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Violence et périnatalité chez la personne en situation de handicap
Sophie SERREAU – sage-femme
Martine VERMILLARD GATEAU – puéricultrice coordinatrice
13 avril 2021
Le SAPPH
• Le Service d’Accompagnement à la Parentalité pour Personnes en situation deHandicap (SAPPH) accompagne des parents qui présentent un handicapsensoriel et/ou moteur de la période pré conceptionnelle aux 7 ans de leurenfant.
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Le SAPPH voit officiellement le jour en 2010. En janvier 2019, ce service « expérimental » devient Centre de Ressources.
Aujourd’hui, il est le seul service autorisé sous ce format juridique en France.
Il fonctionne sous la tutelle de la DT 75 à l’ARS.
UNE EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE
Un directeur
3 puéricultrices dont une
coordinatrice
Une éducatrice de jeunes enfants
2 secrétaires Une assistante
sociale
deux sages-femmes
Une psychologue
L’équipe
Un réseau de partenaires
SAPPH Maternités
Services PMR (médecine physique et
réadaptation)
Service de rééducation
visuelle
Associations de TISF
PMI
4
ASE
Associations (AFM Telethon
UNADEV, APF, Croix-Rouge…
Acteurs de l’handiparentalitéEx: Etreparhands
Maison des
femmes Casavia
File active Types de handicaps
Handicap moteur Handicap visuel
Handicap auditif Handicap cognitif
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185 personnes accompagnées.
(dont 18 couples)
- 147 mères
- 38 pères
- 164 enfants
Le terme handicap recouvre des situations très hétérogènes comme cumuler plusieurs handicaps ou troubles associés.
La grossesse et le post natale sont des périodes de vulnérabilité somatique et psychique.
Le terme handicap recouvre des situations très hétérogènes
La grossesse et le post natale sont des périodes de vulnérabilitésomatique et psychique.
Violences faites aux femmes en situation de handicap
ONU : 4 femmes sur 5 auraient vécu des violences physiques, psychiques,médicales…
Elles vivent les mêmes violences que les autres femmes mais la situation dehandicap peut amplifier ces violences où être à l’origine de l’acte.
La période de confinement majore les problématiques.
Au regard de la loi le handicap est une vulnérabilité.
L’acte de violence sur une personne handicapée est un facteur aggravant.
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La violence peut venir
₋ Du conjoint
₋ Des parents : surprotection ou négligence, intrusion dans la vie de leur enfant devenu adulte et parent.
₋ Des frères, des sœurs
₋ Des enfants évoluant au sein d’une famille qui dysfonctionne : enfant parentifié, enfant aidant, enfant témoin des violences conjugales…
Même si le thème du jour concerne les violences intrafamiliales, ne négligeons pas :
₋ Les violences institutionnelles
₋ Les violences en ESAT
₋ Les violences des soignants en libéral ou en milieu hospitalier
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Violences conjugales Il est encore plus facile pour l’agresseur d’humilier, de faire porter la responsabilité de ses actes en rappelantson handicap à sa victime. Il trouvera un prétexte qui rend légitime ses actes.
- La culpabilise (c’est à cause de toi que je ne peux pas sortir)
₋ Se sent puissant et fort
₋ Exerce une emprise (crée une dépendance affective et en même temps dévalorise la victime)
₋ Pense, répond, veut tout faire à la place de sa conjointe (personne sourde, troubles cognitifs)
₋ La dévalorise en pointant ses maladresses ou ses incapacités
₋ L’isole (peut aussi la priver de nourriture)
₋ Utilise les faiblesses de sa victime (impossibilité physique ou autre à se défendre…)
₋ Profite des ressources de sa conjointe : AHH, logement, volonté d’obtenir un titre de séjour.
- Impose un acte sexuel pour compenser le fait qu’il s’occupe d’elle.
- Viol
- La brutalise au moment des soins, eau glacée…. Sans oublier les violences médicamenteuses.
L’arrivée d’un enfant modifie l’équilibre du couple, requestionne les incapacités dues au handicap jusque làbien compensées et cela peut susciter des réactions violentes chez le conjoint valide.
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Conséquences des violences
Sous les coups ou les propos dévalorisants du conjoint :
- Stress post-traumatique (entraînant confusion, indécision, refus de l’aide proposée)
₋ Perte de toute confiance en soi
₋ Troubles du sommeil
₋ Aggravation plus rapide de la maladie neurologique ou perte des capacités motrices encore présentes (perte d’énergie pour suivre sa rééducation et son parcours de soins)
₋ Hypervigilance
₋ Dépression
₋ Isolement social
₋ Culpabilité (elle n’est pas responsable des violences qu’elle subit)
- Sentiment de honte (elle a peur qu’on ne la croît pas)
- Au cours de la grossesse, les consultations aux urgences sont plus fréquentes avec risques de fausses-couches et d’accouchement prématuré plus importants.
₋ Indisponibilité pour la mère à exercer son rôle de protection et elle devient moins sensible aux besoins de son enfant alors même qu’il vit de grandes frayeurs.
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Témoignages
Je garde le silence :
₋ « Parce-que mon conjoint est souvent mon aidant. Qui s’occupera de moi si je le dénonce ? »
₋ « Par peur que je ne puisse pas m’occuper seule de mes enfants et/ou que la société discriminanteme qualifie d’incompétente et confie la garde des enfants au père ou à l’aide sociale à l’enfance. »
₋ « Mon couple n’est pas basé sur une relation d’amour à la base, mais c’est toujours mieux que d’êtreseule… »
Les femmes n’ont pas toujours conscience qu’elles subissent des violences.
Lors d’une consultation, je dis à une patiente sourde, en situation précaire qu’elle n’est pas obligéed’accepter une relation sexuelle si elle n’en a pas envie. Elle répond :
- « Ah bon ?... Merci. »
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Etat des lieux
Peu de formations des professionnels : policiers, gendarmes, éducateurs, soignants,,professionnels de la petite enfance, travailleurs sociaux etc…
Les outils de prévention ne sont pas toujours accessibles ou connus.
Constat du « Grenelle des violences faites aux femmes » et de la « Commission des millejours »:
Il n’y a pas d’hébergement d’urgence et de centres maternels accessibles avec un personnelsuffisant.
Recommandations : création de lieux d’accueil des mères en situation de handicap avecleurs enfants pour les héberger, les soigner, leur permettre de s’exprimer, d’échanger sansêtre jugées, et enfin d’être conseillées et accompagnées.
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SAPPH Lieu d’écoute
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La personne en situation de handicap ne pourra s’exprimer que dans un climat de confiance et auprès d’unprofessionnel disponible. Cela implique de poser les bonnes questions, d’être en capacité d’écouter tout encréant un climat de respect et de bienveillance.
L’expérience nous a appris à ne pas passer à l’action précipitamment et à trouver les mots justes :
- « je vous crois »
- « c’est courageux »
- « merci de votre confiance »
- « Ce que vous me racontez est grave et interdit par la loi. Je peux vous aider si vous le souhaitez »
Ne pas culpabiliser la victime. Ne jamais juger ses difficultés à quitter l’agresseur. Lui laisser le temps, sipossible, de prendre ses propres décisions. Respecter ses choix. Eviter les discours infantilisants.
Au SAPPH, nous sommes très attentifs au développement de l’enfant et l’objectif sera de protéger la
mère pour elle-même et ainsi de limiter l’impact des violences conjugales sur les enfants.
Le professionnel
Afin d’être dans une écoute bienveillante, nous avons à nous questionner :
- Sur nos propres représentations de la violence
- Sur nos capacités à écouter un récit violent
- Sur nos stéréotypes sur le handicap
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Conclusion
Dans l’évaluation d’une situation, il ne faut pas que le handicap masque d’autres problématiques, y compris lesviolences.
Rappelons que le handicap est une circonstance aggravante des violences intrafamiliales.
La personne en situation de handicap doit pouvoir bénéficier des aides dont elles a besoin et auxquelles elle a ledroit, notamment à l’arrivée d’un bébé afin que chacun trouve son équilibre au sein de la famille. L’expériencenous montre que le conjoint aidant n’est pas la meilleure solution (même si parfois, cela se passe bien).
La dépendance liée au handicap peut être un frein à la libération de la parole.
Maudy Piot fût une des premières à dénoncer l’ampleur des violences faites aux femmes en situation dehandicap.
« Nos objectifs sont de changer le regard sur nos différences, de développer un vivre ensemble solidaire etuniverselle. Le handicap n’est pas notre identité, nous sommes des citoyennes »
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Les lieux existantsAssociation Femmes pour le Dire Femmes pour Agir Paris 15e
ECOUTE VIOLENCES FEMMES HANDICAPEES 01 40 47 06 06 / [email protected]
Maison des femmes de Paris 163 rue de Charenton 75012 Paris . Vendredi après-midi Permanence sociale et juridique en langue des signes
Mail : [email protected] SMS : 06 43 94 73 48 skype apjs.skype
Agir handicap- Association droit pluriel
Permanence juridique accessibles en LSF, par écrit, ou par téléphone. Des avocats peuvent répondre gratuitement
Mail : [email protected] téléphone : 09 80 80 01 49 par messagerie LSF https://droitpluriel.ddns.net/
On laisse un message vocal, écrit ou vidéo (réponse par mail ou téléphone ou visio 30 mn avec un avocat gratuit)
Association signes et paroles 77 Documents en langues des signes imagée pour que les femmes victimes de violences
SOS surdus (Toulouse) Plateforme d’écoute et de soutien psychologique en LSF en visio : www.sos-surdus.fr
Numéro d’appel d’urgences pour les sourds 114 sms/visiophonie/fax
SAPPH Service d’accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap 26 boulevard Brune 75014 Paris Centre ressources. Tél : 01 40 44 39 05
Maison des femmes de la Pitié-Salpêtrière CASAVIA (Bâtiment Siredey) 47-86 boulevard de l’hôpital 75013 Paris (ouverture prévue fin 2021)
UNISS (unité d’accueil et de soins pour les sourds) Médecins généralistes. Psychologue. Assistante sociale.
Hôpital Pitié Salpêtrière 75013 Paris Tél : 01 42 16 14 70 sms : 06 33 08 13 12 fax : 01 42 16 14 71
Unité surdité et souffrance psychique (adulte) CMP javel secteur 16.-5 rue E. Million 75015 Paris. Tél : 01 45 65 61 13/ fax : 01 40 60 96 25/ sms 07 85 45 47 66
UTES (unité thérapeutique enfance et surdité) soutien à la parentalité / suivi pédopsychiatre enfants et adolescents sourds 64 rue glacière 75013 Paris 01 42 33 97 67
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