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Semestre 4 Sandrine Jaffeux UE 2.7 Processus dégénératifs et défaillances organiques Le diabète Année 2017-18

UE 2.7 Processus dégénératifs et défaillances …¨te.pdf · - Définition ? - Causes ? Facteurs de risque ? - Symptômes ? - Conséquences ? - Complications ? Part 1 - Définitions

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Semestre 4

Sandrine Jaffeux

UE 2.7

Processus dégénératifs et défaillances

organiques

Le diabète

Année 2017-18

Qu'est-ce que le diabète ?

- Définition ?

- Causes ? Facteurs de risque ?

- Symptômes ?

- Conséquences ?

- Complications ?

Part 1 - Définitions

Le diabète est une affection métabolique chronique

caractérisée par une hyperglycémie chronique liée à

une déficience :

- soit de l'action de l'insuline (insulinorésistance)

- soit de la sécrétion d'insuline (insulinopénie)

- soit des deux

Définitions

Glycémie = glukus « doux » et haima = « sang »

= concentration de glucose dans le sang

Une glycémie normale est comprise entre 0,63 et 1,1

g/L à jeun (ou jusqu’à 1,4 g/L 2h après l’ingestion de 75 g de glucose)

Critères de diagnostic admis par l'OMS

- soit glycémie à jeûn > à 1,26 g/L (vérifiée à 2

reprises)

- soit glycémie >= à 2 g/L (n'importe quel moment de

la journée)

- soit présence de symptômes de diabète (dont

polyurie, polydispsie, amaigrissement) associés à

une glycémie >= 2g/L

Part 2 - Epidémiologie

- Conditions socio-

économiques

défavorables

- Modifications rapides

du mode de vie

- Prévalence élevée de

l’obésité

Taux de prévalence du diabète (2009)

Source : InVS – Prévalence et incidence du diabète et mortalité

liée au diabète en France – Synthèse épidémiologique

Prévalence du diabète traité selon l'âge et le sexe (2009)

Source : InVS – Prévalence et incidence du diabète et mortalité liée au diabète

en France – Synthèse épidémiologique

Pandémie de

diabète 2010-2030

Source : IDF. Diabetes Atlas 5th Ed. 2011

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Personnes diabétiques

366 millions en 2011

552 millions en 2030 (+51%)

Dépense de santé :

465 milliards de $ en 2011

595 milliards de $ en 2030 (+11%)

Part 3 - Rappels anatomo-physiologiques

Régulation de la glycémie

Etat postprandial = période pendant un repas et

immédiatement après (jusqu’à 4h après)

Par les cellules béta

des ilots de

Langherans

Stimule la

libération de

l'insuline

Glycémie élevée Post-prandial

Stimule l'absorption du

glucose sanguin par les

cellules cibles (muscles,

neurones, …) Cellules

cibles

Insuline = hormone hypoglycémiante

Les mécanismes hypoglycémiants

- Production énergie cellulaire

Glucose ATP + CO2 + H2O

- Stockage énergie

Glycogénogénèse : Glucose Glycogène (hépatique et

musculaire)

Lipogenèse : Glucose Triglycéride (foie, tissu adipeux)

cellulaire

Etat de jeûne = période pendant laquelle le tube

digestif est vide (fin de matinée et après-midi, pendant

la nuit)

Glucagon = hormone hyperglycémiante

Par les cellules Alpha

des ilots de

Langherans

Stimule la

libération du

glucagon

Stimule la

dégradation du

glycogène

Les mécanismes hyperglycémiants

- Glycogénolyse

Glycogène glucose

- Néoglucogenèse

Lactate, glycérol, acides aminés glucose

- Lipolyse

réaction de dégradation des lipides glycérol, acides

gras

Part 4 - Physiopathologie

Deux types de diabète

Diabète de Type 1 (DT1)

ou Diabète Insulino Dépendant (DID)

Diabète de Type 2 (DT2)

ou Diabète Insulino Résistant (ou DNID)

Distribution des différents types de diabète Source : étude Entred 2007-10

Part 5 - Les étiologies du diabète

5.1. Diabète de Type 1

5.1.1. Facteurs immunitaires

Anticorps sériques dirigés contre les cellules béta

des ilots de Langhérans du pancréas sécrétant

l'insuline

Pathologie auto-immune

5.1.2. Facteurs génétiques

Existence d'une prédisposition génétique mais mode

de transmission inconnu

5.1.3. Système HLA

Les porteurs de certains antigènes HLA (HLA B8,

HLA DR3 et HLA DR4) ont un risque plus élevé de

développer un diabète

5.1.4. Facteurs viraux

Le diabète est favorisé par une affection virale aiguë

(virus du groupe coxsackie)

Très rare

5.2. Diabète de Type 2

Facteurs génétiques

Prédisposition génétique si antécédents de diabète

dans la famille

Surpoids / Obésité

Sédentarité

Part 6 - Les signes cliniques

Identiques pour DT1 et DT2 lors de la découverte

de la maladie

La différence réside essentiellement :

- dans l'âge des personnes touchées

- dans les délais d'apparition

précoce dans DT1 (enfants/ado/jeunes adultes)

tardif dans DT2 (stade avancé de la pathologie),

reste longtemps asymptomatique

Polyurie Excrétion de quantité excessive d'urine (glycosurie,

acétonurie)

Nycturie Excrétion d'urine la nuit

Polydipsie Soif excessive occasionnée par la déshydratation

Polyphagie Exagération de l'appétit

Asthénie Fatigue intense

Part 7 - Les complications du diabète

Identiques pour DT1 et DT2

7.1. Complications métaboliques aiguës

7.1.1. Acidocétose diabétique

- Déséquilibre par un facteur déclenchant, infectieux (presque

toujours)

- Souvent le mode de révélation du DT1

- Installation progressive (qq heures ou qq jours), jamais un

coma d'installation brutale

Phase initiale : accentuation du syndrome

Polyuropolydipsique, asthénie croissante, amaigrissement

Phase évoluée :

- troubles de la conscience (obnubilation, somnolence)

pouvant évolués vers un coma

- hyperventilation haleine odeur pomme reinette)

- troubles digestifs douleur abdo, nausée/vomissement

(accentuent la déshydratation)

- déshydratation PA basse, tachycardie, existence d'un

pli cutané, douleur muscu diffuse

Traitements acidocétose diabétique

- réhydratation très importante (NaCl 0,9%)

- insulino-thérapie intensive (insuline rapide)

- traitement du facteur déclenchant

- surveillance des paramètres cliniques (pouls, tension, t°)

Examens biologiques

Bilan sanguin :

- existence acétonémie

- diminution Ph sanguin (acidose métabolique)

- augmentation kaliémie, hématocrite et protides

- diminution natrémie, bicarbonate et chlore

- créatininémie à surveiller

Bilan urinaire :

- Glycosurie et cétonurie franches

7.1.2. Hypoglycémie

Installation rapide ou progressive

Les causes

- Alimentation (omission, retard, consommation inférieure

d’aliments riches en glucides, etc.)

- Activités physiques sans ajustement de l’alimentation ou de

la médication

- Intensité trop élevée de l’activité physique dans le but de

gérer son stress

- Médications antidiabétiques

Les symptômes

Faim, tremblements, palpitation, transpiration, anxiété,

nausées, picotements, trouble de la concentration, confusion,

étourdissement, faiblesse/somnolence, difficulté à parler, vue

embrouillée

Traitemente de l'hypoglycémie

- Arrêt de l’ "effort" dès les 1er symptômes

- Vérification de la glycémie

- Mise en sécurité de la personne

- Protocole de resucrage : collation

- Identifier la cause de l’hypoglycémie

Protocole de resucrage

- Consommer un aliment équivalent à 15g de glucose

Privilégier les sucres simples et liquides (x2 si inférieur à

0,4g/L)

- Mesurer une seconde fois la glycémie 15 min après, si

toujours <0,7 g/L resucrer une seconde fois

- Prendre une collation (si le repas est dans plus d’une heure)

doit contenir 15g de glucides + source plus complexe (gras

/ fibres / protéine ou glucide complexe)

ex : un fruit et un morceau de fromage

Protocole de resucrage

Si hypoglycémie grave (glycémie <0,4 g/L et personne

inconsciente)

- Injecter du glucagon

- Consommer une collation dès reprise de conscience

doit fournir 45 g de glucides

Exemples de collations à 45 g de glucides :

- 250 ml de lait et un sandwich à la viande, ou

- 1 fruit et un sandwich au fromage

7.2. Complications dégénératives

7.2.1. Macroangiopathies

Déf : lésions d'athérosclérose réalisant une obstruction

progressive des artères de gros et moyens calibres par des

dépôts lipidiques et calciques

7.2.1.1. Insuffisance coronarienne

- risque d'angor et d'infarctus du myocarde (cf. 2.8 S3)

7.2.1.2. Artérite des membres inférieurs

- AOMI (cf. 2.8 S3)

7.2.2. Microangiopathies

- Anomalie de la paroi des petits vaisseaux : épaississement

de la membrane basale

- Corrélation avec ancienneté et équilibre du diabète

7.2.2.1. Atteintes oculaires

Rétinopathie diabétique :

- dépistage par un fond d'œil1x/an)

- photocoagulation au laser

Autres lésions oculaires :

- cataracte

- infection cornéenne ou conjonctivale

7.2.2.2. Atteintes rénales

- Néphropathie de type glomérulaire

- Corrélation avec ancienneté et équilibre du diabète

- Signes biologiques : microalbuminurie protéurinurie

IRC et ses conséquences

- Dosage créatinine plasmatique et microalbuminurie

7.2.2.3. Atteintes système nerveux

Neuropathies périphériques

Atteintes d'un ou plusieurs nerfs périphériques

a) neuropathie proximale :

- cuisse, épaule

- douleur +++

- amyotrophie

b) neuropathie mononévrite :

- atteinte d'un seul nerf

- cruralgie, sciatalgie, paralysie oculo-motrice

c) polynévrite distale :

- troubles sensitifs des membres inférieurs

(hypoesthésie)

d) mal perforant plantaire :

- surinfection très fréquente abcès des parties

molles, ostéites, amputations

Neuropathies végétatives

Atteintes de l'innervation de certains organes

a) neuropathie digestive :

- gastroparésie

b) atteinte de l'intestin grêle :

- diarrhée motrice très intense, paroxystique

c) atteinte urogénitale :

- sensation plénitude vessie vessie dilatée,

dysurie, infections urinaires

- impuissance (survenue progressive)

d) neuropathie cardiaque :

- tachycardie, hypotension orthostatique, trouble du

rythme

7.2.3. Complications infectieuses

- Aucune n'est spécifique du diabète mais tout patient

diabétique a des défenses diminuées face aux agents

infectieux, en particulier bactériens

- Infection hyperthermie risque d'hyperglycémie

Part 8 - Stratégies thérapeutiques du diabète

Articulation autour de 3 axes :

- traitements médicamenteux

- mesures hygiéno-diététiques

- lutte contre les facteurs de risque associés

- perspectives

8.1. Traitements médicamenteux

Schéma thérapeutique adapté aux besoins de chq patient et à

leur réponse au traitement

8.1.1. Insuline

- composé d'une ou plusieurs injections quotidiennes

- déterminé par médecin / diabétologue / endocrinologue

- spécifique DT1 (DID) mais aussi DT2 (insulinorequérant /

inefficacité des antidiabétiques oraux)

- différentes formes d'insuline

- différents dispositifs d'injection

- effets indésirables du traitement :

- hypoglycémie

- lipodystrophie

- rougeur cutanée et douleur

8.1.2. Antidiabétiques oraux

- spécifique du DT2

- déterminé par médecin / diabétologue / endocrinologue

8.2. Mesures hygiéno-diététiques Concernent DT1 / DT2

- régulation de la ration alimentaire

- lutte contre l'obésité

- surveillance des infections (zones fragiles pied)

- hygiène corporelle soigneuse

- pratique d'une activité physique adaptée (cf. film)

8.3. Lutte contre les facteurs de risque associés Concernent DT1 / DT2

- Accompagnement dans l'arrêt du tabac

- Accompagnement dans la lutte contre la dyslipidémie (règle

hygiéno-diététique)

- Lutte contre HTA

8.4. Perspectives

- greffe d'ilots de Langhérans de pancréas

- greffe d'ilots pancréatique fœtaux (cellules souches)

- pancréas artificiel (implantation intrapéritonéale avec

réservoir insulinique)

- immunothérapie (ciblée sur anticorps, lymphocytes

responsables de la maladie auto-immune)

Part 9 - Surveillance du diabète

9.1. Surveillance / auto-surveillance glycémique glycémie capillaire

- indications patient insulino-traité

- patient pour lequel est envisagée (court/moyen terme)

- patient traité par insulino-secréteur (sulfamides)

- améliorer équilibre glycémique (si objectif non-atteint)

Selon HAS, la prescription de glycémie capillaire ne doit pas être

systématique chez les DT2

9.2. L'hémoglobine Glyquée (HbA1c) L’hémoglobine se trouve dans les globules rouges du sang. Elle

a la particularité de capter une partie du sucre présent dans le

sang. La part de l’hémoglobine qui capte le sucre est appelée

"hémoglobine glyquée"

- marqueur du contrôle du diabète

- permet de vérifier l’équilibre du diabète et l’efficacité du

traitement

Valeur HbA1c Glycémie moyenne

(g/l sang)

6 % 1,2

7 % 1,5

8 % 1,8

9 % 2,1

10 % 2,4

- sa valeur = concentration

du glucose dans le sang au

cours des 2 ou 3 mois qui

précède le dosage

- valeur normale = 4 à 6 %

de l‘Hb totale

Tout compris ?