Résister,

rassembler,

reconstruire

Résister,

rassembler,

reconstruire

Huma 2014Un espoirà amplifier

Valls 2Majoritéétriquée

21 septembreDéfendrela paix

ExonérationsUn puitssans fond

Hebdomadaire de la fédération du Parti communiste fra

nçais - 9

5eannée - 1,20

€

Sommaireen bref p 2 et 3Vote de confiance - Paix - Luttecontre l’extrême droite - Misère

à mon avis p 3actu p 4 à 8Fête de l’Humanité - Retraites -Exonérations sociales

Idées p 7Le curé de Meslier

locale p 9Agen - Cuzorn - Villeneuve-sur-Lot- Sainte-Bazeille

culture p 10Arts du récit - Photographies -Jardin d’Élie -

TLeTravailleurduLot-&-Garonnevendredi 19 septembre 2014

N° 4586

enbrefConditionsde travail

plus vite, plus haut, plus fortLa devise des jeux Olympiquesest-elle en passe de devenir unmodèle pour le travail ? C'esten tout cas la tendance qui sedégage à la lecture de lapublication de juillet 2014 dela Dares (recherche et étudesstatistiques du ministère duTravail). Hasard du calendrier,cette étude de la DARES estsortie le jour même où legouvernement a accepté lademande patronale de reportet d'aménagement du comptepénibilité initialement prévudébut 2015. Selon les résultatsde l'enquête « Conditions detravail 2 013 », entre 2005et 2013, l'intensification dutravail qui avait connu unepause de courte duréeentre 1998 et 2005, a repris deplus belle. La plupart des

indicateurs montrent que lescontraintes de rythme detravail se sont accrues pour lessalariés. Principale cause : leschangements organisationnelset restructurations dans lesentreprises ! Cette intensifi-cation a été plus marquéedans la fonction publique quedans le secteur privé. Lesouvriers qualifiés restent lesplus affectés. Ils estiment à54 %, contre 47 % en 2005,subir au moins trois con-traintes de rythme. Le phéno-mène gagne un nombre plusimportant de cadres - 25 %,contre moins de 23 % - et dereprésentants des professionsintermédiaires (32 %). Demême, les salariés sont plusnombreux à vivre au travaildes situations exigeantes surle plan émotionnel (être encontact avec des personnes ensituation de détresse, devoircalmer des gens). <

MéthodesscandaleusesMéthodes scandaleuses oul'art d'économiser des postesd'enseignants à l'Éducationnationale ! Nous avons vuqu'en maternelle, il suffit de nepas comptabiliser les enfantsde 2 à 3 ans. Voici un autreexemple révoltant qui se passedans notre départementvoisin. À Montauban, lesclasses élémentaires sontsurchargées. Qu'à cela netienne, au lieu d'impulser une

lutte pour exiger un postesupplémentaire, Madame lemaire (UMP) met certainsdossiers de côté : ceux desenfants Roms et des famillesde « sans-papiers ». Elle ne lesprésente pas à la commissiond'inscription, contrevenantainsi aux lois de la Républiquefrançaise, et cela ne serait pasla première fois ! Ça ne vousrappelle rien? Lors des com-mémorations remémorant laliberté retrouvée en 1944, ilfaudrait rappeler les actesiniques des pétainistes commel’exclusion des enfants juifs del'école. À Montauban, la FCPE(association de parents d'élè-ves) et RESF (réseaux ensei-gnants sans frontières) semobilisent. Il en va de l'inté-gration de ces enfants dansnotre pays. <

Marie-Renée Gérard

Nous sommesles 99 %

C’est ce que les indignésaméricains avaient écrit surleurs pancartes qu’ils portaientdevant la bourse de Wall-Street. Vous savez, là où« l’argent ne dort jamais »! Lesbourses où les 1 % deshabitants du monde quipossèdent presque tout lepatrimoine mondial, ont tousles pouvoirs et prétendent« faire travailler l’argent »! Vousavez déjà vu de l’argenttravailler vous? Non, moi nonplus. En revanche, je sais queces 1 %, ces archi-milliardairesspéculent dans toutes lesbourses du monde avec desmilliers de milliards et, ainsi,sucent le sang des peuples parl’intermédiaire des intérêts etfrais dits bancaires, par lesdividendes. En France, en2013, ils ont de cette manière,amassé près de 300 mil-liards… soit deux fois plus quece qu’ont représenté l’en-semble des cotisations soci-ales qui, soi-disant, sontétouffantes pour les entre-prises. Mais au fait, s’ils nesont que 1 % des humains, il y

en a bien 99 % qui peuvent serassembler pour arrêter cehold-up permanent? Pour cela,faut-il encore que ces 99 %aient pris conscience de cehold-up quotidien et de leurnombre écrasant. Ce nombreest capable d’ouvrir une autrevoie au monde du travail et dela création pour une alter-native au capitalisme financier.N’est-ce pas là le rôle et lafonction d’un parti révolution-naire: aider le peuple à la prisede conscience? <

Jean-Claude François

sociale et contre l’extrême-droite », la CGT et la FSU deLot-et-Garonne organisent unesoirée, en association avecd’autres organisations. Il s’agitd’informer sur la vraie naturedu programme du Frontnational dont les thèses sedéveloppent sur la désespé-rance sociale des travailleurs.Elle aura lieu le vendredi26 septembre à 20h30 (amphi-théâtre de la fac de Droit àAgen), en présence d’AlainDru, membre du collectifconfédéral CGT de luttescontre l’extrême droite etreprésentant CGT à la commis-sion nationale consultative desDroits de l’homme. <

Le 21 septembre prochain se tiendra la journéemondiale pour la Paix. Nous publions un texteécrit par Ariane Ascaride à cette occasion.« Bonjour, je m'appelle Ariane Ascaride, je suiscomédienne et je raconte des histoires aux gens. Et,aujourd'hui, je voudrais vous en raconter une, celle du21 septembre. Nous sommes en 2014, année ducentenaire de la première guerre mondiale qui a fait19 millions de morts, pour la plupart de jeunes conscritsqui ne rêvaient que de rentrer dans leur village. Une

génération plus tard, une deuxième guerre venait

défigurer le monde, et faire régner l'horreur et lasouffrance. Au milieu de ce déluge de fer, des hommeset des femmes se sont levés au prix de leur vie pourlutter contre ceux qui paraissaient invincibles ! J'ail'orgueil d'être la fille d'un de ces héros anonymes etc'est pourquoi aujourd'hui je m'adresse à vous. La paixest fragile, elle a besoin de nous, d'humains, qui disenthaut et fort leur volonté de vivre en harmonie avecl'autre. Leur volonté de reconnaître la différence, et dereconnaître cette différence comme une richesse, cettereconnaissance, les institutions internationales l'ontconcrétisée par l'adoption de la culture de la paix et de

la non-violence et aussi par la création de la journéeInternationale de la paix ; le 21 septembre ! L'ONU etL'UNESCO ont œuvré pour que cette journée permettede célébrer dignement les idéaux de la Paix en soutenantleur programme d'actions. La paix est notre aspirationcommune à tous, dans nos familles, dans nos quartiers,dans nos collectifs, dans nos entreprises. Le21 septembre, vous, moi, nous tous, nous avons àdécider de nous saisir de l'héritage de cette richesse.En contribuant à des initiatives organisées par le collectif21 septembre et le mouvement de la paix, ou toutsimplement en portant un badge, ou en mettant undrapeau de paix à sa fenêtre. Le 21 septembre, tousensemble nous sourirons à la paix ! ». <

Défendre la paix

2

Refus de la misèreLe 17 octobre prochain, des citoyens de toutes conditionsdénonceront partout dans le monde, la discrimination infligée auxpersonnes très pauvres à l’occasion de la 27e journée mondialedu refus de la misère. Le thème de cette année est : « ne laisserpersonne de côté. Réfléchir, décider et agir ensemble contre lamisère ». En Lot-et-Garonne, une marche est organisée à Villeneuve-sur-Lot. Elle débutera à 18 heures devant la mairie pour se terminersous la Halle, avec la lecture de textes. <

Unis contrel’extrême droite

Dans le cadre de la campagne« Unis contre l’imposture

à monavis

3

Le ventde la révoltePour la deuxième fois en cinq mois, le Premierministre s’est efforcé d’obtenir la confiancedes députés. Sans suspens, il l’a obtenue maisavec le vote d’une minorité de parlementaireset dans un climat de défiance et d’hostilité dansle pays. Quant au discours prononcé, il confirmeles choix du Gouvernement. Derrière les haussesde ton, de menton, les mots, les incantations,il ne reste que l’austérité, les sacrifices à veniret l’obsession des cadeaux aux entreprises.Le symbole de cette politique assumée se trouvedans l’aumône lancée aux retraités avec uneaugmentation de 26 centimes par jour du minimumvieillesse quand les offrandes au patronat, sanscontreparties, atteignent des sommes astronomiques.Ce discours et ce vote ne doivent pas nous faireoublier qu’il y a quelques jours, à la fête del’Humanité se sont amorcés de nouveaux dialoguesau sein de la gauche, celle opposée à l’austéritéet aux oukases patronaux. Dans les allées de la fête,dans les rencontres entre communistes, socialistes,écologistes, syndicalistes, citoyens, un nouveaurapport de force a commencé à se construire.Comme l’indique Jean-Emmanuel Ducoin, del’Humanité, « les participants à fête ont conjuguétrois verbes à tous les temps: résister, rassembler,reconstruire ». Nous ne sommes pas condamnésà attendre l’échec annoncé de cette majorité,bien au contraire. Les citoyens, rassemblésà La Courneuve, ont commencé à faire ladémonstration qu'une politique alternativeest possible. Ils ont aussi engagé le travailpour rassembler les forces politiques de gauche etécologistes, les forces du mouvement social opposéesà l’austérité. Gageons que l’exemple va prendre corps.Les communistes lot-et-garonnais entendent bienfaire souffler le vent de révolte et d’espoir de la fêtede l’Humanité, cru 2014, dans tout le département.<

Nicolas Lucmarie

Le Travailleur du Lot-et-Garonnefondé par Renaud Jean, premier député communiste de Francedirectrice de la publication : Jacqueline Debord - rédacteur en chef :Nicolas Lucmarie - rédaction : Michel Ceruti, LysianeChantre Edmond Coëdelo, Roger Dejean, Jean-ClaudeFrançois, Marie-Renée Gérard, Daniel Heinrich, MoniqueMirande, Guy Rauzières, Claude Vaccariédité et imprimé par SARL Le Travailleur du Sud-Ouest18, rue Jules Ferry 47 006 AgenTél. 0553668259 - Fax 0553476101letravailleur@orange.frCCP 1309 19X Bordeaux 3e trimestre 2 014 - ISSN 1627-2471 - CPPAP N° 0615 C 86962

TLeTravailleurduLot-&-Garonne

Communiqué du PCF« Une majorité peau de chagrin »269 députés sur 577 ont voté la confiance à un Manuel Valls« droit dans ses bottes », totalement sourd à la défiance populairequi ne cesse de grandir. Confirmant une politique qui mène àl'échec, le Premier ministre a tenté de l'habiller d'un vernisprétendument de gauche. En réalité, le cap de l'austérité esttotalement maintenu. Résultat : le Premier ministre ne disposeplus que d'une majorité peau de chagrin, ce vote de confiancen'est qu'une victoire à la Pyrhus sans aucune perspective.65 voix de gauche venant des bancs communistes et Front degauche, socialistes, écologistes, MRC, manquent à l'appel, soit31 de plus qu'en avril pour le gouvernement Valls I. Minoritairedans le pays et dans la gauche, le Premier ministre n'a plusqu'une majorité rétrécie à l'Assemblée.Les députés Front de gauche ont eu raison de voter contre, carcette politique conduit à coup sûr à l'échec. Je renouvelle monappel, à tous ceux qui n'ont pas voté la confiance et à tous ceuxqui l'ont encore voté la peur au ventre, pour que nous travaillionsensemble à d'autres choix politiques pour la justice sociale,l'emploi et la solidarité. Le Parti communiste français s'emploieradans les semaines à venir à renforcer ce rassemblement pourune autre politique. <

Réaction de la CGT« Valls suit son cap »

La CGT a estimé que le Premier ministre Manuel Valls avait, dansson discours de politique générale, maintenu son « cap » dontle résultat est « davantage de chômage et moins de pouvoird'achat ».Le Premier ministre « vient de confirmer le cap qu'il suit depuiscinq mois » et qui conduit à la « réduction des services au publicdans les administrations, à l'hôpital et dans l'enseignement », affirmela CGT dans un communiqué. « Le Premier ministre a affirmé quegouverner, c'était résister. Mais résister à qui ? » demande lacentrale, pour qui « gouverner, c'est tenir les engagements pourlesquels on a été élu ».Le président Hollande, selon la CGT, a été élu « autour de quatreengagements majeurs » : « inverser la courbe du chômage,renégocier le pacte européen de stabilité, réduire les déficits publicset relancer la croissance ». Or, « après deux ans et demi, le constatest sans appel et les salariés, les citoyens en paient, chaque jour,les conséquences », estime l’organisation.Pour la CGT, le Premier ministre « n'annonce aucune mesuresociale » et « tente un tour de passe-passe vis-à-vis des retraitésles plus modestes » en annonçant une augmentation de 8 eurospar mois du minimum vieillesse à « 800 euros par mois, toujoursà 177 euros en dessous du seuil de pauvreté ». <

Le ventde la révolte

4

Pour la CGT retraités : « il s’agitclairement de baisser le pouvoird’achat des pensions ». Lesyndicat souligne égalementque « le mécanisme d’indexationactuel, fixé sur l’indice des prix etnon plus sur l’évolution dessalaires, produit déjà une perte depouvoir d’achat des pensions parrapport au pouvoir d’achat dessalaires d’environ moins 20 % survingt années de retraites ». Le gelne s’appliquera pas aux« petites pensions », c’est-à-direaux retraites ne dépassant pas1200 euros. Pour un retraité quiperçoit jusqu’à 1200 €maximum de pension (tousrégimes) la revalorisation nes’appliquera que sur la partieretraite de base, soit, en

moyenne et pour un salarié duprivé, sur les deux tiers de ces1200 euros, soit grosso modo,800 euros.À combien se chiffrecette revalorisation?Le taux de revalorisation est de0,6 % (1,1 % d’inflation prévueen 2014, -0,5 % de différentielentre la hausse prévue pour2013 et celle constatée). Unehausse de 0,6 % appliquée à800 €, cela donne + 4,80 €mensuels. Et c’est un maxi-mum puisque le calcul s’appli-que au plafond de 1200 eurostous régimes. On peut évaluerla dimension de la revalori-sation pour la moyenne desretraités concernés, à partir des

chiffres du ministère desAffaires sociales.Le gouvernement évalue à300 millions le coût total, pour6,5 millions de retraités. Celafait donc 46,15 € par personne.Sachant que la mesure couvre12 mois (octobre 2014 à

octobre 2015) soit 46,15 / 12 =3,85 € par mois en moyenne.En moyenne, 3,85 euros parmois, voilà ce que représente lamesure de préservation dupouvoir d’achat des « petitesretraites ». <

Ces allégements auraient, enoutre, participé à la stagnationdes bas salaires et, en catimini,fondamentalement transforméles règles de financement denotre protection sociale.Évidemment, sur ce postulat,

difficile de faire consensus,même avec une majorité degauche dans les deuxhémicycles…À quand l’évaluation?La politique d’exonération descotisations patronales existe

depuis 1993 et a été modifiéevingt-trois fois, sans que lepersonnel politique ne se soitjamais réellement interrogé

sur son bien-fondé. Cesallégements divers sont mêmedevenus le principal instru-ment de la politique pour

Exonérations sociales :un puits sans fond?La sénatrice communiste Michèle Demessine a conduitune mission commune d’information sur la stratégied’exonérations de cotisations patronales. Un document de81 pages, finalement publié sur le site de la sénatrice PCF,a été refusé aussi bien par les élus de droite que par sescollègues socialistes. Rédigé après une série d’auditions,dans ce document, la sénatrice assume son point de vue :l’exonération des cotisations sociales coûte des sommesastronomiques au pays (210 milliards d’euros sur les seulesdix dernières années) et n’a pas favorisé l’emploi,notamment des personnes peu qualifiées, qui étaient àl’origine visées par ces dispositifs.

La revalorisation des pensions qui intervient dorénavantchaque 1er octobre, a été suspendue par le gouvernementpour l’échéance de 2 014.

un puits sans fond?

actu

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0

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3,0 %

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0,0 %2000 2005 2010 2013

Montant des allégementsde cotisations sociales depuis 1993

allégements généraux (en milliards d’euros)ratio d’allégement généraux / masse salariale

Sources : rapport Demessine/Commission des comtes de la Sécurité sociale

Revalorisation des retraites

Moins de 4 eurospar mois en plusMoins de 4 euros

par mois en plus

5

Situation nationaleDans son discours de clôture dela fête de l’Humanité, Patrick LeHyaric, directeur du journal etdéputé européen communiste asonné l’heure de la contre-offensive. Très remonté, il adénoncé « la grande trahison dupeuple de gauche, du peuple toutcourt, par le couple Valls-Hollande ». Décidé à ne paslaisser la gauche française êtreemportée dans la chute dutandem Hollande-Valls, ils’emporte : « la gauche, c’est fairela guerre au chômage, pas la

chasse aux chômeurs. La gauchece n’est pas travailler le dimanchemais donner le droit aux 6 millionsde chômeurs de travailler ensemaine ». Pour Patrick Le Hyaric,la gauche ce n’est pas « courberl’échine face au comptable deRothschild installé à Bercy ».

La droite et sonextrême

« Ami, compatriote, ne te trompepas de colère. L’ennemi ce n’estpas l’immigré, c’est le banquier »,a-t-il lancé avant de brocarderMarine Le Pen, « l’héritière, lachâtelaine milliardaire adversaire de

Fête de l’Humanité 2014

« La réponse viendra de vous, dupeuple tel qu’il est, tel qu’il vit »« La réponse viendra de vous, du

peuple tel qu’il est, tel qu’il vit »La fête de l'Humanité, qui s'est terminée dimanche14 septembre, a atteint son objectif : « envoyer auxFrançais un signal de dialogue entre les forces degauche qui ne se reconnaissent pas dans lapolitique gouvernementale », a affirmé le secrétairenational du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent.

l’égalité, de la fraternité, de lalaïcité ». Le député européen voitdans les progrès de l’extrêmedroite une menace « grave, trèsgrave » mais surtout uneimpasse. L’alternative, selon lui,n’est pas plus du côté de « L’UMP,l’union de la minorité des privilégiésqui entend surfer sur les eauxmauvaises libérées par ManuelValls ».

Solidarité etinternational

Réitérant son parti pris en faveurde la paix, Patrick Le Hyaric aappelé à la création d’un Étatpalestinien en présence del’épouse de Marwan Barghouti :« ce nouveau Nelson Mandela,député palestinien emprisonné enIsraël ». « La France souveraine n’arien à faire dans l’OTAN »,considère le député européen quirêve d’un monde « débarrassé

des arsenaux nucléaires ». Et ilinsiste : « La paix n’a pas vocationà être un intervalle entre-deux-guerres, tel est notre engagementpour que se réalise enfin l’hu-manité ».

Engagez-vous« La gauche, c’est le combatacharné contre l’extrême droite etpas son utilisation comme garde-chiourme du système pour que rienne change », martèle-t-il àl’adresse du Premier ministre.Il a exhorté la foule enthousiastede La Courneuve à « garder laparole pour ne pas laisser abîmerce beau mot de gauche.Inventons ensemble, soyons lesacteurs d’un sursaut citoyen etsocial ». « La Fête permet dereprendre confiance en soi »,affirme-t-il après avoir estimé unpeu plus tôt que « la situationappelle un engagement citoyen detype nouveau. La réponse viendrade vous, du peuple tel qu’il est, telqu’il vit ».Pour finir, Patrick Le Hyaric aappelé à faire vivre : « la belleespérance révolutionnaire pour queles lendemains qui chantentcommencent toujours par des joursensoleillés ». <

l’emploi en France. Or, cettepolitique s’appuie surtout surun « dogme », selon MichèleDemessine, assez facile àénoncer : pour augmenter lademande de travail, il faut enabaisser le coût. « Simplis-sime », mais pas forcémentvérifié. Combien d’emplois ontété créés depuis les mesuresBalladur, Aubry (couplées avecles 35 heures), Fillon? Leschiffres, qui ne font pas ladistinction entre les emploiscréés ou sauvegardés, oscillententre 70000 et 80000 et c’estcette dernière évaluationcontestée qui a pourtant étéretenue par le conseil d’orien-tation économique et sociale.Un résultat à mettre d’aborden parallèle avec les troismillions de chômeurs françaisde catégorie A, cette année(cinq millions toutes catégories

confondues). Et le rapport deciter cet avis de la Cour descomptes, en date de 2008,manifestement jeté auxoubliettes : « Les nombreuxdispositifs d’allégement descharges sociales étaient insuffi-samment évalués en dépit de lacharge financière croissantequ’ils représentaient pour lesfinances publiques… S’agissantdes allégements généraux surles bas salaires, leur efficacitésur l’emploi était trop incertainepour ne pas amener à recon-sidérer leur ampleur, voire leurpérennité. » Surtout, sa faibleefficacité, cela ouvre une autresérie de questions := où sommes-nous alléspêcher les sommes exoné-rées?= aurait-on pu faire autrechose avec l’argent investi encompensation?

Mais le rapport ne se contentepas de dresser le bilan amer decette stratégie de réduction du« coût du travail ».Michèle Demessine plaideainsi pour « moins d’exo-nérations mais plus d’investis-sement vers l’industrie (large-

ment épargnée par ces mesuresd’exonérations qui profitentsurtout au secteur des services),une augmentation des salairespour aller vers de l’emploiqualifié, et une affectation desmoyens à l’apprentissage et à laformation. »<

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Part des cotisations socialeset des dividendes dans la valeur ajoutée

(en % de la valeur ajoutée des sociétés non financières)

Cotisations sociales Dividendes

Sources : rapport Demessine/INSEE

6

Pour le 350e anniversaire de sa naissance, le curé Meslier était,cette année, au cœur du stand des Ardennes, à la fête de l’Humanité.Ce philosophe, longtemps méconnu, est l’auteur d’une œuvreremarquable. Il est le seul penseur véritablement révolutionnaired’avant la Révolution française. Précurseur des Lumières, il surpassemême ce grand mouvement philosophique et humaniste dans plusieursdomaines. Le curé Meslier est athée, matérialiste et d’orientationcommuniste. Il se prononce pour l’action populaire de masse en vuede transformer la société et conquérir la justice sociale.

« La théologie n’est que l’ignorance des causes naturelles… Elle n’estqu’un long tissu de chimères et de contradictions ».«Tout ce qui existe est sorti du sein de la matière. Les merveilles de lanature s’expliquent par des causes naturelles. La nature (nous disent-ils) est inexplicable sans un dieu, parce qu’il n’y a pas d’effet sans cause.Mais l’univers est une cause, il n’est point un effet… »Et, le 7 avril 2010, dans la rubrique « Des curés que j’aime bien », notrehebdo a fait paraître un papier dont voici un résumé:« L’œuvre de Jean Meslier ne fut connue qu’après sa mort. Il en avaitgardé le secret, craignant que l’Inquisition ne la détruise et que son âmeimpie ne soit purifiée par les saintes flammes du bûcher. J’ai eul’occasion de lire une partie de son œuvre (Le Bon sens et Testament)éditée en résumé, à l’initiative de Voltaire par l’imprimeur Everat, en1762. En 2008, un ouvrage de Serge Déruette présente l’œuvre de cephilosophe avec clarté, mettant notamment l’accent sur sa partie critiquesociale et dénonciation de la collusion entre pouvoirs religieux, politiqueet économique.Des hommes comme Thomas More, Campanella avaient imaginé dessociétés communistes mais le curé Meslier écrivit que l’imagination nesuffisait pas et qu’il fallait passer à l’action pour renverser le régimeféodal et édifier une société nouvelle, conçue comme une nécessité parrapport à la liberté du peuple et à l’égalité sociale ».<

Edmond CoëdeloChronique qui pique, recueil de 151 articles parus dans Le Travailleur – àcommander à TSO (BP 50222 – 47006 Agen CEDEX) au prix de 20 euros.

Le curé Meslier était dans Le TravailleurLe Travailleur a précédé la fête de l’Humanité à deux reprises : en 2006et en 2010. le 23 décembre 2005, notre hebdo a publié un article signéJoan Dirétan, dans la rubrique « Chronique qui pique » dont voici unextrait :« L’autre jour, notre ami Jean se pointe chez moi en lançant, fier commeArtaban, « Je viens de découvrir un truc… Figure-toi que Karl Marx estun imposteur… Dans son analyse des phénomènes religieux, il a copiésur le curé Meslier. Et il me tend sa trouvaille : un vieux livre aux pagesécornées. Le curé Meslier, en effet, soutient que c’est la misère,l’ignorance et la peur qui sont à l’origine des religions. Et il ajoute queles puissants et les riches s’en emparent ensuite, comme moyen deconquête des territoires et de domination sur les peuples ».Voici quelques morceaux choisis par mon ami Jean:

l'expérience qui est menée parla nouvelle majorité à̀ directioncommuniste, dans son départe-ment, dans le cadre du conceptde la « nouvelle ruralité ». Il s'agit,tout à la fois, de fournir unealimentation saine et de qualitéaux citoyens et d'assurer l'au-tonomie des agriculteurs pourleur permettre de vivre de leurmétier et, ainsi, assurer lerenouvellement des générationsdans cette profession.Revenir à manger ce qui estproduit localement, c'est dimi-nuer les pollutions par lestransports routiers, c'est lever lasoumission des producteurslocaux à la concurrence déloyaledes importations à bas coûts,c’est la garantie pour lesconsommateurs de manger desproduits récoltés au plus près deleur maturité optimale. Dansl'Allier, une association a étécréée pour organiser le système:« consommer et produire local ».Le conseil général peut opérerdéjà au niveau des collèges, 26sur 35 fonctionnent avec cedispositif qui associe les

producteurs et les cantinesscolaires. Il faut, pour cela,convaincre les gestionnaires desétablissements d'adhérer à ceconcept ; la volonté des éluslocaux est également indispen-sable. Selon Raymond Girardi,faire le lien entre la protection dela planète et ce que nous avonsdans nos assiettes, est unpremier élément de ce quipourra changer le système demarchandisation à outranceactuelle.Nous rapporterons plus en détaildans le prochain travailleur cedébat qui fut très intéressant etqui ouvre des perspectives surle « comment vivre autrement en-semble et comment nous pouvonsconstruire des «communs» auniveau local » ; et peut-être celapourrait-il déboucher sur les« communs » globaux.Devons-nous attendre deschangements qui viendraientd'en haut? De ce côté, l'horizonest sombre ; alors l'espoir nepeut venir que du peuple lui-même. <

Jo-Bernard Poulmarc’h

actu

lesensdes

motsLe curé Meslier à la fête de l’Humanité

Débat agriculture

Agir localement pourchanger le système

Le curé Meslier à la fête de l’Humanité

Agir localement pourchanger le système

Samedi 13 septembre s’est tenu un débat à� l'Auberge gasconne surles circuits courts dans la distribution des produits alimentaires, enprésence de Dominique Bidet, vice-président du conseil général del'Allier, Raymond Girardi, vice-président du conseil général de Lot-et-Garonne, Olivier Chartrain, rédacteur en chef de La Terre et MichelCeruti, secrétaire départemental du PCF 47.Depuis des années, le MODEF etles communistes parisiens orga-nisent une vente solidaire aujuste prix auprès de lapopulation pour sensibiliser lepublic sur les méfaits qu'engen-drent les pratiques de la grandedistribution auprès de leursfournisseurs que sont lespaysans et des consommateurs.Ce débat, lors de cette fête del'Huma, a pour ambition dedémontrer qu'une autre poli-tique est possible en matière dedistribution et de consom-mation, sans attendre le grand

soir. Dominique Bidet estintervenu pour parler de

47local

Discriminationà la cantine

Pierre Lapoire, maire de Sainte-Bazeillede 1995 à 2001 a tenu à réagir suite à lamise en place d’une circulaire munici-pale concernant la cantine scolaire sursa commune. Cette dernière précise :« La mairie a mis en place un service derestauration scolaire, pour le bien-être desenfants scolarisés, et pour faciliter lescontraintes des parents qui travaillent…Concernant l’accès à la cantine, serontacceptés, prioritairement, les enfants issusde famille dont les deux parents exercentune activité professionnelle. ». Voici saréaction : « Cette décision me surprendet me révolte. Durant mon mandat demaire, mon conseil municipal et moi-même, nous n’avons, à aucun moment,refusé un enfant à la cantine scolaire. Ilest arrivé à des parents de ne pas pouvoirpayer les tickets de repas, mais nousavons toujours trouvé un terrain d’entente.Nous considérions que la solidaritécommunale, tout comme devrait être lasolidarité nationale, devait jouer son rôlepar rapport aux plus défavorisés.Il poursuit ainsi : « Les repas qui étaientmis en œuvre par les cuisinières, étaientdes repas de cuisine traditionnelle, à basede produits locaux, en priorité. Pourbeaucoup d’enfants, le repas de midi étaitle plus important de la journée. Un tract aété distribué devant les écoles par desparents d’élèves pour dénoncer cesmesures discriminatoires. Cette décisionme rappelle certaines positions prises pardes municipalités dirigées par le Frontnational. Nous suivrons de près l’évolutionde cette affaire ». <

Sainte-Bazeille

Saisonthéâtrale richeVendredi 5 septembre, le rideau s'estlevé sur la programmation de la saisondu théâtre Georges-Leygues. La sallene proposera pas moins de trente-troisspectacles, du cirque, du théâtre, de ladanse, de la musique, de la chanson, del'humour… c'est une saison éclectique,curieuse et audacieuse qu'ont pudécouvrir les Villeneuvois, venus ennombre, pour ce premier rendez-vous.Des Têtes Raides à Molière, de JeanneCherhal à Voltaire en passant par Fellag,Philippe Torreton, Didier Bezace, JulienLestel, Hervé Koubi… l’équipe entendproposer « une nouvelle saison théâtralequi nous invite au plaisir renouvelé duspectacle vivant, au voyage de l'émotionet du talent ». Les abonnements peuventêtre souscrits dès maintenant. <

Villeneuve-sur-Lot

Tarkett se retireFiliale de Tarkett France, Tarkett Bois aprésenté le mardi 16 septembre auxinstances représentatives du personnelde son site de Cuzorn, spécialisé dansla fabrication de parquet, un projet decessation d'activité. Depuis la reprisedu site de Marty à Cuzorn en 2011 quiétait alors en situation de redressementjudiciaire, le groupe évoque « un marchédu parquet en France n'a eu de cesse dese détériorer, accusant un repli d'environ20 % entre 2010 et 2013, dans uncontexte de crise du marché de laconstruction et d'une très forte concur-rence notamment de productions impor-tées d'Asie ». Le site emploie actuel-lement 130 salariés et représente unchiffre d'affaires d'environ 10 millionsd'euros. À ce jour, aucune offre dereprise n’aurait été émise. Le groupeTarkett est un leader mondial desrevêtements de sol (vinyles, linoléum,caoutchouc, moquettes, parquets) Legroupe est présent dans plus de 100pays dans le monde (11000 salariés et32 sites de production).Le retrait du groupe laisse 123 salariéssans emploi. <

Cuzorn

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Sursis pour MTALundi 15 septembre, une nouvelle audi-ence du tribunal de commerce deChambéry s’est déroulée concernantl'usine métallurgique Metaltemple Aqui-taine. La justice a décidé d’un maintiende l’activité avec une nouvelle dated’audience le 3 novembre. Il s’agit d’unnouveau sursis afin d’envisager unavenir pour l’entreprise. L’actuel action-naire, Steel et Foundry ne sera pas enmesure de reprendre l'activité seule,l’enjeu est donc de trouver un repreneurou un partenaire. Le 13 septembre, lessalariés et la population se sont mobi-lisés lors d’une journée d’actionconsacrée à l’avenir du bassin duFumélois au moment où de sérieusesmenaces sur l’emploi et le devenir des

Fumel

sites pèsent sur Métaltemple, Tarkett,mais aussi sur les effectifs de l’hôpitalde Fumel, chez les enseignants avecnotamment la fermeture de la mater-nelle du Chemin rouge. <

Manif pour tousLe maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour,persiste et signe. En dépit desdérapages multiples, des outrancesverbales, des mensonges de l’organi-sation « La manif pour tous », il vient deréitérer son soutien à ce groupusculeréactionnaire. Il ne faut pas oublier quederrière les sweat-shirts roses et lessourires de façade se cachent desassociations qui, dans l'ombre, tirentles ficelles de la manif pour tous. Aumilieu de l’apparente bonhomie dumouvement, se retrouve toute lanébuleuse de l'extrême droite intégristeet catholique : Familles de France,Alliance Vita ( anti-IVG), les réseaux deSaint-Nicolas-du-Chardonnet… <

Agen

cultureculture

Huit questions sur l’art et la manièrede récolter ses graines en été (suite)

d’après Catherine Larenaudie

5. Comment fait-on pour récolter?Pour toutes les graines moyennes ou grosses, enfermées dans une enveloppe,on récolte les tiges et on les libère en ouvrant les capsules au-dessus d’unegrande feuille de papier journal. C’est le cas des ipomées, des doliques, desnigelles, des giroflées. On laisse sécher les graines à l’abri du soleil et de lapluie mais dehors quelques jours avant de les stocker. Pour les graines detrès petite taille, on coiffe le bouquet de fleurs fanées d’un sac (si possibleen papier) qu’on referme en le liant sur la tige, on groupe en dessous, onretourne le bouquet tête en bas et on suspend dans un endroit sec à l’abridu vent et de la pluie. Les graines vont tomber dans le sachet au fur et àmesure qu’elles se libéreront. On procède de cette façon pour les salades,les poireaux, les pavots, certaines plantes aromatiques.6. Faut-il stocker au chaud ou au froid?Au sec! L’essentiel pour assurer une bonne conservation de vos gaines etd’éviter toute humidité qui les ferait pourrir. C’est la raison pour laquelle onpréconise souvent de glisser les graines sèches dans une enveloppe de papiercapable d’absorber la moindre trace d’humidité. D’autres préfèrent rangerles graines dans des sachets ou boites en plastique qu’on fermehermétiquement. C’est bien mais il faut être sur que l’intérieur soit totalementsec et les graines aussi. Si ce n’est pas le cas l’humidité enfermée dans laboîte pourrira les graines. Ensuite, on peut stocker soit dans un placard ausec soit au congélateur.

7. Comment fait-on pour récolter les graines de tomate?Il est vrai que ce cas est particulier mais simple. Vous prenez un beau fruit,arrivé à maturité, sur un plant sain et vigoureux. Vous coupez cette tomateen deux moitiés et vous prélevez avec une petite cuiller la pulpe que vousdéposez dans une soucoupe. Entreposez dans un local sec et aéré, à l’abride la pluie et du soleil direct. Après, quelques jours une moisissure va seformer sur la pulpe. Vous pouvez alors glisser le tout dans une passoire etlaver sous un filet d’eau en frottant un peu les graines entre les doigts. Laissezles sécher sur un papier essuie-tout plusieurs jours avant de les ranger dansune enveloppe en papier.8. Pendant combien d’années peut-on conserver ses propresgraines?La durée germinative des graines n’est pas fonction de la façon dont on lesprélève où on les stocke. Elle est propre à chaque espèce. Dans de bonnesconditions, les graines de courgette, de fève, de mâche de radis, de laituepeuvent être semées dans les cinq ans qui suivent la récolte. Les grainesd’aubergine, de poirée, de persil, des choux ont une longévité de six ans. Lesgraines de poireau sont à semer dans lesdeux ans. Du côté des fleurs les grainesd’annuelles sont à semer dans lesdeux ans et celles desvivaces entre deux etquatre ans. Plus lesgraines sont âgéeset plus on a intérêt àtester un lot avant detout semer. <

Élie Vergnolle8