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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP Année 3 - N°019 Du 11 au 24 mars 2013 - Tél: (237) 33 10 61 11 - Mél: [email protected] - Web: www.villesetcommunes.info Directeur de la publication : Kamdem Souop Bimensuel La vitrine des municipalités Prix : 500 Fcfa Gouvernance Les acteurs réunis à Yaoundé Coopération décentralisée 40 idées des maires français Sénatoriales L L e e s s b b e e n n s s k k i i n n e e u u r r s s r r é é p p o o n n d d e e n n t t à à Paul Biya Mototaxis Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected] Dans son discours à la jeunesse camerounaise le 10 février 2013, le Chef de l’Etat a reconnu l’apport incontournable des mototaxis dans la gestion de nos cités et instruit le gouvernement de prendre des mesures spécifiques à ces acteurs du transport urbain «new look». Des centaines d’entre eux ont réagi en organisant une manifestation à l’esplanade du Palais de l’Unité à Yaoundé le 01 mars. Plongée dans l’histoire et le vécu de ce phénomène de société. Elections le 14 avril 2013 "Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité" Proverbe d'Asie Un rapport d’André Laignel, ancien ministre, maire d’Issoudun et Premier Vice-prési- dent délégué de l’Association des maires de France, présenté le 23 janvier 2013 et publié en février dernier, met en lumière les nou- velles approches et ambitions de l’action extérieure des collectivi- tés locales hexagonales. Dans un décret signé le 27 février 2013, Paul Biya convoque le collège électoral pour désigner 70 des 100 membres de la chambre haute du parlement. Il prend ainsi à contrepied l’oppo- sition camerounaise qui souhaitait que cette consultation se fasse après le renouvellement des conseils municipaux. Enfance Un guide pour les élus locaux Avec l’appui de l’Unicef, le gou- vernement travaille à l’élabora- tion d’un guide d’intégration des droits de l’enfant dans les Plans communaux de dévéloppement. Un colloque sur la promotion de la participation citoyenne par le biais de la redevabilité est organisé du 12 au 14 mars 2013, à l’initiative de Zenü Network et Villes & Communes. P.9 P.10 Lire P. 11 Lire notre supplément Lire notre dossier Pp.3-5

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Mis au devant de la scène à la faveur du discours à la jeunesse du chef de l'Etat camerounais, les "benskineurs" (chauffeurs de moto-taxis) sont un véritable phénomène de société. Plongée dans son histoire.

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Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

Année 3 - N°019 Du 11 au 24 mars 2013 - Tél: (237) 33 10 61 11 - Mél: [email protected] - Web: www.villesetcommunes.info

Directeur de la publication : Kamdem Souop

Bimensuel

La vitrine des municipalitésPrix : 500 Fcfa

GouvernanceLes acteursréunis à Yaoundé

Coopérationdécentralisée 40 idées desmaires français

Sénatoriales

LLeess bbeennsskkiinneeuurrssrrééppoonnddeenntt ààPaul Biya

Mototaxis

Cette publication est réalisée avec le concours deFORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES

Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé

Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget

Tél: 00237 99 99 70 93 Mél: [email protected]

Dans son discours à la jeunesse camerounaise le 10 février 2013, le Chef del’Etat a reconnu l’apport incontournable des mototaxis dans la gestion de noscités et instruit le gouvernement de prendre des mesures spécifiques à cesacteurs du transport urbain «new look». Des centaines d’entre eux ont réagien organisant une manifestation à l’esplanade du Palais de l’Unité à Yaoundéle 01 mars. Plongée dans l’histoire et le vécu de ce phénomène de société.

Elections le 14 avril 2013

" I l e s t p r é f é r a b l e d ' a l l ume r u n e b o u g i e q u e d e maud i r e l ' o b s c u r i t é " Proverbe d'Asie

Un rapport d’André Laignel,ancien ministre, maired’Issoudun et Premier Vice-prési-dent délégué de l’Association desmaires de France, présenté le 23janvier 2013 et publié en févrierdernier, met en lumière les nou-velles approches et ambitions del’action extérieure des collectivi-tés locales hexagonales. Dans un décret signé le 27 février 2013, Paul Biya convoque le

collège électoral pour désigner 70 des 100 membres de lachambre haute du parlement. Il prend ainsi à contrepied l’oppo-sition camerounaise qui souhaitait que cette consultation se fasseaprès le renouvellement des conseils municipaux.

Enfance Un guide pourles élus locauxAvec l’appui de l’Unicef, le gou-vernement travaille à l’élabora-tion d’un guide d’intégration desdroits de l’enfant dans les Planscommunaux de dévéloppement.

Un colloque sur la promotion dela participation citoyenne par lebiais de la redevabilité estorganisé du 12 au 14 mars 2013, àl’initiative de Zenü Network etVilles & Communes.

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N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 20132

Ce texte a l’avantage decorrespondre à la pério-de préparatoire d’un col-loque co-organisé parvotre journal et unréseau d’organisations

de la société civile basé à Bafoussamet dénommé Zenü Network.

Le thème du colloque porte sur : « Ledéveloppement économique et localdans un contexte de décentralisation:promouvoir la participation par laredevabilité». En organisant cet évé-nement et qui plus est, à quelquesmois du renouvellement des conseilsmunicipaux, les organisateurs, avecl’appui de l’Union européenne et duProgramme national de développe-ment participatif, ont souhaité lancerle débat sur les effets induits quepourrait avoir la redevabilité sur ledéveloppement économique et localdans le contexte de décentralisationen cours au Cameroun.

Consacrée comme le principal artisandu développement local, la communea vu ses reponsabilités accrues nonseulement dans la délivrance desbiens et services publics à l’échellelocale, mais aussi et surtout dansl’obligation de rendre compte de sonaction et des moyens mis à sa disposi-tion à cet effet.

Parler de développement économiquelocal, c’est rappeler la nécessaireexistence d’espaces de dialogue et departenariat public-privé. Ce qui metau goût du jour l’importance d’unacteur négligé du développement éco-nomique local, le secteur privé. Maiscela remet aussi une couche de res-ponsabilité sur l’obligation faite auxcollectivités de donner l’information,la bonne information sur la santé éco-nomique de la commune.

Insister sur la bonne information n’estpas fortuit, quand on songe à ce queson absence, sa rétention ou sa défor-mation peut avoir comme fâcheusesconséquences sur la vie des citoyens.L’on se souvient encore de la faillite lacommune américaine de RhodeIsland dans l’Etat du même nom enaoût 2011. Dans un reportage effectuépar Lorraine Millot à Central Falls,petite ville de 19 000 habitantssituée au nord de la capitale de l’Etat,Providence - qui porte mal son nom - «les routes ne sont pas complètement

pourries, mais craquelées, bosseléeset sales. Les maisons, de trois étagesle plus souvent, pour superposer troisfamilles, ont oublié d’être entrete-nues. Beaucoup ont été saisies, lesfenêtres sont murées de planches, etles ronces reprennent le contrôle desjardins. Beaucoup d’habitants sontaussi en faillite», décrit la reporter.Une intervention de justesse du pou-voir fédéral a évité à la municipalitéd’être à la merci des créanciers. Unesituation qui pourrait aller se répé-tant dans d’autres collectivités, seloncertains analystes.

Le juge Robert Flanders, adepte demesures radicales a été chargé derééquilibrer les finances de la villequi cette année-là, «Sur un budget demoins de 17 millions de dollars [8,5milliards de Fcfa, ndlr] avait un défi-cit de 5,6 millions [2,8 milliards deFcfa, ndlr]. Avec aussi 80 millions [40milliards de Fcfa, ndlr] d’engage-ments qui n’ont pas été provisionnéspour payer les retraites». Les tra-vailleurs gagnent moins que les béné-ficiaires de l’aide sociale. Les retrai-tés doivent se contenter de la moitiéde leur pension. Les effectifs de lapolice ont été réduits de moitié,devant l’absence d’accord entre lemaire et le syndicat de police peuenclin à réduire de 40% la rémunéra-tion d’un policier qui coûte enmoyenne 273 000 dollars [136,5 mil-lions de Fcfa] par an.

Au XVIIIe siècle, la rivière localeavait attiré l’un des premiers fabri-cants américains de chocolat, quiavait donné ce surnom de«Chocolateville». Des dizaines defabriques textiles avaient suivi.

Aujourd’hui, elles sont à l’abandon oureconverties.

Si la récession de 2008 a «exacerbé»les problèmes à Central Falls, pourRobert Flanders, «le problème cen-tral est que la ville a conclu avec sesemployés des contrats qu’elle ne peutplus se permettre, expose-t-il.D’autant moins que les fonds prévusn’ont pas été alloués comme ils ledevaient.» Le maire, démocratecomme il est de tradition à CentralFalls, est le sujet de plusieursenquêtes pour corruption. Il reste enfonction, mais dépossédé de tous sespouvoirs. A la demande d’interviewde Lorraine Millot, le frère du mairerépondait alors «Je ne sais pas ce qu’ilfait, peut-être est-il en train de jouerau golf» avant de promettre de trans-mettre la demande d’interview.

D’accord, les modèles d’administra-tion municipale camerounais et amé-ricain sont aussi proches quel’Amérique et l’Afrique. L’essentiel estlà: la santé financière des communesest une préoccupation pour les déci-deurs locaux et les administrés.

Le mois de mars est appelé à s’ache-ver par le dépôt des comptes adminis-tratifs et de gestion des collectivitéslocales camerounaises. Ce serait lemoindre effort attendu des maires etdélégués du gouvernement. Pourtant,les mots du Directeur général duTrésor, de la Coopération financièreet monétaire, Sylverster Moh, lors dulancement des séminaires d’explica-tion de l’instruction conjointe du 10janvier 2012, résonnent encore de leurpertinence. «Avec un taux moyen de20%, la production des comptes degestion est le ventre mou de la comp-tabilité publique en général et desrecettes municipales en particulier»,faisait-il savoir.

Et quand on sait que ces documentsdemandent à être complétés par descommentaires pour que l’action del’exécutif municipal et la gestion desmoyens financiers dont il a disposé,l’on comprend encore mieux la néces-sité d’avoir un carnet de santé lisible.

Bonne lecture et que les acteurs de ladécentralisation qui manipulent lesdeniers publics ou agissent au nomdes citoyens nous rendent descomptes.

Rendez-nous descomptes!

Publié avec lesoutien de

Directeur de publication /Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86)

RédactionMarcelin Angounou,Madeleine Assen,Honorine Ngangue,

Martial Nepoue, PierreNkaConsultantsCharlie Martial Ngounou(Finances locales - Gouvernance)Emeran Atangana Eteme(Décentralisation)Conseil en communicationCreativa

Commercial 98 21 56 06

ImprimerieJv-Graf - Yaoundé

DistributionMessapresse

Par Kamdem Souop

EN BREF

éditor ia l

Fritz Ntone Ntone a effectué une descenteauprès des artisans le 07 mars 2013. Il

était accompagné des partenaires du projetIsdera, «Innovative service in difficult envi-ronnement for recycler artisan» lancé le 23décembre 2009 avec le financement de ladirection générale Europeaid de laCommission Européenne. Ce projet vise lapromotion des artisans impliqués dans larécupération et le recyclage des déchetstoxiques de la capitale économique.Les artisans de neuf secteurs d’activités ontaccueilli le délégué du gouvernement auprèsde la Communauté urbaine de Douala et sesaccompagnateurs: les vendeurs et fabricantsde barbecue et de l’eau embouteillée (quartierKoumassi), les fabricants de marmites etcocottes (quartier Makea), les adaptateurs despneus (quartier Yabassi), les recycleurs élec-troménager (carrefour trois morts), le dépôtdes bicyclettes (Bépanda Omnisports), lesfabricants des parasols (Bépanda), les fabri-cants des râpes artisanales et de sacs plas-tiques (cité Cicam). Pour M. Ntone, la ville n’avait pas pensé à larécupération et au recyclage des déchets dansson plan d’urbanisation. «Il faut donc menerune réflexion dès maintenant afin de trouverdes solutions de recasement pour ces jeunesqui occupent les trottoirs. Il faut penser pro-tection environnement et propreté de laville», a-t-il relevé.Isdera soutient les acteurs non étatiques et lescollectivités locales pour le développement.La Communauté urbaine de Douala travailleavec l’Université Foscari de Venise (Italie), lacommune d’arrondissement de Maroua 1, laville de Koudougou au Burkina Faso et l’as-sociation française Aprels.

© V&C

LIMBE

Le yard livré en mai

Les travaux du quai polyvalent qui ontdébuté en 2005 après le bouclage de son

financement en 2003 seront finalement livrésen mai 2013. C’est l’information qui ressortde la visite effectuée à Limbé le 06 mars 2013par Robert Nkili, le ministre des Transports. Pendant son séjour dans le Sud-Ouest du pays,M. Nkili, accompagné des principaux respon-sables du Chantier naval et industriel duCameroun (Cnic) qui pilote le projet évalué à140 milliards Fcfa, a pu constater que lesouvriers de la société BAM International, quiréalise le marché, sont à pied d’oeuvre. Prévus pour s’échever en 2008, les travaux duYard pétrolier de Limbé avaient été interrom-pus en 2011, autre date butoir, du fait de lasuspension des décaissements des finance-ments par certains bailleurs de fonds, notam-ment la Banque africaine de développement. A ce jour, l’exécution physique du 2e plusgrand projet du Cameroun après le pipelineest de l’ordre de 54%, tandis que le tauxd’exécution financière est de 41%. Parexemple, le brise-lame, long de 400 m est livrédepuis mai 2007.

La seconde édition du Salon internationalde l'agroalimentaire de Yaoundé (Sialy)

se tiendra du 2 au 8 avril 2013.L’événement organisé par le ministère desMines, de l'industrie et du développementtechnologique prévoit cette année, une foire-exposition réservée aux industries agroali-mentaires, ainsi qu'aux Pme exerçant dans cesecteur d'activité, des forums d'échanges entreopérateurs économiques, partenaires et autori-tés publiques, des rencontres B to B, des ani-mations culturelles et une excursion touris-tique.

AGROALIMENTAIRE

Un salon en avril

DOUALA

Les artisansrecycleurs valorisés

Un atelier de concertationréunissant le ministère des

Forêts et de la faune (Minfof), leCentre technique de la forêt com-munale (Ctfc) et les collectivitésterritoriales décentralisées (Ctd)a été organisé les 06 et 07 mars

2013 à Yaoundé sur le thème«Quel aménagement pour lesréserves dont la gestion a ététransférée aux Communes ?» L’État a transféré la promotiondes activités de reboisement dansles périmètres urbains et les

réserves forestières auxCtd, ouvrant ainsi la voie

à des conventions les liant auMinfof pour la gestion soutenueet durable de certaines de cesréserves et plantations fores-tières. Le cahier de charges desCtd stipule, entre autres, que lescommunes élaborent les plans

d’aménagement des réservesdont la gestion est transférée.Entre autres résolutions, la com-mune bénéficiaire du droit degérer une réserve forestière s’en-gagera «à maintenir ou à recons-tituer l’état boisé» sur plus destrois quarts de la réserve transfé-rée.

Les forêts communales en atelier

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dossier 3N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 2013

Achaque fête de la Jeunesse, lePrésident de la République duCameroun identifie une catégorie

de la jeunesse à qui il adresse un messageparticulier. A côté de la jeunesse « enca-drée » qui poursuit les études ; des ensei-

gnants qui attendent un traitement parti-culier, une activité retient l’attention desCamerounais. Lors de la célébration de la47ème fête nationale de la jeunesse auCameroun, Paul Biya a porté un regardsur « le cas des conducteurs de mototaxis».« Je sais que cette profession n’a pas tou-jours bonne réputation en raison dequelques « brebis galeuses » qui s’y sontintroduites. Mais la majorité de ces jeunescherchent tout simplement à gagner leurvie », déclare le Chef de l’Etat. Et de pour-suivre : « n’est-on pas heureux de la possi-bilité offerte d’atteindre rapidement et àmoindre coût des destinations difficilesd’accès ? ».Ce n’est pas la seule raison de l’omnipré-sence de ces engins sur les villes et cam-pagnes du pays. L’activité prospère aussi

au Cameroun à cause d’un niveau de chô-mage élevé. Selon les estimations duministère de l’Emploi et de la formationprofessionnelle qui remontent à février2012, au Cameroun, « sur les 9 millionsd’actifs seuls 10% sont en emploi formel ».Pour inverser la tendance, une réforme estannoncée dans le secteur des mototaxis.Pour le gouvernement, « il conviendraitsans aucun doute d’organiser la profes-sion et de prévoir à leur intention desstages de formation concernant à la fois lecode de la route, notamment le port ducasque, et la technique des véhicules àdeux roues ». Et c’est toujours aux admi-nistrations publiques qu’il revient de défi-nir les contours de ces réformes. Le ministère de la Jeunesse et de l’éduca-tion civique, en relation avec celui de

l’Emploi et de la formation professionnel-le « parait indiqué pour organiser ce genrede stage, soit à travers les organismes exis-tants pour la promotion socio-économiquedes jeunes, soit par la création de nou-velles structures. D’ores et déjà, je deman-de à ces départements ministériels de mefaire des propositions allant dans ce sens »peut-on lire dans le discours à la jeunessedu 10 févier 2013. Des signes d’une nou-velle vie pour ces jeunes qui selon PaulBiya « par la force des choses, se sont trou-vés marginalisés ». Le souhait étant queces jeunes « sachent que j’apprécie le cou-rage qu’ils ont eu en acceptant des tâchespénibles, pour faire vivre leurs familles ».Et de conclure que « l’on devrait leurreconnaître un rôle social dont l’utilité estincontestable ».

Les benskineurs s’invitent dansl’agenda présidentiel

Mototaxis: la reconnaissance du gouvernementMototaxis: la reconnaissance du gouvernement

Les mototaxis du carrefour Beac à Bafoussam © V&CPaul Biya © V&C

A la faveur du discours présiden-tiel à la jeunesse le 10 février 2013et d’une manifestation organiséele 01 mars à l’esplanade d’Etoudi,notre rédaction a choisi de vousproposer un dossier sur les moto-taxis, acteurs devenus incontour-bales dans la vie des cités came-rounaises.Dossier réalisé par Kamdem Souopet Pierre Nka

Benskin: A la naissance du phénomène

Au milieu de la décennie1980, un opérateur éco-nomique originaire du

département des Bamboutosdans la région de l’Ouest-Cameroun, décide d’explorer denouveaux horizons. A la base, ilimporte des motos d’occasion duJapon, notamment des Suzuki.Cela lui donne déjà un avantageconsidérable sur les concession-naires qui proposent des motosjaponaises au prix moyen de 1,5million de Fcfa.Il ne le sait pas encore, maisquand Jean Rostin Tchinda - quia décliné notre invitation à com-pléter les informations collectées- autorise son neveu, CélestinTagou, à mettre en location-vente des motos aux jeunesdésoeuvrés Mbouda de Bepandadans la deuxième moitié desannées 1980, il vient de lancer le

p h é n o m è n e«Benskin». Beaucoup en ontsans doute perdu lesouvenir, mais lemot «benskin» quisera popularisé avecla chanson à succèsd’André Marie Talasortie en 1993 et sur-tout le groupeKouchouam Mbadacréé au milieu desannées 1990, avaitété donnée aux pre-mières motos utili-sées pour le trans-port urbain. Il s’agitdes Suzuki FR 50(photo ci-contre)qui, de manièreassez curieuse,avaient donné auxhabitants de Douala l’impressiond’une personne courbée - auxsales besognes?Puis vient l’époque des SuzukiFR75, toujours des motos quivivent une deuxième jeunesse enAfrique après avoir fait le bon-heur de la société nippone.Mais c’est incontestablementavec la Suzuki K50 que l’activitéde conducteurs de mototaxi va

connaître un essor singulier.Surnommé «chien noir», cemodèle fera longtemps le bon-heur des «benskineurs» et despopulations de la capitale écono-mique avant la déferlante desKymco, Timo, Lifang, Boxer etsurtout Sanili et Nanfang.Le temps sans doute pour lesimportateurs de constater qu’ilest possible de «brander» lesmotos qu’ils font venir au

Cameroun du nom qui leurconvient le mieux. L’on est définitvement loin desYamaha, Kawasaki et Suzuki.Mais entre temps les principalesvilles des 10 régions du pays ontvu fleurir des conducteurs prêtsà vous emmener même où peude voitures tout terrain s’aventu-reraient. Et ce, à des prix défianttoute concurrence.

Ils sont peu nombreuxceux qui se souviennentde l’origine du mot aveclequel on désigne l’activi-té de transport urbain parmoto. Bref retour surl’histoire.

Par K.S.

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4.1. Suzuki FR50 2. Suzuki FR753. Suzuki K50 dit «chien noir» 4. Nanfang

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dossierN° 019 - DU 11 AU 24 MARS 20134

Le plus gros pourvoyeur de mototaxis auCameroun est une entreprise chinoise dunom de Jinan Qingqi Motorcycles Co, Ltd

(Jnqq). Créée en 1956 et située dans la provincede Shandong, c’est dans son usine que fut fabri-quée la première moto à usage civil. Une coopération technique a été établie en 1985entre cette entreprise dont le quartier généralest situé dans la ville de Jinan et l’entreprisejaponaise Suzuki. Ce qui a permis à Jnqq defabriquer le tout premier scooter en territoirechinois.Les «Joint venture» signées avec Suzuki en 1996et Peugeot en 2006 ont permis à l’entreprised’avoir deux systèmes de productions européenet asiatique pouvant atteindre 800 000 motos etun million de moteurs (de 50 à 700 cc) par jour. En 2006, China South Industries GroupCorporation (Csg) est devenu le premier action-naire de Jinan Qingqi. Pour rappel, Csg est l’unedes principales entreprises publiques gérées parle gouvernement central chinois, avec un porte-feuille de plus de 40 entreprises industrielles dela deuxième puissance économique du monde.Devenu numéro un mondial de fabrication demotos, Jinan Qingqi possède plus de 10 millionsd’unités commerciales.Très portée sur la recherche et développement,Jinan commercialise, outre les motos, les scoo-ters et les pièces détachées, des groupes électri-gènes, et a développé des partenariats avecl’Allemagne, le Japon, l’Italie, la France, le Brésilet Taiwan qui lui ont facilité une différenciationdans l’offre qui lui a fait conquérir le monde.

Jinan Qingqi Motorcycles

L’usine à benskins de l’Etat Plus de 50.000 motos à DoualaMototaxis: la reconnaissance du gouvernement

Incontournable. C’est le mot qui est surtoutes les lèvres dans la capitale éco-nomique du Cameroun, lorsqu’on

parle de l’activité des mototaxis. Jeunes,adultes et même plus, ils occupent les dif-férents carrefours de la ville. En 2003, laville de Douala comptait près 22 000engins selon les sources municipales. En2007, le recensement indiquait près de45 000 conducteurs. A Ndokotti, parexemple le vrombissement des moteurss’assimile à une ruche d’abeille.Qu’importe l’heure. Mais les heures depointe de ce carrefour bruyant se situeentre 7 heures et 10 heures, car il fautassurer le transport des élèves et des tra-vailleurs, indique Alphonse, familier dupoint depuis cinq ans. Difficile dans cecontexte de recueillir une information à cemoment où l’on doit répondre auxattentes des clients généralement deuxsur une même moto. Toutes les tentativesseront vaines. Même dans la soirée rienn’est possible dans cette ville où tout lemonde semble pressé. C’est après dixheures du soir que l’échange a lieu avecces benskineurs comme on les appelledans les rues du pays.Le lieu est cette fois différent : le rondpoint Deido, jonction entre le centre villeet les zones périphériques. Là, Miriam quiexerce depuis quatre ans, affirme que «l’activité ne paye plus. Seule compte lachance mais on cherche les moyens de

subsistance ». Ce mécanicien poursuit enindiquant qu’il est là pour un gagne painquotidien en attendant acheter le matérielpour l’ouverture de son garage. Lui qui ade l’expérience dans le lancement desactivités génératrices de revenus. Pourpreuve « c’est par des économies person-nelles pendant deux ans que j’ai pu avoir340 000 FCFA pour acheter cette moto »déclare-t-il tout heureux. L’engin présentedéjà les signes d’usure au niveau dutableau de bord qui a perdu une partie desa vitre. Comme lui, d’autres chauffeursaffirment avoir obtenu leur moto après delongs mois d’économie.A côté de cette option, ou d’un prêt dansune tontine familiale, une autre méthodeexiste dans le milieu. La «conditionvente» ou « travailler-payer » explique unautre chauffeur plus jeune. Abdou, est

dans la ville économique depuis huitmois. Avant cette date, il a exercé sous«condition vente» à Foumbot dans larégion de l’Ouest du pays. Après uneexpérience dans un atelier de menuiserieil a préféré laisser le rabot et la scie pour leguidon suite à une offre d’un jeunehomme d’affaires de sa localité. « Il m’ademandé de lui donner 600 000 FCFAaprès neuf mois et la moto me revenait, ceque j’ai accepté » soutient ce jeune âgéd’une vingtaine d’années. Le quotaatteint, Abdou affirme avoir obtenu400 000 Fcfa sept mois plus tard. Ce quilui a permis d’acheter une moto neuvequ’il exploite depuis près de trois mois àDouala. « L’autre est garée. Je veux fairevenir un cousin pour qu’il se débrouilleaussi comme moi » lance-t-il.

Comment est née l’idée de prêter desmotos à des jeunes?Elle est née dans les années 1985 à 1990 àDouala. Il était difficile de convaincre lesjeunes de s’acheter une moto pour faire dutransport. 1«Tout Pour Moto», nous avonsalors opté pour le prêt des motos à desjeunes Mbouda qui n’avaient pas d’occupa-tion. Ils devaient travailler et rembourserl’argent petit à petit. Ces jeunes étaient àCamtel Bepanda. Avec le mauvais état desroutes, ils transportaient les passagers de làpour les différents endroits de Bépanda.Avec les villes mortes aidant dans lesannées 1991-92, les seuls véhicules à circu-ler étaient des motos. Par ailleurs, quand ilsavaient le droit d’arriver à Bonanjo, circulerà moto était plus rapide qu’aller en voiture,du fait des embouteillages. C’est commecela que l’activité a gagné toute la ville deDouala, puis par la suite le reste du pays.

Quelles étaient les conditions financièresde cette offre?Les motos étaient vendues à 400 000 Fcfa.On ne payait pas les chauffeurs de moto. Ilsdevaient verser une recette de 2000 Fcfa parjour et le reste leur appartenait. Ils avaientcependant le devoir de mettre l’essencedans la moto. Aujourd’hui, ce n’est plusaussi rentable qu’avant. Et le vol des motosest apparu.

Les importateurs et les exploitants demototaxi s’en sortaient très bien. Surtout sivous vous souvenez que les motos japo-naises étaient vendues à plus d’un millionet demi.Je dois dire qu’à l’époque, l’activité avaitparticipé à réduire le chômage et la pauvre-té, et à générer des revenus pour petits por-teurs. Plusieurs diplômés d’université s’yétaient lancés. Certes, ce n’était pas l’idéalpour eux, mais cela les occupait et permet-tait de réduire la délinquance juvénile.A l’époque, nous avions initié un projet derégularisation du secteur. Mais cela n’avaitpas intéressé le gouvernement.Heureusement qu’il y a un changement dediscours dans ce sens.Cette masse critique longtemps négligée estaujourd’hui prise au sérieux. Et ce sérieuxest aussi lié à la question chinoise et unenjeu géostratégique. La Chine est le pre-mier pourvoyeur de motos, et faire des

affaires avec eux, c’est leur faciliter l’écou-lement de leurs produits, d’où l’intérêt defaciliter la vie aux mototaxis.

Que sont devenus les tout premiers chauf-feurs de mototaxi?Plusieurs sont devenus des importateurs.L’un d’eux surnommé «Sauzee Moto» esttoujours à Bepanda. Mais Jean RostinTchinda, le Pdg de «Tout Pour Moto» fut letout premier. Son neveu, Rostin Wamba,Pdg de «Cocimecam» est aussi arrivé enforce sur le marché dans les années 1997-98.Ils ont été pendant de longues années lespoids lourds de l’importation des motos.M. Tchinda qu’on appelait à l’époque «LeJaponais de Mbouda» importait les SuzukiFR50 d’occasion, puis FR75 et K50. Cesmotos coûtaient autour de 600 000 Fcfa.Quand la Chine est entrée dans le marché,ces motos se sont avérées chères. La Chinea bouté le Japon hors de ce marché avec les

motos neuves Qingqi 50 ou 125 à moins de400 000 Fcfa. Elles avaient le même moteurque les japonaises, mais étaient moinsrobustes.

Qu’est ce qui a convaincu les Chinois detravailler avec M. Jean Rostin Tchinda?Il avait travaillé avec les Japonais pendantune douzaine d’années. Il importait desmotos d’occasion. La struture qui fabriqueles Qingqi, Jinan Qingqi Motorcycles, estentrée en coopération technique avecSuzuki Japon. Si les deux géants avientréussi à coopérer en Asie, il n’y avait aucu-ne raison que cela ne soit pas aussi le cas auniveau des revendeurs. L’activité grandis-sante a poussé les Chinois à effectuer plu-sieurs visites au Cameroun. Puis, il y a eu l’entrée sur le marché deCocimecam qui a donné une autre dimen-sion au secteur. Rostand Wamba, qui a étu-dié à l’Institut universitaire de technologieFotso Victor de Bandjoun, a apporté desidées neuves. Il a notamment introduit surle marché une idée originale qui était celledes franchises. A un moment donné, il a euplus de 300 succursales au Cameroun, maiselles ne lui appartenaient pas. Il prêtait sonnom aux revendeurs qui avaient l’obliga-tion de vendre exclusivement ses produits.

Quelle était l’usage des motos à l’échelleafricaine dans les années 1980?C’est maintenant que les pays d’Afriquecentrale se mettent aux motos. Maisl’Afrique de l’Ouest a une plus longue tra-dition. Peut-être est-ce dû au relief plus platà l’Ouest qu’au Centre. Mais il y a aussi laperception sociale: ici depuis longtemps,avoir une moto était normale alors que cheznous, comme il faut rouler carrosse, celuiqui a une moto rêve d’avoir une voiture.

Plusieurs formules sont utili-sées pour l’obtention d’unemoto, signe d’une autonomiefinancière.

Par Pierre Nka

Heure de pointe à Douala

“C’est moi qui ai eu l’idée de prêter des motos à des jeunes Mbouda”

EN BREF

Aujourd’hui Doyen de laFaculté des Sciences sociales et desRelations internationales del’Université protestante d’Afriquecentrale, Célestin Tagou se sou-vient de la naissance du phénomè-ne des «benskin» à Douala il y a

près de 30 ans.

Propos recueillis par KS à Dakar

Célestin Tagou Célestin Tagou © V&C

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dossier 5N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 2013

Mototaxis: la reconnaissance du gouvernement

La présidence de la République faitremarquer qu’ils étaient «près de 5000

conducteurs de moto-taxis, issus des 10Régions du Cameroun [et] venus le 1er mars2013, en fin de matinée, dire merci au Chefde l’Etat, S.E.M Paul BIYA qui a annoncélors du dernier message à la Jeunesse, untrain de mesures devant donner des lettresde noblesse à leur profession». La démarcheest curieuse quand on songe que troissemaines séparent le discours prononcé dela manifestation organisée. Par ailleurs,sachant que le lieu de la manifestation qu’onprésente comme spontanée est depuis desdécennies interdit à tout regroupement, onpeut penser que la présidence n’est pasinnocente dans cette manifestation. Le clou de l’événement aurait sans doute étéque le Chef de l’Etat en personne viennes’entretenir quelques minutes avec ces filsdu pays sur qui il a posé un regard paternelil y a quelques semaines. Il ne fait pas grand doute au fait qu’unemain haut placée soit derrière la mobilisa-tion qu’on a présentée comme regroupantdes mototaxis des 10 régions du pays quiauraient trouvé le moyen de délaisser leuractivité si peu rentable pour un si longdéplacement de remerciement qui survientalors que l’impôt auquel sont asujettis cesentrepreneurs urbains d’un type nouveau adoublé dans certaines communes.On suppute derrière ce regain d’intérêt pourles mototaxis, l’envie du gouvernement deplaire à un partenaire vers qui Paul Biyasemble s’être un peu plus tourné depuis sonvoyage qui a précédé l’élection présidentiel-le d’octobre 2011. Et quand on sait que legouvernement central chinois est le princi-pal actionnaire du n°1 mondial de fabrica-tion des motos, le lien est vite fait, aumoment d’entamer des négociations surd’autres investissements de l’Empire duMilieu au Cameroun.En tout cas, le représentant personnel duPrésident de la République, FerdinandNgoh Ngoh, Secrétaire général de la prési-dence, a invité les manifestants à un meilleurrespect des lois et règlements de laRépublique, en évitant de se laisser «mani-puler par les fauteurs de troubles de tousbords».

K.S.

MOBILISATION

Curieuse motion desoutien

EN BREF

Faillite des politiques d’emploi

ADouala, 9 jeunes sur 10 n’ont pasde travail rémunéré selon les esti-mations de l’association 2A

ESSEC qui regroupe les anciens diplô-més de l’école de commerce de l’univer-sité d’Etat de la ville. A Bonabéri, unedes zones industrielles du quatrièmearrondissement de la capitale écono-mique la situation n’en est pas éloignée.Les jeunes ont tenu a le faire savoir lorsd’un forum sur l’émergence tenu durant lafête de la jeunesse. 35% de chômage. Lephénomène serait plus grave s’il n’y avaitpas un développement d’autres activitésinformelles dans cet espace géographiquequi abrite plusieurs gros légumes de l’éco-nomie camerounaise : Cimenterie duCameroun, Razel, une partie du port auto-nome, Cometal, Perenco, et bientôt lacimenterie du groupe nigérian DangoteCement, etc. Là bas, l’on compte 80% desous-emploi, dont les mototaxis. Si cette activité est en progression entermes de jeunes qui s’y consacrent, desemplois indirects apparaissent dans ledépannage des engins. Selon une étudemenée sur la question par MaidadiSahabana, au Laboratoire d’économie des

transports, de l’université de Lyon, « en2003, l’activité représentait environ 30 000emplois de conducteurs, soit deux foisplus que l’ensemble des autres modes detransport public réunis (autobus, minibus,taxis et transporteurs clandestins) ». Defaçon indirecte poursuit la même étude,les mototaxis génèrent « un nombreimportant d’emplois indirects, pour l’es-sentiel dans le secteur non structuré del’économie : mécaniciens et petits répara-teurs, colleurs de roues, vendeurs depièces détachées et de lubrifiant… »En termes de recettes économiques, lecode général des impôts de 2012 place l’ac-tivité dans la catégorie A de l’impôt libéra-toire. Le tarif est arrêté par les collectivitésterritoriales décentralisées, principauxbénéficiaires de cet impôt. Les transpor-teurs doivent verser une somme pouvant

se située jusqu’à 20 000 Fcfa. A cela s’ajou-te l’assurance entre 15 000 à 20 000 Fcfapar an, 10 200 Fcfa pour la carte grise pourles motos neuves ou qui changent d’ac-quéreur, 2000 Fcfa pour la vignette. Danscertaines agglomérations comme Douala,la Communauté urbaine prévoit des fraisde stationnement trimestriel fixé entre 2500 à 3 000 Fcfa. Dans les rues de la princi-pale place économique du pays, des sup-putations alimentent les risques d’uneaugmentation de l’impôt libératoire. A lacommune de Douala 1er par exemple unresponsable qui nous renvoie au pointd’enregistrement à la mairie de Deido,évoque la somme de 24 000 Fcfa.L’inquiétude est grande du côté des trans-porteurs qui voient d’un mauvais œill’éventualité d’une augmentation decharges dans leur activité.

Une extraordinaire mobilisation © V&C

En même temps qu’elle se posi-tionne comme un palliatif créantdes d’emplois précaires, l’activitégénère des recettes pour lesfinances publiques locales.

Par Pierre Nka

Une réglementation plus souple

Les transporteurs s’en réjouissent. Lesautorités administratives n’ont plusun regard profond dans le secteur

des mototaxis. La situation dure depuis2012, reconnaissent certains conducteurs.A titre illustratif, même après la tenue desassises régionales des différentes adminis-trations publiques sous la présidence dugouverneur du Littoral, le 20 février der-nier, aucune indication sur le retour descontrôles n’a été donnée. Ce qui laissecroire que la tolérance administrative vase poursuivre. La durée n’est pas connuedu grand public. Chez les acteurs du sec-teur, l’heure est aux réjouissances. Commece conducteur rencontré à la lisière de lazone interdite située entre Akwa (La

Cathédrale Saint Pierre et Paul) et l’entréedu centre administratif à Bonanjo. Au moment où l’on s’achemine vers la finpremier trimestre 2013, il se dit surpris del’absence de contrôle de l’impôt libératoireet autre pièces exigibles. Et pourtant dansla ville, les autres acteurs du transportinterurbain doivent montrer patte blanchelors des contrôles. Et ce ne sont pas lesdéfauts qui manquent sur les engins.L’absence de plaque d’immatriculation, decasque, de chasuble,… est visible. Pour cescas, des mesures conservatoires sontcontenues dans le décret n°2008/3447/PMdu 31 décembre 2008 portant sur « lesconditions et les modalités d’exploitationdes motocycles à titre onéreux ». La consé-quence sur le terrain est le développementde la corruption.Comme au niveau de l’arrêt bus situé enface de la boulangerie Meno au rond pointDeido. Les agents de la police municipaleextorquent de l’argent aux conducteursindélicats. La pratique est simple, en casde dépôt ou d’embarquement de client endehors des zones de stationnement, d’un

air agressif, l’agent municipal retire la clédu contact de la moto. S’enchaine alorsune longue négociation qui s’assimile aumarchandage. Selon la législation, uneamende s’applique à cette infraction auniveau de la fourrière municipale. Mais leconducteur déboursera une somme quioscille entre 3000 et 5000 Fcfa selon leshumeurs des agents. Les zones de prédi-lection de cette pratique ont lieu à proxi-mité des débits de boisson.Une situation qui prend de l’ampleur etconforte le postulat d’un phénomèneincontrôlable. Ce d’autant plus que lagenèse de cette activité se situe dans uncontexte insurrectionnel dans les années1990. Année du phénomène de « villesmortes », de revendication politiquenotamment, la pluralité des partis poli-tiques. Aujourd’hui, le niveau de chômages’avère élevé et la jeunesse comprise entre5 et 15 ans représente 25% de la popula-tion, celle de 15 à 35 ans le tiers de la popu-lation. Soit un total de plus de la moitié dela population.

Une tolérance administrativeconsolide le statut de professionprivilégiée dans le secteur destransports urbains. Ce qui charriede nombreuses conséquences.

Par P.N.

Survivre à tous les risques

C’est après de longuesexpériences dans lemilieu qu’il tire la son-

nette d’alarme. Samuel estaujourd’hui chauffeur d’un parti-culier à Douala, il exerce l’activitéle week-end. Il aura exercé dans

le milieu à plein temps depuis1995. « Le métier de mototaxin’est pas fait pour les jeunes »tient-il à relever d’emblée. Et surle discours du 10 février 2013,Samuel est clair : « le président abien parlé. Mais, il faut créer desopportunités pour les jeunes ».D’un ton grave face aux jeuneschauffeurs du carrefour quidébouche à l’Ecole supérieuredes sciences économiques etcommerciales (Essec), il affirme: «l’âge minimum pour conduire lamoto doit être de 20 ans au lieude laisser les enfants de 15 ansinvestir le milieu. C’est la jeunes-se des chauffeurs qui cause les

accidents et entraine l’existencede pavillon Benskin dans certainshôpitaux ».Pour ce vétéran, la cause se situeaussi au niveau de l’évolutiondes importations de moto en pro-venance d’Asie. Ce qui a uneconséquence sur les prix. A titrede comparaison, c’est avec unmodèle de moto de marqueSuzuki K50 (Chien noir, commeon l’appelle dans le milieu) quel’activité a pris son essor dans lesannées 1990. Elle coutait près de900 000 FCFA et seuls les respon-sables, la plupart des retraitéss’en offraient, reconnait Samuel.Aujourd’hui, des motos débar-

quent en quantité considérabledans les cartons et sont montéespar les revendeurs au tiers duprix pratiqué il y a deux décen-nies.Une baisse de prix qui n’a pasentrainé l’amélioration desconditions de vie des chauffeurs.La grande frange des jeunes ren-contrées dans les artères de laville de Douala, déclarent qu’ilsn’ont pas de comptes dans lesstructures bancaires classiques.La raison évoquée est le risque defermeture des établissements demicrofinance. C’est donc dans lesréunions familiales que se font lesépargnes hebdomadaires. Bien

qu’il existe quelques structuresde regroupement ou d’associa-tions, la méfiance existe sur leplan financier. Ce d’autant plusqu’ils proviennent des originesdiverses. La solidarité est mani-feste lorsqu’une situation sub-stantielle apparaît. « Noussommes unis lors des désagré-ments avec les forces de l’ordre,en cas d’augmentions des prix ducarburant par exemple » expliquesous anonymat un leader d’uneassociation basée au lieu ditDalip dans le quartier des affairesà Akwa.

L’évolution des importa-tions, l’appât du gain, laméconnaissance du code dela route, l’absence de systè-me de sécurité sociale,l’état des routes consti-tuent le lit des dangers del’exercice de cette activité.

Par P.N

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actual i tésN° 019 - DU 11 AU 24 MARS 20136

EN BREF Finances locales

Le Rnhc revient sur Africités 2012

Le Réseau national des habitants duCameroun (Rnhc) de retour de Dakaroù il a pris part à la 6e édition du

Sommet Africités, a organisé un atelier derestitution le 27 février 2013 au Monastèredes Bénédictins du Mont Fébé à Yaoundé.Le but étant de présenter les résultats etrecommandations de la participation de lasociété civile.Pour rappel, Africités 2012 dont le thèmeétait «Contruire l’Afrique à partir de sesterritoires», s’est tenu du 04 au 08décembre dernier. Fabien Mbassi Mbassi, le Secrétaire exécutifnational du Rnhc a planté le décor en rap-pelant le contexte de la tenue d’Africités2012, à savoir la volonté d’impulser le pro-

cessus de décentralisation en Afrique ,Africités étant l’occasion pour les éluslocaux de répondre aux questions liées à laconstruction des cités africaines . Parmi les activités menées par le Rnhc, l’onretiendra la co-organisation de la sessionsur le Budget participatif et celle de la soi-rée de l’Amérique latine ; l’organisation dela session spéciale sur les TIC et la gouver-nance locale sur le thème : « Mettre à contri-bution les TIC pour la participationcitoyenne et l’amélioration de l’accès auxservices sociaux de base dans les Ctd afri-caines »; la participation à la session spécia-le «Renforcement de la gouvernance urbai-ne et fiscalité locale »; la participation àl’atelier de lancement de l’Observatoireinternational de la démocratie participativeen Afrique. Comme résultats engrangés, le public aretenu la Charte africaine de la participa-tion citoyenne adoptée et signée par 300organisations et institutions ; l’accord deprincipe de l’Institut de la BanqueMondiale (Ibm) pour un soutien au pro-

gramme d’échange régional entre leCameroun, le Kenya, la Rdc, le Sénégal,Madagascar et le Mali, basé sur l’usage desTIC pour la redevabilité sociale ; l’accordde partenariat et de coopération signé entrela commune de Yaoundé 5 et celle de PortoAlègre ; la 2e place de la commune deYaoundé 6 au prix de l’excellence africaineen matière du Budget participatif enAfrique ou encore la Charte africaine dulogement social signée par plus de 200organisations et institutions mobiliséesautour de l’Alliance internationale deshabitants (Aih) dont le point focal Afriquefrancophone est le Rnhc avec comme coor-donnateur Jules Dumas Nguebou.Quelques perspectives se dégagent parmilesquelles la mise en œuvre d’un program-me de construction de 1 500 logementssociaux, la campagne «zéro déguerpisse-ment» ou encore le lancement duProgramme africain de Budget participatifpar Cités et gouvernements locaux unisd’Afrique, organisateur d’Africités.

C’est le bilan qu’aurait fait l’altercationentre les gros bras de la Communauté

urbaine de Yaoundé et les conducteurs demototaxi dans la cité capitale le 05 mars2013. A en croire le récit fait par un témoin à notreconsoeur Jeannette Eliane Tchamgoué, lesconducteurs de mototaxi venaient prêter mainforte à l’un des leurs désireux de rentrer enpossesion de sa moto. Arrivés en grandnombre à l’entrée de la Voirie municipale, ilsont été confrontés aux commandos de laCommunauté urbaine qui ont fait usage desbarres de fer et des gourdins pour les frapper.Les mototaximen non armés se sont enfuis.Mais une victime de coups sur le crâne auraitrendu l’âme à la Garnison militaire où elle aété transportée. D’autres s’en sont tirés avec des blessureslégères et quelques interpellations ont étéfaites par la police arrivée sur les lieux.

YAOUNDE

Mort d’un benskineur

AGRICULTURE

Dschang prépare unsalon

La Faculté des sciences juridiques et poli-tiques de l’Université de Douala organise

le 15 mars 2013 la conférence de rentrée duMaster II professionnel Administration etgouvernance urbaine et locale et de laLicence professionnelle Cadre des collectivi-tés territoriales. Les participants échangerontsur le thème : «Les enjeux de la gouvernancelocale dans le Cameroun d’aujourd’hui». Leconférencier sera Jean Yango, directeur desEtudes, de la planification urbaine et dudéveloppement durable à la Communautéurbaine de Douala.

UNIVERSITE DE DOUALA

Le développementlocal en fac

SIM_ba enseigné aux cadres descommunautés urbaines

50cadres, soit 25 pour lagestion budgétairede l'ordonnateur et

25 pour la gestion patrimonialedu receveur municipal descommunautés urbaines de

Kribi, Edéa, Ebolowa, Bertoua,Bafoussam et Nkongsambaviennent d'être formés par leséquipes du cabinet SuccessPartners Consulting, partenai-re technique de l’Associationinternationale des maires fran-cophones (Aimf) et dont ledirecteur est le Représentantlocal de l’Aimf en matière deFinances locales. Ces cadres ont été formés àune meilleure budgétisation, à

la mise en patrimoine des actifscommunautaires, à une pro-duction des états budgétaireset financiers dans les formes etles règles exigées par la régle-mentation en vigueur.

La formation s'est tenue dansl’une des salles de conférencesde la Mutuelle du personneldu Trésor du ministère desFinances, sous la supervisionde Serge Abouem, directeur duTrésor et président du Comitéchargé de la modernisation desfinances dans les Collectivitésterritoriales décentralisées duCameroun.L’Aimf a accordé à ces six com-munautés urbaines l’quivalentde 35 millions de francs Cfasous forme d’équipements(ordinateurs, imprimantes,onduleurs, etc.) et de forma-tion des cadres. L’ambition ques’est fixée l’Aimf est d’accom-pagner les collectivités localescamerounaises dans leur projet d'amélioration de la transpa-rence budgétaire, de mobilisa-tion des recettes propres,d'amélioration de la qualité dela dépense dans les collectivi-tés territoriales. A en croire Charlie MartialNgounou, Représentant Aimfen Finances locales et principalexpert formateur que secondaitJules Ekwalla, «Nous croyonsque les collectivités territo-riales doivent être encouragéesà une véritable culture desnouvelles technologies et pource faire l’Aimf fournit gracieu-sement à chacune des 6Communautés urbaines de

cette phase 5 ordinateurs dont1 serveur, 2 postes de travailpour les services financiers del'ordonnateur et 2 postes detravail pour la recette munici-pale. Nous les encourageonsainsi à la mise en réseau infor-matique afin d'améliorer aussile travail collaboratif en leursein».Par ailleurs, poursuit-il «Cestravaux de structure budgétai-re, comptable et financière quenous réalisons dans les collecti-vités territoriales duCameroun depuis 4 ans sont lavéritable clé pour une vraietransparence budgétaire etpour une budgétisationcitoyenne. Au fur et à mesureque les collectivités territo-riales seront capables de s'as-treindre à une gestion budgé-taire rigoureuse, elles com-prendront mieux l'obligationde diffuser les états budgé-taires et comptables auxcitoyens que nous sommes. Telest l'objectif que nous visons àtravers ces travaux, mettre l'in-formation budgétaire et comp-table à la disposition descitoyens dans les formes acces-sibles même pour les moinsinstruits». Et de rappeler que«que les budgets publics qu'ilssoient locaux ou nationauxsont notre argent».

Lisez et faites lire L’info culturelle

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Une cinquantaine decadres des communautésurbaines du Cameroun ontassisté du 25 février au 08mars 2013 à une formationsur l’utilisation du progi-ciel de gestion budgétaireet comptable.

Par Honorine Ngangue

Le Réseau national des habitantsdu Cameroun (Rnhc) a organisé unatelier de restitution des résultatset recommandations d’Africités2012.

Par Madeleine Assen

La première édition du Salon Internationalde l’agriculture de Dschang (Siad) se pré-

pare sereinement. Les différentes commissionssont à pied d’oeuvre autour du maire BernardMomo. Patrick Martin, le directeur général de l’Officecamerounais des foires et expositions(Ocafex), a effectué une visite dans les servicesdu gouverneur de la région de l’Ouest le 7 mars2013 pour aborder les différents aspects despréparatifs: partenariats, conférences et tablesrondes, etc. Avec le secrétaire général de la région, EmileMooh qui a réuni autour de lui les différentsdélégués régionaux impliqués ou intéressés parl’événement appelé à être biennal, il a abordéles différents aspects des préparatifs.Dschang a la particularité, a souligné M.Martin, d’avoir sur ses terres une université quidispose d’une faculté d’Agricultrue et dessciences agronomiques. Ce qui, ajouté à laplace qu’elle occupe dans la production agrico-le nationale en fait une ville à part au momentoù le pays se lance dans l’agriculture dedeuxième génération.

Une équipe d’experts allemands a organisédu 07 au 09 mars 2013 une formation en

chirurgie endoscopique appliquée à l’urologiequi a permis aux chirurgiens de la sous-régionAfrique centrale de renforcer leurs capacités. La formation, organisée à l’hôpital protestantde Ngaoundéré, entend améliorer la prise encharge des pathologies des voies urinaires(hématurie, énurésie) nécessitant une inter-vention chirurgicale de plus en plus fré-quentes.

SANTE

L’urologie expliquée

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annonces 7N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 2013

EN BREF

Un orage s’est abattu le 03 mars dernier surAngossas dans le département du Haut

Nyong causant d’importants dégâts matériels,notamment à l’Ecole publique groupe I. La toi-ture de deux salles de classe, récemment réha-bilitées par Plan Cameroun, a été complète-ment endommagée et emportée. Par ailleurs,cet orage a également détruit la salle du Centred’examen du Certificat d’études primaires oùdes documents précieux étaient gardés. Sur lecoup, le directeur de cette école, GuillaumeSanchez Mepolia, et ses collaborateurs, aidéspar quelques parents, ont tenté de sauver ce quipouvait l’être. Précisons que cet établissementn’a plus que trois salles de classe pour un effec-tif total de 228 élèves.Du coup, les enseignants ont adapté leurméthode de travail. Si les élèves des classesdétruites par l’orage ne squattent pas dans lesautres salles ayant résisté à l’orage, ils sontcontraints de prendre les cours sous les arbres.Ce dysfonctionnement constitue une situationpréoccupante qui dépasse les responsables del’Ecole qui ne savent où donner de la tête. C’estce qui a poussé d’ailleurs le directeur del’Ecole, à en appeler à la générosité des âmesde bonne volonté, pour voler au secours de sonécole sinistrée. Cette situation est enfin préoc-cupante pour les apprenants qui sont contraintsde rester chez eux aux moindres gouttes despluies. Du côté de la délégation régionale del’Education de base de l’Est, on s’active à trou-ver une solution à ce casse-tête, survenu à miparcours de l’année scolaire.

Source: Cameroon Tribune

ANGOSSAS

Une école détruite

BETARE-OYA

Mille livres de plus àla centrale de lectureLa centrale de lecture publique de l’arron-

dissement de Betaré-Oya a été inauguréele 09 mars dernier par le le sous-préfet, SimonEtsil.L’ouvrage, qui a bénéficié d’un financementdes sociétés d’exploitation aurifère, notam-ment A&K Mining, dispose d’un minimum demille livres dans divers domaines de laconnaissance, en plus des manuels scolaires.Le maire, Abo Kella a dit toute sa satisfactionde voir ainsi mis à la disposition des popula-tions un équipement qui servira à rehausser leniveau intellectuel des jeunes notamment avecuen incidence souhaitée sur la qualité desrésultats scolaires et une réduction du taux dedéperdition scolaire.L’abonnement est fixé à 500 Fcfa par an pourles élèves et le double pour tous les autres uti-lisateurs.

DSCHANG

De l’énergie en vueLa ville de Dschang a décidé de prendre le

taureau par les cornes en matière d’éner-gie électrique. Pour pallier aux intempestivescoupures électriques, elle a lancé trois pro-jets de mini centrales hydroélectriques. Lapremière devrait être opérationnelle bientôt, àen croire le maire Bernard Momo. Elle per-mettra de desservir une quarantaine de foyersdans le village Tchouandeng. La seconde seraconstruite près de la gare routière, sur la chute«Lifock». Quant au troisième, il concerne laréhabilitation de la vieille centrale hydroélec-trique de Dschang construite dans les années50 et permettra d’assurer notamment l’éclai-rage public.Ces mini centrales, qui devront alimenter nonseulement le centre urbain mais également lazone rurale, sont le fruit de la coopérationavec Nantes métropole (France), en collabo-ration avec des communes de Haïti et GuinéeConakry. Déjà, une mission de techniciens del’association «Electricité sans frontières» estannoncée pour fin mars.

Une équipe de professionnels de la communication des organisationsse met au service des collectivités locales pour élaborer et mettre enoeuvre leur stratégie de communication : CREATIVA.

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Mapinduzi planche sur l’identitéRéflexion

Signifiant en swahili «Changement pro-fond», Mapinduzi est un think tankcréé sur les cendres d’un précédent

dont le nom était «Dschangshuss». A encroire Flaubert Djateng, Christiane Kayseret Jeanot Minla Mfou’ou qui sont parmi lespères fondateurs des deux concepts, avecMapinduzi, ils ont voulu développer uneingénierie d’idées sur le développement. Etle parcours professionnel des uns et desautres y contribue, avec des experts endéveloppement organisationnel, acteurs etchercheurs en développement local,hommes de média.Parmi les invités de Mapinduzi qui se sontretrouvés à l’hôtel Ndiambour de Dakar du26 au 28 février 20123, l’on comptait la pré-sence de Jean Pierre Olivier de Sardan,chercheur émérite en décentralisation etgouvernance locale qui a sillonné le conti-nent et qui dirige le Laboratoire d'études etde recherche sur les dynamiques sociales etle développement local (Lasdel).Les participants ont été sélectionnés aprèsun appel à contributions sur le thème«Identités et gouvernance». Il en est ressor-ti des leçons partagées des expériences de

la République démocratique du Congo, duCameroun, de la Côte d’Ivoire, du Niger,du Burkina Faso et surtout du Mali en proieà une situation insurrectionnelle dans leNord, sur fond de problème Touareg.

Les «métis sociaux»La problématique des «urbains» opposésaux «ruraux/traditionnels» s’est posée pen-dant les travaux. Pour les premiers, ils refu-sent d’être enfermés dans un carcan quin’est pas le leur, celui d’une Afrique du vil-lage, avec des héritages culturels les rame-nant systématiquement à des clichés eth-niques et tribaux, alors que de nouveauxproblèmes identitaires sont survenus,notamment sur l’héritage, les liens sociaux,les cultures urbaines, etc. Quant auxseconds, ils ont revendiqué leurs attaches à

un passé historique qui demande à êtremieux valorisé dans un maillage avec lesemprunts de la modernité.

Le cas malienLa crise malienne a alimenté les débats enplénière et en aparté. Le temps aussi pourles uns et les autres de bien comprendre àquel pont la complexité de la situation nepouvait se résumer au problème Touaregqui, lui-même, occulte le problème desautres tribus du Nord.Les participants se sont quittés en souhai-tant échanger davantage par le biais d’unforum de discussion et de se voir plus sou-vent sur des sujets de gouvernance locale,en plus de voir leurs textes publiés. Choseset d’autres qui nécessitent que des bailleursde fonds les accompagnent dans la durée.

Le think tank sur la gouvernancelocale a réuni du 26 au 28 février2013 une quinzaine d’acteurs etchercheurs qui ont échangé sur lethème «identités et gouvernance».

Par Kamdem Souop à Dakar

EN BREF

Les participants le 28 février 2013 © V&C

SALON DU TRANSPORT

Du 20 au 23 marsJay Vom Vadiveloo, promoteur du

African Transport Exposition (Atrexpo),Nganga Henri, le président del’Organisation patronale des syndicats destransporteurs au Cameroun (Opstac) etAlain Essono, ont rencontré la presse àl’hôtel Franco le 09 mars dernier à l’effet defournir plus amples explications sur l’orga-nisation de la foire exposition auto qui setiendra à l’esplanade du palais desCongrès de Yaoundé du 20 au 23 Mars2013.Ce sera, à en croire les organisateurs, letout premier salon international du trans-port organisé en Afrique. L’Atrexpo offriral’occasion aux acteurs de l’industrie dutransport (aérien, maritime, fluvial, ter-restre, etc.), aux constructeurs ainsi qu’auxbailleurs de fonds de partager leur savoir-faire, et surtout de vendre leurs produits. Plusieurs pays africains notammentl’Angola, la Rca, le Congo, la Rdc, leGabon, ou encore la Guinée Equatoriale yprendront part aux côtés du Canada, desEtats-Unis, de la Chine, du Royaume Uniet de la Corée du Sud. Cette première édition sera axée sur la pré-sentation de plusieurs grands projets, lesfora sur la sécurité et la sûreté maritimesdu golf de Guinée, une exposition des dif-férentes compagnies exerçant dans lestransports avec notamment une expositionsur l’ex-Cameroon Airlines, une expositiondes voitures commerciales. Parmi les inter-venants, l’on note trois commandants de lamarine nigériane.

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inter-communes 9N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 2013

EN BREF

Demandé par LaurentFabius, ministre desAffaires étrangères et

Pascal Canfin, ministre délégué

chargé du Développement, lerapport d’André Laignel pro-pose de nouvelles ambitionspour l’action extérieure des col-lectivités territoriales fran-çaises.

Au-delà des formes tradition-nelles (jumelages, coopérationdécentralisée) l’accent estporté sur l’ensemble desactions internationales enga-gées par les Régions, lesDépartements, les communeset leurs groupements. Auxactions classiques d’échange etd’appui à la gestion de servicespublics locaux ou d’aide à lamise en place d’infrastructuresde base chez les partenaires duSud, se sont progressivementajoutés des champs d’interven-tion innovants : développe-ment rural, planification urbai-ne, schéma de transport, tou-

risme durable, administrationnumérique. Nos collectivitésterritoriales jouent un rôleessentiel en matière de déve-loppement et de solidaritéinternationale, et elles ont pro-

gressivement acquis une com-pétence globale d’action exté-rieure.Dans le respect des engage-ments internationaux définispar l’État, les collectivités terri-toriales constituent donc desacteurs à part entière de notrediplomatie.Le rapport, remis au ministre le23 janvier 2013, présenté à laCommission nationale de lacoopération décentralisée(CNCD) le 29 janvier 2013, sousla forme d’un plan d’action duGouvernement, appelle un ren-forcement de cette politiquepublique indispensable aurayonnement et à l’influence denotre pays à l’étranger.

Source: La Gazette des Communes

40 idées des maires de FranceCoopération décentralisée

A. DEFINIR DES PRIORITES PARTAGEES« L’EXPERIENCE DE LA PROXIMITE AUSERVICE D’UNE DIPLOMATIEDEMULTIPLIEE »1. Instituer une Conférence annuelle «diplo-matie et territoires», présidée par le Ministredes Affaires étrangères, sur un thème validéchaque année avec la C.N.C.D.2. Programmer la participation des élus terri-toriaux aux conférences internationales surles enjeux globaux et sur le développement.3. Restaurer, sous une forme renouvelée, unmodule « action extérieure des collectivitésterritoriales » dans chaque Conférence desambassadeurs.4. Profiter des présidences françaises – G 8, G20, Union européenne, etc.- pour proposerun agenda territorial et installer une structu-re de suivi qui en permettra la pérennité aucours des présidences qui suivront.5. Poursuivre auprès des Nations unies, deses agences et de ses organisations affiliées,l’action diplomatique pour faire reconnaitre,dans le respect des Etats, le statut et la placespécifiques des pouvoirs locaux dans leconcert mondial.6. Soutenir et mettre en valeur dans leursorganisations respectives les instances repré-sentatives des pouvoirs locaux : Comité desrégions de l’Union européenne, Congrès despouvoirs locaux et régionaux (C.P.L.R.E.) duConseil de l’Europe, Conseil des collectivitésterritoriales de l’U.E.M.O.A., etc.7. Faciliter la mise en place et le fonctionne-ment d’un réseau international des«Délégués» à l’action extérieure des collecti-vités territoriales, en Europe et dans les paysoù cette fonction existe.8. Associer, dès le début du processus desoutien de la France, les pouvoirs locaux auxinitiatives prises dans les Etats en crise, dansles situations de fragilité, les pays en émer-gence démocratique et en cas d’accès à unnouveau statut (indépendance,…). Créer un« Fonds d’urgence » permettant de recevoirles participations financières desCollectivités qui le souhaitent.

B. FACILITER ET VALORISER L’AC-TION DES COLLECTIVITES TERRITO-RIALES… PAR UN CADRE LEGISLATIF

MODERNISE…10. Promouvoir la notion d’action extérieuredes collectivités territoriales, qui intègre etdépasse celle de «coopération décentralisée».11. Modifier le Code général des collectivitésterritoriales pour faire de l’action extérieureune compétence de plein droit, au titre delaquelle les collectivités ont la faculté deconclure des conventions de coopération

décentralisée, de mener des actions de pro-motion, d’entreprendre des actions humani-taires, de soutenir des initiatives, notammentéconomiques ou relatives au développementdurable. [...]14. Modifier l’article L. 1115-5 du C.G.C.T.pour permettre aux collectivités territorialesd’être co-signataires avec l’Etat français deconventions avec des Etats étrangers et deconclure des conventions avec des organisa-tions internationales. [...]

…PAR DES INSTITUTIONS PLUS EFFICACES17. Créer un Comité économique de laC.N.C.D., largement ouvert aux partenaireséconomiques et sociaux, aux administrationsmenant des actions internationales, aumonde de l’entreprise ainsi qu’à des experts.

C. RENFORCER LES OUTILS ET LESMOYENS DE L’ACTION EXTERIEURE

DES COLLECTIVITES TERRITORIALES18. Rationaliser et abonder les dispositifs decofinancement du ministère des Affairesétrangères, puissant moyen d’orientation desprojets, de reconnaissance et de labellisation.19. Favoriser la conclusion d’accords-cadresbilatéraux avec des pays émergents et cer-tains pays en développement pour introdui-re des mécanismes conjoints d’appels à pro-jets avec participation financière du parte-naire étranger. [...]22. Donner à la D.A.E.C.T. au nom de laC.N.C.D., un rôle accru d’animation duréseau des directions internationales desautres ministères dès qu’il s’agit d’actions auservice du développement territorial.23. Promouvoir la généralisation des coordi-nations régionales agissant dans le domainede l’action extérieure des collectivités territo-riales et, lorsque les responsables régionauxet locaux le souhaitent, instaurer des fondsconjoints d’appui à l’action extérieure descollectivités territoriales. Ces instances pour-ront être placées à l’avenir sous l’égide desfutures « Conférences territoriales».[...]25. Dans la perspective de la restauration,sous les formes qui seront arrêtées par leGouvernement et négociées avec les régions,d’un nouveau type de « Contrats (de projetsou de plan) Etats-Régions », permettre l’inté-gration de l’action extérieure des collectivitésterritoriales dans ce dispositif contractuel.[...]27. Mieux prendre en compte les coopéra-tions décentralisées existantes dans la miseen place, la gestion et la phase « post-projet »des programmes de l’Agence française dedéveloppement (A.F.D.).28. Assurer un contrôle direct et appropriédes représentants dûment mandatés des col-

lectivités territoriales – et de la C.N.C.D. entant que telle – dans la mise en place d’unfutur Fonds français d’expertise territoriale,géré ou « porté » par l’AFD.29. Reconnaître l’apport spécifique des élus,des personnels et des institutions relevantdes collectivités territoriales dans le domainede l’expertise ; créer un label « Expertise ter-ritoriale française ».30. En relation avec l’Institut français, leConseil des collectivités territoriales auprès duministère de la Culture et de laCommunication et avec les associations et lesréseaux de collectivités spécialisés dans cesdomaines, ouvrir une réflexion partenarialesur la coopération culturelle et de francophonie31. Développer de nouvelles approches dansle domaine du tourisme et du sport.32. Veiller, par une concertation interminis-térielle appropriée, au niveau national et àcelui des services déconcentrés, à unemeilleure mise en cohérence des initiativesdu monde hospitalier, éducatif et universi-taire, etc. pour viser à des effets de conver-gence et de complémentarité, notammentlorsqu’il y engagement des acteurs du mêmeterritoire dans le même pays étranger.[...]34. Mieux prendre en compte le rôle descommunautés d’origine étrangère et desassociations de migrants ; mieux expliqueraux citoyens les bénéfices qui en résultentpour tous en matière de cohésion ou d’inté-gration sociale ; mieux accompagner lesactions d’éducation au développement, dansle cadre plus large de « l’éducation, de la for-mation à l’international », et le volontariatinternational.35. Associer davantage les agences régio-nales ou locales de développement, les pôlesde compétitivité, les parcs régionaux, lesConseils économiques, sociaux et environne-mentaux. Créer des Clubs entreprises-paysdans les régions.36. Développer une démarche souple et posi-tive en matière de visas et de circulation desélus et responsables de la coopération terri-toriale.[...]38. Favoriser des initiatives communes avecles pouvoirs régionaux et locaux des payseuropéens – notamment l’Allemagne pour lecinquantenaire du Traité de l’Elysée – endirection des pays tiers.39. Associer plus systématiquement lemonde de la connaissance, de la recherche etde l’innovation, de l’évaluation, les « thinktanks » et promouvoir la veille stratégique enmatière des dynamiques de territoires ; faci-liter, en liaison avec le Centre national de lafonction publique territoriale (C.N.F.P.T.), laformation et la mobilité des personnels.

Extraits du rapport Laignel

Un rapport d’AndréLaignel, ancien ministre,maire d’Issoudun etPremier Vice-présidentdélégué de l’Associationdes maires de France,présenté le 23 janvier2013 et publié en févrierdernier, met en lumièreles nouvelles approcheset ambitions de l’actionextérieure des collectivi-tés locales hexagonales.

Par Madeleine Assen

VILLES SURES

Amichia à New-York

OUAGADOUGOU

Simon Compaorépasse le témoin

Le maire de Treichville, Albert FrançoisAmichia, président des Villes et com-

munes de Côte d’Ivoire et vice-présidentdu Réseau mondial des villes, au titre despays francophones, prendra part les 13 et14 mars 2013 au Comité de pilotage deGlobal Network on Safer Cities (Gnsc). Laréunion portera sur le statut des femmesqui met l’accent sur l’élimination de la vio-lence faite aux femmes. Au cours de ce comité de pilotage sera spé-cifiquement discuté et adopté un plan d’ac-tion pour améliorer la sécurité dans lesvilles pour la période de 2013 à 2016.L’occasion pour les différentes régions dumonde de partager les expériences desmunicipalités dans le renforcement de lasécurité urbaine pour tous. Il s’agira ausside présenter un appel mondial pour uneaction vers le renforcement des villes et dedévelopper une plate-forme pour la coopé-ration et échange des connaissances sur lasécurité urbaine. De cette rencontre inter-nationale, le maire Amichia profitera pourprésenter l’exemple de la commune deN’zassa et défendre l’image des villes fran-cophones.

Marin Casimir Ilboudo est depuis ce 11mars le nouveau maire de la commu-

ne de Ouagadougou. Il succède ainsi àSimon Compaoré qui a occupé le postependant 17 ans. Marin Casimir Ilboudo, 55ans, est marié et père de 3 enfants. Cetancien journaliste a été un collaborateur delongue date du maire sortant.Parmi les priorités du nouveau maire, il arelevé les questions de voirie, de lotisse-ments, d’assainissement, mais aussi lesproblèmes de circulation, de gestion d’or-dures ménagères, de sécurité et biend’autres préoccupations.

Le 06 mars dernier, la localité de Bekumudans l’arrondissement de Bamusso a été

le théâtre d’un soulèvement populaire au seinde la communauté nigériane qui y vit et enconstitue plus de 80% de la population.Situation qui a causé d’importants dégâtsmatériels dont la chefferie de deuxième degrépartie en fumée, un hôtel, les bureaux de lamarine marchande ainsi que des résidences depersonnes présentées comme proches duNjaba Emmanuel Sangi, maire de la localitélui-même en fuite ou de son père, SangiEsseini Joseph, le Chef. Ce soulèvement serait la conséquence de ladécision du conseil municipal de relever letaux de certaines taxes communales.Le préfet du département du Ndian, BabilaAkao, le Vice-consul du Nigeria pour leNord-Ouest et le Sud-Ouest, OnuzulikeUgochukwu et le président national del’Union des Nigerians résidant au Cameroun,Andrew Eyeanwan Essien, y ont effectué unedescente deux jours plus tard. Devant l’am-pleur des dégâts, ils ont vivement condamnéles casseurs et félicité le sous-préfet GideonTandjong qui a su faire preuve de tact et derigueur à la fois pour circonscrire l’action desvandales et calmer leur ardeur. Il s’agitnotamment de la suspension de la modifica-tion du montant des taxes communales. Enattendant, des enquêtes sont ouvertes pourmettre la main sur les auteurs des actes devandalisme estimés à quelques centaines demillions.

Source: La Nouvelle Expression

COHABITATION

Les Nigerians deBekumu défient l’Etat

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N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 201310 actual i tés

EN BREF

L’hôtel Hilton de Yaoundé a abritéles travaux qui étaient présidéspar Gilbert Didier Edoa, Secrétaire

général du ministère de l’Economie, de laplanification et de l’aménagement du terri-toire (Minepat), tutelle du Pndp. Lesaffaires inscrites à l’ordre du jour étaientrapportées par Madame Marie MadeleineNga, Coordonnateur national duProgramme. Au terme des travaux, le Comité a adoptéle plan de travail et le budget annuel 2013du Pndp qui s’équilibre en emplois et enressources à la somme de 18 688 506 085francs cfa contre 27 325 812 209 francs cfapour l’exercice 2012 ; soit une diminutionde 31,6%. Selon Madame Nga, cette situation « résul-te d’une programmation réaliste sur la basedes fonds effectivement mobilisables, l’étatactuel de préparation des microprojets et laprise en compte des résultats à atteindred’ici à la fin de la phase 2 sur fonds IDA». Le plan de travail adopté prévoit notam-ment le financement de plus de 600 micro-projets dans les 329 communes d’interven-tion du Programme et l’actualisation desPlans communaux de développement de83 d’entre elles.

Gilbert Didier Edoa a rappelé que leMinistre de l’Economie, de la planificationet de l’aménagement du territoire, a mis enplace « un dispositif qui devrait permettreà court terme de réaliser plus de 1200microprojets dans les dix régions ».

Cap sur la phase 3 Au nom du gouvernement, il a par ailleurssalué l’action de l’Agence française dedéveloppement (Afd) qui «a triplé sonfinancement au profit des microprojets àcaractère agricole et du projet national pilo-te d’appui à une quarantaine de radioscommunautaires et de mise en place dequinze nouvelles radios communales. Demême, il a apprécié la décision de laBanque mondiale de faire passer le Pndp àla troisième phase d’ici à la fin premier

semestre 2013.Face à ces échéances, le Président duComité a recommandé une gestion rigou-reuse des fonds et la transparence dans leprocessus de passation des marchés. Pour rappel, le Pndp a été mis en place parle gouvernement avec l’aide de ses parte-naires techniques et financiers à l’effetd’améliorer l’accès aux services sociaux debase dans les communes relevant de sonportefeuille et d’étendre l’appui au proces-sus de décentralisation en cours dans lesrégions. Prévu pour s’étaler sur une période de 12ans divisée en trois phases de 4 ans, ilentrera dans sa troisième phase dans lesprochains mois, après avoir mené à bien lesdeux premières.

19 milliards en 2013Pndp

Les 05 et 06 mars 2013, unequinzaine de participantsse sont réunis à l’hôtel Le

Ranch à Ebolowa dans le cadrede l’atelier de validation duGuide d’intégration des droitsde l’enfant dans les plans com-munaux de développement(Pcd).le Pcd est un outil de planifica-tion participative promu par leProgramme national de déve-

loppement participatif (Pndp)dans les communes ditesrurales, vient d’ailleurs de rece-voir l’aval du ministre del’Economie, de la planificationet de l’aménagement du terri-toire pour ce qui concerne lescommunes d’arrondissementqui en étaient jusque là exclues.Ce faisant, assure, Mme MarieMadeleine Nga,Coordonnateur national duPndp, «le Pcd est désormais leprincipal outil de planificationlocale pouvant permettre auxcollectivités locales d’appro-cher plus sereinement lesbailleurs tout en donnant l’oc-casion aux populations d’êtreco-producteurs de la politiqueet l’action au niveau local».S’exprimant à l’ouverture destravaux à Ebolowa, M.

Apollinaire Kingne, Chief ofSocial Policy à l’Unicef (Fondsdes Nations Unies pourl’Enfance) Cameroun, a rappelédans quel contexte ce chantiers’exécute. «L’examen à mi-par-cours des performances duProgramme de coopérationCameroun-Unicef a reconnul’importance du niveau com-munautaire dans la réalisationdes objectifs en matière d’accèset d’utilisation durable des ser-vices sociaux par les popula-tions vulnérables. Dans le cadredu renforcement des approchesà base communautaire, leProgramme de coopérationCameroun-Unicef appuie ladécentralisation qui se présentecomme une opportunité pourun meilleur accès, notammentdes plus vulnérables aux ser-

vices sociaux de base».Un autre constat s’ajoute à cela,comme le précise M. Kingne:«La quasi-totalité des com-munes ne dispose pas de res-sources budgétaires pourprendre en charge les pro-blèmes des enfants. Ce manquede ressources vient aggraverune situation de non prise encompte des questions relativesaux droits de l’enfant dans lesPcd, faute de compétencestechniques et d’orientationsméthodologiques claires».C’est pour pallier à ce manqueque des acteurs locaux sontdepuis quelques mois mobili-sés sur l’élaboration du guided’intégration des droits de l’en-fant dans les Pcd. Le documentest désormais sur la table duMinepat.

Les participants au CNOP du 06 février 2013 © Pndp

La 13e session du Comité nationald’orientation et de pilotage (Cnop)du Programme national de déve-loppement participatif (Pndp) s’esttenue le 6 février 2013 à Yaoundé.

Par Martial Nepoue

Dans le cadre de lacoopération Cameroun-Unicef, un guide d’inté-gration des droits de l’en-fant dans les plans com-munaux de développe-ment est en élaboration.

Par Honorine Ngangue

1020 tables-bancs et 34 bureaux d’institu-teurs ont été remis il y a quelques jours à

une vingtaine d’écoles primaires, ainsi quedes kits d’accouchement aux centres de santérelevant de la commune d’arrondissement deGaroua II. Ce geste est à mettre à l’actif duProgramme national de développement parti-cipatif (Pndp).La cérémonie s’est déroulée à l’esplanade dela mairie dirigée par Mme OummoulKoultchoumi Ahidjo, candidate déclarée del’Union nationale pour la démocratie et leprogrès (Undp) aux sénatoriales du 14 avril2013. Pour le maire, « ces tables-bancs per-mettront de combattre le phénomène d’éco-liers assis à même le sol dans des salles declasses », réduisant l’inconfort des écoliers,cité comme l’une des principales causes del’échec scolaire dans la localité. Avec le don du Pndp qui représente un mon-tant de 35 millions de Fcfa, la commune deGaroua II s’est lancée dans l’opération « Unécolier, une place assise ». Les kits d’accouchement, ils ont été financéssur fonds propres de la commune à hauteur de500 000 Fcfa. Quant au don fait par l’Arabie Saoudite, ils’est effectué à l’esplanade de la sous-préfec-ture de Garoua II et visait à accompagner lessinistrés des inondations qui ont perdu leurscultures dans la période d’août à septembre2012. Des denrées alimentaires leur ont étéremises, soit 423 cartons d’un poids de 19,4kg qui ont été distribués à 423 personnesrecensées de les villages suivants :Ngoulouré, Bocki, Nassarao, Sabongari, OuroLawan, Boule Ibire, Laindé-Daneyel,Outchouga, Wantoumi, Wafango, OuroKessoum, Mberi Foulbé, Nassarao, Tongo etOuro Alhadji.

GAROUA II

Le Pndp et l’ArabieSaoudite en appui

BAFOUSSAM

Les Osc à l’écoledes réseaux

EnfanceUn guide pour les élus locaux

M. Kingne de l’Unicef le 06 mars à Ebolowa © V&C Les participants aux travaux © V&C

Le Programme d’appui à la société civile(Pasc) financé par le 10ème Fonds

Européen de Développement (FED) del’Union européenne, a organisé les 06 et 07mars à Bafoussam, un séminaire regroupantles organisations de la société civile (Osc).Les cibles visées étaient les organisations de3e et 4e niveaux. Suivant la classification du Pasc, les Osc de 3edegré sont composées des organisations faî-tières que sont les fédérations et les réseauxconstituées sous forme de collectif d’organisa-tions qui décident de s’associer et de collabo-rer selon une logique thématique et/ou géogra-phique. Quant aux Osc de 4e degré, elles sontdes plateformes de dialogue destinées auxorganisations de coordination et aux réseauxde troisième niveau. Elles doivent avoir uneenvergure nationale et transversale du point devue thématique. Elles ont un rôle de représen-tation auprès des bailleurs de fonds et de l’Etatet un rôle de dissémination de l’information.Sous la houlette de Jeanot Minla Mfou’ou,l’expert formateur, les participants ont renfor-cé leurs capacités en diagnostic organisation-nel, fonctionnement et management des Osc,leadership, gestion des conflits et communica-tion. 25 participants de 13 Osc des régions duLittoral, du Centre et de l’Ouest ont pris part àl’atelier de Bafoussam qui était le troisièmed’une série lancée à Sangmélima et Bamenda.Le quatrième est annoncé dans la région duNord.

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focus 11N° 019 - DU 11 AU 24 MARS 2013

BON A SAVOIRCE QUE DIT LA LOI 

Extrait du Codeélectoral du 19/04/12

La place de dauphin en questionSénatoriales

Les problèmes à résoudre

Réaction du Sdf, principal parti d’opposition

Au nombre des questions que pose ledécret du 27 février dernier, l’onnote celles de la disponibilité des

cartes d’électeurs, du côut de l’élection etdu fonctionnement de la nouvelle institu-tion, de l’éligibilité des candidats, du profildes sénateurs nommés par le Chef de l’Etatou encore celle des dispositions liées auscrutin: publication des résultats, recours,session de plein droit, etc.Des dispositions légales permettent d’yrépondre. Notamment en ce qui concernel’éligibilité, les conditions sont les mêmesque pour les candidats à l’Assembléenationale, à l’exception de l’âge. En effet,les candidats au Sénat doivent avoir 40 ansrévolus, alors qu’il suffit d’avoir 23 anspour la députation et 35 ans pour la prési-

dence de la République. En outre, ils doi-vent être investis par des partis politiques,ceux-ci ayant toute liberté pour le mode deleur sélection. En ce qui concerne les électeurs, en l’absen-ce des conseillers régionaux qui de par laloi composent en partie le collège électoralpour les sénatoriales, les conseillers muni-cipaux été élus en 2007, à l’époque del’Observatoire national des élections(Onel) feront office d’électeurs. Ceux-ci devraient normalement avoir leurcarte d’électeur pour le jour du scrutin, àen croire Elecam. Carte qui ne peut servirqu’à ce scrutin (Art 225 alinéa 2 de la loiportant Code électoral du 19 avril 2012). Ilsont d’ores et déjà été tous identifiés et exer-ceront leur droit de vote dans les chefs-lieux de département. Ils y sont d’ailleursastreints, si l’on en juge par l’article 227 ali-néa 2. Ceux-qui boycotteront ces électionspourraient être déchus de leur mandat.L’article 224 stipule en son alinéa 3 que laliste actualisée des électeurs sénatoriauxdoit être publiée trente jours au plus tardavant le scrutin, soit le 14 mars prochain.Il est attendu dans les prochains jours untexte du Chef de l’Etat sur les modalitéspratiques de prise en charge des frais departicipation audit scrutin. Déjà l’on

évoque un buget de fonctionnement de 15milliards Fcfa pour la nouvelle institution.CuriositésSi les chances d’élection se dessinent aisé-ment sur la base de la couleur partisanedes conseillers municipaux appelés àvoter, l’on note cependant que plusieurspartis n’ayant aucun conseiller municipalont décidé de se lancer dans la course enpeaufinant même des stratégies de cam-pagne, tandis que d’autres qui ont uneassise électorale connue prévoient d’intro-duire des candidatures dans les fiefs duRassemblement démocratique du peuplecamerounais (Rdpc), qui dispose de laquasi-totalité des conseils municipaux dupays.La discrétion du chef de l’Etat lui permet-tra de jouer les arbitres avec les 30 noms deson parapheur. Il pourrait donner l’occa-sion à des membres de la société civiled’être représentés, mais d’abord et surtoutà des fidèles de son parti. Et à moins d’uneconsigne d’Etoudi, il y a fort à parier que leRdpc présentera un candidat au perchoir.Au regard de la coloration politique ducollège électoral, le Rdpc s’en tirerait avec60 à 63 sénateurs, tandis que le Sdf aurait 6à 7 sénateurs du Nord-Ouest et 1 à 2 àl’Ouest, contre 1 à l’Udc à l’Ouest.

«Les hommes, c’est ma premièrearme. Que la population luttemaintenant pour défendre leur

pays, pour mettre les choses à leur place.Nous croyons au slogan «pouvoir au peupleet égalité des chances.» Le pouvoir appartientau peuple, je recommande fortement à tous età chacun de s’apprêter pour le grand combatqui va commencer. On vient de m’informer

que le régime vient d’importer les armes.[...]Je le dis, le Sdf ne peut participer à cette élec-tion que si et seulement si on s’assoit. Et queM. Biya nous dise pourquoi il pense que cesélections doivent avoir lieu maintenant aulieu d’attendre qu’Elecam organise les muni-cipales pour que les conseillers municipauxnouvellement élus procèdent à l’élection dessénateurs.»

La place de président du Sénat estdans toutes les têtes alors que lescrutin prévu le 14 avril prochain n’a

pas encore eu lieu. C’est qu’en fait, en neperdant pas de vue l’âge du Président dela République, le landerneau politiqueprête une attention particulière sur la per-sonnalité de celui (ou celle?) du futur pré-sident du Sénat, personne qui de par laConstitution de 1996, pourrait être neserait-ce que pour une durée maximale de120 jours, le 3e Président du Cameroun.Une démission, un empêchement définitiflié à une incapacité physique ou un décèssubit du Chef de l’Etat pouvant ouvrir àune vacance du poste.

Vu ainsi, certains analystes disent com-prendre l’intérêt particulier de certainshommes politiques pour la chambre hautedu parlement. Celle-ci, contrairement àl’Assemblée nationale constituée de dépu-tés issus de circonscriptions électoralescensées représentatives du poids despopulations et qui de ce fait prêtent àdébat, consacre l’égalité des 10 régions duCameroun avec 10 sénateurs chacune.John Fru Ndi, président national du SocialDemocratic Front (Sdf), semble avoir faitdu Sénat sa dernière carte politique aupoint d’avoir un dérapage verbal heureu-sement sans conséquences. «Comme il [leChef de l’Etat] a plutôt driblé lesCamerounais en convoquant le collègeélectoral pour les sénatoriales, j’indiquedéjà aux Camerounais que ces électionsn’auront pas lieu. On parle toujours de lapaix, etc. Oui, il y a la paix au Cameroun;mais nous voulons la justice. Et quand iln’y a pas de justice, on pousse les popula-tions à la guerre. J’appelle les Camerounais

à être prêts pour combattre toutes ces illé-galités et irrégularités toujours présentessur notre chemin». Le mot «machettes»aurait même été utilisé. Il y a également eu l’intérêt manifeste deCavaye Yéguié Djibril, le président del’Assemblée nationale, pour le Sénat. Cecialors qu’une session de la chambre s’ouvrele 11 mars 2013 à Ngoa-Ekellé. Si la candi-dature du représentant du Mayo Savavenait à être validée par le saint des saintsdu Rassemblement démocratique dupeuple camerounais (Rdpc), cela pourraitouvrir à une délicate situation. Car ce der-nier devrait, et non seulement lui tous lesdéputés qui veulent le suivre, renoncer àson mandat de député avant de candidaterau Sénat.Outre ces deux poids lourds de la scènepolitique, le débat tout en discrétion se faitautour d’un éventuel jeu d’équilibre régio-nal aux postes clé du pouvoir. La présiden-ce de l’Assemblée au grand Nord, le postede premier ministre aux anglophones et leSénat... aux Bamiléké ou à un Sawa duLittoral. Les paris sont lancés.L’axe Nord-Sud, règle non écrite qui veutque le pouvoir se joue entre le Nord et leSud, n’a jamais paru aussi fragile et pour-rait ouvrir la voie à d’autres cas de figure.Mais, comme l’a souligné Josuah Osih,vice-président du Sdf au lendemain de laconvocation du collège électoral pour lessénatoriales, en signant le décret du 27février dernier, Paul Biya a volontairementremis au goût du jour et dans le formatconstitutionnel la question du dauphinat.Mais avec 30% des effectifs d’embléeacquis à sa cause sans compter que laquasi-totalité des électeurs sont membresdu Rdpc, il détient les clés de sa succession.

Les supputations vont bon trainsur l’origine et le profil de celuiqui présidera la chambre haute duparlement camerounais.

Par Marcelin Angounou

Un certain nombre de questionsagitent les observateurs de la scènepolitique depuis la publication dudécret présidentiel n°2013/056 du27 février 2013 convoquant lesconseillers municipaux à élire lessénateurs le 14 avril prochain.

Vue interne du Palais de verre de Ngoa Ekellé

Par M.A.

TITRE VIII : DISPOSITIONS RELATIVESA L'ELECTION DES SENATEURSCHAP I : DISPOSITIONS PRELIMINAIRESARTICLE 214.- (1) Chaque Région estreprésentée au Sénat par dix (10) sénateursdont sept (07) sont élus au suffrage univer-sel indirect sur la base régionale et trois(03) nommés par décret du Président de laRépublique.(2) La durée du mandat des sénateurs estde cinq (05) ans.(3) Les sénateurs élus sont rééligibles.(4) Le mandat des sénateurs nommés estrenouvelable.ARTICLE 215- (1) Le mandat des séna-teurs commence le jour de l'ouverture dela session ordinaire qui suit le scrutin, dateà laquelle expire le mandat des sénateursantérieurement en fonction.(2) Le Sénat se réunit de plein droit en ses-sion ordinaire le troisième mardi suivantla proclamation des résultats des électionssénatoriales par le ConseilConstitutionnel.(3) Le décret prévu à l'article 214 alinéa 1ci-dessus intervient dans un délai maximalde dix (10) jours suivant la proclamationdes résultats par le ConseilConstitutionnel.ARTICLE 216. - (1) Le Sénat se renouvelleintégralement tous les cinq (05) ans.(2) L'élection des sénateurs a lieu au plustard quarante (40) jours avant l'expirationdu mandat.

CHAPITRE II: DU MODE DE SCRUTINARTICLE 217.- (1) Chaque Région consti-tue une circonscription électorale.(2) L'élection des sénateurs a lieu au scrutinde liste, sans vote préférentiel ni panachage.ARTICLE 218. - (1) Le scrutin pour l'électiondes sénateurs est un scrutin mixte à un tour,comportant un système majoritaire et un sys-tème de représentation proportionnelle.(2) Chaque parti politique prenant part àl'élection présente une liste complète de sept(07) candidats choisis parmi ses membres.Pour chaque siège, il est prévu un candidattitulaire et un candidat suppléant. Le titulai-re et le suppléant se présentent en mêmetemps devant le collège électoral.(3) La constitution de chaque liste doittenir compte : des différentes composantessociologiques dans la Région ; du genre.(4) Lorsqu'une liste a obtenu la majoritéabsolue des suffrages valablement exprimés,elle est proclamée élue et remporte la totali-té des sept (07) sièges mis en compétition.(5) Lorsqu'aucune liste n'a obtenu la majo-rité absolue des suffrages exprimés, il estattribué à la liste ayant la majorité relativela moitié des sièges à pourvoir arrondi àl'entier supérieur, soit quatre (04) sièges.(6) En cas d'égalité de suffrages entre leslistes arrivées en tête, ces quatre (04) siègessont répartis à égalité entre lesdites listes.Le cas échéant, le siège supplémentaire estattribué à la liste dont les candidats ont lamoyenne d'âge la plus élevée.(7) L'attribution visée aux alinéas 5 et 6 ci-dessus étant opérée, les trois (03) autressièges sont répartis entre toutes les listes, ycompris celles ayant obtenu la majoritérelative à la représentation proportionnel-le, suivant la règle du plus fort reste. Sontexclues de cette répartition, les listes ayantobtenu moins de 5% des suffrages expri-més au niveau de la Région.(8) Les sièges sont attribués aux candidatsdans l'ordre de présentation sur chaque liste.(9) Si plusieurs listes ont la même moyen-ne pour l'attribution du dernier siège,celui-ci revient à la liste ayant obtenu leplus grand nombre de suffrages. En casd'égalité de suffrages, le siège est attribuéau plus âgé des candidats.

John Fru Ndi

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arts & cu ltureN° 019 - DU 11 AU 24 MARS 201312

EN BREF

EXPOSITION

Un mois d’artcontemporain

08 MARS 

Sanzy Viany fête àDouala

Le collectif Boulev’arts expose à la Galerienationale d’art contemporain de Yaoundé

depuis le 01 mars 2013 et ce jusqu’au 31.Il est prévu le 14 mars à 18 heures le vernissa-ge d’une performance de Christian Etongo.Autres artistes au menu de ce mois d’artcontemporain: - Valery Manoir : peinture et installation- Beli Rose : peinture- Jean Michel Dissake Dissake : pictosculptu-re et installation

La jeune artiste a donné un spectacle le07 mars 2013 soir à l’Institut français

de Douala. L’occasion pour elle de presteren solo, mais aussi pour la première foisdans la capitale économique du Cameroun.Sansy Viany a revisité les titres de son toutpremier album « Akouma » et certainstitres du prochain «O’su» qui sortira desstudios dans quelques semaines. Nominée au concours RFI 2010, SanzyViany a été récompensée commeRévélation féminine de l’année 2010.

FESPACO 2013

Pascale Obolo priméeL’édition 2013 du Festival panafricain du

cinéma (Fespaco) a donné l’occasion àPascale Obolo de faire briller le drapeau came-rounais à Ouagadougou. En effet, elle y a reçule 2e prix documentaire avec son film «CalipsoRose, the lioness of the jungle», un prix dotéd’une enveloppe de 2 millions de Fcfa. Le film revient sur la vie de Mc Artha Lewis,légende du Calypso de Trinidad. C’est aussi unvoyage de l’île de Tobago à New York, Paris,Ouidah et Cotonou, avec à chacune de ces des-tinations un un épisode particulier de la vie deCalypso Rose.Pascale Obolo a fait ses classes à l'Ecole duConservatoire Libre du Cinéma Français. Elleproduit des reportages et des documentairespour la télévision camerounaise et collaboreavec des artistes du street art comme Jonone,Shuck, A-One, Jay-One et Virgin MusicFrance pour laquelle elle a signé plusieurs por-traits d'artistes dont Manu Chao, Les Nubians,3canal, Mungal Patasar… Elle réalise égale-ment des vidéos expérimentales et en 1998,son premier film documentaire, Xuluv Bët thecreator. Parallèlement elle découvre Trinidad,cette île qui lui rappelle l'Afrique, à travers soncarnaval. Attirée par l'héritage culturel et his-torique de l'île, elle s'y rend à de nombreusesreprises et c'est lors de son dernier voyage enaoût 2002 qu'un vieux pêcheur lui donne l'en-vie de conter, à la manière d'un griot, l'histoirede ces vieux calypsoniens, de contribuer à latransmission de cette musique qui porte en ellel'héritage des caraïbes.

Source: journalducameroun.com

27 MARS 2013

Spectacle de théâtreChez Wakeu FogaingLe 27 mars 2013, à l'occasion de la journée

Mondiale du théâtre, la CompagnieFeugham vous offre un spectacle de théâtre àBafoussam à 17 heures précises au domicilede Wakeu Fogaing sis au quartier Bamendzi,près de l'hôtel Sekem.Texte: «On se mord les queues de WakeuFogaing», avec Noubissi Tchoupo, BrigitteDjeunang, Mireille Koudja, Emile Youmbi etAlice Gisèle Manendjou. Mise en scène de Wakeu Fogaing.

SPECTACLE

Idylle Mamba en live àDouala et Yaoundé

Deux dates sont à retenir: Jeudi 21 mars à 20h00 à l’ifcde Douala et Vendredi 29 mars à l’ifc de Yaoundé.

Idylle Mamba est née à Bangui en RépubliqueCentrafricaine. Elle remporte en 2004 le prix de la ChansonFrancophone à l'Alliance Française de Bangui, et s’imposepour les premières parties de Lokua Kanza et Tiken JahFakoly. Elle s’installe au Cameroun afin de développer ses propresprojets de création musicale. L’artiste combine les rythmestraditionnels à des sonorités modernes dont celles issues duJazz blues. Authentique, naturel et entraînant, son styletend vers le tradi-moderne ou encore le « Centrafrik-ailleurs » comme elle se plaît à le définir en toute humilité.Ses textes parlent, avec sincérité et sans prétention, desujets universels et graves tels que: l’injustice, la guerre,l’exclusion, le racisme, l'excision.

CONCOURS DE NOUVELLES

11e édition de «Quelle nouvelle?»

«Quelle nouvelle ? »est un concours lit-téraire destiné aux

jeunes auteurs afin de les faireconnaître. Lancé depuis 2002, ilest organisé par Espace Pandora ;une association qui a pour objec-tif de mener des actions cultu-relles en faveur du livre et del’écrit.Ce concours est réservé auxauteurs de langue française âgésde 15 à 40 ans qui n’ont jamaispublié d’ouvrages chez un édi-teur.La nouvelle doit comporter 3 à 15pages (soit 6000 à 30 000 cara-cères, espaces comprises ). Elledoit être anonyme, envoyée en 10

exemplaires sur papier, et accom-pagnée d’une feuille indiquantnom, prénom, âge, adresse, télé-phone et courriel.Ce concours donne la chance auxlauréats sélectionnés d’êtreaccompagnés par des écrivainsconfirmés avant d’être publiés ausein d’un recueil aux éditions Lapasse du vent.Pour participer , envoyez vosnouvelles jusqu’à Samedi 30Mars 2013 (cachet de la poste fai-sant foi) à : Espace Pandora –Concours Quelles Nouvelles ?, 7place de la Paix, 69200Vénissieux.

LA RONDE DES POETES

Le poète du 5 mars

Toi mon frère cheminant

Là-bas sur la longue traînée de ferDis-moi ton nomToi ma sœur sémillanteAu gazouillis matutinal des passereauxRévèle-moi le mystère de ton sourire

Extrait de Splendeur de Bebey, inéditIl s’appelle LUCY, comme la force originelle de la vie. Ingénieurformé à l’Ecole des Travaux à Yaoundé, ce jeune poète camerou-nais a publié chez l’Harmattan Cameroun, un recueil qui a pourtitre Le fils du vent. Pour ce « rêveur sacré » très passionné, le poème est un espaceesthétique expurgé des thématiques qui blessent la morale et laspiritualité pure. Comment être aujourd’hui un esthète desvaleurs indemnes ? Le 05 mars 2013, Lucy a été l’invité de LeJourduRondin, unespace aménagé à la Ronde des Poètes et qui fait une critiquesans complaisance de l’œuvre des poètes qui s’y « exposent ».

Femmes en scène 2013Appel à candidatures

Mesdames, Messieurs

Le Sokan Théâtre de Côte d’Ivoire, en colla-boration avec le Bureau des Arts etCommunication, le Bureau régionalAfricain de l’IIT et l’ensemble des parte-naires du projet, lancent la cinquième édi-tion de FEMMES EN SCENE (la phase de larésidence) qui aura lieu du 15 octobre au23 Novembre 2013 à Grand – Bassam etAbidjan en Côte d’Ivoire.Outre les auteures, les metteures en scène,les comédiennes, les scénographes et lesrégisseurs lumières et son, la 5ème éditionverra la participation des femmes stagiairesen captation d’Image, reportage et mise enligne des images, sans oublier la formationdes gestionnaires d’espaces privés.

LES CRITERES DE SELECTION1. Etre une femme ou jeune fille dont l’âgeminimum est de 18 ans2. Avoir à son actif un manuscrit au mini-mum, le genre importe peu (pour les

auteures) 3. Avoir déjà assuré une ou plusieurs misesen scène, ou avoir été assistante d’une miseen scène (pour les metteurs en scène)4. Etre comédienne et avoir été distribuéedans une création professionnelle (pour lescomédiennes)5. Avoir participé à la conception ou à laréalisation de la scénographie d’un spec-tacle (pour les scénographes)6. Avoir créé ou assuré ou encore avoir étéassistante en régie lumière et son d’unspectacle (pour les régisseurs)7. Avoir une base sur l’audiovisuel et unemaitrise de l’outil informatique (pour lesstagiaires en captation d’image et reporta-ge)8. Appartenir à un espace culturel privé etsurtout participer activement à la vie de cetespace culturel privé en Afrique.

CONDITIONS DE PARTICIPATION :� Pour les Auteures1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Un synopsis du texte à écrire4- Trois photos d’identité du même tirage� Pour les metteurs en scène1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Une intention de mise en scène de : (auchoix)- Bintou de Koffi Kwahulé- Une odeur du passé de Hermas Gbaguidi- La tragédie du roi Christophe de AiméCésaire- En Bordure du quai de Nicaise Wégang4- Une photo d’identité� Pour les Comédiennes1- Un curriculum vitae (CV)

2- Une lettre de motivation3- Une photo d’identité � Pour les scénographes1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Une photo d’identité � Pour les régisseurs1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Une photo d’identité�Pour les stagiaires en captation d’imageet reportage1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Un plan de reportage4- Un projet de film documentaire sur leprocessus de « Femmes en scène »5- Une photo d’identité� Pour les stagiaires en gestion d’espaceculturel 1- Un curriculum vitae (CV)2- Une lettre de motivation3- Un plan de reportage4- Un projet personnel sur la gestion d’unespace.5- Une photo d’identitéNB : L’atelier de gestion d’espace est ouvertaux femmes et aux hommes.

Dossiers à adresser à la Direction deFEMMES EN SCENE par E-mail et parcourrier postal 13 BP 1456 Abidjan 13 Côted’Ivoire / [email protected],[email protected] Tél : 00225 07 67 23 50 /00225 05 70 36 32Fax : 00225 24 95 70 / 00225 24 39 95 70

Date limite de dépôt de candidature :10 Avril 2013

Jean Pierre Bekolo vexe EtoudiCINEMA

Le dernier film de Jean PierreBekolo n’aurait pas plu à Etoudi

si l’on en croit le Messager, l’un desmédias à avoir été invité à assister àla projection à eux réservée. Pourpreuve, le Cabinet civil a adresséune demande d’explications à AmaTutu Muna, la ministre des Arts etde la culture qui l’a en partie finan-cé (deux millions de Fcfa pour l’ai-de à l’écriture du film).Le film intitulé «Le Le Président !Comment sait-on qu’il est temps departir ?» fustige la longévité aupouvoir des dirigeants africains. Jean Pierre Bekolo qui avait déjàgagné des galons avec «QuartierMozart» et «Saignantes» qui trai-

taient de la jeunesse d’une part etdes crimes rituels de l’autre, a misles pieds en politique cette fois. Etpour ne pas faire les choses à moi-tié, il fait apparaître dans le castingle fustigeur de président, Valsero,l’immense Gérard Essomba ouencore Valery Ndongo et surtoutMathias Eric Owona Nguini.Excusez du peu!Mi fiction, mi documentaire, le filmde 65 minutes sortira dans les sallesfrançaise et belges dans les pro-chaines semaines, après une avant-première lors du Fespaco 2013. Ilmet en scène un chef d’Etat vieux etfatigué de dizaines d’années depouvoir.