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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP Année 2 - N°014 Du 01 au 14 octobre 2012 Tél: 33 10 61 11 [email protected] www.villesetcommunes.info Directeur de la publication : Kamdem Souop Bimensuel La vitrine des municipalités Prix : 500 Fcfa PNDP Un SIG des communes Affaire BBJ-2 Marafa prend 25 ans de prison GOUVERNANCE L L a a C C a a d d d d e e l l prépare Dakar 2012 Sommet Africités Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Siège: 1er étage Immeuble Etoa, Oilibya Olezoa -Yaoundé Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected] Pp. 6&7 Une retraite technique a été organisée du 06 au 08 septembre dernier à Kribi pour préparer les outils ALGOT qui seront pré- sentés lors de la 6ème édition d’Africités en décembre prochain Arrêt sur les expériences des élus locaux d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et Australe Me Youmssi «Accélérateur du développement local» Zenü Network fait le point du projet PGL/OL à Bafoussam Lire notre dossier Pp. 3-5 "Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité" Proverbe d'Asie SOS Melvin Tchamba 439 JOURS DÉJÀ L’ex-ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a été reconnu coupable le 22 septembre à Yaoundé. L’huissier de justice analyse l’im- pact de la présence d’un palais de justice sur le développement d’une localité. 13 septembre Um Nyobe a été tué il y a 54 ans A l’occasion de la commémora- tion de la mort du héros came- rounais, Enoh Meyomesse le resitue dans l’histoire africaine. Un séminaire a été organisé en prélude au déploiement d’un Système d’informations géogra- phiques des communes. P.2 P.9 Pp.10&11 P.2

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Dans cette édition de Villes & Communes, retrouvez la Conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (CADDEL) en pleins travaux préparatoires d'Africités 2012. Vous y découvrirez les outils ALGOT (African Local Governance Timeline), les Trajectoires de la Gouvernance Locale en Afrique dans l'histoire.

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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

Année 2 - N°014

Du 01 au 14 octobre 2012

Tél: 33 10 61 11

[email protected]

www.villesetcommunes.info

Directeur de la publication : Kamdem Souop

Bimensuel

La vitrine des municipalitésPrix : 500 Fcfa

PNDPUn SIG des communes

Affaire BBJ-2Marafa prend 25ans de prison

GOUVERNANCE

LLaa CCaaddddeellprépareDakar 2012

Sommet Africités

Cette publication est réalisée avec le concours deFORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES

Siège: 1er étage Immeuble Etoa, Oilibya Olezoa -Yaoundé

Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget

Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected]

Pp. 6&7

Une retraite technique a été organisée du 06 au 08 septembredernier à Kribi pour préparer les outils ALGOT qui seront pré-sentés lors de la 6ème édition d’Africités en décembre prochain

Arrêt sur les expériences des élus locaux d’Afrique de l’Ouest,

de l’Est et Australe

Me Youmssi«Accélérateur dudéveloppementlocal»

Zenü Network fait lepoint du projet PGL/OLà Bafoussam

Lire notre dossier Pp. 3-5

" I l e s t p r é f é r a b l e d ' a l l ume r u n e b o u g i e q u e d e maud i r e l ' o b s c u r i t é " Proverbe d'Asie

SOS Melvin Tchamba

439

JOU

RS

DÉJ

À

L’ex-ministre de l’Administrationterritoriale et de la décentralisationa été reconnu coupable le 22septembre à Yaoundé.

L’huissier de justice analyse l’im-pact de la présence d’un palais dejustice sur le développementd’une localité.

13 septembreUm Nyobe a ététué il y a 54 ansA l’occasion de la commémora-tion de la mort du héros came-rounais, Enoh Meyomesse leresitue dans l’histoire africaine.

Un séminaire a été organisé enprélude au déploiement d’unSystème d’informations géogra-phiques des communes.

P.2

P.9

Pp.10&11

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N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 20122

C’est peut-être facile pourmoi de dire que leCameroun a une relationcompliquée avec l’obliga-tion de rendre compte.Mais comment ne pas

avoir une telle conclusion devant latêtutesse des faits? Le nombre de contrôles sur nos axesroutiers pourrait mettre le Camerounen compétition avec les pays en guer-re. Certains tronçons de ce que nousappelons affectueusement - réalitélocale oblige! - axes lourds yant laréputation d’être des routes à péagesmultipliées, ou pour être moins poé-tiques des itinéraires de rançonnagesystématique.Un jour pour donner de la consistanceà mon laïus, je me suis amusé à faireun décompte sur le tronçonBafoussam-Bangangté, normalementlong de 40 km et figurez-vous que j’airéussi l’exploit non négligeable decompter un contrôle à l’hôtel Ino (à lasortie de Bafoussam), un à l’hôpital deMbouo, un à l’entrée du Père Fotso, undevant l’entrée d’Yves-Michel Fotso,un à Tobeu, un au bas de l’échangeur,un après l’entrée de l’IUT deBandjoun, un à demdeng, un à l’an-cien péage de Bayangam, un à l’actuelpéage de Batoufam, un au carrefourTam-Tam à Bangangté, un à l’ancienmarché tomates et un ultime à la pre-mière entrée de Bangangté. 13contrôles sur 40 km. Il faut croirequ’au pays de Richard Bona, lesbonnes causes n’ont pas de limites.D’accord, il y a eu une extraordinaireréduction de ce zèle tout particulieret il en reste un à Ino, un à Tobeu, unà l’échangeur et un à l’ancien marchétomates, soit... seulement 4 contrôlesen 40 km. Si l’automobiliste que je suis veut ral-lier la capitale Yaoundé, il se coltine-ra encore un contrôle à Bantoum 1, unautre à la gendarmerie de Makenene,un après le marché de Makenene...

trois à Bafia (un au péage, un aucentre-ville, un autre 2 km plus loin),un tout nouveau contrôle à Ombessa,un contrôle définitivement stable àEbebda avant le pont, un autre aprèsle pont, un autre contrôle à Ezezang,un contrôle à Emana village, un aprèsMfomakap et le contrôle qui vousaccueille à Messassi. Si le Camerounn’est pas un Etat policier, il fait desefforts inouis pour s’exprimer incor-rectement: 17 contrôles routiers sur280 km, soit 1 contrôle tous les 16,4km. Et dire qu’avec ça, compte nontenu des radars nouvellement affectéssur cet axe du «Triangle de la mort»on continue d’enregistrer des héca-tombes dus aux excès de vitesse!Si au moins, le pays savait ce que cespoliciers et gendarmes si conscien-

cieux rapportaient au Trésor publicqui ne joue pas avec leur salaire, carc’est bien eux ou leurs frères d’armesqu’on voit dès le 25 du mois, alignés enrangs disciplinés devant les banquespour percevoir leur obole mensuelle.

En comparaison, le quotidien LesEchos vient de publier le chiffrerecord que devrait enregistrer laFrance sur les routes et autoroutes del’Hexagone par le biais des radarsroutiers: entre 675 et 700 millionsd’euros, largement devant les 639 mil-lions de l’année dernière!700 millions d’euros! Soit plus de 459milliards de Fcfa. Excusez du peu!Citant l'Agence nationale du traite-ment automatisé des infractions, lejournal indique qu'elles ont atteint324 millions d'euros au premiersemestre 2012. "En tenant compte de lacorrélation du trafic selon les saisons,l'année 2012 pourrait rapporter entre675 et 700 millions d'euros", a déclarél'agence.Après un léger recul en 2010 attribuéà l'amélioration du comportement desconducteurs, les recettes des radarssont redevenues "très dynamiques"depuis 2011, un expert cité par LesEchos l'expliquant par "un relâche-ment des automobilistes et une légèreaugmentation de la vitesse moyenne".Selon cet expert, les avis de contra-vention et excès de vitesse ont aug-menté de 20% depuis le début de l'an-née.L'augmentation du nombre de radarsinstallés, notamment les 679 qui l'ontété depuis 2009 pour contrôler le res-pect des feux rouges, est un autre fac-teur qui a contribué à la hausse de cesrecettes, de même que la possibilitéde frapper d'amendes les automobi-listes étrangers en infraction sur lesroutes de France.Bonne lecture et que les contrôlesroutiers publient enfin les chiffres,tous les chiffres enregistrés.

De la rentabilité descontrôles

Publié avec lesoutien de

Directeur de publication /Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86)RédactionMarcelin Angounou,Madeleine Assen,Honorine Ngangue,Martial Nepoue

Ont collaboré à cette éditionEnoh Meyomesse, NguPeter, Moïse MeutouConsultantsCharlie Martial Ngounou(Finances locales -Gouvernance)Emeran Atangana Eteme(Décentralisation)

Conseil en communicationCreativa Commercial 98 21 56 06ImprimerieJv-Graf - YaoundéDistributionMessapresse

Par Kamdem Souop

La France enregistreracette année sur les routeset autoroutes del’Hexagone entre 675 et700 millions d’euros derecettes.

EN BREF

éditor ia l

AFFAIRE BBJET-2

Marafa condamné

COOPERATION

6,4M Fcfa pour unlycée agricole

La Fédération nationale des syndicats

des travailleurs des Collectivités terri-

toriales décentralisées du Cameroun

(Fentedcam) a organisé du 29 au 31 août

2012 un séminaire régional de formation des

personnels communaux et responsables syn-

dicaux sur la contribution de la Fentedcam au

projet de décret portant statut des personnels

des Collectivités territoriales décentralisées à

la lumière de la liberté syndicale et le droit de

négociation collective.

La salle des délibérations de l’Hôtel de Ville

de Kumba a abrité les travaux qui ont bénéfi-

cié de l’appui technique et financier du

Bureau sous-régional de l’Organisation inter-

nationale du Travail (Oit) pour l’Afrique

Centrale. Le séminaire a connu la participa-

tion d’Hervé Sea, représentant de Mme la

Directrice de l’OIT pour l’Afrique Centrale

et de Peter Ndemba Ndelli, Délégué départe-

mental du Travail et de la sécurité sociale de

la Mémé.

La Fentedcam que préside Philippe Njifon,

encadre des milliers des travailleurs commu-

naux et défend les intérêts de ceux-ci au sein

des instances de mise en œuvre de la décen-

tralisation. Elle a participé le 03 août 2012 à

l’hôtel Mont Febé à Yaoundé aux travaux de

rédaction et d’examen du décret portant sta-

tut des personnels des Ctd. De ce projet de

décret qui s’inspire du Code du travail

Camerounais et du statut de la Fonction

publique, l’on peut noter entre autres le

recrutement dans les Ctd désormais par

concours, sur test ou appels d’offres, la rému-

nération devant être fixée par un texte unique

et propre aux personnels des Ctd, la liberté

syndicale fortement affirmée avec la protec-

tion des responsables syndicaux au même

titre que les délégués du personnel; la protec-

tion des personnels renforcée contre les abus

et attaques des contribuables et aussi par

l’instauration d’un conseil de discipline dans

chaque Collectivité territoriale décentralisée

en cas de sanction ; la couverture sanitaire

des personnels des Ctd par la souscription

d’assurance obligatoire, en cas de maladies

non imputables au service; la formation

continue renforcée; l’avancement automa-

tique assuré tous les deux ans; le droit aux

obsèques formalisées; et enfin la possibilité

de créer une véritable Fonction publique

locale.

La sentence est tombée au petit matin du

samedi 22 septembre 2012, dans l’affaire

«Marafa, Fotso et Cie». C'est sous «alerte

maximale» que les forces de sécurité filtrent

les entrées du palais de justice depuis la

veille à l’aube.

25 ans. Telle est la peine que prend l’ex-

ministre de l’Administration territoriale et de

la décentralisation. Le seul commentaire de

Marafa Hamidou Yaya, après sa condamna-

tion est le suivant: «Je suis déçu mais pas

vaincu». Pour Yves Michel Fotso, ex admi-

nistrateur directeur général de la Camair, qui

lui aussi s’en tire avec 25 ans de prison: «Je

sais que l'histoire retiendra. Je porte ma

croix» a-t-il dit en faisant remarquer que le

résumé du procès fait par les juges n’était pas

tout à fait fidèle aux débats.

Pour justifier la décision de la collégialité

qu’il préside, Gilbert Schilck a rappelé que

«Marafa et Fotso étaient amis depuis 1993»,

et de ce fait l’ex-Secrétaire général de la

Présidence était forcément au courant des

manœuvres peu orthodoxes de son ami. Et par

conséquent était, sinon au courant du projet

de détournement des 29 millions de dollars à

travers Gia, du moins commanditaire.

«Marafa et Fotso ont donc été complices», a

ainsi tranché le juge.

6,480 milliards de Fcfa. C’est le montant

d’un accord signé entre la Chine et le

Cameroun le 25 septembre 2012. Cet argent

servira à la construction du tout premier lycée

agricole du pays à Yabassi dans la région du

Littoral.

VIE COMMUNALE

FENTEDCAM

Pour une fonctionpublique locale

PNDP

OPERATION «EPERVIER»

EDUCATION

Déploiement d’unSIG des communesDu 10 au 17 Septembre s'est tenu à Kribi

un atelier de formation des formateurs

sur la mise à jour de la base des données

socio-économiques et géo-référencées des

communes.

En effet, pour répondre au besoin de plus en

plus grand d’un flux d’informations fiables et

disponibles pour les Collectivités territoriales

décentralisées et les autres acteurs que sont le

gouvernement, les communautés, les presta-

taires de service et les agents d’appui externe,

et afin de donner encore plus de visibilité aux

plans communaux de développement, le

Programme national de développement parti-

cipatif (Pndp) a commandité la production de

deux applications: un progiciel sur la situation

de référence et une application cartographique

sur les communes.

Au cours de cet atelier, il s'est agi entre autres

de former les cadres du Pndp dans l’utilisation

du progiciel de la situation de référence et de

l'application Système d’informations géogra-

phiques (Sig) des communes et les capaciter

pour la formation des agents communaux;

identifier et présenter aux consultants les

incorrections et les améliorations souhaitées

sur les différents logiciels; élaborer un projet

de déploiement des logiciels et de formation

des agents communaux.

Un point a également été fait sur la program-

mation des régions afin d’améliorer la remon-

tée des conventions pour le financement des

microprojets d’ici la fin d’année, et il est

notamment attendu la mise en paiement de

plus de 100 microprojets avant la fin du mois

de Septembre.

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dossier 3N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 2012

Le 20 septembre 2012, la salle de for-mation du siège de Zenü Network àBafoussam a abrité une séance de

travail regroupant les acteurs clés impli-qués dans le projet «Promotion de la gou-vernance locale et de renforcement descapacités des acteurs non étatiques dans lesrégions de l’Ouest et du Littoral» (Pgl/Ol). Et à en croire la dizaine de personnes ayantpris part à cette mise au point, certes desdifficultés ont émaillé la mise en oeuvre duprojet, mais l’essai était concluant et il y alieu de songer à une phase 2.Pour rappel, le Pgl/Ol a pour objectif decontribuer à une participation crédible etefficace des processus de décision politiqueen matière de service public. Il a reçu lesoutien financier de l’Union Européennesur 36 mois et est coordonné par ZenüNetwork. Ce dernier bénéficie du soutiend’un partenaire dans l’exécution du projet:Enda Graf, une Ong sénégalaise.Le projet lancé en avril 2010 et qui courtnormalement jusqu’en mars 2013 vise lerenforcement de capacités des acteurs de lasociété civile et des élus locaux des troiscommunes bénéficiaires dans 07 secteurs :l’artisanat, l’agriculture, la santé, la jeunes-se/emplois, les transports, l’éducation, ladécentralisation. Engagés à promouvoirdes mécanismes de régulation alternatifspour une plus grande participation/res-ponsabilisation des acteurs du territoire -notamment la société civile - Zenü Networkvise à travers le Pgl/Ol quatre résultatsmajeurs: une meilleure maîtrise des poli-tiques publiques locales et nationales de la

part des Osc; une plus grande valorisationdes initiatives de celles-ci au regard de l’ac-tion publique; l’instauration de nouveauxsystèmes de régulation pour une plus gran-de transparence dans la gestion des affairespubliques locales; le financement des pro-jets de renforcement de la gouvernancelocale.

ParticipationMalgré le travail effectué par le Programmenational de développement participatif(Pndp), la planification semble être unpoint d’achoppement entre les acteurs duterritoire et le pouvoir central, notammentpar le biais du ministère de l’Economie, dela planification et de l’aménagement du ter-ritoire (Minepat). Pour Philippe Nanga, «Ily a eu une progression méthodologique de lapart du Minepat, mais nous observons toujoursune démarche directive. Il reste toujours celuiqui définit les priorités en matière de planifica-tion, en lieu et place des bénéficiaires».Il faut cependant relever que cette sévèreperception de la société civile sur l’action

des pouvoirs publics et singulièrement duMinepat cache avec difficulté une actionqui a permis de mobiliser divers acteurs duterritoire autour des problèmes identifiésau niveau communal et des solutions envi-sagées. Le Pndp dont la tutelle est assuréepar le Minepat a doté 329 collectivitéslocales, dont les communes de Bangangté,Mbouda et Nkongsamba 1er, de planscommunaux de développement.

Radios communautairesPour Serge Epangue, le Chef de chaîne de laRadio communautaire «La voix de la diver-sité de Baré Bakem» qui émet dans ledépartement du Moungo (région duLittoral-Cameroun), «Dès l’élaboration duPgl/Ol, les radios communautaires ont étéimpliquées par Zenü Network. C’est dire sinous avons eu une place centrale pour informerles citoyens des communes que nous arrosons.»

M. Epangue rejette l’idée que l’accompa-gnement dont les médias bénéficient deZenü Network puissent affecter leur dis-

tance critique dans la couverture des activi-tés de ce réseau d’organisations de la socié-té civile. Ce que confirme Ide CarineTchounga, animatrice de Radio Medumbaqui émet à Bangangté (région de l’Ouest-Cameroun). Cette dernière radio, avec le concours deZenü Network, produit quatre émissionsmensuelles, dont une en Medumba, lalangue parlée dans le département du Ndé.«Si les populations rurales avaient démontré unintérêt particulièrement prononcé, nous serionspassés à deux émissions en medumba. Mais ilfaut dire que certains termes se rapportant à ladécentralisation n’ont pas encore une traduc-tion reconnue. C’est pourquoi nous avons prisattache avec un comité d’experts de cette langueafin qu’ils nous aident sur ce terrain», confieIde Tchounga.En dehors des radios communautaires(Radio Batcham à Mbouda, radioMedumba à Bangangté et Radio BaréBakem à Nkongsamba), d’autres organesde presse sont mis à contribution pour inté-resser les citoyens au processus de décen-tralisation. Des tranches d’antenne ont ainsiété négociées sur Canal 2, Crtv radio.

Contrôle citoyenLe contrôle des décideurs locaux par lescitoyens a pu compter sur deux dispositifsdéveloppés dans le cadre du Pgl/Ol. Lepremier, l’observatoire de la gouvernancelocale d’une part. Par le biais des audiencespubliques, un échange entre sectoriels,commune et citoyens a facilité la compré-hension des problèmes rencontrés et ouvertdes perspectives au sujet des solutions,envisagées de manière concertée.Le deuxième outil est le groupe de portagedu budget participatif, un outil qui permetde rassembler tous les acteurs d’un secteurdonné pour réfléchir sur les voies etmoyens permettant de solutionner les pro-blèmes identifiés dans ledit secteur.

Zenü Network fait le point du PGL/OLGouvernanceGouvernance

Les représentants des différents acteurs du Pgl/Ol pendant les travaux

Le «Réseau des savoirs», ZenüNetwork, a réuni une dizaine d’ac-teurs intervenant à Bangangté,Mbouda et Nkongamba la semai-ne dernière.

Par Kamdem Souop

Le projet «Promotion de lagouvernance locale et derenforcement des capacités

des acteurs non étatiques dans lesrégions de l’Ouest et du Littoral»(Pgl/Ol), d’un montant de 460 000euros, soit environ 300 millions deFcfa constitue un véritable galopd’essai pour le Zenü Network. Leréseau d’organisations de la socié-té civile qui a vu le jour en 2006n’avait pas encore eu l’occasion degérer un tel financement.Toutefois, l’expérience accumuléedans la gestion de projets demoindre envergure financés parl’Union européenne et d’autresbailleurs s’est révélé être un atout.Pour tenir le pari dans les troiscommunes identifiées pour ceprojet pilote, trois organisationsassociées ont été sélectionnées, àraison d’une par commune:l’Ong 1 Monde Avenir, représen-tée par Philippe Nanga dans lacommune d’arrondissement deNkongsamba 1er; l’Association

pour la promotion des actionspour le Développement endogènerural (Apader-Cameroun) repré-sentée par Roger Kwidja dans lacommune de Bangangté; l’asso-ciation Knowledge for all (Kfa)représentée par Elvis Tangwa Sa’adans la commune de Mbouda.«Ces organisations associées consti-tuent les porteurs du projet au niveaudes différentes communes. De ce fait,elles assurent le suivi de proximité etconstituent l’interface entre la coordi-nation du projet et les autres partiesprenantes sur le terrain dans la com-mune», affirme Gilbert Soffo,Chargé des programmes à ZenüNetwork.

Emissions interactivesAfin de permettre au plus grandnombre d’accéder à l’information,des émissions interactives sur lespolitiques publiques ont été réali-sées et diffusées avec le concoursdu Club médias Ouest (Cmo)coordonné par Michel Ferdinanddu quotidien Mutations.Par ailleurs, en 2011, 5 radioslocales, 8 organes de presse et 2chaînes de télévision ont étéimpliqués dans la couverture desactivités du Pgl/Ol. Du fait de la situation géogra-phique des communes liées auprojet, un accent particulier a étémis sur les radios, notammentcommunautaires. Les intitulés des

émissions produites et diffuséessont : «Gouvernance localehebdo» diffusée par Crtv-Bafoussam sur 93.5 Fm tous leslundis matin entre 10h et 11h etrediffusée mercredi de 20h30 à21h; « Question de citoyenneté »diffusée par Radio Batcham sur96.7 Fm (commune de Mbouda);«Echos citoyens» diffusée par laRadio Medumba sur 100.0 Fmtous les samedis entre 20h et 22hsur les activités du projet avec unaccent sur la commune deBangangté; des émissions diffu-sées par Radio de la diversité BareBakem sur 88.8 Fm, communi-quant et informant les citoyenssur les activités du projet dans lacommune de Nkongsamba 1er.

Activités menées depuis 2010Si les bénéficiaires finaux sont les289 628 âmes des trois com-munes, il n’en demeure pas moinsque seules 690 personnes ont étémobilisées pendant les activitésliées au budget participatif. Tousces bénéficiaires finaux sont orga-nisés au niveau de chaqueCommune en familles d’acteurs(Collectivités, services déconcen-trés de l’Etat, Acteurs non éta-tiques, leaders d’opinion, autori-tés religieuses et traditionnelles,

citoyens et citoyennes).Parmi les activités menées depuisavril 2010, l’on compte la tournéede mobilisation des acteurs, l’ate-lier de lancement du projet (le 05avril 2010 à Bangangté), la réalisa-tion des études diagnostic secto-rielles sur les politiques publiquesdans les communes du Pgl/Ol, lacartographie des acteurs, la réali-sation et la restitution de l’étudeintersectorielle, l’organisation desJIPP (journées d’information surles politiques publiques), la for-mation sur le diagnostic participa-tif, la réalisation d’une étude dia-gnostic sur la gouvernance localeet la décentralisation, la formationdes élus locaux sur la gouvernan-ce locale et la décentralisation, laformation sur le budget participa-tif (Bp), la formation sur les ins-truments de mobilisation citoyen-ne (observatoires locaux sur lagouvernance, audiencespubliques, dialogues citoyens), lesformations en management desorganisations, en capitalisationdes initiatives et sur la transparen-ce et l’intégrité, l’élaboration etl’adoption de la charte partenaria-le Etat/AnE/CL, la publicationdu bulletin d’information intitulé«Le journal de la décentralisa-tion».

L’hôtel de ville de Bangangté

Repères: Le Pgl/Ol en quelques points Il est plus aisé aujourd’huide se faire une idée desactions menées dans lecadre du Pgl/Ol.

Par Madeleine Assen

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dossierN° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 20124

GouvernanceGouvernance“ Le Pgl/Ol a permis aux acteurs locauxd’élaborer des stratégies communes ”Flaubert Djateng, Coordonnateur de Zenü NetworkQuels sont les critères qui ontconduit au choix des trois com-munes du projet de «promotionde la gouvernance locale et derenforcement des capacités desacteurs non étatiques dans lesrégions de l’Ouest et du LittoralCameroun» ?Quand nous avons démarré ceprojet pilote, nous avons regardéles communes qui étaient enga-gées sur le sentier de la gouver-nance. Plusieurs communes ontété retenues dans la premièreliste. Nous les avons contactéespour leur vendre le concept etcelles qui ont eu un engagementplus prononcé que les autres ontété Bangangté, Mbouda etNkongsamba 1er.

A quelques mois de la fin duprojet, quel regard portez-voussur le degré d’implication desexécutifs municipaux dans samise en oeuvre ?Nous avons constaté que la pré-sence ou l’absence du maire prin-cipal a une grosse influence dansla prise de décision. Il suffit qu’il yait un maire malade comme c’estle cas à Mbouda ou àNkongsamba pour que toutes lesactivités soient presque arrêtées. Ilsuffit que le maire soit en déplace-ment, comme c’est souvent le casà Bangangté, pour que les proces-sus de prise de décision soientgrippés.On constate que la délégation depouvoir n’est pas effective. Le dis-positif de gestion des communesest à revoir pour que le processusde décentralisation soit un succès.Les tâches, les processus en cours,les délais d’exécution doivent êtrerevus de manière à ce que tout nesoit plus centralisé sur le maireprincipal; que les adjoints n’aientpas seulement des fonctions dereprésentation, mais des respon-sabilités de décision.

Peut-on dire deux ans après lelancement du Pgl/Ol que lespopulations sont mieux outilléesà s’impliquer davantage dans lespolitiques publiques au niveaulocal ?L’avantage que nous avons euavec le PGL, c’est que nous avonssuffisamment contribué à la diffu-sion des politiques publiques:comment est-ce que une politiquesectorielle comme celle de la santéou de l’éducation s’élaborent,quels sont les mécanismes quisont en place, comment un indivi-du qui se sent concerné peut s’im-pliquer. On a aussi formé lesacteurs de la société civile dans lesuivi citoyen des politiquespubliques. Ils sont bien formés etbien engagés.Mais ce qui manque, ce sont lesdispositifs opérationnels et deprises de décisions, les espaces oùils peuvent s’impliquer n’existentpas dans le système de gestion dela décentralisation. Vous avez par exemple à

Bangangté un observatoire de lagouvernance locale qui s’est misen place mais qui n’est pas recon-nu par les décideurs. Ce qui faitque ceux-là veulent se prononcersur comment s’exécute l’actionpublique dans leur commune,mais ils ne savent pas à quis’adresser, s’ils sont capables d’in-fluencer les choses, si les sectorielsles prennent au sérieux.Donc le Pgl a mis en place un dis-positif qui change la culture parrapport à l’action publique, maisqui demande encore à être huiléedans la prise de décision pour quece soit effectif.

La duplication d’une telle expé-rience sur l’ensemble du payspeut-elle mettre un terme à l’op-position entre démocratie repré-sentative et démocratie participa-tive?Tout à fait. Il faut dire que ladémocratie représentative estbonne, mais elle doit se coupler àune démocratie participative,dans la mesure où les citoyensdoivent avoir des structures quireprésentent et défendent leursintérêts et que ces structuressoient écoutées et prises ausérieux.Un projet comme le nôtre crée lescadres et donne des outils et ins-truments qui facilitent cette parti-cipation, cette implication desautres acteurs de l’espace commu-nal dans la prise de décision en cequi concerne les biens et servicesd’utilité publique.

Qu’est ce que le budget partici-patif peut apporter comme réfor-me au fonctionnement quotidiende nos collectivités ?Le budget participatif a l’avantageque quand on l’exécute dans unecommune, tous les acteurs d’unsecteur touché sont invités à réflé-chir sur les voies et moyens per-mettant de solutionner les pro-blèmes identifiés dans ledit sec-teur. Le budget participatif thé-

matise une pro-blématique dansune communautédans le but defaire face aux

enjeux. Tout de suite, s’il y a unacteur qui joue un rôle, il est répé-ré et pris en compte dans la plani-fication et la résolution du problè-me.C’est une nouveauté, dans lamesure où jusqu’ici on avait undispositif qui partait du haut versle bas avec le gouvernement cen-tral qui faisait tout, planifiait tout,exécutait tout, contrôlait tout,sans qu’il y ait implication desautres acteurs. Le budget partici-patif vient rompre avec cettemanière de faire, donnant l’occa-sion à tous les acteurs du territoi-re d’être impliqués. Ceci créed’autres enjeux, notamment unchangement de culture. Est-ce queceux qui ont le pouvoir accepte-ront d’être critiqués? Ceux qui ontle pouvoir accepteront-ils qued’autres acteurs contribuent? Unautre acteur plus présent, plusfort et plus compétent pourra-t-iljouer un rôle prédominant parrapport à un sectoriel qui n’a pasles moyens de sa politique? Celademande une coordination éprou-vée et une ouverture.Les gens ont l’impression que ladécentralisa-tion cela signi-fie affaiblirl’Etat. Bien aucontraire. Unedécentralisa-tion réussiepasse par un Etat fort. L’Etat doitêtre plus fort au niveau local,jouant de nouveaux rôles - commecelui de la régulation - tout endonnant l’occasion aux autresacteurs de jouer leur partition.

Revenons à votre zone de couver-ture, la région de l’Ouest et ledépartement du Moungo. LeProgramme national de dévelop-pement participatif (Pndp) y adoté les communes d’agents dedéveloppement. Quelle peut enêtre l’apport dans la productivitédes communes?

Nous nous félicitons de l’idée duPndp d’apporter de la ressourcehumaine en contexte de décentra-lisation. Décentraliser, c’est trans-férer des compétences aux com-munes. Or, les communes ontgrand besoin de ressourceshumaines qualifiées pour gérerces nouvelles compétences. Certesla loi demande aux sectoriels dejouer le rôle de conseillers tech-niques des collectivités locales,mais le dispositif opérationneln’est pas encore parfait, de maniè-re à ce qu’un ancien délégué quigérait les finances des cartons joueaujourd’hui un rôle de conseilleret qu’il comprenne que son pou-voir a changé.Cette situation interpelle larecomposition du pouvoir auniveau local. Le besoin en ressources humainesest énorme au niveau communal.Pour le moment, il n’y a qu’unseul agent de développement.Notre espoir est que cet agent soitbien formé et comprenne lesenjeux de la décentralisation pourpermettre aux conseillers, aumaire et au secrétaire général des’inscrire dans le processus demanière efficace.Nous avons constaté que danscertaines communes, la présencede ces agents a permis d’identifierde nouvelles niches de recettessous-estimées ou sous-évaluées. Or au-delà de l’acquisition desressources, il y a la question del’expertise technique, pour analy-ser les enjeux, définir et concevoirdes dispositifs opérationnels pourrépondre aux besoins posés. Et là,le champs demeure vierge.On a encore besoin de cadres quiont une excellente maîtrise dessujets pour accompagner les exé-cutifs municipaux.

En ce qui concerne les rapportsentre communes et sectoriels surles trois sites du Pgl/Ol, quelbilan faites-vous à ce jour?Nous avons mis en place lesaudiences publiques. Il s’agit d’undispositif qui permet qu’unequestion soit thématisée et que

ceux quiont lacharge dela gérerau quoti-dien vien-n e n t

répondre aux questions des autresacteurs. Ce qui permet aux secto-riels de se rapprocher des com-munes et de débattre.A travers ces audiences publiquesà Nkongsamba par exemple, nousavons thématisé la question detransfert de compétences dans lesecteur de l’artisanat. Il y a eu unvrai débat. Le délégué départe-mental a compris qu’il doitdavantage solliciter la société civi-le et qu’il doit se rapprocher de lacommune en tant que conseiller.La commune aussi s’est montréeouverte, comprenant qu’elle

n’était pas abandonnée à elle-même pour assumer ces nouvellescompétences, qu’elle peut comp-ter sur l’appui d’autres acteurs.Nous nous réjouissons donc deces outils qui rapprochent lesacteurs, leur permettent de discu-ter et d’élaborer des stratégiescommunes. Maintenant il faut que ceux quidétiennent le pouvoir, les diffé-rentes tutelles et l’exécutif com-munal, puissent suivre. Auniveau de la société civile, il y aune bonne préparation, les genssont prêts. Le rapprochemententre communes et sectorielsdemande à être simplementpérennisé.

Quelles ont été les difficultésrencontrées par le Pgl/Ol?Nous avons fait face à plusieursdifficultés. Tout d’abord, auniveau du système, il y a ce qu’onpeut considérer comme une espè-ce de timidité ou de résistance dela part des ministères sectorielsdans le transfert des compétencesaux communes. Bien que l’on noteune certaine volonté politique auniveau des lois et du ministre dela décentralisation.Cela fait que la décentralisation nese vit pas au quotidien. Parailleurs, il n’a pas été prévu d’es-paces où les différents pouvoirsau niveau local se retrouvent pourcomposer de manière à influencerle dispositif central. Jusqu’à pré-sent, les outils de planification etde contrôle sont aux mains dugouvernement central. Quandvous demandez un document àun délégué départemental, il vousrépond qu’il doit se référer à sahiérarchie. Cette attitude quiconsiste à référer toujours au pou-voir central dans un contexte dedécentralisation est un frein.Nous avions espéré que les com-munes seraient en avant-gardedans la réclamation et la défensede leurs intérêts. Mais le mouve-ment municipal est timide: lesCvuc obtiennent peu de leursréclamations. Sur le terrain, il y ade grandes disparités dans letransfert des compétences, un peucomme si cela devait dépendre dela personnalité des maires.Dans les communes, on en estencore aux plans de campagne:construire des salles de classe oudes puits pour montrer qu’on aété maire. Les préoccupations nesont pas au niveau de la prise dedécision, de promouvoir la parti-cipation, de réclamer le pouvoir etde jouer leur rôle.Au niveau de la société civile,nous avons pris un temps fou àfaire changer les consciences. Lebut étant de leur montrer, puisquechacune est installée dans unecommune donnée, qu’il est pos-sible de sortir de la logique del’emploi et de la prestation de ser-vices pour s’inscrire dans uneperspective d’acteur du change-ment et de transformation sociale.

Entretien mené par KS

“ La société civile estdésormais dans une

perspective de transformation sociale ”

“ Les tutelles et exécutifsmunicipaux doiventsuivre le rythme ”

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dossier 5N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 2012

GouvernanceGouvernance

Un constat non négligeablese dégage à première vuedu bilan du projet

«Promotion de la gouvernancelocale et de renforcement descapacités des acteurs non éta-tiques dans les régions de l’Ouestet du Littoral» (Pgl/Ol). Il s’agitde l’implication des autorités administrativesdans la mise en œuvre du projet. Les préfetsdes départements du Ndé et du Moungo,assistés de leurs sous-préfets participentrégulièrement aux activités du projet. Puis,vient le 2ème Adjoint préfectoral deNkongsamba et les chefs de service de déve-loppement local. Par ailleurs, au sein de l’ad-ministration communale, l’on note de plus enplus la participation du receveur deNkongsamba 1er et du SG de la commune deMbouda.Sur les explications d’Edouard Yomssi, prin-cipal animateur du Pgl/Ol, l’on relève quedes acquis sont à consolider. «Différents méca-nismes sont mis en place en vue de la mobilisationet la participation citoyenne et sont désormais per-çus comme utiles au sein des populations pourcomprendre, s’interroger et s’impliquer dans lesaffaires publiques locales. Des maires peuventdésormais communiquer et s’adresser auxcitoyens à travers ces espaces et dispositifs partici-patifs , contribuant ainsi à une gouvernancedémocratique qui promeut la paix et le vivreensemble», précise-t-il. Par ailleurs, la société civile et les élus muni-cipaux sont renforcés sur les thèmes et sujetsporteurs de changement social: intégrité, gou-vernance locale, lutte contre la corruption.M. Yomssi se félicite aussi de l’implicationeffective et progressive des OSC dans la miseen œuvre des politiques sectorielles. C’est lecas par exemple de la Chambre profession-nelle des artisans du Moungo (Cpam) dontl’expertise est désormais reconnue et quisiège au comité départemental d’organisationdu Salon départemental de l’artisanat. Cetteactivité institutionnalisée par le ministère encharge des Pme et se déroule tous les deuxans.

LeçonsMalgré ces acquis, les communes ne sonttoujours pas prêtes à s’engager dans la duréesans un accompagnement de proximité assi-du. Elles se trouvent confrontées dans lechantier de la décentralisation à des défisimportants, sans ressources. Outre le per-sonnel communal insuffisant et de moindrequalité, l’on note un déficit de communica-tion et d’information de proximité sur lesenjeux du développement local. Choses etd’autres qui s’ajoutent à la mauvaise percep-tion des rôles des acteurs locaux. Le profil des élus locaux ne facilite pasdavantage la résolution de ces problèmes.certains analystes se demandent d’ailleurss’il faut mettre cette situation sur le seulcompte du mode de désignation du maire etqui fait la part belle aux partis politiques -l’expérience se vivant aussi dans d’autrespays sans les mêmes travers. Car la réalitédémontre que les guerres d’appartenancepolitique constituent un frein à l’ouvertureaux propositions et suggestions des autresacteurs appartenant à d’autres formationspolitiques. Une certaine précarité des organisations dela société civile leur a fait oublier leur rôled’acteur de transformation sociale au détri-ment d’une logique de recherche de travail.Pour M. Yomssi, «Cela n’est pas de nature àimpliquer ces acteurs non étatiques dans deschangements et effets durables. C’est pourquoileur accompagnement pour la recherche d’oppor-tunités spécifiques rassurantes au niveau localest important».Enfin, l’attentisme développé par lescitoyens pourtant en quête de repères et demieux vivre ne favorise pas toujours unemobilisation suffisante.

L’hôtel de ville de Mbouda

Les leçons du Pgl/Ol

Le Pgl/Ol a engrangé des succèsnotables qui ont cependant laisséquelques regrets au moment de faire

un premier bilan à quelques mois de la fin duprojet. Il s’agit notamment de la prise encompte d’un important acteur du dévelop-pement local qui a été oublié: le secteurprivé.«Effectivement, répond Flaubert Djateng, leCoordonnateur de Zenü Network, nous noussommes rendus compte sur la fin, de cet oubli. Lamise en oeuvre du budget participatif nous a per-mis de comprendre que cet outil n’aura tout sonsens que s’il est orienté vers le développement éco-nomique local. Pas parce qu’il n’a pas été invité,mais davantage parce q’il n’y croit pas. Il ne croitpas que le contexte a changé et qu’une communepuisse mettre en place un dispositif qui facilite

l’épanouissement du secteur privé et la créationd’emplois». L’on apprend donc que la suite de l’analyseet de la réflexion du Pgl/Ol pourrait êtretournée vers la création de richesses, la crois-sance et la création de l’emploi. Ce qui ren-dra davantage le secteur privé incontour-nable.De fait, le «Réseau des savoirs» veut propo-ser comme suite du projet pilote «Le budgetparticipatif comme instrument de promotion dudéveloppement économique local».Un certain optimisme caractérise M. Djatengqui ne croit pas qu’il puisse avoir une fin denon recevoir à une deuxième phase duPgl/Ol. «Nous voyons mal que personne ne s’in-téresse à ce que nous faisons. Au contraire, nousremarquons que plusieurs acteurs tiennent à ceque le processus de décentralisation soit effectif.Si c’est le cas, on aura plus de résultats au niveaude la démocratie participative, au niveau ducontrôle citoyen avec des corollaires comme laréduction de la corruption. Car nous promouvonsune démarche cohérente qui apporte de nouveauxoutils, qui crée une nouvelle culture», conclut-ildans un sourire.

Rattrapages attendusLe secteur privé, peu impliqué dansla phase pilote du Programme degouvernance locale dénomméPgl/Ol devrait être mieux loti dansla phase 2.

Par K.S.

Les réalités du terrain per-mettent de dégager à ce jourles premières leçons de ceprojet pilote.

Par M.A.

Réactions Réactions

LePgl/O

l a inscritdans sonplan d’ac-tion unensembled ’ o u t i l sde démo-cratie par-ticipative.Il n’est

plus possible de concevoir le dévelop-pement local sans la participation detous les acteurs de l’espace communal.Il n’est pas possible d’envisager la par-ticipation sans la capacitation desacteurs. De ce point de vue, le Pgl/Ol aatteint ce double objectif: renforcer lescapacités des acteurs identifiés, encou-rager ceux-ci à s’impliquer dans lespolitiques publiques au niveau local.Au début, l’implication de la communea été difficile. Puis le maire a comprisles enjeux et s’est personnellementimpliqué et a apporté tout ce qui lui aété demandé dans les limites des possi-bilités de sa commune.

“ Le maire a comprisles enjeux ”Philippe NangaCoordinateur de l’Ong

1 monde à venir

Le sradios

c o m m u -nautairesont l’avan-tage d’êtrec o n s i d é -r é e sc o m m edes radiosde déve-loppement. Radio Baré Bakem s’inscritdans cette logique avec notamment lasensibilisation et l’information des audi-teurs sur la nécessité de s’approprier leprocessus de décentralisation. Lescitoyens étant amenés à jouer leur rôledans la gestion des affaires publiqueslocales.

“ Informer les auditeurssur le Pgl/Ol”Serge EpangueChef de chaîne, Radio Baré-Bakem

No u sp r o -

d u i s o n sdes émis-sions surle proces-sus dedécentrali-sation enfrançais ete nm e d u m -

ba. Mais le constat effectué, c’est queles populations rurales ont encore unecertaine distance avec la commune. Cesont davantage les personnes d’un cer-tain niveau de vie confort intellectuelqui interagissent avec nous sur lessujets développés.

“ Nous produisons une émission en medumba”Ide Carine Tchounga, Animatrice à Radio Medumba

Aquelquesmois de lafin du pro-jet piloteP g l / O l ,n o u sdisons quele bilan esttrès posi-tif.

Je voudrais très sincèrement remercierle Zenü Network d’avoir bien voulusélectionner la commune de Mbouda àce projet. A travers ce projet, nousavons beaucoup appris. Au moment oùnous abordons la phase finale, je puisvous dire que tout ce que les différentsséminaires et ateliers nous ont apporté,nous sommes en train de le mettre enpratique, pour qu’enfin le Pgl/Olconnaisse un succès avec les premiersprojets qui pourraient être financés.Les difficultés éprouvées l’ont davanta-ge été au début quand les populationsne comprenaient pas où nous allions,se demandaient si ce n’était pas un pro-jet de trop. Mais les différents outilsapportés par ce projet ont fait leurspreuves sur le terrain, achevant deconvaincre les populations que lePgl/Ol est un outil qu’il faut pour ledéveloppement de nos localités.Je dois dire qu’il n’y a pas que lespopulations qui s’en tirent à bon comp-te. Il y a l’organe délibérant de la com-mune de Mbouda, les maires. Noussommes descendus sur le terrain infor-mer les populations des tenants etaboutissants de la démarche.

“ Un bilan très positif ”Wadji 1er adjoint au Maire de Mbouda

Je mef é l i c i t e

déjà que lacommuned eBangangtéait étéc h o i s i eparmi lesc o m -m u n e spilotes.

Le budget participatif et l’observatoirede la gouvernance locale sont les pre-miers résultats visibles du Pgl/Ol dansnotre commune qui compte 7 groupe-ments et le zonage effectué a facilité ladésignation et la formation des délé-gués de zones. La concertation est aveceux franche et l’assemblée des délé-gués de zones fait un remarquable tra-vail de terrain qui nous fait dire que labase est bien imprégnée.La patience a eu raison des résistancesdiverses observées que ce soit auniveau de la mairie ou des popula-tions.Je dois dire que l’observatoire de lagouvernance local a l’oeil sur tout cequi se passe à la commune, décernantà volonté les bons et mauvais points,interpellant l’exécutif communalquand cela est nécessaire.

“ La patience a vaincules résistances ”Emmanuel Tchatchouang 2e adjoint au Maire de Bangangté

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internat iona lN° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 20126

Le Secrétariat Général de CGLU-

Afrique, dans le cadre de la prépara-

tion du prochain Sommet Africités,

lance auprès des Villes capitales d’Afrique,

un Appel à candidature pour l’accueil, la pré-

paration et l’organisation de la 7e Edition du

Sommet Africités qui aura lieu en Décembre

2015.

Ce document d’Appel à candidature, outre

les informations générales qu’il met à votre

disposition sur les Sommets Africités, se

focalise de la page 5 à la page 9, sur les enga-

gements qu’une Ville devra prendre, les assu-

rances qu’elle devra donner et les condition-

nalités auxquelles elle devra souscrire en se

portant candidate pour l’accueil du prochain

Sommet Africités.

Le Secrétariat Général de CGLU-Afrique

attend de la Ville candidate, en appui à sa

candidature, un dossier de confirmation qui

apportera des réponses claires aux exigences

relatives à l’accueil dudit Sommet.

Ce dossier de confirmation inclura nécessai-

rement une lettre d’engagement de son orga-

ne délibérant, ainsi qu’un soutien sans réser-

ve de l’Etat et de l’association nationale des

gouvernements locaux pour l’accueil de cet

événement.

La date limite de la réception des dossiers de

candidature est fixée au vendredi 28

Septembre 2012 à 16 H GMT.

Le dossier sera envoyé par courrier postal

rapide à l’adresse suivante :

Monsieur le Secrétaire Général de

CGLU-Afrique

22, rue Essaadyine, Hassan – Rabat,

Royaume du Maroc

Téléphone: +212 537 260062 /

+212 537 260063

Fax: +212 537 260060

Avec la mention :

Accueil du Sommet Africités 2015

Et par courrier électronique à l’adresse suivante :

[email protected]

L’envoi par courrier électronique ne rempla-

ce en aucun cas l’envoi du dossier original

par courrier postal rapide.

AFRICITES 2015

EN BREF

Appel à candidature

JEUNESSE

Grande première

CEMAC

La 1ère édition de la journée internationale

des jeunes de la Communauté écono-

mique et monétaire de l’Afrique Centrale

s’est tenue le le 18 septembre dernier à

Yaoundé, dans l’enceinte de la « Maison des

Jeunes de Nkomkana ».

La Synergie des jeunes de la Communauté

économique et monétaire de l’Afrique

Centrale (Sj-Cemac) a saisi l’occasion de son

4ème anniversaire pour célébrer la toute pre-

mière édition de la « Journée internationale

des jeunes de la Cemac ». Cette première édi-

tion était placée sous le thème « Le PER et les

générations futures : enjeux et défis à l’hori-

zon 2015 ».

Parmi les activités organisées, l’on relève

une table ronde communautaire, en partena-

riat avec le conseil communal de la jeunesse

de Yaoundé II.

Pour rappel, Sj-Cemac a été créé en 2008,

avec pour ambition de consolider les liens

entre les jeunes ressortissants de la Cemac, en

vue d’une véritable intégration sous régionale.

Kribi, au Sud-Cameroun. 08septembre 2012. Unequinzaine d’experts se

séparent après un ultime déjeu-ner qui boucle trois jours d’uneretraite technique organisée parla Giz-Caddel (Conférence afri-caine de la décentralisation et dudéveloppement local). Au menudes travaux, l’examen de ladeuxième mouture des outils duprojet portant sur «Les trajectoiresde la gouvernance locale en Afrique».Parmi les experts présents, l’oncomptait les représentants desministères en charge des collec-tivités locales de l’Afrique duSud, de l’Angola, de Djibouti,de l’Ethiopie et du Cameroun.SE Toufik Milak, ambassadeurd’Algérie au Cameroun repré-sentait son pays tandis que leGabon était représenté parMme Odette MouyayouNdember, adjointe au maire deLibreville. La retraite de Kribi fait suite àcelle organisée à Yaoundé enmai dernier et précède celleprévue à Lusaka (Zambie) les12 et 13 octobre 2012. L’agenda arrêté permettra auxdirecteurs des collectivitéslocales et/ou de la décentralisa-tion de chacun des paysmembres de préparer à tempsl’imprégnation de leursministres avant le sommetAfricités de Dakar en décembreprochain.

MobilisationFrançois Menguelé, leCoordonnateur du Programmed’appui de la Coopération alle-mande à la Caddel et à Cglua,se félicite de voir de plus enplus de pays se fédérer autourdu chantier en cours. Unmoment important étant la ren-contre des ministres en chargede la décentralisation et dudéveloppement locale, enmarge d’Africités 2012, pen-dant laquelle l’on planchera surun projet de Charte africainesur les valeurs et principes de ladécentralisation, de la gouver-nance locale et du développe-ment local.Ce qui rejoint une préoccupa-tion souvent revenue au coursdes débats: réussir le pari d’in-viter les gouvernements locauxdans les discussions sur les pro-jets de développement des pays

et partant du continent. Celapasse par une reconnaissance deceux-ci comme des acteurs dudéveloppement à part entière.Pour rappel, la décentralisationfait partie du domaine prioritai-re «bonne gouvernance» de lacoopération allemande enAfrique. La GIZ à travers sonprogramme d’«Appui à l´amé-nagement politique du proces-sus de décentralisation enAfrique» fournit un appui tech-nique et institutionnel aux Etatsafricains membres de la Caddeldans l'élaboration de principescommuns et de normes suscep-tibles d´enrichir leur mutualisa-tion des expériences en matièrede décentralisation. Le pro-gramme d´appui renforce aussiles capacités des instances dereprésentation des collectivitéslocales aux niveaux panafricainet régional.

L´analyse des trajectoires de lagouvernance locale en Afriqueà travers un outil dénomméAfrica Local GovernanceTimeline (Algot) fait partie desétudes menées en appui à laCaddel pour, entre autres,reconstruire la mémoire de lagouvernance locale africaine ;faire ressortir les points de rup-ture et les continuités histo-riques de la gouvernance localeà partir d’un certain nombre derepères socio-culturels etvaleurs partagées bien connues,et développer un outil de ren-forcement du plaidoyer enfaveur d´un meilleur ancragedes valeurs partagées afri-caines et du vécu local dans lesprocessus de décentralisation.Le cabinet Gfa ConsultingGroup a été sélectionné aprèsappel d’offres (2011) pour la réa-lisation de cet important projet.

La Caddel se prépare Africités 2012

Actuellement plus connu sous sonacronyme en anglais, ALGOT, leprojet qui sera dévoilé en

décembre prochain lors de la sixième édi-tion du sommet Africités porte sur lesTrajectoires de la gouvernance locale enAfrique.Pour faire simple, il s’agit de mettre dansles mains des différents acteurs du territoi-re et principalement des décideurs des

informations retraçant les différentesexpérimentations de gouvernance identi-fiées sur le continent noir depuis l’antiqui-té. Le but ici est d’assister les ministres encharge de la décentralisation et du déve-loppement local du continent pour enfaire, dans leurs gouvernements respec-tifs, les locomotives des wagons d’idéesqui sourdent au niveau local et qui nedemandent qu’à être structurées,appuyées, financées, suivies et évaluées.Sans oublier la nécessité de renforcercontinuellement les structures et infra-structures locales de manière à transfor-mer les territoires en économies localesstables et compétitives.La Conférence africaine de la décentralisa-

tion et du développement, avec l’appui dela coopération allemande a initié un projetdevant conduire à la production de troissupports: une brochure d’environ 75pages, un poster A0 et un Dvd mulimédia.Si les deux premiers supports ont davan-tage trait au passé de la gouvernance loca-le en Afrique, le Dvd sert quant à lui detransition entre le présent et l’avenir pourdonner son sens à l’interpellation des déci-deurs. En effet, il est prévu de donner àvoir l’Afrique locale à travers des repor-tages tout en donnant la parole à diversacteurs du territoires: élus locaux, cher-cheurs, diplomates, écrivains, artistes,organisations de la société civile.Vivement Dakar!

Les outils Algot en bref Documents

La Caddel entend soumettre troisoutils à l’appréciation desministres en charge de la décentra-lisation présents à Dakar endécembre 2012.

Par K.S.

. Inclusion et contrôle citoyen

. Respect et prise en compte de la diversité culturelle

. Promotion de l’intégration par le niveau local

. Respect de l’Etat de droit

. Participation de la base à la gouvernance

. Libre administration des collectivités locales

. Redevabilité et reddition des comptes

. Transparence

. Equité et égalité des genres

. Respect des Droits de l’Homme et des peuples

. Valorisation des savoirs traditionnels

. Partage et bonne gestion des ressources

. Respect de l’environnement

. Décentralisation, outil de développement local.

Les valeurs partagées de la CaddelBon à savoir

La Caddel a proposé, dès2011 au sortir d’un sémi-naire international surla gouvernance localetenu à Douala, quelquesvaleurs partagées de lagouvernance locale.

Les experts réunis à Kribi, après une visite chez le Chef du groupement de la Lobé

Pendant trois jours, desexperts venus de 7 paysd’Afrique ont planché surun projet cher à la Caddel.

Par Kamdem Souop

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internat iona l 7N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 2012

FOCUS

Ethiopian experience ofdecentralization

In the first part of the 20th Century

Ethiopia forged strong links with Britain, whose troops

helped evict the Italians in 1941 and put Emperor Haile

Selassie back on his throne. From the 1960s British

influence gave way to that of the US, which in turn was

supplanted by the Soviet Union.

The experts gathered in Kribi learnt from M. Habtamu

Nini Abino, the Head of Secretariat of House of Federation

of the Federal Republic of Ethiopia, that during past

regimes, Ethiopia has been subject to unpleasant expe-

riences because of a lack of respect and tolerance of ethnic

and cultural diversity, and a lack of good governance and

accountability. This disrespect caused the ancient civiliza-

tion of Ethiopia to fall into war and poverty from which we

are now recovering and living a renaissance of previous

strength and beyond.

The past misperceptions and mistreatments have been fully

addressed since the military dictatorship has been over-

thrown in 1991. Since 1995 Ethiopia’s supreme law is a

federal and democratic constitution granting individual

and group rights

Until the system change in 1991, Ethiopia throughout its

long history has failed to develop a system of governance

that embraces its diversity - one that helps it to transform

its extraordinary diversity from an existential threat to a

deep well of strength and dynamism. Indeed the non-

management of its diversity has for centuries constituted a

primary challenge - a challenge that has massively contri-

buted to its centuries long journey backwards from the

frontline of world civilization to one of the poorest coun-

tries on earth.

In 1991, with their country embarked on Democratic

Federalism, peoples of Ethiopia have been empowered to

manage their local affairs autonomously and to mobilize

all their resources to improve their livelihoods and develop

their communities while at the same time becoming active

participants’ in common national affairs. It has allowed

them to design their governance system to fit the circum-

stances of each locality and thus serves the people better

while consolidating their common democratic governance.

«The other fundamental cause for a common political andeconomic community is the need to guarantee each natio-nality an equal opportunity to development and a right toequally benefit from the fruits of the country’s develop-ment, with an equal right to self-administration. It was incognizant of this fact that our constitution grants eachnationality the right to self-administer itself. The other keyissue in assuring equal rights of people is to ensure that thedevelopment activities of the federal as well as regionalgovernments are, as much as possible, benefitting thepeople equally. In this respect, a number of provisions areprovided in the constitution», M. Habtamu said. And he

completed: « From our experience we can state that themost important precondition for any kind of development isownership. To us, ownership is far broader than the nar-row concept a number of international organizations areusing. I am not talking about private ownership ofresources. To us, ownership means that the nation seekingdevelopment, be it economic, democratic or any other kindof development has to own this desire. The nation has toidentify its own problems and to find its own ways to solvethese problems.» In order to be successful and to obtain ownership, policies

must fit into the given political, economic, educational and

cultural context of our countries. In Ethiopia, they are

making sure that the strategies they opt for are compatible

with our context and our objectives. To succeed in develo-

ping a country requires a very strong political will, com-

mitment and an extremely high level of discipline of the

leadership and the population. It is the duty of the leader-

ship in parliament and government to develop all sectors

affecting sustainable development. Therefore the country

has to integrate the sector policies and to design them in a

way they all contribute to development. Examples here are

infrastructure, education, health, environmental protection,

investment conditions, political stability and peace as well

as a clear understanding on which kind of economic deve-

lopment is supposed to focus on.

The various players have differing responsibilities and dif-

ferent accountability, and they should work hand in hand in

order to achieve sustainable development. Shared respon-

sibility does not stop on the national level.

During the technical retreat atKribi, last 6th to 8th September,Winston Khamula of Giz-

Amcod presented the «Inclusion of LocalGovernance Agenda in the RegionalIntegration Progress. An Overview of theEast African Community (EAC)».The East African Community (EAC) isthe regional co-operation that comprisesthe Republic of Tanzania, Kenya,Uganda, Burundi and Rwanda. TheProtocol on the Establishment of EACCommon Market entered into force on 1July 2010 with the objectives to developpolicies and programmes to wideningand deepening cooperation among thePartner States in political, economic,social and cultural field, research andtechnology, defence, security and legaland judicial affairs, for their mutualbenefit; and establish a Customs Union,a Common Market, and subsequently aMonetary Union and ultimately aPolitical Federation amongst them-

selves.The EAC Common Market will be anarea without internal frontiers in whichfree movement of goods, persons, labor,services and capital is ensured (4 free-doms). It will serve 532 LGs with a totalpopulation of about 133 million people.Therefore, LGs as service providers onlocal level will have to be prepared forthe Common Market.The actors involved are the EAC organs,such as the Summit, Council ofMinisters, Coordination Committee,Sectoral Commitees, East Africa Courtof Justice, East Africa LegislativeAssembly, The Secretariat - housed inthe Arusha International ConferenceCentre. There are also EAC institutionsincluding Lake Victoria BasinCommission, Civil Aviation &SecurityOversight Agency(CASSOA), LakeVictoria Fisheries Organisation, Inter-University Council for East Africa, EastAfrican Development Bank.

The East AfricaLocal GovernmentAssociation (EALGA) is the umbrellaorganization acting as the voice of thelocal government associations in EastAfrican Community. At national level,members are Association of LocalAuthorities of Tanzania (ALAT),Association of Local GovernmentAuthorities of Kenya (ALGAK),Association Burundaise des ElusLocaux (ABELO), Uganda LocalGovernments Association (ULGA) andRwandese Association of Local govern-ment Authorities (RALGA).EALGA is housed within the EACSecretariat premises and is granted anobserver status. It receives the supportof GIZ-AMCOD, concerning strengthe-ning of EALGA itself or LG associationsto influence institutionalisation ofdecentralisation and local governance inregional integration processes, in colla-boration with bilateral programs.

An overview of the EAC realityRegional Integration and Local Governance

By Ngu Peter

By N.P.

S’il est admis qu’il n’existe pas demodèle de décentralisation àimposer aux autres pays et

régions du continent, il est cependant ànoter que les expériences vécues par lesAfricains du Nord au Sud, de l’Est àl’Ouest ou du Centre peuvent fertiliserl’imaginaire des autres et susciter ledébat ici et là.En Afrique de l’Ouest, c’est depuis lemilieu des années 1980 que la décentra-lisation a été adoptée comme processusvisant à réformer l’Etat hérité del’époque coloniale. Ce choix a abouti àla mise en place d’autorités locales élueset responsables de la gestion du déve-loppement territorial. La principale conséquence de cetteréforme est le renforcement du rôle desélus locaux, chargés, entre autres, deprendre en charge de manière effective

les problèmes d’aménagement, de ges-tion de leur territoire, d’accès des popu-lations aux services de base, ainsi que lapromotion du développement écono-mique local. C’est dire s’il a fallu que lescollectivités locales apprennent à trou-ver des réponses efficaces au plan insti-tutionnel et financier et à renforcer «lescapacités des autorités en tant que maîtred’ouvrage, pilote et coordonnateur du déve-loppement territorial, sur la base d’uneapproche reposant sur des principes deconcertation, participation, inclusion, cohé-rence et complémentarité, permettant defédérer l’ensemble des acteurs et potentiali-tés d’un territoire». C’est ce qui est res-sorti de la note apprêtée par AminataSy, du département de l’Aménagementdu territoire communautaire, des trans-ports et du tourisme de l’Union écono-mique et monétaire ouest africaine(Uemoa). A en croire Mme Sy, l’initiative est par-tie du bas vers le haut : les collectivitésterritoriales ont engagé des initiativespour se mettre en réseau, puis elles ontsollicité l’appui de Commission del’Uemoa pour accompagner cette dyna-

mique et promouvoir une plus grandecoopération entre la Commission, lesEtats membres et les collectivités territo-riales. La démarche a abouti à la créa-tion du Conseil des collectivités territo-riales (Cct) de l’Uemoa dont il complètele dispositif institutionnel tout en ayantun rôle consultatif. Le Cct consacre la reconnaissance du«rôle moteur des collectivités territorialesdans les processus de développement territo-rial». D’où la nécessité de «de promouvoirun cadre de dialogue politique permanent etdurable» entre les parties. «Les crises sociales survenues dans certainspays membres de l’UEMOA mettent enlumière la nécessité de favoriser davantageles liens de coopération et d’échanges, quipeuvent permettre de mieux rapprocher lescommunautés, renforcer la cohésion sociale,favoriser la réalisation de projets de dévelop-pement et gérer efficacement la préventiondes conflits» a conclu Mme Sy. De ce point de vue, le Cct, qui regroupeles décideurs municipaux de la sous-région, premiers témoins et acteurs dessites de crises, entend jouer un rôle capi-tal. Si l’Uemoa n’y trouve rien à redire.

Le Conseil des Collectivités de l’UemoaLe Conseil des Collectivités ter-ritoriales décentralisées del’Afrique de l’Ouest peut susci-ter des émules sur le continent.

Par Martial Nepoue

Although established in early2008, and officially inauguratedin November 2009, the

Southern Africa Regional Office ofUnited Cities and Local Governmentsof Africa (UCLGA-SARO) became ope-rational in February 2012 with supportof the ARIAL programme. The ARIALprogramme is a project contracted bythe ACP Secretariat and funded by theEuropean Union, for supporting andstrengthening Local GovernmentAssociations at ACP national and regio-nal levels.The UCLGA-SARO members are LocalGovernement Associations of Botswana(BALA), Lesotho (MASERU), Malawi(MALGA), Mauritius (ADCM, AUAM),Namibia (ALAN), South Africa(SALGA), Swaziland (SWALGA),Zambia (LGAZ), Zimbabwe (ARDCZ,UCAZ). But only one country has aconstitutional recognition.According to Samuel Kaninda, a Seniorofficer who represented this organisa-tion in Kribi, UCLGA-SARO is the«umbrella organisation of Local

Government in Southern Africa» and itsvision is to «strengthen, integrate andorganise Local Government Associations inSADC’» while its mission is to «To beco-me the recognised, representative voice fororganised local government in SADC andprovide a platform for capacity building andnetworking». «In Southern Africa, local government isadopted as a tier/ sphere of government inits own right, although decentralisation yetto be effective in some countries», M.Kaninda said. Advocacy and lobbyingrole, Capacity Building and Resourcemobilisation of LGAs, KnowledgeSharing between LGAs and Profiling ofLGAs are key mandates of UCLGA-SARO.

LG Ministers ForumEstablished in 1999 with a view to pro-mote the role of local governmentwithin the SADC program of action, theSADC Local Government MinistersForum currently consists of fourteenmember states. And its role is to promo-te local self-government, develop and

serve as a source of data on existing aswell as the latest international policydevelopments regarding local govern-ment, coordinate disaster managementby local authorities in the SADC region,render advice with regard to training oflocal government councillors and offi-cials of member states, coordinate pro-motion of local economic developmentin towns and cities of member states tofacilitate job creation, facilitate the for-mation of organised local governmentstructures in the SADC region and dee-pen the relationship between SADCcountries regarding all local govern-ment matters. The platform provided by the annualcommemoration of the Africa Day ofDecentralisation and LocalDevelopment can also be used byUCLGA-SARO to strengthen relationswith the SADC Local GovernmentMinisters Forum and AMCOD, andcontribute meaningfully to finding las-ting solutions to the development chal-lenges facing the continent.

Approach experienced in SADC’By N.P.

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annoncesN° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 20128

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inv ité 9N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 2012

Me Emmanuel Youmssi“ Un palais de justice peut être unaccélérateur du développement local ”

Quelle lecture faites-vous de la création enmars dernier de nouvelles juridictions auCameroun et quelle est leur incidence surla cartographie judiciaire de notre pays ?Je ne parlerai pas de création, car les ordon-nances de 1972 portant organisation judi-ciaire du Cameroun, plusieurs fois modi-fiées, avaient déjà prévu ces juridictions.Notamment pour que ce qui concerne le tri-bunal de première instance (Tpi) et celui degrande instance (Tgi). Le Tpi couvre le res-sort d’un arrondissement et le cas échéantde plusieurs arrondissements. Et le Tgicouvre le ressort d’un département, et le caséchéant celui de plusieurs départements. Or l’ex-département de la Mifi ayant éclatéen trois départements, il était nécessaired’avoir d’autres tribunaux pour déconges-tionner le travail de Bafoussam. D’où l’at-tente légitime de voir bientôt ouverts les tri-bunaux des Hauts-Plateaux. L’idée est de rapprocher davantage la justi-ce des justiciables. Qu’ils n’aient pas à par-courir de longues distances pour que justi-ce leur soit rendue, ou qu’ils n’aient pas àaller s’engorger dans des tribunaux saturés.Pour vous en faire une idée: imaginez lenombre de plaintes que géraient quotidien-nement le Tpi de Bafoussam qui supportaitles départements de la Mifi, du Koung-Khiet des Hauts-Plateaux. Imaginez-vous queces plaintes que devait gérer le parquet,venaient des justiciables eux-mêmes, duProcureur de la République, des brigades,des commissariats. Le Tpi de Bafoussam et le Tgi de la Mifiseront donc passablement déchargés avecl’ouverture du Tpi de Bandjoun et du Tgidu Koung-Khi.Nous avons été sur le terrain comme despionniers. Car, sans qu’il y ait tribunal àBandjoun, nous avons accepté notre chargede même que ma consoeur de Bayangam.Désormais, ma consoeur de Bayangam, MeYvonne Temgnou Mekeguem et moin’avons plus la compétence territorialepour aller saisir les tribunaux de Bafoussamet de la Mifi. Inversement, les huissiers dela Mifi n’ont plus aucune compétence terri-toriale pour venir poser des actes dans leKoung-Khi.

Il y a apparemment une subtilité sur leressort territorial du tribunal de premièreinstance de Bandjoun...Vous avez effectivement remarqué que leTpi de Bandjoun couvre les arrondisse-ments de Bandjoun, Poumougne, Djebem etBayangam. Or vous savez que l’arrondisse-ment de Bandjoun n’existe que sur lepapier. Il n’est pas territorialement délimitéet son sous-préfet n’a jamais été nommé. Etvoilà le Tpi de Bandjoun qui est ouvert plu-tôt à Poumougne. En attendant qu’un huis-sier soit nommé à Bandjoun, moi qui suisrattaché au Tpi de Poumougne qui n’existepas, je suis obligé de faire avec le Tpi de

Bandjoun. Il y aura certainement des avo-cats qui joueront dessus à l’avenir pourdéfendre leurs clients.Par ailleurs, Baham continue de relever deBafoussam, puisque aucun tribunal n’y aété ouvert pour le moment. Cette situationest donc normale. Je le dis parce que ça peutembêter le justiciable de constater qu’il tra-verse des tribunaux pour aller jusqu’àBafoussam. Les huissiers de la Mifi conti-nueront à poser des actes dans les Hauts-Plateaux et ceux des Hauts-Plateaux conti-nueront de saisir les tribunaux deBafoussam et de la Mifi.

Quelles sont les conditions à remplir pourqu’un huissier s’installe dans une localité?Cela relève de la politique de l’Etat. Lescharges sont les charges de l’Etat et celui-cichoisit des Camerounais à qui les confier.Quand vous voulez devenir huissier aprèsvos études de droit, vous prenez attacheavec un huissier titulaire d’une charge.Celui-ci prépare une lettre de parrainageque vous déposez au ministère de la Justicepour que la procédure suive son cours jus-qu’au jour où par arrêté du Premierministre vous serez mis en stage. Or depuis2000, les huissiers n’ont plus été mis enstage. Et plus de 400 sont en attente de char-ge depuis les vagues de 2003 et 2007.Quand vous avez régulièrement fait votrestage, vous avez passé votre examen de finde stage organisé par le ministère de laJustice, vous attendez que l’Etat vous confieune charge, après avoir rempli un dossier,dans lequel vous avez choisi trois villes.Deux situations sont à envisager: soit il y aune charge de libre - suite à un départ enretraite, la mort, la démission ou la destitu-tion -, soit il y a besoin d’en créer et celarelève des prérogatives du Chef de l’Etat.Quand le décret présidentiel est publié,vous êtes affecté auprès d’un tribunal depremière instance devant lequel vous prê-tez serment.Il existe une différence essentielle avec lesavocats qui ont un statut différent du nôtre,bien que nous soyons tous des professionslibérales : l’huissier dispose du sceau del’Etat. Et en conséquence, cette petite partiedu pouvoir de l’Etat est très encadrée, ycompris sur le plan territorial. Les huissierssont un prolongement du parquet, puis-qu’il ne peut pas tout faire, notammentdans les villages et quartiers. Surtout queles actes sont multiples et ont différentes

formes: mandatement de citation en qualitéde partie civile, d’accusé, de prévenu, departie civilement responsable; assignation;citation directe; etc. Sans compter les procé-dures administratives, puisque désormais,dans les chefs-lieux de région, il y a désor-mais des tribunaux administratifs.C’est aussi sans compter que nous jouonsau Cameroun le rôle de Commissaire-pri-seur. Même si ce rôle de vente aux enchèresa beaucoup reculé avec les dispositions desActes Ohada qui accordent une plus grandelatitude au débiteur pour payer ses dettes.Quant au contrôle, il est assuré par le par-quet qui veille sur la régularité de nos acteset sur l’hygiène et la décence dans la tenuedes charges d’huissier.

Pourquoi les huissiers de constituent-ilspas un moyen de pression pour faciliterl’insertion des huissiers en attente decharge? Nous ne sommes pas comme les avocatsqui peuvent défendre leur profession avecplusieurs moyens de pression. Mais il exis-te une Chambre nationale des Huissiers dejustice et des chambres régionales. Il fautdire que nous grevons le budget de l’Etat etc’est lui qui détermine s’il peut supporterde nouvelles charges. Dans la pratique,l’huissier reçoit une partie de son travail duparquet qui distribue équitablement le tra-vail en fonction du nombre d’huissiers rele-vant du Tpi. Nous préfinançons notre tra-vail et trimestriellement, nous produisonsune facture qui fait état de nos émolumentsque nous déposons au Trésor public avecjustificatifs. C’est donc dire qu’un huissier absentéiste,paresseux, qui lit peu, qui conseille mal lesjusticiables, qui ne reverse pas les recouvre-ments qu’il effectue, pourrait ne pas tirerson épingle du jeu et sera incapable de fairefonctionner son étude. Mais généralement,nous appuyons les cadets qui s’installentavec un registre, une chaise ou une rame depapier. Notre inquiétude est ailleurs: 12 ans après,je n’ai jamais formé de stagiaire. La profes-sion est en danger.

Quel peut être le bénéfice pour les popu-lations de l’ouverture de ces juridictions? Tout d’abord, les justiciables n’auront plusbesoin d’aller jusqu’à Bafoussam pour leursaffaires. Ce qui leur coûtait en taxi, en res-tauration et même hébergement si loin dechez eux, sans compter parfois en insécuri-

té quand le rôle d’une journée pouvait êtreépuisé à 3H du matin. Sachant qu’avec lenouveau Code de procédure pénale, uneseule affaire peut durer 5 à 10 heures. Or ilétait habituel d’avoir des jours où il y avait800 affaires inscrites au rôle. Et tout lemonde sait que dès 19H, il est quasimentimpossible de partir de Bafoussam pourBandjoun et vice-versa.Par ailleurs, vous aviez des situations où lesjusticiables attendaient trois ans pour qu’unmandement de citation sorte. Imaginez lestonnes de procès-verbaux qui croulaient àBafoussam venant de tous les postes depolice, de gendarmerie, des Eaux et forêts,bref de tous les auxiliaires de justice de cestrois départements. La distribution de lajustice sera forcément meilleure.Vu le temps que les affaires prenaient, cer-tains en sont arrivés à la conclusion qu’il nesert à rien d’avoir affaire à la justice. Cela amême un impact sur la citoyenneté.Certains ayant pris le parti de croire qu’ilest impossible de défendre leurs droits,délinquants et non délinquants, ou encorede faire condamner des personnes accuséesou prévenues. La distance entre les commissariats et bri-gades étant réduite, déferrer les suspectssera plus aisé et moins coûteux. Pour l’ins-pection des cellules, le procureur aura latâche facile, les différentes cellules sont àquelques minutes. Cela permettra d’ailleursde réduire les gardes à vue et détentionsabusives. Probablement, le Greffier-en-chefsera notaire en attendant qu’un vrai notairesoit nommé à Bandjoun.Pour obtenir un extrait de casier judiciaire,imaginez le gain de temps maintenant.Souvenez-vous aussi que certaines per-sonnes se faisaient condamner pour n’avoirpas bien compris les questions et la traduc-tion de l’interprète n’était pas facilitée euégard au grand nombre de langues des dif-férents départements qui relevaient encorede Bafoussam. Le public présent dans lasalle pourrait réagir à des traductions incor-rectes ou imparfaites.De nombreuses activités se développerontautour des tribunaux. Call-box, écrivainspublics, vendeurs d’imprimés, tourne-dos,restaurants, petits commerces constituentces nouvelles activités auxquelles il fautajouter les maisons en location. Ce quigénérera des taxes et impôts pour la com-mune. Et ceux qui seront tentés de construi-re pour répondre à la demande utiliserontdes maçons, des électriciens, des fos-soyeurs, des vendeurs de sables, les char-pentiers, les quincaillers, des jardiniers, etc.Il y aura une incidence sur le développe-ment local.De même quand il y aura la prison prévuedu côté de Djebem, des baux et des com-merces généreront des revenus importants.Toutefois, l’on ne devrait pas s’inquiéter duretard pris, lequel est lié à un problème pra-tique. Les archives à transférer deBafoussam doivent être gérées avec minutie.Les magistrats doivent dépouiller les cour-riers arrivés, en attendant de trouver unlogement dans une ville qui n’en compte pasbeaucoup, l’affectation du personnel gref-fier, l’équipement des 19 bureaux que comp-tent les locaux. Etant donné que la ville nedispose pas encore d’une prison, seules lesaffaires pour lequelles il n’y a pas de déten-tion préventive ont été transférées àBandjoun. C’est une question pratique: l’ex-traction et le transfert des prisonniers com-portent des risques d’évasion et d’accident,et il vaut mieux éviter les longues distances.

Propos recueillis par Martial Nepoue

“Les huissiers sont un prolongement du parquet”

“Sans stages d’huissiers, laprofession est en danger au

Cameroun”

“Le Tpi de Bandjoun estouvert dans l’arrondisse-ment de Poumougne. Lesavocats joueront dessus.”

En prélude à la cérémonie d’installa-tion des chefs de juridiction des tri-bunaux de Bandjoun et du Koung-Khi, notre reporter a rencontré MeEmmanuel Youmssi, huissier de jus-tice qui occupe la 1e charge près letribunal de première instance dePoumougne depuis 12 ans etSecrétaire de la Chambre régionaledes huissiers de justice de l’Ouest.

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N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 201210 trajecto ires

EN BREF

FEICOM 

Les Cglua en visite Une délégation des Cités et

Gouvernements locaux Unis d’Afrique

(Cglua) a effectué une visite de «curiosité» au

siège du Fonds spécial d’équipement et d’in-

tervention intercommunale (Feicom) le 20

septembre 2012. A cette occasion, la déléga-

tion conduite par Jean Baptise Ake, expert

ivoirien, s’est entretenue avec Philippe

Camille Akoa, le Directeur général du Feicom

dans la salle de conférence dudit siège à

Yaoundé.

En séjour au Cameroun à l’occasion d’une

mission de revue, les sept visiteurs qu’accom-

pagnaient deux cadres du ministère des

Relations extérieures et de la Communauté

urbaine de Yaoundé, ont dit avoir beaucoup

entendu parler du Feicom et de son action en

faveur des communes camerounaises, et ont

voulu « recueillir des informations et échan-ger ». Les experts, élus et fonctionnaires des

CGLUA ont orienté leurs questions vers des

points précis : les techniques de recouvrement

utilisés par le Feicom, le nombre et les types

de projets financés par l’organisme, la place

des projets générateurs de revenus et des pro-

jets sociaux, le concours des bailleurs de

fonds internationaux.

INTERCOMMUNES

LOGEMENTS SOCIAUX 

Un forum à Paris

DIASPORA

Un rôle irremplaçable dansRuben Um Nyobe

Bien peu nombreux sontles Camerounais quiapprécient à sa juste

valeur le rôle déterminant queRuben Um Nyobé a jouécomme catalyseur des indé-pendances en chaine desanciennes colonies françaisesd’Afrique noire tout au long del’année 1960. Il n’est perçu quecomme le véritable père del’indépendance du Cameroun,sans plus, titre qu’AhmadouAhidjo, malgré une puissantepropagande et une répressiontenace de vingt-quatre longuesannées, n’est pas parvenu à luiravir. Et pourtant, sans lui,point d’indépendance auCameroun en 1960, ni au Togo,qui bénéficiait du même statutinternational que le Cameroun,ni au Sénégal, en Côte d’Ivoire,au Dahomey (Bénin), auTchad, au Gabon, CongoBrazzaville, en RCA, etc. Demême, sans lui, point de réuni-fication du Cameroun le 1eroctobre 1961, la preuve étantque le Togo qui avait été divisécomme notre pays, n’a pas,quant à lui, été reconstitué,même partiellement ainsi quel’a été le Cameroun. La partiedu Togo passée sous adminis-tration britannique, a été défi-nitivement incorporée auGhana. Dans le pays deSylvanus Olympio, l’équiva-lent togolais de Ruben UmNyobé, l’on ne s’en était pasvéritablement remis, même silui, pour son bonheur, étaitparvenu à conquérir le pouvoiret à l’exercer, avant d’êtreassassiné par EtienneEyadéma, devenu plus tardGnassingbé Eyadema.

Non à l’Union françaiseTout commence par l’opposi-tion catégorique de Ruben UmNyobé au projet d’intégrationpure et simple du Cameroundans le grand ensemble créépar la constitution française du27 octobre 1946 qui fonde aussila Quatrième République. Ils’agissait pour le gouverne-ment français de passer outrele statut de territoire soustutelle des Nations Unies dontjouissait le Cameroun, et d’enfaire tout bonnement un terri-toire colonial français au mêmetitre que l’étaient la Haute-volta (Burkina Faso), leSénégal, le Soudan français(Mali), le Dahomey (Bénin),l’Oubangui-chari (RCA), etc.Dans cette optique, la citoyen-neté française avait été accor-dée aux Camerounais par la loiLamine Gueye du 7 mai 1946,député du Sénégal àl’Assemblée constituante fran-

çaise, élu le 21 octobre 1945 enmême temps qu’AlexandreDouala Manga Bell auCameroun. C’est ce quiexplique également le fait quedes Camerounais, au mêmetitre que les ressortissants desautres territoires françaisd’Afrique et Madagascars’étaient retrouvés au parle-ment français à Paris : PaulSoppo Priso, Kemajou Daniel,Ahidjo Ahmadou, PierreVotovo, Okala Charles, NyoyaArouna, André-Marie Mbida,Allexandre Douala MangaBell, etc.Ruben Um Nyobé aura batailléfarouchement contre cetteabsorption du Cameroun, fai-sant inlassablement prévaloirla spécificité de notre pays ausein du sous-ensemble poli-tique que constituait l’AfriqueEquatoriale Française (AEF)avec pour capitale Brazzaville.L’action opiniâtre du leader del’Union des populations duCameroun (Upc) avait été, àn’en pas douter, à l’origine dela décision du gouvernementfrançais de s’abstenir d’incor-porer des Camerounais en sonsein, ainsi qu’il le faisait pourde nombreux autres Africains :Blaise Diagne et Léopold SédarSenghor du Sénégal, FélixHouphouët-Boigny de Côted’Ivoire, Modibo Keita duSoudan français (Mali), etc.L’opposition à l’intégration duCameroun dans l’Union fran-çaise menée par Ruben UmNyobé, une fois momentané-ment récupérée par André-Marie Mbida au lendemain dela dissolution de l’Upc au moisde juillet 1955 par décret dugouvernement français, avaitpermis à ce dernier de se faireaisément élire député auCameroun à l’Assembléenationale française à Paris, aumois de janvier 1956, contre lecolon à la fois le plus nuisibleet le plus puissant duCameroun, Louis-PaulAujoulat. André-Marie Mbidaavait axé sa campagne électo-rale sur les thèmes que déve-loppait Ruben Um Nyobéréduit à la clandestinité suite àl’interdiction de l’UPC, et avaitainsi conquis le cœur desCamerounais dans la circons-cription électorale du SudCameroun, à laquelle il s’étaitporté candidat.

Non à la loi-cadre Defferre 1954. Après avoir mené pen-dant neuf longues années, laguerre contre Hô Chi Minh enIndochine et l’avoir perdue demanière humiliante au mois dejuin, par la débâcle de DiênBiên Phu, le gouvernementfrançais avait finalementconsenti à accorder l’indépen-dance à l’Indochine, l’une deses colonies d’Asie.Tout juste cinq mois plus tard,à savoir le 1er novembre 1954,les Algériens avaient déclen-ché, à leur tour, leur guerred’indépendance.1955. Des maquis voient égale-

ment le jour en Tunisie et auMaroc, toujours pour l’acces-sion de ces deux pays sousdomination française à l’indé-pendance.1956. Le gouvernement fran-çais ramène de l’île deMadagascar où il l’avait exilé,pour cause de revendicationde l’indépendance, le roi duMaroc, Mohamed V, grand-père de l’actuel souverain, etlibéré dans le même temps leleader indépendantiste HabibBourguiba de Tunisie, aprèsdix ans de prison. La Frances’était résolue à l’idée que lespeuples marocain et tunisienétaient déjà irrémédiablementacquis au défis d’indépendan-ce, et qu’il n’y avait plus riend’autre à faire que de la leuraccorder cette année-là.Cette série d’évènements tota-lement inattendus avait provo-qué une grande effervescenceen Afrique noire et àMadagascar au point oùl’Elysée s’était retrouvéecontrainte d’offrir également àcette partie de l’Union françai-se quelque chose de semblableà l’indépendance, sans toute-fois l’être. C‘est ainsi qu’ellefait voter la loi-cadre Defferrele 23 juin 1956. Que prévoit-elle ? L’octroi dupouvoir législatif aux assem-blées territoriales d’Afriquenoire et Madagascar ; la consti-tution de gouvernementslocaux au sein de l’Union fran-çaise, dépourvus toutefois depolitique extérieure, de défen-se (pas d’armée autre que fran-çaise) et monétaire (la banquede France continuant à demeu-rer la banque centrale, et lefranc des colonies françaisesd’Afrique, franc CFA, la mon-naie en vigueur). C’est ce quel’on avait baptisé poliment«autonomie interne».La réaction de Ruben UmNyobé ne s’était pas faitattendre, suivie timidementpar quelques autres leaders

politiques camerounais parmilesquels l’un des plus en vue àl’époque, Paul Soppo Prisoprésident de l’Assemblée terri-toriale du Cameroun (Atcam)depuis avril 1954 : «Non à l’au-tonomie interne, Oui à l’indé-pendance». Ruben Um Nyobéet l’Upc avaient mené unecampagne si efficace contre laloi-cadre Defferre que tout leSud Cameroun l’avait rejetée.A l’époque, il y avait un vinrouge dont raffolaient lesCamerounais : Kiravi. Ceux-cien avaient récupéré le nom etl’avaient transformé de lamanière suivante : Kamerunpour le « K » International,pour le « I », refuseAutonomie, VeutIndépendance » : Kiravi.Hors du Cameroun, seulsLéopold Sédar Senghor duSénégal et Djibo Bakary duNiger, comme leaders poli-tiques les plus en vue et natu-rellement les étudiants afri-cains en France, regroupés ausein de la Fédération des étu-diants d’Afrique noire enFrance (Feanf), partageaient lamême opinion qu’Um Nyobé.Ce dernier, avec eux, avaitdénoncé vigoureusement laduperie que constituait la loi-cadre Defferre pour lesAfricains et avaient révélé quela fameuse «autonomie inter-ne» à la faveur de laquelleAndré-marie Mbida allaitdevenir quelques mois plustard le tout premier ministredu Cameroun sous administra-tion française ne signifiaitguère une étape transitoirevers l’indépendance, mais plu-tôt un refus pur et simple de celle-ci par le gouvernement français.

18 décembre 1956 Le déclenchement de la guerrede libération nationale dans lanuit du mardi 18 au mercredi19 décembre 1956 a été l’actepolitique le plus courageux, leplus audacieux et le plus déci-

Pour la commémorationdes 54 ans de la mort duhéros camerounais, l’écri-vain actuellement endétention préventive leresitue à la place qui estla sienne dans l’histoire.

Portrait de Ruben Um Nyobe fait par l’artiste Mpunga

La journée mondiale de la paix célébrée le

21 septembre dernier a été l’occasion pour

la société civile camerounaise de faire le point

sur la situation de la paix dans «le pays où

jamais rien ne se passe». Conférences, tables

rondes et récits ont meublé cette célébration

dont le thème 2012 est «une paix durable pour

un avenir durable», sur l’instigation des Osc

Masterpiece et 1 Monde Avenir. Occasion

pour les intervenants de définir le concept et

de l’appliquer à la réalité locale. L’on retien-

dra particulièrement deux exposés: «la jour-

née mondiale de la paix: mobilisation et rôle

de la société civile et des jeunes dans la célé-

bration mondiale», et «la participation des

médias dans la construction d'un monde de

paix». Il en ressort que les pouvoirs publics

doivent se défaire de l’inertie qui les caracté-

rise pour construire une paix durable et éviter

ce que Jean-Baptiste Sipa, leader associatif,

appelle «une tranquillité dans l'injustice qui

est suivie de frustration», gage d’instabilité.

Et de ce point de vue, le rôle des médias est

essentiel. «Les médias ont le pouvoir de for-

mer et de déformer, d'unir et de diviser, de

construire et de détruire. C'est pourquoi on

parle de quatrième pouvoir», a-t-il rappelé.

CAMEROUN

21 SEPTEMBRE

Une paix fragile

Le premier Forum de l’Immobilier

Camerounais (Ficam) s’est tenu à Paris

les 22 et 23 Septembre 2012. Organisé à l’in-

tention des Camerounais de l’étranger, l’évé-

nement a connu la participation de Jean-Paul

Missi, Directeur général du Crédit foncier du

Cameroun (Cfc), de SE Mbella Mbella,

ambassadeur du Cameroun en France, de

Fritz Ntone Ntone, Délégué du gouvernement

auprès de la Communauté urbaine de Douala,

de Gilbert Tsimi Evouna, Délégué du gouver-

nement auprès de la Communauté urbaine de

Yaoundé.

Le Ficam a proposé aux Camerounais de

France la possibilité d’acquérir l’un des

10 000 logements sociaux ou l’une des 50 000

parcelles de terrains aménagés au Cameroun

dans le cadre d’un vaste chantier du gouver-

nement suivi par le ministère de l’Habitat et

du développement urbain (Minhdu).

Page 11: V&c 14

trajecto ires 11N° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 2012

Le 18 septembre dernier, à la faveur de la

session à mi-parcours du conseil de la

communauté urbaine de Bamenda, les grands

conseillers ont demandé à Vincent Ndumu

Nji, délégué du gouvernement, de saisir le

ministre des Finances pour une procédure de

recouvrement d’uen somme de 335 millions

Fcfa. Cette somme aurait été distraite par deux

anciens receveurs municipaux. Il s'agit res-

pectivement de l'ex- receveur, du nom d’Elad

qui devra justifier l'utilisation de près de 283

millions Fcfa et de son successeur, le nommé

Onana qui aurait eu des indélicatesses esti-

mées à 52 millions Fcfa pendant les quatre

mois qu'il a passé à la perception municipale

de la Cub.

Au mois de juin, le taux de recouvrement du

budget de 2.605.640.000 Fcfa est de 43,80%.

Les dépenses s'élèvent à 915.053.705, soit

29,91% contre 35,11% initialement prévus.

L’un des meilleurs ambassadeurs du

Cameroun est en passe d’être protégé

par une appellation d'origine contrôlée (Aoc).

Il s’agit du poivre de Penja, produit dans la

région du Littoral-Cameroun. Lazare Essimi

Menye, le ministre de l'Agriculture et du

développement rural l'a fait savoir le 21 sep-

tembre, au siège du groupement représentatif

de l'identification géographique poivre de

Penja. Le cahier des charges sur la base

duquel travaillaient les experts et consultants

engagés par cette association a été validé..

Le poivre de Penja dont l'arôme est prisé à tra-

vers le monde subit la concurrence de poivres

produits dans d'autres localités du pays ou

importés. « La seule façon de nous en sortir,

c'est d'obtenir un label qui sera protégé et cela

passe par le processus d'identification géogra-

phique déjà engagé », justifie Eric Claude

Metomo, producteur de poivre et président du

groupement représentatif de l'identification

géographique poivre de Penja.

Grâce à cette identification, la zone de produc-

tion du poivre de Penja sera circonscrite et les

producteurs respecteront un cahier des

charges, de sorte que leur récolte sera condi-

tionnée dans une unité qui y apposera une

vignette avant la mise sur le marché national

et international.

NORD-OUEST

EN BREF

CU BAMENDA

Soupçons de détournements

AGRICULTURE

POIVRE DE PENJA

Un label en vue

ROUTE DES CHEFFERIES

La phase 2 lancée

OUEST

La seconde phase du programme de la

Route des Chefferies a été officiellement

et traditionnellement lancée le 29 septembre

dernier à Bamoungoum.

Lancé en 2007 pour 4 ans, le programme de

sauvegarde et de valorisation du patrimoine

culturel connu sous le nom de la Route des

Chefferie (Rdc) vient de faire un premier

bilan. Lequel a permis de relever que le pro-

gramme ne rencontre pas toujours l’adhésion

des autorités traditionnelles et des popula-

tions de la région de l’Ouest.

Le Musée des civilisations sur les rives du lac

municipal de Dschang est sans doute le chef

d’oeuvre de ce programme financé par

l’Union européenne, avec le soutien de nom-

breux partenaires pour un montant de 451

millions Fcfa.

La fin de la phase I a été marquée par l'inau-

guration vendredi dernier du musée commu-

nautaire (case patrimoniale) de Batoufam

sous le thème : "Batoufam : une architecture

de pouvoir et de cohésion sociale".

Nous y reviendrons dans le numéro 15 de V&C.

l’histoire de l’Afriquesif qu’ait posé Ruben UmNyobé. Pour obtenir la fin de lacolonisation du Cameroun.Tout comme ce type de guerreavait abouti à l’indépendancede l’Indochine, de la Tunisie,du Maroc de l’Algérie, desEtats-Unis d’Amérique, del’Angola, du Zimbabwé, duMozambique, etc, la guerrequ’avait déclenché Ruben UmNyobé a abouti à la proclama-tion de l’indépendance duCameroun trois années seule-ment plus tard, à savoir le 1erjanvier 1960. Ce n’est pas tout,elle a provoqué celle de tousles autres territoires coloniauxfrançais d’Afrique noire etMadagascar, tout au long del’année 1960.Comment les choses se sont-elles déroulées ? Tout d’abord,le gouvernement français avaitcompris, au lendemain de lanuit du 18 au 19 décembre1956, que le Cameroun étaitdésormais perdu pour lui, aumême titre que venaient del’être l’Indochine, la Tunisie etle Maroc. Il avait par consé-quent définitivement abandon-né son projet d’incorporer leCameroun dans l’Union fran-çaise c'est-à-dire de lui faireperdre son statut de territoiresous tutelle des Nations Uniesappelé à accéder au bout d’unepériode plus ou moins longueà l’indépendance. Le gouver-nement français constatait enoutre que Ruben Um Nyobé leprenait de vitesse et mettait dece fait un terme au dilatoirediplomatique auquel il selivrait avec succès jusque-là àl’Onu, et qui visait à ne jamaisfixer une date pour la levée dela tutelle, autrement dit, pourl’indépendance du Cameroun.En effet, sur quoi allait totale-ment déboucher la guerre deRuben Um Nyobé ? Sur uneproclamation unilatérale del’indépendance par lesCamerounais. Dans ces condi-tions, ce serait au détriment dela France, ou dans le meilleurdes cas, sur des pourparlershardus tels ceux qui avaientcontraint le gouvernementfrançais en position défavo-rable à l’Indochine, au Marocet à la Tunisie.Face à cette double perspectivecatastrophique pour lui, legouvernement français n’avaitplus qu’une seule solution,prendre à son tour de vitesse

Um Nyobé et l’ensemble desCamerounais en anticipantl’indépendance dont il venaitde reconnaître le caractère iné-luctable. Pour tout dire, UmNyobé, à travers la guerre qu’ilavait déclenchée, avait accéléréles évènements, accéléré consi-dérablement l’histoire. Dansl’esprit du gouvernement fran-çais en effet, avant la nuit du18-19 décembre 1956, si jamaisil s’avérait impossible d’annu-ler le statut international duCameroun, l’indépendance duterritoire ne pouvait être envi-sagée que vers… 1980, voire1990. Um Nyobé, par sa guer-re, étant en train de transfor-mer le Cameroun, à son tour,en boulet colonial, mais cettefois-ci en Afrique noire. Il fal-lait se débarrasser de ce terri-toire au plus vite. La guerreayant déjà gagné le Mungo, lepays Bamiléké et le paysBanen, elle n’allait faire ques’étendre.La suite, on la connait. André-Marie Mbida qui était opposé àune indépendance à très courtterme, a été limogé de ses fonc-tions de premier ministre. A saplace a été désigné un person-nage jusque-là indécis, quant àune indépendance à long oucourt terme, mais que JeanRamadier avait rapidementconverti à celle-ci, en lui faisantmiroiter le poste de premierministre dans l’immédiat, puisde président de la Républiquepar la suite : Ahmadou Ahidjo.C’est lui qui lira le discoursd’indépendance.

La Guinée-Conakry, leCameroun : pourquoi pasnous? Mai 1956, Charles de Gaullearrive au pouvoir en France.C’est un adversaire irréduc-tible de la constitution de 1946qui avait donné naissance àl’Union française. Il rédige dece fait une nouvelle constitu-tion qui remplace l’Union fran-çaise par la communauté fran-çaise et organise, pour sonadoption, un référendum surtoute l’étendue de l’Unionfrançaise le 28 septembre 1958.Le Cameroun, grâce à l’opiniâ-treté de Ruben Um Nyobé,jouissait d’un statut particulierau sein de cet espace politiqueet territorial. D’autre part,étant en proie, toujours grâce àUm Nyobé, à une guerre d’in-

dépendance féroce, il ne futpas concerné par ce référen-dum. Il sera le seul de tous lesterritoires français d’Afriquenoire à ne pas l’être. Pour toutdire, sa cause était déjà enten-due : l’indépendance à très trèscourt terme. Au mois d’août 1958, Charlesde Gaulle part en campagneélectorale à travers l’Unionfrançaise. Il tient un meeting àTananarive dans l’île deMadagascar, à Brazzaville auCongo, à Abidjan en Côted’Ivoire, à Conakry en Guinée,et, enfin, à Dakar au Sénégal. Ilinvite les Africains etMalgaches à voter « Oui » à ceréférendum, c'est-à-dire àadhérer à la communauté fran-çaise. Ce n’est pas tout, il lesprévient que ceux qui se hasar-deront à voter « Non », verrontleur territoire immédiatementindépendant, et la France poursa part en tirera les consé-quences qui s’imposent. C’estune menace à peine voilée.Ahmed Sekou Touré deGuinée, pour ce qui le concer-ne, ne l’entend malheureuse-ment pas de cette oreille. Il luirépond, face à face, dans l’hé-micycle de l’AssembléeTerritoriale à Conakry : « Nouspréférons la liberté dans la misèreà la richesse dans l’esclavage ».Charles de Gaulle sombre dansune colère noire. Il intimel’ordre sur-le-champ à tous lesFrançais de Guinée de bouclerleurs valises. Proclame l’indé-pendance de la Guinéequelques jours plus tard, le 3octobre 1958. Charles deGaulle se retrouve ainsi, anAfrique noire, avec deuxcailloux dans la chaussure, laGuinée Conakry désormaisindépendante, et le Camerounsur le point de l’être. Le 24octobre 1958, le Haut-Commissaire de la Républiquefrançaise à Yaoundé, XavierTorre, dépose à l’AssembléeLégislative, un projet de datede proclamation de l’indépen-dance du Cameroun : le ven-dredi 1er janvier 1960. Celle-ciest adoptée par une assembléeaux ordres, car toutes lesautres dates que des éluscamerounais non membres del’Union camerounaise (Uc), leparti d’Ahmadou Ahidjoavaient proposées, avaient étédédaigneusement rejetées. Aunombre de celles-ci, le 1er jan-

vier 1959, préconisé par TsallaMekongo Germain, présidentdu groupe des Démocratescamerounais.En cette fin d’année 1958, tousles dirigeants africains quiavaient voté « Oui » au référen-dum de Charles de Gaulle, encraignant des représailles poureux-mêmes et pour leurs paysrespectifs, observent le gouver-nement français et font unedécouverte bouleversante.Autant la Guinée est sévère-ment punie pour avoir voté«Non» au référendum, et ainsiobtenu son indépendance,autant le Cameroun, pour cequi le concerne, évolue tran-quillement sans représaillesaucunes vers la proclamationde celle-ci. Le 1er janvier 1960 se présenteainsi comme un jour de confu-sion totale dans les autres paysdésormais membres de la com-munauté française, c'est-à-direqui venaient de refuser l’indé-pendance. Dans les jours quisuivent, c’est un lot de récrimi-nations qui se mettent à pleu-voir sur la table de Charles deGaulle. Elles lui posent l’em-barrassante question suivante :« Pourquoi pas non ? LeCameroun serait-il une exception,et si oui, pour quelle raison ?»La suite, on la connait. Le jour-naliste français Jean Lacouturedans la biographie de Charlesde Gaulle révèle que ce dernieragacé par les démarches pres-santes des autres pays africainsqui désiraient à leur tour vivrel’indépendance ainsi quevenait de le faire le Cameroun,s’était écrié désespéré : « Ilsnous quittent tous ». Le 27 avril 1960, le Togo quiétait également un territoiresous tutelle des Nations Uniesvoit son indépendance enfinproclamée – quatre mois aprèsle Cameroun. Puis, en août,c’est au tour du reste des paysmembres de la communautéfrançaise : Dahomey (Bénin),Sénégal, Côte d’Ivoire, Tchad,Gabon, Congo-Brazzaville,Madagascar, etc.On le voit bien, c’est RubenUm Nyobé qui à déclenchétout ce mouvement au coursde la fameuse nuit du 18 au 19décembre 1956. Cela mérited’être su des camerounais.

Par Enoh Meyomesse

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Page 12: V&c 14

arts & cu ltureN° 014 - DU 01 AU 14 OCTOBRE 201212

Hilaire Sikounmo, l’auteur de cettedémarche, a trouvé à son dernieressai de critique littéraire un titre a

priori ambigu, à la Cheikh Hamidou Kane ;ou tout simplement dialectique, assezconvenable pour pouvoir servir commesujet de dissertation classique, avec safameuse problématique-thèse-antithèse-synthèse. Du Défaitisme dans l’œuvre deFerdinand Oyono : tare ou philosophie ? Réalité ou fiction, de la part du nouvellistecamerounais ? Est-il, au bout du compte,question d’une ruse de guerre psycho-diplomatique dans son engagement littérai-re de jeune étudiant en situation de coloni-sé contre les outrances assassines de l’entre-prise coloniale française, l’une des plusindécrottables qui soient au monde – à tra-vers le temps et l’espace ? Autrement dit, s’il y a un peu partoutabsence de perspectives, démission, couar-dise, complaisance dans la veulerie, le lais-ser-faire, comme traits dominants des per-sonnages qui frétillent dans l’univers oyo-nesque, cela relève-t-il directement des évé-nements socio-historiques en cours enAfrique dite francophone, au Camerounplus précisément, son pays d’origine, desannées 1950 ? par ailleurs décennie de laconception, rédaction et publication de satrilogie . Il se peut agir aussi d’un choix délibéré deses narrateurs d’esquiver la bouillonnanteréalité camerounaise de l’époque, pourtantl’une des plus interpellatrices ; d’y tournerle dos ou de tendre à la masquer en quelquesorte. Pour servir quels intérêts ? A moinsque ce ne soit en toute naïveté. Paraît néan-moins peu admissible, celle d’un étudiantcamerounais, parti en Europe déjà à l’âgede la raison, vingt-et-un ans ; pour « évo-luer » en compagnie des Mongo Beti, DavidDiop, Francesco Ndinsouna, Cheikh AntaDiop, et autres militants chevronnés del’anticolonialisme. Il serait plutôt question, chez le romancierdiplomate, alors encore en herbe, d’unepréférence marquée pour le pan quelquepeu résiduel de la vérité historique à illus-

trer, à monter en épingle, à faire de préfé-rence passer à la mémoire collective : la réa-lité tout aussi historique des collabos indi-gènes sans doute inconscients de la gravitédes enjeux, crédules probablement.Sauf s’il ne fut au fond question que depetits calculateurs-défenseurs nègres de lasituation coloniale ; une atmosphère decontestation qui était déjà éruptive auCameroun de cette période-là – pour aumoins deux décennies, sans interruptionsignificative. 1984, 1991, 2008 sont les der-niers jalons du phénomène avéré des plusrécurrents. Peut-être jusqu’à la fin de lamainmise étrangère.Les soubresauts des années 50 relevaientprincipalement du fait d’une soldatesquefrançaise sortie éreintée de la SecondeGuerre, humiliée au Viêt-Nam, bousculéeen Algérie (comme jadis à Haïti deToussaint Louverture), et en retraite sour-dement revancharde au pays de UmNyobe, pourtant sous tutelle des NationsUnies. Une ONU qui n’attendra pas trèslongtemps – juste cinquante années d’unerecolonisation à peine masquée - pourconfirmer, comme on sait, sa congénitale etgrandissante duplicité avec les deuxPuissances les plus remuantes de sonConseil de Sécurité : au Rwanda, au Zaïre,en Côte-d’Ivoire, en Lybie, etc.Presque rien de tout cela, de ce début demassacres en coulisses des populationscamerounaises, en parallèles à de sordidesmanœuvres d’émasculation collective àlong terme - pas un traître mot, une imageou une allusion significative - n’est men-tionné dans l’œuvre du romancier, pourêtre en mesure de rappeler à la mémoire dulecteur des rudiments de la crise camerou-naise, quelques reflets de la résistance mul-tidimensionnelle d’un peuple cependantrésolument debout, pour désespérémenttenter de faire mentir le destin.Monsieur Sikounmo a rapproché le témoi-gnage de l’écrivain diplomate de ceux denombre de ses homologues et contempo-rains, pour établir tantôt des similitudespresque convergentes (Aké Loba commeCamara Laye, L. S. Senghor…) ou de saisis-sants contrastes (Mongo Beti, SembèneOusmane, Chinua Achebe, RogerDorsinville, Jacques Roumain…) sur lemême contexte colonial français à travers leContinent Noir et ailleurs dans le monde.A chacun de défendre de sa plume tran-chante ou émoussée, plus ou moins ouver-

tement sa vérité, une cause, individuelle oude groupe, dignement populaire ; pour seservir personnellement en douce ouprendre des risques considérables, se sacri-fier carrément à plus ou moins long terme àla sollicitation pressante d’un lendemainespéré moins dramatique pour son peuplecontinuellement martyr. Des témoignagesd’historiens - camerounais en l’occurrence -vont pareillement dans ce sens, à l’instar del’abbé Thomas Kethoua et du R. P.Engelberg Mveng .S’il y a finalement tendance réciproque audémenti entre la fiction oyonesque et lavérité socio-historique au Cameroun et enAfrique, il y a également quelque part unecoïncidence marquante entre le louvoie-ment artistique parfois caractériel de sesnarrateurs comédiens des années 50 et unecertaine indifférence, le silence passable-ment éloquent de l’auteur puis du diploma-te, et plus tard du politique sur des événe-ments historiques décisifs, le concernantcependant au premier chef.Comme la guerre avortée de libérationnationale dans son pays natal, le calvaire deLumumba et du Panafricanisme au Congodès 1960, la crise économique, desInstitutions, de la solidarité citoyennecomme de la gouvernance sous leRenouveau du Président Biya. On continuede chercher en vain l’intellectuel Oyonohomme de grande culture (classique), à lalumière des actions publiques (et de cou-lisses surtout) de l’écrivain diplomate, duministre-vice-roi. Monsieur Sikounmo prétend détenir la cléde la controverse. A découvrir et à appré-cier, à tête franchement reposée, dans soncaptivant essai qu’il a commis chezEdilivre, cette année même. Il s’agit d’uneréécriture adaptée de son mémoire duDiplôme d’Etudes Supérieures soutenudans un contexte kafkaïen - il y a exacte-ment quarante années de cela - àl’Université Fédérale du Cameroun,Fondation Française.

Titre de l’ouvrage : Du Défaitisme dansl’œuvre de Ferdinand Oyono : Tare ou phi-losophie ?, Essai, Edilivre, Paris, 2012, 153pages.Prix : 25 eurosPoint de vente : les librairies Edilivre etcelles de ses associés et correspondants

Sikounmo revisite Ferdinand OyonoEssai

L’engagement socio-historico-politique de Ferdinand LéopoldOyono revisité au prisme de sonoeuvre romanesque.

Par Moïse Meutou

L’inauguration del’oeuvre intitulée«IntraMoulins : le che-

min lumineux» a eu lieu le 21

septembre 2012, en présence deMartine Aubry, maire de Lilleet de l'artiste qui dit s’être inspi-ré de ses visites, promenades etrencontres. Cette oeuvre, une invite à larencontre de différentes identi-tés, est présentée comme «foi-sonnante, généreuse et poé-tique». Elle est composée de 10pièces dont Les Flaneurs, LaFontaine (surmontée d’un

masque africain) et L’arbre àfleurs, un arbre à crayons de 800kg (3,75 m et 3,25 m de côtés,pour 4,25 m de hauteur). L’oeuvre de 262 millions deFcfa a été financée par la Villede Lille grâce au soutien enmécénat de l’association «Lille,Ville d’Art et d’Artistes», quiregroupe les promoteurs immo-biliers impliqués dans le déve-loppement urbain de Lille.La Ville de Lille souhaite, à tra-vers le projet « Lille, ville d'artset d'artistes » développer la pré-sence d’oeuvres d’art contem-poraines dans ses différentsquartiers. Une dizaine d’enfants issus duConseil municipal d’enfants, ducentre social Marcel Bertrand et del'Atelier Galerie Bleue, ont, dans lecadre du projet produit uneoeuvre/jeu qui a été imprimée

par pochoirs au sol de la place.Le chantier d'implantation del'oeuvre a été lancé mi-août etles pièces fabriquées chez ADN,une société située à Marquette-les-Lille. L’implantation decette œuvre s’est accompagnéedès le 5 juin de l’envoi aux rive-rains d’une «Lettre d’Amour»rédigée et signée par l’artiste.Partie intégrante de son projetartistique, cette lettre est uneœuvre d’art à part entière, offer-te à chaque habitant de la placedu Carnaval.Après les plaintes de l’oppositionsur le coût du projet, les riverainscraignent que l’oeuvre soit«taguée», et qu’elle fasse long feu. Pour rappel, un premier travailde Tayou avait été exposé àLille au printemps 2010 (exposi-tion "Traffic Jam" à la GareSaint-Sauveur).

Tayou et Aubry inaugurent IntraMoulins Hommage

La ville de Lille (France) aoffert à Pascale MarthineTayou l’opportunité demettre en lumière sa der-nière création.

Par Madeleine Assen

EN BREFCANADA

Maka Kottonommé ministre

MONDE

$3,3 millions pourSalman Rushdie

SOIR AU VILLAGE

Lancement le 25octobre à Douala

Ala faveur des récentes violences liées à

la sortie d’un film islamophobe, la fon-

dation religieuse iranienne qui a mis à prix la

tête de Salman Rushdie depuis 1989, a aug-

menté à 3,3 millions de dollars la prime pour

l'assassinat de cet écrivain britannique.

La Fondation du 15 Khordad avait mis la tête

de M. Rushdie à prix en février 1989 après

une "fatwa" (décret religieux) de l'imam

Khomeiny, chef de la révolution islamique

iranienne, appelant tous les musulmans à tuer

l'écrivain pour son livre "Les Versets

Sataniques" jugé blasphématoire.

La prime promise par cette organisation

proche du pouvoir a été augmentée de 500

000 dollars, à 3,3 millions USA, a déclaré

son chef Hassan Sanei dans un communiqué.

La nouvelle saison du Théâtre Bodule

Mokilo de Douala (Tbmd) sera lancée le

25 octobre prochain à 20h à Douala

Bonabéri-Bonambappè, face commissariat

de police.

Le programme prévoit désormais un spec-

tacle le dernier jeudi du mois en soirée.

Quant à la soirée de lancement de la saison

2012-2013 qui sera présentée par Esther

Daniella Bodule Mukilo Sombe, Miss

Ngondo 2006, elle prévoit un récital prover-

bial avec L’aïeul Avs dans Anthologie 04.

Alors que le Québec, unique province

francophone du Canada vient, pour la

première fois, d’élire une femme, Pauline

Marois, Premier ministre, un Camerounais a

été nommé le 19 septembre 2012 ministre de

la Culture et des communications.

Membre du Bloc québecois, Maka Kotto,

ancien acteur né le 07 décembre 1961, siège

comme député de la circonscription de

Bourget à l’Assemblée nationale du Québec

depuis 2008 après avoir siégé de 2004 à 2008

à la Chambre des communes en tant que

député de la circonscription de Saint-

Lambert.

Après avoir été le premier africain député

fédéral, ce diplômé du Conservatoire libre de

cinéma français (Paris) est le premier africain

à faire son entrée au Conseil des ministres du

Québec.

Ayant tourné dans une trentaine de films, on

l’a vu pour la dernière fois au cinéma en

2006 dans «Un dimanche à Kigali», film de

Robert Favreau dans lequel il joue le rôle de

Manu. Mais l’on se souvient sans doute qu’il

joua le rôle de Joseph Kasavubu dans le film

à succès «Mobutu» (2000) de Raoul Peck,

aux côtés de Eriq Ebouaney (Lumumba) et

Alex Descas (Mobutu).

C’est après une rencontre à Paris avec Dany

Laferrière venu des répérages pour l’adapta-

tion de son roman «Comment faire l’amour

avec un nègre sans se fatiguer» (1989) qu’il

découvrira le Canada.