6
1111111111111111111111111 000 I lllllllu~~~~ ~umll Station fédérale de recherches en production animale de Posieux Directrice: Danielle Gagnaux i -~ ;- Station fédérale de recherches en agroécologie et agriculture FA ~~ Zurich-Reckenholz :itwww.admin.ch/sar4al ~.~F ~ htt p Directeur: Alfred Brdnnimann - — _- = Station fédérale de recherches — = = = en production végétale de Changins http:llwww.admin.chlsarlrac Directeur: André Stâubli Valeur nutritive des plantes des prairies 2. Teneurs en constituants parié taux R. RACCORD et Y. ARRIGO, Station fédérale de recherches en production animale, CH-1725 Posieux B. JEANGROS et J. SCEHOVIC, Station fédérale de recherches en production iwgétale de Changins, CH-1260 Nyon 1 F. X. SCHUBIGER et J. LEHMANIV, Station fédérale de recherches en agroécologie et agriculture de Reckenholz, CH-8046 Zurich E-mail: roger.daccord @ rap.admin.ch B Tel. (+41) 26/40 77 1 1 1. Introduction Formant 30 à 80% de la matière sèche des plantes fourragères, les constituants pariétaux sont une source majeure d' énergie pour les herbivores. Ils repré- sentent aussi un facteur important pour le bon fonctionnement de leur tube di- gestif. Leur structure chimique est très complexe. On distingue la cellulose, les hémicelluloses, les substances pec- tiques et la lignine. Les trois premiers constituants forment les glucides ou polyosides de structure, la lignine étant une substance non glucidique. Les variations de teneur en constituants pariétaux reflètent les variations inhé- rentes â la composition morphologique et à l'âge des plantes. Elles influencent fortement la digestibilite et l' ingesti- bilité des végétaux. Dès le début du XIXe siècle, on tenta d'analyser chimi- quement les constituants des parois. En 1859, à la station agronomique de Weende, Henneberg et Stohmann pro- posaient la méthode de la cellulose brute (CB ). Utilisée encore actuelle- ment, cette méthode permet de déter- miner une grande partie de la cellulose, une partie variable des hémicelluloses et de la lignine ainsi qu'une faible par- tie des substances pectiques. Un siècle plus tard, entre 1960 et 1970, Van Soest et ses collègues Goering et Wine intro- duisirent l'utilisation des détergents pour analyser la lignocellulose (ADF = Acid Detergent Fiber) et les parois (NDF = Neutral Detergent Fiber). La lignocellulose peut contenir des résidus azotés. Les parois n'englobent qu'une partie des substances pectiques (THEAN- DER et WESTERLUND, 1993). La diffé- rence entre la teneur en parois et celle en lignocellulose donne une estimation de la teneur en hémicelluloses. Pour continuer à alimenter l énorme banque de données constituée par les résultats d'analyse de la CB et pour élargir celle qui est basée sur les résul- tats d'analyse de la lignocellulose et des parois, les échantillons de plantes récoltés dans ce projet furent soumis à ces deux types d'analyses (WEENDE et VAN SOEST). Matériel et méthodes Cultivées en semis pur, 10 espèces de plan- tes des prairies (4 graminées, 3 légumineu- ses, 1 composée et 2 ombellifères) ont été récoltées durant la période de végétation sur 3 sites et durant 2 années consécutives. Au total, 555 échantillons ont été prélevés. Afin de comparer les résultats obtenus à la 1 re pousse dans les 3 sites, la date du début de l'épiaison du dactyle a été choisie comme date de référence (date 0). Les dé- tails sur le dispositif expérimental et les prélèvements des échantillons sont donnés dans la Ire publication de cette série (JEAN- 1 00 oROs et al., 1). Les analyses chimiques des constituants pa- riétaux ont été réalisées selon les méthodes standard utilisées dans les Stations fédéra- les de Changins, de Posieux et de Recken- holz, et selon SCEHOVIC (1979). Résumé Les principaux constituants pariétaux, c'est-à-dire la cellulose brute, la li- gnocellulose (ADF), les parois (NDF) et la lignine, ont été analysés dans 10 espèces importantes des prairies. Les 555 échantillons récoltés ont permis de préciser l'évolution de ces constituants pariétaux au cours de la période de végétation. Pour une même espèce, les teneurs en ces 4 constituants pariétaux évoluent de manière semblable avec l'âge et avec le stade de développement. L'âge et le stade expliquent une partie nettement plus faible des variations de ces teneurs au cours des re- pousses qu'au cours de la te pousse. Dans le groupe des graminées, à la 1 Ce pousse, c'est le vulpin qui est le plus riche en constituants parié- taux, tandis que le dactyle a les teneurs qui s'accroissent le plus rapide- ment avec l'âge. Dans le groupe des légumineuses, la luzerne a les teneurs les plus élevées et celles qui augmentent le plus rapidement. Lorsque l'évolution des teneurs en cellulose brute selon les stades de développement est comparée aux valeurs du Livre Vert, on constate des concordances satisfaisantes, mais aussi la faiblesse du Livre Vert de ne pas faire la différence entre les pousses et les repousses. Revue suisse Agric. 33 (2): 81-86, 2001 8 1

Valeur nutritive des plantes des prairies - agroscope.admin.ch€¦ · E-mail: roger.daccord @ rap.admin.ch B Tel. (+41) 26/40 77 1 1 1. Introduction Formant 30 à 80% de la matière

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1111111111111111111111111 000

I lllllllu~~~~ ~umll

Station fédérale de recherches en production animale de Posieux Directrice: Danielle Gagnaux

i -~ ;- Station fédérale de recherches

en agroécologie et agriculture

FA ~~ Zurich-Reckenholz :itwww.admin.ch/sar4al ~.~F ~ htt p Directeur: Alfred Brdnnimann

- — _- = Station fédérale de recherches — = = = en production végétale

de Changins http:llwww.admin.chlsarlrac

Directeur: André Stâubli

Valeur nutritive des plantes des prairies 2. Teneurs en constituants parié taux R. RACCORD et Y. ARRIGO, Station fédérale de recherches en production animale, CH-1725 Posieux B. JEANGROS et J. SCEHOVIC, Station fédérale de recherches en production iwgétale de Changins, CH-1260 Nyon 1 F. X. SCHUBIGER et J. LEHMANIV, Station fédérale de recherches en agroécologie et agriculture de Reckenholz, CH-8046 Zurich

E-mail: roger.daccord @ rap.admin.ch B

Tel. (+41) 26/40 77 1 1 1.

Introduction Formant 30 à 80% de la matière sèche des plantes fourragères, les constituants pariétaux sont une source majeure d' énergie pour les herbivores. Ils repré-sentent aussi un facteur important pour le bon fonctionnement de leur tube di-gestif. Leur structure chimique est très complexe. On distingue la cellulose, les hémicelluloses, les substances pec-tiques et la lignine. Les trois premiers constituants forment les glucides ou polyosides de structure, la lignine étant une substance non glucidique. Les variations de teneur en constituants pariétaux reflètent les variations inhé-

rentes â la composition morphologique et à l'âge des plantes. Elles influencent fortement la digestibilite et l' ingesti-bilité des végétaux. Dès le début du XIXe siècle, on tenta d'analyser chimi-quement les constituants des parois. En 1859, à la station agronomique de Weende, Henneberg et Stohmann pro-posaient la méthode de la cellulose brute (CB ). Utilisée encore actuelle-ment, cette méthode permet de déter-miner une grande partie de la cellulose, une partie variable des hémicelluloses et de la lignine ainsi qu'une faible par-tie des substances pectiques. Un siècle plus tard, entre 1960 et 1970, Van Soest et ses collègues Goering et Wine intro-

duisirent l'utilisation des détergents pour analyser la lignocellulose (ADF = Acid Detergent Fiber) et les parois (NDF = Neutral Detergent Fiber). La lignocellulose peut contenir des résidus azotés. Les parois n'englobent qu'une partie des substances pectiques (THEAN-DER et WESTERLUND, 1993). La diffé-rence entre la teneur en parois et celle en lignocellulose donne une estimation de la teneur en hémicelluloses. Pour continuer à alimenter l énorme banque de données constituée par les résultats d'analyse de la CB et pour élargir celle qui est basée sur les résul-tats d'analyse de la lignocellulose et des parois, les échantillons de plantes récoltés dans ce projet furent soumis à ces deux types d'analyses (WEENDE et VAN SOEST).

Matériel et méthodes Cultivées en semis pur, 10 espèces de plan-tes des prairies (4 graminées, 3 légumineu-ses, 1 composée et 2 ombellifères) ont été récoltées durant la période de végétation sur 3 sites et durant 2 années consécutives. Au total, 555 échantillons ont été prélevés. Afin de comparer les résultats obtenus à la 1 re pousse dans les 3 sites, la date du début de l'épiaison du dactyle a été choisie comme date de référence (date 0). Les dé-tails sur le dispositif expérimental et les prélèvements des échantillons sont donnés dans la Ire publication de cette série (JEAN-

100oROs et al., 1). Les analyses chimiques des constituants pa-riétaux ont été réalisées selon les méthodes standard utilisées dans les Stations fédéra-les de Changins, de Posieux et de Recken-holz, et selon SCEHOVIC (1979).

Résumé Les principaux constituants pariétaux, c'est-à-dire la cellulose brute, la li-gnocellulose (ADF), les parois (NDF) et la lignine, ont été analysés dans 10 espèces importantes des prairies. Les 555 échantillons récoltés ont permis de préciser l'évolution de ces constituants pariétaux au cours de la période de végétation. Pour une même espèce, les teneurs en ces 4 constituants pariétaux évoluent de manière semblable avec l'âge et avec le stade de développement. L'âge et le stade expliquent une partie nettement plus faible des variations de ces teneurs au cours des re-pousses qu'au cours de la te pousse. Dans le groupe des graminées, à la 1 Ce pousse, c'est le vulpin qui est le plus riche en constituants parié-taux, tandis que le dactyle a les teneurs qui s'accroissent le plus rapide-ment avec l'âge. Dans le groupe des légumineuses, la luzerne a les teneurs les plus élevées et celles qui augmentent le plus rapidement. Lorsque l'évolution des teneurs en cellulose brute selon les stades de développement est comparée aux valeurs du Livre Vert, on constate des concordances satisfaisantes, mais aussi la faiblesse du Livre Vert de ne pas faire la différence entre les pousses et les repousses.

Revue suisse Agric. 33 (2): 81-86, 2001 8 1

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Tableau 1. Teneur en cellulose brute des différentes espèces (g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cv R2

Dactyle 1 re 34 279 139 397 26 0,85 2e et suivantes 46 282 175 348 14 0,16

Ray-grass anglais 1 fe 33 234 132 319 24 0,81 2e et suivantes 45 238 163 291 12 0,05

Vulpin des prés 1 re 30 296 190 376 18 0,91 2e et suivantes 36 286 223 341 10 0,26

Ray-grass d'Italie 1 re 16 216 127 269 21 0,83 2e et suivantes 22 256 194 307 16 0,13

Trèfle blanc 1 fe 27 144 104 202 19 0,82 2e et suivantes 46 182 118 280 20 0,16

Trèfle violet 1 re 28 180 99 302 33 0,80 2e et suivantes 38 202 130 330 29 0,47

Luzerne 1 fe 16 244 116 359 34 0,98 2e et suivantes 23 276 152 378 26 0,52

Dent-de-lion 1 re 30 134 85 178 16 0,53 2e et suivantes 33 133 109 159 9 0,15

Anthrisque sauvage 1 re 1 129 2e et suivantes 7 125 114 146 9 (0,38)

Grande berce 1 fe 4 134 132 136 1 (0,60) 2e et suivantes 7 163 137 176 8 (0,40)

CV = coefficient de variation, (%). R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en cellulose brute sur le temps.

Résultats et discussion

Cellulose brute Teneurs et évolution avec Page Globalement, les teneurs en CB sont en moyenne les plus élevées dans le groupe des graminées et les plus faibles dans celui des autres plantes (tabl. 1). Les valeurs des légumineuses sont intermé-diaires, sauf chez la luzerne qui a une teneur- moyenne supérieure à celle des ray-grass. C'est le vulpin qui a la moyenne la plus haute et la dent-de-lion la plus basse, si l'on excepte l' an-thrisque à cause du faible nombre

d'échantillons. Entre la Ire pousse et les suivantes, les teneurs moyennes en CB varient peu dans les graminées, sauf dans le ray-grass d'Italie ou la valeur augmente. Cette tendance à augmenter se manifeste aussi chez les légumineu-ses, mais pas dans les autres plantes, excepté la grande berce. Comme l'indi-quent les coefficients de variation, les teneurs en CB varient plus largement au cours de la 1 re pousse que dans les repousses chez les graminées, la luzerne et la dent-de-lion. Chez les trèfles, la variation est importante, aussi bien à la 1 repousse qu'aux repousses. Lors de la 1 repousse dans le groupe des graminées, c'est chez le dactyle

que la teneur en CB augmente le plus rapidement avec le temps, soit 31 g de CB par kg MS et par semaine (fig. 1). Cette augmentation est la plus faible chez le ray-grass d'Italie (17 g) et in-termédiaire chez le ray-grass anglais et le vulpin (respectivement 24 et 23 g). Le temps ou l âge explique bien la va-riation de la teneur en CB chez le vul-pin (R'- = 0,91), un peu moins bien chez les autres graminées (R2 = 0,81 à 0,85). Au cours des repousses, l'âge n'est plus qu'un facteur faiblement explicatif (R'- = 0,05 à 0,26). L'augmentation de la teneur en CB est minime pour les 4 graminées (3 à 7 g; fig. 2). Dans le groupe des légumineuses à la 1 repousse, la teneur en CB de la luzerne est celle qui augmente le plus forte-ment avec le temps (34 g; fig. 3). Cette augmentation est intermédiaire chez le trèfle violet (24 g) et faible chez le trèfle blanc (13 g). L' âge explique l' es-sentiel de la variation de la teneur en CB chez la luzerne (R- = 0,98), une grande partie chez le trèfle blanc et violet (0,82 et 0,80). Lors des repousses, l'aug-mentation de la teneur en CB est plus fai-ble chez la luzerne qu'à la 1 repousse, mais elle reste importante (22 g; fig. 4). Elle est moyenne avec le trèfle violet (18 g) et faible avec le trèfle blanc (6 g). Chez ce dernier, l' âge n'explique qu' une petite partie de la variation de la teneur en CB (R- = 0,16). Dans le groupe des autres plantes, l' évo-lution avec le temps de la teneur en CB de l' anthrisque et de la grande berce ne peut pas être convenablement caracté-risée à cause du nombre insuffisant d'échantillons. Lors de la Ire pousse, l'augmentation de la teneur en CB dans la dent-de-lion est faible. Elle est de 12 g par semaine jusqu'à deux semaines après le début de l' épiaison du dactyle;

Fig. 1. Evolution des teneurs en cellulose brute (CB) des graminées Fig. 2. Evolution des teneurs en cellulose brute (CB) des graminées au cours de la Ire pousse (0 = début d'épiaison du dactyle). au cours des repousses.

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Pig. s. 1volution des teneurs en cellulose brute (LIJ) des legumi- tig. 4. tvolution aes teneurs en ceiiuiose brute <uï5) aes iegumi- neuses au cours de la lre pousse. neuses au cours des repousses.

au-delà, la teneur n'augmente plus. Tableau 2. Relations entre les teneurs en cellulose brute des différentes espèces Cette augmentation est modérément liée et les stades de développement. à l' âge (R'- = 0,53). Elle est faible (2 g; R' = 0,15) lors des repousses.

Evolution avec le stade de développement L' étude de l' évolution des teneurs en CB selon le stade de développement des plantes est importante. Les tables de la valeur nutritive des fourrages du Livre Vert (RAP, 1999) sont basées sur cette relation. Pour cette étude, les sta-des de développement correspondant à chaque date de prélèvement sont préci-sés par JEANGROs et al. (2001). La rela-tion entre le stade et la teneur en CB est faible et l'erreur standard de la moyenne est importante si l'on ne dif-férencie pas la 1 re pousse des repousses (tabl. 2). Dans le groupe des graminées, le coefficient de détermination (R'-) varie de 0,20 à 0,58. Avec les légumineuses, il varie de 0,08 à 0,56. Dans les deux groupes, la relation est nettement plus forte au cours de la Ire pousse qu'au cours des repousses. En comparant les valeurs données par le Livre Vert pour les ray-grass avec celles obtenues dans cet essai pour le ray-grass anglais et le ray-grass d' Ita-lie, on remarque que la concordance est bonne avec le premier (fig. 5). Le fait de ne pas différencier les cycles dans le Livre Vert induit des différences mar-quées avec la Ire pousse du ray-grass

Fig. 5. Comparaison entre l'évolution des teneurs en cellulose brute (CB) selon les stades de développement avec les valeurs du Livre Vert pour les ray-grass (espèce seule = toutes les pousses, 1 = 1 re pousse, 2+ = repousses, LV = Livre Vert). D

Espèce Pousse n R2 Sx

Dactyle 1 re 34 0,84 30 2e et suivantes 46 0,16 36 toutes 80 0,46 41

Ray-grass anglais 1 fe 33 0,76 28 2e et suivantes 45 0,05 28 toutes 78 0,34 35

Vulpin des prés 1 fe 30 0,88 18 2e et suivantes 36 0,24 26 toutes 66 0,58 27

Ray-grass d'Italie 1 fe 16 0,80 22 2e et suivantes 22 0,10 39 toutes 38 0,20 42

Trèfle blanc 1 re 27 0,64 17 2e et suivantes 46 0,15 35 toutes 75 0,08 37

Trèfle violet 1 re 28 0,76 30 2e et suivantes 38 0,47 43 toutes 66 0,47 43

Luzerne 1 re 16 0,96 18 2e et suivantes 23 0,72 40 toutes 39 0,56 52

Dent-de-lion 1 re 30 0,57 14 2e et suivantes 33 0,13 11 toutes 63 0,27 14

R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en cellulose brute sur les stades de développement. SX = erreur standard de la moyenne.

300 -

250- -+- Ray-grass anglais

> -o- Ray-grass anglais 2+ CD

200 1- - - - -Ar- Ray-grass d'Italie

Û --A-- Ray-grass d'Italie 1 150 T

-~- Ray-grass LV

100 1 2 3 4 5

Stades de développement

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400

300 - -

cm od 0200

100 1 2 3 4 5

Stades de développement

--~ Dactyle Vulpin --- Autres

-~- Dactyle 1 -a- Vulpin 2+ graminées LV

Fig. 6. Comparaison entre l'évolution des teneurs en cellulose brute (CB) selon les stades de développement avec les valeurs du Livre Vert pour les «autres graminées» (espèce seule = toutes les pous-ses, 1 = I re pousse, 2+ = repousses, LV = Livre Vert).

250 -

200 -

M

50

200M

Y 150 cm m U

100

50 1 2 3 4 5

Stades de développement

-0- Trèfle blanc -Q- Trèfle blanc 2+

-o- Trèfle blanc 1 Trèfle blanc LV

Fig. 7. Comparaison entre l'évolution des teneurs en cellulose brute (CB) selon les stades de développement avec les valeurs du Livre Vert pour le trèfle blanc (espèce seule = toutes les pousses, 1 = Ire pousse, 2+ = repousses, LV = Livre Vert).

d'Italie et les repousses du ray-grass anglais. Une concordance satisfaisante apparaît entre les valeurs données par le Livre Vert pour les «autres graminées» et les valeurs du dactyle et du vulpin (fig. 6). La différenciation des cycles est moins importante pour ces grami-nées. Avec le trèfle blanc, la concor-dance est médiocre (fig. 7). Les valeurs du Livre Vert se rapprochent unique-ment de celles de la Ire pousse. Par contre, avec le trèfle violet, la similitu-

de des courbes est assez bonne (fig. 8). Enfin, avec la luzerne, la comparaison montre une concordance satisfaisante, avec toutefois des différences entre les cycles (fig. 9). Globalement, l' évolution des teneurs en cellulose brute est liée au stade de dé-veloppement des plantes, mais pas tou-jours de façon très étroite. Les Ires pous-ses et les repousses ont des teneurs qui évoluent souvent de manière bien diffé-rente. La distinction entre 1 res pousses

et repousses pourrait être introduite dans le Livre Vert, mais exige la connaissance du cycle pour chaque échantillon ana-lysé, en plus du type botanique.

Lignocellulose Les teneurs moyennes en lignocellulose (LC) des diverses espèces et de leurs différents cycles varient d'une manière similaire à celle des teneurs en CB

300

250

U) 2 200 CD

CD Cd 150 U

100

50 1 2 3 4 5

Stades de développement

~- Trèfle violet --o- Trèfle violet 2+

Trèfle violet 1 --w- Trèfle violet LV

400

~ 300

CD ~ CY) M U 200

100 2 3 4 5 Stades de développement

-~ Luzerne Luzerne 2+

-~ Luzerne 1 -♦ Luzerne LV

Fig. 8. Comparaison entre l'évolution des teneurs en cellulose brute (CB) selon les stades de développement avec les valeurs du Livre Vert pour le trèfle violet (espèce seule = toutes les pousses, 1 = 1 re pousse, 2+ = repousses, LV = Livre Vert).

Fig. 9. Comparaison entre l' évolution des teneurs en cellulose brute (CB) selon les stades de développement avec les valeurs du Livre Vert pour la luzerne (espèce seule = toutes les pousses, 1 = Ire pousse, 2+ = repousses, LV = Livre Vert).

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Tableau 3. Teneur en lignocellulose (ADF) des différentes espèces (g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cv R2

Dactyle 1 re 32 306 176 417 23 0,85 2e et suivantes 45 310 211 394 14 0,12

Ray-grass anglais 1 fe 32 257 163 349 23 0,79 2e et suivantes 43 270 192 353 13 0,09

Vulpin des prés 1 re 30 323 210 413 18 0,93 2e et suivantes 37 324 246 410 12 0,33

Ray-grass d'Italie 1 fe 16 240 148 301 20 0,86 2e et suivantes 21 294 217 373 16 0,17

Trèfle blanc 1 fe 20 197 136 253 19 0,76 2e et suivantes 45 243 173 346 18 0,25

Trèfle violet 1 re 28 220 129 363 31 0,84 2e et suivantes 37 251 156 390 27 0,44

Luzerne 1 fe 16 289 142 394 32 0,96 2e et suivantes 21 328 193 428 23 0,32

Dent-de-lion 1 fe 29 181 119 248 19 0,50 2e et suivantes 28 193 143 250 13 0,34

Anthrisque sauvage 1 Ce 1 172 2e et suivantes 7 181 157 204 10 (0,81)

Grande berce 1 fe 4 186 173 199 6 (0,83) 2e et suivantes 7 220 190 245 8 (0,39)

CV = coefficient de variation, (%). R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en lignocellulose sur le temps.

(tabl. 3). L' évolution avec l âge ou le stade de développement est aussi paral-lèle à l' évolution des teneurs en CB. Cette concordance était attendue puis-que ces deux analyses extraient les mê-mes principaux composants. En fait, l'analyse de la LC extrait davantage de constituants pariétaux, puisque sa te-neur est supérieure de 24% à la teneur

en CB en moyenne de tous les échan-tillons analysés. La relation entre ces deux teneurs est étroite (R'- = 0,93). Elle l'est plus avec les graminées et les légumineuses (0,95 et 0,94) qu'avec les autres plantes (0,64). Elle est aussi plus

Il étroite pour les Ires pousses que pour les repousses (respectivement 0,95 et 0,92).

Tableau 4. Teneur en parois (NDF) des différentes espèces (g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cv R2

Dactyle 1 re 32 556 407 682 15 0,85 2e et suivantes 45 539 378 655 12 0,11

Ray-grass anglais 1 fe 32 466 319 603 18 0,73 2e et suivantes 43 471 335 576 12 0,11

Vulpin des prés 1 re 30 581 394 699 15 0,94 2e et suivantes 37 564 413 691 12 0,45

Ray-grass d'Italie 1 fe 16 419 279 515 16 0,87 2e et suivantes 21 502 370 630 15 0,22

Trèfle blanc 1 fe 20 237 177 334 19 0,62 2e et suivantes 45 287 203 438 19 0,23

Trèfle violet 1 re 28 292 181 468 28 0,81 2e et suivantes 37 331 215 506 25 0,44

Luzerne 1 fe 16 352 182 502 31 0,95 2e et suivantes 21 393 203 529 23 0,42

Dent-de-lion 1 re 29 208 146 307 17 0,36 2e et suivantes 28 221 175 304 14 0,24

Anthrisque sauvage 1 Ce 1 193 2e et suivantes 7 234 182 312 18 (0,57)

Grande berce 1 re 4 196 183 210 6 (0,90) 2e et suivantes 7 267 194 322 15 (0,60)

CV = coefficient de variation, (%). R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en parois sur le temps.

Cette relation permet de calculer une équation de régression pour estimer la teneur en LC à partir de la teneur en CB: LC = 53,9 + 0,9357 CB R2 = 0,93 écart-type résiduel = 19 n = 500 où LC = lignocellulose, g/kg matière sèche,

CB = cellulose brute, g/kg matière sèche.

Cette équation donne des valeurs voisi-nes de celles de l' équation publiée par 1ARRIGE et al. (1995).

Parois La variation des teneurs moyennes en parois selon l'espèce et le cycle est semblable à celle qu'on observe pour la CB et la LC (tabl. 4). L' évolution avec l' âge ou le stade de développement est aussi similaire à l' évolution des teneurs en CB et en LC. La teneur moyenne en parois est de 75% supérieure à la teneur en CB, ce qui démontre bien que cette dernière ne représente qu'une fraction limitée des constituants pariétaux. La relation entre les teneurs en parois et celles en CB est, de manière attendue, moins étroite que la relation observée avec les teneurs en LC (r2 = 0,86). L'es-timation de la teneur en parois à partir du taux de CB est donc peu précise: PAR = -17,7 + 1,8811 CB R' = 0,86 écart-type résiduel = 54 n = 500 Où PAR = parois, g/kg matière sèche,

CB = cellulose brute, g/kg matière sèche.

Lorsque la teneur en parois augmente avec l' âge, la teneur en matière azotée diminue. Cette relation est particulière-ment forte dans la 1 repousse du trèfle violet (R'- = 0,90). Une évolution sem-blable s'observe avec la teneur en sucres. La relation la plus étroite s'ob-serve au cours de la 1 re pousse chez le vulpin (R'- = 0,75) et chez le ray-grass anglais (R2 = 0,71).

Lignine Dans l'ensemble, les graminées con-tiennent moins de lignine que les légu-mineuses ou les autres plantes (tabl. 5). Chez les graminées, c'est le vulpin qui a la teneur la plus élevée en lignine lors de la 1 re pousse et le ray-grass d'Italie lors des repousses. Dans le groupe des légumineuses, la luzerne a les teneurs les plus hautes, aussi bien à la Ire pousse que lors des repousses. Chez les grami-nées, la variation des teneurs est plus grande au cours de la 1 re pousse que pendant les repousses. La relation entre les teneurs et l' âge est comparable à celle qu'on observe pour les autres constituants pariétaux. Elle est aussi plus étroite au cours du ler cycle. Au

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Page 6: Valeur nutritive des plantes des prairies - agroscope.admin.ch€¦ · E-mail: roger.daccord @ rap.admin.ch B Tel. (+41) 26/40 77 1 1 1. Introduction Formant 30 à 80% de la matière

Tableau 5. Teneur en lignine des différentes espèces (g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. Cv R2

Dactyle 1 fe 32 41 18 78 18 0,81 2e et suivantes 45 39 24 54 8 0,15

Ray-grass anglais 1 re 32 34 13 63 14 0,85 2e et suivantes 43 34 21 52 7 0,22

Vulpin des prés 1 re 30 44 18 76 16 0,81 2e et suivantes 37 38 22 55 8 0,30

Ray-grass d'Italie 1 Ce 16 33 11 51 13 0,85 2e et suivantes 16 48 22 62 12 0,80

Trèfle blanc 1 fe 20 49 27 76 15 0,72 2e et suivantes 45 67 41 98 15 0,30

Trèfle violet 1 fe 28 58 24 106 25 0,85 2e et suivantes 37 70 33 114 24 0,43

Luzerne 1 re 16 83 27 124 34 0,93 2e et suivantes 21 100 50 137 27 0,27

Dent-de-lion 1 fe 29 49 23 74 14 0,45 2e et suivantes 28 56 30 93 14 0,47

Anthrisque sauvage 1 re 1 40 2e et suivantes 7 44 27 63 13 (0,68)

Grande berce 1 fe 4 47 39 57 8 (0,74)

1 12e et suivantes 7 61 47 74 10 (0,57)

CV = coefficient de variation, (%). R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en lignine sur le temps.

nutritive des plantes des prairies. 1. Teneurs en matière sèche, matière azotée et sucres. Rei ,tre suisse Agi-ic. 33 (2), 73-80.

RAP, 1999. Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants. (4e éd. ), LMZ, Zollikofen, 328 P.

SCEHOVIC J., 1979. Prévision de la digestibilite de la matière organique et de la quantité de matière sèche ingérée des graminées, sur la base de leur composition chimique. Fourra-ges 79, 57-78.

THEANDER O., WESTERLUND E., 1993. Quantitative analysis of cell wall components. In: Forme cell wall structure and digestibility. Ed. Jung H. G. et al.. Madison, Wisconsin, 83-104.

cours de celui-ci, la plus forte augmen-tation de la teneur en lignine a été ob-servée chez la luzerne (13 g) et la plus faible chez le ray-grass d, Italie (5 g).

Bibliographie JARRIGE R., GRENET E., DEMARQUILLY C., BESLE

J.-M., 1995. Les constituants de l'appareil vé-gétatif des plantes fourragères. Iii: Nutrition des ruminants domestiques, ingestion et diges-tion. Ed. Jarrige et al., INRA, Paris, 25-81.

JEANGROS B., SCEHOVIC J., SCHUBIGER F. X., LEH-MANN J., DACC ORD R., ARRIGO Y., 2001. Valeur

Conclusions I:,es teneurs en constituants pariétaux et leur évolution avec l'âge ou le stade de développement des échan-tillons étudiés caractérisent bien leur appartenance aux groupes des gra- minées, des légumineuses et des au-tres plantes. Pour une même espèce, l' évolution des teneurs des quatre constituants pariétaux analysés est semblable. L' âge et le stade expli-quent une partie nettement plus fai-ble des variations de ces teneurs au cours des repousses que lors de la Ire pousse.

U La représentation de l'évolution des teneurs en constituants pariétaux par une courbe est une simplification très forte de la réalité, en particulier dans le cas des repousses. Cette schématisation exige de bien préci-ser les limites d'utilisation et d'in-terprétation de ces courbes.

J L' évolution des teneurs en CB selon le stade de développement observée dans cette étude concorde de façon satisfaisante avec l'évolution modé-lisée du Livre Vert. Cette dernière pourra être améliorée sur la base des

Il présents résultats. ❑ Les constituants pariétaux étudiés

sont utiles pour caractériser les four-rages et aider à estimer leur valeur nutritive. Mais il est nécessaire d'analyser d'autres constituants pa-riétaux avec des méthodes plus éla-borées pour prédire, pal- exemple, leur ingestibilité et leur cinétique de dégradation dans la panse.

Summary Nutritive value of grassland plants. 2. Contents of cell wall constituents The main constituents of the cell wall, e.g. crude fiber, ADF, NDF and lignin, were analysed in 10 important species of grassland plants. The results of 555 analysed samples give a better knowledere about the changes with regard to the content of cell wall constituents during the growing season. Within the same plant species and depending on the age and the stage of development, the content of all 4 cell wall constituents changed in a similar way. The relation between the content of those constituents and the age as well as the stage of development is stronger during first growth than during the subsequent growths. During the first growth and within the group of grasses, meadow foxtail has the highest content of cell wall constituents, whereas cocksfoot has the fastest increase of that content during ageing. Within the group of legumes, the highest content and its biggest increase was noticed with lucerne. The comparison of the changes in the crude fiber content in relation to the stage of development shows a reasonable similarity to the values contained in the Swiss Green Book. The disadvantage of the Green Book is that it does not make the difference between first growth and regrowths.

Key words: grasses, legumes, herbs, cell wall constituents, crude fiber, ADF, NDF, lignin.

Zusammenfassung Nâhrwert von Wiesenpflanzen. 2. Gehalt an Zellwand-bestandteilen Die Hauptbestandteile der Zellwand, wie Rohfaser, Lignocel-lulose (ADF), Zellwnde (NDF) und Lignin wurden in 10 wich-tigen Arten von Wiesenpflanzen untersucht. Die Resultate der analysierten 555 Proben ermôglichen eine genauere Kenntnis der Vernderungen des Gehaltes an diesen Zellwandbestand-teilen im Laufe der Vegetationsperiode. Mit zunehmendem Alter und entsprechend dem Entwicklungsstadium ver.ndert sich innerhalb einer Planzenart der Gehalt an allen 4 Zell-wandbestandteilen inhnlicher Weise. Die Abhngigkeit die-ser Gehaltszahlen vom Alter und dem Entwicklungsstadium ist im Laufe des ersten Aufwuchses grôsser als whrend der folgenden Aufwüchse. Beim ersten Aufwuchs weist in der Gruppe der Griser der Wiesenfuchsschwanz den hôchsten Ge-halt an Zellwandbestandteilen auf, whrenddem die schnellste Zunahme desselben Gehaltes mit fortschreitendem Alter beim Knaulgras beobachtet werden konnte. In der Gruppe der Legu-minosen hat die Luzerne den hrichsten Gehalt und auch die grdsste Zunahme. Der Vergleich der Ver nderungen des Roh-fasergehaltes in Abhngigkeit des Entwicklungsstadiums mit den Werten im Grünen Buch zeigt eine genügende Überein-stimmung, jedoch auch den Nachteil, dass im Grünen Buch nicht unterschieden wird zwischen dem ersten Aufwuchs und den Folgeaufwüchsen.

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