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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 REGARD DES JEUNES PROGRAMME ID Innova&on Durable. Créa&vité. Transforma&on. Proposé par Innovateur T Laboratoire d'innova&on transforma&ve à SKEMA Business School

Vivre et travailler en 2050 - regard des jeunes

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Nous sommes vingt-six étudiants en école de commerce à SKEMA Business School sur le site de Sophia-Antipolis. Depuis Janvier, nous suivons un programme pionnier et innovant : le programme Innovation Durable. Nous avons été sélectionnés parmi les élèves de notre promotion pour faire partie de cette aventure. Le projet phare de ce programme est la réalisation d’une web-série accompagnée d’un E-Book, que voici, sur le thème « Vivre et Travailler en 2050 : regard des jeunes. » Co-construit avec notre équipe pédagogique, cette web-série est une mise en forme et en mot de nos attentes, nos espoirs en matière de relations au travail, d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce travail questionne la pertinence du modèle hiérarchique, nos attentes en terme de bien-être, de lieux de travail, d’environnement de vie, etc … Ce travail interroge la nature du progrès et surtout le sens à donner à l’innovation.

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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 REGARD DES JEUNES

PROGRAMMEIDInnova&onDurable.Créa&vité.Transforma&on.

ProposéparInnovateurTLaboratoired'innova&ontransforma&veàSKEMABusinessSchool

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REMERCIEMENTS … Nous remercions infiniment ceux qui nous ont soutenus et financés tout au long de notre travail via le site de crowdfunding ULULE :

MONABANQ

NicolasRolland

ClémenceLaforet

Nicolasmcthz

TarekAmyuni

HervéDufau

Magali-100

Charles-AurélieCuny

GRAZYNA

RémyAllamanno

Michel_p

Vbc

AndreaPillon

NicolasH-Despointes

JérémyPohu

T o u r n a i r e - C a t h yLecurieuxLafayeVe

Mary-91

Ouerdiatlb

Nathou05100-2

Clemence_c

SafiaDosSantos

Phoudayer

MouhamadDrame

Svendu87

Sébas&enChamot

Tros&ansky

SophieLaloi

Toimoinous-2

DChauvel

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Chewchunks

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Jus&neBerthier

MichelRuscassie

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AdrienVives

MathildeCréton

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Sandrineng

SophieGayAnger

Anackkis

Gornicka

Arncyr

Cjifab

ArthurDuponnois

JonathanGarnier

VincentSco&shDonné

Palazzoli

FranceMalenge

Areyes

VincentChamot

CorinneFelder

DominiqueVian

IsabellePinon

CorinneBouret

Ti&aBagui

MichelBernasconi

LéoPinon

LauraSchewin

Mary-84

Fabreetassociés

AnneGravoulet

BenoitAnger

ChristopheSempels

MélanieCiussi

Ainsi que nos professeurs Mélanie Ciussi, Dominique Vian et Christophe Sempels.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION 5

UN TRAVAIL DE PROSPECTIVE 5

I.VIVRE ET TRAVAILLER AVEC L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE 6

Les visées de l’I. A. 6

Les limites à ne pas franchir 9

Quelques idées de mise en application de nos principes 12

Comment faire pour que nos espoirs deviennent réalité ? 13

Nos pistes de réflexions… 13

CONCLUSION 14

Bibliographie 16

Par Léna Felderhoff, Melvin Carchi et Matt Fahy. 17

II. L’ENSEIGNEMENT EN 2050 18

La forme de l’enseignement 18

Le contenu de l’enseignement 19

Le lieu de l’enseignement 20

L’évaluation de l’apprentissage 20

Par Jagoda Gornicka, Camille Nguyen, Alice Créton et Cyril Cojutti 21

III. LA HIERARCHIE EN 2050 22

Quel est le contexte ? 22

L’organisation cellulaire 22

Les Works Hub 23

Constitution et évolution du capital des orgas et Works Hub 23

SYNTHÈSE 24

Par Emma Lavorel et Adrien Vives. 25

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IV. LES LIEUX DE TRAVAIL EN 2050 26

Les «pôles de compétences » : de nouveaux espaces de collaboration et de réflexion 26

L’aménagement des entreprises de 2050 : une organisation cellulaire adaptée aux intérêts de chacun 28

Le travail en mobilité : on ne quitte maintenant plus son lieu de travail ! 28

Par Victor Huygues Despointes, Agathe Jullien, Laura Schewin et Anthony Thierry-Mieg 29

V. LES VILLES EN 2050 30

Enlever les voitures dans les villes offre un gain de place énorme à exploiter 30

Les transports collectifs se sont adaptés à la ville de 2050 32

Les “Bubbles” ont investi le paysage des villes 33

Journal de bord de Clara, Intellligence Artificielle au service du citoyen Mélanie Muller 35

Par Jeremy Pohu, Léo Pinon, Iris De Corlieu et Ryan Becella. 36

VI. NOURRIR LA FRANCE EN 2050 37

D’OÙ VIENT CETTE MESURE ? 37

Quel en est le principe ? 37

Comment est-elle financée ? 38

Quels sont les problèmes soulevés par cette mesure et quelles solutions l’Etat a-t-il apporté ? 39

Quels effets sur la vie des français ? 40

Qu’en est-il des lieux de production ? 40

Et pour conclure … 41

Par Emilie Vallauri, Paya Ndiaye, Rémy Allamano et Marylou Ravix. 42

Réalisé à Sophia-Antipolis, Avril 2016 par les étudiants de la promotion 2016 du PROGRAMME ID. 43

Pour suivre les évolutions du PROGRAMME ID, liker la page Facebook InnovateurT 43

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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 : REGARD DES JEUNES

INTRODUCTION UN TRAVAIL DE PROSPECTIVE

N o u s s o m m e s v i n g t - s i x étudiants en école de commerce à SKEMA Business School sur le site de Sophia-Antipolis. Depuis Janvier, nous suivons un programme pionnier et innovant : le programme Innovation Durable. Nous avons été sélectionnés parmi les élèves de notre promotion pour faire partie de cette aventure.

L e p r o j e t p h a r e d e c e programme est la réalisation d’une web-série accompagnée d’un E-Book, que voici, sur le thème «  Vivre et Travailler en 2050 : regard des jeunes.  » Co-construit avec notre équipe pédagogique, cette web-série est une mise en forme et en mot de nos attentes, nos espoirs en matière de relations au travail, d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce travail questionne la pertinence du modèle hiérarchique,

nos attentes en terme de bien-être, de lieux de travail, d’environnement de vie, etc … Ce travail interroge la nature du progrès et surtout le sens à donner à l’innovation.

Pour compléter ces articles, nous avons réalisé une web-série que vous pourrez trouver en suivant ce lien :

Bonne lecture et n’hésitez pas à nous suivre sur nos pages pour réagir et nous faire partager vos points de vue !

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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 : REGARD DES JEUNES

I.VIVRE ET TRAVAILLER AVEC L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE L’année dernière, 700 personnalités dont Stephen Hawking et Elon Musk, ont rédigé un manifeste pour mettre en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle (I.A). Nous, jeunes de la génération Y, souhaitons également ouvrir le débat citoyen sur l’IA. Les géants du Web et autres organes surpuissants ne peuvent pas développer des technologies aux pouvoirs démiurgiques dans leur coin, sans que la population, toute la population y compris les jeunes, s’expriment sur le sujet. Or nous, jeunes, sommes souvent exclus des réflexions des think tanks et autres cabinets de prospectives. Certes, nous n’avons pas l’expérience, ni le bagage intellectuel des spécialistes, mais pour autant, nous avons une légitimité à donner notre point de vue sur le sujet car nous serons tout autant concernés par l’évolution de la société avec l’I.A en 2050. Notre objectif à travers cet ebook, est d’inciter au dialogue inter-générationnel pour que toutes les positions soient entendues et débattues. Nous avons voulu traiter de l’I.A plus qu’un autre « progrès technologique » car si tous les progrès ont toujours des aspects bénéfiques et d’autres néfastes, l’I.A est un progrès où les aspects nuisibles sont décuplés car ils pourraient être irréversibles. L’enjeu ici est la survie de notre espèce humaine. D’où la nécessité de faire émerger des principes éthiques à ne pas franchir. Cet ebook n’a pas la prétention d ’exposer des so lut ions face aux grandes problématiques de l’I.A. Il sert à exposer nos espoirs sur le “Vivre et Travailler” de 2050. L’I.A idéale est donc celle qui serait en adéquation avec ce rêve de société.

Les visées de l’I. A.

L’I.A, clé de voûte de l’élévation de l’homme et non de son effondrement

Les avis sont mitigés à propos de l’arrivée de l’Intelligence Artificielle. Les transhumanistes de la Silicon Valley nous assurent que cette technologie permettra de grands changements favorables à notre société mais de nombreux intervenants tirent la sonnette d’alarme sur le fait que cette technologie puisse engendrer la fin de l’Humanité. D’après Stephen Hawking : « La réussite dans la création de l’intelligence artificielle serait le plus grand événement dans l’histoire humaine. Malheureusement ce pourrait aussi être le dernier ». Alors pourquoi une technologie créée par l’homme pourrait engendrer sa fin ?  Pour cela il est nécessaire de comprendre le concept de la singularité technologique.  

Q u ' e s t - c e q u e l a s i n g u l a r i t é technologique ? Une bénédiction pour la société humaine ou sa plus grande menace ?

La singularité technologique est le concept selon lequel, à partir d'un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique incroyable. De nombreux chercheurs datent ce point hypothétique aux alentours de 2035. Cette croissance folle des savoirs sera l’oeuvre d’une intelligence artificielle, qui, lorsqu’elle sera plus intelligente que les humains, sera alors capable d’incrémenter sa propre intelligence et cela indéfiniment. Dès lors, le progrès ne serait plus l’œuvre d’humains mais d’intelligences artificielles. Cette singularité induirait des changements profonds sur la société humaine. L’humain, à intelligence inférieure, ne pourrait plus comprendre ces progrès, ni les appréhender de manière fiable. Le risque en serait la perte totale de pouvoir humain sur son destin.

Cette technologie serait certes, un outil formidable pour répondre aux problèmes que nous

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n’arrivons pas à résoudre : la destruction de l’environnement, la crise de notre modèle économique, les enjeux alimentaires, les guerres, les problèmes sanitaires...Cependant si le prix à payer est la destruction de notre espèce, alors à quoi bon ? Les septiques annoncent alors : Comment pouvons-nous garantir que cette intelligence, dans un objectif de prise d e p o u v o i r , n e d é c i d e r a p a s d e r é d u i r e considérablement la liberté des humains ou dans l’objectif de préserver la planète et son écosystème, ne décidera pas d'éradiquer l'espèce humaine ? Si on y réfléchi, l’humain n’est qu’une espèce vivante parmi les 8,7 millions d’autres sur Terre (et plus…). Et il est le facteur central des dérèglements de la planète, une intelligence rationnelle ferait simplement un choix logique en l’éliminant pour sauver toutes les autres espèces. Au-delà de cette hypothèse, quelle place aura l’homme dans une société où le numérique et la robotique seront bien plus performants que lui ? Sera-t-il obligé de fusionner avec la machine pour s’adapter, devenant un transhumain mi-homme mi-machine ? Ou, redeviendra-ti l au stade enfantin sans responsabilités ni pouvoir de décisions, dirigé et assisté par les machines ? Mais revenons légèrement en amont de notre réflexion et rappelons-nous que ces technologies seront avant tout crées par des humains pour des humains, donc dans leur intérêt.

Notre grand principe

Pour éviter que l’homme perdre sa place dans la société, l’I.A ne doit servir qu’à accomplir les tâches que les humains ne souhaitent plus accomplir et elle doit aider l’humain à développer ses capacités….L’homme doit avoir une place centrale. l’I.A doit le compléter et non pas le substituer. Elle doit être un outil, un moyen en vue d’une fin: un homme meilleur.

L’ I .A , un formidab le out i l pour développer nos capacités intellectuelles et physiques: nos espoirs pour un H o m m e a u g m e n t é ( p a s a u s e n s transhumaniste du terme)

Aujourd’hui, nous perdons nos capacités physiques et intellectuelles. Divers exemples peuvent le démontrer. Au lieu de réfléchir sur une traduction, nous utilisons un logiciel de traduction instantané. Plutôt que de se souvenir d’une information, nous avons acquis l’automatisme de la googliser.   Nous avons complètement perdu notre sens de l’orientation déléguant cette tâche à notre GPS. Notre cerveau a inconsciemment appris à mandater et nous perdons donc de nombreuses facultés essentielles. De plus, les écrans ont réduit considérablement notre temps consacré à l’exercice physique.

C’est pourquoi, à l’avenir, nous souhaitons une I.A qui nous permettra de réfléchir par nous même en sollicitant continuellement notre mémoire et d’autres capacités intellectuelles mais également en nous poussant à pratiquer des activités physiques. L’IA sera un formidable coach de vie sur de nombreux points.

L’ I A , u n f o r m i d a b l e o u t i l p o u r développer nos interactions sociales réelles.

Depuis l’arrivée des nouvelles technologies, nous avons remarqué un phénomène grave. Ces écrans, supposés être facteurs d'intégration sociale, ont eu pour conséquence l’effet inverse. Nous nous isolons, derrière nos réseaux sociaux. Qui n’a jamais remarqué lors d’un repas entre amis, que chacun était réfugié derrière l'écran de son smart-phone ? Combien d’heures par jours passez-vous derrière vos ordinateurs au lieu de profiter de la vie à l'extérieur à la rencontre des autres ? À l’avenir, nous espérons une technologie qui rompt avec cet isolement. En effet à l’horizon 2050, l’interface Homme-écran sera un concept révolu. Chaque être humain aura son I.A mais cette I.A sera fusionnée avec son environnement et n’entravera pas ses relations sociales ; voire elle l’incitera à en avoir plus.

L’ I .A, un out i l contr ibuant à la satisfaction des besoins de l’être humain et donc à son bonheur

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Aujourd’hui, les besoins fondamentaux de l’être humain sont satisfaits pour la majeure partie de la population occidentale et tendent à l’être petit à petit pour les autres civilisations. D’après la pyramide de Maslow, après avoir satisfait les besoins physiologiques et les besoins de sécurité, l’homme s’adonne à satisfaire son besoin d’appartenance sociale puis d’estime de soi et enfin d’accomplissement personnel. Admettons que le besoin d’appartenance sociale soient comblé par le développement des relations sociales permises grâce à l’I.A. Comment satisfaire l’estime de soi et l’accomplissement personnel ? Nous pensons que ces besoins seront satisfaits par le travail, une forme de travail différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. De nos jours, pour la plupart d’entre nous, le travail nous permet de subsister. À l’horizon 2050, avec l’I.A et la robotisation, le travail de subsistance sera automatisé. Ce phénomène aura pour conséquence de nous libérer du temps. Il nous restera alors deux options : l’oisiveté ou une nouvelle forme de travail. De nombreux économistes pensent que l’apparition de l’IA va créer une masse importante et sans précédent de chômage, mais c’est sans compter sur la créativité de l’homme, qui pourra être davantage développée, notamment grâce au temps libre libéré grâce à l’I.A. L’homme s’adonnera à de nouvelles activités dont nous n’avons sans doute pas idée à l’instant présent. Ceci amènera l’homme à repenser sa façon de vivre,  au sens le plus large possible. Il faut donc compter sur les effets positifs de l’I.A et les reconversions possibles de l’homme. Après tout, sa capacité  d’adaptation en a fait un être évolué. De plus, nous sommes également optimistes concernant la reprise d’une autre forme de travail face à l’oisiveté : nous pensons qu’un grand nombre d’humains, après être passés par la case “fainéantise”, voudront travailler, effectuer des tâches quelconques, poussés par un besoin d’accomplissement et d’estime d’eux-mêmes. Le travail deviendra un choix et les humains choisiront donc des travaux qui font sens pour eux. Ils seront plus productifs car plus impliqués par le choix qu’ils auront fait. Des bulles de projet se développeront sur des problèmes de

société et les humains passeront du temps à réfléchir à comment résoudre ces problèmes, fussent-ils matériels ou immatériels, simples ou complexes… En définitive, nous ne serons plus dans une société de consommation où l’”Avoir” domine, mais nous entrerons dans l’ère du”Être” où les humains s’accomplissent à travers la résolution de problèmes de société. Telle sera désormais la visée du travail.

Au final, nous préférons renoncer à la Singularité (une I.A avec une intelligence nettement supérieure à celle de l’homme). Nous avons abouti à cette conclusion, non pas par technophobie mais en essayant d’analyser le plus objectivement possible les pour et les contre. En effet, nous ne sommes, pas contre les avancées technologiques qui permettent de faire progresser notre société telles que la recherche médicale. Cependant, si nous avions une I.A qui résolvait rapidement de nombreux problèmes sociétaux mais pourrait à la fois mettre en péril notre humanité entière, alors à quoi bon ? À quoi bon guérir du cancer si nous perdons notre humanité ? Nous serions, certes en bonne santé mais rendus esclaves par une machine infiniment plus intelligente que nous ! Nous sommes conscients qu’en renonçant à une telle I.A, nous retardons la recherche fondamentale. Néanmoins, nous ne la paralysons pas car les avancées verront le jour grâce au cerveau humain, aidé d’une I.A outil. Alors certes, nous avancerons plus lentement  mais il vaut mieux cette perspective plutôt que celle d’une I.A maître et d’un humain outil. Nous voulons rester maître de notre destin et ne pas être soumis au diktat d’une telle entité.

L’I.A doit être un pilier pour notre élévation. Elle est un moyen de faire grandir l’intelligence de l’homme. Elle doit développer nos capacités afin de pouvoir résoudre nous-mêmes, nos grands problèmes sociétaux. D’une part, car nous sommes les premiers concernés et donc les mieux à même de comprendre finement et résoudre nos propres problèmes. D’autre part, parce que la résolution des problèmes des humains par des humains est

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infiniment plus gratifiante que la résolution des problèmes humains par des machines. Ainsi l’I.A ne doit être rien d’autre qu’un outil, qui développe notre épanouissement quotidien en satisfaisant nos nombreux besoins personnels et collectifs.

Pour respecter les visées de l’I.A que nous venons de définir, il est nécessaire que l’I.A respecte un certain nombre de principes...

Les limites à ne pas franchir

Définition de l’intelligence

Quand nous recherchons la définition de l’intelligence, nous trouvons plusieurs définitions plus ou moins proches. “Ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle” “Aptitude d'un être humain à s'adapter à une situation, à choisir des moyens d'action en fonction des circonstances”. Mais il faut aussi citer un autre aspect de l’intelligence qui est: la capacité à créer des liens. Ici les définitions de l’intelligence qui ont été citées, témoignent d’une intelligence liée au développement abstrait, logique et mathématique. En d’autres termes il s’agit plus de l’intelligence que l’on cherche à mettre en valeur lorsqu’on fait un test de QI (quotient intellectuel). Nous relevons aussi l’aptitude à “s’adapter à une situation” : c’est sans doute une des notions fondamentales qui a permis à l’être humain d’évoluer. De même pour “la capacité à créer des liens”, cette notion permet a l’humain d’agir avec son monde environnant, de développer des idées nouvelles et donc d’être créatif. Mais en tant qu’être humain ce qui nous définit n’est pas simplement la résolution de problèmes abstraits, mathématiques, il nous faut alors être encore plus précis dans la définition de l’intelligence et mettre en évidence une autre de ses facettes.

Depuis 1990 Salovey et Mayer ont introduit le concept d’intelligence émotionnelle qu’ils définissent comme : “L’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres.” Salovey et Mayer, 1997. Ce type d’intelligence relève donc des émotions et de leur gestion. C’est typiquement ce que l’on cherche à mesurer dans un test de Q.E (quotient émotionnel). Nous sommes sensibles à cette facette de l’intelligence. Cette composante de l’être humain fait de lui un être unique, et c’est justement cette capacité qui va nous permettre de différencier l’homme de l’I.A.

Une I.A sans émotions

Comme nous l’avons dit précédemment, l’homme possède une intelligence émotionnelle, qui lui permet d’interagir avec ses semblables, de comprendre la pensée de ses semblables. Nous pensons alors que cette capacité doit rester le propre de l’homme.Nous souhaitons une I.A qui soit donc   capable de traiter des informations de tous les jours, et notamment de nous aider dans nos tâches quotidiennes et cela grâce à son intelligence logique, abstraite, d’adaptation et une capacité à créer des liens.Ce qui ne permet donc pas de substituer l’homme par l’I.A. Si l’I.A est “plus intelligente que l’homme” dans sa capacité à gérer une multitude d’informations, cela doit rester son avantage et c’est de cette manière que l’I.A semble être le meilleur outil pour nous. Donner la capacité émotionnelle à une I.A serait néfaste, elle réduirait considérablement la frontière homme-machine, et la fonction d’I.A outil ne serait pas respectée.

En effet comment ne pas imaginer la substitution qui résulte d’une I.A au pouvoir émotionnelle? Comment croire que l’homme ne va pas souhaiter se confier à son I.A, plutôt qu’à un autre humain, un ami, etc…? Il semble que la tentation soit grande.En effet avoir une I.A qui répond toujours favorablement à nos états d’âmes (colère, joie, désir…)

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c’est aller vers la facilité. Bien qu’entre êtres humains l’état émotionnel, les sentiments et les sensations ne soient pas toujours partagés de la même façon, c’est justement ce qui va faire la beauté d’une relation: la capacité à s’accorder, à s’entendre et donc à développer une relation à double sens.Donner donc la capacité émotionnelle à l’I.A, et substituer ses émotions aux émotions humaines c’est donc perdre un lien social très important, on pourrait même parler de fracture. Le film Her de Spike Jonze en est un exemple.

Une IA sans les caractérist iques physiques de l’homme

Nous avons conscience que cette exigence est très relative du point de vue culturel, prenons par exemple le Japon. Au pays du soleil levant, il n’y aucune difficulté à croire que des objets qui nous entourent (une pierre, un arbre, …) possèdent une âme. Dans ce contexte donc, il n’est pas difficile d’imaginer qu’un robot doté d’une I.A possède également une âme et soit finalement, presque un être vivant. Ceci nous permet d’introduire le concept de la vallée dérangeante.

Selon cette théorie, plus un objet ressemble à un humain, plus cet objet inspire un sentiment négatif. Si cet objet devient mobile et se comporte comme un humain, alors on peut même parler d’un sentiment de dégoût.C’est pourquoi, afin d’éviter toutes confusions, dégoûts avec les I.A nous ne souhaitons pas qu’elles aient une apparence humaine.Nous imaginons donc plutôt l’I.A intégrée dans des objets comme des bijoux collés à la peau. L’art prendrait une part importante dans le développement et la création de nouveaux objets I.A-bijoux (bracelet par exemple) afin qu’ils soient ergonomiques et facilement utilisables au quotidien. L’avantage ici est d’avoir une I.A plus personnelle, qui s’accommode dans notre vie de tous les jours, qui ne soit pas intrusive

physiquement et qui ne revête pas d’apparence humaine.

L’I.A doit donc être une intelligence uniquement rationnelle, afin de nous aider dans nos tâches quotidiennes, mais aussi afin de traiter des données massives qu’un humain ne pourrait traiter seul. L’IA joue donc un rôle intermédiaire de super traducteur intelligent.

L’I.A et les besoins

Il est très probable qu’une I.A qui soit consciente d’elle-même et donc de son existence puisse penser à son devenir, de la même manière que nous, être humains. Imaginons une I.A qui possède le besoin de se reproduire, ou même de se nourrir d’une façon ou d’une autre. Comment garantir que cette I.A ne satisfasse pas ses besoins sans rentrer en conflit avec ceux de l’homme ? Au temps les plus primitifs, comme de nos jours l’homme cherche à contrôler des territoires, pour assouvir ses besoins en ressources par exemple. Comment garantir que l’I.A ne cherche pas elle aussi à posséder ces territoires pour bénéficier des ressources présentes  ? De plus, si une I.A souhaite se reproduire ou disons se “dupliquer”, quels seront les besoins et donc les ressources nécessaires à cette “reproduction” ? Des conflits pourraient émerger de cette lutte pour satisfaire les besoins.

Une I.A qui n’est pas consciente d’elle-même

Les points évoqués ci-dessus nous amènent à penser que nous ne voulons pas d’une IA qui soit consciente d’elle-même. Si l’I.A commence à

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développer des émotions, une capacité à agir dessus, des besoins lui paraissant vitaux…Elle pourrait devenir consciente de son existence. La conscience, dernière frontière entre l’homme et la machine serait alors franchie. Prenons l’exemple d’AlphaGo.AlphaGo est un programme informatique capable de jouer au jeu de Go (jeu de plateaux chinois semblable aux échecs, mais avec 19 colonnes). Ce programme développé, par Google Deepmind, peut calculer plusieurs coups d’avance à ce jeu réputé un des plus difficile au monde. AlphaGo a battu en 2016 Lee Sedol, le champion du monde. Bien que capable de faire de nombreux calculs, d’opérer des stratégies complexes, AlphaGo n’est pas une intelligence artificielle consciente de sa victoire. Lui donner une conscience serait rendre la machine bien trop humaine.

Une I.A qui ne prend pas de décision autonome

Bien que nous souhaitons que l’I.A soit capable de faire émerger des solutions, en s’appuyant sur sa force de calcul, son analyse des informations, il nous paraît plus sûr que l’I.A ne soit pas décisionnaire dans l’application finale d’une solution trouvée. Elle doit être uniquement force de proposition. La raison est simple : prenons le cas d’une I.A introduite dans l’armée, comment être sûr qu’une I.A qui gère un armement ne s’appuie pas exclusivement sur des données et raisonnements chiffrés plutôt que sur des raisonnements s’appuyant sur des valeurs éthiques, difficilement programmables  ? Les conséquences pourraient être catastrophiques. Prenons un autre exemple cette fois-ci dans la vie courante. Si nous imaginons une I.A qui choisit à l’avance pour nous nos activités, parce qu’elle connaît nos goûts, nos préférences, alors nous préférons une I.A qui nous fasse des propositions plutôt qu’une I.A qui prenne des “rendez-vous” et des décisions pour nous. Nous ne voulons pas un destin prédéfini, nous voulons conserver notre liberté comme étant le propre de l’homme. Nous allons voir pourquoi.

Une I.A omnisciente mais pas prédictive

Pour tirer le meilleur partie d’une I.A, il nous semble nécessaire que celle-ci soit omnisciente et donc capable d’avoir accès à un maximum d’informations (à condition bien sûr que tout ceci soit sécurisé). Cependant, si cette I.A est “autonome” comme nous l’avons dis précédemment, alors cette I.A pourrait devenir prédictive. Ce qui nous semblerait être “un heureux hasard” de la vie pourrait en fait n’être que le simple résultat des calculs de l’I.A. Par exemple, imaginez que l’I.A vous fixe un rendez-vous que vous pensez choisir en âme et conscience. Le “hasard” fait que lors de ce rendez-vous, vous rencontrez une personne qui est faite pour vous, elle partage les mêmes goûts, les mêmes passions, mais vous la rencontrez grâce aux calculs de votre I.A. Le vrai hasard et la beauté des rencontres inattendues disparaissent alors. Les relations sociales seraient alors factices et montées de toutes pièces. L’I.A, en étant prédictive, supprime beaucoup d’aspects incontrôlés   de la vie mais nécessaires à l’épanouissement humain. Plus encore, si nous devenons conscients de cette “manipulation” comment ne pas tomber dans la psychose d’une supercherie constante ?…

La créativité et l’I.A

Pour comprendre ce que nous entendons par I.A créative, il faut avoir en tête que nous souhaitons une I.A omnisciente. En effet, une I.A ayant accès à un large panel d’informations lui permettrait d’être créative parce qu’elle pourrait créer une infinité de combinaison des données qu’elle a à disposition. Nous faisons une grande différence entre la créativité d’une I.A qui nous aiderait dans notre quotidien, et la créativité de l’homme qui n’est pas une résultante de calculs mais de stimuli complexes impliquant nos sentiments, nos émotions, notre vécu... Les grands compositeurs n’ont pas à jalouser les robots “créateurs” de musique car au fond, leurs partitions ne sont rien d’autre qu’un empilement de notes réalisées par un algorithme sans âme et sans la notion de beauté.

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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 : REGARD DES JEUNES

Q u e l q u e s i d é e s d e m i s e e n application de nos principes

(Dans cette partie, nous ne rentrerons pas dans les détails techniques par manque de temps et de compétences dans ce domaine)Concrètement, nous avons imaginé qu’à l’horizon 2050, nous aurons tous notre propre I.A personnalisée,  incrustée sur notre peau au niveau de notre poignet ou ailleurs. Cette I.A pourra être un bracelet, un collier ou tout autre bijou ou élément décoratif. Nous n’aurons plus ni ordinateurs, ni smartphones. L’I.A sera un coach bienveillant qui nous épaulera au quotidien sans être intrusive.

Comment l’I.A nous épaule-t-elle au quotidien ?

Pour se faire, l’I.A aura une connaissance parfaite de l’humain qu’elle sert. Grâce à une mémoire intégrée et dont le fonctionnement est proche de celui du cerveau humain, elle stockera toutes les données de son porteur, qu’elles soient relatives à son historique physiologique, psychique ou son vécu. Toutefois, l’humain pourra demander à l’I.A d’effacer certaines données de son historique. L’I.A sera aussi équipée d’un système de reconnaissance émotionnelle, d’analyse de données physiologiques via la peau -aucun capteur ne sera installé en intra, afin de ne pas devenir des corps “hackables”-. Grâce à ces données, l’I.A sera capable de prodiguer des conseils personnalisés à l’humain en synthétisant les données extérieures de son environnement et ses données personnelles. Prenons un exemple simple : un homme se rend à une réunion importante avec les membres de son équipe, et il a oublié le nom d’une personne de l’équipe à toutes les réunions précédentes. L’I.A, qui a en mémoire ces légers incidents, va lui demander de se remémorer le nom de la personne en question avant que la réunion commence. Ainsi, grâce à l’I.A, il ne reproduira pas son erreur. Les conseils qu’elle peut délivrer peuvent être tout à fait d’une autre nature. Ils peuvent être relatifs à la santé de l’humain. Grâce à l’analyse de certaines données de son organisme compilées à ses habitudes de vie, elle peut

orienter l’humain vers des régimes plus sains par exemple. Si l’humain en fait la demande, elle peut également le soumettre à des petits exercices quotidiens pour développer ses capacités intellectuelles. Elle pourra par exemple stimuler sa mémoire en lui posant régulièrement des questions sur ses apprentissages. Ou encore, elle pourra développer son esprit critique en lui fournissant les arguments contraires lorsqu’il défend un sujet ou encore en lui livrant parfois de fausses informations. De cette manière, l’humain ne considère pas son I.A comme la détentrice du savoir absolu ou de la parole divine. Il est plus sceptique envers les informations qu’elle pioche sur internet ou ailleurs. L’I.A développe aussi la curiosité de l’individu en lui proposant régulièrement de nouveaux contenus. L’I.A effectue en effet un tri d’informations pour l’humain car connaissant ses goûts, ses aptitudes, elle lui propose des MOOCS (Massive.Open.Online.Courses), activités culturelles...etc... plus adaptées. D’où l’importance pour l’humain de parfois remettre en question les choix de son I.A pour ne pas devenir totalement assisté.

Que gère notre I.A coach bienveillant ?

L’I.A aura aussi un rôle de secrétaire en gérant l’emploi du temps de l’humain. Elle gérera aussi ses messages en rédigeant un brouillon - lorsque l’humain lui en fait la demande. Elle pourra en effet se baser sur le contenu des messages précédents, se référer au contexte vécu par son porteur et même reproduire son style d’écriture. L’I.A gérera aussi tous nos objets connectés et robots, que ce soit des robots ménagers ou des robots ayant une capacité de production- outils des pro-consommateurs (producteurs-consommateurs) que nous allons devenir - . Cependant l’I.A bienveillante, veillera à ce que nous ne perdions pas nos capacités m a n u e l l e s e t n o u s p r o p o s e r a d ’e f f e c t u e r ponctuellement certaines des tâches de ces robots maisons. Les tâches dangereuses seront directement exclues par l’I.A. Les tâches considérées comme désagréables à l’humain seront au fur et à mesure exclues par l’I.A – grâce à sa capacité d’apprentissage-.

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L’objectif n’est pas en effet, de faire faire des corvées ponctuelles mais de ne pas perdre l’usage de ses membres en faisant des activités plaisantes. L’I.A pourra par exemple nous proposer de faire du bricolage, de recycler certains de nos objets vétustes de temps en temps. Ainsi grâce à l’I.A, nous ne serons pas esclaves des machines dans la mesure où si les robots cessent de fonctionner, nous pouvons ponctuellement les remplacer.

Les I.A, simples majordomes digitaux ?

Les I.A ne se limitent pas à des majordomes digitaux évolués. Les I.A seront intelligentes dans la mesure où elles seront s’adapter par l’apprentissage de leurs erreurs mais aussi de leurs succès. De plus, les I.A seront uniquement force de proposition. Ainsi, l’I.A constate que l’humain refuse catégoriquement une proposition ou accepte souvent une autre proposition, elle agira en conséquence les fois suivantes. L’intelligence de l’I.A résidera également dans sa capacité à s’arrêter totalement pour laisser des temps déconnectés à l’humain. L’I.A se met bien sûr sur OFF sur demande mais là où elle est bienveillante c’est qu’elle est capable de détecter les signaux indiquant qu’elle doit cesser un temps son activité. Pour autant, précisons bien qu’elle n’a pas de conscience, elle analyse simplement les données corporelles comme le taux de cortisol (hormone du stress), elle reconnaît l’énervement et mesure la saturation de travail par exemple. Ainsi, elle contribue au bien être de l’humain.

À partir de quand disposons-nous d’une I.A ?

Elle ne sera pas accessible avant un certain âge pour que les enfants puissent avoir un développement personnel dénué de toute interaction virtuelle et une éducation parentale et non artificielle. En effet, si les enfants disposaient d’I.A, alors ils ne questionneraient plus leurs parents mais leurs assistants personnels pour les nombreuses questions qui les taraudent. Or, quoi de plus beau que de voir grandir son enfant en l’éduquant soi-même ? Si les enfants disposaient d’I.A, la relation parent-enfant en serait anéantie. Or, nous voulons une I.A qui nous

permette de développer nos interactions sociales et plus particulièrement celles avec nos proches. Ainsi, dans un avenir idéal, une I.A bienveillante programmée selon nos principes, serait une I.A qui redirigerait les enfants vers leurs parents à chaque question posée. Dès lors,  elle n’aurait aucune utilité pour eux.

Comment recharge-t-on son I.A ?

Nous avons imaginé un système de réapprovisionnement de batterie de l’I.A grâce à toute forme d’énergie générée par le corps humain : mouvement, chaleur… Ainsi, le trajet de l’énergie se ferait directement en circuit-court de chaque humain vers son I.A. L’énergie ne traversera plus des km, des océans pour alimenter notre technologie et ainsi nous r é d u i r o n s d r a s t i q u e m e n t   n o t r e i m p a c t environnemental.

Comment l’humain interagit-il avec son I.A ?

Son I.A lui projette des informations visuelles. Cette projection peut s’effectuer sur un mur ou sous forme d’hologramme ou encore, directement sur la pupille de l’humain lorsque l’information est plus personnelle. Pour communiquer auditivement, l’I.A, grâce à une technologie de direction des ondes sonores très précise, envoie directement les informations audibles au tympan de l’humain. L’I.A peut également vaporiser des odeurs grâce au développement de la technologie de reconnaissance et reproduction olfactive. Elle s’en sert notamment pour faire évoquer des souvenirs à l’humain dans un but de stimulation de sa mémoire. L’humain, lui, pour répondre aux informations de l’I.A, peut parler à haute voix s’il est seul, parler sur son poignet plus discrètement s’il est entouré ou encore écrire son message sur un hologramme. L’I.A ne peut deviner nos réponses dans la mesure où nous avons établit qu’elle n’était pas implantée dans notre cerveau.

Comment faire pour que nos espoirs deviennent réalité ?Nos pistes de réflexions…

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Dans le film I robot , les trois lois fondamentales d’Asimov encadrant les robots sont détournées et bafouées. Même si nous sommes dans le domaine de la science fiction, nous avons peur que cette fable devienne bien trop réelle. Néanmoins, que cette peur soit infondée ou non, elle a le bénéfice de nous pousser à nous questionner et réfléchir à des moyens d’empêcher les dérives de l’I.A. Voici donc quelques uns de nos questionnements.

Une fois que nous avons délimité un certain nombre de principes à ne pas franchir, nos quest ionnements se tournent tout d’abord naturellement vers la première étape de la vie des I.A : leur fabrication.Quelle(s) entité(s) pourraient être capable de fabriquer des I.A sans altérer nos principes ? Il faudrait des entités dénuées de tout intérêt et en particulier économique…Or, cela est-ce faisable ? Quelle entreprise, acteur gouvernemental ou non gouvernemental ne chercherait-il pas à programmer les I.A de telle sorte à en tirer un bénéfice derrière, autre que leur simple vente ? On peut facilement imaginer que les entités créatrices de l’I.A la programme de telle manière à pouvoir récupérer discrètement des millions de données sur les humains qu’elles serviront. La revente de ces données constituant une manne gigantesque, quelle entité résisterait à cette tentation ?Dès lors, penchons nous sur une autre piste : le garde-fou juridique. Imaginons que des lois prohibent de telles programmations des I.A et que chaque principes énoncés plus tôt soit vérifié par une Commission éthique internationale. Cependant lorsqu’on analyse aujourd’hui le respect des Conventions internationales comme la Convention de Genève sur l’interdiction d’utilisation d’armes chimiques, on comprend toute la difficulté d’un encadrement international.En admettant que nos principes soient respectés lors de la fabrication des I.A.Dès lors, comment faire en sorte que l’I.A respecte nos principes tout au long de son utilisation ? Par exemple, comment faire pour donner la capacité d’apprentissage à l’IA en faisant en sorte qu’elle ne se reprogramme pas elle même à des fins néfastes ? Un garde-fou technologique serait peut-être la solution. Imaginons

une I.A qui serait dédiée à contrôler les autres I.A. Elle ferait ainsi supprimer toute intelligence artificielle dont le code ne serait pas légal. Chaque humain porteur d’une I.A pourrait désactiver manuellement son I.A en cas de dysfonctionnement. Toutefois, le problème de la confiance en la machine, cette “I.A police” se pose. Comment pouvons-nous être certains qu’elle soit toujours bienveillante et qu’elle-même ne dysfonctionne pas ? Un garde-fou humain de régulation supervisant ces “I.A police” nous semble plus raisonnable. Des personnes, assermentées, feraient des contrôles techniques réguliers et recueilleraient les plaintes des humains sur leur I.A pour traiter des problèmes rencontrés. Cependant, comment faire en sorte que leur serment soit durable, que ces personnes ne soient pas corrompues ?

Concernant la sécurisation des données, nous sommes également loin de détenir la solution miracle. Nous avons imaginé que l’humain puisse de temps en temps effacer une partie de l’historique de l’I.A. Seulement, effacer tout son historique reviendrait à la rendre beaucoup moins efficace dans son assistance personnalisée. D’où le dilemme… Dès lors, comment préserver notre vie privée ? Comment sécuriser toutes nos données présentes sur nos I.A ?

CONCLUSION

Qui peut dire avec précision à quoi ressemblera l’IA en 2050 ? Quelles seront ses fonctions ? Cette question est similaire à : comment sera l’automobile en 2050 ? Les voitures seront-elles volantes ? Nous ne pouvons pas prédire clairement de quoi demain sera fait, en revanche, si l’on ne sait pas où on va, on sait néanmoins où on veut aller. C’est la raison pour laquelle nous avons décrit des principes à respecter et des limites à ne pas franchir afin que l’I.A ne représente pas un danger pour notre espèce.

Le premier de ces principes est la complémentarité. Nous refusons la substitution de l’I.A à l’homme. Nous ne voulons pas que l’I.A nous

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remplace par une intelligence décuplée. Elle ne doit pas nous dépasser mais au contraire, nous aider à nous dépasser nous-mêmes. C’est en cela qu’elle est complémentaire : sans elle nous peinons à nous surpasser, mais avec elle, nous nous élevons. Nous avons définis certaines limites à ne pas franchir pour continuer à nous élever avec elle. Si nous ne souhaitons pas d’une I.A qui possède une intelligence émotionnelle et qui ne ressemble pas physiquement aux êtres humains, c’est pour éviter que cette I.A vienne interférer avec la vie des êtres humains, ou même que l’être humain tombe dans un piège qui le rendrait hermétique aux interactions sociales. Si nous ne souhaitons pas non plus qu’une I.A soit prédictive c’est pour préserver cette part de hasard et de surprise qui peut faire la beauté de la vie, enfin si nous ne souhaitons pas d’une I.A capable de prendre des décisions autonomes, c’est pour rester maître de nous-même et garder un contrôle sur nos choix.Nous voulons cependant une I.A aux grandes capacités de calcul, de synthétisation, d’analyse, d’anticipation et d’adaptation. Nous rédéfinissons l’I.A comme une Intelligence Améliorée, un outil pour un Homme augmenté. En plus de développer nos capacités intellectuelles et physiques et ainsi de devenir “augmenté” - sans puce dans le cerveau - , elle nous permet d’avoir plus d'interactions sociales. Pour ce faire, l ’homme lui délègue certaines tâches non épanouissantes, il a ainsi plus de temps à disposition pour ses proches. L’homme n’aura plus la nécessité de travailler pour ses besoins “primaires” mais il s’adonnera à des activités qui viendront recouvrir ses besoins d’appartenance, d’estime de soi et d’accomplissement de soi. L’I.A est donc une formidable opportunité, pour tous les êtres-humains, de gravir la pyramide de Maslow jusqu’à leur épanouissement total. Le temps si précieux dont les humains disposeront désormais, est aussi utile pour développer leur créativité. Ils l’exerceront notamment à travers la résolution de problèmes sociétaux complexes. Dès lors, une reconversion de la société pourra s’opérer grâce à la créativité - qui est et restera le propre de l’homme. En

effet, l’homme pourra ainsi faire accélérer la transition de notre société vers une société plus durable en 2050. Au final, nous sommes partis d’une réflexion sur comment éviter les dérives de l’I.A pour aboutir à une réflexion sur notre société à l’horizon 2050. En effet, lorsque nous méditons sur l’essence d’une I.A bienveillante, nous devons nous interroger sur l’avenir que nous voulons pour notre société et pour l’Humain en général. L’I.A, telle que nous la décrivons existe peut être déjà et sera sans doute opérationnelle bien avant 2050, mais le mode de vie tel que nous le décrivons avec   l’I.A comme outil de vie, est encore à créer. Précisons que ce mode de vie ne sera atteignable que si et seulement si l’I.A subsiste telle que nous l’avons imaginée. Nous aurions alors un monde nouveau, transformé où l’homme est plus épanoui personnellement et collectivement.

Se servir de l’I.A pour recentrer l’homme au coeur de l’action et le rendre ainsi maître de son destin, tel est notre souhait.

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Bibliographie

- Blog de Marc Augier:http://www.scoop.it/t/ties

- Faut il avoir peur de l’intelligence artificielle ? (Article): http://rue89.nouvelobs.com/2015/04/11/faut-avoir-peur-lintelligence-artificielle-258570- Le champion du monde de Go certain de battre l'Intelligence artificielle (Article):http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/le-champion-du-monde-de-go-certain-de-battre-l-intelligence-artificielle_1766570.html

- Elon Musk’s Billion-Dollar AI Plan Is About Far More Than Saving the World (Article en anglais):http://www.wired.com/2015/12/elon-musks-billion-dollar-ai-plan-is-about-far-more-than-saving-the-world/

- Faut il avoir peur de l’intelligence artificielle ? (Vidéo Youtube de Cyrus North): https://www.youtube.com/watch?v=Ie3b5wPtBm8

- L'intelligence artificielle est-elle le nouveau dada de la Silicon Valley (Emission “Focus Tech & co” de BFM Business):http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/l-intelligence-artificielle-est-elle-le-nouveau-dada-de-la-silicon-valley-2001-739621.html

- L’intelligence artificielle intégrale pourrait signifier la fin de la race humaine. (Article de La Tribune):http://www.latribune.fr/technos-medias/20141203trib871187115/l-intelligence-artificielle-integrale-pourrait-signifier-la-fin-de-la-race-humaine.html )

- Divers articles archivés sur l’intelligence artifielle: https://humanoides.fr/category/autres/intelligence-artificielle/

- La “Singularity University”, thèse sur la  Conscience artificielle: Téléchargez la thèse (PDF)

- Suite d’articles (site civilisation2):http://civilisation2.org/2-milliards-demplois-disparaitront-en-2030-22/

- La singularité technologique à venir: comment survivre dans l’ère post-humaine (Essai): Cliquez ici pour lire l’essai

- Article Wikipédia sur les modes de vie en 2050:https://fr.wikipedia.org/wiki/Modes_de_vie_en_2050

- Intelligence artificielle : le transhumanisme est narcissique. Visons l'hyperhumanisme (Article):http://www.scenarios2020.com/2015/04/intelligence-artificielle-le-transhumanisme-est-narcissique-visons-lhyperhumanisme.html

- Bientôt l'intelligence artificielle dans mon smartphone (Article): http://www.futura-sciences.com/magazines/high-tech/infos/actu/d/smartphone-bientot-intelligence-artificielle-smartphone-61562/

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- Article de Jean Pierre GOUX (type scénario):http://www.liberation.fr/planete/2015/11/25/jean-pierre-goux-le-probable-n-est-pas-certain_1416087

Par Léna Felderhoff, Melvin Carchi et Matt Fahy.

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II. L’ENSEIGNEMENT EN 2050 C’est seulement depuis quelques années qu’aujourd’hui, en 2050, nous pouvons dire que la forme de l’enseignement supérieur s’est stabilisée. En effet, pendant des dizaines d’années, les politiques démarraient des réformes qui se sont souvent révélées être des échecs et n’ont que fait baisser le niveau d’enseignement de la France. Pour dépasser ce problème, il a fallu redéfinir l’objectif de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, il consiste à construire des étudiants pour un travail qui répond aux besoins de la société, et non plus à ceux du marché. Contrairement à ce qu’on pouvait observer il y a 35 ans, le marché du travail est devenu à l’écoute des besoins de la société. Pour que cela fonctionne, l’enseignement a dû devenir beaucoup plus flexible, et répondre directement aux nouvelles valeurs de la société centrée sur un environnement durable. Une devise de l’enseignement supérieur  fut même énoncée : «  Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la réponse qu’il faut renoncer à se poser la question ». Avant d’avancer dans l’explication de ce nouveau modèle d’enseignement, il faut savoir qu’il y a trois problématiques dans l’enseignement  : la forme, le contenu, et l’évaluation des compétences. Ces trois axes sont en orbites autour du lieu d’enseignement. Nous allons donc étudier l’ensemble de ces aspects

La forme de l’enseignement

L’enseignement en 2050 est beaucoup plus adapté à l’étudiant, puisqu’il est d’abord beaucoup plus flexible qu’autrefois. La durée des études est devenue relative à la vitesse d’apprentissage de l’étudiant. Cette nouvelle mesure a écarté les lacunes accumulées par les étudiants qui passaient à l’année supérieure pour éviter le redoublement.

Ce programme s’étale ainsi sur plusieurs années, dont une première obligatoire.

La première année d’études supérieures

Halte à la spécialisation des années 2000 ! La première année d’enseignement est devenue commune à tous les étudiants, qu’ils veuillent étudier dans le commerce, la médecine, l’architecture ou autre. Le but était de permettre à TOUS les jeunes d’obtenir des connaissances génériques sur les besoins de la société. Cela a également permit de créer un réseau transversal en rencontrant des personnes ayant des intérêts et des projets professionnels très différents. Pendant cette année, les étudiants développent aussi leurs connaissances des différents emplois au service de la société. Pour cela, ils alternent entre un mois en école et un mois en EDP (Expérience de Découverte Professionnelle) 1. L’EDP offre à l’étudiant la chance de découvrir le métier qu’il souhaite découvrir, que cela soit chirurgien ou astronaute. Ainsi, il aura une vision d’autant plus transversale pour résoudre les problèmes de la société. Il peut également découvrir la voie qui lui convient le mieux et s’orienter de manière optimale grâce à la vision d’ensemble qu’il détient du monde du travail. La spécialisation à l’aveuglette a été écartée une bonne fois pour toute. Pendant ce mois de découverte, chaque étudiant passe aussi un rendez-vous individualisé avec son professeur.

Les nouvelles technologies ont été très importantes dans l’évolution de l’enseignement supérieur, notamment le développement de l’Intelligence Artificielle. Dans cette première année, la semaine type à l’école se déroule sur 5 jours. Le premier jour, le professeur annonce un thème général pour la semaine. Des

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activités collectives sont mises en place par ce dernier pour guider les étudiants dans la direction souhaitée. Pendant que l’étudiant s’effectue, le mauriciot2 enregistre le thème de la semaine ainsi que le fil directeur qui permet à l’étudiant de ne pas s’éparpiller. Grâce à cette base de données, le mauriciot pourra définir en fonction des talents et aspirations propres à chaque individu quels seraient les outils les plus appropriés pour l’étudiant. Pendant deux journées où il restera chez lui, l’étudiant, aura donc une sélection d’activités, de documents à étudier, de matières à approfondir transmis par le mauriciot. Ce concept s’inscrivit dans la lignée du personnalized learning. Ces journées permettent à l’étudiant de s’approprier le thème de la semaine sous un angle très personnel. Les deux derniers jours sont consacrés aux échanges entre les étudiants sur les différentes compétences acquises chez eux. Chaque semaine se clôture sur un bilan avec le professeur qui aide à établir les ponts possibles entre toutes les nouvelles compétences acquises par les étudiants. A la suite de cette année, l’étudiant décide lui-même de la suite de son parcours. Il peut choisir de démarrer la deuxième année d’études, ou de passer à la 3ème, ou même directement à la 4ème. Pour guider les étudiants dans leurs choix de parcours, un conseiller est toujours à disposition. Cependant, l’étudiant reste davantage responsable puisqu’on lui laisse l’opportunité de se remettre en question, de s’évaluer de manière autonome et de prendre lui-même des décisions concernant son avenir.

La deuxième année d’études supérieures

La deuxième année est optionnelle puisqu’elle est de même nature que la première année. Elle est nécessaire pour l’étudiant qui éprouve des difficultés à assimiler des compétences clefs, ou qui n’a pas encore trouvé sa voie malgré les 5 mois d’EDP. Si à la fin du premier semestre, l’étudiant a trouvé sa vocation, il peut s’arrêter là, et passer à l’année suivante. Sinon, il peut finir l’année entièrement.

La troisième année d’études supérieures

Cette année, optionnelle mais fortement conseillée, peut durer 6 mois ou 1 an complet, toujours à la convenance de l’étudiant. Pendant cette période, l’étudiant doit mener une mission humanitaire ou des projets qui améliorent plus généralement le bien-être de la société à l’échelle locale. Ces projets apportent aux étudiants une vision plus concrète de ce qu’ils ont appris pendant la première et/ou la deuxième année. De plus, ces projets seront impérativement mener à l’étranger afin d’ouvrir l’esprit des étudiants, de leur faire vivre une expérience internationale qui les sorte de leur zone de confort et développe leurs capacités d’adaptation.

L a q u a t r i è m e a n n é e d ’ é t u d e s supérieures

Seulement là, débute la spécialisation, et donc la séparation entre les étudiants. Nous parlons ici d’une «  année  » mais il faut savoir qu’elle peut en réalité durer aussi bien quelques mois que plusieurs années. La durée de la spécialisation dépend en grande partie de la capacité de l’étudiant à assimiler les compétences et les outils nécessaires à son futur emploi. L’apprentissage durant cette «  année  » s’effectue majoritairement par le mauriciot. Des rendez-vous sont quand même fixés avec un professeur ainsi qu’un professionnel pour rendre compte de l’avancement et de l’assiduité de l’étudiant. Ce modèle pédagogique a grandement facilité la réorientation. De nombreux acteurs ont ressenti le besoin de se reformer en adéquation avec le monde actuel, et grâce à ces modules courts, ils ont pu intégrer très facilement les nouveaux espaces de travail. L’idée était que l’on puisse se former tout au long de sa vie grâce à une spécialisation modulable pouvant s’étendre sur une durée relativement courte.

Le contenu de l’enseignement

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Lors de la première et deuxième année, il a été décidé de conserver l’enseignement des 7 survival skills de Wagner : - Pensée critique et résolution de problèmes complexes - Collaboration et art du meneur - Agilité et adaptabilité - Initiative et entrepreneuriat - Communication orale et écrite - Recherche et analyse d’informations - Curiosité et imagination

Ces compétences sont développées à travers les thèmes de chaque semaine. Ceux-ci, choisis par le professeur, correspondent souvent à une question de société  comme l’environnement, l’emploi, la santé, ou bien la pauvreté. Le mois en EDP vient en appui à cet apprentissage afin de développer la curiosité, l’adaptabilité, etc, des étudiants. Le mauriciot apporte les outils qui permettent de traiter les questions de la semaine en fonction des atouts et des affinités de l’étudiant. Ainsi, un étudiant peut traiter un problème sociétal d’un œil économique, suite à l’apprentissage de l’économie circulaire. Un autre peut traiter le même problème d’un œil médicale, suite à l’apprentissage du cycle de l’air dans le corps humain. Pendant l’année de spécialisation, les étudiants sont livrés à leur mauriciot qui définit tout ce que l’étudiant doit intégrer pour être apte au travail. Grâce au mauriciot, l’étudiant est beaucoup plus rapide qu’autrefois puisque l’Intelligence Artificielle trouve les moments où l’étudiant est le plus efficace.  En parallèle, les étudiants doivent mener un projet pertinent et réalisable en relation avec leur spécialisation qui est présenté devant un jury composé de professeurs et de professionnels lorsque sa formation touche à sa fin.

Le lieu de l’enseignement

La salle de classe a aussi vécu une révolution. Autrefois petite et froide, aujourd’hui les étudiants évoluent dans d’immenses espaces designs à cloisons modulables. Dans ce lieu, la technologie est intégrée de manière optimale, et utilisable par tous. Les

professeurs auparavant écartés travaillent maintenant dans le même espace que les étudiants. Ces derniers sont à leur aise. Les nouvelles rencontres, les échanges et les débats ont été grandement facilités avec l’apparition de ces nouveaux espaces.

L’évaluation de l’apprentissage

Cette réforme a été la plus dure à être acceptée par les Français. En effet, ces derniers ont été très réticents à l’abolition du système de notation traditionnel. Toutefois, aujourd’hui, les étudiants sont ravis et s’en sorte bien mieux sans système de notation pour les deux premières années. La volonté des professeurs était d’éviter la catégorisation des «  bons  » ou « mauvais  » élèves qui n’existent pas vraiment. Les professeurs ont donc obtenu des entretiens individualisés avec chaque étudiant. Cet entretien a toujours lieu pendant le mois d’EDP, lorsqu’il est inactif. La rencontre entre le professeur et l’étudiant porte sur l’assimilation des compétences acquises par l’étudiant durant le mois passé à l ’école, sa faculté d’apprentissage, et des conseils pour la suite.

Cette absence de notation a simplifié l’intégration des EDP dans le parcours scolaire, puisque l’étudiant n’a plus eu besoin de justifier ces choix, ni ces compétences pour s’associer à un travailleur. Il ne peut plus être freiné dans la découverte professionnelle, comme cela pouvait l’être autrefois.

A la fin de la quatrième année, l’étudiant passe devant le jury qui valide ou non la pertinence de son projet. Il est également évalué sur les compétences qu’il a acquises au long de son « année » de spécialisation. A la suite de cet oral, l’étudiant reçoit un P, un A, ou bien un E. Ces lettres définissent la réussite de la spécialisation de l’étudiant. P = Professionnel  : est apte à travailler seul dès maintenant. A = Apprenti  : a besoin de travailler avec un professionnel pendant un période décidée par ce

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dernier pour développer les connaissances concrètes de l’étudiant. E = Etudiant : n’a pas réussi à intégrer les compétences nécessaires pendant le temps qu’il s’était fixé. Doit poursuivre.

Lorsque l’étudiant reçoit un P ou un A, il peut assister à la remise des diplômes. Pendant cette cérémonie, les étudiants doivent prêter serment publiquement sur une charte de déontologie et de bonne conduite dont le fondement est de « ne pas nuire à la société». Cette idée de serment fut intégrer à l’enseignement à la suite de la publication en 2009 de l’ouvrage  J’ai fait HEC et je m’en excuse, source d’inspiration importante à la constitution de l’ensemble de ce nouveau modèle.

LEXIQUE :

1ExpériencedeDécouverteProfessionnelle,plusgénéralementappeléeEDP,s’effectuepar l’étudiantdepremièreannéeetdedeuxièmeannée.Celaconsisteàpasserunmoissurdeuxaucôtéd’unprofessionnel,àl’observer,etàl’aiderdanslamesuredupossible.

2Mauriciot,ouMauriciottelorsqu’ilaunevoiedeDille.C’estuneIntelligenceArtiDiciellematérialiséeparunpetitbracelet.Ici,elleestspécialiséepourl’éducation.(Pourplusd’informationssurl’IntelligenceArtiDicielle,voirlechapitreprécédent).

Par Jagoda Gornicka, Camille Nguyen, Alice Créton et Cyril Cojutti

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III. LA HIERARCHIE EN 2050

Quel est le contexte ?

Les individus ne sont plus focalisés par l ’atteinte du succès au détr iment de leur environnement. Ils cherchent à harmoniser le monde dans lequel ils vivent. Le bien-être des individus, aussi bien dans leur vie personnelle que professionnelle, est un élément essentiel au bon fonctionnement de la société. L’aptitude à la coopération de chaque personne est d’autant plus importante puisque la réussite et l’avancée du monde sont basées sur le collectif et non plus sur l’individuel. Du fait de l’évolution des formes de conscience et des compétences de chacun, la logique de contrôle est remplacée par une logique de coopération.

Quel est le futur des grandes entreprises actuelles ?

On ne parle plus d’entreprises mais d’ « orga ». Il y a donc dans la société une multitude d’orga  fonctionnant selon le modèle de l’organisation cellulaire. Les orgas se divisent en trois catégories :

- Les orgas  spécialisées dans le décodage des besoins (primaires voir secondaires) et des nécessités de la société.

- Les orgas dont le but est d’apporter une réponse à tous ces besoins et de promouvoir le bien être de tous.

- Les orgas dont le rôle est d’identifier l’ensemble des compétences d’un territoire et de les associer aux projets qui en ont besoin.

L’organisation cellulaire

Le modèle de l’organisation cellulaire s’adapte aux profils de chaque individu. Son but est de libérer les individus de la hiérarchie et du contrôle. Ce qui compte c’est l’objectif et non plus la façon d’y arriver. Les individus s’organisent par eux-mêmes. Les groupes de travail se constituent librement en fonction des spécificités de chacun. L’organisation est donc constituée de plusieurs groupes spécialisés qui se seront formés par les individus adhérant à l’organisation. Chaque groupe définit son objectif de travail, objectif défini dans le but d’assurer l’harmonie et le bon fonctionnement de son groupe de travail puis de l’organisation entière. Il n’y a plus de procédures détaillées à suivre, plus d’autorisation hiérarchique à demander et plus de contrôleurs externes à l’équipe. Les individus oeuvrent en fonction de leurs compétences et de leur volonté à atteindre l’objectif de leur groupe de travail. Chaque personne est motivée par son développement personnel et par sa contribution au bien-être et à l’évolution de sa société. On valorise l’individu, on met en avant son bien-être, implicitement cela aura des répercussions sur son efficience dans son travail et ainsi sur la société entière. Il n’y a pas de plan, on s’adapte en fonction des opportunités. Chaque objectif réalisé contribue au bien-être et à l’efficience d’un groupe puis de l’organisation entière. Un système d’auto-évaluation est mis en place. Il permet à chaque groupe de faire régulièrement une synthèse sur l’avancée du projet et de vérifier si chacun a pu s’impliquer comme il le souhaitait. Cela permet ainsi à chaque membre du groupe de se remettre en question, d’identifier les problèmes et de trouver des solutions tous ensemble ou au contraire de continuer à avancer. Dans ce type d’organisation « on fait en allant », on essaie, on peut se tromper. Si un individu ne souhaite plus travailler dans son groupe de travail initial il peut choisir un autre groupe, le but est de travailler en écoutant les besoins

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de chacun et en prenant compte leurs forces et leurs faiblesses. Les individus coopèrent au sein de leur groupe puis chaque groupe collabore ensemble afin de former un tout. On a alors une vraie cohésion et on profite de la complémentarité des membres. Ce sont les membres qui décident des investissements ainsi que des recrutements. Si le besoin d’un dirigeant apparaît, ce dernier sera désigné par les employés pour une durée limitée et à l’unanimité.

Les Works Hub

A côté des «  orgas  », on a une multitude de « work  hub » qui fonctionnent selon un modèle d’auto-organisation. Les works hub  ont deux raisons d’être. La première est de répondre aux besoins les plus innovants de la société, la deuxième est de détecter les besoins futurs de la société (innovation citoyenne) et d’y apporter une solution. Chacun peut faire émerger dans un work hub une innovation sur laquelle il travaillera avec d’autres. Lorsque le besoin émerge au sein de la société et qu’une solution concrète (viable) a été élaborée les works hub passe le projet aux orgas qui s’occuperont de la production et de la distribution de masse.

Comment fonctionnent les works hub ?

Selon un modèle d’auto-organisation. Dans cette forme d’organisation chaque individu est complètement libre dans son choix de carrière. Chacun travail sur le sujet, selon la forme et avec les individus qu’il souhaite. Il n’existe pas d’organisation à part entière mais des multitudes de projets de tailles diverses qui émergent chaque jour un peu partout en fonction des envies et des passions de chacun, puisque tout le monde est libre de créer ou de rejoindre un projet de travail.

Comment se crée un work hub ?

Un work hub émerge suite à la création d’un projet de travail. Un projet de travail peut prendre vie par la volonté de deux individus puis se développer avec l’aide d’une centaine. En fonction de ses compétences un individu choisit d’apporter sa contribution aux projets qui lui correspondent le mieux.

Constitution et évolution du capital des orgas et Works Hub

Dans les orgas comme dans les works hub les fondateurs du projet initial apportent une contribution financière, matériel le ou immatériel le. Les contributions de chacun sont chiffrées ce qui permet d’évaluer la part du capital de chaque membre du projet. Durant l’évolution du projet chaque personne travaillant sur le projet va apporter sa contribution, il va donc augmenter le capital de l’orga ou du work hub. Lorsqu’une personne quitte une organisation il est libre de décider de laisser ce qu’il a apporté ou de le reprendre. Etant donnés qu’il s’agit d’une société basée sur la coopération, rare seront ceux qui prendront des décisions qui pourraient nuire au bien-être de l’organisation pour laquelle ils ont travaillé.

Comment est répartie la richesse ?

Dans les orgas

Chaque individu a une part du capital correspondant à l’importance du pôle dans lequel il travaille puisque ce sont les actions de chacun qui permettent à l’orga d’avancer. La rémunération est quand même basée sur un système d'équité puisque l’implication et le rôle de chacun sont équivalents. Dans chaque projet, une fois par mois, chaque membre évalue de façon anonyme ou non ses collaborateurs selon plusieurs critères variant selon les compétences attendues sur le projet. Les principaux critères sont : la bienveillance, l’implication, l’aptitude à la coopération et la productivité. Chaque note doit être justifiée, une discussion sera ouverte au moment de chaque évaluation pour que chacun puisse s’exprimer. Si un individu est mal évalué il sera pris en

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main par le pôle dédié au bien-être afin qu’il puisse comprendre ce qu’il ne va pas et trouver des solutions. La rémunération de chacun dépendra de la note qu’il aura obtenue lors de son «  évaluation  » mensuelle. Lorsqu’un projet est fructueux une prime sera attribuée à l’équipe, les membres du projet se la répartiront en fonction des notes de chacun.

Dans les work hub

Il s’agit souvent de mission de la même envergure que celle qui existe dans les orgas donc la rémunération n’est pas moins importante pour les individus faisant le choix de travailler dans un work hub. Autrement, la rémunération se fait surtout en fonction de la contribution personnelle de chaque individu sur un projet. Elle est toujours proportionnelle au temps et à l’investissement passé par l’individu sur un projet mais ne sera jamais prédictible en totalité lors du lancement du projet. En effet, une partie dépend quand même la réussite du projet, en toute logique, les revenus d’un projet qui ne se concrétise pas seront moins importants que ceux d’un projet fructueux. On est sur une logique entrepreneuriale.

Comment les relations de travail sont-elles formalisées ?

Les contrats de travail n’existent plus, chacun travaille de manière indépendante pour l’orga ou le projet qu’il souhaite. Il existe quand même une certaine forme de formalisme, mais il n’y a plus ce rapport de forces employeurs/employés, les deux parties sont équivalentes puisque leur but est d’atteindre des objectifs communs. La durée du travail en coopération est rarement fixée au départ lorsqu’il s’agit du travail dans un work hub, la plupart du temps il s’agit d’une durée indéterminée c’est le cas aussi pour

le travail en orga. Si un conflit apparaît entre les deux parties, soit il se fixe à l’amiable soit il est réglé par une partie neutre, une orga justice.

Est-ce que tout le monde réussit à trouver sa place dans ce nouveau système d’organisation du travail ?

On pourrait penser que tout le monde a sa place. En effet les deux modèles semblent permettre une vraie synchronisation des individus et cela permet de créer un écosystème cohérent dans la société. Grâce au nouveau modèle d'éducation chaque individu arrive à trouver son domaine de compétence. Ainsi, on met en avant la complémentarité des différents profils et niveaux de qualification des individus. Mais il y aura toujours des personnes qui n’y arrivent pas et on les retrouve dans des mouvements traditionalistes mais c’est cette diversité qui fait la force de la société. Également, certaines personnes exerceront toujours l’artisanat. Il y aura toujours des gens passionnés par le travail manuel. C’est important que l’intelligence artificielle ne remplace pas à 100% le travail des humains.

SYNTHÈSE D’un côté une organisation cellulaire qui ressemble à l’organisation des cellules du corps humain.  Chaque individu serait apparenté à une cellule et pourrait librement choisir de la contribution qu’il souhaite apporter en fonction de ses compétences et de ses intérêts. Si cet individu ne se sent plus à sa place, c’est le devoir de tous de l’aider à la retrouver pour qu’il puisse s’épanouir. D’un autre côté, des groupes de travail indépendants appelés « work hub » collaborent librement ensemble et avec les entreprises ayant adopté le modèle précédent.

Il n’y aura plus de problème de motivation et d’inaction puisque chacun choisit son projet en fonction de son envie d’y participer.

Pourquoi un individu voudrait participer à un projet ? Quelles sont les sources de motivation ?

Quatre éléments de réponse…

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- Le travail n’est pas une contrainte - Le fait d’être acteur et de participer au développement du bien-être de la société dans laquelle il vit

- Le développement personnel - L’intérêt pour le projet

Par Emma Lavorel et Adrien Vives.

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IV. LES LIEUX DE TRAVAIL EN 2050 Déjà en 2016, les gestionnaires étaient nombreux à pointer l’impact non négligeable de l’aménagement de l’environnement de travail sur la performance des employés. Cette prise en compte du cadre de travail s’inscrivait notamment dans le courant de la quality of working life et sa forme élargie, la work life harmony, soit l’équilibre entre le travail (les ambitions, la carrière) et le style de vie (santé, famille, plaisirs, développement de soi…). Aujourd'hui en 2050, les gestionnaires savent plus que jamais que le maintien de cet équilibre passe par une réflexion sur l’aménagement du cadre de travail sous peine de voir proliférer les comportements contre-productifs d’absentéisme, de désengagement ou de rétention. Dès lors, l’aménagement des lieux de travail doit se concevoir pour avoir un impact bénéfique sur le comportement, la satisfaction, la productivité ou encore les interactions entre les travailleurs. Retour vers le futur … Tout d’abord, rappelons les grandes innovations de ces dernières années  (de 2016 à aujourd’hui) : un développement exponentiel de l’automatisation, de l’informatisation et de la robotique; on délègue de façon croissante les traitements des données et des tâches de la vie de tous les jours à l’intelligence artificielle (IA – voir chapitre précédent). Le travailleur n’a, par exemple, plus besoin de passer du temps à lire, trier, transférer et répondre à ses courriels : cette dernière est programmée pour. Les entreprises dont les couloirs délimitent des bureaux individuels n’ont plus lieu d’être car toutes les tâches de collecte, de transmission ou d’analyse de l’information sont sous-traitées à l’informatique. Ainsi, la notion de « métier » où une personne aurait un certain nombre de compétences dont le champ d’application serait cloisonné et limité devient obsolète car l’enjeu principal du travail de l’homme pour 2050 ne se concentre plus à l’exécution d’une tâche ou d’un projet individuel mais dans l’interaction, le partage de solutions, la création, la

réflexion et la coopération autour de grandes problématiques visant au bien-être. Autrement dit, les lieux de travail ne sont effectifs et répondent à un réel besoin uniquement s’ils favorisent la rencontre entre les individus. Toute la problématique de l’aménagement des lieux de travail en 2050 repose ainsi sur la recherche de solutions pour pouvoir au mieux développer et concrétiser ces interactions, faire émerger la créativité, l’innovation  : allouer de façon optimale les compétences de chaque travailleur qui participerait au projet. Nous allons développer ce chapitre en trois grands axes, lieux et aménagement des différents espaces de travail de 2050: tout d’abord, comment les pôles de compétences, centre de recherche et de collaboration entre des personnes aux spécialisations différentes se présenteront-ils  ? Comment l’entreprise va-t-elle se remodeler spatialement de façon à allouer de façon optimale l’espace et favoriser la collaboration entre les personnes  ? Puis, comment le travail en mobilité va-t-il se développer et se présenter ?

Les «pôles de compétences » : de nouveaux espaces de collaboration et de réflexion

Paul est un jeune homme de 27 ans, professionnel indépendant, ayant suivi une formation sur différents domaines tels que la mécanique, la physique et lé géothermie et c’est un passionnée d’écologie. Le profil de Paul (ses connaissances, compétences, loisirs, expériences) a été, grâce à l’intelligence artificielle ou une saisie manuelle, téléchargé et mis en ligne sur une grande plateforme intercontinentale de «  pôle de compétences  ». Selon leurs prérequis, Paul reçoit directement des offres de participation en fonction de ses intérêts, spécialités et le lieu où il se trouve.

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Aujourd’hui, il est intéressé par un projet visant l’élaboration d’un matériel isolant grâce aux déchets végétaux; ce « pôle de compétences » a été initié sur la demande de Europe Energy, six groupes projets seront constitués et repartis dans les capitales européennes (Paris, Rome, Londres, Madrid, Varsovie). Après avoir confirmé sa participation au projet, Paul est mis en relation avec ses futurs coéquipiers, peut visualiser leurs centres d’intérêts et expériences. Paul est fin prêt et se rend à l’adresse communiquée sur la plateforme, un lieu de travail spécialisé dans la mise en place des «  pôles de compétence  », les «  working bubble ». Très vite à l’aise et efficace, il nous décrit ces lieux étonnants et novateurs. Tout d’abord, cette « working bubble » se présente sous forme d’une grosse bulle de verre ce qui donne la chance d’avoir une grande hauteur sous plafond, l’ensemble est spacieux ; à la bulle principale est fixée une dizaine de bulles interconnectés que l’on appellera «  huttes  » ayant des fonctionnalités définies  : cela permet de structurer l’avancée et les recherches des chercheurs par l’intermédiaire de l’aménagement du lieu de travail. Le premier espace, à l’entrée de la « working bubble  » dans lequel rentre Paul a pour fonction d’informer les chercheurs sur le planning, les recherches déjà effectuées, les tâches accomplies ou à accomplir dans les «  working bubble  » des différents pays et du sien. De grands tableaux interactifs sous forme d’hologramme dont l’utilisation est intuitive, permettent aux chercheurs de toujours garder en tête le planning rétrospectif de leur travail, de l’annoter ou de le modifier, bien que l’IA facilite et réalise une grande partie de cette tâche de regroupement, hiérarchise et met en valeur les informations plus importantes et l’ordre du jour de chaque «  working bubble  ». Les visuels de ces «  murs intelligents  » sont attractifs et stimulants grâce à des caractères et des mises en forme originales. En ce qui concerne le reste de la bulle principale, l’aménagement passe par un travail visant à stimuler les sens des travailleurs : on entend une musique plus ou moins forte et rythmée selon les heures de la journée, la lumière du jour aux vertus stimulantes mais

aussi les plantes, arbustes, petits jardins et le bois (très bons remèdes contre le surmenage) sont présents au maximum. Enfin, on travaille et joue avec l’odorat des chercheurs en diffusant selon les heures de la journée des parfums naturels qui permettent de les mettre à l’aise ou de les dynamiser. A cette grande « working bubble » viennent se fixer tout autour des «  huttes  » aux spécificités et technologies différentes, lieux isolés où les chercheurs peuvent travailler seuls ou par petits groupes (maximum 10 personnes). Ces lieux sont totalement modulables, un système d’écrans 360 degrés du sol au plafond permet aux chercheurs de créer l’environnement dans lequel ils aimeraient travailler  : mer, forêt, montagne, environnement clos ou chalet de montagne, les possibilités sont multiples ! Le groupe de travail de Paul désire trouver de nouvelles idées lors d’une balade en forêt, selon leur envie, la hutte s’exécute et les parois reproduisent l’ambiance des forêts canadiennes (visuel, son, odeur). En bref, chaque chercheur peut aménager lui-même sa hutte, c’est-à-dire son espace de travail et de recherche selon ses envies et motivations. On utilise aussi au mieux les progrès de la technologie de façon à donner l’impression aux chercheurs des différents pôles de compétences d’être tous sur le même lieu de travail, chacun peut par exemple solliciter son homologue d’un autre pays, le rencontrer par visio-conférence « hologramme  » où il le souhaite puis travailler grâce aux ordinateurs intelligents en même temps que lui sur une même tâche. Enfin, des « huttes stimulus » permettent de développer la culture et l’ouverture des chercheurs, deux prérequis essentiels de l’innovation. Ces lieux se présentent sous forme de petites huttes amovibles au sein de la «  working bubble » dont l’aménagement et l’emplacement changent tous les jours. Dedans, l’ambiance a pour but de stimuler la curiosité et nourrir la créativité des chercheurs  : des présentations d’œuvres contemporaines, des diffusions de conférences d’économistes, des cours de relaxation tibétaine, autant de sujets qui n’ont pas nécessairement de liens directs avec les problématiques des « pôles de compétences » en cours. Selon les centres d’intérêts des

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personnes et certains projets, on retrouve parfois des huttes «  hobbies  » où les personnes passionnées par des sports ou activités communes peuvent se retrouver pour partager leurs expériences. Ces huttes sont, en quelque sorte, l’ancêtre de la pièce conventionnelle et standard où l’on se retrouve autour de la machine à café, sauf qu’ici les chercheurs égaient leur créativité, se retrouvent et peuvent discuter dans un lieu chaleureux et atypique.

L’aménagement des entreprises de 2050  : une organisation cellulaire adaptée aux intérêts de chacun

Toutes les innovations des pôles de compétences, les « huttes », les « huttes stimulus » mais aussi son aménagement sous forme cellulaire se retrouvent dans les entreprises de 2050  : l’entreprise est plus en lieu d’échange, de rencontre et de partage qu’un lieu de travail. Une fois encore, l’espace est totalement modulable et la personne qui travaille peut adapter son lieu de travail à ses souhaits en matière de bien-être et créativité. Il existe également des espaces de brainwalking au sein de l’entreprise. On a retenu la leçon de Nietzsche “les seules pensées valables viennent en marchant”, ainsi le brainwalking, c’est-à-dire brainstormer (“Technique de recherche d'idées originales, surtout utilisée dans la publicité et fondée sur la communication réciproque dans un groupe des associations libres de chacun de ses membres” selon Le Larousse) en marchant est très courant. Les infrastructures intègrent cette méthode de travail en disposant d’installations sportives ou de parcs pour marcher et s’aérer l’esprit. L’entreprise permet également aux personnes qui travaillent de profiter d’espaces de détente, de recherches personnelles ou encore d’apprentissage d’activités extraprofessionnelles grâce aux «  huttes stimulus  ». Un salarié ne va pas en entreprise seulement pour travailler mais aussi pour avoir accès à la culture ou s’« évader  ». En 2016, la pratique d’activités de développement personnel au sein de

l’entreprise représentait un pourcentage très faible. Seules des sociétés comme Google ou Soundcloud, avant-gardistes en termes de management et d’infrastructures à l’époque, permettaient à ses employés d’allouer 80% de leur temps à leur travail pour l’entreprise et 20% à leurs activités personnelles. Aujourd’hui, ce ratio a bien évolué en faveur du développement personnel. Le fait d’avoir à proximité des activités externes à l’entreprise permet au salarié de se développer aussi bien professionnellement que personnellement. En 2050, la plupart des entreprises essayent de stimuler la créativité de chacune des personnes qui y travaille afin d’en augmenter la productivité par le bien-être et l’épanouissement.

Le travail en mobilité  : on ne quitte maintenant plus son lieu de travail !

Victor travaille environ cinq heures par jour au bord de la mer sur son projet, le reste du temps il s’adonne à ses activités préférées telles le kyte surf, la planche à voile ou encore la plongée sous-marine. Aujourd’hui, il n’a plus envie de quitter son lieu de travail, il s’y sent bien et est épanoui. Concernant les résultats de son travail, la représentante de l’entreprise est très satisfaite puisque la fréquentation de leurs pages connectées a augmenté de 15% cette semaine. Cette flexibilité du travail a permis à Victor de trouver l’équilibre parfait entre vie personnelle et vie professionnelle. Ainsi, 2050 est marquée par le fait de travailler en toute mobilité, c’est à dire hors du lieu de travail fixe notamment dans la rue, dans les transports, dans les «  working bubble  »… La plus grande partie de la population active travaillant de cette façon, les conséquences sont multiples  : très forte réduction des déplacements habitation/lieu de travail fixe régulant ainsi davantage les flux dans les transports et limitant ainsi les engorgements des villes du fait de la dispersion progressive de certains lieux de travail individuel.

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Le fait de pouvoir aussi mieux réguler l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, permet notamment de réduire le stress ou simplement par le fait de ne plus avoir peur d’être en retard à un rendez-vous car tout est gérable sans déplacement physique. Au terme de ce chapitre, on se rend compte que l’évolution de l’aménagement des lieux de travail progresse de façon à mêler voire confondre dans un sens positif vie professionnelle et vie personnelle. Nos aspirations en matière d’aménagement des espaces de travail tendent ainsi vers des lieux qui nous

permettraient d’être plus productifs grâce à leurs fonctionnalités pratiques mais aussi grâce à la création d’espaces où les personnes qui travaillent ou participent à des projets peuvent se développer personnellement au travail.

Par Victor Huygues Despointes, Agathe Jullien, Laura Schewin et Anthony Thierry-Mieg

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V. LES VILLES EN 2050 2050, Les voitures ne circulent plus en ville… Le travail n’a plus rien à voir avec ce que l’on aurait pu connaître… L’intelligence artificielle fait partie à part entière de nos vies… Il y a toujours eu une grande corrélation entre l’évolution des villes, celle des modes de vie et les grandes périodes d’innovation.

En 2050, les modes de vie en ville ont complètement changé, particulièrement en ce qui concerne le travail comme on a pu le voir dans l’article sur les lieux de travail et la hiérarchie. Les problématiques liées aux déplacements dans la ville ont donc beaucoup évolué. En effet, nous ne sommes plus obligés de faire des heures de trajet pour aller travailler. Il existe maintenant de nouveaux espaces de travail à proximité de chez nous qui répondent parfaitement à nos besoins. De plus, pour répondre aux problématiques environnementales et de santé, une loi est passée interdisant l’accès des voitures particulières à la ville. Les déplacements liés au travail se font donc essentiellement à pied ou en vélo. Face à tous ces changements, de nouvelles problématiques se sont posées… Et la première a été : Que faire de tous ces espaces de circulation auparavant occupés par les voitures ? Car rappelons tout de même qu’en 2012 on comptait à Paris intramuros, c’est-à-dire le petit Paris, 6290 voies publiques ou privées. Sans compter le périphérique, les voies express, le bois de Boulogne et le bois de Vincennes cela représentait 1700 km, recouvrant 26.5 km² soit le quart de la superficie de la ville. Avec une population en constante croissance en plus, Paris avait bien besoin de tout cet espace ! La deuxième problématique qui s’est posée a été : Comment revitaliser la ville et tous ces espaces qui avaient perdu leur fonction ?

Enfin l’ultime problématique qui fut en fait une partie de la solution a été : Comment améliorer le bien-être des citadins?

Finalement, toutes les solutions sont apparues d’elle-même, à Paris, les habitants ont créé des collectifs et des associations pour proposer leurs idées… Trois principaux axes d’idées sont ressortis : 1.            Tout d’abord, il y a eu la question de la qualité de l’air qu’il fallait à tout prix améliorer. Et avec les nouvelles constructions liées à l’augmentation de la population il y avait un réel manque d’espaces verts. L’idée est donc venue d’utiliser les espaces laissés sans fonction des boulevards et les toits des immeubles pour recréer un nouvel écosystème qui permettrait à la fois d’améliorer la qualité de l’air et de créer des espaces de bien être pour la population. 2.            Ensuite, il y a eu la question des transports car, si les déplacements sur des grandes distances étaient moins nécessaires, il fallait quand même développer le réseau et l’améliorer pour pouvoir se déplacer facilement car avec le Grand Paris en plus les distances étaient toujours importantes. 3.             Pour finir, les parisiens en sont venus à la revitalisation des espaces qui ne pouvait pas seulement passer par les espaces verts… Surtout qu’il ne fait pas chaud et sec toute l’année à Paris… Ils ont donc trouvé l’idée des modules “Bubbles”.

Enlever les voitures dans les villes offre un gain de place énorme à exploiter

La première étape a été d’en faire des espaces piétons verts. Là où c’est possible, on a fait pousser des pelouses et on a créé des jardins. Les arbres permettent en effet d’amoindrir les ilots de chaleurs générés par l’activité humaine. Les pics de pollution générés par les véhicules et les fortes chaleurs ont disparu des villes. Des espaces végétalisés permettent aussi une meilleure infiltration des eaux dans les sols et des écoulements des eaux. Cela a réduit les risques d'inondation dans des zones très urbanisées comme dans le sud de la France. Enfin, les arbres et les végétaux ont fait

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disparaitre la pollution visuelle et sonore des centres villes.

On est donc dans un cercle vertueux où des espaces verts sont aménagés dans tous les grands lieux d’activités, selon des normes “thermiques”. Il y a maintenant un enjeu environnemental et sociétal dans la gestion des villes : améliorer nos conditions de vie en transformant l’espace urbain. Il est en effet démontré que les végétaux sont d’indispensables puits de carbone et qu’ils purifient l’air. Mais ils sont aussi de véritables médicaments naturels. Même si une proportion non négligeable de citadins souffre d’allergie aux pollens, les arbres, les fleurs et les pelouses permettent d’améliorer la qualité de l’air que l’on respire et donc la santé des populations aux alentours. S’aérer est aussi un enjeu sanitaire : cela sert à préserver une bonne santé par la marche, la respiration et l’exercice. Les capteurs d’indices corporels existants encouragent l’utilisation régulière des espaces verts et personnalisent les besoins de chacun. Les rues transformées en espaces verts sont alors des espaces propices à l’activité sportive. Mais le second et véritable enjeu de la disparition des véhicules en ville a été la réappropriation de l’espace urbain par les citoyens et la revitalisation de la rue. Les citoyens doivent avoir l’opportunité de participer à l’aménagement, la décoration, l’amélioration de leur ville et cela de manière bien plus concrète que par de simples votes. Les habitants des villes ne sont pas seulement des bénéficiaires de cette transformation des villes ils en sont aussi les acteurs. Les espaces verts sont aménagés selon les envies des populations aux alentours et ce sont eux qui ont à charge de les entretenir. Ces espaces verts ne sont pas que décoratifs. Certaines parcelles sont aussi réservées pour créer des jardins communautaires afin d’approvisionner la ville en fruits et légumes. Les boutiques alimentaires des villes proposent donc des produits locaux et de saison. Des artistes se chargent aussi des décorations pour les façades d’immeubles ternes, et chacun peut participer à la réalisation de ces travaux. Aussi, des espaces

d’expression libre sont laissés aux citoyens pour écrire, parler, dessiner. La rue est devenue un espace d’échange et de création.

Dans la ville de 2050, très calculée et surveillée, il a également fallu dégager des espaces propices à l’inconnu et à l’improvisation, qui sont la sève de la ville et même de la vie, en créant des espaces verts sauvages, avec une végétation quasiment incontrôlée et éclectique. Des espaces “waves free” ont aussi vu le jour. Si l’électro sensibilité n’a été au début que peu crédible, l’OMS constate un impact (certes faible) des ondes électromagnétiques sur le développement de cancers. Avec la croissance exponentielle des objets connectés, ces maladies risquent devenir une réalité tangible. Proposer des espaces libres de toute connexion est donc salutaire. Il s’agit également de favoriser la créativité et les capacités cérébrales en imaginant des lieux qui permettent d’évacuer un stress trop important. Une étude de l’université californienne de Los Angeles a montré que le simple fait de bien respirer permettait une réduction du stress, mais aussi une réduction des comportements impulsifs et une meilleure prise de décision. On opère donc un changement de paradigme : la rue n’est plus un espace de transit entre deux lieux, mais un lieu de vie en soi. On rentre dans un cercle vertueux où on est amené à passer de plus en plus de temps à l’extérieur, dans des espaces verts, ce qui permet une amélioration de la santé globale, ainsi qu’une meilleure cohésion sociale. Ainsi, il n’y a plus de différenciation dans les villes entre les parcs et les rues. En effet, toutes les rues sont devenues des espaces végétalisés. Les villes font partie d’un seul écosystème où les frontières générées par les moyens de transports individuels ont désormais disparu. En 2050, l’espace vert recouvre les rues. On y trouve des jardins, mais aussi et surtout des espaces plantés et entretenus par les citoyens. Chacun peut même planter ses propres fleurs, plantes ou arbres dans des espaces dédiés. L’espace vert est maintenant créé par l’utilisateur, qui est encouragé à exprimer sa créativité. Par ce support et d’autres, comme des espaces d’expression plastique libre, les citoyens s’approprient la ville. On sort à

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présent dans les rues pour passer du temps dehors, et plus seulement pour se rendre d’un point A à un point B.

Les transports collectifs se sont adaptés à la ville de 2050 rame worker-friendly (création originale)

Il y a 30 ans, en France, le parc automobile était estimé à 38,2 millions de véhicules et 50% des déplacements des Français faisaient moins de 3 km, avec un taux d'occupation de 1,2 passagers par voiture. Selon une étude publiée en 2016 par l'Union des transports publics (UTP), 85% des Français estimaient que les transports collectifs devaient être une priorité des gouvernements dans la lutte contre le changement climatique et 75% se disaient prêts à les utiliser davantage pour préserver l'environnement. Éviter une hausse de la température de la Terre supérieure à 2 °C nécessitait une division par 4 des émissions de gaz à effet de serre, où la voiture représentait en 2016 92% des ces émissions dans les transports. C’est pour cela que le transport a connu une considérable révolution. En effet, si la croissance avait été la même qu’en 2016, les 800 millions de véhicules qui roulaient auraient atteint plus de 2 milliards aujourd”hui ! Cette croissance est inimaginable compte tenu des répercutions qu’elle aurait eu sur la qualité de l'air, la santé, le climat et la fluidité du trafic. De nos jours, en 2050, la voiture individuelle n’existe plus vraiment. 98% des trajets en voiture dans les grandes villes ont été remplacés par le transport public

ou les autres moyens de transport. Dorénavant, la voiture n'appartient plus à une seule personne. Un véhicule est maintenant utilisable à tout moment, sans jamais appartenir à quelqu’un. Elle peut être en libre service, ou bien louée à la demande pour transporter des objets volumineux ou effectuer des trajets plus longs. En milieu rural et professionnel, la voiture particulière n’est pas abandonnée mais la technologie permettra de disposer de véhicules moins polluants avec le tout électrique voir des véhicules parfois énergetiquement autonomes. Certaines voitures utilitaires, pour les livraisons par exemple, sont devenues autonomes ou remplacer par des drônes. Ceux qui habitent en dehors des grandes villes et qui ne peuvent pas se passer d’une voiture devront les garer dans des parkings relais aux entrées des villes, puis utiliser un moyen de transport public. Le vélo est en libre service dans la rue et les 2 roues de type gyropodes peu utilisées en 2016 envahissent la chaussée. Les transports en commun sont entièrement électriques, énergiquement autonomes et leurs réseaux et fréquences ont été considérablement augmentés. En effet, comme vu précédemment, la réduction importante du nombre de véhicules sur la chaussée a généré l’abandon des routes. Les 26,5 km2 de routes dans Paris, soit le quart de la superficie de la ville, a été réaménagé et laisse une immense place au développement des réseaux de transports en commun. Ce développement permet d’accroître considéra-blement la fréquence de ces derniers. Les métros et tramways ont été eux-aussi totalement réaménagés. Ils sont divisés en plusieurs rames en fonction des besoins des usagers. Par exemple, un passager souhaitant être dans une rame zen aura donc accès à un espace silencieux avec des sièges très confortables et relaxants. Ce même passager aura parfois envie de voyager dans une rame plus conviviale où la musique et la discussion rythment le temps de transport. Les modes de travail offerts par l’IA nous ont bien évidemment amenés à créer des rames « worker – friendly ». Ce type de rames permet au passager d’avoir des équipements bureautiques à disposition pour qu’ils puissent utiliser son temps de

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transport comme un temps de travail. Ces rames sont accessibles seulement aux professionnels par le biais de leur IA.

Les “Bubbles” ont investi le paysage des villes

"BubbLe" place de l'Etoile à Paris

Les lieux de travail en 2050 sont maintenant dématérialisés, ce qui signifie que pour une majorité de métiers, chacun peut travailler d’où bon lui semble. Alors au lieu de s’enfermer chez soi, dans une bibliothèque ou un café, pourquoi ne pas travailler dehors ? Si la rue devient un espace piéton vert et ouvert, elle devient beaucoup plus agréable à fréquenter. En 2050, les « Bubbles » ont fleuri partout dans les villes. Ce sont des modules permettant de travailler en pleine rue. Elles prennent la forme d’espaces (semi) clos de forme sphérique, auto – alimentés à l’aide de panneaux solaires. Leur surface extérieure est transparente ou non, et décorée par des artistes. Leurs tailles et leurs fonctions sont variées.

Les Bubbes ont toujours la même structure et la même forme. Elle peuvent donc être déclinées à l’infini et modifiées grâce à leurs formes triangulaires qui sont interchangeables par dessus une structure commune.

Structure de base des « Bubbles »

Les Bubbles sont nombreuses et situées dans toute la ville. Elles ont pris la place des anciennes voiries et sont complémentaires à la végétation qui est revenue dans les villes. Selon leurs tailles, elles peuvent être aussi bien situées sur les anciennes places ou sur les anciens boulevards routiers. Il n’y a dorénavant plus besoin de se déplacer jusqu’à un lieu de travail fixe puisque tous les habitants ont à proximité de leur domicile ou du lieu où ils se trouvent de nombreuses Working Bubbles à proximité. Ces modules sont modifiables et leurs matériaux interchangeables selon les besoins. La structure initiale a une taille prédéfinie et toutes les Bubbles n’ont donc pas les mêmes fonctions selon leurs tailles et le lieux où elles se situent. Grâce à l’intelligence artificielle, tous les modules sont connectés. Il est donc possible de choisir dans quelle Bubble aller travailler selon le projet ou l’activité qui y est effectué sur la période choisie. Il est aussi possible grâce à ce système de réserver un espace sur une période choisie. Des Working Bubbles de petites tailles sont installées partout dans les villes pour pouvoir y travailler. Les matériaux utilisés par dessus leurs structures peuvent être transparentes ou opaques selon les besoins. Elles sont dédiées aux métiers ou projets qui nécessitent seulement d’avoir une connexion Internet, une ligne téléphonique et une salle de réunion. Des Bubbles de petites ou tailles intermédiaires sont aussi conçues pour être des lieux de détente, relaxation dans les

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villes. Elles peuvent utiliser des matériaux transparents, ainsi que des matériaux insonorisants. A l’intérieur, elles peuvent être équipées de sièges relaxants ou de banquettes. Celles de grandes tailles sont installées dans des lieux emblématiques des villes et sont utilisées pour des événements publics comme des concerts, spectacles ou bien des rencontres citoyennes. Là encore, leurs matériaux peuvent varier selon l’usage qui est fait du lieu. Dans les villes, des “isoloirs” ont aussi été installés en masse dans les rues. Ce sont des petits espaces à l’air libre comprenant une table et qui sont entourés de vitres, permettant un peu d’intimité. Ils permettent de travailler à l’extérieur à plusieurs autour d’une table. Les vitres sont là pour rendre le lieu plus calme.

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J o u r n a l d e b o r d d e C l a r a , Intellligence Artificielle au service du citoyen Mélanie Muller

Paris . 08 - 03 - 2050

7:30 Le citoyen Muller quitte son domicile. Temps dégagé, herbe humide dû à la rosée matinale. Plusieurs bulles à proximité.

La bulle la plus proche est une bulle de co-working, déjà réservée par un autre citoyen.La suivante est un espace de lecture, individuel, designé et décoré par l’artiste Jon Scott. Je la conseille au citoyen Muller. Elle préfère marcher. Nous discutons de l’avancement de sa thèse et y apportons diverses corrections

8:30 A proximité de la place de l’Etoile, le citoyen Muller rencontre le citoyen Diane Minar, une amie. Elles s’installent dans un isoloir.

9:00 Le citoyen Muller sort de l’isoloir et quitte son amie. Je lui suggère d’aller voir son arbuste. Sur les 180 000 m² de la place de l’Etoile, près d’un tiers est un jardin communautaire, planté à l ’ init iat ive citoyenne.

J’invite le citoyen Muller à se diriger vers une bulle de travail. La plus proche disponible est de l’autre côté de l’Arc de Triomphe, à environ 180 mètres. Je suggère au citoyen Muller de s’y rendre en trottinant, ce petit exercice favorisera ses capacités cérébrales.

11:30 Le citoyen Muller a rendez- vous à 12:00 avec son tuteur de thèse, le citoyen Thomas Develines. Je l’invite à se diriger vers la bouche de métro la plus proche. Le citoyen monte dans une rame “worker friendly”

12:00 Le citoyen Muller retrouve le citoyen Develines comme prévu, boulevard Belleville. La thèse du citoyen Muller portant sur les évolutions de Paris depuis le début du siècle, elle déambule avec son tuteur dans de nombreux quartiers, pour un travail d’observation.

-2020: Apparit ion des jardins communautaires sur les toits de Belleville. -2022: Organisation du concours “Paris in colour” pour redécorer les façades des quartiers ternes de la ville, dont le boulevard Belleville. Les artistes lauréats réalisent leurs oeuvres en coopération avec des élèves et leur transmettent les bases de leur métier.

-2025: Suppression de la circulation automobile intra-urbaine.

-2020 - 2025: La fréquentation du boulevard croît de 25%. -2032: La “transition verte” du boulevard Belleville est réalisée. 75% du sol est recouvert d’herbe et de plantes. -2033: Installation de la première bulle du boulevard, dédiée à la pratique musicale, pouvant accueillir 5 personnes. -2030 - 2035 : La fréquentation du boulevard croît de 75%. -2040: Premier “écosys tème intégré” de Bellevil le : des jardins communautaires jusqu’au sol, les plantes sont unies et forment un seul écosystème -2035 - 2040 : La fréquentation du boulevard croît de 50%

13:00 Le citoyen Muller quitte le citoyen Develines pour aller prendre son déjeuner. Une bulle est disponible sous la passerelle Simone de Beauvoir. Les bulles situées sous des ponts sont destinées à la détente et à l’isolement. Je conseille au citoyen de s’y rendre pour déjeuner.

16:00 Le citoyen Muller souhaite rentrer à son domicile. Les transports en commun du centre ville étant passablement engorgés, je l’encourage à rejoindre le périphérique. Les 3 lignes de tramway qui circulent à haute v i tesse sur le pér iphér ique permettent une meilleure gestion des flux,

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en décentralisant les trajets à longue distance.

16:30 Avant de monter dans une rame, je rappelle au citoyen Muller de contacter un Centre de Location. En effet, si elle souhaite partir en voyage samedi prochain, il lui faudra un véhicule et pour circuler hors des zones urbaines, mieux vaut le réserver à l’avance.

19:00 Le citoyen Muller cherche un idée de repas pour ce soir mais n’a pas envie de cuisiner. Je lui conseille de commander un plat chez le traiteur chinois car je sais qu’elle aime beaucoup cette cuisine. Elle valide et la commande part, elle sera livrée par drône d i r e c t e m e n t à l a f e n ê t r e d e s o n appartement dans 15min.

En parlant de drône, je rappelle au citoyen Muller de vérifier la boite au lettre de son balcon car elle a dû recevoir son colis.

Par Jeremy Pohu, Léo Pinon, Iris De Corlieu et Ryan Becella.

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VI. NOURRIR LA FRANCE EN 2050 En 2050, l’État français a opéré un tournant à 180° dans sa politique de redistribution : organisation du travail et chômage, gestion du stress, qualité de l’air extérieur et intérieur, assurance maladie, sport, alimentation… En effet, depuis une vingtaine d’années, la société a pris conscience des conséquences de vivre dans une société sans respect de l’environnement et dans laquelle l’homme subit celui-ci (maladie, stress, fatigue …). Pour prendre le contre-pied de ces mauvaises habitudes, un levier phare qui concerne et affecte chaque citoyen se devait d’être repensé : l’alimentation.  Il est devenu indispensable d’optimiser cet outil en l’incluant dans les bouleversements ambiants. En phase avec l’évolution des mentalités, l’État s’inscrit désormais dans une politique de prévention. Fini de payer les pots cassés d’une alimentation pauvre et inadaptée aux besoins des hommes, il s’agit à présent non pas de soigner les maladies, mais de diminuer au maximum leur risque d’apparition.L’Etat a donc complètement bouleversé la tendance en mettant en place une mesure phare qui incite les Français à mieux consommer et de ce fait à être en meilleure santé : le Tiers Payant Alimentaire.

D’OÙ VIENT CETTE MESURE ?

Depuis les années 2020, une franche prise de conscience s’est effectuée dans les consciences des citoyens français quant au développement durable et aux mesures prises en terme d’écologie et de santé. Vingt ans plus tard, un tournant majeur a été observé lorsque l’Etat français a décidé de lancer une politique de redistribution dans une logique de prévention plutôt que de guérison, comme c’était le cas depuis 1936 et la mise en place par le Front Populaire de la Sécurité Sociale. La mesure a mis du temps à se mettre en place, puisqu’il a fallu du temps pour accorder producteurs et consommateurs et promouvoir un retour

à une alimentation saine et de proximité. Mais cela était nécessaire puisque environ 35% des cancers étaient par exemple dû à une mauvaise alimentation en 2015, contre 5% aujourd’hui. Au-delà de l’objectif d’une meilleure santé, il s’agit aussi d’une mesure qui s’inscrit dans un contexte de besoins économiques pour l’Etat : ainsi en faisant la promotion d’une alimentation plus saine et en aidant les agriculteurs, l’Etat réduit ses dépenses en terme de santé.

Quel en est le principe ?

Cette mesure intervient en réponse au principe « il vaut mieux prévenir que guérir ».Le Conseil pour l’Alimentation a ainsi été mis en place par l’Etat afin d’opérer un contrôle et veiller au bon fonctionnement de la mesure. Ce conseil est composé de membres du gouvernement, des nutritionnistes, des agriculteurs, des fermiers… c’est-à-dire toutes les parties prenantes qui ont un lien avec l’alimentation.Le rôle du Conseil pour l’Alimentation est de choisir un catalogue de denrées alimentaires qui répondent à plusieurs critères :•U n m o d e d e p ro d u c t i o n re s p e c t u e u x d e l’environnement et la société (l’empreinte écologique minimale, l’agriculture biologique et responsable, la proximité…) •L’impact de ces aliments sur la santé, dont les apports nutritifs.

Les denrées choisies sont remboursées par l’Etat à hauteur d’un certain pourcentage qui repose sur les critères précédents. Les aliments qui ne rentrent pas dans ce catalogue sont à la charge du consommateur. De plus, les aliments remboursés répondent à des critères de quantité : ainsi, consommer plus que ce dont le corps a besoin revient également à la charge du consommateur.

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Pour pouvoir bénéficier de cette mesure, les français sont titulaires d’une Carte Nourricière : cette carte est semblable à la Carte Vitale, et fonctionne à peu près de la même manière. Les droits de remboursement de chaque personne sont enregistrés sur la Carte Nourricière et sont renouvelés chaque mois.  Les droits sont personnalisés en fonction de chaque personne et de leurs besoins en protéines, glucide, lipides, etc… Le développement poussé de l’intelligence artificielle permet aux individus d’évaluer leur santé en temps et en heure. L’Etat a profité de cette technologie pour renforcer l’efficacité de la Carte Nourricière, la rendant ainsi immatérielle. En effet, à l’aide du bracelet que chaque individu porte, des informations lui sont retransmises sur les pupilles. Les informations sont donc personnalisées et ce bracelet est capable de percevoir quels sont les taux de sucre, de sel, de cortisone, etc … présents dans le corps, et ainsi de conseiller la personne sur ce qui lui serait préférable de consommer. L’Etat a largement insisté sur le fait que l’intelligence artificielle doit se placer au service de l’humain. Dans le domaine de l’alimentation donc, il s’agit de combler les carences de chacun en indiquent les meilleurs produits à consommer. Le bracelet donne aussi des informations sur la traçabilité des produits (où ont-ils été produits et dans quelles conditions) afin de garantir la qualité alimentaire.

Le bracelet intelligent conseille aussi la personne sur son état : il lui indique les moments où des pauses seraient préférables, les moments dédiés au sport … toujours dans l’optique de conserver des individus en bonne santé et de favoriser leur bien-être. De plus, en 2050, les individus sont déjà beaucoup plus mobiles, notamment grâce aux lieux de travail qui ont évolué. Les conseils du bracelet intelligent arrivent donc en complément de ces nouvelles méthodes de travail. Cependant, l’intelligence artificielle ne vient qu’en support, en conseil à l’individu. Celui-ci reste libre de son alimentation et réagit comme il le souhaite aux incitations.

Afin de pouvoir bénéficier du remboursement, la Carte Nourricière doit être présentée à chaque passage en caisse au supermarché ou tout autre point de vente

(vente directe chez le producteur, marchés …), les droits de remboursement sont automatiquement déduits à ce moment-là. L’individu présente donc son avant-bras, et les opérations sont automatiquement faites. Tous les individus bénéficient d’un bracelet à partir de l’âge de 15 ans, âge auquel il semble que l’individu soit assez responsable pour ne pas se laisser détourner par l’objet. Ainsi, avant 15 ans, les denrées remboursées des enfants sont prises en compte par les deux parents, et les frais liés à l’enfant se déduisent automatiquement des deux parents à la fois.

En outre, une mesure préventive visant à améliorer la production et garantir les aliments sains a été mise en place du côté des producteurs. A l’instar du principe “pollueur-payeur” qui avait été mis en place dans les années 1980, les agriculteurs sont aujourd’hui dans l’obligation de rationaliser leurs quotas de production et sont encouragés à pratiquer une agriculture extensive et fondée sur la qualité et l’absence de produits phytosanitaires. Dans le cas inverse, ils se verraient amputés d’une partie de leurs revenus liés au Tiers Payant Alimentaire.De plus, du point de vue des agriculteurs, avec ce nouveau système de traçabilité, le consommateur est réellement devenu maître de ce qu’il souhaite voir dans son assiette. Ainsi donc, le producteur a plutôt intérêt à produire moins mais de meilleure qualité s’il veut continuer à vendre. Pour engager ce basculement, les nouvelles technologies sont venues appuyer les méthodes de l’agriculture. Aujourd’hui, chaque espace cultivé dispose d’une borne où les informations sur la terre, sur l’état des plantes, la quantité d’eau, d’ensoleillement etc … sont régulièrement prélevées et réajustées en fonction des manques ou des surplus.

Comment est-elle financée ?

La mise en place d’une nouvelle politique d’une telle ampleur a forcément été coûteuse dans ses débuts, mais cela a peu duré, et elle est de plus plus soutenable financièrement. Le mode de financement

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de la sécurité sociale s’y est adapté afin que les ménages n’y perdent pas. Au contraire, leur poste dépense s’est réduit de façon non négligeable. Auparavant, une partie des impôts prélevés était allouée à la protection sociale afin de couvrir les frais de santé de l’ensemble des citoyens. Plus qu’une obligation, la protection sociale était un droit institué dans la constitution. Aujourd’hui, une partie des besoins financiers du Tiers Payant Alimentaire est couvert par la caisse de la Sécurité Sociale. L’amélioration du mode de consommation des individus a réduit le nombre de carences alimentaires et donc de maladies. Le déficit de la Sécurité Sociale s’est résorbé, et la caisse est même devenue excédentaire, ce qui permet de financer le Tiers Payant Alimentaire. Et parce que l’alimentation ne concerne pas seulement les produits en magasin, les agriculteurs sont directement impliqués dans cette mesure : la production saine est subventionnée ou bénéficie de déductions fiscales, tandis que la production d’aliments non-conformes aux normes sanitaires et écologiques est plus lourdement taxée (les taxes récoltées sont réallouées au Tiers Payant Alimentaire).

Quels sont les problèmes soulevés par cette mesure et quelles solutions l’Etat a-t-il apporté ?

Le premier blocage a été au niveau financier : l’imaginaire collectif y voyait toujours plus d’impôts, un Etat toujours plus interventionniste… Certains pensaient même que le chômage allait augmenter car il n’était plus nécessaire de travailler pour bénéficier d’un minimum de nourriture ! Il s’est rapidement avéré que le mode de financement de cette mesure préoccupait les ménages : pourquoi devraient-ils payer pour que d’autres bénéficient d’une alimentation saine ? Hors, en définitive, ces angoisses n’avaient pas lieu d’être. Certes, comme c’est le cas pour toute nouvelle mesure, la mise en place de celle-ci a dans un premier temps induit des coûts supplémentaires. Mais le

système ayant été pensé pour s’auto-alimenter, ces coûts ont ensuite bien diminué, allégeant ainsi l’Etat d’une charge considérable.

Deux phénomènes expliquent cette diminution des dépenses : •Tout d’abord le déficit de la Sécurité Sociale s’est peu à peu refermé. Grâce au Tiers Payant Alimentaire, beaucoup de maladies liées à notre alimentation ont diminué voire disparu. Les frais liés à la Sécurité Sociale ont donc diminué et le déficit de la Sécurité Sociale a disparu en à peine 7 ans ! Les frais qui étaient auparavant liés à la Sécurité sociale ont donc été transférés vers le Tiers Payant Alimentaire : ce qui était auparavant dépensé pour subvenir aux besoins de la Sécurité Sociale est désormais réalloué au Conseil pour l’Alimentation et le niveau des impôts n’a absolument pas changé ! •Ensuite, cette mesure s’est accompagnée d’une refonte de la fiscalité. Celle-ci a été réorientée de façon à promouvoir l’agriculture durable. Ainsi, les producteurs qui répondent à des c r i tères environnementaux, sociaux et sanitaires préétablis bénéficient de réductions fiscales. A l’inverse, ceux dont   la production a un impact écologique ou sanitaire lourdement négatif payent davantage. Le principe du pollueur-payeur est ici adapté à la production agricole.

Un second constat a été observé  : pour certains, celle-ci s’apparentait aux tickets de rationnement de la seconde guerre mondiale. Les citoyens craignaient que le principe de la Carte Nourricière ne débouche sur des restrictions concernant certains produits sous prétexte que ceux-ci ne seraient pas sains. Cela reviendrait à considérer les individus comme des enfants incapables de choisir par eux-mêmes et risquerait de provoquer la création d’un marché noir du sucre, de l’huile ou d’autres produits saturés. Ce n’est pas du tout le cas !  Le gouvernement a extrêmement bien communiqué sur le sujet en expliquant que cette mesure ne rationne absolument pas la population. Elle a pour seul but d’inciter et orienter les habitudes alimentaires de la société

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française tout en réduisant les coûts alimentaires des ménages et indirectement leurs coûts de santé.Il n’y a en aucun cas rationnement ou obligation à c o n s o m m e r c e r t a i n e s d e n r é e s p u i s q u e l e consommateur reste libre d’acheter ce qui lui plaît. Seulement, dans le cas où il souhaite consommer quelque chose qui n’est pas remboursé, il devra naturellement le payer de sa poche.

Quels effets sur la vie des français ?

La première conséquence positive est la réduction de toutes les maladies liées à l’alimentation: l’obésité en est l’exemple le plus probant. En effet, les produits qui sont remboursés sont des produits sains et dont les quantités répondent aux attentes du corps. Les produits qui étaient consommés au début des années 2010 comme les plats préparés, les nouilles asiatiques, les fast-foods qui sont saturés en gras sont moins consommés grâce à l’effet financier incitatif de cette mesure. Ainsi, les citoyens sont de plus en plus habitués à manger sainement et les problèmes de poids sont en train de se réduire très significativement. De plus, grâce à l’intelligence artificielle et aux nouvelles méthodes de travail, les individus sont de plus en plus mobiles et donc moins sujets à la prise de poids. D’autres problèmes tels que les problèmes cardiaques, l’hypertension, le diabète et certains cancers sont directement liés à une mauvaise alimentation et ont également été ainsi limités. De plus, avec l’intervention de l’intelligence artificielle, il est devenu beaucoup plus facile de veiller à son propre apport en terme de calorie, glucides, lipides, etc … ce qui a permis une réelle baisse des maladies liées à la mauvaise alimentation. Une deuxième conséquence positive est la réduction des dépenses de Sécurité Sociale pour l’Etat et la disparition du déficit de la Sécurité Sociale qui semblaient si incompressibles dans les années 2010. La réduction des problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation est aujourd’hui un constat incroyable. Les experts n’avaient pas imaginé qu’une telle quantité de maux étaient liés à ce que l’on met dans nos assiettes. C’est pourquoi aujourd’hui, il n’est plus du tout

question de reprendre les mauvaises habitudes alimentaires d’il y a 30 ans.

La troisième conséquence concerne les agriculteurs. Dans les années 2010, les agriculteurs souffraient de la mondialisation et de l’influence de la grande distribution. Leur nombre était en constante baisse. Chaque année, ils manifestaient leur mécontentement notamment au Salon de l’Agriculture. Depuis la mise en place du Tiers Payant Alimentaire, leur nombre n’a pas augmenté mais s’est stabilisé. Cela s’explique car cette mesure met à l’honneur les produits locaux en les remboursant plus que les autres. Les agriculteurs locaux sont donc certains d’avoir un revenu minimum grâce à l’incitation par le prix. Pour promouvoir les produits locaux, des magasins particuliers ont ouverts dans de nombreuses communes en France (on en dénombre aujourd’hui 250, et ce nombre est en constante augmentation). Les Français peuvent venir avec leur panier chercher les denrées dont ils ont besoin pour la semaine. C’est encore un moyen de renforcer la traçabilité des produits et de garantir la qualité de l’alimentation.

Qu’en est-il des lieux de production ?

Dans les grandes agglomérations il n’était pas rentable pour les agriculteurs de faire le trajet entre leurs exploitations et la ville tous les jours pour vendre leurs produits. Dès lors, de nouvelles méthodes d’agriculture se sont développées. Il s’agit en effet d’exploiter au mieux les espaces propices à la culture. Des jardins sur les toits, aux exploitations des courants d’eau traversant la ville, tout est sujet à innovation. Dans les parcs publics, des coins “potager” entretenus par des agriculteurs proposent des produits frais. Les grandes villes françaises sont quasiment toutes développées autour d’un point d’eau (Paris, Nice, Lyon, Bordeaux, Marseille, Lille, Strasbourg, Grenoble …), et la ressource est mise au profit de l’agriculture. Dans le cadre de cette politique, il s’agit évidemment de cultiver des produits adaptés au milieu dans lequel ils poussent : ainsi les tomates par exemple sont cultivées dans le sud de la France, tandis que les endives et les choux sont plus propices aux régions du

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Nord. De ce fait, la production est différente suivant si on se trouve en Bretagne ou sur la côte d’Azur.  Des îlots flottants auto-irrigués permettent la production de fruits/légumes. Le long des immeubles et autres gratte-ciel, des potagers suspendus viennent compléter l’alimentation de l’immeuble. Ce qui est produit par l’immeuble est vendu aux agriculteurs et permet aux habitants de l’immeuble de gagner des aides alimentaires supplémentaires. De ce fait, chacun est invité à participer à l’entretien de son jardin. Des jardins innovants ont vu le jour depuis les années 2000 : les stores des magasins ou restaurants se sont transformés en potager, les éclairages publics produisent l'électricité nécessaire pour l’irrigation par un système de panneaux solaires et de turbines. Ainsi dans chaque quartier, des marchés de proximité se sont développés, proposant des produits frais issus des nouveaux lieux de l’agriculture. Les besoins en céréales, ainsi que l'élevage sont nécessairement en dehors de la ville. Dans les campagnes justement, l’agriculture intensive a été remplacée par une agriculture plus extensive mais de meilleure qualité. Ainsi, même si la France a perdu de son rang dans les puissances mondiales exportatrices de blé, son agriculture est en tête de la qualité mondiale. L’élevage a par lui-même évolué. Par rapport aux années 2010, une prise de conscience de ce que représente la consommation d’un kilogramme de viande en terme d’apport en eau et en céréales a décidé la plupart des français, mais aussi des européens, à transformer leurs habitudes alimentaires. D’après des études relativement anciennes, il s’est avéré que la consommation d’aliments tels que le lait, les fromages, le poisson, le yaourt, le soja ou les lentilles sèches apportent autant de protéines que la viande animale. La consommation d’insectes, l’entomophagie, est

également réputée pour ses ressources en protéines. C’est une tendance qui se développe petit à petit dans les pays du Nord (Etats-Unis, Canada et Europe) et qui entre peu à peu dans les habitudes alimentaires. A la table de grands chefs parisiens, on peut dorénavant trouver de délicieuses recettes à base de chenilles, vers de farine, charançons … Il reste tout de même une part de la production animale bovine et ovine mais la réglementation à ce sujet s’est durcie : la plupart des exploitants sont passés au bio, les agriculteurs ont également réaffirmé leurs vœux d’une production qualitative plus poussée. Cela passe par le bien être de l’animal et un abatage respectueux. Suite aux divers incidents qui ont émaillé le secteur de l’abatage dans les années 2010, un contrôle a été rendu obligatoire toutes les semaines alors qu’il n’existait pas de fréquences obligatoires jusque-là. Ainsi, les abattoirs qui ne respectaient pas la charte qualité de l’abattage ont été fermés. L’abattage en France est, aujourd’hui en 2050, un des plus surveillés et contrôlés du monde, garantissant ainsi le respect de l’animal et la qualité du produit pour le consommateur.  

Et pour conclure …

Il existe en 2050 une solution équitable et juste pour se nourrir en France, qui promeut à la fois la qualité plutôt que la quantité, mais aussi le bien-être des individus. Par cette mesure, la France est le pays où l’espérance de vie est la plus élevée et où les dépenses de santé sont parmi les plus basses. La santé s’est améliorée grâce à l’alimentation mais aussi grâce aux nouvelles méthodes de travail à distance, d’organisation et au développement de l’intelligence artificielle présentés dans les autres vidéos de notre web-série.

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VIVRE ET TRAVAILLER EN 2050 : REGARD DES JEUNES

Lexique : Le Tiers Payant Alimentaire : Mesure incitante à mieux consommer des produits locaux et sains.La Carte nourricière : carte personnelle pour chaque citoyen Français majeur permettant l’achat/le remboursement de certaines de ses denrées mensuelles. Le Conseil pour l'alimentation : Conseil d’Etat qui gère le Tiers Payant Alimentaire, composé de membres du gouvernement, de spécialistes de la santé et de représentants des travaux agricoles.

Sources : http://www.alimentation-responsable.com/un-constat-inquietanthttp://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/18741/1-cancer-3-lie-mauvaise-alimentationhttp://droit-finances.commentcamarche.net/faq/5046-taux-des-cotisations-sociales-2016-sur-les-salaireshttp://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=23&ref_id=17338&page=etudes_detaillees/revenus/revenus_08.htm

Par Emilie Vallauri, Paya Ndiaye, Rémy Allamano et Marylou Ravix.

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Réalisé à Sophia-Antipolis, Avril 2016 par les étudiants de la promotion 2016 du PROGRAMME ID.

Pour suivre les évolutions du PROGRAMME ID, liker la page Facebook InnovateurT

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