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Book Marjorie Le Berre - version Juillet 2016
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UN PIED DE CHAQUE COTE DE LA LIGNE Marjorie Le Berre
Préface
S’égarer, distancier les objets du centre;Image ventilateur;Le dialogue entre les positions s’évapore pour une phrase qui attend la suite.
Recomposer à partir du flou, du déplacé, de l’estompé;Interruption de la marche;Les lignes se brisent comme autant de sections de trajectoire de différentes hauteurs. Tenter de prononcer l’arrière-plan qui déjà s’efface;Cadre flottant sur le hors-champ;Le format fixe s’échappe et l’horizon se dissout.
Passer d’un lieu à l’autre, des uns aux autres;Ballade entre les supports;La parole est donnée au mouvement de la fuite qui se situe à la bordure.
Equilibrer Un/Environnement et jouer de sa gravité;Point d’appui du désir d’explorer;La dérive est rendue visible par le frottement de la mise en relatus (rela/narra-tion).
«L’errance, un parcours qui se définit avant tout par la rupture avec un groupe ou un lieu, par l’absence d’itinéraire fixe, par le caractère imprévisible du trajet.»
Bouvet, Rachel. (Pages de sable. Essai sur l’imaginaire du désert)
chaPitre 8«Là-bas»
et, te souviens-tu que Reza posait un biscuit à la canelle sur nos verres de thé? / 2016
vidéo , couleur, sonoredurée : 4min20s
Recevoir et donner : on a conscience que ça se situe dans cet échange, dans ce dialogue. Ecouter, observer, mémoriser et revenir avec ce que l’autre nous a légué et vouloir le transmettre à son tour. A cet instant des questions surgissent : Où intervient la subjectivité? Où intervient son propre vécu quand on fait appel à la mémoire pour racconter l’histoire donnée? Comment transmettre la responsabilité de la parole?Cette vidéo est conçue comme un objet d’hospitalité, un dialogue entre un volontaire et un nouveau-arrivant et interroge les notions de documentaire, de narration, de l’entre-deux entre départ et arrivée.
lecture
chaPitre 7 «QueLLe direction Pensez-vous avoir Pris Pour venir jusQu’ici?»
«Faire quelque chose qui éprouve l’environnement ou qui réagit face à lui, qui change, qui n’est pas stable, faire quelque chose d’indéterminé qui parait toujours différent, dont on ne peut prévoir précisément la forme (...) faire quelque chose qui vit dans le temps et faire faire au spectateur l’expérience du temps, énoncer quelque chose de naturel.»
Hans Haacke (L’idée de nature dans l’art contemporain)
La montagne est une frontière physique qui insuffle au regard la perspective du au-delà, et ainsi passer du territoire du « je » au territoire du « tu ». Elle devient métaphore d’une zone transfrontalière du « nous », qui vient raisonner avec des questions existentialistes «Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?»
Quand le brouillard apparaît la perspective de passer de l’autre côté se fait avec tatonnement. Lors de cette expérience de marche à l’aveugle, la dérive de la marche amène progressivement à un sentier qui se découvre pas à pas jusqu’au moment où le lâcher-prise fait arriver à un lieu bien loin de celui attendu. C’est alors que l’apparition d’une halte (zone de bivouac, refuge) vient ponctuer la marche par un lieu d’échange intense.
double mouvement / 2016vidéo , couleur, sonore
durée : 7mi56
«Quelle direction pensez-vous avoir pris pour venir jusqu’ici ?» est le point de convergence de ce court-métrage réalisé dans le parc national des Pyrénées lors de plusieurs mois passés en tant qu’aide-gardien de refuge. Les témoignages des randonneurs interrogent la notion de « direction », l’action de «venir » et la référence spatio-temporelle « ici » en accompagnant une marche dans le brouillard, une marche de myope où la focale se fait sur le dire.
lecture
la haute route / 2016bois, tissu polyester, émulsion photosensible
70x240x70cm
Le cairn est le marqueur des hors-sentiers. Pyramide de pierres, il est la mémoire de ceux qui sont passés par là avant nous. Il morcelle un sentier en sections de trajectoire et fait avancer par étapes en cherchant, en repérant mais il s’avère aussi le guide pour se perdre en n’indiquant pas toujours le bon chemin à suivre. «regarder avec attention», «balayer», «scruter», «parcourir des yeux» sont autant de notions sous-tendues par le verbe «to scan». C’est cette technique qui ainsi appliquée à une collection de photographies de cairns effectuées sur un tronçon du H.R.P. (Haute Randonnée Pyrénéenne qui suit au plus près la ligne de crêtes et passe alternativement de la France à l’Espagne). Chaque matrice sérigraphique présente ainsi une étape de marche qui condense le temps et la trajectoire en faisant dériver le repère en abstraction paysagère.
Millefeuilles, NantesVue d’exposition
chaPitre 6«a Point of no return»
«Là où manquent les mots dans l’expérience de l’image (...) là même s’ouvre un horizon pour inventer des paroles nouvelles, des phrases, des pensées jusqu’alors inenvisagées. Regarder, donc: assumer l’expérience de ne rien garder de stable. Accepter, devant l’image, de perdre les repères de nos propres mots. Accepter l’impouvoir, la désorientation, le non-savoir. Mais c’est là, justement, que réside une nouvelle chance pour la parole, pour l’écriture, pour la connaissance et la pensée elles-mêmes.»
Georges Didi-Huberman (Essayer Voir)
Le cheminement est une matière labile, un labyrinthe fait de rencontres, de déroutes et de doutes. C’est une ligne en perpétuel déplacement, un déploiement incessant de formes, «brèves comme des clins d’oeil». Etre aux prises entre possession et dépossession d’une expérience, rechercher un point de balance au sein du mouvement paradoxale entre fixité et dynamique, libérer une circulation entre prise de position et perte de repères, sont autant de questionnement abordées dans le projet «a point of no return».Cet ensemble est conçu comme un phrase-récit où les interstices donnent à voir une recherche d’équilibre, et traduit un voyage effectué sur un porte-container durant 3 mois pour traverser l’Atlantique et accoster sur l’île de Trinidad-et-Tobago. Chaque pièce est une escale, un mot-signifiant. Le spectateur navigue de pièce en pièce. Cette proposition invite le regardeur à assembler les éléments du puzzle, comme autant de points de vue interrogeant la ligne, la cartographie, le déplacement physique autant que celui de la mémoire.
A bord de l’HérodoteCabine de pilotage
prologue à / 2015
Ce livre rassemble un travail photographique effectué tout au long de la traversée Le Havre / Port-of-Spain. Autour d’une répétition de prise de sténopés selon 3 points de vue, l’apprentissage du regard déporté, la sensibilité à la lumière réfléchie par l’étendue fluide, le réglage de la concentration des bains de révélation permettent une progression page après page. Ainsi jour après jour, la ligne d’horizon qui entoure le navire en haute-mer est rendue de plus en plus lisible.
édition , pages, x cm
Prologue à Atlas des 9 muses
atlas des 9 muses / 2015
Cette édition est une forme de bibliothèque ambulante. L’atlas est composé de 9 affiches qui reprennent les 9 muses de l’art (Clio, Erato, Euterpe, Melpomène, Polymnie, Terpsichore, Thalie, Uranie) auxquelles Hérodote dédit chaque tome de son unique ouvrage Iστορiα (Histoire).Les différentes planches composent une bibliographie en rassemblant les références qui ont nourri mes recherches effectuées tout au long de l’élaboration du projet «A point of no return».
9 affiches recto/verso, impression jet d’encre,42x59,4cm
Affiche I - Clio
A bord de l’HérodoteSur le pont
des corps flottants / 2015performance pour 9 femmes
durée : 1heure
En embarquant avec un équipage de marins, la recherche d’équilibre est double : celui du corps sur un îlot mouvant et d’une femme seule au sein d’un groupe exclusivement composé d’hommes.Les 9 femmes recherchent leur point d’appui en visualisant mentalement le mouvement de gîte-contre-gîte d’un bateau. Cette performance donne lieu à un geste hypnotique ténu qui apparaît progressivement comme une recherche perpétuelle de son propre mouvement au sein de celui créé par le groupe.
extrait performance
Premier symptômeSi accostage = expiration et désaccostage = inspiration, que se passe-t’il quand la seconde manoeuvre n’a pas lieu?On cherche la houle pour reprendre de l’air…
Au coeur du PlatonL’échauffement des particules humaines mises en vibration dans la coursive suba-quatique dégage une énergie qui contrebalance la perte calorifique d’une troublante absence de prise de position.
Jeux de persistences rétiniennesLa règle du jeu est simple: faites de l’oeil au soleil lorsqu’il se couche.
(silence, bruits de page, de respiration)
.../...
Si l’on considère la population sur la terre en 2014 à environ 7,2 milliards de personnesSi à un instant t, chaque individu occupe une position propre définie par (x,y,z)Alors on peut s’interroger sur la définition de l’espace qu’occupe cet instant t.L’espace-temps ET serait alors égal à l’instant t élevé à la puissance ‘somme de 1 à 7,2milliards des positions (x,y,z)’ET=t^E(x,y,z)
(silence, bruits de page, de respiration)
.../...
la traverser / 2015installation sonore, piste audio mono, format mp3
durée 29min
Le journal de bord écrit quotidiennement durant les 3 mois, est ici relu de manière lacunaire en n’en révélant que des morceaux choisis.Prise de position, rapport au corps, lien à l’environnement sont les thèmes qui jalonnent l’ensemble de l’enregistrement. Diffusé en extérieur la mise en espace participe à l’évanouissement de l’expérience.
extrait en écoute
à fond perdu / 2015installation, plâtre, videoprojection
50x150x250cm
« La synagogue aux yeux bandés », allégorie utilisée par Proust dans A la recherche du temps perdu introduit le personnage d’Elstir, le peintre. Le dessin projeté en réserve réalisé in-situ place le moulage tel une figure de proue sur fond d’incrustation de couleur BSoD (Blue Screen of Death), couleur du fond d’écran lors d’une erreur fatale de mémoire.
celui qui monte, celui qui descend / 2015vidéo couleur
durée : 1min45
«La route qui monte et la route qui descend est une seule et la même» Héraclite
extrait en lecture
Maracas Bay Fishing Village, T&TProcessus en cours
mouvement perpétuel / 2015installation, bois, verre, azurant optique, papier
200x280cm
L’amarre d’un bateau est l’interstice entre terre et mer, la retenue à une certaine forme de dérive. Sa prise d’empreinte traduit un mouvement de rapprochement, une amplitude de vague qui agite l’embarcation. Elle est également le lien avec un pêcheur en l’aidant à prendre la mer au moment où le bateau est libéré de cet attache. L’enregistrement du mouvement des amarres des pêcheurs d’un même village durant 7 jours compose une forme de calendrier perpétuel.L’installation prolonge cet idée de mouvement continu par le changement quotidien du dessin visible et ce sur un cycle d’une semaine.
blue devil / 2015azurant optique, eau de mer, agar-agar
10x30x10cm
«D’abord il n’y a rien, puis il y a un rien profond, puis il y a une profondeur bleue.»Yves Klein
«A seaman is existing between somewhere» / 2015série de 8 dessins, papier carbone
480x63cm
« a seaman is existing between somewhere » est la traduction d’un proverbe bulgare, cité par Nikolas, chef ingénieur de la marine marchande, rencontré à bord du porte-conteneurs. Ce proverbe signifie que le marin est constamment dans un espace flottant situé entre deux quais sur lesquels il s’apponte. Chaque dessin est réalisé à partir des points GPS relevés sur les cartes de navigation utilisées durant la traversée. L’ensemble reprend les différentes escales en traçant des espace-temps relatifs à l’heure de départ des différents ports.
chaPitre 5«en Longeant»
« Les plus exaltés d’entre eux suivaient chaque dimanche la frontière côté italien, façon peut-être d’exprciser une prison en longeant sa limite.»
Yves Bichet (L’homme qui marche)
La rive, cette zone entre le continent fluide et le continent solide, en perpétuel mouvement, est une métaphore de l’idée même de frontière. Reflet de l’espace mouvant, perméable, du départ, et de l’arrivée, c’est une symbiose d’éléments qui reflète la conversion continuelle de cette ligne en espace.
en silence / 2014multiple, embossage sur plastique, 0,6x240cm
C’est une forme qui se referme sur elle-même, un texte qui se referme sur lui-même, un temps de lecture silencieuse, une invitation à contempler le texte.
Le silence se laisse porter par le courant
Il se fraye un passageIl aspire l’air en une boufféeIl tire la langueIl calme le rythme de la communication haletante
Il éloigne la saturation du tempsIl temporise la course folle des motsIl projette la trace de l’instant présentIl suspend l’idée pour le pied d’appel
Il donne l’espace du changement d’appuiIl lance le mot au delà de l’échosIl assomme de sa gracile pesanteurIl roule les r du mot morsure
Il joue à saute-moutonsIl regarde l’origine dans les yeuxIl taquine l’horizonIl agace de sa simplicité exubérante
Il nage à contre-courant et remonte où il est né
écriture marchée / 2014série de 6 feuillets, encre sur papier
6 x 37x40cm
Ecrire en marchant et/ou marcher en écrivant est une expérience réalisée sur le GR34 entre Plouha et Gwin Zegal pour tenter de réduire au minimum le temps de latence entre le regard expérience et le dire expérience.Ecrire en marchant est une triple exploration : des pieds sur le sentier, des yeux au contact du paysage et de la main sur l’espace de la page.
Ile de BaureExploration en cours
prendre la tangente pour l’ [en brassées] / 2014édition jet d’encre sur papier recyclé dans coffret en carton gris
édition 12 x 15 x 2cm (3 exemplaires)
Journal de bord de l’exploration de l’île de Baure sur la ligne définie par la rive. L’ouverture de ce nouveau sentier était marquée par les brassées de végétaux taillés pour me frayer un passage et déposés sur cette ligne de flottaison.
Projet réalisé dans le cadre de l’exposition «Mesures 17/10/13 – 25/05/14» sur le port de la Ménitré (49).
Vues d’exposition Mesures 17/10/13 – 25/05/14
25-05-2014 / Port St Maur – La Ménitré
antistatique / 2013calcaire des falaises d’Etretat, papier ponce, bois
250x500x125cm
18 juillet 2013 un pan de falaise s’écroule dans l’océan à Saint-Jouin-Bruneval en Seine-Marirtime : 30000 tonnes de roches se répandent sur les plages.A partir de morceaux de calcaire ramassés sur la plage d’Etretat, la main reprend le mouvement naturel de la mer pour traduire et condenser l’érosion du paysage.
Campagne d’abattage / 2013bois,
150x200cm
Prendre une route de campagne / Un arbre cache la forêt / Conduire, conduire jusqu’à oublier l’acte de conduire / Se laisser mouvoir par l’énergie intrinsèque du véhicule au-tant que celle de la pensée / Un arbre cache la forêt / Laisser divaguer le regard à ce qu’il y a sur les bas-côtés / Herbes fauchées, faussés boueux / Un arbre cache la forêt / Un camion la cache, celui-là même qui transporte les hommes et le bois ayant perdu sa verticalité / Dans cet état tout devient perméable, la vitre, l’oeil, la roue, le volant, les mains, le corps s’harmonise avec le fauteuil et se fait oublier.Juste les pensées, l’arbre et la forêt.Quelque chose, là, une urgence / Regard dans le rétrovideur, des tranches claires de bois fraichement coupées / Arrêt sur image, frein moteur / Peu importe le manque de visibilité dans le virage / S’arrêter, faire marche arrière / Revenir là où la couleur fauche les ronces / Passer le chemin boueux / Dire bonjour / S’approcher et regarder à distance / S’approcher encore et fouiller / Tandis que les grumes s’amoncellent dans la remorque, les rejets remplissent les ornières encore fraîches de la machine outil / Différents niveaux de noblesse / Continuer la route les bras chargés de trophées / Dire au revoir et ne penser qu’à ce qui reste de l’arbre qui a caché la forêt.
chaPitre 4«ensembLe»
Plan du campement
2
4
75
1
3
6
123456
tentes
abri
feu
cabanon
forêt
source
7 Banc
L’île des oubliés / 2014Projet collectif réalisé avec
Axelle Auguin, Catherine Goutierre, Lise Le Joliff, Sebastien Quentin, Marie Rousseau et Alexis Sergent
L’installation présentée est une reconstitution du camp de base, point de ralliement, zone de vie, de recherche et de travail créé lors d’une pratique de rite de passage.Le rite consiste à s’isoler du groupe une marée durant sur une île à 1h de marche du campement de base: l’«île des oubliés», Gwin Zegal.
Projet réalisé dans le cadre de l’exposition «Oblitus Locis», Chapelle Saint-Lazare, Angers.
Gwin ZegalLocalisation
Si A tente de rejoindre l’île en partant à marée basse et en marchant dans le sens opposé du vent, aura t’il plus de chance d’atteindre sa destination que B qui décide de partir
à marée haute en se laissant dériver par le courant ?En tout état de cause, le voyage commence avec le bénéfice du doute.
31/08/13 22:35Chez Robert | Galerie d'art contemporain
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barycentres exposition iouri camicas, marjorie détoc, fabien
léaustic et fanny paldaccidu 13 mai au 07 juillet 2013
Une vague au va-et-vient à peine visible, à lafois mobile et en suspens – à la verticale, contre
le mur de la salle principale. Un banc de sableéchoué – au plafond, au bord de la verrière. Latrace d’un foyer qui a fait éclater le sol comme
la peau d’un fruit, orné le mur aussidélicatement qu’un fusain. Seul volume de
l’installation, la rouille qui se dépose entre deuxplaques de verre dressées. Les quatre artistes
usent de la galerie non comme lieu d’exposition,encore moins de déambulation, mais comme
support. Ils l’ont brûlée, détrempée, découpée,comme une éprouvette dans un laboratoire. Lescoordonnées spatiales et les lois de la physiqueen ont perdu leur pertinence. Pas de titres, des
chiffres : 482, indice de viscosité ; 390,température en degrés Celsius ; 475, masse de
ce sable sans poids ; 000, référence de lalimaille de fer que l’air oxyde. On pense au
Grand Verre, à la galerie Iris Clert désertée, à laChambre aux Catastrophes Naturelles de PetitesDimensions de Jacques Julien et Paul Sztulman– cette famille d’œuvres qui dans leur fragilité
renferment une idée de l’infini. Davantageencore qu’à une expérience de l’espace, c’est
donc à renouveler son sens du temps, cettequatrième dimension, que le spectateur estinvité. Tout est déjà passé, et tout se passe
encore. De la flambée il ne reste que le noir,mais la vidéo la fait renaître en boucle. Le sablene s’écoule pas, mais l’oxydation silencieuse du
volume sert de sablier. La vague est pluslointaine au moment où elle semble plus proche.
Ce temps actif et suspendu est celui quedemande la contemplation d’un paysage, d’un
visage ou d’une œuvre d’art. C’est aussi celui dumouvement paradoxal de l’artiste, entre
retenue et abandon. Le temps du geste rejointpar le temps du regard.
Pascale Ratovonony
barycentres iouri camicas, marjorie détoc, fabien léausticand fanny paldacci exhibitionfrom 13 may to 07 july 2013
A wave sways to and from barely visible, bothmobile and unresolved – vertically against thewall of the main room. A beached sandbar – onthe ceiling, on the edge of the glass roof. Thetraces of the hearth, which broke the groundlike the skin of a fruit, decorated the wall asdelicately as a charcoal sketch. The sole objectof the installation, a display of rust trappedbetween two standing glass plates. The fourartists have designed the gallery not as anexhibition, even less as a place to walk around,but as support. They have burnt it, soaked itand cut it up, experimenting with the space likea specimen in a laboratory. Spatial volume andthe laws of physics lose all relevance. No titles,only numbers: 482, viscosity grade; 390,temperature in Celsius; 475, the mass of thesand without weight; 000, reference for thefillings of oxidized iron. It reminds us of GrandVerre, of Iris Clert’s deserted gallery, of LaChambre aux Catastrophes Naturelles de PetitesDimensions by Jacques Julien and PaulSztulman – this family of works, which in theirfragility encase the idea of infinity. Even more than experiencing the space, theviewer is invited to renew his sense of time, thisfourth dimension. Everything is already gone,and everything is still happening. From theblaze there is only darkness left, but the videobrings it back to life over and over again. Thesand doesn’t flow, but the silent oxidization ofthe volume serves as an hourglass. The wave isthe farthest away at the moment it seems theclosest. Reining in the movement is whatrequires contemplation of a landscape, a face ora work of art. It’s also the paradoxicalmovement of the artist, caught betweenrestraint and abandon. The action of doing joinsthe action of looking.
chez-robert
Barycentre / 2014Exposition collective réalisée avec Iouri Camicas, Fabien Léaustic
et Fanny Paldaccihttp://www.chez-robert.com/
Une vague au va-et-vient à peine visible, à la fois mobile et en suspens – à la verticale, contre le mur de la salle principale. Un banc de sable échoué – au plafond, au bord de la verrière. La trace d’un foyer qui a fait éclater le sol comme la peau d’un fruit, orné le mur aussi délicatement qu’un fusain. Seul volume de l’installation, la rouille qui se dépose entre deux plaques de verre dressées. Les quatre artistes usent de la galerie non comme lieu d’exposition, encore moins de déambulation, mais comme support. Ils l’ont brûlée, détrempée, découpée, comme une éprouvette dans un laboratoire. Les coordonnées spatiales et les lois de la physique en ont perdu leur pertinence. Pas de titres, des chiffres : 482, indice de viscosité ; 390, température en degrés Celsius ; 475, masse de ce sable sans poids ; 000, référence de la limaille de fer que l’air oxyde. On pense au Grand Verre, à la galerie Iris Clert désertée, à la Chambre aux Catastrophes Naturelles de Petites Dimensions de Jacques Julien et Paul Sztulman – cette famille d’œuvres qui dans leur fragilité renferment une idée de l’infini. Davantage encore qu’à une expérience de l’espace, c’est donc à renouveler son sens du temps, cette quatrième dimension, que le spectateur est invité. Tout est déjà passé, et tout se passe encore. De la flam-bée il ne reste que le noir, mais la vidéo la fait renaître en boucle. Le sable ne s’écoule pas, mais l’oxydation silencieuse du volume sert de sablier. La vague est plus lointaine au moment où elle semble plus proche. Ce temps actif et suspendu est celui que demande la contemplation d’un paysage, d’un visage ou d’une œuvre d’art. C’est aussi celui du mouvement paradoxal de l’artiste, entre retenue et abandon. Le temps du geste rejoint par le temps du regard.
Pascale Ratovonony
chaPitre 3«haPPenstances»
Monnaiae d’échange / 2016Istanbul
Happenstances / in progressPhotographies numériques
Format divers
Démarche ouverte, cette série de photographies est une prise de contact avec le réel, une exploration par l’objectif du bruit de fond pour saisir des circonstances en état d’équilibre, en état de fuite.
L’ensemble constitue une narration visible uniquement sous format numérique, jour-nal de bord de mobilité, passant alternativement d’une qualité haute définition à une qualité de téléphone portable, révélant le moyen à disposition au moment de la prise photographique et dont les titres révèlent la circulation.
A quai / 2015Le Havre
Entretien / 2015Fortaleza
Recto-verso / 2015Belem
Azimut / 2015Océan atlantique
à double sens 3 / 2015Degrades de Cennes
Jerusalem / 2013Jerusalem
Hétérotopie 1 / 2012Paris
à l’#TAC / 2011Rouen
chaPitre 2«.../...»
∃ 〈xyz〉 → [+∞/-∞]n ou l’apparition des déserteurs / 2014mémoire
site internet
«Qu’un homme trace une ligne, et celle-ci devient labyrinthe.»
chaPitre 1«?»
2016 Ι «Rendez-vous au sommet», Faros - Millefeuilles, Nantes c
2015 Ι «A point of no return», DNSEP - Ecole des Beaux Arts d’Angers p
2014 Ι «Blue Devil» - Port of Spain (Trinidad & Tobago) p «Mesures» - La Ménitré c «Oblitus Locis» - Chapelle St Lazare - Angers c
2013 Ι «Le rythme et l’allure» - Galerie CROUS - Paris c « Barycentres » - sur www.chez-robert.com c Portes ouvertes ENSAD - Paris c
Expositions
2013 Ι Seconde du Prix des anciens Gaston et Denise Dietschy (prix interne ENSAD) reçu pour «Campagne d’abattage»
Résidences & Prix
Formation2013-2015 Ι DNSEP - École Nationale Supérieure des Beaux Arts d’Angers
2012-2013 Ι École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs - Paris 1995-2001 Ι ESCOM - Cergy pontoise Ingénieur chimiste
Assitante d’artiste Dominique Ghesquiere (Paris)
Assistant régie pour l’ exposition «All that Falls» - Palais de Tokyo (Paris)
Aide régisseur et médiation d’exposition «Débords» Nicols Momein - ZOO Galerie (Nantes)
Membre de GOOP. mise en place d’un cycle de 4 expositions à l’abbaye de St Florent le Vieil, et de l’exposition «Nuée» au Grand Théatre d’Angers, animation de médiation et d’atelier pour scolaires
Activités et compétences
Publications / presse. « Alice Yard shares : Marjorie Le Berre – one night action » / arcthemagazine.com / 21 octobre 2014. « Marjorie Le Berre: one-night action Wednesday 22 October, 2014, 6 to 10pm, at Alice Yard » / aliceyard.blogspot.co.uk / 19 octobre 2014. Chez-robert – Michel Delacroix / Frac Franche-Comté : Textes, entretiens et images retraçant l’histoire de l’espace d’exposition très spécial de la galerie d’art chez-robert, fondée en 2007 par mdlx/Michel Delacroix, de 2007 à 2015 / parution avril 2015
Marjorie Le Berre3 rue Adolphe Moitié
44000 Nantes06 64 10 66 73
[email protected]://marjorie-leberre.com