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Neuropsychologie de l’Enfant : Neuropsychologie de l’Enfant : La Dyslexie Développementale La Dyslexie Développementale Service de Neuropédiatrie - HFME Sonia KRIFI-PAPOZ, Psychologue-Neuropsychologue DES Pédiatrie : DES Pédiatrie : Troubles des Apprentissages Troubles des Apprentissages - Samedi 21 Juin 2008 - - Samedi 21 Juin 2008 -

troubles des apprentissages - dyslexie - despedara.orgdespedara.org/cours_des/20080620_krifipapoz_troubles_apprentiss... · fréquences sur de très courtes durées (< 40 ms) pour

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Neuropsychologie de l’Enfant :Neuropsychologie de l’Enfant :

La Dyslexie DéveloppementaleLa Dyslexie Développementale

Service de Neuropédiatrie - HFME

Sonia KRIFI-PAPOZ, Psychologue-Neuropsychologue

DES Pédiatrie :DES Pédiatrie :

Troubles des ApprentissagesTroubles des Apprentissages

- Samedi 21 Juin 2008 -- Samedi 21 Juin 2008 -

Définition

• Trouble durable et spécifique de l’apprentissage du langage

écrit, en dépit de :

- capacités intellectuelles normales

- scolarisation adéquate

- absence de troubles neurologiques

- absence de troubles psychiatriques

- milieu socio-culturel normalement stimulant

Manifestations cliniques (1)

• Difficultés pour lire :

- l’enfant a du mal à déchiffrer une consigne écrite

- il présente donc des difficultés pour la comprendre, et donc pour réaliser la tâche proposée

- il peut également avoir du mal à apprendre une leçon écrite

- il est donc souvent plus lent que les autres enfants

Souvent, des répercussions dans toutes les matières

- apprentissage de la lecture en CP difficile

Manifestations cliniques (2)

• Difficultés pour écrire :

- difficultés avant tout en dictée

- mais également en copie (poésies, leçons, note des devoirs)

apprentissage difficile

- difficultés dans les activités de productions écrites(rédactions, justifications en mathématiques …)

- écriture et copie plus lente

Enfant découragé face à l’écrit

Manifestations cliniques (3)

• Les enfants dyslexiques ont en commun :

- une fatigabilité, une lenteur

- une faible mémoire à court terme verbale et +/- de travail

- des difficultés dans l’apprentissage des tables de multiplication

- souvent, des difficultés dans l’apprentissage d’une langue étrangère

- parfois un trouble du langage oral

Diagnostic (1)

• Eléments préalables nécessaires au diagnostic :

- Test psychométrique: pour écarter une déficience

- Bilans ORL et ophtalmo: pour écarter des troubles

intellectuelle

sensoriels

Diagnostic (2)

1- Epreuves comportemantales :

• Dictée de 50 mots et non-mots (Odedys, 1999)

• Lecture de 80 mots et 40 non-mots (Odedys, 1999)

•Test de déchiffrement : Alouette (Lefavrais, 1965)

écart d’au moins 18 mois

Dans le cadre d’un bilan neuropsychologique

Diagnostic (3)

2- Au niveau cognitif :

- Epreuves de conscience phonologique (BALE, Odedys)

• jugement de rimes

• segmentation phonémique

• reconnaissance du phonème initial

• fusion de phonèmes

• suppression du phonème initial et final

• répétition de mots et de non-mots

- Epreuves visuo-attentionnelles (Valdois et al., 2003)

Report global / partiel

En clinique

• Dyslexie sans trouble phonologique = dyslexie de surface

• Dyslexie avec trouble phonologique = phono ou mixte

Distinction au moyen du bilan complet

de lecture et d’écriture

On oppose :

Sans trouble VA Avec trouble VA

Lexique phonologique

Stimulus visuel

Système d ’analyse visuelle

Mot lu à haute voix

Règles GPC

Lexiqueorthographique

Système

sémantique

Modèle de la double voie (Coltheart, 1978 ; Coltheart et al., 2001)

• Voie d’adressage ou voie lexicale =

celle permettant de lire les mots réguliers et irréguliers

Si dysfonctionnement, dyslexie de surface

• Voie d’assemblage ou voie analytique (phonologique) =

celle permettant de lire les non-mots

Si dysfonctionnement, dyslexie phonologique

Diagnostic Dyslexie Phonologique

• Si : - antécédents de trouble du langage oral

- échec à au moins 3 épreuves de conscience phono

- lecture et écriture de non-mots déficitaires

• De plus, d’un point de vue qualitatif, les erreurs sont surtout:

- des confusions de phonèmes (k/g, p/b, ch/j, d/t…)

- des omissions ou inversions de phonèmes

• Pas de trouble visuo-attentionnel

• Si : - échec à moins de 2 épreuves de conscience phono

- lecture et écriture de mots irréguliers déficitaires

Diagnostic Dyslexie De Surface

• De plus, d’un point de vue qualitatif, les erreurs sont surtout:

- des régularisations en lecture

- des erreurs phonologiquement plausibles

- des erreurs contextuelles

• Trouble visuo-attentionnel

Diagnostic Dyslexie Mixte

• C’est la combinaison d’un trouble phonologique et d’un trouble VA – le cas le plus fréquent de dyslexie

• Lecture / Ecriture déficitaires pour les mots irréguliers et pour les non-mots

• Trouble de la conscience phonologique

• Trouble VA

• Qualitativement : - des régularisations et EPP

- des erreurs contextuelles

- des confusions, omissions, inversions de phonèmes

Cas de Dorian

• Présentation d’Anne-Lise

Thérapeutique

• Prise en charge orthophonique :

- le plus souvent, débutée dès le CP, ou même en Mats’il y avait des difficultés de langage oral

- une à deux fois par semaine, surtout en fonction del’âge : deux fois en primaire, une fois au collège

• Suivi psychologique si besoin

• Eventuellement, rééducation orthoptique dans le cadred’un trouble VA

« Prise en Charge » Scolaire

• Enfant souvent pris en charge par le RASED

• Dans le cadre d’un PPRE, mise en place d’aménagements pédagogiques spécifiques :

- laisser plus de temps ou raccourcir

- donner les consignes à l’oral

- interroger le plus souvent possible à l’oral

- ne pas pénaliser pour l’orthographe …

Objectif: ne pas pénaliser l’enfant dyslexique dans l’accès à la connaissance et dans sa restitution

• Dans le cadre d’un PPS (MDPH), reconnaissance officielle

A ne pas oublier !

Les enfants dyslexiques peuvent présenter un/des trouble(s)associé(s) :

- Trouble attentionnel avec ou sans hyperactivité

- Dysphasie

- Dyspraxie

- Précocité intellectuelle

En consultation, à l’anamnèse, interroger égalementsur ces domaines d’apprentissage

Théories explicatives (1)

• Théorie du déficit magnocellulaire

• Hypothèse du déficit du traitement temporel

• Hypothèse du déficit phonologique

• Hypothèse du déficit visuo-attentionnel

• Théorie cérébelleuse

- Quels mécanismes cognitifs responsables ?

• Un seul trouble cognitif à l’origine de LA dyslexie ?

• Ou des troubles cognitifs distincts expliquant différentes formes de dyslexie ?

- Différentes hypothèses envisagées :- Différentes hypothèses envisagées :

Théories explicatives (2)

• Argument neuroanatomique favorable à la théorie magno :

� Anomalies de l’organisation anatomique et de la taille (30 % + petite) des cellules magno (Galaburda & Livingstone, 1993)

• 2/3 des dyslexiques auraient un problème magno, d’après Stein (2002)

• Hypothèse actuelle : les systèmes magno et parvo fonctionneraient correctement au niveau périphérique, mais un dysfonctionnement interviendrait dans les aires visuelles de plus haut niveau recevant de façon prédominante des projections magnocellulaires (Talcott, Hansen, Assoku & Stein, 2000)

� Difficulté de régulation des mvts oculaires

La théorie magnocellulaire

Théories explicatives (3)

La théorie du traitement temporel

• Selon cette hypothèse : Trouble général du traitement temporel de l’info rapide (visuel, auditif, moteur)

• En vision : hypothèse magno en vision

• En audition :

� Présence de neurones de grande taille spécialisés dans traitement rapide

� Or, la discrimination de phonèmes requiert une analyse précise des fréquences sur de très courtes durées (< 40 ms) pour lesquelles les dyslexiques sont déficitaires

• Arguments :

� 1980 : Tallal met en évidence chez 8 dyslexiques sur 20 un déficit du traitement auditif rapide

� entraînement basé sur stimuli auditifs étirés temporellement -> meilleure discrimination phonémique (Tallal & Piercy, 1975) - Plasticité

Théories explicatives (4)

La théorie phonologique

• Initialement :

� Bradley & Bryant (1978) : les enfants développant des difficultés d’apprentissage de la lecture sont significativement déficitaires auparavant en jugement de rime

� Perspective de remédiation : enfants pré-scolaire entraînés à traiter des rimes --> significativement + de progrès en lecture que si entraînés à des tâches sémantiques (progrès spécifique, ne concerne pas les math)

� lien causal entre compétences phono précoces et acquisition de la lecture ?

• HYPOTHESE sur la dyslexie développementale : � déficit de traitement de parole ne concerne pas les stimuli non-linguistiques� anomalies dans la manière de se représenter ou d’utiliser les unités phonologiques� difficile de décomposer les mots en unités phono, puis d’apprendre les règles GPC

� S. Rosen (2003): les déficits phono des enfants dyslexiques ne sont pas seulement la conséquence directe de troubles auditifs de bas niveau. Le problème fondamental n’est pas la rapidité de l’info auditive�: la nature langagière de l’info serait déterminante pour observer un déficit chez les dyslexiques

Théories explicatives (5)

L’hypothèse visuo-attentionnelle

- Quel type de trouble ?

orientation volontaire de l’attention

orientation automatique de l’attention

défaut d’inhibition des informations périphériques

- Un trouble différent selon la forme de dyslexie ?

Surface : déficit de répartition globale de l’attention

Phono : déficit de répartition séquentielle de l’attention

Théories explicatives (6)

La théorie cérébelleuse

• Etude de Nicolson et Fawcett : sur 10 années, les troubles sévères et persistants

� Déficit phono

� Ralentissement des traitements

� Troubles de la mémoire

� Déficit des activités motrices

� Déficit de l’automatisation des processus moteurs ou cognitifs

� Or, l’automatisation est nécessaire pour devenir lecteur expert

� Le cervelet est une aire motrice spécialisée dans l’automatisation

Hypothèse cérébelleuse : 80 % des dyslexies associées à un trouble cérébelleux

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