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la revue de l’UFOLEP Avril 2016 - N° 21 - Prix 3,50 en jeu une autre idée du sport e j INVITÉ Gilles Vieille Marchiset INITIATIVE Sports de nature ASSOCIATIONS D’AUJOURD’HUI

Ufolep 21 en jeu avril 2016

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Revue fédérale de l'Union française des oeuvres de l'éducation physique (Ufolep), qui réunit 800 associations et 350 000 licenciés. Au sommaire de En Jeu Ufolep n°21 (avril 2016) : Dossier : Associations d'aujourd'hui Invité : Gilles Vieille Marchiset, quel futur pour les associations sportives ? Initiative : Les sports de nature Reportage : Foot à 7 dans l'Yonne Pratique : Le service civique

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la revue de l’UFOLEP Avril 2016 - N° 21 - Prix 3,50 €

en jeu une autre idée du sportej INVITÉGilles Vieille

Marchiset

INITIATIVESports de

nature

ASSOCIATIONS D’AUJOURD’HUI

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 32 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

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o De l’association locale à l’AG nationaleM

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Par Philippe Machu, président de l’Ufolep

Association : c’est un joli mot, qu’à l’Ufolep nous préférons à celui de club, même si dans le monde du sport l’un et l’autre sont considérés comme synonymes. S’associer, c’est aller vers les autres, construire quelque chose avec eux, tandis qu’un club peut être fermé, sélect, voire privé.

Tout le contraire de notre conception d’un sport pour tous, vraiment pour tous, et en particulier ceux qui sont les plus éloignés de la pratique physique.Dans ce numéro de En jeu figurent justement plusieurs portraits d’associations, dédiées à la marche nordique, au multisport, au VTT et à la course à pied ou bien encore au football à 7. Elles incarnent une diversité de profils, d’activités et de modes de pratique que notre dossier du mois met en évidence, pour mieux s’interroger sur ce qui les relie.Au bout de ce lien et d’un réseau associatif que structurent nos comités dépar-tementaux et régionaux se trouve l’assemblée générale nationale. Celle qui se déroule à la fin du mois à Port-Leucate sera élective et déterminera les orienta-tions fédérales pour les quatre années à venir. Or le renforcement du lien avec nos associations – qui incarnent l’Ufolep au plus près des territoires – doit figu-rer parmi ces priorités, parallèlement au développement des projets à vocation sociale conduits par nos comités, en partenariat avec les services de l’État, les acteurs sociaux et les collectivités locales.La réussite du projet de l’Ufolep passe en effet par la cohérence et la complémentarité entre ses deux secteurs, identifiés par les vocables de « sport éducation » et « sport et société ». Et par un sentiment d’appartenance qu’il nous faut soigneusement susciter, entretenir et cultiver. ●

coup de crayonpar Jean-Paul Thebault

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 3

en jeu “une autre idée du sport” est la revue de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep), secteur sportif de la Ligue de l’enseignement Ufolep-Usep 3, rue Récamier, 75341 Paris Cedex 07 Téléphone 01 43 58 97 71 Fax 01 43 58 97 74 Site internet www.ufolep.org Directeur de la publication Nelly Aradan Président du comité de rédaction Philippe Machu Rédacteur en chef Philippe Brenot Ont participé à ce numéro Soreya Belkhir ; Jean-Marc Lafon ; Philippe Machu ; Pierre Chevalier ; Noémie Vincent ; Benoît Gallet ; Vincent Bouchet Photo de couverture Toulon Marche Nordique Maquette Agnès Rousseaux Impression et routage Centr’Imprim, rue Denis Papin 36 100 Issoudun Abonnement annuel 13,50 € Numéro de Commission paritaire 1015 K 79982 Numéro ISSN 1620-6282 Dépôt légal Avril 2016 Tirage de ce numéro 8525 exemplaires

som

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4 actualitéL’histoire de la Ligue de l’enseignement en livre et en filmVuLuEntendu : Un printemps 76, Vincent Duluc (Stock) ; L’alpinisme, Cédric Sapin-Defour, (JMEditions) ; Comment regarder un match de foot ? (Solar)

6 invité9 dossier16 fédéral

L’Aude accueille l’assemblée générale de l’Ufolep ; Rapport d’activité

19 pratiqueService civique : huit missions

20 initiative 24 reportage

Le foot à 7 dans l’Yonne, une tactique gagnante

26 réseauUfolep Ariège : fédérer le sport en entreprise ;150 ans de la Ligue : Paulette Ronsin, honneur aux bénévolesInstantanés : palmarès du concours photo 2015

28 histoiresMorceaux choisis : « Conversation avec John Isner », François Cusset (POL) Je me souviens : Franck RamellaL’image : « L’homme sans gravité », par David Burnett (Marabout)

30 événementToutes Sportives : le sport féminin en débat

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INVITÉGilles Vieille Marchiset, quel futur pour les associations sportives ?

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Prise en compte de nouveaux publics, évolution des pratiques, concurrence du secteur marchand et du sport connecté, réforme territoriale... Gilles Vieille Marchiset passe en revue les défis auxquels sont confrontées les associations sportives.

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Associations Ufolep d’aujourd’hui

DOSSIER

La diversité de l’Ufolep ne réside pas seulement dans la centaine d’activités pratiquées en son sein, mais aussi et surtout dans les profils très variés des associations qu’elle fédère. Une évolution qui s’est accentuée ces dernières années, et pose parfois la question du sentiment d’appartenance.

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L’Ufolep accompagne aujourd’hui l’ensemble des activités de pleine nature avec un plan de développement qui met l’accent

sur leur dimension éducative et sur l’accès de tous les publics à une pratique loisir.

INITIATIVELes sports de

nature, un terrain éducatif 20

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Sports et Loisirs de la Vie : comment ne pas adhérer au nom en forme de programme de cette jeune association vendéenne ?

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4 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

actu

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é Université du sport

Les actes de l’Université européenne du sport, co-organisée du 8 au 10 juillet 2015 par l’Ufolep, l’Usep et la Ligue de l’enseignement, en partenariat avec l’université de Strasbourg, sont en ligne. Un menu interactif permet d’accéder au texte des trois conférences introductives – « Grandir avec le sport » (Pierre Parlebas), « Sport et santé » (Dr Martine Duclos), « Les enjeux d’un projet sportif territorial » (William Gasparini) –, d’écouter les fichiers audio des neuf ateliers thématiques et de télécharger photos et vidéos.www.event.ufolep/UES

Développement durable Réuni mi-janvier, le jury de l’édition 2015 des Trophées génération développement durable Ufolep-EcoCup a récompensé deux comités

L’Ufolep fait salon

Repoussé en raison des attentats de novembre, le Salon de l’éducation s’est déroulé du 8 au 14 mars à Paris, porte de Versailles. Sur son stand, où une association des Yvelines proposait une animation danse, l’Ufolep a notamment fait la promotion du service civique et de l’application Tout Terrain pour smartphone. Également reporté, le Salon des maires se déroulera pour sa part du 31 mai au 2 juin.Auparavant, l’Ufolep participera du 7 au 10 avril au Salon des seniors. Elle y fera la promotion de séjours à thèmes (avec son partenaire Vacances pour tous) et y animera une conférence sur l’effet « antalgique » de l’activité physique.Enfin, la fédération aura un stand parmi le village des partenaires de l’Euro Nordic Walk (photo),

4 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

le grand rassemblement de marche nordique, dont la 4e édition se déroulera les 17, 18 et 19 juin dans le Parc naturel régional du Vercors.

11 Tricolores à l’InsepLa présidence de la République organisait mardi 29 mars sur les installations de l’Insep, dans le bois de Vincennes, une grande journée du comité « 11 Tricolores », chargé de mobiliser les Français à l’occasion de l’Euro 2016 en mettant l’accent sur 11 thématiques suivies par autant de personnalités (1). François Hollande et plusieurs ministres y étaient annoncés. L’Ufolep était invitée à participer à cet événement grand public à travers l’animation d’ateliers de foot à 7 et sur l’auto-arbitrage et par l’organisation de jeux collectifs sur le thème de l’engagement, avec la participation d’une cinquantaine de jeunes. Des volontaires en service civique intervenant sur des missions « sport citoyen » auprès de comités Ufolep étaient également conviés à apporter leur témoignage.

(1) Dont « la jeunesse», incarnée par Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif.

L’HISTOIRE DE LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT RACONTÉE PAR UN LIVRE ET UN FILML’Utopie citoyenne : c’est le titre donné par le

journaliste Jean-Michel Djian à son « histoire

républicaine de la Ligue de l’enseignement »,

qui vient de paraître à l’occasion des 150 ans

de celle-ci – officiellement célébrés en juin

lors du congrès de Strasbourg. L’ouvrage rap-

pelle sa création en 1866 par Jean Macé, son

engagement pour une école obligatoire, gra-

tuite et laïque, et sa contribution aux lois de

1881 et 1882 sur l’école, de 1901 sur la liberté

d’association, et de 1905 sur la séparation des

églises et de l’État. L’auteur évoque également

les figures historiques que furent Ferdinand Buisson, Léon

Bourgeois, Camille Flammarion, Raymond Poincaré ou, en

matière d’activités physiques et sportives, Léo Lagrange. Il

n’élude pas pour autant les interrogations actuelles du mouve-

ment. Particulièrement riche, l’iconographie réunit des docu-

ments inconnus ou rares, retrouvés dans les greniers des fédé-

rations des œuvres laïques et aux Archives de France.

Jean-Michel Djian est aussi l’auteur de La Fabrique du citoyen,

documentaire de 52 minutes diffusé une première fois le

12 mars sur Public Sénat. Nourri d’images d’ar-

chives, il rappelle les moments fondateurs et

les tournants de l’histoire de la Ligue de l’en-

seignement, au prisme du combat pour la laïci-

té et l’école publique. Dans un deuxième temps,

il insiste sur sa contribution à l’éducation

populaire et au débat d’idées à travers plusieurs

témoignages, dont ceux de Philippe Meirieu,

Vincent Peillon, Cynthia Fleury ou Alexandre

Jardin (1).

Signalons aussi la parution d’un double DVD

consacré à Jean Zay. Le ministre de l’Éducation

nationale du Front populaire, entré au Panthéon le 27 mai der-

nier, y est présenté successivement à travers son action en

faveur du cinéma – il fut le promoteur du Festival de Cannes

– et son engagement militant à la Ligue de l’enseignement. ●

L’Utopie citoyenne, une histoire républicaine de la Ligue de l’enseignement, La Découverte, 192 pages, 30 € ; La Fabrique du citoyen, un film de 52 mn, rediffu-sions sur TV5 Monde ; Jean Zay, double DVD.Tous ces articles sont en vente sur la « boutique » du site des 150 ans de la Ligue (http://150ans-laligue.org/150ans-portail/la-boutique/).

(1) Plusieurs de ces témoignages sont reproduits en partie dans l’ouvrage de Jean-Michel Djian.

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VuLuEntendurégionaux : l’Île-de-France pour le Raidy To Go, un raid itinérant par équipe réunissant des adolescents, et le Centre pour l’orientation éco-citoyenne de son projet quadriennal. Les départements des Hautes-Alpes, du Lot-et-Garonne, de la Meuse et des Yvelines ont été également récompensés.

De l’Euro à l’Europe« Ce que l’Euro 2016 nous dit de l’Europe » : c’est l’objet du colloque organisé vendredi 10 juin – jour du match d’ouverture France-Roumanie – par le laboratoire de recherche « sport et sciences sociales » de l’université de Strasbourg. Plusieurs chercheurs proposeront des approches historiques (Paul Dietschy, Alfred Wahl), économiques (Wladimir Andreff) et s’intéresseront aux questions de médiatisation (Dominique Marchetti et Karim Souanef), d’immigration (Stéphane Beaud) ou aux allégeances nationales et représentations sociales liées à l’événement (Andy Smith). Football et sociétés dans l’espace européen, le 10 juin de 9 h à 17h, Maison interuniversitaire des sciences de l’homme, Strasbourg.

Paris 2024 a son logo

Le comité Paris 2024 a dévoilé le 9 février le logo de sa candidature aux Jeux olympiques en le projetant à 20 h 24 précises sur les arches de l’Arc de Triomphe. Pour Dragon Rouge, l’agence de design qui l’a imaginé, l’idée était de créer « un signe de ralliement, un mouvement collectif qui fédère et mobilise l’ensemble des Français ». Un mouvement qui « évoque la silhouette de la Tour Eiffel, symbole du savoir-faire français, devenu le signe de ralliement d’une ville et d’une nation toute entière, un monument emblématique et fédérateur qui concentre toutes les aspirations pour 2024. »

UN PRINTEMPS 76Journaliste fanion de la rubrique ballon de l’Équipe, Vincent Duluc avait 13 ans en mai 1976, quand l’AS Saint-Étienne s’inclina (1-0) en finale de coupe d’Europe face à l’implacable Bayern de Munich. Les poteaux carrés de Hampden Park, Rocheteau l’ange blessé qui entre pour les sept dernières minutes, la descente triomphale des Champs-Élysées en R5 à toit ouvrant le lendemain : autant de souvenirs de cette défaite fondatrice du foot français, restée vivace dans les mémoires.C’est cependant autre chose que raconte Vincent Duluc : comment l’épopée des Verts illumina, l’espace d’un printemps, l’adolescence d’un fils de profs dans la langueur épaisse de Bourg-en-Bresse. Sa chronique est moins celle des matchs menant au stade de Glasgow que celle d’une adoles-cence en cette période cruciale de la fin de troisième : les premiers flirts, le brevet… Celle aussi d’une époque où les footballeurs-vedettes, encore simples mortels, gagnaient à peine vingt fois le Smic. Quant au chaudron de Geoffroy-Guichard, dans cette Giscardie de l’entre-deux chocs pétroliers, il demeurait le cœur vibrant d’une grande cité ouvrière.L’auteur creuse avec talent la veine autobiographique déjà présente dans les premières pages de son précédent récit sur le golden boy George Best. Pourtant, même en ayant par-tagé avec Vincent Duluc les mêmes frissons – de l’Hotel California des Eagles aux envolées d’Ivan Curkovic –, il demeure comme un goût d’inachevé. Probablement celui de ce 12 mai 1976 où, en fin de soirée, l’espoir céda la place à un éternel vague à l’âme. ● Ph.B.Un printemps 76, Vincent Duluc, Stock, 214 pages, 18 €.

QU’IGNORE-JE ? L’ALPINISME « L’alpinisme est une pratique sportive et sociale consistant à partir d’un point bas, souvent confortable, pour gagner un autre point idéalement plus haut, plutôt blanc, habituellement plus froid tendance hostile mais jugé plus beau pour revenir au point bas un jour si possible. Le tout via un itinéraire esthétique et si possible un poil merdique. »Cet extrait de la première des cinquante-trois questions-réponses qui le composent donne le ton d’un ouvrage qui parodie jusque dans son sur-titre – Qu’ignore-je ? – et sa jaquette de couverture la fameuse collection « Que-sais-je ? ». On privilégiera toutefois une lecture d’altitude, tant son humour, parfois poussif au niveau de la mer, ne prend sa plénitude que dans la convivialité du refuge. À part ça, savez-vous la différence entre alpinisme et escalade ? « L’heure du réveil, les gants, les marques de bronzage. Et l’espérance de vie. » ● Qu’ignore-je ? L’Alpinisme (des questions à toutes vos réponses !), Cédric Sapin-Defour, préface de Jean-Christophe Rufin, JMEditions, 2015, 144 pages, 11,90 €.

COMMENT REGARDER UN MATCH DE FOOT ? « La tactique, c’est l’art de coordonner l’action de chaque joueur afin d’atteindre un objectif, objectif de jeu avant celui de résultat » explique Christian Gourcuff, ex-stratège du FC Lorient, en préface de ce livre qui passe en revue les systèmes, les postes, le jeu avec et sans ballon et les coups de pied arrêtés. Officiant au sein du site web des Cahiers du football, les auteurs détaillent les différents schémas tactiques apparus depuis la mise en pièces du fondateur WM par la grande équipe de Hongrie. Venus en 1953 donner la leçon aux Anglais en leur temple de Wembley, Puskas et ses coéquipiers libérèrent du même coup l’imagination de tous les professeurs Nimbus du ballon rond. Le lexique permettra par ailleurs aux néophytes de se familiariser avec le jargon propre au commentaire télévisé. Même si la façon actuelle de filmer le football, souvent trop focalisée sur l’exploit individuel, limite la compréhension du jeu, à la différence de la vision panora-mique du spectateur assis en tribune. ● Comment regarder un match de foot ? Les clés du jeu décryptées, par Raphaël Cosmidis, Gilles Juan, Christophe Kuchly, Julien Momont, Solar, 2016, 504 pages, 17,90 €.

Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 5

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6 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

médias. Cette diversification a entraîné une profession-nalisation, tant au niveau des salariés recrutés – avec un effet indéniable des emplois-jeunes et des emplois aidés – que parmi les bénévoles, à travers leur montée en com-pétence, notamment sur le plan du management.

Le sport connecté a-t-il donné un « coup de vieux » à l’association sportive ? En effet, on peut désormais pratiquer seul avec un coach numérique ou trouver des partenaires via son téléphone portable…Je ferais remonter ce phénomène à la lame de fond que fut, à partir des années 1990, le développement du sport auto-organisé : un phénomène rendu possible par la socia-lisation sportive préalable des individus – notamment les plus favorisés – à l’école ou en club. À cela se surajoute à présent la possibilité d’accéder à des connaissances et des modes d’apprentissage via Internet. Mais les réseaux sociaux ne font donc qu’accélérer un processus déjà pré-sent. En revanche, ils donnent davantage d’acuité à la question posée à l’association sportive par les pratiques auto-organisées : quelle est la valeur ajoutée de l’adhé-sion ? À mon sens, elle réside dans le vivre ensemble et la compétence de l’encadrant, sans oublier l’aspect finan-cier : s’associer permet de regrouper les modes de finan-cement et de réaliser des économies d’échelle.

On s’inquiétait il y a quinze ans de la concurrence des salles de sport : ont-elles mordu sur le public des associations ou en ont-elles créé un autre ?Le secteur marchand a pris une place importante, et son émergence a créé un appel d’air auprès d’une population plus consumériste, recherchant avant tout un service : une nouvelle « clientèle », pour utiliser le vocabulaire commercial. Une frange du public associatif s’est peut-être tournée vers ce secteur, mais probablement dans une faible proportion. Car l’association sportive ne se résume pas à une offre de pratique : des liens forts s’y tissent, avec une communauté de référence et d’appartenance. Les associations sont porteuses de valeurs, et elles ont tout intérêt à insister sur ce point afin de se différencier du secteur marchand ou des pratiques auto-organisées. Ces valeurs rapprochent les gens : aujourd’hui, cela me semble fondamental.

G illes Vieille Marchiset, le modèle de l’associa-tion sportive dédiée à la pratique d’un seul sport sous une forme compétitive demeure-t-il très majoritaire ?

Oui, incontestablement. Ce modèle du club unisport dédié à l’initiation, l’entraînement et la compétition, qui s’est mis en place dès les années 1930 et a été renforcé par la politique gaulliste des années 1960, demeure pré-dominant.

Les associations sportives ont-elles néanmoins chan-gé ces vingt ou trente dernières années ?Les nouvelles problématiques sociétales les ont fait un peu évoluer. Sous l’influence conjuguée des pouvoirs publics et de la demande sociale, elles ont dû prendre en compte de nouveaux publics : les milieux populaires, les femmes… Ce qui a changé également, c’est la concur-rence du secteur marchand et des collectivités locales, qui proposent elles-mêmes des activités sportives. Les clubs ont donc modulé leur offre, en s’ouvrant davan-tage aux femmes et aux seniors, ou en proposant de l’événementiel pour exister sur leur territoire et dans les

Gilles Vieille Marchiset, quel futurpour les associations sportives ?Prise en compte de nouveaux publics, évolution des pratiques, concurrence du secteur marchand et du sport connecté, réforme territoriale... Gilles Vieille Marchiset passe en revue les défis auxquels sont confrontées les associations sportives.

Sociologue, profeSSeur deS univerSitéS à StraSbourg

Né en 1967, Gilles Vieille Marchiset est professeur des univer-

sités à Strasbourg, où il dirige le laboratoire « sports et sciences

sociales ». Ce sociologue et anthropologue coordonne également la

filière « activités physiques adaptées et santé » à la faculté des

sciences du sport de Strasbourg. Issu de la filière Staps et agrégé

d’EPS, docteur en sociologie, il a aussi enseigné à l’université de

Franche-Comté. Ses recherches portent sur les marginalités spor-

tives en ville, sur le loisir et le sport dans les milieux populaires et

sur les politiques de prévention et d’intégration par le sport.

Gilles Vieille Marchiset préside parallèlement le conseil scienti-

fique de l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels). Il apporte

son expertise à des expériences de terrain dans les villes de ban-

lieue et a récemment codirigé avec Benjamin Coignet l’ouvrage

Clubs sportifs en banlieue. ●

UN SOCIOLOGUE PRÉSENT DANS LES QUARTIERS

invi

Clubs sportifs en banlieue, Presses universitaires de Strasbourg, 2015, 176 pages, 19 €.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 7

Sociologue, profeSSeur deS univerSitéS à StraSbourg

Mais les associations ne sont pas toujours présentes là où elles seraient le plus utiles, comme dans les quartiers…C’est un fait statistique : dans les zones les plus précaires, on manque d’associations. Mais on y trouve une énergie positive qui mérite d’être accompagnée. Même des initia-tives individuelles ou inter-individuelles peuvent mener à la création d’associations, et ce sont ces associations-là qui pourront remettre la citoyenneté, la laïcité et l’enga-gement personnel au cœur de ces territoires. Les habi-tants sont prêts à se prendre en charge, encore faut-il leur donner le coup de pouce nécessaire.

Afin de prendre en compte cette réalité, l’Ufolep développe une double approche de l’éducation par le sport : un secteur « sport éducation » qui repose sur les associations, et un secteur « sport et société » principalement piloté par les comités départemen-taux auprès de publics cibles. Notamment dans les quartiers, où les associations Ufolep sont moins pré-sentes qu’en milieu rural ou périurbain. Que pensez-vous de cette structuration ?Tout d’abord, travailler sur les territoires périurbains et ruraux est essentiel, car la pauvreté y est souvent invi-sible et peu repérée par les services publics. Ensuite, dans les territoires urbains, la démarche exige en effet davantage de professionnalisme, mais aussi des compé-tences en ingénierie sociale, en lien avec un relais local, à savoir un militant présent sur le quartier. C’est l’un des enseignements majeurs de notre étude sur les clubs spor-tifs de banlieue : il faut des tandems, avec un acteur qui connaisse très bien les pratiques physiques, et un autre qui travaille de concert avec lui pour que cette offre spor-tive soit adaptée à la demande des quartiers populaires. ●

ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

Mais l’association sportive traditionnelle est-elle en mesure de répondre aux nouvelles aspirations pour un sport santé ou une pratique non compétitive ?Bien que le modèle compétitif demeure ultra-dominant, beaucoup d’associations ont adapté leur logiciel. Sans renoncer à la compétition, elles offrent d’autres types de pratique, axés sur le loisir ou la santé, et s’ouvrent à d’autres publics que les « jeunes performants ». À l’écoute de leurs adhérents et en prise avec leur territoire, ces associations sont entrées dans une démarche d’innova-tion sociale.

Croyez-vous également au concept de l’association multisport ?Je suis persuadé que la multi-pratique est un élément de développement du système sportif. Ce peut être au sein d’une même association ou d’une même fédération mul-tisports, comme l’Ufolep ou la FSGT. Les structures impli-quées dans l’éducation par le sport auprès de publics en difficulté utilisent également la multi-pratique. Et pour-quoi ne pas l’envisager aussi sous la forme d’une « multi-licence », commune à des clubs unisports appartenant à des fédérations différentes, mais qui s’associeraient sur un territoire ? Ceci pour offrir au cours de l’année, ou chaque semaine, la possibilité de pratiquer à la fois un sport col-lectif, un sport de raquette, un sport de plein air… Bien sûr, c’est plus facile à organiser au sein d’une fédération multisport. Mais j’y vois une solution d’avenir, et un élé-ment de développement crucial de la pratique sportive.

Les critères de financement des collectivités ont-ils également évolué ? Plus précisément, les critères d’utilité sociale contrebalancent-ils désormais la prise en compte des résultats sportifs ?Il faut avoir à l’esprit que les services des sports se sont historiquement constitués avec l’aide du mouvement spor-tif fédéral. Ce lien fort entre le sport de compétition et les pouvoirs publics locaux s’est naturellement retrouvé dans le mode de répartition des subventions. Celui-ci est tou-tefois un peu mis à mal dans les contrats d’objectifs que passent aujourd’hui les communes avec les clubs : celles-ci infléchissent ce système en intégrant par exemple la prise en compte de publics spécifiques : femmes, seniors, per-sonnes en difficulté sociale ou en situation de handicap. Le processus est en marche, même s’il est lent et compli-qué, car les clubs peinent à adapter leur offre.

Vous avez codirigé un ouvrage sur les clubs de ban-lieue qui reposait sur le postulat de l’exigence d’une « innovation sociale » pour répondre aux enjeux édu-catifs. Mais le modèle associatif est-il adapté aux ter-ritoires carencés sur le plan de la pratique sportive ?Le modèle associatif est très plastique, modulable, là est sa force. Donc oui, il est en mesure de répondre à ces enjeux, à condition de se poser la question du sens : quel est le but de notre association ? quelles valeurs souhai-tons-nous défendre ? À partir de valeurs communes, on peut ensuite mettre en place ce que nous appelons des « innovations sociales » : des services nouveaux, ré-agen-cés, au sein de l’association ou sur son territoire. Je le répète, la plasticité du modèle associatif lui permet d’agir sur le terrain avec une grande souplesse. Contrairement aux institutions, technocratiques et plus rigides.

Gilles Vieille Marchiset : « Les associations sont porteuses de valeurs, et elles ont tout intérêt à insister sur ce point afin de se différencier du secteur marchand ou des pratiques auto-organisées. »

DR

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 98 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

Quel impact le développement de l’intercommunalité, lié à

la réforme territoriale, pourrait-il avoir sur les associations

sportives ?

C’est difficile à dire car on manque de recul. On peut tou-

tefois observer qu’en milieu rural, la loi Chevènement de

1999, caractérisée par le renvoi des équipements sportifs à

caractère communal sur les EPCI (établissements publics de

coopération intercommunale), avait permis la construction

de piscines ou de gymnases qui avaient profité à la pratique

sportive. Dans cet esprit, des collaborations intéressantes

peuvent être envisagées.

Et en milieu urbain ?

J’aurais davantage d’inquiétudes, en raison du risque de

valorisation des grands équipements et des gros clubs, au

détriment d’associations plus petites, qui pourraient avoir

plus de mal à obtenir des aides à l’échelon intercommunal.

Les associations ont-elles intérêt à se rapprocher les unes

des autres ?

L’intercommunalité va probablement exiger que des clubs

d’une même discipline s’associent. On peut aussi imagi-

ner qu’émergent des clubs multisports en mesure de peser

sur les élus au niveau intercommunal… Cela modifierait

un peu la donne pour un système sportif aujourd’hui très

« disciplinaire », et où la concurrence est la règle. Et pour-

quoi pas des « blocs associatifs », des fédérations d’asso-

ciations ? Mais tout cela reste très prospectif. ● Ph.B.

LES INCERTITUDES DE L’INTERCOMMUNALITÉ

3. VERS UN INDIVIDU PRAGMATIQUEDans une société qui se cherche, incertaine, marquée par l’instabilité et des disparités territoriales, l’individu, opportuniste et pragmatique, s’adapte en fonction du contexte et des circonstances. Dans cette société qui res-semble beaucoup à la nôtre, la formation sportive reste sur le court terme et chacun se débrouille pour trouver basket à son pied. Le système sportif demeure très écla-té, avec des formes de pratiques très différentes.

Vers quel scénario va-t-on se diriger ? Nous appelons de nos vœux le premier, mais dans un souci d’objectivité nous avons introduit deux autres modèles. Bien évidem-ment, tout cela reste très théorique. Néanmoins, nous pensons que ce premier scénario peut se réaliser sur un territoire donné si l’engagement des associations rejoint les aspirations de la société civile et les orientations des politiques publiques. S’il y a consensus autour d’un choix de société… ● GVM

Trois scénarios pour 2025En clôture du forum Éducasport organisé par l’Agence pour l’éducation par le sport, fin septembre à Lyon, Gilles Vieille Marchiset avait présenté une étude prospective sur les associations sportives à l’horizon 2025.

L a réflexion menée par le comité scientifique de l’Apels, sous l’égide de son secrétaire général Philippe Mathé, visait à esquisser le visage de l’association sportive de l’avenir. Ceci en prenant

en compte des indicateurs sportifs, sociétaux, territoriaux, et au prisme de finalités éducatives. Nous avons également fait le choix de ne pas partir des structures, mais des per-sonnes, pour proposer au final trois scénarios où l’individu est “émancipé”, “consumériste” ou “pragmatique”. 1. VERS UN INDIVIDU ÉMANCIPÉDans un contexte social apaisé, où l’empathie et la convi-vialité sont davantage à l’honneur que les conceptions strictement économiques, les associations sportives travaillent en commun et non plus sur un schéma de concurrence entre disciplines. L’idée de « jouer collectif » est au cœur de cette vision, avec une innovation sociale qui tranche avec la routine ou l’inertie que l’on rencontre le plus souvent dans le milieu sportif. Dans ce scénario idéal et idyllique, l’offre est différenciée et s’adresse à tous les publics, alors qu’aujourd’hui l’association spor-tive reste malgré tout centrée sur un public normé, plu-tôt issu de la classe moyenne, et plutôt urbain.2. VERS UN INDIVIDU CONSUMÉRISTECet individu consumériste évolue dans une société libé-rale, au sens économique du terme : une société mar-quée par les inégalités et une dégradation sociale, et qui produit des exclus, des surnuméraires… On observe une réduction des dépenses publiques et un désinvestisse-ment des collectivités, au bénéfice d’un système basé sur la consommation, caractérisé par une concurrence effrénée entre les acteurs sportifs et la place prise par le « charity business ». La pratique est là, mais sans réfé-rence à des valeurs, sinon individualistes et libérales. Ce scénario est réaliste, s’il n’y a pas de prise de conscience.

Le sportif de l’avenir sera-t-il émancipé, consumériste ou pragmatique ?

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Associations Ufolep d’aujourd’hui

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La diversité de l’Ufolep ne réside pas seulement dans

la centaine d’activités pratiquées en son sein,

mais aussi et surtout dans les profils très variés des

associations qu’elle fédère. Une évolution qui s’est

accentuée ces dernières années, et pose parfois la

question du sentiment d’appartenance.

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Associations Ufolep d’aujourd’hui

Un village, un club Ufolep ? Le Bonnieux run and bike en Vaucluse.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 1110 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

L a diversité est le propre d’une fédé-ration multisport : or l’Ufolep réunit sous son égide plus d’une centaine d’activités, les unes très populaires,

les autres plus confidentielles.Le répertoire de ces disciplines tient de l’inventaire à la Prévert : une poétique de l’énumération où les échasses urbaines, le croquet, les randonnées équestres, le foot-ball de table et le squash – qui ne comptent qu’une poignée de licenciés – côtoient les poids lourds d’un « top 5 » où la gymnas-tique d’entretien devance la gymnastique artistique, le cyclotourisme, la randonnée pédestre et le cyclosport (1). Ces activités

possèdent souvent leur culture propre, y compris dans une même famille d’activi-tés. À titre d’exemple, parmi les activités cyclistes, les cyclosportifs sont une tribu et les vététistes une autre, parfois plus proche des adeptes des sports de nature.Mais à la diversité des activités et des pratiquants s’ajoute aussi celle d’associa-tions aux profils eux-mêmes très diffé-rents. Quoi de commun par exemple entre un club de motocross, une association de badminton, un club de foot et une section d’amicale laïque dédiée à la gymnastique d’entretien ou à la pratique multisport?En outre, pour les associations unisport à

vocation compétitive, l’année est généra-lement rythmée par un calendrier de ren-contres et de qualifications tandis que les autres n’ont pas de contacts extérieurs aussi réguliers. Par ailleurs, leurs membres pos-sèdent volontiers deux licences : celle de la fédération délégataire et celle de l’Ufolep ce qui leur permet de jouer sur les deux tableaux. Enfin, si la majorité des associa-tions Ufolep reposent exclusivement sur le bénévolat, 15% sont employeurs, dont bon nombre parmi les activités gymniques et d’expression.À l’origine, tout était beaucoup plus simple. Née en 1928 au sein de la Ligue de l’ensei-

La diversité associative est-elle une plus-value ?

au-delà de la variété deS activitéS SportiveS pratiquéeS

Petites ou grandes, unisports ou multisports, loisir ou compétition, simple ou double affiliation, employeurs ou pas… Les associations Ufolep sont toutes différentes : pour mieux se retrouver autour de valeurs communes ?

En 2015, l’Ufolep comptait 8027 associations (1) regrou-

pant 341 023 licenciés. Par comparaison, il y a trente ans,

en 1985, elle en fédérait 11 020, pour 458 113 licenciés.

Cette baisse masque toutefois de grandes disparités entre

activités et n’est pas uniforme d’un département à l’autre :

en 2015, 34 comités départementaux ont ainsi accru

leurs effectifs. Ceux-ci utilisent généralement l’outil web

Affiligue et sont les plus attentifs à entretenir le lien avec

leurs associations : réunions de rentrée et par activité,

accompagnement individualisé, etc.

Les associations Ufolep comptent en moyenne 43 licenciés

contre 96 pour l’ensemble des clubs sportifs, toutes fédé-

rations confondues. Ceci s’explique par une présence plus

affirmée dans les territoires ruraux et par l’accueil de disci-

plines réunissant peu d’adeptes. L’enquête menée en 2010

par le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges sur

le réseau Ufolep a fait également apparaître que les asso-

ciations avaient un budget modeste comparé à la moyenne

nationale et que 73% ne développaient aucun partenariat

avec le secteur marchand. Pour les autres, les commerces

(19%), vraisemblablement de proximité, sont les princi-

paux soutiens privés.

En revanche, si 10% des associations Ufolep interrogées

affirmaient ne profiter d’aucune aide publique, 57% béné-

ficiaient d’une mise à disposition d’équipements sportifs ou

intercommunaux, 80% d’une aide des communes, 33% du

CNDS, 32% du département, 9% de l’intercommunalité et

1% de la région. ●

(1) Sur les 165 000 officiellement recensées en France (chiffres 2012, minis-

tère des Sports).

DES ASSOCIATIONS PLUS RURALES ET PLUS PETITES QUE LA MOYENNE

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 11

gnement pour contrer les patronages catho-liques sur le terrain des activités sportives pour la jeunesse, l’Union française des œuvres laïques de l’éducation physique ins-crivait principalement ses actions dans le cadre d’amicales défendant l’idéal républi-cain et l’école publique.

DE L’AFFINITÉ À L’ACTIVITÉ

Ayant fait vocation de favoriser l’accès à la pratique du plus grand nombre, l’Ufolep fut ensuite sous le Front populaire un acteur majeur d’une première démocratisation des pratiques, dans un paysage sportif où les fédérations dites « délégataires » accueil-laient l’élite, aux deux sens du terme : les pratiquants les plus performants et les caté-gories sociales supérieures.Après-guerre, la fédération est restée dans les faits, et plus longtemps encore dans un certain imaginaire, celle des « instits » : l’Ufolep et l’Usep, alors simple « commission scolaire » de la fédération mère, ne faisaient qu’une dans leur projet de construire des citoyens sportifs. Mais, au fil des années, cette identité laïque, réaffirmée dans ses instances nationales ou départementales,

s’est faite moins prégnante au fur et à mesure que de nombreuses associations – accompagnant l’avènement d’une société des loisirs, en particulier sportifs – l’ont progressivement rejointe au cours des années 1950, 60, 70…Cette dynamique a permis à l’Ufolep de réunir au milieu des années 1980 plus de 11 000 associations et 450 000 licenciés. En revanche, il a modifié son tissu associatif, devenu protéiforme.L’idéal du sport pour tous a fait alors office de dénominateur commun. L’Ufolep a alors pu apparaître comme une « fédération bis » où ceux qui ne pouvaient briller parmi les meilleurs trouvaient leur place dans des joutes moins relevées et à la convivia-lité inversement proportionnelle à l’enjeu sportif (2).

FRAGILITÉS

Cela correspondait pleinement à la vocation de l’Ufolep de rendre les pratiques sportives accessibles au plus grand nombre, y compris dans le cadre d’une compétition « loyale et désintéressée », compatible avec son souci éducatif. Mais cela a pu se révéler comme

une fragilité. On l’a vu récemment avec la déperdition importante et brutale de clubs et de licenciés enregistrée parmi les activi-tés cyclistes et les sports mécaniques, deux familles qui jusqu’alors n’avaient cessé de voir leurs effectifs croître. Pour les asso-ciations qui ont fait défaut, le sentiment d’appartenance a pesé moins lourd que les réalités économiques d’un brutal réajuste-ment des tarifs d’assurance...On a également pu mesurer la force d’at-traction exercée par les fédérations délé-gataires lorsque celles-ci se sont donné les moyens, en élargissant leur palette d’acti-vités et leurs modes de pratique, de réin-tégrer dans leur giron tous les pratiquants de leur discipline. Les sports collectifs, autrefois constitutifs de l’identité de l’Ufo-lep mais désormais sous-représentés par rapport aux sports individuels, en ont pâti : football, handball, basket, rugby ou vol-ley (3). Car en-deçà d’un seuil critique, un championnat départemental n’a plus guère de sens. Et c’est alors par pans entiers que, d’un coup, les associations disparaissent.Le recul du nombre d’associations Ufolep lors des trente dernières années tient aussi

au-delà de la variété deS activitéS SportiveS pratiquéeS

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Associations Ufolep d’aujourd’hui

Dans le Puy-de-Dôme, le lien avec les associations d’activités physiques d’entretien passe par l’organisation de stages de formation des animatrices.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 1312 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

à l’affaiblissement du réseau des amicales laïques et aux difficultés rencontrées par nombre de délégations départementales de la Ligue de l’enseignement. Car l’association Ufolep a ceci de particulier qu’en s’affiliant elle rejoint automatiquement le réseau de la Ligue de l’enseignement…Or, dans un environnement plus libéral, avec le développement d’un secteur mar-chand performant et, plus récemment, de réseaux sociaux permettant de faire l’éco-nomie de l’échelon associatif, les mouve-ments d’éducation populaire, en particulier les amicales, ont souvent perdu de leur vitalité. Et ce même si certains territoires, comme la Loire-Atlantique, font office de contre-exemple.

MISE EN RÉSEAU

Il est également révélateur que, selon une enquête menée en région Centre (lire page 14), les associations Ufolep s’inquiètent avant tout du renouvellement de leurs instances dirigeantes : les vieux bénévoles prennent de l’âge et les plus jeunes ne se bousculent pas pour les remplacer…Autre défi, celui des subventions publiques : en favorisant l’intercommunalité au détri-ment de la commune, la réforme territoriale ne risque-t-elle pas de fragiliser des asso-ciations Ufolep qui, pour 80% d’entre elles, bénéficient du soutien financier de leur municipalité ?Les comités Ufolep doivent sans doute se montrer davantage à l’écoute des besoins de

leurs associations et, mieux encore, d’aller au-devant d’elles. Ceci afin de répondre à leurs demandes immédiates mais aussi de fortifier leur projet associatif. L’enquête publiée il y a cinq ans par le Centre de droit et d’économie du sport (Cdes) de Limoges sur notre fédération pointait cette fai-blesse. Elle mettait aussi en évidence la faible coopération entre associations : 37% seulement avaient des relations de collabo-ration avec leurs homologues.Alors que l’Ufolep réorganise son action entre un secteur « sport éducation » repo-sant sur ses 8027 associations et un secteur « sport et société » davantage porté par ses comités départementaux, l’enjeu est aussi

que l’un et l’autre contribuent de manière équilibrée à son identité sport pour tous. Et que le sentiment d’appartenance et les collaborations en réseau fassent de la diversité de ses associations une richesse, et non une faiblesse. ●

PhiliPPe Brenot

(1) Ce classement intègre la possibilité de pratiquer plu-sieurs activités. Il est sensiblement différent lorsque l’on considère seulement l’activité principale.(2) Ceci même si les rassemblements ou les champion-nats organisés sous l’égide de l’Ufolep ont leur propre spécificité, qu’il s’agisse des « nationaux » de gymnas-tique – une aventure collective plus qu’individuelle – ou des épreuves « cyclosportives ».(3) Certains font toutefois plus que résister dans plu-sieurs départements. Un exemple : le foot à 7 dans l’Yonne (lire page 24).

PARTAGER ET PORTER NOTRE PROJET ÉDUCATIFLe constat est brutal : en trente ans, l’Ufolep a perdu près

d’un tiers de ses associations et un quart de ses licenciés.

Notre fédération n’est toutefois pas la seule à avoir vu fondre

ses effectifs : depuis la fin des Trente Glorieuses, tous les

indicateurs d’un engagement collectif citoyen sont en berne,

qu’il s’agisse des effectifs des partis politiques et des syndi-

cats ou bien encore du taux de participation aux élections.

Les modes de vie ont évolué et le monde associatif n’a pas

toujours su s’adapter. Or, pour mener à bien les ambitions

éducatives qui sont les siennes, à côté de son maillage

départemental et régional l’Ufolep a besoin d’un réseau

d’acteurs en prise avec le territoire local.

C’est pourquoi, au-delà du cercle amical qui souvent leur

donne naissance, puis des relations qui s’établissent

ensuite au sein d’une communauté élargie, nous souhaitons

que les associations Ufolep puissent pleinement partager

notre projet d’un sport pour tous, social et citoyen. Et s’y

impliquer davantage si elles le souhaitent.

S’impliquer dans ce projet, cela signifie être attentif à son

environnement social. Puis, le cas échéant, se faire le porte-

parole d’une vision éducative du sport auprès des collectivi-

tés locales. C’est aussi collaborer avec d’autres associations,

d’autres structures. C’est enfin avoir conscience de son

appartenance à un réseau et participer à son rayonnement,

puis peut-être prendre des responsabilités au sein d’une

commission technique ou du comité départemental.

La spécificité, l’identité propre de chaque association devient

alors un atout, et cette diversité une réelle plus-value. Mais

ces initiatives locales doivent être épaulées, fédérées par des

équipes départementales à l’écoute et soucieuses d’entretenir

le lien avec des associations qui sont le cœur battant de notre

fédération. ● PhiliPPe Machu

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L’Ufolep fédère des disciplines très variées, comme par exemple la canne de combat, pratiquée à Paris par l’Asca.

Page 13: Ufolep 21 en jeu avril 2016

Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 13

FIDÉLISER. « Ces dernières années, l’accent a été mis sur le secteur “sport et société” : il y avait là un enjeu d’image auprès des col-lectivités. À présent nous portons nos efforts sur le secteur “sport éducation”. Un emploi d’avenir a été recruté et suit les commis-sions techniques qui gèrent les différentes activités, l’objectif étant de fidéliser les associations adhérentes, en répondant à leurs besoins, avant de chercher à en attirer d’autres. »DLA. « Nous nous sommes lancés à la ren-trée 2015 dans un dispositif local d’accom-pagnement (DLA) : une sorte d’audit du projet associatif et du mode de fonctionne-ment du comité réalisé par un cabinet d’ex-perts, diagnostic à la clé. Nous nous sommes notamment appuyés sur un questionnaire que 90 associations nous ont retourné : leurs problèmes, leurs attentes, leurs satis-factions… Il est apparu par exemple que la mise à disposition de matériel était un vrai plus, et parfois la principale raison de conserver l’affiliation. »SUIVI INDIVIDUALISÉ. « Les associations attendent un accompagnement au dévelop-pement et au fonctionnement. Nous avons acquis la conviction que cela passe par un suivi individualisé, avec un ou deux inter-locuteurs identifiés. Considérant que nous

135 ASSOCIATIONS. « L’Ufolep de Seine-et-Marne fédère 135 associa-tions (et près de 8 500 licenciés), un chiffre relativement stable depuis

quelques années. Ainsi, si nous avons gagné cette saison 6 nouvelles associations (ath-létisme, badminton, école de sport, GRS, natation, volley-ball), nous en avons perdu autant : 3 pour arrêt complet de leur activité, 3 autres parce qu’elles n’ont pas renouvelé leur affiliation à l’Ufolep. Dans les activités compétitives comme le cyclosport, la gym-nastique ou le tennis de table, nombre de clubs sont en effet à double affiliation. Parmi ces associations, 98 ont engagé des concurrents dans les compétitions Ufolep départementales, régionales ou nationales, 15 se positionnent sur le créneau santé-bien-être, 15 sont des clubs omnisports comptant plusieurs sections adhérentes, 5 proposent des activités multisports adultes, 3 sont des écoles de sports et 4 développent à la fois des activités culturelles (sous l’égide de la Ligue de l’enseignement) et sportives. »TERRITOIRE. « Nous sommes présents en milieu urbain mais quasiment absents sur l’est du département, très rural. Notre ter-ritoire est vaste, il faut deux heures de voi-ture pour aller d’une extrémité à l’autre ; en outre, Melun, la préfecture, est très décen-trée. C’est un problème pour l’animation de réseau et aller à la rencontre d’associations susceptibles de nous rejoindre. »

sommes six salariés et 24 élus, l’idée est de constituer des binômes élu-salarié selon la proximité géographique ou le type d’activi-tés. C’est particulièrement important pour les activités de loisir qui, n’ayant pas d’acti-vités compétitives, n’entretiennent pas de contacts réguliers avec nous pour des ques-tions de règlement ou de calendrier. »CONVIVIALITÉ. « L’une des attentes qui ressort du questionnaire est le souhait de convivialité et de rencontrer d’autres asso-ciations, de partager avec elles des manifes-tations sportives. Cela m’a un peu étonné, car nos tentatives en ce sens n’avaient guère eu d’écho. Mais ce serait une bonne occasion de fédérer, de créer un sentiment de réseau, et de fortifier le sentiment iden-titaire Ufolep. » ●

ProPos recueillis Par Ph.B.

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Associations Ufolep d’aujourd’hui

En 2009, le comité de la Somme avait profité de son déménage-

ment dans de plus vastes locaux pour y regrouper avec lui, sur le

modèle des pépinières d’entreprises, des associations tournées

vers l’offre de services. Des associations comme Feeling & Move,

qui propose des activités physiques d’entretien sur Amiens et ses

environs : forte de 450 licenciés et ayant créé deux emplois, elle

possède ses propres locaux depuis l’an passé. Cela a permis l’ac-

cueil d’Organisation Sport Loisir, dédiée à l’événementiel sportif.

« Il n’y a toutefois pas eu un grand renouvellement : plutôt un

renforcement de ces associations, qui ont pris de l’ampleur et

emploient à présent deux ou trois personnes, comme le skate-

parc d’Abbeville, Arboresens – spécialisée dans l’escalade dans

les arbres – ou Profession Sport 80 » explique le délégué dépar-

temental Stéphane Lecossois.

Au-delà de la mutualisation des charges – loyer, secrétariat,

matériel de bureau, etc. –, la plus-value réside dans la mise en

réseau : échange d’informations et de savoir-faire techniques,

collaboration sur des appels à projet, contacts avec les collecti-

vités locales... « Désormais la place manque, mais un nouveau

déménagement, envisagé à court terme, pourrait permettre à

d’autres associations de nous rejoindre » explique Stéphane

Lecossois. Ce rôle de « tête de réseau » d’un comité permet

d’accompagner des associations, tout en leur laissant la pleine

initiative de leur projet et de leurs actions. ● Ph.B.

EN SOMME, LA PÉPINIÈRE D’ASSOCIATIONS PROFITE AUSSI AU COMITÉ

AG départementale : à l’animation, le délégué.

Animation de réseau en Seine-et-MarneComment soutenir le développement associatif ? L’Ufolep de Seine-et-Marne s’appuie pour cela sur un récent audit, explique le délégué, Anthony Robert.

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14 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

Au Centre des interrogations associatives

« l’état d’esprit n’est pas le même que dans les fédéra-tions délégataires », tandis que 22% citent d’abord « la participation à des activi-tés organisées par l’Ufo-lep » et 17% « le calendrier des rencontres Ufolep ». Par ailleurs, 55% considèrent les coûts d’affiliation « cor-rects », 37% « un peu trop élevés », 4% « beaucoup trop élevés » et 1% « peu élevés ». VALEURS. En quoi les « valeurs » portées par l’Ufo-lep trouvent-elles un écho dans le pro-jet associatif de l’association ? Près de 60% se sentent peu ou pas concernées par « la découverte de plusieurs sports, la multi-activité » ou n’en font pas un objectif. À l’inverse, un tiers accorde une place impor-tante aux activités de compétition. Mais comme un tiers de ce même échantillon est aussi affilié à une fédération délégataire, il est possible qu’il soit aussi fait référence aux compétitions organisées hors Ufolep…En outre, 38% des associations n’ont guère « recours aux méthodes de l’éducation populaire » et 20% n’en font pas un objectif ou ne savent quoi répondre. Difficile éga-lement d’apprécier la « mixité sociale » ou « l’ouverture des activités au plus grand nombre » de sa propre association, même si 71% l’estiment malgré tout « importante » ou « suffisante ».APPARTENANCE. Quel sentiment d’appar-tenance à l’Ufolep et quelle connaissance de la Ligue de l’enseignement ? La moitié des associations ont « souvent ou toujours » parlé de l’une et l’autre en assemblée géné-rale, 39% ont transmis des documents fédé-raux, 36% conseillé l’affiliation à une autre association, 58% affiché l’appartenance à l’Ufolep sur leurs documents de commu-nication, et 23% représenté l’Ufolep ou la Ligue sur une action ou un territoire. Enfin, si 30% disent posséder une « bonne ou assez bonne » connaissance des actions et engagements de la fédération départe-mentale de la Ligue, elles sont parfois en peine de citer des exemples précis. ● c.G.

Forte de six comités départementaux – Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret –, l’Ufolep Centre réunit 707 associations : 126

d’entre elles (18%) ont répondu l’an passé à un questionnaire détaillé. S’il n’autorise aucun jugement définitif, cet échantillon est suffisamment représentatif pour que l’on puisse en tirer des enseignements, sachant que l’on compte parmi les associa-tions ayant répondu 51% de clubs unisport, 29% de clubs proposant plusieurs activités sportives et 10% d’associations polyva-lentes, type amicale (plus 10% « autre » ou « sans réponse »).SOUTIEN. Ces associations considèrent le comité départemental comme un partenaire (51%) plutôt qu’un prestataire (23%), un réseau (18%), un centre de ressources (6%) ou un porte-parole (2%). Seulement 20 à 30% de l’échantillon déclare avoir reçu une contribution forte ou décisive de son comi-té au regard d’une dizaine d’items : struc-turation de l’association, transmission des compétences, formation des bénévoles, etc. Plus d’un tiers des associations regrettent également de n’avoir pas été assez soute-nues dans « le développement des activités sportives et la mise à disposition de maté-riel et d’encadrants ». Elles sont plus nom-breuses encore (47%) à indiquer une faible contribution de l’Ufolep dans « la promotion de valeurs, représentation de vos intérêts », et 54% dans « la mise en lien avec des par-tenaires, pouvoirs publics ». Il existe donc une marge de progression, variable d’un comité à l’autre, pour renforcer le lien avec les associations… DIFFICULTÉS. Interrogées sur les « diffi-cultés fortes ou majeures » auxquelles elles sont confrontées, les associations citent le renouvellement de leurs instances diri-geantes (60%) et la baisse ou la difficulté d’accès aux financements publics (46%), loin devant le manque de matériel ou d’encadrants (27%), la difficulté à se faire connaître (23%) ou le manque de clarté de leur projet associatif (5%).MOTIVATION. Pour près du tiers des asso-ciations répondantes (28%), la principale motivation pour s’affilier à l’Ufolep est que

Une enquête de la région Centre aide à cerner le profil des associations Ufolep et leur sentiment d’appartenir à un mouvement d’éducation populaire.

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Les gymnastes de l’US Vendômoise, club Ufolep du Loir-et-Cher.

LA COHÉRENCE D’UN RÉSEAU

Considérant ces résultats en prenant en compte l’ensemble des associations membres de la Ligue de l’enseigne-ment, tous secteurs réunis, l’enquête confirme la vitalité des associations sportives Ufolep et les liens qu’entre-tiennent avec elles les comités dépar-tementaux.En retour, celles-ci reconnaissent la spécificité de fédération affinitaire de l’Ufolep. Le plaisir de la pratique des activités sportives dans un cadre convi-vial reste le cœur de leur motivation à l’adhésion.Cependant, alors même que le secteur des loisirs sportifs apparaît de plus en plus concurrentiel, la diversification des actions de la Ligue de l’enseignement s’est traduite par un éloignement entre ses différents pôles d’activité. C’est donc la cohérence générale du pro-jet d’éducation populaire de la Ligue de l’enseignement qui doit être aujourd’hui recherchée. Sans cela, l’identité des associations de l’Ufolep risque de se diluer, emportée par une tendance à la banalisation déjà repérable. ● carlotta Gracci*

*Carlotta Gracci est doctorante, chargée d’étude sur la vie fédérative auprès de l’Union régionale Centre de la Ligue de l’enseignement.

Page 15: Ufolep 21 en jeu avril 2016

Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 15

Le multisport, quelle vitalité !

un noyau d’anciens pratiquants de sports collectifs. « Pour animer les séances, nous mettons à profit les compétences de chacun. Plusieurs viennent du basket et ont coaché des équipes de jeunes : ils nous proposent de vraies séances, avec de petites mises en place tactiques. Idem pour le handball et le volley. Un de nos adhérents, Jérémy, est éducateur sportif et nous aide aussi à orga-niser certaines séances, comme pour le flag-rugby » précise Stéphane Évin.L’association dispute ponctuellement des matchs contre des équipes loisir de foot-ball ou de hand et, cette année, de basket. Elle a même négocié une initiation gratuite auprès de la salle de squash qui vient d’ou-vrir. « Un soir, le club de badminton nous a aussi ouvert ses portes, et nous avons organisé une sortie orientation sur le site forestier balisé par la ville de Saint-Hilaire » complète le trésorier. C’est ce qu’on appelle de la multiactivité…

UNE MOTIVATION

Selon leurs envies et pour satisfaire leur esprit de compétiteur, les membres de SLV s’inscrivent de temps à autre à diverses épreuves. « L’an passé, c’était course à pied, avec un rendez-vous supplémentaire le same-di matin pour les volontaires, en prévision du Trail de l’île d’Yeu. Et cette année, nous nous

Sports et Loisirs de la Vie – du nom du fleuve côtier qui confère son identité à la station balnéaire de Saint-Gilles et à ce coin de la côte

vendéenne – est la preuve qu’une associa-tion peut se structurer autour d’une pra-tique multisport non compétitive.À l’origine de celle-ci, trois quadragénaires, anciens footeux n’ayant plus l’âge de jouer avec les jeunots ni le goût des matchs du dimanche : un instit, un kiné, un conseiller en insertion professionnelle. « Nous parlions de créer une association et un jour, début août, nous nous sommes décidés. Nous avons cherché les statuts loi 1901 sur Internet, et en trois quarts d’heure, le temps de remplir le formulaire, c’était fait ! », résume Stéphane Évin, enseignant et trésorier.En septembre, les trois cofondateurs par-ticipent à un forum des associations. Le bouche à oreille aidant, ils seront 29 dès la première année, puis 37 la seconde : « Nous avons même dû refuser du monde, car nous ne souhaitons pas dépasser cet effectif : cela deviendrait trop lourd et nous perdrions en convivialité. »

ACTIVITÉS INNOVANTES

L’association recrute dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres, sur Saint-Gilles, Saint-Hilaire-de-Riez et les villages environ-nants. L’office municipal des sports (OMS) met à disposition une salle, le jeudi de 20 h 30 à 22 heures, avec la possibilité de déborder, et laisse un libre accès au maté-riel permettant la pratique du volley, du handball, du basket ou du tennis de table. « Au début, explique Stéphane Évin, nous alternions sports collectifs et VTT ou course à pied. Puis nous avons étoffé et varié les activités. Léopoldine Bigot, la déléguée Ufolep, est venue nous faire découvrir le kin-ball, le tchoukball, l’ultimate, et cette année le bum-ball, le korfbal et le disc-golf. Elle a également organisé une rencontre sportive avec deux autres associations multisports du département. »Dans l’association, les hommes sont majo-ritaires : une trentaine, pour six ou sept femmes. Le benjamin a 28 ans, l’aîné 68. Entre les deux, beaucoup de quadras, dont

préparons pour une rando VTT » explique Stéphane Évin. L’association a également organisé un déplacement à La Rochelle pour la venue des rugbymen de Toulon. Et, ce printemps, un match à Brive sera le prétexte d’un week-end prolongé pour découvrir la région, randonnées à la clé.C’est pourquoi le cofondateur de l’associa-tion s’étonne quand on lui demande s’il n’est pas plus difficile de faire vivre sur la durée un club loisir multisport qu’un club structuré par une pratique compétitive heb-domadaire. « Pourquoi donc ? La pratique multisport répond à une vraie demande et il y aurait probablement la place pour une seconde association. »Le tout, souligne Stéphane Évin, c’est d’être organisé. « Nous sommes à présent bien rôdés, et nous nous partageons l’ani-mation des séances afin de ne pas nous user. Le fait de se retrouver chaque jeudi soir est une vraie motivation alors que, seuls, nombre d’entre nous ne se bouge-raient pas. Nous établissons des plannings, et le secrétaire rappelle par courriel l’acti-vité de la semaine. Il demande à chacun de confirmer ou non sa présence, afin de savoir à peu près combien nous serons. C’est un engagement minimum, et l’association fonc-tionne très bien comme ça ! » ●

PhiliPPe Brenot

Née en 2012 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), l’association Sports et Loisirs de la Vie conjugue pratique multisport et dynamisme associatif.

Ass

ocia

tion

SLV

Du foot au kinball, qu’importe la taille du ballon…

Associations Ufolep d’aujourd’hui

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16 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

fédé

ral

L’Aude accueille l’assemblée générale de l’UfolepPour contrebalancer le vieillissement de son réseau associatif, le comité de l’Aude mise sur la multiactivité et développe ses actions dans les quartiers de Carcassonne.

à port-leucate, leS 29 et 30 avril

L’assemblée générale se déroulera à

Port-Leucate au village « Rives des Cor-

bières » de Vacances pour tous, du ven-

dredi 29 avril en début d’après-midi au

samedi 30 en début de soirée. Elle sera

précédée le jeudi après-midi et le ven-

dredi matin d’un rassemblement des élus et délégués des Dom-Com.

Pour cette AG élective, 30 postes sont à pourvoir au comité direc-

teur, dont 14 réservés à des femmes et 16 à des hommes, en appli-

cation de la loi sur la parité et proportionnellement au nombre

de licenciés femmes et hommes au sein de l’Ufolep. On compte

15 candidates femmes (dont 6 sortantes) pour 14 postes, et 22

candidats hommes (dont 14 sortants) pour 16 postes. Parmi eux,

Philippe Machu, président de l’Ufolep depuis 2000, postule à une

cinquième mandature. ●

DES ÉLECTIONS LES PIEDS DANS L’EAU

la Montagne noire ou de la Haute Vallée de l’Aude, qui restent des territoires à conquérir.PLURIACTIVITÉ. Nous développons depuis quatre ans la pluriactivité auprès des associations existantes et des ser-vices Enfance-Jeunesse des communautés de communes. Ces activités sont volontiers intergénérationelles, car en zone rurale regrouper parents et enfants permet de réu-nir suffisamment de monde. QUARTIERS. Depuis huit ans, l’Ufolep propose des acti-vités d’entretien aux femmes et jeunes filles de trois quartiers sensibles de la communauté d’agglomération de Carcassonne : Viguier, La Conte et Ozanam. Ces séances bénéficient parfois de l’intervention de diététiciennes, infirmières et diabétologues, en collaboration avec la Mutualité française et le Comité d’éducation à la santé (Codes). Depuis cette année, une école de sport accueille également une douzaine d’enfants dans le quartier d’Oza-nam, le mercredi de 14 h 15 à 15 h 30, en collaboration avec le centre intercommunal d’action sociale et les édu-cateurs de rue.PLAYA TOUR ET RAIDS SPORTIFS. Depuis 2007, l’Ufo-lep Playa Tour fait étape début juillet à Port-Leucate. Sur quatre jours et trois soirées, nous accueillons 500 jeunes de structures partenaires : foyers d’éducation populaire, services Enfance-Jeunesse des communautés de communes, Protection judiciaire de la jeunesse, etc. C’est aussi l’occasion de collaborer avec différents comi-tés départementaux et régionaux : rugby, tambourin, fédération Sports pour tous, Usep… À une échelle plus modeste, nous organisons aussi sur deux raids sportifs (acrobranche ou grimpe d’arbre, kayak ou canoë, course d’orientation ou VTT, etc.) pour une collectivité locale, le

L’ Ufolep de l’Aude réunit 52 associations et 3569 licenciés, lesquels pratiquent tout particuliè-rement les activités physiques d’entretien, la randonnée pédestre, la gymnastique sportive,

la GRS et le tir à l’arc. Les activités cyclistes et les sports mécaniques ont en effet cruellement pâti du réajuste-ment des tarifs d’assurance opéré il y a trois ans.VIEILLISSEMENT. La majorité de nos associations sont exclusivement Ufolep, et bon nombre réunissent plusieurs activités sportives en leur sein. Nous conservons en effet une vingtaine de foyers d’éducation populaire (en milieu rural) et d’amicales laïques. Mais ces structures peinent à renouveler leurs cadres bénévoles et leur public est vieil-lissant. Les plus jeunes ont du mal à prendre le relais, surtout dans les zones rurales. Objectivement, il nous sera très difficile d’inverser la tendance. Nous souffrons également de l’attrait exercé par le secteur marchand (salles de foot payantes, fitness), tandis que la pratique auto-organisée (cyclistes, randonneurs) s’est considéra-blement développée.GÉOGRAPHIE. L’Ufolep est principalement implantée sur une zone de 50 km autour de Carcassonne. Elle l’est peu sur le littoral, et moins encore dans les zones reculées de

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Activités d’entretien dans les quartiers de Carcassonne.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 17

Syndicat Lauragais-Audois, et pour les résidences Habitat Jeunes.SENIORS. Avec l’aide d’associations locales, nous pro-posons pour les seniors des randonnées pédestres à la journée et nous mettons en avant, en lien avec le Codes, les bienfaits d’une pratique régulière à travers les acti-vités physiques d’entretien. Ce public apprécie aussi les journées thalasso que nous organisons deux fois par an au centre balnéo de Gruissan pour une cinquantaine de personnes.FORMATION. Nous misons tout particulièrement sur la formation et sommes en mesure, avec l’appui du comité régional – Languedoc-Roussillon, à présent fusionné avec Midi-Pyrénées – de faire passer tous les brevets fédéraux Ufolep, quelle que soit la discipline. Nous proposons aussi le certificat de qualification professionnelle d’animateur de loisirs sportifs, option activités gymniques d’entretien et d’expression (CQP ALS AGEE) : les quatre sessions orga-nisées depuis 2012 ont concerné environ 25 stagiaires et nous sommes de plus en plus sollicités pour ce type de formation. Même si le public vient davantage du secteur marchand que de l’associatif, c’est une façon de se faire connaître et reconnaître. Ces diplômés peuvent égale-ment postuler au sein d’associations Ufolep en manque d’animateurs. Enfin, nous possédons désormais nos propres formateurs PSC1 (premiers secours civiques) : ils

interviennent principalement auprès de nos associations mais également sur les stages Bafa (brevet d’aptitude à la fonction d’animateur) ou auprès des collectivités qui en font la demande.AVENIR. La consolidation du plurisport, les formations au CQP ALS AGEE et l’ouverture d’une option jeux spor-tifs et jeux d’opposition (JSJO) sont des éléments por-teurs d’avenir. Citons aussi les nouveaux contrats ville (à Carcassonne et Limoux), les partenariats noués avec de nouvelles structures (écoles de la deuxième chance, foyers de jeunes travailleurs), ou le projet de dévelop-per les activités d’entretien auprès des jeunes filles et des seniors des secteurs isolés (en collaboration avec le Codes et la Mutualité française). L’ouverture d’écoles de sport dans d’autres quartiers de Carcassonne et d’autres secteurs du département figure aussi parmi nos objectifs.ÉQUIPE. Nous pouvons nous appuyer sur les collabora-tions naturellement développées avec la Ligue de l’ensei-gnement et l’Usep et sur les bonnes relations entretenues avec les collectivités locales. Au quotidien, le comité Ufolep de l’Aude repose sur une équipe composée de la déléguée Ufolep, d’une éducatrice sportive et d’une assis-tante de service à 30 %, et sur un comité directeur de 12 membres, dont 8 femmes. ●

soreya Belkhir, déléGuée, et Jean-Marc lafon, Président de l’ufoleP de l’aude.

Le président de l’Ufolep fait le bilan des quatre ans écoulés et pointe les enjeux de l’AG de Port-Leucate.

Philippe Machu, quel regard portez-vous sur la man-dature qui s’achève ?Durant ces quatre ans, l’Ufolep a diversifié ses activités traditionnelles avec ses associations et favorisé l’accès de nouveaux publics à la pratique sportive avec ses comités. Cette structuration en deux secteurs, « sport éducation » et « sport et société », est désormais installée à l’échelon national et a commencé d’interroger l’organisation de nos comités départementaux et régionaux.

Quels dossiers mentionneriez-vous en particulier ?Pour le secteur « sport éducation », je citerai le dévelop-pement des écoles de sport et du plurisport adulte ; et pour le secteur « sport et société », les multiples projets touchant à la santé, ciblant des publics prioritaires tels que les seniors et les femmes éloignées de la pratique, ou s’inscrivant dans le cadre de la politique de la Ville. J’insisterai aussi sur l’évolution de nos statuts, qui per-mettent désormais d’affilier des structures non sportives telles que les maisons de retraite ou les centres sociaux.

Cela est-il de nature à modifier le visage de l’Ufolep ?Disons que nous nous adaptons aux réalités actuelles pour rester fidèles à notre vocation de fédération de sport pour tous. Le sport associatif continue de jouer son rôle et le sport autogéré est une réalité. Pourtant, la moitié de la population, celle qui en a le plus besoin,

reste éloignée de la pratique physique et sportive. D’où le souhait que nos comités s’investissent dans des projets santé, interviennent dans les quartiers populaires ou les zones rurales « carencées », s’ouvrent au sport en entre-prise... Surtout, le temps est passé où l’Ufolep imaginait seule un projet et sollicitait ensuite des subventions pour le mener à bien. Désormais, un projet se construit à plu-sieurs et prend en compte tout l’environnement social. Mieux, il convient d’associer le plus possible les partici-pants eux-mêmes. Sur ce plan, l’Ufolep a grandi : elle est devenue plus citoyenne…

Projetons-nous à présent vers l’avenir : que faut-il attendre de l’assemblée générale de Port-Leucate ?C’est d’abord une AG élective, qui renouvellera le comité directeur national. Ensuite, elle validera les statuts adap-tant nos instances aux 13 nouvelles grandes régions. Enfin, les débats contribueront aux orientations du prochain plan national de développement. Parmi ces orientations, j’insisterai sur le lien entre les comités départementaux et leurs associations : comment mieux les accompagner sur leur territoire, afin qu’elles puissent enrichir leur projet et développer des coopérations, avec d’autres associations et avec les collectivités territoriales. Ou bien encore qu’elles se rapprochent de l’école, dans le cadre des nouvelles activités périscolaires. En un mot : faire qu’elles se considèrent comme des acteurs respon-sables, partie prenante d’un territoire, au-delà du plaisir de la pratique partagée. ●

ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

« L’Ufolep a diversifié ses actions »

L’Aude est propice aux activités de plein air.

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Philippe Machu, AG 2015.

Page 18: Ufolep 21 en jeu avril 2016

18 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

Notre plan de développement 2012-2016, qua-trième en date, s’était fixé pour objectif princi-pal de formaliser notre double identité – notre double ambition – de fédération sportive et

de mouvement d’éducation populaire. Cela a été réalisé avec la structuration de deux secteurs complémentaires. Le premier, « sport éducation », repose sur notre tissu d’associations ; le second, « sport et société », s’appuie principalement sur des projets à destination de publics ciblés, impulsés par nos comités. CONTEXTE SOCIAL. Le contexte des quatre années écou-lées n’a pas contredit le bien-fondé de ce choix. La pra-tique fédérale classique ne répond en effet qu’à une partie de la demande sociale, et certains publics demeurent éloignés de la pratique : les plus démunis, les seniors, les jeunes des quartiers et des zones rurales ou bien encore les personnes souffrant de maladies chroniques.Les tragiques attentats qui ont ébranlé notre pays en 2015 n’ont fait que nous conforter dans ce projet poli-tique, et l’État lui-même a demandé aux fédérations sportives d’élaborer des plans fédéraux « citoyen du sport ». Relevons à ce propos que l’Ufolep fut dès 2014 la première fédération à signer une convention avec le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) pour intervenir dans les quartiers relevant de la politique de la Ville et les zones dites de revitalisation rurale.EFFECTIFS. Le point faible de cette mandature est l’éro-sion de notre base associative et le repli de nos effectifs. En baisse de plus de 10% sur trois ans, ceux-ci étaient de 341 023 licenciés en 2014-2015 : un niveau que l’on

devrait retrouver à l’issue de la saison en cours. Outre le fait que la saison 2011-2012 avait marqué un pic, cette forte baisse s’explique principalement par l’hémorragie enregistrée dans deux catégories qui concentraient alors plus du quart de nos licenciés : les activités cyclistes et les sports mécaniques. En raison de la sinistralité (acci-dents corporels), les primes d’assurances y ont en effet été brutalement relevées (1).Ce chiffre doit toutefois être relativisé au regard de la pratique effectuée à titre occasionnel ou au sein de structures ayant un objet principal autre que sportif. Ces nouvelles modalités d’affiliation et d’adhésion se sont traduites l’an passé par la délivrance de 25 000 titres de participation occasionnelle et par 7 000 nouveaux adhé-rents. À nos 7 840 associations, il convient désormais d’ajouter 190 structures partenaires. Elles pourraient être bien plus nombreuses demain, tout comme il reste beaucoup à faire pour prendre réellement en compte tous les « occasionnels », estimés à plus de 400 000 sur nos manifestations grand public.FÉMINISATION ET EMPLOI. D’autres indicateurs sont plus encourageants. Tout d’abord, plus de 70% de nos comités régionaux et départementaux mènent des pro-jets contribuant à la réduction des inégalités d’accès à la pratique sportive et relaient notre plan de féminisation. Les femmes représentent aujourd’hui la moitié de nos licenciés et le comité directeur élu à Port-Leucate sera quasiment paritaire, à l’image de la direction nationale.Concernant la professionnalisation, 1281 associations (environ 15%) sont employeurs (3685 équivalents temps plein). Plus de cent emplois ont également été créés au sein de nos comités, souvent avec un accompagnement national. Or ceci est déterminant pour le développement des actions « sport et société ».FINANCES. Les finances de la fédération sont saines et notre budget a augmenté de 15% en quatre ans, pour s’éta-blir à près de 4,3 millions d’euros. Ceci grâce notamment à une diversification des ressources (partenariats avec l’Agence nationale des chèques-vacances, la MGEN, etc.) et à une aide plus importante de la Ligue de l’enseignement sur l’emploi. En conséquence, affiliations et adhésions représentent désormais 44% de notre budget (contre 51% en 2012). Rappelons que l’accompagnement des comités (hors dotation de matériel et déplacements des cadres nationaux en région) représente un tiers de ce budget.COMMUNICATION. Plusieurs innovations ont marqué la mandature écoulée : accompagnement des comités et des commissions nationales pour la création et la gestion de sites Internet ; présence fédérale sur Facebook et Twitter ; application smartphone Tout Terrain ; première édition de l’Université européenne du sport en juillet 2015. ●

Pierre cheValier, dtn de l’ufoleP

(1) Passant d’une année sur l’autre de 11 € à 65 € en cyclosport et de 11 € à plus de 120 € en motocross.

Rapport d’activité : quatre ans après

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Tous types de formations confondus, l’Ufolep est passée de 16 495

journées-stagiaires en 2012 à 34 852 l’an passé, soit plus du double.

CONTINUE. 277 cadres départementaux ont participé l’an passé à

des sessions de formation continue.

CQP. Le certificat de qualification professionnel (CQP), diplôme

qui permet d’animer des loisirs sportifs contre rétribution, a vu le

nombre de stagiaires bondir de 200 en 2012 à 874 l’an passé.

FÉDÉRALE. 11440 journées de formation fédérale ont été compta-

bilisées l’an passé. Durant la mandature, trois nouvelles formations

ont été mises en place : marche nordique, aïkido et Kid bike.

SECOURISME. Grâce à l’obtention de notre agrément pour la forma-

tion de formateurs, nous pouvons désormais former nos propres

instructeurs, et par conséquent développer le nombre de moni-

teurs. 4277 personnes ont ainsi été formées aux premiers secours

(PSC1) en 2015, près de quatre fois plus qu’il y a trois ans. ●

LA FORMATION FAIT COUP DOUBLE

Forte de finances saines, l’Ufolep a développé ses partenariats et son action auprès de nouveaux publics, en dépit d’une baisse de ses effectifs.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 19

prat

ique

• Favoriser la citoyenneté par le sport. En soutien de projets d’animation des city-stades et des équipements sportifs en libre accès, le volontaire repère les lieux de pra-tique, va à la rencontre des habitants du quartier afin de recenser leurs besoins et leurs attentes. Il les accompagne afin de les aider à faire émerger de nouveaux projets.

• Favoriser l’accès pour tous aux gestes et aux savoir-être qui sauvent. Les volontaires accompagnent les animateurs sportifs afin de favoriser l’émergence de projets éducatifs ayant pour objectif l’apprentissage de compétences telles que le savoir-nager, le savoir-rouler, le savoir-s’orienter, le savoir-secourir. Ils proposent des ateliers ou des animations permettant de sensibiliser le public et vont à la rencontre de structures partenaires.

Un volontaire peut être investi de plusieurs missions. En général, l’association lui confie une mission principale et une ou deux autres en complément. Il s’agit avant tout de définir des tâches correspondant à la fois aux objectifs et aux spécificités de l’association et aux aptitudes du volontaire. Par exemple, la mission « encourager la pra-tique sportive auprès des nouveaux publics » est souvent associée avec le « soutien à la production et à la diffusion culturelle ou à la citoyenneté par le sport ».Un volontaire peut également être mis à disposition de plusieurs associations – pas plus de deux généralement – afin de remplir le volume horaire minimum de 24 heures hebdomadaires. Cette mutualisation peut également s’opérer entre un club et un comité départemental. Une restriction toutefois : que les structures soient suffisam-ment proches l’une de l’autre.Pour plus d’informations, contactez votre comité dépar-temental Ufolep. ● aMandine sinGla, ctn de l’ufoleP

[email protected]

(1) Pour rappel, ces missions concernant les 16-25 ans portent sur une période de 6 à 12 mois, l’association versant une somme de 106 € par mois en complément de l’indemnité accordée par l’État. Lire les articles parus dans En Jeu Ufolep n°18 d’octobre 2015 (page 30) et n°19 de décembre 2015 (page 10).

Grâce à l’agrément national de la Ligue de l’ensei-gnement, les associations affiliées à l’Ufolep ont la possibilité d’accueillir des volontaires en ser-vice civique (1). Cet agrément est attribué pour

un catalogue de trente missions couvrant les secteurs de l’éducation, du sport, des loisirs, de la solidarité, de l’éducation à l’environnement et de la culture.Parmi ces missions, huit sont plus susceptibles de répondre à la fois aux besoins de votre association sportive et aux priorités des politiques publiques et de l’Ufolep. Dans cette liste, les trois premières ont un caractère transver-sal ; les deux suivantes ciblent les nouveaux publics et les nouvelles activités ; enfin, trois missions récemment ajou-tées à ce répertoire s’articulent autour de la santé, de la citoyenneté et de l’apprentissage des gestes qui sauvent.

• Valoriser la contribution des associations à la vie du territoire. Le volontaire valorise l’action des associa-tions dans la dynamique du territoire en faisant du lien entre les différents acteurs, en réalisant des reportages sur les activités du club, en animant un site Internet, en rédigeant des articles…

• Soutenir le bénévolat. Le volontaire soutient une ou plusieurs associations composées uniquement de béné-voles dans la construction de leur projet associatif, par la conception d’outils et le recensement des ressources existantes.

• Soutenir la production et la diffusion culturelle ou la citoyenneté par le sport. Le volontaire apporte un soutien logistique à la conception et au déroulement d’évènements sportifs : Move Week, organisation d’un évènement local, etc.

• Encourager la pratique sportive auprès de nouveaux publics. Effectuée par 250 volontaires en 2015, c’est la mission sport la plus proposée dans le réseau Ufolep. Le volontaire accompagne des projets d’animation dont l’objectif est de faire découvrir des activités sportives à des publics qui en sont éloignés : public féminin, jeunes, seniors, personnes en situation de handicap.

• Favoriser les pratiques multi-activités physiques et sportives. Interface entre les différents utilisateurs des espaces sportifs et l’association, le volontaire recense les attentes et les besoins afin de proposer des évènements mêlant différentes activités : plurisport adulte, écoles de sport, etc.

• Sensibiliser aux bienfaits du sport sur la santé et le bien-être. En soutien de projets en lien avec la préserva-tion de la santé par le sport, le volontaire accompagne les clubs dans l’obtention du label sport santé. Il rencontre les structures partenaires (maisons de quartier, associa-tions, collectivités territoriales, etc.) pour les sensibiliser à la démarche. En s’appuyant sur des ressources exis-tantes il propose des animations, des ateliers des outils de sensibilisation, et diffuse les bonnes pratiques.

Service civique : huit missionsAccueillir un volontaire en service civique, mais sur quelles missions ? Choisissez-en une ou plusieurs parmi les huit que nous avons identifiées.

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Co-animation à l’école de sport de Tresserre (66).

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20 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

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L oisirs de plein air, activités physiques de pleine nature, sports de nature : quelle que soit l’expres-sion utilisée, ces activités sont pour leurs adeptes synonymes de découverte, de dépassement de soi,

d’évasion et de liberté. Ces activités de plein air et de nature (et notamment la marche, le vélo et le jogging) sont plé-biscitées par l’ensemble des européens. Elles représentent aujourd’hui les principales pratiques de loisirs sportifs, qu’elles soient pratiquées de manière régulière ou occa-sionnelle, dans un cadre du loisir familial ou de vacances.

PRATIQUE POUR TOUS

Cet engouement se retrouve aussi dans la pratique licen-ciée. C’est particulièrement vrai pour l’Ufolep : profi-tant que leur licence permette la pratique conjointe de plusieurs disciplines, près d’un tiers de nos adhérents s’adonnent régulièrement une activité de plein air. Par exemple, des sections d’activités physiques d’entre-tien s’ouvrent régulièrement à la marche nordique ou à d’autres activités et de plein air, en complément de la gymnastique et de pratiques de bien-être.L’Ufolep accompagne également les activités de nature à travers l’organisation de multiples manifestations.

Rappelons à cet égard que nos associations et comités départementaux ont souvent été pionniers dans l’organi-sation de raids nature.Mais l’Ufolep conçoit surtout les activités de plein air comme une pratique pour tous, des jeunes enfants aux seniors, en passant par les adolescents et les adultes. Les activités de nature sont en outre propices à l’innova-tion. On l’a vu avec l’apparition de la marche nordique, des trails, de la course d’orientation, ou à travers l’infi-nie variété des raids et des courses hors stade. On peut y ajouter le vélo à assistance électrique, qui autorise la pratique cycliste à un public moins sportif.Ces activités se caractérisent par ailleurs par leur capacité à s’adapter à tous les lieux et territoires. Chaque ville ou chaque village dispose d’espaces de proximité suscep-tibles de devenir des terrains de jeu.Au regard de sa vocation d’éducation populaire, l’Ufolep s’efforce également de mettre à profit l’intérêt éducatif propre au milieu naturel, et aux mises en situation qu’il permet. Autant d’occasions de se dépasser (seul ou en groupe), d’acquérir des compétences et des savoirs essen-tiels à sa sécurité et à celle de ses partenaires, de décou-vrir tous les types de mobilité douce et de s’éduquer à

l’ufolep met en place un plan de développement

Les sports de nature,un terrain éducatifL’Ufolep accompagne aujourd’hui l’ensemble des activités de pleine nature avec un plan de développement qui met l’accent sur leur dimension éducative et sur l’accès de tous à une pratique loisir.

Si l’on additionne les différentes activités cyclistes, la randon-

née pédestre, la marche nordique, le trail, la course à pied,

l’escalade, les activités d’éducation à la nature, le ski, les raids

multisports, les activités nautiques ou bien encore les sports

mécaniques, les sports de plein air réunissent environ 85 000

licenciés, soit un quart des effectifs de l’Ufolep. Les adultes

(jusqu’à 55 ans) en représentent la moitié, les seniors un bon

quart et les enfants et les jeunes un petit quart.

Ces activités peuvent être considérées comme des sports

de nature, avec des nuances : parmi les sports mécaniques,

on accordera plus facilement ce label à l’enduro ou au trial

qu’au motocross, pratiqué sur circuit.

De même, le VTT est plus « nature » que le cyclosport, adepte

des routes goudronnées. Observons aussi que, pratiqués en

extérieur, éventuellement lors d’un raid multisport, le tir

à l’arc et la sarbacane deviennent des sports de plein air.

Sur ce versant « nature » où le pur loisir coexiste avec des

pratiques compétitives, l’Ufolep accompagne la pratique

avec des dispositifs fédéraux. Citons les écoles de sport

et des raids comme « Du bitume à la verdure » en région

Champagne-Ardenne (à dimension sociale) ou le Raid’Spect

Nature en Rhône-Alpes (orienté vers l’éducation à l’environ-

nement). Des outils sont également à disposition du réseau :

cahiers pédagogiques slackline et marche nordique, fiche

plurisport sur l’orientation, livret Kid bike… L’Ufolep encou-

rage également la création de spots de marche nordique.

Par ailleurs, associations et comités organisent de nom-

breux événementiels : raids, trails, courses hors stade, etc.

On en recense entre 3000 et 4000 par an selon les services

préfectoraux, en incluant les manifestations cyclistes. ●

VTT, RANDONNÉE, MARCHE NORDIQUE, RAIDS...

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 21

notamment à travers des rassemblements (marche, course à pied, roller, vélo…) ; – soutenir les événementiels les plus innovants (nouvelles activités, nouvelles formes compétitives, élargissement à de nouveaux publics, sensibilisation à l’environnement, etc.) ; – fidéliser les pratiquants à travers des services spéci-fiques offerts aux licenciés .Par ailleurs, des référents « sports de nature » seront identifiés auprès des comités départementaux et régio-naux afin de créer un vrai réseau et de partager les expé-riences. Une action confortée par l’élaboration d’outils pédagogiques et un plan de formation. ●

Vincent Bouchet, conseiller technique et sPortif, et Benoît Gallet, dtn adJoint de l’ufoleP

(1) Des collaborations peuvent être envisagées avec la quarantaine de centres de séjour de la Ligue de l’enseignement labellisés CED (Citoyenneté, environ-nement, développement durable).

l’environnement et au développement durable (1). Ces pratiques permettent également de découvrir et de s’ap-proprier les lieux de vie, qu’ils soient ruraux ou urbains.

PLAN DE DÉVELOPPEMENT

Toutefois, jusqu’à présent le développement de ces différentes pratiques n’avait pas été pris en compte de manière globale. L’Ufolep souhaite donc les réunir aujourd’hui dans une dynamique favorisant l’engagement associatif et une pratique régulière et responsable.Parmi les objectifs prioritaires que s’est fixée l’Ufolep dans le cadre de ce plan de développement, on peut citer :– construire, pour les enfants des écoles de sport, un pro-jet éducatif tourné vers l’acquisition de techniques et de savoirs ; – s’adresser au public adulte, actif ou retraité, en favo-risant les aspects loisir, bien-être et convivialité, dans l’esprit des activités physiques d’entretien ; – développer la pratique de proximité en milieu urbain,

DES ÉCOLES DE PLEIN AIR UFOLEP POUR ENFANTS ET ADOLESCENTSL’Ufolep souhaite tout particulièrement développer des écoles

de plein air pour enfants et adolescents inspirées des écoles

de sport. Tout comme ces dernières sont dédiées à l’initiation

et à la découverte, ces écoles de plein air seront tournées vers

l’acquisition de techniques et de savoirs essentiels à la pra-

tique des activités sportives de nature.

• « Savoir se déplacer en terrain varié » : adapter son compor-

tement et son déplacement à un environnement naturel varié

et incertain ;

• « Savoir rouler et glisser » : favoriser une utilisation régu-

lière du vélo et des autres « mobilités douces » dans les dépla-

cements quotidiens, y compris en sensibilisant aux règles et

aux dangers de la mobilité urbaine ;

• « Savoir s’orienter » : apprendre à construire et à anticiper un

déplacement, un itinéraire, apport éducatif essentiel pour un

accès à l’autonomie et à la sécurité active dans la pratique des

sports de nature ;

• « Savoir nager » : un apprentissage sécuritaire, indispensable

pour la prévention des noyades et la pratique des activités

nautiques ;

• « Savoir porter secours » : s’engager dans une démarche d’édu-

cation citoyenne, à travers la formation de premiers secours. ●

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École de sport Ufolep de Saint-Pardoux (Haute-Vienne).

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22 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

150 LICENCIÉS. « Ex-maratho-nien, adepte des efforts de longue durée, je cherchais une activité moins traumatisante.

En pleine vogue de la marche nordique, j’ai créé une section au sein de l’ami-cale laïque de quartier que je présidais, avant de la transformer en association à part entière, pour une question de visibilité auprès des pratiquants suscep-tibles de nous rejoindre et des collectivi-tés locales. Nous avons débuté en 2010 avec une dizaine de personnes. Cinq ans après, nous sommes 150. »FORMATION. « Dès le début, nous avons misé sur la formation. En 2012, j’ai fait partie de la première pro-motion du brevet fédéral Ufolep, et chaque année nous envoyons deux stagiaires. Nous dis-posons à présent de 12 animateurs, ce qui permet de pro-poser trois niveaux de pratique (“bien-être”, “confirmé” et “sportif”) et de palier toute absence d’un animateur. »TOUS PUBLICS. « Nous accueillons des quadragénaires n’ayant jamais pratiqué, des triathlètes, marathoniens et cyclistes qui recherchent des séances de foncier, et de nombreux seniors dont le plus âgé a 83 ans. Ces der-niers offrent eux-mêmes des profils allant de l’ex-sportif à la personne atteinte d’une pathologie : arthrose, pro-blèmes cardiaques, diabète, obésité… Nous organisons

en septembre, novembre et janvier des sessions pour débutants, lesquels rejoignent ensuite le groupe qui leur convient. Pour chaque niveau, nous programmons deux soirs par semaine des séances techniques dans deux parcs urbains, plus des sorties le week-end. »VIE ASSOCIATIVE. « Pour entretenir la convivialité, nous organisons durant l’année des rassemblements à carac-tère festif. Nous possédons le label associatif Ufolep et sommes attentifs à l’évolution de notre association : nous souhaitons faire baisser la moyenne d’âge des licenciés et donner une image dynamique de l’activité, tout en déve-loppant parallèlement l’approche sport santé. »DYNAMIQUE DÉPARTEMENTALE. « Nous avons contri-bué à la création d’une commission technique départe-mentale et d’une association Ufolep dans le Centre-Var, à Gonfaron. Cette commission a lancé un challenge dépar-temental du “nombre” dont deux des cinq étapes sont organisées par des clubs de la Fédération française de randonnée. La première, dont notre association avait la responsabilité, a réuni 220 personnes en octobre. La commission technique organise pour sa part l’étape finale. Cetta année, ce sera le 21 mai à Tourves, une com-mune qui ne possède aucune association Ufolep ni club de marche nordique : même si ce n’est pas le but premier, cela suscitera peut-être des vocations… »COLLECTIVITÉS LOCALES. « Les collectivités locales sont réceptives à la marche nordique et à son caractère non compétitif. La ville de Toulon nous apporte son soutien à notre projet de spot de marche nordique au sommet du mont Faron, qui domine la ville. Et l’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée subventionne nos forma-tions à 50%. » ●

ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

initiative locale et dynamique départementale

Toulon marche nordiqueLa marche nordique illustre l’attrait du sport nature. Denis Fabre, élu national, la promeut dans son club de Toulon et dans le Var.

Le « spot » Ufolep de marche nordique inau-

guré en octobre 2015 à Bonnac-la-Côte connaît

un vrai succès. Il est utilisé par l’association

Bonnac-Rando ou des usagers individuels et

le comité de Haute-Vienne en a fait un lieu

de formation ou d’animation, comme lors des

dernières vacances d’hiver.

Ce parcours ne sera bientôt plus le seul : quatre

autres sont en cours d’installation et de bali-

sage à Hardricourt (Yvelines), à Hanches et Saint-Denis-d’Authou

(Eure-et-Loir), ainsi qu’en forêt d’Othe (Yonne). Le projet est égale-

ment bien avancé à Toulon, où une concertation est menée avec des

associations écologistes. Plusieurs autres comités se sont par ailleurs

porté candidats pour accueillir ces parcours équipés de panneaux

d’information. ● Ph.B.

BIENTÔT CINQ PARCOURS BALISÉS PAR L’UFOLEP

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« Nous accueillons tous les profils de pratiquants. »

Denis Fabre

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 23

Ouverte à diverses activités de pleine nature et inter-générationnelle, cette association du Vaucluse favorise l’initiation et la pratique loisir.

Bonnieux run and bike est une association Ufolep que son nom résume parfaitement. Bonnieux, tout d’abord : un village de 1500 âmes accroché à son rocher, au cœur du parc naturel régional du Luberon. Run and bike ensuite, car quand on pos-sède un tel terrain de jeu on prend autant plaisir à l’arpenter en courant qu’en pédalant ou en y cherchant son chemin, façon course d’orientation. Ce qui n’empêche pas de proposer à l’occasion du roller, de la marche nordique ou rapide, ou de participer à des raids multisports.

HORS COMPÉTITION

L’association a été créée en 2008 par un pompier qui, en son jeune temps, avait pratiqué le BMX et le VTT. « Nous étions plusieurs à nous retrouver pour courir ou pédaler, et nous avons pensé qu’il serait sympa de le faire dans le cadre d’une association, mais sans les contraintes de la compétition. Or l’Ufolep correspondait à notre approche, à la fois multisport, loisir et éducative » explique Pierre Christol, 40 ans et père de trois enfants dont Tim, 9 ans, et sa sœur aînée Emy, 12 ans, également membres d’une association devenue intergénérationnelle l’an passé.« Nous avons débuté avec une pratique adulte qui fédère aujourd’hui une vingtaine d’adhérents (1). Puis, en voyant grandir nos enfants, nous avons eu envie de faire aussi quelque chose pour eux. Nous avons commencé début 2015 par des rendez-vous informels, le mercredi après-midi… » Ceux-ci ont leur petit succès, en dépit de l’embouteillage d’activités provoqué par la réforme des rythmes scolaires. Aussi, depuis la rentrée, rendez-vous est fixé pour la vingtaine de jeunes licenciés au samedi matin, de 10 h 30 à 12 h 30. « Ni trop tôt pour qu’ils puissent dormir, ni trop tard pour ne pas souffrir de la chaleur en été » précise Pierre Christol en bon père de famille. Comme pour les adultes, le lieu de rendez-vous, la nature de l’activité et les coordonnées du référent de la sortie

sont précisés via le blog de l’association ou par Facebook. « Par exemple, samedi dernier nous avons concocté aux enfants un petit triathlon : du VTT couplé à un parcours de trail, avec un détour par un pas de tir à l’arc où ils tiraient trois billes de paintball sur des cibles, boucle de pénalité à la clé en cas d’échec. »Pierre Christol souhaite également s’inspirer de la formule du Kid bike Ufolep, qui allie un parcours de cross à des ateliers de maniabilité et de connaissance du matériel. « Dernièrement, nous avons aussi emmené les enfants au Canet, dans les Alpes-Maritimes, pour le régional Ufolep de VTT. Et sans être tournés vers la compétition, ils ont ramené deux troisièmes places en catégories benjamins et minimes ! » relève Pierre Christol.Celui-ci n’oublie pas non plus la formation. Titulaire d’un « vieux » brevet fédéral de la FFC, il a récemment passé avec un autre adulte du club son CQP ALS, option acti-vités de randonnée, de proximité et d’orientation (2). Afin que les gars et les filles du Bonnieux run and bike continuent longtemps d’emprunter, à pied ou à vélo ou les chemins du Luberon. ● Ph.B.

(1) L’association organisait également un trail nocturne dont la dernière édition, en novembre 2015, a réuni plus de 300 concurrents.(2) CQP ALS : certificat de qualification professionnel d’animateur de loi-sir sportif. Le CQP est un diplôme délivré par l’Ufolep.

Bonnieux run and bike, pour petits et grands

Bonn

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run

and

bike

Les 28 et 29 mai, l’association Ufolep

Boostrider, dédiée au VTT électrique, orga-

nise la seconde édition de son Électr’Enduro,

avec l’appui de l’Ufolep Rhône-Alpes qui

croit beaucoup à cette nouvelle pratique et

à ce concept d’épreuve.

Ce même comité Rhône-Alpes propose depuis huit ans le

Raid’Spect Nature, qui met en avant les principes du déve-

loppement durable, y compris à travers débats et forums.

Des principes repris et diffusés à travers l’Éco-Tour, label qui

fédère désormais dans la région une vingtaine de manifes-

tations s’appliquant à réduire leur impact environnemental.

Côté courses hors stade, les trails se multiplient, sous des

formes parfois inédites, comme le 2e « Tra-

king » semi-nocturne organisé fin août à

Chaptelat, près de Limoges, par l’associa-

tion Traking Expérience et l’Ufolep Haute-

Vienne : deux parcours de 12 ou 24 km

où, comme dans un rallye auto, alternent

« liaisons » et « spéciales » chronométrées.

Dans le même esprit, l’association Raid’n’Trail et le comité

de Gironde ont proposé l’an passé à Sallebœuf leur premier

X-Cross eliminator, inspiré du ski-cross : un circuit très

court avec bosses et obstacles, et des manches élimina-

toires. Une formule qui sera reconduite l’automne prochain

en plusieurs lieux, avec trois courses plus une finale. ●

VTT, RAID, TRAIL, COURSE À PIED : DES ÉPREUVES INNOVANTES

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rail

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fole

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rond

eLes plus jeunes ont rendez-vous tous les samedis matins.

X-Cross en Gironde.

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24 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

En 2014-2015, le football Ufolep réunissait 978 associations et

16 028 licenciés en première activité. S’il s’agit principalement

d’une pratique à onze, l’Eure-et-Loir et l’Yonne, les deux comités

les plus représentatifs de la pratique à sept, pèsent à eux deux

150 associations et 2 700 licenciés.

D’où cette question : pourquoi le foot à 7 – sensiblement différent

en l’Eure-et-Loir, où il se dispute en auto-arbitrage, sans montées-

descentes – ne fait-il pas florès ailleurs ? « Notre souhait au sein

du groupe de travail national foot à 7 est évidemment d’étendre la

pratique, mais il n’y a pas de recette-miracle, confie José Vié. Le plus

dur est de démarrer : il faut au moins six équipes prêtes à s’engager

sur une année. Si ce championnat est mené à son terme, le bouche

à oreille aidant, la dynamique sera lancée. » À bon entendeur…●

UNE FORMULE À DUPLIQUER ?

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A ugy, Yonne, ses 1000 habitants, son clocher, son passé viticole et, depuis trois ans, son club de football, exclusivement dédié à la pratique à sept en Ufolep. Une histoire à la fois unique et banale

dans le département : celle de trois amis de maternelle qui, après avoir évolué dans différents clubs, créent une équipe dans leur village. « C’était un peu osé, nous avions à peine 24-25 ans, raconte Mickaël Dos Santos, jeune président encore étonné de cette audace. Nous avons sollicité auprès du maire l’autorisation d’utiliser le demi-terrain de la commune, puis lancé un appel aux dons auprès des commerçants pour acheter des ballons et un jeu de maillots. Et nous organisons une fête de fin d’année pour faire connaître l’équipe et récu-pérer quelques sous. »

L’ESPRIT VILLAGE

Faute de projecteurs autour de leur modeste gazon, Mickaël et ses copains ont obtenu de s’entraîner un soir par semaine chez les voisins de Saint-Bris-le-Vineux, moyennant une rallonge de leur commune pour l’élec-tricité. Une commune d’Augy plutôt fière de possé-der désormais une équipe à ses couleurs et qui a aussi financé l’achat des filets que les joueurs accrochent et décrochent des buts à chaque match, pour ne pas qu’ils s’abiment. Le genre de détail qui en dit long de l’esprit du foot à 7 Ufolep…

Porté disparu à la fin des années 1970 au sein du comité, le ballon rond y est réapparu en 1983 dans sa version à effectif réduit, plus commune alors dans les petites caté-gories que chez les adultes. « Des groupes de copains se retrouvaient le soir, sur les terrains, près d’Auxerre. Nul ne sait plus de qui vint l’initiative, mais six équipes par-ticipèrent à un premier championnat. L’année suivante, elles étaient le double. Puis les effectifs se sont stabilisés autour d’une trentaine d’équipes » rapporte José Vié, arri-vé dans le jeu au milieu des années 1990 et aujourd’hui président de la commission technique départementale.De 2000 à 2010, tout s’accélère. Chaque début de sai-son, une dizaine de nouvelles formations frappent à la porte, pour une ou deux défections seulement. « Nous tournons depuis avec 70 équipes, réparties en poules de dix où le brassage est important puisque trois montent et trois descendent en fin de saison, précise José Vié. Pour nos 1200 licenciés, cela représente 18 matchs, plus la possibilité de jouer une coupe conçue sur le modèle de poules débouchant sur des matchs à élimination directe. » Comme la Ligue des champions, l’exposition médiatique et les enjeux commerciaux en moins…

PROFILS VARIÉS

Parmi ces nouveaux arrivants figurent toujours des bandes de copains, comme Mickaël et les siens, mais aussi des clubs n’ayant plus les moyens d’acquitter les frais d’engagement d’une Fédération française de foot-ball jugée aussi parfois trop à cheval sur le règlement, ou des équipes à bout de souffle, sans l’effectif suffisant pour faire une saison entière à 11. « Certains sont parfois repartis à la FFF mais beaucoup sont restés. Le foot à 7 est plus décontracté, moins contraignant. Jouer le dimanche matin permet aussi de passer l’après-midi en famille : en cela, c’est un créneau porteur » souligne José Vié.La majorité des équipes se concentre dans l’Auxerrois et autour de Sens. À titre dérogatoire, le championnat accueille également deux équipes de l’Aube et du Loiret, le foot à 7 Ufolep n’étant pas présent sur leur territoire. À part cela, tout se fait dans les règles les plus clas-siques, que font appliquer sur le terrain des arbitres offi-ciels formés durant les deux sessions annuelles. Il y a trois ans, l’auto-arbitrage a toutefois été intro-duit dans le cadre d’un championnat vétéran qui réu-nit aujourd’hui 9 équipes. « Nous l’avons créé pour les anciens qui, passé la quarantaine, peinent à courir

il réunit 70 équipeS et pluS de 1100 licenciéS

Le foot à 7 dans l’Yonne, une tactique gagnanteEn trente ans, le football à 7 Ufolep s’est installé dans le paysage du département. Comme dans le village d’Augy, près d’Auxerre.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 25

des gardiens, et un ami plus âgé possédant quelques connaissances tactiques...Mais là n’est pas le plus important. « En général, les équipes visiteuses apprécient notre accueil et parmi nous l’ambiance est vraiment bonne, insiste Mickaël Dos Santos. Un seul joueur est parti pour un autre club et ceux qui hésitaient à nous rejoindre, craignant que le niveau soit trop faible, se sont rendu compte que finalement ça jouait bien. Sinon, nous nous sommes répartis les respon-sabilités dans l’association et notre page Facebook marche bien. Et puis, monter un club dans sa commune, c’est quand même cool. » Cool comme peut l’être le football lorsqu’il est joué à 7, dans l’Yonne. ● PhiliPPe Brenot

derrière les 18-30 ans. Certains lâchaient prise, c’était dommage » explique José Vié. D’autant plus dommage en effet qu’à en croire ce qui se murmure en bord de touche, ce championnat vétéran pourrait bien décoller l’an prochain…Encore dans l’insouciance de la jeunesse, Mickaël et ses coéquipiers, parmi lesquels le cadet confesse 17 ans et l’aîné 32 à peine, n’ont pas ces problèmes de condition physique. Ayant débuté au plus bas niveau comme tout nouvel entrant, leur équipe a même déjà grimpé de deux divisions. Il est vrai que, tout amateurs qu’ils sont, les jaune et bleu de l’Augy Football Club possèdent deux coaches : le père de deux joueurs, intronisé entraîneur

Appoigny est fameux pour avoir vu les premiers dribbles du plus

illustre footballeur qu’ait jamais connu la Bourgogne : Guy Roux,

ex-entraineur de l’AJ Auxerre, qui il y a cinq ans se réjouissait

dans L’Yonne républicaine de la création d’une équipe Ufolep

dans le hameau natal de son grand-père, les Bries.

Appoigny et son Entente sportive apportent aussi la preuve

que le foot à 7 Ufolep peut vivre au sein d’un club affilié à

la Fédération française de football. « L’équipe a été créé en

2001 par des trentenaires. Au début, c’était assez mal vu des

dirigeants et les joueurs devaient s’occuper seuls de trouver

des maillots ou de tracer le terrain. Puis le président a changé

et c’est devenu tout à fait accepté » raconte Jérôme Thiébaut,

commerçant spécialisé dans la machine à bois.

Les licenciés Ufolep sont une vingtaine sur 270 et, en début de

saison, une seconde équipe a été engagée dans le championnat

vétérans. « Les anciens ne se retrouvaient plus trop avec les

jeunes de vingt ans et, l’an prochain, d’autres basculeront eux-

aussi. Comme moi peut-être, qui pour faire le nombre joue ces

temps-ci dans les deux équipes » explique Jérôme Thiébaut du

haut de ses 49 ans. Ou comme le délégué Ufolep en personne,

licencié à Appoigny, et aux 35 ans révolus. « J’aime bien l’état

d’esprit, explique Charly Gonzalez. À la fin du match, on élit

le joueur responsable de la plus belle boulette, et en fin de la

saison on décerne un Sabot d’or au vainqueur du classement.

Ce n’est pas trop compétition, même si on joue pour gagner. »

Malgré tout, n’y a-t-il pas un risque que la puissante FFF décide

un jour de mener une OPA hostile sur le foot à 7 Ufolep. « Il y

a quelques années, nous avons senti planer ce risque, reconnaît

José Vié. Moins aujourd’hui : nous sommes bien implantés, et

nous avons acquis une vraie légitimité. » ● Ph.B.

APPOIGNY, SYMBOLE DE L’ENTENTE CORDIALE AVEC LA FFF

Aug

y FC

Le village d’Augy possède désormais son équipe de foot à 7 Ufolep, comme près de 70 autres communes ou quartiers dans l’Yonne.

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26 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

Contact :[email protected]él. 01 43 58 97 61

rése

ausix équipes représentant quatre comités d’entreprise : Aubert et Duval, Subra, Mapaero et Maz’air. Ce challenge futsal n’est toutefois qu’une facette de la démarche engagée par l’Ufolep auprès des CE, qui leur propose d’élargir la palette de leurs activités en les mutualisant et en en proposant de nouvelles, ou en organisant des rencontres sous son égide. Tout en laissant à chaque CE sa pleine autonomie.L’un d’eux propose ainsi à tout membre des CE partenaires possédant la licence Ufolep de participer à ses sorties VTT du vendredi. De son côté, le comité Ufolep propose des formations à la sécurité et à l’encadrement du ski, très pratiqué l’hiver dans le département. La première a concerné sept brevets fédéraux d’animateur 1er degré, qui peuvent à

FÉDÉRER LE SPORT EN ENTREPRISE

Début février s’est déroulée à Saint-Jean-du-Falgas, près de Pamiers, la seconde manche du challenge amical futsal intercomités d’entreprise organisé par le comité Ufolep de l’Ariège. Elle réunissait sur les terrains de la salle Body Soccer

présent encadrer sur les pistes les enfants du CE de l’entreprise Aubert et Duval – un sous-traitant d’Airbus.« Nous fédérons à ce jour 60 licenciés plurisport et espérons atteindre la centaine à la fin de la saison. L’idée est d’étendre ensuite les activités proposées : pétanque, marche… Une dizaine d’autres comités d’entreprise sont susceptibles d’être intéressés, ce qui pourrait nous permettre à terme de faire intervenir un animateur Ufolep auprès d’eux » explique le délégué Ufolep, Camille Brunel.L’initiative bénéficie en outre du soutien de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCSPP), désireuse de donner un coup de pouce au sport en entreprise en Ariège. Ph.B.

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Un flash-back où figuraient pro-bablement des images des stages Usep à Boulouris, dans le Var, « où j’ai connu Raymond Boisset, et tant d’autres ». Ou celles d’une journée nationale des lendits, à Vichy, où elle jugea plus utile de conduire la délégation de l’Aisne que d’assister au mariage d’un cousin, quitte à

essuyer les foudres de sa belle-famille !Entraîneure de basket et d’athlétisme, en Ufolep-Usep et au club des cheminots de Tergnier, elle fut aussi prési-dente des comités de l’Aisne et de Picardie, élue natio-nale, et vice-présidente de la délégation départementale de la Ligue de l’enseignement. Et titulaire des palmes académiques, et médaillée d’or de la Jeunesse et des Sports… C’est simple : à arborer toutes ses décorations, elle ferait pâlir de jalousie plus d’un général.À l’heure de passer le témoin, Paulette Ronsin insiste sur l’importance de ce moment convivial qu’est la remise des récompenses. « Après les débats et les tensions qui accompagnent une AG, tout le monde se retrouve pour applaudir ceux qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes au mouvement. »Mais sera-t-elle présente pour terminer en beauté sa der-nière mandature ? « À mon âge, Port-Leucate c’est trop loin. Si l’an passé à Orléans j’ai versé une larme, c’est parce que je savais que c’était ma dernière » affirme-t-elle. À moins que ce ne soit là une façon un peu cabotine d’entretenir le suspense, elle qui sait si bien tenir une assistance en haleine en égrenant la liste des bénévoles les plus méritants. ● Ph.B.

membre de la commiSSion protocole et récompenSeS

Paulette Ronsin, honneur aux bénévolesGrâce à elle, la remise de médailles ponctuant l’AG Ufolep est désormais un rendez-vous très attendu : Paulette Ronsin tire sa révérence fin avril, à Port-Leucate.

De ce moment protocolaire elle a fait l’équivalent, en moins clinquant, moins longuet et plus mordant, des Oscars ou des Césars. Présidente de la commission natio-nale protocole et récompenses, Paulette Ronsin, 82 ans, est l’irremplaçable maîtresse de cérémonie de ce qui, par son charisme et son sens de la répartie, est devenu sinon l’apogée, du moins un temps fort des week-ends d’assem-blée générale. « Même s’il n’est pas possible d’évoquer le parcours de chacun des bénévoles ainsi honorés » regrette l’ex-prof d’EPS (1961-1989) du collège de Tergnier, dans l’Aisne.L’assemblée aime plus que tout quand celle qui débuta sa carrière comme institutrice ronchonne contre « les délégués départementaux qui négligent de solliciter des récompenses pour leurs militants ». C’est qu’il y a des règles, et un minimum de trois ans d’ancienneté pour prétendre à un diplôme de reconnaissance, puis cinq pour la médaille de bronze, sept encore pour l’argent, et sept de plus pour toucher l’or. « Alors, pour que nul ne soit oublié, nous avons créé les plaquettes de reconnais-sance. Mais ce n’est pas pareil. »Elle-même a gravi un à un tous les échelons du mérite militant, jusqu’à une médaille d’honneur, n° 141, remise en 2006 à Istres. « Il n’y a pas à dire, c’est émouvant : on voit défiler toute sa vie en quelques secondes. »

Phili

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Bren

ot

AG de Paris, avril 2014.

À l’occasion des 150 ans de la Ligue de l’enseignement, En Jeu met l’accent sur des engagements sportifs qui ont contribué à son rayonnement et à celui de l’Ufolep.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 27

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nés

SPORT ET NATURE : LE PALMARÈS DU CONCOURS PHOTO« Le sport à travers les éléments naturels » tel était le thème

du concours photos 2015 de l’Ufolep, ouvert à tous via

Facebook, et auquel 39 personnes ont participé.

Le premier prix (un séjour offert par notre partenaire Vacances

pour tous) a été remporté par Joël Hardy, responsable de la

commission nationale tir à l’arc. Sa photo représente une pra-

tique traditionnelle, le beursault, s’épanouissant dans le très

fleuri « jardin d’arc » de son club de la Compagnie des Archers

du sanglier, à Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques).

Le deuxième prix est décroché par Pascal Giry, de Fleury-

les-Aubrais (Loiret) avec un cliché du triathlon de Vendôme

où deux canards volent la vedette aux concurrents. Enfin,

le troisième prix récompense Marcel Dumas Maillon, béné-

vole Ufolep du Puy-de-Dôme, pour sa renversante image

de planche à voile. Tous deux gagnent des bons d’achats

offerts par Decathlon Pro. Quant aux autres, ils sont invités

à reprendre leur appareil photo et à retenter leur chance

cette année. ●

DR

Page 28: Ufolep 21 en jeu avril 2016

Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 2928 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

as pas marre, toi, de commenter des matches depuis tou-jours, le cul collé à ton siège ? aurait claqué le petit John. Et il en a fait la quintessence du grand décalage : le sport, même pro, m’a-t-il dit, devrait se passer de commentaire. Là il est sur mon terrain, et en plus, vieux fan de McEnroe, je connais bien l’anecdote : je lui ai donc claqué la paume au-dessus de la table, comme si j’avais toujours habité un barrio de Miami. L’autre piste était vertigineuse, et il ne l’a pas reliée directement à son amie suicidée. Isner fait de son petit problème – jouer deux cents matches par an mais n’être associé qu’à un seul, pour toujours – la version anecdotique d’une question qui le dépasse, et pour cause : on ne garde d’une vie, des efforts d’une vie, des vérités ordinaires d’une vie, dont la vérité n’est toujours qu’ordinaire, on n’en garde pourtant que la brève anomalie, l’extraordinaire, et qu’on le veuille ou non, tout le reste sera relu à cette aune-là, sous ce faux jour-là. « On » n’étant pas seulement ces saloperies de médias, me précisait Isner comme pour rappeler qu’il avait quand même suivi deux ou trois cours de sciences humaines, à l’université de Géorgie, mais ça peut être aussi bien l’historien, l’archéologue, le biographe. Le champion, cette fois, me faisait un cours, comme ça, à l’arrache, en plein café. On a gardé les déchets, il a poursuivi, mais pas ce qui fut consommé. On a ce qui est tombé du camion, ou du char à bœufs, mais pas ce qui est arrivé à bon port. On a Pompéi, merci le Vésuve, qui l’a pétrifiée, mais pas les cen-taines de cités anéanties par le temps ou la guerre. Et on a de Kafka – pourquoi le citait-il lui, et pas Sampras, ou Lendl, ou Federer ? – les amours, les phobies et la tuberculose, mais rien des blagues de comptoir ni des manies domestiques. La vie qui va passe sans traces, murmurait-il en baissant les yeux, on aurait dit qu’il pleurnichait cette fois, et ne laisse de traces, au contraire, que ce qui ne va pas de soi. La trace est anormale, il s’emportait maintenant : l’archive est une anomalie, l’excavation une bizarrerie, et l’infini travail de la reconstitution n’accouche que de l’exorbitant, jamais du trivial, du commun – du vrai. (…) ●

© françois cusset / Pol

hist

oire

s )

Morceaux choisis françoiS cuSSet

Conversation avec John Isner4 juillet. John Isner, de passage à Paris, m’a appelé

pour un verre, comme promis. Passe pas inaperçu, avec ses deux mètres zéro six, sa casquette de base-ball à l’envers, son sourire sanitaire d’athlète

floridien. Surtout au Lieu-Dit, rue Sorbier, où on croise plus souvent des postmarxistes et des néospinozistes que des géants du tennis. Hossein l’exquis, gracieux maître des lieux, est venu me claquer la bise et serrer la paluche poilue de l’Américain. Lequel, évidemment, en a déjà marre, à vingt-huit ans, de n’exister aux yeux du monde entier que pour une seule excentricité, que son corps a oubliée, mais pas la planète sport : son match de onze heures et cinq minutes contre le Frenchie à Wimbledon, le plus long match de l’Histoire, soixante-dix à soixante-huit au cinquième set, un calvaire musculaire qui se prolonge au fil des ans en golgotha médiatique. Pendant qu’il sirotait son panaché à la paille, je lui ai rappelé, pour faire bonne figure, qu’il avait déjà deux rencontres de plus au palmarès des matches record, de six et sept heures, pas une sinécure, et que ce n’était donc peut-être pas un hasard, qui le crucifierait cruellement, mais quelque chose qu’il y aurait dans son jeu, son service canon, et sa résistance physique. Simili-discours d’expert, déjà entendu, qu’il a congédié poliment, l’air sombre, pour passer à confesse, sans transition : il a évoqué une amie disparue, une copine d’enfance un peu foldingue qui s’est foutue en l’air il y a deux ans déjà, et il s’est plaint tout de suite, pourquoi à moi, de n’arriver désormais à en garder que le souvenir de ses frasques et de son dénouement tragique, que les récits des amis et les bons coups mémorables, mais pas elle, pas l’ordinaire, pas sa chair ni ses petits riens, il sanglotait maintenant, légèrement, sobrement, son corps interminable parcouru de petits soubresauts. Puis il s’est ébroué, d’un seul spasme des épaules, et a enchaîné sur deux pistes étonnantes, plus ouvertes en tout cas que des couloirs de double, et pas sans lien avec sa confession : la pauvreté du commentaire, et l’impossible du souvenir. Il m’a raconté d’abord la célèbre réaction de McEnroe à la question alambiquée d’un commentateur, en sortie de match : t’en

LES JOURS ET LES JOURS, JOURNAL IMAGINAIRENé en 1969, François Cusset est professeur de civilisation améri-

caine à l’université de Nanterre et l’auteur d’ouvrages portant sur

l’influence des penseurs français sur la vie intellectuelle aux États-

Unis ou sur les mutations de la France des années 1980. Il a aussi

publié l’an passé un journal dans lequel il convoque des hommes

et des femmes remarquables pour des conversations érudites et

imaginaires, parfois très inattendues. Comme le tennisman John

Isner, qui révèle une riche personnalité derrière son apparence de

bon géant et son étiquette de vainqueur du plus long match du

monde. ● Ph.B.

Les jours et les jours, POL, 2015, 348 pages, 17,90 €.

DR

Souvenir de Wimbledon 2010.

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Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21 29

Je me souviens de cette nuit du 30 juin 1977. J’étais dans mon lit, à 20 h 30, parce qu’un petit gars de onze ans ne pouvait rien dire alors aux parents qui vous envoyaient vous coucher dans la tranche

horaire dogmatique 20 h 25-20 h 35. Il fallait tenir jusqu’à minuit lumières éteintes, sans tablette ni portable, sans Minions ni SMS.On pouvait compter jusqu’à soixante pour faire une minute à déduire des deux-cent-dix qui s’égrenaient au ralenti. Ou penser au dernier match entre Borg et Jauffret qu’on avait joué dans l’après-midi contre la porte du garage en étant Borg et Jauffret, en se deman-dant pourquoi on avait fait rater à Borg le passing de coup droit croisé sur une balle qui avait brisé la vitre du bureau de l’avocat au rez-de-chaussée.Minuit avait enfin fini par débarquer avec une victoire à l’arraché sur l’état végétatif. Il était temps de ram-per en position commando, le souffle coupé au moment de passer devant la porte de la chambre parentale, qui fermait mal. Puis ramper encore sur le carrelage glacé du vestibule avant de pénétrer à pas de velours dans le saint des saints sur une moquette heureusement anti-bruit : le salon où trônait la télévision.

Le moment critique approchait, tant le « clic » du bouton d’allumage – il n’y avait pas non plus de télécommande – pouvait tout faire capoter dans le silence absolu de la nuit (mon père ne ronflait pas). Après toutes ces péripéties, l’écran finit par s’allumer, sans le son évi-demment. J’avais bravé tous les risques de terribles punitions, failli faire perdre toutes leurs illusions à mes parents qui me croyaient seulement excellent à l’école, pour la simple et unique raison qu’il était impossible de rater ça : Brésil-France au Maracana.À des heures indues et tandis que je vibrais d’une force intérieure et silencieuse, Didier Six avait marqué d’une reprise phénoménale sous la barre. Puis Marius Trésor avait égalisé d’un coup de tête qui aurait pu m’arracher le cri qui aurait tout gâché. Je me souviens que c’est ce soir-là qu’il m’est apparu impossible de ne pas raconter ces émotions. Par écrit, puisque l’oral était bridé en ce soir d’intériorisations magnifiques. Quand mon fils est né, je me suis promis de lui laisser l’air de rien la télé toutes les nuits où s’ébroueraient ses champions. Et quand j’entends craquer le parquet, je me dis qu’il crapahute à la rencontre de ses héros. ●

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L’HOMME SANS GRAVITÉ, par David Burnett (Marabout)l’image

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ages Grand reporter de renom,

David Burnett est aussi, tous les quatre ans, un témoin fidèle des Jeux olympiques d’été. On lui doit notamment la photo de la coureuse américaine Mary Decker, en larmes après avoir chuté dans le 3000 m de Los Angeles 1984. Ce cliché fameux est toutefois réduit ici à une simple vignette venant éclai-rer la biographie de l’auteur, lequel ne s’intéresse dans L’homme sans gravité qu’à cet instant où l’athlète, sprinteur, sauteur, gymnaste ou plongeur, s’arrache à la pesanteur ou joue avec. Homme ou femme, ils sont dans leur bulle, concen-trés sur la perfection de leur geste, seuls avec eux-mêmes au milieu du décorum olym-pique, de la foule, des caméras de télévision et de la meute de photographes. Parmi lesquels David Burnett et son œil à nul autre pareil. ●

L’homme sans gravité, par David Burnett, préfaces de Robert Pledge et Paul Fournel, postface de Raymond Depardon, Marabout, 2015, 192 pages, 35 €.

Plongeon de haut vol femmes, Pékin, Chine, août 2008.

Franck Ramella, 50 ans, grand reporter à l’Équipe-Magazine, remonte ici aux origines d’une vocation. Amateur de football et de rugby, il a aussi été attaché à la rubrique tennis du quotidiensportif et a obtenu en 2015 à Roland-Garros le prix Denis-Lalanne récompensant le meilleur article de l’édition précédente pour son compte-rendu d’un match de Gaël Monfils.

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30 Avril 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°21

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• 5 numéros par an ❒ 13,50 € (octobre, décembre, février, avril, juin)

Mon adresse postale :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Mon adresse e-mail (pour recevoir également gratuitement la version numérique de En Jeu) :

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Je joins un chèque postal bancaire de la somme de. . . . . . . . . . . à l’ordre de EJ GIE

À. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , le. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature :

EN JEU, UNE AUTRE IDÉE DU SPORT LA REVUE DE L’UFOLEPabonnez-vous !

Femix et Eurosport. À ce titre, plusieurs figurantes du clip servant de support à la campagne de communication ont évoqué le tournage de celui-ci. La soirée s’est terminée par un cocktail convivial où les intervenantes et le public ont pu prolonger individuellement les échanges. L’intégralité de la table-ronde et des échanges est dis-ponible sur la chaîne Youtube de l’Ufolep et les temps forts de la conférence sont consultables sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ToutesSportives ainsi que sur le site internet officiel du dispositif Toutes Sportives : http://toutessportives.ufolep.org ●

NoéMie Vincent

• Partenariat Ufolep-MGEN. En préambule à cet événe-ment grand public, l’Ufolep et la MGEN ont réuni en début d’après-midi les correspondants régionaux Ufolep-MGEN et les référents départementaux de l’Ufolep investis dans des collaborations avec les antennes départementales MGEN, comme l’expérimentation de programmes « bien-être actif » en 2015 (voir EJ Ufolep n°19, décembre 2015). Les objectifs de ce temps de travail étaient la mise en réseau des acteurs territoriaux et l’élargissement des domaines de coopération : « événementiels », « santé », public « seniors » et « bien-être actif et lutte contre la sédentarité sportive ». Ce fut également l’occasion de faire le point sur l’expérimentation des ateliers « bien-être » et « plurisport » dans les trois régions concernées (Aquitaine, Rhône Alpes et Pays-de-la-Loire). Puis, dans un second temps, les participants se sont réunis en quatre groupes « territoriaux » (est, ouest, nord, sud) pour iden-tifier des axes de coopération et organiser la collabora-tion entre les équipes Ufolep et les agents MGEN chargés de la prévention – et à ce titre de l’encouragement à la pratique physique et sportive de leurs adhérents.

À l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, l’Ufolep et le groupe MGEN ont organisé mardi 8

mars, en fin d’après-midi, une confé-rence-débat portant sur les « représen-tations et réalités » du sport féminin en France. Celle-ci réunissait quatre inter-venantes : Béatrice Barbusse (maître de conférence en sociologie à l’université de Créteil, ex-dirigeante du club de handball de l’US Ivry et présidente du Centre national de développement du sport), Martine Duclos (chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand), Marie-Françoise Potereau (conseillère interfédérale chargée de la féminisation des fédérations sportives et présidente de l’association Femix’Sport) et Haïfa Tliti (chercheuse post doctorale à l’université Paris-Descartes).Les échanges animés par Géraldine Pons, journaliste sur la chaîne Eurosport, ont permis de pointer les constats, les leviers d’actions mais aussi les préconisations pour œuvrer à une meilleure représentation des femmes dans le milieu sportif. Composé d’une soixante de personnes – représen-tant diverses fédérations, associations ou institutions publiques et privées –, l’auditoire s’est prêté au jeu des questions en interrogeant la place des femmes dans les pratiques, l’importance de l’éducation dans la lutte contre les stéréotypes de genre, ou bien encore la nécessité de légiférer ou de réglementer pour faire avancer la repré-sentation des femmes dans les instances dirigeantes.La conférence a également permis de lancer officiellement le dispositif « Toutes Sportives » de promotion de la pra-tique féminine, initié par l’Ufolep avec le soutien de la MGEN et de nos autres partenaires : Decathon Pro, Wetalk,

Un débat sur le sport fémininL’Ufolep et la MGEN ont placé la Journée du droit des femmes sous le signe de la promotion des activités physiques et lancé officiellement le dispositif « Toutes Sportives ».

organiSé pour la journée du 8 marS

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En tribune : Haïfa Tlili, Marie-Françoise Potereau, Béatrice Barbusse, Martine Duclos.

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event.ufolep.org/UES/actes

Consultez les aCtes de la 1ère

RENDEZ-VOUS SUR

VidéosBandes sons

Albums photos Diaporamas

Actes écrits

université européenne du sport

Strasbourg, 8 au 10 juillet 2015

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Avec la Ligue de l’enseignement, Paul, 20 ans, partage sa passion du sport avec les enfants, au sein de l’association La Fontaine (Paris).REJOIGNEZ NOUS : WWW.LALIGUE.ORG

ENGAGÉS DEPUIS 1866, MOBILISÉS AUJOURD’HUI POUR LE SERVICE CIVIQUE

FÉDÉRATIONS SPORTIVES DE LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT

L LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT

CCOMP GNE LE SERVICE CIVIQUE

Conc

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n : 4

août