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(7) Droit des sociétés – Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et économie sociale et solidaire (ESS) --------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------- (1) (RSE) Définitions officielles de la RSE Définition de la RSE par l’Union Européenne La Commission Européenne, dans sa 3ème communication sur la RSE (2011) définit la RSE comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». L’Union Européenne a aussi – afin de proposer un cadre pour les entreprises souhaitant s’investir dans le développement durable – publié en 2001 un Livre Vert de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Elle y donnait alors la définition de la RSE suivante : « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». Définition de la RSE selon l’ISO 26000 De son côté, l’ISO (International Organisation for Standardisation), organisation chargée de définir les standards internationaux qui régissent le commerce des entreprises, s’est également penchée sur la définition de la RSE dans un document publié par le groupe de travail sur la Norme ISO 26000 sur la Responsabilité Sociale des Entreprises. Dans ces lignes directrices, l’ISO donne la définition de la RSE suivante : « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui – contribue au développement durable , y compris à la santé et au bien-être de la société ;- prend en compte les attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur et qui est en accord avec les normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ». --------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------- 1

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(7) Droit des sociétés – Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et économie sociale et solidaire (ESS)-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

(1) (RSE) Définitions officielles de la RSEDéfinition de la RSE par l’Union Européenne

La Commission Européenne, dans sa 3ème communication sur la RSE (2011) définit la RSE comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société  ». L’Union Européenne a aussi – afin de proposer un cadre pour les entreprises souhaitant s’investir dans le développement durable – publié en 2001 un Livre Vert de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Elle y donnait alors la définition de la RSE suivante : « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ».

Définition de la RSE selon l’ISO 26000

De son côté, l’ISO (International Organisation for Standardisation), organisation chargée de définir les standards internationaux qui régissent le commerce des entreprises, s’est également penchée sur la définition de la RSE dans un document publié par le groupe de travail sur la Norme ISO 26000 sur la Responsabilité Sociale des Entreprises. Dans ces lignes directrices, l’ISO donne la définition de la RSE suivante : « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui – contribue au développement durable , y compris à la santé et au bien-être de la société ;- prend en compte les attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur et qui est en accord avec les normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».

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(2) (RSE) L’intérêt social dans la loi PACTELes juristes débattent depuis quelques années la nécessité de donner une assise légale à l’intérêt social. Les critiques insistaient sur le caractère désuet des dispositions du code civil et soulignaient la nécessité de prendre en compte des facteurs nouveaux de l’environnement dans lequel évoluent les sociétés.

C’est ainsi que la loi pour un plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (dite « PACTE ») s’est donné pour objectif d’établir un « nouvel » intérêt social. Cette loi a été adoptée le 11 avril 2019 par le parlement et promulguée le 22 mai 2019.

Un alinéa a ainsi été ajouté à l’article 1833 : « La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ».

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—————————————————————————————————————Article 1833 du code civil

Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les

enjeux sociaux et environnementaux de son activité.————————————————————————————————

Il convient de constater que si l’intérêt social est énoncé dans la disposition légale, il n’en demeure pas moins dénué de définition juridique précise. Ainsi, les juges gardent toute latitude concernant l’interprétation et l’application de la notion.

La prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux à propos de la gestion de la société demandera également à être précisée par les tribunaux. En effet, si leur mention paraît à première vue louable, car pouvant viser la prise en compte de l’environnement et des problématiques sociales récurrentes actuellement, elle reste floue et demandera à être encadrée.

Cette modification légale devra en tout état de cause être particulièrement observée par les dirigeants de sociétés pour ne pas voir certains de leurs actes annulés par les tribunaux. La nouvelle disposition renforce la diligence dont doivent faire preuve les dirigeants sociaux. Leur responsabilité pourrait se voir engagée à raison de leur gestion contrevenant aux notions énoncées.Françoise Berton, avocate

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(3) (RSE) L’obligation de reporting RSE Une obligation de reporting RSE a été instaurée en France par l'article 116 de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) de 2001. Il s’agit de l’obligation de mentionner les actions entreprises en matière de RSE dans le rapport de gestion remis aux actionnaires à l’occasion de l’assemblée générale annuelle d’approbation des comptes.

Cette obligation ne concernait à l'origine que les entreprises cotées en bourse. L'article 225 de la loi « Grenelle 2 » de juillet 2010 (amendé par la loi « Warsmann 4 » du mars 2012) a modifié l'article L.225-102-1 du code de commerce, pour étendre, à compter de l'exercice 2012, l'obligation de reporting RSE à toutes les entreprises de plus de 500 salariés.

INFORMATIONS À PUBLIERLe rapport de gestion doit exposer les actions menées et les orientations prises pour prendre en compte les conséquences sociales et environnementales de leurs activités et remplir leurs engagements sociétaux en faveur du développement durable. Des informations sont par ailleurs à mentionner, couvrant 42 thématiques structurées en trois catégories :

1. Les informations sociales : Emploi, organisation du travail, relations sociales, santé et la sécurité, formation, égalité de traitement, respect des conventions de l'Organisation Internationale du Travail

2. Les informations environnementales : Politique générale, pollution et gestion des déchets, utilisation durable des ressources, changement climatique, protection de la biodiversité

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3. Les informations relatives aux engagements sociétaux en faveur du développement durable : impact territorial, économique et social de l'activité de la société, relations entretenues avec les personnes ou les organisations intéressées par l'activité de la société, sous-traitance et fournisseurs, loyauté des pratiques

VERIFICATION PAR UN ORGANISME TIERSL'article 225 de la loi « Grenelle 2 » a instauré une obligation de vérification des rapports RSE par un organisme tiers indépendant. L'avis émis par cet organisme tiers indépendant est dû à compter de l'exercice clos au 31 décembre 2016.

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(4) (RSE) La responsabilité sociale, environnementale et sociétale dans le rapport annuel de gestion de L’Oréal SA Extraits (89 pages sont consacrées à la RSE dans le rapport de gestion) :

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(5) (RSE) « L'avenir de toutes les entreprises réside dans l'harmonie entre performance économique et durabilité sociétale et environnementale »(Extraits – Les Echos – 13-11-18)

Conflits, troubles environnementaux et climatiques : notre modèle de développement n'est pas durable et s'effrite. Nous sommes convaincus que, pour le réparer, l'entreprise doit jouer un rôle plus fort, pour la société, bien au-delà de ses publics naturels. Nous sommes convaincus que le modèle traditionnel de l'entreprise, uniquement soucieuse des intérêts de ses actionnaires, fût-ce au détriment de l'intérêt général, court à sa perte. Une perte précipitée par le consommateur, le salarié, le régulateur et l'investisseur.

Dépasser les différencesUne entreprise ne naît pas pour servir l'intérêt général. Mais rien ne doit l'empêcher d'y contribuer. Surtout quand les urgences s'accumulent sous la pression d'une automatisation anxiogène, de la montée populiste, d'une défiance croissante, des écarts de richesses. Nous sommes assis sur tant de bombes qu'il est urgent de dépasser les différences, réelles, entre le public et le privé. En période maigre, chacun se recroqueville sur soi. Il faut recréer les conditions d'une coordination, au service d'une vision. Le mouvement est lancé, mais les évolutions sont encore limitées. Il faut poursuivre l'intégration des critères d'investissement pour favoriser l'impact sur la société, la planète et l'homme. 

Une force colossaleL'avenir de toutes les entreprises, et pas seulement celles du secteur social et solidaire, réside dans l'harmonie entre performance économique et durabilité sociétale et environnementale. Seules celles qui auront à coeur de contribuer à réparer les fractures de notre société bénéficieront d'une croissance durable. L'entreprise doit changer, car le contexte a changé, car l'urgence l'impose. Les initiatives appelant à une plus forte implication sociétale fleurissent. Il ne faut pa seulement s'en féliciter, mais les coordonner. Une multitude d'initiatives individuelles ne garantiront pas le succès collectif. Cette coopération nouvelle nécessitera de réunir les institutions, les entreprises (PME incluses) et les citoyens, et de s'étendre à l'Europe. C'est pourquoi nous voulons nous engager. Pour servir d'exemple, de modèle. Nous nous engageons à offrir une vision qui garde l'homme, la planète, comme objectifs majeurs.

Isabelle Kocher directrice générale d'Engie, Jean-Dominique Senard PDG de Michelin, Bertrand Badré PDG de Blue like an orange sustainable capital, Denis Jacquet fondateur de Day One et président de l'Observatoire de l'ubérisation.

---------- NEW YORK, 19 août 2019 (Reuters) - Les entreprises devraient mettre l'accent tout autant sur leurs responsabilités sociales que sur la génération de bénéfices, a dit lundi la Business Roundtable, un groupe réunissant les dirigeants de plus de 180 firmes américaines. C'est la première en près de 50 ans d'existence que ce lobby ne dit pas que la création de valeur pour l'actionnaire est la priorité numéro un des entreprises. La déclaration de la Business Roundtable, entité fondée en 1972, a notamment été signée par les PDG d'Amazon, d'American Airlines ou encore de JPMorgan Chase. "Cette nouvelle déclaration reflète mieux la manière dont les entreprises peuvent et devraient fonctionner aujourd'hui", déclare Alex Gorsky, PDG de Johnson & Johnson, cité dans un communiqué.

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(6) (RSE) Chez Seb, la lutte contre l’obsolescence programmée est un moteur d'innovationsComment mieux diffuser la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) en interne et dans son écosystème ? Cap sur Seb, le leader mondial du petit électroménager qui mise sur la réparabilité de ces produits. Un pionnier dans un secteur où l’obsolescence programmée est encore la norme.

Seb permet aux consommateurs de réparer pendant 10 ans le petit électroménager.L’obsolescence programmée n’est pas une fatalité. Et les marques ont même intérêt à pousser la durabilité de leurs produits. C'est ce que démontre la stratégie du groupe Seb. L’entreprise française a fait le pari de la réparabilité pour fidéliser et attirer les clients de plus en plus soucieux de conserver leurs appareils sur la durée. 

Du sèche-cheveux à l’autocuiseur, tout son petit électroménager est réparable pendant 10 ans. Pour atteindre son objectif, le groupe stocke plus de 40 000 références de produits soit 5,7 millions de pièces détachées dans des entrepôts européens. 

"Cela signifie qu’en amont, tous nos produits ont été éco-conçu", souligne Joël Tronchon, directeur développement durable du numéro 1 mondial du petit électroménager, "ils sont faciles à démonter et à remonter. On visse au lieu de souder mais cela coûte plus cher". 

Pas de marge sur les pièces détachées  L’enjeu pour le groupe était donc de rendre leurs produits "économiquement réparables" pour attirer les consommateurs. "Dépenser 90 % de la valeur d’un grille-pain pour le réparer alors que pour 20 % de plus on en a un nouveau, ça n’avait pas de sens", explique Alain Pautrot, vice-président en charge de la satisfaction client. Le groupe a donc choisi de vendre ses pièces détachées à prix coûtant pour que la réparation ne dépasse pas 30 % de la valeur du produit.

Et cette stratégie a porté ses fruits. En 2017, 300 000 produits ont ainsi été réparés, c’est 15 % de plus qu’en 2016. Celui des retours sous garanti a, lui, baissé. "Le fait de réparer les produits nous permet de les améliorer et de monter en gamme pour le suivant", avance Alain Pautrot.

Seul bémol selon l'association Halte à l’obsolescence programmée, "le logo "produit durable dix ans" que Seb appose sur ses produits a été réalisé en interne. Or nous n’avons aucune certitude sur la réalité de cette affirmation, on est juste contraint, en tant que consommateur, de leur faire confiance", estime Laëtitia Vasseur, directrice générale de l’association qui salue toute de même les initiatives du groupe.

Seb teste la location de ses appareils chez Monoprix Et Seb ne compte pas s’arrêter là. Il a ainsi mis en place une imprimante 3D pour fabriquer les pièces détachées à la demande. Or, en travaillant avec l’ADEME, il s’est rendu compte que l’impact environnemental de cette démarche n’était positif que sur certains produits. "On s’est pour l’instant focalisé sur les produits très peu demandés. On réalise des tests pour évaluer la manière dont les pièces vont se comporter dans le temps", indique Joël Tronchon.

En attendant le groupe se tourne vers l'économie de la fonctionnalité, c'est-à-dire vendre un service plutôt qu'un produit. Il teste, avec Monoprix, la location de ses appareils culinaires. C’est Envie, l’entreprise professionnelle de réinsertion, qui sera en charge de nettoyer, réparer si nécessaire et réemballer les produits. "Le but est de répondre à une nouvelle manière de consommer mais aussi d'optimiser l'usage de nos produits", résume le directeur développement durable.

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(7) (ESS) Economie sociale et solidaire et sociétés commerciales

Les principes de l'économie sociale et solidaire

Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations – mais aussi désormais sociétés commerciales – dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale.

Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l'utilisation des bénéfices qu'elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis.

Elles bénéficient d'un cadre juridique renforcé par la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l'économie sociale et solidaire.

L'ESS emploie 2,4 millions de salariés en France, soit 12,8% de l'emploi privé, selon le bilan de l'emploi dans l'économie sociale en 2016, publié par Recherches et solidarités en juin 2017. Les effectifs les plus importants évoluent dans le milieu associatif (77%).

Les sociétés commerciales de l’économie sociale et solidaire

Conditions pour devenir une société commerciale ESS

Depuis la loi du 31 juillet 2014, dite « loi Economie sociale et solidaire », les sociétés commerciales (SA, SAS, SARL) peuvent aussi faire partie de l’économie sociale et solidaire à condition de respecter certains critères :

Le but poursuivi doit être autre que le seul partage des bénéfices ; La gouvernance doit être démocratique avec la participation des associés, des

salariés et des éventuelles autres parties prenantes ; Les bénéfices de l’entreprise doivent prioritairement être utilisés pour le maintien ou

le développement de l’activité.

Avantages de la qualité « société commerciale ESS »

Devenir une société commerciale ESS donne l’opportunité de valoriser son engagement et de le promouvoir dans la communication de l’entreprise. Cela permet aussi d’avoir accès à des financements spécifiques à l’ESS tels que le prêt BPI-France pour les structures de l’ESS, le projet d’Investissement d’Avenir ESS, des aides régionales…

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SOCIETE COMMERCIALE DE L’ESS : QUE FAUT-IL MENTIONNER DANS LES STATUTS ?

Le décret N°2015-858 du 13 juillet 2015 précise les mentions que doivent contenir les statuts d’une société commerciale souhaitant obtenir la qualité « société commerciale de l’ESS » et ainsi faire partie de la catégorie plus large des « entreprises de l’ESS ».

MENTION N°1 : OBJET SOCIALLes statuts doivent contenir un article définissant l’objet social de la société. Cet objet social doit faire écho à au moins un des trois alinéas de la définition d’utilité sociale définie à l’article 2 de la même loi. Ces alinéas sont les suivants :

1° Apporter, à travers leur activité, un soutien à des personnes en situation de fragilité soit du fait de leur situation économique ou sociale, soit du fait de leur situation personnelle, et particulièrement, de leur état de santé ou de leurs besoins en matière d'accompagnement social ou médico-social. Ces personnes peuvent être des salariés, des usagers, des clients, des membres ou des bénéficiaires de cette entreprise ;

2° Contribuer à la lutte contre les exclusions et les inégalités sanitaires, sociales, économiques et culturelles, à l'éducation à la citoyenneté, notamment par l'éducation populaire, à la préservation et au développement du lien social ou au maintien et au renforcement de la cohésion territoriale ;

3° Concourir au développement durable dans ses dimensions économique, sociale, environnementale et participative, à la transition énergétique ou à la solidarité internationale, sous réserve que leur activité soit liée à l'un des objectifs mentionnés aux 1° et 2°.

MENTION N°2 : GOUVERNANCELa loi s’exprime en ces termes : « Une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts, prévoyant l'information et la participation, dont l'expression n'est pas seulement liée à leur apport en capital ou au montant de leur contribution financière, des associés, des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l'entreprise » (article 1er de la loi du 31 juillet 2014).

Elle ne précise pas davantage les modalités de gouvernance que doivent adopter les sociétés commerciales de l’ESS. C’est donc à chaque structure d’imaginer son propre modèle. Les pistes sont évidemment à envisager en fonction de la forme sociale de la société.

On pourrait ainsi imaginer un organe de contrôle type conseil de surveillance ou un comité stratégique participant au contrôle permanent de l’entreprise, composé de représentants du personnel et des parties prenantes prenant ces décisions, suivant le modèle « une personne une voix ».

MENTION N°3 : RESERVE STATUTAIRE OBLIGATOIRE & REPORT A NOUVEAUUn des principes de gestion des entreprises de l’ESS est que « les bénéfices sont majoritairement consacrés à l'objectif de maintien ou de développement de l'activité de l'entreprise ». Dans les faits, cela se traduit par deux obligations inscrites au c) du 2°II de l’article 1er et précisé par arrêté :

Affecter au moins 50% des bénéfices de l’exercice au report à nouveau ainsi qu’aux réserves obligatoires ;

Créer, en plus de la réserve légale, une réserve statutaire obligatoire dite « fonds de développement », alimenté par un prélèvement au moins égal à 20% des bénéfices de l’exercice.

[email protected]

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