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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT RAPPORT D’ACHEVEMENT DEPARTEMENT PAR PAYS REGION NORD Préparé par Ex-NARD Mars 1995

TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLEDE RAS DJEBEL-GALAAT

RAPPORT D’ACHEVEMENT

DEPARTEMENT PAR PAYSREGION NORD

Préparé par Ex-NARDMars 1995

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TABLE DES MATIERES

PageFICHE DE DONNEES DE BASE i-iii

I. INTRODUCTION 1

2. OBJECTIF SECTORIEL ET OBJECTIF DU PROJET 1

2.12.2

Description du programme à long termeDescription du projet

13

3. FORMULATION DU PROJET 5

3.13.2

Origine du projetPréparation, évaluation, négociation et approbation

56

4. EXECUTION DU PROJET 6

4.14.24.34.44.54.6

Entrée en vigueur et démarrage du projetModificationsCalendrier d’exécutionRapportsAcquisition des biens et servicesSources de financement et décaissements

67899

10

5. PERFORMANCE OPERATIONNELLE ET RESULTATSD’EXPLOITATION

14

5.15.2

Evaluation globaleRésultats d’exploitation

1415

6. PERFORMANCE INSTITUTIONNELLE 18

6.16.26.3

6.46.5

Efficacité de la gestion et de l’organisationRecrutement, formation et perfectionnement du personnelPerformance des consultants, entrepreneurs, fournisseurs et del’emprunteurConsultants en gestionClauses et conditions

182020

2121

7. PERFORMANCE FINANCIERE 22

8. PERFORMANCE ECONOMIQUE 23

9. INCIDENCES SOCIALES 24

10. INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES 25

11. DURABILITE DES REALISATIONS 25

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12. PERFORMANCE DE LA BANQUE ET DES AUTRES COFINANCIERS 26

12.112.2

Objectifs et justifications du projetExécution et résultats d’exploitation du projet

2626

13. CONCLUSIONS ET ENSEIGNEMENTS 27

13.113.2

ConclusionsEnseignements

2728

Le présent rapport a été élaboré par MM. F.E. EBEN, Agronome, Chef de mission, etA. RANDRIATAVY, Ingénieur du Génie rural, à la suite de la mission qu’ils onteffectuée en Tunisie du 17 novembre au 04 décembre 1994.

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LISTE DES ANNEXES

Nombre de pages

Pages1. Carte du pays (localisation de la zone du projet) 1

2. Calendrier d’exécution 1

3. Coûts du projet, biens et services, entrepreneurs et fournisseurs 1

4. Evolution des superficies et productions 1

5. Prix des produits 1

6. Résultats financiers 1

7. Production additionnelle 1

8. Taux de rentabilité économique 1

9. Organigrammes 2

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I. EQUIVALENCES MONETAIRES

Unité monétaire : : Dinar tunisien1 UC : 0,681526 DT (Evaluation, Oct. 1982)1 UC : 1,4382 DT (Décembre 1994)

Poids et mesures

Système métrique

II. SIGLES ET ABREVIATIONS

BAD : Banque africaine de développementCRDA : Commissariat régional de développement agricoleDGETH : Direction générale des études et des travaux hydrauliquesDT : Dinar tunisienEGTH : Etudes et grands travaux hydrauliquesFAD : Fonds africain de développementKFW : Kreditanstalt für wiederaufbauLBS : Liste des biens et servicesML : Monnaie localeOMVVM : Office de mise en valeur de la vallée de la MedjerdaPDEN : Plan directeur des eaux du NordPIB : Produit intérieur brutRAP : Rapport d’achèvement de projetSECADENORD : Société d’exploitation du canal et des adductions des eaux

du NordTREI : Taux de rentabilité économique interneUC : Unité de compte de la BAD

Année Fiscale

1er janvier au 31 décembre

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i

A. FICHE DE DONNEES DE BASE

1. Pays : Tunisie

2. Projet : Projet d’Aménagement hydroagricole deRas-Djebel-Galaat

3. Numéro du prêt : CS/TN/AGR/82/018

4. Emprunteur : Gouvernement de Tunisie

5. Bénéficiaire : Gouvernement de Tunisie

6. Organe d’exécution : Direction générale des Etudes et TravauxHydrauliques, Ministère de l’Agriculture

A. PRET Evaluation Réalisation

1. Montant (millions d’UC) 23,6 9,89

2. Taux d’intérêt 9,5 %

3. Commission statutaire 1 %

4. Commission d’engagement 1 %

5. Période de remboursement 14 ans

6. Différé d’amortissement 6 ans

7. Date de négociation 23-24 novembre 1982

8. Date d’approbation 14 décembre 1982

9. Date de signature 7 janvier 1983

10. Date d’entrée en vigueur 31 décembre 1984.

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ii

B. DONNEES DU PROJET

1. Coût total -----A l’évaluation ----- ----- Réalisation -----(en millions UC) Devises M.L. Total Devises M.L. Total

39,98 43,21 83,19 23,11 13,81 36,92

2. Plan de financement -----A l’évaluation ----- ----- Réalisation -----(en millions UC) Devises M.L. Total Devises M.L. Total

BAD 23,60 - 23,60 9,89 - 9,89KFW 16,38 - 16,38 13,22 - 13,22Gouvernement - 43,21 43,21 - 13,81 13,81Total 39,98 43,21 83,19 23,11 13,81 36,92

3. Date effective du premier décaissement : 20 février 1986

4. Date effective du dernier décaissement : 17 mai 1994

5. Démarrage des activités d’exécution : Juillet 1983

6. Date d’achèvement des activités d’exécution : Novembre 1994

C. INDICATEURS DE PERFORMANCE

1. Reliquat :

2. Retards/Avance par rapport au calendrier

- Décalage par rapport à l’entrée en vigueur : 1 an- Décalage par rapport à la date d’achèvement : 6 ans- Décalage par rapport au dernier décaissement : 6 ans- Nombre de prorogations de la date limite : 2

3. Etat d’exécution : Achevé

4. Liste des indicateurs vérifiables :

5. Performance institutionnelle : Satisfaisante

6. Performance de l’entrepreneur : Satisfaisante

7. Performance du consultant : Satisfaisante

8. TREI (Taux de rentabilité économique interne) :

Evaluation : 12 % ; RAP : 10,6 %

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D. MISSIONS DATES EXPERTS H/MOIS

- Préparation Juillet 1982 FAO -- Evaluation Octobre 1982 3 1,5- Suivi Novembre 1990 1 0,5- Janvier 1992 1 0,5- Supervision Septembre 1987 1 0,2

Août 1989 1 0,5- RAP 17 nov. – 4 déc. 1994 2 1

E. DECAISSEMENT (millions d’UC) Evaluation Réalisation

- Total décaissé 23,60 9,89- Montant annulé - 13,71- Solde non utilisé - -- Décaissement annuel moyen 4,72 1,10

F. ENTREPRENEURS – FOURNISSEURS

- 34 entreprises et fournisseurs : 34,88 millions d’UC(Voir liste, responsabilités et montants individuels en annexe 3)

G. CONSULTANTS

- AHT : Etudes d’exécution et supervision 2,30 millions d’UC- SCET-Tunisie : Etudes du système d’irrigation, 0,24 million d’UC

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1. INTRODUCTION

1.1 L’agriculture tunisienne joue un rôle prépondérant dans le processus dedéveloppement économique et social du pays. En effet, malgré de nombreux handicaps(climat, eau, organisation foncière), l’agriculture contribue aujourd’hui pour environ13% au PIB, procure 35% des emplois et 8% des recettes d’exportation. Comparés auxdonnées de 1960, ces chiffres indiquent une baisse considérable de la contribution del’agriculture dans l’économie nationale car, à cette époque, la part de l’agriculturereprésentait 24% du PIB, 56% des emplois et 60% des recettes d’exportation. Cettechute ne traduit cependant pas une régression des activités agricoles, mais uneexpansion plus rapide des autres secteurs de l’économie, notamment le pétrole,l’industrie manufacturière et le tourisme.

1.2 Située aux confins du Sahara, et bien que largement ouverte sur la MerMéditerranée, la Tunisie demeure une zone de climat aride à semi-aride pour les troisquarts de son territoire. Cette situation, combinée avec la grande variabilité du climatméditerranéen, fait de l’eau une ressource à la fois rare et mal répartie dans le temps etdans l’espace. A cet effet, l’intensification implique une amélioration de la productivitédu secteur liée elle-même à la résolution de deux problèmes clés : la maîtrise de l’eaupour échapper en partie aux aléas climatiques, et la réforme agraire pour rendre lesexploitations agricoles viables. Ces faits expliquent la préoccupation constante duGouvernement en matière de mobilisation de l’eau et de son utilisation conformémentau Plan directeur des eaux du nord et de l’extrême Nord (PDEN).

1.3 Le projet d’Aménagement Hydro-agricole de Ras Djebel/Galaat Andalouss’inscrit parfaitement dans le cadre de cette préoccupation en vue d’atténuer les effetsdes aléas climatiques, de réduire les déficits alimentaires en accord avec la stratégie dedéveloppement retenue qui confère au secteur agricole une grande priorité. Le projetdoit améliorer les revenus des exploitants et bénéficie directement à une populationestimée à 15.000 habitants Le projet comprend 4 périmètres distincts : Ras Djebel,Aousja, Henchir-Tobias et Galaat El Andalous. Il est localisé dans la plaine littoralenord-est et dans la Basse vallée de l’Oued Medjerda. Celui-ci occupe une place depremier ordre dans la production agricole tunisienne. En effet, cette région abrite lequart des superficies totales irriguées qui assurent le tiers de la production agricolenationale.

1.4 Dans cette perspective, la Banque accorde une importance particulière audéveloppement du secteur agricole tunisien. Le montant des engagements du Groupe dela Banque dans le secteur agricole en Tunisie s’élève actuellement à 425,5 millionsd’UC. Le présent projet constitue la deuxième intervention du Groupe de la Banquedans le secteur. Le premier prêt dans le secteur agricole a été octroyé en 1968 avec leprojet d’Aménagement de la vallée de la Medjerda (2,75 millions d’UC).

2. OBJECTIF SECTORIEL ET OBJECTIF DU PROJET

2.1 Description du programme à long terme

2.1.1 Le projet s’inscrit parfaitement dans le cadre des objectifs du VIème Planquinquennal (1982-1986) du développement économique et social de la Tunisie dans lesecteur agricole. Ce plan s’était fixé comme objet de maximiser la production agricole

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irriguée pour concourir à la sécurité alimentaire, au développement intégré dumonde rural et à l’équilibre ville-campagne. Pour atteindre cet objectif, la stratégie duGouvernement tournait autour des principales actions ci-après :

- l’amélioration de l’évaluation quantitative et qualitative des ressourceshydrauliques ;

- l’intensification de la mise en valeur agricole dans les périmètresirrigués existants par une réhabilitation et une sauvegarde de cespérimètres et par la réalisation de programmes intégrés de mise envaleur ;

- la mise en place dans les périmètres nouveaux des structurespermettant d’atteindre facilement un niveau satisfaisant de mise envaleur ;

- l’encouragement de la petite hydraulique qui permet de mieuxconcourir à l’équilibre régional (puits de surface, forages, lacscollinaires, épandage d’eau de crues) ;

- l’accélération de la mobilisation des ressources en eau de surface etsouterraine ;

- la répartition plus équilibrée des investissements au niveau des régionsdu pays.

2.1.2 Le projet d’aménagement hydro-agricole de Ras Djebel/Galaat Andalous estun volet de la tranche du Plan Directeur des Eaux du Nord et de l’Extrême Nord(PDEN). Celui-ci a pour objectifs la mise en œuvre des moyens (barrages et ouvragesde transfert) devant permettre d’assurer la maîtrise et la mobilisation des ressources eneau de surface afin de satisfaire au mieux les besoins à usages multiples (eau potable,irrigation et industrie) jusqu’à l’horizon 2007. Le PDEN vise le transfert des ressourcesen eau de la région du Nord-Ouest de la Tunisie, véritable château d’eau du pays, versles régions déficitaires (vallée de la Medjerda, régions de Bizerte, de Tunis, de Capbon, de Sousse et de Sfax).

2.1.3 Le PDEN a défini en 1974 un scénario en plusieurs phases axées sur laconstruction de barrages. La première phase consiste en l’aménagement de 16.620 ha,la construction du canal Medjerda-Cap Bon et la construction du barrage de Sidi Salem(1981). La deuxième phase comprend la construction du barrage de Joumine etl’aménagement de 20.000 ha dont les 7.185 ha qui constituent le présent projet de RasDjebel/Galaat Andalous. La troisième phase, quant à elle, comporte l’aménagement dupérimètre de Sejnane (400 ha) et la construction du barrage de Sejnane (1993) pour lamobilisation de 76 millions de m3 d’eau destinée à l’eau potable et à l’irrigation. Laquatrième phase du PDEN a pour objectif la construction des barrages de Sidi ElBarrak et de Barbara en cours d’exécution et dont la mise en eau est prévue pour 1997.

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Les phases ultérieures verront la réalisation des barrages de : Mellila, Kebir, Zerga,Moula, Tune, Ziatine, etc…

2.2 Description du projet

2.2.1 Le projet, par l’utilisation des eaux du système hydraulique du PDEN, visait àsauvegarder les périmètres de Ras Djebel et Aousja (3.145 ha) dont les nappessouterraines étaient surexploitées, et à assurer l’irrigation des périmètres Galaat ElAndalous et Henchir Tobias (4.000 ha) qui étaient cultivés en sec dans leur quasi-totalité, le tout en vue de réduire les déficits alimentaires dans les principales denréesque sont les céréales, le lait, la viande, les fruits et légumes. En période de croisière, laproduction additionnelle attendue a été estimée à : 2.170 tonnes d’arboriculture, 11,5millions de litres de lait, 1.135 tonnes de viande bovine et 445 têtes de génisses.

2.2.2 Le projet consistait à aménager, en vue de l’irrigation par aspersion, et àmettre en valeur 7.185 ha de terre répartis en quatre périmètres :

- Ras Djebel : 1.354 ha ;

- Aousja : 1.791 ha ;

- Henchir Tobias : 1.750 ha ;

- Galaat Andalous : 2.290 ha.

2.2.3 La zone du projet couvre la plaine littorale nord-est tunisienne et la BasseVallée de l’oued Medjerda, située entre la ville de Tunis, au Sud, et celle de Bizerte, auNord. Elle est facilement accessible de l’extérieur grâce aux multiples routesgoudronnées qui la desservent. Par contre, la circulation à l’intérieur des périmètresprésentait quelques difficultés, notamment en saison de pluies, et l’amélioration et laconstruction de pistes constituaient une des réalisations prévues au projet.

2.2.4 L’équipement complet pour l’irrigation des périmètres devait permettrel’intensification de la production et la pratique de rotations culturales plus appropriées.La pratique de l’irrigation à partir des ressources des nappes phréatiques constituaitdéjà une tradition sur une bonne partie des périmètres, et l’apport en eau du projetdevait permettre :

- la généralisation de l’irrigation ;

- l’arrêt de la surexploitation des nappes et des risques considérables desalinisation des sols et des nappes ;

- la réalisation d’un taux d’occupation de sols situé entre 1,25 et 1,46 ;

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- l’obtention d’une augmentationsubstantielle des rendements de production correspondant audoublement ou au quadruplement de ceux-ci selon les spéculations ;

- le développement de l’élevage, négligeable avant le projet, maisappelé à constituer un élément essentiel du revenu des producteurs.

2.2.5 Le projet devait être exécuté, pour ses composantes relatives à l’équipementhydraulique, par la Direction des études et grands travaux hydrauliques (EGTH) duMinistère de l’Agriculture, selon un calendrier d’exécution étalé sur 5 ans. L’exécutiondu volet de mise en valeur du projet (gestion des réseaux d’irrigation et encadrementagricole) devait être assurée par l’Office de mise en valeur de la vallée de la Medjerda(OMVVM) ; dont le renforcement des moyens humains et matériels nécessaires à ceteffet était prévu dans la composante correspondante du projet.

2.2.6 A l’évaluation, le projet comprenait les composantes suivantes :

A. Aménagements hydrauliques

A.1 Infrastructures générales, comprenant :

i) le barrage mobile sur la Medjerda, avec deux vannes depasse ;

ii) le complexe hydraulique de Tobias, composé d’unestation d’exhaure de 6m3, pompant à partir du barragevers le canal de Tobias-Utique ;

iii) le canal de Tobias-Utique long de 11.700 m, alimentantles périmètres ;

iv) l’infrastructure spécifique de Aousja – Ras Djebel,composé d’une station de pompage de 2,1 m3/s sur lecanal.

A.2 L’Aménagement des périmètres comportant, pour chacun despérimètres, la mise’ en place du réseau de conduites et debornes de distribution de l’eau, et du réseau de canalisations dedrainage, ainsi que la construction des pistes principales. Cevolet comprend également des équipements spécifiques pourchaque périmètre comme suit :

i) Henchir-Tobias : deux stations de pompage,respectivement pour l’irrigation à partir du canal etpour le drainage ;

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ii) Galaat Andalous :deux stations de pompage, respectivement pourl’irrigation à partir du canal et pour le drainage ;

iii) Aousja : un bassin de stockage de l’eau de 13.400 m3 ;

iv) Ras Djebel : une station de reprise de 1,2 m3/s et unréservoir de stockage de 17.000 m3.

B. Mise en valeur agricole

La mise en valeur agricole, comprenant l’acquisition de matérielsd’entretien des réseaux, l’équipement pour la collecte de lait, laconstruction de bâtiments de service dans chaque périmètre.

C. Etudes, contrôle, surveillance et suivi. Cette composante comprendnotamment les prestations d’un ingénieur-conseil.

3. FORMULATION DU PROJET

3.1 Origine du projet

3.1.1 Depuis plusieurs décennies et à travers la réalisation de divers Plansquinquennaux, la Tunisie s’efforce d’augmenter et de diversifier sa production agricoleafin de satisfaire à sa politique d’autosuffisance alimentaire, de réduire ses importationset d’accroître ses recettes d’exportation. Cependant, le secteur agricole tunisien seheurte à des conditions défavorables qui freinent sa croissance. Il s’agit de :l’irrégularité dans les pluies ; l’insuffisance des ressources hydrauliques et la mauvaisequalité de l’eau ; la dégradation des sols ; l’insuffisance de l’organisation socio-économique. Ces conditions défavorables contre lesquelles le Gouvernement mène unelutte soutenue, font l’objet de l’attention des divers partenaires qui aident audéveloppement de la Tunisie.

3.1.2 Au moment de la conception du projet, le potentiel de production agricoletunisienne était encore sous-exploité. Et le pays importait de grandes quantités dedenrées alimentaires (céréales, produits animaux, fruits et légumes). Les ressources eneau mobilisable proviennent des barrages, des forages et des puits. Les deux périmètresde Tas Djebel et d’Aousja (3.145 ha) existaient avant le projet et étaient irrigués parl’eau des puits. Mais l’eau de la majorité des puits commençait à devenir salée suiteaux mouvements de l’eau de la mer dans la nappe phréatique. Dans ce contexte, il avaitdonc été décidé la réalisation du présent projet de Ras Djebel/Galaat Andalous quiconstitue un maillon important de la deuxième phase du PDEN et qui consiste enl’aménagement et la mise en valeur agricole de 4 périmètres. Le Groupe de la Banqueet la KFW avaient répondu favorablement aux requêtes du Gouvernement pour lefinancement de ce projet.

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3.2 Préparation, évaluation, négociation et approbation

3.2.1 Le projet Ras Djebel/Galaat Andalous a été préparé en janvier 1982 d’abordsous le vocable «Sauvegarde de Ras Djebel et Aousja (52.500 ha)» par le Centred’Investissements de la FAO. Ensuite il a été élargi en avril 1982 à cinq périmètres :Ras Djebel, Aousja, Henchir Tobias, Galaat Andalous et Zouaouine. A la suite de lamission de la KFW en juin 1982 et celle du Groupe de la Banque en juillet 1982, lataille du projet a été finalement fixée à 7.185 ha comprenant les périmètres suivants :Ras Djebel (1.354 ha), Aousja (1.791 ha), Henchir Tobias (1.750 ha) et Galaat ElAndalous (2.290 ha).

3.2.2 En septembre-octobre 1982, la Banque avait envoyé une mission d’évaluationdu projet en Tunisie. Cette mission avait travaillé en étroite collaboration avec lamission de la KFW et tous les services tunisiens concernés par le projet. Aucunproblème majeur n’avait été soulevé lors des négociations. L’approbation du prêt par laBanque avait eu lieu le 14 décembre 1982 tandis que l’approbation du prêt de la KFWétait intervenue le 25 juin 1985.

4. EXECUTION DU PROJET

4.1 Entrée en vigueur et démarrage du projet4.1.1 Les conditions préalables à l’entrée en vigueur du prêt étaient les suivantes :

i) engagement du Gouvernement à inscrire régulièrement à son budgetannuel les dotations requises pour financer la part des coûts du projetqui lui incombe conformément an plan de financement ;

ii) engagement du Gouvernement à trouver les sources de financementcomplémentaire en cas de dépassement des coûts du projet ;

iii) engagement du Gouvernement à ne pas utiliser le produit du prêt pourle paiement de droits et taxes divers afférents aux biens et servicesnécessaires à la réalisation du projet ;

iv) preuve du Gouvernement que l’accord de financement avec la KFW aété signé ou que cette dernière s’est engagée par écrit a participer aufinancement du projet.

4.1.2 Dans l’ensemble, toutes les conditions énumérées ci-dessus avaient étéaccomplies et respectées, et selon un calendrier relativement acceptable. En effet,l’entrée en vigueur du prêt était intervenue en décembre 1984, c’est-à-dire presquedeux années après la signature de l’Accord de prêt. Le démarrage des travauxd’aménagement a connu un retard de 3,5 ans par rapport au calendrier d’exécution(démarrage prévu : mi-juillet 1983 ; démarrage effectif : janvier 1987). Ce retard est dûà l’approbation tardive du prêt de la KFW (co-financier du projet), et au délai requispour les études d’exécution.

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4.2 Modifications

4.2.1 Les principales modifications intervenues se rapportaient, d’une part à laconception technique des infrastructures générales à la suite des études d’exécution, etd’autre part, à l’organisation de la mise en œuvre de la composante "mise en valeur"qui devait être assurée par l’Office de Mise en Valeur de la Vallée de la Medjerda(OMVVM). Elles sont exposées succinctement ci-après :

i) la conception initiale du projet prévoyait le canal de Tobias-Utiquecomme point de départ de l’alimentation de tous les périmètres, avec,d’une part, une infrastructure hydraulique commune de pompage etd’alimentation pour Aousja et Ras Djebel, et d’autre part, une stationde pompage pour chacun des périmètres de Henchir Tobias et GalaatAndalous. L’installation réalisée comporte plutôt d’une part, uneinfrastructure hydraulique commune pour Henchir Tobias et la futuredeuxième tranche, partant directement du complexe de Tobias au lieudu canal, et d’autre part, une infrastructure hydraulique commune pourles trois autres périmètres de Galaat Andalous, Aousja et Ras Djebel,partant de l’extrémité du canal de Tobias-Utique, dont la capacité et lalongueur ont été réduites ;

ii) la mise en valeur, a été confiée, depuis 1988, au Commissariatrégional de développement agricole (CRDA) dans chaque gouvernoratrespectif, le CRDA de l’Ariana pour Galaat Andalous et une partie deHenchir Tobias, et le CRDA de Bizerte pour Ras Djebel, Aousja etl’autre partie de Henchir Tobias. C’est la nouvelle organisation miseen place dans toute la Tunisie pour l'encadrement du développementagricole, la coordination de l’ensemble des actions de développementdes régions devant se faire au niveau du Gouverneur de région. Lesoffices régionaux de mise en valeur, et en particulier l’OMVVM, ontété dissous. Le CRDA est doté de l’organisation et des dispositifsrequis pour être l’interlocuteur unique des producteurs sur toutel’étendue du gouvernorat. Mais la gestion et l’entretien desinfrastructures générales, comprenant le barrage, toutes les stations depompage et le canal, sont confiés à la Société d’exploitation du canalet des adductions des eaux du Nord (SECADENORD) ;

iii) la mise en œuvre des réformes institutionnelles, notamment lapolitique de privatisation et de désengagement de l’Etat des activitésconcurrentielles (approvisionnements, commercialisation, tarification,collecte de produits agricoles, etc…) a permis de réduire le volume desbiens et services prévus à la composante "Mise en valeur".

4.2.2 Ces modifications n’ont affecté en rien les objectifs du projet, du moinsnégativement, et ont contribué au contraire à la réalisation d’économies substantiellessur le coût de celui-ci par la réduction des volumes des travaux pour certains ouvrages(canal). Elles ont permis d’augmenter sensiblement les superficies irriguées de près de

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13% par rapport à la prévision initiale, et d’introduire une meilleure efficacité del’encadrement agricole en permettant la concentration de celui-ci sur un territoire plusréduit.

4.3 Calendrier d’exécution

4.3.1 Selon le rapport d’évaluation, l’exécution du projet devait se dérouler sur cinqans, de 1983 à 1987. En réalité, l’exécution effective du projet s’est déroulée en huitans, de 1987 à 1994. Le début de l’exécution des aménagements hydroagricoles,principales composantes du projet, a été décalé de 4 ans par rapport à la prévision,l’exécution s’étant déroulé sur une période de 6 ans, de 1987 à 1992. La constructiondes pistes à l’usage des exploitants n’a commencé qu’en 1992. L’achèvement du projeta donc connu un retard global de 7 ans, dont les explications sont évoquées ci-après. Lecalendrier d’exécution d projet, comparé au calendrier prévisionnel, est donné enannexe 2.

4.3.2 La première origine du retard se situait au démarrage, et était constituée par ledélai pris dans la mise en place du co-financement du projet. En effet, l’accord de prêtavec la KFW n’a été signé qu’en juin 1985, soit deux ans et demi après l’approbationdu prêt de la BAD. Le projet ne pouvait démarrer sans que ce financement n’ait étédéfinitivement acquis.

4.3.3 Une autre source de retard se situait au niveau de la réalisation des étudesd’exécution. Celle-ci, dont l’exécution constituait un préalable au lancement des appelsd’offres des travaux, n’avait pu commencer qu’en fin 1985. Le contrat d’études avaitété déjà signé en décembre 1984, mais l’éludes n’avait effectivement démarré que plustard en raison du retard dans le bouclage du financement. En fait, ce retard n’estqu’apparent, puisque le délai de près de deux ans, nécessaire à l’exécution de cesétudes, n’a tout simplement pas été pris en compte dans l’établissement du calendrierprévisionnel lors de l’évaluation du projet.

4.3.4 De ce qui précède, il s’en était suivi que les contrats des travaux les plusimportants n’avaient pu être passés qu’à la fin de l’année 1987. Le délai d’exécutioneffective de ces travaux était de 6 ans au lieu de 5 ans prévu à l’évaluation. Laconstruction des pistes de desserte interne ne pouvait commencer qu’à la fin de tous lestravaux d’aménagement et d’équipement des périmètres afin d’éviter les détériorationspar les engins de chantier, et le délai correspondant n’avait pas été, non plus,spécifiquement prévu lors de l’évaluation. Ce programme n’a ainsi démarré qu’en1992, et a été exécuté en deux ans et demi.

4.3.5 Le retard global de sept ans a donc été enregistré, pour l’essentiel, audémarrage du projet, et provient du décalage de près de trois ans entre l’approbation duprêt de la BAD et de celui de la KFW, du délai de près de deux ans correspondant àl’exécution des études détaillées, et du délai de deux ans de construction des pistes, cesdeux derniers délais d’un total de quatre ans n’ayant pas été pris en compte dans lecalendrier prévisionnel du rapport d’évaluation. Par conséquent, si l’on écarte lesretards correspondant à ces éléments, qui ne pouvaient pas être maîtrisés au niveau du

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projet ou qui correspondent à une omission dans l’élaboration du calendrierprévisionnel, le retard réel se réduit à celui de un an pour les travaux d’aménagement. Iln’apparaît pas que des mesures particulières pouvaient être prises pour comprimer lesdivers délais d’exécution effective du projet.

4.4 Rapports

Le rapport d’évaluation n’a spécifié ni la nature ni la fréquence des documentsque l’emprunteur devait préparer et envoyer à la Banque. Néanmoins, l’emprunteur aproduit quelques rapports périodiques d’avancement des travaux. Il a également fournià la Banque tous les rapports de dépouillement des offres. Malheureusement, la missionn’a pas pu avoir le rapport d’achèvement du projet préparé par l’agence d’exécution duprojet malgré l’insistance de la Banque sur ce sujet. Autrement dit, le RAP del’emprunteur n’a pas été élaboré.

4.5 Acquisition des biens et services

4.5.1 Le rapport d’évaluation a prévu que l’acquisition des biens et services duprojet se fera par voie d’appel d’offres international, sur la base d’une liste restreinte ence qui concerne les prestations de l’ingénieur-conseil.

4.5.2 La procédure d’appel d’offres international a été appliquée de manièresystématique par l’agence d’exécution du projet, sans problèmes particuliers. Seuls lestravaux d’électrification ont été confiés par entente directe à la Société tunisienned’Electricité et du Gaz qui détient le monopole de ces installations. L’exécution duprojet a donné lieu à neuf appels d’offres, comportant plusieurs lots dans la plupart descas :

i) infrastructures générales : travaux, fourniture et pose d’équipements ;

ii) aménagement des périmètres : travaux, fourniture et posed’équipements ;

iii) fourniture de pièces spéciales hydromécaniques ;

iv) fourniture de matériels mobiles d’irrigation ;

v) construction de bâtiments ;

vi) pistes des périmètres du Gouvernorat de l’Ariana ;

vii) pistes des périmètres du Gouvernorat de Bizerte ;

viii) matériel roulant ;

ix) fourniture d’une pelle hydraulique.

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4.5.3 Les travaux de Génie Civil des infrastructures générales ont été adjugés à uneentreprise chinoise, la seule firme étrangère ayant intervenu dans le projet. Toutes lesautres prestations ont été confiées à des entreprises et fournisseurs installés localement,nationaux ou représentant des firmes étrangères. La part des prestations attribuée à desentreprises locales représente 87% du coût du projet. L’exécution du projet a donné lieuà la conclusion de 34 contrats dont la liste, avec les montants respectifs, est donnée enannexe 3.

4.6 Sources de financement et décaissements

Coûts du projet

4.6.1 Les coûts du projet ont été établis à partir des paiements effectifs réalisés parl’agence d’exécution du projet sur les ressources des prêts de la BAD et de la KFW(co-bailleur de fonds), et du budget tunisien. Le tableau 4.6.1 ci-après donne ces coûtspar composante, en millions de dinars tunisiens (DT) et d’UC, avec comparaison auxprévisions de l’évaluation. Les détails de ces coûts avec tous les contrats passés sontdonnés dans le tableau en annexe 3.

Tableau 4.6.1Coût du projet (y compris aléas)

------ Evaluation ------ -------------- Réalisation -------------

ComposantesMillions

(DT)Millions

(UC)Millions

(DT)Millions

(UC) %

A. Aménagements hydrauliques

A1. Infrastructures générales 14,48 21,25 22,22 19,69 153,5

A2. Aménagements des périmètres 13,99 49,88 16,39 14,52 48,2

B. Mise en valeur 7,07 10,37 0,20 0,18 2,9

C. Etudes, surveillance, suivi 1,15 1,69 2,86 2,53 248,3

Total 56,69 83,19 41,67 36,92 73,5

Variation réalisation/évaluation en % -26,5 -55,6

4.6.2 Dans ce tableau, les taux de réalisation par rapport aux prévisions sontcalculés sur la base des coûts en DT. Ce tableau fait ressortir surtout une importanteréduction du coût global du projet par rapport aux prévisions (-26% en DT), malgré uneaugmentation apparente des coûts de la sous-composante infrastructure générale. Leséléments d’explication des écarts sont exposés ci-après :

i) en ce qui concerne l’augmentation apparente des coûts desinfrastructures générales, il s’agit en fait d’un changement declassification des équipements à la suite des modifications dans laconception technique et l’organisation de la gestion de cette sous-

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composante (voir paragraphe 4.2.1(ii) ci-avant) : les stations de pompage, définies initialement comme faisantpartie de la sous-composante infrastructures générales, dont la gestion etla maintenance doivent être assurées par la SECADENORD. Il apparaîten fait que le coût global de la composante Aménagements hydrauliques(ensemble des deux sous-composantes) a été réduit de 20% ;

ii) l’acquisition des biens et services prévus à la composante Mise en valeura été considérablement réduite, cela étant la conséquence de la politiquede privatisation et de désengagement de l’Etat. Les revenus provenant dela vente de l’eau permettent dorénavant aux organismes d’encadrementd’assurer le fonctionnement de l’infrastructure, de s’équiper pour lestravaux d’entretien courant, et de recourir à des entreprises pour lestravaux de réparation plus importants. Il convient également de noterque les dépenses de personnel et administratives du projet n’ont pas étécomptabilisées de manière évidente ;

iii) le projet a profité d’une concurrence très ouverte au niveau desentrepreneurs, marquée notamment par la participation d’une entreprisechinoise dont on connaît le niveau généralement modéré des prixpratiqués ;

iv) le taux moyen d’inflation retenu au moment de l’évaluation était assezélevé, de 10% par an aussi bien pour les coûts en devises qu’en monnaielocale, alors que le taux constaté durant l’exécution du projet est del’ordre de 4% par an en moyenne.

4.6.3 Exprimé en UC, le coût effectif du projet est de 36,92 millions d’UC contre83,19 millions d’UC estimé à l’évaluation, soit une réduction de 55,6 % par rapport à laprévision. Le taux de réduction du coût est plus élevé que celui pour les coûts exprimésen DT, et cette différence s’explique par la forte dépréciation du dinar tunisien parrapport à l’unité de compte de la Banque durant la période d’exécution du projet, letaux de change étant passe de 1 UC = 0,68 DT au moment de l’évaluation du projet en1982, à 1 UC = 1,4382 DT au quatrième trimestre 1994.

Financement

4.6.4 Le financement du projet, tel que proposé lors de l’évaluation, comparé aveccelui effectivement réalisé à l’exécution, est présenté dans le tableau 4.6.2 ci-après, enmissions d’UC. Les détails par composante relatifs à la réalisation, avec les contratspassés, sont donnés en annexe 3.

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Tableau 4.6.2Financement du projet

(en millions d’UC)

---------------- Evaluation ---------------Composantes BAD KFW GVT Total

A. Aménagements hydrauliquesA1. Infrastructures générales 6,60 4,59 10,06 21,25A2. Aménagements des périmètres 13,67 9,46 26,75 49,88B. Mise en valeur 3,16 2,21 5,00 10,37C. Etude, surveillance, suivi 0,17 0,12 1,40 1,69Total 23,60 16,38 43,21 83,19Pourcentage (%) 28,4 19,7 51,9 100,0

---------------- Réalisation ---------------Composantes BAD KFW GVT Total

A. Aménagements hydrauliquesA1. Infrastructures générales 3,27 10,43 5,99 19,69A2. Aménagements des périmètres 5,15 2,00 7,37 14,52B. Mise en valeur 0,14 0,00 0,04 0,18C. Etude, surveillance, suivi 1,33 0,79 0,41 2,53Total 9,89 13,22 13,81 36,92Pourcentage (%) 26,8 35,8 37,4 100,0

Variation réalisation/évaluation en % -58,1 -19,3 -68,0 -55,6Annulation (en millions d’UC) 13,7

4.6.5 Ce tableau suscite les commentaires ci-après :

i) la mobilisation des ressources financières du projet a été réduiteconsidérablement en fonction de la réduction imporante du coût. Cettesituation a été à l’origine de la présentation par le Gouvernement dedeux demandes d’annulation d’une partie du prêt de la BAD, enjanvier 1989 et en mai 1992, respectivement de 10,5 millions d’UC etde 3,5 millions d’UC, soit pour un total de 14 millions d’UC.Toutefois, les dépenses effectuées après ces annulations ont dépassé lesolde disponible au décaissement, et une partie du prêt (0,39 milliond’UC) a dû être réactivée en décembre 1993 afin de les honorer. Lemontant final annulé du prêt de la BAD est de 13,71 millions d’UC,soit 58,1 % du montant initial ;

ii) la part relative de la BAD dans le financement du coût total du projet(26,8%) a été maintenu pratiquement à son niveau prévu lors del’évaluation (28,4%). Cela a été une exigence de la Banque lors de laconcertation entre les bailleurs de fonds en septembre 1987. Par

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contre, la KFW a décidé de prendre en charge unepart importante des coûts du projet hors-taxes et hors-douane, prévueinitialement pour être à la charge du Gouvernement, ce qui a entraînéune augmentation substantielle de sa part relative dans le financementfinal du projet, qui est passée de 19,7% à 35,8%.

Décaissement

4.6.6 Le déroulement des décaissements du prêt de la BAD est résumé dans letableau 4.6.3 ci-après :

Tableau 4.6.3Calendrier des décaissements du prêt BAD

(en milliers d’UC)

Année Prévision Réalisation

1983 680,0 -1984 6.100,0 -1985 9.660,0 -1986 4.840,0 94,61987 2.320,0 170,71988 - 3.183,81989 - 1.849,51990 - 1.906,01991 - 1.022,21992 - 566,21993 - 142,61994 - 348,0Total 23.600,0 9.883,6

Décaissement annuel moyen 4.720,0 1.098,2

4.6.7 Ce tableau des décaissements suscite les remarques suivantes :

i) un retard de plus de deux ans (26 mois) a été enregistré au premierdécaissement. Ce retard s’explique essentiellement par le délai mispour boucler le financement du projet, l’accord de prêt avec la KFWn’ayant été signé qu’en juin 1985, soit deux ans et demi aprèsl’approbation du prêt BAD ;

ii) le contrat de l’étude d’exécution des infrastructures du projet,préalable aux appels d’offres correspondants, a été signé en décembre1984, mais l’étude n’a effectivement commencé qu’en 1986 pour lesraisons évoquées au point (i) ci-avant. Les contrats des travaux les plusimportants n’ont donc pu être passés qu’à la fin de l’année 1987, cequi explique l’importance relative des décaissements à partir del’année 1988 seulement ;

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iii) l’essentiel des paiements relatifs aux travauxd’aménagement a été effectué avant l’année 1992, les décaissementsdes dernières années correspondant surtout à la construction des pistesinternes, dont la plus grande partie n’a été engagée, et ne pouvaitl’être, qu’en 1992 et 1993, à la fin des travaux d’aménagement.

5. PERFORMANCE OPERATIONNELLE ET RESULTATSD’EXPLOITATION

5.1 Evaluation globale5.1.1 Les réalisations physiques prévues au projet, notamment les infrastructuresd’irrigation, ont été entièrement achevées. La superficie totale concernée par le projet aconnu un léger accroissement en cours d’exécution, de 13% par rapport à la prévision,passant de 7.185 ha à 8.105 ha. Le tableau 5.1.1 ci-après présente de manièrecomparative les principales réalisations physiques du projet au regard des prévisions del’évaluation.

Tableau 5.1.1Comparaison des prévisions et des réalisations

Rubriques Unités Prévisions Réalisations

Infrastructures généralesBarrage mobile U 1 1Station d’exhaure U 1 1Canal Tobias-Utique- Longueur Km 11,7 9- Capacité M3/s 6 4,5Stations de pompage sur le canal- vers Aj + R-Dj U 1 -- reprise vers R-Dj U 1 1- vers H.T. U 1 -- vers G.A. U 1 -- vers H.T. + Ph.2 U - 1- vers G.A. + Aj + R-Dj + U - 1

Aménagement des périmètresSuperficies équipées- Ras-Djebel ha 1.354 2.000- Aousja ha 1.791 1.800- Henchir Tobias ha 1.750 1.805- Galaat Andalous ha 2.290 2.500

- Total ha 7.185 8.105Pistes Km 116 218

Aj, R-Dj, H.T., G.A. : Périmètres, respectivement, de : Aousja, Ras-Djebel,Henchir-Tobias et Galaat Andalous.

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5.1.2 Les différences entre les prévisions et les réalisations au niveau desinfrastructures générales proviennent des modifications introduites dans la conceptiondu projet au cours des études d’exécution, et déjà exposées au paragraphe 4.2.1(i). Ellesse résument en l’adoption d’une infrastructure hydraulique commune pour lespérimètres de Galaat Andalous, Aousja et Ras Djebel, et d’une alimentation autonomepour Henchir Tobias, ce qui se traduit par la diminution de la capacité du canal qui nesupporte plus que ces trois périmètres, au lieu de l’ensemble dans la conception initiale.L’augmentation des superficies totales aménagées provient essentiellement de celle deRas Djebel, où on a pris en compte une part plus importante des ressources des nappesdans la satisfaction des besoins, soit 50% au lieu de 30% dans la conception initiale,l’apport nouveau permettant donc de satisfaire les besoins d’une plus grande surface.

5.1.3 Les conditions d’exploitation actuelle des périmètres n’ont pas changé parrapport à celles qui étaient prévues en ce sens que, basé sur l’appropriation privée, lemode faire valoir direct prédomine, mis à part les rares cas de cession en location desterres par quelques propriétaires terriens de Henchir Tobias.

5.1.4 On a constaté, au démarrage de la mise en eau, une certaine lenteur de la partdes bénéficiaires dans l’adoption de l’irrigation à partir du réseau installé. Cettesituation s’explique dans les périmètres de Ras Djebel et d’Aousja, par le fait quel’apport du projet constitue un complément de ressources en eau afin de mettre fin à lasurexploitation de la nappe, et que les paysans y ont une longue tradition de l’irrigationà partir de leurs propres points d’eau. En ce qui concerne le périmètre de Galaat où lesterres aménagées, inaccessibles pendant tout l’hivers avant le projet, à cause de lasubmersion, peuvent être considérées comme nouvellement conquises grâce audrainage, ce décalage s’explique par le fait que les gens commencent par installer leursfermes avant de s’équiper pour l’irrigation.

5.1.5 Malgré cette lenteur au démarrage, qui correspond en fait à la phasel’adoption d’une nouvelle technologie, l’équipement en matériel d’irrigation etl’abonnement au réseau se sont développés par la suite un peu plus rapidement.L’adoption de l’irrigation à partir du réseau couvre en 1994, troisième année de mise eneau, près de 50% des superficies équipées.

5.2 Résultats d’exploitation

5.2.1 La mise en exploitation du nouveau système d’irrigation dans les périmètresaménagés est encore trop récente, seulement deux campagnes agricoles pleines depuisavril 1992, pour qu’on puisse dégager des résultats réellement significatifs. Lesorganismes d’encadrement (les CRDA de l’Ariana et de Bizerte) sont encore au stadede la sensibilisation et de la formation des bénéficiaires, et n’ont pas, à ce jour, organiséd’enquêtes systématiques permettant de suivre l’évolution de la production de manièresure. On a vu au paragraphe 5.1.4 ci-avant que l’adoption de l’irrigation est encoreassez loin de couvrir la totalité des périmètres.

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5.2.2 On peut toutefois signaler qu’aucune modification par rapport auxprévisions de l’évalaution n’est envisagée au stade actuel quant au choix des cultures etdes rotations, imposées par ailleurs par les vocations des sols et du climat. Les grandescultures céréalières comme le blé, les cultures maraîchères, les cultures fourragères envue du développement de l’élevage laitier en particulier, restent encoure d’actualité etcorrespondent au choix des producteurs. La politique actuelle veut d’ailleurs que cesderniers soient laissés libres de leur choix en fonction des sollicitations du marché. Onconstate à travers l’évolution des superficies irriguées et des cultures pratiquées,analysée plus en détail ci-après, un véritable engouement des exploitants pour lescultures fourragères et l’élevage.

5.2.3 Le tableau en annexe 4 donne l’évolution constatée en1994 en ce qui concerneles superficies cultivées et irriguées, cette évolution étant résumée dans le tableau 5.2.1ci-après. Par ailleurs, les résultats des estimations effectuées par les encadreurs duCRDA de Bizerte en ce qui concerne l’évolution des productions, sont égalementreportés dans ce tableau en annexe, montrant en particulier une augmentation sensibledes productions en fonction de l’adoption de l’irrigation.

Tableau 5.2.1Evolution des superficies cultivées et irriguées

Cultures Avant mise en eauSuperficies en ha

Situation 1994Superficies en ha

Total Irrig. Total Irrig.

- Arboriculture 1.297 791 1.235 803- Variation en % -4,8% 1,56%- Grandes cultures 3.985 1.019 5.019 2.319- Variation en % 25,9% 127,6%- Cultures maraîchères 2.985 2.214 3.227 3.095- Variation en % 8,1% 39,8%- Total cultivé 8.267 4.024 9.481 6.217- Variation en % 14,7% 54,5%- Taux d’irrigation en % 50% 77%- Superficie géographique 8.105 8.105- Taux d’occupation 102% 117%

5.2.4 L’examen des données relatives à l’évolution des superficies et de laproduction, après deux campagnes agricoles pleines depuis la mise en exploitation duréseau d’irrigation, fait ressortir les tendances suivantes :

i) augmentation des superficies totales cultivées de 14,7%, dont 25,9%pour les cultures fourragères. L’objectif dans ce domaine est de 10.592ha cultivés, soit 1.111 ha de plus par rapport à la situation actuelle ;

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ii) augmentation de 54,5% des superficies totales irriguées par rapport àla situation de départ, et diminution concomitante des cultures en secde 23,1%. La diminution de l’arboriculture est représentée parl’arrachage des plantes vieillissantes. L’augmentation la plusmarquante est représentée par celle des grandes cultures (blé etfourrages) atteignant 127,6%, constituée essentiellement par lescultures fourragères puisque les superficies cultivées en blé n’ont pastellement varié, ce qui indique nettement une fore tendance àl’intensification de l’élevage. L’augmentation des superficies irriguéesen cultures maraîchères, principales sources de revenus du projet avecl’élevage, est de 39,8% ;

iii) la superficie totale irriguée passe de 49% à 66% de la superficie totalecultivée après deux campagnes agricoles pleines, l’augmentation laplus importante étant celle de Galaat Andalous qui correspond à undoublement (de 27% à 55%) ;

iv) augmentation générale de la production dans les périmètres de RasDjebel, Aousja et Henchir Tobias, de 40% environ en quantité,atteignant 93% pour les grandes cultures et 21,8% pour les culturesmaraîchères. Les informations sur l’évolution de la productionconcernant le périmètre de Galaat Andalous ne sont pas disponibles,mais l’augmentation relativement rapide des superficies irriguées, enparticulier pour les grandes cultures qui correspondent à la vocationnaturelle de ce périmètre, avec 128% d’augmentation, laisse égalementsupposer une augmentation importante de la production ;

v) augmentation générale des rendements grâce à l’irrigation, avec untaux moyen de 24,4%, l’augmentation la plus sensible étant celle desgrandes cultures atteignant 73% (308% dans le périmètre de RasDjebel).

5.2.5 Ces tendances confirment dans une large mesure les prévisions établies àl’évaluation, avec toutefois les différences suivantes :

i) on constate une évolution plus rapide des rendements dès le moment oùl’irrigation à partir du réseau devient effective. Les rendements objectifsreprésentent 170% des rendements de départ pour les culturesmaraîchères et les grandes cultures, sauf dans le périmètre GalaatAndalous où une augmentation de l’ordre 300% est attendue pour le blé.Au vue des résultats constatés au paragraphe 5.2.4(iv) ci-avant, lesrendements objectifs devraient être atteints en trois ans, à partir del’année d’utilisation des eaux du réseau. L’évaluation a prévu uneévolution plus lente des rendements sur six ans ;

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ii) par contre, on constate une évolution plus lente dessuperficies irriguées. Le tableau 5.2.2 ci-après montre l’évolution dessuperficies irriguées en comparaison avec les objectifs. L’objectif dansce domaine a été d’atteindre un taux d’occupation du sol de 125%, lesbesoins en eau étant pleinement satisfaits à partir du réseau, soit entotalité soit sous forme d’appoint. La réalisation de cet objectif supposele plein équipement des exploitations. Le taux d’équipement actuel estde 50% ramené à la superficie totale, mais le mouvement s’accélère(voir paragraphe 5.1.5) et on estime que la réalisation de l’objectifdevrait s’effectuer en cinq ans à partir de l’année d’utilisation des eauxdu réseau, alors que celle-ci était prévue en trois ans de l’évaluation.

Tableau 5.2.2Evolution des superficies irriguées, en hectare

Cultures Avant mise en eau Situation 1994 ObjectifSuperf. % objectif Superf. % objectif Superf.

- Grandes cultures 1.019 23% 2.319 51 4.523

- Cultures maraîchères 2.214 43% 3.095 61 5.108

- Arboriculture 791 82% 803 84 961

- Total irrigué 4.024 38% 6.217 59 10.592

5.2.6 L’évolution constatée s’explique par le niveau technologique déjà assezavancé des producteurs et par la longue tradition d’irrigation locale dans laquelle ils ontévolué. Les producteurs n’éprouvent aucune difficulté particulière à l’adoption destechniques culturales modernes, mais hésitent et ont besoin d’une certaine périoded’observation avant de passer de l’irrigation locale à celle partant du réseau collectif.

5.2.7 Les diverses tendances dégagées du comportement des exploitants dans lechoix des cultures, de même que la politique d’encadrement des organismes qui en ontla charge, ne montrent aucune remise en cause des objectifs du projet tels quedéterminés lors de l’évaluation. Dès lors, on estime que la configuration finale de lamise en valeur des périmètres, en période de croisière, de même que la structure desproductions, ne seront pas modifiées par rapport aux prévisions initiales.

6. PERFORMANCE INSTITUTIONNELLE

6.1 Efficacité de la gestion et de l’organisation

6.1.1 Depuis le démarrage du projet jusqu’à son achèvement, l’agence d’exécutiondu projet était la Direction générale des études et des travaux hydrauliques (DGETH).Jusqu’en 1988, l’agence d’exécution avait le nom de Direction des études et grands

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travaux hydrauliques conformément au rapport d’évaluation. La DGETHcomprend deux directions : la Direction de la planification des barrages et des ouvrageshydrauliques. Chaque direction est dotée de sous-directions et de services. La DGETHest chargée :

- des études générales d’hydraulique ;

- de la planification des ressources en eau du pays pour les besoinsurbains, agricoles et industriels ;

- de l’établissement des plans directeurs d’utilisation des eaux ;

- des études des grands aménagements hydrauliques ;

- de l’étude, l’exécution et le contrôle de l’exécution des infrastructuresd’irrigation, de drainage, d’assainissement agricole, des routes etpistes dans les grands périmètres agricoles ;

- de l’étude, l’exécution et le contrôle de l’exécution des ouvragesréalisés sur les oueds du pays ;

- l’étude, l’exécution et le contrôle des ouvrages de protection contre lesinondations des zones agricoles ;

- de l’étude, l’exécution et le contrôle des grands ouvrages liés àl’hydraulique ;

- de l’exploitation, du contrôle et la maintenance des barrages.

6.1.2 Au moment du démarrage du projet, la DGETH comptait en son sein 128ingénieurs. Pour le moment, il n’en reste que 48. Plusieurs ont été affectés à d’autresservices. Actuellement, toute la DGETH comporte 800 personnes, toutes catégoriesconfondues. Pour la supervision des travaux, la DGETH avait affecté au projet 13ingénieurs expérimentés sur le terrain sans compter l’apport des ingénieurs del’administration centrale. Tous ces cadres ont contribué efficacement à la bonneréalisation de toutes les infrastructures hydrauliques du projet.

6.1.3 Dans le rapport d’évaluation, il était prévu de confier la gestion etl’encadrement des périmètres irrigués à l’Office de mise en valeur de la vallée de laMedjerda (OMVVM), office public sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture. Al’époque, le pays était doté de plusieurs offices de mise en valeur et en même temps deplusieurs Commissariats régionaux de développement agricole (CRDA). En 1998, leGouvernement a décidé de dissoudre tous les offices de mise en valeur. Et depuis lors,la gestion et l’encadrement des 4 périmètres du projet ont été confiés aux deux CRDAd’Ariana et de Bizerte qui couvrent la zone du projet.

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6.1.4 Les CRDA sont des établissements publics à caractère administratif (EPA)sous la tutelle technique du Ministère de l’Agriculture. Ils sont dotés de la personnalitémorale et de l’autonomie financière. Ils sont dotés également des moyens humains etmatériels leur permettant de mener à bien leur travail. Les CRDA regroupent tous lesservices du Ministère de l’Agriculture dans un Gouvernorat (Préfecture). Ils sontdirigés par un Commissaire qui a le rang du Directeur général de la Fonction Publique.Le personnel est réparti entre les divisions comprenant des arrondissements (unités ausiège). Dans les délégations administratives, le CRDA est représenté par des cellulesterritoriales de vulgarisation (CTV), 7 à Bizerte et 5 à Ariana.

6.1.5 La mission d’élaboration du présent rapport d’achèvement estime que laDGETH a été opérationnelle et efficace. En effet, toutes les infrastructureshydrauliques du projet ont été réalisées et achevées sur une période de 6 ans, délairequis pour ce genre de travaux. Le projet a aménagé et équipé quatre périmètres quiont atteint une superficie totale de 8.105 ha au lieu de 7.185 ha prévus à l’évaluation.Pour l’exécution du projet, la DGETH a géré avec satisfaction 34 contrats deprestations de services générés par neuf (9) appels d’offres.

6.2 Recrutement, formation et perfectionnement du personnel

Il n’y a pas eu de problème dans le recrutement du personnel. Celui-ci avaitété recruté selon les procédures en vigueur dans le pays. Il n’y a pas eu non plus derecrutement du personnel expatrié dans le projet qui ne l’avait d’ailleurs pas prévu. Leprojet n’avait pas prévu également de programme spécifique de formation dupersonnel. Tous les cadres, techniciens et ouvriers qualifiés recrutés dans le projetétaient formés dans les institutions nationales correspondantes. Une formation financéepar la KFW était prévue dans le projet, mais l’agence d’exécution n’en avait pasbesoin.

6.3 Performance des consultants, entrepreneurs, fournisseurs et de l’emprunteur

6.3.1 Pour les études d’exécution et la supervision des travaux, la Directiongénérale des études et des travaux hydrauliques (DGETH), agence d’exécution duprojet, était assistée par le bureau d’Ingénieurs-Conseil AGRAR UNDHYDROTECHNIK (AHT). A part le un léger retard sur la conception du canal Tobias-Utique (9 km), les prestations du constulatnt ont été satisfaisantes. Concernant lesprestations des différents entrepreneurs et fournisseurs, il n’y a pas eu de problèmemajeur dans l’ensemble. Ces prestations ont été réalisées généralement selon les termesdes contrats passés à cet effet, aussi bien en ce qui concerne les délais que lesspécifications techniques. Elles n’ont donc pas été à l’origine de problèmes particuliers.Toutes les infrastructures hydrauliques mises en place sont satisfaisantes. La meilleuremaîtrise des coûts par les entreprises est à l’origine de la baisse des coûts de réalisationdu projet.

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6.3.2 Les performances de l’emprunteur et de l’agence d’exécutionsont satisfaisantes : l’entrée en vigueur du prêt était intervenue deux ans après lasignature de l’Accord de prêt ; les décaissements ont été régulièrement effectués, ce quia permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement des chantiers ; toutes les réalisationsphysiques ont été accomplies sur une période effective de 6 années au lieu de 5 annéesselon les prévisions de l’évaluation ; le Gouvernement a respecté tous ses engagementsafférents à la mise en place du personnel du projet, et à la mise à disposition de sacontrepartie financière qui représentait 38,24% du coût total de réalisation du projet.Cet ensemble de constatations témoignent des bonnes performances de l’emprunteur etde l’agence d’exécution du projet.

6.4 Consultants en gestion

Le projet n’a pas prévu le recrutement d’un consultant en gestion. Lesservices de l’Etat, en l’occurrence le Ministère de l’Agriculture, la DGETH et lesCRDA sont pourvus d’innombrables compétences en gestion à telle enseigne quel’Emprunteur ne voyait pas la nécessité ou l’opportunité de recruter un consultant engestion dans le projet. La preuve en est que l’exécution administrative, technique etcomptable du projet s’est effectuée sans problème. Tout cela témoigne du sérieux descompétences nationales dans beaucoup de domaines

6.5 Clauses et conditions6.5.1 Le projet n’a pas connu de modification de clauses et conditionsinstitutionnelles depuis son démarrage jusqu’à son achèvement. Le changement de nomou l’érection de la Direction des Etudes et Grands Travaux Hydrauliques (DEGTH) enDirection Générale des Etudes et des Travaux Hydrauliques (DGETH) n’a pas modifiéles clauses et conditions institutionnelles de l’agence d’exécution du projet. Cesdernières sont en parfaite adéquation avec la raison d’être et les avantages socio-économiques du projet.

6.5.2 Les "Autres conditions" exigées à l’Emprunteur dans l’accord de prêt étaientles suivants :

i) faire tenir des registres dans lesquels figureront tous lesinvestissements effectués au titre du projet financé en tout ou en partieau moyen du prêt et faire comptabiliser séparément les fonds de prêt,et ceux provenant des autres sources de financement ;

ii) fournir à l’Office de mise en valeur de la vallée de la Medjerda lesmoyens matériels et humains nécessaires à la gestion du projet pendantet après sa réalisation ;

iii) appliquer la réforme agraire prévue par la loi 60/6 du 26 juillet 1960en ramenant notamment la superficie des très grandes exploitations deHenchir Tobias et Galaat El andalous à un maximum de 50 hectares, etles incorporer au projet dès l’année 1998 afin de rentabiliser lesinfrastructures générales.

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6.5.3 En ce qui concerne les deux premières conditions, les dispositions précises parl’Emprunteur dans le cadre normal de fonctionnement des services publics tunisiens ontété de nature à les satisfaire, sans qu’il y ait eu besoin de mesures particulières à ceteffet. Les registres des comptes du fonds du prêt et des autres sources de financement,ont pu être consultés par la mission d’achèvement et ont permis d’établir les coûts et lefinancement de réalisation effective du projet. Les CRDA, qui ont remplacé l’OMVVMpour l’encadrement de la mise en valeur, disposent des ressources humaines et desmoyens matériels nécessaires à la gestion du projet grâce à la politique de récupérationdes coûts (voir paragraphes 4.6.2(ii) et 7.2).

6.5.4 Concernant la réalisation de réforme agraire dans les périmètres de HenchirTobias et Galaat Andalous (autre condition (iii)), l’emprunteur a estimé finalement quele contexte socio-politique qui prévaut dans la zone du projet n’est pas favorable à unetelle opération, et celle-ci n’a donc pas été réalisée. La propriété des terres y estconsidérée comme sacrée par les populations, et il s’avérait périlleux d’y toucher. Iln’apparaît d’ailleurs pas que cette opération était indispensable en vue de rentabiliserles infrastructures générales, puisqu’on constate (voir para. 5.2.3 et annexe 4) que lessuperficies cultivées dans ces deux périmètres ont augmenté de plus de 40% depuis lamise en eau, et que les superficies irriguées y ont plus que doublé. La non-réalisation decette condition n’a comporté, à ce jour, aucun effet négatif sur la réalisation desobjectifs du projet.

7. PERFORMANCE FINANCIERE

7.1 L’exploitation des périmètres équipés revienne exclusivement aux exploitantsqui y sont déjà installés. Le rapport d’évaluation a distingué 12 types d’exploitationpour l’ensemble du projet, et a donné les résultats de l’analyse du budget d’exploitationde chaque type. Cette analyse fait ressortir des revenus d’exploitation variant entre 500DT et 2.100 DT à l’hectare selon le type d’exploitation, avec des augmentations allantde deux à cinquante fois le revenu de départ. Cette analyse ne donne toutefois que lesvaleurs finales des coûts et des produits, sans mettre en évidence ni la structure de laproduction pour chaque type d’exploitation, ni la structure des coûts qui ont conduitaux résultats. Il est donc impossible de procéder à une analyse comparative desréalisations et des prévisions à ce niveau.

7.2 Une analyse globale des résultats financiers attendus au niveau des exploitantsa donc été effectuée. Cette analyse est basée sur une étude réalisée en 1990, portant surle budget d’exploitation à l’hectare de chaque culture pratiquée dans le cadre du projet.La comparaison entre la situation avant le projet et la situation de croisière avec leprojet est effectuée aux conditions de 1994, en prenant en compte les prix auproducteur de cette année qui sont donnés en annexe 5. Les charges de productionincluent les coûts de la main-d’œuvre extérieure, ainsi que la redevance d’eau au tauxactuel de 0,06 DT/m3. Les délais de cette analyse sont donnés dans le tableau del’annexe 6. Il en ressort que le revenu moyen d’exploitation à l’hectare, sans le projet,serait actuellement de 554 DT, alors que celui-ci se situe à 1.540 DT en période de

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croisière avec le projet, soit un accroissement de 2,8 fois le revenu sans leprojet. La surface moyenne de l’exploitation étant de 0,8 ha dans les périmètres de RasDjebel et de Aousja, le revenu moyen par exploitation y est de 1.230 DT. Ce revenu estpratiquement équivalent au revenu moyen en Tunisie qui est de 1.300 DT.

8. PERFORMANCE ECONOMIQUE

8.1 Le taux de rentabilité interne a été estimé à 12% au moment de l’évaluation.Pour la détermination de ce taux, la mission d’évaluation avait tenu compte uniquementdes bénéfices escomptés de l’irrigation, représentés par la production supplémentaire.L’évolution de la production vers le niveau de croisière avec le projet était supposées’effectuer sur cinq à sept ans selon les cultures, alors que la production sans le projetétait censée connaître une dégradation rapide vers sa disparition en neuf ans. Les coûtspris en compte étaient ceux de tout le projet (investissements et renouvellements,charges de production, fonctionnement et maintenance des infrastructures), sauf ceuxdes études et surveillance.

8.2 Il a été procédé à une nouvelle estimation du taux de rentabilité, l’année deréférence étant l’année 1994. La détermination des avantages est basée sur les résultatsde l’analyse de la situation actuelle et prévisible, telle que développée à la section 5.2ci-avant. La production additionnelle en situation de croisière est calculée sur leshypothèses que l’évolution des superficies irriguées ver la pleine irrigation s’effectueen cinq ans, mais que cette évolution s’effectue en trois ans en ce qui concerne lesrendements. Les prix économiques des produits agricoles, fournis par le Centre nationald’études agricoles et établis dans le cadre de l’élaboration et du suivi du plan dedéveloppement national, sont présentés en annexe 5.

8.3 En ce qui concerne les coûts, les dépenses d’investissement réalisées avantl’année de référence ont été ajustées pour tenir compte de l’inflation. Les coûtséconomiques des investissements correspondent aux coûts financiers hors taxes etdroits de douane, sauf pour les travaux de génie civil sur lesquels un abattement de10% a été appliqué afin de tenir compte des impôts et taxes locaux sur lesconsommations et les salaires. La structure des charges de production est la même quecelle déterminée à l’évaluation, les prix en étant ceux de l’année de référence. Les coûtsde fonctionnement et de maintenance des infrastructures hydroagricoles sont calculéssur le taux de 0,075 DT/m3, correspondant au niveau d’équilibre et supérieur aux tauxde redevance actuelle de 0,06 DT/m3.

8.4 Le calcul des coûts et avantages du projet est donné en annexe 7. Le taux derentabilité est calculé sur une période de productions couvrant 28 ans, de 1992 à 2017,correspondant aux mêmes conditions qu’à l’évaluation. Les coûts et les bénéfices, ontété ramenés à la valeur constante en DT de 1994.

8.5 Selon les hypothèses mentionnées ci-avant, le taux de rentabilité est réestiméà 10,6% (voir tableau en annexe 8). On constate un écart à la baisse par rapport à

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l’estimation de l’évaluation, et ce malgré la diminution du coût du projet de 25%.Ce résultat s’explique essentiellement par les considérations suivantes :

- le décalage est plus important entre la réalisation des premiersinvestissements et la mise en exploitation, de sept ans, ce délai n’étantque de trois ans dans l’évaluation ;

- la dégradation rapide de la production sans le projet, hypothèse avancéelors de l’évaluation et donnant plus de poids à la productionadditionnelle, ne s’est pas produite. Les exploitants se sont sensibilisés àl’impact négatif d’un taux de sel élevé sur la productivité, et sontdevenus attentifs à la surveillance de l’évolution de celui-ci dans l’eau etdans le sol.

9. INCIDENCES SOCIALES

9.1 Les incidences socio-économiques du projet sont positives et multiples. Leprojet d’aménagement hydroagicole de Ras Djebel/Galaat Andalous qui constitue unmaillon du PDEN permet de mettre à la disposition du monde rural de l’eau potable etune bonne eau d’irrigation. Il permet également de dégager de bonnes terres irrigablesqui étaient cultivées en sec avant la réalisation du projet.

9.2 Après deux campagnes agricoles, les rendements obtenus sont encourageantset prometteurs, ce qui est un signe d’augmentation de productions agricoles et derevenus des exploitants. Le projet permet la création d’emplois (main-d’œuvreagricole), la création des coopératives laitières et l’installation des industries detransformation. Sur le plan des structures de production, le projet permet la mise enapplication de la réforme agraire (remembrement) afin de distribuer les terrescultivables à un grand nombre d'exploitants et de rendre les exploitations agricolesviables.

9.3 Les femmes voient leurs conditions sociales s’améliorer grâce àl’augmentation de la production vivrière (céréales, légumes) et des produits d’élevage(lait, œufs). Dans la zone du projet, les femmes consacrent une bonne partie de leurtemps dans le maraîchage, la récolte et le transport des fourrages, l’alimentation dubétail et la traite du lait. Le projet permet l’intensification des cultures maraîchères etdes cultures fourragères à haute valeur nutritive, d’où l’amélioration de leursrendements, et l’amélioration de l’alimentation du bétail. Ce qui permet d’accroître lesrevenus des femmes, d’améliorer leurs conditions de vie, et le niveau nutritionnel de lafamille.

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10. INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

10.1 L’impact du projet sur l’environnement n’a pas fait l’objet d’une évaluationexhaustive lors de l’évaluation. Néanmoins, on doit signaler que la résolution duproblème environnemental représenté par la dégradation des ressources naturelles,constituait justement la principale préoccupation du projet. Cette dégradation était liéeà l’élévation progressive du taux de sel dans le sol et les nappes phréatiques, cela étantconsécutif à la surexploitation des ressources de ces nappes pour l’irrigation.

10.2 Avant le projet, l’irrigation était pratiquée dans les périmètres parl’exploitation des puits alimentés par les nappes phréatiques. Les ressources de cesnappes ne permettent d’irriguer normalement que 22% à 50%, selon la localisation dessurfaces cultivées, mais la nécessité vitale d’augmenter la production a souvent conduità leur surexploitation. Or, la zone du projet est caractérisée par la présence d’une nappesalée affleurante qui contamine progressivement la nappe phréatique utilisée pourl’irrigation, en raison de la surexploitation qui favorise l’incursion de l’eau des nappessalées. Il était donc devenu impératif d’amener de l’eau supplémentaire dans cespérimètres afin de mettre un terme à cette surexploitation, à la dégradation accéléréedes ressources naturelles et à l’appauvrissement des paysans.

10.3 Du point de vue de la préoccupation ci-avant, l’impact positif du projet a étéressenti presque immédiatement de manière tangible. Lors du premier fonctionnementdu système de drainage du périmètre de Galaat Andalous, l’eau évacuée avait uneteneur en sel supérieure à celle de la mer, pour descendre progressivement à un niveauplus normal. La mise en exploitation des ressources en eau du réseau s’est traduiterapidement par une augmentation sensible des superficies irriguées et des rendements,ce qui est le signe d’une amélioration certaine des conditions du sol et des nappesphréatiques. L’impact du projet sur l’environnement peut donc être jugé très positif,mais les autorités tunisiennes ont néanmoins mis en place un réseau de mesure et desurveillance, afin de suivre de manière permanente l’évolution du phénomène desalinisation qui peut avoir ici des conséquences graves sur les ressources naturelles etl’économie agricole. Il faut également souligner qu’il n’existe pas de maladie hydriquedans la zone du projet.

11. DURABILITE DES REALISATIONS

11.1 Le projet d’aménagement hydroagricole de Ras Djebel/Galaat Andalous a étéconçu de manière à assurer la durabilité des réalisations et la pérennité de la productionagricole escomptée. Il a fait l’objet des études d’exécution de détails pour permettreune bonne estimation des quantités. Ce projet, qui permet une utilisation rationnelle deseaux du barrage de Sidi Salem, entre dans le cadre de l’aménagement total de la valléede la Medjerda, considérée comme le grenier de la Tunisie. Il constitue en effet unephase importante dans le programme global du Plan Directeur des Eaux du Nord. C’estpourquoi, les infrastructures hydrauliques mises en place dans le cadre du projet(barrage mobile, stations de pompage, canal Tobias-Utique, conduites de refoulement

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d’eau, réservoirs de stockage, etc…) ont été construites en béton armé. Etant donnéles caractéristiques topographiques des périmètres de Henchir Tobias et de Galaat ElAndalous dont les sols sont à des côtes très basses, un système de drainage important etefficace a été prévu.

11.2 L’exploitation du réseau et des quatre périmètres du projet est assurée par lesCRDA (Commissariats régionaux de développement agricole) de Bizerte et d’Ariana.Ceux-ci sont dotés de moyens humains et matériels pour assumer leurs tâches. Ilsdisposent de moyens humains (personnel permanent et personnels temporaires ouoccasionnels), et de moyens matériels qui se composent de leurs propres locaux, dematériel de transport, d’atelier, d’entretien et de réparation, de magasins de pièces derechange et d’engins de génie pour faire des travaux en régie, bien que la tendanceactuelle consiste à recouvrir le plus possible aux entreprises privées. Les budgets defonctionnement (dépenses afférentes à l’achat de l’eau d’irrigation à laSECADENORD, aux frais d’énergie électrique pour le pompage, aux frais d’entretiendivers) et d’équipements des CRDA sont financés par des ressources propres et parl’Etat (dotations budgétaires). Le fonctionnement de ces structures ne pose pas deproblème dans un avenir prévisible. Les rendements et productions attendus en périodede croisière réduiront les importations des principales denrées alimentaires (céréales,légumes, fruits, produits d’élevage).

12. PERFORMANCE DE LA BANQUE ET DES AUTRESCOFINANCIERS

12.1 Objectifs et justifications du projet

Il faut noter que les objectifs que s’est fixé le projet à l’évaluation restent lesmêmes après la période d’investissement et pendant la phase d’exploitation. Ilss’accordent bien avec les priorités du secteur agricole et du sous-secteur irrigué, àsavoir l’augmentation et la diversification de la production, et l’accroissement dessuperficies irriguées en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Ces priorités sontprimordiales et demeurent les mêmes dans tous Plans de développement économique etsocial de la Tunisie. Les conditions de prêts étaient conformes à la politique de laBanque dans le secteur, et aucun événement n’est venu modifier ni diminuer la validitédes priorités initiales.

12.2 Exécution et résultats d’exploitation du projet

12.2.1 La Banque a organisé trois missions de supervision technique entre 1987 et1989, et deux missions de suivi. Ces missions ont permis de régler certains problèmesliés à la bonne exécution du projet, et d’assurer un suivi rigoureux des opérations.Parmi ces problèmes, on peut citer entre autres, la répartition des allocations financièrespar marché et par composante, la réactualisation de la liste des biens et services comptetenu de l’annulation de 10,5 millions UC sur le prêt. Le projet n’a connu aucunemission de supervision financière du département des décaissements. Le nombre demissions de supervision technique a été insuffisant. Six missions de supervision

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technique (de 1987 à 1992) auraient été adéquates et suffisantes. A partir de 1990,la Banque n’a pas été en mesure de faire effectuer d’autres missions de supervision.Cette insuffisance n’a cependant pas eu de conséquences négatives sensibles surl’exécution du projet, car l’agence d’exécution était déjà parvenue à un stade suffisantde maîtrise de l’organisation de l’exécution et des procédures de la Banque.

12.2.2 Le confinancier KFW a été particulièrement efficace et coopérant durantl’exécution du projet. Il s’est toujours concerté avec la Banque avant toute prise dedécision afférente à la bonne réalisation du projet. Ses missions de suivi ont été les plusrégulières. L’emprunteur, à travers l’agence d’exécution du projet, a quant à lui, faitpreuve de bonne performance dans l’exécution du projet. Il s’est toujours efforcé àrespecter les règles de procédure de la Banque pour l’acquisition des biens et services.Mais il a constaté et déploré la lenteur et la complexité du processus de décaissementsde la Banque.

12.2.3 Malgré le démarrage tardif du projet par rapport aux prévisions initiales,l’exécution du projet s’est déroulée d’une façon satisfaisante et sans difficulté majeuregrâce à la coopération étroite entre les cofinanciers, l’emprunteur, l’agence d’exécutiondu projet et les différents départements de la Banque. L’emprunteur a respectéscrupuleusement ses obligations vis-à-vis de la Banque. C’est pourquoi le projet n’aconnu aune suspension de décaissements. Ses performances ont été excellentes dans lamesure où toutes les infrastructures hydrauliques réalisées et l’aménagement despérimètres sont satisfaisants, et dans la mesure où les économies substantielles ont étéréalisées pendant l’exécution du projet. Le coût total du projet après la réalisation s’estavéré 55% inférieur par rapport aux prévisions du rapport d’évaluation.

12.2.4 La Banque a constitué un appui de premier ordre pour le Gouvernement dansl’exécution de ce projet. Le personnel de l’agence d’exéction s’est familiarisé avec lesprocédures de la Banque. Il a acquis une expérience dans l’exécution et la gestion desprojets financés par la Banque. L’emprunteur estime que l’assistance de la Banque a étéd’une grande utilité dans l’exécution du projet. Le Gouvernement s’est, de son côté,conformé à toutes les conditions essentielles du prêt. Bref, il a honoré tous sesengagements vis-à-vis du projet.

13. CONCLUSIONS ET ENSEIGNEMENTS

13.1 Conclusions13.1.1 Le projet d’aménagement hydroagricole de Ras Djebel/Galaat Andalous s’estbien exécuté et s’est bien achevé d’une manière générale. Il s’est étalé sur une périoded’environ 10 années depuis l’approbation du prêt jusqu’à la fin de son exécution.L’idée du projet remonte à 1974 avec la définition du programme du Plan Directeur desEaux du Nord en plusieurs phases. Le présent projet entre dans le cadre de la deuxièmephase du programme du PDEN. La préparation du projet remonte à 1981, le dossierd’évaluation a été finalisé en décembre 1982 et le projet a démarré en janvier 1987. Lafin des travaux qui était programmée pour juin 1988 a effectivement eu lieu en avril1992.

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13.1.2 Les objectifs définis lors de l’évaluation du projet sont restés lesmêmes durant son exécution et pendant la période d’exploitation. Celle-ci n’est autrechose que la mise en valeur agricole des quatre périmètres qui ne sont qu’à leur 2èmecampagne agricole (1992/93 et 1993/94). Les rendements obtenus pendant les deuxcampagnes agricoles sont encourageants et prometteurs. En période de croisière, laproduction additionnelle attendue est estimée à 2.450 tonnes de céréales, 66.700 tonnesde légumes, 4.500 tonnes de fruits, 13 millions de litres de lait, 1.300 tonnes de viandebovine et 500 têtes de génisses. Cette production va contribuer à la politiqued’autosuffisance alimentaire, à la réduction des importations des denrées alimentairesprincipales et à l’amélioration des revenus monétaires des paysans concernés.

13.1.3 Le projet a permis de sauvegarder les périmètres de Ras Djebel et Aousja dontles nappes phréatiques étaient surexploitées et salines avant l’achèvement des travauxet la mise en eau des périmètres. Ce qui a suscité un grand enthousiasme chez tous lespaysans concernés dont l’ardeur au travail de la terre n’est plus à démontrer.L’identification et la réalisation de plusieurs projets de même nature seraient des plusappréciées quand on sait que la Tunisie veut accroître et diversifier sa productionagricole en vue de satisfaire à sa politique d’autosuffisance alimentaire, et de réduiresensiblement les importations des principales denrées alimentaires.

13.1.4 Le coût du projet à l’évaluation était estimé à 83,19 millions d’UC. Le coûtréalisé après l’exécution du projet est de 36,92 millions d’UC. Le coût total du projetaprès la réalisation s’est donc avéré 55,6% inférieur par rapport aux prévisions del’évaluation. Cette baisse des coûts de réalisation est due à la parité du dinar tunisien,aux prix relativement bas des biens et services à la meilleure maîtrise des coûts par lesentreprises et au redimensionnement des infrastructures.

13.1.5 Enfin l’emprunteur, et avec lui son agence d’exécution du projet, a été à lahauteur de ses responsabilités de par le respect de ses engagements vis-à-vis de laBanque, la compétence et le dévouement des cadres nationaux mis à la disposition duprojet. Leur responsabilisation a constitué l'élélement essentiel de la bonne exécutiondu projet. Cependant, la mise en valeur agricole des périmètres n’est qu’à ses débuts, etdonne l’impression de piétiner. L’on observe une certaine lenteur de la part desexploitants dans l’adoption de l’irrigation à partir du réseau installé. Conscients de cettesituation, les CRDA chargés d’encadrement vont prendre des mesures pour atteindrerapidement les objectifs de production.

13.2 Enseignements

13.2.1 Le projet a été l’objet d’une supervision insuffisante de la Banque. Il a étésuivi par de nombreux et différents responsables depuis l’approbation du prêt endécembre 1982 (chargés de projets, chargés de prêts, chargés de décaissements). Cetétat de chose fut à l’origine de la disparition du premier classeur du projet, de la non-disponibilité des rapports de supervision technique. Les missions périodiques desupervision d’un projet devraient être systématiquement entreprises au moins une foispar an. Il faudrait que chaque rapport de supervision ou de suivi soit gardé dans leclasseur du projet.

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13.2.2 La durée relativement longue des études d’exécution après la mise en vigueurdu prêt dut l’une des causes du démarrage tardif du projet. Il serait opportun etjudicieux que la Banque fasse réaliser les études de détails au moment de la réalisationde l’étude de faisabilité du projet. Cela permettrait d’éviter des retards dans ledémarrage des projets ; cela permettrait également une bonne estimation des quantitésvoire une bonne maîtrise des coûts de biens et services.

13.2.3 La mise en place tardive des fonds de la KFW, cofinancier du projet, fut laprincipale cause du retard dans le démarrage du projet. Dans le cas d’un cofinancement,il faudrait que dans l’avenir la Banque s’arrange à ce que les prêts respectifs soientapprouvés dans le même mois, ou tout au plus avec une différence de temps nedépassant pas trois mois.

13.2.4 Le projet a connu deux annulations d’une partie du prêt : en 1989 d’unmontant de 10,5 millions d’UC et en 1992 d’un montant de 3,5 millions d’UC, soit autotal 14 millions d’UC. Après ces annulations, le solde disponible du prêt s’est avéréinsuffisant pour couvrir les dépenses restant à effectuer. Face à cette situation, laBanque a dû procéder, en 1993, à la réactivation d’une partie du prêt (0,39 milliond’UC) afin d’honorer ces dépenses. La Banque devra désormais faire très attention auxdemandes des emprunteurs relatives à l’annulation hâtive d’une partie des prêts.

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ANNEXE 2

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT

Calendrier d’exécution

Composantes Année 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

APPROBATION FINANCEMENT

BAD V

KFW V

INFRASTRUCTURES GENERALES

Barrage mobile Prévision

Réalisation

Station d’exhaure Prévision

Réalisation

Canal Tobias-Utique Prévision

Réalisation

Infrastructure Aousja Prévision

Réalisation

AMENAGEMENTS PERIMETRES

Assainissement-drainage Prévision

Réalisation

Equipement Prévision

Réalisation

Pistes Prévision

Réalisation

Mise en eau Prévision

Réalisation

ETUDES ET SURVEILLANCE

Etudes Prévision

Réalisation

Supervision Prévision

Réalisation

Prévision

Réalisation

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ANNEXE 3TUNISIE

PROJET D'AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL – GALAATCoût du projet par bien et service, entrepreneur et fournisseur, et bailleur de fonds

(en DT, hors taxes et droit de douanes)

Composantes Entrepreneurs Coûts Financement

et biens et services Fournisseurs BAD KFW GVT

A1. INFRASTRUCTURES GENERALES

GC barrage, stations et conduites CWE 6835538.3 888761.7 3643115.9 2303660.6

Fourniture de conduites EL ANABIB 5970421.7 1631652.5 1778670.5 2560098.6

Pièces spéciales SOFOMECA 502844.6 245277.6 110964 146603

Ventouses ROULEMENT 82625.7 13405.7 10955.1 58264.9

Robinetterie FONDERIES REUNIES 289478.7 162294.5 69098.4 58085.8

Vannes papillons BROSSETTE 219949.4 65266.8 83066.9 71615.7

Antibelier BROSSETTE 161181.1 47861.3 84589.5 28730.3

Boîte à boue BROSSETTE 164850 75471.5 26844.7 62533.8

Electrification STEG 847375.5 388798.8 458576.7

Passages busés SOGIT 123069.4 70104.8 52964.5

Station de pompage P4 ETRAPH 231719.8 101956.7 129763.1

Equipement stations et barrage AGRICULTOR 4180023 3866525.9 313497.2

Vannes/canales Tobias-Utique SOTUDIEM 44463.8 36085.8 8378

Fourniture canalisations>400 EL KANAOUET 2155437.5 1725249.8 430187.6

Pose canalisation AC Aousja SAHBI MEKKI 414508 3318665.5 82641.4

TOTAL A1 22223486.3 3690851.9 11767033.1 6765601.3

A2. AMENAGEMENT DES PERIMETRES

Matériel mobile AGRICULTOR 2326124.9 650980.9 786549.6 888594.4

Passages busés Aousja GTS 105550.4 .31970.4 26909 46671

Compteurs limiteurs FONDERIES REUNIES 637917 220532.9 76764.1 340620

Fournitures canalisations AC SICOAC 1663858.7 584877 267674.3 811307.5

Pose de conduites AC SOGIT 1079006.8 4499581.7 629048.6

Pose de canalisations KHEMAIS 573430.8 252006.5 321424.3

Assainissement et drainage GTS 5054427.4 2223948.4 2830479

Pistes GA1 SOROTRAPT 479351.3 133589 345762.3

Pistes GAHT2 SOGIT 652073.3 286912.3 365161.1

Pistes GA3 SOGIT 719504.1 316581.8 402922.3

Pistes RJ4 RAOUDI B. 693637.1 124225.9 569411.2

Pistes HT1 KOBBI K. 530820.6 273266.4 257554.2

Pistes RJGA KOBBI K. 494800.6 254723.3 240077.3

Pistes RAOUDI BECHIR 1374664.1 1099731.3 274932.8

TOTAL A2 16385167.1 5803573 2257628.2 8323965.9

B. MISE EN VALEUR AGRICOLE

Constructions Tobias

Pelle hydraulique ENNOUR 31536.4 18448.8 13087.6

Matériels roulants AGRICULTOR 89661.6 74606 15055.6

RENAULT AFRIQUE 82094 68309.1 13784.9

TOTAL B 203291.9 161363.9 0 41928.1

C. ETUDES ET SURVEILLANCE

Etudes et supervision AHT 2236903.8 1298263.2 556398.5 382242

Avenant AHT 357070.5 207238 88816.3 61016.2

Etude de l'irrigation SCET TUNISIE 266219 251150 15069

TOTAL C. 2860193.3 1505501.3 896364.8 458327.2

TOTAL PROJET 41672138.7 11161290 14921026.1 15589822.5

Page 42: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 4TUNISIE

PROJET D'AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJERBEL-GALAATEvolution des superficies et productions

Avant la mise en eau Situation 1994 Aug. Rdt

Sec. Irrigué Total Production Sec Irrigué Total Production par irrig.

Ras Djebel 2000

Arbo 320 534 854 5700 310 579 889 6000

Variation -3.10% 8.40% 4.10% 5.30% 1.10%

Grandes cultures 267 75 342 2980 60 177 237 8430

Variation -77.50% 136.00% -30.70% 182.90% 308.20%

Cultures maraîchères 94 976 1070 21400 85 1223 1308 28290

Variation -9.60% 25.30% 22.20% 32.20% 8.10%

Tot 681 1585 2266 30080 455 1979 2434 42720

Variation -33.20% 24.90% 7.40% 42.00% 32.20%

% irrig. 0.7 0.81

Aousja 1800

Arbo 2 105 107 510 2 72 74 510

Variation 0.00% -31.40% -30.80% 0.00% 44.60%

Grandes cultures 505 163 668 7910 396 407 803 21640

Variation -21.60% 149.70% 20.20% 173.60% 127.60%

Cultures maraîchères 190 909 1099 28600 47 1265 1312 32290

Variation -75.30% 39.20% 19.40% 12.90% -5.40%

Tot 697 1177 1874 37020 445 1744 2189 54440

Variation -36.20% 48.20% 16.80% 47.10% 25.90%

% irrig. 0.63 0.8

Henchir Tobias 1 1400

Arbo 15 90 105 460 15 90 105 550

Variation 0.00% 0.00% 0.00% 19.60% 19.60%

Grandes cultures 755 250 1005 12300 845 367 1212 14650

Variation 11.90% 46.80% 20.60% 19.10% -1.20%

Cultures maraîchères 150 150 2130 165 165 2940

Variation 10.00% 10.00% 38.00% 25.50%

Tot 770 490 1260 14890 860 622 1482 18140

Variation 11.70% 26.90% 17.60% 21.80% 3.60%

% irrig 0.39 0.42

Galaat Andalous+Henchir Tobias 2 2905

Arbo 169 62 231 - 105 62 167 -

Variation -37.90% 0.00% -27.70%

Grandes cultures 1439 531 1970 - 1399 1368 2767 -

Variation -2.80% 157.60% 40.50%

Cultures maraîchères 487 179 666 - - 442 442 -

Variation -100.00% 146.90% -33.60%

Tot 2095 772 2867 - 1504 1872 3376 -

Variation -28.20% 17.80% 17.80%

% irrig. 0.27 0.55

Total Périmètres 8105

Arbo 506 791 1297 - 432 803 1235 -

Variation -14.60% 1.50% 64.80%

Grandes cultures 2966 1019 3985 - 2700 2319 5019 -

Variation -9.00% 127.60% 25.90%

Cultures maraîchères 771 2214 2985 - 132 3095 3227 -

Variation -82.90% 39.80% 8.10%

Tot 4243 4024 8267 3264 6217 9481 -

Variation -23.10% 54.50% 14.70%

Taux d'irrigation % 0.49 0.66

Taux d'occupation % 102% 117%

-----------------------------------------------------

Henchir Tobias 1 : encadré par le CRDA de Bizerte

Henchir Tobias 2 : encadré par le CRDA de l'Ariana (405 ha)

Page 43: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 5

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT

PRIX DES PRODUITS EN DT

PRODUCTIONS------Prix aux producteurs------ --------Prix économiques--------

A l’évaluation A l’achèvement A l’évaluation A l’achèvementGrandes culturesBlé durOrgeBersim*Sorgho*Vesche-avoine*Luzerne*FèveTotal GC

90 255140

160

135

160

214158

160

Maraîchage d’hiverPomme de terre d’ASAil et oignonsPetits poisCarottesTotal M d’H

9415318849

270180375105

9916319851

270160375105

Maraîchage d’étéPomme de terre de STomates et pimentsHaricots grainsPastèques et courgesMelonsArtichauts*Total M d’E

8052

73104142

23585

600200200190

8556

60780

110149

23585

710200200190

ArboricultureAgrumesGrenadierOliviersNéfliersPoirier-pommierPoirier nouveauVigne de tableAmendierAbricotierTotal arboriculture

117179117

259

355230300270415415310270270

122189117241327327259241241

385230310270415415310270270

Production animaleViande bovineViande ovineLaitGénisse excédentaire

629

140

200015000

3101650

805600200620

14701100

2401650

Page 44: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 6

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT

PRIX DES PRODUITS EN DT

CULTURES Prix auproducteur

DT

SANS PROJET, CONDITIONS 1994 AVEC PROJET, EN CROISIERESuperficie

haCharge/ha

DTCharge/tot1000 DT

RendtT/ha

ProductionT

Valeur1000 DT

Superficieha

Charge/haDT

Charge/tot1000 DT

RendtT/ha

ProductionT

Valeur1000 DT

Grandes culturesBlé durOrgeBersim*Sorgho*Vesche-avoine*Luzerne*FèveTotal GC

255140

160

1956.0974.6

1542.0

662.25134.9

177.5151.2

72.8105.7

347.2147.4

48.2542.7

1.161.8

3

1.3

2269.01754.3

4626.1

860.8

578.6245.6

137.7961.9

1349.1

998.3671.2802.0500.9201.9

4523.5

339.2 457.6

457.6

3.5

6060

5501.5

4722.0

59899.240271.2

4010.225042.6

302.9

1204.1

1204.1Maraîchage d’hiverPomme de terre d’ASAil et oignonsPetits poisCarottesTotal M d’H

270180375105

304.6133.1

57.0494.6

1807.91030.3

623.71462.3

550.6137.1

35.5723.3

11.169.54

9.9

3399.01269.9

564.0

917.7228.6

59.21205.5

373.4373.4373.4

1014.12134.3

1890.0720.0

1076.31312.51268.5

705.7268.8401.9

1331.02707.4

1487

25

5227.42987.12613.7

25352.8

1411.4537.7980.1

2662.05591.2

Maraîchage d’étéPomme de terre de STomates et pimentsHaricots grainsPastèques et courgesMelonsArtichauts*Total M d’E

23585

600200200190

952.1559.5

45.1582.6

99.82239.2

1945.8657.9

1260.0560.0266.0

1174.7

1852.5368.1

56.9326.3

26.62630.3

13.812.9

1884

13138.67217.7

812.24661.1399.3

3087.6613.5

162.4932.2

75.94871.6

353.1416.2373.4373.4799.8657.6

2973.5

2350.01219.8246.0

1950.01950.0345.8

1326.5

829.7507.7

91.9728.1

1559.6227.4

3944.4

2535

12525

7

8826.914568.7

373.49334.6

19994.64603.5

2074.31238.3224.0

1866.93998.9874.7

10277.2ArboricultureAgrumesGrenadierOliviersNéfliersPoirier-pommierPoirier nouveauVigne de tableAmendierAbricotierTotal arboriculture

355230300270415415310270270

223.489.1

119.628.2

179.9

146.684.6

100.4971.8

798.8517.5105.0405.0744.9

496.0101.3337.5512.1

178.446.112.611.4

134.0

72.78.6

33.9497.7

99

1.46

7.18

41.5

5

2010.2802.0167.4169.2

1291.8

586.6126.9502.0

713.6184.5

50.245.7

536.1

181.834.3

135.51881.7

224.591.4

132.0121.8208.7

30.5152.3

961.1

1331.3690.0300.0810.0

1120.51245.0992.0

960.3

298.863.039.698.7

233.837.9

151.1

923.0

1512

? ? ?12

10.812

8

3367.21096.5527.9

1461.92253.8365.5

1218.3

1195.4252.2158.4394.7935.3151.7377.7

3465.3Production animaleViande bovineViande ovineLaitGénisse excédententaire

20001500

3101650

468.425.467.6

390.328.2

363.6

780.642.3

112.7

1352.8

1652.8331.3

1690.9

13329.0502.0

3381.9

4132.0828.3

Total Prod. animale 561.4 935.6 3336.9 8342.1

Total projet 8840.5 4955.4 9856.4 10592.3 11369.2 28880.0Charges 4955.4 11369.2Marge 4901.0 17510.8Marge par hectare en DT 554.4 1540.2Coefficient d’augmentation 2.8

Page 45: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 7

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT

Production additionnelle en croisière, quantités et valeur économique

PRODUCTIONSEstimation à l’achèvement : 1994Quantité

TPrix écon

DTValeur

1000 DTGrandes culturesBlé durOrgeBersim*Sorgho*Vesche-avoine*Luzerne*FèveTotal GC

2453.0-1754.359899.2

40271.2-615.9

25042.6-557.9

214158

160

524.9-277.2

-89.3158.5

Maraîchage d’hiverPomme de terre d’ASAil et oignonsPetits poisCarottesTotal M d’H

1828.31717.22613.7

24788.8

70160375105

493.7274.8980.1

2602.84351.4

Maraîchage d’étéPomme de terre de STomates et pimentsHaricots grainsPastèques et courgesMelonsArtichauts*Total M d’E

-4311.67351.0373.4

8522.415333.5

4204.2

23585

710200200190

-1013.2624.8265.1

1704.53066.7798.8

5446.7ArboricultureAgrumesGrenadierOliviersNéfliersPoirier-pommierPoirier nouveauVigne de tableAmendierAbricotierTotal arboriculture

1357.0294.4360.5

1292.7962.0365.5631.7

-126.9-502.0

385230310270415415310270270

522.567.7

111.8349.0399.2151.7195.8-34.3

-135.51627.9

Production animaleViande bovineViande ovineLaitGénisse excédentaireTotal Prod. Animale

1300.6-28.2

12965.4502.0

14701100

2401650

1911.931.0

3111.7828.3

5820.9

Total projet 17405.3* : Valorisée au niveau de l’élevage

Evolution de la production et des charges, en 1000 DT

Superficies Evaluation Réalisation

Ras Djebel 1354 2000

Aousja 1791 1800

Henchir Tobias 1750 1805

Galaat Andalous 2290 2500

Total 7185 8105

Accroissement 1.13

Charges de production en croisière, aux prix 1994 :Charges d’entretien en croisière, aux prix 1994 :

5872.7 pour l’ensemble des périmètres2891.8 pour l’ensemble des périmètres

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Evolution superficie en % 0.5 0.6 0.7 0.9 1 1 1

Evolution rendement en % 0.6 0.8 1

Evol. Prod. Addit. en % 0.3 0.46 0.64 0.8 0.92 0.98 1

Evol. Prod. Addit. en valeur 4921.9 7773.3 11139.4 13924.3 16012.9 17057 17405.3

Fonct.-entretien 1362.9 1684.5 2024.3 2602.6 2891.8 2891.8 2891.8

Charges de production 2767.8 3421.0 4110.9 5285.4 5872.7 5872.7 5872.7

Page 46: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 8

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAAT

Calcul du TRI - Achèvement

AnnéeInvestissement

RenouvellementMaintenance

FonctionnementCharges

de productionCoût

additionnelProduction

AdditionnelleRecette

additionnelle

1985 642.1 642.1 -642.11986 651.7 651.7 -651.71987 9734.3 9734.3 9734.31988 12840.2 12840.2 -12840.21989 7257.0 7257.0 -7257.01990 3680.0 3680.0 -3680.01991 4040.2 4040.2 -4040.21992 1225.0 1362.9 2767.8 5355.7 4921.9 -433.81993 2818.1 1684.5 3421.0 1923.6 7773.3 -150.41994 2057.4 2024.3 4110.9 8192.5 11139.4 2946.91995 2602.6 5285.4 7888.0 13924.3 6036.31996 2891.8 5872.7 8764.5 16012.9 7248.41997 2891.8 5872.7 8764.5 17057.2 8292.81998 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.91999 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92000 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92001 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92002 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92003 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92004 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92005 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92006 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92007 7683.6 2891.8 5872.7 16448.0 17405.3 957.32008 250.7 2891.8 5872.7 9015.1 17405.3 8390.22009 576.6 2891.8 5872.7 9341.1 17405.3 8064.22010 421.0 2891.8 5872.7 9185.4 17405.3 8219.92011 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92012 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92013 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92014 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92015 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92016 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.92017 2891.8 5872.7 8764.5 17405.3 8640.9

TREI 10.6%

Page 47: TUNISIE PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS …

ANNEXE 9Page 1 de 2

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAATOrganigramme de la DGETH (1994)

DIRECTION GENERALEDES ETUDES ET DES TRAVAUX

HYDRAULIQUES

DIRECTEUR GENERAL : JEBALI ALI

DIRECTION DE LA PLANIFICATIONDES EAUX ET DES

ETUDES HYDRAULIQUES

DIRECTEUR : GHALLEB KHALED

SOUS DIRECTIONDES GRANDS TRAVAUX

HYDRAULIQUES

SOUS DIRECTEUR :MAOUI MAOUIA

DIRECTION DE L’EXPLOITATIONDES BARRAGES

ET DES OUVRAGESHYDRAULIQUES

DIRECTEUR : BEN SLIMA SAID

SOUS DIRECTIONDES ETUDES

HYDRAULIQUES

FILALI

SOUS DIRECTIONDE LA PLANIFICATION

DES EAUX

M. LOUATI

SERVICE DE LAREALISATION DE LAPROGRAMMATION

ET DESCONTROLES DES

TRAVAUX

ABDELHEDI TAOUFIK

SOUS DIRECTIONDE L’EXPLOITATIONDES BARRAGES ET

DES OUVRAGESHYDRAULIQUES

Mr. AYEB

SOUS DIRECTIONDE LA MAINTENANCE

DES BARRAGESET DES OUVRAGES

HYDRAULIQUES

Mr. ABID

SERVICE DES ETUDESDES OUVRAGES

ET DES PERIMETRESD’IRRIGATION

Mr. SELAMI

SERVICE DE LAPLANIFICATION

DES EAUX

Mme CHEKIR

SERVICEGENIE CIVILE

DES AMENAGEMENTSHYDRAULIQUES

Mr. BOUSAÏD

SERVICEDU CONTROLE

ET DU SUIVIDES BARRAGESOU OUVRAGES

JEMALI

CENTRE REGIONALDE L’ICHKKUL

ET DUCAP BON

Ben TORKIA

SERVICE DE LATOPOGRAPHIE

ET DE LAPHOTOGRAMETRIE

HADJ AMOR AHMED

SERVICE DESCALCULS

INFORMATIQUES

Mr. HELALI

SERVICE DESSTATIONS POMPAGES

Mr. GHANOUCHI’SERVICEELECTRO

MECANIQUE

LARGUECH

CENTRE REGIONALDE LA MEDJERDAH

ET DESAFFLUENTS

J. OUSLATI

SERVICE DES ETUDESGEOLOGIQUES

ET DE LAMECANIQUE DES SOLS

ILLOULI TAOUFIK

SERVICE DEL’EXECUTION DESLACS COLLINAIRES

Mr. KSIBICENTRE REGIONAL

DES BARRAGESDE LA TUNISIE

CENTRALE

KHALOUFI

SERVICEDU MATERIEL

D’EQUIPEMENT

DAOUD ABDELHAMID

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ANNEXE 9Page 2 de 2

TUNISIE

PROJET D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE DE RAS DJEBEL-GALAATOrganigramme du CRDA (1994)

C.R.D.A. BIZERTE

DIVISIONDU REBOISEMENT

ET DE LA PROTECTION DES SOLS

DIVISIONDE L’HYDRAULIQUE ET

DE L’EQUIPEMENT RURAL

DIVISIONVULGARISATION ET PROMOTIONDE LA PRODUCTION AGRICOLE

DIVISIONDES ETUDES ET DU

DEVELOPPEMENT AGRICOLE

DIVISIONADMINISTRATIVEET FINANCIERE

ARRONDISSEMENTPRODUCTION VEGETALE

ARRONDISSEMENTGENIE RURAL

ARRONDISSEMENTFORETS

ARRONDISSEMENTETUDE ET STATISTIQUES

ARRONDISSEMENTPERSONNEL

ServiceHorticulture et Arboriculture

ServiceGénie Rural

* Service Bizerte Service Etudes etSuivi et Evaluation

Service Personnelet Ordonnancement

ServiceGrandes Cultures ARRONDISSEMENT

EXPLOITATION DES PERIMETRESIRRIGUES

* Service Sejnane

ServiceSuivi et Statistiques

ServiceJuridique et Social

ARRONDISSEMENTPRODUCTION ANIMALE

Service Mateur

ARRONDISSEMENTCONSERVATION DES EAUX

ET DES SOLS

ARRONDISSEMENTFINANCEMENT

ET ENCOURAGEMENTS

ARRONDISSEMENTFINANCIER ET COMPTABLE

ServiceSanté Animale

ServicePromotion de l’Elevage

Service Ras-Djebel

ARRONDISSEMENTDES SOLS Service

Crédit Agricole Service

Budget et TrésorerieARRONDISSEMENT

MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS Service Laboratoire Service

des Institutions Rurales Service

Comptabilité Générale

C.T.V. RAS-DJEBEL

Service Réseaux Service Adductions

et Grands Ouvrages

C.T.V. UTIQUE

* Service Etudes des Sols

ARRONDISSEMENT

MATERIEL ET BATIMENTS

C.T.V. MATEUR

ARRONDISSEMENT

RESSOURCES EN EAU Service

Matériel et Bâtiments

C.T.V. THEZELA

C.T.V. JOUMINE

C.T.V. MENZEL BOURGUINBA

Service Marchéset Approvisionnement

C.T.V. EL ALA-ML JEMIL

C.T.V. BIZERTE NORD-SUD

C.T.V. SEJNANE

* Nominations Internes

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