et demander
une IRM en urgence [54].
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
91
M É T H O D O L O G I E
1. Type et période d’étude :Il s’agissait d’une étude prospective des urgences adominales chirurgicales,
qu’on a réalisée sur une période de 7 mois allant de septembre 2005 à Avril
2006.
2. Cadre d’étude :
L’étude s’est déroulée à l’Hôpital Gabriel Touré (H G.T) dans les services
d’anesthésie réanimation (SAR) et des urgences chirurgicales (SUC).
Les sites d’étude :
Au sommet de la pyramide sanitaire, l’Hopital Gabriel Touré, du fait de
sa situation géographique (centre de la commune III) est la structure de santé
la plus fréquentée du Mali.
Notre étude a été initiée par le Service d’Anesthésie et de Réanimation de
l’H.G.T, elle s’est déroulée respectivement sur les sites d’opération des urgences
chirurgicales et les Services de Chirurgie Générale et Pédiatrique, de
Traumatologie, d’Anesthésie-Réanimation.
Le SAR dans son fonctionnement se subdivise en deux unités sous la
coordination de 4 médecins anesthésistes réanimateurs dont le chef de service.
L’unité de réanimation polyvalente disposant de 10 lits avec un personnel
constitué de 2 majors, 4 infirmiers non spécialisés, 2 aides-soignantes et 4
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
92
garçons de salle. Cette unité reçoit les patients évacués des autres hôpitaux et
cliniques de la ville ou de l’intérieur du pays ; ainsi que les patients transférés
par les autres services de l’hôpital dont certains post-opératoires. L’unité
d’anesthésie couvre les activités anesthésiques sur l’ensemble des sites
d’anesthésie de l’HGT. Le personnel est constitué de 13 assistants médicaux
spécialisés en anesthésie ,4 garçons de salle et des stagiaires du Centre de
Spécialisation des Techniciens de Santé (CSTS). Les étudiants de la Faculté de
Médecine de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie (FMPOS) faisant fonction
d’interne sont à cheval sur les 2 unités.
Le service des urgences chirurgicales comprend deux médecins (un
anesthésiste réanimateur et un urgentiste) dont le chef de service, trois
techniciens supérieurs de santé, vingt quatre techniciens de santé, neuf
techniciens de surface, des étudiants en fin de cycle de la FMPOS, des étudiants
stagiaires de la FMPOS, de l’ESS et de l’EIPC. Il possède un site d’anesthésie
situé en son sein, comprenant 3 blocs opératoires, une salle de lave main et un
vestiaire qui servait aussi de bureau pour les anesthésistes. Ce site est réservé
aux urgences chirurgicales. Il reçoit ainsi toutes les urgences
médicochirurgicales exceptées les urgences gynéco obstétricales et pédiatriques
non chirurgicales.
Equipements des différents blocs :
Chaque salle d’opération dispose :
- de prises murales électriques
- d’une centrale d’aspiration
- d’une centrale de fluide avec Oxygène (O2), protoxyde d’azote (N2O) et
vide.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
93
- d’une table d’opération avec scialytique
- d’un Chariot d’anesthésie
- un appareil d’anesthésie de type « Monal » avec évaporateur de gaz
- un moniteur de type « Dynamap »ou « Physiocard » affichant la pression
artérielle, la fréquence cardiaque, la saturation du sang artériel en Oxygène et
l’électrocardiogramme.
Le personnel :Sur les sites d’opérations intervenaient quatre (3) médecins anesthésiste-
réanimateurs , et treize (13) assistants médicaux anesthésiste-réanimateurs.
Quatre (4) manœuvres au Service des Urgences Chirurgicales assuraient
l’entretien des salles et le transport des malades.
Le fonctionnement : La garde était assurée par deux (2) assistants médicaux dont un (1) pour
les urgences gynéco-obstétetriques. Ces assistants étaient sous la responsabilité
d’un médecin anesthésiste d’astreinte.
3. Population d’étude :Notre étude a porté sur l’ensemble des patients opérés en urgence au SUC de
l’Hôpital Gabriel Touré pendant la période d’étude et répondant aux critères
suivants :
a. Critères d’inclusions :
Ont été retenus dans le cadre de notre étude tous les patients, quelque soit
l’âge, opérés en urgences au S.U.C pour syndrome abdominal chirurgical.
b. Critères d’exclusions :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
94
N’ont pas été inclus dans cette étude :
- Tout abdomen aigu non opéré.
- Toute patiente présentant une urgence chirurgicale obstétricale.
- Tout patient opéré hors du SUC.
4. Patients et méthodes : Tous les patients ont été recrutés dans les services des urgences chirurgicales
et d’anesthésie réanimation à l’Hôpital Gabriel Touré.
Un questionnaire préétabli a permis de recueillir les renseignements
nécessaires pour chaque patient.
Parmi les chirurgiens opérant dans les blocs du S.U.C se trouvent des
équipes de Chirurgie Générale et Infantile, de Traumatologie et d’urologie.
Les gardes anesthésiques étaient assurées par les assistants médicaux en
anesthésie sous la responsabilité du médecin anesthésiste réanimateur
d’astreinte.
L’accès au bloc est subordonné au port d’une tenue correcte comprenant un
pyjama, un bonnet, une bavette et des sabots.
En post opératoire immédiat, les patients étaient transférés dans des
structures en fonction de la pathologie, des évènements peropératoires et ou de
la disponibilité de lit d’hospitalisation : le SAR, le Service de Chirurgie Générale
et Pédiatrique, la Traumatologie.
5. Variables mesurées :Les variables mesurées étaient : données sociodémographiques, cliniques,
para cliniques, les antécédents (médicaux, chirurgicaux et ou anesthésiques) la
classification ASA ; le protocole de réanimation préopératoire proposé,
l’indication chirurgicale ; la qualification et le nombre d’anesthésiste au bloc, le
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
95
matériel, le protocole anesthésique et les produits utilisés, la durée de
l’anesthésie ; les accidents et/ou incidents rencontrés pendant l’intervention,
leur nature, et leur évolution ; le mode de prise en charge, la morbidité et la
mortalité dans le post opératoire immédiat en anesthésie-réanimation.
Nous entendons par :
accident : du mot latin accidens (survenant), un accident est un évènement fortuit qui modifie le cours de quelque chose.
incident : un évènement, le plus souvent fâcheux, qui survient au cours d’une opération et peut la perturber
6. Gestion et analyse des données : Les logiciels SPSS version 11.0 et EPI info version 6.0 ont servi à la saisie et
l’analyse des données. Le traitement des textes et des tableaux a été réalisé grâce
au logiciel Word 2003. Les figures ont été réalisées sur le logiciel Excel 2003.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
96
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
97
R E S U L TA T S
1 . R E S U L T A T S G L O B A U X
Pendant la période d’étude nous avons recensé 247 cas d’abdomens
aigus qui ont représenté :
- 1,65 % des malades reçus au S.U.C (14928 patients),
- 53,81 % des urgences chirurgicales (459 patients),
- 22,53 % des malades hospitalisés dans le Service d’Anesthésie
Réanimation (386 patients).
2. donnees socio-demographiques
Figure 1: Répartition des patients selon le sexe
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
98
Répartition des patients selon le sexe
70%
30%masculinfeminin
Le sex-ratio est de 2.3 en faveur du sexe masculin.
Tableau I: Répartition des patients en fonction de l'âge et du sexe
Tranche d’âge
masculin féminin Total Pour cent
0-10 31 15 46 18.6
11-21 35 18 53 21.5
22-32 45 17 62 25.1
33-43 24 14 38 15.4
44-54 14 8 22 8.9
55-65 5 3 8 3.2
66-76 15 0 15 6.1
>76 3 0 3 1.2
Total 172 75 247 100.0
La tranche d’âge de 22 - 32 ans est la plus représentée avec 25.1 %.L’âge moyen a été de 28±18.26 ans avec des extrêmes de 1J à 84 ans
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
99
172
75
Tableau II: Répartition des patients en fonction de la résidence
Communes de BKO
Fréquence Pour cent
COM V 48 19,4
COM VI 47 19,0
COM II 35 14,2
COM IV 31 12,6
COM III 30 12,1
COM I 28 11,3
HORS DE BKO 28 11,3
Total 247 100,0
Il y a 11.3 % des patients qui résident hors de Bamako (Bougouni, Kati, Koulikoro). A Bamako la majorité des patients viennent de la Commune V.
Tableau III: Répartition des patients selon la principale activité
Principale activité Fréquence Pour cent Scolaires 77 31,2
Sans activité 51 20,6 Ménagère 29 11,7
Paysan 20 8,1 Cadre moyen 18 7,3
Ouvrier 16 6,5 Cadre supérieur 13 5,3
Commerçant 13 5,3 Retraité 3 1,2
Autre* 3 1,2 Couturier 2 0,8
Chauffeur 2 0,8 Total 247 100,0
30.5% étaient représentés par les scolaires.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
100
*1 Electricien et 2 Maçons.
3 . D O N N E E S E P I D E M I O L O G I Q U E S
Tableau IV: Répartition des patients selon le délais de prise en charge
Délai Fréquence Pour cent 6-12H 32 13,0
13-24H 28 11,3
2-3 J 71 28,7 4-5 J 41 16,6
6-7 J 12 4,9
> 1 Semaine 63 25,5
Total 247 100,0
Le délai moyen de consultation a été de 4 jours ±2J avec des extrêmes de 1H à 7 jours, source d’un retard diagnostic.Tableau V: Répartition des patients selon les antécédents médicaux personnels
Antécédents Fréquence Pour cent Aucun 203 82,2
Douleurs abdominales**
17 6,9
Indéterminé 9 3,6 Asthme 6 2,4 Autres* 4 1,6
HTA 2 0,8 Drépanocytose 2 0,8
Allergie 2 0,8 HTA+ Diabète 1 0,4 Asthme +HTA 1 0,4
Total 247 100,0 *2 cas d’obésité et 2 cas de constipation chronique.** Les douleurs abdominales étaient dues à 6 cas de gastrite, 7 cas d’ulcère gastro-duodénles, 4 cas d’ulcère gastrique.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
101
Tableau VI: Répartition des patients selon les antécédents chirurgicaux personnels
* Les césariennes ont représentées 3 cas de césarienne prophylactique, 2 cas d’éclampsie du per - partum et 1 cas souffrance foetale aigue.
4 . A S P E C T S C L I N I Q U E E T P A R A C L I N I Q U E
Tableau VII: Répartition des patients selon l'état général
Etat général Fréquence Pour cent ASA1 + U 209 84,6 ASA2 + U 17 6,9
ASA3 + U 11 4,5
ASA4 + U 10 4,0
Total 247 100,0
La majorité des patients a été classé ASA1+U (84.6 %).
Tableau VIII: Répartition des patients selon le groupe sanguinGroupe sanguin Fréquence Pour cent
Non groupé 158 64,0 AB+ 4 1,6
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Antécédents Fréquence Pour cent
Aucun 218 88,3 Appendicite 12 4,9
Hernie inguino-scrotale Dt
6 2,4
Césarienne* 6 2,4
Hernie inguino-scrotale Gh
2 0,8
Péritonite 1 0,4
Hernie ombilicale 1 0,4
Indéterminé 1 0,4
Total 247 100,0
102
O+ 43 17,4 B+ 17 6,9 A+ 15 6,1
AB- 1 0,4 B- 4 1,6 O- 3 1,2 A- 2 0,8
Total 247 100,0
Tableau IX: Répartition des patients selon le taux d'hémoglobine à l’arrivéeTaux
d’hémoglobine Fréquence Pour cent
<10g/dl 29 11,7 >10g/dl 30 12,1 Non fait 188 76,1
Total 247 100,0 76,1 % de nos patients n’avaient pas bénéficiés de dosage de leur taux d’Hb avant l’intervention.Tableau X: Répartition des patients selon le taux d'hématocrite à l’arrivée
Taux d’hématocrite
Fréquence Pour cent
<35% 35 14,2
>OU=35% 21 8,5
Non fait 191 77,3
Total 247 100,0
Tableau XI: Répartition des patients selon le résultat de l'ASPRésultat de l’abdomen
sans préparation Fréquence Pour cent
Non fait 186 75,3
Niveaux hydro-aeriques 48 19,4
Croissant gazeux 5 2,0
Distension gazeuse 5 2,0
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
103
Sans particularité 3 1,3
Total 247 100,0
Tableau XII: Répartition des patients selon le résultat de l'échographieRésultats de
l’échographie Fréquence Pour cent
Non fait 205 83,0
Epanchement 19 7,7
Boudin d’invagination
6 2,4
Agglutination des anses
5 2,0
Distension aérique 10 4,0
Sans particularité 2 0,8
Total 247 100,0
Tableau XIII: Distribution des diagnostic peropératoire en fonction de l'âge
Age Appendicite
Occlusion
Péritonite
Iléus paralytiq
ue
Hernie étranglée
Trauma Abdomin
ale
Total
0-10
0(0.0%)
24(9,7%)
11(4,5%)
0(0.0%)
8(3,2%)
3(1,2%)
46(18,6%)
11-21 16(6.5%)
8(3.2%)
19(7.7%)
0(0.0%)
2(0.8%)
8(3.2%)
53(21.5%)
22-32 21(8.5%)
7(2.8%)
20(8.1%)
0(0.0%)
5(2.0%)
9(3.6%)
62(25.1%)
33-43 11(4.5%)
14(5.7%)
5(2.0%)
1(0.4%)
2(0.8%)
5(2.0%)
38(15.4%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
104
44-54 5(2.0%)
5(2.0%)
7(2.8%)
0(0.0%)
4(1.6%)
1(0.4%)
22(8.9%)
55-65 1(0.4%)
3(1.2%)
0(0.0%)
0(0.0%)
3(1.2%)
1(0.4%)
8(3.2%)
66-76 0(0.0%)
10(4.0%)
3(1.2%)
2(0.8%)
0(0.0%)
0(0.0%)
15(6.1%)
>76 0(0.0%)
0(0.0%)
20.8%
00.0%
10.4%
00.0%
31.2%
Total 54(21,9%)
71(28,8%)
67(27,1%)
3(1,2%)
25(10,1%)
27(10,9%)
247(100,0%)
Les occlusions étaient les plus représentées avec 28,8 %.
5 . M O D E D E P R I S E E N C H A R G E E N P E R I O D E P R E O P E R A T O I R E
Tableau XIV: Répartition selon le délai entre le diagnostic et l'intervention chirurgicale
Délai Fréquence Pour cent <1H 1 0,4
1-2H 52 21,1 3-4H 91 36,8 5-6H 50 20,2
7-12H 50 20,2 13-24H 3 1,2
Total 247 100,0
Le délai moyen entre l’indication d’une intervention chirurgicale établie et la prise en charge au bloc était de 3.36 ± 1.08 heures avec des extrêmes de 1H à 6H.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
105
Figure 2: Pourcentage des patients ayant suivi une réanimation préopératoire
Répartition des patients selon la préparation préopératoire
85%
15%
nonoui
Seulement 36 patients (15%) ont suivi une préparation préopératoire.
Tableau XV: Répartition selon le type de traitement avant le bloc
Traitement pré-op Fréquence Pour cent
Remplissage vasculaire**
36 15
Transfusion 5 2
Antalgique 3 1,2
ATB 3 1.2
Autre* 1 0,4
*Antispasmodique**Sérum salé isotonique, RL, sérum glucosé 5% et ou macromolécule.La perfusion de salé a été le geste couramment utilisé en préopératoire.La transfusion de sang total était la technique transfusionnelle la plus proposée.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
106
211
36
6 . P E R I O D E O P E R A T O I R E
Le personnel
Tableau XVI: Répartition en fonction de la qualification de l'anesthésiste
Qualification Fréquence Pour cent
Infirmier 238 96,4
Médecin 9 3,6
Total 247 100,0
Dans 3.6 % des cas, l’anesthésie a été réalisée sous la direction d’un
médecin anesthésiste réanimateur.Tableau XVII: Répartition selon le nombre d'anesthésiste dans la salle d’opération
Nombre Fréquence Pour cent
1 56 22,7
2 183 74,1
3 7 2,8
4 1 0,4
Total 247 100,0
L’anesthésie a été réalisée par deux anesthésistes dans 74,1 % des cas avec
différentes combinaisons assistants médicaux et médecins anesthésistes.
Tableau XVIII: Répartition selon la qualification du chirurgien
Qualification Fréquence Pour cent
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
107
Spécialistes 14 5,7
CES 233 94,3
Total 247 100,0
Matériel
Histogramme 1: L'utilisation du scope
242
5
0
50
100
150
200
250
oui non
Monitorage des patients
La majorité des patients (98%) ont bénéficiées du scope.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
108
% 98 % 2
Tableau XIX: Répartition selon intubation ou non
Intubation Fréquence Pour cent
Oui 218 88,3
Non 29 11,7
Total 247 100,0
88.3 % de nos patients opérés sous anesthésie générale ont été intubés.L’intubation a été exclusivement orotrachéale.
Tableau XX: Répartition en fonction du type de ventilation
Ventilation Fréquence Pour cent
Spontanée 237 96,0
Manuelle 10 4,0
Total 247 100,0
En général la respiration des patients a été autonome au cours de
l’intervention (96%).
Tableau XXI: Répartition selon le sondage en peropératoire
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
109
Type Fréquence Pour cent
SU 37 15,0
SNG 29 11,7
SU+SNG 29 11,7
Aucun 152 61,5
Total 247 100,0
L’anesthésie
Tableau XXII: Répartition en fonction des techniques anesthésiques
Technique Fréquence Pour cent AGIV +
AG/Inhalation108 43,8
AGIV 105 42,5 AG par inhalation 24 9,7 AL par infiltration 6 2,4 Rachianesthésie 4 1,6
Total 247 100,0
L’anesthésie générale a comportée 237 cas (96 %) des types d’anesthésies pratiqués, d’ ou la technique la plus utilisée fut l’anesthésie générale intraveineuse associée à l’inhalation de gaz halogénés (43.8 %).
Tableau XXIII: Répartition des drogues utilisées en prémédication
Produits Fréquence Pour cent
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
110
Atropine 14 5,7
Diazépam 12 4,9
Atropine+diazépam 190 76,9
Aucun 31 12,6
Total 247 100,0
L’atropine associé au diazépam ont été les plus utilisés pour la prémédication (76.9 %).
Histogramme 2: Utilisation des Curares
Celo+NorcuronNorcuron
PavulonAucun
CeloCelo+Pavulon
Fréq
uenc
e
100
80
60
40
20
0 5
52
8489
Les curares ont été utilisés dans 78.9 % des cas. La Celocurine a été le produit le plus utilisé pour la curarisation de nos patients.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
111
% 36,1% 34,0
% 21,1
% 2,0 % 1,6% 1,24
3
Histogramme 3: Utilisation des Morphiniques en peropératoire
OUINON
Fréq
uenc
e
300
200
100
0 21
226
Les Morphiniques n’ont été utilisés que dans 8,5 % des cas.Tableau XXIV: Répartition des produits anesthésiques à l'induction
Produits Fréquence Pour cent Kétamine 205 83,0 Fluothane 26 10,5
Xylocaïne 6 2,4
Kétamine+Pentothal
4 1,6
Marcaîne 4 1,6
Propofol 2 0,8
Total 247 100,0
A l’induction de l’AG le produit le plus utilisé a été la Kétamine (83.0 %). La Marcaïne a servi pour l’induction de la rachianesthésie ; et la Xylocaïne pour l’AL.
Tableau XXV: Répartition des drogues anesthésiques utilisées à l'entretien
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
112
% 8,5
% 91,5
Produits Fréquence Pour cent
Fluothane 66 26,8 Kétamine 61 24,7
Kétamine+Fluothane
55 22,3
Aucun 45 18,2 Fluothane+N2O 8 3,2
Marcaïne 8 3,2 Kétamine+N2O 2 0,8
N2O 2 0,8 Total 247 100,0
A l’entretien, pour l’AG le produit le plus utilisé a été le Fluothane ; cependant il a été nécessaire de lui adjoindre de la Kétamine (22.3 %) et le N2O dans 3.2 % des cas.
Tableau XXVI: Répartition selon le délai entre le début de l'anesthésie et l'incision
Délai Fréquence Pour cent
< 15 mn 148 59,9
15 - 30 mn 81 32,8
> 30 mn 18 7,3
Total 247 100,0
Dans 59.9 % des cas, l’incision s’est pratiquée à moins de 15 minutes de l’induction anesthésique.
Tableau XXVII: Répartition des produits utilisés en per-anesthésie
Produits Fréquence Pour cent
Perfusion** 195 78,9
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
113
Perfusion + Transfusion
19 7,7
Perfusion + ATB 15 6,1
Perfusion + Epinéphrine + ATB
5 2,0
Perfusion + Transfusion + ATB
4 1,6
Aucun 4 1,6
Perfusion + Epinéphrine
3 1,2
Perfusion + Transfusion +
Epinéphrine
2 0,8
Total 247 100,0
**Sérum salé isotonique, ou SG5% et ou macromolécules. La perfusion de Sérum salé isotonique a été le geste couramment utilisé en peropératoire.
Tableau XXVIII: Répartition selon la durée de l'anesthésie
Durée (mn) Fréquence Pour cent <15 mn 2 0,8
15 - 30 mn 3 1,2 31 - 45 mn 12 4,9 46 - 60 mn 31 12,6
61 - 120 mn 129 52,2 121 – 200 mn 63 25,5 201 - 26O mn 7 2,8
Total 247 100,0 52.2 % des anesthésies avaient duré entre 61 – 120 minutes. La durée moyenne
de l’anesthésie était de 135 minutes avec des extrêmes allant de 10 mn à 250
mn.
7 . A C C I D E N T S E T / O U I N C I D E N T S P E R - A N E S T H É S I Q U E S
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
114
Tableau XXIX: Répartition des cas selon la nature des incidents et/ou accidents per-anesthésiques
Accidents et/ou incidents Fréquence Pour cent Instabilité PA 19 7,7
Arrêt cardiaque 6 2,4 Chute PA 46 18,6
Chute PA + Intubation difficile
7 2,8
HTA 5 2,0 Instabilité PA +
désaturation2 0,8
Convulsion 1 0,4 Intubation difficile 1 0,4
Aucun 160 64,8 Total 247 100,0 35.2 % des patients (87) de notre étude avaient présenté un accident et/ou
incident pendant l’intervention chirurgicale.
Les incidents et/ou accidents de type cardiovasculaire ont été les plus représentés (97,70 % des incidents et/ou accidents).Tableau XXX: Répartition des accidents et/ou incidents en fonction de l'âge
Tranche d’âge
Accidents et/ou incidents
OUI %oui NON %non Total %total
0-10 11 4.5 35 14.2 46 18.6
11-21 17 6.9 36 14.6 53 21.5
22-32 27 10.9 35 14.2 62 25.1
33-43 9 3.6 29 11.7 38 15.4
44-54 7 2.8 15 6.1 22 8.9
55-65 2 0.8 6 2.4 8 3.2
66-76 13 5.3 2 0.8 15 6.1
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
115
>76 1 0.4 2 0.8 3 1.2
Total 87 35.2 160 64.8 247 100
Khi – deux = 24,8 avec P = 0,001Le taux le plus élevé d’incidents et/ou accidents se retrouve dans la tranche d’âge de 22 – 32 ans avec 31.03 % des accidents et/ou incidents (soit 10,9 % des patients).
Tableau XXXI: Répartition des accidents et/ou incidents en fonction de la classification ASA
Accidents et/ou incidents
ASA1 ASA2 ASA3 ASA4
Instabilité PA
14(5,7%)
0(0,0%)
1(0,4%)
4(1,6%)
19(7,7%)
Arrêt cardiaque
6(2,4%)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
6(2,4%)
Chute PA
36(14,6%)
6(2,4%)
2(0,8%)
2(0,8%)
46(18,6%)
Chute PA + Intubation
difficile
4(1,6%)
0(0,0 %)
2(0,8%)
1(0,4%)
7(2,8%)
HTA
5(2,0%)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
5(2,0%)
Instabilité PA +
désaturation
1(0,4%)
0(0,0 %)
1(0,4%)
0(0,0 %)
2(0,8%)
Convulsions
1(0,4%)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
1(0,4%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
116
Intubation difficile
0(0,0 %)
1(0,4 %)
0(0,0 %)
0(0,0 %)
1(0,4 %)
Aucun
142(57,5%)
10(4,0%)
5(2,0%)
3(1,2%)
160(64,8%)
Total
209(84,6%)
17(6,9%)
11(4,5%)
10(4,0%)
247(100,0%)
Khi – deux = 74,9 avec P< 0,001.
La fréquence des accidents et/ou incidents croit avec la classification ASA. Ont présenté au moins un accident et/ou incident :
- 67 patients (sur 209) soit 32,05 % des ASA1 ;- 7 patients (sur 17) soit 41,17 % des ASA2 ;- 5 patients (sur 11) soit 45,45 % des ASA3 ;- 7 patients (sur 10) soit 70 % des ASA4.
Tableau XXXII: Répartition des accidents et/ou incidents en fonction des patients ayants suivis ou non la réanimation préopératoire
Accidents et/ou incidents
Réanimation préopératoire
Total
OUI NON
Instabilité PA
5(2,0%)
14(5,8%)
19(7,8%)
Arrêt cardiaque
3(1,2%)
3(1,2%)
6(2,4%)
Chute PA
13(5,3%)
40(16,2%)
53(21,5%)
HTA
0 (0,0%)
5(2,0%)
5(2,0%)
Instabilité PA + désaturation
0 (0,0%)
2(0,8%)
2(0,8%)
Convulsions
0 (0,0%)
1(0,4%)
1(0,4%)
Intubation difficile
0 (0,0 %)
1(0,4%)
1(0,4%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
117
Aucun
15(6,6%)
145(58,2%)
160(64,8%)
Total 36(15 %)
211(85 %)
247(100,0%)
Khi – deux= 17,37 avec P= 0,015
75.9 % (66 cas) des accidents et/ou incidents étaient survenus chez des patients n’ayant pas bénéficiés de réanimation préopératoire.
8
Tableau XXXIII: Répartition des incidents et/ou accidents en fonction des techniques anesthésiques
Incidents et/ou
accidents
Techniques anesthésiques
Total
AGIV + AG/Inh*
AGIV AG/Inh* AL/Inf** ALR
Instabilité PA
9(3,6%)
10(4,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
19(7,7%)
Arrêt cardiaque
0 (0,0%)
0 (0,0%)
6(2,4%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
6(2,4%)
Chute PA 13(5,3%)
28(11,3%)
3(1,2%)
0 (0,0%)
2(0,8%)
46(18,6%)
Chute PA + Intubation
difficile
1(0,4%)
6(2,4%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
7(2,8%)
HTA
5(2,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
5(2,0%)
Instabilité PA +
désaturation
2(0,8%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
2(0,8%)
Convulsions
0 (0,0%)
1(0,4%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
1(0,4%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
118
Intubation difficile
0 (0,0%)
1(0,4%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
0 (0,0%)
1(0,4%)
Aucun
78(31,6%)
59(23,9%)
15(6,1%)
6(2,4%)
2(0,8%)
160(64,8%)
Total 108(43,7%)
105(42,5%)
24(9,7%)
6(2,4%)
4(1,6%)
247(100,0%)
Khi – deux = 89,32 avec P < 0,001
* AG par inhalation** AL par infiltration Il y a eu plus d’incidents et/ou accidents (30.6%) lors de l’anesthésie générale intraveineuse (AGIV).
Tableau XXXIV: Répartition des accidents et/ou incidents en fonction de l’intubation
Accidents et/ou incidents
Intubation
Total
oui non
Instabilité PA 14(5,8%)
5(2,0%)
19(7,8%)
Arrêt cardio-respiratoire
2(0,8%)
4(1,6%)
6(2,4%)
Convulsions 1(0,4%)
0(0,0%)
1(0,4%)
Intubation difficile 1(0,4%)
0(0,0%)
1(0,4%)
Chute PA 42(17,0%)
4(1,6%)
46(18,6%)
Chute PA+intubation
difficile
3(1,2%)
4(1,6%)
7(2,8%)
HTA 5(2,0%)
0(0,0%)
5(2,0%)
instabilité PA +désaturation
0(0,0%)
2(0,8%)
2(0,8%)
Aucun 150(60,7%)
10(*)
(4,1%)160
(64,8%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
119
Total 218(88,3%)
29(11,7%)
247(100,0%)
Khi - deux = 26,20 avec P = 0,002
(*) : correspond aux patients ayant bénéficiés de l’ALR.65,51 % des patients non intubés ont présenté un accident et/ou incident dont 100 % des patients non intubés sous AG (19 patients).
Tableau XXXV: Répartition des accidents et/ou incidents selon le mode ventilatoire per-anesthésique
Accidents et/ou incidents
ventilation
Total
spontanée manuelle
Instabilité PA
19(7,7%)
0(0,0%)
19(7,7%)
Arrêt cardiaque
1(0,4%)
5(2,0%)
6(2,4%)
Chute PA
44(17,8%)
2(0,8%)
46(18,6%)
Chute PA + Intubation difficile
6(2,4%)
1(0,4%)
7(2,8%)
HTA
5(2,0%)
0 (0,0%)
5(2,0%)
Instabilité PA + désaturation
2(0,8%)
0(0,0%)
2(0,8%)
Convulsions
1(0,4%)
0 (0,0%)
1(0,4%)
Intubation difficile
1(0,4%)
0 (0,0%)
1(0,4%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
120
Aucun
158(64,0%)
2(0,8%)
160(64,8%)
Total
237(96,0%)
10(4,0%)
247(100,0%)
Khi – deux= 104,82 avec P< 0,001.
50 % des patients maintenus en ventilation manuelle ont présenté un arrêt cardio- respiratiore au cours de l’intervention.
Tableau XXXVI: Distribution des accidents et/ou incidents en fonction des périodes anesthésiques
Incidents et/ou Accidents
Périodes anesthésiques Total
Prémédication Induction Entretien
Instabilité PA
11,1%
1517,2%
33,4%
1922 %
Arrêt Cardiaque
22,3%
33,4%
11,1%
67 %
Convulsion
0(0,0%)
0(0,0%)
11,1%
11,1%
Intubation difficile
0(0,0%)
11,1%
0(0,0%)
11,1%
Chute PA
0(0,0%)
3135,6%
1517,2%
4652,9%
Chute PA +intubation
difficile
0(0,0%)
78,0%
0(0,0%)
78,0%
HTA
44,6%
0(0,0%)
11,1%
55,7%
Instabilité PA +désaturation
11,1%
0(0,0%)
11,1%
22,2%
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
121
Total
89,2%
5765,5%
2225,3%
87100,0%
Khi- deux= 62,70 avec P < 0,001
La période d’induction a été la plus pourvoyeuse d’incidents et/ou accidents avec 65,5 % des incidents et/ou accidents.
Tableau XXXVII: Répartition des incidents et/ou accidents per - anesthésiques en fonction de la durée de l'anesthésie
Incidents et/ou
Accidents
durée de l'anesthésie Total
<15 15 - 30 31 - 45 46 - 60 61 - 120
121 - 200
201 - 26O
Instabilité PA
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
11(4,5%)
8(3,3%)
0(0,0%)
19(7,8%)
Arrêt cardio-
respiratoire
0(0,0%)
1(0,4%)
0(0,0%)
0(0,0%)
5(2,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
6(2,4%)
Convulsion
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
1(0,4%)
0(0,0%)
0(0,0%)
1(0,4%)
Intubation difficile
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
1(0,4%)
0(0,0%)
1(0,4%)
Chute PA
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
2(0,8%)
23(9,3%)
20(8,1%)
1(0,4%)
46(18,6%
)
Chute PA + intubation
difficile
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
2(0,8%)
2(0,8%)
3(1,2%)
0(0,0%)
7(2,8%)
HTA
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
1(0,4%)
4(1,6%)
0(0,0%)
5(2,0%)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
122
Instabilité PA +
désaturation
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
0(0,0%)
2(0,8%)
0(0,0%)
2(0,8%)
Aucun
2(0,8%)
2(0,8%)
12(4,9%)
27(10,9%)
86(34,8%)
25(10,1%)
6(2,4%)
160(64,8%
) Total
2(0,8%)
3(1,2%)
12(4,9%)
31(12,6%)
129(52,2%)
63(25,5%)
7(2,8%)
247(100,0
%) Khi – deux = 66,70 avec P > 0,001.
8 . P É R I O D E P O S T O P É R A T O I R E
Tableau XXXVIII: Répartition des patients en fonction du lieu de transfert en post opératoire
Pathologies Lieu de transfert
Total
Réanimation
Chir- générale
Chir- infantile
Appendicite 1(0,4 %)
53(21,5 %)
0(0,0 %)
17(7 %)
5
(2,0 %) 0
(0,0 %) 9
(3,6 %) 1
54(21,9 %)
Occlusion 28(11,3 %)
26(10,5 %)
71(28,8 %)
Péritonite 49(19,8 %)
13(5,3 %)
67(27,1 %)
Iléus paralytique
0(0,0 %)
3(1,2 %)
3(1,2 %)
Hernie étranglée
2(0,8 %)
14(5,7 %)
25(10,1 %)
Traumatisme abdominal
7(2,8 %)
19(7,6 %)
27(10,9 %)
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
123
(0,4 %)
Total 87(35,2 %)
128(51,8 %)
32(13,0 %)
247(100,0 %)
Khi – deux = 193,5 avec P < 0,001.
La majorité de nos patients ont été transférés dans le Service de Chirurgie
Générale (51.8 %).
35.2 % de l’échantillon d’étude ont fait un séjour en Réanimation.
Tableau XXXIX: Répartition selon la nature du traitement post opératoire
Type de traitement Fréquence Pour cent
Antalgiques+perfusions+ATB
214 86,6
Antalgiques+ perfusion+ATB+transf
usion
14 5,7
Antalgiques+perfusions+ATB+Autre*
11 4,5
Antalgiques+perfusions
8 3,2
Total 247 100,0
* Il s’agissait essentiellement d’anti-acides et/ou d’anti-parasitaires (en général
Ranitidine injectable et Quinine injectable respectivement).
Les molécules utilisées pour la perfusion étaient respectivement par ordre
d’importance le SS 0.9%, SG 5%, RL.
Dans 3.2% des cas, il n’y a pas eu d’antibiothérapie en post opératoire
immédiat ; dans les autres cas l’antibiothérapie a consisté en général à
l’association de deux ou trois molécules.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
124
Tableau XXXX: Répartition selon la durée de séjour en Réanimation
Durée de séjour Fréquence Pour cent 1J 31 35,6 2J 31 35,6 3J 12 13,9 4J 4 4,6 5J 5 5,7
> 5J 4 4,6 Total 87 100,0
La durée moyenne de séjour en Réanimation était de 2.3±1.38 jours avec des
extrêmes allant d’1 jour à 6 jours.
Tableau XXXXI: Répartition des patients selon l’évolution en Réanimation
Suites opératoires Fréquence Pourcentage valide
Simples 75 86,3
Décès 4 4,6
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
125
Péritonite 2 2,3
Hémorragie 2 2,3
Abcès du foie 2 2,3
Occlusion 1 1,1
Insuffisance rénale
1 1,1
Total 87 100,0
Il y a eu 4.6 % de mortalité dans le service d’Anesthésie Réanimation.
Tableau XXXXII: Répartition selon l’évolution globale dans le post-opératoire pendant l’hospitalisation
Suites opératoires Fréquence Pour cent Simples 220 89,1
Décès 13 5,3
Abcès de parois 5 2,0
Hémorragie 3 1,2
Péritonite 2 0,8
Abcès du foie 2 0,8
Occlusion 1 0,4
Insuffisance rénale 1 0,4
Total 247 100,0
Le taux de morbidité globale a été de 5.6 % et le taux de mortalité globale était de 5.3 %.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
126
Tableau XXXXIII: Répartition de l’évolution en fonction des patients ayant suivi ou non la réanimation préopératoire
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
127
Khi- deux= 24,78 avec P < 0,001
La majorité des complications en post opératoire immédiat (19 cas) était
survenu chez des patients n’ayant pas bénéficié de réanimation pré opératoire
soient 70,37 % des complications post opératoires.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Evolution Réanimation préopératoire
Total
Oui Non
Simples
28(11,3%)
192(77,7%)
220(89.1%)
Abcès de parois
0 (0.0%)
5(2,0%)
5(2,0%)
Décès
6(2,4%)
7(2,8%)
13(5,3%)
Péritonite
0 (0.0%)
2(0,8%)
2(0,8%)
Occlusion
0(0.0%)
1(0,4%)
1(0,4%)
Hémorragie
0 (0.0%)
3(1,2%)
3(1,2%)
Abcès du foie
2(0,8%)
0(0.0%)
2(0,8%)
Insuffisance rénale
0 (0.0%)
1(0,4%)
1(0,4%)
Total
36(14,6%)
211(85,4%)
247100,0%
128
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
129
C O M M E N T A I R E S E T D I S C U S S I O N S
1 - M E T H O D O L O G I E -
Notre étude prospective qui s’est étendue sur 7 mois a porté sur 247
patients tous âges confondus, opérés en urgence au S.U.C pour abdomen aigu
chirurgical.
L’insuffisance de publications dans notre contexte sur le mode de prise en
charge tant anesthésiologique que réanimation de ces types d’urgences a motivé
notre travail.
Parmi les chirurgiens opérant dans les blocs du S.U.C se trouvent des équipes
de Chirurgie Générale et Infantile, de Traumatologie et d’urologie.
Dans la réalisation de ce travail nous avons rencontrés quelques difficultés qui
sont :
L’insuffisance de plateaux techniques de l’hôpital, certains examens
complémentaires n’étaient pas réalisables en urgence.
L’absence d’assurance maladie, le pouvoir d’achat de la majorité de
nos malades étant faible.
La fiche d’anesthésie n’était pas appropriée pour le recueil des
événements indésirables liés à l’anesthésie.
Une certaine réticence des anesthésistes à rapporter les événements indésirables mineurs d’évolution spontanément favorable survenus au cours de l’anesthésie.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
130
La surveillance post-opératoire, notamment celle du réveil n’était pas
souvent faite de façon rigoureuse, du fait de manque de personnel,
de matériel approprié et de l’absence de véritable salle de réveil
(SSPI).
Malgré ces difficultés nous avons pu cerner les facteurs pronostiques ainsi que
la plupart des problèmes d’adaptation de nos moyens et des capacités
anesthésiques actuelles par rapport aux exigences de la chirurgie abdominale
d’urgence vécue au S.U.C de l’hôpital G.Touré.
2 - F R É Q U E N C E -
Tableau XXXXIV: Fréquence des Abdomens aigus selon différents auteurs
Auteurs Urgences
Chirurgicales
Abdomens
aigus
Pour cent Tests
statistiquesCoulibaly.M,
Mali, 2000 [55]
1161 676 58,2 P=0,243
Konté.M, Mali,
2003 [56]
382 278 72,77 P=7.10-6
Mushtaq,
pakistan, 2005
[57]
759 542 71,4 P=1.10-6
Diop.MT, Mali,
2006 [58]
1000 266 26,6 P=0,00
Notre étude 459 247 53,81
Nos résultats sont statistiquement compatible à ceux de plusieurs auteurs
africains ([55], [56], [57]) hormis l’étude de Diop.MT réalisée au même moment
que la notre mais qui incluait les urgences obstétricales.
3 - A G E -
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
131
Tableau XXXXV: Age moyen selon les auteurs
Auteurs Effectifs Age moyen Test statistique
Cassina, RFA,
1996 [59]
314 40 P= 0,0002
Konaté.M, Mali,
2003,[56]
382 25 P= 0,434
Solgberu,
Nigeria, 2005,
[60]
780 30,05 P= 0,535
Notre étude 247 28
Dans notre série la tranche d’âge 22 – 32 ans était la plus représentée
avec une fréquence de 25.1%. La moyenne d’âge était de 28±18.26 ans avec des
extrêmes allant de 1 jour à 84 ans. Elle est proche de celles des séries
africaines, mais inférieure à celle de la série Allemande [59] (40 ans).
L’âge jeune de la majorité de nos patients pourrait être en rapport avec
l’âge jeune des populations africaines en général, au Mali en particulier. En effet
selon le recensement général à caractère administratif [61], 70% de la
population a moins de 35 ans.
4 - L E S E X E -
Tableau XXXXVI: Sex-ratio selon différents auteurs
Auteurs Effectifs Sex-ratioCassina, RFA [59] 314 1,02Konaté.H [62] 300 4Notre étude 247 2,3
Comme dans notre étude, selon les auteurs sus- cités, l’abdomen aigu
chirurgical frappe l’homme plus que la femme.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
132
Cette prédominance masculine pourrait s’expliquer par le fait que les
abdomens aigus chirurgicaux dus aux affections gynéco-obstétriques n’étaient
pas inclus dans les différentes séries observées.
5 - R É S I D E N C E -
Il y avait 11.3 % des patients opérés qui résidaient dans des localités hors
de Bamako (Kati, Koulikoro, Bougouni, …), ce qui peut s’expliquer par le fait
que contrairement à Bamako peu de commune ont des structures, du matériel
et un personnel adéquat pour une prise en charge de ce type de patient.
La ville de Bamako a été le lieu d’étude, donc de résidence de la plupart des
patients ; ainsi la majorité des patients venait de la Commune V. Ce qui
s’explique par le fait que cette Commune recèle de nombreux quartiers.
6- Pathologie -
Tableau XXXXVII: Répartition des quatres prémières étiologies selon les auteurs
Auteurs Harouna.Y [6], Niger,
2001
Arnaud [63], France, 2003
Emil [64], Canada, 2003
Konaté.M [56], Mali,
2003
Notre étude
Etiologies par ordre
décroissant
Occlusion Appendicite Appendicite Occlusion OcclusionPéritonite Occlusion Occlusion Appendicite PéritoniteAppendicite Péritonite Péritonite Péritonite AppendiciteTramatism
e
abdominal
Hémopéritoin
e
Hémopéritoin
e
Hémopéritoin
e
Traumatisme
abdominal
Quatre grandes étiologies constituent l’essentiel des urgences chirurgicales
digestives. Ces étiologies sont dominées par l’occlusion intestinale dans les
séries africaines alors qu’en Europe, l’appendicite occupe le premier rang.
Plusieurs facteurs interviennent :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
133
- l’incidence élevée des hernies étranglées en Afrique alors qu’en
Europe la cure herniaire sanctionne le diagnostic d’une hernie
avant d’être compliquée ;
- l’incidence faible des appendicites en Afrique (16/100000) [65] à
Bamako contre 225/100000 en Allemagne [66] et 100/100000 aux
U.S.A [67] ;
- La fréquence des maladies infectieuses (fièvre typhoïde) et le
retard de consultation en Afrique.
7 - A S P E C T S C L I N I Q U E S E T P A R A C L I N I Q U E S -
7.1 Délai diagnostic :Tableau XXXXVIII: Délai diagnostic selon différents auteurs
Auteurs Délai moyen de diagnostic
Délai moyen admission/intervention
chirurgicale
Harouna et al [6] 49 heures 3 heures
Notre étude 96 heures 3,36 heures
Dans notre série, le délai diagnostique (délai moyen écoulé entre le
début de la symptomatologie et l’admission aux urgences) était variable selon la
pathologie mais en moyenne de 96±48 heures. Ce retard diagnostic pourrait
s’expliquer par le fait que la majorité de nos malades avait consulté dans une
clinique privée pour les malades de la ville de Bamako ou dans un centre
médical pour les autres. L’évacuation vers l’hôpital est intervenue en moyenne à
la 48ème heure après l’échec d’un traitement médical ou le temps d’organiser
l’évacuation sanitaire.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
134
En effet, en matière de prise en charge d’abdomen aigu chirurgical , le retard à
l’intervention (délai entre le début des symptômes et l’admission ; entre
l’admission et l’intervention) constitue le facteur pronostique capital comme
certaines études africaines antérieures (68, 69, 70, 85) l’ont aussi noté.
7.2 Les antécédents médicaux :
La majorité de nos patients (82.2 %) n’avaient aucun antécédent
particulier. Les antécédents médicaux étaient dominés par des douleurs
abdominales (6,9 %) dues : soit à une gastrite soit à un ulcère gastrique ou
gastro-duodénal. L’interrogatoire a aussi permis de retrouver 1.6 %
d’hypertendus et 2.8 % d’asthmatiques, drépanocytaire et porteur d’allergie à la
chloroquine (2 cas chacune), HTA associée au diabète ou à l’asthme (1 cas
chacun).
Il est important de rechercher ces antécédents car d’après S Monsel et B Riou
[71], l’anesthésie en particulier l’AG comporte un risque faible mais non nul
chez les sujets en bonne santé. Ainsi, chez les patients exempts de pathologie
associée ou ayant une affection chronique bien équilibrée (hypertension traitée,
diabète…), le risque de décès est environ de 1 pour 10 000 anesthésies. Ce
risque est évidemment plus élevé chez les patients ayant des tares sévères, en
particulier cardiovasculaires ou respiratoires.
7.3 Les antécédents chirurgicaux et anesthésiques :
88.3 % des patients n’avaient jamais eu à subir d’intervention
chirurgicale.
Par contre, les antécédents les plus retrouvés ont été l’appendicite 4.9 %,
HISD et césarienne 2.4 % chacun. Cela pourrait être en rapport avec la
fréquence non négligeable des péritonites post opératoires 7,5 % (Tableau
XVII) dans la genèse des péritonites, et les brides et adhérences 9,9 % (Tableau
XVI) dans la genèse des occlusions. Chez la plupart d’entre eux, l’intervention a
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
135
eu lieu sous AGIV associée à l’AG par inhalation car c’est la technique la plus
utilisée dans notre contrée.
7.4 Examens clinique et paraclinique :
7.4.1 Clinique :
La douleur était le maître symptôme, car elle demeurait chez
100% de nos patients. Elle caractérise l’abdomen aigu chirurgical.
Les autres signes dépendent de l’étiologie ; ils étaient dominés
par :
la fièvre (retrouvée dans 65.7% des cas), qui était défini
comme une élévation de la température corporelle au-
dessus de 37.8° ;
Contracture et défense étaient notées chez 69.7% des
patients.
Ces observations sont comparables à celles de Konaté H [62] qui
avait trouvé dans sa série que 70.3% des patients étaient fébriles et que 66.6%
présentaient une défense et une contracture abdominale.
7.4.2 Examens paracliniques :
En effet, dans notre étude l’examen clinique est resté dans bon
nombre de cas (115 patients soit 46.6 %) la seule voie pour établir un diagnostic
et poser l’indication opératoire.
Nous avons recensé 132 patients, chez qui des examens complémentaires ont
été réalisés dont le groupage sanguin chez 36 % des patients ; le taux Hb chez
23,9 %, le taux Ht chez 22,7 % ; l’ASP et l’échographie (respectivement 24,7 %
et 17 % des cas).
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
136
Ces faibles proportions sont en rapport avec le faible revenu de la
majorité de nos patients et le fait que ces examens ne sont pas toujours
faisables en urgence dans notre hôpital.
7.4.3 Classification ASA :
Tableau XXXXIX: Répartition de la classifiction ASA selon différents auteurs
Classification ASA
Konaté H [62]
Effectifs: 300
Notre étude
Effectifs: 247
Test statistique
ASA1 + U 75 % 84,6 %
Khi2= 6,30P= 0,097
ASA2 + U 18,7 % 6,9 %
ASA3 + U 3,6 % 4,5 %
ASA4 + U 2,7 % 4,0 %
Dans notre série, La majorité des patients a été classé ASA1+U. Ce résultat
est compatible avec celui de Konaté H [62].
Mais Goldstein E [72] affirme que près de 41% des décès
imputables à l’anesthésie surviennent chez des patients ASA1 ou 2.
8 - M O D E D E P R I S E E N C H A R G E P R É O P É R A T O I R E -
8.1 Délai d’intervention chirurgical :
Concernant la prise en charge globale à l’hôpital, en moyenne il s’est
écoulé 3.36 ± 1.08 heures avec des extrêmes de 1H à 6H entre l’admission au
service des urgences et l’intervention chirurgicale.
Plusieurs facteurs interviennent : l’insuffisance humaine et matériel, les
problèmes financiers des familles pour l’exécution de certains examens
(biologie et radiologie), la non disponibilité de certains examens et produits de
réanimation intensive aux urgences.
8.2 Réanimation préopératoire :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
137
Seulement 36 patients (15%) ont suivi une correction préopératoire. La
pose de la perfusion de sérum salé isotonique a été le geste couramment utilisé
comme l’indique le tableau XV. Et les antibiotiques ont été utilisés chez
seulement 3 patients.
La durée moyenne de ce traitement préopératoire était de 2.35 ± 1H
avec des extrêmes allant de 1H à 3H.
Cette fréquence de patients ayant suivi une réanimation préopératoire
pourrait être en rapport avec le fait que la majorité de nos patients était ASA1
+ U.
Mais, il faut insister sur le fait que, si le traitement chirurgical est
indispensable, l'antibiothérapie contribue à l'amélioration du pronostic [29].
Hypothèse confirmée par Mosdell et collaborateurs [30], qui avaient trouvé une
culture positive dans 295 cas sur 480 péritonites communautaires étudiées ; et
781 bactéries avait été identifiées démontrant le caractère poly microbien de ces
péritonites.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
138
9 - P R A T I Q U E D E L ’ A N E S T H É S I E -
9.1 Le personnel :
9.1.1 Qualification du personnel :
Tableau L: Qualification des anesthésistes au bloc selon les auteursAuteurs Méd anesthésistes (%) Test statistique
Gravot.B, Nancy, 1995 [73] 100%
Tiogo.C, Cameroun, 1997 [74]
16% Khi2= 9,62P= 0,001
SFAR, 1998 [75] 100%
Fosto, Mali, 2005 [76] 4,6% Khi2= 1,25
P= 0,26
Notre étude 3.6%
Dans notre série, 96.4 % des anesthésies ont été réalisées par des
infirmiers spécialisés en anesthésie contre 3.6 % sous la direction d’un médecin
anesthésiste réanimateur. Ces résultats, statistiquement compatible avec ceux
des séries africaines, sont très inférieurs à ceux des séries européennes.
Ces observations dénotent la pénurie en personnel médical qualifié dans
nos structures sanitaires. Alors que selon la SFAR [75], les normes admises
dans les pays occidentaux sont d’un médecin anesthésiste pour 20 lits
chirurgicaux. A l’Hôpital Gabriel Touré, on en est à 1 médecin anesthésiste
pour 46,25 lits chirurgicaux [82].
9.1.2 Nombre d’anesthésiste présent au bloc :Au cours de notre étude, dans 22.7 % des cas le suivi était garanti par la
présence d’un seul infirmier et dans 74.1 % des cas il y’en avait deux.
Alors que B. Dalens [77] recommande la présence d’au moins un médecin
anesthésiste surtout chez les jeunes enfants et les patients classé ASA 3 ou 4.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
139
9.2 Matériel : 98 % des patients ont été surveillés par électrocardioscope au
cours des interventions.
Les paramètres les plus utilisés étaient : la fréquence cardiaque, le plus souvent
associée à la saturation en oxygène dont l’évaluation a été possible grâce à la
mise en place d’un saturomètre de pouls relié à l’écran du scope. Quant à la
pression artérielle, son utilisation a été beaucoup moins fréquente du fait de
l’indisponibilité de brassard adapté surtout chez les nouveaux nées et les
enfants de très faible corpulence. Or le monitorage devrait être automatique
pour assurer un suivi optimal. Mais parfois, faute de matériel adapté, ou faute
de maintenance de l’appareillage, les anesthésistes ont été contraints de
travailler sans scope (2 %).
S. Monsel [71] confirme l’obligation du monitorage en précisant que les
éléments qui participent à la sécurité d’un acte anesthésique sont : le
monitorage périopératoire, la salle de surveillance post interventionnelle et la
consultation pré anesthésique.
La ponction veineuse centrale n’a pas été réalisée dans notre série.
L’anesthésie générale a été associée à une intubation trachéale
dans 92 % des cas.
Elle a été exclusivement orotrachéale. Cela peut se justifier par le fait qu’il est
recommandé d’emprunter la voie orotrachéale quand l’intubation n’est pas
destinée à être laissée en place longtemps car cette voie est la moins
traumatisante pour les voies aériennes supérieures tel que le rhinopharynx.
Par ailleurs, la mise en place de sondes urinaires et ou naso-
gastriques n’a été réalisée que chez 95 patients.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
140
Ces résultats sont en rapport avec la faible disponibilité de matériel de
sondage qui est très souvent de calibre non adapté au patient.
9.3 Type d’anesthésie :
L’anesthésie générale a représenté 96.0 % des anesthésies
pratiquées.
Cette primauté de l’anesthésie générale est une constante dans la
littérature tant africaine [9, 78, 79] qu’internationale [75]. En effet, selon la
SFAR [45], malgré la réanimation préopératoire, la persistance d'un certain
degré d'hypovolémie expose les patients aux conséquences hémodynamiques
délétères des techniques d'anesthésie locorégionales.
L’anesthésie locale par infiltration (2.4 %) a été réalisée et
seulement dans quelques cas d’hernies étranglées.
L’anesthésie locorégionale, initiée chez seulement 1.6 % des
patients, était exclusivement rachidienne en raison de la faible
disponibilité du matériel. Elle a concernée 3 cas d’hernies étranglées
et 1 cas d’appendicite.
9.4 Les produits anesthésiques utilisés :
9.4.1 Prémédication :
Deux familles de molécules étaient utilisées en prémédication : les
benzodiazépines (le diazépam) et les anticholinergiques (l’atropine). L’association
diazépam atropine était la plus utilisée (76.9 %).
31 patients (12,6 %) de notre série n’avaient reçu aucune prémédication
médicamenteuse.
9.4.2 Induction :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
141
La combinaison curare narcotique était le protocole
anesthésique le plus employé pour l’induction de
l’anesthésie générale (78.9 %). Avec 71.3 %, le
suxaméthonium et la kétamine étaient les molécules les plus
associées.
La voie inhalatoire, faite exclusivement à base de Fluothane, a été utilisée dans
10.5 % des cas.
Dans l’ensemble, la kétamine a été l’agent anesthésique le plus utilisé 84.6 % ;
et le suxaméthonium était le curare le plus utilisé (71,3 % des anesthésies
pratiquées).
Cette pratique de l’induction est compatible à celle recommandée par la
littérature pour la pratique de l’anesthésie dans la gestion de ces types
d’urgences (SFAR [45], [83]) :
• le protocole recommandé est « la crash induction » (induction en
séquence rapide), qui associe un hypnotique et la succinylcholine ;
• aucune étude n'a démontré la supériorité d'un autre agent anesthésique
par rapport au thiopental ;
• aucune étude ne permet de recommander l'intubation sans curare dans
cette situation.
L’anesthésie locorégionale réalisée, a été la rachianesthésie
faite exclusivement à la Bupivacaïne (1.6 % des cas).
L’anesthésie locale représentant seulement 2.4 % des
techniques anesthésiques, utilisait la Xylocaïne en infiltration
locale.
- Seuls 8.5 % des patients opérés avait reçus une analgésie à base de
fentanyl au cours de l’induction. La faible utilisation des morphiniques dans
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
142
notre série s’expliquerait par la notification non systématique de cette molécule
sur les fiches d’anesthésie et/ou par la méconnaissance de son intérêt au cours
de l’anesthésie par les infirmiers anesthésistes.
9.4.3 L’entretien :
Pour l’entretien de l’AG, le Fluothane (26.8 %) était le produit le plus
utilisé. Cependant il a été nécessaire de lui adjoindre de la Kétamine dans 22.3 %
des cas et le protoxyde d’azote dans seulement 3.2 % des cas.
- La kétamine a été employée seule en réinjection dans 24.7 % des cas.
- Le maintien de la curarisation était assuré par le pancuronium (38.1 %
des cas) soit avec le Vécuronium (2.8 % des cas).
Cependant les curares n’ont pas été utilisés dans 21.9 % des cas d’AG. Or
selon la SFAR {45}, la prise en charge chirurgicale des urgences abdominales
nécessite le maintien d'un degré profond de curarisation pendant toute la durée
de l'intervention, fermeture comprise. Mais pour maintenir cet objectif il faut
un monitorage adéquat de la curarisation. Ce qui n’est pas à présent faisable
dans notre contexte.
Pour la rachianesthésie, le fentanyl en intraveineux a été utilisé dans
tous les cas.
9.5 Mode respiratoire per-anesthésique :
A l’induction de l’AG, la ventilation des patients était maintenue par
l’utilisation de ballon auto gonflable en manuel. Mais au cours de l’entretient la
respiration a été le plus souvent autonome (95.8 % des patients) ; elle a
nécessité l’utilisation du ballon auto gonflable en manuel adapté soit au masque
ou à la sonde trachéale chez 4.2 % des patients.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
143
La ventilation contrôlée n’a pas été réalisée. Les raisons essentielles étant
le manque de respirateur et l’état souvent défectueux de ceux existant.
Peu de données sont disponibles dans la littérature africaine sur le mode
ventilatoire per-anesthésique. Dans la série d’ASSINA S [80], 32,10 % des
patients opérés sous anesthésie générale avaient été intubés sans précision sur le
caractère spontané ou contrôlé de la ventilation. Par contre en France en 1996,
61 % des patients opérés sous anesthésie générale avaient bénéficié d’une
assistance ventilatoire mécanique [75].
9.6 Durée de l’anesthésie :
La durée moyenne de l’anesthésie était de 135 minutes avec des extrêmes de
10 et 250 minutes. La plupart des anesthésies soient 52.2 % avait durée entre 61
et 120 minutes.
9.7 Accidents et/ou incidents per-anesthésiques :
Nature des accidents et/ou incidents :
35.2 % des patients (87) de notre étude avaient présenté un accident et/ou
incident pendant l’intervention chirurgicale.
La chute de la pression artérielle prédominait : elle était soit isolée 18.6 % des
patients (52,9 % des accidents et/ou incidents) soit associée à une intubation
difficile 2.8 % des patients (8,0 % des incidents et/ou accidents).
L’instabilité hémodynamique venaient en deuxième position : 7,7 % des
patients soit 22 % des accidents et/ou incidents.
Notre série a aussi observé des cas :
- d’arrêt cardiaque, observés seulement chez les moins de 2 ans (2,4 % des
patients) : 7,0 % des accidents et/ou incidents ;
- d’HTA (2 % des patients) : 5,7 % des accidents et/ou incidents ;
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
144
- de convulsion (0,4 % des patients) : 1,1 % des accidents et/ou incidents.
La prédominance des accidents et/ou incidents cardiovasculaires surtout
de type « chute PA » pourrait s’expliquer dans notre étude par le fait que les
abdomens aigus chirurgicaux, de par leur physiopathologie, exposent à un
certain degré d’hypovolémie malgré une réanimation préopératoire [45].
Accidents et/ou incidents et techniques anesthésiques :
Dans notre étude, l’anesthésie générale a été la plus pourvoyeuse
d’accidents et/ou incidents (97.7 % des accidents et/ou incidents) lors de
l’intervention chirurgicale. Et l’anesthésie générale intraveineuse (AGIV) était la
plus représentée avec 52,9 % des accidents et/ou incidents.
Diop. MT [58], dans sa série notait aussi que 95 ,72 % des patients
opérés sous anesthésie générale ont présenté un accident et/ou incident.
Aucune grande étude, à ce jour, n’a pu établir de différence entre AG
et ALR en terme de mortalité anesthésique [81].
Accidents et/ou incidents et moment de survenue pendant l’intervention chirurgicale :
Les accidents et/ou incidents survenaient quelque soit le moment de
l’anesthésie (Tableau XXXVI) :
- En prémédication, nous avons recensés 9,2 % d’accidents et/ou
incidents dont la poussée hypertensive était la plus importante avec 4,6 % des
cas (soit 50 % des accidents et/ou incidents survenus lors de la prémédication).
Cette observation s’explique par le fait que l’Atropine ayant été, à cette
phase de l’anesthésie, le produit le plus utilisé (seul dans 5,7% des cas ou en
association avec le Diazépam : 76,9% des cas) dont les effets cardio-
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
145
vasculaires sont doses dépendantes. Et au cours de notre étude, nous avons
constaté que les produits anesthésiques n’étaient pas utilisés en fonction du
poids mais qu’il y avait une standardisation des doses utilisées.
- L’induction a été le temps anesthésique le plus pourvoyeur
d’accidents et/ou incidents (65,5 % des accidents et/ou incidents
peranesthésiques). La répartition des accidents et/ou incidents majeurs
survenus lors de l’induction anesthésique se présentait comme suite :
• la chute PA seule avait représenté 54,4¨% des cas, et associée à une
intubation difficile dans 12,3 % des cas.
• instabilité hémodynamique venait en deuxième position avec 26,3 %.
• arrêt cardiaque : 5,3 % des cas.
- Lors de l’entretien, la chute de la pression artérielle a représentée
68,2% des accidents et/ou incidents survenus pendant cette phase
peranesthésique, suivie de l’instabilité hémodynamique (13,6%) ; HTA,
désaturation et convulsion ont représentés 1 cas chacun.
75.9 % des accidents et/ou incidents étaient survenus chez des
patients n’ayant pas bénéficiés de réanimation préopératoire (66
patients) : Tableau XXXII.
Dans notre étude, le Service des Urgences Chirurgicales ne
disposant pas de salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI),
la période de réveil n’a pu être étudiée comme nous le souhaitions.
Cependant, selon la SFAR [45], le réveil anesthésique des abdomens
aigus est reconnue comme étant la période plus pourvoyeuse de complications
que la période d'induction. En effet, sur les 46 complications anesthésiques
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
146
ayant conduit les patients en réanimation (sur 109 060 anesthésies recensées),
plus de 60 % étaient survenues pendant la période de réveil [45].
Evolution des incidents et/ou accidents survenus au cours de l’anesthésie :
Dans notre série, l’évolution des incidents et/ou accidents en
peropératoire a été favorable dans tous les cas.
Cependant leur survenue au cours de notre étude, serait certainement liée
à l’état des patients dont la majorité sont en bas débit. Il en ait de même pour
les doses des produits anesthésiques dont certains ont un effet dépresseur
marqué sur la pression artérielle. En outre, au cours de notre étude, nous
avons aussi constaté que les produits anesthésiques n’étaient pas utilisés en
fonction du poids mais qu’il y avait une standardisation des doses utilisées.
1 0 - L E S S U I T E S P O S T O P É R A T O I R E -
Dans le post opératoire immédiat, du fait de la non disponibilité d’une
salle de surveillance post interventionnelle dans notre hôpital, les patients
étaient transférés dans des structures en fonction de la pathologie, des
évènements peropératoires et ou de la disponibilité de lit d’hospitalisation : le
SAR (87 patients soit 35,2 %), les Services de Chirurgie Générale (128 patients
soit 51,8 %) et Infantile (32 patients soit 13,0 %).
Cependant, selon la SFAR [75], du fait de la fréquence élevée de
complication surtout respiratoire au moment du réveil de ces patients, la prise
en charge postopératoire des urgences abdominales se conçoit le plus souvent
dans une unité de réanimation chirurgicale, ou dans une unité de soins intensifs.
Quelques cas d'occlusion simple pourront cependant bénéficier d'un séjour
prolongé en salle de surveillance postinterventionnelle. En effet, sur les
46 complications anesthésiques ayant conduit les patients en réanimation (sur
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
147
109 060 anesthésies recensées), plus de 60 % étaient survenues pendant la
période de réveil [45]. Vingt de ces 46 cas étaient en relation avec une
défaillance respiratoire après une antagonisation de la curarisation mal conduite.
De plus, cette même équipe trouvait trois facteurs de risque prédisposant à une
complication respiratoire au moment du réveil : un âge supérieur à 70 ans, les
patients de classe ASA supérieure ou égale à 3 et une chirurgie digestive en
urgence.
10.1 Mode de prise en charge en Réanimation :
35.2 % des patients ont été transférés en Réanimation dont 73.1 % des
péritonites, 38.4 % des occlusions, 25.9 % des abdomens traumatiques, 2 cas
d’hernie étranglée et 1 cas d’appendicite aigu.
Le traitement post opératoire dépendait de la pathologie en cause mais
aussi des évènements rapportés du bloc opératoire. Il s’agissait essentiellement :
- d’oxygénothérapie avec de l’oxygène pure (3 à 5 litre/mn) en
postopératoire immédiat ;
- d’antibiothérapie, qui était systématique, à base de deux ou trois
molécules en association ;
- le maintien de l’équilibre hydro-électrolytique qui utilisait le SS 0.9%, le
SG 5%, RL et macromolécules ;
- de prise en charge de la douleur avec comme principaux produits : la
Morphine seule ou en association avec le Paracétamol en analgésie balancée.
10.2 Impact de la Réanimation postopératoire :
La durée moyenne de séjour en Réanimation était de 2.3±1.38 jours avec
des extrêmes allant d’1 jour à 6 jours.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
148
75 patients sur 87 (86.2 %) avaient eu une suite immédiate favorable.
Cependant on a observé 9.1 % de morbidité dont 2 cas de péritonite post
opératoire imputable à une fistule digestive, 2 cas d’hémorragie, 2 cas d’abcès
de foi, occlusion fonctionnelle et insuffisance rénale 1 cas chacun.
Notre série a observé 4 décès parmi les patients ayant séjourné dans le Service
d’Anesthésie Réanimation soit un taux de mortalité de 4.6 %.
En outre, la majorité des complications dans le post opératoire
immédiat (19 cas) était survenu chez des patients n’ayant pas
bénéficié de réanimation pré opératoire soient 70,37 % des
complications post opératoires : Tableau XXXXIII (P < 0,001).
10.3 Taux de mortalité globale postopératoire immédiat :
Tableau LI: Taux de mortalité globale selon les auteurs
Auteurs Effectif Taux de mortalité
globale
Tests statistiques
Caterino, Itali, 1997
[65]
450 6 % P= 0,68
Serengbe, RCA, 2000
[84]
312 8 % P= 0,19
Harouna et al, Niger,
2001 [6]
742 14,8 % P= 0,00008
Konaté.M, Mali, 2003
[56]
382 4,4 % P= 0,64
Notre étude 247 5,3 %
Au cours de notre étude, nous avons enregistré 13 décès soit un taux de
mortalité globale de 5.3 %.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
149
Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre ce taux et
celui de plusieurs études observées, hormis celle de Harouna et al [6] qui avait
trouvé un taux de mortalité nettement supérieur. Ceci pourrait s’expliquer par
la petite taille de notre échantillon.
En outre, comme dans plusieurs séries (67 ; 68 ; 69 ; 70), le taux de
mortalité élevé dans notre étude est probablement influencé par le retard
diagnostique et donc de prise en charge. Mais aussi, il est important de noter
que le risque anesthésique est plus élevé en chirurgie non programmée due à
l’absence de consultations d’anesthésiologies mais surtout à la
méconnaissance d’un état morbide préexistant.
1 1 . C O U T D E L A P R I S E E N C H A R G E P E R I O P E R A T O I R E
Ce coût varie en fonction des pathologies, globalement il était en
moyenne de 71373,54 ± 26229,90 FCFA, avec des extrêmes allant de 31185 à
153980 FCFA.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
150
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
151
C O N C L U S I O N
L’optimisation de la prise en charge périopératoire des urgences
abdominales chirurgicales passe par le respect de certaines règles. Elles sont
fréquentes. Les étiologies sont multiples d’où la nécessité d’une coopération
étroite interdisciplinaire pendant toute la période périopératoire.
Les problèmes anesthésiologiques proviennent de l’écart entre une opération
urgente d’une part et d’autre part la nécessité d’une amélioration de l’état
préopératoire du patient. L’objectif est de faire une anesthésie minimisant la
dépression du système cardiovasculaire.
En outre, La mortalité, encore importante, semble être liée au retard de
consultation ou de diagnostic. La lutte pour l’amélioration pronostique de
l’urgence digestive passera certainement par une diminution de ce délai
diagnostic, par une sensibilisation des populations à la consultation ; une
formation continue des agents de la santé en matière d’examen clinique et
premiers soins.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
152
R É C O M M A N D A T I O N S
Au terme de ce travail, nous formulons les recommandations suivantes :
A U X A U T O R I T É S
L’équipement des services de santé en moyens matériels
diagnostiques (biologie, radiologie) et thérapeutiques.
Organiser des programmes de formation des médecins dans les
centres de santé périphériques en matière de prise en charge des
urgences abdominales les plus fréquentes (hernies et appendicites
simples).
La dotation des blocs opératoires d’équipement et instruments
permettant une surveillance anesthésique adéquate ainsi que
l’ouverture de salles de surveillance post-interventionnelle répondant
aux normes.
La formation des médecins spécialistes en anesthésie réanimation et
en chirurgie digestive, ainsi que le recyclage permanent du personnel
médical et paramédical.
Promouvoir l’assurance maladie.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
153
A U X P E R S O N N E L S M É D I C A U X
Référer le malade dans les meilleurs délais.
Assurer une plus grande collaboration entre chirurgien, anesthésiste
et réanimateur pour un meilleur confort du patient.
La systématisation du remplissage de la fiche de surveillance
anesthésique et de recueil des incidents et accidents en anesthésie
pour chaque acte anesthésique quelque soit l’indication.
La formation des internes du service d’anesthésie réanimation à
l’information claire et simple des patients sur les différents
protocoles anesthésiques et les risques encourus.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
154
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
164
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
165
ANNEXE1 : FICHE D’ANESTHESIE
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
DATE…………….NOM………………PRENOM………….AGE……………….SEXE………………POIDS……………. .TAILLE……………GROUPE………….PROF……………...ETHNIE…………...
493Ethane 393Fluothane 296 196AtropineValiumPentoCeloFentaPhenoPavulon
DIAGNOSTICS KétalarDiprivanAutre200
CHIRURGIE SERVICE
190180170160
ANESTHESIE 150140130120
OBSERVATIONS
SCOPESonde urinaireSonde naso-gastrique
11010090807060504030Sérum saléSérum glucoséMacromoléculeSang
166
ANNEXE 2 : SCORE DE REVEIL D’ALDRETE
Score Signes cliniques
Activité motrice 2
1
0
Mobilise ses quatre membres
Mobilise deux membres
Aucun mouvementRespiration 2
1
0
Grands mouvements respiratoires
Efforts respiratoires limités ou dyspnées
Aucune activité respiratoire spontanéeActivité
Circulatoire
2
1
0
PA systolique+/−20% valeur préopératoire
PA systolique+/−20-50% valeur préopératoire
PA systolique+/−50% valeur préopératoireConscience 2
1
0
Complètement réveillé
Réveil à l’appel de son nom
Aucun réveil à l’appelSpO2 2
1
0
> 92% à l’air
Complément d’O2 nécessaire pour SpO2>90%
< 92% avec complément d’O2
ANNEXE3 : FICHE D’ENQUETE
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
167
No de la fiche = Date d’entrée : ............./ ………/ 200
Date de sortie :………./ ………/ 200
Nom : Ethnie :
Prénom : Religion :
Age : Sexe : Poids :
Résidence : Profession :
Contact à Bamako :
Provenance :
Ressource : Indéfinie : � Permanente � Retraite �
Instable : � Service social : � Famille : �
Autre : � ( à préciser )
Nationalité :
Situation matrimoniale : Marié (e) � Célibataire �
Divorcé (e) � Veuf (ve) �
Mode de recrutement : Lui même � Urgence � Consultation �
Hospitalisé � Référé � Transfert �
Autre �
Motif (s) de consultation : ( à préciser ) : ......................................................................
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Signes abdominaux digestifs � Autres �
Signes respiratoires � Signe urologiques �
Signes neurologiques � Trauma / AVP �
Signes cardio-vasculaires �
Début : 8 à 12H � 2 à 3 J � 6 à 7 J �
13 à 24 H � 4 à 5 J � Plus d’une semaine �
Traitement reçu avant l’entrée:
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
168
TYPES PRESCRIPTIONS POSOLOGIE DUREE
Médical
CLASSE MEDICAMENTS
ATB
A.I
ANTALGIQUE
SOLUTES
AUTRES
Traditionnel
Effet du traitement :Amélioration Stationnaire Aggravation
Autres ( à préciser ) …………………………………………………………..
ANTECEDENTS :Médicaux : Oui / Date Non Oui / Date Non
- Allergie � � - Dx
abdominales � �
- Asthme � � - Tuberculose
� �
- Diabète � � - Foie
� �
- HTA � � - Rein �
�
- Obésité � �
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
169
ATCD Chirurgicaux ( à préciser ) :………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………….
ATCD Familiaux ( à préciser ) :……………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Habitudes alimentaires :Oui Non Oui Non
- Alcool � � - Thé � �
- Café � � - Tabac � �
- Cola � � - Prise médicamenteuse � � Type :
……………………
ATCD Anesthésiques : …………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………
Examen clinique à l’arrivéeSignes généraux : - Etat général :
- Conjonctives / muqueuses : Bien colorées Faiblement colorées
Pâleur Ictère
- Plis cutanés : ……………………………………………………………………
- Œdème : ………………………………………………………………………….
- Température :
- Poids :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
170
Système cardio-vasculaire :- Auscultation : ………………………………… - Rythme :………………………
………………………………………………... ………………………………
- Pouls Périphériques : ………………………… - TA :
Orifices herniaires : .................................................................................................................... ………………………………………………………………………………………………..
Système Digestif :- Abdomen :……………………………………………………………………………….
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
- Foie :
- Rate :
- TR :
Système Respiratoire :Thorax : Bruits :
FR :
Système Nerveux :Conscience : Bonne Altérée
Glascow : - OY : ………………………………………- RM : ………………………………………- RV : ……………………………………….
Autres ( à préciser ) : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………..
Appareils génitaux urinaires : Rein :……………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………
TV :……………………………………………………………………………………….
Autres : ……………………………………………………………………………………
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
171
Appareil locomoteur:…………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………… …
Système Lymphatique : …………………………………………………………………...
……………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………….
Par Ailleurs : ……………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………….
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
172
Les examens complémentaires Imageries médicales
ASP : _________________________________________� 1.__________
Lavement baryté : _______________________________� 2. _________
TOGD : _______________________________________� 3._________
Echographie Abdomino-pelvienne : _________________� 4._________
Fibroscopie ( à préciser ) : _________________________� 5._________
Radiographie Pulmonaire : ________________________� 6._________
Radiographie Osseuse ( à préciser ) : ________________� 7._________
UIV : _________________________________________� 8.______TDM ( à préciser ) : ______________________________� 9._________
Résultats : ………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………..
Examens de Laboratoire
Dates
ExamensHbHtGBPN PE
PB
VSLymPlaGlycémieUréeCréatTPTCKTS – TC
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
173
Groupage Sanguin (en rouge)
Groupe : Rhésus :
Ionogramme sanguin :
Hémocultures :
Autres Examens ( à préciser ) :
Diagnostic pré-operatoire : …………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
Heure de Diagnostic :
Préparation du patient :
- Voie veineuse : Périphérique � Centrale �
- Solutés : Type Quantité
SS: �
SG: �
RL: �
Macromolécule : �
- Transfusion ( à préciser ) : ………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………
- Antibiotique ( à préciser ) :………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
174
- Antalgique ( à préciser ) : …………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
- Autres ( à préciser ) : ………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………….
Période Per-opératoire 1. Anesthésie :
- Technique : AG � Péridurale �
AL � Rachianesthésie �
- Scope : Oui � Non �
Défectueux �
- Intubation : OT � NT �
Non �
- Ventilation : Spontanée � Manuelle � Artificielle �
- Sonde : Urinaire � Nasogastrique �
- Heure de début :
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Produits / Doses Accidents / Incidents
CAT / Evolution
Prémédication -
-
-Induction -
-
-Entretien -
-
-
175
Durée en minute :
2. Chirurgie :
- Diagnostic Post-opératoire : ………………………………………………
…………………………………………………………………….
- Technique Opératoire : ………………………………………………… ..
- Heure Incision :
Incidents et/ou accidents
Conduite à tenir Evolution
Incision
Per-opératoire
Fermeture
Période post-opératoire1. Conditions de Réveil
- Lieu de réveil : Bloc Réanimation
Entrée Surveillance régulière (Réveil)
J1 J2
Temps T0 T5 T15 T30 T1h T3h Soir M Soir M Soir
Activité motricePA + FCRespiration(FR)ConscienceSpO2 / ColorationALDRETETempératureDouleurDiurèse
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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- Temps de réveil en minute :
- Thérapeutique :
1. ……………………………………………………… 4 . .
………………………………………
2………………………………………………………… 5
…………………………………………
3 ……………………………………………………….. 6
…………………………………………
- Examens Complémentaires :
2. Accidents et Incidents
Accidents/ Incidents
Conduite à tenir Evolution
Réveil
J1 postopératoire
J2 postopératoire
3. Evolution
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
177
PA
PoulsFR
T°Diurèse
SNGConjonctivesLangueAbdomen
Transit
Ablation Drains
Alimentation
4. Suites Post-opératoires :
Favorable : � Complication : � Décédé : �
5. Séjour en Réanimation : ……….Jours
6. Lieu de transfert :
Chirurgie générale � Chirurgie Infantile � Traumatologie �
Exeat � Autre (à préciser) �
7. Coût du traitement
- Coût de l’ordonnance globale : ……………………………………………….
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
Dates
Paramètres
178
- Coût de l’hospitalisation : ………………………………………………….
- Coût des examens complémentaires : ………………………………………
- Coût globale de la prise en charge : ………………………………………..
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
179
FICHE SIGNALETIQUE
NOM : Touré PRENOM : Abdoulaye
Titre : Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l’Hôpital Gabriel
Touré.
Année de Soutenance : 2007
Ville de soutenance : Bamako
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
180
Pays d’origine : Mali
Secteur d’Intérêt : Anesthésie
Lieu de Dépôt : Bibliothèque de la FMPOS
Résume : L’analyse prospective de 247 patients admis en urgence pour abdomen
aigu chirurgical pendant la période de septembre 2005 à avril 2006 nous a permis
de classer les occlusions intestinales aiguës en tête des étiologies (28,8 %) suivies
par les péritonites (27,1 %) principalement d’origine appendiculaire et typhique.
L’appendicite aiguë simple a représentée 20,8 % des cas. Le traumatisme abdominal
reste peu fréquent (10,9 %) ; cependant, il est souvent multi-lésionnel et en général
occasionné par les accidents de la voie publique.
L’urgence en chirurgie digestive concerne surtout les sujets jeunes (âge moyen= 28
± 18,26 ans avec des extrêmes de 1J à 84 ans) avec une prédominance masculine.
On a constaté une insuffisance de personnel médical qualifié, car 96.4 % des
anesthésies ont été réalisées par des infirmiers spécialisés en anesthésie contre 3.6
% sous la direction d’un médecin anesthésiste réanimateur. En per anesthésie, les
accidents et/ou incidents de type cardiovasculaires ont été les plus représentatifs
avec 97,70%. Le moment anesthésique le plus pourvoyeur de survenue fut la
période d’induction. Cependant, le principal facteur pronostic reste de nos jours un
retard diagnostique, maintenant la mortalité post-opératoire globale à 5,3 %. Les
auteurs recommandent des actions de sensibilisation des populations et des stages
de formation continue pour les agents de santé.
Mots clés : Anesthésie, Chirurgie digestive, urgence.
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples,
devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’être
suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’exercice de la médecine.
Anesthésie pour urgences abdominales chirurgicales à l'hôpital Gabriel Touré
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Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais
un salaire au dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage
clandestin d’honoraires.
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y
passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état
ne servira pas à corrompe les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de
race, de parti ou de classe sociale viennent s’imposer entre mon
devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la
conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage mes
connaissances contre les lois de l’humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à
leurs enfants l’instruction que j’ai reçu de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes condisciples
si j’y manque.
Je le jure !
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