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Le choix des buses est souvent basé sur le volume choisi à l’hec- tare sans forcément prendre en compte les gouttelettes produites. Plus le produit demande à avoir d’impact (fongicide de contact) plus il faudra choisir un volume important. L’autre critère pour choisir ses buses est la vitesse d’avancement. Plus la vitesses sera grande, plus le volume hectare à buse et à pres- sion équivalentes sera réduit. Cependant, sur des traitements dans des végétations denses, la vi- tesse importante peut être un échec. Le tableau des buses des constructeurs permet une lecture rapide sur le choix des buses, en fonction de la pression, de la vi- tesse et du volume par ha. Par exemple pour un traitement à 98 L/ha à 2 bars et une vitesse d’avancement de 8 km/h il faut des buses jaunes de 0.65 L/min (extrait du tableau ci-dessous). 8 - Volonté Paysanne du Gers n° 1277 - 22 avril 2016 Dossier Traitement phytosanitaire pulvérisation pour un La qualité d’un traitement dépend de la pulvérisation et des conditions climatiques. Les objectifs de diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires dans le cadre du plan Ecophyto passent par une amélioration de la pulvérisation. Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de se pencher sur les facteurs de réussite de la pulvérisation. La pulvérisation : Une histoire de gouttelettes Buses anti-dérives ou buses classiques ? Les buses : Comment les choisir ? Pour réussir un traitement il est nécessaire de connaître le produit utilisé. En fonction des produits, le nombre d’impact nécessaire va varier, ainsi pour un herbicide sys- témique il faudra entre 20 et 40 impacts/cm 2 et pour un fongicide de contact entre 50 et 70 im- pacts/cm 2 . Les objectifs d’impacts varient donc en fonction du type de traitement effectué. Cependant, pour avoir un réglage homogène pour l’ensemble des traitements, un objectif général de 50 im- pacts/cm 2 est un bon compromis. Autre facteur de réussite d’une pulvérisation : la taille des gout- telettes. Des gouttelettes trop fines (<150µm) seront très sensibles à la volatilisation et à la dérive avec peu de chance d’arriver sur la cible. A contrario, des gouttelettes >500µm auront un risque de ruis- sellement plus élevé. L’objectif d’une bonne qualité de pulvérisa- tion est d’obtenir des gouttelettes de 200 à 400µm. Du nombre d’impact souhaité et de la taille des goutelettes recher- chés, on obtient un volume d’eau cible à l’hectare (voir tableau ci- dessous). La problématique des buses ho- mologuées anti-dérive est le fait d’avoir des grosses gouttelettes (>400µm). La buse à injection d’air renfer- me de l’air permettant d’obtenir des gouttelettes plus grosses moins sensibles à la dérive, mais permet son éclatement au contact de la cible permettant une cou- verture optimale (voir schméa ci- dessous). Cependant, pour obtenir cet écla- tement et une couverture optima- le, il ne faut pas baisser le volume trop bas. En résumé, en fonction du type de produit et de la taille de la cible, il faut respecter un mi- nimum de volume ha comme le montre les schémas ci-dessous. (Source : Chambre d’Agriculture Saine et Marne) (Extrait Tableau Nozal) Fonctionnement d’une buses à injection d’air L’adjuvant se mélange en ex- temporané à un produit ou à une bouillie. Ce même principe actif déjà présent dans la formulation de la spécialité commerciale s’ap- pelle surfactant. Ces adjuvants vont avoir pour rôle de complé- ter, assister, voire améliorer l’ef- ficacité de la bouillie. Les adjuvants vont agir à trois niveaux différents : 1. Avant la pulvérisation, au mo- ment de la préparation : pour amé- liorer la qualité de la bouillie (ex : corriger la dureté de l’eau) 2. Pendant la pulvérisation : pour améliorer sa qualité (ex : limiter la dérive, mais ne remplacera ja- mais les buses à injection d’air) 3. Après la pulvérisation, au ni- veau de la cible : - pour augmenter la rétention (ex : réduire la perte de bouillie causée par une pluie) - pour améliorer la pénétration (augmenter la quantité de matière active qui va migrer dans la plan- te et accélérer cette migration) - pour augmenter l’étalement donc la surface de contact de la goutte - pour limiter le dessèchement trop rapide Attention un adjuvant ne rempla- cera jamais les conditions météos optimales de traitement. Il est im- pératif de respecter les conditions optimales pour atteindre une bon- ne efficacité du produit, l’adjuvant n’est qu’un élément minime dans la réussite d’un traitement. Volonté Paysanne du Gers n° 1277 - 22 avril 2016 9 Dossier : Mieux comprendre la traitement de qualité Et les filtres ? Les adjuvants, pour quoi faire ? Les conditions optimales : Quand traiter ? Lors d’un changement de type de buse, il est important d’adapter la taille des filtres en respectant un ordre bien précis : du plus gros tamis au tamis le plus fin comme le stipule le tableau suivant : Plus le calibre des buses est faible plus la filtration doit être efficace pour limiter le risque de bouchage des buses. Acheter une dizaine de buses supplémentaires pour garder dans la cabine pour changer les buses en cas de bouchage Petite astuce On parle souvent de conditions optimales lors des traitements. Les conditions optimales sont les conditions lorsque la plante est en plein fonctionnement., on parle de végétation poussante qui en- cadre le traitement. En effet dans ces conditions, le produit appliqué aura toute la fa- culté de pénétrer et circuler dans la plante et ainsi atteindre son ef- ficacité maximale. Pour être dans ces conditions de végétation poussante, il faut avoir une hygrométrie supérieur à 60 % et une température comprise entre 4 et 20°C durant les 4 jours qui précèdent le traitement et les 4 jours suivants. Lors du traitement ; il faut ré- unir également les 3 critères sui- vants : 1. Une hygrométrie comprise entre 60 % et 95 % pour un volu- me > 80l/ha et entre 80 % et 95 % pour un volume < 80l/ha 2. Une vitesse du vent < 8km/h 3. Une température < 20°c (res- ter tout de même vigilant en période de forte amplitude ther- mique). Pour tous renseignements, contact : Chambre d’Agriculture du Gers, Services Techniques au 05.62.61.77.13 MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural »

Traitement phytosanitaire, mieux comprendre la ......et une température comprise entre 4 et 20°C durant les 4 jours qui précèdent le traitement et les 4 jours suivants. Lors du

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Le choix des buses est souventbasé sur le volume choisi à l’hec-tare sans forcément prendre encompte les gouttelettes produites.

Plus le produit demande à avoird’impact (fongicide de contact)plus il faudra choisir un volumeimportant.

L’autre critère pour choisir sesbuses est la vitesse d’avancement.Plus la vitesses sera grande, plusle volume hectare à buse et à pres-sion équivalentes sera réduit.

Cependant, sur des traitementsdans des végétations denses, la vi-tesse importante peut être unéchec.

Le tableau des buses desconstructeurs permet une lecturerapide sur le choix des buses, enfonction de la pression, de la vi-tesse et du volume par ha.

Par exemple pour un traitementà 98 L/ha à 2 bars et une vitessed’avancement de 8 km/h il fautdes buses jaunes de 0.65 L/min(extrait du tableau ci-dessous).

8 - Volonté Paysanne du Gers n° 1277 - 22 avril 2016

Dossier

Traitement phytosanitaire

pulvérisation pour unLa qualité d’un traitement dépend de la pulvérisation et des conditions climatiques. Les objectifs de diminution de l’utilisation des produits

phytosanitaires dans le cadre du plan Ecophyto passent par une amélioration de la pulvérisation. Pour atteindre ces objectifs, il est nécessairede se pencher sur les facteurs de réussite de la pulvérisation.

La pulvérisation : Une histoire de gouttelettes Buses anti-dérives ou busesclassiques ?

Les buses : Comment les choisir ?

Pour réussir un traitement il estnécessaire de connaître le produitutilisé. En fonction des produits,le nombre d’impact nécessaire vavarier, ainsi pour un herbicide sys-témique il faudra entre 20 et 40impacts/cm2 et pour un fongicidede contact entre 50 et 70 im-pacts/cm2. Les objectifs d’impactsvarient donc en fonction du typede traitement effectué. Cependant,

pour avoir un réglage homogènepour l’ensemble des traitements,un objectif général de 50 im-pacts/cm2 est un bon compromis.

Autre facteur de réussite d’unepulvérisation : la taille des gout-telettes. Des gouttelettes trop fines(<150µm) seront très sensibles àla volatilisation et à la dérive avecpeu de chance d’arriver sur la

cible. A contrario, des gouttelettes>500µm auront un risque de ruis-sellement plus élevé. L’objectifd’une bonne qualité de pulvérisa-tion est d’obtenir des gouttelettesde 200 à 400µm.

Du nombre d’impact souhaité etde la taille des goutelettes recher-chés, on obtient un volume d’eaucible à l’hectare (voir tableau ci-dessous).

La problématique des buses ho-mologuées anti-dérive est le faitd’avoir des grosses gouttelettes(>400µm).

La buse à injection d’air renfer-me de l’air permettant d’obtenir

des gouttelettes plus grossesmoins sensibles à la dérive, maispermet son éclatement au contactde la cible permettant une cou-verture optimale (voir schméa ci-dessous).

Cependant, pour obtenir cet écla-tement et une couverture optima-le, il ne faut pas baisser le volumetrop bas. En résumé, en fonction

du type de produit et de la taillede la cible, il faut respecter un mi-nimum de volume ha comme lemontre les schémas ci-dessous.

(Source : Chambre d’Agriculture Saine et Marne)

(Extrait Tableau Nozal)

Fonctionnement d’une buses à injection d’air

L’adjuvant se mélange en ex-temporané à un produit ou à unebouillie. Ce même principe actifdéjà présent dans la formulationde la spécialité commerciale s’ap-pelle surfactant. Ces adjuvantsvont avoir pour rôle de complé-ter, assister, voire améliorer l’ef-ficacité de la bouillie.

Les adjuvants vont agir à troisniveaux différents :

1. Avant la pulvérisation, au mo-ment de la préparation : pour amé-liorer la qualité de la bouillie (ex :corriger la dureté de l’eau)

2. Pendant la pulvérisation : pouraméliorer sa qualité (ex : limiterla dérive, mais ne remplacera ja-mais les buses à injection d’air)

3. Après la pulvérisation, au ni-veau de la cible :

- pour augmenter la rétention(ex : réduire la perte de bouilliecausée par une pluie)

- pour améliorer la pénétration(augmenter la quantité de matièreactive qui va migrer dans la plan-te et accélérer cette migration)

- pour augmenter l’étalementdonc la surface de contact de lagoutte

- pour limiter le dessèchementtrop rapide

Attention un adjuvant ne rempla-cera jamais les conditions météosoptimales de traitement. Il est im-pératif de respecter les conditions

optimales pour atteindre une bon-ne efficacité du produit, l’adjuvantn’est qu’un élément minime dansla réussite d’un traitement.

Volonté Paysanne du Gers n° 1277 - 22 avril 2016 9

Dossier

: Mieux comprendre la

traitement de qualité

Et les filtres ?

Les adjuvants, pour quoi faire ?

Les conditions optimales :Quand traiter ?

Lors d’un changement de type de buse, il est important d’adapter la taille des filtres en respectant un ordre bienprécis : du plus gros tamis au tamis le plus fin comme le stipule le tableau suivant :

Plus le calibre des buses est faible plus lafiltration doit être efficace pour limiter lerisque de bouchage des buses.

Acheter une dizaine de busessupplémentaires pour garder dansla cabine pour changer les busesen cas de bouchage

Petite

astuce

On parle souvent de conditionsoptimales lors des traitements. Lesconditions optimales sont lesconditions lorsque la plante est enplein fonctionnement., on parlede végétation poussante qui en-cadre le traitement.

En effet dans ces conditions, leproduit appliqué aura toute la fa-culté de pénétrer et circuler dansla plante et ainsi atteindre son ef-ficacité maximale.

Pour être dans ces conditions devégétation poussante, il faut avoirune hygrométrie supérieur à 60 %et une température comprise entre

4 et 20°C durant les 4 jours quiprécèdent le traitement et les4 jours suivants.

Lors du traitement ; il faut ré-unir également les 3 critères sui-vants :

1. Une hygrométrie compriseentre 60 % et 95 % pour un volu-me > 80l/ha et entre 80 % et 95 %pour un volume < 80l/ha

2. Une vitesse du vent < 8km/h3. Une température < 20°c (res-

ter tout de même vigilant enpériode de forte amplitude ther-mique).

Pour tous

renseignements,

contact : Chambre

d’Agriculture du Gers,

Services Techniques

au 05.62.61.77.13

MINISTERE

DE L’AGRICULTURE

ET DE LA PECHE

avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale

«Développement agricole et rural »