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ÉVÉNEMENT 3VENDREDI 22 MAI 2015 LE MATIN
«SANS LE 144, MONFILS SERAIT MORT »
TÉMOIGNAGE Une maman a pu sauver son bébé âgé de 3 mois, pris d’un grave malaise. Elle raconte comment, grâceà un secouriste au bout du téléphone, elle a pu le réanimer.
Bastien a le regard joyeux quipétille. Son rire et ses ga-zouillis résonnent dans tout
l’appartement. Difficile à croirequ’il y a deux semaines encore cebébé de 3 mois était entre la vie etla mort, avec sa mère pour seullien. Ce lundi du 4 mai, Aurélie atenté le tout pour le tout pour sau-ver in extremis son fils, devenu
soudain incons-cient et bleu. Sixlongues minutesd’un véritable cau-
chemar qu’ellen’aurait pu surmonter
sans l’aide au bout du fil d’unsecouriste du 144.
«Bastien venait de prendreson biberon. Il dormait déjà
bien, alors je l’ai mis coucherdans son berceau», raconte
de sa voix douce Aurélie,déjà maman d’un autrepetit garçon de 5 ans. Rien
d’anormal ne semblaitdevoir bousculer la
quiétude de ce débutd’après-midi. Elleprofite de vaquer àses occupationsquand, soudain,
une forte sonnerieretentit et lui glace le
sang. C’est le tapis dumatelas, détecteur de
mouvement pour bébé,qui l’alerte. «J’ai posé ma
main sur le thorax de Bastien,il ne respirait plus. Ses bras, ses
jambes, tout son corps était mou,
ses yeux étaient fermés. Je l’ai ap-pelé, mais rien», se souvient-elle,avant d’appeler le 144, complète-ment paniquée: «On me disait deme calmer, mais je n’y arrivais pas.Je pleurais. J’attendais avec monbébé dans les bras qu’une ambu-lance arrive, je voulais m’en dé-charger. Et le téléphone a coupé. Jevoyais mon bébé, les yeux fermés,pâle puis bleu. A cet instant, je mesuis dit: là, il est mort.»
«Soufflez!»Mais le secouriste la rappelle surson fixe. «Calmement, il me ré-pétait: «Il faut souffler pour luifaire du bouche-à-bouche.» Auton de sa voix, j’ai compris quec’était l’instant T de toute ma vie.J’étais comme figée. Ça ne pou-vait pas être pire. Je n’étais alorsplus sa mère, j’ai agi comme unrobot en pensant: «Dans troisminutes, c’est gagné ou c’estfini», lâche-t-elle, encore boule-versée.
Aurélie souffle de toutes sesforces. Bastien vomit, puis ouvreles yeux, son regard est vide, maisil respire de nouveau. «Là, j’aisenti qu’il était en vie», raconte-t-elle, avant un long silence. Lesecouriste au téléphone lui répé-tera alors de prendre Bastien con-tre elle et de le garder éveillé, c’estalors que deux ambulanciers et unmédecin arrivent sur les lieux. Ilsemmèneront Bastien aux soinscontinus du CHUV. La fin du cau-chemar pour Aurélie. «Sans lecalme et les mots justes de«l’homme du 144», mon fils se-rait mort ou aurait de graves sé-quelles», ajoute cette maman quitient à remercier le secouriste.Des examens sont encore en courspour Bastien, mais, selon les mé-decins, il a échappé au malaisegrave du nourrisson.
● ANNEFLORENCE PASQUIERanne[email protected]
gJe n’étais alorsplus sa mère,
j’ai agi commeun robot. Soitc’était gagné,
soit c’étaitfini»
Aurélie, maman de Bastien
Jean
Guy
Pyt
hon Deux semaines après le drame, Aurélie et son fils Bastienont retrouvé le sourire.
SUISSE 9SAMEDI 23 MAI 2015 LE MATIN
maman de Bastien a eu le bon ré-flexe en appelant avec son télé-phone fixe. «On gagne du temps,car on peut tout de suite localiserl’appel et ainsi connaître le nomde la personne», fait-il remar-quer. Et quand le téléphone acoupé, il a rappelé, n’a pas lâché.«Pour moi, il n’y a rien de plusgrave qu’un bébé de 3 mois
inconscient. C’estune réanimation, ilfaut faire ventiler lebébé», explique Fré-déric qui a eu affairepar trois fois à cegenre de situation aucentre d’appels.«On a aussi eu énor-mément de chancequ’elle habite pro-
che du centre d’appels et des am-bulances», ajoute le régulateursanitaire.
Un accouchement par jourLe directeur d’Urgences Santé,Stéphane Misteli, salue l’effica-cité du régulateur. «C’est chaquejour que l’assistance par télé-phone permet l’accompagne-ment des bons gestes avant l’ar-rivée des secours. Par exemple,on compte un accouchement parjour qui se réalise avec l’aide du144.» Le lien de confiance entreAurélie et Frédéric a pu s’établir.«Je n’ai qu’un téléphone et je nepeux que donner des consignes»,conclut-il humblement.
● ANNEFLORENCE PASQUIER
HAPPY END «Humainementc’est extraordinaire, ce que vousavez fait. J’ai juste fait mon maxi-mum en tant que maman pourmon fils, mais vous, vous avez euune réelle importance dans notrevie.» Par ces mots, Aurélie, lamaman de Bastien, a remerciél’homme du 144 qui l’a aidée àsauver son fils («Le Matin» du21 mai). Elle a ainsipu mettre un visagesur cette voix.«Alors, c’est toi,Bastien», répond ti-midement FrédéricBraillard en regar-d a n t l e b é b é d e3 mois.
Le réflexe du téléphone fixeInfirmier aux soins intensifs du-rant 15 ans, Frédéric travaille de-puis un an et demi à la centraled’appels d’Urgences Santé entant que régulateur sanitaire.Lors de cette rencontre, mo-deste, il continue à s’excuser.«J’espère ne pas vous avoirvexée, j’ai dû être très sec et di-rectif au téléphone. Mais je suiscontent d’avoir été efficace et j’aisimplement fait mon job», dé-clare-t-il. Avant d’ajouter:«C’est très gratifiant ce genred’histoire, on a rarement des re-tours des patients.» Ce lundiaprès-midi 4 mai, c’est lui qui apris l’appel d’Aurélie, comme ilen prend plusieurs par jour. La
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Bastien et sa maman ont rencontré l’homme du 144
Aurélie et son fils, Bastien,ont pu rencontrer Frédéricau centre d’appels 144 à Lausanneet le remercier sincèrement.
SSM – Syndicat suisse des mass media
Resp. Monsieur Michel Jaggi
IL A SON BILLET
FAN DU FC SION,
UN HANDICAPÉ PRIVÉ DE FINALE PAGES 3839
PHÉNOMÈNE
LES POULES À LOUER FONT FUREURPAGES 45
JA 1000 Lausanne 1
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JACKPOTLAS VEGAS, LA MAISON DORÉE DES STARSPAGES 2627
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UNEMAMAN
ÉMUETÉMOIGNE
JeanGuy Python
PAGE 3
VENDREDI 22 MAI 2015 ∙ N° 142 ∙ FR. 2.80 (TVA 2.5% incluse) ∙ France voisine 2.55 €www.lematin.ch
BÉBÉ
SAUVÉPAR TÉLÉPHONE
JeanGuy Python