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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques Des questions connexes et des interrelations dans une perspective de chaine de valeur

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Étude de cadrage sur le commerce des

produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques

Des questions connexes et des interrelations dans une perspective de chaine de valeur

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Étude de cadrage sur le commerce des

produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques

Des questions connexes et des interrelations dans une perspective de chaine de valeur

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

ACCRA, 2017

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Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part

de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ou de Comité Permanent Inter-Estats de Lutte

contre le Sécheresse dans le Sahel aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays,

territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés

déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, ou de CILSS aucune

approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues

ou les politiques de la FAO, ou de CILSS.

© FAO, 2017

La FAO encourage l’utilisation, la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit d’information. Sauf

indication contraire, le contenu peut être copié, téléchargé et imprimé aux fins d’étude privée, de recherches ou d’enseignement,

ainsi que pour utilisation dans des produits ou services non commerciaux, sous réserve que la FAO soit correctement mentionnée

comme source et comme titulaire du droit d’auteur et à condition qu’il ne soit sous-entendu en aucune manière que la FAO

approuverait les opinions, produits ou services des utilisateurs.

Toute demande relative aux droits de traduction ou d’adaptation, à la revente ou à d’autres droits d’utilisation commerciale doit

être présentée au moyen du formulaire en ligne disponible à www.fao.org/contact-us/licence-request ou adressée par courriel à

[email protected].

Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/publications) et peuvent être

achetés par courriel adressé à [email protected].

Photo de couverture: ©FAO/Koroma

Photo retour: ©FAO/Koroma

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iii

Contents

1 Introduction _________________________________________________________________ 1

2 Échanges commerciaux de produits agricoles entre pays de l’espace CILSS/CEDEAO ___ 3 Principales productions vegetales des pays du CILSS ________________________________ 11

3 Facteurs freinant le commerce de produits agricoles entre pays _____________________ 36 Prohibitions et restrictions particulières à l’importation ______________________________ 38

Prohibitions et autres restrictions à l’exportation ___________________________________ 39

Absence d’une vision de spécialisation spatiale et de complémentarité ___________________ 40

Variabilité de l’imposition des exportations et flux de contrebande ______________________ 41

Effets des importations subventionnées et/ou du dumping des produits extérieurs à l’espace

CILSS/CEDEAO _____________________________________________________________ 41

Protection des produits locaux par la TVA, les droits de douane et autres prélèvements _____ 42

Classification de produits entravant le commerce transfrontalier _______________________ 43

Au niveau des douanes et autres services publics aux frontières ________________________ 44

Multiplicité des barrages routiers ________________________________________________ 44

Manque de transparence et prévisibilité des règles __________________________________ 45

Faiblesse de l’organisation des acteurs pour promouvoir le commerce transfrontalier ______ 45

Mesures non tarifaires et obstacles techniques au commerce ___________________________ 46

4 Principales initiatives en faveur des échanges de produits agricoles entre pays du

CILSS/CEDEAO ________________________________________________________________ 49 Food across borders program (ProFAB) – Feed the future ____________________________ 60

Le Programme régional d’appui à la régulation du commerce informel en Afrique de l’Ouest 61

5 Autres approches et meilleures pratiques de promotion du commerce transfrontalier de

produits agricoles________________________________________________________________ 62 Le régime commercial simplifié de la CAE (RCS) ___________________________________ 65

Régime simplifié de commerce du COMESA (RECOS) _______________________________ 65

Négociations entre le Rwanda et d’autres membres de la CAE _________________________ 66

Accords de reconnaissance du commerce informel transfrontalier ______________________ 66

Promotion d’un marché binational _______________________________________________ 67

Promotion de marchés régionaux à proximité des postes frontières _____________________ 68

6 Analyse strategique pour ameliorer l’environnement du commerce au profit des échanges

transfrontaliers de produits agricoles _______________________________________________ 69

7 Conclusions et implications ___________________________________________________ 74

8 Annexe - Politiques commerciales agricoles des membres du CILSS__________________ 76

9 Autres tableaux ____________________________________________________________ 155

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iv

Liste des tableaux

Tableau 1: Top 20 des principaux produits du CILSS en 2002 et en 2012 (en tonnes) ------------------------------ 11 Tableau 2: Liste des 22 produits des Tops 20 du CILSS ----------------------------------------------------------------- 11 Tableau 3: Produits échangés en 2002 ------------------------------------------------------------------------------------ 12 Tableau 4: Produits échangés en 2012 ------------------------------------------------------------------------------------ 13 Tableau 5: Principaux produits importés en 2002 ----------------------------------------------------------------------- 14 Tableau 6: Principaux produits exportés en 2002 ------------------------------------------------------------------------ 16 Tableau 7: Principaux produits importés en 2012 ----------------------------------------------------------------------- 17 Tableau 8: Principaux produits exportés en 2012 ------------------------------------------------------------------------ 19 Tableau 9: Effectifs (têtes) du cheptel du CILSS en 2002 et 2012 ------------------------------------------------------ 20 Tableau 10: Importations d’animaux vivants en 2002 ------------------------------------------------------------------- 20 Tableau 11: Importations d’animaux vivants en 2012 ------------------------------------------------------------------- 21 Tableau 12: Exportations d’animaux vivants en 2002 ------------------------------------------------------------------- 22 Tableau 13: Distribution des exportations par type d’animaux -------------------------------------------------------- 23 Tableau 14: Exportations d’animaux vivants en 2012 ------------------------------------------------------------------- 23 Tableau 15: Principaux flux commerciaux entre pays 2008-2012 ----------------------------------------------------- 24 Tableau 16: Principaux exportateurs et importateurs d’animaux vivants 2008-2012 ------------------------------- 24 Tableau 17: Principales importations de produits halieutiques dans le CILSS -------------------------------------- 25 Tableau 18: Principaux importateurs dans le CILSS -------------------------------------------------------------------- 26 Tableau 19: Principales exportations de produits halieutiques au sein du CILSS ----------------------------------- 27 Tableau 20: Principaux exportateurs dans le CILSS en 2012 ---------------------------------------------------------- 28 Tableau 21: Exportations de maïs de 7 pays du CILSS en 2014 (tonnes) --------------------------------------------- 32 Tableau 22: Exportation de maïs au sein du CILSS en 2014 ------------------------------------------------------------ 33 Tableau 23: Exportations de maïs de 7 pays du CILSS/CEDEAO en 2014 (en USD) ------------------------------- 33 Tableau 24: Exportations de bovins de 5 pays du CILSS en 2014 (têtes) --------------------------------------------- 34 Tableau 25: Exportation de bovins au sein du CILSS en 2014 --------------------------------------------------------- 34 Tableau 26: Exportations de bovins de 5 pays du CILSS en 2014 (en USD) ----------------------------------------- 35

Liste des graphiques

Graphique 1: Distribution des principaux produits importés en 2002 (%) ------------------------------------------- 15 Graphique 2: Distribution des principaux produits exportés en 2002 (%) -------------------------------------------- 16 Graphique 3: Distribution des principaux produits importés en 2012 (%) ------------------------------------------- 18 Graphique 4: Principales importations 2002 ----------------------------------------------------------------------------- 26 Graphique 5: Principales importations 2012 ----------------------------------------------------------------------------- 26 Graphique 6: Principales exportations 2002 ------------------------------------------------------------------------------ 27 Graphique 7: Principales exportations 2012 ------------------------------------------------------------------------------ 27 Graphique 8: Distribution du volume échangé par exportateur -------------------------------------------------------- 32 Graphique 9: Exportations 2014 de bovins de 5 pays du CILSS ------------------------------------------------------- 34

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v

Acronymes et abréviations

AACE Alliance Africaine pour le commerce électronique

ACE African Economic Community

AFRISTAT Observatoire économique et statistique d'Afrique subsaharienne

AGOA African Growth and Opportunity Act

AGRIS Système d'information et d'aide à la décision

APE Accord de partenariat économique

ATP Agrobusiness and Trade Promotion

BAD Banque africaine de développement

BCEAO Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CAADP Programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique

CAE Communauté de l’Afrique de l’Est

CE Commission européenne

CEA Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique

CEDEAO Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest

CEEAC Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale

CEMAC Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique Centrale

CER Communauté économique régionale

CIF Centre d'information aux Frontières

CILSS Comité permanent inter -Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CIR Cadre Intégré Renforcé

COCOBOD Office de commercialisation de cacao du Ghana

COFENABV

I Confédération des Fédérations Nationales de la filière bétail viande de l'Afrique de l'Ouest

COMESA Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe

CNUCED Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement

DAU Document administratif unique

DFID Département britannique du développement international

DO Droit de douane

E. ATP Expanded Agribusness and Trade Promotion

ECOWAP Politique agricole régionale de la CEDEAO

EDIC Intégration du commerce

FAD Fonds africain de développement

FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FERAP Projet de fluidification des Échangeset de Rapprochement des Politiques

Agroalimentaires

GATT Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce

GUECET Guichet unique électronique du commerce extérieur et des transports

GSM Système mondial de communications mobiles

IDE Investissement direct étranger

LARES Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale

MOFA Ministère de l'alimentation et de l'agriculture du Ghana

NAFDAC National Agency for food and Drug Administration and Control

NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

NPF Nation la plus favorisée (clause de la)

NTS Nomenclature Tarifaire et Statistique

OCAL Organisation du corridor Abidjan-Lagos

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vi

OCDE Organisation pour la coopération et le développement économique

OIE Organisation mondiale de la santé animale

OHADA Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires en Afrique

OMC Organisation mondiale du commerce

OMD Organisation mondiale des douanes

OTC Obstacles techniques au commerce

OPA Observatoire des Pratiques Anormales

PAA Plan d'action pour l'Afrique

PAU Politique agricole de l’Union

PCC Prélèvement Communautaire de la CEDEAO

PCS Prélèvement Communautaire de Solidarité

PDC Programme de développement communautaire

PIDA Programme pour le développement des infrastructures en Afrique

PMF-I Projet Marchés Frontaliers

PRA

Marchés Programme Régional d'Appui Accès aux marchés

RCS Régime commercial simplifié

RECOS Régime simplifié de commerce

ROPPA Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest

RSE Redevance Statistique à l'exportation

SADC Communauté de développement de l'Afrique australe

SH Système harmonisé

SIAM Système d'information Anticipées sur les Marchandises

SIM Système d’information sur le marché

SLEC Schéma de libération des échanges de la CEDEAO

SPS Contrôles Sanitaires et phytosanitaires

SYLVIE Système de liaisons virtuelles pour les opérations d'importation et d'exportation

SYDONIA Système douanier automatisé

TDP Taxe dégressive de protection

TEC Tarif extérieur commun

TEEF Fonds de Facilitation des échanges

TCI Taxe Conjoncturelle à l'Importation

TIM Transit international de Marchandises

TRIE Transit routier inter-Etats

UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine

UMA Union du Maghreb Arabe

USAID Agence des Etats-Unis d’Amérique pour le développement international

WAMI West African Monetary Institute

WITS World Integrated Trate Solution

ZLE Zone de libre échange

ZMAO Zone monétaire de l'Afrique de l'Ouest

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

vii

Remerciements

À la demande du Secrétariat du CILSS pour le soutien technique de la FAO en vue de fournir une

évaluation neutre et indépendante des défis et des opportunités pour stimuler le commerce

transfrontalier, la FAO a commandé en partenariat avec le Secrétariat du CILSS une étude pour

identifier et analyser les contraintes au commerce des produits agricoles (Y compris les cultures,

l'élevage, la sylviculture et la pêche) entre les pays membres du CILSS / CEDEAO et proposer des

stratégies appropriées pour capitaliser sur les opportunités en utilisant les meilleures pratiques sur le

commerce transfrontalier dans la région

L'assistance technique a été fournie par la FAO dans le cadre du projet de coopération technique

(TCP / RAF / 3501 Baby4). Une équipe du Bureau régional de la FAO pour l'Afrique et du Secrétariat

du CILSS a élaboré et approuvé conjointement le plan de travail et les résultats escomptés.

Ce rapport d'évaluation a été réalisé par Salifou Konaté (Consultant) sous la supervision technique

et l’orientation générale du Secrétariat du CILSS en particulier, Moussa Cissé et de l'équipe technique

du Bureau régional de la FAO pour l'Afrique (RAF), notamment Suffyan Koroma, Joan Nimarkoh,

Ny You, Moussa Djagoudi, Dorothy Appiah et Reuben Okai. Nous tenons également à remercier

Leonidas Hitimana du Agence Régionale de la CEDEAO pour l'agriculture et l'alimentation au Togo

pour ses contributions.

Ce rapport final a également bénéficié des apports techniques lors d'un atelier de validation technique

organisé à Ouagadougou au Burkina Faso en 2016 avec des experts et des acteurs concernés dans les

Etats membres du CILSS / CEDEAO.

Maria Goretti Atubga et Emefa Mensah Brande ont fourni une assistance et une mise en forme

rédactionnelle. L'appréciation profonde s'adresse également à Ami Kumapley, Mathilda Foly et Edith

Tetteh qui ont appuyé la gestion administrative du projet.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

1 Introduction

La situation géographique de la zone sahélienne expose les États membres du Comité Inter-Etats de

lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) en Afrique de l'Ouest et du Centre à des chocs et

catastrophes récurrents naturels et provoqués. Ces épisodes récurrents de catastrophes qui souvent

sapent la confiance dans les stratégies d'adaptation et de résilience, conjugués à des décennies de

politiques inappropriées et de faible soutien public ont contribué à l'insécurité alimentaire chronique

et une faible productivité dans le secteur agricole.

Bien qu’admis par les Etats membres du CILSS que le commerce et les opportunités d’échanges

peuvent jouer un rôle essentiel dans l'amélioration de la sécurité alimentaire dans toutes ses quatre

dimensions (disponibilité, accès, utilisation et stabilité), des informations insuffisantes et

inappropriées, la faiblesse des institutions et des cadres réglementaires incompatibles pour le

commerce et particulièrement le commerce transfrontalier, demeurent un goulot d'étranglement

majeur pour les pays de la région pour tirer profit d'un système dynamique de négoce agricole

régional.

En outre, comme en témoigne le Sahel durant la sécheresse et la récente flambée des prix des denrées

alimentaires, le commerce transfrontalier (formel et informel) a joué un rôle fondamental dans

l'amélioration de l’offre sur le marché et la réduction de l'insécurité alimentaire. Cet élan doit être

poursuivi et des mesures pertinentes prises pour renforcer les marchés nationaux et régionaux.

Toutefois, sur le plan commercial, les pays couverts par les interventions du CILSS appartiennent à

trois blocs commerciaux régionaux (Tchad dans la Communauté économique et monétaire des états

de l’Afrique Centrale (CEMAC), la Mauritanie à l’Union du Maghreb arabe (UMA) et le reste dans

l'UEMOA/CEDEAO) à différents stades d'intégration commerciale et de libéralisation.

À la lumière de la reconnaissance que la taille des marchés agricoles et alimentaires de la zone

CILSS/CEDEAO devrait s'accroître avec le commerce comme facteur clé, le Secrétariat Exécutif du

CILSS a sollicité une assistance technique de la FAO pour une amélioration de l’environnement

commercial des pays membres à travers une étude pour identifier, analyser les contraintes au

commerce de produits agricoles (y compris d’élevage, sylvicoles (notamment forestiers) et

halieutiques) entre pays membres du CILSS/CEDEAO, et capitaliser les meilleures pratiques de

commerce transfrontalier dans la région et ailleurs en vue de proposer une stratégie appropriée de

promotion des échanges commerciaux ainsi qu’un outil de plaidoyer.

L’identification des possibilités et contraintes au commerce de produits agricoles entre pays du

CILSS sous-tend plusieurs interrogations. En effet, la faiblesse des échanges commerciaux de

produits agricoles entre les membres est-elle due à un facteur particulier ou à la conjugaison de

plusieurs facteurs dont: (i) des politiques, lois, et/ou réglementations inappropriées ? (ii) des

contraintes administratives ? (iii) des pratiques anormales ? (iv) le manque de compétitivité des

produits des pays membres ? (v) la faiblesse de l’offre ? (vi) la faiblesse des infrastructures et

équipements logistiques ? (vii) le manque de dynamisme des acteurs ? (viii) d’autres barrières

spécifiques à identifier ?

Une première mission à Accra a permis d’échanger avec l’équipe commerce du Bureau régional pour

l’Afrique de la FAO et de réaliser une première réunion par vidéo conférence avec le CILSS sur des

questions majeures de l’étude relatives à la portée et démarche de l’étude, au choix des produits, de

l’échantillon de pays à couvrir, des acteurs et organisations de filières ainsi que des sources de

données à considérer. A la lumière des résultats de ces échanges, un rapport préliminaire de cadrage

de l’étude a été soumis

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

À l’appréciation de la FAO et du CILSS. Les différents commentaires et observations ainsi que les

suggestions de la seconde vidéo conférence avec les deux institutions ont guidé l’élaboration du

rapport provisoire qui a été validé au cours de l’atelier technique du 11-12 juillet 2016 à Royal Beach

Hôtel à Ouagadougou sous le thème « Renforcement du commerce et de la sécurité alimentaire dans

les Etats membres du CILSS ». Tout en formulant des recommandations pour la suite de l’initiative,

l’atelier a préconisé des amendements pour la finalisation du rapport notamment la restructuration

du chapitre sur les contraintes au commerce transfrontalier ainsi que la capitalisation des acquis des

programmes et projets pour le passage à l’échelle.

Le présent rapport final renferme, outre l’introduction et les conclusions, les cinq chapitres ci-après:

(i) échanges commerciaux de produits agricoles entre pays de l’espace CILSS/CEDEAO, (ii) facteurs

freinant le commerce de produits agricoles entre pays, (iii) Principales initiatives en faveur des

échanges de produits agricoles entre pays du CILSS/CEDEAO, (iv) Autres approches et meilleures

pratiques de promotion du commerce transfrontalier de produits agricoles, (v) analyse stratégique

pour améliorer l’environnement du commerce au profit des échanges transfrontaliers de produits

agricoles.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

2 Échangescommerciaux de produits agricoles entre pays de l’espace

CILSS/CEDEAO

Rappel sur les politiques agricoles et commerciales

Dans le sens général du terme, la politique commerciale a été définie à une période comme l'ensemble

des lois, des règlements, des décisions et politiques s'appliquant aux importations et aux exportations

de biens et de services. Mais l'élargissement des fonctions de l'État a conduit les gouvernements à

accorder une plus grande attention aux questions commerciales, et partant, à considérer la politique

commerciale comme un instrument qui devait viser tout autant à améliorer l'accès aux marchés

étrangers que venir appuyer l'action gouvernementale dans la réalisation des objectifs poursuivis sur

le plan économique et sur le plan industriel en particulier. Ainsi en plus de la politique tarifaire, la

politique commerciale a couvert des domaines aussi variés que les changes, les investissements

internationaux, la propriété intellectuelle, l'aide au développement, les services aux entreprises, la

coopération scientifique et technique, etc. Les instruments de politique commerciale se traduisent

par des interventions directes et indirectes.

Les interventions directes sont réalisées par le biais des instruments ci-après: (i) les droits de douane,

(ii) les quotas d’importations et exportations, (iii) les subventions aux exportations, (iv) les barrières

sanitaires et phytosanitaires. Quant aux instruments des interventions indirectes, ils regroupent: (i) la

gestion du taux de change, (ii) les programmes de soutien par produit, (iii) l’aide à l’investissement

à long terme, (iv) les subventions aux intrants et les exonérations d’impôts.

Dans le cadre de la mise en œuvre des politiques agricoles communautaires (PAU et ECOWAP),

l’UEMOA et la CEDEAO ont conçu respectivement, (i) un programme visant à promouvoir les

cadres de concertation autour des filières stratégiques, (ii) un programme régional d’appui à la

régulation des marchés en Afrique de l’Ouest. Ce dernier programme a pour objectif de « Contribuer

à construire la souveraineté alimentaire par la fluidification et la régulation du marché intra-régional

de produits agro-alimentaires ». De façon spécifique, ce programme vise à (i) disposer d’instruments

commerciaux aux frontières permettant de maîtriser l’impact de la volatilité des prix internationaux

sur les marchés régionaux, (ii) promouvoir les initiatives et les mécanismes de régulation et de

fluidification du marché intérieur régional.

L'objectif général de la politique commerciale de la plupart des membres de l’UEMOA est de créer

un contexte propice au développement des exportations, des importations et de l'investissement afin

d'atteindre les objectifs de croissance économique voire de lutte contre la pauvreté ou encore de

création de richesse et d’emploi. En termes sectoriels, des pays ont même identifié des produits

prioritaires dont la promotion des exportations constitue un objectif spécifique de politique

commerciale.

Ces objectifs sont également partagés au-delà de la CEDEAO comme au Tchad dont l’objectif global

dans ce domaine est de promouvoir le commerce pour soutenir la croissance, et ainsi contribuer à la

lutte contre la pauvreté. De manière spécifique, les actions portent sur le soutien des secteurs

compétitifs et la création d'un cadre propice au développement du commerce national et international.

Politique commune commerciale de l’UEMOA

Le traité de l'UEMOA prévoit la création entre les États membres d'un marché commun basé sur la

libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d'établissement et de

résidence des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur

commun et une politique commerciale commune. De plus, le Traité exige l'harmonisation, dans la

mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, des législations des États membres

et, particulièrement, du régime de la fiscalité.

L'union douanière de l'UEMOA est instaurée depuis le 1er janvier 2000, les instruments harmonisés

comprennent, entre autres, le Tarif extérieur commun (TEC); l'évaluation en douane (dans ses grands

principes); les mesures commerciales de circonstance; les autres droits et taxes de porte (Redevance

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

statistique (RS), Prélèvement communautaire de solidarité (PCS)); la domiciliation bancaire des

échanges commerciaux; les règles d'origine; et la politique de la concurrence.

Des cadres communautaires assurent également la convergence des régimes nationaux en matière

de: taxation intérieure (Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), droits d'accises, taxe sur les produits

pétroliers, acompte sur l'impôt sur les bénéfices); prohibitions et licences (y compris pour les

substances appauvrissant la couche d'ozone); normes, réglementations techniques et procédures

d'accréditation (contrôle des pesticides); sécurité sanitaire et phytosanitaire; et marchés publics.

L'éligibilité des marchandises aux régimes de préférences tarifaires communautaires de l'UEMOA et

de la CEDEAO est régie par des règles d'origine, dont les principes de base sont harmonisés depuis

2004. L'origine UEMOA/CEDEAO est conférée systématiquement aux produits locaux "du cru" ou

faits à la main et reconnue dans le pays de destination sans certification préalable; les articles ayant

fait l'objet d'une ouvraison ou d'une transformation suffisante doivent être agréés et munis d'un

certificat d'origine. Les conditions d'agrément desdits produits au sein de la CEDEAO et de

l'UEMOA ne sont pas identiques; celles de l'UEMOA ont connu un assouplissement en 2009. En

matière de commerce intra-communautaire, la franchise totale des droits et taxes d'entrée doit être

appliquée au commerce des marchandises sur les produits "du cru" et sur les produits originaires

agréés, mais ce n'est pas toujours le cas en pratique.

L'UEMOA a aussi adopté des règlements au sujet de la concurrence, y compris les aides d'État, qui

sont administrés par la Commission. Les compétences législatives des États membres portent

essentiellement sur la protection du consommateur; les organes nationaux jouent un rôle marginal

dans la mise en œuvre du droit de la concurrence. En outre, les États membres ont doté la Commission

de l'UEMOA de la compétence exclusive sur leur politique commerciale commune vis-à-vis des

États tiers. En principe, les accords commerciaux bilatéraux des membres de l'UEMOA seront

remplacés progressivement par des accords entre l'UEMOA et les pays tiers.

Le TEC de l’UEMOA est à quatre taux (0%, 5%, 10% et 20%). Il est actuellement mis en application

sur la base de la version 2007 du Système harmonisé (SH), et demeure ad valorem sur toutes ses

lignes. Chaque membre de l'UEMOA applique également un Prélèvement communautaire de

solidarité (PCS) de 1 pour cent, qui alimente les ressources propres de l'UEMOA, et une redevance

statistique (RS) de 1 pour cent. L’UEMOA et la CEDEAO ont adopté un TEC à cinq taux entré en

vigueur en janvier 2015.

L’UEMOA procède à un suivi de la mise en œuvre de la politique commerciale qui se traduit par la

publication d’un rapport annuel de surveillance s’appuyant les principaux éléments suivants pour

apprécier la conformité des pratiques nationales par rapport aux exigences communautaires: (i) l’état

d’application du TEC; (ii) les droits et taxes intérieures perçues au cordon douanier; (iii) les autres

prélèvements au cordon douanier; (iv) la libre circulation des produits originaires; (v) et la facilitation

des échanges.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale de la CEDEAO

La CEDEAO est l'une des communautés économiques régionales chargées de réaliser les objectifs

de l'Union africaine. Certains instruments de politique commerciale sont aussi harmonisés au sein de

la CEDEAO, à savoir le prélèvement communautaire de la CEDEAO, les règles d'origine

(harmonisées avec celles de l'UEMOA en 2003) et le régime de transit routier inter-États (TRIE)

dont l'application demeure disparate. Chacun des membres applique le Prélèvement Communautaire

de la CEDEAO (PC) de 0,5% et une taxe statistique de 1% sur les importations des pays tiers.

Le Traité prévoit que les produits "du cru", les objets faits à la main et les produits industriels

originaires agréés sont en libre circulation au sein de la Communauté. En pratique, pour de nombreux

produits, les droits de douane NPF (Nation la Plus Favorisée) s'appliquent dans le commerce intra-

CEDEAO, ainsi que de nombreuses autres taxes illicites. Le TEC CEDEAO a été adopté en octobre

2013 et est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Il est composé de:

une Nomenclature Tarifaire et Statistique (NTS) de 5899 lignes, basée sur la version 2012 du

Système harmonisé (SH) de l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD), étendu à dix (10)

chiffres;

un tableau des droits et taxes, applicables aux produits importés des pays tiers comprenant le

Droit de douane (DO), la Redevance statistique (RST) et le Prélèvement communautaire de la

CEDEAO (PCC)

Les produits figurant dans la Nomenclature Tarifaire et Statistique (NTS) du TEC de la CEDEAO

sont répartis en cinq (05) catégories désignées comme suit:

Catégorie 0: biens sociaux essentiels;

Catégorie 1: biens de première nécessité, matières premières de base, biens d'équipement,

intrants spécifiques

Catégorie 2: intrants et produits intermédiaires;

Catégorie 3: biens de consommation finale:

Catégorie 4: biens spécifiques pour le développement économique

La base de taxation pour l'application du TEC de la CEDEAO est Ad Valorem. Les taux de droits de

douane sont respectivement pour les différentes catégories: 0%, 5%, 10%, 20%, et 35%. Les taux de

la Redevance statistique (RST) et du Prélèvement communautaire de la CEDEAO (PCC), inscrits au

TEC CEDEAO, sont respectivement fixés à 1% et 0,5%. Pendant une période transitoire de cinq (05)

ans à compter du 1er janvier 2015, et en attendant la mise en place d'un prélèvement communautaire

unique au taux de 1.5%, les produits importés des Etats hors UEMOA, demeurent assujettis au

Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) au taux de 1%.

Toutefois, la suppression des obstacles non tarifaires aux échanges à l'intérieur de la CEDEAO reste

une priorité. En effet, la part des échanges effectués à l'intérieur de la CEDEAO dans le commerce

total de plusieurs pays membres est restée faible. A titre illustratif, malgré les efforts d'intégration,

les exportations du Nigéria, pays le plus peuplé avec la première économie de la région, restent

concentrées sur un nombre relativement faible de marchés dont l'Union européenne (environ 88%)

et les États-Unis. Les exportations à destination d'autres pays d'Afrique augmentent, mais ne

représentent encore que 7% de la valeur des exportations totales; qui plus est, la plupart d'entre elles

sont destinées à l'Algérie, au Botswana et à l'Afrique du Sud, et non à d'autres membres de la

CEDEAO.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politiques commerciales agricoles des pays du CILSS/CEDEAO

La politique commerciale a une incidence sur les volumes et coûts des échanges de produits agricoles.

En effet, un cadre légal et réglementaire inapproprié entrave sérieusement le développement du

commerce transfrontalier de produits agricoles. Pour la plupart des pays membres du CILSS (excepté

la Mauritanie membre de l’UMA, et le Tchad membre de la CEMAC), la politique commerciale

consiste globalement en la mise en œuvre de la politique commerciale commune à savoir: une libre

circulation des biens et services au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO, la mise en place d’un cordon

douanier communautaire (TEC) et de mesures de sauvegarde ainsi que l’application d’une TVA, des

droits d’accises et des valeurs de références généralement en conformité avec les règlementations

communautaires. Il existe cependant pour chaque pays des particularités et l’analyse des examens de

politiques commerciales des pays à l’OMC (Cf. Rapport provisoire annexe sur la revue des politiques

et pratiques commerciales de pays du CILSS/CEDEAO) ainsi que les résultats de différentes études

et analyses relèvent des divergences entre pays d’une part et de l’autre, des contradictions dans les

réglementations nationales et communautaires.

En dépit de l’achèvement du schéma de libéralisation des échanges, la libre circulation d’une large

gamme de produits agricoles et alimentaires originaires en franchise totale de droits et taxes de

douane demeure confrontée à des prohibitions et restrictions diverses qui empêchent le

développement des échanges commerciaux transfrontaliers.

Par exemple, le bétail burkinabè devrait pouvoir être exporté et importé en libre échange au moins

sur les marchés UEMOA/CEDEAO, donc exempts de toute taxation de porte à l'intérieur de la région,

ce qui donnerait un accès préférentiel à la viande originaire de la région par rapport à la viande issue

de pays tiers, soumise au TEC et à tous les autres droits de porte. Dans la pratique, le commerce des

produits animaux, en particulier le bétail, ne profite pas entièrement de la libre circulation et de

l’élimination de la fiscalité aux frontières. Il subsiste en effet des barrières non tarifaires, notamment

des barrières non officielles qualifiées de « taxes sauvages », entre certains pays de la région, surtout

entre les pays sahéliens (exportateurs nets de bétail) et les pays côtiers (importateurs nets de bétail).

De plus, les droits de douane sont remplacés par d’autres prélèvements qui font office de taxes. Il en

est de même pour les produits de la pêche d'origine qui devraient bénéficier en principe d'une

franchise totale de droits de douane, et autres taxes de porte. La TVA ne devrait pas non plus être

prélevée sur la vente ou sur les importations de poisson frais ou congelé d’origine.

Cependant, les échanges commerciaux transfrontaliers devraient en principe bénéficier de certaines

incitations accordées par des pays pour divers motifs. Par exemple, le Ghana encourage les

importations de bois d'œuvre à l’image des importations de bois de charpente destiné à être

transformé localement qui bénéficient d’un droit d'importation de 0%. De plus, les importations de

l'ensemble des produits du bois, qui comprennent surtout des produits de transformation secondaire

(contre-plaqué et bois scié), en provenance des pays de la CEDEAO au Ghana sont en principe

exonérées des droits NPF. En Guinée, la production de même que les importations d'huile raffinée

sont exonérées de TVA et, en principe, exemptes de droits de douane.

Au Togo, l’application de prix incitatifs conjuguée à une taxation relative des exportations a

probablement contribué à la reprise de la production de cacao et de café d’un côté et de l’autre, à

l'importante activité de réexportation d'importations informelles en provenance du Ghana et d'autres

pays.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Potentiel et possibilités d’échanges commerciaux de produits agricoles

Potentiel de production et de commerce

Selon le rapport sur l’état de l’intégration régionale en Afrique (BAD, 2010), le potentiel du

commerce intra-régional dépend, d’une part, du potentiel de la production régionale et des tendances

principales dans les zones agro-écologiques et, d’autre part, des perspectives offertes par l’offre et la

demande. Le potentiel de production de l’Afrique s’appuie sur cinq éléments majeurs extrapolables

à partir de données sur l’Afrique de l’Ouest: la diversité des écosystèmes, la disponibilité de terres

et les systèmes de production, les ressources en eau et le potentiel d’irrigation, la mobilisation du

potentiel de production, et les conditions de la mobilisation de capitaux productifs. D’après les

estimations de la FAO, l’Afrique de l’Ouest compte 236 millions d’hectares de terres arables, soit

1,04 hectare par travailleur agricole. Environ 24% de ces superficies sont cultivées chaque année.

Bien qu’il y ait de grandes disparités dans la répartition des terres, il ne fait aucun doute que, compte

tenu des immenses possibilités et de la diversité de la production, l’exploitation des terres offre des

possibilités réelles d’expansion de l’agriculture et du commerce. La mobilisation du potentiel de

production est l’une des préoccupations d’ordre agricole de la CEDEAO. Toutefois, il est souligné

que le mode de mobilisation de capitaux productifs est inefficace et faible.

Ce constat est corroboré par le rapport sur le développement en Afrique (CNUCED, 2013) qui note

que le problème du potentiel inexploité du commerce intra-africain est particulièrement manifeste

dans le secteur de l’agriculture. En effet, l’Afrique est le continent où l’on recense le plus fort

pourcentage de terres arables en friche (50 à 60% des terres arables en friche du monde entier seraient

localisées en Afrique subsaharienne). Cependant, seulement 16,9% du total des échanges africains

de produits alimentaires et d’animaux vivants (CTCI 0) et seulement 14,8 % des importations

agricoles africaines ont été effectués sur le continent durant la période 2007-2011, indiquant une nette sous-exploitation du secteur de l’agriculture et des échanges intra-africains de produits

agricoles. Au cours de la même période, la valeur des importations agricoles intra-africaines était en

moyenne de 10 milliards de dollars, et les dix principales importations agricoles intra-africaines,

représentant 46% du total, concernaient les sous-produits suivants: sucres, mélasses et miel; poissons

(frais, réfrigérés ou congelés); tabacs; produits et préparations alimentaires; maïs non moulu;

légumes; boissons alcooliques; thé et maté; café et succédanés du café; et graisses et huiles végétales.

Opportunites d’échangescommerciaux

Pourtant, il existe plusieurs possibilités en faveur des échanges commerciaux de produits agricoles

et alimentaires entre pays dans la zone CILSS/CEDEAO. En effet, le consensus qui se dégage de la

littérature théorique selon le rapport sur le développement en Afrique (CNUCED, 2013) est que le

commerce favorise la croissance et la réduction de la pauvreté, parce qu’il agit en tant que véhicule

permettant d’échanger le surplus de la production nationale contre les produits d’autres pays. Le

commerce incite aussi à allouer les ressources en fonction des avantages comparatifs des pays

participant aux échanges et il stimule la croissance économique. Ces pays tirent de leurs échanges

des gains substantiels en termes de prospérité. A l’échelle régionale, le commerce transfrontalier

contribue à l’approvisionnement régulier des divers marchés de l’espace communautaire ainsi qu’à

la création d’emplois le long des différentes chaînes de valeur.

Globalement, les pays membres appartiennent à deux grands groupes dont celui des sahéliens

structurellement importateurs nets de produits vivriers pour juguler les crises alimentaires

récurrentes, et celui des côtiers à tendance excédentaire en termes de produits vivriers mais

importateurs nets de bétail/viande dont la demande augmente avec le développement des villes.

Schématiquement, la tendance générale est que les sahéliens importent des produits vivriers des pays

côtiers tout en leur fournissant du bétail et de la viande. Mais outre ce schéma global, il existe des

échanges transfrontaliers de proximité impliquant fortement des populations voisines de part et

d’autre des frontières.

La taille des marchés régionaux est la possibilité la plus évidente. C’est ainsi qu’en Afrique de

l’Ouest il y avait 78 millions de consommateurs en 1960. En 2005, il y en avait 265 millions et les

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

projections démographiques indiquent 455 à 485 millions en 2030. Cette évolution démographique

aura un effet considérable sur le développement du commerce transfrontalier (formel comme

informel) en raison des débouchés potentiels des disponibilités alimentaires et de la distribution des

produits vivriers durant les crises économiques (FAO, 2004).

Au niveau politique, plusieurs initiatives et actions tant au niveau international, régional que national

sont directement ou indirectement favorables au commerce intra-régional en général et aux échanges

transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires:

Au niveau international. L’Accord agricole de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a pour

objectif de faciliter les échanges agricoles et de s’assurer que les instruments de politiques qui ont

un impact sur le commerce n’entravent pas ces échanges. Il s’articule autour de trois piliers: (i) les

mécanismes de protection aux frontières dont les barrières tarifaires (droits de douane) et non

tarifaires (quotas, prélèvements variables, prix minimum à l’importation, licences d’importation), (ii)

les subventions à l’exportation, et (iii) les politiques de soutien au secteur agricole qui, en appuyant

la production ou les prix, ont un impact indirect sur le commerce.

L’OMC a promulgué un nombre d’instruments de facilitation des échanges afin d’instaurer un

environnement impartial des échanges. L’un des principaux points à l’ordre du jour de la Conférence

ministérielle de l’OMC tenue à Hong Kong en 2005, concernait l’amélioration et la clarification des

trois Accords majeurs sur la facilitation du commerce, à savoir l’Article V (Liberté du transit),

l’Article VIII (Redevances et formalités se rapportant à l'importation et à l'exportation) et l’Article

X (Publication et gestion des règlements relatifs au commerce) de l’Accord général sur les tarifs

douaniers et le commerce (GATT). Il s’agit là d’une preuve manifeste que la facilitation des échanges

est maintenant inscrite au premier rang des programmes de développement et est devenue une

question de débat d’orientation de politique. La Déclaration ministérielle a souligné la nécessité

d’une assistance technique pour les pays en développement afin de leur permettre de mettre en

application les trois articles.

L’accord sur la facilitation des échanges de l’OMC vise à donner un nouvel élan aux initiatives

régionales de réduction des coûts du commerce. À l’issue de négociations qui ont duré neuf ans, les

159 États membres de l’OMC réunis en conférence ministérielle en décembre 2013 ont adopté le «

paquet de Bali », qui recouvre un accord de facilitation des échanges et prévoit des dispositions pour

rationaliser les processus commerciaux et équiper les pays en développement d’outils pour assurer

leur sécurité alimentaire, dans l’objectif connexe de promouvoir le commerce, en particulier entre

les pays les moins avancés (PMA). Le volet du paquet de Bali sur la facilitation des échanges contient

des dispositions visant à accélérer le mouvement, la mainlevée et le dédouanement des marchandises,

grâce à des procédures douanières plus efficaces et une coopération accrue entre les douanes et les

autres autorités compétentes. Selon certaines analyses (Hufbauer et Schott, 2013; CEA, 2013; et

Zaki, 2014), la mise en œuvre de cet accord, pourrait engendrer un gain de 1.000 milliards d’USD

de PIB pour l’économie mondiale dont 47 milliards d’USD à l’échelle de l’Afrique subsaharienne

(soit 7,28% de gains de PIB) et 46 milliards d’USD de gains d’exportations à l’horizon 2020.

L’entrée en vigueur de l’accord et les gains de productivité contribueront à remédier à certains des

inconvénients découlant des coûts de transactions liés au commerce, des goulets d’étranglement

régionaux et de la fragmentation. C’est un aspect essentiel pour la réussite des initiatives de

développement spatial régional et des corridors de transport. Cela viendra aussi conforter

l’application des accords commerciaux régionaux et des initiatives visant à créer une zone de libre-

échange continentale pour réduire les obstacles empêchant l’Afrique d’accéder aux chaînes de valeur

mondiales.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

L’Organisation mondiale des douanes (OMD) définit les normes et apporte un appui technique afin

de permettre aux administrations douanières de fonctionner avec efficacité. La Convention révisée

du Protocole de Kyoto (RKC) énonce les principes et pratiques pour l’application de procédures

modernes simplifiées, harmonisées et normalisées. Elle est essentielle pour l’élaboration des

politiques commerciales et la description des marchandises aux fins douanières, pour une description

et une définition des marchandises selon un code standard. Ce code est énoncé dans le Système

harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH). Une norme majeure définie par

l’OMD sur la base des procédures douanières modernes tirées de ses directives et instruments est le

Cadre de normes. Ce Cadre énonce les normes destinées à assurer la sécurité et la facilitation de la

chaîne d’approvisionnement, favorisant ainsi la prévisibilité et la certitude. La corruption constitue

un frein aux procédures transparentes et prévisibles. Les administrations douanières se sont engagées,

dans le cadre de la Déclaration révisée d’Arusha, à prendre des mesures exhaustives et pratiques pour

mettre en œuvre des codes d’intégrité exécutoires. Afin d’assister les administrations, l’OMD a

élaboré un Code de conduite modèle.

Au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA. Depuis le début des années 2000, avec la crise persistante

des marchés des matières premières agricoles et l’augmentation du déficit des produits vivriers, les

politiques agricoles de ces organisations sous-régionale et régionale incluent des objectifs de

souveraineté alimentaire. En particulier, l’Ecowap (politique agricole régionale de la CEDEAO)

adoptée en 2005 affirme des objectifs de (i) réduction de la dépendance aux importations et (ii)

d’intégration économique et commerciale équitable des exploitations agricoles sur les marchés

mondiaux sans omettre l’objectif d’approfondissement du marché commun. Pour atteindre ces

objectifs, les principales filières mentionnées, tant au niveau national que régional, sont les filières

vivrières, en particulier le riz, le maïs, la filière bétail-viande, la filière avicole, la filière laitière, les

fruits et légumes ou encore le coton.

En outre, l’Ecowap promeut la facilitation des transports par le biais du développement des

infrastructures, de réglementations uniformes simplifiées, de l’élimination des barrières

commerciales qui résultent de pratiques abusives de fonctionnaires des douanes et de la police, de

l’harmonisation de la politique budgétaire nationale et de la promotion des incitations fiscales, et de

l’adaptation des régimes commerciaux externes aux conditions spécifiques de l’offre dans le secteur

de l’agriculture. Ces politiques régionales rejoignent les politiques nationales dans le souci de créer

des cadres institutionnels, économiques et commerciaux favorables à l’investissement d’un côté et

de l’autre, d’améliorer la compétitivité et la productivité.

Depuis 2005, la CEDEAO essaie de transformer les régions frontalières en unités pilotes pour

faciliter la libre circulation des personnes vivant le long de ces frontières. Ces unités pilotes sont

constituées de la société civile, des juges, des parlementaires et de divers médias. La Conférence des

chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO tenue en janvier 2006 a adopté le Programme des

initiatives transfrontalières et le Fonds d’appui à la coopération transfrontalière. La CEDEAO a

adopté une carte d’identité électronique en remplacement des cartes d’identité nationales afin de

faciliter l’enregistrement aux points de passage frontaliers. Afin d’assurer la libre circulation des

biens et des personnes, et apporter une amélioration au système de transport routier, l’Autorité des

chefs d’État et de gouvernement a adopté une décision d’établissement des comités nationaux

chargés de suivre la mise en œuvre des décisions et protocoles de la CEDEAO relatifs à la libre

circulation des personnes et des véhicules. En 2008, une équipe spéciale CEDEAO-WAMI (West

African Monetary Institute) a été mise sur pied, avec pour mission l’accélération de la ratification et

de l’application de tous les protocoles et conventions de la CEDEAO relatifs au commerce et à la

libre circulation des personnes, des biens, des services, et relatifs au droit de mener une activité

économique dans la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO).

L’application du Tarif extérieur commun (TEC) de l’UEMOA et l’achèvement du Schéma de

libéralisation des échanges (SLE) de la CEDEAO fondé sur la libre circulation des produits du cru

du règne animal et végétal et de l’artisanat. Les produits manufacturés originaires de la région

(intégrant au moins 35% de valeur ajoutée locale) circulent exempt de droits de douanes et de Taxe

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

sur la Valeur Ajoutée. L’entrée en vigueur récente de l’Union douanière de la CEDEAO qui repose

sur un TEC comportant cinq bandes tarifaires et assortie de mesures de sauvegarde pour une période

transitoire de cinq ans.

Le processus d’harmonisation de la fiscalité intérieure, achevé au sein de l’UEMOA est en cours au

niveau de la CEDEAO. Il permettra de réaliser une étape supplémentaire dans la construction du

marché commun régional.

La Commission de la CEDEAO a lancé le processus de formulation de politique commerciale de la

Communauté. Conçue comme un instrument de mise en cohérence des orientations des politiques

macro-économiques et sectorielles, vis-à-vis du type de marché régional à promouvoir d’une part, et

des options d’insertion dans le marché international que la région aura retenues d’autre part, la

politique commerciale permettra de mieux gérer les partenariats qu’elle tisse avec les autres entités

géopolitiques et économiques du monde.

Les politiques agricoles communes et les réglementations communautaires qui encouragent la libre

circulation des biens et des personnes créent des conditions propices à une amélioration de la

mobilisation et de la distribution de l’offre régionale. Cet état de choses aurait un effet positif sur le

commerce intra-régional, en particulier si les politiques commerciales sont appliquées de manière

efficace et notamment lorsque les grands projets en matière d’infrastructure et de communication

seront achevés.

Au niveau du CILSS. Avec l’appui de la coopération multilatérale et bilatérale, le CILSS réalise

depuis plus de deux décennies différentes initiatives en faveur du développement des échanges

transfrontaliers de produits vivriers dans la zone CILSS/CEDEAO de sorte que la thématique de la

promotion du commerce transfrontalier de produits agricoles demeure actuelle au sein de cet espace.

Au niveau des Etats membres. Plusieurs pays ont adopté des lois d’orientation agricole visant

notamment à améliorer la sécurité alimentaire de la population, à réaliser à terme la souveraineté

alimentaire du pays, à améliorer les revenus et le niveau de vie des populations rurales, à améliorer

l’environnement de produits de qualité, à s’insérer dans le marché mondial et régional. Dans le cadre

de la mise en œuvre des accords commerciaux internationaux (GATT et particulièrement OMC) et

de l’amélioration de l’environnement et du climat des affaires, la plupart des pays du

CILSS/CEDEAO sont engagés dans des programmes de facilitation du commerce et du transport qui

profitent aux échanges commerciaux de produits agricoles dans la zone.

Aperçu de la structure des cchanges commerciaux

Le CILSS qui regroupe 13 Etats membres (Bénin, Burkina Faso, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau,

Cap-Vert, Côte-d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo), et intervient dans les

quatre (4) autres Etats membres de la CEDEAO (Ghana, Nigeria, Liberia, Sierra Leone) a pour

principale vocation la lutte contre la sécheresse et l’amélioration durable de la sécurité alimentaire

dans les 17 pays cités. Par conséquent, l’évaluation de la structure des échanges commerciaux de

produits agricoles au sein de la région se focalise sur les denrées alimentaires (agro-sylvo-pastorales

et halieutiques) primaires produites dans ces pays du CILSS/CEDEAO.

Dans cette optique, l’étude examine les tops 20 des principales productions agricoles des pays

membres et réalise une agrégation à l’échelle de la communauté d’un côté et de l’autre, analyse les

échanges commerciaux bilatéraux entre membres du CILSS par rapport aux produits du top 20 de la

communauté. Parallèlement, le commerce des animaux vivants et celui des produits halieutiques sont

examinés.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Principales productions vegetales des pays du CILSS

A partir des données de FAOSTAT, le top 20 des principaux produits des pays du CILSS a été établi

(Cf. Tableau 1 du Rapport provisoire annexe) qui a permis de réaliser une agrégation à l’échelle de

la communauté comme exposée dans le tableau ci-après. Il en ressort que pour 2002 et 2012, les

produits des tops 20 respectifs correspondent à une liste de 22 produits présentés dans le tableau ci-

dessous avec traduction en anglais qui a permis de retrouver précisément 17 produits dans la

nomenclature HS1996 de WITS et d’en adapter 4 ainsi: (i) igname et taro dans le sous-groupe

« Other » de manioc, tubercules et racines, (ii) palmiste avec « Oil palm nuts », (iii) niébé considéré

comme « beans ». Par contre gombo (Okra) n’a pu être adapté.

Tableau 1: Top 20 des principaux produits du CILSS en 2002 et en 2012 (en tonnes)

N° Désignation 2002 Désignation 2012

1 Manioc 51 590 801 Manioc 78 423 581

2 Ignames 39 337 591 Ignames 48 945 461

3 Huile, noix de palme 12 479 122 Maïs 17 901 272

4 Sorgho 11 574 696 Huile, noix de palme 14 268 140

5 Mils 11 468 001 Riz, paddy 12 765 598

6 Maïs 9 664 073 Sorgho 12 479 982

7 Riz, paddy 6 983 537 Mils 10 126 779

8 Bananes plantains 6 521 719 Bananes plantains 8 543 567

9 Taros (colocases) 6 170 952 Pois à vache secs 7 281 653

10 Arachides non décortiquées 5 310 518 Arachides non décortiquées 6 756 404

11 Sucre, canne 4 553 839 Sucre, canne 6 476 055

12 Agrumes, Total 3 897 620 Patates douces 4 646 440

13 Pois à vache secs 3 377 555 Taros (colocases) 4 566 103

14 Patates douces 3 321 388 Agrumes, Total 4 354 500

15 Tomates, fraiches 1 873 630 Tomates, fraiches 3 091 854

16 Cacao, fèves 1 625 770 Ananas 2 524 136

17 Huile de palme 1 495 067 Cacao, fèves 2 429 730

18 Ananas 1 313 704 Gombo 2 240 111

19 Graines de coton 1 191 769 Palmistes 1 493 100

20 Gombo 1 171 329 Pommes de terre 1 358 938 Source: FAOSTAT 2015

Tableau 2: Liste des 22 produits des Tops 20 du CILSS

Liste des produits Products list

Orange Orange

Ananas Pineapple

Arachides non décortiquées Not shelled peanuts

Bananes plantains Plantain bananas

Cacao, fèves Cocoa, beans

Gombo Okra

Graines de coton Cotton seeds

Huile de palme Palm oil

Huile, noix de palme Oil palm nuts

Ignames Yams (Other)

Maïs Corn (Seeds)

Manioc Cassava

Mils MILS

Palmistes Palm (Oil palm nuts)

Patates douces Sweet potatoes

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pois à vache secs (niébé) Cow peas (beans)

Pommes de terre Potatoes

Riz, paddy Rice, paddy

Sorgho Sorghum

Sucre, canne Sugar, cane

Taros (colocases) Taro (colocases) (Other)

Tomates, fraiches Tomatoes, fresh Source: FAOSTAT 2015

Principaux flux et structure des échangescommerciaux

L’analyse des principaux flux commerciaux bilatéraux au sein du CILSS a été réalisée en utilisant le

logiciel WITS. L’examen des résultats indiquent que sur les 17 pays considérés, cinq (Guinée,

Guinée Bissau, Libéria, Tchad, Sierra Leone) ne disposent pas de bases de données relatives aux

produits et années examinés de sorte que les échanges commerciaux transfrontaliers entre ces pays

ne sont pas connus.

En 2002, les importations ont concerné une liste de 20 produits qui est diminuée des oignons,

oranges, et maïs pour les déclarations d’exportation. Ceci peut s’expliquer par le fait que le suivi des

exportations est moins rigoureux que celui des importations par les pays ou simplement que les

produits n’appartenant pas aux tops 20 des pays exportateurs en 2002 n’ont pas été retenus lors de

l’agrégation des tops 20 à l’échelle de la communauté.

Tableau 3: Produits échangés en 2002

Produits Import Produits Export

Bananas, including plantains, fresh Bananas, including plantains, fresh

Beans (Vigna spp. Phaseolus spp.) Beans (Vigna spp. Phaseolus spp.)

Cocoa beans, whole or broken, raw o Cocoa beans, whole or broken, raw o

Cotton seeds Cotton seeds

Grain sorghum. Grain sorghum.

In shell In shell

Manioc (cassava) Manioc (cassava)

Millet Millet

Onions Other

Oranges Palm nuts and kernels

Other Palm oil and its fractions, whether

Palm nuts and kernels Pineapples

Palm oil and its fractions, whether Potatoes

Pineapples Raw sugar not containing added flav

Potatoes Rice in the husk (paddy or rough)

Raw sugar not containing added flav Sweet potatoes

Rice in the husk (paddy or rough) Tomatoes, fresh or chilled.

Seed

Sweet potatoes

Tomatoes, fresh or chilled.

Source: WITS, janvier 2016

Contrairement à 2002, en 2012, les échanges commerciaux bilatéraux ont couvert les mêmes 19

produits à l’export et l’import.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 4: Produits échangés en 2012

Produits Export Produits Import

Bananas, including plantains, fresh Bananas, including plantains, fresh

Beans (Vigna spp. Phaseolus spp.) Beans (Vigna spp. Phaseolus spp.)

Cocoa beans, whole or broken, raw o Cocoa beans, whole or broken, raw o

Cotton seeds Cotton seeds

Grain sorghum. Grain sorghum.

In shell In shell

Manioc (cassava) Manioc (cassava)

Millet Millet

Oranges Oranges

Other Other

Palm nuts and kernels Palm nuts and kernels

Palm oil and its fractions, whether Palm oil and its fractions, whether

Pineapples Pineapples

Potatoes Potatoes

Raw sugar not containing added flav Raw sugar not containing added flav

Rice in the husk (paddy or rough) Rice in the husk (paddy or rough)

Seed Seed

Sweet potatoes Sweet potatoes

Tomatoes, fresh or chilled. Tomatoes, fresh or chilled.

Source: WITS, janvier 2016

World Integrated Trade Statistics (WITS)

WITS est un logiciel développé par la Banque Mondiale en collaboration étroite avec la CNUCED, l’OIT, l'UN

et l'OMC. WITS n’est pas une base de données, mais utilise différentes bases de données pour son opération

WITS constitue une porte d’accès aux statistiques du commerce international même protégées.

WITS possède des outils d’analyse intégrés permettant à ses utilisateurs d'évaluer l'impact des changements de

tarif.

WITS utilise les bases de données suivantes:

1. COMTRADE

Base de données sur le commerce international de la Division des Nations Unies (UNSD)

Données en volume et en valeur sur les importations, les exportations, les réimportations et les réexportations

Données présentées suivant différentes nomenclatures: SITC Rev1:1962; SITC Rev 1:1972; SITC Rev 3:1988;

SITC Rev 1:2007; et quatre versions de HS (1998/92, 1996, 2002 et 2007)

Base de données présentant de longues séries par pays et par produits (depuis 1962 et sur

160 pays)

Données fournies par les pays UN Comtrade est disponible sur l’Internet (http://comtrade.un.org/db). L’accès

aux fonctionnalités de base de UN Comtrade est gratuit.

2. TRAINS

Base de données développée par le CNUCED:

• Contient outre les données sur le flux commerciaux, les tarifs douaniers et les mesures non tarifaires en

vigueur dans 119 pays.

• Accès gratuit pour tous

3. IDB/CTS

• Contient les droits de douanes NPF (Nation la Plus Favorisée) consolidés actuels et les droits NPF effectifs

actuels

• Contient des renseignements concernant les droits préférentiels, lorsqu'ils ont été fournis par les Membres

• CTS: La Liste des Tarifs Consolidés (LTC) contient les engagements consolidés concernant les marchandises

de tous les Membres, à savoir les concessions tarifaires et les engagements spécifiques à l'agriculture.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

3. Outils de simulation de WITS

The tariff and trade simulations: SMART

Single Market Partial Equilibrium Simulation Tool en abrégé SMART

Outil d’évaluation de l'impact des politiques commerciales sur diverses variables à savoir: les flux

commerciaux (importations, exportations, création commerciale et diversion commerciale), les prix mondiaux,

le revenu et le bien être.

En 2002, les principaux produits importés auprès d’autres membres du CILSS/CEDEAO sont: l’huile

de palme (61%), la banane (y compris le plantain, 17%) et les graines de coton (10% environ) comme

l’illustre le tableau ci-dessous. En effet, excepté les ignames et autres tubercules et racines (3%), le

millet (2.5%) et les tomates (1.6%), aucun des autres produits entrant dans le top 10 des produits

importés ne représente une fraction atteignant 1%.

Tableau 5: Principaux produits importés en 2002

N° Produit Quantité (Kg) %

1. Palm oil and its fractions, whether 51 424 656 61,43%

2. Bananas, including plantains, fresh 14 525 767 17,35%

3. Cotton seeds 8 356 300 9,98%

4. Other 2 680 110 3,20%

5. Millet 2 089 993 2,50%

6. Tomatoes, fresh or chilled. 1 386 557 1,66%

7. Sweet potatoes 753 605 0,90%

8. Oranges 715 505 0,85%

9. Seed 585 351 0,70%

10. Potatoes 304 610 0,36%

11. Rice in the husk (paddy or rough) 237 600 0,28%

12. Palm nuts and kernels 211 122 0,25%

13. Raw sugar not containing added flav 164 102 0,20%

14. Onions 103 800 0,12%

15. Manioc (cassava) 89 546 0,11%

16. In shell 58 052 0,07%

17. Pineapples 18 361 0,02%

18. Grain sorghum. 4 750 0,01%

19. Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.) 3 540 0,00%

20. Cocoa beans, whole or broken, raw o 3 0,00%

Total CILSS 83 713 330 100,00% Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Graphique 1: Distribution des principaux produits importés en 2002 (%)

L’analyse des volumes importés par pays et la diversification des fournisseurs permet d’établir les

principaux importateurs de 2002 comme suit:

- Pour l’huile de palme, le Niger, le Mali, et le Togo;

- Pour la banane (y compris le plantain), le Sénégal et le Niger;

- Pour les graines de coton, le Togo et le Nigeria;

- Pour les ignames, autres tubercules et racines, le Niger et le Mali;

- Pour le millet, le Niger;

- Pour les tomates, le Togo et le Bénin;

- Pour la patate douce, le Nigeria;

- Pour les oranges, le Niger, le Mali, et le Burkina Faso;

- Pour le maïs, le Niger;

- Pour la pomme de terre, le Bénin, et le Niger

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 6: Principaux produits exportés en 2002

N° Produit Quantité (Kg) %

1. Palm oil and its fractions, whether 11 508 018 42,28%

2. Millet 8 188 566 30,08%

3. Beans (Vigna spp. Phaseolus spp.) 5 547 371 20,38%

4. Raw sugar not containing added flav 822 520 3,02%

5. Tomatoes, fresh or chilled. 338 958 1,25%

6. Cocoa beans, whole or broken, raw o 211 720 0,78%

7. In shell 197 007 0,72%

8. Palm nuts and kernels 126 635 0,47%

9. Cotton seeds 114 381 0,42%

10. Grain sorghum. 92 023 0,34%

11. Other 17 050 0,06%

12. Pineapples 15 000 0,06%

13. Bananas, including plantains, fresh 13 250 0,05%

14. Sweet potatoes 12 758 0,05%

15. Manioc (cassava) 12 000 0,04%

16. Rice in the husk (paddy or rough) 3 965 0,01%

Total CILSS 27 221 222 100,00% Source: WITS, février 2016

Graphique 2: Distribution des principaux produits exportés en 2002 (%)

Pour les exportations en 2002, le top 10 des produits place l’huile de palme (42%), le millet (30%)

et le niébé (20%) en tête comme le montre le tableau précédent. Le sucre de canne (3%) et les tomates

(1%) représentent des fractions supérieures à 1% du volume total exporté. Les cinq autres produits

du top 10 représentent des parts d’exportation comprises entre 0,3 et 0,8%. L’examen de la répartition

des quantités exportées par produit et par pays indique que les principaux exportateurs en 2002 sont:

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

- Pour l’huile de palme, le Togo, et dans une moindre mesure, le Bénin;

- Pour le millet, le Mali, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso;

- Pour le niébé, le Niger;

- Pour le sucre de canne, le Nigeria;

- Pour les tomates, le Burkina Faso et le Niger;

- Pour le cacao (fèves), le Togo;

- Pour l’arachide en coque, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger;

- Pour les noix de palme, le Togo, et dans une moindre mesure le Niger;

- Pour les graines de coton, le Togo, le Niger, et un peu le Burkina Faso;

- Pour le sorgho, le Burkina Faso.

Tableau 7: Principaux produits importés en 2012

N° Produit Quantité

(Kg) %

1. Palm oil and its fractions,

whether

155 398

951 45,04%

2. Bananas, including plantains,

fresh

41 095

818 11,91%

3. Millet 39 336

098 11,40%

4. Cotton seeds 32 437

420 9,40%

5. Grain sorghum 26 048

056 7,55%

6. Other 14 620

863 4,24%

7. Tomatoes, fresh or chilled. 10 239

149 2,97%

8. Palm nuts and kernels 9 688

870 2,81%

9. Oranges 6 820

296 1,98%

10. Sweet potatoes 3 443

970 1,00%

11. Seed 1 739

724 0,50%

12. In shell 1 675

317 0,49%

13. Raw sugar not containing

added flav

1 112

154 0,32%

14. Beans (Vigna spp. Phaseolus

spp.) 455 931 0,13%

15. Cocoa beans, whole or broken,

raw o 360 557 0,10%

16. Rice in the husk (paddy or

rough) 189 845 0,06%

17. Manioc (cassava) 167 077 0,05%

18. Potatoes 124 944 0,04%

19. Pineapples 50 584 0,01%

Total CILSS 345 005

624 100,00%

Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Graphique 3: Distribution des principaux produits importés en 2012 (%)

L’examen des principaux produits importés en 2012 au sein du CILSS montre que l’huile de palme

(45%) suivi des bananes plantains, du millet et dans une moindre mesure des graines de coton et du

sorgho ont été les produits les plus importés entre membres du CILSS comme l’illustre le tableau ci-

dessus. Les principaux pays importateurs par produit selon le volume et la diversité des sources

d’approvisionnement sont:

- Pour l’huile de palme, le Sénégal, le Mali, le Niger, et le Togo;

- Pour la banane y compris le plantain, le Mali, le Sénégal, et le Niger;

- Pour le millet, le Niger et la Côte-d’Ivoire;

- Pour les graines de coton, le Mali et le Niger;

- Pour le sorgho, le Niger;

- Pour les ignames et taro, le Mali, le Niger et le Togo

- Pour les tomates, le Ghana et la Côte-d’Ivoire

- Pour les noix de palm et palmistes, le Bénin;

- Pour les oranges, la Côte-d’Ivoire, et le Niger, le Mali;

- Pour la patate douce, le Niger;

Concernant les exportations, l’huile de palme demeure de loin le principal produit exporté (94%).

Les autres flux notables portent sur les graines de coton et la banane (y compris le plantain). Les

autres produits dans la liste des dix premiers exportés représentent chacun moins de 0,5% du volume

total échangé comme l’indique le tableau ci-après.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 8: Principaux produits exportés en 2012

N° Produit Quantité (Kg) %

1. Palm oil and its fractions, whether 3 309 549 939 94,59%

2. Cotton seeds 83 699 113 2,39%

3. Bananas, including plantains, fresh 47 933 023 1,37%

4. Cocoa beans, whole or broken, raw o 15 840 825 0,45%

5. Other 8 863 163 0,25%

6. Seed 7 555 905 0,22%

7. Oranges 7 193 929 0,21%

8. Raw sugar not containing added flav 5 483 036 0,16%

9. In shell 4 169 080 0,12%

10. Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.) 3 373 588 0,10%

11. Grain sorghum. 2 023 300 0,06%

12. Potatoes 893 279 0,03%

13. Rice in the husk (paddy or rough) 667 755 0,02%

14. Sweet potatoes 544 922 0,02%

15. Tomatoes, fresh or chilled. 487 296 0,01%

16. Pineapples 463 315 0,01%

17. Millet 81 000 0,00%

18. Palm nuts and kernels 4 896 0,00%

19. Manioc (cassava) 100 0,00%

Total CILSS 3 498 827 464 100,00% Source: WITS, février 2016

Les principaux exportateurs (Cf. Tableau 5 du Rapport provisoire annexe) pour les dix premiers

produits sont:

- Pour l’huile de palme, le Ghana et la Côte-d’Ivoire;

- Pour les graines de coton, la Côte-d’Ivoire et le Ghana;

- Pour la banane (y compris le plantain), la Côte-d’Ivoire et le Ghana;

- Pour les fèves de cacao, la Côte-d’Ivoire;

- Pour les ignames et autres tubercules, la Côte-d’Ivoire et le Ghana;

- Pour le maïs, le Bénin, la Côte-d’Ivoire et le Ghana;

- Pour les oranges, le Ghana;

- Pour le sucre de canne, la Côte-d’Ivoire, et le Bénin;

- Pour l’arachide en coque, le Mali, et la Côte-d’Ivoire;

- Pour le niébé, le Mali et le Niger.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Principaux flux commerciaux d’animaux vivants

Effectifs du cheptel

Sur la base des effectifs des différents membres (Cf. Tableau 6 du Rapport provisoire annexe), les

effectifs du cheptel du CILSS sont présentés pour 2002 et 2012 dans le tableau ci-après suivant

l’importance par type d’animal. Les catégories d’animaux d’au moins 1 million de têtes demeurent

les mêmes en 2002 et 2012 dans le même ordre d’importance. Elles regroupent sept types d’animaux:

les caprins, ovins, bovins, porcins, ânes, camélidés, et chevaux. Pour les autres catégories, l’ordre est

bouleversé en 2012 par les ruches et autres léporides. Toutefois, les données sur la volaille restent

anecdotiques car cette dernière se dénombre par millions dans certains pays sahéliens comme le

Burkina Faso.

Tableau 9: Effectifs (têtes) du cheptel du CILSS en 2002 et 2012

Animal Effectif en 2002 Animal Effectif en 2012

Caprins 101 280 226 Caprins 146 725 650

Ovins 76 185 471 Ovins 101 466 969

Bovins 52 178 615 Bovins 73 063 343

Porcins 10 352 159 Porcins 12 112 515

Anes 4 982 859 Anes 6 126 971

Camélidés 4 601 164 Camélidés 5 812 085

Chevaux 1 888 090 Chevaux 2 330 180

Volaille 329 403 Ruches 538 550

Ruches 259 200 Volaille 489 200

Mulets 1 800 Léporides 5 541

Canards 359 Mulets 1 860

Léporides 337 Canards 1 291

Source: FAOSTAT 2015

Principaux flux commerciaux

Les données des échanges commerciaux sur les trois premières catégories à travers WITS comme

l’indiquent les tableaux ci-dessous ne peuvent autoriser des analyses pertinentes. En effet, en 2002,

aucun débouché traditionnel significatif des ventes d’animaux vivants (Nigeria, Côte-d’Ivoire,

Ghana) ne figurent parmi les importateurs. En plus, excepté le cas du Burkina Faso, il n’existe pas

d’informations sur les quantités importées.

Tableau 10: Importations d’animaux vivants en 2002

Importateur Partenaire Quantité Unité Animal En 1000 USD

Benin Nigeria N.Q. Ovins 0.026

Benin Togo N.Q. Ovins 0.381

Benin Togo N.Q. Caprins 0.325

Burkina Faso Cote d'Ivoire 449 Kg Bovins 2.173

Burkina Faso Mali 222 Kg Bovins 1.247

Burkina Faso Niger 1 500 Kg Bovins 6.940

Burkina Faso Nigeria 1 687 Kg Bovins 11.954

Niger Burkina Faso N.Q. Bovins 26.206

Niger Mali N.Q. Bovins 29.351

Niger Nigeria N.Q. Bovins 3.715

Niger Mali N.Q. Ovins 2.235

Niger Nigeria N.Q. Ovins 5.422

Niger Burkina Faso N.Q. Caprins 0.115

Niger Mali N.Q. Caprins 1.770

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Importateur Partenaire Quantité Unité Animal En 1000 USD

Niger Nigeria N.Q. Caprins 2.921

Togo Benin N.Q. Bovins 0.139

Togo Burkina Faso N.Q. Bovins 146.739

Togo Ghana N.Q. Bovins 5.052

Togo Benin N.Q. Ovins 4.590

Togo Burkina Faso N.Q. Ovins 14.219

Togo Nigeria N.Q. Ovins 0.209

Togo Burkina Faso N.Q. Caprins 7.216

Togo Ghana N.Q. Caprins 11.386

Source: WITS, février 2016

En 2012, outre l’absence du Nigeria parmi les importateurs, quel que soit l’unité considérée, les

quantités indiquées sont insignifiantes comme flux d’importation comme l’illustre le tableau ci-

dessous.

Tableau 11: Importations d’animaux vivants en 2012

Importateur Partenaire Quantité Unité Animal En 1000 USD

Côte-d'Ivoire

Burkina Faso 89 Item Bovins. 79.865

Ghana 8 Item Bovins. 7.545

Mali 57 Item Bovins. 51.692

Niger 9 Item Bovins. 8.202

Burkina Faso 1170 Item Ovins 112.007

Mali 248 Item Ovins 23.793

Niger 4 Item Caprins 0.363

Ghana

Burkina Faso 16928 Item Ovins 1621.017

Niger 133 Item Ovins 12.783

Togo 5 Item Ovins 0.481

Burkina Faso 6896 Item Caprins 693.632

Mali Niger 9 Item Bovins. 7.828

Sénégal 3 Item Ovins 0.282

Niger

Burkina Faso 6 Item Bovins. 5.237

Nigeria 2 Item Bovins. 1.477

Burkina Faso 16 Item Ovins 1.565

Nigeria 7 Item Ovins 0.626

Benin 2 Item Caprins 0.211

Burkina Faso 2 Item Caprins 0.156

Nigeria 0 Item Caprins 0.039

Togo Nigeria 2 Item Ovins 0.157

Burkina Faso 219 Item Caprins 22.029

Source: WITS, février 2016

En 2002, les données d’exportation à travers WITS ne quantifient pas les exportations de bovins du

Niger de sorte que l’analyse proportionnelle des flux de bovins attribue 98% des exportations au

Burkina Faso contre seulement 1,3% au Mali (Tableau 13 ci-dessous), ce qui est peu conforme à la

réalité.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 12: Exportations d’animaux vivants en 2002

Exportateur Partenaire Quantité Unité Produit En 1000 USD

Benin Niger 81 Item Ovins 3.968

Burkina Faso

Benin 120 136 Kg Bovins 296.009

Cote d'Ivoire 854 195 Kg Bovins 2301.836

Ghana 248 925 Kg Bovins 1455.084

Mali 20 511 Kg Bovins 24.366

Niger 35 753 Kg Bovins 127.120

Nigeria 69 749 Kg Bovins 167.487

Togo 9 022 Kg Bovins 70.176

Benin 25 441 Kg Ovins 67.531

Cote d'Ivoire 377 000 Kg Ovins 3135.736

Ghana 39 035 Kg Ovins 115.990

Mali 296 Kg Ovins 2.687

Niger 1 250 Kg Ovins 2.752

Nigeria 11 125 Kg Ovins 29.168

Togo 4 062 Kg Ovins 14.435

Benin 37 929 Kg Caprins 99.026

Cote d'Ivoire 38 472 Kg Caprins 168.206

Ghana 52 738 Kg Caprins 120.780

Mali 257 Kg Caprins 2.275

Niger 3 312 Kg Caprins 21.588

Nigeria 15 562 Kg Caprins 35.871

Togo 4 125 Kg Caprins 43.191

Mali

Burkina Faso 1 215 Item Bovins 1401.653

Cote d'Ivoire 7 403 Item Bovins 8540.340

Niger 324 Item Bovins 373.917

Sénégal 8 896 Item Bovins 10263.179

Burkina Faso 25 791 Item Ovins 1262.221

Cote d'Ivoire 92 646 Item Ovins 4534.188

Mauritanie 5 683 Item Ovins 278.154

Sénégal 132 209 Item Ovins 6470.395

Burkina Faso 8 107 Item Caprins 418.506

Cote d'Ivoire 29 066 Item Caprins 1500.398

Mauritanie 2 166 Item Caprins 111.831

Sénégal 39 280 Item Caprins 2027.633

Niger

Benin N.Q. Bovins 28.251

Burkina Faso N.Q. Bovins 19.035

Cote d'Ivoire N.Q. Bovins 37.640

Ghana N.Q. Bovins 0.286

Mali N.Q. Bovins 0.716

Nigeria N.Q. Bovins 13253.049

Benin 20 107 Item Ovins 984.058

Burkina Faso 22 Item Ovins 1.059

Cote d'Ivoire 1 020 Item Ovins 49.919

Ghana 136 Item Ovins 6.669

Mali 5 Item Ovins 0.258

Nigeria 200 960 Item Ovins 9835.154

Togo 6 Item Ovins 0.286

Benin 6 859 Item Caprins 354.071

Cote d'Ivoire 2 Item Caprins 0.100

Mali 0 Item Caprins 0.014

Nigeria 141 547 Item Caprins 7306.657

Sénégal Mali 1 312 Kg Bovins 2.972

Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 13: Distribution des exportations par type d’animaux

Exportateur Quantité Produit %

Benin 81 Ovins 0,0%

Burkina Faso

1 358 291 Bovins. 98,6%

458 209 Ovins 48,9%

152 395 Caprins 40,2%

Mali

17 838 Bovins. 1,3%

256 329 Ovins 27,4%

78 619 Caprins 20,7%

Niger 222 256 Ovins 23,7%

148 408 Caprins 39,1%

Sénégal 1 312 Bovins. 0,1%

Source: WITS, février 2016 et calculs de l’étude

L’on rencontre les mêmes difficultés d’interprétation des résultats en 2012 avec l’absence de données

concernant les exportations du Burkina Faso en plus de plusieurs opérations non quantifiées comme

le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 14: Exportations d’animaux vivants en 2012

Exportateur Partenaire Quantité Unité Animal En 1000 USD

Ghana Cote d'Ivoire 13 Item Bovins 12.352

Mali Benin 754 Item Bovins 1715.105

Mali Burkina Faso 1 443 Item Bovins 3281.553

Mali Cote d'Ivoire 22 988 Item Bovins 52286.038

Mali Ghana 7 Item Bovins 15.630

Mali Gambia, The 14 Item Bovins 31.260

Mali Niger 546 Item Bovins 1242.739

Mali Sénégal 11 266 Item Bovins 25622.129

Mali Benin 474 Item Ovins 50.733

Mali Burkina Faso 3 977 Item Ovins 425.379

Mali Cote d'Ivoire 168 035 Item Ovins 17972.616

Mali Ghana 135 Item Ovins 14.439

Mali Mauritania 1 314 Item Ovins 140.492

Mali Sénégal 68 223 Item Ovins 7296.929

Mali Togo 803 Item Ovins 85.856

Mali Burkina Faso N.Q. Caprins 386.012

Mali Cote d'Ivoire N.Q. Caprins 1336.822

Mali Mauritania N.Q. Caprins 41.465

Niger Burkina Faso 10 Item Bovins 14.653

Niger Ghana 7 Item Bovins 6.856

Niger Nigeria 17 738 Item Bovins 16989.976

Niger Sénégal 3 Item Bovins 2.743

Niger Chad 3 Item Bovins 2.938

Niger Benin 102 Item Ovins 10.892

Niger Burkina Faso 132 Item Ovins 14.085

Niger Cote d'Ivoire 106 Item Ovins 11.323

Niger Ghana 42 Item Ovins 4.506

Niger Nigeria 41 902 Item Ovins 4481.741

Niger Chad 199 Item Ovins 21.275

Niger Togo 37 Item Ovins 3.918

Niger Benin N.Q. Caprins 0.137

Niger Guinea N.Q. Caprins 2.214

Niger Nigeria N.Q. Caprins 5873.330

Niger Chad N.Q. Caprins 2.703

Sénégal Mali 12 Item Bovins 11.475

Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Selon les données des matrices du commerce détaillées de FAOSTAT, les flux commerciaux

d’animaux vivants sont essentiellement engendrés par 5 espèces regroupant les ovins (49,72%), les

caprins (33,76%), les bovins (14,92%), les chevaux (0,94%), et les mulets (0,66%) comme le montre

le tableau suivant. Toutefois les principaux flux concernent les ovins, caprins et bovins.

Tableau 15: Principaux flux commerciaux entre pays 2008-2012

Rang Espèce Nombre de têtes Pourcentage

1. Ovins 1 917 795 49,72%

2. Caprins 1 302 272 33,76%

3. Bovins 575 699 14,92%

4. Chevaux 36 105 0,94%

5. Mulets 25 431 0,66%

Source: FAOSTAT 2015

Une analyse de leurs exportations sur la période révèle que les principaux exportateurs de bétail sur

la période ont été le Niger ensuite le Burkina Faso et dans une moindre mesure le Tchad comme

illustré par le Tableau 15 ci-dessus. Quant aux principaux importateurs de la période, c’est le Nigeria,

le Ghana et la Côte d’Ivoire qui ont constitué les principaux débouchés (tableau ci-après).

Tableau 16: Principaux exportateurs et importateurs d’animaux vivants 2008-2012

Exportateur Article Effectif

(Têtes) % Importateur Article Effectif (Têtes) %

Niger Bovins 575 699 100,00% Nigéria Bovins 575 699 100,00%

575 699 100,00% Total 575 699 100,00%

Niger Caprins 1 090 529 83,74% Nigéria Caprins 1 092 719 83,91%

Burkina Faso Caprins 209 553 16,09% Ghana Caprins 207 604 15,94%

Tchad Caprins 2 190 0,17% Togo Caprins 1 949 0,15%

Total 1 302 272 100,00% Total 1 302 272 100,00%

Niger Chevaux 36 105 100,00% Nigéria Chevaux 36 105 100,00%

Total 36 105 100,00% Total 36 105 100,00%

Niger Mulets 25 431 100,00% Nigéria Mulets 25 431 100,00%

Total 25 431 100,00% Total 25 431 100,00%

Niger Ovins 1 773 072 92,45% Nigéria Ovins 1 748 104 91,15%

Burkina Faso Ovins 137 402 7,16% Ghana Ovins 162 421 8,47%

Togo Ovins 5 506 0,29% Côte d'Ivoire Ovins 7 270 0,38%

Ghana Ovins 1 815 0,09%

Source: FAOSTAT 2015

Principaux exportateurs et importateurs de produits halieutiques

Tableau 17: Principales importations de produits halieutiques dans le CILSS

Import 2002 Import 2012

Produit Quantité (Kg) % Produit Quantité (Kg) %

Other fish, excluding livers and ro 40 030 259 51,3% Other 197 153 295 52,91%

Other 34 034 130 43,6% Other fish, excluding livers and ro 155 692 250 41,79%

Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 2 233 038 2,9% Tunas (of the genus Thunnus), skipj 6 802 349 1,83%

Dried fish, whether or not salted b 336 433 0,4% Dried fish, whether or not salted b 3 311 592 0,89%

Other salmonidae, excluding livers 309 019 0,4% Herrings (Clupea harengus, Clupea p 2 725 926 0,73%

Tunas (of the genus Thunnus), skipj 233 669 0,3% Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 2 695 126 0,72%

Frozen 196 639 0,3% Other salmonidae, excluding livers 1 756 010 0,47%

Smoked fish, including fillets:-- 181 756 0,2% Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 1 038 084 0,28%

Flours, meals and pellets of fish, 170 803 0,2% Salmonidae, excluding livers and ro 501 740 0,13%

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 98 100 0,1% Snails, other than sea snails 371 430 0,10%

Salmonidae, excluding livers and ro 58 507 0,1% Frozen 168 274 0,05%

Ornamental fish 53 105 0,1% Smoked fish, including fillets:-- 142 150 0,04%

Other live fish 36 330 0,0% Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 106 263 0,03%

Livers and roes 35 480 0,0% Flours, meals and pellets of fish, 83 300 0,02%

Not frozen 21 198 0,0% Fish, salted but not dried or smoke 23 305 0,01%

Other, including flours, meals and 4 328 0,0% Other live fish:-- Other 5 600 0,00%

Oysters 2 860 0,0% Octopus (Octopus spp.) 4 822 0,00%

Scallops, including queen scallops, 2 198 0,0% Not frozen:-- Shrimps and prawns 2 610 0,00%

Octopus (Octopus spp.):-- Other 1 472 0,0% Fresh or chilled 2 008 0,00%

Fish, salted but not dried or smoke 631 0,0% Livers and roes 840 0,00%

Fresh or chilled 214 0,0%

78 040 169 100% 372 586 974 100%

Source: WITS, février 2016

Tableau 18: Principales importations de produits halieutiques dans le CILSS

Import 2002 Import 2012

Produit Quantité (Kg) % Produit Quantité (Kg) %

Other fish, excluding livers and ro 40 030 259 51,3% Other 197 153 295 52,91%

Other 34 034 130 43,6% Other fish, excluding livers and ro 155 692 250 41,79%

Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 2 233 038 2,9% Tunas (of the genus Thunnus), skipj 6 802 349 1,83%

Dried fish, whether or not salted b 336 433 0,4% Dried fish, whether or not salted b 3 311 592 0,89%

Other salmonidae, excluding livers 309 019 0,4% Herrings (Clupea harengus, Clupea p 2 725 926 0,73%

Tunas (of the genus Thunnus), skipj 233 669 0,3% Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 2 695 126 0,72%

Frozen 196 639 0,3% Other salmonidae, excluding livers 1 756 010 0,47%

Smoked fish, including fillets:-- 181 756 0,2% Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 1 038 084 0,28%

Flours, meals and pellets of fish, 170 803 0,2% Salmonidae, excluding livers and ro 501 740 0,13%

Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 98 100 0,1% Snails, other than sea snails 371 430 0,10%

Salmonidae, excluding livers and ro 58 507 0,1% Frozen 168 274 0,05%

Ornamental fish 53 105 0,1% Smoked fish, including fillets:-- 142 150 0,04%

Other live fish 36 330 0,0% Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 106 263 0,03%

Livers and roes 35 480 0,0% Flours, meals and pellets of fish, 83 300 0,02%

Not frozen 21 198 0,0% Fish, salted but not dried or smoke 23 305 0,01%

Other, including flours, meals and 4 328 0,0% Other live fish:-- Other 5 600 0,00%

Oysters 2 860 0,0% Octopus (Octopus spp.) 4 822 0,00%

Scallops, including queen scallops, 2 198 0,0% Not frozen:-- Shrimps and prawns 2 610 0,00%

Octopus (Octopus spp.):-- Other 1 472 0,0% Fresh or chilled 2 008 0,00%

Fish, salted but not dried or smoke 631 0,0% Livers and roes 840 0,00%

Fresh or chilled 214 0,0%

78 040 169 100% 372 586 974 100%

Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

L’examen des échanges commerciaux de produits halieutiques entre membres du CILSS à travers

WITS montre une augmentation exponentielle du volume importé de 2002 à 2012 comme l’illustre

le tableau ci-dessus. En outre, ces importations ont porté sur une diversité de produits dominée

largement par deux catégories de produits disparates.

Toutefois, entre 2002 et 2012, le groupe des principaux importateurs (

Tableau 19) a évolué du Nigeria, Bénin et Togo à Côte-d’Ivoire, Ghana, et Togo qui demeure stable

dans son rang de troisième importateur de produits halieutiques. Le Bénin n’est pas dans le trio de

tête en 2012 mais ses importations ont néanmoins augmenté d’environ 17.600 tonnes à plus de 20.000

tonnes. Par contre, l’on peut s’interroger sur le cas du Nigeria dont les importations tombent de

44.800 tonnes environ en 2002 à seulement près de 3.200 tonnes.

Graphique 4: Principales importations 2002

Graphique 5: Principales importations 2012

Tableau 19: Principaux importateurs dans le CILSS

Importateur 2002 Quantité % Importateur 2012 Quantité %

Nigeria 44 780 570 57,4% Cote d'Ivoire 173 932 590 46,7%

Benin 17 593 620 22,5% Ghana 112 886 852 30,3%

Togo 12 936 353 16,6% Togo 42 016 374 11,3%

Mali 1 652 604 2,1% Benin 20 122 299 5,4%

Niger 451 341 0,6% Mali 19 114 942 5,1%

Burkina Faso 438 616 0,6% Nigeria 3 193 011 0,9%

Guinea 99 018 0,1% Niger 891 196 0,2%

Senegal 86 111 0,1% Mauritania 218 762 0,1%

Cape Verde 1 936 0,0% Senegal 193 027 0,1%

Cape Verde 12 221 0,0%

Gambia, The 5 700 0,0%

78 040 169 100,0% Total 372 586 974 100,0%

Source: WITS, février 2016 et calculs de l’étude

Par rapport aux exportations, les catégories de principaux produits exportés ont changé entre 2002 et

2012 comme le révèle le tableau suivant. Mais l’on note qu’à l’image des importations en 2012, les

catégories « Other fish, excluding livers and ro » et « Other » regroupent l’essentiel des exportations.

Par contre, l’on peut noter le recul du poids du poisson fumé et l’amélioration de celui du poisson

séché.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 20: Principales exportations de produits halieutiques au sein du CILSS

Export 2002 Export 2012

Produit Quantité (Kg) % Produit Quantité (Kg) %

Other 8 845 334 42,7% Other fish, excluding livers and ro 190 280 327 53,36%

Fish, salted but not dried or smoke 5 673 924 27,4% Other 157 130 712 44,07%

Smoked fish, including fillets 3 404 345 16,4% Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 2 411 055 0,68%

Other fish, excluding livers and ro 1 373 442 6,6% Tunas (of the genus Thunnus), skipj 1 595 674 0,45%

Dried fish, whether or not salted b 887 637 4,3% Dried fish, whether or not salted b 1 337 156 0,37%

Tunas (of the genus Thunnus) skipja 131 080 0,6% Smoked fish, including fillets 1 244 171 0,35%

Other salmonidae, excluding livers 114 050 0,6% Salmonidae, excluding livers and ro 668 875 0,19%

Salmonidae, excluding livers and ro 72 387 0,3% Fish fillets, dried, salted or in b 567 000 0,16%

Oysters 71 850 0,3% Fish, salted but not dried or smoke 367 285 0,10%

Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 48 267 0,2% Snails, other than sea snails 293 210 0,08%

Flours, meals and pellets of fish, 41 220 0,2% Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 247 037 0,07%

Not frozen:-- Rock lobster and oth 20 000 0,1% Flours, meals and pellets of fish, 221 350 0,06%

Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 9 317 0,0% Octopus (Octopus spp.):-- Other 54 933 0,02%

Frozen:-- Shrimps and prawns 5 412 0,0% Livers and roes, dried, smoked, sal 50 700 0,01%

Fresh or chilled 4 500 0,0% Other, including flours, meals and 43 382 0,01%

Livers and roes, dried, smoked, sal 1 997 0,0% Other live fish 32 777 0,01%

Frozen fillets 1 917 0,0% Frozen 19 559 0,01%

Scallops, including queen scallops, 1 642 0,0% Other salmonidae, excluding livers 8 500 0,00%

Octopus (Octopus spp.):-- Other 170 0,0% Not frozen 1 664 0,00%

Scallops, including queen scallops, 1 250 0,00%

Oysters 400 0,00%

Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 40 0,00%

20 708 491 100% 356 577 057 100%

Source: WITS, février 2016

Graphique 6: Principales exportations 2002

Graphique 7: Principales exportations 2012

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Au niveau des principaux exportateurs, on note un bouleversement total avec désormais la

Mauritanie et le Sénégal comme principaux exportateurs au détriment du Togo, du Niger et de la

Guinée. En particulier, le Togo n’a pas exporté un kilogramme de poisson en 2012.

Tableau 21: Principaux exportateurs dans le CILSS en 2012

Exportateurs 2002 Quantité (Kg) % Exportateurs 2012 Quantité (Kg) %

Togo 8 189 218 40% Mauritania 304 505 575 85,40%

Niger 8 025 559 39% Senegal 48 921 186 13,72%

Guinea 1 647 142 8% Cote d'Ivoire 1 080 395 0,30%

Mali 1 135 840 5% Niger 783 313 0,22%

Senegal 947 570 5% Benin 504 600 0,14%

Gambia, The 355 582 2% Ghana 336 931 0,09%

Nigeria 229 500 1% Gambia, The 258 366 0,07%

Mauritania 145 080 1% Mali 185 691 0,05%

Cape Verde 33 000 0% Nigeria 1 000 0,00%

Togo 0 0,00%

Total 20 708 491 100% 356 577 057 100,00%

Source: WITS, février 2016 et calculs de l’étude

Au total, il y a lieu de considérer également les flux de réexportation car certains pays de la région

procèdent à des importations d’autres origines dont une partie est exportée dans les pays voisins. En

outre, l’absence de données se rapportant au Tchad est à souligner car à travers le lac éponyme et

d’autres plans d’eau, ce pays est source de produits halieutiques (notamment poisson séché et fumé)

pour ses voisins dont le Nigeria.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Faiblesse des échangesofficiels et flux du commerce informel

Faiblesse des échangesofficiels reconnue

La comparaison des volumes exportés ou importés au volume total de la production du top 20 des

principaux produits en 2002 et 2012 révèle des proportions dérisoires de productions

commercialisées entre pays de la zone. En effet, le meilleur cas qui est celui des exportations de 2012

indique un pourcentage de 1,40% de la production totale exportée dans le CILSS/CEDEAO,

traduisant une faiblesse du volume des échanges officiels entre les pays. Ceci confirme la

reconnaissance officielle de la faiblesse du commerce intracommunautaire par rapport au volume du

commerce total de la région même si son estimation varie considérablement selon les auteurs1. A

l’échelle de la CEDEAO, les statistiques officielles indiquent qu’environ 15% des échanges (tous

produits confondus) des pays membres sont réalisés à l'intérieur de l'espace communautaire.

Selon l’Ecowap, les échanges régionaux se caractérisent par: (1) des échanges nord-sud de produits

animaux, de céréales, et de fruits et légumes basés sur l'avantage comparatif régional; (2) des

réexportations vers des pays tels que le Nigeria qui sont fortement protégés; (3) des disparités dans

les taux de change et la politique monétaire; (4) des différences dans le pouvoir d'achat (plus élevé dans les pays côtiers par exemple) et dans les habitudes de consommation; et (5) des variations de

l'efficacité des réseaux d’échanges régionaux.

La structure des échanges commerciaux entre pays du CILSS examinée plus haut repose sur l’analyse

des flux officiels c’est-à-dire principalement les données statistiques officielles qui ne cernent pas

l’ensemble des transactions commerciales entre pays. En effet, il est unanimement reconnu qu’une

part non négligeable des flux commerciaux de produits agricoles échappe aux données officielles.

Ces flux animent le commerce transfrontalier informel qui est une composante de l’économie

informelle ou secteur informel dont plusieurs définitions ont été données à partir de la décennie 70

par divers auteurs.

Selon le rapport 2013 de la CNUCED sur le développement en Afrique, l’essor notable du commerce

informel en Afrique indique que le volume des échanges intra-africains n’est pas aussi faible que le

laissent croire les statistiques officielles. Pour la CNUCED, si l’on ajoutait les échanges

transfrontaliers informels aux chiffres officiels sur le commerce intra-africain, on augmenterait la

part de celui-ci dans le commerce total.

Importance du commerce transfrontalier informel

Les différents types de transactions alimentant le commerce transfrontalier informel sont:

- Les échanges souterrains des entreprises légalement constituées qui contournent un dispositif

légal pour échapper au contrôle (enregistrement, taxes, santé etc…);

- Les échanges d’entreprises individuelles non enregistrées (commerçants informels) dans le

cadre du commerce de proximité aux frontières qui échappent au contrôle public;

- Les échanges illicites c’est-à-dire relatifs au trafic transfrontalier des produits interdits de

transactions ou faisant l’objet d’une réglementation stricte (monopole public, ou embargo)

Cependant, la majorité des analystes s’accordent sur le fait que les flux du commerce transfrontalier

informel sont alimentés dans une large mesure par les deux premières catégories d’échanges. De

même, dans certains cas, une des parties prenantes aux transactions procède parfois à

l’enregistrement à l’exemple du commerce transfrontalier de réexportation, où un pays importe en

régime de consommation interne des produits au-delà de la demande nationale. Le surplus est exporté

vers le pays voisin (le Bénin, le Togo et le Niger se sont longtemps spécialisés dans ce genre de trafic

1 Compte tenu de l’importance du trafic informel et de la contrebande et aussi du fait de la diversité des méthodes de calcul, il existe

plusieurs estimations de la part du commerce intra-communautaire dans le commerce total de la région. Selon différentes sources, cette part se situe dans une fourchette comprise entre 10 et 15%. Au regard des statistiques officielles, le commerce intracommunautaire est d'une

ampleur relativement limitée dans l'espace CEDEAO. Il représente environ 9,0% du total des exportations des pays membres et 10,5% du

total des importations. Par contre, les échanges entre les pays de l'UEMOA reflètent un dynamisme plus important que les échanges intra-CEDEAO, avec 15,2% du total des exportations et 9,3% du total des importations.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

en direction du Nigeria; la Gambie a animé ce type de transaction en direction du Sénégal au cours

des années 90, à propos du riz)2.

La revue littéraire révèle plusieurs facteurs comme déterminants majeurs du commerce

transfrontalier informel dont: (i) les facteurs d’ordre historique et socio-culturel, (ii) les facteurs liés

à l’environnement et au climat des affaires (manque de facilitation du commerce, infrastructure

frontalière inadéquate, accès limité au financement, information sur le marché limitée, corruption et

insécurité), (iii) la faiblesse du capital humain (connaissance limitée, absence d’éducation et de

compétences en gestion des affaires), (iv) les facteurs liés aux disparités des politiques économiques,

monétaires, commerciales et fiscales entre les Etats (différences dans les barrières à l’importation,

les politiques de prix et de subventions, etc.), (v) les autres obstacles non tarifaires (exemple des

barrages routiers engendrant faux frais et pertes de temps). En plus, il est aussi fait mention de la

porosité des frontières et de la faiblesse du dispositif douanier ainsi que des défaillances

administratives.

Par rapport à la pertinence du commerce transfrontalier informel en général, les auteurs apparaissent

partagés car un premier groupe estime que c’est une activité qui déstructure les tissus économiques

des Etats et partant de la région tandis que pour un deuxième, il contribue à la résolution d’un certain

nombre de problèmes pour lesquels les économies formelles existantes ont été défaillantes3. Enfin,

pour d’autres, le commerce transfrontalier informel est à la fois une bénédiction et un grand problème

pour de nombreuses économies africaines. Selon les estimations de la Commission économique pour

l'Afrique (CEA) en 2009, 20 à 75% de la population africaine est employée dans le secteur informel,

dont le commerce informel transfrontalier fait partie. L'OCDE estimait en 2003 que le commerce

informel transfrontalier est une source de revenu pour environ 43% de la population africaine avec

une forte présence des femmes (70%) dans ce secteur.

La contribution du commerce transfrontalier informel de produits agricoles (à la croissance

économique, la création d'emplois et la sécurité alimentaire) et les contraintes commerciales

auxquelles il fait face ont été documentées par plusieurs études4. Les investigations ont montré que

les flux non officiels demeurent importants dans les échanges commerciaux de produits entre pays

africains avec des fractions parfois supérieures à celles du commerce formel voire représentant 100%

du volume échangé de certains produits le long de certains corridors. En effet, dans le cadre du projet

« Initiative du Bassin du Nil »5, les résultats des enquêtes dans six corridors indiquent pour chacun

un volume de produits échangés dans le commerce informel supérieur à celui du commerce formel.

Par exemple, les flux de maïs, bananes et ananas de l'Ouganda vers le Kenya étaient informels

respectivement à 57%, 77%, et 99%. Entre la RDC et l’Ouganda, le commerce transfrontalier a été

informel à 100% pour tous les produits, quel que soit le sens des flux. De même, les exportations des

fruits et légumes de l'Ouganda vers le Soudan du Sud étaient à 100% informelles.

En outre, des études ont également analysé certains effets du commerce transfrontalier informel de

produits agricoles au niveau de l’Etat, des consommateurs, et des producteurs. En particulier, selon

plusieurs auteurs dont Jean-Guy K. Afrika et Gerald Ajumbo (2012), les états sont toujours perdants

en ce qui concerne la perception de recettes mais cela ne signifie pas que les gouvernements doivent

automatiquement criminaliser le commerce transfrontalier informel car paradoxalement dans

certains cas, l'économie dans son ensemble est bénéficiaire avec un solde de devises positif.

Par ailleurs, ces auteurs notent que les échanges informels de produits agricoles bénéficient

généralement aux consommateurs à travers l’amélioration de la disponibilité de denrées alimentaires

à des prix abordables mais parfois avec des risques pour la santé et l’environnement car en règle

générale ces denrées ne sont pas soumises à des contrôles sanitaires et phytosanitaires (SPS).

2 BIO-GOURA Soulé, Commerce informel en Afrique de l’Ouest 3 BIO-GOURA, op.cit. 4 Dont: (i) M.A Consulting Group, « Analyse du commerce transfrontalier de produits agricoles dans des corridors sélectionnés de la

Région du Bassin du Nil », septembre 2012, (ii) Jean-Guy K. Afrika and Gerald Ajumbo, « Informal Cross Border Trade in Africa: Implications and Policy Recommendations », Africa Economic Brief, Volume 3 • Issue 10 November 2012, (iii): Jean-Martin Bauer et al,

« Commerce Transfrontalier et Sécurité Alimentaire en Afrique de l’Ouest: Cas du Bassin Ouest » mars 2010, (iv) Daniel Njiwa,

« Commerce informel transfrontalier dans la zone COMESA: opportunités et risques du régime commercial simplifié », mars 2013 5 C’est dans le cadre de ce projet que l’étude ci-dessus citée de M.A Group Consulting a été réalisée

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Par contre, pour les producteurs locaux, ce ne serait pas gagné d’avance car ils pourraient être exposés

à une concurrence intenable de produits moins chers d’autres origines voire la surabondance de

l’offre qui provoquerait une chute des prix sur le marché local.

Ces deux auteurs estiment qu’en général, les impacts positifs du commerce transfrontalier informel

l’emportent sur les effets négatifs pour diverses raisons: (i) les effets d'entraînement sur la création

d'emplois, de revenus et l'amélioration du bien-être des participants est une contribution importante

de l'économie du commerce informel,(ii) en Afrique australe et orientale, il a été prouvé que le

commerce transfrontalier contribue à réduire l'impact des crises alimentaires et la volatilité des prix,

(iii) le commerce transfrontalier informel peut conduire à un plus large accès aux marchés et une plus

grande disponibilité des marchandises à des prix abordables, (iv) enfin, ce commerce peut aussi

contribuer à la stabilisation macroéconomique.

L’importance de la question du commerce transfrontalier en général et informel en particulier est à

la base de plusieurs initiatives à l’échelle de certains états et communautés économiques régionales

notamment en Afrique australe, de l’Est et de l’Ouest pour améliorer les conditions de pratique du commerce transfrontalier informel voire « formaliser » les activités mais dans tous les cas améliorer

les performances tout en le mettant autant que possible sous contrôle. Une initiative d’envergure a

été celle du COMESA qui a testé le régime commercial simplifié sans pour autant obtenir les résultats

escomptés (Daniel Njiwa, 2013).

Une experience de suivi des flux transfrontaliers

Cette question du commerce transfrontalier est posée dans un environnement sous-régional en pleine

mutation avec les processus de réformes des régimes économiques et de convergence des politiques

macro-économiques, de création d’un marché commun et d’une monnaie unique. Dans ces

conditions, une recommandation pertinente des études réalisées est la nécessité d’établir et/ou de

renforcer la collecte des données du commerce transfrontalier informel aux postes frontières clés et

des capacités d’analyse afin d'évaluer la contribution de ces échanges à l'économie et approfondir

l’examen des mesures pertinentes à adopter. En la matière, le CILSS a entrepris avec l’appui de

l’USAID une initiative de suivi des flux agricoles transfrontaliers. Il collecte des données sur les

échanges intra-régionaux dans le but d’avoir une connaissance plus complète et plus précise du

commerce régional des produits de base et promouvoir les échanges des denrées alimentaires de base

dans la région ouest-africaine.

Ces données sont recueillies par des organisations professionnelles (une organisation régionale du

bétail et six associations nationales des céréales et du niébé) grâce à des partenariats avec le secteur

privé. Les activités de collecte de données sont soutenues par des conventions de subvention que les

partenaires ont signées avec le CILSS. Les données sont collectées sur: (1) les céréales (le maïs, le

mil, le sorgho, le riz étuvé, le niébé) et (2) le bétail dont les gros bétails (bœufs) et les petits ruminants

(moutons et chèvre).

Les collecteurs de données sur le commerce sont positionnés aux points de sortie (frontières) et dans

les marchés stratégiques de différents pays de la région pour recueillir des données sur le commerce

transfrontalier, sur le bétail et les denrées alimentaires de première nécessité. Le dispositif a atteint

huit (08) pays de la communauté en 2014: le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le

Mali, le Niger, le Nigeria et le Togo. Ces activités de collecte de données sont faites quotidiennement

et les jours de marché dans chaque pays et sont supervisées par les points focaux chargés de

rassembler les données et de les transmettre chaque mois au CILSS.

Les données communiquées par le CILSS montrent que le dispositif a commencé à fonctionner en

avril 2013 et a progressivement gagné en ampleur en termes de couverture des pays et des produits.

Toutefois, les données présentées n’indiquent pas les parts respectives du commerce transfrontalier

formel et informel. En outre, la ventilation des données d’importation par produit et pays importateur

n’est pas régulière à l’image des données d’exportation du maïs et du bétail. Enfin, le dispositif

semble mieux suivre les échanges transfrontaliers au Bénin, au Burkina Faso et au Mali en raison du

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

nombre élevé de marchés et points de sortie couverts d’une part et de l’autre, ignorer relativement

les échanges transfrontaliers entre pays côtiers de la communauté.

Au total, il y a encore beaucoup d’efforts à faire même si cela ne relativise aucunement le mérite de

l’initiative et l’intérêt des résultats déjà obtenus. Ce rapport préliminaire illustre cela à travers

l’analyse des données d’exportation du maïs et du bétail de 2014.

Exportations de maïs au sein du CILSS/CEDEAO en 2014

Les résultats du suivi des flux transfrontaliers de maïs de 8 pays du CILSS indiquent pour 20146

indique un volume total échangé entre les membres de 91.863 tonnes de maïs comme l’illustrent le

tableau ci-après. Le Burkina Faso (40%) et la Côte-d’Ivoire (31%) ont été les principaux exportateurs

suivis du Ghana (13%).

Tableau 22: Exportations de maïs de 7 pays du CILSS en 2014 (tonnes)

Exportateurs Jan Février Mars Avril Mai Juin Juillet Sep Nov. Déc Total

Bénin 590 610 720 650 610 530 420 610 500 400 5 640

Burkina Faso 2 280 2 130 4 016 4 103 5 534 5 943 4 069 2 920 2 675 3 111 36 781

Côte d'Ivoire 5 670 5 126 5 415 6 018 1 157 857 763 832 974 1 112 27 924

Ghana 1 732 1 141 1 335 1 079 1 563 1 327 987 1 201 1 053 742 12 160

Mali 235 170 230 90 725

Nigeria 857 598 620 499 437 549 493 798 951 5 802

Togo 200 258 260 274 266 268 360 367 287 291 2 831

Total 11 564 10 033 12 596 12 713 9 567 9 474 7 092 6 728 5 489 6 607 91 863

Source: CILSS, PRA/Marchés, rapports mensuels 2014

Graphique 8: Distribution du volume échangé par exportateur

Comparé aux données d’échanges commerciaux de maïs au sein du CILSS/CEDEAO de WITS en

2014 comme le montre le tableau ci-dessous, les résultats du dispositif de suivi du CILSS révèle un

effectif plus important d’exportateurs que les deux pays (Burkina Faso et Côte-d’Ivoire) présentés

par WITS dont le volume total exporté constitue 88% de celui du dispositif CILSS. Une analyse par

pays indique que le Burkina Faso a exporté officiellement un volume supérieur de 59% à celui capté

par le dispositif de suivi du CILSS et cela peut s’expliquer par l’absence des données de suivi des

mois d’août et octobre d’un côté et de l’autre, par le fait que le dispositif ne couvre pas tous les postes

frontières mais les plus importants choisis avec l’appui des organisations d’acteurs privés. Par contre,

6 Il convient de noter l’absence de données pour les mois d’août et d’octobre.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

pour la Côte-d’Ivoire, le dispositif en a enregistré plus que l’officiel de 26% qui peut être attribué au

commerce transfrontalier informel.

Tableau 23: Exportation de maïs au sein du CILSS en 2014

Exportateur Importateur Quantité (Kg) En USD

Burkina Faso Cote d'Ivoire 20 000 51 844

Burkina Faso Ghana 229 750 80 196

Burkina Faso Mali 30 000 74 728

Burkina Faso Niger 58 363 315 10 890 625

58 643 065 11 097 393

Cote d'Ivoire Benin 295 375 190 235

Cote d'Ivoire Burkina Faso 857 140 82 060

Cote d'Ivoire Ghana 532 280 439 825

Cote d'Ivoire Mali 324 000 18 366

Cote d'Ivoire Mauritania 936 000 43 476

Cote d'Ivoire Niger 2 884 011 184 827

Cote d'Ivoire Senegal 16 281 896 954 454

22 110 702 1 913 243

Total 80 753 767 13 010 636

Source: WITS, février 2016

Les flux physiques n’ayant pas les mêmes volumes, l’analyse des prix unitaires moyens montre que

les prix observés par le dispositif de suivi du CILSS sont relativement plus élevés avec

respectivement 115,53 et 89,61 FCFA/Kg pour le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire contre 94,61 et

80,55 FCFA/Kg de prix officiels selon WITS.

Tableau 24: Exportations de maïs de 7 pays du CILSS/CEDEAO en 2014 (en USD)

Exportateurs Jan Février Mars Avril Mai Juin Juillet Sep Nov. Déc Total

Bénin 160 215 164 909 196 008 177 869 166 156 128 491 89 875 129 732 94 489 74 348 1 382 092

Burkina Faso 595 403 557 427 946 117 1 066 047 1 200 389 1 283 232 1 020 830 682 165 526 380 621 203 8 499 193

Côte d'Ivoire 1 006 845 916 555 970 091 1 083 384 217 821 169 790 162 623 153 793 144 974 178 715 5 004 591

Ghana 273 807 265 055 308 683 264 713 352 921 314 447 238 471 244 555 181 955 131 379 2 575 986

Mali 65 925 47 726 63 755 24 628 202 034

Nigeria 319 978 233 280 207 871 184 745 160 150 212 240 171 769 86 532 269 691 1 846 256

Togo 54 028 71 404 71 237 73 270 72 078 68 018 84 734 69 166 49 332 49 862 663 129

Total 2 476 201 2 256 356 2 763 762 2 874 656 2 169 515 2 176 218 1 768 302 1 365 943 997 130 1 325 198 20 173 281

Source: CILSS, PRA/Marchés, rapports mensuels 2014

Exportations de bovins au sein du CILSS/CEDEAO en 2014

Concernant les bovins, la différence est plus nette entre les résultats du dispositif de suivi du CILSS

et les données de WITS. En effet, les données de WITS (Cf. Tableau 26: Exportation de bovins au

sein du CILSS en 2014) montrent seulement deux exportateurs de bovins (Burkina Faso et Niger)

dans les échanges entre membres du CILSS en 2014. Ces données ne renferment pas d’indications

sur les effectifs commercialisés mais sur les valeurs des échanges. Ainsi, note-t-on que le Burkina

Faso et le Niger ont exporté pour respectivement 10,1 et 7,9 millions USD de bovins en 2014 vers

d’autres pays de la communauté.

A l’opposé, le suivi des flux par le CILSS révèle cinq exportateurs sur huit pays suivis dont les

principaux sont le Burkina Faso, le Mali, et le Niger. On note également deux pays côtiers

exportateurs de bovins (Bénin et Côte-d’Ivoire).

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 25: Exportations de bovins de 5 pays du CILSS en 2014 (têtes)

Exportateur Jan Février Mars Avril Mai Juin Juillet Sep Nov. Déc Total

Benin 1 669 1 272 1 268 1 629 1 278 2 247 2 635 2 191 1 010 15 199

Burkina Faso 27 119 22 519 24 875 13 509 19 472 17 066 15 882 24 794 20 230 28 046 213 512

Mali 11 600 11 077 14 193 11 238 12 924 12 778 12 321 12 194 11 279 19 774 129 378

Niger 5 531 4 829 3 798 4 073 1 678 0 2 377 10 453 44 030 76 769

Cote d'Ivoire 166 101 149 338 181 5 73 1 013

Total 38 885 40 796 45 169 29 813 38 199 32 949 30 788 42 181 44 158 92 933 435 871

Source: CILSS, PRA/Marchés, rapports mensuels 2014

Graphique 9: Exportations 2014 de bovins de 5 pays du CILSS

Tableau 26: Exportation de bovins au sein du CILSS en 2014

Exportateur Importateur Quantité Unité Produit En USD

Burkina Faso

Benin N.Q. Bovins 9 747 444

Côte d'Ivoire N.Q. Bovins 46 659

Ghana N.Q. Bovins 142 914

Mali N.Q. Bovins 30 782

Niger N.Q. Bovins 89 278

Togo N.Q. Bovins 59 539

Sous-total 10 116 616

Niger

Benin N.Q. Bovins 56 473

Burkina Faso N.Q. Bovins 29 524

Nigeria N.Q. Bovins 7 818 424

Sous-total 7 904 421

Source: WITS, février 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 27: Exportations de bovins de 5 pays du CILSS en 2014 (en USD)

Exportateur Jan Février Mars Avril Mai Juin Juillet Sep Nov. Déc Total

Benin 1 301 834 1 703 439 599 600 794 100 598 343 1 296 301 1 295 191 2 991 119 561 046 11 140 973

Burkina Faso

18 028 296

15 298 009

15 889 4567

9 782 527 13 218

155 11 620

937 10 435

624 15 985

261 34 800

237 13 045

591 158 104

093

Mali 6 770 436 6 470 601 8 887 601 7 074 107 8 259 398 8 480 657 7 664 481 6 884 729 6 376 166 10 336

164 77 204 340

Niger 3 740 312 3 815 426 2 857 760 2 731 692 1 312 896 0 1 695 703 7 011 155 37 413

690 60 578 634

Cote d'Ivoire 111 055 59 978 87 872 177 877 112 584 80 121 5 708 635 195

Total 24 909

787 26 810

756 30 295 922

20 313 994

25 063 323

22 100 705

19 574 283

25 973 468

51 258 798

61 362 199

307 663 235

Source: CILSS, PRA/Marchés, rapports mensuels 2014

Les valeurs des exportations de bovins du Burkina Faso et du Niger en 2014 selon les résultats du

suivi des flux du CILSS sont sans commune mesure avec les valeurs des échanges enregistrées par

WITS. En effet, ces deux pays ont respectivement engrangé des recettes d’exportation de plus de 158

et 7,9 millions d’USD. Il en ressort que ces activités relèvent davantage du commerce transfrontalier

informel que des flux commerciaux officiels même si dans le cas du Burkina Faso, la valeur des

exportations doit être relativisée. En effet, la valeur des exportations a plus que doublé en novembre

alors que les effectifs exportés ont baissé considérablement dans le même temps.

7 Redressé par l’étude sur la base d’erreurs constatées dans le rapport mensuel.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

3 Facteurs freinant le commerce de produits agricoles entre pays

Les résultats de la revue littéraire permettent d’identifier plusieurs facteurs de divers ordres

(notamment économique, politique, institutionnel, réglementaire et humain) qui freinent le

développement des échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires entre pays de

l’espace CILSS/CEDEAO. Parmi ces facteurs, plusieurs barrières et mesures non tarifaires ont fait

l’objet de recherches, d’études et analyses voire de séminaires, ateliers et conférences dont la

conférence régionale d’Accra en janvier 2013 sur la libre circulation des produits agricoles.

En général, les obstacles tarifaires et autres coûts commerciaux élevés (coûts de transport, coûts à la

frontière et coûts à l’intérieur des frontières) sont les principales forces qui pèsent sur l’expansion du

commerce transfrontalier. Mais, selon Njinkeu et al. (2008)8, avec la tendance générale à la baisse

des droits de douane, les échanges commerciaux entre pays africains sont aujourd’hui davantage

freinés par des coûts commerciaux autres que d’ordre tarifaire. Les coûts commerciaux non tarifaires

se décomposent en trois principaux éléments: coûts de transport, procédures administratives

induisant des inefficiences propres aux opérations transfrontières, et autres coûts à l’intérieur des

frontières nationales.

Faiblesses d’ordre economique

Les principales faiblesses d’ordre économique qui limitent l’essor des flux commerciaux

transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires dans l’espace CILSS/CEDEAO pourraient se

situer au niveau de la production, de l’offre et de la compétitivité des produits d’une part et de l’autre,

au niveau de la faiblesse de revenus de certaines catégories de ménages.

Le potentiel inexploité de l’Afrique au Sud du Sahara concerne également les pays de la zone

CILSS/CEDEAO. La sous-exploitation du potentiel qui est expliquée par plusieurs causes comme

indiqué précédemment ainsi que les fluctuations de la production de base de certaines denrées sont à

l’origine d’offres limitées qui plombent les volumes des transactions commerciales. A titre illustratif,

l’on s’accorde en général à travers la littérature sur l’existence d’un potentiel rizicole important en

Afrique de l’Ouest qui n’est pas suffisamment exploité pour répondre à la forte demande engendrant

des importations massives de riz asiatique par de nombreux pays.

Par ailleurs, le volume de l’offre commerciale de produits agricoles est affecté par la faiblesse de

l’investissement dans les maillons post-récoltes qui ne permet pas de diminuer considérablement les

pertes après récolte d’un côté et de l’autre, par l’absence d’espaces de stockage à grande échelle

concourant à l’amélioration de la disponibilité de l’offre et à la réduction des coûts commerciaux et

par conséquent à l’amélioration de la compétitivité des produits.

En plus de l’exploitation insuffisante du potentiel, la production et l’offre commerciale sont

également confrontées de nos jours aux effets des changements climatiques qui impliquent l’adoption

de stratégies et actions de résilience pouvant impacter le volume de l’offre et la compétitivité des

produits.

Toutefois, la partie sahélienne de l’espace CILSS/CEDEAO dispose d’un cheptel important de bétail

et de volaille dont l’offre ne parvient pas à s’approprier le marché des pays côtiers qui sont

importateurs nets de viande en raison des coûts commerciaux des transactions grevés par les coûts

des inefficiences aux frontières conjugués aux effets des paiements illégaux et pratiques anormales.

En conséquence, le marché côtier est largement occupé par les importations de diverses viandes

venant principalement d’Europe et d’Amérique. Est-ce un manque de compétitivité ? Non, selon la

CEA (2012) qui affirme que d’une manière générale, les produits africains ont une structure du coût

compétitive à la sortie de la ferme ou de l’usine, tout à fait comparable à celle des pays qui produisent

les marchandises similaires. C’est au cours du processus de transfert aux frontières que les procédures

8 Cité in CNUCED, Rapport sur le développement économique en Afrique, 2009

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

relatives au transport, à l’entreposage, à la manutention et aux douanes affectent le relèvement des

coûts de l’exportation de la marchandise.

Dans la même logique, le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest de l’OCDE à travers sa Note aux

décideurs n°2 souligne que pour garantir la pérennité et le développement des filières, il est essentiel

de maîtriser les conditions d’importation des produits concurrents, incluant les sous-produits, et

d’harmoniser les politiques commerciales aux frontières car dans certains cas, il s’agit de corriger les

effets que les subventions aux exportations allouées par les pays du Nord ont sur les prix CAF. Dans

d’autres cas, il s’agit d’adopter des mesures classiques de protection: les sous-produits importés

concurrencent en effet directement les morceaux nobles issus du marché régional, en raison des

modèles alimentaires (les viandes utilisées dans la sauce sont fortement substituables). Dans d’autres

cas, enfin, il s’agit d’assurer la compétitivité des filières (principalement le prix des aliments et la

protection sanitaire) et de réduire les coûts de transaction, à travers la réalisation effective d’un

marché unique, la suppression des entraves aux frontières, le développement des marchés

transfrontaliers, etc. Selon certaines estimations, les frais de transport et de manutention et la taxation

illégale constituent 54% des coûts de commercialisation transfrontalière du bétail-viande sur pied.

Mais une autre analyse largement partagée est la faiblesse de la transformation/valorisation des

produits agricoles qui limitent considérablement les échanges transfrontaliers en Afrique en général

et en particulier dans l’espace CILSS/CEDEAO. En effet, l’un des objectifs de la CEDEAO porte

sur les politiques commerciales à entreprendre: « réduire la dépendance vis-à-vis des importations

en accordant la priorité aux productions alimentaires ainsi qu’à leur transformation, par la

valorisation et l’exploitation des complémentarités et des avantages comparatifs au sein de la région

tout en tenant compte des spécificités liées au caractère enclavé de certaines zones rurales ou pays ».

La souveraineté alimentaire et la valorisation du potentiel de production sont des objectifs clairement

affichés par cette organisation.

Enfin, la faiblesse de revenus de certaines catégories de ménages limite leur demande solvable de

produits agricoles avec comme conséquence d’impacter le volume des échanges commerciaux

transfrontaliers.

Obstacle de la multiplicité des monnaies dans l’espace CILSS/CEDEAO

La multiplicité des monnaies constitue finalement un obstacle au développement du commerce

transfrontalier en raison du coût élevé des transferts monétaires et des fluctuations de change qui

pénalisent le commerce transfrontalier de produits agricoles. A titre illustratif, plusieurs témoignages

durant l’atelier technique du 11-12 juillet 2016 ont souligné la préférence des opérateurs du

commerce transfrontalier de bétail de pays sahéliens de la zone CFA pour le transport physique des

revenus des ventes au Nigeria en dépit de nombreux risques encourus.

Certes, l’initiative de mise en place d’une zone monétaire de la CEDEAO à l’horizon 2020 atténuera

les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les acteurs dans le cadre d’opérations commerciales

transfrontalières entre pays de cette communauté mais, il en restera toujours lors des échanges entre

pays de la CEDEAO et pays non membres au sein du CILSS.

Le développement des échanges transfrontaliers requiert une stabilité monétaire et une sécurité du

transfert de fonds à des coûts raisonnables. Les pays et les communautés économiques (UEMOA et

CEDEAO) doivent fournir des efforts considérables pour créer les conditions pouvant susciter

l’adhésion de la plupart des acteurs du commerce transfrontalier de produits agricoles aux dispositifs

formels et officiels de transfert monétaire entre pays de la région.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Entraves liées aux politiques et pratiques commerciales

Prohibitions et restrictions particulières à l’importation

Plusieurs pratiques de prohibitions à l’importation contrarient les échanges transfrontaliers. Par

exemple, le Mali interdit l'importation de bovins vivants, de viande bovine et des produits dérivés

tandis que la politique agricole du Nigéria continue de s'appuyer sur des mesures commerciales

comprenant notamment une interdiction d'importer un certain nombre de produits dont les volailles

et les œufs, la viande porcine, la viande bovine, le manioc, certaines huiles végétales raffinées, le

beurre de cacao, la poudre et les biscuits de cacao, les spaghettis et les nouilles, les jus de fruits

conditionnés et les eaux potables.

Le Sénégal maintient également une protection de la filière avicole à travers l'interdiction à partir de

novembre 2005 d'en importer les viandes, y compris des pays indemnes de l'épizootie de la grippe

aviaire. Cela a profité à la production industrielle de volaille (entre 2005 et 2008) qui a plus que

doublé. Cette interdiction, toujours en place en juin 2009, concerne toutes les origines, y compris

celles non déclarées affectées par l'OIE, et donc protège l'aviculture sénégalaise de toute concurrence

étrangère.

Les importations des produits de l'élevage font l'objet de mesures sanitaires dans l'objectif de protéger

la santé humaine et animale de sorte que la viande n'est généralement pas importée fraîche. D’un

autre côté, l'Agence de régulation des marchés (ARM), établie en 2002 impose périodiquement des

restrictions aux importations de produits suivants: riz, maïs, banane, pomme de terre, oignon, tomate

industrielle (depuis 2006), sorgho et souna. Ces restrictions ont pour but de faciliter l'écoulement de

la production nationale.

Certains produits comme le sucre font l’objet de restrictions particulières aux importations de la part

de plusieurs pays. Au Burkina Faso, les importations de sucre font l'objet de nombreux contrôles et

documents d'importation, dont une déclaration préalable d'importation et une autorisation spéciale

d'importation. L'Observatoire national du sucre veille à mettre en adéquation les besoins du marché,

la production locale et les importations, et à éviter la fraude à l'importation. Au Mali, en plus des

droits et taxes habituels, l'importation du sucre est assujettie à la Taxe conjoncturelle à l'importation

(TCI) au taux de 55% pour assurer une protection de la production locale. Toutefois, l'importation

du sucre peut être exonérée de la TCI contre l'achat d'une certaine quantité de sucre local et le ratio

en 2009-2010 était d’une tonne locale contre trois tonnes importées. Au Sénégal, un "monopole" de

fait est détenu par la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), elle-même producteur de sucre, et

unique opérateur de la filière au Sénégal. Le sucre raffiné est sujet à une péréquation à travers la

Taxe conjoncturelle à l'importation (TCI), qui s'ajoute au montant des droits et taxes exigibles. Au

Tchad, la filière sucre est menacée par les importations frauduleuses provenant notamment du

Soudan. En principe, les importateurs peuvent solliciter ponctuellement un abattement des droits de

douanes. Cet abattement porte sur la valeur imposable du sucre, et est accordé pour une quantité

donnée des importations mais seule la CST a demandé et obtenu cet abattement par le passé.

Le commerce transfrontalier est également confronté à d’autres types de restrictions aux

importations. Par exemple, le Ghana applique des droits de 20% aux importations de cacao et de

produits du cacao non conformes aux accords de libre-échange communautaire. En outre, à cause

des inquiétudes concernant la contrebande, l’Office de commercialisation du cacao (COCOBOD)

n'autorise l'importation de fèves que par voie maritime, ce qui accroît les coûts par rapport au

transport routier.

Par ailleurs, près de 70% de la viande et des produits laitiers consommés au Ghana sont importés.

Les tarifs NPF sont fixés au niveau maximal (20%) et des interdictions d'importation sont en vigueur

pour certains produits. Toutes les importations d'animaux vivants sont assujetties à l'obtention d'un

permis délivré par la direction des services vétérinaires du MOFA (Ministère de l’alimentation et de

l’agriculture).

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Prohibitions et autres restrictions à l’exportation

En dépit des accords communautaires plusieurs pays interdisent de façon permanente ou temporaire,

l’exportation de produits agricoles et alimentaires de base pour différentes raisons. Le Burkina Faso

a interdit officiellement l'exportation de certaines céréales pour assurer l'approvisionnement du

marché local en 2008. Dans ce pays, deux principaux prélèvements sont en vigueur à l’exportation,

y compris à destination des Etats membres de l’UEMOA. Il s’agit de la contribution au secteur de

l’élevage (CSE) et la redevance informatique (RI). La CSE est de 50 FCFA par tête de volaille, 100

FCFA par kilogramme de peau, 250 FCFA par tête de caprin et ovin et 3000 FCFA par tête de bovin.

La RI est de 5 000 FCFA par déclaration, majoré de 1 000 FCFA par article supplémentaire et 2 000

FCFA pour les autres types de déclaration. Quant aux exportations de produits céréaliers, elles sont

soumises à une autorisation préalable du Ministère de l’agriculture.

La Côte-d’Ivoire applique un droit unique ad-valorem de sortie (DUS) principalement sur les fèves

de cacao et les produits dérivés du cacao (14,6% ou 6,95% de la valeur), les cerises de café (5%), la

cola (14%), les bois en grumes et certains produits ligneux (entre 1% et 49%). Les autres

prélèvements portent sur les résidus et déchets de cacao soit 25 FCFA/kg pour le beurre de cacao ou

le cacao non transformé, 10 FCFA/kg pour les écailles de cacao et 10 FCFA/kg pour la noix de cajou.

Dans ce pays, il existe une suspension provisoire d’importation du sucre.

La Guinée a introduit des prohibitions aux exportations de produits de pêche. En outre, ses flux

commerciaux de pomme de terre avec la Sierra Leone, le Libéria, la Guinée-Bissau, la Gambie et le

Sénégal, ont été successivement entravés par des prohibitions saisonnières d'importation de pommes

de terre destinées à assurer l'écoulement de la production nationale, et par des prohibitions à

l'exportation destinées à assurer l'approvisionnement des marchés locaux.

En Guinée-Bissau, il existe deux types de taxes à l’exportation. Il s’agit de l’impôt extraordinaire de

6% sur les exportations de noix de Cajou et la contribution rustique à l’exportation de produits

naturels de l’agriculture. Cette contribution varie entre 0,5% et 2%.

Au Mali, l'exportation de jeunes bovins mâles de moins de cinq ans et de femelles reproductrices non

stériles est soumise à une prohibition absolue. Par ailleurs, en vue de rendre abordable le prix de la

viande dans le contexte de la crise alimentaire de 2008, le Gouvernement y a interdit l'exportation

d'aliments à base de bétail. Quant au Nigeria, il interdit l’exportation du maïs. Au Niger, une

redevance statistique à l’export de 3% sur la valeur est en vigueur pour tous les produits et à tous les

points de sortie.

Au Togo, dans le cadre de la lutte contre les éventuelles pénuries de produits céréaliers, les

exportations de ces produits sont soumises à une autorisation préalable de l’Agence Nationale pour

la Sécurité alimentaire du Ministère de l’agriculture.

Sous prétexte d’encourager la transformation locale et la création de valeur, plusieurs produits

forestiers font l’objet de prohibitions à l’export: le bois de teck non transformé au Bénin, les grumes

de forêts naturelles en Côte-d’Ivoire de même que certaines essences rares et les bois bruts équarris

et en plots, exception faite des bois issus des plantations (par exemple le teck). Au Nigeria, les

exportations de bois d'œuvre, brut ou scié, sont interdites de même que celles de produits de première

transformation du bois au Ghana. En Sierra-Leone, certains produits agricoles font l'objet d'une

interdiction d'exporter (bois d'œuvre) ou sont assujettis à des licences ou à des autorisations (produits

maraîchers, végétaux et charbon de bois). Au Tchad, la vente à l’exportation de graine de coton a été

interdite à partir de la campagne 2008-2009 pour préserver la branche locale de l’huilerie et

savonnerie.

L’on note également des contingentements des exportations de produits spécifiques comme en Côte-

d’Ivoire où les exportations de bois sont soumises à des contingents mensuels par produit, déterminés

par la Commission consultative interministérielle du bois (CCIB). La cession de contingent

d'exportation se fait aux enchères organisées par le ministère des eaux et forêts. Mais les produits

secs ne sont pas sujets à contingents.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pour certains pays (à l’image du Bénin, du Burkina Faso et de la Guinée-Bissau au sein de

l’UEMOA), les marchandises en transit font l’objet de prélèvements.

Globalement, les pays ont de la peine à appliquer parfaitement les accords communautaires alors que

les impacts des politiques sectorielles dans un pays ont des répercussions sur son voisin.

Absence d’une vision de spécialisation spatiale et de complémentarité

Les politiques agricoles des pays de l’UEMOA/CEDEAO évoluent dans un contexte régional marqué

par l'harmonisation des objectifs et des instruments des politiques agricoles à travers les politiques

agricoles communes de l’UEMOA et de la CEDEAO. L’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun

de la CEDEAO devrait engendrer un contexte favorable à une plus grande protection tarifaire des

produits agricoles pour un développement des exportations de produits agricoles vers les marchés de

proximité. En effet, théoriquement, les pays devraient se spécialisés davantage dans les cinq filières

prioritaires (riz, bétail/viande, filière avicole, maïs et coton). Dans cette optique, les programmes

communautaires de normalisation, d'attestation de conformité et de certification, et d'harmonisation

des législations pharmaceutiques vétérinaires, du contrôle et de la surveillance phytosanitaire et zoo-

sanitaire, ainsi que de la sécurité sanitaire des aliments sont censés contribuer au développement de

ces échanges.

Mais dans la pratique, sur le plan de la sécurité alimentaire, quasiment tous les pays non excédentaires

nets sont engagés dans le développement de la production locale de vivriers à travers des politiques

de soutien interne (subventions des intrants), de prix (achat à des prix incitatifs) et/ou de protection

de la production locale (prohibitions à l’importation, droits et taxes, prélèvements illégaux, etc.). A

titre illustratif, pour le Sénégal, l’objectif de la politique commerciale est notamment de promouvoir

la production des céréales, actuellement largement importées par le pays ainsi que les autres produits

alimentaires de base, dont le surplus est destiné aux marchés de proximité.

Au Nigeria, en grande partie, le soutien est encore fourni sous la forme de subventions aux intrants,

en particulier aux engrais, et de mesures de soutien des prix non limitées au prix minimal garanti car

comprenant également les prohibitions à l'importation et les tarifs appliqués aux importations. Par

exemple, si la zone frontalière Kano-Katsina-Maradi est relativement homogène, il subsiste des

divergences au niveau politique concernant la filière bétail/viande entre le Niger et le Nigeria. La

politique commerciale du Nigeria vise davantage à promouvoir la production locale tandis que celle

du Niger s’attache à développer les échanges commerciaux. Autrement dit, la politique du Niger vise

une plus grande commercialisation des produits agricoles à travers la recherche et le développement

de nouveaux marchés notamment d’exportation alors que le but du Nigeria pour le secteur agricole

est de garantir la sécurité alimentaire, l’autosuffisance et de diversifier les exportations avec comme

conséquence de nombreuses mesures protectionnistes et des programmes de soutien divers.

Plus au-delà de cet exemple, l’on note qu’en dépit des interdépendances, les importateurs et

exportateurs appliquent dans la plupart des cas des politiques contradictoires sur la question du

commerce transfrontalier de bétail. En effet, tous les pays importateurs ont tendance à encourager

les politiques de protection des éleveurs locaux et les programmes de développement pour stimuler

leur production nationale et assurer leur sécurité alimentaire en produits d’élevage, ce qui a des effets

néfastes pour les exportateurs qui eux, soutiennent des politiques de commercialisation

transfrontalière.

Par ailleurs, les interventions disparates des agences et offices de sécurité alimentaire sur les marchés

nationaux constituent des facteurs de dysfonctionnement du marché régional de vivriers susceptibles

de freiner les échanges commerciaux transfrontaliers. En effet, en cas de déficit et/ou de rupture

d'approvisionnement, ces organismes publics écoulent des stocks sur les marchés locaux à des prix

subventionnés sans concertation régionale ou avec les voisins.

Enfin, la persistance des fragmentations monétaires et des politiques commerciales que la région

connait, en dépit de l’achèvement du schéma de libéralisation des échanges depuis 2003 est l’une des

causes majeures de l’informalisation des échanges, d’une part, et de l’érection de nombreuses

barrières et obstacles techniques au commerce régional, d’autre part.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Variabilité de l’imposition des exportations et flux de contrebande

Pendant que certains produits sont exportés quasiment sans taxe ou prélèvement à l’image des

produits de la pêche au Cabo Verde, de l’ananas et des bananes en Côte-d’Ivoire ou des produits

agricoles en général en Guinée, d’autres subissent de lourdes taxations favorisant des flux de

contrebande et/ou de commerce informel avec des pays voisins dont certains en font de la

réexportation. Le cas du cacao en Afrique de l’Ouest est assez illustratif avec la Côte-d’Ivoire, le

Ghana et le Togo ou encore des exportations informelles de noix de cajou de Guinée-Bissau vers le

Sénégal ou la Gambie malgré l'interdiction d'exporter par la route.

Au Tchad, en plus de la forte protection tarifaire dont il fait l'objet dans le cadre du TEC CEMAC,

le secteur de l'élevage est soumis à de nombreux prélèvements et procédures à l'importation comme

à l'exportation, ce qui pousse une partie importante du commerce dans l'informel. En effet, le

commerce du bétail est frappé d'un droit de sortie au taux de 8%. Une redevance pouvant aller jusqu'à

5.000 FCFA par tête pour les bovins et les camelins, est prélevée au profit du Fonds élevage. Par

ailleurs, le contrôle sanitaire nécessite le paiement de 2.500 FCFA par troupeau pour le passeport

sanitaire. De ce fait, les cas de traversées frauduleuses des frontières et de sous-déclaration des

effectifs à l'exportation sont fréquents.

Au Niger, les exportations de bétail sont toutefois frappées d'une taxe de 3% sur la base de valeurs

unitaires. Une redevance statistique à l’exportation (RSE) de 3% s’applique à tous les produits, mais

en pratique, le commerce des produits végétaux, de l'élevage, de la forêt et de la pêche s’effectue

principalement avec le Nigeria, dont une partie importante à travers des circuits commerciaux

informels rendant difficile l’application de ces mesures à la frontière du Niger.

Effets des importations subventionnées et/ou du dumping des produits extérieurs à l’espace

CILSS/CEDEAO

Certaines filières de la zone CILSS/CEDEAO dont le lait, la volaille, et les produits horticoles

souffrent des importations massives de produits européens subventionnés et/ou faisant l’objet de

dumping qui entravent la production et l’expansion du commerce transfrontalier dans la zone. Au

Ghana, les importations annuelles de volailles congelées destinées à combler l'écart entre la demande

intérieure et la production nationale se montent à environ 10 millions de têtes. Pour faire face à cette

situation, la Côte-d’Ivoire réalise depuis 1990 un prélèvement compensatoire à l'importation (en plus

du TEC et autres taxes communautaires) sur les volailles entières, découpes et abats bénéficiant de

subventions à l'exportation dans les pays d'origine. En outre, ces importations sont sujettes à la TVA

(18%). Le prélèvement compensatoire est fixé depuis 2005 à 1.000 FCFA/kg, avec une baisse

annoncée à 400 FCFA.

En Gambie, des études menées en 2000, ont indiqué que l'importation de viande de volaille congelée

affectait sérieusement la commercialisation des volailles produites en Gambie. Les importations de

cuisses de poulet congelées posent un problème sanitaire en raison d'une préservation inadéquate de

la chaîne du froid et un problème de marché pour l’offre locale du fait de leurs prix peu élevés.

Toutefois, les dispositions de la Loi de 2010 sur les douanes et les droits d'accise habilitent les

autorités à prendre des mesures antidumping ou des mesures compensatoires. Par ailleurs, bien que

le volume du commerce transfrontalier de produits horticoles soit substantiel, les possibilités de voir

augmenter les exportations à destination du marché régional (notamment le Sénégal) semblent

également être limitées par des facteurs négatifs tels que les fluctuations monétaires entre le dalasi

et le franc CFA, des importations à grande échelle de produits horticoles subventionnés en

provenance de sources européennes, et des difficultés liées au transport et à l'entreposage.

En Guinée, les statistiques indiquent une augmentation rapide des importations de viande de volaille

(SITC 012), notamment de produits découpés (ailerons, gésiers, foies, cuisses, etc.). Selon la FAO,

ces produits importés seraient moins chers que les poulets locaux vivants jusqu'à huit fois même

après paiement des droits de douane. Les importations de viande, qui se montent à environ 2,5

millions de dollars EU, supportent des droits d'entrée généralement de 20%. En y ajoutant la TVA,

l'ensemble des droits sur la viande s’élève à 45%.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Par contre, le Bénin importe des quantités considérables de viandes et d'abats comestibles (116.248

tonnes de volailles en 2009) dont plus de 90% alimenteraient des flux informels de réexportation

essentiellement vers le Nigeria. Quant à la Gambie, elle réexporte du riz, du sucre et autres produits

alimentaires vers ses voisins.

Protection des produits locaux par la TVA, les droits de douane et autres prélèvements

L’un des obstacles majeurs à l’amélioration de la compétitivité des produits agricoles et alimentaires

de la zone ainsi qu’à la croissance du commerce transfrontalier demeure les pratiques protectionnistes

des productions locales par le biais des impôts, taxes et prélèvements divers voire par des normes.

En Guinée, théoriquement, la TVA s'applique tant aux produits locaux qu’importés. Mais sa collecte

s’avère difficile voire impossible sur les produits agricoles locaux en raison d'une production locale

atomisée et relevant presque entièrement du secteur informel. La TVA constitue donc de facto une

forme de protection des productions du secteur informel contre la concurrence des produits importés

et des produits du secteur formel. En effet, les acheteurs de produits agricoles sur les marchés locaux

ont potentiellement le choix entre la production locale (non taxée parce qu'informelle) et les mêmes

produits importés dont le prix est majoré des droits de douane puis de la TVA. Toutefois, les produits

agricoles suivants sont exonérés de TVA: le riz, le sucre, la farine de blé et les additifs entrant dans

sa production, le pain, les huiles végétales alimentaires et les produits soumis au taux zéro du tarif

douanier (principalement les semences).

Mais en général, dans ce pays, la taxation des importations de produits agroalimentaires à la frontière

est très élevée, essentiellement pour des motifs budgétaires et dans quelques cas pour protéger la

production locale. Les droits d'entrée et une panoplie d'autres taxes de porte dont le total avoisine les

60% sont appliqués au moment de l'importation. Par exemple, l'usine de fabrication locale de jus, de

la pulpe et des produits concentrés à base d'ananas, de citron et de mangue, bénéficie d’une protection

accrue. En effet, des droits de douane élevés (20%), cumulés à la TDP de 15% et d'autres droits et

taxes, aboutissent à une protection de 62% de la production locale mais avec comme conséquence le

peu de compétitivité à l'export des produits locaux.

Au Nigeria, l’autorisation d’importer des huiles végétales brutes entrant dans la composition des

pâtes alimentaires cuites à préparation instantanée a entraîné une augmentation de la fabrication de

pâtes alimentaires à base de farine importée malgré l'imposition d'un droit de douane de 35%. En

revanche, la suppression des biscuits et de la farine de froment de la liste des articles prohibés et

l'application de droits de douane de 35% et de 25% respectivement n'ont pas provoqué une hausse

des importations de ces deux produits.

Outre le fait que le manioc ait figuré sur la liste des importations interdites, sa production est soutenue

par la prescription faite aux minoteries d'inclure 5% de ce produit dans la farine de froment afin

d'aider les producteurs. Le manioc a été supprimé de la liste des importations interdites en décembre

2010, date à laquelle l'interdiction a été remplacée par un tarif de 20%.

Le maïs et le riz ont également été supprimés de la liste des importations interdites à la fin de 2007,

et un tarif de 109% a été appliqué aux importations de riz décortiqué et de maïs. En septembre 2008,

le tarif perçu sur le riz brun décortiqué a été ramené à 5% sur la base d'un prix de référence de 640

dollars EU la tonne, ce qui équivaut en pratique à un tarif spécifique de 32 dollars EU par tonne

perçu sur le riz. Un tarif de 35% est appliqué aux importations de farine de maïs et un tarif de 10%

majoré d'un droit additionnel de 20% est perçu sur les importations de riz semi-blanchi ou blanchi.

La progressivité des tarifs est justifiée officiellement par la nécessité de soutenir les minoteries

nigérianes.

En plus des tarifs, d'autres droits et impositions sont appliqués aux importations de certains produits.

L'imposition est de 100% ou de 50% pour certains produits du tabac, de 30% pour certains produits

à base d'alcool, de 20% pour le riz et les biscuits et de 10% pour le sucre. De plus, un prélèvement

de 20% applicable au sucre est perçu sur les produits du tabac et les produits à base d'alcool. La taxe

sur la valeur ajoutée est également perçue à l'entrée sur le territoire d'un large éventail de produits à

base d'alcool, à un taux de 5%.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Le Sénégal a accordé une protection au-delà du TEC de l'UEMOA aux produits agro-alimentaires

locaux (la farine de blé, le concentré de tomate, le lait concentré, les jus de fruits, le sucre, et les

cigarettes), ainsi qu'aux produits du cru (les oignons, riz, mil, pommes de terre, etc.). En effet,

certains produits importés demeurent également assujettis à une surtaxe comprise entre 10 et 20%

appliquée au cordon douanier (sans contrepartie intérieure), à des produits tels que le mil, l'oignon,

la pomme de terre, le sorgho, la banane, et le riz. Des droits et taxes internes sont en place, notamment

la TVA (18%) et, le cas échéant, un droit d'accises (sur les produits du tabac, boissons alcoolisées,

corps gras).

L'huile alimentaire bénéficie au Sénégal d'une TCI de 10% qui vient s'ajouter au droit de douane

(20%). Les normes sénégalaises sur les huiles alimentaires, non encore notifiées à l'OMC, sont

obligatoires. Par contre, l'huile alimentaire à base de l'arachide est dispensée de la taxe sur les corps

gras alimentaires prélevée sur les huiles raffinées (15%).

La Société de conserves alimentaires au Sénégal (SOCAS, groupe Moulins Sentenac) transforme la

tomate fraîche localement produite. Elle est protégée de la concurrence du produit importé par le fait

que seule sa production peut être placée sur le marché domestique en vertu d'une norme sénégalaise

obligatoire sur le double concentré de tomate.

Classification de produits entravant le commerce transfrontalier

La variabilité de l’imposition selon la caractérisation et/ou le conditionnement est aussi un facteur

pénalisant pour le commerce transfrontalier. Au Mali, le riz décortiqué subit un taux intermédiaire

de droit de douane sous le TEC qui est de 10%. Seul le riz paddy est classé produit du cru, et par

conséquent est admis en libre circulation, en franchise de droits et taxes, au sein de l'UEMOA.

Les droits à l'importation sont de 20% sur le riz en sacs de 5 kilos et moins, et de 10% sur les sacs de

plus de 5 kilos et sur le riz en brisures en Guinée. Dans la même logique, considéré comme produit

de première nécessité au Sénégal, le lait en poudre importé en sacs de 25 kg est soumis au tarif NPF

au taux de 5%, tandis que les autres produits laitiers transformés sont imposés au taux maximal de

20%.

Au total, l’analyse permet de faire le constat d’une situation assez préoccupante caractérisée par la

difficulté des pays à appliquer et respecter les accords régionaux, l’absence de coordination à

l’échelle communautaire des politiques sectorielles et commerciales des pays, la non harmonisation

des droits de douane et des taxes d'effet équivalent perçus par les États membres sur leurs

exportations. En outre, l’examen révèle quatre situations particulières:

- L’UEMOA qui constitue un processus d’union plus avancé avec plusieurs années

d’expérimentation d’un TEC, de la Politique agricole de l’Union, de la Politique

commerciale commune et des initiatives d’harmonisation de politiques sectorielles;

- Les pays de la CEDEAO qui avancent plus lentement avec une première année d’entrée en

vigueur d’un TEC à l’échelle régionale qui ajoute une cinquième bande tarifaire à 35% au

TEC UEMOA;

- Le Tchad qui est dans un processus d’union plus lent au niveau de la CEMAC avec

également un accord de libre-échange et une union douanière mais qui en définitive a peu

d’échanges commerciaux officiels avec d’autres membres du CILSS/CEDEAO à l’exception

notable du Nigeria;

- La Mauritanie qui fait bande à part hormis quelques accords bilatéraux.

Par rapport aux produits échangés, le constat s’établit qu’ils ne sont pas logés à la même enseigne en

ce qui concerne les barrières tarifaires et non tarifaires officielles. En effet, le riz, le maïs, le sucre,

la farine de blé et le bétail viande sont davantage exposés aux divers obstacles sous forme de

procédures, de droits de douane et de prélèvements, de restrictions voire d’interdictions d’importer

ou d’exporter, de contrôle à l’exportation, de droits de sortie, etc. A un degré moindre, d’autres

produits comme l’oignon, la banane, la pomme de terre, la tomate et le mil font l’objet de surtaxes

voire de restrictions à l’importation à l’opposé des huiles végétales raffinées faisant l’objet de

prohibitions à l’importation par certains pays. En outre, selon la situation alimentaire, des mesures

temporaires incluant l’interdiction à l’exportation de denrées alimentaires ont visé certaines céréales

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

dont le sorgho, le poisson séché et fumé, etc. Par contre, les tubercules et racines font peu l’objet de

barrières officielles aux échanges même si le Nigeria avait interdit l’importation du manioc avant d’y

revenir en 2010 à travers un tarif de 20%.

Faiblesses Institutionnelles et Administratives

Les faiblesses et contraintes institutionnelles et administratives sont de différents ordres et à l’origine

de coûts élevés des transactions commerciales, de retards, et de freins à l’expansion des échanges

transfrontaliers de produits agricoles au sein de l’espace CILSS/CEDEAO.

Au niveau des douanes et autres services publics aux frontières

Pour de nombreux auteurs, des facteurs comme les procédures douanières et l’environnement

institutionnel (incluant notamment les autres services publics aux frontières) peuvent être considérés

comme étant les principaux obstacles au développement du commerce transfrontalier de produits

agricoles en Afrique et particulièrement au sein de l’espace CILSS/CEDEAO.

La douane constitue le premier organisme responsable de l’administration, du contrôle et de la

taxation des importations et des exportations. Les opérations de dédouanement sont généralement

caractérisées par de longs délais et la lourdeur des procédures due à la duplication des procédures

aux frontières et à la paperasserie qui en découle car le commerce sans papier demeure un objectif

assez lointain. En outre, l’inspection des marchandises demeure trop tatillonne, et les horaires

d’ouverture de l’administration sont trop restreints au point d’entrée sans oublier les difficultés à

mettre en place des bureaux de douane dans les zones frontalières reculées.

Par ailleurs, la connaissance et la compréhension insuffisantes des instruments et mesures de

facilitation du commerce de la part du personnel en uniforme et autres agents publics impactent les

coûts commerciaux de sorte à entraver le développement des flux transfrontaliers de produits

agricoles.

En effet, il ressort d’études menées par l’OCDE que les coûts des transactions commerciales

représentent entre 1 et 15% de la valeur de ces transactions. Il a été constaté que le montant desdits

coûts était fonction du niveau d’efficacité de l’administration douanière du pays concerné, et que les

coûts de transaction étaient beaucoup plus bas dans les pays développés, où les administrations

douanières appliquent des méthodes efficaces et utilisent des équipements modernes. En ce qui

concerne les pays africains, les coûts demeurent élevés à cause des insuffisances dont souffrent les

administrations douanières africaines, de l’utilisation de matériel obsolète et d’activités d’acquisition

d’avantages personnels auxquelles recourent des agents des douanes corrompus.

Multiplicité des barrages routiers

Une spécificité au sein de l’espace CILSS/CEDEAO est l’existence d’obstacles non tarifaires le long

des itinéraires routiers notamment les nombreuses inspections et vérifications de documents et la

corruption liée qui ont suscité depuis longtemps des plaintes de la part des opérateurs privés du

commerce transfrontalier.

En effet, en deçà des postes frontières, les commerçants sont confrontés au problème des multiples

barrières et postes de contrôle le long des corridors avec les frais non officiels, le harcèlement et la

corruption, différentes règles concernant les limites du poids par essieu, différentes normes imposées

pour les véhicules, et les exigences relatives à l’inspection.

Cette situation donne lieu à des retards importants, augmente le coût de l'activité commerciale et finit

par rendre les pays et les entreprises moins compétitifs. Toutefois, les données recueillies par le West

Africa Trade Hub indiquent que les coûts et les retards liés à ces obstacles non tarifaires ont

légèrement reculé depuis le début de la surveillance en 2006.

Par contre, dans certains pays, tels que le Bénin et le Ghana, ce sont des associations de commerçants

qui dressent des barrières non tarifaires en empêchant leurs homologues étrangers de réaliser des

achats directs auprès des producteurs ou transformateurs locaux ou encore d’accéder directement au

marché pour y écouler leurs produits agricoles.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Manque de transparence et prévisibilité des règles

Le cadre légal et réglementaire applicable au commerce transfrontalier et sa mise en pratique

demeurent incertains et ambigus dans de nombreux cas. Le manque de transparence et de consistance

dans la mise en application des règles commerciales reste une contrainte majeure au commerce

transfrontalier.

En effet, l’absence de transparence dans les formalités de passage des frontières et l’administration

des douanes accroît l’incertitude et ne stimule pas les échanges transfrontaliers.

En plus, le manque de prévisibilité des règles est particulièrement démotivant pour les affaires. A

titre illustratif, la politique commerciale du Nigeria qui engendre une liste très évolutive de produits

agricoles et alimentaires soumis à des prohibitions ou restrictions à l’importation ou à l’exportation

avec des droits variables n’autorise aucune planification fiable des échanges commerciaux avec ce

pays. En effet, pour certains analystes9, la corruption, le manque de transparence et de prévisibilité

des opérations commerciales augmentent à la fois le coût et l’incertitude de ces opérations. Cela

montre bien toute l’importance d’un environnement économique cohérent et prévisible pour le

commerce.

Faiblesse de l’organisation des acteurs pour promouvoir le commerce transfrontalier

L’espace CILSS/CEDEAO est aussi caractérisé par le manque d’organisations d’acteurs efficaces le

long des chaînes de valeur agricole pour promouvoir le commerce transfrontalier. Excepté les

cultures commerciales destinées à l’export international, l’immense majorité des filières de produits

agro-sylvo-pastoraux ne compte pas d’organisations professionnelles des acteurs basées sur

l’approche chaîne de valeur. Le lien entre la production et le marché est faible pour la plupart des

produits vivriers car l’agriculture commerciale (contractuelle) ne concerne quasiment pas la majorité

de ces produits. En effet, la recherche de marché (débouché) est couramment postérieure à la

production de sorte que la commercialisation le long des différentes chaînes de valeur est confrontée

à diverses difficultés. Ces difficultés sont particulièrement exacerbées au niveau des petits

opérateurs/opératrices du commerce transfrontalier informel qui sont moins bien informés sur les

procédures douanières et administratives d’une part et de l’autre, sur les mesures de facilitation du

commerce transfrontalier adoptées à l’échelle des communautés économiques.

Dans certains pays (à l’image du Burkina Faso), des projets ont suscité la création d’organisations

des acteurs dans des filières agro-sylvo-pastorales mais qui sont généralement tombées en léthargie

à la fin de ces projets et des subventions octroyées. La problématique de la pérennité des

organisations professionnelles et interprofessionnelles dans les différentes filières demeure l’absence

de capacité à fournir des services appropriés aux membres et à promouvoir l’autofinancement des

organisations.

Néanmoins, il apparaît évident que l’un des moyens de promotion des échanges commerciaux de

produits agricoles entre pays demeurent l’organisation des acteurs sous différentes formes de part et

d’autre des frontières. Cette organisation contribue à améliorer le niveau d’information des

intervenants le long des différentes chaînes de valeur tout en offrant l’opportunité de constituer des

structures représentatives à mesure de faire du lobbying pour la facilitation de la commercialisation

des produits agricoles.

A titre illustratif, les organisations de producteurs membres de l’ONG Afrique Verte organisent

régulièrement des « bourses céréalières » offrant aux organisations membres des zones déficitaires

dans les différents pays sahéliens des opportunités d’approvisionnement auprès des membres des

zones excédentaires disposant de surplus à vendre. Certes, l’initiative des « bourses céréalières »

contribue au développement du commerce céréalier transfrontalier mais il n’en demeure pas moins

que sa pérennité reste liée à la subvention permanente de l’assistance technique aux organisations

membres.

Toutefois, l’organisation des acteurs est indispensable pour relever le défi de diverses difficultés qui

contrarient les échanges commerciaux de produits agricoles entre pays. Dans cette optique, la

9 Portugal-Perez et Wilson (2008) cité in CNUCED, Rapport sur le développement en Afrique, 2009

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

promotion de l’approche chaîne de valeur sur la base de l’agriculture commerciale (contractuelle)

apparaît comme une alternative crédible de développement d’organisations des acteurs susceptibles

de concourir à l’essor des échanges commerciaux transfrontaliers de produits agricoles dans l’espace

CILSS/CEDEAO.

Mesures non tarifaires et obstacles techniques au commerce

Conformité aux normes. Il s’agit parfois de normes physiques imposées dont le but inavoué est

d’entraver le commerce transfrontalier. Un cas d’espèce est l’introduction de normes d’emballage

pour les bouteilles d’huile d’une capacité de quatre litres au minimum au Nigéria ou encore

l’imposition d’une norme sur le double concentré de tomate par le Sénégal qui engendre un monopole

de fait du marché à la société locale de production.

Contrôle de qualité. Le contrôle de qualité peut constituer un véritable frein aux échanges

transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires. En effet, à certains postes frontaliers, un

contrôle physique et électronique est effectué et des échantillons des marchandises sont envoyés vers

la capitale pour des analyses plus approfondies d’où de longs temps d’attente pour les véhicules à la

frontière. Mais dans d’autres cas comme au Tchad, c’est l’absence d’un système complet de contrôles

qui ne permet pas d’assurer l’application effective de la réglementation sanitaire et phytosanitaire.

Ceci affecte non seulement la qualité des produits exportés et la confiance des pays de destination

envers ces produits, mais également la qualité des produits importés. C'est l'une des raisons qui

expliquent l'accès limité aux marchés régionaux et internationaux des produits agricoles et

alimentaires tchadiens tandis que la panoplie de droits et taxes perçus en sus du TEC CEMAC minent

la compétitivité du secteur. A l’opposé, au Nigeria, l’enregistrement à National Agency for Food and

Drug Administration and Control (NAFDAC) est préalable à toute entrée de produit cru. Le certificat

NAFADAC établit l’innocuité d’un produit à la consommation ou à l’usage. Mais cet enregistrement

est si éprouvant par ses coûts administratifs (coûts de constitution des dossiers) et technique (coûts

d’analyses des produits) qu’il décourage les commerçants aussi bien béninois que nigérians (LARES,

2012).

Certificats d’origine. Ils ne devraient pas être source de difficulté pour le commerce transfrontalier

des produits du « cru » parce que ces derniers sont exonérés de taxes au sein de la CEDEAO qui a

également supprimé toute condition les associant aux certificats d’origine en 2003. Mais

malheureusement, de nombreuses administrations douanières dans la communauté continuent

d’exiger la preuve de l’origine communautaire des produits agricoles de base et le bétail avant toute

exonération. Vendre un produit du cru sur le marché nigérian exige des certificats qui attestent qu’il

est originaire de la CEDEAO. La plupart des commerçants peinent à obtenir dans les administrations

compétentes de leur pays les certificats d’origine de leurs produits sans lesquels l’entrée officiel sur

le marché nigérian n’est pas autorisée (LARES, 2012).

Certificats vétérinaires. En principe, selon les accords régionaux, chaque membre reconnaît les

certificats sanitaires établis par les autres mais plusieurs administrations douanières continuent à

réclamer des certificats nationaux avec pour effet d’entraver le commerce entre pays.

Goulets infrastructurels

L’espace CILSS/CEDEAO se caractérise également par l’insuffisance de certaines infrastructures

spécifiques (routes commerciales, marchés frontaliers de produits agricoles, couverture en TIC,

abattoirs, chaînes de froid, etc.) ainsi qu’une structuration des marchés (insuffisance du mécanisme

d’information sur les marchés) générant un déficit de transparence.

Pour certains auteurs10, dans la catégorie des goulets infrastructurels, la faiblesse de l’infrastructure

des transports est le principal obstacle au commerce intra-africain et elle est particulièrement

préjudiciable au commerce à grande distance. L’amélioration de l’infrastructure physique pourrait

contribuer pour beaucoup à augmenter le volume du commerce intra-africain. Selon eux, en divisant

10 Limao et Venables (2001) et Ndulu (2006) cités in CNUCED, Rapport sur le développement économique en

Afrique, 2009

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

par deux le coût des transports dans un pays enclavé représentatif, on pourrait multiplier par cinq le

commerce de ce pays.

En effet, selon Limao et Venables (2001)11, des études utilisant de meilleures mesures des coûts de

transport montrent que ceux-ci sont bel et bien déterminants pour expliquer le faible niveau du

commerce intra-africain. Selon des estimations économétriques, les coûts de transport en Afrique

sont supérieurs de 136% à ceux des autres régions et ils sont imputables pour moitié à des

infrastructures déficientes.

Malgré d’importants investissements ces dernières décennies, le niveau et la qualité des

infrastructures routières figurent toujours parmi les principaux facteurs limitant le développement

des échanges transfrontaliers dans la zone CILSS/CEDEAO et en Afrique subsaharienne en général.

En effet, avec la croissance en volume du commerce intra-régional, l’entretien et la modernisation

des infrastructures de transport constituent un défi important. La levée progressive de cet obstacle

requiert des investissements considérables sur le long terme.

Outre les routes, d’autres formes d’infrastructure de services dont les télécommunications et la

logistique influencent également le commerce intra-régional12. A ce titre, un obstacle au commerce

intra-africain est l’inadéquation de son infrastructure des communications car les progrès

technologiques conduisent à une nouvelle interprétation du proverbe « le temps, c’est de l’argent »,

qui modifie les habitudes commerciales. Concernant la logistique, des études de la Banque mondiale

ont montré que les corridors régionaux où la concurrence des services de transport routier est limitée,

comme c’est le cas en Afrique de l'Ouest, sont caractérisés par des prix plus élevés que ceux dans

lesquels il y a plus de concurrence, comme en Afrique australe (Teravaninthorn et Raballand

2009)13.

Par rapport aux échanges transfrontaliers de proximité, la plupart des marchés frontaliers périodiques

sont organisés dans des boutiques, magasins et hangars précaires et manquent souvent de services de

base (infrastructures sanitaires et médicales, communication, sécurité, etc.). Ceci ne permet pas

d’offrir des conditions adéquates pouvant stimuler le commerce transfrontalier en général et

particulièrement informel ou de proximité.

Par exemple, dans le cas des marchés à bétail frontalier, lorsque le bétail arrive, il traverse la frontière

le même jour ou la même nuit, parfois par voie de négociations avec les agents des douanes et/ou

d’autres services. Ces pratiques sont en grande partie favorisées par l’absence au niveau de ces

marchés d’infrastructures d’accueil, de points d’eau et d’aliments pour animaux. En outre, il y a

également des difficultés à mettre en place des marchés à bétail dans les zones frontalières reculées.

En particulier, l’absence de services vétérinaires dans les zones pourvues de marchés à bétail et le

long des itinéraires empruntés par les animaux accroît la mortalité du bétail et la perte de poids. Cet

état de choses est aggravé par la faiblesse des services de communication et de transport notamment

l’absence de bétaillères pour la logistique qui engendre un handicap notable pour l’acheminement

des animaux dans des conditions préservant leur vie et limitant la perte de poids.

Par ailleurs, l’expansion des échanges transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires est

également freinée par le déficit d’information des acteurs et la faiblesse des dispositifs d’information

et de veille commerciale sur les marchés nationaux, de proximité voire régional. En conséquence, le

développement du commerce transfrontalier de plusieurs produits agricoles est entravé par l’absence

d’informations commerciales opérationnelles. L'information insuffisante au niveau des marchés et

des prix est un obstacle important au commerce. Les structures monopolistiques de distribution en

profitent pour faire baisser les prix payés aux producteurs et les distorsions de prix résultantes sapent

les incitations à la production orientée vers le marché et le commerce régional. D’une manière

générale, les dispositifs d’information sur le marché à l’échelle nationale ou régionale se caractérisent

par la faiblesse des capacités de couverture géographique et de production d’informations

commerciales adaptées aux besoins des opérateurs et accessibles opportunément d’un côté et de

11 Op.Cit. 12 Njinkeu et al (2008) cités in CNUCED, Rapport sur le développement économique en Afrique, 2009 13 Cité in République du Burundi, Cadre Intégré Renforcé (CIR), Mise-à-jour de l’Etude Diagnostique sur l’Intégration du Commerce (EDIC), vol1 Rapport principal, juin 2012

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l’autre, par une viabilité liée aux subventions accordées par des projets et autres partenaires ou

dépendant de structures publiques dont les besoins d’informations sur le marché ne sont pas

identiques à ceux des opérateurs.

Insécurité croissante

L’insécurité grandissante dans la région constitue un frein important au développement des échanges

transfrontaliers. En effet, dans de nombreux pays, les corridors secondaires qui sont les routes

d’approvisionnement sont de plus en plus exposés au phénomène des « coupeurs de routes » qui pèse

considérablement sur les volumes des transactions commerciales. En particulier, le terrorisme

(« djihadisme » dont « Boko Haram ») qui s’est implanté dans la Bande sahélo-saharienne menace

sérieusement les activités agro-sylvo-pastorales dans de nombreuses zones de la région ainsi que le

commerce transfrontalier entre plusieurs pays membres du CILSS/CEDEAO.

Faiblesse de capacité des intervenants

Les asymétries de l’information entre ceux qui sont responsables de l’application des lois et ceux qui

doivent s’y conformer provoquent les nombreuses contraintes techniques et administratives qui

pénalisent les échanges transfrontaliers. En effet, outre la faiblesse de capacité d’agents publics, le

commerce intra-régional de produits agricoles et alimentaires souffre également de la faiblesse de

capacité d’intervenants privés. La connaissance et la compréhension limitées des instruments et

mesures de facilitation du commerce de la part des chauffeurs et d’autres utilisateurs, ainsi que

l’accès limité d’acteurs du secteur privé à l’information sur les procédures douanières pour les

marchandises notamment amplifient les pratiques de mal gouvernance (barrages irréguliers,

harcèlements, paiements illégaux, corruption, etc.) qui pèsent finalement sur les coûts du commerce

transfrontalier.

Parallèlement, plusieurs acteurs des échanges transfrontaliers de produits agricoles dont

particulièrement le commerce informel ou de proximité sont des opérateurs d’envergure modeste

dont les volumes par transaction sont très souvent de petits lots en raison de la modicité de leurs

moyens d’intervention. Ceci pose davantage le problème de l’adaptation pour ce type d’opérateurs

et la nature de leurs transactions aux procédures et dispositifs institutionnels actuels de gestion des

échanges transfrontaliers qui apparaissent davantage focalisés sur le commerce moderne de grande

envergure utilisant des containers.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

4 Principales initiatives en faveur des échangesde produits agricoles

entre pays du CILSS/CEDEAO

Plusieurs programmes et projets exécutés ou en cours portent sur de multiples aspects de

fluidification des échanges commerciaux dans la région en général et particulièrement des

transactions commerciales de produits agricoles et alimentaires entre pays. Ces programmes et

projets ont été cofinancés par différents partenaires (Union européenne, Banque mondiale, Banque

Africaine de Développement, USAID, AFD, ACDI, DANIDA, etc.) principalement dans le cadre de

l’UEMOA, de la CEDEAO, et du CILSS.

Fluidification des échangeset développement du commerce des produits agricoles

Dès le début de la décennie 90, plusieurs initiatives ont été entreprises en faveur de la fluidification

des échanges et du développement du commerce transfrontalier des produits agricoles dans l’espace

CILSS/CEDEAO.

En particulier, de 1990 à 2004, le CILSS a élaboré et exécuté plusieurs programmes et projets pour

fluidifier les échanges de produits agricoles et agroalimentaires et intégrer les marchés:

de 1990 à 1995, le Projet de Coordination Régional des Politiques Agroalimentaires (CREPAG)

avait pour but de promouvoir les échanges et le rapprochement des politiques agroalimentaires

dans le Sahel;

de 1992 à 1998, le Programme « Couloir Central » ou Programme d’appui à la promotion des

échanges dans la filière bétail viande et des SIM à bétail qui a couvert le Burkina Faso, la Côte

d’Ivoire, le Mali et le Niger;

de 1996 à 2003, le Projet de Fluidification des Échangeset de Rapprochement des Politiques

Agroalimentaires (FERAP) dont l’objectif opérationnel était le renforcement aux niveaux

national et régional du dialogue politique sur le développement du marché régional des produits

agroalimentaires. Il a concerné les domaines suivants: (i) le développement d’outils pratiques

d’analyse, de rapprochement et de suivi des politiques agroalimentaires nationales; (ii) la

meilleure structuration de la concertation intra et inter-Etats; (iii) la réduction des entraves à la

fluidification et à l’intensification des échanges sous-régionaux. Il a couvert tous les pays du

CILSS et d’autres pays côtiers comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria,

la Guinée Conakry et le Cameroun.

de 1999 à 2004, le Projet Régional portant sur l’amélioration du commerce et de la

commercialisation du bétail sur pied en Afrique de l’Ouest dénommé « Projet Marchés

Frontaliers (PMF-I) » qui a couvert le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger

et le Nigeria.

Financé par l’USAID, le Projet ATP (Agribusiness and Trade Promotion) exécuté de 2007 à 2013

visait l’accroissement de la valeur et du volume du commerce agricole régional dans le but de

contribuer à la réalisation de l’objectif d’une croissance agricole annuelle de 6% du Programme

Général de Développement Agricole de l’Afrique (CAADP) du Nouveau Partenariat pour le

Développement de l’Afrique (NEPAD) de l’Union Africaine. Le Projet s’est focalisé sur six chaînes

de valeurs (maïs, oignon/échalote, bétail/viande, mil/sorgho, riz local, volaille) le long des principaux

corridors commerciaux reliant le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin, le Togo, le

Ghana, la Côte d'Ivoire et le Nigeria. En facilitant la mise en relation des zones de surplus de

production vivrière avec les zones de déficit de production, ce projet a contribué à la sécurité

alimentaire en Afrique de l’Ouest.

Plus concrètement, le Projet ATP a mis en place le dispositif de suivi des flux transfrontaliers de

deux catégories de produits à savoir les céréales (mil, sorgho, mais et riz local) et bétail par la suite

transféré au CILSS à l’échéance du projet en 2013 et d’autre part, le dispositif de suivi des pratiques

anormales devenu « Observatoire des pratiques anormales » abrité par l’UEMOA qui enregistre les

pratiques anormales non seulement aux frontières, mais aussi le long des principaux corridors à

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l’intérieur des Etats. Concernant les séances de plaidoyers et de sensibilisation des acteurs soutenues

par le projet, elles ont permis de réduire dans certains corridors, les pertes de temps, le nombre de

postes de contrôle et les frais illicites que payaient les usagers de la route.

Ce projet a également appuyé les SIM nationaux à travers certains axes de collaboration: (i) l’appui

logistique pour améliorer la collecte de l’information en temps réel au niveau sous régional; (ii) le

renforcement de capacité technique des équipes des SIM nationaux à travers des formations et le

suivi et évaluation des performances du SIM; (iii) l’identification et le référencement des opérateurs

agricoles en tant que potentiels utilisateurs du SIM.

A la suite de réformes internes, le CILSS a institué le Programme Régional d’Appui Accès aux

Marchés (PRA/Accès aux Marchés) à partir de 2005 pour renforcer et élargir les acquis des différents

projets et programmes précédents en vue de soutenir la fluidification des échanges des produits

agricoles et agroalimentaires et le développement du commerce dans l’espace CILSS et avec les pays

côtiers à travers l’opérationnalisation d’un dispositif régional d’information sur le marché. Ce

programme est en charge de l’objectif stratégique: « Augmenter les échanges des produits agricoles

et agroalimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».

A cet effet deux objectifs spécifiques sont visés: (i) mettre à la disposition des acteurs des marchés,

les informations nécessaires à la promotion des échanges des produits agricoles et agroalimentaires

au Sahel et en Afrique de l’Ouest; (ii) améliorer les politiques de commerce des produits agricoles et

agroalimentaires.

La stratégie d’intervention de ce programme articule: (i) la facilitation des rencontres pour la mise

en contacts des différents acteurs du commerce régional des produits agricoles et agroalimentaires,

(ii) l’augmentation de la visibilité sur les opportunités d’échanges dans la région, (iii) la mise à

disposition régulière de l’information commerciale pour accroître la transparence des marchés et

améliorer la fluidification des échanges, (iv) le renforcement des capacités techniques, matérielles et

méthodologiques des dispositifs nationaux d’informations sur les marchés, (v) et le renforcement des

capacités des acteurs directs du marché régional à savoir organisations de commerçants et opérateurs

privés.

Par ailleurs dans le cadre de la CEDEAO, la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria

ont mis en place l’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) avec pour objectif majeur de

faciliter la libre circulation des personnes et des biens et freiner la propagation de l’épidémie du VIH

le long du Corridor et en faire le suivi des performances (délais de passage ports et frontières,

barrages routiers, rackets, retards induits, état des routes [Observatoire de la Facilitation]).

L’exécution de projets dans le cadre de cette organisation a contribué à la réduction des obstacles au

commerce et au transport dans les ports et sur les routes le long du Corridor Abidjan-Lagos à travers:

(i) l’amélioration de l’efficacité des activités portuaires, (ii) la réduction du nombre de barrages

routiers, (iii) la réduction des temps de passage des frontières, (iv) et l’amélioration de la qualité du

réseau routier le long du Corridor.

Particulièrement, un projet de facilitation du commerce frontalier entre le Nigeria et le Cameroun a

bénéficié du soutien du Fonds de facilitation des échanges (TFF) de la Banque Mondiale. Ses

objectifs comprenaient: (i) le recueil d’informations sur le commerce transfrontalier afin de fournir

aux deux gouvernements une base analytique pour le renforcement du dialogue concernant ces

échanges, et (ii) l’identification de priorités pour des projets spécifiques de facilitation des échanges

afin d’atténuer les obstacles au commerce. Pour ce faire, le projet a été structuré en quatre

composantes:

Évaluation de l’ampleur des flux commerciaux, et estimation du potentiel des échanges:

Identification des obstacles majeurs aux échanges avec une attention particulière a) aux

infrastructures relatives au commerce frontalier; b) aux politiques commerciales et de gestion

des frontières; c) aux asymétries d’information; et d) aux autres obstacles en deçà des frontières;

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Établissement des priorités en ce qui concerne les obstacles identifiés et l’élaboration de

recommandations de politiques spécifiques pour surmonter les obstacles les plus critiques et

contribuer à la formalisation du commerce;

Établissement et renforcement du dialogue entre les autorités nigérianes et camerounaises

impliquées dans le commerce transfrontalier; établissement et renforcement du dialogue entre

les acteurs du secteur privé dans les deux pays, poursuite et approfondissement du dialogue entre

la Banque mondiale et les gouvernements respectifs du Nigeria et du Cameroun sur les politiques

entourant les interventions clés de facilitation des échanges.

Principaux résultats des initiatives de fluidification des échanges et de développement du

commerce des produits agricoles. La réalisation de ces programmes et projets a favorisé: (i) la prise

de conscience dans les différents pays sur les enjeux du développement des échanges transfrontaliers

de produits agricoles; (ii) l’instauration de la concertation sur la problématique des échanges

intracommunautaires et transfrontaliers dans l’espace CILSS/CEDEAO; (iii) la réduction des

obstacles au commerce transfrontalier de produits agricoles; (iv) la disponibilité de données sur les

flux commerciaux transfrontaliers de produits agricoles dont ceux du commerce informel

transfrontalier; (v) le renforcement des capacités de plusieurs types d’acteurs intervenant sur le

marché régional.

Acquis à capitaliser. Il apparaît indispensable de:

Renforcer au niveau national le dialogue politique sur le développement du marché régional et

des échanges transfrontaliers de produits agricoles voire agroalimentaires;

Consolider la concertation entre parties prenantes au niveau régional par le biais de la facilitation

des rencontres, du plaidoyer et de la sensibilisation;

Conforter le dispositif de suivi des flux transfrontaliers de produits agricoles car l’exécution de

plusieurs actions pour améliorer l’environnement commercial nécessitera des informations de

base voire des analyses fondées sur les données du suivi des flux transfrontaliers. Dans cette

optique, ce suivi est à renforcer par l’élargissement de la gamme de produits et des pays couverts

d’un côté et de l’autre, les types de données collectées ainsi que les enquêtes et études

spécifiques. En effet, il est indispensable de renforcer la collecte des données du commerce

transfrontalier des produits agricoles aux postes frontières et marchés clés et des capacités

d’analyse afin d'évaluer la contribution de ces échanges et approfondir l’examen des mesures

pertinentes à adopter et des stratégies appropriées à appliquer. Les résultats de l’analyse de la

structure des échanges commerciaux entre pays et les discussions avec le CILSS permettent de

suggérer les produits et pays ci-après pour le suivi et l’étude des flux transfrontaliers dans le but

de contribuer à l’amélioration de l’environnement commercial: (i) produits: manioc, igname,

huile de palme, bananes, patates douces, céréales (mil, sorgho, maïs, riz), niébé; (ii) pays: Niger,

Burkina Faso, Ghana, Nigeria, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal;

Généraliser l’observation des pratiques anormales à travers l’Observatoire Régional du Transport

(ORT) en allant au-delà des principaux corridors (Abidjan-Lagos) et ceux reliant l’hinterland à

la côte pour inclure des corridors d’approvisionnement en deçà des frontières et de commerce de

produits agricoles entre pays enclavés afin que ces derniers enregistrent également un recul du

nombre des barrages de contrôle et surtout des paiements illégaux durant les opérations de

transfert des produits agricoles.

Favoriser la disponibilité de l’information commerciale opérationnelle à travers la restructuration

et la consolidation des dispositifs d’information sur le marché à l’échelle nationale et régionale

ainsi que le renforcement des capacités des acteurs directs du marché régional.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Allègement des formalités, facilitation des transports et du transit

Plus généralement, il est admis que le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest est limité par

le manque de performance du secteur des transports routiers qui assure environ 90% des échanges

intra-communautaires en raison de la faible efficience des activités des entreprises de transport de

marchandises, des nombreux obstacles non tarifaires à la fluidité du trafic le long des axes routiers

(et particulièrement aux postes frontaliers), de la discontinuité du réseau routier communautaire, et

des difficultés de mise en œuvre des règlementations communautaires de facilitation et de protection

du patrimoine routier. Par conséquent, le développement des infrastructures de transport, ainsi que

l’élimination des obstacles aux échanges et à la fluidité du trafic, figurent parmi les objectifs majeurs

de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique

et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) qui se sont dotées de stratégies et de programmes de

transports régionaux.

En effet, dès 2001, l'UEMOA s’est dotée d’une Stratégie en cinq composantes et d’un Programme

d’Actions Communautaires d’Infrastructures et de Transport Routiers (PACITR) par décision

n°7/2001/CM/UEMOA. La composante n°3 est relative à la mise en place d'un Système

d’Informations Routières (SIR), de transport et de sécurité routière. Quant à la CEDEAO, elle a

adopté une vision stratégique en juin 2007 et mis en œuvre son Plan stratégique 2011-2015. Le

développement de l'infrastructure et la facilitation des transports contribuent à l'Objectif n°2 du Plan

stratégique qui vise à «faciliter le développement de l'infrastructure pour la réalisation d'un

environnement des affaires concurrentiel».

Toutefois, déjà en 2003, la région s'est dotée d'un Programme Régional de Facilitation du Transport

et du Transit Routier inter-état (TRIE) et en 2008 d'une stratégie régionale de facilitation du transit

et des transports routiers avec une approche par corridor. Cette stratégie repose sur des principes clés

dont l'élaboration des observatoires de transports efficaces, le franchissement des frontières dans des

conditions de coûts et de délais acceptables pour la compétitivité des économies, etc. Dans le cadre

de la mise en œuvre du Programme Régional de Facilitation du Transport et Transit Routiers

plusieurs activités relatives à la mise en place de Postes de Contrôles Juxtaposés (PCJ) ont été réalisé

avec l’appui de l’UE dont: (i) l’’étude de fonctionnalité des PCJ adoptée par les ministres des

transports de la CEDEAO et de l’UEMOA comme le modèle à suivre pour la réalisation des PCJ

dans la région, (ii) l’étude détaillée pour la construction de six (06) PCJ (Paga, Kourémalé,

Noé/Elubo, Noépé, Hillacondji, Sèmé-Kraké), (iii) la construction de trois PCJ (Malanville, Sémé-

Kraké et Noépé), (iv) l’élaboration d’un projet de cadre juridique régional défini dans l’étude de

fonctionnalité, (v) l’élaboration d’un projet de manuel de procédures pour le fonctionnement des PCJ

basé sur l’Acte Supplémentaire, (vi) l’élaboration et l’adoption par l’UEMOA d’un règlement n°15

relatif au cadre juridique applicable aux PCJ. En regroupant tous les services de police et des douanes,

les PCJ ont but de pallier le « dédoublement des formalités ».

Pour le TRIE, la démarche adoptée est basée sur un partage et un échange électroniques de la

documentation appropriée, et a mis l'accent sur la création d'un système de ce genre dans des

corridors spécifiques plutôt que dans l'ensemble de l'UEMOA ou de la CEDEAO. Par exemple,

concernant le corridor Abidjan-Bamako, c’est l’Alliance Borderless, association du secteur privé

créée en 2011, qui a facilité une réunion entre les deux pays pour discuter d’une feuille de route pour

la mise en œuvre de la convention sur le Transit Routier inter-États (TRIE) unique sur le corridor

Abidjan-Bamako. Il a été convenu d’une liste d’activités (harmonisation des procédures douanières

et des procédures d’agrément des véhicules) à mener par les deux parties en vue de la mise en œuvre

du TRIE.

Pour lutter contre les coûts informels, la Commission de l’UEMOA a développé avec le Projet ATP

de l’USAID West Africa Trade Hub et d’autres PTF, un Observatoire des Pratiques anormales (OPA)

pour rendre compte des dysfonctionnements constatés sur les corridors pilotes sélectionnés de

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l’Union, en termes de contrôles, de pertes de temps et de perceptions illicites14 afin d’amener les

autorités à prendre des mesures correctrices. L’OPA a fait l'objet d'une étude de consolidation des

acquis pour laquelle un schéma de transition vers un nouvel ORT a été défini avec la CEDEAO et

l’UEMOA dont les deux activités clés devront être: (i) le renforcement des SIR, (ii) le suivi des

pratiques anormales et des entraves à l'efficacité des transports le long des corridors

Concernant la facilitation des échanges, en vertu de la Directive N°08/2005/CM/UEMOA relative à

la réduction des points de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’UEMOA et de la Décision

N°15/2005/CM/UEMOA portant modalités pratiques d’application du Plan régional de contrôle sur

les axes routiers inter-Etats de l’UEMOA, les Etats membres ont convenu d’un ensemble de

dispositions pour lutter contre les problèmes de tracasseries routières en agissant en particulier sur

les points de contrôle routier, ainsi que les procédures et documents exigés. Les dispositions portent

notamment sur: (i) la limitation des contrôles routiers à trois points sur les axes routiers inter-Etats:

point de départ, franchissement des frontières entre Etats membres de l’Union, point des formalités

effectives; (ii) seules les forces de contrôle de la Police, de la Douane, de la Gendarmerie et des Eaux

et Forêts sont autorisées à effectuer les contrôles sur les points de contrôle prévus, à l’exception des

contrôles de santé et ceux phytosanitaires et zoo sanitaires; (iii) les contrôles routiers sont effectués

sur un site unique regroupant les forces de contrôle autorisées.

Parallèlement, l’Alliance Borderless, en sa qualité de plateforme régionale de plaidoyer conduite par

le secteur privé et les structures d’appui au secteur des transports, vise à exprimer les préoccupations

de ce secteur et à collaborer avec des décideurs nationaux et régionaux pour y trouver des solutions.

Elle ambitionne de promouvoir un meilleur environnement des affaires en Afrique de l’Ouest, grâce

à des outils efficaces de facilitation du commerce. A cette fin, l’Alliance Borderless a développé dans

le cadre du Programme d’Appui à l’Intégration Régionale en Afrique de l’Ouest (SWARIP) financé

par DFID (Coopération Britannique), une plateforme électronique (E-Platform) pour l’établissement

de rapports, le suivi et la résolution en temps réel des barrières non tarifaires (BNT) en Afrique de

l’Ouest. En effet, le mécanisme d’établissement de rapports et de suivi des BNT basé sur internet

permet aux opérateurs économiques et au grand public de signaler et d’assurer le suivi de la résolution

des barrières non tarifaires rencontrées tout le long des corridors (www.tradebarrierswa.org).

Cette plateforme est un cadre d’information quotidien qui va recueillir les problèmes auxquels font

face les chauffeurs, la nature de leurs angoisses, les circonstances dans lesquelles elles ont lieu et

permettre d’identifier le point exact qui a freiné le processus d’acheminement des marchandises. Ces

parties prenantes sont issues de diverses chaînes d’approvisionnement, notamment les autorités

portuaires, les transitaires, les opérateurs logistiques, les industriels, les commerçants et les

agriculteurs. Le mécanisme va concerner un certain nombre de pays dans la sous-région. Le plaignant

soumet sa plainte sur la plateforme électronique à l’aide d’un compte d’utilisateur en fournissant les

détails sur l’incident. Les notifications de la plainte sont ensuite envoyées à l’administrateur système

qui les examine. Une fois que la plainte est classifiée dans la catégorie barrière non tarifaire, le point

focal au plan national en est informé. Ainsi, le point focal peut être un Conseiller au commerce du

Centre d’information aux frontières. Le plaignant ou le point focal suit sur le système l’état

d’avancement de sa plainte.

La plateforme est testée sur des corridors pilotes avant son déploiement dans toute la sous-région

d’ici la fin de l’année 2016. En vue de rendre la plateforme électronique plus accessible, des travaux

vont être entrepris pour permettre aux chauffeurs analphabètes de remonter les informations,

notamment en leur permettant d’appeler les points focaux pour témoigner des tracasseries

rencontrées. Mieux, les langues nationales vont être intégrées plus tard en option sur le site.

L’Alliance, en tant que structure non étatique, n’a pas la capacité de réprimer les infractions. Elle les

rapporte aux autorités concernées qui prennent alors des mesures. Au Ghana, cela a été déjà constaté

et des agents indélicats ont été suspendus.

14 Ces pratiques anormales intègrent les taxations et les formalités d'inspection abusives ou illicites, les tentatives de

réarmement tarifaire sur certains produits originaires de l'Union, les obstacles techniques ou administratifs imposés aux

produits communautaires, et de nombreuses autres pratiques, telles que les "pots de vin" exigés sur les grands axes routiers

("corridors") de l'Union.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Plus généralement, l’Alliance Borderless a réalisé plusieurs activités de promotion d’une

gouvernance routière visant la levée des barrières non tarifaires et la suppression des tracasseries afin

de réduire les coûts et stimuler les échanges commerciaux transfrontaliers. Ces activités intègrent des

road shows, caravanes, ateliers et réunions à travers différents pays de l’Afrique de l’Ouest. A titre

illustratif, l’on peut noter:

Caravane sur le corridor Cotonou-Malanville du Bénin. L’Alliance a organisé au Bénin une

série de road shows avec transporteurs, camionneurs, douaniers, policiers, gendarmes,

importateurs, exportateurs et autorités gouvernementales locales pour susciter une plus grande

prise de conscience chez les agents des forces de sécurité et des administrations publiques sur les

enjeux et l’impact sur l’économie béninoise des nombreux postes de contrôle (check points) le

long du corridor Cotonou-Malanville. Ce fût également une opportunité de plaider pour la libre

circulation des biens et des personnes, sans que les chauffeurs et autres usagers ne soient

assujettis à des tracasseries comme les paiements illicites aux postes de contrôle.

Ateliers et road show de diffusion du rapport de l’OPA. L’Alliance a organisé une série de road

shows et ateliers à travers les différents corridors pour diffuser le 24ème rapport de

l’Observatoire des pratiques Anormales (OPA) et pour relever les défis actuels liés au transport

des marchandises le long des principaux corridors de transit dans la sous-région. Certaines des

questions qui ont été soulevées et abordées au cours de ces événements inclus l'imprévisibilité

des redevances portuaires, l'harmonisation des limites de charge à l’essieu et les tracasseries sur

les routes par la police, la gendarmerie et les douanes. Pour réduire les inefficacités et les retards

sur les routes, fourniture de supports d’information et de sensibilisation aux acteurs du transport

sous la forme d’un guide des conducteurs.

Atelier sur les tracasseries. Organisation par le Comité permanent Inter-États de Lutte contre la

Sécheresse dans le Sahel (CILSS), en collaboration avec l’Alliance Borderless, d’un atelier d’une

journée sur les tracasseries routières le long des principaux corridors du Ghana et qui affectent

la libre circulation des produits agricoles. L’atelier a réuni, entre autres, des représentants

d’organisations du secteur privé, des départements ministériels, des services des douanes et de

la police, d’organisations régionales, de l’USAID Afrique de l’Ouest, des partenaires techniques

et financiers.

Atelier d’information des acteurs du commerce transfrontalier sur la bonne gouvernance

routière. L’Alliance a réalisé une mission de vérification en vue de s’assurer de l’application des

directives sous-régionales sur la libre circulation des marchandises le long du corridor Abidjan-

Ouagadougou et organisé un atelier d’information des acteurs du commerce transfrontalier sur

la bonne gouvernance routière, à travers la réduction des tracasseries et les y sensibiliser. Les

indicateurs ont concerné le nombre de contrôles, la durée des contrôles et les perceptions illicites

aux points de vérification. Au total, 18 contrôles ont été effectués par les différentes forces de

l’ordre entre Niangoloko et Ouagarinter.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Principaux résultats des interventions pour l’allègement des formalités, la facilitation des

transports et du transit.

Ces actions ont principalement contribué à: (a) la réduction des obstacles au commerce transfrontalier

notamment des barrières physiques et des paiements illicites mais au Niger, au Mali et au Burkina

Faso les contrôles de police ont été renforcés en raison de l’insécurité grandissante dans les Etats

membres. Le nombre de barrages routiers a ainsi connu une hausse en 2014 pour se situer à un niveau

de 3,8 contre 3,2 en 2013; (b) l’amélioration de l’environnement commercial facilitant le commerce

transfrontalier avec une baisse des coûts commerciaux. La CEDEAO et l'UEMOA ont enregistré des

acquis importants dans l’exécution de leurs programmes de facilitation des transports dont plusieurs

PCJ et les mesures de facilitation du transport routier de marchandises. L’UEMOA a réalisé un (01)

PCJ pilote à Cinkansé (Frontière entre le Burkina Faso et le Togo) sur ses fonds propres. Ce PCJ a

été mis en service en novembre 2011 et diverses leçons ont pu être tirées. Des difficultés apparues

dans l’exploitation de ce dernier poste ont montré qu'une attention particulière devait être portée sur

l'implication des parties prenantes au choix du mode de gestion et du concessionnaire car ce choix

ne doit pas conduire à un renchérissement des coûts de passage aux frontières, à l’instar de ce PCJ

avec de nouvelles redevances à collecter. De plus, l’interconnexion inexistante entre les systèmes

informatiques douaniers des deux pays pour ce PCJ constitue une difficulté supplémentaire majeure

qui entache l’atteinte des objectifs de base d’un PCJ. Enfin, les cautions nationales de transport pour

le transit par les Etats contribuent à renchérir les prix des transports et à réduire les effets attendus

des PCJ. En vue de procéder à la mise en service des PCJ selon le schéma adopté par les Etats, les

parties prenantes ont reconnu qu’il est essentiel que: (i) le cadre juridique soit conforme au mode de

fonctionnement prévu, (ii) les systèmes informatiques des Etats, notamment les services douaniers,

soient connectés, (iii) les manuels d’opération soient rédigés, (iv) les services opérant sur la

plateforme soient formés à l’application des procédures. En complément, un guide de référence des

PCJ élaboré sur financement de la JICA fournit des indications sur les quatre éléments clés

susceptibles de contribuer au succès de la mise en œuvre d’un PCJ, à savoir: (i) la conception de

l'infrastructure, (ii) l'utilisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC), (iii)

le cadre juridique et des procédures d’opérations, (iv) le mode de gestion.

Acquis à capitaliser. L’examen des résultats indique qu’il y a lieu de: (i) multiplier les postes de

contrôles juxtaposés en intégrant également les principaux postes frontières entre pays de l’hinterland

pour alléger les formalités et accélérer le passage aux frontières; (ii) harmoniser la pratique du TRIE

à l’échelle de la région; (iii) accélérer la mise place de l’Observatoire Régional du Transport et son

opérationnalisation en couvrant l’ensemble des composantes par corridor, en augmentant le nombre

de corridors couverts, et en considérant d’autres indicateurs importants. En effet, la construction des

infrastructures de PCJ en elle-même ne suffit pas à produire une augmentation des échanges

commerciaux, à réduire les délais des transports et à impacter le coût de transport. Pour cela, plusieurs

actions devront être menées au long des différents corridors, aussi bien sur l'amélioration du niveau

de service des routes, le respect des décisions sur le suivi des coûts et des conditions de transport à

travers l'ORT, etc.

Technologie de l’information et outils electroniques pour faciliter le commerce transfrontalier

Selon le rapport Doing Business 2011, les économies ayant les systèmes commerciaux les plus

efficaces partagent certaines caractéristiques communes. Elles permettent aux importateurs et aux

exportateurs d’échanger de manière électronique des informations avec les douanes et les autres

agences de contrôle. Elles utilisent également des évaluations de la gestion des risques pour limiter

les inspections physiques à un petit pourcentage de livraisons, réduisant ainsi les délais de

dédouanement. En effet, l’utilisation de scanners et l’établissement de profils de risque éliminent la

nécessité d’ouvrir les conteneurs de fret, ce qui contribue à l’efficacité des inspections en réduisant

celles-ci aux envois présentant le plus de risques.

L’utilisation efficace des systèmes de communication électronique et de technologie de l’information

permet la célérité réalisée au niveau des procédures d’exportation et d’importation concernant la

soumission des documents, l’évaluation des risques, l’accréditation sur la base des antécédents en

matière de respect des réglementations, l’inspection avant embarquement, la documentation, le

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

traitement des mainlevées, la programmation de la collecte des marchandises, le suivi des cargaisons,

l’obtention des mainlevées, les bascules pour “pesage en mouvement” et bien d’autres aspects du

processus de facilitation.

Les systèmes électroniques d’échanges se sont généralisés dans le monde: 78% des 149 économies

sondées dans le cadre du rapport Doing Business 2011 permettent aux importateurs et aux

exportateurs de soumettre électroniquement aux autorités douanières au moins une partie de leurs

déclarations d’exportations et d’importations, de leurs manifestes et d’autres documents relatifs au

commerce. Les nouveaux systèmes sont basés sur le Web, permettant ainsi aux exportateurs et aux

importateurs où qu’ils soient de soumettre leurs documents à tout moment. Ces systèmes permettent

de faire de précieuses économies de temps et d’argent (sans mentionner le papier). Un moins grand

nombre d’interactions avec les autorités réduit également les risques de corruption.

Certaines économies vont encore plus loin en liant non seulement les importateurs et exportateurs

avec les douanes, mais également avec toutes les agences concernées par le commerce. Un système

de guichet électronique unique permet aux utilisateurs de soumettre l’information relative à leurs

importations et exportations dans un lieu virtuel qui communique cette information à toutes les

autorités pertinentes pour l’obtention de documents et d’approbations. Les importateurs et

exportateurs n’ont plus besoin de se rendre en personne dans divers lieux. Les systèmes les plus

perfectionnés, tels que le portail commercial électronique de la Corée du Sud, incluent également les

participants du secteur privé, tels que les banques, les courtiers en douanes, les compagnies

d’assurance et les commissionnaires de transport. Singapour, qui a créé la première plateforme

unique nationale (TradeNet) en 1989, en rassemblant plus de 35 agences frontalières, estime que

pour chaque dollar gagné en recette douanière, elle ne dépense qu’un centime, soit une marge de

profit de 9.900%. Le pays a pu faire bénéficier les importateurs et exportateurs de ces gains. Les

systèmes de guichet unique sont plus répandus dans les économies à revenu élevé de l’OCDE.

Cependant, étant donné les coûts et la complexité de la mise en place de tels systèmes, cela n’a rien

de surprenant.

En effet, mettre en place un système électronique n’est toutefois pas suffisant. D’autres facteurs

doivent être pris en considération. Pour fonctionner correctement, les systèmes d’échanges de

données ont besoin d’infrastructures de base telles qu’un approvisionnement adéquat en électricité

et des connexions internet fiables, ce qui constitue un défi pour bon nombre d’économies à faible

revenu. Des lois sur les transactions et la signature électroniques doivent être mises en place pour

assurer leur validité juridique et éviter des litiges. De plus, les utilisateurs ne tireront parti de ces

systèmes que s’ils ont reçu une formation adéquate et si les systèmes sont faciles à installer et à

utiliser.

Le Sénégal et le Ghana ont toutefois réussi à mettre en place des systèmes de guichet électronique

unique et l’expérience se poursuit dans la zone CILSS/CEDEAO avec par exemple le Mali qui

développe le Guichet unique électronique du commerce extérieur et des transports (GUECET)15 ou

encore le Burkina Faso qui expérimente SYLVIE (Système de liaisons virtuelles pour les opérations

d'importation et d'exportation).

Les systèmes électroniques d’échanges de données peuvent soutenir l’intégration régionale. En

Amérique centrale, le système de Transit international de marchandises (TIM) a simplifié les lourdes

procédures en créant un seul document électronique pour la gestion des mouvements de biens dans

neuf économies.

L’UEMOA a adopté une approche progressive de concrétisation du concept de guichet unique

régional à travers: (i) la réalisation d’une plateforme d’information commerciale, douanière et de

transport transfrontalier au niveau régional et des plateformes nationales interconnectées16, (ii) et la

mise en œuvre d’une plateforme d’échange de certificat d’origine électronique également au niveau

régional avec des plateformes nationales interconnectées.

15 L’Essor du 21 fév. 2014, Commerce transfrontalier: Les réformes plus que jamais indispensables, par D. DJIRÉ 16 Pour améliorer de l’accès aux textes et informations, et développer une base de donnée intégrée (droit communautaire,

droit de douane et imposition, formalités du commerce extérieur)

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La plateforme d’information permettra de répondre aux entraves à la libre circulation des biens, des

informations et des données, à la faiblesse du niveau des échanges intracommunautaires, à la

méconnaissance de l’origine communautaire des produits, au refus d’appliquer le tarif préférentiel

aux produits originaires, aux difficultés d’obtention des documents administratifs, à la longueur des

procédures et pertes de temps pour les opérateurs économiques. Quant à la seconde plateforme, elle

sera l’instrument qui va certifier électroniquement l’origine des marchandises, remplacer la version

papier actuelle du CO par une version électronique, vérifier à temps réel l’authenticité du CO

UEMOA, réduire les barrières administratives, physiques, juridiques, et accroître le niveau des

échanges intra-communautaires.

Dans cette optique, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont lancé le Projet pilote d’échange électronique

du CO UEMOA. Une initiative de la Commission de l’UEMOA, en partenariat avec l’Alliance

africaine pour le commerce électronique (AACE) et le Gouvernement du Sénégal. La mise en œuvre

de ce projet permettra, à terme, de mieux sécuriser les transactions, réduire l’usage du papier dans

les échanges, accélérer les formalités et prévenir les conflits sur l’authenticité dudit certificat17. La

mise en place de cette plateforme engendrera un environnement plus transparent où il existera moins

de possibilités de tracasseries liées à l’authentification des certificats d’origine.

Mais l’on se pose naturellement la question est-ce qu’un système électronique d’échanges est-il

adapté au commerce transfrontalier (formel, informel) de produits agricoles ? En effet, le système

électronique d’échanges dans la région apparaît davantage promu pour le développement du

commerce international utilisant des containers que pour l’expansion des échanges transfrontaliers

de sacs de maïs, de demi-sacs de haricots ou encore moins de bétail vivant. Par ailleurs, étant la suite

logique de l’amélioration des systèmes électroniques d’échanges, les guichets uniques électroniques

n’apparaissent pas non plus adaptés pour la promotion des échanges transfrontaliers de produits

agricoles dans l’espace CILSS/CEDEAO en raison de la nature de ce commerce d’un côté et de

l’autre, de leur coût d’accès qui n’est pas à la portée de l’opérateur ordinaire du commerce

transfrontalier de produits vivriers.

Amélioration de l’information des acteurs aux frontières

Les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA, en collaboration avec les gouvernements du

Ghana et du Togo, l’Organisation du Corridor Abidjan- Lagos (OCAL), West Africa Trade Hub et

les partenaires du secteur privé ont réalisé un grand pas en avant en direction de l’amélioration de

l’information relative au commerce et au transport à travers les frontières au titre du Projet des

Centres d’Information aux Frontières (CIF) au poste frontalier d’Aflao entre le Ghana et le Togo en

2011. Le Projet CIF est une initiative qui a accompagné la mise en œuvre effective du Schéma de

libéralisation des échanges de la CEDEAO.

Le Ghana a ouvert son troisième CIF à la frontière avec la Côte-d'Ivoire (Noe-Elubo) en mai 2013

avec le soutien du West Africa Trade Hub et de la Direction des chargeurs du Ghana. Le CIF de Noe-

Elubo reçoit maintenant les demandes de renseignements et autres de négociants qui recherchent une

assistance pour le passage de la frontière. Un CIF a également été mis en place au principal poste

frontière (Paga) entre le Ghana et le Burkina Faso. Outre ces créations, d’autres CIF ont également

ouvert leurs portes notamment Kraké au Bénin, Dakola au Burkina Faso ou Noé en Côte-d’Ivoire.

Fonctionnant à l’image des « kiosques sur le VIH », les CIF contribuent à la facilitation du commerce

transfrontalier et du transport pour réduire les coûts et les retards par le biais de différentes activités

dont: (i) information sur la réglementation par la distribution de kits d’information sur les procédures

d’importation, d’exportation et de transit, et assistance aux acteurs (commerçants, chauffeurs,

douaniers, transitaires, etc.), (ii) collecte des données auprès des parties prenantes pour informer et

sensibiliser les autorités sur les thèmes liés au commerce international, (iii) organisation de

rencontres de facilitation aux frontières et dans les capitales impliquant des concertations entre

acteurs publics (douane, police, autres agences aux frontières, et structures d’appui) et privés

(transporteurs, transitaires, syndicats, etc.) sur la facilitation du commerce transfrontalier.

17 Facilitation des échanges commerciaux: Le Sénégal et la Côte d’Ivoire expérimentent le certificat d’origine UEMOA,

in Le Soleil du 12 février 2014

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Par exemple, le CIF de Noé a assuré le suivi et établi des rapports sur certaines inefficacités dans les

formalités douanières. Les recommandations de ces rapports ont débouché sur la décentralisation du

processus de validation du Certificat d’origine de la CEDEAO aux différents bureaux frontières de

Côte-d’Ivoire. Il a aussi organisé un atelier pour sensibiliser les intervenants sur les nouvelles

procédures douanières et faciliter le dialogue entre l’administration et le secteur privé. Le CIF de

Kraké a mené une intense campagne de sensibilisation visant à dénoncer les tracasseries, notamment

les perceptions illicites à la frontière. À cet égard, le Conseiller au commerce s'est entretenu avec les

services des douanes, de la police et le Comité national de facilitation, afin de les encourager à

instituer davantage de mesures visant à faciliter le commerce. Le CIF de Dakola a contribué à

l’organisation d’une réunion bilatérale entre les parties prenantes de Paga (Ghana) et Dakola

(Burkina Faso) avec comme résultats des recommandations pour faciliter les échanges

transfrontaliers entre le Burkina Faso et le Ghana.

Principaux résultats des actions d’amélioration de l’information des acteurs aux frontières et

dans les pays.

Ces actions ont concouru:

au progrès du niveau d’information des acteurs sur les procédures du commerce transfrontalier

entraînant une meilleure connaissance des formalités et la réduction des paiements illégaux;

au renforcement de la concertation entre acteurs publics et privés sur le commerce transfrontalier

qui a impacté sur les conditions et coûts des opérations;

à une meilleure sensibilisation des autorités sur les thèmes du commerce transfrontalier; à la

réduction des embouteillages et tracasseries, principalement grâce à la suppression de certains

points de contrôle non officiels.

Acquis à capitaliser. L’expérience des centres d’information aux frontières est à capitaliser à travers

le soutien à la création d’autres CIF aux principaux postes frontières de transfert de produits agricoles

entre pays enclavés d’un côté et de l’autre, et le renforcement des CIF en général par le

développement de thématiques relatives au commerce transfrontalier en lien avec la sécurité

alimentaire et nutritionnelle.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Développement de plaidoyers en faveur de la facilitation des échanges

En raison des enjeux et intérêts en présence, le plaidoyer apparaît comme l’un des outils déterminants

pour l’adhésion des acteurs et pays à la facilitation des échanges et du transport afin d’augmenter les

flux transfrontaliers commerciaux de produits agricoles et alimentaires. A cet effet, plusieurs actions

de plaidoyer ont été entreprises dans le cadre de certains programmes et projets pour faciliter les

échanges commerciaux, les transports et le transit.

En particulier, l’Alliance Borderless a été créée par des acteurs du secteur privé pour conduire le

plaidoyer en faveur de la facilitation du commerce et des transports en Afrique de l’Ouest à travers

spécifiquement la levée des barrières non tarifaires dont les tracasseries routières et

l’accompagnement des Etats de la région pour la mise en œuvre effective des différents protocoles

de la CEDEAO et de l’UEMOA et des conventions internationales visant le commerce transfrontalier

en général et le transit routier inter-Etat en particulier.

Cette organisation a intensifié le plaidoyer en: (i) renforçant un réseau de comités nationaux pour

permettre aux membres de travailler de plus en plus de façon indépendante au niveau national, (ii)

organisant des réunions avec des représentants de haut niveau des institutions régionales et

nationales, (iii) et étendant les activités de plaidoyer, de facilitation et de sensibilisation à travers les

CIF.

A ce titre, l’Alliance a organisé en mars 2014 une réunion technique conjointe à l’intention des

autorités des postes frontières et autres acteurs des secteurs du commerce, du transport et de la

logistique, sélectionnés principalement aux frontières d’Elubo et de Noé, en vue de discuter sur

l’harmonisation des heures de travail aux frontières. La réunion a donc offert l’occasion de discuter

des perspectives d’alignement et d’extension des heures de travail aux deux frontières, d’identifier

certaines barrières au commerce et au transport le long du corridor Aflao-Abidjan.

De même, la non harmonisation des heures de travail entre les agences publiques aux frontières du

Ghana et du Burkina Faso (frontière Paga-Dakola) a été identifiée comme un des facteurs expliquant

les longs délais dans les formalités de transit ou de dédouanement, les coûts de logistique et les

retards et l’incertitude sur le corridor de transit Tema-Ouagadougou. La réunion technique conjointe

du 3 juin 2014 avec des importateurs, des exportateurs, des associations de chargeurs, des

responsables des douanes, de la police, des transitaires, des conducteurs et autres acteurs auxiliaires

sélectionnés à Dakola au Burkina Faso et à Paga au Ghana visait à identifier les principaux goulots

d’étranglement relatifs au commerce et au transport à la frontière et de faire des propositions de

solutions pour lever ces difficultés.

Principaux résultats du développement de plaidoyers en faveur de la facilitation des échanges

Les différentes actions de plaidoyer ont contribué:

A l’amélioration de l’environnement global du commerce transfrontalier dans l’espace CEDEAO

à travers la réduction des barrières non tarifaires dont principalement le nombre de barrières

physiques;

A l’harmonisation des heures de travail des agences frontalières de part et d’autre des frontières;

Au développement de la concertation pour une application effective des textes communautaires

et des conventions internationales visant le commerce transfrontalier, le transport et le transit

inter-Etats.

A faire de l’Alliance Borderless (par la CEDEAO) la principale animatrice de l’Objectif 2 du

Programme de veille stratégique sur la libre circulation des produits agricoles dans la région.

Acquis à capitaliser. L’expérience du développement de plaidoyers est à approfondir par le biais de

l’institutionnalisation de la concertation au double niveau national et régional d’un côté et de l’autre,

l’identification de nouvelles thématiques dont celle de l’adoption et de l’application de sanctions

(pénalités) aux entorses à la libre circulation des produits agricoles ou encore la synergie des

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

interventions en faveur de la facilitation du commerce transfrontalier de produits agricoles au sein

de l’espace CILSS/CEDEAO.

Programmes et projets en cours

Pour une meilleure synergie des interventions futures en faveur du développement du commerce

transfrontalier de produits agricoles dans l’espace CILSS/CEDEAO, il conviendra de tenir compte

des principaux programmes et projets ci-après en cours d’exécution ou phase de démarrage: (i) le

Programme Régional d’Appui Accès aux Marchés (PRA/Accès aux Marchés) du CILSS, (ii) le Food

Across Borders Program (ProFAB), et le Programme Régional d’appui à la régulation du commerce

informel en Afrique de l’Ouest.

Food across borders program (ProFAB) – Feed the future

A la suite de la Conférence régionale d’Accra sur la libre circulation des produits agricoles en Afrique

de l’Ouest parrainée par l’USAID en Janvier 2013, le Programme d’appui à la mise en œuvre des

recommandations de la conférence régionale sur la libre circulation des produits agricoles en Afrique

de l’Ouest a été élaboré. Il vise à accélérer la mise en œuvre des politiques commerciales de la région

dont particulièrement le schéma de libéralisation des échanges et l’Union douanière de la CEDEAO.

De façon spécifique, il vise à promouvoir un ensemble d’actions et de stratégies destinées à mettre

en œuvre les cinq recommandations spécifiques de la Conférence régionale d’Accra:

Assurer une bonne communication des règles en vigueur auprès des différents publics cibles en

mettant à contribution les médias à tous les niveaux (local, national et régional);

Veiller au respect de la réglementation, ce qui induit des responsabilités spécifiques au niveau

des institutions publiques nationales et régionales, et au niveau des différentes catégories

d’opérateurs et de leurs associations et organisations professionnelles;

Mieux documenter l’importance du marché régional dans la sécurité alimentaire de chaque pays

et de la région;

Développer le plaidoyer dans chaque pays et structurer le dialogue public privé à cette échelle

pour amener les Etats à respecter les engagements qu’ils ont pris au niveau régional;

Doter la région d’une politique commerciale intégrée.

La stratégie de mise en œuvre envisagée est le soutien aux acteurs régionaux pour développer une

veille stratégique sur les politiques et mesures commerciales en vue de promouvoir l’augmentation

en volume et en valeur du commerce intra-régional des produits agroalimentaires et la libre

circulation des hommes en Afrique de l’Ouest.

Pour ce faire, le programme s’appuiera sur les trois leviers de l’information, du plaidoyer pour lever

les contraintes et obstacles au commerce régional, et du renforcement des politiques publiques. Le

premier axe d’intervention contribuera à une meilleure connaissance du fonctionnement du

commerce des produits agricoles et alimentaires. Les résultats majeurs suivants sont attendus: (i) un

observatoire des échanges régionaux des produits agropastoraux est opérationnel, (ii) les systèmes

d’information et de communication sur le marché sont dynamisés, (iii) l’observatoire diffuse une

série de documents d’analyse auprès d’un large réseau d’acteurs.

Le deuxième axe d’intervention assurera une veille stratégique sur la libre circulation des produits

agricoles en Afrique de l’Ouest avec les résultats escomptés ci-après: (i) les textes réglementaires sur

le commerce sont largement diffusés auprès des acteurs, (ii) les entraves au commerce régional sont

documentées à travers des enquêtes sur les tracasseries routières et d’études spécifiques, (iii) des

plaidoyers sur les entraves au commerce régional sont réalisés à différentes échelles, (iv) une task

force multi-acteurs de veille sur les politiques commerciales régionales est fonctionnelle.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Le troisième axe appuiera la formulation et à la mise en œuvre des politiques et stratégies régionales

de promotion des échanges de produits agricoles et alimentaires. Deux résultats majeurs sont attendus

de la mise en œuvre des activités: (i) des contributions à la formulation des politiques et stratégies

commerciales sont formulées, (ii) les effets et impacts des politiques et stratégies de promotion des

échanges de produits agricoles sont documentés.

Food Across Borders Program (ProFAB) financé par l’USAID à hauteur de 5,6 millions d’US Dollars

est la traduction de ce programme d’appui. Sa mise en œuvre couvre la période de mai 2015 à mai

2020. Il intervient dans les quinze pays membres de la CEDEAO: Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde,

Côte-d’Ivoire, Gambia, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal,

Sierra Leone et Togo.

L’objectif global de ProFAB est d’améliorer la sécurité alimentaire, la croissance économique, la

résilience et la réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest à travers un marché commun intégré.

Les objectifs spécifiques sont:

Formuler et mettre en œuvre des politiques régionales efficaces et des stratégies visant à aborder

les principaux obstacles aux échanges agricoles régionaux;

Élargir l’accès aux informations sur les données et exigences réglementaires sur les échanges

transfrontaliers;

Renforcer selon les résultats les plates-formes de plaidoyer commercial.

ProFAB accroît la sécurité alimentaire et la croissance économique en augmentant le volume et la

valeur du commerce agricole intra-régional. Le programme prend en charge une variété d’activités

qui contribuent à un marché commun plus intégré en Afrique de l’Ouest. La Communauté

économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire de

l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) abritent l’Observatoire ProFAB et incorporent les résultats ProFAB

dans leurs efforts de politique régionale.

Les partenaires africains clés du programme sont la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS. Les

partenaires d’exécution sont le CILSS qui dirige la mise en œuvre avec: Hub Rural, Borderless

Alliance, Environmental Development Action in the Third World - African Center for Trade,

Integration and Development (ENDA-CACID).

Le programme régional d’appui à la régulation du commerce informel en Afrique de l’ouest

Le Programme Régional d’appui à la régulation du commerce informel en Afrique de l’Ouest de la

CEDEAO, en phase de démarrage, a pour objectif de « contribuer à l’accroissement des échanges

intra-régionaux dans le cadre de la construction du marché commun et de la réduction de la pauvreté

dans l’espace CEDEAO ». Il est structuré autour de quatre résultats: (i) des informations fiables et

actualisées sur le commerce informel sont disponibles, (ii) les capacités institutionnelles des parties

prenantes du commerce informel et leur implication dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi

des politiques relatives au développement du commerce intra-régional sont renforcées, (iii) des

réformes indispensables à l’élimination des obstacles au développement du commerce formel sont

engagées, (iv) des mesures incitatives sont mises en place pour faciliter la migration des acteurs du

secteur informel vers le secteur formel.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

5 Autres approches et meilleures pratiques de promotion du commerce

transfrontalier de produits agricoles

L’examen des approches et meilleures pratiques de promotion du commerce transfrontalier de

produits agricoles et alimentaires n’intègre pas les expériences en amont du commerce à savoir la

production et la transformation pour accroître et/ou valoriser l’offre. Les expériences recensées ici

portent sur la promotion du commerce transfrontalier en général et les initiatives spécifiques de

promotion des échanges transfrontaliers de produits agricoles, en somme, la facilitation du commerce

entre les pays.

En effet, de la revue littéraire, l’on peut définir la facilitation des échanges et du transport comme

étant la réduction des coûts de transaction et des délais par la simplification des procédures et des

flux de documents en matière de commerce transfrontalier, l'harmonisation des procédures de

passage des frontières, la modernisation des administrations de douanes et des systèmes de transport,

la promotion de la qualité et des normes de sécurité, et l’amélioration de la logistique des échanges.

Ce chapitre présente d’autres expériences de facilitation du commerce transfrontalier et du transport

hors de l’espace CILSS/CEDEAO pouvant être capitalisées dans le cadre de la promotion des

échanges commerciaux de produits agricoles entre pays du CILSS/CEDEAO.

La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), le Common Market for Eastern and Southern Africa

(COMESA), et la Southern Africa Development Cooperation (SADC) ont pris une part très active

dans l’adoption de programmes visant à simplifier et à harmoniser les procédures commerciales

nécessaires à la circulation des biens dans leur sous-région18. Ces procédures sont constamment

élargies pour inclure les obstacles techniques au commerce, la politique de concurrence, les marchés

publics et la transparence en général.

Initiatives majeures au niveau de la SADC

Les initiatives entreprises par la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) en

matière de facilitation du commerce visent à faire de cette communauté, la région de choix pour les

investissements en Afrique. Les activités relatives à la facilitation du commerce concernent les

questions matérielles et organisationnelles qui intègrent notamment: (i) la simplification et

l’harmonisation des procédures de dédouanement excessivement complexes, (ii) la liberté de transit

dans les États membres, (iii) la réduction ou l’élimination d’un certain nombre de barrières non

tarifaires, (iv) le renforcement des capacités, (v) et l’utilisation des technologies de l’information en

tant que ressource stratégique.

Dans cette optique, la SADC a harmonisé les formulaires de déclaration en douane de ses États

membres pour en faire un document administratif douanier unique. Elle dispose également d’un

système de gestion de transit régional qui est fondé sur la déclaration unique en douane et fonctionne

grâce à l’acquit à caution de transit uniforme.

Elle met également au point un système électronique de suivi et d’élimination des barrières non

tarifaires, ainsi qu’un système douanier de connectivité et d’échange de données informatisé. Afin

de réduire le temps d’attente à la frontière, la SADC a entrepris des initiatives visant à l’établissement

de postes frontière intégrés d’inspection commune à l’échelon régional.

Cependant, en dépit des progrès considérables en termes d’amélioration de l’environnement

commercial, il subsiste un certain nombre de problèmes relatifs: (i) à la lenteur de la mise en œuvre

des instruments/positions/protocoles convenus par les États membres, (ii) aux programmes parallèles

qui se chevauchent en raison de l’appartenance de certains États membres à d’autres communautés

économiques, et de la divergence entre les programmes nationaux et le programme régional, (iii) à

18 CEA/UA/BAfD, État de l’intégration régionale en Afrique V (ARIA V): Vers une zone de libre-échange

continentale, CEA juin 2012

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l’existence de différents systèmes douaniers informatisés, (iv) à la résurgence des barrières non

tarifaires, (v) aux infrastructures frontalières insuffisantes en raison du trafic accru, (vi) et à la cherté

de l’infrastructure de connectivité informatisée [réseau grande distance (WAN)].

Les expériences de la SADC ont engendré des acquis pouvant faire l’objet d’analyses approfondies

pour capitalisation et adoption afin de soutenir le commerce transfrontalier au sein de l’espace

CILSS/CEDEAO. Ces acquis majeurs intègrent l’adoption:

d’un document douanier unique dans la région sur la base de l’harmonisation des différents

formulaires existants;

et d’un système douanier informatisé de connectivité et d’échange de données.

Quelques expériences utiles au sein du COMESA

En plus de la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires, le programme global de facilitation

du commerce du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) vise l’application

de nombreuses mesures pour simplifier le commerce et à abaisser les coûts encourus lors des

transactions commerciales. Dans cette optique, le COMESA a décidé les mesures ci-après:

Harmonisation des frais de transit routier. Au titre de ce système, introduit en 1991, les gros

camions de marchandises à plus de trois essieux paient des frais de transit routier de 10 dollars

pour 100 km tandis que les camions n’ayant pas plus de trois essieux paient des frais de 6 dollars

pour 100 km.

Adoption d’une licence de transport du COMESA et de plaques d’immatriculation de

transit exigées dans la plupart des pays membres depuis 1998 qui permettent aux véhicules de

transport de marchandises de circuler dans tous les États membres avec une licence unique;

Usage d’un document de déclaration de transit douanier routier depuis 1986;

Exploitation d’un système d’informations anticipées sur les marchandises (SIAM). Il s’agit d’un

outil de gestion logistique intégrée du transport pour le suivi du matériel de transport et des

marchandises sur les lignes ferroviaires, dans les ports (module Port Tracker), sur les routes

(module Road Tracker), etc. Le SIAM aide les entreprises et les opérateurs du transport à suivre

les mouvements du matériel de transport et des marchandises dans toute la zone COMESA, ce

qui permet de suivre efficacement les différents flux transfrontaliers et de produire également

des statistiques.

Application d’un régime de garantie du cautionnement douanier pour supprimer les coûts

administratifs et financiers évitables liés aux garanties du cautionnement douanier national pour

le trafic de transit;

Simplification et harmonisation des documents et procédures du commerce: le document de

déclaration en douane du COMESA est utilisé pour le dédouanement des exportations et des

importations, le transit et l’entreposage en remplacement de tous les formulaires nationaux de

déclaration utilisés par les États membres;

Mise en place de services d’information commerciale pour faciliter les échanges grâce aux bases

de données informatisées, aux annuaires professionnels, aux enquêtes sur le commerce et aux

bulletins d’information mensuels. Des progrès ont été réalisés pour ce qui est de développer leurs

capacités aux fins d’une mise en réseau à l’échelle régionale.

Ces mesures ont sensiblement impacté l’environnement commercial de l’espace COMESA et il est

recommandé de capitaliser l’application de certaines mesures pour promouvoir la croissance des flux

commerciaux transfrontaliers de produits agricoles. Il s’agit précisément de:

L’harmonisation des frais de transit, de l’adoption d’une licence de transport et de plaques

d’immatriculation de transit valides dans l’espace CEDEAO pour réduire les coûts de la

logistique et faciliter la circulation des produits agricoles entre pays.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La mise en place d’un système d’informations anticipées sur les marchandises (SIAM) pour

accroître l’efficacité de la lutte contre les barrières non tarifaires notamment les tracasseries

routières et réduire les coûts commerciaux. Toutefois, ces mesures ne pourront concerner que les

affrètements pouvant mobiliser des camions et par conséquent difficilement profitables au

commerce frontalier de petits volumes de produits agricoles.

L’usage du même document de déclaration pour le dédouanement des exportations et des

importations, le transit et l’entreposage constituera une étape importante dans le processus de

facilitation des échanges transfrontaliers de produits agricoles.

La promotion de services d’information commerciale pour faciliter les échanges grâce aux bases

de données informatisées, aux annuaires professionnels, aux enquêtes sur le commerce et aux

bulletins d’information mensuels constitue une expérience devant inspirer le renforcement des

systèmes d’information sur le marché existants à l’échelle nationale et régionale.

Une démarche spécifique dans la région des Grands Lacs

Mis en œuvre en coopération avec le COMESA, le Projet de facilitation des échanges commerciaux

dans la région des Grands Lacs a pour objectif de remédier aux blocages logistiques et administratifs

aux postes frontières surchargés. Il cherche également à réduire la corruption et le harcèlement des

commerçants, surtout quand ce sont des femmes, doper les économies locales et régionales et réduire

la pauvreté.

A cet effet, le projet veut apporter des améliorations matérielles et logistiques au niveau des frontières

et des installations par le biais de réformes des politiques, de procédures, et d’opérations de

renforcement des capacités. Il est ainsi prévu de: (i) financer la construction d’abris pour les

commerçants qui font la queue aux frontières; (ii) installer des tourniquets automatiques pour

accélérer le franchissement de la frontière et réduire les contacts physiques (et partant le harcèlement

de la part des agents des postes frontaliers); (iii) former les douaniers au respect de l’égalité hommes-

femmes et d’imposer les fouilles de femmes par des personnes du même sexe.

L’essentiel des transactions commerciales aux frontières sont de petites envergures, effectuées par

des individus qui transportent leurs marchandises à pied. Il s’agit en général de produits issus de

l’agriculture. Ce sont le plus souvent des échanges « informels », c’est-à-dire légaux mais non

consignés dans les registres douaniers. Les solutions pour faciliter le quotidien de ces commerçants

ne sont pas forcément complexes: (i) s’assurer que ce soit des femmes qui fouillent les femmes; (ii)

fournir des récépissés officiels une fois les droits de douane acquittés; (iii) permettre aux

commerçants de porter plainte pour harcèlement ou corruption auprès d’un organisme fiable.

Le Projet aidera le COMESA à introduire des réglementations et des procédures de traitement des

petits commerçants frontaliers, avec notamment la mise en place d’un numéro vert pour porter

plainte, la simplification des contrôles d’immigration et sanitaires, et l’octroi d’une franchise de

droits pour certains produits définis. Ces améliorations, conjuguées à la modernisation des

installations aux frontières et des modifications aussi simples que de créer une voie réservée aux

piétons, bénéficieront certes aux commerçants mais aussi aux gouvernements nationaux qui

devraient enregistrer une augmentation de leurs recettes.

La collecte des données sur le délai moyen nécessaire pour que les marchandises franchissent la

frontière ainsi que sur la valeur et le volume de biens circulant d’un pays à l’autre, l’incidence du

harcèlement sur les commerçants, surtout les femmes, et l’opinion des commerçants quant à la qualité

des prestations des services frontaliers permettra de mesurer la réussite du projet.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Enseignements à tirer du Projet de facilitation des échanges commerciaux dans la région des

Grands Lacs.

Ce projet, même avant résultats, peut inspirer par sa démarche des actions en faveur du commerce

transfrontalier de produits agricoles impliquant particulièrement des petits opérateurs notamment du

commerce transfrontalier informel. En effet, les actions d’amélioration des conditions de passage des

petits opérateurs aux frontières (construction d’abris, mise en place de tourniquets automatiques,

obligation de fouilles des opératrices par des agents de contrôle féminins) et d’instauration de la

possibilité de porter plainte par le canal d’un numéro vert auprès d’un organisme fiable en cas de

tracasseries contribueront à améliorer l’environnement commercial. En outre, la nature des données

à collecter pour apprécier la réussite du projet indique la nécessité de renforcer les dispositifs de suivi

des flux transfrontaliers de produits agricoles par l’intégration d’autres types d’informations à

collecter comme l’incidence des tracasseries sur les commerçants (es) et leur appréciation de la

qualité des prestations des services aux frontières.

La simplification du régime commercial

Le régime commercial simplifié de la CAE (RCS)

En reconnaissance de la contribution des petits commerçants au commerce intra-communautaire qui

vendent essentiellement des produits agricoles, la CAE a développé un régime commercial simplifié

pour aider cette catégorie à prendre une part plus active dans l'Union douanière et le Marché commun.

Ce régime repose sur deux documents fondamentaux intitulés le formulaire simplifié de déclaration

douanière et le certificat d'origine simplifié.

Mais, l’on note qu’en dépit de la contribution du RCS à la promotion du commerce transfrontalier

entre les petits commerçants et les communautés frontalières, les niveaux de sensibilisation à

l'existence de cette possibilité demeurent bas et les frais et coûts associés à ce régime dissuadent les

utilisateurs potentiels. La CAE a également constaté que la culture de la contrebande est toujours

endémique dans les zones frontalières et que l'absence de procédures standards au niveau national et

régional concernant le traitement des transactions relevant du RCS décourage les commerçants, qui

se refusent à l'utiliser.

Régime simplifié de commerce du COMESA (RECOS)

Le Régime simplifié de commerce (RECOS) a été établi pour faciliter le commerce transfrontalier.

Le régime permet aux petits commerçants transfrontaliers d’importer ou d’exporter sans payer les

droits de douane des marchandises (figurant sur la liste commune des marchandises éligibles, et en

remplissant un certificat d’origine simplifié) d’une valeur égale ou inférieure à 500 USD par lot.

Mais le RECOS n’est pas appliqué de manière généralisée, et n’est pas non plus considéré comme

très bénéfique par ceux qui l’ont appliqué aux frontières de la Zambie et du Zimbabwe, et aux

frontières de la Zambie et du Malawi. Ce processus a de nombreux prérequis bureaucratiques,

lesquels peuvent échapper au commerçant transfrontalier moyen. En effet, pour de nombreux

commerçants transfrontaliers de produits alimentaires de base, la fourniture d’un certificat d’origine

(même simplifié) est inutile, coûteux et est une perte de temps. Il apparaît donc nécessaire d’adopter

une approche coopérative afin de simplifier les procédures commerciales et de mettre en place un

processus plus inclusif prenant en considération les perspectives et les impacts potentiels sur les petits

commerçants transfrontaliers. Par exemple, les procédures doivent considérer le fait que la majorité

des femmes commerçantes ont un niveau d’éducation relativement limité.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Appréciation des résultats des régimes commerciaux simplifiés et capitalisation.

Les résultats de l’application des régimes commerciaux simplifiés sont mitigés en grande partie à

cause du certificat d’origine devant accompagner tout produit d’une part et de l’autre, des procédures

bureaucratiques et des coûts à supporter. Néanmoins, il importe d’implémenter un régime

commercial simplifié dans l’espace CEDEAO qui autorise déjà le commerce transfrontalier des

produits agricoles de base entre pays membres sans certificat d’origine ni droits de douane. Le régime

commercial simplifié pourrait avoir de l’intérêt pour les produits agricoles semi-transformés et

transformés sous plusieurs conditions: le régime simplifié devra engendrer des coûts commerciaux

réduits pour les catégories d’opérateurs bénéficiaires et les transactions devraient pouvoir se faire

sans certificat d’origine pour des catégories de produits, de volumes et valeurs à déterminer.

Accords bilatéraux pour faciliter les échanges commerciaux

Négociations entre le Rwanda et d’autres membres de la CAE

Les négociations bilatérales de mesures de facilitation commerciale entre le Rwanda et d’autres pays

de la CAE en vue d’abaisser les obstacles non tarifaires ont abouti par exemple à la signature en 2012

d’un mémorandum19 avec la République-Unie de Tanzanie renfermant divers engagements dont: (i)

construire rapidement un poste frontière unique à l’un des points de passage entre les deux pays, (ii)

assurer l’interface des systèmes informatiques utilisés par les services des douanes des deux pays,

(iii) envisager d’adopter et d’accepter un cautionnement douanier commun aux deux pays, (iv)

faciliter le dédouanement rapide des marchandises en ouvrant tous les postes frontière vingt-quatre

heures sur vingt-quatre, (v) accélérer la mise en place du système électronique de localisation des

marchandises (vi) réduire les temps d’attente en mettant en place un nombre optimal de ponts

bascules, de barrages routiers et de postes de contrôle, (vii) diffuser largement une information sur

les possibilités d’escorte policière après dix-huit heures pour les convois de dix camions ou plus entre

Isaka et Rusumo (viii) délivrer gratuitement des certificats d’origine simplifiés pour les marchandises

originaires de la CAE, (ix) et échanger des listes de produits sensibles.

Le Rwanda et l’Ouganda sont déjà parvenus à instaurer un dédouanement rapide par l'établissement

de contrôles douaniers conjoints et d'une inspection douanière unique (à savoir, les procédures

douanières ne sont effectuées que d'un côté de la frontière mais dans le respect des lois des deux pays

– One stop border point) au poste frontière de Katuna. Cette solution qui va au-delà des postes

juxtaposés de contrôle et autres guichets uniques nationaux, permet de résoudre de manière

significative le problème de la duplication des contrôles à la frontière, de réduire les retards

imprévisibles et de comprimer le coût global du commerce.

Accords de reconnaissance du commerce informel transfrontalier

Les accords bilatéraux voire régionaux peuvent consacrer une bonne pratique de reconnaissance du

commerce informel transfrontalier. En effet, enregistré officiellement, il est parfois déterminé sur un

plan bilatéral ou unilatéral par des pays voisins ou au titre d’accords sous-régionaux multilatéraux.

Par exemple, le commerce informel transfrontalier entre le Soudan et l’Éthiopie est déterminé par

des accords bilatéraux, tandis que l’Éthiopie a pris des décisions unilatérales de libéraliser le

commerce informel transfrontalier avec Djibouti, le Kenya et la Somalie. Mais plusieurs critères ont

déterminé les décisions et accords:

19 Communiqué commun de la réunion bilatérale entre le Ministère du commerce et de l’industrie du Rwanda et le Ministère

de l’industrie et du commerce de la République-Unie de Tanzanie, Kigali, 17 octobre 2012, consultable à l’adresse:

http://www.minicom.gov.rw/IMG/pdf/JOINT_COMMUNIQUE.pdf.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Les biens ne sont pas faciles à obtenir sur les marchés centraux nationaux ou de sources

intérieures, mais réunissent des qualités et répondent à des normes acceptables et ils peuvent

facilement et à peu de frais s’obtenir régulièrement et en temps opportun à la frontière. Ces biens

sont énumérés dans les accords et les publications officielles;

L’échange de ces biens n’est autorisé que dans un rayon donné des pôles commerciaux

frontaliers, en fonction de la densité de population et de certaines conditions;

Il y a une limite au capital ou à la valeur monétaire concernant les biens à échanger uniquement

dans le rayon ou la distance définie des pôles commerciaux frontaliers. La valeur maximale des

biens échangés par franchissement est fixée de même que la fréquence des franchissements.

L’Ouganda aussi a pris une décision unilatérale concernant la libéralisation du commerce informel

transfrontalier de biens dont la valeur ne dépasse pas 1.000 dollars US. Certaines organisations sous-

régionales (notamment COMESA) ont aussi défini certains biens qui devraient être échangés sans

faire l’objet de déclaration le long des frontières, et même des biens vendus hors taxe. C’est ainsi que

le maïs peut être librement échangé le long des frontières en Afrique australe et en Afrique de l’Est.

Principaux résultats et acquis à capitaliser des expériences d’accords de reconnaissance du

commerce informel transfrontalier

Les accords bilatéraux voire une décision unilatérale ont contribué à améliorer l’environnement

commercial et accroître les volumes des échanges commerciaux entre pays dont particulièrement

celui du commerce informel transfrontalier. Dans le cadre de l’espace CILSS/CEDEAO,

l’établissement d’accords bilatéraux apparaît comme l’alternative la plus à portée pour améliorer

l’environnement entre pays membres de la CEDEAO et les deux autres membres du CILSS

(Mauritanie et Tchad) qui n’en font pas partie. Toutefois, elles ne pourront être réalisées qu’à moyen

voire long terme.

Amélioration d’infrastructures commerciales frontalières

Les zones frontalières ont souvent un réseau routier dense conduisant aux marchés périodiques. Cela

atteste la vitalité des échanges et l’intégration au niveau local. Mais, ces marchés sont fréquemment

confrontés à l’épineux problème de manque de capacité de stockage du genre entrepôts homologués

respectant des normes de stockage et de conservation. En plus, de nos jours, il est primordial de

disposer d’une couverture appropriée par le Système mondial de communications mobiles (GSM)

car le téléphone mobile communique efficacement les informations commerciales et constitue un

puissant outil de solidarité familiale, d’alerte rapide et de suivi stratégique.

Promotion d’un marché binational

Le FED20 a financé l'appui au développement du commerce transfrontalier entre Haïti et la

République Dominicaine à travers un projet devant faciliter les échanges commerciaux et le

commerce de proximité dans un cadre mieux organisé et réglementé et dans des conditions plus

dignes humainement, de promouvoir le développement local et de générer des revenus et emplois

autour de la frontière, et de renforcer les capacités des autorités locales pour la gestion du marché

binational. En effet, l’un des résultats majeurs escomptés est l’intégration à terme de deux marchés

frontaliers en un véritable complexe binational, avec une facilitation de l'application des règlements

douaniers et sanitaires et organisation des échanges commerciaux entre Haïti et la République

Dominicaine au niveau de la zone de transit international.

20 Programme de coopération binationale: appui aux infrastructures du corridor nord - FED/2011023-242

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Promotion de marchés régionaux à proximité des postes frontières

Le Projet de facilitation des échanges commerciaux dans la région des Grands Lacs prévoit entre

autres le développement de marchés régionaux à proximité des postes frontières pour permettre aux

petits commerçants, notamment ceux qui se déplacent à pied, d’écouler rapidement leurs

marchandises et d’effectuer plusieurs rotations par jour, ce qui aidera les plus pauvres à s’enrichir.

Pour certains, le commerce informel transfrontalier des petits commerçants devrait être stimulé

davantage comme l’illustrent les recommandations de International Alert (2010) concernant les

échanges de produits vivriers entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda) à savoir:

Création par les autorités des provinces voisines d’un marché frontalier permanent (sans taxes)

de produits vivriers pour les gagnes petits rwandais et congolais et l’organisation régulière de

foires frontalières;

Renforcement du partenariat entre les deux villes voisines par un dialogue régulier entre les

autorités locales pour l’établissement de stratégies et d’accords qui faciliteraient les transactions

transfrontalières dont le petit commerce des produits vivriers;

Harmonisation des taxes (pour les produits qui ne sont pas inclus dans le RECOS) entre le

Rwanda et la RDC et ouverture par les autorités congolaises d’un guichet unique à la frontière

de Goma en mettant sur pied des mesures d’accompagnement nécessaires (recyclage du

personnel, informatisation, etc.);

La promotion de marchés binationaux ou de marchés régionaux à proximité des postes frontières est

une stratégie pertinente à capitaliser car à travers les facilités offertes, ces infrastructures soutiendront

une croissance significative des échanges transfrontaliers de produits agricoles. Et ce sont les acteurs

du commerce informel transfrontalier qui pourraient le plus en bénéficier. Par ailleurs, en raison de

leur non appartenance à la CEDEAO, c’est une démarche particulièrement recommandée pour la

Mauritanie et le Tchad par rapport à leurs voisins du CILSS membres de cette communauté

économique régionale. Ces infrastructures peuvent être envisagées dans le cadre d’accords bilatéraux

de facilitation des échanges. Toutefois, leur réalisation n’interviendra qu’en moyen voire long terme.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

6 Analyse strategique pour ameliorer l’environnement du commerce au

profit des échangestransfrontaliers de produits agricoles

L’environnement commercial de la zone CILSS/CEDEAO relatif au commerce transfrontalier de

produits agricoles et alimentaires apparaît fortement déterminé par les politiques commerciales et

sectorielles nationales, les politiques communautaires, les cadres légaux et réglementaires, l’offre et

la demande des produits, les infrastructures et services liés au commerce ainsi que les pratiques des

différents intervenants. Les analyses des chapitres précédents permettent d’identifier clairement des

actions prioritaires à entreprendre dans le court terme pour améliorer cet environnement commercial.

Les interventions en amont (amélioration de la production, accroissement et valorisation de l’offre

notamment) s’inscrivent au-delà du court terme de sorte que les actions prioritaires recensées visent

les politiques, la réglementation, les pratiques des différents intervenants, les services liés au

commerce voire certains types d’infrastructures.

Application et respect des accords régionaux

Globalement, les pays ont de la peine à appliquer parfaitement les accords communautaires

concernant particulièrement le libre-échange, les règles et certificat d’origine y relatifs. Si les

gouvernements des pays de la Zone CILSS/CEDEAO dont particulièrement ceux de la CEDEAO

veulent stimuler les échanges transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires pour contribuer à

la croissance économique, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, il leur faudra fournir

des efforts conséquents pour régler le problème de la non-application des accords régionaux d’un

côté et de l’autre, encourager des accords bilatéraux de facilitation des échanges notamment entre

pays de la CEDEAO et les deux autres pays non membres que sont la Mauritanie et le Tchad.

Pour l’application et le respect des accords commerciaux, il importe que les gouvernements

établissent un contrôle régulier à l’aide d’un outil de suivi indiquant dans quelles mesures et quels

délais les pays adoptent les règles communautaires ainsi que les cas de non-respect. Si à ce jour,

l’accent est mis sur l’identification et la publication des mesures non tarifaires, il est important que

les pays accordent une véritable attention aux efforts réels de réduction en combinant

l’enregistrement des différents types de mesures non tarifaires (MNT) à des échéanciers précis pour

le retrait ou la réforme des MNT visées sous peine d'éventuelles sanctions définies pour non-respect.

Cependant, compte tenu du contexte et des enjeux, des actions de plaidoyer seront sans doute

nécessaires pour inciter les différents gouvernements à adopter cette alternative pertinente de

traitement du non-respect des accords régionaux.

Coordonner les politiques commerciales et sectorielles

L’examen des différentes prohibitions et restrictions diverses, de la protection des produits locaux,

des mesures de lutte contre les effets des importations subventionnées à l’origine ou encore l’absence

d’une vision de spécialisation spatiale et de complémentarité témoignent largement des divergences

entre politiques nationales et des contradictions entre réglementations nationales et communautaires.

Cela indique que la coordination des politiques commerciales et sectorielles nationales est impérative

pour stimuler l’expansion des flux commerciaux transfrontaliers de produits agricoles et

alimentaires. Cette coordination est envisageable à l’échelle régionale pour les pays membres de la

CEDEAO tandis qu’elle nécessitera des accords bilatéraux entre gouvernements de pays de la

CEDEAO et ceux de la Mauritanie et du Tchad voire des arrangements intercommunautaires entre

la CEDEAO, la CEEAC et/ou l’UMA.

La coordination des politiques commerciales et sectorielles des pays sur une échelle plus élevée

implique l’harmonisation de divers instruments sur la base de données diverses, des résultats d’études

et d’analyses comparatives d’impact, et la suppression de certaines barrières pour une cohérence des

interventions en vue de parvenir à une croissance des flux commerciaux transfrontaliers de produits

agricoles et alimentaires. Outre ces aspects, la coordination devrait engendrer des politiques

spécifiques notamment celle relative au petit commerce transfrontalier de produits agricoles.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

A l’échelle de la CEDEAO, le processus de coordination peut déboucher sur une politique

commerciale régionale cohérente et appropriée pour l’expansion du commerce intra-communautaire.

Au total, il sera indispensable d’informer, sensibiliser, communiquer et échanger de façon

participative à différents niveaux impliquant les plus hautes autorités, les administrations centrales

et locales frontalières, les structures représentatives des acteurs du secteur privé, les instances de

coopération existantes, etc.

Accroître l’efficacité de l’administration douanière

Lourdeur des procédures, conditions de travail, inspection non basée sur la gestion de profils de

risque, horaires restreints de travail, faiblesse du nombre de bureaux frontaliers, connaissance et

compréhension insuffisantes des instruments et mesures de facilitation du commerce ainsi que des

règlements communautaires sont, entre autres, les facteurs à l’origine de l’efficacité limitée des

services de douanes dans les échanges transfrontaliers de produits agricoles au sein de l’espace

CILSS/CEDEAO.

En effet, l’estimation des indicateurs sur la facilitation des échanges (IFE) construits par l’OCDE

face aux obstacles particuliers créés par les procédures applicables au commerce et au passage des

frontières dans un pays donné montre que les domaines qui semblent influer le plus sur les volumes

et les coûts du commerce, aussi bien à l'importation qu’à l'exportation, sont la disponibilité des

renseignements relatifs au commerce, la simplification et l'harmonisation des documents, la

rationalisation des procédures et l'utilisation de processus automatisés.

En conséquence, pour améliorer les performances de l’administration douanière en matière de

promotion des échanges transfrontaliers de produits agricoles et alimentaires dans l’espace

CILSS/CEDEAO, il est fortement recommandé de:

Moderniser et multiplier les postes frontaliers notamment juxtaposés mais en envisageant

dans le moyen et long terme l’expérience du système de postes uniques de contrôle aux

frontières (one-stop border point) avec allongement de la durée de l’ouverture des frontières

à 24 heures et 7 jours sur sept si nécessaire;

Améliorer les conditions de passage des petits opérateurs aux frontières (construction

d’abris, mise en place de tourniquets automatiques, obligation de fouille des opératrices par

des agents de contrôle féminins);

Consentir davantage d’efforts en vue d’accélérer la simplification et la standardisation des

procédures douanières et d’harmoniser les documents, règles et informations obligatoires.

En particulier, atteindre l’usage d’un document douanier unique de déclaration pour le

dédouanement des exportations et des importations, le transit et l’entreposage;

Entreprendre une réforme des administrations douanières pour davantage de

professionnalisme et une intégrité de haut niveau conduisant à plus de transparence dans les

procédures et de disponibilité de service public;

Combattre véritablement la corruption et les tracasseries aux contrôles douaniers (par

exemple donner la possibilité de porter plainte par le canal d’un numéro vert auprès d’un

organisme fiable en cas de tracasseries);

Encourager la coopération et la coordination transfrontalière par le biais de contacts réguliers

entre autorités douanières bilatérales afin d’établir des liens forts entre institutions faisant le

même travail avec des perspectives différentes.

Eliminer les autres inefficiences le long des routes commerciales

L’élimination des multiples barrières et postes de contrôle le long des corridors menant aux ports et

des autres routes transnationales avec des paiements non officiels, du harcèlement et de la corruption,

l’harmonisation des exigences relatives à l’inspection sont indispensables pour faciliter et simplifier

les échanges commerciaux transfrontaliers de produits agricoles. Certes, différentes initiatives ont

contribué à la réduction des obstacles et des coûts mais il est indispensable que les parties prenantes

amplifient les efforts par le biais de discussions et analyses des barrières et leurs impacts afin

d’élaborer des stratégies pertinentes de suppression. A l’image de la coordination des politiques, la

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

mise en œuvre des stratégies impliquera les gouvernements à travers des accords bilatéraux mais

également la CEDEAO qui devrait promouvoir à l’échelle communautaire un mécanisme équitable

combinant sensibilisation, éducation et formation avec des sanctions applicables aux fonctionnaires

agissant de manière répréhensible.

Promouvoir la transparence et la prévisibilité des règles

Améliorer la transparence et la prévisibilité des règles est primordial pour éviter la démotivation des

acteurs du commerce transfrontalier de produits agricoles. A cet effet, en plus de la promotion de

l’harmonisation des règles et leur stabilité, il est indispensable d’informer et de sensibiliser les parties

prenantes notamment les agents publics en charge des différentes opérations au niveau des postes

frontaliers et des autres barrages officiels d’une part et de l’autre, les parties prenantes du secteur

privé notamment les commerçants, les chauffeurs, les transitaires, etc. Globalement, il faudra diffuser

régulièrement les textes communautaires et les règles intérieures ayant trait au commerce.

Traiter les autres mnt et obstacles techniques au commerce

Afin d’éviter que les opérations de vérification des normes, de la qualité, des certificats d’origine et

autres certificats vétérinaires ne soient de véritables barrières non tarifaires, il est nécessaire

d’envisager des alternatives de court, moyen et long termes.

Dans le court terme, il faut améliorer la connaissance des parties prenantes sur les acquis au niveau

de la zone notamment la reconnaissance mutuelle des certificats vétérinaires ou encore les produits

agricoles non soumis à la présentation d’un certificat d’origine au sein de la CEDEAO d’un côté et

de l’autre, encourager des accords bilatéraux entre les membres de la CEDEAO, la Mauritanie et le

Tchad.

Dans le court et moyen terme, il est recommandé d’entreprendre une harmonisation et modernisation

des contrôles de qualité devant aboutir à terme à une reconnaissance mutuelle des certificats qui

constituera un gain de temps significatif.

Les normes représentent un élément décisif d'accès au marché surtout pour des produits destinés à la

consommation humaine, c’est sur le long terme que des actions visant leur harmonisation à l’échelle

de divers pays ainsi que des systèmes d’assurance qualité communs et reconnus au niveau régional

sont envisageables.

Améliorer les infrastructures et autres services liés au commerce

Pour améliorer les infrastructures et services liés au commerce transfrontalier de produits agricoles

dans le court voire moyen terme, il est recommandé d’envisager les actions ci-après:

Inciter à renforcer les services de communication (GSM, Internet)

Un diagnostic de la situation des marchés identifiés permettra de documenter un plaidoyer auprès

des autorités nationales en faveur du renforcement des services de communication car en plus des

routes, d’autres formes d’infrastructures de services dont les télécommunications et la logistique

influencent également le commerce intra-régional21. A ce titre, un obstacle au commerce intra-

africain est l’inadéquation de son infrastructure des communications car les progrès technologiques

conduisent à une nouvelle interprétation du proverbe « le temps, c’est de l’argent », qui modifie les

habitudes commerciales.

Exhorter les gouvernements à réformer pour augmenter les performances de la chaîne logistique

et réduire les coûts

Concernant la logistique, des études de la Banque mondiale ont montré que les corridors régionaux

où la concurrence des services de transport routier est limitée, comme c’est le cas en Afrique de

l'Ouest, sont caractérisés par des prix plus élevés que ceux dans lesquels il y a plus de concurrence,

comme en Afrique australe (Teravaninthorn et Raballand 2009)22. Il est donc important d'investir

21 Njinkeu et al (2008) cités in CNUCED, Rapport sur le développement économique en Afrique, 2009 22 Cité in République du Burundi, Cadre Intégré Renforcé (CIR), Mise-à-jour de l’Etude Diagnostique sur l’Intégration du Commerce (EDIC), vol1 Rapport principal, juin 2012

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

dans la réforme réglementaire du secteur des services logistiques, y compris le camionnage,

l'entreposage, le dédouanement et le transit de fret, afin de garantir la concurrence et la fourniture de

services de manière efficace le long des corridors commerciaux et une baisse des coûts commerciaux.

En outre, l’harmonisation des frais de transit, l’adoption d’une licence de transport et de plaques

d’immatriculation de transit valides à l’image de l’expérience du COMESA contribuerait à réduire

les coûts de la logistique et faciliter la circulation des produits agricoles entre pays.

Promouvoir des marchés frontaliers appropriés

Par rapport aux échanges transfrontaliers de proximité, plusieurs marchés frontaliers périodiques sont

organisés dans des boutiques, magasins et hangars précaires et manquent souvent de services de base

(infrastructures sanitaires et médicales, communication, sécurité, etc.). En plus s’agissant du bétail,

il manque souvent des terrains d’accueil.

Pour stimuler les échanges transfrontaliers, il est important que les pays fournissent des efforts de

longue durée visant l’amélioration des infrastructures et services liés au commerce au niveau des

marchés frontaliers voire le développement de marchés frontaliers binationaux susceptibles d’abriter

selon les fréquences certains services chargés des opérations aux frontières afin de faciliter les

échanges de produits agricoles entre pays.

Soutenir des dispositifs d’information et de veille commerciale sur les marchés nationaux, de

proximité voire régional

Le manque d’informations commerciales opérationnelles sur la plupart des produits agricoles dans

la zone constitue une entrave majeure au développement des transactions transfrontalières comme

indiqué précédemment. L’avènement de dispositifs d’information et de veille commerciale peut être

envisagé à travers l’appui à la restructuration de dispositifs publics (SIM nationaux) et privés

(dispositifs d’organisations professionnelles des acteurs, d’ONG, etc.) existants ainsi que la

promotion du réseautage régional par produit ou groupe de produits pour assurer le partage de

l’information commerciale et des autres données de marché dans la zone. Le renforcement de ces

dispositifs pourrait s’inspirer de l’expérience de la promotion de services d’information

commerciale du COMESA à partir des bases de données informatisées, des annuaires professionnels,

des enquêtes sur le commerce et des bulletins d’information mensuels.

Renforcer les capacités des intervenants

Le renforcement des capacités des intervenants dans le commerce transfrontalier de produits

agricoles dans l’espace CILSS/CEDEAO devra aller dans plusieurs directions et concerner

différentes catégories d’acteurs individuels et institutions.

Pour conforter des dispositifs d’information et de veille commerciale sur les marchés nationaux, de

proximité voire régional, il sera indispensable de renforcer les capacités des systèmes existants en

termes de formations et d’équipements.

Il est également indispensable de promouvoir l’organisation des acteurs des chaînes de valeur

agricoles transfrontalières notamment celle des petits opérateurs du commerce transfrontalier

informel qui sont moins bien informés sur les procédures douanières et administratives d’une part et

de l’autre, sur les mesures de facilitation du commerce transfrontalier adoptées à l’échelle des

communautés économiques. Cette promotion inclura des actions d’information, de sensibilisation,

de formation, et d’assistance à la mise en place et au fonctionnement des organisations. En particulier,

ce renforcement des capacités devra privilégier les organisations d’actrices du petit commerce

transfrontalier afin qu’elles soient capables de représenter leurs membres et leur fournir un appui-

conseil voire une formation sur les opérations aux frontières.

Pour pallier la méconnaissance et la compréhension insuffisante des procédures douanières, des

instruments et mesures de facilitation du commerce, il est primordial d’informer et former les

intervenants sur les différents instruments (règles, réglementations, accords, etc.) nationaux,

bilatéraux, régionaux et internationaux relatifs au commerce transfrontalier de produits agricoles et

leur mode d’application. Ce renforcement des capacités s’opèrera par le biais:

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

de campagnes d’information et de sensibilisation des parties prenantes du secteur privé au

commerce transfrontalier de produits agricoles et alimentaires (commerçants, transformateurs,

chauffeurs, transitaires, chargeurs, etc.);

d’opérations de mise à niveau pour améliorer les compétences des agents publics des services

frontaliers (police, douanes, santé, qualité, etc.);

de rencontres d’échange et de capitalisation des institutions de représentation et d’appui au

secteur privé pour une dissémination permanente des changements dans les règles et procédures

relatives au commerce transfrontalier de produits agricoles.

Par ailleurs, il est nécessaire d’appuyer davantage la fourniture de services d’appui au commerce qui

servent à renforcer des groupements professionnels, les chambres de commerce et autres entités

commerciales, consultatives et de promotion des échanges.

Adapter es procédures et dispositifs institutionnels au commerce informel transfrontalier de

produits alimentaires

Encourager un régime commercial simplifié en capitalisant sur les expériences de la CAE et du

COMESA pour stimuler le petit commerce transfrontalier de produits agricoles semi-transformés et

transformés au sein de la CEDEAO et plus largement à l’échelle de la zone CILSS/CEDEAO grâce

à la conclusion d’accords bilatéraux entre membres de la CEDEAO, la Mauritanie et le Tchad.

En plus de la capitalisation, l’élaboration du régime commercial simplifié reposera sur l’analyse des

résultats du suivi des activités et expériences des petits commerçants aux postes frontaliers et autres

barrages routiers pour en tirer des enseignements (notamment concernant les catégories de produits,

des volumes et valeurs des transactions commerciales).

Les outils d’échanges électroniques notamment les différents types de plateformes électroniques

n’étant pas adaptés pour le commerce informel transfrontalier dont le petit commerce de proximité

de produits alimentaires, l’administration douanière devra s’adapter en simplifiant les procédures et

formalités sur la base d’un régime commercial simplifié. Pour les autres agences publiques

intervenant dans les opérations aux frontières, il y a lieu d’engager des réflexions pour une

simplification des procédures et formalités liées au commerce transfrontalier de proximité.

En plus des principaux corridors reliant les pays enclavés aux ports et grandes villes côtières, il est

utile d’évaluer la faisabilité de centres d’information aux frontières (CIF) concernant certaines routes

transnationales entre pays sans littoral voire avec certaines localités de pays côtiers qui enregistrent

des flux d’échanges importants de produits agricoles.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

7 Conclusions et implications

L’une des principales conclusions des analyses est la faiblesse des échanges commerciaux

transfrontaliers officiels de produits agricoles et alimentaires avec une large domination d’un nombre

restreint de produits. En dépit des conditions économiques, cette faiblesse des flux d’échange est

largement imputable à des contraintes et obstacles relevant davantage de barrières non tarifaires, de la

non-application des accords, de la faiblesse de capacité de certaines catégories d’acteurs et institutions

impliquées dans le commerce transfrontalier, et de pratiques anormales. Mais la non-prise en compte

des flux transfrontaliers informels est aussi l’une des raisons du volume officiel limité du commerce de

produits agricoles entre pays.

Malgré les progrès accomplis grâce à différents programmes, projets et autres initiatives en faveur du

commerce transfrontalier de produits agricoles dans l’espace CILSS/CEDEAO, l’objectif d’une

croissance notable du commerce de produits agricoles entre pays est loin d’être atteint.

Cependant, de nombreuses expériences et approches de facilitation du commerce transfrontalier sont à

capitaliser pour promouvoir le commerce transfrontalier de produits agricoles dans la région

CILSS/CEDEAO. En effet, le commerce transfrontalier de produits agricoles dans cet espace devrait

enregistrer une expansion notable sous les effets conjugués d’actions multiformes visant l’application

et le respect des accords, la coordination des politiques commerciales et sectorielles, l’accroissement de

l’efficacité de l’administration douanière, l’élimination des inefficiences le long des routes

commerciales, la promotion de la transparence et de la prévisibilité des règles, le traitement des autres

mesures non tarifaires et des obstacles techniques au commerce, l’amélioration des infrastructures et des

services liés au commerce, le renforcement des capacités des parties prenantes, et l’adaptation des

procédures et dispositifs institutionnels au commerce informel transfrontalier des produits agricoles.

Toutefois, les futures initiatives devront rechercher des synergies d’actions par la prise en compte de

projets et programmes en cours et la consolidation des interventions de certains acteurs. En particulier,

outre le ProFAB (Food Across Borders Program) en cours jusqu’en 2020, il y a lieu de tenir considérer

le Programme d’appui à l’intégration économique régionale et le Programme d’appui à la compétitivité

de l’Afrique de l’Ouest qui visent, entre autres, à promouvoir le commerce intra et inter-régional,

l’amélioration de l’environnement des affaires et le renforcement de la capacité de production de

l’Afrique de l’Ouest. Ces programmes ont été lancés respectivement par la CEDEAO et l’UEMOA avec

le soutien financier de l’Union Européenne (UE). Enfin, il y a également le Programme Régional d’appui

à la régulation du commerce informel en Afrique de l’Ouest de la CEDEAO qui est en phase de

démarrage.

Parallèlement, la promotion du commerce transfrontalier de produits agricoles dans l’espace

CILSS/CEDEAO implique de renforcer les rôles et interventions des acteurs spécifiques ci-après:

L’Observatoire Régional du Transport (ORT) qui résulte de la transformation de l’Observatoire des

Pratiques Anormales (OPA). L’ORT doit être renforcé pour couvrir les aspects spécifiques au

transport transfrontalier de produits agricoles. En outre, il est impérieux de promouvoir la synergie

d’actions en matière de lutte contre les tracasseries routières, les barrages de contrôles irréguliers

ainsi que les paiements indus. A cet effet, toute initiative de collecte d’information ou de donnée

(notamment les plaintes des acteurs) devra s’opérer en lien avec l’ORT. En particulier, E-Platform

(www.tradebarrierswa.org) de l’Alliance Borderless devra être une initiative en lien direct avec

l’ORT.

Le Programme Régional d’Appui Accès aux Marchés (PRA/Accès aux Marchés) du CILSS. Ce

programme devra bénéficier d’un appui conséquent pour élargir et approfondir le suivi des flux

transfrontaliers de produits agricoles à travers l’espace CILSS/CEDEAO par la couverture de

produits agricoles en zones sahélienne et côtière.

L’Alliance Borderless, plateforme régionale de plaidoyer en faveur de la facilitation du commerce

et des transports en Afrique de l’Ouest. Disposant d’un mandat de la CEDEAO comme principale

animatrice de l’Objectif 2 du Programme de veille stratégique sur la libre circulation des produits

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

agricoles au sein de la communauté, cette association doit bénéficier de soutien approprié pour

approfondir le plaidoyer en faveur du commerce transfrontalier de produits agricoles pour renforcer

la sécurité alimentaire. A cet effet, la mise en œuvre de plusieurs actions prioritaires d’amélioration

de l’environnement commercial nécessitera la facilitation des concertations et le développement de

plaidoyers notamment autour des thématiques relatives à: (i) l’application et le respect des accords,

(ii) la sécurité alimentaire et nutritionnelle en lien avec le commerce, (iii) la coordination des

politiques commerciales et sectorielles, (iv) la promotion de la transparence et la prévisibilité des

règles, (v) l’amélioration des infrastructures et services liés au commerce, (vi) l’adaptation des

procédures et dispositifs institutionnels au commerce informel transfrontalier, (vii) l’adoption et

l’application de sanctions (pénalités) aux entorses à la libre circulation des produits agricoles.

Enfin, au-delà du commerce transfrontalier de produits agricoles pour renforcer la sécurité alimentaire,

plusieurs actions sont à conduire directement par les communautés économiques (CEDEAO, UEMOA)

pour améliorer l’environnement commercial en vue de faciliter les échanges transfrontaliers. Elles

intègrent particulièrement: (i) l’application et le respect des accords régionaux, (ii) la coordination des

politiques commerciales et sectorielles, (iii) l’amélioration des infrastructures et services liés au

commerce, (iv) ainsi que l’adaptation des procédures et dispositifs institutionnels au commerce

transfrontalier informel de produits alimentaires.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

8 Annexe - Politiques commerciales agricoles des membres du CILSS

Pour l’essentiel, la revue des politiques commerciales agricoles des membres repose sur les rapports

d’examen de politiques commerciales à l’OMC dont la majorité a besoin d’être actualisée23.

Politique commerciale agricole du Bénin

Au Bénin, les produits agricoles ont représenté 80% des exportations du Bénin et contribué pour 35%

dans la formation du PIB. La politique agricole revêt une importance primordiale pour le Bénin qui

fait face au défi d'assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une population en expansion

rapide (3,3% par an). A la suite de l’adoption des politiques d’ajustement structurel durant la

décennie 80, l'État s'est largement désengagé des fonctions de production, de commercialisation, et

d'approvisionnement en intrants agricoles. Le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche

(MAEP) avait essentiellement une mission d'orientation, de contrôle réglementaire et technique, mais

manquait de moyens financiers. La productivité agricole est restée basse, ayant pâti de l'absence de

soutien et d'encadrement des producteurs, d'où la faiblesse de la production.

Cependant, durant cette période, d'importants investissements privés ont été réalisés dans la

production agricole, notamment d'exportation. En octobre 2007, la nouvelle loi promulguée sur le

régime foncier rural stipule notamment que l'acquisition d'une terre rurale dont la superficie est

supérieure à deux hectares doit être faite à des fins de mise en valeur agricole, halieutique, pastorale,

ou d'une manière générale d'un projet d'intérêt général.24 Cette loi stipule également que les

propriétaires de terres rurales et les collectivités territoriales ont l'obligation de les mettre en valeur.

En 2008, face à la crise alimentaire, le gouvernement prit des mesures pour enrayer le déclin de la

production vivrière, notamment en fournissant des semences et de l'engrais aux producteurs de maïs

et de riz à des prix subventionnés. Le gouvernement annonça en juillet 2009 son ambition de

mobiliser plus de 1.800 milliards de FCFA pour un plan stratégique de relance du secteur agricole

durant la période 2009-15, soit 285 milliards de FCFA (435 millions d'euros) par an. Environ un

quart du financement proviendrait de l'État, 35% des partenaires techniques et financiers, et le reste

du secteur privé. L'objectif annoncé est de faire du Bénin "une puissance agricole dynamique à

l'horizon 2015, compétitive, respectueuse de l'environnement, créatrice de richesse et répondant aux

besoins de développement économique et social de la population".25

La crise alimentaire a souligné le rôle de la petite agriculture et des organisations paysannes dans la

sécurité alimentaire. En effet, étant données les faibles ressources financières dont disposent la

plupart des petits paysans, l'accroissement de la production est largement conditionné par

l'encadrement qui leur est apporté, notamment: en matière de l'aménagement des terres, la fourniture

et le financement des intrants et des équipements, et de l'assurance des débouchés pour l'écoulement

de leur production.

L'Office National de Soutien des revenus agricoles (ONS)26 a pour mission d'œuvrer à la

sécurisation et à l'amélioration des revenus des producteurs. Cette structure étatique est née de l'ex-

Fonds de stabilisation et de soutien des prix des produits agricoles, dont la mission était de soutenir

et de garantir aux producteurs de coton un prix rémunérateur et incitatif. En 2006, pour permettre

aux autres filières agricoles de bénéficier des effets d'entraînement du coton, et pour favoriser la

diversification effective des productions agricoles d'exportation, il a été rajouté à la mission initiale

de l'ONS celle de la promotion de toutes les filières agricoles autres que le coton. L'ONS suit

23 Cette revue ne couvre pas encore le Liberia qui est membre récent de l’OMC et dont les informations sur la politique

commerciale agricole sont à rassembler auprès de sources disparâtres. 24 Loi 2007-03. Adresse consultée: http://faolex.fao.org/docs/pdf/ben80722.pdf. 25 APAnews.net, "Le Bénin veut mobiliser 1 809 milliards de francs CFA pour la relance de son secteur agricole de

2009 à 2015" du 18 juillet 2009 http://www.apanews.net. 26 Renseignements en ligne de l'ONS http://www.onsmaep.bj/index.php.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l'évolution des coûts de production agricole et fournit les éléments nécessaires à la fixation du prix

d'achat de coton graine en concertation avec l'interprofession.

En 2008 ont démarré les activités du Projet d'appui à la sécurisation des revenus des exploitants

agricoles (PASREA), projet sous la tutelle de l'ONS. Des avancées ont également eu lieu dans le

projet d'Assurance mutuelle agricole du Bénin (AMAB). Un autre projet soutenu par l'ONS est celui

du Fonds national de développement agricole (FNDA), qui devrait faciliter le financement du secteur,

et contribuer notamment à résoudre les problèmes tels que les coûts élevés des capitaux par rapport

à la rentabilité interne du secteur, l'éloignement des services financiers des bénéficiaires, les

formalités d'accès au crédit trop contraignantes, etc.

Afin d'assurer une sécurité alimentaire en minimisant les risques de pénuries de produits vivriers,

l'Office national d'appui à la sécurité alimentaire (ONASA), créé en 1992, gère des stocks de sécurité

de certains produits vivriers, tels que le maïs, l'igname et le manioc, mais pas le riz. L'achat de

produits par l'ONASA se fait par publication par radio d'un avis de collecte qui précise les conditions

de participation, les caractéristiques du produit, les lieux de livraison et le prix d'achat. En cas de

déficit grave et de rupture d'approvisionnement, l'ONASA écoule ses stocks sur les marchés des

régions souffrant de pénurie, à des prix subventionnés.

Depuis plusieurs années, certaines institutions à l’image du Projet Songhai et de l’Organisation

béninoise pour la promotion de l'agriculture biologique (OBEPAB) encouragent la production

agricole respectueuse des critères de production "biologique". La production biologique et le

commerce équitable constituent des opportunités pour augmenter les revenus paysans, du fait des

prix élevés que les consommateurs sont disposés à payer, tout en ayant également un effet positif sur

l'environnement, notamment la qualité et la fertilité des sols. Cependant, les superficies cultivées en

"bio" demeurent très limitées; par exemple dans le cas du coton, elles représenteraient moins de 0,2%

de la production totale.

Le principal instrument de la politique commerciale agricole reste le tarif extérieur commun (TEC)

de l'UEMOA, qui est appliqué sur une base NPF. Son taux moyen est de 14,6% pour les produits

agricoles, définition OMC mais les productions agro-alimentaires locales sont généralement

protégées de la concurrence des importations par le taux le plus élevé du TEC, soit 20%.

L'instauration d'une nouvelle bande tarifaire sur les importations NPF au taux de 35% est effective

avec l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO.

Les dispositions de l'UEMOA et de la CEDEAO garantissent en principe la libre circulation des

produits originaires, en franchise totale de droits et taxes de douane. À cet égard, les exportateurs

béninois se plaignent des prohibitions à l'importation qui empêchent la circulation d'une large gamme

de leurs produits alimentaires au sein de la CEDEAO. Au sein de l'UEMOA, le Bénin participe

pleinement aux programmes commerciaux de facilitation des transports et de transit routiers, ainsi

qu'aux projets de guichet unique, de postes de contrôle juxtaposés (à cheval sur la frontière de deux

États membres) et regroupant tous les services de police et des douanes; ces initiatives ont pour but

l'UEMOA et plus largement de la CEDEAO, y compris surtout les produits issus de l'agriculture, de

l'élevage, de la sylviculture et de la pêche.

Coton

En 2006, afin de relancer la filière coton, son cadre institutionnel a été transformé. Le Bénin avait

déjà en 1988 reformé la filière coton, notamment au moyen de la privatisation partielle de la

commercialisation du coton graine et de l'ouverture du marché de la distribution des intrants au

secteur privé. Cependant, après le transfert de la commercialisation du coton graine aux organisations

paysannes, ces dernières se sont multipliées au point de perdre complètement leur représentativité.

C'est dans ce contexte qu'a été créé le 18 mai 2006 par décrets un nouveau cadre institutionnel

regroupant les égreneurs, les importateurs et distributeurs d'intrants et les producteurs de la filière.

L'Association interprofessionnelle du coton (AIC), organisme de concertation entre les familles

professionnelles de la filière, élabore les accords interprofessionnels, en assure le suivi et organise la

négociation du prix du coton graine. Elle assure également la formation et l'encadrement des

producteurs, effectue des recherches sur le coton, assure la production et distribution de semences,

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

et effectue la collecte des statistiques cotonnières. Ses ressources proviennent du prélèvement

effectué sur le prix payé par l'égreneur aux réseaux de producteurs de coton graine.

L'État réglemente les conditions d'accès aux professions de fabricant, d'importateur et de distributeur

d'intrants chimiques, et arrête la liste des différents types d'intrants chimiques coton et les spécialités

commerciales phytosanitaires susceptibles d'être mises sur le marché. La Commission intrants coton

(CIC) détermine et négocie avec les importateurs et distributeurs les prix de cession des intrants, qui

sont ensuite homologués. Les intrants sont achetés à crédit par les producteurs, à un prix

généralement inférieur au prix d'importation. Les demandes de subvention des producteurs sont

présentées par l'AIC au Gouvernement qui les approuve en Conseil des ministres.

La déréglementation du secteur depuis la campagne 2003-04 s'est traduite par la levée formelle de

l'exclusivité d'achat de la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA) sur le coton

graine. L'outil industriel de cette dernière a été transféré à une nouvelle entité, la SODECO, et la

SONAPRA a comme fonction la promotion des filières agricoles. Cette réforme a débouché sur

l’existence d’une vingtaine d'usines privées. Les prix du coton graine sont négociés entre les

producteurs et les égreneurs, avec l'aide de l'AIC, leur adoption par le Conseil des ministres en fait

des prix de référence obligatoires pour toutes les transactions. Si le prix baisse sur le marché mondial,

la perte est supportée par les usines d'égrenage.

Noix de cajou

La noix de cajou est devenue la deuxième source de recettes d'exportation de marchandises. Les

grandes plantations domaniales représentaient 20% des surfaces plantées en anacardiers, tandis que

la majorité des plantations serait aux mains de paysans qui cultivent individuellement l'anacardier à

petite échelle. Le Gouvernement tente d'encourager la transformation locale du produit.

Depuis 2000, les prix d'achat au producteur de l'anacarde et du Karité, ainsi que les prix des intrants

qui sont utilisés dans leur production, sont négociés au sein de la Commission des facteurs de

production et de commercialisation des produits agricoles, sous l'égide du Ministère en charge du

commerce qui en assure le secrétariat. Cette commission réunit les différents ministères concernés,

les organisations professionnelles et la société civile représentée par la Chambre d'Agriculture, la

Chambre de Commerce et l'Association des importateurs distributeurs d'intrants agricoles. Cette

commission fixe le prix-plancher de ces différents produits pour la campagne à venir. Le prix-

plancher est un prix en-dessous duquel le produit est interdit de vente. Il permet d'assurer un prix

minimum garanti aux producteurs. Les directions départementales du commerce sont instruites pour

faire des contrôles à cet effet. Grâce à leur qualité supérieure, les noix de cajou brutes d'origine

béninoise se négocieraient avec une prime de 30% sur d'autres noix.

Les négociants en noix de cajou disposeraient d'un quasi-monopsone sur les achats auprès des

producteurs, et sont parfois en mesure d'empêcher l'approvisionnement des usines de transformation

à des prix rentables. Pour encourager le développement d'un marché concurrentiel et équitable à

l’export, le Gouvernement et les acteurs tentent depuis quelques années la mise en place de "ventes

groupées" où les producteurs pourront se rassembler et vendre les produits après contrôle et

inspection des services compétents. Ce système a pour avantages de préserver la qualité des noix

béninoises en évitant le mélange avec des noix étrangères d’une part et de l’autre, d’accroître le

pouvoir de négociation des producteurs.

Ananas

L'ananas représente une part significative de la production agricole, dont une part est transformée

localement en jus et en produits séchés. Selon la profession, les exportations ont été limitées par

l'absence de certification aux normes internationales. Afin d'améliorer l'organisation de la filière,

l'ADEx a commandité en décembre 2007 une étude pour élaborer un programme national de

développement de la filière intégrant diverses composantes notamment production, transformation

certification et commercialisation. Selon les autorités, ce programme est en cours d'exécution

conjointement par les ministères chargés de l'agriculture, de l'industrie et du commerce.

En plus, un nombre croissant d'organisations de producteurs d'ananas au Bénin se sont tournées vers

l'exportation d'ananas "biologique" et "équitable", selon la certification biologique (Ecocert) et

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

équitable (Fairtrade Labelling Organisation). Leur but est de promouvoir une production durable

d'ananas frais, de jus, et d'ananas séché, à la fois pour le marché local et sous-régional ainsi que pour

l'exportation. Deux variétés (pain de sucre et cayenne lisse) y sont essentiellement cultivées,

principalement au sud dans les départements de l'Atlantique. Les producteurs sont formés et équipés

par les organisations non-gouvernementales (ONG) telles que Claro, Manor et Coop (Suisse),

Solidarmonde (France), Oxfam-Belgique. La qualité des produits transformés satisfait le marché à la

fois national et international, et les employés bénéficient de meilleures conditions de travail. L'accès

aux financements nécessaires à la production est facilité grâce à la participation des ONG. Les agents

des Centres communaux et régionaux de promotion agricole sont associés à ces efforts, de même que

les instituts de recherche nationaux et étrangers.

Filière bétail et sous-produits

La filière du bétail est importante au Bénin; elle représente environ 6% du PIB. Les principales

espèces sont bovines (environ 1,9 million de têtes), caprines (1,5 million), ovines, porcines et de

volailles. Plusieurs systèmes de production coexistent, et selon le Gouvernement, les élevages

modernes, qui se sont développés en zone périurbaine pour la production d'œufs de table et de poulet

de chair, subissent de plein fouet la concurrence des importations de volailles congelées et d'œufs.

Le Gouvernement a indiqué que le pays est à la recherche d'investissements privés pour moderniser

la production animale. Pour la rentabilité de ces investissements, son intention est de renforcer

l'encadrement technique des producteurs, notamment l'inspection vétérinaire et le suivi sanitaire, et

l'introduction des programmes de lutte contre les épizooties, tout en aménageant de nouveaux points

d'eau. La persistance de certaines épizooties et les risques d'émergence de nouvelles nécessitent une

surveillance épidémiologique permanente pour laquelle les dispositions restent encore marginales.

Le Bénin a éliminé les foyers locaux de l'influenza aviaire (virus H5N1) en décembre 2007.

Plusieurs mesures et programmes ont été mis en place depuis 2004 pour développer la filière

bétail/viande. En effet, la libéralisation de la profession vétérinaire devrait favoriser l'accès aux soins

vétérinaires. D'autres actions visent la modernisation des systèmes de production animale et portent

notamment sur: i) le renforcement du suivi sanitaire et la lutte contre les épizooties; ii) l'amélioration

des performances des races locales, l'élevage de races laitières exotiques et le renforcement de

l'intégration "agriculture-élevage"; iii) le développement des cultures fourragères et aliments de

bétail; iv) l'aménagement des points d'eau; v) et la création des marchés à bétail. Les principaux

programmes mis en œuvre sont: le Programme d'appui au développement de l'aviculture moderne

(PADAM), de 1,17 milliard de FCFA (environ 1,8 millions d'euros); le Projet d'appui au

développement de l'élevage (PADEL), de 0,625 milliard de FCFA; le Projet de mise aux normes de

qualité de l'OIE des services vétérinaires; et le Projet d'appui aux filières lait et viande (PAFILAV)

de 1,6 milliards de FCFA.

Le Bénin importe de très larges quantités de viandes et d'abats comestibles compte tenu de la taille

de sa population (116.248 tonnes de volailles en 2009). Plus de 90% des importations seraient de

réexportation informelle. Ce commerce informel suggère que des débouchés potentiels importants

existent pour les produits de la filière bétail/viande dans la sous-région.

Dans le sous-secteur de l'élevage, le taux de droit de douane NPF maximal de 20% du TEC UEMOA

s'appliquait sur les produits finis avant l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO et le taux de 5% sur les

intrants.

Production halieutique

Le Gouvernement a annoncé lors du dernier Examen de la Politique Commerciale à l’OMC l'objectif

de développer de manière durable la pêche artisanale, notamment la pisciculture sur les plans d'eaux.

Des investissements importants dans le sous-secteur sont nécessaires pour cela. La principale mesure

commerciale dans le secteur des pêches a été les restrictions à l'exportation de crevettes du Bénin

vers l'Union européenne pour des motifs SPS.

En effet, pour des raisons sanitaires, le Bénin a été amené à suspendre ses exportations de produits

de pêche dont les crevettes, vers l'UE dès juillet 2003. Des mesures ont été prises pour faciliter la

reprise des exportations dès le 1er février 2005. Cependant, les marchés perdus restent difficiles à

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

reconquérir et la filière des crevettes plus précisément ne se serait pas complètement remise de cette

crise.

Filière sucre

Contrairement à la plupart des autres pays de la sous-région, le Bénin ne semble pas appliquer de

restrictions particulières aux importations de sucre, hormis le TEC UEMOA (20%) et les autres taxes

de porte. En juin 2005, 6.000 tonnes de sucre béninois ont été exportées vers le Portugal. Il s'agissait

de la première expédition de sucre du Bénin, produit par la nouvelle société Sucrière Complant du

Bénin (SUCOBE), issue de l'ancienne Société sucrière de Savè (société d'État). L'usine, qui a débuté

ses opérations en 2003, disposerait de 315 hectares de plantations et emploierait près de 3.500

personnes. La société mère Complant est une entreprise chinoise qui a déjà créé une soixantaine de

sucreries dans d'autres pays africains. Cet investissement direct étranger a bénéficié de plusieurs

exonérations d'impôt, notamment au titre du Code des investissements.27 Le sucre produit par la

SUCOBE répond aux normes européennes de qualité, et bénéficie à l'exportation dans l'Union

européenne du prix-plancher européen garanti, considérablement supérieur au prix du marché

mondial.

Sylviculture et produits du bois

Depuis les années 80, l'Office national du bois (ONAB) entreprend des campagnes de reboisement,

à hauteur de 36.000 tonnes de bois de feu par an mais qui ne compensent pas la demande annuelle,

qui est estimée à 3 millions de tonnes. Le bilan de l'offre et de la demande de "bois-énergie" fait

apparaître un déficit; à moyen terme, l'offre forestière pourrait ne plus couvrir les besoins des

ménages. L'ONAB dispose également d'une petite et vétuste unité de production de teck, qui vend

des grumes, des sciages, des perches, des fagots et des meubles, y compris à l'exportation.28 Les

exportations de bois de teck non transformé sont prohibées. L'ONAB nécessiterait des

investissements conséquents pour sa réhabilitation. Le Gouvernement, dans le cadre de son

programme de redressement du secteur des entreprises publiques, a décidé en 1998 de restructurer

l'ONAB en procédant à la privatisation de sa branche industrielle, filialisée sous la raison sociale

"Industrie du bois du Bénin" qui regroupe les activités d'exploitation forestière dans les teckeraies,

de transformation localisée dans la scierie, et de commercialisation des produits transformés. En fin

2009, une entreprise privée aurait racheté 65% des parts de l'ONAB.

Politique commerciale agricole du Burkina Faso

Selon les autorités, le potentiel d'exportation de céréales est surtout en Afrique de l'Ouest, où le pays

exporte peu actuellement. Les autorités espèrent que les obstacles réglementaires et informels qui

limitent les exportations de céréales du Burkina vers les autres pays de la CEDEAO ou de l'UEMOA

vont diminuer suite à l'inscription des céréales comme produit sensible dans le cadre de la politique

sous régionale de l'UEMOA et de la CEDEAO, avec une réduction des interdictions ou des

contingentements à l'exportation des céréales, des autres mesures non tarifaires, des barrages routiers,

etc.

Après la phase d'ajustement structurel des années 90, marquée par un processus de libéralisation et

de désengagement de l'État des secteurs productifs, le Burkina Faso a adopté durant la période 2000-

2010 une stratégie de lutte contre la pauvreté, en axant sa politique agricole sur la croissance de la

production des petits agriculteurs, de manière à créer des conditions favorables à la sécurité

alimentaire et à lutter contre la pauvreté. La Stratégie de développement rural, adoptée en 2003, fut

élaborée en cohérence avec le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Cette politique a été

menée de pair avec l'engagement du Gouvernement à développer les exportations de coton. La

27 Décret n° 2003-477 du 1er décembre 2003 énumérant les impôts dont est exonérée la SUCOBE. http://www.cour-constitutionnelle-benin.org/doss_decisions/08127.pdf. 28 Arrêté interministériel n° 008/MCAT/NDR/DC/DCE/SRE du 29 janvier 1997, portant modalités d'exportation de bois transformés de teck et d'autres essences forestières

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

stratégie de croissance accélérée pour un développement durable (SCADD) a remplacé la stratégie

de lutte contre la pauvreté pour la période 2011-2015 et un programme national pour le secteur rural

(PNSR) en est dérivé pour « contribuer de manière durable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle,

à une croissance économique forte, et à la réduction de la pauvreté »

Cependant, un retour à un rôle plus important de l’Etat dans l'aide à la production a été décidé suite

à la crise causée par la hausse des prix des produits vivriers en 2008, notamment à travers la

distribution d'intrants subventionnés pour la production de produits vivriers mais aussi l’achat de

produits de base notamment le riz et le maïs pour assurer des prix incitatifs aux producteurs.

Depuis 2004 se sont également développées les cultures respectant les critères de l'agriculture

"biologique", qui intègrent les pratiques agricoles traditionnelles, utilisent les ressources locales, et

conviennent donc particulièrement bien aux petits producteurs. Cependant, le Gouvernement ne

dispose pas des ressources suffisantes pour encourager ce type de production (p. ex. la maîtrise de

l'itinéraire technique, et la lutte contre les formes de résistances), qui demeure modeste. Des variétés

d'organismes génétiquement modifiés de coton (coton BT) ont été autorisées depuis 2008.

Principales mesures commerciales

À l'importation, la principale mesure commerciale demeure les droits de douane, qui n'ont pas changé

depuis la mise en place du TEC de l'UEMOA en 2000. Le TEC avait conduit à une réduction de

moitié des taux de droits de douane sur les produits agricoles, de plus de 30% avant 2000 à 14,6%.

D'autre part, les importations agroalimentaires sont soumises à de nombreux contrôles

réglementaires.

Face à l'augmentation des prix des produits alimentaires en 2008, le Gouvernement burkinabé a

suspendu la perception de certains droits et taxes sur certains produits alimentaires. De même, la

vente et les importations de produits alimentaires de première nécessité sont exemptées de TVA. Par

décision de l'UEMOA, le secteur de l'agriculture est exclu du champ d'application de la TVA par les

membres. Le Gouvernement a en 2008 temporairement interdit l'exportation de certaines céréales

pour assurer l'approvisionnement du marché local.

En 2008, le gouvernement prit des mesures pour accroître la production nationale et contenir les

coûts croissants des importations alimentaires notamment de riz. Elaboré en 2008,un Plan d'urgence

pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle inclut: l'octroi aux producteurs de 7.000

tonnes de semences améliorées de sorgho, de maïs, de riz, de niébé, de sésame; la vente à prix

fortement subventionné (50%) de 7.000 tonnes d'engrais et 3.000 tonnes d'urée aux riziculteurs; le

renforcement des capacités des producteurs à travers l'appui, le conseil et la formation des agents

d'encadrement. Les subventions à la production ont coûté 8,2 milliards de FCFA en 2008-2009, et

12,1 milliards de FCFA (18,44 millions d'euros) en 2009-2010.

Les mesures gouvernementales au profit des producteurs ont été suivies d'une augmentation de la

production de céréales de 27% en 2008-2009 par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Pour

le riz, la production a augmenté de 81%. Ces mesures ont donc été reconduites en 2009 pour le riz et

le maïs. Pour la période 2010- 2015, des objectifs de production ont été définis pour les onze filières

agricoles prioritaires retenues (sorgho, maïs, niébé, sésame, riz, mangue, tomate, oignon, manioc,

igname, patate douce). Le choix de ces filières se justifie notamment par leur forte contribution à la

sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté, particulièrement en milieu rural.

Filière coton

Les groupements de producteurs se sont fédérés pour constituer des unions à l’échelle des

départements et provinces, puis la structure faîtière qui est l'Union nationale des producteurs de coton

(UNPCB). L'UNPCB participe à l'approvisionnement des producteurs en intrants (engrais,

pesticides, etc.). Les intrants sont financés à crédit par les banques notamment ECOBANK et le

Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB).

En tant que copropriétaire avec 30% des parts, l'UNPCB participe à la gestion de la SOFITEX depuis

1999 et dispose de la moitié des voix au Conseil d’Administration. En plus de SOFITEX, deux

nouvelles entreprises privées d'égrenage ont été établies en 2004 au centre et à l’est du pays

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

(FASOCOTON et SOCOMA). Ce sont ces trois sociétés qui égrènent le coton et valorisent les

produits finis (fibre) et sous-produits (graine, déchets de fibre). Chaque société bénéficie d'un

monopole d'achat du coton graine dans la zone attribuée par le Protocole d'Accord portant cahier des

charges, mais elle doit: i) livrer à crédit des intrants de qualité aux groupements de producteurs; ii)

apurer les crédits intrants à la livraison du coton graine; et iii) collecter tout le coton graine produit

dans sa zone et le payer à un prix qui ne doit pas être inférieur au prix-plancher.

Les producteurs sont administrateurs au sein des sociétés, détiennent des parts dans leurs capitaux,

et sont de ce fait directement impliqués dans la gestion de la filière. Les trois sociétés cotonnières

sont regroupées au sein de l'Association professionnelle des sociétés cotonnières (APROCOB).

Enfin, l'APROCOB et l'UNCPB se retrouvent au sein de l'Association interprofessionnelle du coton

du Burkina (AICB), qui constitue l'organe de gestion de la filière.

Conformément au Protocole d’Accord, l'AICB annonce, à la suite de négociation entre les acteurs de

la filière, les prix des intrants ainsi que le prix-plancher aux producteurs. Il est également prévu un

prix d'achat complémentaire ou « ristourne coton » distribué lors de la nouvelle campagne lorsque le

« résultat coton » de la campagne précédente est positif. Ce résultat est la différence entre les recettes

des entreprises cotonnières et leurs dépenses. Finalement, un fonds de soutien au prix était financé

par les producteurs, par un prélèvement sur le prix-plancher. La filière devrait couvrir ses dépenses

même en cas de baisse du cours mondial, éventuellement par l'ajustement du prix-plancher ou

prélèvement sur le fonds de soutien.

Mais après de fortes pertes enregistrées par les sociétés cotonnières, un nouveau système de

détermination des prix, basé sur une moyenne mobile septennale de prix, fut approuvé par l'AICB en

mars 2006. Le fonds de soutien devint le fonds de lissage; ce dernier débourse lorsque le prix tombe

en dessous du prix-plancher, tandis que ses réserves sont abondées lorsque le prix dépasse un prix-

plafond. La part du surplus alloué au fonds de lissage est déterminée en fonction de l'ampleur du

surplus et du montant des ressources déjà accumulées par le fonds. L'Association du fonds de lissage

disposait de fonds prêtés par l'Agence française de développement.29

En février 2007, les trois sociétés cotonnières estimèrent à nouveau des pertes importantes pour la

campagne 2007-2008 (40 milliards de FCFA soit 61 millions d'euros), puis pour la campagne 2008-

2009; dans les deux cas, les pertes ont été absorbées par l'État de sorte que ce dernier est devenu

contributeur net à la filière. Selon le Burkina Faso, le soutien octroyé aux producteurs de coton par

certains pays, par son effet baissier sur les cours mondiaux, figurerait parmi les causes directes des

problèmes rencontrés par l'activité cotonnière burkinabè. Le Burkina, avec trois autres pays africains

(Mali, Bénin, Tchad), milite activement pour l'élimination de ces subventions. Selon les autorités,

une part importante des coûts de production (notamment le coût des intrants, du transport de l'usine

au port de l'importateur et des frais financiers) ne peut pas être ajustée à la baisse même si le cours

mondial chute.

L'un des programmes de promotion du coton produit selon les règles de l'agriculture biologique a été

exécuté par l'UNPCB qui a obtenu le label Fair Trade mais la production est demeurée modeste

(150T en 2006). Plus généralement, la promotion du coton bio n’a pas répondu aux attentes en raison

des difficultés de débouchés.

Filière bétail - viande

Au Burkina Faso, l’élevage est pratiqué par plus de 80% de la population qui tirent entièrement ou

partiellement ses revenus de cette activité. Avec un cheptel numériquement important et varié, il

contribue pour plus de 18% à la formation du PIB et représente près de 26 % des exportations en

valeur30.

Le Ministère chargé des ressources animales est l'entité gouvernementale responsable du secteur.

Avant l’élaboration du PNSR, le PAPISE (Plan d'Actions et Programme d'Investissement du Sous-

secteur de l'Elevage) révisé était le principal programme pour la mise en œuvre de la politique

29 Cadre intégré pour l'assistance technique liée au commerce (2007). 30 Document de Politique nationale de développement durable de l’élevage au Burkina Faso, 2010-2025.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

nationale de développement durable de l’élevage. Le PNSR renferme deux sous-programmes pour

le secteur de l’élevage. Le sous-programme «amélioration de la productivité et de la compétitivité

des productions animales » envisage la professionnalisation des acteurs des filières animales,

l’amélioration de l’alimentation du cheptel, l’amélioration du potentiel génétique des races locales,

la multiplication de races pures exotiques performantes, le développement des infrastructures de mise

en marché, la création d’un référentiel de normes, l’optimisation des systèmes de production, et la

promotion de la recherche en matière de productions animales pour un coût de 105,30 milliards de

francs CFA, soit 160,54 millions d’euros sur les cinq ans. Le second sous-programme vise

l’amélioration de la santé animale et de la santé publique vétérinaire par le biais du renforcement du

cadre législatif et règlementaire, de la prévention des maladies animales prioritaires, de la riposte

contre les maladies animales prioritaires, du renforcement de la santé publique vétérinaire et de la

sécurité sanitaire des aliments, et du renforcement des capacités opérationnelles de diagnostic du

Laboratoire national d’élevage pour un coût de 26,58 milliards de FCFA, soit 40,52 millions d’euros

sur la période 2011-2015.

Selon les statistiques du ministère, les exportations de bétail sur pieds de caprins ont porté sur

400.000 têtes en 2007, et environ 350.000 têtes pour les bovins et les ovins. Les animaux sont

exportés principalement vers le Nigéria (bovins), le Ghana (caprins), le Bénin, et la Côte-d'Ivoire.

Les échanges informels étant très importants dans l'exportation d'animaux vivants, ce commerce est

extrêmement difficile à quantifier. Selon l'Étude diagnostique sur l'intégration commerciale (EDIC)

pour le programme du Cadre intégré, les exportations d'animaux vivants étaient estimées à 36

milliards de FCFA (55 millions d'euros) en 2005. Le bétail devrait pouvoir être exporté et importé

en libre échange sur les marchés de l'UEMOA et de la CEDEAO. Des problèmes persistent quant à

l'application de cette politique de libre échange, et mériteraient d'être résolus afin d'encourager

l'expansion du commerce régional du bétail.

La viande bovine est l'une des principales productions du pays en valeur. Le lait de vache constitue

également une production importante, de même que la viande d'autres ruminants et la viande de

volailles. Le Ministère des ressources animales cherche à développer les exportations régionales de

viande, afin d'augmenter la valeur ajoutée de la filière. Après sa réhabilitation en 2004, la capitale

dispose d'un abattoir frigorifique moderne dont un processus de mise en gestion privée et aux normes

internationales de qualité est en cours avec l'assistance de la Banque mondiale dans le cadre du

Programme d'appui aux filières agro-sylvo pastorales (PAFASP). En 2009, une initiative de création

par le MRA d’une société de promotion de la filière bétail-viande a finalement été abandonnée. Par

contre, des actionnaires privés provenant de Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Mali ont mis en

place la Société commerciale du bétail, viande et services (SOCOBVI-SA); créée à l'initiative de la

Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande, la SOCOBVI a pour objectif

la collecte et la commercialisation du bétail, de la viande et de ses sous-produits, ainsi que la

transformation de l'alimentation de bétail et de produits d'entretien du bétail dans l'UEMOA.

En matière de droits de douane, avant l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC) de de la

CEDEAO, c’est celui de l'UEMOA qui était appliqué dans le sous-secteur de l'élevage, avec le taux

maximal de 20% sur la viande, le lait et les autres produits finis et le taux de 5% pour les intrants.

Les importations de bovins et de viande bovine sont soumises à des mesures SPS tandis que les autres

viandes et produits animaux sont sujets à plusieurs types de contrôles. Le lait en poudre constitue le

principal produit d'importation (environ 9 millions d'euros en 2007). Les produits burkinabè

devraient pouvoir être exportés en libre échange sur les marchés de l'UEMOA et de la CEDEAO,

donc exempts de toute taxation de porte à l'intérieur de la région, ce qui donnerait un accès

préférentiel à la viande originaire de la région par rapport à la viande issue de pays tiers, soumise au

TEC et à tous les autres droits de porte.

L'exportation des cuirs et peaux est également importante, ainsi que le commerce informel de ces

produits avec les pays voisins. La contribution de ces produits à la valeur totale des exportations

nationales est de 24 à 26% selon les années. Depuis 1995, une unité moderne de traitement de peaux

– Tan Aliz – fonctionne dans une zone industrielle de la capitale. Tan Aliz a une capacité de

traitement de 16.000 peaux par jour et l'entreprise disposerait de filiales au Mali et au Niger. Les trois

quarts de la production sont expédiés en Italie, 5% en Inde, 15% en Espagne et 5% sont destinés aux

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

marchés locaux. Les exportations de Tan Aliz varient entre 7,5 et 23 milliards de FCFA par an selon

les sources (environ 11,5-35 millions d'euros). Mais lors des événements socio-politiques de 2014,

cette unité a été mise à sac et est en arrêt total.

Produits halieutiques

La production halieutique est d'environ 12.000 tonnes par an, en hausse de 25% par rapport à 2006.

En comparaison, plus de 29.000 tonnes ont été importées en 2009, une quantité qui a doublé depuis

2006. Le pays a établi une Stratégie de développement durable des ressources halieutiques à l'horizon

2025, ainsi qu'un plan d'actions « Filières poisson 2011-15 » en avril 2010.

Le taux du TEC sur les produits de la pêche (SH 03) est de 16,6% en moyenne. Les produits de la

pêche d'origine UEMOA ou CEDEAO devraient bénéficier en principe d'une franchise totale de

droits de douane, et autres taxes de porte. La TVA n'est pas prélevée sur la vente ou sur les

importations de poisson frais ou congelé.

Filière sucre

Une seule entreprise, la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), est chargée de la

production et de la transformation du sucre de canne au Burkina Faso. Cette société fut partiellement

privatisée en 1998 suite à un achat de parts par un groupe étranger. Le désengagement prévu de l'État

de la SN-SOSUCO ne s'est pas matérialisé et sa participation de 28% dans le capital demeure. L'État

ivoirien détient 10% des parts. L'entreprise dispose d'une surface cultivable de 4.000 hectares et d'une

usine de transformation. Depuis 2008, la vente sur le marché national est assurée par l'intermédiaire

de la Société de distribution du sucre (SODISucre) qui commercialise toute la production de SN-

SOSUCO à des prix fixés par cette dernière. Il n'y a pas actuellement d'exportations. Estimée à 40.000

tonnes par an, la production de la SN-SOSUCO couvrait en 2003 environ 46% des besoins nationaux.

Depuis 2003, la production n'a cessé de baisser, pour atteindre 32.000 tonnes en 2009.

Les importations de sucre ont presque octuplé entre 2000 et 2006, passant de 10.000 tonnes à plus

de 78.000 tonnes/an. En août 2009, les organisations syndicales ont envoyé une lettre ouverte au

Premier ministre, dans laquelle elles dénoncent la gestion de l'entreprise. Selon elles, les

investissements annoncés pour développer les capacités de production et moderniser les équipements

n'ont pas eu lieu. La lettre ouverte mentionne également des fraudes dans l'importation de sucre, qui

ont entraîné une mévente chronique du sucre de la SN-SOSUCO.

Le sucre est classé dans la catégorie des biens de consommation du TEC, et subit par conséquent le

tarif maximum de 22,5% (le TEC de 20% plus le PC, le PCS et la redevance statistique). Parmi les

autres mesures appliquées aux importations de sucre, les valeurs de référence ne sont apparemment

plus appliquées au sucre depuis juin 2008; par contre, les importations de sucre font l'objet de

nombreux contrôles et documents d'importation, dont une déclaration préalable d'importation et une

autorisation spéciale d'importation. L'Observatoire national du sucre a été créé en 2008 et est

composé des ministères en charge du commerce, et des finances, et de la SN-SOSUCO ainsi que de

plusieurs autres structures comme la Douane, le Comité de lutte contre la fraude, la Direction

générale des impôts et la Cotecna. L'observatoire veille à mettre en adéquation les besoins du marché,

la production de la SN-SOSUCO et les importations, et à éviter la fraude à l'importation.

Filière riz et autres céréales

Suite à la crise alimentaire de 2008, des plans d’urgence ont été développés pour accroître les

productions locales avec l’appui des partenaires du Gouvernement. En effet, après un désengagement

de l'État depuis 1994, lorsque le marché des céréales fut largement libéralisé, le rôle de l'État s'est

limité à assurer la sécurité alimentaire des populations des zones à risques. En 2008, l'État a

commencé à subventionner la moitié du coût des semences et des engrais, tandis que la collecte et

l'achat de la production auprès des paysans ont été principalement attribués par l'État à la Société

nationale de gestion des stocks (SONAGES). Créée en 1994, cette dernière est responsable, entre

autres, de maintenir un stock national de sécurité alimentaire de 35.000 tonnes. Mais dans les faits,

le stock n'a pratiquement pas atteint 15.000 tonnes de céréales. Depuis 2005, la SONAGES gère

également un stock d'intervention afin de réguler le marché. L'État soutient également la production

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

de maïs et de sorgho. Plus récemment, le Gouvernement a autorisé la SONAGESS à exploiter

désormais un stock commercial pour améliorer sa situation financière.

Les importations de céréales hors UEMOA/CEDEAO sont sujettes à des taux de droit de douane

généralement de 10% selon le TEC, avec des valeurs de référence appliquées aux importations de

riz, qui est également sujet à un "certificat national de conformité".

Filière niébé

Le Burkina est le 4ème producteur de niébé dans le monde après les Etats-Unis, le Nigéria et le Niger.

Il contribue pour 19 à 22 milliards de FCFA au PIB et la demande augmente constamment d'année

en année. Le Gouvernement envisageait des actions pour augmenter le rendement de 0,7 à 1,5

tonnes/ha à l'horizon 2015 avec un objectif de production de 1,3 millions de tonnes.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole du Cap-Vert

La part de l'agriculture dans le PIB était de 8,1% en 2012 (y compris la foresterie). En raison de

conditions naturelles défavorables (terrain montagneux, précipitations irrégulières), entre autres

facteurs, la surface cultivée est relativement faible. L'agriculture pluviale occupe environ 30.000-

40.000 ha, en fonction des précipitations, et la surface irriguée est évaluée à environ 3.000 ha. La

plupart des exploitations agricoles sont des exploitations familiales ou de subsistance. Les principales

cultures sont la canne à sucre; les tomates et autres légumes; les bananes, les papayes et les mangues;

les haricots et le maïs. La production de maïs s'élevait à environ 6.000 tonnes ces dernières années,

tandis que la production de viande, à l'exclusion de la volaille, était d'environ 4.000 tonnes; la

production de volaille s'élevant à moins de 1.000 tonnes; et la production de lait à environ 11 millions

de litres. Il y a un certain degré d'investissement étranger dans l'agriculture caboverdienne et la vente

à des étrangers de terres appartenant à l'État est autorisée.

La production agricole à Cabo Verde est traditionnellement très insuffisante pour répondre à la

demande intérieure. Au fil des ans, plusieurs instruments et stratégies ont été mis en place pour

remédier au déficit vivrier chronique31. L'aide alimentaire jouait un rôle essentiel, jusqu'à

récemment, pour couvrir les besoins en riz et en froment, en particulier, lesquels ne sont pas cultivés

dans le pays. Les livraisons d'aide alimentaire ont culminé à plus de 70.000 tonnes (équivalents

céréales) en 1994/95. D'après la FAO, en 2012 les livraisons d'aide alimentaire ne s'élevaient plus

qu'à 7.000 tonnes, en raison notamment du passage de Cabo Verde du statut de PMA à celui de pays

à revenu intermédiaire et de l'orientation des donateurs vers un soutien budgétaire. Les importations

commerciales de céréales, principalement de riz et de froment, s'élevaient à environ 80.000 tonnes

ces dernières années, couvrant environ 80% des besoins. La récolte de céréales a été en dessous de

la moyenne en 2014, entraînant le déclenchement de l'aide d'urgence de la FAO aux foyers ruraux

vulnérables sous la forme d'intrants agricoles.

Cadre institutionnel et de politique générale

Le Ministère du développement rural (MDR) est chargé de la mise en œuvre des politiques et de la

coordination des investissements dans l'agriculture, l'élevage et la foresterie. Les priorités de la

politique agricole et les programmes de Cabo Verde sont définis, entre autres, dans le "Programme

du gouvernement pour la huitième législature 2011-2016"; le "Programme national d'investissement

dans l'agriculture", comme indiqué dans le cadre du Programme régional d'investissement agricole

de la CEDEAO; et dans la Loi sur le budget de l'État. Une politique agricole commune au sein de la

CEDEAO (ECOWAP) a été formulée.

D'une manière générale, la politique agricole du gouvernement vise à accroître la productivité, à

améliorer la sécurité alimentaire et à lutter contre la pauvreté rurale. Les investissements publics

s'orientent principalement vers l'irrigation; les serres; la recherche agricole et le transfert de

connaissances (comme l'insémination artificielle du bétail); et les mesures environnementales. Le

Ministère du développement rural gère l'un des budgets d'investissement les plus importants de l'État,

dont une grande partie est destinée à la mobilisation des ressources en eau et à l'aménagement des

bassins versants par la construction de barrages.

Le matériel d'irrigation bénéficie d'exemptions tarifaires à l'importation. Les exploitants agricoles

reçoivent généralement une assistance technique du Ministère du développement rural au moment

31 En particulier, le Gouvernement a relancé le Projet Ilha Verde – Exploitation agricole au Paraguay destinée à

approvisionner le marché caboverdiens en 2013 par la signature d’une convention d'établissement avec Agrícola Ilha Verde

Ltd., une entreprise dont le siège est situé à Praïa et qui est représentée par des investisseurs paraguayens. Le projet qui a

une durée initiale de 15 ans vise la réalisation de divers investissements (103 millions d’euros), une production annuelle

prévisionnelle d'environ 400.000 litres d'alcool ou 1 million de litres de grog (cachaça), 100.000 tonnes de biodiesel, 10.000

tonnes de rations d'aliments pour animaux, 12.000 tonnes d'huile de soja. Il a également pour objectifs, la promotion des

produits agricoles d’origine « Cabo Verde » sur les marchés internationaux ainsi que la création de 900 emplois.

Le projet bénéficie d’exonérations diverses (impôt sur les sociétés, droits de douane, taxe spéciale à la consommation et

autres redevances douanières pour les matières premières, produits finis et semi-finis utilisés dans la production de produits

du champ d'application du projet, matériaux de construction/d'emballage, machines, matériel et véhicules de transport

utilisés dans le cadre du projet, TVA sur le matériel importé utilisé exclusivement dans des activités industrielles, droit de

timbre).

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

de l'installation de l'infrastructure d'irrigation, comme le stockage et la distribution de l'eau, et de la

culture des sols. La consommation d'eau n'est pas subventionnée et la tarification de l'eau varie

grandement en fonction des municipalités et des îles. Cabo Verde n'accorde pas de subventions aux

intrants, pour les pesticides par exemple, et le gouvernement interviendrait uniquement en cas

d'épidémie, d'après les autorités. Des prêts à des conditions libérales sont accordés aux exploitants

agricoles par l'intermédiaire de mécanismes de crédit financés par les donateurs.

Le pays a des notifications en suspens à l’OMC dans le domaine de l'agriculture (soutien interne et

subventions à l'exportation).

L'ARFA (Agence de réglementation et de surveillance des produits pharmaceutiques et alimentaires)

a, entre autres, certaines responsabilités en matière de sécurité alimentaire. En vertu des statuts de

l'ARFA, ces responsabilités incluent l'administration de l'aide alimentaire, et la surveillance et la

réglementation des stocks de réserve minimaux pour les produits alimentaires de première nécessité,

à savoir le froment, la farine, les haricots, le maïs, le sucre, le lait et l'huile végétale. L'ARFA surveille

les stocks de produits alimentaires de première nécessité détenus par les principaux opérateurs et,

lorsque les stocks sont inférieurs à trois mois de consommation, elle alerte tous les importateurs.

L'ARFA peut également ouvrir des appels d'offres en cas de réserves insuffisantes mais il n'y a pas

de stocks alimentaires publics. Les contrôles des prix pour les produits alimentaires de première

nécessité (prix maximaux) ont été levés en 2006.

Les droits NPF sont le seul instrument de protection aux frontières visant les produits agricoles, tabac

excepté. Le tabac est importé par l'intermédiaire d'un monopole, l'entreprise commerciale d'État

Sociedade Caboverdiana de Tabacos SA. Il n'y a pas de contingents tarifaires ou de tarifs

préférentiels pour les produits agricoles. Un régime de licences d'importation (permis) est appliqué

pour des raisons SPS. Les droits NPF appliqués aux produits agricoles (définition de l'OMC) étaient

en moyenne de 12,0% en 2015, avec une fourchette de 0 à 50%. Les taux consolidés finals sont en

moyenne de 19,3% pour les produits agricoles (définition de l'OMC), avec un taux consolidé

maximal de 50%.

Cabo Verde a notifié au Comité de l'agriculture qu'il n'avait pas accordé de subventions à

l'exportation pour les produits agricoles en 2008. D'après les autorités, l'État n'a pas accordé de

subventions à l'exportation depuis 2008.

Pêche

La part du secteur de la pêche dans le PIB était de 0,7% en 2011. Les captures débarquées par la

flotte intérieure sont en moyenne de 10.000 tonnes par an. La moitié de ces captures environ provient

de la pêche artisanale et est destinée principalement à l'approvisionnement des communautés rurales

et côtières. L'autre moitié provient de la flotte industrielle intérieure (62 navires en 2014). Bien que

faibles en volume (30-40 tonnes par an), les exportations de poissons et de produits de la pêche

représentent plus de 80% des exportations de marchandises de Cabo Verde qui n'applique pas

actuellement de taxes sur les exportations de poissons et de produits de la pêche.

La Direction générale des ressources marines du Ministère des infrastructures et de l'économie

maritime est l'autorité chargée de la formulation et de la mise en œuvre de la politique de la pêche.

La Direction générale est conseillée par le Conseil national de la pêche, organe de consultation mixte.

En 2014, le gouvernement a créé un nouvel organisme indépendant chargé, entre autres, de veiller à

la conformité avec les normes SPS, des inspections, de la certification pour l'exportation des poissons

et des produits de la pêche et de l'application des prescriptions juridiques destinées à lutter contre la

pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN). Les droits d'inspection ont été révisés dans le

Décret-loi n° 42/2013. L'Institut national pour le développement de la pêche est un organisme

autonome chargé, entre autres, de la recherche et des statistiques sur la pêche et de la promotion de

la pêche et de l'aquaculture. La fusion entre l'INDP et l'Institut national de météorologie et de

géophysique est envisagée.

La politique de la pêche est régie, entre autres, par la Loi-cadre de 2005 sur la pêche; le Plan de

gestion pour la pêche 2014-15; et la Charte sur la pêche, plan à long terme concernant le secteur de

la pêche pour la période 2013-2018.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La loi-cadre sur la pêche réserve l'ensemble des activités de pêche à l'intérieur des eaux territoriales

aux navires nationaux. La définition de navire national a été modifiée en 2014 pour inclure les navires

détenus par un partenariat entre des ressortissants nationaux et étrangers, quelle que soit la

participation étrangère, et les navires détenus par des "personnes morales" dont le siège est à Cabo

Verde. Les navires nationaux doivent être inscrits au Registre conventionnel des navires (Registo

Convencional de Navios) géré par l'AMP. Tous les navires de pêche (pêche artisanale, industrielle et

de loisirs (pesca amadora)) doivent posséder une licence, valable un an et incessible. Les droits de

licence pour les navires de pêche nationaux figurent dans le Décret-loi n° 45/2008. Les licences de

pêche industrielle sont délivrées par la Direction générale des ressources marines tandis que les

licences de pêche artisanales sont délivrées par le capitaine du port.

Le Plan de gestion pour la pêche 2014-15 précise, entre autres, les restrictions et les prescriptions en

matière de licences pour les pêcheries les plus importantes et les navires étrangers. La pêche au

homard est réservée aux navires nationaux détenus à 100% par des ressortissants nationaux, l'État ou

d'autres personnes morales de droit public. La pêche industrielle de langouste rose est limitée à quatre

titulaires de licence.

Le Fonds pour le développement de la pêche (Fundo de Desenvolvimento das Pescas SA – FDP),

qui avait été créé en 1994 sous la forme d'un organisme public destiné à soutenir le secteur de la

pêche, n'existe plus. Il a acquis le statut de société privée en 2009 et a été converti en établissement

de crédit supervisé par la Banque centrale. Une fusion entre le FDP et Novo Banco SA, institut de

crédit et de microfinance appartenant à l'État créé en 2010, est envisagée.

Environ un tiers des captures débarquées est transformé par des conserveries. Il y a deux entreprises

de transformation du poisson (SUCLA basée à Tarrafal et Frescomar basée à Mindelo). L'entreprise

à capitaux étrangers Frescomar bénéficie d'incitations fiscales et tarifaires en vertu d'une convention

d'établissement de 2009, comprenant une prescription concernant la teneur en éléments nationaux

pour le sel. Une chambre froide d'une capacité de 3.500 tonnes devrait ouvrir à Mindelo.

L'installation est gérée par l'ENAPOR et sera exploitée par un concessionnaire privé à la suite d'un

appel d'offres international. Le secteur de la pêche bénéficie d'un subventionnement du carburant

sous la forme d'une taxe réduite sur le diesel.

L'accès aux eaux de pêche caboverdiennes est régi par des accords d'accès intergouvernementaux ou

des contrats de pêche. Les navires de pêche étrangers titulaires d'une licence pêchent le thon et les

espèces apparentées. L'obligation de débarquer une certaine part des captures des navires étrangers

dans des ports caboverdiens n'est pas appliquée. Le transbordement au port est soumis à l'obtention

d'une licence et au paiement de redevances tandis que le transbordement en mer est interdit. Les

amendes infligées aux navires étrangers en cas de pêche illégale vont de 1 à 30 millions d'escudos.

Cabo Verde a conclu un accord unilatéral avec l'UE concernant l'accès à ses ressources en thon,

comprenant une compensation financière. L'accord de partenariat dans le secteur de la pêche avec

l'UE a été renouvelé jusqu'en 2017, tandis qu'un nouveau protocole de quatre ans (relatif à la

compensation financière et à d'autres questions) devrait entrer en vigueur. La compensation

financière convenue s'élève à 500.000-550.000 euros par an, sur la base d'une capture annuelle de

référence de 5.000 tonnes de thon (l'accès étant limité à 71 navires européens titulaires d'une licence).

L'accord prévoit, entre autres, que 80% du montant servira à soutenir les politiques et les mesures de

Cabo Verde dans le domaine de la pêche. Les captures des navires européens s'élevaient à 5.502

tonnes en 2014.

Un contrat concernant l'accès aux ressources en thon a été conclu avec une entreprise de pêche

japonaise. Le nombre de navires titulaires d'une licence est limité à 20 au premier semestre et à 14

au second semestre de chaque année. En 2014, 14 navires japonais ont obtenu une licence et leurs

captures s'élevaient à 1.371 tonnes.

Enfin, le pays a aussi conclu des accords et des protocoles avec la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le

Sénégal, fixant les conditions d'accès aux eaux de pêche et le nombre de navires. Les navires de

pêche sénégalais sont assujettis aux mêmes droits de licence que les navires nationaux. En 2014,

quatre navires caboverdiens étaient actifs dans des eaux étrangères, y compris la ZEE sénégalaise.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole de la Côte-d’Ivoire

La Côte d'Ivoire est l'un des plus importants producteurs mondiaux de plusieurs produits agricoles,

avec plus d'un tiers de la production mondiale de cacao en 2011, et une importante proportion de la

production mondiale de noix de cajou, de noix de cola et d'ignames. Malgré des récessions répétées

lors de la dernière décennie, l'agriculture y est demeurée une forte activité économique avec une

croissance annuelle d'à peine plus de 1% en termes réels qui a pourtant soutenu le reste de l'économie.

Les activités de productions végétales et animales, de même que les importations de poissons,

fournissent la matière première à une importante industrie agro-alimentaire destinée au marché

régional et à l'exportation.

Contrairement à de nombreux pays africains, la Côte d'Ivoire est exportatrice nette de produits

agricoles. Les principales exportations sont le cacao en fèves, la pâte et le beurre de cacao. La

crise socio-politique depuis 2004 a provoqué un exode massif de la main-d'œuvre agricole, de graves

ruptures de la production, et des phénomènes de rétention des exportations et de diversion des flux

de commerce vers les pays voisins. Ceci réduit considérablement la fiabilité des statistiques de

production et d'exportation. En 2010, les exportations agricoles ivoiriennes ont néanmoins approché

les 4 milliards d'euros.

Les principales importations agricoles de la Côte d'Ivoire ont approché 1 milliard d'euros en 2010

(47,5 euros par habitant). On note que les importations de riz ont plus que doublé en quatre ans, et

que les importations de blé ont fortement augmenté. Les importations d'huile alimentaire sont passées

de zéro à plus de 50 millions d'euros entre 2009 et 2010.

La Côte d'Ivoire a annoncé la mise en chantier d'une révision générale de son cadre de politique

agricole. En novembre 2011, un projet de réforme des filières agricoles avait déjà été adopté par le

Gouvernement, et sa mise en œuvre a débuté par la filière café-cacao. Des nouvelles lois sont

également en préparation concernant les semences, les engrais et les produits phytosanitaires.

L'élaboration et l'adoption d'une loi portant réglementation de la transhumance figurent également

au plan des priorités du Gouvernement ivoirien. La Côte d'Ivoire a finalisé son PNIA32 en novembre

2011 avec l'appui de l'UEMOA, mais n'avait pas encore conclu de pacte y afférent avec ses

Partenaires techniques et financiers (PTF) en mars 2012. La Côte d'Ivoire n'a fait aucune notification

au Comité de l'agriculture de l'OMC.

La terre étant capitale à l'agriculture, et la sécurité des titres fonciers conditionnant en grande partie

l'accès au financement des activités agricoles, la Côte d'Ivoire s'était déjà attelée en 1998 à la réforme

de son droit foncier. En effet, une large part du financement de l'exploitation agricole devrait relever

de services financiers marchands, eux-mêmes nantis par des titres fonciers. Actuellement, le

financement agricole est insuffisant en raison du manque de garanties financières. La sécurisation

foncière rurale, par laquelle les populations villageoises se font délivrer des certificats fonciers puis

des titres fonciers afin de sécuriser leurs terres, permettrait de garantir et donc de pérenniser les

investissements.

En 1998, la Côte d'Ivoire avait déjà voté une loi réformant la législation foncière; sa mise en œuvre

constitue toujours une priorité déclarée du Ministère chargé de l'agriculture, qui a bénéficié d'une

assistance de la Banque mondiale et de l'Union européenne à cet effet, de façon discontinue durant

1999-2011.88 La mise en œuvre effective de cette loi devrait mettre fin au "flou juridique" et

contribuer à la lutte contre la pauvreté. Les autorités sont actuellement à la recherche d'assistance

financière pour relancer le projet.

Actuellement, dans le domaine rural seuls l'État, les collectivités publiques et les personnes physiques

ivoiriennes peuvent se voir délivrer un titre foncier. Cependant, les investisseurs étrangers peuvent

se faire établir un certificat foncier sur des parcelles coutumières, puis bénéficier d'un bail

emphytéotique (18-99 ans) après immatriculation de la parcelle au nom de l'État.

32 République de Côte d'Ivoire, Programme national d'investissement agricole (PNIA 2010-15)

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Café et cacao

La production de cacao a continué de progresser faiblement durant la période de troubles qu'a connue

la Côte d'Ivoire, qui demeure néanmoins le premier exportateur de cacao au monde. La production

de cacao a atteint un niveau record de 1.559.000 tonnes en 2011, soit une hausse de plus de 25% par

rapport à son niveau de 2010, en grande partie grâce au retour de prix plus rémunérateurs. Le café et

le cacao constituent l'une des filières clés de l'économie ivoirienne, participent à hauteur de 15% à la

formation du Produit intérieur brut (PIB), et représentent près de 40% des recettes d'exportation du

pays.

Le commerce informel d'exportation et de réexportation via les pays voisins s'amenuise, ou au

contraire s'intensifie en fonction du différentiel entre les prix locaux et ceux disponibles sur les

marchés voisins. Ainsi, chaque année, des quantités plus ou moins larges sont commercialisées

frauduleusement dans la sous-région.

Un changement des conditions régissant la production et le commerce du café et du cacao fut

progressivement instauré entre 1999 et 2001. Le prix d'achat garanti au planteur fut supprimé et de

nouvelles structures d'encadrement et de régulation gérées en principe par les planteurs remplacèrent

la Caisse de stabilisation dans le but d'assurer davantage de transparence. Une "Bourse café-cacao"

(BCC), un Fonds de régulation financière café-cacao (FRCC), et une Autorité de régulation et de

contrôle café-cacao (ARCC) furent créés, de même qu'un Fonds de producteurs café-cacao

(le FDPCC).89

Le cacao est produit par 650.000 producteurs individuels opérant principalement sur de petites

plantations privées (3-5 hectares). Les producteurs vendent leur production à des pisteurs enregistrés

auprès des autorités préfectorales, qui eux-mêmes revendent à un acheteur agréé pour un périmètre

donné (environ 5 pisteurs par acheteur). Les producteurs, en partie organisés en coopératives,

fournissent 15-20% du volume collecté bord-champs.

En début de chaque campagne du cacao, un prix d'achat indicatif au producteur est fixé par la BCC.

Cependant, les acheteurs ou les pisteurs pratiquent généralement d'autres prix plus bas qui

représentent les prix réels payés aux producteurs.

Les acheteurs agréés vendent ensuite aux exportateurs. Tout opérateur désireux d'exporter le café ou

le cacao doit solliciter auprès de l'ARCC un agrément d'exportation, et obtenir un code exportateur

auprès de la BCC. Les principaux exportateurs sont des multinationales étrangères. La BCC a pour

mission de réguler toutes les opérations de commercialisation, y compris les opérations d'achat et

d'exportation du café et du cacao de Côte-d'Ivoire. Elle centralise et coordonne les opérations

d'exportation de l'ensemble du café et du cacao: seules les exportations de café et de cacao effectuées

auprès de la BCC sont légales. Cependant, la BCC ne contrôle pas la facture du contrat; son principal

rôle est de fixer le "prix d'enregistrement" des transactions, en fonction duquel elle perçoit les taxes

et redevances, et détermine les recettes en devises à rapatrier.

La fiscalité à l'exportation comprend toute une panoplie de droits et taxes, le principal droit étant le

Droit "unique" de sortie (DUS), définies au moyen d'un arrêté interministériel publié en début de

campagne. Par exemple, pour la Campagne 2010-11, l'exportation du cacao a donné lieu, au moment

de l'embarquement, au prélèvement des taxes et redevances ci-après, perçues sur la valeur

d'enregistrement:

Le DUS: 6,95-14,6%;

La taxe d'enregistrement: 5%;

Le prélèvement du Comité de gestion de la filière café-cacao: 0,735%;

Le prélèvement du Fonds d'investissement en milieu rural: 0,535%;

Le prélèvement du Fonds d'investissement agricole: 0,470%;

La taxe sacherie – brousse: 0,210%;

Le prélèvement du Fonds pour la mise en œuvre de la réforme de la filière: 0,450%.

Les frais des structures de gestion (0,480%);

Les frais de pesage: 0,60%;

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Les frais de contrôle de qualité: 0,60%;

La contribution aux organisations internationales du cacao et du café (0,090%);

La taxe de la Chambre d'agriculture: (0,015%);

et celle du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (0,030%).

Après la Campagne 2010-11, le Gouvernement s'est engagé à ce que la ponction fiscale globale ne

dépasse pas 22% de la valeur d'exportation c.a.f. du cacao. L'ensemble de ces taxes a représenté 250-

300 milliards de FCFA (400-450 millions d'euros) selon les années, soit environ 3% du PIB ivoirien.

Environ 65% du cacao est exporté en fèves, de même que 82% du café. L'objectif du Gouvernement

est d'atteindre une capacité de broyage (beurre, pâte, tourteaux, etc.) de 50%, et ce dernier cherche

des investisseurs privés pour ce faire. Cependant, la présence de taxes à l'exportation également

perçues sur l'exportation des produits transformés, bien qu'à des taux inférieurs (le DUS sur les

exportations de chocolat dépasse toutefois 10%), n'est pas de nature à inciter ces investissements.

La production de café a fortement chuté, ne dépassant plus les 150.000 tonnes depuis plus de dix ans

(32.000 tonnes en 2011), en raison de la désaffection des planteurs, rebutés par des prix d'achat très

bas.

Les taxes à l'exportation perçues sur le café en 2011-12 FCFA/Kg (sauf indication contraire):

Droit d'enregistrement (ad valorem valeur CAF): 5%

Droit unique de sortie (DUS): 50,00

Comité de gestion de la filière, dont: 9,81

Structures de gestion: 5,5

Pesage: 1

Contrôle de la qualité: 1,2

Contribution aux budgets des organisations internationales: 1,41

Contribution au budget de la chambre d'agriculture: 0,2

Contribution au budget du FIRCA: 0,5

Sacherie brousse: 3

Redevance relance caféière: 20

Total prélèvements (non compris droits d'enregistrement): 82,810

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Coton et anacarde

La part de la Côte d'Ivoire dans les exportations mondiales de coton fibre est passée de 1,6% en 1995

à 0,2% en 2010.

Une Autorité de régulation de la filière coton et anacarde a été créée (ARECA) en 2002. Par ailleurs,

l'INTERCOTON regroupe toutes les parties prenantes de la filière, y compris les producteurs de

coton, les transformateurs (égreneurs, filateurs, tritureuses), transporteurs et l'État. Les producteurs

sont généralement regroupés au sein de coopératives qui organisent la collecte bord- champ, et qui

leur fournissent des engrais et autres intrants. À travers le pays une douzaine d'usines d'égrenage

achètent le coton-graine aux coopératives. Ces dernières appartiennent à cinq sociétés cotonnières,

dont trois à capitaux étrangers, certaines détenues en partie par l'État.

Les opérateurs regroupés au sein de l'INTERCOTON fixent le prix bord-champ en vertu de l'accord

interprofessionnel et en collaboration avec l'ARECA, sur la base des cours sur le marché

international, du coût moyen de production, des prévisions de production en volumes, et des taux de

change moyens observés le mois précédent. Selon l'INTERCOTON, ce prix au producteur est

obligatoire.

Les produits issus de la transformation du coton graine comprennent le coton fibre, l'huile de table

de coton et le tourteau pour l'alimentation des animaux. Le coton fibre est soit exporté par les usines,

soit vendu par ces dernières aux filatures locales. Depuis 2009, les exportations de coton brut

soumises à un droit d'enregistrement (Article 541 du Code général des impôts), au taux de 2,5%

appliqué sur le montant de vente à l'exportation, mais suspendu jusqu'en 2011, et réintroduit pour

2012; ce prélèvement s'applique de même pour l'anacarde, le karité et la kola. Ces variations réduisent

la prévisibilité du processus de production.

Conscients que le bas niveau de rémunération des producteurs a joué un rôle, en plus de la crise, dans

la chute de la production nationale, les membres de l'INTERCOTON ont substantiellement augmenté

les prix au producteur en 2011-12. Les actions prioritaires identifiées pour la période 2012-14

couvrent notamment la recherche variétale, l'amélioration du conseil agricole, l'accès aux intrants

des producteurs. Étant donné la baisse de la production mondiale et celle des stocks, ainsi que la forte

demande mondiale, une structure de coûts de production appropriée, avec un encadrement approprié,

permettrait certainement d'augmenter à nouveau les volumes produits.

Contrairement au coton, la noix de cajou engrange depuis 2005 d'importants revenus aux acteurs de

la filière, ainsi qu'à l'État. La production exportée est passée de 9.900 tonnes de noix brute en 1990

à 75.000 tonnes en 1999 et à près de 375.000 tonnes en 2010. En 2008, la Côte d'Ivoire est devenue

le premier producteur africain et un opérateur important sur le marché mondial. La production

d'anacarde est surtout concentrée dans la moitié nord et est du pays. La superficie enregistrée en 2009

a été de 450.000 hectares, composée uniquement des plantations villageoises. L'essentiel (95%) des

productions est vendu à l'Inde, le reste aux sociétés commerciales et à quelques coopératives.

Depuis 2007, INTERCAJOU regroupe les producteurs, transformateurs et les exportateurs de cajou,

mais en raison de la crise n'a pas été en mesure de remplir son mandat. L'INTERCAJOU fixe en

principe un prix minimum d'achat aux producteurs, en coopération avec l'ARECA. En général, les

prix sont bas en comparaison régionale. Quinze unités de transformation totalisent une capacité

globale de 7.500 tonnes de noix par an soit 2,5% de la production nationale. Les produits issus de la

transformation locale de l'anacarde sont, entre autres, l'amande de cajou, le jus et le baume de cajou.

Palmier à huile

Après le premier Plan palmier à huile mis en place dans les années 60 avec l'assistance de ses

partenaires financiers, puis un second, la Côte d'Ivoire en est à son septième Plan palmier. La

superficie totale est d'environ 250.000 hectares (2009), et la production de 1.500.000 tonnes. Les

régimes de graine subissent une première transformation en huile de palme brute dans des usines

agro-industrielles privées auxquelles les plantations villageoises regroupées en coopératives livrent

les régimes et les sous-produits. Un total de 21 unités pratique la première transformation des régimes

de palme, d'une capacité totale de traitement d'environ 1.850.000 tonnes par an. Le prix payé aux

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

paysans est négocié entre les parties prenantes sur la base des prix internationaux. Dans l'ensemble,

l'intervention de l'État dans le secteur de l'huile de palme est limitée.

Une seconde transformation est effectuée (principalement par UNILEVER-CI), pour raffiner l'huile

alimentaire, et fabriquer la margarine, le savon et des cosmétiques, à l'abri de la protection tarifaire

maximale de 22,5%. Trois quarts de la production raffinée sont consommés localement, et le reste

est exporté dans la zone UEMOA. La Côte d'Ivoire est le premier exportateur africain d'huile de

palme raffinée. Une TVA réduite de 9% est appliquée au secteur depuis 2008, et les entreprises

exportatrices étaient en 2012 autorisées à acheter leurs intrants en franchise de TVA, afin de ne pas

gonfler davantage leurs arriérés de crédit de TVA. La filière des oléagineux a été affectée par des

fraudes liées à ces multiples exemptions de TVA.

Caoutchouc naturel

Premier exportateur africain, la Côte d'Ivoire produit actuellement plus de 200.000 tonnes de

caoutchouc naturel par an dans une dizaine d'usines, et les perspectives sont considérées comme très

favorables par les observateurs. En 2012, une nouvelle taxe a été instaurée par la Loi de Finances sur

la production de caoutchouc granulé, de 5% du chiffre d'affaires des sociétés productrices, mais ne

s'applique pas lorsque "le prix international moyen mensuel du kilogramme est inférieur à 1.000

FCFA". Selon les autorités, cette nouvelle taxe est justifiée par le fait qu'une large part des entreprises

productrices échappe actuellement en grande partie à la fiscalité.

Ananas et bananes

L'ananas et la banane sont produits dans le sud de la Côte d'Ivoire, essentiellement par le secteur

privé à capitaux étranger, avec une faible intervention de l'État. L'Organisation des producteurs

d'ananas et de bananes (OCAB) regroupe 24 coopératives. L'OCAB fonctionne comme une

coopérative de production; elle assure l'exclusivité de la commercialisation et est la principale entité

actuellement agréée à l'exportation. Une autre structure, l'Organisation de la banane, ananas,

mangues (OBAM-CI) la concurrence désormais.

La Côte d'Ivoire est le deuxième producteur africain de banane, qui représente 2% du PIB national

et emploie directement 8.000 à 10.000 personnes. Depuis l'année 2000, la production annuelle de

bananes avoisine 260.000 tonnes. En 2009, l'Union européenne a absorbé 80% des bananes

ivoiriennes (255.000 tonnes) et 10% de la production a été consommée localement. Il n'y a pas

actuellement de taxe sur les exportations d'ananas et de bananes. Les autorités expliquent ceci par le

fait que la production émane de grandes entreprises assez bien organisées et soumises à l'impôt sur

les bénéfices agricoles ou à l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.

Riz et blé

Une stratégie nationale de développement de la riziculture est en cours de finalisation par l'Office

national de développement de la riziculture (ONDR), avec l'aide financière du Fonds international

de développement agricole, de la BOAD, de la Banque mondiale et de la Chine. Les enjeux de la

filière sont: la satisfaction des besoins de consommation nationale en riz, estimés à 1.400.000 tonnes

de riz blanchi par an; l'accroissement de la production nationale annuelle de riz; la réduction des

importations de riz et des sorties correspondantes de devises; et la valorisation du riz produit en Côte

d'Ivoire auprès des consommateurs.

Réglementation du commerce des produits forestiers

La politique est du ressort du Ministère des eaux et forêts (MINEF). Une réforme de l'exploitation

forestière fut introduite par le Décret n° 94-368 du 1er juillet 1994 pour améliorer la gestion de

l'exploitation forestière, valoriser la ressource ligneuse par une transformation plus poussée du bois,

réhabiliter le domaine forestier par des activités de reboisement et assainir la profession d'exploitant

forestier. La politique commerciale n'a pas changé depuis. Les concessions forestières sont limitées

au sud du 8ème parallèle.

La gestion des forêts classées fut confiée en 1966 à une entreprise d'État, la Société de développement

des forêts (SODEFOR), dont la mission était "d'assurer l'écodéveloppement ivoirien par une gestion

forestière durable et une production de qualité". La SODEFOR est responsable de toutes les forêts

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

classées, y compris la gestion et l'aménagement des plantations, l'administration des quotas

d'exportation ainsi que la reforestation. La Direction de la protection de la nature (DPN) est

responsable de la gestion des Parcs nationaux et des réserves naturelles.

Les exportations de grumes de forêts naturelles sont interdites, pour respecter les écosystèmes et

encourager la valeur ajoutée locale. Par ailleurs, certaines essences rares sont également prohibées à

l'exportation en vertu de la CITES. Le Décret n°95-682 du 6 septembre 1995 interdit l'exportation

des bois bruts seulement équarris et en plots, exception faite des bois issus des plantations (par

exemple le tek). Le bois peut être exporté en débités, en tranchés ou en déroulés. Les produits non

séchés ne peuvent être exportés qu'après paiement d'une redevance (23.000 FCFA par mètre cube

pour l'Iroko, 9.000 FCFA pour les autres espèces). L'Europe reste le principal marché pour l'ensemble

des produits forestiers.

Les exportations de bois sont soumises à des contingents d'exportation mensuels par produit,

déterminés par la Commission consultative interministérielle du bois (CCIB). La cession de

contingent d'exportation se fait aux enchères organisées par le MINEF. Mais les produits secs ne sont

pas sujets à contingents.

À l'exportation, les produits frais et les produits secs sont soumis au Droit unique de sortie (DUS),

qui varie de 1 à 35%, appliqué à des valeurs mercuriales qui datent de 1994, et qui peuvent être

inférieures aux prix d'exportation.

La Côte d'Ivoire est membre de l'Organisation internationale des bois tropicaux et de l'Organisation

africaine du bois. Les représentants des 13 pays membres de l'Organisation africaine du bois ont

instauré en 1994 un label écologique pour le bois africain, permettant de promouvoir les exportations

de bois provenant de forêts durablement aménagées. Après 17 ans, des mesures auraient également

été prises pour réglementer l'exportation par voie terrestre, afin notamment d'assurer la traçabilité du

bois ivoirien.

L'industrie de transformation du bois produit également des parquets, lambris, et quelques placages

et produits finis. La transformation du bois en produits manufacturés (par exemple, meubles) se fait

à l'abri de droits d'entrée de 22,5%, plus la TVA de 18%. Il existe une activité de production et

d'exportation d'emballages, fabriqués à partir de pâte à papier. Le secteur de l'emballage compte

plusieurs opérateurs (Groupe IPS et SONACO).

Produits de l'élevage

La Côte d'Ivoire importe principalement des produits laitiers (SH 040221), pour un montant

correspondant à 32 millions d'euros en 2010; et des morceaux de bœuf congelé (SH 020629), pour

l'équivalent d'environ 17 millions d'euros en 2010.

Une revue du secteur avicole de la Côte d'Ivoire, effectuée en 2008 par le Gouvernement et la FAO,

révéla une forte taxation du commerce avicole tout en remettant en question son efficacité. Outre le

TEC (qui atteint 20% sur les produits de l'élevage local) et les autres taxes communautaires, qui

ajoutent 2,5 points de pourcentage au TEC, depuis 1990 un prélèvement compensatoire à

l'importation est en place sur les volailles entières, découpes et abats bénéficiant de subventions à

l'exportation dans les pays d'origine. Ce prélèvement est fixé depuis 2005 à 1.000 FCFA/kg, avec

une baisse annoncée à 400 FCFA.

Les nombreuses exonérations ad hoc au régime de TVA aboutissent parfois à des mesures

apparemment en contradiction avec le principe du traitement national. Par exemple, les ventes

effectuées par les aviculteurs des produits de leur exploitation sont exemptées de TVA. Tous les

intrants, y compris ceux nécessaires à leur fabrication, sont également exemptés, ainsi que les

emballages. Les importations de volaille sont sujettes à la TVA (18%).

La taxe conjoncturelle à l'importation est applicable aux importations de lait concentré. Elle serait

selon les autorités suspendue depuis 2008.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Produits de la pêche

La contribution des pêches au PIB ivoirien total est faible (0,2-0,3%). Par contre, le pays compte une

importante industrie de conserves de thon, qui fournit environ 7% du PIB ivoirien. La Côte d'Ivoire

est donc un important importateur de poisson. En 2010, près de 304.000 tonnes de poissons et

crustacés ont été importées, en forte croissance. Il s'agit généralement de produits congelés pêchés

au large de la Côte-d'Ivoire ou d'autres pays de la région essentiellement par des flottes étrangères.

En 2011, le Gouvernement a organisé des États généraux de la mer pour dresser la liste des mesures

à entreprendre afin de restaurer la viabilité des ressources maritimes du pays.

Le Ministère des ressources animales et halieutiques est responsable de la réglementation des

activités et des produits de la pêche. Cependant, il n'existe pas actuellement en Côte d'Ivoire de

structure étatique unique en charge des questions maritimes, conformément à la Directive

n°04/2008/CM/UEMOA du 28 mars 2008 qui requiert la mise en place dans les pays membres d'un

cadre institutionnel harmonisé du sous-secteur maritime.

La Loi sur la pêche et l'aquaculture n'avait pas encore été adoptée fin 2011. Des orientations en

matière de politique commerciale ont été définies pour le secteur dans la Lettre de politique du secteur

pêche et aquaculture en 2006 (LPPA), ainsi que dans le Plan directeur de la pêche et de l'aquaculture

2010–2025 (PDPA), qui a été validé. La Côte d'Ivoire est membre de la Commission internationale

pour la conservation des thonidés de l'Atlantique.

Plusieurs accords de pêche existent entre la Côte d'Ivoire et ses partenaires commerciaux, mais le

seul actuellement fonctionnel est celui avec l'Union européenne. La Côte d'Ivoire a concédé à l'Union

européenne des droits de pêche de thon, dans les eaux situées à l'intérieur de sa ZEE au-delà des 12

milles marins, dans le cadre d'un accord de partenariat qui couvre la période du 1er juillet 2007 au

30 juin 2013. Une partie de ce volume de pêche est exportée en Côte d'Ivoire par des bateaux

européens pêchant dans les eaux ivoiriennes, notamment pour fournir les industries de

transformation. La redevance est de 35 euros par tonne de thon capturée. La quantité totale de

référence est de 7.000 tonnes par an; un maximum de 25 thoniers senneurs est autorisé, et chacun

doit verser une avance de 3.850 euros par an, pour un tonnage de référence de 110 tonnes. Pour les

15 palangriers de surface autorisés (au maximum), l'avance est de 1.400 euros par an (pour un

tonnage de 40 tonnes). Si la quantité globale des captures effectuées dépasse le tonnage de référence,

le montant de la contrepartie financière annuelle sera augmenté de 65 euros pour chaque tonne

supplémentaire capturée. Toutefois, le montant annuel total payé par l'UE ne peut excéder le double

du montant indiqué (soit 1.190.000 euros).

La Côte d'Ivoire est également le premier exportateur africain de conserves de thon, une activité de

plus en plus menacée par l'épuisement des stocks mondiaux. Cette industrie compte deux principales

sociétés privées exportatrices à capitaux étrangers qui assurent aussi en partie l'approvisionnement

du marché intérieur, en régime de zone franche.

Un régime d'entreprise franche de transformation des produits halieutiques de décembre 2005 offre

aux entreprises qui exportent 90% de leur production une exonération de tout impôt ou taxe, y

compris à l'importation, sur les biens, services et équipements destinés à leurs activités. Outre le fait

d'être totalement défiscalisées, elles bénéficient de la liberté totale des changes et peuvent détenir des

comptes en devises. Elles bénéficient de tarifs préférentiels pour l'eau, l'électricité, le carburant, et le

téléphone fournis par les entreprises publiques ou parapubliques. L'administration de ce régime est

du ressort du Comité d'administration du régime franc (CARF). Une évaluation de ce régime était en

cours en 2011. Les entreprises payent une seule redevance, de 5 FCFA/Kg brut de produit transformé.

Le produit de la redevance est réparti entre le CARF et les communes d'implantation de la zone. Les

ventes sur le marché national sont limitées à 10% de la production. Les emplois y sont réservés en

priorité aux nationaux.

Une société libano-ivoirienne (Thunnus Overseas Group) possède aujourd'hui deux des trois

principales usines de conserves de thon actives en Côte d'Ivoire. Son groupe importe du thon congelé,

et exporte des conserves principalement à destination de l'UE, en franchise de tous droits de douane

en vertu de la Réglementation. Pour le thon en boîte (HS160414), la marge préférentielle sur le

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

marché de l'Union européenne est importante par rapport au taux NPF de 24% appliqué par cette

dernière, et également par rapport au droits de douane prévus par le SGP (20,5%). Le chiffre

d'affaires dépasserait 100 millions d'euros par an, pour 62.000 tonnes de conserves. Un autre groupe

italien – CASTELI – produirait 13.520 tonnes. Les exportations sont entièrement destinées au marché

de l'UE. Ces deux "entreprises franches" se sont développées en dehors de la réglementation qui

caractérise le reste de l'économie ivoirienne.

Politique commerciale agricole de la Gambie

L'agriculture représente 26% du PIB de la Gambie et fournit emplois et revenus à plus de 75% de la

population active. Elle est l'unique moyen de soutien et de création de revenus pour la majorité des

familles rurales. En termes d'utilisation des terres, plus du tiers des terres arables de la Gambie est

consacré au millet, un autre tiers étant occupé par les arachides. Les autres cultures majeures sont le

sorgho, le maïs et le riz (en culture sèche, irriguée ou inondée). Les arachides restent la principale

culture de rente et le principal produit d'exportation. Les autres productions agricoles, destinées

principalement à la consommation locale, incluent le sésame, le manioc (tapioca), les palmistes, les

bovins, les moutons et les chèvres.

En 2008, le Ministère de l'agriculture a établi un "Plan en dix points pour la transformation de

l'agriculture"33. En 2009, le Ministère de l'agriculture et des ressources naturelles, dans le cadre du

Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine du NEPAD, a établi un programme

intitulé "Agriculture et ressources naturelles – Programme national d'investissement agricole de la

Gambie" (ANR-GNAIP) devant être achevé en 2015.

D'après les autorités, les principaux produits agricoles importés en Gambie en 2007-2009 étaient le

riz (en brisures, décortiqué et paddy), le sucre raffiné et les huiles végétales (lin, palme et soja). Une

grande partie de ces importations figure dans les données d'exportation en tant que réexportations,

bien que les arachides, l'huile et les tourteaux d'arachide, qui sont produits dans le pays, soient des

exportations nationales de premier plan. D'après la FAO, les principales exportations de la Gambie

en 2007 étaient le sucre raffiné (principalement en tant que réexportation) et les arachides, l'huile et

les tourteaux d'arachide.

Les droits de douane sur les produits agricoles sont fixés en général à 20%, le niveau de droits le plus

élevé du tarif douanier de la Gambie avant l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO. Les animaux

vivants, le riz, les graines oléagineuses autres que les arachides et les autres semences et la paille

bénéficient d'un taux nul; les produits laitiers, certaines huiles végétales et certains produits

fourragers entrent dans le pays à un taux de 5%; et le thé vert non fermenté, les autres huiles végétales

et les autres aliments pour animaux sont soumis à un taux de 10%.

Tous les droits de douane visant les produits agricoles sont consolidés dans la liste présentée par la

Gambie à l'OMC, à 110% pour la majorité, avec quelques exceptions à 20%, 25%, 30%, 35%, 40%,

80% ou 85%. De plus, toutes les importations d'animaux, d'animaux marins, de végétaux et de leurs

produits, et de préparations alimentaires d'origine végétale ou animale doivent être accompagnées

des certifications d'importation correspondantes délivrées conformément aux prescriptions du Codex

Alimentarius en matière de contrôle de la qualité. Les importations de céréales et de légumineuses,

y compris le riz, nécessitent un certificat phytosanitaire délivré par le service national de protection

des végétaux du pays d'origine et un certificat de fumigation délivré par la société exportatrice ou

une société agréée.

La politique de la Gambie pour l'agriculture et les ressources naturelles durant la période 2001-2020

vise à stimuler la production grâce à l'élargissement de la superficie de production et grâce à une

augmentation de la productivité. L'accès à la technologie, la création d'associations et de

groupements autonomes de producteurs et l'accès aux intrants devaient être facilités, tandis que la

fourniture de services de vulgarisation et de recherche devait être coordonnée principalement par

33 Daily Observer, "Plan en dix points pour la transformation de l'agriculture", 8 janvier 2008. http://observer.gm/africa/gambia/banjul/article/2008/1/8/ten-issues-plan-for-agricultural-transformation

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

l'Institut national de recherche agricole (NARI). Les institutions de micro-financement devaient être

placées au premier plan34. Le réseau des associations villageoises d'épargne et de crédit (VISACA)

devait également être élargi. À cette fin, la Banque centrale a élaboré un Cadre réglementaire pour

les institutions financières rurales.

Le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le FIDA pour promouvoir le développement

agricole. Parmi les projets en cours du FIDA, visant principalement le développement des cultures

et de l'élevage pour le marché intérieur figurent: le Projet de développement de l'élevage et de

l'horticulture; le Projet de financement rural; et le Projet participatif de développement intégré de

bassin versant.

Arachides

Depuis leur introduction dans les années 1830, les arachides ont toujours été le principal produit

d'exportation de la Gambie. La culture commerciale est une part modeste et variable de la production

totale. Les politiques gouvernementales concernant cette culture sont passées de la gestion d'une

industrie nationalisée à la privatisation manquée du secteur et, plus récemment, se sont heurtées aux

graves difficultés financières qu'ont connues la Société gambienne de commercialisation des produits

agricoles (GAMCO), l'agence qui détient le monopole des achats.

À l'instar de la plupart des autres produits agricoles, les arachides sont protégées par un droit de

douane de 20%. Les prix minimaux de référence à la production pour les arachides en coques sont

déterminés par une association interprofessionnelle regroupant l'ensemble des parties prenantes, dont

la Société gambienne de l'arachide (GCC), sur la base de la moyenne sur cinq ans du prix (f.a.b.) en

vigueur sur le marché mondial. Mais les producteurs obtiennent fréquemment de meilleurs prix pour

leurs produits sur les marchés informels locaux après un simple décorticage de leurs arachides.

Les arachides gambiennes ont longtemps souffert de graves problèmes de qualité, dus notamment à

la contamination par les aflatoxines, qui interdisent l'entrée des produits comestibles sur les marchés

d'exportation. Un rapport de 2006 a évalué les pratiques de production et de transformation

appliquées dans le secteur, des exploitations agricoles à la transformation finale, et a identifié les

défaillances dans la chaîne de production qui pourraient conduire à la contamination par les

aflatoxines. Le rapport présentait une stratégie et un plan d'action en quatre étapes à mettre en œuvre

par le secteur. En 2009, un rapport établi par des experts néerlandais et danois sur un cadre pour

l'assurance de la qualité des arachides identifiait les mesures à court terme et à long terme. Le rapport

formulait également des recommandations pour un meilleur cadre juridique fondé sur la Loi de 2005

sur les produits alimentaires; de meilleures installations permettant aux sociétés coopératives de

commercialisation de fruits et légumes de trier les différentes qualités de stocks; et une meilleure

aération des stocks dans le cas où ceux-ci ne peuvent pas être déplacés rapidement.

La Société gambienne de l'arachide (GGC), qui a été réactivée en 2007, est le plus gros acheteur

d'arachides de la Gambie et fournit des semences et des engrais aux agriculteurs. Suite aux critiques

qui ont visé le système de commercialisation, les autorités indiquent que la direction a pris des

mesures pour faire en sorte que les cultivateurs n'aient plus besoin de souscrire des crédits, en

fournissant un financement des cultures au point d'achat, sur une base renouvelable en fonction des

inventaires. Les autorités, avec le soutien de la Banque mondiale, ont procédé à des audits techniques

et financiers de la GGC et des arrangements participatifs avec des partenaires du secteur privé sont

envisagés pour ajouter de la valeur à la production d'huile, d'arachides comestibles et de produits

pour l'alimentation des animaux.

34 On peut citer par exemple l'Association de financement des femmes gambiennes (GAWFA), qui est aussi soutenue par

la Banque africaine de développement

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Riz

Le riz est une denrée de base du régime alimentaire gambien. Le pays a le taux le plus élevé de

consommation de riz par habitant des pays sahéliens, et le troisième taux le plus élevé en Afrique de

l'Ouest. Le riz est aussi l'un des principaux produits agricoles importés par le pays.

Pendant de nombreuses années, la promotion de la riziculture a été un élément essentiel de la

politique de nutrition et du remplacement des importations en Gambie. Depuis 2006, la riziculture a

été redynamisée grâce à l'introduction des variétés hybrides Nerica (New Rice for Africa – nouveau

riz pour l'Afrique), dont certaines ont été développées dans le pays, qui ont un meilleur rendement et

qui sont mieux adaptées aux différentes conditions de culture du pays.

La combinaison des nouvelles variétés et d'autres intrants importants, comme la fourniture d'engrais,

la création de coopératives et l'accent mis sur les cultivatrices, a d'ores et déjà fait augmenter de

manière substantielle la production de riz et la productivité; le Gouvernement veut faire en sorte que

le pays devienne autosuffisant et un exportateur de riz. La coopération avec des fournisseurs d'aide

extérieurs officiels, comme le Taipei chinois, et avec les ONG opérant dans le pays, a été un élément

important du programme.

Élevage

Les politiques gambiennes visant à promouvoir le secteur de l'élevage ont varié au fil des ans. Les

politiques les plus récentes dans ce domaine ont été formulées en 2003 et révisées en 2009. L'élevage

et l'horticulture ont fait conjointement l'objet d'importantes études publiées en 2005 et 2008 dans le

contexte du Projet de développement de l'élevage et de l'horticulture.

Le cadre de politique générale de 2003 visait à encourager la participation du secteur privé à l'élevage

et à la commercialisation des produits de l'élevage, en vue d'augmenter les taux de ventes des

producteurs de bétail, de promouvoir les exportations dans la sous-région, d'augmenter l'accès aux

services et leur portée, et de promouvoir les activités d'exploitation du bétail et de production de

volailles, ainsi que l'élevage d'espèces à cycle court comme les lapins.

La politique révisée, adoptée en 2009, vise à améliorer la production de bétail pour répondre à 75%

de la demande intérieure d'ici à 2015, et à augmenter la production de lait de 25% par rapport aux

niveaux actuels; à faire en sorte que les conseils en matière de politique, la réglementation, les

services de livraison et les intrants essentiels soient disponibles, abordables et accessibles dans

chaque région; à garantir que les chaînes de valeur dans le secteur soient véritablement efficaces et

en adéquation avec les marchés; à harmoniser les politiques régionales avec les politiques régionales

et internationales; et à faire appliquer les lignes directrices, mesures et réglementations pour garantir

le développement durable des ressources foncières, aquatiques et génétiques.

La Loi de 2005 sur les produits alimentaires confie la responsabilité de la santé animale au Ministère

de l'agriculture, qui coopère aux points d'entrée avec les inspecteurs de la santé publique du Ministère

de la santé et de la protection sociale. Le contrôle des importations et des exportations de bétail et de

produits d'origine animale, ainsi que le contrôle national des établissements d'élevage et d'abattage

relèvent du Département des produits et services zoo-sanitaires. Les abattoirs sont placés sous le

contrôle du Ministère de la santé et de la protection sociale.

Le nouveau projet de Loi sur la sécurité sanitaire et la qualité des produits alimentaires couvre tous

les aspects de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et des aliments pour animaux, mais pas

le bétail en tant que tel. Il inscrit le principe de précaution dans la loi gambienne, prévoit des

dispositions relatives à l'inspection des produits alimentaires et des aliments pour animaux et exige

que tous les produits alimentaires et aliments pour animaux importés soient conformes à ses

dispositions ou à des conditions reconnues par l'autorité compétente comme étant au moins

équivalentes à celles-ci, ou qu'ils soient conformes aux dispositions de tout accord passé entre la

Gambie et tout autre pays. Le projet de loi établirait une Autorité de la sécurité sanitaire des produits

alimentaires, responsable devant le Vice-Président; un comité scientifique; et un forum consultatif

des parties prenantes.

Page 108: Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo ...Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques Des questions connexes et des interrelations

Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

En 2008, une analyse détaillée du secteur des volailles a été menée par la FAO à la lumière de la

pandémie de grippe aviaire. S'agissant du commerce international, l'analyse a révélé que les

importations les plus importantes de la Gambie étaient la viande de volaille congelée, principalement

en provenance de l'UE et du Brésil, surtout pendant la période allant d'octobre à mars, pour le secteur

hôtelier. Il y avait également un commerce régulier d'oisillons d'un jour en provenance du Sénégal.

Des études précédentes, menées en 2000, avaient indiqué que l'importation de viande de volaille

congelée affectait sérieusement la commercialisation des volailles produites dans le pays.

D'après les autorités, 60% des achats de la Gambie d'oisillons d'un jour proviennent du Sénégal, le

reste provenant principalement de l'UE. Les importations de cuisses de poulet congelées peuvent

poser deux problèmes: pour la santé publique, d'une part, du fait d'une préservation inadéquate de la

chaîne du froid (des expéditions ont été rejetées par les inspecteurs de la santé publique aux points

d'entrée) et pour les agriculteurs en Gambie, d'autre part, du fait des prix peu élevés (ces importations

sont considérées comme des produits faisant l'objet d'un dumping ou subventionnés). Les

dispositions de la Loi de 2010 sur les douanes et les droits d'accise peuvent habiliter les autorités à

prendre des mesures antidumping ou des mesures compensatoires. Les autorités indiquent que des

efforts de renforcement des capacités sont entrepris sur deux sites de démonstration pour l'élevage

de poulets à échelle industrielle afin de répondre à la demande du marché local.

Le nouvel Office gambien de commercialisation du bétail, établi en 2010, vise à introduire un

mécanisme de détermination des prix pour établir des prix "équitables" pour le bétail et les autres

animaux d'élevage vendus dans le pays, et à mettre en place un système d'enregistrement pour les

bouchers et les négociants en bétail, à former les bouchers et à fournir d'autres formes d'aide et des

équipements techniques pour améliorer les pratiques de commercialisation du bétail.

Horticulture

En Gambie, l'horticulture est pratiquée dans de petites exploitations agricoles familiales de moins de

1 ha à 5 ha et dans un petit nombre de grandes entreprises industrielles. Selon des estimations,

l'horticulture pourrait représenter jusqu'à 4% du PIB et employer jusqu'à 65% des habitants des zones

rurales et périurbaines, notamment des femmes et des jeunes. Le développement du secteur cible le

marché intérieur (nourrir la population), les ventes à l'industrie touristique et l'exportation,

principalement à destination de l'UE.

Bien que le volume du commerce transfrontières soit substantiel, les possibilités de voir augmenter

les exportations à destination du marché régional (notamment le Sénégal) semblent également être

limitées par des facteurs négatifs tels que les fluctuations monétaires entre le dalasi et le franc CFA,

des importations à grande échelle de produits horticoles subventionnés en provenance de sources

européennes, et des difficultés liées au transport et à l'entreposage.

Pêches

Le secteur est composé de pêcheries artisanales et de pêcheries industrielles. Le poisson constitue

une part non négligeable du régime alimentaire gambien, puisqu'il représente environ 40% des

protéines animales consommées dans le pays. La gestion, le développement et la préservation des

pêcheries sont de la responsabilité du Ministère de la pêche, des ressources en eau et des questions

relevant de l'Assemblée nationale et de son organisme technique, le Département de la pêche.

Le cadre de politique générale pour le secteur gambien de la pêche est énoncé dans la Politique et la

Loi sur la pêche de 2007, le Règlement et la Stratégie relatifs à la pêche de 2008 et le Plan de gestion

pour la pêche de 2009 (pour les crevettes, les sardinelles, la sole et le poisson-chat). La Politique de

pêche de la Gambie, élaborée avec l'aide de la FAO, établit neuf objectifs principaux: l'utilisation

rationnelle à long terme des ressources halieutiques marines et intérieures; l'utilisation du poisson

pour améliorer les normes nutritionnelles; l'augmentation des possibilités d'emplois dans le secteur;

l'augmentation des recettes en devises nettes; l'élargissement de la participation des entrepreneurs

gambiens; le développement de l'aquaculture; le renforcement des capacités institutionnelles et du

cadre juridique pour le secteur; le renforcement de la collaboration régionale et internationale en

matière de gestion durable de la pêche; et le renforcement des rapports institutionnels avec d'autres

secteurs pertinents.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

En 2007, 32 navires de pêche industrielle ont bénéficié d'une licence pour opérer dans les eaux

gambiennes. La pêche industrielle cible avant tout les espèces marines démersales de grande valeur.

Tous les navires industriels appartiennent à des intérêts étrangers, certains employant toutefois des

équipages gambiens. Bien que la réglementation gambienne exige que les prises soient débarquées

dans le pays, les navires industriels débarquent généralement leurs prises dans des ports étrangers ou

les transbordent sur des navires usines en haute mer. Les poissons sont ainsi transformés, emballés

et étiquetés comme des produits originaires d'autres pays. Ces pratiques réduisent considérablement

le volume et la valeur réels des poissons pêchés et exportés par des navires gambiens et sont

considérées comme une perte économique majeure pour la Gambie.

Des plans ont été mis en place depuis très longtemps pour construire un nouveau port de pêche en

eaux profondes à Banjul, avec le soutien de la Banque africaine de développement et la Banque arabe

pour le développement économique en Afrique (BADEA).

Les entreprises de transformation du poisson dans le pays s'approvisionnent surtout auprès de

pêcheurs artisanaux. Il existe une vingtaine d’entreprises enregistrées dont huit certifiées pour

exporter leurs produits vers les pays de l'Union européenne.

Le développement d'une qualité adéquate, pour le marché intérieur et davantage encore pour les

marchés d'exportation, est une préoccupation majeure dans le commerce du poisson. Dans cette

optique, la politique gambienne pour la pêche met l'accent sur le contrôle de la qualité après la prise

et sur l'application de normes internationalement acceptables en matière de contrôle SPS et

d'assurance de la qualité.

Les nouveaux règlements du secteur de la pêche imposent une échelle mobile de redevances

annuelles aux pêcheries artisanales, établies en fonction de la taille du navire et de la technologie, la

moyenne étant de quelque 500 dalasis. Les règlements couvrent en outre les équipements, les

dimensions des mailles et la taille minimale des poissons. Au niveau national, un Comité consultatif

des pêcheries veille à la bonne application des règlements, tâche qui est confiée au niveau local à des

centres de pêcheries communautaires.

La Loi sur la pêche habilite le Ministre de la pêche, des ressources en eau et des questions relevant

de l'Assemblée nationale à désigner des zones de gestion spéciale pour la gestion communautaire de

la pêche, à fixer l'ouverture et la fermeture des saisons de pêche, à établir des règlements concernant

la taille minimale des poissons et à imposer des restrictions en matière d'équipements et de méthodes

de pêche. Un Service du contrôle de la pêche, qui a pour tâches de faire respecter les systèmes de

gestion de la pêche et de protéger les ressources contre la pêche illégale, non réglementée et non

enregistrée, a été établi en collaboration avec la Marine gambienne.

Aucun des droits de douane visant les poissons et les produits à base de poisson n'est consolidé dans

le cadre de l'OMC. Tous les droits de douane sont fixés à 20%, sauf pour les sardines (10%). Le tarif

douanier de la Gambie prévoit des exemptions de droits pour les navires de pêche. Ces exemptions

sont également possibles pour d'autres installations et équipements utilisés dans ce secteur, à

condition d'être prévues dans des règlements et approuvées par le Ministère du commerce, de

l'intégration régionale et de l'emploi, mais pas pour les camions de transport réfrigéré (la concession

s'applique exclusivement aux véhicules de ce type importés par des agriculteurs), ce qui pourrait

constituer une aide majeure pour le secteur de la pêche.

Par ailleurs, la Gambie ne maintient aucun accord sur la pêche avec des pays ou des zones douanières,

en dehors du Sénégal. Le seul protocole sur la pêche entre l'UE et la Gambie a expiré en 1986.

L'Accord sénégalo-gambien sur la pêche maritime signé en 1992 et actualisé par plusieurs protocoles,

prévoit des droits de pêche réciproques pour les navires sénégalais et gambiens de moins de 750

tonnes de jauge brute (tjb) pour les petits poissons pélagiques, de 850 tjb pour les bateaux senneurs

et la pêche à la palangre, de 1.000 tjb pour les crevettiers, et de 1.500 tjb pour la flotte de pêche

générale ou céphalopodière. L'Accord réglemente en outre les dimensions des mailles des filets, les

déclarations de prises, l'embarquement d'observateurs, l'emploi de matelots de pont, les droits de

passage inoffensif et prévoit la formation de ressortissants gambiens dans des pêcheries et des écoles

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

maritimes sénégalaises, la coopération en matière de recherches halieutiques et la coopération en

matière de surveillance de la pêche.

La Gambie est également membre de la Commission sous-régionale de la pêche (SRFC), aux côtés

du Sénégal, de la Mauritanie, de la Guinée-Bissau, de la Guinée, du Cap-Vert et de la Sierra Leone.

La SFRC maintient des accords internationaux portant sur l'accès aux ressources halieutiques, la

coopération sous-régionale sur le droit de poursuite et la surveillance dans la région, et sur la

promotion des politiques de gestion de la pêche, la promotion de la recherche et le contrôle de la

pêche.

Politique commerciale agricole du Ghana

De nombreux facteurs ont contribué aux bons résultats de l'agriculture ghanéenne depuis 2007.

L'augmentation du revenu par habitant générée par le secteur des industries extractives a poussé à la

hausse la demande intérieure et les prix payés pour les cultures vivrières et le bétail. L'évolution

positive des cours mondiaux du cacao a également eu un effet favorable. Peut-être plus important

encore toutefois, les prix intérieurs en monnaie locale des denrées agricoles exportées ont affiché une

croissance dynamique dopant ainsi proportionnellement les revenus agricoles nominaux. Le PIB

agricole a augmenté de 4,6% par an entre 2007 et 2012.

Le développement du secteur agricole, placé sous la responsabilité du Ministère de l'alimentation et

de l'agriculture (MOFA), est considéré comme une priorité par le gouvernement. La politique

déclarée et suivie par le gouvernement depuis 2007 consiste à soutenir la production et les

exportations agroalimentaires, comme l'établissent clairement le Ghana Shared Growth and

Development Agenda (GSGDA) et la Politique révisée de développement du secteur agroalimentaire

(FASDEP II). La priorité actuelle est d'accélérer la modernisation de l'agriculture et de parvenir à

une gestion durable des ressources naturelles. L'amélioration de l'efficacité et de la productivité afin

d'augmenter les exportations est également prioritaire.

Le Plan d'investissement à moyen terme dans le secteur agricole prévoit aussi un programme de

modernisation agricole. Les principaux domaines d'intervention gouvernementale dans le secteur,

tels qu'ils ont été tracés par la FASDEP II, sont les suivants: i) l'amélioration de l'infrastructure,

notamment par la construction de routes secondaires et d'installations de stockage, et par la

modernisation du système d'irrigation; ii) la diffusion de technologies adaptées par la recherche-

développement en agriculture; et iii) la fourniture de services publics de vulgarisation. Le Ministère

de l'agriculture est d'avis que l'efficacité et la productivité agricoles ne pourront être améliorées que

si des efforts renouvelés sont déployés dans le domaine de la recherche.

Dans le cadre du GSGDA, la modernisation du secteur agricole devait constituer un important moteur

de croissance à moyen terme s'appuyant sur une amélioration de la productivité (adoption de variétés

à haut rendement, introduction de semences améliorées, usage de pesticides et de techniques de

pulvérisation, et pulvérisation massive dans le sous-secteur du cacao, par exemple) et sur une

augmentation de la superficie agricole utile sous l'influence de facteurs tels que l'amélioration de

l'irrigation, les subventions aux intrants, l'amélioration des services de mécanisation dans l'ensemble

de la chaîne de valeur, l'amélioration de la commercialisation, des services de vulgarisation et de la

coordination institutionnelle en faveur du développement agricole. Toutefois des facteurs extérieurs

ont affecté le secteur agricole, notamment des inondations et des épisodes de sécheresse dans

plusieurs parties du territoire, et des retards dans la mise en chantier des principales infrastructures

d'irrigation.

Le Ghana est signataire du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA)

du NEPAD, qui prévoyait de porter à 10% la part des dépenses publiques consacrées à l'agriculture

à l'horizon 2008. En 2009, environ 10% du budget national a été affecté au secteur agricole, et

pendant la dernière période triennale (2010-2012), la part moyenne a dépassé 11%.

Les principales mesures à la frontière n'ont pas été modifiées depuis 2008. La dernière notification

du Ghana au Comité de l'agriculture de l'OMC, adressée en 2001, indiquait qu'il n'était pas accordé

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

de subventions à l'exportation pour les produits agricoles. Les mesures SPS relèvent de la

responsabilité de la Direction des Services de protection et de réglementation phytosanitaires et de

la Direction des Services vétérinaires du MOFA. Des accords d'exportation comprenant des

dispositions SPS ont été souscrits avec le Liban (concernant les mangues) et avec la Chine (manioc

et produits dérivés).

Les droits de douane représentent le principal instrument de politique commerciale dans le secteur

de l'agriculture. La moyenne des droits NPF appliqués aux produits agricoles (branche 1 de la CITI

Rev.2) s'est établie à 15,7%. Les machines, installations, appareils et pièces de réchangeservant à

l'agriculture sont exonérés des droits d'importation et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) mais de

nombreuses autres impositions à l'importation demeurent. L'exonération du paiement de la TVA

pourrait s'avérer n'être qu'un avantage tout relatif puisqu'elle entraîne l'impossibilité de réclamer le

remboursement de la TVA payée sur les intrants. De plus, les produits d'origine animale "à l'état

brut" produits au Ghana sont exonérés de TVA.

De concert avec d'autres membres, le Ghana a présenté une proposition de négociation sur

l'agriculture en 2003. Les auteurs de cette proposition demandaient que des engagements soient pris

en vue d'une réduction des droits de douane pour les pays pauvres très endettés (pays exclusivement

IDA), et qu'un accès à un nouveau mécanisme de sauvegarde spéciale soit garanti pour tous les

produits agricoles afin de répondre aux situations d'urgence engendrées par la poussée des

importations et une chute brutale des prix.

Mesures relatives à l'impôt sur le revenu

Des réductions d'impôts et des trêves fiscales sont en vigueur pour encourager les investissements

dans le secteur agricole, en accord avec le Centre ghanéen de promotion des investissements (GIPC).

Les entreprises agroalimentaires et les entreprises productrices de sous-produits du cacao bénéficient

d'un taux réduit (de zéro à 20%) de l'impôt sur les sociétés, qui est normalement de 25%. Les

entrepreneurs qui plantent des cultures arbustives se voient offrir une trêve fiscale de dix ans à

compter de la première récolte; les entreprises qui investissent dans l'élevage (à l'exception des

bovins), la pêche et les cultures de rapport ont droit à une trêve fiscale de cinq ans à compter de

l'année de début d'activité. Les éleveurs de bovins bénéficient d'une trêve fiscale de dix ans et les

entreprises agroalimentaires d'une trêve fiscale de trois ans. Les entreprises agro-industrielles situées

dans les capitales régionales autres qu'Accra et Tema sont passibles d'un impôt sur les sociétés

équivalant à 75% de l'impôt normal; les sociétés situées ailleurs bénéficient d'un allégement fiscal de

50%. Pour les investissements supérieurs à 50 millions de dollars EU, qui sont considérés comme

stratégiques, les conditions sont négociées au cas par cas.

Subventions au matériel agricole

En 2010, le parc estimé était de 11tracteurs par 100 kilomètres carrés de terres arables, contre 43

tracteurs en Afrique du Sud et 25 au Kenya. Depuis 2007, des centres de mécanisation agricole ont

été mis en place par les pouvoirs publics pour offrir leurs services aux agriculteurs dans le cadre du

programme AMSEC (Centres d'entreprises de services de mécanisation agricole). Le mécanisme se

renforce en 2014 et 89 AMSEC sont en activité dans différents districts. Les taxes d'importation sur

les pièces détachées pour tracteurs sont apparemment nombreuses et méritent d'être réexaminées

(droit d'importation, TVA, prélèvement du régime national d'assurance santé (NHIS), prélèvement

de la CEDEAO, et prélèvement du Fonds de développement des exportations et d'investissement

agricole (EDAIF)).

Engrais, insecticides et fongicides

Le taux d'application d'engrais du Ghana est inférieur à celui des pays voisins et l'un des plus faibles

du monde. Soucieux de résoudre ce problème, le Gouvernement a adopté la Loi de 2010 sur les

plantes et les engrais (Loi n° 803), suivie du Règlement de 2012 sur les plantes et les engrais

(Instrument législatif n° 2194). En vertu de la Loi n° 803, le rôle du secteur privé dans le processus

d'importation a été renforcé et un programme a été créé pour subventionner les engrais, insecticides,

herbicides et fongicides importés à titre privé et vendus par des distributeurs d'intrants privés dans

l'ensemble du pays. Le Gouvernement verse une subvention visant à réduire le coût des engrais pour

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

les exploitants, qui correspondait à 42% du prix de revient au détail en 2010. Environ 40% des

importations totales accèdent aux marchés dans le cadre de ce programme. Bien que les pouvoirs

publics aient supprimé les droits de douane sur les engrais, de nombreux autres impôts et

prélèvements semblent s'appliquer aux importations et méritent d'être réexaminés. Les distributeurs

d'engrais doivent obtenir une licence de l'Agence de protection de l'environnement.

Semences

Selon des recherches récentes, peu d'exploitations de grande culture ont accès à des semences

améliorées. L'approvisionnement dans ce domaine est entravé par l'insuffisance de la production tant

de semences de souche que de semences de base. La Loi sur les plantes et les engrais a été adoptée

pour résoudre ce problème et a ouvert la voie à un renforcement du rôle du secteur privé dans la

production et la commercialisation des semences. En particulier, les entreprises privées sont

autorisées à importer des semences sous réserve du respect des dispositions phytosanitaires. La

réglementation liée à cette loi n'a pas encore été élaborée.

Recherche agricole

La recherche agricole est menée par plusieurs organismes publics regroupés au sein du Conseil de la

recherche scientifique et industrielle (CSIR) et doivent contribuer au minimum à 30% de leur budget

de fonctionnement. L'Institut ghanéen de recherche sur le cacao (CRIG), fondé en 1938, effectue des

recherches et rend des avis sur tout ce qui concerne la production de cacao, de café, de cola, de noix

de karité et d'autres végétaux oléagineux indigènes. En 2012, le CSIR a reçu 233.650 cedis du

gouvernement et 4 millions de cedis du Programme de productivité agricole en Afrique de l'Ouest

(PPAAO) pour mettre en œuvre des projets de recherche sur les racines et tubercules, en collaboration

avec les Systèmes nationaux de recherche agricole (NARS). D'autres projets tels que le Programme

d'amélioration et de commercialisation des racines et tubercules (RTIMP) et les Aides budgétaires à

l'alimentation et à l'agriculture (FABS) libèrent également des fonds pour la recherche.

Finance et assurance du monde rural

Un produit d'assurance fondé sur des indices météorologiques a été mis en place à titre expérimental

par le MOFA, en partenariat avec les services météorologiques du Ghana. Ce produit est conçu pour

offrir une protection contre les effets néfastes de conditions météorologiques extrêmes, ainsi que

pour financer la gestion du risque de sécheresse.

Le Programme de financement rural et agricole vise à améliorer l'accès de la population rurale et

agricole à des services financiers viables. Mis en œuvre par le Ministère des finances et de la

planification économique, ce programme a été déclaré opérationnel en avril 2011, et devrait être

appliqué jusqu'à la fin de 2016.

Régime foncier

Les pouvoirs publics tentent actuellement de trouver un cadre de coopération entre, d'une part, les

investisseurs, surtout les investisseurs importants et étrangers, et, d'autre part, les petits propriétaires

fonciers. Ce cadre permettrait la mise en place de contrats de location, de manière à augmenter la

production sans évincer les populations locales au cours du processus. Actuellement, le domaine

agricole est composé majoritairement de "terre de chefferies" (stool lands), détenues par des autorités

communales ou coutumières. Cette situation est susceptible de décourager les petits et moyens

investissements en terres agricoles. Dans le cadre du Projet d'agriculture commerciale du Ghana

mis en œuvre par le MOFA et la Commission des terres, un répertoire des terres destiné aux

investisseurs souhaitant acquérir des terres à des fins agricoles est en cours d'élaboration. Il est

également prévu d'élaborer des modèles de contrats de bail tenant compte des préoccupations des

propriétaires, des autres parties prenantes et des investisseurs.

Cacao

Le cacao, qui est de loin la culture la plus importante du Ghana, représente 2,4% du PIB, mais

considérablement plus si on tient compte de la commercialisation du produit (8,5%, selon les

estimations). La production est assurée environ aux trois quarts par quelque 800.000 petites

exploitations, mais la commercialisation, le transport et la transformation du cacao génèrent de

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

nombreux emplois additionnels. La production et les exportations affichent une tendance à la hausse

depuis 2007.

Les achats de cacao et la fixation des prix sont effectués par un office de commercialisation public –

l'Office de commercialisation du cacao (COCOBOD) –, le Ghana étant l'un des seuls pays

producteurs importants de cacao dépourvus d'un système de commercialisation privatisé. Organisme

semi-autonome relevant du Ministère des finances, le COCOBOD est chargé de la recherche sur le

cacao et de la commercialisation du produit.

Située à Accra et disposant d'un bureau à Londres, la Cocoa Marketing Company (CMC) est une

filiale en propriété exclusive du COCOBOD, dont l'unique objet est de commercialiser les fèves de

cacao auprès d'acheteurs nationaux et étrangers. Les recettes tirées des exportations de cacao doivent

être rapatriées et converties en monnaie locale auprès de la Banque du Ghana. La CMC vend

généralement la production nationale de cacao à terme sur les marchés mondiaux. Le prix reconnu

aux producteurs est fixé en cedis par le Comité d'examen des prix à la production (PPRC), chaque

année au mois d'octobre et, en principe, pour la saison entière. Dans la composition du PPRC entrent

notamment des représentants des exploitants producteurs de cacao, des sociétés de négoce agréées,

de la CMC, du COCOBOD, de la Banque du Ghana et du Ministère des finances. Le prix est imposé.

Une prime peut être versée aux exploitants en fonction de l'évolution des prix mondiaux, comme cela

a été le cas plusieurs fois ces dernières années. Si les prix sont inférieurs à ce qui était prévu, et les

recettes publiques en dessous des attentes, le Gouvernement absorbe la perte.

Selon les pouvoirs publics, les modalités actuelles de la détermination des prix payés aux producteurs

garantissent en principe plus de 70% du prix f.a.b. net aux cacaoculteurs; les 30% restants servent à

financer les services d'assistance aux exploitants et les dépenses budgétaires générales.

Seules les sociétés de négoce agréées peuvent se livrer au commerce et à la commercialisation du

cacao dans le pays. Le statut de société de négoce agréée est octroyé par le COCOBOD; les licences

doivent être renouvelées tous les ans et leur octroi est assujetti au versement d'un droit minime. On

dénombre actuellement 32 sociétés de ce type, contre 19 en 2007. Elles achètent du cacao directement

aux agriculteurs pour le compte du COCOBOD et le conditionnent pour sa livraison à des centres

d'achat désignés par le COCOBOD, en contrepartie d'une commission. La CMC prend en charge le

cacao dans ces centres en vue de son exportation ou de sa transformation.

Les cacaoculteurs et les producteurs de cacao sont exonérés de l'impôt sur le revenu. Les autres

subventions et avantages accordés par l'État (sur financement des recettes provenant des taxes à

l'exportation perçues sur les expéditions de cacao) sont les suivants:

bourses d'études accordées par le COCOBOD;

semences et plants hybrides fournis à des prix subventionnés par le CRIG et l'Unité de

production de semences;

services de réhabilitation ou de replantation fournis par l'Unité de lutte contre la maladie

virale du swollen shoot du cacaoyer;

élimination du gui, par le biais de l'Unité de lutte contre la maladie virale du swollen shoot

du cacaoyer;

routes de desserte des cacaoyères, financées par le COCOBOD;

logements pour les agriculteurs, financés par le COCOBOD; et

régime de retraite des agriculteurs, financé par le COCOBOD.

Toutes les sociétés de transformation doivent acheter les fèves de cacao au COCOBOD à un prix

négocié sur la base du cours mondial. La Cocoa Processing Company (CPC) transforme les fèves de

cacao destinées à l'exportation et au marché national. La CPC a été en partie privatisée en 2002; l'État

détient 60% de son capital. Plusieurs autres sociétés privées appartenant à des intérêts locaux ou

étrangers transforment le cacao en beurre, liqueur, gâteaux et poudre. La plupart exercent leur activité

dans les zones franches ou dans le cadre des dispositions régissant les zones franches. L'objectif du

Gouvernement à moyen terme est de faire traiter au moins 40% de la production de cacao localement.

L'UE est la destination principale des exportations ghanéennes de produits dérivés du cacao; le

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Règlement n° 1528 de l'UE prévoit l'accès en franchise de droits à l'Union européenne de tous les

produits ghanéens dérivés du cacao (autorisation en vigueur jusqu'en octobre 2014).

Pour toutes les exportations de fèves de cacao est exigé un certificat de fumigation et d'assurance de

qualité délivré par la Division du contrôle de la qualité (QCD) du COCOBOD. Une fois que sa qualité

a été vérifiée et qu'il a été désinfecté, le cacao peut être revêtu de l'étiquette portant le label "Ghana

cocoa". Le Ghana est membre de l'Organisation internationale du cacao.

En juillet 2012, un certain nombre de Membres de l'OMC comprenant le Ghana ont rappelé une

préoccupation soulevée en octobre 2011 devant le Comité de l'agriculture de l'OMC concernant une

décision de l'UE relative aux teneurs maximales acceptables en cadmium dans les produits à base de

cacao et de chocolat. Ces Membres demandaient que ces produits reçoivent un traitement identique

à celui réservé aux légumes et aux céréales, afin d'éviter toute discrimination injustifiée et toute

restriction inutile aux échanges commerciaux. En outre, si de nouvelles teneurs en cadmium étaient

définies, elles devraient se fonder sur une évaluation appropriée des risques, et satisfaire aux

principes de l'OMC en matière de proportionnalité, de transparence et de considération des besoins

spéciaux des pays en développement.

Le Ghana applique des droits de 20% aux importations de cacao et de produits du cacao. En raison

des inquiétudes concernant la contrebande, le COCOBOD n'autorise l'importation de fèves que par

voie maritime, ce qui accroît les coûts par rapport au transport routier. Un flux important et en

majorité non déclaré de cacao traverse néanmoins chaque année les frontières du Ghana,

essentiellement entre ce pays et la Côte-d'Ivoire. Lorsque le trafic de cacao se produit du Ghana vers

la Côte-d'Ivoire, le COCOBOD est dans l'impossibilité de commercialiser et de percevoir les recettes

et les droits sur les volumes écoulés en contrebande.

Autres produits agricoles

Les produits de base considérés comme prioritaires par les pouvoirs publics comprennent le maïs, le

riz, le soja, le millet, le sorgho et l'igname. Le MOFA encourage le développement de toutes ces

cultures afin de permettre au pays de satisfaire ses besoins en matière de sécurité alimentaire et de

tenter de réduire les importations, notamment de riz. La moyenne des tarifs NPF est relativement

élevée pour les végétaux sur pied (20%), tandis qu'elle reste faible pour les graines et fruits

oléagineux (9,4%).

À la demande du Ghana, le Japonais a apporté son concours à l'élaboration d'un Plan-cadre pour le

renforcement de l'industrie rizicole nationale. Dans le cadre des dispositions visant à traduire dans

les faits les constatations de l'étude, les pouvoirs publics ghanéens ont décidé de mettre en œuvre l'un

des systèmes recommandés, à savoir le Programme de promotion du riz pluvial, avec une aide

financière du Japon accordée sous forme de don.

En 2012, le Gouvernement a lancé la Stratégie ghanéenne de l'igname pour le développement rural

qui vise à accroître massivement la production et la commercialisation d'igname et des cultures

connexes au Ghana. Ce programme est mis en œuvre en partenariat avec le Centre de commerce

international (ITC) et l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA), sous la responsabilité des

parties prenantes qui se sont approprié le processus. Si le Ghana est le deuxième plus gros producteur

d'igname au monde après le Nigéria, seules 30.000 des 7 millions de tonnes produites sont

actuellement exportées. En ce moment, l'igname est exportée à l'état frais. Il est envisagé d'ouvrir de

nouveaux marchés dans diverses parties du monde pour une large gamme de produits à base

d'igname, par exemple par le biais d'acheteurs de pâtes alimentaires au Nigéria, en Turquie et au

Japon.

Le Ghana exporte de nombreux fruits et légumes, principalement vers l'UE. Toutefois, depuis 2004,

ce commerce est menacé par la dissémination rapide de la mouche des fruits. En 2008, le Fonds pour

l'application des normes et le développement du commerce (STDF) et la CEDEAO, en collaboration

avec la Banque mondiale, a adopté une approche coordonnée pour lutter contre la mouche des fruits.

Ces travaux ont abouti à l'élaboration d'un plan d'action régional contre la mouche des fruits en

Afrique de l'Ouest, d'une durée de 5 ans et d'un coût de 25 millions d'euros.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

En septembre 2009, les pays concernés, les instituts de recherche, le secteur privé, les bailleurs de

fonds et d'autres partenaires ont entériné le Plan d'action régional et adopté la Déclaration de Bamako,

feuille de route visant à rendre ce plan opérationnel.

Produits laitiers, viandes et autres produits d'origine animale

Près de 70% de la viande et des produits laitiers consommés dans le pays sont importés. Les tarifs

NPF sont fixés au niveau maximal (20%), et des interdictions d'importation sont en vigueur pour

certains produits, de sorte que les coûts d'importation sont élevés. L'augmentation de la production

avicole est à présent devenue un objectif prioritaire du pays; les stratégies pour y parvenir

comprennent de nouvelles recherches dans le domaine de l'élevage et de la production à grande

échelle de pintades, de bovins, d'ovins, de caprins, d'aulacodes (Thryonomis swinderianus),

d'autruches, etc., une aide à la culture à grande échelle de maïs et de soja pour la production d'aliments

pour animaux, et l'amélioration de l'accès aux ressources hydriques. Parmi les autres objectifs

figurent également l'amélioration des services de santé animale ainsi que la vaccination massive

contre la peste du petit ruminant (PPR) et la maladie de Newcastle chez les volailles. Les importations

annuelles de volailles congelées destinées à combler l'écart entre la demande intérieure et la

production nationale se montent à environ 10 millions de têtes.

Toutes les importations d'animaux vivants sont assujetties à l'obtention d'un permis délivré par la

Direction des Services vétérinaires du MOFA.

Pêche et aquaculture

La filière de la pêche s'appuie sur les ressources marines et celles des eaux intérieures (eau douce),

ainsi que sur l'aquaculture (environ 0,3% de la production annuelle totale de poisson). À la différence

de nombreux autres pays de la région, le Ghana tire 27% de sa production de poissons – proche de

500.000 tonnes – des eaux intérieures, contre 19% en 2008. Le lac Volta (8 442 km2) est l'une des

20 plus grandes étendues d'eau intérieures du monde. La pêche joue un rôle de premier plan dans

l'économie nationale: elle compte pour 7% du PIB et emploie environ 10% de la population

économiquement active. L'augmentation de la consommation a encouragé le développement de la

construction d'embarcations, des fournitures pour bateaux et du matériel de pêche.

Le secteur de la pêche est régi par la Commission des pêches qui a été constituée en vertu de la Loi

de 2002 sur la pêche (Loi n°625). Cette commission est maintenant rattachée au Ministère du

développement de la pêche et de l'aquaculture, créé en janvier 2013. La Loi n°625 de 2002 sur la

pêche et la Réglementation de la pêche de 2010 (Instrument législatif n°1968) sont les principaux

instruments juridiques qui régissent le sous-secteur.

Ainsi que la Loi de 2002 sur la pêche le dispose, la propriété des entreprises de pêche artisanale,

semi-industrielle ou industrielle est réservée aux citoyens ghanéens, mais les étrangers peuvent

posséder jusqu'à 50% des navires battant pavillon ghanéen utilisés pour la pêche au thon. Selon les

données de l'UE, la flotte ghanéenne est la deuxième en importance au regard des captures dans la

zone réglementée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique

(ICCAT) (12% du total des captures, environ 76.000 tonnes en 2012), après l'UE. Les navires

appartiennent à des intérêts coréens.

Toutes les entreprises doivent être agréées par le Ministère de la pêche. Le Règlement sur le produit

de la pêche (2006) énonce les dispositions générales à respecter en matière d'hygiène concernant le

poisson et les produits de la pêche, y compris les règles relatives au débarquement et au déchargement

des produits de la pêche, l'assurance-qualité et les conditions de production. Les entreprises de pêche

enregistrées auprès du GIPC peuvent être admises à bénéficier de taux de droits de douane et de TVA

nuls sur les filets de pêche et les câbles pour la pêche. Les activités de pêche sont exonérées de la

TVA. Celle-ci est perçue sur le poisson importé.

Plusieurs établissements ghanéens sont autorisés à exporter vers l'UE en se conformant aux

prescriptions SPS européennes. En juin 2013, l'UE a indiqué qu'il serait mis fin en octobre 2014 aux

importations de poisson ghanéen en franchise de droits au titre du Règlement n°1528, et que le taux

de droit SGP, plus élevé, serait appliqué.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Le Ghana n'a pas souscrit d'accord d'accès autorisant les navires européens à exploiter les ressources

à l'intérieur de sa zone économique exclusive mais de nombreux navires étrangers pénètrent dans la

ZEE du Ghana. Bien que le nombre d'intrus non agréés ne soit pas connu, on considère qu'il est élevé

malgré l'existence depuis 2005 d'un système de surveillance des navires visant à contrôler la pêche

illégale dans la ZEE du Ghana. En juillet 2013, dix entreprises de pêche se sont vu infliger une

amende par la Commission des pêches pour s'être livrées à des activités de pêche illégales, non

déclarées et non réglementées (INN) dans les eaux ghanéennes et en violation des règlements du

pays en la matière.

Sylviculture

Les résultats des sous-secteurs de la sylviculture et de l'industrie forestière ont été nettement négatifs

au cours des dernières années, particulièrement en 2011 et 2012, à la suite des mesures prises pour

freiner les activités illégales. Presque toutes les forêts du pays appartiennent à des collectivités locales

et servent à des activités traditionnelles, y compris le ramassage de produits forestiers autres que le

bois d'œuvre, la chasse et la collecte de bois de feu, ce qui explique en partie le problème.

Quelque 30 entreprises sur environ 160 génèrent approximativement 80% des exportations en

volume. Les exportations de bois du Ghana se composent principalement de produits du bois de

première transformation (billes et poteaux), qui représentaient 2,5% de la valeur totale en 2012, de

produits de deuxième transformation (bois scié, plots, contre-plaqué et placage), 91% de la valeur

totale en 2012, et de produits de troisième transformation (moulures, revêtements de sol, chevilles,

planchettes profilées), qui comptent pour 7% de la valeur totale des exportations. Le Nigéria est

devenu la destination principale des exportations de contre-plaqué du Ghana, remplaçant l'UE.

Le Ministère des terres et des ressources naturelles élabore les politiques du sous-secteur de la

sylviculture, tandis que la Commission forestière, créée en août 1999 au titre de la Loi n°571, a pour

charge la réglementation des ressources forestières et de la vie sauvage et la coordination des

politiques connexes. Le site Web tenu à jour par la Commission forestière contient les principaux

règlements régissant le commerce des produits sylvicoles, y compris la Loi de 2002 sur la gestion du

bois d'œuvre (modification) (Loi n°617) et ses règlements d'application, qui constituent les

principaux instruments juridiques en vigueur dans le sous-secteur de la sylviculture.

En vertu de la Loi n°617, des entreprises privées (y compris étrangères) passent un contrat avec l'État

pour l'utilisation et la gestion du bois d'œuvre. Les droits d'abattage sont attribués à l'issue d'un appel

d'offres public lancé par la Commission forestière. Une disposition oblige les sous-traitants à mettre

en œuvre des plans de reboisement après leurs opérations d'abattage.

Les exportations de produits de première transformation sont généralement interdites afin

d'encourager la transformation en aval dans le pays. Toutefois, certaines espèces (le teck, par

exemple) peuvent être exportées moyennant le paiement d'une taxe à l'exportation de 10 à 30%.

S'agissant des produits de deuxième transformation, des droits à l'exportation de 10 à 30% sont perçus

sur le bois scié séché à l'air. L'exportation de bois d'œuvre, de produits du bois et de bois de charpente

exige un permis délivré par la Commission forestière. En 2013, les taxes perçues se sont élevées à

1,4 million de dollars EU sur une valeur des exportations de 159 millions de dollars EU.

Depuis 2009, le Ghana met en œuvre le mécanisme d'octroi de licences conforme au plan d'action

FLEGT (application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux) mis en

place par l'UE pour garantir que le bois exporté vers l'Union provienne exclusivement de sources

légales; selon les autorités, les licences FLEGT devaient commencer à être octroyées pendant le

dernier trimestre de l'année 2014. Les autorités ont indiqué que parmi les lois, politiques et

programmes nationaux complémentaires de la stratégie nationale REDD+, il convient de signaler le

Programme relatif aux ressources naturelles et à la gouvernance environnementale (NREG), dont le

but est de réduire l'abattage illégal et de faire en sorte que les considérations environnementales soient

prises en compte lors de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques intersectorielles, le

Programme national de développement des plantations forestières, qui vise à arrêter et à inverser les

taux de déforestation dans le pays et à prendre des mesures pour accroître le couvert forestier

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

national, et l'Accord de partenariat volontaire (APV) avec l'initiative FLEGT de l'UE, qui vise à

améliorer la gouvernance des forêts et à réduire l'abattage illégal.

Le Ghana dispose d'une importante capacité de sciage non utilisée en raison de l'épuisement des

ressources forestières traditionnelles de bois d'œuvre. De ce fait, le Gouvernement encourage les

importations de bois d'œuvre ainsi que l'exploitation d'espèces non traditionnelles; ainsi, au lieu du

droit NPF appliqué sur les importations de bois et de produits du bois, qui est en moyenne élevé

(16,8%) par rapport aux taux de la région, il est appliqué aux importations de bois de charpente

destiné à être transformé localement un droit d'importation de 0%. De plus, les importations de

l'ensemble des produits du bois, qui comprennent actuellement surtout des produits de transformation

secondaire (contre-plaqué et bois scié), en provenance des pays de la CEDEAO Ghana sont en

principe exonérées des droits NPF.

Politique commerciale agricole de la Guinée Bissau

La Guinée-Bissau a réussi ces dix dernières années à augmenter substantiellement sa production

agro-alimentaire, y compris de noix de cajou, principal produit d'exportation, de riz, ainsi que celle

de manioc et d'autres tubercules. L'utilisation de tracteurs, de semences améliorées, d'engrais et de

matériels fournis par le Gouvernement et dans le cadre de certains projets, notamment le Programme

spécial pour la sécurité alimentaire sous l'égide de la FAO, aurait permis des gains d'efficacité

expliquant l'accroissement de la production. Par conséquent, ses importations n'ont pas beaucoup

augmenté au cours de la dernière décennie.

La Guinée-Bissau continue toutefois à enregistrer un fort déficit céréalier, surtout en riz. Les

importations de produits alimentaires sont de l'ordre de 35 millions d'euros, soit environ 22 euros par

habitant et représentent près de 40% des importations totales du pays entre 2003 et 2007.

Le Programme national d'investissement agricole (PNIA)35 initié en avril 2009 sous l'égide de la

CEDEAO a pour objectif global d'assurer la sécurité alimentaire et de contribuer à la réduction de la

pauvreté en milieu rural par la promotion des filières agricoles porteuses. Il prévoit à la fois le

développement de la production vivrière et des productions destinées à l'exportation. Globalement,

le programme vise à faire de la Guinée-Bissau un pays autosuffisant en termes de production vivrière

à l'horizon 2020. Le coût estimé du programme est de 153 milliards de FCFA (232 millions d'euros,

soit 155 euros par habitant). La Guinée-Bissau n'a jamais fait aucune notification au Comité de

l'agriculture de l'OMC.

L'absence généralisée d'investissement étranger a aussi concerné le secteur agricole. Afin d'y

remédier, le PNIA prévoit un projet de réforme de la réglementation de la propriété et l'occupation

foncière. Les principales actions à entreprendre par le Ministère de l'intérieur sont de renforcer les

services de cadastre et d'enregistrement, et de redéfinir les modalités d'attribution et de suivi des

concessions.

La terre appartient à l'État: les nationaux et les étrangers ne peuvent obtenir que des concessions

foncières de 90 ans, renouvelables. La concession est obligatoire au-delà de 5 ha; en dessous, il n'y

a pas de contrôles. Les concessions couvrent environ 27% des terres labourables (soit 9% de la

superficie totale du pays) et occupent les meilleures terres agricoles du pays, exploitées par des

producteurs modernes (ponteiros) dont les superficies des concessions varient de 20 à 2.500 ha.

Les petits producteurs (tabancas) sont estimés à près de 120.000 exploitants, qui constituent

l'essentiel de la population rurale et réalisent 90% de la production sur des surfaces inférieures à 5

ha.

Noix de cajou

35 Ministère de l'agriculture et du développement rural, Programme national d'investissement agricole (PNIA).

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La Guinée-Bissau possède des conditions de production de la noix de cajou considérées comme

idéales. Selon les autorités, entre 250.000 et 330.000 hectares seraient cultivés pour une production

variant entre 130.000 et 200.000 tonnes depuis 2006, avec un rendement estimé à 600 kg par hectare.

La production est réalisée principalement sans intrants importés, et la qualité supérieure des noix leur

confère un avantage de prix sur les marchés internationaux. De plus, 85% de la production de noix

de cajou est le fait de petits producteurs, et la plupart des paysans bissau-guinéens en produisent.

Le Gouvernement peut annoncer à la radio un prix indicatif au producteur, mais cela n'a pas été le

cas en 2008-10. Pour la campagne 2011, un prix de 250 FCFA par kg fut annoncé. Un total de 770

commerçants agréés achète ensuite la production aux paysans à un prix librement négocié. Le

commerçant paye pour obtenir l'agrément un montant de 50.000 FCFA (76 euros) par an au Ministère

du commerce. Des enquêtes sur le terrain par la Commission nationale du cajou (CNC) permettent

d'estimer un prix moyen d'achat au producteur (precio médio praticado ao produtor).

La noix de cajou représente 98% des exportations officielles de marchandises. Les exportations

atteignent une valeur d'environ 35 milliards de FCFA (53 millions d'euros, soit 33 euros par habitant).

Les statistiques de volumes d'exportation ne reflètent pas toujours la réalité car, en cas de prix au

producteur relativement bas par rapport aux niveaux de prix à l'exportation, une partie des

exportations se fait en contrebande à travers les ports des autres pays de la région. Selon les autorités,

15% de la production de 2011 aurait été exportée en contrebande. Ces exportations informelles se

font essentiellement vers le Sénégal ou la Gambie, malgré l'interdiction d'exporter par la route. Les

autorités ont tenté sans succès à plusieurs reprises de fermer les frontières du nord du pays aux

exportateurs informels de noix de cajou.

Les exportateurs achètent ensuite la production aux commerçants; ils doivent être au bénéfice d'une

licence d'exportation émise par le Ministère du commerce. Une cinquantaine d'exportateurs sont

agréés, contre paiement de 500 .000 FCFA (760 euros) chacun par an. La taxation des exportations

de noix de cajou compte de un tiers à 40% des recettes fiscales de l'État (1,9 milliard de FCFA en

2007).

La taxe à l'exportation se compose: d'un impôt aduaneiro (de 6% en février 2012); d'une contribution

predial rustica (2%); et d'un acompte forfaitaire de l'impôt sur les bénéfices (3%); soit un total de

11%. La base d'imposition est fixée par l'État à partir d'un prix fictif (precio tributaria) établi en

dollars (soit 750 $EU par tonne depuis février 2011, tableau IV.2).47 Avec ce système, l'incidence

réelle de la taxe à l'exportation est supérieure à 11% lorsque les prix en dollars sont plus bas que le

prix fixé; elle est inférieure à 11% lorsque les prix à l'exportation en dollars dépassent le "preço

tributaria", ce qui est généralement le cas.

Depuis 2011, un nouveau prélèvement est effectué sur la noix de cajou brute exportée (50 FCFA par

kilogramme pour la campagne 2011-12) et versé dans un Fonds de promotion à l'industrialisation

(FUNPI).48 Selon les années, ce montant peut dépasser un quart du prix (et donc du revenu) obtenu

par les producteurs. Le fonds comportait environ 20 millions de dollars en 2012. Or un décret de

2005 prévoyait déjà que 5% des recettes tirées des taxes à l'exportation de cajou fut rétrocédé "en

faveur du développement de la filière". Le premier et seul paiement à ce titre aurait eu lieu en 2009,

en faveur de l'Association nationale des producteurs d'anacarde de Guinée (ANAG).

Dans l'ensemble, la filière est lourdement taxée, depuis la récolte jusqu'à l'exportation. Les différentes

taxes, charges et "contributions" frappant les exportateurs et, surtout, les producteurs de noix de

cajou, comprennent entre autres:

La désinfection du local d'entreposage des noix (50 000 FCFA par entreposage);

Le certificat phytosanitaire délivré par le Ministère de l'agriculture (10 000 FCFA par

certificat);

L'inspection qui donne lieu à l'obtention dudit certificat (30 000 FCFA);

Le prix de l'agrément de l'intermédiaire (50 000 FCFA par an);

Le certificat de pesage, émis par une des deux entreprises privées étrangères (1 500

FCFA par tonne en 2008 (chapitre III 3));

Le prix de l'agrément de l'exportateur (500 000 FCFA par an);

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Le certificat d'origine délivré par le Ministère du commerce (10 000 FCFA par certificat);

La Taxe à l'exportation (11% de la valeur des exportations);

Emolumentos pessoais (1% de la valeur des exportations, également appliqué à la valeur

fictive définie ci-dessus)49;

La contribution du secteur privé (50 FCFA par kg);

Le prélèvement du Conseil national des chargeurs (5 € par tonne ou par m3).

Presque toutes les exportations (entre 95% et 99% selon les années) sont actuellement expédiées en

Inde à l'état brut.

Produits de la pêche

La pêche représente plus de 7% du PIB de la Guinée-Bissau. Sa Zone économique exclusive (ZEE)

est l'une des plus grandes et des plus riches en ressources halieutiques de la région, avec des captures

estimées à 100.000 tonnes par an.50

Début 2011, le Gouvernement norvégien a proposé à la Guinée-Bissau de l'appuyer pour

l'élargissement de sa plate-forme continentale à 350 miles maritimes, dans le cadre d'un accord de

coopération liant la Norvège à plusieurs pays de la région; les discussions étaient en cours

en février 2012. Cette augmentation pourrait générer un surplus des ressources disponibles et, par

conséquent, plus de retombées économiques pour autant que les conditions soient remplies au niveau

national pour surveiller effectivement la zone, ce qui n'est pas le cas actuellement. Le pays a grand

besoin d'une assistance extérieure lui permettant de contrôler effectivement sa ZEE, et ce afin

d'interrompre le pillage de ses ressources halieutiques avant que celles-ci ne tarissent.

Le ministère des pêches est l'entité gouvernementale responsable du secteur de la pêche. Depuis

2010, le ministère a fait d'importants efforts en vue d'améliorer la gouvernance et la transparence.

Par exemple, des statistiques portant sur les captures par produit sont, selon plusieurs observateurs,

disponibles dans le Bulletin statistique.

Les flottes de pêche artisanale ou industrielle ne reçoivent généralement pas de subventions ou

d'autres aides de l'État. En 2011, les recettes, provenant des accords et licences de pêche, et des

amendes, ont rapporté environ 15 millions d'euros, soit un tiers des recettes de l'État, ce qui limite la

volonté du Gouvernement pour mettre en place des mesures de gestion durable du secteur. En

comparaison, la valeur totale marchande des captures oscille entre 60 et 90 millions d'euros selon les

années, soit un montant considérablement supérieur aux recettes. Les autorités sont conscientes de

ce manque-à-gagner.

Le pays ne possédant pas de flotte nationale à même de capturer les ressources à l'intérieur de la ZEE,

l'exploitation est donc réalisée essentiellement par des navires battant pavillon étranger. Il s'agit

d'espèces à forte valeur commerciale (céphalopodes, crevettes, démersaux et thonidés). Ces navires

exportent sans débarquement la quasi-totalité de leurs prises vers l'Europe et l'Asie, sans création de

valeur ajoutée locale.

Les navires nationaux et les navires étrangers affrétés par des entreprises nationales débarquent des

espèces qui ont une faible valeur commerciale sur le marché national, reflétant le faible pouvoir

d'achat des populations. La flotte d'affrètement bénéficie de coûts de licence moins chers que la flotte

étrangère, mais a l'obligation de débarquer en Guinée-Bissau 75 kg de poisson par tonne de jauge

brute (Tjb) par trimestre. Les exigences sont spécifiées par rapport à la capacité des bateaux (en Tjb)

plutôt qu'aux captures totales, ces dernières étant impossibles à contrôler par les autorités.

Un nouveau port servant uniquement à la pêche devait être opérationnel à Alto Bandim en 2012. Ce

port, financé par la Banque africaine de développement (BAD) et l'Union européenne (UE),

contribuera, entre autres, à la création de conditions favorables au débarquement de la production

artisanale et industrielle grâce à un quai de pêche de 360 mètres, l'aménagement de 2 hectares pour

les industries à terre, et l'acquisition de trois vedettes de surveillance maritime. Les autorités espèrent

que la mise en exploitation de ces infrastructures portuaires induira une augmentation des

quantités de poissons débarquées de l'ordre de 58.000 tonnes à l'horizon 2015, contre 9.000 tonnes

actuellement.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Parmi les efforts récents figure l'élaboration d'un cadre législatif propre au secteur. En septembre

2008, le Ministère élabora un Plan stratégique de développement des pêches qui fut validé en 2009.

Les activités de pêche sont, en principe, régies par un ensemble de dispositions réglementaires

consignées dans la Loi générale sur la pêche 2011 (Lei Geral da Pesca). Un Registre national des

navires de pêche industrielle existe depuis 2011. Une Conférence nationale était prévue en 2012 pour

actualiser le Plan stratégique.

Une forte pression est exercée sur la ressource du fait du phénomène de la pêche illégale et du non-

respect des règlementations en matière de pêche, aussi bien sur le plan artisanal qu'industriel. La

mise en place d'un programme de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)

est une priorité déclarée du Gouvernement.

Le règlement sur la pêche artisanale a été révisé en 2001 et des réserves de pêche créées en 2008 et

2009.

La production nationale du pays ne satisfait pas aux normes phytosanitaires exigées pour

l'exportation vers l'Europe. La Guinée-Bissau n'a donc pas accès au marché de l'UE pour ses produits

de pêche. La Politique de développement de l'élevage et des pêches a comme objectif la mise en

place d'une certification sanitaire effectuée par un vétérinaire officiel, qui constituerait l'autorité

halieutique compétente pour certifier la qualité sanitaire des produits, conformément aux exigences

de l'Union européenne et en conformité avec les standards internationaux de l'OIE. Le Centre de

recherche appliquée des pêches développe des techniques de laboratoire et il est prévu qu'il effectuera

des analyses bactériologiques et des contrôles de qualité à partir de 2013.

Une licence de pêche est requise avec une redevance qui varie selon l'espèce. Les redevances des

droits de pêche sont publiées annuellement dans les annuaires de pêche industrielle. Selon les

autorités, il est prévu la création d'un site internet où ces informations seront disponibles. La pêche

industrielle est pratiquée par des flottes étrangères opérant sous deux types de licence: navires

étrangers sous accord de pêche (Union européenne, Chine, Sénégal) et navires sous licence libre

(autres pays). Comme la pêche industrielle, la pêche artisanale est, en principe, également soumise à

l'acquisition d'une licence; et des périmètres lui sont normalement réservés.

Le prix des licences étant à peu près le double pour les pêcheurs étrangers que pour leurs homologues

nationaux, certains pêcheurs de la sous-région se sont servis de prête-noms nationaux pour endosser

les licences à leur place. Devant ces fraudes, les autorités ont quadruplé le prix des licences en 2004,

et les montants par catégorie sont désormais sensiblement les mêmes pour les nationaux et les

étrangers.

L'UE occupe une place prépondérante dans les eaux de la Guinée-Bissau avec un peu plus de la

moitié de la flotte en présence. Le premier accord de pêche conclu entre l'UE et la Guinée-Bissau

date de 1980. Depuis lors, des protocoles consécutifs permettent aux navires de l'UE de pêcher dans

les eaux bissau-guinéennes moyennant un paiement annuel. Ils prévoient un quota maximum de

prises, ainsi que des engagements complémentaires de l'Union destinés au financement de

programmes en faveur du secteur halieutique bissau-guinéen depuis 2001.

La contribution financière globale de l'UE était de 7,5 millions d'euros par an dont 2,45 étaient

destinés au soutien de la politique de pêche bissau-guinéenne. De ce montant global, 500.000 euros

devaient être affectés à la mise en place d'un système sanitaire et phytosanitaire des produits de la

pêche. Toutefois, les deux parties pouvaient, en cas de nécessité, décider d'affecter également une

partie de cette contribution au renforcement du système de suivi, de contrôle et de surveillance dans

les zones de pêches bissau-guinéennes.

Le Protocole 2010-11 prévoyait également une réduction de l'effort de pêche pour les catégories

crevettes et céphalopodes, en maintenant aux niveaux de 2007 les accords existants avec des pays

tiers et l'UE. Cependant, en cas de non-utilisation des possibilités de pêche octroyées à des pays tiers

à la date du 1er janvier 2007, ces possibilités ne devraient pas être mobilisées pour l'année 2008 et

les années suivantes. Dans ces catégories, aucune possibilité de pêche ne sera octroyée aux

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

affrètements. L'accord excluait tout autre accord avec des sociétés ou associations/entreprises

européennes, accord qui devrait être dénoncé.

En cas d'augmentation de l'utilisation des possibilités de pêches par les navires européens, l'UE devait

octroyer un montant financier additionnel à la Guinée-Bissau proportionnel à cette augmentation,

dans les limites des possibilités de pêche fixées par le protocole et à concurrence d'un million d'euros

maximum par an. Dans le cadre du nouveau Protocole conclu pour la période 2012-15, les armateurs

souhaitant augmenter leurs captures doivent entrer en négociation avec le Ministère chargé des

pêches, moyennant une augmentation de 12% du prix des licences. Les possibilités de pêche peuvent

être ajustées d'un commun accord, auquel cas la contrepartie financière sera ajustée

proportionnellement.

Dans le but de promouvoir l'intégration économique des opérateurs communautaires dans le secteur

des pêches en Guinée-Bissau, l'Article 10 de l'Accord 2010-11 prévoyait que les navires européens

ayant décidé de constituer des associations temporaires d'entreprises sous forme de joint-ventures

seraient dispensés du paiement des redevances des licences.

Les navires communautaires ne sont pas actuellement astreints à débarquer leurs prises dans les ports

bissau-guinéens. La non-obligation de débarquement dans les ports nationaux pourrait être remise en

question avec le développement du port de Bissau.

Le Protocole de 2012-15 porte sur 9,2 millions d'euros, dont 6,2 millions au titre de la contribution

forfaitaire, et 3 millions d'euros destinés en principe à l'appui sectoriel; ce montant devrait en principe

être utilisé exclusivement par le Ministère chargé de la pêche pour mettre en place des systèmes de

contrôle.

Un accord de pêche lie la Guinée-Bissau à la Chine depuis le 15 mars 1974 et permet à la compagnie

China International Fisheries Cooperation (CONAPEMAC) d'exploiter les ressources de la ZEE

nationale. L'accord en cours jusqu'en 2014 prévoit un tonnage maximum par an. En 2010, le montant

lié au paiement des licences et des fonds de gestion était de 700 millions de FCFA (1,37 million

d'euros).

Le Protocole d'application de l'Accord de coopération dans le domaine des pêches entre la Guinée-

Bissau et le Cap-Vert prévoit la possibilité pour 10 navires capverdiens de pêcher dans les eaux

guinéennes; il ne serait pas appliqué actuellement. Un accord de pêche existe également entre la

Guinée-Bissau et le Sénégal, qui prévoit une obligation de débarquement.

Face à la surexploitation manifeste de plusieurs de ses ressources halieutiques, et au gaspillage des

ressources (les taux de rejet des prises accessoires pour les crevettiers seraient près de 14 fois le

volume conservé à bord), la Guinée-Bissau a élaboré depuis les années 80 des politiques de protection

des ressources qui mériteraient d'être mises en vigueur. Elle a notamment adhéré à la Commission

sous-régionale de pêche depuis sa création en 1985, a intégré le Programme régional de conservation

de la zone côtière et marine, a obtenu l'officialisation par l'UNESCO de la Réserve de la Biosphère

Bolama-Bijagós, a créé le Parc National Marin João Vieira – Poilão; et a mis en place l'Observatoire

sur l'Archipel des Bijagós et initié un processus de suivi des espèces. Ces mesures témoignent d'une

prise de conscience de la gravité du problème. Toutefois, il n'est pas certain qu'elles permettront

d'éviter un effondrement total des ressources, effondrement observé, par exemple, au Canada dans

les années 90 dans le cas de la morue, dont la population demeure décimée 20 ans plus tard.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole de la Guinée

En matière de politique commerciale sectorielle, les réformes ont été limitées en raison des crises

politiques successives que la Guinée a connues depuis son dernier examen de politique commerciale

en 2005. Dans le secteur agricole, qui constitue une priorité déclarée du nouveau gouvernement afin

d'augmenter la productivité des paysans, leurs revenus et de mieux assurer la sécurité alimentaire, de

nombreuses taxes, surtaxes et pratiques frauduleuses font légion. Les importations de riz sont

fortement subventionnées par l'État. Des prohibitions aux exportations de produits de pêche ont été

introduites. Par ailleurs, l'ampleur de la pêche illicite a conduit à une exhaustion des ressources

halieutiques, entraînant une perte d'intérêt de la part des partenaires commerciaux pour les eaux

guinéennes.

Les exportations agricoles guinéennes ne dépassent pas les 15 millions de dollars EU par an

auxquelles s'ajoutent les exportations de produits forestiers qui oscillent entre 30 et 40 millions de

dollars EU. Les produits de l'agriculture guinéenne sont nombreux: les fruits (bananes, ananas et

mangues), le riz, le maïs, l'arachide et le palmier à huile sont cultivés en Basse Guinée; la Haute

Guinée abrite des cultures de coton, de riz, de maïs, d'arachide et de karité, le caoutchouc naturel et

les essences de fleurs. Le palmier à l'huile, le thé, la quinine, la riziculture et la pisciculture sont aussi

présents en Guinée forestière.

La Direction nationale de l'agriculture (DNA) au Ministère de l'agriculture (MA) est responsable de

l'encadrement du secteur, avec l'Agence nationale de promotion rurale et de conseils agricoles

(AMPROCA). L'Institut central de recherche agricole (IRAG) constitue le principal réseau de

recherche et de planification agricole en Guinée.

La Chambre nationale d'agriculture de Guinée constitue la principale représentation professionnelle

des agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et exploitants forestiers. Elle soutient les initiatives individuelles

et collectives en milieu rural. Par exemple, en 2010, elle a facilité l'achat par le MA de 100

motoculteurs à prix réduit. Pour financer ses activités, la Douane prélève pour le compte de la

Chambre 0,25% de la valeur c.a.f. des marchandises importées et 0,25% de la valeur f.o.b. des

produits agricoles exportés.

Engrais et autres intrants

Le MA juge urgent de faciliter l'accès des paysans guinéens aux intrants (semences, engrais,

herbicides, insecticides, équipements et matériels) nécessaires pour mener à bien la transition vers

une agriculture plus intensive. Afin de ne pas pénaliser les producteurs utilisant les produits importés,

les intrants et matériels utilisés dans la production animale, végétale et de pêche (engrais, produits

phytosanitaires, semences et matériels végétaux et "génétiques", emballages et matériels de

paquetage, matériel de pêche) bénéficient d'une exonération totale de droits et taxes à l'importation,

y compris de la TVA, de même que la plupart des matériels d'équipement et intrants.

Les engrais sont actuellement importés à la fois par le secteur privé, regroupé au sein de l'Association

professionnelle des producteurs, importateurs et distributeurs d'intrants agricoles (APIDIA), et par la

DNA, gestionnaire du don de la part du Japon au titre du "KR2". Ce don se compose d'engrais, de

produits phytosanitaires et de matériel agricole. Selon les années, ces dons d'engrais représentent

jusqu'à un tiers des importations totales. Ils sont ensuite vendus aux producteurs à des prix fixés

conjointement par le MA et le Ministère du commerce.

Selon les autorités, une des priorités de l'encadrement technique devrait être d'appuyer la

mécanisation agricole. Pour ces raisons, pour toute une gamme d'outils agricoles (par exemple, les

haches, les fourches, les bèches, les sécateurs), le tarif guinéen est en franchise et non aligné sur les

taux de l'UEMOA qui sont de 10-20%. Toutefois, parmi les intrants et matériels qui ne sont pas

exonérés figurent les pneus d'engins agricoles, les appareils pour l'arrosage et les pulvérisateurs. Ces

produits mériteraient d'être ajoutés à la liste ci-dessus afin de ne pas décourager leur utilisation.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Investissement étranger

Les autorités souhaitent encourager l'investissement étranger dans l'agriculture en créant de grands

projets regroupant des investisseurs étrangers, l'État et les communautés villageoises. Dans ce but,

le MA cartographie actuellement les régions arables, en vue de louer ensuite des terres aux

producteurs en échange d'un engagement à produire des cultures vivrières. Le MA est à la recherche

d'investissements dans lesquels les achats de terres seraient intégrés à un programme de

développement de la production, de son acheminement vers les marchés de consommation, et

éventuellement d'exportation. De plus, des partenariats entre des entreprises privées étrangères et

avec le secteur public guinéen sont recherchés afin de permettre l'échange de technologies et de

savoir-faire dans le domaine agricole.

Taxation interne

Les revenus agricoles ne sont pas imposables au titre de l'impôt sur les BIC (de 35%), mais soumis

à l'Impôt sur le bénéfice agricole (IBA) qui est de 15%. Sont exonérés de l'IBA les revenus agricoles

qui proviennent des cultures vivrières sur une surface inférieure à 15 ha en culture sèche et à 10

hectares en culture irriguée, les revenus agricoles des exploitations d'expérimentation et de

vulgarisation scientifique et les nouvelles exploitations agricoles pour une période de cinq ans à

condition qu'un investissement minimum de 10 millions de francs guinéens (soit environ 1.000 euros)

ait été effectué. Les revenus qui ne sont pas évalués sur une base réelle sont imposés par forfait. Les

investisseurs sont soumis au régime de droit commun (impôt sur les salaires des travailleurs, IBA

après la cinquième année, patente, etc.) avec application des allègements fiscaux prévus par les

réglementations en vigueur; l'investisseur peut également être agréé au régime du code des

investissements et des allègements fiscaux y afférents.

La TVA s'applique également, en théorie, aux produits locaux et aux produits importés, selon le

principe du traitement national. Mais son prélèvement est difficile, voire impossible, sur les produits

agricoles locaux en raison d'une production locale atomisée et relevant presque entièrement du

secteur informel. La TVA constitue donc de facto une forme de protection des productions du secteur

informel contre la concurrence des produits importés et des produits du secteur formel. En effet, les

acheteurs de produits agricoles sur les marchés locaux ont potentiellement le choix entre la

production locale (non taxée parce qu'informelle) et les mêmes produits importés dont le prix est

majoré des droits de douane puis de la TVA.

Les produits agricoles suivants sont exonérés de TVA: riz, sucre, farine de blé et additifs entrant dans

sa production, pain, huiles végétales alimentaires et produits soumis au taux zéro du tarif douanier

(principalement les semences, voir ci-après). L'exonération de TVA est destinée à diminuer le coût

pour le consommateur final et pour les producteurs.

Taxation des importations

La taxation des importations de produits agroalimentaires à la frontière est très élevée,

essentiellement pour des motifs budgétaires et dans quelques cas pour protéger la production locale.

Le taux moyen des droits d'entrée sur les produits agricoles (définition OMC) n'a pas changé depuis

2005 (14,3%); il est légèrement plus haut que la moyenne générale actuelle pour tous les secteurs

(11,7%). Une panoplie d'autres taxes de porte, dont le total avoisine les 60%, sont également

appliquées au moment de l'importation.

Taxation des exportations

Il n'y a pas de droit de douane sur les exportations agricoles. Cependant, la Douane prélève des

centimes additionnels de 0,25% de la valeur f.a.b. des produits agricoles exportés. Cette taxe,

destinée à financer les activités de la Chambre d'agriculture, mériterait d'être examinée pour son effet

potentiellement négatif sur les exportations, d'autant plus que les fonds issus de la taxe ne seraient

pas actuellement reversés à la Chambre.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Le riz

Il existe quelques projets de riziculture irriguée. Une entreprise publique - la Soguicoda – pratique la

riziculture intensive dans les plaines aménagées de Koba, domaines qui appartiennent à l'État.

L'Amerigui Plantation a repris les périmètres aménagés dans la plaine de Monchon, exploités

précédemment par la Sobergui. Un observatoire du riz avait vu le jour en Guinée entre 1999 et 2006

afin d'encourager la production, avec le soutien financier de la France et l'appui technique du CIRAD

(PRIAF-Riz). Le but était de susciter la concertation entre acteurs privés et publics au niveau national

et régional, mais il semblerait que ses activités aient cessé.

Le pays exporterait environ 150.000 tonnes de riz par an dans les pays voisins tels que la Guinée-

Bissau ou la Gambie. Les importations représentent parfois plus du cinquième de la consommation,

et suivent une tendance haussière.

En mars 2011, trois principaux importateurs contrôlaient l'essentiel du marché de riz et les pratiques

anticoncurrentielles fréquentes. En effet, les marchés d'importation et de distribution en gros des

principales denrées alimentaires, surtout le riz, sont caractérisés par un manque de concurrence

rendant fréquents des comportements illicites.

En période de forte hausse de prix ou de pénurie (comme en 2007-2008 et de nouveau depuis mi-

2010), l'État achète des denrées alimentaires, telles que le riz, le sucre et les huiles végétales, au prix

mondial et les revend au prix subventionné. En mars 2011, la subvention était d'environ 50% du prix

c.a.f. L'État fait appel à des grossistes pour exécuter les importations. Il leur verse une subvention en

échange d'un engagement de leur part de vendre à un prix réduit.

Les droits à l'importation sont actuellement de 20% sur le riz en sacs de 5 kilos et moins, et de 10%

sur les sacs de plus de 5 kilos et sur le riz en brisures. Des valeurs mercuriales s'appliquent aux

importations de riz.

Autres produits vivriers

Les autres principales cultures vivrières sont le manioc (1 million de tonnes produites en 2009-2010),

le maïs (565.000 tonnes), le fonio (345.000 tonnes) et l'arachide (300.000 tonnes). L'encadrement de

la production de ces cultures par l'État est minimal et leur commerce semble libre, à l'importation

comme à l'exportation. Par contre, la pomme de terre (45.000 tonnes produites en 2009-2010) a été

identifiée comme une filière à privilégier pour favoriser la croissance des exportations régionales.

Un projet a été mis en œuvre en 1992 par la Fédération des paysans de Fouta Djallon (FPFD), avec

la collaboration de la France, de l'Union européenne et du Fonds communs pour les produits de base,

pour la promotion et la structuration d'une filière destinée spécifiquement à l'export vers les marchés

régionaux. Une marque commerciale "Belle de Guinée" et son logo ont été enregistrés à l'OAPI.

L'exportation des pommes de terre ou des semences couvre la Sierra Leone, le Libéria, la Guinée-

Bissau, la Gambie et le Sénégal. Les flux de commerce ont été naguère entravés par des prohibitions

saisonnières d'importation de pommes de terre, destinées à assurer l'écoulement de la production

nationale, puis actuellement par des prohibitions à l'exportation destinées à assurer

l'approvisionnement des marchés locaux.

La Guinée ne produit pas de blé, mais consomme de larges quantités de farine, laquelle est en partie

produite localement et en partie importée moyennant un droit de douane de 20% (contre 5% sur le

blé) et d'autres taxes de porte dont le total avoisine les 60%. Seule la farine "fortifiée" peut être

importée en Guinée. Des valeurs mercuriales à l'importation sont apparemment en place (320 dollars

EU par tonne de farine fortifiée). Les droits de douane et les autres mesures sont destinés à protéger

les Grands moulins de Guinée (GMG), qui ont une capacité de 170 tonnes de farine et de son par

jour.

Le coton

Depuis le Plan de développement de la culture du coton de 1981, la filière coton a connu 30 années

ponctuées de pertes financières et de plans de sauvetage, sans décollage véritable de la production.

À son apogée en 1998, la Compagnie française pour le développement des fibres textiles avait

réalisé une production de 40.000 tonnes de coton graine. En 2000 elle devint la Compagnie guinéenne

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

du coton, puis Géocoton S.A. Il existe actuellement deux usines d'égrenage: à Kankan (d'une capacité

de 35.000 tonnes de coton graine) et à Siguiri (20.000 tonnes).

Les plans de sauvetage du secteur coton ont représenté une part non négligeable des dépenses

publiques au cours des dernières années. En 2007, le gouvernement alloua 15 milliards de francs

guinéens (près de 3 millions d'euros) pour financer la CGC.

Le 20 mai 2011, le Président de la République prit par décret le "Projet de développement de la filière

cotonnière en Guinée".22 Ce projet vise à créer une société privée dont les parts seraient détenues en

grande partie par l'État et par l'entreprise Géocoton S.A. L'entreprise Géocoton Holding, créée en

décembre 2007 (détenue à 51% par le groupe Advens et à 49% par CMA-CGM), aurait annoncé une

enveloppe de 5 millions d'euros pour relancer la filière. Géocoton S.A. assurerait la gestion et

l'encadrement technique.

Le café

Le café est l'une des plus anciennes filières d'exportation guinéenne, mais n'est pas couvert dans le

Document de stratégie de réduction de la pauvreté 2011-2012 (DSRP, chapitre II 4)). Les plantations

sont concentrées en Guinée forestière. Les producteurs sont regroupés au sein de la Fédération des

planteurs de café de Guinée forestière, qui ne semble pas avoir de structure juridique lui permettant

de concentrer les approvisionnements en intrants et la commercialisation des produits.

Le décorticage et l'exportation sont réalisés par des entreprises privées. Le café guinéen est

essentiellement exporté sous forme non calibrée ("tout venant"), ce qui lui vaut une décote d'environ

20% du prix mondial. Les exportations varient d'une année à l'autre, sans croissance significative

depuis 2005 (20.000 tonnes en 2009-2010). Le café est exporté principalement au Maroc qui lui

accorde des préférences au titre de l'accord bilatéral de libre-échange qui lie les deux pays. Les

exportations de café de la Guinée vers l'Union européenne étaient d'environ 9.200 tonnes en 2009,

pour une valeur de 10,4 millions d'euros.

Cependant, certains projets montrent qu'il est possible de relancer la production moyennant

l'introduction de matériels agricoles appropriés et d'un système de fourniture d'engrais. Un projet

avec l'appui financier de la France fournit une assistance aux planteurs pendant les trois premières

années d'exploitation, y compris des plants améliorés, des crédits de campagne et une structure

professionnelle dynamique pour soutenir les producteurs et les exportateurs. Les producteurs de café

du Mont Ziama exploitent une superficie de 2.000 ha. Le café du Mont Ziama est candidat à

l'obtention d'une indication géographique dans le cadre du Projet d'appui à la mise en place des

indications géographiques de l'OAPI (PAMPIG).

L'hévéa et le palmier à huile

La décision de développer la culture de l'hévéa et du palmier à huile en Guinée fut prise en 1986 dans

le cadre de la relance des cultures d'exportation, mais la filière ne figure pas non plus dans le DSRP

III. La Société guinéenne de palmier à huile et d'hévéa (SOGUIPAH) fut créée par l'État en 1987.

Celle-ci exploite 22.000 ha de plantations, dont 5.500 ha de plantations d'hévéa. Elle commercialise

(et exporte) sa production d'huile de palme et de caoutchouc, et fixe également les prix aux

producteurs. La SOGUIPAH possède une huilerie, une savonnerie et une usine de traitement du

coagulum. C'est l'une des plus grosses entreprises de Guinée avec plus de 3.500 salariés.

La production et les importations d'huile raffinée sont exonérées de TVA et, en principe, exemptes

de droits de douane.

Le quinquina et la quinine

Dans la préfecture de Macenta, une entité industrielle créée en 1954 couvrait une superficie de 250

hectares de plantations de quinquina. L'emploi a atteint dans le passé 3.000 ouvriers agricoles. Le

quinquina était destiné à la fabrication de la quinine et d'un remède utilisé contre le paludisme. Face

à l'abandon de l'usine de quinine par ses propriétaires, un décret présidentiel du 24 mai 2011 prévoit

la reprise de l'usine par l'État.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Fruits et légumes

Il existe très peu de grandes plantations. La Société arabe libyo-guinéenne pour le développement

agricole et agro-industriel (Salguidia), située à 70 km de Conakry, a été créée en 1976 par les

gouvernements de Guinée et de Libye. Á son apogée, la Salguidia cultivait l'ananas sur 300

hectares irrigués sur un total de 2.000 hectares. Actuellement, l'entreprise nécessite des

investissements étrangers pour sa survie. L'usine fabrique du jus, de la pulpe et des produits

concentrés à base d'ananas, de citron et de mangue. Des droits de douane élevés (20%), cumulés à

la TDP de 15% et d'autres droits et taxes, aboutissent à une protection de 62% de la production

locale face aux importations, mais ont comme conséquence le peu de compétitivité à l'exportation

de produits locaux.

Élevage et produits animaux

La Guinée compte environ 280.000 éleveurs et la filière contribuerait à 4,6% du PIB. Le cheptel

comprend 4,7 millions de bovins, 1,5 millions d'ovins, 1,8 millions de caprins, 91.000 porcins, et 20

millions de volailles (2009). La Guinée produit environ 83.000 tonnes de viande, 132.000 tonnes

d'équivalents de lait par an et 10.288 tonnes d'œufs.

Les statistiques 2000-2008 indiquent une augmentation rapide des importations de viande de volaille

(SITC 012), notamment de produits découpés (ailerons, gésiers, foies, cuisses, etc.). Selon la FAO,

ces produits importés seraient jusqu'à huit fois moins chers que les poulets "sur pattes" locaux, même

après paiement des droits de douane. Les importations de viande, qui se montent à environ 2,5

millions de dollars EU, supportent des droits d'entrée généralement de 20%. En ajoutant la TVA,

l'ensemble des droits sur la viande totalise 45%. Les importations de lait représentent également un

marché d'environ 4 millions de dollars EU.

Les exportations informelles de bétail de boucherie en direction des pays voisins (Guinée Bissau,

Libéria et Sierra Leone notamment) seraient substantielles. Cependant, les exportations officielles de

produits d'élevage sont insignifiantes. En particulier, aucun établissement guinéen ne figure sur la

liste des pays dont les produits animaux ont été déclarés en conformité avec les normes européennes.

En pratique, les dispositions de contrôle sanitaire à la frontière ne sont pas appliquées. Le Ministère

de l'élevage est chargé de la politique gouvernementale dans ce secteur. En matière réglementaire,

ce Ministère est chargé d'appliquer le code de l'élevage et des produits animaux, ainsi que les six

décrets qui lui sont associés. Cette législation réglemente, entre autres, la vente de produits

vétérinaires et les activités vétérinaires. Il traite également de la transhumance transfrontalière. Selon

les autorités, la Guinée applique également la Décision de la CEDEAO. Le Code pastoral est en

conformité avec le Code terrestre de l'OIE, le Codex alimentarius, l'Accord SPS, ainsi que la décision

de la CEDEAO de 1998.

Pêche

La pêche constitue actuellement un secteur relativement modeste de l'économie nationale (2% du

PIB selon les estimations) qui n'emploie que 30.000 personnes environ. Bien que le Code de 1985

prévoie déjà "une exploitation optimale prévenant la surexploitation", les ressources halieutiques

n'ont pas fait l'objet d'une réglementation rigoureusement appliquée, et la pêche illégale par des

chalutiers étrangers conduit rapidement à l'exhaustion des ressources.

Depuis 1985, les activités de pêche sont, en principe, régies par un ensemble de dispositions

réglementaires consignées dans le Code de la pêche maritime et dans les textes d'application y

afférents. Le Code de la pêche interdit la chasse et la capture de toutes les espèces de mammifères

marins dans les eaux guinéennes.

Cependant, cette réglementation n'est pas respectée. En 2010, comme en 2001 et en 2005, des

rapports ont confirmé qu'entre un tiers et la moitié des bateaux observés dans la ZEE guinéenne

pêchent illégalement, la majorité pêchant dans la zone officiellement réservée à la pêche artisanale

qui leur est interdite.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Un plan de pêche est élaboré annuellement par le Centre national de surveillance et de protection des

pêches (CNSP), en collaboration avec le Centre national des sciences halieutiques de Boussoura

(CNSHB), et la Direction nationale des pêches maritimes (DNPM) au MPA qui encadre le secteur

de la pêche. En vue de mettre en œuvre la Lettre de politique de développement de la pêche et de

l'aquaculture validée en 2009, un projet de plan d'action prévoyant, entre autres, l'élaboration d'un

système de gestion de l'information (site internet, intranet, gestion électronique des dossiers et

procédures, etc.) est en cours.

Le Plan d'aménagement et de gestion des pêcheries 2011 délimite les zones de pêche et de chalutage,

et définit les maillages autorisés et les seuils de tolérance des rejets en mer. Toute autorisation de

pêche est, en principe, soumise à l'embarquement d'un observateur du CNSP à bord du navire. Le

chalutage à bœuf, la senne coulissante et la senne de plage sont interdits afin de protéger

l'environnement marin côtier guinéen. Le MPA, dans le cadre du programme de relance du secteur,

recherche un appui institutionnel et financier pour la mise en œuvre du plan mentionné ci-dessus.

Selon certains observateurs, la pêche INN est estimée à 50% de la pêche totale en Guinée.

Dans le cadre de la promotion du secteur, le gouvernement exempte de droits et taxes à l'importation

certains intrants, matériel et carburant utilisés pour la pêche. Toutefois, le MPA souligne que les

opérateurs économiques rencontrent beaucoup de difficultés pour bénéficier de ces dispositions et

qu'il est fréquemment contraint d'intervenir pour que la douane applique cette réglementation.

Un Décret de novembre 1989 portant sur la préservation du milieu marin contre toute forme de

pollution dresse la liste des substances dont le rejet est interdit, ainsi que celles dont le rejet est soumis

à autorisation.

La pêche artisanale assure environ la moitié des débarquements effectués en Guinée. Cette pêche est

pratiquée par des pêcheurs guinéens et étrangers (principalement sénégalais et ghanéens, notamment

pour les espèces démersales et les requins). Depuis 2006, elle est, en principe, soumise à l'acquisition

d'une licence; des périmètres lui sont normalement réservés. La pêche artisanale est apparemment de

plus en plus tournée vers l'exportation. Des entreprises exportatrices proposeraient l'achat en mer de

toute la production exportable, et proposeraient aussi des crédits de fonctionnement et d'équipement.

La pêche industrielle représente l'autre moitié des captures; elle est presque exclusivement pratiquée

par des flottes étrangères opérant sous deux types de licence: navires étrangers sous accord de pêche

(Chine) et navires sous licence libre (autres pays). Une partie de cette flotte est consignée ou affrétée

par des armateurs guinéens, avec un "statut national", et une licence de pêche nationale. La redevance

varie selon l'espèce; les autorités ont indiqué qu'il n'existe plus de discrimination du montant de la

redevance en fonction de la nationalité, car auparavant les étrangers contournaient cette

réglementation en achetant les droits de pêche des nationaux. Les redevances des droits de pêche

sont publiées annuellement dans le Plan d'aménagement et de gestion des pêcheries.

La guinée a signé depuis 1983 neuf protocoles consécutifs de mise en œuvre des accords de pêche

avec l'Union européenne (UE). Ces protocoles permettaient aux navires de l'UE de pêcher dans les

eaux guinéennes moyennant un paiement annuel. Ils prévoient un quota maximum de prises, ainsi

que des engagements complémentaires de l'Union destinés au financement de programmes en faveur

du secteur halieutique guinéen. L'accord avec l'UE prévoyait qu'une partie des captures soit

débarquée pour la consommation locale. En l'absence d'infrastructure de traitement et de chaîne du

froid, cette mesure ne semble pas avoir permis de fournir du poisson de bonne qualité et à bas coût à

la population.

Les montants négociés avec l'UE ont diminué significativement lors des négociations du dernier

Accord de Partenariat de pêche. La contrepartie financière du protocole précédent, signé en juin

2003, s'élevait à 3,5 millions d'euros pour les années 2004 à 2008. La contrepartie financière prévue

en 2009, qui comprenait un appui au développement du secteur et une enveloppe dégressive pour

renforcer le volet surveillance, était de 1 million d'euros la première année et en baisse les années

suivantes. Cette baisse était due essentiellement à un épuisement des stocks, sauf pour les thonidés

encore considérés en état de sous-exploitation.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Une quinzaine d'entreprises guinéennes, dont la moitié sont des navires congeleurs et l'autre moitié

des usines de transformation, figurent sur la liste des établissements habilités à commercialiser leurs

produits sur les marchés de l'UE. Cependant, depuis août 2007, tous ces établissements sont

incapables d'accéder aux marchés de l'UE pour des motifs de non-conformité des installations aux

normes sanitaires de l'UE.

Une série d'accords entre la Guinée et la Chine ont été signés depuis 1997 portant sur la pêche

chalutière. Ces accords, d'une durée de deux ans chacun, permettent aux navires de pêche chinois

d'exercer leurs activités dans les eaux guinéennes moyennant une contrepartie financière. L'accord

de 2003-2004 spécifiait un volume mensuel de poisson et de céphalopodes, en échange d'une

contrepartie financière totale de 1,6 millions de dollars EU. L'accord couvrant la période du 1er

janvier 2010 au 31 décembre 2011 fixe les possibilités de pêche au nombre de 17 navires pour les

catégories des chalutiers poissonniers et céphalopodiers, avec possibilité de porter ce nombre à 30

navires, sans pour autant augmenter la contrepartie financière, qui est fixée à 1 million de dollars EU

par an.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole du Mali

L'économie du Mali repose pour l'essentiel sur le secteur primaire, qui constitue la principale source

de revenus et d'emplois. En 2008, le secteur a connu une croissance soutenue de 4,6%, contre 2,5%

en 2007. La sécurité alimentaire constitue un axe principal de la politique agricole du Mali. Les

principales cultures vivrières sont le millet, le riz, le sorgho et le maïs.

L'élevage est la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population; les produits

d'élevage (bétail sur pied et cuirs) sont exportés essentiellement vers les pays de la sous-région. Le

secteur de la pêche emploie près de 500.000 personnes; la production halieutique du Mali varie

fortement en fonction de la pluviométrie. Les forêts fournissent une grande partie des besoins

énergétiques du pays sous la forme de bois de feu.

Suite à la crise alimentaire de 2008, le Gouvernement a accordé des exonérations fiscales sur le riz,

le lait et les huiles alimentaires entre avril et octobre 2008 dont la valeur totale s'élevait à 13,7

milliards de FCFA.

Entre 2005 et 2008, les exportations agricoles du Mali ont fortement augmenté. Le coton et les

animaux vivants sont les principaux produits agricoles d'exportation. Il convient de signaler que les

exportations agricoles du Mali sont largement sous-évaluées du fait de l'important commerce

informel avec ses voisins. Toutefois, les importations de produits alimentaires ont également

enregistré une forte croissance aux cours des dernières années avec le sucre, l'huile et le riz comme

premiers produits importés.

Politique agricole

La politique agricole malienne fait intervenir plusieurs institutions, parmi lesquelles le Ministère de

l'agriculture, le Ministère de l'élevage et de la pêche, et le Ministère du développement rural.

Dans le cadre de l'élaboration du schéma directeur du développement rural (SDDR) 2002-2010, le

Gouvernement a défini une stratégie autour de quatre axes majeurs:

augmenter la contribution du secteur rural à la croissance économique en favorisant

l'accroissement durable de la production agricole en général, et céréalière en particulier;

renforcer la sécurité et l'autosuffisance alimentaire en créant un environnement économico-

social et institutionnel dans le secteur rural favorable à la production durable de biens et de

services agricoles par des acteurs motivés et organisés qui ont accès aux facteurs de

production (terres, crédits) et à des techniques intensives;

améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales par la promotion des

filières agroalimentaires et des services financiers et d'intermédiation appropriés;

et protéger l'environnement et conserver les ressources naturelles par la promotion d'une

gestion durable des ressources naturelles.

La Loi d'orientation agricole (LOA), promulguée en septembre 2006, a pour ambition de promouvoir

une agriculture durable, moderne et compétitive reposant prioritairement sur des exploitations

familiales sécurisées. Le développement agricole est l'une des grandes priorités affichées;

conformément à la LOA, il est question d'enclencher le processus de transition des systèmes

traditionnels vers des techniques modernes de production agricole, ce qui suppose une agriculture

plus intensive et aussi l'utilisation d'équipements plus performants. La LOA, qui est censée être le

cadre fédérateur pour toutes les interventions publiques dans le secteur rural, couvre l'ensemble des

activités économiques du secteur agricole et péri-agricole.

Le tarif extérieur commun (TEC) de l'UEMOA reste le principal instrument de la politique

commerciale pour le secteur agricole. Son taux NPF moyen de 14,6% est actuellement légèrement

plus élevé pour les produits agricoles que pour les produits non agricoles et non pétroliers (11,7%);

les produits agricoles locaux sont généralement protégés de la concurrence des importations par le

taux le plus élevé du TEC, soit 20%. Depuis janvier 2015, l'instauration d'une nouvelle bande tarifaire

au taux de 35% est effective avec l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Cependant, le Mali a subi en 2008 les effets conjugués de la flambée des prix des denrées

alimentaires. Pour faire face à la crise, le gouvernement est intervenu par des ventes de

105.000 tonnes de riz en 2008 et 205.000 tonnes de riz en 2009 afin d'accroître l'offre sur les marchés

locaux.

Le Gouvernement dispose d’un stock national de sécurité composé de mil, maïs et sorgho ainsi qu’un

stock d’intervention composé de riz en dépit de la libéralisation des marchés agricoles.

Coton

Le coton est la principale culture de rente des agriculteurs maliens et demeure l'une des pierres

angulaires de l'activité agricole marchande.

Face aux difficultés de la filière coton, le Gouvernement a mis en œuvre un programme de réforme

pour améliorer les performances de la filière sur la base de la Lettre de politique de développement

du secteur coton (LPDSC). Cette stratégie prévoit notamment une plus grande participation des

producteurs de coton à la vie de la filière et le désengagement de la Compagnie malienne pour le

développement des textiles (CMDT) de certaines activités. La mise en œuvre de la LPDSC a abouti,

entre autres, à: la création de l'Interprofession du coton (IPC-Mali) et ses quatre Comités régionaux;

la création de l'Office de classement du coton (OCC); et la mise en place d'un Fonds de soutien de la

filière et d'un mécanisme de détermination des prix du coton.

La Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) est une société d'économie

mixte dont l'État malien détient 99,5% du capital. Elle détient le monopole de fait de l'égrenage (17

usines), de la commercialisation et de la transformation du coton. La CMDT approvisionne les

producteurs en intrants agricoles. Chaque année, l'entreprise fait l'inventaire des besoins des

producteurs, lance un appel d'offres international et vend les intrants aux producteurs à crédit au coût

de revient.

Pour la privatisation de la CMDT, quatre filiales ont été créées et la cession du capital de chacune de

ces filiales prévoyait 61% à un opérateur privé de référence sur la base d'un appel d'offres

international, 20% aux producteurs, 17% à l'État, et 2% aux travailleurs. Mais ce processus de

privatisation enclenché en juillet 2002, a finalement été abandonné, faute d’offres de reprise

concluantes.

Le Mali est l'un des coauteurs de l'initiative sectorielle en faveur du coton à l'OMC, dont l'objectif

est d'éliminer les soutiens aux producteurs et les subventions à l'exportation que ceux-ci estiment être

à la base de la baisse générale des prix sur les marchés mondiaux du coton.

Céréales

La campagne agricole 2008-2009 a été marquée par une hausse sensible de la production liée à la

bonne pluviométrie et les effets de la politique de relance agricole suite à la crise alimentaire. Elle a

surtout bénéficié de l'amélioration de l'accès des producteurs aux intrants à la faveur de l'initiative

riz.

Face à la hausse généralisée des prix des céréales en 2008, le Gouvernement a décidé de mettre en

œuvre un plan d'opération pour la campagne 2008-2009, dit "Initiative riz", qui visait à développer

la production locale. Le programme est focalisé sur une intensification de la production au niveau

des superficies exploitables. En particulier, le Gouvernement s'est engagé à apporter une subvention

pour l'achat des engrais (12.500 FCFA par sac de 50 kg), de la semence et à l'appui- conseil. En

2008-2009, la production a atteint le niveau record de 1 607 647 tonnes. Le coût total de l'initiative

était de 42,65 milliards de FCFA dont 10,71 milliards de FCFA de subventions orientées

principalement vers les intrants (semences et engrais) et l'appui-conseil.

L'Office du Niger (ON), une entreprise de l'État malien, continue d'intervenir dans plusieurs activités

de la filière (production, appui aux producteurs, transformation). Les activités de l'ON dans sa zone,

à savoir la zone du delta de la rivière Niger, sont de livrer l'eau, maintenir les infrastructures,

administrer les terres, et aménager le territoire, fonctions accomplies contre paiement. Les

producteurs, qui ont acquis les droits sur leurs terres, assurent librement leur approvisionnement en

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

intrants et équipements. L'Office de la Haute Vallée (OHV) assure la fonction d'agence de

développement rural dans le sud du Mali.

Le riz décortiqué subit un taux intermédiaire de droit de douane sous le TEC, qui est de 10%. Seul

le riz paddy est classé produit du cru, et par conséquent est admis en libre circulation, en franchise

de droits et taxes, au sein de l'UEMOA.

Sucre

La production nationale de sucre est estimée à 38.000 tonnes pour la campagne 2009-2010, et les

besoins annuels sont évalués à 150.000 tonnes. Le Complexe sucrier du Kala supérieur (Sukala- SA),

dont l'État détient 40% du capital, contrôle l'ensemble de la production de canne à sucre et sa

transformation en sucre au Mali. Le désengagement de l'État de Sukala, prévu depuis plusieurs

années, devrait se poursuivre par la cession de sa participation résiduelle. La vente du sucre produit

par Sukala sur le marché national est assurée par l'intermédiaire de grossistes agréés. Sukala dispose

de deux plantations (situées dans la zone de l'Office du Niger) associées à ses deux usines.

Actuellement, la société est en train de construire un troisième complexe sucrier d'un coût de

70 milliards de FCFA destiné à produire 100.000 tonnes de sucre par an. Ce projet prévoit également

l'aménagement de 20.000 hectares pour la production agricole. Les autorités indiquent qu'il est

envisagé à l'horizon 2012 de multiplier par dix la production nationale de sucre.

En plus des droits et taxes habituels, l'importation du sucre est assujettie à la Taxe conjoncturelle à

l'importation (TCI) au taux de 55% pour assurer une protection de Sukala. Dans le cadre d'une

"opération jumelage", l'importation du sucre est exonérée de la TCI contre l'achat d'une certaine

quantité de sucre de Sukala. Au titre de la campagne 2009-2010, le ratio retenu est d'une tonne d'achat

à Sukala contre trois tonnes exonérées de la TCI. L'une des particularités de la campagne 2009-2010

est la signature d'un cahier de charges individuel et d'un contrat d'achat du sucre Sukala par opérateur.

Ce cahier de charges fixe un prix plafond de gros et de détail révisable en fonction de l'évolution du

cours international. Il comporte également un planning mensuel d'achat et d'importation du sucre.

Karité

Le karité est le produit de cueillette le plus important du Mali. La production annuelle de beurre de

karité a baissé au cours des dernières décennies et s'élève à environ 100.000 tonnes, dont environ

60.000 tonnes sont exportées. Les exportations de graines de karité ont généré 718,6 millions de

FCFA en 2008 (soit 1,6 million de dollars EU).

Le Gouvernement a pris la décision d'inscrire le karité sur la liste des filières porteuses, avec

l'ambition d'accroître le volume des exportations de 25% par an dans les cinq années à venir, et de

faire du Mali le premier exportateur ouest-africain de ce produit, amande et beurre compris. Pour

apporter un appui aux femmes dans la filière karité, le gouvernement a initié le projet "Appui aux

groupements féminins dans l'exploitation du karité" dont l'objectif est d'accroître les revenus des

femmes intervenant dans la filière. Outre ce projet, les autres interventions dans la filière karité se

font notamment à travers le Programme de compétitivité et de diversification agricole (PCDA) et le

Projet d'appui aux filières agricoles (PAFA).

Mangues

Avec environ 200.000 tonnes par an, le Mali est un important producteur de mangues dont une faible

partie seulement est exportée. Les efforts conjugués des projets dans la filière ont permis d'enregistrer

une forte augmentation des exportations qui sont passées de 2.915 tonnes en 2005 à 12.676,7 tonnes

en 2008, soit 2 113,9 millions de FCFA (ou 4,7 millions de dollars EU).

Soja

Le soja a été introduit au Mali par la CMDT en 1985 comme culture de diversification des revenus

pour les zones non cotonnières. La production du soja est passée de 1.414 tonnes en 2000-2001 à

36.056 tonnes en 2009-2010. Le Gouvernement a adopté une stratégie pour la valorisation et la

transformation du soja. Les actions à entreprendre sont axées, entre autres, sur l'amélioration du

système de production, l'installation des centres de transformation, et la formation des paysans aux

techniques culturales.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Élevage

L'élevage est pratiqué par au moins 80% de la population rurale active et constitue la principale

source de subsistance pour plus de 30% de la population. Sa contribution au PIB est estimée à 9,6%.

Son apport aux recettes d'exportation était de 51,8 milliards de FCFA en 2008, occupant la troisième

place après l'or et le coton.

Le Mali compte un stock de bétail important, évalué à 31 millions de têtes en 2008, et composé

principalement de bovins (8 millions), ovins (9 millions) et caprins (14 millions). Le stock de volaille

est évalué à 30 millions d'unités. La production laitière disponible à la consommation humaine est

estimée à 500 millions de litres par an.

La commercialisation des animaux et produits animaux porte essentiellement sur les exportations de

bétail sur pieds et de cuirs. L'exportation annuelle des animaux sur pieds est de 225.000 bovins,

410.000 ovins, 48.000 caprins et de 4.200 camelins. Pour les cuirs et peaux, les exportations

annuelles sont de l'ordre de 386.000 et 1.340.000 pièces respectivement. Les exportations des

produits de l'élevage sont destinées exclusivement aux marchés de la sous-région, particulièrement

la Côte-d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Sénégal et l'Algérie. Les exportations contrôlées de cuir en

2008 ont porté sur 293.089 pièces; les exportations de peaux ovines et caprines étaient de

859.434 pièces, dont 60% sous forme brute et 40% sous forme tannée.

L'importation de bovins vivants, de viande bovine et des produits dérivés est interdite. L'exportation

de jeunes bovins mâles de moins de cinq ans et de femelles reproductrices non stériles est soumise à

une prohibition absolue. En vue de rendre abordable le prix de la viande au Mali dans le contexte de

la crise alimentaire de 2008, le Gouvernement a interdit l'exportation d'aliments à base de bétail.

Afin de promouvoir le développement de l'élevage et des industries animales, plusieurs programmes

sont en cours d'exécution, notamment: le programme quinquennal d'aménagements pastoraux (2008-

2012) pour un coût de 23,4 milliards de FCFA, les programmes d'appui au développement de

l'élevage au Sahel occidental et dans la zone Kayes-Sud pour 21,9 milliards de FCFA, et le

programme à moyen et long terme contre la grippe aviaire. Les programmes de développement de

l'élevage sont centrés sur la santé animale, l'hydraulique pastorale, l'encadrement des éleveurs et

l'organisation des marchés du bétail.

Pêche et aquaculture

La filière participe à hauteur de 4,2% au PIB, emploie près de 500.000 personnes, dont 120.000

pêcheurs. Le potentiel halieutique du Mali a été évalué à environ 180.000 tonnes. En période

hydrologique normale, la production se situe autour de 100.000 tonnes par an. En 2008, la production

totale de poisson a été de 132.168 tonnes; les exportations contrôlées (poisson fumé et séché) ont

porté sur 1.322 tonnes soit 2,73 milliards de FCFA.

La politique de développement de la pêche et de l'aquaculture a comme objectif global la gestion

durable des ressources de la pêche et de l'aquaculture, visant à augmenter la contribution du sous-

secteur à l'économie nationale et à la satisfaction des besoins alimentaires. La Direction nationale de

la pêche, créée en 2005, a pour mission d'élaborer les éléments de la politique nationale en matière

de pêche et d'assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre de ladite politique.

Le principal texte législatif et réglementaire fixant les conditions de développement de la pêche et de

la pisciculture est la Loi n° 95-032 du 20 mars 1995. Plusieurs programmes sont en cours d'exécution

afin de développer et de mieux utiliser les ressources halieutiques au Mali, notamment: le programme

quinquennal d'aménagements piscicoles pour un coût de 13 milliards de FCFA, le projet de

développement de la pêche traditionnelle dans le bassin du fleuve Niger pour un coût de 3,5 milliards

de FCFA, le programme d'appui au développement de la pêche dans le bassin du fleuve Sénégal pour

un coût de 1,5 milliards de FCFA, et le projet de construction d'un marché moderne de poisson à

Bamako d'un coût de 2,2 milliards de FCFA.

Le Gouvernement envisage d'utiliser tous les plans d'eau se prêtant à l'aquaculture ainsi que

l'identification et l'organisation des pisciculteurs en coopératives et en comité de gestion, et leur

initiation aux techniques de pisciculture. La valorisation des plans d'eau par l'empoissonnement pour

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

augmenter substantiellement la production nationale de poissons s'inscrit dans la mise en œuvre des

programmes majeurs du schéma directeur de développement de la pêche. En effet,

l'empoissonnement des mares, des bancotières et des plans d'eau figure en bonne place dans le

Programme quinquennal d'aménagement aquacole 2008-2012. Le coût du programme est de 13,96

milliards de FCFA.

Les mesures applicables à l'exportation des produits de la pêche sont: le certificat sanitaire, le

contrôle du conditionnement et le paiement de taxes aux municipalités. Les mesures applicables à

l'importation des produits de la pêche sont: le certificat d'origine, le certificat sanitaire, le contrôle de

qualité et l'inspection sanitaire vétérinaire, et les dispositions du tarif extérieur commun pour les

importations originaires des pays tiers.

Politique commerciale agricole de la Mauritanie

Bien que le territoire soit essentiellement désertique, le secteur rural est important à l'économie

mauritanienne avec plus de 62% de la population vivant principalement des activités rurales. Du fait

du déficit pluviométrique et du manque d'investissements productifs, la superficie totale mise en

valeur annuellement est de l'ordre de 240.000 ha, soit moins de la moitié de son potentiel, et seuls

20.000 ha sont irrigués. Le déficit en produits vivriers est chronique, et 70% des besoins en produits

alimentaires de base sont importés moyennant d'importantes subventions budgétaires. Une poignée

d'opérateurs privés contrôle le marché d'importation. La Mauritanie a souffert des fortes hausses de

sa facture d'importation alimentaire en 2007-2008, puis en 2010-2011, suite aux hausses des prix

mondiaux.

Le Ministère du développement rural (MDR) est le point focal en matière de réglementation de

l'agriculture et de l'élevage, y compris du commerce des produits agricoles et de l'investissement dans

le secteur. Les investisseurs étrangers dans l'agriculture ou l'élevage doivent s'adresser à la Direction

des politiques, de la coopération, et du suivi-évaluation.

L'objectif prioritaire de la politique agricole est d'assurer la sécurité alimentaire de la population à

bas revenu. Les principales productions sont animales. En 2010, la contribution de l'élevage au PIB

a été estimée à 14%. Le cheptel est estimé, en 2010, à 1,7 millions de bovins; à 1,4 millions de

camélidés; à 8,7 millions d'ovins; à 5,8 millions de caprins; et à 4,2 millions de volailles.

Plusieurs plans de développement de l'agriculture et de l'élevage ont été élaborés par les services du

MDR au cours de la dernière décennie, notamment en collaboration avec les partenaires au

développement de la Mauritanie, y compris dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Ces

plans n'ont pas été endossés par le gouvernement au moyen, par exemple, de lois d'orientation

permettant la mise en œuvre des mesures recommandées.

Durant la campagne 2010-2011, le Gouvernement a pris en charge près de la moitié du coût des

intrants (1% du budget de l'État en 2011) et financé des programmes de crédit ruraux. Depuis 2009,

le développement du crédit rural semble également avoir bénéficié de ressources supplémentaires du

budget de l'État. L'Union nationale des coopératives agricoles de crédit et d'épargne de Mauritanie

(UNCACEM) octroie depuis 1992 des crédits aux agriculteurs (mais pas aux éleveurs) à des taux

subventionnés, mais a manqué de moyens pour se diversifier au-delà du riz et des crédits à court

terme. En 2009, l'État a créé l'Union nationale des caisses d'épargne et de crédit pour l'élevage

(UNCECEL). La politique de crédit repose notamment sur les principes de la confiance et de la

solidarité mutuelle entre les membres. Les prêts octroyés sont de type islamique (Mourabaha), et le

taux d'intérêt, en 2011, est de 3% par mois, avec des taux de remboursement de 97-98%.

Le Programme de développement intégré de l'agriculture irriguée en Mauritanie (PDIAIM), principal

projet de développement du secteur agricole pour la période 1999-2010, visait essentiellement à

développer la riziculture dans la vallée du fleuve Sénégal grâce à l'aménagement des deux barrages

réalisés dans le cadre de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), dont la

Mauritanie fait partie avec le Mali et le Sénégal. La SONADER, sous la tutelle du MDR, est

responsable de l'exécution de la plupart des projets hydro-agricoles du pays. Ces institutions et

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

programmes ont bénéficié de nombreux financements extérieurs. Comme indiqué ci-dessous, seuls

20.000 hectares sont irrigués en 2011 et la production agricole demeure erratique. La production de

riz paddy était d'environ 60.000 tonnes en 2010, au même niveau qu'en 1987, et en baisse par rapport

à 2003 et 2008.

Selon le MDR, l'inefficacité de l'administration à traiter les dossiers fonciers a engendré une

régression du rythme de réalisation des aménagements agricoles, de nombreux dossiers étant laissés

inachevés. Les concessions rurales sont d'abord attribuées à titre provisoire, et les formalités sont

multiples et complexes.

Par ailleurs, en 2010, la presse mauritanienne s'est faite l'écho de projets d'achats massifs de terres

agricoles de la vallée du Fleuve Sénégal par des investisseurs étrangers. Les terres agricoles pouvant

être achetées par les étrangers à travers la constitution d'une Société de droit mauritanien et la location

par bail emphytéotique. Ces achats peuvent causer l'expropriation des paysans de leurs terres et aller

à l'encontre des objectifs de sécurité alimentaire.

La Mauritanie est traditionnellement considérée comme le plus grand pays exportateur de bétail sur

pied dans la région. Les autorités estiment les exportations traditionnelles de bétail sur pied vers les

marchés gambien, malien, marocain, et sénégalais entre 30.000 et 70.000 bovins et 300.000 ovins

par an. Cependant, ce commerce relève essentiellement du domaine informel.

Le cadre réglementaire actuel date des années 1965-1981, et mériterait d'être adapté à la situation

sanitaire actuelle et aux accords internationaux en vigueur afin d'encourager l'investissement.

Six entreprises de transformation de produits animaux ont été autorisées à exporter leur production

sur les marchés de l'Union européenne en avril 2011. Suite à des initiatives limitées

d'industrialisation, les produits laitiers locaux ont commencé à se substituer aux importations de lait,

yogourt et beurre.

Réglementation des importations

En trente ans (1987-2007), la part des importations agricoles dans le total des importations est passée

de 33% à 72%, et plus des deux tiers des aliments de base consommés sont importés. L'aide

alimentaire fournit entre 5% et un quart des quantités consommées, selon les années.

Le budget de l'État supporte à grands frais l'importation de denrées alimentaires vendues à prix

subventionnés. Comme le note le Ministère du développement rural, l'importation à prix

subventionné de nourriture ou autres produits agricoles peut avoir un rôle fortement déstabilisateur

pour les systèmes de production agricole du pays, et bloquer le développement de filières.

Le marché alimentaire mauritanien se caractérise par un petit nombre d'importateurs apparemment

en position oligopolistique, dont les pratiques de spéculation sont susceptibles de fragiliser la sécurité

alimentaire. Il ne semble pas que ces pratiques oligopolistiques soient le fait de licences ou d'autres

formes de réglementation douanière, mais plutôt dues au fait que seules certaines entreprises

familiales aient la surface financière et les canaux de distribution leur permettant de fournir le marché

de manière profitable.

Les importations de denrées alimentaires de base sont exonérées de TVA afin d'en réduire le coût.

Par contre, les tarifs douaniers ont augmenté depuis le dernier EPC de la Mauritanie. En 2011, le DFI

sur le riz, précédemment exonéré, a été augmenté à 5% pour les brisures, et à 13% pour le riz blanchi.

L'État mauritanien a confié à la Société nationale d'importation et d'exportation (SONIMEX) la mise

à la disposition pour la population à faible revenu de produits alimentaires de base à des prix

accessibles sur l'ensemble du territoire national. La SONIMEX est une entreprise commerciale d'État

créée en 1966 dont le capital social est détenu à 51% par l'État mauritanien. Elle est sous la tutelle

technique du Ministère du commerce, de l'artisanat et du tourisme. Elle n'a pas été notifiée à l'OMC.

Pour réaliser sa mission, la SONIMEX s'est dotée d'un réseau de distribution constitué d'agences de

commercialisation et de stockage réparties sur l'ensemble du territoire national avec l'objectif de

disposer à tout moment de stocks de sécurité permettant de stabiliser les prix et de répondre aux

besoins des consommateurs. La SONIMEX est tenue de maintenir des stocks de sécurité

correspondant à trois mois de consommation. En décembre 2010, le Gouvernement annonça lui avoir

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

réaffecté des ressources supplémentaires pour reconstituer les stocks stratégiques de blé. Le

Gouvernement a également annoncé un projet visant à créer un stock stratégique de céréales, le

renforcement des capacités de stockage, et des moyens d'acheminement et de distribution de l'aide

en nature.

Pêche

Les eaux côtières mauritaniennes sont parmi les plus riches du monde en ressources halieutiques.

Bien que la durabilité soit une préoccupation déclarée depuis 1998, la Mauritanie a jusqu'à présent

fait le choix des revenus de la pêche en vendant des licences à des flottes étrangères, contribuant

ainsi à l'intensification de l'exploitation de ses ressources, plutôt qu'au développement d'une

exploitation plus intégrée et à plus petite échelle. Cette orientation a attiré beaucoup de partenaires

économiques étrangers, et est à l'origine du sévère déclin des principales ressources halieutiques

surexploitées.

Le poisson représente environ 10% des exportations totales de marchandises, avec une croissance

modeste depuis 2000. Par contraste, les captures de la pêche industrielle étrangère acheminées

directement à l'étranger ont plus que doublé. La pêche artisanale s'est donc trouvée évincée par la

pêche industrielle, en plus du problème de surexploitation des ressources en général.

L'une des priorités déclarées des autorités est de développer les ventes de poisson à l'intérieur du

pays afin de remédier à la malnutrition et aux carences en iode. Pour favoriser la consommation

nationale, le Gouvernement a décidé en 2008, d'interdire l'exportation de certaines espèces de

poissons (par exemple le mulet), et d'ouvrir des points de vente de poissons à l'intérieur du pays.

Le secteur de la pêche a contribué en 2009 à environ 20% des recettes budgétaires de l'État

mauritanien, provenant essentiellement des flottilles étrangères, notamment celles qui opèrent dans

le cadre de l'accord de pêche avec l'Union européenne (UE).

Le Ministère des pêches et de l'économie maritime est l'entité responsable de la politique

gouvernementale dans le secteur. A ce titre, il est chargé de la mise en place des lois qui réglementent

l'activité de pêche dans ses eaux et il veille à la conformité de ces lois avec les conventions

internationales. La Mauritanie a ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10

décembre 1982.14

La Mauritanie s'est engagée à appliquer la réglementation internationale relative à la lutte contre la

pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), entrée en vigueur le 1er janvier 2010 pour

juguler la pêche illégale pratiquée largement par des chalutiers étrangers. En conformité avec cette

réglementation, les embarcations doivent être immatriculées, posséder une licence de pêche, et

chaque sortie en mer doit être déclarée. Les produits exportés par les usiniers ou les armateurs agréés

(par les autorités sanitaires) doivent être traçables.

La pêche artisanale représente 10% des captures totales de poisson en volume. Elle est réservée aux

navires de pêche mauritaniens (ou sénégalais). Elle cible principalement les céphalopodes (la seiche,

le calamar et le poulpe), ainsi que les poissons démersaux tels que la sole, les dorades et le mérou.

Par ailleurs, suite à un avis scientifique du Comité des pêches pour l'Atlantique centre-est

(COPACE), un règlement fut adopté par l'UE en 2006 concernant la taille minimale commerciale du

poulpe provenant de la zone du COPACE, qui inclut la Mauritanie.

Le régime d'affrètement concerne essentiellement les navires étrangers affrétés par des entreprises

mauritaniennes visant les espèces pélagiques, et exceptionnellement les espèces démersales. Un

navire étranger affrété est soumis aux mêmes obligations qu'un navire mauritanien. En particulier,

ses captures doivent être débarquées ou transbordées en Mauritanie: les produits frais peuvent être

exportés par les opérateurs eux-mêmes, tandis que les produits congelés sont exportés exclusivement

par la SMCP. En plus de la redevance qui est fonction de la taille du bateau, les navires nationaux ou

affrétés sont soumis à un droit d'accès à la pêche industrielle et côtière, et à un droit territorial pour

la pêche artisanale.

La pêche industrielle représente 90% des captures totales de poisson en volume, dont une large part

ne touche pas le sol mauritanien, effectuée soit sous l'accord de pêche avec l'UE soit sous licence

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

industrielle "libre". La licence industrielle est généralement octroyée annuellement moyennant une

redevance dont le coût est défini en euros par tonne selon le type de produit. Ainsi, un mauritanien

affrétant un chalutier céphalopodier de taille moyenne (400 GT) payera une taxe d'environ 80.000

euros. Par comparaison, un céphalopodier de la même jauge opérant sous licence industrielle libre

sera soumis à une redevance de 1.150.000 euros par an.

Le droit d'accès à la pêche industrielle pour les navires nationaux se compose d'un droit direct et d'un

droit indirect. Plusieurs allègements fiscaux sont proposés aux entreprises pour encourager le

développement du secteur. Par exemple, le chiffre d'affaires provenant des produits de la pêche n'est

pas soumis à l'Impôt minimum forfaitaire, à l'exception du chiffre d'affaires réalisé sur les ventes de

produits pélagiques qui est taxé à un taux de 2%.

En 1984, afin de promouvoir la commercialisation et l'exportation des produits du poisson et la

promotion des activités s'y rapportant, le Gouvernement créa la Société mauritanienne de

commercialisation du poisson (SMCP), une société d'économie mixte dont 35% du capital

appartenait à l'État et le reste au secteur privé mauritanien. Depuis 1984, cette société détient un

monopole pour l'exportation de produits de mer congelés non transformés par les armateurs

nationaux ou affrétés. Un Décret de 1993 définit les objectifs assignés à la société, ainsi que les

produits maritimes soumis à l'obligation de débarquement, bien qu'en fait une partie de ces produits

soit congelée directement à bord des navires et jamais débarquée en Mauritanie. En 2010, la SMCP

fut restructurée. L'État dispose désormais de 70% du capital de la société, considérée comme un

"instrument de surveillance et de contrôle des exportations des produits halieutiques, permettant la

création de meilleures opportunités pour ce secteur économique".

Accord avec le Sénégal. Un protocole bilatéral avec le Sénégal de 2001 autorise les pêcheurs

riverains à pêcher des deux côtés de la frontière. L'accord stipule que la Mauritanie accorde au

Sénégal 300 licences de pêche pélagique dans ses eaux, à condition que 15% de leur cargaison soit

débarquée dans les ports mauritaniens, ainsi que dix licences de pêche industrielle au thon

(moyennant 3.100 euros par mois et par navire). Le Sénégal accorde à la Mauritanie cinq licences de

pêche industrielle démersale dans les eaux sénégalaises et l'emploi de ressortissants mauritaniens à

bord des bateaux sénégalais. Des embarcations de pêche artisanale sénégalaises sont également

affrétées par des opérateurs mauritaniens. Les affréteurs doivent payer des droits de pêche annuels

("droit territorial").

Accords avec l'Union européenne. Depuis 1987, trois accords de pêche successifs ont été conclus

avec l'UE. Le dernier en date, signé en juillet 2006 pour six ans (jusqu'au 31 juillet 2012), est devenu

un accord de partenariat de pêche avec deux protocoles successifs.

Le premier Protocole (2006-08) autorisait 200 bateaux battant pavillon de l'Union européenne à

pêcher dans les eaux mauritaniennes, avec un permis de pêche portant sur 440.000 tonnes par an au

total (uniquement pour la pêche pélagique), en échange d'une redevance financière annuelle moyenne

de 108 millions d'euros, incluant un appui au développement du secteur des pêches pour 10 millions

d'euros et 1 million d'euros pour appuyer le Parc national du Banc d'Arguin . Le second Protocole

(2008-12) est entré en vigueur le 1er août 2008 et ramène ces limites à 130 bateaux, 250.000 tonnes

(de pélagiques) et une contrepartie financière moyenne de 91,25 millions d'euros par an, incluant un

montant d'environ 15,25 millions d'euros par an pour appuyer le développement durable du secteur,

et 1 million d'euros par an pour le Parc national du Banc d'Arguin.

Par ailleurs, le protocole en vigueur stipule qu'un nombre déterminé de marins mauritaniens doivent

être embarqués sur les bateaux européens. Des mesures incitatives prévoient également que la

Mauritanie puisse accorder un rabais sur le prix des licences payées par les armateurs européens en

échange du débarquement d'une partie de leurs captures pour favoriser l'activité et l'emploi sur place.

Depuis 1996, les produits de la pêche mauritaniens bénéficient d'un agrément sanitaire délivré par

l'UE. La Mauritanie est inscrite par l'UE sur la liste des pays et territoires en provenance desquels

l'importation des produits de la pêche est autorisée; les entreprises doivent être accréditées par le

Ministère des pêches et de l'économie maritime comme satisfaisant aux conditions d'hygiène

énoncées par l'UE.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Les exportations de produits de la pêche vers l'UE sont autorisées par cette dernière à partir de 44

établissements de production (farine, plats cuisinés, etc.) et de 89 bateaux congélateurs selon une

liste datant de 2008. Cette liste devrait être actualisée suite à un audit sanitaire de la Commission

européenne de janvier 2011.

Politique commerciale agricole du Niger

Le Niger a traversé une crise alimentaire en 2005, déclenchée par une invasion acridienne et une

pluviométrie médiocre en 2004. Sa politique agricole est tributaire de cette situation à laquelle elle

s'ajuste à travers des mesures d'urgence. Ainsi, en 2008, l'État a procédé exceptionnellement à la

suspension des droits et taxes à l’entrée sur le riz et les céréales afin de contenir les effets locaux de

la flambée des prix des marchés internationaux. En temps normaux, les interventions de l'État dans

le cadre de la politique agricole se limitent, au niveau national, à la production de semences de

reproduction et aux services d’extension aux éleveurs. Le bétail sur pieds constitue le premier poste

à l’exportation des produits du cru du Niger, et est destiné principalement au Nigéria. Les

exportations de bétail sont toutefois frappées d'une taxe de 3% sur la base de valeurs unitaires. Dans

le cadre de la politique commune de l'UEMOA et de la CEDEAO, le Niger entend se spécialiser

davantage dans la filière élevage, et ceci grâce à la relativement forte protection du secteur offerte au

niveau régional.

Les cultures vivrières principales sont le mil et le sorgho dont la production est destinée surtout à

l’autoconsommation, et le riz (aussi commercialisé). Les principales cultures de rente sont le niébé,

l’arachide et le sésame.

Le Niger connaît une insécurité alimentaire résultant, entre autres, d’une forte demande de produits

alimentaires liée à un taux de croissance démographique de l’ordre de 3,3%. Le Niger importe

annuellement environ 300.000 tonnes de céréales (10% des besoins, dont environ 10% sous forme

d’aide alimentaire), surtout pour répondre aux besoins des ménages urbains; les flux transfrontaliers

entre le Niger et le Nigeria sont toutefois mal comptabilisés. En raison de son enclavement, le Niger

se procure son déficit céréalier sur les marchés des pays limitrophes possédant un port par lequel ils

importent d'outre-mer.

La pêche se pratique sur une superficie totale de 4.200 km2 par environ 50.000 personnes. La

production nationale a atteint un pic de 55.900 tonnes en 2003 en raison surtout des diverses

initiatives de développement de la pêche (par exemple, les empoissonnages de plans d’eaux) depuis

le retour du Lac Tchad en territoire du Niger à partir de 1998 (il s'en était reculé après la grande

sécheresse). Le poisson se consomme surtout frais et fumé. Le poisson frais est écoulé sur les marchés

locaux et de la ville de Niamey, et environ 15% de la production nationale en 2003 était exportée

sous forme fumée vers les marchés du nord du Nigeria.

Les importations de produits alimentaires comprennent surtout les céréales (40%), les huiles

alimentaires (11%), les sucres et sucreries (9%), les produits laitiers, surtout le lait en poudre (7%),

et les tabacs (6%).

Politique agricole

La stratégie de développement économique du Niger s’est recentrée sur les attentes du monde rural

depuis la promulgation du Code rural en 1993. Celui-ci est destiné à mieux encadrer les activités

agricoles de manière juridique (par exemple, le régime foncier) et institutionnelle (y compris par la

décentralisation). Toutefois, seulement une partie des textes d’application sont adoptés actuellement.

Le code de la pêche, la loi-cadre de l’élevage, et la loi sur l’activité forestière en sont

complémentaires; ils établissent des règles pour les personnes exerçant ces activités, afin d’assurer

la gestion durable des ressources naturelles communes, ainsi que pour celles transportant et

commercialisant les produits agricoles. Le soutien de l’État s’est focalisé surtout sur l’irrigation, la

gestion des ressources naturelles, et les services d’extension.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

L'Office des produits vivriers du Niger (OPVN) était chargé depuis 1988 de la commercialisation

des produits vivriers; toutefois, l’État se serait désengagé de la fixation de prix maximums pour les

produits agricoles de première nécessité. En cas d'offre excédentaire de certains produits vivriers,

l'OPVN peut procéder à des achats pour ainsi contenir la baisse de leurs prix sur le marché. Le

désengagement de l’État du secteur agricole s’est poursuivi avec le programme de privatisation de

1996. Un projet d'investissement en cours concerne la construction d’un nouvel abattoir par l’État,

dont le concessionnaire est nommé, et qui mettra en place une filière d’élevage pouvant assurer la

traçabilité exigée par les marchés des pays développés.

Dans le cadre de la Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP), adoptée en 2002, la Stratégie de

développement rural (SDR), adoptée en 2003 vise à réduire la pauvreté rurale de 66 à 52 pour cent

des ménages d’ici 2015, conformément aux OMD. Son Plan d’action, adopté en 2006, regroupe

l’ensemble des interventions en monde rural préconisées par les autorités nigériennes, qui se

déclinent en 14 programmes d’un coût total de 1.996,7 milliards de francs CFA sur la période 2006-

15. Il s’insère dans une politique de décentralisation qui a finalement démarré en 2002. Le Plan

d’action a prévu l’encadrement du monde rural par un ensemble d’institutions. Le Plan d’action fait

la promotion d’une organisation par filière de l’activité agricole au Niger, afin de favoriser l’offre de

services à proximité des producteurs concernés. La Chambre de commerce, d’agriculture et

d’artisanat du Niger (CCAIN) supervise ces activités à travers les chambres régionales et son réseau

national. Des stratégies spécifiques concernent la relance de la production et de la commercialisation

de la gomme arabique, la filière de la pêche et de l'aquaculture, et la relance de l’élevage.

Selon les autorités, le secteur rural représente entre 20 et 25% du budget annuel de l’État (toutes

sources de financement confondues); sur la période 2001-06, le secteur rural a reçu environ 400

milliards de francs CFA, sur un total de 1.042 milliards de francs CFA d’appui au Niger.

Par ailleurs, les agriculteurs, éleveurs ou pêcheurs individuels sont dispensés de l’impôt annuel sur

les bénéfices; ils sont pour la plupart aussi exonérés de la patente, avec certaines exceptions (pêcheurs

saisonniers, éleveurs, marchands de bétails). Un régime fiscal incitatif est disponible sous le Code

des investissements pour les sociétés actives dans l'agro-alimentaire.

Le TEC de l'UEMOA qu'applique le Niger accorde une protection nominale relativement plus élevée

aux produits agricoles qu’aux produits non-agricoles. La moyenne simple des taux appliqués aux

produits agricoles en 2008, selon la définition CITI (y compris l'élevage, la pêche et l'activité

forestière) est de 13,1%, au-dessus de la moyenne globale de 12,1%. La moyenne simple des taux

dans l'agriculture (définition OMC) est de 14,6%, bien en-dessous de celle des taux consolidés de

82,2% dans la Liste LIII du Niger. Les produits agricoles originaires de la CEDEAO, y compris

l'UEMOA, bénéficient de l’exonération de droits de douane. L’État peut aussi prendre des mesures

d’allègement des droits de douane et/ou de la TVA en guise de soutien, et peut vendre les céréales à

prix modéré. L’évaluation en douane se fait sur la base de valeurs de référence dans plusieurs cas de

produits alimentaires. Des droits d'accise sont applicables aux tabacs et produits du tabac, boissons

alcoolisées, thé, noix de cola et huiles et corps gras alimentaires. Un taux unique de la TVA de 19%

s’applique également aux importations des produits agricoles, sauf ceux qui en sont exonérés, tels

que les produits alimentaires non transformés (par exemple, le manioc, les céréales autres que le riz)

et de première nécessité (sel, huiles et corps gras alimentaires, sucre et farines). Les produits

agricoles, y compris alimentaires, peuvent être soumis à des mesures sanitaires et phytosanitaires.

En décembre 2005, le Niger a interdit l’importation de la volaille et des produits avicoles originaires

des pays infectés.

Une Redevance statistique à l’exportation (RSE) de 3% s’applique à tous les produits, ainsi qu’une

Taxe spéciale de réexportation (TSR) pour les produits en transit. Les cigarettes en transit vers les

pays hors de la Zone Franc, mais membres de la CEDEAO (par exemple, le Nigeria), sont frappées

d’une TSR de 5%, tandis que celles à destination des autres pays hors de la Zone Franc sont frappées

d’une TSR de 15%. La TSR est de 10% sur tous les autres produits. L’assiette de ces taxes est la

valeur c.a.f. à la frontière du Niger, sauf en ce qui concerne les produits agricoles (y compris les

animaux vivants), pour lesquels le Niger a mis en place des "valeurs taxables" à l’exportation. En

pratique, le commerce des produits végétaux, de l'élevage, de la forêt et de la pêche s’effectue

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

principalement avec le Nigeria, dont une partie importante à travers des circuits commerciaux

informels, ce qui rend difficile l’application de ces mesures à la frontière du Niger.

Au niveau sous-régional, l’UEMOA a une politique agricole commune, ce qui est aussi le cas de la

CEDEAO. L’adoption du Tarif extérieur commun (TEC) de cette dernière semble fournir le contexte

pour une politique favorable à une plus grande protection tarifaire des produits agricoles, avec la

création d’une nouvelle et cinquième catégorie tarifaire de 35%. Cette initiative semble viser le

développement des exportations de produits agricoles vers les marchés de proximité, les pays s'étant

spécialisés davantage dans les cinq filières prioritaires (riz, bétail/viande, filière avicole, maïs et

coton); le Niger est surtout concerné par la filière bétail. L'objectif de développement des

exportations de produits agricoles implique un agenda chargé de normalisation, d’attestation de

conformité et de certification au niveau sous-régional. Les États membres de l’UEMOA ont

harmonisé leurs législations pharmaceutiques vétérinaires, et une harmonisation devait intervenir

pour les semences, le contrôle et la surveillance phytosanitaire et zoo-sanitaire, ainsi que la sécurité

sanitaire des aliments.

Élevage

Le Niger détient un gros cheptel d’élevage, estimé à plus de 31 millions de têtes, et composé surtout

d’ovins, de caprins, de bovins, de camelins et d’asins; la volaille n’est pas comptabilisée dans ce

total, mais constitue également un potentiel non négligeable. À lui seul, l’élevage occupe environ

20% de la population active et sa contribution au PIB est d’environ 10%.

Le Niger est surtout un gros exportateur de produits de l’élevage qui ont contribué à hauteur de 22%

des exportations en 2007, le deuxième poste important, derrière l’uranium. Les exportations de

produits de l’élevage sont essentiellement constituées d’animaux sur pieds vers le Nigéria; il semble

que l’importation de carcasses du Niger est interdite par ses pays voisins. Les animaux sur pieds

exportés doivent être munis d’un certificat zoo-sanitaire international établi par les services

vétérinaires officiels du Niger et les frais incombent à l’exportateur. L’inspection des denrées

animales donne lieu à une taxe de contrôle vétérinaire à l’importation et à l’exportation. La filière

élevage figure parmi celles retenues par l’UEMOA comme vecteur de l’intensification des échanges

entre ses membres. D’une manière générale, le Tarif extérieur commun (TEC) de l’UEMOA est

progressif dans le sous-secteur de l’élevage, avec le taux maximal de 20% sur les produits finis et le

taux de 5% sur les intrants.

Politique commerciale agricole du Nigeria

L'agriculture est d'une importance capitale pour l'économie du Nigéria. En 2009, le secteur agricole

(productions végétales et animales) représentait 41,7% du PIB et plus de la moitié de l'emploi total.

La part de l'agriculture dans le PIB est restée constante en valeur réelle au cours des dernières années,

ce qui témoigne d'une croissance moyenne soutenue de 6,7% en valeurs réelles pendant la période

allant de 2004 à 2009.

La production agricole reste essentiellement le fait des petits agriculteurs dès lors qu'environ 80%

des exploitations ont moins de 6 hectares et seulement 5% dépassent 10 hectares. Les productions

végétales représentent la quasi-totalité de la production agricole et le Nigéria est l'un des plus

importants producteurs de plusieurs espèces cultivées: le pays génère notamment plus de la moitié

de la production mondiale d'igname et de niébé, et une proportion notable de la production de noix

de cajou, de manioc, de cacao en fèves, de millet et de sorgho.

L'élevage, sous-secteur beaucoup moins important que celui des cultures, représentait en 2009

environ 7% de la production agricole totale; toutefois la valeur réelle des productions animales

connaît, depuis 2004, une croissance similaire à celle des productions végétales, dépassant 7% par

an.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Commerce des produits agricoles

Le Nigéria est importateur net de produits agricoles. Les principales exportations de ces produits

(définition de l'OMC) sont le cacao en fèves et les produits dérivés, les graines de sésame, la gomme

arabique, les cigarettes, les fleurs coupées et le coton. Quelles que soient la source des données et la

définition utilisées, on observe, pendant les dernières années, une augmentation impressionnante des

exportations agricoles, qui sont passées de 8 millions de dollars EU en 2003 à 2.225 millions de

dollars EU en 2008 (Comtrade, définition de l'OMC), en raison d'une forte croissance des

exportations traditionnelles, auxquelles sont venus s'ajouter de nombreux produits nouveaux: fruits

et légumes frais, fruits à coque, épices et graines de sésame.

En 2009, le cacao en fèves représentait plus de la moitié du total des exportations de produits

agricoles, tandis que les exportations de beurre de cacao et de coques de fèves de cacao représentaient

8% de plus de la valeur de ces exportations. En 2009, les dix premiers produits d'exportation (selon

la nomenclature du SH à six chiffres) représentaient 93% du total des exportations agricoles.

Malgré l'augmentation vertigineuse des exportations de produits agricoles ces dernières années, le

Nigéria reste importateur net de ces produits. Le froment, le riz blanchi, le sucre de canne brut et le

lait entier en poudre composent plus de la moitié des importations totales, mais, d'une manière

générale, celles-ci concernent un éventail plus large de lignes tarifaires que les exportations. La

quasi-totalité des importations provient des États-Unis, le riz blanchi de Thaïlande, le sucre de canne

brut du Brésil, et le lait en poudre de l'Union européenne.

Politique agricole

Le fondement de la politique agricole du Nigéria est la Nouvelle orientation de la politique agricole

d'octobre 2001. Selon la politique agricole, le Gouvernement fédéral est chargé du cadre macro-

économique et des politiques commerciales qui constituent l'environnement au sein duquel s'exerce

l'activité agricole, des projets d'infrastructure à grande échelle (routes, barrages, canaux, etc.), du

financement de l'agriculture et du développement rural, du soutien technique sous la forme de la

recherche, de la lutte contre les parasites et les maladies, et des services statistiques. Les

Gouvernements des États sont responsables des services de vulgarisation, de l'entretien des

équipements d'irrigation et d'alimentation en eau, du développement des entreprises de production

d'intrants agricoles ainsi que des établissements de crédits locaux. Les responsabilités des

gouvernements locaux ont été étendues dans le cadre de la politique agricole, et comprennent la

distribution des terres aux nouveaux arrivants, l'action en faveur des sociétés coopératives de

producteurs, et la gestion des infrastructures. En vertu du Décret n°6 de 1978 sur l'aménagement du

territoire, le gouvernement de chaque État possède la totalité des terres situées à l'intérieur des limites

de l'État. Les droits d'utiliser les terres urbaines sont accordés par le Gouverneur de l'État tandis que

les droits d'utilisation des terres arables sont accordés par les gouvernements locaux.

Soutien interne

D'après les notifications du Nigéria au Comité de l'agriculture de l’OMC, il n'a pas été apporté de

soutien interne ni de subventions aux exportations dans le secteur agricole pendant la période 1995-

2009. Cependant, selon la Banque centrale, en 2009, les dépenses du Gouvernement fédéral en faveur

de l'agriculture (y compris la pêche et la sylviculture) se sont élevées à 22,4 milliards de naira pour

les dépenses courantes et à 139 milliards de naira pour les dépenses d'équipement. Au niveau des

gouvernements des États, les dépenses courantes et d'équipement consacrées à l'agriculture ont été

de 59,3 milliards de naira. Bien que les dépenses publiques en faveur du secteur agricole aient

augmenté au cours des dernières années, elles représentent seulement environ 4% de la part de

l'agriculture dans le PIB. Outre les dépenses agricoles inscrites au budget, il a été signalé que des

fonds considérables ont été alloués, hors budget, au secteur.

Jusqu'à 2008, les dépenses courantes du gouvernement fédéral visaient essentiellement trois

programmes: le programme d'achat et de distribution d'engrais, le programme national spécial pour

la sécurité alimentaire et le programme d'achat de céréales par des acheteurs en dernier ressort. Ces

trois programmes ont représenté 43%, 22% et 26% des dépenses courantes respectivement. Les

dépenses d'équipement ont porté principalement sur l'achat d'intrants et d'extrants agricoles.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Depuis de nombreuses années, les engrais bénéficient de subventions dont les taux varient d'une

année sur l'autre. Dans le cadre du Programme fédéral de stabilisation des marchés (FMSP), certaines

entreprises offrent de produire ou d'importer des engrais, puis de les distribuer, avec une subvention

de 25%, aux gouvernements des États, lesquels peuvent, à leur tour, apporter une subvention

additionnelle. Les gouvernements des États achètent également des engrais destinés à être vendus

aux agriculteurs, sans passer par ce programme. Le taux de subventionnement des États et la quantité

totale d'engrais subventionnés disponible varient selon les États, mais les volumes sont généralement

très réduits et l'agriculteur moyen ne dispose, dans aucun État, d'une quantité suffisante d'engrais par

hectare. Selon les autorités, un programme pilote mis en place dans les États de Kano et de Taraba,

dans le cadre duquel les agriculteurs ont reçu des coupons échangeables contre des engrais, doit être

étendu à l'ensemble du pays avec l'aide du Centre international de développement des engrais.

Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire a été mis en place en 2001, à la suite d'un

programme pilote de l'État de Kano. Les objectifs du programme consistent à améliorer la sécurité

alimentaire des foyers et des régions grâce à l'amélioration de l'accès aux services de vulgarisation,

au crédit et à l'éducation sanitaire. Le programme, qui a pris le nom de Programme national pour la

sécurité agricole et alimentaire, est financé par le gouvernement fédéral et coordonné par le Service

de coordination des projets du Ministère fédéral de l'agriculture et du développement rural.

Le Programme d'achat de céréales en dernier ressort, géré par l'Agence pour les réserves alimentaires,

avait pour principal objectif de créer un stock régulateur de céréales afin de faire face aux pénuries

telles que celle qui avait suivi la hausse des prix de la fin 2007 et du début 2008. L'autre objectif

consistait à soutenir les prix grâce à des achats de céréales chaque fois que les prix du marché

devenaient inférieurs au prix établi. Le Programme d'achat de céréales en dernier ressort a été

remplacé par le Mécanisme du prix minimal garanti.

Depuis 2006, le soutien public à l'agriculture a considérablement augmenté et plusieurs nouveaux

programmes ont été mis en place. Parmi ceux-ci il convient de mentionner:

le Projet d'amélioration des infrastructures du secteur rural qui vise à améliorer les

infrastructures rurales telles que les routes, l'approvisionnement en eau et les

télécommunications;

le programme Gestion des ressources hydriques et de l'aquaculture au Nigéria qui

comprend des programmes locaux d'irrigation et de drainage;

le programme Maximisation des recettes agricoles dans les entreprises clés, dont l'objectif

est d'améliorer la production, l'entreposage et la commercialisation des produits agricoles;

l'affectation de 200 milliards de naira à des mécanismes de crédit agricole mis à la

disposition des exploitants pratiquant l'agriculture commerciale par le biais des banques

commerciales, et des petits agriculteurs par le biais des gouvernements des États, et dont

environ les trois quarts ont été distribués;

un programme de construction de silos à grains et d'entrepôts visant à améliorer les

installations de stockage et à accroître leur capacité, qui doit passer de 300.000 à 1.025.000

tonnes;

la création, avant 2015, de 300 magasins d'approvisionnement agricole destinés à fournir

des intrants, y compris du matériel agricole (tracteurs, etc.), aux agriculteurs sur l'ensemble

du territoire;

un projet pilote de construction d'installations destinées au bétail, comprenant des parcs

d'engraissement et des centres d'abattage et de traitement de la viande; et

plusieurs autres mécanismes dont la plupart visent à améliorer les services de vulgarisation

destinés aux agriculteurs et les programmes de recherche- développement, ainsi qu'à réduire

les pertes après récolte qui représentent actuellement une part importante de la production.

Mesures à la frontière

Hors des programmes financés par les fonds publics, la politique agricole du Nigéria continue de

s'appuyer sur des mesures commerciales comprenant notamment une interdiction d'importer un

certain nombre de produits dont les volailles et les œufs, la viande porcine, la viande bovine, le

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

manioc, certaines huiles végétales raffinées, le beurre de cacao, la poudre et les biscuits de cacao, les

spaghettis et les nouilles, les jus de fruits conditionnés et les eaux potables.

Les huiles végétales brutes, qui entrent dans la composition des pâtes alimentaires cuites à

préparation instantanée a entraîné une augmentation de la fabrication de pâtes alimentaires à base de

farine importée, malgré l'imposition d'un droit de douane de 35%. En revanche, la suppression des

biscuits et de la farine de froment de la liste des articles prohibés et l'application de droits de douane

de 35% et de 25% respectivement n'ont pas généré d'importations notables de ces deux produits.

Outre le fait que le manioc ait figuré sur la liste des importations interdites, sa production est soutenue

par la prescription faite aux minoteries d'inclure 5% de ce produit dans la farine de froment afin

d'aider les producteurs. De plus, au début de l'année 2009, un Comité technique présidentiel pour le

manioc a été créé pour trouver des moyens d'améliorer la compétitivité de la production de manioc.

Le manioc a été supprimé de la liste des importations interdites en décembre 2010, date à laquelle

l'interdiction a été remplacée par un tarif de 20%.

Le maïs et le riz ont également été supprimés de la liste des importations interdites à la fin de 2007,

et un tarif de 109% a été appliqué aux importations de riz décortiqué et de maïs. En septembre 2008,

le tarif perçu sur le riz brun décortiqué a été ramené à 5% sur la base d'un prix de référence de 640

dollars EU la tonne, ce qui équivaut en pratique à un tarif spécifique de 32 dollars EU par tonne

perçu sur le riz. Un tarif de 35% est appliqué aux importations de farine de maïs et un tarif de 10%

majoré d'un droit additionnel de 20% est perçu sur les importations de riz semi-blanchi ou blanchi.

La progressivité des tarifs est justifiée officiellement par la nécessité de soutenir les minoteries

nigérianes. Par ailleurs, le maïs fait l'objet d'une prohibition à l'exportation.

Le Nigéria utilise, pour les produits agricoles (définition de l'OMC), 810 lignes tarifaires réparties

en quatre fourchettes: 5%, 10%, 20% et 35%. La moyenne des tarifs perçus sur les produits agricoles,

qui était de 15,6% en 2009, est supérieure à la moyenne des droits perçus sur d'autres produits, à

savoir 11,4% la même année. Outre les tarifs, d'autres droits et impositions sont appliqués aux

importations de certains produits. L'imposition est de 100% ou de 50% pour certains produits du

tabac, de 30% pour certains produits à base d'alcool, de 20% pour le riz et les biscuits et de 10% pour

le sucre. De plus, un prélèvement de 20% applicable au sucre est perçu sur les produits du tabac et

les produits à base d'alcool. La taxe à la valeur ajoutée est également perçue à l'entrée sur le territoire

d'un large éventail de produits à base d'alcool, à un taux de 5%.

Le Nigéria n'applique pas de contingents tarifaires. Les produits agricoles ne bénéficient d'aucune

subvention à l'exportation ni de crédits à l'exportation particuliers.

Dans l'ensemble, le soutien du Nigéria à l'agriculture a augmenté au cours des dernières années, bien

qu'il demeure relativement faible en pourcentage de la valeur de la production. Pour la plus grande

part, le soutien est encore fourni sous la forme de subventions aux intrants, en particulier aux engrais,

et de mesures de soutien des prix. Ces dernières ne se limitent pas au prix minimal garanti. Elles

comprennent également les prohibitions à l'importation et les tarifs appliqués aux importations.

Toutefois, à l'exception du prix minimal garanti, la priorité de la politique en matière de soutien est

d'accroître la productivité en améliorant la recherche-développement et en offrant de meilleurs

services de vulgarisation, ce qui aura certainement plus d'effet, à terme, sur l'amélioration de la

productivité que des mesures de soutien des prix.

Pêche

Le secteur de la pêche du Nigéria comprend la pêche par capture en mer, côtière et au large, et la

pêche dans les eaux intérieures, aux niveaux industriel et artisanal, ainsi que l'aquaculture. La part

de la pêche dans le PIB a été légèrement supérieure à 1% sur la période 2005-2009. L'aquaculture

s'exerce à tous les niveaux, depuis les simples étangs à faible productivité, d'environ 2 kg/m2/an,

servant de moyen de subsistance, jusqu'aux systèmes aquacoles intensifs à recirculation d'eau et aux

grandes fermes commerciales à haute productivité. Outre les crevettes, les poissons d'élevage les plus

courants sont le tilapia, le clarias et la carpe.

Le Nigéria est importateur net de poissons et de produits à base de poisson, bien que les exportations

aient augmenté notablement depuis 2003: leur valeur, très faible en 2003, a atteint plus de 337

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

millions de dollars EU en 2009. Selon les données fournies à la base de données Comtrade des

Nations Unies par les pays importateurs et celles qui ont été rapportées à l'OMC par les autorités, la

majorité des exportations sont des crevettes congelées expédiées vers l'Union européenne. Les

exportations à destination de l'Union européenne doivent être certifiées par le Département fédéral

des pêches.

Les importations, quant à elles, ont augmenté régulièrement de 2003 à 2007, puis chuté fortement en

2008 avant de se rétablir en 2009. Les principaux fournisseurs sont le Chili, la Chine et l'Australie,

les pays membres de l'Union européenne comme la Norvège, l'Argentine et l'Uruguay.

Le gouvernement fédéral est chargé de la gestion des ressources marines et partage cette

responsabilité avec les États pour ce qui a trait à la pêche dans les rivières et les lacs. Le Département

des pêches du Ministère de l'agriculture et du développement rural a la charge de l'élaboration de la

politique nationale et de sa mise en œuvre par l'intermédiaire de plusieurs organismes dont le Groupe

de contrôle et de surveillance des ressources halieutiques, la Direction du commerce du poisson, la

Division de la production de poisson, les Services de soutien à la pêche et les Services de contrôle et

d'assurance de la qualité du poisson. Le Département collabore en outre avec d'autres organismes

publics dans la mise en œuvre de la politique, y compris avec l'Administration des douanes

nigérianes, le Département des voies navigables intérieures, les départements des pêches des États,

ainsi qu'avec la marine nigériane.

Le Nigéria est partie contractante de la Commission internationale pour la conservation des thonidés

de l'Atlantique depuis 2007. Il est également membre du Comité des pêches pour le Centre-Ouest du

golfe de Guinée, ainsi que de la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les États

africains riverains de l'océan Atlantique.

La politique nationale met l'accent sur la gestion des stocks, principalement par le biais de limitations

en matière de maillage, mais également de règlements imposant que des dispositifs d'exclusion des

tortues marines soient fixés aux chaluts. De plus, tout navire en activité doit posséder une licence

annuelle, et des limites sont imposées à la longueur hors tout (LHT) et au tonnage de jauge brute

(tjb) des chalutiers et des crevettiers. Le Département fédéral des pêches, en collaboration avec la

marine nigériane concentre actuellement ses efforts sur la lutte contre la présence de chalutiers non

autorisés et les attaques pirates dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive. Les

autorités ont également souligné que depuis le début de l'année 2010, les exportations vers l'Union

européenne de poissons et de produits de la pêche capturés dans les eaux territoriales nigérianes et

dans la zone économique exclusive doivent être accompagnées d'un certificat de prise.

Les politiques de gestion des stocks comprennent également des limitations à la taille des mailles qui

s'appliquent tant à la pêche dans les eaux intérieures qu'à la pêche côtière, ainsi que l'interdiction

d'utiliser des substances toxiques et d'autres règlements visant à limiter les prises et à lutter contre la

pollution.

Outre les règlements liés à la conservation, la politique nationale s'intéresse à la commercialisation

sur le marché intérieur, à l'aquaculture et aux exportations. Depuis la fin 2009, plusieurs halles à

poissons modèles sont en construction, chacune d'entre elles comprenant des infrastructures et une

zone de ventes.

Ressources forestières

La part du sous-secteur des forêts dans le PIB du Nigéria a été de 0,4 à 0,45% chaque année pendant

la période allant de 2005 à 2009. Toutefois, ces chiffres concernent uniquement le bois et les produits

du bois et non les autres produits forestiers tels que le caoutchouc dont l'importance va croissant. Les

forêts sont également importantes pour d'autres raisons économiques et environnementales qui

comprennent notamment le tourisme et la conservation de la faune sauvage. Les principaux produits

sont le bois d'œuvre, le bois à brûler et le charbon de bois.

Le Nigéria affiche un excédent commercial pour le bois et les produits du bois (SH 44): les

exportations, dont le niveau était négligeable en 2003, ont atteint 112 millions de dollars EU en 2009,

tandis que les importations passaient de 148 millions à 97 millions de dollars EU. Les principales

exportations sont les bois dits "densifiés" (SH 441300), le bois profilé (SH 40910), le bois de

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

chauffage (SH 440110) et le charbon de bois (SH 440210 et 440290). Les exportations de bois

d'œuvre, brut ou scié, sont interdites.

Les droits de douane sur les importations de bois et de produits du bois varient entre 5% et 20%. La

TVA est appliquée au taux de 5% sur toutes les lignes tarifaires du chapitre 44 du SH. Une taxe

additionnelle de 10% est appliquée sur les panneaux, plateaux de chargement, caissettes et autres

articles en bois.

Le pays est membre de l'Organisation internationale des bois tropicaux et de l'Organisation africaine

du bois.

Depuis de nombreuses années, y compris dans le cadre de la politique forestière en vigueur, le pays

cherche à conserver et à restaurer l'espace forestier. La déforestation reste toutefois un problème: le

manque de financement, l'incapacité des autorités à mettre en œuvre la politique forestière, le pouvoir

discrétionnaire dont disposent les gouverneurs pour déclasser les zones protégées sont mentionnés

parmi les principaux obstacles rencontrés dans certains districts.27 D'autres rapports ont signalé

l'exploitation illégale du bois et la corruption dans l'octroi des concessions de bois.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole du Sénégal

Au Sénégal, l'agriculture (au sens large) occupe environ 60% de la population, et a contribué à

environ 12,5% du PIB en 2007. Dans le contexte des politiques agricoles communes de l'UEMOA

et de la CEDEAO, l'objectif affiché est l'autosuffisance. Il s'agit notamment de promouvoir la

production des céréales, actuellement largement importées par le Sénégal, ainsi que les autres

produits alimentaires de base, dont le surplus est destiné aux marchés de proximité. Les mesures

adoptées afin d'atteindre cet objectif consistent en des subventions depuis la campagne agricole 2004-

05, destinées à financer l'achat des intrants; leur enveloppe financière a fortement augmenté durant

la campagne 2008-09 à la suite de l'adoption de la Grande offensive agricole pour la nourriture et

l'abondance (GOANA). Par ailleurs, le Sénégal continue d'accorder une protection au-delà du TEC

de l'UEMOA aux produits agro-alimentaires locaux (la farine de blé, le concentré de tomate, le lait

concentré, les jus de fruits, le sucre, et les cigarettes), ainsi qu'aux produits du cru (les oignons, riz,

mil, pommes de terre, etc.). Il maintient également une protection de la filière avicole à travers

l'interdiction d'en importer les viandes, y compris des pays indemnes de la grippe aviaire. L'adoption

de divers instruments de la politique agricole commune de la CEDEAO dans le courant de 2015

(avec un taux maximum de 35% du TEC contre 20% sous l'UEMOA et les mesures

d'accompagnement) devrait accentuer le niveau de protection du secteur.

Les principales cultures vivrières sont le mil, le maïs, le sorgho, le riz, le niébé, et le manioc; et les

cultures de rente comprennent l'arachide et le coton. Les cultures horticoles en général et maraîchères

en particulier (surtout l'oignon et la tomate) prennent une importance grandissante en périphérie des

grandes villes où leur demande est forte. La filière du concentré de tomate est verticalement intégrée

à la culture industrielle de la tomate.

Depuis l'interdiction d'importer des viandes de volailles, effective à partir du 24 novembre 2005, les

importations du pays concernent notamment les céréales, qui représentaient environ 10% des

importations totales en 2006 (en deuxième position derrière les produits pétroliers), et principalement

le riz (de l'Inde et de la Thaïlande). Le Sénégal consomme annuellement 800.000 tonnes de riz dont

80% proviennent de l'extérieur. Avec une part d'environ 3%, les autres produits agricoles importants

à l'importation sont: les huiles alimentaires, importées de la Côte-d'Ivoire (palme) et du Brésil (soja);

ainsi que le lait, importé en poudre de l'Argentine, de la France et d'Irlande.

Politique agricole

La GOANA a été lancée le 18 avril 2008 par le Chef de l'État. Elle prévoit, à partir d'octobre 2008

et sur l'horizon 2010, une production de 2 millions de tonnes de maïs, 3 millions de tonnes de manioc,

500.000 tonnes de riz paddy et 2 millions de tonnes pour les autres céréales (mil, sorgho, fonio). Pour

l'élevage, les objectifs portent sur une production de 400 millions de litres de lait et 600.000 tonnes

de viande. L'investissement total prévu pour la campagne 2008-09 était de 47 milliards de francs

CFA dont l'essentiel a été destiné aux programmes spéciaux pour relancer des filières porteuses

(tournesol, sésame, bissap, pomme de terre) et aux subventions pour financer les achats d'engrais (13

milliards de francs CFA). Depuis la campagne 2004-05, le niveau de subvention aux prix des engrais

et produits phytosanitaires est de 50%, et de 70 à 80% à ceux des semences (sauf l'arachide) et de

matériel agricole sélectionné, dans la limite de l'enveloppe globale annuelle affectée à cette

subvention, dont le montant a fortement augmenté. Cette politique de subvention est accompagnée

d'une politique de prix fixes pour les produits concernés.

La GOANA vise la "souveraineté alimentaire", conformément aux objectifs énoncés dans la loi

d'orientation agro-sylvo-pastorale (LOASP), adoptée en 2004. Les éléments opérationnels de la loi

sont le Programme national de développement agricole (PNDA), le Plan d'action forestier du Sénégal

(PAFS) et un Plan national de développement de l'élevage (PNDE), ces deux derniers étaient encore

à définir. L'adoption de nombreux textes d'application prévus par la LOASP prend un certain retard,

notamment l'adoption d'une politique foncière, toutefois en chantier depuis 1996.

La LOASP entérine l'organisation par filière de l'activité agricole au Sénégal, avec des cadres de

concertation public-privé pour améliorer le dialogue entre l'État et les organisations

interprofessionnelles reconnues, la défense de leurs intérêts et la fourniture de services à leurs

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

membres. Dans la plupart des cas (arachide, coton, riz, tomate, oignon, pomme de terre, sésame), un

prix minimum au producteur est fixé annuellement pour la campagne par accord interprofessionnel.

La concertation et la coordination des politiques et programmes de sécurité alimentaire relèvent du

Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), créé en juin 1998. Le CNSA exerce son activité

sur la base d'informations collectées par l'Observatoire sur la sécurité alimentaire (OBSEA). Afin de

protéger le consommateur, les prix au détail des produits alimentaires de base (le riz, le lait, l'huile

alimentaire, la farine de blé et le pain) ont fait l'objet d'une fixation ou homologation au début de

2009. Toutefois, plus généralement, l'absence d'une politique de concurrence effective a permis à

certains intervenants de la chaîne de distribution de produits alimentaires importés d'établir des

situations de rente. Cela permet aux producteurs locaux de bénéficier de prix relativement élevés

pour leurs biens identiques ou similaires, sauf dans les cas où les marges de distribution sont fixées

(tels que le riz et l'huile alimentaire importés).

La promotion de l'investissement à caractère agricole est confiée à l'APIX. Une loi spéciale fixe le

régime fiscal et douanier des activités effectuées dans le cadre de GOANA, et octroie notamment

l'exonération de la TVA et du droit de douane sur les importations d'intrants et matériel agricole,

ainsi que l'exonération de l'impôt sur le revenu pendant cinq ans pour les exploitations agricoles

créées dans ce cadre. L'Agence du plan retour vers l'agriculture (REVA) accompagne également les

promoteurs agricoles privés.

Le Ministère de l'agriculture est le maître d'œuvre de la politique agricole nationale, rend les

décisions sur les investissements en infrastructures de l'État, et regroupe les principaux services et

directions liés à l'activité agricole, aussi bien au niveau central que régional. Par ailleurs, l'État

participe, avec les partenaires au développement, au financement des activités des structures semi-

étatiques qui encadrent le secteur agricole. La recherche sur les semences et nouvelles techniques de

culture est faite par l'Institut sénégalais de la recherche agricole (ISRA), en partenariat avec l'Institut

de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche

agronomique pour le développement (CIRAD). L'Institut de technologie alimentaire (ITA) se

focalise sur les techniques de transformation pour l'agro-industrie. L'Agence nationale de conseil

agricole et rural (ANCAR) fournit des services de formation, sensibilisation, information (entre

autres) visant le transfert de technologies agricoles, à travers des contrats signés avec les

organisations de producteurs. L'Institut national de pédologie (INP) fournit des informations

cartographiques spécialisées, et la Direction des travaux géographiques et cartographiques (DTGC)

fournit une large gamme de cartes. Les projets sur le terrain (aménagement de bassins, soutien à

l'acquisition de matériels agricoles, éradication de maladies animales) sont nombreux et financés

surtout par des fonds extérieurs.

À part les interventions (subventions, régulation des marchés et prix minimum pour les cultures de

base) notées plus haut, les principales mesures de soutien, de nature fiscale, aux agriculteurs, éleveurs

ou pêcheurs, sont présentement: l'exonération de l'Impôt sur les sociétés et autres personnes morales

(IS), pour les coopératives agricoles et leurs unions, les caisses de crédit mutuel, les sociétés

d'assurances ou de réassurances mutuelles agricoles, et les sociétés de développement et

d'encadrement rural dont les subventions représentent 80% de leur financement; l'exonération de

l'impôt sur les bénéfices réalisés par les agriculteurs et éleveurs sur les ventes des produits des

cultures ou de l'élevage issus de leurs terres exploitées; et l'exonération de la patente. La Loi spéciale

sur la GOANA octroie un régime fiscal incitatif aux investissements effectués dans son cadre; ce

régime est plus favorable que celui du Code des investissements. Le régime de l'Entreprise franche

d'exportation, plus incitatif, n'est une option que pour les entreprises agricoles qui réalisent au moins

85% de leur chiffre d'affaires à l'exportation, c'est le cas des entreprises de pêche.

Le tarif du Sénégal, basé sur le TEC de l'UEMOA, accorde une protection nominale relativement

plus élevée aux produits agricoles qu'aux produits non-agricoles. La moyenne simple des tarifs

appliqués aux produits agricoles en 2008, selon la définition CITI (y compris l'élevage, la pêche et

l'activité forestière), est de 13,1%, au-dessus de la moyenne globale de 12,1%. Certains produits

importés demeurent également assujettis à une surtaxe comprise entre 10 et 20% appliquée au cordon

douanier (sans contrepartie intérieure), à des produits tels que le mil, l'oignon, la pomme de terre, le

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

sorgho, la banane, et le riz. Une Taxe conjoncturelle à l'importation (TCI), mécanisme

communautaire d'application nationale, destinée à compenser des pratiques de subvention par des

pays étrangers ou à amortir les effets des variations erratiques des prix internationaux sur la

production communautaire, est prélevée sur plusieurs produits (farine de blé, concentré de tomate,

jus de fruits et sucre). Des droits et taxes internes sont en place, notamment la TVA de 18% et, le cas

échéant, un droit d'accises (sur les produits du tabac, boissons alcoolisées, corps gras). L'évaluation

en douane se fait sur la base de valeurs de référence dans plusieurs cas de produits alimentaires.

L'État peut prendre des mesures d'allègement des droits de douane et/ou de la TVA comme mesure

de subvention; par exemple, des suspensions de droits et/ou taxes sur les produits importés (riz brisé,

blé, lait en poudre et emballages contenant du riz) figurent parmi les dix-neuf mesures annoncées en

novembre 2007 pour lutter contre la cherté de la vie; ces suspensions de droits et taxes ont été en

vigueur entre juillet 2007 et septembre 2008. L'État peut également subventionner directement le

prix de vente (par exemple, du riz), ou éponger les dettes nées de crédits octroyés par la CNCAS.

Les produits agricoles, y compris alimentaires, peuvent être soumis à des règlements techniques et

des mesures sanitaires et phytosanitaires.

L'Agence de régulation des marchés (ARM), établie en 2002, a pour mission "d'assurer le suivi et la

régulation des marchés". Les produits suivants sont concernés: riz, maïs, banane, pomme de terre,

oignon, tomate industrielle (depuis 2006), sorgho et souna. Ainsi, les importations de certains

produits sont restreintes périodiquement pour faciliter l'écoulement de la production nationale. Ces

mesures sont accompagnées d'une charte des prix conseillés afin de garantir une marge constante (25

francs CFA/kg dans le cas de l'oignon local) à tous les acteurs de la filière.

La politique agricole du Sénégal évolue dans un contexte sous-régional marqué par l'harmonisation

des objectifs et des instruments des politiques agricoles. L'UEMOA a une politique agricole

commune, ce qui est aussi le cas de la CEDEAO. Ainsi, l'introduction d'un nouveau taux maximum

de 35% et de mesures d'accompagnement dans le cadre de l'adoption du TEC CEDEAO devrait

renforcer le niveau de protection et accroître les échanges intracommunautaires de ces produits,

notamment ceux des cinq filières prioritaires (riz, bétail/viande, filière avicole, maïs et coton). Les

programmes communautaires de normalisation, d'attestation de conformité et de certification, et

d'harmonisation des législations pharmaceutiques vétérinaires, du contrôle et de la surveillance

phytosanitaire et zoo-sanitaire, ainsi que de la sécurité sanitaire des aliments sont censés contribuer

au développement de ces échanges.

Arachide

La culture de l'arachide est très ancienne au Sénégal et concerne actuellement environ 10% de la

population (près d'un million de personnes), et est réalisée sur 50% des terres emblavées, en rotation

avec le mil et le sorgho. La production d'arachide est soit destinée à la fabrication de pâte, beurre, ou

produits snacks, soit à la transformation en huile d'arachide brute et raffinée, farine d'arachide, fane

et tourteaux pour le bétail. Le Conseil présidentiel du 24 mai 2007 a été consacré à l'arachide et a

fixé l'objectif d'une production de 1 million de tonnes, niveau dernièrement atteint en campagne

2000-01, contre un niveau de 427.093 tonnes en 2007-08.

Depuis la campagne 2004-05, les subventions à la production de l'arachide consistent en une

subvention aux prix des intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires, et matériel agricole

sélectionné), dans la limite de l'enveloppe globale annuelle, dont le montant a fortement augmenté

dans le cadre de la GOANA.

L'entreprise de droit privé SUNEOR, la NOVASEN et le complexe agro-industriel de Touba

procèdent à l'extraction de l'huile. L'huile d'arachide raffinée, produit alimentaire de base, est vendue

sur le marché national, tandis que l'huile brute est exportée (95% vers l'UE). Visant une reconquête

du marché français, la SUNEOR assure la traçabilité de la graine du point de collecte au centre de

réception, selon la directive européenne entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2006. D'ailleurs,

l'huile brute d'arachide, représentait 4% des exportations du Sénégal en 2006. Par ailleurs, ces

entreprises importent l'huile brute d'autres espèces végétales (olive, soja, palme), et la raffinent pour

la vendre sur le marché national et de proximité.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

L'huile alimentaire bénéficie au Sénégal d'une TCI de 10% qui vient s'ajouter au droit de douane

(20%). La mesure de sauvegarde de 25% sur les huiles alimentaires raffinées, introduite depuis le

1er janvier 2006, dont la portée a été restreinte aux huiles de palme en août 2006, est supprimée le

15 septembre 2008. Les normes sénégalaises sur les huiles alimentaires, non encore notifiées à

l'OMC, sont obligatoires. Par ailleurs, l'huile alimentaire à base de l'arachide est dispensée de la taxe

sur les corps gras alimentaires prélevée sur les huiles raffinées (15%); les beurres, crèmes de lait et

leurs mélanges (12%); et les autres corps gras (5%), à l'exception des huiles brutes destinées à être

raffinées au Sénégal. En dépit de ces mesures, les importations d'huiles alimentaires ont augmenté

de 85% entre 2002 et 2006.

Coton

Malgré la privatisation en 2003 de l'ancienne entreprise publique, la Société de développement des

fibres textiles (SODEFITEX), la filière coton n'est pas radicalement restructurée car la société détient

le monopole de la production de coton-fibre au Sénégal, et demeure l'unique acheteur du coton-graine

produit par les cultivateurs que l'entreprise encadre totalement. L'État intervient dans la politique

d'encadrement de la SODEFITEX à travers ses subventions à l'entreprise, des engrais et d'autres

intrants, ainsi que ses mesures fiscales de soutien. La SODEFITEX livre les semences (fournies par

la société SYNGENTA), les engrais et les produits phytosanitaires, ainsi que les équipements, aux

cultivateurs qui les achètent aux prix fixés au moyen de crédit négocié par le FNPC auprès de la

CNCAS.

Depuis 2004, il semblerait que l'augmentation des prix de l'engrais complexe (de 162,5%) dépasse

largement celle du prix du coton-graine sur le marché national, rendant moins intéressante la culture

du coton, et mettant la filière en difficulté. Les autorités ont consenti, pour la campagne cotonnière

de 2008-09, une subvention de 1,5 milliards de francs CFA et une subvention de 200 millions de

francs CFA à la SODEFITEX pour maintenir le prix des intrants à son niveau de la campagne 2007-

08. Cette entreprise gère le crédit de campagne et peut décider, en accord avec le groupement

interprofessionnel et avec le concours du CNCAS, des allègements de remboursement à opérer en

fin de campagne en faveur des cultivateurs.

Après son égrenage (avec un ratio moyen de 40%), SODEFITEX exporte surtout le coton-fibre et

vend séparément les graines de coton, utilisées dans la fabrication des aliments pour bétail. Par

ailleurs, le Sénégal participe aux diverses initiatives en faveur du coton africain et de la suppression

des mesures de soutien de pays développés.

Le tabac

La Manufacture de tabac de l'ouest africain (MTOA) encadre 830 planteurs de tabac des régions de

Casamance et de Kaolack, établit un prix-plancher d'achat du tabac et fournit les intrants

subventionnés à crédit. La MTOA ne détient plus le monopole de la production des cigarettes au

Sénégal, qui sont aussi fabriquées localement par Philip Morris depuis 2006, à partir de tabacs

domestiques et importés. Les cigarettes importées sont soumises au taux tarifaire maximal de 20%;

à la TVA de 18%; ainsi qu'au droit d'accise de 40% sur les cigarettes premium et les tabacs importés

en feuilles, et de 15% sur les cigarettes standard. Les emballages font l'objet d'un marquage

obligatoire.

Autres produits

La Société de conserves alimentaires au Sénégal (SOCAS, groupe Moulins Sentenac) transforme la

tomate fraîche localement produite. Elle est protégée de la concurrence du produit importé par le fait

que seule sa production peut être placée sur le marché domestique en vertu d'une norme sénégalaise

obligatoire sur le double concentré de tomate.

Un "monopole de fait sur la filière sucre" est détenu par la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS),

elle-même producteur de sucre, et unique opérateur de la filière au Sénégal. Le sucre raffiné est sujet

à une péréquation à travers la Taxe conjoncturelle à l'importation (TCI), qui s'ajoute au montant des

droits et taxes exigibles. Le sucre utilisé comme intrant (par exemple, dans la fabrication de produits

finis, boissons ou de biscuits) est exempté de la TCI si l'importateur détient une attestation

d'industrielle délivrée par le Ministère chargé de l'industrie (ces opérations font l'objet d'un marquage

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

obligatoire). L'exclusivité de la distribution du sucre (importé et produit localement) sur le marché

sénégalais est confiée à la CSS. Cette compagnie, produisant elle-même de sucre, y compris du sucre

roux à partir de ses plantations de canne à sucre au nord du pays, comble les déficits de sa propre

production par des achats de produits raffinés.

Élevage

À l'instar des autres pays membres de l'UEMOA, le Sénégal détient un gros cheptel qui comprenait,

en 2008: 3,2 millions de têtes de bovins; 5,3 millions d'ovins; 4,5 millions de caprins; 327 000

porcins; et 35,5 millions de volailles (traditionnelles et industrielles). Le Sénégal est le deuxième

producteur avicole de la zone UEMOA, après la Côte-d'Ivoire. Par ailleurs, la filière élevage figure

parmi celles retenues par l'UEMOA comme vecteur de l'intensification des échanges entre ses

membres.

La tendance la plus frappante est l'évolution de la volaille industrielle (entre 2005 et 2008) qui a plus

que doublé, en raison de l'interdiction à partir de novembre 2005, d'importer les viandes de volailles

de toutes les origines sans exception, au titre de la lutte contre l'épizootie de la grippe aviaire. En

2005, les importations de viande de volailles se chiffraient à 11.287 tonnes, contre zéro en 2006.

Cette interdiction, toujours en place en juin 2009, concerne toutes les origines, y compris celles non

déclarées affectées par l'OIE, et donc protège l'aviculture sénégalaise de toute concurrence étrangère.

Sous certaines réserves, une dérogation (à l'interdiction) a été accordée aux importations d'œufs à

couver et de poussins destinés à la reproduction. Il convient de signaler que l'élevage reste toujours

encadré par la Lettre de politique de développement de l'élevage (LPDE), adoptée en 1999, et qui

doit être remplacée dans le courant de 2009 par le Plan national de développement de l'élevage

(PNDE).

Le Sénégal est surtout un gros importateur de produits laitiers (2,4% des importations totales sur

2000-06). Les importations laitières ont toujours été élevées et constituaient en 2008 l'équivalent en

lait liquide de 58% de l'offre totale de ce produit sur le marché national.

Les importations des produits de l'élevage font l'objet de mesures sanitaires dans l'objectif de protéger

la santé humaine et animale; d'une manière générale, la viande n'est pas importée fraîche pour des

raisons d'ordre sanitaire. Le tarif NPF appliqué aux viandes congelées de toutes espèces est de 20%,

au même niveau que les viandes fraîches. Les importations de bovins sur pieds, reproducteurs de

race pure, soumises au tarif NPF de 5% ont progressé plus rapidement que celles des autres bovins

soumises au taux de 20%. D'une manière générale, le Tarif extérieur commun (TEC) de l'UEMOA

différencie le traitement tarifaire des produits de l'élevage selon qu'ils soient intrants ou produits

finis, avec le taux tarifaire maximal de 20% sur ces derniers, tandis que les premiers subissent le taux

de 5%. Considéré comme produit de première nécessité, le lait en poudre importé en sachets de 25

kg est soumis au tarif NPF au taux de 5%, tandis que les autres produits laitiers transformés sont

imposés au taux maximal de 20%. Toutefois, selon la loi sur la subvention GOANA, les éleveurs

peuvent bénéficier d'un traitement en franchise de droits de douanes et de TVA sur les importations

de matériel agricole, aliments de bétail et de volaille, animaux reproducteurs de race pure, œufs à

couver et poussins dits d'un jour, entrant dans un cycle de production animale. Par ailleurs, les

revenus issus de l'élevage concerné par la GOANA sont exonérés du paiement de l'impôt sur le

revenu pendant cinq ans.

Pêche et aquaculture

Au Sénégal, la pêche est artisanale (52.000 pêcheurs pour 13.903 unités, dont la plupart sont des

pirogues), et industrielle en chalutiers (par 5.200 pêcheurs). Le potentiel halieutique du Sénégal est

important; les prises totales sont estimées à 405.263 tonnes en 2005. Au total, la pêche procure une

activité rémunératrice à près de 15% de la population active.

Les DSRP I (2003-05) et II (2006-10) ont inscrit la pêche parmi les leviers de l'axe "création de

richesses", lui assignant un rôle central dans la lutte contre la pauvreté. Aussi, la Stratégie nationale

de croissance accélérée (SCA), promue par le DSRP II, s'appuie-t-elle également sur la grappe

"Produits de la mer et aquaculture" qui figure parmi les cinq secteurs à haut potentiel économique

devant être les leviers d'une croissance accélérée de l'économie nationale. Toutefois, le pays est sujet

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

à la surexploitation de certaines ressources halieutiques en état naturel. Pour y remédier, la pêche est

encadrée depuis 1998 par un Code de la pêche maritime, qui gère les conditions d'accès des

opérateurs nationaux aux ressources halieutiques; un nouveau code de la pêche continentale et de

l'aquaculture est aussi en cours d'élaboration. Plusieurs réformes majeures sont envisagées pour le

sous-secteur.

Les produits de la pêche ont contribué à hauteur d'environ 22% aux recettes d'exportation totales en

2007. Les autorités estiment le volume des produits halieutiques exportés à 80.659 tonnes en 2007

(en augmentation de 2% par rapport à 2002). Ce tonnage était composé surtout de produits congelés

(83%), destinés aux marchés des pays de l'UE, de nombreux établissements et navires de pêche

congélateurs sénégalais étant autorisés à exporter sur ces marchés, leur production étant certifiée

conforme aux normes européennes en vigueur. L'Autorité compétente au Sénégal procède à

l'inspection technique, au contrôle, et à la certification des produits de la pêche destinés à

l'exportation et des unités de leur production sur la base de la réglementation nationale, européenne

et des normes internationales (Codex alimentarius); elle assure la traçabilité documentaire. L'Autorité

compétente dispose de trois laboratoires partenaires.

La valeur totale des exportations de produits halieutiques s'est élevée à 179 milliards de francs CFA

en 2007, en baisse de 1% depuis 2002, en partie à cause de la cessation de la pêche hauturière des

navires de l'UE en ZEE à partir de mi-2006 (dont une partie des prises était débarquée au Sénégal).

Le Sénégal est également demandeur d'accès aux zones de pêche de pays voisins, et a conclu des

accords avec la Gambie, la Guinée et la Mauritanie pour la pêche pélagique, contre paiement de

licences.

Les mesures principales adoptées à ce jour par le gouvernement du Sénégal afin d'augmenter la valeur

ajoutée des exportations des produits de la pêche par la transformation agro-industrielle sont les

diverses incitations liées au régime des investissements. La moyenne arithmétique simple des taux

du tarif NPF appliqué (TEC) aux produits de la pêche (SH 03) est de 16,6%. Un taux unique de la

TVA, de 18%, s'applique également aux importations de produits de la pêche; les exportations en

sont exonérées. Des droits supplémentaires (redevance statistique et prélèvements) sont imposés aux

importations de pays non-membres de l'UEMOA, tandis que les produits de la pêche d'origine

UEMOA ou CEDEAO bénéficient de préférences.

Politique commerciale agricole de la Sierra Leone

Le secteur agricole (comprenant l'élevage, la sylviculture et la pêche) constitue l'épine dorsale de

l'économie sierra-léonaise. Sa contribution au PIB a été supérieure à 50% jusqu'en 2012, année où

elle est tombée à 42% suite à l'essor du secteur minier. Le secteur emploie environ 75% de la

population active. Les produits agricoles sont de loin les plus importants de la production nationale.

Entre 2005 et 2012, leur contribution au PIB agricole a atteint 70,9% (contre 63,6%). Le riz et le

manioc sont les principales cultures vivrières. Entre 2006 et 2012, la production de riz paddy a

doublé, atteignant plus de 1 million de tonnes avec la mise en œuvre de politiques visant à accroître

la productivité et les superficies cultivées. Pendant la même période, la production de manioc a

quadruplé, grâce au soutien apporté par le Gouvernement aux agriculteurs, sous la forme

d'équipements de transformation et de plants améliorés.

Le cacao et le café, les deux principales cultures commerciales, sont des sources non négligeables de

devises. Entre 2006 et 2011, la production de cacao a plus que triplé portant la valeur des exportations

totales à 43,7 millions de dollars EU.

Les produits alimentaires importés représentent une part importante de la consommation intérieure.

D'après des statistiques de la Banque de Sierra Leone, les produits alimentaires ont représenté 18,2%

des importations totales pendant la seconde moitié de 2012; les importations de riz ont représenté

6,7% des importations totales. Le blé, la farine et les volailles font partie également des principaux

produits alimentaires importés.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La Politique foncière nationale de 2005 place les chefs traditionnels au centre des procédures

formelles que les investisseurs étrangers doivent suivre pour avoir accès à des terres. Les non-

ressortissants et les entreprises étrangères ne sont pas autorisés à posséder des terres. Ils peuvent les

louer à bail en créant une coentreprise avec le chef traditionnel local. Un contrat de bail ne peut avoir

une durée de plus de 50 ans, renouvelable pour 21 ans. Le loyer annuel est initialement de 5 dollars

EU par acre et est revu tous les cinq ans. Un projet de loi sur l'utilisation de terrains à des fins

commerciales attend l'approbation du Cabinet.

Politiques agricoles

L'agriculture est généralement prioritaire dans les divers programmes de développement du

Gouvernement qui a lancé en 2012 un Programme pour la prospérité devant hisser le pays au statut

de pays à revenu intermédiaire d'ici à 2035. Le premier pilier vise à assurer la diversification de

l'économie en investissant massivement dans l'agriculture, l'activité manufacturière et le tourisme,

trois secteurs qui ont été retenus comme offrant le plus grand potentiel pour une croissance inclusive

et durable à long terme.

Le secteur agricole est placé sous le contrôle du Ministère de l'agriculture, des forêts et de la sécurité

alimentaire (MAFFS). En 2009, le Ministère a élaboré le Plan national pour le développement d'une

agriculture durable (NSADP), un cadre reliant certains des objectifs du Programme pour le

changement à des actions spécifiques. Le NSADP se compose de quatre grands sous-programmes

d'investissement: l'exploitation commerciale des produits de base, le développement des

infrastructures, la promotion du secteur privé, et la coordination et la gestion des différents secteurs.

Toutefois, l'attention a porté presque exclusivement sur l'exploitation commerciale des produits de

base, dont le potentiel a été jugé le plus important pour assurer la sécurité alimentaire et générer des

revenus pour les pauvres.

Le Programme de commercialisation pour les petits exploitants (SCP), lancé en 2010, est un

programme de 403 millions de dollars EU ayant pour objectif de passer de l'agriculture de subsistance

à l'agriculture commerciale, notamment en augmentant la productivité, en créant de la valeur, en

développant l'accès aux marchés, en fournissant les services financiers nécessaires dans les zones

rurales et en mettant sur pied des projets d'irrigation à petite échelle. Le volet de l'exploitation

commerciale des produits agricoles est axé sur l'accroissement de la productivité, la valeur ajoutée

et la commercialisation des produits, l'accent étant mis sur le développement de chaînes de produits

de base et sur le renforcement des organisations d'agriculteurs. D'après les autorités, environ 392

centres d'activités agroalimentaires et 1.178 organisations d'agriculteurs ont été créés ou remis sur

pied dans le cadre du Programme de commercialisation pour les petits exploitants.

En 2006, les autorités ont adopté une politique semencière nationale et ont créé pour en assurer la

mise en œuvre le Comité national des semences, le Comité de distribution des variétés de semences,

le Service de développement de l'industrie semencière et le Service de contrôle de la qualité des

semences.

L'accès aux marchés, en particulier aux marchés de la CEDEAO et de l'UE, fait également partie de

la stratégie du Gouvernement dans le secteur. La stratégie d'exportation nationale a défini un cadre

destiné à dynamiser les exportations agricoles afin de les porter à 251 millions de dollars EU à

l’horizon 2015 (contre 33,1 millions de dollars EU en 2009). Le Programme de commercialisation

pour les petits exploitants comprenait une composante de 100 millions de dollars EU pour la

réhabilitation des routes de desserte.

À 15,6% en 2014 avant l’entrée en vigueur du TEC CEDEAO, la moyenne des droits NPF appliqués

aux produits agricoles (catégories de l'OMC) est supérieure de plus de 3 points de pourcentage à la

moyenne générale. Les produits suivants sont les plus protégés: boissons, spiritueux et tabac (taux

moyen de 20,7%), les produits laitiers (19%) et les produits d'origine animale (19%). À l'autre

extrême, la moyenne des taux NPF est de 5% pour les produits en coton et de 10,6% pour les graines

oléagineuses, les graisses, les huiles et les produits connexes. La Sierra Leone a consolidé les droits

sur les produits agricoles à un taux plafond de 40%, à de très rares exceptions près.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

En ce qui concerne les exportations, il y a une taxe de 2,5% sur les exportations de certains produits

de l'agriculture commerciale, dont le cacao et le café. Certains produits agricoles font l'objet d'une

interdiction d'exporter (bois d'œuvre) ou sont assujettis à des licences ou à des autorisations (produits

maraîchers, végétaux et charbon de bois).

Le Gouvernement a adopté en 2009 un ensemble de mesures d'incitation ciblant en particulier les

investisseurs du secteur agricole. Il s'agit notamment de l'exemption de l'impôt sur les bénéfices des

sociétés jusqu'en 2020 et d'une exemption de 50% des retenues à la source sur les dividendes. Les

investissements dans l'arboriculture et le riz peuvent bénéficier d'une exonération fiscale temporaire

de dix ans. Les entreprises du secteur agricole, comme celles de la plupart des autres secteurs, sont

admises à bénéficier d'une exemption totale des droits d'importation pour les machines et

équipements. Elles ont aussi droit à une exemption totale pour les pièces et équipements pendant

trois ans et à un taux réduit de 3% pour toute autre matière première. Les semences et les engrais ne

sont pas assujettis à des droits d'importation ni à la taxe sur les biens et les services. Les entreprises

du secteur agricole sont autorisées à déduire de leur base d'imposition la totalité des dépenses de

recherche-développement, de formation et de promotion des exportations.

Le programme de subventions du Gouvernement consiste principalement à fournir des équipements

et des intrants agricoles à des prix réduits. Les semences et les engrais sont importés et subventionnés

au taux de 40% de leurs prix de marché. Par le biais du système de location-vente de tracteurs du

Programme de commercialisation pour les petits exploitants, le Gouvernement a utilisé une ligne de

crédit de 15 millions de dollars EU de la Banque d'export-import de l'Inde pour importer environ 265

tracteurs entre 2009 et 2010. Les tracteurs ont été vendus aux agriculteurs (par l'intermédiaire des

organisations d'agriculteurs et des centres d'activités agroalimentaires) à un prix réduit de 60%, le

solde devant être payé sur sept ans au taux d'intérêt annuel de 4%.

La recherche agricole est un volet important de la stratégie du gouvernement visant à accroître la

productivité dans le secteur. Les autorités ont effectué des réformes dans le cadre régissant la

recherche en adoptant la Loi de 2007 sur l'Institut de recherche agricole de la Sierra Leone (SLARI),

qui porte création de cet institut et en fait l'institution nationale pour la recherche agricole coiffant

diverses institutions s'occupant notamment de la pêche, de l'élevage et de la sylviculture.

Les crédits accordés au secteur agricole sont généralement limités. Le Plan de développement du

secteur financier de 2009 a fait de l'augmentation de l'accès à des financements abordables l'une de

ses cinq priorités. Il comporte des stratégies pour étendre la portée des services de financement rural,

renforcer la gouvernance et la supervision des institutions de micro-financement et étendre l'accès

aux banques communautaires.

La Société de commercialisation des produits agricoles de la Sierra Leone (SLPMC) a été créée en

2013 en tant qu'exportateur principal de produits agricoles garantissant, en même temps, des prix

équitables aux agriculteurs. Toutefois, elle n'a pas le monopole de l'exportation de ces produits. Ses

activités englobent le cacao, le café, le riz, la noix de cajou, le sorgo et l'huile de palme (y compris

l'huile de palme industrielle).

Cacao

Le cacao et, à moindre échelle, le café sont les principales exportations agricoles du pays. Le secteur

emploie environ 60.000 agriculteurs sur de petites exploitations. Les opérations de transformation

dans le pays se limitent à la fermentation et au séchage des fèves. Toute la production est exportée.

La stratégie des autorités est de se concentrer sur le marché de niche du commerce équitable de

produits biologiques.

La Stratégie d'exportation nationale (SEN) est le principal cadre de politique générale pour ce sous-

secteur. Cette stratégie quinquennale (2010-2015) envisageait l'investissement d'environ 72 millions

de dollars EU dans le sous-secteur afin de soutenir des actions gouvernementales visant à augmenter

la production, à renforcer l'application des normes de qualité et à développer un système de marché

qui soit robuste. Dans le cadre de la SEN, des boîtes de fermentation et des tables de séchage ont été

fournies aux cultivateurs de cacao.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pour soutenir la production biologique de cacao en Sierra Leone, le Gouvernement a offert des

formations et des possibilités d'obtenir la certification commerce équitable. La SEN a également

encouragé la modernisation du cadre réglementaire en matière de certification et d'évaluation de la

conformité. Les cultivateurs de cacao ont reçu une aide supplémentaire sous forme de crédits destinés

à la réhabilitation et au développement des plantations.

La Sierra Leone est membre de l'Organisation internationale du cacao, qui regroupe les principaux

pays exportateurs de cacao et quelques pays importateurs. La Sierra Leone a signé l'Accord

international sur le cacao en janvier 2012, mais ne l'avait pas encore ratifié.

Riz

Le riz est le principal aliment de base en Sierra Leone. Pendant la période qui a suivi la guerre, la

production de riz a augmenté de manière continue, approchant les 700.000 tonnes pendant la

campagne 2006/07, avant de tomber en dessous de 400.000 tonnes l'année suivante. La production

rizicole est essentiellement destinée au marché intérieur. Il y a quelques exportations marginales

transfrontières avec la Guinée et le Libéria. Les importations sont une source d'approvisionnement

importante pour la consommation intérieure (20% de la consommation intérieure en 2012).

La Stratégie nationale de 2007 de développement de la riziculture (NRDS) est le cadre principal de

la politique générale pour ce sous-secteur. Elle a pour objectif de parvenir à l'autosuffisance en riz à

l’horizon 2015, ce qui signifie une production de 1,5 million de tonnes de paddy en augmentant les

superficies cultivées et en doublant la productivité. Les mesures comprennent la remise en état et la

construction de routes de desserte dans des zone clés; la mise en place d'infrastructures de services

communautaires, tels que des centres de commercialisation agricole, des marchés de détail quotidiens

et des systèmes d'irrigation; et la fourniture d'intrants et de services agricoles ainsi que la facilitation

de l'accès au crédit. Le Programme de commercialisation pour les petits exploitants comporte un

volet de 55 millions de dollars EU destinés à la remise en état des systèmes d'irrigation du secteur

rizicole.

Forêts

Selon des estimations de la FAO, les forêts couvraient 38,1% de la superficie terrestre de la Sierra

Leone en 2010, contre 40,4% en 2000 et 43,5%, 20 ans auparavant. La contribution du secteur au

PIB est tombée de 6,6% en 2005 à 4,6% en 2012.

Le principal objectif du gouvernement dans le sous-secteur est d'assurer une gestion durable des

ressources forestières et la conservation de la biodiversité. Le Ministère de l'agriculture, des forêts et

de la sécurité alimentaire est responsable de la foresterie. Sa Division des forêts est chargée de la

mise en œuvre de la politique. La Loi sur les forêts de 1988 et la Loi sur la faune et la flore sauvages

de 1972 sont les principaux textes législatifs régissant le secteur.

En vertu de la Loi sur les forêts, un permis est exigé pour mener des activités dans les forêts classées.

En principe, il faut un permis pour: couper, brûler, déraciner, endommager ou détruire des arbres;

enlever du bois d'œuvre ou des produits forestiers; défricher; construire des routes ou des structures;

enlever de la terre, de la glaise, du sable, des graviers ou des cailloux; cultiver des produits agricoles

et faire de l'élevage. Il existe trois types de concessions forestières.

La Loi sur les forêts prévoit un Fonds pour le reboisement destiné à financer la reforestation et à

encourager les initiatives dans ce domaine. La cotisation au Fonds est fixée à 10% de la valeur des

exportations et est perçue sur le bois d'œuvre et les autres produits forestiers et sur leurs coûts de

transport. Les titulaires de concessions d'exploitation sont tenus d'acquitter un droit de bail annuel de

12 dollars EU par ha de forêt.

Certaines restrictions sont appliquées au transport et à l'exportation de bois de feu et de charbon de

bois depuis 1990. Un permis est exigé pour le transport de 100 kg de bois de feu ou plus et de 50 kg

de charbon de bois ou plus. Le droit exigible à ce titre varie de 1.000 leones à 2.000 leones par unité

de bois et s'élève à 500 leones par sac de charbon.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

En août 2007, le Gouvernement a publié une interdiction d'abattage, de transformation et

d'exportation de bois d'œuvre pour limiter la surexploitation des ressources forestières et la perte de

revenus causée par l'expansion des activités forestières illicites. L'interdiction a été levée en 2008 et

rétablie en 2011. En 2010, le Gouvernement a également adopté un ensemble de directives relatives

à des questions forestières très diverses, telles que la location à bail de forêts classifiées, la délivrance

de permis d'abattage et les redevances d'exploitation forestière; ces directives portent également sur

le transport des produits forestiers, les permis d'exportation, l'importation de tronçonneuses, et les

scieries, entre autres questions.

La Sierra Leone est partie à plusieurs conventions et traités sur la conservation et la gestion de

l'environnement dont: la Convention sur la diversité biologique; la Convention-cadre des Nations

Unies ur les changements climatiques; la Convention sur le commerce international des espèces de

faune et de flore sauvages menacées d'extinction; la Convention internationale sur la lutte contre la

désertification; la Convention pour la protection du patrimoine mondial; et la Convention africaine

sur la conservation de la nature et des ressources naturelles.

Pêche

La Sierra est dotée d'un stock de poisson commercialement viable. Le secteur de la pêche reste

important pour l'économie, en termes aussi bien d'emplois que de production. Entre 2006 et 2013, sa

contribution au PIB a fluctué entre 6% et 9%. On estime qu'environ un million de personnes mènent

des activités liées à la pêche (y compris les activités de transformation). Le secteur comprend: le

sous-secteur de la pêche industrielle à forte intensité de capital, qui est essentiellement une activité

de pêche hauturière; la pêche artisanale traditionnelle, qui est surtout une pêche côtière; et

l'aquaculture et la pêche dans les eaux continentales. Entre 2005 et 2010, la production moyenne a

été de 135,8 tonnes provenant essentiellement de la pêche artisanale.

La Sierra Leone n'exporte pas de produits de la pêche vers certains grands marchés, soit parce qu'elle

ne satisfait pas aux normes applicables (marché de l'UE), soit parce qu'elle n'utilise pas de dispositifs

de réduction des prises de pêche (marché des États-Unis).

Les défis auxquels le secteur est confronté comprennent la pêche illégale, non déclarée ou non

réglementée, qui cause des pertes de revenu estimées à 30 millions de dollars EU chaque année. Pour

tenter d'endiguer cette pratique, en 2010, les autorités ont fermé leur registre maritime international

aux navires étrangers. Depuis, les navires internationaux ne sont plus autorisés à battre pavillon

sierra-léonais.

La Loi de 1994 sur la pêche (gestion et développement) est le principal texte législatif régissant le

secteur de la pêche. Le Ministre des pêches et des ressources marines est chargé du développement

du secteur, et le Comité mixte des affaires maritimes est chargé de la supervision et des licences. La

stratégie du gouvernement pour le secteur inclut la promotion de la pêche en eau douce et de

l'aquaculture, et l'établissement d'un sous-secteur semi-industriel de la pêche pour exploiter les

ressources des eaux continentales. Pour cela, les autorités ont entrepris depuis 2005 d'importants

investissements d'infrastructure, comprenant la construction d'usines de transformation du poisson,

de cales sèches, d'installation de réparation navale et d'un nouveau port de pêche.

Le cadre de politique générale de 2010 régissant le secteur de la pêche en Sierra Leone et son

développement à long terme vise à faire de la pêche un secteur écologiquement durable et

économiquement efficace. Dans le cadre du Projet de développement de la pêche artisanale, le pays,

avec le soutien de la Banque africaine de développement, a construit quatre postes de débarquement

du poisson à Tombo, Goderich, Shenge et Bonthe. Pendant la première phase du projet, les autorités

s'attachent à ajouter de la valeur aux produits destinés au marché local. Au cours d'une phase

ultérieure, les postes seront équipés d'installations de transformation et de distribution répondant aux

normes internationales.

La Sierra Leone participe également au Programme régional des pêches en Afrique de l'Ouest

(PRDAO) financé par la Banque mondiale. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement a

obtenu un financement de 8 millions de dollars EU pour la construction d'un port de pêche doté des

infrastructures nécessaires pour accueillir 20 navires à la fois. Le complexe comprendrait un quai de

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

pêche, un quai de transbordement, un quai pour navires frigorifiques et un bâtiment administratif. Le

projet inclut également certaines activités ayant pour but d'améliorer la gouvernance dans le secteur

(collecte de données, évaluation des stocks); de lutter contre la pêche illicite en renforçant les

patrouilles et l'inspection; et de développer la valeur ajoutée.

Un projet de loi sur la pêche et l'aquaculture attend l'approbation du Cabinet. D'après les autorités, la

nouvelle loi instituera un système de gestion de la pêche par quotas.

Politique commerciale agricole du Tchad

L'agriculture est un secteur clé de l'économie tchadienne, aussi bien en termes d'emploi que de

contribution au PIB. Les principales cultures vivrières pratiquées sont le sorgho, le berbéré, le mil

pénicillaire et l'arachide. Elles servent presqu'exclusivement à satisfaire la demande locale,

également couverte en partie par des importations. Le coton et la canne à sucre sont les principales

cultures de rente.

Politique agricole

Le Ministère de l'agriculture et de l'irrigation est responsable de la conception, de la mise en œuvre,

du suivi et de l'évaluation de la politique du Gouvernement en matière agricole. Il s'appuie sur des

services techniques, notamment l'Office national de développement rural (ONDR), en ce qui

concerne les programmes de soutien aux producteurs, l'Office national de sécurité alimentaire

(ONASA) pour la gestion d’un stock de sécurité alimentaire, et l'Institut tchadien de recherche

agronomique pour le développement (ITRAD).

L'objectif de la politique du Gouvernement est de moderniser l'agriculture et l'élevage afin d'assurer,

à terme, la sécurité alimentaire. Cette politique est traduite en actions dans le Programme national de

sécurité alimentaire (PNSA). Lancé en 2007, le PNSA a pour objectifs spécifiques: (i) accroître la

production végétale, animale et halieutique à travers l'introduction de nouvelles technologies de

production, de transformation et de conservation; (ii) mettre en place et renforcer le dispositif de

suivi, d'alerte et de réaction rapide en cas de menace de la sécurité alimentaire; (iii) accroître la

quantité, la qualité et la disponibilité des denrées alimentaires; (iv) et contribuer à l'amélioration des

revenus des populations rurales. Les activités sous le PNSA ont véritablement démarré en 2009 et à

juin 2012, les différentes interventions avaient déjà coûté à l’État près de 68 milliards de FCFA.

La sécurité alimentaire relève de l'ONASA qui a pour missions, entre autres, de constituer et gérer

un stock de réserve de produits vivriers lui permettant d'intervenir en cas de nécessité. En 2012, il a

disposé d'un stock d'environ 65.000 tonnes de produits alimentaires, presqu'exclusivement des

produits céréaliers. Près de 52.000 tonnes ont été vendues à prix subventionnés, généralement

inférieurs de moitié aux prix d’acquisition, et 450 tonnes ont été distribuées à titre gratuit.

En tant que membre du CILSS, le Tchad participe à l'initiative connue sous le nom de "8 Stocks" car

regroupant huit pays du Sahel. En vertu de cette initiative, les pays s’engagent à constituer au sein

de leurs stocks nationaux, une réserve de solidarité d'au moins 5% qui pourrait être utilisée pour

assister un autre pays membre en situation de crise. La réserve pourrait être mobilisée sous forme de

prêt, de dons ou de vente. Le Tchad s'est engagé à constituer un stock de 750 tonnes de céréales.

En matière de droits de douane, la libre circulation des produits agricoles d'origine communautaire

est, en principe, garantie à l'intérieur de la zone CEMAC. A l'exportation, les produits font cependant

l'objet d'un droit de sortie, au taux de 2% quelle qu'en soit la destination. Le tarif extérieur commun

protège fortement l'agriculture et les produits alimentaires. Sa structure ne favorise cependant pas

l'émergence d'une industrie agroalimentaire car les taux tarifaires moyens sur les produits

alimentaires, boissons et tabacs, sont de 3,9%, 22,5% et 23,5% respectivement pour les produits non-

transformés, les produits semi-transformés et les produits finis.

Les produits agricoles et alimentaires sont, en principe, soumis à des mesures sanitaires et

phytosanitaires. Le pays ne dispose cependant pas d'un système complet de contrôles permettant

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

d'assurer l'application effective de la réglementation. Ceci affecte non seulement la qualité des

produits exportés et la confiance des pays de destination envers ces produits, mais également la

qualité des produits importés. C'est l'une des raisons qui expliquent l'accès limité aux marchés

régionaux et internationaux. La panoplie de droits et taxes perçus en sus du TEC minent aussi la

compétitivité du secteur.

L'élevage et produits dérivés

L'élevage constitue, avec l'agriculture, l'un des piliers de l'économie tchadienne. En 2010, le cheptel

était estimé à 7,4 millions de bovins; 6,6 millions de caprins; 3 millions d'ovins; et 1,4 millions de

camelins. L’élevage est essentiellement mobile, fondé sur le nomadisme et la transhumance. En plus

de la rareté des pâturages et des cours d'eaux, la faible productivité, et les conditions difficiles d'accès

aux marchés sous-régionaux et régionaux sont autant de contraintes qui freinent le développement

de l'élevage.

Les activités de transformation sont peu développées. Le secteur comprend actuellement un abattoir

principal à N'Djamena, propriété de l'État mais géré par une entreprise privée tchadienne; un autre

abattoir sous gestion privée à Sarh; et des abattoirs régionaux gérés par le Ministère chargé de

l'élevage dans chacune des principales villes. Dans ces abattoirs, les infrastructures de conservation

de la viande, lorsqu'elles existent, ne sont pas fonctionnelles. De ce fait, les seules exportations de

viande sont celles réalisées par des particuliers, à titre privé.

L'objectif de la politique du Gouvernement dans ce secteur est de rendre compétitif les produits sur

les marchés régionaux et internationaux à travers un appui conséquent aux éleveurs et leurs pratiques

pastorales. Le Ministère de l'élevage et des ressources animales est le maître d'œuvre de la conception

et la mise en œuvre de la politique nationale de développement de l'élevage, de l'exploitation des

ressources pastorale et de la santé animale.

Le Plan national de développement de l'élevage (PNDE) constitue le principal cadre dans lequel se

situe la politique du Gouvernement dans ce secteur. L’objectif de ce plan est "d’augmenter

durablement la production animale afin d'améliorer et d'accroître la contribution du secteur à la

croissance, à la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire." Cet objectif global se décline

en huit points spécifiques incluant, notamment, l’introduction de nouvelles technologies de

transformation et de conservation dans le but de développer la commercialisation et les exportations.

La mise en œuvre du plan est prévue sur une durée de 8 ans pour un budget d'environ 184 milliards

de FCFA.

Les interventions menées dans le cadre du PNSA visent, entre autres, à: (i) améliorer l'hydraulique

pastorale; (ii) rendre disponibles des produits vétérinaires et zootechniques; (iii) appuyer le

développement de l'aviculture, de la cuniculture et de l'élevage de petits ruminants; (iv) et réhabiliter

les aires d'abattage des animaux. Les activités réalisées à fin 2012 incluent la construction de puits

pastoraux; la fourniture d'intrants notamment de poussins, de vaccins et d’aliments à des dizaines de

fermes avicoles; la formation des aviculteurs; et la formation des acteurs de la filière laitière.

Un projet de construction d'un complexe industriel d'exploitation de ruminants est en cours

d'approbation par les autorités. Le complexe serait implanté à Djermaya et comprendrait notamment

un abattoir moderne d'une capacité d'abattage de 420 bovins et 720 petits ruminants, et des unités de

traitement des peaux et des sous-produits. Il serait détenu à 49% par l'État tchadien, et à 51% par la

TANA Group, une société agroindustrielle turque.

En plus de la forte protection tarifaire dont il fait l'objet dans le cadre du TEC CEMAC, le secteur de

l'élevage est soumis à de nombreux prélèvements et procédures à l'importation comme à

l'exportation, ce qui pousse une partie importante du commerce dans l'informel.

Le bétail constitue le deuxième produit à l’exportation. Les bovins et les camelins sont les principales

espèces exportées. Les bovins sont exportés sur pied vers le Nigeria, et dans une moindre mesure le

Cameroun et la République centrafricaine. Les camelins sont exportés vers la Libye et l'Égypte. Le

commerce du bétail est frappé d'un droit de sortie au taux de 8%. Une redevance pouvant aller jusqu'à

5.000 FCFA par tête pour les bovins et les camelins, est prélevée au profit du Fonds élevage. Par

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ailleurs, le contrôle sanitaire nécessite le paiement de 2.500 FCFA par troupeau pour le passeport

sanitaire. Toutes ces charges minent la compétitivité d'un secteur dans lequel le pays dispose

cependant d'un avantage comparatif certain. De ce fait, les cas de traversées frauduleuses des

frontières et de sous-déclaration des effectifs à l'exportation sont fréquents.

Le coton

Le coton est le troisième produit à l’exportation après le pétrole brut et le bétail. L'activité cotonnière

occupe environ 350.000 producteurs, et constitue une importante source de revenus pour plus de 3

millions de tchadiens. La filière est organisée autour d’une société d’égrenage, la CotonTchad, une

société à capitaux majoritairement étatiques. La société détient les monopoles d'achat de coton

graine, d'égrenage, et de commercialisation. Elle dispose de neuf usines d'égrenage pouvant traiter

environ 257.000 tonnes de coton graine par an.

En début de chaque campagne agricole, la société cotonnière fournit à crédit (sans intérêt) les intrants

aux planteurs (regroupés au sein d'associations villageoises) sous réserve du rachat, par elle, de la

production de coton graine. Les intrants sont importés en exonération des droits de douane, et

distribués par l'ONDR. Les prix sont fixés par un comité paritaire regroupant les représentants de

CotonTchad, de l’ONDR et des associations villageoises. Le coût des intrants est déduit lors de

l’achat du coton graine. L’octroi des intrants aux associations villageoises repose sur une caution

solidaire, ce qui, en cas de non-paiement, est parfois source de conflits entre les producteurs.

Toutefois, la production a évolué de manière erratique au gré des conditions climatiques et des

difficultés de la filière. Depuis 1997, la filière traverse une crise profonde qui a conduit de nombreux

producteurs à délaisser la culture de coton au profit des cultures vivrières de sorte que la production

est tombée d'un pic de 263.000 tonnes en 1997 à seulement 35.100 tonnes en 2009. La quasi-totalité

de la fibre produite est exportée, une infime partie étant vendue localement, notamment à la Nouvelle

société textile du Tchad (NSTT), aux prix du marché.

Le prix payé aux producteurs du coton graine est établi selon une formule à deux composantes: une

première partie indexée sur le cours mondial de la fibre (indice A de Cotlook), et une seconde tenant

compte de la valorisation de la graine de coton. En début de campagne, un prix prévisionnel est

calculé sur la base des prévisions du cours international de la fibre. Lors de l'achat du coton graine,

la société effectue un premier paiement aux producteurs sur la base de ce prix prévisionnel. En fin

de saison, si le prix prévisionnel est inférieur au prix observé, une ristourne est versée aux

producteurs. Dans le cas contraire, l'État compense la société pour le manque-à-gagner subi. Sur la

période 2001-2009, le prix effectif a toujours été inférieur au prix prévisionnel et les ristournes

négatives (décaissements de l'État) cumulées s'élèvent à plus de 28 milliards de FCFA.

La survie de la filière dépend des différents soutiens de l'État. Sur la période 2001-2011, le soutien

financier de l'État est estimé à plus de 100 milliards de FCFA. L’État appuie également le secteur en

se portant garant auprès des banques pour l'octroi, à CotonTchad, des crédits nécessaires au

financement des campagnes agricoles.

En vue de relancer la filière, l'État a engagé en 2011 une restructuration ayant conduit à la dissolution

de la CotonTchad, et à la création d'une nouvelle société, la CotonTchad Société Nouvelle

(CotonTchad SN). Afin de lui permettre de partir sur des bases financières saines, l'État s'est engagé

à apurer le passif de l'ancienne société, estimé à plus de 80 milliards de FCFA, et a souscrit à 51%

des parts dans la nouvelle société. Cette dernière s'est fixé pour objectif de doubler la superficie

emblavée à l'issue des trois prochaines campagnes, pour la porter à 400.000 hectares en 2015/2016.

En plus des actions menées dans le cadre du PNSA, des mesures d'accompagnement spécifiques à la

filière sont envisagées, notamment un meilleur respect du calendrier de la campagne en ce qui

concerne la fourniture des intrants, la collecte de la production et leur paiement; et la restructuration

des producteurs sous forme d'entreprises coopératives.

Au niveau des sous-produits, la graine de coton issue de l'égrenage est utilisée par la Direction de

l'huilerie savonnerie (DHS), filiale de la société d'égrenage, pour produire de l'huile et du tourteau

de coton. Mais sa capacité de trituration de 100.000 tonnes de graines de coton par an est sous-utilisée

(24% à 61% en fonction de la disponibilité de la matière première). Initialement branche d'activité

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de la CotonTchad, la DHS fut privatisée en 2001 avant d'être réintroduite à nouveau sous le giron de

la CotonTchad en 2006.

Jusqu'à la privatisation de la DHS, il n'y avait pas de marché pour la graine de coton: elle lui était

cédée directement par la CotonTchad. La privatisation a créé de facto un marché pour la graine de

coton, marché qui alimente également une demande extérieure, essentiellement des opérateurs

nigérians. Lors de la campagne 2007/2008, la demande extérieure a absorbé 17,1% de la production

de graine de coton, et menacé la survie de la DHS. C'est ainsi que sa vente à l'exportation fut interdite

lors de la campagne suivante.

Le taux de TEC CEMAC sur le coton est de 10%. Il est progressif dans l'industrie des textiles et

vêtements, ce qui pourrait pénaliser la compétitivité des produits finis locaux.

Le Tchad fait partie des coauteurs de l'initiative sectorielle en faveur du coton à l'OMC.

Le sucre

Le marché du sucre est organisé au niveau communautaire. Sur le plan national, la filière est

organisée autour de la Compagnie sucrière du Tchad (CST), une entreprise détenue à 82,2% par

SOMDIAA, 8,9% par l'État tchadien et 8,9% par la Société sucrière du Cameroun. Elle produit

environ 35.000 tonnes de sucre par an. Contrairement à la filière coton, la canne à sucre est cultivée

par la CST.

La filière est menacée par les importations frauduleuses, en provenance notamment du Soudan. En

principe, les importateurs peuvent solliciter ponctuellement un abattement des droits de douanes. Cet

abattement porte sur la valeur imposable du sucre, et est accordé pour une quantité donnée des

importations. Seule la CST a demandé et obtenu cet abattement par le passé.

La gomme arabique

Le Tchad est le second exportateur mondial de gomme arabique, après le Soudan. Les exportations

sont estimées à environ 20.000 tonnes par an, pour un potentiel de production qui se situerait entre

300.000 et 670.000 tonnes. La gomme arabique constitue le quatrième produit à l'exportation et

contribuerait pour environ 7% du PIB.

Les acteurs de la filière (producteurs/cueilleurs, commerçants intermédiaires, et exportateurs) sont

regroupés au sein de l'Association tchadienne pour la promotion de la gomme arabique (ATPGA).

Créée en 1999, elle a pour objectifs de sensibiliser ces acteurs, et de vulgariser de nouvelles

techniques de production afin d'améliorer la qualité de la gomme produite. Elle rencontre cependant

des problèmes pour son fonctionnement. Les prix sont fixés librement par les

producteurs/collecteurs.

Avec l'appui de la Commission européenne, le Tchad a lancé, en février 2010, le Programme d’appui

à la filière gomme arabique (PAFGA) pour mieux organiser la filière, améliorer la qualité de la

gomme produite, et augmenter la production tout en assurant une gestion durable des ressources.

La pêche

La pêche est pratiquée dans les nombreuses eaux de surface du pays: les fleuves (dont le Chari et le

Logone), les lacs (Tchad, Léré, Fitri, Iro, etc.) et les cours d'eau et points d'eau secondaires. La

production fluctue au gré des conditions climatiques, et se situe entre 50.000 et 100.000 tonnes par

an, pour un potentiel estimé à 250.000 tonnes. Selon l'Agence nationale des investissements et des

exportations, environ 44% de la production est exportée sous forme séchée ou fumée vers le Nigeria

et les autres pays de la CEMAC (Cameroun et République centrafricaine).

La conservation et la gestion des ressources halieutiques et aquacoles sont encadrées par la Loi

n°014/PR/2008 du 10 juin 2008 portant régime des forêts, de la faune et des ressources halieutiques.

En vertu de cette loi, l'exercice de l'activité de pêche est subordonné à l'obtention d'un permis de

pêche. Il existe deux catégories de permis: la catégorie A réservée aux nationaux, et la catégorie B

pour les étrangers. Le permis de pêche est valable pour une année renouvelable. Il est délivré

moyennant le paiement de droits qui s'élèvent à 12.500 FCFA pour les nationaux, et 75.000 FCFA

pour les étrangers.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

La moyenne des taux du TEC CEMAC sur les produits de la pêche (définition OMC) est de 23,8%.

Ces produits font également l'objet de prélèvements additionnels à l'importation comme à

l'exportation. La mise du poisson sur le marché est sujette à une autorisation de circulation dont la

délivrance fait l'objet d'une taxe (au profit de l'État). À l'exportation, la taxe est de 100 FCFA par

kilogramme de poisson frais ou séché, et 200 FCFA par kilogramme de poisson fumé.

Le Projet de développement de la pêche (PRODEPECHE) constitue un outil de la politique du

Gouvernement dans ce secteur. Lancé en 2006, ce programme vise à améliorer, de façon durable, les

conditions de vie des acteurs de la filière à travers le renforcement de leurs capacités, l'aménagement

et la gestion rationnelle des ressources halieutiques, et l'appui à la commercialisation.

L'aquaculture ne s'est pas beaucoup développée. Le Lac Tchad possède une forte concentration de

spiruline (algue bleue) mais son exploitation est encore à un stade embryonnaire. Entre 2007 et 2010,

dans le cadre du "Projet spiruline", le Gouvernement a mené un certain nombre d'actions en vue d'une

exportation: dotation des sites de production d'équipements; introduction de nouvelles techniques,

notamment en matière d'hygiène, de conditionnement et de commercialisation; et mise en place d'un

label sur la spiruline tchadienne. La Compagnie sucrière du Tchad (CST) s'intéresserait également à

une exploitation industrielle de la spiruline. En 2008, elle a réalisé une expérimentation ayant conduit

à la production d'une spiruline de meilleure qualité. A ce jour, la spiruline n'est pas encore exportée

à des fins commerciales.

Les produits forestiers

Le régime de conservation et de gestion des forêts est contenu dans la Loi n° 014/PR/08 du 10 juin

2008 portant régime des forêts, de la faune et des ressources halieutiques. Cette loi complète la Loi

n°14/PR/98 du 17 août 1998 définissant les principes généraux de la protection de l'environnement.

L'objectif de la politique gouvernementale est de valoriser ces ressources pour le développement et

la réduction de la pauvreté tout en conservant leur diversité biologique.

En vertu de la loi, toute exploitation commerciale des forêts est sujette au paiement de redevances et

taxes. La loi prévoit des mesures d'incitations au reboisement. Des concessions sur des superficies

pouvant aller jusqu'à 20 hectares pour les particuliers, et 100 hectares pour les collectivités, peuvent

être accordées à des individus ou des collectivités, sous réserve d'un reboisement ou d'une

régénération.

La commercialisation et le transport du bois sont encadrés par une loi de 1994.112 Selon la loi, le

transport du bois vers les agglomérations est une activité réservée aux commerçants détenant une

carte professionnelle de "commerçant-transporteur". Une taxe forestière est prélevée sur le transport

du bois.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Politique commerciale agricole du Togo

Le Togo a réussi à substantiellement accroître sa production agricole depuis 2005, améliorant ainsi

à la fois la sécurité alimentaire et le niveau de revenu des populations rurales. La production vivrière,

particulièrement de légumineuses et tubercules, a connu une hausse moyenne de plus de 20%

annuellement durant la période 2005-10. Ceci reflète en grande partie les moyens mis en place par

le Gouvernement pour améliorer la sécurité alimentaire, relancer la production agricole, et

encourager l'investissement privé36.

La mise en œuvre de la politique agricole est du ressort du Ministère chargé de l'agriculture, de

l'élevage et de la pêche (MAEP), et le cadre principal est le Programme national d'investissement

agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA), qui couvre la période 2010-15. Ce programme vise

l'amélioration de la productivité et des revenus des producteurs, la production des cultures vivrières

d'exportation, l'élevage et la pêche à travers: (i) le renforcement du cadre légal et institutionnel; (ii)

la structuration du monde rural et professionnalisation des filières agricoles; et (iii) l'amélioration

durable de l'accès aux ressources productives et aux marchés. Lors de son élaboration, le coût total

du PNIASA a été évalué à 569 milliards de FCFA (867 millions d'euros, soit 144 euros par habitant)

pour la période 2010-15. En 2012, 15% du financement total (réévalué à 478 milliards de FCFA)

avait été mobilisé.

Actuellement, seules les personnes de nationalité togolaise ainsi que les collectivités propriétaires

d'une parcelle de terre sont en droit absolu d'obtenir un titre foncier si elles en font la demande. Une

nouvelle politique foncière est en train d'être définie, afin de mettre en place des marchés fonciers (à

la fois de vente et de location) transparents et efficaces permettant une bonne transmission et une

mise en valeur optimale des ressources disponibles; l'importance de la participation des populations

locales et institutions coutumières à la gestion foncière et à la gestion des conflits est reconnue. La

réduction des risques de morcellement des terres par le mode d'héritage est également recherchée.

Le Décret foncier de 1906 devait être remplacé par le Code foncier moderne en mars 2012.

Parmi les autres mesures ayant stimulé la production, les prix au producteur des produits

d'exportation sont en général fixés par les autorités à des niveaux incitatifs, et considérablement

supérieurs à ceux pratiqués dans d'autres pays de la région. Les pratiques d'interdiction d'exportation

des produits viviers, et particulièrement des céréales dont le maïs ont été abandonnées. La

distribution des intrants agricoles a été renforcée afin d'augmenter la production vivrière, notamment

en ce qui concerne les engrais et produits phytosanitaires, les semences et les plants. Le nombre de

magasins de vente des intrants a plus que doublé, passant de 54 à plus de 110. L'objectif des autorités

est de créer un réseau de distribution permettant aux producteurs de se procurer des intrants dans un

rayon de10 km au plus.

Depuis 2008, la Centrale d'approvisionnement et de gestion des intrants agricoles (CAGIA) est

notamment chargée de la gestion des engrais, des semences et des produits phytosanitaires acquis

par les ressources de l'État et/ou de ses partenaires. Les engrais et les produits phytosanitaires sont

commandés par appels d'offres et distribués dans les préfectures. En 2009-10, un total de 30.000

tonnes d'engrais a été distribué à un prix de cession de 10.000 FCFA le sac de 50 kg, moyennant une

subvention de 52% par rapport au coût d'acquisition. En 2010-11 et 2011-12, une baisse du coût de

revient a permis une baisse du taux de subvention à 15% et 32% respectivement.

Les semences commerciales certifiées de maïs, de riz et de sorgho sont collectées chez les paysans

multiplicateurs de semences, et stockées dans des magasins adéquats avant d'être vendues. Des

cabosses de cacaoyer et des boutures racinées de caféier sont également distribuées; dans ces deux

36 En juillet 2009, le Togo est devenu le premier pays d'Afrique de l'Ouest et le deuxième en Afrique sub-saharienne

(après le Rwanda) à signer son Compact PDDAA (Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine).

Un certain nombre de documents d'orientation agricole ont été publiés pour définir cette politique agricole: P r o g r a m m e

national de sécurité alimentaire (PNSA) en 2007-08, Stratégie de relance de la production agricole en juillet 2008,

Plan intérimaire d'actions prioritaires 2008-2010 en septembre 2009, Programme national d'investissement agricole

(PNIA) en avril 2009

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

cas, les prix de cession sont à 50% des coûts actuels de production. Une centaine de tracteurs livrés

par l'État ont également contribué significativement à l'augmentation de la productivité.

L'Agence nationale de la sécurité alimentaire (ANSAT) a comme but de faciliter l'accès des

populations urbaines et rurales aux produits vivriers de base. L'ANSAT effectue un suivi des prix sur

les marchés, facilite les échanges entre zones excédentaires et zones déficitaires. Elle constitue des

stocks de sécurité en période d'abondance, principalement de riz et de maïs. Elle effectue des achats

au comptant aux paysans pour maintenir des prix rémunérateurs. Elle met ses stocks de sécurité ainsi

créés à disposition des marchés urbains à des prix subventionnés dès lors que les prix dépassent

certains seuils ("les mercuriales").

Le soutien au secteur agricole a fait l'objet d'une notification par le Togo à l'OMC; un soutien interne

de 626 millions de FCFA (environ 1 million d'euros) a été notifié au titre de la "catégorie verte",

portant sur des semences et des engrais.81

Le secteur agricole est sujet aux droits de douane en vertu du TEC de l'UEMOA. La protection

tarifaire peut ainsi atteindre 22,5% sur certains produits agricoles, avec une moyenne de 13,1% pour

l'ensemble du secteur (définition CITI).

Les livraisons en l'état des produits de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche faites par les

agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, artisans de l'UEMOA sont exemptées de TVA. Cependant, les

autorités ont indiqué qu'en dehors du secteur informel, le secteur de la transformation agro-

alimentaire est généralement soumis à la TVA, qui s'applique indifféremment à la production

nationale et aux importations, les exportations étant sujettes au taux zéro. La Loi de finances pour la

gestion 2012 du Togo a exonéré les coopératives et groupements agricoles de l'impôt sur les sociétés.

Café et cacao

Le Togo a maintenu après 2007-08 des prix aux producteurs de cacao et de café bien plus

rémunérateurs que dans les pays voisins, ce qui a probablement contribué à la reprise de la

production. Le Togo demeure un petit producteur de café, mais compte désormais pour 2,5% de la

production mondiale de cacao, en raison de l'importante activité de réexportation d'importations

informelles en provenance du Ghana et d'autres pays, qui gonfle la valeur des exportations. La filière

a été totalement libéralisée, les prix sont indexés sur les prix mondiaux f.o.b. et il n'y a pas de taxes

à l'exportation. Ceci a été suivi d'un triplement de la production entre 2005 et 2010-11, pour atteindre

13.432 tonnes. Ce volume est cependant bien inférieur au volume officiellement déclaré aux

institutions internationales en raison de ce transit informel.

Les acheteurs doivent être agréés pour faire la commercialisation et l'exportation. Par ailleurs,

certains producteurs se sont regroupés en groupements; la Fédération des unions de groupements de

producteurs de café et de cacao du Togo (FUPROCAT) constitue la principale organisation

professionnelle du secteur. L'organisation interprofessionnelle, à savoir le Comité de coordination

pour les filières café-cacao (CCFCC) se charge de l'enregistrement des exportateurs de café et de

cacao, de la collecte des statistiques de production et d'exportation; de la publication des prix

indicatifs en fonction des cours mondiaux; et de la coordination nationale de la participation aux

activités des organisations internationales du café et du cacao. Le CCFCC annonce une fois toutes

les deux semaines un prix d'achat au producteur fixé au minimum à 70% du prix observé sur les

bourses mondiales.

Les exportateurs se chargent de la collecte et de l'achat des produits, du transport du lieu d'achat aux

magasins centraux ou terminaux, de la préparation du café et du cacao marchand, et de leur

exportation. Tout exportateur de café ou de cacao doit avoir été agréé par le CCFCC. L'agrément

annuel coûte 2 millions de FCFA (environ 3.000 euros). Parmi les charges perçues à l'exportation

figure une taxe de 500 FCFA par sac de 80 kilos perçue au niveau des préfectures. Pour se financer,

le CCFCC prélève 8 FCFA par kilo de produit exporté.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Filière coton

Après un essor extraordinaire au cours de la période 1980-2000, la production de coton a connu une

évolution désastreuse entre 2005 et 2010 avant de repartir en force en 2010-11 et les autorités sont

confiantes que cette croissance va se poursuivre à nouveau de manière dynamique suite aux réformes

introduites. La production de graines de coton est transformée en coton fibre et sert également à

alimenter les huileries et à fabriquer des tourteaux.

Les producteurs sont regroupés au sein de la Fédération nationale des groupements de producteurs

de coton (FNGPC). Ils négocient avec la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT)37,

actuellement la seule société d'égrenage d'économie mixte (60% État, 40% FNGPC) qui a repris les

actifs de l'ancienne Société togolaise du coton (SOTOCO), société d'État et principal opérateur dans

la filière jusqu'en janvier 2009, et dont le monopole de l'achat du coton graine auprès des producteurs

a été aboli. La NSCT préfinance et accompagne la FNGPC dans la commande des intrants et assure

leur distribution auprès des producteurs.

Depuis la campagne 2009-10, un accord interprofessionnel sur le mécanisme de fixation du prix du

coton est en place. Le prix d'achat du coton graine aux producteurs est fixé sur la base du cours

mondial, avec une clé de répartition entre les producteurs et la société cotonnière, puis est validé par

l'ensemble des parties prenantes. Le mécanisme prévoit que l'on se réfère à l'État en cas de perte due

à une forte chute de prix. Les parties prenantes réfléchissent actuellement à l'établissement d'un fonds

de garantie en cas de chute de prix. Les graines de coton peuvent être vendues (mais ce n'est pas

obligatoire) par la NSCT à L'usine de fabrication de l'huile de coton (NIOTO), à un prix préférentiel

en vertu d'une convention annuelle.

Produits forestiers

La réglementation du développement forestier est gérée par le Ministère de l'environnement et des

ressources forestières (MERF). Depuis 2006, le Togo s'est doté d'un nouveau Code forestier.

Malheureusement, les ressources forestières continuent d'être soumises à un déboisement annuel de

15.000 hectares, bien supérieur aux 1.000 ha de reboisement par an. Pendant que les réserves de

terres boisées s'amenuisent, la capacité de régénération naturelle des terres est compromise par le

défrichement agricole, les feux de brousse et la recherche de bois énergie, de bois d'œuvre, et une

transhumance non contrôlée du bétail. Les faibles potentialités nationales obligent le pays à importer

annuellement plus de 80% de sa consommation en bois d'œuvre et autres sous-produits forestiers

pour plus de 4 milliards de FCFA.

Produits de l'élevage

La production locale de lait, d'œufs et de viande bovine est faible au Togo en comparaison régionale.

Le Togo ne reporte pas d'importations significatives de produits de l'élevage à l'exception des

volailles congelées (environ 4 millions d'euros). Comme le reconnaissent les autorités, les efforts ont

porté principalement sur les productions végétales commerciales, les productions animales ayant été

relativement négligées sur cette période. Toutefois, le pays a obtenu des résultats satisfaisants dans

la lutte contre les maladies animales (peste bovine, tuberculose bovine et brucellose).

Produits de la pêche

Le Togo recèle de ressources halieutiques relativement modestes, ayant une façade maritime longue

de 60 kms. La pêche est exercée dans les eaux maritimes, lagunaires, fluviales, et dans les barrages

et étangs piscicoles. La pêche au Togo est artisanale ou industrielle en mer, et exclusivement

artisanale sur les cours d'eau. Les prises annuelles sont estimées à 22.000 tonnes.

Les flottes de pêche artisanale ou industrielle ne reçoivent généralement pas de subventions ou

d'autres aides de l'État togolais. Selon le DSRP 2009-11, les projets en attente de financement en

2010 comprenaient: l'approvisionnement des pisciculteurs en alevins; l'état des lieux des stations

piscicoles; la formation des transformateurs et commerçants aux techniques de conservation des

37 Capacité d’égrenage de 100.000 tonnes par an

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

poissons; la réorganisation des pêcheurs et pisciculteurs; la formation en bonnes pratiques d'hygiène

des pêcheurs et commerçants de poissons; et la construction de halles et de marchés à poissons frais.

La production nationale est inférieure à la consommation, et les besoins nationaux sont en partie

couverts par les importations. Les importations de poissons congelés (SH 030379) en 2009 se sont

élevées à 9.500 tonnes, soit 2,9 milliards de FCFA (4,4 millions d'euros), avec des recettes fiscales

de 893 millions de FCFA (31% de la valeur c.a.f. des importations).

Les nouvelles lois depuis 2006 portent sur les nouvelles modalités de capture des produits destinés

à l'exportation vers l'Union européenne. Depuis 2002, le Togo avait auto-suspendu ses exportations

des produits de pêche vers l'UE suite aux problèmes de salubrité rencontrés par certains

établissements. Cette auto-suspension a été levée en 2009 pour les langoustes vivantes et les cigales

de mer provenant de la pêche artisanale. Cependant, selon les autorités, bien que le Togo ait envoyé

sa notification à l'Union européenne en vertu du règlement CE n°1005/2008 en 2010, les exportations

ont été bloquées pour des motifs de pratiques de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)

par certains bateaux battant pavillon togolais, y compris les langoustes et les cigales de mer.

En conclusion, la revue des politiques et pratiques commerciales au niveau des pays du CILSS révèle

quatre situations particulières:

- Les pays de l’UEMOA qui sont dans un processus d’union plus avancé avec plusieurs années

d’expérimentation d’un TEC;

- Les pays de la CEDEAO qui avancent plus lentement avec une première année de mise en

œuvre du TEC à l’échelle régionale

- Le Tchad qui dans un processus d’union plus lent au niveau de la CEMAC mais qui en

définitive a peu d’échanges commerciaux officiels avec d’autres membres du CILSS à

l’exception notable du Nigeria

- La Mauritanie qui fait bande à part hormis quelques accords bilatéraux.

Par rapport aux produits échangés, le constat s’établit qu’ils ne sont pas logés à la même enseigne en

ce qui concerne les barrières tarifaires et non tarifaires officielles. En effet, le riz, le maïs, le sucre,

la farine de blé et le bétail viande sont davantage exposés aux divers obstacles sous forme de

procédures, de droits de douane et de prélèvements, de restrictions de quantités voire d’interdictions

d’importer ou d’exporter, de prohibitions et contrôle à l’exportation, de droits de sortie, etc.

A un degré moindre, d’autres produits comme l’oignon, la banane, la pomme de terre, la tomate et

le mil font l’objet de surtaxes voire de restrictions à l’importation à l’opposé des huiles végétales

raffinées interdites à l’importation par certains pays. En outre, selon la situation alimentaire, des

mesures temporaires incluant l’interdiction à l’exportation de denrées alimentaires ont visé certaines

céréales dont le sorgho, le poisson séché et fumé, etc. Par contre, les tubercules et racines font peu

l’objet de barrières officielles aux échanges même si le Nigeria avait interdit l’importation du manioc

avant d’y revenir en 2010 à travers un tarif de 20%.

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

9 Autres tableaux

Tableau 28: Top 20 des principaux produits des pays du CILSS

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Bénin Manioc 2 452 050 Manioc 3 645 978

Bénin Ignames 1 875 010 Ignames 2 810 745

Bénin Maïs 622 136 Maïs 1 185 020

Bénin Graines de coton 267 000 Huile, noix de palme 530 000

Bénin Huile, noix de palme 240 000 Ananas 375 636

Bénin Sorgho 195 468 Tomates, fraiches 244 742

Bénin Arachides non décortiquées 146 214 Riz, paddy 216 644

Bénin Tomates, fraiches 141 301 Noix d'acajou non décortiquées 170 000

Bénin Haricots secs 100 462 Graines de coton 149 000

Bénin Ananas 86 700 Sorgho 143 792

Bénin Patates douces 74 514 Arachides non décortiquées 129 109

Bénin Gombo 68 555 Haricots secs 94 655

Bénin Riz, paddy 66 161 Soja 71 246

Bénin Sucre, canne 65 368 Gombo 68 151

Bénin Noix d'acajou non décortiquées 46 771 Piments forts, piments doux frais 67 760

Bénin Mils 40 632 Palmistes 53 000

Bénin Piments forts, piments doux frais 32 745 Patates douces 52 206

Bénin Huile de palme 32 000 Oignons secs 40 252

Bénin Palmistes 24 000 Mils 29 581

Bénin Noix de karité 21 898 Noix de coco 18 780

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Burkina Faso Sorgho 1 373 331 Sorgho 1 923 805

Burkina Faso Mils 994 661 Maïs 1 556 316

Burkina Faso Maïs 653 081 Mils 1 078 374

Burkina Faso Sucre, canne 450 000 Pois à vache secs 598 524

Burkina Faso Pois à vache secs 330 210 Sucre, canne 485 000

Burkina Faso Arachides non décortiquées 323 642 Graines de coton 376 000

Burkina Faso Graines de coton 240 000 Riz, paddy 319 390

Burkina Faso Riz, paddy 89 104 Arachides non décortiquées 310 759

Burkina Faso Noix de karité 60 803 Ignames 113 345

Burkina Faso Gombo 60 654 Sésame 100 488

Burkina Faso Patates douces 37 000 Patates douces 92 817

Burkina Faso Pois bambara 36 246 Pois bambara 65 119

Burkina Faso Ignames 25 187 Noix d'acajou non décortiquées 60 000

Burkina Faso Oignons, échalotes, frais 19 863 Noix de karité 47 000

Burkina Faso Sésame 14 706 Soja 24 305

Burkina Faso Piments forts, piments doux frais 10 522 Gombo 23 500

Burkina Faso Tomates, fraiches 10 259 Fonio 20 659

Burkina Faso Haricots frais 8 953 Oignons, échalotes, frais 20 000

Burkina Faso Fonio 8 873 Tomates, fraiches 15 000

Burkina Faso Mangues, mangoustans et goyaves 7 500 Mangues, mangoustans et goyaves 13 650

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Cabo Verde Sucre, canne 26 800 Sucre, canne 28 375

Cabo Verde Tomates, fraiches 12 950 Tomates, fraiches 14 045

Cabo Verde Patates douces 9 150 Choux et autres brassicacée 10 779

Cabo Verde Choux et autres brassicacée 8 550 Bananes 9 560

Cabo Verde Bananes 7 601 Patates douces 7 231

Cabo Verde Carottes et navets 6 020 Manioc 7 003

Cabo Verde Noix de coco 6 000 Oignons secs 6 822

Cabo Verde Mangues, mangoustans et goyaves 5 157 Maïs 6 001

Cabo Verde Maïs 5 067 Pommes de terre 5 938

Cabo Verde Pommes de terre 3 610 Noix de coco 5 600

Cabo Verde Manioc 3 246 Carottes et navets 5 573

Cabo Verde Oignons secs 2 730 Mangues, mangoustans et goyaves 2 142

Cabo Verde Pastèques 1 275 Concombres, cornichons 2 017

Cabo Verde Concombres, cornichons 1 260 Piments doux et épicé 1 400

Cabo Verde Piments doux et épicé 1 000 Pastèques 1 252

Cabo Verde Citrouilles, courges et potirons 730 Laitue et chicorée 1 215

Cabo Verde Laitue et chicorée 494 Citrouilles, courges et potirons 1 170

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Cabo Verde Ail 115 Arachides non décortiquées 223

Cabo Verde Haricots frais 105 Haricots frais 98

Cabo Verde Choux-fleurs et brocolis 73 Ail 90

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Côte d'Ivoire Ignames 4 706 585 Ignames 5 674 696

Côte d'Ivoire Manioc 2 073 538 Manioc 2 412 371

Côte d'Ivoire Sucre, canne 1 544 172 Sucre, canne 1 866 748

Côte d'Ivoire Bananes plantains 1 539 197 Huile, noix de palme 1 838 540

Côte d'Ivoire Cacao, fèves 1 264 708 Bananes plantains 1 577 043

Côte d'Ivoire Huile, noix de palme 1 160 122 Riz, paddy 1 561 905

Côte d'Ivoire Riz, paddy 646 899 Cacao, fèves 1 485 882

Côte d'Ivoire Maïs 592 267 Maïs 654 738

Côte d'Ivoire Bananes 319 726 Noix d'acajou non décortiquées 450 000

Côte d'Ivoire Maïs frais 254 330 Huile de palme 417 770

Côte d'Ivoire Huile de palme 252 289 Bananes 326 500

Côte d'Ivoire Noix de coco 246 982 Graines de coton 235 500

Côte d'Ivoire Ananas 227 501 Maïs frais 200 000

Côte d'Ivoire Graines de coton 225 850 Noix de coco 190 000

Côte d'Ivoire Café, vert 182 001 Gombo 134 260

Côte d'Ivoire Gombo 142 498 Café, vert 121 426

Côte d'Ivoire Noix d'acajou non décortiquées 104 985 Piments doux et épicé 118 286

Côte d'Ivoire Aubergines 97 645 Agrumes,Total 112 500

Côte d'Ivoire Agrumes,Total 81 253 Palmistes 98 000

Côte d'Ivoire Noix de kola 72 571 Arachides non décortiquées 93 490

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Gambie Mils 84 618 Arachides non décortiquées 119 614

Gambie Arachides non décortiquées 71 526 Mils 116 089

Gambie Huile, noix de palme 35 000 Riz, paddy 54 219

Gambie Riz, paddy 20 452 Huile, noix de palme 35 000

Gambie Maïs 18 580 Maïs 30 106

Gambie Sorgho 15 209 Sorgho 23 146

Gambie Manioc 8 116 Manioc 10 500

Gambie Palmistes 3 233 Huile de palme 3 200

Gambie Sésame 2 300 Sésame 2 928

Gambie Huile de palme 2 000 Noix d'acajou non décortiquées 2 800

Gambie Mangues, mangoustans et goyaves 560 Palmistes 2 600

Gambie Graines de coton 220 Mangues, mangoustans et goyaves 1 300

Gambie Noix du brésil non décortiquées 820

Gambie Graines de coton 284

Gambie Amandes non décortiquées 196

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Ghana Manioc 9 731 040 Manioc 14 547 279

Ghana Ignames 3 900 000 Ignames 6 638 867

Ghana Bananes plantains 2 278 800 Bananes plantains 3 556 524

Ghana Taros (colocases) 1 860 000 Huile, noix de palme 2 196 100

Ghana Maïs 1 400 000 Maïs 1 949 897

Ghana Huile, noix de palme 1 100 000 Taros (colocases) 1 270 266

Ghana Arachides non décortiquées 520 000 Cacao, fèves 879 348

Ghana Cacao, fèves 340 562 Oranges 625 000

Ghana Oranges 330 000 Ananas 600 000

Ghana Sorgho 316 070 Riz, paddy 481 134

Ghana Noix de coco 315 000 Arachides non décortiquées 475 056

Ghana Riz, paddy 280 000 Noix de coco 345 000

Ghana Piments forts, piments doux frais 212 435 Tomates, fraiches 321 000

Ghana Tomates, fraiches 205 178 Sorgho 279 983

Ghana Mils 159 120 Haricots secs 223 200

Ghana Haricots secs 140 000 Mils 179 684

Ghana Sucre, canne 140 000 Sucre, canne 148 000

Ghana Gombo 128 765 Patates douces 135 000

Ghana Patates douces 108 905 Oignons secs 130 000

Ghana Huile de palme 108 000 Huile de palme 122 000

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Guinée Riz, paddy 1 088 669 Manioc 1 200 000

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Guinée Manioc 878 360 Huile, noix de palme 830 000

Guinée Huile, noix de palme 830 000 Maïs 641 000

Guinée Bananes plantains 462 494 Bananes plantains 470 000

Guinée Maïs 388 679 Fonio 429 000

Guinée Maïs frais 303 795 Arachides non décortiquées 300 000

Guinée Sucre, canne 270 000 Sucre, canne 295 000

Guinée Arachides non décortiquées 224 647 Maïs frais 285 000

Guinée Agrumes, Total 219 975 Agrumes, Total 240 000

Guinée Fonio 187 902 Patates douces 230 000

Guinée Patates douces 177 826 Bananes 215 000

Guinée Bananes 169 085 Mils 211 000

Guinée Mangues, mangoustans et goyaves 155 812 Mangues, mangoustans et goyaves 165 000

Guinée Mils 146 495 Ananas 120 000

Guinée Ananas 101 961 Palmistes 53 000

Guinée Palmistes 53 000 Noix de coco 50 950

Guinée Huile de palme 50 000 Huile de palme 50 000

Guinée Ignames 44 507 Sorgho 40 000

Guinée Sorgho 34 082 Café, vert 30 000

Guinée Taros (colocases) 31 389 Taros (colocases) 30 000

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Guinée-Bissau Riz, paddy 87 865 Riz, paddy 198 504

Guinée-Bissau Noix d'acajou non décortiquées 86 000 Noix d'acajou non décortiquées 130 000

Guinée-Bissau Huile, noix de palme 80 000 Huile, noix de palme 80 500

Guinée-Bissau Noix de coco 45 500 Manioc 68 328

Guinée-Bissau Bananes plantains 40 204 Bananes plantains 51 000

Guinée-Bissau Manioc 35 882 Arachides non décortiquées 45 214

Guinée-Bissau Mils 24 243 Noix de coco 42 226

Guinée-Bissau Maïs 22 113 Sorgho 23 547

Guinée-Bissau Arachides non décortiquées 18 343 Mils 16 954

Guinée-Bissau Sorgho 14 703 Palmistes 8 500

Guinée-Bissau Palmistes 8 000 Mangues, mangoustans et goyaves 8 150

Guinée-Bissau Oranges 6 647 Bananes 7 500

Guinée-Bissau Bananes 5 503 Maïs 7 195

Guinée-Bissau Sucre, canne 5 500 Huile de palme 6 500

Guinée-Bissau Huile de palme 4 778 Oranges 6 500

Guinée-Bissau Mangues, mangoustans et goyaves 4 346 Sucre, canne 6 350

Guinée-Bissau Citrons et limes 4 167 Citrons et limes 4 100

Guinée-Bissau Graines de coton 3 016 Graines de coton 3 000

Guinée-Bissau Papayes 1 700 Papayes 2 800

Guinée-Bissau Fonio 1 520 Pois à vache secs 600

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Libéria Manioc 506 571 Manioc 500 000

Libéria Sucre, canne 255 000 Riz, paddy 291 000

Libéria Huile, noix de palme 174 000 Sucre, canne 265 000

Libéria Bananes 114 984 Huile, noix de palme 176 000

Libéria Riz, paddy 110 000 Bananes 127 000

Libéria Bananes plantains 42 484 Bananes plantains 47 000

Libéria Huile de palme 42 000 Huile de palme 43 500

Libéria Maïs frais 33 409 Taros (colocases) 27 500

Libéria Taros (colocases) 27 511 Maïs frais 24 500

Libéria Patates douces 23 633 Patates douces 23 000

Libéria Ignames 20 500 Ignames 21 500

Libéria Palmistes 11 000 Cacao, fèves 12 000

Libéria Oranges 9 454 Palmistes 12 000

Libéria Ananas 8 542 Ananas 8 500

Libéria Noix de coco 7 000 Oranges 8 250

Libéria Arachides non décortiquées 4 505 Noix de coco 6 600

Libéria Soja 3 397 Arachides non décortiquées 6 000

Libéria Café, vert 2 040 Soja 3 200

Libéria Cacao, fèves 1 500 Tomates, fraiches 2 500

Libéria Tomates, fraiches 1 384 Café, vert 700

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Mali Mils 795 146 Riz, paddy 1 914 867

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Mali Riz, paddy 710 446 Mils 1 772 275

Mali Sorgho 641 695 Maïs 1 713 729

Mali Maïs 363 629 Sorgho 1 212 440

Mali Sucre, canne 333 286 Pastèques 525 000

Mali Pastèques 316 732 Arachides non décortiquées 478 870

Mali Graines de coton 232 383 Sucre, canne 370 000

Mali Arachides non décortiquées 191 548 Graines de coton 333 000

Mali Noix de karite 160 854 Patates douces 265 000

Mali Pomme d'acajou 120 000 Noix de karite 210 000

Mali Pois à vache secs 87 590 Bananes 185 000

Mali Pommes de terre 77 096 Pois à vache secs 140 000

Mali Patates douces 74 483 Pomme d'acajou 122 000

Mali Bananes 70 447 Pommes de terre 90 000

Mali Tomates, fraiches 49 718 Ignames 80 000

Mali Ignames 47 779 Pois bambara 70 000

Mali Mangues, mangoustans et goyaves 29 145 Mangues, mangoustans et goyaves 51 000

Mali Papayes 29 000 Oignons secs 44 000

Mali Oignons secs 28 498 Tomates, fraiches 42 000

Mali Manioc 24 175 Blé 40 071

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Mauritanie Riz, paddy 77 409 Riz, paddy 243 000

Mauritanie Sorgho 28 694 Sorgho 30 000

Mauritanie Dattes 24 000 Dattes 22 000

Mauritanie Pois secs 10 000 Maïs 19 000

Mauritanie Haricots secs 9 990 Haricots secs 12 000

Mauritanie Pois à vache secs 7 650 Pois à vache secs 12 000

Mauritanie Maïs 4 778 Pois secs 7 500

Mauritanie Ignames 2 992 Ignames 3 000

Mauritanie Patates douces 2 383 Blé 2 800

Mauritanie Graines de melon 2 339 Graines de melon 2 600

Mauritanie Pommes de terre 2 000 Patates douces 2 400

Mauritanie Orge 800 Pommes de terre 2 000

Mauritanie Arachides non décortiquées 690 Orge 1 400

Mauritanie Mils 586 Arachides non décortiquées 850

Mauritanie Blé 500 Mils 650

Mauritanie Pastèques 225 Pastèques 160

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Niger Mils 2 504 000 Mils 3 862 155

Niger Sorgho 636 300 Sorgho 1 375 697

Niger Pois à vache secs 628 300 Pois à vache secs 1 329 514

Niger Oignons secs 357 600 Oignons secs 382 000

Niger Sucre, canne 220 000 Arachides non décortiquées 291 763

Niger Choux et autres brassicacée 158 220 Choux et autres brassicacée 206 222

Niger Arachides non décortiquées 149 600 Sucre, canne 194 582

Niger Manioc 121 700 Tomates, fraiches 188 767

Niger Tomates, fraiches 100 000 Mangues, mangoustans et goyaves 176 000

Niger Riz, paddy 79 949 Manioc 107 300

Niger Mangues, mangoustans et goyaves 60 000 Patates douces 78 000

Niger Laitue et chicorée 52 740 Laitue et chicorée 76 838

Niger Patates douces 44 800 Citrouilles, courges et potirons 69 635

Niger Sésame 25 000 Pommes de terre 59 000

Niger Haricots frais 23 000 Sésame 55 607

Niger Piments forts, piments doux frais 22 414 Pois bambara 32 678

Niger Maïs 16 900 Haricots frais 30 000

Niger Carottes et navets 15 000 Piments forts, piments doux frais 23 000

Niger Pois bambara 14 956 Haricots secs 19 000

Niger Citrouilles, courges et potirons 12 000 Dattes 17 000

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Nigéria Manioc 34 120 000 Manioc 50 950 292

Nigéria Ignames 27 911 000 Ignames 32 318 900

Nigéria Huile, noix de palme 8 500 000 Maïs 8 694 900

Nigéria Sorgho 7 534 000 Huile, noix de palme 8 100 000

Nigéria Mils 5 884 000 Sorgho 5 837 106

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Nigéria Maïs 4 890 000 Riz, paddy 5 432 930

Nigéria Taros (colocases) 4 160 000 Pois à vache secs 5 146 000

Nigéria Agrumes,Total 3 510 793 Agrumes,Total 3 900 000

Nigéria Riz, paddy 2 928 000 Patates douces 3 400 000

Nigéria Arachides non décortiquées 2 855 000 Arachides non décortiquées 3 313 500

Nigéria Patates douces 2 631 000 Taros (colocases) 3 200 000

Nigéria Pois à vache secs 2 311 000 Bananes plantains 2 800 000

Nigéria Bananes plantains 2 127 000 Tomates, fraiches 2 060 300

Nigéria Tomates, fraiches 1 284 062 Gombo 1 999 200

Nigéria Huile de palme 961 000 Sucre, canne 1 460 000

Nigéria Palmistes 935 000 Ananas 1 420 000

Nigéria Ananas 889 000 Mils 1 280 700

Nigéria Mangues, mangoustans et goyaves 788 578 Palmistes 1 200 000

Nigéria Papayes 755 000 Pommes de terre 1 150 000

Nigéria Gombo 750 000 Sésame 994 800

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Sénégal Sucre, canne 819 713 Sucre, canne 900 000

Sénégal Mils 414 820 Arachides non décortiquées 692 572

Sénégal Arachides non décortiquées 260 723 Mils 662 614

Sénégal Pastèques 248 861 Riz, paddy 469 649

Sénégal Riz, paddy 172 395 Maïs 238 423

Sénégal Sorgho 116 929 Oignons secs 210 000

Sénégal Manioc 106 960 Manioc 189 469

Sénégal Maïs 80 372 Pastèques 183 164

Sénégal Mangues, mangoustans et goyaves 78 523 Tomates, fraiches 180 000

Sénégal Oignons secs 78 266 Sorgho 137 574

Sénégal Huile, noix de palme 65 000 Mangues, mangoustans et goyaves 125 000

Sénégal Tomates, fraiches 48 069 Huile, noix de palme 122 000

Sénégal Patates douces 41 892 Pois à vache secs 55 015

Sénégal Oranges 29 435 Choux et autres brassicacée 55 000

Sénégal Choux et autres brassicacée 27 837 Oranges 45 000

Sénégal Citrouilles, courges et potirons 25 640 Bananes 35 000

Sénégal Gombo 20 857 Patates douces 30 000

Sénégal Graines de coton 20 300 Citrouilles, courges et potirons 26 000

Sénégal Bananes 19 504 Graines de coton 21 000

Sénégal Pois à vache secs 12 805 Gombo 15 000

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Sierra Leone Manioc 479 454 Manioc 3 585 172

Sierra Leone Riz, paddy 422 066 Riz, paddy 1 141 417

Sierra Leone Huile, noix de palme 180 000 Patates douces 220 829

Sierra Leone Agrumes,Total 85 599 Huile, noix de palme 210 000

Sierra Leone Sucre, canne 69 000 Agrumes,Total 102 000

Sierra Leone Arachides non décortiquées 58 400 Arachides non décortiquées 84 748

Sierra Leone Huile de palme 36 000 Sucre, canne 77 000

Sierra Leone Bananes plantains 31 540 Huile de palme 57 000

Sierra Leone Patates douces 28 446 Bananes plantains 42 000

Sierra Leone Palmistes 23 000 Mils 42 000

Sierra Leone Sorgho 18 546 Maïs 39 237

Sierra Leone Tomates, fraiches 14 000 Café, vert 35 000

Sierra Leone Maïs 12 038 Sorgho 30 000

Sierra Leone Cacao, fèves 11 500 Palmistes 25 000

Sierra Leone Mils 10 529 Tomates, fraiches 23 500

Sierra Leone Mangues, mangoustans et goyaves 10 000 Mangues, mangoustans et goyaves 22 500

Sierra Leone Café, vert 7 628 Cacao, fèves 18 000

Sierra Leone Noix de kola 5 800 Noix de kola 8 645

Sierra Leone Piments doux et épicé 3 419 Piments doux et épicé 5 000

Sierra Leone Noix de coco 2 647 Noix de coco 4 250

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Togo Manioc 727 709 Manioc 959 889

Togo Ignames 574 886 Ignames 864 408

Togo Maïs 510 084 Maïs 825 710

Togo Sorgho 168 983 Sorgho 250 892

Togo Huile, noix de palme 115 000 Riz, paddy 160 939

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Togo Graines de coton 90 000 Huile, noix de palme 150 000

Togo Riz, paddy 69 242 Haricots secs 132 636

Togo Mils 51 726 Arachides non décortiquées 43 636

Togo Haricots secs 44 672 Graines de coton 42 500

Togo Taros (colocases) 39 887 Palmistes 41 000

Togo Arachides non décortiquées 35 680 Cacao, fèves 34 500

Togo Palmistes 25 600 Mils 27 703

Togo Bananes 18 000 Bananes 23 000

Togo Oranges 15 759 Patates douces 19 957

Togo Noix de coco 14 000 Oranges 14 500

Togo Noix de karité 8 667 Noix de coco 13 997

Togo Café, vert 7 900 Noix de karité 12 000

Togo Cacao, fèves 7 500 Taros (colocases) 11 337

Togo Huile de palme 7 000 Café, vert 10 843

Togo Tomates, fraiches 6 446 Huile de palme 9 000

Pays Désignation 2002 Désignation 2012

Tchad Sorgho 480 686 Sorgho 1 172 000

Tchad Arachides non décortiquées 450 000 Mils 847 000

Tchad Mils 357 425 Ignames 420 000

Tchad Sucre, canne 355 000 Sucre, canne 380 000

Tchad Manioc 322 000 Arachides non décortiquées 371 000

Tchad Ignames 229 145 Maïs 340 000

Tchad Riz, paddy 134 880 Riz, paddy 280 000

Tchad Graines de coton 113 000 Manioc 240 000

Tchad Maïs 84 349 Patates douces 90 000

Tchad Haricots secs 78 000 Haricots secs 71 000

Tchad Patates douces 67 356 Graines de coton 55 000

Tchad Taros (colocases) 52 165 Pommes de terre 52 000

Tchad Graines de melon 36 791 Sésame 39 000

Tchad Sésame 35 000 Mangues, mangoustans et goyaves 35 000

Tchad Mangues, mangoustans et goyaves 27 064 Taros (colocases) 27 000

Tchad Pommes de terre 26 900 Blé 23 000

Tchad Oignons secs 23 669 Graines de melon 22 000

Tchad Dattes 12 947 Dattes 20 000

Tchad Blé 4 000 Oignons secs 20 000

Source: FAOSTAT, 2015

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 29: Distribution des importations par produit par pays en 2002

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

Burkina Faso Cote d'Ivoire 223 828 Bananas, including plantains, fresh

Burkina Faso Ghana 14 312 Bananas, including plantains, fresh

238 140 1,64% Bananas, including plantains, fresh

Gambia, The Sierra Leone 346 Bananas, including plantains, fresh

Mali Cote d'Ivoire 313 125 Bananas, including plantains, fresh

Mali Guinea 1 224 Bananas, including plantains, fresh

Mali Togo 612 Bananas, including plantains, fresh

314 961 2,17% Bananas, including plantains, fresh

Mauritania Cote d'Ivoire 101 144 Bananas, including plantains, fresh

Mauritania Senegal 97 400 Bananas, including plantains, fresh

198 544 1,37% Bananas, including plantains, fresh

Niger Burkina Faso 504 830 Bananas, including plantains, fresh

Niger Cote d'Ivoire 1 183 510 Bananas, including plantains, fresh

Niger Ghana 515 Bananas, including plantains, fresh

Niger Nigeria 12 250 Bananas, including plantains, fresh

Niger Togo 390 Bananas, including plantains, fresh

1 701 495 11,71% Bananas, including plantains, fresh

Senegal Cote d'Ivoire 12 072 281 83,11% Bananas, including plantains, fresh

14 525 421 100,00% Bananas, including plantains, fresh

Niger Burkina Faso 45 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Niger Nigeria 3 495 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

3 540 100,00% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Niger Nigeria 3 Cocoa beans, whole or broken, raw o

3 100,00% Cocoa beans, whole or broken, raw o

Burkina Faso Cote d'Ivoire 57 800 Cotton seeds

Burkina Faso Ghana 6 125 Cotton seeds

63 925 0,76% Cotton seeds

Mali Togo 61 000 0,73% Cotton seeds

Niger Nigeria 143 775 1,72% Cotton seeds

Nigeria Chad 3 000 000 35,90% Cotton seeds

Senegal Togo 238 0,00% Cotton seeds

Togo Burkina Faso 5 087 362 60,88% Cotton seeds

8 356 300 100,00% Cotton seeds

Burkina Faso Ghana 1 875 Grain sorghum.

Burkina Faso Mali 2 875 Grain sorghum.

4 750 100,00% Grain sorghum.

Burkina Faso Ghana 4 687 8,07% In shell

Mali Cote d'Ivoire 8 000 13,78% In shell

Niger Benin 50 In shell

Niger Burkina Faso 5 300 In shell

Niger Ghana 960 In shell

Niger Nigeria 36 255 In shell

Niger Togo 2 800 In shell

45 365 78,15% In shell

58 052 100,00% In shell

Gambia, The Cote d'Ivoire 1 000 Manioc (cassava)

Gambia, The Mali 1 060 Manioc (cassava)

Gambia, The Sierra Leone 5 325 Manioc (cassava)

7 385 8,25% Manioc (cassava)

Mali Cote d'Ivoire 10 000 11,17% Manioc (cassava)

Niger Benin 1 895 Manioc (cassava)

Niger Nigeria 70 250 Manioc (cassava)

Niger Togo 16 Manioc (cassava)

72 161 80,59% Manioc (cassava)

89 546 100,00% Manioc (cassava)

Burkina Faso Mali 6 687 0,32% Millet

Niger Burkina Faso 460 000 Millet

Niger Ghana 35 000 Millet

Niger Mali 40 000 Millet

Niger Nigeria 1 548 306 Millet

2 083 306 99,68% Millet

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

2 089 993 100,00% Millet

Mali Cote d'Ivoire 103 800 100,00% Onions

Burkina Faso Ghana 45 808 6,40% Oranges

Gambia, The Cote d'Ivoire 198 0,03% Oranges

Mali Cote d'Ivoire 58 000 8,11% Oranges

Mauritania Senegal 4 000 0,56% Oranges

Niger Burkina Faso 20 520 Oranges

Niger Nigeria 586 879 Oranges

Niger Togo 100 Oranges

607 499 84,90% Oranges

715 505 100,00% Oranges

Burkina Faso Ghana 4 875 0,18% Other

Mali Burkina Faso 25 000 Other

Mali Cote d'Ivoire 1 181 921 Other

Mali Togo 10 000 Other

1 216 921 45,41% Other

Niger Benin 94 790 Other

Niger Burkina Faso 300 Other

Niger Ghana 948 642 Other

Niger Nigeria 257 983 Other

Niger Togo 109 111 Other

1 410 826 52,64% Other

Senegal Ghana 47 488 1,77% Other

2 680 110 100,00% Other

Benin Togo 100 122 47,42% Palm nuts and kernels

Nigeria Cote d'Ivoire 75 000 35,52% Palm nuts and kernels

Togo Burkina Faso 36 000 17,05% Palm nuts and kernels

211 122 100,00%

Benin Cote d'Ivoire 304 450 Palm oil and its fractions, whether

Benin Togo 335 421 Palm oil and its fractions, whether

639 871 1,24% Palm oil and its fractions, whether

Burkina Faso Cote d'Ivoire 464 319 Palm oil and its fractions, whether

Burkina Faso Ghana 40 526 Palm oil and its fractions, whether

Burkina Faso Togo 91 156 Palm oil and its fractions, whether

596 001 1,16% Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Cote d'Ivoire 32 640 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Ghana 4 000 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Sierra Leone 5 632 Palm oil and its fractions, whether

42 272 0,08% Palm oil and its fractions, whether

Mali Benin 69 030 Palm oil and its fractions, whether

Mali Cote d'Ivoire 5 285 156 Palm oil and its fractions, whether

Mali Ghana 1 340 816 Palm oil and its fractions, whether

Mali Nigeria 50 000 Palm oil and its fractions, whether

Mali Togo 1 022 072 Palm oil and its fractions, whether

7 767 074 15,10% Palm oil and its fractions, whether

Niger Burkina Faso 81 256 Palm oil and its fractions, whether

Niger Cote d'Ivoire 31 425 198 Palm oil and its fractions, whether

Niger Ghana 7 428 Palm oil and its fractions, whether

Niger Nigeria 188 Palm oil and its fractions, whether

Niger Togo 1 965 230 Palm oil and its fractions, whether

33 479 300 65,10% Palm oil and its fractions, whether

Senegal Cote d'Ivoire 2 541 237 4,94% Palm oil and its fractions, whether

Togo Cote d'Ivoire 2 145 249 Palm oil and its fractions, whether

Togo Ghana 4 189 479 Palm oil and its fractions, whether

Togo Mauritania 16 173 Palm oil and its fractions, whether

Togo Nigeria 8 000 Palm oil and its fractions, whether

6 358 901 12,37% Palm oil and its fractions, whether

51 424 656 100,00%

Burkina Faso Cote d'Ivoire 2 687 Pineapples

Burkina Faso Ghana 2 625 Pineapples

5 312 28,93% Pineapples

Niger Burkina Faso 687 Pineapples

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

Niger Cote d'Ivoire 1 750 Pineapples

Niger Nigeria 50 Pineapples

2 487 13,55% Pineapples

Senegal Cote d'Ivoire 10 562 57,52% Pineapples

18 361 100,00% Pineapples

Benin Togo 281 270 92,34% Potatoes

Mali Cote d'Ivoire 8 000 2,63% Potatoes

Niger Burkina Faso 8 840 Potatoes

Niger Nigeria 6 500 Potatoes

15 340 5,04% Potatoes

304 610 100,00% Potatoes

Benin Togo 270 0,16% Raw sugar not containing added flav

Burkina Faso Cote d'Ivoire 150 000 91,41% Raw sugar not containing added flav

Niger Nigeria 145 0,09% Raw sugar not containing added flav

Togo Cote d'Ivoire 12 112 Raw sugar not containing added flav

Togo Nigeria 1 575 Raw sugar not containing added flav

13 687 8,34% Raw sugar not containing added flav

164 102 100,00% Raw sugar not containing added flav

Mali Burkina Faso 88 800 Rice in the husk (paddy or rough)

Mali Senegal 30 000 Rice in the husk (paddy or rough)

Mali Togo 29 600 Rice in the husk (paddy or rough)

148 400 62,46% Rice in the husk (paddy or rough)

Niger Benin 700 Rice in the husk (paddy or rough)

Niger Burkina Faso 6 500 Rice in the husk (paddy or rough)

Niger Nigeria 82 000 Rice in the husk (paddy or rough)

89 200 37,54% Rice in the husk (paddy or rough)

237 600 100,00%

Mali Ghana 10 650 1,82% Seed

Niger Benin 406 891 Seed

Niger Burkina Faso 40 000 Seed

Niger Cote d'Ivoire 45 000 Seed

Niger Nigeria 82 810 Seed

574 701 98,18% Seed

585 351 100,00% Seed

Niger Nigeria 753 605 Sweet potatoes

753 605 100,00% Sweet potatoes

Benin Nigeria 4 120 Tomatoes, fresh or chilled.

Benin Togo 599 696 Tomatoes, fresh or chilled.

603 816 43,55% Tomatoes, fresh or chilled.

Burkina Faso Ghana 15 937 1,15% Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Benin 1 320 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Burkina Faso 10 541 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Ghana 600 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Nigeria 31 288 Tomatoes, fresh or chilled.

43 749 3,16% Tomatoes, fresh or chilled.

Togo Burkina Faso 422 000 Tomatoes, fresh or chilled.

Togo Ghana 301 055 Tomatoes, fresh or chilled.

723 055 52,15% Tomatoes, fresh or chilled.

1 386 557 100,00% Tomatoes, fresh or chilled.

Source: WITS, janvier 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 30: Distribution des exportations par produit par pays en 2002

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

Burkina Faso Niger 13 250 100,00% Bananas, including plantains, fresh

Niger Nigeria 5 547 371 100,00% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Niger Nigeria 1 600 0,76% Cocoa beans, whole or broken, raw o

Togo Cote d'Ivoire 50 120 Cocoa beans, whole or broken, raw o

Togo Niger 160 000 Cocoa beans, whole or broken, raw o

210 120 99,24% Cocoa beans, whole or broken, raw o

211 720

Burkina Faso Cote d'Ivoire 3 500 3,06% Cotton seeds

Niger Nigeria 19 750 17,27% Cotton seeds

Togo Benin 30 031 Cotton seeds

Togo Mali 61 100 Cotton seeds

91 131 79,67% Cotton seeds

114 381 Cotton seeds

Burkina Faso Benin 250 Grain sorghum.

Burkina Faso Cote d'Ivoire 91 773 Grain sorghum.

92 023 100,00% Grain sorghum.

Burkina Faso Cote d'Ivoire 74 503 In shell

Burkina Faso Niger 167 In shell

74 670 37,90% In shell

Mali Cote d'Ivoire 67 000 34,01% In shell

Niger Nigeria 55 337 28,09% In shell

197 007 In shell

Niger Nigeria 12 000 100,00% Manioc (cassava)

Burkina Faso Cote d'Ivoire 6 687 Millet

Burkina Faso Niger 141 417 Millet

148 104 1,81% Millet

Mali Cote d'Ivoire 7 863 462 Millet

Mali Ghana 115 000 Millet

7 978 462 97,43% Millet

Niger Cote d'Ivoire 40 000 Millet

Niger Nigeria 22 000 Millet

62 000 0,76% Millet

8 188 566 Millet

Benin Senegal 143 0,84% Other

Mali Cote d'Ivoire 16 907 99,16% Other

17 050

Niger Nigeria 5 035 3,98% Palm nuts and kernels

Togo Benin 93 150 Palm nuts and kernels

Togo Nigeria 28 450 Palm nuts and kernels

121 600 96,02% Palm nuts and kernels

126 635

Benin Nigeria 279 160 Palm oil and its fractions, whether

Benin Senegal 350 Palm oil and its fractions, whether

279 510 2,43% Palm oil and its fractions, whether

Nigeria Benin 215 000 1,87% Palm oil and its fractions, whether

Togo Benin 1 484 384 Palm oil and its fractions, whether

Togo Burkina Faso 1 295 070 Palm oil and its fractions, whether

Togo Ghana 182 115 Palm oil and its fractions, whether

Togo Guinea 72 523 Palm oil and its fractions, whether

Togo Mali 1 430 320 Palm oil and its fractions, whether

Togo Mauritania 90 909 Palm oil and its fractions, whether

Togo Niger 2 340 340 Palm oil and its fractions, whether

Togo Nigeria 3 938 209 Palm oil and its fractions, whether

Togo Senegal 72 523 Palm oil and its fractions, whether

Togo Sierra Leone 107 115 Palm oil and its fractions, whether

11 013 508 95,70% Palm oil and its fractions, whether

11 508 018 Palm oil and its fractions, whether

Togo Ghana 15 000 100,00% Pineapples

17 050 Pineapples

Niger Nigeria 20 0,00% Raw sugar not containing added flav

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

Nigeria Chad 819 000 99,57% Raw sugar not containing added flav

Togo Mauritania 3 500 0,43% Raw sugar not containing added flav

822 520

Burkina Faso Benin 3 125 78,81% Rice in the husk (paddy or rough)

Niger Nigeria 840 21,19% Rice in the husk (paddy or rough)

3 965

Mali Cote d'Ivoire 458 3,59% Sweet potatoes

Niger Nigeria 12 300 96,41% Sweet potatoes

12 758

Burkina Faso Benin 1 687 Tomatoes, fresh or chilled.

Burkina Faso Cote d'Ivoire 10 875 Tomatoes, fresh or chilled.

Burkina Faso Ghana 165 917 Tomatoes, fresh or chilled.

Burkina Faso Togo 22 414 Tomatoes, fresh or chilled.

200 893 59,27%

Niger Benin 37 050 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Ghana 5 400 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Nigeria 95 615 Tomatoes, fresh or chilled.

138 065 40,73%

338 958

Source: WITS, janvier 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 31: Distribution des importations par produit par pays en 2012

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) Unité Produit

Benin Ghana 243 856 Bananas, including plantains, fresh

Benin Togo 371 820 Bananas, including plantains, fresh

615 676 1,50% Bananas, including plantains, fresh

Ghana Cote d'Ivoire 90 086 Bananas, including plantains, fresh

90 086 0,22% Bananas, including plantains, fresh

Gambia, The Guinea 4 100 Bananas, including plantains, fresh

Gambia, The Senegal 19 850 Bananas, including plantains, fresh

23 950 0,06% Bananas, including plantains, fresh

Mali Cote d'Ivoire 16 913 500 Bananas, including plantains, fresh

Mali Guinea 5 000 Bananas, including plantains, fresh

16 918 500 41,17% Bananas, including plantains, fresh

Mauritania Senegal 3 067 131 Bananas, including plantains, fresh

3 067 131 7,46% Bananas, including plantains, fresh

Niger Burkina Faso 3 874 505 Bananas, including plantains, fresh

Niger Cote d'Ivoire 821 780 Bananas, including plantains, fresh

Niger Ghana 6 050 Bananas, including plantains, fresh

Niger Nigeria 109 490 Bananas, including plantains, fresh

4 811 825 11,71% Bananas, including plantains, fresh

Senegal Cote d'Ivoire 15 568 650 Bananas, including plantains, fresh

15 568 650 37,88% Bananas, including plantains, fresh

CILSS CILSS 41 095 818 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Burkina Faso 110 815 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Cote d'Ivoire Ghana 54 450 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Cote d'Ivoire Niger 49 890 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

215 155 47,19% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Ghana Togo 221 026 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

221 026 48,48% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Gambia, The Guinea 1 425 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Gambia, The Senegal 11 225 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

12 650 2,77% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Niger Nigeria 7 100 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

7 100 1,56% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

CILSS CILSS 455 931 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Gambia, The Senegal 45 0,01% Cocoa beans, whole or broken, raw o

Niger Nigeria 1 000 0,28% Cocoa beans, whole or broken, raw o

Nigeria Ghana 299 620 Cocoa beans, whole or broken, raw o

Nigeria Liberia 59 892 Cocoa beans, whole or broken, raw o

359 512 99,71% Cocoa beans, whole or broken, raw o

CILSS CILSS 360 557 Cocoa beans, whole or broken, raw o

Cote d'Ivoire Mali 101 740 0,31% Cotton seeds

Ghana Burkina Faso 60 0,00% Cotton seeds

Mali Cote d'Ivoire 31 391 390 Cotton seeds

Mali Guinea 305 400 Cotton seeds

31 696 790 97,72% Cotton seeds

Niger Benin 200 000 Cotton seeds

Niger Burkina Faso 240 210 Cotton seeds

Niger Ghana 1 200 Cotton seeds

Niger Nigeria 197 420 Cotton seeds

638 830 1,97% Cotton seeds

CILSS CILSS 32 437 420 Cotton seeds

Benin Nigeria 27 500 0,11% Grain sorghum.

Cote d'Ivoire Burkina Faso 373 506 1,43% Grain sorghum.

Mali Cote d'Ivoire 14 000 0,05% Grain sorghum.

Niger Benin 80 000 Grain sorghum.

Niger Nigeria 25 553 050 98,10% Grain sorghum.

25 633 050 Grain sorghum.

CILSS CILSS 26 048 056 Grain sorghum.

Cote d'Ivoire Niger 33 660 2,01% In shell

Cape Verde Guinea-Bissau 960 In shell

Cape Verde Senegal 20 In shell

980 0,06% In shell

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) Unité Produit

Ghana Burkina Faso 569 570 In shell

Ghana Niger 261 390 In shell

Ghana Togo 54 857 In shell

885 817 52,87% In shell

Gambia, The Senegal 100 0,01% In shell

Mali Cote d'Ivoire 534 330 31,89% In shell

Mauritania Senegal 133 850 7,99% In shell

Niger Nigeria 86 580 5,17% In shell

CILSS CILSS 1 675 317 In shell

Cote d'Ivoire Nigeria 90 0,05% Manioc (cassava)

Ghana Cote d'Ivoire 100 0,06% Manioc (cassava)

Gambia, The Cote d'Ivoire 3 850 Manioc (cassava)

Gambia, The Guinea 36 820 Manioc (cassava)

Gambia, The Senegal 18 640 Manioc (cassava)

59 310 35,50% Manioc (cassava)

Mali Cote d'Ivoire 22 567 13,51% Manioc (cassava)

Niger Nigeria 7 010 4,20% Manioc (cassava)

Togo Benin 78 000 46,69% Manioc (cassava)

CILSS CILSS 167 077 Manioc (cassava)

Cote d'Ivoire Burkina Faso 1 190 322 Millet

Cote d'Ivoire Ghana 20 000 Millet

1 210 322 3,08% Millet

Ghana Burkina Faso 41 070 Millet

Ghana Niger 34 650 Millet

Ghana Togo 2 486 Millet

78 206 0,20% Millet

Mauritania Senegal 5 000 0,01% Millet

Niger Nigeria 38 042 570 96,71% Millet

CILSS CILSS 39 336 098 Millet

Cote d'Ivoire Ghana 6 020 000 88,27% Oranges

Ghana Cote d'Ivoire 3 900 0,06% Oranges

Mali Cote d'Ivoire 19 000 Oranges

Mali Mauritania 58 320 Oranges

Mali Niger 29 160 Oranges

Mali Senegal 24 000 Oranges

130 480 1,91% Oranges

Niger Burkina Faso 5 710 Oranges

Niger Ghana 80 070 Oranges

Niger Mali 29 100 Oranges

Niger Nigeria 505 386 Oranges

Niger Togo 23 450 Oranges

643 716 9,44% Oranges

Senegal Mauritania 22 200 0,33% Oranges

CILSS CILSS 6 820 296 Oranges

Mali Cote d'Ivoire 8 164 750 55,84% Other

Niger Ghana 4 050 000 Other

Niger Nigeria 2 148 413 Other

6 198 413 42,39% Other

Senegal Cote d'Ivoire 61 200 0,42% Other

Togo Burkina Faso 17 500 Other

Togo Nigeria 179 000 Other

196 500 1,34% Other

CILSS CILSS 14 620 863 Other

Benin Togo 9 688 870 Palm nuts and kernels

CILSS CILSS 9 688 870 Palm nuts and kernels

Benin Cote d'Ivoire 52 000 Palm oil and its fractions, whether

Benin Ghana 15 000 Palm oil and its fractions, whether

Benin Nigeria 25 Palm oil and its fractions, whether

Benin Togo 2 963 359 Palm oil and its fractions, whether

3 030 384 1,95% Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Ghana 138 090 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Togo 230 190 Palm oil and its fractions, whether

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) Unité Produit

368 280 0,24% Palm oil and its fractions, whether

Cape Verde Guinea-Bissau 7 095 Palm oil and its fractions, whether

Cape Verde Senegal 984 Palm oil and its fractions, whether

8 079 0,01% Palm oil and its fractions, whether

Ghana Cote d'Ivoire 909 540 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Liberia 20 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Nigeria 673 322 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Togo 237 383 Palm oil and its fractions, whether

1 820 265 1,17% Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Cote d'Ivoire 585 400 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Ghana 969 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Guinea 410 734 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Liberia 104 770 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Mali 217 340 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Nigeria 12 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Senegal 278 538 Palm oil and its fractions, whether

Gambia, The Sierra Leone 393 800 Palm oil and its fractions, whether

1 991 563 1,28% Palm oil and its fractions, whether

Mali Burkina Faso 584 Palm oil and its fractions, whether

Mali Cote d'Ivoire 37 034 555 Palm oil and its fractions, whether

Mali Ghana 46 080 Palm oil and its fractions, whether

37 081 219 23,86% Palm oil and its fractions, whether

Niger Benin 35 450 Palm oil and its fractions, whether

Niger Cote d'Ivoire 24 318 036 Palm oil and its fractions, whether

Niger Ghana 668 240 Palm oil and its fractions, whether

Niger Mali 15 200 Palm oil and its fractions, whether

Niger Nigeria 23 000 Palm oil and its fractions, whether

Niger Togo 2 687 320 Palm oil and its fractions, whether

27 747 246 17,86% Palm oil and its fractions, whether

Nigeria Cote d'Ivoire 122 307 Palm oil and its fractions, whether

Nigeria Ghana 2 019 908 Palm oil and its fractions, whether

2 142 215 1,38% Palm oil and its fractions, whether

Senegal Benin 400 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Cote d'Ivoire 65 003 411 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Ghana 106 980 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Mali 47 484 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Togo 137 250 Palm oil and its fractions, whether

65 295 525 42,02% Palm oil and its fractions, whether

Togo Cote d'Ivoire 11 032 982 Palm oil and its fractions, whether

Togo Ghana 4 881 193 Palm oil and its fractions, whether

15 914 175 10,24% Palm oil and its fractions, whether

CILSS CILSS 155 398 951 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Benin 174 Pineapples

Cote d'Ivoire Ghana 60 Pineapples

234 0,46% Pineapples

Gambia, The Guinea 23 510 Pineapples

Gambia, The Senegal 1 605 Pineapples

25 115 49,65% Pineapples

Mali Cote d'Ivoire 22 000 43,49% Pineapples

Niger Benin 2 945 Pineapples

Niger Burkina Faso 110 Pineapples

Niger Nigeria 180 Pineapples

3 235 6,40% Pineapples

CILSS CILSS 50 584 Pineapples

Benin Togo 38 250 30,61% Potatoes

Ghana Cote d'Ivoire 1 233 0,99% Potatoes

Gambia, The Senegal 15 875 12,71% Potatoes

Mali Cote d'Ivoire 9 000 Potatoes

Mali Senegal 15 000 Potatoes

24 000 19,21% Potatoes

Niger Burkina Faso 120 Potatoes

Niger Nigeria 36 466 Potatoes

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) Unité Produit

Niger Togo 2 000 Potatoes

38 586 30,88% Potatoes

Togo Burkina Faso 7 000 5,60% Potatoes

CILSS CILSS 124 944 Potatoes

Benin Togo 208 600 18,76% Raw sugar not containing added flav

Ghana Nigeria 100 Raw sugar not containing added flav

Ghana Togo 300 Raw sugar not containing added flav

400 0,04% Raw sugar not containing added flav

Mali Cote d'Ivoire 40 000 3,60% Raw sugar not containing added flav

Niger Benin 400 000 Raw sugar not containing added flav

Niger Ghana 154 Raw sugar not containing added flav

400 154 35,98% Raw sugar not containing added flav

Togo Ghana 463 000 41,63% Raw sugar not containing added flav

CILSS CILSS 1 112 154 Raw sugar not containing added flav

Benin Togo 31 760 16,73% Rice in the husk (paddy or rough)

Ghana Cote d'Ivoire 1 710 Rice in the husk (paddy or rough)

Ghana Nigeria 47 Rice in the husk (paddy or rough)

Ghana Togo 5 698 Rice in the husk (paddy or rough)

7 455 3,93% Rice in the husk (paddy or rough)

Mali Senegal 90 0,05% Rice in the husk (paddy or rough)

Niger Nigeria 40 0,02% Rice in the husk (paddy or rough)

Senegal Mauritania 150 500 79,28% Rice in the husk (paddy or rough)

CILSS CILSS 189 845 Rice in the husk (paddy or rough)

Ghana Burkina Faso 40 000 Seed

Ghana Cote d'Ivoire 47 000 Seed

Ghana Niger 19 800 Seed

Ghana Nigeria 10 Seed

Ghana Togo 866 214 Seed

973 024 55,93% Seed

Mali Burkina Faso 62 000 3,56% Seed

Niger Benin 246 400 Seed

Niger Burkina Faso 113 300 Seed

Niger Ghana 140 000 Seed

Niger Nigeria 185 000 Seed

Niger Togo 20 000 Seed

704 700 40,51% Seed

CILSS CILSS 1 739 724 Seed

Ghana Cote d'Ivoire 2 523 0,07% Sweet potatoes

Mauritania Mali 30 000 0,87% Sweet potatoes

Niger Nigeria 3 411 447 99,06% Sweet potatoes

CILSS CILSS 3 443 970 Sweet potatoes

Benin Togo 48 160 0,47% Tomatoes, fresh or chilled.

Cote d'Ivoire Burkina Faso 3 690 873 36,05% Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Burkina Faso 6 193 510 Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Cote d'Ivoire 39 300 Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Togo 50 Tomatoes, fresh or chilled.

6 232 860 60,87% Tomatoes, fresh or chilled.

Gambia, The Ghana 68 0,00% Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Benin 150 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Burkina Faso 68 382 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Nigeria 151 596 Tomatoes, fresh or chilled.

Niger Togo 80 Tomatoes, fresh or chilled.

220 208 2,15% Tomatoes, fresh or chilled.

Togo Burkina Faso 46 980 0,46% Tomatoes, fresh or chilled.

CILSS CILSS 10 239 149 Tomatoes, fresh or chilled.

Source: WITS, janvier 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 32: Distribution du volume exporté par produit et par pays en 2012

Rapporteur Partenaire Quantité (Kg) % Produit

Cote d'Ivoire Benin 355 000 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Burkina Faso 5 299 720 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Ghana 71 086 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Mali 13 217 739 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Mauritania 6 391 254 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Niger 3 038 300 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Senegal 18 197 811 Bananas, including plantains, fresh

46 570 910 97,16% Bananas, including plantains, fresh

Ghana Burkina Faso 211 000 Bananas, including plantains, fresh

Ghana Cote d'Ivoire 1 156 Bananas, including plantains, fresh

Ghana Liberia 3 787 Bananas, including plantains, fresh

Ghana Niger 1 133 150 Bananas, including plantains, fresh

1 349 093 2,81% Bananas, including plantains, fresh

Senegal Mauritania 13 020 0,03% Bananas, including plantains, fresh

CILSS CILSS 47 933 023 Bananas, including plantains, fresh

Cote d'Ivoire Togo 3 135 0,09% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Ghana Cote d'Ivoire 5 500 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Ghana Liberia 33 703 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

39 203 1,16% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Mali Guinea 140 000 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Mali Sierra Leone 1 640 000 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

1 780 000 52,76% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Niger Nigeria 1 551 250 45,98% Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

CILSS CILSS 3 373 588 Beans (Vigna spp., Phaseolus spp.)

Cote d'Ivoire Ghana 15 840 825 100,00% Cocoa beans, whole or broken, raw o

Cote d'Ivoire Burkina Faso 45 868 890 Cotton seeds

Cote d'Ivoire Ghana 83 812 Cotton seeds

Cote d'Ivoire Mali 32 008 890 Cotton seeds

Cote d'Ivoire Senegal 3 502 240 Cotton seeds

81 463 832 97,33% Cotton seeds

Ghana Burkina Faso 1 948 180 Cotton seeds

Ghana Cote d'Ivoire 3 Cotton seeds

Ghana Togo 90 000 Cotton seeds

2 038 183 2,44% Cotton seeds

Mali Ghana 40 000 Cotton seeds

Mali Senegal 4 000 Cotton seeds

44 000 0,05% Cotton seeds

Togo Burkina Faso 153 098 0,18% Cotton seeds

CILSS CILSS 83 699 113 Cotton seeds

Cote d'Ivoire Ghana 27 750 Grain sorghum.

Cote d'Ivoire Mali 54 000 Grain sorghum.

81 750 4,04% Grain sorghum.

Mali Niger 1 941 550 95,96% Grain sorghum.

CILSS CILSS 2 023 300 Grain sorghum.

Cote d'Ivoire Mali 861 780 20,67% In shell

Mali Cote d'Ivoire 2 200 000 In shell

Mali Nigeria 10 700 In shell

Mali Senegal 902 000 In shell

3 112 700 74,66% In shell

Niger Ghana 104 200 In shell

Niger Nigeria 1 500 In shell

105 700 2,54% In shell

Senegal Sierra Leone 88 900 2,13% In shell

CILSS CILSS 4 169 080 In shell

Cote d'Ivoire Ghana 100 100,00% Manioc (cassava)

Niger Ghana 80 000 Millet

Niger Nigeria 1 000 Millet

81 000 100,00% Millet

Cote d'Ivoire Mali 13 500 0,19% Oranges

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Ghana Burkina Faso 364 300 Oranges

Ghana Cote d'Ivoire 6 250 000 Oranges

Ghana Liberia 5 129 Oranges

Ghana Niger 4 000 Oranges

6 623 429 92,07% Oranges

Mali Senegal 557 000 7,74% Oranges

CILSS CILSS 7 193 929 Oranges

Cote d'Ivoire Mali 5 375 700 Other

Cote d'Ivoire Senegal 67 520 Other

5 443 220 61,41% Other

Ghana Burkina Faso 217 000 Other

Ghana Liberia 1 503 Other

Ghana Niger 3 200 000 Other

Ghana Senegal 1 000 Other

Ghana Sierra Leone 440 Other

3 419 943 38,59% Other

CILSS CILSS 8 863 163 Other

Benin Ghana 1 188 Palm nuts and kernels

Benin Guinea 490 Palm nuts and kernels

Benin Liberia 1 981 Palm nuts and kernels

Benin Nigeria 1 237 Palm nuts and kernels

4 896 100,00% Palm nuts and kernels

Benin Nigeria 1 696 240 0,05% Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Benin 22 500 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Burkina Faso 33 830 917 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Ghana 6 111 943 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Guinea 415 125 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Gambia, The 492 900 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Mali 45 340 645 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Niger 22 723 242 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Nigeria 51 399 691 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Senegal 75 674 989 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Togo 12 722 518 Palm oil and its fractions, whether

248 734 470 7,52% Palm oil and its fractions, whether

Ghana Benin 547 500 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Burkina Faso 122 400 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Cote d'Ivoire 138 090 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Niger 10 602 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Nigeria 3 039 648 764 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Senegal 107 860 Palm oil and its fractions, whether

Ghana Togo 45 680 Palm oil and its fractions, whether

3 040 620 896 91,88% Palm oil and its fractions, whether

Mali Niger 300 Palm oil and its fractions, whether

Mali Senegal 4 000 Palm oil and its fractions, whether

4 300 0,00% Palm oil and its fractions, whether

Niger Mali 42 460 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Burkina Faso 6 331 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Ghana 22 959 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Guinea-Bissau 1 660 139 Palm oil and its fractions, whether

Senegal Togo 641 Palm oil and its fractions, whether

1 690 070 0,05% Palm oil and its fractions, whether

Togo Benin 3 942 672 Palm oil and its fractions, whether

Togo Burkina Faso 3 591 000 Palm oil and its fractions, whether

Togo Cote d'Ivoire 856 530 Palm oil and its fractions, whether

Togo Ghana 1 478 970 Palm oil and its fractions, whether

Togo Niger 6 184 125 Palm oil and its fractions, whether

Togo Senegal 708 206 Palm oil and its fractions, whether

16 761 503 0,51% Palm oil and its fractions, whether

CILSS CILSS 3 309 507 479 Palm oil and its fractions, whether

Cote d'Ivoire Burkina Faso 325 800 Pineapples

Cote d'Ivoire Ghana 14 400 Pineapples

Cote d'Ivoire Mali 43 600 Pineapples

383 800 82,84% Pineapples

Ghana Liberia 5 342 Pineapples

Page 181: Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo ...Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques Des questions connexes et des interrelations

Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Ghana Togo 3 456 Pineapples

8 798 1,90% Pineapples

Togo Ghana 70 717 15,26% Pineapples

CILSS CILSS 463 315 Pineapples

Cote d'Ivoire Burkina Faso 175 500 Potatoes

Cote d'Ivoire Mali 716 250 Potatoes

891 750 99,83% Potatoes

Ghana Liberia 1 529 0,17% Potatoes

CILSS CILSS 893 279 Potatoes

Benin Niger 400 000 7,30% Raw sugar not containing added flav

Cote d'Ivoire Burkina Faso 5 000 000 Raw sugar not containing added flav

Cote d'Ivoire Mali 75 000 Raw sugar not containing added flav

5 075 000 92,56% Raw sugar not containing added flav

Togo Burkina Faso 0 Raw sugar not containing added flav

Togo Niger 8 036 Raw sugar not containing added flav

8 036 0,15% Raw sugar not containing added flav

CILSS CILSS 5 483 036 Raw sugar not containing added flav

Cote d'Ivoire Guinea 17 500 2,62% Rice in the husk (paddy or rough)

Ghana Cote d'Ivoire 5 0,00% Rice in the husk (paddy or rough)

Mali Senegal 285 000 42,68% Rice in the husk (paddy or rough)

Senegal Gambia, The 30 000 Rice in the husk (paddy or rough)

Senegal Mauritania 3 050 Rice in the husk (paddy or rough)

33 050 4,95% Rice in the husk (paddy or rough)

Togo Burkina Faso 332 200 49,75% Rice in the husk (paddy or rough)

CILSS CILSS 667 755 Rice in the husk (paddy or rough)

Benin Niger 3 415 497 45,20% Seed

Cote d'Ivoire Burkina Faso 952 350 Seed

Cote d'Ivoire Mali 1 233 975 Seed

Cote d'Ivoire Mauritania 40 000 Seed

Cote d'Ivoire Niger 394 560 Seed

Cote d'Ivoire Senegal 318 000 Seed

2 938 885 38,90% Seed

Ghana Burkina Faso 1 148 900 Seed

Ghana Niger 51 600 Seed

Ghana Sierra Leone 1 023 Seed

1 201 523 15,90% Seed

CILSS CILSS 7 555 905 Seed

Ghana Liberia 5 922 1,09% Sweet potatoes

Mali Senegal 530 000 97,26% Sweet potatoes

Niger Nigeria 9 000 1,65% Sweet potatoes

CILSS CILSS 544 922 Sweet potatoes

Cote d'Ivoire Ghana 39 300 8,06% Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Burkina Faso 35 000 Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Cote d'Ivoire 6 487 Tomatoes, fresh or chilled.

Ghana Liberia 13 489 Tomatoes, fresh or chilled.

54 976 11,28% Tomatoes, fresh or chilled.

Senegal Niger 393 020 80,65% Tomatoes, fresh or chilled.

CILSS CILSS 487 296 Tomatoes, fresh or chilled.

Source: WITS, janvier 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 33: Effectifs du cheptel dans les pays du CILSS

Désignation Animal Effectif en 2002 Effectif en 2012

Bénin

Anes 600 620

Bovins 1 639 183 2 111 000

Caprins 1 319 651 1 678 000

Chevaux 1 000 1 150

Ovins 683 264 842 000

Porcins 285 911 398 000

Volaille 12 536 17 634

Burkina Faso

Anes 862 547 1 092 750

Bovins 4 992 076 8 737 755

Camélidés 14 590 17 658

Caprins 9 715 084 13 094 062

Chevaux 34 816 39 266

Ovins 6 554 326 8 745 205

Porcins 1 715 105 2 254 750

Volaille 23 734 31 815

Cabo Verde

Anes 14 000 15 300

Bovins 22 000 22 702

Caprins 112 000 184 707

Chevaux 490 530

Mulets 1 800 1 860

Ovins 8 500 11 459

Porcins 200 000 83 722

Volaille 460 991

Côte d'Ivoire

Bovins 1 365 478 1 583 725

Caprins 1 138 098 1 339 038

Ovins 1 448 488 1 708 464

Porcins 302 141 353 021

Volaille 30 360 53 791

Gambie

Anes 35 500 58 000

Bovins 326 556 372 801

Caprins 261 965 312 130

Chevaux 17 000 18 504

Ovins 145 593 112 164

Porcins 16 000 5 769

Volaille 591 1 274

Ghana

Anes 13 100 14 350

Bovins 1 330 000 1 543 000

Caprins 3 230 000 5 435 000

Chevaux 2 700 2 700

Ovins 2 922 000 4 019 000

Porcins 310 000 602 000

Volaille 24 251 57 885

Guinée

Anes 1 950 2 200

Bovins 3 200 347 4 965 000

Caprins 1 148 431 1 800 000

Chevaux 2 800 3 320

Ovins 962 701 1 500 000

Porcins 64 706 103 000

Ruches 60 000 62 500

Volaille 13 320 15 000

Guinée-Bissau

Anes 4 900 5 200

Bovins 515 000 650 000

Caprins 325 000 750 000

Chevaux 1 850 2 200

Ovins 285 000 460 000

Porcins 350 000 460 000

Ruches 6 100 6 700

Volaille 1 500 1 750

Libéria Bovins 36 000 40 000

Canards 200 320

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Désignation Animal Effectif en 2002 Effectif en 2012

Caprins 220 000 342 000

Ovins 210 000 270 000

Porcins 130 000 290 000

Volaille 4 700 7 620

Mali

Anes 726 035 919 691

Bovins 6 320 953 9 721 327

Camélidés 664 654 959 783

Caprins 10 857 327 18 216 004

Chevaux 220 399 507 456

Ovins 7 648 452 13 081 448

Porcins 68 116 76 523

Ruches 23 100 35 850

Volaille 28 000 35 096

Mauritanie

Anes 157 500 170 000

Bovins 1 563 665 1 750 000

Camélidés 1 467 000 1 425 000

Caprins 5 554 940 5 600 000

Chevaux 20 000 20 000

Ovins 8 774 289 9 000 000

Volaille 4 200 4 500

Niger

Anes 1 391 880 1 664 216

Bovins 6 159 520 10 125 768

Camélidés 1 505 920 1 676 567

Caprins 9 990 780 13 760 687

Chevaux 223 340 238 517

Ovins 8 290 672 10 369 517

Porcins 39 500 42 000

Volaille 11 733 17 600

Nigéria

Anes 1 000 000 1 250 000

Bovins 15 148 600 19 206 928

Camélidés 18 000 278 283

Caprins 46 400 000 68 974 848

Chevaux 205 000 101 713

Léporides 3 991

Ovins 29 400 000 39 335 424

Porcins 6 111 824 6 533 751

Volaille 131 125 159 254

Sénégal

Anes 399 547 455 304

Bovins 2 996 937 3 378 995

Camélidés 4 000 4 794

Caprins 3 899 972 5 038 115

Chevaux 496 095 534 124

Ovins 4 540 380 5 887 068

Porcins 291 450 374 890

Ruches 50 000 310 000

Volaille 25 381 43 393

Sierra Leone

Bovins 150 000 625 570

Canards 159 971

Caprins 184 248 895 000

Chevaux 400 000 427 000

Léporides 337 1 550

Ovins 157 536 825 220

Porcins 9 406 57 310

Volaille 1 864 12 417

Tchad

Anes 372 000 476 000

Bovins 6 128 000 7 800 000

Camélidés 927 000 1 450 000

Caprins 5 462 730 6 780 000

Chevaux 261 000 432 000

Ovins 2 454 270 3 150 000

Porcins 24 000 32 800

Ruches 120 000 123 500

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Désignation Animal Effectif en 2002 Effectif en 2012

Volaille 5 000 5 680

Togo

Anes 3 300 3 340

Bovins 284 300 428 772

Caprins 1 460 000 2 526 059

Chevaux 1 600 1 700

Ovins 1 700 000 2 150 000

Porcins 434 000 444 979

Volaille 10 648 23 500

Source: FAOSTAT, 2015

Tableau 34: Importations de poissons au sein du CILSS en 2002

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit Import en 1000 USD

Benin Mauritania 620643 Other fish, excluding livers and ro 223.840

Benin Mauritania 255000 Other fish, excluding livers and ro 130.703

Benin Mauritania 122266 Other salmonidae, excluding livers 47.101

Benin Mauritania 52000 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 12.907

Benin Mauritania 2821029 Other fish, excluding livers and ro 1075.129

Benin Nigeria 4292558 Other fish, excluding livers and ro 1248.270

Benin Senegal 27000 Other fish, excluding livers and ro 10.910

Benin Sierra Leone 508600 Other fish, excluding livers and ro 191.228

Benin Togo 168510 Other fish, excluding livers and ro 60.866

Benin Mauritania 919930 Other fish, excluding livers and ro 310.627

Benin Senegal 37972 Other fish, excluding livers and ro 16.439

Benin Togo 1336500 Other fish, excluding livers and ro 373.111

Benin Mauritania 3232622 Other 1002.721

Benin Senegal 379570 Other 164.972

Benin Sierra Leone 582720 Other 144.638

Benin Togo 2173923 Other 910.210

Benin Senegal 19000 Flours, meals and pellets of fish, 1.883

Benin Nigeria 90 Smoked fish, including fillets:-- 0.022

Benin Togo 750 Dried fish, whether or not salted b 0.065

Benin Nigeria 27267 Frozen:-- Shrimps and prawns 13.189

Benin Nigeria 15670 Not frozen:-- Shrimps and prawns 6.784

Burkina Faso Cote d'Ivoire 398 Salmonidae, excluding livers and ro 1.448

Burkina Faso Cote d'Ivoire 718 Other fish, excluding livers and ro 4.212

Burkina Faso Ghana 902 Other fish, excluding livers and ro 0.526

Burkina Faso Senegal 40 Other fish, excluding livers and ro 1.624

Burkina Faso Ghana 80285 Other fish, excluding livers and ro 61.950

Burkina Faso Mauritania 152554 Other fish, excluding livers and ro 119.082

Burkina Faso Nigeria 10000 Other fish, excluding livers and ro 7.836

Burkina Faso Ghana 2562 Other 2.194

Burkina Faso Mauritania 9625 Other 13.060

Burkina Faso Senegal 214 Fresh or chilled 10.973

Burkina Faso Mali 617 Flours, meals and pellets of fish, 2.053

Burkina Faso Mali 359 Smoked fish, including fillets:-- 1.165

Burkina Faso Cote d'Ivoire 222 Smoked fish, including fillets:-- 0.830

Burkina Faso Ghana 609 Smoked fish, including fillets:-- 0.750

Burkina Faso Mali 18148 Smoked fish, including fillets:-- 36.734

Burkina Faso Niger 3125 Smoked fish, including fillets:-- 2.103

Burkina Faso Senegal 158238 Smoked fish, including fillets:-- 95.124

Cape Verde Senegal 464 Frozen:-- Shrimps and prawns 1.241

Cape Verde Senegal 1000 Octopus (Octopus spp.):-- Live, fr 1.865

Cape Verde Senegal 472 Octopus (Octopus spp.):-- Other 0.847

Guinea Mauritania 79218 Other salmonidae, excluding livers 7.574

Guinea Mauritania 19800 Flours, meals and pellets of fish, 2.524

Mali Togo 8100 Other fish, excluding livers and ro 3.409

Mali Guinea 9888 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 7.694

Mali Senegal 35000 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 3.728

Mali Guinea 242760 Other fish, excluding livers and ro 36.836

Mali Cote d'Ivoire 570361 Other 198.011

Mali Ghana 125000 Other 13.823

Mali Mauritania 50000 Other 20.072

Mali Senegal 586964 Other 115.414

Mali Senegal 24000 Flours, meals and pellets of fish, 1.971

Mali Senegal 531 Frozen:-- Shrimps and prawns 0.574

Niger Mali 100 Ornamental fish 0.072

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit Import en 1000 USD

Niger Nigeria 245 Ornamental fish 0.302

Niger Nigeria 10 Other live fish:-- Other 0.020

Niger Benin 1000 Salmonidae, excluding livers and ro 1.440

Niger Ghana 244 Salmonidae, excluding livers and ro 0.374

Niger Mali 100 Salmonidae, excluding livers and ro 0.072

Niger Benin 210 Salmonidae, excluding livers and ro 0.127

Niger Nigeria 600 Salmonidae, excluding livers and ro 0.342

Niger Benin 1410 Salmonidae, excluding livers and ro 1.303

Niger Nigeria 280 Salmonidae, excluding livers and ro 0.202

Niger Nigeria 80 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 0.058

Niger Mauritania 4500 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 2.160

Niger Nigeria 6750 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 2.160

Niger Mali 160 Other fish, excluding livers and ro 0.115

Niger Nigeria 160 Other fish, excluding livers and ro 0.115

Niger Burkina Faso 150 Other fish, excluding livers and ro 0.216

Niger Mali 32790 Other fish, excluding livers and ro 23.024

Niger Nigeria 310480 Other fish, excluding livers and ro 169.268

Niger Nigeria 25 Other salmonidae, excluding livers 0.019

Niger Ghana 32000 Other salmonidae, excluding livers 9.340

Niger Nigeria 50 Other salmonidae, excluding livers 0.040

Niger Nigeria 30 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 0.048

Niger Nigeria 1730 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 2.626

Niger Mauritania 56391 Other 16.600

Niger Nigeria 80 Other 0.058

Niger Nigeria 576 Frozen fillets 0.308

Niger Nigeria 20 Smoked fish, including fillets:-- 0.014

Niger Nigeria 1 Fish, salted but not dried or smoke 0.008

Niger Nigeria 630 Fish, salted but not dried or smoke 0.454

Niger Nigeria 30 Not frozen:-- Lobsters (Homarus sp 0.033

Niger Benin 51 Not frozen:-- Shrimps and prawns 0.072

Niger Nigeria 40 Not frozen:-- Shrimps and prawns 0.006

Niger Nigeria 220 Not frozen:-- Other, including flo 0.375

Niger Burkina Faso 198 Scallops, including queen scallops, 0.043

Nigeria Mauritania 2100750 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 1227.909

Nigeria Senegal 6187 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 257.191

Nigeria Mauritania 222339 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 111.171

Nigeria Mauritania 7663503 Other fish, excluding livers and ro 4475.015

Nigeria Guinea 1094562 Other fish, excluding livers and ro 1919.930

Nigeria Mauritania 13135828 Other fish, excluding livers and ro 6927.762

Nigeria Cape Verde 703875 Other 422.061

Nigeria Ghana 1630000 Other 831.091

Nigeria Guinea 2167000 Other 3731.065

Nigeria Mauritania 14833328 Other 9226.627

Nigeria Senegal 1115812 Other 546.714

Nigeria Ghana 3000 Flours, meals and pellets of fish, 15.300

Nigeria Mauritania 104386 Flours, meals and pellets of fish, 52.317

Senegal Guinea 54265 Salmonidae, excluding livers and ro 55.000

Senegal Guinea 2625 Other fish, excluding livers and ro 3.288

Senegal Guinea 1375 Livers and roes 1.362

Senegal Guinea 453 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 0.559

Senegal Guinea 605 Livers and roes 0.795

Senegal Nigeria 21601 Frozen:-- Shrimps and prawns 55.053

Senegal Cape Verde 5187 Not frozen:-- Rock lobster and oth 50.810

Togo Ghana 52760 Ornamental fish 5.845

Togo Ghana 33400 Other live fish:-- Trout (Salmo tr 6.841

Togo Ghana 2500 Other live fish:-- Eels (Anguilla 3.608

Togo Benin 420 Other live fish:-- Carp 0.091

Togo Ghana 32000 Other fish, excluding livers and ro 6.026

Togo Ghana 86000 Other fish, excluding livers and ro 26.095

Togo Senegal 304465 Other fish, excluding livers and ro 114.031

Togo Ghana 33500 Livers and roes 9.338

Togo Ghana 122400 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 34.297

Togo Ghana 29100 Other salmonidae, excluding livers 1.928

Togo Ghana 46360 Other salmonidae, excluding livers 8.730

Togo Mauritania 2700 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 7.471

Togo Benin 6000 Other fish, excluding livers and ro 2.165

Togo Ghana 7150 Other fish, excluding livers and ro 0.693

Togo Mauritania 3330292 Other fish, excluding livers and ro 1614.417

Togo Senegal 291278 Other fish, excluding livers and ro 73.774

Togo Mauritania 376830 Other fish, excluding livers and ro 156.329

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit Import en 1000 USD

Togo Senegal 1872885 Other fish, excluding livers and ro 231.367

Togo Benin 2860 Other 2.685

Togo Ghana 218800 Other 12.946

Togo Mauritania 5188757 Other 2727.220

Togo Senegal 403880 Other 196.207

Togo Ghana 945 Smoked fish, including fillets:-- 0.924

Togo Senegal 335683 Dried fish, whether or not salted b 59.737

Togo Ghana 146000 Frozen:-- Shrimps and prawns 20.428

Togo Benin 200 Frozen:-- Crabs 0.038

Togo Benin 2860 Oysters 0.559

Togo Ghana 2000 Scallops, including queen scallops, 0.039

Togo Benin 3380 Other, including flours, meals and 0.822

Togo Benin 948 Other, including flours, meals and 0.253

Source: WITS, janvier 2016

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 35: Importations de poissons au sein du CILSS en 2012

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Benin Mauritania 898884 Other salmonidae, excluding livers 396.536

Benin Mauritania 140000 Other fish, excluding livers and ro 61.761

Benin Ghana 413610 Other 182.461

Benin Guinea 2379623 Other 1049.751

Benin Mauritania 14394920 Other 6350.127

Benin Senegal 1843694 Other 810.670

Benin Togo 36428 Other 17.039

Benin Senegal 470 Dried fish, whether or not salted b 0.392

Benin Togo 12080 Dried fish, whether or not salted b 0.257

Benin Togo 2590 Not frozen:-- Shrimps and prawns 1.756

Cote d'Ivoire Senegal 9260 Salmonidae, excluding livers and ro 20.942

Cote d'Ivoire Senegal 21600 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 32.762

Cote d'Ivoire Senegal 10080 Other fish, excluding livers and ro 14.253

Cote d'Ivoire Senegal 127909 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 297.696

Cote d'Ivoire Mauritania 21961 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 43.425

Cote d'Ivoire Senegal 63735 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 143.947

Cote d'Ivoire Senegal 28400 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 37.537

Cote d'Ivoire Guinea 22737 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 36.369

Cote d'Ivoire Mauritania 346507 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 469.405

Cote d'Ivoire Senegal 26470 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 33.474

Cote d'Ivoire Guinea 27128 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 33.394

Cote d'Ivoire Mauritania 384201 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 482.903

Cote d'Ivoire Senegal 2088658 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 2059.569

Cote d'Ivoire Guinea 5029891 Other fish, excluding livers and ro 5087.576

Cote d'Ivoire Gambia, The 10080 Other fish, excluding livers and ro 8.727

Cote d'Ivoire Mauritania 73107408 Other fish, excluding livers and ro 62583.264

Cote d'Ivoire Senegal 5617428 Other fish, excluding livers and ro 3984.894

Cote d'Ivoire Guinea 141165 Other fish, excluding livers and ro 214.504

Cote d'Ivoire Mauritania 10668048 Other fish, excluding livers and ro 13122.193

Cote d'Ivoire Senegal 3382725 Other fish, excluding livers and ro 3806.293

Cote d'Ivoire Senegal 5340 Other fish, excluding livers and ro 5.047

Cote d'Ivoire Mauritania 3100 Other fish, excluding livers and ro 3.715

Cote d'Ivoire Senegal 227886 Other fish, excluding livers and ro 278.263

Cote d'Ivoire Guinea 12172002 Other 17051.448

Cote d'Ivoire Guinea-Bissau 1017666 Other 627.094

Cote d'Ivoire Mauritania 32146891 Other 44263.997

Cote d'Ivoire Senegal 27201996 Other 40554.492

Cote d'Ivoire Liberia 11140 Frozen:-- Shrimps and prawns 43.793

Cote d'Ivoire Ghana 11178 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 16.811

Cape Verde Guinea-Bissau 27 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 0.079

Cape Verde Guinea-Bissau 30 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 0.058

Cape Verde Senegal 16 Frozen fillets 0.026

Cape Verde Senegal 27 Dried fish, whether or not salted b 0.045

Cape Verde Senegal 55 Fish, salted but not dried or smoke 0.061

Cape Verde Guinea-Bissau 48 Frozen:-- Shrimps and prawns 0.907

Cape Verde Senegal 6464 Frozen:-- Shrimps and prawns 21.645

Cape Verde Senegal 20 Not frozen:-- Shrimps and prawns 0.094

Cape Verde Senegal 712 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 1.705

Cape Verde Senegal 1511 Octopus (Octopus spp.):-- Live, fr 3.821

Cape Verde Senegal 3311 Octopus (Octopus spp.):-- Other 10.825

Ghana Burkina Faso 4600 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 1.883

Ghana Mauritania 820126 Other salmonidae, excluding livers 536.669

Ghana Senegal 14521 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 8.597

Ghana Mauritania 255 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 0.167

Ghana Mauritania 15748 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 18.903

Ghana Mauritania 20586 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 23.511

Ghana Senegal 13770 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 35.635

Ghana Senegal 168494 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 151.403

Ghana Mauritania 411355 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 458.862

Ghana Senegal 600709 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 545.568

Ghana Guinea 3227410 Other fish, excluding livers and ro 2371.301

Ghana Mauritania 14451887 Other fish, excluding livers and ro 11680.126

Ghana Senegal 11619255 Other fish, excluding livers and ro 7386.064

Ghana Sierra Leone 5000 Other fish, excluding livers and ro 3.834

Ghana Guinea 169900 Other fish, excluding livers and ro 178.835

Ghana Mauritania 18922465 Other fish, excluding livers and ro 21533.980

Ghana Senegal 7183230 Other fish, excluding livers and ro 7401.167

Ghana Mauritania 188980 Other fish, excluding livers and ro 214.695

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Ghana Senegal 36544 Other fish, excluding livers and ro 34.639

Ghana Cape Verde 26980 Other 40.363

Ghana Guinea 1688029 Other 1516.569

Ghana Gambia, The 27757 Other 41.572

Ghana Mauritania 29299177 Other 33831.612

Ghana Senegal 22937736 Other 22559.997

Ghana Sierra Leone 140968 Other 199.699

Ghana Gambia, The 340 Livers and roes, dried, smoked, sal 0.888

Ghana Gambia, The 3700 Fish fillets, dried, salted or in b 2.026

Ghana Burkina Faso 1400 Smoked fish, including fillets:-- 1.871

Ghana Senegal 300 Smoked fish, including fillets:-- 0.178

Ghana Senegal 10000 Dried fish, whether or not salted b 9.733

Ghana Burkina Faso 168100 Dried fish, whether or not salted b 46.438

Ghana Gambia, The 6050 Dried fish, whether or not salted b 1.961

Ghana Mauritania 330000 Dried fish, whether or not salted b 333.970

Ghana Gambia, The 50 Frozen:-- Shrimps and prawns 0.148

Ghana Cote d'Ivoire 371430 Snails, other than sea snails 16.616

Gambia, The Sierra Leone 5600 Other live fish:-- Other 2.332

Gambia, The Guinea 100 Fish fillets, dried, salted or in b 0.195

Mali Senegal 500 Salmonidae, excluding livers and ro 0.509

Mali Mauritania 38000 Other fish, excluding livers and ro 8.379

Mali Mauritania 8000 Other fish, excluding livers and ro 1.958

Mali Senegal 26500 Other fish, excluding livers and ro 16.596

Mali Senegal 15000 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 2.562

Mali Mauritania 2216000 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 689.632

Mali Senegal 222000 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 88.630

Mali Mauritania 8000 Other fish, excluding livers and ro 2.505

Mali Ghana 935000 Other 329.107

Mali Guinea 95700 Other 28.047

Mali Mauritania 691661 Other 236.433

Mali Senegal 13507017 Other 8403.870

Mali Senegal 2008 Fresh or chilled 1.217

Mali Senegal 96 Frozen fillets 0.171

Mali Senegal 2685 Other 3.088

Mali Mauritania 4500 Flours, meals and pellets of fish, 0.979

Mali Senegal 1950 Fish fillets, dried, salted or in b 0.528

Mali Mauritania 23000 Smoked fish, including fillets:-- 2.532

Mali Senegal 116840 Smoked fish, including fillets:-- 25.225

Mali Mauritania 1032525 Dried fish, whether or not salted b 94.638

Mali Mauritania 17500 Fish, salted but not dried or smoke 1.890

Mali Senegal 210 Frozen:-- Shrimps and prawns 0.111

Mali Senegal 150250 Frozen:-- Other, including flours, 90.810

Mauritania Senegal 9394 Salmonidae, excluding livers and ro 1.673

Mauritania Senegal 9200 Salmonidae, excluding livers and ro 2.229

Mauritania Senegal 193131 Other fish, excluding livers and ro 37.890

Mauritania Senegal 500 Livers and roes 0.320

Mauritania Senegal 5151 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 0.822

Mauritania Senegal 1386 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 0.551

Niger Burkina Faso 16 Salmonidae, excluding livers and ro 0.100

Niger Nigeria 428 Salmonidae, excluding livers and ro 0.244

Niger Nigeria 42984 Salmonidae, excluding livers and ro 23.764

Niger Burkina Faso 450 Other fish, excluding livers and ro 0.196

Niger Mali 28546 Other fish, excluding livers and ro 9.574

Niger Nigeria 330242 Other fish, excluding livers and ro 43.978

Niger Senegal 30000 Other fish, excluding livers and ro 10.908

Niger Burkina Faso 400 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 0.235

Niger Benin 27000 Other salmonidae, excluding livers 3.185

Niger Senegal 10000 Other salmonidae, excluding livers 1.680

Niger Senegal 420500 Other 228.461

Niger Mali 610 Smoked fish, including fillets:-- 0.626

Niger Benin 20 Dried fish, whether or not salted b 0.704

Nigeria Mauritania 877 Other fish, excluding livers and ro 628.952

Nigeria Mauritania 2725926 Herrings (Clupea harengus, Clupea p 7245.250

Nigeria Mauritania 4734 Other fish, excluding livers and ro 3831.494

Nigeria Mauritania 209606 Other fish, excluding livers and ro 14700.085

Nigeria Senegal 104782 Other fish, excluding livers and ro 2461.458

Nigeria Mauritania 795 Other fish, excluding livers and ro 1008.947

Nigeria Mauritania 31530 Other 35877.101

Nigeria Senegal 11324 Other 1305.796

Nigeria Sierra Leone 60000 Other 72.317

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Importateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Nigeria Cote d'Ivoire 7437 Dried fish, whether or not salted b 9195.242

Nigeria Mauritania 36000 Dried fish, whether or not salted b 47.663

Senegal Guinea 71578 Other fish, excluding livers and ro 51.548

Senegal Gambia, The 27076 Other 41.095

Senegal Ghana 94373 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 299.686

Togo Benin 403878 Salmonidae, excluding livers and ro 246.947

Togo Ghana 26080 Salmonidae, excluding livers and ro 14.748

Togo Ghana 2620000 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 1540.615

Togo Ghana 180000 Other fish, excluding livers and ro 106.432

Togo Benin 29050 Other fish, excluding livers and ro 17.895

Togo Senegal 28780 Other fish, excluding livers and ro 17.036

Togo Benin 1500 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 0.882

Togo Liberia 523000 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 307.635

Togo Mauritania 103023 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 61.030

Togo Senegal 390010 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 287.493

Togo Ghana 28688 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 16.394

Togo Senegal 251357 Other fish, excluding livers and ro 235.131

Togo Burkina Faso 37500 Other 22.051

Togo Ghana 1816185 Other 1074.483

Togo Guinea 3949409 Other 2339.108

Togo Guinea-Bissau 9362504 Other 5546.224

Togo Mauritania 17775145 Other 10650.272

Togo Senegal 2702582 Other 1719.433

Togo Senegal 78800 Flours, meals and pellets of fish, 11.760

Togo Burkina Faso 41000 Dried fish, whether or not salted b 10.290

Togo Senegal 1667883 Dried fish, whether or not salted b 340.092

Source: WITS, février 2016

Tableau 36: Exportations de poissons au sein du CILSS en 2002

Exportateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Cape Verde Guinea 10000 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 3.851

Cape Verde Mauritania 3000 Other fish, excluding livers and ro 5.135

Cape Verde Mauritania Frozen:-- Lobsters (Homarus spp.) 2.644

Cape Verde Mauritania 7000 Not frozen:-- Rock lobster and oth 145.420

Cape Verde Senegal 13000 Not frozen:-- Rock lobster and oth 127.405

Guinea Senegal 4187 Salmonidae, excluding livers and ro 10.630

Guinea Senegal 21968 Salmonidae, excluding livers and ro 18.953

Guinea Ghana 20000 Other fish, excluding livers and ro 3.786

Guinea Ghana 24054 Other salmonidae, excluding livers 9.070

Guinea Nigeria 45996 Other salmonidae, excluding livers 53.209

Guinea Senegal 20000 Other salmonidae, excluding livers 8.928

Guinea Mali 1414937 Other 172.985

Guinea Ghana 96000 Fish, salted but not dried or smoke 12.599

Gambia, The Senegal 1200 Salmonidae, excluding livers and ro 0.906

Gambia, The Senegal 11700 Salmonidae, excluding livers and ro 6.117

Gambia, The Senegal 0 Other fish, excluding livers and ro 0.000

Gambia, The Senegal 2500 Other fish, excluding livers and ro 0.503

Gambia, The Senegal 7467 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 7.731

Gambia, The Senegal 23850 Other 7.708

Gambia, The Niger 13 Smoked fish, including fillets:-- 0.004

Gambia, The Nigeria 21 Smoked fish, including fillets:-- 0.017

Gambia, The Senegal 3400 Smoked fish, including fillets:-- 0.803

Gambia, The Ghana 249430 Dried fish, whether or not salted b 51.101

Gambia, The Senegal 510 Dried fish, whether or not salted b 0.089

Gambia, The Senegal 5412 Frozen:-- Shrimps and prawns 9.531

Gambia, The Senegal 1642 Scallops, including queen scallops, 0.963

Gambia, The Senegal 18835 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 14.897

Gambia, The Senegal 29432 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 29.315

Gambia, The Senegal 162 Octopus (Octopus spp.):-- Live, fr 0.128

Gambia, The Senegal 8 Octopus (Octopus spp.):-- Other 0.004

Mali Cote d'Ivoire 210786 Smoked fish, including fillets:-- 18.840

Mali Cote d'Ivoire 925054 Smoked fish, including fillets:-- 180.204

Mauritania Ghana 96300 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 10.922

Mauritania Senegal 24780 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 5.051

Mauritania Cote d'Ivoire 24000 Other salmonidae, excluding livers 2.349

Niger Mali 840 Other fish, excluding livers and ro 0.601

Niger Mali 157046 Other fish, excluding livers and ro 135.975

Niger Nigeria 277178 Other fish, excluding livers and ro 263.583

Niger Nigeria 1850 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 1.324

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Exportateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Niger Nigeria 230 Frozen fillets 0.801

Niger Nigeria 254 Other 0.250

Niger Nigeria 20 Flours, meals and pellets of fish, 0.250

Niger Nigeria 2010217 Smoked fish, including fillets:-- 1654.565

Niger Nigeria 5577924 Fish, salted but not dried or smoke 4158.577

Nigeria Benin 4500 Fresh or chilled 25.933

Nigeria Benin 225000 Other 73.214

Senegal Guinea 33332 Salmonidae, excluding livers and ro 2.858

Senegal Guinea 0 Fresh or chilled 0.000

Senegal Mauritania 1687 Frozen fillets 9.253

Senegal Ghana 20000 Flours, meals and pellets of fish, 1.715

Senegal Mauritania 0 Smoked fish, including fillets:-- 0.000

Senegal Burkina Faso 85886 Smoked fish, including fillets:-- 3.104

Senegal Ghana 111269 Smoked fish, including fillets:-- 3.975

Senegal Guinea 57699 Smoked fish, including fillets:-- 2.061

Senegal Cote d'Ivoire 27960 Dried fish, whether or not salted b 2.397

Senegal Ghana 53800 Dried fish, whether or not salted b 23.061

Senegal Togo 555937 Dried fish, whether or not salted b 19.944

Togo Benin 639070 Other fish, excluding livers and ro 1132.207

Togo Ghana 273808 Other fish, excluding livers and ro 706.496

Togo Benin 5925233 Other 3126.270

Togo Burkina Faso 94000 Other 13.856

Togo Ghana 1153060 Other 4787.705

Togo Nigeria 9000 Other 2.663

Togo Ghana 21200 Flours, meals and pellets of fish, 11.475

Togo Ghana 1997 Livers and roes, dried, smoked, sal 1.396

Togo Benin 71850 Oysters 124.107

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Tableau 37: Exportations de poissons au sein du CILSS en 2012

Exportateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Benin Ghana 211000 Other 123.205

Benin Liberia 27000 Other 11.880

Benin Togo 266600 Other 210.709

Cote d'Ivoire Ghana 4000 Salmonidae, excluding livers and ro 0.686

Cote d'Ivoire Liberia 85750 Other fish, excluding livers and ro 82.481

Cote d'Ivoire Burkina Faso 22500 Other fish, excluding livers and ro 2.549

Cote d'Ivoire Burkina Faso 690584 Other 1288.091

Cote d'Ivoire Ghana 61 Other 0.159

Cote d'Ivoire Ghana 24000 Dried fish, whether or not salted b 6.275

Cote d'Ivoire Nigeria 500 Not frozen:-- Shrimps and prawns 1.844

Cote d'Ivoire Ghana 253000 Snails, other than sea snails 10.570

Ghana Burkina Faso 69000 Other fish, excluding livers and ro 85.835

Ghana Burkina Faso 231000 Other 271.542

Ghana Cote d'Ivoire 42 Other 0.009

Ghana Liberia 5139 Other 44.189

Ghana Senegal 25000 Other 11.998

Ghana Liberia 5548 Frozen fillets 53.991

Ghana Burkina Faso 50 Other 0.919

Ghana Liberia 1152 Other, including flours, meals and 0.967

Gambia, The Senegal 32736 Other live fish:-- Other 141.402

Gambia, The Senegal 24525 Salmonidae, excluding livers and ro 35.110

Gambia, The Nigeria 2000 Other fish, excluding livers and ro 0.986

Gambia, The Senegal 12234 Other fish, excluding livers and ro 11.182

Gambia, The Cote d'Ivoire 18000 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 3.316

Gambia, The Liberia 28728 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 42.853

Gambia, The Senegal 10400 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 9.523

Gambia, The Senegal 12927 Other 20.247

Gambia, The Mali 0 Livers and roes, dried, smoked, sal 0.000

Gambia, The Mauritania 46700 Livers and roes, dried, smoked, sal 39.478

Gambia, The Senegal 28656 Dried fish, whether or not salted b 43.619

Gambia, The Nigeria 1250 Scallops, including queen scallops, 0.592

Gambia, The Senegal 40210 Snails, other than sea snails 39.326

Mali Benin 9944 Smoked fish, including fillets:-- 23.118

Mali Cote d'Ivoire 133747 Smoked fish, including fillets:-- 32.122

Mali Nigeria 30000 Smoked fish, including fillets:-- 4.948

Mali Senegal 12000 Frozen:-- Other, including flours, 0.390

Mauritania Senegal 41 Other live fish:-- Trout (Salmo tr 0.135

Mauritania Ghana 158000 Salmonidae, excluding livers and ro 85.623

Mauritania Mali 130000 Salmonidae, excluding livers and ro 72.796

Mauritania Senegal 348350 Salmonidae, excluding livers and ro 239.885

Mauritania Senegal 4000 Salmonidae, excluding livers and ro 2.564

Mauritania Cote d'Ivoire 1294180 Other fish, excluding livers and ro 524.023

Mauritania Ghana 16328178 Other fish, excluding livers and ro 6666.316

Mauritania Mali 4000 Other fish, excluding livers and ro 2.564

Mauritania Nigeria 2779349 Other fish, excluding livers and ro 1141.357

Mauritania Mali 215000 Other fish, excluding livers and ro 101.642

Mauritania Senegal 224000 Other fish, excluding livers and ro 100.118

Mauritania Benin 414731 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 290.396

Mauritania Cote d'Ivoire 543304 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 337.181

Mauritania Ghana 336987 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 266.693

Mauritania Guinea 101300 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 69.857

Mauritania Liberia 100998 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 76.722

Mauritania Mali 784428 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 601.206

Mauritania Nigeria 37510 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 20.970

Mauritania Senegal 37431 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 54.920

Mauritania Togo 54266 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 45.160

Mauritania Benin 1185630 Other fish, excluding livers and ro 475.295

Mauritania Cote d'Ivoire 25986791 Other fish, excluding livers and ro 8800.404

Mauritania Ghana 10643510 Other fish, excluding livers and ro 3670.457

Mauritania Liberia 70440491 Other fish, excluding livers and ro 919.603

Mauritania Nigeria 26274137 Other fish, excluding livers and ro 9232.078

Mauritania Togo 196000 Other fish, excluding livers and ro 150.701

Mauritania Benin 349110 Other fish, excluding livers and ro 120.769

Mauritania Cote d'Ivoire 4676036 Other fish, excluding livers and ro 1611.622

Mauritania Ghana 4567089 Other fish, excluding livers and ro 1578.350

Mauritania Liberia 1215020 Other fish, excluding livers and ro 416.827

Mauritania Nigeria 12007211 Other fish, excluding livers and ro 4211.486

Mauritania Benin 3213 Other fish, excluding livers and ro 1.747

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Exportateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Mauritania Cote d'Ivoire 467587 Other fish, excluding livers and ro 254.803

Mauritania Ghana 623018 Other fish, excluding livers and ro 336.750

Mauritania Liberia 66510 Other fish, excluding livers and ro 36.669

Mauritania Nigeria 3281612 Other fish, excluding livers and ro 1212.062

Mauritania Benin 2595026 Other 888.896

Mauritania Cote d'Ivoire 16073946 Other 5844.845

Mauritania Ghana 42314725 Other 14839.708

Mauritania Liberia 4481495 Other 1544.447

Mauritania Nigeria 49477463 Other 20044.020

Mauritania Togo 2261569 Other 782.356

Mauritania Guinea 4000 Livers and roes, dried, smoked, sal 1.830

Mauritania Ghana 17000 Fish fillets, dried, salted or in b 0.724

Mauritania Senegal 10000 Fish fillets, dried, salted or in b 1.282

Mauritania Senegal 22500 Smoked fish, including fillets:-- 2.911

Mauritania Ghana 944000 Dried fish, whether or not salted b 461.165

Mauritania Senegal 2500 Dried fish, whether or not salted b 0.496

Mauritania Mali 252000 Fish, salted but not dried or smoke 37.346

Mauritania Senegal 114800 Fish, salted but not dried or smoke 29.688

Mauritania Senegal 507 Frozen:-- Rock lobster and other s 4.828

Mauritania Senegal 400 Oysters 1.442

Mauritania Senegal 54626 Octopus (Octopus spp.):-- Other 383.713

Niger Mali 400 Other fish, excluding livers and ro 1.175

Niger Nigeria 600 Other fish, excluding livers and ro 1.959

Niger Mali 142178 Smoked fish, including fillets:-- 156.939

Niger Nigeria 639650 Smoked fish, including fillets:-- 509.552

Niger Nigeria 485 Fish, salted but not dried or smoke 1.959

Nigeria Ghana 1000 Frozen:-- Shrimps and prawns 174.091

Senegal Cote d'Ivoire 23000 Tunas (of the genus Thunnus) skipja 24.101

Senegal Burkina Faso 15851 Other fish, excluding livers and ro 105.734

Senegal Cote d'Ivoire 276 Other fish, excluding livers and ro 3.566

Senegal Cape Verde 550 Other fish, excluding livers and ro 0.903

Senegal Mali 11182 Other fish, excluding livers and ro 138.868

Senegal Mauritania 34349 Other fish, excluding livers and ro 131.895

Senegal Nigeria 172 Other fish, excluding livers and ro 0.655

Senegal Togo 220 Other fish, excluding livers and ro 0.183

Senegal Burkina Faso 100 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 0.588

Senegal Cote d'Ivoire 8500 Other salmonidae, excluding livers 5.735

Senegal Cote d'Ivoire 126706 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 283.965

Senegal Togo 55608 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 100.391

Senegal Cote d'Ivoire 7595 Flat fish (Pleuronectidae, Bothidae 9.610

Senegal Cote d'Ivoire 8400 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 10.898

Senegal Cote d'Ivoire 6000 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 7.345

Senegal Burkina Faso 3050 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 7.855

Senegal Cote d'Ivoire 1388874 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 1260.273

Senegal Ghana 158330 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 315.863

Senegal Togo 8020 Tunas (of the genus Thunnus), skipj 9.979

Senegal Cote d'Ivoire 2730698 Other fish, excluding livers and ro 1551.748

Senegal Cape Verde 828580 Other fish, excluding livers and ro 515.387

Senegal Ghana 23940 Other fish, excluding livers and ro 15.100

Senegal Guinea 12000 Other fish, excluding livers and ro 5.876

Senegal Mali 90000 Other fish, excluding livers and ro 41.816

Senegal Sierra Leone 56060 Other fish, excluding livers and ro 21.524

Senegal Togo 190473 Other fish, excluding livers and ro 180.929

Senegal Burkina Faso 532000 Other fish, excluding livers and ro 529.809

Senegal Cote d'Ivoire 2114130 Other fish, excluding livers and ro 1993.503

Senegal Ghana 59000 Other fish, excluding livers and ro 57.918

Senegal Mali 223150 Other fish, excluding livers and ro 107.968

Senegal Nigeria 26680 Other fish, excluding livers and ro 21.937

Senegal Togo 59200 Other fish, excluding livers and ro 43.278

Senegal Cote d'Ivoire 5340 Other fish, excluding livers and ro 4.413

Senegal Cote d'Ivoire 226320 Other fish, excluding livers and ro 248.474

Senegal Mali 20000 Other fish, excluding livers and ro 12.535

Senegal Benin 56100 Other 59.914

Senegal Burkina Faso 361231 Other 463.172

Senegal Cote d'Ivoire 16865495 Other 23650.606

Senegal Cape Verde 1188732 Other 800.277

Senegal Ghana 2272040 Other 2333.643

Senegal Guinea 58000 Other 51.613

Senegal Guinea-Bissau 260 Other 1.371

Senegal Mali 16965658 Other 10563.585

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Étude de cadrage sur le commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutique

Exportateur Partenaire Quantité (Kg) Produit En 1000 USD

Senegal Mauritania 10045 Other 21.150

Senegal Nigeria 216500 Other 111.297

Senegal Sierra Leone 20000 Other 7.834

Senegal Togo 442427 Other 448.200

Senegal Burkina Faso 597 Other 1.362

Senegal Cote d'Ivoire 42000 Flours, meals and pellets of fish, 15.254

Senegal Mali 160000 Flours, meals and pellets of fish, 14.885

Senegal Togo 19350 Flours, meals and pellets of fish, 4.045

Senegal Togo 540000 Fish fillets, dried, salted or in b 105.764

Senegal Burkina Faso 520 Smoked fish, including fillets:-- 9.189

Senegal Burkina Faso 164953 Smoked fish, including fillets:-- 13.689

Senegal Ghana 100000 Smoked fish, including fillets:-- 7.190

Senegal Mali 679 Smoked fish, including fillets:-- 12.231

Senegal Ghana 41500 Dried fish, whether or not salted b 65.878

Senegal Togo 296500 Dried fish, whether or not salted b 55.677

Senegal Cape Verde 504 Frozen:-- Shrimps and prawns 2.385

Senegal Burkina Faso 90 Not frozen:-- Shrimps and prawns 0.165

Senegal Burkina Faso 1074 Not frozen:-- Other, including flo 2.923

Senegal Cape Verde 40 Cuttle fish (Sepia officinalis, Ros 0.144

Senegal Cape Verde 307 Octopus (Octopus spp.):-- Other 1.104

Senegal Cote d'Ivoire 2050 Other, including flours, meals and 6.131

Senegal Cape Verde 180 Other, including flours, meals and 0.392

Senegal Mali 40000 Other, including flours, meals and 3.917

Togo Benin 0 Pacific salmon (Oncorhynchus nerka, 0.000

Source: WITS, février 2016

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