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N°3 Décembre EDITO Et maintenant au travail! Le congrès de Reims est maintenant terminé. Nous avons une nouvelle première secrétaire, une direction profondément rajeunie et renouvelée, et une orientation claire sur le fond. Il est maintenant temps de nous adresser enfin aux français, et de dénoncer les mesures prises par Nicolas Sarkozy, qui, alors qu’une des pires crises sociales du siècle se prépare, creuse le déficit pour éponger la dette de jeu des banquiers et distribuer des milliards d’euros aux entreprises. Aux antipodes de ces choix injustes, nous devons faire entendre nos propositions visant à mettre en place un bouclier social pour protéger les français de la crise, et à relancer l’économie par la demande. Pour cela, il nous faut rechausser nos baskets, retrouver le chemin de la rue, et être aux côtés de ceux qui, toujours plus nombreux, contestent la politique du gouvernement. Les attentes sociales sont immenses, quittons la contemplation de notre nombril pour retrouver notre ba- se sociale et offrir un débouché politique au ras le bol gé- néralisé. En bref: au boulot ! Sommaire P2 & 3/Vie du Parti/ Bilan du congrès P4/Actu/ Arcachon P5/Mouvement social/éducation, travail le dimanche et audiovisuel P6 & 7/Dossier/Et maintenant la Crise sociale P8/Culture/Les Bureaux de Dieu Qui sommes nous? La motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HAMON au poste de 1er secrétaire. Notre motion se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvellement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la modernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers: La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations La défense et l’extension des services publics La redistribution des richesses du capital vers le travail pour ga- rantir que les nouvelles richesses produites profitent aux salariés et pas aux actionnaires. Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.

Un Monde d'Avance - Numéro 3 - Décembre 2008

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Le journal des militants de la Motion C des Bouches-du-Rhône

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Page 1: Un Monde d'Avance - Numéro 3 - Décembre 2008

N°3 Décembre

EDITO Et maintenant au travail! Le congrès de Reims est maintenant terminé. Nous avons une nouvelle première secrétaire, une direction profondément rajeunie et renouvelée, et une orientation claire sur le fond.

Il est maintenant temps de nous adresser enfin aux français, et de dénoncer les mesures prises par Nicolas Sarkozy, qui, alors qu’une des pires crises sociales du siècle se prépare, creuse le déficit pour éponger la dette de jeu des banquiers et distribuer des milliards d’euros aux entreprises.

Aux antipodes de ces choix injustes, nous devons faire entendre nos propositions visant à mettre en place un bouclier social pour protéger les français de la crise, et à relancer l’économie par la demande. Pour cela, il nous faut rechausser nos baskets, retrouver le chemin de la rue, et être aux côtés de ceux qui, toujours plus nombreux, contestent la politique du gouvernement.

Les attentes sociales sont immenses, quittons la contemplation de notre nombril pour retrouver notre ba-se sociale et offrir un débouché politique au ras le bol gé-néralisé. En bref: au boulot !

Sommaire

P2 & 3/Vie du Parti/ Bilan du congrès

P4/Actu/ Arcachon

P5/Mouvement social/éducation, travail le dimanche et audiovisuel

P6 & 7/Dossier/Et maintenant la Crise sociale

P8/Culture/Les Bureaux de Dieu

Qui sommes nous?

La motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HAMON au poste de 1er secrétaire. Notre motion se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvellement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la modernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons d e s s o l u t i o n s nouve l l e s permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers: • La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations • La défense et l’extension des services publics • La redistribution des richesses du capital vers le travail pour ga-rantir que les nouvelles richesses produites profitent aux salariés et pas aux actionnaires.

Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.

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vie du parti

Par leur vote le 6 novembre sur les motions, et les 20 et 21 novembre sur le premier secrétaire, les militants ont très clairement fait le choix de l’ancrage à gauche et du renouvellement. Si ce message est évidemment positif, rejoignant celui que la motion C a souhaité incarner lors de ce congrès, le déroulé du congrès lui s’est trop souvent enlisé dans un choc des égos mortifère pour notre parti. Les ingrédients du choc des égos Le contexte particulier du congrès réunissait tous les ingrédients d’un congrès tendu : le PS venait de perdre pour la 3ème fois consécutive une élection présidentielle, le 1er secrétaire avait annoncé son choix de ne pas se représenter, et l’ancienne majorité avait explosé en 3 motions différentes, conduisant à un flou idéologique certain. Le vote des motions a donc fait émerger 4 grands blocs d’un poids équivalent, la motion de Ségolène Royal terminant légèrement devant, mais perdant plus de la moitié des voix réalisées deux ans plus tôt lors du vote de désignation de notre candidat à la présidentielle, si bien qu’il était impossible de déclarer un grand gagnant. Ce choc des égos a atteint son pa-roxysme lors du deuxième tour très serré de l’élection du premier secrétaire, et a conduit l’ensemble des militants socialistes à vivre un cauchemar éveillé. Il s’en est fallu de peu que, certains faisant primer leurs ambitions sur l’intérêt du parti, nous assistions à des recours devant la justice voire même à une explosion du parti socialiste, éloignant ainsi durablement la possibilité d’une alternative à la droite... Un message clair des militants Si l’image qui a été renvoyée par le parti aux français est catastrophique, le message adressé par les militants est très clair. Alors que le congrès avait démarré en mai par un débat entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, l’un se proclamant libéral et l’autre vantant les alliances avec le MODEM, il s’est achevé à Reims sur les positions portées par la motion C, comme la nécessité de refuser le désordre libéral, de réformer le capitalisme ou encore de tirer les leçons des échecs de la sociale démocratie européenne. Les débats de congrès comme le contexte ont donc permis de clarifier notre ligne idéologique, et d’affirmer la nécessité de l’ancrage à gauche du parti socialiste, afin d’incarner, face à la droite décomplexée portée par Sarkozy, une opposition sans complexe. En étant près de 20% à voter pour la motion C le 6 novembre et plus de 23% pour Benoît Hamon le 20 - alors même qu’étant la seule à ne pas être issue de la majorité, la motion C ne disposait

Yannick OHANESSIAN mandataire fédéral de la motion C

Quel bilan fais tu du congrès dans les Bouches du Rhône ?

Nous avons fait un très bon congrès. Alors que nous sommes partis en septembre à quelques uns, sans section ni élu signataire, la dynamique de rassemblement impulsée au niveau national nous a permis de fédérer et d’incarner l’alternative auprès de nombreux militants. Nous avons démontré qu’il était possible de penser différemment et de le dire, et que le débat démocratique avait toute sa place dans les Bouches du Rhône. C’est cette dynamique qui nous a permis de rassembler plus de 630 suffrages sur la candidature de Benoît Hamon le 20 novembre, et de nous implanter dans plus de la moitié des sections du département. Quelles sont les perspectives de la motion C ?

14 camarades de la motion C ont fait leur entrée au Conseil Fédéral, permettant d’apporter un renouvellement important dans la fédération. Je tiens à saluer le choix d’Eugène Caselli de faire une place à l’ensemble des minorités au sein des instan-ces fédérales et d’y faire émerger de nouvelles têtes. Cependant, nous affirmerons aussi que la rénovation du parti ne peut se limiter à un renouvellement du casting, et nous nous battrons pour qu’une place plus importante soit faite aux militants dans la fédération, en développant les espaces de formation et de débat. Nous proposerons également la mise en place de campagnes militantes pour être aux côtés des français sans attendre les échéances électorales. Enfin, nous nous attacherons à participer nombreux, avec les couleurs du parti, aux manifestations, espérant ainsi lancer une dy-namique qui nous permettra d’être aux côtés de ceux qui combattent la politique injuste de Sarkozy. �

INTERVIEW

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vie du parti

Par leur vote le 6 novembre sur les motions, et les 20 et 21 novembre sur le premier secrétaire, les militants ont très clairement fait le choix de l’ancrage à gauche et du renouvellement. Si ce message est évidemment positif,

Le contexte particulier du congrès réunissait tous les

socialiste, éloignant ainsi durablement la possibilité d’une

Si l’image qui a été renvoyée par le parti aux français est

Reims sur les positions portées par la motion C, comme la

permis de clarifier notre ligne idéologique, et d’affirmer la

du soutien d’aucune grosse fédération - les militants ont également exprimé leur attente de renouvellement. C’est ce même message qui a été envoyé par les militants qui ont voté pour Ségolène Royal, exprimant leur ras le bol des baronnies ronronnantes et inamovibles, et leur souhait d’un parti qui se tour-ne vers les français et leur ressemble. Le choix de la cohérence Durant toute la procédure de congrès, la motion C n’a eu de cesse de chercher la cohérence. Dénonçant, dès le stade des contributions en juin, les ravages des crises financières, écologiques, énergétiques et alimentaires, nous avons été les premiers à appeler à un changement de cycle. Nous avons ensuite réuni, sur une offre politique claire, 7 contributions différentes appelant à un ancrage à gauche et à un renouvellement du parti socialiste. Notre volonté était simple : incarner une alternative aux motions issues de la majorité sortante tout en refusant de s’enfermer dans le témoignage et en ayant une vocation clairement majoritaire. Ce n’est qu’une fois cette offre politique construite que, pour l’incarner, nous avons fait le choix lors du Conseil National de dépôt des motions, de présenter la candidature de Benoît Hamon au poste de 1er secrétaire. Ainsi, joignant les actes à la parole, les plus anciens ont fait le choix de s’effacer derrière une personnalité qui n’avait été ni ministre, ni formé à l’ENA. Estimant que cette candidature était la seule à incarner le message envoyé par les militants, nous sommes allés jusqu’au bout de la logique et Benoît Hamon s’est présenté au suffrage des militants. Fort de près de 30 000 voix, il a ensuite appelé à voter au 2ème tour pour Martine Aubry, seule à même de garantir l’an-crage à gauche du parti socialiste. Notre priorité : remettre le parti au travail C’est sur la base d’un ancrage à gauche et d’un renouvellement fort de la direction que nous avons fait le choix de constituer, autour de Martine Aubry, une nouvelle majorité. Ainsi, Benoît Hamon vient d’être élu porte parole, et de nombreux (jeunes) camarades de la motion C sont désormais secrétaires nationaux. Notre objectif est simple : remettre le parti au travail pour être à la hauteur des attentes sociales et aux côtés des français qui, en plus de la politique injuste de Nicolas Sarkozy, s’apprêtent à subir une des crises sociales les plus dures de ce siècle �

INTERVIEW

Benoît HAMON Porte parole du parti socialiste

Quel bilan fais tu du dernier Conseil National ? Martine Aubry a entendu le message des militants en proposant un texte d’orientation ancré à gauche et une direction profondément rajeunie et renouvelée. C’est sur ces bases que nous avons fait le choix de constituer une nou-velle majorité, jugeant qu’il était désormais indispensable que tous se retroussent les manches pour remettre le parti en ordre de bataille et être aux côtés de ceux qui vont payer au prix fort la dette de jeu des banquiers. J’ai toutefois regretté que certains, alors que nous sommes en congrès depuis 1 an et demi, jouent les prolongations. La partie est terminée, « game is over », il y a une majorité et une minorité. Les français se moquent du casting : ils veulent des compétences. Fini le grand cinéma : au boulot ! Que penses-tu du départ de Jean-Luc Mélenchon ? Je le regrette profondément. D’abord parce que Jean-Luc avait toute sa place au sein du parti socialiste, et ensuite parce que je crois qu’il nous faut à tout prix éviter la division entre une gauche incarnant l’alternative mais incapable de prendre le pouvoir, et une gauche de gouvernement, faisant alliance avec le centre et agissant de façon consensuelle et pragmatique avec la droite. C’est ce scénario qui a coulé la sociale démocratie européenne. J’espère que la suite des évènements donnera tort à Jean-Luc. Il faut pour cela que le Parti Socialiste soit à la hauteur, qu’il retrouve la voie d’une opposition sans complexe à la droite et s’adresse de façon claire à sa base sociale : les classes moyennes et populaires. Ce sera la feuille de route des camarades de la motion C. �

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Actu

Dimanche 30 novembre, lors d’une élection législative partielle en Gironde, François Deluga, le candidat du PS, a repris un siège à l’UMP en battant largement le maire d’Arcachon, proche de Nicolas Sarkozy, avec 54,27% des voix . Il faut parler de cette élection pour au moins deux raisons.

Pour le traitement médiatique dont a bénéficié cette information Alors que tous les médias, malheureusement sans aucune exception, n’ont pas lésiné sur l’encre et les minutes d’antenne, avant, pendant et après le Congrès de Reims, pour décrire un PS déchiré, éclaté, moribond et destiné à disparaître, le résultat de l’élection d’Arcachon, lui, a été quasiment boycotté. Un exemple significatif : sur la radio de Service public France Inter ( 1.800.000 auditeurs entre 7 et 9h), le lundi matin, silence total dans la matinale de Nicolas Demorand qui avait pourtant 5 créneaux disponibles (les journaux de 7h, 7h30,

8h, la revue de presse et l’éditorial politique). C’était pourtant pertinent de faire un parallèle entre Reims et Arcachon.

Le Canard Enchainé qui gère ses 8 pages avec parcimonie a trouvé, lui, que cette info avait du sens en y consacrant une demi colonne le 03/12/08 sous le titre « Sarko boit la tasse à Arcachon ». La lutte pour plus d’indépendance dans l’audiovisuel public reste plus que jamais une priorité. Cet exemple démontre s'il en était besoin que la lutte pour l'indépendance dans l'audiovisuel....

Pour son exemplarité En effet, la victoire de François Deluga confirme la justesse de la nouvelle ligne du Parti centrée sur le rassemblement à gauche sans accord avec le Modem. Sur le site des militants de La Teste de Buch (dont Deluga est le maire), on lit ainsi : « François Deluga , le candidat du PS, des Verts, du PRG et du MRC, appuyé (au 2ème tour) par le PC et le NPA, et qui a probablement glané plusieurs voix du côté de CPNT et du Modem ». Cette élection est donc emblématique : seul un candidat clairement positionné à gauche peut, au 2ème tour élargir encore ses soutiens jusqu’à l’extrême gauche et, cerise sur le gâteau, attirer à lui les votes de salariés plus modérés mais qui souffrent néanmoins de la politique de Sarkozy. François DELUGA a donc été élu sans accord avec le Modem! �

François Deluga et Gisèle Lamarque

Le chiffre du mois : 2700

C’est le nombre de mineurs impliqués dans des actes criminels, selon les statistiques de la police et de la justice. Pourtant, préparant l’opinion à la révision de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs, Mme Dati clame que « la délinquance se durcit », prétendant que « 204 000 mineurs ont été mis en cause pour des actes graves », les 203 700 adolescents sont en fait le nombre total de mineurs mis en cause par la police en 2007, dont seuls 1,3% étaient impliqués dans des faits graves. De même, la garde des sceaux prétend que le nombre de mineurs délinquants a augmenté de 360% depuis 1945, alors que la part des moins de 18 ans dans l’ensemble des personnes mises en cause par la police est passé de 22% en 1998 (pic de ces 30 dernières années), à 18% en 2007. Plus d’infos : claris.org, note de Laurent MUCHIELLI, directeur de recherche au CNRS

Plan de licenciement dans la fonction publique

L’Etat montre l’exemple en supprimant cette année 30 000 postes de fonctionnaires, dont une grande majorité dans l’éducation. Non seulement cette décision fragilise les missions de service public, mais elle contribue à précariser les français et à faire augmenter le chômage. Au lieu de distribuer à tout va des aides aux entreprises, le gouvernement ne ferait-il tout simplement pas mieux de montrer l’exemple ? 30 000 fonctionnaires ne « coûtent » finalement que la modique somme de 450 000 €, une paille comparée aux milliards jetés par les fenêtres par le gouvernement…

A quand des restrictions au libre échange ?

Luc CHATEL, secrétaire d’Etat de l’industrie et de la consommation, sur France Inter le 07/12/08 à propos des menaces chinoises de boycott : « J’ai visité des magasins Carrefour en Chine. 90% des produits vendus sont chinois, 98% des employés sont chinois, 90% des produits importés en France par Carrefour sont des produits chinois. » Tout à sa démonstration destinée à montrer que la Chine ne peut pas se passer de nous, le Ministre nous confirme que la grande distribution est bien un acteur majeur du néolibéralisme avec le libre échange des marchandises. Aux côtés des banques, des assureurs, des fonds d’investissement et des fonds de pension qui, eux, font leurs profits avec le libre échange des capitaux.

Et pendant ce temps là l’UMP… Le député Philippe MARINI réussit le tour de force, alors que les salariés se serrent la ceinture et que les plans de licenciements commencent déjà à se succéder de proposer une nouvelle mesure pour protéger les boursicoteurs. C’est vrai qu’ils ont été les grands oubliés du gouvernement qui a mis des dizaines de milliards sur la table pour éponger la dette de jeu des banquiers. Donc MARINI n’a peur de rien, et propose de déduire les pertes boursières enregistrées en 2008 des impôts de 2009…Et on veut encore nous faire croire que le gouvernement soutient la « valeur travail » ???

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L’éducation doit être une priorité

Xavier Darcos a annoncé la suppression de 13500 postes dans l’éducation nationale en 2009. Le budget 2008 prévoyait déjà 11200 suppressions, principalement des enseignants. Or la qualité de la formation n’est évidemment pas la même lorsqu’on a 25 élèves dans une classe ou 35 voire même 40 ! Aujourd’hui pourtant, la reproduction sociale est forte : un enfant d’ouvrier a vingt-cinq fois plus de chance de devenir ouvrier qu’un fils de cadre. L’ascenseur social est en panne et la jeunesse d’aujourd’hui est la première génération qui vivra moins bien que celle de ses parents. Diminuer le nombre de poste est donc irresponsable car cela va dégrader les condi-tions d’études des élèves et notamment de ceux qui sont déjà le plus en difficulté! La prochaine réforme du bac et des IUFM, ayant comme principal objectif d’accompagner les restrictions budgétaires suscitent de nombreuses inquiétudes. Les programmes de l’école primaire représentent également une vision conservatrice et rétrograde de l’école, dénoncée de concert par Jack Lang et Luc Ferry. A l’heure où l’on trouve de l’argent pour les banques, il n’est pas tolérable de ne pas investir massivement dans l’éducation !

Le travail le dimanche : une casse du droit du travail

Le Parti Socialiste ne doit pas perdre la bataille idéologique sur le travail le dimanche. Le PS défend une société du temps libéré qui doit permettre l’émancipation des individus et ne pas faire du travail le principe d’une vie. Nous défendons un autre type de société où le travail n’est pas la seule valeur, le seul moyen de se réaliser mais où la culture, la famille, l ’engagement collectif sont aussi des moyens d’épanouissement de l’homme. Cette loi qui va augmenter la flexibilité des salariés et

casser un peu plus le code du travail doit être abandonnée car elle répond à une demande des multinationales de la grande distribution. De plus le gouvernement utilise l’argument du volontariat alors que tout le monde sait que ce ne sont pas les salariés qui choisissent leurs horaires de travail mais les patrons qui imposent les conditions. Le gouvernement met cela en place soi-disant pour gagner un jour de consommation, comme si la consommation des ménages était proportionnelle aux horaires d’ouverture des magasins. Le vrai débat doit être celui de l’augmentation des salaires.

Le service public audiovisuel : un coup de pouce aux amis

Le Président de la République a annoncé la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Cette réforme cache en réalité une attaque du service public audiovisuel qui aura des difficultés à se financer. Il y aurait un manque à gagner de 450 millions d’euros pour les chaînes publiques. C’est un cadeau aux chaînes privées qui pourront bientôt mettre deux coupures de publicité. Couplée à la nomination directe par l'exécutif du p r é s i d e n t d e F r a n c e Télévisions, cette réforme remet clairement en cause l’indépendance des médias et fragilise notre démocratie. �

Dans la rue

Ont participé à ce numéro: Sophie, Mady, Marc, Jean, Xavier, Yannick,

Marie Mise en page: Xavier

Nicolas Sarkozy, utilise la crise, pour accélérer sa politique libérale et conservatrice: éducation, temps de travail, service public,… Face à ces attaques, le mouvement social se mobilise, et, ces dernières semaines, de nombreuses manifestations ont été organisées. Les syndicats ont même lancé un appel commun pour une mobilisation massive en 2009. Le Parti socialiste se doit d’accompagner le mouvement social dans la rue et de proposer un débouché politique pour ces millions de personnes qui refusent la politique de Nicolas Sarkozy. Les mouvements les plus marquant ces dernières semaines ont été les manifestations pour défendre l’Education, la Poste, l’audiovisuel public et refuser le travail du dimanche. Retour sur les revendications de ces mouvements.

Qui a entendu parler des élections prud’homales ???

Le 3 décembre avait lieu dans le plus grand secret les élections prud’homales. Communication minimale du gouvernement, reprise très faible des médias alors que ce scrutin concerne 18 millions de salariés et détermine la représentativité des organisations syndicales pour 5 ans. Le MEDEF refusant de mettre en place des bureaux de vote dans les entreprises, par risque de «politisation» de celles-ci, ils étaient organisés dans des lieux publics (écoles, mairies…). Résultat : moins de 26% de participation. La CGT sort renforcée en obtenant son meilleur résultat depuis 20 ans avec 34,4% des voix. Espérons que la combativité des salariés en sera encore renforcée dans les mois à venir

1 milliards de dividendes pour les actionnaires de Renault

Alors que les constructeurs automobiles viennent d’obtenir une aide financière massive de l’Etat, que de nombreux salariés du secteur sont déjà au chômage technique, Bernard Thibault (secrétaire général de la CGT) a révélé le 8 décembre sur France Inter que l’entreprise avait distribué un milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires…

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Dossier

La crise financière que nous vivons depuis plusieurs semaines au travers des chutes des cours

de la bourse, des faillites de banques ou d’assurances, connaît maintenant ses premières

répercussions dans l’économie réelle.

En effet, de grands secteurs de l’économie connaissent des difficultés et annoncent des plans

de licenciements de « grande ampleur ». Après la crise financière, nous allons vivre une crise

sociale.

Cette crise sociale va être accentuée par la politique de régression sociale menée par le

gouvernement qui attaque les systèmes de protection et favorise la précarité. Déjà, les effets

de la politique de la droite se font sentir, avant même les répercussions de la crise. La France

à connu consécutivement les deux plus fortes progressions du nombre de chômeurs depuis 15

ans avec plus de 40 000 demandeurs d’emploi supplémentaires chaque mois.

A cette politique de précarisation des salariés vont s’ajouter les plans sociaux comme ceux

déjà annoncés par PSA (3500 suppressions d’emplois) ou MITAL (14OO suppressions). D’autres entreprises ont déjà mis leurs

1- Un plan qui bénéficie essentiellement aux entreprises

Dans le prolongement de sa politique économique injuste et inefficace, le gouvernement a fait le choix de privilégier une politique de l’offre, concentrant l’essentiel des aides sur les entreprises, au lieu de cibler les ménages pour augmenter la consommation. Ainsi, après avoir épongé la dette de jeu des banquiers en débloquant plus de 10 milliards d’euros sans aucune contrepartie, la crise constitue encore un prétexte pour faire des cadeaux aux entreprises avec de l’argent public. Ce toujours sans aucune contrepartie : malgré le plan de soutien à l’automobile, PSA a déjà annoncé un plan de licenciement…

2- Un plan insuffisant

Les quelques mesures positives du plan Sarkozy seront totalement insuffisantes pour répondre à la crise. L’effort en direction du logement et des infrastructures publiques permet à peine de rattraper le retard de ces dernières années, et recouvre essentiellement des projets déjà existants. Quant aux mesures en direction des plus pauvres, on est bien loin du compte. Le Secours Catholique a d’ailleurs relevé que « l’aide alimentaire ne peut en aucun cas servir de politique sociale face à la crise. Ce sont bien l’ensemble des minima sociaux qu’il faut augmenter pour que les plus pauvres puissent subvenir par eux-mêmes à l’ensemble de leurs besoins ». Contrairement à Gordon Brown et José Luis Zapatero qui ont augmenté les impôts des plus riches pour baisser la TVA, Sarkozy refuse de supprimer le paquet fiscal pour mettre en place des mesures d’augmentation du pouvoir d’achat. Ainsi, le gouvernement démontre une fois de plus que sa politique est toute entière dévouée à la satisfaction d’une clientèle électorale.

3- Une accélération des mesures injustes

Pire, le gouvernement utilise la crise pour accélérer sa politique injuste. Ainsi, alors que les plans de licenciement se succèdent, il montre l’exemple en mettant en place une réduction d’effectifs massive dans la fonction publique avec la suppression en 2009 de 30 000 postes de fonctionnaires. Ainsi encore, le gouvernement tente de casser de code du travail et d’autoriser le travail le dimanche, après avoir autorisé le départ à la retraite à 70 ans.

Le plan étant constitué de nombreuses mesures déjà existantes, notamment en terme d’infrastructures, les chiffres officiels (utilisés à suivre) doivent très probablement être revus à la baisse :

- 4 milliards d’euros d’investissement dans les infrastructures - 500 millions d’euros de soutien à l’automobile - 1,6 milliards sur le logement : Doublement du prêt à taux 0 pour acheter un logement neuf (600 millions d’euros), construction de 15 000 logements (250 millions) et lutte contre l’habitat insalubre (200 millions) - Exonération de cotisations sociales pour les embauches dans les entreprises de moins de 10 salariés (700 millions), amélioration de l’indemnisation du chômage (500 millions d’euros) - Prime de 200€ pour les 3,8 millions de personnes éligibles aux minima sociaux (760 millions d’euros) - Avances de trésorerie aux entreprises avec versement anticipé des crédits impôt recherche, de TVA… (10,5 milliards d’euros)

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Dossier

salariés au chômage technique, les entreprises d’intérim ne renouvellent plus les contrats et

nombres de PME vont suspendre leurs investissements.

Les français vont donc être les victimes de la crise, le pouvoir d’achat des ménages déjà en

baisse ces dernières années va encore se réduire ce qui va engendrer un ralentissement de la

consommation. Nous voyons ici se mettre en place une cercle vicieux : moins de pouvoir

d’achat donc moins de consommation donc difficulté pour les entreprises… La situation est

déjà préoccupante, en effet, un jeune sur 5 est considéré comme pauvre (INSEE), 13,1% de

la population vit avec moins de 800 euros par mois.

Dans ce contexte, nous avons l’impérieuse nécessité de constituer un débouché politique au

ras-le-bol des français. Pour jouer notre rôle d’opposants à Sarkozy, mais surtout parce que

nous savons que si nous n’offrons pas d’alternative, de la crise sociale naîtra une crise

politique profonde, renforçant, comme partout en Europe, l’extrême droite et le

communautarisme. �

L’ensemble de nos propositions peut être financé grâce à la suppression du paquet fiscal.

Mettre en place un bouclier social prévoyant:

1 La baisse du montant de la TVA, permettant d’augmenter la consommation des ménages et de relancer l’économie puisque 75% de la production française est écoulée sur le marché intérieur.

2 Le retour d’une autorisation administrative de licenciement pour les entreprises qui font des bénéfices. Supprimée en 1987 par la droite, cette disposition rendait obligatoire l’autorisation de l’Etat pour les licenciements boursiers.

3 Un plan de construction de 300 000 logements sociaux par an 4 L’augmentation du SMIC et des minima sociaux au 1er janvier 2009

5 Le rétablissement des 30 000 emplois supprimés dans la fonction publique

6 La création d’un nouveau programme d’emploi jeunes et d’une aide à la recherche du 1re emploi pour les

moins de 26 ans

Réformer le capitalisme Des mesures structurelles sont nécessaires pour empêcher qu’une telle crise ne se reproduise. Nous proposons notamment de :

7 Mettre en place des restrictions au libre échange pour éviter le dumping social et fiscal et les

délocalisations

8 Interdire les paradis fiscaux, notamment en Europe

9 Indexer les salaires sur les gains de productivité 10 Renforcer les services publics, et créer notamment une banque publique

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Culture

Claire SIMON réalise là un coup de maître avec ce film vérité, frontière entre le documentaire et la fiction. Le film se passe dans un centre du planning familial situé dans un immeuble haussmanien en plein PARIS. En bas le bruit de la ville, et là haut, au cœur de cet appartement, des histoires se racontent, histoires de femmes mures et de jeunes filles, histoires de féminité en danger. Claire SIMON a fait le choix de donner à des actrices connues et reconnues (Nathalie BAYE, Nicole GARCIA, Isabelle CARRE) le rôle des consultantes et à des non professionnelles les rôles des consultées. Ce parti pris donne une vigueur et une étrangeté aux récits de ces femmes. Les femmes parlent de sang, de séduction, de désir d’amour et de mort, des risques liés à leur sexe. Des conseillères qui ne conseillent rien vont les aider à se délivrer de la confusion. Des résonances en chacune de nous. Ainsi cette toute jeune fille qui raconte mi-malicieuse, mi-gênée, comment elle cache ses pilules dans les boites aux lettres de son immeuble, cette italienne qui se demande de qui est le bébé qu’elle porte, son mari ou son amant, et cette dernière femme consultée, prostituée bulgare débordante d’humanité, qui explique qu’elle est enceinte pour la troisième fois de l’homme qu’elle aime et qui la prostitue. Filmés d’une traite, en plans-séquences, ces entretiens forment chacun un émouvant moment de vie. Femmes exceptionnelles aux

destins ordinaires. A voir donc absolument, pour rendre à la fois hommage au film militant si rare de nos jours, et aux fem-mes et aux hommes du planning familial. La liberté prend corps. �

Qu’est ce que le MFPF? Le mouvement français pour le planning familial est une association qui a pour objectif d’être un lieu de parole concernant la sexualité et les relations amoureuses, afin que chacun-e, hommes et femmes, jeunes ou adultes, les vivent dans le partage, le respect et le plaisir.

A Marseille 13 bd d'Athènes, 13001 Marseille Tel : 04 91 91 09 39

A Aix en Provence 9 rue Pierre et Marie Curie, 13100 Aix en Provence

Une association catholique censure « Les Bureaux de Dieu »

Le dernier film de Claire Simon, devait passer dans un cinéma de Tassin (69). Mais le propriétaire des murs du cinéma, une association catholique traditionaliste, a obtenu de l'exploitant la déprogrammation du film. Ses raisons? L'œuvre est "blasphématoire" et elle fait "l'apologie du planning familial et de l'avortement". L'exploitant de la salle a cédé. "Nous respectons la liberté, mais les films que projette ce cinéma doivent respecter l'éthique catholique", estime Patrick Récipon, membre de l'Association du Bourg de Tassin. "Cela ne va que dans un sens et ce n'est pas le sens dans lequel va l'Eglise catholique de notre point de vue." l'association du Bourg de Tassin, qui n'appartient pas aux courants les plus progressistes de l'Eglise catholique, est connue de longue date pour ses positions anti-avortement". Cet épisode démontre à nouveau combien le droit à l'avortement est une liberté fragile à protéger en permanence!

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