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NUMERO 1 # MAI VOLUME JUIN

VOLUME #1 Mouvement

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Volume est une revue étudiante. Volume parle des étudiants de l'ENSA-Versailles. © Tous les documents textes/images/graphiques présents sur cette publication sont la propriété de leurs auteurs respectifs.

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NUMERO 1 # MAIVOLUME

JUIN

«JE PENSE QU’UN CREATEUR CONTEMPORAIN N’A PAS BESOIN DE TRAVAILLER SEULE-MENT AVEC UNE DISCIPLINE....

IL DOIT EXPLORER LES JARDINS, L’ARCHITECTURE, LA MUSIQUE AVEC SEULEMENT UNE CHOSE : AVOIR LA VOLONTE DE CREER... »

HUMBERTO & FERNANDO CAMPANA

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Durant les dix années où j’ai travaillé avec les jeunes architectes de l’énsa-v, j’ai constaté le grand éveil au monde de ces étudiants, futurs constructeurs de la ville.Tous ont une grande curiosité à découvrir les projets artistiques de La Maréchalerie*, centre d’art contemporain de leur école, parfois une certaine crainte ou subjectivité mais à chaque fois le désir. Plusieurs participent aux workshops courts ou intensifs encadrés par leurs enseignants où un artiste leur propose de se confronter à la création, durant le temps d’un atelier. D’autres entendent et se nourrissent du propos d’un artiste invité à porter son regard sur des projets en architecture ou en urbanisme ; ou à débattre d’un thème d’actualité lors des soirées de débats « Manèges »**.Parmi eux, des étudiants participent pleinement au fonctionnement même du centre d’art contemporain, aux côtés de son équipe : processus et montage des projets, ou médiation.Pour chacune des rencontres, avec un artiste, avec l’équipe de La Maréchalerie ou encore avec le public -visiteurs fidèles ou occasionnels- c’est avec un regard enthousiaste et critique que les échanges se produisent autour d’une œuvre, parfois controversés, toujours fructueux.Je ne peux que féliciter La Maréchalerie, lorsque d’anciens étudiants, retrouvés à l’occasion des soirées de Vœux de l’énsa-v ou de vernissages du Centre d’art contemporain, se souviennent de leurs premières découvertes artistiques contemporaines à Versailles, qui les accompagnent désormais au quotidien ou occasionnellement dans leur travail d’architecte. Un VOLUME s’est construit aussi à La Maréchalerie depuis 2003.

T̀oute culture est hybride. Il faut rechercher l’entre-deux des cultures pour sortir de l’arrogance.

Citation de mémoire, entretien entre Pascale Lismonde et Christine Buci Glucksman, Retour à l’Orient : pour une philosophie de l’ornement. France Culture, A voix nue, 17 février 2012. En référence à la poétique de la relation entre les êtres et entre les pratiques, d’Edouard Glissant***.

VALÉRIE KNOCHEL MAI 2012

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _*La Maréchalerie est un espace de production, d’expérimentation, de diffusion et de médiation.Un artiste est invité à produire une œuvre contextuelle et à engager une expérimentation pédagogique dans le cadre de workshops.**Les Manèges sont des temps de rencontres où trois personnalités de champs disciplinaires différents, dont un artiste, sont conviées à débattre avec le public d’un

thème d’actualité. ***Edouard Glissant, Poétique de la relation, Gallimard, 1990.

Presque dix ans pour que les futurs architectes s’emparent très personnellement, à travers ce projet éditorial Volume, de cette volonté de créer du lien entre art et architecture, et plus largement entre sciences humaines et pratique à valeur d’usage.Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà démontré que l’architecte ne se consacre pas seulement à l’architecture : à travers expositions, performances, engagements associatifs, dans le théâtre, la danse ou la musique.La Maréchalerie rend visible différentes composantes de la création contemporaine face à des questionnements spatiaux et environnementaux en particulier, et les connecte avec les missions des architectes. Comme le centre d’art contemporain, Volume a l’ambition de rendre compte des différentes strates et de la multiplicité de forme d’une pensée, celle de l’architecte: l’architecte dessine, écrit, lit ; il écoute, regarde, vit ; il ne s’enferme pas dans une forme et un propos. Pour donner du contenu à son projet, l’architecte est ouvert au monde, côtoie et partage avec les autres pratiques, dont celle de l’artiste. Volume, offre la parole à tous, dans l’objectif de créer du sens.

Aujourd’hui je ne peux que féliciter l’initiative de Christopher Dessus, Loïc Morin, Laura Loupignan, Amélie Scheppers, Chloé Renaud, de Quentin Pechenet et de souhaiter témoigner en un objet, de la densité et de la diversité des initiatives des étudiants en architecture.Je suis très touchée qu’ils aient pensé à La Maréchalerie, qui, comme eux, propose aux acteurs de l’école à la fois de s’ouvrir et de se nourrir de l’extérieur, comme d’y irradier, pour ouvrir la première page de Volume. Je leur souhaite plusieurs chapitres à construire, par leur pensée d’architecte, par des paroles données à leurs invités, par des questions posées.

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1 M

AI/JUI

N 20

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VOLUME est une revue étudiante. Volume parle des étudiants.

La revue Volume est née de la volonté de promouvoir et de donner de la visibilité aux productions étudiantes, réalisées hors du contexte des études. Volume est un support d’échanges, de réflexions et de dialogues entre pratiques, approches et horizons artistiques différents. Fragments de productions collectés et réinterrogés les uns par les autres, ces relations improbables sont autant de perspectives qui renouvellent et interrogent notre manière de créer. Volume met en relief le rapport fondamental entre arts et architecture, au croisement des champs d’étude et des disciplines.

«Volume nous fait réfléchir, Volume prône l’ouverture culturelle. »

Chaque mois, Volume aborde une thématique différente. Nous te proposons d’y intervenir en t’exprimant plastiquement sur les nouveaux thèmes abordés chaque mois. Prends contact avec l’équipe sur [email protected].

Appel à projets.

Tous les deux mois, Volume explore les regards multiples sur un dossier thématique, choisis dans l’espoir de faire naitre des réflexions et des critiques. Diffusé via support numérique, Volume pose en face à face des contributions, des entretiens et des articles et souhaite mener une réflexion sur la nécessité d’ouvrir la conscience à des pratiques éclectiques. Le projet est donc celui d’un support d’échanges et de réflexions perpétuellement précisés et renouvelés.

C’est avec ce premier numéro que nous avons lancé un appel à projet sur le thème du mouvement. Chacun relatant et traitant ce thème à travers différents médiums, centres d’intérêts et créations. Nous avons rassemblé dans ce numéro des étudiants et des artistes misant sur ces questions de façon exhaustive.

L’équipe de Volume.

L’ÉQUIPEDE VOLUME

Rédacteur / Responsable Graphisme :

Christopher Dessus

Rédacteur / Traductrice /

Responsable de relations extérieures :

Laura Loupignan

Rédacteur/Responsable Communication:

Loic Morin

Rédacteur / Dessinateur / Responsable Graphisme :

Quentin Pechenet

Rédacteur / Responsable Secrétariat :

Chloé Renaud

Rédacteur / Responsable Publication : Amélie Scheepers

[email protected]

LES INVITÉS

Avec la participation de Valérie Knochel

Peintures : / Charlène Cosson / Claire Gaspin/ Laure Ousaci

Photographies : / Alexis Gauchet / Simon Genilier / Nicolas Emilien / Charles Ducerisier / Loic Morin

Plasticiens : / Karine Bonneval / Alexandre Didier

Associations :/ Archidanse : Alexia Lagorce, Thomas Mustel/ Objectif-Photo : Antoine Akhass, Martin Sirot.

Théâtre : / Lucille Affre

Avec l’aide de Pierre Alexandre Carrière.

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VALERIEKNOCHEL

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E D I T O Alexis gauchet Charlene cosson SIMON GENILLIER

W H I T E ALEXANDRE DIDIER NICOLAS EMeLIEN

A R C H I D A N S E

LAURE OUSACI

SNARKYP U P P Y

HELMUTNEWTON

DANSER SA VIE

VUITTON

# 1 / M O U V E M E N TS O M M A I R E

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O B J E C T I F O T O

CLAIRE GASPIN CHARLES DUCERISIER

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LEP R E N O M

PLAN DE T A B L E

ROCKY ROCKYK . B O N N E VA L

B O A R D

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MATISSE

SAVE

THE

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DOISNEAU43 4243

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APPEL À CONTRBUTIONS SUR LE THÈME DU MOUVEMENT. SEUL CONTRAINTE : LE CARRÉ.

[email protected]

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Thea-trum mundi

photographie argentique

ALEXIS Gauchet

MOUVEMENT

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«Nous sommes maintenant plus de sept milliards à vivre sur cette même Terre.

Bientôt, plus de la moitié à venir fourmiller à la ville, à marteler le sol de nos pas précipités, à battre la chamade, non pas au clairon mais avec nos talons. Nous nous tournons tous autour, sans jeter un seul coup d’œil...

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Nous nous engouffrons dans ces ruelles proportionnelles à nos corps, où chacun trouve son but.

Shakespeare le disait si bien,«Le monde entier est un théâtre» et nous en sommes les acteurs. Virevoltant, jaillissant, s’exclamant, sans prendre une seule pause dans ce perpétuel tumulte.»

A. GAUCHET

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PEINTURE

CHARLENECOSSON

«Calme, tempête, et quelques remous sur fond de pluies translucides,

Flottement entre une empreinte de plénitude, un fragment de vacuité,

Un battement nébuleux donnant lieu à une impulsion de clarté,

Une oscillation de lumière, filtrée, domptée par un orage qui s’intensifie,

Un balancement, une vibration, un mouvement… »

C. COSSON

MOUVEMENT

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«LES CLIMATS, LES SAISONS, LES SONS, LES COULEURS, L’OBSCURITE, LA LUMIERE, LES ELEMENTS, LES ALIMENTS, LE BRUIT, LE SILENCE, LE MOUVEMENT, LE REPOS, TOUT AGIT SUR NOTRE MACHINE, ET SUR NOTRE ÂME»JEAN-JACQUES ROUSSEAU

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PHOTOGRAPHIE

SIMON GENILLIER

MOUVEMENT

À travers mon travail, je ne cherche pas à montrer ce qui se passe. Mon but est de transmettre une ambiance, une sensation. J’essaye de voir au delà du «visible». Je capture des détails, certains peuvent paraître insignifiants, mais aussi des moments éphémères. Je cherche à les accentuer pour leur donner plus de valeur. Pour moi, la photographie est quelque chose d’entièrement subjectif.Sur scène, les artistes sont souvent en mouvement, ils dansent au rythme de leur musique ou expriment une quelconque mise en scène.

.....

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Ayant atteint une certaine maîtrise dans n’importe quelle condition, j’ai commencé à exploiter et à expérimenter cette idée de mouvement.En fonction de ce que je recherche, soit le mouvement est figé dans le temps et se manifeste par le mouvement des cheveux ou d’un geste, soit il est continu et donne alors un effet de netteté-vaporeuse. Le résultat est souvent aléatoire.

S. GENILLIER

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22 MOUVEMENT

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ARTISTE - Arts Décoratifs de Paris

ALEXANDRE DIDIER

Le vélo : objet, machine à se mouvoir, il est aussi animal.L’homme aime son vélo car il est pour lui l’instrument qui lui permet de voler dans la ville entre deux points. Je définis le vélo comme animal, être vivant animé par l’affect que lui porte son utilisateur. La personnification est aujourd’hui plus qu’omniprésente dans notre relation aux objets. Elle est même devenue critère de séduction auprès des consommateurs de certains produits.

MOUVEMENT

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La fusion de notre corps avec celui de la machine qui décuple notre force, nous donne le sentiment de filer entre les éléments qui composent l’espace urbain. Notre champ de vision varie en fonction de la vitesse pour cibler notre objectif. Le corps est en mouvement grâce à la machine qu’il anime. La machine bouge, se déplace et génère des flux. La ville pourrait alors se dessiner par ses flux et donc par son mouvement.Mon intervention, partielle ou totale sur l’objet vise à mettre en exergue la relation entre la machine et l’animal ; l’objet et le corps. Ici l’instrument du mouvement est alors figé. La structure du vélo devient alors l’ossature de l’animal qu’il évoque. Un glissement de statut s’opère. Les zones de rapports directs au corps sont brouillées et remettent en cause la fonctionnalité de l’objet présenté.

A. DIDIER

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«LES CLIMATS, LES SAISONS, LES SONS, LES COULEURS, L’OBSCURITÉ, LA LU-MIÈRE, LES ÉLÉMENTS, LES ALIMENTS, LE BRUIT, LE SILENCE, LE MOUVEMENT, LE REPOS, TOUT AGIT SUR NOTRE MACHINE, ET SUR NOTRE ÂME.»

JEAN-JACQUES ROUSSEAU

PHOTOGRAPHIE

NICOLASEMELIEN

MOUVEMENT

Le mouvement est l’une des composante de la photographie. On lutte contre lui, on s’aide de celui-ci pour corroborer la vie. Le flou est un moyen de le ressentir, de le visualiser, de s’imaginer la scène, son intensité.

Sur cette image, le métro est en mouvement par rapport au modèle qui est là comme un repère statique. Sa position centrale est justifiée par la volonté de se focaliser sur son geste anodin, une main dans les cheveux qui cherche à apporter un peu de douceur dans ce monde de brutes.

N. EMELIEN

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MOUVEMENT 27

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ILLUSTRATION

L A U R E OUSACI

MOUVEMENT

/…/ L’oiseau s’envole. Poudrer les canons et faire sauter la fourmillière.Pupilles dilatées, l’immaculé, silence radio.De là-haut, au final c’est minuscule.

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MOUVEMENTANTOINE AKHASS

MARTIN SIROT ASSOCIATION

OBJECTIFOTO

A travers l’association ArchiDanse nous souhaitons mettre en lien l’architecture et la danse. En effet, le rapport entre le corps et l’espace est essentiel en architecture comme dans la danse. On peut aller plus loin en se demandant si le mouvement crée l’espace et si l’espace conditionne le mouvement. Les gens bougent, se déplacent, c’est une danse.

Un lieu que l’on emprunte devient espace, un lieu dans lequel l’on peut s’exprimer corporellement, être physiquement présent et vivant. La danse représente ces déplacements dans les trois dimensions. Le danseur s’exprime librement par des mouvements, des déplacements, le tout dans un espace plus ou moins clos. Le rythme, les répétitions, l’harmonie pourraient se rapprocher de la morphologie des espaces.

ASSOCIATION

ARCHIDANSE

MOUVEMENT

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Un bâtiment s’appuie au sol, tout comme le danseur qui ne doit faire qu’un avec celui-ci, puiser son élan, sa stabilité, son équilibre. La danse représente un domaine où la gravité règne, où le rapport entre structure, musculature, peau travaille avec le sol pour que l’équilibre, la stabilité existe. Il s’agit alors de tensions, de souplesses, de forces, d’appuis, de maintien. Le corps devient une « architecture. »

A. LAGORCE & T. MUSTEL - Présidents de l’Association ArchiDanse.

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PEINTURE

CLAIRE GASPIN

MOUVEMENT

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Cet exercice, effectué en binôme, consistait à jeter spontanément sur cette grande toile le résultat de nos mouvements autour d’un thème : LA FUITE.Il s’agit d’une part de s’harmoniser avec son partenaire et volontairement de le convertir à nos propres couleurs et «style» pictural, dans mon cas ; glissements orthogonaux et mouvements perspectifs, dans le cas de mon binôme l’ajout de déchirures en tesa, évocation de symboles (croix basculées).

Du rapport de force à la création.

« CE N’EST QUE PAR LE MOUVEMENT QUE NOUS APPRENONS QU’IL Y A DES CHOSES QUI NE SONT PAS NOUS ; ET CE N’EST QUE PAR NOTRE PROPRE MOUVEMENT QUE NOUS ACQUÉRONS L’IDÉE DE L’ÉTENDUE. »Jean-Jacques Rousseau

PHOTOGRAPHIE

CHARLES DUCERISIERMOUVEMENT

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Avec sa série Phylloplastie, Karine Bonneval, artiste, s’est interrogée sur le vivant et les relations que nous entretenons avec lui. Le projet présenté au Centre d’Art Contemporain de La Maréchalerie est né d’une réflexion sur les serres botaniques, qui résument la volonté de la société d’avoir la main mise sur la nature. Le dispositif présenté à La Maréchalerie agit comme une mise en abîme de l’espace pensé à partir du désir perpétuel d’une nature imitée. Citation d’A rebours de J.-K Huysmans, écrit en plein siècle romantique, à l’époque des expositions universelles, le titre de l’exposition «Je cherche des parfums nouveaux, des fleurs plus larges, des plaisirs inéprouvés.» fait explicitement référence à l’univers baroque dont s’entoure Des Esseintes, personnage reclus qui se consacre à la reproduction du monde, habité par l’obsession de transformation du vivant.

ARTISTE PLASTICIENNE

KARINE BONNEVAL

L’Expostion à la Maréchalerie a été pour l’artiste le moyen de créer autrement, elle nous en parle tout de suite..

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Reste à accomplir pour le visiteur l’expérience de la déambulation dans un environnement végétal et olfactif fantasmé, à la lisière ténue entre naturel et artificiel. Dans cet espace clos qui rappelle la serre, comme dans un microcosme fantasque, les plantes sont augmentées de manière anthropomorphique. Travesties par des rajouts qui renvoient à une esthétique humaine (ongles, cils, cheveux) et par des parfums recréés, ces plantes colonisées ramènent le végétal à l’humain de manière violente. A l’heure du démontage de l’installation, petit rattrapage pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de passer au Centre d’Art...

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Pourquoi avez vous accepté la proposition de la Maréchalerie ?

K.B J’ai moi-même soumis l’idée de venir travailler à la Maréchalerie. J’ai rencontré Valérie Knochel Abecassis (Directrice du Centre d’Art Contemporain de La Maréchalerie) il y a très longtemps à une conférence avec Francis Halley autour de l’arbre. Elle est venue me voir dans mon atelier il y a 5 ans. A l’époque je travaillais autour de l’automobile. Mon travail d’alors n’était pas vraiment approprié à la programmation du Centre d’Art de la Maréchalerie. Elle m’a par contre proposé de faire des ateliers avec des classes à PAC. Quand j’ai commencé la série Phylloplastie, j’ai pensé que cette recherche pourrait faire l’objet d’une installation, qui correspondrait plus à l’espace de La Maréchalerie. Après en avoir beaucoup parlé avec Juliette Cortes (chargée de la pédagogie) j’ai proposé un projet à partir de l’architecture du Centre d’Art.

J’avais vu que l’espace était assez dur à investir, au vu de différentes installations d’expositions précedentes, cette difficulté était aussi intéressante à travailler. Le projet définitif n’est pas venu tout de suite. Au début, je pensais à un dispositif de jardin suspendu, puis, après avoir discuté avec un architecte, je me suis rendue compte que ce n’était pas une installation cohérente. Je voulais que le spectateur pénètre dans un espace dense, investi en totalité, ce qui m’a amené au principe de la serre qui a toujours fait partie de mes sources d’inspiration. Avec Philippe Médioni (architecte, Philippe Médioni Agence d’Architectures, Paris), nous avons pensé qu’il fallait saturer l’espace au maximum. C’est comme ça que l’idée de la structure dans cet espace précis est née.

En quoi le projet a-t-il été inspiré par le cadre architectural de l’Ecole?

K.B Le cadre architectural de l’école a soulevé deux problématiques. D’abord l’idée de la perspective vue du porche, où de l’extérieur, on surplombe l’ensemble de l’intérieur, puis de quelle manière une serre, qui est normalement une structure extérieure, va se retrouver à l’intérieur : c’est l’idée de la serre inversée, comme une sorte de lanterne magique que l’on voit de l’extérieur.

C’est vraiment magique surtout la nuit !

K.B Exactement ! Quand Valérie m’a invitée à exposer à La Maréchalerie, elle m’a proposé des dates en hiver. Je me suis dit qu’avec les durées de jour courtes, la structure éclairée de l’intérieur composerait cette lanterne magique, comme un appel vue du porche. Le dispositif n’offrant pas tout à voir de l’extérieur, c’était également une incitation à rentrer dans le Centre d’Art : les ombres chinoises produites ne dévoilent pas ce qu’il y a à l’intérieur. Du porche, c’est également le seul endroit où l’on peut découvrir l’architecture de la serre dans sa totalité. Un autre élément à l’intérieur de l’espace cette fois interroge l’architecture : ce sont les parfums. Aliénor Massenet (parfumeuse professionnelle) a créé spécialement pour le projet deux odeurs qui définissent également des espaces sensoriels.L’idée de parcours imposé fait également référence à des questions spatiales liées à la construction traditionnelle du jardin. Je suis très dirigiste dans cet espace, qui n’a finalement que deux sens de circulation.

Vous créez une serre qui est un élément architectural très particulier, faisant également partie des traditions de mise en culture horticole.

K.B Avec l’architecte, nous avons joué avec le côté très technique de la serre. Nous sommes partis sur une structure apparente et une bâche technique opaque pour correspondre également à ce projet de lanterne magique. Sa forme hexagonale, une structure récurrente dans la nature, évoque une esthétique de la fonctionnalité.

L’installation allait aussi avec le contexte.

K.B Oui, la serre faisait écho à la charpente du lieu, car finalement quand on bloque l’espace ainsi, la seule chose qui reste visible c’est le plafond.

L’hétérogénéité créée rend intéressant le travail du matériau brut.

K.B J’ai pu souvent avoir accès à cet espace ce qui m’a permis de l’appréhender. Parfois, je le voyais vide, parfois investi. La Maréchalerie constituait une occasion rare d’investir tout un espace via une installation. La préoccupation architecturale est venue de cette opportunité. J’ai souvent l’occasion d’installer mes pièces dans des intérieurs très chargés, comme dernièrement à Chaumont sur Loire (Exposition Phylloplastie, Château du domaine de Chaumont sur Loire, 2010), ou au Château de Rambouillet.Par contre, c’était la première fois que j’avais carte blanche pour investir un lieu vide, mais pas neutre. Grâce à une architecture close, j’arrive à reconstituer un univers qui est très proche de mon imaginaire, ce qui est dur à réaliser dans d’autres circonstances.

Est ce la première fois que vous créez une œuvre avec un intérêt étudiant ? Et qui vient au centre d’art ?

K.B L’important à l’origine du projet n’était pas forcément le caractère étudiant, mais le fait est que ce le Centre d’Art soit au sein d’une école d’architecture, de plus à Versailles, près du Château et de ses jardins. C’est clairement quelque chose que j’ai pris en compte dans ma proposition. J’ai utilisé les notions de jardin, de domination du vivant, qui collaient très bien avec Versailles, et la forte attention pour l’architecture, qui ont été les éléments de base. J’avais d’un côté Phylloplastie, et de l’autre ces deux notions. C’est cette combinaison qui a donné la proposition. >

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Après le finissage et le démontage de cette exposition, quels sont vos projets ?

K.B Je suis en train de monter un projet autour des facultés d’adaptation et de la mobilité de la communauté Hmong de France. C’est encore un travail où le végétal et l’humain seront impliqués.En mai, je montre deux moteurs d’une série précédente, dans la borne, la structure mobile d’exposition du POCTB (le pays où le ciel est toujours bleu), c’est un espace d’exposition fermé et vitré d’un côté qui se déplace dans la région Centre.Fin juin, je pars en Argentine pour la projection de deux films : Acclimatation et Bonpland (qui étaient visibles à la Maréchalerie). Je suis en plein montage de ce dernier, il y a encore du travail ! Je suis invitée par le MAMBA (Musée d’Art Moderne de Buenos Aires) et l’Alliance Française.

Renouveleriez-vous ce genre d’expérience ?

K.B J’adorerai, mais ce genre de projet n’est possible que lorsque l’on dispose de budgets conséquent !.

Plus sur Karine Bonneval sur http://www.karinebonneval.com/index.html

On retrouve l’idée de la recherche, à la fois des étudiants et de l’atelier de recherche voisin.

K.B Je connaissais le fonctionnement de la Maréchalerie avec des étudiants-médiateurs, mais la dimension de rencontre, d’échange avec des étudiants, je ne l’ai découverte qu’au fil de l’exposition. Heureusement que nous avons bénéficié de l’aide des étudiants d’ailleurs. J’espère aussi que l’échange s’est fait dans les deux sens !

Quand vous avez conçu l’exposition, avez vous envisagé une évolution ? Est ce que le propos aévolué ?

K.B Oui, clairement ! Au départ la première proposition était des plantes en suspension mais ça ne fonctionnait pas. C’est aussi la première fois que je dois penser en amont un projet important sans que je puisse le tester auparavant. J’avais jusqu’à présent disséminé des Phylloplasties dans des intérieurs historiques, c’était donc tout à fait différent. L’élaboration de l’exposition s’est faite en collaboration avec un architecte qui mettait en forme la structure en fonction de nos idées et des contraintes techniques, puis avec des compagnons charpentiers qui ont ajouté tout leur savoir-faire. Le résultat a été un très bonne surprise, car il correspondait exactement à l’image que je m’en faisait.J’ai souvent l’habitude de gérer des projets seule, je suis obligée de faire parfois des concessions techniques. Faire appel à des compétences extérieures m’a permis de réaliser un volume au plus prêt de mon désir initial.Ce travail a vraiment été une étape. J’avais vraiment envie de concevoir un environnement total, et la Maréchalerie m’a permis de le faire. C’était très important à ce stade de mon travail.

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THEATRE/SHOW

THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW

Chaque vendredi et samedi soir, alors que la nuit tombe doucement sur Paris, dans une rue étroite près de St Michel, au studio Galande, un phénomène étrange continue d’éclater à coup de paillettes depuis plus de vingt ans… The Rocky Horror Picture show ! Chaque semaine, les animateurs plongent les innocents spectateurs venus s’amuser dans l’univers étrange de « Frank’n futher », personnage principal et quelque peu… spécial du film. Car oui, avant d’être un spectacle, le Rocky Horror Picture Show est bon fil… enfin c’est un film. Et même une comédie musicale sortie en 1975 réalisée par Jim Sharman qui fit un bide aux Etats Unis et qui fut rapidement reléguée au « Midnight movies », il raconte l’histoire de Brad et Janet, couple fraichement fiancé, atterri dans l’antre d’un scientifique et travesti alors que celui-ci fête un évènement spécial. Ils vont alors vivre une nuit dont ils se souviendront longtemps, et vous aussi… >

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Le Vendredi soir, ce sont les Irrationnals Masters qui vous accueillent dans cet antre de la décadence. Les tabous sont priés de rester à la porte, ici on rigole de tout et surtout de tout le monde (oui même de toi public) ! Le principe du spectacle est très simple : «tout ce qu’il se passe à l’écran, se passe dans la salle» alors préparez-vous à danser (mal) et chanter (mal aussi, généralement ça se vérifie). Je ne vous conseillerais que trop de regarder le film avant de venir et de vous familiariser avec le «Time Warp», LA danse du Rocky, pour perfectionner vos mouvements de bassin ! Préparez-vous aussi à recevoir de l’eau, du riz et même des animateurs sur vous ! C’est surtout l’occasion de venir mettre le bordel dans une salle de cinéma et, comme dirait Julien (Frank’n Futher), «ça n’a pas de prix».

Mais comment venir ? C’est très simple, il suffit de réserver sur le site du studio Galande (www.studiogalande.fr), de prendre avec vous un petit sachet de riz ainsi qu’une petite bouteille d’eau, une bonne dose de bonne humeur, et vous êtes prêts ! Pour plus de renseignements, je vous invite à visiter le site des Irration-nals Masters : www.rocky.fr !!!

l. affre

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Le retour du printemps vous donne l’envie de flâner dans Paris, alors après la pose exhib dans un café, allez dire bonjour au grand Helmut ! Pour la première rétrospective d’Helmut Newton en France, rien de tel que le Grand Palais pour accueillir des clichés d’un génie un brin provocateur. Précurseur du «porno chic», sa mise en scène de la femme puissante, séductrice, dominante, a révolutionné la vision du corps féminin. Les femmes de Newton sont libérées de leurs corps, ouvertes à tous les fantasmes et n’ont pas peur de les assumer, sorte de Sex and the City des années 70 qui aura fait évoluer les meurs.Sans justification psychologique ou morale, il leur fait adopter au millimètre près des poses, parfois bien inconvenantes, dans le but d’obtenir le cliché parfait où la rigueur efface toute trace de spontanéité. Pour cela, il a su s’entourer des plus grands, coiffeurs, maquilleurs, mais surtout créateurs comme Yves Saint Laurent, qui lui ont ouvert les portes de l’édition française de Vogue et bien d’autres.La meilleure façon de se rendre compte du génie de ce monomaniaque est d’aller au Grand Palais. L’exposition montre son travail sur la femme mais aussi d’autres champs, comme la fascination des personnes célèbres. Conçue par June Newton, vous y retrouverez bon nombre de citations, qui résument parfaitement l’ensemble de son œuvre. Et je finirai par celle-ci : « J’adore la vulgarité. Je suis très attiré par le mauvais goût, plus excitant que le prétendu bon goût qui n’est que la normalisation du regard. »

Helmut Newton, du 24 mars au 17 juin, au Grand Palais, av. Winston Churchill, 8. Tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 22 h. Entrée: 11 € (tarif réduit : 8 €). Renseignements : 01 44 13 17 17 ou ww.rmngp.fr.

l. morin.

CONCERT//SNARKY PUPPY//INSTRUMENTAL

EXPOSITION// HELMUT NEWTON //La mode, le luxe, l’argent, le pouvoir

Avec l’enregistrement de leur deux derniers live CD et DVD, Snarky Puppy est passé d’un secret underground à un des fers de lance de la musique instrumentale. Triples gagnants du Dallas Observer Music Award (meilleur groupe de jazz en 2008,2009 et 2010), Snarky Puppy allient profonde connaissance et respect de la musique traditionnelle avec innovation, et parviennent ainsi à toucher aussi bien le public le plus critique que le plus insouciant. Le noyau du groupe est composé à la batterie du lauréat d’un Grammy Award: Robert «Sput «Searight (God’s Property, Snoop Dogg) et de Shaun Martin aux claviers (Kirk Franklin, Erykah Badu). Dirigé par le bassiste et compositeur Michael Ligue, Snarky Puppy offre du funk brut, des dynamiques sensibles, des mélodies implacables, des harmonies luxuriantes, et surtout un délicat mélange de compositions et improvisations. Leur dernier album intitulé «Ground Up», est à coup sûr à mettre entre toutes les mains. Bonne dégustation !

q. pechenet

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EXPOSITION// HELMUT NEWTON //La mode, le luxe, l’argent, le pouvoir

CHANTIER//FONDATION LOUIS VUITTON//

Le samedi 24 mars dernier avait lieu la visite du chantier de la Fondation Louis Vuitton pour la création, organisée par l’association Avenir et Patrimoine. Premier grand chantier pour l’architecte Franck Gehry dans la capitale, le bâtiment est implanté au cœur du jardin d’Acclimatation et il évoque, de par ses formes chaotiques, et selon l’imagination débordante de chacun, un nuage, ou un iceberg. Effectivement posé sur un bassin d’eau, l’édifice constitue un véritable champ d’innovation pour la technique et l’architecture contemporaine.

L’exposition, organisée avec des paliers, conte des chapitres majeurs de l’Histoire de l’Art, étale d’importants courants qui à chaque fois croisent leurs modes d’expressions les plus significatifs. Le parcours se déroule suivant 3 thèmes : « La subjectivité dans l’oeuvre / Une histoire de l’abstraction du corps, de son élémentarisation à sa mécanisation / Les performances et la Danse dans les années 1960, mouvements d’avant-gardistes ».

« Danser sa vie » est abondante, généreuse... Elle veut mettre en évidence que le corps produisant des gestes, génère du mouvement. Ce corps apparaît comme un outil du quotidien, qui permet de créer une danse du matin au soir. Après cette visite on peut sentir que chaque mouvement, même le plus banal, peut établir un dialogue avec son contexte et qu’il peut inspirer.

Durant plus de 100 ans on a manifesté notre sensibilité, nos pulsions, à travers divers langages et différents médiums. Les pratiques artistiques se sont opposées, se sont mêlées, se sont inspirées les une avec les autres et se sont répondues. Ici au Centre Pompidou de Paris, on nous propose de visiter une partie de l’histoire de l’Art , celle qui explique la tension entre certains modes d’expression comme la peinture, la photographie, l’architecture … et la danse.

c. renaud

EXPOSITION CENTRE GEORGES POMPIDOU//DANSER SA VIE//COMPTE-RENDU DE VISITE

Des technologies novatrices, et particulièrement d’ordre numérique, ont été développées pour parvenir à concilier le travail de plus de 150 collaborateurs qui se coordonnent sur un même modèle 3D (ça fait rêver !). Chaque élément du chantier nécessite un savoir-faire pointu, expérimenté à l’avance sur le «premier de série , un prototype échelle 1 (à 2 millions d’euros à lui seul…) qui permet de se rendre compte à l’avance des difficultés de mise en œuvre. Un bâtiment hors-norme donc, dont l’ouverture au public est prévue en 2014…

a. scheepers.

EXPOSITION// MATISSE //PAIRES & SERIESCENTRE POMPIDOU PARIS

Matisse à Paris. « Il faut regarder toute la vie avec des yeux d’enfant».

Cette exposition, présentée au Centre Georges Pompidou et prochainement au MONA, marque par son caractère simple de mise en dialogue entre deux, trois, quatres toiles de l’artiste peignant un même sujet. A travers ses « Paires et Séries », avec des traitements formels et de fonds distincts, on perçoit la volonté de conjoindre des temps différents et d’en comprendre la genèse de la création de ses œuvres. Par le contact de plusieurs toiles traitant du même sujet, une peinture à l’huile avec une esquisse aquarellée forment un tout intéressant et permettent de comprendre l’essence de son projet artistique.

Puis c’est le mouvement qui en est son dada. Que se soit Claude Monet, qui utilise largement la notion de séries, comme les Cathédrales de Rouen (où le temps, la lumière et la séquence de ses toiles permettent de mettre en mouvement à travers l’espace(et le)/temps) ; Matisse crée le mouvement en soulignant le pouvoir de la surface et de couleur : l’artiste intensifie ses variations sous forme de séries complémentaires (volonté réelle de l’artiste ou volonté du commissaire de l’exposition ?).Mêlant photographies d’instants, esquisses retouchées, croquis , et une effervescence de peintures quasi achevées, cette exposition retrace les différentes étapes du travail de Matisse mais montre aussi les sauts et les retours successifs afin d’en découvrir les premières intuitions. Une exposition riche, mais qui déçoit quelques peu dans sa mise en espace.

Plus sur : www.centrepompidou.frA voir : Chapelle du Rosaire à Vence, Alpes Maritimes.

c. dessus

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EXPOSITION// DOISNEAU //LES HALLES DE DOISNEULES HALLES - PARIS

« La musique des Halles, c’est le fracas de tous les diables dans l’opéra de tous les jours.» Jacques Prévert On vous dit «Halles de Paris», vous pensez à la station de métro ou encore au centre commercial le Forum - Claude Vasconi (1940-2009) en 1975.Et pourtant, de 1866 aux années 60, les Halles c’est 10 pavillons de Victor Baltard (1805-1874) qui abritent l’une des principales centralités parisiennes : le marché central. Au milieu du XXème siècle, les Halles concentrent l’essence parisienne : 5000 commerçants, cafetiers et journaliers font vivre le cœur de la capitale.

Robert Doisneau (1912-1994), photographe français, à qui l’on doit le Baiser de l’Hôtel de ville (1950) resta fidèle au quartier des Halles pendant 40 ans. L’exposition «Doisneau, Paris les Halles» retrace l’histoire de ce lieu à travers son objectif. Ses 214 clichés témoignent d’une curieuse humanité dans une lumière de fête foraine, des rupins et des clochards, des chauffeurs routiers et des tireurs de diable, des bouchers et des clientes de Dior, des maraîchers et des poivrots (...) d’un endroit où flottaient une grosse gaîté et une bonne volonté.» De Paris, en fait. Le travail de Doisneau illustre également la métamorphose de ce lieu, la destruction des pavillons pour leur inadaptation à la vie moderne et à l’expansion constante de la capitale. Le photographe capture le chantier, l’amputation de Paris, le remplacement des structures métalliques par le béton du Forum des Halles, la disparition de l’esprit des Halles. « Tout ce quartier est pétrifié par un gel brutal. Paris perd son ventre et un peu de son esprit. » Mais, il enregistre aussi le déplacement du pavillon 8 à Nogent-sur-Marne (94), la construction du centre commercial, la création de la nouvelle station de métro, l’installation du MIN - Marché d’intérêt national - de Rungis plus adapté aux ambitions de Paris. // le Catalogue de l’exposition : Les Halles de Robert Doisneau Robert Doisneau et Vladimir Vasak - Edition Flammarion publications - 30 E.// Robert Doisneau : http://www.robert-doisneau.com/fr // Quartier des Halles : http://parisleshalles.fr // Pavillon Baltard : http://www.pavillonbaltard.fr

l. loupignan

EXPOSITION// DOISNEAU //LES HALLES DE DOISNEULES HALLES - PARIS

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CINEMA// LE PRENOM //Alexandre de La PatellièreGenre : Comédie dramatiqueDurée :

Vous vous croyez vraiment drôle ? Vous ne pensez pas risquer gros pour une mauvaise blague ?

Comme dans le film Carnage avec Jodie Foster, Kate Winslet sorti l’année dernière, où Roman Polanski confrontait deux couples très différents autour d’une table basse, scénario où la situation va decrescendo vers un conflit dont les conséquences pathétiques rendent le film irrésistiblement drôle. Ici, dans Le Prénom , même schéma . Alexandre de La Patellière met en scène Patrick Bruel et Valérie Benguigui dans un huit clos familial, autour d’un bon repas plein de rebondissements, dans une ambiance « artifice »... Oui car parfois, l’humour à des conséquences inattendues, voir « électriques » !

Vincent (Patrick Bruel), a une manière assez cynique de faire marcher ses proches. La plaisanterie ne plaît pas à tous, surtout à son beau frère, un littéraire, puritain et borné (qui lui ne marche pas mais court). Mais la plaisanterie même une fois dévoilée plombe l’ambiance du buffet... Une valse burlesque, de perches tendues, de tournures en dérision, du tac au tac en reprise de volley, jeu/set mais pas match, pas de vainqueur ici. Le tour de table vire vite aux règlements de comptes, aux « à qui la faute », où chacun en prend pour son compte et dévoile son vrai visage.

Le Prénom est un film aux références accessibles, avec un scénario simple mais bien ficelé, de bons jeux d’acteurs, un film drôle et sans prétentions. C’est surtout un film qui nous fait passer un bon moment.

Le rire est la récompense à l’humour, à condition de maîtriser l’art de la communication.

c. renaud

// PLAN DE TABLE //Christelle raynalGenre : Comedie Duree : 1H24 min

Pour changer de vie, changez de voisin.Suite à un câlin bref mais intense, la table dressée pour la noce est en désordre. La mariée court se recoiffer, tandis que l’homme replace les cartons sans respecter le plan de table. Le hasard fera-t-il bien les choses ? Ou bien devra-t-il donner un coup de main au destin? C’est la que cela se complique. Le scénario, plutôt bien ficellé et dynamique dans l’ensemble, s’enlise dans des lourdeurs pas vraiment indispensables, notamment avec un Franck Dubosc parfois à la limite ridicule.

Rapellant un excellent L’effet Papillon avec l’idée du « et si cela c’était plutôt passé comme cela ... », l’originalité du scénario n’est donc pas ce qui saute aux yeux, à priori. On passe cependant une heure et demi assez intéressante, bien aidée par les préstations remarquées de Audrey Lamy ainsi que d’Arié Elmaleh, deux acteurs en devenir, ce qui ne fait désormais plus aucun doute !!!

q.pechenet

SAVE THE DATE A LA MARECHALERIE5 avenue de Sceaux, 78000 Versailles. RER Versailles Rive-Gauche

• Du 6 avril au 1er juillet 2012 / Ever living Ornement « Du 6 avril au 1er juillet 2012, les centres d’art de La Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles et Micro Onde, centre d’art de l’Onde à Vélizy-Villacoublay présentent une exposition conjointe consacrée à l’ornement dans la création contemporaine de l’art et de l’architecture. À l’occasion de la manifestation « Balades en Yvelines », un parcours d’œuvres est présenté simultanément. Chacun des centres d’art invite quatre artistes pour des interventions urbaines sur le thème de l’ornement. »Lun/sam 14h - 18h.

AU CENTRE POMPIDOUAccès par la piazza, place Georges Pompidou, 75004 Paris. Métro Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet.

• Du 7 mars au 18 juin 2012 / Matisse, Paires et Séries« À travers une sélection de chefs-d’œuvre de l’artiste, l’exposition éclaire un aspect singulier de son art : l’exploration répétitive d’un même sujet, d’un même motif, qui permet à l’artiste d’explorer la peinture elle-même. L’exposition rassemble soixante peintures et une trentaine de dessins, pour retracer son parcours artistique, de 1899 à 1952. Face à ces couples et à ces digressions, c’est tout l’œuvre de Matisse qu’il est ainsi permis de saisir, avec ses ruptures, ses revirements et ses conquêtes. »Galerie 2. Lun/dim 11h - 21h sauf mardi, jeu 11h - 22h.

• Du 21 mars au 21 mai 2012 /Art Spiegelman, co-mix« Auteur rare, radical, au graphisme évolutif et protéiforme, Art Spiegelman révèle, dans ses images, une grande maîtrise de la composition et, par la variété de ses projets, un sens de la mise en scène et du récit qui tirent le meilleur parti du média bande dessinée. L’exposition présente son œuvre majeure, «Maus», sa période underground des années 1970 (Arcade et Breakdowns) et ses œuvres les plus récentes, ainsi que son travail d’éditeur. »Bpi Niveau 2 (entrée rue Beaubourg). Lun/dim 12h - 22h sauf mardi.

• Du 17 janvier au 11 juin 2012 / Cycle de rencontres La création à l’œuvre« Quelle que soit l’expression artistique, l’acte de création reste toujours pour ceux qui le reçoivent, une énigme. Il est à la fois de l’ordre du surgissement et de celui de la construction, puisqu’une œuvre est à la fois unique et singulière, mais qu’elle s’épanouit également dans le temps. Telle est la formidable tension qui existe entre la puissance de l’acte de création, pris pour lui-même, et la manière dont il s’inscrit dans un cheminement artistique qui se déroule dans la durée. »Petite salle. Lun 19h.

AU GRAND PALAISAvenue Winston Churchill, 75008 Paris. Métro Champs-Elysées Clémenceau, Franklin-Roosevelt.

• Du 24 mars au 17 juin 2012 / Helmut Newton« Sulfureux, parfois choquant, l’œuvre de Newton a cherché à restituer la beauté, l’érotisme, l’humour, parfois la violence que sa sensibilité lui permettait de relever dans les rapports sociaux des mondes qu’il fréquentait : la mode, le luxe, l’argent, le pouvoir. L’exposition réunit plus de deux cents images, quasi exclusivement des tirages originaux ou « vintage » réalisés sous le contrôle d’Helmut Newton : polaroïds, tirages de travail de divers formats, œuvres monumentales. »Galerie Sud-Est. Lun/dim 10h - 22h, sauf mardi.

• Du 10 mai au 21 juin 2012 Monumenta 2012 / Daniel Buren« Monumenta invite chaque année un artiste contemporain de renommée internationale à investir la Nef du Grand Palais avec une œuvre magistrale conçue pour l’occasion. Pour la cinquième édition, Daniel Buren, l’un des plus grands créateurs français, relève le défi. »Nef (Porte Nord). Lun, mer 10h - 19h, jeu/dim 10h - 00h.

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SAVE THE DATE AU PARC DE LA VILLETTE211, avenue Jean Jaurès, 75019 Paris. Métro Porte de Pantin, Porte de la Villette.

• Du 20 mars au 19 août 2012 Li Wei« Des photos géantes jalonnent le parc de la Villette et déjà la réalité prend un coup de fouet. Li Wei s’amuse de situations étranges, irrationnelles, toujours portées par un désir d’apesanteur comme un arrachement à notre condition. Les résultats, détonants et pleins d’humour, suspendent le temps et le regard. Au croisement de l’exploit physique et de l’image figée, le geste photographique de Li Wei sera disséminé dans le parc comme autant de germes pour l’imagination du promeneur.»Sur le parc.

AU CENTQUATRE104 rue Aubervilliers / 5 rue Curial, 75019 Paris. Métro Riquet.

• Du 07 mars au 04 août 2012 Leandro Erlich. Bâtiment (re-création)« Les créations de Leandro Erlich, quasi architecturales, jouent avec les miroirs, les doubles fonds et les effets de trompe-l’œil pour modifier les perceptions de la réalité et créer des espaces insolites. La fascination pour l’infini qui naît de ses œuvres donne à celles-ci une dimension spectaculaire, tandis que les multiples possibilités de participation du spectateur les rendent ludiques. Il s’agit alors de véritables expériences collectives. »Mer, sam, dim 14h - 19h, vacances scolaires : mar/dim 14h - 19h.

A L’INSTITUT FINLANDAIS60 rue des Écoles, 75005 Paris. Métro Cluny - La Sorbonne.

• Du 31 mai au 4 juin 2012 1-2-3-Helsinki ! Design en Seine« Cet événement éphémère sur les berges de la Seine, présente une sélection pointue du design finlandais au cours de plusieurs expositions et propose une croisière culinaire. Les exposants sont reliés par le design thinking (la pensée du design), pour apporter des solutions aux défis quotidiens et sociétaux par le biais du design. Des conférences et ateliers approfondiront la réflexion sur les thèmes porteurs du projet. »Sur les berges de la Seine, dans le cadre des Designers Days, www.designersdays.com.

A LA FONDATION CARTIER POUR L’ART CONTEMPORAIN261 boulevard Raspail, 75014 Paris. Métro Raspail, Denfert-Rochereau.

• Du 15 mai au 30 septembre 2012 /Histoires de voir, Show and Tell« Porteuses d’une grande liberté formelle, résolument modernes, les œuvres présentées fascinent autant par leur puissance visuelle que par les parcours remarquables de leurs auteurs. Histoires de voir, Show and Tell s’attache à montrer une œuvre, mais aussi un parcours de vie, une culture, un univers. À travers des films, des documents et des textes, l’exposition explore les récits fascinants qui se cachent derrière les œuvres, ramenant ainsi leurs auteurs de la périphérie vers le centre de la scène. »Mer/dim 11h - 20h, mar 11h - 22h.

AU JEU DE PAUME1 Place de la Concorde, 75008 Paris. Métro Concorde, Tuileries.

• Du 22 mai au 23 septembre 2012 / Eva Besnyö, 1910-2003. L’image sensible« “Grande dame de la photographie néerlandaise”, Eva Besnyö est de ces femmes qui ont trouvé dans la photographie non seulement un métier mais une forme d’émancipation, et de ces artistes d’avant-garde, émigrés, qui choisirent l’Europe comme terrain de jeu et de travail. La première rétrospective que consacre le Jeu de Paume à Eva Besnyö met en lumière le travail de cette photographe dont la carrière s’est enrichie des villes qu’elle a traversées.»Mer/dim 11h - 19h, mar 11h - 21h.

• Du 22 mai au 23 septembre 2012 /Laurent Grasso : « Uraniborg »« Laurent Grasso a conçu son exposition au Jeu de Paume autour de préoccupations qui traversent son travail : brouiller le rapport au temps et à la temporalité, rendre floue l’origine des objets montrés ; créer un dispositif d’exposition qui modifie l’architecture du lieu où elle est présentée ; interroger la perception du spectateur avec des situations qui ont une source documentaire, historique, mythologique mais qui contiennent un potentiel esthétique et fictionnel. »Mer/dim 11h - 19h, mar 11h - 21h.

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A LA MAISON DE LA CULTURE DU JAPON A PARIS101 bis quai Branly 75015 Paris. Métro Bir-Hakeim, RER Champ de Mars - Tour Eiffel.

• Du 8 mars au 23 juin 2012 Humour, parodie et vidéos. Créations vidéo du Japon contemporain« Pour fêter son 15e anniversaire dans la bonne humeur, la MCJP présente cette année deux expositions sur le thème du rire. Rires de joie et de bonheur, mais aussi rires provoqués par une situation absurde ou décalée, humour noir critique de la société… Le rire se décline de mille façons et exprime toutes sortes d’émotions. Mais qu’est-ce qui fait rire les Japonais ? L’humour est-il le même à Tôkyô et à Ôsaka ? Eléments de réponses avec les œuvres vidéo de neuf créateurs contemporains qui vous feront sourire ou rire aux éclats !»Salle d’exposition. Mar/sam 12h - 19h, jeu 12h - 20h.

A LA MAISON DE L’AMERIQUE LATINE217, Boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Métro Solferino, Rue du Bac, RER Musée d’Orsay.

• Du 8 mars au 16 juin 2012 Jaildo Marinho. Le vide Oblique. Sculptures« Le travail de Jaildo Marinho s’inscrit dans la grande tradition artistique brésilienne du néoconcrétisme.Héritier à la fois de Mondrian et de l’art concret des années trente, ce mouvement s’est illustré à partir des années cinquante dans les œuvres de Helio Oiticica, Amilcar de Castro et bien d’autres, à la recherche d’une conception plus forte de l’organicité de la sculpture. C’est dans cette lignée que Jaildo Marinho inscrit aujourd’hui son œuvre, particulièrement attachée à la fonction du vide dans l’objet sculptural et dans l’espace. »Cour ovale (accès par le 1 rue St Dominique). Mar/sam 14h - 18h.

AU MAC/VALPlace de la Libération, 94400 Vitry-sur-Seine.

• Du 10 mars au 3 juin 2012 Information Fiction Publicité (IFP) « Le théâtron des nuages »« Les trois termes INFORMATION FICTION PUBLICITE proviennent d’un diagnostic et d’une réflexion sur l’actualité (de l’art) ; trois termes « abandonnés dans un certain flottement qui autorisent plusieurs niveaux de lecture : un sens commun, un sens plus philosophique et un sens plus général » ; trois notions « nodales » également choisies parce qu’elles permettaient alors à (IFP) de définir un nouveau territoire théorique à partir duquel penser l’art (et l’état du monde). »Mar/ven 10h - 18h, vacances scolaires : sam/dim 12h - 19h.

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