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EDITION N°: 83 Du mercredi 16 septembre 2020 PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME ! www.maroc-hebdo.com QUATRE PROJETS POUR LA RÉNOVATION DE CASABLANCA : CASABLANCA, FUTURE VILLE TOURISTIQUE? LES PRIVÉES ET ENSEIGNEMENT À DISTANCE : LE DUR COMBAT DES PARENTS D’ÉLÈVES Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour vous connecter à notre site web. /press.mhi NOS MAUX SONT PLUS DESTRUCTEURS QUE LE COVID ! VULNÉRABILITÉ, PRÉCARITÉ, INSÉCURITÉ…

VULNÉRABILITÉ, PRÉCARITÉ, INSÉCURITÉ… NOS MAUX …

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EDITION N°: 83Du mercredi 16 septembre 2020

PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

www.maroc-hebdo.com

QUATRE PROJETS POURLA RÉNOVATION DE CASABLANCA :

CASABLANCA, FUTURE VILLE TOURISTIQUE?

LES PRIVÉES ET ENSEIGNEMENTÀ DISTANCE :

LE DUR COMBAT DESPARENTS D’ÉLÈVES

Retrouvez l’édition digitalede Maroc Hebdo sur votresmartphone ou tablette.Scannez le QR code pourvous connecter à notre site web./press.mhi

NOS MAUXSONT PLUSDESTRUCTEURS QUE LE COVID !

VULNÉRABILITÉ, PRÉCARITÉ, INSÉCURITÉ…

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 83 - Du mercredi 16 septembre 2020

Le Maroc va mal, très mal. La crise sanitaire liée au Covid-16 nous a démontré à quel point les Ma-rocains sont vulnérables, que

les chiffres relatifs à la pauvreté du HCP ne reflètent pas la réalité et que la structure économique du pays est tout sauf saine et résiliente. Non déclaration à la CNSS, taux de chômage inquiétant, précarité des emplois, aggravation de l’informel, un monde rural dé-laissé, des pauvres désespérés et une classe moyenne tiraillée, une vache à lait pour le gouvernement, anxieuse et inquiète de bas-culer un jour dans la pauvreté. C’est un secret de polichinelle. Le malaise social que vivent chaque jour les Marocains ne date pas d’aujourd’hui et de cette crise sanitaire. Cette dernière n’a fait que l’ampli-fier, nous rappelant que nos gouvernants ont bel et bien failli à leurs missions. Des gouver-nants qui ne rendent pas compte et qui, pour

nation, selon les autorités, on se demande si c’est juste à cause du Covid.Des pans entiers de l’économie ont été mis à l’arrêt, des secteurs stratégiques employant des milliers de personnes agonisent. Le secteur de la location de voitures a licencié 10.000 personnes, 7.000 autres le seraient dans les semaines à venir. Des licenciements en masse qui ont, pourtant, reçu l’aval du gouvernement puisque, indirectement, il a permis aux entreprises bénéficiant d’aides étatiques de licencier jusqu’à 20% de leur personnel. Aberrant, dites-vous? Sûrement. Des aides qui auraient dû être conditionnées par le maintien des emplois. Circulez, il n’y a rien à voir! Ce gouvernement a démontré avec brio son incompétence à gérer cette crise. Il a brillé par ses décisions incohé-rentes, son manque d’audace face aux puis-sants lobbys et son mépris insultant envers les citoyens, leur faisant endosser au pas-sage, la responsabilité de l’aggravation de la crise sanitaire du pays. La responsabilité est certes partagée, mais c’est au gouvernement de prendre les bons choix, de les assumer et de taper fort quand il s’agit de contrôler et de sanctionner. Ce gouvernement dispose d’une extraordi-naire faculté à diviser. Beaucoup d’observa-teurs ont été surpris de voir l’Exécutif rechi-gner à annuler la fête du mouton. Résultat: les contaminations et décès sont partis en flèche. Un jour, le gouvernement doit ré-pondre de cet acte irresponsable et dange-reux.Aujourd’hui, le pire est à craindre. Les pro-chains mois s’annoncent noirs et une très grave crise sociale se profile. Le Covid-19 est un virus, on vivra avec, d’autres Covid appa-raîtront, mais les Marocains devront encore composer et survivre à d’autres virus plus destructeurs: la mauvaise gouvernance, la non répartition des richesses, l’inefficacité des politiques sociales et stratégies écono-miques, la corruption, la non reddition des comptes, l’analphabétisme et l’ignorance, la pauvreté, l’injustice, le mépris, le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres et ces partis politiques profondément sclérosés. Nos virus ont la peau dure, vivement le chan-gement ! l

la plupart, ne font que défendre leurs inté-rêts personnels, partisans ou encore idéolo-giques, aux dépends de l’intérêt général et du bien-être et le respect de la dignité des Marocains. Sur les réseaux sociaux, les scènes et vidéos de manifestations de colère, de grogne et de désespoir se multiplient. Des gens qui perdent leur travail du jour au lendemain, ceux chassés de leurs domiciles faute de paie-ment de loyers, recrudescence de la mendici-té, mais aussi des témoignages de personnes agressées et volées… Et c’est là où le bât blesse. L’insécurité. Plusieurs jeunes, pour la plupart issus du secteur informel et de quar-tiers défavorisés, se seraient convertis aux crimes et autres délits. L’appareil sécuritaire tente tant bien que de mal de contenir cette tendance effrayante. Si plusieurs quartiers populaires ont été encerclés et barricadés à cause de l’apparition de foyers de contami-

NOS MAUX SONT PLUSDESTRUCTEURS QUE LE COVID !

VULNÉRABILITÉ, PRÉCARITÉ, INSÉCURITÉ…

Les Marocains n’en peuvent plus. Des milliers ont basculé dansla vulnérabilité et la pauvreté. La crise sanitaire a révélé les maux structurels

qui minent notre pays. Des maux qui ont la peau dure.

Mohamed Amine HAFIDI

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Edition 83 - Du mercredi 16 septembre 2020

C’est un fait, les moyens dont dispose à l’heure ac-tuelle le système de santé marocain demeurent, à

bien des égards, faméliques. Chose qui, au cours de ces derniers mois de pandémie de Covid-19, s’est avérée problématique et a poussé le roi Mohammed VI à appeler, dans son discours du Trône du 30 juillet 2020, à généraliser l’assurance maladie obligatoire (AMO). Dans le même sens, l’Organisation de coopération et de développement écono-miques (OCDE) vient de rendre public un rap-port qu’elle avait réalisé en novembre 2019 sur la “mobilisation des recettes fiscales pour le financement de la santé au Maroc” et qui souligne l’importance qu’il y a pour l’État marocain à dépenser davantage pour la san-té de sa population.

Mobilisation des recettes fiscalesAinsi, si l’on compare le Royaume à d’autres pays plus ou moins analogues, on trouve qu’il consacre une part moins importante de son produit intérieur brut (PIB), à savoir 5,2%, à son système de santé: cette part est, à titre d’exemple, de 6,9% en Tunisie. Ce qui constitue, en tout et pour tout, 161 dollars par citoyen. Selon l’OCDE, un pays comme le Maroc, considéré comme étant à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, de-vrait mettre dans la balance une somme près de de trois fois supérieure, de l’ordre de 471 dollars.

En outre, l’OCDE défend la mise en place de nombreuses réformes fiscales, en ce qui s’agit notamment des produits néfastes sur la santé tels le tabac et l’alcool qui verraient dès lors leur taxe intérieure de consomma-tion (TIC) augmenter, ou encore la mise en place de taxes environnementales classées comme étant des taxes relatives à la santé, de sorte à doter le système de santé maro-cain de davantage de moyens. Ainsi, l’objec-tif est que, d’ici 2030, ce soit 8,2% du PIB qui soient entièrement dédiés à la santé, faisant par là même passer, en dix ans seulement, le montant alloué à ce titre à chaque Ma-rocain à 419 dollars. Ce qui, par ailleurs, se répercuterait surtout par la multiplication par 2,6 du nombre de médecins et par 3,6 du nombre de personnels médicaux. Simple voeu pieux? l

La conséquence, c’est que ce sont les Maro-cains qui, majoritairement, continuent de financer leur système de santé, à hauteur de 51%. Trop, et, surtout, une marque de la na-ture “inéquitable et régressive” du système de santé marocain. Au niveau de l’AMO par exemple, l’OCDE appelle à une rationalisation des dépenses, sur la base par exemple du renouvellement des conventions nationales ou encore de la tarification nationale de référence, couplée à l’élargissement de l’assiette des cotisations et l’augmentation de leur taux. Ce qui, du reste, rejoint le plan de travail tracé par le roi Mohammed VI dans son dernier discours du Trône.

L’ÉTAT DOIT DÉPENSER PLUS,SELON L’OCDE

SYSTÈME DE SANTÉ

Avec seulement 5,2% de son PIB consacré par année à son système de santé, le Marocreste à la traîne par rapport aux pays analogues. Il est appelé, dans les dix ans, à multiplier par

au moins trois ses dépenses en la matière, selon un nouveau rapport.

Wissam EL BOUZDAINI

L’OBJECTIF EST QUE, D’ICI 2030, CE SOIT 8,2%DU PIB QUI SOIENT ENTIÈREMENT DÉDIÉS À LA SANTÉ.

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Edition 83 - Du mercredi 16 septembre 2020

Assez de chantage! Ne pouvant prouver les faits contenus dans les péripéties d’une affaire ro-cambolesque d’espionnage

d’un jeune, inconnu du bataillon du monde la presse et d’un apprenti dans le domaine des droits de l’Homme, aux ambitions sur-dimensionnées, en l’occurrence Omar Radi, Amnesty International est passée au chan-tage lorsqu’elle a constaté que cette affaire s’est retournée contre celui qu’elle a pré-senté comme «star» et «victime» des droits

sur les autorités marocaines pour obtenir la libération de ce journaliste, contient plusieurs allégations attentant à l’indépen-dance de la justice, prêtant à l’ingérence du gouvernement et incitant à l’influence sur ses décisions.Depuis le 24 juin 2020, Omar Radi a été au-ditionné, en état de liberté, à huit reprises par la Police judiciaire de Casablanca dans le cadre d’une enquête préliminaire ordonnée par le Parquet général. Durant cette phase, il publiait régulièrement les convocations qui lui ont été remises par la Police judiciaire mais aussi 28 posts sur les réseaux sociaux. Le 6 avril 2019, il a posté ce tweet: «Lahcen Tolfi, juge de la cour d’appel bourreau de nos frères (entendu les détenus du Rif, ndlr). Souvenons-nous bien de lui dans beaucoup de régimes les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant avoir exécuté des ordres, ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité». Au terme de l’enquête, assisté de plusieurs avocats, il a été présenté le 29 juillet 2020 devant le Procureur Général du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca, pour les chefs d’inculpation suivants: Attentat à la pudeur avec violence et viol; Réception de fonds étrangers dans le dessein de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de me-ner des contacts avec des agents d’un Etat étranger pour nuire à la situation diploma-tique du Maroc. Omar Radi a notamment servi d’agent de terrain pour la collecte d’in-formations sur la situation au Rif au profit de diplomates néerlandais. De même, il a reçu des transferts d’argent à partir de l’étranger, chiffrés à des milliers de dollars l

de l’Homme et des exactions des services marocains. Médiatisée à outrance grâce à un rapport de Amnesty International sur la liberté d’expression au Maroc, publié le 22 juin 2020, où, selon cette ONG intéressée aux ramifications établies avec des multi-nationales, le téléphone de Omar Radi avait été espionné via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO, utilisé selon elle par les autorités marocaines. Une affaire d’es-pionnage hollywoodienne et une affaire mo-rale et de valeurs, quoi de mieux pour ternir autant que faire se peut l’image du Maroc! Le chantage de bas étage qu’a exercé cette ONG intéressée a visé la justice marocaine. Cette fois, la riposte, juste et légitime, est venue du Conseil supérieur du pouvoir ju-diciaire (CSPJ) qui monte au créneau pour défendre l’indépendance de la justice et la non-ingérence dans ses décisions. Ainsi le CSPJ a indiqué, lundi 14 septembre 2020, en réaction à un communiqué d’Amnesty Inter-national sous le titre «Action urgente pour la libération du journaliste Omar Radi», que cela affecterait la réputation de la justice et affaiblirait la confiance en ses décisions, ap-pelant Amnesty international à s’abstenir de s’ingérer dans ses décisions et ses verdicts.Le Conseil a exhorté les magistrats à s’at-tacher à leur indépendance et à ne pas cé-der aux influences qu’ils pourraient subir, quelle qu’en soit la source, à ne se référer dans leurs verdicts qu’à la loi et aux prin-cipes de justice et d’équité et à respecter les droits des parties et leur favoriser toutes les conditions d’un procès équitable. Le Conseil souligne que le communiqué publié par l’ONG, à travers lequel elle lance un appel international pour faire pression

LA JUSTICE S’AUTO-IMMUNISE CONTRELES INFLUENCES ÉTRANGÈRES

PROCÈS OMAR RADI

D’une affaire d’espionnage, vaine, Amnesty International a exploité le procès de Omar Radipour lancer une campagne contre le Maroc tout en cherchant à influencer sa justice. Le Conseilsupérieur du pouvoir judiciaire est monté au créneau pour dénoncer ces tentatives d’ingérence.

Reda BENADADA

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L es dérives de cette rentrée scolaire ravivent l’idée que la flamme de la cupidité chez les propriétaires des écoles

privées n’est pas encore éteinte. Quand les parents d’élèves et d’étudiants leur ont demandé s’ils étaient prêts à ré-duire les frais de scolarité, au milieu de la saison écoulée ou au début de cette nouvelle saison, eu égard aux ré-percussions fâcheuses de la pandémie sur leurs revenus mais également à la compression des charges fixes liées au mode d’enseignement à distance, ils se sont vu opposer un refus courtois, mais ferme. Les patrons des établissements privés ont argué du fait qu’ils ont consenti des investissements colossaux pour assurer, contrairement à la deu-xième moitié de l’année précédente, un enseignement à distance. Certains ont été précis, soulignant qu’ils ont acquis de nouveaux ordinateurs et les licences d’applications professionnelles de vi-

LES PRIVÉES ET ENSEIGNEMENT À DISTANCE

Les écoles privées ont exigé le paiement des frais de scolarité sans tarder. La contrepartie est en deçà des attentes des parents d’élèves. Pas d’investissements dans des plateformes technologiques,

manque d’enseignants… Le ministère aux abonnés absents.

Marouane KABBAJ

sio-conférences telles Zoom. Résignés, les parents d’élèves ont acquiescé. Bon gré, mal gré! Puis vint le jour tant attendu. Le département de Saïd Amzazi annonce la date du 7 septembre 2020 comme date de rentrée et de début des cours. Il a fallu attendre le 14 ou le 15 du mois pour voir la quasi-totalité des écoles donner le coup d’envoi. Un calendrier différent de celui du ministère de tutelle!

Incapacité du gouvernementEt comme un malheur ne vient jamais seul, les parents commencent à compter les défaillances: Des instituteurs ou ensei-gnants absents, un cours ou deux cours le premier jour, des enseignants sous-payés qui désactivent la caméra tout au long de la durée d’une séance de maths ou de physique-chimie (!!!) pour ne pas montrer qu’ils dispensent le cours depuis chez eux… «Ça va s’arranger. C’est nouveau pour nous, tout ça. C’est en cours de rodage», voici quelques phrases utilisées comme

des leitmotivs par des responsables péda-gogiques ou administratifs d’écoles privées pour justifier leur démarrage maladroit. Le comble, c’est qu’il s’est avéré que ces écoles n’ont pas acheté les licences des applications professionnelles de Zoom (il s’agit du logiciel le plus utilisé) ou plutôt ont acquis une licence basique de ce logi-ciel qui ne permet pas une retransmission parfaite du cours. Ainsi, les coupures des connections ont été récurrentes. Les ré-unions gratuites s’interrompent au bout de 40 minutes. Pour se plaindre, c’est un parcours de combattant. L’interlocuteur ou l’interlocutrice tente d’apaiser la colère des patents sans apporter une solution concrète. Bref, que ces enfants soient inscrits dans une école privée «prestigieuse» ou «normale» ou encore dans une école homologuée par la Mission française, le problème qui se pose est identique, à quelques différences près. Les écoles pri-vées ont exigé le paiement des frais sans tarder. La contrepartie est en deçà des attentes des parents d’élèves. Elles dé-pensent le minimum pour assurer un en-seignement à distance digne de ce nom dont la plateforme technologique et la for-mation pédagogique des enseignants sont le socle. «C’est une arnaque», s’écrient des parents d’élèves sur les réseaux sociaux. Cette arnaque est tolérée par la tutelle du moment que les délégués régionaux et les inspecteurs des académies ne font pas leur travail de supervision et n’y effectuent pas des visites inopinées.Au-delà de la responsabilité d’un minis-tère, le gouvernement, qui joue la concilia-tion par intérêt, ne fait que subir la volonté d’un interlocuteur puissant et fortuné l

LE DUR COMBAT DES PARENTS D’ÉLÈVES

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Les fermetures des écoles s’en-chaînent. Après le célèbre lycée Descartes, à Rabat, qui a décidé de fermer ses portes après la

découverte de nombreux cas de Covid-19 parmi le corps enseignant, plusieurs autres écoles publiques et privées ont suivi le pas à Temara, Agadir, Salé et Kénitra. A Casablan-ca, les écoles avaient été fermées par une décision gouvernementale rendue publique, le 6 septembre 2020, à la veille de la rentrée scolaire. Dans cette atmosphère sanitaire préoccu-pante, les écoles sont désormais confrontées à un dilemme particulièrement inextricable: comment assurer l’enseignement présentiel tout en se protégeant contre la propagation du virus? Il est vrai que plusieurs établisse-ments ont mis en place un protocole sani-taire plus ou moins strict mais le risque de contamination est toujours présent. D’où la psychose qui règne dans le milieu scolaire avec la crainte d’apparitions de cas de conta-mination.

et pédagogiques ainsi que du ministère de l’Emploi est dépêchée à l’établissement pour vérifier le respect du protocole sani-taire ordonné par la tutelle. Si le rapport est négatif, l’établissement sera fermé pour 14 jours, avec la mise en place d’un ensei-gnement à distance. Si un cas est confirmé par les élèves, l’école est appelée à stérili-ser tout l’établissement. Quant à l’élève, il est rapidement pris en charge et soumis à un deuxième test pour confirmer la gué-rison. Si le résultat s’avère négatif, l’élève peut retourner sur les bancs de l’école. La classe de l’élève est fermée et soumise à un large dépistage. En cas de confirmation d’une autre contamination, il faut vérifier le lien épidémiologique entre les deux cas. Si un lien existe, la classe doit être fermée et l’enseignement assuré à distance pen-dant 14 jours. Dans le cas contraire, tout l’établissement sera fermé et adoption de l’enseignement à distance pendant 14 jours. Si d’autres cas ne sont pas confirmés dans la même classe, l’ensemble des élèves de la classe seront confinés, avec adoption de l’enseignement à distance pendant 14 jours. Dans le cas de contamination d’un ensei-gnant ou d’un personnel administratif, il est procédé à la fermeture des classes gé-rées par l’enseignant et dépistage de tous les élèves. En cas d’apparition de nouveaux cas, fermeture de l’école et adoption de l’en-seignement à distance pendant 14 jours. Dans le cas contraire, poursuite des cours en présentiel. Une telle procédure est appelée à être détaillée par le ministère de l’éduca-tion nationale pour davantage de rapidité et d’efficacité dans le traitement des cas de contamination l

Le ministre de l’éducation nationale, Saïd Amzazi, avait promis de mettre en place une procédure de gestion des cas positifs dans les établissements scolaires. C’est désormais chose faite. Depuis le mardi 15 septembre, les académies et les directions provinciales, ainsi que les directeurs des écoles publiques et privées, ont été informés par une circu-laire ministérielle de la mise en place de la procédure qu’il faut scrupuleusement suivre en cas de détection de cas positifs.

Large dépistageLe ministère précise ainsi qu’il s’agit d’une série de mesures qui doivent être entre-prises et respectées en cas de confirmation d’un cas de contamination parmi les élèves, le corps professoral ou le personnel adminis-tratif. En effet, l’établissement devra infor-mer la direction provinciale et les autorités locales et sanitaires dès qu’un cas positif est signalé. S’il s’agit d’une école privée, une commission mixte composée de repré-sentants des autorités locales, sanitaires

LA PSYCHOSE DES CONTAMINATIONS GESTION DES CAS DE COVID DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES

Depuis le mardi 15 septembre 2020, les académies et les directions provinciales ainsi que les directeurs des écoles publiques et privées ont été informées par une circulaire ministérielle de la mise en place

de la procédure qu’il faut scrupuleusement suivre en cas de détection de cas positifs.

A. AMOURAG

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S’inspirant probablement de leurs confrères français, qui ont demandé, le 8 sep-tembre 2020, à être auto-

risés à pouvoir administrer les piqûres de vaccin contre la grippe saisonnière dans les officines, les pharmaciens ma-rocains ont demandé la même chose au gouvernement marocain. C’est dans le cadre d’une lettre adressée au ministre de la santé, Khalid Aït Taleb, mardi 15 septembre, que cette demande a été formellement exprimée.Au-delà de leur rôle de vendre les mé-dicaments, les pharmaciens, condition sanitaire oblige, s’engagent ainsi sur de nouvelles missions médicales suscep-tibles d’aider le système de santé na-

VACCINATION CONTRE LA GRIPPE SAISONNIÈRE

Alors que l’opération de vaccination n’a pas encore commencé et que le vaccin n’est pas disponible sur le marché, les pharmaciens marocains

veulent être impliqués dans la chaîne de vaccination contre la grippe sai-sonnière. Un geste par lequel ils veulent contribuer à alléger la surcharge

de travail sur les laboratoires et les centres de vaccination.

Aissa AMOURAG

tional, qui est submergé par la hausse des cas du Covid-19. Si la demande en elle-même est à saluer du fait d’un contexte sanitaire difficile marqué par la surcharge des hôpitaux et des centres de soins mais aussi par les res-trictions limitant les déplacements des Marocains, notamment à Casablan-ca, il est à souligner, néanmoins, que l’opération de vaccination n’a pas en-core commencé. Car, tout simplement, le vaccin contre la grippe saisonnière n’est pas disponible.«Mais, il le sera probablement début octobre, date à laquelle débute norma-lement la campagne de vaccination», affirme, pour sa part, Mohamed Lahba-bi, président de la Confédération des

syndicats des pharmaciens du Maroc. Ce dernier exhorte ainsi le ministre de la santé à entourer la prochaine cam-pagne de vaccination contre la grippe saisonnière avec une organisation plus ouverte et plus souple en impliquant les pharmaciens dans la machine de vaccination. Il faut savoir que les vacci-nations, dont les doses sont également disponibles en pharmacie, au prix de 72,80 dirhams, sont généralement ré-alisées à l’Institut Pasteur ou dans les cabinets médicaux privés.

Argument de tailleLa mise à contribution des pharmacies dans la vaccination permettra de tou-cher une part importante de la popu-lation, pouvant atteindre 65%, comme ont pu le démontrer d’autres expé-riences menées par un certain nombre de pays, dont la France, le Portugal et la Tunisie. Autre argument de taille: la proximité avec les couches de la population ci-blées par cette campagne de vaccina-tion, dont les plus vulnérables comme les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques. Mo-hamed Lahbabi précise que ce n’est pas la première fois que les pharmaciens demandent à être impliqués dans cette campagne. Si jamais les pharmacies sont associées à cette opération, la prestation ne serait facturée que 20 seulement, voire 30 dirhams, en plus de l’achat de la dose de vaccin néces-saire à la vaccination l

LA MISE À CONTRIBUTION DESPHARMACIES DANS LA VACCINATIONPERMETTRA DE TOUCHER UNE PART

IMPORTANTE DE LA POPULATION,POUVANT ATTEINDRE 65%.

LES OFFICINES DEMANDENT À ÊTRE IMPLIQUÉES

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LE MAROC PARTICIPE À TBILISSI À LA RÉUNION DE L’OMT

LE MAROC ÉLU AU COMITÉ DE L’ONU SUR LES DROITS SOCIAUX

Alors le tourisme national s’effondre dans le sillage de la crise sanitaire, le Maroc, représenté par la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, participe à la 112ème session du Conseil exécutif de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), dont les travaux ont débuté officiellement mercredi 16 septembre 2020 dans la capitale géorgienne Tbilissi. La présente session, qui réunit une trentaine d’États membres, est l’occasion d’échanger les expériences dans la gestion de la crise liée à la pandémie, de coordonner les actions des gouvernements et de clarifier les futures orientations pour la relance du tourisme international. Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a présenté les tendances actuelles et les perspectives du tourisme international, à la lumière de la pandémie de Covid-19, ainsi que les rapport sur la situation financière et les ressources humaines de l’organisation, de même que les rapports du Comité du tourisme et et de la compétitivité, du Comité du tourisme et de la durabilité et du Comité des statistiques.En marge des travaux du Conseil, Mme Fettah Alaoui a tenu des rencontres bilatérales respectivement avec la secrétaire d’État au Tourisme du Portugal, Rita Marques, le ministre du Tourisme de l’Arabie Saoudite, Ahmed Bin Aqil, et le ministre du Tourisme et des Antiquités de l’Egypte, Khaled El-Enani au cours desquelles ont été mises en exergue les relations de coopération bilatérale en matière de tourisme et les perspectives de leur développement. La ministre marocaine s’est également entretenue avec M. Pololikashvili sur l’avancement des préparatifs de la 24ème Session de l’Assemblée générale de l’OMT, qui aura lieu à Marrakech en 2021.Le Conseil exécutif de l’OMT se compose de plus de 30 États membres et est l’organe directeur de l’organisation. Il garantit l’efficacité du travail de l’OMT et aborde les questions clés de la politique de l’industrie du tourisme dans le cadre du programme mondial.

TOURISME

L e Maroc a été élu, lundi 14 septembre 2020, en la personne du pro-fesseur Mohamed Amarti, pour représenter l’Afrique en tant que membre du Comité des Nations-Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels, pour une période de quatre ans, commençant

le 1er janvier 2021. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels est l’un des principaux Organes de Traités du système onusien des droits de l’Homme. Il assure le suivi de la mise en œuvre par les Etats parties de leurs obligations au titre du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Ce dernier, au même titre que le Pacte sur les droits civils et politiques, constitue le socle de la nomenclature onusienne en matière des droits de l’Homme.L’élection du Maroc à ce Comité extrêmement important est une reconnais-sance éloquente de la part de la communauté internationale, des efforts et réalisations du Royaume en termes de promotion et de protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, particulièrement les droits écono-miques, sociaux et culturels. Cette élection est également une consécration par les Etats membres des Nations-Unies, des grands programmes, chantiers et initiatives adoptés par le Maroc afin de prendre en charge et promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels sur l’ensemble du territoire national, notamment l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lan-cée par le Souverain en 2005.Le professeur Amarti a été élu à ce poste, en compagnie du candidat égyptien, grâce au vote en sa faveur de 37 des 54 membres du Conseil économique et social des Nations-Unies. M. Amarti, président de la Commission régionale de l’Oriental, du Conseil National des Droits de l’Homme, a remporté cette élec-tion face à la candidate sud-africaine, qui briguait un second mandat l

S. MOUAFFAK

UNE RECONNAISSANCE AMPLEMENT MÉRITÉEUne consécration par la communauté internationale des grands programmes adoptés par le Royaume afin de prendre en charge et promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels sur l’ensemble du territoire national.

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Plus d’une centaine de jeunes, re-présentant les différentes régions du Maroc, ont participé à l’Inno-vation Camp virtuel, organisé di-

manche 13 septembre 2020, par Injaz Al-Ma-ghrib et sponsorisé par Boeing, indique Injaz Al-Maghrib dans un communiqué.Programmes phares d’Injaz Al-Maghrib, dé-veloppé par Junior Achievement Worldwide, Innovation Camp est destiné à des jeunes scolarisés à l’université pour les inviter à ré-fléchir à des problématiques proposées par des entreprises mécènes nationales ou inter-nationales, et à répondre par des solutions innovantes et concrètes.Le Camp se déroule sous forme de concours devant un jury qui évalue la qualité des ren-dus puis récompense l’équipe gagnante.Cette année, le défi posé par Boeing aux étudiants consiste à répondre à la question

juniors entreprises ont remporté les compéti-tions régionales et participeront à la Compé-tition Nationale virtuelle prévue le 9 octobre 2020. Trois de ces mêmes juniors entreprises participent à l’I-Camp de ce septembre pour concourir au prix de l’Innovation remis chaque année par Boeing. «Boeing est fier de soutenir l’employabilité des jeunes et plus largement l’entrepreneuriat au Maroc, à tra-vers son partenariat de longue durée avec In-jaz Al-Maghrib. Cette Association défend les valeurs d’excellence opérationnelle, d’inno-vation et de citoyenneté qui sont chères au groupe Boeing», a déclaré Ihssane Mounir, vice-président senior des ventes commer-ciales et du marketing de Boeing cité par un communiqué d’Injaz Al-Maghrib.En 2021, le partenariat avec Boeing aura pour objectifs de contribuer au renforce-

ment de compétences clés, personnelles et professionnelles, des jeunes Marocains, de favoriser l’employabilité des étudiants dans les universités publiques...Membre du réseau Junior Achievement Wor-ldwide, leader mondial de l’éducation à l’en-trepreneuriat, Injaz Al-Maghrib est une asso-ciation reconnue d’utilité publique créée en 2007 à l’initiative du groupe Al Mada. Elle a pour mission de développer les compétences entrepreneuriales des jeunes grâce à l’impli-cation de l’entreprise dans l’enseignement public l

suivante «Comment vendre un avion à une compagnie aérienne?» Trois équipes seront en compétition lors de ce Camp virtuel et se-ront évaluées par un jury constitué de cadres supérieurs de Boeing, partenaire stratégique d’Injaz Al-Arab et d’Injaz Al-Maghrib.Pour rappel, les deux programmes soutenus par Boeing, le Programme Entreprise (Com-pany Program) et Innovation Camp, ont déjà permis de former plus de 21.500 jeunes à l’échelle nationale depuis le début du parte-nariat, il y a maintenant cinq ans.Cette année, 159 juniors entreprises ont été créées dans plus de vingt villes, dix-sept

UN PARTENARIAT PROMETTEUR

INJAZ AL-MAGHRIB ET BOEING, RÉUNIS POUR RÉUSSIR LA PARTICIPATIONDES JEUNES À L’INNOVATION CAMP VIRTUEL

Plus d’une centaine de jeunes sont invités à réfléchir à des problématiques proposées par des entreprisesmécènes nationales ou internationales, et à répondre par des solutions innovantes et concrètes.

Seddik MOUAFFAK

INJAZ AL-MAGHRIB EST UNE ASSOCIATIONRECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE CRÉÉE EN 2007

À L’INITIATIVE DU GROUPE AL MADA.

Page 10: VULNÉRABILITÉ, PRÉCARITÉ, INSÉCURITÉ… NOS MAUX …

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 83 - Du mercredi 16 septembre 2020

La société de développement Casablanca Patrimoine a ré-cemment annoncé un pro-gramme de rénovation du

centre-ville historique de la métropole marocaine. Le programme s’inscrit dans la convention de protection et de valori-sation du patrimoine de Casablanca da-tant de 2014. Une convention signée par les autorités locales et les opérateurs privés lors d’une cérémonie présidée par le roi Mohammed VI.Le nouveau programme comprend quatre principaux projets. Il établit d’abord plusieurs circuits touristiques qui mettent en valeur les principaux mo-numents et points d’intérêts du centre-ville de Casablanca. Les circuits valorise-ront à la fois le patrimoine matériel et immatériel de Casablanca.«Le choix des circuits s’est fait en concer-

çades de bâtiments. Les rénovations cibleront d’abord les bâtiments inclus dans le futur circuit touristique, ainsi que quatre ruelles: Botbol, Glaoui, Su-mica et Tazi. Les futures rénovations bénéficieront à la cathédrale de Casablanca, connue sous le nom d’église du Sacré-Cœur, ain-si qu’au musée des sports et à d’autres établissements culturels et artistiques du centre-ville. Le projet final est la nu-mérisation du patrimoine culturel im-matériel de Casablanca à travers la pro-duction de vidéos promotionnelles et de documentaires.Selon Casablanca Patrimoine, le pro-gramme vise à faire de Casablanca une destination touristique et pas seule-ment un centre d’affaires.Le programme rassemble plusieurs par-tenaires, dont le ministère de l’Intérieur, le ministère du Logement, le ministère du Tourisme, le conseil régional de Ca-sablanca-Settat et la municipalité de Casablanca. Plusieurs ONG représentant des artistes, des commerçants et des architectes contribuent également aux projets l

tation avec un comité ad hoc d’experts nationaux et internationaux», a expli-qué Casablanca Patrimoine dans un communiqué.Le projet s’inscrit également dans le cadre de la coopération internationale entre Casablanca et la ville française de Bordeaux. Les deux villes ont signé un accord de jumelage en 1988.

Vidéos promotionnellesLe programme comprend également l’installation de lumières pour mettre en valeur en permanence 28 bâtiments différents dans le centre-ville de Casa-blanca. Les bâtiments comprennent la mairie, le Conservatoire de musique, le siège de Bank al-Maghrib et la place des Nations Unies. Le troisième projet du programme est celui de la rénovation de plusieurs fa-

CASABLANCA, FUTURE VILLE TOURISTIQUE?QUATRE PROJETS POUR LA RÉNOVATION DE CASABLANCA

Les Casablancais verront certains quartiers de leur ville faire peau neuve. Casablanca Patrimoine a pour projet d’orienter la ville vers le tourisme.

Reda BENADADA

LE CHOIX DES CIRCUITSS’EST FAIT EN CONCERTATION

AVEC UN COMITÉ AD HOCD’EXPERTS NATIONAUX ET

INTERNATIONAUX.