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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire présenté à l'Université du Québec à Trois-Rivières Comme exigence pour l'obtention du grade de Maîtrise ès Sciences (Biophysique) par Thierry Le Bihan Approche cinétique de la dénaturation thermique de l'actine: Contributions expérimentale et théorique Juin 1993

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

Mémoire

présenté à l'Université du Québec à Trois-Rivières

Comme exigence p~ielle pour l'obtention du grade de

Maîtrise ès Sciences (Biophysique)

par

Thierry Le Bihan

Approche cinétique de la dénaturation thermique

de l'actine: Contributions expérimentale et théorique

Juin 1993

Page 2: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

Université du Québec à Trois-Rivières

Service de la bibliothèque

Avertissement

L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son mémoire ou de sa thèse.

Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce mémoire ou cette thèse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalité ou d’une partie importante de ce mémoire ou de cette thèse requiert son autorisation.

Page 3: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

~€V T11C ppOT€\aC, n" npOP11a€Ta\, ~P€VOC; T\

T€pJ..La TOÀJ..L11C l<a\ 8paaovC y€v11 a €Ta\.

Euripide, Hippolyte.

L'éternité c'est long, surtout vers la fin.

Citation tirée d'un hiéroglyphe d'une honorable

toilette de l'u.a.T.R.

Page 4: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

ii

REMERCIEMENTS

Beaucoup de gens ont gravité autour de ce travail, entre autre, le célèbre

docteur Claude Gicquaud, que je remercie pour l'attention, le support ainsi que la

confiance qu'il a su m'accorder. Je tiens aussi à remercier mon père, Jean-Pierre

qui, en plus de m'avoir aidé pour la rédaction de ce mémoire, m'a épaulé pour la

composition d'affiches scientifiques et de publications antérieures. Il est une

personne avec qui il est scientifiquement enrichissant de discuter.

J'aimerais remercier également Bernard Larue, pour des conseils concernant

les transitions thermiques, Normand Beaudoin, pour la résolution de problèmes

électroniques et mathématiques ainsi que Pierre Lavigne à la fois pour ses

suggestions de lectures perspicaces et les discussions passionnées que l'on a pu

avoir sur la structure des protéines.

Je tiens aussi à me remercier, car sans moi ce travail, je n'aurais certainement

pas pu le faire *.

Finalement, je tiens particulièrement à rendre grâce à mes nombreux petits

amis(es) imaginaires; Jim Tordon, Smerf, Fernand F. Flibote Jr. et Joanna. Sans eux,

je crois que je serais complètement cinglé à l'heure qu'il est.

* N'y voyez pas là cher lecteur une forme d'égocentrisme aiguë mais simplement une prise de

conscience très tardive.

Page 5: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

iii

RÉSUMÉ

L'analyse de la transition thermique d'une protéine, basée la plupart du temps

sur une approche d'équilibre thermodynamique est généralement effectuée dans le

but d'obtenir de l'information concernant la structure de cette protéine. L'obtention

de ce type d'information à l'aide d'outils théoriques basés sur des lois

thermodynamiques implique que cette transition thermique soit réversible, ce qui

n'est pas toujours le cas. L'actine est justement une protéine dont la dénaturation

est irréversible. Il en résulte que le comportement thermique de l'actine est en

contradiction avec certains aspects inhérents à l'approche thermodynamique. Le but

de ce travail est de caractériser la transition thermique de l'actine avec une approche

cinétique, plus compatible avec son comportement thermique.

Le volet expérimental de ce travail consiste en la caractérisation thermique de

l'actine G et F. Cette caractérisation est effectuée à l'aide de deux techniques

différentes soit la calorimétrie différentielle à balayage et la fluorescence, afin

d'obtenir des paramètres cinétiques les plus courants.

Concernant l'actine G, nous montrons clairement, à l'aide de ces deux

techniques que sa dénaturation est un phénomène cinétique. Il s'agit d'un

mécanisme d'ordre 1 dont la constante de vitesse varie en fonction de la

température selon une loi d'Arrhénius.

Concernant l'actine F, étudiée aussi à l'aide des deux techniques mentionnées

précédemment, nous montrons également que sa dénaturation peut être

caractérisée par des lois cinétiques. Dans ce cas, le phénomène de dénaturation

semble être un mécanisme d'ordre inférieur à l'unité. Un ordre de dénaturation

inférieur à l'unité est souvent associé à des phénomènes de dépolymérisation ou de

fragmentation.

Nous avons étudié l'effet de la phalloïdine sur l'actine. Une des propriétés de

la phalloïdine est de réduire la dépolymérisation, et probablement la fragmentation

du filament d'actine. Nous avons déterminé que la dénaturation thermique de l'actine

F, en présence de phalloïdine, est un mécanisme d'ordre 1. D'autre part, nous avons

Page 6: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

iv

aussi montré que la phalloïdine pouvait interagir avec l'actine G. L'observation de la

dénaturation par calorimétrie différentielle à balayage nous a amené à émettre

certaines hypothèses sur cette interaction; la présence de phalloïdine diminue la

concentration critique de l'actine et l'augmentation lente de la température favorise

la polymérisation de l'actine qui peut alors interagir avec la phalloïdine.

L'utilisation de l'approche cinétique permet d'expliquer des comportements

thermiques de l'actine sur la base d'hypothèses moins contraignantes que

l'approche thermodynamique. Cette dernière approche est presque uniquement

utilisée, malgré tout, pour caractériser les transitions thermiques.

Nous concluons que la transition thermique de l'actine ne peut être

correctement décrite par un modèle d'équilibre thermodynamique et qu'il est

préférable d'utiliser des lois cinétiques pour décrire le comportement thermique de

l'actine.

Page 7: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

v

REMERCIEMENTS ............................................................................................ ii

RÉSUMÉ .......................................................................................................... iii

TABLE DES MATIERES ................................................................................. v

LISTE DES FIGURES ..................................................................................... ix

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................. xiii

LISTE DES PRINCIPAUX SYMBOLES ......................................................... xiv

1 INTRODUCTION ......................................................................................... 01

1.1 Description du problème ................................................................ 01

1.2 Buts fixés et limites du mémoire ................................................... 02

1.3 Organisation du mémoire ............................................................... 03

2 ÉTAT DES CONNAISSANCES ................................................................... 04

2.1 Dénaturation thermigue des protéines .......................................... 04

2.11 Effet de la température sur les protéines ................................... 05

2.12 Approche théorique de la dénaturation thermique des protéines 06

i) Phénomène réversible ............................................................ 06

ii) Phénomène irréversible .......................................................... 11

2.2 Matériel biologigue utilisé ............................................................... 16

2.21 Actine .......................................................................................... 16

2.22 Phalloïdine ................................................................................... 18

2.23 Interaction entre l'actine et la phalloïdine .................................... 20

Page 8: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

vi

2.3 Études antérieures de la dénaturation thermique de l'actine ..... 20

2.31 Revue de la littérature ................................................................. 21

2.32 Analyse critique du modèle de Bertazzon ................................... 24

2.33 Dénaturation de l'actine en présence de phalloïdine ................... 29

3 MATÉRIEL ET MÉTHODES ....................................................................... 30

3.1 Matériel biologique .......................................................................... 30

3.11 Préparation de l'actine ................................................................ 30

3.12 Préparation de la phalloïdine ...................................................... 30

3.2 Calorimétrie différentielle à balayage ............................................ 30

3.21 Préparation des échantillons ...... ................................................ 32

3.22 Utilisation du calorimètre Microcal Mc-1 ..................................... 34

3.23 Utilisation du calorimètre Hart 7707 ............................................ 34

3.3 Variation d'intensité de fluorescence ............................................ 34

3.31 Préparation des échantillons d'actine G ..................................... 35

3.32 Préparation des échantillons d'actine F ...................................... 36

4 ANALYSE THÉORIQUE DE LA TRANSITION THERMIQUE ..................... 38

4.1 Calorimétrie différentielle à balayage ............................................ 38

4.11 Simulation de thermogramme ..................................................... 38

i) Ordre de la dénaturation n = 1 ...................................... .. ..... 39

ii) Ordre de la dénaturation n ~ 1 .............................................. 43

4.12 Méthodes de régression ............................................................. 45

i) Ordre de la dénaturation n = 1 ............................................. 46

ii) Ordre de la dénaturation n ~ 1 .............................................. 49

4.13 Évaluation de l'incertitude sur les coefficients ............................ 51

Page 9: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

vii

4.2 Analyse des résultats obtenus par fluorescence ......................... 52

4.21 Ordre 1 .............................................. ......................................... 52

4.22 Ordre n .................................................. ........... ...... ..... . ....... ....... 53

4.3 Limitation des méthodes de calcul ................................................ 55

5 RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................... 58

5.1 Dénaturation thermique de l'actine G ............................................ 58

5.11 Cinétique de dénaturation thermique observée par fluorescence 58

i) Effet de la température sur la cinétique de dénaturation ....... 58

ii) Effet de la concentration sur la cinétique de dénaturation .... 60

Hi) Relation d'Arrhénius ............................................................... 61

5.12 Dénaturation thermique observée par D.S.C. .. ...... ...... ............... 62

i) Méthode du thermogramme simple ....................................... 62

ii) Méthode des thermogrammes multiples ................................ 65

5.13 Comparaison des résultats obtenus ........................................... 67

5.2 Dénaturation thermique de l'actine F ............................................ 67

5.21 Cinétique de dénaturation thermique observée par fluorescence 67

i) Effet de la concentration sur la cinétique de dénaturation .... 68

ii) Effet de la température sur la cinétique de dénaturation ....... 70

Hi) Relation d'Arrhénius ............................................................... 71

5.22 Dénaturation thermique observée par D.S.C. ............................. 72

i) Méthode du thermogramme simple ....................................... 72

ii) Méthode des thermogrammes multiples ................................ 76

5.23 Comparaison des résultats obtenus ........................................... 78

5.3 Étude d'un cas: l'interaction entre l'actine et la phalloïdine ....... 79

5.31 Caractérisation qualitative de l'interaction .................................. 80

i) Effet de la phalloïdine sur la thermostabilité de /'actine F ..... 80

ii) Effet de la phalloïdine sur la thermostabilité de /'actine G.... 81

Page 10: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

viii

5.32 Étude quantitative de l'interaction ............................................... 83

i) Méthode du thermogramme simple ........................................ 84

ii) Méthode des thermogrammes multiples ................................. 87

5.33 Modèle proposé .......................................................................... 89

5.4 Synthèse des observations ............................................................. 91

5.41 Actine G ....................................................................................... 91

5.42 Actine F ........................................ .............. ................................. 92

5.43 Actine en présence de phalloïdine .............................................. 93

5.5 Signification des paramètres cinétiques ....................................... 95

CONCLUSIONS ........................................... ................................................. 99

RÉFÉRENCES ................................................................................................ 102

ANNEXE

Annexe A Relation entre la température de transition et la vitesse de

balayage pour des ordres de dénaturation différents de

l'unité ..................................................................................... A1-A5

Annexe B Données brutes ................................................................... 81-817

Page 11: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

ix

LISTE DES FIGURES

Figure 1

Figure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

Figure 8

Figure 9

Figure de principe illustrant la dénaturation thermique d'une

protéine obéissant à une transition réversible entre deux états. 08

Figure de principe illustrant la dénaturation thermique d'une

protéine selon le modèle d'une transition irréversible entre

deux états. 13

Schéma illustrant certaines caractéristiques de l'actine G et F.

Structure du monomère d'actine (tiré de Kabsch, W. et

Vandekerckhove, J., 1992).

Principales phallotoxines provenant d'amanites.

Relation selon l'équation [16] entre la température de

transition (Tm) de l'actine G et la vitesse de balayage (v).

Tracé calorimétrique associé à la transition thermique de

l'actine G obtenu par A. Bertazzon et al (1990) et interprétation

thermodynamique du phénomène selon ces auteurs.

Interprétation cinétique du tracé calorimétrique associé à la

transition thermique de l'actine G obtenu par A. Bertazzon et al (1990).

Tracé calorimétrique associé à la transition thermique de

l'actine F obtenu par A. Bertazzon et al (1990) et interprétation

thermodynamique du phénomène selon ces auteurs.

16

17

19

23

25

26

27

Page 12: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

Figure 10 Interprétation cinétique du tracé calorimétrique associé à la

transition thermique de l'actine F obtenu par A. Bertazzon et

x

al (1990). 28

Figure 11 Principaux types de calorimètres différentiels à balayage.

Figure 12 Spectres d'intensité de fluorescence intrinsèque de l'actine G

native et dénaturée.

Figure 13 Figure de principe illustrant l'effet de l'ordre de dénaturation

sur la variation de capacité calorifique en fonction de la

31

35

température. 56

Figure 14 Effet de la température sur la vitesse de dénaturation de

l'actine G.

Figure 15 Effet de la concentration d'actine G sur sa vitesse de

59

dénaturation. 60

Figure 16 Relation d'Arrhénius tracée à partir de courbes isothermales

obtenues par fluorescence intrinsèque. 62

Figure 17 Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de

l'actine G. 63

Figure 18 Relation d'Arrhénius tracée à partir du thermogramme de la

figure 17. 64

Figure 19 Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique

de l'actine G. 65

Page 13: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

xi

Figure 20 Relation entre la température de transition (Tm) de l'actine G

et la vitesse de balayage (v). 66

Figure 21

Figure 22

Figure 23

Figure 24

Figure 25

Figure 26

Figure 27

Figure 28

Figure 29

Figure 30

Effet de la concentration de l'actine F sur sa vitesse de

dénaturation.

Relation entre la concentration initiale d'actine F et le temps de

demi-vie.

Effet de la température sur la vitesse de dénaturation de

l'actine F.

Relation d'Arrhénius tracée à partir de courbes isothermales

obtenues par fluorescence intrinsèque.

Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de

l'actine F.

Graphique illustrant l'optimisation de l'intervalle par la relation

entre la température finale (Tf) et l'estimateur a € 2.

Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique

de l'actine F.

Relation entre la température de transition (T m) de l'actine F et

la vitesse de balayage (v).

Effet de la concentration de phalloïdine sur la dénaturation

thermique de l'actine F.

Effet de la concentration de phalloïdine sur la dénaturation

thermique de l'actine G.

68

69

70

71

73

74

77

78

80

82

Page 14: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

xii

Figure 31 Effet de la concentration de phalloïdine sur l'enthalpie

calorimétrique associée à la dénaturation thermique de l'actine

G et F. 83

Figure 32 Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de

l'actine F en présence de phalloïdine pour des rapports

molaires phalloïdine:actine proches de l'unité. 84

Figure 33 Graphique illustrant l'optimisation de l'intervalle par la relation

entre la température finale (Tf) et l'estimateur a € 2. 85

Figure 34 Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique

de l'actine F en présence de phalloïdine pour des rapports

molaires phalloïdine:actine proches de l'unité. 87

Figure 35 Relation entre la température de transition (Tm) de l'actine Fen

présence de phalloïdine pour des rapports molaires

phalloïdine:actine proches de l'unité, et la vitesse de balayage

(v). 88

Figure 36 Schéma illustrant l'effet thermostabilisant de la phalloïdine sur

le filament d'actine. 90

Figure 37 Figure de principe illustrant l'effet de la variation de l'énergie

d'activation sur une simulation de thermogramme. 96

Figure 38 Figure de principe illustrant l'effet de la variation du facteur de

collision sur une simulation de thermogramme. 97

Page 15: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

xiii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Comparaison des deux principaux modèles de dénaturation

thermique. 15

Tableau 2 Bref historique de l'étude de la dénaturation thermique de

l'actine G.

Tableau 3 Températures de transition de l'actine G obtenues par

différents auteurs.

Tableau 4 Paramètres thermodynamiques de la dénaturation thermique

22

23

de l'actine (valeurs utilisées par Bertazzon, A. et al (1990)). 24

Tableau 5 Solutions de travail. 33

Tableau 6 Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine

G évalués par différentes méthodes. 67

Tableau 7 Estimation des paramètres cinétiques en fonction de l'intervalle

considéré: cas de l'actine F.

Tableau 8 Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine

75

F évalués par différentes méthodes. 79

Tableau 9 Estimation des paramètres cinétiques en fonction de l'intervalle

considéré: cas de l'actine F en présence de phalloïdine. 86

Tableau 10 Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine

F en présence de phallo"idine évalués par différentes

m~~~. 00

Page 16: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

xiv

LISTE DES PRINCIPAUX SYMBOLES

A

B

c C

Cp

o o [0]

âCp

âCPexp

âCPthéor âH

âHcal

âHvH âl

âP

âSj

âS

Ea ~

f

f(a)

FN(T) Tl

facteur de collision ((mg/ml)(1-n). S-1 )

fraction de protéine ayant réagi

fraction de protéine ayant réagi à T = Tm

matrice des éléments

concentration de protéine (mg· mr1)

paramètre de normalisation

variation de capacité calorifique molaire [utilisé par A. Bertazzon et al,

1990] (kCal· mole-1 . K"1)

état dénaturé de la protéine

paramètre de normalisation

concentration de l'état 0 (mg· mr1 ou mole · r1)

variation de capacité calorifique (kJ· K"1 ou J,LJ. K-1)

valeur de variation de capacité calorifique expérimentale (kJ· K"1 ou

J,LJ. K"1)

variation de capacité calorifique à la température de transition Tm (kJ· K"1 ou J,LJ. K-1)

valeur de variation de capacité calorifique théorique (kJ· K"1 ou J,LJ. K-1)

enthalpie molaire (kJ· mole-1)

enthalpie calorimétrique (kJ· mole-1)

enthalpie de Van't Hoff (kJ· mole-1)

variation d'intensité de fluorescence

différence de puissance entre deux cellules calorimétriques (J,LJ. S-1)

erreur-type du coefficient Sj

entropie molaire (kJ· mole-1 . K"1)

énergie d'activation (kJ· mole-1)

facteur de collision pondéré pour n ~ 1 (S-1)

facteur de normalisation

fonction de a

valeur normalisée de l'intensité de fluorescence à 320 nm au temps t

quantité de protéine impliquée dans le processus de dénaturation

(mole ou mg)

Page 17: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

xv

kapp constante de vitesse: ((mg/ml)(1-n). S-1)

K constante d'équilibre

L(T) ligne de base sigmoïde (J,LJ' t(1 ou kJ· t(1)

n ordre du mécanisme de dénaturation

N nombre de données expérimentales utilisées pour la régression

N état natif de la protéine

[N] concentration de l'état N (mg' mr1 ou mole' r 1)

No concentration initiale de l'état natif avant dénaturation (mg' mr1 ou

mole ' r1) v vitesse de balayage (oC' h-1 ou K· S-1)

0 1 ordonné à l'origine de la variation de capacité calorifique avant

transition (J,LJ ' t(1 ou kJ· t(1)

O2 ordonné à l'origine de la variation de capacité calorifique après

transition (J,LJ' K-1 ou kJ· K-1)

P1 pente de la relation de la variation de capacité calorifique avant la

transition (J,LJ' K-2 ou kJ ' t(2)

P2 pente de la relation de la variation de capacité calorifique après la

transition (J,LJ' t(2 ou kJ ' t(2)

QT quantité totale de chaleur impliquée dans le processus de dénaturation

(J,LJ)

Q(T) quantité de chaleur impliquée dans le processus de dénaturation

jusqu'à une température T (J,LJ)

R constante des gaz parfaits (0.008314 kJ· mole-1 . t(1)

Sj élément du vecteur solution

S vecteur solution du système incompatible B · S = y

a E 2 estimateur non biaisé de la variance ou distance moyenne entre une

valeur expérimentale et théorique pour une même valeur en abscisse

t temps (s ou min)

t1/2 temps de demi-vie (s ou min)

T température (0 C ou K)

Tc température critique (0 C ou K)

Tf température finale (0 C ou K)

Ti température initiale (0 C ou K)

Tm température de transition (0 C ou K)

Page 18: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

élément de la diagonale principale de la matrice V

matrice de variance-covariance

vecteur des constantes

xvi

Page 19: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

1

1 INTRODUCTION

Étant donné l'aspect pluridisciplinaire et peu connu du sujet traité dans ce

travail, nous présenterons en premier lieu, la problématique ainsi que les objectifs.

Le lecteur sera alors en mesure de mieux comprendre le cheminement présenté par

la suite.

1.1 Description du problème

La plupart des études de dénaturation thermique des protéines sont effectuées

dans le but de mesurer certains changements moléculaires, de quantifier les forces

mises en jeu pour stabiliser la structure tertiaire des protéines, ou simplement de

vérifier les interactions possibles entres ligands et protéines. Ces types de mesures

ne sont concevables que si la transition thermique étudiée est réversible et obéit, de

ce fait, à des lois d'équilibre thermodynamique. La réversibilité de la transition

thermique des protéines n'est possible que pour certaines protéines et dans des

conditions bien spécifiques. Les protéines étudiées à l'aide de cette approche

thermique sont généralement simples et ont une forme globulaire compacte. L'actine

semblait, du moins à première vue, faire partie de ces protéines.

L'actine est une protéine impliquée dans plusieurs phénomènes de contraction

et de motilité. L'actine existe sous deux formes: la forme globulaire (actine G) et la

forme filamenteuse (actine F). Cette actine F consiste en un polymère hélicoïdal du

monomère d'actine. Plusieurs études de dénaturation thermique de l'actine ont déjà

été effectuées. Les résultats obtenus ne sont pas concordants et ont amené diverses

interprétations des phénomènes thermiques observés.

L'étude de la dénaturation thermique de l'actine par une approche purement

thermodynamique ne peut décrire de façon satisfaisante l'effet de la variation de

certains paramètres sur son comportement, et l'utilisation de lois cinétiques doit

donc être envisagée.

Page 20: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

2

1.2 Buts fixés et limites du mémoire

Cette étude tentera de caractériser la dénaturation thermique de l'actine à l'aide

d'une approche différente en faisant intervenir, entre autres, des lois cinétiques. La

façon de procéder sera la suivante:

1er volet: Nous ferons le point sur l'ensemble des travaux concernant la

dénaturation thermique de l'actine, ainsi que sur les méthodes d'études

cinétiques de la dénaturation thermique des protéines. Nous en

profiterons à ce niveau pour évaluer la validité de l'approche cinétique

sur les résultats de quelques auteurs ayant déjà abordé le problème

de la dénaturation thermique de l'actine.

2ème volet: Nous mettrons au point des outils mathématiques permettant à la fois

de simuler des transitions thermiques ainsi que de traiter des résultats

expérimentaux obtenus dans cette étude. Nous serons alors en

mesure d'évaluer l'énergie d'activation, le facteur de collision ainsi que

l'ordre de la réaction des résultats obtenus soit par calorimétrie

différentielle à balayage soit par une méthode isothermale.

3ème volet: Le volet expérimental de ce travail sera présenté pour confirmer la

validité de l'approche cinétique de la dénaturation thermique de

différentes formes d'actine (actine G, actine F et actine en présence de

phalloïdine). Deux techniques complémentaires seront utilisées soit la

calorimétrie différentielle à balayage et une technique isothermale

(basée sur la variation d'intensité de fluorescence intrinsèque).

L'utilisation combinée des deux techniques a pour but de démontrer

l'hypothèse que la dénaturation thermique de l'actine est sous

dépendance cinétique. Nous ferons une synthèse des résultats et

vérifierons le lien entre les études calorimétriques et isothermales.

Quoiqu'il semble possible d'esquisser des lois qui régissent la dénaturation

thermique de l'actine, nous n'avons pas tenté de trouver les mécanismes

moléculaires responsables de ce type de dénaturation thermique irréversible.

Page 21: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

3

1.3 Organisation du mémoire

Ce présent travail suit l'ordre suivant:

Le chapitre 2 présente:

Une synthèse des travaux antérieurs concernant des études générales de

dénaturation thermique des protéines.

Une description du matériel biologique utilisé lors de cette recherche soit:

l'actine et la phalloïdine.

Une analyse d'études antérieures sur la dénaturation thermique de l'actine

et l'interprétation des résultats selon l'approche cinétique.

Le chapitre 3 décrit les types d'appareils et les méthodologies utilisés, tandis

que la description du traitement mathématique fait l'objet du chapitre 4.

Les résultats obtenus et leur discussion sont présentés au chapitre 5 dans trois

parties distinctes soit:

Les données provenant de la dénaturation de l'actine G par calorimétrie

différentielle à balayage et par fluorescence.

Les données provenant de la dénaturation de l'actine F par calorimétrie

différentielle à balayage et par fluorescence.

Les données d'une étude de l'interaction entre la phalloïdine et l'actine.

Les conclusions sont regroupées au chapitre 6.

Les résultats bruts sont présentés en annexe sous forme de tableaux.

Page 22: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

4

2 ÉTAT DES CONNAISSANCES

L'étude de la dénaturation thermique des protéines est relativement récente et

la littérature a mis en évidence certaines ambigu·,lés dans l'analyse du phénomène.

Pour cette raison, nous avons séparé la description des phénomènes et leurs

diverses interprétations.

2.1 Dénaturation thermique des protéines

La majorité des protéines naturelles adoptent une configuration tridimensionnelle

unique. Les nombreux acides aminés qui composent la protéine peuvent s'organiser

en une multitude de configurations possibles; toutefois la forme active des protéines,

souvent compacte, est généralement unique. La forme compacte est attribuée aux

forces autoassociatives (interactions hydrophobes). La structure unique serait due

à certaines propriétés des acides aminés qui composent la chaîne peptidique, entre

autres à des pontages hydrogènes spécifiques à l'intérieur de la protéine. D'autres

forces tout aussi importantes quant au maintien de la structure active de la protéine

peuvent être impliquées, tel la présence de cofacteur, d'ions particuliers, de pontage

disulfure, etc ... Une étude exhaustive de la structure des protéines est présentée par

Creighton, T. (1991).

Il est admis que les interactions physiques qui contribuent au maintien de la

structure tridimensionnelle de la protéine sont coopératives. Diminuer la stabilité de

l'une d'entre elles équivaut à diminuer globalement la stabilité des interactions. Le

processus de repliement ou de déploiement, une fois amorcé, se poursuit

généralement jusqu'à la fin (phénomène de coopérativité). Les protéines vont donc

exister sous un des deux états possibles, natif (forme fonctionnelle et compacte) ou

dénaturé (forme non fonctionnelle légèrement déployée ou totalement déployée).

Alors que la structure native et compacte de la protéine semble unique, les

configurations dénaturées, sont plus nombreuses.

Le phénomène d'autorepliement est associé à une base de repliement, ou

domaine. Une protéine peut donc être composée de plusieurs domaines qui

interagissent ou non entre eux.

Page 23: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

5

L'étude des états dénaturés des protéines fait actuellement l'objet d'intenses

recherches. L'état dénaturé de la protéine est un état qui peut être facilement obtenu

et sert de référence pour l'étude des mécanismes de repliement et de stabilisation

de la forme native. La transition entre les états natif et dénaturé est souvent

caractérisée par des paramètres thermodynamiques (Privalov, P.L. et al, 1989). De

telles études de dénaturation servent entre autres:

à déterminer le nombre de domaines qui composent une protéine (Privalov,

P.L.,1979; Ramsay, G. et Freire, E.,1990; Freire, E. et al, 1992),

à quantifier des interactions possibles entre protéines et ligands quand la

plupart des méthodes usuelles de mesures d'équilibre ne donnent pas de

résultat (Brandts, J.F. et Lin, L.N., 1990).

2.11 Effet de la température sur les protéines

Les structures internes et externes des protéines peuvent être perturbées par

une modification de leur environnement. Le phénomène de dénaturation thermique

se produit lorsque les forces d'hydratation de résidus non polaires sont supérieures

aux forces stabilisantes, telles les interactions de Van der Waals et les ponts

hydrogènes qui semblent, selon Privalov, contribuer de façon comparable à la

stabilisation de la forme compacte (Privalov, P.L. et Gill, S.G., 1988). Le potentiel

d'hydratation des solutions augmente avec la température et, dans le cas des

protéines, ce seuil critique est relativement peu élevé, normalement en deçà de

100°C. Généralement, le passage de la forme native, à la forme dénaturée, est

réversible (Privalov, P.L., 1979) et peut donc être facilement caractérisé par une

approche thermodynamique du phénomène. Toutefois, il peut arriver que la forme

dénaturée de la protéine atteigne un état irréversible (Wetzel, R. et al, 1990). Une

des causes les plus probables de cette irréversibilité est l'agrégation permanente de

la protéine bien que Wetzel, R. et al (1990) suggèrent dans une étude exhaustive,

d'autres causes.

Pour les petites protéines, peu complexes, le passage de la forme native à la

forme dénaturée s'effectue de façon très coopérative et la population

d'intermédiaires demeure assez faible. Pour les grosses protéines, plus complexes,

il y aurait, au cours de la dénaturation, la coexistence d'états intermédiaires, en

Page 24: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

6

raison de la présence de différents domaines.

Le passage d'un état compact à un état déployé peut s'observer en suivant

diverses modifications physiques. Le déploiement provoque l'exposition des résidus

non polaires internes à l'eau (ou autre solvant) ce qui provoque plusieurs

modifications. Entre autres:

augmentation de la capacité calorifique associée au transfert d'un composé

non polaire à l'eau (Privalov, P.L. et al, 1989),

effet bathochrome en intensité de fluorescence, associé au changement de

polarité de certains acides aminés (Kuznetsova, I.M. et al, 1988)

modification de la viscosité, de l'absorbance optique, de l'activité

enzymatique etc ...

2.12 Approche théorique de la dénaturation thermique des protéines

La transition de la forme native à la forme dénaturée induite par la chaleur peut

être traitée de deux façons très différentes selon que l'on considère que la transition

est réversible ou non.

i) . Phénomène réversible

La dénaturation thermique de beaucoup de petites protéines est réversible et

le passage de fa forme native à une forme dénaturée s'effectue avec très peu d'états

intermédiaires .. " est alors simple d'utiliser une approche thermodynamique pour

décrire le phénomène comme l'ont fait Chang, L-H. et al (1984). Le passage de la

forme native (N) à la forme dénaturée (D) s'observe par une modification d'une

propriété. Le degré de dénaturation (ex) sera directement relié à la variation de la

constante d'équilibre (K) entre les deux états.

K N .,. D

K = [D]/[N] [1 ]

N état natif de la protéine

Page 25: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

7

o état dénaturé de la protéine K constante d'équilibre [N] concentration de l'état N (mole· r') [0] concentration de l'état 0 (mole ·1-')

A partir de la variation de la constante d'équilibre et de la température, plusieurs

autres relations thermodynamiques fondamentales peuvent être déduites, en

particulier:

K(T) = exp(-âHjRT) *exp(âSjR) [2]

K(T) constante d'équilibre T température (K) ~H enthalpie molaire (kJ · mole-') ~S entropie molaire (kJ . mole-' . K ') R constante des gaz parfaits (0.008314 kJ· mole-' . K')

Plusieurs propriétés physiques, chimiques ou enzymatiques permettent de

différencier la forme native de la forme dénaturée. Le paramètre observé peut être

directement relié au degré de dénaturation (ex) correspondant à la fraction de

protéine dénaturée:

ex = [0] j ([N] + [0]) [3]

ex = Kj(1 +K) [4]

K = exj(1-ex) [5]

où [N] + [0] est constant

Une des propriétés physiques qui est utilisée pour suivre la dénaturation

thermique des protéines est la variation de la capacité calorifique pouvant être

mesurée par calorimétrie différentielle à balayage. On peut déduire certains

paramètres par cette technique. A pression (p) constante, la variation de capacité

calorifique, â Cp, est directement reliée à la mesure de la quantité de chaleur aa(T)

requise pour augmenter la température de la protéine dans l'intervalle al:

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8

âCp = [~(T)l. [6]

.::lCp variation de capacité calorifique Q(T) quantité de chaleur impliquée dans le processus de dénaturation

La quantité de chaleur, Q(T), impliquée dans le processus de dénaturation étant

proportionnelle au degré de dénaturation, a (Privalov, P.L., 1979) ÂCp est donc

proportionnel à da/dT selon l'équation [6]. Un exemple typique de tracé

calorimétrique est illustré à la figure 1. La transition observée correspond à la

dénaturation d'une protéine obéissant à des lois thermodynamiques simples. L'aire

totale sous la courbe, QT' représente la quantité de chaleur impliquée dans le

processus et la température de transition, Tm' correspond au maximum de la relation

ÂCp vs T.

Q) ::J .2' -.... 0 ~ 0

-Q) -0 ~ a. ~ 0 âCpmax Q) "C r:: ,2 -~ .... ~ TI

20 30 40 50 60 70 80

Température, T (OC)

Figure 1: Figure de principe illustrant la dénaturation thermique d'une protéine obéissant à une transition réversible entre deux états.

Page 27: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

9

Un des avantages de la calorimétrie différentielle à balayage est qu'il est

possible d'en déduire l'enthalpie réelle (calorimétrique) du processus ainsi que

l'enthalpie de Vant'Hoff.

L'enthalpie calorimétrique est déterminée à partir de la courbe âCp en fonction

de la température (tracé calorimétrique) et correspond à l'aire totale sous la courbe,

QT' divisée par le nombre de moles de protéine impliquée.

[7]

~Hcal enthalpie calorimétrique (kJ . mole-1)

7J quantité de protéine impliquée dans le processus de dénaturation (mole)

TI limite inférieure de l'intervalle de température (oC ou K) Tf limite supérieure de l'intervalle de température (OC ou K)

L'enthalpie de Vant'Hoff s'obtient du tracé calorimétrique selon la relation

suivante (Privalov, P.L., 1979):

enthalpie de Vant'Hoff (kJ . mole-1)

température de transition (K) variation de la capacité calorifique à Tm (kJ . K1)

[8]

Une autre quantité souvent utilisée, le rapport de coopérativité, se définit comme

le rapport des deux types d'enthalpies soit: âHvH/ âHcal ' Cependant, certains auteurs

représentent le rapport de coopérativité comme étant l'inverse soit âHcal / âHvH (Privalov, P.L., 1979) ce qui peut introduire une certaine confusion quand à la

signification de cette valeur.

Plusieurs petites protéines globulaires ont un rapport de coopérativité

(âHvH/ âHcal) proche de l'unité (Privalov, P.L., 1979), ce qui signifie qu'il n'existe que

deux états possibles, l'état natif et l'état dénaturé, sans intermédiaire (modèle

binaire). La protéine constitue dans ce cas un domaine en soi, parfois nommé unité

Page 28: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

10

coopérative de base.

Un rapport coopératif différent de l'unité reflète des écarts vis-à-vis du modèle

binaire de dénaturation. Un rapport coopératif supérieur à l'unité serait l'indice d'une

coopérativité entre les protéines ou entre les molécules considérées comme "unité

moléculaire". Un rapport inférieur à l'unité indiquerait que la protéine est composée

de domaines plus ou moins indépendants ou qu'il existe des états intermédiaires

entre la forme native et la forme dénaturée (Bertazzon, A. et al, 1990).

Les protéines se dénaturant selon un processus réversible et ayant un rapport

de coopérativité égal à l'unité (modèle binaire réversible) vont obéir à la relation

suivante (Chang, L.H. et al, 1984):

âCp(T) [9]

1'/ quantité de protéine impliquée dans le processus de dénaturation (mole) .:1H enthalpie molaire (kJ· mole-1

)

R constante des gaz parfaits (0.008314 kJ· mole-1 . K1) Tm température de transition (1<) .:1Cp variation de la capacité calorifique (kJ . K1) T température (K)

Il est à remarquer que, selon cette équation, Tm et â H sont les seuls paramètres

qui déterminent la forme de la transition. La relation âCp vs T, ainsi exprimée, est

indépendante de la vitesse de balayage. La relation est symétrique par rapport à la

température de transition. Cette symétrie est illustrée à la figure 1 qui utilise cette

équation [9]. Le rapport de coopérativité étant égal à l'unité, âH = âHcal = âHvH. Les

transitions réversibles plus complexes font souvent intervenir des variantes de cette

même équation.

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11

ii) Phénomène irréversible

Le passage d'un état natif (N) à un état dénaturé de façon irréversible (1) et

obéissant à des lois cinétiques simples peut s'illustrer par:

kapp : constante de vitesse (S-1)

Cette expression est la simplification du phénomène suivant:

[10]

Lorque k3 > > > k2, la majorité des molécules dans l'état D sont converties en

état 1 au lieu de N, d'où l'absence d'équilibre entre les états N et D. Le processus

de dénaturation irréversible illustré par l'équation [10] montre assez bien que la

dénaturation irréversible d'une protéine n'est pas un processus complètement

différent d'un mécanisme réversible; cette irréversibilité n'est souvent qu'associée à une étape finale lors d'une transition thermique. Les causes de cette irréversibilité

sont nombreuses, mais on peut les regrouper en deux classes principales: soit un

processus covalent, ou bien une modification de la structure de la protéine. (Wetzel,

R. et al, 1990; Freire, E. et al, 1990).

Contrairement aux transitions réversibles, il y a peu de principes généraux

régissant l'interprétation des transitions irréversibles (Freire, E. et al, 1990), mais les

cas simples (Sanchez-Ruiz, J.M. et al, 1988) peuvent être décrits par:

1ère hypothèse: L'ordre (n) de la réaction est égal à l'unité.

dN = -k N n = k N app - app dt

[11 ]

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~me hypothèse: La variation de la constante de vitesse (kapp) en fonction

de la température obéit à une loi d'Arrhénius.

12

( -Eal kapp (T) = A exp RT [12]

t temps (s) A facteur de collision (S-l) Ea énergie d'activation (kJ· mole-1)

kapp(t) constante de vitesse (S-l) T température (1<)

Des cas plus complexes ont été envisagés. Sanchez-Ruiz, J.M. (1992) a décrit

des réactions d'ordre (n) différents de l'unité. Galisteo, M.L. et al (1991) ont observé

que la relation entre kapp et T diffère parfois de la relation d'Arrhénius.

Lorsque la dénaturation est observée par la variation de capacité calorifique

(âCp), il est possible, en utilisant les équations [11] et [12] d'obtenir une relation

entre â Cp et T en applicant les deux hypothèses mentionnées plus haut:

â Cp(T) = fi A â Hcal exp [- Ea - A r exp [- Ea l dT 1 [13] v RT v~i RT

Conejero-Lara F. et al (1991) en intégrant cette équation [13] ont exprimé le

même comportement par la relation suivante:

âCp(T) = fi EaâHcalexp [EaâT] exp [-exp [EaâT]l [14] RT2 RT2 RT2

m m m

A

1/ p

Ea âHCal

Tm âT=T-Tm

facteur de collision (S-l) quantité initiale de protéine (mole) vitesse de balayage (K· S-l) énergie d'activation (kJ· mole-1)

enthalpie calorimétrique (kJ· mole-1)

température de transition (K)

Page 31: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

13

Dans l'équation [14], la température de transition (Tm) regroupe certaines

variables cinétiques et masque l'influence de certains paramètres (l'effet de la vitesse

de balayage entre autres). Le passage de l'équation [13] à [14] amène également

les auteurs à des simplifications, limitant sa validité au voisinage de la température

de transition. Le graphique de cette équation [14] est montré à la figure 2. Cette

schématisation de la dénaturation selon un modèle binaire irréversible est nettement

différent du modèle de la figure 1 (modèle binaire réversible) par son asymétrie.

CI) :::l 0" -.... 0 cu 0 Or

oo(l)

/ -0 CU a. CU 0

T CI)

"'0

C 0 - â Cp(T) CU .... ~ TI Tf

20 30 40 50 60 70 80

Température, T (OC)

Figure 2: Figure de principe illustrant la dénaturation thermique d'une protéine selon le modèle d'une transition irréversible entre deux états.

L'obtention des paramètres cinétiques Ea et In(A), à partir de données

calorimétriques (modèle binaire irréversible) peut s'effectuer de deux façons selon

que l'on utilise a) un thermogramme simple b) des thermogrammes multiples

obtenus dans les mêmes conditions mais à des vitesses de balayage différentes.

Ces deux méthodes, ont été développées par Sanchez-Ruiz, J.M. et al (1988).

Page 32: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

14

Thermogramme simple: A partir d'une seule transition thermique, il est possible

d'évaluer, à une température donnée, la constante de vitesse:

p

T

~Cp(T)

Or O(T)

vitesse de balayage (K· S·I) température quelconque (K) variation de capacité calorifique à une température T (}JJ . KI) aire sous la courbe (quantité de chaleur associée à la transition (}JJ)

[15]

aire sous la courbe jusqu'à une température T (quantité de chaleur associée à la

transition jusqu'à une température T) (}JJ) constante de vitesse (S·I)

La signification des termes est schématisée à la figure 2.

Les paramètres cinétiques Ea et In(A) sont obtenus par une solution graphique

simple de la loi d'Arrhénius.

Thermogrammes multiples: Lorsque l'on dispose de plusieurs thermogrammes

obtenus à des vitesses de balayage différentes, Sanchez-Ruiz, J.M. et al (1988)

utilisent l'équation [16]:

v = AR exp[- Ea 1 T 2 Ea RTm m

[16]

Les paramètres cinétiques Ea et In(A) sont obtenus par régression linéaire dans

l'espace graphique In(v jT m 2) vs 1 jT m' La pente de cette régression correspond à -EajR et l'ordonnée à l'origine à In(ARjEa).

Le tableau 1 résume les caractéristiques du modèle thermodynamique et du

modèle cinétique de dénaturation thermique.

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15

Tableau 1

Comparaison des deux principaux modèles de dénaturation thermique: cas de la relation ACp en fonction de la température

Paramètres considérés

Réversibilité de la transition

Effet de la vitesse de balayage

Forme de la transition (transition simple)

Paramètres mesurés

Variables contrôlées modifiant la forme de transition 1

Modèle thermodynamique

réversible

aucun effet majeur

symétrique

la concentration2

Modèle cinétique

irréversible

modification de la température de transition

asymétrique

Ea, A, A Hcal

v, la concentration3

On exclut ici les variables telles: variation de pH, de force ionique, ajout de ligand etc. 2 La concentration de protéine peut avoir une influence sur la température de transition lors de

phénomène de dissociation ou d'agrégation réversible par exemple (Manly, S. et al, 1985).

3 La concentration de protéine a un effet sur les transitions pour des ordres de dénaturation différents de l'unité (Sanchez-Ruiz, J.M., 1992).

L'approche cinétique de la transition thermique est relativement récente dans

le domaine des protéines. Largement utilisée et documentée en chimie analytique

et en thermochimie, cette approche à partois fait l'objet de certaines critiques (Arnold

M. et al, 1979).

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16

2.2 Matériel biologique utilisé

L'actine et la phalloïdine constituent les deux molécules utilisées dans cette

étude et sont décrites dans les sections suivantes.

2.21 Actine

L'actine est une protéine impliquée dans plusieurs phénomènes tels la

contraction musculaire ou la formation du cytosquelette. Cette protéine existe sous

deux aspects; la forme globulaire (actine G) et la forme filamenteuse (actine F).

extr'mlt6 de nette

polymérle.tlon (barbue)

actlne 0

exlr6mlt6 de nette

d6polym6rle.tlon (pointue) 5 .5 nm

7 .0 nm

T 37.5 nm

..1 1 T

Figure 3: Schéma illustrant certaines caractéristiques de l'actine G et F.

L'actine G est une protéine globulaire, son poids moléculaire est de 42,5 kOa.

Le monomère d'actine comprend 375 acides aminés (Korn, E., 1982). Le monomère

a une forme ovoïde d'environ 3.5 par 5.5 nm et une charge nette négative. Sa

structure, déterminée par diffraction des rayons X, est schématisée à la figure 4

(Kabsch, W. et al, 1990). L'actine G est composée de deux domaines; ses deux

extrémités (amino et carboxy terminal) sont historiquement situées dans le plus petit

domaine, bien que la figure 4 montre que les deux domaines semblent être de

mêmes dimensions. L'actine G possède normalement un nucléotide, l'ATP et un

cation divalent (généralement un ion calcium) à un site spécifique. Kabsch, W. et al

(1990) ont montré que le site ATP se situe entre les deux domaines de l'actine. Les

groupes phosphates du nucléotide interagissent avec la ser 14, gly 15 et leu 16 du

Page 35: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

17

"petit" domaine tandis que la partie nucléoside interagit avec divers sites se situant

sur le "grand" domaine. Ces auteurs n'ont pu préciser la nature des liaisons des

interactions spécifiques entre les acides aminés et l'ATP (Kabsch, W. et al, 1990).

t 2 3 " S 6 10 1617 76103129 1S31S217620122S2602612n279287297299358J65

OEOETTClVtTVlNt.lVNTIAYINt.lTA

. 0001 AV .. CVYTWTlTO A lCFVTlSS

l' . E E E 1

Figure J Schematic representation of the structure of actin (51). A TP and Ca' ~ are located between the small (righ/) and large (Iefl) domain . Solid circles indicate the posItion of amlno acid differences bet",een mammalian cytoplasmic actins and rabbit skeletal muscle actln (120). The first residue is absent in the cytoplasmic acti ns.

Figure 4: Structure du monomère d'actine (tiré de Kabsch, W. et Vandekerckhove, J., 1992).

Le cation se trouve inséré profondément à l'intérieur d'une poche hydrophile

formée à la fois par les groupes phosphates du nucléotide ainsi que par les résidus

Asp 11 Gin 137 et Asp 154 de l'actine. Toutefois, ces résidus semblent n'avoir qu'un

rôle secondaire dans la coordination de l'ion Ca+2 car les distances séparant le Ca+2

de ces acides aminés sont relativement grandes. La présence de ce cation est

essentiel à la structure compacte de l'actine G (Valentin-Ranc, C. et Carlier, M.F. ,

1991). L'actine G a aussi des sites de faibles affinités pour des cations mono- di- et

trivalent. L'occupation de ces sites secondaires réduit la charge négative de l'actine

et induit la polymérisation.

Page 36: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

18

L'actine F est un polymère de l'actine G. La polymérisation commence par une

phase de nucléation et se poursuit par une phase d'élongation du filament. La

croissance s'effectue aux deux extrémités, mais à des vitesses différentes. Une

molécule d'ATP est hydrolysée lors de la polymérisation.

La structure du filament illustrée à la figure 3 est semblable à deux brins

torsadés formant une double hélice, le pas de l'hélice est de 37.5 nm et contient 13

monomères distant de 5.5 nm (Korn E., 1982). Les monomères à l'intérieur du

filament interagissent entre eux par des liens hydrophobes et quelques ponts salins

semblent possibles (Holmes K.C. et al, 1990).

Le phénomène de polymérisation est dans une certaine mesure réversible.

Plusieurs facteurs interviennent et modifient l'équilibre entre la forme globulaire et la

forme filamenteuse de l'actine. La présence de cations est un des facteurs

prédominants. D'autres facteurs peuvent aussi intervenir tel la concentration d'actine,

la température, le type de solvant etc ... Kasai, M. et al, (1962) ont montré qu'au-delà

d'une concentration critique, la forme filamenteuse est favorisée. Ces mêmes auteurs

ont montré que l'augmentation de température diminue cette concentration critique

(du moins sur une plage de température de O°C à 20°C). La transition globulaire

à la forme filamenteuse est donc endothermique. A température plus élevée, la

concentration critique ne sera pas affectée de la même façon car l'actine peut se

dénaturer. Des études semblables ont été effectuées sur la flagelline, une protéine

qui, comme l'actine, polymérise. Ces études ont montré que dans le cas de la

flagelline, la vitesse de polymérisation maximale est atteinte aux environs de 25-27°C

(Oosawa, F. et Asakura, S. , 1975). Un comportement similaire peut être envisagé

pour l'actine F bien qu'il ne semble pas avoir été vérifié.

2.22 Phalloïdine

La phalloïdine est un des six heptapeptides bicycliques de la classe des

phallotoxines. Son poids moléculaire est de 789 Da. La figure 5 schématise la

structure moléculaire du groupe des phallotoxines. Ces toxines proviennent de

champignons mortels tels l'amanite phalloïde et l'amanite vireuse. La structure

bicyclique confère à la phalloïdine une configuration assez rigide plus

Page 37: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

19

particulièrement dans la région Trp 6 et Cys 3. Cette région est essentielle à la

toxicité de la phalloïdine (Kessler, H. et Wein, T. , 1991). L'action toxique de la

phalloïdine se situe au niveau des hépatocytes. Elle provoque une polymérisation

massive de l'actine des hépatocytes ce qui entraîne une altération des fonctions

hépatiques (Wieland, Th., 1986).

H

3 Cys 4 hydroxy Pro

PHALLOTOXINES R,

Ph.llo 'idlne OH

Ph.llo ! n. H

Phaillaina OH

Phallac ldlne OH

Phall ine e H

R2 R3

H CH3

H CH.

OH CH.

H CH(CH 3 )z

H CH(CH.)2

Figure 5: Principales phallotoxines provenant d'amanites.

R, Rs

CH3 OH

CH. OH

CH. OH

COzH OH

CH. H

Cette propriété qu'a la phalloïdine de se lier à l'actine a permis de créer des

outils d'études qui ont contribué à élucider certains aspects fondamentaux de la

polymérisation de l'actine (Cooper, J., 1987). L'utilisation de la phalloïdine liée à la

rhodamine comme marqueur fluorescent a permis de mettre en évidence la

Page 38: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

20

présence de filaments d'actine dans des cellules (Wieland, Th., 1986). La phalloïdine

a été aussi utilisée pour stabiliser la forme filamenteuse lors de l'étude

cristallographique du filament d'actine (Holmes, K. et al, 1990).

2.23 Interaction entre l'actine et la phalloïdine

L'action toxique de la phalloïdine est due en grande partie à sa capacité de se

lier à l'actine. La phalloïdine va se fixer plus spécifiquement à l'actine filamenteuse

(actine F) et ce, entre ses deux domaines, près du site ATP (Hegyi, G. et al, 1986).

Par contre, la phalloïdine ne se fixe pas sur l'actine G. Selon Thelestam, M. et Gross,

R. (1990), cette spécificité pour l'actine F indiquerait que certaines régions entres les

deux sous-unités ou domaines deviennent plus accessibles à la phalloïdine suite au

changement de conformation des monomères d'actine induit par la polymérisation

(de la forme G à la forme F). Selon ces mêmes auteurs, les rapports molaires de

l'interaction entre la phalloïdine et l'actine seraient de l'ordre de l'unité. Cependant,

Miyamoto, Y. et al (1986) mentionnent un rapport molaire phalloïdine:actine de 1 :2.

Cette interaction entre l'actine et la phallo·idine, en plus de diminuer la concentration

critique de l'actine, réduit de beaucoup la vitesse de dissociation du filament en

monomères (Sampath, P. et Pollard, T.D., 1991; Wendel, H. et Dancker, P., 1986).

Cette stabilisation protège le filament d'actine contre le clivage protéolytique

(Pollender, J. et Gruda, J., 1979; De Vries, 1 et Wieland, Th., 1978), contre la

dépolymérisation aux ultra-sons (Dancker, P. et al, 1975), la DNase 1 (Schâfer, A. et

al, 1975), la cytochalasine B (Law, 1. et al, 1975) ainsi que contre la dénaturation

thermique (De Vries, 1. et al, 1976; Le Bihan, T. et Gicquaud, C., 1991). Les

mécanismes d'interactions entre la phalloïdine et l'actine ne sont pas clairement

définis mais il semble que cette interaction (Kd = 10·sM) ne soit pas covalente

(Thelestam, M. et Gross, R., 1990).

2.3 Études antérieures de la dénaturation thermique de l'actine

Les premières études de dénaturation thermique de l'actine ont commencé au

début des années 70. De nombreux résultats ont été obtenus, mais sont très

variables, ce qui laisse place à de nombreuses interprétations.

Page 39: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

21

2.31 Revue de la littérature

La dénaturation thermique de l'actine a surtout été étudiée avec l'actine G. Peu

de travaux ont été effectués sur l'actine F. La plupart des auteurs qui ont étudié la

dénaturation thermique de l'actine s'entendent pour dire que cette dénaturation est

irréversible (Lehrer, S. et Kerwar, G., 1972; Kuznetsova, I.M. et al, 1988; Bertazzon,

A. et al, 1990; Ikeuchi, Y. et al, 1990); par contre C.C. Contaxis et al (1977) ont

montré que l'actine G peut se dénaturer de façon réversible. Basé sur cette étude

de C.C. Contaxis, certains auteurs (Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L., 1984;

Bertazzon, A. et al, 1990) admettent que la dénaturation thermique de l'actine peut,

dans certaines conditions, se décrire par des paramètres purement

thermodynamiques. La réversibilité de la dénaturation de l'actine G est toutefois

sévèrement critiquée par Kuznetsova, I.M. et al (1988) .

La majorité des auteurs s'entendent pour dire que l'actine G se dénature

partiellement mais de façon irréversible lorsqu'elle est chauffée à haute température.

Ce même état partiellement dénaturé peut également être obtenu si on retire le

cation divalent (Ca+ 2) de l'actine (Bertazzon, A. et al, 1990). L'état complètement

dénaturé ou déployé peut être obtenu, sans apport calorifique, en présence de

chlorure de guanidium ou d'urée (Bertazzon, A. et al, 1990; Lehrer, S. et Kerwar, G. ,

1972).

Les chercheurs qui se sont penchés plus en détail sur les mécanismes de

dénaturation affirment que la dénaturation thermique de l'actine G n'obéit pas à un

mode de dénaturation binaire réversible (Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L., 1984;

Bertazzon, A. et al, 1990;) mais ils ont considéré malgré tout que cette transition

peut être décrite par des paramètres purement thermodynamiques. L.V. Tatunashvili

et Privalov, P.L. (1984) prétendent que l'actine G est composée de deux sous-unités

ou domaines interagissant entre eux tandis que A. Bertazzon et al (1990)

considèrent plutôt deux sous-unités non-interactives qui se dénaturent de façon

indépendante. Le tableau 2 présente, en ordre chronologique, une synthèse de ces

différents points de vue.

Les plus grandes divergences se situent surtout au niveau de l'évaluation des

Page 40: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

22

températures de transition qui sont présentées au tableau 3. Ces études ont toutes

été effectuées par calorimétrie différentielle à balayage (D.S.C.). Certaines

recherches effectuées par spectrofluorométrie sont arrivées à la conclusion que

l'actine G n'aurait pas de température de transition (Lehrer, S. et Kerwar, G., 1972).

Ce dernier point, bien que surprenant, peut être l'indice que certaines lois cinétiques

puissent intervenir dans la dénaturation thermique de l'actine G.

Tableau 2

Bref historique de l'étude de la dénaturation thermique de l'actine G

Auteurs

Lehrer, S.S. et Kerwar, G. (1972)

Contaxis, C.C. et al (1977)

Fausnaugh, J.L. et al (1984)

Tatunashvili, L.V. et Privalov P.L. (1984)

Kuznetsova I.M. et al (1988)

Bertazzon, A. et al (1990)

Commentaires

-Montre par variation d'intensité de fluorescence que l'actine G n'a pas une Tm définie.

-L'actine G se dénature de façon réversible (étude par C.D. et U.V.). Tm = 57.1 oC; v non précisée.

-Étude par D.S.C., Tm = 80°C; v = 600°C/h.

-Étude par D.S.C., Tm = 66°C; v = 120°C/h. Montre que l'actine ne se dénature pas selon le modèle de dénaturation réversible en deux étapes. Suggère que les deux sous-unités interagissent entre elles.

-Étude par variation d'intensité de fluorescence. Montrent que la dénaturation est irréversible, Tm = 58-59°C; v inconnue. Contredit les travaux de Contaxis C.C. et al (1977).

-Montre l'irréversibilité de la dénaturation de l'actine G, mais considère une approche thermodynamique. Tm = 57.2°C, v = 30°C/h. L'actine est composée de sous-unités qui se dénaturent de façon indépendante.

Page 41: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

23

L'approche thermodynamique ne peut expliquer les variations de la température

de transition de l'actine G (de 57 à 80°C au tableau 3). Une approche cinétique,

utilisant l'équation [16], associe la température de transition à la vitesse de balayage.

Cette relation, montrée à la figure 6 dans un espace graphique In(v /T m 2) vs 1 /T m'

est typique des phénomènes irréversibles sous dépendance de paramètres

cinétiques.

Tableau 3

Températures de transitions de l'actine G obtenues par différents auteurs

Auteurs

Bertazzon, A. et al (1990) Le Bihan T. et Gicquaud, C. (1991) Tatunashvili L.V. et Privalov, P.L. (1984) Fausnaugh J.L. et al (1984)

57.2 59.5 66 80

vitesse de balayage (v) (oC/h)

30 40 120 600

-13~----------------------------------------~ • Fausnaugh J.L. et al (1984)

-14 ~

-(\lE

t::,-15 ~ Tatunashvili. L.V . et Privalov, P.L. (1984).

~ -C

-16 .. Le Bihan T. et Gicquaud C. (1991) •

Berfazzon A. et al (1990).

-17~------~'~------~'~------~'--------~'------~ 2 .80 2.85 2.90 2.95 3.00 3.05

(1/T m) . 1000/K-1

Figure 6: Relation, selon l'équation [16], entre la température de transition (Tm) de l'actine G et la vitesse de balayage (v) . Les paramètres de base, provenant de différents auteurs, sont présentés au tableau 3.

Page 42: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

24

Les études de dénaturation thermique de l'actine F sont peu nombreuses (Sano,

T. et al 1989; Ikeuchi, Y. et al, 1981; Bertazzon, A. et al, 1990; Le Bihan T. et

Gicquaud, C., 1991). Les auteurs s'accordent sur le fait que la structure filamenteuse

confère une plus grande thermostabilité à l'actine F (Bertazzon, A. et al, 1990; Le

Bihan, T. et Gicquaud, C., 1991). L'application de lois cinétiques à la dénaturation

thermique de l'actine F a été considérée par Y. Ikeuchi et al (1981).

Les travaux de A. Bertazzon et al (1990) sont les plus récents et les plus

approfondis et méritent d'être analysés en détail.

2.32 Analyse critique du modèle de Bertazzon

L'étude de Bertazzon, A. et al (1990) sur la dénaturation thermique de l'actine

mérite une attention particulière car elle est très récente et c'est une des rares

études qui tente de quantifier la dénaturation thermique de l'actine G. L'analyse que

nous présentons est basée sur l'article de ces auteurs paru dans la revue

Biochemistry 29, 291-298 (1990).

Les auteurs ont tout d'abord étudié la dénaturation thermique de l'actine G. Les

paramètres thermodynamiques utilisés sont présentés au tableau 4. Un rapport de

coopérativité de 0.7 a été mesuré et ce rapport est associé à l'indépendance de la

dénaturation des deux sous-unités de l'actine.

Tableau 4

Paramètres thermodynamiques de la dénaturation thermique de l'actine utilisés par Bertazzon, A. et al, 1990.

Actine G transition 1 transition 2

Actine F transition unique

52.3 56.7

67.2

âH kCal/mole1

44 107

180

Les unités de l'enthalpie molaire sont les unités utilisées par les auteurs

(1 calorie = 4.18 joules)

Page 43: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

25

Les auteurs considèrent que les variations d'enthalpies associées à la

dénaturation de chaque sous-unité sont directement proportionnelles au poids

moléculaire de chacune de ces sous-unités, selon l'ordre de grandeur des poids

moléculaires proposés par Jacobson G.R. et Rosenbush, J.P. (1976). Bertazzon, A.

et al, considèrant que la grande sous-unité est au moins deux fois plus grosse que

la petite sous-unité, associent une enthalpie de dénaturation de 44 kCal/mole à la

petite sous-unité et une enthalpie de 107 kCal/mole à la grosse sous-unité.

La figure 7 montre les résultats expérimentaux et les régressions obtenues par

les auteurs en utilisant les paramètres du tableau 4 dans l'équation [9]. L'écart entre

les courbes 4CP1 et 4CP2 est directement associé à l'hypothèse d'indépendance des

deux sous-unité et aux poids moléculaires attribués à chaque sous-unité. La courbe

théorique cumulée (4CP1 + 4CP2) reproduit fidèlement le tracé expérimental au

voisinage des températures de transition mais s'en écarte légèrement pour des

températures inférieures à 50 0 C et supérieures à 60 0 C.

20p--------------------------------------------.

15 -~ o 10 E

-a. Q

courbe Tm 6 H

no (oC) (kCal/mole)

6 CP1 52.3

6 CP2 56.7

44

107

o valeurs expérim.

relation théor.

-5~--~--~--~----~--~--~--~----~--~--~ 25 30 35 40 45 50 55 60 65

Température,T (OC)

70 75

Figure 7: Tracé calorimétrique associé à la transition thermique de l'actine G obtenu par A. Bertazzon et al (1990) et interprétation thermodynamique du phénomène selon ces auteurs. Les paramètres indiqués sur la figure, fournissent par l'équation [9] , les valeurs de

~CP1 et ~CP2 illustrés graphiquement.

Page 44: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

26

Les travaux de W. Kabsch et al (1990) ont montré depuis, que les poids

moléculaires proposés par Jacobson G.R. et Rosenbush, J.P. (1976) et utilisés par

Bertazzon, surestiment la différence entre les deux sous-unités; l'analyse structurale

poussée au niveau atomique ne montre en fait que très peu de différence entre les

tailles de ces sous-unités. Si cette observation n'infirme pas complètement les

hypothèses de base de la théorie de la dénaturation indépendante des sous-unités,

elle remet en question la répartition de l'enthalpie sur la base de leur poids

moléculaire.

L'approche cinétique de Conejero-Lara F. et al (1991), appliquée aux données

de Bertazzon permet d'obtenir, sans hypothèse contraignante, une reproduction

assez fidèle du tracé calorimétrique. La figure 8 compare la solution numérique de

l'équation [13] aux résultats expérimentaux de Bertazzon. Les paramètres cinétiques

ont été obtenus par la relation d'Arrhénius et ka pp a été évalué selon l'équation [15]

en utilisant la vitesse de balayage mentionnée par Bertazzon, soit: 30°Cjh.

L'asymétrie du tracé est parfaitement respectée sans faire intervenir l'hypothèse de

l'indépendance de la dénaturation des deux sous-unités.

20~-------------------------------------------,

ct! Ü 5 ~ -a. Ü

Energie d'activation, Ea : 273 kJ/mole

Facteur de collision, A : 4' 1040 S-1

o valeurs expérim.

- relation théor.

-5~--~--~--~----~--~--~--~----~------~ 25 30 35 40 45 50 55 60 65

Température,T (OC)

70 75

Figure 8: Interprétation cinétique du tracé calorimétrique associé à la transition thermique de l'actine G obtenu par A. Bertazzon et al (1990). Interprétation selon l'équation [13]. Les paramètres cinétiques sont obtenus d'une relation d'Arrhénius, kapp est calculée selon l'équation [15] .

Page 45: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

27

Bertazzon, A. et al (1990) ont également tenté une approche thermodynamique

de la dénaturation de l'actine F présentée en figure 9. Les auteurs ont utilisé

l'équation [9] dont les hypothèses implicites sont celles du modèle binaire réversible.

La courbe théorique ne peut reproduire l'asymétrie des données expérimentales, car

dans le modèle de Bertazzon, cette asymétrie est associée à l'indépendance de la

dénaturation des sous-unités (indépendance non applicable à l'actine F).

-~ ........

0 E

........

«S () ~ -a. ()

50p---------------------------------------------~

0

Température de transition, Tm : 67.2 0 C Enthalpie molaire, /:,. H: 180 kCal/mole

DO

o

o valeurs expérim.

- relation théor.

DO

-10~------~----~~----~~----~------~------~ 50 55 60 65 70 75 80

Température,T (OC)

Figure 9: Tracé calorimétrique associé à la transition thermique de l'actine F obtenu par A. Bertazzon et al (1990) et interprétation thermodynamique du phénomène selon ces auteurs. La courbe en continue est obtenue par l'équation [9] et représente une transition réversible entre deux états.

Page 46: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

28

L'application du modèle cinétique aux données de Bertazzon obtenues sur

l'actine F est montrée à la figure 10. La concordance entre la solution numérique de

l'équation [13] et les données expérimentales est quasi parfaite et l'asymétrie est

totalement respectée.

-~ "-

0 E "-ëij 0 ~ -c. 0

50~------------------------------------------~

0

Energie d'activation, Ea : 526 kJ/mole

Facteur de collision, A : 2.7.1078 S-1

DO

o valeurs expérim.

- relation théor.

-10~----~~----~--------------~------~----~ 50 55 60 65 70 75 80

Température,T (OC)

Figure 10: Interprétation cinétique du tracé calorimétrique associé à la transition thermique de l'actine F obtenu par A. Bertazzon et al (1990). Interprétation selon l'équation [13]. Les paramètres cinétiques sont obtenus d'une relation d 'Arrhénius, kapp est évalué selon l'équation [15] .

L'utilisation de lois cinétiques pour la description de la dénaturation thermique

de l'actine G et F peut expliquer des résultats à priori différents, et permet de mettre

en évidence l'importance de certaines variables jusqu'ici négligées. La justesse de

ces applications semble confirmer que la dénaturation thermique de l'actine G est

sous dépendance cinétique et explique l'influence de la vitesse de balayage sur la

température de transition mesurée en calorimétrie (influence montrée à la figure 6).

Page 47: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

29

2.33 Dénaturation de l'actine en présence de phalloïdine

L'effet protecteur de la phalloïdine contre la dénaturation thermique de l'actine

est souvent mentionné dans la littérature mais n'a fait l'objet que de très peu de

recherches. De Vries, 1. et al (1976) ont fait une description qualitative du

phénomène en mesurant les différences de spectres d'absorbance de l'actine Fen

présence ou en absence de phalloïdine. Ces auteurs ont remarqué que l'actine Fen

présence de phalloïdine est protégée contre la dénaturation thermique à 70°C*.

Notre recherche bibliographique semble montrer que notre étude est une des rares

recherches quantitatives (sinon la seule) sur ce sujet. Certains éléments de cette

étude ont déjà été publiés (Le Bihan, T. et Gicquaud, C., 1991) et font l'objet d'une

section particulière au chapitre 5 qui présente les résultats obtenus ainsi que leur

discussion.

* Ces auteurs ont vérifié l'effet thermostabilisant de la phalloïdine sur l'actine F pour une période

de 3 minutes.

Page 48: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

30

3 MATÉRIEL ET MÉTHODES

Ce chapitre se veut un reflet le plus fidèle possible de la méthodologie utilisée.

Afin d'alléger et de faciliter la compréhension des protocoles expérimentaux, certains

aspects particuliers seront présentés au chapitre 5 (résultats et discussion).

3.1 Matériel biologique

Dans cette section, nous détaillons la méthode de préparation et la purification

du matériel biologique utilisé. La préparation finale de chacun des échantillons

dépend de chaque type d'essai et est donc abordée dans les sections pertinentes.

3.11 Préparation de l'actine

L'actine du muscle strié de lapin a été purifiée à partir de la poudre acétonique

selon la méthode de Pardee et Spudich (Pardee, J. et Spudich, J., 1982). L'actine

a été maintenue dans le tampon suivant: Tris-HCI 2 mM, pH 8.0, ATP 0.2 mM, CaCI2

0.2 mM, ~-mercaptoéthanol 0.5 mM et azoture de sodium 0.02%. La concentration

de l'actine G a été déterminée par spectroscopie d'absorption U.V. visible (E1%290nm

= 6.3).

3.12 Préparation de la phalloïdine

La phalloïdine a été extraite du champignon Amanita virosa et elle a été purifiée

selon la méthode de Yocum (Yocum, RR et Simons, D.M., 1977) modifiée par

Turcotte (Tu rcotte , A., 1982).

3.2 Calorimétrie différentielle à balayage

Dans cette étude, deux types de calorimètres différentiels à balayage ont été

utilisés: soit un calorimètre à compensation de puissance, ainsi qu'un calorimètre à

conduction de chaleur. Le schéma de la figure 11 illustre le principe des deux types

de calorimètres.

Page 49: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

DSC à compensation de puissance

ContrOle différentiel de la température

qui minimise la différence de température

entres ln 2 cellules

1 échantillon référence

t t Augmentation de la température

• un taux déterminé

Différence de puissance

DSC à conduction de chaleur

Signal enregistré (voltage) proportionnel

au flux de chaleur pauant de la source

thermique aux cellules

échantillon référence

t t Augmentation de la température

• un taux déterminé

Différence de flux de chaleur

Figure 11: Principaux types de calorimètres différentiels à balayage.

31

Le calorimètre à compensation de puissance est un appareil qui a

généralement deux cellules, une cellule échantillon qui contient la substance à étudier dans un tampon, et une cellule de référence qui ne contient que le tampon.

Ce type d'appareil fonctionne à partir de deux boucles de rétroaction. La première

boucle de rétroaction augmente la température de la cellule référence à une vitesse

déterminée. La deuxième boucle minimise la différence de température entre les

deux cellules en fournissant plus ou moins de puissance à la cellule échantillon. La

différence de puissance reflète directement la différence de capacité calorifique entre

les deux cellules selon la relation suivante:

ACp = AP [17] v

ÂCp variation de la capacité calorifique (jJJ . KI) ÂP différence de puissance entre les deux cellules (JlJ . S·I)

JI vitesse de balayage (K· S·I)

Page 50: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

32

Le Microcal Mc-1 est un de ces types d'appareils. La principale qualité d'un tel

appareil est qu'il possède un temps de réponse très faible (entre 15 et 45 s). Des

temps de réponses élevés modifient les transitions thermiques mesurées qui doivent

alors être corrigées à l'aide d'algorithmes complexes.

Le calorimètre à conduction de chaleur est un appareil de construction plus

simple et peut donc être fabriqué à moindre frais (Ross, P. et Goldberg, R.N., 1974).

Sa simplicité augmente de beaucoup sa versatilité, par exemple, il est possible de

l'utiliser en mode isothermal ou en mode de titration calorimétrique (Bastos, M. et al, 1991). Les cellules échantillons et la cellule référence sont à l'intérieur d'un puits

thermique, généralement un bloc de métal. La température de ce bloc augmente de

façon linéaire en fonction du temps. Des senseurs thermiques, (thermopiles à multijonctions du type effet Peltier) isolent les cellules du puits thermique. La chaleur

passant de la source thermique aux cellules, le fait à travers de ces senseurs

thermiques. Le flux de chaleur passant du bloc de métal à une cellule est converti

en signal analogique par les senseurs thermiques. Ge signal est associé à la

capacité calorifique de la cellule d'intérêt par calibration. Le temps de réponse élevé

(entre 120 et 180 s), oblige à interpréter le signal à l'aide d'algorithmes élaborés, afin

de corriger la distorsion des données expérimentales.

3.21 Préparation des échantillons

Les solutions de travail les plus courantes sont présentées de façon succinte.

L'actine globulaire a été maintenue dans le tampon suivant:

Tampon G: - Tris-HGI 2 mM, pH 8.0

- ATP 0.2 mM

- CaCI2 0.2 mM

- ~-mercaptoéthanol 0.5 mM

- azoture de sodium 0.02%

La forme filamenteuse de l'actine a été obtenue par ajout d'un mélange de KCI

et de MgGI2 pour obtenir une concentration finale de KGI à 100 mM et de MgCI2 à 2 mM.

Page 51: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

33

Solution saline: - 2.5 ml KCI 3 M

- 1.5 ml MgCI2 0.1 M

- 6 ml de tampon G

Pour l'étude de l'interaction entre la phalloïdine et l'actine, un tampon G deux

fois plus concentré a été préparé.

La phalloïdine a été diluée dans de l'eau distillée jusqu'à une concentration de

0.66 mg/ml.

Le tableau 5 présente les solutions de travail utilisées lors de l'étude de l'effet

de la phalloïdine sur la transition thermique de l'actine.

Tampon G: Tampon G 2X: Solution saline: Solution Ph/eau:

Tableau 5

Solutions de travail

Avec phalloïdine sin 1

1.1 ml 1 ml 1 ml 1 ml Ph

Sans phalloïdine sin 2

1.1 ml 1 ml 1 ml 1 ml eau

Les solutions de travail ont été obtenues en mélangeant dans des proportions

désirées les solutions sin 1 et sin 2 pour un volume total d'environ 2 ml. Ces

solutions de phalloïdine ont été mélangées par la suite à une solution d'actine. Dans

le cas de la préparation de solution d'actine G en présence de phalloïdine, on a

remplacé le volume de solution saline par un volume égal de tampon G.

Pour les essais calorimétriques, les échantillons ont tous été dégazés. Le

dégazage a été effectué avec la solution d'actine G. L'actine F était produite par

polymérisation de l'actine G dans des solutions salines également dégazées. Les

solutions d'actine F se sont révélées trop visqueuses pour un dégazage simple et

efficace. Dans le cas de l'actine F, une attente minimum de 20 min a été respectée

Page 52: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

34

pour permettre la polymérisation complète, avant l'essai proprement dit. Les

échantillons ont été dégazés pendant 3 à 5 minutes. Les pertes dues à l'évaporation

ont été contrôlées en comparant la masse des solutions avant et après dégazage.

Généralement, la différence entre les deux pesées était négligeable, moins de 5% de

la masse de solution.

Dans le cas de l'actine G, en plus du protocole général, une centrifugation

supplémentaire de 2 heures à 40 000 rpm a permis d'éliminer d'éventuelles formes

polymérisées ou dénaturées.

3.22 Utilisation du calorimètre Microcal Mc-1

Les volumes utilisés ont été de 0.918 ml de solution d'actine pour une

concentration d'environ 3 mg/ml. La vitesse de balayage a été de 40°C/h pour tous

les essais réalisés avec ce type d'appareil. Les données calorimétriques ont été obtenues par un tracé graphique de la variation de capacité calorifique (~Cp) vs la

température (T). L'intégration de la surface sous la courbe a été effectuée par

découpage et pesée du tracé de la transition sur papier. La ligne de base des tracés

consistait dans ce cas, en une ligne droite reliant une température initiale et une

température finale de transition, déterminées visuellement.

3.23 Utilisation du calorimètre Hart 7707

Trois échantillons pouvaient être étudiés simultanément, la base de référence

a été obtenue par essais sur le tampon correspondant à chaque échantillon. La

masse des solutions, mesurée était de l'ordre de 0.50 ± 0.001 g. Tous les

thermogrammes ont été corrigés pour l'effet du temps de réponse de l'appareil selon

la méthode de Tian (Schwarz, F.P., 1989).

3.3 Variation d'intensité de fluorescence

La méthode utilisée est propre à notre étude et certaines adaptations ou

contraintes sont spécifiques au matériel biologique utilisé. La variation d'intensité de

fluorescence intrinsèque a été utilisée pour quantifier l'effet du temps sur la

Page 53: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

35

dénaturation thermique de l'actine. Les protocoles de préparation sont spécifiques

à chaque type d'actine et sont présentés dans les sections suivantes. Tous les

essais ont été effectués avec un spectrofluorimètre Shimazu RF-540.

Le spectre d'intensité de fluorescence intrinsèque de l'actine G, tel qu'illustré à

la figure 12, est modifié lorsque l'actine est dénaturée (Kuznetsova, I.M. et al, 1988).

Le déplacement du pic d'émission de fluorescence vers de plus grandes longueurs

d'onde associé à la dénaturation thermique de l'actine permet de suivre l'évolution

de la dénaturation thermique à 320 nm, pour une exitation à 294 nm. Dans notre

étude, cette transformation a toujours été irréversible même au-delà de 2 jours.

100

Q) 0 c: Q) 0

État dénaturé CI) Q) "- 60 ;7 0 ;j -Q)

"0 40 -Q) -CI) c Q)

20 -c:

oL---~--~----~--~==~=-.. .J 300 325 350 375 400 425 450

Longueur d'onde, À. (nm)

Figure 12: Spectre d'intensité de fluorescence intrinsèque de l'actine G native et dénaturée.

3.31 Préparation des échantillons d'actine G

L'actine a été diluée dans le tampon G et distribuée dans une quinzaine de

tubes en verre scellés pour en réduire l'évaporation. Les tubes ont été immergés

dans un bain thermostaté (l'équilibre thermique des solutions a toujours été atteint

Page 54: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

36

en l'espace de quelques secondes). Par la suite, ces tubes ont été retirés à des

temps prédéterminés et immergés dans un mélange d'eau et de glace. La mesure

d'intensité de fluorescence a été effectuée à 320 nm pour une excitation à 294 nm

et à la température fixe de 25°C. Les concentrations d'actine utilisées

correspondaient à une plage à l'intérieur de laquelle l'intensité de fluorescence est

proportionnelle à la concentration d'actine (environ de 0.02 à 0.1 mg/ml). Pour de

plus fortes concentrations d'actine, un certain volume d'actine G concentrée a été

prélevé, à des temps déterminés. Ce volume d'actine a été dilué 1 :100 dans le

tampon G avant d'en effectuer la mesure de variation d'intensité de fluorescence.

3.32 Préparation des échantillons d'actine F

La mesure de la dénaturation thermique de l'actine F est plus complexe, car la

dénaturation de cette forme d'actine produit des agrégats qui ne permettent plus

l'utilisation directe des méthodes optiques. L'absence de précédent et certaines

particularités de notre recherche nous ont obligé à développer notre propre

protocole.

On admet ici que l'actine F lorsqu'elle se dénature produit des agrégats qui

interagissent probablement entre eux mais n'ont pas d'interaction avec l'actine F

native encore en solution. La procédure adoptée était la suivante:

Préparation de 50 ml d'actine F à une concentration de 0.29 mg/ml.

Polymérisation de l'actine pendant 45 minutes à température ambiante.

Distribution de 1 ml d'actine F dans 12 groupes de 3 éprouvettes.

Immersion des éprouvettes dans un bain thermostaté à température fixe, T,

durant un temps prédéterminé, t.

Immersion des éprouvettes, dans un mélange d'eau et de glace.

Prélèvement d'un volume de 0.15 ml dans chaque éprouvette et

dilution avec 2.85 ml de tampon G (tube à ultracentrifugeuse).

Dépolymérisation durant une période de 12 à 18 heures au réfrigérateur.

Centrifugation d'une heure à 40 000 rpm pour séparer les agrégats d'actine

dénaturée et d'actine native.

La mesure de l'intensité de la fluorescence est effectuée à 324 nm avec une

Page 55: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

37

excitation à 294 nm. Cette mesure est obtenue de la valeur moyenne du signal

d'intensité de fluorescence de trois échantillons immergés à la même température

(T) durant un même temps (t).

Page 56: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

38

4 ANALYSE THÉORIQUE DE LA TRANSITION THERMIQUE

Dans ce chapitre, nous présentons les principales équations qui ont du être

développées pour interpréter, selon une approche cinétique, les résultats obtenus.

L'approche utilise la notion d'ordre de réaction, concept courant en cinétique

classique. Toutefois la signification de l'ordre de réaction en dénaturation thermique

n'est pas clairement établi et cet ordre est d'avantage utilisé comme facteur de

forme que comme concept fondamental. Les équations originales ont été

développées dans ce chapitre, tandis que les équations provenant d'autres

publications sont admises à priori.

4.1 Calorimétrie différentielle à balayage

Nous avons développé des équations permettant d'exprimer l'effet de certaines

variables sur la dépendance de la variation de capacité calorifique envers la

température. Les principales variables considérées sont la vitesse de balayage et la

concentration. Nous nous sommes limités à deux types de phénomènes cinétiques

de dénaturation irréversible soit:

pour un ordre de dénaturation égal à l'unité,

pour un ordre de dénaturation différent de l'unité.

Après avoir obtenu les équations permettant de bien simuler les différents types

de dénaturation irréversible, nous avons développé une façon simple d'obtenir des

paramètres cinétiques à partir de données expérimentales.

4.11 Simulation de thermogramme

Cette partie consiste en la simulation de transitions irréversibles obéissant à des

lois simples, soit la dépendance de la variation de la capacité calorifique envers la

température pour une vitesse de balayage constante (K· S-1) .

Page 57: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

39

i) Ordre de la dénaturation n = 1

kapp : constante de vitesse (S·1 )

L'approche mathématique envisagée est semblable à celle de J.M. Sanchez-Ruiz et

al (1988) et de M. Arnold et al (1979) bien que l'expression finale soit différente.

Les hypothèses de bases sont les suivantes:

1- Réaction d'ordre 1.

2- Dépendance de la constante de vitesse envers la température selon

une loi d'Arrhénius.

La constante de vitesse se définit selon l'hypothèse 2 comme obéissant à la loi

d'Arrhénius, équation [12]:

( -Ea) kapp (T) = A· exp RT

A facteur de collision (S·1 ) Ea énergie d'activation (kJ· mole·1)

R constante des gaz parfaits (0.008314 kJ· mole·1 . K1) T température (K)

L'équation classique de la cinétique

dN = k . N n dt app

s'exprime pour un ordre de réaction égal à l'unité et les variables utilisées par:

t temps (s)

d(ca) = kapp· f(a) dt

a fraction de protéine ayant réagit

[18]

Page 58: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

f(a) fonction de a c concentration de protéine (mg· ml"1)

La fraction de protéine ayant réagi peut se définir comme:

a =

[No] concentration initiale de la protéine (mg· mr1) [N(t)] concentration de la protéine dans l'état natif à un temps t (mg· ml"1)

Les conditions limites de a sont les suivantes:

à t = 0; a = 0

à t = 00; a = 1

En approche cinétique, f(a) peut s'exprimer par:

f(a) = (c-ca)n

n : ordre de la réaction

L'ordre de la réaction étant de 1, l'équation [18] peut s'écrire:

cda -- = kapp· c(1-a) dt

40

[19]

[20]

[21]

Considérant que la température augmente de façon linéaire en fonction du temps

(calorimétrie différentielle à balayage).

dT dt

p vitesse de balayage (K· S"1)

= v

dT = vdt

[22]

[23]

Sachant que dT / dt correspond à la vitesse de balayage (v) qui est admise constante

Page 59: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

41

et en remplaçant la valeur de kapp de l'équation [21] par sa valeur provenant de la

relation d'Arrhénius (équation [12]) on peut donc exprimer l'équation [21] sous la

forme:

da A [-Ea) - = - exp - . (1 - a) dT " RT

[24]

En séparant les variables, on obtient l'équation différentielle suivante:

a T

J da = f A exp( -Ea)dT o 1- a Ti" RT

[25]

Dont la solution partielle permet d'isoler le terme (1-a):

-1 fT [ -Ea) In(1-a) = - Aexp - dT v Ti RT

[26]

(1-a) = exp[~ ITAexp[ -Ea)dT] "Ti RT

[27]

En introduisant cette expression de (1-a) de l'équation [27] dans l'équation [24], on

obtient:

[ T ] da A -Ea -1 -Ea

- = - exp(-) exp - f A exp(-)dT dT" RT "Ti RT

[28]

En admettant l'hypothèse peu contraignante de P.L. Privalov (1979) que l'aire sous

la courbe de la transition thermique obtenue par calorimétrie différentielle à balayage

est proportionnelle à la quantité de protéine impliquée dans le processus, on peut

concevoir la relation suivante entre la variation de la capacité calorifique, â Cp, et

da/dT (décrite également par l'équation [6]):

Page 60: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

da âCp = a T-

dT

OT quantité de chaleur totale impliquée dans le processus (J.JJ) ~Cp variation de la capacité calorifique (J.JJ • K1)

42

[29]

On peut exprimer âCp à l'aide de paramètres cinétiques en substituant la valeur de

da/dT de l'équation [29 ] son expression selon [28].

âCp = AaT exp( -Ea) exp[ -A ITexp( -Ea)dT] v RT v Ti RT

[30a]

ou

âCp = ATl âHcalexp( -Ea) exp[ -A ITexp( -Ea)dT] [30b] v RT v Ti RT

L'équation [30a] a été présentée dans le chapitre 2: État des connaissances

(équation [13]). Bien que produite par un cheminement différent, cette équation

produit des résultats identiques à l'équation [14] proposée par Conejero-Lara F. et

al (1991)

Les équations [30a] et [30b] ont été utilisées pour la simulation de tracés

calorimétriques obéissant à un mécanisme d'ordre 1, en particulier les tracés

calorimétriques de Bertazzon, A. et al (1990) présentés aux figures 8 et 10.

L'intégrale d'Arrhénius ne peut être solutionnée que par méthode numérique. La

valeur de la borne inférieure de l'intégrale ,Ti' n'est vraiment pas critique car ce type

de fonction (équation [30a] et [30b]) converge rapidement, pourvu que la valeur de

Ti soit inférieure de 20-40 K à la température de transition.

Page 61: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

ii) Ordre de la dénaturation n # 1

kapp nN -+ D

Les hypothèses de bases sont légèrement différentes du cas précédent:

1- cinétique d'ordre n .;. 1

43

2- dépendance de la constante de vitesse envers la température selon une

loi d'Arrhénius

Il s'agit de résoudre l'équation [18] pour un l'ordre différent de 1 et une

augmentation linéaire de la température en fonction du temps.

dca k ( )n -- = app C-Ca dt

[31]

cda k = app (c-ca)n dT v

[32]

da = kappc (n-1)(1_a)n dT v

[33]

kapp constante de vitesse pour n"t.1 «mg/ml)(1-n). S-1)

Peu importe l'ordre n, le facteur de collision (A) a les mêmes unités que la constante

de vitesse c'est à dire des (mg/ml)(l-n). S-l. Pour éclaircissement, voir l'équation [12].

En remplaçant la valeur de kapp de l'équation [12] et en séparant les variables, on

obtient l'équation différentielle suivante:

a T

I da J Ac(n-1) ( -Ea) = exp -- dT o (1-a)n Ti v RT

[34]

Dont la solution partielle permet d'isoler le terme (1-a):

Page 62: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

1-(1 - a)(1 - n)

(1 - n)

T = Ac(n - 1) f exp( -Ea)dT

v Ti RT

(1 - a) [ Ac(n - 1) fT ( -Eal 1 (~) = 1 - (1 - n) exp - dT

v Ti RT

44

[35]

[36]

En utilisant cette expression de (1-a) dans l'équation différentielle [33] on obtient:

da Ac(n - 1) ( -Eal [ Ac(n - 1) fT ( -Eal 1 (A) [37] - = exp - 1 - (1 - n) exp - dT dT v RT v Ti RT

On peut voir de cette équation [37] que le terme (da/dT) est affecté par des

modifications de la concentration (c) au même titre que par une modification du

facteur de collision (A). Des simulations numériques effectuées avec différentes

valeurs de l'ordre n, ont montré que la relation entre âCp et da/dT exprimée avec

l'équation [29] reste inchangée quelle que soit la concentration.

Pour alléger l'expression, les termes A et c(n-1) ont été regroupés sous un

même paramètre, ç.

ç = Ac(n - 1) [38]

~ facteur de collision pondéré pour une réaction d'ordre n, (S-1 )

Page 63: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

45

Les équations [37] et [33] peuvent alors se réécrire de la façon suivante:

da = 1 exp( -Ea) [ 1 _ (1 _ n) 1 IT

exp( -Ea)dT] C ~ n) [39] dT v RT v Ti RT

da = 1 exp[ -Ea) (1 _a)n dT v RT

[40]

L'utilisation du facteur de collision pondéré (~) simplifie le développement des

équations et l'évaluation des paramètres cinétiques à partir de courbes

expérimentales (méthode de régression présentée à l'item 4.12 ii).

âCp s'exprime en fonction de paramètres cinétiques classiques en substituant dans

l'équation [29] l'expression de da/dT de [39].

âCp = OT~ exp[ -Ea) [ 1 _ (1 _ n) 1. IT

exp[ -Ea)dT] C ~ n) [41] v RT v Ti RT

La solution numérique de cette équation [41] a été utilisée pour simuler la relation

entre âCp et T pour des paramètres cinétiques Ea, ç et n variables. On peut, bien

entendu, remplacer la valeur de OT par flâHcar (équation [7]).

4.12 Méthodes de régression

Cette partie consiste à évaluer les paramètres cinétiques à partir de courbes

calorimétriques et ce, à l'aide d'une méthode de régression matricielle. Nous ne

détaillerons pas la méthode qui est celle de J.M. Sanchez-Ruiz et al (1988). La

méthode que nous présentons est plus générale et demeure assez simple

permettant ainsi d'être utilisée à l'aide d'un chiffrier du genre OPRO, LOTUS, EXCEL

etc .. .

La première étape à accomplir consiste à soustraire du thermogramme

expérimental, la dépendance de la variation de la capacité calorifique envers la

Page 64: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

46

température avant et après la transition thermique. Il n'y aura donc plus de

dépendance entre la variation de la capacité calorifique et la température autre que

la transition d'intérêt. La transition qui en résulte sera une valeur positive exprimée

en unité de capacité calorifique.

L'étape suivante consiste à effectuer le quotient des valeurs de la variation de

la capacité calorifique de la transition par QT' La courbe en résultant correspondra

à da/dT selon l'équation [29]. La valeur de a en fonction de la température sera

évaluée en intégrant numériquement da/dT pour un intervalle dT. Selon l'ordre de

la transition, on appliquera une des méthodes matricielles suivantes pour évaluer les

paramètres cinétiques.

i) Ordre de la dénaturation n = 1

Selon la méthode proposée, les valeurs de T, da/dT et a sont obtenues

expérimentalement et les paramètres Ea et A, qui simulent le mieux une transition

thermique irréversible, sont évalués par l'équation [24] .

da = A exp[ -Eal (1 - a) dT v RT

On linéarise l'équation [24] dans l'intervalle [Ti' Tf] dont les bornes, définies à l'équation de base [7] seront optimisées selon la méthode décrite en section 4.13.

In(~~) = In(~) - (~)~ + In(1 - a) [42]

On a donc à résoudre N = (Tf - TJ/dT équations qui correspondent au nombre de

points expérimentaux utilisés.

Page 65: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

47

[43a]

[ da2] (A) (Ea) 1 ln dT - In(1 - ( 2) = ln -; - R T

2

[43b]

[ da3] [A] [Ea] 1 ln dT - In(1 - ( 3) = ln -; - R T3

[43c]

[ daN] (A] (Ea] 1 ln dT - In(1 - aN) = ln -; - R T N [43d]

Une fois linéarisé, on peut séparer les valeurs d'origine expérimentale:

In(da/dT), 1/T et In(1-a)

et les coefficients à évaluer:

In(A/v), -Ea/R

Il est alors possible d'exprimer ce système d'équations à l'aide d'une approche

matricielle:

Page 66: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

48

1 1 In( ~~1) -In(1 - ( 1)

T1

1 1 In( :2) -In(1 T2

- ( 2)

1 1 In( ~ l In( :3) -In(1 T3 * = - ( 3) [44]

Ea -R

1

* =

C'est un système matriciel d'équations du genre B· S = y qui est incompatible

(contient plus d'équations que d'inconnus) mais pouvant être simplement résolu à l'aide de la méthode des moindres carrés linéaire de la façon suivante (Leroux, P.,

1983):

[45]

B matrice contenant les éléments 1 et 1 fT N Y vecteur contenant les éléments In(daNjdT) - In(1-aN) S vecteur solution (In(Ajv) et -EajR)

Dans ce cas, il est souvent préférable d'éliminer les valeurs extrêmes souvent

moins bien caractérisées mais ayant la même pondération que des valeurs plus

significatives.

Page 67: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

49

ii) Ordre de la dénaturation n # 1

Selon les considérations précédentes, les paramètres suivants; T, da/dT, a sont

obtenus expérimentalement. Les paramètres Ea, ç et n qui simulent le mieux une

transition thermique irréversible seront évalués à partir de l'équation [40].

da = lexp( -Ea] (1 -a)n dT v RT

On linéarise l'équation [40] dans l'intervalle [Ti' Tf] dont les bornes, définies à l'équation de base [7] seront optimisées selon la méthode décrite en section 4.13.

ln da = In(l]- [Ea] + nln(1-a) dT v RT

[46]

On a donc à résoudre N = (Tf - TJ/dT équations qui correspondent au nombre de

points expérimentaux utilisés.

In[ :;'] = In[: ]- [~ ][ ~J + nln(1-a,l [47a]

[47b]

[47c]

[47d]

Page 68: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

50

Une fois linéarisé, on peut séparer les valeurs d'origine expérimentale:

In(da/dT), 1/T, In(1-a)

et les coefficients à évaluer suivants:

In(~/\I), -Ea/R, n

Il est alors possible d'exprimer ce système d'équation à l'aide d'une approche

matricielle et de le résoudre de la même façon que mentionné dans le cas où n = 1.

1 1 In(1-a 1) In[~] T1

1 1 In(1-a2) In[d] T2

In[ ~l 1 1 In(1-a3) In[~] T3 * Ea = [48]

-R

n

1

* =

Page 69: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

51

4.13 Évaluation de l'incertitude sur les coefficients

L'erreur sur les paramètres peut être évaluée à l'aide de la matrice de variance

covariance (V) détaillée par Brown, A. (Brown, A., 1975):

où l'estimateur a € 2 se définit par:

~CPJ exp ~CPJthéor QT N

2 0.

a; = i: [flCPi exp - flCPi théor]2 -.!. i=1 Or N

valeurs de variation de capacité calorifique expérimentale (;..lJ . K-t )

valeurs de la capacité calorifique théorique (;..lJ • Kt) quantité de chaleur impliquée dans tout le processus (;..lJ) nombre de données expérimentales utilisées pour la régression

estimateur non biaisé de la variance

[49]

[50]

On retient les paramètres cinétiques correspondant à l'intégration numérique

dans l'intervalle [Ti' Tf] qui fournit un estimateur a /, minimum. Un exemple

d'application est présenté au chapitre 5, section 5.22.

De plus, les éléments Vii de la diagonale principale de la matrice V, reflètent

l'erreur-type des coefficients Si' où Si correspond à In(ç/v) ou In(A/v), Ea/R et n

selon la valeur de j. L'erreur-type sur le coefficient Si (flsi) se définit comme:

[51]

~~ erreur type des coefficients Sj

Vjj élément de la diagonale principale de la matrice de variance covariance (V)

Page 70: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

52

4.2 Analyse des résultats obtenus par fluorescence

Pour analyser les résultats obtenus par fluorescence, il est important de

déterminer l'ordre de la dénaturation thermique, et deux méthodes possibles ont été

utilisées:

1- Relation entre le temps de demi-vie (t1/ 2) et la concentration de l'espèce.

2- Évaluation de l'ordre de la dénaturation (n) à l'aide d'une seule courbe

isothermale par une méthode de régression.

Après utilisation, la première méthode semble beaucoup plus sensible que la

seconde. Une comparaison des deux méthodes est présentée au chapitre 5

présentant résultats et discussion.

La théorie concernant le traitement des données dans le cas de cinétique

isothermale a été détaillée dans la littérature (Capellos, C. et Bielski, B.H.J., 1972).

Pour ces raisons, nous ne présenterons que les équations finales utilisées dans cette

étude.

4.21 Ordre 1

Dans ce cas, lorsque l'ordre de la réaction est égal à l'unité (n = 1), il n'y a pas

de relation entre le temps de demi-vie et la concentration (Capellos, C. et Bielski,

B.H.J., 1972).

La relation entre la variation de la concentration d'une espèce donnée et le

temps, obéit à une loi exponentielle. La relation entre l'intensité de fluorescence à 320 nm et le temps pour la dénaturation thermique de l'actine G, s'exprime par:

âl320nm = C + Dexp( -kappt)

t temps (s) âl320nm intensité de fluorescence C et D paramètres de normalisation

Les termes C et D sont des paramètres de normalisation

pour t=O, âl320nm = C + D

pour t=oo, âl320nm = C

[52]

Page 71: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

53

Pour simplifier les comparaisons, on utilise, lorsque nécessaire, un facteur

normalisé dont la valeur est comprise entre 0 (t=oo) et 1 (t=O).

(âl FN(t) = 320nm

D

C) [53]

FN(t) valeur normalisée de l'intensité de fluorescence à 320 nm au temps t

D'autres aspects seront développés lors de la présentation des résultats au

chapitre 5.

4.22 Ordre n

kapp nN -+ D

Une des façons de mesurer l'ordre de la réaction est de vérifier l'effet de la

concentration sur le temps de demi-vie (t1/ 2) (Capellos, C. et Bielski, B.H.J., 1972).

[

2(n-1) - 1 1 t1 2 =

/ (n - 1) kapp

[N]~n-1) [54]

[N]o concentration de l'état natif à t=O (mg· mr1) kapp constante de vitesse pour des n ~ 1 «mg/ml)(1.n). S·1)

Cette équation est valide pour n :f: 1. A l'aide de l'équation [54], on constate que

si n > 1, plus la concentration est élevée, plus le temps de demi-vie (t1/ 2) diminue

et vice versa.

On peut évaluer l'ordre de la réaction avec un minimum de deux courbes de

cinétique de dénaturation (courbe 1 et courbe 2) à des concentrations différentes

(on a deux inconnus qui sont kapp et n). On a donc deux relations t1/ 2 vs la

concentration. On suppose que kapp est indépendant de la concentration pour une

température donnée.

Page 72: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

54

[55a]

[

2(n-1) - 1 1 t -2 1/2 - (n-1)

(n - 1) kapp [N2]o

[55b]

La valeur de kapp est isolée dans une des équations en fonction de n et de t21 / 2•

[

2(n-1) - 1 1 k =

app (n-1) (n -1)t21/ 2 [N2]o

[56]

La valeur de kapp de l'équation [56] est remplacée dans l'équation [55a].

2(n-1) - 1 = 0

[57]

[ 2(n-1) - 1 1 (n - 1) [N ](n-1)

(n-1) 1 0

(n - 1 )t2 1/2 [N2]o

Une fois simplifiée, l'équation [57] donne:

In(~l (n -1) = t2 1/2 =

-âln(t1/ 2)

In( [N2Jo 1 âln[N]o

[Ndo

[58]

Avec un minimun de deux courbes de dénaturation thermique à concentrations

différentes et effectuées à la même température, donc avec la même valeur de kapp'

on peut déduire l'ordre de la dénaturation à l'aide de l'équation [58]. Un graphique

de In(t1/ 2) vs In([N]o) fournit une droite dont la pente est de 1-n. Laidler, K.L. (1950)

obtient une relation similaire à l'équation [58] quoique cet auteur ne mentionne

Page 73: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

55

aucunement de relation linéaire entre In(t1j2) vs In([N]o)'

Une autre méthode pour évaluer l'ordre de la dénaturation consiste à utiliser une

méthode de régression permettant d'évaluer kapp et n à l'aide de l'équation [59] qui

est la relation cinétique de base entre la concentration de l'état natif et le temps pour

un n différent de l'unité:

âl = f[ [N](1-n) - (1 -n)k t]C1 ~n)) 324nm 0 app

[59]

~1324nm intensité de fluorescence normalisée f facteur permettant la relation entre l'intensité de fluorescence et la concentration

On dispose donc de deux méthodes pour évaluer l'ordre de la dénaturation

thermique soit à l'aide de la méthode des moindres carrés non linéaires ( équation

[59]) soit à l'aide de la relation entre la concentration et le temps de demi-vie

(équation [58]).

4.3 Limitation des méthodes de calcul

L'approche cinétique de la dénaturation thermique, comme toutes les

simulations de phénomènes naturels, a ses limitations. Une de ces limitations, la plus

évidente, est reliée à l'utilisation de l'équation [59], obtenue d'une formulation

classique en cinétique (Capellos, C. et Bielski, B.H.J., 1972). La limite de d'utilisation

de cette équation est:

[N](1-n) > (1 -n)k t o - app

Lorsque cette condition n'est pas respectée, soit pour des valeurs de temps (t)

élevées, les racines de l'équation [59] peuvent être imaginaires, pour des valeurs

1/ (1-n) non entières.

La simulation de thermogramme par intégration numérique de l'équation [41]

est illustrée à la figure 13. Dans ce cas, la solution est toujours applicable pour des

valeurs de n égales ou supérieures à 1 (tracé continu et tangent aux extrémités)

Page 74: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

56

mais, pour des valeurs de n inférieures à l'unité, il existe une brusque discontinuité

au voisinage d'une température critique, Tc, telle que:

n > 1 _ __-= ___ 1 ______ _ Tc

l J exp( -Ea)dT v Ti RT

Jusqu'au voisinage de cette température critique, Tc, la transition peut être décrite

par un modèle de dénaturation obéissant à des lois cinétiques, tandis que la fin de

la transition thermique peut être associée à un phénomène secondaire que nous

n'avons pas cherché à définir.

-L-

o CU o

-Q) -'0 CU 0. CU o Q) '0

c ,2 -CU L-

~

55

vite s se de balayage: 40 ° C/h

InCE) = 80

Ea = 250 kJ / mole

60 65 70 75 80 Température, T (OC)

85 90

Figure 13: Figure de principe illustrant l'effet de l'ordre de dénaturation sur la variation de la capacité calorifique versus la température. L'équation [41] a été utilisée pour les simulations. Les paramètres cinétiques nécessaires à la simulation sont indiqués sur la figure en question.

Dans la partie résultats et discussions (chapitre 5), nous proposons une

méthode simple qui consiste à évaluer les paramètres cinétiques d'une transition

Page 75: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

57

jusqu'à une température critique,Tc' quelconque. Les paramètres cinétiques sont

retenus pour un estimateur non biaisé de la variance (équation [50]) minimum.

En résumé, lorsque l'on veut évaluer les paramètres cinétiques d'une transition

d'ordre inférieur à l'unité, on doit admettre que les valeurs de variation de capacité

calorifique non nulles, mais voisines de la température finale, n'obéissent pas à des

lois cinétiques simples et ne doivent pas être prises en compte lors de la

paramétrisation. Cette discontinuité de la capacité calorifique n'est pas particulière

à l'équation originale [41] mais est aussi présente dans l'expression proposée par

Sanchez-Ruiz, J.M. (1992) bien que cette limitation ne soit pas clairement exprimée.

Page 76: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

58

5 RÉSULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre présente les principales observations expérimentales effectuées

dans le cadre de cette étude. Ce chapitre est divisé en trois parties:

1- Dénaturation thermique de l'actine G

2- Dénaturation thermique de l'actine F

3- Effet thermostabilisant de la phalloïdine sur la dénaturation

thermique de l'actine

Une description des résultats ainsi qu'un bref commentaire sur leur

interprétation cinétique est présenté pour chacun des groupes de résultats. Les

données brutes et un premier traitement est présenté en annexe B.

5.1 Dénaturation thermique de l'actine G

Les résultats de la dénaturation thermique de l'actine G sont groupés dans deux

sections distinctes mais complémentaires qui permettent de mettre en évidence la

dépendance cinétique de la dénaturation thermique de l'actine G. La première

section présente l'étude isothermale de la dénaturation thermique de l'actine G

mesurée par fluorescence intrinsèque, tandis que la seconde section présente

l'étude effectuée par calorimétrie différentielle à balayage (D.S.C.).

5.11 Cinétique de dénaturation thermique observée par fluorescence

Dans cette section, nous mettons l'emphase sur l'obtention de paramètres

cinétiques courants tels l'énergie d'activation et le facteur de collision par la méthode

d'Arrhénius. Toutefois, avant de faire des mesures quantitatives, nous avons vérifié

que la dénaturation thermique de l'actine G obéit à des lois cinétiques simples.

i) Effet de la température sur la cinétique de dénaturation

Résultats: La figure 14 présente la variation d'intensité de fluorescence en fonction

du temps obtenue avec l'actine G pour quatre différentes températures de

dénaturation comprises entre 51 .5 et 58.5°C. La mesure a été effectuée par variation

Page 77: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

59

d'intensité de fluorescence à 320 nm pour une excitation à 294 nm. Chaque point

représente la mesure effectuée sur 3 ml d'actine G à une concentration 0.05 mg/ml,

selon la méthode décrite au chapitre 3, section 3.31. Le phénomène est monotone

et décroissant. Le niveau final d'intensité de fluorescence est le même pour toutes

les températures soit de l'ordre de 70 (unités relatives d'intensité de fluorescence).

Le niveau final est atteint plus rapidement pour les hautes températures que pour les

basses températures.

Commentaires: Sur cette figure, les courbes continues correspondent à une loi

exponentielle décroissante (équation [52]) typique des mécanismes d'ordre un. La

dénaturation thermique de l'actine G ne semble pas dépendre de la variation de la

constante d'équilibre entre les deux états étant donné le peu d'influence de la

température sur le niveau d'intensité final.

90

~ 85 o N (fi

<1

75

70

Température

• 58 .5 Oc o 55 .5 Oc • 54.5 oC • 51.5 oC

65~--~--~--~~--~--~--~----~--~--~--~ o 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500

Temps, t (min)

Figure 14: Effet de la température sur la vitesse de dénaturation de l'actine G. Les mesures ont été effectuées par variation d'intensité de fluorescence intrinsèque avec Àex = 294 nm et Àem = 320 nm. La concentration d'actine G est de 0.05 mg/ml. Les températures de dénaturation sont indiquées dans le coin supérieur droit de la figure. Les courbes en continu sont associées à l'équation [52].

Page 78: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

60

ii) Effet de la concentration sur la cinétique de dénaturation

Résultats: La figure 15 présente l'effet de la concentration d'actine G sur sa

cinétique de dénaturation. Les données expérimentales ont été normalisées par

l'utilisation d'un facteur FN(t) pour éliminer la dépendance entre l'intensité de

fluorescence et la concentration (équation [53]). La concentration d'actine G se situe

entre 0.02 et 3.26 mg/ml. Les mesures ont été effectuées selon le protocole décrit

à la section 3.31. Les solutions d'actine à 3.26 et 1.63 mg/ml ont été diluées 100 fois

dans le tampon G avant la mesure de l'intensité de fluorescence à 320 nm. La

température de dénaturation, a été dans tous les cas, de 55.5°C. Le phénomène

normalisé est monotone décroissant et semble être indépendant de la concentration

d'actine.

1.2 --- 1.0 u.Z

c:: 0 ci)

0.8

c:: Q) 0 .6 E

"0 en 0.4 c:: «S en 0.2 ~

:l Q)

0.0 -0 «S

U. -0.2

-0.4 0 50

o

Concentration

0 3.26 mg/ml

Al .63 mg/ml

.0.0652 mg/ m l

0 0.0417 mg/ ml

.0.0209 mg/ m l

• o

100 150 200 250 300

Temps, t (min) 350

Figure 15: Effet de la concentration d'actine G sur sa vitesse de dénaturation. Les mesures ont été effectuées par fluorescence intrinsèque avec Àe. = 294 nm et Àem = 320 nm. La température de dénaturation a été de 55.5°C. Les concentrations d'actine G sont indiquées dans le coin supérieur droit de la figure. Les données expérimentales ont été normalisées

pour éliminer l'effet de la concentration sur l'intensité de fluorescence à l 'aide de l'équation [53] . Les courbes en continu sont associées à une exponentielle décroissante.

Page 79: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

61

Commentaires: La figure 15 montre qu'il n'y a pas de modification de la cinétique

de dénaturation due à la concentration de l'actine. Le temps de demi-vie (t1/ 2) de la

transition thermique de l'actine est quasi-indépendant de la concentration, ce qui

confirme, dans une certaine mesure, que la dénaturation de l'actine G obéit à une

cinétique d'ordre un et justifie l'utilisation d'une exponentielle décroissante pour en

décrire le comportement thermique (Capellos, C. et Bielski, B.J., (1972).

De ces deux groupes d'essais, on peut déduire:

que la dénaturation est sous contrôle cinétique (figure 14),

que l'ordre de cette dénaturation est voisin de l'unité (figure 15).

Lors de la dénaturation thermique de l'actine, il ne semble pas y avoir d'équilibre

entre les états natif et dénaturé de la protéine.

Hi) Relation d'Arrhénius

La figure 16 est un graphique d'Arrhénius obtenu à partir des données des

courbes de variation d'intensité de fluorescence selon les équations [11] et [12]. La

pente de cette relation fournit une valeur de l'énergie d'activation de l'ordre de 230

kJ/mole, valeur comparable à celle obtenue pour d'autres protéines (Sanchez-Ruiz,

J.M. et al, 1988).

Page 80: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

-6.5

• • Données de la f igure 14

-7.5

- -8.0 ,..... 1

U> .......... -8.5

Co Co al

~ -9.0 o -C -9.5

-10.0

-10.5

-11.0 3.00 3.03 3.06 3.09 3 .12 3.15

(1fT) • 1000 fK- 1

Figure 16: Relation d'Arrhénius effectuée à partir de courbes isothermales obtenues par

fluorescence intrinsèque. L'ensemble de ces courbes isothermales se retrouve en annexe.

5.12 Dénaturation thermique observée par D.S.C.

62

Dans cette section, les paramètres cinétiques Ea et In(A) sont évalués à l'aide

de la calorimétrie différentielle à balayage. L'évaluation de ces paramètres cinétiques

s'est effectuée selon deux méthodes:

1- à l'aide d'un seul thermogramme (interprétation basée sur la forme de la

transition),

2- à l'aide de plusieurs thermogrammes (relation entre la température de

transition, Tm' et la vitesse de balayage, \1).

i) Méthode du thermogramme simple

Résultats: La figure 17 est un thermogramme associé à la dénaturation de l'actine

G à une concentration de 3.43 mg/ml. La température de transition (Tm) obtenue est

de 60.BoC pour une vitesse de balayage de 37.5°C/h. La transition est d'allure

simple et est irréversible étant donné que le thermogramme est plat lorsqu'on balaie

Page 81: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

63

une seconde fois le même intervalle de température (résultat non montré). La ligne

de base de la figure 17 est une sigmoïde correspondant à la répartition de la

dépendance linéaire de la variation de capacité calorifique de la protéine avant et

après la transition thermique. Le développement de cette relation est celui suggéré

par Takahashi, K. et Sturtevant, J.M. (1981):

[61]

0 1 ordonné à l'origine de la variation de capacité calorifique avant la transition P1 pente de la relation de la variation de capacité calorifique avant la transition 02 ordonné à l'origine de la variation de capacité calorifique après la transition P2 pente de la relation de la variation de capacité calorifique après la transition L(T) ligne de base sigmoïde

L'enthalpie calorimétrique est de 664 kJ/mole, et le rapport de coopérativité est

évalué à 0.70, valeur voisine de celles obtenues par A. Bertazzon et al (1990) et L.V.

Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L. (1984).

-... o ~ o

o ~ c. ~ o Q) '0 c .2 -~

35

f 1 mJ/K

1

--- ligne de base théorique ... données expérimentales - régression théorique

40 45 50 55 60 65 70

Température,T (OC) 75 80 85

Figure 17: Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de l'actine G. La concentration d'actine est de 3.43 mg/ml et la vitesse de balayage de 37.5°C/h. La courbe en continu est obtenue à partir de l'équation [30] et la ligne de base provient de l'application de l'équation [61].

Page 82: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

64

La figure 18 présente, dans l'espace graphique d'Arrhénius, l'interprétation

cinétique du tracé calorimétrique de la figure 17. L'évaluation de la constante de

vitesse s'est effectuée à l'aide de l'équation [15] proposée par J.M. Sanchez-Ruiz

(1988). L'énergie d'activation ainsi évaluée est de l'ordre de 285 kJ/mole. La relation

d'Arrhénius est linéaire au voisinage de la température de transition, soit pour une

plage de température de 52 0 C à 65 0 C.

La courbe continue de la figure 17 est une simulation effectuée avec ces

paramètres cinétiques selon le modèle binaire irréversible d'ordre 1 représenté par

l'équation [30].

-4.5~----------------------------------------~ ~ données expérimentales

___ re lation d'Arrhénius

- 9.0 ..... ----..... ----...... ----..... ----....... ----...... ----..... ----....... 2.94 2.96 2.98 3.00 3.02 3.04 3.06 3.08

(1fT) . 1000 fK- 1

Figure 18: Relation d'Arrhénius évaluée à partir du thermogramme de la figure 17. Les constantes de vitesses ont été évaluées à chaque 0.1 oC selon l'équation [15] et seulement

dans la région de la transition thermique.

Commentaires: L'interprétation cinétique de la dénaturation thermique de l'actine

G par D.S.C. fournit des paramètres du même ordre de grandeur que ceux obtenus

par fluorescence. Cette similitude contribue à montrer la pertinence de l'application

de l'approche cinétique présentée au chapitre 4.

Page 83: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

65

ii) Méthode des thermogrammes multiples

Résultats: La figure 19 montre l'effet de la vitesse de balayage sur la transition

thermique de l'actine G. La concentration d'actine a été, pour les quatre courbes,

de 3.43 mg/ml. La température de transition (Tm) de l'actine G augmente pour des

vitesses de balayage plus élevées. De faibles vitesses de balayage ont été utilisées

pour palier à toute modification des transitions dûe au temps de réponse de

l'appareil. Même après correction, la dépendance de la température de transition

envers la vitesse de balayage reste évidente.

Q) J ::J

C' 1 rnJ/K - 1 ... 0 al 0

.Q) -0 al C-al 0 Q) courbe no vitesse de "0 balayage t: CD 9.0 'C/h 0 - 0 27.8 'C/h al ... 0 37.5 'C/h al > 8) 67.3 'C/h

35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85

Température,T (OC)

Figure 19: Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique de l'actine G. Les concentrations d'actine G sont de 3.43 mg/ml. Les vitesses de balayage sont indiquées dans le coin inférieur droit de la figure.

Page 84: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

66

La figure 20 illustre, dans l'espace graphique d'Arrhénius défini par l'équation

[16] (Sanchez-Ruiz, J.M. et al, 1988), la dépendance entre la température de

transition et la vitesse de balayage des tracés calorimétriques de la figure 19. La

valeur de l'énergie d'activation évaluée par la pente de cette relation est de l'ordre

de 245 kJ/mole.

-C\l E ~

~ -C -

-15 .0~----------------------------------------~

-Ea/R -16.0

-17.0

courbe no vitesse de balayage

CD 9.0 'C/h o 27 .8 'C/h

® 37.5 'C/h

o 67 .3 'C/h

CD

-18.0~--------~----------~--------~--------~ 2.95 2.975 3.000 3.025 3 .050

(1fT m) • 1000 /K-1

Figure 20: Relation entre la température de transition (Tm) de l'actine G et la vitesse de balayage (v). La détermination des paramètres cinétiques, Ea et In(A), a été effectuée à partir d'une régression linéaire de In(vfT m2

) versus 1 fT m selon l'équation [16]. Les données de base proviennent des thermogrammes de la figure 19.

Commentaires: L'influence de la vitesse de balayage sur la température de

transition de l'actine G a déjà été montrée à la figure 6 avec des données obtenues

par d'autres auteurs. Cette méthode permet d'obtenir les paramètres cinétiques, à

partir de l'interprétation de plusieurs tracés calorimétriques et montre une fois de

plus, la dépendance cinétique de la dénaturation thermique de l'actine G. Les

paramètres provenant de la figure 20 sont du même ordre de grandeur que ceux

obtenus par des méthodes et des techniques différentes (technique isothermale et

thermogramme simple).

Page 85: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

67

5.13 Comparaison des résultats obtenus

Le tableau 6 présente la synthèse des paramètres cinétiques obtenus sur

l'actine G par différentes techniques et méthodes. Les valeurs des paramètres

obtenus par fluorescence sont semblables aux valeurs obtenues par calorimétrie

différentielle à balayage. Ceci confirme qu'avec les deux techniques, on mesure le

même phénomène soit: le déploiement partiel de la protéine induit par une hausse

de température.

Tableau 6

Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine G évalués à l'aide de différentes méthodes

Technique

Intensité de fluorescence 1

Thermogramme simple (D.s.cl Thermogrammes multiples (D.s.cl

Ea kJ/mole

231 ± 17 285 ± 2 244 ± 50

76.8 ± 0.3 96.5 ± 0.5 81.8 ± 0.1

Paramètres cinétiques évalués à partir de la relation d'Arrhénius de la figure 16 2 Paramètres cinétiques évalués à partir de la relation d'Arrhénius de la figure 18 3 Paramètres cinétiques obtenus à l'aide de l'équation [16] sur le graphique de la figure 20

5.2 Dénaturation thermique de l'actine F

Les résultats de la dénaturation thermique de l'actine F ont été groupés dans

deux sections. Tout comme pour l'actine G, la première section présente une étude

isothermale par mesure de la fluorescence. Des modifications du protocole général

exposé au chapitre 3, section 3.32, sont décrites. La seconde section présente une

étude par calorimétrie différentielle à balayage.

5.21 Cinétique de dénaturation thermique observée par fluorescence

L'interprétation cinétique de la dénaturation thermique observée par

Page 86: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

68

fluorescence est, dans le cas de l'actine F, plus complexe que pour l'actine G. Une

première interprétation, selon un modèle simple, a montré, en effet, que pour décrire

correctement le comportement thermique de l'actine F, l'introduction de la notion

d'ordre était quasi-indispensable. Cette constatation a contraint au développement

des solutions numériques pour des ordres n quelconques, solutions qui sont

présentées au chapitre 4, partie 4.1.

i) Effet de la concentration sur la cinétique de dénaturation

La figure 21 présente l'effet de la concentration d'actine F sur sa cinétique de

dénaturation. Lors de la dénaturation, les volumes d'actine F ont été de 0.1 ml pour

des concentrations de 3 mg/ml à 1 mg/ml et de 0.15 ml pour une concentration de

0.3 mg/ml.

60

40 E r::

• CIl (')

<J

20

Concentration

• 0 .3 mg/ml

... 1.0 mg/ml

• 3.0 mg/ml

o ~------~--------~------~--------~------~ o 50 100 150 200 250

Temps, t (min)

Figure 21: Effet de la concentration de l'actine F sur sa vitesse de dénaturation. La température de dénaturation est de 59°C, les concentrations respectives sont indiquées dans le coin supérieur droit de la figure. Les paramètres de fluorescence usuels sont: Àex

= 294 nm et Àem = 324 nm. Les courbes continues sont obtenues d'une exponentielle décroissante.

Page 87: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

69

Dans tous les cas, la mesure de fluorescence s'est effectuée après dilution jusqu'à

une concentration de 0.015 mg/ml. Les mesures ont été effectuées par variation

d'intensité de fluorescence à 324 nm et excitation à 294 nm. La température de

dénaturation a été dans tous les cas de 59 0 C. Le phénomène est monotone et est

plus rapide à faible concentration.

Commentaires: Contrairement à l'actine G, le temps de demie-vie (t1/ 2) varie selon

la concentration initiale (voir figure 22), variation décrite par l'équation [54] qui

introduit la notion d'ordre n.

-C\I .....

[

2(n - 1) - 1 1 t1 2 =

/ (n - 1) kapp

[N]~n - 1)

5 .0r-------------------------------------------~

~4.0 -c:

3 .5

3 .0~------------~------~----~------~------~ -1 .5 - 1.0 -0.5 0.5 1.0 1.5

Figure 22: Relation entre la concentration initiale d'actine F et le temps de demi-vie. Cette relation est une application de l'équation [58] et permet d'évaluer facilement l'ordre de la dénaturation à partir de la pente.

Page 88: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

70

Les temps de demi-vie, dans ce cas, sont respectivement de 82.4, 53.9 et 33.4 min

pour des concentrations de 3 mg/ml, 1 mg/ml et 0.3 mg/ml. L'ordre de la

dénaturation a été évalué à 0.61 par régression entre le temps de demie-vie et la

concentration initiale (équation [58]) tel qu'illustré à la figure 22.

ii) Effet de la température sur la cinétique de dénaturation

La figure 23 montre l'effet de la température sur la vitesse de dénaturation de

l'actine F. Les températures de dénaturation varient de 54 à 62°C. Les mesures ont

été effectuées par variation d'intensité de fluorescence à 324 nm et excitation à 294

nm. Dans tous les cas, la concentration d'actine F durant la dénaturation était de

0.29 mg/ml tandis que la mesure a été effectuée après dilution jusqu'à une

concentration de 0.015 mg/ml. Le phénomène est monotone mais nettement plus

rapide pour les températures élevées.

E c ~ C'I C')

<l

60 Température

• 62.0°C

0 58.0 oC .. 56.0 oC

• 54.0 oC 40

n = 1 n = 0 .61

n variable

20

o ~--~~--~----~----~----~----~----~--~ o 50 100 150 200 250

Temps, t (min) 300 350 400

Figure 23: Effet de la température sur la vitesse de dénaturation de l'actine F. La concentration de l'actine F est de 0.29 mg/ml, les températures de dénaturation sont indiquées dans le coin supérieur droit de la figure. Les paramètres de fluorescence sont: Àex = 294 nm et Àem = 324 nm. Concernant les types de régressions, se référer au texte.

Page 89: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

71

Commentaires: Les simulations pour différents ordres sont présentées sur la figure

23. Ces simulations effectuées par les équations [59] pour des n ~ 1 et [52] pour

n = 1 qui respectent la condition limite expérimentale observée; c=o à t=oo. La

courbe n variable permet deux degrés de liberté (l'ordre n et la constante de

vitesse). Toutes ces simulations reproduisent les valeurs obtenues à l'intérieur de la

plage des erreurs expérimentales (les simulations se confondent en grande partie)

et montrent ainsi que la détermination d'un ordre n à partir de tels résultats est

hasardeuse. Cet ordre n peut être évalué par une méthode plus sensible telle la

relation entre le temps de demi-vie (t1/ 2) et la concentration initiale ([N]o)'

Hi) Relation d'Arrhénius

Résultats: Pour des ordres de réaction proches de l'unité, la relation entre la

constante de vitesse et la température est bien décrite par une loi d'Arrhénius

(Sanchez-Ruiz, J.M., 1992).

'7 -7.0 oS --E

....... Cl .§ fi) . a. ~-9.0

.::i!

C

• n = 1

-11.0'------------..... ----........ ------2.98 3.00 3.02 3.04 3.06

(1fT) • 1000 fK- 1

Figure 24: Relation d'Arrhénius évaluée à partir de courbes isothermales obtenues par fluorescence intrinsèque sur les 5 cinétiques de dénaturation de la figure 23 en considérant différents ordres de dénaturation possibles.

Page 90: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

72

Les deux courbes de la figure 24 présentent les relations obtenues par interprétation

cinétique des données de la figure 23 pour des ordres n = 1 et n = 0.61.

Commentaires: L'énergie d'activation obtenue des pentes de ces courbes est

d'environ 250 kJ/mole quelque soit l'ordre (n) considéré. Ikeuchi et al (1981) ont

déduit par mesure de l'activité HMM ATPasique, une énergie d'activation de 180

kJ/mole pour l'actine F, une valeur qui diffère de 30% de la valeur déduite de la

variation d'intensité de fluorescence. Toutefois, Ikeuchi n'a pas tenté de vérifier la

relation entre la concentration initiale ([N]o) d'actine F et le temps de demi-vie (t1j2).

L'énergie d'activation de l'actine F peut être déduite des courbes isothermales

obtenues lors de la dénaturation à différentes températures. L'ordre de la réaction

ne peut pas être facilement déduit de courbes isothermales pour une même

concentration. Il semble préférable d'évaluer l'ordre de la dénaturation à partir de la

relation entre le temps de demi-vie et la concentration de l'espèce impliquée

(équation [58]) comme illustré à la figure 22. Dans notre cas, l'ordre (n) évalué selon

cette équation [58] est inférieur à l'unité, soit 0.61.

5.22 Dénaturation thermique observée par D.S.C.

Les paramètres cinétiques de dénaturation thermique ont également été évalués

par calorimétrie différentielle à balayage. Les résultats obtenus ont été traités par

deux méthodes différentes, soit:

par traitement d'un tracé calorimétrique unique (thermogramme simple),

par traitement de plusieurs tracés calorimétriques effectués à différentes

vitesses de balayage.

Contrairement à l'actine G, l'introduction d'un ordre de réaction différent de

l'unité rend l'interprétation des tracés calorimétriques plus complexe.

i) Méthode du thermogramme simple

Résultats: La figure 25 présente le tracé calorimétrique de la dénaturation thermique

de l'actine F à une concentration de 3.55 mg/ml pour une vitesse de balayage de

Page 91: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

73

37.47°C/h. La température de transition (Tm) obtenue dans ces conditions est de

70.35°C. L'enthalpie calorimétrique est de 880 kJ/mole pour un rapport coopératif

de 0.89. La dénaturation est irréversible.

Q) :l t - ligne de base théorique

.2' -.... 2 mJ/K

1 - données expérimentales

tilt :. - régression théorique

0 tU 0

-a> -0 tU a. tU 0 Q) "0

C 0 -tU .... ~

50 55 60 65 70 75 80 85 90

Température,T (OC)

Figure 25: Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de l'actine F. La concentration d'actine est de 3.55 mg/ml et la vitesse de balayage est de 37.47°C/h. La courbe en continu est obtenue à partir de l'équation [41] et la ligne de base provient de l'application de l'équation [61] .

Commentaires: Comme pour l'actine G, la ligne de base de la figure 25 est une

sigmoïde correspondant à la répartition de la dépendance linéaire de la variation de

capacité calorifique de la protéine avant et après la transition thermique (équation

[61]).

Pour l'actine F, A. Bertazzon et al (1990) ont évalué, par D.S.C., une enthalpie

calorimétrique de 753 kJ/mole soit du même ordre de grandeur que la valeur

obtenue dans cette étude.

L'évaluation des paramètres cinétiques s'est effectuée avec la méthode

Page 92: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

74

matricielle détaillée au chapitre 4, à l'item 4.12 ii, en utilisant les données

expérimentales dans un intervalle [Ti' Tf] variable. L'aspect très général de l'équation

[41] admet l'existence d'ordres différents de l'unité, et implicitement, une température

critique Tc (commentée au chapitre 4, partie 4.3) au-delà de laquelle la solution n'est

plus applicable. Avant toute interprétation, l'intervalle des données expérimentales

utilisables doit donc être défini afin d'éliminer l'influence des phénomènes

secondaires associés à la fin de la transition.

Le début de la transition est caractérisé par la convergence de toutes les

solutions (voir figure 13) et la définition de la limite inférieure de l'intervalle a peu

d'influence sur la paramétrisation. La méthode se borne donc à faire varier la limite

supérieure (Tf) et d'évaluer pour chaque intervalle ainsi défini, la justesse des

paramètres cinétiques par le biais d'un estimateur a/ défini par l'équation [50]. La

figure 26 présente l'optimisation de la borne supérieure Tf' en fonction de

l'estimateur a/.

4 ~------------------------------------------~

b3

-

..... (fJ 1 W

valeur de T,

considérée

o ~----~----~----~------~----~----~----~ 70 71 72 73 74 75 76 77

Limite supérieure de l'intervalle, Tf (OC)

Figure 26: Graphique illustrant l'optimisation de l'intervalle par la relation entre la température finale et l'estimateur. Données calorimétriques provenant de la figure 25.

Page 93: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

75

Les paramètres cinétiques, Ea, In(~) et n, obtenus pour différentes valeurs de

Tf' caractérisant l'intervalle utilisé, sont présentés au tableau 7. La valeur minimum

de l'estimateur est obtenue pour l'intervalle correspondant à un Tf de 70.97°C. A cet

intervalle est associé une énergie d'activation de 390 kJ/mole et un ordre n, de

0.68.

Le tableau 7 montre la relation entre l'ordre de la réaction et l'allure de la

transition; ainsi les ordres n ~ 1 ne sont obtenus que pour des intervalles qui

incluent la partie concave de fin de transition (Tf ~ 73 ° C) tandis que le meilleur

estimateur (a/ = 0.66 pour Tf = 70.97°C) exclut complètement la fin de la

transition et correspond à un ordre n = 0.68. Ce tableau montre également la

variation des paramètres cinétiques en fonction du choix de l'intervalle; l'énergie

d'activation Ea et le facteur de collision pondéré In(~), sont peu influencés par le

choix de l'intervalle (±5% pour la plage utilisée) tandis que l'ordre de la réaction

varie presque d'un facteur 2 pour la même plage.

Tableau 7

Estimation des paramètres cinétiques en fonction de l'intervalle considéré: cas de l'actine F

76.56 75.53 74.49 73.46 72.42 71.38 71.18 70.97 70.76 70.56 70.35

Ea kJ/mole

411 440 436 425 412 394 391 390 390 392 395

138.741 148.983 147.562 143.822 138.895 132.448 131.552 131.082 131.177 131.774 132.789

n

1.131 3.09 1.267 3.66 1.236 3.67 1.142 3.28 0.989 2.47 0.740 0.95 0.699 0.74 0.676 0.66 0.681 0.68 0.714 0.74 0.774 0.79

L'évaluation de ces paramètres a été effectuée sur le tracé calorimétrique de la figure 25 pour une température initiale TI de l'intervalle [Ti' TI] de 58.0goC.

Page 94: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

76

La courbe continue sur la figure 25 correspond à la solution numérique utilisant

les paramètres cinétiques correspondant à l'estimateur minimum. La température

critique (Tc) qui correspond à la limite d'utilisation de cette solution est de l'ordre de

73 0 C et la fin de la transition ne peut être reproduite par les paramètres utilisés.

ii) Méthode des thermogrammes multiples

L'évaluation de l'énergie d'activation et du facteur de collision selon la méthode

de Sanchez-Ruiz, J.M. et al (1988) est basée sur l'hypothèse d'un ordre de

dénaturation égal à l'unité. Toutefois, la figure 13 montre que différentes hypothèses

sur l'ordre de réaction ont très peu d'effet sur la température de transition et le

tableau 7 montre que l'énergie d'activation et le facteur de collision sont peu

influencés par l'incertitude de l'ordre de la réaction. L'application de l'équation [16]

est donc justifiée pour évaluer l'énergie d'activation et le facteur de collision, même

pour des ordres de réactions inférieurs à l'unité. Une analyse plus détaillée est

présentée en annexe A.

Résultats: La figure 27 illustre l'effet de la vitesse de balayage (v) sur la température

de transition (Tm). La concentration d'actine F a été de 3.55 mg/ml pour l'ensemble

des tracés calorimétriques. De faibles vitesses de balayage ont été utilisées pour

pallier à des modifications des transitions dues au temps de réponse de l'appareil.

Les paramètres cinétiques (Ea et In(A)) sont évalués en effectuant une régression

linéaire de In(v /T m 2) versus 1 /T m selon l'équation [16] illustrée à la figure 28.

L'énergie d'activation évaluée à l'aide de cette méthode est de 254 kJ/mole.

Page 95: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

Q) t courbe no vitesse de ::::J balayage ,2' 2 mJ/K

18.33 °C/h - 1 "-

27.80 °C/h 0 CU

37.47 °C/h 0

-<1> .... 0 CU a. CU 0 Q) '0 c::: 0 .... ,~ "-CU >

50 55 60 65 70 75 80 85

Température,T (OC)

Figure 27: Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique de l'actine F. Les concentrations d'actine F sont de 3.55 mg/ml. Les vitesses de balayage sont indiquées dans le coin supérieur droit de la figure.

77

Commentaires: Cette dépendance de la température de transition (f m) envers la

vitesse de balayage est spécifique des phénomènes cinétiques mais il est clair

qu'avec cette méthode, l'ordre (n) du mécanisme de dénaturation ne peut être

évalué.

Page 96: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

-15.75r------------------------------------------,

-16.00

-t\I E -16.25

~

~ - -1650 c: .

-16.75

courbe no vitesse de balayage

CD 18.33 °C/h

® 27 .80 o C/h

(}) 37.47 °C/h

-Ea/R 8) 47 .3 ° C/h

Ci) 57.2° C/h

-17.00~--~----~----~--~----~----~----~--~

2.900 2.905 2.910 2.915 2.920 2.925 2.930 2.935 2.940

(1fT m) • 1000 /K-1

Figure 28: Relation entre la température de transition (Tm) de l'actine F et la vitesse de balayage (/1) . La détermination des paramètres cinétiques (Ea et In(A)) a été effectuée à partir d'une régression linéaire de In(/ljT m ~ versus 1jT m selon l'équation [16]. Les données de base proviennent des thermogrammes de la figure 27.

5.23 Comparaison des résultats obtenus

78

Les résultats obtenus sur l'actine F sont présentés au tableau 8. Ces résultats

sont moins homogènes que pour l'actine G. Quelle que soit la technique utilisée,

l'ordre n de dénaturation est inférieur à l'unité et quasi constant (0.6 à 0.7). L'énergie

d'activation obtenue par variation d'intensité de fluorescence coïncide assez bien

avec la valeur provenant de l'interprétation de thermogrammes multiples soit environ

250 kJjmole. L'énergie d'activation obtenue par l'interprétation d'un seul

thermogramme est par contre beaucoup plus élevée (390 kJjmole).

Page 97: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

79

Tableau 8 Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine F évalués à l'aide

de différentes méthodes

Techniques

Intensité de fluorescence n imposé (n = 0.61) 1

n = 1

Thermogramme simple (D.s.c.l n = 0.677 ± 0.004

Ea kJ/mole

248 ± 17 258 ± 17

390 ± 50

Thermogrammes multiples (D.S.C.)3 n non évalué 255 ± 23

In(~/s-1) ou In[A' S· (mg/ml)(n-1)]

ln (A) 81.1 ± 0.1 85.3 ± 0.1

In(~)4 131 ± 0.2

In(~)5 83.3 ± 0.06

Les paramètres cinétiques ont été évalués à partir de la relation d'Arrhénius (figure 24) , la valeur de n est estimée à l'aide de l'équation [59] sur les courbes de la figure 22.

2 La relation entre kapp et la température est évaluée à l'aide de la méthode matricielle de l'item 4.12 iL

3 Paramètres cinétiques évalués avec l'aide de l'équation [16] sur les thermogrammes de la figure 26.

4 Étant donné que l'ordre n de la dénaturation est proche de l'unité, la valeur de In(~) est voisine de In(A) selon l'équation [38].

5 La valeur de In(~) est déterminée à partir de l'équation [A16] en considérant n = 0.677 et a m

= 0.5.

5.3 Étude d'un cas: l'interaction entre l'actine et la phalloïdine

Cette étude a été effectuée en deux étapes; la première étape a consisté en une

étude semi-quantitative de l'effet de la phalloïdine sur l'actine et a permis de décrire

certains aspects de leur interaction et la mise au point de cadres expérimentaux plus

formels. En seconde étape, il a ensuite été possible d'appliquer les outils

d'interprétations développés au chapitre 4. Toutefois, ces interprétations n'ont pas

permis de quantifier l'interaction phalloïdine/actine mais n'ont servi qu'à décrire le

comportement thermique du complexe actine-phalloïdine.

Page 98: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

80

5.31 Caractérisation Qualitative de l'interaction

Dans cette partie, l'interaction entre l'actine et la phalloïdine est caractérisée

globalement par calorimétrie différentielle à balayage. Les résultats présentés ici ont

été obtenus sur un Microcal MC-1 à une vitesse de balayage fixe de 40°C/h et ont

déjà fait l'objet d'une publication (Le Bihan, T. et Gicquaud, C., 1991).

i) Effet de la phalloïdine sur la thermostabilité de /'actine F

Résultats: La figure 29 illustre 7 courbes de dénaturation thermique d'actine F à une

concentration fixe d'actine de 3 mg/ml et différentes concentrations de phalloïdine.

En absence de phalloïdine (rapport molaire phalloïdine:actine = 0.00), la température

de transition de l'actine F est de 69.5°C.

-L-

o tU o

-Q) -o tU Co tU o Cl) "0 1::

.2 -tU L-tU >

40

f 5 mJ/K

1

Rapport molaire Ph : Act

45 50 55 60 65 70 75 Température,T (OC)

80 85 90

Figure 29: Effet de la concentration de phalloïdine sur la dénaturation thermique de l'actine F. La concentration d'actine F est de 3 mg/ml et la vitesse de balayage de 40°Cjh. Les valeurs dans les rectangles indiquent le rapport molaire phalloïdine:actine.

Page 99: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

81

Pour des rapports molaires phalloïdine:actine supérieurs ou égaux à 0.37, la

température de transition est quasi constante de l'ordre de 82°C. L'effet le plus

marqué est obtenu à des rapports molaires phalloïdine:actine se situant entre 0.02

et 0.37 alors que la température de transition varie de 69 à 82°C. A de faibles

rapports molaires (0.02 à 0.37), les transitions thermiques sont fortement modifiées

par la présence de la phalloïdine. Ces modifications consistent principalement en un

élargissement de la transition vers des températures plus élevées et l'apparition d'un

épaulement vers 80°C dont l'amplitude augmente au détriment du pic vers 70°C.

A des rapports molaires phalloïdine:actine voisins de l'unité, l'effet de la phalloïdine

est maximal, et un excès de phalloïdine ne modifie pas appréciablement le tracé

calorimétrique. La dénaturation de l'actine F reste irréversible même en présence de

phalloïdine.

Commentaires: L'examen de la figure 29 montre plusieurs aspects qui peuvent être

soulignés. Le comportement du complexe phalloïdine-actine pour des rapports

molaires intermédiaires (0.02 à 0.37) est trop complexe pour être modélisé car la

présence d'un épaulement secondaire peut être l'indice de la présence de

populations intermédiaires. Les formes des transitions obtenues à des rapports

molaires voisins de l'unité sont plus simples et sont modélisées dans la section 5.32.

L'actine F saturée en phalloïdine, en plus de montrer une thermostabilité accrue,

montre également une meilleure symétrie qu'en absence de phalloïdine. Cette

amélioration de la symétrie par ajout de phalloïdine serait l'indice d'une augmentation

de l'ordre de réaction.

ii) Effet de la phalloïdine sur la thermostabilité de l'actine G

Résultats: La figure 30 montre des thermogrammes de dénaturation thermique de

l'actine G en présence de différentes concentrations de phalloïdine. En absence de

phalloïdine, la transition thermique de l'actine G est caractérisée par une transition

majeure à 59.5°C. Le léger épaulement perceptible à 68°C même en absence de

phalloïdine est attribué à la présence d'une certaine quantité d'actine F étant donné

que cet épaulement coïncide avec la température de transition de l'actine F. En

présence de phalloïdine, l'amplitude de la transition à 59.5 ° C diminue rapidement

au profit de l'épaulement secondaire. Au-delà d'un rapport molaire de 0.63, l'effet

Page 100: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

82

d'une augmentation de phalloïdine est moins perceptible et la température de

transition se stabilise au voisinage de 75°C; une transition secondaire apparaît à 78.5°C. La présence de phalloïdine ne modifie pas l'irréversibilité de la transition

thermique de l'actine G.

f Rapport molaire Ph : Act

Cl) 5 mJ/K

6- 1 -~ o (ij o

-Q) -o n3 0. n3 o Cl) "0

r:::: o -n3

40 45 50 55 60 65 70 75

Température,T (OC) 80 85 90

Figure 30: Effet de la concentration de phalloïdine sur la dénaturation thermique de l'actine G. La concentration d'actine G est de 3 mg/ml et la vitesse de balayage de 4Q°C/h. Les valeurs dans les rectangles indiquent le rapport molaire phalloïdine:actine.

Commentaires: La figure 30 illustre clairement que la dénaturation thermique de

l'actine G est modifiée par la présence de phalloïdine. Toutefois aucun rapport

molaire phalloïdine:actine n'a fourni des tracés suffisamment simples pour permettre

l'application des approches cinétiques détaillées au chapitre 4. Le léger épaulement

associé à la présence d'actine F a amené des modifications au protocole, soit

l'introduction d'une centrifugation supplémentaire afin d'éliminer l'éventuelle présence

de formes filamenteuses dans les solutions d'actine G.

Page 101: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

83

L'influence du rapport molaire phalloïdine:actine sur l'enthalpie calorimétrique

de la dénaturation thermique est montrée à la figure 31 pour les deux types d'actine.

Cette influence est à toutes fins pratiques peu significative.

Q) (5

~ 800 ..., -= CI) ::J .~ 600 ... .--CI)

E Cs 400 cu o CI)

'0. 200 cu  actine G .s:::. .-

c::::: 0 actine F w 0 ~ ____________ ~ ____________ ~~ ____________ ~

o 0.5 1.0 1.5

Rapport molaire phalloïdine : actine

Figure 31: Effet de la concentration de phallo',oine sur l'enthalpie calorimétrique associée à la dénaturation thermique de l'actine G et F. Les transitions thermiques considérées sont celles des figures 29 et 30.

5.32 Étude quantitative de l'interaction

Il a été impossible de trouver une méthode isothermale simple permettant

d'évaluer les paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine F en

présence de phalloïdine. Seule la calorimétrie différentielle à balayage a permis de

mesurer ces paramètres. L'étude quantitative de la dénaturation thermique de

l'actine F en présence de phalloïdine pour des rapports molaires phalloïdine:actine

proches de l'unité permet de clarifier certains aspects de la dénaturation thermique

de l'actine F.

Dans cette section, les paramètres cinétiques sont obtenus à l'aide des mêmes

Page 102: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

84

techniques que celles utilisées pour l'actine F en l'absence de phalloïdine et décrites

au chapitre 4. Les résultats de cette section ont tous été obtenus avec un

calorimètre différentiel à balayage Hart 7707.

Les paramètres cinétiques Ea, In(ç) et n ont été évalués de la même façon

qu'en absence de phalloïdine (partie 5.2). La procédure a consisté à considérer un

intervalle qui optimise l'estimateur a E 2.

i) Méthode du thermogramme simple

Résultats: La figure 32 illustre la dénaturation thermique de l'actine F en présence

de phalloïdine dans un rapport molaire proche de l'unité. La concentration de l'actine

est de 3.55 mg/ml. La transition est irréversible et la température de transition est

de 84.4°C pour une vitesse de balayage de 37.47°C/h.

Q) ::l .2" -r-o cu o

-<1> -o CU Co CU o Q) "'0 t: o -CU

40

t - ligne de base théorique

2 mJ/K - données expérimentales .... 1 - régression théorique

50 60 70 80 90 100

Température,T (OC)

Figure 32: Tracé calorimétrique associé à la dénaturation thermique de l'actine F en présence de phalloïdine à des rapports molaires phalloïdine:actine proches de l'unité. La concentration d'actine est de 3.55 mg/ml et la vitesse de balayage est de 37.47°C. La courbe en continue est obtenue à partir de l'équation [41] et la ligne de base provient de l'application de l'équation [61] .

Page 103: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

85

L'enthalpie calorimétrique est environ de 1000 kJ/mole pour un rapport coopératif

de 0.74. La ligne de base a été évaluée de la même façon que pour l'actine G et F

en utilisant l'équation [61]. L'évaluation des paramètres cinétiques pour décrire le

phénomène s'est effectuée avec la méthode matricielle détaillée au chapitre 4 à l'item

4.12 iL Une simulation du phénomène est effectuée avec les paramètres cinétiques

obtenus par l'équation [41]. Cette simulation se réfère à un modèle binaire

irréversible d'ordre n. Le choix des paramètres cinétiques a été déterminé au niveau

du tableau 9 et est associé à une valeur minimale de l'estimateur cr/pour l'interva''e

caractérisé par la température finale (Tf).

Le graphique de la figure 33 montre la relation entre l'estimateur, évalué à partir

de l'équation [50], et la température finale de l'interva''e utilisé pour cette régression.

Les mêmes échelles en ordonnée, que dans le cas de l'actine F, ont été utilisées

(figure 26), montrant ainsi que l'interva''e considéré ne modifie que très peu la qualité

de la régression.

4 P-------------------------------------------~

1,3 T""

C\I",

C -~ 2 ::::l <1> -«S E -(JJ 1 W

valeur de Tf

considérée

c----O~ ___ ~ _____ ry_~----

o ~----~~----~------~------~------~----~ 84 85 86 87 88 89

Limite supérieure de l'intervalle, Tf (OC)

90

Figure 33: Graphique illustrant l'optimisation de l'intervalle par la relation entre la température finale et l'estimateur. Données calorimétriques provenant de la figure 32.

Page 104: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

86

Les valeurs utilisées pour la simulation de l'équation [41] sur la figure 32

correspondent à une température finale de 86.25°C, l'énergie d'activation évaluée

est de 491 kJ/mole, l'ordre du mécanisme selon le tableau 9 est indépendant de la

valeur de la température finale considérée (en caractère gras au tableau 9).

Commentaires: La qualité de la régression illustrée à la figure 33 montre bien que

la température finale ne modifie que très peu la valeur de l'estimateur. Il est probable

que la dénaturation thermique de l'actine F, en présence de phalloïdine, peut être

décrite (du moins pour la plage de température considérée ici) par des lois

cinétiques. Cette observation est valable pour les ordres (n) voisins ou supérieurs

à l'unité. Le tableau 9 montre que cet ordre oscille effectivement entre 1.1 et 1.3.

Tous les paramètres cinétiques illustrés au tableau 9 sont peu influencés par la

valeur de la température finale (Tf) considérée.

Tableau 9

Estimation des paramètres cinétiques en fonction de l'intervalle critique considéré: cas de l'actine F en présence de phalloïdine.

89.34 88.72 88.11 87.49 86.87 86.25 85.64 85.02 84.40

Ea kJ/mole

503 504 502 498 494 491 492 496 504

164.123 164.568 163.888 162.508 161.182 160.139 160.245 161.837 164.464

n

1.198 8.07 1.207 8.81 1.190 8.31 1.152 6.94 1.110 5.56 1.071 4.49 1.076 4.71 1.165 5.57 1.343 5.63

L'évaluation de ces paramètres a été effectuée sur le tracé calorimétrique de la figure 32 pour une température initiale TI de l'intervalle [TI,Tf] de 70.97°C.

Page 105: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

87

ii) Méthode des thermogrammes multiples

Résultats: La figure 34 montre l'effet de la vitesse de balayage (v) sur la transition

thermique de l'actine F en présence de phalloïdine à des rapports molaires

phalloïdine:actine proches de l'unité. La concentration d'actine est de 3.55 mg/ml.

L'augmentation de la vitesse de balayage produit une hausse de la température de

transition. Les paramètres cinétiques Ea et In(A) sont évalués par une régression

linéaire In(v /T m 2) vs 1 /T m selon l'équation [16] détaillée par Sanchez-Ruiz, J.M. et

al (1988) et est illustrée à la figure 35. Les thermogrammes considérés sont ceux de

la figure 34. L'énergie d'activation évaluée à l'aide de cette méthode est de 545

kJ/mole.

-~ o as (,)

-0> -'0 as a. as (,)

0> '0

c::::: o

t 2 mJ/K

i

courbe no vitesse de balayage

CD 9.5 °C/h

® 18.6 0 C/h

o 27.9 0 C/h

(3) 37.2 0 C/h

® 46 .5 0 C/h

CD 55.9 °C/h

40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Température,T (OC)

Figure 34: Effet de la vitesse de balayage sur la dénaturation thermique de l'actine F en présence de phalloïdine à des rapports molaires phallo'loine:actine proches de l'unité. Les concentrations d'actine F sont de 3.55 mg/ml. Les vitesses de balayage sont indiquées dans la partie gauche de la figure.

Page 106: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

88

Commentaires: Cette dépendance de la température de transition (Tm) envers la

vitesse de balayage (v) est caractéristique des phénomènes sous contrôle cinétique.

Il semble qu'avec les deux méthodes (soit avec un seul tracé calorimétrique, soit à l'aide de plusieurs tracés calorimétriques), les paramètres cinétiques sont du même

ordre de grandeur contrairement au cas de l'actine F sans phalloïdine où la

différence entre les deux méthodes d'évaluation était plus importante (tableau 8). La

comparaison entre les paramètres cinétiques évalués par les deux méthodes est

présentée au tableau 10.

-15 co urbe no vitesse de

ba layage

CD 9 .5 °C/h

CD @ 18.6 °C/h

-16 ® Cl) 27.9 °C/h -(\lE 0 37.2 °C/h a-.;;; 0) - Ea/R

;::- Cl) ® 46.5 °C/ h - CD 55.9 °C/h C

-17

-18~------------~--------------~------------~

2.79 2.80 2.81 2.82

(1fT m) • 1000 IK-1

Figure 35: Relation entre la température de transition (Tm) de l'actine F en présence de phalloïdine à des rapports molaires phalloïdine:actine proches de l'unité, et la vitesse de balayage (II) . La détermination des paramètres cinétiques (Ea et In(A)) a été effectuée à partir d'une régression linéaire de In(IIfT m2

) versus 1 fT m selon l'équation [16]. Les données de base proviennent des thermogrammes de la figure 34.

Page 107: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

89

Tableau 10

Paramètres cinétiques de la dénaturation thermique de l'actine F en présence de phalloïdine évalués à l'aide de différentes méthodes.

Technique Ea In(ç/s·1) ou In[A· s· (mg/ml)(n.1)] kJ/mole

Thermogramme simple (D.S.C.) In(ç) 1

n = 1.071 ± 0.002 491 ± 30 160.1 ± 0.1

Thermogrammes multiples (D.S.C.) In(A) n non évalué 545 ± 100 178.5 ± 0.1

Étant donné que l'ordre n de la dénaturation est proche de l'unité, la valeur de In(~) est voisine de In(A).

5.33 Modèle proposé de l'effet thermostabilisant de la phalloïdine sur l'actine

L'utilisation de la phalloïdine pour l'étude de la dénaturation thermique de

l'actine s'est avérée un outil fort utile pour cerner certains aspects de la dénaturation

thermique de l'actine. Cette étude a également permis de mieux comprendre

l'interaction entre l'actine et la phalloïdine.

La polymérisation de l'actine monomérique induite par les sels (2 mM MgCI2 + 100 mM KCI) produit la forme filamenteuse de l'actine. L'actine F montre une

thermostabilité plus élevée que la forme monomérique. Ceci peut s'expliquer par le

fait que les interactions entre les monomères augmenteraient la thermostabilité du

filament. Ces résultats sont confirmés par les études de A. Bertazzon et al (1990).

En présence de fortes concentrations de phalloïdine, le filament est beaucoup

plus thermostable, et contrairement à l'actine F seule, le filament saturé en

phalloïdine se dénature selon une cinétique d'ordre 1 (les ordres fractionnaires

peuvent être un indice d'une fragmentation lors de la dénaturation). Ce dernier point

confirmerait, dans une certaine mesure, que la dépolymérisation ou la fragmentation

de l'actine F en présence de phalloïdine est très réduite (Coluccio, L.M. et Tilney,

L.G., 1984).

Page 108: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

90

L'étude de la dénaturation thermique de l'actine F à des rapports molaires

phalloïdine:actine inférieurs à l'unité montrent que, non seulement le monomère

d'actine directement lié à la molécule de phalloïdine est thermostabilisé, mais que les

monomères voisins et non directement liés sont aussi protégés. La figure 29

confirme, dans une certaine mesure, cette observation par l'étalement de la transition

vers les températures élevées pour des rapports molaires phalloïdine:actine de 0.02

à 0.37. La figure 36 schématise l'effet thermostabilisant de la phalloïdine sur le

filament d'actine. Sachant que la structure filamenteuse thermostabilise le monomère

d'actine, on peut suggérer que, si certains monomères qui composent le filament

sont plus thermostabilisés que les autres à cause de la phalloïdine, le reste du

filament en sera affecté.

o monomère non lié à la phalloïdine

monomère non lié © sfobilisé par la phalloïdi ne

• monomère lié à la phallo idi ne

Ra pport Rapport Rapport

Ph : aeline = 0 Ph : aell ne > 1 Ph : aellne < 1

Figure 36: Schéma illustrant l'effet thermostabilisant de la phallo"loine sur le filament d'actine.

Concernant l'actine G, l'interprétation est nettement plus complexe. Nos

résultats montrent que l'actine G est protégée contre la dénaturation thermique par

l'ajout de phallo"idine ce qui laisse penser à une interaction possible entre la

phalloïdine et l'actine G. Cette interprétation serait toutefois en désacord avec des

études antérieures qui ont montré que la phalloïdine n'interagit qu'avec la forme F

de l'actine (De Vries, 1. et al, 1976). Une explication plausible serait que

l'augmentation progressive de la température en calorimétrie différentielle à balayage

Page 109: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

91

induit la polymérisation de l'actine qui est alors capable de se lier à la phalloïdine.

L'épaulement à 67°C sur la figure 30 est possiblement associé à la présence

d'actine F. Cet épaulement à 67°C associé à la présence d'actine F prend de

l'importance avec l'augmentation de la concentration de phalloïdine. La hausse lente

de température, pouvant induire une polymérisation de l'actine serait la cause

principale de l'interaction entre l'actine G et la phalloïdine.

5.4 Synthèse des observations

L'ensemble des résultats et observations obtenus sur les différents types

d'actine, à l'aide de plusieurs techniques, permet certaines réflexions générales

concernant la dénaturation thermique de l'actine.

5.41 Actine G

La dénaturation thermique de l'actine G semble obéir à des lois cinétiques

simples. L'actine G se dénature de façon irréversible sous contrôle cinétique.

Les résultats obtenus à l'aide d'une méthode isothermale (variation d'intensité

de fluorescence intrinsèque), montrent plusieurs caractéristiques des phénomènes

cinétiques. La figure 15 a montré que l'ordre de dénaturation est voisin de l'unité car

la cinétique de dénaturation est indépendante de la concentration (équation [54]).

La dépendance de la constante de vitesse (kapp) envers la température peut être

décrite par une loi d'Arrhénius comme illustré à la figure 16. L'énergie d'activation

ainsi obtenue est d'environ 230 kJ/mole.

Les courbes obtenues par calorimétrie différentielle à balayage, montrent aussi

que la dénaturation thermique de l'actine G est sous dépendance cinétique. La

courbe en continu de la figure 17 est associée à une transition binaire irréversible

(équation [30]). Cette solution numérique est plus satisfaisante que celle de

Bertazzon, A. et al (1990) illustrée à la figure 7 et basée sur une approche purement

thermodynamique (équation [9]).

Une autre caractéristique des phénomènes sous dépendance cinétique est la

Page 110: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

92

relation entre la température de transition (f m) et la vitesse de balayage (v) illustrée

à la figure 19. Cette dépendance de la température de transition de l'actine G envers

la vitesse de balayage est observée sur les données provenant d'autres auteurs

mais n'a pas fait l'objet d'une étude publiée. La figure 6 montre bien cette relation

dans un espace d'Arrhénius.

De plus, les paramètres cinétiques Ea et ln (A) obtenus par calorimétrie

différentielle à balayage (soit la variation de la capacité calorifique versus la

température) sont du même ordre de grandeur que les paramètres cinétiques

obtenus par fluorescence. Cette similitude des paramètres cinétiques semble

confirmer que la dénaturation de l'actine G est bien décrite par chacune des

techniques.

Des trois types d'actine (actine G, actine F et actine F en présence de fortes

concentrations de phalloïdine) pour une vitesse de balayage donnée, la température

de transition (f m) de l'actine G est la plus faible.

5.42 Actine F

La dénaturation thermique de l'actine F semble aussi obéir à des lois cinétiques

mais celles-ci sont plus complexes. Tout comme l'actine G, l'actine F se dénature

de façon irréversible sous contrôle cinétique.

La complexité du phénomène de la dénaturation thermique de l'actine F est en

majorité causée par un ordre n de dénaturation probablement inférieur à l'unité.

Cette observation est confirmée par une méthode isothermale et par calorimétrie

différentielle à balayage. Les résultats obtenus par fluorescence montrent qu'il y a

un effet de la concentration d'actine F sur sa dénaturation thermique, effet qui est

montré à la figure 21. A l'aide de la relation entre le temps de demi-vie et la

concentration initiale d'actine ( In(t1/ 2) vs In[N]o} illustré à la figure 22, la valeur de

l'ordre n est évaluée à 0.61. L'effet de la température sur la vitesse de dénaturation

de l'actine F est similaire à celui de l'actine G. A l'aide d'un graphique d'Arrhénius

illustré à la figure 24, la valeur d'énergie d'activation oscille entre 245 et 260 kJ/mole.

Page 111: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

93

La régression effectuée sur le tracé calorimétrique de la figure 25 fournit une

valeur d'ordre n se situant à 0.68, valeur qui est comparable à celle obtenue avec

la méthode isothermale. Toutefois, l'énergie d'activation évaluée à partir d'un seul

tracé calorimétrique est de 390 kJ/mole, valeur supérieure à celle obtenue

précédemment par la méthode isothermale. Toujours par calorimétrie différentielle

à balayage, l'énergie d'activation évaluée, à partir de plusieurs thermogrammes, est

de 255 kJ/mole, une valeur qui est du même ordre de grandeur que celle obtenue

par la méthode isothermale.

La signification d'un ordre de dénaturation inférieur à l'unité n'est pas évidente

à concevoir. Une valeur fractionnaire de l'ordre indique probablement que le filament

d'actine se fragmente ou dépolymérise lors de sa dénaturation thermique. Il est donc

possible, comme dans le cas de la flagelline, que le taux de dépolymérisation

augmente à température élevée (Oosawa, F. et Asakura, S., 1975) ce qui serait une

des causes d'un ordre de dénaturation inférieur à l'unité. Toutefois, en faisant

abstraction de la signification physique d'un ordre (n) inférieur à l'unité celui-ci peut

être interprété comme n'étant qu'un facteur de forme.

Les valeurs des paramètres cinétiques évaluées à l'aide d'un seul

thermogramme sont plus élevées par rapport aux autres techniques. L'énergie

d'activation évaluée par cette méthode est de 390 kJ/mole. Mis à part cette dernière

valeur de l'énergie d'activation, on remarque que dans le cas de l'actine G et F, on

a une valeur d'énergie d'activation du même ordre de grandeur, voisin de 250

kJ/mole. Pour une même vitesse de balayage, l'actine F va se dénaturer à plus

haute température que l'actine G. La forme filamenteuse confère donc à l'actine une

thermostabilité plus élevée, comparée à l'actine G.

5.43 Actine en présence de phalloïdine

Le choix de la phalloïdine comme outil d'étude de la dénaturation thermique de

l'actine a permis de cerner certains aspects de la dénaturation thermique.

La modification des thermogrammes d'actine G en présence de phalloïdine a

été surprenante car aucune étude antérieure n'a mis en évidence une interaction

Page 112: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

94

entre la phallo"idine et l'actine G. Cette modification peut être interprétée par une

double influence de la phalloïdine. Premièrement, la présence de phalloïdine va

diminuer la concentration critique de l'actine, et deuxièmement, l'augmentation lente

de la température va induire une polymérisation partielle de l'actine, d'où interaction

possible entre l'actine F ainsi formée et la phalloïdine. Avec cette hypothèse, les

résultats obtenus en calorimétrie différentielle à balayage sont biaisés, car la hausse

lente de la température modifie l'état de la protéine avant sa dénaturation thermique,

la phalloïdine favoriserait dans ce cas la forme filamenteuse au détriment de la forme

globulaire qui peut alors interagir avec la phalloïdine.

Contrairement à Miyamoto, Y. et al (1986), la calorimétrie différentielle à

balayage montre que la thermostabilité optimale est obtenue à un rapport molaire

phalloïdine:actine proche de l'unité et non pas de 0.5. L'effet thermostabilisant est

évident, à une vitesse de balayage donnée, le filament d'actine saturé en phalloïdine

a une température de transition supérieure d'environ 10 à 15°C à la température

de transition de l'actine F sans phalloïdine. Par contre, à faible rapport molaire

phalloïdine:actine, on peut admettre qu'il y a trois types d'actine; des monomères

d'actine F directement liés à la phalloïdine, des monomères non liés à la phalloïdine

mais qui subissent indirectement l'effet thermostabilisant de la phalloïdine et

finalement des monomères d'actine simplement thermostabilisés par la forme

filamenteuse seule. La figure de principe 36 illustre cet effet.

Des tracés calorimétriques de la figure 29 et ceux des figures 32 et 34, on peut

faire une observation intéressante; l'actine filamenteuse saturée en phalloïdine est

associée à une transition simple (c'est-à-dire qui ne comporte pas de transition

secondaire ou étalement de pic) contrairement à l'actine F non saturée en

phalloïdine (figure 29). Une analyse quantitative des tracés calorimétriques de l'actine

F saturée en phalloïdine montre que la transition est d'ordre 1. Des paramètres

cinétiques du même ordre de grandeur sont obtenus, que ce soit à l'aide d'un seul

thermogramme (Ea = 491 kJjmole), ou à l'aide de la relation entre la température

de transition et la vitesse de balayage (Ea = 545 kJjmole). Cette valeur de l'énergie

d'activation est le double de celle obtenue avec l'actine F et l'actine G sans

phalloïdine.

Page 113: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

95

Alors que l'ordre de la dénaturation thermique de l'actine filamenteuse sans

phalloïdine est inférieur à l'unité, un ordre de dénaturation voisin de l'unité est

observé pour I.'actine saturée en phalloïdine. Il est possible que le filament d'actine

saturé en phalloïdine ne dépolymérisera ou fragmentera moins avant sa dénaturation

thermique. Une des propriétés de la phalloïdine est justement de réduire le taux de

dépolymérisation de l'actine.

Étant donné que la phalloïdine se lie entre les deux sous-unités de l'actine

(Hegyi, G. et al, 1986) et qu'il en résulte une augmentation considérable de la

thermostabilité de l'actine, on peut en déduire que cette région, entre les deux sous­

unités, est critique dans la dénaturation thermique de cette protéine. Dans le même

ordre d'idée, la présence d'un ion divalent entre les deux sous-unités de l'actine est

quasi-essentiel à la structure compacte de l'actine (Bertazzon, A. et al, 1990).

5.5 Signification des paramètres cinétiques

On peut s'interroger, entre autre, sur la signification réelle, moléculaire, des

paramètres cinétiques tels l'énergie d'activation (Ea), le paramètre de collision

(In (A» , l'ordre (n) de dénaturation, dans le cas de la transition irréversible d'une

protéine. La plupart des études axées sur la signification de ces paramètres ont

souvent été effectuées avec des modèles beaucoup plus simples que des protéines

en solution, et il peut être hasardeux de prétendre qu'un parallèle direct soit possible

entre ces modèles simples et les protéines.

Il ne semble pas qu'il y ait de lien clairement établi entre les paramètres

cinétiques évalués et les paramètres thermodynamiques régissant la première étape

de la dénaturation (schématisé par l'équation [10]). Une relation entre la quantité de

chaleur associée à la transition thermique (AHcal par exemple) et les paramètres

cinétiques précédemment mentionnés est sûrement possible, mais pas clairement

établie.

La quantification, ou l'évaluation des paramètres qui déterminent la transition

irréversible de protéines est assez récente et ne remonte qu'en 1988 (Sanchez-Ruiz,

J.M. et al, 1988), si on exclut le travail préliminaire effectué par R. Lumry et Eyring,

Page 114: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

96

H., (1954). Il en résulte que peu d'auteurs ont tenté d'expliquer la signification de ces

paramètres cinétiques. De façon très succinte et à l'aide de simulation de l'équation

[30], on peut commenter qualitativement l'effet des paramètres cinétiques sur la

forme de la transition et leur signification plausible:

1- Plus l'énergie d'activation Ea est élevée, plus la réaction va s'effectuer à haute température, c'est ce qui est simulé à la figure 37. L'énergie

d'activation dans ce cas peut être associée à une barrière énergétique que

doit surmonter l'état natif pour atteindre l'état dénaturé. Le peuplement des

niveaux énergétiques supérieurs peut se faire en augmentant simplement la

température du milieu.

Cl) ::J CT -... 0 a; 0

-Cl) -0 tU C. tU 0 Cl) '0 c: 0 -tU ... tU >

30

In(Als- 1) • 105

40 50 60 70

Température,T (OC)

Ea kJ/mole

CD 290 (3) 300

o 310

80

Figure 37: Figure de principe illustrant l'effet de la variation de l'énergie d'activation sur une simulation de thermogramme tout en conservant les autres paramètres constants. Simulation effectuée avec l'équation [30] pour un p = 0.011 Kjs.

2- Plus le facteur de collision A est élevé, pour une même valeur d'énergie

d'activation, plus la température de transition est basse, c'est ce qui est

Page 115: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

97

simulé à la figure 38. La signification de ce facteur dans le cas de la

dénaturation irréversible des protéines est moins claire que pour l'énergie

d'activation. Certains auteurs préfèrent exprimer autrement ce facteur. Par

exemple, Sanchez-Ruiz, J.M., (1992) utilise à la place de ce facteur un terme

dépendant d'une température caractéristique (T'" associé à une valeur de

kapp égal à l'unité). Selon la théorie cinétique des gaz, un facteur de collision

élevé peut signifier que l'état final est moins ordonné que l'état initial ou que

l'orientation des réactifs entre eux est peu important (Latham, J.L. et

Burgess, A.E., 1977).

Cl> Ea • 300 kJ/mole ;j

0- In(A/sol) -~ CD 100 0

as CD 102 0 CI) 105

-Cl> -0 as Co as 0

Cl> ""C C 0 -as ~

as >

30 40 50 60 70 80

Température,T (OC)

Figure 38: Figure de principe illustrant l'effet de la variation du facteur de collision sur une simulation de thermogramme tout en conservant les autres paramètres constants. Simulation effectuée avec l'équation [30J pour un JI = 0.011 Kjs.

3- L'ordre de dénaturation joue principalement sur la symétrie de la transition.

Plus la valeur de l'ordre (n) est inférieure à l'unité, plus la transition sera

asymétrique avec une pente plus abrupte après la température de transition

Tm' Cette évolution de la forme de la transition a été simulée à la figure 13.

Page 116: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

98

Pour des valeurs de n supérieur à 1, l'asymétrie sera prononcée mais

inversée et continue par rapport au cas précédent avec une pente plus

abrupte avant la température de transition, Tm' Pour des ordres n supérieurs

ou égal à l'unité, il n'y a pas de discontinuité dans la relation âCp vs T. Des

transitions symétriques semblent être possibles pour des ordres d'environ

1.4 à 1.6.

La signification des paramètres cinétiques évalués à partir de transitions

thermiques de protéines reste peu précise compte tenu de la complexité des

phénomènes mis en jeu. Toutefois, de façon globale, ces paramètres nous

permettent de prédire, dans des conditions bien spécifiques, certains

comportements jusqu'alors imprévisibles de quelques protéines.

Page 117: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

99

CONCLUSIONS

La dénaturation thermique de l'actine a fait l'objet d'un intérêt croissant au cours

des dernières années. Le déploiement de cette protéine sous l'effet de la chaleur a

été observé à l'aide de plusieurs techniques dont: la fluorescence (Lehrer, S. et

Kerwar, G., 1972; Ikeuchi, Y. et al 1990), la viscosimétrie (Ikeuchi, Y. et al, 1990), la

mesure de l'activité ATPasique (Ikeuchi, Y. et al, 1990) et le D.S.C. (Bertazzon, A.

et al, 1990; Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L., 1984; Fausnaugh, J.L. et al, 1984; Le

Bihan, T. et Gicquaud, C., 1991). Parmi ces techniques, le D.S.C. offre un grand

avantage car il permet la mesure directe de paramètres thermodynamiques

impliqués au cours de la transition ainsi que la mise en évidence de domaines

coopératifs dans la protéine.

Comme mentionné auparavant, le bilan des travaux antérieurs sur l'actine révèle

d'importantes différences sur les paramètres mesurés ainsi que sur les mécanismes

de dénaturation proposés par différents auteurs (Bertazzon, A. et al, 1990;

Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L., 1984; Contaxis, C.C. et al, 1977). La différence la

plus importante est la température de transition de l'actine G qui varie de 45°C à 80°C selon les auteurs (Ikeuchi, Y. et al, 1990; Bertazzon, A. et al, 1990; Le Bihan,

T. et Gicquaud, C., 1991; Tatunashvili, L.V. et Privalov, P.L., 1984; Fausnaugh, J.L.

et al, 1984).

Or, ces différents auteurs interprètent leurs résultats à l'aide de modèles

d'équilibre thermodynamique. Cette approche avait été antérieurement utilisée avec

succès pour l'étude de protéines particulières dont la dénaturation thermique obéit

à des phénomènes d'équilibre thermodynamique (Privalov, P.L., 1979). Cependant,

la dénaturation thermique de nombreuses protéines et de l'actine en particulier, est

un phénomène irréversible et l'application des lois qui régissent les systèmes

réversibles ne nous parait pas toujours appropriée, même si cette approche est

considérée comme applicable par certains auteurs (Hu, C. Q. et Sturtevant, J., 1987;

Manly, S.P. et al, 1985). Quelques études ont toutefois montré qu'il était possible de

caractériser, à l'aide d'une approche thermodynamique, la dénaturation irréversible

de certaines protéines, lorsque la température de transition n'est pas affectée par

la vitesse de balayage (Lohner, K. et Esser, A.F., 1991).

Page 118: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

100

Une meilleure caractérisation des phénomènes thermiques impliqués lors de la

dénaturation thermique de l'actine nécessite donc une approche nouvelle. Dans

cette optique, la présente étude est axée sur l'utilisation de l'approche cinétique pour

tenter de mieux préciser le comportement thermique de différentes formes de

l'actine.

La dénaturation thermique de l'actine G est un phénomène cinétique qui peut

être décrit par des lois cinétiques simples tel, un ordre de dénaturation égal à l'unité

et que la constante de vitesse kapp varie en fonction de la température selon une loi

d'Arrhénius. Nous avons mesuré des paramètres cinétiques qui étaient du même

ordre de grandeur et ce, à l'aide de deux techniques complètement différentes soit:

par calorimétrie ainsi que par fluorescence.

Concernant l'actine F, l'interprétation des résultats est plus complexe et

certaines divergences quant à la valeur de paramètres ont été observées surtout au

niveau de la valeur de l'énergie d'activation Ea et du facteur de collision pondéré

In(ç). La complexité de l'interprétation des résultats provient d'un ordre de

dénaturation fractionnaire dont une des conséquences évidentes est la relation entre

la concentration initiale d'actine F et son temps de demi-vie. Cette relation entre le

temps de demi-vie et la concentration (qui découle d'un ordre de dénaturation

fractionnaire) est associée à un phénomène de fragmentation.

En présence de phalloïdine, cette fragmentation est réduite et est reflétée par

des ordres de dénaturation proches de l'unité. L'interaction entre la forme globulaire

de l'actine et la phalloïdine serait due en grande partie à une baisse de la

concentration critique de l'actine associée à la fois à l'augmentation de température

et à la présence de la phalloïdine elle même.

Il est également possible d'expliquer certaines lacunes expérimentales de

plusieurs auteurs ayant étudié la dénaturation de l'actine par une interprétation

cinétique. Les différentes températures de transition de l'actine G peuvent être

expliquées par l'influence de la vitesse de balayage qui est différente d'un auteur à un autre. La forme asymétrique des transitions associées à la dénaturation

thermique de l'actine G et F de Bertazzon, A. et al (1990) obtenue par D.S.C. peut

Page 119: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

101

être aussi mieux expliquée à l'aide d'une approche cinétique.

De plus, l'irréversibilité de la dénaturation thermique n'est pas contraignante

dans une approche cinétique et de ce fait, la caractérisation de la transition

thermique de l'actine G et F à l'aide d'une approche d'équilibre thermodynamique

n'est pas justifiée.

En bref, l'analyse de nos résultats obtenus par fluorescence et par D.S.C. nous

a montré que la dénaturation thermique de l'actine correspond davantage à une

transition irréversible sous contrôle cinétique qu'à un processus obéissant à un

modèle d'équilibre thermodynamique. Cette conclusion peut être sûrement élargie

à d'autres protéines dont la caractérisation de la dénaturation thermique est ambiguë

et suscite un besoin d'outils mathématiques pour traiter ce type de transition.

La maîtrise de l'application de l'approche cinétique et thermodynamique

combinées permet, entre autre, la caractérisation d'une plus grande gamme de

transitions thermiques ainsi qu'une réflexion plus réaliste de l'acquisition

d'informations pertinentes découlant de ces transitions.

Page 120: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

102

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Page 127: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

A1

Annexe A Relation entre la température de transition et la vitesse de balayage pour des

ordres de dénaturation différents de l'unité.

La relation entre la température de transition, Tm' et la vitesse de balayage, v,

a été démontrée par Sanchez-Ruiz, J.M. et al, (1988) pour un ordre de dénaturation

égal à l'unité. Toutefois, il n'a pas été clairement établi, dans le passé, que cette

relation était semblable pour des ordres n différents de l'unité. Nous présentons en

premier lieu, le cas classique soit lorsque l'ordre n est égal à l'unité et par la suite

le deuxième cas (ordre n différent de l'unité). Il sera alors plus simple de faire

certains parallèles entre les deux cas.

ordre 1: Par définition, la température de transition Tm' est la température à laquelle

la variation de la capacité calorifique est maximale d'où d(4Cp)jdT = 0 et par

analogie d(dajdT)jdT = 0 selon la relation [6]. Une transition thermique simple

d'ordre 1 peut être facilement ramenée à la relation [24] (voir section 4.12 Méthodes

de régression):

- = - exp - . (1 - a) da A (-Eal dT v RT

[A1]

d'a = ~[Aexp( -Eal · (1 - a)] = 0 [A2] dT2 dT v RT

d'a = A exp[ -Ea] Ea . (1 -a) _ exp[ -Ea] da = 0 [A3] dT2 v RTm RT2 RTm dT

m

Page 128: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

A2

En remplaçant la valeur de da/dT de [A3] par celle provenant de [A1], on obtient:

exp[ -Ea] Ea . (1 - a) - exp[ -Ea] A exp[ -Ea]. (1 - a) = 0 [A4] RTm RT2 RTm v RTm m

L'élimination des termes communs de l'équation [A4] fournit:

Ea A [-Ea] -- - -exp -- = 0 RT2 v RTm m

[A5]

[A6]

On peut linéariser la dépendance entre la température de transition et la vitesse de

balayage comme l'a effectué Sanchez-Ruiz, J.M. et al, (1988) .

La pente du graphique In(v /T m 2) vs 1 /T m est une valeur constante:

In[~] = In(AR) _ Ea_1 T2 Ea R Tm

m

d,n[i] d[ T~]

= -Ea R

[A7]

[A8]

[A9]

Page 129: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

A3

Donc, pour un ordre n égal à l'unité, la pente de la relation In(v /T m 2) VS 1/T m est

constante et vaut -Ea/A.

ordre n: Le développement est similaire au cas précédent. L'équation de départ est

l'équation [40] dont l'équation [24] est un cas particulier:

da = lexp( -Ea]. (1 -a)n dT v RT

[A10]

-=--exp- ·(1-a) =0 dIa d [ç ( -Ea) n] dT2 dT v RT

[A11]

l exp[ -Ea] Ea . (1 -a)n - exp[ -Ea]n (1 _ a)(n-1) da = 0 v RTm RT2 RTm dT

m

[A12]

En remplaçant la valeur de da/dT de [A12] par celle provenant de [A10] on obtient:

exp[ -Ea] Ea . (1 - a)n - exp[ - Ea]n (1 _a)(n-1) l exp[ -Ea] (1 - a)n = 0 [A13] RTm RT2 RTm v RTm m

L'élimination des termes communs de l'équation [A13] fournit:

[A14]

Page 130: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

La valeur de a à Tm peut se définir comme am

Si am est constant donc indépendant de Tm et de v alors:

dln(~) =

d( T~l Ea R

Ea 1

A4

[A15]

[A16]

[A17]

[A18]

Si am dépend de la vitesse de balayage (v) ou de la température de transition (Tm),

alors:

dln(~)

d( T~l Ea R

[A19]

Si il existe une relation entre am et la température de transition, Tm' alors la pente de

Page 131: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

A5

la relation In(v /T m 2) VS 1 /T m n'est pas constante et vaut:

(n-1) dln(1-am)T~ Ea dTm R

[A20]

Une analyse numérique des transitions montre que pour une plage réaliste de

coefficients donnés soit environ: Ea ~ 250 kJ/mole, In(~) ~ 80 et n ~ 0.6, la valeur

de am est indépendante de la température de transition pour des vitesses de

balayage se situant entre 10 et 80 oC/ho Il semble à priori envisageable que am soit

indépendant pour une plage de coefficients beaucoup plus larges.

De plus, pour la plage de paramètres considérés, am demeure assez voisin de

0.5 et il est donc évident que le terme (n-1)ln(1-am) de l'équation [A16] qui est de

l'ordre de 0.3 est négligeable vis-à-vis du terme In(~Rn/Ea) qui a une valeur se

situant entre 70 et 80.

Page 132: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

Annexe B Données brutes

titre: effet de la température sur la dénaturation de l'&ctine G

comment. données brute. de la figure 15

fichier :

date:

A :

B :

k :

lANN!:XOl

10-12 aout 1991

1ère série

70.777

24 . 6

0.0300

tempér . :

cono. :

échelle

2ème série 3ème série

72.53 69.6

25.589 29.6

0.0637 0.0088

Y:

DO tempe tempér. : 55 . 5 C tempér. : 58 . 5 C tempér . : 51.5 C

min I320 I320 n I320 I320 n I320 I320

expér. théor. expér. théor . expér . théor .

46 315

\hAHt Ir.> .... > ............ > ...• >. 48 455

n

variable

0.05 mg/ml

*64

4ème série

69 . 88

27.42

0 . 0145

tempér.: 54.5 C

I320 I320

expér. théor.

81

Page 133: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titr. : .ff.t d. la concentration .ur la dénaturation d. l'actin. C

eo_ent. donné •• brut •• d. la fiqur. 16

fichi.rl 1ANHEX02 t_pér. :

clat.: 31 juillet 1991

'eh.ll. Y:

1.r •• éri •• ln2a 2 ..... ri •• ln2b 3 ••• uri •• ln 2c

A , 1. 4665 0 . 9358 0.4822

B , 0.5115 0 . 3584 0.2

k 0.0200 0 . 0182 0.0241

t_p. coneent .: 0 . 0652 .q/.l eoncent .: 0 . 0417 .q/.1 concent . : 0.0209 .q/ .l

.in 1320 Inor. Fi Fi I320 Inora Fi F % I320 Inor-. Fi

expér. expér. expér . théor. expér . expér . expér . théor . expér . expér . expér .

· ûd~( <Ü 12 59 . 5 1. 8594 0 . 16 0 . 19 18 . 5 1.23 0.81 0 . 80 80.5 0 . 63 0 . 13

ü 'iifl '.: 30 56 . 2 1 . 1563 0 . 56 0 . 55 12 . 3 1.13 0 . 54 0 . 58 74.5 0 . 58 0 . 50

60 51. 6 1.6125 0 . 28 0 . 30 66.4 1. 04 0 . 28 0.34 61 . 5 0 . 53 0.23

~':5'~ii( 120 48 . 3 1. 5094 0.08 0 . 09 64 . 6 1. 01 0 . 21 0 . 11 65.8 0.51 0.16

10 155 41 . 8 1 . 4938 0 . 05 0.05 60 . 3 0 . 94 0 . 02 0 . 06 62.8 0.49 0 . 04

)~i\~~,:r~ 12 225 41.2 1. 415 0.02 0 . 01 60 . 6 0.95 0.03 0 . 02 62.8 0 . 49 0 . 04

14 300 46.2 1 . 4438 -0 . 04 0 . 00 51.3 iliiL -0.11 0 . 00 60 . 8 ... 04

HW ( ~~~ ... I ,(.~~ir @~Ué )

éeh.ll. en ordonné. ; .ch 32 64 128

e oncentr d. dénat .; cd 0 . 0652 0 . 0411 0 . 0209

eoneentr. d. a •• ur. (1 ); C. 0 . 065 2 0 . 0411 0 . 0209

La fonction •• t .valu .. par nf i t

,. , eorr •• pond au pourcentaq. d. la prot.in. native Fi - ( 1320(exper. ) - A) 1 B

I320 nor-.. - (I320(exper).* Cd)/(C. * .ch)

(1) : ••• ur •• ffectu. en diluant 100 X (0 . lal / lO.1)

55.5·C

variable

variable

4 •••• 'ri •• ln3

14.61

30 . 981

0.0191

eoneent. : 3 . 26 .q/.l

F % I320 Inor-. F %

théor. expér. expér . expér .

0 . 15 63 . 5 99 . 2 0 . 79

0.49 59 . 4 92 . 8 0 . 59

0.24 53.5 83.6 0.29

0.06 51.9 81.1 0.21

0 . 02 49 . 3 11 . 0 0 . 08

0 . 00 48.9 16 . 4 0 . 06

0 . 00.11. 41 . 9 14 . 8 0 . 01

(1#( · @·~t

64

3 . 2600

0 . 0326

5 •••• éri •• ln4

39 . 619

14 . 14

0 . 0190

eoneent.: 1 . 63 .q/.l

Fi I320 Inor. Fi

théor. expér. expér . expér.

0.80 64.0 50 . 0 0.13

0 . 56 61.0 41 . 1 0.56

0 . 32 56 . 5 44.1 0.32

0.10 54.6 42 . 1 0 . 21

O. 05~ 52 . 5 41. 0 0.09

0.01 51.2 40 . 0 0.02

0 . 00 50 . 2 39 . 2 -0 . 03

I·H·M ~é;: IM~M

128

1.6300

0 . 0163

Fi

th_or .

0 . 80

0.51

0 . 32

0 . 10

0 . 05

0 . 01

0.00

bŒ/E

llJ N

Page 134: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

83

fichier: 1ANNEX03 tempér variable

date: 23 juillet 91 conc. : 0.0439 mg/ml

*64

A 69.81 71.87

B 29 . 34 29.44

k 0.048 0.05

Page 135: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

fichier:

date:

A

1ANNEX04

25 juillet 1991

tempér. :

conc. :

37.48

16.14

variable

0.0468 mg/ml

Y: *32

39.18

12.4

84

Page 136: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titre: effet de la température sur la dénaturation de l'actine G

comment. donnée. brute. néce.eaire pour la figure 17

fichier: lANNI!:X05

date: 21-22 Aout 1991

lire série 2ime série

A : 57.586 57.342

B : 9.1667 19 . 757

k : 0.008 0 . 0037

no temps tempér. : 53.5 C tempér . : 47.5 C

min I320 I320 Ft I320 I320 F' expér . thé or . expér. théor .

tempér. :

conc. :

échelle Y:

3ime série

58.235

11. 4 04

0.0339

tempér .: 57 C

I320 I320

expér. théor.

67.5

F'

0.79

variable

0.045 mg/ml

*64

4ème série

57.93

18.899

0 . 0267

tempér.: 55 C

I320 I320

expér. théor.

85

j~;PW~è (H~i

I UE lv.UMU· ?<Ù~ ~ . ~~d l}} O;, ~;#;;8;' •• ~· )··<·U·<···}·<····· .. } .. !} HU lu· .• v· ••. U} II U} I}UUV il·.·.·····.U} Hlluu u····· II ········.·.·. ····}· .. uul V uu }I 66.5 66.6 0.72

61.3 61.3 ... :.:.:.:.:.:.:.:.:.:.:.,

'.' .. 60.5 60 . 9 ., ..... ,., ...........

59.8 60 . 3

, ............ ..: ..•.•..... ,

50 560 0.05

Page 137: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titre: Princi paux paramètres mesurés par variation d ' intensit' de fluorescence

commentaire donn'es brutes des études de la variation d'intensité de fluorescence de l ' actine G

fichier: 1ANNI!:X06 synthèse des fichiers 1annex01-1annexOS

effet nom conc tempér A DA B DB k Ok chi cal R sqr coef of

mesuré des fiahie Mg/ml C min-1 min-1

J~# )p:~~~gr .... A~9~~KJ~}( <W;@MMW;W)i§f~A~:;;M /~~~~SM :Oitdif ti9QM I } tempéra 2 - 25juil 0.0468 49.5 37 . 48 2 . 90 16.14 2 . 80 6.01!:-03 1.61!:-03 0.1203 1.0000

M\iiM#,M~~~Mgi i!W~b)$;f,#;l(O ;h#;4D A;ù(~#tW~)~~!:;oto;~W .· MMM,k:>:::::::::::::::::'::·' tempéra 1-23juil 0 . 0468 58 . 5 69.81 0 . 85 29.34 0.97 4.81!:-02 4.51!:- 03 1.4927 0.9998 0.9875

#,~k~#W~Wh > W~#f > !i" ~ &Eg ~ gMW#fWW~@WN#Wè~AW m9#~iWbiiièH tempéra 1-1012aout 0.0500 55 . 5 70.78 0 . 57 24 . 60 0.96 3.01!:-02 2.91!:- 03 0.8936 0 . 9999 0 . 9856

èii@~,#i~~~~W-~m5!i @~Mi;~~;W##;W~A@WW~~~{ o},ii":s tempéra 3-1012aout 0.0500 51.5 69.60 0.60 29 . 60 0.65 8.81!:-03 8.51!:-04 0.6121 0 . 9999 0 . 9946

AA~bMW#~ii@M;MMlV~ rna~hW . ù ; ü1dii Ji$iW{ iMM@f ~kmg @iMM AiMM tempéra 1-2122aout 0.0450 53.5 57 . 59 0.63 9.17 0.55 8.01!:-03 1.21!:-03 0.1212 1.0000 0.9853

~~*~MgmW~MM# H·1: ; ~ • ):1~)(ù#Hôi t i~~~~J#~M. V#f:~J §;~~1MhMU~;~Ht tempéra 3-2122aout 0.0450 56.9 58.23 0 . 27 11.40 0 . 31 3 . 41!:-02 2.61!:-03 0.1571 1.0000 0.9906

#~H~dm~AA~#.MMK ( HW$1Wf O;OUàii A;~lF#Mfl;#hf~;~~àWHMMM~f cODcent 1-31juil

titre : Rel d' Arrhen obtenues à partir de mesures de fluorescence

commentaire donnée. brute. de la figure 16

nom

des f i c

3-25jui

1-23jui

1-2122a

k

min- 1

lIt

k-1

0 . 006 0.00310

0 . 048 0.00302

0 . 034 0.00303

In(k) Regression Output:

s80- 1

-9 . 21 std Err of y Est

-7.14 No. of Observations

1 7

- 7.48 In(A) 76 . 8 Dln(A) 0 . 28

76 . 8217

0.28008

0 . 94368

13

11

86

Page 138: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

87

TABLEAU RECAPITULATIF

titre: dénaturation thermique de l'actine G version du log 4

des donn nom du fichier: a:\scnr12a.o3c fact

rti+ modèle considéré dénat. therm. irré rtf-

conc(mg/ml) 3.43 Tm(C): 60.50 ligne de droite sigmoide unite vol(ml) 0.5 Ti(C): 48.19 P.M. 42500 Tf(C): 69.03 Qt 27587.17 26712.3 uJ

683.647 661.968 "J/mole 417.5126 426.043 "J/mole

S.R. (C/sec) 0.0104 OH I---'-'-'-'--'-'---...;..:...;....;.;...-'--....L..--- ----; DH(vh)

temperature critique pour l'obtention d'une si r coop. 0.610714 0.6436 (vh/cal Ea 0.000 284.523 "J/mole

Ti1 42.5558 temper init de regress pour ln(A) 0.00 96.4667 Tf1 48.1929 temper final de regress pour n 1.0008 Ti2 69.0314 temper init de regress pour Tf2 80.0182 t r final de regress ur ordre 1 ordre n

O.--.--.--.--.---~.-~--.-~-.

-500 ·······+········[········-]--·······f····· ···t······!·········!·········t···· .. · ~ 1 1 î i i 1 i

g -1000 ·········j·········-[--······-j-········t·· ····t····· -t-...... -t-........ j ......... j ......... . l :::: : ::: : ~ -1500 ·········t··················"!""······· ............... t·······l······T·······_·········

i -2000 .. ..... . .. ... : ··r······"[""······ ·······l·······r······r·······

1 -2500 ········T·······"1""·······(······l ········"[""····· ·· : ·······r······· j·········(·······

~ -3000 ·········]"·········[·········!·········l·········i ......... ]" ·· ···l········"!"·······l········ ~ -3500 ......... j ......... y ...... -l-........ y ...... y .... -j... .+ ....... -I--....... j ......... .

: : : : : :: -4000 ......... _ ............................. _ ................... _................ :

-4500+--r--r--r~--~-+--+--r--r-~

35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 température (C)

\

Page 139: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

B8

titre: Relation d 'Arrhenius obtenue. l partir des données de la figure 18

commentaire donnée. illustrée. à la figure 19

fichier : 1ANNEX07

lIT In(k) lIT In(k) lIT In(k)

1t" (-1) 8ec ' (-1) 1t" ( - 1) 8ec ' (-1) 1t'(-1) oec ' (-1)

Regression:

3 . 0731E-03 -8.701 3.033 2E- 03 -7.340 2.9944E-03 -5.975 0 96.4638

3 . 0721E-03 -8.764 3.0323E-03 -7.296 2.9935E-03 - 5 . 945 DO 0 . 447

3 . 0711E-03 -8.783 3.0313E-03 -7.238 2.9925E-03 - 5.926 P - 34224

3.0701E-03 -8.705 3. 0304E-03 -7.201 2 . 9916E-03 -5.890 DP 148 . 2

3.0691E-03 - 8 . 669 3.0294E-03 - 7 . 145 2.9907E- 03 -5.858 chi 2 0.00299

3 . 0682E-03 -8.619 3.0284E-03 -7 . 137 2.9898E-03 - 5 . 818 r 2 0 . 9999

3.0672E-03 -8 . 583 3.02751!:-03 -7 . 116 2.9888E-03 - 5.779 ceff . det 0 . 9978

3.0662E-03 -8 . 489 3.0265E-03 -7 . 081 2.9879E- 03 - 5.756

3.0652E-03 -8.421 3.0256E- 03 - 7.044 2.9870E-03 - 5.721

3.0U2E-03 -8 . 400 3.0246E- 03 -7.023 2 . 9860E-03 - 5 . 673

3.0633E-03 -8.365 3.0237E-03 -6.978 2.9851E-03 - 5 . 661 Ea 284.536 1.23213

3.0623E-03 -8 . 399 3.0227E- 03 - 6.931 2.9842E- 03 -5.644 In( 96.4638 0.447

3 . 0613E-03 -8.417 3 . 0218E-03 -6.906 2.983lE-03 - 5.612

3.0603E-03 -8 . 363 3.0208E- 03 -6.861 2 . 9823E-03 - 5.597

3.0594E-03 -8 . 343 3.0199E- 03 - 6.819 2 . 9814 E- 03 - 5.559

3 . 0584E-03 -8 . 261 3 . 0189E-03 -6.791 2.9805E- 03 -5.534

3.0574E-03 -8 . 269 3 . 0180E-03 - 6 . 747 2 . 9795E-03 -5.513

3 . 0564E-03 - 8 . 184 3.0170E-03 - 6.746 2 . 9786 E- 03 -5 . 478

3.0555E-03 -8 . 167 3 . 0161E-03 -6.717 2.9777E-03 -5.441

3.0545E- 03 -8.101 3 . 0151E-03 -6.699 2.9768E-03 - 5.414

3.0535E-03 -8 . 072 3 . 0142E-03 - 6 . 670 2.9759E-03 -5.376

3.0525E-03 - 7 . 993 3 . 0132E-03 - 6.637 2 . 9749E-03 -5.359

3.0516E-03 -7 . 927 3.0123E-03 - 6.594 2 . 9740E-03 -5 . 349

3 . 0506E-03 -7 . 906 3 . 0113E- 03 - 6.554 2.9731E-03 -5 . 328

3 . 0496E-03 -7 . 915 3 . 0104E-03 - 6.519 2.9722E- 03 -5.305

3 . 0487E-03 -7 . 873 3.0094E- 03 - 6.478 2.9712E-03 -5.276

3.0477E-03 -7.832 3 . 0085E-03 - 6 . 439 2.9703E- 03 -5.243

3 . 0467E-03 -7 . 805 3.0075E- 03 - 6 . 403 2.9694E- 03 - 5 . 205

3 . 0458E-03 -7.760 3.0066E- 03 -6.375 2.9685E- 03 -5 . 185

3.0U8E-03 -7.731 3.0057E-03 - 6 . 370 2.9676E-03 -5.141

3.0438E-03 -7.705 3. 0047E- 03 -6.330 2.9667E- 03 - 5 . 118

3 . 0429E-03 - 7 . 653 3.0038E- 03 -6.29 3 2.9657E- 03 - 5 . 082

3.0419E- 03 -7.608 3 . 0028E-03 - 6 . 259 2.9648E- 03 -5.063

3 . 0409E-03 -7.570 3.0019E- 03 - 6.231 2.9639E- 03 - 5 . 070

3.0400E-03 -7.521 3.0010E- 03 -6 . 197 2.9630E-03 -5 . 040

3.0390E-03 -7.517 3.0000E- 03 -6.161 2 . 9621E-03 -5 . 030

3.0380E-03 - 7.513 2 . 9991E-03 -6.121 2.9612E-03 -5 . 005

3 . 0371E-03 - 7.483 2.9982E- 03 -6.086 2 . 9603E-03 -4 . 960

3.0361E-03 -7.445 2 . 9972E-03 - 6.050 2 . 9594E-03 -4 . 947

3.0351E-03 -7 . 398 2.9963E-03 -6.017 2 . 9584E-03 -4 . 916

3 . 0342E-03 - 7 . 374 2 . 9953E-03 - 6 . 000

Page 140: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

89

titre: Relation Tm versus S.R.; actine G

commentaire données illustrées à la figure 21

fichier: 1ANNEX08

no S.R. Tm 1/Tm In(v/Tm In(sr/T Regression y=o+p*X

1 9.0 56.714 0.00303 -17.589 -17.341 0 71.4833

2 27.8 58.714 0.00301 -16.473 -16.806 DO 17.55

3 37.5 60.857 0.00299 -16.187 -16.239 P -29300

4 67.3 63.714 0.00297 -15.619 -15.495 DP 6596

chi 2 0.00015

r A 2 1.0000

coeff. dét. 0.9998

Ea 243.6 +1- 54.8391

In(A) 81. 7686 +1- 0.09797

Dln(A) DAIA

Page 141: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titre: effet de la concentration sur la dénaturation de l' actine ,.

comment. données brute. de la figure 22

fichier: lANIIEX09 tempér . :

date : 29 avril 1992 conc. :

échelle Y: *128

no tempe concentration : 3 mg/ml concentration: 1 mg/ml concentration : 0.3 mg/ml

min série série 2 série 3 moyenne séri e 1 série 2 série ~ JftOYenne série 1 .érie 2 série 3 moyenne

paramètre.

f

n

k

A

B

concentration

ordre n ordre 1

20 . 608

0 . 7937

0.0098 0 . 0073

-6 . 413

68 . 493

mg/ml concentration

59 . 0 58 . 3

ordre n ordre 1

61.158

0.7647

0 . 0116 0 . 0116

-4.608

66 . 214

55.8 56.7

2.4

mg/ml concentration

56.1 56 . 2

3.9 3 . 0

ordre n ordre 1

211. 71

0.8288

0 . 0148 0.0206

0.3108

62 . 694

no temps

min

moy err ordre n o rdre moy err ordre n ordre moy err ordre n ordre

2 6 59.4 59 . 1 58 . 3 0.90 59.0 0.58 57.0 57.2 56.2 0.42 56.9 55.7

!yA; I U·é.~i;fF .?~f:i~ l.f.·. ~~é'~~llu· :~~·~··@·· ~i ··l· ·······" •. ~~'~;···x·· · l uAfJ." II U~é~j I U ~~A# ~ 8~@~~~F·. l u §A\~il u §ù~ I U}i~ ! ~: 1 4 18 54.5 1.19 53.6 53.6 50 . 4 0 . 98 49 . 4 49 . 1 46.5 1.63 45.3 43.6

41

80

ordre n -

ordre 1 -

45 . 1

32.4

f*(c " (l-n) - (l-n)*k*t )" (l/(l-n ) )

A + B*exp(-kt)

loi

35.0

'"

relation entre le tempe de demi-vie et la concentration

0 . 47 36.9

1. 73 10 . 9

0.44 2.1

•••••••• ;:.:.0'.;: •• : •••.••••• ' ....... . 36.5 Il 28 . 9 1.05 28 . 6 27.3

,,,,,l' ,~ l / iil.5 . 21.6 10.4 1.63 11.9 12 . 4

11.5 4 . 5 0 . 95 3 . 9 5 . 4 ••••••.••••••.•.•. 1 •.•.•••• • •• "' ••

.........

3.0 0.78 0.2 1.3

c : concentration

n : ordre

k : constante de vitesse

t : temps

donnée. brutes de la figure 23

tl/2 c In(tl/2 ln(c) Regression output :

min . mg/ml

82.4 3.0 4 . 412 1.099

0.000 53.9

33.4

1.0

0 . 3

3.987

3.509 - 1.204

Conatant

std Err of y Eat

R Squared

No . of Observations

Degrees of Freedom

3 . 9829 X Coefficient (a #Ô,~r 0.0052 std Err of Coef 0.0032

0 . 9999

pente - 1-n; ordre-

810

Page 142: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titre: effet de la température sur la dénaturation de l'actin. ,.

commentaire donné.s brute. d. 1. figure 24

fichier : lANNEX10 paramètres ordre n ordre n fi ordre 1

date : 25 mars 1992 f 202.496 195.0607

série 1 n 1.0435 fixe temper. : 62 C k 0.0597 0.0278 0 . 0589

cono . : 0 . 29 mg/ml A 1.6384

éebelle Y : 128 B 57.2672

no tempe IIvaleurs expérimentales valeurs théoriques

min Il série 1 série 2 série 3 moyenne err ordre n ordre n fi ordre 1

2 2.0 Il 53.8 53.6 53.8 53.7 0 . 12 52.5 51.8 52.5 l,,,,,,,.

4 6.0

6 15.0

8 25.0

10 40 . 0

HU > ~Qùi 12 60.0

ordre n fixe -ordre n -ordre 1 -

titre:

commentaire

fichier:

date :

série

temper. :

cone . :

éebelle Y:

i,;;;: 42.5 42.3 44.2 43.0 1.04 41.9 43.1 41.9

~ ~, :""''>'"''

22.8 23 . 8 23 . 6 23 . 4 0.53 25 . 5 27.0 25 . 3

.".,.,., .. ,.,., 13.3 15.0 18.4 15.6 2.60 14.9 14.4 14.8

""""""',',',:ci"'",:,, }}}.,.' :;:" ;;;:': l"'", Lia .,','",',',',','"""",'" ":,,, 4 . 6 6 . 3 7 . 5 6 . 1 1.46 6.8 3.8 7.1

...... , ,. ~ .>">"".""". ~.<'(' I·.,,'::'. ~ ·:" ~·;; " . ,.,., .. " ,.,.,.,.,., ,,::,,:"'::iQ:;,, '

~ """'>"" ' .. '.':,è': ', ,,';l;;' 4.6 5.2 3.6 4.5 0.81 2.5 0 . 0 3.3

0 . 61

e: concentration

f*(e A(l-n) - (l-n)*k*t) A(l/(l-n) ) n: ordre

A + B*exp(-kt) k: CODatante d. viteBse

t: temps

effet de la température sur la dénaturation de l' actine .,.

donné •• brut •• de 1. fiqure 24

lANNEX10

27 mara 1992

58 C

0.29 mg/ml

128

paramètre. ordre n

200 . 3584

n 0.8428

k 0 . 0138

A

B

ordre n fi ordre 1

198.7719

fixe

0.00945 0 . 0172

-2.1888

60.7104

no tempe valeurs expérimentales valeurs théoriques

min série 1 série 2 série moyenne err ordre n ordre n fi ordre 1

1········,···· 2 0 . 65 52.5

1·.·.·.· .. ·

l'·'·'·'·'·'·'·'·'·'·'· 4 18.0 42 . 2 43.5 3.10 42.7

l,',',''''''''''''''' ""; '","',,"," 6 35.0 29 . 8 31.5 31.0 30.8 31.4 32.6 31.1 1..>,,,,,,,,,.,,,,,>

1::::"',,,·,2:2 20.3 0 . 89 19.4 20 . 0

~~;~ 1 . . ihi. 1 ;L,; 6.2 5.2 0 . 95 8.3 7 . 2 8 . 7

f<$. I / Ù( 1 ••••. Q;;}> I H> ~}f l ) i,f l .) g~ 4 . 0 4.7 3.9 0 . 91 2.4 0 . 8 2 . 4

ordre n fixe -0.61

e: concentration

ordre n - f*(e A(l-n) - (l- n)*k*t) A(l/(l-n) ) n: ordre

ordre 1 - A + B*exp(-kt) k: constante de vitesse

t: tempe

811

Page 143: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

titre: effet de la température sur la dénaturation de l' aotine F

commentaire

fichier:

date :

série

temper. :

cone . :

échelle Y:

données brutes de la figure 24

lANNEX11

29 marli 1992

56 C

0.29 mg/ml

128

paramètre.

no temps Ilvaieurs expérimentales

min série 1 série 2 série moyenne

7.0 54.9 54.5 53.5 54.3

21.0 48.8 49.8 47.3 48.6

45 . 0 36.5 39 . 8 32 . 0 36.1

ordre n fixe • 0 . 61

ordre n •

ordre 1 •

f*(c A(l-n) - (l-n)*k*t) A(l/(l-n))

A + B*exp(-kt)

f

n

k

A

B

err

0 . 72

1.26

3.92

ordre n ordre n fi ordre 1

202.1248 200.4202

0.8776

0.009208

fixe

0.005959

valeurs théoriques

0.0112

-0 . 88192

59.8912

ordre n ordre n fi ordre

46.7 47 . 5 46 . 5

35.7 37 . 0 35 . 3

c: concentration

n : ordre

Je:: constante de vitesse

t: temps

titre: effet de la température sur la dénaturation de l' actine .,.

commentaire

fichier:

date :

série

temper. :

cono . :

échelle Y:

donné •• brut •• de la figure 24

lANNEXll

31 mara 1992

54 C

0 . 29 mg/ml

128

paramètres

no tempe valeurs expérimental ••

min série 1 série 2 série moyenne

11. 0 55.6 54.0 54.6 54 . 7

n

k

A

B

err

0.81

ordre n ordre n fi ordre 1

204.1856

0 . 9109

0 . 004689

200 . 4998

fixe

0 . 002889

valeurs théorique.

0.005649

0 . 84288

58.7776

ordre n ordre n fi ordre 1

55.9 55 .3 56.1

:< : 33.011 53.9 55 . 0 49.8 52.9 2 . 74 49.8 49.9

:' '4:~;',;;;i;;; ;;;;;;;;;;;;;;;'l:;;~r' :::;;;';';';';';';';44",

47.5 38.5 37.0 41 . 0

12 353 . 0 14.0 12.0 12 . 0 12.7

ordre n fixe - 0 . 61

ordre n -

ordre l -

f*(c A(l_n ) - (l-n)*k*t) " (l/(l- n))

A + B*exp(-kt)

5 . 68 38.0 39.0

1.15 7 . 9 5 . 6

e : concentration

n: ordre

k: constante de vitesse

t: temps

37.6

18 . 6

& ;,

8 . 8

812

Page 144: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

813

Page 145: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

TABLEAU RECAPITULATIF

titre: denaturation thermique actine F

c des donn nom du fichier: a:\scnr34a.t2c fact

rti+ modele considere denaturation thermiq irreversible fractionnair rtf-

conc(mg/ml) 3. 55 Tm(C) : 70.35 ligne de Base droit sigmoide vol (ml) 0.5 Ti(C): 57.88 param err P.M. 42500 Tf(C): 76.77 Qt 38957 37008 S.R. (C/sec) 0.010417 OH 932.77 886.11

OH(vh) 782.7 790.14 temperature critique pour l'obtention d'une sig r coop. 0.8391 0.8917

Ea 52.68 0.000 389.9448 Ti 1 52.2556 temper init de regress pour Cpn ln(A) 0.157 0.00 131.0817 Tf1 57.4641 temper f inal de regress pour C n 0.004 0.676822 ri2 77.18 temper init de regress pour Cpd Tf2 82.1343 t r final de regress ur C ordre ordre n

5000

4000

Q' 3000 -"3 2000 -(1) :J cr 1000 ~ 0 0 CU 0 (1)

-1000 ~ 0

................ ; ................ ; ................ ; ........... ... ~ ........... + ............... l .............. .

................................. [ ................ ! .............. ~ .......... ) .............. .1 .............. .

1 ••••••• ••••••• 1 1 111 •• ••• ••••••• j l l j l l

···············r ··············r············ ····r······ ·····r· ·······l·············l·············· ················t················t················t··· ·········r····· ······t ···············t···············

CU Q- -2000 0 (1) -3000 "U

~ -4000 > 11 ; 1 ) : ; i i i i

-5000 ·····r ·········· ···r·············r ·············r ············l·············l ·············· -6000+----r--~----T----r--~----T---~

50 55 60 65 70 75 80 85 temperature (C)

814

unite

uJ kJ/mole kJ/mole (vh/cal kJ/mole

Page 146: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

815

titre: Relation Tm versus S.R.; actine F

commentaire données illustrées à la figure 36

fichier: IANNEX13

no S.R. Tm l/Tm ln(v/Tm ln( sr/T Regression y=O+P*X

1 18.33 67.50 0.00294 -16.942 -16.907 0 72.9798

2 27.80 68.60 0.00293 -16.532 -16.618 00 8.2

3 37.47 70.30 0 . 00291 -16.243 -16.174 P -30620

4 57.20 71.10 0.00290 -15.825 -15.967 DP 2811

5 46.48 71.36 0.00290 -16.034 -15.900 chi 2 0.00637

r A 2 1.0000

coeff. dét. 0.9753

Ea 254.575 +/- 23.3707

In(A) 83.3092 +/- 0.06478

Page 147: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

816

TABLEAU RECAPITULATIF

tit re: denaturation thermique act F + Ph

COODr,ess des donn nom du fichier: E:\data\actph\scnr34a.t3c fact

rti+ modele considere denaturation thermiq irreversible fractionnai rtf -

conc(mg/ml) 3.55 Tm(C) : 84.40 ligne de Base droit sigmoide vol (ml) 0.5 Ti(C): 70.14 P.M. 42500 Tf(C): 90.16 Qt 46106 42084 S.R. (C/sec) 0.01033 OH 1103.9 1007.6

OH(vh) 708.78 743.96 temperature cr itique pour l'obtention d'une sig r coop. 0.642 0.7383

Ti1 58.0886 Tf1 70.1415 Ti2 90.1589 Tf2 94.0538

-Cf)

"0 fij Cf)

::J 0

~ '-"

Ea 0.000 temper init de regress pour Cpn ln(A) 0.00 temper final de regress pour C n temper init de regress pour Cpd t

-34

-35

-36

-37

-38

-39

-40

-41

-42

-43

-44

r final de regress pour C ordre

• 11r1:: ) · . . . . · . . . . · . . . . · . . . ,

j········jll........( ••••••••••••••

1····11·············[·1

···············jf···!········ r ·~··················· ........... ....... ""!................... . ... "1" .................. "[ ................... ]"" ....... .. ........ .

503.79 164 . 464 1.34346

ordre n

40 50 60 70 80 90 100

unite

uJ kJ/mole kJ/mole (vh/cal kJ/mole

Page 148: UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Mémoire à l'Université du Québec à

817

titre: Relation Tm versus S.R.; actine F + Ph

cOJllJllentaire données illustrées à la figure 36

fichier: 1ANNEX14

no S.R. Tm l/Tm ln(v/Tm ln(Sr/T Regression y=o+p*X

1 9.47 81.96 0.00282 -17.685 -17.501 0 167.428

2 18.65 83.25 0.00281 -17.015 -16.831 DO 41.69

3 27.90 83.03 0.00281 -16.611 -16.945 P -65670

4 37.19 84.50 0.00280 -16.332 -16.187 DP 14880

5 46.48 85.01 0.00279 -16.112 -15.926 chi 2 0.0902

6 55.91 84.35 0.00280 -15.923 -16.264 r A 2 0.9980

coeff. dét. 0.8297

Ea 545.98 +/- 123.712

ln(A) 178.52 +/- 0.10325