Town planning & programmes _guide MIQCP2008

8/14/2019 Town planning & programmes _guide MIQCP2008

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mission

interministrielle

pour la qualit

des constructions

publiques

La qualit sinvente et se partage

Guider

Guide de sensibilisation la Programmation

Dcouvrir lintrt de la programmation et sengager dans la dmarche


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mission

interministrielle

pour la qualit

des constructions

publiques

Juin 2008

Guide de sensibilisation la Programmation

Dcouvrir lintrt de la programmation et sengager dans la dmarche


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Directeur de la Publication : Jacques CABANIEUCoordination : Grard LAMOURRdaction : Nathalie BONNEVIDE et Yannick GUILLIEUXCommunication : Franck VERCRUYSSEConception graphique : H.Comm

Juin 2008N ISBN : 978-2-11-097474-7

Mission Interministrielle pour la Qualit des Constructions PubliquesArche Sud92055 La Dfense cedexTl : 01 40 81 23 30 Fax : 01 40 81 23 78www.archi.fr/MIQCP


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SOMMAIRE

Avant-propos 5

1 Introduction : Devenir matre douvrage 6

2 Dcouvrir lintrt de la programmation 12Axe 1 : Raliser un ouvrage respectueux de lusage servir 14

Axe 2 : Matriser les dures en jeu dans le projet 20Axe 3 : Matriser les dpenses engager 24

Axe 4 : Raliser un ouvrage qui contribue la qualit du cadre de vie 30

Axe 5 : Raliser un ouvrage qui contribue la qualit de lenvironnement 36

Axe 6 : Raliser un ouvrage facile exploiter et maintenir 42

Intermde : Juste avant dentreprendre 48

3 Sengager dans la dmarche 50Connatre les principales tapes de la programmation dun ouvrage 52

tape 1 : Bien circonscrire le projet et sa faisabilit : le prprogramme 56

tape 2 : Formuler sa commande : le programme 62

tape 3 : Suivre sa commande : ladquation programme/projet 68

Avant de sengager dans la dmarche : recommandations gnrales 72

4 Annexe : Le mtier de programmiste 76

Rfrences bibliographiques 83

Remerciements 84


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AVANT-PROPOS

Un des axes traditionnels de la Mission Interministrielle est de publier des guides techniques qui seraient autant deroutes suivre par les matres douvrage en qute de qualit. Cest dailleurs sur ce mode que fut conu et publi, unepremire fois en 1994, rdit en 2001 : Programmation des constructions publiques.

Le petit ouvrage qui vous est aujourdhui propos se situe dans cette ligne des recommandations de la MIQCP, mais il se

veut moins une mthode sre et optimale, quune invitation la rflexion programmatique.

Lacte de construire nous apparat sans cesse plus complexe : les ralisations en tant que telles, mais aussi les processus qui

conduisent leur production, les groupes dacteurs qui les mettent en uvre, les contextes rglementaires qui les entourent

et enfin les organisations sociales auxquelles elles sont destines.

Comment aujourdhui mettre en scne, puis en uvre, la complexit lorsque les processus rputs vertueux perdent de leur soli-

dit conceptuelle (comme par exemple le modle classique : dfinition du problme, puis rsolution du problme) ou lorsque lareligion de la procdure tend dissiper lnergie des matres douvrage au dtriment de leur discernement et de leur projet ?

Le grand danger serait de faire de la programmation un jeu purement analytique, de la contenir en un questionnement pr-tabli (quoi et combien) suivi dun cahier des charges simposant aux concepteurs. Certes, la dmarche de programmation est

dabord un prlude, mais elle se rvle rapidement tre la construction du projet de la matrise douvrage.

Aussi la MIQCP a-t-elle confi deux programmistes, Nathalie Bonnevide et Yannick Guillieux, le soin de procder une relecture

personnelle de la dmarche de programmation. Cest celle-ci qui est aujourdhui livre au lecteur.Leur parti-pris a t de simuler le parcours de la personne ou de la collectivit engage dans une dmarche de projet afin de

les prparer celui, bien rel cette fois, quils auront peut-tre raliser.

Les deux parties principales de louvrage voquent tour tour les axes de questionnement programmatique, puis les modalits

de la dmarche de la matrise douvrage. Elles sarticulent autour dun intermde, lequel veut marquer le moment particulire-

ment important de la dcision de raliser lopration, celui de lapprciation de la prise de risque, car toute opration de

construction est aventure.

Le ton de cette contribution est celui de la rflexion, de linterrogation et mme, certains gards, de lintrospection. Elle se

prsente comme un chemin de dcouverte des principaux thmes, souvent interactifs, dont un matre douvrage aura sesaisir, thmes ayant vocation se transformer, quelle que soit lopration, en objectifs atteindre.

Par cet ouvrage original, qui ne vient pas en substitution mais en accompagnement du guide prcit, la MIQCP espre faire

dcouvrir lintrt de la programmation ceux qui ne la connaissent pas ou ne la connaissent que partiellement et les inviter

sengager dans cette dmarche.

Franois Kosciusko-MorizetPrsident de la MIQCP

Maire de Svres


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Devenir

matre douvrage

Introduction1


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Vous tes saisi dune question manifestement oupotentiellement lie une opration de construction venir dont vous avez la responsabilit. Vous entrezdans la fonction de matre douvrage et dbutez une

aventure passionnante.

Devenir matre douvrage : le dbutdune aventure passionnante...Envisager une opration de construction, quelle quellesoit, cest souvent aussi fort que se lancer dans laralisation de sa propre maison.

Cest simpliquer avec beaucoup dnergie. Car ladcision est pleine dengagements : elle sous-entend

la mobilisation de fonds importants pour la collectivit,peut-tre la gestion dun endettement, ainsi que ladclinaison en cascade de toute une chane de choixprimordiaux pour lavenir en termes dusage, defonctionnement, de durabilit de louvrage, etc.

Et pourtant, les matres douvrage, pousss par letemps, presss par lenvie de voir se concrtiser leursattentes, tromps par leur impression que tout se

jouera plus tard, ngligent souvent une premire tapeessentielle la ralisation dun quipement de qualit,ltape de programmation.

GUIDE DE SENSIBILISATION LA PROGRAMMATION

TMOIGNAGES

Devenir matre douvrage : le dbut dune aventuretre matre douvrage pour qui ne la jamais t cest aborderdes terres inconnues, pour celui qui en a dj fait lexprience,cest toujours une aventure Anonyme

qui suscite des questionnementsA la naissance dun projet, il y a souvent la question du commentfaire ? : comment investir un espace urbain dlaiss ? commentrpondre la demande dun groupe constitu ? M. Philippe Druon

et demande le temps de la rflexion.Bien souvent le matre douvrage retient de la loi MOP sonobligation de raliser un programme et oublie la premire phasede programmation qui lui permet de comprendre ce quil veut et

ce quil peut faire. M. Hubert PenicaudAprs 20 ans de politique autour de la lecture et de la crationdannexes la bibliothque municipale dans les quartiers, nousnous sommes dcids lancer une tude de programmation surun quipement culturel phare. Nous avons alors choisi de nousdonner le temps de la rflexion, dassocier les acteurs de la vieculturelle du territoire la dfinition du projet, de nous enrichirdexpriences conduites ailleurs, M. Albert Clment

Un projet : un dsir avant toutDans toute lardeur du projet, on pense que a va tre formidable :on est port par le projet. On ne sait pas que a va tre unegalre et tant mieux ! Car cest quelque chose de formidable quedavoir un projet. Mme. Marie-Franoise BisbrouckOn a toujours limpression que la premire ide est la bonne :quelques coups de fil au voisin pour sassurer quil na pas


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DEVENIR MATRE D'OUVRAGE

Une aventure qui samorce demultiples manires

Souvent, cest pendant des annes quun projet estmri au sein dune institution avant que sa mise enuvre effective ne soit engage. Mais cela peut tre

aussi plus soudain, pour rpondre un besoin nouveauet urgent ou un impratif de scurit.

Le besoin de modifier plus ou moins profondmentun quipement public ressort le plus souvent dunetransformation de lorganisation sociale que lquipe-ment abrite.

La mise en place au sein dune collectivit dun service

public nouveau sera dans ce cas llment dclencheurpour construire un quipement public ou modifier unquipement existant.

Enfin, louvrage peut tre lui-mme lorigine de lanaissance dun projet. parce quil y a une ncessitdintervenir sur lquipement pour le maintenir en tatde fonctionnement, pour rpondre des exigencesrglementaires, ou parfois dans un souci de prserva-

tion dun patrimoine.

Dans tous les cas, la dmarche de programmationpermettra de garantir le meilleur quilibre entre lorgani-sation sociale dj en place ou mettre en place etlquipement public support modifi ou nouveau.

eu dexprience malheureuse sur le sujet et nous voil partispour le projet du sicle. M. Philippe Joncoux en binme avecMme. Sophie PetraultLa question du projet de matrise douvrage, cest commenttraduire une envie, une ide, en quelque chose de ralisable,tangible et performant. M. Grard Rigaudeau

qui peut tre issu de multiples horizonsDans un tablissement hospitalier, le questionnement li la simple mise en scurit de lquipement est susceptible desoulever des dysfonctionnements en matire dhygine tels quecest alors la fonctionnalit de lquipement qui est revoir et leprojet dtablissement refonder. M. Philippe Joncoux enbinme avec Mme. Sophie PetraultLide de regroupement de la mdiathque et dun centre

culturel a permis de structurer le projet en lui-mme pour enfaire le lieu de rencontre de toutes les communauts prsentessur le territoire : juifs, cubains, tudiants, chercheurs, artis-tes, M. Albert Clment

qui ncessite de sorganiserNous, matres douvrage, nous avons des besoins contradictoiresqui appellent des arbitrages dont il faut garder la mmoire. De cepoint de vue, sorganiser, faire preuve de mthode, cest extr-

mement important pour que rien ne se perde dans les sablesMme. Marie-Franoise BisbrouckAu Conseil Gnral, nous sommes en train de mettre au point unguide de conduite de projet qui sappliquera nimporte quel projet.Car finalement, pour quun projet soit russi, il faut toujours enamont rpondre aux questions : pour qui ? avec qui ? o ? quand ?pourquoi faire ? combien ? M. Franois Casteignau

TMOIGNAGES (SUITE)


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Une aventure qui suscite denombreux questionnements...

tre mis en situation dexercer la fonction de matrise

douvrage cest, au commencement, tre simplementsaisi dun questionnement : comment amliorer lesconditions de travail et daccueil au service dtat civil ?comment rpondre la demande de garde des jeunesenfants aprs lcole ? comment rpondre aux deman-des de locaux des associations ? que faire de lancienchteau du village ?

On est matre douvrage en puissance avant de ltre demanire effective, car envisager une opration nqui-vaut pas dcider de raliser une opration. Avant quilne soit en mesure de prendre cette dcision, le matredouvrage doit, sous sa seule responsabilit, laborerson projet et notamment sassurer de son opportunit sinscrit-il dans la perspective de lintrt gnral ? et de

sa faisabilit est-il ralisable du point de vue foncier,financier, juridique ?

Pour lillustrer imaginons la situation suivante : une com-mune envisage la ralisation dune bibliothque. Lanalysede loffre de lecture publique existant dans les communesenvironnantes permet de conclure que cette offre estsuffisante et quil est prfrable de se rapprocher de cescommunes pour utiliser leurs quipements. Lide dune

construction est abandonne.

Toutes ces questions relatives lopportunit ainsi qu'la faisabilit du projet envisag sont abordes et ytrouvent rponse lors de la premire tape des tudesde programmation.

Le matre douvrage est le

responsable principalde louvrage...

La loi du 12 juillet 1985, dite loi MOP, a dfini le matredouvrage comme la personne morale pour laquelle unouvrage est construit :


Il ny a pas de bonne programmation sans bon matredouvrage, car le programmiste ne doit pas remplacer le matredouvrage auprs de ses interlocuteurs. M. Hubert Penicaud

pour avancer dans son projet.Parfois les tudes de programmation sont dpasses par

le politique, la volont de llu surpassant les conclusions duprogrammiste. Et alors ? A contrario, lorsquun doute subsiste,les mmes tudes ont le pouvoir de faire balancer la dcision.M. Hubert PenicaudIl faut dissocier le projet de service et le projet de btiment.a remet chacun sa place. Dfinir la politique dune rgionen matire dnergie relve de la responsabilit du matredouvrage pas de celle de larchitecte. Avec un projet fort, onpeut faire des choix clairs. M. Hubert Penicaud

TMOIGNAGES (SUITE)


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DEVENIR MATRE D'OUVRAGE

Responsable principal de louvrage, il remplit dans ce rleune fonction dintrt gnral dont il ne peut se dmettre.()Il lui appartient, aprs s'tre assur de la faisabilit etde l'opportunit de l'opration envisage, d'en dterminerla localisation, d'en dfinir le programme, d'en arrterl'enveloppe financire prvisionnelle, d'en assurer le

financement, de choisir le processus selon lequel l'ouvragesera ralis et de conclure, avec les matres duvre etentrepreneurs qu'il choisit, les contrats ayant pour objetles tudes et l'excution des travaux.()Le matre de l'ouvrage dfinit dans le programme lesobjectifs de l'opration et les besoins qu'elle doit satisfaireainsi que les contraintes et exigences de qualit sociale,urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et

conomique, d'insertion dans le paysage et de protectionde l'environnement, relatives la ralisation et l'utilisationde l'ouvrage.1

La dmarche de programmation prsente dans ceguide couvre tout le travail du matre douvrage depuisl'amorce du projet jusqu' la dfinition du programme.

tre matre douvrage cest laborer un projet quiengage la plupart du temps bien plus daspects queceux lis une opration de construction ; cest avanttout accompagner une organisation sociale qui setransforme ou se cre pour rpondre de nouveauxobjectifs. La dmarche de programmation va au-deldu projet immobilier pour couvrir le projet global du

matre douvrage.

1 - Article 2 de la loi MOP sappliquant aux personnes morales dont la listeest donne par larticle 1er. Cette dfinition tend dans la pratique tre ten-

due pour dsigner toute personne pour laquelle un ouvrage est construit.

Cette extension de lusage du terme va jusqu dborder du domaine de la

construction : on le trouve par exemple employ dans le domaine des sys-

tmes de linformation.


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Dcouvrirlintrt de la

programmation

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Raliserun ouvrage

respectueux delusage servir

AXE1

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Un lieu propice aux activits des personnes qui le frquentent est un lieu russi dont on peut lgitimement tre fier. Un matre douvrage qui vise ltablissement dun tel lieu peut-il faire autrementque placer au cur de sa dmarche la question de ladestination de louvrage?

Une fois ralis, louvrage simposedurablement celui qui lutiliseLouvrage une fois ralis dicte pour partie lusage quien est fait : il permet ou pas, facilement ou non, tel outel service que lon veut lui voir rendre. Il a sa proprelogique qui, de fait, se propose ou simpose celui quien fait usage : par son systme de circulation, la confi-

guration de ses espaces, les conditions de confort quiloffre, ses principes constructifs, Cest pourquoi, dslorigine et tout au long du projet, il est essentiel deprparer le futur ouvrage aux usages quil devra servir.Cest l le rle de la programmation qui permet dedfinir, pas pas, une prfiguration de lusage qui serafait de louvrage, de la manire dont on en usera.

Prfigurer lusage implique dedfinir le service rendreLa vocation gnrale de louvrage (une cole, unecrche, ) est lexpression de la vision dun matredouvrage pour un service quil doit ou a jug opportunde dispenser la population dun territoire donn.


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A partir de cette orientation gnrale, le service rendreet les moyens qui lui sont associs doivent tre dfinisdans le cadre dun projet de vie ou projet de servicedans le but den garantir la qualit. Ainsi sera-t-onamen rflchir lorganisation du service, lacomposition du personnel qui doit tre prvu, auxdiffrentes modalits de la relation des utilisateurs avecles usagers, et tous les aspects qui conditionnent laqualit du service rendre, y compris ceux qui ont traitaux notions de bien-tre, de confort ou de bien vivre.

La dmarche de programmation permet de prciser lesintentions initiales du matre douvrage : elle le conduit sassurer de la pertinence du service envisag et joue ainsi rebours en revenant sur les propositions de dpart.

Lusage se matrialise dans louvrage

Ainsi donc, le matre douvrage exprime-t-il sa manirede concevoir lactivit envisage - quest-ce selon luiquune cole, une mairie, une bibliothque, ? -conceptsquil est le seul habilit dfinir, mme s'il n'est pas unspcialiste, mme si pour cela il est amen dialogueravec des personnes comptentes pour clarifier sesides et sa demande.

Par la programmation, le matre douvrage se consacre prfigurer la vie dans le futur ouvrage avec lobjectifque cette prfiguration passe dans les murs. Ainsilouvrage hritera de la vision du matre douvrage carelle sera traduite par le concepteur en une organisationspatiale qui simposera. Par cette matrialisation de

lusage dans louvrage, le matre douvrage se trouveengag dans la dfinition de celui-ci.

Grce la programmation, le matredouvrage peut faire en sorte quela dfinition de louvrage intgre

son projet dusage.Le matre douvrage doit connatre ce qui marche etce qui ne marche pas dans son organisation, pourgarder le meilleur et amliorer ce qui le demande. Il doitaussi, dans toute la mesure du possible, anticiper lesbesoins venir.

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RALISER UN OUVRAGE RESPECTUEUX DE LUSAGE SERVIR

LEXIQUEOuvrage : tout objet construit ou amnag, quil soit btimentou partie de btiment, site regroupant plusieurs btiments,ouvrage dart, espace public, infrastructure, etc.Usage : terme utilis dans ce guide de manire gnrique pourvoquer tous les aspects de lutilisation pratique et symboliquedun ouvrage. Il englobe et quivaut, en approximation, auxdiverses notions dutilit, fonctionnalit, besoin ou fonction,

aussi utilises. La question de lusage est lobjet essentiel, lecur de la programmation.Utilisateur : Toute personne ayant vocation exploiter tout oupartie des fonctionnalits de louvrage.Usager : Toute personne bnficiant de tout ou partie desservices proposs par lutilisateur de louvrage.


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Il peut ainsi parvenir dresser un tat des besoins gn-rs par les objectifs gnraux de son projet. Prfigurerainsi lusage venir, objectif central de la programmation,est une tche beaucoup plus complexe quil ny parat aupremier abord, une tche qui appelle de la part de toutesles personnes impliques autant de lucidit que demodestie. Pour autant la difficult de lexercice ne justifiepas, bien au contraire, quon en fasse lconomie.

Lutilisation quotidienne dun ouvrage tend gommer sesimperfections : on adapte les modalits de lactivit auxressources offertes par les murs existants en occultantau fil du temps quon devrait faire autrement pour quelactivit se droule correctement. Et cest naturel, car onne peut pas tre sans cesse dans un processus de remiseen cause. Mais, le jour o un projet est mis en route,

alors la mise plat de toutes les questions, de tousles aspects fonctionnels, est salutaire : elle oblige unevraie prise de conscience. De ce point de vue, la visitedouvrages similaires peut jouer un rle dterminant carelle facilite cette prise de conscience.

Par la programmation, le matre douvrage peut dfinir lasituation dusage quil souhaite et contribuer ainsi ceque louvrage raliser offre les conditions matrielles

requises.


TMOIGNAGES

Lobjectif : un espace en adquation avec le servicevisLespace est fondamental pour les services quon rend. Mme.Marie-Franoise BisbrouckGnrer un plaisir de vie, cest du ressort de la matrise dou-vrage. M. Philippe DruonFonder un projet, cest fonder un projet de vie. Les agents dumilieu hospitalier le savent bien, eux qui sont rompus lexer-cice du projet de service. On devrait adopter les mmes rflexespour tout projet. M. Philippe Joncoux et Mme. Sophie Petrault

mais surtout un espace au service des gens quilhabitent.Il sagit de construire lquipement le plus adapt possible

la manire dont les gens vont vivre et fonctionner dans cebtiment. Il faut adapter le produit architectural, plus qulusage (sil est envisag de manire abstraite), aux personnes(cest plus concret, plus prcis, mais aussi plus difficile). Lerisque, cest dliminer lusager. M. Maurice BarthDans la mesure o nous ne sommes pas des matres douvrageprofessionnels, chacune de nos oprations est ddie unobjectif qui passe forcment par la satisfaction des utilisateursfinaux. M. Christian Legand

Autrefois, dans limmobilier dentreprise, les grands groupesconstruisaient pour eux mmes. Aujourdhui le chef dentreprisea plutt tendance sadresser un promoteur. Celui-ci livrealors un produit immobilier qui correspond au march. Et, au fildes tudes, la matrise duvre se retrouve coince dans uncadre prdfini par une commande strictement immobilire,


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Ecueils et fausses pistes

Se contenter dun tat des besoins inachev, voire en fairelconomie

Si ltat des besoins est non abouti ou erron, si un accord nestpas trouv dans le cadre des tudes de programmation, si desdsaccords subsistent entre matre douvrage et utilisateurspar exemple, le matre duvre se retrouvera, en phase deconception, face des demandes contradictoires qui peuventconduire une situation de blocage ou des choix de conceptioninappropris. Se dire quon construit et quaprs on verracomment on utilisera le btiment cest sexposer la miseen place de fonctionnements incohrents donc insatisfaisantset coteux corriger.

A fortiori, se passer dun tat des besoins parce quon pensesavoir ce quon veut, cest prendre le risque de ne pas bienasseoir ses choix et de les voir remis en cause ultrieurementparce quils nont pas fait lobjet dtudes alternatives.

Contourner le questionnement de lusage par un recoursexagr la notion de polyvalence de louvrage constitue uneautre manire de ne pas aboutir ltat des besoins. A vouloirtout faire, on ne peut finalement rien faire, telle pourrait tre la

formule pour rsumer les attentes tous azimuts que certainsmatres douvrage nourrissent pour leur projet. On prfrerale terme de plurivalence, un espace pouvant avoir plusieursusages condition que les exigences de chacun dentre euxaient t prises en compte dans le cadre de la dmarche deprogrammation.

sans rapport avec une ralit dusage. Elle tudie alors unprojet dimmeuble en blanc, jusqu ce que le promoteur trouvepreneur. Cest ce moment l quelle personnalise le projet, enimpactant les desiderata des utilisateurs. M. Jacques ChalleIl me semble que la dmarche de programmation devraitrecouvrir galement, dans le cas d'un difice public, unerflexion forte relative au fonctionnement au quotidien du futurbtiment, c'est--dire mentionner clairement le nombre et laqualification des personnels qui seront appels faire fonction-ner le nouveau btiment ; en effet, on sait bien que, finalement,cela ne cote pas tellement cher de construire, mais que le pluscoteux sera toujours de faire fonctionner le btiment. Fautede cette prvision sur l'augmentation du nombre et de laqualification des personnels, qui doit alerter le matre d'ouvragebien en amont, trop d'quipements voient en effet, aprs

reconstruction, leurs horaires d'ouverture au public diminuer,au lieu de s'accrotre, et le bel objet construit n'est ouvert aumieux que 25 ou 30 heures par semaine au public! Mme.Marie-Franoise Bisbrouck

Ce qui fait de lusage une exigence dont le matredouvrage est le seul garant.Finalement, souvent, la pense des matres douvrage estsous-tendue par lide que lusage est de la responsabilit de

larchitecte : ils lui imputent des couloirs trop longs, unedficience en surfaces dentretien, un manque de convivialit,etc. Mais comment celui-ci pourrait-il deviner et anticiper sur lavie de lquipement ? Larchitecte devrait donc tre ce camlonsupra conscient capable de changer de peau comme de projet ?M. Philippe Joncoux et Mme. Sophie Petrault

TMOIGNAGES (SUITE)


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Ne pas tre en phase avec lutilisateur et les usagers dufutur ouvrage

La dfinition de lusage servir nest pas exempte de piges :le risque existe quun fonctionnement soit trs bien dfini maisquil ne corresponde pas aux attentes ou capacits de lutilisa-teur ou de lusager : le manque de personnel peut empcher uneprsence permanente un accueil gnral, par exemple.

La prise en compte des besoins des utilisateurs et des usagersapparat souvent comme un facteur inflationniste pour lesdpenses engager. Une tentation peut alors tre dviter leurcontact au risque de passer ct de certains enjeux du projet.

Pour viter les dysfonctionnements et les insatisfactions, il fautforcment tenir compte des utilisateurs et des usagers mais nonsans se mfier des strotypes.

Faire un tat des besoins sans prendre suffisammentde recul

Il existe une vraie difficult prendre du recul vis--vis de sapropre situation : tre impliqu, cela conduit, consciemment ou

plus encore inconsciemment, envisager ltude de son proprepoint de vue (celui dun service parmi dautres, dun utilisateurparmi dautres, ) aux dpens de lensemble.


Le matre douvrage qui se rvle lui-mme ce quil attend,rentre dans un principe de ralit et fait le deuil de la vision idalequil pouvait avoir a priori du projet. M. Jean-Franois MunierCest une vidence : tout produit ncessite une tude amontla plus large possible, pour obtenir un produit adapt sonobjectif et aux aspects conomiques. M. Jean-Franois MunierIl y a une direction dans un projet, une ligne quil faut garder jusqu la fin. Il faut tre capable de dire que si tel aspect duprogramme est modifi par le projet de construction alors aimplique telle consquence du point de vue de la fonctionnalit.Mme. Marie-Franoise BisbrouckUn matre douvrage ne peut reprocher un matre doeuvre de nepas lui donner ce quil na pas demand ou davoir fait, sa place,unchoix qui lui appartenait mais quil na pas formul.M.Maurice BarthEn bout de course, lusage peut rester sur le dos des lus et sur

celui des citoyens ! M. Philippe Druon

CITATIONLa connaissance des pratiques sociales affrentes lobjet programmer est sans aucun doute une condition pralable ladtection/comprhension des attentes sociales et lcoute desdemandes des matres douvrage, des utilisateurs et des usa-gers. Mais cette coute ncessaire ne saurait tre nave. Elle

devra se dfier des reprsentations et des strotypes vhiculspar les acteurs entendus, comme de leurs intrts ou obligationsde position, en sorte dviter les drives vers des conomies oudpenses impertinentes ou faire de fausses ou impraticablesinnovations. Jacques Allgret, sociologue. Lettre de lInstitut deProgrammation en Architecture et Amnagement. Mai 1999.

TMOIGNAGES (SUITE)


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Le futur utilisateur de louvrage, parce quil vit au quotidien dessituations auxquelles il sest adapt, peut omettre de remettreen cause certains dysfonctionnements, limage des archivesqui demandent toujours plus de place faute dune gestionadquate !

Par ailleurs, demander la personne en charge des tudesde programmation de transcrire les desiderata de la matrisedouvrage sans lui laisser la possibilit dapporter son regardcritique cest, de la part de la matrise douvrage, perdrela richesse dapports extrieurs et de regards croiss. Eneffet, le programmiste peut apporter des ides alternatives aumatre douvrage, ides que celui-ci navait pu envisager pourdiverses raisons.

En conclusion, limportant est que la programmationdresse ltat des besoins et dfinisse le projet de viequi prsidera ldification de louvrage en prenantdu recul, en analysant voire en remettant en cause si

ncessaire les besoins exprims spontanment.


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Matriserles dures en jeu

dans le projet

AXE2

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Vouloir matriser le temps parat le plus souvent treune gageure. Pourtant la question des dlais, et plus

gnralement du droulement de lopration dans letemps, mrite une attention toute particulire, tant elle

jouera un rle important dans la qute de la qualit.

Des rythmes diffrents etdes temps longsLes rythmes de vie des institutions de la matrisedouvrage ont un impact fort sur le droulement dunprojet : la mandature de llu qui fixe lheure de linaugu-ration en est un exemple souvent cit. Tout projetest naturellement appel sinscrire dans le calendrierpropre du matre douvrage.


LEXIQUECalendrier prvisionnel : Il dfinit les dlais de chacune desphases de lopration. Il inclut donc : les tudes de programmation,la consultation des matres duvre, les tudes de conception,les dlais dobtention des autorisations et approbations admi-nistratives, la procdure de consultation des entreprises puis depassation de leurs marchs, les dlais de ralisation des travauxainsi que les modes de transmission, danalyse et dapprobation

des documents ponctuant le chantier, les procdures de rceptionet de livraison, le temps damnagement et dquipement deslocaux, le temps de rdaction du dossier des ouvrages excutset des notices de fonctionnement et de maintenance.Phasage de lopration : dcoupage de lopration en plusieurstranches successives pour des raisons lies au financement,au maintien de lactivit pendant les travaux, par exemple.


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MATRISER LES DURES EN JEU DANS LE PROJET

Paralllement, toute opration de construction a sespropres dlais de ralisation et il nest pas rare quecertaines oprations se droulent sur des priodesallant de 8 10 ans.

Un dphasage important entre ces deux logiquestemporelles peut tre lorigine de dysfonctionne-ments dans le processus de lopration.

Une autre donne lie la dure, importante prendreen compte, est la dure dusage de louvrage : on peutestimer que toute construction neuve est faite pourdurer 30 50 ans. Cette dure inscrit demble lou-vrage dans une squence de vie qui dpasse largementlutilisation que lon compte en faire au moment o onenvisage sa construction. Ainsi lon sait que louvrage,

en plus dtre maintenu en tat de fonctionner, aura sadapter des usages nouveaux et on ne peutque sinterroger sur ce qui, au moment de sa cration,pourrait tre de nature faciliter ces adaptations futures.

Ce point concerne la fois les caractristiques delouvrage - mise en uvre de systmes constructifsfacilitant la transformation des espaces intrieurs ouorganisation des espaces de circulation facilitant uneextension future, par exemple - , mais aussi les caract-ristiques du programme - ne pas coller de trop prs aubesoin exprim dans le temps du projet mais chercher dfinir lusage de manire plus globale, offrir sipossible un panel de possibilits supplmentaires pourdes utilisations que lon pressent comme probables.

Schma issu du Guide Ouvrages publics et cot global, MIQCP, janvier 2006

Cycle de vie immobilier : dures relatives des phases

Phase pralableProgrammation

Etudes de conception

Travaux

Mise en service

Exploitation (sur 30 ans)

1%

88%

1%4%

5%1%


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Du temps pour permettre au projetde mrir et samender

Parmi les diffrents temps qui constituent la dure destudes dune opration de construction, on se doit deciter les temps ncessaires la maturation de sonprojet par le matre douvrage. Celui-ci doit, parexemple, faire circuler les hypothses de sa program-mation dans ses diffrents services avant de valider unetape, ou parmi ses partenaires, notamment financiers,avant de poursuivre. Ces temps, le plus souvent, nesont pas pris en compte au dmarrage de loprationet napparaissent qu lheure des bilans

Un calendrier prvisionnel pourmatriser loprationLa connaissance fine du droulement dune oprationpermet dapprocher les dures relles de sa ralisation.La combinaison des diffrents temps dtudes et de tra-vaux constitue le calendrier prvisionnel de lopration.

Ce calendrier prvisionnel est un outil au service du

projet : il permet de grer lenchanement dans le tempsdes tapes successives de lopration, notammentquand un phasage est ncessaire. Il sert par ailleurs laborer lenveloppe financire prvisionnelle delopration en situant dans le temps toutes les dpensesrelatives lopration. Le plus grand soin doit donctre apport son laboration.

Les dlais pris en compte doivent tre ralistes car toutglissement dans le temps se traduit par un trou dansle budget du simple fait de laugmentation des prix etpar linsatisfaction cause par le report de la mise enservice de louvrage.


TMOIGNAGES

Prendre le temps pour fonder son projetAu prprogramme, il faut questionner le matre douvrage pourvaluer le degr de solidit de sa demande et de mrissementdu projet : cest ltape o il faut savoir perdre le plus de temps.M. Philippe Joncoux et Mme. Sophie PetraultIl faut rgler le plus grand nombre possible de problmes le plus enamont possible.Plus on dcouvre tard les problmes, plus il est dif-ficile dy remdier surtout sur le plan financier. M. Gilbert Le Meur

tout en veillant ce que la pertinence des choix deprogrammation perdure.Dans une collectivit, un projet peut tre latent pendantplusieurs annes. A un moment,pour des raisons ayant trait latechnique, la scurit ou au calendrier lectoral, on se dcide etalors cest tout de suite que le projet doit se faire. On peutanticiper les tudes par rapport la dcision de lassembledlibrante, mais cest avec le risque que le programmedevienne caduc. Mme. Francine Aubry-Begin

Dans le cadre dune opration pour un tablissement densei-gnement, au bout de quatre ans, 20 % du contenu pdagogiqueavait chang. Le contenu initial ayant donn son volume lop-ration, la marge ainsi dgage a t utilise pour de nouvellesformations. Comment produire un service qui soit tout le tempsadapt la socit qui volue ? Le risque est l pour le projet dedysfonctionner sil sen dconnecte. M. Maurice Barth


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MATRISER LES DURES EN JEU DANS LE PROJET

Constituer la mmoire de lopration

La dure dune opration, en regard des mouvementsde personnels et des changements dacteurs que lon

peut observer dans la pratique, pose bien souvent leproblme de la mmoire des choix effectus. De cepoint de vue, le contenu des documents produits dansle cadre de la dmarche de programmation permet auxacteurs successifs de rester en phase avec les objectifsqui fondent lopration.

cueils et fausses pistes

Sous-estimer le temps de la programmation

Certains matres douvrage ont tendance penser que les tu-des de programmation ne font quallonger les dlais. Certes,mener une dmarche de programmation prend du temps, den-re souvent rare face la pression des rythmes de vie institu-

tionnels. Pourtant que de temps ne gagne-t-on pas sur lensem-ble dune opration quand la commande a t bien dfinie ?

Ne pas anticiper

Ne pas anticiper cest prendre le risque que louvrage nesoit pas adapt son usage au moment mme o on le livre.Citons pour exemple, le cas de lvolution technologique qui

peut conduire avoir accueillir dans un btiment une machinede nouvelle gnration dans un local prvu pour la machinequelle remplace.

La programmation permet de cerner puis de qualifieret de quantifier lensemble des dures prendre encompte dans la vie dun projet de faon faire de

la contrainte une simple donne de projet qui soitmatrise par le matre douvrage.

Viser un ouvrage capable de sadapter lvolutiondes usages.Parfois les matres douvrage ne se rendent pas compte quilsconstruisent avec une logique qui les entrane vers une destruc-tion de leur bien immobilier dans 20 ans. Cela vient en partie deleur inconscience des enjeux lis au site et la durabilit de leurpatrimoine. M. Hubert Penicaud

Il faut quon puisse modifier le btiment au fil du temps, avoirle minimum de contraintes exerces par le systme constructif,quon ne subisse pas les mmes contraintes pendant 50 ans.Mme. Marie-Franoise BisbrouckIl faut faire attention la notion de polyvalence : avec un lieudans lequel on veut tout faire, on ne fait souvent rien de bien. Ilvaut parfois mieux avoir une ide de lchelle de temps pourlaquelle on souhaite dvelopper un usage et valuer les frquen-

ces et les cots de passage dune configuration une autre.M.Hubert Penicaud

TMOIGNAGES (SUITE)


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Matriserles dpenses

engager

AXE3

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Est-il utile de rappeler que largent est le nerf de laguerre ? Tout projet, pour tre viable, doit trouver sonfinancement. La dimension conomique du projet estessentielle et indissociable de sa dimension sociale.

tre soucieux de ses deniers

Tout matre douvrage est lgitimement soucieux desdpenses quil engage au nom de la collectivit quilreprsente. La programmation est aussi un outil de


LEXIQUE

Cot des travaux : Il regroupe les cots de ralisation dubtiment proprement dit (parfois accompagn du 1% culturel),des espaces non btis (cours, parvis, circulations pitonnes,voiries, stationnement, aires de livraison, espaces verts, clture,clairage extrieur, autres amnagements extrieurs particu-liers,) et les frais dadaptation au site (fondations spciales,dmolitions, raccordement aux rseaux, assainissement,dpollution du terrain, btiment provisoire,). Certains deces postes peuvent tre affects des matres douvragediffrents ou affects des postes budgtaires diffrents, maisen tout tat de cause, ils doivent tre valus.

Enveloppe financire prvisionnelle : Elle regroupe le cotdes travaux augment ventuellement du cot des mobiliers etquipements spcifiques, et des deux postes corollaires que sontlvaluation des honoraires et frais divers lis lopration (hono-raires de matrise douvrage comme de matrise duvre, assu-rances, frais de consultation, charges lies au foncier) ainsi quedes provisions pour alas, actualisation et rvision des prix.


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matrise des dpenses car elle tablit un budgetcohrent avec les besoins et les dlais dfinis, avecle site retenu pour implanter louvrage et avec lescapacits de financement du matre douvrage.

Une estimation des cots

doit tre faite avant le lancementde lopration envisage

Encore trop souvent, il nest pas envisag commepossible quon puisse cerner le poids conomiquedune opration sans le support concret dun projet deconstruction. La pratique professionnelle dun certainnombre dacteurs tend prouver le contraire.

En effet, la dfinition programmatique dun projetde construction (surfaces construire, performancestechniques attendues,), la mise en vidence descaractristiques de son terrain dassiette (surface,topographie,) et lidentification dhypothses dedroulement de lopration (modalits de consultationde la matrise duvre, calendrier prvisionnel) peuventtout fait constituer un support fiable pour approcher le

cot dune opration.

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MATRISER LES DPENSES ENGAGER

TMOIGNAGES

Le difficile quilibre trouver entre programme etenveloppe financire prvisionnelle.Une bonne programmation doit garantir la compatibilit entrecontenu du programme et enveloppe financire programmatique.Dans le cas contraire, que faudra-t-il faire au moment de vrit,suivre le programme ou suivre le budget ?M. Dominique Lucigny

Imposer une enveloppe pour cadrer la demande, a marcheplutt bien. M. Maurice BarthLes matres douvrage ne sont pas toujours conscients du cot dece quils souhaitent, ce qui conduit faire capoter les projetslorsquils saperoivent quils vont dpenser 2 ou 3 fois plus. Alorsque sils avaient valu leur projet en phase programmation, ilsauraient eu le temps de scuriser leurs cots. M. Jacques ChalleCest vrai que labandon dune opration est souvent une questionde budget. Mais quand on sait quon ne pourra raliser que70% de ce que lon souhaite, cela vaut-il le coup de poursuivre ?Il y a aussi des cas o lon saperoit que tout simplement onnaura pas les moyens de faire vivre le lieu que lon projetteM. Hubert Penicaud

Donner une juste place la logique conomique.Les matres douvrage peuvent tre effrays par les dpensesengages dans les tudes amont, parce quils sont face de

petits budgets et quils ne sont pas certains de ce que va devenircet argent engag. Mme si dpenser un sou en amont cestsouvent en gagner 100 en aval ! Mais pour sen rendre compte,il faut dpasser la logique comptable M. Grard RigaudeauDfinir un projet sans sa composante conomique na pas desens. Il en est de mme pour sa gestion. M. Jean-Franois Munier


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Rapport entre les cots prvisionnels et les dpenses ralises pour lopration

Cot du programme de la priode

Cots engags parles dcisions prisesau moment des tudes

Evolution relativedes dpenses

Economies possibles

Ventes et Utilisation

Etudes ProductionIndustria-lisation

100%

90%

75%

15%

5%

Schma issu du Guide Qualit des constructions publiques, MIQCP, dcembre 1999

Ce schma est issu du travail de lassociation pour lanalyse de la valeur. Bien quil sadresse au domaine industriel, il peut illustrer ce qui se passe dans le domaine de

la construction et donc s'appliquer la programmation. Il montre bien que les tudes de programmation (phase tudes du schma) sont dterminantes par rapport

la dtermination dun cot de construction (phase industrialisation du schma), et ce en contrepartie dun niveau de dpense relative somme toute trs faible.


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Aborder les cots dune oprationsur la base dune liste exhaustivedes dpenses et non sur le seulcot des travaux

Lapproche financire dune opration est souvent

rduite au seul cot des travaux. Mme en y ajoutant lemontant des honoraires de matrise duvre, cettemanire de faire reste encore insuffisante.

La notion denveloppe financire prvisionnelle vise apprhender toutes les dpenses prvoir pourlopration2. Elle comprend notamment les frais lis aufoncier (acquisition,), aux tudes (programmation,diagnostics, matrise duvre, contrle technique,) etaux travaux, ainsi que des provisions pour les alas etlactualisation des prix.

La dimension conomique, un desaxes majeurs de dfinition delopration

La notion denveloppe financire prvisionnelle permetau matre douvrage davoir une relle visibilit sur lecot tout compris de lopration et dasseoir sonmontage financier sur des bases solides et durables.

Nous avions voqu lide sduisante de rassembler toutes nosarchives sur un mme site. Nous avons alors men une tudecomparative en cot global entre la solution de maintien de lasituation actuelle avec tous les frais de dplacement lis ladispersion des sites et la solution dadaptation et de constructionsur un site unique. Lide gniale sest alors avre indfendablecompte tenu de la dure de retour sur investissement. Nous

nous sommes alors trouvs sans arguments pour dfendre leprojet. M. Christian LegandLe grand handicap des marchs publics en France cest quilsfavorisent la sparation entre investissement et fonctionnement,entre matrise douvrage et utilisateurs. Alors que dans le privles matres douvrages construisent souvent dans le but demieux exploiter. M. Grard RigaudeauMalgr la dfinition dun projet fort, nous nous sommes heur-ts lapprhension des lus face la phase oprationnelle. Etcest bien normal : ils engagent un investissement important dela collectivit et doivent bien peser les pour et les contre ! Dansce cas, la prsence dun tiers extrieur qui serve en quelquesorte de caution au discours des techniciens est bien utile.M. Albert ClmentLe non-dit en matire de cot est un jeu de dupe.La catastrophese produit louverture des plis. Tout le monde a particip la drive, tout le monde doit mettre la main la poche.

Abondement financier ou appauvrissement du projet, celagnre toujours une mauvaise ambiance. M. DominiqueLucignyEn tant que bureau dtudes, nous avons besoin de connatrelenveloppe financire prvisionnelle du matre douvrage pourfaire de vrais choix de matrise duvre en mettant laccent sur telou tel poste lintrieur de cette enveloppe. M. Jacques Challe

TMOIGNAGES (SUITE)

2 - Cf. Lenveloppe financire prvisionnelle dun ouvrage de btiment

MIQCP, juin 2008.


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Lapproche par le cot peut aussi tre une mthode enelle-mme : certains matres douvrage pratiquent ainsien fixant a priori une enveloppe budgtaire lintrieurde laquelle le contenu programmatique doit sinscrire.Les besoins satisfaire sont alors prioriser.

La programmation permet que lapproche conomiquejoue pleinement son rle dans le processus de dfinition

dune opration.


Sous-estimer limportance dune bonne matrise de ladimension conomique du projet

La mconnaissance du cot dun ouvrage est la sourcede nombreuses et graves difficults dans le droulementdun projet. Sengager en phase oprationnelle sur la basedune enveloppe financire prvisionnelle sousestime, cestsexposer des tensions extrmes avec la matrise duvre,tensions qui se rpercuteront en cascade sur les autres interve-nants. Cest risquer davoir dshabiller le projet, davoir rengocier avec ses partenaires financiers, davoir des appelsdoffres entreprises infructueux et donc de perdre beaucoup de

temps, ce temps si prcieux pour le matre douvrage.

Cette sous-estimation du cot rel dune opration se manifestesouvent via cette mauvaise habitude qui consiste lassimiler auseul cot des travaux. Elle peut aussi se manifester par loublides travaux de rhabilitation des locaux existants conservs dansle cas dune extension qui focalise lattention sur les travaux neufs.

Ne pas sassurer de la cohrence entre le contenu du pro-gramme et le calcul de lenveloppe financire prvisionnelle

Chacun est communment confront lobligation dtre enmesure de payer ce quil veut acheter. Pourtant, dans ledomaine de la construction, on reste souvent aveugle cette

vidence et des contenus de projet sont dvelopps librementsans quune approche financire de qualit vienne les cadrer.Cette ccit est fortement prjudiciable la qualit du proces-sus de construction et celle du produit final.

Pour viter ces dconvenues rcurrentes, il convient de veillerconstamment lajustement, aussi troit que possible, entre leprogramme du matre douvrage et son poids conomique. Cebon sens conomique se traduira par des allers et retoursentre ces deux volets indissociables jusqu la production dunscnario quilibr satisfaisant le matre douvrage et lui permettantde dcider le lancement de lopration.

Ne pas annoncer le vrai cot des travaux la matrise duvre

Concernant le cot des travaux, il nest pas rare que les matresdouvrage et les matres duvre se livrent un jeu de poker

menteur, les premiers annonant un cot infrieur au cotrellement budgt de peur de le voir dpass, et les secondsfaisant croire quils respectent le montant annonc, de peur dene pas emporter laffaire. Cette situation ne peut que crerdes tensions nfastes pour le bon droulement du projet.



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Utiliser les ratios sans savoir quoi ils correspondent

Il rgne gnralement une grande confusion dans lutilisationdes ratios de prix au mtre carr qui sont manipuls sans quilsoit prcis si le montant donn concerne les travaux seuls outoutes les dpenses, sil est exprim hors taxes (HT) ou toutes

taxes confondues (TTC), ou encore sil se rapporte un mtrecarr de surface utile (SU) ou de surface hors uvre (SHO), sansoublier la date de valeur conomique rarement indique.

De plus, il faut rappeler que toute opration de construction estpar dfinition un exemplaire unique rattach un contexteparticulier. Un ratio de cot, aussi pertinent soit-il en regardde la nature de lquipement, doit toujours tre adapt enfonction des caractristiques du site dimplantation de louvrage(adaptation la topographie, branchement sur les rseauxexistants, ...) ou des exigences du matre douvrage pour sonopration.

La programmation constitue un outil clef de la ma-trise des dpenses dans la mesure o elle se doit de

mettre en relation le projet du matre douvrage dans son ensemble, dans toutes ses composantes, avecles capacits financires de la matrise douvrage.


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Raliserun ouvrage

qui contribue la qualit

du cadre de vie

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Lamnagement des territoires, quelle quen soit lchelle, mobilise une alchimie subtile pour faire ensorte que des objets singuliers contribuent la qua-lit gnrale du cadre de vie. Le matre douvrage doitdonc, au-del de lusage quil veut voir servi, instau-

rer les conditions favorables pour que son ouvrageparticipe cet objectif.

Louvrage ralis viendra enrichirle patrimoine existantIl est reconnu de plus en plus souvent comme ncessairedavoir un plan de stratgie patrimoniale qui inventorie lesouvrages existants et devient un vritable outil de ges-tion pour le matre douvrage. Le cas nest pas rare desmatres douvrage ayant une mauvaise connaissance deleurs biens. Ce dficit en information peut conduire effectuer de mauvais choix : par exemple, construire unnouveau centre de recherche sur un campus alors quedes surfaces inutilises dun btiment voisin auraient putre rhabilites moindre cot. La mise en place dunevritable gestion patrimoniale est galement essentiellepour la gestion des oprations dentretien et de mainte-nance ou celle de loccupation des locaux.

Louvrage ralis sinscrira dans lecadre urbain et paysager existantUn ouvrage quel quil soit entretient une relation troiteavec le cadre dans lequel il prend place et quil contribue



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RALISER UN OUVRAGE QUI CONTRIBUE LA QUALIT DU CADRE DE VIE

faire voluer. Ainsi un quipement public, du seul faitde son volume construit et de limpact visuel quil pro-voque, ou encore du fait de sa localisation, joue un rlevident dans lespace urbain. Un nouvel quipementmodifie le cadre bti en crant un repre de plus, enmodifiant la gographie des lieux, il a galement desconsquences sur le fonctionnement urbain, le rseaudes transports publics pouvant tre modifi pour tenir

compte de la frquentation de ce nouveau lieu.

Louvrage ralis contribueraau message que le matredouvrage souhaite adresser son environnementBien que la notion dimage architecturale soit du ressortexclusif du travail architectural, le matre douvrage peutnourrir des attentes relativement prcises son sujet :il peut souhaiter que son ouvrage fasse signe,quil dise ce quil est. On entre ici dans le versantsymbolique de lusage : quelles caractristiques archi-tecturales faut-il donner louvrage, par exemple, pourque le passant sache, ou au moins pressente, la nature

de lquipement ?

De manire plus gnrale, lobjet construit est susceptiblede devenir support de communication pour le matredouvrage, limage de ces grandes villes qui cherchent valoriser leur attractivit via la qualit architecturale eturbaine de leurs ralisations.

LEXIQUE

Cadre de vie : Expression gnrique utilise ici pour dsignerlensemble constitu par les productions de larchitecture, delurbain et du paysage.Patrimoine : Bien dune collectivit, dont celle-ci doit assurerlexploitation et la maintenance, en propre ou par dlgation.

Les diffrentes chelles dinscription territoriale dun projet


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Des attentes vis--vis de louvrage faire figurer dans lexpressionde la commande

Tout ce qui prcde voque un autre aspect de la com-mande du matre douvrage qui concerne la productiondes ouvrages considrs cette fois, non plus comme

supports dune activit, mais pour eux-mmes, en tantquobjets construits.

Cette seconde dimension, qui sajoute la fonctionutilitaire de louvrage, met en jeu les proccupationsque peut avoir un matre douvrage en matire degestion de patrimoine, darchitecture, despace urbainou de paysage. La rponse la commande donne lieu la production dun objet construit qui sort de terrepour prendre place la fois dans lenvironnementphysique existant notre cadre de vie tous - et dansle patrimoine bti que le matre douvrage a en charge.

Les 2 dimensions de lusage et de lobjet construitsont indissociables mais distinctes : par exemple, unbtiment jug mdiocre ou banal sur le plan de saforme architecturale peut tre bien adapt lusage

qui en est fait et, inversement, on pourra connatredes difficults vivre dans certains beaux et presti-gieux btiments. Elles doivent donc tre articules ausein de lopration qui doit rpondre deux grandesfamilles concourantes dobjectifs qui relvent de lutilitsociale et de la valeur patrimoniale.


TMOIGNAGES

Une opration sinscrit dans une stratgie territorialeplus largeLa programmation dun quipement, dun ensemble debureaux, dune nouvelle usine, doit tre cohrente avec unechelle suprieure, une vision du territoire qui rponde desbesoins plus gnraux. M. Hubert Penicaud

La demande de programmation intervient parfois lorsquundficit a t point ; par exemple lorsquon a lanc une opra-tion de lotissement pour 300 logements et que limpact sur lesquipements scolaires de proximit ou sur le niveau de services procurer dans le nouveau quartier na pas t valu.M. Philippe Joncoux et Mme. Sophie Petrault

qui doit guider les actions damnagement.La construction dune ville se fait coup dopportunits.Le problme, cest que les opportunits pressent le temps etempchent de rflchir. Il faudrait arriver conjuguer opportuni-ts et lever le pied. M. Philippe Druon

Un btiment sinsre dans un cadre de vie et devientun vecteur dimageLa relation de lobjet cr avec son contexte est un pointessentiel. M. Jean-Franois Munier

Linstitution sidentifie au travers de ses btiments. Dansla gestion dun patrimoine, la question de limage de marqueintervient avec celle de la rponse aux besoins. M. Jean-Franois Munier


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Si louvrage ralis relve en premier lieu de la responsa-bilit de la matrise duvre qui le conoit et veille sabonne ralisation, la matrise douvrage a lgitimement,elle aussi et en plus du service quelle attend, des attentesvis- vis de lobjet construit qui doivent tre dfiniesdans le cadre de la programmation de louvrage.


Se tromper de site pour son opration

Quand intervient la question de la slection du site, il faut veiller faire le bon choix et ne pas se laisser guider uniquement parles opportunits. Par exemple, que deviendrait le projet deMaison des Etudiants de lUniversit sil venait simplanter sur

une ancienne friche industrielle, loin du campus? Dans un pre-mier temps, la valeur marchande du terrain pourrait apparatreun atout aux yeux du matre douvrage, mais comment ne pasmettre cet atout en balance avec les multiples inconvnients delloignement, et notamment la perte vidente dattractivit ?

Mal juger de la capacit dun btiment existant accueillirle projet du matre douvrage

La valeur attribue un btiment, pour des raisons lies lhis-toire ou larchitecture notamment, peut focaliser lattention surla qualit de lobjet construit aux dpens de lusage. La compa-tibilit entre valeur dusage et valeur patrimoniale doit tre pr-cisment tablie si lon veut viter de trop vives tensions qui nepeuvent que conduire dnaturer le btiment ou contraindrede manire excessive lusage, voire les deux. Et si cette compati-bilit ne peut tre trouve, il vaut mieux se rsoudre rechercher

un autre usage pour le btiment que lon souhaite conserver ettrouver un autre btiment pour lusage concern.

Dun point de vue plus gnral, au-del de la problmatique dela conservation du patrimoine, on peut tre port croire quenrhabilitation, on ne peut pas vraiment programmer car on est

difficile matriserPour nous, limage nest pas la principale proccupation,mmesi par ailleurs, nous en avons besoin pour la communication denotre institution. M. Gilbert Le MeurOn narrive pas se faire entendre des architectes : la fortereprsentation des architectes dans les jury de concours abou-tit ce que le choix dun bel objet architectural soit privilgi auxdpens de la fonctionnalit attendue.Ceci est renforc en cas defaiblesse du matre douvrage, quand celui-ci peine savoir cequil veut. Mme. Marie-Franoise Bisbrouck

mais qui impose au matre douvrage davoir une

exigence en termes de qualit architecturale.Nous avons de la ressource travers le dsir de qualitdes lus. Il faut miser ldessus, les mettre dans un bus leurmontrer que lon peut bien faire 20 km de chez eux et lesmoustiller. M. Philippe Druon

TMOIGNAGES (SUITE)


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soumis la loi du btiment. Certes, un btiment est dot decaractristiques particulires (de dimension, de structure,),mais, il est important de ne pas perdre de vue que ces caract-ristiques peuvent tout autant constituer des atouts que desinconvnients pour lopration envisage. Aussi est-il toujoursncessaire de dfinir trs prcisment le projet dusage pour le

confronter au btiment quon lui destine.

De plus, la mconnaissance des caractristiques techniques dunbtiment ou du terrain peut conduire de graves dconvenues. Lecas classique est celui dun matre douvrage qui mne toutes sestudes de faisabilit en labsence dun diagnostic structure dubtiment et dcouvre au moment de la conception architecturaleque la structure de celui-ci nest pas dimensionne pour supporterles reprises de charges supplmentaires dues au projet.Ce manquede prise en compte des caractristiques techniques de louvrage transformer peut ainsi se traduire, en cours dtudes de conception,par laccumulation de dcouvertes fcheuses qui auront un impactsur le programme, les cots et les dlais de lopration.

Donner la primaut luvre architecturale aux dpensde lusage servir

Lattirance quexerce sur beaucoup lobjet dart que louvragetend lgitimement devenir, peut amener une focalisation desesprits sur cet aspect aux dpens de lusage.

Qui na pas connu la grande casquette de cette cole, situe 8 m de haut, qui remplit bien sa fonction de signal dans la ville,mais absolument pas celle de protection des parents venantchercher leurs enfants lors des jours de pluie ? Ou encore, lasurvalorisation de limage du projet architectural quand elle estutilise des fins de communication.

La programmation ne doit jamais oublier de prendre encompte les dimensions patrimoniales, urbaines et paysa-

gres qui prsident aussi au projet du matre douvrage,car la commande de matrise douvrage a galement

sexprimer sur ce sujet.



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Raliserun ouvrage

qui contribue la qualit delenvironnement

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Entre pression du monde citoyen et phnomne de mode, les matres douvrage se trouvent enclins sintresser la notion de dveloppement durablepour leurs oprations. Depuis lengagement militantjusqu la juste attitude que se doit davoir tout ma-tre douvrage pour cette question, que signifie vrai-

ment la prise en compte de cette notion dans les pro-jets de construction ?

La question environnementale :une vritable proccupation desocit qui se traduit aussi dansle monde du btimentLes citoyens sont de plus en plus attentifs aux questions

environnementales : informs des grands changementsclimatiques, conscients de limpact des activits humainessur lenvironnement et de lpuisement programm desressources, ils se montrent concerns et commencent adapter leurs comportements.

Pour ce qui est du secteur du btiment en France, ilconvient de mentionner quil est un grand consommateur

de ressources naturelles (50%) et dnergie (40%) etquil produit plus de 50% des dchets. A partir de ceconstat, dcider dadopter une politique environnemen-tale pour la ralisation dun ouvrage, cest sengager enfaveur du dveloppement durable, avec toute la valeurpdagogique que cette action recle auprs de nosconcitoyens, la conviction du matre douvrage tant la


RALISER UN OUVRAGE QUI CONTRIBUE LA QUALIT DE L'ENVIRONNEMENT


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cl de la russite. Cest aussi renforcer la dmarche deprogrammation dans la mesure o la proccupationenvironnementale donne lieu des ouvrages de qualit,qui promeuvent entre autres les questions dusage.

En France, le concept de dveloppement durableappliqu au btiment est port par lAssociation HQE.Au niveau des matres douvrage, entre les tenants dun

tout HQE et ceux qui pensent que la dmarche nestporte que par une simple logique de bon sens, ilimporte de replacer les enjeux du dbat.

La dmarche HQE intgre une dfinition exigentiellede la qualit environnementale des btiments, quise traduit en 14 cibles, aujourdhui bien connues desmatres douvrage. Il faut rappeler que cette dmar-

che nest pas, en elle-mme, une norme et na pasvocation le devenir. Par contre, la dmarche a, entreautres, fait lobjet dune exprimentation du CSTBsur la typologie particulire des constructions tertiai-res, exprimentation qui a permis de valoriser unecertification NF Btiments tertiaires dmarcheHQE.

LEXIQUE

Dveloppement durable : Un dveloppement qui rpond auxbesoins du prsent sans compromettre la capacit des gnra-tions futures de rpondre aux leurs (rapport Brundtland Ourcommon future, rapport sur lenvironnement pour les NationsUnies, 1980)

Intgrer la questionenvironnementale en programmation

Mettre en place son partenariatainsi que les procdures de concertation et

de participation

Examiner son projetsuivant des critresenvironnementaux :

Analyse du site(qualit des sols,

prise en compte de leau,pollutions ventuelles,

vgtation,vents dominants,)Choix de lnergie

Examiner son projetsuivant des critres

sociaux : Rpondre aux

besoins des utilisateurs moyen et long terme,Prendre en compte

toutes lespopulations

Examiner son projetsur des critresconomiques :

Cot dinvestissementPrise en compte de

lentretien maintenancedans une logiquede cot global

EFFECTUER LA SYNTHSE :

FORMULER UN PROGRAMME

DE MATRISE DOUVRAGE

QUI RESPECTE

L'ENVIRONNEMENT



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Cette dmarche peut et doit aller au-del de lexpressiondexigences ou de solutions prconues pour sorientervers la mise en place dune dynamique dactions entreprendre. Elle vise rechercher le meilleur compromisentre les contraintes du matre douvrage et son ardentevolont dagir pour lenvironnement. Elle lamnesuccessivement prendre position sur des propositionsprogrammatiques, formuler son niveau dexigence

et de commande sur le thme, puis, lors des phasesde conception et de ralisation, sexprimer en faveurde telle ou telle solution architecturale ou technique quilui sera soumise.

Une proccupation qui doit treprise en compte lors des tudes de

programmationLa dmarche de programmation et la dmarche HQEprsentent des similitudes qui permettent denvisagerque la premire, plus globale, prenne en charge ladimension environnementale dans les phases initialesdu projet du matre douvrage : ce sont toutes deux desquestionnements, lcriture des objectifs performan-tiels et des contraintes, un souvent difficile compromis trouver entre un idal programmatique et les contin-gences dun monde matriel, celui du cot initial, duretour sur investissement, du dlai, des faisabilitstechniques,...

La HQE nest, en aucun cas une discipline autonome :son management sinsre dans un systme, plusglobal de management de la qualit.

En tout tat de cause, la programmation devraitnaturellement prendre en charge la dfinition desexigences de caractre environnemental, de mmeque, plus tard, le concept architectural devrait intgrer

naturellement les cibles HQE choisies.

Les thmes de travail relatifs lapproche environne-mentale, dans la programmation, sont aujourdhuiidentifis : relation de louvrage avec son environne-ment, observation de principes de prcaution (mise enuvre de matriaux sains, chantier faible nuisance),prservation des ressources (conomies dnergie etdeau, appel aux nergies renouvelables, gestion des

dchets), sant et confort des utilisateurs et usagers,gestion du btiment jusqu sa future dconstruction.Pour le matre douvrage, ce sont autant de paramtres prendre en compte le plus en amont possible...

En dautres termes, la rflexion sur les cibles HQE etllaboration du cahier des charges HQE devront treintgres au programme et non labores paralllement.

Le programmiste sera donc choisi en consquence,ventuellement stant alli les comptences HQEncessaires sil ne les possde pas en interne.

De la mme manire quelle est apte assister lamatrise douvrage et lclairer sur ladquation entre les




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RALISER UN OUVRAGE QUI CONTRIBUE LA QUALIT DE L ENVIRONNEMENT

choix architecturaux des concepteurs et la commande, lapersonne en charge de la programmation doit tre capa-ble dvaluer les rponses de ces derniers en matire deHQE. Sa mission dassistance pourra, sur le thmeHQE, tre prolonge le long des tudes de matriseduvre, du chantier, de la mise service, et utilement sen-richir dune valuation du btiment ainsi construit.

Ecueils et fausses pistes

Considrer sa stratgie environnementale de manire isole

Le matre douvrage peut tre tent de confier la dfinition de sapolitique environnementale un expert parce quil ne se jugepas comptent. Mais dissocier la mise au point de la stratgieenvironnementale de la dmarche de programmation ne peut

que complexifier le processus de commande. Dans la mesure ola dmarche de programmation tend dfinir les objectifs dumatre douvrage pour lopration, elle doit pouvoir intgrer ladimension environnementale sans difficult, sans forcmentremettre en cause les autres objectifs.

Cela sous-entend que les personnes qui ont conduire les tudesde programmation soient sensibilises la dmarche ou quellessadjoignent tout le moins les comptences spcifiques dun

assistant HQE car elles devront tre capables dvaluer les rpon-ses des concepteurs quant leur adquation la commande.

Vouloir trop en faire tout de suite

Lapproche environnementale est par nature globale. Elleconduit le matre douvrage sintresser tous les thmesquelle dveloppe. Mais cela ne signifie pas pour autant quilfaille abandonner tout choix sur les priorits daction. Sansoublier den valuer les consquences sur la mise en uvre duprojet, son cot et sa gestion future ! Lors de cette tape, il estgalement essentiel que le matre douvrage sassure de sacapacit suivre et valuer chacun de ses choix

TMOIGNAGES

Lapproche environnementale est au service de lusage.Il faut profiter de lapproche environnementale pour repenser auxhommes et femmes pour lesquels on construit M. Hubert PenicaudIl faut faire attention ne pas se laisser piger par une sorte deconformisme normatif qui empche finalement de rflchir laqualit des espaces Cest dautant plus vrai pour les espacespublics, pour lesquels on manque souvent dimagination.

M. Philippe Druon

Lapproche environnementale ne doit pas se substi-tuer la mission de matrise duvre.Lapproche environnementale en programmation doit validerles travaux de conception, mais en aucun cas les effectuer laplace de la matrise duvre. Sur le chantier, on se limiteragalement un rle de vrificateur : on devra vrifier que lesprocdures de chantier vert sont en place, mais la responsabi-lit de ces procdures reste du champ de la matrise duvre.M. Hubert PenicaudAu niveau de la programmation lorsquon intgre une approcheenvironnementale, il faut essayer de laisser ouverts les choix tech-niques et de se positionner plutt sur la question de la pertinenceenvironnementale de telle ou telle solution. M. Hubert Penicaud



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Mal positionner lintervention dunassistant HQE au seinde la matrise douvrage

Demander une assistance HQE de raliser des simulationstechniques (simulations thermodynamiques, tudes de flux,tudes densoleillement, comparaisons sur des systmes de

chauffage, etc.) en lieu et place de la matrise duvre, cestsexposer ce que celle-ci se dcharge de sa responsabilit deconception. La matrise duvre doit rester garante de la qualitglobale de louvrage, et ce titre, de la cohrence des solutionstechniques proposes au matre douvrage. A ce sujet, il estconseill au matre douvrage de bien rmunrer les tudes deconception et de leur impartir un temps suffisant pour quellespuissent tre dveloppes sous toutes leurs facettes.

De la mme manire, cet assistant ne doit pas se substituer lamatrise duvre pendant le chantier, mais sen tenir un rledimpulsion, danimation et de suivi global de la dmarche.

En conclusion, si la dmarche HQE ncessite savoirs et techniques, sa vritable efficacit est sou-mise conditions : une thique environnementale etun engagement politique de la matrise douvrage.

Le programme en sera la mesure en mme temps quelinstrument.




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RALISER UN OUVRAGE QUI CONTRIBUE LA QUALIT DE L ENVIRONNEMENT



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Raliserun ouvrage

facile exploiteret maintenir

AXE6

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Une fois mis en service, louvrage devra pendanttoute la dure de son cycle de vie et des conditionsconomiques et techniques raisonnables, treexploit et maintenu en tat de servir.

Le temps de lexploitation et de lamaintenanceIl suffit de considrer le cycle de vie dune construction

(plusieurs dizaines dannes) pour prendre consciencede ce que le temps de sa production (en gnral : 2 3 ans dtudes et de construction) engage lavenir.Louvrage, et surtout, tout ce quil va abriter, devrontvivre dans les meilleures conditions possibles. Et cettevie de louvrage pourra tre grandement amlioresi ses possibilits dvolution et les conditions de sa

gestion (exploitation et maintenance) sont pris encompte ds lorigine. En termes conomiques, cetteproccupation appelle un raisonnement, lors des prio-des de programmation et de conception, dit en cotglobal (ou de prise en compte des cots diffrs).

Prendre conscience de limportance

dune approche en cot global pourune opration de construction

Les dpenses dexploitation et de maintenance dunbtiment reprsentent annuellement de 5 10% de soncot dinvestissement.

RALISER UN OUVRAGE "FACILE" EXPLOITER ET MAINTENIR


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Lorsque lon construit un immeuble tertiaire, et si lonattribue au cot dinvestissement (tudes, fraisannexes, construction) la valeur de 1, le cot diffr deson exploitation et de sa maintenance, pendant sadure de vie, sera de 5, mais la valeur de tout ce quilabritera au cours de cette mme dure de vie (biensmatriels, corporels et incorporels) sera de lordrede 200.

On estime que les choix oprs lissue des tudes(programmation et conception) dterminent 90% ducot global, alors que moins de 10% des dpensesdinvestissement, hors foncier, sont elles-mmes enga-ges. Lnonc de ces quelques ordres de grandeurdevrait inciter les matres douvrage se pencher trstt sur la question du cot global des btiments.

LEXIQUE

Exploitation : tout ce qui est li au fonctionnement de lou-vrage dans des conditions dfinies de scurit, sret, propret,hygine, confort et conomie. Les cots dexploitation regrou-pent les cots dexploitation technique (consommations dner-gie et autres fluides) ainsi que les cots dexploitation fonction-nelle (personnels en interne ou externe employs pour des ser-

vices tels que laccueil, le standard, le gardiennage, le net-toyage).Maintenance : actions visant conserver en bon tat demarche le btiment et ses installations techniques. Elles ras-semblent lentretien courant, la maintenance prventive (visi-tes priodiques de contrle, diagnostics, consommables techni-ques,), la maintenance corrective qui intervient suite despannes ou dfaillances, et les actions de gros entretien et derenouvellement dquipements.

Cot global : Somme des cots engendrs par un btiment surune priode donne.Elle regroupe a minima les cots dfinis parlenveloppe financire prvisionnelle ainsi que les cots dex-ploitation et les cots de maintenance.

Rpartition moyenne des types de cotsdans le cycle de vie dun btiment tertiaire

(hors foncier et frais financiers)

Etudes et assistance

Construction

Exploitation et

maintenance technique

20%

75%

5%

Schma issu du guide Ouvrages publics et cot global, MIQCP, janvier 2006

Source : APOGEE



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La MIQCP au titre de la dmarcheen cot global propose 3 notions :

La prise en compte dun cot global lmentaire :tablir un programme dinvestissement soucieux desfuturs cots dexploitation-maintenance, ceci en termesde facilit et de cots diffrs techniques,

La prise en compte dun cot global largi : audel des cots diffrs propres au btiment, effectuer deschoix qui favoriseront la qualit de vie des utilisateurset des usagers, qualit (ou non-qualit) dont les effetspeuvent tre mesurables (conditions de travail, produc-tivit, absentisme, consquences sur la sant,),

La prise en compte dun cot global partag :

de surcrot, mesurer et rduire les impacts de laconstruction sur lenvironnement, pendant son cycle devie, depuis sa construction jusqu sa future dmolition.

Le programme va rassembler, dans un document unique,lensemble des lments dinformation ncessairesau travail des concepteurs. La rflexion de la matrisedouvrage sur la prise en compte des cots diffrsva se traduire, au sein du programme, en termesdobjectifs et dexigences vis vis de ces derniers.

TMOIGNAGESLe matre douvrage ne doit pas se reposer entirement surle programmiste, y compris lorsquil sagit de dfinir les attentesen matire dexigences techniques, exigences qui sontlargement lies ses pratiques dexploitation et de mainte-nance. M. Christian Legand

Lapproche en cot global valorise souvent les questions tech-

niques ou conomiques, mais il ne faut pas oublier que derrireles machines et les compteurs, il y a des hommes qui travaillent,et qui, quotidiennement, soulvent des trappes ou se faufilentderrire des gaines. Parler dexploitation et de maintenance,cest donc l encore parler de questions dusage. MmeVronique Lancelin

En Essonne, nous avons la chance dtre la fois ceux quiconstruisent et ceux qui grent les collges. Lorganisation mise

en place la Direction des Collges est telle que le service quisoccupe des constructions neuves et des rhabilitations lourdesgre galement les btiments correspondants pendant 5 ans.[] La notion de surcot dinvestissement ne se pose alors pasdans ces termes, puisquon veut que les quipements rendentle service pour lequel on les construit. On doit plutt parler dematrise de qualit. Par exemple, poser du carrelage sur lesmurs des cuisines cote plus cher que la peinture, mais facilitele nettoyage, diminue les risques sanitaires et le matriau sedgrade nettement moins vite. M. Daniel Lebreton


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Dissocier le temps de la ralisation et celui de la vie delouvrage

Ne pas se livrer cet exercice consistant prfigurer lesconditions dexploitation-maintenance, cest prendre le risquede gnrer au quotidien des dysfonctionnements pnibles ou

des dpenses supplmentaires.

Lassociation du temps de la gestion celui de la gense delouvrage est souvent difficile du fait de la sparation frquentedes budgets dinvestissement et de fonctionnement. Un autrecueil est le cloisonnement entre services investisseurs etservices gestionnaires (et leurs cultures spcifiques). Cela nedoit pas empcher les choix qui favoriseront rsolument la priseen compte des cots dexploitation et maintenance.

Il faut galement veiller ce que les choix techniques et lesmatriels dexploitation soient en accord avec les capacitshumaines et financires pouvant tre effectivement mises enuvre ultrieurement.

Le programme, dans son volet exploitation-maintenance, devraitexprimer des volonts et des objectifs de performances pluttque dimposer des solutions techniques, le rle du concepteurtant de proposer des rponses, souvent alternatives, qui serontconcertes avec la matrise douvrage.

Les questions dexploitation et de maintenance fontpleinement partie de la dmarche de programmation,au mme titre que les autres questions dusage, et cedans une optique dlargissement des points de vue

la notion de cot global.

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Raliser un ouvrage utile en matrisant les dlais et les dpenses,un ouvrage qui contribue la qualit du cadre de vie et prend encompte les exigences de dveloppement durable, un ouvragefacile utiliser, voil dj matire un beau programme detravail. A plus forte raison, si on songe au fait que ces objectifsconfronts les uns aux autres peuvent rvler des contradictionsquil faudra dpasser pour obtenir le meilleur quilibre possible

entre ces diffrentes attentes !

Je devrai, nous devrons, nous tous acteurs du projet de notrecollectivit, btir un projet de matrise douvrage pertinent avantde faire btir louvrage qui en sera lexpression et le supportmatriels.

Les difices et les amnagements urbains figurent au registredes productions auxquelles lactivit humaine donne naissance

dans un mouvement de renouvellement jamais encore dmenti. A ce titre, ils tmoignent dactivits aujourdhui disparues quiont pu, au fil du temps, imprimer leur empreinte dans la pierrequi, en retour, nous parle delles.

La liste serait longue des mtamorphoses quils connurent etconnaissent encore : les passages successifs de lhistoire sesont finalement combins pour former le milieu complexe quenous connaissons.

Ces aventures et msaventures des constructions de nos prd-cesseurs sont multiples. Elles ont conduit des dmolitions(nous privant ainsi dun capital peut-tre prcieux), des oublis

Intermde

Juste avantdentreprendre

Les Hommes et la pierre

INTERMDE : JUSTE AVANT D'ENTREPRENDRE


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(en intgrant, jusqu le faire disparatre, un btiment dans unensemble plus vaste) ou des abandons. Mais, heureusement,ne manquent pas les exemples dmontrant quune constructioncommence voici plusieurs sicles peut, aujourdhui encore, lacondition de transformations attentives, se montrer trs utileet offrir aux usages de notre temps, le luxe de la profondeurhistorique.

Aujourdhui par exemple, danciens monastres sont devenuslieux denseignement pour des musiciens ou des danseurs,danciennes usines des lieux de cration et de diffusion pour desartistes, la Tannerie perdure par son nom bien longtempsaprs quon ny traite plus de peaux, parce quon aime dsignerun lieu ddi de nouveaux usages par le nom de ce quil a t ses origines, ou pendant longtemps.

Ce mouvement de lhistoire, chacun le poursuivre : un bti-ment existant se transforme, un autre sort de terre, tous deuxsintgrent la trame gnrale de la ville ou, plus gnralement,de lespace amnag par notre socit.

La pierre est belle quand elle shumanise, quelle laissetransparatre la petite musique de nos vies enchevtres, lesens quon a voulu leur donner, quand elle rsonne dun accordmanifeste avec ce que nous sommes.

La dmarche de programmation vise ce mme rle de passeurde sens que joue la vie pratique en adaptant, jour aprs jour,notre cadre de vie pour quil nous ressemble, ce mme rle

de mdiateur entre les deux ordres irrductiblement distinctsmais irrmdiablement associs que sont les activits humaineset leurs difices.

Mais, ce systme dchange prsente une faiblesse : il na paspour lui la dure du mouvement de lhistoire voque plushaut. Il na que le temps quon veut bien consacrer au projet de

matrise douvrage et son expression ou ralisation matrielle.

On se prend alors imaginer un matre douvrage qui exerceraitune veille permanente sur ses activits et leurs volutions,en actualiserait au fur et mesure le contenu programmatiqueet prparerait ainsi, en les mrissant autant que ncessaire,les oprations darchitecture ou damnagement quil jugeraitutiles. Pour cela il lui faudrait prendre un juste recul vis--visdes rythmes trpidants de la vie quotidienne, ce qui nest pas

sans difficult

Si envisager cette veille en continu parat difficile maiscertains services chargs du patrimoine dune collectivit nesy attlent-ils pas ? il est possible, opration par opration, detendre vers des projets de matrise douvrage de qualit. Pourcela, les matres douvrage doivent sengager dans la dmarchede programmation, avec la conviction quelle est leur principaloutil pour matriser leurs projets, autrement dit pour atteindre

leurs objectifs.


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Sengager dansla dmarche

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Le processus de ralisation dune opration peut prendre diverses formes. Mais, si les chemins sont multiples et tracer au cas par cas, certainestapes sont incontournables lors du droulement destudes de programmation.

Le dmarrage dun projet

de matrise douvrage :un monde de questionnement

Le dmarrage dun projet de matrise douvrage, cestun moment dexaltation pour tout le monde : pour lesdcideurs, qui ont hte de voir leur projet se raliser,comme pour les utilisateurs, qui se voient soudainementmis en situation de se projeter dans lavenir Et chacun

dexprimer son envie daller vite

Mais un matre douvrage peut-il passer une commande un matre duvre sans que sa finalit ait t prcis-ment tablie, sans connatre linvestissement financierquelle demandera, sans stre assur que le projetquelle suscite est cohrent et ralisable ?

Un projet de construction de qualit peut-il senvisager

sans une formulation prcise et claire de la commandequi le suscite ?

Peut-on raisonnablement attendre dun projet architec-tural quil rponde demble la commande sans quesoient ncessaires des ajustements rciproques entreprojet et commande ?

Connatreles principales

tapes de laprogrammation

dun ouvrage

CONNATRE LES PRINCIPALES TAPES DE LA PROGRAMMATION D'UN OUVRAGE


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La rponse ces questions est videmment ngative.Pour ne pas sombrer dans ces cueils faciles noncermais nanmoins difficiles viter lorsquil sagit dunprojet toujours complexe, la dmarche de programma-tion est loutil privilgi du matre douvrage. En effet,la programmation nest pas prendre comme unpensum que lon effectuerait simplement pourrentrer dans les clous de la loi. Bien au contraire !

Parce quelle pose suffisamment de questions etpermet au matre douvrage de faire des choix trsen amont, elle permet de dcouvrir ce que lon veutvraiment en cheminant pas pas vers la dfinition dela commande juste, de manire raisonne.

LEXIQUEEtudes "proprationnelles" : Elles rassemblent lensem-ble des tudes prlables ncessaires la dfinition du projet deconstruction du matre douvrage (tudes dopportunit, recher-che de site, faisabilit,) et aboutissent la constitution dunprprogramme posant lensemble des bases de dfinition delopration de construction.Etudes oprationnelles : Elles traduisent les tudes pr-

oprationnelles de manire dfinir louvrage dans sa matria-lit. En programmation, elles donnent lieu la rdaction dudocument programme, et au suivi de la commande grce ladquation programme/projet.

Prsentation simplifie des tapes dune tude de programmation

Etudes proprationnelles

Temps de gestationdu projet :Etudes diversess

Documents

Town planning & programmes _guide MIQCP2008