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www.isere2011.fr éLECTIONS CANTONALES 20 ET 27 MARS 2011 Avec vous,

Un nouveau projet pour l'Isère

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Cantonales des 20 et 27 mars 2011 en Isère

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élect ions cantonales 20 et 27 mars 201 1

Avec vous,

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L’Isère peut se tourner vers l’avenir. les crises sociales, environnementales,

économiques et politiques que nous traversons sont les facettes d’une seule et même réalité :

les réponses d’hier sont dépassées. ni nostalgie ni fatalisme, nous faisons le choix des solutions

concrètes : proposer à chaque isérois un projet innovant, à la fois lucide sur la cause des crises et

enthousiaste sur les défis à relever. si elle le veut, à son échelle, l’isère peut faire émerger la société

de demain.

si elle le veut, l’isère peut faire émerger la société de l’autonomie, où chaque isérois est en mesure

de maîtriser sa trajectoire. Une société où plus personne n’est plongé dans l’aléatoire de la vie au

jour le jour.

si elle le veut, l’isère peut faire émerger une société partenaire de son environnement, un

environnement qui devienne une ressource de l’épanouissement de notre société. Une société de

soutien à l’agriculture biologique, locale et de saison à des prix abordables. Une société de villes

recentrées et à taille humaine.

si elle le veut, l’isère peut faire émerger un espace public ouvert à tous et solidaire avec chacun. Une

société où le principe de précaution transforme l’innovation technique en progrès social (antennes

relais, nano etc.). Une société de culture où l’activité économique et les partenariats internationaux

se réconcilient avec l’éthique.

si elle le veut, l’isère peut faire émerger cette démocratie locale oxygénée, où l’Hôtel du Département

est enfin à l’image de la société iséroise. Une société qui fait place aux femmes, où le citoyen isérois

est associé aux prises de décisions, où il peut mobiliser la puissance publique sur un sujet important

pour lui.

Pour cela, l’isère doit élargir sa capacité d’innovation à l’ensemble de la société iséroise, et ne plus

limiter ses centres d’intérêts aux grands groupes industriels, parfois aux frontières de l’éthique. l’isère

doit devenir un département à la pointe du progrès social, de la promotion environnementale et de la

démocratie locale. Territoire de création, elle dispose des ressources pour réaliser ce projet.

les compétences obligatoires du conseil général en matière de transports, de collèges et de solidarité

seront des outils importants pour bâtir l’isère de demain. en s’appuyant sur la politique conduite par

la région rhône-alpes, nous préparerons l’isère à l’après pétrole : électrification de lignes de train,

ouverture de gares, tarification sociale, culture du vélo, etc. les collèges isérois seront des lieux

d’éducation à l’autonomie : indépendance d’esprit, sensibilisation à l’environnement et transversalité

des savoirs. enfin, nous humaniserons le rsa en associant les bénéficiaires à la construction de leur

parcours de vie au quotidien.

En plus d’activer les outils qui existent déjà, nous créerons ceux qui n’existent pas encore :

- nous relèverons les défis globaux de notre société en donnant enfin de la cohérence et de la

transversalité à l’action publique : agir pour les collèges, c’est aussi agir sur l’alimentation des

cantines, donc agir pour l’agriculture locale. agir pour une isère partenaire de son environnement,

c’est aussi agir pour le tourisme, donc agir sur l’économie, les déplacements.

- Nous conditionnerons le versement des subventions départementales au respect de conditions

sociales et écologiques (démocratie d’entreprise, emploi, conversion écologique etc.). cette

innovation décuplera les capacités d’action du Département et amorcera une nouvelle dynamique

en isère. ensemble, grâce à l’éco-conditionnalité des aides, nous pouvons entamer la transformation

écologique et sociale de la société.

ce projet a été construit grâce à l’apport et l’expertise d’associatifs, de professionnels de l’écologie,

d’élus, de syndicalistes, d’expériences individuelles et des savoir-faire des militants quotidiens de

l’innovation. il n’y aura de véritable changement que si la société s’en empare, que si chaque citoyenne

et chaque citoyen, en toute conscience, décide de devenir acteur de cette transformation nécessaire.

c’est dans cette perspective que nous vous proposons ce nouveau contrat pour l’isère.

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I. L’autonomIe au quotIdIen pour chaque IséroIs 1. Vers l’autonomie des jeunes isérois a. Pour un service public d’aide à la petite enfanceb. Vers le collège de l’autonomie.

2. Vers l’autonomie de chaque foyer isérois a. le logement, socle de l’autonomie socialeb. Une politique familiale et de santé activec. l’autonomie sociale des personnes âgées

3. Vers l’autonomie sociale de chaque « exclu » iséroisa. réconcilier handicap et autonomie socialeb. Humaniser le rsa

II. L’InteLLIgence du terrItoIre : comprendre, antIcIper

1. une isère partenaire de son enVironnement1. agenda 21 et Plan climat local2. Pour une politique d’anticipation des risques naturels.

2. un territoire intégré à l’écosystème, une isère en archipels de Vie

a. Vers un tourisme éco-responsableb. l’urbanité écologiste: la ville à taille humainec. Déplacements: la proximité, essence de la mobilité

3. une agriculture paysanne pour une alimentation sainea. Faire vivre l’agriculture paysanne iséroiseb. soutenir une alimentation sûre, de proximité et de saison

III. une vIe pubLIque ouverte et soLIdaIre

1. Vers un espace public apaisé et non toxiquea. De la marginalité à la cohésion socialeb. Vers un espace public non toxique: de l’innovation technique au progrès socialc. Pour une nouvelle politique des déchets

2. une économie diVersifiée pour retrouVer des marges des manœuVres

a. Pour une clarification des compétences économiquesb. Une intervention économique tournée vers les domaines prioritairesc. Faire vivre l’activité locale via les monnaies fléchées

3. la diVersité culturelle: un droit pour chaque iséroisa. réconcilier le Voir et le Faireb. accompagner l’émergence de la culture populaire

4. l’isère, un espace de solidarité internationalea. Vers des partenariats internationaux éthiquesb. ici et dès maintenant, anticiper les équilibres migratoires à venir

Iv. une démocratIe LocaLe « oxygénée »

1. pour une institution transparentea. rendre publique la commission permanente b. Vers la fin du clientélisme en isère

2. « opération oxygène »a. Pour une assemblée à l’image de la société iséroiseb. Vers une démocratie participative accomplie

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PILIer 1 : l’aUtonomie aU qUotiDien PoUr cHaqUe isérois

l’innovation en isère doit s’étendre à toute la société. alors que les taux de pauvreté et de précarité bondissent, l’innovation ne doit plus se limiter à la sphère technologique, au seul bénéfice de quelques grandes entreprises. l’isère doit devenir un territoire à la pointe du progrès social, où l’autonomie réelle de chaque citoyen isérois est un but. le Département, via ses compétences sociales, sera pour nous un levier essentiel. contre une isère à deux vitesses, nous voulons concilier innovation technologique responsable, tournée vers l’intérêt général, et progrès social. cela signifie aussi donner une nouvelle boussole à l’action publique iséroise.

nous voulons mettre l’autono-mie de l’individu au cœur de notre projet de société. trop longtemps, l’individu a été lais-sé aux individualistes. trop longtemps, il a été réduit à un simple synonyme d’homo-economicus. nous refusons d’abandonner l’individu au libéralisme. considérer comme une évidence le fait que «  l’individu est un être naturelle-ment calculateur et égoïste dont il faut se méfier» n’est pas un constat. c’est une victoire idéologique pour tous ceux qui veulent à tout prix évacuer le citoyen de l’espace public. cette ap-proche de l’être humain rend possible toutes les dérives que nous vivons au-jourd’hui et que nous condamnons : politique de casse des acquis sociaux sous prétexte de lutte contre la fraude, vidéosurveillance, politique d’immigra-tion choisie, etc.

De même que nous voulons réconcilier l’individu et l’écosystème, nous voulons dépasser la vieille opposition entre l’individu et l’intérêt général. Faire du bien commun la boussole de l’action publique implique que la personne

ait conscience de faire partie d’un collectif. cette ouverture ne pourra être accomplie qu’une fois la question de l’autonomie sociale réglée : comment demander à un individu de savoir ce qui est bon, ou non, pour la société tant qu’à son échelle il ne parvient pas à maîtriser son destin? aussi, la réconciliation entre l’individu et l’intérêt général passe par la pratique quotidienne de l’autonomie sociale.

nous voulons réconcilier l’individu tout en prenant soin de ne pas reproduire les erreurs commises par d’autres avant nous. ni naturellement bon, ni naturellement mauvais : nous ne produirons aucun discours moral généralisateur. notre projet a pour seule ambition de donner à chaque personne les moyens concrets de maîtriser sa trajectoire et d’accéder à l’espace public. nous voulons que chaque être humain, quel que soit son âge, son genre ou son milieu d’origine, possède les conditions sociales de son autonomie réelle : logement, sécurité

sociale, revenu, lutte contre l’exclusion, solidarité entre les générations, politique éducative exigeante, etc. europe écologie - les Verts produit une lecture désidéologisée de l’individu. nous voulons résoudre la question de l’autonomie sociale pour fonder une société de citoyens égaux dans la maîtrise de leurs trajectoires.

logement, insertion sociale, rsa, aides à la personne (handicap, petite enfance, famille, personnes âgées), collèges et confiance dans la jeunesse : le Département sera pour nous un levier important afin de faire de chaque isérois un citoyen maître de son destin.

1. vers L’autonomIe des jeunes IséroIs.

a. pour un serVice public d’aide à la petite enfance

63% des enfants de moins de 3 ans sont gardés par un de leurs parents. ce taux monte à 65% dans le milieu ouvrier et chute à 15% chez les cadres. Dans 67% des cas, la garde est assurée par la mère. la question de l’accueil des enfants en bas âge croise celle de la parité femme - homme et celle des inégalités sociales. s’interroger sur la petite enfance, c’est

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également s’intéresser à la question de l’emploi du parent qui assure la garde au quotidien. exercer une activité professionnelle ou être en recherche d’emploi devient de plus en plus inconciliable avec le fait d’avoir un enfant en bas âge à charge. aussi, nous devrons penser l’accueil de la petite enfance en lien avec la question de l’intégration sociale des parents. nous aiderons davantage l’accueil à la journée pour les enfants de 0 à 3 ans et le périscolaire, notamment pour les familles dont l’un ou les deux parents sont en recherche d’emploi.

nous faisons le choix d’un investissement massif en faveur du développement de l’offre d’accueil sans rogner sur la qualité : un véritable « plan Marshall » pour développer l’accueil collectif, afin que l’ensemble des enfants de moins de 3 ans puisse avoir accès à un mode d’accueil de qualité. nous interviendrons en partenariat étroit avec la caisse d’allocations Familiales, actuellement principal financeur des modes de garde. l’ouverture d’établissements et de places sera conduite en fonction des analyses prospectives sur les évolutions démographiques.

nous devrons augmenter le numerus clausus du nombre de personnels formés aux métiers de la petite enfance, faciliter les recrutements et contribuer à sortir de cette situation paradoxale de déficit de personnels formés alors que le chômage fait rage, en particulier chez les jeunes. Baisser le coût des formations pour les concours d’entrée aux écoles d’auxiliaires de puériculture, d’éducateurs/trices de jeunes enfants. nous maintiendrons le nombre d’infirmière-puéricultrices à 1 pour 200 avis de naissances. les puéricultrices apportent une aide essentielle aux assistantes maternelles qui les sollicitent. nous veillerons à ce que la situation s’améliore.

b. Vers le collège de l’autonomie

l’autonomie sociale repose au moins sur deux éléments : la confiance accordée à l’individu et l’apprentissage. nous réaffirmons notre confiance en la jeunesse, à l’heure où elle est de plus en plus perçue comme une source d’inquiétude. Faire le pari de la jeunesse, c’est faire le pari de l’avenir. Faire le pari de la jeunesse, c’est lui donner les instruments pour être à la hauteur des défis de demain. cela passe aussi par une politique éducative innovante, notamment au niveau du collège.Pour le ministre actuel de l’éducation

nationale, la finalité de l’éducation est de former des futurs travailleurs qui puissent s’insérer aisément sur le marché du travail, une fois leur formation achevée. Pour nous, écologistes, la finalité de l’éducation est de former des citoyens autonomes, qui sont au final les travailleurs les plus épanouis. l’éducation à l’autonomie ne doit plus être limitée aux seuls cours d’éducation civique. elle doit animer l’intégralité du parcours éducatif (du jeune ou du moins jeune, comme nous le proposons via le droit à la formation tout au long de la vie). nous voulons nous appuyer sur les 118 collèges de notre département pour développer une véritable culture de l’autonomie en isère.

nous constatons que la situation du service public de l’éducation ne cesse de se dégrader, plus particulièrement dans les collèges. l’échec scolaire y est massif : un grand nombre d’élèves y redouble sans en comprendre la finalité, 15% quittent la scolarité obligatoire sans diplôme. l’évaluation réalisée auprès de jeunes de 15 ans dans trente pays de l’ocDe montre que les jeunes Français ont des difficultés à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle. enfin, le collège ne parvient pas à réduire les inégalités scolaires d’origine sociale.

le collège est le lieu de conquête de l’autonomie. aussi, nous réaffirmons notre opposition radicale à la biométrie et à la vidéosurveillance dans les collèges, comme ailleurs. le collège n’a pas à être un lieu de banalisation de ces dérives graves de la vie publique. Fichage et autonomie sont irréconciliables : ils incarnent deux projets de sociétés antagonistes. nous nous opposerons à la mise en place de partenariats avec la police pour compenser le recul des moyens alloués à la vie collective du collège.

nous voulons faire des collèges de l’isère un lieu de «bien vivre», visant l’émergence d’une citoyenneté active des élèves, en leur donnant à comprendre le fonctionnement du territoire dans lequel ils vivent, ses relations avec le monde et l’interaction qu’il nourrit avec son écosystème.

Pour améliorer les conditions de scolarisation de nos enfants, tous les leviers doivent être utilisés : le bâti, le transport, la restauration, la vie scolaire. lors des constructions ou des rénova-tions des collèges isérois, nous pensons nécessaire de prévoir :

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- l’installation de casiers individuels dès que cela est possible pour éviter les cartables trop lourds ;- un foyer des élèves accessible pendant toute la journée ; - des salles également faciles d’accès pour des travaux en petit groupe autonome.

enfin, nous ouvrirons une discussion avec le ministère de l’éducation nationale sur l’ouverture d’une salle des parents, dans chaque établissement, pour mettre l’éducation des enfants au cœur de l’ensemble de la communauté éducative.

Dans le prolongement de la politique menée par la région rhône-alpes à l’égard des lycées, nous ouvrirons davantage les collèges à la société : cours du soir pour adultes, formation tout au long de la vie. nous voulons transformer nos collèges de lieux de passage en lieux de vie.

les travaux de construction devront répondre à un cahier des charges réellement écologique, avec des matériaux durables en privilégiant les ressources locales et des entreprises certifiées dans une démarche éco-responsable.

le conseil Général doit être le garant d’une restauration collective de qualité accessible à tous les enfants. ces temps de repas doivent être l’occasion de développer les actions «manger bio et autrement à la cantine», de débattre sur l’agriculture locale et l’agroalimentaire avec les producteurs en personne, de consommer des produits locaux, des fruits et légumes de saison, de sensibiliser au lien entre alimentation et santé.

nous nous engageons à ce que les 63  000 collégiens isérois aient droit à un repas contenant des aliments issus de l’agriculture biologique et locale dès 2011. le Grenelle de l’environnement fixait la part des produits biologiques dans la restauration collective à 20% en 2012. nous proposons d’aller plus loin en visant les 30% en 2012. nous nous engageons à ce que chaque collégien isérois ait droit à un repas végétarien par semaine.

au-delà de la qualité alimentaire, le mo-ment de restauration sera aussi un mo-ment pédagogique d’apprentissage de la citoyenneté à l’école : visite des pro-ducteurs, sensibilisation au tri sélectif, etc.

enfin, un contrat éducatif isérois mettra au cœur de ses objectifs la participation active et réfléchie des enfants pour que le collège soit un lieu de vie et d’enrichissement individuel et collectif. Via la création d’un pôle «ressource-recherche-éducation» départemental, nous travaillerons à l’articulation entre chaque collège et le territoire où il est implanté, lui donnant une identité propre, et favoriserons les rencontres entre collégiens de différents territoires pour lutter contre les discriminations.

Pour les élèves en grande difficulté, il faudra renforcer les actions que mène déjà le conseil Général, par son service d’aide sociale à l’enfance (1 800 jeunes isérois sont concernés), la maison des ados et le soutien aux associations : soutien scolaire, éducation spécialisée, lutte contre le décrochage, scolarisation des enfants du voyage, animation. l’école n’est pas un filtre ou une plateforme de triage : c’est un lieu d’apprentissage de la vie en société, de l’autonomie et de la citoyenneté.

nous initierons une culture du développement soutenable en faisant en sorte que chaque collège du département se dote de son propre agenda 21, élaboré avec les enseignants, les élèves, les parents d’élèves et les responsables administratifs de l’établissement. nous initierons une éducation à l’environnement qui irrigue la vie scolaire et tous les enseignements. cette nouvelle approche de l’éducation se complètera avec la mise en place de sorties vertes régulières et de potagers ou de jardins partagés à proximité des établissements scolaires : sorties ou ateliers pédagogiques concourant à la découverte et la pratique du maraîchage, de l’apiculture, demi-journées dans une ferme qui transforme son lait en fromage, etc.

enfin, le département mettra à disposi-tion de chaque nouveau collégien isé-rois un chèque vélo, afin de vitaliser la pratique cycliste en isère. ce chèque sera fléché vers les entreprises ou asso-ciations locales du secteur afin de déve-lopper ce secteur d’activité. Par ailleurs, cette politique s’accompagnera par la mise à niveau, ou par la création si né-cessaire, de parkings vélo aux abords de chaque collège du département. au-delà de la sensibilisation aux réalités environnementales, particulièrement visibles dans notre département, notre approche du collège aura pour but de former nos enfants à l’intelligence de l’avenir afin d’en faire les citoyens du XXie siècle.6

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2. vers L’autonomIe socIaLe de chaque foyer IséroIs

a. logement : socle de l’autonomie sociale

les politiques en faveur du logement constituent 0,62% du budget départe-mental, et ne concernent essentiellement que le logement dit «très social», réservé aux plus précaires, et cela seulement dans les opérations de construction et celles d’acquisitions-amélioration. nous porte-rons à 1% la part du budget isérois consa-cré au logement.

le logement est un socle du dévelop-pement social et familial en amont de toutes les autres dynamiques de l’auto-nomie. l’importante crise sociale, éco-nomique et environnementale que nous traversons, accentuée par la fluctuation du coût des énergies et de la construc-tion, fragilise de nombreux ménages. en isère, la demande de logements ne fait que s’accroître. le retrait de l’état fait porter sur les collectivités territo-riales des efforts de plus en plus lourds et fragilise les organismes Hlm qui se retrouvent en difficulté pour dévelop-per une offre nouvelle, de qualité et à des coûts raisonnés.

nous nous opposons à la diminution des aides aux organismes Hlm. la seule solution pour les bailleurs sociaux visant à compenser ces baisses serait d’augmenter leur participation sur leurs propres deniers, ce qui se traduirait aussitôt par une diminution des constructions de logements ou par une augmentation des loyers alors que les locataires concernés sont déjà les isérois les plus précarisés du département.

nous proposerons de maintenir l’effort concernant l’aide à la construction en incitant à la production de logements très sociaux (Prêts locatifs aidés d’intégration - Plai) de qualité afin d’atteindre les objectifs fixés par la loi. nous reviendrons au niveau des aides antérieures à 2010. a l’horizon 2014, nous souhaitons atteindre l’objectif de 10% de Prêts locatifs aidés d’intégration dans le parc du logement social isérois.

nous soutiendrons à nouveau les projets de réhabilitation des logements sociaux afin d’éviter les financements en fonds propres des bailleurs et les

augmentations de loyers. Faire porter l’effort sur la collectivité et non sur les locataires !

nous accompagnerons le passage entre l’hébergement et le logement. cela passe par une offre de logement très social et un renforcement de l’accompagnement social individualisé. Nous réaffecterons les 2 000 000 € dépensés pour les nuits d’hôtel vers des structures plus pérennes comportant un soutien humain réel.

Depuis la loi du 13 août 2004, le Fonds de solidarité pour le logement (Fsl) est uniquement financé par les départements. nous débloquerons en urgence des aides adaptées aux plus démunis. cela s’accompagnera d’une révision des conditions d’octroi du Fsl qui excluent paradoxalement les ménages trop endettés.

Promouvoir l’autonomie au quotidien de chaque foyer isérois, c’est aussi respecter ceux qui ont fait le choix d’un mode de vie et de logement différents : nomades, gens du voyage, etc. Nous conditionnerons le versement des aides du Conseil Général aux communes à la réalisation des aires d’accueil pour gens du voyage contenues dans le

schéma Départemental. la construction de ces aires reviendra au conseil Général et leur gestion quotidienne aux communes. nous appliquerons un « malus » aux communes de plus de 5 000 habitants qui n’ont

pas encore réalisé d’aire d’accueil ainsi que le prévoit la loi afin de financer cet effort.

nous défendrons les droits des locataires en soutenant activement leurs associations de défense afin d’assurer un meilleur accès aux droits et en rendant effective la charte de prévention des expulsions.

au-delà des propositions concernant l’accès à l’autonomie sociale, le logement est également un levier de lutte contre le dérèglement climatique. les enjeux des années à venir porteront aussi sur le niveau d’investissement public dans les plans de réhabilitation dans le bâti ancien. nous viserons de fortes économies d’énergies sur ce parc très énergivore et très lourd en charges pour les ménages. nous lancerons une vaste opération d’incitation technique et financière à l’isolation thermique, en partenariat direct avec les syndics

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des copropriétés. le bilan de la seconde opération Programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments menée dans la zone des Grands Boulevards à Grenoble servira de point de départ à notre action.

b. une politique familiale et de santé actiVe

nous proposons que le conseil Général se dote d’un « pôle famille » actif. Un pôle qui aurait notamment pour ambition de maintenir les ouvertures des centres de planification familiale afin d’assurer la prévention des grossesses non désirées, l’éducation affective et sexuelle des adolescents et qui auraient la mission de suivre les grossesses des femmes iséroises sans ressource et qui n’ont pas de droits ouverts d’assurance maladie. nous développerons le partenariat avec l’éducation nationale, pour que les centres de planification puissent intervenir régulièrement dans les classes de collèges.

Pour la promotion de la santé maternelle et infantile, - en prénatal, nous développerons les postes de sages femmes pour que des interventions précoces durant le temps de la grossesse et que l’accompagnement de la femme enceinte soient renforcés sur les territoires éloignés des lieux d’accouchement ou des médecins spécialistes. - en postnatal, nous veillerons au maintien du travail de proximité des infirmières puéricultrices de protection maternelle et infantile, afin de favoriser l’allaitement maternel, les relations mère/enfant harmonieuses, pour que l’enfant puisse avoir des conditions familiales favorables à son épanouissement.

ces conditions participent fortement à la prévention précoce de la maltraitance des enfants. les consultations de prévention pour les nouveau-nés seront confortées et développées sur l’ensemble du département. les enfants scolarisés devront tous bénéficier d’un bilan de santé en école maternelle, permettant notamment le dépistage des troubles sensoriels et de l’obésité infantile.

les parents des enfants porteurs de han-dicap seront accompagnés et informés dans les meilleurs délais de toutes les aides possibles de prise en charge médi-cale et médico-sociale pour que leur en-fant et eux-mêmes ne s’enferment pas dans un isolement grave de conséquences pour l’équilibre familial.comme dans beaucoup de département la désertification médicale dans les zones

rurales devient très préoccupante en isère. elle s’explique par le blocage ab-surde pendant des années du numerus clausus (nombre d’étudiants acceptés en école de médecine), par la préfé-rence de beaucoup de jeunes médecins d’exercer une spécialité (mieux considé-rée et souvent moins contraignante que la médecine générale), leur volonté d’ho-raires moins lourds pour avoir du temps pour leurs familles… à cela s’ajoute le fait que la médecine générale en France est principalement libérale, c’est-à-dire un statut d’indépendant, avec une quasi absence de couverture sociale, pas d’ar-rêt maladie, des cotisations retraites très élevées, un arrêt maternité qui ne couvre pas la moitié des charges d’un cabinet… ainsi la plupart des médecins généra-listes formés choisissent au moins au départ le salariat, mieux protégé. a la fin de leur étude, partir s’installer dans des «déserts médicaux» est un choix difficile pour les jeunes médecins : difficulté de trouver du travail pour le conjoint, sou-hait de rester proche du réseau social et familial d’origine, conditions de travail plus difficiles en milieu rural : beaucoup de gardes, secteur très étendu, journées chargées, peu de spécialistes ou d’hôpi-taux autour en cas d’urgence...ainsi, au-delà des nécessaires réformes à l’échelle nationale, il se dégage deux pistes d’actions à l’échelle départementale :- créer avec tous les partenaires concernés des maisons médicales avec suffisamment de généralistes pour qu’ils puissent se remplacer (maladie, congés,…), avec un relais efficace vers les hôpitaux, avec des aides pour la location des locaux et l’embauche de personnel administratif, voir avec des contrats à durée déterminée pour se relayer sur de courtes périodes dans les zones les plus touchées par cette désertification.- à long terme, favoriser l’accès aux études médicales de jeunes issus des zones désertes (dispositif déjà testé dans plusieurs régions). ces publics auront en toute logique plus de facilité et plus «d’attaches» pour s’installer en zones rurales.

c. l’autonomie sociale des personnes âgées

D’ici à 2020, la part de la population ayant entre 75 et 84 ans va augmenter de 40% et celle des plus de 85 ans de 113% ! le vieillissement de la population est un enjeu majeur à venir. en 10 ans, nous allons devoir être à la hauteur de cet enjeu. cela passe notamment par une politique départementale ambitieuse et innovante sur la question des personnes âgées.

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quels que soient les âges, l’autonomie sociale est au cœur de notre projet. aussi, nos propositions veulent permettre aux personnes âgées en situation de dépendance de retrouver au maximum leur autonomie sociale. aujourd’hui, la politique gérontologique du Département s’appuie principalement sur le développement des actions menées en faveur du soutien à domicile (aPa). si cette solution alternative à l’entrée en établissement est à développer elle ne doit pas être vue comme une solution au manque de place en établissement. le maintien à domicile peut aboutir à un isolement dont nous avons constaté les conséquences en 2003 lors de la canicule. ainsi, nous accompagnerons le maintien à domicile d’un tissu social permettant la lutte contre l’isolement des personnes.

la majorité des personnes âgées sont prises en charge à domicile. c’est sur la famille que repose une partie conséquente de leur prise en charge. Dès lors, il semble indispensable d’accompagner les aidant familiaux et de coordonner leurs interventions avec celle des professionnels. nous mettrons en place un service coordonné entre le Département et les ccas pour déclencher les services d’aides à domicile.

en parallèle au maintien non-isolant à domicile, le Département favorisera le développement de petites structures de prise en charge des personnes handicapées ainsi que les projets innovants répondant à des besoins repérés par les professionnels du secteur. nous initierons la construction de nouveaux lieux d’accueil, qui ne seront plus repliés sur eux-mêmes, où se côtoieront des enfants, des adultes et des personnes âgées, sur des sites à vocation multiples : cantine, médiathèque, etc. c’est ainsi que nous agirons en faveur du maintien dans la vie sociale de la personne âgée et lutterons contre la perte de son autonomie sociale.si, officiellement, les 13 territoires de l’isère possèdent tous leur maison de l’autonomie, dans les faits, l’accès aux droits reste limité par la zone géographique de résidence. les petites villes du département et les cantons ruraux n’ont pas les moyens de mettre en place des transports adaptés pour les personnes âgées et les personnes maintenues à domicile ne font pas valoir leurs droits faute de pouvoir se déplacer dans les administrations. aussi, nous développerons un dispositif adapté et gratuit de modes de transports,

dans ces secteurs, afin de redonner leur mobilité aux personnes âgées géographiquement isolées de notre département.

3. vers L’autonomIe socIaLe de chaque «excLu» IséroIs.

a. réconcilier handicap et autonomie sociale

actuellement, la capacité d’accueil de l’isère est inférieure de 30% à la moyenne régionale. trop longtemps, les décideurs publics sont entrés à reculons dans la question du handicap. encore aujourd’hui, l’autonomie sociale de la personne handicapée n’est pas assez mise en avant par les politiques traditionnels. nous refusons le défaitisme. Parce que nous centrons notre projet de société autour de l’autonomie de la personne, la question du handicap sera pour nous une priorité. il s’agira de faciliter au maximum l’intégration sociale et professionnelle, la mobilité des personnes et l’accessibilité des lieux publics.

nous veillerons à ce que les dispositifs qui contribuent à faciliter le maintien en milieu ordinaire notamment dans le domaine scolaire soient maintenus (emplois d’auxiliaires - assistant d’éducation). les associations en charge de ces sujets n’auront plus à redouter une réduction des subventions chaque année. nous développerons les formations d’aide à la personne au quotidien, non seulement chez les professionnels, mais nous proposerons également des formations gratuites pour les familles dont l’un des membres est en situation de handicap.

nous nous appuierons sur les technologies en pointe et sur les nouvelles modalités de travail pour permettre une meilleure insertion des personnes en situation de handicap dans le marché du travail.sur l’ensemble du territoire, nous tra-vaillerons à la généralisation de l’acces-sibilité des personnes en situation de handicap dans les transports et les bâti-ments du conseil Général.

réconcilier handicap et autonomie sociale, c’est aussi reconnaître aux personnes en situation de handicap le droit à la formation et aux études. concrètement, cela implique de soutenir financièrement les emplois d’accompagnants (emplois aidés)

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en milieu scolaire. cela implique de soutenir les démarches d’adaptation des environnements éducatifs pour l’accès des personnes en situation de handicap (fonds spécial d’adaptation en milieu scolaires). b. humaniser le rsaen isère, les dépenses d’insertion sociale représentent chaque année 95 000 000 €. elles interviennent dans un contexte national de redéfinition de la solidarité. les chemins de la solidarité s’inversent : du groupe vers l’individu, ils vont désormais de l’individu vers le groupe. sans les revenus sociaux (rsa, etc.), la personne exclue du monde du travail ne peut plus retrouver son autonomie sociale. le versement des revenus de solidarité se voit de plus en plus conditionné à la modification du comportement individuel  : s’activer pour trouver un emploi, même précaire, dans un bref délai, assurer l’assiduité de ses enfants à l’école, etc. sous peine de voir ses allocations réduites à la portion congrue. cette nouvelle forme de solidarité «active», obnubilée par la réduction de la dépense publique, repose sur une approche négative de l’individu et lui fait payer les évolutions des grands équilibres socio-économiques de notre société. elle conditionne la survie sociale d’une personne qui n’a pas les moyens de négocier les conditions de l’échange. Parce que nous mettons l’autonomie réelle au cœur de notre projet, ce chantage est inacceptable.

le Département est en charge de l’attribution du revenu de solidarité active, dispositif défini nationalement. Pour être versé, ce revenu demande «l’adhésion volontaire» de l’individu à une charte comportementale dont il n’est pas l’auteur. actuellement, bon nombre d’individus refusent de s’inscrire au rsa tant les conditions pour recevoir l’allocation sont drastiques. si nous ne pouvons pas repenser le rsa à l’échelon départemental, nous pouvons limiter les effets pervers de sa mise en œuvre, avec la participation effective des bénéficiaires, notamment dans le cadre des forums organisés dans les bassins d’emploi.

nous trouverons des marges de manœuvre en réduisant au maximum les contraintes liées à l’activation : nous ferons en sorte que la personne soit réellement en capacité d’élaborer son projet de réinsertion sociale. sa relation avec la puissance publique sera menée sur un pied d’égalité réelle. afin qu’aucun isérois n’ait à choisir entre la survie et l’autonomie, nous graduerons l’activation au lieu de l’imposer avec des systèmes de contrôle renforcé.

l’insertion professionnelle des per-sonnes qui rencontrent un aléa de la vie et sont confrontées à des difficul-

tés matérielles, profes-sionnelles, médicales, affectives ou sociales appelle des réponses collectives. l’accom-pagnement dans ces moments ne peut être considéré comme de l’assistanat ; il est du droit et du devoir de la société d’apporter une

aide à ces citoyens les plus fragilisés. Nous doublerons le budget consacré à l’insertion pour le porter à 8 000 000 par an.

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PILIer 2 : l’intelliGence DU territoire : comPrenDre, anticiPer.

Jusqu’à présent, le but de la «société industrielle» était la croissance de la production. la reconstruction, au lendemain de la seconde guerre mondiale, puis l’avènement de la société d’abondance des trente Glorieuses ont poussé à organiser la société comme une gigantesque entreprise, avec ses lieux de vie et de consommation, ses «espaces travail» et ses «espaces détente». Bien que la société industrielle soit aujourd’hui dépassée, le productivisme reste la boussole de l’action publique. il ne se limite pas au monde de l’entreprise, il exporte la logique marchande depuis la production économique vers l’organisation de l’espace et du territoire. c’est un projet de société global et cohérent, défendu par les responsables des partis politiques traditionnels.

au quotidien, chaque isérois subit cette logique dans son travail mais également à travers les lieux qu’il habite. Des zones marchandes et des banlieues qui s’étirent sans fin aux alentours des bassins de vie, une répartition inéquitable des classes sociales entre métropoles et périphéries, une multiplication alarmante des structures routières. les isérois sont captifs de trajets quotidiens de plus en plus longs. la silhouette de notre territoire se dissout petit à petit en une mare urbaine aux contours flous, où les no man’s land se succèdent les uns aux autres.

le productivisme ignore la notion d’écosystème ou de biosphère. Pour lui, la nature n’existe que sous la forme d’un stock de matières premières à dis-position de l’entrepreneur, c’est-à-dire de carburant, de capital. l’organisa-tion du territoire qui en découle ignore à son tour les contraintes posées par l’écosystème. Pour nous, l’écosystème repose sur l’interdépendance entre l’individu et son milieu. il y a symbiose

entre les intérêts de l’individu et la pro-motion de son environnement naturel. l’intelligence du territoire, c’est une or-ganisation qui repose sur la fusion, et non plus sur l’opposition, entre l’acteur et son milieu. l’intelligence du territoire, c’est proposer une nouvelle dynamique pour l’isère, une dynamique qui repose sur cette interdépendance.

notre territoire se tournera vers l’avenir à la condition que son organisation soit modernisée. aux mégapoles sans âme, nous préférons la ville recentrée. a l’augmentation sans fin des trajets quotidiens, nous préférons la mobilité dans la proximité. a la «mare» urbaine, nous préférons une organisation du territoire isérois ponctuée d’archipels urbains interconnectés et tendant vers l’autosuffisance.

l’intelligence du territoire, c’est donc révéler et activer toutes les opportunités qui, pour des raisons idéologiques, sont actuellement mises en sommeil. opportunités dans la réconciliation entre notre société et l’écosystème, dans l’aménagement du territoire, les transports ou bien dans l’agriculture. l’intelligence du territoire, c’est tirer de l’écosystème, de ses besoins comme de ses limites, une forme nouvelle de société pour l’isère.

les politiques écologiques, transversales (Plan climat local, agenda 21) ou sectorielles (espaces naturels sensibles), le dialogue entre un réseau de bassins de vie interconnectés et un système agricole fondé sur une agriculture paysanne vivace : ce sont pour nous, écologistes, les leviers de l’intelligence du territoire isérois.

1. une Isère partenaIre de son envIronnement

trois parcs naturels, une faune et une flore exceptionnelles, les montagnes sur la moitié du territoire : l’écosystème isérois est riche, à la fois fragile et exigeant. Pour préserver cet écosystème, nous proposons une politique qui repose sur la réconciliation entre l’individu et son milieu.

nous déplorons l’absence de consensus sur un sujet qui nous concerne tous de la même façon. nous regrettons également que la classe politique iséroise fasse trop souvent preuve d’incohérence sur un sujet d’une telle importance, qui

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requiert au contraire clarté, prévoyance et stabilité. trop souvent en effet, la droite et la gauche tiennent ensemble un discours volontariste et des pratiques qui s’inscrivent dans une vision archaïque de la société. le projet de rocade nord et celui de center Parcs à roybon en sont deux illustrations. il ne suffit pas de manier les discours pour lutter contre le dérèglement climatique et mettre la société sur les chemins de l’avenir. nous faisons le choix de créer de la cohérence là où l’incohérence règne aujourd’hui : cohérence entre le milieu et l’individu. cohérence entre l’organisation du territoire et l’autonomie réelle de chaque citoyen isérois. cohérence enfin entre les discours et la pratique.

a. plan climat local et agenda 21en 2007, l’Union européenne s’est fixée des objectifs ambitieux en matière d’environnement : 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 20% d’augmentation de l’efficacité énergétique et 20% d’énergies renouvelables. l’échéance? 2020. la même année, le Grenelle de l’environnement a décidé que toutes les communes de plus de 50 000 habitants devaient se doter d’un Plan climat énergie avant 2012. si la réalisation de cet objectif est une étape clé dans la lutte contre le réchauffement climatique, il nous paraît nécessaire d’aller encore plus loin. nous proposons que les Plans climats énergie élaborés par les communes soient mis en cohérence à l’échelle du département et renforcés par les compétences du conseil Général.

Plan climat départemental l’intelligence du territoire, c’est aussi impulser de nouvelles dynamiques qui rassemblent l’ensemble des acteurs et des partenaires locaux pour réduire les gaz à effet de serre. c’est l’objectif que nous donnerons au Plan climat énergie territorial à venir. nous voulons créer des synergies, nous voulons mettre en cohérence des politiques qui, jusqu’à maintenant, étaient isolées les unes des autres. nous voulons rationaliser l’action publique. qu’il s’agisse de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou d’adaptation au changement climatique, le Département est aux commandes pour initier, coordonner, financer et pérenniser les actions entreprises de manière concertée avec tous les acteurs. le plan climat énergie de l’isère permettra de :

- repérer les sources d’émissions de gaz à effet de serre, en sachant qu’elles proviennent davantage de la multitude de petits et moyens émetteurs que de grosses installations plus faciles à identifier et de se fixer des objectifs de réduction.- mettre en évidence, avec les acteurs concernés (citoyens, entreprises, collectivités), les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre au travers de toutes les politiques sectorielles du conseil Général.- Proposer et vulgariser à l’échelle du territoire un plan d’action visant à réduire les émissions et à mieux s’adapter aux impacts du changement climatique.- s’organiser en interne comme en externe pour mettre en œuvre le plan d’action avec tous les acteurs du territoire et évaluer annuellement les résultats.

Agenda 21 Depuis 2004, le département de l’isère se dote d’un plan d’action transversal et global sur les questions environnementales. le plan d’action est voté en décembre 2006 et contient 38 engagements, qui recouvrent au total plus de 145 actions. les élus écologistes proposaient au départ une liste de 60 engagements. nous nous engageons à réintégrer les 22 engagements manquants au prochain agenda 21.

l’agenda 21 de l’isère relèvera de la Direction Générale des services, et non plus de tel ou tel service en par-ticulier. mettre l’agenda 21 au sommet de l’administration départementale fa-cilitera la transversalité de son action et en irriguera chacune des compétences (voiries, urbanisme, économie, solidari-tés, etc.).

le respect et la promotion de l’environnement ne peuvent plus être traités comme des mesures d’appoint, des rajouts à chacune des politiques du département. la promotion de l’écosystème isérois doit à présent entrer dans la cabine de pilotage. elle doit être la boussole de l’action publique.

mettre à profit la taxe espace naturels sensibles (ens)Depuis 1995, les départements ont la compétence pour mener une politique sur les espaces naturels sensibles (zones humides, etc.). l’isère possède plus de 200 sites classés ens. le Département lève une taxe ens, prélevée sur les permis de construire. cette taxe est

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due par les constructeurs et est établie sur la construction, la reconstruction et l’agrandissement des bâtiments. a l’heure actuelle, une partie seulement de la taxe ens est dédiée à assurer la qualité des espaces naturels sensibles. nous proposons que 100% des fonds récoltés soient consacrés à ces espaces sensibles et à la préservation de la biodiversité.

b. pour une politique d’anticipation des risques naturels

Dans ce domaine comme dans d’autres, l’état est en plein retrait. même si la prévention des risques naturels qui menacent par endroits notre territoire et ses habitants (inondations, avalanches, etc.) relève de l’état, elle constitue une question d’intérêt général qui ne permet pas d’attendre. Face au retrait de l’état et dans l’intérêt des isérois, le Département est légitime pour s’emparer de ce sujet. nous regrettons l’inaction des partis politiques traditionnels qui forment le reste de la majorité. Pour ne pas agir, elle se réfugie derrière «les limites de la compétence départementale». Pourtant, elle n’hésite pas à bafouer ces mêmes limites pour accorder des aides financières colossales à de grands groupes privés cotés en bourse (stmicroelectronics, etc.), temporairement sur notre territoire puisqu’ils quittent l’isère quand ils jugent les aides publiques trop faibles. nous retrouverons le sens des priorités, de l’intérêt général et clarifierons les champs d’action légitimes du conseil Général.

nous développerons une culture d’anticipation des risques naturels. il s’agit moins de protéger l’environnement contre lui-même que d’assurer la sécurité des isérois. nous agirons pour prévenir les risques créés par les ruines de séchilienne. nous nous appuierons sur le syndicat mixte du Bassin Hydraulique de l’isère (SYMBHI) pour que des efforts soient faits en lançant des travaux, sans attendre le concours de l’état mais en continuant à le réclamer. il faudra prendre enfin au sérieux les conclusions du Grenelle 2 : 5 mètres en herbe le long des cours d’eau, ce qui complète la loi sur l’eau pour créer des coulées vertes autour des rivières.

2. un terrItoIre Intégré à L’écosystème, une Isère en archIpeLs de vIe

a. Vers un tourisme éco-responsable

avec les pôles nord et sud, les alpes présentent une des plus fortes évolutions connues en termes de changement climatique. Depuis 1900, l’élévation moyenne des températures y est 2 fois plus forte que dans le reste de l’hémisphère nord et 3 fois plus importante que sur l’ensemble de la planète. les emplois saisonniers sont fragiles, avec les problèmes de logement et de complémentarité d’activités. a court terme, le conseil Général devra engager une réflexion sur le logement des saisonniers. a moyen terme, le problème des saisonniers sera en partie résolu par la politique de multi-activités touristiques. le conseil Général misera davantage sur la valorisation du tourisme doux, sur l’accueil en gîte dans des territoires calmes et vivants, de campagne et de montagne, et sur les liens entre tourisme et agriculture (accueil à la ferme, valorisation des produits, débouchés). l’accès aux destinations touristiques en transports en commun doit être développée et pas seulement vers les principaux sites, ainsi que le transport et l’accueil touristique des personnes handicapées.

le conseil Général de l’isère mobilise chaque année 10 000 000 € sur la politique du tourisme et de la montagne. il ne suffit pas de tenir un discours environnementaliste pour préserver l’écosystème isérois. a côté des déclarations d’intention, le conseil Général ne fait pas assez pour endiguer la pression foncière qui s’accroît sur nos territoires. il s’est par ailleurs engagé en faveur de tous les chantiers gigantesques qui visaient à bétonner les zones naturelles de notre département : candidature de Grenoble aux Jeux olympiques d’hiver de 2018, center Parcs de roybon (15 000 000 € de subventions à Pierre & Vacances).

les élus de droite comme de gauche ont par ailleurs rejeté l’opposabilité de la Directive territoriale des alpes, pour échapper aux contraintes environnementales que leur aurait

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imposées cette directive nationale. élaborée par les services de l’état, et soutenue par les écologistes, cette directive permettait un aménagement durable et concerté des alpes du nord. sans opposabilité, elle n’est plus qu’un bout de papier sans force contraignante. nous utiliserons l’éco-conditionnalité des aides départementales pour faire passer le tourisme isérois d’une logique de mise sous pression de l’environne-ment, à une logique de promotion de l’écosystème isérois. nous ferons de l’isère un territoire pionnier en la ma-tière. nous accompagnerons la recon-version et la diversification d’activité des stations de moyenne montagne, où il ne neige pratiquement plus, au lieu de nous acharner à subventionner une armée de canons à neige artificielle. Une approche fine doit être menée, secteur par secteur, associant très étroitement les collectivi-tés locales, les associations et les acteurs économiques direc-tement impliqués.

le tourisme et la montagne relèvent autant de la promotion de l’environnement que de l’attractivité culturelle ou économique de notre territoire. les territoires de montagne qui paraissent si vastes sont en fait très fragiles et la pression foncière est très forte que ce soit pour les paysans qui y vivent encore… ou pour les jeunes qui viennent y travailler. aussi, nous proposerons de conditionner les aides du conseil général à un gel de l’extension des domaines skiables. car au jeu du toujours plus de lits, de remontées mécaniques, de parkings, etc., ce sont des hectares de terres agricoles et d’espaces naturels qui disparaissent tous les ans. la priorité devra être donnée à l’optimisation du parc ancien et actuel.

nous agirons à partir des contrats de développement diversifiés (cDD) actuels : ceux-ci sont encore beaucoup trop orientés vers l’activité neige (remontées mécaniques et neige de culture). notre volonté est de stopper l’aide à l’enneigement artificiel et de revenir à l’objectif initial de diversification en favorisant un tourisme «multiactivités», s’étalant sur des périodes plus longues que les seules vacances d’hiver. cela passe notamment par une action spécifique favorisant le tourisme de proximité en valorisant les sites du département.

la relocalisation de l’activité que nous faciliterons s’appliquera également aux territoires de montagne : pour eux, il n’est pas durable de vivre exclusivement du tourisme. nous œuvrerons autant à la relocalisation qu’a la diversification économique des territoires. les nouveaux modes de communication et de travail seront de puissants leviers : internet, transports modernes, etc.

b. l’urbanité écologiste : la Ville à taille humaine

la périurbanisation et la «mégapolisa-tion» des bassins de vie isérois pèsent à la fois sur l’autonomie des isérois et sur l’écosystème de notre territoire.

sur l’autonomie des isérois, car elles les contraignent à des déplacements longs et à un rapport à l’espace segmenté, dans une aire urbaine sans mesure. sur l’écosystème ensuite, car elles contribuent à la béto-nisation des espaces ruraux (center Parcs de roybon, ikéa à saint martin d’Hères, etc.) et les déplacements qu’elles occasionnent pol-luent les milieux naturels.

c’est plus de 1 000 hectares de terres agricoles qui disparaissent chaque an-née. a l’heure actuelle, 11% du territoire isérois est urbanisé, et cette proportion s’accroît de 730 hectares tous les ans.

Pour l’essentiel, l’urbanité écologiste reste à inventer. Historiquement, la ville moderne s’est construite sur une illusion : libérer l’homme de la nature. aujourd’hui, nous réalisons que lorsqu’il feint d’ignorer l’écosystème, lorsqu’il tente de s’en extraire, c’est à une part de sa liberté que l’homme renonce en réalité. l’autonomie réelle, c’est aussi la capacité de s’approprier les contraintes et les limites, de les recycler. ce n’est pas les nier ou les fuir. la ville n’a jamais été une «bulle hors sol», suspendue dans le vide. elle fait partie intégrante de l’écosystème, au même titre que le reste du territoire. ruralité et urbanité reposent sur la même réalité environnementale. nous voulons reformuler la promesse de la ville moderne : à l’avenir, assurer l’autonomie réelle de l’individu passera par une urbanité consciente de son environnement, par une ré-appropriation de ses contraintes et de ses limites, mais également de ses richesses et de ses opportunités.

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la politique environnementale du conseil Général de l’isère doit innover en développant un volet «la nature en ville» pour agir concrètement au cœur de l’urbain avec un double objectif. créer une culture de l’environnement en ville, espace trop souvent replié sur les seules problématiques de l’urbain. elle ne doit pas se limiter uniquement à une préservation du patrimoine naturel local. l’intelligence du territoire, c’est aussi tourner les bassins de vie vers l’écosystème et faire entrer l’environnement dans l’urbain.

en s’appuyant sur l’éco-conditionnalité des aides du conseil général, nous proposerons une politique de végétalisation des villes, à commencer par la végétalisation du bâti existant, des toits, des façades et des murs. les édifices publics montreront l’exemple. a travers la politique de la Ville, les quartiers d’habitat social feront l’objet d’une attention particulière.

nous nous servirons de la conditionnalité des aides du Département pour privilégier la ville à taille humaine, qui contient les avantages de la grande ville sans les inconvénients. Une ville sur laquelle le citoyen garde prise, qu’il peut habiter et qui met l’accent sur la cohérence sociale et la qualité de vie. à moyen terme, chaque bassin de vie devra tendre à l’autosuffisance alimentaire, en emplois et en services.

Un des leviers dont dispose le Département pour remédier à la péri-urbanisation de l’isère est le logement. l’épuration sociale que connaissent aujourd’hui la plupart des bassins de vie isérois ne doit plus durer. Nous ferons de la lutte contre la ségrégation sociale une priorité de notre mandat en répartissant mieux le logement locatif social. Une politique du logement audacieuse sera un levier essentiel pour assurer l’autonomie individuelle de chaque isérois.

nous dépasserons la culture pavillon-naire, qui allie dépendance financière des ménages et pression excessive sur l’écosystème, au profit d’une culture de l’habitat collectif de petite taille et in-tégré dans son milieu (espaces verts, etc.).

Une isère en «archipels» contribuera à diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, en réduisant

les besoins de déplacements dus à l’étalement urbain, tout en assurant une meilleure préservation des espaces naturels et agricoles.

c. déplacements : la proximité, essence de la mobilité

si le Département n’a pas les moyens, seul, de tourner la ville actuelle vers les défis du XXie siècle, il peut fortement y contribuer en utilisant ses compétences en matière de transport comme un levier pour faire évoluer le rapport entre la ville et son espace.

l’isère est parcourue par plus de 5 000 km de routes départementales, 256 km d’autoroutes et plus de 2 000 km de voies cyclables. au total, le conseil Général consacre chaque année plus de 200 000 000 € aux transports et déplacements, dont 97 millions pour le réseau trans’isère. Pour nous, la mobilité est un droit, pas un privilège. les isérois ont droit à un service public accessible, de proximité et de qualité. cela passe par une tarification qui tienne compte de la réalité sociale des usagers, et qui garantisse pour tous l’égal accès au

réseau isérois.

la mobilité, c’est aussi la capacité à conserver le monde à portée de main. ce n’est pas faire une heure de trajet quotidien pour rejoindre son lieu de travail, en voiture, en car ou en train. la mobilité

est un droit. elle doit rester une liberté et ne doit pas devenir un impératif social, une contrainte. l’intelligence de l’avenir, c’est permettre aux isérois d’être autonomes sans avoir à sacrifier une partie de leur quotidien en déplacements contraints et polluants. c’est accompagner la relocalisation de la vie iséroise. c’est mettre en place une culture du déplacement public, démocratique et peu polluant. c’est faire vivre une culture des transports collectifs et des modes doux chez le particulier comme au sein de toutes les activités de la société iséroise. le transport court, accessible, fréquent et peu polluant peut devenir un réflexe.

nous voulons rendre plus attractifs les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle : il s’agira d’abord d’engager un travail spécifique autour des collèges, pour qu’ils soient acces-sibles via des pistes cyclables sécuri-sées et des «cyclobus», c’est-à-dire des

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ramassages scolaires en vélo encadrés par des adultes. le conseil Général développera les infrastructures néces-saires (parking, abris) et encouragera la diffusion d’outils informatiques de mise en relation des covoitureurs et de regroupement des informations sur les transports collectifs.

il s’agira, enfin, de permettre le dévelop-pement des nouvelles mobilités comme le co-voiturage, l’auto-partage et l’au-tostop organisé, en s’appuyant sur les résultats de l’expérience actuellement menée entre le plateau du Vercors et l’agglomération grenobloise. l’harmo-nisation entre trains et bus, donc entre région et département, doit être un ob-jectif (recherche de complémentarité de services). le rabattement vers les gares en bus ou taxis associera de même région et département.

en lien avec l’action de la ré-gion rhône-alpes, nous sou-tiendrons la création d’une véritable colonne vertébrale ferroviaire en l’isère, qui passe par l’électrification complète du sillon alpin. l’usage du train est l’alternative la plus importante à la voiture individuelle. le conseil gé-néral doit donc soutenir financièrement l’effort de la région dans ce domaine.

nous voulons créer des liaisons tram-train dans les différentes branches du Y grenoblois, en commençant par une ligne st egrève-Vizille, cadencée au quart d’heure. nous soutenons le prolongement jusqu’à crémieu de la ligne ferrée de l’est lyonnais.

nous engagerons la réouverture de gares (Domène, saint martin de la cluse) et nous lancerons une étude pour mesurer l’opportunité d’ouvrir une nouvelle gare entre eybens et échirolles, le transfert de la gare du Pont-de-claix au canton et la création, au cœur d’un nouveau quartier, d’un pôle d’échanges multimodal : ter, tram-train, tram a et e, lignes de bus 1 et 17 en provenance de Varces et Vif.

la culture du « tout routier » est encore dominante chez les élus de droite et de gauche. leur projet de rocade nord, le prolongement de l’axe de Bièvre jusqu’à la vallée du rhône ou le financement du quart d’échangeur de Bernin en sont les meilleurs exemples. Pour répondre aux défis climatiques, notre société doit se tourner vers l’après-pétrole. nous

favoriserons le chrono-aménagement, la route apaisée avec limitation volontaire de la vitesse pour plus de fluidité et de sécurité.

nous proposons l’abandon de l’en-semble des projets autoroutiers isérois a48 et a51, l’abandon définitif du projet de rocade nord et la mise en place d’un prochain Plan de Déplacement Urbain de l’agglomération vraiment ambitieux, notamment pour les modes doux. 100% des fonds libérés seront investis dans les modes de transports doux, collec-tifs, et peu polluants.

nous proposerons d’améliorer la sécuri-té de l’ensemble du réseau routier exis-tant, plu particulièrement en montagne.

l’avion est, de loin, le moyen de transport le plus polluant. les «charters des neiges» et autres low cost qui favo-risent un mode touristique extrêmement polluant ne doivent pas être soutenus

par l’argent public. nous consacrerons 100% des aides actuellement versées à l’aéroport Grenoble-Isère vers des modes de transport actifs et plus doux, répartis sur l’ensemble du territoire isé-rois.

Faire vivre une culture de l’après-pétrole signifie aussi limiter le recours contraint à la voiture. nous soutiendrons une politique de stationnement ambitieuse à travers l’étude des PlU. elle devra s’appliquer dans les villes centres mais aussi dans les communes de première couronne et les centres bourgs plus éloignés. la priorité aux résidents et aux commerces relocalisés et non délocalisables devra être affirmée. cette nouvelle culture aura pour conséquence positive la réduction de l’espace nécessaire de stationnement.

cela nous conduira à la mise en place d’une nouvelle réglementation de l’offre sur l’espace public au profit des autres modes de déplacement, notamment les modes actifs, marche et vélo.

Faire vivre une culture de l’après-pétrole signi-fie également innover en

incitant à passer d’une logique de pos-session de la voiture à une logique de l’usage partagé (covoiturage et auto-partage) qui la réserve aux trajets non ou difficilement réalisables par d’autres modes. nous soutiendrons les études

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sur le transport par câble permettant d’évaluer son efficacité et sa faisabilité, notamment en direction du massif du Vercors, liaison Fontaine-la Poya (tram a) st nizier.

Faire vivre une culture de l’après-pétrole, c’est aussi créer un véritable service public du vélo dans les agglomérations de l’isère : location et réparation de vélos, soutien aux initiatives de type « vélo-écoles » (cours de vélo), aide à l’achat de vélos urbains et de kits de sécurité pour les jeunes (sous condition de ressource). c’est aussi généraliser les zones 30 lorsque la vie locale est prépondérante, assurer la qualité des artères pour les cyclistes et généraliser les doubles-sens cyclable, développer les systèmes de stationnement, l’installation d’arceaux plus nombreux sur la voie publique et les aides aux copropriétés pour créer des locaux de garage dans les immeubles. le conseil général s’engagera enfin dans la réalisation de la voie verte du sillon alpin (chambéry-Valence) et de la vélo-route Grenoble-nice.enfin, faire vivre une culture du vélo en isère, c’est aussi donner les moyens aux plus jeunes de s’approprier cette pratique. le Département mettra un chèque vélo à disposition de chaque nouveau collégien isérois. ce chèque sera fléché vers les producteurs/recycleurs locaux de vélo, afin de vitaliser les entreprises et associations iséroises qui font vivre ce secteur d’activité. Par ailleurs, cette politique sera accompagnée par une remise à niveau de tous les parkings à vélo qui bordent les collèges du territoire. l’accès aux collèges sera facilité par la mise en place de cheminements cyclables balisés et sécurisés.

Pour concrétiser cette nouvelle dyna-mique multimodale, nous réactiverons la communauté des transports de la région Urbaine Grenobloise, qui devra intégrer la métro, le pays voironnais, le Grésivaudan et la communauté du sud grenoblois. sur l’ensemble du départe-ment, nous initierons une politique de transports cohérente en développant les transports en commun. cette poli-tique permettra également d’accroître les ressources financières du Départe-ment via le «versement transport». ces ressources seront aussitôt investies en faveur des modalités de déplacements douces et actives : vélo, co-voiturage, transports en commun.

3. une agrIcuLture paysanne pour une aLImentatIon saIne

l’agriculture iséroise couvre 246 600 hectares, soit 40% de notre territoire et emploie près de 9000 personnes. Bien qu’elle relève des compétences facul-tatives du conseil Général, elle reçoit chaque année plus de 5 000 000 € d’aides publiques. la conversion éco-logiste de notre territoire passera par une nouvelle approche de la question agricole.

Par l’agriculture, le productivisme s’en-racine dans le territoire. quelques in-dustries agricoles, le plus souvent de carrure internationale, inondent les mar-chés locaux de marchandises venues de loin, produites à bas coûts, à grand renfort de substances phytosanitaires et au mépris des contraintes saison-

nières. non seulement cette agriculture-là porte atteinte aux équilibres naturels et à la santé du consommateur, mais elle assèche la vie locale des territoires. elle accompagne la disparition des cultures, des métiers et des savoirs pay-

sans. cette agriculture-là participe au dépeuplement et à la précarisation de nos campagnes, à l’augmentation sans fin des convois autoroutiers acheminant la marchandise, parfois sur des milliers de kilomètres. cette agriculture-là fra-gilise notre société en ne lui assurant, dans le meilleur des cas, qu’une seule semaine d’autonomie alimentaire. Dans le même temps, au niveau mondial, un quart de la nourriture produite est jetée sans être consommée, alors même que 13% de la population mondiale souffre de malnutrition.

au final, cette agriculture-là appauvrit notre société tout entière en la privant d’une relation privilégiée à la nature qui la fait vivre. elle nous fait perdre jusqu’au sens des saisons. elle nous déracine.

nous soutiendrons activement la conversion écologique de l’agricul-ture iséroise, en favorisant l’installation d’une véritable agriculture biologique de proximité et en permettant l’émer-gence d’une nouvelle agriculture pay-sanne, économiquement vivable, et qui tisse des ponts entre ruraux et urbains.

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a. faire ViVre l’agriculture paysanne iséroise

Une nouvelle approche de l’alimenta-tion, c’est aussi une nouvelle percep-tion de l’agriculture. nous ferons vivre l’agriculture paysanne et ses savoirs, en priorité chez les jeunes. nous dévelop-perons l’alimentation bio et locale dans les cantines des collèges isérois. l’édu-cation à l’agriculture bio sera également valorisée. nous initierons une politique d’éducation citoyenne via la mise en place de jardins ouvriers, de cours de jardinage accessibles à tous, de pota-gers dans les groupes scolaires, etc.

aujourd’hui, mondes urbain et rural se tournent le dos. en lien avec notre approche de l’aména-gement du territoire, nous développerons également les circuits courts ville-cam-pagne afin d’ouvrir ces deux mondes l’un sur l’autre. nous soutiendrons le développe-ment des circuits courts : ré-seaux amaP, marchés pay-sans, regroupements de producteurs en points fermiers...et encouragerons les ateliers de transformation à la ferme (fromageries, etc. ).

toutes ces politiques, environnemen-tales, territoriales ou agricoles contri-bueront à donner du sens à l’avenir de notre territoire, tout en visant la plus grande auto suffisance, dans le plus grand respect de la biosphère. si notre nouvelle approche de l’agriculture vise d’abord le monde agricole, elle s’adresse également à la société iséroise dans son ensemble.

nous organiserons des «États généraux de l’agriculture iséroise» qui regroupe-ront sur la base de la configuration du Grenelle, la chambre d’agriculture, les syndicats agricoles, les organisations de producteurs – coopératives, amaP -, les consommateurs, la FraPna, le GaB, la DDt, etc. pour établir un diagnostic par-tagé de l’agriculture iséroise, et obtenir un consensus démocratique sur un pro-jet réaliste et partagé.

il s’agira de mettre à plat les potentiels et les difficultés/freins de l’agriculture iséroise (tout en pensant l’inter-dépendance entre notre territoire et des problématiques plus globales) pour ensuite rechercher des solutions réalistes, plurielles, pour accompagner la reconversion d’une agriculture plutôt conventionnelle vers une agriculture soutenable, productrice d’emplois

décents, de milieux et de services de qualité, de productions saines, équitables et plus sobres en ressources comme en énergie.

b. soutenir une alimentation sûre, de proximité et de saison

nous faisons le choix de l’agriculture paysanne face l’incohérence nocive du productivisme agricole. le choix du métier, de la proximité et de l’autonomie réelle, du consommateur et du producteur. Pour nous, l’agriculture paysanne porte en elle la promesse d’une relation à nouveau attentive entre l’homme et la nature

De l’agriculture intensive hors-sol à l’agriculture paysanne locale enraci-née. nous soutiendrons le développement d’une agriculture biologique apte à répondre aux be-soins de la société isé-roise. notre objectif est

d’atteindre au minimum 30% d’agricul-ture biologique d’ici à 2020, soit une multiplication par 10 en 10 ans des sur-faces pratiquant le bio. l’isère compte actuellement 181 producteurs bio, la Drôme 555 et l’ardèche 301. D’ici 10 ans, nous voulons faire de l’isère un Bio-dé-partement exemplaire.

nous inciterons à la conversion biologique progressive des marchés d’intérêt national (min) de l’isère, afin de décupler les dynamiques locales, par exemple mises en place par les amaP. nous encouragerons les initiatives et activités issues des associations de consommateurs, des coopératives ou des exploitations qui auront en partage cette culture du bio. nous réconcilierons l’offre et la demande, en créant du dialogue et de l’interconnexion au quotidien entre le producteur agricole et le consommateur.

Beaucoup d’agriculteurs isérois sont prêts à faire le pas, à condition d’être accompagnés techniquement et éco-nomiquement. Pour nous, développer le bio et assurer la conversion écologique du monde agricole signifie soutenir l’installation des jeunes et/ou nouveaux agriculteurs, soutenir l’agriculture de montagne, développer les labels locaux, inciter à la création de pépinières d’ex-ploitation agricoles biologiques et arti-sanales (mise à disposition de locaux, simplification des démarches adminis-tratives, etc.). 18

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le conseil Général s’engagera égale-ment pour démocratiser l’agriculture biologique, afin qu’une alimentation saine ne soit plus un privilège. le sou-tien financier à l’agriculture paysanne, locale et biologique permettra de garan-tir un accès au bio pour tous.

Une agriculture paysanne pour une alimentation saine, c’est d’abord inciter les agriculteurs isérois à abandonner les semences oGm. les oGm agricoles ont fait la preuve de leur inutilité agricole et alimentaire, tandis que leur dissémination dans l’environnement met en danger les cultures conventionnelles et biologiques tout en contaminant l’espace naturel et les plantes sauvages. les études scientifiques indépendantes justifient l’application stricte du principe de précaution. le système actuel d’évaluation et d’autorisation a montré son incapacité à évaluer sérieusement les risques potentiels, à se protéger de l’influence des firmes de biotechnologies. le droit des paysans à ressemer leur propre récolte (semences fermières) doit par ailleurs être garanti.

en contrepartie, dans le cadre l’éco-conditionnalité des aides, ne pourront rece-voir des aides publiques départemen-tales que les exploitations garantissant le plus grand respect de l’écosystème isérois. cela va du respect des rythmes saisonniers à la réduction du recours aux substances phytosanitaires. Pour nous, l’éco-conditionnalité est un levier central pour arriver à une réduction de 50% de l’usage des pesticides, comme le Grenelle de l’environnement l’avait retenu.

PILIer 3 : Une Vie PUBliqUe oUVerte et soliDaire

aux crises déjà identifiées (écono-miques, sociales, climatiques, etc.) vient s’ajouter le recul des financements de l’état: 297 000 000 € en moins sur la période 2006-2009, dont 97 000 000 € en moins rien que pour 2009. Plus que jamais, l’action publique locale est sous contraintes. Plus que jamais, elle doit innover et faire preuve d’une nouvelle intelligence pour trouver les marges de manœuvres nécessaires à la sortie de chacune de ces crises. notre société ne

se tournera pas vers l’ave-nir en restant figée dans les repères d’hier. l’action publique a besoin d’une nouvelle boussole. D’une nouvelle éthique. notre ap-proche de l’action dépar-tementale est pragmatique : analyser au plus près les

origines des crises pour prononcer un diagnostic à la fois réaliste et innovant.

les productivistes, de gauche et de droite, portent une responsabilité dans la situation actuelle : ils ont résumé l’intérêt général à l’augmentation sans fin de la production et des transactions économiques. ils ont contribué à déconnecter l’activité économique de toutes les autres logiques qui animent notre société. ils en ont fait la valeur supérieure. nous voulons réinsérer la logique marchande au sein de valeurs éthiques, comme l’intérêt général ou l’autonomie individuelle et collective. nous voulons orienter l’activité économique au profit de l’autonomie réelle de l’individu.

réconciliée avec l’éthique, l’économie post-industrielle sera une économie d’initiative permanente. l’esprit d’entreprise ou d’innovation n’est pas spécifiquement capitaliste. la motivation financière peut ne pas être fondamentale chez l’innovateur, pas plus qu’elle ne l’est chez le chercheur, l’artiste, l’alpiniste ou l’inventeur. la passion d’innover ou d’entreprendre est une forme parmi d’autres de la passion de créer. c’est dans l’univers

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libéral seulement que la réussite commerciale et financière est la mesure de la réussite tout court. De là découle un mode de sélection des innovations et des innovateurs qui détournent de l’activité entrepreneuriale la majorité des créateurs potentiels, dégoûtée par la férocité du «monde des affaires». les capacités d’innovation se déploieront donc plus librement en dehors des contraintes de l’économie capitaliste. l’économie libérale asphyxie l’initiative. nous voulons la libérer. les critères qui fondent la réussite sociale ne peuvent plus être basés uniquement sur la réussite financière et matérielle. D’autres indicateurs existent pour démontrer le caractère responsable, éthique, solidaire, durable des organisations, qu’elles soient de nature individuelles, coopératives, humanitaires, artisanales, agricoles ou commerciales. en ce sens, les écologistes s’engagent aux cotés des entrepreneurs et de l’innovation.

réconcilier l’économie avec l’éthique contribuera à libérer l’espace public de la logique productiviste, y compris à l’échelle internationale : nos partenariats et jumelages obéiront à cette nouvelle boussole. il n’y a pas de communauté internationale possible sans une égalité entre les membres qui la compose. tous nos partenariats seront conduits dans cette optique. l’autonomie réelle de chaque citoyen isérois passera par une réinsertion sociale et environnementale de la logique économique.

nous voulons rendre leur espace pu-blic aux Isérois. nous voulons ouvrir de nouveaux espaces publics, notamment en matière de politique culturelle, et plus particulièrement à l’attention des mouvements populaires et émergents qui partagent les valeurs d’humanisme et de promotion de l’environnement. recul de l’économie au profit de l’être humain et de son environnement, libé-ration d’un espace public et progression de la culture, voilà la nouvelle éthique que nous proposerons aux isérois. notre engagement en faveur de l’émergence de nouveaux espaces publics isérois implique, pour commencer, d’assurer la solidité et la pérennité de l’espace public actuel.

l’actuel espace public est déstabilisé par le fait que les populations considérées comme «socialement marginalisées» expriment leurs frustrations en se mettant volontairement à distance de l’espace de civilité. Pour proposer une nouvelle approche de la sécurité et

de l’ordre public, nous mettrons en lien cette question avec l’autonomie réelle de chaque citoyen, ciment de la cohésion sociale. Désidéologiser le débat implique de prendre en compte ces réalités dans toute leur complexité, dans toute leur transversalité. nous mettrons au cœur de notre action la dimension humaine de ces interactions complexes entre l’individuel et le collectif.

les ingérences de la logique marchande à l’intérieur de l’espace public s’étendent au-delà de la sphère strictement économique : elles touchent également la sphère de la santé publique, notamment via des influences industrielles exercées sur l’action publique locale. sur ce point, nous réaffirmons notre attachement au débat public et au respect du principe de précaution, seuls moyens pour faire de l’innovation technique un véritable progrès social. a chaque phénomène de société, nous apporterons une réponse collective.

1. vers un espace pubLIc IséroIs apaIsé et non toxIque

a. Vers un espace public apaisé : de la marginalité à la cohésion sociale

l’espace public, urbain ou rural, c’est aussi le monde de la rue, avec tout ce qui s’y passe. l’espace public, sensé appartenir à tous, c’est aussi le seul lieu qui reste à ceux qui n’en ont plus d’autres. c’est le lieu où se révèlent, au quotidien, toutes les tensions produites par notre société. la sécurité n’a jamais été consacrée juridiquement comme «la première des libertés». contrairement au droit à la sûreté, consacré par la Déclaration des droits de l’Homme de 1789, visant à protéger les droits des citoyens contre le possible arbitraire de l’état. accepter de se pencher sur la sécurité et l’ordre public, c’est en réalité réfléchir à l’usage de l’espace public dans son intégralité. se pencher sur la sécurité de l’espace public, c’est œuvrer à l’émergence d’une société apaisée et non excluante. Faire payer à tel ou tel individu les tensions collectives qui taraudent notre société n’est pas une réponse à la hauteur des enjeux. nous apporterons une réponse collective à ces phénomènes de société.la sécurité recouvre pour nous l’ensemble des politiques visant à assurer la protection physique et

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morale des populations, en particulier des plus fragiles. le Département, via ses compétences sociales, est donc un acteur public clé en la matière.

Une nouvelle approche de la sécurité, c’est aussi dissiper les confusions. il y a un monde entre la grande criminalité or-ganisée et la petite délinquance du quo-tidien. alors que la première fait rare-ment la Une de l’actualité, la seconde est poussée sous les projecteurs. contraire-ment aux «gros poissons», insérés socia-lement, les petits délinquants sont avant tout les victimes d’un ordre social et économique inégalitaire. Une nouvelle approche de la sécurité, c’est être prag-matique. c’est demander le respect de l’espace public partout où il est déstabi-lisé, en commençant par ceux qui en ont le plus les moyens.

Pour une collectivité territoriale, assurer réellement la stabilité de l’espace public implique de travailler sur les liens entre celui-ci et les individus. le débat est politique : il n’est pas psychologique. il est à mi chemin entre le public et le privé.

assurer réellement la sûreté de l’espace public, c’est accompagner les personnes qui s’en excluent, qui s’en sentent exclues ou bien qui en ont été exclues, en agissant sur les conditions qui provoquent ce que l’on appelle trop souvent leur(s) «déviance(s)». Promouvoir l’autonomie réelle de chaque isérois permettra d’accompagner la réduction de la marginalité sociale au sens large ainsi que les incivilités qui en découlent.

Pour nous, l’autonomie réelle de chaque isérois est un impératif. nous ferons de la «lutte contre la marginalité sociale» une priorité de notre mandat.

le renforcement d’une politique de prévention spécialisée vivante, dont l’objectif est d’aider l’enfant et le jeune majeur (entre 16 et 25 ans) dans son cadre de vie familial et social et de prévenir, sera assuré, car il relève aussi de la confiance en la jeunesse. il s’agit d’aller au devant, à la fois aller vers et venir au-devant des personnes là où elles vivent, et en même temps anticiper les difficultés qu’elles peuvent connaître ou provoquer.

cette politique, qui vient prendre en compte les risques menaçant la capacité des jeunes à participer à la vie sociale permet d’ œuvrer à la cohésion sociale dès que les premiers signes de la marginalisation apparaissent et permet

donc aussi d’œuvrer à la tranquillité du territoire. Jusqu’à présent, l’action départementale en matière de Prévention spécialisée reposait sur un système de délégations de service public à des associations très actives (aPase, coDase, etc.) qui agissent au quotidien sur le terrain. toutefois, les financements départementaux ne permettent pas toujours aux associations de mener leur action jusqu’au bout. aussi, plusieurs communes iséroises (Gières, meylan, noyarey...) sont obligées de former elles mêmes leurs éducateurs spécialisés. la marginalité sociale est une question qui touche toutes les dimensions de l’action publique, il n’est pas possible de pousser les associations en avant sans leur assurer un appui permanent.

D’autre part, les aides versées se limitent aujourd’hui aux quartiers sensibles des zones urbaines. les zones rurales du dé-partement ne sont pas prises en compte par les politiques de Prévention spécia-lisée, réduisant ainsi les publics touchés par cette politique. nous initierons une politique de Prévention Spécialisée dans la territoires ruraux de l’isère afin d’assurer la cohésion sociale sur l’en-semble du territoire isérois.

toujours, nous mettrons l’humain au centre de notre action : du coté des as-sociations, qui auront les moyens finan-ciers d’assurer une présence humaine forte sur le terrain, et dans l’approche menée à l’égard des populations concer-nées. Jamais, nous n’oublierons que la prévention spécialisée croise beaucoup d’autres thématiques (la petite enfance, le logement, l’éducation, parfois le han-dicap…).

assurer la tranquillité du territoire isérois, c’est accepter de regarder tout ce que la société a choisi d’ignorer, d’isoler et de repousser, y compris géographiquement  : les «marges». la délinquance est le premier élément qui vient en tête lorsque l’on parle de sécurité. mais, comme elle sert aujourd’hui à montrer du doigt une grande diversité de réalités (incivilités du quotidien, atteinte à l’intégrité physique, relations conflictuelles entre des générations qui ne se connaissent pas, etc.), la prévention spécialisée ne peut être la seule façon d’agir en faveur d’un espace public apaisé. en effet, l’errance, les addictions et la prostitution sont des éléments qui rejaillissent aussi souvent sur l’espace public et sont difficiles à appréhender

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car ils sont à la fois visibles et en même temps mal connus, inclassables (ni maladie(s), ni toujours choix de vie). cette ambiguïté alimente les confusions et dérègle trop souvent les boussoles des décideurs publics. nous agirons de façon pragmatique, sans panique, et resterons fidèles à notre boussole  : assurer l’autonomie réelle de chaque citoyen isérois.

les écologistes s’engagent à jouer pleinement leur rôle en proposant la création, en isère, d’espaces de consommation médicalisés destinés aux toxicomanes les plus précaires qui, aujourd’hui, consomment dans la rue ou les cages d’escaliers. Devant la recrudescence des overdoses et des contaminations au ViH et hépatites, la plupart des pays européens ont adopté cet outil dans leur politique globale de santé. apporter une réponse collective aux phénomènes de société, c’est faire de l’espace public le véritable lieu du vivre ensemble.

nous soutiendrons le travail quotidien d’associations qui ont choisi d’accom-pagner les personnes en situation de prostitution en prenant en compte tous les aspects de la vie quotidienne de ces personnes. accompagnement de la vie dans la rue, parfois hébergement, pré-vention des risques liés à la santé, dans le respect de ces personnes. (comme l’amicale du nid ou l’appart’ à Grenoble).

les phénomènes de société appellent une réponse collective : il s’agit d’indi-vidus dont les parcours de vie peuvent être accompagnés, parfois adoucis. la compétence en matière de solidarité du conseil Général lui fournit les moyens de soutenir et encourager les politiques à destination de ces publics fragiles. as-surer la stabilité et la sûreté de l’espace public, c’est mettre la marginalité sociale au centre de notre action. c’est toujours tenter de comprendre et d’inclure.

nous ferons donc clairement le choix d’apaiser les tensions pouvant apparaître sur l’espace public au quotidien par des actions précises et respectueuses de toutes les problématiques qui traversent ces tensions. c’est pour cela aussi que nous nous opposons à des solutions basées sur la technologie tels que le fichage, la biométrie ou la vidéosurveillance sous toutes leurs formes et dans tous les types de lieux. le contrôle ne va pas dans le sens de l’autonomie de la personne, pas plus qu’il ne va dans le sens de l’intérêt général. intégrer toujours plus d’individus revient

à renforcer la cohésion sociale en recréant un sentiment d’appartenance à une communauté. Ficher et contrôler par la technique repose sur une vision négative de l’individu et divise les citoyens entre plusieurs camps.

b. Vers un espace public non toxique : de l’innoVation technique au progrès social

ouvrir de nouveaux espaces publics en isère implique de commencer par assu-rer la salubrité de l’espace public exis-tant. l’isère est une terre d’innovation technique, et donc à ce titre particuliè-rement exposée au non-respect du prin-cipe de précaution. a l’heure actuelle, le conseil Général vise à étendre la couver-ture en ondes électromagnétiques (an-tennes-relais pour téléphones portables, etc.) aux zones rurales du département. ce qui, à première vue, semble être une politique progressiste s’avère, en réalité, être aussi une politique de maximisa-tion des risques. elle étend la zone de risque depuis les zones urbaines, déjà couvertes par les ondes, aux zones ru-rales qui ne l’étaient pas encore. nous refusons de contraindre les isérois entre le droit à la santé et le droit à un égal accès aux nouvelles technologies, c’est pourquoi nous mettrons en place une culture, indépendante, de l’anticipation du risque technologique en isère.

Pour nous, seuls le débat public et le respect du principe de précaution sont capables de transformer une innovation technique en progrès social. tant que la puissance publique cédera devant l’euphorie technologique et les influences des groupes industriels du secteur, la salubrité de l’espace public isérois ne sera pas garantie.

toutes les antennes-relais téléphoniques qui seront installées à l’avenir devront respecter la norme d’émission de 0,6 volts par mètre. toutes les antennes relais déjà installées devront elles aussi être recalibrées pour respecter ce seuil de salubrité publique.

nous demanderons la réalisation d’une étude indépendante au niveau européen sur les conséquences pour la santé des individus des bornes Wifi en ville. notre objectif sera de réconcilier droit à la santé et droit à l’égal accès aux nouvelles technologies, qui toutes concourent à dessiner le vivre ensemble de demain. les habitants seront davantage informés sur les pollutions intérieures et seront encouragés à utiliser des matériaux de construction propres.

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Les substances CMr (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) seront retirées des établissements publics gérés par le Département (collèges, locaux administratifs, etc.). Une des priorités ira à la prévention de la pollution à l’encontre des enfants, particulièrement vulnérables.

nous exigerons la transpa-rence dans l’information sur les risques liés au nucléaire, l’isère étant au cœur de la région la plus nucléarisée du monde. Par notre politique de soutien aux énergies renouvelables nous favorise-rons l’abandon progressif de l’énergie nucléaire.

souvent négligées, les pollutions par le bruit et la lumière doivent aussi être fortement réduites. isolation phonique des bâtiments, conventions pour un éclairage urbain responsable, amélioration du matériel ferroviaire et protections phoniques au bord des voies de circulation sont à lancer rapidement. le trafic aérien doit être limité.

c. pour une nouVelle politique des déchets.agir pour un espace public durable et non toxique, c’est aussi formuler une nouvelle approche des déchets. Une approche qui promeut la nécessité de réduire les nuisances et qui ques-tionne les modes de production qui conduisent à transformer au plus vite les biens produits en déchets  : obso-lescence programmée, surproduction, mauvaise qualité, etc.

la réduction des déchets nécessite des actions en amont et en aval de la production des biens. cette nouvelle approche s’illustre en 4 axes :• réduire la quantité de déchets générée et son potentiel à causer des nuisances environnementales et sanitaires• accroître la durée de vie et d’usage des produits (réparation, ressourceries, etc.)• transformer en ressources les dé-chets restant (réutilisation, recyclage, compostage, etc.)• s’engager sur les traitements alterna-tifs à l’enfouissement et à l’incinération.le plan départemental, engagé en 2007, au terme d’une démarche parti-cipative, a permis de tourner le dos à la croyance d’un accroissement inéluc-table des déchets. il nécessite mainte-nant une actualisation de sa démarche et de ses objectifs.

nous agirons pour : - ne pas augmenter la capacité de stockage des déchets en isère. les besoins actuels de 500 000 tonnes sont à considérer comme un maximum. - engager un plan de réduction de l’in-

cinération. le double-ment de l’incinérateur de Bourgoin et les investis-sements sur athanor ris-quant d’induire une «aspi-ration» de déchets de plus en plus éloignés. - améliorer la valorisation des matières (verre,

journaux, emballages, déchets de cuisine, refus de tri …) et la qualité du compostage. Globalement, nous valorisons 23,5% des matières, nous sommes donc loin des 50% attendus par le Grenelle !nous proposons de créer un fonds de prévention constitué pour moitié par un apport des intercommunalités et pour moitié par le conseil Général. ce fonds permettra d’organiser la synergie entre les collectivités sur le suivi des techniques et des actions innovantes.Par ailleurs les interventions plus «structurelles» seront prises par le conseil Général pour inviter les collectivités à mettre en place la systématisation de la redevance spéciale, le renforcement du réseau des déchèteries et la prise en compte systématique du traitement des déchets dans les documents d’urbanisme en matière de place nécessaire au tri des déchets dans les cuisines des logements, au compostage de quartier, au regroupement de bennes, aux politiques de traitement des encombrants, aux circulations des camions de collectes etc… renforcer les politiques de prévention et d’implication citoyennes. les pays qui ont le plus avancé en matière de réduction des déchets sont ceux qui ont réussi à impliquer tout le tissu social dans cette démarche. cette démarche de partenariat peut être engagée sur de nombreux sujets, en s’appuyant sur les chambres consulaires, comme la collecte de suremballages en sortie de grands magasins, la régression d’utilisation de produits dangereux par les industriels isérois, le développement de filières de collecte pour le papier carton, les encombrants, les produits dangereux, les déchets de soins, la mutualisation de traitement dans les Zac, la formation des agents des entreprises de nettoyage, le changement des pratiques dans les manifestations publiques, etc.

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2. une économIe dIversIfIée pour retrouver des marges de manœuvre

la région et la commune sont officiel-lement les chefs de fil en matière de développement économique. en réalité, en isère, il apparaît que le véritable chef de fil est davantage le conseil général puisqu’il est maître d’ouvrage de mina-tec, chef de fil des collectivités sur nano 2012, très impliqué sur les pôles de com-pétitivité et notamment minalogic. avec plus de 15 000 000 € en 2010, le bud-get isérois consacré au développement économique est 84% au-dessus de la moyenne nationale.

actuellement, l’action économique du Département est guidée par l’ambition des élus de droite et de la gauche traditionnelle : créer artificiellement une «silicon valley» reliant Valence à Genève. l’intelligence de l’avenir regarde dans une autre direction : aux zones industrielles sans fins, elle préfère des bassins de vies recentrés et autonomes. a la compétition économique effrénée, à grand renfort de subventions publiques, elle préfère une activité relocalisée, non délocalisable et en phase avec les besoins de la société. au bras de fer avec l’écosystème, l’intelligence de l’avenir préfère la symbiose et la coopération.

Pour mesurer la pertinence et l’efficacité des politiques publiques et de l’activité économique, il est nécessaire de disposer d’outils adéquats et d’indicateurs judicieux. les indicateurs actuels, comme le PiB, sont imparfaits si nous souhaitons la réduction de notre impact sur l’environnement, le renforcement de la cohésion sociale et l’accroissement de l’autonomie réelle de l’individu. nous proposons un élargissement de la définition de richesse. Dans la continuité de l’action menée par les élus écologistes de la région rhône-alpes, nous doterons l’Isère d’indicateurs alternatifs. ces futurs indicateurs mesureront la qualité de vie, les disparités sociales et la pression exercée par nos activités sur l’environnement à travers l’empreinte écologique. nous mettrons ainsi en place l’indice de santé sociale de la société iséroise.

a. pour une clarification des compétences économiques.aujourd’hui, l’essentiel des investissements touche les grandes industries technologiques, dont certaines sont déjà cotées en bourse et qui n’hésitent pas faire du chantage à la délocalisation si les financements publics ne sont pas jugés à la hauteur... ainsi, nano 2012 cumule 157 000 000 € d’aides publiques, juste en seconde position derrière le géant européen airbus. il n’est pas possible de favoriser un développement soutenable du territoire en répondant aux exigences de groupes financiers dont la logique est avant tout de rémunérer des actionnaires.

Dans la même logique, il n’est pas possible de s’appuyer sur des partenariats public-privé pour financer les projets que nous souhaitons mettre en œuvre. cette logique consistant à confier à une entreprise privée le financement d’une réalisation publique ne fait que reporter sur les générations futures le coût des investissements. en plus, en payant un loyer annuel sur de très longues durées aux entreprises qui prennent en charge l’investissement, le coût pour la collectivité est, au final, beaucoup plus élevé que part un financement propre.

nous proposerons une clarification nette des compétences économiques entre le niveau européen, régional et départemental. Partout ailleurs, le soutien financier aux géants industriels en concurrence internationale relève de fonds européens ou régionaux. nous ne voulons pas laisser notre Département se ruiner en vain. nous défendrons le droit des isérois à recevoir les fruits d’une politique économique orientée vers l’intérêt général du département. Une telle clarification des compétences redonnera des marges de manœuvres concrètes à une politique économique écologiste.

nous proposerons de réévaluer toutes nos interventions (subventions, participations, investissements…) au regard du critère de l’emploi. nous voulons que chaque euro dépensé le soit dans l’objectif de créer des emplois durables et non délocalisables. aussi, nous proposons d’appliquer et d’étendre la politique d’éco-conditionnalité des aides mise en place par le conseil régional :

- conditionner les aides à des critères écologiques (mobilisation d’énergies renouvelables), - engager nos partenaires dans des audits environnementaux,

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- conditionner les aides à des critères sociaux : solidité du contrat de travail, durabilité, salaire, protection de la vie familiale (congés maternité et/ou paternité, horaires adaptés, etc.).

nous soutiendrons seulement les entreprises et les associations qui respectent la législation du travail en vigueur, les conventions collectives existantes et les droits des salariés

nous contribuerons à l’émergence d’un système financier international éthique en réorientant vers des banques fiables les contrats départementaux actuellement signés avec les banques dont les fonds transitent actuellement par les paradis fiscaux.

réconcilier les finances publiques de l’isère avec l’éthique sera un levier essentiel pour garantir la sécurité de l’espace et de l’investissement public. au final, assurer la traçabilité et la transparence de tous les contrats signés entre le conseil Général et les institutions bancaires permettra de garantir aux isérois un service public durable à l’abri des aléas financiers internationaux.

b. une interVention économique tournée Vers les domaines prioritaires.nous proposons de nous inscrire dans la lignée des politiques portées par la région rhône-alpes, en renforçant les domaines prioritaires via des financements sélectifs :

- aide accrue à la filière bois. cette filière n’est pas suffisamment développée en isère. la forêt couvre plus de 30% du territoire isérois. Plus de 10 000 personnes vivent aujourd’hui de la filière bois en isère. le nombre d’intervenants, la spécificité du territoire alpin et la diversité de la filière en elle-même (du bois de chauffage au bois d’œuvre) rendent nécessaires une meilleure coordination et des moyens clairement identifiés pour créer des emplois et asseoir les bases d’une «filière courte». a l’horizon 2014, nous multiplierons par 3 les aides départementales à cette filière d’avenir, afin qu’elles dépassent les 1 500 000 €.

- soutien à l’économie sociale et soli-daire via un pourcentage de subvention complémentaire aux subventions accor-dées par la région aux projets isérois : ce secteur recouvre des filières et des métiers très différents qui ont comme

point commun d’être organisés sur des fondements démocratiques. - arrêt du financement des appels à projet pour les pôles de compétitivité qui ne relèvent pas des compétences du conseil général.

- maintien d’une aide spécifique à la filière photovoltaïque en orientant les aides sur une stratégie de développement local : aide à la formation, à l’installation, à l’emploi.

- un plan départemental d’implantation des éoliennes sera élaboré, en concertation avec les isérois et les associations. nous favoriserons aussi la géothermie et la méthanisation. nous nous opposerons à la privatisation de barrages hydroélectriques, pour privilégier la sécurité de la population.

- réexamen de la participation du conseil Général dans le contrat de Plan état ré-gion qui est aujourd’hui essentiellement orientée « nano » (clinatec, nanobio…).

- intégration de l’agence de promotion de l’isère dans une structure régionale et non plus départementale, seule échelle pertinente pour valoriser un territoire au niveau international.

en lien avec la politique régionale, nous impulserons une nouvelle dynamique aux politiques de formation tout au long de la vie. les aléas de la vie ne doivent plus décider qui à droit ou non au savoir, et quand. le savoir n’est pas un privilège, il est le socle d’une démocratie en bonne santé. en créant du lien entre les générations et les milieux sociaux, la formation tout au long de la vie sera un levier essentiel pour assurer la solidité de notre société.

c. faire ViVre l’actiVité locale Via les monnaies fléchées.la relocalisation de l’activité économique, c’est aussi permettre aux entrepreneurs locaux de vivre au quotidien. assurer la vitalité de l’économie iséroise passe par la mise en place de monnaies fléchées, en direction des entreprises, des producteurs agricoles ou encore des prestataires de services locaux.

aujourd’hui, il existe 4000 à 5000 dis-positifs de monnaies fléchées dans plus de 50 pays. a l’heure où, pour sortir de la crise financière qui touche nos socié-tés, il est urgent de faire de l’argent un moyen et non plus une fin, l’isère a tout à gagner en rejoignant ces expérimenta-

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tions. nous voulons redonner du sens à la production économique mais égale-ment à la consommation.

sur le modèle de la monnaie sol, actuel-lement en expérimentation dans l’agglo-mération grenobloise, nous proposerons de multiplier ce genre de dispositifs, notamment dans les domaines qui, par essence, n’ont pas vocation à devenir marchands : monnaie transports, ali-mentation, mais également consomma-tion d’énergie, eau, etc.

a terme, il s’agira d’ouvrir des espaces d’activités non capitalistes et qui per-mettent d’assurer la vitalité de l’écono-mie locale de notre territoire.

3. La dIversIté cuLtureLLe : un droIt pour chaque IséroIs

la crise économique, sociale et politique qui affecte notre société touche aussi la vie quotidienne et les rapports entre les individus, notamment dans les domaines de l’éducation, de la formation personnelle, du loisir ou des activités culturelles. notre société est l’objet d’une fragmentation culturelle : nos espaces de vie et de travail offrent de moins en moins de lieux de vie en commun.

le lien social, aujourd’hui, ne peut se penser sans référence à un espace public local qui fait de la proximité le socle de la relation et de l’échange. les individus ne peuvent donner une signification à leurs choix de vie sans une référence à un contexte culturel. Pas d’autonomie réelle sans conscience de soi. la conscience de soi passe aussi par la vitalité des pratiques culturelles.

a. réconcilier le Voir et le faire.le Département doit être le territoire où se construisent les échanges entre le monde de l’urbain et celui de la ruralité. sa politique culturelle ne peut plus se réduire à la diffusion des événements produits “à la ville”et à la conservation des richesses ethnographiques du “terroir”.

nous dépasserons la séparation conve-nue entre culturel et socioculturel. comme si la culture n’était pas sociale, comme si le social n’était pas construit en référence à un imaginaire et à des formes culturelles. à côté de la culture légitime et officielle, trop souvent en-fermée dans les institutions, nous sou-tiendrons le développement et la vitalité d une «culture ordinaire». nous crée-rons des liens entre des domaines trop longtemps déconnectés. nous réconci-lierons le Faire et le Voir. nous nous en-gageons en faveur d’une culture active et plus seulement passive. Via une offre innovante en matière d’éducation artis-tique, nous accompagnerons chaque isérois désireux d’aiguiser et d’élargir sa sensibilité.

la «crise de la culture» qui touche aujourd’hui notre société repose sur une segmentation des approches. nous valoriserons les relations qui existent entre les sensibilités, les savoirs, les pratiques et les représentations que nous donnent les œuvres artistiques. Dans ce domaine comme dans d’autres, nous voulons créer de la cohérence et bâtir des convergences.

la vitalité de la culture relève de l’existence d’une solidarité entre les activités économique, sociale, et esthétique. leur déconnexion nuit à notre société. la vitalité d’une culture vient du fait qu’elle se construit sur les aspirations

et des intérêts fondamentaux de la société civile.

la culture iséroise souffre de la confusion qui règne entre les niveaux de déci-sions  : entre la commune et la région, quel espace reste t-il au département ? avant la fin de l’année 2011, nous

proposerons la tenue d’assises dépar-tementales de la culture en partena-riat avec les acteurs culturels isérois. ces assises devront faire émerger une nouvelle approche de la culture. elles devront définir collectivement l’espace d’intervention dans lequel se situera notre département.

b. accompagner l’émergence de la culture populaire.les isérois veulent se réapproprier leurs espaces publics. nous répondrons à cette aspiration en accompagnant l’émergence de mouvements amateurs et populaires, notamment via des aides économiques et en mettant des locaux à disposition.

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nous porterons une attention toute par-ticulière aux initiatives des jeunes isé-rois  : aide au premier cD, soutien per-manent à la scène musicale, théâtrale et artistique locale, etc. nous ferons de chaque isérois un propriétaire à part égale de l’espace public.

la culture iséroise à venir donnera un nouveau souffle aux lieux qui contribuent à donner sens à notre société: les bibliothèques départementales et les musées. nous transformerons ces lieux de passages en lieux de vie et d’échange, notamment en les mettant en lien avec les collèges et les centres sociaux du département. l’institution publique devra être une courroie de transmission «haut débit» entre la société civile iséroise et sa vie culturelle.

Donner une nouvelle énergie à la société civile iséroise passe également par un soutien permanent à la vie associative et à l’éducation populaire. nous voulons instaurer un climat de confiance où le dépositaire de l’espace public soit autant le citoyen isérois que son représentant départemental.

nous ferons du chapiteau de l’isère un lieu d’audace, de vitalité et d’innovation culturelle. les talents de l’isère pourront s’y exprimer autant que les talents déjà établis à l’échelle nationale. aujourd’hui, sa gestion et son fonctionnement ne sont pas satisfaisants : un équipement itinérant qui est porté par une équipe artistique de culture non-itinérante. ce décalage entraîne des coûts exorbitants de gardiennage et de maintenance, ce qui contraint le chapiteau à une programmation sans risque, afin d’amortir les frais. nous accompagnerons la création et le développement d’une véritable culture itinérante en isère.

Pour toutes ces raisons, nous «désobéirons» à la circulaire Fillon du 18 janvier 2010, texte qui assimile sans honte l’action des associations à celle des entreprises et conclut à la nécessité de les mettre en concurrence pour l’obtention de subventions publiques. nous ferons barrage à cette confusion perverse et réaffirmerons notre volonté de dé-marchandiser, de libérer l’espace public.

4. L’Isère, un espace de soLIdarIté InternatIonaLe

rendre chaque citoyen propriétaire de son espace public est un principe que nous revendiquons pour notre département mais qui vaut également pour les relations internationales et les partenariats que l’isère noue à l’étranger. l’émergence d’une réelle communauté internationale ne sera possible qu’à la condition que les rapports de domination nord./sud disparaissent. Pas de communauté possible sans égalité entre les membres.

a. Vers des partenariats internationaux éthiques.Via les partenariats internationaux et les jumelages, nous nous engagerons concrètement en faveur de l’avènement de cette démocratie internationale. englués dan l’imaginaire productiviste, les décideurs locaux confondent trop souvent solidarité internationale et ouverture de marchés pour les industries iséroises. nous demanderons un audit indépendant sur tous les partenariats actuellement conduits par l’isère.

nous mettrons en place des partenariats éthiques et transparents, de société civile à société civile. nous nous engagerons sur des objectifs concrets. nous rendrons possibles des politiques d’échanges culturels avec nos territoires jumeaux. nous organiserons, chaque année, une semaine de la solidarité où nos partenaires seront mis à l’honneur, à commencer par les établissements publics comme les collèges. l’isère se donnera l’intelligence de l’avenir à la condition qu’elle œuvre en faveur d’une mondialisation apaisée, fondée sur l’enrichissement mutuel dans la différence.

b. ici et dès maintenant, anticiper les équilibres migratoires à Venir.réfugiés climatiques, migrations, etc.: à l’échelle de la planète, le XXie siècle connaitra un grand mouvement des populations. certains d’entre eux ont d’ailleurs déjà commencé. nos sociétés vont devoir faire face à ces nouveaux défis. actuellement, en criminalisant les populations nouvelles ou mobiles, le gouvernement ne tourne pas notre société vers l’avenir. il la fragilise. nous anticiperons sur les mouvements

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migratoires à venir en rendant possible et décent l’accueil de réfugiés sur le territoire isérois. le siècle à venir sera un siècle de transformation et d’innovation. Être à la hauteur des enjeux du XXie siècle, c’est en assumer la part enthousiasmante mais aussi les difficultés. nous ferons de l’accueil de réfugiés en isère le socle de la véritable communauté internationale à venir.

actuellement, le budget départemental consacré à la coopération décentralisée n’est pas à la hauteur des ambitions affichées. il est largement inférieur à l’objectif officiel de 0,4% du budget total. nous commencerons par honorer cet objectif, et l’augmenterons progressivement au cours du mandat jusqu’à atteindre 1 200 000 € par an en 2014.

PILIer 4 : Démocratie locale : « opération oxygène »

communes, intercommunalités, départe-ments, régions, état, Union européenne : il est difficile de voir clair dans le mille-feuille administratif actuel. Un mille-feuille qui privilégie baronnies, cumul, petits arrangements entre amis conser-vateurs, et finalement mise à l’écart du citoyen. rationaliser les compétences dévolues à chaque niveau administra-tif est une urgence démocratique et en particulier au niveau du département.

à l’heure de la décentralisation, le Département est en retard d’une révolution. la complexité et le manque de transparence de son mode d’action, pourtant bien réel, aboutissent à un désintérêt grandissant des citoyens. Pourtant, le Département possède des marges de manœuvres importantes sur des sujets essentiels : la silhouette du territoire, l’émergence de nouveaux espaces publics éthiques ou encore l’autonomie sociale des individus.

en isère, le conseil Général habite cette tension. D’un côté il est présent, connu et apprécié dans les cantons ruraux du département, parfois même d’avantage

que la région. De l’autre, il est omni-absent du débat public dans les cantons les plus urbanisés, même si son action, notamment en terme de soutien financier aux grands groupes cotés en bourse, est bien réelle et va parfois bien au-delà de ses compétences officielles. nous voulons rationaliser le fonctionnement de notre département. nous voulons un Département qui agisse sur tout le territoire isérois, rural ou urbain, et qui y soit reconnu partout de la même façon. nous voulons un conseil Général qui ouvre le débat public à chaque fois que son action contribue à métamorphoser notre société, par exemple à propos des nanotechnologies. nous voulons un Département qui réconcilie au quotidien innovation technique et progrès social. nous voulons un Département qui retrouve le sens de l’intérêt général, qui facilite l’ouverture de nouveaux espaces publics, éthiques et populaires.

nous voulons, enfin, un Département transparent dans son fonctionnement, lisible dans son action et qui soit, au quotidien, à l’image de la société iséroise.

1. pour une InstItutIon transparente

a. rendre publique la commission permanente

le conseil Général fonctionne sur deux chambres : l’assemblée départementale, organe collectif de décision où se votent les budgets et les grandes orientations politiques et où se règlent par délibé-ration les affaires du département, et la commission permanente, qui traite les dossiers que l’assemblée départemen-tale lui attribue. la majorité actuelle a inversé les équilibres naturels du conseil Général : l’assemblée départementale est devenue un satellite de la commission permanente. alors que l’assemblée départementale est publique, la commission permanente se tient en plus à huis clos. le citoyen isérois est mis à distance du lieu où se prennent les véritables décisions qui impactent son quotidien. ainsi, en dépit de l’importance du dossier, les décisions du conseil Général sur la rocade nord ont toutes été prises au sein de la commission permanente, inaccessible aux citoyens, aux journalistes et à la société civile dans son ensemble.

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nous proposerons de revenir à un fonc-tionnement décent du département  : l’organe principal sera l’assemblée départementale et la commission per-manente redeviendra son satellite, et sera à son tour rendue publique. cette remise dans le bon sens contribuera à l’avènement d’une démocratie iséroise oxygénée et transparente.

b. Vers la fin du clientélisme en isère

la démocratie iséroise doit être transparente. nous mettrons fin aux pouvoirs des barons et notables locaux. cette «opération oxygène» commencera par la suppression de l’enveloppe de 30  000 € offerte chaque année à chaque Conseiller Général et qu’il distribue sans rendre aucun compte.

Parce qu’il n’est pas éthique de laisser des conseillers Généraux devenir des barons locaux en se bâtissant une clientèle avec l’argent public, nous mettrons fin à cette pratique. Nous réorienterons les 1 400 000 € dégagés vers les aides aux associations, à la formation citoyenne et aux mouvements d’éducation populaire.

2. « opératIon oxygène »

a. pour une assemblée à l’image de la société iséroise

la démocratie oxygénée repose d’abord sur la séparation des pouvoirs délibératifs et exécutifs. les départements français se sont organisés en s’inspirant du modèle parlementaire avec un fonctionnement en groupes politiques et une présidentialisation de l’exécutif. cependant, une étape décisive n’a pas été franchie, celle d’une séparation nette entre pouvoir exécutif et pouvoir délibératif, le président de l’assemblée départementale étant à la fois le chef de l’exécutif et le président de l’assemblée délibérante. cette confusion des rôles handicape l’émergence d’un véritable gouvernement local responsable. elle ralentit aussi le développement d’un travail délibératif continu et approfondi au niveau départemental.

cette proposition devrait être au cœur d’une véritable réforme territoriale, loin du projet sarkozy. nous modifierons le règlement intérieur du conseil général afin de permettre aux groupes politiques et aux commissions de

proposer des rapports au vote de l’assemblée départementale et afin de rendre incompatible un mandat dans l’exécutif avec la présidence d’une commission.

la démocratie oxygénée reposera éga-lement sur une nouvelle répartition des rôles entre le citoyen et son représen-tant. Du côté institutionnel, il n’est plus acceptable que la moyenne d’âge de l’assemblée départementale soit de 62 ans alors qu’elle est de 40 ans en isère !

il n’est pas non plus décent que seulement 5 femmes siègent à l’assemblée départementale...sur 58 élus. l’assemblée départementale est, à l’heure actuelle, l’assemblée composée du plus grand nombre de notables et la plus conservatrice de la république. Une véritable réforme territoriale, progressiste, passe par l’introduction de la proportionnelle pour toutes les élections. les conseils généraux comme le parlement sont la preuve que le mode de scrutin majoritaire empêche les femmes d’accéder aux responsabilités.

les conseillers généraux écologistes s’engagent à fournir régulièrement, par écrit et en réunion publique, des bilans de leur action. leurs électeurs seront consultés localement avant tout grand projet. le rôle d’un conseiller général, c’est de définir la politique du département dans ses champs de compétence. Par ce lien avec les habitants du canton au sujet de la politique départementale et par le travail du conseil economique et social isérois, nous mettrons fin aux baronnies locales

enfin, une démocratie oxygénée au quotidien passe par une politique du personnel respectueuse de chaque agent. Pour favoriser le bon fonctionnement du conseil Général, il est important que le dialogue social se réalise dans les meilleures conditions. nous serons vigilants sur les procédures légales de recrutement, afin que les personnes désireuses d’exercer leur métier au sein du conseil général puissent avoir un accès optimal aux publications de postes.

les personnels pourront facilement avoir accès au projet politique défini par l’assemblée départementale avec les objectifs à court, moyen et long terme attendus, et ainsi être en mesure de proposer des actions concrètes de mise en œuvre.

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enfin, les instances de dialogue social seront respectées et les documents nécessaires à l’information des partenaires sociaux seront fournis à leur demande pour faciliter leur force propositionnelle.

b. Vers une démocratie participatiVe accomplie.nous ferons entrer les isérois dans les lieux de décision, via la création d’un conseil économique, social, environnemental et par l’institution de la saisine populaire de l’assemblée départementale.

trop longtemps, les isérois ont été tenus à l’écart des prises de décisions locales importantes. la société va enfin entrer dans le monde de la décision publique, de la même façon qu’europe écologie lui a ouvert le monde politique. en plus de l’assemblée départementale et de la commission permanente, nous créerons une troisième chambre, tournée vers la société civile. afin de permettre l’émergence d’une nouvelle culture démocratique locale, ce Conseil économique, social et environnemental isérois regroupera en son sein les acteurs de la société civile : syndicats, associations, etc.

ce nouvel outil devra être consulté sur toutes les grandes orientations concer-nant l’intérêt général isérois  : éduca-tion, autonomie individuelle, promo-tion de l’environnement, innovations économiques, agriculture, transports, etc. nous voulons instituer un dialo-gue permanent entre la société civile et ses représentants. nous voulons clore l’époque du Département gouverné par des notables et autres barons locaux, reclus dans leur tour d’ivoire. nous vou-lons oxygéner l’isère.

nous voulons que l’isère devienne le la-boratoire d’une nouvelle forme de ré-publique. nous souhaitons l’avènement d’une démocratie efficace, souple et interactive. Une démocratie locale faite par les isérois et tournée vers les isé-rois. aussi, les membres de ce nouveau conseil seront, pour un tiers d’entre eux, tirés au sort parmi la population iséroise. la légitimité du tirage au sort, c’est la légitimité du citoyen. Donner sa chance au tirage au sort, c’est donner sa chance à une démocratie oxygénée. les deux tiers restant seront invités à siéger en fonction de leur légitimité so-ciale : président-e-s d’associations, de syndicats, de fondations, mais égale-ment des entreprises, des responsables

de structures sociales, éducatives et culturelles. le conseil sera mis en place avant la fin 2011.nous ferons entrer de nouveaux isérois dans les lieux de décision. à la fin du XViiième siècle, l’ensemble des citoyens habitants un territoire avait le droit de vote. ce n’est plus le cas aujourd’hui. nous souhaitons mettre fin à cette anomalie démocratique qui empêche des habitants, travaillant ici, contribuant aux finances publiques, d’être représentés dans les assemblées. Un premier pas sera la constitution d’une commission consultative des résidents étrangers à l’échelle départementale.

il existe un fossé grandissant entre les citoyen/es et leurs représentant/es. les faibles taux de participation aux élections, y compris locales, n’en sont qu’une des nombreuses manifestations. Pour autant, une large partie de la population continue à s’intéresser à la chose publique et à s’investir dans le débat. l’implication associative, la participation aux mouvements sociaux, l’engagement syndical ou encore le bénévolat sont autant de moyens de s’engager pour peser sur la vie politique et participer au collectif. l’heure n’est donc pas au repli sur la sphère privée, à l’apathie politique.nous créerons un « droit d’interpellation populaire». Cet outil permettra à 12 000 habitant/es de l’Isère de plus de 16 ans de demander l’inscription d’un sujet ou d’une question à l’ordre du jour de l’assemblée départementale (soit 1% de la population totale du département). Une seule contrainte : l’interpellation devra nécessairement porter sur un sujet relevant des politiques départementales. en séance plénière, tous les groupes politiques seront invités à s’exprimer publiquement et à prendre position sur l’interpellation. a travers ce dispositif, nous proposons de rapprocher le Département de ses habitant/es qui pourront exprimer leurs attentes et demandes sur des sujets départementaux, voire se faire force de proposition.

tout citoyen isérois s’engageant dans une démarche participative initiée par le Département aura droit à au moins 20 heures de formation aux compétences départementales ou aux domaines d’intervention de leurs choix.

la démocratie oxygénée, c’est aussi le droit à l’information. nous ferons d’isère magazine un journal qui permette enfin à chaque isérois de se faire sa propre idée sur l’action conduite, sur les choix

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retenus et les choix écartés. Du magazine d’autocélébration, nous ferons un journal d’information au service des isérois.la démocratie oxygénée, c’est aussi un Département sobre : réduction des dépenses somptuaires, des «petits-fours». il n’y aura plus de chauffeur systématique pour le Président et les Vices Présidents. la collectivité sera vigilante sur les déplacements aériens et ne financera plus les vols intérieurs.

nous généraliserons la dématérialisation des documents et le Département n’uti-lisera plus que du papier recyclé. Les lo-giciels libres et gratuits seront générali-sés et remplaceront progressivement les logiciels propriétaires et payant au sein du conseil Général et de chaque collège du département. enfin, le Département compensera ses émissions de co2 en fi-nançant des projets de reforestation de l’isère, de développement des modes doux de transport, des transports col-lectifs ou de développement des éner-gies renouvelables.

la démocratie oxygénée, c’est aussi aller vers le mandat unique et conquérir la parité au sein de l’assemblée départementale. nous promouvons l’interdiction du cumul d’un mandat parlementaire avec celui de membre d’un exécutif local. le cumul des mandats constitue un obstacle essentiel à la démocratie locale : il concentre dans peu de personnes les pouvoirs locaux et limite la diversité sociale des élus ainsi que leur renouvellement. nous aiderons les élus à financier leur fin de mandat et financerons des formations facilitant le retour à la vie professionnelle.

enfin, la démocratie oxygénée, c’est militer et agir en faveur de l’égalité homme-femme en isère. au-delà des stricts enjeux de représentation politique, l’égalité hommes-femmes est un droit fondamental qui ne s’exerce pleinement que si les accès à la formation, à la sphère publique, à l’emploi et à toutes les mesures départementales sont garantis autant pour les hommes que pour les femmes. Pour assurer ces droits, il faut mettre en place des outils performants afin de vérifier l’impact des dispositifs sur les individus. nous engagerons le conseil Général dans cette voie. l’isère a la chance d’être une terre d’innovation. Un territoire dont la population a la passion de créer. ce bouillonnement ne doit pas être confisqué par l’absence de débat public. avant d’engager le premier euro sur des projets capables de métamorphoser notre société, nous

organiserons les Forums isérois du Progrès. trop longtemps, la démocratie participative s’est réduite à n’être qu’une campagne de communication ou de pédagogie autour de décisions déjà arrêtées. trop longtemps, la démocratie participative s’est réduite à n’être qu’une stratégie pour faire accepter des projets polémiques et pour éteindre les critiques. trop longtemps, elle a été une parodie. nous voulons redonner tout son sens à ce projet.

nous vivons désormais dans un monde où le rythme de l’innovation technique est plus rapide que celui de la décision publique. l’espace public se retrouve bien souvent à la remorque d’innovations qu’il n’a pas choisies et dont il ne maîtrise qu’une partie des conséquences. le débat public est, pour nous, la meilleure incarnation du principe de précaution. il ne peut y avoir de progrès que partagé et concerté. la réconciliation entre innovation technique et progrès social se fera par l’intermédiaire d’une démocratie oxygénée.

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ÉLeCtIoNS CANtoNALeS 20 et 27 MArS 201 1

Il n’y aura de véritable changement que si la société s’en empare, que si chaque citoyenne et chaque citoyen, en toute conscience, décide de devenir acteur de cette transformation nécessaire. C’est dans cette perspective que nous vous proposons ce nouveau contrat pour l’Isère.

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europe écologie - Les verts de l’Isère10 rue marx dormoy - 38000 grenobLe

tel : 09 71 49 91 52 - [email protected]

BoUrGoin-JallieU-sUD

patricia andre constantInsyndicaliste à la caF

clelles

daniel bretmilitant pour des alternatives à l’a51

écHirolles-est

monique LeZZIeromilitante du droit des femmesancienne élue communiste

Fontaine-sassenaGe

caroline handtschoeWercKerassistante d’éducationDiplômée en aménagementdu territoire

GrenoBle-3

hakim sabrItechnicien de maintenancedans les transports par câbleconseiller municipal de Grenoble

GrenoBle-1

olivier bertrandconseiller général

la mUre

thomas capronancien directeur de l’agence pourle développement de la matheysine

GrenoBle-6

christine garnIerPrésidented’europe écologieles Verts de l’isère

le-BoUrG-D’oisans

guillaume douadycomédien militant de la coordinationdes intermittents du spectacle

HeYrieUX

maryse oudjaoudIsecrétaire régionale d’europe ecologieles Verts de rhône-alpes

le-GranD-lemPs

sébastien Lecoeurmilitant pour des chambaransans center Parcs

mens

philippe peraInanimateur dans un centre de réinsertion sociale

la VerPilliere

béatrice muntLaKPsychologue du travail

saint-martin-D’Hères-norD

pascal mettonconseiller municipalà saint-martin-d’Hèresmilitant des droits des étrangers

roUssillon

céline pomIerProfesseur des écolestrésorière d’une amaP

saint-éGrèVe

mathilde dubessetHistorienneconseillère municipalede saint-egrève

saint-Geoire-en-ValDaine

carine buschBibliothécairesyndicaliste

morestel

faïcel bourennaneDélégué syndical dans l’industrie automobile

monestier-De-clermont

benoît gonsoLInconseiller à la communautéde communes de monestier-de-clermont

tUllins

aude pIcard WoLffenseignante

Voiron

éric dedondermaire-adjoint délégué au cadre de vieet à l’environnement

VillarD-De-lans

françois nougIercréateur d’une activité filière bois

saint-marcellin

brigitte brIeLresponsable régionale de territoires-environnement-emplois

Vienne-sUD

bruno cartIertechnicien syndicaliste

VinaY

geneviève crosPrésidente d’une associationenvironnementale

corPs

Laure brIaudetcadre d’une société spécialisée en mobilité douce

saint-Jean-De-BoUrnaY

myriam LaÏdounI-denIsartiste lyrique & comédienne

crémieU

claude casséconseiller municipal de la-Balme-les-Grottes

imp. N

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