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ISSN • 2230-133X 100 F C M J N [email protected] JEUDI 5 JANVIER 2012 NUMÉRO 173 J-50 Démonstrations de force ULTIMES CONGRÈS POUR NIASSE, TANOR, IDY ET JAMIL Feu sur Wade! La communauté maure vote le président sortant PP. 2 5-6-7 ASSISES NATIONALES P.4 Mbow tient son “congrès” aujourd’hui CAN 2012 - PORTRAIT SOULEYMANE DIAWARA Le miracuLé P. 12 La Chronique de MAGUM KËR La tentation du pouvoir L a candidature de la star de la musique Youssou Ndour, annoncée alors que certaines candida- tures individuelles amorçaient leur déclin, donne à réfléchir sur la perception que les Sénégalais ont de la fonction présidentielle désormais. L’artiste a écouté et a entendu des voix qui légitiment sa pos- ture actuelle, au-delà du bon sens. La gestion d’une entreprise privée florissante ne prédispose pas à diri- ger un pays. Et si en effet les diplômes universitaires ne sont pas de rigueur, l’engagement politique ou social l’est. Or, moins qu’aucun autre artiste sénéga- lais, il n’a défié les puissants ni porté ombrage aux oli- garques par des chansons engagées comme le fit Ousmane Diallo dit Ouza, en bute à la censure d’Etat. (SUITE PAGE 2)

ULTIMES CONGRÈS POUR NIASSE, TANOR, IDY ET …A en croire nos sources, le doyen Mbow clarifiera un certain nombre de choses relativement aux déclarations des candidats à la présidentielle

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Page 1: ULTIMES CONGRÈS POUR NIASSE, TANOR, IDY ET …A en croire nos sources, le doyen Mbow clarifiera un certain nombre de choses relativement aux déclarations des candidats à la présidentielle

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F

CMJN

[email protected]

JEUDI 5 JANVIER 2012

NUMÉRO 173

J-50

Démonstrationsde force

ULTIMES CONGRÈS POUR NIASSE, TANOR, IDY ET JAMIL

Feu sur Wade!La communauté maure

vote le président sortant

PP. 25-6-7

ASSISES NATIONALES P.4Mbow tient son“congrès” aujourd’hui

CAN 2012 - PORTRAITSOULEYMANE DIAWARALe miracuLé P. 12

P. 12

La Chronique de MAGUM KËR

La tentationdu pouvoir

L a candidature de la star de la musique YoussouNdour, annoncée alors que certaines candida-tures individuelles amorçaient leur déclin,

donne à réfléchir sur la perception que les Sénégalaisont de la fonction présidentielle désormais. L’artiste aécouté et a entendu des voix qui légitiment sa pos-ture actuelle, au-delà du bon sens. La gestion d’uneentreprise privée florissante ne prédispose pas à diri-ger un pays. Et si en effet les diplômes universitairesne sont pas de rigueur, l’engagement politique ousocial l’est. Or, moins qu’aucun autre artiste sénéga-lais, il n’a défié les puissants ni porté ombrage aux oli-garques par des chansons engagées comme le fitOusmane Diallo dit Ouza, en bute à la censure d’Etat.

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Léna SéneIl fallait s'y attendre, la grande

attraction lors du congrès d'investiture ducandidat de la coalition Idy4Présidentétait, sans conteste, la pétillantedirectrice de campagne Léna Sène. Elleest arrivée hier au stade Amadou Barry,dans le sillage d'Idrissa Seck, drapéedans un boubou orange qui a ravi les mili-tants qui n'ont cessé de faire des com-mentaires sur elle. ''Lèna est là-bas, tu lavois derrière le monsieur en costume'',souffle une dame à sa camarade gênéepar les pancartes dressées devant la tri-bune couverte. Un autre jeune homme,fendant la foule lâche : ''Étant donné quej'ai vu Léna, la cérémonie peut s'en arrêterlà''. Et son ami de renchérir : ''Man Lénanima ko nobé'' (si tu savais, à quel pointje suis épris d'elle). La jeune femme, eneffet, n'a cessé de distiller des souriresaux nombreux militants et responsablesvenus lui témoigner leur sympathie.

Tanor et HollandeEmpêché, François Hollande, le can-

didat du Parti socialiste français a tenu àenvoyer une délégation dirigée par ledéputé au parlement français et membredu directoire de l'internationale socialiste,Kader Harif. Dans son message au can-didat Ousmane Tanor Dieng, et livré parM. Harif, François Hollande réitère saconfiance qu'il porte en lui en tantqu'homme politique capable d'être le pré-sident de la République du Sénégal ausoir du 26 février 2012. Mieux, Hollandesoutient que Ousmane Tanor Dieng faithonneur à l'Intersyndicale socialiste. Lecandidat à l'élection présidentielle fran-çaise estime que c'est autour deOusmane Tanor Dieng que l'oppositionsénégalaise doit se structurer pour assurerune victoire dès le premier tour.

Aby Ndour pour TanorL'artiste chanteuse Aby Ndour ne

votera pas pour son frère Youssou Ndour,leader de Fekkee Ma Ci Boole et par ail-leurs candidat à la présidentielle du 26février 2012. La frangine de You a choiside soutenir le candidat de Benno akTanor, Ousmane Tanor Dieng. ''Je voteraipour vous'', a déclaré sans ambages AbyNdour, hier, lors du congrès d'investituredu leader du Parti socialiste. ''Qu'Allah

fasse qu'Abdoulaye Wade quitte lepouvoir en 2012 pour vous laisser le fau-teuil présidentiel car vous êtes l'espoir dupeuple sénégalais'', a-t-elle renchéri sousdes applaudissements nourris.

Macky pêche dans le Djolof Macky Sall, leader de la coalition

Macky2012 continue de ratisserlarge. Hier, il a noué une alliance avecAly Ngouille Ndiaye du Mouvementpour la renaissance du Djolof (MRD)et par ailleurs opposant farouched'Habib Sy maire de ladite localité.L'accord a été scellée à Guédiawaye.“On est tombé d'accord pour trouverune solution aux problèmes desDjolofois résumés dans un docu-ment'', a dit le président de MRD.Pour sa part, le président de l'Alliancepour la République (APR) a fait savoirque ''l'engagement dont jouit AliNgouille Ndiaye ne relève plus d'au-cune doute, si on sait sa détermina-tion à redresser la situation écono-mique et sociale du Djolof, mais aussile département de Linguère, qui estla zone la moins lotie du pays''. Lacérémonie a vu le ralliement de plu-sieurs responsables du Parti démo-cratique sénégalais (PDS), à l'instarde Guité Sow, ancien adjoint au mairede Dahra et Sémou Niang conseillerrural de Déali dans le département deLinguère

Trêve de propagande politique La série de congrès d’investiture d'hier

est toute justifiée. Les organes de pressene peuvent plus couvrir les activités poli-tiques jusqu’au 4 février prochain commele préconise le Code électoral. L’éventaildes sanctions est assez large à l'encontredes contrevenants. Elles consistent endes sanctions allant de 5 à 10 millions deF Cfa. Elles peuvent aussi être plussévères comme une suspension de toutou partie des programmes ou pis le retraitdéfinitif de l'autorisation d'émettre.Durant un mois donc de précampagne,la loi veut que soit suspendue toute cou-verture des activités de propagande poli-tique. Une mesure qui, selon le membredu Conseil national de régulation de l’au-diovisuelle (CNRA), Alioune Loum, entredans le cadre de ''l’apaisement du climat

politique''. La ''trêve'' médiatique permetaussi de préparer les 21 jours quedureront la campagne électorale pour laprésidentielle de 2012. Et lors de labattue électorale, les médias ont la pos-sibilité de couvrir les activités politiquesen respectant l’équité entre lesdifférentes formations. ''Nous n’empê-chons pas aux partis politiques de fonc-tionner, mais c’est la couverture média-tique de leurs activités qui est interditepar la loi pour éviter toute confusion ettoute propagande au niveau des organes'',avise Alioune Loum. Les organes qui nerespecteront pas la loi trouveront sur leurchemin le CNRA qui entend appliquer laloi avec ''rigueur'' et ''fermeté''.

Médias et électionsJustement, les journalistes se pré-

parent en vue d'une couvertureappropriée de l'échéance électorale.Un séminaire de formation sur la cou-verture médiatique des prochainesélections s’est ouvert à cet effet hierau Centre culturel Ahmadou MalickGaye (ex-centre Bopp) à Dakar. Cetteinitiative du Syndicat national desprofessionnels de l’information et dela communication du Sénégal(Synpics) doit permettre aux journa-listes de mieux se comporter auxéchéances de 2012. Pour cette pre-mière journée, les journalistesIbrahima Bakhoum et Silèye Ndiayeont fait des communications surl’éthique et la déontologie des journa-listes en période électorale.Macoumba Coumé, juriste, a quant àlui présenté le code électoral.

Niasse à ToubaInvesti hier candidat de la coalition

Benno Siggil Senegaal, MoustaphaNiasse se rend aujourd'hui, à la tête d'uneforte délégation de la coalition, à Touba.D'après une note de son staff, reçue hiersoir, Niasse et sa suite y vont pour ''unevisite de courtoisie'' au khalife général desmourides. La rencontre aura lieu dansl'après-midi, précise-t-on.

Encore des immigrés tuésDeux immigrés sénégalais ont perdu la

vie de manière violente, mardi etmercredi. Hier, c'est le compatriote ElHadji Touré, originaire de la région deKaolack, qui aurait été abattu par la policesud africaine. Avant-hier, le nommé Ibra-hima Dièye a été tué par balles par unEspagnol à Barcelone. En décembre der-nier, deux Sénégalais ont été froidementtués par un raciste de l’extrême de droiteitalienne. Ces drame commencent à ins-taller une psychose chez les Sénégalaisétablis à l’étranger.

Alpha Blondy à YouLa candidature de Youssou Ndour a

accentué l’attrait médiatique suscité parla présidentielle sénégalaise du 26 février2012. Sur le continent africain, la pre-mière réaction est venue de l’icône dureggae, l’ivoirien Alpha Blondy. “Je trouveque c’est une décision courageuse maisdangereuse. Chacun a son expériencepersonnelle. Faire le saut sur ce terrain(politique), je trouve que c’estdangereux”, a estimé Alpha Blondy dontles propos sont repris par la presse ivoi-

rienne dans sa livraison de mercredi,selon Nettali.net. Pour lui, “on peut êtreun excellent chanteur, sans être un excel-lent politicien. Peut-être que c’est l’exem-ple de Michel Martelly – en Haïti – qui l’aencouragé. Je ne sais vraiment pas cequ’il a derrière lui.” “Je trouve cela cou-rageux, téméraire et je ne peux que luisouhaiter beaucoup de prudence. Detoute façon, il appartient à la famillemusicale.”

ASSISES NATIONALES ET CHARTES DE BONNE GOUVERNANCE

Le doyen Mbow rappelle, aujourd'hui, aurespect des engagements

L es observateurs fins de la politique ont dû remarquer que le doyenAmadou Makhtar Mbow s'est sagement tenu à l'écart du raffut autourdes différents congrès d'investiture, surtout ceux de l'opposition désunie

en deux Benno, l'une pour Moustapha Niasse, l'autre pour Ousmane TanorDieng. En bon patriarche, le Pr Mbow ne s'est présenté à aucune de ces mani-festations qui se voulait de démonstration de force. D'après son entourage, levieux tient ainsi à être à équidistance des chapelles politiques pour bien jouerson rôle de conseil. D'ailleurs, c'est dans cette logique qu'il tient une conférence de presse,

aujourd'hui, à l’occasion du lancement du Rapport général des Assises natio-nales. A en croire nos sources, le doyen Mbow clarifiera un certain nombre dechoses relativement aux déclarations des candidats à la présidentielle de 2012et aux Assises nationales ainsi qu'à la Charte de bonne gouvernance. Car, souf-fle-t-on, le président des Assises nationales nourrit des ''craintes'' quant à leurrespect par ceux qui s'en réclament à cor et à cri.

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COULISSESCOULISSES page 2

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La croyance bien ancrée dans l’esprit des Sénégalais qu’ilssont des êtres exceptionnels qui vivent dans un pays idyllique etonirique, était vieille comme la colonisation et tenace comme unmythe. Les joutes électorales en vue vont donner un relief singu-lier à cette douce illusion. Car, après avoir franchi le 3e millénaireavec une alternance triomphante et prometteuse, les Sénégalaissemblent avoir déchanté dans la dernière décade. Le délitementde l’alliance politique qui a porté le président Abdoulaye Wadeau palais a ramené les aspirations majeurs des Sénégalais à debasses querelles domestiques qui ont altéré les discours d’orien-tation et discrédité la classe dirigeante.

La responsabilité du chef de l’Etat est à soupeser. La querellede succession entretenue dans sa variante autoritaire commedans sa formulation démocratique ne visait qu’un projet, voireune chimère pour ceux qui estiment irréalisable la régressioninstitutionnelle qui ferait de notre pays une monarchie. En toutétat de cause, faute d’avoir abouti, le projet dit ''monarchique'' nedevrait pas prospérer comme argument de campagne électoralesi la candidature du président sortant était effectivement rete-nue. La question pertinente reste de savoir comment le prési-dent Wade a suscité autant de ressentiments de la part de certainsde ses concitoyens au point que ceux-ci n’aspirent, en dehors detoute adversité politique, qu’à le vider du pouvoir.

La réponse est dans sa gestion très personnelle du pouvoir etce n’est un secret pour personne que malgré l’affirmation qu’ilest le président de tous les Sénégalais, il a utilisé les moyens dupouvoir pour porter atteinte aux intérêts de citoyens dont préci-sément Youssou Ndour. A l’époque, pour joindre les ennemis durégime, il avait usé de la langue de bois qui lui réussit si bien :''Fekkee Ma Ci Boole'' dont la traduction exacte devrait être : Jesuis au mauvais endroit au mauvais moment. Le vieux ElimaneNdour l’avait tiré de ce mauvais pas. Et Youssou Ndour avait eusa télévision sans tirer un seul coup de fusil.

Le président Abdoulaye Wade est souvent brutal dans sa rela-tion à autrui. Or, si les présidents qui l’ont précédé, LéopoldSenghor et Abdou Diouf ont bénéficié d’une courte échelle, lepremier celle de Blaise Diagne et de Lamine Guèye, le second de

Senghor soi-même, pour se hisser au sommet de l’Etat, Wade estle seul à devoir son pouvoir au peuple. Une fois installé, il l’aoublié et s’est entouré d’une camarilla interchangeable à sou-hait, auquel sa générosité était dirigée exclusivement, ce qui luialiénera l’adhésion d’une frange importante de la classemoyenne.

L’autre facette de son style de gouvernement a été une exces-sive identification à une communauté religieuse altérée toutefoispar son aveu d’avoir été de la franc-maçonnerie. Mais les enjeuxde pouvoir depuis l’alternance ont configuré le soutien mara-boutique autrement que quand le choix se limitait à deux partis.Maintenant, des velléités de candidatures issues des milieuxmaraboutiques viennent compliquer le choix de leadership poli-tique. Toutes les candidatures parce motivées par une frustra-tion, une offense ou un rejet quelconque de sa part devrait setransformer en un soutien à un autre candidat dont les motiva-tions sont plus fortes et proportionnelles aux moyens.

Le Sénégal est à la croisée des chemins et au confluent de tousles dangers. Le choix d’un homme à la place d’un autre pour pré-sider à sa destinée ne saurait être la seule solution à sa sauve-garde. La désobéissance civile est à son comble avec les séries degrève, la recrudescence des opérations militaires en Casamanceet les incidents frontaliers occasionnés par les pêcheurs quioutrepassent nos frontières maritimes du nord au risque de sefaire tuer par les soldats mauritaniens. Colonie modèle puis paysphare de l’Afrique, le Sénégal est en quête d’un nouveau leader-ship avec à la barre du navire un vieux capitaine qui veut alleraussi loin que l’horizon de ses réalisations.

Les congrès d’investiture improvisés par les candidats deBenno, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, de la coali-tion autour de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et celle quiporte la candidature de Serigne Mansour Sy Djamil se sont tenushier. La date est symbolique, nous étions le 4e jour du mois dejanvier pour choisir le 4e président de notre chère République.Le seul inconvénient est que les postulants aussi étaient Quatre.La guerre des chiffres commence et se poursuivra jusqu’à l’élec-tion présidentielle.

La tentation du pouvoirLa Chronique de MAGUM KËR

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SOCIÉTÉSOCIÉTÉ

MATEL BOCOUM

L e cadeau de nouvel an du pré-sident de la République, nefait pas que des heureux.

Même si du côté de l’association desfemmes juristes, on applaudit desdeux mains cette décision de Wade“d’accorder la grâce présidentielleaux femmes “dont les peines etdélits commis ne sont pas lourds, delibérer d’autres sous conditions etd’autoriser celles dont les peines sontlourdes à sortir de prison du 19Janvier 2012 à partir de 00H00(heures GMT et locale) au 21Janvier”, des réactions diverses ontfusé de part et d’autre. Certains juristes l’assimilent à une

“diversion d’un régime aux abois”,d’autres soulignent que cette inten-tion aux relents humanitaires foule

aux pieds les principes d’éthique etd’égalité. Pour Me Assane DiomaNdiaye, cette proposition ne répondpas à une efficacité carcérale encoremoins à une fortification de l’Etat dedroit. Elle est contraire à la législationen vigueur et risque de déstructurer lasociété.” Pour l’avocat sénégalais desdroits de l'Homme, le chef de l’Étatsénégalais doit activer d’autres levierspour faire de l’humanitaire ou pro-mouvoir la cause féminine. Même siWade dispose de la prérogative deprendre des mesures de grâce, “lalibération conditionnelle découled’une procédure stricte, de mêmeque la visite domiciliaire offerteexceptionnellement à des détenusrelève de la compétence de l’admi-nistration pénitentiaire.” A cet effet,l’avocat trouve illogique que desgardes pénitencier puissent raccom-

pagner toutes les détenues duSénégal à leurs maisons. “C’estimpossible. La loi a ses exigencesqu’il faut respecter” a t-il noté.Comme d’autres, Me Assane Dioma

Ndiaye juge discriminatoire le faitd’accorder des avantages aux femmesau détriment d’une autre catégorie dedétenus constitués par les mineurs,les personnes handicapées, lesquelssont aussi dans des situations de vul-nérabilité. Toutefois, par la voix de sasecrétaire adjointe, Mme Fatou KinéCamara, l’Association des femmesjuristes sénégalaises (AJS) n'a pascaché sa joie. “J'applaudis à cette ini-tiative car l'écrasante majorité desfemmes incarcérées ne sont en prisonque parce qu'elles sont des femmes etque leurs droits d'êtres humains desexe féminin n'ont pas été respectéspar l’État !”

Infanticide,vol,prostitution et trafic de drogue

Dans une étude intitulée “lesfemmes en prison au Sénégal, du sta-tut de victime au statut de bourreau”,Mme Katy Sène Mbaye, praticiennehospitalière, lève un coin de voile surles réalités de cette catégorie sociale.L’enquête qui a porté sur 50 femmesdétenues, 41 à la prison deRUFISQUE pour femmes et 9 à lamaison d'arrêt centrale et de correc-tion de DAKAR” révèle le sort injustede ces femmes qui croupissent enprison par la faute des hommes irres-ponsables, des complices qui circu-lent librement alors qu’ils les ont inci-tées à commettre des actes délictuelsou criminels. Dans cette étude, MmeKaty Sène Mbaye mentionne que“'plus de la moitié des femmes endétention ne sont pas encore jugées.Parmi celles-ci, encore appelées pré-venues, il y a une forte proportiond'infanticides. Il est souvent fréquentde rester prévenue pendant dix ans !Ces femmes sont en général non sco-larisées, coupées de leur famille,reniées, complètement démuniesquelquefois, ne voyant même pasl'utilité d'un avocat. 30% desfemmes sont incarcérées pour infan-ticide, 18% pour vol, 20% pourdéfaut de carnet sanitaire, 18% pourtrafic de drogue. 30 % des détenues,toutes incarcérées pour infanticide,déclarent ne pas avoir de projet devie. Elles expriment un défaut d'anti-cipation et se sentent complètementexclues d'une vie sociale qu'on pour-rait qualifier de normale. “ Elles ontfauté, la société ne le leur pardonnerapas “. Condamnées socialement pourle reste de leur vie par le poids socio-culturel et religieux, ces détenuespour la plupart ne sont plus encontact avec leur famille.

“Pure discrimination”, selon des magistrats

Quant à certains magistrats ren-contrés au Palais de justice de LatDior, ils ont estimé que “c’est de lapure discrimination”. Ils ont tenu àpréciser que la seule propositionapplicable par le Chef de l’Etat“sans une violation des textes régle-mentaires sur l’aménagement despeines, est la grâce”. “Encore que,a ajouté un magistrat, même pour lagrâce, il faut que la personne soit

condamnée”. S’agissant de la libé-ration conditionnelle, le magistratse fonde sur l’article 699 du codede procédure pénal sénégalais pourprouver la non-faisabilité du projetde Wade. Les textes stipulent, entreautres : “Les condamnés ayant àsubir une ou plusieurs peines priva-tives de liberté peuvent bénéficierd’une libération conditionnelless’ils ont donné des preuves suffi-santes de bonne conduite et pré-sentent des gages sérieux de réa-daptation sociale.” Outre cesconditions définies par la loi, lemagistrat rappelle que la libérationconditionnelle qui est du ressort duministre de l’Intérieur, répond à uneprocédure qui passe par la saisinedu régisseur, au procureur qui letransmet après avis au ministre del’Intérieur qui rend un arrêté delibération conditionnelle.Concernant la permission de sortiepour les criminels, une compétencede l’administration pénitentiaire,notre interlocuteur du tribunalrégional de Dakar doute aussi de safaisabilité. “Rien ne prouve qu’uneprisonnière qui habite Thiès etdétenue à Dakar reviendra ! Seulsles gardes pénitencier sont enmesure de désigner les prisonnièresfiables et celles qui ne le sont pas !

Scepticisme chez les gardiens de prisonInterpellés sur la question, les

gardes pénitencier affichent un cer-tain scepticisme. Mais ils confientqu’ils sont tenus de se plier à lavolonté du président, chef suprêmede la nation. Se prononçant sur lespermissions de sortie accordées pourdes raisons sociales (baptême,décès, maladie grave, examen) surautorisation du juge d’applicationdes peines, il a souligné que “cen’est pas fréquent dans les prisonsde Dakar mais cela arrive fréquem-ment dans les régions”, a confié ungardes pénitencier. “Soit, c’est unepermission de sortie sans escorte ouune autorisation sous escorte”, a pré-cisé notre source. Quid de celles quien profitent pour prendre la tangente? “Elles seront tout bonnementconsidérées comme des évadées etce sera à la police ou à la gendarme-rie d’effectuer des recherches pourles retrouver”

MAGISTRATS, AVOCATS ET GARDES-PÉNITENCIER DÉMONTENT LA “JOURNÉE SANS FEMME EN PRISON”“Une journée sans femme en prison le 20 janvier prochain”, le cadeau du chef de l’État MeAbdoulaye Wade, en faveur de la gent féminine, est diversement apprécié. Pour certains ju-ristes, cette décision risque de déstructurer la société. Pour d'autres, c'est une “diversion d'unrégime aux abois”. Par ailleurs, dans une Étude faite par une praticienne hospitalière dans lesprisons pour femmes de la région de Dakar, 30% des femmes incarcérées l'ont été pour desfaits d'infanticide, 18% pour vol, 20% pour prostitution et 18% pour trafic de drogue.

“Diversion et discrimination”

FATOU SY

Muni d’une paire de menottes, d’unpistolet factice et d’une carte mili-taire expirée, Amadou Tidiane

Camara se faisait passer pour un policier en ser-vice au Commissariat central de Dakar. Or, il esttout juste volontaire à la mairie de la ville deDakar. Avec cet arsenal, il réussissait à soutirerde l’argent aux citoyens. Toute histoire ayant

une fin, “le policier” est tombé lors de sa der-nière “opération de contrôle” effectuée dans lanuit du 22 au 23 décembre dernier. En effet,durant cette opération, Amadou Tidiane Camaraavait enrôlé Mamadou Pascal Mbow avec qui ils’était rendu au bar dénommé “Estancia” auxParcelles assainies. Sur place, “le policier”s’est dirigé vers un ressortissant nigérian à qui ila réclamé ses papiers d’identité. Le videur qui,de loin, observait la scène, a été intrigué par lefait que le client a remis de l’argent à “l’agentcontrôleur”. Sur ce, il s’est approché et ademandé à celui-ci de lui présenter sa carte pro-fessionnelle.”Le policier”, futé, présente saveille carte de militaire. Ne laissant apparaîtreaucun sentiment, le videur s’en est allé alerterla police des Parcelles assainies qui a appré-hendé “leur collègue” ainsi que MamadouPascal Mbow qui était en dehors du bar. C’estpourquoi devant la barre, tout comme lors de

l’enquête, celui-ci a soutenu qu’il ignorait ceque son co-prévenu faisait à l’intérieur du bar.“Il m’a induit en erreur mais si je savais qu’iln’était pas policier, je ne l’aurais pas accompa-gné”, s’est défendu Mamadou Pascal Mbow.Contrairement aux dénégations de AmadouTidiane Camara, il a affirmé que celui-ci se fai-sait passer pour un policier et réclamait de l’ar-gent aux individus. Battant en brèche ces accu-sations, “le policier” a reconnu qu’il possédaitune paire de menottes qu’on lui a remise dansle cadre de son travail. Un argument de défensequi n’a pas convaincu le représentant du par-quet qui a requis six mois ferme contre lui etdeux contre son complice. Mais pour ladéfense, Mamadou Pascal Mbow doit êtrerelaxé au bénéfice du doute. Une demande sui-vie par le tribunal concernant ce prévenu. Quantà Amadou Tidiane Camara, il a écopé de deuxmois ferme

USURPATION DE FONCTION - EXTORSION DE FONDS

Le volontaire de la mairie de Dakar prend 2 mois fermeVolontaire à la mairie de Dakar en service à la piscine olympique, Amadou TidianeCamara se faisait passer pour un policier et soutirait de l’argent à des citoyens. Jugépour usurpation de fonction et extorsion de fonds, il a été condamné à deux moisde prison au moment où son complice, Mamadou Pascal Mbow, a été relaxé au bénéfice du doute.

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COULISSESCOULISSES page 4page 4ECO / SOCIALECO / SOCIAL

VIVIANE DIATTA

“C omprendre la structura-tion actuelle de la filièreengrais, la manière dont

les acteurs conduisent leurs affaireset les performances de la filière en cequi concerne la satisfaction desbesoins des producteurs en termes deprix, d'efficience et de fourniture àtemps des produits demandés, enqualité et en quantité requises”. Telest l'objectif principal de l”'Analysede la filière engrais, Sénégal et sonévolution sur la période de 2000 et2010” de l'Agence américaine pourle développement international(USAID)/Programme de croissanceéconomique (PCE). Un rapport quiexplique pourquoi la filière vit malavec une consommation d'engrais en

Afrique de l'Ouest qui est l'une desplus faibles au monde (9kg/ha denutriments sont appliqués dans l'es-pace CEDEAO contre une consom-mation moyenne mondiale de200kg/ha). En effet, l'étude qui montre que

malgré la libéralisation de la filièredes engrais, l'État continue de jouer“un rôle central à travers la subven-tion (qui) pose problème aux opéra-teurs privés pour la construction destocks à vendre en dehors des pro-grammes de l'État”. D'après le rap-port de synthèse, “cela est dû à lamise en place tardive de la subven-tion et à la démarche utilisée pourl'allocation des quotas aux différenteszones”. Autres difficultés de la filière: “les retards importants de rembour-sement de l'État aux privés agréés

pour les ventes subventionnées (qui)semblent aussi influer sur les offresnotamment au niveau des prix'. Cequi amène les fournisseurs d'engraisautre que les Industries chimiques duSénégal (ICS) à dire que “l'octroi desmarchés publics par l'État entrave lesrègles de la compétition”. Parce que“les importateurs et distributeursimportent peu sans commande fermede l'État ; ils investissent peu dans lafilière, et n'ont pas de stratégie de

promotion de leurs produits”. Dans la même veine, l'étude

montre l'incapacité des ICS “àapprovisionner le marché local”,l'inadéquation du “système de cré-dit” qui se traduit par le “manquede crédit par les fournisseurs endehors de la GOANA, le manque decrédits intrants pour les agricul-teurs (et) le faible taux de rembour-sement par les agriculteurs”. À celas'ajoutent “le faible niveau d'orga-nisation des acteurs dans l'agricul-ture traditionnelle qui constitue unrisque pour les fournisseurs/distri-buteurs qui veulent investir” et lemanque de données cohérentes surl'utilisation des engrais. L'absencede réglementation du marché desengrais, l’inexistence de textes offi-ciels sur les engrais au Sénégal etpour la région CEDEAO en général,font aussi partie des faiblesses dusecteur

A u cours de la dernièredécennie, les exportationsafricaines vers la Chine

(pour l'essentiel du pétrole et desproduits miniers) ont été multi-pliées par plus de trois, passant de100 milliards de dollars à 330 mil-liards fin 2010. La part de l'empiredu Milieu dans les exportations ducontinent a bondi de 5% à 17%,approchant rapidement la part des

partenaires plus traditionnels ducontinent que sont les États-Uniset l'Europe. En 2010, les exporta-tions angolaises vers la Chine ontainsi représenté 31,3% du PIB deLuanda... Dans l'ensemble, labalance commerciale reste favora-ble aux pays africains qui vendenten moyenne plus à Pékin qu'ils nelui achètent. Mais les exceptionssont nombreuses : le Nigeria, le

Kenya ou encore le Camerounimportent davantage qu'ils n'expor-tent. Une réalité qui s'explique parle poids de la Chine dans les achatsde produits manufacturés : en2010, 60% des importations deproduits textiles du continent pro-venaient ainsi de l'empire duMilieu.

Banques chinoisesEn matière de flux de capitaux, le

poids de la Chine en Afrique estplus contrasté. Les investissementsdirects à l’étranger (IDE) chinoisrestent ainsi encore modestes,représentant environ 3% des IDEtotaux du pays. Ils restent de sur-croît concentrés sur une poignée depays : Afrique du Sud, Nigeria,Zambie, RDC et Angola. Enrevanche, le poids des grandesbanques chinoises est devenu trèsimportant. Les principaux prêteurs

chinois à l'Afrique sont l'Export-Import Bank (Exim Bank) et laChina Development Bank (CDB), lapremière se concentrant sur lesgrands projets d'infrastructures etla seconde sur le développementéconomique en général.Selon Fitch, entre 2001 et

2010, la première aurait prêté pourl'Afrique 67,2 milliards de dollars.Davantage que les prêts accordésau continent sur la même période –54,7 milliards – par la Banquemondiale. 20% des prêts d'EximBank seraient ainsi destinés àl'Afrique. Avec des taux certes supérieurs à

ceux accordés par la Banque mon-diale mais nettement inférieurs àceux pratiqués par les banquesinternationales et, surtout, assortisde conditionnalités bien pluslégères

(JEUNEAFRIQUE.COM)

ÉTUDE DE L'USAIDUn rapport fait par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) sur la filièreengrais relève les difficultés de ce secteur malgré la présence d'unités industrielles.

Pourquoi la filière engrais va mal

A u Sénégal, l'agriculture reste l'un des secteurs les plus impor-tants de l’économie nationale avec 7,5% du PBI. Malgré cela,de fortes contraintes sont présentes dont la dégradation des

sols et la baisse de leur fertilité. Pour améliorer cette fertilité, l'utili-sation des engrais chimiques a été mise en vigueur. Selon MaïmounaLo Guèye, Secrétaire générale du ministère de l'Agriculture, cetteactuelle stratégie des engrais consiste à augmenter la production agri-cole. “Malheureusement, le niveau d'utilisation des engrais est encorefaible. L'essentiel est lié à leur prix élevé, à la faiblesse du pouvoird'achat de la majorité des producteurs, mais aussi à des contraintesidentifiées tout au long de la filière et qui n'ont pas été totalementlevées par différentes approches testées jusqu'à présent”, a-t-elleexpliqué. Pour faire face à cela, un budget de 5milliards est dégagé pour per-

mettre de subventionner 50.000 à 70.000 tonnes d'engrais pour lacampagne agricole 2012. “Le Ministère de l’Agriculture, conscient durôle central de l’engrais dans la croissance de la productivité agricoleet dans l’atteinte des objectifs fixés par le Programme national d’in-vestissement agricole (PNIA), la Grande offensive agricole pour lanourriture et l’abondance (GOANA) et le Cadre décennale de l’agricul-ture, a mis au centre de ses préoccupations l’accès aux engrais parles producteurs les plus faibles”, a expliqué Mme Guèye

RELATIONS SINO-AFRICAINES

La Chine prête plus que laBanque mondialeUn rapport de Fitch souligne l'explosion du commerce entrele continent et l'empire du Milieu. Et estime qu'en dix ans,l'Exim Bank chinoise a prêté davantage à l'Afrique que laBanque mondiale.

MONDE- ALIMENTATIONLe nouveau directeur de la FAO invite les paysà s’engager pourl’élimination totalede la faim

L e nouveau directeurgénéral del’Organisation des

Nations-unies pour l’alimentationet l’agriculture (FAO), GrazianoDa Silva, invite les pays membresde son institution à engager le com-bat pour l’élimination totale de lafaim et de la sous-alimentationdans le monde, indique un com-muniqué reçu à APA. Selon le rem-plaçant du Sénégalais JacquesDiouf depuis le 1er janvier 2012,l’élimination totale de la faimfigure en pôle position dans lespriorités de son mandat.

Ainsi, la FAO accordera un sou-tien accru à un certain nombre depays à faible revenu et à déficit ali-mentaire, notamment ceux quisont confrontés à des crises prolon-gées”, précise le texte. Il ajoute :“L’élimination de la faim nécessitel’engagement de tout un chacun :ni la FAO ni aucune autre agenceou aucun gouvernement ne peutgagner cette guerre tout seul”. “Jesuis persuadé que l’organisationpeut apporter une contributionsignificative et croissante à la sécu-rité alimentaire, à la production età la consommation alimentairesdurables dans le monde”, note M.Graziani, soulignant ses autrespriorités dont la nécessité de “pro-gresser vers des systèmes de pro-duction et de consommation ali-mentaires plus durables”. Dès sonélection le 26 juin dernier à la têtede la FAO, le Latino-Américainindiquait  : “Nous voulons initierune nouvelle ère dans l’organisa-tion”

(APA)

CAMPAGNE AGRICOLE 2012L’État casque 5 milliards pourfaciliter l’accès aux engrais

Hamath Sall, ministre de l’Agriculture

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POLITIQUEPOLITIQUE page 5

numéro 173 • jeudi 5 janvier 2012

AMADOU NDIAYE

L a présidentielle de 2012 mobilise et cen-tralise de plus en plus les intérêts. Hier,c’était au tour du Collectif des organisa-

tions de la société civile sénégalaise pour les élec-tions (COSCE) de dérouler son programme électo-ral national. Ce collectif qui fédère onzeorganisations de la société civile dotées toutesd’une grande expérience électorale, va mettre 2500 observateurs dans les bureaux de vote surl’étendue du territoire. A cela, il faut ajouter la for-mation de 200 journalistes sur le processus élec-toral, informe Moundiaye Cissé, coordonnateur duprogramme. Sur le terrain, le COSCE dispose de la coordina-

tion nationale qui est l’organe politique de sesactions. Au niveau de chaque région et départe-

ment, un point focal est mis à la disposition despopulations. “Dans les régions, nous mobiliseronsenviron une centaine de personnes qui travaillentavec nous et elles sont issues de nos organisationsrespectives”, déclare Moundiaye Cissé. L'exempleavec la région de Thiès qui abrite une coalitionlocale composée d'acteurs de la société civileissues du Forum civil, de la Raddho, de l’Ondh,etc., a été donné. Toutes ces familles d’acteurs auniveau local vont se retrouver pour mener lesactions dans les régions, notamment inciter lespopulations au vote et jouer un rôle de veille et degarde, selon le coordonnateur du COSCE.

Le “rôle délicat” de la société civile à l’élection du 26 février Dans sa mission d’aider les citoyens à s’acquit-

ter de leur droit de vote et de garantir des élec-

tions libres et transparentes, la société civile seraconfrontée à trois obstacles majeurs à surmonter.Selon le président du comité de veille AbdouMazide Ndiaye, le premier est lié au fait que pourla première fois au Sénégal, on se retrouve devantun candidat contesté par tous ses adversairespolitiques. Un scénario délicat pour la sociétécivile obligée de trouver un juste milieu entre lespôles politiques. Le deuxième défi à relever estque les Sénégalais auront en face d'eux des coali-tions de partis et non des partis. Le troisièmevolet est lié à la présence de la candidaturecitoyenne, “ce qui est parti pour compliquerd’avantage la situation”, déclare le président ducomité de veille. Quoi qu’il en soit, il a informéque la société ne veut pas entrer dans l’arène :“on laisse les gens de l’arène régler leur combat.Mais quand ils ont besoin de se parler, la sociétécivile est prête à faciliter le dialogue”

COUVERTURE DE LA PRESIDENTIELLE DE FEVRIER2500 observateurs seront déployés sur le terrain lors du scrutin de février par le Collectifdes organisations de la Société civile sénégalaise pour les élections (COSCE). Auxquels ilfaut ajouter la formation de 200 journalistes sur le processus électoral.

La Société civile prévoit2500 observateurs et vaformer 200 journalistes

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SCRUTIN DU 26 FÉVRIER

Me Wade s'offre lesoutien des Maures

O n se serait cru enMauritanie hier après-midi. Mais on était bien

au Cices pris d'assaut par la commu-nauté des maures au Sénégal venuemanifester son soutien au candidatAbdoulaye Wade. Et ce ne sont pasles 3 heures de retard accusées par leporte-drapeau des Forces alliées2012 (FAL 2012) qui pouvaientdécourager les participants. Guidéspar leur responsable moral, les mili-tants ont confirmé leur engagementà réunir toutes les conditions pourune victoire de Me Wade dès le pre-mier tour, le 26 février. ChérifAbdourahmane Fall Tilala a déclarélors de la cérémonie que leur ambi-tion est de consolider le pouvoir duchef de l’État en votant massive-ment pour sa victoire. “Le Sénégal achangé de visage sur le plan social etéconomique”, a-t-il affirmé, ajou-tant que les réalisations de Me Wadesont “manifestes à travers les infra-structures, l'éducation, la santé...”.

Cette dévotion inconditionnelleau Pds n'a pas laissé indifférent leprésident de la République.Accompagné de SouleymaneNdéné Ndiaye, Aïda Mbodj etMadické Niang, entre autres, MeAbdoulaye Wade a rassuré sur sonétat de santé mais aussi sur sa vic-toire prochaine au premier tour ausoir du 26 février. “Le Sénégal estun pays de paix”, a-t-il indiqué, ettous les moyens seront mobiliséspour que les élections se déroulentsans incident. Pour Me MadickéNiang, ministre des Affaires étran-gères, “Abdoulaye Wade est uncombattant infatigable de ladignité noire. (Il) a fait tombertoutes les barrières qui permettent(désormais) aux Sénégalais de cir-culer partout.”

A. DE PADOU

ALIOU NG. NDIAYE

“E nsemble pour demain”,cercle de réflexion misen place par des ensei-

gnants chercheurs, universitaires,ingénieurs, jeunes cadres, veutapporter sa contribution à la refonda-tion du pays. Les difficultés quoti-diennes récurrentes, la dégradationdes services publics de transports,

l’électricité, l’assainissement, la pau-périsation urbaine et le coût de la vieont poussé ce cercle à vouloir réflé-chir sur une nouvelle dynamique dereconstruction du pays. En confé-rence de presse hier, ses membresont présenté les ambitions nourriespour le Sénégal. “Notre associations’adresse à tout le monde et non passeulement à la classe politique ou àl’élite intellectuelle. En tant que cer-

cle de réflexion, nous visons à propo-ser à ceux qui auront la responsabilitédes décisions et des choix le fruit denotre réflexion”, explique le présidentOusmane Blondin Diop. Préoccupépar la situation “d’incertitude, voirede péril” que traverse notre pays,“Ensemble pour demain” ne comptepas rester inactif ni passif face à cesdéfis. Les réflexions seront pousséesdans tous les secteurs qui traversentdes difficultés.

“Alternance de société”Selon le secrétaire général Abou

Mamadou Touré, il faut redonner à lapolitique des habits neufs et redonneraux jeunes l’espoir de rester dans cepays. “Ce qui nous fait peur, c’est lasituation de la jeunesse. La jeunessene croit plus en un avenir possibledans ce pays. Elle est en train de vivreune situation difficile à l’étranger.Nous devrons réfléchir ensemble et

voir comment résoudre certains pro-blèmes”, argue-t-il. Indépendante de tout mouvement

politique, l’alliance “Ensemble pourdemain” s’est engagée dans unedynamique de mobilisation destalents du pays afin de saisir les mul-tiples opportunités de créations derichesses. “Le Sénégal regorge d'unpotentiel de ressources humaines dequalité. Nous sommes un peuple deconnaissance, investissons encoredans la connaissance”, a plaidéOumar Sow. “Ensemble pour demain” plaide

pour un changement des mentalitéset des systèmes de gouvernance.“L’alternance politique en 2000 n’apas seulement concerné le sommetde l’Etat. Il y a eu depuis lors unealternance de société, moins visible.Il nous faut un modèle de sociétésénégalaise du XXIe siècle”, a faitsavoir Ousmane Blondin Diop

ALLIANCE “ENSEMBLE POUR DEMAIN”

Un plaidoyer pour unSénégal du 21e siècle Dans un contexte fortement politisé par l'approche de la présidentielle, un groupe d'intellectuels veut créer un espace dedialogue et de discussions pour résoudre les difficultés du pays.

ANTOINE DE PADOU

C ontribuer à la réélection de Me Wade et cela dèsle premier tour, tel est le défi et l'objectif que s'estfixé le mouvement Fal Wade 2012 mis en place

par l'opérateur économique Mamadou Sow. L'hommereste convaincu que Me Wade est le meilleur pour para-chever l’œuvre de construction nationale entamée depuis2000. Ainsi, la coalition prévoit de sensibiliser la jeu-nesse, sa principale cible, en mettant en exergue les réa-lisations du président dans tous les domaines, notam-ment dans le financement de l'emploi des jeunes, lapolitique des grands travaux, en particulier des infrastruc-

tures, et ses “créations d'emplois et de richesses”.Mamadou Sow a affirmé qu'il faut expliciter les enjeux detelles politiques en insistant sur leur impact à court,moyen et long terme sur le développement du pays. Au-delà du fait de rendre visible les réalisations du chef

de l’État, le patron de la société SEPROM-MER a affirméque la coalition nationale Fal Wade 2012 cible “lesjeunes de 18 ans qui, à l’avènement de l’alternance,étaient âgés de moins de 10 ans.” Il a rappelé au passageque c'est l'appel du président Wade, au lendemain de l'al-ternance, invitant les émigrés sénégalais à revenir investirdans leur pays, qui lui a permis d’être propriétaire d'uneunité industrielle

SOUTIEN

La coalition “Fal Wade” choisit son camp

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POLITIQUEPOLITIQUE page 6

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CMJN

GASTON COLY

I drissa Seck était attendu. Il n'apas déçu les attentes. Lecongrès d'investiture organisé

hier par la coalition Idy4Président aété un véritable show à l'Américaine,

dans un stade Amadou Barry pleincomme un œuf. Les militants ontconvergé de partout, dans une défer-lante orange, pour faire du rassem-blement une réussite. Tout indiquequ'ils y sont parvenus. Le stade était rempli dès les pre-

mières heures de l'après-midi. Il refu-sait du monde à l'arrivée, vers18h30mn, du candidat de la coali-tion Idy4Président, dans une grandeliesse populaire. Un peu plus d'uneheure plus tard, le show était terminé,militants et sympathisants ayant

entendu le message délivré par l'ex-Premier ministre et candidat au scru-tin de février prochain, précédé sur lepodium par quelques responsablesde la coalition. En l'occurrence,Serigne Saliou Lô, responsable desjeunes qui a pris à témoin la foule.“Nous voulons notifier au présidentWade que la coalition ne le considèrepas comme un adversaire, maiscomme un président sortant à qui ilne reste que le temps de faire sesaffaires.” L'objectif déclaré de la jeu-nesse de la coalition est d'aller à laconquête de “deux millions d'élec-teurs”. Aux côtés d'Idrissa Seck, il y avait

l'ancien ministre Lamine Bâ qui aindiqué son désir de réaliser “unenouvelle alternance générationnelle”avec le maire de Thiès. Son combat,dira-t-il, est de “redorer le blason dulibéralisme”, sali par le régime de MeWade. Bacar Dia, secrétaire généraldu Front populaire écologique (FPE)a profité de l'occasion pour annoncerson ralliement à la coalitionIdy4Président. Toutefois, c'est le pas-sage de Serigne MouhamadouMansour Niass, premier serviteur duRassemblement du peuple (RP) quisemble avoir marqué les esprits. Lefils du défunt Serigne MamouneNiass a en effet soulevé l'enthou-siasme de la foule lorsqu'il a déclaréavoir retiré tout soutien à AbdoulayeWade pour le donner à Idrissa Seck.“Vous saurez que Mamoune Niass nechoisit pas en vain”, dira-t-il à IdrissaSeck.

“Je sais....”Vers 19h 50, Idrissa Seck rejoint le

podium dans un grand branle-bas. Àses côtés, se tiennent ses principauxalliés et l'inévitable directrice decampagne, Léna Sène, tout de rosevêtue. “C'est avec humilité et surtoutresponsabilité, avec la claireconscience de l'immense espoir quis'y attache, que j'accepte d'être lecandidat de cette coalition du ras-semblement. J'accepte d'être le can-didat de tous les Sénégalais qui aspi-rent au vrai changement”, a affirméle maire de Thiès. Séduit par la mobi-lisation, il a indiqué qu'un nouveaucycle va démarrer. “Le doute, lance-t-il à la foule surexcitée, n'est plus per-mis, au vu de cette mobilisationexceptionnelle, que Abdoulaye Wadeclôturera sa présence à la tête duSénégal le 26 février 2012”. Ensuite, le candidat de la coalition

Idy4Président se lancera dans unerevue exhaustive des échecs durégime en place, en entamant sesphrases par un “Je sais”, qui renvoieau fameux “I have a dream” (J'ai faitun rêve) de Martin Luther King. “Jesais, j'ai vu que dans de nombreusesfamilles, les bols sont vides et qu'àdéfaut de pouvoir les remplir, desenfants dignes à qui la souffrance desparents est insupportable, préfèrents'entasser dans des pirogues... pourse jeter à l'océan”, dit-il. Inondation,délestages, santé, éducation, mort desoldats en Casamance, rien n'a étélaissé en rade. “Je sais que lesSénégalais sont anxieux”. C'est pour-quoi il s'est engagé à gouverner autre-ment en cas de victoire en 2012.“Nous allons forger le Sénégal autourdes valeurs d'éthique et de morale,autour du respect du bien public”

DAOUDA GBAYA

“J e m’engage moi, si je suisélu, à respecter le ser-ment d’engagement

éthique et politique». D’une voixgrave et solennelle, la main droite enl’air, Moustapha Niasse s’est déjà misdans la peau d’un futur président dela République avant même le débutdes joutes électorales. Galvanisé parses nombreux militants en t-shirt àson effigie, le candidat de BennoSiggil Senegaal (Bss), à l’occasion deson congrès d’investiture hier à laPlace de l’Obélisque, a promis de res-pecter le programme prioritaire derefondation institutionnelle et deredressement économique et social

dont la durée sera fixée à trois ans. Lefondement des institutions étant“détruit”, Niasse compte organiserun référendum sur la nouvelleConstitution dans les 3 mois suivantson installation dans la fonction deprésident de la République. Le secrétaire général de l'Alliance des

forces de progrès (AFP) s’est dit résolu àfaire un seul mandat, mais surtout à«observer une stricte neutralité dans lechoix du candidat à ma succession”.Considérant que les “forces qui avaientœuvré à la victoire (de Wade en 2000) ontété pour l’essentiel combattues par unclan”, l’ancien Premier ministre a promisde mettre en œuvre les “mesures d’ur-gences pour assainir la gestion des res-sources publiques.”

“Niasse, une ombre”La demande sociale, Moustapha

Niasse promet également de laprendre en charge en s’inspirant“du principe du patriotisme écono-mique retenu par les Assises natio-nales”. Auparavant, les membresde la coalition BSS ont tour à tourjustifié le choix qui a été porté surle candidat Niasse. Si pour AbdouLatif Coulibaly, candidat mort-néde Benno alternative 2012, Niasseest une “ombre” sous laquelle il estvenu se réfugier, Me El Hadji Diouf,leader du Parti des travailleurspopulaires (PTP), lui, le considèrecomme “l’homme idéal pourredresser le pays”. “MoustaphaNiasse sait ce qu’est l’Etat, dit lesémillant avocat. Aujourd’hui,n’importe qui se lève pour déclarersa candidature. On ne peut pasconfier notre pays à des gens quivont le détruire”, a indiqué l'avocat. De l’ambiance, il y en avait à la

Place de l’Obélisque. Le publics’est délecté de la prestation desartistes (rappeurs et griots). Envoyant le décor des lieux (drapeaunational accroché sur l’imposantpodium) et en écoutant les sloganslancés par le public - Na dem, nadem (Que Wade s’en aille) - on avaitl’impression d’être dans une mani-festation du M23. Mais il aura fallu

attendre plus de 2 heures pour quela rencontre démarre. Car, jusqu’à16 heures, la foule était encoreclairsemée. Devant relever le défide la mobilisation face à leursadversaires du Parti socialiste et de

Rewmi, les responsables de Bss ontété obligés de battre le rappel destroupes. A bord de Ndiaga-Ndiaye,les gens affluent alors de partout. A18 heures, la cérémonie pouvaitalors démarrer. Et la face, sauvée

CONGRÈS D'INVESTITURE D'IDRISSA SECKIdrissa Seck a marqué hier les esprits en réussissant une mobilisation exceptionnelle à son congrès d'investiture au stade Amadou Barry de Guédiawaye.

Au menu, démonstration deforce et show à l'Américaine

CONGRES D’INVESTITURE DU CANDIDAT DE BENNOO SIGGIL SENEGAAL

Le “président” Niasse annonce un référendumaprès la victoire Le secrétaire général de l'Alliance des forces de progrès s'est ditrésolu à redresser le Sénégal détruit par la gouvernance Wade.

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CMJN

POLITIQUEPOLITIQUE page 7

ASSANE MBAYE

P lacé sous le signe de la jeu-nesse combattante et comba-tive, le congrès d'investiture

de Benno Siggil Senegaal ak Tanorqui soutient la candidature deOusmane Tanor Dieng a réalisé hierune très forte mobilisation populaire.La Maison du Parti socialiste réputéespacieuse et vaste, a en effet refusédu monde. Dès 10 h, plusieurs mil-liers de militants, sympathisants etalliés y ont déferlé pour venir investirleur leader comme candidat à l'élec-tion présidentielle de février 2012. Arborant t-shirts, foulards et autres

gadgets aux couleurs du PS ou departis et mouvements alliés, ces mili-tants n'ont pas lésiné sur les moyenspour être présents. Convoyés en carsNdiaga Ndiaye, bus, véhicules parti-culiers et autres moyens de transports

urbains, ils ont d'abord assiégé lagrande salle des congrès avant deprendre d'assaut l'esplanade du siègeau point de rendre la circulation etl'accès en ces lieux presque impossi-bles. “Tanor en vaut la peine”, persi-fle un militant visiblement émerveillépar la marée humaine qui s'offre à sesyeux. “Seule la vérité finit toujourspar triompher. Ceux qui pensaientqu'après la débâcle de 2000, c'enétait fini pour le Parti socialiste, vontse rendre compte qu'aujourd'hui, ilsse sont trompés. Le Ps demeure unparti fort et massifié”, renchérit notreinterlocuteur. Dopée par cette mobili-sation, Gagnsiry Ndiaye, elle, mili-tante à la coordination départemen-tale Ps de Pikine, estime que le sorten est jeté : “le Ps a remporté la tim-bale”.Accueilli en grande pompe aux

environs de 13h, le candidat de

Benno Siggil Senegaal ak Tanor a eudroit à un énorme bain de foule. Il afallu d'ailleurs au leader socialiste 57bonnes minutes pour rallier la sallede congrès située pourtant àquelques encablures de la porte cen-trale de la permanence du Ps. À l'in-térieur de la salle, Ousmane TanorDieng a eu droit à des standing ova-tions avant le démarrage des travauxdu congrès à 14 h, et pour deuxheures d'horloge.

Programme politique adossésur une nouvelle RépubliqueIntroduit par vingt-deux orateurs

qui se sont tous accordés sur “l'échecpatent du pouvoir libéral danspresque tous les domaines”, maisaussi sur la nécessité “d'alterner l'al-ternance”, Ousmane Tanor Diengs'est lâché. Après 11 ans d'une “gou-vernance calamiteuse due à l'incom-pétence et à l'absence notoired'éthique du régime de AbdoulayeWade”, a-t-il indiqué, “il urge de nosjours, non pas de rectifier l'alter-nance, ni de restaurer l'ancien régimesocialiste, mais, sur la base desconclusions des Assises nationales,de fonder une nouvelle Républiqueadossée à une nouvelle gouvernancedémocratique et mener des poli-tiques de rupture.” Pour ce faire, Ousmane Tanor

Dieng compte s'appuyer sur “la miseen œuvre des Conclusions desAssises nationales, sur l'applicationdes accords auxquels le PS a souscritau niveau de Benno et qui concer-nent notamment la nécessité de latransition ainsi que sa durée la pluscourte qui ne dépassera pas 3 ans, etsur la mise en œuvre de mesuresd'urgence et prioritaires écono-

miques et sociales”. Le secrétairegénéral du PS compte égalementfaire recours aux “principes etvaleurs du socialisme démocratique,en synergie avec ceux de l'écologiepour en faire le cœur d'une orienta-tion inspirée par l'expérience et lesattentes des populations”. Ces piliers étant ainsi ceux qu'il

partage avec les acteurs des Assiseset de Benno, Ousmane Tanor Dieng adécidé d'y apporter sa propretouche. Ainsi, il insiste sur la néces-sité de promouvoir dans son pro-gramme “une gouvernance sou-cieuse de mettre en œuvre despolitiques publiques privilégiant lasanté, l'éducation, le pouvoir d'achatdes consommateurs, l’élévationcontinue du niveau de vie des popu-lations, la lutte contre les inégalitésde chance, de revenus, d'accès aulogement et aux services publics”. Ila promis également d'en faire demême pour la lutte contre le chô-mage, l'emploi et les politiques depromotion et d'insertion des jeunesqui n'ont rien à voir avec les “pra-tiques clientélistes consistant àdétourner les deniers publics en lesmettant au service exclusif de parti-sans et militants dévoués à la causedu régime, comme c'est le cas avecla gouvernance mafieuse et incom-pétente qui sévit depuis 2000”.Au plan institutionnel, le candidat

de Bss ak Tanor s'engage à faire duParlement “le lieu d'impulsion de lapolitique nationale et du débat démo-cratique”, à élargir et à renforcer sespouvoirs de contrôle, d'évaluation etde sanction de l'exécutif. Dans lamême veine, il s'est dit disposé à“garantir aux citoyens leur rôle d'ac-teur de la vie publique et à renforcerleurs capacités d'action et de partici-pation à travers des mécanismes telsque le référendum d'initiative popu-laire et le droit à l'information sur lagestion des affaires publiques”.En ce qui concerne le pouvoir judi-

ciaire, il s'engage à le renforcer et àgarantir son indépendance pour unejustice pour tous, faisant ainsi allu-sion aux cas Barthélemy Dias etMalick Noël Seck dont les ombres ontplané sur toute la durée du congrès

RÈGLEMENTS DE COMPTES PRÉÉLECTORAUX Mansour Sy Jamildénonce le “doublejeu” de BA 12

Après avoir confirmé sa candi-dature au scrutin du 26 février,le leader de Bess du niakk n'apas été loin de qualifier de“traîtres” ses anciens compa-gnons de Benno alternativedont certains ont fini dans lesbras de Moustapha Niasse.

C’est un sentiment dedéception qui animeSerigne Mansour Sy

Jamil à l’annonce du désistementd'Abdou Latif Coulibaly, ex-candidatprésumé de la coalition Benno alter-native 2012 (BA 12) à la présiden-tielle. Le leader de Bess du niakkestime que “ce qui s'est passé est laconfirmation des appréhensions”qu’il avait par rapport à BA 12 et quiont motivé son départ de ladite struc-ture. “On s’était rendu compte quedeux positions se dégageaient : unequi défendait un troisième pôle et quiétait radicalement opposé à la restau-ration ; et une autre qui faisait undouble jeu”, a déclaré Mansour SyJamil, hier, lors de son investiture àl’hôtel Terrou bi. C’est le cas, selon lui,du Pr Penda Mbow, qui en plus d’êtremembre du comité de coordinationdu BA 12, s’est ralliée à MoustaphaNiasse. “Il y a eu un véritable conflitd’intérêts”, a-t-il déploré.

Il a également critiqué MadièyeModji et le Pr. Ibrahima Mbow qui,“lorsqu’on publiait les résultats duvote à Benno Siggil Senegaal, étaientprésents dans la salle alors qu’ils sontmembre de BA 12.” Une attitude“contraire à l’éthique”. “Lorsqu’ons’engage avec des gens dans un com-bat, a-t-il-dit en wolof, il faut allerjusqu’au bout.” Jamil Sy est d’autantplus remonté contre ses anciens alliésque ceux-ci ont finalement rejoint lecandidat de BSS. “Je n’imagine pasqu’après tout le travail qui a été fait,que Benno alternative puisse seréduire à soutenir Moustapha Niasse,a-t-il indiqué. Je suis meurtri de lesvoir choisir un has been”. A cet effet, ilestime que les raisons évoquées parBA 12 pour justifier ce retrait ne tien-nent pas car “ces membres de Bennoalternative savaient parfaitementqu’ils n’avaient pas les moyens definancer leur campagne.” Pour lui, “leserreurs commises hier (sous le régimesocialiste) ne doivent pas être recon-duites”. C’est la raison pour laquelle, leleader de Bess du niakk, qui se veut“candidat naturel des conclusions desassises nationales”, s’est présentécomme la “véritable alternative” aurégime de “fin de règne” d'AbdoulayeWade. Cerise sur le gâteau, le leader deBess du niakk a reçu, hier, la soutiende Faly Sarr, responsable des femmesdu Pds à Guédiawaye

DAOUDA GBAYA

INVESTI PAR SA COALITIONInvesti par trente-huit organisations politiques, citoyennes et personnalités indépendantes, le candi-dat de Benno Siggil Senegaal ak Tanor a présenté hier son programme politique devant une trèsforte mobilisation venue des quatre coins du pays et de la diaspora.

Tanor avec 38 organisations politiques et citoyennes

MOMAR DIENG

“I ndignes d'une République comme leSénégal”. C'est en ces termes que leForum civil a condamné les actes de vio-

lence survenus il y a deux semaines jour pour jourà la mairie de Mermoz-Sacré-Coeur, causant lamort d'un membre d'une bande d'assaillants ainsique de trois blessés “identifiés comme des agres-seurs notoires”. Dans un communiqué parvenu hier soir à

EnQuête, le Forum civil rappelle pourtant que leSénégal est “reconnu comme ayant les meilleureset plus anciennes traditions démocratiques” enAfrique. D'où la “gravité” de ces événements “pour

la stabilité nationale quels que soient leursauteurs.” Mais pour le Forum, “les signes précur-seurs d'une telle situation étaient perceptibles dansl'espace public depuis plusieurs années.” En réa-lité, poursuit la note, “ils ont été favorisés (…) parles poches de vulnérabilité sociale produites par ladéfaillance constatée dans la délivrance du servicepublic et liée à la mal gouvernance financière et àla corruption, au laxisme constaté dans la tolérancedes milices entretenus par certains chefs religieuxet les groupes de sécurité levés par des partis poli-tiques pour le règlement de comptes particuliers.”Après avoir présenté ses “sincères condoléances

à la famille du défunt Ndiaga Diouf”, le Forum civila “déploré l'implication de Barthélémy Dias, élu du

peuple, maire de la commune d'arrondissement deSicap-Mermoz, qui a été emmené à user de la vio-lence pour se défendre et préserver son institutionet son intégrité physique face à la défaillance desforces de police.”Mais dans tous les cas, face à la situation

actuelle, le Forum civil “exige de la justice une atti-tude objective et responsable” dans la détermina-tion des fauteurs de violence et leur punition. Maisc'est à l'Etat d”'arrêter la spirale de la violence et àmettre fin à l'impunité, instituée en mode de gou-vernance depuis douze ans”. Néanmoins, le Forumcivil, qui “s'engage résolument à lutter contre la vio-lence” invite “l'Etat à se libérer des intérêts privéset à retrouver ses fonctions originelles de régula-tion”, lit-on dans la déclaration. De “la retenue” chez les acteurs politiques enga-

gés dans l'élection présidentielle du 26 février2012, et “un comportement responsable et patrio-tique” chez les citoyens, ce sont deux doléancesque le Forum civil adresse aux Sénégalais afin de“maintenir la stabilité et consolider la démocratie”dans notre pays

VIOLENCES POLITIQUES

Le Forum civil accuse l'État L'accès de violence qui secoue le landernau politique est imputable à la faillite de l'Etat dans son rôle de régulation.

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numéro 173 • jeudi 5 janvier 2012

SERVICES & LOISIRSSERVICES & LOISIRS

Numéros UtilesSECURITEPolice secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements : 1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE(appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.31.00

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCES :S.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.6833 825.08.19

HumourUn homme rentresaoul chez lui. Il arrive devant chezlui et il vomit surses habitsEn rentrant, safemme lui dit : - Tu es encoresaoul, c'est ca ? - Non ! - Et en plus tu as vomi sur toi ! - Mais non, c'est pas moi, c'est un copain ! - Allez, donne moi tes fringues ! L'homme s'assoitdans le fauteuil. Sa femme revientet dit : - C'est un vrai salaud ton copain ! - Pourquoi ? - Il a même faitdans ton froc !

MOTS FLÉCHÉS • N°173 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°171

SUDOKU N°169

Vin Blanc du Valais

“Pour mettre à nu son âme, il faut exposer une totale vul-nérabilité, ce que la plupartdes gens ne feront jamais.”Lauryn Hill, Chanteuse américaine de rap et soul.

“Je vis comme un mort en sursis : je me réveille tous lesmatins sachant que j’ai gagnéun jour de plus.”Malcolm X, Prêcheur afro-américain, orateur et militant des droits de l'Homme

Citations

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Horoscope

Solutions

MOTS FLÉCHÉS • N°172 (FORCE 2) MOTS FLÉCHÉS • N° 170 (FORCE 3)

MOTS FLÉCHÉS • N°171 (FORCE 3)

BélierUne affaire importante pourrait setraiter. Tout dépend de la façon dontvous évaluerez les choses. Soyez survos gardes. Votre jugement ne doitfaillir. La prudence est recomman-dée en de telles circonstances.

TaureauAvant de prendre une décision im-portante, prenez soin de demanderun avis à quelqu'un à qui vouspouvez faire confiance. Cela pour-rait vous être très utile car si vousvous trompez vous aurez fait beau-coup d'efforts pour rien.

GémeauxNe vous forcez pas à répondre à uneinvitation qui ne vous intéresse pasbeaucoup. Ce n'est pas votre genred'accepter une rencontre sans réflé-chir, alors restez chez vous ou bienorganisez-vous un rendez-vous quisoit plus dans vos goûts.

CancerVos finances sembleront menacéespar des influences négatives exté-rieures de votre contrôle. Tout ceque vous pouvez faire c'est prépa-rer un plan d'urgence dans l'éven-tualité où le pire pourrait arriver.Restez ferme sur vos positions etcela risque de bien s'arranger.

LionVous vous sentirez particulière-ment enthousiaste à une proposi-tion agréable. Ne laissez pasretomber ce merveilleux sentimentà la vue d'une personne que vousaimeriez mieux ne pas rencontrerdans ces circonstances. .

ViergeVotre vie personnelle aurait une trèsnette tendance à s'améliorer. Prenezsoin de vous. Une note d'égoïsmeserait souhaitable surtout au débutde la journée. Occupez-vous davan-tage de vous-même. Cela devientune priorité absolue si vous voulezvraiment jouir de bonheur.

BalanceDes préoccupations personnellesbien particulières vous importu-nent quelque peu. Vous trouvez laparade incontournable à une at-taque personnelle de quelqu'unque vous n'aviez pas vu venir. Vousavez la chance pour vous.

ScorpionVous vous sortez d'une situationinhabituelle que vous connaissezpour l'avoir déjà vécue. Vous re-trouvez peu à peu vos points de re-père. Vos grandes capacités vouspermettent de bien cerner le pro-blème à résoudre.

SagittaireProfitez de votre forme pour pren-dre votre envol vers de nouveauxhorizons. Vous avez déjà trop at-tendu. Vous semblez maintenanttout à fait disponible pour entre-prendre une mission à laquellevous pensez depuis longtemps.

CapricorneVotre forme atteint des sommetsvertigineux. Veillez néanmoins àrester lucide à l'approche d'un évé-nement qui pourrait provoquer uneprofonde contrariété. Un excèsd'enthousiasme serait contraire aubon déroulement prévu.

VerseauVous allez devoir penser sérieuse-ment à embrasser une autre car-rière que celle à laquelle vous vousdestiniez. C'est un signe de moralexcellent. Envisager une telle mu-tation comporte certains risquesimportants.

PoissonsIl est urgent d'assumer vos respon-sabilités dans la vie de tous lesjours. Vous avez un potentiel dechances exceptionnel qui est inex-ploité. Prenez le mort par les dentscar la chance va vous sourire. Nelaissez pas encore passer la belleoccasion qui va se présenter.

Vous avez sûrement déjà joué aux jeux de lo-gique Sudoku ou au Karuko, alors découvrez lejeu de réflexion Hanjie. Une fois la grille deHanjie terminée, vous découvrirez un dessinformé par les cases noircies. Le but consiste àretrouver les cases noires dans chaque grille.Les chiffres donnés sur le côté et en haut de lagrille vous donnent des indices : ils indiquentla taille des blocs de cases noires de la ligneou de la colonne sur laquelle ils se trouvent.

Par exemple 3,4 à gauche d'une ligne indiquequ'il y a, de gauche à droite, un bloc de 3 casesnoires puis un bloc de 4 cases noires sur cetteligne. ATTENTION, ces deux blocs ne peuventpas se toucher, ils sont séparés par au moins unecase blanche. En combinant les informations deslignes et des colonnes, vous verrez qu'il n'y aqu'une répartition possible pour les cases noires.

HANJIE N°170MOTS MELÉS • N°170 HANJIE N°169

SUDOKU N°168

CALCAIRE POUR ECRIRE

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda : 6H30-18H30• Saint Joseph : 6h30 - 18h30z

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 06:27• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:15• Timis : 19:04• Guéwé : 20:04

Prières

CRAIE

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EN VUEEN VUE

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BIGUÉ BOB

“D eux à deux. Pas à pas”.Ainsi se présentent,comme le recto et le

verso d'une même feuille de papier, le

destin du couple Mass et Sally. Deuxétudiants sénégalais qui s’aiment à lafolie et qui passent tout leur tempsensemble. Après six ans passés à lafac, Mass, aidé par sa grande sœur

Ndella va poursuivre ses études auxEtats-Unis. Loin des yeux, loin ducœur, dit l’adage. Ce qui ne se vérifiepas dans le cas de ces tourtereaux. Ilfaut bien une exception à toute règle,non !Sally attend sagement le retour

de son amour. Ce dernier ne revien-dra que deux ans plus tard. Décidéà se marier, Mass porte, naturelle-ment, son choix sur Sally, sa com-pagne de tous les jours. Mais c'estune option contestée par sa sœur.Têtu et ne voulant pas lâcher prise,l'homme finit par obtenir gain decause et sceller son mariage. Lecouple croit baigner dans le bon-heur quand Ndella, telle un rabat-joie, s'avise avec sa sœurNdoumbé, d'aller consulter desmarabouts justes pour le plaisir debriser le jeune couple. Les deuxcomploteuses y arrivent tant bienque mal. De petites disputes ryth-ment la vie du couple. Mass sortquand il veut et ne soucie plus desa femme. Et au cours de cette

période de tension, il fait laconnaissance d’une masseuse pro-fessionnelle : Bibiche. Laquelle vale marabouter à son tour. Arriva cequi devait arriver : le coupledivorce. Mass épouse Bibiche. Unmariage qui marque le début del’enfer et des regrets pour Mass.Telle est la trame du film

“Rendez-vous” réalisé par l’anima-trice de la RTS Mame Codou Dieng,plus connue sous le pseudo deCodou Bigué. L’avant-première decette pellicule a été projetée hier àSorano en présence notammentdes réalisateurs comme MansourSora Wade et du directeur de cabi-net du ministre en charge de la Culture, Abdoulaye RacineSenghor.

Casting croustillant Codou Bigué réalise ainsi son

deuxième film avec un casting crous-tillant. Mass est incarné par le célè-bre animateur de la RFM, Dj Boub’smarié dans le film à AminataAngélique Manga de la RTS qui tientle rôle de Sally. Aïda Patra s'est misedans la peau de Bibiche, maîtressede Mass. Fatou Sakho et FrancescaDiafouné, d’autres animatrices de laRts, ainsi que Maty Trois Pommes ytiennent aussi un rôle. Côté comé-diens professionnels, la réalisatrice amisé sur Alioune Konaré, Arwa Bâ,Lamine Ndiaye et la talentueuseYacine Sané. “Rendez-vous” sera bientôt diffusé

sur la RTS en une série de huit épi-sodes de 26 minutes. A suivre

A u regard de cette statistique,Facebook ne favorise pas lapaix et l'harmonie dans le

couple. En Grande-Bretagne, le siteinternet est cité comme élément àcharge dans pas moins d'un tiers desprocédures de divorce. Un chiffre hal-lucinant qui s'explique par le succèsvertigineux de ce réseau social, maisaussi par son indiscrétion. “C'estmême devenu comme une tierce per-sonne dans les affaires”, s'amusealors Emma Patel, directrice d'uncabinet d'avocats spécialisé en droitde la famille et citée dans TheTelegraph.Trois raisons sont souvent invo-

quées pour démontrer l'influence deFacebook sur le couple. D'abord, il ya les messages – les posts – jugésinopportuns et qui sont à l'attentiond'une personne du sexe opposé dontle fameux “mur” est souvent accessi-ble à l'autre conjoint. Ensuite, onpeut également citer les commen-taires désobligeants publiés entreconjoints, une sorte de scène deménage numérique et pouvant être

appréciée par toute personne enquelques clics. Enfin, on peut aussimentionner les “amis” Facebook quifont parfois preuve d'une indiscrétionmagistrale en rapportant certainsfaits et gestes. Cela ne vous rappellerien ? “Les médias sociaux sont deve-nus le premier outil de communica-tion devant les e-mails et les textos.Ils sont le meilleur endroit pour dra-guer ou avoir une liaison”, affirmeMark Keenan, porte-parole de divorceonline (sic) dans une interview pour lesite thenextweb.com. Il conseilled'ailleurs aux utilisateurs d'être “trèsprudents quant à ce qu'ils écriventsur leur mur” puisque chaque mes-sage posté est susceptible de servirpour une procédure financière, unentretien d'embauche ou un dossierde garde d'enfant. Avant, Internet était vanté à travers

les sites de rencontres qui appor-taient une nouvelle façon de trouverl'être aimé. Maintenant, le web estparadoxalement devenu le meilleurmoyen de briser un couple

(GENTSIDE.COM)

D’ après les statistiques du site SocialBakers, il y avait 620 260Sénégalais inscrits sur Facebook au 31 décembre 2011 soit untaux de pénétration de 4,40% de la population totale et

67,20% de la population en ligne. En nombre d’inscrits, le Sénégal seclasse à la 90ème place dans le monde et à la 10ème place en Afrique,loin derrière la Tunisie qui pointe à la 48ème place dans le monde et à la6ème place en Afrique avec 2 798 560 inscrits, un taux de pénétration de26,43% de la population totale et 77,76% de la population en ligne pourune population à peu près équivalente. En termes de taux de pénétration de la population totale, le Sénégal

devance des pays comme le Cameroun (2,42%), l’Angola (2,47%), leNigeria (2,87%), le Kenya (3,24%) et la Gambie (4,10%) mais estdevancé par le Ghana (4,71%), le Gabon (5,90%), la Libye, (6,06%), laNamibie (6,30%), Djibouti (6,92%), l’Algérie (8,20%), le Botswana(8,24%), l’Afrique du sud (9,82%), l'Égypte (11,67%), le Maroc(12,88%), le Cap-Vert (15,13%), les Seychelles (22,07%) ou encore l’IleMaurice (23,09%). En Afrique, Facebook compte 37 453 340 inscrits soitun taux depénétration de 4,02% de la population totale, contre 5,23% en Asie,

26,04% en Amérique latine, 27,55% en Europe, 38,53% en Océanie et41,46% en Amérique du Nord

(MAGAZINE BATIK)

CINÉMA - NOUVEAU FILMUn couple en plein bonheur. Deux rabat-joie qui réussissent à le briser. Un casting croustillant. Le deuxième film de Mame Codou Dieng diffusé en avant-première, hier, promet.

Au “Rendez-vous” bientôt sur la RTS

INTERNET - REVERS DES RÉSEAUX SOCIAUX

Facebook impliqué dansdes divorces... Le réseau social joue un rôle de briseur de ménage particulièrement efficace outre-Manche.

BALAJOJeu 5 janv : Milim (21h) Ven 6 janv : Shakiss (21h entréelibre) – Rawane Diallo (0h)

MADISONJeu 5 janv : Salam Diallo & le Nokoss BandVen 6 janv : Pape Diouf & la Génération consciente

LE VERTIGO :Jeu 5 et Ven 6 janv : Discothèque internationale

NIRVANAVen 6 janv : Soirée rétro ambiance retrouvailles

PATIOJeu 5 et Ven 6 janv : Discothèque internationale

DUPLEXJeu 5 et Ven 6 janv : Discothèque internationale

Envoyez vos programmes à l'adresse e-mail : [email protected]

Ça se passe à Dakar...Plus de 620 000 surle réseau social

La réalisatrice Mame Codou Dieng

La journaliste Angélique Manga, actrice dans le film

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PAR KHADY FAYE

Etes-vous déjà prêt pour affron-ter Balla Diouf ce dimanche ?Je suis quasiment prêt pour ce com-

bat. Actuellement, je ne force pas, parpeur de contracter une blessure àquelques jour de l'événement. Tout cequi devait être fait l'est déjà. Je melimite à quelques petites courses enguise d'échauffement. Je suis physi-quement et mentalement prêt.

Ne craignez-vous pas votreadversaire qui, semble-t-il, aplus d'expérience que vous ?Je peux tout vous dire sur ses débuts

dans la lutte. Il a commencé en 2000alors que je venais tout juste d'aban-donner les bancs de l'école pour exercerle métier de mécanicien. C'est un vieux.

Je le respecte beaucoup mais je feraitout pour le terrasser. Aujourd'hui, c'estmon seul leitmotiv. Après la victoire, onpourra devenir amis sans problèmes. Jen'ai peur de lui sur aucun plan, parcequ'il n'a rien de plus que moi.

L'écurie Fass de votre adversairemonte alors que la vôtre, Lansar,croule. Cela n'affecte-t-il pasvotre mental ?Fass capitalise plus de 40 ans d'ex-

périence dans l'arène, alors que Lansaren est à sa cinquième année. J'aientendu des supporters de Fass direque Lansar serait dernière et Fass pre-mière cette saison. C'est pour cela queje veux coûte que coûte gagner ce com-bat pour redonner le sourire à Lansar etbooster mes coéquipiers pour qu'ilcroient encore en leurs capacités.

A chaque combat, vous montrezune nouvelle facette de votretechnique. Quelle surprise réser-vez-vous aux amateurs pour cedimanche ?Personne ne va en guerre en révélant

sa tactique. Les amateurs verront lejour du combat de quoi je suis capable.

Votre réputation de lutteur trèstechnique ne vous monte-t-il pastrop à la tête ?La technique, c'est Dieu qui me l'a

donnée. Que vous le croyiez ou non,

cela ne me monte pas la tête. Aucontraire, je suis serein. Et même si jesuis technique, je n'ai cependant pasla taille qu'il faut pour être un lutteurcomplet. Je suis très petit et je comblece handicap par mon intelligence.

Votre adversaire de dimancheprochain, Balla Diouf, a récem-ment dit qu'il allait vous battrepour ne pas briser la bonnedynamique de victoires de l'écu-rie Fass ?Je ne vais pas me rabaisser en répon-

dant à ce genre de déclarations. Tout cequ'il dit n'engage que lui. En tout cas,tout ce que je sais, c'est que je doisgagner ce combat et je fais tout pourobtenir ce que je veux, avec l'aide deDieu.

L'écurie Lansar traverse depuisle début de la saison quelquesdifficultés. Comment vivez-vouscette situation ?C'est tout simplement le mauvais œil

à mon avis. Les gens ont tellementparlé de nos exploits que le mauvais œil nous a poursuivis. Mais tout rede-viendra normal et on fera encore parlerde nous

nés. Le directeur général de Canal +Sénégal, Frédéric Berardi, qui a sou-haité “beaucoup de succès sportifs pourle Sénégal” en ce nouvel An, a dressé ledispositif exceptionnel mis en œuvrepour la couverture de cet événementsportif continental. A lui en croire, lachaîne diffusera en direct les 32matches de la compétition. Outre lesdirects, il y aura des émissions dédiées àla CAN : Jour de CAN, La palette afri-caine, Warra libre en ville. Mais aussi lesabonnés et internautes, pour plus d’in-teractivités, auront des informationssur la compétition sur le net. Sur le plancommercial, la chaîne mise sur “laproximité et l’accessibilité”.

GUINÉE ÉQUATORIALELe Brésilien GilsonPaulo sélectionneurLe Brésilien Gilson Paulo succède auFrançais Henri Michel comme sélec-tionneur de la Guinée Équatoriale. Agéde 62 ans, il possède une très longueexpérience notamment à la tête deVasco de Gama, vice-champion duBrésil en 2011. Il a été présenté le 3 jan-vier à ses nouveaux joueurs dont il feraplus ample connaissance le 6 janvier àl’occasion du match contre l’Afrique duSud, organisé dans le cadre de l’inaugu-ration du stade de Bata qui abritera, àpartir du 21 janvier, les matches dugroupe A, celui de la GuinéeEquatoriale, de la Libye, du Sénégal etde la Zambie. Il a laissé entendre qu’ilvenait en Guinée Equatoriale avec l’am-bition de réussir une belle Couped’Afrique et de contribuer au rayonne-ment de son pays d’accueil. GilsonPaulo est le troisième Brésilien à pren-dre en mains le Nzalang Nacional aprèsses compatriotes Antonio Dumas(2003) et Jordan de Freitas (2006).

BRÉSILRonaldo hospitaliséRonaldo commence la nouvelle annéeavec la dengue. Cette maladie tropicalea contraint El Fenomeno à être hospi-talisé mardi selon Globoesporte. LeBrésilien lui même l'a annoncé sur soncompte twitter : “Bonne année à tousceux qui la commencent avec ladengue! Je suis déjà en train de récupé-rer, je dois essayer de me reposer pourêtre en plein forme rapidement”.

AMICALMilan dompte le PSGEvidemment, il ne faut en tirer aucuneconclusion hâtive. Mais l'histoireretiendra que le premier match du PSGsous la coupe de Carlo Ancelotti s'estsoldé par un revers. Ce mercredi àDoha, le Paris-SG a essuyé une défaiteen amical face à l'AC Milan (0-1), iro-nie de l'histoire, ancien club du succes-seur d'Antoine Kombouaré. Et (autre)signe du destin ou pas, c'est peut-êtreun futur Parisien qui a marqué le but dela victoire pour le club lombard, victo-rieux du Dubaï Challenge Cup.Alexandre Pato, courtisé par Parisdepuis la fin d'année 2011, a inscritl'unique but du match. Le Brésilien aallumé la première étincelle en profi-tant d'un exploit individuel de ZlatanIbrahimovic pour donner l'avantage àson équipe dès la 4e minute.

BASKET-NATIONAL 1 (RETARD)

Douanes et Ugb grands vainqueurs Enfin, c’est l’envol pour le champion entitre, As Douanes. Après trois revers

consécutifs, les “Gabelous” ont enregis-tré, hier, leur troisième victoire de suiteen prenant le dessus sur Louga BC (64-58). L’As Douanes remonte ainsi à ladeuxième place du groupe A (garçons).Chez les filles, les “Étudiantes” de l'Ugbont battu (54-35) le Jaraaf de Dakar.Elles grimpent aussi au second rang dugroupe B place.RÉSULTATSN 1 masculin (7e j. retard)Douanes-Louga BC 64-58N 1 féminin (2e j. retard)Ugb-Jaraaf 54-35

PORTUGALEusebio rechuteAprès avoir passé une dizaine de joursen examens fin décembre pour unedouble pneumonie, Eusebio a de nou-veau été hospitalisé. La légende dufootball portugais a été admise mardisoir à l'hôpital de la Luz de Lisbonne, et“présente les symptômes d'une cervical-gie aigue” selon l'établissement.Surnommé la Panthère Noire, Eusebioavait notamment permis au Portugalde décrocher la troisième place lors dela Coupe du monde 1966.

ESPAGNE-COUPE (1/8 DE FINALE ALLER)Le Barça a assuréLa Real Sociedad et le FC Barceloneont fait un grand pas vers les quarts definale de la Coupe du Roi. L'un commel'autre sont en ballotage favorable aprèsleur victoire en huitième de finale aller,ce mercredi. Le club de San Sebastian adominé sur sa pelouse le Real Majorque(2-0) grâce à des buts signés Aranburu(17e) et Agirretxe (55e). Le matchretour est prévu dès mardi prochain.De son côté, le FC Barcelone n'a euaucun mal à se défaire d'Osasuna (4-0).Cesc Fabregas a d'abord ouvert leshostilités avec un doublé inscrit en seu-lement cinq minutes (14e et 19e). Puis,alors que la messe était dite depuislongtemps, Lionel Messi a apportécomme d'habitude sa pierre à l'édificeavec un doublé (73e et 90e). Alors qu'ilétait annoncé malade, l'Argentin étaiten fait sur le banc, bien valide.

ANGLETERRE – 20E J.D. Bâ enfonce Man UEn quatre jours, Manchester a perdugros. Très gros même. C'est d'autant plusétonnant que les Reds Devils avaientréalisé un mois de décembre canon (5victoires consécutives, 17 buts marqués,2 encaissés), avant de tout de mêmequitter 2011 sur une mauvaise note.MU a chuté samedi (le 31) contre la lan-terne rouge Blackburn Rovers (2-3) et ilne s'en est visiblement pas encore remis.Pour preuve, ce mercredi à Saint-JamesPark, les protégés d'Alex Ferguson ontessuyé une deuxième défaite d'affilée surla pelouse de Newcastle (0-3), qui lui arebondi après son échec contreLiverpool (1-3). Le premier but a étél'oeuvre du bouillant Demba Ba, auteurde son 15e but en 19 matches deChampionnat, d'une magnifique frappecroisée de demi-volée (33e).RÉSULTATSWolvers-Chelsea 1-2Aston Villa-Swansea 0-2Blackburn-Stoke City 1-2QPR-Norwich 1-2Fulham-Arsenal 2-1Tottenham-West Brom 1-0Wigan-Sunderland 1-4Man City-Liverpool 3-0Newcastle-Man United 3-0Everton-Bolton 1-2

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SPORTSSPORTS page 11

LUTTE - TIDIANE FAYE SUR SON COMBAT CONTRE BALLA DIOUFTidiane Faye, considéré comme l'un des lutteurs les plus techniques de sa génération, défie ce dimanche Balla Diouf de l'écurie “Fass”. A 72 heures du combat, le “Professeur” de Lansar se dit prêt à terrasser le sociétaire de Fass. “Balla Diouf est un vieux”, a-t-il lancé.

“Balla Diouf est un vieux, je vais le terrasser”

LILLEL'offre de Fenerbahçepour Sow à l'étudeS'il a refusé 15 millions d'euros l'été der-nier pour son attaquant, le LOSCpourrait cet hiver accepter 10 millionsen échange de Moussa Sow.Fenerbahçe a en effet proposé cettesomme au club nordiste, plus quelquesbonus, dans l'espoir de s'offrir le meil-leur buteur du championnat de France2010-11. Selon RMC, les Doguesauraient décidé d'étudier cette offre. Aun an et demi du terme de son contrat,l'attaquant sénégalais n'a toujours pasprolongé. Les dirigeants lillois saventqu'ils devront se séparer de l'ancienRennais dans six mois sous peine de levoir partir librement en 2013. Or, à l'is-sue de la saison, difficile d'imaginer unclub proposer autant d'argent pour unjoueur qui ne disposera plus que d'uneannée de contrat.

CAN 2012Canal + sort le grand jeuPour cette 28e édition de la Couped’Afrique des Nations (CAN 2012), lachaîne Canal + Afrique ne se lésinerapas les moyens pour satisfaire ses abon-

REVUE TOUT TERRAIN

“Je comble mon handicap

physique par mon

intelligence”

MAMADOU LAMINE SANÉ

“J e suis d’accord avec ceux qui disent que le Sénégal, le Ghana, la Côted’Ivoire et le Maroc sont les favoris. Les chances du Sénégal pour cette CANsont bonnes. Mais on ne peut pas dire aujourd’hui que la compétition va se

dérouler de façon fantastique pour les Lions”, analyse le consultant sportif de Canal +,Philippe Doucet. Sénégal-Côte d’Ivoire, c’est la finale annoncée. Pourquoi pas ?” Deretour dans le gotha du football africain après deux ans de léthargie, le Sénégal estconsidéré déjà comme un favori de cette 28e édition de la CAN. Mais le présentateurde l’émission hebdomadaire “Talents d’Afrique” reste prudent : “La CAN est une com-pétition à surprises. Et je vois que le Burkina Faso est capable de créer ce genre de sur-prise. Des pronostics comme ça sont trop hâtifs”.

“CAN pas dévaluée”Si le spectre des grands absents comme l’Egypte, le Cameroun, le Nigeria et l’Afrique

du Sud va planer au-dessus des stades de Guinée Equatoriale et du Gabon, PhilippeDoucet reste catégorique : “La CAN n’est pas dévaluée. Il y a eu assez de surprisesdans les qualifications pour que l’on se méfie de ce genre de cas de figure à la phasefinale. Parce que la Côte d’Ivoire échoue depuis plusieurs années. Le Ghana est enposition mais n’a rien gagné depuis fort longtemps. Le Maroc revient d’une situationtrès difficile comme le Sénégal qui a traversé une période très difficile. Toutes leséquipes auront d’un côté des générations un peu vieillissantes ou de l’autre des géné-rations qui n’ont pas une expérience très forte à la CAN. C’est le cas du Sénégal. Il y aune garantie que les favoris soient présents à l’arrivée”

FOOT – PHILIPPE DOUCET SUR LA CAN

“Une finale Sénégal-Côte d'Ivoire...”

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CMJN

NDIASSE SAMBE

L’histoire de SouleymaneDiawara, c’est celled’un colosse aux quali-

tés physiques hors normes et quipourtant, a dû jouer des coudespour se faire une place au soleil.

C’est tout le paradoxe du défenseur internationalsénégalais à qui il a souvent manqué ce zeste deconcentration pour se hisser au très haut niveau.Grandi à Bordeaux où il a sans doute réalisé ses deuxplus grosses saisons (2007-2009) en Ligue 1,(doublé Coupe de la Ligue-Championnat en 2009),Souleymane Diawara avait enfin clos le débat sur sacapacité à sublimer sa carrière. Passé entre-temps àl’OM, où il redevient champion de France dès 2010,“Soulé” fait preuve de régularité malgré quelques“sorties de route” d’une saison à l’autre. Devenuaujourd’hui un pilier de la défense de l’Om, l’ancienjoueur de Sochaux est un solide relais sur qui compteDidier Deschamps. En sélection nationale, AmaraTraoré a bâti sa défense autour de ce digne héritierdes Lamine Diatta et autres Pape Malick Diop.Aujourd’hui, la CAN constitue un challenge de pluspour ce colosse revanchard au parcours agité.

“ Zidane…”Souleymane Diawara a longtemps vécu dans l’om-

bre de ses talentueux aînés, Salif et Djibril Diawara,footballeurs comme lui. Si Salif n’est demeuré qu’unespoir du centre de formation du Havre, Djibril lui,ancien international Espoirs français, a connu unecarrière honorable (Le Havre, Monaco, Torino, Bolton)avant qu’une vilaine blessure au genou le stoppe net.Souleymane Diawara, 33 ans, a de qui tenir. “Djibrila toujours été mon idole, racontait-il à l’Equipe. Ilétait si fort ! Jeune, j’ai grandi, non pas dans sonombre, mais à la lumière de ses exploits. Rien quepour lui, je dois continuer à assurer.” Comme sonpote Mamadou Niang, Souleymane Diawara a grandià Caucriauville, un quartier difficile du Havre. Là-bas,l’enfant de Gabou (région de Tambacounda) devaitchoisir entre un destin mesquin d’ouvrier à l’usineGoodyear, comme son père et ses frères, ou tenter sachance au football. Il choisit la seconde option maisdéchante très vite au moment d’intégrer le centre deformation du Havre, le grand club de football ducoin. “Le concours, je l’ai passé au moins quatrefois”. Un homme, Jean-Marc Nobilo, nommé direc-teur du centre, lui donnera enfin sa chance à 18 ans.“Le foot, je n’avais que ça en tête, rappelait-il. J’aitravaillé pour combler mon retard. J’ai toujours étécomme ça. Je fais toujours du rab. Et puis, si Zidaneen faisait, lui qui a tout, je peux en faire aussi, hein!” Un an et demi plus tard, il intègre le groupe pro duHavre mais ne se montre pas sérieux. Son hygiène devie laisse à désirer : il sort tous les soirs, se disperseet fait la fête avec ses potes de quartier en boîte denuit. “Avec le recul, je me dis que j’ai vraiment fait lecon pendant un moment au Havre, regrettait-il. Jesuis un miraculé. Le jour où il se fait prendre pourexcès de vitesse et se retrouve au tribunal, un déclic

se produit en lui. “Grâce au soutien de ma famille,j’ai compris. Si je veux aller très haut, je dois le méri-ter”, soutenait alors ce footballeur atypique, capabled’enfiler des gants noirs en hiver comme en été “parsuperstition” ou de vivre une amourette avecDaniella, belle et sulfureuse franco-portugaise,ancienne star d’une téléréalité et ex-copine de Cris-tiano Ronaldo. Passé du Havre, où il débute en pro, à Sochaux, où

il se révèle à la France du foot, Diawara file en 2006à Charlton (Angleterre) pour sa première grande expé-rience à l’étranger. “C’est peut-être là-bas que j’aiappris vraiment la gagne et le combat”, dira-t-il plustard. Cette expérience lui servira dans ses années bor-delaises, durant lesquelles il était un des chouchousde Laurent Blanc. Puis aujourd’hui à Marseille où ils’est fondu dans le club et la ville au point de recevoir,en novembre dernier, un trophée de la part d’uneassociation marseillaise s’occupant d’enfants atteintsde cancer.

Victimes des clansIl n’était pas aisé pour un jeune footballeur de poin-

ter le bout de son nez en équipe nationale du Sénégalen cette fabuleuse année 2002. C’est néanmoins lepari qu’avait relevé Souleymane Diawara à l’occasiond’un amical Afrique du Sud-Sénégal (1-1) à Johan-nesburg (Trophée Nelson Mandela) ce 19 novembre2002. Mais, si les débuts du colosse aux gants noirssont une réussite, la suite de l’histoire entre lasélection et Souleymane Diawara allait se révélerplus chaotique. La faute à un problème de confiance entre le défenseur interna-tional sénégalais et les différents sélec-tionneurs (Guy Stephan, Laye Sarr-Amara, Henri Kasperczak, LamineNdiaye) qui se sont succédé à la têtede la sélection depuis ses débuts ennovembre 2002. Soupçonné dedilettantisme en équipe nationale,soumis à la concurrence, l’enfantde Gabou déchante. “C’est vraiqu’avec certains sélectionneurs,ça n’a jamais accroché”, lâchera-t-il plus tard. Revenu dans le coup, Dia-wara connaît sa première grande criseavec la sélection nationale après ladésillusion de la Can 2008au Ghana où laTanière

explose. Avec son pote de tous les jours, MamadouNiang, ils se mettent en retrait de la sélection. Puis,invoquant un coup de fatigue en juin 2009, il faitl’impasse sur les éliminatoires de la Can et duMondial 2010. Il avouera dans la foulée avoir été vic-time des clans dans la Tanière et tacle El Hadji Dioufet Henri Camara. “Des joueurs comme Diouf et HenriCamara se prennent pour des stars. Quand on les voitparler, on croit que c’est Drogba ou Eto’o alors qu’ilsne sont rien du tout, confiait-il au journalLe quotidienen 2010. Au lieu de jouer au football, ils sont là àdire : Diawara et Niang ne sont pas des patriotes. Jevous dis la vérité : on n’a pas triché.” Réintégré dansla sélection après la fameuse lettre d’excuses coécriteavec Mamadou Niang, Souleymane Diawara attendaujourd’hui de vivre sa quatrième Can après 2004,2006 et 2008. Lors de cette Can 2012, Souleymane Diawara sera

dans la peau du grand-frère, en compagnie des OmarDaf et Mamadou Niang, qui va guider tous ces jeunes

Lions qui vont découvrir l’épreuve reine enAfrique. Son expérience de quatre Can

sera mise à contribution par le sélec-tionneur national, Amara Traoré,pour encadrer le groupe. A 33ans, le défenseur de l’OM saitsans doute qu’il va vers l’une deses dernières grandes compéti-tions et l’un des derniers défis ensélection. Sa forme du momentavec l’OM pourrait profiter à lasélection pour stabiliser ladéfense des Lions et mettre tout

le monde d’accord sur ses qualitésde compétiteur

Demain : Souleymane Camara

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CMJN

SPORTSSPORTS LES 23 LIONS POUR LA CAN 2012 SOULEYMANE DIAWARA (7/23)Devenu un taulier de l’équipe nationale du Sénégal et de l’Olympique de Marseille, Souleymane Diawara s’engage vers sa quatrième Can avec de l’expérience à revendre et l’envie d’effacer un passé douloureux en sélection.

Le miraculéLA PREMIÈRESÉLECTION

Six mois après l’exploit de labande à El Hadji Diouf à laCoupe du monde en Asie,

Diawara débarque en équipe natio-nale. A l’ombre des Lamine Diatta,Pape Malick Diop et autres AliouCissé, il écarquille des yeux en poussantles portes de la Tanière. “Cette pre-mière sélection contre l’Afrique du Sudest mon meilleur souvenir en équipenationale», a-t-il confié récemment.Son baptême du feu en sélection,Souleymane Diawara l’a connu le 19novembre 2002. A 23 ans, à l’époque,le gamin de Caucriauville ne pouvaitrêver meilleure première qu’une ren-contre de prestige contre les Bafana-Bafana d’Afrique du Sud (1-1, tab : 1-4et victoire du Sénégal). Ce jour-là, àcôté des Lamine Diatta, FerdinandColy et Pape Malick Diop, il s’emploieà museler Shaun Bartlett, le puissantavant-centre sud-africain. Une pre-mière cape heureuse qui allait en appe-ler beaucoup d’autres, 44 aujourd’hui,avec des fortunes diverses

REPÈRES

Souleymane DiawaraNé le 24 décembre 1978 àGabou (Sénégal)Taille : 1m85Poids : 88kgPoste : défenseurClubs successifs :Le Havre (1998-2003) ;Sochaux (2003-août 2006) ;Charlton (août 2006-juin2007) ; Bordeaux (juin 2007-mai 2009) ; Marseille (juin 2009- …)Palmarès :• Champion de France en 2009(Bordeaux),2010 (Marseille)• Vainqueur de la Coupe de laLigue en 2004 (Sochaux), 2009(Bordeaux), 2010, 2011(Marseille)•Vainqueur du Trophée deschampions en 2008 (Bordeaux),2010, 2011 (Marseille)