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N°459 - Juillet-Août 2016 Mensuel - 4,30 Notre sélection de livres et jeux d’été VIVRE À L’ÉTRANGER Protéger sa famille, héritage, impôts… DOSSIER ENTREPRISE Cultivez votre jardin potager PAGE 40 IMMOBILIER Espagne, Grèce, Portugal, le coin des bonnes affaires PAGE 38 SOLIDARITÉ Aidants, prenez des vacances PAGE 42

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N°459 - Juillet-Août 2016 Mensuel - 4,30 €

Notre sélection de livres et jeux d’été

VIVRE À L’ÉTRANGERProtéger sa famille, héritage, impôts… DO

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ENTREPRISECultivez votre jardin potager

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IMMOBILIEREspagne, Grèce, Portugal, le coin des bonnes affaires

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SOLIDARITÉAidants, prenez des vacances

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VIVRE À L’ÉTRANGER

AAvec le développement de la mobilité des personnes en Europe et plus largement dans le monde entier, les couples inter-nationaux sont de plus en plus nombreux. Une situation parfois complexe sur le plan juridique, notamment en cas de décès de l’un des époux.

❱❱ Se marier à l’étranger

Un couple dont au moins l ’un des conjoints est Français et qui souhaite se marier à l’étranger peut soit faire célé-brer le mariage par l’officier d’état civil local, soit par l’ambassadeur ou le consul de France (sauf exceptions). Le couple devra remplir les formalités et condi-tions locales, ou celles en vigueur en France, en fonction de l’autorité célébrant le mariage. Dans tous les cas, les bans sont publiés. Si le mariage est célébré par le représentant de l’autorité locale, le ou les époux Français doivent fournir un certificat de capacité de mariage à demander à l’ambassade ou au consulat. Dans ce cas, l’acte doit être transcrit dans les registres consulaires français. Le couple reçoit ensuite un acte de mariage et un livret de famille français.

❱❱ Changement de régime automatique

Faute d’avoir choisi leur régime matri-monial par contrat de mariage ou au moment de la célébration de leur union, les époux dépendent du régime légal de l’État sur lequel ils établissent leur première résidence habituelle après le mariage. Mais en cas de changement de pays, leur régime matrimonial peut être modifié malgré eux, en vertu du principe de « mutabilité automatique ».

Le cas de Jean et JaneJean et Jane, un couple franco-anglais, se marient et fixent leur première résidence en France. Quelques années après, ils partent vivre plus de dix ans en Grande-Bretagne. Puis, pour leur retraite, ils reviennent en France et y restent jusqu’à la fin de leurs jours, dix ans plus tard. Sans contrat de mariage, leur régime matrimonial change automatiquement au bout de dix ans de résidence dans un autre pays.Si Jean et Jane avaient conclu un contrat de mariage dans lequel ils avaient choisi leur régime matrimonial, cette disposi-

tion serait restée applicable quel que soit leur pays de résidence et la durée de leur séjour.

❱❱ Le contrat de mariage pour fixer son choix

Le contrat de mariage permet aux couples mixtes de déci-der de la loi applicable à leur régime matrimonial. Les époux peuvent choisir la loi de l’État dont l’un d’eux a la nationalité, ou celle de l’État dans lequel l ’un d’eux a sa résidence habituelle.Précision : pour les immeubles, les époux peuvent choisir la loi du lieu de situation. Il est donc tout à fait possible, pour le régime matri-monial, d’avoir deux lois applicables : une pour les époux et leurs biens mobiliers (la loi française, par exemple), et une pour la maison que le couple possède dans un autre pays (l’Angleterre, par exemple).

Un régime matrimonial franco-allemand « sur mesure »Depuis le 1er mai 2013, les couples franco-allemands peuvent opter pour un régime matrimonial qui leur est spécifiquement dédié. Désormais, les couples franco-alle-mands vivant en France ou en Allemagne peuvent choisir un régime matrimonial franco-allemand équivalent à celui de la participation aux acquêts. Concrètement, pendant toute la durée du mariage, chaque époux est propriétaire de son patrimoine et le gère en toute indépendance. Mais à la dissolution (par divorce ou décès), celui qui

Le couple sans frontièresChoisir l’élu de son cœur hors des frontières est très romantique, l’application des règles juridiques plus technique.

18 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

C réé en 1993, le Conseil des notariats de l’Union européenne (CNUE) est l’organisme officiel et représentatif de la profession auprès des institutions

européennes. Il dispose du pouvoir de négociation et de décision pour l’ensemble des notariats de l’Union européenne. Le CNUE représente les notariats de 22 États membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, Estonie, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. La Turquie bénéficie, quant à elle, du statut d’observateur.

Le Conseil des notariats de l’Union européenne (CNUE)

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s’est le plus enrichi a une dette envers son conjoint, comme dans un régime commu-nautaire. Les époux disposeront d’un délai de trois ans pour le régler, une fois le régime dissous. Cet accord entre les ministres de la Justice français et allemand, signé le 4 février 2010, marque un tournant, car il crée un droit commun à la France et à l’Allemagne. D’autres États de l’Union euro-péenne pourraient adopter ultérieurement le même régime matrimonial.

❱❱ Où s’informer ?

Lancé en 2012 par le Conseil des nota-riats de l’Union européenne (CNUE), le site Internet « coupleseurope.eu » répond aux problématiques juridiques les plus fréquentes des conjoints binationaux.

Disponible dans 21 des langues offi-cielles de l’Union européenne, le site web « Couples en Europe » met à disposition des citoyens européens une information suffisamment détaillée sur le droit des régimes matrimoniaux et des partenariats des États membres. L’idée directrice du site est de donner des premiers éléments de réponse aux questions d’ordre juridique que peuvent se poser les citoyens euro-péens et les praticiens du droit.

Des experts répondentVous pouvez, par exemple, trouver des réponses aux questions suivantes : Quelles sont les conséquences d’un divorce ou d’une séparation au regard du régime matrimonial ? Quelle est la loi applicable aux biens d’un couple ?

19 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459 1919

Que prévoit la loi pour les biens des partenaires ? Quelles sont les consé-quences du décès au regard du régime matrimonial ? Au total, le site apporte des réponses à neuf des questions les plus courantes. Cette classification théma-tique permet au visiteur de trouver facile-ment des éléments de réponse. Il pourra ensuite compléter cette information utile-ment, en allant voir son notaire.Le contenu du site est mis à jour régu-lièrement afin de refléter les évolutions législatives européennes et nationales, grâce à la collaboration du Réseau nota-rial européen, un réseau de juristes mis en place par le CNUE en 2007.

Barbara Bénichou

Le contrat de mariage permet aux couples mixtes de décider de la loi, voire des lois applicables à leur régime matrimonial.

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VIVRE À L’ÉTRANGER

LLe règlement Rome III, applicable depuis le 21 juin 2012, permet aux couples inter-nationaux de choisir la loi applicable à leur divorce ou à leur séparation de corps. Ainsi, c’est la volonté des couples qui prévaut, technique de plus en plus appré-

ciée des instances européennes, comme en attestent les nouveaux dispositifs en matière de succession. À défaut de choix, le texte impose une hiérarchie de critères à prendre en compte pour l’application de la loi au divorce. Quinze pays sont aujourd’hui

concernés par ce règlement : la Belgique, la Bulgarie, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, l’Autriche, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Lituanie et la Grèce depuis le 29 juillet 2015.

Divorce international, plus de liberté

Depuis 2012, un règlement européen permet aux époux internationaux de choisir la loi applicable à leur divorce. Mode d’emploi.

20 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

Le divorce dans un contexte international pose la question de la juridiction compétente et celle de la loi applicable.

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cette forme de divorce étant plus simple et plus rapide que celles proposées par le droit italien.En revanche, pour les effets patrimoniaux, il faudra se reporter à la loi gouvernant le régime matrimonial ; pour les obligations alimentaires, au règlement européen du 18 décembre 2008 qui renvoie au Proto-cole de La Haye du 23 novembre 2007, entré en vigueur en France le 18 juin 2011 ; et enfin, pour la responsabilité parentale (autorité parentale, droit de garde, de visite…), à la Convention de La Haye du 19 octobre 1996, entrée en vigueur en France le 1er février 2011.

Accords internationauxPar principe, Rome III n’a pas d’incidence sur les conventions liant les États parti-cipants. La convention franco-marocaine du 10 août 1981 reste, par exemple, pleinement applicable. Autrement dit, même si une conven-tion existait préalablement entre deux États participants, c’est le règlement qui s’applique.

❱❱ Rédiger la convention avant divorce

La convention doit être formulée par écrit, datée et signée par les deux époux. Elle peut prendre la forme d’un acte sous seing privé ou d’un acte authentique reçu devant notaire. Toutefois, si le règlement laisse ce choix, il est fort préférable d’opter pour l’acte authentique afin de bénéficier du conseil du notaire. Cet éclairage est indispen-sable pour expliquer au couple les consé-quences juridiques de son choix, d’autant que le notaire pourra se renseigner sur le contenu de la loi étrangère. En outre, l’acte sous seing privé pose le problème de la conservation, le document pouvant être perdu ou détruit par l’un des époux, parfois indépendamment de leur volonté. La date pourra également faire l’objet de contestations, chose impossible pour un acte notarié.

21Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459 2121

Quand ?La convention peut être conclue à tout moment, et ce même lors de la saisine de la juridiction ou pendant la procédure de divorce si la loi de l’État dont la juridiction est saisie l’admet. Ce choix pouvant être effectué à tout moment, il vaut mieux éviter de l’intégrer au contrat de mariage afin de permettre aux époux de le modifier plus facilement.

❱❱ Et en l’absence de choix…

Le règlement a défini des critères hiérar-chisés d’application de la loi dans le but d’harmoniser les règles et d’éviter le « forum shopping », c’est-à-dire le fait de saisir une juridiction au plus vite afin de faire appliquer une loi favorable à ses propres intérêts. Les quatre critères sont, dans l’ordre : la loi de résidence habituelle des époux au moment de la saisine de la juridiction, la loi de la dernière résidence habituelle à condition que cette situation n’ait pas pris fin plus d’un an avant la saisine, la loi de la nationalité des deux époux, et enfin la loi de l’État dont la juridiction est saisie.

Barbara Bénichou et Marjorie Devisme, directrice du Centre notarial de droit européen

❱❱ Choisir la loi applicable

Prenons l’exemple d’un couple composé d’un Français et d’une Bulgare vivant à Bruxelles avant le 21 juin 2012. Ces époux décident de divorcer et saisissent une juridiction belge. C’est alors la loi belge qui s’est appliquée à leur divorce. S’ils avaient décidé de saisir une juridic-tion française, la loi française n’aurait pas pu être appliquée car ils ne disposaient ni de la nationalité française tous les deux, ni d’un domicile en France et la loi belge se reconnaissait compétente. Aujourd’hui, ce même couple pourrait toujours se voir appliquer la loi belge en raison de sa résidence en Belgique. Mais grâce au règlement Rome III, il pourrait également décider, par le biais d’une convention écrite, de se soumettre à la loi française ou à la loi bulgare.

Planifier sa séparationContrairement aux idées reçues, ce choix de la loi applicable est très limité. Il ne porte que sur les causes du divorce, et non sur ses effets. Tout ce qui découle du jugement de divorce (nom des époux, effets patrimoniaux, obligations alimen-taires, responsabilité parentale…) sera traité sur des fondements différents.L’intérêt du dispositif n’en demeure pas moins de permettre aux époux de plani-fier leur séparation et de ne pas se voir imposer une législation ou une procédure qui ne leur conviendraient pas. D’autant que le choix peut se porter sur une loi d’un État non participant du fait du carac-tère universel du règlement. Un couple franco-chinois peut tout à fait choisir la loi chinoise comme loi applicable à son divorce. Cette nouvelle faculté peut être rassurante pour un couple international.

ExempleUn couple franco-italien pourra choisir la loi française comme loi applicable à son divorce. Cela lui permettra, si la sépara-tion se produit, de divorcer par consen-tement mutuel selon le droit français,

Consultation des règlements communautaires : eur-lex.europa.eu

Informations sur l’étranger et liste des consulats et ambassades : www.diplomatie.gouv.fr

Informations juridiques : www.justice.gouv.fr

L’Union Internationale du notariat (UINL) : www.uinl.org

Le notariat et l’international : www.notaires.fr

Pour en savoir plus

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VIVRE À L’ÉTRANGER

DDifficile d’avoir une idée précise de ces expatriés qui reviennent au pays, tant les statistiques sont faibles. Seul le registre des Français à l’étranger, tenu par les services consulaires, fournit quelques chiffres. Chaque année, environ 220 000 personnes rentrent au bercail. Ce sont surtout les nouvelles générations qui revendiquent la liberté de vivre, de pour-suivre leurs études, de travailler là où elles le souhaitent.

La plupart demeurent en moyenne six ans hors de France avant de penser au retour, pour des raisons professionnelles (la fin d’un contrat local), familiales (union, nais-sance) ou parce que leur visa a expiré. Ces nouveaux immigrés se distinguent des salariés qui ont été détachés à l’étranger, par une entreprise française. Ces derniers partent avec l’assurance d’un emploi et conservent leur affiliation au régime de Sécurité sociale.

❱❱ Le casse-tête de l’administration française

Les Français qui vont à l’étranger, de leur propre initiative et pour une durée supérieure à quelques mois, sont radiés du régime d’assurance maladie et sont tenus de restituer leur carte vitale avant le départ. Or, sans couverture maladie au retour, il faut soit bénéficier d’une équivalence de droits, soit patienter les

34 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

Le mal de mon paysLe cœur à l’aventure, ils sont partis vivre une expérience en terre étrangère qui devait au retour développer leur esprit d’ouverture. Sauf qu’à l’arrivée, l’atterrissage n’est pas évident.

Après plusieurs années passées à l’étranger, l’expatrié de retour doit jongler avec les démarches et peut ressentir une certaine solitude.

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AGEAnne-Laure FRÉANT

A près avoir passé sept ans à l’étranger, Anne-Laure Fréant regagne la France

et peine à s’y installer. Elle entreprend des recherches sur ce sujet et lance un blog dont les billets suscitent une avalanche de commen-taires. Elle crée alors un premier site regroupant les informations nécessaires à ceux qui rentrent au pays (juridiques, professionnels, psychologiques…). En octobre 2015, retourenfrance.fr est remarqué par le gouvernement qui lui confie la réalisation d’un simulateur* destiné à orienter les nouveaux arrivants.

Parlez-nous de votre expérience personnelle ?J’ai pensé au retour au bout de cinq ans. J’avais épuisé les solutions de séjour temporaires et j’étais fatiguée de devoir m’adapter constamment. Je croyais avoir effectué le plus dur mais en rentrant j’étais face à un mur. Dès que nous sortons du territoire, c’est compliqué. Les administrations ne communiquent pas entre elles, alors qu’en Nouvelle-Zélande, par exemple, où j’ai vécu quelque temps, le fait de vivre hors frontières pendant plusieurs années ne donne pas lieu à une disparition administrative totale comme en France.

Qu’est-ce qui vous a semblé le plus dur ?Le travail parce que sans lui l’angoisse perdure. Nous avons le sentiment d’être bloqués, de revenir en arrière. Les témoignages sont unanimes : à l’étranger, les professionnels vous font confiance. Vous êtes encouragés très tôt à exercer des responsabilités. Au Canada, j’ai commencé par saisir des données pour 13 € de l’heure. Après un an, j’ai demandé s’ils avaient d’autres besoins et j’ai été propulsé chef de projet à temps plein, avec un CDI, un visa de travail et un salaire de 65 000 € annuel. Ici, le marché du travail exige de plus en plus de diplômes mais n’a que faire des expériences et du potentiel d’évolution de chacun. Certes, ailleurs la protection sociale n’est pas aussi complète qu’en France, mais le cheminement professionnel y est au moins « possible », ce qui permet de voler de ses propres ailes. Au Québec par exemple, je n’avais besoin ni de garant ou ni de colocataire pour louer un grand appartement.

Les témoignages ne donnent pas une bonne image de la France…J’ai quand même l’impression que les choses bougent, notamment sous l’impul-sion du numérique. Quand j’ai démarré mon blog, par exemple, c’était aussi pour récolter des données et contribuer à mon travail de chercheuse en Sciences Humaines. Lorsque vous lisez le compte rendu de Madame Conway-Mouret paru en juillet 2015** qui est le premier rapport approfondi sur le sujet, vous constatez qu’il n’existe pas de données qualitatives sur la mobilité d’aujourd’hui (étudiants, jeunes entrepreneurs, programme vacances -travail , etc.). L’idée du site m’est venue pour rassembler les informations indispensables aux personnes qui veulent rentrer. C’est la qualité du contenu, cet effort de synthèse qu’aucune administration n’est capable de faire, qui a interpellé le gouvernement. Nos dirigeants souhaitaient recueillir « une expertise terrain » et trouver quelqu’un qui avait une vision d’ensemble de la situation. C’est dans cet esprit que j’ai collaboré pour réaliser les contenus et la structure du simulateur, avec le regard d’un utilisateur et pas d’une administration.

Propos recueillis par A.B.

* http://retour.apps.simplicite.io/ext/REFFront** Hélène Conway Mouret, Sénatrice représentante des Français à l’étranger.

trois mois du délai de carence imposé pour retrouver une couverture santé en France. Autres soucis : sans justificatif de domicile, il est impossible d’inscrire ses enfants à l’école. De même, sans fiches de paies françaises, il est miraculeux de décrocher un logement.Quant aux démarches, i l n’est pas toujours permis d’y procéder en ligne et lorsque c’est possible, rares sont les personnes qui ont conservé leur iden-tifiant. Les nouveaux arrivants jonglent avec des procédures qui se chevauchent, des formalités en attente d’autres attes-tations, des obligations de patienter pour satisfaire aux conditions de délais requises (temps d’exercice d’une acti-vité), des traductions d’avis d’imposition ou autres, sans oublier la nécessité de réexpliquer à chaque fois sa situation. Face à eux, des interlocuteurs démunis par la méconnaissance de leur situation. Résultat : ils se contentent de les orienter vers des services sociaux.

❱❱ Une place à reconquérir

Côté travail, les compétences dévelop-pées à l’étranger sont dures à valoriser au sein des entreprises françaises et d’un point de vue relationnel, pas toujours appréciées des collaborateurs. Les immi-grés ont non seulement le sentiment de ne pas être compris mais aussi d’être injustement traités, et au fond de ne plus avoir leur place chez eux.Heureusement, plusieurs mesures ont déjà été prévues pour faciliter l’accueil de ces personnes. Un service d’aide en ligne devrait bientôt permettre de visualiser l’ensemble des démarches à accomplir auprès des différents organismes fran-çais, et à quel moment (avant le départ, en arrivant en France) en fonction des situa-tions. En attendant, les principaux inté-ressés s’organisent et construisent des plateformes d’entraide (voir ci-contre).

Ariane Boone

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ÀÀ moins de deux heures de vol depuis la France, l’Espagne, la Grèce et le Portugal offrent un coût de la vie extrêmement intéressant. Ces pays appartenant à l’Union européenne, les démarches admi-nistratives y sont facilitées et bon nombre de règles communes s’appliquent, notamment en matière de protection du consommateur. En outre, l’investisse-ment est protégé par l’inexistence des problèmes liés au taux de change, les trois États étant membres de la zone euro.

❱❱ Un marché attractif

L’Espagne, après des années de fréné-sie immobilière, connaît depuis 2008 une importante crise de la pierre. Dans certaines

régions, comme sur la Costa del Sol, des villas se sont vendues à moitié prix par rapport à leur prix d’achat cinq ans plus tôt. Dans les stations balnéaires, le stock d’appartements à vendre est excédentaire ; d’où des prix très attractifs. En ville, même si la situation est variable en fonction des quartiers, il est encore possible de faire des affaires à Madrid ou à Barcelone.Au Portugal en 2015, selon l’Institut national de statistique, le prix moyen au mètre carré s’établit à 1 418 €, en hausse de 1,3 %, à Lisbonne et 1 016 € à Porto, en hausse de 1,2 %. Dans l’Algarve, la Côte d’Azur portugaise, il est possible de dénicher une maison avec piscine et terrain près de la mer autour de 400 000 €. En Grèce, les prix de l’immobilier ont chuté de 25 % à 30 %.

Certes, Athènes et les grandes villes de province sont les plus touchées mais dans les Cyclades comme sur l’île de Paros, le rêve est devenu accessible. De nombreuses villas sont toujours à vendre à des prix très raisonnables. Il en est de même dans le Péloponnèse qui attire beaucoup d’inves-tisseurs étrangers avec ses sites archéo-logiques et ses belles plages.

❱❱ Démarches spécifiques

Assurez-vous que le vendeur du bien est propriétaire de la maison, de la villa ou encore de l’appartement à acheter. Avant toute signature, les titres de propriété doivent être vérifiés auprès de la conser-vation des hypothèques.

Espagne, Grèce, Portugal : le coin des bonnes affaires

Certains pays offrent aujourd’hui de belles opportunités. Mais attention aux pièges.

38 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

IMMOBILIER

Quel que soit le pays où vous achetez, les titres de propriété doivent être vérifiés auprès de la conservation des hypothèques avant toute signature.

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Faites-vous aider par un professionnelAu Por tugal, le Conservatoire des registres immobiliers (Conservatoria do Registo Predial) peut vous aider à trouver des renseignements sur le propriétaire du bien convoité. Il faut vérifier que le bien a été construit conformément à la législation et qu’il est inscrit sur les plans d’urbanisme. Pour cela, l’aide de la mairie peut s’avérer utile.Dans un second temps, il faut s’assu-rer que le bien ne fait pas l’objet d’une hypothèque ou d’un gage, qu’il n’est pas loué et, enfin, que les taxes et charges de copropriété sont à jour. L’aide d’un professionnel du droit s’avérera donc

précieuse pour accomplir toutes ces démarches dans la langue du pays et recueillir les informations nécessaires.

❱❱ Les coûts d’acquisition

La procédure d’achat est en réalité très contrôlée depuis plusieurs années et s’apparente à celle de la France : réser-vation, signature d’un contrat privé et, enfin, passage chez le notaire.Au Portugal, la préparation du dossier et les vérifications nécessaires sont souvent accomplies par un avocat, mais ce n’est pas obligatoire. Vous pouvez également vous faire assister par un solicitadore (juriste) habitué aux achats/ventes dans l’immobilier. Certains demandent un pourcentage sur l’achat (entre 1 et 3 %). D’autres proposent des forfaits à partir de 250 €. Le notaire portugais intervient dans la rédaction de l’acte définitif d’acqui-sition (après avoir vérifié toutes les pièces du dossier) et vous enregistre comme propriétaire au registre national. Les frais de notaire et les frais d’enregistrement foncier sont à payer par l’acquéreur à la fin de l’opération. En règle générale, ils représentent 1 à 2 % du prix d’achat.En Espagne, c’est un avocat qui rédige l’acte d’achat, et un notaire qui l’enregistre. Un acheteur doit donc verser des hono-raires à ces deux professionnels.En Grèce, l’intervention d’un avocat est obligatoire, ses honoraires ne devant

39Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459 3939

normalement pas dépasser 2 % du prix d’achat. Ce dernier se procure un numéro d’enregistrement fiscal pour l’acheteur et rédige l’acte de cession, qui doit être signé devant un notaire. Entre la taxe de transfert de propriété, les droits d’enregistrement et les émoluments du notaire, les frais d’acquisition représentent environ 15 % du prix d’achat.

❱❱ Financer son achat

Vous pouvez financer votre achat immo-bilier depuis la France mais la banque exigera une garantie située sur le territoire français. Il peut s’agir soit d’une hypo-thèque sur un bien immobilier, soit d’un nantissement sur un placement de type assurance-vie.L’autre solution consiste à passer par un financement local mais bien souvent, la banque du pays demande un apport conséquent, de l’ordre de 30 à 50 %. Au Portugal, par exemple, si le bien a fait l’objet d’une saisie par la banque portu-gaise, vous pouvez être financé à 100 %. Dans le cas inverse, il vous faudra réunir en moyenne 20 à 25 % d’apport.

Attention aux frais annexesUn prix d’achat très bas cache parfois de coûteux frais d’entretien. La plupart des résidences récentes imposent des services payants : gardiennage, piscine, laverie… Les charges de fonctionnement peuvent être exorbitantes si la résidence est en cours de commercialisation, car elles sont réparties sur les appartements vendus.

Vérifiez la rentabilité de votre projetEnfin, si vous comptez mettre en location le bien acquis, sachez que les loyers au Portugal, en Espagne ou en Grèce ne sont pas mirobolants et que beaucoup de locataires, compte tenu du contexte économique encore instable, peuvent avoir des difficultés à payer.En outre, la mise en location s’avère toujours plus compliquée lorsque l’im-meuble se situe à l’étranger. De même, gare à la fiscalité si vous comptez louer votre bien pour en tirer des revenus. Renseignez-vous sur le taux d’imposition, si un mécanisme est prévu pour éviter la double imposition (existence d’une convention fiscale) et sur les formalités à accomplir dans chaque pays.

Marjorie Devisme

Un notaire français ne peut agir qu’en France. Cependant, si

vous réalisez une opération dans un pays étranger, votre notaire peut vous conseiller. En effet, grâce au Réseau notarial européen qui couvre 22 États, un notaire français peut vous guider sur les démarches juridiques à réaliser en Europe. Ce réseau financé par la communauté européenne, assure la sécurité des opérations juridiques dans l’espace économique européen.www.notaries-of-europe.eu

Mon notaire peut-il m’aider en cas d’achat à l’étranger ?

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ENTREPRISE

QQuand la récolte est bonne, les jardiniers donnent, compotent, conservent leurs fruits et légumes. Mais pourquoi ne pas vendre le surplus ? C’est possible, à condition de respecter le cadre légal.

❱❱ Du jardinier amateur au producteur

Vendre les fruits de son jardin n’est pas un acte commercial au sens juridique. C’est un acte civil, qui, en principe, confère au

producteur le statut d’agriculteur, régi par le Code rural. L’agriculteur doit ainsi s’immatriculer au registre de l’agriculture. Ses bénéfices tirés de sa production sont fiscalement imposés dans la catégorie des revenus agricoles (BA). Sa couver-

Cultiver son jardinTandis que l’accès aux marchés et bords de route est très réglementé, les plateformes internet offrent aux jardiniers amateurs un espace de liberté pour vendre leur production personnelle.

40 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

La vente de fruits et légumes de jardins potagers ne dépassant pas 500 m² et attenant à la maison d’habitation n’est pas imposée.

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ture sociale est assurée par la MSA (Mutualité sociale agricole) à laquelle il convient de s’affilier et de cotiser.

Obligations allégées pour les « petits » producteursLes jardiniers amateurs bénéficient d’une tolérance de l’administration fiscale. En effet, les personnes qui vendent leur production de jardins potagers attenante à la maison d’habitation et dont la super-ficie ne dépasse pas 500 m2, échappent à la taxation.

❱❱ La vente à la sauvette interdite

S’il est tentant de vous installer sur les abords d’un marché, retenez-vous ! Cette « vente à la sauvette » est interdite. Depuis la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité inté-rieure dite LOPPSI II du 14 mars 2011, la vente à la sauvette constitue un délit, et non plus une contravention. La sanction est alourdie : six mois d’emprisonnement et 3 750 € d’amende (contre une contra-vention de 750 € auparavant). S’y ajoute le risque de la confiscation des produits et des bénéfices.

Avantage aux muguet, gui et buisDe rares exceptions existent toutefois : la vente de muguet est tolérée pour le 1er mai. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) l’admet « confor-

mément à une longue tradition » et « à titre exceptionnel le 1er mai ». Il est conseillé de se rapprocher des communes qui peuvent poser des conditions par arrêté : interdire de vendre à proximité des magasins de fleurs, de s’installer devant une propriété privée qui ne serait pas la sienne, etc. La même tolérance bénéficierait à la vente du gui le 1er janvier et du buis le jour des Rameaux.

❱❱ Faire les marchés

La vente sur les marchés est assimilée à du commerce ambulant et réclame la qualité de commerçant. Quant au produc-teur agricole qui ne vend que les produits de sa propre exploitation, il doit toute-fois prouver sa qualité d’exploitant par divers justificatifs : attestation des services fiscaux et relevé parcellaire des terres, ou la carte d’affiliation à la MSA selon certains arrêtés municipaux. Traduction : seuls les professionnels sont admis.

Vente à la cordeRenseignez-vous toutefois auprès de votre commune pour connaître l’existence d’une éventuelle tolérance pour les parti-culiers. Dans de petits villages survit la tradition de la vente à la corde, qui permet souvent à d’anciens producteurs retrai-tés, de vendre leur production un peu à l’écart des marchands professionnels. Historiquement, une corde était tirée sur la place du marché, séparant les profes-sionnels des autres.

41Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459 4141

❱❱ S’installer en bord de route

Pour vendre sur les aires de stationne-ment, les trottoirs, les bords de routes, il faut une permission de voirie pour une installation fixe ou un permis de stationne-ment en cas d’installation mobile, délivrée par la mairie, le président du conseil géné-ral ou le préfet. Il en va de même si le petit producteur vend sa marchandise sur son terrain privé et que le domaine public est utilisé pour permettre au client d’accéder au lieu de vente et d’y stationner.Les règles d’hygiène propres aux fruits et légumes devront être respectées. Les produits doivent être « de qualité saine, propres, entiers et doivent avoir atteint un degré suffisant de développement et de maturité ». Enfin, les prix sont librement déterminés mais leur affichage strictement réglementé.

❱❱ Les opportunités d’internet

Pour ceux que les démarches admi-nistratives effraient, Internet constitue un espace de liberté tout à fait adapté. Des sites de petites annonces comme Cavientdujardin.com ou Lebonlopin.fr permettent de mettre en relation produc-teurs et acheteurs. Sélection par région et par produit, ces plateformes rencontrent un réel succès, boosté par les tendances du locavore et du bio. Certains produc-teurs proposent aux acheteurs de venir eux-mêmes cueillir directement les fruits et légumes sur le potager ou le jardin.

Annabelle Pando

P lus de la moitié des Français, propriétaires ou locataires, disposent d’un jardin ou d’un potager. Selon l’étude Jardivert réalisée par l’Ifop en 2010 pour le

ministère de l’Écologie, les Français sont atteints de la fièvre verte : 78 % d’entre eux y consacrent une bonne partie de leur temps libre. Pour les deux tiers, ce loisir est pratiqué entre une fois tous les quinze jours à plusieurs fois par semaine. Aujourd’hui 10 % des Français entretiennent leur propre potager.Autre tendance de fonds : les jardins partagés. Selon la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs (www.jardins-familiaux.asso.fr), la demande explose littéralement depuis les années 90. Il y en aurait près de 200 000 en France, prenant la forme de jardins communautaires, partagés, collectifs, micro-jardins, au sol ou sur les toits. Toutefois, tout usage commercial des productions y est toujours interdit.

Cultiver son jardin : une tendance en croissance

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SOLIDARITÉ

Aidants, prenez des vacances ! Vous êtes fatigué, physiquement et moralement, d’aider votre proche malade, âgé ou dépendant 24h/24 et 7 j/7 ? Offrez-vous une parenthèse grâce à des centres de vacances dédiés.

42 Conseils des notaires - Juillet/Août 2016 - N° 459

QQuel aidant ne s’est pas dit un jour : « Je suis épuisé. J’ai besoin de souffler sinon je vais craquer ! » ? Qu’ils consacrent leur temps et leur énergie à un parent ou ami malade par choix ou par néces-sité, impossible pour les proches d’être toujours là, en pleine santé et de bonne humeur, sans aucun répit. Ainsi, alors que partir en vacances est souvent l’une des premières choses à laquelle les aidants renoncent, les offres de séjours à leur intention se multiplient. L’idée : permettre à tous de se changer les idées, sans culpabiliser, en sortant du quotidien.

Hôtels, gîtes ou structures dédiéesSi vous souhaitez partir avec votre proche, pensez au séjour en hôtel ou en gîte. Certains sont accessibles aux personnes à mobilité réduite voire dotés d’équipements adaptés. Sachez aussi que des villages de vacances intégrant une structure médico-sociale fleurissent petit à petit sur le territoire pour accueillir les membres d’une famille qui souhaite-raient partir ensemble. Selon l’état de santé de la personne dépendante, cette alternative peut rassurer l’aidant et le soulager.

❱❱ Séjours France Alzheimer & maladies apparentées

Cette association organise des séjours pour ses adhérents dans différentes régions touristiques de l’Hexagone (Côte

Les moments de répits offerts par divers établissements, qui permettent aussi d’échanger avec d’autres aidants, sont essentiels pour retrouver son énergie.

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Page 14: VIVRE À L’ÉTRANGER DOSSIER a... · 2016. 7. 4. · VIVRE À L’ÉTRANGER L Le règlement Rome III, applicable depuis le 21 juin 2012, permet aux couples inter-nationaux de choisir

d’Azur, Bretagne, Pays Basque…), du printemps à l’automne. Aidants et aidés y bénéficient d’un programme d’activités spécifiques selon le type de séjour choisi (détente, répit, malades jeunes, aidants isolés, etc.), au sein de centres rigoureu-sement sélectionnés.Le principal objectif est de rompre l’isole-ment en créant des liens, dans un cadre propice à la détente, aux échanges et à la découverte. Il s’agit également d’appor-ter une information sur la maladie et de proposer des actions de soutien indivi-duelles ou collectives.Une aide aux actes de la vie quotidienne (lever, coucher, toilette…) est en outre proposée même si ces séjours ne sont pas médicalisés. Ces derniers sont encadrés par des bénévoles formés par l’association et, dans certains cas, par des professionnels de santé.

❱❱ Vacances Répit Familles

Créée par le groupe de protection sociale PRO BTP et l’AFM-Téléthon (Associa-tion française contre les myopathies), Vacances répit familles (VRF) développe quant à elle, en un même lieu, le concept d’une structure médico-sociale et d’un

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village de vacances. Cette solution inno-vante permet ainsi à l’aidant et l’aidé de partir ensemble en vacances, dans des conditions adaptées à la situation de chacun d’eux.Concrètement, chacun bénéficie d’un accompagnement d i f férencié . La personne dépendante, éventuellement atteinte de la maladie d’Alzheimer ou apparentée, handicapée, malade ou atteinte d’une maladie chronique inva-lidante, est accueillie au sein de la structure médico-sociale du village de vacances tandis que son aidant bénéficie de toutes les activités traditionnelles d’un village de vacances.

Séjours Vacances-Répit Alzheimer®www.francealzheimer.orgTél. : 01 42 97 52 [email protected]

Vacances répit familleswww.vrf.frTél. : 05 57 88 58 [email protected]

Contacts utilesIl est également possible de bénéfi-cier d’un accompagnement personna-lisé autour de groupes de paroles. Les familles ainsi déchargées vont pouvoir se reposer, échanger pour être soutenues et se détendre pour mieux se retrouver. L’association compte déjà trois centres, en Touraine, en Pays de Loire et dans le Jura.Pour connaître toutes les offres dispo-nibles, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre Centre local d’information et de coordination (Clic) et de votre MDPH, de votre mutuelle et de votre caisse de retraite, des associations, des établis-sements d’hébergement et de soins, ou des services à domicile. Vous trouverez certainement auprès d’eux les informa-tions recherchées pour prendre enfin un peu de repos bien mérité. Alors, n’atten-dez pas qu’il soit trop tard : osez, aussi, prendre soin de vous !

Florence Ganivet

Pour en savoir plus sur tous les droits et services accessibles aux aidants et à leurs proches, découvrez le Hors Série Conseils des notaires Alzheimer & dépendance en vente en kiosque (voir page 2).