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Aix en Provence, 2017 Mémoire de Master pour l’Obtention du Master Sciences du Management : CCFP Spécialité « Conseil-Audit-Contrôle » (C.A.C.) LE ROLE DU PILOTAGE DES RISQUES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU CONTROLE INTERNE : LE CAS DUNE SOCIETE SPECIALISEE DANS LES ACTIVITES BANCAIRES. Université de la Méditerranée Faculté de Sciences Economiques et de Gestion Master Sciences du Management : CCFP Spécialité « Conseil-Audit-Contrôle » (C.A.C.) Année universitaire : 2016-2017 Réalisé par : Erjola SHKURTAJ Entreprise : MONEXT Tuteur universitaire : Nicolas QUAGLIA Tuteur entreprise : Yves JEHANNO

Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

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Page 1: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

Aix en Provence, 2017

Mémoire de Master pour l’Obtention du Master Sciences du Management : CCFP

Spécialité « Conseil-Audit-Contrôle » (C.A.C.)

LE ROLE DU PILOTAGE DES RISQUES DANS LA

MISE EN ŒUVRE DU CONTROLE INTERNE : LE

CAS D’UNE SOCIETE SPECIALISEE DANS LES

ACTIVITES BANCAIRES.

Université de la Méditerranée

Faculté de Sciences Economiques et de Gestion

Master Sciences du Management : CCFP –

Spécialité « Conseil-Audit-Contrôle » (C.A.C.)

Année universitaire : 2016-2017

Réalisé par : Erjola SHKURTAJ

Entreprise : MONEXT

Tuteur universitaire : Nicolas QUAGLIA

Tuteur entreprise : Yves JEHANNO

Page 2: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit
Page 3: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

SOMMAIRE

INTRODUCTION …………………………………………………………………….….01

PARTIE 1: PRINCIPES GENERAUX DE PILOTAGE DES RISQUES ET DE CONTROLE

INTERNE…… ……………………………………………………………………….....03

1. Les concepts essentiels du contrôle interne permanent ……………………….03

2. Le cadre conceptuel des risques – Le processus du Risk Management ………18

PARTIE 2: ETUDE DE CAS- LE SYSTEME DU CONTROLE INTERNE CHEZ

MONEXT.................................................................................................................…...29

3. Le rôle et la place du contrôle interne au sein de Monext…………………….30

4. Préconisations…………………………………………………………………44

CONCLUSION …………………………………………………………………………46

BIBLIOGRAPHIE-WEBOGRAPHIE …………………………………………………….48

TABLES DES MATIERES ……………………………………………………………….50

Page 4: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

REMERCIEMENTS

Je tiens avant tout à remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur aide durant la

réalisation de ce mémoire.

Je remercie l’ensemble des professeurs du Master 2 « Contrôle, Audit, Conseil » pour

cette dernière année d’étude enrichissante et tout particulièrement Marion VIEU et Liza

SCARDILLI, pour les conseils et le soutien pendante cette année universitaire.

Je remercie également toute l’équipe de MONEXT pour m’avoir accueillie au sein de

leur service. Je remercie essentiellement mon tuteur d’entreprise Yves JEHANNO,

Responsable du contrôle Interne, des Risques Opérationnels et des Audits pour son

professionnalisme et l’aide qu’il m’a apportée tout au long de mon stage et pour les

conseils qu’il a su m’apporter pour la rédaction de ce mémoire universitaire.

Par ailleurs, je tiens spécialement à remercier mes parents, ma sœur et mon frère pour

leur soutien et leurs encouragements à la poursuite de mes ambitions.

Aix en Provence, 7 Juin 2017

Page 5: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

1

INTRODUCTION

Dans un environnement en évolution constante, avec un développement technologique

toujours plus complexe, des clients de plus en plus exigeants, et des dispositifs

règlementaires plus contraignants provoquent une mutation importante dans le

fonctionnement des entreprises. Ce changement dû en partie à l’accroissement des

risques auxquels s’expose l’entreprise oblige à un renforcement des contrôles afin de

préserver les intérêts de la structure et de ses clients. C’est pourquoi, la direction a

besoin d’un système de contrôle performant qui leur apporte une assurance raisonnable

pour garantir sa pérennité.

Les décisions et les actions des opérationnels, des managers et des dirigeants structurent

le fonctionnement d’une entreprise. Toutes ces actions ne se font pas au hasard mais

selon un ensemble de références (Bouquin 1986), déterminé par les dirigeants et sous

leur responsabilité explicite selon les lois telles que Sarbanes-Oxley Act 2002 ou Loi

française 2003. Cet ensemble de références fonde le contrôle interne.

A travers cette étude, nous avons tenté d’identifier le meilleur dispositif à utiliser afin de

mettre en place un système du contrôle interne efficace et adapté aux métiers de

l’entreprise.

Diriger c’est prévoir. Cela passe par prévenir les risques qui peuvent remettre en cause

l’activité d’une entité. Identifier les risques c’est identifier les points d’attention dont la

direction doit assurer le pilotage.

À l’évidence, on se doit de poser les deux questions suivantes afin d’évaluer si nos

risques peuvent être maitrisés :

Comment peut-on mettre en place un système de contrôle interne à partir de

l’identification des risques auxquels l’entreprise est vulnérablement exposée ?

En tant que filiale d’un groupe bancaire Monext est obligé de mettre en œuvre

un dispositif qualitatif de gestion des risques opérationnels (exigences Bâle II et

Page 6: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

2

arrêté du 3 novembre 2014) et pour cela doit identifier l’organisation de contrôle

interne qui sera déployée. Comment définir une structure de contrôle efficace

satisfaisant à la fois les exigences opérationnelles de l’entreprise, les exigences

des autorités de régulation et les exigences de la maison mère ?

L’intérêt de ce travail réside dans l’analyse de la démarche suivie par une entreprise,

filiale d’un groupe bancaire, pour la mise en place d’un système de contrôle interne qui

apporte à la direction une vision globale sur l’ensemble des risques potentiels et l’aider

à prendre les décisions appropriées.

Afin de répondre à cette problématique, il est utile de déterminer le cadre conceptuel de

la gestion des risques et celui du contrôle interne avant de présenter la démarche

pratique des contrôles dans le pilotage des risques.

Pour réaliser ce travail, j’ai consacré la première partie de ce rapport aux aspects

théoriques du contrôle interne et du risque de management afin d’apporter un

éclaircissement sur ces activités. Cette première partie a pour objectif de montrer

l’importance que revêt l’activité du contrôle interne dans les entreprises.

La seconde partie est illustrée de la pratique du système de contrôle interne au sein de

Monext et apporte les réponses aux questions précédentes.

Page 7: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

3

PREMIERE PARTIE : PRINCIPES

GENERAUX DE PILOTAGE DES RISQUES ET DE

CONTROLE INTERNE

1. Les concepts essentiels du contrôle interne permanent

Dans cette section de la première partie nous allons voir les concepts essentiels du

contrôle interne permanent. Le concept du contrôle interne s’est affiné peu à peu et de

nombreux points de vue ont été développés au fil des années. Malgré certaines

divergences, tout le monde se met d’accord sur le fait que le contrôle interne contribue

en autre à la réalisation des objectifs fixés par l’entreprise. La qualité du contrôle

interne conditionne le bon fonctionnement des entreprises depuis la sécurisation des

opérations élémentaires jusqu’à la réalisation des objectifs.

Or, le contrôle interne ne peut pas nous assurer la réalisation de tous les objectifs fixés

par l’entreprise, en raison de ses limites. Le domaine du contrôle interne reste très

subjectif même s’il peut être très bien conçu et appliqué.

Ensuite nous allons voir les différents types et les niveaux du contrôle interne. Quels

sont les acteurs concernés dans chaque niveau du contrôle et quel est leur rôle ?

Page 8: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

4

Pour conclure sur les concepts essentiels du contrôle interne permanent nous allons

définir le concept du système de contrôle interne. Qui est en charge de la mise en place

et quelle est la démarche à suivre ?

1.1 Le cadre théorique du contrôle interne

« Entreprendre c’est un risque, un risque mesuré, mais un risque tout de même. Et

quand on prend un risque, on ne peut pas être gagnant à tous les coups »1

La notion du contrôle interne existe depuis toujours, l’être humain en soi a besoin de

contrôler, de réussir, de se protéger. Cela nous le faisons au quotidien sans nous en

rendre compte, d’une façon intuitive, inorganisée, irrationnelle. On se trouve au milieu

du siècle dernier, l’Ordre français des experts comptables et la Compagnie des

commissaires aux comptes ont importé la notion de contrôle en démontrant que la

maitrise des risques essentiels en comptabilité permettait de se donner une assurance

quant à la régularité et la sincérité des comptes. 2

L’euphorie de l’économie américaine dans les années 1990, portée par la globalisation,

la nouvelle économie et les nouveaux instruments financiers, a enregistré sa croissance

la plus longue de l’après-guerre (Rioux, 2003). De l’autre côté, cette évolution s’est

appuyée sur une forte exigence de la part des investisseurs en termes de rentabilités, ce

qui a conduit certains dirigeants à utiliser des pratiques comptables douteuses et

d’employer des méthodes frauduleuses pour satisfaire les exigences des investisseurs.

1 Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude : concepts, aspects

règlementaires, gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en place d’un dispositif de contrôle interne permanent, référentiels questionnaire, bonne pratiques… », 4éme édition revue et augmentée. 2 Jacques Renard., « Comprendre et mettre en œuvre Le contrôle interne » Groupe Eyrolles, 2012

Page 9: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

5

En effet la crise économique que nous avons connue depuis le 2008 résulte d’un

ensemble de facteurs dont le plus apparent est l’imperfection du pilotage du système de

contrôle interne. Il faut comprendre que l’efficacité du système de contrôle interne

s’appuie sur l’application des procédures et des dispositifs existants et qu’en aucun cas

ne peut rester une théorie de fonctionnement basée sur la quantification des contrôles au

détriment de leur qualité et de leur pertinence. Pour cela, il est nécessaire de disposer

d’outils efficaces de suivi de la réalisation des contrôles et de pilotage des plans

d’actions issus des recommandations formulées.

Au début des années 2000, les nombreux scandales financiers qui ont frappé les Etats-

Unis, avec ENRON en tête, WorldCom, Adelphia, Xerox, Parmalat etc, ont entrainé une

réaction du législateur. Il a fallu prendre des mesures pour rétablir la confiance des

investisseurs. Une des principales mesures était l’adoption de la Loi Sarbanes-Oxley3, le

30 juillet 2002 votée par le Congrès des Etats-Unis et ratifiée par le président George

BUSH. 4 « La loi a pour objectif d’augmenter la responsabilité de la société et de

mieux protéger les investisseurs ainsi que leur redonner confiance. »

De l’autre côté, un an plus tard en 2003 dans le contexte de l’adoption de la loi

Sarbanes-Oxley, la Loi de Sécurité Financière a été décrétée en France. Pour autant les

scandales financiers n’ont pas épargné la France (ex : affaire Airbus industrie en 2006 et

affaire Kerviel pour la Société Générale en 2008). Dans ces deux cas il a été confirmé

que les dysfonctionnements se sont produits malgré la présence d’un système de

contrôle interne et de gestion des risques respectueux des lois en vigueur.5

Le système du contrôle interne n’est pas simplement une obligation mais avant tout il

sert de garde-fou contre tous les éventuelles irrégularités. Le contrôle interne comprend

un ensemble de méthodes, de mesures et de moyens pour protéger l’entreprise

notamment en supervisant l’usage et le respect des procédures imposées. Pour autant, le

contrôle interne ne peut fournir l’assurance absolue sur l’élimination des risques

inhérents à l’activité. Le contrôle interne constitue un moyen de réduire l’exposition de

3 La loi peut être citée ne tant que Sarbanes-Oxley, Act of 2002. Elle tient le nom des deux membres du

congrès qui en ont été les rédacteurs (Paul Sarbanes et Michel Oxely) 4 Hervé Stolowy et al., “Audit financier et contrôle interne. L’apport de la loi Sarbanes-Oxley », Revue

française de gestion 2003/6, p.2 5 Cappelletti. L, « Performing an Internal Control Function to Sustain SOX 404 and Improve Risk

Management: Evidence from Europe” p.17

Page 10: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

6

l’entreprise aux risques potentiels et s’assurer de la conformité aux réglementations

(techniques, comptables/financières et juridiques).

La mise en place des dispositifs adéquats et adaptés de contrôle interne est devenue une

nécessité afin d’assurer la pérennité et pour renforcer la compétitivité de l’entreprise.

L’élément le plus important est de disposer d’un référentiel des contrôles.

Le référentiel permet de bien définir les objectifs de la démarche et donc les points de

contrôle qui nécessitent la mise en place des dispositifs appropriés. Plusieurs

référentiels se sont imposés. Ils reprennent en général les mêmes principes et restent

assez généraux pour que chaque entreprise puisse les adapter selon le fonctionnement de

son organisation. Ce sont à peu près toujours les même notions et principes que l’on

retrouve et qui servent de référence.

Le premier référentiel de gestion globale du contrôle interne et sur lequel les autres

référentiels se référent est le COSO (le Committee Of Sponsoring Organizations of the

Treadway Commission). Il met plutôt l’accent sur les acteurs de l’organisation. D‘autres

référentiels mentionnent COCO (Criteria of Control Committee) qui priorise les moyens

mises en œuvre ; AMF etc.

La notion de contrôle interne a donné lieu à plusieurs définitions :

Définition du COSO (référentiel de contrôle interne américain) :

« Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le Conseil d’Administration, les

dirigeants et le personnel d’une organisation afin de fournir une assurance raisonnable

quant à la réalisation, dans le cadre de la mission de cette organisation des objectifs

suivants :

- La réalisation et l’optimisation des opérations

- La fiabilité des informations financières

- La conformité aux lois et aux réglementations en vigueur. »

Définition de l’Ordre des Experts comptables (organisme américain) :

Page 11: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

7

« Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maitrise de

l’entreprise. Il a pour but d’un côté d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine

et la qualité de l’information, de l’autre, l’application des instructions de la Direction et

de favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation des

méthodes et procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la

pérennité de celles‐ci ».

Définition de l’International Fédération of Accountants (IFAC) :

« Le système de contrôle interne est constitué de l’organigramme et de l’ensemble des

méthodes et procédures adopté par la direction d’une entité lui permettant d’assurer,

autant que possible, la conduite ordonnée et efficace des activités, notamment

l’application de sa politique générale, la protection de son patrimoine, la prévention et la

détection de la fraudes et d’erreurs, l’exactitude et l’exhaustivité des enregistrements

comptables et la préparation dans des délais satisfaisants d’une information financière

fiable »

Définition d’AMF- Autorité des Marchés Financiers :

« Le contrôle interne est un dispositif de la société, défini et mis en œuvre sous sa

responsabilité. Il comprend un ensemble de moyens, de comportements, de procédures

et d’actions adaptés aux caractéristiques propres de chaque société qui contribue à la

maitrise de ses activités, à l’efficacité de ses opérations et à l’utilisation efficiente de ses

ressources, et doit lui permettre de prendre en compte de manière appropriée les risques

significatifs, qu’ils soient opérationnels, financiers ou de conformité. Le dispositif vise à

assurer :

La conformité aux lois et règlements ;

L’application des instructions et des orientations fixées par la direction générale

ou le directoire ;

Le bon fonctionnement des processus internes de la société, notamment ceux

concourant à la sauvegarde de ses actifs ;

Page 12: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

8

La fiabilité des informations financières et d’une façon générale, contribue à la

maîtrise de ses activités, à l’efficacité de ses opérations et à l’utilisation

efficiente de ses ressources.

Le contrôle interne reste un concept abstrait dans le but d’assurer la pérennité et de

renforcer la compétitivité de l’entreprise, tout en employant des procédures et des

méthodes permettant d’accroitre l’efficacité dans tous les domaines de l’entreprise.

Ensuite il met l’ensemble du personnel de l’entreprise au centre du processus c’est-à-

dire que le contrôle interne est mis en œuvre par tout le monde, par tous les acteurs de

l’entreprise et deuxièmement lequ’il n’est plus vu seulement comme un dispositif de

sécurité mais comme un projet commun au service de l’entreprise.

1.2 L’intérêt et les limites du contrôle interne

« Le contrôle interne n’est pas une sorte de potion magique dans laquelle on serait

plongé et qui permettrait de vivre tranquillement. »6

Une organisation s’apprécie selon trois niveaux : les actions, le contrôle et enfin, l’audit

(Bouquin 1986). Cette distinction entre ces trois niveaux est fondamentale pour

apprécier l’importance du contrôle interne. Le contrôle interne sert à atteindre un degré

d’assurance raisonnable quant à la fiabilité de l’information financière, à l’efficience

opérationnelle et à la conformité aux lois et aux règlements. En résumé, le contrôle

interne est permanent et présent à toutes les étapes, il accompagne le processus de

management et sert à maitriser l’entreprise. Par conséquent, le contrôle interne est un

moyen pour atteindre ses objectifs, il n’est pas une fin en soi.

6 Jacques Renard., « Le contrôle interne », p.17

Page 13: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

9

Jacques Renard dans son ouvrage sur le contrôle interne, considère qu’un contrôle

interne bien conçu doit permettre de veiller à :

La fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles

L’efficacité et l’efficience des opérations

La protection du patrimoine

Le respect des lois, règlements et contrats.

Ces objectifs de contrôle interne peuvent être résumés ainsi :

Permettre aux dirigeants de maitriser leurs entreprises

Assurer la qualité de l’information émise par l’entreprise

Assurer la sauvegarde des actifs

Assurer l’application des instructions de la direction

Favoriser l’amélioration des performances.

Le contrôle interne et la responsabilité des dirigeants : il revient à la direction de définir

et de mettre en place la politique du contrôle interne de s’assurer de son bon

fonctionnement.

En ce qui concerne la qualité de l’information émise par l’entreprise : chaque

information quelle que soit son origine doit être fiable, vérifiable, pertinente, exhaustive

et disponible.

A propos de la sauvegarde des actifs, on ne prend pas en compte seulement la protection

du patrimoine mais aussi tous les biens matériels et immatériels, la protection des

personnes, la sauvegarde de la réputation etc. Il est nécessaire de contrôler l’ensemble

des procédures présentant un risque pour en limiter l’exposition tels que l’erreur

humaine, la négligence, la fraude etc.

Assurer l’application des instructions de la direction : le but de l’organisation quelle que

soit son activité est d’évoluer, et dans ce cadre c’est sous la responsabilité de la

direction de donner les instructions pour atteindre ces objectifs. Le rôle du contrôle

Page 14: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

10

interne consiste dans les faits à s’assurer de la bonne application de ces directives par

l’ensemble des employés.

La mise en place des dispositifs adéquats et adaptés de contrôle interne est devenue une

nécessité afin d’assurer la pérennité et de renforcer la compétitivité de l’entreprise,

c’est-à-dire améliorer la performance de l’entreprise. Une bonne application du contrôle

interne conduit à la réalisation des objectifs émis par la direction à moindre coût.

En résumé, le contrôle interne fournit un niveau d’assurance raisonnable quant aux

objectifs financiers (fiabilité des informations financiers), opérationnels (objectifs

stratégiques de l’entreprise dans le sens objectifs de métier cœur) et de conformité

(conformité aux lois et règlements en vigueur). Le contrôle interne, comme on a pu voir

jusqu’à maintenant ne fournit pas une garantie absolue mais doit contribuer à préserver

les intérêts des entreprises. Ce qui fait que le contrôle interne est limité par certains

facteurs.

Quelles sont les principales limites de l’apport d’un dispositif de Contrôle

interne ?7

Tout d’abord, un système de Contrôle interne, si perfectionné soit-il, n’est pas

systématiquement respecté :

Une intention de nuire peut enrayer le processus

Les risques ne sont jamais mis sous contrôle dans leur intégralité

Un processus de Contrôle interne ne prévient pas des erreurs de jugements

Le Contrôle interne ne prévient pas des évolutions externes à l’organisation.

7 Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude : concepts, aspects

règlementaires, gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en place d’un dispositif de contrôle interne permanent, référentiels questionnaire, bonne pratiques… », 4éme édition revue et augmentée, Edition Maxima, Paris, 2013, p.41

Page 15: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

11

Une de ses limites est aussi la pertinence des analyses réalisées lors des contrôles et de

l’évaluation des risques. L’attention doit être portée sur les risques qualifiés d’

« acceptables » et qui théoriquement ne sont pas susceptible de nuire à l’entreprise.

Ensuite nous avons tous les cas de défaillance humaine. Le contrôle interne repose sur

le facteur humain et peut donc être soumis à des erreurs de jugement, des mauvaises

interprétations (qui ont souvent pour origine le non-respect d’un règlement), des

manœuvres malveillantes : fraude, détournement, collusion etc.

La tendance administrative conduit généralement à masquer les risques plutôt que de les

prévenir. C’est typiquement le cas lorsque la fonction du contrôle interne est fictive (le

poste est défini dans l’organisation mais n’assure aucune fonction) .

Par ailleurs, les entreprises sont soumises à des contraintes financières importantes. Il

faut qu’il y ait une proportionnalité entre le coût de la mise en œuvre de l’activité de

contrôle et les bénéfices qui peuvent en découler. C’est pour cela que souvent la

direction prend le risque d’omettre certains contrôles à cause des coûts car il est entendu

que le contrôle interne peut réduire le risque mais ne peut pas l’éliminer avec certitude.

1.3 Les types et les niveaux du contrôle interne

“Anticipe le difficile en gérant le facile”8

Les contrôles internes fonctionnent comme des contre-mesures pour les vulnérabilités,

répondant à des risques clairement identifiés. Généralement les activités du contrôle

interne sont classées dans l’un des quatre types suivant :

8 Lao Tzu, “Tao Te Ching”

Page 16: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

12

Le contrôle directif, qui est conçu pour réduire la probabilité d’une menace

délibérée ;

Le contrôle préventif, qui protège les vulnérabilités et tentent de prévenir les

menaces ou les erreurs ;

Le contrôle correctif, qui vise à réduire l’effet d’une menace en réparant les

dégâts ;

Le contrôle défectif, qui découvre des problèmes, soit en temps réel, soit après

l’évent, et est conçu pour déclencher des actions préventives ou permettre la

mise en place et l’application des mesures correctives. Le contrôle défectif peut

prévenir les violations ou les tentatives de violation de la politique de sécurité de

l’entreprise.

Pour réaliser son diagnostic de l’efficacité du contrôle interne, le contrôleur interne

évalue la manière avec laquelle les opérationnels exécutent leur travail avec implication,

avec le souci de la qualité pour les l’intérêts de l’entreprise. L’éthique, la discipline, le

respect, la qualité des méthodes et des procédures mises à la disposition de l’entreprise

entrent également dans le périmètre du contrôle interne.

Le comité d’audit doit procéder à un examen de l’existence des éléments constitutifs du

dispositif en considérant les trois niveaux suivants : 9

Premier niveau : Les directions opérationnelles

Les directions opérationnelles évaluent et gèrent les risques. Elles mettent en œuvre les

activités de contrôle dans chaque processus de l’organisation qui font objet d’une

évaluation (auto-évaluation) et qui sont supervisées par des fonctions de surveillance.

Ainsi, elles mettent en place des plans de réponses aux risques identifiés. Ce contrôle

est réalisé par les membres du personnel, jugés les plus pertinents à pouvoir identifier au

9 IFA., « le contrôle interne peut réduire le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés mais ne peut pas

éliminer le risque avec certitude » novembre 2010, pg. 9

Page 17: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

13

cours de leurs activités quotidiennes des problèmes qui trouvent les solutions qui sont

dans l’ordre du contrôle interne.

Deuxième niveau : Les fonctions de surveillance

Les fonctions de surveillance conçoivent les politiques et les procédures. Elles sont

responsables de l’introduction de bonnes pratiques, du respect des procédures et de

superviser l’efficacité du dispositif. Le contrôle est réalisé par des équipes encadrant les

contrôles permanents c’est-à-dire par ceux qui n’ayant pas exercé eux même les

opérations dans le but de renfoncer la transparence.

Troisième niveau : La fonction audit

Le contrôle de troisième niveau est réalisé par les auditeurs internes en vue d’obtenir un

avis indépendant sur le fonctionnement du système de contrôle interne et de gestion des

risques. Ce niveau de contrôle est complété par des audits externes en collaboration

avec l’audit interne pour permettre l’optimisation des missions d’audit internes et

renforcer la transparence (anticiper les risques liés à la proximité relationnelle des

auditeurs internes avec le personnel). Les conclusions des travaux des auditeurs externes

constituent également un élément d’assurance indépendante.

1.4 La mise en place du système de contrôle interne

« Who watches the watchmen ?»10

La direction de l’entreprise renforce son système de contrôle interne (SCI) : lorsqu’elle

fait l’inventaire des risques auxquels son organisation est exposée, lorsqu’elle établit la

10

Juvénal, Satire 6

Page 18: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

14

liste des compétences des différents secteurs ou lorsqu’elle définit les décisions qui ne

peuvent être prises qu’après l’avis d’une seconde personne. Elle améliore ainsi

l’efficacité de son action et réduit ses risques. La responsabilité de l’élaboration et de la

mise en place d’un SCI incombe à la direction de l’entreprise.12

Comme nous l’avons dit dès le début, le système du contrôle interne ne peut pas

garantir une sécurité absolue, mais la simple démarche de mise en place d’un SCI

constitue déjà une mesure préventive importante. La mise en place du SCI implique

plusieurs composants :

Un environnement de contrôle

Un dispositif d’ évaluation et de gestion des risques

L’intégration des activités de contrôle dans les processus

La gestion de l’information et de la communication

La surveillance et le pilotage du SCI

La mise en place d’un environnement de contrôle est la première étape de

l’établissement d’un SCI. La culture de l’entreprise est un élément très important lors de

la mise en place d’un SCI. Elle détermine le niveau d’implication et de sensibilisation

du personnel lors la réalisation des différents contrôles, en imposant discipline et

organisation. Les facteurs qui ont un impact sur l’environnement de contrôle

comprennent la compétence et l’éthique du personnel, le style de management des

dirigeants et la politique de délégation des responsabilités, d’organisation et de

formation.

L’entreprise est confrontée à un ensemble de risques internes et externes qui doivent

être évalués. Autrement dit, on doit identifier et analyser les facteurs susceptibles

d’affecter la réalisation des objectifs fixés, et ensuite déterminer comment ces risques

doivent être gérés. Cette phase d’identification doit être suivie d’une phase d’analyse

afin de déterminer pour chaque risque la probabilité de survenance ainsi que le

12

Contrôle fédérale des finances. « Mise en place d’un système de contrôle interne (SCI) », Seconde édition 2007

Page 19: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

15

dommage potentiel. Il s’agit de décider du niveau du risque et du type de traitement

pour : l’ éviter, le réduire, l’assurer ou l’accepter.

Comme on l’a vu, différents risques peuvent affecter la réalisation des objectifs d’une

organisation. Dans ce cas, il s’agit de mettre en place des mesures de prévention et des

contrôles afin que ces mesures soient effectives. Les activités de contrôle impliquent

tous les niveaux de la hiérarchie de l’entreprise et comprennent des différentes actions

comme : approuver et autoriser, vérifier et rapprocher, évaluer les performances,

séparer les fonctions etc.

La séparation des fonctions signifie que cela doit respecter les directives fixées afin

d’éviter d’être juge et partie.

Le recueil d‘informations sur d’éventuelles irrégularités peut permettre d’améliorer

l’efficacité d’un SCI. L’information doit être identifiée, collectée et diffusée dans des

délais qui permettent à chacun d’assumer ses responsabilités. Il est important pour le

bon fonctionnement du SCI que tous les employés comprennent le rôle qu’ils sont

appelés à jouer dans le SCI ainsi que la relation entre leurs propres activités et celles des

autres membres du personnel. Ils doivent être en mesure de faire remonter et

communiquer les informations importantes, telles que données opérationnelles,

financières ou liées au respect des obligations légales et réglementaires qui permettent

de gérer, contrôler et maitriser l’activité.

Un système de contrôle interne n’est pas un instrument que l’on met en place une fois

pour toutes car de nombreux changements dans l’environnement peuvent rendre certains

aspects du SCI inadaptés. C’est pourquoi un système de contrôle interne doit être lui-

même être contrôlé, afin que son efficacité soit évaluée.

On parle ici des niveaux de maturité du SCI :

Peu fiable : il n’existe pas ou pratiquement pas de contrôles internes

Informel : des contrôles internes existent mais ils ne sont pas standardisés

Standardisé : Les contrôles sont régulièrement ajustés lorsque les risques

évoluent.

Page 20: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

16

Surveillé : Existence d’un rapport sur l’évaluation du SCI (efficacité, traçabilité,

efficience) les activités de contrôle sont documentées selon un processus

standardisé

Optimisé : La gestion des risques et le SCI sont exploitées comme un système

intégré.

C’est pour cela qu’il convient de mettre en place un système de pilotage permanent.

L’étendue et la fréquence des évaluations dépendront essentiellement du niveau de

risques et de l’efficacité du processus de surveillance permanente. Les faiblesses du

contrôle interne doivent être portées à l’attention de la hiérarchie, les lacunes les plus

graves devront être signalées à la direction.

Schéma 1 : Les composants d’un système de contrôle interne

Source : Contrôle fédérale des finances13

13

IFA., « le contrôle interne peut réduire le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés mais ne peut pas éliminer le risque avec certitude » novembre 2010, pg. 9

Page 21: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

17

Autrement dit, le plan de contrôle est l’ensemble organisé de contrôles à exécuter

couvrant l’ensemble des processus à une entité ainsi que les processus partagés ou

délégués par une autre entité. L’identification des contrôles qui forment le plan de

contrôle d’une entité doit obéir à une approche systématique d’analyse des risques liés à

chaque processus dont l’entité est responsable. Elle s’appuie donc sur un exercice de

cartographie des risques. Les contrôles sont documentés et formalisés au sein de plans

de contrôles : la constitution de plan de contrôle structure le dispositif. Ce plan

comprend un nombre raisonnable de contrôles majeurs ; une validation formelle par le

management de l’entité est obligatoire. Une mise à jour périodique est nécessaire pour

suivre l’évolution des risques.14

Le plan de contrôle présente les contrôles de deuxième niveau dits « permanents » qui

seront réalisés sur place selon une périodicité déterminée par les équipes du contrôle

permanent. Ces contrôles sont permanents au sens « régulièrement réalisés » selon une

périodicité fonction de la gravité du risque. Ils peuvent à ce titre se dérouler une fois par

an, semestre, trimestre, mois, voire semaine ou jour. Ils consistent en grande partie à

contrôler la bonne exécution des contrôles de niveau 1 par les responsables

d’encadrement.

Dans le cadre de la mise en place d’un système de contrôle interne, les activités de

contrôle viennent à la suite du processus d’évaluation des risques pouvant nuire à la

réalisation des objectifs fixés.

14

Maders.HP, Masselin.JL, Fratta.H, « Auditeur interne et contrôleur permanent », pg. 309

Page 22: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

18

Schéma 2 : L’interaction Activité de contrôle et Gestion des Risques

Source : République et Canton de Genève Département des finances

2. Le cadre conceptuel des risques –Le processus du Risk

Management

Peu importe le domaine d'application, les deux principaux composants liés à la gestion

des risques sont les menaces et les vulnérabilités. Ce sont les composants fondamentaux

d'une approche de gestion des risques, car le risque est défini comme le potentiel qu'une

menace donnée exploite les vulnérabilités d'un actif ou d'un groupe d'actifs pour

provoquer des pertes ou des dommages.

Une menace est une cause potentielle d'un incident indésirable qui peut nuire à

l’organisation. Une vulnérabilité est une faiblesse, susceptible d'être utilisée par une

menace. Les vulnérabilités peuvent être des failles, des faiblesses ou des défauts

humains, ou, par extension, tout ce qui n'est pas conforme à l'état prévu pour l’activité.

Page 23: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

19

Les paires menaces/vulnérabilités conduisent à des événements indésirables, dont la

probabilité doit être estimée ou mesurée. La probabilité qu'une vulnérabilité soit

exploitée par une menace entraîne des dommages.

Au cours de cette partie nous allons définir le concept de risque et ensuite la typologie et

les niveaux des risques. Il est important pour le bon fonctionnement de l’organisation de

connaitre et de classer les types des risques auxquels l’entreprise est exposée afin de

prendre en compte le coût de ces menaces et identifier avec les acteurs concernés les

scenarii de contrôles pour les prévenir.

Ensuite, nous réaliserons la cartographie des risques. Il y a plusieurs façons de

construire une cartographie de risques en restant dans la démarche de l’identification,

l’évaluation et traitement des risques. Dans cet article j’ai choisi d’utiliser l’approche

qui a été effectué par Bernard.F, Gayraud.R et Rousseau.L dans leur ouvrage sur le

contrôle interne. J’ai estimé que dans cet ouvrage on arrive mieux à comprendre la

démarche à suivre afin de construire la cartographie des risques pour ensuite l’adapter à

l’organisation concernée.

Pour résumer il est important d’identifier pour chaque objectif fixé les risques associés.

Dans la partie précédente nous avons vu que les objectifs principaux d’une entreprise

sont les objectifs financiers, opérationnels et de conformité. Selon cette logique les

risques respectifs vont être le risque financier (la fiabilité comptable), le risque

opérationnel (de la performance) et le risque de non-conformité (de la sécurité et de la

régularité).

En conclusion de cette partie nous allons évaluer l’importance du pilotage de risque

dans la mise en place d’un système de contrôle interne. Comment et quand le contrôle

interne est devenu Risk Management ?

Page 24: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

20

2.1 Typologie et niveaux des risques

« Si certains risques sont évidents, d’autres le sont moins »

Il est donc nécessaire de procéder à une revue systématique afin d’identifier, évaluer et

classer les risques les uns par rapport aux autres. Ceci est d’autant plus vrai qu’il n’est

pas possible de tout contrôler et qu’il faudra donc procéder à des choix, alors, autant

faire les bons ! 16

D’une façon théorique la notion de risque peut se décrire comme : « Le risque est la

possibilité qu’un événement se produise et ait une incidence défavorable sur la poursuite

et/ou l’atteinte des objectifs et/ou sur les actif de l’entreprise. L’événement doit être

potentiel et sa potentialité de survenance doit être évaluée. »17

Par ailleurs, Bernard.F, Gayraud.R et Rousseau.L dans leur ouvrage sur le contrôle

interne, considèrent qu’on peut classer les risques selon deux origines et trois grandes

catégories :

Celles dues au hasard : aléas naturels

Celles dues à l’homme : erreurs et malveillance (externe et interne)

La possibilité de l’occurrence d’un risque repose sur l’existence de causes de menaces

potentielles qui peuvent affaiblir l’organisation. Il est important dans un premier temps

16

Maders.HP, Masselin.JL., « Contrôle interne des risques », Editions Eyrolles, 2014 17

Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude : concepts, aspects règlementaires,

gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en place d’un dispositif de contrôle interne permanent,

référentiels questionnaire, bonne pratiques… », 4éme édition revue et augmentée, Edition Maxima, Paris, 2013

pg.73

Page 25: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

21

de classer les types des risques auxquels l’entreprise est exposée afin de prendre en

compte les menaces et d’identifier avec les acteurs concernés les scenarios de contrôles

pour les faire prévenir.

Les aléas naturels : sont compris tous les risques auxquels l’organisation est exposée

mais qui sont dues au hasard comme :

Catastrophes naturelles (pollution naturelle ; orages-perturbations ;

inondation…)

Accidents (de travail ; incendie ; explosion…)

Pannes (de réseau ; franche de matériel ; dysfonctionnements ; de fluide-

alimentation…)

Aléas conjoncturels (baisse/hausse imprévue de la demande…)

Défaillance en matière de personnel (maladie contagieuses ; démission de

personnel stratégique…)

Les erreurs : sont par contre des risques auxquels l’organisation est exposée mais qui

sont dues à une erreur humaine volontaire ou pas :

Erreur de saisie (mauvaise saisie, oubli…)

Erreurs de transmission (courrier, mail…)

Erreurs d’application de la réglementation

Erreurs de manipulations.

Et au final la malveillance : sont tous les risques qui sont dues à une attaque pour nuire

à l’entreprise :

Sabotages (temps perdu ; des programmes informatiques ; des données …)

Agression (verbales ou physiques du personnel en vue de voler des valeurs…)

Vols (des biens matériels ; fraudes par accumulation progressive …)

Atteintes à la confidentialité (vol de données ; consultation/copie illicite de

données ; piratage informatique)

Comme nous l’avons déjà explicité, l’objectif est de faire en sorte que chacun des

collaborateurs soit capable de gérer ses propres risques, pour ce qui le concerne et dans

Page 26: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

22

toutes les circonstances. Les risques peuvent être de différents niveaux, ils sont évalués

et classés en trois catégories sur la base de deux critères traditionnels : 18

La gravité du risque qui mesure les conséquences pour l’entreprise

La probabilité de réalisation du risque qui détermine le taux d’occurrence.

A partir de ces deux critères nous sommes en mesure de classer les risques dans trois

catégories :

Risques majeurs : probabilité faible/gravité forte

Risques courants : probabilité moyenne/gravité moyenne

Risques mineurs ou de non-qualité : probabilité forte/gravité faible

Comme nous l’avons vu, l’importance réside sur le fait de connaitre les causes des

risques et leurs impacts sur l’activité de l’organisation pour que l’on puisse associer les

responsables dans la gestion de chaque risque. Il est important aussi de comprendre que

la responsabilité de chacun ne signifie pas la responsabilité de tout le monde. Plusieurs

actions sont mise en place afin de réduire les menaces brutes (qui correspondent à un

risque évalué avant mise en œuvre de tout dispositif de réduction de l’exposition au

risque) pour arriver à un risque résiduel (un risque évalué après avoir apprécié le

dispositif aux risques maîtrisables) le plus faible possible :

Atténuer: concevoir et effectuer des activités de contrôle qui permettent de

réduire le risque à un niveau acceptable pour l’organisation. C'est l'approche qui

donne lieu à des activités traditionnelles de contrôle interne.

Éviter: dans certaines circonstances, l'évaluation d'un risque conduit à la

conclusion que la réponse la plus appropriée est d'éviter les activités qui

entraînent une exposition à ce risque.

Accepter: dans d'autres circonstances, l'analyse du risque peut aboutir à la

conclusion que même si le risque et présent, les conséquences potentielles de ce

risque sont suffisamment faibles pour que le risque puisse être accepté sans

qu'une action soit prise.

18

Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude : concepts, aspects règlementaires, gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en place d’un dispositif de contrôle interne permanent, référentiels questionnaire, bonne pratiques… », 4éme édition revue et augmentée, Edition Maxima, Paris, 2013 pg.76

Page 27: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

23

Transférer le risque à un tiers : dans certaines circonstances on peut financer le

risque par une assurance ou alors sous-traiter l’activité pour laquelle le risque est

identifié.

2.2 L’identification et l’évaluation des risques

“Le savant n'est pas l'homme qui fournit de vraies réponses; c'est celui qui pose les

vraies questions ”19

Identifier les risques c’est identifier les points d’attention dont la direction doit assurer

le pilotage. Afin de mettre en place un système de contrôle interne efficace il est

important d’identifier l’univers des risques applicable à l’ensemble de l’organisation et

de ses activités.

Un processus de gestion des risques au sein de la société, comprend trois étapes :

Identification des risques : Identifier les événements potentiels susceptibles d’affecter

la réalisation des objectifs de l’organisation - étape permettant de recenser et de

centraliser les principaux risques, menaçant l’atteinte des objectifs. Il s’agit d’être en

mesure de déterminer les risques de l’organisation en rapport avec le périmètre défini.

Chaque risque est décrit selon ces attributs :

La classe de risque (image, social, information opérationnel, etc.)

L’origine des causes (naturelles, humaines, techniques, etc.)

Evaluation des risques : étape consistant à examiner les conséquences potentielles des

principaux risques (conséquences qui peuvent être notamment financières, humaines,

juridiques, ou de réputation) et à apprécier leur possible occurrence. Pour réaliser

19

Claude LéviZStrauss

Page 28: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

24

l’évaluation des risques on a besoin d’un référentiel commun qui nous permettra

d’interpréter de manière pertinente les résultats obtenus. L’évaluation des risques

sélectionnés peut être effectuée selon plusieurs critères qui varieront en fonction des

spécificités de l’organisation et de la problématique traitée, par exemple:

L’occurrence

La gravité

Les conséquences induites (pertes d’exploitations, etc.)

Les ressources affectées (financières, humaines, etc.)

Le niveau de maitrise

Traitement du risque : étape permettant de choisir les plans d’action les plus adaptés à

la société. Pour maintenir les risques dans les limites acceptables, plusieurs mesures

peuvent être envisagées : la réduction, le transfert, la suppression ou l’acceptation d’un

risque. Le choix de traitement s’effectue notamment en arbitrant entre les opportunités à

saisir et le coût des mesures de traitement du risque, prenant en compte leurs effets

possibles sur l’occurrence et/ou les conséquences du risque.

Il est essentiel d’identifier les risques présents dans l’entreprise, afin de mieux en

mesurer les impacts éventuels et définir les meilleures stratégies de couverture à mettre

en œuvre. Nous ne pouvons pas déployer une démarche d’identification et d’évaluation

des risques si on ne connait pas certains élément essentiel de l’organisation comme :

l’environnement de l’entreprise, les différents métiers au sein de l’entreprise, le

fonctionnement interne, qualités, compétences, stratégie de l’entreprise etc.

Il s’agit d’une démarche complexe, visant à relier à chaque niveau opérationnel et

décisionnel, pour chaque entité et pour chaque processus, c’est pour cela qu’elle reste

unique pour chaque organisation.

Autrement dit la cartographie des risques doit permettre de :20

20

Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude : concepts, aspects

règlementaires, gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en place d’un dispositif de contrôle

Page 29: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

25

Recenser les risques de la manière la plus exhaustive possible et de les classifier

Identifier les risques critiques pour la mise en place de dispositifs de maitrise

adaptés

Décrire les risques majeurs auxquels l’organisation est confrontée, le plus

précisément possible

Adapter les actions de réduction des risques les plus efficaces

Accompagner chaque décideur (au niveau groupe, par métier, par entité) dans

l’évaluation et la réduction de ses vulnérabilités significatives et majeurs.

Comme nous l’avons mentionné, il s’agit d’une démarche itérative, récurrente dont

l’entreprise doit impérativement se servir pour renfoncer la culture du risque au sein de

son établissement. Tout d’abord, il faut bien cerner l’ensemble des facteurs de risques

de l’entreprise et ensuite, apprécier l’adéquation des démarches de réduction des risques

en mettant en place des dispositifs de prévention, de protection, de plan de continuité

d’activité, etc.

2.3 L’appréciation du Risk management par le contrôle interne

« Un système est efficace dès lors qu’il répond aux objectifs pour lesquels il a été

créé. »

Le système de gestion des risques et le processus de contrôle interne doivent

fonctionner de manière imbriquée et coordonnée pour atteindre l’objectif de maîtrise

des risques qui leur sont assignés. L’efficacité du système de gestion des risques et du

interne permanent, référentiels questionnaire, bonne pratiques… », 4éme édition revue et augmentée,

Edition Maxima, Paris, 2013

Page 30: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

26

contrôle interne passe par une bonne coordination des dispositifs autour d’activités-

clés :

Cartographie et évaluation des risques

Définition et évaluation des activités de contrôle

Plan de remédiation

Pilotage et diffusion de l’information

Supervision continue

Schéma 3 : Système de contrôle interne et de gestion des risques

Source : FR-ACI-IFA

L’ensemble du dispositif doit être adapté aux caractéristiques propres de chaque entité.

Néanmoins, quelle que soit l’organisation considérée, la mise en œuvre des certaines

pratiques pourrait garantir l’efficacité du système.

Page 31: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

27

Politique et stratégie : dans un grand groupe l’appétence aux risques est définies par le

conseil et les responsabilités en matière de gestion des risques et sont clairement

définies et diffusées au sein de l’entité.

Analyse de l’exposition aux risques : le recensement des événements potentiels

susceptibles d’avoir un impact sur les objectifs de la société est réalisé de manière

exhaustive et les événements négatifs, internes ou externes pouvant générer des risques

sont analysés.

Evaluation des risques : une fois les risques et leurs incidences potentielles évalués,

les réponses aux risques sont élaborées. L’analyse des risques est réalisée en lien avec le

niveau de risque acceptable défini par le conseil.

Activités de contrôle : les activités de contrôle sont mises en œuvre dans chaque

processus de l’organisation et font l’objet d’une évaluation ou auto-évaluation. Ces

contrôles sont supervisés par des fonctions de surveillance. L’évaluation des activités de

contrôle fait l’objet d’une revue indépendante.

Pilotage : des indicateurs clés de performances relatives au dispositif de gestion des

risques sont définies et suivis. Les objectifs et la stratégie du dispositif sont adaptés à la

stratégie de l’organisation et sont régulièrement mis à jour.

Suivre l’efficacité d’un système revient à suivre le niveau de réalisation de ses objectifs,

cela suppose qu’il en existe une mesure, une évaluation.

Les activités de management des risques servent à identifier, évaluer, gérer et contrôler

les risques dans toutes les situations et pour tous les événements. Autrement dit, le

management des risques est un processus structuré, cohérent et continu, opérant dans

toute l’organisation. Il permet d’identifier et d’évaluer les risques, de décider des

mesures à réaliser et de prendre en compte les opportunités et les menaces qui peuvent

affecter la réalisation des objectifs de l’organisation. Tous les collaborateurs ont leur

rôle à jouer pour que la gestion du risque soit efficace à l’échelle de l’organisation, mais

c’est à la direction que revient la responsabilité première d’identifier les risques et de les

gérer.

Page 32: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

28

Cela permet d’élaborer une démarche progressive d’amélioration continue de chaque

étape du dispositif de contrôle interne. L’importance et l’intérêt de la mise en œuvre

d’un système de contrôle interne par le pilotage de risques est liée à plusieurs facteurs.

Premièrement la maîtrise des coûts : nous sommes conscients que nous ne pouvons pas

tout contrôler et qu’il faut identifier les risques les plus importantes pour réaliser ensuite

les contrôles adéquats. Deuxièmement, il faut éviter la déresponsabilisation des acteurs

opérationnels. Comme nous l’avons vu, l’importance d’un système de contrôle efficace

réside précisément sur le fait que tous les acteurs de l’organisation sont concernés dans

le processus et que chacun est responsable pour sa partie.

Nous pouvons mentionner aussi des autres avantages comme par exemple : 21

Meilleures chances d’atteindre ses objectifs

Prise de risque et décision maîtrisées

Capacité d’accepter des risques supérieurs, pour des avantages supérieurs

Meilleures chances de faire aboutir les changements

Moins de surprises ou de crises

Meilleure compréhension des principaux risques et de toutes leurs conséquences

etc.

Pour conclure cette partie il est nécessaire de préciser que les dispositifs de gestion des

risques et de contrôle interne participent de manière complémentaire à la maitrise des

activités de l’entreprise. 22

Le dispositif de gestion des risques vise à identifier et analyser les principaux risques de

la société. Les risques, dépassant les limites acceptables fixées par l’entreprise, sont

traités et le cas échéant, font l’objet de plan d’action. Ces derniers peuvent prévoir la

mise en place de contrôles, un transfert des conséquences financières (exp. l’assurance)

ou une adaptation de l’organisation. Les contrôles à mettre en place relèvent du

dispositif de contrôle interne. Ainsi, ce dernier concourt au traitement des risques

auxquels sont exposées les activités de l’organisation. De son côté, le dispositif de

21

The Institut of Internal Auditors., « Le role de l’audit interne dans le management des risques de l’entreprise” , Septembre 2004, pg. 4 22

AMF- Autorité des Marchés Financiers : Cadre de références sur les dispositifs de gestion des risques et de contrôle interne (2010), pg.7

Page 33: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

29

contrôle interne s’appuie sur le dispositif de gestion des risques pour identifier les

principaux risques à maitriser. En outre, le dispositif de gestion des risques doit lui-

même intégrer des contrôles, relevant du dispositif de contrôle interne, destinés à

sécuriser son bon fonctionnement.

L’articulation et l’équilibre conjugués des deux dispositifs sont conditionnés par

l’environnement de contrôle, qui constitue leur fondement commun, notamment la

culture du risque et du contrôle propres à la société et ses valeurs éthiques.

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS-

LE SYSTEME DU CONTROLE INTERNE CHEZ

MONEXT

Dans cette deuxième partie nous allons nous intéresser à Monext, une entreprise

spécialisée dans la fourniture de prestations de service pour les banques. C’est une

filiale du Groupe Credit Mutuel ARKEA. A partir de l’analyse faite en première partie,

nous pensons qu’il est intéressant de mettre en évidence le système du contrôle interne

et la gestion des risques dans cette société. Bien que n’étant pas un établissement

bancaire, MONEXT, en tant que filiale d’un groupe bancaire doit mettre en œuvre un

dispositif qualitatif de gestion des risques opérationnels (exigences Bâle II23

et arrêté du

3 novembre 2014).

Nous allons dans une première sous partie mettre en évidence la démarche de gestion

des risques qui doit déployer l’entreprise sur son périmètre ainsi quelle organisation du

contrôle interne présent chez Monext. Pour ce faire, nous nous appuierons sur les

23

Bâle II : impose la mise en œuvre d’un dispositif qualitatif de gestion des risques opérationnels

Page 34: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

30

modèles que nous avons présentés dans la première partie. Ensuite nous tenterons de

proposer une amélioration de l’organisation du contrôle permanent annuel chez Monext.

Notre analyse sera basée sur des documents publiés par l’entreprise et les témoignages

récoltés auprès des collaborateurs.

3. Le rôle et la place du contrôle interne au sein de Monext

Le secteur du paiement électronique étant très exposé aux menaces de fraudes externes

(par exemple de fraudes bancaire), de nombreux dispositifs innovants et des normes de

sécurité (ex : PCI DSS24

) sont mis en places afin de pérenniser la confiance des clients

des banques propriétaire de carte bancaire. La société MONEXT est positionnée sur un

marché de niches soumis à plusieurs réglementations monétiques imposées par les

réseaux (GIE CB, Visa, Mastercard, etc..). Elle doit appliquer des normes strictes en

terme de sécurité et nécessite de disposer des compétences d’expertises nécessaires :

réglementation monétique, sécurité SI et monétique, infrastructure IT, etc.

Il s’agit ici de mettre en évidence l’organisation de la fonction de contrôle permanent

au sein de MONEXT et le rattachement hiérarchique du responsable du contrôle

permanent.

24

PCI-DSS (Payment Card Industry Data Security Standard) : Il s’agit d’un standard de sécurité des

données pour les entreprises de cartes et de moyens de paiement.

Page 35: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

31

Schéma 4 : Organigramme

Source : Monext

L’article 3 de l’arrêté du 3 novembre 2014 relatif au contrôle interne, qui se substitue au

règlement CRBF N° 97-02, indique que le contrôle interne d’une entreprise assujettie

comprend notamment :

un système de contrôle des opérations et des procédures internes ;

des systèmes de mesure des risques et des résultats ;

des systèmes de surveillance et de maîtrise des risques ;

un système de documentation et d’information.

L’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) supervise également le

dispositif de contrôle interne. Ce travail se fait par référence à un texte fondateur, le

règlement CRBF 97-0225

qui pose les grands principes du contrôle interne : 26

L’organisation pour le contrôle permanent et le contrôle périodique

25

CRBF 97-02 : encadre la filière risque et les activités de contrôle permanent 26

Maders.HP, Masselin.JL, Fratta.H, « Auditeur interne et contrôleur permanent », pg. 52

Page 36: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

32

Le système de contrôle des opérations et des procédures internes

L’organisation comptable et traitement de l’information

Les systèmes de mesure des risques et des résultats

Les systèmes de surveillance et de maitrise des risques

Le rôle des organes exécutifs et délibérant et du régulateur (ACPR)

La continuité d’activité (obligation de disposer d’un PCA)

Le dispositif évolue régulièrement depuis 1997 :

En 2005 une reforme structurante avec la séparation entre le contrôle permanent et

contrôle périodique (identification plus claire des niveaux 2 et du niveau 3).

Entre 2009 et 2010, huit modifications au texte, portant sur le reporting des incidents

significatifs, le suivi des actions de correction, la liquidité, la troisième directive

européenne sur la lutte anti-blanchiment, la politique de rémunération, la filière risque.

Le contrôle interne porte sur tous les aspects d’activité de la société et sur tous les

risques. Les services de contrôle permanent sont souvent ciblés sur les risques dits

opérationnels là où les gestionnaires des risques vont mesurer et surveiller les risques

relevant de leur zone d’expertise. Le comité de Bale a défini sept types d’évènements de

risque :

La fraude interne

La fraude externe

Les pratiques sociales et la sécurité sur le lieu de travail

Les clients, les produits et les pratiques commerciales

Les dommages aux actifs matériels

L’interruption d’activité et la défaillance de systèmes

L’exécution, la livraison et la gestion des processus.

Au regard de ce contexte réglementaire et des dispositions de la charte de contrôle

interne du CM Arkéa MONEXT doit déployer sur son périmètre et pour l’ensemble de

ses activités (y compris celles externalisées), un dispositif dédié de gestion des risques

opérationnels et de contrôle permanent lui permettant d’assurer la surveillance et la

maîtrise de ses zones de risques majeures.

Page 37: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

33

3.1 Présentation de la démarche de gestion des risques

La fonction gestion des risques a pour enjeu d’assurer la compatibilité du niveau des

risques encourus avec les orientations et politiques fixées par l’organe de surveillance

du groupe.

En matière de fonction gestion des risques, le Groupe Crédit Mutuel Arkéa s’est fixé les

objectifs prioritaires suivants :

exercer ses activités dans des limites compatibles avec sa stratégie de

développement, ses capacités financières et les exigences réglementaires en la

matière ;

délivrer une information de qualité, pertinente, contrôlée, aux dirigeants effectifs

et à l’organe de surveillance des entités du Groupe ainsi qu’aux autorités de

tutelle, chaque entité du Groupe étant responsable de la gestion de ses propres

risques.

MONEXT veille à respecter ces objectifs pour son périmètre d’activité. Dès son rachat

par le Crédit Mutuel Arkéa en janvier 2010, Monext a dû, en tant que filiale du groupe,

mettre en œuvre un dispositif qualitatif de gestion des risques opérationnels. Au regard

du contexte réglementaire (Bale 2 et arrêté du 3/11/2014 (CRBF)), Monext a dû

déployer sur son périmètre et pour l’ensemble de ses activités (y compris celles

externalisées), un dispositif dédié de gestion des risques opérationnels lui permettant

d’assurer la surveillance et la maitrise de ses zones de risques majeures.

Page 38: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

34

N’étant pas acteur bancaire (mais prestataire de services monétiques27

), les exigences de

maitrise de risques ne sont pas différents de celles d’ une banque. L’essence même du

contrôle interne chez Monext, c’est la maitrise des risques opérationnels pouvant

résulter de l’inadéquation ou de la défaillance de processus interne (pouvant entrainer

une perte et ou un manque à gagner pour l’entreprise). Les dispositifs pouvant faire

l’objet de risques de fraude interne et externe sont également contrôlés.

Schéma 5 : Une vision d’ensemble de la cartographie des risques opérationnels de Monext

Source : Monext

Tableau 1 : Les 7 catégories de risques opérationnels Bâle

EL1 Fraude interne (Activité non autorisée, vol, tromperie,…)

EL2 Fraude externe (Vol, tromperie, systèmes de sécurité…)

EL3 Politique de l’emploi et sécurité du travail (Ressources Humaines, sécurité de l’environnement

EL4 Relation avec la clientèle (pratique professionnelle abusive, défauts de produits, divulgation et

déontologie, parrainage et exposition, …)

EL5 Dommages causés à des biens corporels (Désastres et autres évènements)

EL6 Perturbations du fonctionnement et échecs des systèmes (systèmes d’information)

EL7 Exécution, livraison et gestion de processus (saisie de transactions, maintenance, suivi et

reporting, gestion des comptes clients, partenaires et fournisseurs,…) Source : Monext

27

La monétique désigne l’ensemble des technologies et règles mises en œuvre pour l’utilisation des cartes bancaires.

Page 39: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

35

3.2 La démarche PRDC

L’ensemble des missions s’appuie sur le PRDC : Processus, Risques, Dispositifs et

Contrôle. Un travail constant est réalisé par le responsable du contrôle interne sur cet

outil. Pour l’ensemble des fonctions et en coopération avec les responsables

hiérarchiques des différentes fonctions, un recensement des processus, des risques

potentiels et des dispositifs a été effectué. Suite à la mise en œuvre du PRD, des

contrôles sont créés par le contrôleur, ayant pour finalité la vérification de l’existence,

de la conformité et de l’efficience des dispositifs (mis en place en vue d’atténuer,

supprimer ou prévenir les risques) dictés par les responsables.

Schéma 6 : Référentiel PRDC

Source : Monext

Page 40: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

36

Afin de répondre aux exigences imposées par l’arrêté du 3 novembre 2014 (ex CRBF

n°97-02) et le texte de Bâle, le Crédit Mutuel Arkéa a initié au sein du Groupe, la

démarche PRDC. Cette démarche est structurée comme suit :

Processus (P) : description et modélisation des processus métiers / fonctions du

Groupe;

« Un processus est une succession de tâches chronologiques, nommées « étapes clés »

qui concourent à l’élaboration, à la production ou au traitement d’informations, de

produits ou de services. Ces « étapes clés » sont menées par des acteurs (internes ou

externes) et mises en œuvre grâce à des ressources ou supports (matériel / systèmes

d’informations) ».

Risques (R) : cartographie des risques opérationnels et hiérarchisation des zones

de risques majeures;

Dispositif de maîtrise des risques (D) : identification et description des

dispositifs de maîtrise de risque;

Contrôles permanents de 2nd niveau (C) : identification, description et

planification des contrôles permanents de second niveau, afin d’apprécier

l’efficacité des dispositifs de maîtrise existants.

Les principes structurants du PRDC sont les suivants :

- Principe participatif et itératif

Le dispositif PRDC est décliné dans les métiers / fonctions du Groupe. Il est élaboré

notamment sur la base d’entretiens / ateliers avec les experts opérationnels acteurs des

processus qui sont consultés.

- Collecte des informations à dires d’experts

Les données recueillies dans le cadre du PRDC sont des données collectées à dires

d’experts. Elles peuvent être documentées et faire l’objet d’une piste d’audit avec les

justificatifs appropriés le cas échéant.

Page 41: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

37

La démarche du Groupe qui dispose d’une structure de pilotage par filiale. Le pilotage

du PRDC est assuré par un cartographe des risques opérationnels. Celui-ci s’appuie sur

la cartographie des processus pour identifier les risques opérationnels et les moyens mis

en œuvre pour les maitriser et les contrôler. Ce travail s’effectue en collaboration avec

le contrôleur interne de la filiale qui apporte son expertise opérationnelle.

3.3 Management de risque MONEXT

Un dispositif de management du risque est mis en place par Monext. Ce dispositif est

issu de la convergence de 2 méthodes :

Méthode « PRD » qui est issue du dispositif de maitrise des Risques

Opérationnels du groupe Crédit Mutuel ARKEA.

Méthode « ISO 27005 » orientée DIC (Disponibilité, Intégrité, Confidentialité) à

laquelle s’ajoute la prise en compte des Risques liés à la conservation des

preuves.

La méthodologie appliquée est la suivante :

La prestation est découpée en « Domaines Fonctionnels » et en « Processus ».

Pour tous les Processus identifiés, sont définis les Risques qui peuvent entraver

le bon déroulement du Processus.

Pour tous les Risques identifiés, sont définis les Dispositifs mis en œuvre pour

maitriser, réduire ou détecter le risque.

Page 42: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

38

Processus

Risque

Dispositif

Succession de tâches chronologiques qui concourent à la production

Défaillance entravant le bon fonctionnement du processus

Mesure prise pour pour maitriser, réduire ou détecter un risque. Les

dispositifs peuvent être de plusieurs natures :

- 1 Assurances

- 2 Contractualisation

- 3 Certification

- 4 Contrôle Niveau 1

- 5 Documentation

- 6 Formation

- 7 Indicateurs

- 8 Organisation

- 9 Outils

- 10 PCA

D Disponibilité

I Intégrité

C Confidentialité

R Réglementaire

Offrir un niveau satisfaisantes d'accès et de préservation des données sensibles

Garantir le fonctionnement des outils pour la continuité des services aux utilisateurs

Mise à disposition de données de qualité et conforme

Garantir la conformité à la réglementation

Tableau 2 : La méthodologie PRD

Source : Monext

Pour tous les Risques, sont identifiés :

Le Type de Risque : Disponibilité, Intégrité, Confidentialité, Preuve, Règlementaire.

L’Impact du Risque : calculé en fonction de la Fréquence et de la Gravité.

Tableau 3 : Les différents niveaux de Fréquence et de Gravité

Page 43: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

39

Tableau 4 : Le classement de l’impact du risque

- La matrice de hiérarchisation des Risques permet de définir l’Impact du Risque :

Tableau 5 : La matrice de hiérarchisation des Risques

L’Impact du Risque sera évalué :

Avant la mise en place des Dispositifs : On parle alors de « Risques Initiaux ».

Après la mise en place des Dispositifs : On parle alors de « Risques Résiduels ».

3.4 Le traitement du risque

En fonction de leur Criticité, les Risques sont classifiés selon l’échelle suivante :

0 1 2 3 4 5 6 7

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Frequence

Gra

vite

Page 44: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

40

Les Risques Résiduels qui sont classifiés en I0, I1 et I2 doivent impérativement être

traités.

Les traitements possibles sont les suivants :

Réduction du Risque : Réduction du Risque à un niveau acceptable par la mise

en place de dispositifs.

Refus du Risque : Suppression de l’activité ou de la situation concernée par le

Risque.

Partage du Risque : Partage du Risque avec un tiers capable de gérer le Risque

plus efficacement.

Maintien du Risque : Ne rien faire de supplémentaire vis à vis du Risque

Le choix du type de traitement du Risque résiduel est de la responsabilité de la

Direction de MONEXT.

3.5 Le système du contrôle interne

Le contrôle permanent de second niveau a pour objectif de mesurer l’efficacité d’un

dispositif de maîtrise des risques (la vérification de l’efficacité d’une alerte, d’un

indicateur ou d’un contrôle de premier niveau par exemple).

En fonction de l’indépendance de la personne qui le réalise, le contrôle permanent de

2nd niveau peut être qualifié :

- de contrôles permanents de 2nd niveau "métiers" : contrôle permanent de

second niveau opérés par une personne qui n'appartient pas à la filière "contrôle

permanent" (les responsables hiérarchiques dans la majorité des cas) ;

Page 45: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

41

- de contrôle permanent de 2nd niveau "RCP" : contrôles permanents réalisés par

la filière "contrôle permanent".

Dans le cadre du « PRDC », le Responsable du Contrôle Permanent dans les métiers/

fonctions a la responsabilité de l’identification des contrôles permanents de 2nd niveau.

La Direction du contrôle permanent et de la conformité s’inscrit comme le garant

méthodologique des contrôles permanents de 2nd niveau.

Afin de garantir une homogénéité dans la granularité des contrôles permanents de 2nd

niveau, à identifier dans le cadre de la mise en œuvre du PRDC, et permettre une

consolidation des données a posteriori, un document présentant les Typologies de

Contrôle permanents de 2eme niveau ("C") au regard des Dispositifs de maitrise des

risques ("D") a été élaboré et est mis à disposition de chaque entité. Il est décliné par

nature de dispositif de maîtrise des risques et illustré par des questions ciblées qui

pourront être utilisées pour identifier dans un premier temps et décrire dans un second

temps les contrôles permanents de 2nd niveau.

Ce catalogue présente 6 typologies de contrôles permanents de 2nd niveau associés aux

dispositifs de maîtrise des risques :

- Existence

- Actualisation

- Accessibilité

- Couverture / périmètre

- Adéquation aux contraintes réglementaires / organisationnelles / règles de

gestion internes

- Respect

Page 46: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

42

Tableau 7 : Typologies de Contrôle permanents de 2eme niveau

Source : Monext

Page 47: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

43

3.6 Organisation du contrôle par niveau

Une organisation du contrôle interne à trois niveaux est mise en place pour chaque

structure du Groupe y compris Monext :

Schéma 7 : L’organisation du contrôle par niveau

Source : Monext

Premier niveau : contrôle opérationnel, lors de l’exécution du processus

proprement dit, que le contrôle soit fait par l’opérateur lui-même ou qu’il soit

Page 48: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

44

confié à une tierce personne. Il s'agit dans ce cas de dispositifs de maîtrise des

risques.

Second niveau : contrôle permanent effectué après la fin normale de l’opération

concernée par un acteur différent de celui qui a réalisé l’opération. Ce second

niveau est à son tour divisé en deux types de contrôle en fonction de

l'indépendance de la personne qui le réalise :

o Contrôles permanents de 2nd niveau « métiers » : contrôles permanents

de second niveau opérés par une personne qui n'appartient pas à la filière

"contrôle permanent" ;

o contrôles permanents de 2nd niveau RCP : contrôles pris en charge par le

responsable du contrôle permanent directement rattaché au responsable

de la structure.

Troisième niveau (contrôle périodique) : organisé selon le mode centralisé et

hiérarchique au sein d’une direction qui exerce son activité directement sur les

structures du Crédit Mutuel Arkéa et par voie de conventions de délégation

d’exercice du contrôle périodique dûment établies avec chacune des filiales du

Groupe : la Direction de l’Inspection Générale et du Contrôle Périodique

(DIGCP).

4. Préconisations

A partir de l’analyse du rôle et de la place du contrôle interne et des conclusions de la

première partie, nous pouvons établir quelques préconisations pour les sociétés filiales

des grands groupes bancaires et plus particulièrement pour MONEXT.

Page 49: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

45

4.1 Dysfonctionnements constatés

I. Outillage non adapté pour la production de reporting efficace et donc le pilotage

exhaustif de l’activité de contrôle.

II. Typologie des contrôles à revoir pour être en phase avec la réalité de l’entreprise

car certains contrôles proviennent de la maison mère qui est une banque et ne

sont pas forcément applicable dans l’entité.

III. Méconnaissance de la charge inhérente aux contrôles par certaines équipes

opérationnelles qui tardent à produire les éléments de preuve

4.2 Plan d’amélioration

Je pense que le mode de fonctionnement actuel est performant dans le sens ou les

objectifs fixé par la société mère sont atteints. Malgré les dysfonctionnements constatés,

le système du contrôle interne assure le bon fonctionnement et le respect de la

règlementation en vigueur. Le fait que les opérationnels participent à la fourniture des

preuves nécessaires aux contrôles permet de relever les dysfonctionnements de leur

service et accélère la mise en œuvre des recommandations corrigeant les imperfections..

Cependant, il pourrait être intéressant pour l’entreprise de mettre en avant l’utilité des

contrôles permettant de réduire au maximum l’exposition aux risques avérés. Pour cela

nous avons conclu que le moyen le plus efficace serait :

I. Mise en œuvre d’un outil spécifique qui agrège l’ensemble des systèmes

d’information mis à disposition par le groupe. Cet outil génère en automatique

les contrôles à réaliser et permet au contrôleur de focaliser son attention sur

l’analyse des preuves transmises

Page 50: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

46

II. Amélioration de la démarche de suivi des risques en se concentrant sur ceux

dont l’impact financier et l’impact d’image sont les plus importants

III. Identifier les prestations pour lesquelles les risques sembles les plus important et

rendre spécifique l’analyse afin d’identifier précisément les risques qui sortent

d’un cadre générique.

En étant au cœur des enjeux d’une société obligée d’appliquer des normes strictes en

terme de sécurité et nécessitant de disposer des compétences d’expertises nécessaires :

réglementation monétique, sécurité SI ,cryptographie, infrastructure IT, etc. le contrôle

interne sera plus efficace pour assurer la surveillance et la maîtrise de ses métiers

stratégiques.

CONCLUSION

L’atteinte des objectifs fixés par l’entreprise passe avant tout par la gestion et la maitrise

du fonctionnement de l’entreprise. Afin de prévenir les risques qui peuvent remettre en

cause l’activité de la société, un service de contrôle interne est mis en place. Il s’appuie

sur plusieurs dispositifs qu’il faut utiliser à bon escient pour donner aux contrôles toute

la valeur nécessaire à la protection de l’entreprise. Le contrôle interne est un processus

qui concerne tous les services. A cet égard, il ne doit pas être considéré comme une

contrainte pour les employés car au contraire il offre une garantie et une protection

contre les risques de chaque activité. Les contrôles doivent être réalisés naturellement et

constituent un gage de qualité et de sécurité pour les clients.

Ce mémoire montre l’importance du contrôle interne et du risk management puis définit

ce qu’est une structure de contrôle efficace pour satisfaire à la fois les exigences

opérationnelles de l’entreprise, les exigences des autorités de régulation et les exigences

de la maison mère.

Page 51: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

47

A travers la revue de littérature, j’ai déterminé qu’il était nécessaire de mettre en place

d’un système de contrôle interne par le pilotage des risques. Le pilotage des risques,

dans une entreprise qui est filiale d’un grand groupe bancaire, est très important et

critique car les règlementations sont contraignantes et vérifiées par les législateurs.

L’objectif du contrôle interne est de permettre à l’entreprise d’atteindre les engagements

qu’elle a fixé à partir du cahier des charges des actionnaires et d’être conforme aux

contrats qu’elle a signé avec ses clients. Il concerne l’intégralité de l’entreprise et

nécessite une participation active de l’ensemble de ses salariés (collaboration aux

différents contrôles). Le contrôle interne doit rester concentré sur le périmètre de

l’ensemble de ses activités et adapter le système du contrôle avec la réalité de

l’entreprise.

Dans ce type d’entreprise, la mise en place d’un SCI ce n’est pas simplement une

obligation imposé par la maison mère, mais également un garde-fou pour tous les

risques éventuels. Il reste néanmoins un risque non couvert qui concerne la défaillance

du contrôle interne. Ce risque supervisé par les contrôleurs de la maison mère impose

des connaissances précises sur la filiale or ce n’est pas toujours le cas.

Le contrôle interne doit aller au-delà du contrôle de conformité, il doit fournir des

analyses et des recommandations pertinentes dans le cadre de la stratégie fixée par

l’entreprise. Il doit apporter une plus-value à l’organisation en termes de performance.

L’importance du contrôle interne dans une entreprise n’est plus à démontrer. Le

contrôle interne est l’affaire de tout le monde et n’est pas réservé au seul contrôleur

interne. Le contrôle interne est un processus structurant permettant de réaliser les

objectifs, d’améliorer la performance et peut-être de mieux connaitre les métiers de

l’entreprise. Certains managers et responsables des services ne se rendent pas compte de

l’importance d’anticiper les conséquences d’un risque sur une activité jusqu’au moment

ou un incident arrive alors qu’ils auraient pu l’éviter.

Pour conclure, une entreprise qui contrôle ses procédures et ses services contrôle surtout

son avenir et celui de ses collaborateurs.

Page 52: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

48

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

Bernard, F, Gayraud. R, Rousseau, L, « Contrôle interne, lutter contre la fraude :

concepts, aspects règlementaires, gestion des risques, guide d’audit de la fraude, mise en

place d’un dispositif de contrôle interne permanent, référentiels questionnaire, bonne

pratique », 4éme édition revue et augmentée, Edition Maxima, Paris, 2013

Jacques Renard. « Comprendre et mettre en œuvre le contrôle interne » Groupe

Eyrolles, 2012

Maders Henri-Pierre et Masselin Jean-Luc, « Contrôle interne des risques » Groupe

Eyrolles 2014

Maders Henri-Pierre, Masselin Jean-Luc, Fratta Hervé, « Auditeur interne et contrôleur

permanent » Groupe Eyrolles, 2015

Mikael Ouaniche, « La fraude en entreprise », Maxima 2015

ARTICLES

Laura F. Spira, Michael Page, (2003) ‘Risk management: The reinvention of internal

control and the changing role of internal audit’, Accounting & Accountability Journal,

Vol. 16 Issue: 4, pp. 640-661.

Cappelletti. L, « Performing an Internal Control Function to Sustain SOX 404 and

Improve Risk Management: Evidence from Europe”, Mismanagement Accounting

Quately, Summer 2009, Vol.10, NO.4

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49

Hervé Stolowy et al. “Audit financier et contrôle interne. L’apport de la loi Sarbanes-

Oxley », Revue française de gestion 2003/6 (nr° 147), p.133-143.

CAPPELLETTI Laurent, ”Vers une institutionnalisation de la fonction contrôle

interne”, Comptabilité, Contrôle et Audit Tom 12, Volume 1 (p.27 à 43) (2005).

ETUDES ET RAPPORTS

AMF- Autorité des Marchés Financiers : Cadre de références sur les dispositifs de

gestion des risques et de contrôle interne (2010)

IFA., « Le suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des

risques » Novembre 2010

Contrôle fédérale des finances. « Mise en place d’un système de contrôle interne

(SCI) », Second édition 2007

The Institut of Internal Auditors., « Le rôle de l’audit interne dans le management des

risques de l’entreprise”, Septembre 2004

PWC Audit Committee Guide, « Risk management & internal control » July 2015

SITES INTERNET

Association française d’audit informatique (AFAI) : www.afai.fr

Institut français de l’audit et du contrôle internes (IFACI) : www.ifaci.fr

Autorité des marchés financiers : www.amf-france.org

http://audit-fraudes-finances.over-blog.com/2016/04/les-risques-d-entreprise.html

Page 54: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

50

TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION ……………………………………………………………………….01

PARTIE 1: PRINCIPES GENERAUX DE PILOTAGE DES RISQUES ET DE CONTROLE

INTERNE…… ………………………………………………………………………....03

1. Les concepts essentiels du contrôle interne permanent ……………..……………03

1.1. Le cadre théorique du contrôle interne .......................................................….04

1.2. L’intérêt et les limites du contrôle interne …………………………………...08

1.3. Les types et les niveaux du contrôle interne……………………………….….11

1.4. La mise en place du système de contrôle interne……………………………...13

Schéma 1 : Les composants d’un système de contrôle interne ……………….16

Schéma 2 : L’interaction Activité de contrôle et Gestion des Risques ……….18

2. Le cadre conceptuel des risques – Le processus du Risk Management ………..…18

2.1. Typologie et niveaux des risques……………………………………………..20

2.2. L’identification et l’évaluation des risques …………………………………..23

2.3. L’appréciation du Risk management par le contrôle interne……………........25

Schéma 3 : Système de contrôle interne et de gestion des risque ……………26

PARTIE 2: ETUDE DE CAS- LE SYSTEME DU CONTROLE INTERNE CHEZ

MONEXT.................................................................................................................…...29

3. Le rôle et la place du contrôle interne au sein de Monext……………………..….30

Schéma 4 : Organigramme……………………………………………………31

3.1. Présentation de la démarche de gestion des risques………………….………33

Schéma 5 : Une vision d’ensemble de la cartographie des risques opérationnels

de Monext……………………………………………………………………..34

Tableau 1 : Les 7 catégories de risques opérationnels Bâle ………………….34

3.2. La démarche PRDC……………………………………………….………….35

Schéma 6 : Référentiel PRDC ………………………………………………..35

3.3. Management de risque Monext………………………………………………37

Tableau 2 : La méthodologie PRD …………………………………………..38

Tableau 3 : Les différents niveaux de Fréquence et de Gravité ……………..38

Tableau 4 : Le classement de l’impact du risque …………………………….39

Tableau 5 : La matrice de hiérarchisation des Risques……………………….39

3.4. Le traitement du risque ………………………………………………………39

3.5. Le système du contrôle interne…………………………………………….…40

Tableau 7 : Typologies de Contrôle permanents de 2eme niveau ……………42

3.6. Organisation du contrôle par niveau …………………………………………43

Schéma 7 : L’organisation du contrôle par niveau …………………………..43

4. Préconisations………………………………………………………………..……44

4.1. Dysfonctionnement constatés…………………………………………….......45

4.2. Plan d’amélioration …………………………………………………………..45

CONCLUSION …………………………………………………………………………46

BIBLIOGRAPHIE-WEBOGRAPHIE …………………………………………………….48

TABLES DES MATIERES ……………………………………………………………….50

Page 55: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

51

LE ROLE DU PILOTAGE DES RISQUES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU

CONTROLE INTERNE : LE CAS D’UNE SOCIETE SPECIALISEE DANS LES

ACTIVITES BANCAIRES.

RESUME

Dans un environnement en évolution constante le potentiel est grand, les attentes sont

élevées, et les risques sont importants. L’accroissement des risques auxquels s’exposent

les entreprises oblige à un renforcement des contrôles afin de préserver les intérêts de la

structure et de ses clients. D’où le besoin d’un système de contrôle performant qui

apporte une assurance raisonnable pour garantir sa pérennité. Diriger c’est prévoir. Cela

passe par prévenir les risques qui peuvent remettre en cause l’activité d’une entité.

Identifier les risques c’est identifier les points d’attention dont la direction doit assurer

le pilotage.

Ce mémoire a pour objectif d’explorer la nature de la structure du contrôle interne

efficace, satisfaisant à la fois les exigences opérationnelles de l’entreprise, les exigences

des autorités de régulation et les exigences de la maison mère suivant un processus de

pilotage de risques.

MOTS-CLES

Contrôle interne ; Pilotage Des Risques ; PRDC ; Conformité ; Activités Bancaires

Page 56: Université de la Méditerranée Spécialité « Conseil-Audit

52

THE ROLE OF RISK MANAGEMENT IN THE IMPLEMENTATION OF INTERNAL

CONTROL: THE CASE OF A SPECIALIZED COMPANY IN BANKING

ACTIVITIES.

ABSTRACT

In a constantly changing environment the possibilities are great, the expectations are

high, and the risks significant. The increased risk to which companies are exposed

requires a strengthening of controls in order to safeguard the interests of the structure

and its customers. From where the need for an efficient control system, that provides

reasonable assurance to ensure its durability. To lead is to foresee. This means

preventing risks that may challenge the activity of the entity. Identifying risks means

identifying the points of attention for which management must ensure control.

This thesis sets out to explore the nature of the structure of an effective internal control,

satisfying both the operational requirements of the company, the requirements of the

regulatory authorities and the requirements of the head company following a risk

management process.

KEYWORDS

Internal Control; Risk Management; PRDC; Compliance; Banking

Master Sciences du Management : CCFP

Spécialité « Conseil-Audit-Contrôle » (C.A.C.)

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion - Université de la Méditerranée

14 Avenue Jules ferry 13100 Aix-en-Provence

Tel.: 0033(0)4 42 91 48 34

Email: [email protected]