VHSL - Appropriation MC

7/24/2019 VHSL - Appropriation MC

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La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint -Laurent a

Lappropriationde la mdiationculturelle dansla Valle-du-Haut-Saint-Laurent :CARACTRISTIQUES, BESOINS ET ENJEUX

DES ARTISTES ET DES TRAVAILLEURS CULTURELS.

Juillet 2015

Chercheur

Martin Lussier, UQAMComit dencadrement

Eva QuintasJose-Anne RiverinMadeleine Turgeon


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Rdaction et rechercheMartin Lussier, professeur, dpartementde communication sociale et publique,Universit du Qubec Montral

Comit dencadrementMartin Lussier, professeur, dpartementde communication sociale et publique, UQAM

Eva Quintas, charge de projets, mdiationculturelle et territoires, Culture pour tous

Jose-Anne Riverin, agente de dveloppement,Service aux collectivits de lUQAM

Madeleine Turgeon, prsidente, Autour de nous

Graphismealexandre blanger

RvisionLucie Picard, Traduction Manuscrit Et cetera

RemerciementsNous tenons remercier chaleureusement toutesles personnes ayant collabor cette recherche,en particulier lensemble des artistes, travailleuseset travailleurs culturels ainsi que les dcideurspour leur appui ou leurs prcieux tmoignages.

Cette tude a t ralise avec lappui duprogramme daide financire la rechercheet la cration, volet 2, de lUniversitdu Qubec Montral (UQAM).

Pour citer ce documentLussier, Martin. (2015).Lappropriation de lamdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint-

Laurent : caractristiques, besoins et enjeux des

art istes et des travai lleurs culturels . Montral,Culture pour tous, Autour de nous et Service auxcollectivits de lUQAM, 33 p.

Montral, mai 2015ISBN : 978-2-923773-26-1Dpt lgal Bibliothqueet archives nationales du Qubec


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La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint -Laurent I

MOT DU SERVICEAUX COLLECTIVITSIl y a maintenant plus de 35 ans que lUQAM sereconnat formellement une mission de services auxcollectivits. Cela contribue affirmer son statut

duniversit publique et sa volont de prendre part la dmocratisation du savoir acadmique pour lescollectivits qui ny ont pas traditionnellement accs.

Reconnaissant et valorisant lexpertise citoyenne, leService aux collectivits de lUQAM (SAC) collaboreavec des groupes sociaux en vue de rpondre des besoins et proccupations qui leur sont propres,dans une perspective dmancipation collective ouculturelle. Le SAC permet un accs simple et directaux ressources universitaires en vue de dvelopper despartenariats fructueux et un soutien toutes les tapesde ralisation des projets, que ceux-ci relvent dune

recherche, dune formation ou dactivits de diffusion.

Sappuyant sur une approche visant la coproductioncomplmentaire des savoirs universitaires et citoyens,le rle du SAC ainsi que celui de ses agentes etagents de dveloppement, est dassurer le droule-ment harmonieux du partenariat et la ralisation desprojets dans le respect et au bnfice de tous lespartenaires. En partageant leurs savoirs et comp-tences, les partenaires impliqus contribuent ainsi la production collective de nouvelles connaissancesporteuses dinnovations sociales.

Jose-Anne RiverinAgente de dveloppement, SAC-UQAM


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II La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint-Laurent

MOT DE CULTURE POUR TOUSCette tude ralise dans la Valle-du-Haut-Saint-Laurent (VHSL) a t stimule par la mise en placedun partenariat rgional visant valoriser lesinitiatives de mdiation culturelle sur ce territoireet favoriser leur appropriation par les actrices et

acteurs locaux. La rgion, situe dans louest de laMontrgie, se distingue par son leadership en lamatire et apparat comme un laboratoire privilgipour la recherche et linnovation.

Lentente triennale (2013 2016)runit la directionrgionale du ministre de la Culture et des Communi-cations, la Confrence rgionale des lus de la VHSL,la municipalit rgionale de comt de Vaudreuil-Soulanges, la Ville de Vaudreuil-Dorion et lorga-nisme indpendant Culture pour tous. Le partenariatest un cadre idal pour regrouper des intervenantsde diverses sphres dsireux dimplanter des initiati-

ves innovantes dans leurs milieux de vie. Dans cecontexte, la collaboration de Culture pour tousassure un transfert dexpertise acquise sur le plannational et un lien avec le Groupe de recherche surla mdiation culturelle (GRMC) dont lorganisme aamorc la cration, en 2006, avec des professeursdes dpartements de sociologie et de communi-cation de lUniversit du Qubec Montral (UQAM).

Culture pour tous mne en effet depuis prs de dixans un travail soutenu de dveloppement autourde la mdiation comme champ professionnel delaction culturelle. Lorganisme accorde une grandeimportance au partage et la diffusion des savoirs,

comme en tmoignent les diverses activits ralisesau cours des dernires annes (colloques, smi-naires, publications, etc.). Son mandat plus rcentvise soutenir lmergence et la consolidation de cellules rgionales dinnovation en mdiation cultu-relle pouvant former, moyen terme, un vritablerseau qubcois. Cette premire documentationde ltat de la mdiation culturelle dun territoiredonn devrait ainsi construire des assises pour servirplus largement la mobilisation des acteurs et ladiffusion des connaissances. Sans tre un diagnostictransposable lensemble des rgions du Qubec,la prsente recherche met en lumire les dyna-

miques organisationnelles luvre et informe surles processus dimplantation et de mise en rseaudes autres ples rgionaux. La cartographie permetidalement de dgager une vision commune et mobili-satrice pour raliser une dmarche en continu duterritoire apprenant.


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La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint -Laurent III

Pour ce faire, Culture pour tous sest alli naturel-lement au Service aux collectivits de lUQAM dontla mission est de dmocratiser laccs aux savoirs travers lappui dactivits de recherche partenarialefavorisant et valorisant le croisement des savoirs

acadmiques et des collectivits. Martin Lussier,professeur-chercheur au dpartement de communi-cation sociale et publique de lUQAM et membredu GRMC, sest joint ce comit tout comme unpartenaire rgional, Autour de nous, regroupementdartistes de la VHSL et promoteurs de divers projetsde mdiation culturelle, de diffusion de lart et desensibilisation du public la culture.

La recherche partenariale est un mode privilgide production et de diffusion des connaissances,exigeant et audacieux. Les membres du comit onttous suivi de prs et valid les processus de recherche,

participant directement certaines de ses tapes,devenant ainsi parties prenantes, plus responsableset plus imputables. Lengagement des partenairesa favoris la comprhension de la mcanique de larecherche, lappropriation des apprentissages qui

en sont issus, et la pertinence des savoirs parta-ger localement, investis dun regard critique collectif.Comme le soulignait Martin Lussier, la recherchepartenariale est loccasion de briser en partie la ten-dance des experts parler beaucoup sans entendre

la voix de ceux qui sont lobjet mme du savoir []elle permet la rencontre denjeux propres chacunedes parties et la cration dun projet commun. *Le comit dencadrement, anim par une agente dedveloppement du Service aux collectivits, a permisla cration dun espace de dialogue privilgi entrele chercheur et les partenaires du terri toire, en rendantainsi possible la discussion et la ngociation decertains enjeux tels que les perceptions, les attentesou encore les temporalits parfois divergentesentre luniversit et la communaut. Le travail estfructueux. Il sagit maintenant de diffuser les rsultatsde ce partenariat indit et dassurer un transfert

optimal notamment pour le dveloppement du plandaction du regroupement rgional. Nous espronsque ce travail de recherche inspire la mise en uvrede nouvelles initiatives de dveloppement inter-sectoriel travers le Qubec.

Bonne lecture !

Eva QuintasCharge de projets, Mdiation culturelle et territoiresCulture pour tous

* Lussier, Martin et Quintas, Eva. (sous presse). Cartographier lamdiation culturelle au Qubec : un projet de recherche parte-nariale ? dans Pauline Vesseley & Ccile Prvost-Thomas (Eds.),Les mondes de la mdiation culturelle. Paris, LHarmattan.


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IV La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint-Laurent

TABLE DES MATIRES, TABLEAUX ET FIGURESLAPPROPRIATION DE LA MDIATIONCULTURELLE DANS LA VHSL 1

NOTE MTHODOLOGIQUE 2

DES FIGURES CONTRASTES 4La rencontre 4La dmocratisation de la culture 6Le changement social 8Des pratiques dissonantes 9

CIRCULATION DE LA NOTION DE MDIATION 10La mdiation, une notion dans le placard 11 mais qui circule entre les acteurs 12Un vocabulaire prciser 14

DES ARTISTES AUX RLES MULTIPLES 16

La professionnelle ou le professionnel 16Loutil 17La reprsentante, le reprsentant 17La travailleuse, le travailleur ou lentrepreneur 18Le statut de luvre 18

LINITIATIVE 20Des initiatives municipales qui cadrent 20 Ne dune enveloppe 21

PROPOS DES MDIATRICES ET MDIATEURS 22Une mdiation qui ne se fait que rarement seule 22Des qualits dvelopper 24

RAPPORT AU TERRITOIRE 26Des frontires et au-del 27Un centre et des marges 28

DES PISTES POUR LAVENIR 30De linformation dpersonnaliser

et rendre collective 31Vers un dispositi f daccompagnement 32Sensibiliser et faire reconnatre 33

TABLEAU 1Vue densemble des trois f iguresde la mdiation culturelle dans la VHSL 9

TABLEAU 2Lexique historique de la mdiation culturelle 15

FIGURE 1Carte soleil 3

FIGURE 2La mdiation culturelle, cest une mosaque 5

FIGURE 3

La mdiation culturelle, cest une fentre 7

FIGURE 4La circulation de la mdiation culturelleet par la mdiation culturelle 13

FIGURE 5Carte des projets de mdiation culturelle 19

FIGURE 6Carte de partenariat 23

FIGURE 7

Entre le cur et lesprit 25

FIGURE 8Une vision de la mdiation culturelle 26

FIGURE 9Carte en toile 29


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La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint -Laurent 1

LAPPROPRIATION DE LA MDIATION CULTURELLE DANS LA VHSLAu Qubec et tel que dfini par les partenaires ce projet , la mdiation culturelle sest imposcomme une pratique dintervention ayant pour objet la reconstruction des liens entre les citoyennes, lescitoyens et la culture . Ce rapport propose un portrait

rgional des pratiques de la mdiation culturelletelles que vcues par les artistes ainsi que les travail-leuses et travailleurs culturels de la Valle-du-Haut-Saint-Laurent (VHSL). En effet, si l semble y avoir unengouement pour la mdiation culturelle de la partdes dcideurs de diffrents paliers gouvernementaux,lappropriation de cette notion par les travailleursculturels au Qubec, quils soient artistes ou artisans,demeure un terrain encore peu frquent. Certainschercheurs soulignent notamment que la diversitdes pratiques en mdiation culturelle peut treimpute llasticit du terme, dont les frontiresdemeurent floues, et suggre autant de manires

diffrentes de la mettre en uvre*

.

* Montoya, Nathalie. (2008). Mdiation et mdiateurs culturels :quelques problmes de dfinition dans la construction duneactivit professionnelle. Lien social et politiques(60), p. 25-35 ;Dufrne, Bernadette, & Gellereau, Michle. (2004). Qui sontles mdiateurs culturels ? Statuts, rles et constructionsdimages. Mdiation et information (19), p. 163-175.

Consquemment, cette recherche documente lespratiques de celles et ceux qui font la mdiationculturelle artistes, dcisionnaires, organismes etartisans en posant lhypothse que ces pratiquessont affectes par lappropriation plurielle de lide

mme de mdiation. En ce sens, ce rapport docu-mente la mdiation en train de se faire par lesacteurs de la VHSL. Il propose de se pencher surla mdiation culturelle, non pas comme ce quelle devrait tre , mais bien comme elle se fait et commeelle se rinvente constamment. Ds lors, commentles acteurs de la VHSL font-ils leur mdiation cultu-relle ? Quelles sont les pratiques des mdiatrices etdes mdiateurs, leurs alliances et leurs rapports auterritoire de la rgion ? Quelles sont les conceptionsou perceptions de la mdiation culturelle et de sapratique ? Comment circulent-elles ? Ainsi, docu-menter les conceptions, interprtations et pratiques

des mdiateurs culturels et dcideurs de la VHSLpermet notamment de comprendre quelques-unsdes enjeux et des dfis auxquels ceux-ci font faceainsi que les acquis et les singularits qui informentleur pratique au quotidien.


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2 La mdiation culturelle dans la Valle-du-Haut-Saint-Laurent

NOTE MTHODOLOGIQUECette recherche repose sur une stratgie mthodo-logique qualitative trois volets. Partant dune listede 46 intervenantes et intervenants fournie par lespartenaires rgionaux, bonifie dune vingtainedautres personnes intresses par les activits

inities par le partenariat, lenqute sest droulesur une priode allant du dbut juillet 2013 jusqula fin fvrier 2014.

Le premier volet comporte lanalyse de documentspublics de toutes sortes produits sur le territoire dela VHSL matriel promotionnel, articles de journaux,des reportages, sites Internet, etc. En tout, ce sontplus de 400 documents qui ont t colligs pourpermettre davoir une impression gnrale des pra-tiques de mdiation dans la rgion, et galementdes pratiques propres aux personnes rencontres.Ce premier volet a pav la voie la ralisation dune

srie dentrevues individuelles et de groupes invitantles mdiatrices et mdiateurs rendre compte deleurs comprhensions, questions et, surtout, pra-tiques lies la mdiation culturelle. Dans ce cadre,17 entrevues ont t menes auprs de 19 personnes.

Parmi les gens participant lenqute, neuf sexpri-maient clairement titre dartistes alors que neufautres lont fait titre de membres dorganismesculturels ou dadministrations publiques. Une autrepersonne avait une posit ion frontire : bien quelle ait

t identifie comme intervenante culturelle , ellesest exprime principalement au cours de lentretien titre dartiste. Avec laccord des personnes ren-contres, les 17 entretiens ont pu tre enregistrs auformat numrique et tre retranscrits pour analyse.Enfin, le troisime volet de cette recherche impli-quait de proposer aux participantes et participantsde cartographier eux-mmes la mdiation culturelledans leur rgion*. Ainsi, tous les entretiens se sonttermins par une invitation dessiner une carte.Un cahier esquisse ainsi quun ensemble de crayons dessin et de couleur leur ont t fournis. Quelques-unes de ces cartes sont dailleurs reproduites dans

ce rapport et permettent dillustrer autrement lespropos des gens questionns.

* Pour une discussion dtaille de lutilisation de la carto-graphie et ses implications thoriques dans le cadre de cetterecherche, voir Lussier, Martin et Quintas, Eva (sous presse).Cartographier la mdiation culturelle au Qubec : un projetde recherche partenariale ? dans Pauline Vesseley et CcilePrvost-Thomas (Eds.),Les mondes de la mdiation culturelle.Paris, LHarmattan.


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Figure 1 Carte soleil

Alors que l invi tat ion lui estfaite de tracer une carte, unparticipant hsite : Srieu-sement, mes filles sontmeilleures que moi en dessin.

[] Moi et a [le dessin], cestdifficile comme relation. Le participant propose alorsune carte ressemblant unsoleil, soulignant que cesttout ce que je sais dessiner. La discussion tourne autourdanecdotes lies non pasau contenu de la carte, maisau processus de productionmme. Le participant envient rapidement proposerun argumentaire pour justifierle recours cette image,faisant de cette carte son

interprtation personnellede la mdiation culturelle etsuggrant que celle-ci estlobjet dappropriationsdiversifies : [la mdiation]cest plus une faon devoir ton monde, une faonde lapprocher []. Il y a le moi qui est au cur de a.Il ne faut pas comprendreque cest moi au centre dumonde. Cest mon centrede mon monde. Toi, je tevois la mme place, danston cercle. Pour moi, tout

ce que cela veut dire, cestque la mdiation culturellecest des liaisons, cestdes connexions, cest desrencontres.


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Les interrogations souleves par la dfinition de lamdiation culturelle ont pris une importance consid-rable dans les propos tenus par les gens rencontrs

au cours des rencontres. La difficult cerner ceque serait la mdiation culturelle a rgulirement tsouligne. Cela semble avoir une incidence impor-tante sur les pratiques et les ambiguts vcues par les artistes et les personnes travaillant dans lemilieu culturel de la VHSL. Quest-ce que la mdia-tion culturelle ? Y a-t-il une manire rgionale de ladfinir, voire de limaginer ? Ces questions invitent se pencher sur son appropriation plurielle, laquelleinduit des figures contrastes et, terme, des pra-tiques diversifies. Ainsi, quelles sont les figures dela mdiation culturelle qui circulent dans la VHSL ?

LA RENCONTRELa premire figure de la mdiation culturelle dans la

VHSL est celle de la rencontre entre lartiste et les

citoyennes et citoyens dune part, ainsi quentre desindividus dautre part. Cette rencontre est prsentepar plusieurs comme une fin en soi. Elle nappar-tient personne comme tel ou est le fruit exclusifdaucun des participants, ni de lartiste ni du public :la mdiation comme rencontre est un espace inter-mdiaire. En effet, certains avancent que la mdiationpeut tre conue comme une rencontre permettantde rassembler les individus : [] pour moi, cestde rassembler un groupe de personnes, plusieursgroupes de personnes, de vivre un moment ensemblevia les arts []. La mdiation, cest toutes sortes depersonnages, dlments, dvnements, de milieux

diffrents tous rassembls. On est tous connects, onest tous lis. De faon cohrente avec cette v ision,plusieurs dcrivent leur position lors des actions demdiation, ou celle de mdiateur en gnral, commeune partie de lensemble : des participantes et parti-cipants la rencontre comme les autres. Ce constatnest pas anodin puisquil implique entre autres quela mdiation nest pas un geste politique : elle nedemande pas dexpertise ou de statut particulier.Dans le cadre de cette figure, la mdiatrice et lemdiateur culturel se reprsentent comme des parti-cipants au mme titre que tous les autres. Il ny a pasncessairement de position privilgie socialement.

Cette figure de la mdiation comme rencontre semblealler de pair avec des objectifs particuliers. Au-deldu simple rassemblement dindividus, plusieurs souli-gnent que lobjectif est de retrouver un sentimentdappartenance ou de communaut qui se seraitperdu. Cette figure implique un prsuppos impli-cite important : sans cette mdiation, les personnesnauraient pas t mises en relation. La mdiationculturelle en tant que rencontre, se juxtapose unmonde clat et individualis.

Des figurescontrastes


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Figure 2 La mdiation

culturelle , cest une

mosaque

Alors qu ell e tr ace sa carte,une artiste compare lamdiation culturelle une mosaque :

Pour moi, cest unemosaque. Je pense quectait Balzac qui a dit : riende ce monde nest dun seulbloc, tout y est mosaque.Pour moi, cest a la mdiationculturelle. Cest tous les petitsmorceaux ensemble, on cretous une grande mosaque.

Au lieu que tous les pet itsmorceaux soient dans despots spars, on est tous

ensemble sur le mmeterrain. Cest mosaque !

Lorsquinvite commenterla place quelle occupe danscette carte, elle ajoute ne paspenser en avoir une privilgieou diffrente des autresmorceaux de la mosaque :

Pour moi, cest a lamdiation culturelle dansma rgion : au lieu que tousles petits morceaux soientdans des pots spars, cest

quon est tous ensemble surle mme terrain. [] Je suispartout l-dedans. [Mais]Physiquement, je vais treun bloc l-dedans.


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LA DMOCRATISATION DE LA CULTURELa deuxime figure circulant dans la VHSL est cellede la dmocratisation de la culture. Pour quelquespersonnes, la mdiation culturelle participe de stra-tgies plus larges pour donner un accs physique la culture. Il sagit par exemple damener des gens

qui ne viendraient pas , mais galement daller verseux mme gographiquement. Pour dautres, cetteconception soulve la question de lducation, delinterprtation de lart et du transfert des connais-sances : au-del de laccs physique, la mdiationcomme dmocratisation est aussi une questiondapprciation et de comprhension des uvres,notamment par lexprience dun savoir-faire artis-tique, le dveloppement dune sensibilit ou dungot, par exemple. Comme lexprime une artisterencontre, la mdiation culturelle sert crer uncontact entre le public et un intervenant culturel[], des gens plongs dans la culture, qui seraient

capables de transmettre des valeurs culturelles aupublic. [] Les sensibiliser, les toucher, leur donnerle got, peut-tre. En dfinitive, ce qui merge decette figure est quelle incarne une forme de trans-mission , au sens de dplacement travers lespace.La mdiation culturelle devient un vhicule facilitantla transmission dun point lautre de passion, desavoir-faire ou dinterprtation.

Cette figure induit la position de la mdiatrice ou dumdiateur comme tant la source de la transmis-sion en lui reconnaissant certaines caractristiqueset un savoir qui lui sont propres : [] on estdiffrents. On a une formation, ce que les gens nont

pas ncessairement. En ce sens, le mdiateur estle connaisseur qui transmet ou conseille, ou encorele pdagogue qui accompagne et duque. Plusieursindividus prenant part cette recherche soulignentdailleurs ce passage qui sopre dans la mdiationculturelle, allant de quelquun qui connat ou qui ala passion, quelquun qui pourra la dvelopper.Comme le suggre une artiste : on tire parti de nosforces pour ramener dans le groupe de citoyens unenthousiasme et une expertise. La figure de lamdiation comme dmocratisation implique enfinun prsuppos important : il y aurait une ingalitprofonde entre les personnes, que ce soit en matire

daccs la culture ou de connaissances que celle-ci soit pense comme savoir de techniques ou decodes permettant linterprtation des uvres dart.En dautres mots, la culture serait inquitablementdistribue sur le territoire, et la mdiation viendraitcombler en partie ces dficits.

On tire parti de nos forces pourramener dans le groupe de citoyensun enthousiasme et une expertise.


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Figure 3 La mdiat ion cul turelle, cest une fentre

Alors quelle dessine sa carte ety donne la forme dune fentre,une intervenante souligne :

Cest une fentre, commesi elle tait ouverte. Tu voisle territoire et sur le territoire,tu as plein de gens qui se

rencontrent. Ma carte comme

telle serait une ouverture surdiffrents lieux. La mdiationculturelle sur le territoire, cestune fentre qui souvre sur lesgens. [] La fentre, cest le pointde rassemblement des activitsqui se passent pour rendreaccessible la culture. [] Pour

permettre de se rassembler

et de dcouvrir un lment qui,au dpart, semblait tre ferm.

Afin dexpr imer cetteconception, cette intervenantedessine des personnagesloigns et utilise la mtaphorede la fentre pour exprimer

le geste douverture et le

passage suggr par lafigure de la mdiation commedmocratisation : Moi je faispartie de celles qui ouvrent lesfentres []. Je ne sais pascomment dessiner a, maisje te di rais que les fentresce sont les organisateurs

qui les ouvrent.


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LE CHANGEMENT SOCIALLa troisime figure de la mdiation culturelle quicircule dans la VHSL et qui merge des proposrecueillis est spcifiquement lie au changementsocial. Pour plusieurs personnes consultes, silaction est volontaire, le changement social accom-

pagnant la mdiation culturelle ne lest pas tou jours.Il sagirait souvent dimpacts diffrents de ceuxinitialement prvus : des effets positifs et ngatifsimprvus, des acquis ou des changements dans lessituations vcues. Au sein de cette figure, lobjet delintervention par la mdiation culturelle est le collectif.Il sagit alors de le transformer, de le changer pourlamliorer. Il est intressant de constater que trspeu de commentaires ont t mis sur le potentiel detransformation individuelle de la mdiation cul turelle :dans cette figure, le collectif est prioris.

Les personnes ayant collabor cette recherchefont certes rgulirement rfrence cette figure dela mdiation, mais hsitent affirmer quil sagit lde leur pratique : la vraie mdiation culturelle pure 100 %, tu sais, celle qui amne vraiment un chan-

gement. [] On en fait de la mdiation, mais pas ce degr-l. Pour plusieurs, telle que cette inter-venante, cette conception est considre commeun idal presque inatteignable : la mdiation commechangement est toujours en fuite.

Des objectifs particuliers cette figure de la mdia-tion ont merg des dialogues. Sans surprise, ils serapprochent des vises de changement social ou delamlioration de situations pour des groupes cibls.De faon cohrente avec cette figure, la position dela mdiatrice ou du mdiateur qui devrait simposerest celle dun agent de changement. Cependant, si

plusieurs des personnes rencontres hsitent dcrireleur pratique comme une forme dintervention, elleshsitent galement se dcrire comme agents dechangement. Non seulement cette figure sembledcrire une situation somme toute plutt loignede celle vcue par ces dernires, mais elles ne sereconnaissent pas la lgitimit pour le faire. Cetteconception implique comme prsuppos que certainsgroupes ou collectifs vivent une ou plusieurs difficultset que celles-ci peuvent et doivent tre corriges.

Lobjet de linterventionpar la mdiation culturelleest le collectif. Il sagit alorsde le transformer, de lechanger pour lamliorer.


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DES PRATIQUES DISSONANTESAu cours des rencontres, des exemples de pratiquesont t rgulirement donns pour illustrer les dfini-tions de la mdiation culturelle. de nombreusesreprises, il a t possible de constater une distanceentre les propos tenus sur la mdiation culturelle

et les pratiques concrtes utilises pour lexempli-fier. Ce constat est intressant dans la mesure o ilillustre lun des dfis de la mdiation culturelle dansla VHSL pour de nombreuses personnes rencon-tres : sa dfinition mme. En effet, cette dissonanceentre le discours sur la mdiation et la pratique

de celle-ci nest pas sans tre accompagne destratgies personnelles pour diminuer la distanceentre les deux. Parmi celles-ci, notons la placeimportante quoccupe lambigut de la dfinition :lenqute dmontre que ce flou permet dar ticuler

dfinition et pratique en diminuant la dissonance.Plusieurs personnes rencontres ont dailleurssoulign leur apprciation des entretiens qui leur ontoffert un moment de rflexivit pour jeter un regardsur ces cohrences ou incohrences.

Tableau 1 Vue densemble des trois figures de la mdiation culturelle dans la VHSL

DfinitionMdiation estune rencontre

Mdiation estune transmission

Mdiation estune intervention

Objectifs Crer des liens Communaut ducationInterprtationInitiation

AmliorationChangement

Positions du

mdiateur

Citoyen Parmi les autres

ExpertPdagogue

Intervenant Agent dechangement

Prsupposs Sparation Atomisation dela collectivit

Ingalit DfectuositProblme


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Circulationde la notionde mdiation

La circulation de la notion de mdiation culturelletmoigne galement de son appropriation plurielledans la VHSL. Cette section sattarde trois princi-paux constats relevant de la circulation de la notion :le relatif anonymat de la mdiation culturelle et sonconfinement des cercles spcifiques, les faonspar lesquelles la notion circule tout de mme entreles acteurs, ainsi que les nombreuses hsitationsquant au vocabulai re adopter. Elle permet dappr-cier non seulement les voyages faits par la mdia-tion culturelle selon les personnes rencontres et

les figures que ceux-ci permettent de tracer, maisgalement les limitations et les pressions concourantaux appropriations dont elle est effectivement lobjet.


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LA MDIATION, UNE NOTION DANS LE PLACARD La mdiation culturelle semble tre une notion quidemeure mconnue lextrieur des cercles dinitisdans la rgion. Presque toutes les personnes ren-contres lont mentionn un moment ou lautre delentretien. Pour plusieurs, cest le public en gnralqui na pas ou peu de connaissance sur la mdia-tion culturelle et la notion mriterait de faire lobjetdun travail dinformation , voire dun devoirdducation auprs de la population parce queles gens ne savent pas trop cest quoi la mdiation

culturelle []. Cest a le but, de dmystifier cestquoi a la mdiation culturelle. Pour dautres, lamdiation culturelle est une notion qui appartientau monde universitaire ce qui en expliquerait lacirculation difficile. Le dfi est en effet de la faire sortirdes cercles acadmiques pour la faire connatreauprs dun public plus large : que ce soit le publicen gnral, les lus ou encore les artistes, [] lamdiation culturelle, cest encore conceptuel pourla plupart des gens []. Le dfi, cest peut-tre depasser du discours universitaire lexprience com-munautaire. Bien que cette version dune mdiationculturelle appartenant au monde univers itaire ne soit

pas mise de lavant par de nombreux participants, ilest intressant de noter quil sagit galement ici dereprsenter la notion comme provenant dun cerclerelativement ferm.

Afin de corriger la situation, la contribution poten-tielle de la communication publique et des mdiasest rgulirement mentionne : Il faut mdiatiser cequest la mdiation. Je crois quil y a un manquedinformation. En simplifiant linformation auprsdes gens, les gens vont peut-tre tre plus mmede simpliquer dans les lieux de la mdiation cultu-relle. Cette remarque fait cho des commentairesmis lors de la journe de lancement du partenariatrgional en juin 2013, mettant de lavant la nces-

sit dun battage mdiatique cibl ainsi que lasuggestion selon laquelle une cellule rgionale pour-rait diffuser et dmystifier par des moyens decommunication *. Sadresser au public en gnralafin de diffuser les actions en mdiation culturelle,sans toutefois expliquer ce quelle est sous la formedun cours magistral , reprsente un dfi not parde nombreux travailleurs culturels locaux rencontrs.

* Rponses aux questions Sance dinformations et dchangessur le partenariat rgional en mdiation culturelle dans la Valle-

du-Haut-Saint-Laurent, 19 juin 2013.


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MAIS QUI CIRCULE ENTRE LES ACTEURSLorsquinterroges sur leur propre initiation lamdiation culturelle, les personnes rencontres sou-lignent systmatiquement leurs contacts rguliersavec les administrations municipales, les conseilsrgionaux, les diffrents organismes et tables de

concertation : Je pense que le terme a dabordsurgi du milieu politique ou institutionnel. cetitre, les muses et leur personnel ont t nommspar quelques artistes comme des lieux faisant officedinterface pour la circulation de lide mme demdiation lextrieur des rseaux de ladministra-tion publique et des diffuseurs. Dautres artistesmentionnent galement limportance de travailleuseset travailleurs culturels dans les municipalits, enparticulier le directeur du Service des arts et de laculture de la Vil le de Vaudreuil-Dorion au momentde mener les entretiens : Disons que la mdiationou le terme mdiation, cest pas mal [lui] qui nous

a ouverts a en nous expliquant la fonction quily voyait. Hormis les contacts personnels, lidede la mdiation culturelle circule hors du mondede ladministration publique par divers chemins :les expositions dans les muses, les concours, lesconfrences et les appels de projets ont t men-tionns par les artistes. Les gens rencontrs travail-lant en milieu culturel soulignent aussi limportancede leurs rseaux personnels pour la circulation dela mdiation : Dabord, juste dtre en contactavec le concept de mdiation, den entendre parlerdavantage [] il y a eu beaucoup de travail de faitpar Culture pour tous aussi pour la promotion de

la mdiation culturelle chez les intervenants des

villes et des MRC par lentremise de colloques, decongrs auxquels ils assistaient [] La circulationde lide de mdiation semble ainsi demeurer unenjeu pour plusieurs personnes sondes, surtout ausein du monde de ladministration publique et des

lus locaux : plusieurs ajoutent dailleurs la ncessitdimpliquer les lus afin dassurer leur adhsion auxprojets mis en branle.

Le vocable mdiation culturelle est un ajout rcentdans la VHSL. La premire occurrence du termeretrac dans la revue de presse remonte dcembre2009, dans un article dun hebdomadaire localportant sur lembauche dun directeur au Servicedes arts et de la culture par la Ville de Vaudreuil-Dorion*. Cette observation est confirme par lespersonnes rencontres pour qui on a donn unmot, il n y a pas longtemps , je pense que a sest

fait dans, disons, les 5 dernires annes, o on a vua apparatre beaucoup. lexception dun inter-venant culturel, le moment o les personnes interro-ges ont eu connaissance de ce qutait la mdiationculturelle se situe entre les annes 2007 et 2011.Mis part une artiste, tous les gens qui ont identifiun moment prcis pour leur premier contact avec leterme mdiation culturelle ont dcrit une situationo une travailleuse ou un travailleur culturel leur enfaisait mention dans le cadre de concours, par desappels tlphoniques, des rencontres impromptues,des confrences ou ateliers, des discussions destables de concertations, etc.

* Roberge, M.-J. (2009, 21 dcembre). Michel Valle dbordedides pour Vaudreuil-Dorion ,Ltoile. En comparaison, lapremire occurrence disponible dans les bases de donnesdes mdias crits qubcois est en avril 2006, dans un articleportant sur un projet utilisant le thtre de marionnette dansune cole de larrondissement Verdun Montral. Voir Choui-nard, M.-A. (2006, 7 avril). Des marionnettes pour crier sadouleur ou pour camoufler sa diffrence ,Le Devoir.


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Figure 4 La circulation de

la mdiation culturelle et

par la mdiation culturelle

Au cours de l ent retien,une intervenante suggre laprovenance institutionnelle de

lide de mdiation culturelle : Je pense que le terme napas surgi du milieu culturel.Je pense que le terme a dabordsurgi du milieu politique ouinstitutionnel. On a montrcette tendance-l la mdiationculturelle, il y avait t ranquil-lement des organismes quioffraient des 5 7 o on parlaitde la mdiation culturelle.

Quelques minutes plus tard,alors quelle dessine sa cartede la mdiation culturelle dans

la VHSL, elle souligne lacirculation non pas de lidede la mdiation, mais cellefavorise par la mdiationculturelle. Ainsi, elle ajoute :

[ici] jai mes petits milieuxqui peuvent interagir entreeux []. Jose esprer queles milieux culturels puissentse parler les uns les autres.Cest sr quil y a un milieuqui sarticule. Dans la proxi-mit physique, cest sr quily a des liens qui se crent.

[] Pour moi la mdiationculturelle [] peut partir ducentre et du milieu culturelet a peut aller dans une autrecommunaut daffiliation oudindividus et cest un changequi va dans les deux sens.


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UN VOCABULAIRE PRCISERPeu de personnes rencontres affirment utiliser lesyntagme mdiation culturelle au cours de leursactions. Dailleurs, quils soient des milieux adminis-tratifs, institutionnels ou artistiques, plusieurs ontmentionn que leur pratique de la mdiation culturelle

prcdait leur connaissance du vocable : Je pensequon la toujours fait, mais je pense que, dans lesdernires annes, l on a vraiment dit mais nous onen fait de la mdiation culturelle, a en est a. Pourde nombreuses personnes, cest dailleurs le propredu travail artistique que de faire de la mdiationculturelle sans en avoir tout fait conscience. Ainsi,non seulement la pratique prcde larrive du syn-tagme mdiation culturelle dans leur vocabulaire,mais bien souvent celui-ci viendrait en remplacerdautres : on utilise une nouvelle appellation pourcoller quelque chose quon fait dj. Les diverstermes utiliss sont parfois prsents comme des

synonymes, dautres fois comme participant dumme champ lexical, la mdiation reprsentant une nouvelle appellation parmi un ensemble dautresqui lauraient prcd.

Un coup dil aux autres termes dsigns par lespersonnes rencontres comme antrieures au syn-tagme mdiation culturelle offre une fentre surses filiations possibles. Ainsi, si le syntagme estvenu en remplacer un autre, ce dernier nous en dit

beaucoup sur lappropriation de la mdiation parles personnes rencontres. Le tableau 2 recenseles termes qui ont t mentionns comme pr-existants la mdiation culturelle . Pour quelquespersonnes rencontres, la mdiation vient prendrela place dautres pratiques artis tiques : elle y est uneforme dart comme une autre. Dautres voient pluttdes filiations avec des modes de diffusion des arts :les contacts avec le public et lanimation culturellesont les syntagmes antrieurs les plus souventmentionns. Enfin, une dernire filiation relve duvocabulaire de lintervention, o la mdiation sertde nouvelle appellation pour des pratiques visant

un changement social, communautaire ou individuel.Si les deux dernires filiations la diffusion et linter-vention semblent cohrentes avec des dfinitionsqui ont merg au cours de cette recherche, la pre-mire une pratique artistique appelle une traditioninusite : celle des arts.


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Tableau 2 Lexique historique de la mdiation culturelle*

Mdiation et

filiation artistique filiation de diffusion filiation dintervention

Art communautaire

Art dintervention Art interrelationnel Interventions urbaines

Activit avec le public

Activit culturelleAnimation culturelleDmocratisation change / rencontre / contactavec le publicParticipation

Action culturelle

Art-thrapieCulture participativeLieu de rencontre

Musologie communautaireMusologie dintervention socialePhilosophie dintervention

* Les termes et syntagmes dans ce tableau sont ceux utiliss par les personnes rencontres dans le cadre de cette recherche.

Plusieurs ontmentionn queleur pratique

de la mdiationculturelleprcdait leurconnaissancedu vocable.


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Des artistes auxrles multiplesLA PROFESSIONNELLEOU LE PROFESSIONNELDe nombreuses personnes ont soulign limportancepour elles ou pour dautres acteurs de la rgion quela mdiation culturelle implique une ou un artiste pro-fessionnel. Pour plusieurs, cette exigence fait mmepartie intgrante de la dfinition quils donnent dela mdiation culturelle. Si, pour quelques personnes,la prsence dun artiste professionnel au sein desactions de mdiation culturelle impressionne ,pour dautres elle garantit surtout une certaineforme de lgitimit un projet, fonde notammentsur le parcours pralable de lartiste, des gensqui ont consacr leur vie a, des gens qui ontpour but dtre des artistes professionnels, et pour

qui lart nest pas simplement un passe-temps. En revanche, pour plusieurs artistes rencontrs, lundes dangers des projets de mdiation culturelle danslesquels ils sengagent est quils prennent trop deplace au sein de leur pratique artistique. En effet,lquilibre entre une pratique artistique personnelleprofessionnelle et les actions de mdiation semblereprsenter un dfi : Quand tu deviens trop mdia-teur culturel, il y a peut-tre un danger que les gensne te connaissent plus en tant quart iste []. Alors ilfaut que tu sois conscient de a, de bien doser tesactivits. Ainsi, pour plusieurs artistes rencontrs,le rle de mdiateur se situe distance de leur

pratique professionnelle. Il est une fonction paral-lle qui, terme, peut influencer, voire instiller denouvelles formes de pratiques professionnelles.

Tout autant quaux figures mergentes de la mdia-tion culturelle dans la VHSL, cette enqute sestintresse aux acteurs qui sen rclament ou qui

y sont lis. Parmi ceux-ci, ce sont les artistes quiont t les plus souvent mentionns : lensembledes personnes rencontres a principalement cit lesartistes dans la responsabilit de la mise en uvredes mdiations culturelles. Il ne fait aucun doute quepour les personnes agissant en tant quintervenantsde la VHSL, ceux-ci y tiennent un rle de premier plan.


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LOUTILAmene expl iquer son rle dans des mdia-tions visant le changement social, une artiste

souligne : des fois, je suis un outil qui aide faire ceschoses-l []. Plusieurs personnes interroges ontgalement exprim des craintes lies linstrumenta-lisation possible de la pratique des artistes ou de leurrenomme, au profit dautres causes, notammentsociales, au sein des projets en mdiation culturelle.Pour certains, les artistes sont peut-tre des outils,mais ce sont leurs caractristiques personnelles oucelles de leur pratique qui en justifient linstrumen-talisation. Il sagit dassurer que les caractristiquesperues ou senties des participants aux ateliers etdes artistes soient compatibles. Comme le sou-ligne un intervenant, cest de choisir le bon artiste

avec le bon groupe. Il y a une partie thorique, maisil y a une partie feeling aussi. De faon intres-sante, aucun artiste na dit se sentir instrumentalisou dcrire ce phnomne ngativement dans lesactions de mdiation culturelle auxquelles il ou ellea pu participer : l instrumentalisation est toujoursdcrite comme le fait dautres personnes .

LA REPRSENTANTE,LE REPRSENTANTDans le cadre de cette recherche, un autre rle delartiste a merg : celui de reprsentante ou repr-sentant. En effet, plusieurs commentaires semblaientproposer une conception de lartiste comme unambassadeur culturel au sein des projets de mdia-tion. Le rle de lartiste est, non seulement de parlerpour les arts et plus largement pour la culture, maisgalement dincarner ce quest lart ou la culturepour les personnes prsentes : on est un peu desambassadeurs de la culture. [] on reprsente laville. On reprsente aussi une sorte dimage de laculture. Lartiste est galement la ou le (re)prsen-tant, au sens o il prsente de nouveau lart ou la

culture, mais dune faon diffrente. En cela, il estle guide, ou le pdagogue. Pour quelques artistesrencontrs, ce rle de guide qui rassure ncessitemme loubli dun autre, celui dartiste professionnel.

Le rle de lartiste est, non seulementde parler pour les arts et plus largementpour la culture, mais galementdincarner ce quest lart ou la culture.


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LA TRAVAILLEUSE,LE TRAVAILLEUROU LENTREPRENEURDe nombreuses personnes rencontres ont gale-

ment mentionn quil ne fallait pas omettre quelartiste est galement une, un travailleur ou entrepre-neur. Pour plusieurs, la mdiation culturelle permetdavoir un revenu sans trop sloigner de sa pratiqueprofessionnelle : elle est une rponse au travailprcaire. cette image sen ajoute une autre : cellede lartiste-entrepreneur. Il est alors peru commeun sujet conomique en comptition au sein dunmarch. Lartiste-entrepreneur est responsable degarantir ses revenus et doit moduler ses actions ence sens : [] on est des entrepreneurs, on est destravailleurs autonomes ! [] [Avec la mdiation] cesttout toi qui gres, tu es ta compagnie, de lachat des

trombones pour faire des factures jusqu la posedu clou pour accrocher le tableau. Au-del de sestches artistiques, lartiste-entrepreneur est amen remplir des fonctions traditionnellement associes la gestion. La frontire traditionnelle entre la gestionet le travail semble ici disparatre au profit duneintgration des deux dans la figure de lentrepreneur.

lar tiste comme entrepreneur est associe la cra-tion concomitante dun march au sein duquel lesuns sont en concurrence avec les autres. Comme lesouligne une participante, cette concurrence semblese confirmer, car cest un peu comptitif entre lesartistes de la VHSL. Une des conditions dmer-

gence de cette concurrence est la perception queles ressources du march soient rares ou limites.

LE STATUT DE LUVREDans la foule de limportance accorde aux artistes,il nest pas surprenant de constater que pour denombreuses personnes rencontres, le statut deluvre dart dans le contexte de projets en mdia-tion culturelle est un enjeu qui mrite de sy attarder.

Plusieurs ont soulign quils considraient le proces-sus de production de luvre comme le cur etla raison dtre dune mdiation culturelle. Cepen-dant, presque tous les artistes affirment avoir tout demme des proccupations concernant la distanceesthtique qui stablit parfois entre luvre, tellequimagine, et le rsultat obtenu la fin des ateliers.Cet cart est expliqu par de nombreux facteurs,allant de la nature collective dune part importantedes uvres produites aux contraintes de tout ordrequi en limitent les possibilits. Pour des artistes, lefait que leur nom soit associ luvre impliqueque celle-ci intgre en partie leur por tfolio et quune

attention particulire doit y tre apporte. Luvresert alors de carte de visite pour lartiste, dolimportance de sa qualit esthtique. En ce sens,limportance accorde la qualit plastique deluvre est tributaire du rapport qui la lie lartiste etson portfolio. Lun des enjeux soulevs par le statutde luvre en VHSL est savoir qui en est lauteur :les participants, lartiste, les deux ? Il est intressantde constater que la mdiation culturelle telle quedveloppe au sein des institutions musales tradi-tionnelles, ne remet pas en question le statut mmede luvre : elle permet plutt de la comprendre, dyavoir accs, etc. Au contraire, sur le territoire de la

VHSL, la mdiation culturelle est lun des lieux oce statut de luvre, loin dtre une vidence, estquelque peu suspendu, remis en question et dbattu.


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Figure 5 Carte des projets de mdiation culturelle

Quelques cartes produitespar les personnes rencontrestmoignent de la conceptionde lartiste comme travailleurou des conditions danslesquelles le travail lui-mmeseffectue. Alors quelle tracesa carte de la mdiationculturelle dans la VHSL, une

artiste ajoute plusieurs petitsdessins rappelant des symbolescouramment utiliss dans lavie quotidienne : Ce que areprsente, ce sont les projets.

Autour de ces projets, elleajoute des petits points pourlesquels elle spcifie : Il y adeux sens aux petits points.

Eux, ils vont porter la bonnenouvelle [], mais il faut aussiquil y ait une prennit auprojet, quil se renouvelle .Il est intressant de constaterlimportance prise par le projetcomme mode dorganisationdu travail des artistes enmdiation culturelle. Le nombre

doccurrences du mot projet dans les propos des personnesrencontres en tmoigne :il a t rpertori plus de850 fois dans les entretiens,et arrive deuxime pour lenombre doccurrences aprsle syntagme mdiationculturelle .


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LinitiativeLes commentaires recueillis dans le cadre de lenquteont galement fait ressortir les acteurs lorigine desprojets de mdiation culturelle dans la VHSL. Le plus

souvent, ceux-ci sont situs dans les milieux admi-

nistratifs lis la culture : municipalits et muses enpremier lieu. Cette observation fait dailleurs cho laperception circulant dans la VHSL, de lappartenance

mme de la mdiation ce milieu.

DES INITIATIVES MUNICIPALES QUI CADRENTLes tmoignages signalent limportance des milieuxmunicipaux comme principaux bailleurs de fondspour lancer ou proposer des projets de mdiationculturelle. Au-del de ce levier principal dintervention,les municipalits sont galement dcrites commedes initiatrices de projets pour lesquels elles ne sontpas toujours reconnues. En effet, les travailleuses et

travailleurs des diffrentes couches dadministrationlocale sont souvent la source ou limpulsion la rali-sation dactions spcifiques. Plusieurs personnesont mentionn des actions en mdiation culturelleauxquelles elles ont t associes ou non comme lefruit dune invitation de la part dautres uvrant ausein dadministrations municipales ou dinstitutionsculturelles. De manire consquente la conceptionde la mdiation culturelle comme pratique distancede la pratique artistique professionnelle, les actionsde mdiation ne sont que rarement le rsultat uniquedun projet artistique. Lorsquappeles explicitercomment elles en taient venues participer

leurs premires actions en mdiation culturelle, lespersonnes rencontres ont massivement rponduque les villes, des personnes y travaillant, ou certainsorganismes rgionaux, y taient pour une partimportante : des commentaires tels que jai tapproche par la Ville , cest venu moi ou encore ils vont solliciter les artistes , ont t nombreuxau cours des entretiens.

Cette part dinitiative est centrale dans la forme queprennent les actions concrtes en mdiation cultu-relle. En effet, plusieurs soulignent limpact dune commande sur les objectifs et, terme, la formeartistique que peut prendre laction. La responsabi-lit de linitiative influence la forme que prendra lamdiation culturelle : elle encadre laction en en fixant

les paramtres ou les contraintes. Ce jeu entre lesattentes relles ou perues des municipalits importegalement aux travailleuses et travailleurs culturels : [Les objectifs de la municipalit] je ne veux pasque les artistes se moulent a : ne change pas tadmarche pour nous je ne veux pas lannoncerdavance parce que tous les projets seraient l-dedans. Mme lorsque les actions en mdiationne relvent pas directement dune initiative desadministrations locales, les formes quelles prennentont tendance en respecter les or ientations : Lesgens comprennent le corridor dans lequel la villeaime circuler le corridor de la mdiation culturelle,

grossirement nomm. Ainsi, les projets semblentse conformer des paramtres rels ou perus attribus au milieu municipal et tmoignent delextension de linitiative des villes au-del de leuraction culturelle directe.


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NE DUNE ENVELOPPE Dans la VHSL, les actions en mdiation culturellesont souvent le fruit dune forme ou une autre de

financement. En effet, si linitiative est principalementattribue aux municipalits, lun de ses importantsleviers daction est le financement : On sait quela mdiation culturelle est souvent ne dune enve-loppe. Consquemment, la mdiat ion culturelle estmassivement prsente par les personnes rencon-tres comme le rsultat dune offre de financementou la condition pour lobtention dun financementplus substantiel. Dailleurs, plusieurs doutent queles actions en mdiation culturelle aient t misesen uvre sans limpulsion induite par une offre ouune condition de financement en amont.

Pour plusieurs, une partie des acteurs du territoiresest approprie la mdiation culturelle pour desraisons essentiellement financires, en inscrivant desprojets artistiques divers dans son giron : Quandon sest rendu compte que tout le monde mettaita dans leurs demandes de subvention [] on riaitparce quon se disait asteure tu mets mdiationculturelle dans ta demande de subvention et tu las.Ctait rendu une joke. Ainsi, si le financement estparfois jug lorigine mme de certaines actions, ilest dans dautres cas, la raison du rattachement depratiques artistiques conues lorigine distancede la mdiation culturelle comme appartenant ce

champ de pratiques en mergence.

Limportance et le rle jou par les sources definancement dans limpulsion des actions en mdia-

tion culturelle font cependant lobjet de quelquesrserves. Des personnes mettent en doute la valeurdes actions planifies par les municipalits lext-rieur du financement offert : Jaime penser que lamdiation culturelle a doit merger dune volontplus pure que le simple financement. Dautressinquitent de la dpendance de la mdiation aufinancement public et de la stabilit fragile desinitiatives qui lui sont consquentes : demain matin,si la volont politique nest plus l et [quil ny a]plus dargent pour faire de la mdiation culturelle, aveut dire que la mdiation culturelle existe encore. Le financement est apparu comme lun des enjeux

centraux de la mdiation culturelle dans la VHSL.Les tmoignages colligs montrent clairement que lamdiation reprsente une occasion de financementpour les actrices et acteurs de la rgion et que sondveloppement repose sur cette perception pourune grande partie des personnes rencontres.

Si linitiative est principalementattribue aux municipalits, lunde ses importants leviers dactionest le financement.


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propos desmdiatriceset mdiateurs

Le rle attribu aux artistes et aux municipalits dans

VHSL est souvent complt par des commenta iresportant sur les conditions ncessaires la miseen uvre harmonieuse des actions de mdiation.Celles-ci peuvent tre regroupes en deux thmes :

dune part, le recours massif aux partenariats et

autres formes de collaborations, et dautre part, lescomptences ou habilets personnelles propres auxmdiatrices et mdiateurs.

UNE MDIATION QUI NE SE FAIT QUE RAREMENT SEULELune des particularits de la mdiation culturelledans la VHSL est limportance accorde aux partena-riats. Dans les entretiens, rares ont t les exemples

de mdiations effectus en solitaire. Les partena-riats mentionns ont pris des formes diverses :collaboration de deux artistes, dune artiste et dunintervenant communautaire, dune artiste et dunenseignant, dune municipalit et dun organismede la collectivit ou dun muse, etc. La mdiationsemble mettre de lavant dans sa structure mmeune logique singulire : celle de la collaboration oude la coopration.

Pour plusieurs, il sagit ainsi de rpartir les tcheset de profiter des comptences des artistes impli-qus : les projets organiss en mdiation culturelle

sont presque toujours des projets de groupe. En ce sens, la collaboration participe construireun contexte propice lors des actions en mdiationculturelle, non seulement pour les gens du publicqui y participent, mais galement pour les artistesmmes. Notamment, quelques personnes ont sou-lign des liens de collaboration en amont des actionsen mdiation culturelle, leur permettant de chercherconseils et aide dans la prparation des projets.

Ces collaborations entre artistes semblent ouvrirla voie la constitution de rseaux : Tu sens quily a une communaut artistique, dartistes qui se

ctoient, qui se voient. Ainsi, celui-ci nest pasuniquement ce qui rend possible la mdiation, maisest galement pour quelques personnes lune desrpercussions des actions menes en partenariats.

Parmi ces partenariats, la municipalit est encoreune fois une actrice privilgie. Elle est souventlune des partenaires des actions, la troisime mainau sein de multiples projets : Souvent on parle demdiation culturelle comme si ctait deux person-nes : lartiste et le public. [] Mais non ! a arrivevraiment souvent quil y ait une troisime personne[la ville]. Alors que quelques personnes rencontres

dans le cadre de cette recherche dcrivent lespartenariats impliquant les municipalits avec rete-nue, dautres en font lune des raisons de la russitede la mdiation culturelle et soulignent le rle joupar des travailleuses et travailleurs en municipalitsdans ltablissement de collaborations positives.Dans tous les cas, les collaborations et les partena-riats sont prsents comme des conditions favorables la ralisation dactions en mdiation culturelle.


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Figure 6

Carte de partenariatTout en dessinant sa carte, uneartiste dcrit les partenariatsentre un artiste, une ville, etcertains secteurs de la com-munaut en termes logieux :

[] la mdiation culturelle,jaime a parce que cestpour tout ce que nous sommescapables de btir quand ontravaille ensemble. Quandla Ville, les organismes, lesartistes, les gens se mettentensemble pour btir quelque

chose, cest pas croyablecomme cest beau, toutes lesralisations quon peut mettresur pieds []. Quand on atoute une quipe autour denous, on narrive pas avec lamme prparation. Dans lesens que je me sens appuye,je me sens seconde, je fa ispartie dune quipe et tout lemonde a fait quelque chose quifait en sorte que le projet roule.

Plus tard au cours de lentre-tien, alors quelle est invite commenter la carte quellevenait de raliser, cette artisteajoute : [] la corde de lamdiation culturelle est tissepar le partenariat de diffrentsfils : la ville, les organismes,les artistes, etc.


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DES QUALITS DVELOPPERPlusieurs personnes abordes ont soulign que descomptences, des attitudes ou des talents particu-liers favorisaient la ralisation des actions en mdiationculturelle. Les qualits juges ncessaires ne seraientpas laffaire de tout le monde : Je pense que tu as

des gens qui lont et il y a des gens qui ne vont paslavoir. Au-del des comptences artistiques, celles-cirelvent des dimensions relationnelles des actionsen mdiation culturelle ainsi que de leur planification.

Du point de vue relationnel , lcoute et la capacitdadaptation ont t les qualits les plus souventmentionnes. En effet, la mdiation culturelle nces-siterait une part ncessaire de lcher prise quicontribue substantiellement la ralisation desactions : il faut avoir louverture. Il faut accepterdtre transform. [] Notre mental, il faut quilsoit l dans une mdiation, mais il ne faut pas quil

prenne toute la place. Que ce soit par les mots sensibilit , ouvert , coute , ou humilit ,une part importante du vocabulaire utilis au coursdes entrevues pour dcrire les qualits dun mdia-teur suggre une qualit relationnelle particulire quipermettrait dadapter continuellement le projet encours de ralisation.

Parmi les comptences dvelopper, la capacitdorganisation et de planification occupe une placeimportante : je pense que laspect organisationneldune activit comme celle-l est important. Je nepense pas que a simprovise, il faut savoir o on

sen va. Il faut le planifier. Or, plusieurs sont davisque ce ne sont pas tous les mdiateurs qui pos-sdent des comptences organisationnelles suffi-santes, en particulier parmi les artistes. Cette qualit

est requise non seulement en amont des projets,mais galement au cours des ateliers eux-mmes.Pour quelques personnes approches, limportancede la planification peut paratre contradictoire avecles ncessaires capacits dadaptation et dcoute

mentionnes. Une artiste souligne dailleurs ceparadoxe ressenti en signalant quil sagit plutt,selon elle, dun quilibre atteindre : Si tu arrivestrop prpare, que tu tes dit que cest comme aquil faut que a marche, a ne fonctionne[ra] pas.Il faut quon soit ouverts et rceptifs et donner dela place. Ainsi, ces qualits ne sopposent pasncessairement : si lcoute et ladaptation sont l iesau savoir-tre des mdiatrices et mdiateurs, laplanification est quant elle lie leur savoir-faire.

Dautres comptences dun ordre diffrent peuventtre regroupes sous une catgorie commune.

Ce sont des comptences particulires des fonctionsou des strates de la population. Quelques artistesont mentionn que leur formation en pdagogie leurdonnait la capacit dadapter une action selon lescaractristiques propres au contexte et aux partici-pantes et participants de la mdiat ion : cette comp-tence permettrait de ngocier lquilibre ncessaireentre la planification et ladaptation selon le contexteet les participants. Dautres soulignent la difficult travailler avec des groupes dont lexprience et laralit quotidienne leur sont loignes : des parte-nariats de tous ordres avec dautres artistes ouinstitutions comptentes peuvent permettre de pallier

des manques en ce sens. Ainsi, les comptencesou qualits peuvent parfois relever du partenariatlui-mme : elles sont portes non pas par les individuseux-mmes, mais, terme, par leur mise en relation.


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Figure 7 Entre le cur et lesprit

Dessinant sa carte, untravailleur culturel commente :

Pour moi la carte de lamdiation culturelle se situeentre le cur et le cerveauet travers de a [] tu asdeux lments, le citoyen

et lartiste, on dcide defusionner ensemble pourpouvoir se rassembler, seconnatre et se respecter etpouvoir rver ensemble. []Cest un dosage parfait entrele cur et le cerveau. Si apart juste du cur, a sen

va dans une direction quoncontrle plus ou moins, sion part juste du cerveau,on contrle tout, mais onnatteint pas nos cibles.Cest vraiment entre les deuxquil faut que a se joue pourpouvoir ensemble traverser

cette rivire-l et affronterensemble les tabous, lesnon-dits, se rassembler.Cest se respecter pourensuite rver notre avenir,rver notre communaut.


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Figure 8 Une vision de la mdiation culturelle

En ralisant sa carte de lamdiation culturelle, une artisteexprime non seulement lesouhait que celle-ci permetteune circulation plus large desartistes, hors de leur commu-naut proche, voire hors de largion, mais galement quellepermette un meilleur partage entre les communauts :

Mon ide, ctait de faire lemaintenant et le futur. []a, les branches des lunettes,cest comme des petits ponts.Le prsent va mener par lepetit pont au futur. Ici, lesbranches sur le ct, cestpas ncessairement le futurou le pass, cest plutt laconnexion qui devrait tre

faite avec encore plus grandque juste la rgion. Lextrieur,les autres rgions, les autresprovinces, les autres pays.[] On parle beaucoup desouvrir la culture, souvriraux autres, mais souvrir aumonde aussi, arrter de secloisonner dans nos petitspatelins, nos petites ralits.

a, ce sont justement nospetits patelins, nos petitesralits [] alors que jetrouve quon devrait peut-tre simbriquer plus les unsdans les autres, partager.

Le rapport au territoire quentretient la mdiationculturelle est une des particularits identifies dansla VHSL. Celui-ci tend corroborer lhypothse que

la mdiation culturelle se prsente distance de lapratique artistique et suit, de fait, une logique qui

lui est propre. Cette recherche a permis de recueillirdes indices des conceptions htrognes de cerapport territorial ainsi que des inclusions, omissions

et exclusions que la mdiation culturelle autorise.

Rapportau territoire


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DES FRONTIRES ET AU-DELAlors que prs dune personne sur deux vivant dansles zones les plus densment peuples de la rgion

doit se dplacer Montral pour y travailler, il peuttre surprenant de constater que cette ville nestmentionne que trs rarement dans les propos despersonnes sondes. Lorsquelles sont appeles dessiner la carte de la mdiation culturelle, et malgrla proximit de lle, aucune de ces personnes nyajoute Montral. Dans un portrait culturel de largion publi en 2013, on apprenait pourtant que la population des zones les plus populeuses etles plus proches de lagglomration montralaiseest influence par la dynamique mtropolitaine auregard de sa consommation de la culture et queplus de 70 % de la population de la rgion dclare

aller gnralement voir des spectacles Montral *

.Dans le cadre de la recherche, lorsque Montral estmentionne, elle lest uniquement dans le cadre duparcours tudiant de chacun ou sur des collabo-rations avec des artistes situs sur lle. Si cettequasi-absence de Montral peut tonner, elle esten revanche un bon indice que la mdiation cultu-relle nest pas une sous-catgorie de loffre ou dela consommation culturelle traditionnelle et quellerpond sa propre logique territoriale.

* Confrence rgionale des lus de la Valle-du-Haut-Saint-Laurent, Conseil montrgien de la culture et des communica-tions, ministre de la Culture et des Communications. (2013).Portrait culturel actualis de la Valle-du-Haut-Saint-Laurent.

La mdiation culturelle permet de comprendrecertains rapports que les mdiatrices et les mdia-

teurs culturels entretiennent avec le territoirergional. En effet, alors quils sont invits discuteret construire un discours sur la mdiation culturelledans la VHSL, plusieurs soulvent la difficult dentracer les frontires. Les hsitations portent dunepart sur la forme mme de la rgion : Je nai pasde map pour avoir une ide de la forme de la rgion,comment cest physiquement. Cest pas grave, jevais imaginer. Cest tout dans mon imagination. Dautre part, dautres nincluent dans leur territo irepropre que certains acteurs de proximit quilsvalorisent pour la mdiation culturelle : des villes, despersonnes, des exemples de projets, etc. En effet,

pour plusieurs, la mdiation semble sincarneressentiellement dans des projets se droulant dansleur communaut rapproche, le territoire de leurmunicipalit par exemple : Jai peur daller ailleurs.On dirait que je commence mouvrir sur ce quiest rgional. Je suis encore timide daller ailleurs,mme si je devrais le faire. Dautres soulignent aucontraire que la mdiation leur permet de circuler pluslargement sur le terri toire : elle devient une raison deraliser des projets au-del de la rgion immdiate.

lintr ieur du territoire imagin de la VHSL, l enjeude la mobilit de la main-duvre et des projetseux-mmes est ainsi rgulirement soulev.


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UN CENTRE ET DES MARGESLe rapport au territoire dans la VHSL passe par larfrence des points de repre qui croisent unnombre considrable de trajectoires. Parmi celles-ci,la Ville de Vaudreuil-Dorion est systmatiquementvoque dans les entrevues : Il y a eu dfinitivement

un ple culturel important du ct de Vaudreuil-Soulanges avec la Ville de Vaudreuil-Dorion. Dailleurs, la Ville elle-mme est reprsente danspresque toutes les cartes produites. Ce rle de rf-rence tenu par Vaudreuil-Dorion simpose commeune vidence pour la plupart des personnes rencon-tres, un allant de soi , et leur sert massivement depoint de comparaison alors quelles se positionnenttoutes par rapport ce qui sy fait. En effet, alors quedes personnes participantes inscrivent leur proprepratique dans le prolongement des projets qui y sontmens Pour moi, le cur de la mdiation culturellecest Vaudreuil-Dorion dautres se positionnent

diffremment, et parfois en opposition celle-ci.Du point de vue territorial, cette Ville simpose dansles cartes comme un point de repre, un point depassage oblig pour les artistes. Elle agit galementde sorte organiser la conception de la mdiationculturelle, en servant de point de repre ou decomparaison plusieurs personnes.

Pour quelques autres personnes prenant part cetterecherche, la mdiation culturelle est une notionqui na pas t approprie sur tout le territoire dela VHSL. Les entretiens mens tmoignent duneconception de la mdiation comme une notion

dinitis , propre certains secteurs de la rgion.Pour certaines personnes, cela est d non pas unmanque de volont, mais un manque dappui : ily aurait une rpartition ingale des infrastructurespermettant dentreprendre ou de valoriser desprojets de mdiation culturelle, tels que des lieux dediffusion ou des locaux ddis la cration artistique,par exemple. Pour plusieurs, ces rgions ne sontpas rendues l : ceci implique notamment que lamdiation culturelle est perue comme une tapesubsquente au dveloppement des infrastructuresculturelles ou artistiques. Contrairement lideselon laquelle la mdiation se dvelopperait en

parallle de la pratique artistique, elle est ici peruecomme sa suite possible sur le territoire. Lune dessingularits des zones o la mdiation na pasencore t dveloppe est que lorsque des projetssy droulent, ceux-ci proviennent des milieuxurbains de la VHSL, o ils y sont initis.


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Figure 9 Carte en toile

Une artiste trace une carteen y dessinant au centre unetoile : Je dirais que le grosde laffaire cest Vaudreuil.

Vaudreuil ils ont beaucoup

dvelopp a. Il y a beaucoupde gens qui gravitent autourde a. Cest pas mal le centre.[Alors] Je fais plusieurs cerclesparce quil y a beaucoupde concentrations. Dans lesrgions comme telles, il ny apas grand-chose. Ajoutantdes points dinterrogationtout autour de ltoile, elleajoute : Dans l es rgions ,je fe ra is des pe ti ts po in tsdinterrogation parce queles gens ne savent pas ceque cest, ils ne connaissent

pas vraiment a et il ny apas de gros projets. []On sinterroge.


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Des pistespour lavenirLorsque questionnes sur les dfis quelles doiventrelever dans le cadre de leurs activits en mdiationculturelle, les personnes rencontres ont signal de

faon rcurrente quelques aspects de leur pratique.Afin de recueil lir les avis de mdiatrices et mdia-teurs culturels, den proposer une vision collectiveet de suggrer des pistes de dveloppement futur,une rencontre a t ralise la fin du processusde recherche avec quelques actrices et acteurs dela VHSL. Quels sont les constats qui leur semblentles plus importants ? Quelles sont les actions quidevraient tre prioritaires ? Quels sont les enjeux quisannoncent dans un avenir rapproch ? Croise auxconstats faits dans cette recherche, cette rencontrea permis de dgager trois pistes pour favoriser ledveloppement rgional de la mdiation culturelle.


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DE LINFORMATION DPERSONNALISERET RENDRE COLLECTIVEDe nombreuses personnes rencontres dans lecadre de cette recherche mentionnent leur dsirdavoir accs de linformation varie portant surla mdiation culturelle. Dans certains cas, il sagitde mieux connatre les autres projets en mdia-tion mens dans la VHSL. Dautres demandentdavantage dinformation sur les actrices et acteursrgionaux afin de mieux connatre les artistes ou lesgroupes intresss par la mdiation culturelle dansla communaut. Il est intressant de constater quela majorit des travailleuses et travailleurs culturelsen institution ou en municipalit ont soulign quelaccs cette information qui sont les artistes,

quels sont les groupes de participants, quels sont lesprojets raliss, etc. est selon eux lune des condi-tions de russite de nombreuses mdiations dans largion : il faut que tu connaisses les profils, autantde lartiste que de la clientle. Dailleurs, quelquespersonnes au sein de ce groupe se dcrivent parfoiscomme des entremetteurs , dont le travail permettantt des mariages , tantt que le gteau lve ou encore de crer la chimie entre les artistes etles groupes participants, notamment. Les artistespour leur part, soulignent principalement le besoinde connatre les occasions de financement. Danstous les cas, laccs linformation et son utilisation

approprie sont dcrits comme des enjeux strat-giques dimportance.

Dans la foule du rle central accord linformation,plusieurs personnes interroges ont exprim le dsirque celle-ci soit regroupe et accessible tout lemonde. Pour ce faire, de nombreux commentairessuggrent une forme ou une autre de collectivisationde linformation : que celle-ci ne soit pas uniquementle fait de quelques personnes ou dexperts, maisquelle appartienne la communaut. cela, sajoutegalement une volont doffrir une interface communepour accder linformation portant sur les artistes,les groupes et les occasions de financement. Si celaprend souvent la forme dun site Internet, certainsvoquent dautres formules, allant des rencontres

de rseautage dvelopper ce rseau de genspotentiels qui pourraient ensemble crer des pro-jets cool la cration dune coordination rgionale a prend une coordination, quelquun qui va mettreen commun . Toutes ces propositions ont commepoint commun de dpersonnaliser linformation celle-ci nest plus dtenue par des individus etden faciliter laccs par une interface communeet visible autre que les rseaux personnels.


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VERS UN DISPOSITIF DACCOMPAGNEMENTLun des dfis le plus rgulirement mentionn estcelui de loprationnalisation. En effet, plusieurs ontsoulign que les difficults rencontres dans leurpratique de mdiation culturelle ne se situaient pasdans les ides elles-mmes, mais dans les faons

par lesquelles celles-ci sont concrtises dans desateliers ou des activits. Dautres encore pointentle dcalage invitable entre la mdiation tellequimagine par la personne amorant le projet etle rsultat final. Pour plusieurs, cette difficile opra-tionnalisation de lide est lie des lacunes danslvaluation pralable du projet de mdiation cultu-relle lui-mme. Dautres soulignent, pour leur part,que les contraintes extrieures mdium artistiquechoisi, public, budget, temprature, lieu, etc. sont lorigine de la distance ressentie entre lide et samatrialisation. Il est intressant de constater quede nombreux artistes ont soulign linvestissement

important en temps quils doivent souvent ajouterafin de diminuer la distance entre lide initiale et leprojet final : par exemple, certains doivent souventterminer les uvres produites dans le contexte desateliers au-del de la fin de lactivit de mdiationelle-mme. Pour une part importante des personnesquestionnes, lun des dfis de la mdiation se situedailleurs dans lorganisation en dtail des tapesde ralisation dun projet afin dassurer que sondroulement soit tel que planifi. Dans tous lescas, loprationnalisation de la mdiation culturellesemble reprsenter un dfi dimportance pour lapratique des actrices et acteurs du territoire.

Dans ce contexte, il nest pas surprenant quelune des attentes les plus rgulirement mention-nes soit celle dun dispositif daccompagnement.En effet, plusieurs reprises, le besoin dun appui loprationnalisation de la mdiation culturelle a t

exprim par les personnes rencontres : Quest-ceque je fais et je fais comment et comment on peutlappliquer ? a, on men a parl souvent. Si pourcertains ce dispositif pouvait prendre la forme dundocument crit prsentant les tapes de la ralisa-tion dun projet Comment prsenter des projets[] faire des formulaires, tous les dtails auxquelstu dois penser dautres sont plutt davis quuneformation en gestion de projet offerte aux artistesserait approprie. Dans tous les cas, ce dispositifdaccompagnement sadresserait essentiellementaux artistes. En ce sens, des hsitations ont tsouleves par certains, qui soulignent que luniformi-

sation inhrente au guide ou la formation seraitparadoxale dans un tel cadre : Comment peut-onencadrer la cration ? Il y a comme un paradoxedans la phrase mme. [] Comment dvelopper desoutils dans un processus de cration sans brimerlartiste ? Cette sensibilit assurer un quilibreentre la planification et ladaptation des mdiationsculturelles reprsente lun des points communsdes pistes explores par les mdiateurs rencontrs.

Ains i, pour certains, le dveloppement dun disposit ifdaccompagnement doit valoriser la singularitde chaque cas, en favorisant parfois le mentorat visant lacquisition de comptences moyen terme

dautres fois le coaching visant la ralisation dunprojet court terme.


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SENSIBILISER ET FAIRE RECONNATRELenjeu le plus rgulirement mentionn au coursde cette recherche est celui du financement et ilest massivement prsent comme une videncepar les personnes rencontres. Certaines entre-vues ont dailleurs permis de souligner, que la place

prpondrante des municipalits pour linitiative enmdiation culturelle justifie une attention accrue la sensibilisation des lus qui est essentielle parceque cest eux qui votent le budget . Cest en cesens quavant mme la mise en branle du partenariatrgional, le processus de diagnostic avait mis envidence lappui ingal des conseillers locaux lusau dveloppement culturel dans la VHSL. En effet,dj ce moment, lun des enjeux centraux annonctait la sensibilisation des lus et de la populationen gnral limportance des arts, de la cultureet des communications dans le dveloppementrgional *. Dailleurs, il est noter que plusieurs

personnes rencontres voyaient dun mauvais ille changement rcurrent dlus la suite dlectionsmunicipales. cela sajoute le besoin ressenti destimuler la demande hors du milieu municipal dansle milieu de la sant, scolaire, des affaires, etc. pourdes projets de mdiation culturelle.

* Sirois, G. et Conseil montrgien de la culture et descommunications (2012). Diagnostic culturel de la Valle-du-Haut-Saint-Laurent.

Dans ce contexte, plusieurs suggestions ont tfaites par les personnes rencontres. Elles ont pourdnominateur commun un travail en amont de laralisation de mdiation culturelle qui peut parfoistre long, selon quelques personnes questionnes.

Parmi ces suggestions, deux tendances se dessinent.La premire souligne que la comprhension difficilede la mdiation culturelle nuit la sensibilisation deslus et autres promoteurs, et quune expriencedirecte de celle-ci permettrait de pallier cette diffi-cult. La deuxime sous-entend que la documenta-tion des effets de la mdiation culturelle permettraitcette sensibilisation. Cest principalement dans cecadre que les personnes rencontres ont mentionnlvaluation : elle reprsente un outil pour convaincredes promoteurs ventuels. Ces deux tendances ontcomme point commun un dsir de faire reconnatrela mdiation culturelle, la complexit de son opra-

tionnalisation et les modalits de son appropriationpar des personnes lextrieur du domaine artisti-que. Elles partagent galement un souci de mettre profit les interfaces dj prsentes dans les milieuxmunicipaux et institutionnels permettant de fairecirculer lide mme de mdiation culturelle. Dans tousles cas, la sensibilisation en amont des projetsen mdiation des promoteurs que ce soient despersonnes lues ou travaillant au secteur municipal, desentrepreneurs, et autres , est un enjeu dimportancedans la rgion, et permettrait, terme den augmenterles possibilits de financement.


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Chercheur :Martin Lussier

Comit dencadrement :Eva Quintas, Jose-Anne Riverin, Madeleine Turgeon

Partenaires :

Nous reconnaissons la contribution du Programme daide financire la rechercheet la cration du Service aux collectivits de lUQAM pour la ralisation decette recherche.

Documents

VHSL - Appropriation MC