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Un Cri (1.0)

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Première version de mon pré-mémoire de 4ème année

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Pré-Mémoire2011/2012

Mention Editions d’auteur,Médiatisations

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Sommaire

Introduction : Un territoire à explorer

L’être et l’autre

L’abandon de soi

Un cri

ARC Errances

Chroniques

Références

Bibliographie

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cri : n.m. 1. Son de voix aigu ou élevé qu’arrache la douleur, l’émotion, ou destiné à etre entendu de loin.2. Opinion manifestée hautement.3. Mouvement intérieur.

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Intégrer une nouvelle école, redémarrer ailleurs. Il était essentiel de construire quelque chose de neuf, entamer une recherche qui ne serait pas la suite de la précédente.Travailler sur l’humain. L’humain confronté à l’humain, la relation à l’autre. Une base de recherche, un territoire à explorer. Il faut construire un questionnement. Tâtonner beaucoup, le début des recherches s’accompagne d’égarements parfois, de nouvelles questions souvent, mais aussi de temps de pause puis de relances. Prendre des che-mins qui parfois semblent éloignés, pour plus loin venir s’unir tout simplement. Quelques mois plus tard, la réflexion a pris forme. Elle a conservé le même point de départ. Réfléchir autour de la relation à l’autre, ses codes et ses jeux. Les masques derrière lesquels on se cache, l’angoisse de la relation et autres effets pervers d’un trop grand oubli de soi au profit de l’acceptation de l’autre, du groupe. Et ce corps, celui qui subit, qui est l’indicateur, le témoin et la victime des troubles de l’esprit.Les pages suivantes développent ces notions et décrivent la logique de pensée qui mène à la somatisation, ce cri de l’esprit.

Un territoire à explorer

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"Ils jouent un jeu. Ils jouent à ne pas jouer un jeu. Si je leur montre que je le vois, je briserai les règles et il me puniront.Je dois jouer leur jeu, qui consiste à ne pas voir que je vois le jeu."

Ronald D. Laing, Nœuds

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Le rapport à l’autre prend une dimension existentielle assez tôt dans la vie d’un être humain. Dès l’enfance, l’individu prend conscience de son importance, et de la néces-sité de répondre positivement à ses exigences. En effet, si on ne respecte pas les codes de la relation, si on ne suit pas les règles de ses jeux, on s’expose au rejet du groupe. A partir de cette prise de conscience, l’individu cesse de se montrer sans fard aux autres. Il endosse un rôle, se place derrière le masque social. Il y a désormais un décalage entre ce qu’il montre aux autres et ce qu’il est vraiment.

L’être va se définir, selon les situations, en plusieurs entités. Il est possible de les défi-nir de manière assez simple. Il y aurait tout d’abord l’être légitime : il est le « moi réel », celui que nous sommes vraiment, sans artifices et sans masques. Ensuite, l’être joué : celui que nous montrons aux autres, le masque. Il peut se muer sous différentes formes en fonction de la situation, du groupe et des règles qui le régissent. Pour finir, l’être conditionnel : celui que nous aimerions être.

Lorsque que l’on revêt le masque social, l’être légitime est caché. Il est enfouit à l’inté-rieur pour mieux laisser place à l’être joué. Un individu qui ne présente que son être légitime ne se plie pas aux conventions. Ainsi, il peut se confronter à l’incompréhen-sion du groupe. Il ne répond plus aux critères du bon déroulement de l’interaction. Il ne joue plus, il est. Il se peut qu’il soit alors qualifié d’original, d’excentrique. Alors, par peur du rejet, l’individu va éviter ce genre de scénario. Le rapport à l’autre peut devenir pesant, source d’angoisses et d’usures.

L’être et l’autre

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Le rapport à l’autre peut donc s’avérer difficile à supporter, dans ses exigences. Les jeux sociaux deviennent parfois malsains, et reposent sur des cercles vicieux. Ronald D. Laing a appelé « nœuds » ces schémas de jeux. Souvent compliqués, parfois inextri-cables, ils deviennent responsables d’angoisses. On dit parfois « nœud à l’estomac », cette angoisse qui noue le ventre. Avoir peur du rejet, de mal faire, peur du regard de l’autre. L’attente de son approbation, le signe que le jeu se déroule de la bonne façon. On s’abandonne ainsi, mutuellement, aux conventions sociales. On s’enfonce douce-ment dans l’abandon de soi. Se renier pour mieux être accepté par l’autre. Voilà qui demande de l’énergie, une lutte constante avec soi-même. La tête alourdie, une âme saturée par les jeux, un esprit en transformations constantes, qui se doit de répondre sans cesse à la demande sociale.La fatigue s’installe. Un esprit usé, épuisé. La fatigue de l’âme devient celle du corps. Ce corps marqué, témoin de la tourmente intérieure. Il change, se déforme. Il souffre sous le poids de la difficulté.

Et la fatigue n’est qu’une étape. Il est plus facile de s’enfoncer, de dériver, que de lutter. On s’approche alors d’extrémités que l’on ne pensait pas atteindre. Par trop grand an-goisse de la relation, par trop d’usure de soi, on peut en arriver à rejeter tout rapport à l’autre. Le trop-plein qui conduit au repli sur soi. S’isoler du groupe devient la solution. A défaut d’équilibre entre soi et les autres, le refuge se fait à l’intérieur. L’autre devient l’ennemi.

L’abandon de soi

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Avant d’atteindre l’extrémité de l’isolement, il existe un conflit intérieur. Il oppose l’être légitime et l’être joué. Que se passe-t-il si l’être légitime désire reprendre le des-sus ? Quels moyens trouve-t-il pour faire « entendre sa voix » ? C’est à ce moment qu’intervient la somatisation. On convertie les troubles psychiques par des troubles somatiques. L’esprit agit sur le corps.C’est à cet aspect que la réflexion d’une année conduit, le cheminement d’une pen-sée. C’est cette problématique qui sera développée pour l’année qui vient. Comment le corps se fait-il témoin de l’esprit ? D’abord à l’échelle de l’individu, la somatisation ne s’étend-elle pas à toute la société ? Dans un « village mondial », tout individu est constamment sollicité. La demande de masques sociaux augmente, les exigences des jeux aussi. Comment peut-on réussir à trouver un équilibre entre le rapport à l’autre et le rapport à soi dans ces conditions ? La somatisation devient l’échappatoire, le cri de l’esprit.

Un cri

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L’atelier Errances, dont la seule contrainte repose sur la publication, la production quo-tidienne, permet une certaine liberté. On ne se rend pas compte au début, on produit, et c’est tout. Et puis peu à peu, il y a une cohérence qui s’installe, un ou plusieurs fils conducteurs. Les mois passent et il faut regarder la globalité, la masse d’éléments pos-tés sur le blog. Certains peuvent être mis de côté bien sûr, mais dans la grande majo-rité, des idées se détachent. On voit très clairement que la pensée a fait son chemin assez naturellement. L’atelier a fait apparaître des concepts. Certaines productions ont été le point de départ d’éditions, de chroniques ou de séries.

ARC Errances

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Les pages suivantes présentent quelques productions de l’année. Ce sont des chroniques, de petites éditions ou des séries d’illustrations. S’installer dans une position de raconteuse, et tenter d’intriguer. Nous sommes tous plus ou moins confrontés à ces situations. Installer une narration permet de transformer la recherche, ne pas faire du travail plastique et d’auteur une simple application de la pensée.

Chroniques

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Une parure, un atoutC’est le corps conditionnel. Celui qu’on aimerait avoir, montrer à l’autre. Alors l’esprit se laisse aller à la rêverie. Le corps se déforme, s’étire.

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Le refusL’incompréhension de l’autre. On croit voir, on pense reconnaître en l’autre un ennemi. Une erreur qui mène au refus. On repousse l’autre et l’aide qu’il tentait d’apporter.

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Pleine de videLa tête, l’esprit alourdie par le vide pesant. Son identité qui disparaît au fur et à mesure. S’oublier au profit du groupe, pour plaire, pour conserver son appartenance.

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L’oiseau-nidLa relation à l’autre qui devient trop pesante. S’isoler du monde extérieur. S’enfermer à l’inté-rieur. L’oiseau devient son propre nid. Il met de côté sa liberté pour se libérer des autres.

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Tentative d’évasionLa forme physique, habituelle, passive. Le corps qui subit des déformations, des assauts de l’intérieur. Cet être que l’on cache, qui désire être vu. Il y a rup-ture avec cet être joué, lisse que l’on donne à voir à l’autre. La production multiple pour évoquer les différents masques et états d’une même personne.

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Des écrits, de l’image. Des auteurs qui attisent la curiosité, donnent envie d’en savoir plus. Des artistes qui inspirent, qui imposent le respect. Des individus qui donnent l’envie d’avancer, d’installer sa propre réflexion et de produire.

Références

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Illustrateur et auteur de romans gra-phiques américain.Charles Burns associe des récits étranges et noirs à un dessin radical, d’une grand efficacité. Il évoque la société américaine dans un univers mêlant la violence ordi-naire, la cruauté et une cruelle beauté. Ses personnages sont souvent en proie à une perdition, qui passe parfois par une modi-fication physiques. Ils deviennent alors hy-brides, êtres ballotés dans leur propre vie.

Black Hole, couverture

L’auteur & ses illsutrations pour Black Hole

Charles BURNS(1955 - )

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Permagel, extrait

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Illustrateur et auteur de bandes dessinées américain.Considéré comme le père de la bande dessinée alternative, Robert Crumb est un auteur sans concession, abordant les thèmes les plus dérangeants sous son trait exubérant. Il évoque l’Amérique des an-nées 60, entre drogues marginaux. Il étale ses fantasmes, en provocateur sans limites. Crumb vous pousse dans vos retranche-ments, décrivant des réalités difficiles à attendre, à coup d’humour noir, acide et bien souvent pessimiste sur la condition humaine.

Auto-portrait

Robert CRUMB(1943 - )

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Stone Agin, planche37

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Ilustrateur et auteur de romans graphiques français.Ludovic Debeurme traite avec un style épu-ré des thèmes liés à l’enfance, à la psycha-nalyse et au bizarre. Ses récits se déroulent dans des univers poétiques, basculant vers le rêve et l’étrange. Ses personnages sont souvent des enfants timides arrivant aux portes de l’adolescence, et c’est bien sou-vent là que se rencontrent l’imagination débordante de l’auteur et les cruautés du monde adulte.

Lucille, couverture

Le Grand Autre, extrait

Ludovic DEBEURME(1971 - )

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Renée, extrait

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Illustrateur, peintre, écrivain, metteur en scène, poète, chansonnier, acteur, cinéaste français.Roland Topor était un touche-à-tout. Son humoir noir et virulent trouvait sa place partout. Topor avait peur de l’ennui, voilà ce qui le poussait à tout faire, tout essayer. Il a laissé derrière lui une œuvre riche qui n’a rien perdu de son efficacité. Les thèmes et les critiques restent toujours d’actualité.

Roland TOPOR(1938 - 1997)

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Psychiatre brittanique.Ronald D. Laing a fait partie du mouve-ment anti-psychiatrique, condamnant cette pratique sous sa forme institution-nelle. Selon lui, on ne doit pas résoudre les problèmes comportementaux par la médi-cation, mais en cherchant la réelle source du trouble. Le nœud fait partie intégrante de sa façon d’envisager la cause d’un pro-blème. Le nœud est un blocage, un cercle vicieux. On se fait une idée de l’autre en fonction de son comportement, et notre propre comportement est induit de cette idée, et vice et versa. Son ouvrage «Nœuds» évoque des situa-tions, qui correspondent à cette idée du nœud.

Ronald D. LAING(1927 - 1989)

Ronald D. Laing

Nœuds, couverture

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Psychiatre américain.Eric Berne est connu comme le fondateur de l’analyse transactionnelle. Cette pra-tique se base sur l’analyse des comporte-ments sociaux pour étudier leur person-nalité, leur psychisme. Eric Berne était désireux de s’éloigner de la psychothérapie freudienne, jugée selon lui trop longue et coûteuse, pour en développer une plus populaire, qu’il nommait « psychiatrie sociale ». Dans l’ouvrage « Des jeux et des hommes », il décrit un certain de nombre de mécanismes, de jeux sociaux. Certains sont nécessaires mais d’autres peuvent se révéler destructeurs.

Eric BERNE(1910 - 1970)

Des jeux et des hommes, couverture

Eric Berne

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Berne, Eric, Des Jeux et des hommes, Stock, 2003

D. Laing, Ronald, Nœuds, Stock Plus, 1977

Freud, Sigmund, Introduction à la psychanalyse, Edition Payot, 2001

Mauriac, François, Thérèse Desqueyroux, Librairie Générale Française, 1989

De Maupassant, Guy, Le Horla, Gallimard, 1986

Burns, Charles, Black Hole, Delcourt, 2006

Debeurme, Ludovic, Le Grand Autre, Cornélius Editions, 2007

Debeurme, Ludovic, Lucille, Gallisol, 2006

Ware, Chris, Jimmy Corrigan, Delcourt, 2003

Crumb, Robert, Les aventures de R. Crumb, Cornélius, 2009

Crumb, Robert, Nausea, Cornélius, 2011

Forman, Miloš, Man on the Moon, 1999

Bibliographie

Filmographie

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