Assemblée générale ADALEA 2012 - Culture et Insertion – L’exemple du Comité de Pilotage (COPIL) 1

LLAA GGEENNEESSEE DDUU CCOOPPIILL ((ccoommiittéé ddee ppiilloottaaggee))

Les CHRS développent des outils pour favoriser l’expression et la participation des usagers en

conformité avec la loi rénovant l’action sociale et médico-sociale.

Depuis 2011, le CHRS Argos expérimente « la mise en valeur du potentiel des personnes hébergées »

par un partage de savoirs et des activités créatrices communes. Pour se faire, les différentes équipes

éducatives proposent des activités collectives à visée socio-culturelle soit à l’interne soit en réseaux

avec des partenaires extérieurs.

La loi 2002-2 a repositionné la place des usagers au centre des dispositifs dans une dimension

participative et démocratique mais également celle des professionnels dans leur mission

d’accompagnement social. En effet, la mise en place d’actions collectives en complémentarité du

suivi individualisé fait partie intégrante de l’action engagée par les équipes des différents services de

l’association ADALEA.

En 2011, une réflexion est née sur une mutualisation inter-services pour répondre à une demande

institutionnelle dans une logique économique mais surtout avec la volonté de créer une instance

reconnue sous la forme d’un comité de pilotage. Ce dernier regroupe les services du pôle

hébergement-logement et de la Boutique Solidarité dans le but de renforcer le dynamisme, la

diversité et l’esprit d’initiative dans l’intérêt des personnes accueillies.

LLAA NNAAIISSSSAANNCCEE DDUU CCOOPPIILL

�� DDééffiinniittiioonn

« Le Comité de Pilotage est un groupe de personnes chargé de veiller au bon fonctionnement des

projets au sein d’ADALEA. »

UUnn CCoommiittéé ddee PPiilloottaaggee aauu

sseerrvviiccee dd’’uunnee ddyynnaammiiqquuee

ccoolllleeccttiivvee eett dd’’eennvviieess

IInntteerrvveennttiioonnss ddee BBrriiggiittttee SSOOUUNN eett JJooëëllllee SSTTEEPPHHAANN,,

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Le Comité de pilotage constitue «un de ces micro-espaces d’élaboration des projets et une

opportunité de revitalisation démocratique au sein d’une institution». Plus encore, la

reconnaissance de la parole et de l’agir collectif dans le processus de réinsertion des personnes

désaffiliées est une piste possible pour un renouveau du travail social.

Pour une question d’identification autant par les professionnels que les usagers, dans un souci de

repérage, le comité de pilotage a été baptisé COPIL en 2011.

�� SSoonn oorrggaanniissaattiioonn -- ssoonn ccoonntteennuu

Le comité de pilotage s’était donné pour mission en 2012 de formaliser davantage son projet :

définition, contenu, cadre et limite de sa mission en y associant des résidents dans l’élaboration,

la construction et la réalisation des actions collectives.

Au préalable les travailleurs sociaux d’ADALEA se réunissaient une fois par mois en agençant leurs

plannings sur les temps de repas afin de définir les actions collectives à proposer et à organiser.

Rapidement s’est posée la question de la participation des personnes accueillies à ces réunions.

En septembre 2012, en présence de la coordinatrice du Pôle Logement Hébergement, une

réunion de travail avec les professionnels de chaque service a permis de mettre en place un

calendrier de rencontres du COPIL sur le quatrième trimestre. Nous avons fait le choix d’organiser

ces temps de réunion un lundi par mois, de 12 heures à 14 heures, et d’organiser ces réunions sur

les différents sites des services concernés.

La raison de cette organisation résulte d’une nécessité, d’une structuration et d’un repérage dans

le temps pour les personnes accueillies et les travailleurs sociaux.

Le choix a été fait de ne pas formaliser ces temps comme des temps de réunion mais plutôt

comme des temps conviviaux, autour d’un pique-nique. En effet, partager un repas tout en

échangeant des idées permet de « libérer » la parole et d’être créatif.

Sur le dernier trimestre 2012, trois rencontres ont été programmées, le rythme étant d’un COPIL

par mois. Une invitation individuelle avec un ordre du jour est remise avant chaque COPIL avec

un coupon réponse signifiant l’engagement des participants.

Le premier COPIL du 22 Octobre a réuni 9 personnes accueillies sur l’espace collectif de la Maison

Relais. Tous les services étaient représentés soit par des professionnels et des stagiaires soit par

des personnes accueillies. Le COPIL était animé par deux professionnelles.

L’objectif de ce premier COPIL était d’en présenter et expliciter ses fondements.

Exemple de l’ordre du jour du COPIL du 22 octobre 2012 :

- Evaluation interne

- Organisation des fêtes de fin d’année : Centre Social du Point du Jour et au 50, rue la corderie

- Informations sur le LIP DUB

- Participation aux cours de gym

- Présentation du mois du film documentaire

- Collecte de bouchons dans le cadre du projet « cage d’escaliers »

- Projet bibliothèque à la Boutique Solidarité

- Discussion autour du budget des activités, de leurs organisations et de la participation

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Extrait du compte-rendu :

« Le comité de pilotage des activités rassemble des personnes accueillies et des professionnels, le but étant

de monter des actions et des activités qui émanent d’un échange et d’une envie commune. La volonté est

que le fonctionnement de ce COPIL soit souple, que les participants puissent venir à tour de rôle ou à

chaque fois, que ce soit un lieu de discussions et de décisions.

Il est proposé que le COPIL se réunisse tous les 2èmes

lundis du mois, et sur différents sites/services de

l’Association. Le temps de réunion choisi sera de 12 heures à 14 heures, un pique-nique sera prévu par

l’Association.

Il est aussi proposé que l’animation et la rédaction du compte-rendu se fasse par roulement, que ce ne soit

pas toujours les mêmes personnes »

En 2012, trois COPIL ont permis de structurer les actions collectives. Ces réunions se sont

déroulées sur les différents sites de l’association, conformément aux principes de mutualisation.

Pour respecter la démarche participative et éthique du COPIL, la décision d’une co-animation

professionnels/personnes accueillies s’est imposée de fait, de même pour la rédaction du compte

rendu dans un cahier destiné à cette instance.

Pour les personnes concernées, participer constitue une occasion de donner son avis, de faire

connaître son expérience, de contribuer à l’amélioration des réponses apportées par et pour la

collectivité. Si l’on évoque parfois les difficultés des personnes comme un obstacle, les

expériences montrent que, dès que certaines conditions sont réunies, celles-ci sont prêtes à se

mobiliser et à apporter une contribution significative.

Pour les professionnels qui participent à ces démarches, celles-ci sont l’occasion d’une

mobilisation productrice de sens, d’un renouvèlement des relations nouées avec les personnes

accompagnées. Elles génèrent souvent un questionnement des pratiques, allant dans le sens d’un

plus grand respect et d’une alliance pour faire progresser les réponses apportées.

�� FFooccuuss ssuurr lleess rrééaalliissaattiioonnss dduu CCOOPPIILL

- Les Plants ‘O Don éditions 2011, 2012, 2013

- Les Ateliers « La Fabrique des produits écolonomiques »

- Les Réveillons de Noël

- Les Fêtes du Centre Social

- Les sorties cinéma film documentaire

- Lipdub

- Les Ateliers Gym Douce

- Restauration de « La Pauline »

- Randonnée/pique-nique découverte du site de La Roche au Cerf

- Les différents ateliers autour de la cuisine : « Mange ta soupe », Galettes des Rois, apéritif

dinatoire pour le lipdub, etc.,……

- Le Grenelle d’ADALEA

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�� LLeess ccoonnssttaattss

Nous avons pu noter une régularité et un véritable investissement des personnes présentes au

comité de pilotage. Il existe dans ces temps de réunions une ambiance interactive, tolérante,

dynamique et conviviale ou la parole est libérée. Pour certaines personnes, cela semble être un

facteur de redynamisation et de reprise de confiance en soi.

Les interactions sont des interactions entre personnes. Le professionnel comme la personne

accompagnée est alors concerné. Nous sommes bien dans une relation de sujet à sujet. Nous ne

sommes pas non plus dans une focalisation sur le problème de la personne, sa difficulté, sa

pathologie mais bien sur la centration sur une personne qui comme tout être humain dispose de

potentialités, de ressources et de richesses à remobiliser bien souvent.

Sur le plan de l’accompagnement, les effets du COPIL et de ce qu’il génère en termes d’échange,

de participation, d’implication, de valorisation produisent des effets à la fois pour celui qui

accompagne et pour celui qui est accompagné. Cela favorise et valorise les parcours, les passages

sur les dispositifs et permet de créer des centres d’intérêts qui sont autant de leviers dans un

parcours d’insertion. Les personnes concernées peuvent en témoigner.

Hakim , hébergé au CHRS Argos :

« La culture, c’est apprendre des nouvelles choses, se cultiver l’esprit,

avoir accès à des connaissances qu’habituellement nous n’avons pas.

Depuis que je suis au CHRS je bouge, je suis mieux dans ma tête. Ma

participation au COPIL a rompu mon isolement. J’ai de nouveau des

contacts avec les gens. J’ai envie de partager l’énergie que j’ai prise par

le biais de mon implication dans le COPIL. Je la redonne en bénévole

dans d’autres associations. J’attends de voir comment va évoluer le

COPIL dans le temps, si nos propositions vont continuer à se réaliser et

si le COPIL aura les moyens d’exister dans le futur ».

Paroles de Sylvie, allocataire RSA, suivie par le service

RSA/ADALEA

« Le COPIL m’apporte la connaissance de nouvelles personnes

hébergées ou non par ADALEA et de faire d’autres rencontres.

On discute entre nous et j’apprends des nouvelles choses. Par

exemple avec le Plant’o Don j’ai appris des choses sur les

plantes. L’ambiance est très sympa et bon accueil au niveau

d’ADALEA. Il faut que le COPIL continue et trouver d’autres

idées. Le COPIL c’est la force. Sans le COPIL on ne viendrait

pas.»