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Un téléfilm de Gabriel AGHION Avec dans le rôle de Max Jacob Jean-Claude Brialy et Dominique Blanc, Guillaume Gallienne, Féodor Atkine, Jean-Claude Dreyfus... Vendredi 14 septembre 2007 à 20.40

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Un téléfilm de Gabriel AGHION

Avec dans le rôle de Max Jacob Jean-Claude Brialy

etDominique Blanc,

Guillaume Gallienne, Féodor Atkine,

Jean-Claude Dreyfus...

Vendredi 14 septembre 2007 à 20.40

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Max et Jean-Claudepar Jérôme ClémentPrésident d’ARTE FranceVice président D’ARTE

En hommage à Jean-Claude Brialy, ARTE a choisi d’avancer la date de diffusion de Monsieur Max pour en faire un événement de rentrée.

Monsieur Max évoque la vie d’un poète bohème au cœur tendre, proche des grands de son époque, souvent au second plan malgré un talent subtil et profond… Le parcours de Jean-Claude Brialy, qui l’interprète ici avec brio, emprunte quelques chemins parallèles à celui du trublion de Montmartre : fasciné par les arts, qui l’emmènent loin de son milieu d’origine à la discipline de fer, il devient saltimbanque, tourne avec les plus grands réalisateurs du siècle, de Renoir à Rohmer en passant par Chabrol et Godard.

ARTE est heureuse de rendre hommage à ces deux artistes dans le film de Gabriel Aghion, qui retrace de manière sensible et profonde le parcours d’un homme complexe, hors norme, victime de la barbarie du IIIe Reich et de sa variante vichyste. Une manière pour nous de les maintenir vivants dans nos cœurs et nos esprits, de saluer l’immense talent de Jean-Claude Brialy, dont ce fut le dernier grand rôle.

Poète, vos papiers…par Daniel LeconteProducteur - Film en Stock

Comment peut-on être poète dans un monde sans pitié ?Comment peut-on être humain dans un monde inhumain ?À ces questions simples, la vie de Max Jacob apporte des réponses fortes ! Fortes et tragiques ! Et plus tragiques encore depuis que Jean-Claude Brialy qui incarne Monsieur Max avec force, nous a quittés.

Max Jacob a exploré des terres inconnues et pris ainsi le risque de traverser la vie en solitaire. Parisien, il tenait à rappeler en toute occasion qu’il était aussi breton. Juif, il embrassait la foi catholique pour trouver la paix. Homme, il assumait, mal, son homosexualité et se mettait ainsi hors du monde des gens fréquentables. Alors, anticonformiste Max ? En ce qui le concerne, le mot est faible, presque trivial. Car ce n’était pas chez lui une posture. C’était sa façon de vivre, libre !

En 2007, produire un film sur ce marginal magnifique, c’est un pari fou. Un peu comme une pichenette à notre époque qui préfère ce qui brille à ce qui rayonne, les conventions aux écarts de conduite, les people aux artistes.Je suis fier de l’avoir tenté. Et d’avoir rencontré des partenaires enthousiastes et talentueux pour le gagner. Ensembles.

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12 juillet 1876 Naissance de Max Jacob

à Quimper, d’une famille déjudaïsée.

1901 Rencontre avec PICASSO

de laquelle naîtra une amitié indéfectible et passionnée.

1903 - 1921 Max Jacob s’installe à Montmartre,

rue Ravignan près du Bateau Lavoir, laboratoire central de Picasso, Braque, Matisse, Apollinaire, Derain, Modigliani... Acteurs géniaux des mouvements des avants garde de l’art du XXe siècle.

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Un téléfilm de Gabriel AGHION

SynopsisFévrier 1944, la Gestapo pénètre dans l’abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire. Le poète Max Jacob est arrêté. Homosexuel, juif converti au catholicisme, il a fréquenté 40 ans plus tôt la bohème de l’époque du Bateau Lavoir. Ami intime de Picasso, dont il est le compagnon des débuts, le frère des années de misère, il est aussi très proche de Cocteau, Guitry et Jean Marais… Il partage avec eux confidences, enchantements et frasques du Paris de l’entre-deux-guerres. 1940 arrive et quatre ans plus tard, Max est conduit à Drancy, là où des milliers d’hommes et de femmes attendent la déportation vers l’Allemagne. Quand le monde l’abandonne, Alice, une jeune femme orpheline, à qui Max avait donné son amour alors qu’elle était enfant, va tenter l’impossible pour le sauver...

Portrait de Max Jacob

Pierre de Belay - 1933

Musée des Beaux-Artsde Quimper

1909 Max Jacob est terrassé

par l’apparition du Christ.

Chronologie d’une vie d’artiste 1876 - 1944Avec Jean-Claude Brialy (Max Jacob)

Dominique Blanc (Alice),Guillaume Gallienne (Max Jacob jeune),Féodor Atkine (Picasso),Jean-Claude Dreyfus (Sacha Guitry)...

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1915 Converti depuis 1909,

il reçoit le baptême : Picasso est son parrain.

1916 Le Cornet à dés,

édité à compte d’auteur, apporte à Jacob la notoriété et rassemble autour de lui la jeunesse littéraire : Malraux, Aragon, Breton...

1933 Max Jacob obtient la Légion

d’Honneur grâce aux critiques littéraires Paulhan et Cassou.

1936 Retraite définitive à St Benoît-sur-Loire.

1938 Ballades, dernier recueil poétique, paru

du vivant de Max Jacob, compte tenu des listes « Otto » qui interdiront de publier des auteurs juifs.

1940 - 1941 3 oct. : promulgation du statut des juifs. 10 oct. : Max Jacob se déclare comme juif. oct. - nov. : le poète est privé de ses droits d’auteurs.

Février 1944 Le 24 : arrestation de Max par la Gestapo.

Transfert à la prison d’Orléans. Le 28 : arrivée au camp de Drancy. Max Jacob,

matricule 15 872, reçoit l’étiquette verte, désignation pour le prochain convoi fixé au 7 mars.

5 mars 1944 21h : décès de Max Jacob. Inhumination à Ivry en fosse commune.

En 1949, sa dépouille sera ramenée à St Benoit-sur-Loire.

17 novembre 1960 Max Jacob est élevé au rang

de poète mort pour la France.

© Rogi André - 1937Musée des Beaux-Arts d’Orléans

Max Jacob à l’étoile jaune© Jacques Boudet - 1943Musée des Beaux-Arts d’orléans

Carte de la société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur de Max JacobArchives René Fauchois,1944-1964 Paris, BnF, département Arts du spectacle

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Comment présenteriez-vous ce film ?Ce n’est pas une biographie au sens propre, mais une réflexion poétique sur ce poète maudit.

N’avez-vous pas été surpris que l’on vous propose le rôle ?C’est vrai que Jacob était petit, trapu… Ce n’est pas tout à fait moi [sourire]. Mais je me suis rasé la tête pour lui ressembler… J’aime beaucoup Gabriel Aghion et je suis ravi d’être mis en scène par lui. Il réalise avec élégance une histoire pathétique, mais pas désespérée.

Qu’évoque Max Jacob pour vous ?Il a vécu une période fascinante, celle qui va des années vingt aux années quarante. Ses poèmes, il les a écrits dans une grande pauvreté, habité par la foi, mais aussi par les drogues et l’alcool. Il avait besoin d’excès. D’être à la marge… comme dans sa sexualité.

On vous en avait parlé ?J’ai un peu fréquenté Picasso, beaucoup connu Cocteau et Jean Marais. Ils m’ont souvent évoqué le souvenir de Jacob. C’était un bon vivant, féroce aussi, qui était abandonné par presque tous ses proches.

Max Jacob est-il pour vous un sujet contemporain ?La solitude, l’abandon, c’est un sujet éternel. Son destin me rappelle celui de Jacques Chazot. Il avait 5 000 amis, il était généreux, mondain… Puis il est tombé gravement malade et il n’est resté qu’une poignée de personnes à ses côtés.

On va être surpris de vous découvrir dans un rôle sombre…On me voit trop souvent comme une belle Rolls, quelqu’un de mondain, de brillant, de sarcastique, qui a le sens de la repartie. Cela me fatigue un peu. Il n’y a qu’en Italie où l’on a vraiment su utiliser mon côté dramatique. Il est vrai que Rohmer, Techiné ou Chereau l’ont aussi exploré. Mais j’aurais aimé tourner avec Visconti, Bergman…

Pourquoi vous faites-vous si rare à la télé et au cinéma ?Cela fait deux ans que je n’avais pas tourné. J’ai refusé beaucoup de choses médiocres. Il est rare d’avoir entre les mains un scénario aussi bien écrit, aussi grand public que poétique. C’est exceptionnel à la télévision.

Le dernier « grand rôle » de Jean-Claude Brialy

C’était l’été dernier. Jean-Claude Brialy tournait à Paris sous la direction de Gabriel Aghion et il répondait aux questions du journaliste François-Pier Pelinard-Lambert. Particulièrement attaché à ce rôle qui, selon lui, allait le montrer sous un autre jour, il parlait avec ferveur du poète…

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Guillaume GallienneMax Jacob (jeune)

« Je suis un pitre, mon père. Un clown tragique… »

C’est l’entre-deux-guerres, les années bohèmes. Max Jacob est un jeune poète dans la tourmente. Homosexuel et juif, il vit au Bateau Lavoir à l’ombre du Sacré Cœur, entouré de ses amis artistes désargentés : Picasso, Modigliani, Braque, Apollinaire, Jules Romain… Max est l’animateur incontesté de ces nuits ef-fervescentes, parfois orageuses. Il consomme alors les plaisirs comme les drogues.Pour fuir ses tentations et péchés de hasard, il se convertira au catholicisme et trouvera un apaisement dans la spiritualité.

Dominique BlancAlice« Toutes les nuits, depuis que je suis enfant, deux noms m’accompagnent. Le vôtre [Picasso] et celui de Max. Le sien, comme un sanglot. Le vôtre, comme une gifle. »

Orpheline, Alice alors petite fille, est adoptée par Picasso et sa femme Fernande qui ne peut avoir d’enfant. Délaissée par le cou-ple, Max Jacob commence à prendre la fillette sous son aile. Mais rapidement, Picasso la rejette pour mieux se consacrer à son art et demande à son ami Max de la ramener à l’orphelinat…Profondément blessée par cet abandon, Alice restera marquée par ce manque d’amour refusé à une enfant et cherchera à sauver par tous les moyens ce poète auquel elle s’était attachée.

Pour le cinéma, Dominique Blanc a tourné dernièrement dans : Un fil à la patte de Michel

Delville (2005), Sauf le respect que je vous dois de Fa-bienne Godet (2005) et Les âmes maléfiques d’Emmanuel Bourdieu (2006). Elle sera prochainement à l’affiche de Capitaine Achab de Philippe Ramos. Pour la télévision, la comédienne a joué récemment dans la mini série Le Cri d’Hervé Baslé (2006) et Le pendu de Claire Devers, aux côtés de Dominique Reymond et Denis Podalydès, une coproduction ARTE qui sera diffusée fin 2007.

Bio

Bio Sociétaire de la Comédie Française depuis 2005, Guillaume Gallienne a joué dernière-

ment dans « Saint-François, le divin jongleur » de Dario Fo, mise en scène par Claude Mathieu (2006) et « Les temps difficiles » d’Edouard Bourdet, mise en scène par Jean-Claude Berutti. Il a mis en scène « Huis clos » de Jean-Paul Sartre, à Tokyo, et, pour la Comédie Française, « Sur la grand-route » d’Anton Tchekhov. Récemment au cinéma, on retrouve le comédien dans, entre autres, Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006), Fauteuils d’or-chestre de Danièle Thompson (2006), Mon colonel de Laurent Herbiet (2006) et Le candidat de Niels Arestrup (2007). Pour la télévision, après La bête du Gévaudan de Patrick Volson, une coproduction ARTE France (2002). Il revient pour ARTE France dans la peau du jeune Max Jacob.

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Comment êtes-vous arrivé sur cette aventure ?J’ai lu le scénario que m’a proposé Daniel Leconte, et je l’ai trouvé très émouvant. En fait, pour dire la vérité, je ne pensais pas faire le film, je connaissais certains des poèmes de Max Jacob mais pas vraiment l’homme et j’ai voulu savoir quelle était son histoire. Donc j’ai lu le scénario et à la fin j’ai pleuré. Ça ne m’était jamais arrivé. Dan Franck n’est pas tombé dans une biographie un peu convenue mais a cherché à faire un film sur l’abandon, à travers cette double histoire d’Alice l’orpheline et de Max Jacob. J’ai trouvé ce parti pris très intéressant et ça m’a donné envie de plonger.

Le casting vous est-il venu spontanément à la lecture du scénario ?Je l’ai pensé d’une manière très différente des autres films que j’ai pu faire. Là, en l’occurrence il n’y avait pas un Max mais deux, il n’y avait pas un Picasso mais deux. En plus, ce n’est pas un film qui raconte d’une part la jeunesse de Max et d’autre part la fin de sa vie, mais ce sont des aller-retours permanents. Il fallait donc absolument trouver deux grands acteurs qui se répondent, qu’il y ait quelque chose de commun dans leur voix, leur attitude, qu’on ne se pose pas la question de « ce n’est pas le même ». J’ai presque immédiatement associé Jean-Claude Brialy à Guillaume Gallienne. On a mis les deux photos l’une à côté de l’autre, et on s’est dit, c’est extraordinaire, on y croyait.

Aviez-vous déjà travaillé avec eux ? J’avais proposé à Jean-Claude mon premier film (La Scarlatine) qu’il voulait faire mais pour des problèmes de dates, ça n’a pas eu lieu. Et j’ai finalement eu cette joie incroyable de pouvoir tourner avec lui et aussitôt cette peine terrible de le perdre avant même que le film ne sorte.

Gabriel Aghion (réalisateur)

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Gabriel Aghion (réalisateur)

Dominique Blanc, je l’avais mise en scène au théâtre dans une pièce de Schnitzler, il y a quelques années. J’ai suivi évidemment tout ce qu’elle a fait au théâtre et au cinéma. C’est une comédienne ultra douée, qui peut tout faire. C’est un peu notre Meryl Streep française. Il se trouve que là, le rôle était pour elle, elle m’a dit oui tout de suite.

Vous avez tourné un des derniers grands rôles de Jean-Claude Brialy… Sur le tournage, il était très joyeux, il faisait rire l’équipe tout le temps, il aidait ses partenaires. J’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière parce que j’ai tourné avec de grands acteurs à la fois merveilleux et complices avec moi : Jean-Claude en fait partie. Il est de ces acteurs qui sont solidaires avec le metteur en scène, qui savent ce qu’il est en train de vivre. Jean-Claude avait une énorme qualité : un regard, une vraie empathie. C’est rare, en général les acteurs sont des gens qui pensent beaucoup à eux… L’empathie de Jean-Claude, je la ressentais à chaque instant sur le film et ça m’émeut aujourd’hui d’autant plus qu’il est parti.

On ne l’a pas souvent vu dans des rôles tragiques comme celui de Max Jacob ? Jean-Claude Brialy était beau, léger, spirituel avec un sourire craquant et souvent on ne l’a engagé que pour ce qu’il voulait bien laisser paraître de lui. Il était aussi quelqu’un de pudique et de grave, il avait sa part d’ombre. C’est cette part-là qu’il nous offre dans Monsieur Max.

Quel a été pour vous le plus grand défi de ce film ?Le premier défi, c’était la durée : 23 jours. Mais j’avais la complicité de Raphaël Cohen sur le tournage et de Dan Franck pour le scénario, avec qui nous avons modifié certaines scènes et resserré d’autres. Ça m’a permis d’avoir un peu plus de temps pour raconter cette histoire qui se passe en 1905, 1936, 1943, à Paris, à Drancy…

Le second défi a été justement les scènes de Drancy. Sur un décor comme celui-ci, il a fallu jouer la pudeur et la nuit, construire une architecture de lumière. Je voulais qu’on sente la prison, les grilles, les chiens, toute l’horreur nazie sans trop la montrer.

Pour les intérieurs, j’ai travaillé avec des photos de Drancy. J’ai trouvé notamment une archive très émouvante qui m’a inspiré la scène du partage du pain avec Max, son admirateur et les hommes autour. Pour la scène des hommes avec les seaux, j’ai aussi reconstitué au plus près une photo d’époque. Quand on regarde ces images effrayantes, le défi est là aussi : comment s’approcher au plus près d’une telle émotion ?

À ses débuts, Gabriel Aghion a assisté de nombreux réalisateurs tels que Bernard Paul, Claude Zidi, Laurent

Heynemann, Jean-Jacques Beineix... Depuis, pour le cinéma, il a co-écrit et réalisé, entre autres, La Scarlatine (1983), Rue du Bac (1991), Pédale douce (1996), Belle maman (1999), Le libertin (2000), Absolument fabuleux (2001), Pédale dure (2004). Il a également mis en scène « Liebelei » d’Arthur Schnitzler au théâtre.

Bio

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Qu’est-ce qui vous a poussés à vous intéresser à Max Jacob aujourd’hui ?Dan FranckJ’avais écrit un livre, Bohèmes, qui raconte l’histoire du Bateau Lavoir, de Montmartre et de Montparnasse. À partir de cette connaissance que j’avais de l’époque, nous avons essayé de faire avec Daniel un projet sur ces an-nées-là. Finalement, cette histoire est devenue un scénario sur Max Jacob.Max Jacob est un personnage fascinant, un paradoxe vivant : il est tout à la fois poète et peintre, homosexuel seulement toléré, juif et catholique, un grand poète admiré mais méconnu, qui meurt en 1944 comme juif alors qu’il est devenu catholique… Il est, en quelque sorte, un exclu magnifique.

Daniel LeconteJe souhaite produire des films qui essaient de s’emparer de la réalité du siè-cle pour la raconter sous une forme romanesque. Et de ce point de vue là, le personnage de Max Jacob se prêtait parfaitement à cette exigence. De plus, pour les mêmes raisons que Dan, le personnage de Max Jacob me touche parce que c’est un « homme-frontière » : il explore constamment les « zones interdites » dans la société de son époque. Bien sûr, son destin est terrible : c’est un peu la rançon de ce parcours-là. Il n’y a rien de plus pas-sionnant que les gens qui franchissent les frontières et qui les franchissent pour de bonnes raisons.

Dan Franck (scénariste)et Daniel Leconte (producteur)

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Quelle est la part de fiction et de réalité dans le film ?Dan FranckTout le fond historique est réel. Toute l’histoire de Max Jacob est réelle. Mais comme il s’agit d’une fiction, j’ai utilisé un détail infime de la vie de Max Jacob et de Picasso : l’histoire de cette petite fille adoptée par Picasso et Fernande Olivier qui l’ont gardée 7 mois avant de demander à Max Jacob de la ramener à l’orphelinat. De cette histoire réelle, j’ai fait un axe majeur du film. C’est le personnage inventé d’Alice devenue adulte qui va à son tour essayer de sauver la vie de Max, tout comme Max avait peut-être essayé de sauver la sienne.

Daniel LeconteCette part de fiction est, pour moi aussi, très importante. Je ne me serais pas lancé dans un traitement purement documentaire de la vie de Max Jacob. Dans Monsieur Max, à partir d’un infime événement - l’adoption de cette petite fille - on a monté l’histoire pour en faire un rôle magnifique pour Dominique Blanc qui l’incarne à merveille. Ce personnage fictif d’Alice traverse du coup la réalité de la vie de Max Jacob pour la sublimer.

Justement, est-ce que la fiction ne prend pas un peu trop le pied sur la réalité, notamment dans le traitement réservé à Cocteau, Guitry et Picasso ? Dan FranckC’est un point de vue commun que nous avions Daniel et moi. Pendant la guerre, il y avait ceux qui étaient planqués, qui ne pouvaient plus écrire et qui ne mangeaient pas - comme Max Jacob - et, de l’autre, il y avait à Paris des gens qui ne se cachaient pas, ne souffraient

pas, qui exposaient, dont les œuvres étaient lues en public - comme Cocteau, Guitry et beaucoup d’autres. Ceux-là ont certes tenté de sauver Max Jacob, mais ils l’ont fait tardivement.D’ailleurs, Jean-Claude Brialy nous avait dit que Cocteau lui avait confié qu’une de ses plus grandes hontes était d’avoir agi trop tard pour sauver Max Jacob. Pour Guitry, figure absolue du théâtre français, rappelons seulement que pendant la guerre un dessin humoristique - si on peut dire - circulait où l’on voyait, chez Maxim’s, le restaurant où allaient les collabos et les nazis, des casquettes d’officiers allemands et un seul feutre civil marqué S. G. pour Sacha Guitry. Par ailleurs, quand la sœur de Max Jacob a été déportée, avant Max lui-même, Cocteau est allé voir Guitry pour qu’il intervienne. Et il a refusé.

Daniel LeconteJe dois dire que nous avons eu des discussions sur cette affaire. J’ai demandé à Dan de coller aux faits précis. Lui autant que moi tenions à ce que la vérité de ce qu’avait été leur rôle dans cette affaire soit avérée dans le film. Et elle l’est : tout ce qui est dit sur Cocteau et sur Guitry est exact. Si on nous faisait le reproche d’avoir été injustes avec Cocteau et Guitry, je demanderais à nos détracteurs de nous dire ce qu’il fallait faire… Affirmer que Cocteau et Guitry ont tout fait pour sauver leur « ami » ? Ils sont intervenus et nous le montrons. Mais c’est notre liberté en revanche de dire qu’ils auraient pu faire beaucoup plus et plus tôt. Est-ce à nous de réhabiliter aujourd’hui des écrivains qui ont été jugés par l’histoire ? Je considère que ce serait un anachronisme absolu aujourd’hui de faire un film sur un homme comme Max Jacob, qui au final ferait de Cocteau et de Guitry, des héros.

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Liste artistiqueMax Jacob .................................Jean-Claude BRIALYAlice ...............................................Dominique BLANCMax Jacob (1905) ...............Guillaume GALLIENNEPicasso ........................................Féodor ATKINEPicasso (1905) ......................Nazim BOUDJENAHSacha Guitry ............................Jean-Claude DREYFUSCuré Saint benoît .................Eric NAGGARAlice enfant ...............................Ilona BACHELIERJean Marais ..............................Alexis MICHALIKJean Cocteau...........................Jean-Chrétien SIBERTIN-BLANCRené ...............................................Emmanuel LECONTE

Remerciements à l’Association des Amis de Max Jacob (Patricia Sustrac), au Musée des Beaux-Arts de Quimper, au Musée des Beaux-Arts d’Orléans.

© photos Frédéric Gaillard - Film en Stock

Contact presse

Dorothée van Beusekom / Aurélia Capoulun01 55 00 70 46 / 48

[email protected] / [email protected]

Une brochure éditée par la direction de la communication d’ARTE FranceDossier de presse en ligne sur www.artepro.com

Plus d’infos sur www.arte.tv

Liste techniqueRéalisateur ......................................Gabriel AGHIONAuteur .................................................Dan FRANCKDirecteur de la photographie ....................Patrick GHIRINGHELLISon ........................................................Didier SAINDécors ................................................Bertrand L’HERMINIERCostumes .........................................Eve-Marie ARNAULTProducteur Délégué .................Daniel LECONTE - Film en Stock S.F.P.Producteur Exécutif ..................Raphaël COHEN - Film en StockDirecteur de la Fictiond’ARTE France ..............................François SAUVAGNARGUES

Une coproduction FILM EN STOCK, ARTE France, S.F.P.avec la participation de France 3(France – 2006 – 90mn)