23
Sommaire • Premières leçons de la crue de la Seine ......................... 2 • Inondations, entreprises et pollution ............................. 3 • Cat.Nat dans le monde au premier semestre 2016 ...... 5 • Instruction relative aux thèmes prioritaires ............. 6 • Cahier des charges PAPI 3..6 • Première SLGRI .................. 7 • SLGRI : les collectivités ne seront pas prêtes ............... 8 • GEMAPI : guide pratique .... 9 • GEMAPI : principales nouveautés au 01/01/18 .... 10 • Loi Notre et compétences eau et assainissement ...... 11 • Création d’un EPTB dans les Alpes-Maritimes.. 13 • Réduction de la vulnérabilité des biens culturels ........... 13 • Systèmes de protection contre les submersions .... 14 • Activité agricole et des espaces naturels .............. 15 • Des repères de crue pour enfin sortir du déni ........... 17 • Les annonces de la ministre de l’environnement ........... 17 • Questions parlementaires sur l’alerte et la culture .... 18 • Intempéries exceptionnelles et compensation TVA........ 21 • Proposition de loi portant adaptation des territoires littoraux au changement climatique ........................ 23 méandre Veille et expertise documentaires Eau, risques & territoire La lettre d'information Une publication de LEDOUX Consultants 52 juillet-août 2016 Édito F aut-il bouder notre plaisir ? Moi qui me plains à longueur d’année que le débat de fond sur le risque inondation est continuellement proche de l’étiage, les inondations de mai-juin provoquent un flot soutenu de papiers et déclarations, dans la presse spécialisée et non spécialisée. Dans lesquels… Je ne trouve pas forcément les éléments d’un débat de fond. On le sait bien, les situations post-catastrophes ne sont pas les moments les plus propices à des réflexions constructives. D’où la question : est-il d’un intérêt quelconque de commenter ces embryons de proposition, ces assertions parfois caricaturales ? Peut-être… Que oui. Car elles en disent long sur l’état de la réflexion, des a priori, des exigences en matière de prévention et plus encore de protection, tant de la part des élus que des préfets. Madame le maire de Nemours : « Il est hors de question que la ville fasse des emprunts. J’attends donc, outre les indemnisations, des avances pour que les travaux soient rapidement engagés ». Que non. Car elles sont inévitablement superficielles, trop courtes car exprimées sous le coup de l’émotion, dans l’urgence de la reconstruction, entachées d’un brin de langue de bois un peu inévitable. Le président de la Métropole du Grand Paris est favorable aux aménagements de la Bassée, et aussi à un barrage sur l’Yonne. Mais, explique-t-il, « Notre budget est bien chiche, nous comptons sur le préfet pour nous aider à le relever », et suggère que l’Agence de l’eau finance (moyennant une modification de la loi...). Que tout le monde fut surpris, pris au dépourvu, soit. Mais sérieusement, est-ce que la flotte a inondé des secteurs hydrogéomorphologiquement non inondables ? Le centre-ville de Nemours était-il jusqu’ici potentiellement hors d’eau ? Changement climatique ou pas, évènements hydrométéorologiques inhabituels ou pas, un lit majeur reste un lit majeur. C’est-à-dire un espace façonné par la rivière ou le fleuve lors de ces crues successives, au fil des ans, des siècles ou des millénaires. Il n’est donc pas a-normal que l’eau repasse là de temps en temps. C’est une réalité qu’il est totalement irresponsable de nier ou d’oublier. Que le changement climatique soit déjà en train de modifier la fréquence de ces débordements, ou de décaler les périodes d’inondation, c’est une autre histoire. Que cette menace favorise la prise de conscience des risques et donne un coup d’accélérateur aux politiques publiques de prévention, tant mieux. Alors certes, des phénomènes de ruissellement et remontées karstiques d’une réelle ampleur sont survenus là où on ne les avait ni repertoriés par le passé, ni cartographiés. Il faut alors se demander où est l’urgence. Réviser les TRI ? Construire de nouveaux ouvrages ? Renforcer notre connaissance des phénomènes ? Améliorer sérieusement notre capacité de réponse et de gestion face à des crises qui ne ressemblent jamais aux précédentes ? Ca tombe bien, je n’ai plus de place pour tenter de répondre... La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants 1 ledoux consultants Eau, risques & territoire

Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Sommaire•PremièresleçonsdelacruedelaSeine.........................2

•Inondations,entreprisesetpollution.............................3

•Cat.Natdanslemondeaupremiersemestre2016......5

•Instructionrelativeauxthèmesprioritaires.............6

•CahierdeschargesPAPI3..6

•PremièreSLGRI..................7

•SLGRI:lescollectivitésneserontpasprêtes...............8

•GEMAPI:guidepratique....9

•GEMAPI:principalesnouveautésau01/01/18....10

•LoiNotreetcompétenceseauetassainissement......11

•Créationd’unEPTBdanslesAlpes-Maritimes..13

•Réductiondelavulnérabilitédesbiensculturels...........13

•Systèmesdeprotectioncontrelessubmersions....14

•Activitéagricoleetdesespacesnaturels..............15

•Desrepèresdecruepourenfinsortirdudéni...........17

•Lesannoncesdelaministredel’environnement...........17

•Questionsparlementairessurl’alerteetlaculture....18

•IntempériesexceptionnellesetcompensationTVA........21

•Propositiondeloiportantadaptationdesterritoireslittorauxauchangementclimatique........................23

méandreVeille et expertise documentairesEau, risques & territoire

méandreVeille et expertise documentaires

La lettred'informationUne publication de LEDOUX Consultants

N° 52 juillet-août 2016

Édito

Faut-il bouder notre plaisir ? Moi qui me plains à longueur d’année que le débat de fond sur le risque inondation est continuellement proche de l’étiage, les inondations de mai-juin provoquent un flot soutenu de papiers et déclarations,

dans la presse spécialisée et non spécialisée. Dans lesquels…

Je ne trouve pas forcément les éléments d’un débat de fond. On le sait bien, les situations post-catastrophes ne sont pas les moments les plus propices à des réflexions constructives. D’où la question : est-il d’un intérêt quelconque de commenter ces embryons de proposition, ces assertions parfois caricaturales ? Peut-être…

Que oui. Car elles en disent long sur l’état de la réflexion, des a priori, des exigences en matière de prévention et plus encore de protection, tant de la part des élus que des préfets. Madame le maire de Nemours : « Il est hors de question que la ville fasse des emprunts. J’attends donc, outre les indemnisations, des avances pour que les travaux soient rapidement engagés ».

Que non. Car elles sont inévitablement superficielles, trop courtes car exprimées sous le coup de l’émotion, dans l’urgence de la reconstruction, entachées d’un brin de langue de bois un peu inévitable. Le président de la Métropole du Grand Paris est favorable aux aménagements de la Bassée, et aussi à un barrage sur l’Yonne. Mais, explique-t-il, « Notre budget est bien chiche, nous comptons sur le préfet pour nous aider à le relever », et suggère que l’Agence de l’eau finance (moyennant une modification de la loi...).

Que tout le monde fut surpris, pris au dépourvu, soit. Mais sérieusement, est-ce que la flotte a inondé des secteurs hydrogéomorphologiquement non inondables ? Le centre-ville de Nemours était-il jusqu’ici potentiellement hors d’eau ?

Changement climatique ou pas, évènements hydrométéorologiques inhabituels ou pas, un lit majeur reste un lit majeur. C’est-à-dire un espace façonné par la rivière ou le fleuve lors de ces crues successives, au fil des ans, des siècles ou des millénaires. Il n’est donc pas a-normal que l’eau repasse là de temps en temps. C’est une réalité qu’il est totalement irresponsable de nier ou d’oublier.

Que le changement climatique soit déjà en train de modifier la fréquence de ces débordements, ou de décaler les périodes d’inondation, c’est une autre histoire. Que cette menace favorise la prise de conscience des risques et donne un coup d’accélérateur aux politiques publiques de prévention, tant mieux.

Alors certes, des phénomènes de ruissellement et remontées karstiques d’une réelle ampleur sont survenus là où on ne les avait ni repertoriés par le passé, ni cartographiés. Il faut alors se demander où est l’urgence. Réviser les TRI ? Construire de nouveaux ouvrages ? Renforcer notre connaissance des phénomènes ? Améliorer sérieusement notre capacité de réponse et de gestion face à des crises qui ne ressemblent jamais aux précédentes ? Ca tombe bien, je n’ai plus de place pour tenter de répondre...

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants1ledoux consultants

Eau, risques & territoire

lukino
Texte tapé à la machine
lukino
Texte tapé à la machine
Page 2: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

LE RISQUE INONDATIONLesinondationsetlerisqueenFrance

➜ Etude de cas français

Bassins Seine Loire 2016

L’évènement de juin 2016 a déjà son article Wikipédia, mais celui-ci a le bon goût de s’intitulé « Inondations européennes 2016 », traitant ainsi non seulement de la

France mais aussi (quoique de façon très succincte) de l’Allemagne, la Moldavie et la Roumanie, et indiquant que le fort épisode pluvieux à l’origine de toutes ces crues a également touché la Suisse, la Belgique et l’Autriche.

On pourra également consulter les bilans globaux de suivi hydrologique de mai et juin 2016, ou encore le « Bilan climatique du printemps 2016. Mars – Avril – Mai ».

« Le mois de mai a été marqué par une pluviométrie très excédentaire sur une grande partie de l’Hexagone ainsi que sur le nord-ouest de la Corse. Elle a été exceptionnelle sur la moitié nord du pays, très arrosée avec des cumuls de pluie une fois et demie à trois fois supérieurs à la normale ».

« La fin mai a été marquée par un passage fortement pluvieux avec des cumuls de pluie exceptionnels dans le Centre, l’Île-de-France, la Picardie et la Bourgogne, provoquant crues et inondations ».

Le document « Retour sur l’épisode météorologique du 28 mai au 7 juin 2016 » du Syndicat du Bassin Versant de l’Armançon propose une vision à l’échelle d’un bassin de 3000 km² (l’Armaçon est un affluent de l’Yonne). Avec les orages du 7 juin, « La réponse hydrologique des cours d’eau est très rapide (montée et descente quasi immédiate) contrairement à l’épisode de la semaine précédente » (du 28 au mai au 1er juin, qui ont rempli la réserve stockable dans le sol).

⚑L’Ile-de-FrancetirelespremièresleçonsdelacruedelaSeine

Lien web

La revue en ligne Actu.Environnement consacre un long article aux enseignements à tirer des évènements de mai-juin, exploitant largement l’étude de l’OCDE, mais

procédant à quelques approximations comme sur le sujet de la Bassée.

Les inondations auraient provoqué quatre morts, vingt-quatre blessés et sur l’Ile-de-France « quelque 11.500 personnes ont dû être relogées ».

Citant Météo-France, la cote atteinte par la Seine à Paris (6,10 mètres) représente « un niveau remarquable puisqu’il faut remonter à janvier 1982 pour trouver trace d’une crue plus élevée. Plus encore que le niveau, la date de l’événement est tout à fait exceptionnelle. En effet, toutes les crues comparables ou supérieures du XXème siècle se sont déroulées durant l’hiver ».

Un bilan organisé le 6 juillet par l’Ecole d’ingénieurs de la ville de Paris fait état d’une plutôt bonne gestion par la RATP de son réseau, avant et après. « D’impressionnants travaux de réouverture ont précédé la reprise du trafic, qui s’est faite relativement bien ». « A l’échelle francilienne, une quinzaine de gares ont été touchées. Une vingtaine de kilomètres de voies ont été endommagées avec des coûts avoisinant les 20 millions d’euros ».

« Des cumuls de pluie exceptionnels dans le Centre, l’Ile-de-France, la Picardie et la Bourgogne ».

« La date de l’évènement est tout à fait exceptionnel ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants2ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 3: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

⚈ MEANDRE critique. Proposer un article un peu étoffé dans une revue spécialisée « environnement » est une bonne chose, mais des interrogations soulevées par l’auteur laissent perplexe. Par exemple : « Le niveau de prévention est-il adapté ? Il ressort que parmi les 861 communes déclarées en situation de catastrophe naturelle en juin 2016, plus de la moitié n’étaient pas dotées de Plan de prévention des risques inondations, dont l’objet est de réglementer l’occupation des sols en zone inondable ».

Que faut-il comprendre du message subliminal du journaliste ? Peut-on, dans un article qui se veut un peu de fond, survoler ainsi le sujet ? Même remarque sur le constat que 30% seulement des communes sont concernées par un PAPI… Soit on n’en dit rien, soit on va jusqu’au bout de son raisonnement.

Pour le rédacteur de l’article, « Le verdict des assureurs est sans appel : « L’exposition au risque d’inondations sous toutes les formes s’avère quasi générale en France, compte tenu de l’importance prise par les inondations d’orages et les effets du ruissellement. Autrement dit, il faudrait que les décisions d’agir en prévention ne concernent pas uniquement des territoires ayant connu récemment un événement mais aussi des territoires fortement exposés sans sinistralité récente » ».

Prétendre que tout le territoire français est exposé au risque inondation me parait être un peu exagéré, voir même franchement ridicule. Suggérer que les efforts de prévention ne se limitent pas aux secteurs récemment inondés me semble pertinent, mais dire « il faudrait que » relève du y-qu’à-faut-qu’on. Il serait plus constructif de s’interroger en profondeur sur les raisons qui expliquent que des territoires très exposés ne font rien, et de désigner très clairement qui devrait faire quoi, au regard du droit et des responsabilités morales. Mais ça, c’est un peu plus compliqué et pas très vendeur…

⚑Sequana,unebonnepréparationàlagestiondesinondations?

Lien web (abonné)

Ce court article de la Gazette cherche à répondre à la question « En quoi l’exercice de préparation [exercice simulant une crue de la Seine, UE-Sequana, réalisé du 7

au 18 mars 2016 ; Lettres MEANDRE mars et avril 2016] a-t-il été utile à la gestion de crise ? ». S’expriment sur ce point le directeur de l’association des maires des Hauts-de-Seine, le directeur général des services techniques d’Issy-les-Moulineaux, un agent de maîtrise responsable du service voirie pour Viry-Châtillon, le directeur général des services de la ville de l’Ile-Saint-Denis. Les avis sont largement positifs.

⚆ MEANDRE complète. Pour être précis, à ce jour, quatre arrêtés interministériels ont été publiés concernant ces inondations (9 juin, 16 juin, 20 juillet, 12 août), concernant au total 1845 communes. Le dernier en date reconnait l’état de catastrophe naturelle pour 427 nouvelles communes réparties sur 42 départements. Ces inondations sont à l’origine de plus de 120 000 déclarations de sinistres. « Le coût assuré devrait avoisiner 1,2 Md€ au total », souligne Bertrand Labilloy, directeur général de la sCCR (source).

⚑ Inondations,entreprisesetpollution

Nicolas Chantrenne, le sous-directeur des risques accidentels au ministère de l’écologie, est intervenu le 15 juin 2016 devant la Commission du développement

durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée Nationale, à l’occasion d’une table ronde sur les installations de type Seveso en France.

Concernant les inondations de mai-juin 2016, il a déclaré que « En ce qui concerne le récent épisode de crue, je confirme que le ministère n’a pas identifié de sites Seveso sur lesquels ces inondations auraient eu un impact. Dans de telles circonstances, nous veillons à ce que les industriels assument pleinement leurs responsabilités en mettant en sécurité les substances dangereuses avant l’arrivée de la crue, ce qu’ils ont fait, c’est à souligner, de manière satisfaisante ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants3ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 4: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Un article du Figaro.fr rapporte que « Les pouvoirs publics ont mis l’accent, et prévenu, «40 sites industriels à autorisation et à enregistrement de la vallée du Loing», précise Benoît Jourjon, responsable du service prévention des risques et des nuisances de la Driee ».

« Deux verreries spécialisées qui ont été inondées, situées à Bagneaux-sur-Loing [Corning et Keraglass], avaient mis en place les précautions nécessaires. »

Un article de la revue en ligne Actu Environnement (abonné) précise que « Du côté des dépôts pétroliers en Seine-et-Marne, Essonne et Hauts-de-Seine, «ils étaient préparés à se mettre en sécurité. Aucun n’a été inondé». Au final, aucune pollution importante n’a été déplorée durant cet épisode de crue, à l’exception d’un cas lourd de pollution aux hydrocarbures à Nemours (Seine-et-Marne) et de fuites de cuves chez les particuliers. »

L’article explique que les installations qui ont le mieux réagi sont les établissements Seveso car ils disposent d’un plan d’opération interne (POI) et de services de sécurité dédiés, ou celles qui disposent d’un responsable HSE (hygiène, sécurité, environnement). Par contre, le risque inondation n’est pas toujours pris en compte dans les prescriptions qui régissent l’exploitation des autres entreprises. « Dans les installations de moindre importance, la sensibilisation au risque est beaucoup plus faible, reconnaît Benoît Jourjon, certains exploitants ignorant même les alertes diffusées ».

Un communiqué du ministère daté du 6 juin précisait que « Les agences de l’eau Seine-Normandie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse et Artois-Picardie sont sollicitées pour mettre en place des études post-crues qui visent à identifier les sources de pollution engendrées et leurs conséquences sur les milieux afin de prévenir à l’avenir le plus tôt possible ces pollutions et autres conséquences des crues sur l’environnement. »

⚑Surprenantequestion,surprenanteréponse

Lien web

Intervention de M. Serge Grouard à l’Assemblée Nationale, le 8 juin 2016, à l’attention du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve : « Alors que les catastrophes naturelles

se multiplient, nous n’avons toujours pas de réelle politique du risque, de réelle politique de la prévention et de la résilience ». Réponse du ministre : « La ministre de l’écologie a indiqué ce matin en conseil des ministres que les fonds sont débloqués pour les ouvrages d’art et les digues, de telle sorte que cela ne se reproduise plus ».

Je sais, la chasse aux petites phrases de ce type, c’est facile et mesquin. Il n’empêche, s’expriment ainsi un député et un ministre, lors d’une session parlementaire. De deux choses l’une, ou bien ce n’est pas très grave de dire n’importe quoi dans l’hémicycle, parce que le sujet est très secondaire pour la Nation (et alors ne faisons pas tout un plat de ces inondations) ; ou bien il s’agit d’un sujet important (les évènements de mai-juin pourraient avoir un coût dépassant le milliard d’euros tout de même), et il faut arrêter de dire des âneries.

Mais le député a posé une autre question, étonnante : « Enfin, nous sommes confrontés au dérèglement climatique. Face à cela, que fait l’État ? Il s’est déchargé, en 2014, de la compétence « inondations », qu’il a léguée aux communes. Monsieur le Premier ministre, ma troisième question est évidente : quand allez-vous revenir sur cette décision, quand cette compétence reviendra-t-elle à l’État ? ». Là, le ministre n’a pas daigné répondre…

On peut aussi visualiser la vidéo de cet échange enrichissant.

Les installations qui ont le mieux réagi sont les établissements Seveso et celles qui disposent d’un responsable HSE.

« Monsieur le ministre, quand cette compétence [GEMAPI] reviendra-t-elle à l’Etat ? »

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants4ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 5: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Lesinondationsdanslemonde

⚑Lossreviewforthefirsthalf of 2016:Stormsandearthquakesdrivelossesup

Lien web

Le réassureur allemand Munich Re a publié en juillet un bilan des catastrophes survenues au cours du premier semestre 2016.

« Les pertes provoquées par les catastrophes naturelles au cours de la première moitié de l’année 2016 ont été significativement supérieures à celle enregistrées l’année dernière. Au total, à la fin juin, elles s’élèvent à 70 milliards de dollars de dommages (contre 59 milliards en 2015), dont 27 milliards étaient assurées (19 millions l’année dernière) ». Les catastrophes les plus coûteuses ont été les séismes au Japon et en Equateur, les tempêtes en Europe et aux Etats-Unis et les feux de forêts au Canada.

Le total du coût des dommages imputables aux tempêtes qui ont touché l’Europe (avec leur corollaire d’inondations) s’élève à 6,1 milliards de dollars (5,4 milliards d’euros), dont 3 étaient assurés. Les pertes en Allemagne ont été de 2,8 milliards de dollars, dont 1,3 de pertes assurées.

Ces pertes totales sont au dessus du coût moyen (corrigé de l’inflation) pour les 30 dernières années (63 milliards de dollars) mais inférieur au coût moyen pour les 10 dernières années (92 milliards de dollars).

Le nombre de morts est très bas au regard des chiffres des années antérieures : 3800.

Munich Re indique que « Des études scientifiques ont montré que les pluies intenses sont devenues plus fréquentes dans certaines régions d’Europe au cours des décennies passées. Par exemple, au cours de la période 1951-2010, des évènements pluvieux extrêmes de printemps qui avait jusqu’ici une probabilité d’occurrence d’une fois tous les 20 ans ont vu cette probabilité affectée d’un facteur 1,7. Le changement climatique a vraisemblablement une part de responsabilité dans ce constat ».

⚑Preliminarysigmaestimatesforfirst-half 2016:naturalcatastrophesdriveglobalinsuredlossestoUSD31billion

Lien web

Le réassureur Swiss Re a publié des chiffres plus ou moins équivalents, mais qui intègrent également les catastrophes industrielles. Sur le premier semestre 2016, le

coût des dommages s’élève selon le réassureur suisse à 71 milliards de dollars (96% imputables aux catastrophes naturelles, 4% aux catastrophes industrielles), contre 37,4 milliards au premier semestre de 2015. 31 milliards de dollars étaient assurés (27,4 milliards d’euros), contre 16,5 milliards de dollars l’an dernier. Mais pour ce montant assuré, les catastrophes naturelles représentent 90%.

Tempêtes et inondations de mai et juin en Allemagne et en France ont coûté aux assureurs 2,8 milliards de dollars.

Mais l’assureur suisse estime à 6000 le nombre de morts, contre seulement 3800 pour son homologue allemand.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants5ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 6: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Politiquespubliques

➜ Document pour une vision d’ensemble

⚑ InstructionduGouvernementdu26juillet2016relativeauxthèmesprioritairesd’actionsnationalesenmatièrederisquesnaturelsethydrauliquespour2016-2017

Lien web

« Cette instruction a pour objet de renforcer l’efficacité et la cohérence des actions de l’Etat dans la mise en œuvre de la politique de prévention des risques naturels qui

implique de nombreux acteurs à différentes échelles. Elle définit un certain nombre d’actions structurantes pour les rendre plus lisibles pour les 2 prochaines années ».

Elle est adressée aux préfets, DREAL et DDT. La précédente datait du 22 septembre 2014 (voir Lettre MEANDRE septembre 2014).

Les « thèmes, actions ou missions » sur lesquelles la ministre demande à ses services de se mobiliser en priorité sont au nombre de six :

• achever la mise en œuvre du premier cycle de la directive inondation (approbation fin 2016 des stratégies locales) + préparer le deuxième cycle ;

• accompagner les collectivités territoriales dans l’élaboration et la mise en œuvre des PAPI, et à titre expérimental des « programmes d’actions pour les territoires menacés par des risques d’effondrement de cavités (PAPRICA) » ; la ministre demande d’intégrer « actions conjuguant prévention des risques et adaptation au changement climatique » ;

• poursuivre l’élaboration et la révision des plans de prévention des risques naturels là où de forts enjeux sont présents, comme sur le littoral, la réalisation des plans de contrôles des ouvrages hydrauliques, l’amélioration de la couverture et de la qualité de la prévision, de la vigilance et de l’alerte, en cas de crues ;

• apporter l’appui technique et méthodologique nécessaire aux collectivités dans la prise de la compétence GEMAPI ;

• mettre en œuvre la deuxième phase 2016-2020 du plan séisme Antilles ;• développer d’une façon générale et accrue la culture du risque.

Sur ce dernier point, les actions « concernent l’ensemble du territoire, elles doivent être ciblées au regard de l’importance des enjeux et se feront dans le cadre notamment du programme d’actions interministériel de sensibilisation « information préventive et culture du risque » lancé sur les territoires de l’arc méditerranéen et de l’instruction interministérielle du 31 décembre 2015 ».

A noter que les quatre premiers points étaient déjà des thèmes prioritaires de l’instruction de 2014, alors que les deux autres étaient cités sans ressortir comme des actions prioritaires.

➜ PAPI

⚑ProjetdecahierdeschargesPAPI3

Lien web

A l’issue de la réunion de la commission mixte inondation du 8 juillet dernier, Ségolène Royal « a établi le bilan de la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion

du risque inondation depuis 2 ans et a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la politique de prévention des risques d’inondation ».

Après les PAPI, les PAPRICA; et rien sur les PAPAM ! C’est PAPossible...

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants6ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 7: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Elle a notamment annoncé qu’« une consultation publique sera lancée sur le futur cahier des charges des programmes d’action de prévention des inondations (PAP III) qui vise notamment à mieux intégrer l’impact environnemental des ouvrages et systèmes d’endiguement ».

Le Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques Provence Alpes Côtes d’Azur a mis en ligne ce document, indiquant que « La direction des risques du ministère en charge de l’environnement vient de lancer officiellement la consultation des services de l’État sur le projet de cahier des charges PAPI 3. La consultation publique est prévue pour le mois d’octobre ».

La version actuelle du PAPI 3 est bien plus étoffée que la précédente. Est-ce que cela traduit une exigence croissante du ministère et de la CMI vis-à-vis des porteurs de projets, en matière de démonstration de l’intérêt et de la pertinence des dits projets ? On aimerait le croire. La version PAPI 2 proposait un (court) bilan des PAPI 2003-2009, série de constats permettant de justifier la nouvelle version du cahier des charges. La version nouvelle s’en exempte, c’est dommage. La CMI ne publiant rien de consistant sur son travail et sur les constats qu’elle fait sur les dossiers, il est difficile d’avoir une appréciation de l’outil PAPI. Le dernier bilan – public – date de juin 2013. En termes de transparence, c’est frustrant.

Comme prestataire, je constate surtout une exigence croissante d’un formalisme de plus en plus lourd, pas forcément corrélé avec une exigence sur la qualité du débat local…

Bref. PAPI 3 fait un lien bien plus marqué qu’auparavant avec la déclinaison de la Directive inondation, et plus particulièrement des stratégies locales – « Les PAPI constituent un des modes de déclinaison opérationnelle des stratégies locales » –, mais aussi, et inévitablement, avec la GEMAPI (cette question fait même l’objet d’une annexe spécifique). De plus, la GEMAPI permet de supprimer le label « Plan Submersion Rapides » (PSR), car elle permet « de s’assurer de la plus grande partie des critères de qualité qui présidaient à l’attribution du label PSR ».

Le PAPI d’intention devient un passage obligé avant le projet finalisé d’un PAPI : « Un porteur de projet ne pourra pas déposer pour labellisation un dossier de PAPI sans avoir préalablement mis en oeuvre un PAPI d’intention ». Et le PAPI d’intention ne doit pas comporter de « projets d’équipements, d’aménagements et de travaux ». Une façon pour l’Etat d’étaler un peu la programmation des dépenses du Fonds Barnier ? Des dérogations sont néanmoins prévues.

L’analyse multi-critères (AMC) est obligatoire « Quand le cout total d’un groupe d’opérations structurelles cohérentes d’un point de vue hydraulique est supérieur a 2 M € hors taxes ou dépasse 25 % du montant total du programme d’actions ». Cette AMC inclue en réalité une ACB. Mais, « En dehors des cas ou des AMC sont à réaliser, la démarche PAPI intégrera une justification économique des travaux, en évaluant le montant des investissements par habitant protégé, ainsi que le montant des investissements rapporté aux montants des dommages estimables et/ou constatés par le passé ». Autant exiger une ACB, ce serait plus judicieux.

Bref, vous avez déjà tous dû lire ce PAPI 3. J’en reste là de mes remarques.

➜ Directive inondation

⚑Châtelleraultmetenplacelapremièrestratégielocaledegestiondurisque

Lien web

Cet article du Journal des Communes indique que la stratégie locale de gestion du risque inondation du TRI de Châtellerault (6 communes pour le TRI et 11 pour le

périmètre de la stratégie) « a été validée par arrêté préfectoral fin juillet ». Il s’agirait,

« Les PAPI constituent un des modes de déclinaison opérationnelle des stratégies locales ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants7ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 8: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

toujours d’après cet article, de la première à être finalisée. Champagne !...

La structure porteuse était l’EPTB Vienne, « qui a coordonné le travail de concertation ». Celui-ci porte également un projet de PAPI.

⚈ MEANDRE complète. On trouve sur le site du Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques PACA la Stratégie locale de la Durance et de ses affluents, actuellement dans la phase de consultation des parties prenantes. L’élaboration de cette SLGRI a été co-animée par la DREAL PACA et l’Etablissement Public Territorial du Bassin de la Durance.

Sur ce secteur, c’est très simple : il y a un TRI dénommé « TRI d’Avignon – Plaine du Tricastin – Basse vallée de la Durance » (EEEnorme), auquel sont associées 6 stratégies locales (mais aussi 3 régions, 5 départements, plusieurs PAPI et SAGE, le Plan Rhône)…

A noter que l’EPTB Durance vient de recruter (3 ans) un chargé de mission GEMAPI.

⚑Certainsterritoiresaurontdumalàarrêterleurstratégielocaledurisqueinondationavantfin2016

lien web (accès abonné)

Ce texte est une interview de Stéphanie Bidault, directrice du Centre européen de prévention de risque d’inondation (CEPRI) par la revue en ligne Actu-environnement.

com (accès abonné).

Mme Bidault présente l’architecture d’ensemble de l’actuelle politique publique de gestion du risque inondation, et les articulations entre les attendus de la Directive inondation, les initiatives antérieures (PAPI) et la compétence GEMAPI. Elle fait remarquer au passage que la SLGRI de Châtellerault est la première en métropole mais qu’il en existe déjà trois à la Réunion !

Concernant l’échéance de décembre 2016, la directrice du CEPRI est pour le moins sceptique : « Tout dépend de l’histoire sur ces territoires : ceux qui avaient déjà construit une dynamique locale avancent bien. Pour les territoires à risques importants sur lesquels peu d’actions avaient été engagées, c’est plus difficile. L’échéance de décembre 2016 sera plus compliquée à tenir ».

Et tout en mesurant ses propos, elle constate que « Même si l’Etat, rédacteur de la plupart de ces outils, a fait des efforts dans la consultation des collectivités territoriales, les délais sont néanmoins tels que sur certains territoires l’appropriation par les élus reste difficile ». Quant à l’usage du Fonds Barnier, là aussi le propos est prudent mais clair « On peut s’interroger sur la capacité de ce fonds à faire face, dans le temps, aux nombreuses demandes de financement qui ne manqueront pas d’apparaître dans les années qui viennent ». Et de plaider contre la tentation du tout structurel, en privilégiant des approches globales et partenariales où les mesures non structurelles doivent avoir toute leur place.

Reste une question non posée par la journaliste : les évènements de mai-juin vont-ils aller dans le sens de ces approches de gestion intégrée ou renforcer un peu plus l’exigence par les acteurs locaux de mesures structurelles, exigence à laquelle les pouvoirs publics ont le plus grand mal à ne pas répondre ?

⚑Stratégieslocalesdurisqueinondation:lescollectivitésneserontpasprêtes

Lien web

Cet article de la Gazette, datée du 2 septembre, donc postérieure aux deux articles précédents, indique que deux SLGRI ont été adoptées cet été : Châtellerault et

Il existe déjà des SLGRI abouties à la Réunion

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants8ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 9: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Dax, sur les 122 TRI (l’article oublie donc lui aussi ceux de la Réunion).

L’article insiste sur la différence qui existe (existerait ?) entre les PAPI et la SLGRI. « Dans les PAPI, on était surtout dans une logique de défense, de protection physique. Alors que la SLRGI travaille sur la prospective à plus long terme et traite de l’aménagement de l’espace, de la culture du risque, de la réduction de la vulnérabilité, de la gestion de crise, etc. Elle relève plus de la réflexion SCOT », selon un représentant de la DREAL Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.

Point de vue que je nuancerais tout de même : dès l’origine, les PAPI se sont inscrits – au moins dans les souhaits du ministère – comme des approches de gestion intégrée, où le ralentissement dynamique était une priorité et les actions de réduction de la vulnérabilité, de culture du risque, etc. également. La logique à laquelle il est fait allusion relève plutôt du constat a posteriori.

Comme les SLGRI qui sont portées par des collectivités sont surtout celles où il y a déjà des PAPI, je ne vois pas en quoi les choses pourraient radicalement changer. Quand à celles où l’Etat a dû faire le boulot, je n’en parle même pas…

L’article constate également une « concertation plus longue sur le littoral », car « il n’existe pas de structure administrative couvrant la totalité du territoire, donc pas de porteur « naturel ».

Selon le chef de servie délégué aux risques naturels et hydrauliques à la DREAL pré-citée, « l’échéance franco-française de décembre 2016 pour l’élaboration des SLGRI devra probablement être prorogée ». Un constat que toutes les DREAL n’osent pas proclamer tout haut.

Autre observation : « L’élaboration des SLRGI est menée de paire avec les réflexions sur la compétence Gemapi ». J’observe pour ma part plus souvent un télescopage cafouilleux qu’une convergence opportune et sereine. Mais tout ça n’est qu’une vision partielle des choses.

➜ GEMAPI

⚑Lagestiondesmilieuxaquatiquesetlapréventiondesinondations:guidepratiquepourorganiserlanouvellegouvernance

Lien web

« Ce guide se veut un outil pragmatique pour les techniciens des EPCI-FP (Etablissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre) et des

syndicats de rivière. L’objectif recherché est d’apporter un éclairage sur la Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) et plus largement sur la gestion du grand cycle de l’eau, à partir d’outils conçus pour sa mise en œuvre. Elaboré sous forme de fiches, ce guide permet d’aborder les différentes questions à se poser dans la mise en œuvre de la Gemapi. Il a vocation à évoluer et à être complété par de nouvelles fiches au fur et à mesure de la mise en œuvre de la Gemapi sur le bassin Adour-Garonne ».

Ce guide de 44 pages est publié par l’Agence de l’eau Adour-Garonne et a été élaboré avec les DREAL et DDT de Midi-Pyrénées.

Il comporte 7 fiches techniques : Principes généraux d’administration des collectivités territoriales, La compétence GEMAPI, Définir les enjeux et les objectifs du territoire, L’organisation des acteurs de l’eau, L’inondation et la gestion du risque, Le financement et le budget liés à la compétence GEMAPI, Rédiger les statuts du syndicat mixte.

Dans le chapitre 2.1 relatif au « contour de la compétence GEMAPI », le guide précise que la GEMAPI « concerne donc une partie du grand cycle de l’eau et associe, en complémentarité, un volet « inondation » et un volet « bon fonctionnement des milieux

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants9ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 10: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

aquatiques » qui sont fortement interdépendants. Elle implique ainsi une gestion intégrée de l’eau, préférentiellement à l’échelle du bassin versant ».

Mais dans la description du volet « Bon fonctionnement des milieux aquatiques », le guide précise que « […] Ces actions peuvent également toucher toute partie du bassin versant contribuant au bon état et au bon fonctionnement des milieux aquatiques. La lutte contre l’érosion des sols sur les versants en est un exemple ». Phrase pour le moins ambigüe ! Le 4° du L111-7 (La maîtrise des eaux pluviales et de ruissellement ou la lutte contre l’érosion des sols) est hors GEMAPI (voir notamment le tableau des compétences réalisé par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée)

Autres ambigüité : « Le volet inondation, dans le sens de la réduction de la vulnérabilité des populations, couvre les thématiques suivantes : La protection (digues, bassins écrêteurs, ouvrages hydrauliques de régulation des eaux et de protection contre les submersions marines) ; [...] ». Il aurait été plus judicieux de mieux distinguer les obligations liées à l’existence d’ouvrages et la non obligation pour les collectivités d’en ériger de nouveaux.

Ceci étant dit, les tableaux du chapitre 2 (Compétences et missions pour la gouvernance du grand cycle de l’eau par objectif d’action / par référence à une mission réglementaire ; Base juridique d’intervention des acteurs du territoire en matière de gestion des cours d’eau) sont intéressants.

Le tableau 1 de la fiche 4 « Tableau support pour définir le projet de gouvernance du bassin hydrographique et la répartition des compétences entre collectivités locales, syndicats de rivière et autres acteurs du territoire concernés » n’est pas mal non plus (!) et montre, si besoin était, à quel point le panorama est complexe…

La fiche 5 consacrée au risque inondation fait l’impasse sur la question de la définition des objectifs de réduction du risque, et donc sur la difficulté à définir ce dernier, ce qui est dommage. A lire cette fiche, on a l’impression que la notion de « prévention », qui « consiste à réduire l’aléa de manière à en réduire les conséquences », va de soi.

⚑Gemapi:lesprincipalesnouveautésau1erjanvier2018

Lien web (abonnés)

Cet article de la Gazette des Communes est signé d’Eric Boistard, Maître de conférences associé en droit public à l’université de Corse, attaché territorial

principal à la commune de Corte.

Pour E. Boistard, le choix de confier la Gemapi aux intercommunalités « ne paraît pas incohérent, dans la mesure où l’échelon intercommunal joue désormais un rôle prégnant en matière d’aménagement de l’espace (Scot, PLUI, animation des politiques publiques locales d’habitat) et de gestion des services publics de l’eau et de l’assainissement ».

Il estime néanmoins que « la réforme de la carte intercommunale en cours aurait dû se fonder sur des critères non seulement démographiques, mais aussi géographiques (en fonction notamment des bassins versants hydrographiques ou hydrogéologiques), afin de permettre une gestion optimisée et rationalisée des petits et des grands cycles de l’eau par les intercommunalités ».

Sur la question des responsabilités, E. Boistard note que « La mise en œuvre de la Gemapi renforcera la responsabilité des élus communautaires en cas de catastrophes climatiques (inondations ou submersions maritimes) ».

Néanmoins, « Seule une obligation de moyens pèsera sur ces élus. La responsabilité n’est pas susceptible d’être recherchée si l’ouvrage ayant causé le sinistre « a été conçu, exploité et entretenu dans les règles de l’art […] » (c. env., art. L.562-8-1). Un décret devrait prochainement préciser les obligations de conception, d’entretien et d’exploitation auxquelles devront répondre les ouvrages ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants10ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 11: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Attention, le lien fourni par l’article de la Gazette renvoie sur l’article L.211-7 et non sur le L.562-8-1

⚈ MEANDRE ne comprend pas très bien. E. Boistard indique que le décret précisant « les obligations de conception, d’entretien et d’exploitation auxquelles devront répondre les ouvrages » devrait être « prochainement » publié. A ma connaissance ce décret est sorti en mai 2015 !

Comme le précise la page du CEPRI consacrée à ce fameux décret digue, « Si le décret est entré en vigueur dès le 15 mai, il est toutefois mentionné à l’article 30 que les dispositions issues de la règlementation de 2007 (en particulier la réalisation des études de dangers) continuent à s’appliquer « jusqu’à la date à laquelle une commune ou un établissement public de coopération intercommunale commence d’exercer la compétence en matière de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations ». Rien n’empêche cependant les collectivités d’anticiper l’application du décret dès aujourd’hui si elles le souhaitent ».

⚑Noted’informationrelativeauxincidencesdelaloidu7août2015portantnouvelleorganisationterritorialedelaRépubliquesurl’exercicedescompétences«eau»et«assainissement»parlesétablissementspublicsdecoopérationintercommunale

Lien web

Dans cette note du 13 juillet 2016, les Ministères de l’aménagement du territoire et de l’intérieur précisent « Le contour des compétences des collectivités territoriales

et de leurs groupements dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, ainsi que le calendrier de mise en œuvre des dispositions issues des articles 64 et 66 de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République ».

Elle rappelle qu’à compter de 2020 les communautés de communes et d’agglomérations verront entrer dans leur champ d’action ces compétences de façon globale. Les modalités ainsi que les conséquences du transfert de compétences sont développées

La note précise en point 3 que « La compétence « assainissement » inclut la gestion des eaux pluviales ». Elle rappelle que « Le Conseil d’Etat a eu l’occasion de se prononcer en ce sens, en estimant qu’il résulte des dispositions du code général des collectivités territoriales que la compétence « eau et assainissement » est transférée de manière globale, « ce qui inclut la gestion des eaux pluviales ». Il assimile la gestion des eaux pluviales à un service public relevant de la compétence « assainissement », qui comprend donc, aux côtés des services publics de l’évacuation des eaux usées et de la distribution d’eau potable, celui de la gestion des eaux pluviales (tel que défini à l’article L.2226-1 du CGDT) ».

L’article en question précise : « La gestion des eaux pluviales urbaines correspondant à la collecte, au transport, au stockage et au traitement des eaux pluviales des aires urbaines… »

⚆ MEANDRE s’interroge. Je ne sais pas vous, mais moi j’ai encore du mal à correctement sérier et la définition des inondations par ruissellement pluvial urbain et qui doit gérer et financer ce risque.

L’alinéa 4 du L211-7 - La maîtrise des eaux pluviales et de ruissellement ou la lutte contre l’érosion des sols – est exclue de la compétence GEMAPI. Mais cet alinéa ne vise pas les eaux pluviales urbaines. La gestion de celle-ci relève donc de la compétence assainissement des communautés de communes et d’agglomérations.

Dans le cadre des PAPI, l’Etat (via le fonds Barnier) peut subventionner des actions relatives à la gestion des inondations par ruissellement, « à condition que les études menées ou les travaux prévus ne soient pas justifiés par les inondations causées

« La compétence assainissement inclut la gestion des eaux pluviales ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants11ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 12: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

par des débordements de réseaux (mise en charge, refoulement) ou par leur sous dimensionnement » (source).

Mais le rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable de 2009 (Le ruissellement urbain et les inondations soudaines. Connaissance, prévision, prévention et alerte) propose comme définition : « L’aléa ruissellement urbain peut être défini comme la submersion de zones normalement hors d’eau et l’écoulement des eaux par des voies inhabituelles, suite à l’engorgement du système d’évacuation des eaux pluviales lors de précipitations intenses ». Donc à partir de quel seuil faut-il définir le « sous dimensionnement » des réseaux ?

Notons au passage que le Plan Submersions Rapides concerne entre autre les crues soudaines ou ruissellements en zone urbaine ou non ». Mais il en propose une définition très générale, dans son glossaire : « Le ruissellement est un phénomène physique d’écoulement non organisé de l’eau sur un bassin versant suite à des chutes de pluies. Il perdure jusqu’au moment où il rencontre une rivière, un réseau d’assainissement ou un marais », et il renvoie à quelques publications, dont le rapport du CGEDD précité. Il précise néanmoins que l’axe 3 du Plan (« La fiabilité des ouvrages et des systèmes de protection ») « ne concerne pas les inondations par ruissellement » ou encore qu’il « ne financera pas les mesures liées à l’assainissement pluvial ».

Comme le note le guide « Gérer les inondations par ruissellement pluvial » du CEPRI (Lettre MEANDRE janvier 2015), « Il reste une incertitude quant aux limites de cette compétence vis-à-vis des inondations par ruissellement ».

Pour un point très complet, lire l’article du juriste Y. Landot, « Les communautés sont-elles compétentes en matière d’eaux pluviales ? ». Qui conclut : « En réalité on peut constater qu’au final la législation reste complexe et incertaine alors qu’il y a une finalité clairement affichée de la part de l’Etat de mettre les communautés en position pivot de l’ensemble du cycle de l’eau : l’eau potable, l’assainissement collectif et non collectif, la GEMAPI et a priori les eaux pluviales (quitte ensuite à confier certaines parties du cycle ou son intégralité à un syndicat mixte) ». « Il serait donc peut être urgent de clarifier l’ensemble du cycle de l’eau et son découpage juridique et technique … même si ces imprécisions ont au moins un mérite : faire travailler et occuper les juristes ».

⚑Lacartedessyndicatsintercommunaux:unerationalisationàpoursuivre

Lien web

La Cour des comptes a rendu public, le 6 juillet 2016, un rapport sur la place des syndicats intercommunaux au regard de l’évolution de l’intercommunalité.

« 7992 syndicats à vocation unique (SIVU), 1149 syndicats à vocation multiple (SIVOM) et 2046 syndicats mixtes fermés (SMF) sont, au 1er janvier 2016, implantés sur le territoire. On dénombrait également 2 133 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre avant que la loi NOTRe d’août 2015 ne produise ses effets: communautés urbaines, d’agglomération ou de communes et métropoles. L’essor de l’intercommunalité depuis 1999, qui a entraîné plusieurs recompositions locales, a laissé subsister un nombre important de structures syndicales intercommunales, SIVU notamment ».

« La Cour estime qu’à la suite du vote de la loi NOTRe un nouvel effort de rationalisation permettrait de réduire substantiellement leur nombre sans remettre en cause la qualité des services de proximité rendus. Elle formule huit recommandations ». Dont celle « d’octroyer à nouveau des pouvoirs exceptionnels aux préfets en 2020 pour une durée limitée en vue d’atteindre les objectifs de simplification ultimes qui seront fixés ».

L’annexe du rapport (238 pages), présentes 30 monographies départementales, élaborées à partir d’un questionnaire adressé aux préfets, d’entretiens avec les préfets ou leurs services, de la consultation des schémas départementaux de coopération intercommunale (SDCI), de 300 questionnaires adressés à des syndicats. La GEMAPI

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants12ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 13: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

est très peu abordée (mais il est encore un peu tôt pour cela), la question de la gestion du risque inondation non plus (les SDCI s’intéressent assez peu souvent aux syndicats en charge de la gestion des cours d’eau).

⚈ MEANDRE complète. A propos de la recommandation d’octroyer des pouvoirs exceptionnels aux préfets, je vous suggère l’article de La Gazette du 18 juillet 2016 : « La mégafusion de 41 syndicats d’eau en une structure départementale unique ». Cette fusion « forcée » s’est déroulée entre 2013 et 2015, mais certains aspects comme la fusion du patrimoine nécessiteront encore quelques années de travail.

Acteursdelagestiondurisque

➜ Les structures de gestion

⚑Créationd’unEtablissementPublicTerritorialdeBassinpourlesbassins-versantsdesAlpes-Maritimes

Lien web

La revue de l’Agence de l’eau RMC Sauvons l’eau nous apprend la décision de création du Syndicat Mixte d’Aménagement et de Gestion des Eaux MARALPIN

qui couvre tous les bassins-versants du département des Alpes-Maritimes et leurs extensions dans les deux départements voisins du Var et des Alpes-de-Haute-Provence. La présentation de la labellisation EPTB devrait intervenir en 2017. Se mobilisent dans cet objectif, outre les départements concernés, huit intercommunalités et sept syndicats de rivière.

Les évènements de fin 2015 ont dû accélérer cette initiative dans les tuyaux depuis un moment. A quelque chose malheur est bon…

Réductiondelavulnérabilité/Résilience

➜ Réduction de la vulnérabilité du patrimoine historique

⚑Réductiondelavulnérabilitéauxinondationsdesbiensculturelspatrimoniaux

L’Etablissement Public Loire (EP Loire) vient de lancer (juin) un appel d’offre relatif au recensement et au diagnostic de vulnérabilité des biens culturels patrimoniaux.

Un premier programme de réduction de la vulnérabilité aux inondations des monuments historiques et autres biens patrimoniaux en Loire moyenne a été réalisé dans le cadre du volet culturel du plan Loire entre juillet 2002 et octobre 2003. L’étude financée par la DRAC Centre et l’EP Loire est téléchargeable, ainsi qu’une plaquette d’information.

En 2014, l’EP Loire a consacré un atelier à la question de la « Réduction de la vulnérabilité du patrimoine culturel (au risque inondation), dans un contexte d’adaptation au changement climatique ».

En 2015, l’EP Loire a souhaité reprendre le travail sur la vulnérabilité du patrimoine culturel du début des années 80 « en l’élargissant à l’ensemble du bassin de la Loire et ses affluents, également en la ciblant plus particulièrement sur les TRI ». Car depuis septembre 2014, l’EP Loire apporte un appui aux collectivités du bassin de la Loire et de ses affluents pour l’élaboration des stratégies locales de gestion du risque d’inondation.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants13ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 14: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Une étude lancée en 2015 a permis :

• D’élaborer une méthode d’inventaire et de suivi des biens culturels patrimoniaux exposés au risque d’inondation ;

• De mettre au point, à destination des gestionnaires, une méthode de diagnostic de vulnérabilité aux inondations des biens culturels patrimoniaux exposés.

Dorénavant, la poursuite de la démarche vise à « Mettre à disposition de « gestionnaires » de TRI du bassin de la Loire et ses affluents un inventaire complet et actualisé des biens culturels patrimoniaux inondables, sur le périmètre de leur(s) SLGRI, accompagné d’une méthode robuste d’auto-diagnostic de vulnérabilité dont pourront se saisir les acteurs du patrimoine ».

L’appel d’offres 2016 porte donc sur le recensement des biens culturels patrimoniaux et l’évaluation de leur vulnérabilité (croisement aléa/enjeu) sur le périmètre des SLGRI de 6 TRI du bassin (Angers-Authion-Saumur, Tours, Orléans, Moulins, Vichy et Clermont-Ferrand-Riom). Il porte également sur la poursuite de la « mise à l’épreuve » de la méthode d’auto-diagnostic, afin de l’affiner, par la réalisation de tests supplémentaires sur des biens patrimoniaux représentatifs.

L’étude a été lancée en juin et durera 4 mois.

⚆ MEANDRE suggère. Si cette question de la vulnérabilité du patrimoine vous intéresse, je vous signale une publication de 2007 : « Protéger le patrimoine culturel contre les catastrophes naturelles » (Parlement européen), et aussi un manuel de l’UNESCO de 2010 « Gérer les risques de catastrophes pour le patrimoine mondial ».

Pour des situations plus proches de nous : « Patrimoine urbain et risques d’inondation » (2013), réalisé par le Cerema. « L’implantation d’un centre historique à proximité d’une rivière peut l’exposer aux fluctuations naturelles du cours d’eau et ainsi menacer régulièrement son patrimoine bâti et les personnes qui en ont l’usage : comment les politiques de préservation du patrimoine et de prévention des risques d’inondation s’articulent alors au cœur d’un même territoire ? Quels enseignements en tirer ? Restitué en deux tomes, ce retour d’expérience est basé sur l’analyse des situations de dix communes dont le Secteur Sauvegardé est exposé à un risque d’inondation, pris en compte par un Plan de Prévention des Risques d’Inondation ». Résumé de l’étude et page où télécharger l’intégralité des documents.

L’Institut National du Patrimoine a publié une bibliographie « Gérer le risque pour le patrimoine : prévention et préparation aux situations d’urgence. Des risques au quotidien aux risques majeurs », réalisée pour les professionnels du patrimoine dans le cadre du séminaire de formation permanente organisé par l’Institut méditerranéen des métiers du patrimoine à Marseille, en novembre 2015.

Aménagementsdeprotection

➜ Digues / Submersion marine

⚑Étudedessystèmesdeprotectioncontrelessubmersionsmarines.Méthodologieetétudesdecasissuesduretourd’expérienceXynthia

Lien web

Cet ouvrage est publié par le CEREMA. Il n’est pas téléchargeable et coûte 120 €. N’ayant pas encore eu l’occasion de le consulter, je me contente de retranscrire la

présentation disponible sur le site du CEREMA, où vous pourrez également télécharger le résumé et le sommaire.

« Un nouvel ouvrage publié par le Cerema, qui permet aux collectivités en charge des

Une méthode d’auto-diagnostic a été élaborée et sa phase de test sera poursuivie.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants14ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 15: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

ouvrages de protection contre les submersions marines de diagnostiquer efficacement les failles éventuelles de ces systèmes.

De vastes territoires ont été submergés suite à la tempête Xynthia sur les côtes françaises, le 28 février 2010. Et cela, malgré la présence d’ouvrages de défense contre ces submersions. Cette catastrophe a mis en évidence la nécessité de mieux étudier le comportement de ces systèmes de protection contre les submersions marines.

Cet ouvrage analyse les études et diagnostics réalisés dans quatre territoires représentatifs, submergés lors de la tempête : Loix, Les Boucholeurs et Boyardville en Charente-Maritime, ainsi que Batz-sur-Mer en Loire Atlantique. Il donne une méthodologie de diagnostic des systèmes de protection, dont sont dorénavant chargées les communes et intercommunalités via la GEMAPI ».

Ralentissementdynamique

➜ Aménagement des champs d’expansion des crues

⚑Priseencomptedel’activitéagricoleetdesespacesnaturelsdanslecadredelagestiondesrisquesd’inondation;Guidedestinéauxacteurslocaux;Voletactivitéagricole-version1

Lien web

Voilà un document de première importance. « Dans le cadre du plan d’actions lancé par la ministre en charge de l’écologie en juillet 2014, des chantiers nationaux sont

à mettre en œuvre à court terme pour répondre aux quatre grands défis de la SNGRI. Parmi ces chantiers, un groupe de travail sur la prise en compte de l’activité agricole et des espaces naturels dans les projets de gestion et de prévention des inondations a été mis en place. Mandaté par la Commission mixte inondation (CMI), ce groupe de travail est co-piloté par un représentant de l’assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA) et un représentant du ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui de la direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère en charge de l’environnement. Les objectifs du groupe de travail Activité agricole et espaces naturels, qui s’est réuni pendant plus d’une année pour échanger et mettre en valeur les bonnes pratiques identifiées, étaient les suivants :

• améliorer la prise en compte de la valeur des espaces agricoles et naturels dans les réflexions sur la gestion des inondations ;

• assurer la gestion des zones d’expansion des crues, tant fluviales que littorales, en privilégiant la concertation avec le monde agricole ;

• réfléchir aux dispositifs existants ou à créer pour contribuer à maintenir ces espaces et prendre en compte la dimension économique ».

Ce guide comprend trois parties :

• partie I : connaissances générales en matière de gestion des inondations, notamment sur les contributions de l’activité agricole et des espaces naturels en la matière ;

• partie II : clés de réussite identifiées dans les retours d’expériences pour associer et prendre en compte l’ensemble des enjeux, des objectifs, des contraintes, dans un climat de confiance ;

• partie III : boîte à outils de différentes natures, pouvant concourir à la mise en œuvre du volet agricole d’un projet en matière de gestion des inondations.

Le fruit d’un an de travail du groupe Activité agricole et espaces naturels mandaté par la CMI.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants15ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 16: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Selon moi, l’intérêt principal du document réside dans sa partie III, la « Boite à outils ». Je trouve la partie II («Clés de réussite ») un peu légère et aurait mérité un éclairage plus explicite des sciences humaines et sociales, et même des historiens, sur cette problématique des zones agricoles inondables, de leur rôle dans le fonctionnement hydromorphologique des cours d’eau, de leur aménagement par le monde agricole au fil des siècles. Les trois « clés de réussite » proposées, « Se connaitre pour se comprendre », « Devenir partenaires », « Maîtrise les impacts négatifs du projet », ne sont guère contestables mais la rédaction reste un peu au niveau d’une pétition de principe.

Les 20 fiches de la « Boite à outils » ont l’immense mérite de rassembler des informations précédemment très dispersées, que les spécialistes connaissaient plus ou moins bien mais sans avoir sous la main un document unique. Quelques exemples de fiches : Elaboration d’un protocole général pour la prise en compte des enjeux agricoles, Compensations financières, Constitution fonds d’indemnisation, Servitudes d’utilité publique de l’article L. 211-12 du Code de l’environnement, Bail rural à clauses environnementales, Dispositifs d’indemnisation en cas d’inondation, Réduction de la vulnérabilité des exploitations agricoles

Les fiches 15 à 20 sont des exemples de projets déjà mis en œuvre (Entente Oise-Aisne, projet Isère amont du Symbhi, bassin de la Meuse amont de l’EPAMA, etc).

Un regret, il manque des données chiffrées sur les montants d’indemnisation et de compensation. Un sujet tabou ?

⚑Valorisonsetrestauronsleszonesinondables!

Lien web (appel à projets)

L’agence de l’eau Adour-Garonne et les régions Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées lancent un appel à projets commun intitulé

« Valorisons et restaurons les zones inondables ! ».

« Les lits mineur et majeur des rivières, les ripisylves, les zones humides, les forêts alluviales qui les bordent… sont autant d’espaces qui participent au ralentissement des crues ordinaires et à la filtration des eaux. Ils sont aussi de véritables lieux privilégiés pour la flore et la faune et participent à la restauration de la trame verte et bleue.

Les études et travaux relatifs à la valorisation, l’aménagement ou le réaménagement des espaces riverains des cours d’eau mais aussi les procédures foncières, analyses juridiques, socio-économiques… seront accompagnés financièrement jusqu’à 80 % du montant des dépenses.

L’appel à projets doit permettre de donner davantage de visibilité aux actions de restauration des espaces riverains inondables incluses dans les programmes pluriannuels de gestion des cours d’eau (PPG) validés par l’Agence et dans les programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) labellisés ».

Le règlement précise que « l’objectif est de promouvoir une approche intégrée des milieux aquatiques conciliant prévention des inondations et restauration des fonctionnalités des zones humides (lit d’inondation, annexes fluviales, forêts alluviales…) pour des événements hydrologiques de fréquences élevées à moyennes, c’est-à-dire pour des crues ordinaires ».

Sont exclus de l’appel à projets les travaux d’aménagements de stockage des crues (casiers de sur-inondation, lacs de rétention des eaux de crues…).

La note d’intention est à déposer pour le 15 octobre 2016. Après présélection, le porteur de projets aura jusqu’au 31 janvier 2017 pour déposer le dossier définitif.

Cet appel à projets s’adresse aux structures gestionnaires de cours d’eau, aux collectivités locales et établissements publics, aux associations et aux fédérations de pêche. L’Agence lance également un appel à projet « Continuité écologique ».

« L’objectif est de promouvoir une approche intégrée des milieux aquatiques conciliant prévention des inondations et restauration des fonctionnalités des zones humides ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants16ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 17: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Informationpréventive

➜ Pose de repère de crue

⚑Desrepèresdecruepourenfinsortirdudéni

Lien web (abonné)

Dans ce long article de La Gazette, l’auteure écrit que « Rares sont les communes qui ont respecté cette prescription », « l’obligation légale faite aux communes

d’installer et de recenser les repères de crue ne date que de la loi du 30 juillet 2003 ». Et de citer les nombreux rapports qui pointent ces communes qui, « dans l’ensemble, ne s’acquittent que faiblement de leurs obligations ». L’un d’entre eux a même constaté le cas où ils sont enlevés, « pour ne pas engendrer une perte de valeur immobilière ou dissuader certains acheteurs » (Port-Launay, Finistère).

Le rapport sénatorial d’information sur la tempête Xynthia publié en juin 2015 constate lui que : « A la suite de la tempête Xynthia, l’Etat avait distribué dans les communes les plus touchées par la catastrophe 2 000 repères de crues, […] 295 repères seulement ont été installés à ce jour, un chiffre modeste eu égard aux risques ».

L’article donne la parole à plusieurs structures qui témoignent et de l’importance de cet outil « repère de crue » et de la grande difficulté à les faire poser… « Poser ces marques est plus laborieux qu’on ne l’imagine » (Communauté d’agglomération Rochefort Océan). « Cela prend du temps car il faut sans arrêt relancer les communes » (EPTB Charente).

« Mais, pour susciter des comportements de protection, la pose de repères ne suffit pas. Il faut y ajouter quelque chose de plus impliquant et visuel, conseille Isabelle Richard, psychologue et experte auprès du Cepri. L’information aura un impact renforcé si elle émane d’autres résidents, plutôt que des autorités. Impliquer la population est essentiel. »

Selon Patrice Thomas, chef du service de l’eau et des rivières au département du Gard, « la pose des repères est une opération pragmatique et sensible, mais elle ne constitue qu’une partie de la culture du risque. Il faut une parole explicative de la crue, notamment en direction des enfants et des nouveaux habitants ».

Cultureetmémoire

➜ Culture du risque

⚑Lesannoncesdelaministredel’environnement

Lien web

A l’issue d’une réunion de la commission mixte inondation du 8 juillet dernier, Ségolène Royal « a établi le bilan de la mise en œuvre de la stratégie nationale

de gestion du risque inondation depuis 2 ans et a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la politique de prévention des risques d’inondation ».

Elle a ainsi indiqué que « Des actions vont être engagées pour renforcer la culture du risque et la sensibilisation des populations pour acquérir les bons gestes et comportements en cas d’inondation ».

D’une part, un « soutien financier aux 122 territoires à risque important d’inondation (TRI) pour mener des actions de sensibilisation. Aucune enveloppe n’est précisée.

Après Xynthia, moins de 300 repères ont été installés, alors que l’Etat en a distribué 2000...

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants17ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 18: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

D’autre part des « actions de formation dans 700 collèges de l’arc méditerranéen ».

Enfin le « lancement début septembre de la saison « cévenole » avec une campagne dédiée de communication relayée par les préfets et les maires dans les départements de l’arc méditerranéen pour acquérir les bons comportements en cas de pluies intenses, et se doter d’un kit de sécurité toujours disponible chez soi ».

⚆ MEANDRE s’interroge. Je rappelle que dans la Lettre de juin dernier j’ai signalé la publication de la « Note technique du 31 mai 2016 relative à la mise en œuvre d’actions de formation et de sensibilisation aux risques d’inondation sur les territoires à risques importants » du ministère de l’Environnement, indiquant qu’il était « attribué à chaque TRI ou groupes de TRI, une aide financière plafonnée à 20.000 € pour organiser en 2016 une action forte de sensibilisation des populations en lien éventuellement avec la journée internationale de prévention des catastrophes ». Les demandes des collectivités locales devaient être adressées aux préfets avant le 30 juin 2016.

Je suppose donc que la ministre fait allusion, dans son communiqué du 8 juillet à cette note technique du 31 mai…

Je m’interroge également sur les raisons pour lesquelles les actions visant les secteurs méditerranéens ne concerneraient pas non plus les secteurs littoraux atlantiques soumis aux risques de submersion marine.

⚈ MEANDRE complète. Pour en savoir plus sur cette « campagne pluie-inondation » et pour télécharger le « kit de communication » (disponible depuis le 17/08), se rendre sur cette page du site du ministère.

Voir également le dossier de presse du ministère du 18 août « Pluies méditerranéennes intenses : Ségolène Royal renforce la politique de prévention des risques et lance une campagne d’information. Pluie-Inondation. Les 8 bons comportements en cas de pluies méditerranéennes intenses ».

Gestiondecrise

➜ Prévision – Surveillance – Alerte

⚑Questionsparlementairessurlaculturedurisqueetl’alerte

Lien web1 Lien web2 Lien web3

En juillet 2014, le député Philippe Le Ray (Morbilhan) a interrogé le gouvernement au sujet des recommandations de l’évaluation à mi-parcours du plan « submersions

rapides » concernant :

• les actions nationales de sensibilisation-communication ;

• le financement et le déploiement du SAIP (système d’alerte et d’information des populations) ; son inscription dans les PAPI, dans les zones à risques de crue rapide ;

• la mise en forme des messages d’alerte pour une réaction proportionnée

Une seule et même réponse lui a été apportée à ses trois questions deux ans plus tard.

Dans le cadre du dispositif système d’alerte et d’information des populations (SAIP), le ministère de l’intérieur « déploie un vaste programme de modernisation des sirènes ainsi que l’application SAIP sur smartphone, qui avertira les populations des alertes et des consignes à respecter ».

Le gouvernement rappelle que le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) n’a pas vocation à financer directement ce type d’équipement, même dans

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants18ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 19: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

le cadre de programmes d’actions pour la prévention des inondations (PAPI).

Le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (SCHAPI) et Météo-France développent parallèlement des applications pour smartphone pour diffuser les bulletins de vigilance et rappeler les messages de bon comportement associés.

Une cohérence d’ensemble des messages d’alerte et de bons comportements est assurée à travers le comité national de vigilance.

Suite aux inondations du 3 octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes, une campagne médias va être organisée à l’automne pour renforcer l’information des populations au regard des risques liés aux pluies intenses méditerranéennes. Cette campagne portera sur les bons comportements à suivre en cas d’inondation avant la crise, lors de la vigilance, et, pendant la crise, sur les consignes à suivre au moment de l’alerte.

⚆ MEANDRE complète. Qu’est-ce que le système d’alerte et d’information des populations (SAIP) ? « À la suite des attentats survenus en France en janvier et novembre 2015, la direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC) du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Service d’information du gouvernement (SIG), ont travaillé au développement d’une application mobile d’alerte des populations sur smartphone : « SAIP », pour Système d’alerte et d’information des populations ». Cette application était disponible à partir du 8 juin.

« Cette première version disponible sur Apple Store et Google Play permet d’être alerté, via notification sur son smartphone, en cas de suspicion d’attentat ou d’événement exceptionnel (accident de sécurité civile) susceptible de résulter d’un attentat. Dans les prochains mois, une mise à jour de l’application prendra en compte tous les risques majeurs naturels ou technologiques et délivrera les messages de vigilance associés. Cette application complète le dispositif d’alerte et d’information des populations (SAIP) déjà existant (sirènes, messages radios préformatés…) et s’inscrit dans une démarche globale de sensibilisation de la population aux risques » (source). Voir aussi le dossier de presse.

Le SAIP est donc « un ensemble structuré d’outils permettant la diffusion d’un signal ou d’un message par les autorités. Son objectif est d’alerter une population exposée, ou susceptible de l’être, aux conséquences d’un évènement grave. Elle doit alors adopter un comportement réflexe de sauvegarde » (source, pour en savoir plus).

Pour un court rappel sur l’origine du SAIP d’aujourd’hui, sur « l’origine de cette volonté de refondre, compléter et améliorer le dispositif français d’alerte à la population », voir la page du site de l’IRMA, incluse dans le dossier consacré à « L’alerte et l’information des populations ».

⚈ MEANDRE complète. A l’issue d’une réunion de la commission mixte inondation du 8 juillet dernier, Ségolène Royal « a établi le bilan de la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion du risque inondation depuis 2 ans et a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la politique de prévention des risques d’inondation ».

Sur la question de la gestion de crise, on note :

• L’extension du réseau de capteurs du dispositif Vigicrues (installation de 80 capteurs supplémentaires, pour 2 M€, « dont la moitié sur les cours d’eau d’Ile de France et du Centre à l’origine des récentes inondations et qui n’étaient pas suffisamment équipés »).

• Le renforcement des « moyens d’alerte des populations en cas d’évènements climatiques soudains » : accélération du déploiement des 500 sirènes dans les départements de l’arc méditerranéen, l’extension de l’application smartphone SAIP aux risques naturels « dès cet automne », « un dispositif d’avertissement crues soudaines sera mis en place d’ici 2017 par le SCHAPI (service de prévision des crues) pour alerter en temps réel les préfets et les maires de risques d’évènements localisés mais intenses.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants19ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 20: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

⚑Questionparlementairesurlaprévisionetl’alerte

Lien web

Le député Michel Terrot a posé en octobre 2015 trois grandes questions au gouvernement, au sujet de la prévision et de l’alerte météorologique, à la suite des

inondations des Alpes-Maritimes d’octobre 2015 :

• « Pour quelles raisons et sur quels éléments d’appréciation Météo France a décidé d’émettre une simple alerte orange »

• Le Gouvernement compte-t-il s’inspirer « de l’excellent système d’alerte météo britannique » afin que tous les résidents des zones à risques « puissent tous bénéficier d’un système d’alerte par téléphone et internet immédiat et automatique ».

• « A quelle échéance Météo France disposera des outils et moyens de calcul supplémentaires lui permettant d’améliorer à la fois la qualité de ses prévisions et la finesse des « mailles » territoriales concernant la prévision spécifique des évènements météorologiques violents très localisés ».

Sur le premier point, le ministère de l’intérieur répond que « Aucune information issue des modèles ne [permettait] d’envisager un passage en vigilance rouge » et que « l’état de l’art en prévision numérique ne permet pas actuellement d’envisager la prévision systématique et précise de phénomènes aussi localisés et intenses que celui du 3 octobre 2015 ».

Sur le second point, il indique que « En s’appuyant sur les nouvelles technologies, Météo-France va intégrer l’envoi de notifications de vigilances géolocalisées aux applications mobiles qu’il a développées. Des évolutions similaires sont envisagées pour le dispositif « vigicrues » afin de permettre aux utilisateurs de disposer d’un service analogue pour les changements de couleur des tronçons de « vigicrues ».

Enfin, « S’agissant de l’alerte des populations, qui relève de la responsabilité du ministère de l’Intérieur, le système d’alerte et d’information des populations (SAIP) est en cours de déploiement avec un ciblage prioritaire sur les zones à risque dont le littoral méditerranéen fait partie. Ce système repose sur l’utilisation de sirènes mais aussi sur l’envoi de messages géolocalisés ».

Assurance

➜ Assurance inondation en France

⚑Propositiondeloitendantàlacréationd’unfondsdesolidaritépourlesFrançaisétablisàl’étrangervictimesdecatastrophesnaturellesoudecrisespolitiquesgraves

Lien web

La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam a déposé cette proposition de loi au Sénat le 28 juillet. Curieusement, le texte n’est pas encore disponible en ligne.

Pour comprendre les attendus de ce texte, consulter la question écrite de Mme la sénatrice au ministre des affaires étrangères du 5 mai 2016, sans réponse à ce jour.

On y apprend qu’elle avait déjà déposée une telle proposition en février 2008, visant à « mettre en place un fonds d’indemnisation en faveur des particuliers et entreprises expatriés victimes d’une catastrophe naturelle ou d’une crise politique majeure ».

A la suite d’une question écrite d’avril 2011, « il lui avait été indiqué que sa suggestion de création d’un fonds de garantie au niveau européen était intéressante et qu’une

L’état de l’art en prévision numérique ne permet pas actuellement d’envisager la prévision [...] de phénomènes aussi localisés et intenses ».

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants20ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 21: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

étude de faisabilité allait être menée par le ministère des affaires étrangères ». Sans réponse, la sénatrice avait demandé des précisions sur l’état des négociations avec nos partenaires européens sur ce dossier en mars 2015. Pas de nouvelle à ce jour.

Dans le renouvellement de sa question de mai 20016, elle indique que « À titre d’exemple, elle aimerait savoir si les entreprises françaises victimes du récent séisme en Equateur pourront bénéficier d’une aide de la France ».

➜ Réforme du régime CatNat

⚑Questionparlementaire

Lien web

En se référant une nouvelle fois aux préconisations de l’évaluation à mi-parcours du plan « submersions rapides », dont notre député du Morbilhan est un lecteur assidu,

pour ne pas dire compulsif, Philippe Le Ray a demandé au gouvernement quelles suites il comptait donner à la préconisation « de relancer la réforme du régime Catnat pour le rendre plus vertueux ».

Le Ministère de l’intérieur rappelle que « La réforme actuellement mise en œuvre en matière de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle consiste en l’application d’une procédure accélérée pour les événements de nature exceptionnelle ».

« Cette procédure prévoit une reconnaissance en conseil des ministres qui permet de raccourcir les délais d’instruction ».

Et de citer le cas des évènements des 1er et 2 octobre 2015 dans les Alpes -Maritimes : « Une commission interministérielle s’est réunie le 6 octobre 2015 et le conseil des ministres a validé les arrêtés de reconnaissance qui ont été signés le 7 octobre pour une parution au Journal Officiel de la République Française le même jour ».

La réponse ministérielle précise également que « Le ministère de l’intérieur étudie la mise en place d’un système permettant la dématérialisation des procédures administratives conduisant à la reconnaissance des états de catastrophe naturelle et l’entrée par un point unique des demandes communales, ce qui, à terme, permettra un meilleur suivi des demandes formulées ainsi que des avis émis et des critères ayant conduit à ces avis ».

Reconstruction(post-crise)

➜ Aides aux collectivités territoriales

⚑Décretdu26août2016fixantlalistedesintempériesexceptionnellesouvrantdroitauxattributionsdufondsdecompensationpourlaTVAl’annéedeladépense

Lien web

Ce décret « fixe la liste des intempéries exceptionnelles ouvrant droit à attribution du FCTVA l’année même de la dépense ».

En effet, « Le fonds de compensation pour la TVA ne peut être attribué que deux ans (ou un an si le bénéficiaire du fonds bénéficie du mécanisme de versement anticipé du FCTVA) après que la dépense a été réalisée. Ce délai peut être réduit à titre dérogatoire lorsque les dépenses sont engagées afin de réparer les dégâts causés par des intempéries exceptionnelles. Dans ce cas, le FCTVA peut être versé l’année même de la dépense dès lors que ces intempéries sont reconnues par décret et que l’état de

La dématérialisation des procédures Cat.Nat est à l’étude.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants21ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 22: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

catastrophe naturelle a été constaté par arrêté. Entre le 26 mai 2016 et le 8 juin 2016, de nombreux départements ont été affectés par de telles intempéries ».

Les intempéries concernées sont celles « survenues entre le 26 mai 2016 et le 8 juin 2016 dans les communes figurant sur la liste annexée au présent décret ». Croyez-moi si vous voulez, mais j’en ai compté 1354…

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants22ledoux consultants

Eau, risques & territoire

Page 23: Une publication de LEDOUX Consultants documentairesmeandre.net/wp-content/uploads/2017/01/Lettre-MEANDRE-No... · 2017. 1. 11. · LE RISQUE INONDATION Les inondations et le risque

Risques littorauxPolitiquespubliques

⚑Propositiondeloiportantadaptationdesterritoireslittorauxauchangementclimatique

Lien web

Cette proposition de loi a été déposée le 13 juillet 2016 par les députées Pascale Got (Gironde) et Chantal Berthelot (Guyane) – nommées en mars 2014 à la présidence

du Comité national chargé de suivre la mise en œuvre de la stratégie nationale relative à l’érosion littorale – et un grand nombre de députés.

Dans leur préambule, les députés s’appuient sur le rapport de Jean Jouzel « Changement climatique et niveau de la mer : de la planète aux côtes françaises » (février 2015 ; Lettre MEANDRE mars 2015) pour affirmer que « la montée des eaux sera vraisemblablement la cause principale de l’aggravation de l’aléa de submersion et pourra avoir des effets majeurs sur l’érosion côtière dans les prochaines décennies » et qu’« il est urgent de prendre d’ores et déjà cette réalité en considération car, dans le même temps, l’attractivité du littoral est de plus en plus forte ».

Ils précisent que « Les problématiques liées aux inondations et submersions marines sont désormais bien traitées en France et cette proposition de loi ne revient pas sur les dispositifs récemment mis en place. Elle entend les compléter afin d’apporter des réponses pour faire face au recul du trait de côte ». « Cette proposition de loi est la concrétisation des propositions envisagées [Les « 40 mesures pour l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique et à la gestion du trait de côte » formulées en octobre 2015 par le Comité National de Suivi de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, voir son rapport] pour lever les obstacles et inciter à l’élaboration de stratégies territoriales, car les territoires ont désormais besoin d’une impulsion plus forte des pouvoirs publics et de nouveaux outils d’intervention capables de prendre en compte la temporalité très spécifique du risque lié à l’érosion et à l’élévation du niveau de la mer.

Le projet de loi s’articule autour de trois axes : élaborer des politiques d’anticipation du changement climatique sur le littoral (I), identifier clairement le risque lié à ce phénomène (II), et encourager le développement durable des territoires littoraux par de nouveaux dispositifs (III).

Le premier axe ne compte qu’un article, qui notamment « consacre la cellule hydro-sédimentaire comme étant l’échelle qui permet de gérer les problématiques liées au déplacement du trait de côte ».

Surtout, cet article indique que « Au niveau local, cette stratégie pourra être mise en œuvre par les personnes compétentes en matière de Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations. À cette échelle, les stratégies de gestion du trait de côte et stratégies de gestion des risques d’inondations devront s’articuler et faire l’objet d’un document unique afin d’assurer une gestion conjointe et cohérente des risques liés à l’érosion côtière, à la submersion marine et à l’élévation du niveau de la mer ».

Cette formulation est celle de l’exposé des motifs. Mais la proposition de rédaction de l’article n’utilise pas cette formulation GEMAPI mais des « collectivités territoriales ou leurs groupements compétents en matière de lutte contre les inondations et défenses contre la mer prévu par l’article L. 211-7 du code de l’environnement ».

L’article premier précise que toute stratégie de gestion du trait de côte doit prendre en compte la contribution des écosystèmes côtiers à l’adaptation au recul du trait de côte.

La Lettre de meandre - n°52 - juillet-août 2016 - © LEDOUX Consultants23ledoux consultants

Eau, risques & territoire