12
C M J N ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com LUNDI 24 SEPTEMBRE 2012 NUMÉRO 388 WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À VERSAILLES P. 2 “J’ai pris ma retraite politique Il privilégie désormais l’action au niveau panafricain Souleymane Anta Ndiaye, président du FORA : “je n’ai pas reçu un rond” MAMADOU L. DIALLO (DÉPUTÉ) “Le développement du Sénégal, une affaire de Sénégalais” P. 3 AG DES NATIONS-UNIES Un baptême américain pour Macky Sall P. 2 NOTE DE LECTURE G l Mamadou Niang ou la tradition prétorienne P. 6 PRIX DÉCOUVERTES RFI Takeifa, la fratrie en finale P. 6

WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

100 F www.enqueteplus.com

LUNDI 24SEPTEMBRE 2012 NUMÉRO 388

WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À VERSAILLES

P. 2

“J’ai pris ma retraite politique”Il privilégie désormais l’action au niveau panafricain Souleymane Anta Ndiaye, président du FORA : “je n’ai pas reçu un rond”

MAMADOU L. DIALLO (DÉPUTÉ)

“Le développement du Sénégal, une affairede Sénégalais” P. 3

AG DES NATIONS-UNIES

Un baptême américainpour Macky Sall P. 2

NOTE DE LECTURE

Gl Mamadou Niang oula tradition prétorienne P. 6

PRIX DÉCOUVERTES RFI

Takeifa, la fratrie en finale P. 6

Page 2: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

Baptême du feu du Président Macky Sall aux Nations-Unies Le Président Macky Sall quitte

Dakar ce lundi à 10 heures pour New-York aux Etats-Unis. Il doit prendrepart à la 67e session des Nations-Unis, ouverte depuis le 18 septembreLe président Macky Sall y prononcerason premier discours devant sespairs. Le débat général aura lieu lelendemain, mardi 25 septembre2012. Accompagné d'une délégationd'une dizaine de ministres, MackySall va prononcer son premier dis-cours au siège de l'organisationdevant ses pairs chefs d'Etat. MackySall aux Etats-Unis, beaucoup pen-sent que c'est l'occasion pour lui derencontrer le Président Barack.Seulement nos sources croient savoirque ce n'est pas la période pour ren-contrer le Président américain plutôtoccupé à faire sa campagne électo-rale pour la Présidentielle. Le prési-dent Macky Sall devrait rentrer surDakar vendredi prochain.

Hollande à Dakar : OTD dans le jeuMême si ce n'est pas encore offi-

ciel, le Président français FrançoisHollande sera bel et bien le 12 octo-bre à Dakar. Ce sera la première sortiedu Président français en Afriquedepuis son arrivée à l'Elysée. Unevisite qui aura une forte charge sym-bolique du fait des propos malveil-lants que son prédécesseur àl'Elysée, Nicolas Sarkozy, avait tenusen 2007 à l'Université de Dakar, sur“l'homme noir” ; visite qui, selon nossources, porte la “signature” duSecrétaire général du Parti socialiste(Ps), Ousmane Tanor Dieng. Ce der-nier, qui reste un conseiller officieuxmais efficace du Président MackySall, est également très lié à soncamarade de l'Internationale socia-liste, François Hollande. Côté pro-gramme, le Président français s'expri-mera devant l'Assemblée nationale,avant de se rendre à l’île de Gorée.

Un corps sans vie découvert à la décharge de Mbeubeuss Encore une découverte macabre

dans la banlieue dakaroise. Cela s’estpassé hier en début d’après-midi à ladécharge de Mbeubess, dans la com-mune d’arrondissement de Malika,

où le corps sans vie d'un homme a étéretrouvé. Pour l’heure, difficile des'avancer sur les causes et circons-tances du décès. Les Sapeurs-pom-piers alertés ont acheminé le corpssans vie à l'hôpital alors que la policede ladite localité a ouvert uneenquête.

Innocence of muslims, des religieuxmettent en garde contre leur diffusion par les médias sénégalais“Si une télévision diffuse le film,

qu’elle prépare son testament”. C’estla mise en garde de certains religieuxthiessois sur l'éventuelle diffusion dufilm anti-islamique qui suscite les vio-lences constatées dans beaucoup depays arabes. Alors que les armes ton-nent ailleurs, ces imams, oulémas et

dignitaires musulmans de Thiès ontchoisi de proférer des menaces à toutmédias ou site internet qui “oserait”diffuser le film “scandaleux” sur la viedu Prophète de l’islam. A noter aussiqu'après la prière du vendredi, les reli-gieux se sont donné rendez-vous à lapromenade des Thiessois. Ils ont fus-tigé le film et appelé à son boycott.“Les musulmans doivent boycotter lefilm” parce que “c’est un sabotage del’Islam, et ce n’est pas uniquementles musulmans qui en souffrent, leschrétiens aussi nous accompagnentdans cette lutte et nous irons jusqu’aubout”, a déclaré Serigne SouleymaneSeck de Thianaba.

Insécurité à l'Ucad, le Saes suspendsa participation aux examensSuspension de sa participation aux

examens ! C'est la décision à laquelles'est résolu le Syndicat autonome del'enseignement supérieur (SAES)après les nombreuses “perturba-tions” et autres “actes de vanda-lisme” survenus à l'université CheikhAnta Diop. C'est la coordination desdifférentes sections Saes qui estmontée au créneau pour exprimer sonras-le-bol. Dans une déclaration par-venue à EnQuête, elle demande auxautorités de prendre des mesurespour assurer la sécurité des per-sonnes et biens à l'université, notam-ment en cette période d'examen.Cette mesure suspensive sera appli-quée tant que la sécurité ne sera pasrétablie dans l'espace universitaire,

indique la note. Selon les ensei-gnants, les élections pour le renouvel-lement des bureaux des Amicales ontoccasionné des actes “injustifiables”.“A la faculté des Lettres et scienceshumaines, ces élections ont causé leblocage de l’administration assortid’insultes et de menaces de mort àl’encontre du Doyen et du personneladministratif, technique et de ser-vice”, s'indigne le Saes. “A la facultédes Sciences juridiques et politiques,ajoute la déclaration, les étudiantsont agressé physiquement le chef desservices administratifs et ils ont blo-qué le fonctionnement de la faculté.”

Insécurité à l'Ucad, le Saes suspendsa participation aux examens (Suite)Le Saes rapporte également qu'à la

Faculté des Sciences et techniques, “ily eu des actes de vandalisme suivisd'une bataille rangée entre étudiantsau niveau de la salle du conseil”.Enfin, les activités ont été bloquées àla faculté des Sciences de l'économieet de gestion où, souligne le texte, lesétudiants ont empêché la tenue desexamens terminaux de L1-PC et L1-SN... Face à une situation qu'il jugegrave, le Saes exige des autorités com-pétentes des sanctions proportion-nelles aux actes commis dans les dif-férentes facultés. Il demande aussi àses membres bloqués dans leur travail,de ne pas reprendre les épreuves et auxautres de surseoir à l’organisation desexamens tant que les conditions desécurité ne seront pas réunies.

Imam Bamba Sall se lance en politique L’alternance survenue le 25

mars dernier semble offrir de nou-velles perspectives pour ImamBamba Sall. Ce dernier compte“donner” au Dahira Al Oumma qu’ildirige “une orientation politique”en le transformant en parti poli-tique. Il l’a fait savoir le samedidernier face à la presse. Cet hommereligieux dit vouloir contribuer audébat politique national car, dit-il,les défis qui interpellent le Sénégalsont nombreux. “Nous nous som-mes opposés au régime d'Abdou-laye pendant 7 ans, dit-il. Aujour-d’hui nous voulons avoir voie auchapitre alors que notre pays estconfronté au problème de l’insécu-rité, au chômage des jeunes”,explique-t-il. Se réclamant de lamouvance présidentielle, le guidemoral de Al Oumma, qui prône la“justice” et la “solidarité”, prometde “défendre les intérêts des popu-lations”. Un engagement qu’il apris devant ses partisans. “Sijamais je dévie de la trajectoire quenous avons tracée, n’hésitez pas àme rappeler à l’ordre.” Rappelons que imam Bamba Sall

a été expulsé d’Italie après lesattentats du 11 septembre 2011aux Etats-Unis pour avoir, à l'épo-que, pris fait et cause pourOussama Ben Laden, le leader deAl Qaïda, désigné par les Améri-cains comme le commanditaire del'attaque contre les tours jumellesde New-York.

EN COULISSES page 2

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialMaquette : Renaud Lioult (Directeur artistique), Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 77 834 11 [email protected]él. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72

www.enqueteplus.com

Sur la voie de contournement de Rufisque, avant SIPRES, dans immeuble neuf sécurisé (gardien et interphone), location de :

• 4 pièces : 1 chambre parents avec salle de bain, 2 chambres

enfants, un grand salon avec balcon, une grande cuisine,

une salle d’eau, un espace familial et des placards Prix : 110 000 F CFA.

• Des magasins à 50 000 F CFA Conditions : 2 mois de garantie

Téléphone : 33 836 56 84 – 77 368 30 36

LOCATION CITE SAGEF II - ZAC MBAOParticulier cherche terrain en locationZones : Hann, Khar Yalla, Sodida, Yoff

Minimum : 250 m2Contacts : 77.299.96.72

ou 77.834.11.92

AVIS

L auréat du prix du Forum de la renaissance afri-caine (Fora) pour le leadership en Afrique, Me

Abdoulaye Wade, flanqué de son épouse MmeViviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles,aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui aconseillé de “prendre de la hauteur” et de “se position-ner à un niveau panafricain”, il a suivi ces recomman-dations, évitant de trop parler du Sénégal, de la poli-tique et de Macky Sall qui l'a remplacé à la tête del'Etat. Explications. Pour Souleymane Anta Ndiaye,Président du Fora, interrogé par EnQuête, “le tempspolitique de Wade est terminé, son temps historiquecontinue”. Ce dernier ajoute qu'au niveau de l'organi-sation, “on a tout fait pour éviter la folklorisation et lapolitisation”. Et de poursuivre : “On a besoin de Wadecomme porte-voix de l'Afrique. Ceux qui se sont dépla-cés hier, nombreux, Africains, anciens parlementaires,intellectuels etc, partagent avec nous cette préoccupa-tion”, explique-t-il.

“Je suis en retraite politique...”Il a sans doute été entendu par Me Wade qui a lors

de ses interventions évoqué sa retraite politique. “Jesuis en retraite politique (…) je pense aux jeunes quidoivent reprendre le flambeau”. Et de poursuivre qu'ilest prêt à mettre son carnet d'adresses au service desjeunes pour leur permettre d'aller de l'avant. Des pro-

pos qui ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds.En effet, les libéraux se sont déplacés en masse àVersailles. Ils étaient une bonne cinquantaine, avecSouleymane Ndéné Ndiaye, ancien Premier ministre,Omar Sarr, Karim Wade, Samuel Sarr, Pape SambaMboup, Me Madické Niang, Awa Ndiaye, ModouDiagne Fada, Habib Sy, bref, tout ce que le Pdscompte comme responsables politiques. Sans compterla présence de quelqu'un comme Cheikh Amar. Il fautdire que dans la résolution ayant sanctionné les tra-vaux, il est explicitement demandé au Président Wadede rester au -dessus de la mêlée. Au total, il y a eu plusde 300 personnes qui ont pris part à la cérémonie etdes communications ont été faites ; celle duProfesseur Iba Der Thiam ayant attiré l'attention du faitde son caractère particulièrement élogieux. Le panafri-canisme et l'engagement international de Me

Abdoulaye Wade au cours de ces trente dernièresannées ont été salués par les intervenants. Réagissantaux bruits qui ont couru sur le fait que Me Wade auraitdégainé en espèces sonnantes et trébuchantes pouravoir le Prix, le Président du Fora dégage en touche :“Wade ne nous a pas donné un rond”, déclare-t-il,même s'il confirme avoir été un militant du Pds. A noter que côté gouvernement, aucun officiel n'a

fait le déplacement, même si “le Président Macky Salla été invité”, confirme Souleymane Anta Ndiaye.

CÉRÉMONIE DE REMISE DU PRIX FORA

Me Abdoulaye Wade zappe la politique

La cérémonie de dédicace du livredu Gl Niang fixée au 03 octobre

A propos de l'ouvrage trèsattendu sur la place du GénéralMamadou Niang, Mémoiressynchrones du fleuve de mondestin, nous avons pu écrireque la cérémonie de dédicaceaura lieu le 30 octobre. Eh bien,il faut corriger, ce sera le mer-credi 03 octobre, au siège deWarc, à Fann-Résidence. Sûrque la cérémonie va mobiliserdu monde. A noter que l'ou-vrage, de 361 pages, a été pré-facé par le Pr Babacar Kanté.

RECTIFICATIF

Page 3: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

DAOUDA GBAYA

La session extraordinaire a pris fin. Comment appréciez-vous le niveau des débats ?Non, les débats de fond n’ont pas été abordés à l’As-

semblée nationale. C’est un constat. Je pense qu’il ya beaucoup de nouveaux députés et qu’il faut leur lais-ser le temps de s’imprégner des dossiers pour ainsidire. Aussi bien sûr l’avenir de nos institutions, celuide l’économie, nous ne les avons pas encore abordés.J’espère que ce sera le cas lorsqu’on va discuter de laloi des finances.

Comment comptez-vous vous y prendre durant cette législature ?Déjà, nous avons fait un amendement sur le Conseil

économique social et environnemental. Il est vrai quenous n’avons pas le temps d’en discuter en profondeuravec nos collègues députés de Benno Bokk Yaakaar.L'idée est d'avoir une institution qui, tous les ans, faitun rapport au président de la République en dressantl’état du pays dans tous les domaines. Cetamendement n’est pas passé parce qu’on n’avait passuffisamment préparé les débats sur ça. J’espère quele gouvernement va l'intégrer, sinon je le ferai ànouveau (…).

Le Premier ministre, lors de la DPG, a annoncéun déficit budgétaire de 400 milliards de francsCfa. Pensez-vous que les projections faites parAbdoul Mbaye sont réalisables ?Le Premier ministre constate que lorsque le

président Macky Sall est arrivé, le déficit budgétairedu Sénégal était de 455 milliards. C’est vrai... L’année2011 n’a pas été bonne du point de vue de la crois-sance économique à cause de la pluviométrie, entreautres. Par conséquent, il faut traiter ce déficit bud-gétaire. Et le gouvernement a tout de suite pris desmesures dans ce sens. Mais les mesures d’économiebudgétaire proposées par le gouvernement de Mackyen année pleine donneraient 30 milliards. Ce sont mesestimations. Je peux me tromper. J’ai toujours défenduqu’au Sénégal, si on veut soutenir la croissance éco-nomique, le déficit budgétaire ne doit pas dépasser1% du PIB.

Les bailleurs de fonds ont exprimé un satisfecitsur l’état de nos finances publiques. Est-ce unbon présage ?Vous savez, ces bailleurs de fonds-là, sous

Abdoulaye Wade, ils avaient fait les mêmes constatsalors que le gouvernement faisait un déficit budgétairede 6% ; au moment où les rapports du Fondsmonétaire international venaient nous dire que lesperspectives étaient bonnes.

Vous pensez que ces bailleurs de fonds sont complices de la situation économique du pays ?J’ai travaillé dans ce domaine, je sais comment ça

se passe. Le développement du Sénégal, c’estl’affaire des Sénégalais. Si nous ne sommes pasconscients de cela, nous sommes en train de perdrenotre temps. Le Fonds monétaire international faitdes missions au Sénégal régulièrement. Leursmémorandums sont disponibles sur leur site web,tout le monde peut les lire et les comprendre. Donc,ce n’est pas parce qu’ils viennent nous dire que legouvernement, entre juin et septembre, a bientravaillé qu’il faut se mettre à danser le tam-tam.C’est à nous de regarder ce que nous voulons fairependant les 5 prochaines années. Aujourd’hui, lemouvement populaire et citoyen - Assises nationales,Benno Siggil Senegaal, le Mouvement du 23 juin -avait clairement indiqué la nécessité de mettre en

pratique de ce qu’on appelle le patriotisme écono-mique (...) La déclaration de politique généraleintègre plusieurs aspects des préoccupations. Nousne pouvons pas nous satisfaire des mémorandumsdu FMI, de la Banque mondiale ou de la Banque afri-caine de développement (BAD). Ce dont on a besoin,c’est d’un programme précis, d’un chronogramme.Comment allons-nous résoudre le problème de l’em-ploi au Sénégal, l’électricité, l’assainissement ? Com-ment mettre en pratique les pôles régionaux de déve-loppement ? Quelles sont les différentes étapes qu’ilfaudra franchir pour arriver à ça ? Comment avoir unaménagement équilibré au Sénégal ? Comment par-venir à la paix en Casamance ?

Ce développement endogène que vous préconisez nécessite des ressources naturelles en grandes quantités, par exemple.Or, le Sénégal n’en dispose presque pas.Depuis 1996, j’ai écrit Les Africains sauveront-ils

l’Afrique ? Le développement endogène ne nécessitepas nécessairement des ressources naturelles. Le casdu Japon le démontre aisément. D’abord, les prioritéssont institutionnelles. Il nous faut avoir un cadre ins-titutionnel stable, légitime aux yeux des Sénégalais. Ilfaut travailler à avoir des consensus forts dans les poli-tiques publiques, dans le domaine de l’éducation. Sur25 ans, il nous faut obtenir un accord sur notresystème éducatif, sinon on va tourner en rond. Je l’aidit depuis 2007. Abdoulaye Wade ne m’a jamaisécouté, j’espère que Macky Sall m’écoutera dans cesens. Nous étions sur un train de croissance de 5%entre 1995 et 2005. Le Document de politique éco-nomique et sociale le reconnaît. Il y a des raisons àcela.

Lesquelles ?Abdoulaye Wade a fait chuter ce train-là de 5 à 3%.

S’il ne pleut pas, on perd 1% de croissance. Le gou-vernement de Macky doit nous dire comment il va fairepour rejoindre le train de 5%, puis 7%, puis 10%.C’est ça l’enjeu.

Macky Sall a annoncé la mise en place de la Commission de révision institutionnelle. Quefait-t-on des conclusions des Assises nationalesdont vous êtes un des fervents défenseurs ? Je soutiens ce que le président a dit pour la bonne

et simple raison que je constate que nous MouvementTekki qui sommes défenseur des conclusions desAssises nationales, sommes minoritaire dans le pays.

Pourquoi ?C’est un constat. Nous sommes allés aux élections,

on a eu un député, donc nous savons parfaitement quenous sommes minoritaires. Si le président de la Répu-blique fait le même constat que nous en disant que nousallons mettre en place une commission de révision avecAmadou Makhtar Mbow, c’est certainement pour redis-cuter des conclusions des Assises nationales en l’élar-gissant aux gens du Parti démocratique sénégalais. C’estune manière élégante d’ouvrir le débat. On va y aller pourdéfendre notre point de vue. Si ces consensus vont dans

le sens de l’intérêt des Sénégalais, nous sommespreneurs. Si c’est pour retarder le Sénégal, nous nesommes pas d’accord et nous allons le combattre.

La question de la nationalité est revenue dans l'actualité. Vous aviez soulevé le débat là-dessus...Le Conseil constitutionnel ne peut pas ne pas regar-

der la question de l’exclusivité de la nationalité séné-galaise pour les candidats à l’élection du président dela République. Je leur avais moi-même écrit, mais ils(les membres du Conseil constitutionnel) ne m’ontjamais répondu. Ils estiment qu’une déclaration surl’honneur suffit ! Lors des concertations, nous allonssûrement poser cette question. J’avais posé le débatcar le Mouvement citoyen et populaire exige qu’on res-pecte la Constitution et les lois. L’autre chose, c’estl’exigence patriotique. Nous sommes dans un mondede compétition où il faut défendre, chaque Sénégalaisen ce qui le concerne, les intérêts du Sénégal. Donc,nous devons nous assurer que ceux qui ont en chargenos décisions publiques sont des patriotes engagés.

Le gouvernement a remis en place la Courcontre l’enrichissement illicite. Mais on ne sentpas les choses bouger. Le gouvernement a pris deux séries de mesures qui

n’ont pas été peut-être bien explicitées. Ce sont lesrapports réalisés sous Abdoulaye Wade par les organescompétents. Le nouveau régime les a transmis auniveau de la justice. La justice fait son travail. Noussommes satisfaits. Maintenant, ce qui choque lespopulations, c’est que quelqu’un qui est poursuivi parla justice puisse utiliser les mêmes biens volés despopulations pour se soustraire de la Justice etbénéficier d’une liberté provisoire. On me l’exprime

tous les jours. Peut-être que la justice n’est pas suffi-samment contraignante, je n’en sais rien. La deuxièmemesure, c’est la Cour de l’enrichissement illicite. C’estvrai que c’est un travail difficile. Lorsque cette Courveut s’adresser à d'autres pays, elle se heurte à des dif-ficultés. Ce n’est pas simple. C’est très compliqué.D’ailleurs, la dame de Transparency international l’abien dit (NDRL : dans l’interview qu’elle a accordée àEnQuête du week-end des 22 et 23 septembre). Cesgens-là (présumés avoir détourné des deniers publics)ont des conseillers financiers et juridiques astucieux.Dans le premier Benno que nous avions au début,j’avais proposé que nous ayons une loi qui permettede procéder à des nationalisations.

C’est-à-dire ?Il faut renverser la perspective. Si nous devons

mettre 17 ans pour recouvrer nos biens qui sont à l’ex-térieur, nous ne devons pas faciliter la tâche égalementà ceux qui sont au Sénégal. Par exemple, si noussavons que tel immeuble n’a pas été acquis demanière licite, on le nationalise et il est mis à la dispo-sition de l’Etat sénégalais. Celui qui n’est pas contentattaque en justice, mais il mettra 17 ans pour prouverque ce bien lui appartient.

Faudrait-il que l’on change la loi ?Bien sûr que oui ! Je ne peux pas comprendre que

la privatisation de Suneor (NDLR : ex-Sonacos) n'aitpu coûter que 5 milliards de francs Cfa, alors que leseul patrimoine immobilier de cette entreprisedépasse cette somme. Il faut que l’Etat revoie tout cela! C’est pareil pour les Industries chimiques du Sénégal.On ne peut pas me dire que les ICS coûtent 40milliards de francs Cfa. C’est inacceptable ! On en abesoin pour notre politique industrielle.(…)

page 3

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012www.enqueteplus.com

POLITIQUEMAMADOU LAMINE DIALLO, DÉPUTÉ (MOUVEMENT TEKKI)

“Le développement du Sénégal, c’est l’affaire des Sénégalais”

Page 4: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 4

www.enqueteplus.com

ÉCO / SOCIAL

VIVIANE DIATTA

V enu représenter le ministre del’Éducation au 22e congrès duSyndicat des enseignants

libres du Sénégal (SELS), le conseillertechnique Mohamed MoustaphaDiagne s'est employé à attaquer lessyndicalistes et leur a fait comprendreque les engagements signés concer-nent l'ancien régime. Selon MohamedMoustapha Diagne, lui-même ancienmilitant du Sels, ses anciens cama-

rades n'acceptent jamais les cri-tiques. “C'est trop facile de dire que legouvernement est le principal respon-sable de la crise scolaire. Ce n'est pasl'actuel régime qui a signé les engage-ments. Il y a une prolifération de syn-dicats, plus d'une cinquantaine. Doncavant tout, il faut assainir le secteur.”Dans sa lancée, le conseiller ministé-riel a demandé aux organisations syn-dicales de faire “un travail d'intros-pection” à leur niveau et de tout fairepour tenir des élections de représenta-

tivité syndicale dans le secteur del'éducation.” Ces étapes franchies, a-t-il indiqué, il sera possible d'organi-ser une large concertation pour voir ceque sont vraiment les responsabilitésde chaque partie dans la crise del'école sénégalaise.Cette sortie du conseiller tech-

nique du ministre a fait bouger lasalle alors qu'il était en plein dans sondiscours. “Tais-toi ! Tu n'as rien àdire ! Le discours est nul !”, lui lance-t-on à partir d'une assistance visible-

ment très en colère. Il s'en suit deshuées qui lui sont jetées à la figure.Ce qui ne l'empêche pas de terminerson speech...

Guiro s’insurgePrenant la parole, le secrétaire

général de la Confédération nationaledes travailleurs du Sénégal (CNTS)sonne la charge. Selon Mody Guiro(photo), la crise scolaire n'a jamaiscessé de polluer les relations entregouvernement et syndicats en dépit

de l'implication des bonnes volontés.Mais il ne rate pas MohamedMoustapha Diagne. “J'ai été surprispar tes mots. L’État est une conti-nuité. (Tu) ne dois pas réagir en poli-ticien, mais plutôt comme (une) per-sonne responsable qui doit tenircompte des préoccupations de (ta)population”, souligne Guiro. Du reste,ajoute-t-il, “personne n'a forcé l’Étatà signer les accords. Donc, il n'est pasacceptable que tu nous disesaujourd'hui que c'est l'ancien régimequi a signé.” Puis sur un ton à la foisferme et conciliant, il dit au conseillertechnique : “Vous avez devant vousdes gens responsables. Il ne s'agit pasde dire que ces accords ne vous enga-gent pas. Quand il y a dialogue, toutest possible. On n'improvise pas ledialogue, ça s'apprend. C'est aveclégitimité que les accords signés doi-vent être respectés.” C'est alors lestanding-ovation pour le patron de laCnts, fortement applaudi par descongressistes finalement comme sou-lagés d'avoir entendu un autre dis-cours.

ASSANE MBAYE

Le système de financement del'autoroute à péage demeurejusqu'ici sujet à discussion. Pourcertains, c'est du BOT alors qued'autres soutiennent le contraire. Si on se réfère à l'ensemble des

textes qui ont été à la base de la pas-sation du contrat de l'autoroute àpéage, les autorités de l'Apix parlentde BOT (Build operate and transfert -contrat de Construction Exploitationet Transfert)). Les anciennes autoritésde l'Apix disent que c'est un nouveautype de contrat institué au Sénégal en2004. Je voudrais simplement leurrappeler que c'est un contrat qui a étéinspiré de la France. Dans ce type deconstruction d'autoroute à péage, rienne justifie la passation d'un contratde partenariat public-privé de typeBOT. D'abord, du point de vue juri-dique. Les autorités de l'Apix dont

Aminata Niane, semblaient ignorerque le contrat de partenariat public-privé est un instrument subsidiairecomme l'a si bien martelé le Conseilconstitutionnel français dans sa déci-sion numéro 2003-473 du 23 juin2008 et qui a été confirmé le 24 juil-let 2008. C'est pour simplementmontrer que ces types de contratsrequièrent un certain nombre decaractères et de critères.

C'est-à-dire ?Pour passer un contrat public-

privé, la doctrine est unanime. Il fautque le choix de ce type de contrat soitjustifié soit par la complexité du pro-jet, soit par le caractère d'urgence del'opération. Aucun de ces critèresn'est rempli. Tous les ingénieurs hon-nêtes et sérieux vous diront qu'il s'agituniquement d'une autoroute plus despostes de péage et qu'il ne nécessitaitpas une passation d'un contrat de

partenariat. La preuve, si on regardele premier tronçon Malick Sy-Patted'oie, c'est une autoroute qui a étéconstruite par une entreprise sénéga-laise, en l'occurrence Jean Lefebvrede Bara Tall. Donc, il n'y avait aucunecomplexité de passer ce contrat deBOT, aux plans juridique, techniqueet financier. D'ailleurs, c'est cela quiconstitue la grande arnaque par rap-port à l'autoroute à péage parce quel'État du Sénégal avait déjà mobiliséplus de 319 milliards de F Cfa répar-tis comme suit : 193,5 milliards tirésdu budget d'investissement duSénégal, 52,5 milliards de la Banquemondiale, 40 milliards de l'Agencefrançaise de développement (AFD),33,2 milliards de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).Ce qui donne un financement global

de 319 milliards, financement publics'entend. Alors, la question qui sepose, c'est de savoir pourquoi on a eubesoin de 61 milliards d'un privé pourlui donner une concession.

Ce privé, c'est l'entreprise française Eiffage.D'ailleurs, ce qui est bizarre dans

tout cela, c'est que le tronçon Patted'oie-Pikine qu'on lui a donné, ceprivé ne l'a pas construit... Il faudraégalement se poser une question fon-damentale sur la véracité même des61 milliards qui ont été versés par lasociété Eiffage. Là, il faut impérative-ment procéder à un audit techniquepour savoir exactement quel est lemontage financier qui a été effectuédans ce contrat de partenariat. Enplus, ces travaux qui nous ont coûtéplus de 380 milliards, pouvaient êtreexécutés par l'État du Sénégal sansdébourser un franc. Figurez-vous queles Américains étaient non seulementprêts à construire cette autoroute,

mais aussi à gérer toutes les ques-tions relatives aux entreprises. Mais ils'est trouvé que les autorités del'Apix, à leur tête Aminata Niane,avaient refusé cette offre américaineet avaient décidé d'aller chercherquelque part 61 milliards qui,compte tenu des travaux, suscitent ledoute. Il y a un doute réel sur la véra-cité de cette somme versée à l'État duSénégal par Eiffage. Seul un audittechnique peut nous permettre à pré-sent de savoir ce qui s'est passé.

Concrètement, quelle est selonvous la part de responsabilité deAminata Niane dans la construc-tion de cette autoroute à péage ?Ses responsabilités se situent à

deux niveaux : par rapport à la ges-tion de l'Apix et par rapport à ses dif-

férents tra-vaux. Aumoment del'exécutiondes travaux

de l'autoroute à péage, notamment letronçon Patte d'oie-Pikine, il y a eubeaucoup de contrats de prestationde service et de contrats de conces-sion de service, qui ont été conclussoit pour une mission d'assistance aucontrôle des études des ouvragesd'art du tronçon Malick Sy-Patted'oie, soit pour des missions d'éva-luation des structures commercialesincluses dans le plan d'action derecasement (des déguerpis) du tron-çon Patte d'oie-Pikine, soit pour desmissions de réalisation d'un docu-ment de communication pour le pro-jet du nouvel aéroport Blaise Diagnede Dakar. Tout cela fait partie desétudes qui ont été effectuées sous ladirection d'Aminata Niane en tantque directrice de l'Apix. Au total, celafait plus de 20 marchés de presta-tions de service qui ont été passés defaçon irrégulière. Et cela relève desrapports de la Cour des comptes. Ensomme, ces différents marchés exé-cutés en toute irrégularité dépassent

350 millions F Cfa. Et cela, comptenon tenu d'un certain nombre demarchés qui ont été passés par cer-tains de ses subordonnés. Je prendsl'exemple de Adama Sall qui a eu àpasser des marchés sous la responsa-bilité de Mme Aminata Niane quidoit répondre de tout cela.Son retour à la présidence de laRépublique comme conseillère duchef de l'État suscite beaucoup decommentaires.Lors de son discours du 3 avril, le

président Macky Sall s'était engagéà lutter pour la promotion de labonne gouvernance et contre l’im-punité. Il s'était également engagéà aller vers la rationalisation desdépenses publiques mais égale-ment à élever le sens des valeurs.Le 25 mars 2012, les Sénégalaiss'étaient prononcés contre toutesles formes de gestion peu ver-tueuses du régime d'AbdoulayeWade. Aminata Niane a eu des res-ponsabilités pleines et entières deplus de 10 ans dans une agencedécriée pour sa gestion.Aujourd'hui, on se rend comptequ'il n'y a eu aucune action de pro-motion des investissements auSénégal, ce qui était pourtant l'unede ses missions principales. Cettedame a non seulement échoué dansla promotion des investissementsau Sénégal, échoué dans le choixdes projets qu'elle a eu à exécuter,mais échoué également dans lamesure où il y a eu beaucoup demalversations dans sa gestion. Il estincompréhensible qu'elle seretrouve aujourd'hui au cœur del'État en tant que conseiller du pré-sident de la République. C'est uneremise en cause de tout ce que lesSénégalais avaient décidé le 25mars 2012. Cette nomination estune défiance à l'endroit du peuplesénégalais. Cela est d'ailleurs si vraique le président de la République arécemment affirmé qu'il nomme quiil veut où il veut !

ÉDUCATION - 4e CONGRÈS DU SELS

Le ministère parle d'accordssignés avec l'ancien régimeLe conseiller technique du ministre de l'Éducation, Mohamed Moustapha Diagne, a profité du 4econgrès du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) pour souligner que l'application desaccords signés par les syndicats concernent l'ancien régime. Ce qui inquiète Mody Guiro, le secré-taire général de la Cnts, pour qui l'Etat est une continuité.

BIRAHIM SECK (JURISTE, SPÉCIALISTE EN PASSATIONDE MARCHÉS, MEMBRE DU FORUM CIVIL)

“Aminata Niane aéchoué à trois niveaux”

“Pour l’autoroute à péage, un audit technique est impératif pour comprendre ce qui s’est passé.”

Page 5: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 5

www.enqueteplus.com

SOCIÉTÉ

FARA SYLLA (Correspondant, Saint-Louis)

L es importantes quantitésd’eau tombées sur la ville ence week-end ont fini d’inon-

der les points bas de Saint-Louis. Etceci, au moment où les éléments duplan Orsec (NDLR : Organisation dessecours) avaient déployé d’immensesefforts pour assainir ces quartiers àproblèmes. En deux jours, plusieurszones sont tombées dans un sinistreindescriptible alors qu'une dizaine de

camions hydrocureurs venus deDakar et déployés dans le cadre duditplan avait terminé de pomper l’eaudes zones basses. Au bout ducompte, établissements scolaires,habitations et autres sites sont sousl’emprise des eaux pluie. A Diamaguène, Pikine, Darou,

Médina Marmiyal et Diaminar, lasituation est plus que désastreuse.Des familles entières sont dans lecalvaire, obligées de déguerpir oucontraintes d'affronter la situationsur place. A Darou Marmiyal et

Diaminar, des familles sont délogéeset recasées dans d’autres quartiersgrâce à l'association Ligééy ngirsuqali Askan wi, sous la conduite deCheikh Moussa Camara dit BayeCamara. Ce dernier n’a pas lésiné surles moyens pour apporter descamions hydrocureurs, du carburantet payer le loyer pour les sinistrés.Les sapeurs-pompiers mobilisés

sont assistés par des bénévoles,notamment les jeunes des Asc, pourdégager les eaux stagnantes. Lestade Me Babacar Sèye était mêmesur le point de fermer ses portes,n’eût été la mobilisation des Asc etdes bonnes volontés qui tiennent àce que le championnat populaire sepoursuive.

En colère, les populations ontdénoncé le “désintérêt” des autoritéspolitiques et municipales. Le maireBamba Dièye a été le plus critiqué.“Depuis le début de l'hivernage, nousn’avons pas aperçu la silhouette dumaire, c’est un abonné absent, cequi est contraire à ses engagementsde la campagne électorale”, soutientune sexagénaire à Diaminar.En plus de l'absence des autori-

tés, les quartiers inondés n’ont pasété désinfectés. C’est pourquoi lesmoustiques et les mouches y pullu-lent. Autre menace à prendre en

compte, la crue du fleuve avec unecote d’alerte presque atteinte. Eneffet, l’eau s’est signalée dans lespériphéries du quartier militaire deBango. Dans le littoral gandiolais, ledanger est manifeste. Des villagescomme Doune Baba Dièye sont forte-ment menacés avec l'invasion deseaux...

HUBERT SAGNA (Correspondant, Ziguinchor)

I l était presque 17 heures à Diatoumboune. Unquartier parmi les six que compte le village deKartiack. Un tonnerre de coups de fusils arti-

sanaux déchire le ciel. Debout, un peu isolées, descentaines de femmes, larmes aux yeux pour cer-taines, observent, impuissantes, lascène. Ultime étape avant le départdans le Bois sacré. Les futurs initiés,entre regards anxieux, torses nus et crânes rasés,sont rassemblés tour à tour, par petits groupes, prèsd’une mosquée épuisée par le poids de l’âge et tra-hie par des travaux jamais bouclés, pour une ultimeprière, au rythme de chants et danses. Non loin, des initiés d’autres localités appelés

“Adjankarour” - lesquels, à l’occasion, servent defacilitateurs dans l’organisation, de porteurs derepas ou d’eau, où chargés de missions dans le Boissacré - chantent et dansent, ironisent et semoquent des jeunes filles et de leurs mamans.Celles-ci doivent d’un moment à l’autre se séparerde leurs enfants, neveux ou frères dans un mouve-ment d’ensemble où personne ne disposera detemps pour dire au revoir à l’autre. Quelques motsd’usage, consignes et recommandations, une der-nière prière pour certains et le signal est donné. Il est 17 heures passées lorsque prend fin le

rituel consacré à cette dernière phase avant l’appeldu Bois sacré. Tout est accompli. “Niouloniouloubane” en langue diola. Les coups de fusils tonnentde plus belle dans une surenchère mystiqued’adultes et de jeunes déjà initiés ceints de talis-mans protecteurs. Certains démontrent, pour unedernière fois, leur invulnérabilité en se lacérant lecorps à l’arme blanche, au son de la flûte. La cla-meur monte. Puis le “cortège” prend la direction duBois sacré pour un moment de réclusion initiatiquedont la durée n’a jusque-là pas été révélée...

Entre festin, rituel et affairesA Kartiack, ce samedi, des milliers de personnes

d'horizons divers ont assisté à l’entrée des jeunesgarçons dans le Bois sacré de ce village d'environ4000 âmes et devenu trop étroit. Entre vendredi etsamedi, trouver où dormir relevait d’un véritablecalvaire. Des abris provisoires mis en place un peupartout dans le village pour accueillir les hôtes nepouvaient pas contenir les populations obligées -pour bon nombre - de passer la nuit à la belle étoile. Le “Boukout” en milieu diola est l’événement le

plus festif. A l’occasion, des centaines de bœufsont été tués. Une partie de la viande est distribuéeaux parents et amis venus de partout, une autre ser-vant pour les repas. Le temps d’un week-end, leprincipal axe routier (Boucle du Boulouf) du villages’est transformé en centre d’affaires où se sont

côtoyés marchands, acheteurs,badauds, le tout dans une ambianceagrémentée par des klaxons assour-

dissants de véhicules et motocycles. “On se croiraitau marché Sandaga”, lance un passant. “Je nereconnais pas mon village”, avoue MamadouLamine Badji, le directeur de la rédaction du quo-tidien EnQuête, trouvé dans la demeure familiale.C'est vrai qu'il n'y a pas mis les pieds depuis belle

lurette. Le jeune Pape Diarra, comme la plupart desvendeurs établis à Kartiack, est venu de Bignona,installé ici pour trois voire quatre jours afin d'écou-ler sa friperie. “Je rends grâce à Dieu. Les affairesmarchent bien. Je suis arrivé hier (vendredi) et enmoins de 24 heures, j’ai pu gagner un peu plus de15 000 francs Cfa.” Sur place, on trouve toutessortes de spéculations. Comme le gasoil. Un coinest même aménagé pour servir de temple aux dis-ciples de Bacchus, aux SDF et aux noctambules.

L es villages de Baghagha et Fanda,situés à près de 27 Km de Ziguinchor,sur la Route Nationale N°6, dans la

Communauté Rurale d’Adéane, ont subi l'at-taque d'une bande armée, dans la nuit dujeudi au vendredi. Vers 2h du matin, alors queles populations dormaient, des bandits ont faitirruption dans le village de Baghagha, selonnos sources. Sur place, le commando a pillédes boutiques et enlevé des jeunes dans saretraite. Le repli l’a conduit, non loin deBaghagha, à Fanda, toujours sur la RN°6. Là,les assaillants ont emporté des biens et se sontemparés d’au moins trois (03) bœufs, toujoursselon nos sources qui informent, par ailleurs,que le Président de ladite Commu-nauté ruraleIbrahima Diédhiou a échappé belle à cette

attaque. Même si, dit-on, ses portables ont étéemportés par la bande.

La caravane de la paix en Casamance s'ébranleCe forfait est survenu à quelques heures du

lancement officiel, à Ziguinchor, de la cara-vane de la paix en Casamance et dans la sous-région. Laquelle s’inscrit dans le cadre du pro-gramme “Dynamique de paix en Casamance”,initié d’abord par les Scouts de la Casamance,ensuite, ouverte à toutes les associations dejeunes et femmes de la région, avec l’appui deAgir avec les Scouts pour une Terre Meilleur(ASTM) établi à Genève et financé par les pou-voirs publics Suisses via la FédérationGenevoise de Coopération. A travers cette cara-

vane, les initiateurs entendent contribuer àl’instauration d’une paix durable enCasamance et dans la sous-région, par la miseen place d’un réseau de jeunes filles et garçons“Bâtisseurs de Paix”.La caravane est conduite par près de 150

jeunes en provenance du Sénégal, de laGambie et de la Guinée Bissau, et va sillonner,six jours durant, la Casamance et la Guinée-Bissau, pour sensibiliser les populationslocales à la recherche d’initiatives concrètes,pour trouver des voies de sortie de crise.L'initiative vise aussi à sensibiliser les pouvoirspublics et le Mouvement des forces démocra-tiques de la Casamance (MFDC) sur la néces-sité de se retrouver autour d’une table de négo-ciation. H. SAGNA

MALADES MENTAUX EN ERRANCE

Ansoumana Dioneréclame toujours un conseil interministériel

A rrêté le 13 septembre pour“trouble à l’ordre public”devant les grilles du palais

présidentiel, puis libéré mercredi19 septembre, Ansoumana Dione,qui revendique la tenue d'unconseil interministériel lié à l'er-rance des malades mentaux, adéclaré ce samedi : “Le président dela République n’a pas voulu nousrecevoir, mais il nous a fait recevoiren audience au tribunal.” C'était aucours d'un point de presse organiséchez lui à Rufisque. “Si les autoritésnous prennent pour des ennemis,elles se trompent lourdement carnous devons être des partenaires.”

Selon le président de l'Associa-tion sénégalaise des malades men-taux, le mieux serait “pour MackySall de s’approcher de nous commel’avait fait le président Wade qui n’ajamais voulu nous mettre en prisonpour des actions similaires”. A sesyeux, son arrestation est le signed'une “mauvaise volonté du pou-voir face au sort des malades men-taux errants”.

Par ailleurs, le président del’Assamm dit avoir fait desdémarches afin que les maladesmentaux soient pris en comptedans leur détresse, avec des corres-pondances adressées au Premierministre et à des députés. Desefforts vains. Selon lui, tous “font fide nos revendications et de nospréoccupations”. Pour AnsoumanaDione, le “Yoonu Yokkute” deMacky Sall ne peut être réalité quelorsqu’il prendra en compte lescouches les plus démunies de lasociété. “Ce programme concernechaque Sénégalais. Les maladesmentaux sont des Sénégalais.Donc, ils doivent être pris encompte”, assène-t-il.

Prédicateur à l'occasion, Ansou-mana Dione lance un défi au chefde l'Etat. “S’il veut terminer sonmandat, il est obligé de régler cettequestion de l’errance des maladesmentaux. S’il ne le fait pas, Dieu luiarrachera le pouvoir.”

PAPE MOUSSA GUÈYE (Correspondant, Rufisque)

Dans la capitale du Nord, c'est tout le travail du plan Organisationdes secours qui a été noyé après les pluies diluviennes de ceweek-end. .

SAINT-LOUIS

De fortes pluies ruinent le plan Orsec

CÉRÉMONIE INITIATIQUE EN MILIEU DIOLA

Kartiack, entre Bois sacré et business

VIOLENCE EN CASAMANCE

Une bande armée terrorise les villages de Baghagha et Fanda

Des centaines de jeunes du village de Kartiack ont répondu, samedi, à l’appeldu Bois sacré, trente-trois ans après la dernière édition. Mais sur place, le business n'est pas en reste.

REPORTAGE

Page 6: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 6

www.enqueteplus.com

CMJN

EN VUEBIGUÉ BOB

“T akeifa, c’est unemanière de faire lamusique qui a su très

vite séduire des milliers de mélo-manes”, aiment à dire les membresde ce crew regroupe, quatre frèreset leur sœur. Aujourd'hui, on peutdire que ce style particulier a séduitle comité de pilotage du concoursdécouvertes RFI 2012. Le groupeest parmi les dix finalistes de ceconcours avec une autre formationmusicale sénégalaise : “anonyma”.Approchée par EnQuête, MaahKoudia Keïta alias Mah Keïta adéclaré que l'ambition du groupe“est de remporter le prix”. Même sien déposant leur dossier, ils n'espé-raient pas arriver à ce stade.“J'avoue que c'est une belle etagréable surprise”, reconnaît-elle.“Nous l'avons mérité après tout letravail abattu pour la réalisation denos deux albums. Pour être fina-liste à ce concours, il faut un back-ground important et sans nous van-ter, je peux dire que nous l'avons”,croit savoir la benjamine de la fra-trie. Elle et ses frères considèrent ce

concours “comme une compétitionde grande envergure qui peut don-ner un tournant décisif à la carrièrede tout artiste qui le gagne”. Pourcela, ce n'est pas des exemples qui

manquent. De grands de la musiqueafricaines comme Tiken Jah Fakolyou Amadou et Myriam sont passéspar là. Les votes s'arrêtentaujourd'hui et les résultats serontproclamés le 2 octobre prochain.Mah Keïta demande aux Sénégalaisde voter massivement pour lesgroupes sénégalais afin que l'und'entre eux représente dignement lepays à travers le monde. L'histoire de Takeifa commence en

1992 à Kaolack avec Amadou Keïtaalias Jac qui est aujourd'hui le leadvocal du groupe. Conscient de sesprédispositions pour la musique, ilabandonne le foot au profit de ladanse. “Alors qu’il avait à peinedouze ans, son talent pur et sonacharnement au travail le font viteremarquer dans le milieu des arts.Prenant conscience de ce fait, sesfrères se mobilisent autour de lui etainsi naquirent Jac et le Takeifa deve-nus aujourd’hui Takeifa tout court”,renseigne la fiche de présentation dugroupe. Les autres membres du groupe

sont Ibrahima, Maah Koudia, CheikhTidiane et Fallou, tous des Keïta.Mais la vraie aventure commencepour la fratrie en 2006 quand ensem-ble ils décident de s'installer à Dakar.Deux ans après, leur premier albumbaptisé “Diaspora” est sur le marché.Cette année, un second opus est sortiet est titré “get free”.

L e général Mamadou Niangvient de commettre unouvrage autobiographique. La

tradition de silence des soldats de lagrande muette s’estompe peu à peu.Avant lui, son homologue le généralCissé, “un militaire au cœur de l’alter-nance” puis le colonel Jacques Ntab,“L’itinéraire d’une vie” et à la mêmepériode, le général Mamadou Seck,“Nécessité d’une Armée” ont levé uncoin de voile sur cettecommunauté à laquelles’impose la missionsacrée de défendre la souveraineté dela nation au prix de la vie de ses mem-bres. Le titre, “Mémoires synchronesdu fleuve de mon destin”, trahit lerécit méticuleux d’une vie qui nes’écoule pas comme un long fleuvetranquille.Après l’inévitable initiation au

Coran dans sa prime enfance,Mamadou Niang n’échappe pas audestin des fils de la colonie française,l’école des Blancs. Puis, c’est leLycée Faidherbe de Saint-Louis, lapremière ville impériale où dans lechoc des contradictions politiques del’époque, ses idiosyncrasies lui impo-sent le choix périlleux de rejoindre lesrangs du Parti africain de l’indépen-dance (PAI). Il appartient en effet àune famille maraboutique presti-gieuse qui a porté les armes contre laFrance. L’épopée de son aïeul

Amadou Cheikhou Ba est la prouessemilitaire la plus éminente contre ladomination française dans la coloniedu Sénégal.Exclu du lycée pour son activisme

politique, il est recruté comme insti-tuteur et affecté dans sa région d’ori-gine. Sa narration de cette périodenous montre, avec la visite à sonécole de Gaol du président du Conseilde gouvernement Mamadou Dia,

combien les dirigeantsétaient proches de leurpeuple. Après avoir

interrogé les élèves, suivant un ins-tinct nostalgique puisqu’il fut brillantinstituteur, l’illustre visiteur, trèssatisfait des réponses qui dénotaientd’un niveau supérieur de sa classe,lui promit de lui envoyer un magnéto-phone pour la rentrée prochaine. “Ledestin fera que lui comme moi neserons pas au rendez-vous”, évoquel’auteur.

Saint-CyrCe destin se noue quand, au bout

de cette année scolaire qui était latroisième, il fut appelé aux armées etautorisé par note du 22 septembre1962, à souscrire à un engagementvolontaire de trois ans et à être incor-poré au titre de l’Ecole spéciale mili-taire interarmes de Saint-Cyr pourl’armée sénégalaise. C’est là qu’il varater une séquence importante de

l’histoire de la jeune armée sénéga-laise. Deux mois après son départpour la France, intervient la criseconstitutionnelle qui opposeMamadou Dia, le président duConseil, à Léopold Senghor, présidentde la République mais aussi le géné-ral Amadou Fall, chef d’Etat-major etune aile de jeunes officiers nationa-listes au colonel Jean Alfred Diallo,nommé chef d’Etat-major.Mamadou Niang et les élèves offi-

ciers de France, en cette période où lapresse n’était pas aussi disserte,n’ont de l’épreuve de force que la ver-sion officielle, celle des vainqueurs,relayée par le commandant CheikhClaude Mademba Sy, l’attaché mili-taire du Sénégal à Paris que l’auteura compris ainsi : “Le général AmadouFall, chef d’Etat-major, avait des pro-blèmes de même que M. Mamadou

Dia, mais que tout était rentré dansl’ordre.” La fracture du temps a sansdoute été bénéfique pour le futurgénéral Mamadou Niang. Car s’ilavait été là au moment de la confron-tation, son tempérament et sesoptions politiques antérieures le pré-disposaient à être du camp desjeunes officiers qui soutinrent l’op-tion d’une solution politique sansaffrontement des unités militaires quiavaient chacune choisi son camp.

La crise de 1962L’auteur ne le dit pas. Il se

contente de noter : “La relation faitedes événements de Dakar ont laisséen alerte ceux qui comme moi,avaient trempé dans la po-litique. Lorsque la démarcation desprérogatives n’est pas nette, les rela-tions souvent heurtées entre hommespolitiques comportent des risques quipeuvent dangereusement impliquerles autorités militaires, parfois en leséclaboussant. C’est la raison pourlaquelle le général Jean Alfred Diallos’est lui-même tenu et nous a tenuhors du champ politique tout en nousinculquant l’esprit républicain qui,aujourd’hui encore, dicte notre atti-tude.” Cette leçon qu’il tire est latransition d’un futur général vers unstatut de prétorien malgré l’éruditionpolitique qui transparaît dans les ana-lyses, pertinentes par ailleurs, quifracturent la narration événementiellede son vécu politique et militaire. La trahison du serment des offi-

ciers par le nouveau chef d’Etat-major Jean Alfred Diallo et les para-chutistes du capitaine Pereira qui

firent arrêter Mamadou Dia et sesamis, aura durablement éprouvé l’in-tégrité de l’armée la plus républicained’Afrique. Le général Diallo, au cha-risme évident, a beaucoup contribuéà bâtir notre armée nationale. Mais ill’a fait au service de la France. Au soirde sa vie, le natif de Tivaouane fera unaveu de taille dans une chaîne detélévision française en disant à peuprès qu’il a commandé en chef l’ar-mée du Sénégal alors qu’il y exerçait“au titre de l’assistance techni-que française”. Laquelle avait neutra-lisé, au rythme d’une crise militaro-politique tous les deux ans, desofficiers patriotes qui avaient noms :Abdoulaye Soumaré, Amadou Fall,Abdourahim Wane, Moustapha Diouf,Momar Ngary Dé…Pour cela et pour s’être réclamé de

Jean Alfred Diallo, le général Niangperpétue le triomphe éditorial desvainqueurs, qu’ils soient politiciensou militaires, qui se maintiennent aupouvoir au Sénégal au prix d’unedépendance à l’ancienne puissancecoloniale et qui conditionne l’histoiredu pays en imposant à coup de livresleur version des faits. Le seul hérosnational depuis l’indépendance estLat-Dior Ngoné Latyr Diop, preuxpaladin ceddo certes mais qui permitla défaite de Bara Madiou Ba dit BaraLe terrible, et Penda Mboyo Bâ àSamba Saajo. L’armée françaisecommandée par le lieutenant-colonelBégin avait mobilisé tous les roisceddo contre l’armée musulmane quiavaient repris sous son contrôle lapresque totalité de la colonie duSénégal.

MAGUM KËR

PRIX DÉCOUVERTES RFI

Le Takeifa, une fratrie pour une première placeAprès “Anonyma”, EnQuête vous présente aujourd'hui l'autre groupe sénégalais finaliste du prix Découvertes RFI 2012, le Takeifa.

“MÉMOIRES SYNCHRONES DU FLEUVE DE MON DESTIN”, GÉNÉRAL MAMADOU NIANG

La tradition prétorienne

NOTE DE LECTURE

Page 7: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

Recherché par Interpol pour détournements de fonds,Bachir Saleh (photo de droite), ancien directeur decabinet de Kadhafi, est introuvable depuis le 3 mai.

A-t-il été discrètement exfiltré par les autorités françaises ?Dans son édition de la semaine dernière, Les Inrockuptiblesracontent que le soir de son départ, le Libyen et l’ancienpatron de la DCRI Bernard Squarcini (photo de gauche) setrouvaient sur la même pelouse du Champ-de-mars, avec l’in-termédiaire Alexandre Djouhri faisant la navette entre lesdeux...Saleh connaît beaucoup de secrets franco-libyens. Son

nom a été beaucoup commenté lorsque Mediapart a révéléune note secrète, dont l’authenticité est contestée, mention-nant un feu vert de Kadhafi à un financement de 50 millionsd’euros de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en2007 (Sarkozy poursuit le site pour “dénonciation calom-nieuse” et le parquet a ouvert une enquête). La note étaitadressée à Saleh, qui était l’un des trésoriers du régimelibyen.Le 2 mai, quatre jours avant le second tour, Nicolas Sarkozy

déclare à la radio que Bachir Saleh serait livré à Interpol.Saleh s’inquiète alors. Un drôle de rendez-vous a alors eu lieu,selon Les Inrocks. A 18 heures, le Libyen retrouve devant lepilier Est de la tour Eiffel Alexandre Djouhri. Homme d’af-faires français d’origine algérienne, intermédiaire roué, c’estl’ami de la Sarkozie en général et de Claude Guéant en parti-culier. Djouhri, selon Le Canard enchaîné, aurait déjà mis sonjet privé à la disposition de Bachir Saleh pour qu’il échappeau nouveau pouvoir Libyen, après la mort de Kadhafi.

A quelques pas du marchand de glacesLes deux hommes s’installent sur un carré de gazon du

Champ-de-Mars, à quelques pas d’un marchand de glaces.Saleh, menacé d’arrestation, accepte la proposition qui lui estfaite de prendre illico un avion pour l’étranger. L’hebdo-madaire poursuit : “Les deux hommes passent quelquescoups de fil, puis on les voit [...] patienter encore un quartd’heure sur leur petit gazon. Soudain, Djouhri voit approcherun quinquagénaire au visage rond et costume gris. Il aban-donne la pelouse pour marcher jusqu’à l’homme [...]. Il s’agitde Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale durenseignement intérieur (DCRI).”Squarcini : l’homme de confiance de Sarkozy, viré depuis

par François Hollande. Selon l’hebdomadaire, “le squale”,prudent, se tient à distance de Saleh : “Djouhri fait la navetteentre les deux hommes [...]. Squarcini l’écoute, passe unappel, puis s’en va. Djouhri revient vers le Libyen. Ils discu-tent. Dans les minutes qui suivent, sur le tarmac d’un aéro-port parisien, un petit avion chauffe ses moteurs.”

Des consignes données au personnel du volL’avion bimoteur emporte Saleh à 20h12. Le personnel qui

a géré le plan de vol aurait reçu des consignes : “Ne rienrépondre à toute question venant de l’extérieur.” Selon lessources des Inrocks, la destination est le Niger. D’autressources parlent du Sénégal, de l’Afrique du Sud ou encore del’Egypte.L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant affirme ne

rien savoir de ce qui s’est passé sur le Champ-de-Mars.Interrogé par Les Inrocks, Bernard Squarcini admet avoir ren-contré Djouhri “trois minutes. Sans plus” mais nie avoir parléavec lui de Saleh : “Ce n’est pas moi qui l’ai fait partir”, jure-t-il. Quinze minutes après avoir raccroché, Squarcini rappelle

les journalistes : il n’est plus du tout sûr, le jour du départ deSaleh, d’avoir rencontré Djouhri au pied de la tour Eiffel...

PASCAL RICHÉ (RUE89)

CMJN

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 7

www.enqueteplus.com

AFRIQUE / MONDEAFFAIRES FRANCO-LIBYENNES

Que faisaient BernardSquarcini et Bachir Salehau pied de la tour Eiffel le 3 mai ?

Page 8: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

page 8

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

SERVICES & LOISIRS

www.enqueteplus.com

HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°338 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°290

SUDOKU N°289

“Si l'on veut abolir la peine de mort,en ce cas, que messieurs les assassins commencent.”

ALPHONSE KARR

Cita

tions

- Patron, mon sa-laire n'est pas enrapport avec mescapacités !- C'est vrai, maisje ne veux pasvous laisser mourirde faim.

Une jeune fille, qui vient de seprésenter à l'exa-men du permis deconduire, rentrechez elle. Sonpère la ques-tionne: - Alors, commentça s'est passé?- Je n'en sais rien.- L'examinateur net'a rien dit ?- Il n'en a pas eu le temps, on l'atransporté directe-ment à l'hôpital !

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

Manque de courage

“Que de gens resteraient muets,s'il leur était défendu de dire du bien d'eux-mêmes et du mald'autrui.”

ALBERTO MORAVIA

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 05:59• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:11• Guéwé : 20:11

Priè

res

Envoyez vos blagues à [email protected]

Page 9: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

page 9

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012www.enqueteplus.com

SERVICES & LOISIRS

HoroscopeMOTS FLÉCHÉS • N°351 (FORCE 3)

BélierVous allez pouvoir penser à améliorer cer-taines relations que vous avez avecquelqu'un qui ne vous est pas indifférent.Ne compter pas trop sur votre moral quiest au beau fixe pour cela, faites plutôtconfiance aux circonstances qui vous se-ront activement favorables.

TaureauOn conserve une très bonne image devous et vous pourriez être pressenti pourun prochain rendez-vous d'affaires. Vosinquiétudes quant aux sentiments decette personne proche de vous ne sontpas fondées. Répondez favorablement àune invitation de dernière minute.

GémeauxVous vous désespérez inutilement sur unsujet brûlant. Car la chance s'ingénueraà faire incliner les plateaux de la ba-lance de votre côté. Il s'agit maintenantde bien compendre les tenants et abou-tissants pour faire tourner rapidementles choses à votre avantage.

CancerUne opportunité d'améliorer rapidementvos finances s'offre à vous, ne la laissezpas passer. Il serait en effet dommagede tourner le dos à une offre aussi avan-tageuse sauf si des contraintes de der-nière minute venaient perturber laréalisation de ce projet intrépide.

LionUne décision importante va être priseprochainement. Un moral exceptionnelvous aide à accepter des conclusionsqui vous semblent prises un peu trop àla hâte. N'hésitez pas à apporter cer-tains commentaires nécessaires dans detelles circonstances aussi douteuses.

ViergeOn vous fera une proposition alléchante.Une telle opportunité risque bien de nepas se représenter. Il serait bon d'y réflé-chir sérieusement surtout si vous considé-rez qu'il faille la saisir maintenant.N'attendez pas trop car vous pourriez pen-ser que demain il serait trop tard.

BalancePour être en pleine forme vous avez be-soin de nouvelles énergies. Vous aurezdes idées neuves sur différents pro-blèmes. Suivez votre inspiration. Lais-sez-la vous guider vers de nouvellesaventures. Vous êtes en forme, allez vitefaire ces nouvelles découvertes.

ScorpionOn vous fera une remarque pas très gen-tille qui sera comme la goutte d'eau quifait déborder le vase. Plutôt que vous fâ-cher, faites preuve de patience dans vossentiments mais indiquez clairementquand même les limites à ne pas dépas-ser. Faites-le et vous verrez les résultats.

SagittaireUne nouvelle opportunité s'offre àvous, vous pourriez atteindre un objec-tif décisif. Cela se fera aisément carvous allez trouver en vous le courage etla perspicacité nécessaires. Vous aveztoutes les clés en main. Ne laissez pascette belle occasion vous échapper.

CapricorneVous penserez ne plus devoir faireconfiance à quelqu'un de votre entou-rage car vous avez des doutes sur sonintégrité. Vous aurez la chance de pou-voir le rencontrer dans de bonnes condi-tions et vous vous rendez compte qu'ilest tout à fait digne de votre intérêt.

VerseauRien ne pourra vous empêcher de fairece que vous voulez. Surtout que vousserez en grande forme physique. Rienne pourra vous arrêter dans vos entre-prises. Vos anciennes ambitions pour-raient se réaliser plus tôt même quevous n'osiez l'espérer.

PoissonsVous vous interrogerez sérieusement surl'état de vos finances. Ne remettez pas àplus tard pour remettre de l'ordre dansvos comptes car à l'évidence rien n'esttellement dramatique dans ce domaine :plaie d'argent n'est pas mortelle, pensezvite à autre chose.

Solutions

MOTS MELÉS • N°289

Frimousse informatique

SMILEY

HANJIE N°14MOTS FLÉCHÉS • N°337 (FORCE 2)

SUDOKU N°288

Page 10: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 10

www.enqueteplus.com

LIBRE PAROLE

L e baromètre, un instrumentinventé en 1643 par le phy-sicien et mathématicien ita-

lien Evangelista Toricelli, sert àmesurer la pression atmosphériqueet, accessoirement, à déterminer demanière approximative l'altitude.Aujourd’hui, le terme est souventutilisé en sciences sociales pourdésigner des variations ou ten-dances au sein de la société. Ne dit-on pas, à ce sujet, que la presse estle baromètre de l'opinion publique?Dans le domaine des études et

des sondages, le baromètre caracté-rise un travail, généralement répétéà intervalles réguliers, dont l'objec-tif est de cerner les contours d'unevariable étudiée, telle que deshommes politiques et des célébri-tés, mais aussi des entreprises ouinstitutions, des marques ou mêmedes événements. Un tel instrumentfait partie des outils destinés à jau-ger la popularité des acteurs poli-tiques et sociaux, dans les paysdéveloppés. En France, par exem-ple, une dizaine d'organismes pro-posent des baromètres mensuels depopularité, publiés dans des jour-naux tels que Libération, Paris-Match, Le Journal du Dimanche,Les Echos, Le Point, etc. L'un deces baromètres, celui de l'Institutfrançais d'opinion publique (IFOP),existe depuis plus de cinquanteans. En dehors des sondages relatifs

aux intentions de vote, ces baromè-tres, selon l'appréciation de NicolasKaciaf, maître de conférences enscience politique et membre duCentre d'études et de recherchesadministratives, politiques etsociales (CERAPS) de VersaillesSaint-Quentin, sont”ceux qui susci-tent le plus d'échos dans les milieuxdirigeants”. Les hommes politiqueset leurs entourages, affirme cet uni-versitaire,”les attendent avec impa-tience et anxiété, tandis que lesjournalistes politiques s’en serventsystématiquement de repères pouranalyser l’actualité politique”.Avec, comme matière première, despersonnalités qui, à l'instar de labourse et au gré du contexte,deviennent des valeurs haussièresou baissières.

Collecte de l’informationA quoi peut bien servir un baro-

mètre au Sénégal? Un baromètrepeut participer à une meilleureconnaissance de l’opinion publiquepar rapport aux personnalités, insti-tutions, marques ou événementssondés – les”variables”– et permetd'avoir des informations sur le degréde satisfaction de l’opinion par rap-port à ces variables. Il permet ausside livrer aux journalistes de pré-

cieuses informations pour fonder etaméliorer leurs analyses des faitséconomiques, politiques et sociaux. Les acteurs, objet du sondage,

peuvent utiliser le baromètre pourengager des initiatives stratégiquesdans le but de mieux gérer leurpopularité. Dans un tout autredomaine, sur le plan économique,les responsables de marketing desmarques peuvent se servir du baro-mètre pour évaluer et affiner leursplans de communication. Car unbaromètre de notoriété n'est pasirrémédiablement et exclusivementdestiné à mesurer la cote deshommes politiques, il peut aussiservir à des objectifs directementéconomiques, plus”concrets”, per-mettant aux entreprises d'évaluerleurs produits et services et, sur-tout, de les rendre plus conformesaux besoins et aux préoccupationsdes consommateurs.Enfin, dans le cadre de leurs tra-

vaux, les résultats d'un baromètresont toujours utiles aux chercheursen communication et aux analystespolitiques; car un baromètre, c'est,avant tout, une source de faits et dechiffres, matière première des cher-cheurs. Ces derniers éprouventénormément de difficultés, enAfrique, à réunir des informationsrelatives à leurs sujets d'études.Même si les sources existent,explique un spécialiste sénégalaisdes sondages,”les pièces à assem-bler sont tellement nombreuses quecela décourage, dans la plupart descas, les chercheurs”. D'où la néces-sité d'organiser la collecte des données et d'en favoriser le bon trai-tement. Naturellement, la méthodo-logie utilisée pour conduire lesétudes doit rester rigoureusementidentique, car c'est d'elle quedépendent la fiabilité et l'accepta-bilité des résultats publiés.

Popularité ou notoriétéUne multiplication d'initiatives

de ce genre ne peut être que béné-fique pour le développement de larecherche, car les informationsagrégées et traitées alimentent lestravaux. Sur la durée, les journa-listes, les chercheurs et les ana-lystes bénéficient d'éléments objectifs de comparaison pour com-menter les faits politiques, écono-miques ou sociaux. On saura parexemple, grâce au baromètre, quetel président de la République,après cent jours, aura été pluspopulaire que tous ses prédéces-seurs ou, au contraire, se sera révéléle moins populaire de tous au termede cette période.Mais faut-il parler de baromètre

de popularité, de notoriété? Laquestion n'est pas anodine, car les

deux termes présenteraientquelques nuances. Selon certains,en effet, on peut avoir une notoriétésans avoir une popularité. Un éthi-cien canadien, René Villemure, dis-tingue la popularité et la notoriété.Etre populaire, dit-il, c'est”êtreaimé du plus grand nombre”, alorsqu'être notoire, c'est”être connu duplus grand nombre”. Mais d'autres opposent aussi

popularité et notoriété (toutes deuxne seraient que le fait d'être connudu plus grand nombre dans unesorte de”réputation sans exigence”)à la crédibilité (qui serait une bonneréputation construite dans letemps). La popularité ou la noto-riété renverrait, à une simplemédia-tisation exposant la person-nalité, l'institution, la marque oul'événement concerné à une visibi-lité exceptionnelle, sans que celasoit forcément lié à un jugementpositif de la part du public.

Opportunités pour le SénégalLes sources pouvant servir à ren-

seigner un baromètre sont principa-lement : la presse, les enquêtes deterrain et de l'Internet. L'enquête oul'étude, en vue de l'établissementd'un baromètre, n'a pas obligationde retenir toutes les sources de don-nées. L'accent peut être mis surquelques-unes d'entre elles, voiresur une et une seule source pouraboutir, à travers une méthodologieappropriée et une rigueur sansfaille, à des résultats fiables. Maisle travail préparatoire doit toujourscomporter, à la base, de bonnesétudes qualitatives et quantitativeset souvent requérir l'utilisation per-manente des données des médias.Dans toutes les démocraties

avancées, l'information est complé-tée et soutenue par des études etsondages réalisés grâce à des tra-vaux scientifiques menés avec ladémarche méthodologique qui sied.Ce genre d'informations, constitueaussi – et c'est important dans lecontexte mondial actuel − une pré-cieuse aide à la bonne gouvernance.Au Sénégal, quelques organismes

spécialisés effectuent des sondagessur une variété de thèmes et de cen-tres d'intérêt, en fonction de leurscibles ou clients. La presse elle-même en publie parfois les résul-tats, basés sur des enquêtes réali-sées sur un échantillon qui se veutreprésentatif de la population. A cejour, il n'existe pas cependant, dansnotre pays, de baromètre permet-tant de connaître, avec suffisam-ment de scientificité et avec larégularité d'un métronome (chaquemois, par exemple), la popularitédes personnalités publiques, voirede certains événements importantsou des institutions. Il va sans direque la disponibilité d'informationsissues d'un baromètre de notoriété,ne peut que constituer des opportu-nités pour le Sénégal.

DR. THIENDOU NIANGDirecteur du Cabinet

Afrique CommunicationEmail: [email protected]

BAROMÈTRE DE NOTORIÉTÉ

Quelles opportunités pour le Sénégal ?

REACTION DE SERIGNE MANSOUR SY AUX CARICATURES CONTRE LE PROPHETE (PSL)

“Vous frappez sur du fer froid.Ne torturez pas vos mains”Asfiyahi.org publie in-extenso la réaction sous forme poétique du Khalife général des Tidianes, Serigne Mouhamadoul Mansour Sy, en réponse aux auteurs des caricatures sur le prophète Mouhammad (saw).

Ô bande ! Que soient anéanties vos mains qui font la caricature de la pleine lune, le secret de l’humanité.Que vos mains soient paralysées ! Mauvais est ce

que vous nourrissez comme haine, dans vos cœurs, aussiardente qu’une braise !Vos espoirs sont déçus, vos efforts vains et vous vivez unevie d’agresseurs par déception.Vous tentez de leur nuire, lui et sa religion, mais ce sera sans succès, malgré vos mauvaises intentions.Vous avez osé le caricaturer, mais peut-on dessiner unelumière que l’œil est incapable de regarder ?Il est le joyau caché et la raison, sans laquelle l’univers ne serait pas créé.Les âmes de tous ceux qui cherchaient à être guidés par lui sont devenues, par cette source bénie, des lumières qui illuminent les ténèbres.Parmi les Prophètes, les Envoyés et autres croyants pour qui, son âme est l’origine de la création.Celui qui ne s’est pas abreuvé de sa source est resté athée, et a vécu malheureux, reniant toute prêche.Celui-là est l’Envoyé de Dieu, le recours dont l’intercession est espérée demain, le jour de la grande peur.Celui-là est l’Envoyé de Dieu, l’échelle par laquelle les vertueux font l’ascension dans le chemin qui mène à sa majesté.Celui-là est envoyé à toute l’humanité, c’est son succès, une source de Miséricorde.Celui-là est l’Envoyé de Dieu, l’homme le plus parfait et aucun regard ne s’est posé sur son égal, par crainte.Celui-là est l’Envoyé de Dieu, la source dont les flots de grâce couleront jusqu’au jour du souffle annonciateur du jugement.Celui-là est un Prophète et aucun œil ne verra son égal au sens physique comme moral, c’est lui la plus grande illustration.Nous le défendrons à chaque fois qu’un agresseur se manifeste, Ahmed est véritablement notre fierté, et quelle fierté !Et autant nous refusons qu’on nuise à lui, autant on refuse avec fermeté qu’on dirige la nuisance vers d’autres guides.Faites attention ! Ce Prophète est notre refuge, notre modèle dans notre religion et la meilleure référence.Faites doucement, nous nous sommes accrochés à sa corde, à sa doctrine qu’est l’Islam, et nous vivons comme une nation.Votre voie est obstruée lorsque vous vous êtes engagés dans la voie de le calomnier, à l’image de celui qui donnerait des coups de corne à un rocher.Vous frappez sur du fer froid. Ne torturez pas vos mains, car c’est la pire des afflictions.Sa Oumma invite à la paix, comme il a déjà fait envers des peuples, et a acquis une réputation, une bonne réputation.Nous condamnons la caricature de la Personne qui, entre les cieux et la terre, est la chose la plus sacrée.Son rang éminent est déjà établi, et Il ne peut être un jour défiguré ou souffrir d’aucun soupçon.J’en appelle à tous mes frères de religion à comprendre le sens de la religion, aussi bien sa jurisprudence que les différentes biographies,Et de se refuser l’acquisition de ces caricatures, car celui qui œuvre à leur propagation est comme celui qui profère une injure.La famille universelle, peuples soient-ils ou guides, doit s’accorder à interdire l’atteinte à l’honneur des hommes vénérables, et à interdire la profanation des sentiments, car cela permet, au moins, au Calife d’avoir une vie humble.Ainsi l’humanité vivrait dans la compréhension et c’est à cela que nous invite notre religion, l’Islam qui est la meilleure doctrine religieuse.Réfères-toi au verset :”Nous avons fait de vous des peuples”, c’est un enseignement du Seigneur pour l’Illustre Famille.Que le salut et la Paix soient sur le meilleur parmi ceux qui ont appelé l’ensemble des hommes à la religion, celui qui a ressoudé les fractures Sur sa famille et ses compagnons. Voici donc ce que j’ai composé sur les caricatures du prophète, la pleine lune et le secret de l’humanité.Hommage à celui qui considère que le plus noble des hommes est le plus pieux, dansune parfaite égalité de droits entre les hommes et les femmes, les petits et les grands,les voyants et les non voyants.Celui qui a dit dans son illustre Coran que l’on célèbre et lit :”Le plus noble chez Allah, le Majestueux et le Haut, est le plus vertueux parmi vous”, ou encore :”Je n’égare aucune de vos œuvres, que son auteur soit homme ou femme”Louange au Seigneur qui a créé les cieux et la terre en six jours alors que son Trôneétait sur l’eau, l’eau sur le vent et le vent à la mesure du détenteur de la puissance et dela noblesse.

SERIGNE MOUHAMADOUL MANSOUR SYCalif General des Tidianes

Source : Asfiyahi.org Disponible en version Arabe

Page 11: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012

page 11

www.enqueteplus.com

SPORTS

KHADY FAYE

C omme promis, le Comiténational de gestion de la lutte(CNG) a rencontré hier le col-

lectif des promoteurs de lutte. Aprèsla rencontre tripartite organisée par leministre des Sports, le CNG a reçu lespromoteurs pour mieux arrondir lesangles dans un conclave qui s'esttenu à huis clos, à l'image des autresinitiés par le CNG. “Cette rencontreétait la continuité de celle tenue avecle ministre des Sports. Nous sommestombés d’accord à 100% sur tous lespoints avancés. Maintenant, il resteles commissions”, a révélé le porte-parole du jour, Pape Abdou Fall. Il apoursuivi : “Au niveau du collectif,nous avons identifié des personnesqui vont siéger aux différentes com-missions”. En effet, selon lesaccords, les promoteurs vont siégeraux Commissions des règlements, de

l'organisation et celle chargée dusponsoring. Les promoteurs ne vontpas s'arrêter en si bon chemin,puisqu'ils comptent créer une nou-velle commission qui prendra encharge leur préoccupations.S'agissant du plafonnage des

cachets des lutteurs à 75 millions,Luc Nicolaï et Compagnie ne sonttoujours pas revenus à de meilleurssentiments. “Les promoteurs, au nomdu collectif, ont décidé de ne pasfranchir la barre des 75 millions. Et jepense que personne d’entre nous lespromoteurs qui composent le collectifne va transgresser les règles qui ontété fixées. C’est un problème qui aété dépassé”, a insisté Pape AbdouFall.

Ness / Baboye au menuLe CNG a aussi rencontré

l'Association des managers de luttedu Sénégal. “Le point focal de cette

rencontre était le combat Ness/Baboye. Les reliquats de ce combat,jusqu’à présent, n’ont pas été payésaux lutteurs. Nous avons discutépendant très longtemps sur ce point,mais en vain. Nous n’avons pastrouvé de point d’accord. Il y a eublocage et nous avons renvoyé lesdiscussions jusqu’à une date ulté-rieure. Le CNG a dit qu’il n’y pas eude combat alors que nous, nous pen-sons tout le contraire. Pour nous lesmanagers, il y a eu bel et bien com-bat. A part ce point, nous sommestombés d’accord sur tous les pointssoulevés. Nous avons débattu desproblèmes qui secouent le milieu dela lutte, notamment sur la présenta-tion des drapeaux dans l’enceinte,les sanctions pécuniaires, l’acquisi-tion des licences, la couverturemédicale des lutteurs entre autres”,a résumé le secrétaire général desmanagers, Ndiouga Dia.

Demba Bâ rassure Alex Gontran va sûrement se frotter

les mains et marcher la tête haute.Parce que son poulain, Demba Bâ,n'a pas laissé le club avoir raison surlui, moins d'une semaine après sasortie qui avait fait bruit en PremierLeague anglaise. Après son doublé àEverton (2-2), Alex Gontran, l'agentde Bâ, avait dénoncé le traitementréservé à son joueur. “Depuis sonretour de la CAN, Demba Bâ ne com-prend plus le management du club.S'il continue à être remplaçant lereste de la saison, nous allons cher-cher d'autres solutions”, a menacéAlex Gontran sur la BBC. Hier, l'atta-

quant des Magpies a vite fait deconforter son agent en offrant la vic-toire (1-0) à Newcastle face àNorwich. Ce but inscrit à la 19eminute porte le total du joueur à 4cette saison.

La désillusion de Papiss !Qu'arrive-t-il à Papiss Demba

Cissé ? Étincelant la saison dernièreavec une moyenne de presque un butpar match, l'attaquant de Newcastle(10e, 8 points) n'arrive toujours pas àouvrir son compteur-buts dans cenouvel exercice de championnat quiest à sa 5e journée. Pourtant, ce nesont pas les occasions qui ont man-

qué. Depuis le début, le capitaine desLions fait preuve de maladresseincroyable. Hier, il s'est même permisd'envoyer en l'air un penalty quidevait permettre aux Magpies de cor-ser l'addition face à Norwich (1-0),après le but de son compatrioteDemba Bâ.

Première pour R. Faty !La régularité, ça se paie. De retour

en Ligue 1, trois ans après avoir dis-puté 26 matchs avec le FC Nantes en2008-2009 sans marquer le moindrebut, Ricardo Faty a multiplié les pres-tations de haute facture. Hier, lemilieu de terrain international séné-galais a inscrit le premier but de sacarrière en Ligue 1 française. Il a étédéterminant lors du nul (2-2) arrachépar Ajaccio (13e, 6 points) àBordeaux lors de la 6e journée. Faty apermis aux Corses de revenir au score(1-1) dans un premier temps, enenvoyant la balle au fond des filetsbordelais (64e).

LUTTE - CONFLIT CNG / PROMOTEURS

La réconciliation se précisecinq ans qui frappait l'ancien capitainedes Lions El Hadji Diouf, accuséd'avoir tenu des propos irrévérencieuxà l'encontre des responsables fédéraux,annonce la Télévision publique. Cettesuspension avait été décidée en juillet2011 par la Commission de disciplinede la FSF. Au cours d'une assembléegénérale, la FSF a également levé la sus-pension de l'ancien coach de l'équipenationale. La FSF avait suspenduAmara Traoré, suite à un contentieuxné de son limogeage consécutif à ladébâcle des Lions lors de la dernièreCAN disputée en Guinée-Equatoriale.

MAROC

Taoussi succède à Gerets

Une semaine après l'éviction d'EricGerets, Rachid Taoussi a officielle-ment été nommé à la tête du Marocsamedi soir. L'entraîneur du FARRabat aura pour mission prioritaire dequalifier les Lions de l'Atlas à la CAN2013. Une mission compliquée après ladéfaite du Maroc au Mozambique (0-2), lors du 3e tour aller. Pour aller enAfrique du Sud où se tiendra la pro-chaine CAN, les Marocains devrontl'emporter par trois buts d'écart mi-octobre, à Marrakech.

ANGLETERRERetraite internationalepour Terry !

John Terry, 78 sélections avecl'Angleterre depuis 2003, a annoncé cedimanche qu'il prenait sa retraite inter-nationale. Le joueur de 31 ans avait étédéchu de son statut de capitaine desTrois Lions en début d'année après l'af-faire Ferdinand. Le capitaine deChelsea était accusé d'avoir proféré desinsultes racistes envers le défenseur des Queens Park Rangers, AntonFerdinand. En juillet, Terry a été blan-chi, notamment grâce au témoignagede son coéquipier Ashley Cole. “Jepense que la FA, en poursuivant sescharges contre moi alors que j'ai déjàété innocenté devant une cour de jus-tice, rend ma situation avec l'équipenationale intenable”, aurait déclaréJohn Terry selon la BBC. Terry doit denouveau être entendu lundi par la fédé-ration anglaise de football (FA) pourcette affaire.

ZÉNITHFronde anti Hulk et Witsel

Les arrivées de Hulk et Witsel n'ontpas fait que des heureux au ZénithSaint-Pétersbourg. AlexanderKerzhakov et Igor Denisov, deuxjoueurs du club russe, ne se sont pasentraînés cette semaine et ont refusé dejouer ce week-end, protestant contreles salaires exorbitants de Hulk (6,5millions d'euros) et Witsel (3 mil-lions), rapporte la presse russe. “C'estvrai qu'il y a de la nervosité dansl'équipe, a reconnu l'entraîneurLuciano Spaletti, qui a rétrogradé lesdeux hommes en réserve. Certainsjoueurs pensent que faire des remousest une bonne solution pour le club ence moment. Ils doivent comprendreque cette manière de voir n'est pasjuste”. Selon la presse russe, les deuxhommes sont soutenus par d'autresmembres de l'effectif tels que VyaceslavMalafeyev, Vladimir Bystrov etAlexander Anyukov. Depuis l'arrivéede Hulk et Witsel, le Zénith a perdudeux rencontres et fait un match nul.

ESPAGNE

Rayo-Real reporté à lundi

Suite à une panne de projecteurs, lematch devant opposer le Rayo Vallecanoau Real Madrid, prévu dimanche à 19h30,a d'abord été retardé puis finalementrepoussé à lundi. Cette rencontre pourraitse disputer à 18 heures, selon Marca si lescâbles sectionnés sont réparés à temps.“Des vandales ont coupé les câbles. Nousessayons de régler le problème le plus vitepossible. Nous avons demandé aux forcesde l'ordre d'ouvrir les portes du stade, maisnous attendons toujours”, a expliqué dansun premier temps le président du RayoVallecano, Raul Martin Presa, sur Canal+Espagne, avant que la décision du reportsoit prise. Une partie des supporteurs duRayo a exprimé sa colère cette semaine enraison de la décision prise par le club defaire payer l'entrée du match aux abonnés,sans qu'on puisse affirmer pour l'instant sile sabotage est lié à cette grogne.

CHAMPIONNAT EUROPEFrance - 6e journéeMontpellier-St-Etienne 1-1Bastia-PSG 0-4Reims-Nancy 2-0Brest-Valenciennes 2-1Lorient-Nice 1-1Sochaux-Troyes 3-1Bordeaux-Ajaccio 2-2Marseille-Evian 1-0Lille-Lyon 1-1

Angleterre - 5e journéeSwansea-Everton 0-3Chelsea-Stoke 1-0Southampton-Aston Villa 4-1West Ham-Sunderland 1-1Wigan-Fulham 1-2West Brom.-Reading 1-0Liverpool-Man. United 1-2Newcastle-Norwich 1-0Tottenham-QPR 2-1Man. City-Arsenal 1-1

Espagne - 5e journéeSaragosse-Osasuna 3-1Celta Vigo-Getafe 2-1Betis-Espanyol 1-0Barcelone-Granada 2-0Majorque-Valence 2-0Levante-Sociedad 2-1At. Madrid-Valladolid 2-1At. Bilbao-Málaga 0-0Aujourd’huiVallecano-Real Madrid19h30 La Corogne- FC Séville

Italie - 4e journéeParme-Fiorentina 1-1Juve-Chievo Vérone 2-0Sampdoria-Torino 1-1Atalanta-Palerme 1-0Bologne-Pescara 1-1Cagliari-AS Rome Reporté Inter-Sienne 0-2Udinese-Milan 2-1Catane-Naples 0-0Lazio-Genoa 0-1

Allemagne - 4e journéeNuremberg-Francfort 1-2Schalke-Bayern 0-2Wolfsburg-Greuther Fürth 1-1Mayence-FC Augsburg 2-0Hambourg-Dortmund 3-2Fortuna-Fribourg 0-0Leverkusen-M'Gladbach 1-1Werder Brême-Stuttgart 2-2Hoffenheim-Hanovre 3-1

ELIMINATOIRES DE LA CAN JUNIORS Le Sénégal tombe au Bénin

L'équipe nationale du Bénin a battu (3-1) celle du Sénégal, dimanche à Porto-Novo, en match comptant pour les élimi-natoires de la prochaine Coupe d'Afriquedes nations (CAN) des juniors. À la mi-temps, les deux équipes étaient à égalité(0-0), rapporte l'APS. Le match retour estprévu dans deux semaines à Dakar.

DIVERSLa FSF lève la suspension d'El Diouf

La Fédération sénégalaise de football(FSF) a levé, samedi, la suspension de

REVUE TOUT TERRAIN

FOOT - UN WEEK-END, TROIS LIONS

Demba Bâ conforte son agent !Après la sortie de son agent qui réclame une place de titulaire à son protégé, Demba Bâ a donné la victoire à Newcastle face àNorwich dans un match qui a vu Papiss Cissé manquer d'ouvrirson compteur-buts en ratant un penalty. Ricardo Faty a inscrit son premier but en Ligue 1 française.

Page 12: WADE, LAURÉAT DU PRIX DU LEADERSHIP AFRICAIN À … · Viviane Wade, a eu droit, à l'hôtel Trianon de Versailles, aux honneurs. Briefé par l'organisation qui lui a conseillé

CMJN

page 12SPORTS

numéro 387 • lundi 24 septembre 2012www.enqueteplus.com

MAMADOU MAKHFOUSE NGOM

V ingt ans, ça se fête ! Et pour rendre cettefête plus belle, la charmante et géné-reuse”Dame coupe”est venue s'associer

à cet événement exceptionnel pour l'ASC HLM.Mais elle a longtemps hésité à prendre sa déci-sion finale. Car les joueurs ne sont parvenus à laconvaincre qu'à l'issue de la fatidique séancedes tirs au but. Pourtant, celle-ci avait mal com-mencé pour eux, surtout lorsque le gardien debut de la Renaissance de Dakar a repoussé lepremier tir des Hlmois. Mais leur gardien,Dembo Kébé, auteur de la première tentativemanquée, a su rattraper sa maladresse en stop-pant deux tentatives des joueurs de laRenaissance. Il offre ainsi à l'ASC HLM un beaucadeau d'anniversaire et la 52e finale de laCoupe du Sénégal de Football.”Dame coupe”sedrapera d’or et de bleu. Et le vainqueur, l'ASCHLM, a reçu une prime de 6 millions F Cfa. Elles’arroge par la même occasion le droit de repré-senter le Sénégal en Coupe de la CAF. Quant auclub du centre-ville, il a reçu 4 millions.

HLM, spécialiste des tirs au butC’est la première fois qu'une finale de Coupe

du Sénégal oppose deux équipes de Ligue 2,dont l'ASC HLM est devenue le 19e vainqueur.Mais l'histoire s’arrête peut-être là. Car pour lepublic qui a fait le déplacement au stadeDemba Diop ce samedi, l'édition de 2012 futtout à fait ordinaire parce qu'elle a été caracté-risée par une qualité de jeu qui n'entrera pasdans les annales. Tellement la rencontre a étémarquée par des maladresses, des fautes tech-niques et de mauvais choix, malgré les inten-tions de jeu affichées de part et d'autre. Il a falluattendre la 40e minute pour voir la premièreaction bien construite du match par l’intermé-diaire des Bleu et Blanc de la Renaissance.Malheureusement pour eux, Pape Sagoné Sarrrate son duel avec le portier des HLM, DemboKébé.Mais la première période était à mettre à l’ac-

tif des”Jaune et bleu”de l’ASC HLM, dont lepressing haut et l’agressivité au milieu du ter-rain a énormément gêné la relance des hommes

du coach Alioune Abatalib Fall. Plus expérimen-tée, car ayant conservé certains de ses joueursaprès la relégation à l'issue de la saison der-nière, HLM n'a pu prendre le jeu à son compte.En deuxième période, les joueurs de la

Renaissance, privés de montée en Ligue 1 à ladernière journée suite à un litige favorable auPort, ont pris d'assaut le camp des hommes deCheikh Tidiane Fall, qui ont pu résister, tout enessayant de surprendre la Renaissance sur desballes arrêtées. Latyr Ndiaye, esseulé au secondpoteau, envoie de la tête un coup-franc tiré des35 mètres directement dans les bras du portierde la Renaissance (58e), dont les entrées deNajib et d’Amadou Dieng ont su enthousiasmerle jeu d’équipe. Ils ont apporté plus de mouve-ments sur les ailes, mais les occasions dange-reuses sont à mettre dans l’escarcelle des Jaune

et Bleu. L’attaquant Ansoumana Diassé, surcoup-franc, a même manqué de peu de tromperle gardien de but de l’équipe du Plateau (66e).Les protégés du président Ghaz Ezzedine réa-gissent sur corner, mais le défenseur KhadimSèye a vu sa tête renvoyer par un joueur d’HLMau second poteau, alors que le gardien semblaitêtre battu (75e). Le score ne bougera pas et ledeux équipes étaient obligées d'aller en prolon-gations (0-0). Mais comme si elles craignaientde prendre un but, aucune des deux protago-nistes n’a osé prendre de risques. À la séance des tirs au but, l’ASC HLM a pu

compter, comme d'habitude, sur son gardienqui a réussi à s’illustrer dans cet exercice enarrêtant sept penaltys en deux matches,notamment contre le Jaraaf et Touré Kunda,vainqueur en 2010.

MAMADOU LAMINE SANÉ

D e la souffrance à l'extase, lenombreux public du sta-dium Marius Ndiaye a vécu

toutes les émotions et une soiréefolle, samedi dernier. Au cours d'unmatch à rebondissements incroya-bles, les Lioncelles sont revenuesde l’enfer pour renverser lesAiglonnes (54-52), lors de cette 2ejournée de l'Afrobasket fémininU18. Une victoire acquise en toutefin match et grâce à un superbe der-nier quart-temps qui a vu les proté-gées de Birahim Gaye inscrire 19points contre 3 pour les Maliennes.

Début catastrophiqueLe match n'aura pas été un long

fleuve tranquille. Les Lioncelles ontété asphyxiées dès le début. Prisesà la gorge par des Aiglonnes agres-sives et adroites aux tirs à troispoints, les Lioncelles perdent lepremier quart temps (8-18).Visiblement surprises et dépasséespar la qualité de l'exécution offen-sive adverse, elles prennent deplein fouet l'impact d'une MariamaKoné de feu (9 points), dont les tirsà trois points ont fait beaucoup dedégâts dans la défense sénégalaise.Le Mali mène logiquement (15-30)

au milieu du deuxième quart temps.Inexistantes sur les rebonds offen-sifs comme défensifs, les Lioncellesdéjouent complètement, elles n'ar-rivent pas à bien sortir les balles, necontrôlent plus rien et les paniersne cessent de pleuvoir. Impériales,les Aiglonnes mènent à la pause devingt points d’écart (20-40).

Magique Adja Fatou NdiayeLes Maliennes se dirigeaient

donc vers le même exploit réalisépar leur aînées un soir de 2007, oùles Aigles femelles étaient venuespriver le Sénégal du titre continen-tal senior. Mais l'orage n'aura duréqu'une mi-temps. Car les Lioncellesont pu montrer du caractère après.Grâce à la baguette magique d'AdjaFatou Ndiaye, qui a marqué deuxlancers-francs décisifs dans cetterencontre, les Sénégalaises retrou-vent leur jeu. Agressive sous laraquette avec 10 rebonds, dontcinq offensifs, elle remet lescoéquipières dans le bon sens.Poussées par un public et des sup-porters loin de baisser les bras à lareprise, les protégées de BirahimGaye sortent les griffes et retrouventun nouvel équilibre pour réduirel'écart (35-49) à la fin du troisièmequart-temps.

Mais le tournant du match auraété la sortie de la double lamedéfensive malienne composée deAminata Traoré-Madjan Camara.Dépositaires du jeu des Aiglonnes,les pivots forts sont obligés deregarder le reste du match sur lebanc pour cumul des fautes (5).Moment choisi par le duo Ndèye

Fatou Ndiaye-Aminata Kamara (15points, et meilleures marqueusesdu match), de prendre le jeu à leurcompte. Haranguées par un publicdéchaîné, les maliennes butaientsur une défense sénégalaise plusdense et plus agressive. Rien neréussit plus aux Aiglonnes avec unseul point inscrit en ce quatrième etdernier quart-temps. Le Sénégalrevient logiquement au score (50-50), puis (52-52). Le reste étaitdans les mains sûres d’Adja FatouNdiaye, en bonne capitaine, qui netremble pas sur deux lancers-francsqui dessinent la victoire du Sénégal(54-52).En lever de rideaux, la Tunisie a

signé sa première victoire en lami-nant le Kenya (76-48). L’Egypte,championne en titre, a obtenu sadeuxième victoire sans difficultédevant l’Angola (76-43).

Puissanssi* (puissant en langue bambara)

FOOT - FINALE DE LA COUPE DU SÉNÉGAL

Bonne fête à HLM !L’ASC HLM a remporté samedi la Coupe du Sénégal de football face à la Renaissance de Dakar (0-0, 4 tab 2). Une belle consécration pour ce club qui célèbre ses vingt ans.

RÉSULTATSTunisie -Kenya 76-48Égypte-Angola 76-43Sénégal-Mali 54-52Programme de la 3e journéeAujourd’hui16h Égypte-Tunisie17h Mali-Angola20h Sénégal-Kenya

AFROBASKET FÉMININ U18 - SÉNÉGAL / MALI (54-52)

Puissanssi* LioncellesAprès leur victoire (54-52) à l'issue d'un match à couteaux tiréscontre une belle équipe malienne, les Lioncelles ont pris unegrande option pour une qualification en demi-finales de ce championnat d’Afrique féminin U18.

HAWA TRAORÉ, CAPITAINE DU MALI

“Les sorties de nos trois pivots forts ont été le tournant du match”“Ce sont les arbitres qui ont gâché le match en sifflant certaines fautes.

Les sorties de nos trois pivots forts ont été le tournant du match. Le vol dontnous étions victimes nous a touchées moralement. On menait de 20 pointset l’arbitre a sifflé des fautes faciles. Cette défaite ne va pas nous découra-ger. On est venues pour gagner et on va gagner Incha’Allah”.

AMINATA KAMARA, JOUEUSE ET MEILLEURE MARQUEUSE

“On avait la pression”“On a manqué notre début de rencontre parce qu'on avait la pression.

Mais en deuxième mi-temps, avec beaucoup plus de solidarité et d’agressi-vité, on a su revenir au score et gagner le match. On va gagner Incha’Allah.”

MOUHAMED S. MAÏGA, SÉLECTIONNEUR DU MALI

“Victime d’inexpérience et de naïvet锓On a fait un bon match mais j’ai été victime de l’inexpérience et de la

naïveté de mes joueuses. Je ne me verse pas dans les jugements des arbi-tres. Car quand l’arbitre est bon ou mauvais, il l’est pour les deux équipes.On a perdu des balles qu’il ne fallait pas perdre. On a perdu aussi notreconservation de balle et notre occupation sur le terrain. Pour le cas du voldont on a été victimes, je me désole du comportement de certains dirigeantsqui ne nous ont pas cru et qui disaient qu'on mentait.”

BIRAHIM GAYE, SÉLECTIONNEUR DU SÉNÉGAL

“C’était trop chaud”“C’était trop chaud. On a perdu notre

basket en début de rencontre. La finale per-due de 2007 ici face au Mali était dans latête des filles et cela nous a pris 20 points.Mais en deuxième mi-temps, on a parléavec elles et j’avais gardé ma défense pourcette période. On a fait une défense à latrappe car le Mali voulait tuer le match dèsle premier quart-temps. J’avais dit auxfilles de jouer car les Maliennes ne pourrontpas continuer sur ce rythme. Cette victoire,c’est le bon Dieu qui nous l’a donnée.”

RÉACTIONS… RÉACTIONS… RÉACTIONS…