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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Faculté de médecine et de pharmacie de Fès DOYEN HONORAIRE Pr. MAAOUNI ABDELAZIZ. ADMINISTRATION Doyen Pr. MY HASSAN FARIH. Vice doyen chargé des affaires pédagogiques Pr. ELAMINE ELALAMI MOHAMED NOUREDDINE Vice doyen chargé de la recherche Pr. BELAHSEN MOHAMMED FAOUZI Secrétaire général Pr. LAHRICHI ANISSA

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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté de médecine et de pharmacie de Fès

DOYEN HONORAIRE

Pr. MAAOUNI ABDELAZIZ.

ADMINISTRATION

Doyen

Pr. MY HASSAN FARIH.

Vice doyen chargé des affaires pédagogiques Pr. ELAMINE ELALAMI MOHAMED NOUREDDINE

Vice doyen chargé de la recherche Pr. BELAHSEN MOHAMMED FAOUZI

Secrétaire général

Pr. LAHRICHI ANISSA

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Liste des enseignants Professeurs de l’enseignement supérieur

AIT TALEB KHALID Chirurgie Générale AMARTI RIFFI AFAF Anatomie pathologique AMEZIANE LOTFI Traumatologie-othopédie BANANI ABDELAZIZ Gynécologie Obstétrique BENJELLOUN MOHA MED CHAKIB Pneumo-phtisiologie BOUHARROU ABDELHAK Pédiatrie CHAKOUR KHALID Anatomie CHAOUI EL FAIZ MOHAMMED Neurochirurgie CHERKAOUI MALKI MOHAMMED Radiologie EL ALAMI EL AMINE MOHAMED NOUR-DINE ORL FARIH MOULAY HASSAN Urologie HIDA MOUSTAPHA Pédiatrie IBRAHIMI SIDI ADIL Gastro-entérologie KANJAA NABIL Anesthésie réanimation MELHOUF MY ABDELILAH Gynécologie Obstétrique NEJJARI CHAKIB Epidémiologie clinique TAHRI HICHAM Ophtalmologie ZTOT SAMIR Cardiologie

Professeurs agrégés

AKOUDAD HAFID Cardiologie ATMANI SAMIR Pédiatrie BELAHSEN MOHAMMED FAOUZI Neurologie BONO WAFAA Médecine interne BOUABDALLAH YOUSSEF Chirurgie pédiatrique BOUGUERN HAKIMA Gynécologie Obstétrique BOUTAYEB FAWZI Traumatologie-orthopédie CHAARA HEKMAT Gynécologie Obstétrique EL ABKARI MOHAMMED Gastro-entérologie EL BIAZE MOHAMMED Pneumo-phtisiologie EL FASSI MOHAMMED JAMAL Urologie

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ELMRINI ABDELMAJID Traumatologie-orthopédie HARANDOU MUSTAPHA Anesthésie réanimation KHATOUF MOHAMMED Anesthésie réanimation MAZAZ KHALID Chirurgie Générale MERNISSI FATIMA ZAHRA Dermatologie OUDIDI ABDELLATIF ORL TIZNITI SIHAM Radiologie

Professeurs assistants AFIFI MY ABDRRAHMAN Chirurgie pédiatrique AMARA BOUCHRA Pneumo-phtisiologie AMRANI HASSANI MONCEF Hématologie Biologique BENAJAH DAFR-ALLAH Gastro-entérologie BENNANI BAHIA Microbiologie BOUARHROUM ABDELLATIF Chirurgie Vasculaire Périphérique BOUCHIKHI CHEHRAZED Gynécologie Obstétrique BOUJRAF SAID Biophysique CHABIR RACHIDA Physiologie CHAOUKI SANA Pédiatrie CHIKRI MOHAMED Biochimie DAOUDI ABDELKRIM Anatomie EL ARQAM LARBI Pédiatrie ER-RASFA MOURAD Pharmacologie FILALI ANSARY NADIA Médecine interne HARZY TAOUFIK Rhumatologie HASSOUNI KHALID Radiothérapie LAHRICHI ANISSA Chimie LOUCHI ABDELLATIF Chirurgie Générale MESSOUAK OUAFAE Neurologie MIKOU OUAFAE Dermatologie MUSTAPHA MAHMOUD Microbiologie OUSADDEN ABDELMALEK Chirurgie Générale RAMMOUZ ISMAIL Psychiatrie SQALLI HOUSSAINI NADIA Radiologie

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Enseignants missionnaires F. FERNET Médecine du travail L. DUBOURG Physiologie M. LHERITIER Histologie P. BRINGUIER Biologie Cellulaire Y. ROSSETTI Physiologie F. TARGE Embryologie F. DE MONBRISON Parasitologie G. BRICCA Pharmacologie J. GAUTHEY Français Médical L. BENALI Médecine légale M. MARIE-CARDINE Psychologie Médicale R. ITTI Biophysique S. TIGAUD Microbiologie Bactériologie J. TROUILLAS Embryologie Y. MOREL Biochimie

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Dédicaces

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Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…

Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,

L’amour, le respect, la reconnaissance…

Aussi, c’est tout simplement que

Je dédie cette

thèse …

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À MES CHERS PARENTS

Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour

éternel et ma considération pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon

instruction et mon bien être.

Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour que vous me portez

depuis mon enfance et j’espère que votre bénédiction m’accompagne toujours.

Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos vœux tant

formulés, le fruit de vos innombrables sacrifices, bien que je ne vous en

acquitterai jamais assez.

Puisse Dieu, le Très Haut, vous accorder santé, bonheur et longue

vie et faire en sorte que jamais je ne vous déçoive.

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A MON ADORABLE GRAND FRERE MOHAMMED, SON

EPOUSE ATIKA ET LEURS ADORABLES ENFANTS ZAID

ET HIBA

Je ne peux exprimer en ces quelques mots le profond respect et la

reconnaissance que je vous dois. Vous êtes pour moi l’idéal de générosité et de

dévouement. Vous étiez toujours le deuxième père de la famille.

Avec tous mon affection que Dieu vous protège toi et ta famille.

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A MON CHER FRERE AHMED, SON EPOUSE RAJAE ET

LEUR ADORABLE ENFANT ASSÂAD

Votre soutien constant et inconditionné et l’affection que vous

n’avez cessé de me prodiguer me sont chers.

Que ce travail soit le gage de ma reconnaissance.

Avec tout le respect que je vous dois…

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A MON CHER FRERE ABDELAZIZ, SON EPOUSE HELENE

ET LEURS ADORABLES ENFANTS CHAÏMAE, YASSIR ET

SOUFIANE

Merci monfrère pour ton soutien que tu m’as prodigué durant toute

ma carrière, pour les joies partagées et toutes celles à venir !

En reconnaissance pour la gratitude ainsi que l’amour sincère que

je vous porte.

Que ce travail soit le gage de ma reconnaissance.

Que dieu vous accorde santé, longue vie et beaucoup de bonheur…

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A MA CHERE SŒUR HAYAT, SON EPOUX

ABDELOUAHHAB ET LEURS ADORABLES ENFANTS

HOUDA ET MOHAMMED AYMANE

En témoignage de mon affection fraternelle, de ma profonde

tendresse et reconnaissance, je vous souhaite une vie pleine de bonheur et de

succès et que Dieu, le tout puissant, vous protége et vous garde.

Avec tout le respect que je vous dois…

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À MON ADORABLE PETIT FRERE JAMAL

Aucune dédicace ne saurait exprimer tout l’amour que j’ai pour toi.

Ta joie et ta gaieté me comblent de bonheur.

Puisse Dieu te garder, éclairer ta route et t’aider à réaliser à ton tour tes vœux

les plus chers.

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A TOUS MES COUSINS ET COUSINES

A TOUTE LA FAMILLE BENALI

A TOUTE LA FAMILLE MOUSSAOUI

À MES AMIS DE TOUJOURS : ABDELHALIM, ANIS,

FOUAD, HASSANE, KARIM, KHALID, LOUAY, MOHCINE,

NASREDDINE, OUALID, SOUFIANE, …

En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des moments

agréables que nous avons passé ensemble.

Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus

profond et mon affection la plus sincère.

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AU PERSONNEL MÉDICAL ET PARAMÉDICAL DU

SERVICE DE TRAUMATOLOGIE-ORTHOPEDIE DU CHU

HASSAN II DE FÈS

En témoignage de nos sincères remerciements et profonde estime

pour votre aide.

À TOUTES LES PERSONNES QUI ONT PARTICIPÉ A

L’ÉLABORATION DE CE TRAVAIL

À TOUS CEUX QUE J’AI OMIS DE CITER

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Remerciements

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À NOTRE MAITRE ET PR ÉSIDENT DE THÈSE.

MONSIEUR LE PROFESSEUR AMEZIANE LOTFI

PROFESSEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE

TRAUMATOLOGIE-OTHOPEDIE

Nous sommes Très Honoré De Vous avoir comme président du

jury de notre thèse.

Votre compétence professionnelle incontestable ainsi que vos

qualités humaines vous valent l'admiration et le respect de tous.

Vous êtes et vous serez pour nous l'exemple de rigueur et de

droiture dans l'exercice de la profession.

Veuillez, cher Maître, trouver dans ce modeste travail l'expression

de notre haute considération, de notre sincère reconnaissance et de notre

profond respect.

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À NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THÈSE

MONSIEUR LE PROFESSEUR BOUTAYEB FAWZI

PROFESSEUR AGREGÉ DE TRAUMATOLOGIE-OTHOPEDIE

Nous vous remercions pour la gentillesse et la spontanéité avec

lesquelles vous avez bien voulu diriger ce travail.

Nous avons eu le grand plaisir de travailler sous votre direction, et

avons trouvé auprès de vous le conseiller et le guide qui nous a reçu en toute

circonstance avec sympathie, sourire et bienveillance.

Votre compétence, votre dynamisme, votre rigueur et vos qualités

humaines et professionnelles ont suscité en nous une grande admiration et un

profond respect.

Nous voudrions être digne de la confiance que vous nous avez

accordée et vous prions, cher Maître, de trouver ici le témoignage de notre

sincère reconnaissance et profonde gratitude.

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À NOTRE MAITRE ET JUGE DE THÈSE,

MONSIEUR LE PROFESSEUR ISMAEL FARID

PROFESSEUR DE TRAUMATOLOGIE-OTHOPEDIE

C'est pour nous un grand honneur de vous voir siéger dans notre jury.

Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de

l'amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.

Veuillez trouver, chère Maître, le témoignage de notre grande

reconnaissance et de notre profond respect.

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À NOTRE MAITRE ET JUGE DE THÈSE,

MONSIEUR LE PROFESSEUR HARANDOU MUSTAPHA

PROFESSEUR AGREGÉ D’ANESTHÉSIE RÉANIMATION

Nous vous remercions vivement de l'honneur que vous nous faites

en siégeant dans ce jury.

Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de

l'amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.

Veuillez croire, chère Maître, à l'assurance de notre respect et de

notre reconnaissance.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION............................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE

RAPPEL ANATOMIQUE .................................................................................... 3

I. ANATOMIE MACROSCOPIQUE :...........................................................................4

1- L'extrémité supérieure de l'humérus .............................................................4

1-1 La tête de l'humérus ................................................................................4

1-2 La grosse tubérosité ................................................................................4

1-3 La petite tubérosité..................................................................................5

2- Les muscles péri-articulaires ........................................................................8

2-1 Les muscles de la coiffe ...........................................................................8

2-2 Le deltoïde ..............................................................................................9

2- L'espace sous-acromio-deltoïdien ................................................................9

II. ARCHITECTURE OSSEUSE DE L’EXTREMITE SUPERIEURE DE L’HUMERUS .............10

III. VASCULARISATION DE L’EXTREMITE SUPERIEURE DE L’HUMERUS .....................11

CLASSIFICATION.............................................................................................15

I. CLASSIFICATION DE NEER : ..............................................................................17

II. CLASSIFICATION AO (1989) :...........................................................................18

III. CLASSIFICATION DE DUPARC :........................................................................19

1- Fractures extra-articulaires :.......................................................................19

1-1 Fractures tuberculaires : ........................................................................19

1-2 Fractures sous-tuberculaires :................................................................21

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2- Fractures articulaires : ................................................................................23

2-1- Fractures du col anatomique : ..............................................................23

2-2-Fractures céphalotuberculaires :............................................................24

2-3-fractures verticales de l’encoche traumatique des luxations...................27

IV. Conclusion : ..................................................................................................30

CLINIQUE.........................................................................................................31

IMAGERIE ........................................................................................................34

I. LA RADIOGRAPHIE STANDARD: ........................................................................35

II. LE SCANNER : .................................................................................................40

III. CONCLUSION :...............................................................................................41

TRAITEMENT...................................................................................................42

I. EMBROCHAGE « EN PALMIER » : .......................................................................43

1- Historique ..................................................................................................43

2- Considérations sur le choix de la technique : ..............................................44

3- Technique : ................................................................................................47

3-1- Installation :.........................................................................................47

3-2- La technique d'insertion des broches :..................................................47

3-3- La réduction du foyer : .........................................................................50

3-4- La section des broches :.......................................................................51

3- Contrôle radiographique :...........................................................................53

4-Suites opératoires :......................................................................................53

5- Indications .................................................................................................54

6- Conclusion: ................................................................................................55

II. LES AUTRES TECHNIQUES D’EMBROCHAGE: .....................................................56

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1- Embrochage par voie sus-olécranienne (Hacquetal, Aprill) :.........................56

2-Embrochage par l’épicondyle (Vives) : ..........................................................57

3-Embrochage par l’épicondyle et l’épitrochlée (Vichard) ................................58

4-Embrochage percutané : ..............................................................................59

III. CLOUS :.........................................................................................................60

1- Clou de Postel : ..........................................................................................60

2- Clou de Marchetti-Vicenzi .........................................................................61

3- Clou télégraph :..........................................................................................62

IV. OSTEOSYNTHESES DIRECTES : ........................................................................62

1- Stabilisation par greffe : .............................................................................64

2- Stabilisation par plaque: .............................................................................64

3- Suture au fil non résorbable :......................................................................65

4-Implant BILBOQUET® :..................................................................................66

V. PROTHESES D’EPAULE : ...................................................................................67

VI. LA REEDUCATION : ........................................................................................69

DEUXIEME PARTIE

I. MATERIEL ET METHODES: ..........................................................................72

1- Données épidémiologiques :..........................................................................72

1-1- Age et sexe : ..........................................................................................72

1-2- Profession : ............................................................................................72

1-3- Côté atteint : ..........................................................................................73

1-4- Circonstances du traumatisme : ..............................................................73

1-5- Tares associées : ....................................................................................73

2- Données anatomo-radiologiques:..................................................................73

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2-1- Types de fractures : ................................................................................73

2-2- Analyse des radiographies initiales : .......................................................74

2-3- Lésions associées : .................................................................................75

3- Traitement : ..................................................................................................75

3-1- Délai d'intervention :...............................................................................75

3-2- Intervention chirurgicale : .......................................................................75

a) Installation ..............................................................................................75

b) Anesthésie : .............................................................................................76

c) Technique opératoire : ..............................................................................76

d) Type et nombre des broches :...................................................................77

3-3- Soins post-opératoires : .........................................................................77

a) L’immobilisation : .....................................................................................77

b) La rééducation :........................................................................................77

4- Méthodes d’évaluation des résultats à la revue : ............................................77

4-1- Résultats fonctionnels : ...................................................................77

4-2- Résultats radiologiques :.........................................................................82

II. RESULTATS: ................................................................................................84

1- Résul tats globaux: .....................................................................................84

2- Résultats sur la douleur : ...............................................................................84

3- Résultats sur le niveau d'activité : ............................................................84

4- Résultats sur la mobilité :.............................................................................85

5- Résultats sur la force : ................................................................................85

6- Résultats morphologiques immédiats et à la revue : .............................85

6-1- Résultats radiologiques immédiats : ........................................................85

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6-2- Résultats radiologiques à la revue : ..........................................................86

7- Les complications : ...................................................................................86

III. ANALYSE DES RESULTATS:........................................................................87

1 - Résultats en fonction de l'âge : .....................................................................87

2 - Résultats en fonction du type fracturaire :.....................................................88

3-Résultats en fonction du nombre de broches : ..........................................89

4 - Résultats en fonction de la divergence des broches.......................................90

5 - Résultats en fonction de l'angulation du fragment proximal : ........................90

IV. DISCUSSION: .............................................................................................90

1 - Ostéosynthèse selon la méthode de Kapandji...........................................90

1-1- Technique opératoire .............................................................................90

1-2- Complications.........................................................................................93

1-3- Résultats ..............................................................................................96

a) résultats cliniques : ..................................................................................96

b ) résultats radiologiques ...........................................................................97

1-4 Indications : ............................................................................................98

2- A u t r es techniques d 'embrochage rétrograde: ....................................99

2-1 - Complications : .....................................................................................99

2-2 -Résultats :...........................................................................................102

2-3 - Indications :.......................................................................................103

3 – Facteurs pronostiques (indépendamment du type d'embrochaqe) : .............103

3-1 - Influence du type de fracture:...............................................................103

3-2 - Influence de l'âge :...............................................................................103

3-3 - Influence de l'orientation céphalique à consolidation :..........................104

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4 - Autres techniques d'ostéosynthèse : .....................................................105

4-1 -Embrochage percutané : .......................................................................105

4-2 - L'ostéosynthèse par plaque : ...............................................................106

4-3- Techniques moins invasives à ciel ouvert..............................................106

ICONOGRAPHIE ............................................................................................108

CONCLUSION ...............................................................................................115

RESUME .......................................................................................................118

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................121

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INTRODUCTION

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2

Les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus siègent par définition au-

dessus du bord inférieur du grand pectoral [45]. De nombreuses classifications ont

été proposées, toutes basées sur une analyse radiologique bien codifiée, mais

souvent difficile.

Ce sont des fractures extrêmement fréquentes puisqu’elles représentent 5 % de

l’ensemble des fractures [3], 47% des fractures de l’humérus [47] et sont au 3ème

rang des fractures du sujet âgé [54].

Malgré la multiplicité des traitements proposés pour ces fractures, les

résultats restent souvent décevants, notamment chez la personne âgée

ostéoporotique.

Il n’existe actuellement pas de véritable consensus thérapeutique, le

symposium de la SOFCOT de 1997 l’avait bien souligné, et ceci ce confirme encore

aujourd’hui [21].

Le but de ce travail est d’évaluer les résultats de l’embrochage à partir du V

deltoïdien selon Kapandji chez nos patients et d’établir les indications de cette

technique dans les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus.

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3

RAPPEL

ANATOMIQUE

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4

I. ANATOMIE MACROSCOPIQUE : 1- L'extrémité supérieure de l'humérus :

Elle présente trois saillies, l'une interne, articulaire, la tête de l'humérus, et

deux non articulaire, le trochiter et le trochin, situées respectivement en dehors et

en avant de la tête (figure 1) [7].

1-1 La tête de l'humérus :

La tête humérale à la partie supéro-interne, est orientée en haut, en arrière et

en dedans ; elle est palpable à travers le deltoïde lorsque le bras est placé en

rotation externe.

Elle représente environ le tiers d'une sphère, et mesure chez l'adulte 6 centimètres

de haut, 5 centimètres et demi de diamètre sagittal, débordant largement la surface

de la cavité glénoïde (ce qui favorise les luxations).

Elle est limitée en dehors par une rainure circulaire, ou col anatomique, surtout

nette en haut et en avant.

L'axe de la tête et de la diaphyse humérale détermine un angle de flexion ou

d'inclinaison, à sinus inféro-interne, de 130 degrés. Mais l'axe de la tête est

également orienté en arrière et en dedans, formant ainsi avec un plan frontal un

deuxième angle, de torsion ou de déclinaison, de 15 à 20 degrés.

1-2 La grosse tubérosité :

Ou trochiter (tuberculum majus), est située en dehors de la tête, sur le

prolongement du bord externe de la diaphyse. Son contour supérieur présente trois

facettes d'insertions musculaires pour les rotateurs de l'épaule (Figure2) :

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5

§ en haut, le sus-épineux.

§ au milieu, le sous-épineux.

§ en bas, le petit rond.

1-3 La petite tubérosité :

Ou trochin (tuberculum minus) est située au-dessous et en avant de la tête.

Elle donne attache au tendon du muscle sous-scapulaire.

Entre le trochiter et le trochin, descend la gouttière ou coulisse bicipitale, dont les

lèvres donnent insertion en dehors, au grand pectoral, en dedans au grand dorsal,

puis au grand rond (Figure3).

Entre le grand pectoral et le grand dorsal descend la longue portion du

biceps, dans toute l’étendue de la gouttière (Fig4).

L'extrémité supérieure de l'humérus est séparée de la diaphyse par le col

chirurgical, portion rétrécie de l'os, sous jasent au trochiter en dehors, et au bord

inférieur du col anatomique en dedans.

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6

Figure 1. Extrémité supérieure de l’humérus : vue antérieure [29]

Fig.2. Vue postérieure de l’extrémité supérieure de l’humérus : insertions musculaire [42]

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7

Figure3. Vue antérieure de l’extrémité supérieure de l’humérus : insertions musculaires [42]

Figure 4. Articulation de l’épaule (gléno-humérale) : Vue antérieure [42]

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2- Les muscles péri-articulaires :

2-1 Les muscles de la coiffe :

Ils sont représentés par le sus-épineux, tendu de la fosse sus-épineuse à la

face supérieure du trochiter, par le sous-épineux et le petit rond, tendus de la fosse

sous-épineuse à la face postérieure du trochiter et par le sous-scapulaire, s'insérant

sur la face antérieure de la scapula et se terminant sur le trochin (fig.5).

Entre le sus-épineux et le sous-scapulaire, se trouve un espace appelé

intervalle des rotateurs où l'on retrouve la longue portion du biceps avant son entrée

dans la coulisse.

Fig.5. Muscles de la coiffe des rotateurs [42].

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2-2 Le deltoïde (Figure 4) :

II a une forme de demi-cône dont la base est en haut et le sommet en bas. Le

faisceau antérieur s'attache au tiers externe de la clavicule, sur le bord antérieur et

la face supérieure de cet os. Le faisceau moyen s'insère sur le sommet et le bord

externe de l'acromion. Le faisceau postérieur s'attache sur le versant inférieur du

bord postérieur de l'épine de la scapula.

Les fibres musculaires de ces trois faisceaux se rejoignent à la face externe de

l'épaule et du bras, recouvrant les muscles de la coiffe, et se terminant à la partie

moyenne de la face externe de l'humérus, sur une empreinte en forme de V, le "V"

deltoïdien. Les fibres issues du faisceau antérieur s'attachent à la branche antérieure

du V, celles issues du faisceau postérieur s'attachent à la branche postérieure du V,

celles issues du faisceau moyen s'insèrent entre les deux [48]. Le relief du "V"

deltoïdien est sous-cutané et peut donc être abordé par une courte incision.

3- L'espace sous-acromio-deltoïdien (figure 6) :

Cet espace est situé entre les muscles de la coiffe en profondeur, et la voûte

acromio-coracoïdienne en superficie, complétée par la partie proximale du deltoïde

et par le ligament acromio-coracoïdien.

Il est occupé par la bourse séreuse sous acromiale (bourse subdeltoïdienne), dont

l'altération peut être source d'enraidissement.

La voûte sous-acromiale et le ligament acromio-coracoïdien font office de butoir

lors d'un traumatisme sur le membre supérieur. Lorsque le bras est coude au corps

ou en abduction modérée, cette voûte ne recouvre pas toute l'extrémité supérieure

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de l'humérus, laissant alors échapper à l'impact le massif des tubérosités et une

partie plus ou moins importante de la tête [44].

Fig.6. Coupe coronale à travers l’articulation [42]

II. ARCHITECTURE OSSEUSE DE L’EXTREMITE SUPERIEURE

DE L’HUMERUS :

Les corticales diaphysaires de l'humérus s'arrêtent au niveau du col

chirurgical. Au niveau de l'extrémité supérieure, des travées osseuses analogues à

celles de l'extrémité supérieure du fémur, partent des corticales interne et externe et

s'entrecroisent en se dirigeant vers la tête se disposant en un système spinal. Sur le

trochiter, des travées transversales renforcent cette région. Entre ces systèmes de

travées, se trouvent des zones de fragilité, en particulier au niveau du col

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chirurgical entre le système spongieux et le système cortical, ainsi qu'au niveau de

la partie supérieure du col anatomique, et à la jonction des tubérosités (figure 7).

Toute raréfaction du tissu spongieux, en particulier liée à l'ostéoporose sénile,

entraîne une fragilisation de l’extrémité supérieure de l’humérus [38], [44].

Fig.7. Architecture de la tête humérale : 1 : chez l’adulte jeune ; 2 : chez la personne âgée

III. VASCULARISATION DE L’EXTREMITE SUPERIEURE DE

L’HUMERUS : (Figures 8a et 8b) :

Les fractures de l'humérus proximal peuvent compromettre la perfusion

céphalique et aboutir à une nécrose vasculaire.

Les artères jouant un rôle dans la vascularisation de l'épiphyse humérale supérieure

sont :

- L’artère circonflexe antérieure

- l'artère circonflexe postérieure

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- l'artère acromio-thoracique

- l'artère scapulaire supérieure

- l'artère scapulaire inférieure

- l'artère humérale profonde

- les artères intra-osseuses

L'artère circonflexe antérieure : nait de l'artère axillaire. Elle aborde le col

huméral entre l'humérus et les muscles coraco-brachial et court biceps au bord

inférieur du sous-scapulaire. Elle chemine horizontalement le long du col huméral

où elle donne quelques petites branches ascendantes pénétrant dans le trochin puis

elle croise la gouttière bicipitale sous le tendon du long biceps. Ensuite, une

volumineuse branche, constante, ascendante, antéro-externe, se détache et monte

verticalement le long du bord latéral de la gouttière bicipitale puis pénètre dans

l'épiphyse humérale à l'extrémité supérieure de la gouttière bicipitale. Cette branche

antéro-externe, dans l'épiphyse, prend une direction postéro-interne avec un trajet

arciforme, ce qui lui a fait donner le nom d'artère arquée. II s'agit de l'artère intra-

osseuse la plus importante et la plus longue et ses branches vascularisent presque

toute l'épiphyse humérale. Dans l'épiphyse, les branches de l'artère circonflexe

antérieure s'unissent entre elles : plusieurs anastomoses unissent l'artère arquée

aux petites branches du trochin et de la partie antérieure du trochiter.

Dans de rares cas, la branche antéro-externe provient de la branche deltoïdienne de l'artère acromio-thoracique ou de l'artère humérale profonde.

Pour Gerber [8], l'artère circonflexe humérale postérieure joue un rôle mineur

par rapport à l'antérieure. Elle vascularise surtout la partie postéro-interne de

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l'épiphyse et la partie postérieure du trochiter. Brooks, en revanche, a montré

expérimentalement qu'il est parfois possible d'injecter à contre-courant l'artère

arquée à partir du pédicule postéro-interne.

Les artères intra-osseuses proviennent des artères diaphysaires (nées de

l'artère nourricière) ainsi que des branches métaphysaires nées de l'artère

circonflexe antérieure ou de l'artère circonflexe postérieure. Elles ont un trajet court

et direct à l'épiphyse.

A côté de l'artère arquée, principale artère nourricière, une circulation

collatérale importante existe et permet d'irriguer l'épiphyse humérale.

Cette circulation collatérale est assurée par les anastomoses de l'artère circonflexe

antérieure avec notamment l'artère acromio-thoracique, l'artère scapulaire

supérieure, l'artère scapulaire inférieure et l'artère humérale profonde [44], [30],

[49].

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Figure 8a [42]

Figure 8[42]

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CLASSIFICATION

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Il existe une grande diversité des fractures de l’extrémité supérieure de

l’humérus, de gravité très variable. Certaines sont facilement identifiables. D’autres,

longtemps qualifies de complexes ou de comminutives, posent encore des

problèmes diagnostiques difficiles à résoudre [14].

Plusieurs classifications ont été proposées ; nous ne ferons que citer celles de Kocher

[28] (1896) et de Böhler [4] fondées uniquement sur une analyse anatomique, celles de

Dehne [13] (1945) et de Watson Jones [28] (1955) intégrant l'analyse du mécanisme

lésionnel.

C'est en fait le travail de Codman [11] (1934) qui reste la référence avec son

schéma bien connu (fig. 1). Il a distingué quatre structures séparées par les

cicatrices des cartilages de conjugaison, que Neer a ensuite intitulé segments :

• la tête humérale ou segment céphalique ;

• le trochiter ou tubercule majeur ;

• le trochin ou tubercule mineur ;

• et la diaphyse.

Codman [11] avait observé que les traits de fracture suivent fréquemment les

anciens cartilages de croissance et avait individualisé des fractures à 2, 3 ou 4

fragments dans lesquelles chaque fragment portait, selon la fracture, une, deux ou

trois des quatre structures.

Toutes les classifications utilisées actuellement ont été établies d'après

l'analyse de nombreux dossiers de fractures, non seulement à partir du bilan

radiographique initial mais aussi selon le pronostic, intégrant ainsi l'incontournable

risque vasculaire qui dépend du site fracturaire et de l'importance des déplacement.

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Figure.1. - Schéma de Codman

I. CLASSIFICATION DE NEER :

Parmi les 3 classifications principales, celle de Neer est la plus connue des

anglo-saxons : c'est la classification « des 4 segments », qui reprend en fait le

schéma de Codman. Proposée en 1970, avec six groupes de fractures, elle a été

modifiée en 1990 [41].

Une fracture est considérée comme « non déplacée » lorsque aucun des 4

segments ne présente un déplacement angulaire de plus de 45° ou linéaire de plus

de 10 mm. Ces fractures, qui représentent 80 à 85% de l'ensemble des fractures

pour l'auteur, relèvent du traitement conservateur et ont pour lui un pronostic

favorable car elles ne comportent pratiquement pas de risque de nécrose. Ces

fractures sont considérées comme des fractures « en une partie », ce qui est souvent

traduit en français par fracture « à un fragment ». C'est le groupe I de l'ancienne

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classification.

La nouvelle classification ne concerne que les fractures « déplacées ».

Les fractures :

• « en deux parties » passent par le col anatomique ou le col chirurgical ou

détachent le trochiter ou le trochin ;

• « en trois parties » passent par le col chirurgical et détachent le trochiter ou le

trochin ;

• « en quatre parties » détachent la tête et les deux tubérosités.

Chacune de ces fractures peut être associée à une luxation et il existe en outre de

rares fractures de la surface articulaire (par impaction ou cisaillement). Fractures-

luxations et fractures de la surface articulaire forment le groupe VI de l'ancienne

classification.

Retenons que chaque « partie » (ou « fragment ») peut porter un ou plusieurs

segments. Les traits de fractures ne suivent pas exactement les anciens cartilages de

croissance et traversent parfois un segment qui est ainsi situé sur deux fragments.

Ainsi, fragments et segments ne sont pas équivalents. Or, la confusion entre les

deux termes est fréquente et à l'origine d'erreurs d'interprétation de cette

classification [39], [41].

II. CLASSIFICATION AO (1989) :

Selon sa méthodologie alphanumérique habituelle, elle intègre dans ses sous-

groupes les fractures non ou peu déplacées et isole les fréquentes fractures

impactées en valgus ignorées par Neer. C'est dire que les limites de déplacement

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retenues par Neer (10 mm et 45°) sont discutées.

Cette classification prend également en compte le facteur risque vasculaire : elle

définit 3 grands groupes A, B et C selon que le trait est extra-capsulaire,

partiellement ou totalement intra-capsulaire. Le risque de nécrose augmente

considérablement du groupe A au groupe C. Chaque groupe est lui-même divisé en

3 sous-groupes de gravité croissante [37].

III. CLASSIFICATION DE DUPARC :

Elle a été utilisée en 1997 pour le symposium de la SOFCOT sur le traitement

conservateur des fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus. Elle individualise

deux grands groupes de fractures extra- et intra-articulaires [14].

1- Fractures extra-articulaires :

Extracapsulaires, elles comprennent les fractures des tubercules et les

fractures sous-tuberculaires, isolées ou associées à une fracture d’un des deux

tubercules.

1-1 Fractures tuberculaires :

Fractures du tubercule majeur ou trochiter :

Les fractures parcellaires détachent l’insertion d’un ou deux muscles, le sus-

épineux, parfois le sus- et le sous-épineux, plus rarement le sous-épineux et le

petit rond, exceptionnellement le sous-épineux. Les fractures totales emportent les

insertions des trois muscles [17], [43].

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Le déplacement dépend de la direction des muscles insérés sur le fragment.

Dans les fractures détachant l’insertion du sus-épineux le déplacement est

caractéristique, avec migration supéromédiale du fragment, venant s’interposer

entre la tête humérale et l’acromion. Dans les fractures détachant l’insertion des

sus- et sous-épineux, le fragment se déplace en dedans. Dans les fractures totales,

le fragment se déplace en arrière et en dedans du fait de la direction divergente des

trois muscles qui s’y insèrent. Il peut être alors masqué sur la radiographie de face

par la tête humérale.

Les fractures isolées peuvent être la conséquence d’un choc direct ou d’une

contraction musculaire violente. Les fractures associées à une luxation antéro-

interne sont dues parfois à la propagation vers l’avant d’une encoche céphalique

postérieure (fracture de Malgaigne ou lésion de Hill-Sachs). Ces dernières se

reconnaissent à cette encoche située à la jonction de la tête et du trochiter, souvent

mieux visible après réduction de la luxation sur le cliché de face en rotation interne

ou sur l’incidence « 20/20 ». Il est rare mais possible que la fracture trochitérienne

rende la luxation incoercible [8].

Fractures du trochin :

Beaucoup plus rares que les précédentes, elles détachent l’insertion du muscle

sous-scapulaire et parfois une partie de la surface articulaire. Elles se déplacent en

dedans sous l’effet de la contraction musculaire. Elles peuvent être isolées ou

associées à une luxation postérieure qu’elles rendent souvent incoercible.

Elles sont souvent méconnues car le fragment détaché se superpose avec le reste de

l’épiphyse humérale sur le cliché de face. Leur diagnostic nécessite un cliché de face

en rotation externe ou interne, et surtout un cliché de profil axillaire ou une TDM.

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1-2 Fractures sous-tuberculaires :

Classiques fractures du col chirurgical, ce sont les plus fréquentes des

fractures humérales supérieures. Elles peuvent être isolées ou associées à une

fracture du tubercule majeur ou plus rarement mineur.

Fractures sous-tuberculaires isolées :

Elles représentent à elles seules près des deux tiers des fractures de

l’extrémité supérieure de l’humérus.

Le trait de fracture est situé sous les tubérosités, mais à une hauteur variable, de

sorte que le fragment proximal est plus ou moins volumineux. L’épiphyse reste

vascularisé par les vaisseaux capsulaire et des deux tubérosités [8].

Ces fractures peuvent être engrenées, avec un contact plus ou moins large entre les

deux fragments (type A2 de la classification de l’AO), ou désengrenées (type A3 de

l’AO). Le fragment distal se déplace en dedans, sous l’effet de la traction du grand

pectoral, et en arrière, par impaction postérieure du foyer de fracture.

Ce sont les fractures à grand déplacement qui se compliquent le plus fréquemment

de lésions vasculo-nerveuses. Elles peuvent être irréductibles en cas d’interposition

du long biceps dans le foyer de fracture ou lorsque le fragment proximal embroche

le deltoïde.

Fractures sous-tuberculaires avec fracture du tubercule majeur ou mineur :

Ce sont les fractures « à trois fragments » de Neer.

– Fractures sous-tuberculaires et du tubercule majeur :

Ce sont les fractures cervicotrochitériennes de Kocher (figure 2) dans

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lesquelles un trait de refend issu d’une fracture sous-tubérositaire détachant la

totalité du tubercule majeur. La tête humérale est irriguée par les vaisseaux

capsulaires et du trochin. Lorsque le trait sous-tuberculaire est haut situé, il est

difficile d’affirmer que le trochin est situé sur le même fragment que la tête

humérale.

Chacune des deux fractures est plus ou moins déplacée. La fracture du tubercule

majeur peut être méconnue lorsqu’elle est peu ou pas déplacée. Lorsqu’elle l’est, la

tête humérale bascule sous l’effet de la traction exercée par le sous-scapulaire et sa

surface articulaire regarde en arrière. L’association à une luxation antérieure est

exceptionnelle.

Figure 2.- schéma de la fracture cervico-trochitérienne à 3 fragments (variété haute à droite et variété basse à gauche) [14].

- Fractures sous-tuberculaires et du tubercule mineur :

Elles sont beaucoup plus rares. La fracture du tubercule mineur peut être

méconnue car celui-ci se projette sur l’épiphyse sur la radiographie de face.

Lorsqu’il est déplacé, la tête humérale bascule sous l’effet non contrarié de la

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traction exercée par les muscles insérés sur le tubercule majeur et sa surface

articulaire regarde en avant.

2- Fractures articulaires :

Elles sont largement dominées par les fractures céphalotuberculaires. Les

fractures du col anatomique sont exceptionnelles et les fractures issues des

encoches céphaliques dues aux luxations sont beaucoup plus rares. Ce sont des

fractures en partie ou en totalité intracaspulaires.

2-1- Fractures du col anatomique :

Ces fractures à deux fragments sont entièrement intra-articulaires. Elles détachent

la tête humérale au niveau du col anatomique en l’isolant de toute connexion

vasculaire venant de la capsule. Le massif tubérositaire est intact.

La tête humérale peut être engrenée, impactée ou libre, énucléée (Figure 3). Ces

fractures sont exceptionnelles et niées par certains auteurs [55].

Figure 3. Fracture céphalique [14].

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2-2-Fractures céphalotuberculaires :

Les fractures céphalotuberculaires selon Duparc ou « à quatre fragments »

selon Neer sont des fractures articulaires complexes comprenant le plus souvent

quatre fragments ; la tête humérale, la diaphyse, le massif tubérositaire refendu

séparant le trochiter et le trochin. Il faut en distinguer plusieurs types suivant les

déplacements.

TRAITS ET DEPLACEMENTS :

Nous décrirons tout d’abord la fracture céphalo-tubérositaire typique avant de

décrire les autres variétés.

a) la fracture céphalo-tubérositaire type, est la fracture engrénée à quatre fragments (figure 5) :

* la tête humérale est isolée par un trait passant en dedans de la ligne d’insertion

de la capsule, la libérant de toute connexion vasculaire. La tête plus ou moins

désolidarisée du massif tubérositaire est impactée sur la diaphyse, le plus souvent

horizontalisée, toujours basculée en arrière donnant sur les radiographies de face

un aspect de diastasis supérieur.

* le massif tubérositaire est exceptionnellement unique ; il est habituellement

refendu au niveau de la gouttière bicipitale. Le trochin est modérément attiré en

dedans par le sous-scapulaire et le trochiter en arrière par les rotateurs externes.

Lorsqu’une fracture céphalo-tubérositaire est opérée par voie antérieure le massif

tubérositaire masque en avant la tête humérale ; il faut écarter les tubérosités pour

découvrir la tête humérale. Il n’est pas exceptionnel que le fragment trochiterien

comporte une partie de la tête humérale. Radiologiquement le trochiter apparaît

ascensionné par rapport à la tête : en fait il reste pratiquement à sa place ; cet

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aspect est dû au déplacement de la tête basculée en arrière et en dehors et impactée

sur le moignon diaphysaire huméral.

* la diaphyse : Le trait au niveau de la métaphyse est souvent difficile à analyser car

il est situé dans une zone d’impaction et de projection de la diaphyse et du massif

des tubérosités.

b) variétés des fractures céphalo-tubérositaires :

Nous en distinguons quatre types. Cette classification tient compte du degré

d’impaction de la tête sur la diaphyse et de l’existence ou non d’une luxation de la

tête humérale.

Dans le type 1 (figure 4) la fracture divise l’extrémité supérieure de l’humérus en

quatre fragments mais le déplacement est minime ; la tête est légèrement basculée

et le trait séparant les tubérosités est peu déplacé. On l’identifie par l’existence

d’un diastasis supérieur de l’interligne gléno-huméral.

Figure 6. Fracture céphalo-tubérositaire Type1. Noter le diastasis gléno-huméral [14].

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Dans la fracture de type 2 (figure 5) le déplacement est important, mais la tête reste

impactée sur la diaphyse : cette forme correspond à la fracture type décrite au

paragraphe précédent.

Figure 5. Fracture céphalo-tubérositaire Type 2 [14].

Dans le type 3 (figure 6) la tête humérale est libre dans l’articulation et totalement

désolidarisée du massif tubérositaire et de la diaphyse. La diaphyse est

habituellement luxée dans le creux axillaire et la tête reste en face de la glène.

Figure 6. Fracture céphalo-tubérositaire Type 3 [14].

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Le type 4 correspond aux fractures-luxations : la tête luxée est énucléée en dehors

de la cavité articulaire à travers une brèche ou une désinsertion capsulaire : il s’agit

d’une fracture-luxation céphalotuberculaire. La luxation peut être antérieure (type IV

A) ou postérieure (type IV B). La fracture du col anatomique peut être engrenée ou

non (figure 7).

. Figure 7. Schéma illustrant les 3 types de fractures céphalo-tubérositaires type 4 [14].

2-3-les fractures verticales de l’encoche traumatique des luxations ou

fractures céphalo-métaphysaires :

Ce sont des fractures très particulières, rencontrées uniquement dans le cadre

des luxations traumatiques de l’épaule qui ont pour caractéristique d’avoir comme

point de départ l’encoche traumatique.

a) l’encoche posterieure traumatique : (figure 8)

La description de l’encoche traumatique des luxations est attribuée par les

anglo-saxons à Hill-Sachs [22], mais en fait elle a été publiée en 1855 par

Malgaigne [34] et à la fin du dix-neuvième siècle par Caird [9].

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En voici la description faite par Malgaigne [34], après une dissection

cadavérique d’une luxation ancienne invétérée : «Enfin, dans quelques cas de

luxations incomplètes datant de plusieurs années, le rebord glénoidien, creusant

son empreinte en un large sillon sur la portion articulaire de la tête humérale a

marqué le point précis où la tête s’est arrêtée dans son déplacement et où l’action

consécutive des muscles n’a fait que l’ancrer davantage... La tête humérale

représentait une espèce de poulie, articulée par deux surfaces convexes et un sillon

médian profond ; ce sillon était bien creusé sur la tête articulaire et à une légère

distance de son col...»

En effet au cours d’une luxation antérieure, la tête humérale peut s’impacter sur le

rebord antérieur de la glène créant une encoche plus ou moins profonde. Cette

encoche est située à la jonction du trochiter et de la tête et parfois plus en dedans

créant une fracture tassement céphalique. La tête humérale se trouve ainsi déformée

comme une balle de ping-pong. La zone impactée peut dépasser le tiers de la

superficie de la tête humérale.

Figure 8. L’encoche postérieure traumatique des luxations antérieures de l’épaule peut être le point de départ de fractures céphalo-métaphysaires internes ou externes ou associées

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[14].

b) les fractures de l’encoche : (figure 9)

Lors de la luxation antérieure l’encoche postérieure traumatique peut induire

une fracture qui se dirige vers la corticale métaphysaire externe, détachant en masse

le trochiter (figure 9a). La fracture du trochiter est alors totale et en règle peu

déplacée en raison de la traction simultanée du sus épineux du sous-épineux et du

petit rond. Plus rarement le trait de fracture peut isoler la tête selon une fracture

verticale dont le trait part du bord supérieur du col anatomique au niveau de

l’encoche et descend verticalement vers la corticale interne de la métaphyse

(Figure9b). Le trochin reste solidaire du fragment céphalique et le trochiter de la

diaphyse. Dans sa forme pure il s’agit d’une fracture à deux fragments l’un

diaphyso-trochiterien l’autre céphalo-trochinien. L’association des deux fractures

externe et interne à partir de l’encoche est possible (figure 9c).

Figure 9. Fractures de l’encoche. [14]. a. Fracture céphalo-métaphysaire interne détachant la tête et le trochin de la diaphyse. b. Fracture céphalo-métaphysaire externe détachant le trochiter. c. Double fracture céphalo-métaphysaire.

Ces fractures ne sont pas semble-t-il exposées au risque de nécrose car la

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tête conserve des connexions vasculaires par l’intermédiaire de la capsule insérée

sur l’éperon inférieur.

Les fractures secondaires aux luxations postérieures sont plus rares ;

l’encoche est cette fois antérieure ; à partir de l’encoche, un trait vertical peut

détacher la tête avec un éperon diaphysaire.

IV. Conclusion : Toutes les classifications décrivent à peu près les mêmes fractures et des

équivalences peuvent être établies entre les classifications de Neer et de Duparc et,

à un moindre degré, de l’AO (tableau I) [51].

Classifications

Duparc Neer AO

Fractures extra-

articulaires

Fractures des tubérosités Tubercule majeur (trochiter) avec ou sans luxation antérieure Tubercule mineur (trochin) avec ou sans luxation postérieure Fractures sous-tubérositaires (col chirurgical) engrenées ou désengrenées Fractures sous-tubérositaires (col chirurgical) et d’une tubérosité Tubercule majeur (trochiter) Tubercule mineur (trochin)

Two-part GT Two-part LT Two-part SN Three-part GT Three-part LT

A 1 A 3 B 1-1 B 1-2

Fractures articulaires

Fractures céphaliques (col anatomique) Fractures céphalotubérositaires - de type I engrenées, non déplacées - de type II engrenées, déplacées - de type III désengrenées - de type IV avec luxation antérieure engrenée ou désengrenée avec luxation postérieure engrenée ou désengrenée Fractures céphalométaphysaires issues - des encoches postérieures des luxations antérieures avec ou sans fracture du trochiter - des encoches antérieures des luxations postérieures avec ou sans fracture du trochin

Two-part AN Four-part Four-part Four-part Four-part Anterior ou posterior two, three- ou four-part

C 1-3 C 1-1 C 2 C 3 B 3-1 B 3-2

GT : greater tuberosity(trochiter) ; LT : lesser tuberosity(trochin) ; SN: surgical neck(col chirurgical) ;AN : anatomical neck (col anatomiquel). Tableau I. – Équivalences de la classification de Duparc vers les classifications de Neer et de l’AO

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[51].

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CLINIQUE

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Les patients consultent habituellement pour une impotence fonctionnelle

douloureuse de l’épaule et présentent l’attitude caractéristique des traumatisés du

membre supérieur.

L’interrogatoire fait préciser l’âge, le côté dominant, les circonstances du

traumatisme, d’éventuels antécédents locaux et les besoins fonctionnels

professionnels ou sportifs. Il s’agit le plus souvent d’accidents de la voie publique

ou même domestiques, parfois de traumatismes sportifs ou de polytraumatismes. Il

faut s’efforcer de déterminer le mécanisme. Le traumatisme est souvent minime,

notamment chez les sujets âgés et ostéoporotiques. À l’opposé, chez les sujets

jeunes victimes de traumatismes à haute énergie, les fractures-luxations avec

lésions nerveuses sont plus fréquentes. La notion de crises convulsives,

d’électrocution, d’électrochoc est à elle seule évocatrice de luxation ou fracture-

luxation postérieure de l’épaule, parfois même bilatérale. La douleur est le

symptôme dominant. Elle peut être localisée mais elle est souvent diffuse, avec des

irradiations cervicales et vers le bras. L’invalidité peut être totale, mais peut être

parfois relative dans certaines fractures parcellaires ou non déplacées. La recherche

d’antécédents, parfois signalés spontanément, doit être systématique (antécédents

de luxation récidivante glénohumérale, douleurs nocturnes ou mécaniques de

l’épaule évoquant une atteinte de la coiffe des rotateurs).

Un important hématome brachiothoracique d’apparition rapide doit faire

rechercher une complication vasculaire. La classique ecchymose brachiothoracique

de Hennequin apparaît fréquemment 24 à 48 heures après le traumatisme. Elle

inquiète souvent les personnes âgées en raison de son ampleur et elle est parfois le

motif qui les pousse à consulter. Elle se résorbe spontanément en 2 à 3 semaines

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sans aucune séquelle. Il est difficile de diagnostiquer les fracturesluxations en raison

de l’hématome et l’œdème. Dans les fracturesluxations antérieures, il existe une

saillie antérieure et la face postérieure de l’articulation est aplatie. À l’inverse, dans

les fractures-luxations postérieures, il existe un aplatissement antérieur et une

saillie postérieure. Un examen vasculonerveux soigneux doit être pratiqué

systématiquement. Il existe en effet des lésions vasculonerveuses dans 5 à 30% des

fractures complexes de l’humérus en raison de la proximité du plexus brachial et de

l’artère axillaire. Les lésions nerveuses et notamment du nerf axillaire ne sont

souvent décelées que secondairement, ce qui pose le problème de savoir si la lésion

préexistait au traumatisme ou est due au traitement (ostéosynthèse, manœuvres de

réduction, immobilisation dans un appareillage). Ces lésions sont beaucoup plus

fréquentes qu’on ne l’imagine, surtout dans leurs formes purement

électromyographiques.

Chez les polytraumatisés, le traumatisme de I’épaule peut même être

totalement méconnu initialement [51].

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IMAGERIE

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Afin de classer les fractures et ainsi de guider leur traitement, un bilan

radiographique complet doit être réalisé. Il paraît actuellement indispensable, dès

lors qu'il s’agit d’une fracture associée d’au moins une des tubérosités, d’obtenir un

bilan scanographique afin d’apprécier les lésions exactes de l’extrémité supérieure

de l’humérus [19]. Cet examen aidera à évaluer le pronostic des fractures, et à

définir les différentes possibilités thérapeutiques.

I. LA RADIOGRAPHIE STANDARD:

La radiographie standard permet, outre de faire le diagnostic, d’éliminer une

luxation, en enfilant correctement l’interligne articulaire. Elle diagnostique les

fractures des tubérosités et quantifie leur déplacement, sur les radiographies de face

et de profil.

On utilise généralement deux mesures pour analyser les radiographies [19] :

- L’angle alpha : permet d’apprécier le déplacement frontal de la calotte céphalique.

Cet angle est dérivé de l’angle cervico-diaphysaire, calculé entre l’axe diaphysaire

de l’humérus et l’axe du col huméral (Figure1). L’angle alpha peut être mesuré entre

la droite perpendiculaire à l’axe diaphysaire de l’humérus et la droite passant par les

deux extrémités de la tête humérale (Figure 2). On considère arbitrairement cet

angle normal entre 30 et 60°, (valeur moyenne théorique est à 45°) Au-delà de 60° le

déplacement est en varus, en deçà de 30° il était en valgus.

- la mesure du déplacement frontal du tubercule majeur : est effectuée entre la

partie supérieure de la calotte céphalique et la partie supérieure du tubercule majeur

(Figure 3).

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Figure 1. Figure 2

Figure 3.

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Il existe de nombreuses incidences permettant d’étudier l’extrémité

supérieure de l’humérus [50] :

- Le cliché de face stricte : le sujet a le dos contre la plaque, le rayon est

perpendiculaire à la plaque.

- Le cliché de face classique en double obliquité : (Figue 4) obliquité de 25° du

patient par rapport à la plaque, obliquité de 25° du rayon vers les pieds du patient

afin <<d’enfiler>> la voûte acromiale. Ce cliché doit être pris en position neutre,

humérus de face.

On ajoute souvent un cliché en rotation interne puis un cliché en rotation externe du

bras.

Figure 4. [51].

- L’incidence de profil de coiffe ou de Lamy : (Figure5) projette horizontalement

l’aile de l’omoplate sur la glène ; elle dégage bien le profil de la voûte acromiale. Il

est bon de porter le bras soit en antépulsion, soit rétropusion, afin de dégager

l’omoplate.

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Figure 5. [51].

- Le profil axillaire : est réalisé avec un rayon vertical sur une épaule en

abduction importante. Si l’épaule est douloureuse on écarte peu le bras du corps.

Une variante de cette incidence peut être réalisée sur un patient en décubitus dorsal,

avec un rayon horizontal oblique entrant par l’aisselle, grossièrement

perpendiculaire à la plaque placée au-dessus du moignon de l’épaule (Figure 6).

Figure 6 [51].

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- L’incidence de Bloom et Obata : (Figure 7) est une variante du profil axillaire,

utilisée lorsque l’abduction du bras est impossible ou très réduite. On fait pencher le

buste du patient suffisamment en arrière pour que le rayon incident projette l’épaule

sur le film sans superposition.

Figure 7. [51].

- La vue apicale oblique ou incidence de Garth : (Figure 8) est prise de face avec

obliquité du patient de 25° par rapport à la plaque (épaule opposée soulevée), rayon

incliné de 45° vers les pieds ; mais aussi en rotation neutre ou externe.

Figure 8. [51].

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- Le profil transthoracique : (Figure 9) analyse l’épaule blessée à travers la cage

thoracique sur un patient de profil dont le bras du coté sain est en élévation. Les

superpositions sont nombreuses.

Figure 9. [51].

- Le profil glénoïdien de Bernageau : le bras est en abduction, le rayon est

incliné de telle sorte que les rebords de la glène dessinent une sorte de casquette et

que la coracoïde se projette en partie sur la glène.

- Signalons enfin une incidence de face ou en légère obliquité du patient, le

bras en élévation, qui tend à dégager l’omoplate du gril costal.

II. LE SCANNER : Le scanner apparaît comme l’examen indispensable pour l’analyse d’une

fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus. Cet examen est facile à obtenir et

ne retarde pas le traitement de la fracture. Cet examen va visualiser au mieux les

tubérosités et notamment le tubercule mineur, qui est difficilement identifiable sur

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les radiographies standards. Il va également permettre d’apprécier leur

déplacement. Cet examen permet de classer les fractures en visualisant les

différents fragments. Il apprécie le pronostic des fractures en quantifiant la densité

osseuse et l’épaisseur de l’os sous-chondral, ce qui permet de guider le traitement.

Le scanner va également permettre de dépister une fracture articulaire de la tête

humérale, non visualisable sur les radiographies standards [19].

III. CONCLUSION : Pour analyser une fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus, trois

clichés de bonne qualité sont nécessaires en urgence : face vrai, profil d’omoplate

(profil de Lamy) et le profil axillaire. Dans les cas où ce dernier n’est pas réalisable, il

peut être remplacé par le profil de Bloom et Obata (ou profil de Velpeau) [50].

- Les deux premiers sont suffisants pour faire le diagnostic des fractures du col

chirurgical, sous tubérositaire.

- Les fractures tubérositaires sont visibles sur les clichés d’épaule de face en

rotation interne, neutre et externe, sur l’incidence de Garth et sur le profil

axillaire,

- Le simple tassement du trochiter passe souvent inaperçu en l’absence des

clichés de face en rotation ou d’une incidence de Garth.

- Les fractures céphalotubérositaires : sont beaucoup plus complexes, et selon

Kilcoyne [50], le scanner s’avère indispensable car il précise les déplacements

et permet de décider du traitement.

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TRAITEMENT

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Quatre-vingt à 85 % des fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus

peuvent être traitées orthopédiquement. Ce traitement s'adresse à toutes les

fractures peu ou non déplacées. Cette attitude est justifiée par les bons résultats du

traitement orthopédique. De plus, dans le cas de fractures peu ou non déplacées, le

risque de survenue de nécrose de la tête humérale est faible et son retentissement

fonctionnel peu important. Pour 20 à 15 % des fractures, instables ou à grand

déplacement, le traitement est chirurgical. Certaines conditions (os de mauvaise

qualité mauvais état général du patient) peuvent amener à traiter orthopédiquement

ce type de fractures [5].

Nous décrivons dans un premier temps la technique d’embrochage en palmier

selon Kapandji, puis les autres types d’embrochage rétrograde et enfin quelques

techniques d’ostéosynthèse à ciel ouvert.

La rééducation est un temps indispensable du traitement et conditionne une

grande partie du résultat final. Elle sera abordée à la fin de ce chapitre.

I. EMBROCHAGE « EN PALMIER » :

Il existe de nombreuses techniques dédiées à l'ostéosynthèse des fractures de

l'extrémité supérieure de l'humérus, et en particulier du col chirurgical. Bien

entendu, il existe des techniques d'ostéosynthèse par vis et plaques par abord

direct, mais les dernières en date utilisent le brochage. Elles se distinguent

essentiellement par le point de pénétration des broches.

1- Historique :

Le premier en 1961, K.H. Hackethal à Berlin a proposé de stabiliser à distance

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les fractures de la diaphyse humérale à foyer fermé par un faisceau de broches de

Kirschner introduites par la fossette olécrânienne. En 1968, G. Appril et P. Boll [1]

proposent cette même technique pour les fractures du col chirurgical.

En 1974, au Congrès de Printemps de la SOFCOT en Martinique, A.I. Kapandji

décrit la technique des broches « en palmiers » introduites au niveau du V deltoï-

dien, à la face externe de l'humérus. En 1975, J.Champetier et coll. reprennent l'idée

sous le nom d'embrochage « en bouquet ».

En 1978, J.M. Rogez et coll. [46] proposent une voie interne sus-

épitrochléenne.

Ensuite, Ph. Vichard [53], en 1978, propose une double voie d'introduction

pour insérer deux clous élastiques respectivement par l'épicondyle et l'épitrochlée.

Enfin, en 1981 J. Duparc, puis en 1982 J. Duparc et coll. établissent une

classification et des indications thérapeutiques. En 1984, F. Mazas, O. Chaix, T. Le

Balc'h reprennent cette classification et les indications à la lumière de leur

expérience portant sur 119 cas [10].

En 1989, A.I. Kapandji publie la technique dite « des broches en palmiers » en

faisant état d'une expérience de 15 dossiers avec, pour les premiers, 15 ans de

recul.

2- Considérations sur le choix de la technique :

Le chirurgien placé devant ce type de fractures doit savoir choisir l'une de ces

techniques en vue d'obtenir le résultat le plus rapide avec le minimum de moyens.

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Dans ce choix, il doit garder à l'esprit un certain nombre de considérations :

- les problèmes d'ostéosynthèse du membre supérieur sont fondamentalement

différents de ceux du membre inférieur. En effet, le membre supérieur n'est pas

porteur, mais suspendu à la ceinture scapulaire. Il ne subit donc pas des efforts en

compression, mais bien plutôt en élongation, ce qui a tendance à aligner les

fragments. La contention n'a donc pas besoin d'être d'une stabilité absolue, d'autant

qu'on sait que ces fractures sont capables de consolider malgré une certaine

mobilité à condition de rester fermées ;

- le membre supérieur « travaille » isolément, en solo, ce qui veut dire que le

résultat fonctionnel ne dépend pas, comme au membre inférieur, de la comparaison,

de la juxtaposition avec son homologue : pas de problème d'inégalité de longueur.

Par ailleurs, les cals vicieux de l'humérus sont plus facilement tolérés qu'au niveau

du fémur ;

- au membre supérieur, la mobilité prime la stabilité : il faut donc privilégier les

solutions chirurgicales offrant les plus grandes possibilités de rééducation

fonctionnelle rapide ;

- enfin, l'ostéosynthèse doit être la moins agressive possible. Tout abord direct de

l'extrémité supérieure de l'humérus peut avoir un retentissement fonctionnel grave

sur une articulation fragile comme l'épaule. Les ostéosynthèses à distance et à foyer

fermé doivent donc avoir la préférence, mais il n'est pas permis pour autant de

compromettre la fonction d'une autre articulation, en l'occurrence, le coude. C'est la

raison pour laquelle ; selon Kapandji ; les broches introduites par la fossette

olécrânienne et même celles introduites par les apophyses para-articulaires, doivent

être récusées. Les broches insérées à la face interne de l'humérus au-dessus de

l'épitrochlée échappent à cette critique, mais, en revanche, le point d'accès sur la

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diaphyse humérale est vraiment trop proche du paquet huméral.

L'humérus n'est directement sous-cutané qu'en trois points (figure 1) :

- deux de ces points ont déjà été utilisés : l'épicondyle et l'épitrochlée, mais ils ont

deux défauts : d'une part, la proximité du cubital, en ce qui concerne l'épitrochlée,

d'autre part, la minceur des téguments que l'on peut voir ulcérés par les extrémités

de broches, même « crossées »;

- le troisième point, est le « V deltoïdien »: situé sur la face externe de l'humérus, à

la jonction tiers supérieur, deux tiers inférieurs, à la pointe de l’insertion

deltoïdienne qui vient se terminer à l'extrémité supérieure de la cloison

intermusculaire externe, séparant les deux loges du bras. Le point idéal de

pénétration est donc situé à la jonction des trois branches de l'Y. A cet endroit, les

téguments sont relativement épais, ce qui permet de « loger » l'extrémité des

broches. Il n'y a aucune proximité articulaire, ni tendineuse. Le seul rapport

relativement proche est constitué par la « sortie » du nerf radial qui quitte la loge

postérieure pour passer dans l'antérieure, en traversant la cloison 4 à 6 cm au-

dessous du « V deltoïdien ». Il faut donc beaucoup d'imprécision ou de maladresse

pour le léser.

Le point d'entrée du « V deltoïdien » est donc le plus proche de l'extrémité

supérieure de l'humérus. C'est aussi la voie la moins délabrante, puisque l'accès à

l'os est direct, et la moins dangereuse puisqu'elle est à distance des éléments

nobles. La corticale osseuse est à ce niveau très solide : on ne risque donc pas de

faire une fracture « instrumentale » [25].

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Figure 1. - Les trois points directement sous-cutanés de l'humérus. La couverture de l'humérus par les parties molles ne laisse d'accès direct qu'au niveau 1 de l'épicondyle, 2 de l'épitrochlée, 3 du sommet du « V deltoïdien ». La « sortie » du nerf radial est située bien au-dessous [25].

3- Technique :

3-1- Installation :

Le patient est installé en décubitus latéral ou en décubitus dorsal sur table

ordinaire avec une planche sous l’épaule fracturée. La table est légèrement inclinée

en proclive et l’amplificateur de brillance est placé parallèlement à la table du coté

de la tète du patient.

3-2- La technique d'insertion des broches :

Le point d'entrée étant repéré sur l'os par une courte incision Longitudinale

externe (3-4 cm) à la face externe du bras, à l'endroit où le relief du deltoïde

«plonge» entre les deux loges, il est marqué à la pointe carrée, tenue bien

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perpendiculairement à la surface osseuse (figure 2), pour éviter qu'elle ne dérape :

c'est le seul moment à risque, bien minime si l'on est au bon endroit, c'est-à-dire à

la jonction des trois branches de l'Y. A l'aide d'une perceuse, on fore d'abord un trou

perpendiculaire de 3 mm, agrandi jusqu'à 6 mm par mèches successives (figure 3).

En inclinant la perceuse vers le bas, ce trou est rendu oblique vers le haut (figure 4) :

cela est très important pour la bonne insertion des broches, en général au nombre

de trois, parfois quatre.

Avant l'insertion proprement dite, les broches doivent être préparées : les

broches de Kirschner de 20/10 sont coupées à une longueur de 20 cm et «

béquillées » avec un rayon de courbure pas trop « serré » et fixées à tour de rôle

dans un mandrin de Jacobs solidaire d'une poignée à barre perpendiculaire. Il est

avantageux de «béquiller» les broches une fois montées sur le mandrin de telle sorte

que le plan de courbure soit confondu avec celui de la poignée (figure 5) : cela

permet de connaître la direction de la béquille lorsque la broche est déjà incluse

dans le canal médullaire.

Pour chacune des broches, la technique d'insertion est la même : la partie

recourbée de la broche est insinuée dans l'orifice oblique, la partie concave vers

l'extérieur, si bien que la broche, parvenant au contact de la corticale opposée, va «

rebondir » sur elle, comme un ski sur un obstacle (figure 6). Dès lors, la broche va

remonter dans le canal jusqu'au foyer de fracture que nous supposerons déjà réduit.

Sa pénétration dans le spongieux de la tête, de consistance bien différente, se

perçoit très bien. Grâce à la poignée, il est possible d'orienter la partie recourbée

des broches de façon divergente, ce qui dessine, sur les radiographies, un groupe

de palmiers, qui a donné son nom à la technique (figure 7). La butée sur l'os sous-

chondral de la tête est aussi très bien perceptible : il faut arrêter de pousser.

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Figure 2. - Marquage à la pointe carrée Figure 3. - Le forage du premier trou

Figure 6. L’intruduction des briches. Figure 7. aspect en « palmier » des broches.

Fig. 5. - La préparation de la broche de Kirschner. Il est avantageux de la « béquiller » dans le plan de la poignée.

Fig. 4. - Le forage du trou oblique. Il s'effectue par inclinaison de la mèche de 6 mm.

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3-3- La réduction du foyer :

Lorsque la première broche est montée, il faut s'arrêter au niveau du foyer,

pour faire la réduction :

- la plupart du temps, elle s'effectue de façon orthopédique par manœuvres

externes, en tirant le coude en bas et en dehors, en rotation indifférente, c'est-à-

dire l'avant-bras étant vertical sur le malade en décubitus dorsal, et en repoussant,

au besoin, la tête ou le fragment diaphysaire en dehors par l'index plongé dans

l'aisselle;

- lors d'une réduction difficile, cette manœuvre restant inefficace, il peut être

nécessaire de pousser le fragment après avoir introduit l'index vraiment dans

l’aisselle, par une courte incision antéropostérieure au sommet du creux (figure 8),

sorte de toucher axillaire. Sous écran, ce geste est très efficace ;

- il est aussi possible d'utiliser la tactique dite « des broches sauvages » : lorsque

le fragment céphalique tourne au moment de l'approche, on le transfixie sur la glène

par une broche percutanée, qui sera enlevée ultérieurement.

Figure 8. - Le toucher axillaire. Lorsque la réduction du fragment supérieur est difficile par manœuvres externes, il est possible, par une courte voie axillaire a minima de le manipuler à l'aide de l'index.

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Lorsque la réduction a pu être obtenue, et que la première broche est

poussée, sous contrôle d’ampli, les autres « passent » relativement facilement grâce

à l'orientation adéquate de la partie recourbée. Il est important de réaliser l'image «

en palmiers », la divergence des broches assurant un bon ancrage.

Le contrôle clinique de la bonne position des broches consiste dans la liberté

des mouvements jusqu'aux amplitudes extrêmes sans percevoir de grattement

(figure 9). Si tel n'est pas le cas, c'est que l'une des broches a perforé le cartilage de

la tête (figure10) ou est sortie par le foyer (figure 11).

3-4- La section des broches :

Après s'être assuré de la position correcte des broches dans la tête humérale,

il faut couper l'extrémité qui dépasse. Auparavant, chacune d'entre elle doit être

coudée en angle droit exactement en regard de l'orifice de leur introduction. Un

petit tord-broche fin, sorte de tube dans lequel on introduit la broche à tordre, est

bien utile pour cette opération. Les broches étant coudées à angle droit, elles

peuvent être poussées perpendiculairement à l'axe diaphysaire, dans le canal

médullaire, si bien qu'en s'appuyant sur la corticale externe, elles ne peuvent plus

reculer et être expulsées (fig.12). Il n'y a plus qu'à les couper à 2 cm de l'os et à les

enfouir sous la peau, où elles restent parfaitement palpables, ce qui facilite leur ex-

traction ultérieure [25].

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Fig.9. - L'épreuve de mobilité. Fig. 10. - La broche dépassant la tête

Figure 11. - La broche sortant par le foyer. Figure 12. - Le « crossage » des broches.

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3- Contrôle radiographique :

Outre le contrôle peropératoire permanent sous ampli, des clichés en fin

d'intervention sont indispensables :

- de face (figure 13), ce qui ne pose pas de problème ; mais on peut en faire deux :

l'un en rotation interne, l'autre en rotation externe, ce qui permet d'apprécier la

solidarisation de la tête à la diaphyse ;

- de profil (figure 14) : le contrôle de profil axillaire est plus difficile à obtenir :

bras en abduction à 90° pour que le rayon principal « entre » dans l’aisselle, plaque

au-dessus du deltoïde. Réalisé sur table, donc malade encore endormi, avant

d'installer l'immobilisation [25].

4-Suites opératoires :

Le membre supérieur est immobilisé en écharpe lâche, ce qui permet certains

mouvements telles une abduction de 30°, ou l'utilisation de la main pour s'alimenter;

Fig. 13. - Le contrôle radiographique de face.

Fig. 14. - Le contrôle radiographique de profil.

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cela facilite aussi les soins d'hygiène axillaire. Dès que la douleur postopératoire a

diminué, c'est-à-dire vers le 3 ou 4e jour, l'écharpe peut être enlevée et les

mouvements de la vie courante sont autorisés, sans dépasser 90° d'abduction.

Des clichés de contrôle de face et de profil axillaire sont utiles vers le 1Oe et

le 21e jour, date de l'ablation des fils. Le malade sort avec une ordonnance de

rééducation quotidienne. Les broches doivent être enlevées tôt chez l'enfant, vers la

3e semaine - les clichés montrent un cal précoce - plus tard chez l'adulte, vers la

5e semaine, mais ce délai peut être repoussé à 10 semaines, pourvu que la

rééducation soit poursuivie sans désemparer [25].

5- Indications : (D’après l’expérience de Kapandji [25]) :

- Les fractures du col chirurgical à un seul trait, déplacées, de l'adulte et du sujet

âgé encore actif, représentent les meilleures indications ;

- Les fractures du col chirurgical à un seul trait, non déplacées, peuvent être traitées

par simple immobilisation. Cependant, chez les adultes réclamant une reprise rapide

de leur activité, il est possible de les faire bénéficier de cette technique ;

- Les fractures du col chirurgical à deux traits, avec refend trochitérien, sont une

indication secondaire : on peut tenter de fixer le fragment trochitérien par la broche

externe, ce qui est souvent possible ;

- Les décollements épiphysaires de l'enfant, lorsqu'ils sont déplacés, sont une

excellente indication à condition d'enlever rapidement les broches (10-15 jours). Le

résultat est toujours excellent en raison de l'absence d'immobilisation ;

- Les luxations-fractures engrenées ne sont pas une contre-indication, loin de là,

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car la fixation par broches de la fracture, dans un premier temps, permet de réduire

ensuite la luxation sans avoir recours à la réduction sanglante. Devant une luxation,

il est donc très important de déceler la fracture associée du col chirurgical, afin de la

brocher avant toute tentative de réduction ;

- les fractures articulaires multi- fragmentaires déplacées représentent des contre-

indications, car il est illusoire de vouloir les contenir par des broches. Ces fractures

sont de traitement difficile; même par ostéosynthèse « à ciel ouvert », et sont

souvent des indications à la prothèse d'emblée.

6- Conclusion :

Dans l'arsenal thérapeutique dont dispose le chirurgien pour le traitement des

fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus, l'embrochage à distance, dit « en

palmier », par des broches introduites au niveau du « V deltoïdien » présente de

nombreux avantages :

- rapidité d'exécution,

- technique peu délabrante sans ouverture du foyer ni des structures péri-

articulaires, dont on connaît la fragilité,

- absence de retentissement sur l'articulation du coude et préservation de la

fonction de l'épaule,

- possibilité de récupération fonctionnelle rapide et confortable grâce à la

mobilisation quasi immédiate.

Le seul risque théorique chez les opérateurs inattentifs est la lésion du nerf

radial, et encore n'a-t-il jamais été bravement atteint. Cette complication est

parfaitement évitable si l'on observe les recommandations pour le point d'entrée des

broches au niveau du « V deltoïdien » [25].

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II. LES AUTRES TECHNIQUES D’EMBROCHAGE : 1- Embrochage par voie sus-olécranienne (Hacquetal, Aprill) :

Le patient est installé en décubitus latéral ou ventral. La réduction obtenue,

l’incision est médiane et transtricipitale, débutant à la pointe de l’olécrane et

remontant sur 5 cm (figure15).

Après dissociation des fibres musculaires du triceps, la fossette olécranienne est

repérée. L’humérus est trépané 2,5 à 3 cm au-dessus du bord supérieur de la

fossette olécranienne. L’orifice est d’abord effectué à la pointe carrée puis élargi par

des mèches de diamètre croissant ou par une pince gouge. Trois ou quatre broches

de 20/10, longues de 40 à 50 cm, préalablement béquillées à leur extrémité

supérieure, sont introduites sous contrôle de l’amplificateur de brillance. L’extrémité

des broches doit être à 1 cm du cartilage articulaire. Elles doivent être divergentes

au niveau céphalique pour assurer une meilleure tenue. Les broches sont ensuite

recourbées et sectionnées à 1 cm de l’os. Le bras est ensuite immobilisé dans un

bandage type Dujarrier pour 5 semaines [1].

Certains préconisent un remplissage maximal de la cavité médullaire afin

d’obtenir une meilleure stabilisation et d’éviter la migration des broches. Dans ce

cas, les dernières broches sont introduites par la partie inférieure du trou de trépan.

Elles sont de diamètre inférieur. Elles doivent pouvoir se fixer au niveau céphalique.

Une simple immobilisation par une écharpe antalgique est dans ce cas suffisante. La

rééducation est immédiate [5].

L’inconvénient de cette technique réside dans sa voie d’abord qui compromet la

mobilité du coude. Le rapport dangereux est le nerf radial qui croise la face

postérieure de l’humérus à son tiers moyen.

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2-Embrochage par l’épicondyle (Vives) :

L’installation du patient se fait en décubitus latéral ou en position assise. La

réduction obtenue, l’incision débute au-dessus de la pointe de l’épicondyle. La

trépanation de l’humérus est effectuée à la pointe de l’épicondyle (figure16). Le

pilier externe est trépané de manière ascendante parallèlement à sa face antérieure

par une grosse pointe carrée. Trois ou quatre broches de 20/10 sont introduites et

contrôlées sous scopie.

Cette technique a l’avantage de donner moins d’ossification et de raideur du

coude que l’embrochage sus-olécranien. Son inconvénient est la proximité de la

peau de l’extrémité distale des broches. Certains ont proposé la trépanation du

pilier externe à la face postérieure de l’humérus, au-dessus de l’insertion du long

supinateur, mais la montée des broches peut s’avérer plus difficile [5].

Figure 15. Abord sus-olécranien. Figure16. Embrochage épicondylien.

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3-Embrochage par l’épicondyle et l’épitrochlée (Vichard) (figure 17) :

Cet embrochage s’effectue avec des clous de Ender modifiés et réalise un

enclouage bipolaire ascendant à partir de l’épitrochlée et de l’épicondyle. Le patient

est installé en décubitus dorsal. On débute par l’abord épitrochléen, un peu en avant

de la pointe de l’épitrochlée en désinsérant si nécessaire les muscles épitrochléens ;

le nerf cubital est nettement plus postérieur et ne doit pas être vu. On effectue un

forage à la pointe carrée large en dessous du sommet de l’épitrochlée. Il faut viser

en haut en dedans, parallèle à la face antérieure de l’épitrochlée. Le clou de Ender

modifié (de diamètre 3 ou 3,5) est poussé jusque dans la tête en cas de réduction

accomplie ou s’arrête au foyer de fracture dans le cas contraire. Il faut dans ce

dernier cas effectuer à ce moment la réduction, la relative rigidité du clou permet

son impaction au marteau et peut aider la réduction. Le deuxième clou, de diamètre

identique ou de 4,5, est introduit au niveau de l’épicondyle et va se ficher dans la

région trochitérienne. On peut choisir de monter les deux clous jusqu’au foyer de

fracture puis les faire franchir alternativement ce foyer afin de minimiser le risque de

déplacement. Le bras est immobilisé par un montage Dujarrier pour une période de

5 semaines.

Figure17. Embrochage bipolaire ascendant [5].

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Les promoteurs de cette technique avancent le meilleur blocage des rotations

grâce à l’élasticité et la relative rigidité des clous par rapport aux broches. Il n’existe

cependant qu’un seul clou au niveau de la tête et le risque d’enraidissement du

coude est le même que pour les techniques d’embrochage par voie épitrochléenne

ou épicondylienne [53].

4-Embrochage percutané :

Cette technique s’adresse aux sujets ayant un os de bonne qualité. Cette

technique nécessite également une réduction préalable stable. Le patient est installé

en décubitus dorsal. La réduction obtenue, les broches utilisées sont de diamètre

25/10 à filetage distal pour éviter les migrations. Une première broche est introduite

en arrière de l’insertion du deltoïde pour éviter de léser le nerf circonflexe, à 45° de

bas en haut et à 30° d’avant en arrière pour tenir compte de la rétroversion de la tête

humérale. Cette première broche doit prendre appui à distance du trait de fracture

pour assurer un montage solide. Il faut éviter une insertion trop basse en dessous

de l’insertion du deltoïde pour ne pas léser le nerf radial. Une seconde broche est

introduite de la même manière, parallèlement. La troisième broche prend appui sur

le cortex antérieur du fût huméral et est introduite d’avant en arrière et de bas en

haut. En cas de fracture déplacée du trochiter associée ou systématiquement pour

certains, deux autres broches sont introduites de haut en bas et d’arrière en avant,

du trochiter vers la corticale interne de l’humérus (fig 18). Les broches sont coupées

de façon à rester sous-cutanées. La surveillance postopératoire est assurée par des

radiographies prises aux dixième et vingtième jours. On peut enlever les broches du

trochiter à la troisième semaine, les autres à partir de la sixième semaine. La

rééducation active peut être débutée à la sixième semaine.

Cette technique, justifiée par la préservation de la vascularisation de la tête

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humérale, est plutôt à opposer aux ostéosynthèses directes dans le choix du

traitement d’une fracture à trois fragments. Elle peut néanmoins être utilisée dans

les fractures à deux fragments mais ne présente pas un intérêt majeur par rapport

aux autres techniques, les broches passées en transdeltoïdien empêchant toute

rééducation précoce [5].

Fig. 18. Embrochage percutané [5].

III. CLOUS : 1- Clou de Postel :

Une mesure radiologique préopératoire permet de choisir le diamètre et la

longueur adéquate du clou. L’abord se fait par une voie supéroexterne, le ligament

acromiocoracoïdien est excisé, l’intervalle des rotateurs est repéré. L’introduction du

clou se fait à ce niveau à la limite du cartilage articulaire et du massif du trochiter

(fig.19). Deux ou trois clous de diamètre croissant mais inférieur à celui déterminé

par la mesure préopératoire sont progressivement introduits. Le diamètre choisi doit

permettre de bloquer les rotations, l’extrémité du clou doit affleurer la corticale de

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la tête humérale de manière à ne pas entrer en conflit avec la voûte acromiale.

L’intervalle des rotateurs est soigneusement refermé. La rééducation peut être

débutée immédiatement, en évitant les rotations pendant 45 jours.

L’avantage de cette technique est sa simplicité. Les inconvénients sont le

risque de fracture iatrogène de la diaphyse humérale ou du trochiter lors de

l’introduction d’un clou trop large et de conflit avec la voûte acromiale par

l’extrémité supérieure du clou. Cette technique n’est pas recommandée dans les

fractures avec trait de fracture intertubérositaire. De plus, la prise dans le fragment

cervicocéphalique reste médiocre, avec dans certains cas une absence de blocage

des rotations [5].

2- Clou de Marchetti-Vicenzi (figure 20) :

Le clou de Marchetti-Vicenzi est assimilé aux embrochages par voie sus-

olécranienne. Ce clou est constitué d’un corps cylindrique angulé vers l’avant et de

quatre ou cinq brins. Il existe différentes tailles. Il est introduit par voie sus-

olécranienne. Les brins sont maintenus fermés par une tige qui passe dans des

boucles fixées à leurs extrémités. Le clou est monté jusqu’à la tête humérale, son

extrémité doit dépasser le foyer de fracture. Le clou est ouvert en retirant la tige de

largage. La progression du clou permet aux brins de venir se bloquer dans l’os

spongieux. Le blocage distal est obtenu en insérant une vis dans la corticale

antérieure. La rééducation est commencée immédiatement.

Cette technique présente les avantages et les inconvénients des embrochages par

voie sus-olécranienne. Il peut être difficile d’obtenir l’expansion des brins quand

l’os spongieux est dense [5].

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3- Clou télégraph (Figure 21) :

L’ostéosynthèse des fractures d’extrémité supérieure de l’humérus par clou

antérograde Télégraph est un concept récent.

Ce clou comporte des principes spécifiques. Il est court, mesurant 15 cm. Il

existe trois diamètres de 7,8 et 9mm. Son verrouillage automatique a la particularité

de se faire en proximal à l’aide de 3 vis autostables, confèrent au montage une

importante rigidité. Deux vis frontales synthèsent le tubercule majeur, une vis

sagittale, facultative, synthèse le tubercule mineur. Un double verrouillage distal est

possible, de façon statique ou dynamique. L’installation de l’opéré se fait en

position semi-assise. La voie d’abord est supéro-externe. La réduction est menée

sous contrôle scopique. Ce clou antérograde est introduit au sommet de la tête en

zone cartilagineuse afin d’être dans l’axe diaphysaire. Ceci nécessite une

rétropulsion de 25° du membre supérieur. L’ostéosynthèse peut être menée de façon

standard (Figure 22) par opposition à la technique du bilboquet (Figure 23 et 24) où

l’extrémité supérieure de l’humérus est reconstruite sur le clou [12].

IV. OSTEOSYNTHESES DIRECTES :

Les ostéosynthèses directes visent à effectuer réduction et stabilisation de la

fracture à ciel ouvert. Elles nécessitent un os de bonne qualité. Le choix d’une

ostéosynthèse à ciel ouvert impose la réduction anatomique de la fracture et un

montage stable maintenant cette réduction car les cals vicieux articulaires associés à

une nécrose sont souvent très péjoratifs quant au résultat fonctionnel. Il est

important d’avoir un cliché radiographique controlatéral de l’épaule saine en

rotation neutre afin de pouvoir comparer la morphologie de l’humérus.

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Figure 22 Figure 23 Figure 24

Fig. 21 : Clou Telegraph dernière génération avec orifice de glissement

Fig.20. Clou de Marchetti-Vicenzi.

Fig.19. Clou de Postel.

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1- Stabilisation par greffe :

Elle s’applique aux fractures à trois ou quatre fragments à charnière interne

préservée. Le vide créé en sous-céphalique, qui correspond à l’impaction de la tête,

peut être comblé par une greffe corticospongieuse ou spongieuse pure, voire du

ciment chez le sujet âgé. L’abord est intertubérositaire, le relèvement s’effectue

prudemment à la spatule en prenant soin de conserver la charnière interne. La seule

greffe peut donner une réduction stable mais en cas de doute il vaut mieux effectuer

une fixation complémentaire par fils transosseux [52].

2- Stabilisation par plaque (figure 25) :

L’ostéosynthèse par plaque est un traitement chirurgical connu depuis longue

date, avec de bons résultats variant de 74 à 87 % [20].

Ses principaux avantages sont de restituer au mieux l’anatomie de l’épiphyse

proximale (notamment des tubérosités), et de réaliser des montages souvent stables

autorisant parfois une rééducation précoce. Son principal reproche est d’augmenter

le risque de nécrose secondaire lors de l’abord direct de la fracture, parfois

traumatisant.

La plaque Surfix ® d’épaule est un model plus récent, et qui semble présenté

un réel intérêt pour renforcer la stabilité des synthèses dans l’os porotique. C’est

une plaque en Y comprenant 6 vis verrouillées. Les 3 vis épiphysaires de diamètre

6,5 ont une orientation croisée dans la tête humérale. Les 3 vis diaphysaires sont de

diamètre 4,5. Les deux pattes horizontales de la plaque viennent synthéser les

tubérosités en pontant la gouttière bicipitale (Figure 25 b).

La technique opératoire est assez bien standardisée. Les patients sont

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installés en position demi-assise, sous contrôle scopique permanent de face. Les

rotations sont testées en préopératoire au niveau de l’épaule saine. La voie d’abord

est delto-pectorale. Une attention toute particulière est réservée à l’abord, qui doit

être le plus atraumatique possible, sans exposer les différents fragments. La

réduction, obtenue à l’aide d’une pointe mousse, est maintenue provisoirement à

l’aide de broches de Kirschner. Les vis épiphysaires sont mises en place en premier,

puis après avoir contrôlé les rotations, les vis diaphysaire sont alors mises à leur

tour. Une ostéosuture complémentaire des tubérosités est parfois nécessaire [20].

3- Suture au fil non résorbable :

Les auteurs conseillent l’utilisation des sutures à effets réducteurs. Les fils

passent par le trait de fracture pour éviter le chevauchement des fragments. Il faut

utiliser des fils solides non résorbables. Une vis diaphysaire transversale passée

juste sous la tête peut assurer l’ancrage des fils tubérositaires. Là aussi, la perte de

Figure 25b. -La plaque Surfix, model récent des plaques à vis verrouillée

Figure 25a. - Ostéosynthèse par plaque.

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substance créée par la réduction peut être comblée par une greffe osseuse ou du

ciment. Généralement, on commence par solidariser tubérosité et tête par deux fils

transosseux, puis le fragment proximal est fixé à la diaphyse. Les trous sont

effectués à la mèche dans la diaphyse humérale, les fils sont passés en transosseux

et transtendineux dans le fragment proximal afin d’augmenter leur tenue. Il est

nécessaire de fixer tête et diaphyse et tubérosité et diaphyse.

4-Implant BILBOQUET® :

Il s’agit d’un système d’ostéosynthèse composé de deux parties en titane

(Figure26). La première est un implant centromédullaire cimenté (à l’image d’une

queue de prothèse) qui présente à sa partie proximale un cône morse orienté à 135°

par rapport à la tige. La deuxième est une agrafe circulaire avec 5 dents disposées

en périphérie. Cette agrafe est impactée dans le centre de la tête humérale. Elle est

ensuite solidarisée à la tige grâce au cône morse à l’image du jeu du Bilboquet qui a

donné son nom au matériel.

Figure 26. - L'implant bilboquet. Tige et agrafe sont en titane. Il y a trois tailles d'agrafe

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Le concept est donc proche de celui d’une hémi prothèse avec à la place de la

calotte prothétique la tête humérale elle-même.

L'ostéosynthèse par l'implant Bilboquet permet de résoudre la majeure partie

des problèmes techniques posés par les fractures complexes de l'extrémité

supérieure de l'humérus : réparation anatomique, absence de conflit entre le

matériel et les tissus voisins, nécessité d'une mobilisation précoce du membre [32].

La technique chirurgicale est illustrée sur la figure 27.

V. PROTHESES D’EPAULE :

Il existe de nombreuses prothèses d’épaule. Néanmoins, leur implantation répond

toujours aux mêmes principes. La reconstruction la plus anatomique possible de

l’extrémité supérieure de l’humérus est le garant d’un bon résultat fonctionnel. Il est

préférable de se familiariser avec les différents ancillaires disponibles et les

différentes tailles de prothèses avant toute intervention. La prothèse totale d’épaule

n’est pas justifiée dans le cadre des fractures récentes. En cas de rupture

préexistante de coiffe, on peut discuter les prothèses dites « intermédiaires », qui

viennent s’appuyer sur la voûte acromiocoracoïdienne. La voie d’abord peut être

deltopectorale ou supéroexterne. L’abord articulaire se fait en transtubérositaire tel

que l’a décrit Neer si les deux tubérosités sont séparées, ou en sous-tubérositaire

comme l’a proposé Bigliani en cas de fracture sous-tubérositaire [5].

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Fig.27. implant Bilboquet.Technique opératoire :

a) voie delto-pectorale. b) La distraction du foyer de fracture met en évidence en arrière la tête humérale et en haut les deux fragments tubérositaires partiellement solidaires de part et d'autre du tendon du biceps. c) Positionnement de l'agrafe en regard de la tranche de spongieux céphalique. d) Impaction de l'agrafe dans le spongieux de la tête à l'aide du porte-agrafe. e) Ablation à la petite curette de l'excédent de spongieux dans le cône morse femelle. f) Préparation de la diaphyse humérale. g) Enclavement de la tige d'essai dans l'agrafe céphalique. h) Scellement de la tige définitive. i) aspect final et contrôle radiographique post-opératoire immédiat.

D E F

G H I

A C B

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VI. LA REEDUCATION :

Elle est capitale et conditionne une grande partie du résultat final. À l’issue du

traumatisme et d’un éventuel abord chirurgicale, toutes les conditions sont réunies

pour aboutir à une raideur de l’épaule : hémarthrose, source de fibrose intra-

articulaire, hématome péri-articulaire, source de coalescence des bourses séreuses,

contusion musculaire, source d’hypotonie et ensuite de rétraction musculaire,

déchirure capsulaire, source d’instabilité et pouvant nécessiter une limitation

transitoire des rotations, et enfin fracture des tubérosités, dont il faut attendre la

consolidation pendant 45 à 60 jours.

La lutte contre la raideur ne peut se faire qu’à l’aide d’exercices passifs et doit

être le souci constant du patient, du chirurgien et du rééducateur. Le chirurgien doit

informer et motiver le patient, en lui expliquant de manière simple et accessible le

principe et les buts de la rééducation.

Les doigts, le poignet et le coude doivent être mobilisés activement le plus tôt

possible mais la mobilisation de l’épaule ne peut être que passive jusqu’à obtention

de la consolidation :

– elle commence par les exercices pendulaires brefs mais répétés dans la journée ;

– l’élévation est rééduquée par une automobilisation en décubitus dorsal, le coude

tendu, avec des élévations lentes de la plus grande amplitude possible ;

- les rotations sont travaillées les coudes au corps fléchis à 90°, à l’aide d’un bâton

tenu dans les deux mains mais seulement mobilisé par le membre supérieur sain.

Les séances doivent être répétées dans la journée.

L’idéal est de rééduquer passivement l’épaule le plus tôt possible, dans des

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secteurs de mobilité précisés par l’opérateur qui connaît la solidité de la réparation

osseuse et des parties molles et l’a testé sous contrôle de la vue en fin

d’intervention [23]. Une rééducation précoce et agressive peut être néfaste dans les

ostéosynthèses à minima ou insuffisamment stables, par le biais d’un déplacement

secondaire. Chaque fois qu’une ostéosynthèse paraît insuffisante, la rééducation est

débutée plus tardivement, après une période d’immobilisation, au mieux en

abduction aux alentours de 45°. Les exercices actifs sont différés jusqu’à

constatation radiographique de la consolidation, soit habituellement à 6 ou 8

semaines. Un programme complet d’exercices d’étirement et de renforcement

musculaires est alors débuté. Les exercices quotidiens doivent être poursuivis

pendant au minimum 6 mois, pour corriger les déficits résiduels de mobilité ou de

force. Cette rééducation idéale ne peut cependant s’appliquer à tous les cas.

Certains patients très âgés ou à l’état général et intellectuel altéré ne peuvent

coopérer à ce programme. En cas d’ostéoporose et de comminution importantes, la

mobilisation précoce expose au démontage et à la pseudarthrose. Dans ces cas, la

rééducation doit être prudente et au besoin débuter une fois la fracture consolidée

[52].

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I. MATERIEL ET METHODES: Entre 2004 et 2006, 17 patients présentant une fracture de l'extrémité

supérieure de l'humérus ont été traités par embrochage en palmier à partir du "V"

deltoïdien dans le service de traumatologie-orthopédie du centre hospitalier Hassan

II de Fès. Quatorze patients revus avec un recul moyen de 18 mois, feront l'objet de

notre étude. Deux patients ont été perdus de vue et un patient est décédé.

1- Données épidémiologiques :

1-1- Age et sexe (figure 1) :

Les patients revus étaient âgés de 16 à 74 ans (moyenne d'âge 37,7 ans).

Parmi ces 14 patients, il y avait 5 femmes (35,7 %) et 9 hommes (64,3 %) .

0

1

2

3

4

5

moins 40 40 à 59 60 à 80 plus 80ans

Figure 1. Répartition selon l’âge et le sexe.

femmeshommes

1-2- Profession :

Au niveau de l’activité, 2 patients travaillaient, 6 patients étaient sans

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73

profession, 4 élèves et 2 étaient retraités.

1-3- Côté atteint :

Le côté atteint était le gauche dans 9 cas (64,2 %) et le droit dans 5 cas

(35,8%).

1-4- Circonstances du traumatisme :

Pour les causes traumatiques, nous avons trouvé :

- simple chute : 3 cas,

- accident de la voie publique : 5 cas,

- chute d'un lieu élevé : 4 cas,

- accident sportif : 1 cas,

- agression : 1 cas.

Nous n’avons retrouvé aucun accident de travail.

1-5- Tares associées :

Un cas d’hypertension artérielle bien suivi a été noté chez un patient âgé de

60 ans.

2- Données anatomo-radiologiques:

Tous nos patients ont eu un bilan radiographique standard et aucune TDM n’a

été réalisée.

2-1- Types de fractures :

Les types de fracture retrouvés dans notre série étaient au nombre de 3 (figure 2) :

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- fracture sous-tubérositaire dite du col chirurgical (fracture à 2 fragments

de Neer) : 12 cas (85,7%) ;

- col chirurgical + trochin (fracture à 3 fragments trochin de Neer) : 1 cas

(7,1%) ;

- col chirurgical associé à un refend trochitérien (fracture à 3 fragments-

trochiter de Neer) : 1 cas (7,1%).

II existait une ouverture cutanée dans 2 cas : une était stade I de Cauchoix

Duparc et l’autre était stade II.

0

2

4

6

8

10

12

sous-tubérositaire col chir.+trochin col chir.+trochiter

Figure 2 . Répartition des types fracturaires.

2-2- Analyse des radiographies initiales :

Sur les radiographies initiales :

- l’angle alpha était considéré comme normal dans 4 cas ;

- la fracture était impactée en valgus dans 6 cas ;

- la fracture était impactée en varus dans 3 cas ;

- L’angle n’a pu être mesurée dans 1 cas.

Le déplacement du tubercule majeur était inférieur à 5 mm.

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2-3- Lésions associées :

On a noté dans notre étude :

- quartre traumatismes crâniens bénins,

- une fracture ouverte de la jambe,

- une fracture de la diaphyse fémorale,

- une fracture de l’olécrane.

3- Traitement :

3-1- Délai d'intervention :

Les délais entre le traumatisme et l’intervention ont été les suivants :

- inférieur à 48 heures dans 9 cas (64,2%)

- supérieur à 48 heures dans 5 cas dont 2 étaient des polytraumatisés et les autres

cas correspondent à 3 patients ayant consulté avec retard après leur accident.

- aucun patient n’a été opéré après le 8ème jour.

3-2- Intervention chirurgicale :

a) Installation (Figure3) :

Le patient est installé en décubitus dorsal et on met en place un appui

gynécologique du côté opposé à la fracture sur lequel on suspend le membre (qui

est fixé par du sparadrap) et l’appui est surélevé de manière à soulever l’épaule de

la table pour que le poids du corps exerce une traction sur le foyer de fracture, on

glisse après, l’amplificateur de brillance couché horizontalement au dessus de la

table. La manipulation de l’arceau permet d’obtenir plusieurs incidences.

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Figure 3 : Installation du patient et du scope

b) Anesthésie :

Tous nos patients ont été opérés sous anesthésie générale.

c) Technique opératoire :

Les patients ont été opérés selon la technique décrite par Kapandji et, en plus de

l'abord au niveau du "V"deltoïdien, une voie d’abord delto-pectorale était nécessaire

dans 4 cas en raison d'une irréductibilité sous-tubérositaire.

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d) Type et nombre des broches :

- deux broches de KIRCHNER 20/10° ont été utilisées dans 9 cas

- trois broches de KIRCHNER 20/10° ont été utilisées dans 5 cas,

- on n’a jamais utilisé plus de trois broches.

3-3- Soins post-opératoires :

Les suites opératoires se sont déroulées selon un protocole identique chez tous nos

patients :

a) L’immobilisation :

Toutes les fractures ont été immobilisées dans un bandage thoracobrachial pendant

une durée moyenne de 3 semaines.

b) La rééducation :

La rééducation était systématique pendant une durée moyenne de 3 mois.

Tous nos patients ont bénéficié du même protocole de rééducation :

- Les doigts, le poignet et le coude sont mobilisés activement dés le début ;

- la mobilisation passive de l’épaule a commencé vers la 3ème semaine et la

mobilisation active vers la 6ème semaine.

4- Méthodes d’évaluation des résultats à la revue :

4-1- Résultats fonctionnels :

Lors de la revue, les patients ont tous été examinés et les résultats

ont été évalués à l'aide du score de Constant (tableau 2).

Ce score permet l'évaluation fonctionnelle de l'épaule et il est noté sur 100

points : 35 points sont des données subjectives (douleur sur 15, activités

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quotidiennes sur 20) et 65 sont des données objectives (mobilité sur 40,

force sur 25).

- Douleur sur 15 points :

L'évaluation de la douleur est basée sur la description qu'en fait le

patient durant ses activités quotidiennes. L'absence de douleurs quotidiennes

ou la simple barosensibilité de l 'épaule accorde 15 points pour cet item.

La présence de douleurs nécessite des précisions quantitatives.

Si la douleur est légère (lors d'effort important) 10 points sont accordés, si la

douleur est modérée (lors d'effort minime) 5 points sont notés et enfin si

la douleur est intense (en permanence) aucun point n'est accordé.

On demande ensuite au patient d'établir le degré de la douleur sur une échelle

comprise entre 0 et 15. Cette question constitue le deuxième item du chapitre

douleur. Zéro représente une douleur sévère et 15 l'absence de douleur.

Pour coter la douleur, on effectue la moyenne entre le score de ces

deux items qui constituent des évaluations verbales du degré de la douleur. Le

nombre maximum de points pour ce chapitre est de 15.

- Activité quotidienne sur 20 points :

L'évaluation de l'activité quotidienne est calculée sur 20 points. Cette

partie est divisée en quatre items :

- Le retentissement de l'épaule pathologique sur l'activité professionnelle ou

quotidienne. Quatre points sont attribués à cet item, zéro constitue un handicap

sévère et 4 l'absence de handicap. Il est nécessaire de préciser la ou les

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professions exercées.

- Le retentissement de l'épaule pathologique sur l'activité de loisir (sport,

hobbies). L'absence de limitation représente 4 points alors qu'une

limitation sévère accordera 0 points.

Il est nécessaire de préciser le ou les sports pratiqués.

- On évaluera la perturbation du sommeil due à l'épaule. Deux points sont

conférés à cet item : zéro représente une perturbation sévère, 2 un sommeil

normal, et 1 une perturbation de moyenne importance.

- Le quatrième item doit définir à quel niveau le patient peut se servir

raisonnablement de son bras. Si ses activités quotidiennes lui permettent de se

servir de son bras au niveau de la ceinture : 2 points lui sont accordés, au

niveau de la xyphoïde 4 points, au niveau du cou 6 points, au niveau de la tête 8

points, au dessus de la tête 10 points.

Ainsi le total des quatre items donne un maximum de 20 points pour les

activités quotidiennes et un total de 35 points pour la partie subjective de

l'évaluation.

- Mobilité active sur 40 points :

Cette partie est notée sur 40 points. L'amplitude fonctionnelle du

mouvement est celle qui est active et indolore. Quatre amplitudes sont

recherchées : la flexion, l'abduction, la rotation externe, et la rotation

interne.

* La flexion et l'abduction constituent les deux premiers items et ont le même

système de cotation. Ainsi une amplitude de 0 à 30 degrés ne donnera aucun

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80

point, une amplitude de 31 à 60 degrés deux points, de 61 à 90 degrés 4 points,

de 91 à 120 degrés 6 points, de 121 à 150 degrés 8 points et au delà de 150 degrés

10 points.

On doit toujours contrôler, pour ces deux mouvements, que le patient

effectue la flexion et l'abduction uniquement avec l'épaule (et pas avec le dos).

* L'évaluation de la rotation externe : 10 points représentent le maximum

accordé à cet item. On évalue la capacité du patient à placer sa main derrière

ou sur sa tête et la position de son coude lors de ces mouvements. Le système de

cotation est le suivant :

è main derrière la tête, coude en avant : 2 points

è main derrière la tête, coude en arrière : 2 points

è main sur la tête, coude en avant : 2 points

è main sur la tête, coude en arrière : 2 points

è élévation complète depuis le sommet de la tête : 2 points

Le total est de 10 points.

* L'évaluation fonctionnelle de la rotation interne : 10 points représentent le

maximum accordé à cet item. On évalue la capacité du patient à placer sa main

derrière son torse. Ainsi un patient qui ne peut poser le dos de la main sur la face

postérieure de la cuisse (homolatérale à l'épaule explorée) aura 0 point, sur

la fesse 2 points.

La main placée sur le sacrum accordera 4 points, au niveau de L3 (taille) 6 points, au

niveau de T12 (12° vertèbre thoracique) 8 points, au delà de T12 10 points (en

pratique en regard de T7).

- Force sur 25 points :

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L'évaluation de la force est basée sur la capacité du patient à résister à la

traction vers le bas bras tendu. Pour cette manoeuvre on utilise un tubigrip ou

un poignet fixé à une balance (peson).

Le peson est placé au niveau du poignet et l'on demande au patient de lever le bras

tendu dans le plan de la scapula à 90° d'abduction-flexion de l'épaule. Le

patient résiste à la traction et l'on mesure le maximum de force en kg. Cet exercice

sera répété 3 fois durant 5 secondes. La moyenne est notée après les 3 tests et

elle représente la réelle force de l 'épaule.

Vingt cinq points sont accordés pour un maximum de 12 kg (ou 25 pounds).

RÉSULTAT OBJECTIF GLOBAL :

Nous avons arbitrairement défini, de la même façon que WALCH [31] :

- un résultat excellent lorsque le score pondéré est à 100 + ou - SD défini par

CONSTANT (voir tableau 1) ;

- un résultat bon avec un score supérieur à 85% ;

- un score moyen entre 65 et 85 ;

- un score mauvais inférieur à 65 ;

PONDERATION PAR L’AGE ET LE SEXE :

AGE HOMME FEMME Moyenne SD Moyenne SD

21-30 98 4,2 97 4,7 31-40 98 3,4 90 4,1 41-50 92 3,6 80 3,8 51-60 90 3,1 73 2,8 61-70 83 4,2 70 4,0 71-80 75 3,6 69 3,9 81-90 66 3,1 64 2,9

91-100 56 4,3 52 5,1 Tableau 1. Moyennes de la fonction de l'épaule montrant une détérioration en fonction de l'âge et du sexe

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Pour pondérer le score de Constant, il suffit de faire une règle de trois.

Exemple : une femme de 52 ans obtient 67 points au score de CONSTANT. Le

tableau de pondération (tableau 1) nous indique qu'entre 50 et 60 ans une femme

obtient normalement 73 points.

Le score pondéré est donc de : 67X100 = 91,7% 73

Il est tout à fait concevable d'utiliser les mêmes méthodes d'évaluation

pour les patients ayant ou non des douleurs, ayant ou non une instabilité,

ayant une pathologie rhumatismale tant que l'on utilise la quantification de

l'incapacité indiquée sur les tableaux.

4-2- Résultats radiologiques :

Le résultat radiologique, immédiat et à la revue, a été étudié selon les mêmes

critères que ceux proposés lors du symposium de la SOFCOT 1997.

A la revue en plus du résultat morphologique on a étudié la consolidation, on a

recherché des signes de nécrose céphalique ou d'arthrose gléno-humérale et

l'existence d'ossification.

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Tableau 2 : Score de Constant

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II. RESULTATS: 1- Résultats globaux:

Au totale nous avons obtenu :

• 3 résultats excellents = 21,5%

• 6 résultats bons =42,8 %

• 4 résultats moyens =28,5 %

• 1 résultat mauvais =7,2 %

2- Résultats sur la douleur :

Six patients (42,8 %) ne présentaient plus aucune douleur (15 points), 7

patients (50 %) se plaignaient de douleurs qualifiées de légères (10 à 15

points) épisodiques, n'ayant aucun retentissement sur l'activité quotidienne.

Pour un patient la douleur était qualifiée de moyenne.

Le seul cas avec douleur qualifiée de moyenne est le fait d’une fracture du col

chirurgical avec refend trochitérien. Cette patiente présentait une raideur de

l’épaule.

3- Résultats sur le niveau d'activité :

- Neuf patients (64,3%) avaient un score compris entre 15 et 20,

- chez quatre patients le score était compris entre 10 et 14 ;

- un seul malade avait un score inférieur à 10.

Le seul score inférieur à 10 s'explique par un déplacement secondaire précoce

repris par ostéosynthèse à ciel ouvert.

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4- Résultats sur la mobilité :

- Elévation : trois patients ont des mobilités normales (21,5%), 6 entre 120

et 150° d'amplitude (43%), 4 entre 90 et 120 (28,5 %) et un patient a moins de

90° d'amplitude.

- Rotation externe : 4 malades ont une rotation externe complète (28,5%), 6

ont des difficultés à élever la main au-dessus de la tête (43 %), 2 peuvent mettre la

main derrière la tête le coude en avant (14,2%) et 2 n'arrivent pas à mettre la

main derrière la tête.

- Rotation interne : 2 patients portent la main en D8 (14,2%), 6 la portent en D12

(43%), 5 en L3 (35,7%) et 1 au sacrum (7,1%).

5- Résultats sur la force :

Trois patients ont une force égale au côté controlatéral (21,4%), 7 une

force supérieure aux deux tiers de celle du côté contro-latéral (50%), 3 une force

comprise entre le tiers et les deux tiers de celle du côté contro-latéral (21,4%)

et un patient a une force inférieure au tiers de celle du côté controlatéral.

6- Résultats morphologiques immédiats et à la revue :

6-1- Résultats radiologiques immédiats :

Ont été jugés anatomiques, les cas présentant :

- une translation inférieure à 0,5 cm

- un chevauchement inférieur à 0,5 cm

- un déplacement trochitérien inférieur à 5 mm

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- un angle alpha égal à 45° plus ou moins 10°. Selon ces critères, la réduction a été jugée anatomique dans 5 cas (35,7 %). Les

réductions non anatomiques sont au nombre de 9 (64,3 %).

6-2- Résultats radiologiques à la revue :

En utilisant les critères précédents, on ne retrouve plus que 4 résultats

anatomiques (28,5 %) et 10 résultats non anatomiques (71,5 %).

Si l'on utilise des critères moins stricts en considérant comme

"anatomiques" des consolidations avec un angle alpha égal à 45° +/- 20 °, on

obtient 8 résultats anatomiques (55%) et 6 non anatomiques (42,8%).

7- Les complications :

Sur l’ensemble de cette série, nous déplorons les complications suivantes:

-Migration de broches : 2 cas :

* 1 cas avec migration vers le bas et déplacement secondaire, chez un homme de 48

ans, a nécessité une reprise par ostéosynthèse à ciel ouvert au 10ème jour. Le

résultat final est bon.

* 1 cas avec migration intra-articulaire. Chez une femme de 74 ans présentant un os

porotique, le matériel a dû être retiré au bout d'un mois. Le résultat final est

mauvais (constant à 28,6). La patiente a présenté une raideur de l’épaule.

-Algodystrophie : 1 cas ayant régressé en 12 mois. Cette patiente de 70 ans a eu un

bon résultat.

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-Raideur de l’épaule : 2 cas :

* dans un cas, iI s'agissait d'une patiente de 48 ans présentant une fracture sous-

tubérositaire associée à un refend trochitérien. Le résultat est moyen.

* l’autre cas était la femme qui a présenté une migration de broche intra-ariculaire.

Aucune pseudarthrose ni paralysie radiale ni nécrose céphalique ni infection n’était à

déplorer au recul moyen de 18 mois.

III. ANALYSE DES RESULTATS: 1 - Résultats en fonction de l'âge :

91,5

80,276,5

65707580859095

moins 40 40 à 59 60 à 80

Figure 4. score de Constant en fonction de l'âge.

- Dans la tranche d'âge de 16 à 39 ans (7 cas), on a 2 résultats moyens, 3 bons

résultats et 2 résultats excellents. Score de Constant moyen est de 91,5.

- Pour la tranche d'âge de 40 à 59 ans (3 cas), on retrouve un résultat

excellent, un bon résultat et un résultat moyen. Le score de Constant moyen pour

cette tranche d'âge est de 80,2.

Le résultat moyen correspond à une patiente de 48 ans, qui présentait une

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fracture sous tubérositaire avec refend trochitérien et chez qui le fragment

trochitérien –peu déplacé- n’a pas était ostéosynthétisé. Son suivi a noté une

raideur de l’épaule.

- pour la tranche d'âge allant de 60 à 80 ans (4 cas), on retrouve 2 bons résultats, 1

résultat moyen et 1 mauvais résultat. Pour cette tranche d'âge le score de Constant

moyen est de 76,5.

Le mauvais résultat s'explique par une migration des broches intra-articulaire dans

une fracture sous tubérositaire non engrenée chez une patiente de 74 ans

avec médiocre qualité osseuse.

2 - Résultats en fonction du type fracturaire :

84,5 88

68

0

20

40

60

80

100

sous-tubérositaire col chir.+trochin col chir.+trochiter

Figure 5. score de constant en fonction du type fracturaire

- Fractures isolées du col chirurgical (12 cas) :

Ø 3 excellents résultats (25%)

Ø 5 bons résultats (41,7%)

Ø 3 résultats moyens (25 %)

Ø 1 mauvais résultat (8,3%)

Le score de Constant moyen est de 84,5.

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- Fracture du col chirurgical associée à une fracture du trochin : un seul cas.

Le fragment trochinien était non déplacé et l'est resté. Le résultat a été bon

(Constant à 88).

- Fractures du col chirurgical associées à une fracture du trochiter : un

seul cas, le résultat a été moyen.

L'existence d'un refend trochitérien est donc pour nous un facteur de

mauvais pronostic, ce qui est conforme aux données de la littérature.

3-Résultats en fonction du nombre de broches :

- montage à 3 broches (5cas):

Ø 3 résultats excellents (60%)

Ø 2 bons résultats (40%)

Le score de Constant moyen est de 96.

- montage à 2 broches (9 cas) :

Ø Aucun résultat excellent

Ø 4 bons résultats (44,4%)

Ø 4 résultats moyens (44,4 %)

Ø 1 mauvais résultat (11,2%)

Le score de Constant moyen est de 77.

Il faut noter que dans le cas compliqué de migration de broche et de déplacement

secondaire, 2 broches avaient été utilisées.

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90

4 - Résultats en fonction de la divergence des broches : (figure 6)

- Lorsque trois broches étaient dans la partie supérieure de la tête et dans 3

secteurs différents (4 cas), nous avons obtenu 3 excellents résultats et un

bon résultat et constant moyen était à 96,5.

- Lorsque trois ou deux broches étaient dans la partie supérieure de la

tête mais dans deux secteurs seulement (10 cas), nous avons noté un

déplacement secondaire et constant moyen était à 78,5.

- Il n’y avait aucun cas avec une broche seulement dans la partie supérieure de la

tête.

5 - Résultats en fonction de l'angulation du fragment proximal :

A la revue, si l'on considère comme anatomique un angle alpha égal à 45° +/-

10, on retrouve 4 réductions anatomiques (28,5%) avec toutes un excellent ou

bon résultat.

II existe donc une assez bonne corrélation anatomo-clinique.

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91

De face : diviser l'extrémité supérieure de l’humérus en 4 quadrants, le n°1étant supéro-interne, en regard de la glène.

De profil : diviser l’extrémité supérieure de l’humérus en 4 quadrants, le n° I étant antéro-supérieur.

Figure 6. : Evaluation de la divergence des broches dans l'extrémité supérieure de l’humérus.

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92

IV. DISCUSSION:

Les fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus sont d'une grande

fréquence mais posent des problèmes thérapeutiques encore non résolus, comme

en témoignent les multiples procédés d'ostéosynthèse proposés.

Nos patients ayant été traités selon la méthode de Kapandji, nous

comparerons d'abord nos résultats à ceux des séries de patients opérés selon

cette même technique. Nous les comparerons ensuite aux séries concernant

d'autres types d'embrochage rétrograde puis nous tenterons de dégager

certains facteurs pronostiques. Enfin, nous discuterons brièvement les

autres ostéosynthèses.

1 - Ostéosynthèse selon la méthode de Kapandji:

1-1- Technique opératoire :

Les différents auteurs ayant utilisé cette méthode appliquent la technique qui

a été décrite. Cependant des différences existent quant au nombre de broches

utilisées. Le principe du palmier est d'ancrer trois broches divergentes dans le

spongieux du pôle supérieur de la tête, ce qui assure la stabilisation.

Certains auteurs, dans le but d'augmenter la stabilité du montage, ont

augmenté le nombre de broches. C'est notamment le cas de Mestdagh [35], [36],

dont les résultats, "sans que la différence soit démonstrative", semblent s'améliorer

avec l'augmentation du nombre de broches. Mansat [2] lui ne fait pas mention de

résultats meilleurs lorsque le nombre de broches est supérieur à 3. Dans notre

expérience, nous ne retrouvons pas de cas où plus de 3 broches ont été introduites,

mais on remarque que les résultats obtenus en utilisant uniquement 2 broches avec

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bonne divergence au niveau de la tête humérale, sont presque semblables à ceux

obtenus avec trois broches occupant uniquement 2 secteurs.

Le bon positionnement des broches est donc un point fondamental de la

technique. C'est une condition indispensable à la stabilité du montage, et c'est à

cette seule condition que l'on peut se passer d'un nombre important de broches.

La fracture est mieux stabilisée par la divergence spatiale correcte de trois

broches que par un faisceau de broches, nécessairement centré, et nécessitant par

ailleurs un orifice d'entrée plus important qui augmente le risque de fracture sur le

point d’entrée des broches [31].

1-2- Complications :

Dans notre série, nous avons retrouvé : un déplacement secondaire, un cas

d’algodystrophie, une raideur de l’épaule et une migration de broche en

intra-articulaire.

Kapandji [26], dans la série qu'il a publié en 1989, fait état d 'un tiers de

complications.

a) Paralysie du nerf radial :

L'embrochage par le "V" deltoïdien fait courir un risque au nerf radial qu'il faut

toujours avoir à l'esprit, comme le souligne le promoteur de la technique qui

rappelle que le point d'entrée ne doit pas être trop postérieur. Lui-même fait état de

deux parésies radiales qui ont totalement récupéré dans les six mois ; l’une après la

simple ablation d’une broche trop proche, l’autre après neurolyse d’une cicatrice

fibreuse englobant le tronc nerveux [25]. Mansat [2] en rapporte également deux cas

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qui ont spontanément régressé en 4 et 6 mois et Mestdagh [35], [36] un cas dont

l'évolution n'est pas connue.

Dans notre série, nous n’avons enregistré aucune paralysie radiale.

b) migration de broches :

Nous en rapportons 2 cas, dont un avec migration vers le bas et déplacement

secondaire chez un homme de 48 ans, a nécessité une reprise par ostéosynthèse à

ciel ouvert au 10ème jour et le résultat final était bon. L’autre cas, avec

migration intra-articulaire, chez une femme de 74 ans présentant un os porotique,

le matériel a dû être retiré au bout d'un mois. Le résultat final était mauvais,

cette patiente a présenté une raideur de l’épaule.

Kapandji [25], dans sa première série, rapporte un cas de dépassement de la

pointe d'une broche ayant nécessité une ablation de matériel plus précoce que

prévue, sans conséquence. Dans sa deuxième série, il fait état de 4 dépassements

de broches limitant la rééducation tant que la broche fautive est présente, mais sans

conséquence grave.

Mansat [2] a observé 4 déplacements secondaires avec migration des broches

provoquant dans deux cas un conflit ayant nécessité l'ablation précoce du matériel.

c) Algodystrophie :

Nous en rapportons un cas sans cause particulière. Kapandji [25] en retrouve

un cas dans sa série, ayant abouti à un résultat médiocre ; ce patient présentait une

luxation-fracture abordée par voie delto-pectorale. Mansat [2] et Mestdagh [35],

[36] n'en ont pas observé.

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d) Nécrose céphalique :

Nous n’en rapportons aucun cas. Dans ce type de fracture, Mestdagh [35] fait

mention d'un cas dont l'évolution est inconnue. Mansat [2] et Kapandji [26], [25]

n'en rapportent pas,

Cette complication semble donc très rare, ce qui s'explique par le type de

fracture, extra-articulaire, dont les traits sont en dehors des insertions

capsulaires, et par l'absence de dévascularisation iatrogène des fragments.

e) Fracture sur le point d'entrée des broches après ablation du matériel :

Cette complication semble peu fréquente puisque seul Mansat [2] en

rapporte un cas, il s'agissait d'un point d'entrée volumineux lié à la mise en place de

plus de trois broches.

Dans notre expérience on n’a pas trouvé de telle complication.

f) Infection :

Elle est exceptionnelle puisque nous n'en retrouvons ni dans notre série

ni dans celle de Mestdagh [35],[36]. Mansat [2] en rapporte une, mais superficielle

et bénigne sans aucune conséquence.

Seul Kapandji [26] retrouve un cas d'infection grave, chez un garçon de 14 ans,

ayant guéri après trépanation d'un abcès central de l'humérus avec finalement un

bon résultat.

La rareté des infec t ions s ' exp l ique essentiellement par l'absence d'abord direct

dans la grande majorité des cas.

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g) Pseudarthrose :

Aucune série n'en rapporte après embrochage à partir du "V" deltoïdien.

Nous n'en avons pas observé non plus.

1-3- Résultats :

a) Résultats cliniques :

Nous observons dans notre série 65% d'excellents et bons résultats, ce

qui est globalement moins bon que pour Kapandji [26] dont 86 % des résultats sont

excellents dans sa première série de 1989. En revanche, dans celle de 1996, les

résultats excellents et bons représentent 71 % des cas [25], ce qui est

proche à nos résultats. On peut d'emblée noter que les patients de la première série

étaient souvent très jeunes et nous reviendrons ultérieurement sur cet

important facteur pronostique. Toutefois, la comparaison est difficile dans

la mesure où les critères d'évaluation sont différents (tableau 3).

Dans sa première série, Kapandji [26] considère comme excellents les cas où

l’on n’observe aucune douleur résiduelle, avec amplitudes normales de l'épaule et

utilisation normale du membre supérieur. Dans sa deuxième série [25], la qualité

des résultats est appréciée à l'aide d'une cotation sur 15 points prenant en

compte la douleur et la mobilité globale.

La comparaison est également difficile avec la série de Mansat [2] qui ne

donne que des résultats analytiques sans rapporter les résultats globaux, et de

Mestdagh [35],[36] , qui ne fait pas de distinction entre les différents

embrochages pratiqués dans l'exposition de ses résultats.

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Très bons bons moyens Mauvais Kapandji [25] ,[26]

aucune douleur amplitude normale

Vichard [53]

pas de douleur ni impotence élevation antérieure sup. à 160°

-Douleur à l’effort -pas de gêne dans la vie courante

-impossibilité main tête ou main dos -élevation inf. 90° -diminution des rotations

-douleurs persistantes -impotence permanente -élevation inf. à 60 -êne importante

Mestdagh [35] ,[36]

pas de douleur ni impotence élevation antérieure sup. à 160°

-Douleur à l’effort -pas de gêne dans la vie courante

-impossibilité main tête ou main dos -élevation inf. 90° -diminution des rotations

-douleurs persistantes -impotence permanente -élevation inf. à 60 -êne importante

Bombart

[6]

Elevation normale -moilité sup. à 120 -quelques douleurs -main nuque et main dos possibles

-flexion 90à120 -main nuque possible et main dos difficile

-mouvements très limités -douleurs importantes

Rogez

[46]

indolence restitution ad-integrum

Douleurs épisodiques et mobilités normales

Douleurs résiduelles et diminution de mobilités avec gêne fonctionnelle

Chaix, le balch [10]

Ni douleur ni gêne fonctionnelle Abduction active sup. à 150°

-douleurs barométriques -pas de gêne fonctionnelle -abduction active de 110 à 150

-douleurs discrètes -abduction active de 80 à 110

Douleurs et gêne fonctionnelle importantes -abduction inf. à 80

Apprill et Boll [1]

« rien à dire » Très légères douleurs ou légère diminution de force

Déficit fonctionnel peu gênant

« tous les autres »

Tableau 3 : Critères d’évaluation des résultats fonctionnels selon les auteurs [31]. b ) Résultats radiologiques

-En post-opératoire immédiat, selon nos critères, la réduction a été jugée

anatomique dans 35,7 % des cas et un abord delto-pectoral a été nécessaire 4 fois

pour l'obtenir. La comparaison avec d'autres séries est là encore difficile, en effet :

- Mansat [2] n'en fait pas état, mais précise qu'il a dû aborder trois fois le foyer pour

obtenir la réduction (6 %).

Il en est de même pour Kapandji [26] dans sa première série qui souligne qu'il a dû

aborder directement le foyer dans 6 cas sur 15 pour réduire.

- Mestdagh [35],[36] ne différencie pas les résultats en fonction du type

d'ostéosynthèse effectuée

- Kapandji [25] dans sa deuxième série rapporte le nombre de réductions

jugées anatomiques à la revue sans préciser le nombre d'abords

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complémentaires effectués ni mentionner ses résultats radiologiques

immédiats.

-La réduction à consolidation est jugée anatomique dans notre série dans

28,5% ou 55% selon nos critères.

Il est impossible de comparer ces chiffres avec ceux des séries de Mestdaght

[36] et de Mansat [2] qui n'en font pas mention.

Kapandji [25] a observé 58 % de réductions anatomiques et 26 % de réductions

acceptables mais ne précise pas ses critères.

L'influence du degré de réduction obtenu sera analysée ultérieurement.

1-4 Indications :

L'ensemble des auteurs utilisant la méthode de Kapandji la réserve

comme nous aux fractures sous-tubérositaires pures (deux fragments) ou

sous-tubérositaires associées à un refend trochitérien ou trochinien (trois

fragments).

Kapandji [25] [26], Mestdagh [36] et Mansat [2] l'ont également utilisée avec

succès pour des luxation-fractures, et Kapandji conseille le brochage avant

toute tentative de réduction.

Ils considèrent que les fractures articulaires sont une contre-indication à la

méthode, car les fragments, trop petits, offrent une prise insuffisante aux

broches.

Mansat [2] souligne que les lésions métastatiques sont également une contre-

indication en raison de l'ostéolyse, rendant mauvaise la prise épiphysaire des broches.

II a néanmoins étendu ses indications aux fractures à 4 fragments engrenées en

valgus, en associant à la technique une ostéosynthèse à foyer ouvert.

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2- Aut res techniques d'embrochage rétrograde:

Les autres embrochages diffèrent de la méthode de Kapandji surtout par la

voie d'abord : voie sus-olécranienne pour Apprill [1] et Bombart [6], voie sus-

épitrochléenne pour Rogez [46], double voie épitrochléo-épicondylienne pour Vichard

[53].

Les voies d'abord au niveau du coude retentissent sur cette articulation, et

peuvent entrainer des douleurs et même une limitation de la mobilité. Bombart [6]

rapporte 11% de déficit d'extension après embrochage par voie sus-

olécranienne (10° en moyenne) et Vichard [53] 12 %, avec un cas de flessum supérieur

à 15°.

L'autre risque des voies d'abord au niveau du coude est la lésion du nerf

cubital. Mestdagh [35] [36] en rapporte un cas, et Rogez [46] un autre. Vichard

[53] signale en outre un cas de blessure de l'artère humérale par dérapage

d'une pointe carrée, ayant évolué sans conséquence après réparation.

L'embrochage à partir du "V" deltoïdien ne retentit pas sur la fonction du

coude. En revanche, il fait courir un risque au nerf radial que nous avons déjà

évoqué.

2-1 - Complications :

a) Migration de broches :

Appril l et Boll [1] n'en rapportent pas, mais n'analysent pas

précisément leurs complications.

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Mestdagh [35] [36] signale que la migration est possible mais n'en

précise pas la fréquence.

Rogez [46] en rapporte deux cas, avec nécessité d'ablation précoce

de broche. Il signale qu'il y a eu retentissement sur le résultat final sans plus de

précisions ; il considère que la perforation de l'os sous-chondral lors de la mise en

place du matériel est un facteur favorisant, de même que la comminution car il y a

souvent impaction secondaire du foyer lors de la rééducation.

Bombart [6] fait état de 9 cas de pénétration de broches dans l'articulation

de l'épaule. Pour lui, deux fautes techniques en sont responsables : la perforation

de l'os sous-chondral lors de la mise en place des broches (la broche

reprend secondairement le même trajet), et l'impaction insuffisante laissant

persister un espace interfragmentaire avec tassement secondaire. Cette

pénétration des broches entraîne des douleurs et gêne la rééducation, la

récupération fonctionnelle étant plus lente que dans les cas ne présentant

pas cette complication. Néanmoins pour Bombart [6], le résultat à long terme

n'est pas modifié.

Ainsi, au vu de la littérature, il semble que les facteurs favorisant la

migration sont les mêmes quelque soit la technique d’embrochage rétrograde

utilisée.

b) Algodystrophie :

De même qu'après embrochage à partir du "V" deltoïdien, elle semble

relativement rare. Apprill et Boll [1], Rogez [46], Bombart [6] et Vichard [53] n'en

rapportent pas. Mestdagh [35] [36] considère que cette complication est rare

mais ne précise pas sa fréquence.

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c ) Complications vasculo-nerveuses :

Elles ont déjà été signalées à propos des voies d'abord. Il faut y ajouter trois

cas rapportés par Bombart [6] de compression du nerf médian, imputés à une

installation défectueuse sur la table orthopédique. Les troubles ont disparu en

trois mois dans les trois cas.

d) Nécrose céphalique :

Seul Mestdagh [35] en rapporte un cas certain après une fracture sous-

tubérositaire peu déplacée avec un mauvais résultat.

Il s'agit d'une complication rare quelque soit le type d'embrochage. Tout comme avec

la méthode de Kapandji, ce faible taux de nécrose s'explique par le type de

fracture d'une part ( e s sen t i e l l emen t des f ractures sous-tubérositaires à

deux ou trois fragments) et par l'absence de dévascularisation iatrogène des

fragments.

e) Pseudarthroses :

Elles semblent également exceptionnel les , puisque seuls Bombart [6] et

Apprill [1] en ont observé. Le cas rapporté par Bombart s'explique par l'existence

d'un écart interfragmentaire en post-opératoire. Les deux signalés par Apprill

sont survenus après un déplacement secondaire chez des personnes âgées.

f) Infection :

Mestdagh [35] [36] a observé un cas d'infection superficielle sur un abord

épicondylien, et une arthrite du coude, les broches ayant été introduites dans

l'articulation. Bombart [6] et Vichard [53] n'ont jamais observé d'infection.

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2-2 -Résultats :

Nous avons obtenu 65 % d'excellents et bons résultats dans notre série. Les

auteurs utilisant d'autres techniques d'embrochage rétrograde ont obtenu les

résultats suivants :

- 71,5 % d'excellents et bons résultats pour Aprill et Boll [1] (Embrochage

par voie sus-olécranienne) ;

- 84 % pour Vichard [53] (Embrochage bipolaire ascendant) ;

- 90 % pour Rogez [46] (embrochage par voie sus-épitrochléenne) ;

- 71 % pour Mestdagh [35] ;

- 69% pour Bombart [6] (embrochage par voie sus-olécranienne sur table

orthopédique) .

0

20

40

60

80

100

Pourcentage d'excellents et bons résultats selon les séries

Apprill et BollVichardRogezMestdaghBombartNotre série

Les résultats finaux semblent donc plus ou moins proches. La

comparaison de ces résultats doit cependant être prudente pour deux raisons :

- les séries ne sont pas toujours comparables et en particul ier l'âge, important

facteur pronostique, est variable. Ainsi, la moyenne d'âge est significativement plus

basse dans la série de Rogez [46].

- la méthode d'évaluation n'est pas la même pour tous les auteurs (voir tableau 3).

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2-3 - Indications :

Elles sont les mêmes que pour l'embrochage à partir du "V" deltoïdien.

3 – Facteurs pronostiques (indépendamment du type d'embrochage) :

3-1 - Influence du type de fracture:

Nous avons vu dans notre série que le résultat était moins bon dans le cas de

fracture sous-tubérositaire avec refend trochitérien.

Mansat [2], Bellumore [2] et Mestdagh [35] considèrent qu'il existe un cal vicieux

lorsque le trochiter est déplacé de plus de 5 mm.

Kapandji [25] considère que les fragments trochitériens peuvent le plus souvent

être fixés par la broche externe, ce qui nous parait difficile.

Vichard [53] qui considère que les cals vicieux trochitériens sont péjoratifs, ne

conclut pas sur l'attitude à adopter en per-opératoire lorsqu'il existe un

fragment trochitérien déplacé. Il en est de même de Apprill et Boll [1]. Bombart [6] estime

que l'abord en cas de déplacement d'un fragment trochitérien est indispensable

chez le sujet jeune, mais reste favorable au foyer fermé et à I'absence de réduction chez

le sujet âgé. A l'opposé, Mestdagh [35] [36] et Mansat [2] conseillent la

réduction et la synthèse complémentaire du fragment trochitérien. Mestdagh [35]

est favorable à l'embrochage transdeltoïdien et Mansat [2] et Bellumore [2] au

vissage percutané.

3-2 - Influence de l'âge :

Quelque soit le traitement utilisé, que ce soit à ciel ouvert ou à foyer fermé,

la plupart des auteurs s'accorde sur le fait que les résultats sont d'autant

meilleurs que les patients sont jeunes. C'est ce que notent Kapandji [25] et Bombart

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[6], ainsi que Mesdatgh [36]. Celui-ci retrouve 95 % de bons résultats avant 25 ans,

80 % jusqu'à 35 ans, 60 % entre 35 et 65 ans, et seulement 45 % au-delà de 70 ans.

Apprill [1] considère lui que les résultats sont meilleurs avant 55 ans. Dans

notre série, le score de constant moyen était de 91,5 avant 40 ans, 80,2

entre 40 et 59 ans et 76,5 après 60 ans (voir figure 3).

Ainsi, nous avons constaté comme la plupart des auteurs, que l'âge est un

facteur péjoratif.

En fait, plus que l'âge, c'est la qualité osseuse qui importe. La fragilité osseuse,

fréquente chez les sujets âgés, est, à côté des montages imparfaits, une cause

importante de déplacements secondaires et de cals vicieux en raison de

la mauvaise tenue des broches. Le grand âge peut encore intervenir dans les

résultats fonctionnels par le biais d'un défaut de coopération à la

rééducation et de lésions préexistantes de l'articulation.

3-3 - Influence de l'orientation céphalique à consolidation :

Le parallélisme entre l'orientation finale de la tête et le résultat

fonctionnel n'est pas évident si l'on se réfère à la littérature.

Neer [38] considère qu'une bascule de la tête inférieure à 45° est

acceptable. Chaix et Lebalch [1O] concluent que seuls les cals vicieux

articulaires ont un retentissement. Kapandji [25] a considéré la réduction comme

"anatomique" dans 57,9 % des cas, "acceptable" dans 26,3 % et "médiocre"

dans 15,8 %, sans critères précis. Même dans les réductions médiocres,

certains résultats fonctionnels restent bons (36 %).

Apprili et Boll [1] n'ont pas étudié l'influence éventuelle de la qualité de la

réduction sur leurs résultats.

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Vichard [53] fait état de deux cals vicieux en valgus sur 33 patients, parfaitement

tolérés sans définir les cals vicieux.

Rogez [46] ne rapporte que des résultats anatomiques.

Bombart [6] considère comme cal vicieux sous-tubérositaire une angulation

supérieure à 30° mais n'a pas retrouvé de parallélisme radio-clinique.

Mestdagh [35] a noté une limitation de la mobilité de l'épaule en cas de bascule

postérieure, sans plus de précision.

Dans notre expérience, lorsqu'une réduction anatomique a été obtenue

(angle alpha = 45 +/- 10) et qu'elle s'est maintenue, les résultats ont tous été

excellents (75%) ou bons (25%).

Lorsque les angles alpha étaient de 45° +/- 20 les résultats restaient excellents

ou bons dans 82 % des cas. Mais avec une bascule supérieure à 20°, nous avons

obtenu des résultats moins satisfaisants.

Il semble donc que même avec des réductions approximatives du

déplacement céphalique, les résultats restent bons. Lorsqu'en revanche, il

existe une bascule importante (supérieure à 20°), les bons résultats sont moins

nombreux. Il paraît donc qu'un abord est justifié s'il persiste une bascule

importante.

4 - Autres techniques d'ostéosynthèse :

4-1 -Embrochage percutané :

À côté de l'embrochage rétrograde, il a été également proposé

l'ostéosynthèse percutanée par broches dans les fractures à deux ou trois fragments.

Jabert [24], sur 48 patients revus, retrouve 34 résultats bons ou excellents (71%),

4 ostéosynthèses se sont démontées et ont dû être reprises (8,3 %) et deux patients

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présentant une fracture à 3 fragments ont présenté une nécrose complète (4,2 %).

Gerber [18] qui insiste sur la difficulté technique de la méthode et sur la

rigueur qu'elle requiert, l'utilise uniquement chez le sujet jeune à l'os de bonne

qualité et la contre-indique chez le sujet âgé.

4-2 - L'ostéosynthèse par plaque :

Bien qu'ayant procuré de bons résultats chez des sujets jeunes à l'os résistant,

l 'ostéosynthèse par plaque se complique fréquemment en particulier chez le

sujet âgé à l'os porotique [20]. Les démontages sont dus à la mauvaise

tenue des vis [15],[16] ; mais ce problème semble atténué avec l’avènement de la

nouvelle génération des plaques verrouillées ; comme le confirme l’étude de Hersan

[20] réalisée sur 26 patients traités par la plaque Surfix où il n’a noté aucun

démontage proximal et seulement deux lâchages des tubérosités. Le score de

constant moyen chez Hersan était à 86,3 en cas de fractures sous-tubérositaires.

Dans les fractures à trois fragments du sujet âgé, certains auteurs

associent à la plaque, une greffe osseuse ou du ciment pour assurer la prise du

matériel [18].

4-3- Des techniques moins invasives mais également à ciel ouvert sont

proposées par certains :

Neer [40] traite des fractures à trois fragments par haubannage et rapporte

41,9 % de résultats satisfaisants ou excellents et 7 % de nécrose.

Levine [33] utilise pour ces fractures une technique de suture à l 'aide d'un

gros fi l non résorbable, renforcée par une ostéosynthèse à l'aide d'un clou de

Ender antérograde lorsqu'il existe une importante comminution sous-

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tubérositaire. La dissection moins extensive des parties molles réduit le

risque de nécrose avasculaire, et la suture appuyée sur les tendons de la coiffe

est plus solide que l'ostéosynthèse lorsque l'os est porotique. Enfin, le

cerclage en huit passant par l'extrémité du clou permet d'éviter l'ascension

de celui-ci [31].

Les ostéosynthèses centro-médullaires peuvent être pratiquées à

foyer ouvert ou fermé. Le clou de Postel à tête plate ne permet pas la

synthèse des tubérosités à lui seul. Le clou Télégraph permet de traiter très

efficacement les fractures simples c'est-à-dire les 2-part de Neer correspondant

aux sous-tubérositaires de Duparc, les 3-part de Neer correspondant aux sous-

tubérositaires + troisième fragment de Duparc mais aussi les fractures impactées en

valgus à 4 fragments [12].

Dans sa série concernant 31 patients traités par clou télégraph, dont 20

présentaient une fracture sous-tubérositaire, Kerhousse [27] a fait état de trois

pseudarthroses et neuf épaules ont évolué vers une nécrose plus ou moins

complète. Le score de constant moyen était à 82% pour les fractures sous-

tubérsitaires.

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ICONOGRAPHIE

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109

Observation 1 : A. Fracture sous-tuberculaire. B. Ostéosynthèse par embrochage en palmier : trois broches ont été utilisées.

A

B

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Observation 2 : A. Fracture sous-tubérositaire déplacée. B. Ostéosynthèse par embrochage selon Kapandji.

A

B

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Observation 3 : A. Fracture du col chirurgical désengrenée. B. Ostéosynthèse par embrochage en palmier : deux broches de Kirchner ont été utilisées.

A

B

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Observation 4 : A. fracture du col chirurgical de l’humérus avant embrochage B. fracture du col chirurgical de ’humérus après embrochage selon Kapandji.

A

B

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Observation 4 : A. fracture du col chirurgical de l’humérus avant embrochage B. fracture du col chirurgical de l’humérus après embrochage selon Kapandji.

A B

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Observation 6 : A. Fracture sous-tuberculaire. B. Ostéosynthèse à foyer fermé par brochage centromédullaire ascendant selon Kapandji.

A

B

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CONCLUSION

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Il n'existe pas à l'heure actuelle de consensus sur les techniques

d'ostéosynthèse des fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus. L'embrochage

à foyer fermé est une technique peu invasive dont le principal avantage est la faible

morbidité et le respect de la vascularisation des fragments osseux et des parties

molles dû à l'absence d'abord direct. La technique d'embrochage « en palmier »

selon la technique de Kapandji par le "V" deltoïdien a pour autre avantage d'éviter un

abord chirurgical au niveau du coude, source de douleur et de raideur articulaire.

Cette technique nécessite un amplificateur de brillance et une expérience

technique suffisante permettant d'obtenir la divergence des broches dans la tête

humérale, seul garant d'une stabilité suffisante. Un plus grand nombre de broches

ne permet pas de pallier l'absence de divergence.

Les deux limites de cette technique sont la fragilité osseuse et la complexité

de la fracture :

- La fragilité osseuse, fréquente chez les sujets âgés, expose aux migrations de

broches et au déplacement secondaire source de cal vicieux et de mauvais résultat

fonctionnel. Cependant, ces complications ne sont pas l'apanage de l'embrochage et

elles menacent l'évolution de toutes les ostéosynthèses. Elles rendent pour nous une

immobilisation post-opératoire de trois semaines nécessaire. La rééducation

précoce ne peut être proposée qu'à des sujets jeunes à l'os résistant.

- L'embrochage à foyer fermé, quelles que soient ses modalités, ne peut être

proposé qu'à des fractures relativement simples et essentiellement aux fractures

sous-tubérositaires. L'existence d'un refend trochitérien n'est pas une contre-

indication sous réserve d'une réduction et d'une ostéosynthèse complémentaire du

fragment trochitérien à foyer ouvert. En revanche, les fractures céphalo-

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tubérositaires à 4 fragments sont une contre-indication en raison de l'impossibilité

de réduire correctement la fracture à foyer fermé et de trouver une prise suffisante

dans les fragments céphalique et tubérositaires.

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RESUME

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L’ostéosynthèse des fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus fait

encore l’objet de nombreuses discussions. L’embrochage à foyer fermé occupe une place importante et de nombreuses variantes techniques ont été décrites selon le point d’entrée des broches, leur nombre et leur position dans la tête humérale. La technique de Kapandji comporte un point d’entrée situé au niveau du V deltoïdien et trois ou quatre broches divergentes dans la tête humérale.

Dix-sept fractures sous-tubérositaires avec ou sans refend trochitérien ont été traitées dans notre service selon cette technique entre 2004 et 2006. 14 patients ont été revues avec un recul moyen de 18 mois.

Trois broches ont été utilisées dans 5 cas et dans le reste des cas on a introduit uniquement 2 broches. La divergence des broches était satisfaisante dans 57% des cas. La réduction a été anatomique dans 35,7 % des cas et un abord delto-pectoral a été nécessaire dans 4 fois pour l'obtenir. L’immobilisation post-opératoire a été de trois semaines en moyen, suivie par la rééducation fonctionnelle.

La complication la plus fréquente est la migration des broches : 2 cas, associée dans un cas à un déplacement secondaire et à une raideur de l’épaule dans l’autre cas. Un cas d’algodystrophie a été noté.

Les résultats fonctionnels (score de constant pondéré) étaient excellents ou bons dans 65% des cas. La consolidation a toujours été obtenue. Il existait un parallélisme entre la qualité du résultat radiologique et la qualité du résultat fonctionnel. A cet égard, l’existence d’un cal vicieux trochitérien est un facteur pronostique défavorable. Une angulation diaphyso-épiphysaire est mieux tolérée.

Cette technique doit être réservée à des fractures sous-tubérositaires. L’association à une fracture déplacée du trochiter nécessite une ostéosynthèse complémentaire. La mauvaise qualité osseuse est un facteur péjoratif.

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ص ـخـملوتحتل تقنية التثبيت . ال يزال تثبيث كسور الطرف العلوي لعظم العضد باإلستجدال موضوع جدل كبير

تتميز كل واحدة منها بموقع إدخال السفافيد، عددها وتموضعها ة مهمة، كما توجد لها عدة بديالتبالتسفيد مكان

على مستوى توجد تتميز بنقطة إدخال السفافيد " يكابانج" تقنية التسفيد من نوع . على مستوى رأس عظم العضد

.أحدوبة العضلة الدالية وثالثة أو أربعة سفافيد متفرعة في رأس عظم العضد

سبعة عشر حالة كسور الطرف العلوي لعظم العضد عولجت بمصلحة الرضوح وتقويم العظام بالمركز

و 2004 وذلك ما بين سنتي" انجيكاب" نوع اإلستشفائي الجامعي الحسن الثاني بفاس بواسطة التسفيد من

. تمكنا من تتبع أربعة عشر حالة منها،2006

تفرع السفافيد في . في خمس حاالت استعملنا ثالثة سفافيد وفي الحاالت الباقية استعمل سفودين فقط

من % 35,7ي ف) تشريحيا( من الحاالت ورد الكسور كان تاما %57رأس عظم العضد كان مرضيا في

. فقط حاالت4الحاالت، وقد كان رد الكسور مفتوحا في

:تمثلت المضاعفات في

صوحبت في إحدى الحاالت بإنزياح ثانوي وفي الحالة الثانية بتيبس :حالتي انتقال السفافيد -

.للمنكب

.حالة واحدة لحثل مؤلم -

جميعوفي. زة أو جيدة من النتائج كانت ممتا%65، "كونسطون" حالة، وتبعا لمعايير 14 من بين

الحظنا في نتائجنا تطابقا بين نوعية النتائج الوظيفية والنتائج التصويرية .الحاالت توصلنا النجبار الكسور

، بينما يمكن احتمال وجود دشبذ معيب على مستوى األحدوبة الكبيرة يعتبر عامال توقعيا ضائرا. )الراديولوجية(

.ته بشكل أفضلاإلنحناءات بين جدل العضد ومشاش

ووجود كسر على مستوى األحدوبة . إذن يجب أن نخصص هذه التقنية لكسور العنق الجراحي للعضد

تؤثر بشكل وأخيرا تجدر اإلشارة إلى أن هشاشة العظام . بيتا جراحيا في حالة انزياح واضحالكبيرة يتطلب تث

.النهائيةنتائج ال علىسلبي

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BIBLIOGRAPHIE

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SERMENT D’HIPPOCRATE Au moment d'être admise à devenir membre de la profession médicale, je m’engage solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.

Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.

Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes malades sera mon premier but.

Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.

Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles traditions de la profession médicale.

Les médecins seront mes frères.

Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération politique et sociale ne s’interposera entre mon devoir et mon patient.

Je maintiendrai le respect de la vie humaine dès la conception.

Même sous la menace, je n’userai pas de mes connaissances médicales d’une façon contraire aux lois de l’humanité.

Je m’y engage librement et sur mon honneur.