Upload
others
View
2
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE Union-Discipline-Travail
UNIVERSITE NANGUI ABROGOUA
UFR .DES SCIENCES DELA NATURE Année Académique 2013-1014
MINISTERE .DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
N° d'ordre:
THESE UNIQUE
Présentée pour obtenir le titre de
DOCTEUR DE L'UNIVERSITE NANGUI ABROGOUA
Spécialité :
PHYSIOLOGIE ANIMALE-PHARMACOLOGIE
Par
DIBY Yao Bernard
THEME:
EVALUATJON CHEZ LES MAMMIFERES DE l'ACTIVITE
ANTJDIARRHEIQUE DE SPONDIAS MOMBIN L. (ANACARDTACEAE),
UNE PLANTE l\1ED1CINALE UTJLISEE DANS LE ·TRAITEMENT DES
TROUBLES DIGESTIFS A TOUMODI (CÔTE D'IVOIRE)
Soutenue le 19 août 2014 devant le jury composé de:
M. DAGNOGO Mamadou Professeur titulaire Université Nangui Abrogoua Président - M. Y APO Angoué Paul Professeur titulaire Université Nangui Abrogoua Directeur
M. AMOIKON K.C. Ernest Maître de Conférences Université Félix 1-I. Boigny Rapporteur
M. BENŒ Anoubilé Maître de Conférences Université Nangui Abrogoua Rapporteur
M. BIDIE A. Dit Philippe Maître de Conférences Université Félix H. Boigny Examinateur
M. KONE Mamidou W. Maître de Conférences Université Nangui Abrogoua Examinateur
DEDICACES
A mon père Feu MINKOIN Diby et à ma mère AHOURE Aya, depuis mes premiers
pas à l'école, vous ne vous êtes jamais lassés de me relater l'importance des études. Vous
m'avez toujours incité à être assidu, excellent. Votre affection sans limite m'a accompagné
tout au long de la réalisation de cette œuvre. Je ne pourrai jamais vous en remercier assez.
Puisse ce travail vous combler de joie et d'espoir. Que Dieu le tout puissant vous récompense!
A mon oncle AHOURE Kouakou, vous avez été un véritable père et vous m'avez
donné toutes les portes d'entrées et de sorties de la famille. J'étais comme le fils aîné de la
famille. C'est vous qui avez pris mes études en charge. J'ai reçu avec satisfaction l'éducation, des
conseils, des critiques, des encouragements, et des prières tout au long de mes études.
Cher oncle, soyez assuré de ma gratitude et de ma reconnaissance. Dieu vous garde longtemps
parmi nous.
A ma tante Y AO Amoin, vous avez été, comme ma mère pour moi, je vous remercie pour
vos conseils, votre soutien financier, vos encouragements, vos prières et vos bénédictions tout au
long de mes études. Trouvez ici toute ma gratitude et ma reconnaissance.
A mes frères et sœurs, vous avoir à mes côtés, a représenté un bonheur pour moi.
Soyez unis, endurants et patients, la réussite est au bout de 1 'effort. Puisse ce travail raffermir
davantage les I iens qui nous unissent
A ma famille et à mes amis, pour leur soutien, en particulier à Mademoiselle KONAN
N'goran Yolande, en gage de ses nombreuses marques de sympathie, pour son soutien et son
indéfectible affection pendant tout ce travail.
., ,,
AVANT-PROPOS
Le travail rapporté dans ce mémoire a été réalisé dans deux laboratoires et un centre de
recherche.
Le laboratoire de Physiologie Animale, Pharmacologie et Pharmacopée de l'Unité de
Formation et de Recherche des Sciences de la Nature (UFR-SN) où l'évaluation de l'activité
antispasmodique et la toxicité aigüe des principes actifs ont été réalisées. Je remercie le
Professeur YAPO Angoué Paul, pour avoir accepté d'assurer la direction scientifique de
cette thèse. Votre simplicité et votre amour pour Je travail bien fait suscitent en moi une
grande admiration et un profond respect. Les bonnes dispositions qui vous animent me
permettront d'embrasser une carrière de recherche bien réussie.
Le laboratoire de Chimie Bio-organique et des Substances Naturelles de l'Unité de
Formation et de Recherche des Sciences Fondamentales et Appliquées (UFR-SfA), structure
dans laquelle les extractions, le fractionnement des principes actifs et Je tri phytochimie ont
été réalisés. Je remercie le Professeur BEKRO Yves Alain, Directeur de ce laboratoire, pour
m'avoir accepté d'y effectuer une partie de mes travaux.
Le Centre de Recherche en Ecologie (CRE) de l'Université Nangui Abrogoua
(Abidjan) dirigé par le Docteur TABOU K. Martine où les travaux d'induction de la
diarrhéique expérimentale et du transit intestinal ont été réalisés. A ces travaux, s'ajoutent
ceux de la quantification du volume, la masse des selles diarrhéiques, la teneur en eau et le
dosage des électrolytes dans les selles diarrhéiques.
Je tiens à remercier sincèrement :
Le Professeur Feu AKE-ASSl Laurent, pour avoir accepté d'assurer la
confirmation de l'identification de Spondias mombin L.
Le Professeur MAMADOU Dagnogo, en acceptant de présider le jury de ma thèse.
Votre dévouement pour l'enseignement, la recherche et votre rigueur scientifique ne sont plus
à démontrer. Veuillez trouvez par ces quelques chers mots, l'expression de ma profonde
reconnaissance.
Le Professeur AMOIKON Kouakou Chuniboa Ernest, pour avoir accepté de
participer à ce jury en qualité de rapporteur de ma thèse.
Le Professeur ZIRIHI Guédé Noël, pour la spontanéité avec laquelle vous avez accepté
de participer à l'amélioration de ce travail en qualité de rapporteur, m'honore. J'ai bénéfice aussi
de votre riche enseignement, votre sympathie, votre disponibilité, votre humilité, toutes ces choses
Il
font de vous un réputable auprès de vos collègues et vos étudiants. Trouvez ici le témoignage de
ma haute reconnaissance.
Le Professeur BENIE Anoubilé, pour l'intérêt que vous avez manifesté pour ce
travail en acceptant d'en être un des rapporteurs.
Le Professeur JUDIE Alain dit Philippe, de faire partir des membres du jury de ma
thèse en qualité d'examinateur. Veuillez trouver ici l'expression de mon plus profond respect.
Le Professeur KONE Mamidou W., en acceptant d'être membre de ce jury en tant
qu'examinateur. Veuillez trouver ici ma profonde reconnaissance.
Le Docteur N'GUESSAN Banga Benoît, car j'ai apprécié la qualité des
enseignements que vous m'avez dispensés au cours de ma formation. Vos conseils ne m'ont
jamais fait défaut. Soyez en remercié encore une fois.
Le Docteur KONE Marna, car vous n'avez ménagé aucun effort pour m'assister
durant toutes ces aimées de rudes épreuves. Votre grande disponibilité et vos méthodes de
travail furent pour moi un apport indéniable sans toutefois oublier vos conseils avisés à
l'endroit des étudiants du 3è cycle. Je vous dis merci.
Le Docteur KOUAKOU Kouakou Léandre, car vous m'avez donné les orientations
nécessaires pour le bon déroulement de ce travail. Trouvez ici l'expression de ma profonde
gratitude et de notre sincère admiration.
Le Docteur BLEYERE Nahounou Mathieu, pour vos nombreux conseils, vos
soutiens et votre amour au travail m'ont été très utiles durant toutes ces années de dures
épreuves.
Au Docteurs KAMAGATE Soualio, GNANGORAN Boua Narcisse, KASSIM
Dosso et KOKORA Angoua Baudouin pour leur franche collaboration.
A tous les étudiants du Laboratoire de Physiologie Animale, Pharmacologie et
Pharmacopée : N'DIA Kouadio Fréderic, GOZE Nomane Bernard, et GBOGBO Moussa
pour leur esprit d'équipe.
Enfin, que toutes les personnes qui, de près ou de loin, m'ont apporté leur aide dans
l'accomplissement de ce travail; qu'ils veuillent m'excuser de ne pouvoir les nommer
individuellement. Qu'ils trouvent, ici, l'expression de mes sincères remerciements.
Que la grâce de DIEU soit sur vous !
III
TABLE DES MATIERES
............................................................................................................................................. Pages
DEDICACES 1
AYANT-PROPOS II
TABLE DES MA TI ERES IV
LISTE DES FIGURES XIII
LISTE DES TABLEAUX XIV
LISTE DES ABREVIATIONS XX
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1-PHYSIOLOGIE DU TRANSIT INTESTINAL 4
l-Organes de la digestion . .4
2-Transit intestinal. 4
.. .4 3-Intestins .
3-1-Intestin grêle 4
3-2-Caecum 6
3-3- Gros intestin 8 4-Motricité intestinale 8
4-1-Etat pré-prandial 8
4-2-Etat post-prandial 8
4-2-1-Mouvements de segmentation 9
4-2-2-Mouvements péristaltiques 9
5-Automatismc et contrôle nerveux de la motricité digestive 9
ô-Mécanisrne de contraction-relaxation de l'intestin 12
?-Absorption et sécrétion intestinale de l'eau et d'électrolytes 13
7-1-Cycle entérosystémique de l'eau............................................................................ . 13
7-2-Modifications des mouvements de l'eau et des électrolytes en conditions
pathologiques 15
II-PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHEE 17
l-Définition . .. 17
IV
2-Classification des diarrhées .
2-1-Diarrhée sécrétoire .
. 17
.................................................. 17
2-2-Diarrhée osmotique 18
2-3-Diarrhée par exsudation 18
2-4-Diarrhée motrice 18
2-5-Diarrhée volumogénique 19
3-Etiologie des diarrhées 19
3-1-Diarrhée d'origine virale 19
3-1- 1-Rotavirus 19
3-1-2-Autres virus......................................................................................................... .. 19
3-2-Diarrhée d'origine bactérienne 20
3-2-1-lnfections à bactéries entérotoxinogènes 20
3-2-2-lnfections à bactéries invasives 20
3-3-Diarrhée d'origine parasitaire 20
3-4-Diarrhée d'origine non infectieuse 21
DEUXIEME PARTIE: MATERIEL ET METHODES
!-MATERIEL 22
1 -Matériel végétal 22
!-!-Position systématique et nom vernaculaire 22
1-2-0rigine et aire de distribution 22
1-3-Description 22
I -4-Utilisations de Spondias mombin L. en médecine traditionnelle 26
1-4-1-Feuilles 26
1 -4-2- Ecorces de tronc 26
1-4-3-Racines 26
1-4-4-Fleurs 27
1-4-5-Fruits 27
1-5-Etudes et travaux antérieurs 27
l-5-1-Activités biologiques .
1-5-2-Activités antimicrobiennes .
. 27
................................................. 27
1-5-3-Activités molluscicides 28
1-5-4-Etudes chimiques 28
V
2-Matériel animal 29
2-1-Lapins 29
2-2-Rats ·············································································································-'················· 29 3-Matériel technique 30
II-METHODES 30
1-Préparation des solutions physiologiques 30
1-2-Préparation de la solution physiologique de référence 30
1-3-Préparation des substances pharmacologiques à tester. 30
1-4-Substances chimiques 31
1-5-Préparation de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. 31
1-6-Préparation des extraits issus de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L 34
2-Dispositif expérimental pour l'enregistrement des mouvements intestinaux 34
3-Prélèvement et mise en place du fragment d'intestin de lapin 38
4-Technique d'enregistrement de l'activité contractile du duodénum 38
5-Etalonnage 39
6-Tri phytochimie 3 9
6-1-Recherche des alcaloïdes par la réaction de Dragendorff, de Valser et Mayer 39
6-2-Recherche des coumarines par la réaction sur le cycle lactonique 39
6-3-Recherche des flavonoïdes par la réaction dite « à la cyanidine» 40
6-4-Recherche des polyphénols par la réaction au chlorure ferrique 40
6-5-Recherche des substances quinoniques par la réaction de Borntraëger. 40
7-6-Recherche des sucres réducteurs par la réaction de Fehling et de Tollens .40
6-7-Recherche des stérols et polyterpènes par la réaction de Liebermann 40
6-8-Recherche des tanins par la réaction de Stiasny 40
7-Etude de la toxicité aiguë 41
7-1-Administration par voie orale 41
7-2-Administration par voie intrapéritonéale 41
7-3-Méthode graphique de détermination de la dose maximale tolérée (DMT), de la
dose létale 50 % (DL50) et de la dose létale 100 % (DL100) 42
7-4-Méthode de calcul de Kaber et Behrens (1935) pour la détermination de la dose
létale 50 % (DL50) 42
8-Test d'induction de la diarrhée 43
9-Test de mobilité gastro-intestinale ' 43
VI
10-Test de quantification du volume, du poids, de la teneur en eau et du taux de
sécrétion des électrolytes dans les selles diarrhéiques.......................... . 44
! !-Analyse statistique 45
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE I : EVALUATION DEL' ACTIVITE ANTIDIARIUIEIQUE
IN VITRO DE L'EXTRAIT TOTAL AQUEUX DES ECORCES DE TICE
DE SPONDIAS MOMBIN L. ET SES DIFFERENTES FRACTIONS CHEZ
LE LAPIN
!-Extraction des principes actifs 46
!-Extraction à l'eau distillée 46
2-Extraction liquide-liquide par les solvants organiques et l'eau .46
Il-Effet de l'extrait total aqueux et les extraits organiques sur l'activité contractile
duodénale en fonction des doses 4 7
!-Effet de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 47
2-Effet de l'extrait hexanique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 47
3-Effet de l'extrait aqueux l des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin.......................................... . 52
4-Effet de l'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 15 52
5-Effet de l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 52
6-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 53
7-Effet de l'extrait aqueux 3 des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin............ . 53
8-Effet de l'extrait butanolique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin . . 63
9-Effet de l'extrait aqueux 4 des écorces de tige Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin 63
Vil
10-Discussion 67
11-Conclusion partielle 68
CHAPITRE II: EVALUATION DEL' ACTIVITE ANTIDIARRHEIQUE IN
VITRO DE L'EXTRAIT ETHYL-ACETATE CHEZ LE LAPIN ET ANALYSE
DU MECANISME D'ACTION
I-Etude comparée de l'antagonisme adrénergique contre le propanolol et la prazosine 69
1-Effet de l'adrénaline sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 69
2-Interaction adrénaline-propanolol et ad rénal ine-prasozine sur l 'activité
contractile du duodénum isolé de lapin 69
2-1-Interaction adrénaline-propanolo 169
2-2-Interaction adrénaline-prazosine 69
II-Etude comparée de l'antagonisme de l'extrait éthyl-acétate contre le propanolol
et la prazosine 76
1-Interaction extrait éthyl-acétate-propanolol et extrait éthyl-acétate-prasozine sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 76
1-1-Interaction extrait éthyl-acétate-propanolol. 76
1-2-Interaction extrait éthyl-acétate-prazosine 76
III-Etude comparée de l'antagonisme atropinique contre !'acétylcholine et l'extrait
éthyl-acétate 81
1-Effet de l'acétylcholine (Ach) sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin 81
2-Interaction Acétylcholine-atropine et Acétylcholine-extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L. sur l'activité du duodénum isolé de lapin 81
2-1-Interaction Acétylcholine-atropine 81
2-2-Interaction acétylcholine-extrait éthyl-acétate 84
3-Discussion 89
4-Conclusion partielle 91
CHAPITRE III: EVALUATION DE L'ACTIVITE ANTIDIARRHEIQUE
IN VIVO DE L'EXTRAIT ETHYL-ACETATE DES ECORCES DE TIGE
DE SPONDIAS MOMBIN L. CHEZ LE RAT
1-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur le nombre de défécations diarrhéiques 92
VIII
2-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et de
l'atropine sur la mobilité gastro-intestinale 92
3-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur le volume des selles diarrhéiques 98
4-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur le poids des selles diarrhéiques humides 98
5-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur le poids des selles diarrhéiques séchées l 03
6-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la teneur en eau dans les selles diarrhéiques .
7-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la sécrétion du sodium (Na J . 8-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
... 103
....... 108
lopéramide sur la sécrétion du potassium (KJ l 08
9-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la sécrétion du chlore (Cl") l l 3
l 0-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la sécrétion du calcium (Ca2; 113
l l-Discussion l l 8
12-Conlusion partielle 119
CHAPITRE IV: EVALUATION DE LA TOXICITE AIGUË ET TRI
PHYTOCHIMIE DE L'EXTRAIT TOTAL AQUEUX ET L'EXTRAIT
ETHYL-ACETATE DES ECORCES DE TIGE DE SPONDIAS MOMBIN L.
CHEZ LE RAT !-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux et de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L l 20
!-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. . . 120
!-!-Comportement des animaux après administration de l'extrait total aqueux des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie orale .. . . . . .. . . . . . 120
l-2-Comportement des animaux après administration de l'extrait total aqueux des
écorces de tige de Spondias mombin L. par la voie intrapéritonéale 120
IX
1-3-Détermination de la DMT, DL5o et de la DL100 de l'extrait total aqueux par
voie intrapéritonéale 122
2-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L 122
2-1-Comportement des animaux après administration de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie orale 122
2-2-Comportement des animaux après administration de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie intrapéritonéale 122
2-3-Détermination de la DMT, la DL5o et la DL10o de l'extrait éthyl-acétate par
la voie intraperitonéale 123
II-Tri phytochimie 129
3-Discussion 131
4-Conclusion partielle 134
CONCLUSION GENERARALE ET PERSPECTIVES 135
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 136
X
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Anatomie générale du tube digestif du lapin S
Figure 2 : Intestin grêle .
Figure 3 : Paroi de l'intestin grêle .
. 7
....................................................... 7
Figure 4: Mouvements de segmentation 10
Figure 5: Mouvements péristaltiques l 0
Figure 6: Schéma de régulation de la motricité intestinale 11
Figure 7 : Contraction et relaxation de ! 'intestin 14
Figure 8: Conditions d'apparition de la diarrhée ..... . , ...................•....•............. 16
Figure 9: Distribution de l'espèce Spondias mombin L 24
Figure 10 : Spondias mombin L 25
Figure 11 : Tranche de ! 'écorce de tige de Spondias mombin L 25
Figure 12 : Rameau feuillé de Spondias mombin portant des fruits 25
Figure 13: Rameau feuillé de Spondias mombin portant une inflorescence 25
Figure 14: Diagramme de l'extraction des écorces de tige de Spondias mombin L.
avec de ! 'eau distillée 33
Figure 15 a: Diagramme d'extraction liquide-liquide des extraits issus de l'extrait
total aqueux des écorces de tige Spondias mombin L 35
Figure 15 b: Diagramme d'extraction liquide-liquide des extraits issus de l'extrait
total aqueux des écorces de tige Spondias mombin L 36
Figure 16 : Dispositif expérimental permettant l'enregistrement de l'activité
mécanique intestinale de lapin 37
Figure 17: Effet dose-réponse de l'extrait total aqueux des écorces de tiges de
Spondias mombin L.sur la motricité du duodénum isolé de lapin 48
Figure 18: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. 49
Figure 19: Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de
lapin en fonction de la concentration de ! 'extrait total aqueux des écorces
de tige de Spondias mombin L 49
Figure 20: Effet dose-réponse de l'extrait hexanique des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 50
XI
Figure 21: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
del 'extrait hexanique des écorces de tige de Spondias mombin L 51
Figure 22: Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de lapin
en fonction de la concentration de l'extrait hexanique des écorces de tige
de Spondias mombin L 51
Figure 23: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 1 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 54
Figure 24:Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration del'
extrait aqueux 1 des écorces de tige de Spondias mombin L 55
Figure 25: Effet dose-réponse de l'extrait chloroformique des écorces de tige de
Spondias mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 56
Figure 26:Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias mombin L. 57
Figure 27:Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de lapin
en fonction de la concentration de l'extrait chloroformique des écorces
de tige de Spondias mombin L 57
Figure 28: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 58
Figure 29: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration de
l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spon.dias mombin L 59
Figure 30: Effet dose-réponse de l'extrait ethyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 60
Figure 31: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L 61
Figure 32 : Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de
lapin en fonction de la concentration de l'extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L 61
Figure 33: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 3 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 62
Figure 34: Effet dose-réponse de l'extrait butanolique des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 64
Figure 35: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de la extrait butanolique des écorces de tige de Spondias mombin L 65
XII
Figure 36: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 4 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin 66
Figure 37: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de
Lapin ·································································· ..... 70
Figure 38: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration de
l'adrénaline . . 71
Figure 39: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de
lapin en présence de concentrations croissantes de propanolol .. 72
Figure 40: Diminution de l'amplitude des contractions induites par ADR en présence
des concentrations croissantes du PRO .
Figure 41: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de
lapin en présence de concentrations croissantes de prazosine . 74
.73
Figure 42: Diminution de l'amplitude des contractions induites par ADR en présence
des concentrations croissantes du PRA . . ... 75
Figure 43: Effet dose-réponse de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin en présence de
concentrations croissantes de propanolol. .
Figure 44: Diminution de l'amplitude des contractions induites par Eea en présence
. .. 77
des concentrations croissantes du PRO 78
Figure 45: Effet dose-réponse de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin en présence de
concentrations croissantes de prazosinc . . ..... 79
Figure 46: Diminution de ! 'amplitude des contractions induites par Eea des écorces
de tige de Spondias mombin L. en présence des concentrations du PRA 80
Figure 47: Effet dose-réponse de !'acétylcholine sur la motricité du duodénum isolé de
Lapin ························································ ..................... 82
Figure 48: Augmentation des amplitudes de contraction du duodénum isolé de lapin
en fonction des concentrations croissantes de !'acétylcholine................ . ... 83
Figure 49: Effet dose-réponse de ! 'acétylcholine sur la motricité du duodénum isolé
de lapin en présence de concentrations des concentrations croissantes
d'ATR . ················································ 85
Figure 50: Diminution des amplitudes de contraction induites par l' Achen présence
des concentrations croissantes cl' A TR . . .. 86
Xlll
Figure 51: Effet dose-réponse de l'acétylcholine sur la motricité du duodénum isolé de
lapin en présence de concentrations croissantes de l'extrait éthyl-acétate 87
Figure 52: Diminution des amplitudes de contraction induites par I' Achen présence
des concentrations croissantes de Eea 88
Figure 53: Variation des défécations totales et diarrhéiques en fonction des
concentrations de! 'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. et du lopéramide 95
Figure 54: Variation du pourcentage d'inhibition des défécations diarrhéiques en
fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L. et du lopéramide 95
Figure 55: Variation du transit intestinal en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et de l'atropine 97
Figure 56: Variation du pourcentage dinhibition du transit intestinal en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et l'atropine 97
Figure 57: Variation du volume des selles diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide 100
Figure 58: Variation du pourcentage d'inhibition du volume des selles diarrhéiques
en fonction des concentrations de 1 'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L. et du lopéramide 100
Figure 59: Variation du poids des selles diarrhéiques humides en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. et du lopéramide : 102
Figure 60: Variation du pourcentage d'inhibition du poids des selles
diarrhéiques humides en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-
acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 102
Figure 61 : Variation du poids des selles diarrhéiques séchées en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
moinbin L. et du lopéramide 105
Figure 62: Variation du pourcentage d'inhibition du poids des selles diarrhéiques
séchées en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 105
XIV
Figure 63 : Variation de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétatc des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramide I 07
Figure 64: Variation du pourcentage d'inhibition de la teneur en eau dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 107
Figure 65: Variation du taux de sécrétion du sodium (Na+) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 110
Figure 66: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du sodium (Na+)
dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide .... 110
Figure 67: Variation du taux de sécrétion du potassium (K+) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 112
Figure 68: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du potassium (K')
dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 112
Figure 69 : Variation du taux de sécrétion du chlore (Cl") dans les selles diarrhéiques
en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide . 115
Figure 70: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du chlore (Cl")
dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl
acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide .... .. ..... 115
Figure 71 : Variation du taux de sécrétion du calcium (Ca2J dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide .. 115
Figure 72: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du calcium (Ca2+)
dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de ! 'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 115
Figure 73 : Pourcentage de mortalité des rats en fonction de la dose de ! 'extrait
total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L 125
Figure 74 : Pourcentage de mortalité des rats en fonction de la dose de la fraction
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L.. 128
XV
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Composition de la solution physiologique de type MAC EWEN 32
Tableau 2 : Résultats des extractions par les so lvants organiques et l'eau de la
poudre d'écorces de tige de Spondias mombin L 46
Tableau 3: Variation du nombre de défécations diarrhéiques en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. et du lopéramide 94
Tableau 4: Variation des distances parcourues par le charbon en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétatc des écorces de tige de Spondias
mombin L. et de l'atropine 96
Tableau 5: Variation du volume des selles diarrhéiques en fonction des
Concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. et du lopéramide 99
Tableau 6: Variation du poids des selles diarrhéiques humides en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramide 101
Tableau 7: Variation du poids des selles diarrhéiques séchées en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramidc 104
Tableau 8 : Variation de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramide 106
Tableau 9: Variation du taux de sécrétion du sodium (Na+) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 109
Tableau 10: Variation du taux de sécrétion du potassium (I(+) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 111
Tableau 11: Variation du taux de sécrétion du chlore (Cr) dans les selles diarrhéiques
en fonction des concentrations de J 'extrait éthyl-acétate des écorces de
tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 114
Tableau 12: Variation du taux de sécrétion du calcium (Ca2+) dans les selles
XVI
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide 116
Tableau 13: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait total
aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. par la voie orale 121
Tableau 14: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait total
aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. par la voie
intrapéritonéale 124
Tableau 15: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. par la voie
orale 126
Tableau 16: Taux de mortalité des animaux en fonction de la close de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L par la voie
intrapéritonéale 127
Tableau 17: Composition chimique de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. et de l'extrait éthyl-acétate 130
XVII
LISTE DES ABREVIATIONS
Ach : Acéthylcholine
ADR : Adrénaline
AMPc : Adenosine monophosphate cyclase
A TP: Adenosine Triphosphate
A TR : Atropine
CaM: Calcium calmoduline
CE5o: Concentration efficace 50 %
DL5o: Dose létale 50 %
ET A: Extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L
Fbut.: Fraction butanolique
Fbut.aq.r.: Fraction butanolique aqueuse résiduelle
Fchl.: Fraction chloroformique
Fchl.aq.r.: Fraction chloroformique aqueuse résiduelle
Fea.: Fraction éthyl-acétate
Fea.aq.r. : Fraction éthyl-acétate aqueuse résiduelle
Fhex. : Fraction hexanique
Fhex.aq.r .. : Fraction hexanique aqueuse résiduelle
GABA: Acide gamma amine-butyrique
GMPc : Guanosine monophosphate cyclase
5-HT : 5-hydroxytryptamine
MLCK: Myosin Light Chain kinase
MLCP: Myosin Light Chain phosphatase
OCDE : Organisation de la Coopération et du Développement Economique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PC : Poids corporel
PRA : Prasozine
PRO : Propanolol
RVO : Réhydratation par voie orale
XVIII
INTRODUCTION
Malgré les efforts des gouvernements et des organisations internationales, la
couverture des besoins sanitaires fondamentaux des populations reste une préoccupation
majeure. L'insuffisance des services de santé, la croissance démographique et la flambée des
prix des produits pharmaceutiques font que 80% des populations ont recours à la médecine
traditionnelle, pour leur besoin en soins de santé primaire (Farsworth et Kass, 1996).
Sachant qu'aucun développement économique ne peut aboutir dans un milieu où le
taux mortalité a atteint un seuil critique, l'on se préoccupe aujourd'hui, partout, d'étudier
l'adaptation de la technologie et du savoir-faire médical aux conditions épidémiologiques,
économiques et socio-culturelles des· pays en développement, ce qui amène à considérer la
médecine traditionnelle, et à les intégrer dans les systèmes de santé locale (OMS, 2002a).
L'utilisation de la médecine traditionnelle dans le traitement des maladies est une
pratique très ancienne. Les plantes jouent donc un rôle important dans la lutte contre la grande
majorité des maladies (Gurib-Fakim, 2006). Sachant qu'une plante peut contenir plusieurs
milliers de substances bioactives différentes, cela montre l'importance et la richesse du règne
végétal en médicaments facilement accessibles, et acceptables du point de vue culturel, en cas
de maladie. Au regard du soutien considérable qu'apporte la médecine traditionnelle dans des
soins de santé primaire, l'Organisation Mondiale de la Santé incite de nombreux pays
africains à encourager davantage la collaboration entre la médecine traditionnelle africaine et
la médecine moderne. Elle encourage aussi l'intégration des tradipraticiens dans le réseau
sanitaire, la réalisation d'une industrie pharmaceutique à partir de remèdes traditionnels
fabriqués avec des matières premières locales, l'élaboration d'ouvrages sur la pharmacopée,
ainsi que des formulaires thérapeutiques traditionnels à l'usage des populations.
De ce fait, des études ethnobotaniques ont été réalisées. Toutefois, ces études ne
constituent qu'une étape à compléter nécessairement par des analyses chimiques
d'identification et d'isolement des principes actifs, des études des propriétés
pharmacodynamiques, des essais chimiques et toxicologiques pouvant aboutir à la confection
de médicaments. Dans ce travail, l'étude réalisée a porté sur les plantes diarrhéiques. La diarrhée est une
pathologie courante qui expose le malade à une déshydratation générale avec risque de
collapsus et mort. Elle est connue depuis très longtemps et est classée dans la catégorie des
maladies des intestins. Dans les pays en développement, elle inquiète par son caractère
endémoépidémique, où elle constitue un réel problème de santé publique (Eholie et al., 1999).
Par ailleurs, la diarrhée est considérée comme un des plus grands fléaux touchant les jeunes
enfants. A l'échelle mondiale, cette pathologie est le premier motif d'hospitalisation en milieu
pédiatrique. En effet, chez ces derniers, elle constitue une forte cause de mortalité
particulièrement entre la date de sevrage et l'âge de 5 ans (Imbert, 2001), avec 1,3 milliards
d'épisodes de diarrhée aiguë et plus de 4 millions de décès annuels.
En Afrique, elle est particulièrement responsable de 4 à 5 millions de morts chaque
année (Abdullahi et al., 2001). La Côte d'Ivoire n'échappe pas à la règle, et la diarrhée y
demeure un problème de santé publique dont l'ampleur ne cesse de croître. Son taux de
prévalence au plan national avoisine 26 %, et 27 % dans la ville d'Abidjan, depuis
l'avènement du VIH/SIDA et son corollaire de maladies opportunistes (Akoua-Koffi et al.,
1993 ; 2007).
Pour le traitement des maladies diarrhéiques, l'Organisation Mondiale de la Santé
propose soit la réhydratation par voie orale ou la solution de réhydratation orale, soit
l'administration de désinfectants intestinaux et des pratiques nutritionnelles appropriées.
Cependant, les taux annuels d'utilisation de la réhydratation par voie orale et de la solution de
réhydratation orale demeurent encore très faibles, environ 0,39 % et 1,02 % respectivement
(Birger et al., 2006). Malgré les médicaments conventionnels variés, certaines personnes
continuent toujours de se soigner avec les plantes médicinales. Cela s'explique par le fait que
les continents regorgent une flore précieuse et diversifiée en terme de plantes médicinales
avec près de 50.000 espèces (Adjanohoun, 1990).
Concernant singulièrement la Côte d'Ivoire, Aké-Assi (1991) a recensé plus de 1400
recettes médicamenteuses avec près de 800 espèces de plantes médicinales. Plusieurs de ces
plantes sont utilisées pour le traitement des diarrhées et des coliques (Adjanohoun et al.,
1979). Parmi ces plantes, Spondias mombin L. est retenue pour cette étude, car elle a été citée
par de nombreux tradithérapeutes lors des enquêtes ethnobotaniques réalisées dans le
département de Toumodi (Côte d'Ivoire).
L'objectif principal de cette étude est d'évaluer les propriétés antidiarrhéiques des
écorces de tige de Spondias mombin L., une plante médicinale utilisée clans le traitement
des troubles digestifs en Côte d'Ivoire
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
-évaluer l'effet antidiarrhéique in vitro de l'extrait total aqueux par l'activité antispasmodique
sur l'intestin isolé de lapin ;
-évaluer l'effet antidiarrhéique in vitro des extraits issus de l'extrait total aqueux par l'activité
antispasmodique sur l'intestin isolé de lapin en vue de sélectionner le plus actif;
2
-évaluer l'effet antidiarrhéique in vivo de l'extrait le plus actif chez les rats rendus
diarrhéiques ;
-étudier la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux et de l'extrait le plus actif chez les rats;
-mettre en évidence les constituants chimiques de l'extrait total aqueux et de l'extrait le plus
actif.
3
PREMIERE PARTIE :
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1-PHYSIOLOGIE DU TRANSIT INTESTINAL
1-0rganes de la digestion L'appareil digestif est composé d'un ensemble d'organes allant de la bouche à l'anus.
Il comprend successivement la bouche, le pharynx, I'œsophage, l'estomac et l'intestin. Ce
dernier est formé de deux parties anatomiquement et fonctionnellement distinctes; l'intestin
grêle et le gros intestin séparés par la valvule iléo-caecale ou valvule de Bauhin. La figure 1
ci-dessous offre une vue d'ensemble du tube digestif chez le lapin. Ces organes ont pour but
de transformer les aliments en nutriments pour qu'ils soient directement assimilables par
l'organisme (Gidenne et Lebas, 2005).
2-Transit intestinal Le cheminement des aliments et des produits de la digestion tout le long du tube
digestif de son extrémité buccale à son extrémité anale, est assuré par une série d'actes
moteurs parfaitement coordonnée (Hermann et Cier, 1979). Ainsi, après la déglutition, le bol
alimentaire passe successivement dans l'œsophage et arrive à l'estomac où il subit l'action du
suc gastrique. L'organe suivant, le duodénum reçoit la bile et le suc pancréatique. Le passage
dans la partie principale de l'intestin grêle et dans le gros intestin permet la poursuite du
métabolisme des aliments. On y note l'absorption des produits de dégradation, des vitamines
et des substances minérales.
3-Intestins
3-1-Intestin grêle L'intestin grêle du lapin est relativement court avec un diamètre généralement
inférieur à I cm et représente seulement 12 % du volume gastro-intestinal. Tl comprend 3
grandes parties: le duodénum, le jéjunum et l'iléon (Figure !). Son contenu est liquide,
particulièrement dans la partie supérieure où il présente moins de 10 % de matière sèche. Le
pH, 7,2 à 7,5 est légèrement basique dans sa partie antérieure et plus acide dans l'iléon où le
pH varie de 6,2 à 6,5. Il est le site de digestion et d'absorption des sucres, des vitamines, des
acides gras et des protéines provenant de la nourriture. Les cellules endocrines du duodénum
et du jéjunum secrètent de la moitiline qui stimule la motricité de l'intestin grêle, du colon et
du rectum mais pas du caecum.
Le duodénum de lapin mesure environ 40 cm de long. Sa muqueuse renferme de
nombreuses glandes de Brünner qui secrètent du mucus. Celui-ci permet de protéger
l'épithélium duodénal de l'acidité du chyme provenant de l'estomac.
4
Œsophagt
~
Poids: 20g ESTOMAC Contenu : 90-100 g
Contenu:(% MS): 17% Contenu (pH): 1,5-2,0
JDuodémuu 1
t Poids: 10g Longueur : 13 cm Contenu : ...• 1 g
C~CUM ---.
Poids :25g Longueur : 40 g Contenu: 100-120g Contenu (% MS) : 20-24 Contenu (pH): 6,0
1 Poids :60 g
,. .' INTE.STIN Longueur : 330 cm '' GR~LE Contenu : 20-40 g
Contenu (% MS) : 7% Contenu (pH): 7,2 =>6,4
~
Longueur : 50 cm \ ..• 1- Poids: 30 g Contenu(% MS): 20-25% / COLON ~Contenu:10-30 g Contenu (pH): 6,5
CÔLON DISTAL - 1 Longueur : 90-100 cm [ Contenu (%MS) : 20 • 40%
Figure 1: Anatomie générale du tube digestif du lapin (Gidenne et Lebas, 2005)
5
Le canal cholédoque rejoint le duodénum près du pylore tandis que le canal
pancréatique le rejoint près de son extrémité, contrairement à la plupart des mammifères chez
qui ils abouchent au même endroit.
Le jéjunum est un peu moins épais et vascularisé que le duodénum. Sa paroi renferme
quelques volumineuses plaques de Peyer. Il présente de nombreuses circonvolutions
suspendues au grand mésentère.
L'iléon est court et mesure 15 à 20 cm de long. Sa partie terminale s'élargit avant son
abouchement au caecum pour former une ampoule plus ou moins sphérique appelée sacculus
rotundus. Celui-ci est situé dans le quadrant abdominal caudal gauche. li est tapissé
intérieurement par de nombreux follicules lymphoïdes. JI communique avec le gros intestin
par la valvule iléo-caecale qui permet au chyme de passer dans le caecum (Meredith, 2006).
La paroi intestinale se compose de quatre couches (Figures 2 et 3) et assure plusieurs
fonctions.
La première couche appelée la muqueuse, est composée d'épithélium et de tissu
conjonctif dont les principales fonctions sont la sécrétion de mucus, d'hormones ou
d'enzymes et l'absorption des nutriments.
La deuxième couche est la sous-muqueuse. Elle est composée de vaisseaux sanguins et
lymphatiques qui facilitent la conduction des nutriments.
La troisième couche nommée la musculeuse, est composée d'une couche musculaire
longitudinale et d'une autre circulaire, dont les fonctions contribuent aux mouvements des
aliments le long du tube digestif.
La dernière couche est la séreuse ou le péritoine. C'est une couche mince composée de
tissu conjonctif et qui permet aux différents segments du tube digestif de se replier et de
glisser les W1S sur les autres dans la cavité abdominale (O'Malley, 2005).
3-2-Caecum Le caecum est très volumineux. Il a 10 fois la capacité de l'estomac et contient 40%
du contenu intestinal c'est-à-dire 100 à 120 g d'W1 mélange pâteux, 20 à 24 % de matière
sèche. Il s'enroule sur lui-même avant de se terminer en un tube aux parois épaisses:
l'appendice vermiforme. Il est étroitement solidarisé à l'iléon par le pli iléo-caecal et au colon
par le pli
6
villosité
plaque de Peyer
follicule lymphoïde
sous muqueuse
éreuse 2 valvules conniventes
couche circulaire
couche longitudinale
Figure 2 : Intestin grêle chez l'homme (Kahle et Coll., 1980)
Muqueuse
Lymphatique
Lamina propri
Iésentère muqueuse
M"'"''"~ {
Artère et veine
Plexus sous muqueux (Meissncr)
Plexus myentèriquc (Auerbach}
Système nerveux entérique
Figure 3 : Paroi de l'intestin grêle chez l'homme (Kahle et Coll., 1980)
7
iléo-colique. Ces trois viscères forment donc un bloc indissociable qui occupe la plus grande
partie du flanc droit de l'animal, repoussant les autres organes de l'abdomen (Donnelly 2004).
3-3-Gros intestin
Le gros intestin ou le côlon du lapin est très long et comprend deux parties distinctes:
le côlon proximal, d'environ 50 cm de long et le côlon distal, de 90 cm. Le côlon proximal
présente trois bandes musculaires longitudinales appelées taenias qui créent trois sacculations.
Le côlon distal n'a pas de sacculations. Le côlon proximal est séparé du côlon distal par le
fusus coli. Le fusus coli est propre aux Lagomorphes. Il s'agit d'une zone de 5 à 8 cm de
muscle circulaire épais entouré d'une fine muqueuse. Il a beaucoup de cellules ganglionnaires
et est sous influence de l'aldostérone et des prostaglandines. Il sert de pace maker, régulant le
passage du bol dans le côlon distal. Il contrôle trois types de motilité colique: segmentaire,
péristaltique et haustrale. Ce sont ces différentes formes de contractions qui produisent les
fèces molles ou dures (O'Malley, 2005).
4-Motricité intestinale
L'intestin est le siège des mouvements permanents selon les moments avant ou après
la prise d'un repas. Ces mouvements se déroulent successivement dans l'intestin grêle et dans
le côlon et ont pour effet de brasser, d'homogénéiser le contenu de l'intestin, d'assurer sa
progression vers le gros intestin, de l'épandre sur la muqueuse en vue de la digestion et de
l'absorption.
4-1-Etat pré-prandial Il n'existe pas d'activité de contraction de l'intestin pendant une heure. Ensuite, il se
produit une contraction régulière pendant 15 minutes qui se propage du duodénum jusqu'à la
fin de l'iléon. On parle de complexe moteur migrant. Ils permettent de vider les aliments ou
les cellules de l'intestin. Ils empêchent la prolifération bactérienne, Dès l'arrivée d'un
nouveau repas, le complexe moteur migrant laisse la place aux deux autres mouvements
(Lcbas et al., 1998).
4-2-Etat post-prandial On distingue deux types de mouvements : mouvements de segmentation et
mouvements péristaltiques.
8
4-2-1-Mouvements de segmentation
Ce sont des contractions annulaires stationnaires sans déplacement longitudinal.
Elles surviennent à quelques centimètres les unes des autres et durent quelques secondes
(Figure 4). Plus on va vers la distalité, plus la fréquence diminue. Ces mouvements ont deux
fonctions essentielles. L'une permet le brassage du contenu de l'intestin c'est-à-dire le
mélange du chyme et des sucs et l'autre a pour effet l'application du contenu de l'intestin
contre les parois pour favoriser l'absorption (Raoul et Girard, 1978).
4-2-2-Mouvements péristaltiques
Ces mouvements sont déclenchés par le bol alimentaire et caractérisés par la
contraction de la musculature longitudinale puis de la musculature circulaire (Figure 5). Ils
sont responsables de la progression du contenu intestinal dans le sens oral-aboral (Raoul et
Girard, 1978).
5-Automatisme et contrôle nerveux de la motricité digestive
L'intestin est doté sur toute sa longueur d'une innervation intrinsèque et extrinsèque.
Parce qu'ils persistent in-vitro après l'énervation complète du tube digestif, les mouvements
de l'intestin sont dits automatiques. Ils trouvent leur cause dans l'allongement des fibres
circulaires et longitudinales de la musculeuse. Chacune des deux couches est en effet capable
d'extérioriser isolement son autorythmicité propre. Cependant, comme le péristaltisme intestinal résulte del 'activité coordonnée des deux
automatismes, on admet qu'il revient au plexus d' Auerbach de les intégrer dans l'exécution
de l'acte musculaire qui assure le transit intestinal. Cette intégration serait le fait d'un réflexe
intrapariétal, dont les neurones afférents seraient contenus dans le plexus de Meissner et les
neurones efférents seraient les cellules multipolaires du plexus d' Auerbach.
En outre, l'allongement des fibres musculaires lisses libèrent la sérotonine stockée
dans les cellules chromargentaffines de la muqueuse intestinale, ce qui aurait pour effet
d'abaisser le seuil de l'excitabilité à la distension des neurones récepteurs sous-muqueux
(Roger et al., 1999). Le fonctionnement neuromusculaire intrinsèque est placé sous le
contrôle de l'innervation extrinsèque. Celle-ci est double et antagoniste (Figure 6).
Les nerfs pneumogastriques ou nerfs vagues sont moteurs ; ce sont les éléments
parasympathiques cholinergiques ; leur excitation périodique dans le thorax en dessous du
cœur accroît le tonus de la musculature entérique, accélère et amplifie ses mouvements tout
comme le fait une injection intraveineuse d'acétylcholine.
9
Figure 4 : Mouvements de segmentation chez l'homme (Fabre et Rougier, 1986).
Figure 5: Mouvements péristaltiques chez l'homme (Fabre et Rougier, 1986).
10
Bulbe
Séro1onine
neurones ou tractus interrnédic-later ali:;, . '•, .. , . ., . .. . . . ~ ... •,, ······ 1 '•,, ..........•. [ •. .. •. .. ...., '•. " ,..f", .
,.._, '-.._ ••• , I • \ . ,.. .......à..'.;.' ' ..•.. .... ;' cr~ "-,, . . •.•.•..•...•. ' ' ~ •• ~ •• .,. 1 \Ç .•. ,,, ...
plexus solairê Vo'1es s~mraîhi~ues
noelle
C. , .... , ... neurone sensio\e
(rlexus de Meissner J ' '~. neurone moteur ( plexus d'Auerbach)
Figure 6: Schéma de la régulation 'de la motricité intestinale (Hansen, 2003).
A : couche musculeuse, C : jonction synaptique
11
Les nerfs splanchniques sont inhibiteurs ; ce sont les éléments sympathiques
adrénergiques ; leur excitation affaiblit le tonus pariétal et supprime momentanément les
mouvements intestinaux de la même manière que le fait une injection intraveineuse
d'adrénaline.
Les deux systèmes exercent une action permanente sur la motricité intestinale. Ils
possèdent un certain tonus, celui des vagues l'emportent sur celui des nerfs sympathiques: la
vagotomie bilatérale intrathoraxique ralentit la durée du transit intestinal depuis le pylore
jusqu'à la terminaison de l'iléon. La sympathectomie est sans effet ou accélère un peu ce
transit.
Les centres intestino-moteurs sont bulbaires pour l'intestin grêle. Les centres intestino
inhibiteurs sont médullaires. Ils s'étagent dans le tractus intermédio-latéralis de DVI à LI pour
les nerfs splanchniques, de LI à Lill pour le nerf hypogastrique ou nerf splanchnique pelvien.
Les circonstances de la mise en jeu de ces centres sont peu connues.
Quant à l'influence du cerveau, elle se manifeste à l'occasion des émotions. Si celles
ci ferment le pylône et interrompent le transit gastro-intestinal, elles accélèrent le péristaltisme
de l'intestin et provoquent la diarrhée (celle de la peur par exemple) en abrégeant la durée du
séjour des matières liquides dans le gros intestin.
6-Mécanisme de contraction-relaxation de l'intestin
Les phénomènes de contraction et de relaxation de la fibre musculaire intestinale
dépendent des modifications de la concentration du Ca2+ libre dans la cellule. Ainsi au repos,
la membrane de la fibre musculaire intestinale dispose d'une ATPase calciwn dépendante qui
expulse activement l'ion ca2+, d'une pompe Na+/K+ qui fait sortir le sodium et introduit le
potassium et enfin d'une pompe qui apporte activement l'ion Cl" vers le milieu intracellulaire.
Ces mécanismes de transport actif préservent, à l'état basal, la constance ionique du milieu
intracellulaire.
L'afflux des ions Ca2+ semble être le moyen principal par lequel la contraction du
muscle lisse est déclenchée. La contraction et la relaxation de la fibre musculaire intestinale
dépendent de la phosphorylation de la chaîne légère de la myosine. Cette phosphorylation est
réglée par une kinase spécifique calcium dépendante, la myosine kinase (Myosin Light Chain
kinase : MLCK) et une phosphatase spécifique, (Myosin Light Chain phosphatase : MLCP).
Par conséquent la phosphorylation des chaînes légères de myosine initie le cycle de
contraction-attachement-détachement du muscle lisse (Allen et Walsh, 1994). L'augmentation
transitoire de la concentration de calcium cytosolique active la calmoduline (CaM) qui
12
s'associe à la MLCK pour former un complexe actif [4Ca2+-CaM-MLCK] : la calmoduline-
4Ca2+active la MLCK, qui phosphoryle les p-chaînes légères qui ainsi cessent d'inhiber
l'interaction myosine F-actine. La myosine et la F-actine interagissent alors par glissement
des myofilaments pour produire la contraction.
Le calcium se dissocie de la calmoduline qui dans sa transformation se détache de la
chaîne légère de myosine kinase, inactivant cette dernière. La chaîne légère ne fixe pas de
nouvelle molécule de phosphate et la protéine phosphatase de la chaîne légère
continuellement activée supprime la liaison entre le phosphate et la chaîne légère. La
déphosphorylation de la p-chaîne légère de la myosine inhibe alors la liaison des têtes de
myosine sur la F-actine et l'activité de l'ATPase. La tête de myosine se détache de la F-actine
en présence d' ATP, mais elle ne peut pas se lier à nouveau à cause de la chaîne légère
dephosphorylée. C'est ainsi que la relaxation survient (Figure 7).
7-Absorption et sécrétion intestinale de l'eau et d'électrolytes
L'eau totale se répartit en deux compartiments séparés par les membranes cellulaires
perméables à l'eau: le compartiment extracellulaire et le compartiment intracellulaire.
7-1-Cycle entérosystémique de l'eau
Le flux hydrique à travers l'épithélium intestinal est constitué par l'eau alimentaire et
les sécrétions digestives telles que les sécrétions salivaires, gastriques, biliaires, pancréatiques
et intestinales. Plus de 8 litres de liquide sont réabsorbés entièrement par la paroi intestinale
de l'intestin grêle et du caeco-côlon. 100 mL seulement sont éliminés par les matières fécales.
Il existe donc un cycle entérosystémique de réabsorption concernant 98 % de l'eau qui
transite dans le tube digestif(Masyuk et al., 2002).
Les entérocytes ont un rôle majeur dans les phénomènes d'absorption, alors que les
cellules immatures ont un rôle sécrétoire. Dans les échanges liquidiens entre la lumière
intestinale et l'entérocyte, la réabsorption intestinale de l'eau est un phénomène passif qui suit
les mouvements du sodium. Les mouvements du sodium à travers la paroi intestinale sont
eux-mêmes dépendants du métabolisme des cellules épithéliales. Le sodium est absorbé
activement par les cellules épithéliales du jéjunum et de l'iléon par plusieurs mécanismes.
Le mécanisme concernant l'absorption du sodium à travers les microvillosités est couplé avec
de nombreux nutriments tels que le glucose, les oligopeptides, etc. Ce mécanisme est
réversible, mais inhibé par I' AMPc.
13
EXCITATION 0 (nerveuse·
STIMULATION · ® 'hormonale)
Adenylate CaT" iCAL~ODULINE ®l cyclase
bill tlofl' (D / U\8ctlV8
~~ca~m "' ~MLC-Kinase {A Pc 4c ++ non poos~oo a'C (D lol18 al!Wllté pot.f Il CaM © ~~idve \. / très 8cilve '· +- 4 PKA . Ptot~e k;,MO A ®' ~ P-MLC-Kinase
phospno,ylée l8'ble atlkltté pol.S la Cil\~ * ~~~ ~
4Ca'II..--- ~ -RE_LA_C-HE-M-EN--,TJ 1 \CONTRACTION\ \RELACHEMENl
Myosine ••••••~ ( . •••~••t+-~ ~ . . Déphosphorylée \ Mvosine-P Myosine agregee
..•.•.•• 1...1a r + ~ per l'8ctlr1i non a~u,., per at:ele ATP ADP + Pl
M~ p\asmlQue
MLC Phosphatase (active ffl abeence de Ce1•)
Figure 7: Processus de contraction et de relaxation de l'intestin (Adelstein et Eisemberg, 1980)
1: processus de contraction du muscle suite à une excitation nerveuse
2: processus de contraction du muscle suite à une stimulation hormonale
14
Le mécanisme de la sécrétion active du sodium, du bicarbonate, et du chlore est
stimulé par l' AMPc.
Ensuite, il est aussi admis que le sodium pénètre de façon passive au niveau des
espaces intercellulaires. Cette perméabilité diminuant du duodénum vers le côlon semble
quantitativement très important au niveau du jéjunum.
Enfin comme dans toutes les autres cellules, il existe un transport Na +;K+ sous la
dépendance de l' ATPase localisée à la membrane basolatérale, responsable du transfert
orienté lumière intestinale-sang.
Toutefois, il faut noter que toute modification des mouvements d'eau et d'électrolytes
à travers l'épithélium intestinal conduit à des pathologies digestives dont la diarrhée.
7-2-Modifications des mouvements de l'eau et des électrolytes en conditions
pathologiques
La diarrhée est un symptôme clinique caractérisé par la présence d'une quantité
anormalement importante de fluide dans la lumière du tractus avec une émission de selles
liquides ou pâteuses et de fréquence élevée. L'apparition de diarrhée peut avoir pour origine
des modifications de mouvements de l'eau observés au niveau de l'intestin grêle ou du côlon.
Les perturbations de l'intestin grêle peuvent apparaître sans nécessairement générer
l'apparition d'une diarrhée, ce qui suggère un rôle important de la fonction de réabsorption
colique (Figure 8).
En conditions physiologiques, le flux hydrique provenant de l'iléon est
approximativement de 2 litres par 24 heures, tandis que la capacité d'absorption du côlon se
situe aux alentours de 5 à 6 litres d'eau par 24 heures, mettant en évidence la grande capacité
de réserve du côlon. Le côlon peut également être responsable de l'apparition de diarrhée
(Read, 1982). Une absorption de l'intestin grêle et un flux hydrique iléal normal en
association avec une diminution de l'absorption colique conduit à une augmentation de
l'excrétion hydrique fécale. Une plus grande perte d'eau peut également être observée dans le
cas d'un flux net sécrétoire originaire du côlon.
15
2500 ml 4500 ml
Pathologies du c61on A r------,
2SOO ml 2SOO ml -SOOml
2400 ml
100 ml
A 8
1500 ml
1 Ohtrrh
C
ISOO ml
1 Olarrî1
D
3000 ml
1 Olarrh
E
Figure 8 : Conditions d'apparition de la diarrhée (Read, 1982)
A : En absence de pathologie,
B : En cas de pathologie,
C, D et E : En cas de diarrhée.
16
II-PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHEE
]-Définition
La diarrhée est caractérisée par l'augmentation de la fréquence des selles, jointe à une
modification de leur qualité qui les rend liquides, anormalement hydratées. Cliniquement,
c'est un symptôme en rapport avec une accélération du transit intestinal dans l'intestin grêle
ou dans le côlon. Cette accélération du transit entrave la résorption aqueuse au niveau de la
paroi intestinale et il s'ensuit une hydratation exagérée du bol fécal, majorée par les
phénomènes d'hypersécrétion au niveau de l'intestin grêle. A ces accélérations viennent
s'ajouter des modifications de la flore bactérienne au niveau de l'intestin grêle ou du côlon
(Coulibaly et al., 1988).
2-Classification des diarrhées
La diarrhée est un symptôme clinique apparaissant dans de nombreuses pathologies
digestives (Watson, 1993). Les causes de ces pathologies diarrhéiques sont multiples et
peuvent provenir soit d'une augmentation de la sécrétion d'eau et d'électrolytes et/ou d'un
défaut de réabsorption, soit d'une accwnulation dans la lumière intestinale de solutés à fort
pouvoir osmotique, non absorbés, induisant un déplacement d'eau dans la lumière intestinale,
soit d'une altération de la muqueuse à la suite d'une inflammation et d'une anomalie du
transit intestinal. Ces dysfonctionnements donnent lieu à différentes diarrhées regroupées par
catégories.
2-1-Diarrhée sécrétoire De nombreux exemples de pathologies intestinales diarrhéiques présentent une
augmentation de la sécrétion active d'ions chlorures ou une diminution de l'absorption d'ions
sodiques en général dues à une inhibition de l'absorption électroneutre de NaCl ou une
combinaison des deux. Elles sont caractérisées par des selles hydriques relativement
abondantes, supérieures à 0,5 L par jour, d'osmolarité normale, qui persistent après un jeûne
de 48 heures. Les causes d'une diarrhée sécrétoire impliquent, entre autres facteurs, les
tumeurs sécrétrices d'hormones et les toxines bactériennes. Une diarrhée sécrétoire peut
également être associée à une malabsorption des graisses, les acides gras à chaînes longues
étant capables de stimuler la sécrétion colique d'ions chlorures, notamment par la production
de prostaglandines, et l'élévation du taux d' AMPc intracellulaire (Schwartz et al., 1988).
17
2-2-Diarrhée osmotique
Cette diarrhée est caractérisée par des selles importantes de plus de 1 L par jour
associées à une osmolarité anormale. Par exemple, en cas de déficience des enzymes de la
bordure en brosse telles que la lactase, la sucrase-isomaltase, la quantité de soluté non
métabolisé et non absorbé augmente dans la lumière intestinale. Cette solution
hyperosmotique induit un appel d'eau dans la lumière en provenance des capillaires à travers
les jonctions serrées (Sterchi et al., 1990). Dans le côlon, un excès de production d'acides
gras à chaînes courtes dû à la fermentation de lactose non digéré, dépassant la capacité
d'absorption du côlon pour ces acides gras, constitue également un effet osmotique et exerce
un appel d'eau dans la lumière colique.
2-3-Diarrhée par exsudation Cette diarrhée est présente lors d'altérations de la muqueuse à la suite d'une
inflammation potentiellement associée à des ulcérations. Les selles observées sont fréquentes
mais peu abondantes et contiennent du pus, du sang et des glaires. Cette inflammation locale
provient de la libération locale de médiateurs pro-inflammatoires et du recrutement des
leucocytes circulants. Ces diarrhées sont observées dans le cas de la maladie de Crohn et dans
la recto-colite hémorragique où une migration de neutrophiles activés est observée dans
l'endothélium, la lamina propria et l'épithélium. Cette migration est associée à une libération
de médiateurs de l'inflammation tels que les prostanoïdes, les leucotriènes, et les cytokines
(Sands, 2000). L'intervention de nombreux acteurs et mécanismes permettent d'expliquer en partie
les origines de l'altération de la sécrétion intestinale. Certains médiateurs provoquent une
sécrétion du chlore ou une diminution de l'absorption du sodium, soit par un effet direct sur
l'épithélium, soit par un effet indirect, via les neurones innervant l'épithélium (Wardle et al.,
1993).
2-4-Diarrhée motrice La diarrhée motrice est caractérisée par l'émission de selles de volumes normaux mais
de fréquence élevée. Une forte réduction, voire une suppression totale de la diarrhée, peut être
obtenue par le jeûne. Deux types d'anomalies de la motricité intestinale induisent ces
symptômes cliniques. La première anomalie, de fréquence rare, conduit à un ralentissement
du transit intestinal. Elle permet une colonisation bactérienne chronique de l'intestin grêle qui
est à l'origine d'une malabsorption. La seconde anomalie est l'accélération du transit
18
intervenant dans l'intestin grêle ou le côlon qui provoque un ralentissement du temps de
contact entre le chyme ou les fèces, entraînant une malabsorption des éléments dont
l'absorption est lente, comme l'eau, les électrolytes et les acides organiques. Une absence de
malabsorption des sucres dont l'absorption est rapide et une faible malabsorption des lipides
sont observées (Bagliu et al., 1989).
2-5-Diarrhée volumogénique
C'est une augmentation pathologique des sécrétions gastriques dans certaines maladies
comme le syndrome de Zollinger Ellison. La diarrhée ne disparaît pas avec le jeûne et
l'absorption des nutriments se fait généralement de façon normale (Wastson, 1993).
3-Etiologie des diarrhées
La majorité des maladies diarrhéiques sont d'origine virale soit 80 %. Au premier plan
des agents pathogènes en cause, on trouve les Rotavirus. Les causes bactériennes, quant à
elles, représentent 18 % des étiologies, et les parasites représentent 2% (Vargucs et al., 1985).
3-1-Diarrhée d'origine virale
3-1-1-Rotavirus Le rotavirus est la principale cause de diarrhée aigue sévère chez le jeune enfant
partout dans le monde. On estime à 527.000 le nombre d'enfants de moins de 5 ans qui
meurent d'une diarrhée à Rotavirus chaque année, et plus de 85 % de ces décès surviennent
dans les pays à faible revenu d'Afrique et d'Asie (Lorrot et al., 2006). Ce virus est hautement
contagieux avec une transmission oro-fécale, sa primo-infection naturelle survient le plus
souvent avant l'âge de trois ans, et c'est ce premier contact avec le virus qui est le plus sévère
et expose à un risque très important de déshydratation. Son action sur l'entérocyte est double,
toxique et invasive.
3-1-2-Autres virus D'autres virus tels que Adénovirus, Coronavirus, Astrovirus, Calcivirus etc peuvent
être des agents pathogènes (Oyejide et Fagbami, 1988). Pour ces virus qui ont un tropisme
multiple et varié, on peut observer, en association avec la diarrhée, une éruption cutanée, une
conjonctivite, une rhinopharyngite. Dans un tel cadre, la diarrhée est habituellement moins
sévère que celle observée avec le rotavirus.
19
3-2-Diarrhée d'origine bactérienne
L'apparition d'une diarrhée suppose que les bactéries potentiellement pathogènes ont
pu s'attacher aux sites spécifiques de la muqueuse intestinale, et s'y multiplier pour atteindre
une densité de population suffisante. Au plan physiopathologique, on distingue deux types de
diarrhées bactériennes.
3-2-1-lnfections à bactéries entérotoxinogènes Dans ce cas, on observe une exagération de la sécrétion de sodium et d'eau par
fixation du micro-organisme à la surface de l'intestin grêle sans destruction de l 'entérocyte
qui garde intactes les capacités de réabsorption. Les bactéries fixées sécrètent une toxine qui
pénètre dans l'entérocyte où elle induit une hypersécrétion d'eau et d'électrolytes via la
stimulation de l' AMPc. Il en résulte une quantité d'eau très importante pour être réabsorbée.
Tous les symptômes cliniques de la diarrhée toxinique proviennent de cette sortie d'eau. On
observe un syndrome cholériformique avec diarrhée aqueuse, profuse, sans pus, ni glaire ni
sang. Les bactéries responsables de ces cas de diarrhée sont Vibrio cholerae, Staphylococcus
aureus et Escherichia coli (Burret et al., 1990).
3-2-2-lnfections à bactéries invasives Ces germes pénètrent dans la muqueuse intestinale du côlon et parfois de l'iléon
terminal et se multiplient, entraînant la destruction des entérocytes. Il y a réaction
inflammatoire, ulcération et abcès de la muqueuse colique. Il en résulte un risque infectieux
général. La déshydratation résulte d'une part de la réaction inflammatoire de la muqueuse
colique, avec œdème et exsudation, et d'autre part, de l'inaptitude de cette même muqueuse
lésée à assurer ses fonctions de réabsorption. Le risque de déshydratation est inférieur à celui
du syndrome cholériforme sauf si la bactérie invasive libère également une toxine stimulant
les processus sécrétoires de l'intestin grêle. Les germes responsables à cet effet sont
Salmonella typhi, Shigella dysenteriae, Yersinia enterocolitica, Escherichia coli etc (Black et
al., 1980).
3-3-Diarrhée d'origine parasitaire
Les parasites responsables des maladies diarrhéiques sont essentiellement les amibes
et les giardiases. Les amibes telles que Entamoeba histolytica détruisent les entérocytes et
provoquent des ulcérations et des abcès au niveau de la muqueuse colique. Il s'agit d'un mode
d'action invasif avec syndrome dysentérique. Les selles sont non fécales, faites de glaire
20
mucopurulentes et de sang. Concernant les giardiases ou les lambliases, ils atteignent
l'intestin grêle sans pénétration intracellulaire. Ils provoquent une diarrhée claire,
exceptionnellement sanglante, permanente ou intermittente et fréquemment associée chez
l'enfant à un syndrome de malabsorption (Geudrcl, 1990).
3-4-Diarrhée d'origine non infectieuse
Les mouvements de l'eau et des électrolytes se font selon le gradient de concentration,
entre le liquide extracellulaire et la lumière intestinale. li existe un équilibre osmotique entre
ces deux milieux. Une diarrhée est possible selon la nature de la substance ingérée. Si la
substance ingérée est isotonique, dans ce cas, l'eau et la substance traversent simplement
l'intestin sans être absorbées. C'est le cas des purgatifs et du sulfate de magnésium. Pour ce
qui concerne la substance hypertonique, elle provoque le passage de l'eau et des électrolytes
du liquide extracellulaire vers la lumière intestinale, jusqu'à ce que l'équilibre des
concentrations soit obtenu de part et d'autre des deux milieux. Dans les deux cas, il y a une
augmentation de la quantité d'eau éliminée dans les selles (Lux et al., 1995).
A l'instar des substances actives précitées qui occasionnent la diarrhée, d'autres causes
peuvent être mentionnées. Les maladies diarrhéiques peuvent aussi avoir une origine
péristaltique, c'est-à-dire dépendante des contractions musculaires gastro-intrestinales ou alors
peuvent être due à l'immense capacité sécrétoire du tractus intestinal. On parle de
perméabilité hydrominérale des parois de l'estomac et de l'intestin. Un régime alimentaire à
base de végétaux crus, mal cuits ou trop épicés occasionne aussi la diarrhée. Ensuite, la
malnutrition protidique détermine presque toujours une diarrhée dont les mécanismes
variables sont les suivants : le déséquilibre de la flore intestinale, le déficit enzymatique de la
muqueuse intestinale et le déficit pancréatique exocrine. Enfin, certains médicaments peuvent
provoquer une diarrhée aiguë chronique. Il s'agit de certains anti-inflammatoires,
antibiotiques, tonicardiaques, hypotenseurs, antiuricémiants, antimitotiques etc.
21
DEUXIEME PARTIE: MATERIEL ET METHODES
!-MATERIEL
!-Matériel végétal
1-1-Position systématique et nom vernaculaire
Spondias mombin L. est une espèce appartenant à la famille des Anacardiaceae. Cette
famille appartient à l'ordre des Sapindales, à la sous-classe des Rosidae, à la classe des
Magnoliopsida, au sous-embranchement des Magnoliophyta ou Angiospermes et à
l'embranchement des Spermaphytes (Kerhao et Adam, 1974). Les espèces de cette famille
sont des arbres, des arbustes ou des lianes à feuilles alternes, composées et imparipennées.
La famille des Anacardiaceae renferme près de 77 genres et environs 600 espèces dont pour la
plupart, les fruits sont drupacés à mésocarpe résineux. Cette plante est appelée Troman en
Baoulé.
1-2-0rigine et aire de distribution
C'est une espèce originaire des Antilles et de l'Amérique tropicale centrale, se
trouvant surtout dans les jardins et les terrains de culture où elle est introduite pour ses fruits
en zone soudano-guinéenne (Malgras, 1992). On rencontre cette espèce dans les pays comme
le Sénégal, la Guinée Conakry, la Gambie, le Mali, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte
d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Nigeria, le Cameroun et le Gabon (Figure 9).
1-3-Description C'est un arbre à cime hémisphérique et assez ouverte, atteignant 15 m de haut (Figure
10). Le tronc peut mesurer jusqu'à 50 cm de diamètre. On note parfois la présence de petits
contreforts au pied des individus âgés. L'écorce est profondément marquée de crevasses
longitudinales, à crêtes épaisses et rugueuses, brun clair, à tranche rouge striée de blanc
(Figure 11 ).
Les feuilles composées, imparipennées, mesurant 50 cm de longueur avec 5 à 8 paires
de folioles, 7 cm de long sur 3,5 cm de large, inégales à la base courtement acuminée, une
nervure courte au bord du limbe unissant les nervures latérales. Les pétioles sont comtes
d'environ 5 mm, oblongues lancéolées, asymétriques. Elles sont obtusément cuspidées ou
acuminées à l'apex, inéquilatérales et obtuses à la base, entières, glabres, avec nervures
médianes et latérales saillantes
dessous (Figure 12).
Les inflorescences sont disposées en panicules pyramidales, de l O à 20 centimètres de
long, couvertes de poils courts. Sur les pédicelles, on a les bractées et les bractéales. Les
22
fleurs sont polygames, blanc-jaunâtres, odorantes de 10 à 12 millimètres de diamètre, au
calice à 5 lobes et avec corolle à 5 pétales (Figure 13).
Les fruits sont sous forme de prune à chaire astringente sucrée, plus ou moins acidulée
et agréable. Ils sont comestibles. L'épicarpe est mince, de couleur jaune ou jaune orangée
glabre. Le noyau est ligneux, ridé, ovale, de 2 à 2,5 cm de long, très épais dans une pulpe
molle et très juteuse. La floraison et la fructification ont lieu en fin de saison sèche, juste
avant l'apparition des premières feuilles (Arbonnier, 2002)
23
EQuator
m(······· - Distribution générale Distribution limitée autour des îles indiqué dans la
figure
Figure 9: Distribution géographique de Spondias 1110111bi11 L. (Duvall, 2006)
24
Figure 10 : Spondias mombin L
(Photographie Diby, 2009)
Figure 12 : Rameau feuillé de Spondias mombin L. portant des fruits
Figure 11 : Tranche de l'écorce de
Spondias mombin L
Figure 13 : Rameau feuillé de Spondias mombin L. portant une inflorescence
25
1-4-Utilisations de Spondias 1110111bi11 L. en médecine traditionnelle
Spondias mombin L. est une plante très utilisée en médecine traditionnelle pour de
nombreuses indications. Toutes les différentes parties de la plante sont utilisées dans le
traitement de diverses affections.
1-4-1-Feuilles Le suc obtenu par expression des feuilles fraîches est couramment utilisé en
Casamance pour le traitement des maladies oculaires tandis que le décocté des feuilles est
prescrit pour des diarrhées dysentériques, et le macéré pour les coliques douloureuses. La
décoction des feuilles additionnée de sel de cuisine passe pour avoir des propriétés diurétiques
et laxatives, voire même purgatives, suivant la quantité de sel et des feuilles.
La décoction des feuilles serait aussi un anti odontalgique, efficace contre les caries,
les abcès dentaires, les coliques, diverses maladies des yeux ou les maux de dents.
Pour combattre les caries dentaires, le suc des jeunes feuilles préalablement passées à la
flamme est exprimé en quantité suffisante, après pulpation, pour faire des bains de bouche
répétés (Adjanohoun et al., 1979).
En Côte d'Ivoire, une étude menée par (Tra-Bi et al., 2008) montre que Spondias
mombin L. traite la pathologie de la fontanelle
1-4-2-Ecorces de tige Selon Ayoka, 2008, la décoction de l'écorce de tige est employée pour soulager la
douleur et prévenir les saignements excessifs pendant les menstruations. Elle est également
considérée comme efficace pour les douleurs d'estomac, les hémorroïdes, la dysenterie et la
diarrhée et est aussi utilisée pour laver les blessures. L'auteur ajoute aussi que le décocté de
l'écorce de tige est aussi pris à la dose d'une seule tasse chaque jour durant les menstruations
comme contraceptif. L'écorce contient une quantité de tanins. L'infusé est utilisé en bain de
bouche contre les maux de dents. L'écorce sèche pulvérisée s'emploie comme pansement sur
les plaies fraîches de la circoncision. L'écorce de tronc s'emploierait contre les abcès, ou en
tisane à l'intention des femmes enceintes (Ayoka, 2008).
1-4-3-Racines Le décocté de bourgeons de racines est prescrit en tisanes contre la diarrhée et la
dysenterie ; en gargarisme contre les angines ; en collyres dans les ophtalmies. Les racines
26
soigneraient la conjonctivite. Le macéré de racines est utilisé pour les coliques douloureuses
(Kerharo et Adam, 1974).
1-4-4-Fleu rs
Les fleurs, en infusions apaisent les maux de gorges. (Ayoka et al., 2008).
1-4-5-Fruits
Les fruits se révèlent astringents, ils ont des propriétés fébrifuges en Océanie et en
Polynésie. En médecine antillaise, les fruits verts fortifient les gencives et soignent l'urémie.
Ce sont ses fruits, sources de vitamines A et C, laxatifs qui confèrent à l'espèce w1 intérêt
thérapeutique (Ayoka et al., 2008).
1-5-Etudes et travaux antérieurs
Différentes activités biologiques de Spondias mombin L. ont fait l'objet de
publications scientifiques compte tenu des multiples utilisations en médecine traditionnelle
contre diverses affections.
1-5-1-Activités biologiques
De nombreux travaux scientifiques ont été réalisés sur les feuilles de Spondias mombin
L. Dès 1989, les extraits aqueux des feuilles de Spondias mombin L., utilisés
traditionnellement pour l'expulsion du placenta, ont fait l'objet d'étude (Offiah et Anyanwu,
1989). Cette étude a permis d'identifier les saponines comme responsables de cet effet.
Ayoka et al., (2006) ont également mené des études sur les effets sédatifs, antiépileptiques et
antipsychotiques de Spondias mombin L. sur les souris et les rats. Ils ont montré que les
extraits des feuilles de cette plante contiennent des composés antagonistes aux Acides Gamma
Amino-Butyriques (GABA) et qu'ils ont effectivement des effets sédatifs et anti
dopaminergiques prononcés
1-5-2-Activités antimicrobiennes
Les feuilles et l'écorce de tige de Spondias mombin L. présentent un pouvoir
antibactérien vis-à-vis de Bacillus cereus, Streptococcus pygenes et Mycobacteriumfortuitum.
Ce pouvoir antibactérien a été observé par l'effet à l'acide phénolique isolé de l'extrait
éthanolique des feuilles et de l'écorce de tige de Spondias mombin L. La concentration
bactéricide de cet acide varie de 3 à 25 µg/mL.
27
Des tests similaires antibactériens ont également été réalisés sur d'autres souches de
bactéries comme Escherichia coli, Streptococcus aureus, Streptococcus cerevisiae,
Geotrichum sp. et Penicillum canadensis (Corthout et al., 1994). L'extrait brut de la plante,
forme employée par la plupart des tradithérapeutes traditionnels a été utilisé pour ces tests.
Une étude menée par Abo et al., (1999) met en évidence l'activité antimicrobienne des
extraits des feuilles et des écorces de Spondias mombin L. sur un large spectre de souches
bactériennes.
Rodrigucs et Hasse, (2000) ont montré que les écorces de tige de Spondias mombin L.
possèdent une activité antibactérienne vis à vis des bactéries à Gram négatives et des bactéries
à Gram positives. En 2006, les travaux entrepris sur quelques plantes ligneuses de cueillette
de la région d'Abidjan ont montré un potentiel prometteur de l'activité antibactérienne des
extraits dichloromethaniques des fruits de Spondias mombin L. sur les bactéries
multirésistantes telle que Staphylococcus aureus méthycillino-résistant (Aké et al., 2006).
1-5-3-Activités molluscicidcs
La propriété molluscicide très nette de Spondias mombin L. a été réalisée à partir de
l'acide phénolique isolé de l'extrait éthanolique. L'action molluscicide est obtenue en
pulvérisant l'extrait dans les lacs contenant des mollusques. Cet extrait agit fortement sur
certains hôtes intermédiaires dans le cycle des schistosomes (Corthout et al., 1994).
1-5-4-Etudcs chimiques Les études phytochimiques sur les feuilles de Spondias mombin L. ont mis en évidence
la présence d'une grande famille de composés chimiques comme les tanins, les saponosides,
les flavonoïdes et les alcaloïdes (Njoku et Akumefula, 2007 ; Igwe et al., 2010). Ces auteurs
notent la présence de quelques vitamines telles que la riboflavine et la thiamine. L'analyse
minérale révèle dans les feuilles, la présence du potassium, magnésium, sodium, calcium,
césium, fer et de phosphore. Une première étude de caractérisation de l'huile extraite de
graines de Spondias mombin L. a été entreprise par Eromosele et Paschal, (2003). Cette
étude a indiqué une teneur de 31 % en poids avec des valeurs respectives d'indice de
peroxyde et de saponification de 6,0 mEqkg-1 et 1,68 mg KOH de cette huile.
Narain et al., 2007 ont montré dans une étude réalisée sur les composés volatils de la
pulpe de fruits de Spondias mombin L. du Brésil, à différentes étapes de maturation, que le~
caryophyllène : 14, l à 22,2 %, le 2-methyl butanal : 19,3 à 28,4 %, le 2-hexanol : 15,0 à
18.6%, sont les constituants majeurs des composés volatils étudiés.
28
Les travaux sur la composition nutritive de la pulpe de fruits frais, menés par Adepoju
(2009) ont montré que cet organe contient 2,6 g/100 g de protéines; 2,0 g/100 g de lipides;
4,2 g/100 g de fibres; 1,0 g/100 g de cendre; 7,9 g/100 g de carbohydrates totaux; 4,7 g/100
g de sucres solubles totaux et 82,3 g/100 g d'eau. Cet auteur a également noté la présence de
quelques minéraux tels que le potassium, le sodium, le calcium, le phosphore, le fer, le zinc,
le cuivre et des composés vitaminiques comme l'acide ascorbique : 34 mg/100 g ; la niacine :
0,5 mg/100 g ; la riboflavine : 0,07 mg/100 g ; le P-carotène : 85 µg/100 g.
Tiburski et al., (2011) ont identifié cinq caroténoïdes dans la pulpe du fruit: P-cryptoxanthin,
lutein, zeinoxanthin, a. et P-carotene. Ils ont mentionné que 100 g de pulpe de Spondias
mombin peuvent fournir 3 7 % de l'apport journalier recommandé en vitamine A. La présence
de polyphénols manifestant une activité antioxydante de 17,5 mmol/g est également observée
lors de cette étude.
2-Matériel Animal
2-1-Lapins
Des lapins mâles et femelles de l'espèce Oryctolagus cumiculus (Léoporidés) âgés de
4 mois sont utilisés pour les expériences sur l'intestin ( duodénum) isolé. Ces lapins
provenaient d'un élevage privé situé dans la ville d'Abidjan (Côte d'Ivoire). Ils ont été
acclimatés dans des cages métalliques pendant cinq jours au sein de l'animalerie de
l'Université Nangui Abrogoua, afin de réguler et d'harmoniser leurs états physiologiques
avant toute expérimentation. Seuls les lapins qui ont poids supérieur ou égal à 2 kg sont
utilisés.
2-2-Rats
Les rats blancs, albinos, des souches WISTAR (Rattus norvegicus) âgés de 8 semaines
et pesant entre 150 et 200 g sont utilisés pour la réalisation de l'étude de la toxicité aiguë de
notre plante. Cette même espèce animale a permis également de mettre en évidence les tests
d'induction de la diarrhée, de la mobilité gastro-intestinale, de la quantification du volume, de
la masse, de la teneur en eau et enfin le taux de sécrétion des électrolytes dans les selles
diarrhéiques. Ces animaux ont été mis en l'élevage au sein de l'animalerie du laboratoire de
Physiologie Animale, Pharmacologie et Pharmacopée de l'Unité de Formation et de la
Recherche des Sciences de la Nature de l'Université Nangui Abrogoua. Dans cette animalerie
la température ambiante était de 25°C et une photopériode de 12 heures sur 24 heures. Ces
29
animaux nourris aux granulés, avec de l'eau à volonté, étaient traités selon les bonnes
pratiques de laboratoire (OCDE, 1998).
3-Matériel technique
Nous avons eu recours à deux types de cages : Les cages à métabolisme, qui sont des
cages individuelles permettant d'isoler les animaux de chaque lot. Ces cages ont servi à
l'étude de l'induction de la diarrhée. Le deuxième type sont des cages en plexiglas
recouvertes d'une grille métallique permettant à l'aération et à l'alimentation des animaux.
Ces cages pouvaient contenir tous les 6 animaux d'un même lot.
Des matériels de laboratoire ont été aussi utilisés. Ce sont la fiole, l'entonnoir de
Buchner, des tubes à essai, des bocaux, des ballons, des éprouvettes et des pipettes,
d'appareils comme le rotavapor RI 10, le bain marie, l'étuve et l'agitateur magnétique.
Enfin, nous avons eu aussi recours à des instruments de travail tels que des ciseaux à
dissection, des pinces, une sonde de gavage, des seringues, des planches à dissection, une
boîte de contention, du coton, une règle graduée, du papier filtre Wattman N°1, et des tubes
gradués.
II-Méthodes
1-Préparation des solutions physiologiques
1-2-Préparation de la solution physiologique de référence
Le Mac Ewen (ME) glucosé était la solution physiologique de référence utilisée dans
toutes nos expérimentations. Il est composé de chlorure de sodium (NaCl), de chlorure de
potassium (KCl), de chlorure de calcium (Ca'Ch), de phosphate de sodium (Na2HP04), de
carbonate de sodium (NaHC03), de chlorure de magnésium (MgClz) et de glucose (CGH12ÜG)
dans les proportions indiquées dans le tableau 1.
1-3-Préparation des substances pharmacologiques à tester
Ces substances étaient I'acétylcholine, l'adrénaline, l'atropine, le propanolol, la
prasozine, le lopéramide, la solution de charbon, et l'huile de ricin:
-l'acéthylcholine (Sigma, St Louis, MA, USA) est connu pour ses propriétés spasmolytiques
sur les muscles lisses viscéraux;
-L'adrénaline (Sigma Chemical Co, France) et l'atropine (PROLABO, France) possèdent des
propriétés myorelaxantes sur les muscles lisses viscéraux;
30
-le propanolol (Sigma, St Louis, MA, USA) et la prasozine (Sigma, St Louis, MA, USA) sont
connus comme des inhibiteurs spécifiques des récepteurs de types a et B adrénergiques ; -le lopéramide (Sigma, St Louis, MA, USA) est un antidiarrhéique de référence ;
-la solution de charbon est employée pour marquer le transit intestinal ;
-1 'huile de ricin est un agent laxatif utilisé pour induire la diarrhée.
1-4-Substances chimiques
Ce sont des solvants d'extraction de polarités croissantes essentiellement constitués
d'hexane, de chloroforme, d'éthyl-acétate et de butanol. Ces substances sont utilisées pour
réaliser les fractionnements.
1-5-Préparation de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L.
Les écorces de tige de Spondias mombin L. ont été récoltées en juillet 2008 à
Kokumbo, dans le département de Toumodi, (Côte d'Ivoire) situé à environ 200 km
d'Abidjan. L'identification de cette plante a été effectuée par nos soins et confirmée au Centre
National de Floristique localisé au sein de l'Université Félix Houphouet Boigny, où un
échantillon d'herbier a été enregistré sous le 11°15778. Cette plante a été obtenue suite à une
enquête ethnobotanique réalisée auprès des tradipraticiens.
Ces écorces de tige de Spondias mombin L. sont ensuite séchées au laboratoire, à la
température ambiante pendant deux semaines, puis réduites en poudre fine au moyen d'un
broyeur de marque RETSH, type SMlOO. Selon la méthode Zirihi et al., 2003, Cinquante
(50) grammes du broyat obtenu sont mis à macérer dans un litre d'eau distillée sous agitation
magnétique pendant vingt quatre heures à la température ambiante. La solution obtenue est
filtrée sur du coton hydrophile et du papier Wathman n° 1. Le filtrat est ensuite concentré sous
pression réduite à 60 °C, à l'aide d'un évaporateur rotatif (marque Buchi RllO, type MKE
6540/2). Après séchage à l'étuve à 45 °C pendant 48 heures, on obtient une poudre de couleur
marron, et conservée au réfrigérateur à -5 °C (Figure 14). Le rendement obtenu à l'issue de
l'extraction est déterminée selon la formule suivante:
R= Mr/Mi x 100
R= rendement
Mr= masse finale d'extrait aqueux obtenue
Mi= masse initiale de poudre d'extrait
31
Tableau 1 : Composition de la solution physiologique de type MAC EWEN
Composés chimiques Volumes (mL) ou Quantité* (g) Concentrations (mM)
NaCI 95 130
KCl 21 5,63
CaCh 12 5,52
Na2HP04 9,5 0,93
NaHC03 25 11,90
MgCh 5 0,24
C6H1206 2* li
H20 qsp 1000 -
qsp : quantité suffisante pour
32
50 g de poudre d'écorce de tige de Spondias mombin L. + 1 L. d'eau distillée
Macération
Macérât
Filtration sur coton hydrophile puis papier Whatman n°1
Filtrat
Evaporation au rotavapor
Poudre
Séchage à l'étuve
7,8 g d'Extrait Total Aqueux de Spondias 111ombi11 (ET ASm.)
R=IS,6%
Figure 14 : Diagramme de l'extraction des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L.
avec de l'eau distillée (Zirihi et al., 2003).
33
1-6-Préparation des extraits issus de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. La poudre obtenue après extraction à l'eau distillée est épuisée par l'hexane, le
chloroforme, l'acétate d'éthyle et le butanol. Pour ce faire, 10 g de poudre sont dissous dans
300 mL d'un mélange solvant-eau distillée, volume par volume (v/v). Le tout est
homogénéisé pendant 24 heures à la température ambiante, à l'aide d'un agitateur
magnétique. Après décantation à d'une ampoule à décanter, on obtient une phase aqueuse
résiduelle et une phase organique. Les phases organique et aqueuse résiduelle sont récupérées
et concentrées sous vide respectivement à 30°C et à 60 °C, à l'aide d'un évaporateur rotatif
(marque Buchi RllO, type MKE 6540/2) puis séchée à l'étuve à 30 °C pendant 24 heures
(Zirihi et al., 2003). Les quantités de poudre obtenues sont conservées au réfrigérateur à -5
°C (Figure 15). Les rendements de chaque extraction sont calculés selon la formule ci-dessus.
2-Dispositif expérimental pour l'enregistrement des mouvements intestinaux
Accroché par un fil, le fragment d'intestin destiné à l'expérimentation est maintenu en
survie dans la cuve à organe isolé grâce à une solution physiologique de type Mac Ewen
(ME). Cette solution est maintenue à une température constante de 38 °C et est oxygénée à
l'aide d'un bulleur d'aquarium. Le flacon contenant le liquide physiologique est placé à une
hauteur de 40 cm au dessus du dispositif et sert à approvisionner la cuve à intestin en Mac
Ewen glucosé. Avant d'arriver à la cuve, le liquide passe par un cathéter de polyvinyle puis
un serpentin qui baigne dans le bain-marie thermostaté qui permet à ce liquide de se
réchauffer et de se maintenir à la même température que le bain-marie à 38°C. Cette arrivée
de liquide est contrôlée par un robinet central. Grâce au thermostat, il est possible de travailler
dans les mêmes conditions de température pendant toute la durée del 'expérimentation.
Un système de levier portant un stylet enregistreur équilibré par un contrepoids (pâte à
modeler) enroulé autour permet l'inscription des mouvements contractiles de l'intestin isolé
sur du papier enfumé fixé sur le cylindre en rotation de 1cm/10 s (Figure 16). La cuve pouvait
être vidée grâce à une purge située au bas du dispositif. Ainsi, l'expérimentateur pouvait
remplacer le contenu de la cuve et laver la préparation (Magnus, 1948).
34
10g de ETASm dans 150 mL hexane + 150 mL d'eau distillée
' Macération sous
agitation magnétique pendant 24 h
' Décantation,
concentration au rotavapor puis
séchage à l'étuve à 45 °C pendant
24 h
,1, '
1 0,2 g Ehex 1 7,5 g Eaq 1 1
IOg de ETASm dans 150 mL de chloroforme + 150 mL d'eau distillée
.~ Macération sous
agitation magnétique pendant 24 h
Décantation, concentration au rotavapor puis
séchage à l'étuve à 45 °C pendant
24 h
.~ 1 0,5 g Echl 1 8,3 gEaq 2 1
R=2% R=75% R=50% R=83%
Figure 15 a : Diagramme d'extraction liquide-liquide des extraits issus de
l'extrait total aqueux des écorces de tige Spondias mombin L.
(Zirihi et al., 2003).
Ehex : Extrait hexanique
Eaq 1 : Extrait aqueux 1
Echl.: Extrait chloroformique
E.aq 2 : Extrait aqueux 2
35
10g de ETASm dans 150 mL acétate d'éthyle+ 150 mL d'eau distillée
.•. Macération sous
agitation magnétique pendant 24 h
Décantation, concentration au rotavapor puis
séchage à l'étuve à 45 °C pendant
24 h
~ 1 2,1 g Eea 5,8 g Eaq 3 1
10g de ETASm dans 150 mL de butanol + 150 mL d'eau distillée
1,
Macération sous agitation
magnétique pendant 24 h
Décantation, concentration au rotavapor puis
séchage à l'étuve à 45 °C pendant
24 h
' '
1 3,2 g Ebut 1 5,8 g Eaq 4 1
R=21 % R=58% R=32% R=58%
Figure 15 b: Diagramme d'extraction liquide-liquide des extraits issus de
l'extrait total aqueux des écorces de tige Spondias mombin L.
(Zirihi et al., 2003).
Eea : Extrait éthyl-acétate,
Eaq 3 : Extrait aqueux 3
Ebut.: Extrait butanolique
Eaq 4 : Extrait aqueux 4
36
8
1 r_L 4
7
J 1 ~ ~u~ -_:n::-1 - " 1
' 1 1 ; ,:
1
3
Figure 16 : Dispositif expérimental permettant l'enregistrement de l'activité mécanique
intestinale de lapin (Magnus, 1948). 1-bulleur d'aquarium, 2-clamp, 3-moteur du cylindre, 4-cylindre enregistreur, 5-stylet
enregistreur, 6-fragment de duodénum, 8- liquide de perfusion (Mac Ewen).
37
3-Prélèvcment et mise en place du fragment d'intestin de lapin
Le lapin est mis à jeun pendant 24 heures. li est sacrifié, suite à une laparotomie
médiane, des segments de l'intestin longs de 3 cm sont immédiatement prélevés au niveau du
duodénum, et maintenu en survie dans une solution de Mac Ewen glucosée et oxygénée à
38°C. Pour le montage, on utilise un fragment de 3 cm de duodénum. A une extrémité de ce
fragment, on réalise un nœud en passant du fil à travers la paroi. Ce nœud sert à accrocher le
fragment au crochet de la cuve à l'intestin. L'autre extrémité est reliée par un stylet
inscripteur qui s'applique sur un cylindre entraîné par un moteur recouvert par un fil de papier
enfumé.
4-Tcchnique d'enregistrement de l'activité contractile du duodénum
A l'aide d'une seringue graduée, un volume de 1 mL de l'extrait total aqueux des
écorces de tige de Spondias mombin L. aux concentrations de 60, 80, 100 et 120 mg/mL est
ajouté dans la cuve à organe isolé contenant 150 mL de solution de Mac Ewen. Les effets sont
ensuite observés pendant une à deux minutes.
Après chaque test, la préparation est lavée deux fois avec 300 mL de Mac Ewen afin
d'éviter les effets cumulatifs de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin
L. Cette expérience est reprise avec les différentes fractions dont les concentrations initiales
pour l'hexane et le chloroforme sont de 40, et de 20 mg/mL pour l'éthyl-acétate et le butanol.
Les volumes prélevés pour chaque concentration étaient de 0,5; 1 ; 1,5 et 2 mL. La
concentration finale des différents extraits dans le milieu d'incubation est déterminée par la
formule suivante :
Cr=C;V;Nr
C; : concentration initiale de ! 'extrait préparée (mg/mL), Vr: volume de la cuve+ le volume de l'extrait à tester,
Cr: concentration finale évaluée (µg/mL).
Les expériences sont répétées quatre fois (n=4) pour chaque extrait testé.
La détermination de la concentration efficace 50 % (CE50) se fait graphiquement sur la courbe
de relaxation de l'activité contractile en fonction de la concentration de chaque extrait.
38
5-Etalonnage Un fragment d'intestin (1) est monté sur Je dispositif d'enregistrement. Après un
enregistrement normal (EN) ou témoin (T), une masse marquée (2) est suspendue à la base sur
l'axe de traction du fragment d'intestin. Ainsi, la tension supplémentaire faisait remonter le
niveau de base de l'enregistrement ou tonus de base d'une certaine hauteur. Lorsque la masse
est enlevée, le tonus de base revient à son niveau initial. Connaissant la valeur en gramme de
cette masse marquée et l'augmentation du tonus qu'elle induisait, on a déterminé la tension
exercée par le fragment pour toute variation du tonus. Ce dispositif a servi à indiquer que,
dans nos conditions expérimentales, une dénivellation de bas en haut de 4,5 mm correspond à
une force de traction de 1 g soit 10.10-3 Newton (10 mN) de l'intestin.
6-Tri phytochimie Les tests de tri phytochimie se sont déroulés selon les méthodes décrites par (Békro et
al., 2007).
6-1-Recherche des alcaloïdes par la réaction de Dragendorff, de Valser et Mayer
La recherche des alcaloïdes s'est effectué par les réactifs de Dragendorff et de Valser
et Mayer. Le résidu de 6 mL de l'extrait évaporé à sec est repris par 6 mL d'alcool à 60 °C.
La solution alcoolique est répartie dans 2 tubes à essai. Deux (2) gouttes du réactif de
Dragendorff (réatif à l'iodobismuthate de potassium) sont ajoutées au premier tube.
L'apparition d'un précipité ou d'une coloration orangée indique la présence d'alcaloïdes.
Dans le deuxième tube sont ajoutées 2 gouttes du réactif de Valser et Mayer (réactif à l'iodure
de potassium). L'apparition d'un précipité d'une coloration blanc crème indique une réaction
positive.
6-2-Recherche des coumarines par la réaction sur le cycle lactonique
Dans 2 tubes à essai, sont introduits 2 mL d'extrait. 0,5 mL de soude à 10 % est
ajouté dans un des tubes à essai, puis les 2 tubes à essai sont chauffés au bain-marie jusqu'à
ébullition. Après refroidissement, sont rajoutés dans chaque tube à essai 4 mL d'eau distillée.
Si le liquide du tube à essai dans lequel l'on a ajouté la solution alcaline est transparent ou
plus transparent par rapport au liquide du tube à essai témoin (sans solution alcaline), alors la
réaction est positive. En acidifiant la solution transparente avec quelques gouttes d'acide
chlorhydrique concentré, elle perd sa coloration jaune, devient trouble, où il se forme un
précipité.
39
6-3-Recherche des flavonoïdes par la réaction dite « à la cyanidiue»
Deux à trois copeaux de magnésium (Mg2J et quelques gouttes d'isopentanol sont additionnés à un aliquote d'extrait dissout dans 5 mL d'éthanol chlorhydrique. L'apparition
d'une coloration intense rose-orangé ou violacée (rouge ou rouge-orangé avec le Zn) indique
une réaction positive.
6-4-Recherche des polyphénols par la réaction au chlorure ferrique
Une goutte de solution alcoolique de chlorure ferrique à 2 % est additionnée dans un
tube à essai contenant 2 mL d'extrait. L'apparition d'une coloration bleue noirâtre ou verte
témoigne de la présence des dérivés polyphénoliques.
6-5-Recherche des substances qninoniques par la réaction de Borntraëger
Les quinones ont été mises en évidence par le réactif de Borntraëger. Un aliquote
d'extrait dissout dans 5 ml d'acide chlorhydrique dilué à 1/5 est chauffé au bain-marie
bouillant pendant 30 min, puis extraite avec 20 mL de trichloro-méthane après
refroidissement. 0,5 ml de NH40H diluée à 50 % est ajouté à la phase organique. L'apparition
d'une teinte allant du rouge au violet indique une réaction positive.
7-6-Recherche des sucres réducteurs par la réaction de Fehling et de Tollens
Les sucres réducteurs ont été mis en évidence par le réactif de Fehling. Leur présence
est confirmée par le test de Tollens. Pour réaliser le test de Fehling, 5 mL de liqueur de
Fehling sont ajoutés à 5 mL d'extrait brut.
La formation d'un précipité rouge brique après 2 à 3 min de chauffage au bain-marie,
à 70 °C, indique une réaction positive. La détection des sucres réducteurs par le test de
Tollens a consisté à ajouter à 5 ml d'extrait, 5 mL du réactif de Tollens. La formation d'un
miroir d'argent après quelques minutes indique une réaction positive.
6- 7-Recherche des stérols et polyterpènes par la réaction de Liebermann
Un aliquote d'extrait est dissout à chaud dans 1 mL d'anhydride acétique à l'aide
d'une capsule. Puis il est repris dans un tube à essai dans lequel est ajouté 0,5 mL d'acide
sulfurique (H2S04) concentré. L'apparition d'une coloration violette qui vire au bleu, puis au
vert, indique une réaction positive.
6-8-Recherche des tanins par la réaction de Stiasny
Les tannins ont été mis en évidence par le réactif de Stiasny.
40
A un aliquote d'extrait repris au méthanol (MeOH) puis évaporé, sont additionnés 15 mL du
réactif de Stiasny (30 % CH20 dans l'acide chlorhydrique concentré 1/2). La formation d'un
précipité sous forme de flocons, après refroidissement, indique une réaction positive. Les
tannins vrais ont été également mis en évidence à chaud, en présence d'acide chlorhydrique
concentré. A un aliquote d'extrait repris dans 2 mL d'eau distillée, sont ajoutées quelques
gouttes d'acide chlorhydrique concentré, Je tout est chauffé au bain-marie bouillant. La
formation d'un précipité rouge indique un test positif.
7-Etude de la toxicité aiguë
7-1-Administration par voie orale
L'étude a été faite selon la méthode classique consacrée à l'essai limite de
l'ajustement des doses du protocole 425 de l'OCDE (OCDE, 2006). Les animaux, âgés de 8 semaines, préalablement mis à jeun pendant 12 heures, sont
repartis en 4 lots expérimentaux et un lot témoin de 5 rats chacun. Le test a été pratiqué sur les
rats femelles, nullipares et non gravides. L'extrait total aqueux et l'extrait le plus actif dissous
dans l'eau distillée ont été administrés par voie orale à l'aide d'une sonde gastrique. Les
solutions ont été préparées aux doses de 2000 et 5000 mg/kg, de manière à administrer 2
mL/100 g de poids corporel. Les rats du lot témoin ont reçu de l'eau distillée.
Tous les lots de rats ont fait l'objet d'une observation continue durant 3 heures après
administration des produits. Puis le jeûne leur a été levé, les observations se sont poursuivies à
intervalles de temps réguliers, et selon les nécessités du moment, pendant 24 heures, 48
heures, 72 heures, 7 jours et 14 jours. Durant les 14 jours d'observation, l'ensemble des
symptômes notés est utilisé pour caractériser le syndrome d'intoxication de chaque produit
testé.
7-2-Administration par voie intrapéritonéale
La technique expérimentale a consisté en la répartition des rats en 12 lots de 5 rats
chacun dont 5 lots expérimentaux pour l'extrait total aqueux, 6 lots expérimentaux pour la
fraction la plus active et un lot témoin. Tous les animaux sont également mis à jeûne pendant
12 heures. Les substances sont injectées par voie intrapéritonéale, à raison de 2 mL/100 g de
poids corporel. L'injection des différentes concentrations des substances étudiées aux 11 lots
de rats a permis, dans un premier temps, de déterminer la concentration qui provoque O % de
mortalité et celle qui provoque 100% de mortalité. Ensuite des dilutions intermédiaires sont
réalisées entre ces deux concentrations limites, et injectées aux différents lots constitués afin
41
de réaliser l'étude toxicologique proprement dite. Les dilutions des substances utilisées sont
réalisées dans une solution de NaCl à 9 g pour 1000.
Après administration des produits, les animaux sont en observation pendant 14 jours,
période au cours de laquelle les signes de toxicité et les cas de mortalité sont notés.
7-3-Méthode graphique de détermination de la dose maximale tolérée (DMT), de la dose
létale 50 % (DL5o) et de la dose létale 100 % (DL100)
La méthode utilisée est celle de Miller et Tainter (1944). Les pourcentages
d'animaux morts servent à tracer la courbe de mortalité en fonction du logarithme de la
concentration du produit, exprimée en mg/kg de poids corporel. Le tracé obtenu est une
droite. La DMT correspond à la concentration qui induit O % de mortalité et la dose létale
50% (DLso %) correspond à la concentration du produit qui occasionne 50 % de mortalité.
Quant à la dose létale 100 % (DL100 %), c'est la concentration qui entraine la mortalité
de tous les animaux.
7-4-Méthode de calcul de Kaber et Behrens (1935) pour la détermination de la dose
létale 50 % (DLso) On administre des doses croissantes de substances à différents lots d'animaux. La dose
administrée est exprimée en mg/kg ou mL/kg de poids corporel. La différence entre les doses
voisines doit être constante. Pour chaque lot, on note le pourcentage de mortalité dans l'heure
qui suit ou au bout du temps imparti. La DL5o est obtenue par la formule :
DLso= DL 1:(a x b} 100 - --- n
DL100= plus petite dose tuant tous les animaux,
a= moyenne de la somme des morts à deux doses consécutives,
b= différence entre deux doses successives,
n= nombre d'animaux utilisés par lot.
42
8-Test d'induction de la diarrhée
La méthode de Aworters et al., (1978) a été adoptée pour la réalisation de cette étude.
Les rats mâles et femelles dont le poids varie entre 150 et 200 g sont soumis à un jeûne
pendant 12 heures, mais reçoivent de l'eau à volonté. Avant la manipulation, les animaux sont
repartis en 5 groupes de 6 rats chacun. Les rats de chaque groupe sont placés individuellement
dans des cages à métabolisme recouvertes d'une feuille de papier absorbant. L'administration
des produits se fait par la voie orale, à l'aide d'une sonde à gavage. Tous les animaux
reçoivent 2 mL d'huile de ricin. Soixante minutes après administration de l'huile de ricin, les
rats du groupe 1 ( contrôle négatif) reçoivent de l'eau distillée (2 mL/100 g de poids corporel),
ceux des groupes 2, 3 et 4 (contrôles tests) reçoivent l'extrait (l'extrait le plus actif) aux doses
de 250, 500 et 1000 mg/kg de poids corporel. Tandis que le groupe 5 ( contrôle positif) reçoit
le lopéramide (5 mg/kg de poids corporel).
Les défécations normales et les défécations diarrhéiques sont recueillies sur des
feuilles de papier absorbant et sont comptées à chaque heure pendant 5 heures de temps. Le
pourcentage d'inhibition de la défécation diarrhéique est calculé selon la formule suivante :
p = (No-N1/No) X 100
P= pourcentage de défécation diarrhéique
No= nombre total des selles diarrhéiques émises par le groupe témoin
N1= nombre total des selles diarrhéiques émises par les groupes tests
Sévérité diarrhéique= (selles diarrhéiques/ nombre total des selles) x 100
9-Test de mobilité gastro-intestinale
La méthode adoptée pour la réalisation de cette étude est celle de Akah et Offiah
(1992). Les rats à jeun ont reçu de l'eau à volonté avant le test. Le jour de la manipulation, les
animaux sont pesés et classés en 5 lots de 6 rats chacun. Toutes les solutions sont administrées
par la voie orale à l'aide d'une sonde de gavage. Le lot 1 (contrôle négatif) reçoit de l'eau
distillée (2 mL/100 g de poids corporel), les lots 2, 3 et 4 (contrôles tests) reçoivent l'extrait le
plus actif aux doses de 250, 500 et 1000 mg/kg de poids corporel, et le lot 5 (contrôle positif)
reçoit l'atropine, une substance anti contracturante (5 mg/kg de poids corporel).
43
Une heure de temps après, on a administré 1 mL de la solution de charbon (5 % charbon
et 3 % gomme arabique) à tous les animaux. Soixante minutes plus tard, les rats sont
anesthésiés par inhalation du chloroforme et l'abdomen est ouvert. La distance parcourue par
la prise de la solution de charbon du pylore au cœcum est donc mesurée. La mesure se fait à
l'aide d'un ruban métrique. Les pourcentages de la longueur parcourue et d'inhibition sont
calculés à l'aide des formules suivantes :
p = 1/L X 100
P : pourcentage de la longueur parcourue,
I : longueur parcourue par le charbon,
L : longueur totale de l'intestin.
R= T-TT!f x 100
R: pourcentage d'inhibition, T : longueur moyenne parcourue par le charbon chez le lot témoin,
TT : longueur moyenne parcourue par le charbon chez les lots traités.
10-Test de quantification du volume, du poids, de la teneur en eau et du taux de
sécrétion des électrolytes dans les selles diarrhéiques
L'accumulation du liquide dans la lumière intestinale est déterminée par la méthode de
Robert et al., (1976) et Di carlo et al., (1993). Trente rats repartis en 5 lots de 6 rats chacun
sont utilisés pour cette étude et sont mis à jeun pendant 24 heures. Les rats du groupe 1
(contrôle négatif) ont reçu de l'eau distillée (2 mL/100 g de poids corporel). Ensuite, les
groupes 2, 3 et 4 (contrôles tests) ont reçu l'extrait aux doses variables (250, 500 et 1000
mg/kg de poids corporel). Au groupe 5 (contrôle positif) on a administré le lopéramide
(5 mg/kg poids corporel), un antidiarrhéique de référence. Une heure de temps après
administration des différents produits, tous les animaux reçoivent 2 mL d'huile de ricin.
Une heure plus tard après administration respective des différentes solutions, tous les
animaux sont sacrifiés et l'intestin du pylore au caecum est isolé. L'intestin plein est pesé et
ensuite l'intestin vidé de son contenu est pesé à nouveau. La différence entre le poids de
44
l'intestin plein et le poids de l'intestin vide est calculée pour avoir le poids des selles
diarrhéiques (Pazhani et al., 2001). Le pourcentage de la teneur en eau est calculé selon la
formule suivante :
T= Mo-M,/Mo x 100
T: pourcentage d'inhibition,
M0: masse moyenne de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques chez le lot témoin,
M1: masse moyenne de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques chez les lots traités
De même, les selles diarrhéiques sont recueillies dans des tubes gradués permettant de
mesurer leur volume (Adzu et al., 2003 ; Boominathan et al., 2005). Puis, elles sont
centrifugées et le surnageant est analysé au spectrophotomètre de flamme CL361 (Elico; Inde)
pour déterminer la concentration des ions Na+, K +, cr et Ca++.
11-Analyses statistiques L'effet in vitro de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L.
ainsi que ses différentes fractions sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin a été
apprécié grâce au test de TURKEY-KRAMER. Ce test s'est effectué à l'aide du Logiciel
GraphPad Instat version 5.0 (Microsoft, San Diégo, Californie, USA) et GraphPad Prism 5
(Microsoft, San Diégo, Californie, USA).
Les résultats de l'étude in vivo ont été analysés à l'aide du test de DUNNETT associé à
ANOVAl. Les valeurs sont données sous forme de moyenne suivie d'erreur standard sur la
moyenne (m±esm). La différence entre les moyennes est considérée statistiquement
significative au seuil de 5% (P<0,05). Les courbes ont été tracées avec le Logiciel GraphPad
Instat version 5. 0
45
TROISIEME PARTIE:
RESULTATS ET DISCUSSION
Chapitre I
Evaluation de l'activité antidiarrhéique in vitro de
l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias
mombin L. et les extraits organiques chez le lapin.
1-Extraction des principes actifs
l-Extraction à l'eau distillée
L'extraction des principes actifs à partir de 50 g de poudre fine des écorces de tige de
Spondias mombin L. avec de l'eau distillée a permis d'obtenir un extrait total aqueux (ETA)
de couleur marron dont la masse est de 7,8 g.
2-Extraction liquide-liquide par les solvants organiques et l'eau
La partition de l'extrait total aqueux à l'aide de solvants de polarités croissantes et
l'eau a permis d'obtenir différentes masses d'extraits consignés dans le tableau 2. Ces extraits
sont d'aspect et de couleurs différents.
Tableau 2 : Résultats des extractions par les solvants organiques et l'eau de la poudre
d'écorces de tige de Spondias 111ombi11 L.
Types Masse obtenue Rendement d'extraits (g) (%) Ehex 0,2 2
Eaq.l 7,5 75
Echl 0,5 50
Eaq.2 8,3 83
Eea 2,1 21
Eaq.3 5,8 58
Ebut 3,2 32
Eaq.4 5,8 58
Aspect Couleur
huileux
poudreux
poudreux
poudreux
poudreux
poudreux
poudreux
poudreux
jaune
marron
marron
marron
marron
marron
marron
marron
Ehex : Extrait hexanique ;
Eaq. J : Extrait aqueux 1;
Echl : Extrait chloroformique ;
Eaq.2: Extrait aqueux 2;
Eea : Extrait éthyl-acétate ;
Eaq.3: Extrait aqueux 3;
Ebut : Extrait butanolique ;
Eaq.4: Extrait aqueux 4.
46
II-Effet de l'extrait total aqueux et les extraits organiques sur l'activité contractile
duodénale en fonction des doses
1-Effet de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin L'ajout de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. au milieu
physiologique de Mac Ewen, à des concentrations croissantes, de 397 à 794 µg/mL, induit
une diminution progressive et prononcée de l'amplitude des contractions spontanées et
rythmiques, ainsi que du tonus de base du duodénum isolé de lapin (Figure 17). Cette
diminution est concentration-dépendante, car d'un effet nul à 397 µg/mL, l'extrait total
aqueux a fortement exercé (p< 0,001) au double de la concentration de 397 µg/ml, soit 794
µg/mL, une relaxation de 94,69±9,34 % et une baisse de 1,00±0,07 g du tonus de base du
duodénum. Les représentations graphiques des figures 18 et 19 expriment respectivement la
diminution moyenne de l'amplitude des contractions du duodénum isolé et du tonus de base
en fonction de la concentration de l'extrait total aqueux des écorces tige de Spondias mombin
L. Ce sont des sigmoïdes qui permettent de déterminer la concentration efficace 50 % (CE5o)
dont la valeur est de 625 µg/mL.
2-Effet de l'extrait hexanique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin La figure 20 représente l'enregistrement (n=4) de l'effet dose-réponse de l'extrait
hexanique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité contractile du duodénum
de lapin aux concentrations comprises entre 264 et 655 µg/mL.
A faible concentration soit 264 µg/mL, l'extrait hexanique exerce une relaxation du
muscle lisse duodénal de l'ordre de 20,02 ±3,67 % et une variation quasi nulle du tonus de
base. Pour des concentrations plus fortes de cet extrait soit 396 µg/mL ; 526 µg/mL et 655
µg/mL, on observe une augmentation progressive et soutenue de la relaxation dont les valeurs
respectives sont de l'ordre de 32,16±4,35 % ; 87,21±5,74 % ; 98,43±6,48 %. On observe aussi
une diminution du tonus de base avec des valeurs allant de 2,08±0,36 g à 9,10± 0,60 g.
Le tracé des figures 21 et 22 représente les diminutions respectives de l'amplitude des
contractions et du tonus de base du muscle lisse duodénal. Ce sont des courbes sigmoïdes, et
la valeur de la concentration efficace 50 % (CE50) est égale à 456 µg/mL.
47
A "mamll· ETA
10s
B
C
D ~@ ETA
Figure 17: Effet dose-réponse de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias
1110111bi11 L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A: Effet de ETA à 397 ug/rnl.,
Après la flèche en B: Effet de ETA à 529 ug/rnl.,
Après la flèche en C : Effet de ET A à 662 ug/rnl.,
Après la flèche en D: Effet de ETA à 794 µg/mL.
ET A: Extrait total aqueux
48
150
0
·X ·J: ·X
50~---------,
/ CEso~62S µg/mL
-0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0.0 Log[ETA en µg/mL]
Figure 18: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L.
Différence significative:* : p<0,05; ** : p<0,01; *** : p<0,001 ; (n=4)
ETA : extrait total aqueux ; CEso : concentration efficace 50% -- ~150 Q) r,) CO: ,.o. Q)
; 100 = = 0 ... = "'O
= 0 .... •.. = . 9 .§ Q
50
0
-0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0.0
Log [ETA en µg/mL] Figure 19 : Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé en
fonction de la concentration de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. Différence significative: * : p<0,05; ** : p<0,01; *** : p<0,001 ; (n=4)
ETA : extrait total aqueux 49
A [\M Ehex lg
10s
B
C
D
Figure 20: Effet dose-réponse de l'extrait hexanique des écorces de tige de Spondias
111ombi11 L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Ehex à 264 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Ehex à 396 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de Ehex à 526 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de Ehex à 655 µg/mL.
Ehex: Extrait hexanique
50
150 ~ "O
=- it100 E C es: 0 ;...-.,o ~ ,.; 50
"O E C...,. 0 C .••• 0 .•••• <.J ~ ~ •••• "O
E ô
0
-50
·X ·X ·X
-0.6 -0.5 -0.4
/ CEso= 456 µg/mL
-0.3 -0.2 -0.1
Log [Ehex en µg/mL]
Figure 21: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait hcxaniquc des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L.
Différence significative:**: p<O,Ol; ***: p<0,001; (n=4).
Ehex : Extrait hexanique ; CEso : concentration efficace 50 %
,-._ ell ~ 150 "' es: .Q
1 Q,j "O
·X
gi 100 ·X
·X ·X
= 0 .•.. = "O
= 50 .9 .•.. = .5 .§ 0 i::i
-0.7 -0.6 -0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 Log[Ehex en µg/mL]
Figure 22:Variation dn tonus de base des contractions du duodénum
isolé de lapin en fonction de la concentration de l'extrait hexaniquc des
écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L.
Différence significative:***: p<0,001 ; (n=4)
Ehex : Extrait hexanique
51
3-Effet de l'extrait aqueux 1 des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
L'adjonction de doses croissantes de l'extrait aqueux 1 variant de 264 à 655 µg/mL
entraîne une diminution dose-dépendante au bout de 25 secondes de l'activité contractile du
duodénum isolé de lapin (Figure 23) puis les normales contractions reprennent. L'amplitude
moyenne des contractions diminue de 10,06±3,70 %, 60,53±4,82 % et 75,45±6,08 %
respectivement pour les concentrations de 396, 526 et 655 ug/ml., Le tracé de la figure 24
permet de déterminer la concentration efficace 50 % (CE5o) dont la valeur est égale à 468
ug/ml..
4-Effet de l'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin
L'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias mombin L. diminue
l'amplitude des contractions rythmiques et spontanées des fragments du duodénum de lapin in
vitro. Cette diminution est dose-dépendante pour des concentrations comprises entre 132 et
364 µg/mL, et atteint son maximum à 526 µg/mL, avec un relâchement total du muscle
(Figure 25). La diminution observée varie de 30,23±3,60 % à 98,52±5,47 %, et est hautement
significative à p<0,001. Quant au tonus de base, il chute de 3,14±0,35 à 8,26±0,40 g. Cette
chute est aussi dose dépendante et atteint son maximum à 526 µg/mL. Ces diminutions sont
traduites par les courbes dose-réponses des figures 26 et 27 pour une série de 4 expériences
identiques. La concentration efficace 50 % (CE5o) obtenue est de l'ordre de 299 µg/mL.
5-Effet de l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
En milieu physiologique normal, l'addition de l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de
Spondias mombin L., aux concentrations croissantes, de 132 à 526 µg/mL, induit une
diminution des contractions de type concentration-réponse (Figure 28).
Ainsi, la présence de l'extrait aqueux 2 à 132 µg/ml provoque une diminution de
25,66±2,95 % de l'amplitude des contractions rythmiques d'intestin. Cette diminution
hautement significative est progressive des faibles concentrations aux doses les plus élevées,
et atteint 88,92±5,36 % à 526 µg/mL.
Les mêmes résultats ont été obtenus sur quatre fragments de duodénum. La courbe
représentant les effets moyens (n = 4) de l'extrait aqueux 2 sur les contractions rythmiques du
52
duodénum de lapin en fonction de la concentration (Figure 29) a permis de déterminer la
concentration efficace 50 % (CEso) dont la valeur est de 336 µg/mL.
6-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
La figure 30 présente un enregistrement type de l'effet de l'extrait éthyl-acétate (Eea)
des écorces de tige de Spondias mombin L. sur les contractions rythmiques et spontanées du
duodénum de lapin. L'extrait éthyl-acétate, pour les concentrations comprises entre 66 ug/rnl,
et 263 µg/mL, diminue l'amplitude des contractions rythmiques duodénales de 25±4,89 % et
100±8,19 %. Cette diminution de l'amplitude des contractions est concentration dépendante et
affecte également le tonus de base dont la valeur varie de 2,02±0,38 g à 8,37±0,6 g.
Les représentations graphiques des figures 31 et 32 réalisées à partir d'une série de 4
expériences traduisent la diminution moyenne de l'activité contractile et la variation du tonus
de base en fonction de la concentration de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. La valeur de la concentration efficace (CEso) est de l'ordre 143 µg/mL
7-Effet de l'extrait aqueux 3 des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
La figure 33 représente l'action de l'extrait aqueux 3 (Eaq.3) des écorces de tige de
Spondias mombin L. sur les contractions spontanées du duodénum de lapin. Cela montre que
cet extrait n'a aucun effet sur l'amplitude des contractions spontanées du duodénum pour des
concentrations comprises entre 66 et 263 ug/ml.,
53
A
t Eaq.1
lg
10s
B
t Eaq.1
C
t Eaq.1
D
Ea-q.1
Figure 23: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 1 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Eaq l à 264 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Eaq 1 à 396 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de Eaq 1 à 526 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de Eaq 1 à 655 µg/mL.
Eaq 1 : Extrait aqueux 1 54
150 ~ "O
::S,-.. :g_t100 8 = CO: 0 =- .: ~ <:J 50 -o E = •.. 0 = ·- 0 ••• <:J = ~ .9 "O
.§ Q
0
-50
-0.6 -0.5 -0.4 -0.3 -0.2 -0.1 Log [Eaq.1 µg/mL]
Figure 24:Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration del'
extrait aqueux 1 des écorces de tige de Spondias mombin L.
Différence significative : ** • : p<0,001 ; (n=4)
Eaq. l: Extrait aqueux 1
CE5o : concentration efficace 50 %
55
A ~~
t lg 1 Echl _ 10s
B
D
Figure 25: Effet dose-réponse de l'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Echl à 132 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Echl à 264 µg/mL,
Après la flèche en C: Effet de Echl à 364 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de Echl à 526 ug/ml..
Echl : Extrait chloroformique
56
150
100
0
·• ·• ·•
CE - 299 / so- µg/mL
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 Log [Echl en µg/mL)
Figure 26:Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait chloroformique des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L.
Différence significative:*** : p<0,001 ; (n=4)
Ecbl : Extrait cbloroformique ; CE5o : concentration efficace 50 % ,-._ l:)Jl ~ 150 ~ 2
<l> "O
:fi 100 = .s = "O
.~ 50 .•.. = .9
.5 Q 0
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 Log [Echl en µg/mL]
Figure 27:Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de lapin
en fonction de la concentration de l'extrait chloroformique des écorces
de tige de Spondias 1110111bi11 L.
Différence significative:***: p<0,001 ; (n=4)
Echl : Extrait cbloroformique
57
A
Eaq 2 lg
10s
B
C
T t Eaq2
D
T Eaq2
Figure 28: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Eaq 2 à 132 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Eaq 2 à 264 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de Eaq 2 à 364 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de Eaq 2 à 526 ug/ml..
Eaq 2: Extrait aqueux 2 58
~ 150 "O
= - ,-._ := ~ 5 e_, 100 ~ § - ·- - - ~ C.J
"O f 50 = - 0 = :c 0 = C.J
.5 ~ 0
.5 ~
-50
·• ·• ·•
/ CEso= 336 µg/mL
-0.8 -0.6 -0.4 -0.2
Log [Eaq.2 en µg/mLJ
Figure 29: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration de I'
extrait aqueux 2 des écorces de tige de Spondias
111ombi11 L. Différence significative:*** : p<0,001 ; (n=4)
Eaq.2: Extrait aqueux 2
CE5o : concentration efficace 50 %
59
Eea
B
C
D
t Eea
Figure 30: Effet dose-réponse de l'extrait ethyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A: Effet de Eea à 66 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Eea à 132 µg/mL,
Après la flèche en C: Effet de Eea à 198 ug/ml.,
Après la flèche en D : Effet de Eea à 263 µg/mL.
Eea : Extrait ethyl-acétate 60
Q,I "O
= - - :.: ~ s~ 100 ~ = :.. .~ - -ll Ë 501 ~ ~ : ~ / CS,o• W ,.,m c ·= ~ 0 .:. / s '5
150 ·• ·• ·>
-1.2 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4
-50 Log [Eea en µg/mL]
Figure 31: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L.
Différence significative:*** : p<0,001 ; (n=4)
Eea : Extrait éthyl-acétate ; CEso : concentration efficace 50 % - ~ 150 Q,I
"' ~ .!:l
~ 100 "' = = .E 50 = "O
= :8 0 = .s ~ -50
-1.2 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4
Log [Eea en µg/mL)
Figure 32 : Variation du tonus de base des contractions du duodénum isolé de
lapin en fonction de la concentration de l'extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L
Différence significative:*** : p<0,001 ; (n=4)
Eea : Extrait éthyl-acétate
61
A
B
l Eaq 3
lg
10s
C
D
t Eaq.3
1
il Il il
t Eaq.3
Figure 33: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 3 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Eaq 3 à 66 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Eaq 3 à 132 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de Eaq 3 à 198 ug/ml.,
Après la flèche en D : Effet de Eaq 3 à263 ug/rnl.,
Eaq 3 : Extrait aqueux 3
62
8-Effet de l'extrait butanolique des écorces de tige de Spondias mombin L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
L'effet dose réponse de l'extrait butanolique (Ebut) sur les contractions rythmiques
des fragments de duodénum isolés de lapin a été réalisé en perfusant des doses croissantes de
cette fraction. Il se traduit par une diminution progressive et soutenue de l'amplitude des
contractions rythmiques pour une gamme de concentrations comprises entre 66 et 263 µg/mL
(Figure 34). L'amplitude moyenne des diminutions observées pour une série de 4 expériences
se situe entre 20,31±3,96 et 93,75±8,25 %. Ces diminutions sont significatives à p<0,001.
La représentation graphique de la figure 35 permet de déterminer la concentration
efficace 50 % (CEso) dont la valeur est de 152 ug/ml.,
9-Effet de l'extrait aqueux 4 des écorces de tige Spondias 1110111bi11 L. sur l'activité
contractile du duodénum isolé de lapin
La figure 36 présente l'effet (n=4) de l'extrait aqueux 4 (Eaq.4) des écorces de tige
Spondias mombin L. sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin dans un intervalle
de concentrations compris entre 66 et 263 µg/mL. Elle montre que l'extrait aqueux 4 n'exerce
aucun effet sur l'amplitude des contractions spontanées du duodénum de lapin.
63
A \!\A Ebut lg
10s
B
t Ebut
Ebut
D
Ebut -~--------.,.____ . ---- Figure 34: Effet dose-réponse de l'extrait butanolique des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Ebut à 66 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de Ebut à 132 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de Ebut à 198 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de Ebut à 263 ug/rnl..
Ebut : Extrait butanolique 64
Q,l "0
=- := ~ Q.~ s C: ~ -~ :... ~ Q,l <.I
5 "0 E C: .••• 0 C: ·- 0 .•.. <.I ::: .!3 ~ s i5
-5
-1.2 -1.0 -0.8
Log [Ebut en µg/mL]
Figure 35: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration
de la extrait butanolique des écorces de tige de Spondias mombin L.
Différence significative : *** : p<0,001 ; (n=4)
Ebut: Extrait butanolique ; CEso : concentration efficace 50 %
65
A
t Eaq.4
lg
10s
Eaq.4
t Eaq 4
D
t Eaq.4
Figure 36: Effet dose-réponse de l'extrait aqueux 4 des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de Eaq 4 à 66 ug/ml.,
Après la flèche en B : Effet de Eaq 4 à 132 ug/rnl.,
Après la flèche en C : Effet de Eaq 4 à 198 ug/ml.,
Après la flèche en D : Effet de Eaq 4 à 263 µg/mL.
Eaq 4: Extrait aqueux 4
66
10-Discussion
L'étude des effets pharmacologiques de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. a montré que cet extrait modifie l'activité contractile du duodénum isolé
de lapin. Cette modification se traduit par une diminution progressive et soutenue du tonus et
de l'amplitude des contractions spontanées du duodénum, pour des concentrations comprises
entre 397 et 794 µg/mL, avec une concentration efficace 50 o/o (CEso)égale à 625 µg/mL. Ces
résultats peuvent être comparés à ceux d'autres plantes aux propriétés myorelaxantes. En
effet, Bahi et al., (2000) ont montré que l'extrait aqueux des feuilles de Morinda morindoides
(Rubiaceace) entraîne une diminution de l'activité contractile intestinale de lapin pour des
concentrations allant de 150 à 650 µg/mL avec une concentration efficace 50 o/o (CEso) de
l'ordre de 360 µg/mL. En outre, Bleu et al., (2011) ont aussi mis en évidence l'action
myorelaxante de l'extrait hydroalcoolique des rhizomes de Curcuma Longa (Zingiberaceae)
entre 20 et 120 µg/mL sur le duodénum isolé de lapin.
La partition de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. a
conduit à l'obtention de différents extraits qui ont provoqué aussi une diminution des
contractions rythmiques du duodénum isolé de lapin. Cependant, leurs effets se sont exercés à
partir de 66 µg/mL. Des résultats similaires ont été obtenus par Cirnanga et al., (2010) qui ont
montré que les extraits diéthyl-éthérique, éthyl-acétate et butanolique inhibaient plus l'activité
contractile du duodénum que l'extrait aqueux des feuilles de Morinda morindoides.
Parmi toutes les extraits testés, l'extrait éthyl-acétate s'est révélé le plus actif, car il a
agi aussi bien sur les contractions que sur le tonus de base du duodénum et, en plus, il a eu la
valeur la plus petite de la concentration efficace 50 o/o (CE5o) égale à 143 µg/mL. En
travaillant sur les effets de Thymus webbianus et de Thymus leptophyllus, Blazquez et Zafra
Polo (1989) ont montré que l'activité spasmolytique de l'extrait éthyl-acétate sur le
duodénum isolé de rat était supérieure à celui de l'extrait butanolique. En effet, les
concentrations de l'extrait éthyl-acétate étaient comprises entre 25 et 100 µg/mL, tandis que
celles de l'extrait butanolique étaient entre 250 et l 000 µg/mL.
Au regard de l'ensemble de ces résultats, l'on peut dire que la capacité de l'Eea des
écorces de tige de Spondias mombin L. à inhiber de façon considérable l'activité contractile
du muscle intestinal retarderait le transit intestinal et l'émission des selles, en réduisant les
épisodes diarrhéiques Bourin et al., (1993). Les écorces de tige de Spondias mombin L.
pourrait être considérées comme un antidiarrhéique spasmolytique.
67
11-Conclusion partielle
Cette étude a permis de mettre en évidence l'effet myorelaxant de l'extrait total
aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L et ses différents extraits sur le duodénum
isolé de lapin. Cet effet de type concentration-dépendant est fortement accentué sous l'action
de l'extrait éthyl-acétate. Cet extrait est donc maintenu pour la suite des travaux. Les travaux
suivants permettront d'élucider les mécanismes d'action de l'extrait acétate sur les
mouvements duodénaux.
68
Chapitre Il
Evaluation de l'activité antidiarrhéique in vitro de
l'extrait éthyl-acétate chez le lapin et analyse du
mécanisme d'action
1-Etude comparée de l'antagonisme adrénergique contre le propanolol et la prazosine
1-Effet de l'adrénaline sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin
La figure 37 montre un enregistrement type de la diminution dose-dépendante induite
par l'adrénaline (ADR) sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin. L'adrénaline
provoque entre 1,3. 10-6 et 1,3. 10-3 µg/mL, des diminutions de l'amplitude des contractions
rythmiques du duodénum isolé de lapin dont les valeurs varient entre 30,81±4 à l 00± 7 %.
La courbe de la figure 3 8 a permis de déterminer la concentration efficace 50 % (CEso) de
l'adrénaline dont la valeur est 2,29. 10-5 µg/mL.
2-Interaction adrénaline-propanolol et adrénaline-prazosine sur l'activité contractile du
duodénum isolé de lapin
2-1-Interaction adrénaline-propanolol En présence de l'adrénaline, à la concentration de 2,29. 10-5 µg/mL, on enregistre une
diminution de l'amplitude des contractions rythmiques du duodénum isolé de lapin dont la
valeur se situe à 55,22±2,4 5 % (Figure 39). Cette diminution qui se maintient pendant plus
d'une minute est partiellement inhibée au bout de 10 minutes par le propanolol (PRO) aux
concentrations de 1,3. 10-6 , 1,3. 10-5 et 1,3. 10-3 µg/mL, un inhibiteur spécifique des récepteurs
adrénergiques de type p des muscles lisses viscéraux. Les effets de l'adrénaline sur les
contractions rythmiques duodénales passent alors de 55,22±2,45 % à 2,26±0,35 %.
La figure 40 traduit l'inhibition partielle des contractions rythmiques du duodénum
isolé de lapin en fonction des concentrations du propanolol pour une série de 4 expériences.
2-2-Interaction adrénaline-prazosine L'adrénaline à 2,29. 10-5 µg/mL induit une baisse des amplitudes de contraction
spontanée des fragments de duodénum isolé de lapin. Cette baisse vaut 55,22±2,45 % (Figure
41 ). Cette baisse des amplitudes de contractions duodénales qui se maintient pendant plus
d'une minute est partiellement inhibée au bout de 10 minutes par la prazosine (PRA) aux
concentrations de 1,3.10-5, 1,3.10-4 et 1,3.10-3 µg/mL, un inhibiteur spécifique des récepteurs
adrénergiques de type a des muscles lisses viscéraux. La relaxation induite par l'adrénaline
passe de 55,22±2,45 % à 3,68±0,85 %. La figure 42 montre que la réduction de l'effet de l'adrénaline en présence de
prasozine est significative (p<0,001) pour une série de 4 expériences.
69
t ADR
lg
lOs
B
t ADR
C
ADR
D
Figure 37: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de lapin
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de ADR à 1,3. 10·6 µg/mL,
Après la flèche en B : Effet de ADR à 1,3. 10·5 µg/mL,
Après la flèche en C : Effet de ADR à 1,3 .10-4 µg/mL,
Après la flèche en D : Effet de ADR à 1,3 .10·3 µg/mL.
ADR: Adrénaline
70
QJ 150 "0
=- ::s ~ 1 ·" 0.e....., ·" ·" § § 100
-" ~
- ....• - •.. QJ ~
"0 f = •.. 0 = .•..• 0 50 •.. ~ = .e ~ .§
OJ ../ I/CE50-2,29.10-5 µg/mL ~
-7 -6 -5 -4 -3 -2 Log[ADR en µg/mL]
Figure 38: Relaxation du duodénum isolé de lapin en fonction de la concentration de
l'adrénaline Différence significative:*** : p < 0,001 ; (n=3)
ADR : Adrénaline ; CE50 : concentration efficace 50 %
71
A
ADR. lg 1 IOs
B
t ADR
C
D
Figure 39: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de
lapin en présence de concentrations croissantes de propanolol
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de ADR à 2,29.10·5 µg/ml,
Après la flèche en B: Effet de PRO à 1,3. 10·6 µg/mL, puis ADR à 2,29. 10·5 µg/ml,
Après la flèche en C: Effet de PRO à 1,3.10-5 µg/mL, puis ADR à 2,29.10"5 µg/ml,
Après la flèche en D : Effet de PRO àl ,3 .10·3 µg/mL. puis ADR à 2,29.10·5 µg/ml,
ADR: Adrénaline ; PRO : Propanolol
72
,-... ~ 0
~ ~80 Q) A ]< •.. - =a~ 60 e a ~ r,] ;;..i Q)
Q) .i: 40 "0 = = "0 0 .9 ~ § 20 c .,.. .;;;;l ••• a ~ ·- î: A~ 0
0 ~
Témoin
***
***
***
ADR 1.3.10-6 1.3.10-5 1.3.10-3
Concentration de propanolol µg/mL
Figure 40: Diminution de l'amplitude des contractions induites par ADR
en présence des concentrations croissantes du PRO
Différence significative: *** : p < 0,001 ; (n= 4)
ADR : adrénaline ; PRO : propanolol
73
A
10s
B
C
t' r t PRA.ADR
D
Figure 41: Effet dose-réponse de l'adrénaline sur la motricité du duodénum isolé de
lapin en présence de concentrations croissantes de prazosine
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A : Effet de ADR à 2,29. J 0·5 µg/ml,
Après la flèche en B: Effet de PRA à 1,3.10·6 µg/mL, puis ADR à 2,29. 10·5 µg/ml,
Après la flèche en C: Effet de PRA à 1,3.10-5 µg/mL, puis ADR à 2,29.10·5 µg/ml,
Après la flèche en D : Effet de PRA àl,3.10·3 µg/mL. puis ADR à 2,29.10-5 µg/ml,
ADR: Adrénaline ; PRA : Prazosine
74
- ~ 0 r,J .._,,
~ ~ 80
]~ 1 Témoin :.= ~ 60 o. ~ a o. • 1 1 *** ~ r,J - ~ - .i; 40 ~ = "'O "'O
= .9 1 1 1 lW::f.filITTfü@H *** ,,§ ~ 20 = 0 .9 := J
1 1 _,
.§ ë *** :z;,, ~ i·« ........ , ... ,., ............... y, ®v:tv> ~ - 0 = 0
C.J 1.3~10·5 1.3~10·4 1.3:10·3 ADR Concentration de prazosine µg/mL
Figure 42: Diminution de l'amplitude des contractions induites par ADR en
présence des concentrations croissantes du PRA
Différence significative: *** : p < 0,001 ; (n= 4)
ADR : adrénaline ; PRA : prasozine
75
II-Etude comparée de l'antagonisme de l'extrait éthyl-acétate contre le propanolol et la
prazosine
!-Interaction extrait éthyl-acétate-propanolol et extrait éthyl-acétate-prasozine sur
l'activité contractile du duodénum isolé de lapin
1-1-lnteraction extrait éthyl-acétate-propanolol
L'extrait éthyl-acétate à 143 µg/mL provoque une relaxation qui correspond à une
diminution d'amplitude de 58,35±2,45 % (Figure 43). Cette relaxation qui se maintient
pendant plus d'une minute est partiellement rétablie au bout de 10 minutes en présence du
propanolol (PRO) aux concentrations 1,3.10·6, 1,3.10"5 et 1,3.10"3 µg/mL. La relaxation
induite par l'extrait éthyl-acétate étant partiellement inhibée, passe de 58,35±2,45 % à
I 0,83± 1,25 %.
La figure 44 représente la variation moyenne de l'amplitude des contractions
spontanées de plusieurs fragments de duodénum (n=4) en présence de propanolol. Cette
figure montre qu'en présence du propanolol, l'extrait éthyl-acétate n'entraine pas, et cela de
manière significative (p<0,001) une diminution de l'amplitude de contraction.
1-2-Interaction extrait éthyl-acétate-prazosinc La figure 45 représente la relaxation partielle induite par l'extrait éthyl-acétate à la
concentration de 143 µg/mL. Cette relaxation vaut 58,35±2,45 % et se maintient pendant plus
d'une minute. Ensuite, la relaxation est partiellement inhibée en présence de la prazosine
(PRA) aux concentrations de 1,3.10·5, 1,3.10-4 et 1,3.10-3 µg/mL. Les effets de l'extrait éthyl
acétate sur les contractions rythmiques duodénales passent respectivement de 58,35±2,45 % à
29,06±1,94 % et de 58,35±2,45 % à 16,00±1,30 %.
La figure 46 pour une série de 4 expériences montre que cette inhibition est
significative (p<0,001 ).
76
A
t Eea
B
t PRO Eea
C
PRO Eea
D
Figure 43: Effet dose-réponse de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin en
présence de concentrations croissantes de propanolol
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A: Effet de Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en B: Effet de PRO à 1,3.10-6 µg/mL, puis Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en C: Effet de PRO à 1,3.10-5 µg/mL, puis Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en D: Effet de PRO àl,3.10-3 µg/mL. puis Eea à 143 µg/ml,
Eea: Extrait éthyl-acétate; PRO : Propanolol 77
= 0 rn .•• = = -~ .9 ~ .s e ~= 0 (,J
20
0
Témoin
*** ***
*** - 6 ' -4 ' 3 Eea 1.3.10· 1.3.10 1.3.10· Concentration de propanolol µg/mL
Figure 44: Diminution de l'amplitude des contractions induites par Eea en présence
des concentrations croissantes du PRO
Différence significative: ***p < 0,001 ; (n= 4)
PRO : propanolol ; Eea : Extrait éthyl-acétate
78
f Eea
B ~~,~ PRA Eea
lg
10s
C
PRAEea
D
~~~ PRA Eea
Figure 45: Effet dose-réponse de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. sur la motricité du duodénum isolé de lapin en
présence de concentrations croissantes de prazosine
Avant les flèches: Enregistrements normaux
Après la flèche en A: Effet de Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en B: Effet de PRA à 1,3. 10·6 µg/mL, puis Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en C : Effet de PRA à 1,3 .10-5 µg/mL, puis Eea à 143 µg/ml,
Après la flèche en D: Effet de PRA àl,3. 10-3 µg/mL. puis Eea à 143 µg/ml,
Eea: Extrait éthyl-acétate; PRA : Prazosine
79
Témoin
***
***
***
• Eea 1.3.1 o-5 1 . 3. 1 0-4 1 . 3: 1 0-3
Concentration de prazosine µg/mL
Figure 46: Diminution de l'amplitude des contractions induites par Eea
des écorces de tige de Spondias mombin L. en présence des concentrations
du PRA
Différence significative: *** : p < 0,001 ; (n= 4) PRA : prazosine; Eea : Extrait éthyl-acétate
80
Ill-Etude comparée de l'antagonisme atropinique contre l'acétylcholine et l'extrait
éthyl-acétate
1-Effet de l'acétylcholine (Ach) sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin
La figure 47 représente l'enregistrement (n=3) de l'effet dose-réponse de
l'acétylcholine sur l'activité contractile du duodénum de lapin.
L'acétylcholine à faible concentration, 1,3. 10·7 µg/mL, ne provoque aucune activité
contractile. Les concentrations croissantes de l'acétylcholine soient 1,3. 10·6 µg/mL, 1,3. 10·5
µg/mL, 1,3.104 µg/mL et 1,3.10·3 µg/mL induisent une augmentation dose-dépendante des
amplitudes de contractions de 27,43±5,99 %, 74,15±7,85 %, 96,05±8,94 et 100±11 % de et le
tonus de base. L'acétylcholine, à 1,3. 10·3 µg/mL, provoque une activité contractile maximale.
Les résultats obtenus à partir de 3 expériences ont permis de tracer la courbe de la
figure 48. La concentration efficace 50 % (CE50) obtenue à partir la courbe est de 3,28.1 o·6
µg/mL
2-lnteraction Acétylcholine-atropine et Acétylcholine-extrait éthyl-acétate des écorces de
tige de Spondias 1110111bi11 L. sur l'activité du duodénum isolé de lapin
2-1- lntcraction Acétylcholine-atropine Cette expérience a été réalisée pour mettre en évidence l'influence des récepteurs
cholinergiques de type muscarinique sur l'action myorelaxante. Par conséquent, l'atropine, un
antagoniste de ce type de récepteurs a été choisi pour mener cette étude.
A 1,3. 10·3 ug/rnl., !'acétylcholine entraîne une augmentation maximale et soutenue du
tonus de base des contractions spontanées duodénales dont la valeur obtenue est de 100 ± 11
% (Figure 49). Après addition de l'atropine (ATR) à des concentrations croissantes 1,3.10.5, 1,3.10.3,
et 1,3.10.2 µg/mL, on enregistre une diminution progressive des contractions initiées par
!'acétylcholine. Cette diminution est dose-dépendante et passe de 100±11 % à 35,74±5,47 %
puis s'annule complètement à la dose de 1,3.10·2 ug/ml, d'atropine. Les résultats obtenus à
partir de 3 expériences ont permis de construire les histogrammes de la figure 50.
81
N 00
.. s ~ 8 --- bl) gf :i I"\
~ 0 0 - .-< M M n - r,J - ,ro = ,ro ..c:: ~ ..c:: u ~ < <i:: ~ = V
•• V "'O Q. "'O ...., ~ ..,_, V
- ~ 1f: ~ 4-< p.:J
"O i:iJ ·~ 0 o::i Q .ra c:: 5
V ê V V = ..c:: ..c:: = u u ~ ~ ~ o ... ro = ..:::::: -
"O [/) -~ = ,v 1-, "O '5.. o.. ·~ <i:: <i:: - .n •• • n ....:l -~ ~ 8 - 8 0 --- . bl) s gf :i - ,- ,. .::;: >< 0 0 - ;:::l - - ~~Mn Mn ~ t:: ~ '""""' = oc:: ,ro -es ••• ..c:: 0 [/) ..c:: u -= ...., u ..•..• CJ 5,c:i::--.... - 8 V V .è> "'O "'O ·~ V ...., CJ J:;;:J dJ ~ ~ .~ 1f: 4-< :.. on i:ii i:ii ~ V ..
"O c=....,..u V ~p.:i--.... c:: r,J c:: ~ .•.• = (Il V .., __. 0 ~ V V _g ,fr u ..c:: -5 ~ - ,v u ,Q) ~ 1 r:.:: ,Q) ,..... ...., ~ r:;:: ..._. •v
r,; ~ ro ro u O__.__.--',c:i:: " ~ "O ....,§ Vl -~ •• ••• - J> -= f -- - ••• ·~-~.. ••• - ,Q) 1-, ..c:: - - CJ 'bo>·- - .••. - ~ 1-, o.. u .-< ~- ~.-< ~.-< 5....-~ .-< ~ ~ ~ <i:: <i::
~ r--. -.:, ~ - = ~ ~
~ u Q
= .5: .•.. ~ .•.. = ~ "' s ~ cJl ~ = <
150
100
0
* * *
/ CEso= 3 28 10·6 / ' . µg/mL
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
Log[Ach en µg/mL]
Figure 48: Augmentation des amplitudes de contraction du duodénum isolé de lapin
en fonction des concentrations croissantes de I'acétylcholine
Différence significative:***: p < 0,001 ; (n=3)
Ach : Acétylcholine ; CE5o : concentration efficace 50 %
83
2-2-Interaction acétylcholine-extrait éthyl-acétate
En présence d'acétylcholine à 1,3. 10-3 µg/mL, on observe une augmentation maximale
soit 100± 11 % du tonus de base des contractions spontanées duodénales puis l'apparition d'un
plateau (Figure 51 ). On note également une augmentation du tonus de base des contractions.
Après addition de l'extrait éthyl-acétate à des concentrations croissantes soient 132;
198 et 263 µg/mL dans le milieu contenant l' acétylcholine à ( 1,3. 10-3) µg/mL, on enregistre
une réduction progressive et soutenue des amplitudes de contraction initiée par
l'acétylcholine. Cette réduction passe de 100±11 % à 62,01±4,15 %
A 263 µg/mL, l'extrait éthyl-acétate inhibe fortement les effets de l'acétylcholine aussi
bien sur les amplitudes de contraction que sur le tonus de base. Cette diminution des
amplitudes de contraction équivaut 35,6±2,7 5 %. La courbe représentant les effets moyens
(n=4) de la fraction éthyl-acétate sur les amplitudes contractions initiées par l'acétylcholine
sur le duodénum de lapin confirment les résultats ci-dessus (Figure 52).
84
V") 00
"' _I = "' ~ 0 .... 0: ..
CJ) = ...• •• " = 0 " ..,
"O .., " = .., "' ... .. C.
= .., = ,5 . .s .., • ..s .. .s •.. ..:î "O
E E E ... 0 ol) eh ol)
-~ :::1.. :::1.. :::1.. ~ M N
8 0 0 0 = = M. M. <']_ . .., "O
0 '"' ·Cil •Cil = 0:: 0:: 0:: "O
= f- f- f- "O -< -< -< .. ;:::, ~ ~ ~ <Il <Il <Il ~-~ ·5 ·5 ·5
> ~ ..... ,..._...,, ·;; o. o. o. -< ~ :s -:f ..J ..J ..J 0 E E E E 8 eh ol) ol) eh .s :::1.. :::1.. :::1.. :::1.. .. X b b b b = = "' "' § •.. ~ ":. M. M. <']_ . 5 f- 0 Q)
0 -< = ·Cil '"' '"' -es .s .c ;, <Il ..c: ..c: ..c: ..c: o. " E u u u u 0
'E, "' Q) -< -< -< -< l::l ~ E Q) Q) Q) Q) -< .c . .., = Q) "O "O "O "O .c ?;+-< .. ~ 0: l::l ;g J1 J1 ;g 0:: .c ~-< "' <Il
" ¼ - "' "@i f- ·o ""' ""' +--< ;- ~ Q) w w w w -< .. a .., " "' "' w -< CO u Cl Q)
= = = = = 0 0 <Il = = ô C. Q)
Q) Q) Q) Q) . .., -; ..c: Q) Q) Q) Q) ..c: ':' .. u ..c: ..c: ..c: ..c: u = •O u u u u >. .., C ,Q) ,Q) ,Q) ,Q) .t, "' .., <Il C C C C 0 " u
"O = ~ ~ ~ ~ ~ -< .•.. 0 E <Il <Il <Il <Il ~ " -~ -~ -~ -~ ..c: •... "' "' i:.i •• > o. o. o. o. u "O -< -< -< -< -< -< u Q .;.; ...,,.
•• .. = CJ)
~
,-.., ~ 0
~ :ë" 150 "'O ~
~< "'O - 1 Témoin =- ..•••• l,.; =-= e,: ~ ~100 8 rr, e,: ~ ~ .1: 1 1 1 *** ~ ::::::1 "'O "'O
§ ·: 50-1 1 1 ·~· *** ..... = ..•..• 0 ::::::1 ••..•
. 9 t 1 1 1 1::;:::;_:;z.:;_m1 &.:~~========~ *** .s e Ac: 0 0 ~
Ach 1.3~ 10-5 1.3~10-3 1.3:10-2
Concentration de ATR µg/mL
Figure 50: Diminution des amplitudes de contraction induites par I' Ach en présence
des concentrations croissantes d' ATR
Différence significative: ***p < 0,001 ; (n=3)
Ach : acétylcholine ; A TR : atropine
86
"' C -~ E = •• <.I C c:, <.I •• "O
•• <.I C ~ ,., .. c.. C •• C "ë. ~ "' "O .•. ë -~ E = C ...
"O c:, = "O
= "O
Q
u
Témoin
***
***
***
Ach 0.132 0.198 0.263 Concentration de Fea µg/mL
Figure 52: Diminution des amplitudes de contraction induites par l' Ach en présence
des concentrations croissantes de Eea
Différence significative:*** : p < 0,001 ; (n=4)
Eea : Extrait éthyl-acétate ; Ach : Acétylcholine
88
3-Discussion
L'étude pharmacologique menée sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin
a montré que 1 'extrait éthyl-acétate induit une relaxation dose-dépendante dans un intervalle
de concentrations comprises entre 66 et 263 µg/mL. Cet effet myorelaxant observé est
comparable à ceux des extraits de Taverniera abyssiinica (Noamesi et al., 1990), de Khaya
senegalensis (Sablassou et al., 1998) et de Curcuma longa (Bleu et al., 2011).
Les effets pharmacologiques de l'extrait éthyl-acétate des écorces de Spondias
mombin L. sont similaires à ceux de l'adrénaline sur l'activité mécanique des muscles lisses
(Marchall et Kroeger, 1973). Ce comportement suppose la présence de substances
adrénomimétiques dans l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L.
Pour en savoir davantage, nous avons effectué l'étude des interactions de l'extrait
éthyl-acétate en présence du prazosine et du propanolol, inhibiteurs spécifiques respectifs des
récepteurs a. et B adrénergiques (Ahlquir, 1948). Cette série d'expériences a montré que les
effets induits par l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L sont
partiellement abolis. Cela montre que certaines molécules de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L se fixent sur les récepteurs a et B adrénergiques pour induire partiellement la relaxation du duodénum. Ces molécules seraient donc des substances
adrénomimétiques.
En effet, comme l'adrénaline, ces molécules, en se fixant sur les récepteurs a et B, induisent une augmentation dose-dépendante de l'activité de l'adényl-cyclase membranaire, et
une élévation du taux intracellulaire de l' AMPc considéré comme le second messager
intracellulaire de l'effet myorelaxant des agonistes a. et B (Anderson 1972; Collins et Sutter, 1975). L' AMPc active à son tour les protéines kinases qui provoquent deux mécanismes
complémentaires responsables de la relaxation du muscle lisse. Les protéines phosphorylent,
d'une part la MLCK (Myosin Light Chain Kinase) et, d'autre part les protéines impliquées
dans la fixation du calcium sur la membrane plasmique ou sur la membrane du réticulum
sarcoplasmique (Anderson, 1972 et Cohen et al., 1977).
Il en résulte une diminution de l'activité de la MLCK impliquée dans Je mécanisme de
la contraction et une diminution de la concentration du calcium intracytoplasmique. Les
protéines kinases favorisent, en outre, la phosphorylation de calcium potassique responsable
de l'hyperpolarisation de la cellule musculaire lisse.
Par ailleurs, l'inhibition partielle de la relaxation induite par l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L., en présence du prazosine et du propanolol suggère
89
donc la coexistence dans cet extrait, des substances adrénomimétiques et non
adrénomimétiques, co-responsables de la myorelaxation.
Aussi avons-nous supposé l'existence de substances anticholinomimétiques dans
l'extrait éthyl-acétate. Pour confirmer l'existence probable de ces substances dans l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L., nous avons utilisé l'atropine, un
inhibiteur spécifique des récepteurs cholinergiques de type muscarinique (Lipsius et Vassale,
1977) des muscles lisses intestinaux pour vérifier cette hypothèse. Ainsi nous avons étudié les
interactions acéthylcholine-atropine et acéthylcholine-extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L.
L'interaction acétylcholine-atropine indique que l'atropine réduit totalement le tonus
de base initié par l'acétylcholine sur les muscles lisses intestinaux. Par contre, l'inhibition de
ces mêmes effets induits par l'acétylcholine en présence de l'extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L étant partielle, témoigne de l'existence d'une deuxième
catégorie de substances dont les substances anticholinomimétiques. Ces substances seraient
donc responsables de la diminution de l'amplitude des contractions et le tonus de base induit
par I'acétylcholine (Sablassou et al., 1998 ; Somé et al., 1998).
L'acétylcholine induit la contraction des muscles lisses viscéraux par le mécanisme
suivant. Une fois fixé sur ses récepteurs, l'acétylcholine dépolarise les fibres lisses,
provoquant ainsi l'apparition d'un potentiel d'action. L'activation des récepteurs
cholinergiques provoquent alors l'augmentation de la perméabilité membranaire aux ions Na+,
cr et K+ dont la conséquence directe est la hausse du niveau de Ca2+ cytoplasmique qui
provoque l'activité contractile des structures excitables et contractiles (Durbin et Jenkinson,
1961 ; Ukarawa et Holland, 1964).
L'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. pourrait donc se
fixer sur les récepteurs cholinergiques de types muscariniques ce qui empêcherait l'entrée du
Ca2+ extracellulaire et la libération du Ca2+ intracellulaire dans la cellule d'où la relaxation
(Sablassou et al., 1998 ; Somé et al., 1998 ; Koudou et al., 2011).
90
6-Conclusion partielle
Les études pharmacologiques de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. réalisées sur l'activité contractile du duodénum isolé de lapin ont révélé que cet
extrait possède un potentiel antispasmodique qui se manifeste par la présence de deux types
de principes actifs : les principes actifs de types adrénomimétiques et les principes actifs de
types anticholinomimétiques. Ces principes actifs sont responsables de l'effet myorelaxant
observé au niveau de cet extrait et par conséquent de son potentiel antidiarrhéique. Toutefois,
des travaux in vivo méritent d'être menés afin de confirmer l'effet antidiarrhéique attribué aux
écorces de tige de Spondias mombin L.
91
Chapitre III
Evaluation de l'activité antidiarrhéique in vivo de
l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. chez le rat.
1-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. et du
lopéramide sur le nombre de défécations diarrhéiques
L'administration orale de l'huile de ricin (2 mL) à tous les animaux mis en
expérimentation a induit des signes cliniques de la diarrhée au bout d'une heure de temps. Le
nombre total des défécations normales et diarrhéiques de chaque groupe de rats est recueillie
puis dénombré pendant cinq heures. Le groupe témoin présente le nombre de défécations
diarrhéiques le plus élevé soit 19,83±1,13. Ce nombre est réduit progressivement et passe à
14,67±1,4 pour le lot traité à la dose de 250 mg/kg de l'extrait éthyl-acétate, 12,83±1,19 pour
le lot traité à la dose de 500 mg/kg de l'extrait éthyl-acétate et 8,5±0,92 pour le groupe traité à
la dose de 1000 mg/kg de l'extrait éthyl-acétate. Quant au lot traité par le lopéramide à la dose
de 5 mg/kg, ce nombre se situe à 7,00±1,03 (Tableau 3).
Le pourcentage d'inhibition des défécations diarrhéiques de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. est de 26,02 % pour la dose de 250 mg/kg. Il
augmente pour atteindre 35,30 % quand les rats reçoivent 500 mg/kg de l'extrait éthyl-acétate
et 57, 13 % pour ceux qui reçoivent 1000 mg/kg.
A la dose de 5 mg/kg de lopéramide, le pourcentage d'inhibition des défécations diarrhéiques
est de 64,69 %. Ces variations d'apparition des selles ainsi observées entre les groupes ayant
subi un traitement et le lot témoin sont statistiquement significatives (p<0,05). Les résultats
sont consignés dans le tableau 8 et sur les figures 53 et 54.
2-Effct de l'extrait êthyl-acètate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. et de
l'atropine sur la mobilité gastro-intestinale
Les résultats obtenus dans cette série expérimentale sont consignés dans le tableau 4.
On constate que la distance parcourue par le charbon est plus élevée chez les rats témoins soit
86,802±4,08 cm, ce qui correspond à 75,78 % du transit intestinal. Par contre, cette distance
diminue significativement pour atteindre la valeur de 40,5±3,56 cm soit 36,95 % du transit
intestinal chez les rats ayant reçu l'atropine par rapport au lot témoin (p<0,001). Le
pourcentage d'inhibition du transit intestinal, dans ce cas, se situe à 52,91 % par rapport au lot
témoin. Concernant l'effet des extraits de Spondias mombin L., les distances parcourues par le
charbon dans ces groupes d'animaux sont de l'ordre de 75,8±3,56 cm pour le groupe traité
avec 250 mg/kg de Eea, 58,5±3,04 cm pour le groupe traité avec 500 mg/kg de Eea et
45,5±3,00 cm pour le groupe traité avec 1000 mg/kg de Eea. Ils induisent une inhibition dose-
92
dépendante du transit intestinal de 11,88 %, 31,99 % et 47,10 % par rapport au témoin,
respectivement pour les doses 250, 500 et 1000 mg/kg.
Les représentations graphiques des figures 55 et 56 traduisent la variation et
l'inhibition du transit intestinal en fonction des différentes concentrations de l'extrait éthyl
acétate des écorces de Spondias mombin L. et de l'atropine.
93
Tableau 3: Variation du nombre de défécations diarrhéiques en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mo111bi11 L. et du
lopéramide
Traitements Doses Défécations Défécations Pourcentage Sévérité totales diarrhéiques d'inhibition diarrhéique (crottes) (crottes) des (%) (n= 6 rats) (n= 6 rats) défécations
diarrhéiques %}
Eau distillée 2 mL/100 g 20,4±1,02 19,83±1,13 97,20
Eea 250 mg/kg 17,83±0.94 14,67±1,4* 26,02 82,27
Eea 500 mg/kg 15,33±1.34 12,83± 1,19** 35,30 83,69
Eea 1000 mg/kg 11,30±1.34 8,5±0,92*** 57,13 75,22
Lopéramide 5 mg/kg 9,5±0,95 7,0±1,03*** 64,69 73,68
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats);* : p<0,05; ** : p<0,01 et*** :
p<0,001 par rapport au groupe témoin (ANOVA I + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
94
25
] 20~ Cl Défécations totales
ri .:1:. - E::3 Défécations diarrhéiques ~ CJ •Q,I ~ 15 "'O :• i Q,I "'O 10 . .
~, Q,I :: 1 J. .c 5 8
0 z 0
~~ ~' i:::t::S ·~b"'
e'l> 'l>~ ~ ·e<..
oç V
Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 53: Variation des défécations totales et diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
* : p<0,05 ; ** : p<0,01 et*** : p<0,001
- Q
~ 80 = 0 ; :.ë 60 :.a = ~- 40 "'O f 20j • 1 g 0 ~
~' ,be ~ ~1>
R"' vo Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 54: Variation du pourcentage d'inhibition des défécations diarrhéiques
en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de
tige de Spondias mombin L. et du lopéramide
Eea: Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
95
Tableau 4: Variation des distances parcourues par le charbon en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bù1 L. et de
l'atropine
Traitements Doses Longueur Longueur Pourcentage Pourcentage totale (cm) parcourue du transit d'inhibition (n= 6 rats) par le intestinal du transit
charbon (cm) (%) intestinal {n= 6 rats) {%)
Eau distillée 2 mL/IOOg 113,5±5.05 86,02±4,08 75,78
Eea 250 mg/kg 106,8±4,01 75,8±3,56* 70,97 11,88
Eea 500 mg/kg 110,2±4.75 58,5±3,04** 53,08 31,99
Eea 1000 mg/kg 107,3±3.00 45,5±3,00*** 42,40 47,10
Atropine 1 mg/kg 109,6±4,85 40,5±3,56*** 36,95 52,91
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm , (n= 6 rats); *: p<0,05; ** : p<0,01 et
*** : p<0,001 par rapport au groupe témoin (ANOVA 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
96
150
0
c:::J Longueur totale f-=--i Longueur du charbon
Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 55: Variation du transit intestinal en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et de l'atropine
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
* : p<0,05 ; ** : p<0,01 et*** : p<0,001
,-._ ~ 80 '-" = .~ :::: 60 ~ ...• -= = :.. •.• 40 "O t 20j Il 1 g 0 ~
~~ ~ ,...~ .~e
rb-' ~" /,e <..o V ~
Solutions administrées (mg/kg de P.C.)
Figure 56: Variation du pourcentage d'inhibition du transit intestinal en
fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L. et l'atropine
Eea : Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
97
3-Effet de l'extrait éthyJ-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
Jopéramide sur Je volume des selles diarrhéiques
Le volume des selles diarrhéiques obtenu du lot témoin et des différents lots traités
sont consignés dans le tableau 5. Ces différents volumes des selles diarrhéiques varient en
fonction des traitements. Ce volume est de l'ordre de 2, 1±0,25 mL pour le lot témoin. Pour le
lot traité avec le lopéramide, ce volume est égal à 1, 1±0, 15 mL ; ce qui représente un
pourcentage d'inhibition de l'ordre de 47,61% par rapport au témoin. Concernant les lots
traités avec l'Eea, on évalue respectivement les volumes des selles diarrhéiques à 1,93±0,30,
1,48±0,24 et 1,23±0,26 mL pour les doses de 250,500 et 1000 mg/kg.
Le pourcentage d'inhibition des volumes des selles diarrhéiques dus aux différentes
concentrations à l'Eea est de 08,57 % pour la dose de 250 mg/kg. Ce volume augmente pour
atteindre les valeurs de 29,52 % et 41,42 % respectivement pour les doses de 500 et 1000
mg/kg.
Les figures 57 et 58 montrent les représentations graphiques du volume des selles
diarrhéiques et les pourcentages d'inhibition.
4-Effet de l'extrait éthyJ-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
Jopéramide sur Je poids des selles diarrhéiques humides
Les masses des selles diarrhéiques déterminées après cette série expérimentale sont
regroupées dans le tableau 6. La masse obtenue pour le lot témoin est de 2,51±0,32 g. Par
contre, elle est de 1,28±0,13 g pour le lot traité avec lopéramide, soit 49,00 % du taux
d'inhibition de la masse des selles diarrhéiques par rapport au lot témoin.
Pour ce qui concerne les différentes concentrations d'Eea, on obtient 2,0±0,28 g pour
la dose de 250 mg/kg, 1,73±0,23 g pour la dose de 500 mg/kg et 1,43±0,24 g pour la dose de
1000 mg/kg. Les pourcentages d'inhibition du poids des selles diarrhéiques humides par rapport au
lot témoin sont dose-dépendantes en fonction des différents Eea. Ils sont de l'ordre de 20,31,
31,07 et 43,02 %. Les figures 59 et 60 montrent les représentations graphiques des poids des
selles diarrhéiques et les pourcentages d'inhibition.
98
Tableau 5: Variation du volume des selles diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide
Traitements Doses volume des selles Pourcentage diarrhéiques (mL) d'inhibition(%)
(n= 6 rats) Eau distillée 2 mL/lOOg 2,1±0,25
Eea 250 mg/kg 1,93±0,30 08,57
Eea 500 mg/kg 1,48±0,24 29,52
Eea 1000 mg/kg 1,23±0,26 41,42
Loperamide 5 mg/kg 1,1±0,15* 47,61
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n=6 rats); * : p<0,05 ; par rapport au groupe
témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea: Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
99
2.5
= É 3 2.0 = !3 8 :::: 1.5 = •• "Q = ., ·.: 1 0 !3 ~ . = .•. o .5 05 ;> .
0.0
f;j~ ~ ,:::<s i><l,
,t,0'1, '1,,$' V 0'-
0Ç V
Solutions administrées (mg/kg de PC) Figure 57: Variation du volume des selles diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mo111bi11 L. et du
lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
* : p<0,05
,-.. =';!. -o :::; 50 = •• _g -~ ] ~ 40 ·- .•. ~ ·= c- : 30 "Q = ".,l : § 20 ••• (j
~ ,ê: 10 .. = •• o e 0 i:.. -=
0 >
1 Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 58: Variation du pourcentage d'inhibition du volume des selles diarrhéiques
en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mo111bi11 L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
100
Tableau 6: Variation du poids des selles diarrhéiques humides en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Traitements Doses Poids des selles Pourcentage diarrhéiques d'inhibition(%) humides (g) (n= 6 rats)
Eau distillée 2 mL/lOOg 2,51±0,32
Eea 250 mg/kg 2,0±0,28 20,31
Eea 500 mg/kg 1,73±0,23 31,07
Eea 1000 mg/kg 1,43±0,24* 43,02
Loperamide 5 mg/kg 1,28±0,13 ** 49,00
Les résultats sont exprimés en moyennes ± esm, (n= 6 rats); * : p<0,05 ; ** : p<0,01 par rapport au groupe témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea: Extrait éthyl-acétate; esm : erreur standard sur la moyenne
101
eiJ ...., 3 -; C ·.;: "' •• ] 2 = C ~ § 1 "' = "O
:9 0 t:.
~~ ~' -:::<:S -~be
e'I> ,f' ~ e' oç V
Solutions administrées (mg/kg de PC) Figure 59: Variation du poids des selles diarrhéiques humides en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias 111ombi11 L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
*: p<0,05; **: p<0,01 ~ ..:: ~
., ...., 60 "O -
" C C 0 ·.: ·-= ri':! ·- .. :: ë 40 .c · c = c- C "O ••
~ ~ 20 .s "' C ::, •• "O
~ -a =·- 0 0 0 =... Q.
1JII 1 .f::'
-~be 'I>~ e' oç
V Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 60: Variation du pourcentage d'inhibition du poids des selles
diarrhéiques humides en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
102
5-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur le poids des selles diarrhéiques séchées Le tableau 7 présente les résultats des différents poids des selles diarrhéiques obtenues
après séchage à l'étuve. Il montre que les poids obtenus varient en fonction des traitements.
Ainsi la masse obtenue pour le lot témoin est de 2,31±0,33 g. Pour le lot de rats ayant reçu le
lopéramide comme traitement, le poids déterminé est de l'ordre de 1,21±0,11 g; ce qui
correspond à un pourcentage d'inhibition de 47,61 % par rapport au lot témoin.
Quant aux lots ayant reçus les différentes concentrations d'Eea aux doses de 250, 500
et 1000 mg/kg, les différents poids des selles diarrhéiques séchés sont respectivement de
l'ordre de 1,85±0,32, 1,61±0,25 et 1,35±0,25 g. Les pourcentages d'inhibition de la masse des
selles diarrhéiques séchées augmentent en fonction des différentes concentrations d'Eea.
Ainsi, on obtient 19,91 % pour la dose de 250 mg/Kg, 30,30% pour la dose de 500 mg/kg et
41,55% pour la dose de 1000 mg/kg.
Les résultats obtenus sont non significatifs à p<0,05. Les figures 61 et 62 montrent les
représentations graphiques du poids des selles diarrhéiques séchées et les pourcentages
d'inhibition.
6-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la teneur en eau dans les selles diarrhéiques
La teneur en eau dans les selles diarrhéiques obtenue varie en fonction du type de
traitement subi par les lots. Ainsi, chez les animaux ayant reçu l'eau distillée comme
traitement, la teneur en eau déterminée est de 0,2±0,03 g. Cette teneur d'eau diminue et on
obtient 0,06±0,03 g pour le lot ayant reçu le lopéramide comme traitement. Le pourcentage
d'inhibition dans ce cas est de l'ordre de 70 % par rapport au lot témoin.
S'agissant de l'effet des différentes doses d'Eea sur la teneur en eau dans les selles
diarrhéiques, on obtient 0,15±0,04 g pour la dose de 250 mg/kg, 0,11±0,04 g pour la dose de
500 mg/kg et 0,08±0,04 g pour la dose de 1000 mg/kg (Tableau 8). Les pourcentages
d'inhibition de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques par rapport au lot témoin sont
également dose-dépendantes et sont de l'ordre de 25 %, 45 % et 60 % respectivement. Les
valeurs obtenues ne sont pas significatives (p<0,05). Les figures 63 et 64 montrent les
représentations graphiques de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques et les pourcentages
d'inhibition.
103
Tableau 7: Variation du poids des selles diarrhéiques séchées en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Traitements Doses Poids des selles diarrhéiques séchées (g) n= 6 rats
Pourcentage d'inhibition(%)
Eau distillée 2 mL/IOOg
Eea 250 mg/kg
Eea 500 mg/kg
Eea 1000 mg/kg
Loperamide 5 mg/kg
2,31±0,33
1,85±0,32
1,61±0,25
1,35±0,25
1,22±0,11 *
19,91
30,30
41,55
47,61
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats) ; *p<0,05 ; par rapport au groupe
témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
104
-; 3 :Ê "' !:! .9 ; :§ 2 ~~ = " 0 ••• ~ "' 1 'O
"' 'O ë5 Q., 0
---. 0,$'
,.._-e~ r;:,'-l' $-
.,_<:> .?:,e 1>' ~ ~e ~'If
tt ,? Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 61 : Variation du poids des selles diarrhéiques séchées en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
1110111hi11 L. et du Iopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
*p<0,05
"' 'O ,,..., ·o 't- e. '-' 50 = .. ~
'O <Ï § -~ 40
'.C -; ·- = :9 -.c 30 ..c: "' ~= ~ 20 'O ·- " = E i 10 = = " 0 " " •• = i5 'O Q.,
0
$- ·Oe ~
'~'If Re ,?
Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 62: Variation du pourcentage d'inhibition du poids des selles diarrhéiques
séchées en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias 1110111hi11 L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate, PC : poids corporel
105
Tableau 8: Variation de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Traitements Doses Teneur en eau Pourcentage dans les selles d'dinhibition (%)
Diarrhéiques (g) (n= 6 rats)
Eau distillée 2 mL/lOOg 0,2±0,03
Eea 250 mg/kg 0,15±0,25 25
Eea 500 mg/kg 0,12±0,04 40
Eea 1000 mg/kg 0,08±0,04 60
Loperamide 5 mg/kg 0,06±0,03 70
Les résultats sont exprimés en moyennes ± esm, (n= 6 rats), pas variation significative entre
les valeurs (ANOVA 1 + test de Dunnett) Eea: Extrait éthyl-acétate; esm: erreur standard sur la moyenne
106
0.25
'.§ 0.20
J :::J 11 i 1 • 0.00
.~ ·00 ~ ~'I!'
ft ,,,o Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 63: Variation de la teneur en eau dans les selles diarrhéiques en fonction
des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramidc
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
.1 ~
-~?:J.0 ~~
0~ 0~
V Solutions administrées (mg/kg de PC))
Figure 64: Variation du pourcentage d'inhibition de la teneur en eau dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate
des écorces de tige de Spondias mo111bi11 L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
107
7-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la sécrétion du sodium (Na+)
Le tableau 9 présente les résultats de l'étude des effets pharmacologiques réalisée sur
la sécrétion des ions sodium (Na+) au niveau de l'intestin au cours d'une diarrhée
expérimentale. Ces résultats montrent que chez les animaux du lot témoin, le taux de sécrétion
du sodium est élevé. Ce taux est égal à 6,02±0,9 mg/L.
En considérant les lots d'animaux traités avec les différentes doses d'Eea, les résultats
indiquent que le taux de sécrétion du sodium (Na+) est de 4,95±0,73, 4,5±0,49 à 3,3±0,41
mg/L, respectivement pour les doses de 250, 500 et 1000 mg/kg. Les pourcentages
d'inhibition correspondant sont de 17,77, 25,24 et 45, 18 % respectivement.
Quant aux animaux du lot ayant reçu le lopéramide comme traitement, on observe une
diminution très prononcée (p<0,001) du taux sécrétion du sodium (Na+) dont la valeur est
égale à 3, 1±0.53 mg/L. Le pourcentage d'inhibition équivaut à 48,5 %.
Les figures 65 et 66 montrent le taux de sécrétion du sodium et le pourcentage
d'inhibition.
8-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide sur la sécrétion du potassium (K+)
L'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. diminue, de façon
dose-dépendante et significative (p<0,001 ), le taux de sécrétion de potassium dans les selles
diarrhéiques par comparaison avec le lot témoin. Cette diminution significative du taux
sécrétion du potassium (K+) a été obtenue avec les doses de 500 et 1000 mg/kg dont les
valeurs respectives sont de 0,65±0,08 mg/L et 0,42±0,04 mg/L tableau 1 O. A la dose de 250
mg/kg d'Eea, la diminution du taux de sécrétion est non significative. Les différents
pourcentages d'inhibition du taux de sécrétion du potassium des lots traités avec les doses d'
Eea sont respectivement 9,8 %, 36,27 % et 58,82 %. Pour le lot traité avec le lopéramide, la
diminution du taux de sécrétion du potassium (K+) équivaut à 0,3±0,08 mg/L, et est aussi
dose-dépendante (p<0,001) avec un pourcentage d'inhibition de l'ordre de 70,58 %.
Les figures 67 et 68 représentent le taux de sécrétion du potassium et le pourcentage
d'inhibition.
108
Tableau 9: Variation du taux de sécrétion du sodium (Na+) dans les selles diarrhéiques
en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
111ombi11 L. et du lopéramide
Traitements Doses Na+(mg/L) Pourcentage {n= 6 rats} d'inhibition{%}
Eau distillée 2 mL/IOOg 6,02±0,9
Eea 250 mg/kg 4,95±0,73 17,77
Eea 500 mg/kg 4,5±0,49 25,24
Eea 1000 mg/kg 3,3±0,04* 45,18
Loperamide 5 mg/kg 3, 1±0.53* 48,50
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats) ; * : p<0,05 par rapport au groupe
témoin (ANOVA 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
109
* *
~' .oe ~ ~'l}
Re ....,o Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 65: Variation du taux de sécrétion du sodium (Na+) dans
les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Eea: Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
~' .oe ~ ~'l}
Re ....,o Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 66 : Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du
sodium (Na+) dans les selles diarrhéiques en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel 110
Tableau 10: Variation du taux de sécrétion du potassium (K') dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L. et du lopéramide
Traitements Doses Iè (mg/L) Pourcentage (n= 6 rats} d'inhibition(%}
Eau distillée 2 mL/lOOg 1,02±0,08
Eea 250 mg/kg 0,92±0,05 09,80
Eea 500 mg/kg 0,65±0,08** 36,27
Eea 1000 mg/kg 0,42±0,04*** 58,82
Loperamide 5 mg/kg 0,3±0,08*** 70,58
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats);** : p<0,01 ; ***: p<0,001 par
rapport au groupe témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
111
1.5
E = -~ 1.0 ~ ,-., ë~ c.. eJl = E "O '-' 0.5 ~ = ~ E--t
0.0
Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 67: Variation du taux de sécrétion du potassium (K+) dans
les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
** : p<0,01 ; *** : p<0,001
1 ~' -o"'
~ ~'lf R"' vo
Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 68: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion
· du potassium (~) dans les selles diarrhéiques en fonction des
concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. et du lopéramide
Eea: Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
112
9-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. et du
Iopéramide sur la sécrétion du chlore (Cr)
Les différentes doses d'Eea administrées par voie orale diminuent les taux de sécrétion
du chlore présents dans les selles diarrhéiques. Cette diminution est dose-dépendante. Les
taux sont de 25,55±1,21, 20,27±1,29 et 16,78±1,0lmg/L respectivement aux doses de 250,
500 et 1000 mg/kg. Les pourcentages d'inhibition de ces doses sont respectivement de 14,54,
32,20 et 43,87% (Tableau 11).
Concernant le lopéramide, la diminution du taux de sécrétion du chlore (Cl') est
significative (p<0,001) par comparaison avec le lot témoin. Cette valeur est de 12,52±0,66
mg/L.
Les figures 69 et 70 montrent respectivement le taux de sécrétion du chlore (Cr) et le
pourcentage d'inhibition.
10-Effet de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. et du
lopéramide sur la sécrétion du calcium (Ca2+)
Le tableau 12 présente les résultats du taux de sécrétion du calcium (Ca2+) dans les
selles diarrhéiques. Le taux de sécrétion du calcium observé dans les selles diarrhéiques du lot
témoin est égal à 0,84±0,03 mg/L. Ce taux diminue et est égal à 0,75±0,02, 0,45±0,02 et
0,35±0,02 mg/L dans les selles diarrhéiques des animaux ayant reçus respectivement les doses
de 250, 500 et 1000 mg/kg d'Eea (p<0.001). Le lopéramide réduit aussi le taux de sécrétion
du calcium dans les selles diarrhéiques. La valeur de réduction est de 0,27±0,02 mg/L.
Les pourcentages d'inhibition des différentes doses d'Eea sont de 14,77%, 48,86 % et 60,22
%, respectivement pour 250, 500 et 1000 mg/kg. Celui de lopéramide est de 60,31 %.
Les figures 71 et 72 montrent respectivement le taux de sécrétion du calcium et le
pourcentage d'inhibition.
113
Tableau 11: Variation du taux de sécrétion du chlore (Cr) dans les selles diarrhéiques en
fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. et du lopéramide
Traitements Doses Cr(mg/L) Pourcentage (n= 6 rats) d'inhibition(%)
Eau distillée 2mL/100g 29,9±1,25
Eea 250 mg/kg 25,55±1,21 14,54
Eea 500 mg/kg 20,27± 1,29** 32,20
Eea 1000 mg/kg 16,78±1,01*** 43,87
Loperamide 5 mg/kg 12,52±0,66*** 58,12
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats);**: p<0,01 ; ***: p<0,001 par
rapport au groupe témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
114
40
~ 30 ~ .c ,-., <.J ..,J ::i bJl 20
"O ë >< '-' = CSS 10
E--<
0
t
IJ t
1 . . . . . . . . . . . . ~(:)' ~ ~~ .oe ~' ~ ~Il, llf
'Re ....,o Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 69: Variation du taux de sécrétion du chlore (Cr) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide Eea : Extrait éthy-acétate ; PC : poids corporel
** : p<0,01 ; *** : p<0,001
,-... ~ ,6 ~ 80 = i..
0 0 ·.::: ::ë ·- r.J 60 :'9 ::, -= "0 = ~ -~ 40 j 1 ~ -~ OD i..
$3 -~ 20 = ri) ~ ~ ~ "0
::, >< 0 0 ::, i:.. ~ .•..
~ ·Oq, ~
!,.~ 'R(l,
vo Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 70: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion
du chlore (Cr) dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et
du lopéramide Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel
115
Tableau 12: Variation du taux de sécrétion du calcium (Ca2+) dans les selles
diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L. et du lopéramide
Traitements Doses Ca++(mg/L) Pourcentage (n= 6 rats} d'inhibition(%}
Eau distillée 2 mL/IOOg 0,84±0,03
Eea 250 mg/kg 0,75±0,02 14,77
Eea 500 mg/kg 0,45±0,02*** 48,86
Eea 1000 mg/kg 0,35±0,02*** 60,22
Loperamide 5 mg/kg 0,27±0,02*** 69,31
Les résultats sont exprimés en moyennes± esm, (n= 6 rats); *** : p<0,001 par rapport au
groupe témoin (ANOV A 1 + test de Dunnett) Eea : Extrait éthyl-acétate ; esm : erreur standard sur la moyenne
116
1.0
e 0.8 = ·o
ri r-~i 1 5 J 0.6~ . . . •:•.-.• :-:-:-: 1 = eo .. -~ ... .v •• .... ... . . . -o -S 0.4 :-::::: ···•••· 1 ....
~ . . . ~ ·=·-·-· ..•..•.• = c,:I 0.2 ~
0.0
~<::,"'\ ~"'\ ,...i.:s .~e ~'- ~ <v(l, f,.'tf
rt vo Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 71 : Variation du taux de sécrétion du calcium (Ca2+) dans
les selles diarrhéiques en fonction des concentrations de l'extrait
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et du
lopéramide
Eea : Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
** : p<0,01 ; *** : p<0,001
X XX XX
X
X
X X X
X
~ -~(l,
~ f,.'lf 'R(l,
vo Solutions administrées (mg/kg de PC)
Figure 72: Variation du pourcentage d'inhibition du taux de sécrétion du
calcium (Ca2+) dans les selles diarrhéiques en fonction des concentrations
de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. et
du lopéramide
Eea: Extrait éthyl-acétate; PC : poids corporel
117
11-Discussion
L'étude des effets pharmacologiques de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. a montré qu'aux doses de 250, 500 et 1000 mg/kg de poids corporel
cette fraction protège les rats rendus diarrhéiques à l'aide de l'huile de ricin. Cette étude
indique que l'Eea des écorces de tige de Spondias mombin L. a un potentiel antidiarrhéique
comme Calotropis procera (Suresh et al., 2001), Ziziphus mauritiana (Dahiru et al., 2006) et
Catharanthus roseus (Kyakulaga et al., 2011).
Nos résultats se rapprochent de ceux des extraits de nombreuses plantes médicinales
telles que Ficus racemosa (Mandai et al., 1997), Mangifera indica (Sairam et al., 2003),
Zizyphus spina-christi (Adzu et al., 2003), Rhus semia/ata (Sekhar et al., 2008) et
Ceratotheca sesamoides (Yakubu et al., 2012). Le pouvoir antidiarrhéique de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L. se manifeste à plusieurs niveaux.
Au niveau de l'émission des selles diarrhéiques, l'extrait éthyl-acétate des écorces de
tige de Spondias mombin provoque chez les rats une inhibition de l'incidence et de la sévérité
de la diarrhée. Cette inhibition se traduit par une réduction significative des paramètres
diarrhéiques tels que la fréquence d'apparition des défécations diarrhéiques, le poids et le
volume des selles diarrhéiques et la consistance des selles.
Toutefois, l'effet antidiarrhéique de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin est fonction de la dose administrée. Le résultat obtenu avec la dose
maximale de l'extrait, soit 1000 mg/kg de poids corporel, se rapproche de celui du lopéramide
qui est aujourd'hui considéré comme l'un des médicaments antidiarrhéiques les plus efficaces
et largement utilisés.
Le lopéramide inhibe les diarrhées induites par l'huile de ricin (Nicmegers et al.,
1974), les prostaglandines (Karim et Adaikan, 1977) ou la toxine cholérique (Farack et al.,
1981). L'effet thérapeutique du lopéramide est censé être dû à ses propriétés myorelaxantes et
antisécrétoires (Couper, 1987). Donc, il est probable que l'Eea myorelaxant puisse agir par le
même mécanisme que le lopéramide.
Au niveau de la mobilité gastro-intestinale, l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige
de Spondias mombin L. réduit considérablement, et de façon dose-dépendante, le mouvement
de propulsion intestinale, voire le mouvement de péristaltisme. Cette diminution du
mouvement de propulsion intestinale entraine, entre autre, une augmentation du temps de
transit pour l'absorption d'eau et d'électrolytes, ce qui conduit à la réduction de la fluidité des
selles, de leur volume et de leur fréquence.
118
Au niveau de la lumière intestinale, l'extrait réduit aussi la diarrhée tout en
augmentant respectivement la réabsorption des ions sodium et potassium et l'activité de la
pompe Na+/k+ située dans l'intestin grêle et le côlon. Cette réabsorption massive des ions
sodium et potassium, favorise l'absorption de l'eau, car dans l'organisme, l'eau suit les
mouvements de ces ions.
Toutes ces observations indiquent que l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de
Spondias mombin L. réduit la diarrhée intestinale en inhibant le péristaltisme, l'accumulation
des selles diarrhéiques ainsi que la sécrétion des électrolytes.
L'activité antibactérienne de la plante a été signalée par Ajao et Shonukan, 1985 et
Corthout et al., (1994). Il est donc possible, même s'il n'a pas été montré dans cette étude,
qu'elle puisse contribuer à l'activité antidiarrhéique au cours des diarrhées infectieuses.
12-Conclusion partielle L'effet antidiarrhéique de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
' mombin L. se manifeste par la réduction des paramètres diarrhéiques et les mouvements de
propulsion intestinale, la réabsorption de l'eau et les électrolytes au niveau de la lumière
intestinale. Tous ces effets sont dus aux principes actifs, contenus dans l'extrait éthyl-acétate.
Cependant, d'autres travaux doivent être réalisés afin de situer les limites de tolérance et de
déterminer la composition chimique des écorces des écorces de tige de Spondias mombin L.
119
Chapitre IV
Evaluation de la toxicité aiguë et tri phytochimie de
l'extrait total aqueux et l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. chez le rat
1-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux et de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L.
1-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias
mombin L.
1-1-Comportement des animaux après administration de l'extrait total aqueux des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie orale. L'administration de l'extrait total aqueux (ETA) des écorces de tige de Spondias
mombin L., par voie orale, pour des doses de 2000 et 5000 mg/kg de poids corporel, provoque
une diminution de la motricité des animaux et une perte d'appétit. Quelle que soit la dose de
l'extrait total aqueux administré, ces animaux se couchent les uns sur les autres dans un coin
de la cage. Aucune mortalité n'a été observée durant les deux semaines d'observation. Donc
la dose létale 50% (DLso¾) est supérieure à 5000 mg/kg de poids corporel (Tableau 13).
1-2-Comportement des animaux après administration de l'extrait total aqueux des
écorces de tige de Spondias mombin L. par la voie intrapéritonéale.
L'administration de l'extrait total aqueux (ETA) par voie intrapéritonéale pour des
doses comprises entre 100 mg/kg et 500 mg/kg poids de corporel provoque un certain nombre
de signes plus intenses qui s'expriment rapidement, et sont directement observables avant et
après la suppression de jeûne. On observe une diminution de la mobilité des animaux, car ils
se déplacent difficilement en traînant leur train arrière. Les animaux se couchent les uns sur
les autres dans un coin de la cage, ils ont des troubles respiratoires de type dyspnée, suivis de
somnolence et d'une perte d'appétit. Ils s'agitent fortement avant de mourir. Les premiers
morts sont enregistrés 3 heures après l'injection de l'extrait total aqueux (ETA), et les derniers
morts après 24 heures.
120
Tableau 13: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait total
aqueux des écorces de tige de Spondias 1110111bi11 L. par voie orale
Solutions Doses Nombre de rats
Nombre Pourcentage ------------- de de
24 h
Mortalité
48 h 72 h 14 j morts mortalité
Eau
ETA
ETA
0,02 mL/kg
2000 mg/kg
5000 mg/kg
5
5
5
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
ETA: extrait total aqueux; PC : poids corporel ; DL5o: dose létale 50 %
121
1-3-Détermination de la DMT, DLso et de la DL10o de l'extrait total aqueux par voie
intrapéritonéale. Après administration des doses croissantes de l'extrait total aqueux (ETA) des écorces
de tige de Spondias mombin L. par voie intrapéritonéale, aux 5 lots de 5 rats chacun, les
pourcentages de mortalité ont été relevés et consignés dans le tableau 14. La figure 73
construit à partir des valeurs du tableau 14 permet de déterminer graphiquement la DMT,
DLso et la DL100 de l'extrait total aqueux (ETA) dont les valeurs respectives sont les
suivantes : 100, 306 et 500 mg/kg de poids corporel.
Par la méthode de calcul selon la formule de Karber et Behrens, la DLso déterminée est
égale à 330 mg/kg de poids corporel.
2-Etude de la toxicité aiguë de l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias
mombin L.
2-1-Comportement des animaux après administration de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie orale Après administration orale de l'extrait éthyl-acétate (Eea) des écorces de tige de
Spondias mombin L., aux doses de 2000 et 5000 mg/kg de poids corporel, les animaux ont
présenté les mêmes comportements que dans le cas de l'extrait total aqueux (ET A) par voie
orale. De même, aucune mortalité n'a été observée durant toute la période d'observation. La
DLso est donc supérieure à 5000 mg/kg de poids corporel (Tableau 15).
2-2-Comportement des animaux après administration de l'extrait éthyl-acétate des
écorces de tige de Spondias mombin L. par voie intrapéritonéale. Les comportements observés chez les rats, après administration de l'extrait éthyl-acétate par
voie intrapéritonéale, sont les mêmes que ceux des rats ayant reçu l'extrait total aqueux par la
même voie. Les doses administrées à cet effet varient entre 2000 et 3000 mg/kg de poids
corporel. Toutefois, les effets de l'extrait éthyl-acétate sur les comportements s'expriment,
rapidement et sont également observables avant et après la suppression de jeûne.
Les premiers animaux morts sont enregistrés 5 heures après injection de l'extrait quant
aux derniers animaux morts, ils l'ont été après 24 heures.
122
2-3-Détermination de la DMT, la DLso et la DL10o de l'extrait éthyl-acétate par la voie
intraperitonéale
Des doses de l'extrait éthyl-acétate comprises entre 2000 et 3000 mg/kg de poids
corporel sont injectées par voie intrapéritonéale à 6 lots de 5 rats. Les pourcentages de
mortalité ont été relevés et consignés dans le tableau 16. La figure 74 construit à partir des
valeurs du tableau 16 permet de déterminer graphiquement la DMT, la DLso et la DL100 de
l'extrait éthyl-acétate dont les valeurs respectives sont les suivantes : 2000, 2500 et 3000
mg/kg de poids corporel.
Par la méthode de calcul selon la formule de Karber et Behrens la DLso déterminée est
aussi égale à 2500 mg/kg de poids corporel.
123
Tableau 14: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait total
aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. par voie intrapéritonéale
Solutions Doses Nombre Mortalité Nombre Pourcentage de de de rats 24 h 48 h 72 h 14 j morts mortalité
NaCl 0,02 mL/kg 5 0 0 0 0 0 0
ETA 100 mg/kg 5 0 0 0 0 0 0
ETA 200 mg/kg 5 1 0 0 0 1 20
ETA 300 mg/kg 5 1 1 0 0 2 40
ETA 400 mg/kg 5 2 1 0 0 3 60
ETA 500 mg/kg 5 4 1 0 0 5 100
NaCl : chlorure de sodium ; ET A : extrait total aqueux
124
150
-~ ...• :.= ~ t: 0 100 8 ~ '0 ~ t)JI ~ ...• = ~ 50 ~ = 0 =-..
0 0 200
' •' ' i /DLs,~306 mg/kg
400 600
Log[Dose ETA (mg/kg de PC)]
Figure 73 : Pourcentage de mortalité des rats en fonction de la dose de l'extrait
total aqueux des écorces de tige de Spondias 111ombi11 L.
ETA: extrait total aqueux; PC: poids corporel; DLso: dose létale 50 %
125
Tableau 15 : Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait éthyl
acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. par voie orale.
Solutions Doses Nombre Mortalité Nombre Pourcentage de de de rats 24 h 48 h 72 h 14 j morts mortalité
Eau 0,02 mL/kg 5 0 0 0 0 0 0
Eea 2000 mg/kg 5 0 0 0 0 0 0
Eea 5000 mg/kg 5 0 0 0 0 0 0
Eea : Extrait éthyl-acétate
126
Tableau 16: Taux de mortalité des animaux en fonction de la dose de l'extrait êthyl-
acétate des écorces de tige de Spondias mombin L par voie intrapéritonéale
Solutions Doses Nombre Mortalité Nombre Pourcentage de de de rats 24 h 48 h 72 h 14 j morts mortalité
NaCI 0,02 mL/kg 5 0 0 0 0 0 0
Eea 2000 mg/kg 5 0 0 0 0 0 0
Eea 2200 mg/kg 5 1 0 0 0 1 20
Eea 2400 mg/kg 5 1 1 0 0 2 40
Eea 2600 mg/kg 5 2 1 0 0 3 60
Eea 2800 mg/kg 5 3 1 0 0 4 80
Eea 3000 mg/kg 5 3 2 0 0 5 100
NaCI : chlorure de sodium ; Eea : Extrait éthyl-acétate
127
125 -~ - :-= c-= 100 t: 0 8 ~ 75 ..,:, ~ elJ c-= 50 - = ~
25~ / ~ 1 / DL50= 2500 mg/kg = 0 ~
o-- 2000 2200 2400 2600 2800 3000
Log[Dose Eea (mg/kg de PC)]
Figure 74 : Pourcentage de mortalité des rats en fonction de la dose de la fraction
éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L.
Eea : Extrait éthyl-acétate ; PC : poids corporel ; DL50 : dose létale 50 %
128
II-Tri phytochimie
Le tri phytochimie montre la présence d'alcaloïdes, des flavonoïdes, des polyphénols
et des tanins catéchiques, autant dans l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias
mombin L. que dans l'extrait éthyl-acétate (Tableau 17). Cette dernière ne contenait pas de
quinones, de saponines, de stérols, et de polyterpènes ni de composés réducteurs, tandis qu'ils
étaient présents dans l'extrait total aqueux. Par contre, les coumarines et les tanins galliques
sont absents dans l'extrait total aqueux et dans l'extrait éthyl-acétate.
129
Tableau 17 : Composition chimique de l'extrait total aqueux des écorces de tige de
Spondias mombin L. et de sa fraction éthyl-acétate
Composés chimiques Extrait total aqueux (ETA)
Extrait éthyl-acétate (Eea)
Dragendorff + + Alcaloïdes
Valser et Mayer + +
Polyphénols + +
Flavonoïdes + +
Quinones +
Coumarines
Tanins catéchiques + +
Tanins Galliques
Stérols et polyterpènes +
Saponines + +
Composés réducteurs +
+: présence - : absence
ETA : extrait total aqueux ; Eea: Extrait éthyl-acétate
130
3-Discussion L'étude de la toxicité aiguë de l'extrait total aqueux (ETA) et l'extrait éthyl-acétate
(Eea) des écorces de tige de Spondias mombin L. par les voies orale (VO) et intrapéritonéale
(IP) ont permis de déterminer leur dose létale 50 % (DL5o) selon les méthodes utilisées, et de
situer leur limite de tolérance.
En effet, l'administration unique des extraits aqueux et éthyl-acétate des écorces de
tige de Spondias mombin L. par VO, a révélé une DLso supérieure à 5000 mg/kg de poids
corporel. Ce résultat se rapproche de celui obtenu par Ayoka et al., (2005) avec l'extrait
aqueux des feuilles de Spondias mombin L. Selon le système de classification des produits
chimiques mis point par Diezi (1989) et celui de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS,
2002b), ces extraits sont considérés comme des substances non toxiques par VO. Cette DLso a
été obtenue par l'essai limite de la méthode de l'ajustement des doses du protocole 425 de
l'OCDE (OCDE 2006). Des auteurs ont utilisé cette même méthode et ont obtenu des
résultats semblables avec des extraits d'autres plantes médicinales. Les travaux d' Adeneyc et
al., (2006) ont conduit à l'obtention d'une DL50 supérieure à 5000 mg/kg de poids corporel
avec l'extrait aqueux des écorces de tige de Musanga cecropioides (Cecropiaceae). Hmimid
et al., (2012) et Olorunnisola et al., (2012) ont trouvé des Dl-so supérieures à 5000 mg/kg de
poids corporel respectivement avec l'extrait aqueux des feuilles d' Euphorbia regis-jubae
(Euphorbiaceae) et l'extrait méthanolique des rhizomes de Tulbaghia violacea (Alliaceae).
Administrés par voie intrapéritonéale, les DLso de !'ETA et l'Eea ont été déterminés
par la méthode graphique de Miller et Tainter (1944) et la méthode de calcul de Kaber et
Behrens (1935). Elles donnent des DLso égales à 306 et 330 mg/kg de poids corporel et 2500
mg/kg de poids corporel respectivement pour l' ET A et 1 'Eea des écorces de tige de Spondias
mombin L. Par cette voie, l'ETA est moyennement toxique alors que l'Eea est faiblement
toxique selon l'échelle de classification de Hogde et Sterner (1943). Ainsi, il ressort de cette
étude que le mode d'administration des extraits de Spondias mombin L. peut influencer sa
toxicité. En effet, la différence de toxicité en fonction du mode d'administration a été observée par
plusieurs auteurs. Diallo et Diouf (2000) ont obtenu des DLso égales à 1700 et 1500 mg/kg de
poids corporel respectivement par (VO) et (IP) avec l'extrait aqueux des feuilles de
Piliostigma reticulatum (Caesalpiniaceae). Les travaux d'EI-Hilaly et al., (2004) sur l'extrait
aqueux de la plante entière d'Ajuga iva (Lamiaceae), ont permis de déterminer une DLso égale
à 14000 mg/kg de poids corporel par YO et une DL50 égale à 3600 mg/kg de poids corporel
par !P. Ceux de Mukinda et Syce, 2007, avec le décocté aqueux des écorces de tige
131
d' Artemisia afra (Asteraceae), ont permis de trouver des DL50 respectivement égales à 8960
et 2450 mg/kg de poids corporel par VO et IP. Cette différence toxicité a été aussi observée
avec les extraits aqueux des écorces de tige de Bridelia ferruginea (Euphorbiaceae) et les
feuilles de Tanacetum vulgare (Asteraceae) selon les travaux de Néné-Bi et al., (2008) et
Lahlou et al., (2008). Ils ont déterminé des DL50 respectivement égales à 3146,96 ±584,98
mg/kg et 9900 mg/kg de poids corporel par VO et 111,38±29,3 mg/kg et 2800 mg/kg de poids
corporel par IP.
De même la toxicité des extraits est aussi liée aux modes de préparation. Dans
l'expérience que nous avons réalisée, sur les extrait total aqueux et éthyl-acétate des écorces
de tige de Spondias mombin L., on a obtenu des résultats différents. Les doses de l'extrait
total aqueux administrées par voie intrapéritonéale sont nettement inférieures à celles de
l'extrait éthyl-acétate de la même plante. Cette différence de toxicité observée serait le fait du
mode de préparation des extraits de la plante.
Enfin, il connu de la littérature que la toxicité d'un extrait varie selon l'espèce végétale
(Morrisson et al., 1968). Spondias mombin L. est donc une plante dont la toxicité par IP est
inférieure à celle de Passiflora foetida (Passifloraceae) (Gomé et al., 2011) et de Mansonia
altissima (Sterculiaceae) (Djyh et al., 2010) et dont les DL50 sont respectivement égales à
89, 74 mg/kg de poids corporel et 186,5 mg/kg de poids corporel.
L'étude phytochimique des extraits des écorces de tige de Spondias mombin L. a
montré que l'extrait total aqueux de cette plante contient de nombreux groupes de composés
chimiques. Contrairement à l'extrait éthyl-acétate qui ne contient que des alcaloïdes, des
flavonoïdes, des polyphenols et des tannins catéchiques, l'extrait total aqueux, couramment
utilisé en médecine traditionnelle, contient des quinones, des stérols et polyterpènes, des
flavonoïdes, des alcaloïdes, des saponines, des composés réducteurs et des tanins catéchiques.
La richesse de cet extrait aqueux en ces composés chimiques pourrait expliquer l'utilisation
de Spondias mombin L. en médecine traditionnelle pour soigner de nombreuses maladies
(Ayoka et al., 2008). D'après les travaux de Njoku et Akumefla (2007), ces différentes classes de
constituants se trouvent aussi dans les feuilles de Spondias mombin L. Par contre Ayoka et
al., (2005) n'ont pas trouvé d'alcaloïdes et de polyphénols dans l'extrait aqueux des feuilles
de Spondias mombin L. Bouquet et Debray en 1974 ont déterminé dans leurs travaux, la
présence d'alcaloïdes. Les tests relatifs à la détection des stérols et polyterpènes, des
polyphénols, des flavonoïdes et des tanins catéchiques se sont relevés négatifs. Il existe donc
132
une différence entre les résultats des travaux de ces auteurs et les nôtres. Cette différence
pourrait être dus à un certains nombre de facteurs.
En effet, la distribution des métabolites secondaires peut changer pendant le
développement de la plante d'une localité à une autre. Ceci peut être lié aux conditions
climatiques dures telles que la température élevée, l'exposition solaire, la sécheresse et la
salinité, qui stimulent la biosynthèse des métabolites secondaires tels que les polyphénols. La
teneur en métabolites secondaires d'une plante dépend aussi d'un certain nombre de facteurs
intrinsèques comme les facteurs génétiques et extrinsèques tels que les conditions climatiques,
les pratiques culturales, la maturité à la récolte et les conditions de stockage (Fallet et al.,
2008).
Certains groupes chimiques présents dans les écorces de tige de Spondias mombin
auraient des propriétés myorelaxantes. En effet, des auteurs ont exploré la capacité de certains
alcaloïdes (Lechat et al., 1990 ; Bruneton, 1993), flavonoïdes (Lutterodt, 1989 ; Cimanga
et al., 2010), saponines (Cimanga et al., 2010) et tannins (Bourin et al., 1993 ; Atta et
Mouneir, 2005 et Etuk et al., 2009) à exercer une action positive sur les fibres musculaires
lisses dont les intestins. Une action positive sur le muscle intestinal signifie une diminution
des contractions intestinales, ce qui est synonyme d'un arrêt de diarrhée. Il est
donc probable que Spondias mombin L. doit ses propriétés antidiarrhéiques à la présence de
ces métabolites secondaires précités.
D'autres par contre, ont des propriétés antidiarrhéiques selon des études antérieures. Il
s'agit des tanins, des flavonoïdes, des alcaloïdes, des saponines, des stérols et/ou triterpènes et
des composés réducteurs (Galvez et al., 1993 ; Longanga et al., 2000).
Les tanins subissent une dénaturation pour donner des protéines tannates. Ces
protéines tannates rendent la muqueuse intestinale plus résistante et donc par conséquent
réduit la sécrétion des électrolytes (Tripathi, 1994). Ceci peut être dû au fait que l'extrait
augmente la réabsorption de l'eau en diminuant la mobilité intestinale observée dans la
mobilité du transit intestinal
Quant aux flavonoïdes, ils réduisent le transit gastro-intestinal, suppriment la mobilité
gastro-intestinale, stimulent l'absorption de l'eau et réduisent la sécrétion d'électrolytes
(Palombo, 2006). Enfin, les alcaloïdes selon Lechat et al., (1990) et Bruneton, (1993) inhibent la
sécrétion d'acétylcholine, diminuent le mouvement péristaltisme. lis ont également des
propriétés anticholinergiques.
133
Ainsi pour cette étude, les tanins, les alcaloïdes et les flavonoïdes peuvent être
responsables pour le mécanisme d'action de l'activité antidiarrhéique observée car dans
l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin, seuls ces constituants ont été
identifiés.
3-Conclusion partielle Les études de toxicité aiguë et du tri phytochimie réalisées ont montré que l'extrait
total aqueux et l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L sont non
toxiques par voie orale aux doses évaluées. Ces extraits contiennent des composés chimiques
qui pourraient être responsables des effets antidiarrhéiques observés. Ce résultat intéressant
sur la toxicité aiguë justifie l'utilisation de Spondias mombin L. en médecine traditionnelle
dans des cas de diarrhées.
134
CONCLUSION GENERALE ET PERPECTIVES
La présente étude est une contribution à la valorisation de la médicine traditionnelle.
Elle a permis de mettre en évidence les propriétés antidiarrhéiques des écorces de tige de
Spondias mombin L. Les résultats ont révélé que l'activité contractile duodénale chez le lapin
et ceux d'induction de la diarrhée à l'aide de l'huile de ricin, chez le rat, ont permis
d'apprécier les différents mécanismes d'action des extraits des écorces de tige de Spondias
mombin L. sur la diarrhée.
Pour l'évaluation de l'activité contractile, l'effet myorelaxant susceptible d'indiquer
l'activité antidiarrhéique a été observée au niveau de l'extrait total aqueux (ETA) ainsi que
ses différents extraitss. Toutefois l'extrait éthyl-acétate (Eea) s'est révélée le plus actif de tous
les extraits évalués et pourrait contenir les principes actifs de types a et P adrénomimétiques et les principes actifs anticholinomimétiques, coresponsables de la myorelaxation.
Administrée par voie orale, l'effet antidiarrhéique de l'extrait éthyl-acétate (Eea) des
écorces de tige de Spondias mombin L. se traduit par la réduction des paramètres diarrhéiques,
le ralentissement du transit intestinal et l'inhibition de la sécrétion hydrosodée.
L'étude de la toxicité aiguë, également réalisée, a montré que l'extrait total aqueux et
l'extrait éthyl-acétate sont non toxiques par voie orale avec une DLso supérieure à 5000 mg/kg
de poids corporel. Par contre, ces mêmes extraits administrés par voie intrapéritonéale sont de
façon respective moyennement et faiblement toxique.
Enfin, le tri phytochimie a mis en évidence la présence des substances
pharmacologiquement actives qui pourraient être responsables des effets observés.
L'ensemble des résultats obtenus justifient en partie l'utilisation traditionnelle de
Spondias mombin L. dans des cas de diarrhée.
Toutefois, ces travaux méritent d'être complétés par des tests de bio-tolérance sur les
paramètres hématologiques, biochimiques et histologiques. Des études de toxicités chroniques
par voies orale et intrapéritonéale doivent être également réalisées afin d'aboutir à un arsenal
thérapeutique traditionnel amélioré.
135
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A
Abdullahi, A. L., Agbo, M. O., Arno, S. S., Gammanicl, K. S., Wambebc, C. (2001).
Antidiarrhoeal activity of the aqueous extract of Terminalia avicemoides roots. Phytother.
Res., 15 : 431-434.
Abo, K. A., Ogunleyc, V. O., Ashidi, J. S. (1999). Antimicrobial Potential of Spondias
mombin, Croton zambesicus and Zygotritonia crocea. Phytother. Res., 13: 494-497.
Adclstcin, R. S., Eisembcrg, L. (1980). Régulation and kinetics of the Actin-Myosin-A TP
interaction. Annu. Rev. Biochem., 49: 921-956.
Adepoju, O. T. (2009). Proximale composition and micronutrient potentials ofthree locally
available wild fruits in Nigeria. Afr. J. Agri. Res., 4 (9): 887-892.
Adcncye, A. A., Ajagbonna, O. P., Adeleke, T. 1., Bello, S. O. (2006). Preliminary toxicity
and phytochemical studies of the stem bark aqueous extract of Musanga cecropioides in rats.
J. Ethnopharmacol., 105: 374-379.
Adjanohoun, E. J., Akê-Assi, L., Floret, J. J., Guinko, S., Koumaré, M., Ahyi, A. M. R,
Raynal, J. (1979). Médecine traditionnelle et pharmacopée, contribution aux études
ethnobotaniques et floristiques au Mali. Agence de Coopération Culturelle et Technique
(ACCT), Paris; 221-224.
Adjanoboun, E. J. (1990). Etat de l'ethno-pharmacopée africaine. Bull. Med. Trad. Pharm., 4
(1): 59-63.
8-Adzu, B. S., Amos, S, Amizan, M. B., Gamanicl, K. S. (2003). Evaluation of the
antidiarrhoeal effects of Z. Spina-christi Sterm bark in rats Act.Trop., l: 61-65.
Ajao, A. O., Sbonukan, O. (1985). Antibacterial effect of aqueous and alcohol extracts of
Spondias mombin and Alchomea cordifolia: 2 local antimicrobial remedies. Internat. J. Crude
Drug Res., 23: 67-72.
Akah, P. A., Offiah, V. N. (1992). Gastrointestinal effects of Allamanda cathartica leaf
extracts. lnt. J. Pharmacogn., 30: 213-217.
136
Aké-Assi, L. (1991). Rapport sur le colloque international sur la médecine traditionnelle et
pharmacopée africaine à Abidjan, Côte d'Ivoire. Bull. Med. Trad. Pharm. Afr., 4 (2): 123-
127.
Aké, C. B., Koné, M. W., Kamanzi, A. K., Aké, M. (2006). Evaluation de quelques
propriétés biologiques de produits de cueillette non ligneux vendus sur les marchés d'Abidjan
et environs. Pharm. Méd. Trad. Afr., 15: 1-17.
Akoua-Koffi, G., Faye-Kette, H., Kouakou, K., Timité-Konan, M., Coulibaly, K., Dosso,
M. (1993). Intérêt d'utilisation d'un test au latex (rotalex) pour le dépistage de rotavirus dans
les selles diarrhéiques à Abidjan. Med. Afr. Noire., 40 (10): 599-602.
Akoua-Koffi, G., Akran, V., Peenze, 1., Adjogoua, M. C., De Beer, A. D., Steele, M.,
Dosso, M., Ehouman, B. (2007). Aspects épidémiologiques et virologiques des diarrheas
dues aux rotavirus à Abidjan, Côte d'Ivoire (1997-2000). Bull. Soc. Pathol. Exot., 4: 246-249.
Ahlquist, R. P. (1948). Study of adrenotropic receptors. Am. J. Physiol., 153: 586-600.
Allen, B. G, Walsh, M. P. (1994). The biochemical basis of the regulation of smooth-muscle
contraction. Trend. Biochem. Sei., 19: 362-368.
Anderson, R. (1972). Role of cyclic AMP and Ca2+ in the metabolic and relaxing effects of
catecholamines in intestinal smooth muscle. Acta. Physiol. Scand., 85: 312-322.
Atta, A., Mouneir, S. (2005). Evaluation of some medicinal plant extracts for antidiarrhoeal
activity. Phytother. Res., 19: 481-485.
Arbonnier, M. (2002). Arbres, Arbustes et Lianes des zones sèches de l'Afrique de l'Ouest,
Edition 2, CIRAD, MNHN, 154-5.
Awouters, F., Niemegears, C. J. E., Lenaerts, F. M., Janssen, P. A. J. (1978). Delay of
castor oil diarrhoea in rats: a new way to evaluate inhibitors of prostaglandin biosynthesis. J.
Pharm. Pharmacol., 30: 41-45
Ayoka, A. O., Akomolafe, R. O., Iwalewa, E. O., Ukponmwan, O. E. (2005). Studies on the
anxiolytic effect of Spondias mombin L. (Anacardiaceae) extracts. Afr. J. Trad. CAM., 2 (2):
153-65.
137
Ayoka, A. O., Akomolafe, R. O., lwalcwa, E. O., Akanmu, M. A., Ukponmwan, O. E.
(2006). Sedative, antiepileptic and antipsychotic effects of Spondias mombin L.
(Anacardiaceae) in mice and rats. J. Ethnopharmacol., 103, 166-175.
Ayoka, A. O., Akomolafe, R. O., Akinsomisoyc, O. S., Ukponmwan, O. E. (2008).
Medicinal and economic value of Spondias mombin. Afr. J. ofBiomed. Res., 11: 129-136.
B
Bahi, C., N'gucssan, J. D., Guédé-Guina, F. (2000). Mise en évidence d'une action
myorelaxante et cholinolytique de Bitter GG (BGG), un antidiarrhéique de source végétale.
Afr. Bioméd., 5 (1): 11-18.
Bagliu, A, Kcrnbaum, S, Bouvry, M., Bogncl, J. C, Rambaud, J. C, Bernier, J. J. (1989).
Absorption intestinale dans les diarrhées chroniques par accélération du transit dans l'intestin
grêle. Pres. Med., 77: 707-709.
Bekro Y. A., Bekro M. J. A., Boua B. B., Tra Bi F. H. & Ehile E. E. (2007). Etude
ethnobotanique et screening phytochimique de Caesalpinia benthamiana (Baill.) 1-!erend. Et
Zarucchi (Caesalpiniaceae). Sciences et Nature 4: 217-225.
Birger, C. F., Max, G. P., Goran, T., Peter, A. (2006). Prise en charge des cas de diarrhées
dans les pays à revenues faibles ou moyens: les objectifs ne sont pas encore atteints. Bull.
OMS, 85: 1-84.
Black, R. E, Merson, M. H., Rahman, A. S. M. M., Yunus, M., Alim, A. R. M. A, Huq, 1.
(1980). A two-year study of bacterial, viral and parasitic agents associated with diarrhea in
rural Bangladesh. J. Infect. Dis., 142: 660-664.
Blazquez, M. A., Zafra-Polo, M. C. (1989). Effects of Thymus species extracts on rat
duodenum isolated smooth muscle contraction. Phytother. Res., 3 (!): 41-42.
Bleu, G. M., Traoré, F., Coulibaly, S., Nene-Bi, S. A. (2011). Effets pharmacodynamiques
d'un extrait hydroalcoolique de Curcuma Longa Linné (Zingiberaceae) sur le système
cardiovasculaire, la respiration et ! 'activité mécanique intestinale de mammifères. Phytother.,
9: 7-17.
138
Boominathan, R., Devi, B. P., Dewanjee, S., Mandai, S. C. (2005). Studies on
antidiarrhoeal activity of Ionodium suffruticosam ging (Violaceae) extract in rats. Phtother.,
10: 375-380.
Bouquet, A., Debray, M. (1974). Plantes médicinales de la Côte d'Ivoire, Travaux et
documents de L'ORSTOM.n° 32, Paris, 15-16.
Bourin, M., Lièvre, M., Allain, H. (1993). Cours de pharmacologie, 3è édition. Ellipses,
Paris, 239-240.
Bruneton, J. (1993). Pharmacognosie et phytochimie des plantes médicinales 2ème édition,
Technique et documentation, Paris, 203-642.
Burret, A., Oloughlin, E. V., Curtis, G. H , Gall, D. G. (1990). Effect of acute Yersinia
enterocolitica infection on small intestinal ultrastructure. Gastroenterol., 98: 1401-1407.
C Cimanga, R. K., Mukenyi, P. N. K., Kambu, O. K. (2010). The spasmolytic activity of
extracts and some isolated compouds from the leaves of Morida morindoides (Baker) Milne
Redh. (Rubiaceae). J. Ethnopharmacol., 127: 215-220.
Cohen, M. L., Blume, A. S. Berkowitz, B. A. (1977). Vascular adenylate cyclase: role of age
and guanine nucleotide activation. BI. Vess., 14: 25-42.
Collins, G. A., Sutter, M. C. (1975). Quantitative aspects of cyclic AMP and relaxation in
rab bit anterior mesentene-portal vein. Can. J. Physiol. Pharmacol., 53: 989-997.
Corthout, J., Pieters, L., Claeys, M., Vanden Berghe, D. A., Viletinck, A. J. (1994).
Antibacterial and molluscicidal phenolic acid from Spondias mombin. Planta Med., 60, 460-
463.
Coulibaly, A., Rey, J. 1., Davis, C. E., Soro, N. B., Diarra, A., Houenou, Y., Trolet, C.
(1988). Morbidité et mortalité hospitalières dues aux maladies diarrhéiques en Côte d'Ivoire.
Pub. Méd. Afr., 91: 23-9
Couper, I. M. (1987). Opioid action on the intestine: the importance of the intestinal mucosa.
Life. Sei., 41: 917-925.
139
D Dahiru, D., Sini, J. M., John Africa, L. (2006). Antidiarrheal activity of Ziziphus
mauritiana root extracts in rodents Afr. J. Biotechnol., 5 (10): 914-945.
Diallo, B., Diouf, A. (2000). Etude de l'activité analgésique du Pilostigma reticu/atwn
(nguiguis). Odon. Stomat. Trop., 92: 5-11
Di Carlo, G., Autore, G., Izzo, A. A., Maibline, P., Mascolo, N., Viola, P., Diumo, M. V.,
Capasso, F. (2005). Inhibition of intestinal mobility and secretion by flavnoids in mice and
rats: structure activity relationshps. J. Pharmacol., 45: 1054-1059.
Diezi, J. (1989). Toxicologie: principes de base et répercutions cliniques. ln : Pharmacologie :
Des principes fondamentaux aux applications thérapeutiques. éd .. Slatkine-Génève, 33-44.
Donnelly, T. M. (2004). Basic anatomy Physiology and husbandry. ln: Ferrets, rabbits and
rodents. Clin. Med. and Sur., 136-146.
Durbin, R. P., Jenkinson, D. H. (1961). The calcium dependence of tension developpment
in depolarized smooth muscle. J. Physiol. London, 157: 90-95.
Duvall, C. S. (2006).0n the origin of the Spondias mombin in Africa. J. His. Geo., 32: 249-
266
Djyh, G. B., Adcoti, M.F., Djaman, A. J., Guédé Guina, F., Scss, E. D. (2010). Evaluation
de la toxicité de l'extrait total aqueux des écorces Mansonia altissima (Bois Bété) chez les
souris. J. sci. pharm. biol., 11: 13-20
E Eholie, S. P., Coulibaly, M., Kra, O., Adou Bryn, D., Yapi, Y. Z., Aoussi, E., Bissagnenc,
E., Kadio, A. (1999). Diarrhées associées à une parasitose intestinale à Man (Côte d'Ivoire).
Aspects épidémiologiques, cliniques, étiologiques et thérapeutiques. Méd. Afr. Noire, 46 (!):
27-32.
El-Hilaly, J, Israili, Z. H., Lyoussi, B (2004). Acute and chronic toxicological studies of
Ajuga iva in experimental animais. J. Ethnophannacol., 91: 43-50. 140
Eromosele, C. O., Paschal, N. H. (2003). Characterization and viscosity parameters of seed
oils from wild plants. Biores. Tech., 86: 203-205.
Etuk, E. U., Ugwah, M. O., Ajagbonna, O. P., Onyeyili, P. A. (2009). Ethnobotanical
survey and preliminary evaluation of medicinal plants with antidiarrhoea properties in Sokoto
state, Nigeria. J. Med. Planta Res., 3 (10) 763-6.
F Fabre, R., Rougier, A. (1986). Physiologie médicale. Les précis pratiques, Masson, Paris,
265-306.
Farack, U. M., Kantz, U., Loescke, K. (1981). Loperamide reduces the intestinal secretion
but not the mucosal Camp accumulation induced by choiera toxin. Nauyn. Schmiedebers
Arch. Pharmacol., 317: 178-179.
Falleh, H., Ksouri, R., Chaieb, K., Karray-Bouraoui, N., Trabelsi, N., Boulaaba, M.,
Abdelly, C. (2008). Phenolic composition of Cymara cardunculus L. organs, and their
biological activities. C. R. Bio. 331: 372-379.
Farsworth, N. R., Kass, C. J. (1996). An approach utilizing information :from traditional
medicine to identify tumor inhibiting plants. Bull. OMS, 66: 159.
G Galvez, J., Zarzuelo, A., Crespo, M. E., Lorente, M. D., Ocete, M. A., Jimenez, J. (1993).
Antidiarrhoeic activity of Euphorbia hirta extract and isolation of active flavonoids
constituent. Plant. Med., 59: 333-336.
Gendrel, D. (1990). Diarrhées parasitaires de l'enfant. Ann. Pediatr. ; 37: 59-93
Gidenne, T., Lebas, F. (2005). Le comportement alimentaire du lapin. In: l Iemes Journées de
la Recherche Cunicole, Paris: ITA VI éd., 183-196.
Gomé, B. M., Kouakou, K., Touré, A. Traoré, F. (2011). Étude de la toxicité aiguë et
subchronique de l'extrait aqueux de Passiflora foetida Linn. (Passifloraceae) chez les rats et
les souris. Int. J. Biol. Chem. Sei., 5(5): 1777-1789.
141
Guédé-Guina, F., Vangah-Manda, M., Harouna, D., Bahi, C. (1993). Potencies of Misca,
a plant source concentrate againt fungi. J. Ethnopharmacol., 14: 45-53.
Grurib-Fakim, A. (2006). Medicinal plants: traditions of yesterday and drugs of tomorrow.
Molecul. Aspect. Med., 27: 1-93.
H Hansen, M. B. (2003). The enteric nervous system 1: organisation and classification.
Pharmacol. Toxicol., 92: 105-113.
Hermann, H., Cier, J. P. (1979). Précis de physiologie, Tome li (digestion-excrétion
urinaire), éd., Masson, Paris, 332-340.
Hmimid, F., Lahlou, F. A., Loutfi, M., Bourhim, N. (2012). Phytochemical screening
chemical composition and toxicity of Euphorbia regis-jubae (Webb & Berth). J. of Toxicol.
and Environ. Health Sei., 4 (8) 130-139.
Hogde, H. C., Sterner, J. H. (1943). Determination of substance acute toxicity by LD50.
Amer. Industrial. Hyg. Assoc., 10: 93.
I Imbert, J. (2001). Prise en charge des diarrhées aiguës de l'enfant en milieu tropical. Med.
Trop., 61: 226-230.
Igwe, C. U., Onyeze, G. O. C., Onwuliri, V. A., Osuagwu, C. G., Ojiako, A. O. (2010).
Evaluation of the chemical compositions of the leaf of Spondias mombin Linn. From Nigeria.
Aust. J. of Bas. and Appl. Sei., 4 (5): 706-710.
K Kahle, W., Leonard, H.W. (1980). Anatomie 2. Viscères, Flammarion Médicinale Sciences,
Paris, 201-243.
Karber, C., Behrens, B. (1935). Wie sind Reihenversuche Fur biologische Auswertungen am
Zwechrnâssigsten Anzuordnen? Arch. Exp. Path. Pharm., 177 : 379-388.
Karim, S. M. M., Adaikan, P. G. (1977). The effect of the loperamide on prostaglandin
induced diarrhea in rat and man. Prostagland., 13: 321-331.
142
Kerhao, J., Adam, J. G. (1974). La pharmacopée sénégalaise traditionnelle, Plantes
médicinales et toriques, Paris, éd. Vigot, 143-154.
Koudou, J., Aklikokou, K., Gbeassor, M., Bessière, J. M. (2011). Composition chimique et
activité anti-contracturante de l'huile essentielle de Monodora myristica Gaertn de la
Republique Centrafricaine. Pharm. Méd. Trad., 11 : 59-67.
Kyakulaga, A. H., Alinda, T. B., Vudriko, P., Ogwang, E. P. (2011). In vivo antidiarrheal
activity of the ethanolic leaf extract of Catharanthus roseus Linn. (Apocynaceae) in wistar
rats. Afr. J. Pharm. And Pharmacol., 5 (15): 1797-1800
L Lahlou, S., Zafra, H. 1., Badiaa L. (2008). Acute and chronic toxicity of lyphillized aqueous
extract of Tanacetum vulgare leaves in rodents. J. Ethnopharmacol., 117 : 221-227.
77-Lebas, F., Gidenne, T., Perez, J. M, Licois, I. D. (1998). Nutrition and Pathology. In: De
Blas C,Wiseman N J. The nutrition of the rabbit. Londres: CABI publishing, 197-213.
Lechat, P., Calvo, F., Giroud, J-P., Lagier, G., Rouveix, B., Weber, S. (1990).
Pharmacologie médicale. 5ème éd., Paris, Masson, 519-528.
Lembè, D. M., Domkam, J., Oundoum O. P.C., Njila, N. I. M., Bend, E. F., Dongho, D.
F., Dimo, T., Gustavo, F. G. (2012). Acute and subacute toxicity of Fagara heitzii in
experimental animais. Molecul.and Clin. Pharmacol., 2 (1) : 44-54.
Lipsius, S. L., Vassale, M. (1977). Effets of acetylcholine on potassium mouvements in the
guinea pig Sinus node. J. Pharmacol. Exp. Ther., 201: 669-677.
Longanga-Otshudi, A., Vercruysse, A., Foriers, A. (2000). Contribution to the
ethnobotanical, phytochemical and pharmacological studies of traditionally used medicinal
plants in the treatment of dysentery and diarrhea in Lomola area, Democratic Republic of
Congo. J. Ethnopharmacol., 71: 411-23.
Lorrot, M., Vasseur, M., Bourrillon, A. (2006). Physiopathologie de la diarrhée à rotavirus.
Mt. péd., 9: 10-16.
143
Lutterodt, G. (1989). Inhibition of gastrointestinal release of acetylcholine by quercetin as a
possible mode of action of Psidium guajava leaf extracts in the treatement of acute diarrhoeal
disease. J. Ethnopharmacol., 25: 235-247.
Lux, G., Matek, W., Riemann, J-F., Rësch, W. (1995). Gastro-entérologie, éd. Vigot, Paris,
233-240.
M Magnus, R. (1948) Persuche am überbunden Oünndarm Von Saugetieren. Arch. Ges.
Physiol. I 02-23
Malgras, D. (1992). Arbres et Arbustes guérisseurs des savanes africaines. Ed. Karthala et
Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), Paris; 242-246.
Mandai, S. C., Mukherjee, P. K., Saba, K., Pal, M., Saba, B. P. (1997). Antidiarrhoeal
evaluation of Ficus racemosa Linn. Leafextract. J. Nat. Prod. Sei., 3 (2): 100-103.
Marchall, J. M., Kroeger, E. A. (1973). Adrenergic influences on uterine smooth muscle.
Phil. Trans. R. Soc. Lond., 263 135-148.
Masyuk, A. I, Marinelli, R. A, LaRusso, N. F. (2002). Water transport by epithelia of the
digestive tract. Gastroenterol. 122: 545-562.
Meredith, A. (2006). General biology and husbandry. In: Meredith A, FlecknellL P.
BSAVA Manual of Rabbit Medicine and Surgery. 2"' éd. Gloucester: British Small Animal
Veterinary Association, 1-17.
Miller, L. C., Taintcr, M.,L. (1944). Estimation of DL50 and its error by log-probit grap
paper. Pro. Soc. Bio!; Exp. Med., 2944: 261-264.
Morrisson, J. K, Quinton, R. M., Reinerth, 1. (1968) .The Purpose and Value of 1050
Determination. Modern Trends in Toxicology. Butterworths: London.
Mukinda, J. T., Syce, J.A. (2007). Acute and chronic toxicity of the aqueous extract of
Artemisia afra in rodents. J. Ethnopharmacol., 112: 138-144.
144
N
Narain, N., Galvao, M. S., Madruga, M. S. (2007). Volatile compounds captured through
purge and trap technique in caja-umbu (Spondias sp.) fruits during maturation. F. Chem., 102:
726-731.
Nene-Bi, S. A., Traoré, F., Soro, T.Y., Souza A. (2008). Composition chimique d'un extrait
aqueux de Bridelia ferruginea Benth. (Euphorbiaceae) et étude de ses effets toxicologique et
pharmacologique chez les mammifères. Afr. Sei., 4 (2) 287-305.
Niemegeers, C. L. E, Lenaerts, F. M., Janseen, P. A. J. (1974). Loperamide (R-18553), a
novel type of antidiarrhoeal agent. Partl: in vitro oral pharmacology and acute toxicity.
Comparison with morphine, codeine, diphenoxylate and difinoxine. Arzneimittelfforsch., 24:
1633-613.
Njoku, P. C., Akumefula, M. I. (2007). Phytochemical and nutrient evaluation of Spondias
mombin leaves. Pak. J. Nutr., 6 (6): 613-615.
Noamesi, B. K., Bogale, M. Dague, E., (1990). Intestinal smooth muscle spasmolytic actions
of the aqueous extract of the roots of Taverniera abyssinica. J. Ethnopharmacol., 30 (1): 107-
113.
0 OCDE (1998) Série sur les principes de bonnes pratiques de laboratoire et vérification du
respect de ces principes. ENV /MC/CHEM(98) 17 : 22-3
OCDE (2006). Ligne directrice de l'OCDE pour les essais de produits chimiques : toxicité
orale aiguë-méthode de l'ajustement des doses. OCDE 425 : 29/29
OMS (2002a). Stratégie de l'organisation Mondiale de la Santé pour la médecine
traditionnelle pour 2000-2005. WHO/EDM/TRM, 30-31.
OMS (2002b ). Médecine traditionnelle : rapport du secretariat excécutif. Cent onzième
session. Point 5. 7 de l'ordre du jour provisoire. EB 111 /9 Du 12 Décembre 2002.
145
Offiah, V. N., Anyanwu, I. 1. (1989). Abortifacient activity of an aqueous extract of
Spondias mombin leaves. J. ofEthnopharm., 26: 317-320.
Olorunnisola, O. S., Bradley, G., Afolayan, A. J. (2012). Acute and sub-chronic toxicity
studies of methanolic extract of Tulbaghia violacea rhizomes in Wistar rats. Afr. J.
Biotechnol., 11 (83): 14934-14940.
O'Malley, B. (2005). Clinical Anatomy and Physiology ofExotic Species. Edinburgh: Elsev.
Saund., 173-195.
Oyejide, C. O., Fagbami, A. H. (1988). An epidemiological study of rotavirus-diarrhoea in a
cohort of Nigerian infants: I Methodology and experiences in the recruitment and follow-up
of patients. lnt. Epidemiol., 17: 903-907.
p
Palombo, E. A. (2006). Phytochemicals frorn traditional medicinal plants used in treatment of
diarrhea: Modes of action and effects on intestinal function. Phythother. Res., 20: 717-724.
Pazbani, G. P, Subramanian, N. N., Arunchalam, G., Hemalatha, S., Ravichandran, V.
(2001). Antidiarrheal potential of Elephantopus scarber Linn leaf extract. Jnd. drugs., 38 (5):
269-271.
R
Raoul, Y., Girard, A. (1978). Abrégé et physiologie humaine, tome 2, Masson, Paris,
111-129.
Read, N. W. (1982). Diarrhea: the failure of colon salvage. Lancet 2: 481-483.
Robert, A., Nezamis, J. E., Lancaster, C., Hanchar, A. J., Klepper, M. S. (1976).
Enteropooling assay: a test for diarrhoea produced by prostaglandins. Prostagland., 11: 808-
814.
Rodrigues, K. F., Hasse, M. (2000). Antimacrobial activities of secondary metabolites
produced by endophytic fungi from Spondias mombin. J. Bas. Microbiol., 40: 261-267.
146
Roger, E., David, R., Warren, B., Kathleen, F. (1999). Physiologie animale: Mécanisme et
adaptation. Ed. De Boeck, Paris, 645-648.
s Sablassou, K. Aklikokou, A. K., Gbeassor, M. (1998). Activité anti-contracturante de
l'extrait de Khaya senegalensis sur l'iléon de cabaye. Pharm. Méd. Trad. Afr., 10: 3-15.
Sairam, K., Hemalatha, S., Ashok, K., Srinivasan, T., Ganesh, J., Shankar, M.,
Venkataraman, S. (2003). Evaluation of antidiarrhoeal activity in seed exracts of Mangifera
indica. J. Ethnopharmacol., 84: 11-15.
Sands, B. E. (2000). Therapy of inflarnrnatory bowel disease. Gastroenterol. 118: 68-82.
Sekhar, K. B., Saikat, D. Saikat, D., Avijit, S. G., Kartick, C. S., Mintu, K., Subhash, C.
M. (2008). ln vivo evaluation of antidiarrhoeal activity of Rhus semialata fruit extract in rats.
Afr. Ethnomed. Net., 5, 1: 97-102.
Schwartz, C. J, Kimberg, D. V., Sheerin, H. E, Field, M., Said, S. I. (1988). Vasoactive
intestinal peptide stimulation of adenylate cyclase and active electrolyte secretion in intestinal
mucosa. J;Clin. Invest., 54 : 536-544.
Somé, N., Sawadogo, L., Lompo, M., Guissou, I. P. (1998). Effets de type atropinique du
macéré aqueux de la poudre de racine de Tinospora bakis (A. Rich), Miers, Menispermaceae.
Scien. et Méd., 00 : 40-47.
Sterchi, E. E., Lentze, M. J., Naim, H.Y. (1990). Molecular aspects of disaccharide
deficiencies. In: Baillière's Clinicat Gastroenterology. Lond.: Baill. Tind., 4: 61-79.
Suresh, K., Dewan, S., Sangraula, H., Kumar, V. L. (2001). Antidiarrhoeal activity of the
latex of Calotropis procera. J. Ethnopharmacol., 115-118.
T
Tiburski, J. H., Rosenthal, A., Delizab, R., Godoyb, R. L. 0, Pachecob, S. (2011).
Nutritional Properties ofYellow Mombin (Spondias mombin L.) Pulp. F. Res. Inter., 736-740.
147
Trahi, F. H., Trié, G. M., N'Gaman, K. C. C., Mohou, C. H. B. (2008) Études de quelques
plantes thérapeutiques utilisées dans le traitement de l'hypertension artérielle et du diabète :
deux maladies émergentes en Côte d'Ivoire. Sei. & Nat., 5 (1): 39-48.
Tripathi, K. (1994). Essentials of Medical Pharmacology. Jaypee Brothers: New Delhi, 775.
u Ukarawa, N., Rolland, W. C. (1964). Ca uptake and tissue calcium in K-induced phasic and
tonie contraction taenia coli. Amer. J. Physiol. Biochem., 77: 710-776.
V
Vargues, F., Samb, A., Mboup, S., Gaye, A., Séné, M. (1985). Etude parasitologique,
bactériologique et virologique de selles de 212 enfants diarrhéiques dakarois non hospitalisés.
Bull. Soc. Path. Ex., 77: 97-103.
w Wardlc, T. D, Hall, L, Turnberg, L. A. (1993). Inter-relations between inflammatory
mediators released from colonie mucosa ulcerative colitis and their effects on colonie
secretion. Gut., 34: 503-508.
Watson, A. (1993). The cellular basis of diarrhoea. ln: Pathophysiology of diarrhoeal disease.
Ed. Wynn. D.W. Rees, 5: 765-773.
y
Yakubu, M. T., Opakunle, F. K., Salimon, S. S., Ajiboye, T. O., Bamisaye, F. A., Quadri,
A. L. (2012). Antidiarrheal activity of aqueous leaf extract of Ceratotheca sesamoides in rats.
Banglad. J. Pharrnacol., 7: 14-20.
z Zirihi G. N., Kra A. K. M, Bahi C., Guédé-Guina F., (2003). Plantes médicinales
immunostimulantes : critères de sélection, techniques rapides d'extraction des principes actifs
et méthodes d'évaluation de l'activité immunogène. Rev. Med. Pharrn. 17 : 131- 137
148
Il PUBLICATION Il
Phytothérapie (2012) 10:306-312 © Springer-Verlag France 2012 D0110.1007/s10298-012-0734-x
Pharmacognosie
Potentiel pharmacologique des écorces de tige de Spondias mombin L. (Anacardiaceae) sur la motricité in vitro du duodénum de lapin ; une plante médicinale utilisée dans le traitement traditionnel des troubles digestifs
S.B. Diby, M. Koné, A. Yapo Laboratoire de physiologie, de pharmacologie et de phytothérapie, UFR sciences de la nature, université Abobo-Adjarné, Côte-d'Ivoire Correspondance: [email protected]
Résumé: Spondias 11101,1 n11 est une plante mcdicinalc ut i lisée dans le traire men tr.iciüonncl des troubles dige,lit\ en Côte-d'Ivoire. L'èu te des t'lfcl~ pharrnacologrquc- " montré que l'extrait l< 111 aqutux des écorces de tige dt' Spondias 1110111/1i11 pnn t que entre 397 cl 794 ~tg/ml. une diminution des con trac i rns r) thrniqucs ainsi qu'une modi fication du tonus de base du nus, le lisse duodénal du lapin. Sa concentration cOÏt a,, 51 Yo ( E,.) est égale ,t 62,; µg'tnl. et cet effet myorel ix a nt :s -1;11centration dépendant Les différentes Iructiou- issues de cet extrait :1 l'aide de solvants de polarité crri .sarue tels que l'hcxanc, le chloi o forme, I'éthyl-acèt.uc c le b uui»l ont conduit a une act i vité contract ilc duodcn 1 e ,i nila rc à celui \k l'extrait total aqueux des écorces de tig~ de Sp,111dias 11w111bi11. Cepc nd.iu t, la fraction éthyl-acétalrque sest révélée la plus active avec une CE,., égale à 143 Il! /1111 1 'analyse phytochimiquc de l 'extrait total aqueux el d1 la f·ac t ion éth)'I acétalique an on tré que les écorces de li,;·· de S1>ond1as 11w111/Ji11 co ut icmu nt des alcaloïdes, des Ilavonoù.cv, des polyphcnols, des qui nones, des tannins carcc 1iqt es, des sterols et polytcrpèncs. des composés réducteur cl de, - apon incs. La prl'semc dt· ces composés pourrait e cpliqucr l'effet de cette plante sur le duodénum et par coi séqu -nt i11sti!'icr son u tihsauou tru duionnclle dans les eus de d arrhcc.
Mots clés: Spotuiins 111cP1 b111 - Duodénum - Myorelaxunt Lapin - Antidiarrheique
Pharmacological potential of crude aqueous extract of Spondias mombin stem bark (Anacardiaceace) on isolated rabbit duodenum, a medicinal plant used in the traditional treatment of the digestive disorders
Abstract: Spoudins 111,111 1111 sa .ncdicirial plant tr.idu un ally used for digest in· di-o rdcrs i I l vo ry Coast. lhc activu y
ot SJ•c>>tdll1S 1110111bi11 '1t 111 back cxtract was e, aluutcd 0.1 rubbn duodénum co n tractilit y. The crudc aqucous cxtruc t ·u l\l r.c utratiou rnnging trorn Wï pg/ml to -9.1 f•~'./mi. c, usc d a dccrcasc of the' sporuancous ,111d rhythmical con r icu» 1 of rabbit duoilcnum s11101)th muscle with a l·.C .. ,,! , s p; ml The rclaxauon cffi:cl 1s conccntration-dcpcndant r Il' ·rude .iqucou- cxt ract \\.ts furthcr Ir uctionatcd i11l11 11111 polar medium polar und vc rv polar cnmpo ncntv 1 ,ing 1t xa u , cnlorofor mc, ct hyh.c ct atc and hu t an ol rcvpcct.vclv. \ 1 tl csc fractions have sirn ilar uctivity ro the c ruck aquc- 01,~ cxt ruc t. Howcv cr, cthvlacctatc fraction causcd grcJkr rc duc t.on and LC .. •io is 1 13 pg/ml. The phyrochcmic.d 11 al , sis or the crudc aqucous and the ct hyl,u ctatc lr.ic l io n rc veuh d that Spo11.l111s 1110111/,in sl<:111 bark u,ntains alka ordx tluvonoids. pol yphcuuls. qumincs. cutcchic tannins st -rols and polyterpcncs, rc·dut'ing compuunds and ,tbo saporins. 1 hcsc cun st itucnt-, ma) pos,ibly c x plain thc ,1111i ,1 JSI wd1c. .\Cli\'ÎI)' o( t his p'unt ,111d cunscqucnrly Ill ,llf)' ÎI~
1 e i 1 t rad rt io nal t rcat mcn! of di.urhcu 111 l':01y loa~t.
Keywords: !:ipolllf111s 111on1/Ji11 - Duodc n u m - Rclaxat iou R ibb l vnt idiarrhocul
Ir troducnon Spondias mombin est un arbre de 12 à 25 m de haut, avec un tronc recouvert d'écorce épaisse et rugueuse. Très répandue dans les pays tropicaux, Spondias 111ombi11 revêt une importance particulière du fait de ses vertus alimen taires el de ses nombreuses utilisations thérapeutiques [1,3]. En médecine lra<litionnelle, Spondias mombin est souvent utilisée dans le traitement de diverses affections telles que l'hypertension artérielle, la toux, la blennor ragie, la carie dentaire, les vers intestinaux et les troubles gastro-intestinaux comme les maux de ventre, les douleurs
d'estomac, la dysenterie et surtout la diarrhée [6,11]. La diarrhée se caractérise par l'élim ination fréquente de selles trop liquides. Elle inquiète par son caractère épidém io logique où elle constitue l'une des principales causes de mortalité et de morbidité infantiles dans les pays en déve loppement l8,17J. En Cille-d'Ivoire, son taux de prévalence est de 26 % depuis l'avènement du VIH/sida [2]. Malgré l'arsenal thérapeutique varié de traitements antidiarrhéi ques, certaines personnes continuent de se soigner avec les plantes médicinales. La flore végétale ivoirienne comprend plusieurs plantes à réputation antidiarrhéique. Parmi elles, Spondias mombin a été retenue pour notre étude, car elle a été citée par de nombreux tradithérapeutes lors de nos enquêtes dans la région de Toumodi (Côte-d'Ivoire). Nous avons testé l'influence de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondins mombin ainsi que ses fractions sur la motricité du duodénum isolé de lapin, puis nous avons tenté de caractériser les classes de constituants présents dans les extraits par un tri phytochimique préliminaire.
Matériel et méthodes Matériel végétal Les écorces de tige de Spondias mambin ont été récoltées en juillet 2008 à Kokumbo, dans le département de Toumodi (Côte-d'Ivoire) situé à environ 200 km d'Abidjan. L'iden tification de cette plante a été effectuée par nos soins el confirmée au Centre national de floristique de l'université de Cocody (Abidjan), où un échantillon d'herbier a été enregistré sous le n° 15778.
Matériel animal Trente-six lapins de l'espèce Oryctolagus cumiculus (Lépo ridés) pesant en moyenne 1 725 ± 43,30 g ont été utilisés pour l'étude de l'activité contractile du duodénum. lis provenaient d'élevage privé situé dans la ville d'Abidjan. Ils sont acclimatés à 2; °C avec en alternance 12 heures de lumière et 12 heures d'obscurité, pendant cinq jours au sein de l'animalerie de l'université d'Abobo-Adjamé (Abidjan). Ces animaux, nourris aux granulés avec de l'eau à volonté, sont traités selon les bonnes pratiques de laboratoire [23].
Préparation de l'extrait tota, aqueux des écorces de tige de Spondias mombin Les écorces de tige de Spondias mombi11 sont séchées au laboratoire, à une température de 27 ± 2 °C pendant deux semaines, puis réduites en poudre fine au moyen d'un broyeur de marque RETS!!, type SM100. Cinquante grammes du broyai obtenu sunt mis à macérer dans 1 1 d'eau distillée sous agitation magnétique pendant 24 heures à la température de 27 ± 2 °C [16]. La solution obtenue est filtrée sur du coton hydrophile et du papier Watruan n° 1. Le filtrat est ensuite concentré sous pression réduite
307
à 60 °C, à l'aide d'un évaporateur rotatif (marque 13uch i R110 type MKE 6540/2). Après séchage à l'étuve à ,15 •c pendant 48 heures, 7,8 g de poudre de couleur marron sont obtenus et conservés à -5 °C.
I réparation des fractions de l'extrait total aqueux c'es écorces de tige de Spondias mombin l.a poudre obtenue après extraction à l'eau distillée est épuisée par l'hexane, le chloroforme, l'acétate d'éthyle et le butanol. Pour cc faire, 10 g de poudre sont dissous dans 300 ml d'un mélange solvant-eau distillée volume pour volume (v/v). Le tout est homogénéisé pendant 24 heures à 27 ± 2 °C à l'aide d'un agitateur magnétique. Après décantation, on a obtenu une phase aqueuse résiduelle et une phase organique. Chacune des phases est récupérée et concentrée sous vide à 60 °C à l'aide d'un évaporateur rotatif (marque Buch i R110 type MKE 6540/2) jusqu'à 1 obtention d'extraits pâteux puis séchés à l'étuve à -15 °C pendant 24 heures l24J. Les quantités de poudre obtenues étaient les suivantes : 0,2 g de fraction hexaniquc et 7,5 g de fraction aqueuse résiduelle; 0,5 g de fraction chlorofor inique et 8,3 g de fraction aqueuse ; 2,1 g de fraction éthyl acétalique et 5,8 g de fraction aqueuse ; 3,2 g de fraction butanolique et 5,8 g de fraction aqueuse. L'ensemble de ces poudres est conservé à -5 °C.
l 1atériel technique Le dispositif expérimental est constitué d'un bain-marie de 38 °C dans lequel plonge une cuve à organe isolé. Cette cuve est approvisionnée en solution physiologique de type Mac Ewen [21].
Eolutton physiologique de type Mac Ewen Elle est composée en (mM) de NaCI (130), KCI (2,5), Na 1 !PO (1,18), Na!ICO (11,90), MgCI (0,24), glucose (2,;); p1'.1 = 7,4. ' •
ïeovnaue d'enregistrement de l'activité contractile c u duodénum Un fragment de duodénum mesurant 3 cm de long est prélevé, suite à une laparotomie médiane après avoir sacrifiè le lapin. Ce fragment est aussitôt monté dans la nive à organe isolé contenant du Mac Ewcn oxygénée. À l'aide d'un fil de coton passé à travers la paroi, un nœud C!)I réalisé à une extrémité du fragment permettant de l'accrocher à \'intérieur de la cuve à organe isolé [21 J. L'autre extrémité est reliée par un autre fil au stylet dont l,1 plume est en contact avec un cylindre enfumé soumis à une rotation de I cm/io s. Les tests sont effectués environ 30 minutes après le montage pour permettre aux contrac lions du duodénum de se stabiliser enlièremcnt. On a
308
réalisé ensuite un enregistrement normal (témoin positif) de 1 à 2 cm puis, à l'aide d'une seringue graduée, un volume de 1 ml de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin aux concentrations de 60, 80, 100 et 120 mg/ml est ajouté dans la cuve à organe isolé contenant 150 ml de solution de Mac Ewen. Les effets sont ensuite observés pendant une à Jeux minutes et après chaque test, la préparation est lavée deux fois avec 300 ml de Mac Ewen afin d'éviter les effets cumulatifs de l'extrait total aqueux de Spondias mombin. Cette expérience est reprise avec les différentes fractions dont les concentrations initiales pour l'hexane et le chloroforme sont de 40 et de 20 mg/ml pour l'éthyl-acétate et le butanol. Les volumes prélevés pour chaque concentration étaient de 0,5, 1, 1,5 et 2 ml. La concentration finale des différents extraits dans le milieu d'incubation est déterminée par le calcul suivant :
C:r= CY/Vr
où C; : concentration initiale de l'extrait préparée (mg/ ml) ; V; : volume de l'extrait prélevé (ml) ; Vr : volume total après injection de l'extrait dans la cuve (ml) et Cr : concentration finale évaluée (~1g/ml). Les expériences sont répétées quatre fois.
Analyse phytochimique Un tri phytochimique de l'extrait total aqueux a été réalisé. Ce test a été répété avec la fraction éthyl-acétalique qui a été la plus active des fractions. Le tri phytochimique s'est effectué au laboratoire de chimie bic-organique cl des substances naturelles de l'université d'Abobo-Adjarrié (Abidjan). Il est fondé sur des réactions de coloration ou de précipitation à l'aide de réactifs appropriés et a permis de suggérer la présence de certaines classes de phyio constituants (Tableau 1) (19].
Exploitation des résuitai: Les enregistrements obtenus ont été scannés puis inversés grâce aux logiciels Photo Editer et Paint de Microsoft. Les
Vl
; 125 ::J -- -~~ 100 EC ro -~ 7 5 (,Il~ (l) <U
-c.~.::: 50 ,_ C OQ
·;; u ;:_-t QJ 25 .::-o
GJ ~ . , E .-J i'Eso E i so
0
1.75 2 .00 2 .25 2 .50 2 ,7 5 3 .00
• F · · ! Eï:
Log[Extrait (µg/m L)l fig. 1. üéterminauen de la concentralion efficace 50 % (CE •• ) de l'extrait total aqueux (ETA) des écorces de tiqe de Sponclias mombin el de sa fraction éthyl-acétalique {fea)
résultats sont exprimés sous forme de moyenne ± ESM et l'analyse statistique est réalisée avec le logiciel GraphPad Prim 5. Les concentrations efficaces 50 % (CE,..) sont déter minées graphiquement (Fig. 1).
a isultats ùtets cle l'extrait total aqueux des écorces de tige d, Spondias rnornbin et de ses différentes fractions sir loctivité conlractile du duodénum isolé de lapin L'ajout de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin au milieu physiologique de Mac Ewen à des concentrations croissantes de 397 à 794 r1g/ml, induit une diminution progressive et prononcée de l'amplitude des contractions spontanées el rythmiques ainsi que du
---------- - -- -- ----------- Tableau 1. Tri phytochimique préliminaire
-------· Composés chimiques recherchés Réactifs
-- - -·- --------------------- Résultats positifs attendus
·--------- -- ·--- Alcaloïdes
Flavonoïdes Polyphénols Quinones Saponines Stérols et polyterpènes Composés réducteurs Coumarines Tanins
Dragendorff K[Bi!J Valser et Mayer (KI) Cyanidine FeCl
' Borntraëger (! IN, dilué ½) Test de la mousse Liebermann (ElOI-I+(CH,CO),+lf,SO) Fehling (Cu,0)/Tollens (Ag,O) Test sur le cycle lactonique
Catéchiques Stiasny (30 % CH,O + HCI conce ntrè 2'1)
Gallique~--- FeCl,
Coloration orange Coloration blanc crème Coloration rose orangé Coloration bleu noirâtre Coloration allant du rouge au violet Présence de mousse stable et persistante Coloration mauve virant au vert Coloration rouge brique/miroir d'argent Formation de précipité Formation de gros flocons Coloration bleu noir intense
]09
" Il
C
Il
Fig. 2. Effet dose-réponse de t'extrait tutal aqueux des écorm de liges de Spondias mombin sur 1~ motricité du duodénum isolé de lapin. l : enregistrement normal (témoin). A à D : effets de [1A â 397 µg/ml (A); à 529 µg/ml (B); à 662119/ml (C); à 794 µglml (0). les flèches indiquent le moment d'injectiondesdîfférentesconcentratiomde[IA
tonus de base du duodénum isolé de lapin (Fig. 2). Cette diminution est concentration-dépendante, car d'un effet nul à 397 µg/ml, l'extrait total aqueux a fortement exercé (p < 0,001) au double de la concentration de 397 µg/ml, soit 794 µg/ml, une relaxation de 94,69 ± 9,34 % et une baisse de 1,00 ± 0,07 g du tonus de base du duodénum (Tableau 2).
En ce qui concerne les fractions, les actions étaient variées. Les résidus aqueux des fractions hexanique et chlo roformique, ainsi que la fraction butanolique n'ont affecté
que les contractions ; tandis que les résidus aqueux des fractions éthyl-acétalique et butanoliquc ont été sans effet aussi bien sur les contractions que sur Je tonus de base du duodénum (Tableaux 2 et 3). Quant aux fractions hexanique, chloroformique et éthyl
acétaliquc, elles ont eu des effets semblables à ceux de l'extrait total aqueux, car clics agissent autant sur les contractions que le tonus de base du duodénum isolé de lapin. Cependant, leurs activités étaient plus accentuées. l.n effet, à la concentration de 396 ~1g/ml, les fractions hexaniquc et chloroformique ont provoqué une relaxa 11011 cl une diminution clu tonus de base très significatives (p < 0,01) (Tableau 2). En revanche, les effets de la fraction éthyl-acétalique se sont fortement manifestés (p < 0,001) ù l.1 concentrat ion de 263 pg/ml (Fig. 3, Tableau 3).
Au niveau des CEs .. • les valeurs étaient comprises entre 625 et 143 pg/ml (Tableau 4). La fraction éihyl-acétaliquc a eu la plus petite valeur de la Cl\, En outre, clic a agi aussi bien sur la motricité que sur le tonus de base du duodénum isolé de lapin. Au regard de ces résultats, la fraction éthyl acétaliquc a montré une activité plus efficace que l'extrait total aqueux et les autres fractions.
, na!) se phytocl1im1q11e I.e tri phytochimique préliminaire suggère la présence des alcaloïdes, des flavonoïdes, des polyphénols et des tanins catéchiques autant dans l'extrait total aqueux des écorces
Tableau 2. Effets de l'extrult total aqueux des écorces de tige de Spondins mombin, des fractions hexaniqucs et chloroformiques sur le duodénum isolé de lapin - ------ Extraits Concentrations (~tg/ml) Relaxation (%) Tonus de base (g)
---------- -- - -- --~- .. -- 397 0 0
ETA 529 10,10 ± 1,04 0,35 ± 0,04
662 66,65 ± 7,34'." 0,85 ± 0,05··· 794 94,69 ± 9,34--• 1,00 ± 0,07•' ••
264 20,02 ± 3,67 0
Fhex 396 32,16 ± 4,34'•• 2,08 ± 0,36° • 526 87,21 ± 5,74H• 8,21 ± 0,40·· •
655 98,,13 ± 6,48u• 9,10 ± 0,60' ''
264 0 0
Fhex.aq.r 396 10,06 ± 3,70 0
526 60,53 ± 4,82' '' 0
655 75,45 ± 6,08'0' 0
1)2 15,66 ± 2,95 0
Fchl 264 Jl,09 ± 3,56 3,14 ± 0,35
396 87,32 ± 4,68'0 7,89 ± 0,35••· 526 y8,52 ± 5,47•.' 8,26 ± 0,35' •. 1)2 0 0
Fchl.aq.r 264 ,;0,23 ± 3,60 0
396 17.89 ± 4,97"' 0
526 88,92 ± 5,36' •• 0
--------- -- ETA extrait total aqueux ; Phex fraclion hcxantque ; Ehcx.aq.r fraction hcxaniquc aqueuse résiduelle ; Pchl fraction rhloroforrnique; Fchl.aq.r: fraction chloroformique aqueuse résiduelle. Différence significative: "p < 0,01; '' ·p < 0,001 (11 = 4). -- -- ---· ---- - - - - -- - ----
310
A
Il
fü~MA~IIJ\ftftl• ri,, J ,, JJ,r,1 W\f\!\,W'.1\/\f\f\/ fl':I, *~~~>\,
T F1:1. \J\,..., ~ ' .. , .•• . ..••. '-,,~"'"''"''"•V' ""'
C 1· /\ .,.,v """'•"' •y
D
iel_ 1!1s
Fig. l. Effet dcse-réponse de la fraction éthyl-ac~ta!ique des écorces de tiges de Spondias mombin sur la motricité du duodénum isolé de lapin. r: Enreginrement normal (Témoin). A il D: effets dt' fea à 661,19/ml (A); à 132 µg/ml (B); à 198 pg/ml (Cl; à 263 µg/rnl (D). Les flèches indiquent te moment d~njectiondesdiffém1tesconcentrationsdefca
de tige de Spondias mo111Ui11 que clans sa fraction éthyl acétalique (Tableau 5). Cette dernière ne contenait pas de quinones, de saponines, de stérols, et de polytcrpènes ni de composés réducteurs tandis qu'ils étaient présents dans l'extrait total aqueux. Par contre, les coumarines et les tanins galliques n'étaient présents ni dans l'extrait total aqueux ni dans la fraction éihyl-acétalique.
Discussion L'étude des effets pharmacologiques de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin a montré que cet extrait modifie l'activité contractile du duodénum isolé de lapin. Cette modification se traduit par une diminution progressive et soutenue du tonus et de l'amplitude des contractions spontanées du duodénum, pour des concen tr.ttions comprises entre 397 et 794 µg/m\, avec une CE~,, égale à 625 µg/ml. Ces résultats peuvent être rapprochés de ceux d'autres plantes aux propriétés myorclaxantcs. En effet, Bahî et al. [7J ont montré que l'extrait aqueux des feuilles de Morindo morindoïdes (Rubiaceace) entraine une diminution de l'activité contractile intestinale de lapin pour des concentrations allant de 150 à 650 µg/ml avec une Cl\,, de l'ordre de 360 ~1g/ml. En outre, Bleu et ,11. [10] ont aussi mis en évidence l'action myorclaxante de l'extrait hydro alcoolique des rhizomes de C11rcwna ïong« (Zingiberaceac) entre 20 et 120 ~1g/ml sur le duodénum isolé de lapin.
L'analyse bioguidéc de l'extrait total aqueux des écorces de tigl' de Spondias 11101111Ji11 a conduit à l'obtention de différentes fractions qui ont provoqué aussi une diminution drs contractions rythmiques du duodénum isolé de lapin. Cependant. leurs effets se sonl exercés à parlir de 66 ~tg/ml. Des résultats similaires ont été obtenus par Cimanga et al. [1t1] qui ont montré que les fractions diéthyl-éthériquc, éthyl-acétalique et butanolique inhibaient plus l'activité contractile du duodénum que l'extrait aqueux des feuilles de
Tableau 3. Effets de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondins 1110111/,iri, des frccuons éthyl-acétaliques et butanoliques sur le duodénum isolé de lapin
- -·-- --- -- --- Extraits Concentrations (~tg/ml) Relaxation (%) Tonus de base (g)
--- -- - -- - - 397 0 0
ETA 529 ro.ro ± 1,04 0,35 ± 0,04 662. 66,65 ± 7,34•-- 0,85 ± 0,05••'
794 94,69 ± 9,3-1""" 1,00 ± 0,07' •.•
66 2,;,00 ± 1,89 0
Fca 131 50,00 ± 5,33''' 2,02 ± 0,38 198 96,00 ± 6,2r··· 7,75 ± 0,.17' •. 263 100,00 ± S,19••• 8,37 ± 0,60' •• 66 0 0
Pea.aq.r 132 0 0
198 0 0
163 0 0
66 20,31 ± 3,96 0
Fbut 131 3;,46 ± 4,16 0
198 93,1l9 ± 6,47"· 0
163 98,75 ± 8,25·•• 0
66 0 0
Fbut.aq.r 13z 0 0
198 0 0
163 0 0
ETA : extrait total aqueux ; Fca : fraction éthyl-acétaliquc ; pca.aq.r : frucuon éthyl-acétaliquc aqueuse résiduelle; Fbut : fraction butanolique; Fbul.aq.r: fraction butanolique aqueuse résiduelle. Différence significative: ···p < 0,001 (11 = 4). -- -- - ----- --
311
Tableau 4. Conccnlr,~i~~ cff~acc 50 (CE,..) de l'extrait ~~lai aqueux des éco_::ces de tige de Spondias mombin el de ses fractions
Extraits ETA Phcx
CE,0 (ftg/ml)
Fhex.aq.r Fchl
2':19
Fchl.aq.r
336
Fea Fea.aq.r Fbut Fbut.aq.r
143 0 152 0
ETA : extrait total aqueux; Fhex : fraction hexanique; Fhex.aq.r: fraction hexanique aqueuse résiduelle; Fchl : fraction chloro formique; Fchl.aq.r: fraction chloroformique aqueuse résiduelle; Fca : fraction éthyl-acéraliquc , Fea.aq.r : fraction éthyl-acétalique aqueuse résiduelle; Fbut : fraction butanolique; Fbut.aq.r: fraction butanolique aqueuse résiduelle.
--- - --------- -
------- - ---- Tableau 5. Composition chimique de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin et de sa fraction éthyl-acétalique
Composés chimiques
Alcacoïdes
Extrait total aqueux Fraction éthyl-acétaliquc
Dragendorff Valser et Mayer
Flavonoïdes Polyphénols Quinones Saponines Stérols et polyterpènes Composés réducteurs Coumarines Tannins
+ + + + + + + +
+ + + +
Catéchiques Galliques
+ : composé chimique présent ; - : composé chimique absent.
Morinda morindoides. Parmi toutes les fractions testées, la fraction éthyl-acétaliquc s'est révélée la plus active, car elle a agi aussi bien sur les con tract ions que sur le tonus de base du duodénum et, en plus, elle a eu la valeur la plus petite de la CE,., égale à 143 µg/ml. En travaillant sur les effets de Thymus webbianus et de Thymus leptophyllus, Blazquez et Zafra-Polo [9] ont montré que l'activité spasmolytique de la fraction éthyl-acétalique sur le duodénum isolé de rai était supérieure à celle Je la fraction butanolique. En effet, les concentrations de la fraction éthyl-acétalique étaient comprises entre 25 et 100 ftg/1111, tandis que celles de la frac tion butanolique étaient entre 250 et I ooo µg/ml.
Au regard de l'ensemble de ces résultats, l'on peut dire que la capacité des écorces de tige de Spondias mombiu à inhiber de façon considérable l'activité contractile du muscle intestinal retarderait le transit intestinal et l'émis sion des selles, en réduisant les épisodes diarrhéiques (12]. Les écorces de tige de Spondias 111ombi11 peuvent être consi dérées comme un anticliarrhéique spasmolytique.
L'étude phytochimique des écorces de tige de Spo11- dias mombin a mis en évidence la présence probable d'al caloïdes, de flavonoïdes, de polyphériols, de saponines et de tanins. D'après les travaux de Njoku el Akumella 122], ces différentes classes de constituants se trouvent aussi dans les feuilles de Spondias mombin . Ayoka et al. [s] n'ont par contre pas trouvé d'alcaloïdes et de polyphénols dans l'extrait aqueux des feuilles de Spondias mombin. Certains groupes chimiques présents dans les écorces de tige de
Spondins mombin auraient des propriétés myorelaxantes. lin effet, des auteurs ont exploré la capacité de certains alcaloïdes [13,18], flavonoïdes [14,20], saponines [14J el t a nins (4,12,15] à diminuer les contractions intestinales.
L'ensemble des résultats obtenus explique en partie l'utilisation traditionnelle des écorces de tige de Spon dias niombin sous forme de clécocté aqueux, pour le traite ment de certains troubles digestifs tels que la diarrhée.
< one usion Cette étude a permis de mettre en évidence l'effet myore l.ixant d'un extrait aqueux des écorces de tige de Spo11- dias 111om/Ji11 sur le duodénum isolé de lapin. Cel effet de type concentration-dépendant est fortement accentué sous l'action de la fraction éthyl-acétalique. Les travaux en cours permettront non seulement d'approfondir les méca nismes d'action de la fraction éthyl-acétalique mais surtout d'identifier les constituants responsables de l'activité anti diarrhéique de ce remède traditionnel qui est fortement utilisé en Côte-d'Ivoire.
J éfèrences 1. Adjanohoun EJ, Aké-Assi L. (1979) Contribution au recensement des
plantes médicinales de Côte-d'Ivoire. Centre national de [loristiquc de l'université nationale de Côte-d'Ivoire 1. Abidjan, Côte-d'Ivoire. pp. 21-2
l12
2. Akoua-Koffi G, Faye-Helle 1-1, Kouakou K, et al. (1993) Intérêl d'uti lisation d'un test au latex (Rotalcx) pour le dépistage de rotavirus dans les selles diarrhéiques à Abidjan. Mcd Afr Noire 40(10): 599-601
3. Arbonnicr M (2002} Arbres, arbustes et lianes des zones sèches de l'Afrique de l'Ouest. 1' êdition. Cirnd-MNI-IN, pp. 154-5
4. Alta A, Mouncir S (1005) Evaluation or somc mcdicinal plant cxtracts for antidiarrhoeal activity. Phytother Res 19: 481-5
5. Ayoka AO, Akomolufc llO, lwalcwa EO, Ukponmwan OE (2005) Studies on the anxiolytic effcct of Spondias momlii11 L. (Anacardla ccac) cxtracts. Afr J Trad CAM 1.(2): 153-65
6. AyokaAO, Akomolafe RO, Aktnsomtsoye OS, Ukponmwan OE (2008) Medicinal and economic value of Spondias mombi11. Afr J Biomed Res 11: 119-36
7. Bahi C, Ngucssan JD, Guédé-Gu.na F (1000) Mise en évidence d'une action myorelaxante et chcltnolyuque de Bitter GG (BGG), un anti diarrhéique de source végétale. Afr Biomcd 5(1): 11-8
8. Birger CF, Max GP, Goran T, Peter A (1006) Prise en charge des cas de diarrhées dans les pays i!. revenues faibles ou moyens : les objectifs ne sont pas encore auelnts. Dull OMS 85: 1-84
9. Blazquez MA, Zafra-Polo MC ( 19N9) Effccts ofThymus specicscxtracts on rat duodenum Isolutcd smooth muscle contraction. Phytothcr Res 3(1): 41-1
10. Bleu GM, Traoré F, Coulihaly S, Neue-Bt SA (1011) Effets phar macodynamiques d'un extrait hydroalcoolique de Curcuma /011gti
Linné (Zingiberaceae) sur Je système cardiovasculaire, la respiration et l'activitê mécanique intestinale de mammifères. Phytuthërapie 9: 7-17 Bouquet A, Dcbray M (1974) Plantes médicinales de la Côte-d'Ivoire. Orstom Paris 31: 15-6 Bourin M, Lièvre M, Allain li (1993) Cours de pharmacologie, 3• êdition. Ellipses, Paris. pp. 23') 40
13. Bruncton J (1993) Pharmacognosie. phytochimic, plantes médici nales, 3• édilion. Tee & l loc, Parts. pp. 203-6,p
14 Ctmauga RK, Mukenyi PNK, Kambu OK, cl al. (2010) The spas molytic acnvtry of extracts and some tsclated compounds from the leaves of Morimla morindoides (Baker) Milne-Redh. (Rubiaceae). J Ethnopharmacol ur 215-20
15. Etuk EV, Vgwah MO, Ajagbonna OP, Onyeyili PA (2009) Ethnobotanical survcy and preliminary cvaluation of mcdicinal plants with antdiarrhoca pmpcrtics in Sokoto statc, Nigeria. 1 Med Plant Res 3(10): 763-ti
16 Guédé-Guina F, Vangah-Manda M, 1-Iarouna D, Bahi C (1993) Potencies of Misca, a plant source conccntrate against fuugi. J Ethnopharmacol 14: 45-53
17. Imbert J (2001) Prise en charge des diarrhées aiguës de l'enfant en milieu tropical. Mcd Trop 61: 2.26-30
18 l.ccbat P, Calvo F, Girou<l JP, et al. (1990) Phmnacologic médicale. 5• édition. Masson, Paris, pp. 519-28
19. l.onganga-Otshudl A, Vcrcruyssc A Porters A (1000) Contribution to the cthnobotanical, phytochcnucal and pharmacological studies of traditionally used medicinal plants in the treatment of dysen tery and diarrhoea in Lcmola area, Ocmocratic Republic of Congo. J Ethnopharmacol 71: 411-23
20 l.uucrcdt G (1989) lnhibitiou of gastrotnresuuul relcase of acetylcho linc by quercetin as a possible mode of acüon of Psidium g1111j,111t1
Ieuf cxtracts in the tre,urnent of acute diarrhoeal dtsease. J Ethno ph:mnacol 25: 235-.47 Muguus R (1948) Persuche am ühcrbundcn Dünndarm Von Sauge· tiercn. Arch Ges Physiol 102-13
21. Njoku PC, Akumefula Ml (1007) Phytochemical and nutricnt cvaluation of Spondias mombin lcavcs. Pak J Nutr 6(6): 613-5
1.3 OCDE (1998) Série sur les principes de bonnes pratiques de laboratoire et vérification du respect de ces principes. ENV/MC/ Cl IEM(98)17, pp. 11-3
24 Zirihi GN, Kra Aclou K;\'I, Hahi C, Guédè-Gutna F {2003) Plantes médicinales immunostimulantes : critères de sêlcction, techniques rapides J'cxtraction des principes actifs et méthodes dèvuluanon de J'artivité immunogène. Rcv J>harm A.fr 17: n, H
Résumé
Spondias mombin L. est une plante médicinale utilisée dans le traitement traditionnel de troubles digestifs en Côte d'Ivoire. L'étude des effets pharmacologiques a permis de mettre en évidence les propriétés antidiarrhéiques des écorces de tige Spondias mombin L. Cette étude a été complétée par les travaux de toxicité aiguë et de tri phytochmie. L'administration respective de l'extrait total aqueux des écorces de tige de Spondias mombin L. et ses extraits organiques dans la cuve à organe isolé induit de façon concentration dépendante une relaxation du duodénum isolé de lapin. L'extrait éthyl-acétate (Eea) s'est révélé le plus efficace avec une CE50 égale à 143 µg/mL. Cet effet myorelaxant observé réduit les épisodes diarrhéiques. Administrée par voie orale chez les rats rendus diarrhéiques, l'extrait éthyl acétate réduit les paramètres diarrhéiques et la mobilité gastrointestinale. Le même extrait favorise également l'inhibition hydrosodée. Le tri phytochimique de l'extrait total aqueux et l'extrait éthyl-acétate a montré que les écorces de tige de Spondias mombin L. contiennent des alcaloïdes, des flavonoïdes, des polyphenols, des quinones, des tannins catéchiques, des stérols et polyterpènes, des composés réducteurs et des saponines. Le test de la toxicité aiguë a monté que l'extrait total aqueux et l'extrait éthyl-acétate des écorces de tige de Spondias mombin L. sont non toxiques par voie orale car leur DL50 est supérieure à 5000 mg/kg de poids corporel. (1 ressort de cette étude que la synergie des activités in-vitro et in-vivo ainsi réalisées chez les animaux de laboratoire explique clairement les propriétés antidiarrhéiques attribuées aux écorces de tige de Spondias mombin L.
Mots clés : Spondias mombin- Côte d'Ivoire-Intestin- Myorelaxant- Antidiarrhéique- Toxicité
Abstract
Spondias mombin is a medicinal plant traditionally used for disgestive disorders in Ivory Coast. ln this study, the antiarrhoeal activities of Spondias mombin stem back extract were examined in laboratory rodents. This study was been completed by acute toxicity and preliminary phytochemical screening. The crude aqueous extract and the organic extracts caused a decrease of the spontaneous and rhythmical contraction of rabbit smooth muscle. The relaxation effect is concentration dependant. However, ethylacetate extract (Eea) caused greater reduction and EC50 is 143 µg/mL. Oral administered, ethylacetate extract showed remarkable dose dependant antidiarrhoeal activity evidenced a reduction of defecation frequency and change in consistency. Ethy!acetate extract also inhibited gastrointestinal motility and decreased the intraluminal fluid accumulation. The phytochemical analysis of the crude aqueous and the ethylacatate extract revealed that Spondias mombin stem bark containts alkaloids, flavonoids, polyphenols, quinones, catechic tannins, sterols and polyterpenes, reducing compounds and also saponins. Aqueous extract and Ethylacetate extract, administered orally were not toxic to rats up to a dose of 5000 mg/kg i.p. The studies on antispasmodic effect and in vivo antidiarrhoeal activity of this plant may possibly explain its use in traditional treatment of diarrhea in Ivory Coast.
Keywords: Spondias mombin-lvory Coast- Smooth- Relaxant- Antidiarrhoeal- Toxicity
---